Brigitte Barges, las jolie partenaire de Jean Servais inter- prète le rôle de Germaine aux cô- tés de Kate de Nagy, Roger Karl, Jacques Baumer et Georges Péclet dans " Malhia la Métisse ", film réa- îisé par Walter Kapps. ■ Photo Allard.j pas toujours les meilleures. Mais ce n'est pas une raison suffisante pour les condam- J.-P. PAULIN | ner à priori. Le cinéma n'a sans doute pas encore de règles assez solides pour pouvoir faire aux prises avec S œuvre durable. Au bout de peu d'années, style et mimique apparaissent périmés et souvent d'autant plus ridicules que l'œu- vre, à l'époque, parut audacieuse. Cela ne le diable saurait pourtant impliquer une reprise de tous les sujets, même s'ils ont fait leurs preuves. On peut réserver ce privilège à quelques-uns d'entre eux, et peut-être pré- cisément à ceux qui mettent en scène un visage familier, un héros de légende..-, En voici trois, nés, les uns et les autres, 1* au cours du siècle dernier. Ils sont deve- nus, par la violence des expressions dont leurs auteurs les ont parés, la personni- fication de certains sentiments : Monte- . Cristo, c'est la vengeance : Carmen, la passion; Fracasse, la bravoure... Acces- sibles par là au public le plus vaste, ils ont déjà visage de légende ot c'est à ce titre surtout qu'ils méritent de demeurer dans la faveur populaire. Ils constituent une sorte de patrimoine que les cinéastes auraient grand tort de délaisser. OMMENT vous imagi- Mais comme ils ont leur caractère, ces niez - vous Jean - Paul héros ont aussi besoin d'un cadre à leur C Paulin, le réalisateur mesure et d'un style... On ne fait pas, de « Cap au large » ? avec un thème populaire, une création ori- Petit, sportif, leste, toujours ginale. Ici, le réalisateur est l'esclave de en mouvements ? Or, Jean- son sujet et doit l'être. Il s'efface devant Paul Paulin est grand et res- VITOLD A MIS son modèle dont il n'est en vérité que l'in- semble plutôt à un académi- Fernand Gravey, Capitaine Fracasse 1943., Pierre Blanchar, Fracasse 1928. terprète... cien qu'à un metteur en Et cependant, tant il est vrai que la per- scène. C'est à lui que nous sonnalité domine l'œuvre, il n'est pas im- dsvons « Trois de Saint-Cyr » 15 ANS A PERDRE possible d'y rencontrer parfois une assez et « Les Filles du Rhône ». bonne qualité. Ainsi retrouve-t-on, du Auvergnat d'origine, J.-P. roman au film, les problèmes de la tra- Paulin habite les Alpes-Mari- SON ACCENT... N présente à une nouvelle version duction et ceux de l'adaptation. Ils trou- times. S'il est infidèle à cette ES girls de Tabarin et du Lido en deux épisodes du Comte de Monte- vent leur solution dans la fidélité ou dans contrée, il a des excuses. Ne réuni ss ont déjà donné au cinéma O Cristo. Tant en France qu'à l'étranger, la liberté, selon la volonté du réalisateur vient-il pas tourner à Paris deux jeunes artistes, L'une c'est la cinquième réalisation à l'écran L du fameux roman d'Alexandre Dumas. Peu de ou simplement son tempérament. « L'homme qui vendit son d'elles, la plus lancée, Ginette un film le force âme au diable » d'après le temps après la guerre de 1914-1918, Pouctal en Les cinéastes qui reprennent, en nouvelle Baudin, après avoir passé une partie version, un vieux thème, ne suivent-ils pas roman de Pierre Weber ? de son enfance au pensionnat, est tournait une première adaptation, dont Léon C'est à Charlss Méré, prési- Mathot, alors dans toute- sa gloire de vedette, l'exemple de nos classiques ? L'on n'avait devenue capitaine-girl, s'est fait remar- à le reprendre... guère scrupule autrefois à démarquer pu- dent de la Société des gens quer dans « Romance de Paris », était l'interprète, de lettres, qu'inoombe le soin rement et simplement les auteurs étrangers parmi lés danseuses du French-Cancan, OMME beaucoup de ses Ce fut ensuite, toujours en muet, la version ou des légendes populaires. Le Cid était de l'adaptation et des dialo- a débuté au cinéma par de petits rôles d'Henri Fescourt avec Jean Angelo, dans le gues. Michèle Alfa, André compatriotes, Michel Vi- una réminiscence du Romancero espagnol, et continue dans un rôle important de told a vécu le tragique rôle de Monte-Cristo. une adaptation de Guilhem de Castro. Luguet, Larquey, Le Vigan « Port d'attache », avec René Dary et C Un autre personnage, non moins célèbre que seront les protagonistes de ce destin des émigrés rus- Molière n'emprunta-t-ll pas à Plaute, pour Michèle Alfa. ses. Il vint en France. En Monte-Cristo, Le Capitaine Fracasse, va, lui L'Avare, le sujet de sa comédie et des scè- film humoristique. L'autre s'appelle Morel. Elle aussi, reparaître à l'écran. Il sera incarné par J.-P. Paulin est navré : son contact constant avec ses com- nes entières ? a tourné dans « Romance de Paris », atriotes, il garda son accent, Fernand Gravey, à qui la barbe en collier et Au théâtre comme à l'écran aujourd'hui nouveau film ne comporte « Péché de Jeunesse », « Ne bougez le chapeau mousquetaire n'ont rien enlevé de aucun extérieur cher à son Ee jour où il voulut devenir comme hier, on adapte et on transpose. plus ». Qu'elle n'en reste pas là 1 II comédien, tous ses amis lui son entrain, ni de sa fantaisie. Cette figure Les types sont éternels dans la mesure où cœur. Mais de nombreux faut bouger, au contraire, pour arriver. chevaleresque eut, elle aussi, voici plus de truquages à réaliser le pas- conseillèrent d'essayer de le Us symbolisent des sentiments et c'est pour- Ce groupe de girls prolifique est perdre. Après quinze ans de quinze ans, un premier interprète, Pierre Blan- quoi, sans doute, ils évoluent sans cesse. sionnent. dirigé par le frère d'Irène de Trébert. travail et d'efforts, Michel Vi- char. N'accablons donc pas les cinéastes en • — Ce que j'aime dans le C'est un danseur de mérite... Au cours Ces réincarnations ne sont cependant pas le FIL cinéma, dit-il, c'est» ce qui told y réussit, leur reprochant de ressusciter les héros de de la guerre, une balle de mitrail- Après son succès dans « Ju- privilège des personnages masculins. Carmen, l'oppose au théâtre : les exté- leuse lui a enlevé le coude droit... Son jadis. Tout au plus pourrait-on leur deman- iter », la pièce de Robert la brune gitane créée par Prosper Mérimée, der de ne pas s'en tenir à ceux que pro- rieurs et les reconstitutions bras était perdu. Sa carrière aussi. Les eut bien souvent la faveur des cinéastes. Et historiques. Eoissy, Marcel