DE/JL

La Mascotte

& MAIRIE DE BORDEAUX

La Mascotte

Opéra-comique en 3 actes Livret d' et Musique d'Edmond Audran

Créé le 29 décembre 1880 au Théâtre des Bouffes-Parisiens,

I Théâtre Fémina Bordeaux

La Mascotte

Opéra-comique en 3 actes Livret d'Alfred Duru et Henri Chivot Musique d'Edmond Audran

Mise en scène Viviane Fersing Direction musicale et des chœurs Jacques Blanc Décors Ciulio Achilli Costumes Maison Grout Chorégraphie Andrée Renard

Bettina, gardeuse de dindons Anne-Marie Lyonnaz Pippo, berger David Grousset Laurent XVII, prince de Piombino Jean-François Fabe , fille de Laurent XVII Kathia Bias Le prince Fritellini Roger Pujol Rocco, fermier Jean-Claude Calon Mathéo, aubergiste Bernard Auzimour Un paysan et le sergent Parafante Pierre Guillou Un soldat Bruno Moga

Personnages de la comédie italienne, quatre dames d'honneur, un médecin, pages, seigneurs et dames, soldats, paysans

L'action se passe dans la principauté de Piombino au xvilsiècle

Orchestre National Bordeaux Aquitaine Chœur de l'Opéra de Bordeaux du Théâtre Fémina

Théâtre Fémina 30 mars 2001 Bordeaux Germaine Gallois dans le rôle de Bettina (1901 ). Argument

Dans la principauté de Piombino, rires et chansons fêtent la fin des vendanges... C'est la joie... sauf dans le moral desséché du fermier Rocco qui semble accumuler toutes les misères du monde. À l'inverse, une chance sans limite inonde la vie de son frère Antonio auprès de qui i! a supplié de l'aide. Celle-ci se concrétise par l'arrivée de Bettina, sa gardeuse de dindons... En voilà un cadeau fraternel ! peste Rocco, rangeant dans son habit la lettre de recommandation qui accompagne Bettina... Mais on annonce soudain le passage de la chasse princière avec à sa tête le souverain Laurent XVII entouré de sa fille Fiametta, de son futur gendre Fritellini ainsi que toute leur suite.

Laurent XVII évoque bien vite l'épouvantable malchance qui pèse sur lui tandis que sa fille ne cache pas son attirance pour la beauté de l'homme des champs incarnée par Pippo. Fritellini, doucement jaloux, rappelle à sa promise que lui non plus n'est pas sans charme. L'attitude de Fiametta a exaspéré Bettina qui, bien plus que sur ses dindons, veille sur Pippo avec amour. Ce sentiment est d'ailleurs si réciproque que Rocco surprend les deux amoureux dans leur décla­ ration... C'en est trop ! Il va renvoyer Bettina lorsqu'il lit enfin la missive qui l'accompagnait. Volte-face immédiate du fermier : cette fille est une Mascotte ! Bonheur éphémère... ! Un inci­ dent survenu pendant qu'il visitait la ferme permet à Laurent XVII d'apprendre l'existence de cette Mascotte. A la condition expresse « qu'aucune tache ne soit faite à sa robe d'innocence », Bettina lui apporte le moyen de briser enfin sa « guigne royale ». Et il l'emmène à la Cour la fai­ sant solennellement Comtesse de Panada.

Dans le palais, en dépit de ses jolis atours, Bettina regrette son village et « sa robe de bure ». Elle s'ennuie. Pour la distraire, le prince organise une fête à laquelle il a convié le danseur Saltarello. Mais, sous le costume de l'artiste, se cache Pippo qui parvient ainsi à approcher Bettina. Rocco, devenu chambellan du prince, découvre la supercherie et en informe son maître : il lui faut veiller au respect de l'alinéa du Traité des Mascottes, tenu secret au palais. Chacun est d'ailleurs convaincu que si Laurent y a fait venir Bettina « ce n'est pas pour lui causer politique... » Par ces mots, Fritellini apprend à Pippo la raison de l'enlèvement de sa belle. Frustré, le malheureux berger va répondre aux avances de Fiametta tandis que Laurent va épouser « sa » mascotte éloignant ainsi tout prétendant qui serait fatal à son don. Au moment de l'annonce des cérémonies, Pippo revoit Bettina : un sourire et quelques mots suffisent pour éclaircir la situation, les réconcilier et leur permettre de s'enfuir.

la Mascotte [ 5

Pour venger l'affront reçu par son fils Fritellini, le Duc de Pise a déclaré la guerre à Laurent XVII qui subit une cuisante défaite et une révolte dans le pays. Contraints de fuir dissimulés sous les guenilles de chanteurs ambulants, Rocco, Fiametta et son père arrivent à l'auberge de Mathéo où l'armée de Fritellini fête sa victoire. Celle-ci a été remportée par la vaillance du Capitaine Pippo qui, après sa fuite du palais, a rejoint les bataillons du Duc de Pise en compa­ gnie d'un petit troupier tout aussi héroïque qui n'est autre que Bettina déguisée. Face à de tels faits de guerre, leur mariage ne peut être refusé. Rocco s'approche alors de Pippo et l'avertit des bienfaits de cette mascotte dont la présence lui a permis cette ascension sociale. Mais entre la fortune et l'amour, Pippo choisit la seconde solution tout comme Fritellini qui retrouve Fiametta. Et la mascotterie se voulant héréditaire, Laurent XVII et son gendre sollici­ tent déjà l'éducation des héritiers de Pippo et de Bettina, convaincus « qu'en mascotte il faut croire » !

