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Vu du canapé

The Paradine case Le procès Paradine, , usa, 1948, 114 mn

Hitchcock mineur, ce qui veut seulement dire qu’il n’est pas génial. La faute en revient au producteur Selznick qui, à son habitude – voir Leslie Howard dans Gone with the wind (p. 476) – impose des distributions aberrantes : dans l’op- position entre Gregory Peck et Louis Jourdan, le premier aurait dû être plus aristocratique, sans accent américain (genre ), l’autre plus peuple (genre Joseph Cotten). Charles Laughton est, quant à lui, parfait dans son rôle de juge pendeur, une espèce de vieux cochon affriolé par l’épouse de Gregory Peck (Ann Todd, très bien elle aussi). Notorious (p. 982) est le seul Hitchcock/Selznick à être génial. Mais c’est l’exception qui confirme la règle : Selznick avait dû vendre, clefs en main, le projet à la rko, ce qui l’a empêché de remplacer Cary Grant par Joseph Cotten. La scène d’incarcération annonce celle de The wrong man (p. 1282) : c’est une protestation contre le fait de disposer de la liberté d’autrui, même celle d’une criminelle (Alida Valli). C’est dans ce type de détail que s’exprime le catholicisme de Hitchcock – mieux que dans I confess (p. 1229) plombé par le flash-back central.

Une chambre en ville , , 1982, 88 mn

Avec les mêmes partis pris que Les parapluies de Cherbourg (p. 129), le ton doux-amer ayant laissé place au tragique. Michel Legrand n’est pas au rendez- vous, mais la musique de Michel Colombier sait être touchante, notamment dans les scènes de groupe – piquets de grève, etc. On reconnaît le passage de la Pommeraye, cher à Demy ; y vend des téléviseurs, affublé d’un de ces horribles “colliers”, la barbe du pauvre qui sévissait dans ma jeunesse chez les instituteurs. Il retrouve dans ce film, après Les demoiselles de Rochefort (p. 633), Danielle Darrieux, extraordinaire baronne alcoolique ; ce personnage relie le couple d’amants formé par Dominique Sanda, sa fille, et Richard Berry, son locataire. Sorti en même temps que le blockbuster L’as des as, le film a pâti d’une mal- adroite polémique. En opposant le gros public des belmonderies à celui, raffiné, qui va voir des films un peu chiants, c’est le baiser de la mort qu’on lui donnait.

1 Remorques Jean Grémillon, France, 1940, 85 mn

D’après un roman breton de Roger Vercel. Henri Poupon et Charles Blavette, acteurs de Pagnol, jouent dans le film, mais Blavette garde son accent. Sans corriger le tir au moyen d’un sobriquet genre “le Marseillais” : il s’appelle Tanguy ! Défaut similaire dans un autre film de Grémillon, L’amour d’une femme (p. 1103). Massimo Girotti y joue un ingénieur italien de passage en Bretagne. Il aurait été normal de le faire parler français avec un accent italien. On a préféré le doubler, ce qui sonne aussi faux que l’accent méridional de Blavette. Retrouvailles Gabin/Morgan après Le quai des brumes (p. 10). Composition émouvante de Madeleine Renaud, actrice récurrente de Grémillon.

Blanche Fury Jusqu’à ce que mort s’ensuive, Marc Allégret, Grande-Bretagne, 1948, 94 mn

Film en Technicolor, supérieur à la moyenne des films de son . On remarque au générique l’inévitable Natalie Kalmus, experte couleur imposée par contrat par son ex-époux, inventeur du procédé. Mme Kalmus ne semble avoir été bonne qu’à toucher des royalties. En 1950, la législation change et personne ne requiert plus ses services de “color consultant”. Les acteurs sont excellents, en particulier Stewart Granger, né pour porter le costume (Scaramouche, p. 525, Beau Brummell, 1954, l’ambigu Fox de Moon- fleet, p. 38) dans le rôle de Philip Thorn. Et, dans le rôle de Laurence Fury, Michael Gough dont on se rappelle surtout la composition dans Crimes au musée des horreurs (p. 393). Dans cette histoire d’héritage, il n’y a que des coupables : le spoliateur Lau- rence Fuy et le spolié Philip Thorn devenu assassin, ainsi que Blanche Fury (Valerie Hobson) qui a fermé les yeux sur le meurtre de son époux. Tout ce monde paye de sa vie, ainsi que la fille du spoliateur, seule innocente du film. Après toutes ces morts, ne reste qu’un nouveau-né, réconciliation post mortem du spoliateur et du spolié. Un peu comme dans la Tétralogie de Wagner, on retourne au statu quo ante. Au cinéma, les poneys ne semblent servir qu’à tuer les enfants : voir Gone with the wind (p. 476) et Barry Lyndon (p. 403).