L'Herbier lui tège la faveur populaire, mais aussi aux médecins ont tenté l'impossible pour le offrit un rôle dans « La Nuit voici, depuis plus de huit mois, le metteur en Mais M. Bossis, son assis- sauver. Ils ont remplacé l'os perdu par pénible de voir ainsi reparaître périodiquement à grandes figures d'hier et de toujours : tant' vient de surgir, ainsi que fantastique »..,, un rôle d'émigré scène Christian-Jaque aux prises avec l'hé- l'écran les mêmes personnages et les mêmes sujets. Hamlet, Macbeth, Faust ou don Quichotte, un os de chien.,. Pour danser dé nou- roïne, incamée cette fois par Viviane Romance. M. Charles Méré. Il est temps veau, Georges de Trébert a dû se réé- russe... Remis au goût du jour, adaptés selon les derniers qui sont, sous leur aspect légendaire, des d'interrompre la conversation, ...Avant d'accepter, Vitold a Des esprits chagrins vous diront qu'il est moyens techniques, ces nouvelles moutures ne sont ■ prototypes d'humanité. duquer... et réapprendre à danser avec manqué de s'évanouir. Andrée NICOLAS. une partenaire. Pierre LEPROHON. JIMMY GAILLARD A OFFERT ES DU SOIR A THIERRY L'IMBATTABLE ^ /' * P L C L 6 i une ceinture porte-bonheur spi PROPOS des « Visiteurs du Soir », notre ment de préciser que je ne suis absolument pour qui a failli lui être néfaste collaborateur Louis Guibert rapportait rien dans cette information. Je ne suis jamais une conversation interceptée qui lui fai- venu vous voir et je ne connais pas votre rédac- VANT les prises de vues du « Grand Combat », Jimmy A teur, qui a vraiment commis une indiscrétion, sait élever un dou*e sur la véritable qui a rapporté une conversation surprise, sans ignorait a peu près tout de la boxe. Pour pouvoir tenir paternité du diable. son rôle de champion avec assurance, il lui fallut doute au café de Flore, et naturellement l'a A Nous recevons à ce sujet une lettre de M. Al- rapportée de travers. apprendre les règles de ce sport... Ce fut Thierry qui l'entraîna. Et, petit à petit, Jimmy est devenu un enragé de bert Paraz. l'auteur du très beau livre « Le roi Au contraire, c'est moi aul soutenais à un la boxe. Il ne manque plus un match, et la seinaine der- tout nu » et l'un de ceux qui peut à juste titre se a»'1 que le film de Brêvcrt n'avait que peu Je nière, pour remercier son professeur, il lui a remis une cein- réclamer du diable. Au demeurant, voici son rapports avec ma pièce et que l'idée de faire ture porte-bonheur. Cette ceinture bleu, blanc, rouge, ornée point de vue, qui n'est nullement diabolique pénétrer le diable dans un château n'est pas d'un motif en argent. ciselé, sera portée par Thierry chaque mais très amicalement confraternel à l'égard de brevetable. Prévert : foie qu'il montera sur ls ring. A ce propos, je vous stunale que votre arti- Mais dernièrement, avant son combat contre Rsnard (joui cle m'a été communiqué par un épicier devenu où il étrennait en public la fameuse ceinture) celle-ci faillit Monsieur le Rédacteur en chef, directeur de théâtres et qui m'a dit : lui jouer un mauvais tour. Au moment oïi il quittait sa loge, la boucle de la ceinture se défit et tomba à terre. Thierry, — Je n'ai pas lu votre pièce, mais je vous la J'ai eu connaissance du petit article de votre rends I mettant le pied dessus, se retrouva assis par terre au milieu collaborateur Louis Outbert Intitulé : Quel est du couloir. — ??? — ...Pour un peu, j'étais Icnôck-out avant le match, le véritable auteur des Visiteurs du Soir ? La remise de la ceinture Heureusement, quelques minutes plus tard, sa rapide vic- Je ne veux pas envenimer une querelle en — SI vraiment, comme je le vois sur Ciné- au bar de l'Auto. toire lui prouva les heureuses vertus que Jimmy avait Insistant, en rectifiant, en racontant exactement Mondial, elle ressemble aux Visiteurs du Soir, souhaitées à son cadeau. ce qui s'est passé. le vous demanderai seule- elle ne fera pas un sou... Pierre Richard - WHIm» élégant Monte Jean Angelo, non moins élégant, dans Cristo, dans le film de Robert Vernay. film muet d'Henri Fescourt. C'est une affaire d'honneur. La réputation LE COMTE DE MONTE-CRISTO d'une petite paysanne devenue femme de E soyons pas sévère avec nos souvenirs chambre est en jeu. On l'accuse d'avoir volé d'enfance et ne demandons pas autre un briquet de . valeur et elle ne peut faire la desrapportq chose à ce film que de réveiller une preuve de son innocence sans compromettre la N vertu de sa patronne. Mais la hasard viendra émotion ancienne que le roman d'Alexan- guide nous ouvre toutes grandes- les portas dre Dumas, puis le film muet de Pouctal su- à son secours. d'un spacieux appartement complètement vide. rent faire naître JadiB dans nos cœur» peu exi- Le salon est d'un beau rouae, couleur infer- geants. Puis tard, un troisième film, en cou- Ce n'est pas très émouvant. Ce n'est pas très nale. leurs, en relief et en je ne sais quoi d'autre, amusant. Mais c'est souvent agréable et c'est Dans l'une des pièces, Cuny, armé d'un ranimera à son tour le plaisir que procurera, bien joué par Hllde Krahl, qui aura cependant flambeau, examine la glace. Vous savez que sans doute, aux jeunes spectateurs d'aujour- ' besoin d'un autre film pour s'imposer définiti- pour appeler le diable on doit se reaarder d'hui, le film de Robert Vernay. vement, at par Siegfried Breuer, Friedl Czepa, dans un miroir à minuit. Or, bien qu'il soit La mise en scène est ce qu'elle doit être. Beppo Schwaiger, Elise Aulnlger, Rolf Wanka, cinq heures de l'après-midi... le réveil marquait1 Ce n'est pas très exactement du cinéma. Ce Fritz Odemar, Karl Etlinger, Anton Pointner, minuit... n'est rien d'autre non plus. Ce n'est rien. Mais Ellen Hille, Paula Menarl. Enfin, sous le prétexte qu'il faisait froid, c'est ce qu'il fallait que ce fût pour que Cuny s'est mis à jouer avec le feu. Jeu dia- tous ces personnages qui nous sont devenus Le film a été mis en scène par Helmut bolique. familiers, aient le ton conventionnel qu'ils exi- Kautner qui a déjà fait mieux, quand ce ne Nous avons surpris Cuny dans son studio gent. Il r.'.i aurait pas plus d'intérêt à voir serait que L'Heure de* Adieux. au milieu des préparatifs d'un déménagement très proche. Le long couloir n'était que le Débarquant à l'île de Monte-Cristo, Edmond Dantès quitte Bertucclo «on sauveur. métro. .Quant à l'appartement aux murs rouges, c'est son nouveau logis. Tout simple- ment... Simone MOHY.