Dominique Ghesquière

Dominique GHESQUIÈRE Audran en emporte le vent... ou La Mascotte : une partition fétiche

D'une mise parfaite, redingote sombre bordurée aux revers et au col que la fraîcheur de cet automne 1880 oblige à remonter — Paris n'est pas ! —, cravate à motifs discrets, cheveux bruns que sa presque quarantaine raréfie, visage impassible, nez mince que surmonte parfois un petit lorgnon, moustache épaisse et bien taillée dissimulant la lèvre supérieure, œil pensif, front soucieux, il traverse la rue Monsigny d'un pas nerveux. Son opéra-comique qui se prépare va-t-il lui porter chance ? En le voyant ainsi franchir les couloirs des Bouffes-Parisiens, ceux qui, l'an passé, n'avaient pas participé à la création de sa première partition : Les Noces d'Olivette, murmu­ raient : « il est petit, il doit être rageur... » Faux présage disaient les autres... Edmond Audran témoignait d'une incessante gentillesse et les répétitions de La Mascotte se déroulèrent dans une courtoisie telle que le nouveau directeur, Louis Cantin, arrivé depuis peu des Folies-Dramatiques, n'en croyait ni ses yeux, ni ses oreilles accoutu­ mées aux cris de Hervé et aux clameurs d'Offenbach...

Un héritage théâtral Cette bienséance, sans doute Audran l'avait-il apprise de son père... Marius Audran, le ténor de l'Opéra-Comique... qui avait poussé son premier cri à Aix-en-Provence le 29 septembre 1816. Ses parents le destinaient à la carrière d'entrepreneur, lorsque, travaillant avec son père, maçon, les propriétaires — et fins mélomanes — de la mai­ son qu'ils édifiaient remarquèrent la jolie voix du jeune homme. Ils l'encouragèrent si bien vers le chant qu'il entra au Conservatoire de Paris. Rapidement, les propos dis- suasifs du directeur Cherubini obligèrent Marius à reprendre la route de Marseille. Mais avec opiniâtreté et obstination, il perfectionna sa technique vocale et affronta enfin la scène en 1837. L'accueil que lui réserva le public de la cité phocéenne fut si chaleureux que l'année suivante le jeune ténor signait un contrat avec la Salle Favart où les parisiens l'acclamèrent à leur tour. L'ex-maçon triomphait sur les planches ! Tournées en France : , Bordeaux, à l'étranger : Bruxelles... Il chante les grands rôles du répertoire lyrique, puis retrouve Paris. En 1861, il regagne Marseille où il sera nommé, trois ans plus tard, directeur du Conservatoire.

La Mascotte | 9 Edmond Audran (1840 - 1901 ) Dans un tel bouillon de culture musicale, comment ne pas être contaminé par le virus de la scène ? Pour le petit Edmond, comme pour son jeune frère Alfred, la contagion se fait dès le berceau ! Alfred suivra, lui, directement la carrière vocale de ce père ténor dont les pérégrina­ tions musico-professionnelles font naître Edmond, à Lyon, le 12 avril 1840. Mais celles-ci précipitent aussi son arrivée à Paris où il suit tout à la fois son enseignement général et musical. En 1854, Edmond a quatorze ans, et entre à l'École Niedermeyer qui venait d'être fondée. L'élève Audran y obtient ainsi un accessit d'orgue et d'har­ monie, un prix de piano et en 1859 un premier prix de composition. À dix-neuf ans, suivant son père, il reprend la route de Marseille où il obtient le poste de Maître de Chapelle à l'Église Saint-Joseph. Si, tout comme le compositeur Hervé (1825-1892), il s'illustre dans la musique religieuse, le théâtre lyrique l'attire de façon irrésistible. En 1862, il fait représenter un petit acte LOurs et le Pacha (tout comme Hervé, d'ailleurs !) d'après le vaudeville d'Eugène Scribe, auteur alors fort en vogue. Sans être un triomphe, les cinq représentations encouragent ce jeune com­ positeur plein d'espoirs.

Deux ans plus tard, au Théâtre du Gymnase, Audran propose aux Marseillais La Chercheuse d'Esprit sur un texte écrit au xviil™' siècle par Charles Favart. L'accueil de cette partition est si chaleureux que la Maison Carbonnel en éditera quelques numé­ ros à la fin du printemps 1864. La même année, à l'occasion de la mort de Meyerbeer, il compose une marche funèbre interprétée au Grand-Théâtre et saluée dans une solennité de circonstance.

La personnalité musicale d'Edmond Audran s'affirme un peu plus en décembre 1866 avec son opéra-comique en un acte La Nivernaise que le Gymnase affichera durant onze représentations consécutives.

Ces succès jalonnent-ils déjà le chemin d'une gloire naissante ? Non. Car son Petit- Poucet, joué deux ans plus tard, est reçu assez froidement par le public marseillais. Cela n'entrave nullement sa cote de popularité sur la Canebière, ni même sa cote d'amour sur les sentiers du bonheur. Le 13 août 1870, il unissait ses jours à ceux de Mlle Henriette Dudon.

Et en 1873, c'est la route de Paris qu'Audran emprunte ! Il est nommé — tout comme Hervé le fut également — organiste à l'Église Saint-Eustache. Pour ce clavier prestigieux il compose une messe pour soli, chœur et orchestre. Trois ans plus tard, à la Salle Herz, le musicien se distingue encore avec La Sulamite, un oratorio au sentiment mélodique élégant et aux harmonies ingénieuses qui se retrouvent encore avec son Kyrie et son motet adoro te qu'il écrira en 1882.

La Mascotte | 10 Tel est l'heureux résultat de l'enseignement rigoureux de l'École Niedermeyer et de ses talentueux élèves nourris à la gravité musicale. Mais par d'incroyables ondes célestes, Saint-Eustache n'aiguillonnerait-il secrètement la muse inspiratrice joyeuse qui se dissimule chez ses organistes ? La nature enjouée d'Audran n'y fait, en tous cas, aucune résistance. Parallèlement aux cantiques joués religieusement, des rythmes endiablés remplissent le papier ligné de sa nouvelle partition... Un ami de sa famille et auteur dramatique, Henri Chivot (1830-1897) avait eu le malheur — voire le bonheur — de laisser à Edmond Audran un livret en trois actes... Il n'en fallait pas plus pour que le compositeur transforme cette intrigue en un opéra-comique plein d'entrain que le public marseillais découvre le 24 février 1877. fait un triomphe immédiat, confirmé par 60 représentations consécutives. Le Gymnase n'avait jamais connu cela.