La flor de mi secreto La fleur de mon secret, Pedro Almodóvar, Espagne, 1995, 105 mn

Cinéaste des femmes, ici autour de Marisa Paredes. Le film est un vrai plaisir, mais laisse un peu sur sa faim. Dans le genre film de femmes, Volver (2006) sera nettement plus réussi.

2 Capitaine Conan Bertrand Tavernier, France, 1996, 132 mn

On a bien oublié Roger Vercel, romancier de la mer (Remorques, p.2, Jean Villemeur) qui obtint le Goncourt 1934 pour ce roman guerrier. L’interprétation, magistrale, est dominée par Philippe Torreton qui joue un français ordinaire, magnifié par une guerre qui révèle sa nature de tueur. La boucherie terminée, il retourne en Bretagne où il s’éteint entre le café et la mercerie de sa femme. Le film montre une improbable Fréhel, qui ne ressemble guère au monstre que l’on voit au cinéma à partir de Cœur de lilas (1932). Le personnage d’Erlane – engagé trouillard – fait penser à Montherlant qui avait réussi à se faire réformer pour “hypertrophie cardiaque” – ce qui ne l’empê- cha pas, après guerre, de pratiquer des sports violents. Comme il voulait cepen- dant “la faire”, il se fit pistonner dans un service de l’arrière, où il reçut, contre toute attente, quelques éclats d’obus d’une batterie allemande qui ignorait sans doute les bonne manières.

Aniki Bóbó Manoel de Oliveira, Portugal, 1942, 68 mn

Magnifiques images de Porto – son pont “Eiffel”. Le film utilise un format étrange et assez casse-gueule, l’histoire d’adultes jouée par des enfants. Ainsi, Bugsy Malone (1976), film de gangsters, est-il un ratage absolu : passée la surprise initiale, on n’arrive pas à accrocher à cette histoire où les balles de mitraillette sont devenues des bonbons, etc. Il y a ici un véritable méfait : le vol d’une poupée, et une véritable tragédie, l’enfant qui fait une chute accidentelle attribuée à son rival amoureux. Un senti- ment d’irréalité l’emporte, car les adultes sont absents. La seule exception est le marchand bienveillant, qui ne cherche en aucune façon à se venger. On ne sait trop s’il faut sourire ou s’émouvoir, mais cela finit par marcher. Dans les films japonais des années 1930 (Ozu, Naruse), le thème de l’enfant accidenté, souvent renversé par une voiture, est courant. Il sert de catalyseur social : comment payer les soins, alors que le père n’a pas de travail ?

Un carnet de bal , France, 1937, 130 mn

“Ils ont tous trahi leur jeunesse”. À la recherche de ses anciens soupirants, une jeune veuve (Marie Bell) ne trouve que désillusions. Superbe distribution pour ce film à sketches dont le plus impressionnant utilise des cadrages obliques : près du pont transbordeur de Marseille, un médecin borgne aux sens propre et figuré (Pierre Blanchar), finit par tuer sa compagne, une virago jouée par Sylvie. Le jeune Robert Lynen devait être arrêté par la Gestapo et assassiné quelque part en Allemagne. Musique de Maurice Jaubert, La valse grise.