par Didier DAIX.

Sur une feuille blanche surgit un visage. N sonne chez Cuny. La porte s'ouvre1 sur un Comte de Monte-Cristo réalisé par Marcel LE SOLEIL ATOUJOURS;RAISON un désordre apocalyptique. Bouquins et Carné, Jean Renoir ou Marcel L'Herbier qu'à O disques gisent au milieu de la pièce, lire quelques Deux Gosses dus à la plume Tino Rossi est décidément bien agréable à dessins (Cuny est un peintre de talent) de Giraudoux, Mauriac ou Giono. écouter. Il a un autre mérite : il sait choisir et photos s'étalent, un violon voisine avec une Pierre Richard-Willm, Michèle Alfa, Marcel ses chansons. Ses qualités de comédien sont roue de bicyclette. Enfin, sur la table, une Herrand, Charles GranvaL Joffre, Aimé Cla- plus discutables. Mais je n'ai pas envie de splendide chouette. Et un coupe-papier ciselé riond, Jacques Baumer, Bergeron, Alexandre les discuter. D'abord parce que son entête- d'une tête de chouette... Rignault, Line Noro, Pasquali, Carmen Boni, ment est sympathique et qu'il parvient peu à Cuny va à son chevalet. Une feuille blanche Lise Delamare, Ermete Zacconi, Palau, Paul peu à s'améliorer. Ensuite, parce que si l'on y est posée. Aussitôt surgit sur la feuille un Faivro, André Fouché, etc., jouent comme il ne demande pas à un comédien de savoir visage dessiné au fusain. faut ce film qui ne manquera pas d'admira- chanter, 11 n'y a pas lieu d'exiger d'un chan- Vous regardez autour de vous. Vous décou- teurs. teur des quotités dramatiques exceptionnelles. vrez une gravure représentant une scène du « Faust » de Gcethe. Ici, sur le .dos d'une Son nouveau film est agréable. Je ne vous chaise, une cinquantaine de cravates s'enrou-. ANOUCHKA expliquerai pas pourquoi le soleil a toujours lent... comme des serpents. Cela eût pu faire un excellent vaudeville, raison, parce que je ne l'ai pas compris, mais Maintenant, prenant sa chouette sous le bras L'intrigue est embrouillée à souhait et con- je puis vous dire que a bien et un bougeoir soûs l'autre, Cuny nous en- tient des rebondissements qui eussent pu pro- photographié la Provence et la Camargue, que traîne à travers de longs couloirs emplis de voquer le rire. Mais on en a fait un drame le dialogue de Prévert nous offre quelques monde. Cela dure près d'une demi-heure. Puis auquel le dialogue français donne un patit ton jolies répliques et que la distribution a de la nous revenons à l'air libre. F.t notre mystérieux revendicateur assez naïf. qualité. ..iPhotos. Le aveStudio.) c lË e (Photos Rêttna et Tobis.) Dans son ate- gique. Barrault revient, • mais il est lier du Quar- aveugle. LILIANE..— C'est moche. Et rien è faire tier Latin, le pour sculpter, naturellement ? se uIpteu r JACKIE. — Justement si. Michèle Alfa l'aide, il se remet à sculpter et il rem- reçoit un porte un succès formidable à une expo- è ae la nuit c am ar ade. sition. Tu m'entendras encore là-dedans. LILIANE, — Dans le brouhaha ? JACKIE. Oui. Barrault, bien entendu, nlme Michèle Alfa. Là-dessus, Vidal revient, JAGKTE. — « L'ange de la nuit ». C'est LILIANE. Quel Vidal 7 l'histoire d'un groupe d'étudiants qut... — JACKIH. — Henri Vidal 1 Bob, quoi I II .LILIANE. — C'est un film sur nous ? était prisonnier, Il aime toujours Michèle JACKIE. — C'est une histoire qui se Alfa, lui aussi, mais, tu comprends, il passe avant la guerre 39 et qui se con- y a Barrault et il est aveugle. tinue après. Des copains un tantinet famé- LILIANE. — Alors ? liques se réunissent dans un club : La JACKIE. — Alors voilà. vache enragée. LILIANE, — Mais ça finit éomment ? LILIANE, — Jusqu'Ici, ça m'apparalt L'ancien étu- JACKIE. — Ça, ma petite, tu le sauras assez près de la vérité. Tu te rappelles, diant a re- quand tu iras voir le film. Au studio, on quand nous sommes rentrées en première trouvé celle nous a interdit de le dire. Le public ne année ? II y avait, dans la rue Cujas, un qui sera pour doit pas connaître la fin de l'histoire avant club... la sortie du film. JACKIE. — Bon, si tu m'Interromps tout lui " l'Ange LIMANT. — Ecoule, ma petite Jackie, je le temps, je me tais. de la Nuit " LILIANE. — Ca va, continue. JACKIE. — Il y a, dans ce club, un jeune sculpteur. C'es't Jean-Louis Barrault. LILIANE. — Barrault joue 7 JACKIE, — For-mi-da-ble-nient ! Au début, il est amoureux de Simone, un mo- dèle; c'est Gaby Andreu, tu sais, cette ou I éternelle Gaby Andreu, J.-L, Barrault et Solange Delporte, trois Interprètes du film. jeunesse du Quartier Latin

La table est mise... au Famine-Club et les convives sont en appétit.