Une musique d'une telle facture ne peut prendre son plein essor qu'à Paris où, cette même année, Audran se fixe définitivement. Tout naturellement, l'ami Henri Chivot et son collaborateur attitré Alfred Duru (1829-1889) proposent alors au compositeur un nouveau livret Les Noces d'Olivette que les Bouffes-Parisiens programment le 13 novembre 1879. La réussite de ces trois actes marque le premier succès parisien d'Audran et cimente une collaboration efficace avec ses librettistes, doublée d'une amitié qui ne s'éteindra qu'à la mort de Duru. Les 96 représentations permettent à Louis Cantin, le tout nouveau directeur, d'augurer d'aussi bonnes recettes avec la nouvelle commande passée aussitôt à ce trio d'auteurs talentueux. Superstitieux ou pas, le titre en dit long : La Mascotte. Tout doit donc aller au mieux ! Et tout alla pour le mieux : l'opéra-comique d'Audran tient l'affiche des Bouffes- Parisiens de décembre 1880 à novembre 1882...

Le 11 novembre 1882, Edmond Audran et ses librettistes enchaînent avec . Par sa musique gaie, aux nuances provençales, l'ouvrage remporte un joli succès en dépit de quelques critiques fort sévères qui ne découragent nullement les auteurs. Ainsi, les retrouve-t-on l'année suivante, d'abord le 12 février au Théâtre des Menus-Plaisirs pour y cueillir Les Pommes d'Or, une féerie hélas « sans grâce ni gaieté » ; puis le 29 décembre, sur leur scène habituelle, avec La Dormeuse éveillée que seule, une trentaine de représentations devait tenir aux aguets avant de se rendormir pour l'éternité, emportant dans son sommeil des pages pourtant fort bienvenues. La presse accuse sans nul doute la faiblesse des livrets, accordant les circonstances atténuantes au compositeur à qui la Salle Favart envisage d'ailleurs d'ouvrir ses portes. L'Événement du 21 novembre 1883 annonce à ses lecteurs la partition d'un opéra-comique en trois actes d'Audran : Les Têtes rondes, dont la première est fixée au 1" septembre 1884. Hélas, cette heureuse perspective restera au rang des projets. Faut-il en trouver la cause dans le chagrin provoqué par la disparition du jeune frère d'Audran, Alfred, à l'âge de 36 ans, à la suite d'une longue et douloureuse maladie ? Heureusement, un triomphe vient bientôt clore cette période d'adversité : le Théâtre

La Mascotte | 11 Biana Duhamel dans .

de la Caîté annonce l'arrivée tant attendue à Paris du Grand Mogol. Pour étoffer la version marseillaise, la partition s'enrichit d'un Ballet des Bayadères et de textes neufs imaginés par Duru, complétant ainsi le premier livret écrit uniquement par Chivot. Deux cent quarante huit représentations maintiennent brillamment la renom­ mée des auteurs et les encouragent dans leur fidèle collaboration. Ainsi Pervenche (1885), (1886), La Petite Fronde (1888) et La Fille à Cacolet (1889) reçoivent des accueils bien inégaux où la musique, pourtant, l'emporte toujours sur les textes. Il n'est pas question de remettre en cause le talent de plume de Duru et Chivot qui servirent brillamment les maîtres du genre comme Offenbach (L'île de Tulipatan — 1868, — 1878, La Fille du tambour- major — 1879) ou Hervé (Les Chevaliers de la Table Ronde — 1866, La Mère des Compagnons — 1880) voire Lecocq ( — 1872) ou Planquette (Surcouf — 1887), etc. Face à cette production considérable et maintenue, l'inévi­

La Mascotte 12 table précipitation d'écriture freine la vigilance dans le détail des quiproquos. Il en ressort souvent une similitude de situations qui lasse un public devenu exigeant, uni­ quement satisfait par la nouveauté des trouvailles orchestrales. La concurrence se veut donc redoutable. Cette constatation stimule Audran dans la course qu'il semble mener contre ses adversaires. D'abord le plus direct : , mais aussi contre les compositeurs de sa génération : Louis Varney, ou Léon Vasseur. Travailleur acharné, son inspiration pleine de spontanéité permet à Audran d'inscrire son nom au fronton de bien d'autres théâtres parisiens comme La Renaissance avec Miette (1888), les Folies-Dramatiques avec LŒuf Rouge (1890), ou les Nouveautés avec Le Puits qui parle (1888) ou Mon Prince (1893). A partir de 1886, tout en privilégiant sa fructueuse collaboration avec Duru et Chivot, le compositeur cherche à diversifier ses librettistes. Maxime Boucheron (1846-1896) lui apporte ainsi Miss Helyett en trois actes sur lesquels Audran place une musique délicieuse qui marquera le succès de l'année 1890-1891. Tout Paris a dansé sur la valse du Casino qui ouvre le premier acte. Cependant, poussé par son ami Emmanuel Chabrier, le père de La Mascotte, à l'instar d'Offenbach, souhaite se démarquer par une partition d'une veine plus sérieuse. Hélas, La Sainte-Freya, en dépit de « quelques tournures musicales subtiles » ne fut jouée que 40 fois. La colla­ boration Audran-Boucheron retrouve heureusement le succès en 1895 avec La Duchesse de Ferrare qui succède aux Bouffes-Parisiens à un autre triomphe d'Audran : L'Enlèvement de la Toledad (1894). L'intrigue fort drôle imaginée cette fois par Fabrice Carré (1856-1921), permet au compositeur d'obtenir de sa muse : boléros, ségue­ dilles et rythmes joyeux dans un tourbillon des plus allègres. Parmi les librettistes qui marquent la vie musicale d'Audran, évoquons encore (1854-1916). En 1886, Serment d'Amour scelle d'un succès leur première coopération qui se poursuit l'année suivante avec un semi-échec : La Fiancée des verts poteaux. L'incroyable succès de leur vaudeville-opérette : L'Oncle Célestin en 1891 redynamise cette collaboration qui leur permet de présenter Madame Suzette en 1893 pour arriver enfin à « leur » triomphe à la Caîté — le dernier Audran — La Poupée (1896). Époque Louis XV, jolies valses, mazurka élégante au troisième acte... 125 représentations consécutives maintiennent ainsi la renommée du compositeur dont l'inspiration va pourtant s'affadir doucement. Les Sœurs Gaudichard présentées en 1898 au même théâtre en apportent la preuve. On reproche à Ordonneau une action bien terne et à Audran des rythmes répétitifs. La capitale vibre alors pour Véronique qui, sur son escarpolette, vient de faire monter très haut le nom d'André Messager... À l'exception de ce musicien et de son œuvre-phare, l'avènement du xxèm' siècle précipite ce genre lyrique vers sa courbe descendante : la tru­ culence d'esprit des librettistes s'émousse et sombre dès lors dans le rebattu et l'indigence ; quant à l'inspiration subtile des nouveaux compositeurs, elle s'efface devant des rangaines d'une facilité bien ordinaire. Une époque s'achevait encore- Lucide et un peu aigri, Edmond Audran, surmené par un rythme de production écra­ sant, cesse de composer... ou presque : travailler demeure son occupation favorite. Il