3 A matter of life and death Une question de vie et de mort, Michael Powell, Grande-Bretagne, 1946, 104 mn

Film de propagande exaltant l’amitié anglo-américaine, qui évite cependant les pièges de l’exercice. Le Paradis en noir, la Terre en couleurs, comme plus tard dans Der Himmel über Berlin (1987). C’est, d’ailleurs, le second film en couleurs de Powell après Colonel Blimp (p. 1019) – voire le troisième si l’on compte la co- réalisation The thief of Bagdad (p. 169). Images étonnantes comme cet escalier mécanique qui monte au Ciel. On reconnaît, dans de petits rôles : Katherine Byron que l’on retrouvera dans Le narcisse noir (p. 1232) et , encore chevelu.

The letter La lettre, , usa, 1940, 95 mn

Bette Davis opposée à Herbert Marshall comme dans La vipère (p. 175). L’acteur avait perdu une jambe pendant la Grande Guerre, mais on ne s’en aperçoit guère. Il semble n’avoir jamais joué d’unijambiste – de peur, sans doute, de perdre son image d’homme “normal” auprès du public – pas même dans un film de pirates comme La flibustière des Antilles (1951). Gale Sondergaard, remarquable, campe une Asiatique cupide, calculatrice et cruelle à souhait. Sa carrière devait tourner court quelques années plus tard : mariée à Herbert Biberman, l’un des Dix de Hollywood, elle fut blacklistée.

The wolf man Le loup-garou, George Waggner, usa, 1941, 70 mn

Le point fort du film est la photo : superbes scènes nocturnes. L’interprétation laisse à désirer : Lon Chaney Jr. ne fait pas oublier son père – ceci dit, un acteur empoté est assez à sa place dans cette histoire de monstre-malgré-lui. Seule Ouspenskaïa, en gitane, tire son épingle du jeu ; Bela Lugosi ne serait pas mal non plus s’il ne mourrait pas au début du film. Scénario de Curt, frère de , spécialiste de la greffe de cerveau (Black friday, p. 1033).

Panique Julien Duvivier, France, 1946, 98 mn

La noirceur bien connue de Duvivier donne à la fin de cette histoire, qui adapte Les fiançailles de M. Hire de Simenon, une allure de chasse à l’homme, de mise à mort collective. Ne tenant plus à la vie que du bout des doigts, Michel Simon, accroché à sa gouttière, est comme crucifié par la petitesse et la bêtise des habitants du quartier, presque aussi coupables que le voyou assassin (Paul Bernard, qui s’encanaille pour ce rôle) et sa maîtresse (Viviane Romance, abonnée aux rôles de garce).

4 The woman in the window La femme au portrait, Fritz Lang, usa, 1944, 99 mn

Wanley (Edward G. Robinson) est monté prendre un verre chez Alice (Joan Bennett) qu’il vient de rencontrer. Tout se gâte lorsque l’amant jaloux de la belle fait irruption ; Wanley est amené à le tuer en légitime défense, puis à se débarrasser du cadavre. Il est très embarrassé quand ses amis, un juge et un médecin, le font participer à l’enquête sur la mort du personnage, qui était une huile. De plus un individu douteux (Dan Duryea), qui a tout vu, fait chanter le couple. Tout s’arrange in extremis ; mais trop tard pour Wanley qui s’est suicidé. Et se réveille d’un mauvais rêve, car il s’agit en fait d’un cauchemar ciné- matographique. Du rêve, le film garde tous les éléments angoissants ; il est, par contre, totalement cohérent, alors que les personnages, les décors d’un vrai rêve changeraient ou se déroberaient. Le spectateur apprend ainsi à la fin que cette histoire n’a pas eu lieu. Allez donc savoir pourquoi “ce n’était qu’un rêve” est plus rassurant que “ce n’était qu’un film” ! Dans le rôle du médecin, l’Écossais Edmund Breon, le Juve de Fantômas (p. 1031). Robinson, Bennett et Duryea se retrouveront dans Scarlet street (p. 1049).