18 heures - Dans un café du Quar- idiote. Tu ne me vois tout de même tier Latin. pas en souris d'hôtel eu en femme JACKIE. — Oui, ma vieille, trois fatale avec mon béret sur l'oreille jours de suite à Joinville 1 • et mon petit paletot de cuir 1 LILIANE. LILIANE. — Veinarde... — Et tu avais quelque JACKIE. — C'est Marcel, tu sais, le chose à dire ? grand brun de 3° année, qui m'a fait JACKIE. — On a exactement fait ce engager. que nous a dit de faire Berthomleu. LILIANE. — Il aurait pu me pré- LILIANE. — Berthomieu ? venir aussi... JACKIE. — Berthomieu, c'est le JAKIE.- — D'abord, tu avais ton metteur en scène, gourde... Il nous a exam', ensuite ca s'est fait tellement dit de faire du brouhaha, on a fait vite... du brouhaha. Je suis de tous les LILIANE. — Enfin, tant pis. Alors ? brouhahas du film, Le brouhaha : JACKIE. — Alors quoi 7 c'est moi I LILIANE. — Ben, raconte, voyons 1 LILIANE. — Je suis tranquille, on JACKIE. — Qu'est-ce que tu veux n'entendra que toi... q'ue Je te raconte ? JACKIE. — Sans me flatter, je crois LILIANE. — Mais tout : le studio, pouvoir affirmer que tu distinguera» les acteurs, les projecteurs, les tra- mon soprano léger quand tu verras vellings, tout quoi... D'abord, qu'est- le film. ce quë vous aviez comme rôle ? LILIANE. — A propos, quel titre JACKIE. — Des rôles d'étudiantu, a-t-il ?

jolie fille qui a tourné dans « La ne suis pas le public, moi, Je suis ton ' maison des sept Jeunes filles »? Ma amie... Tu ne peux pas me Je dire, à mol 7 petite, elle vous sort, dans ce film, JACKIE, Rien à faire. - Est-ce qu'elle s'en va avec DEVOIR ET L'AMOUI un de ces chapeaux 1 Une merveille I LILIANE, NE FEMME HÉSI Bob 7 LILIANE. — Bon, après 7 JACKIE. Peut-être... Jean-Louis Barrault, un jeune sculpteur. JACKIE. — Alors, dans le club, Henri Vidal, le trésorier du club. Michèle Alfa, l'ange de la nuit - Est-ce qu'elle reste avec Bar- arrive une petite étudiante en droit LILIANE, qui crève de faim :■ Michèle Alfa. rault ? JACKIE. Sals pas. Les copains la réconfortent et lui dé- Jackie, tu m'énerves... gottent un petit boulot de nuit... LILIANE JACKIE. Prends une douche... LILIANE. — ...Et elle tombe amou- LILIANE, ■ Ecoute, ma petite Jackie, si reuse de Barrault ? je te proposais cinq cigarettes pour que tu JACKIE. — Justement non. C'est de me dises la fin de l'histoire ? Bob qu'elle est amoureuse. JACKIE. On ne m'achète pas si faci- m LILIANE. — Qu'est-ce que c'est que lement... ce Bob 7 LILIANE. J'irai jusqu'à dix cigarettes 1 JACKIB. Henri Vidal. Un chic — JACKIE. Inutile... type. Au studio, 11 m'a offert trois LILIANE. Quinze t cigarettes et une bouchée. Et puis la JACKIE. Insuffisant. guerre arrive. Tous les hommes par- LILIANE. Mon paquet. Je te donne mon tent, sauf le père Heurteloup, bien paquet : 20 cigarettes 1 entendu. JACKIE. Vingt cigarettes ? LILIANE. — Qui ça, le père Heur- LILIANE. Le» voilà. teloup ? JACKIE. — Merci. Mais c'est bien pour te JACKIE. — Ben, Larquey, voyons, faire plaiBir. Alors voilà : Michèle Alfa... le propriétaire du club. Une sorte de Et Jackie se pencha à l'oreille de Liliane père Laveur, quoi... et lui raconta la fin de l'histoire, mais à LILIANE. — Bon, bon. voix si basse, si basse... JACKIE, — Alors, là, ça devient tra- S. MOfNOISSK. Michèle Alfa et Henri Vidai dans une scène du film.

(Photos Patht-Clntma. )

■ v Janine Darcey co ns trult des avion S. réduits.

L iaul savoir vivre sur soi-même. Il y a en nous des sources de bonhsur qui ne trompent pas ; ce sont nos qoûts et nos aspirations intimes, nos rêves et nos pensées. H nous appartient de les développer, de les amplifier et de les nourrir. Pour cela la connaissance des autres, la lecture, les voyages nous aident. Ces besoins intérieurs sont parfois si exigeants que lorsqu'on ne peut pas pleinsment les satisfaire sensoriellement, on les apaise par demi-mesurets. C'est ainsi que ceux qui aiment l'Afrique ne peuvent actuellement satisfaire leur prédilection que par la vision de cartes géographiques, la lecture et un peu d'imagination. C'est le cas de Georges Rollin. Il a vécu quelques mois en Afrique et en a rapporté un goût raifiné pour les minarets, les souks, les lumières étincelanteB, les palmiers et l'art arabe. Quand le cinéma lui permet quelques loisirs, il aime à ranimer ses souvenirs par la contemplation d'objets qu'il a ramenés de là-bas, par la recherche à Paris de lieux qui lui rappellent la ville arabe de Tunis et en ravivent en lui les senteurs... Il va souvent à la Mosquée. Co qui arrive à Georges Rollin arrive également à Jacqueline Gauthier, à Janine Darcey et à son mari, Gérard Landry. Jacqueline Gauthier aime la mer. 11 y aura bientôt quatre ans qu'elle n'a pas vu la mer, qu'elle ne s'y est pas baignée, qu'ells ne l'a pas affrontée sur une barque de pêche,.. Aussi est-il tout naturel qu'elle aime les huîtres mieux qu'une autre ; ces mollusqueB ont cette saveur évocatrice des bassins d'Arcachon. Quand elle sa baigne, elle va à la piscine de l'Etoile, où s'étend une fresque de la Côte d'Azur. Elle aime les marines, slle aime les voiliers. Pour un peu, elle irait jouer avec les enfants sur les bords du bassin du Luxembourg eu des Tuileries. Elle aime à se donner le vertige Janine Darcey, toute frêle, tout aérienne, joue les Icare. Elle aime l'aviation. Allez voler aujourd'hui... Tout son amour des ailes et de l'air, elle le reirouve sur sa terrasse de Neuilly, à trente mètres au-dessus de la Seine où le vent souffle furieuse- ment dans sa cape et la soulèverait comme un cerf-volant. Elle possède deux ou trois modèles réduits, trop réduits à son gré. A défaut d'un moteur de mille chevaux, elle en a un qui fait un dami-cheval. Quant à son mari très près des aspirations de sa femme, il pratique à Paris son sport lavori : l'alpinisme. Sur quel sommet 1 Pas même sur une terrasse. La salle d'entraînement du centre physiothérapique se trouve au rez-de- -. chaussée. Mais là, torse nu, il s'élance entrs deux panneaux de bois, disposés face à face et, à l'aide des jambes et des bras, il monte jusqu'à leur sommet comme à l'intérieur d'une cheminée ; CB bien, il se glisse dans le tunnel roulant comme un troglodyte. C'est toift un art v ! et des impressions d'envol sur sa terrasse.