La Mascotte | 13 prépare Le Curé Vincent que la Gaîté envisage de présenter prochainement pour offrir au compositeur une brillante revanche. Il est vrai que la récente reprise de La Mascotte dans ce théâtre lui avait redonné sa joie et sa plus vive inspiration. Mais l'affaiblissement corporel le déroute. Il partage son temps entre son appartement parisien du 27 de la rue Guillaume Tell et sa maison de campagne du hameau de Tierceville près de Bazincourt-sur-Epte, dans l'Eure. Entouré de ses proches, ses séjours s'y font de plus en plus longs. Seule, cette verdure tranquille du pays de Gisors l'apaise. C'est là que la mort viendra cueillir Edmond Audran le 16 août 1901 à dix heures et demie du soir.

Si l'on se réfère au Traité des Mascottes détaillé par Laurent XVII au premier acte, la mascotterie est héréditaire... Plus sérieusement, l'attrait de la scène l'est aussi chez les Audran... Ainsi, son petit-fils, Edmond Audran s'illustra brillamment dans le monde de la danse jusqu'en 1940, année où une blessure le contraint à une immobilité prolon­ gée. Il se remit peu à peu à son art en menant parallèlement une carrière cinématographique dans Fandango, La Nuit s'achève et Les Contes d'Hoffmann... A la Noël 1947, il crée au Grand-Théâtre de Bordeaux un ballet intitulé La Lune. La musique en avait été composée par Edmond Audran, son grand-père, et présentée avec succès le 11 mars 1889 au Cercle Funambulesque. Ce petit-fils, aussi talentueux que respectueux, devait mourir d'un accident de la route en 1951 lorsqu'il partait rejoindre son épouse, la danseuse étoile Ludmilla Tchérina. Paradoxalement, les coups du sort n'épargnèrent pas la famille du père de La Mascotte.

En mascotte il faut croire... Cette phrase anime la pensée de chacun durant les préparatifs de la création... Tandis que la rentrée de septembre permet à Louis Varney et à ses Mousquetaires au Couvent de poursuivre et maintenir haut et fort leur triomphale offensive commencée au mois de mars, dans la salle du Passage Choiseul, s'ébauchent les études de la nou­ velle partition d'Audran. Pourtant, le 5 octobre, une nouvelle vient soudain assombrir la gaieté des premières répétitions : Offenbach est mort durant la nuit. Audran, Chivot, Duru et la troupe entière viendront se recueillir une dernière fois, à La Madeleine, devant le cercueil de celui qui avait fondé cette salle des Bouffes-Parisiens. Fort de ses triomphes, Offenbach y bâtit sa géniale réputation musicale. Il y imposa « son » style ainsi qu'un genre lyrique neuf et inégalé. Une époque s'achevait. Une autre, avec cette Mascotte naissante, semble curieusement voir le jour. Elle s'établit selon l'évolution et la mouvance des goûts du public toujours en quête de nouveautés plus ou moins bienvenues. Louis Cantin le sait, d'où son choix de laisser sa scène aux jeunes talents. Son idée se révèle heureuse : sa trésorerie n'a pas à se plaindre de la venue de Louis Varney. Il faut qu'il en soit de même avec celle d'Edmond Audran qui enchaîne ! Comme chante le chœur, en mascotte il faut croire... et l'on y croit vraiment. Rien n'est laissé au hasard.

La Mascotte I 14 Pour créer le rôle-titre, une démarche aurait d'abord été lancée auprès d'Hortense Schneider. L'ex-Boulotte de Barbe-Bleue, « Rubens » et dégourdie convenait vocalement parfaitement pour assumer ce lointain cousinage avec Bettina. Mais quatorze ans ont passé et Schneider, réaliste, déclinera rapidement la proposition permettant ainsi les débuts prometteurs de Mlle Marie Montbazon dont le timbre de mezzo la révèle aussi­ tôt à Paris... Bel héritage théâtral là encore : son père fut acteur à l'Ambigu ! Fiametta est incarnée par Mlle Dinelli, de son vrai nom Mathilde Domenech, une « petite nouvelle » au visage charmant dont le talent affirmé la fait aimer à la fois comme comé­ dienne et comme chanteuse. Le « jeune ténorino », Charles Lamy, fraîchement débarqué.de province, va se voir rapi­ dement agréé du public de la capitale dans son personnage de Fritellini. A leurs côtés, les spectateurs des Bouffes-Parisiens retrouveront des voix devenues fidèles... Celles de ces artistes de haut niveau qui, tout en incarnant leur rôle dans la pièce en place, façonnent déjà celui qu'ils assureront dans l'ouvrage suivant... sans « relâche », sans transition et dans un parfait enchaînement. D'abord le baryton Louis Morlet, qui termine, le 27 décembre, sa carrière de mousque­ taire tout empanachée d'ovations, pour devenir le fringant berger Pippo dès le surlendemain. Hittemans abandonne de même la paroisse de l'Abbé Bridaine pour veiller aux desti­ nées de la Principauté de Piombino sous le nom de Laurent XVII.