Sherlock Holmes and the secret weapon Roy William Neill, usa, 1942, 69 mn

Sherlock Holmes contemporain (cf. pp.9, 11, 490 et 1091) : il participe ici à l’effort de guerre. Avec Basil Rathbone et Nigel Bruce, tous deux parfaits dans leurs rôles respectifs. On y trouve aussi des seconds rôles récurrents, Dennis Hoey en Lestrade et Harry Cording en méchant – il a d’ailleurs un faux air de Lénine. Moriarty, l’ennemi mortel de Sherlock Holmes, n’apparaît pratiquement pas chez Conan Doyle. Mais le cinéma a largement compensé cette lacune ; ici c’est Lionel Atwill qui joue ce personnage diabolique. L’histoire est vaguement inspirée d’une histoire originale de Conan Doyle, The dancing men, exemple de cryptographie à trois sous. En règle générale, le raisonnement est le point faible de Sherlock Holmes. Sa logique tant vantée n’est qu’une inversion des causes et des conséquences : si c’est plus cher, c’est mieux, si Untel a eu une récompense, c’est qu’il est bon ; et quand il y a crime, cherchez les sales gueules. On a voulu, sous le nom d’“abduction”, faire passer ce type de raisonnement, aussi foireux qu’inévitable, pour de la logique. Le rôle de la logique est, au contraire, de débusquer ce genre d’ânerie, mère de tous les racismes. Rien n’empêche cependant de trouver plaisir aux élucubrations de Sherlock Holmes malgré – ou à cause de – leur irrationalité. Faut-il d’ailleurs croire aux vampires pour aimer Dracula ?

5 Noi vivi Nous les vivants, Gofreddo Alessandrini, Italie, 1942, 174 mn

D’après Ayn Rand, philosophesse américaine icône des libertariens : son “ob- jectivisme” est une espèce de réalisme léniniste où le prolétariat a été remplacé par les premiers de cordée. Le film The fountainhead (1948) exprime bien cette conception. Il s’agit ici de ses souvenirs de l’urss avant qu’elle ne devienne figurante pour The king of kings (p. 76) et ne s’installe aux usa. Pour cause de guerre, son roman fut adapté sans les droits – même problème pour Ossessione (p. 22), adaptation non autorisée de James Cain. Et le film interdit en conséquence après guerre jusqu’à ce qu’Ayn Rand en prenne le contrôle. On peut le voir en dvd dans une version expurgée qui ne retient que 80% du métrage original. Les coupures peuvent être (stoïquement) visionnées sur un disque auxiliaire : une très longue, de 18 mn concerne un cousin délateur qui envoie sa sœur à une mort probable en Sibérie. Cette coupure est une discutable simplification de l’intrigue, car elle sacrifie la famille de Kira. D’autres coupures, qui concernent des ajouts du scé- nariste, me semblent aller à l’encontre du minimum de licence que l’on concède habituellement à une adaptation : les guépéistes tuent une nonne, sans doute pour marquer qu’ils sont ces sans-Dieu combattus par Mussolini, mais pourquoi pas ? La seule de ces coupures à être vraiment justifiée montre le vieux bolché- vik Timochenko qui, avant de se suicider, dit ses quatre vérités au spéculateur Morozov : “Tu es un de ces sales Juifs qui ont confisqué la révolution pour faire leurs petites affaires”. Cela donne au film une dimension antisémite qui en altère le sens. De façon étrange, le seul personnage masculin positif est Andreï, joué par Fosco Giachetti, acteur du fascisme que l’on ne verra plus dans des films impor- tants – sauf Les maudits (p. 1379). Ce “bon guépéiste” est d’ailleurs un trost- kyste, à en croire la tranche de son livre de chevet. Le beau Leo (Rossano Brazzi) dont Kira (Alida Valli) est amoureuse est, par contre, mouillé jusqu’au cou dans les trafics. On remarquera que ces spéculateurs renvoient aux méchants “nep- men” des films soviétiques (Boris Barnet, etc.) des années 1920 ; ici, ils sont en cheville avec des communistes influents qui finiront par avoir la peau du vertueux Andreï. On sent, malgré tout, une certaine ambivalence quant au communisme, que ce soit de la part d’Ayn Rand ou de son adaptateur fasciste. La première édition du roman avait d’ailleurs laissé échapper cet aveu : j’admire vos méthodes (celles du Guépéou) mais je méprise vos idéaux – “I loathe your ideals. I admire your methods”. Ce que pourraient d’ailleurs dire les fascistes qui n’ont pas hésité à singer le communisme. Comme toujours, le Fond et la Forme ont bon dos : pour paraphraser Larquey dans la salle de classe du Corbeau (1943), où est le fond, où est la forme ?

