Airs Sérieux Et À Boire –
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Airs sérieux et à boire – Mercredi 6 avril 2016 PHILHARMONIE DE PARIS SAISON 2015-2016 LES ARTS FLORISSANTS WILLIAM CHRISTIE, DIRECTEUR MUSICAL ET FONDATEUR PAUL AGNEW, DIRECTEUR MUSICAL ADJOINT ET CHEF ASSOCIÉ UNE JOURNÉE AIRS SÉRIEUX ET À BOIRE 6 AVRIL AVEC LE ROI-SOLEIL 4 DÉCEMBRE Charpentier, Lambert, Moulinié, Lully, Charpentier, Desmarest, Le Camus Lalande, Couperin, Visée LES MAÎTRES Leçon de musique DU MOTET FRANÇAIS 19 MAI LOUIS XIV Brossard, Bouteiller ET SES MUSIQUES 5 DÉCEMBRE BAROQUE ET CONTEMPORAIN 28 MAI WOMEN IN LOVE 11 MARS Atelier-rencontre Monteverdi, Caccini, Pallavicino, D’UN COMMUN ACCORD 31 MAI de Wert, Carissimi, Gesualdo SOLISTES DES ARTS FLORISSANTS ET DE L’ENSEMBLE INTERCONTEMPORAIN MOZART - IL RE PASTORE 18 MARS Jarrell, Huber, Ohana, C.P.E. Bach, AVEC ROLANDO VILLAZÓN Graun, Vivaldi . Version de concert Coproduction Ensemble intercontemporain, Les Arts Florissants, Production Les Grandes Voix / U-Live Philharmonie de Paris. BACH - MESSE EN SI 26 MARS Photo : W. Beaucardet - Licences ES : 1-1041550, 2-041546, 3-1041547 Licences ES : 1-1041550, - Beaucardet : W. Photo 01 44 84 44 84 - PHILHARMONIEDEPARIS.FR PORTE DE PANTIN NP pub arts FLo_3.indd 1 29/03/2016 17:28 MERCREDI 6 AVRIL 2016 – 20H30 SALLE DES CONCERTS AIRS SÉRIEUX ET À BOIRE Charpentier, Lambert, Le Camus, Moulinié Les Arts Florissants William Christie, direction musicale, clavecin Emmanuelle de Negri, dessus et mise en espace Anna Reinhold, bas-dessus Reinoud Van Mechelen, haute-contre Cyril Auvity, taille Lisandro Abadie, basse Florence Malgoire, violon Sue-Ying Koang, violon Myriam Rignol, viole de gambe Thomas Dunford, archiluth Ce concert est surtitré. Concert diffusé le 31 mai à 20h sur France Musique. FIN DU CONCERT VERS 22H30. William Christie se prêtera à une séance de dédicace à l’issue du concert. 3 Marc-Antoine Charpentier (1643-1704) Petite Pastorale - H. 479 Ouverture, scènes 1 et 2 Étienne Moulinié (1599-1676) Amis, enivrons-nous du vin d’Espagne en France Michel Lambert (ca 1610-1696) Amour, je me suis plaint cent fois Marc-Antoine Charpentier Amor vince ogni cosa - H. 492, prélude et scène 1 Michel Lambert Vos yeux adorables Étienne Moulinié Enfin la beauté que j’adore Sébastien Le Camus (ca 1610-1677) Ah ! que vous êtes heureux Marc-Antoine Charpentier Charmantes fleurs, naissez - H. 449b Amor vince ogni cosa - H. 492, scène 2 ENTRACTE Marc-Antoine Charpentier Tristes déserts, sombre retraite - H. 469 Michel Lambert J’aimerais mieux souffrir la mort Marc-Antoine Charpentier Amor vince ogni cosa - H. 492, scène 3 4 Michel Lambert Sans murmurer Sébastien Le Camus Laissez durer la nuit, impatiente aurore Michel Lambert Laissez-moi soupirer importune raison Vous avez trop d’appas Étienne Moulinié Guillot est mon ami Michel Lambert Vos mépris chaque jour me causent mille alarmes Marc-Antoine Charpentier Amor vince ogni cosa - H. 492, scène 4 Illustrant la vocation des Arts Florissants de publier la musique ancienne, ce concert est le deuxième volet d’une série accompagnant l’édition en trois volumes des Airs à 1, 2, 3 et 4 parties de Lambert aux Éditions des Abbesses, collection « Les Arts Florissants ». 5 L’art du chant français au XVIIe siècle projette une étonnante palette de couleurs et de trouvailles expressives. La musique est alors portée par des textes poétiques bien différents par leur variété de l’image codifiée que l’on attribue à la poésie galante. « Pourquoi toujours des bergers ? On ne voit que cela partout », interroge Monsieur Jourdain. C’est précisément une contestation entre deux bergers, Alcidon et Lysandre, jaloux de briller par leur chant, qui sert de prétexte à la Petite Pastorale, Églogue de bergers (H. 479) de Marc-Antoine Charpentier (1643-1704). Le dieu Pan les incite à ne pas chanter les exploits inacces- sibles du roi et les renvoie à leurs plaisirs champêtres. Pour cette œuvre, Charpentier a entremêlé une ouverture avec flûtes, un dialogue, des récits avec des chansons puisées dans la musique du Malade imaginaire. Elle fait partie des œuvres de même caractère écrites pour Mademoiselle de Guise, protectrice de Charpentier, et aurait été jouée en 1676 pour le baptême du duc de Chartres (futur Régent). Amor vince ogni cosa (H. 492), l’une des deux pastorales italiennes compo- sées par Charpentier, démontre qu’il maîtrise aussi bien le style italien que le style français. Elle met en scène deux couples de bergers amoureux – Filli et Linco d’une part, Eurilla et Silvio d’autre part –, qui se querellent puis se réconcilient sous l’égide du dieu Pan, tout ceci en présence du chœur des bergers (écrit à cinq voix). Charpentier a organisé l’action en un prélude et quatre scènes qui permettent de balayer tout le champ des