Si Cantin, rôdé à son métier, s'attarde à l'homogénéité de sa troupe de chanteurs, à la qualité de l'orchestre confié à la baguette de Marius Baggers, il veille au détail des cos­ tumes réalisés par Pille et contrôle une dernière fois les magnifiques toiles que le décorateur Zara vient de brosser. Quel soin dans la mise en scène ! La direction s'auto­ rise là une inhabituelle débauche financière... permise par les 205 représentations victorieuses des Mousquetaires au Couvent qui déposent finalement leurs épées le 27 décembre. Ces dernières prolongations permettent de multiplier les répétitions de La Mascotte, un peu impatiente à l'idée de la générale du lendemain.

Le 29 décembre, le public parfois « frileux » des premières n'a pas craint le froid, cédant à la curiosité de la découverte d'un ouvrage nouveau sinon peut-être à un titre augu­ rant quelque porte-chance pour l'année 1881 quasi-imminente.

Dès le premier entracte, dans le hall, les conversations s'animent bon train... Peut-être commente-t-on la toute récente arrivée sous la coupole d'Eugène Labiche dont le vau­ deville Doit-on le dire ? fut co-signé avec Alfred Duru si complimenté ce soir pour l'intrigue de cette Mascotte imaginée avec le fidèle Henri Chivot... Sans doute évoque-t-on encore Offenbach dont le rythme musical inimitable fait référence... Certaines tour­ nures d'Audran s'en inspirent parfois, comme le finale allegro que la mémoire accroche aussitôt sans peine. D'autres vantent l'entrée de Bettina sur une élégante mazurka : contraste comique pour présenter une gardeuse de dindons. Quant à ce duo des din-

La Mascotte 15 A. F. A. Schenck Symphonie (Dindons faisant de la musique).

dons, si discuté, dit-on, durant les répétitions, il survécut aux assauts trancheurs de cer­ taines critiques. Son thème, placé par Audran au début de l'ouverture, symbolisera pour l'éternité cette partition. Ce qui est, d'une certaine façon, dommageable pour celle-ci, puisque la popularité de cet air éclipse bien des finesses musicales contenues dans l'ouvrage. Les conversations fusent bien plus au second entracte : Morlet a fait merveille dans son air de Saltarello... les couplets de Laurent XVII « chasser le cerf au son du cor... » divertis­ sent à souhait et la chanson du capitaine confirme l'entrain et la voix de Mlle Montbazon. Lorsque le rideau tombe à la fin du troisième acte, la salle entière, debout, applaudit les protagonistes en redemandant à Morlet le fameux « je touche au but... ». La partition révèle un compositeur friand de rythmes nets, enlevés et tendres dérivés d'un lointain Offenbach ou d'un plus proche Lecocq toujours fort goûté. Audran impo­ sait un style musical : reflet de sa personnalité pleine de gentillesse et d'amabilité. Avec La Mascotte, il venait d'imposer son nom à Paris ! Les lumières des Bouffes-Parisiens s'éteignirent bien tard cette nuit du 29 décembre 1880... Tandis qu'Audran, sollicité par quelques derniers complimenteurs, monte, ras­ suré, dans un fiacre, Cantin, ravi, calcule déjà la longévité de La Mascotte... Elle fut jouée deux ans, sans interruption : toute l'année 1881 et 167 fois en 1882... Ajoutons la glo­ rieuse carrière des Mousquetaires... les caisses de son théâtre ne sont pas anémiques... Voilà un directeur comblé, pour lui « c'est la veine, la chance à foison... » ! Mais à la réflexion, Louis Cantin n'aurait-il pas possédé une Mascotte ?

Ecrivain, conférencier, Dominique Chesquière est spécialiste de l'opéra-comique et de l'opéra-bouffe.

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Opera-Comique enoactes

DURU et CHIVOT

MUSIQUE DE

à

Biographies Viviane Fersing, mise en scène ENGAGEMENTS : Soliste dans la Compagnie de Ballet du Grand Théâtre Nancy, puis assis­ tante à la mise en scène et régisseur général dans ce même théâtre ainsi qu'à l'Opéra du Nord, au Festival de Vichy, aux Chorégies d'Orange... Depuis 1984, elle se consacre essentiellement à la mise en scène lyrique, avec une prédilection particulière pour l'opéra-comique français. RÉPERTOIRE : Une soixantaine d'ouvrages, dont l'essentiel du répertoire lyrique dit « léger », de La Dame blanche à Andalousie ou de La Belle Hélène à Dédé... RÉCEMMENT À BORDEAUX : Passionnément, Les Saltimbanques, Phi-Phi, Pas sur la bouche.

Jacques Blanc, direction musicale ETUDES : Conservatoire de Marseille (piano, solfège, harmonie).Travaille la direction d'or­ chestre avec Jésus Etcheverry. PRESTATIONS : (Valses de Vienne, , Rigoletto...), Marseille, Opéra d'Angers (Thaïs, Werther, La Fille du régiment, Madama Butterfly)... W<\ ACTIVITÉS : Direction des choeurs à Nantes, à l'Opéra du Rhin, chef d'orchestre assistant à l'Opéra de Nice, Professeur de technique vocale au CNIPALde Marseille (1986-1989), Directeur des études musicales, chargé de la direction des chœurs et Chef d'orchestre à l'Opéra de Montpellier. Chef assistant pour le Lyrique à l'Opéra de Bordeaux en sep­ tembre 1993. ACTUELLEMENT : Directeur des études chorales et vocales de l'Opéra de Bordeaux (depuis juin 1999). A L'OPÉRA DE BORDEAUX : A dirigé le concert Leona Mitchell, La Bohème, , La Veuve joyeuse, La Chaste Suzanne, Il Barbiere di Siviglia, le récital Bianca Castafiore, La Fille du régiment, , La Périchole.