6 Naniwa erej¯ı L’élégie de Naniwa, , Japon, 1936, 69 mn

Le théme mizoguchien par excellence, celui de la femme qui s’abaisse pour aider son frère, son père ou celui qu’elle aime. Et qui ne reçoit en retour que le mépris qui s’attache aux filles perdues. Voir aussi Osen aux cigognes de papier (p. 1260) et Une femme de Toky¯ o¯ (p. 85). L’actrice sera la “Mme Macbeth” du Château de l’araignée (p. 867). Naniwa est l’ancien nom d’.¯ Le décor suggère d’ailleurs la présence de canaux.

Evil under the sun Meurtre au soleil, Guy Hamilton, Grande-Bretagne, 1982, 117 mn

Produit de consommation courante réalisé par un un tâcheron spécialisé dans les blockbusters comme Goldfinger (p. 476). C’est de l’, i.e., le genre d’histoire policière que les jeunes filles de bonne famille avaient le droit de lire dans ma jeunesse : les criminels y tuent, certes, mais en respectant les convenances. Avec sa sempiternelle mécanique du whodunit basée sur l’estimation de l’heure du meurtre, faussée comme il se doit. Ce monument d’académisme vaut pour ses décors et une remarquable inter- prétation emmenée par Peter Ustinov qui reprend le rôle d’Hercule Poirot qu’il tennait dans Death on the Nile (p. 442). Dans les petits rôles on remarquera : Maggie Smith (The prime of Miss Jean Brodie, p. 1167), Colin Blakely qui fut un acceptable Watson dans The private life of Sherlock Holmes (p. 83) et Sylvia Miles, la femme au petit chien de Macadam cowboy (p. 563).

Un drôle de paroissien Jean-Pierre Mocky, France, 1963, 80 mn

Un film de gendarmes et de voleurs, un genre que Mocky devait reprendre dans Les compagnons de la marguerite (p. 669) et d’autres films moins réussis. Les acteurs sont extraordinaires et Mocky a toujours su les utiliser, même dans des rôles insignifiants. Quand on a vu pas mal de ses films, on finit par placer des noms sur les têtes récurrentes, Gérard Hoffman, Jean-Claude Rémoleux, Roger Legris, etc. Ici, deux vétérans du cinéma sont particulièrement bien servis : Marcel Pérès et Jean Tissier. Dans les rôles principaux, Francis Blanche et Bourvil en noble désargenté portant raie au milieu, bien loin de ses habituels ahuris. Véronique Nordey, qui joue sa sœur, était la madame Mocky de l’époque. Visiblement imposé par la production, le carton initial prétend désamorcer la charge anticléricale de cette histoire de pilleurs de troncs. Mocky s’en sort en se qualifiant d’“aimable irresponsable”.

7 The man who knew too much L’homme qui en savait trop, Alfred Hitch- cock, usa, 1956, 120 mn

Remake du film de 1934 (p. 437 où jouait le rôle tenu ici par Daniel Gélin. Doris Day lance une scie que l’on ne cessera d’entendre dans toutes les langues : Que sera sera. C’est le troisième des quatre films de pour Hitchcock ; Cary Grant en a, lui aussi, tourné quatre. Leo G. Carroll six, mais ce ne sont que des seconds rôles. On voit, au début, Marrakech dans un Maroc sous protectorat pour encore quelques mois. Le pauvre James Stewart ne sait où mettre ses jambes au restau- rant, encore moins se servir avec ses doigts. On mentionnera aussi la fausse piste du début, celle du taxidermiste : elle ne joue aucun rôle dans l’intrigue, mais quel décor inquiétant ! Reggie Nalder est plus un visage terrifiant qu’un acteur. On regrette qu’Hilary Brooke n’ait qu’un rôle de figuration. Brenda de Banzie, qui venait de se faire remarquer dans Hobson’s choice (1954), le dernier David Lean en noir et blanc, est une criminelle ambiguë. Le film la laisse en plan ; elle sera sans doute victime d’une purge. On pense à la fin de Notorious (p. 982) et du sort qui attend l’infortuné Claude Rains.

