22.04.2021 18:00 & 20:00
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2021 18:00 & 20:00 22.04.Grand Auditorium Changement de distribution et de programme / Besetzungs- und Programmänderung Nous avons le regret de vous annoncer que Cyril Auvity est contraint Claude Le Jeune (ca. 1530–1600) d’annuler sa prestation. Vous trouverez ci-dessous le programme Livre de mélanges: «Suzanne un jour» (1572) modifié. Compositeur anonyme Wir bedauern, dass Cyril Auvity seinen Auftritt kurzfristig absagen Prélude pour l’Allemande cromatique & Allemande (1665) musste. Im folgenden finden Sie das aus diesem Grunde geänderte Programm. Pierre Guédron «Quel espoir de guarir» (1611) Compositeur anonyme Pièces pour le violon à quatre parties: Symphonie (1665) Compositeur anonyme Suite de Bransle Étienne Moulinié (1599–1676) Ballet du monde renversé: Dialogue de la Nuit et du Soleil (1625) Pierre Guédron «Aux plaisirs, aux délices bergères» (1617) Airs de cour avec la tablature de luth et de guitare III: «O che gioia ne sento mio bene» (1629) Compositeur anonyme Libertas & Sarabande Pierre Guédron (ca. 1565–1620) Airs de cour I: «Bien qu’un cruel martyre» (1608) Pierre Guédron Airs de cour à 4 & 5 parties: «Lorsque j’étais petite garce» (1608) Antoine Boesset (1587–1643) Airs de cour à 4 & 5 parties IX: «N’espérez plus, mes yeux» (1636/37) Saynètes musicales symphoniques: «Que dit-on au village?» (1608) Pierre Verdier (1627–1706) 65’ Lamento Étienne Moulinié Airs à 4 avec la basse continue: «Ô doux sommeil» (1668) Airs de cour avec la tablature de luth I: «Dans le lit de la mort» (1624) 2021 18:00 & 20:00 22.04.Grand Auditorium Jeudi / Donnerstag / Thursday Voyage dans le temps – musique ancienne et baroque «Airs sérieux et à boire III» Les Arts Florissants William Christie direction, clavecin* Emmanuelle de Negri soprano Anna Reinhold mezzo-soprano Cyril Auvity ténor Marc Mauillon baryton Lisandro Abadie basse Emmanuel Resche, Tami Troman violon Myriam Rignol viole de gambe Thomas Dunford luth Le concert de 20:00 est filmé et retransmis en direct sur la chaîne YouTube et la page Facebook de la Philharmonie Luxembourg où il restera disponible en streaming jusqu’au 27 avril 2021 inclus. *clavecin fait par Matthias Kramer et Frank Daro d’après un original de Bartolomeo Cristofori (Florence, ca. 1700) Claude Le Jeune (ca. 1530–1600) Livre de mélanges 2: «Allons, allons gay gayment» (1621) Étienne Moulinié (1599–1676) Ballet du monde renversé: Dialogue de la Nuit et du Soleil (1625) Compositeur anonyme Pièces pour le violon à quatre parties: Symphonie (1665) Étienne Moulinié Airs de cour avec la tablature de luth et de guitare III: «O che gioia ne sento mio bene» (1629) Antoine Boesset (1587–1643) Airs de cour à 4 & 5 parties IX: «N’espérez plus, mes yeux» (1636/37) Pierre Verdier (1627–1706) Lamento Étienne Moulinié Airs à 4 avec la basse continue: «Ô doux sommeil» (1668) Airs de cour avec la tablature de luth I: «Dans le lit de la mort» (1624) Claude Le Jeune Mélange de chansons: «Rossignol mon mignon» (1587) Pierre Guédron (ca. 1565–1620) «Quel espoir de guarir» (1611) Compositeur anonyme Prélude pour l’Allemande cromatique & Allemande (1665) Pierre Guédron «Aux plaisirs, aux délices bergères» (1617) Étienne Moulinié Airs de cour avec la tablature de luth et de guitare III: «Souffrez beaux yeux pleins de charmes» (1629) Pierre Guédron Airs de cour à 4 & 5 parties: «Lorsque j’étais petite garce» (1608) Saynètes musicales symphoniques: «Que dit-on au village?» (1608) Airs de cour à 4 & 5 parties II: «Cessez mortels de soupirer» (1613) Claude Le Jeune Livre de mélanges: «Suzanne un jour» (1572) 65’ Conseiller linguistique: Olivier Bettens Éditions du Centre de musique baroque de Versailles et Éditions Les Arts Florissants / Pascal Duc De Pattewäscher Martin Fengel « Les plaisirs de la musique » Laura Naudeix « Airs de cour & de différents auteurs » Les pièces de musique vocale qui composent notre programme furent progressivement désignées par les contemporains comme des « airs de cour ». Cette expression figure sur les nombreux recueils publiés entre 1571 et le milieu du 17e siècle, pour indiquer à la fois un genre musical et le lieu de sa première destination : les cours princières et royales. L’air consiste en une composition vocale brève, strophique, souvent avec un rondeau (refrain), conçue pour un petit nombre de solistes (quatre ou cinq, plus rarement six ou huit), sans accompagnement, ou pour voix seule avec un instrument à cordes pincées, tels le luth ou la guitare. Une source musicale fondamentale est le vaudeville ou « voix de ville », « chanson que l’on danse et que l’on chante ordinairement par les villes » (Chardavoine, 1576), mélodie simple dont l’air de cour et sa polyphonie raffinée constituent une sorte d’amplification. La ligne de chant, placée sur le texte de telle sorte qu’il demeure intelligible, est également héritière des recherches savantes des compositeurs