Ciulio Achilli, décors ETUDES : École des Beaux-Arts de Rome puis à Milan. ACTIVITÉS : Scénographe-peintre à la Scala de Milan (1972-1982), scénographe indé­ pendant (1982-1989), Directeur technique à l'Opéra de Rome (1990), aux Arènes de Vérone (1992-1994), Directeur de la scénographie au Théâtre Massimo de Palerme (1994-1996). ACTUELLEMENT : Directeur technique de l'Opéra de Bordeaux (depuis 1996). À L'OPÉRA DE BORDEAUX : Décors de Giselle, Casse-Noisette, Raymonda (Acte III), La Chaste Suzanne, Coppélia, Roméo et Juliette, La Belle Hélène.

Andrée Renard, chorégraphie ÉTUDES : École de danse de l'Opéra de Marseille. ENGAGEMENTS : Membre du Ballet de l'Opéra de Marseille, du Ballet de l'Opéra de Lyon, du Ballet de l'Opéra de Nancy (soliste), du Ballet de l'Opéra d'Avignon (Première dan­ seuse). A L'OPÉRA DE BORDEAUX : Membre du Ballet du Grand-Théâtre où elle termine sa carrière de danseuse sous la conduite de Wladimir Skouratoff. Régisseur général du ballet du Grand-Théâtre de Bordeaux jusqu'en 1982 puis « chorégraphe lyrique » (notamment d'Eugène Onéguine, 1997). A signé les chorégraphies de plusieurs opérettes : Le Fantôme de l'Opérette, Les Saltimbanques, La Chaste Suzanne, La Fille du tambour-major, La Chauve- Souris, Le Pays du sourire, Les Mousquetaires au couvent, Vienne chante et danse. AUTRES COLLABORATIONS : Avec de nombreux festivals à Lyon, Vichy, Lausanne, Avignon (avec le Ballet du Bolchoï), Orange, Vaison-la-Romaine, Carpentras.

La Mascotte — biographies | 18 Anne-Marie Lyonnaz, Bettina RÉPERTOIRE : Opérettes : Rêve de Valse, Trois valses, Valses de Vienne, , Ciboulette, La Mascotte, Le Pays du sourire, La Veuve joyeuse, L'Auberge du Cheval- Blanc, Paganini, Bagatelle et Mesdames de la Halle d'Offenbach, Hello, Dolly !... ; opéras : Faust (Siebel), Manon (Poussette) ; concerts : De Mozart à Offenbach... SCÈNES LYRIQUES : En France, en Suisse et en Belgique. AUTRES ENGAGEMENTS : L'Opérette à l'Olympia avec Marcel Merkès et Paulette Merval (spectacle suivi de plusieurs croisières), Elle court, elle court l'opérette (télévision)... A L'OPÉRA DE BORDEAUX : Hélène le Barrais (Passionnément), Amparita (Quatre jours à Paris), Mrs Dolly (Hello, Dolly !), Suzanne (La Chaste Suzanne), M"' Poumaillac (Pas sur la bouche), Marie-Sophie von Fidelstal (Vienne chante et danse).

David Crousset, Pippo ÉTUDES : Conservatoire de Bordeaux puis CNIPAL de Marseille. DISTINCTIONS : Finaliste du Concours du Belvédère de Vienne (1997). À l'issue du Concours Toti-Dal-Monte, il incarne les quatre rôles diaboliques des Contes d'Hoffmann. RÉPERTOIRE : Le Comte Ory (Raimbaud), Les Saltimbanques, Faust, La Colombe de Counod, La Danse des morts de Honegger, Andrea Chénier... SCÈNES LYRIQUES : Opéra-Comique, opéras d'Avignon, Tours. Bâle, Monte-Carlo, scènes italiennes... À L'OPÉRA DE BORDEAUX : Membre de la troupe, il a chanté Apollo and Daphne de Haendel, Le Petit Poucet, La Fille du tambour-major, Le Barbier de Seville, le Requiem de Fauré, La Chauve-Souris, Les Mousquetaires au couvent, Roméo et Juliette, Iphigénie en Tauride, La Fille du régiment, Carmen et Wozzeck.

Jean-François Fabe, Laurent XVII ÉTUDES : Premier prix du CNSM de Paris. RÉPERTOIRE : Une centaine de rôles allant de l'opéra à l'opérette en passant par l'opéra-comique et les ouvrages contemporains. Opera buffa italien du xviiiim' siècle. Le Nozze di Figaro, Il Barbiere di Siviglia (Bartolo), Die Zauberflôte, Tosca, La Vie pari­ sienne (le baron de Condremarck), La Belle Hélène (Calchas), La Chauve-Souris (Tourillon), Dialogues des carmélites, Der Revizor de W. Egk, Ana et l'albatros de J. Bondon, Monsieur de Pourceaugnac de F. Martin, La Marche de Radetzky de R. Kœring... SCÈNES LYRIQUES : Théâtres lyriques français, notamment l'Opéra du Rhin (Capriccio, Ariadne auf Naxos, La Petite renarde rusée, Œdipus Rex...). À L'OPÉRA DE BORDEAUX : La Chaste Suzanne (le baron des Aubrais), Les Mousquetaires au couvent (l'abbé Bridaine), La Périchole (Don Andrès).