Austin Powers : international man of mystery Austin Powers, Jay Roach, usa, 1997, 90 mn

C’est une parodie de James Bond ; mais la parodie est un format assez casse- gueule. L’acteur Mike Myers joue deux rôles, un pastiche d’Ernst Stavro Blofeld, chef du redoutable spectre, d’une part, un super-agent psychédélique qui ne ressemble en rien à James Bond de l’autre : surgelé en 1967 il a été dégelé au bout de 30 ans. Tout est fort drôle, parfois à la limite de la vulgarité, mais du bon côté. Par exemple, l’assistante du Dr. Evil s’appelle Alotta Fagina, ce qui renvoie à Pussy Galore de Goldfinger (p. 476).

Aguirre, der Zorn Gottes Aguirre ou la colère de Dieu, Werner Herzog, rfa, 1972, 94 mn

La rencontre d’un cinéaste fou avec un acteur qui l’est encore plus. C’est le meilleur film de Klaus Kinski, parce qu’Aguirre lui ressemble. Par moment, on se croirait dans Richard iii. Musique planante de Popol Vuh.

8 Aparajito L’invaincu, Satyajit Ray, Inde, 1956, 110 mn

Le second et le plus émouvant volet cette trilogie d’Apu – que l’on prononce apparemment Opou – rythmée par la mort : la sœur à la fin de Pather panchali (p. 129), la jeune épouse au milieu d’Apur sansar (p. 130). Ici, il y carrément deux décès : celui du père, au début, signalé par un envol d’oiseaux – noirs car filmés en contre-jour – et, à la fin, celui de la mère, beaucoup moins soudain. C’est un film de trains : on circule beaucoup, Bénarès, Calcutta et la cam- pagne où s’éteint la mère qui attend, en vain, son fils en guettant, justement, les locomotives qui passent en fumant à l’arrière-plan. Une fois, le fils rate son train exprès pour donner une jour de présence supplémentaire à cette mère – admira- blement jouée par Karuna Bannerjee. La seconde fois, il arrivera trop tard.

Terror by night Le train de la mort, Roy William Neill, usa, 1946, 60 mn

Un autre Sherlock Holmes “contemporain” (cf. pp.5, 11, 490 et 1091) avec le duo Rathbone/Bruce. Intrigue à tiroirs dans un train avec sa cohorte de faux suspects. Les habituels Dennis Hoey (Lestrade) et Harry Cording (en fabriquant de cercueils). Et aussi l’inquiétant Skelton Knaggs dans un rôle de tueur. Comme Moriarty est mort à pluisieurs reprises dans les épisodes précédents, il a sans doute épuisé ses sept vies ; c’est ici un Colonel Sebastian Moran qui lui sert de substitut. Curieux, ces génies du crime surgis de nulle part et qui ne durent qu’un épisode. Moran est joué par Alan Mowbray qui incarne, la même année dans My darling Clementine (1946), un acteur shakespearien de passage à Tombstone.

Nostalghia Andreï Tarkovski, Italie, 1983, 121 mn

Les images rappellent souvent Stalker (p. 56) : une église dans l’eau, la pluie qui tombe du plafond, la piscine sulfureuse que le héros (Oleg Yankovski) traverse, une bougie allumée à la main, avant de s’effondrer mort. Cette déambulation un peu absurde résume le spiritualisme abscons du film ; elle répond au suicide par le feu du “fou” (Erland Josephson) au Capitole. On retrouve aussi Le miroir (p. 549) dans des passages en sépia censés évo- quer la lointaine Russie. Le dernier plan du film qui découvre une datcha enserrée entre les murs d’une cathédrale en ruines renvoie à la fin de Solaris (p. 1015). S’il est légitime d’exprimer un doute quant aux mathématiques, encore ne faut-il pas se tromper. Quand Tarkovski écrit 1 + 1 = 1, il suggère que 1 + 1 = 2 pourrait résulter d’un raisonnement douteux. Erreur, cette équation ne relève pas des mathématiques, mais du simple calcul ; elle est de ce fait indiscutable. Le titre est en russe (l’italien demanderait nostalgia).