FRANCE

-Gérard Landry fait des exercices d'alpl (fil. Gnr-Mnri.iiof.l niste... monte dans une cheminée, VEINTRE ET METTEU EN SCÈNE, X IJLXIJ VEIT H ARIA N

a réalisé le premier grand film euro- péen en couleurs: LA VILLE DORÉE MSSsHSBBS

L'OCCASION du jubilé de l'U. F. A., qui sera célébré le 4 mars prochain, A ravisBante comédienne Kristina Soder- A le premier grand film en couleurs pro- baum (dans le privé Mme Voit Harlan) duit par cette importante société fera L est unanimement aimée et appréciée du son apparition sur nos écrans. Il y a vingt- public européen. Sa grâce égale son cinq ans en effet que l'U. F. A. a été talent et son nom est lié aux plus importantes créée ; comme elle fut en Europe le pion- productions du cinéma allemand > « Cœur nier du « parlant » avec Mélodie du Coeur, immortel », « Le Voyage à Tilsit », « Le Juif voici qu'elle sera à présent le pionnier euro- SUss », « Le Grand Roi » et « La Ville Dorée ». Kristina possède une qualité étonnante : péen du cinéma en couleurs avec La Ville celle de s'apparenter totalement, de se con- Dorée, réalisé par Veit Harlan avec le pro- fondre mime aux personnages qu'elle inter- cédé Agfacolor. Nul mieux que ce metteur prète pendant toute la durée des prises de en scène n'était désigné pour encourir la vues de chacun de ses films. C'est ainsi qu'au responsabilité de cette tâche, car dans sa cours de la réalisation de « La Ville Dorée », jeunesse il fut tour à tour peintre-décorateur, lorsque son mari l'appelait pat son prénom, elle hésitait à chaque lois avant de répondre. puis comédien, avant d'être réalisateur de Cette transformation spirituelle lut constatée films. Ses œuvres cinématographiques les déjà lors de son premier film, « Jeunesse ». plus connues sont : La Sonate & Kreutzer, Sous l'œil de In caméra Ceux qui l'approchaient expliquèrent alors c» Jeunesse, Le Juif Sues et Le Grand Roi. " Agfacolor ", Veit phénomène en prétendant que vu l'importance Veit Harlan se fait remarquer par le soin Harlan explique une de la tâche et les difficultés qu'elle devait avec lequel il travaille, ne se contentant surmonter, il était tout naturel qu'une débu- scène à sa femme jamais d'à peu près. Il conduit rapidement à tante «oit intimidée par un rôle si périlleux. Kristina Sôderbaum. Maie depuis, tous ont compris que cette se- ; la célébrité les artistes qui tournent sous sa cond* vie quF la transporte dans le monde de direction (comme sa femme, Kristina Sôder- s«s personnages est un phénomène irrésistible baum), obtenant dans ses films une remar- et inexplicable qui a certainement sa source quable unité artistique. Dans La Ville Dorée, dans cette sensibilité enfantin», dans c» besoin c'est guidé par un sens profond de la réa- de rêve qui caractérisait son enfance et inquié- La vedette et le met- lité qu'il nous montre Prague. tait parfois son père. teur en scène " cas- L'action du film est située tour à tour à la Lorsqu'elle avait dix ans, sa mère organi- sent la croûte » à sait des séances récréatives qui constituaient ville et à la campagne, dans un immense l'événement principal lors des Jours de fêtes... l'heure de la " pose ". Dans son petit village, presque toujours, ense- veli sous la neige, les distractions étaient ra- res, et il était naturel qu'elle attendit avec : impatience la réalisation de ces spectacles en miniature. Mais ses deux soeurs étaient beau- coup plus jolies qu'ail» et jouaient toujours CE FILM A APPRIS DEUX CHOSES A KRISTINA SODERBAUM dans ces pièces les princesses ou les fées, revêtant pour leurs rôles des robes merveil- U cours des prise* de vues de « La Ville Doré» », la charmant» »t talentueuse jeune comé- leuses, tandis que Kristina devait se contenter dienne s'est fait initier aux joies de l'équitotion... non sans quelques chutes, d'ailleurs 1 de jouer la servante ou la bergère. A Eli» a appris à se servir du télémètre spécial qu$ permet djs déceler l'intensité des couleurs Cette indifférence à son égard l'humiliait et leur teinte exacte une fols filmées. La science la plus compliquée et les sports las plus profondément. La nuit, elle pleurait sur le sort' dangereux ne peuvent effrayer l'ancienne Cendrillon devenu» princesse du paya des rêva», de la pauvre Cendrillon, qu'elle interprétait et qui, pour elle, symbolisait sa vie. Elle était devenue un» servante et vivait toute la journée comme si «Ils était vraiment la petit» C«n-' domain» dont les champs de blé alternent drillon, Alors que ses soeurs et sas amies avec des prairies et des marais. Toute la étalent toutes joyeuses malgré 1» trac, pour richesse des coloris dî la palette du plus Kristina, il ne s'agissait pas do faire du théâ- tre, mais de vivre sa vie. brillant des peintres se retrouve sur l'écran, Plus tard, «lia fut irrésistiblement attiré» par dans leurs exacts rapports, sans outrance et le vrai théâtre. EU» prit en cachette de son sans nulle déformation. Surtout les costumes père des leçons : tout marcha très bien jus- des paysans, et principalement les toilettes qu'au jour où il fallut régler les honoraires des femmes, ornées de dessins de fleurs, de du professeur, Elle n» manquait d» rien, mais broderies et de rubans multicolores sont ren- s»* parents avaient peu d'argent... Sri»" dus avec un éclat et une justesse de teintes avait économisé l'impossible sur son P' personnel, mais c'était insuffisant, aussi étonnants... Le crépuscule sur le panorama •11* tout confesser à son pèro. Mais inalg: ' de Prague embrasé par le soleil couchant, la prières, celui-ci tout accaparé par sei scène finals de la recherche de la fugitive vaux de savant lui défendit d» continu dans les marais... un travelling de trois Ce n'est que quelques années > plus cents mètres sont des prouesses de technique lorsque son pèr» décéda subitement, qu'elle incomparables. La couleur ainsi traitée n'est put retourner à ses amour». Avec un» amie elle partît pour Berlin. Tout lo monde pas seulement un « complément » de l'image, qu'elle allait étudier à l'Université. Er. elle est surtout un enrichissement merveilleux Kristina s'en alla dans une école d« des puissances dramatiques et sensibles du diens. Les premier* temps furent d cinéma. mais elle obtint quand mémo une doa_ Peintre de talent et grand metteur en scène, res places au concours d'admission- KJ inspiré par l'amour de sa femme et princi- tourna un .tout petit rôle dans « L'Oni pale interprète, Kristina Sôderbaum, La Ville sig ». Et quelques imois plus tard, ci devait devenir «on mari l'engagea p< Dorée nous montrera, alliée à la' magie de premier grand succès : « Jeunesse. » la couleur, le résultat d'une union heureuse : ...Le jour où elle signa «oh montrai l'esprit et la beauté. restait une somme équivalent a trois Louis GUIBERT.