Kathia Bias, Fiametta ÉTUDES : École départementale de musique du Thor, CNIPAL de Marseille. PROFESSEURS : Mme Libiez, J.-P Blivet, M. Lebris et actuellement Pali Marinov. ENGAGEMENTS : Chœurs de l'Opéra de Lyon (1990-1991 ). Parallèlement, rôles de jeune première dans de nombreuses opérettes. RÉPERTOIRE : Plus de 25 rôles dans Violettes impériales, Véronique, Rêve de valse, Coup de roulis, La Belle de Cadix, La Fille de Madame Angot... À L'OPÉRA DE BORDEAUX : Les Saltimbanques (Suzon), L'Auberge du Cheval Blanc (Sylvabelle), Hello, Dolly I (Irene Molloy), La Fille du tambour-major (Stella).

La Mascotte — biographies | 19 Roger Pujol, Fritellini ÉTUDES : Chant à . RÉPERTOIRE : La Dame blanche, ouvrages de bel canto tels que : Anna Bolena, La Fille du regiment (Tonio), L'Elisir d'amore de Donizetti... L'ltaliana in Algeri, II Barbiere di Siviglia, La Cenerentola de Rossini, mais aussi Lakmé, Les Pêcheurs de perles. Thaïs... et, plus récemment, Rigoletto (le Duc de Mantoue). COLLABORATIONS : R Éthuin, M. Plasson, N.Joël, R Ionesco, R. Alagna, Opéra Éclaté, J. van Dam (enregistrement de Salome à l'Opéra de Lyon)... SCÈNES : Théâtres de Compiègne, opéras de Toulouse, Lyon, Opéra Royal de Wallonie, festivals de Trapani (Sicile), d'Auvers-sur-Oise... A L'OPÉRA DE BORDEAUX : Le Pays du sourire (prince Sou-Chong), La Veuve joyeuse (Camille de Coutançon). La Fille du tambour-major (Criolet), Les Mousquetaires au couvent (Contran).

Jean-Claude Calon, Rocco ÉTUDES : Premier prix d'Opérette et de Comédie musicale au CNSM de Paris. Se perfec­ tionne auprès d'A. Souchère ainsi qu'au Théâtre du Châtelet où il participe, pendant trois ans, à de nombreux spectacles. RÉPERTOIRE : L'Homme de la Mancha (il incarne Sancho Pança en alternance avec R. Manuel), Un violon sur le toit, Monte-Cristo de Michel Legrand, EddyMarnay et Jean Cosmos, Il était une fois l'opérette de Jean Poiret, Le Passe-muraille de Michel Legrand et Didier van Cauwelaert (spectacle mis en scène par Alain Sachs qui obtiendra trois Molière dont celui du meilleur spectacle musical et le Prix du Théâtre de l'Académie fran­ çaise). Théâtre dramatique (Marivaux, Molière, Victor Hugo...) AUTRES ACTIVITÉS : Metteur en scène (No, no, Nanette, Flossie, Monsieur Carnaval, La Belle Hélène...), co-auteur (Jean de la Fontaine), acteur (La Vie et rien d'autre, L 627, La Fille de d'Artagnan... de Bertrand Tavernier, nombreuses séries télévisées). RÉCEMMENT À L'OPÉRA DE BORDEAUX : La Route fleurie (Poupoutzoff), La Chaste Suzanne (Pomarel), Pas sur la bouche (Faradel).

Bernard Auzimour, Mathéo ÉTUDES : Conservatoire de Toulouse, Opéra Studio de Paris, École d'Art Lyrique de l'Opéra de Paris. PROFESSEURS : V. Rozsa, C. Bacquier, J. Bertheau. RÉPERTOIRE : Oratorios, Carmen, Faust, Werther, La Flûte enchantée, La Bohème, La Traviata, Rigoletto, La Veuve joyeuse... A L'OPÉRA DE BORDEAUX : Pensionnaire de la troupe du Grand-Théâtre de Bordeaux. Participe à de nombreux opéras et à toutes les opérettes.

La Mascotte — biographies | 20 Orchestre National Bordeaux Aquitaine

HANS GRAF Violons Violoncelles Bassons Directeur musical Dorota Anderszewska Etienne Péclard Sergeï Krassavine Vladimir Nemtanu Eric-Maria Couturier Jean-Marie Lamothe Zacharia Zorine François Perret Brunot Perret YUTAKA SADO Lidia Grigore Claire Berlioz Claude Del Medico Premier chef invité Nathalie Mule-Donzac Mircea Palade Contrebasson : Masako Ono Anne-Marie Andreu Jacques Ruysschaert Lilian Kogan Jean Bataillon THOMAS RÔSNER Catherine Fischer Marie-Claude Etienne' Catherine Fages Cors Chef d'orchestre associé Ewgeni Sawikowski Renaud Largillier Jean-Étienne Haeuser Jean-Marc Dalmasso Stéphane Rougier Françoise Jeanneret Gilles Balestro Doru Dogaru Ghislaine Tortosa Renaud Taupinard Marius Acaru Bru'ho Armignies Didier Cicero Bernard Doriac PIERRE CHOFFÉ Contrebasses Jean-Michel Dailliat Joseph Hirshovitz Délégué général Franck Débandé Roland Gaillard Laurent Olle Catherine Jaillet Sergeï Akopov Jacques Romano Chantai Boente-Suanez Laurence Escande Matthieu Sternat Assistante artistique Jean-Michel Feuillon Hervé Lafon Trompettes Daniela Grecu Valérie Petite Jeanine Lacoste Marc Brunei Jean-François Dion Michael Lavker Christian Diaz Vladimir Kafelnikov François Marcel Christophe Dubosclard Gilles Faubert Carole Merino Rémi Halter Francis Pedemay Alain Roche Alan Moratin Patrice Lambour NN Intendant de l'orchestre Florian Murtaza Jeanine Soubourou Adrian Nemtanu Trombones Judith Nemtanu Flûtes Fabienne Perret Jean-Jacques Dion Gilbert Turlan Ghislaine Robert Stéphane Boudot Eric Coron Assistant de l'Intendant Mireille Rouger Samuel Coles Frédéric Demarle Danielle Rouveyrol Jacques Libouban Jean-Michel Fourquet Cécile Rouvière Jean-Christophe Nahoum Trombone basse : Philippe Lartigaut Patricia Royer Piccolo : Bernard Poulet Régisseur Yves Soulas Zorica Milenkovic Agnès Viton Tuba NN Hautbois Jean-François Vacellier Mel Culbertson Eric Cassen Bibliothécaire Altos Dominique Descamps Timbales / Tasso Adamopoulos Jérôme Simonpoli Francis Willaumez Percussions Cervaise Carbonnier Cécile Berry Nicolas Mouret Pierre Le Masne Bruno Riva Bibliothécaire adjoint Françoise Cagniart Cor anglais : NN Patrick Calafato Jean-Yves Gicquel Jean-Daniel Lecoq Jean-Marie Curto Patrice Guillon Mayorga Denis NN Frédérique Gastinel Clarinettes Bernard Gaudiller Richard Rimbert Harpe Pascal Colin Emmanuel Gautier Franck Vaginay Jean-Claude Oustry Geoffroy Gautier Sébastien Batut Catherine Denis Didier Simon Philippe Girard Petite clarinette : Techniciens d'orchestre Véronique Knoeller Jean-Claude Rys Jean Reynot Clarinette basse : José Soler