renaissants, au premier rang Claude Le Jeune, sou- cieux de retrouver les formes émouvantes de la monodie antique. Cependant, la « cour » du titre de ces recueils est surtout un espace de construction de la dignité nobiliaire en général. Les compositeurs associés à ce genre pouvaient être au service du souverain, mais la diffusion de leur musique, prise en charge par les éditeurs royaux, Adrian Le Roy et Ballard puis Ballard, devenu seul « imprimeur du roi pour la musique », fut également destinée à alimenter les pratiques musicales privées de l’aristocratie française, 5 Les plaisirs de la musique dit aussi L’Ouïe, Abraham Bosse (ca.1638) Les plaisirs de la musique dit aussi L’Ouïe, Abraham Bosse (ca.1638) soucieuse de raffinement et d’élégance, sur le modèle espagnol ou italien. Les premières « ruelles », futurs salons, s’ouvrent à Paris au début du 17e siècle en retrait de la cour, et cherchent à élaborer leur spécificité, éthique etintellectuelle. La chanson polyphonique, spécialité de la Musique de la Chambre du Roi, se met donc au service d’une exécution plus commode, à voix seule, avec un accompagnement qui peut être assuré par l’interprète lui-même, favorisant le développement d’une monodie « à la française », dont les inflexions et les rythmes variés sont adaptés à tous les usages, à toutes les circonstances de la vie en société. De fait, les recueils, individuels ou collectifs, parfois réimprimés en fonction de leur succès, contiennent aussi bien des airs à propre- ment parler, tendres, pathétiques ou joyeux, potentielles chansons à danser et à boire, que des récits tirés des ballets contemporains, ou encore, en attribuant les strophes à des locuteurs différents, les airs se métamorphosent en dialogues comiques à deux ou plusieurs voix qui résonnent comme des petites scènes de théâtre. « Maîtres de la Musique de la Chambre du Roi » Le répertoire de ce soir est emprunté à une sorte d’étroite lignée de musiciens actifs ou proches des milieux de la cour. Le protestant Claude Le Jeune (ca. 1530–1600) est connu d’abord comme profondément investi dans les recherches savantes autour des « vers mesurés à l’antique », qu’il expérimente en particulier dans la mise en musique des psaumes, mais ses chansons profanes connaissent également un grand succès. Comme l’indique le premier recueil de ses Mélanges, il devient Maître de la musique du duc d’Anjou, frère du roi Henri III, avant d’être inquiété durant les guerres de religion. Cependant, on crée pour lui vers 1595 le poste de Compositeur ordinaire de la Chambre du Roi Henri IV, titre prestigieux qui orne le second livre des Mélanges publié en 1612, qui contient, à l’instar du premier, des « chansons et airs à 4 ou 5 voix ». 8 Le Jeune côtoie à la cour Pierre Guédron (ca 1565–1620), qui lui succède avant de s’installer en 1613, au sommet de la hiérarchie musicale en tant que Surintendant de la Musique de la Chambre du jeune roi Louis XIII. À ce titre, il doit superviser les divertis- sements de musique profane : ballets dansés par et pour le souverain, concerts privés, et fournir la musique vocale nécessaire. Il développe l’air de cour à proprement parler, au travers de presque deux cents pièces conçues séparément mais également tramées dans les ballets. Comme lui formé dès l’enfance à la cour, Antoine Boesset (1587–1643) est le protégé de Guédron dont il devient le gendre en 1613 et son successeur à la charge de Maître de la Musique de la Chambre du Roi, puis de la Reine. Compositeur très productif, son répertoire d’airs indique cependant l’évolution du genre principalement polyphonique vers une forme plus généralement à voix seule et basse continue. Enfin, dernier grand représentant de l’air polyphonique, le Languedocien Étienne Moulinié (1599–1676), n’appartint jamais directement à la Musique de Louis XIII mais devint en 1627 l’Intendant de la Musique de son frère, Gaston d’Orléans, alors le plus puissant et le plus raffiné mécène du royaume. Il produit de nombreux airs, détachés et pour les ballets, comme ce Dia- logue de la Nuit et du Soleil tiré du Ballet du monde renversé mais son ultime recueil d’airs à 4 parties « avec la basse continue » paru en 1668 et célébré par ses contemporains, est l’un des derniers témoi- gnages du genre proprement dit de l’air de cour, supplanté par l’air sérieux à voix seule, qui règne depuis le milieu du siècle sur les ruelles mondaines. « Les plus beaux vers qui ont été mis en chant » Attentifs au poème dont ils s’emparent, les musiciens tâchent d’accorder l’esprit de leur composition à la tonalité du texte, qui peut être extrêmement variée. Certains font semblant d’être empruntés à un répertoire familier, préfigurant ce qui relèvera, dans les milieux libertins, du style burlesque, telles les chanson- nettes faussement naïves (Le Jeune, « Allons, allons gay gayment »), les duos comiques (Guédron, « Souffrez beaux yeux pleins de charmes »), 9 Claude Le Jeune par Edward Francis Burney (ca.