^hoto A. C. £rU. F. A.) thie des foules sur le cheval, mais un documentaire auquel on a voulu incorporer Le pittoresque du décor du sentiment et de la vie, un documentaire qui dure prè» de trois heures sans et des costumes est l'un jamais qu'on s'en lasse. Il y a dans ce film de» «cène» de foire campagnarde et des principaux attraits du des paysage» de neige de toute beauté, comme savent seuls en fixer les Japonais cinéma au Japon. dont l'œil, même lorsqu'il est remplacé par l'objectif, est toujours d'un artiste. On peut y noter également des trouvailles comme la mise bas de cette pouliche dont les efforts déployé», à peine au monde, pour se dresser sur ses quatre pattes, Parée pour la danse, une sont suivi» avec une attention attendrissante par toute une famille qu'on dirait geisha rive à son passé... autour d'un berceau. De telles scène» haussent le cinéma japonais, ses auteurs, ses interprètes et ses metteurs en scène, au niveau des meilleurs. Pour ce qui est du film classique, il est assez difficile à un étranger d'en parler. Il se produit, en effet, j'en ai eu personnellement la preuve, que des Japonais tnl« cultivés ne comprennent pas toujours le sens exact de la pièce s'ils n'ont pas eu le soin ou le temps d'en lire au préalable attentivement le résumé figurant au programme. Il n'en reste pas moins certain que le film japonais classique, avec ses minu- tieuses reconstitutions de décors et de costumes, le» extérieurs magnifiquement choisis qu'il fait défiler devant les yeux, constitue un élément précieux d'observation 5 pour celui qui désire pousser un peu plu» avant son initiation à la vie nippone. Mai» je ne saurai» terminer sans souligner l'intérêt véritablement passionné que porte le Japonais aux actualités en général et, notamment, aux actualités des deux guerres dont l'influence se fait sentir indéniablement dans presque toutes les productions récentes sous des forme» diverses. .0 J'ai vu, à Tokio, dans une salle populaire, le public littéralement électrisé, se dresser comme un seul homme, dans un « banzaï » à crever le plafond, après la projection de certaines actualités sur la guerre de Chine et obliger l'opérateur bi bande Par ailleurs, ce même public, si vif à s'enflammer sur le chapitre du patriotisme, se laisse à loisir entas- ser, assit ou debout, dans des salies immenses (certaines contiennent jus- qu'à 4.500 places), mais toujours archicombles malgré la permanence du spectacle depuis le matin. Pu- X blic placide s'il en est, assez re- muant toutefois en raison du grand nombre d'enfants imêlés à l'assis- tance et dont les réactions, je l'ai pu constater bien souvent, au cinéma comme au théâtre, s'apparentent de très près, dans la joie et dans la douleur, à celles du bon public de chez nous. STARS ET STUDIOS DU NIPPON (") RAYMOND WAGNER. La Japonaise sait- Vieilles légendes et intrigues modernes se partagent chaque jour les être parfois une faveurs de milliers de spectateurs. femme moderne. E tous les spectacles, le cinéma est le plus populaire au Japon. Mais elle n'a vrai- GABRIELLO D Il y jouit d'un engouement rarement rencontré dans les autres ment de charme pays. J'ai d'ailleurs donné dans mon précédent article quelques que dans le cos- chiffres qui marquent bien sa position privilégiée. tume de ses aïeules ou le martyre Le» Japonais ont toujours été friands de spectacles et cet appétit s'est tourné vers le film. Depuis ces dernières années, surtout depuis ces derniers mois, en raison de l'économie fermée dans laquelle vit le pays obèse et aussi de cette nouvelle poussée de nationalisme qui a été jusqu à OUR entrer chez Gabriello, qui supprimer en tous lieux publics la plupart des inscriptions étrangères, la vient de tourner Défense d'ai- production japonaise n'a cessé de se développer au détriment des bandes P mer, il faut qu'il veuille bien s'effacer pour vous laisser pas- européennes et américaines dont l'importation s'est vue presque complè- ser : sa loge n'est pas large et lui tement arrêtée. n'est pas..., mince, et cependant il a IL. existe deux formules dans les studios nippons : le film moderne, l'air d'évoluer là-dedans avec la plus grande aisancs. en pleine évolution, inspiré de très près de nos intrigues' occidentales C'est que Gabriello, sous une ap- et parfaitement accessible d'un bout à l'autre à !a compréhension d'un parence d'Hercule, est tout en sou- étranger, et le film classique, un peu abscons, à la manière de nos mys- plesse, en nuances, et, comme il ss déplace, il joue, à petits coups fins, tères du moyen âge, qui se fait le champion des vieilles légendes et des discrets efficaces. Jamais il ne copie, vieille» tradition» du drame Kabuki. jamais il ne se copie, jamais. il n ap- Du point de vue de sa tendance pure, on constate que, suivant la humains. Une surabondance de détails, dans lesquels se complaît la curiosité puis. nippone, qui aime à découvrir le pourquoi et le parce que de toutes choses, Au .fond, c'est très difficile de par- préférence marquée du public, le film moderne s'oriente nettement vers ler de Gabriello, Pas un tic, pas un un réalisme qui trouverait assez justement sa place entre le film fran- achève de situer ce» images dans le cadre d'un réalisme qui va parfois jusqu à travers qu'on puisse relever pour çais, un peu superficiel, et le film allemand, souvent trop dramatique. Pallucinant, obtenu avec une sobriété d'expressions et de gestes qui n'appartient pimenter la fade kyrielle des compli- ments. Sa bonhomie elle-même et sa On note également depuis peu, chez certain» producteur», un esprit évidemment qu'à des artistes asiatiques. simplicité foncière ne sauraient se nouveau «'ingéniant à introduire de» éléments d'action dans le' film do- A ce propos, il convient de rendre aux metteurs en scène japonais tout le retourner contre lui, car elles sonnent Pboto Continemal-Films.> cumentaire. mérite qui leur revient. En raison même de la sobriété traditionnelle des plein. Quand il Vous avoue Bans ser et on finit par l'accepter non pas ambages qu'il lui est impossible de avec résignation, mais parce aue c ea\ Deux films récemment sorti» de» studio» de la compagnie Toho et expressions et de l'extrême jeunesse de la plupart de» vedettes féminine» qui faire deux pas dans Paris sans être en somme un excellent critère qui que j'ai vu projeter avant mon départ du Japon sont tout à fait carac- n'ont pas eu le temps d'acquérir une science professionnelle consommée, c e»t reconnu, salué, interpellé, on com- vous permet d'évaluer votre popu- téristique» à cet égard. au metteur en scène qu'échoit le plu» souvent le rôle ingrat et combien délicat mence par tiquer : « Tiens, tiens, en larité c'est-à-dire, en somme, votre voilà encore un qui pose au martyr succès et la portée dans le public de Dans l'un d'eux, il s'agit de la vie et de» amour» d'une geisha, d'éduquer, voire d'éveiller le sens artistique des interprètes. de la publicité. » Mais on n'a pas vos efforts quotidiens. J'irai même jus- Koshino, qui s'est vendue pour racheter les dettes de son père. Le sujet Le second de ce» filma « Le cheval » »e déroule au temps d'hiver dans la encore eu le temps d'ironiser qu'il qu'à vous avouer que je me sens tout n'est que très banal en soi, mais il a permis à l'auteur et au metteur vie calme et feutrée de neige de» campagnes du Hokkaïdo (Ile du Nord). enchaîne en souriant : « C'est assez chose quand je voyage à l'étranger agréable, d'abord. Au début, on se où naturellement on ne me connaît en scène de réaliser des passages débordants d'un réalisme, qui, sans Il ne s'agit que d'un cheval, d'un cheval qui est à la fois la fortune et le rengorge en se disant ; « Ah 1 ah 1 » pas et que je passa inaperçu.., Je me aller jamais jusqu'au vulgaire, nous fait toucher au fond des passions souci de toute une famille de paysans. d'un petit air satisfait, puis on s'y rais l'effet d'être tout nu 1 » les plus vives et lés moins pures com.-ne il en existe dans tous les coeurs Ce n'est en somme qu'un documentaire destiné à attirer l'attention, la sympa- habitue. On arrive même à s'en las- Claude VILLIERS. CINE-MONDIAL CINE-MONDIAL