9 Die Puppe La poupée, Ernst Lubitsch, Allemagne, 1919, 65 mn

Film muet tourné à Berlin. Lubitsch y apparaît au début comme une espèce de montreur de marionnettes ; il se donnera un vrai rôle dans Sumurun (p. 1362). L’histoire, une jeune femme – Ossi Oswalda – qui se fait passer pour la poupée faite à son image, est tellement invraisemblable que seul un traitement ouverte- ment fantaisiste peut faire avaler la pilule. C’est ainsi que les chevaux sont des hommes recouverts d’une couverture ; doués de parole, ils sont capables de dire qu’ils sont fatigués.

Hannah and her sisters Hannah et ses sœurs, Woody Allen, usa, 1986, 107 mn

Un des meilleurs Woody Allen, surpassé cependant par Crimes and misdemea- nors (p. 964) dont il n’a pas la noirceur absolue. Tout se termine relativement bien, en particulier pour le couple Dianne Wiest/Woody Allen. Le peintre joué par Max von Sydow est, par contre, tragique : incapable du moindre compromis, il sera abandonné par sa femme (Barbara Hershey), son unique contact avec le monde, dit-il. La mère des trois sœurs est jouée par la véritable mère de Mia Farrow, Maureen O’Sullivan qui fut la Jane des six premiers Tarzan (p. 180).

Le quai des brumes Marcel Carné, France, 1938, 92 mn

D’après Pierre MacOrlan, un film typique du “réalisme poétique” ; le réalisme peut pas exister que comme construction, d’où les adjectifs “poétique”, “socia- liste”. Le réalisme à la Carné-Prévert est particulièrement éloigné de la réalité : où verra-t-on un peintre dire, comme Le Vigan, “Un nageur pour moi, c’est déjà un noyé”. . . avant, justement d’aller se noyer ? Michel Simon, qui joue l’horrible oncle de Michèle Morgan, a les meilleures répliques. “Vous voulez me faire peur, alors que je n’arrive pas à me faire peur à moi-même ?” “Est-ce qu’il y a quelqu’un qui m’aime, moi ?” Devenu gloire nationale, Prévert sera nettement plus confor- miste. Ce mangeur de curés cautionnera même une censure de Victor Hugo : la laïcisation de l’archidiacre libidineux Frollo dans le très académique Notre-Dame de (p. 391). Parmi les acteurs, Roger Legris que l’on retrouve dans des petits rôles chez Mocky dans les années 1960. Et Raymond Aimos qui mourra dans des circons- tances obscures sur les barricades parisiennes de 1944, victime peut-être d’un règlement de comptes. Édouard Delmont joue Panama, le patron du café. Le film s’ouvre et se referme sur un chien errant, une image qui renvoie au déserteur joué par . Inoubliable musique de Maurice Jaubert.

10 Malombra Mario Soldati, Italie, 1942, 130 mn

Le chef-d’œuvre du calligraphisme italien : le lac de Côme vers 1880 et l’enfermement. L’héroïne, jouée par Isa Miranda, n’est nullement sympathique, contrairement à celle (Alida Valli) du précédent film tiré d’Antonio Fogazzaro Piccolo mondo antico (p. 1215). Malombra est enfermée en elle-même, dans ses fantômes et ses rêves. L’homme qu’elle aime (Andrea Checchi) – mais peut-elle aimer ? – serait une réincarnation, pas étonnant qu’elle le baptise Renato, i.e., René. La dernière scène – le repas funèbre – est d’une beauté incroyable. Parmi les acteurs, la monstresse moustachue Ada Dondini qui avait un rôle encore plus déplaisant dans Piccolo mondo antico. On remarque que les acteurs utilisent le “Voi” (Vous) imposé par Mussolini au détriment du “Lei” (Elle). Même en admettant que la loi puisse changer le langage, comment censurer des personnages du passé et les faire parler “correcte- ment” ? Ce “Voi” très peu italien s’est paradoxalement maintenu dans le cinéma transalpin jusqu’au milieu des années 1950. Les opposants calligraphistes au fascisme comme Soldati n’ont rien fait de bien remarquable après guerre. Le renouveau du cinéma italien est venu de l’autre bord, de Rossellini qui avait signé, par exemple, un Uomo dalla croce (p. 580) à la gloire de cette croisade anti-bolchévique qui aller se terminer en piquette.