La Mascotte — biographies | 21 Chœur de l'Opéra de Bordeaux

Composé de trente-huit artistes permanents, le Chœur de l'Opéra de Bordeaux a successivement été dirigé depuis 1940 par Roger Lemoyne, Gérard Winkler, Alain Housset, Philippe Molinié, Michel Tranchant et Gunter Wagner. Depuis juin 1999, Jacques Blanc (Directeur des études chorales et vocales) en assure la direction. Il est secondé par Geoffrey Styles, Jean-Marc Fontana, Martine Marcuz (chefs de chant, assistants du Directeur du chœur) et Jean-Marc Martinez-Droz-Bartholet (régisseur du chœur).

Outre les nombreux spectacles lyriques, le Chœur a été associé aux créations mondiales de La Main de Gloire de J. Françaix, Les Saisons d'H. Sauguet, Sampiero Corso d'H. Tomasi, Montségur de M. Landowski, ainsi qu'aux premières françaises ou bordelaises d'Ivan IV, Christophe Colomb (avec la Compagnie Renaud-Barrault, dir. P. Boulez), Jeanne au Bûcher, Peter Grimes...

Depuis 1990, le chœur a participé à de nombreuses productions (Don Carlos, Il Trovatore, Cos! fan tutte, Rigoletto, Le Nozze di Figaro, La Vie parisienne, Falstaff, La Chauve-Souris...) ainsi qu'aux concerts symphoniques de l'Orchestre National Bordeaux Aquitaine.

Le chœur, sous la direction de Jacques Blanc, poursuit cette saison ses activités, tant dans le domaine lyrique que symphonique, au sein de l'Opéra de Bordeaux.

Chœur de l'Opéra de Bordeaux

Jacques Blanc Catherine Biar Jean-Marc Bonicel Directeur des études chorales Brigitte Bonnet José Anibal Bresco et vocales Irène Constant Loïck Cassin Ariette Da Costa Alexis Defranchi Nicole Darées Jacques Dulin Marie-Hélène Darses Jean-Philippe Fourcade Ceoffrey Styles Dania Di Nova Jordi Freixa Jean-Marc Fontana Josette Dunoyer Pierre Cuillou Martine Marcuz Marina Farbmann Christian Le Masson Assistants du Directeur du chœur Colette Galtier Bernard Mansencal Christiane Cil Christian Maynard Marilena Goia Bruno Moga Maryelle Hostein David Ortega Jean-Marc Martinez-Droz- Isabelle Lachèze Nicolas Pasquet Bartholet Marie-Claude Lanot Claude Roussarie Régisseur Wha-Jin Lee Olivier Schock Yasmina Sahraoui Luc Seignette Isabelle Soulas André Taris José Luis Victoria

La Mascotte — biographies | 22 Table des matières

Dominique Ghesquière : Argument S

Dominique Ghesquière : Audran en emporte le vent ou La Mascotte : une partition fétiche 9

Biographies des artistes 17 Opéra de Bordeaux

Direction

Thierry Fouquet Directeur

Ciulio Achilli Joël Brouch Charles Jude Philippe Pinon François Vienne

Directeur technique Directeur de l'action Directeur de la Danse Secrétaire général Directeur culturelle et du déve­ administratif loppement territorial et financier

Alain Merkès, Conseiller artistique

L'Opéra de Bordeaux tient à remercier les Châteaux de Pessac-Léognan Grands Vins de Graves

Éditeur responsable : Opéra de Bordeaux - 05 56 00 85 20

Rédaction, réalisation, iconographie et maquette : Secrétariat général, Service Édition-Dramaturgie : Claire Meekel, Olivier Poque, sous la direction de Laurent Croizier (avec la collaboration de Béatrice Oliveira).

Impression, compogravure : Imprimerie Sammarcelli.

Crédits photographiques : Collection L. Bourrousse : p. 4 et couverture. Collection L. Croizier : pp. 7, 8, 12 et couverture. Vincent Pereira (Jacques Blanc), Guillaume Bonnaud (Andrée Renard), Labo Photo du Comtat (Kathia Bias), X. (Viviane Fersing, Giulio Achilli, Anne-Marie Lyonnaz, David Grousset, Jean-François Fabe, Roger Pujol, Jean-Claude Calon, Bernard Auzimour).

Dépôt légal : mars 2001.

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Audran |créé le 29 décembre 1880 Opéra de Bordeaux Fémina mar. 2001

n° la saison 00/01 prix :30 f AQUITAINE