RÉDACTION et ABONNEMENTS i

ADMINISTRATION FRANCE ET COLONIES 55, Champs-Elysées Six mois 100 fr. PARIS-8" CINE-JOURNAL Un an 195 fr. Registre Commercial : NOTRE RUBRIQUE D'INFORMATIONS CINÉMATOGRAPHIQUES Téléphone Seine 2 4 4.459 8 BALzac 26-70 Le Capitaine FRACASSE PREND LE MAQUIS... menu fretin, elle touche le tarif figu ration. Ne croyons pas que ces artistes im- est devenu fermier provisés tiennent d'ailleurs leur rôle et devient de façon décevante : devant la ca- méra, les poules caquettent sur l'or- A Saint-Maurice, où tout un village dre du metteur en scène, et le coq bandit d'honneur a été reconstitué, Abel Ganc? tourne chante lorsque s'allrument les projec- iivec Fernand Gravey Le Capitaine teurs ; seul le cochon, dans son auge, Le fameux personnage créé par Noël- Fracasse. se conduit mal ou se dispute avec Noël va reparaître bientôt sur l'écran. Certaines de ces scènes exigent de l'âne, son voisin immédiat. Celui qui fut aviateur et guerrier du véritables tours de force. Après les prises de vues, le Capi- moyen âge se transforme, cette fois, en bandit d'honneur, sans perdre pour cela, taine Fracasse s'intéresse à l'âne. Ma- Veut-on reconstituer les granges espérons-le, sa charmante naïveté et son tamore tire des conclusions définitives campagnardes où paysans et bêtes se pittoresque accent. sur le rendement d'un cochon. Zerbi- mêlent 1 II faudra faire des prodiges Adèmcâ, bandit. d'honneur, dont les nette, Mlle France, bavarde avec la pour obtenir les vaches, les oies et prises de vues commenceront incessam- vache qui lui donne un' litre de les porcs. ment, aura également pour interprètes Les fermiers d'alentour ne prêtent « vrai » lait chaque jour. Gaby Andreu et Georges Grey. pas volontiers leurs animaux. * Plus réaliste, kui, l'opérateur Ce film sera produit par une société Sans doute verrons-nous pourtant à Hayer, après le travail quotidien, «c Les Prisonniers Associés », fondée l'écran, dans l'épisode de Poitiers, emprisonne une poule dans sa loge. par le chansonnier Paul Colline, avec une écurie transformée en salle vde On assure que chaque jour, à heures le concours- d'anciens prisonniers. spectacle par les comédiens vaga- fixes, il vient caresser la tête de sa Les maquettes des décors ont été bonds et où apparaîtront quand mè- protégée dans l'espoir d'obtenir des iaîtes dans tes Stalags. Des prisonniers ne un âne, un cochon, des oies, des œufs. CHARLES DAUZATS. mt également travaillé aux dialogues. •■oqs, des poules et des boeufs. Mais tout ce bétail a dû être loué à la journée et à prTx d'or : un boeuf vaut 650 francs par jour — soit le cachet d'un petit rôle, — un porc, moitié prix ; quant à la volaille, Le Coin du Figurant Cette semaine, au studio i narvec vers le 20 février, à Saint-Mau- Francœur ; L'Honorable Léonard. rice. M. Genty reçoit actuellement. Réal. : P. Prévert. Régie : Saurel. Pro- Les RoqueviUard, Jean Dréville en duction tournant de jour. Essor. trera au studio Photosonor vers le j Photosonor : Le Soleil de Minuit. 20 février. Film réalité pour S.I.R.Î.U.S, i Réal. : B. Roland. Régie : Lederc. S. U. S avez-vous que... F. Production tournant de nuit. A l'occasion de l'Après-Midi Sportivs 1 Buttes-Chaumont : L'Homme de Lon- du Cinéma, organisée au profit du Se- i dres. Réal. : Decoin. Régie : Tanières. cours National, qui aura Lieu le samedi j S. P. D. F. Production tournant de nuit. 20 février, à 15 h., au Vélodrome .d'Hi- Béthanie ou La Grande Clarté. Réal. : ver, les concours professionnel*, sportifs R. Bresson. Ce film est enfin entré en et humoristiques, dont un concours de réalisation ; il tourne de nuit seulement. silhouettes ; sont ouverts aux jeunes Figuration femme surtout. artistes de complément, débutants et élèves des cours d'art dramatique. Saint-Maurice ; Capitaine Fracasse. Réal. : Abel Gance. Régie : Gautrin. Renseignements et inscriptions : L. U. X. Concurrentes : . Aux Spectacles de France, 28, av. Hoche, chaque jour, ds FernandeL la grande vedette de l'écran, vient d'être parti- 3. Robert Demoy ; 4. Denise Denis ; 5. Suzette Désirée ; On prépare : 14 à 15 heures. culièrement fêté par une brillante jeunesse, à l'Ecole 6. Marie France ; 7. Jean Guérineau*; 8. Gina Laury ; L'homme qui vendit son âme au dia- Concurrents ; Au Club de France, théâtrale de Nonia Navàr. Le voici avec Tonia Navar, 9. Yvette Marly ; 10. Raymond Massard ; 11. Catherine ble. J.-P. Paulin donnera le premier 240 bis, boul. St-Germain, chaque jour, entouré des principaux élèves, dont certains sont prêts à Orly ; 12. Marcelle Picart ; 13. René Pierre ; 14. Michel tour de manivelle de ce film pour Mi- de 14 à 15 heures. affronter avec succès les feux de la rampe : I. Adrienne Roux, Patrick Sauvage ; 15. Virginia. Alain, Mona Amould ; 2. Roger Bataille, Renée Comte ; (Photo Studio Fertille.)