émotions suggérées par le texte. Après un prélude guerrier, Eurilla et Filli lancent un air virtuose de même caractère « All’armi ». Dans la scène 2 se joue un petit drame dans le drame, structuré par les interventions du chœur. Linco se plaint d’abord de l’indécision de Filli « Godero, penaro » mais les bergers lui enjoignent de ne pas désespérer. Brusquement, la menace du loup offre à Charpentier l’occasion d’un chœur saccadé, violent, comme il les aime « Pera la cruda fera ». La troisième scène avec Filli seule est un moment de calme et de lyrisme avec un jeu délicat sur l’écho. Le drame réapparaît puis se résout dans la scène 4 : les quatre protagonistes conviennent dans un joli dialogue deux à deux qu’ils ont besoin les uns des autres. Au dieu Pan revient la conclusion de la scène 5 « Ballate, cantate », puis au chœur de tirer la leçon : l’amour triomphe. 6 Étienne Moulinié (1599-1676) a fait toute sa carrière auprès de Gaston d’Orléans, frère de Louis XIII, avant de retourner dans le sud de la France après la mort de son protecteur en 1660. Il laisse une œuvre profane ou d’inspiration religieuse abondante et de grande qualité. Ses airs ont été publiés dans dix livres, entre 1624 et 1639, soit pour voix et luth soit à plu- sieurs voix. Ils peuvent appartenir au registre sérieux (Enfin la beauté que j’adore, 1624) ou comique. Amis, enivrons-nous du vin d’Espagne en France (paroles de Charles de Beys) est un air à boire farci d’allusions plaisantes à la fuite de Gaston depuis la cour de Marie de Médicis en Flandres, alors que Guillot est mon ami (1639) utilise une poésie populaire. Sébastien Le Camus (ca 1610-1677) appartint à la musique de la Chambre du roi Louis XIV, où il succéda à Louis Couperin comme joueur de théorbe et de viole de gambe ; il devint aussi maître de la musique de la reine Marie-Thérèse. La postérité a retenu son grand Livre d’airs à deux et trois parties publié à titre posthume en 1678 par son fils Charles, lui aussi musicien du roi. Ses deux airs, de caractère totalement opposé, pour une voix et basse continue, figurent dans le livre de 1678. Ah ! que vous êtes heureux ! Petits oiseaux amoureux (paroles de Philippe Quinault) célèbre l’amour et l’innocence : ici, amourette rime avec chansonnette. Laissez durer la nuit, impatiente Aurore, poème d’Henriette de Coligny, comtesse de La Suze, femme de lettres célèbre par ses aventures, est une lamentation sur l’abandon par l’être aimé ; elle exalte le thème de la nuit, refuge des peines et des douleurs. Ces sentiments reçoivent un écho dans l’écriture musicale, généreuse dans sa ligne vocale, riche en chutes expressives et en chromatismes. Le récit Tristes déserts, sombre retraite de Charpentier appartient au même registre dramatique avec ses tonalités sombres pour peindre l’indifférence de la nature face à la douleur de l’amant délaissé. Michel Lambert (ca 1610-1696), élève d’Étienne Moulinié, avait conquis les salons précieux dès les années 1640 par son art du chant, ainsi que le conte une historiette de Tallemant des Réaux. Dans les années 1660, il accède à la musique royale où il occupe les fonctions de maître de la musique de la Chambre jusqu’à sa mort. Il laisse près de trois cents airs. Deux recueils (1660, 1689) confortent sa notoriété. Le dernier contient une soixantaine d’airs sérieux écrits pour une à cinq voix et basse continue. Bien qu’il traite le thème universel des émois amoureux, tout en demeurant attaché à une forme en deux parties répétées (à l’exception de Vos mépris chaque jour 7 sur une basse de chaconne), Lambert a choisi d’accompagner ses poètes avec une infinie variété de textures vocales et un jeu dense et maîtrisé d’échanges dialogués. Cet art subtil possède encore de nos jours une grande puissance émotive. Catherine Massip Emmanuelle de Negri des opéras en version non scénique Lors de cette saison 2015-2016, la tels Platée à Londres avec Early Opera soprano Emmanuelle de Negri poursuit Company ou Orfeo avec Accentus à ses tournées avec Les Arts Florissants, la Philharmonie de Paris, au Grand sous la direction de William Christie, Théâtre de Provence et au Théâtre de dans le programme suivant : Les Fêtes Poissy. Elle interprète aussi l’opérette vénitiennes à Toulouse et à New York, (Cupidon dans Orphée aux Enfers) et Airs sérieux et à boire en Europe et aux l’opéra du XXe siècle (Miles dans The États-Unis et des extraits de Médée et Turn of the screw ; Yniold dans Pelléas de Boréades en version de concert à et Mélisande ; Mélisande dans Ariane Madrid. Elle est également à l’Opéra et Barbe-Bleue). Parmi les chefs avec National de Lille, au Théâtre de Caen qui a travaillé Emmanuelle de Negri, et au Teater an der Wien, sous la direc- citons Gabriel Garrido, Hervé Niquet tion d’Emmanuelle Haïm, dans le rôle ou encore Vincent Dumestre.