LE COMTE DE LES BOIXS PROGRAMMES MONTE-CRISTO 1 Du 3 au 9 lévrier. Du 10 au 16 février. REALISAT tôt** % iANS PRÉCÉDENT Acacias 45 bis r. Acacias. T.l.j. M 14h.-16h 30. S.20h.30. Visages de femmes. Paradis perdu. Aubert-Palace 26, bd Italiens; P 12 45 à,251 h L'honorable Catherine. L'honorable Catherine. Balzac. 11 r. Balzac. Ely. 52.70. P. 14 à 23 h La couronne de 1er. La couronne de fer. Berthier, 35, bd Berthier. M. J. S. 15 h. S. 20..30. D. 14-23 h. Haut-le-Vent Feu sacré. Biarritz (Le). 79, Ch.-Elysées. P. 14 à 23 h Anouchka " Anouchka. Bonaparte, 76, r. Bonaparte. P. 14 à 23 h Lettres d'amour Lettres d'amour. Caœéo. 32, bd Italiens. Pro. 20-89. P. 14 à 23 h Un grand amour On grand amour. « La Couronne de Fer est le meilleur film > Cinécran, 17, r. Caumartin. Opé. 81-50. P. 12 à 23 h... Sancta Maria. Les petits riens. cà grand spectacle qui a été réalisé au » Cinéma Champs-Elysées. 118, Ch.-Elysées. P. 14 à 23 h. L'appel du silence. L'appel du silence. « cours des derniers dix ans de l'histoire » Ciné-Michodiére. 31, bd Italiens. Rie. 60-33. P. 14 à 23 h. Le mensonge de Nina Petrovna Promesse à l'inconnue. Ciné-Opéra, 32, av. Opéra. Opé. 97-52. P. 14 à 23 h. Lettres d'amour c du cinéma. » V- GUÊRRIERO Lettres d'amour. Cinéphone. 36, Champs-Elysées. Ely. 24-89. P. 14 à 23 h. La croisée des chemins. Le crime de M. Lange. « Jamais le cinéma italien n'avait réalisé > Clichy (Le). 7, pl. Clichy. Mar. 94-17. P. 14 à 23 h. Feu sacré. Huit hommes dans un château. c une production comparable à celle-ci en s Chchy-Palace. 49, av. Clichy. Mar. 20-43. P. 14 à 23 h. Huit hommes dans un château Le rayon d'acier. € somptuosité. > M. BLANQUET Club des Vedettes, 2, r. Italiens, Pro. 88-81. P. 14 à 23 h. Huit hommes dans nin château. La croisée des chemins. Colisée. 38, Ch.-Elysées. Ely. 29-46. P. 14 à 23 h L'honorable Catherine. L'honorable Catherine. Ermitage. 72, Ch.-Elysées. Ely. 15-71. P. 14 à 23 h One femme dans; la nuit. Port d'attache. Français. 36, bd Italiens. Pro. 33-88. P. 14 à 23 h Le bienfaiteur. Le bienfaiteur. Gaumont-Palace. pl. Clichy. M.14-17 h. S.20h. D. 14-23 h. Lettres d'amour. La croisée des chemins. Helder. 34, bd Italiens. Pro. 11-24. P. 14 à 23 h Le roi s'amuse. Le roi s'amuse. Impérial, 29, bd Italiens. P. 14 à 23 h One femme dans la nuit. Port d'attache. Lord Byron, 122, av. Ch.-Elysées. Bal. 04-22. P. 14 à 23 h. Les visiteurs du soir. Les visiteurs du soir. AU BIARRITZ = Madeleine, 14, bd Madeleine. Opé. 56-03. P. 12 à 23 h. Les visiteurs du soir. Les visiteurs du soir. Marbeuf, 34, r. Marbeuf. Bal. 47-19. P. 14 à 23 h. .. Pontcarral. colonel d'Empire. Pontcarral, colonel d'Empire. Marivaux, 15, bd Italiens - Rie. 83-90 - P. 14 à 23 h. .. Pontcarral, colonel d'Empire. Pontcar.-al, colonel d'Empire, Miramar, pl. de Rennes. Dan. 41-02. P. 14 à 23 h L'Arlésienne. L'assassin habite au 21. HILDE KRAHL Moulin-Rouge, pl. Blanche. Mon. 63-26. P. 14 à 23 h... Sergent Berry. dans Sérénade du souvenir. AU FRANÇAIS Normandie. 116, Ch.-Elysées. Ely. 41-18. P. 14 à 23 h. Picpus. Picpus. Olympia, 28, bd Capucines. Opé. 47-20. P. 14 à 23 h. Le comte de Monte-Cristo. Le comte de Monte-Cristo. RAI MU dans Paramount, 12, bd Capucines. Opé. 34-30. P. 14 à 23 h. Le soleil a toujours raison. Le soleil a toujours raison. ANOUCHKA Portiques. 146, Ch.-Elysées. P. 12 h. 45 à 23 h Après l'orage. Après 1 orage. Radio-Cité Bastille, S\, fg St-Antoine. P. 14 à 23 h L'assassin habite au 21. Monsie.uj La Souris. LE Amour - Conflit - Poésie Radio-Cité Montparnasse, 6, r. Gaîté. P. 14 à 23 h..... Visages de femmes. Notre-Dame de la Mouise. BIENFAITEUR Radio-Cité Opéra, 8, bd Capucines. P. 14 à 23 h Andorra. Andorra. Hégent-Caumartin, 4, r. Caumartin. Opé. 28.03. P. 14-23 h. Patricia. Le destin fab. de Désirée Clary. Royal-Maillot, 83, av. Gde-Armée. Pas. 12-24. P. 14-23 h. Les hommes sans peur. La présidente. St-Lambert, 6, r. Péclet. M. L. J. S. 15 h. S. 20.30. D. 14-23. Premier Bal. S. O. S. 103. Studio de l'Etoile. 14, rue Trovon. Eto. 19-93. P. 14 à 23 L'étoile de Rio. L'étoile de Rio. Studio Fontaine, 25, r. Fontaine. Tri. 05-00. P. 14 à 23 h. Tarakanova. Lugaya. Triomphe, 92, Ch.-Elysées. P. 14 à 23 h Les petits riens. Les petits riens.

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