Dressed to kill La clef, Roy William Neill, usa, 1946, 72 mn

Le dernier de la série des Rathbone/Bruce qui comporte 14 films (pp.5,9, 488, 490 et 1091), 11 étant réalisés par Neill, dont la mort a sans doute inter- rompu le cycle. L’histoire est, comme toujours, invraisemblable : un secret est réparti entre trois boîtes à musique. Ce secret n’est autre que le nom du Dr. Samuel Johnson ! La cryptographie musicale est un MacGuffin typique, utilisé par exemple dans Une femme disparaît (p. 457), où un traité secret serait codé musicalement – enfoncée la musique sérielle ! Sherlock Holmes est toujours aussi condescendant, il donne du “My dear fellow”, i.e., “Mon ami” ou “Mon brave”, à ce pauvre Watson, toujours aussi couillon : il faut le voir imitant un canard ! Question interprétation, le récurrent Harry Cording a, pour une fois, un rôle un peu étoffé : avec sa casquette à la Lénine, il campe Hamid, chauffeur-tueur. On remarquera aussi la logeuse habituelle du 221B, Baker street, Mary Gordon. Il manque Dennis Hoey, l’inspecteur Lestrade de la série. Edmund Breon campe Stinky, vieillard un peu libidineux. En 1914, le cinéma n’étant pas parlant, cet écossais avait pu incarner Juve dans Fantômas (p. 1031). On remarquera aussi un acteur au visage très familier, Ian Wolfe : plus de 300 rôles au cinéma. Moins que Dominique Zardi, cependant !

11 Roadgames Déviation mortelle, Richard Franklin, Australie, 1981, 100 mn

L’auto-stoppeuse, jouée par Jamie Lee Curtis, est surnommée Hitch – comme hitch-hiker, mais aussi Hitchcock : le film renvoie à Rear window (p. 1008). Stacey Keach, le “loser” de Fat city (p. 630) incarne ce témoin qui croit voir un crime. Comme chez Hitch’ tout se termine bien in extremis. Le héros a pu livrer sa cargaison de carcasses de porc dont il a craint un moment qu’elle ne renferme celle de la charmante Hitch : pas de problème, la viande sera consommée. Mais de la viande de quoi, au juste ? L’action se passe dans le sud-ouest de l’Australie, entre Melbourne et Perth, principalement dans l’interminable plaine de Nullarbor, littéralement “sans arbre”. Il y est beaucoup question du chien aborigène australien, le dingo qui, nous dit-on, n’aboie pas. Qu’attend-on pour l’acclimater à nos latitudes ?

Spione Les espions, Fritz Lang, Allemagne, 1927, 144 mn

Rudolph Klein-Rogge joue Haghi, personnage transformiste proche du Dr. Mabuse qu’il a interprété deux fois pour Fritz Lang (pp. 516, 551). L’appartement vide avec ses traces de tableaux au mur sera repris dans le Mabuse de 1933. L’horloge qui fonctionne sur 24 heures et non sur 12, qu’on apercevait déjà dans le Mabuse de 1922 est comme un signe d’ominiscience. Scénario de Thea von Harbou, épouse de Lang. Des détails qui rappellent Les vampires (p. 487) : ce faux buvard dissimulant un papier carbone ou cette improbable copie de clef basée sur le moulage d’un trou de serrure. Suicide sur scène comme dans Murder de Hitchcock (p. 446). Fritz Rasp joue Jellusic, une des victimes de Haghi. Et le roumain Lupu Pick un Matsumoto qui se fait hara-kiri après avoir été interpellé par les fantômes de ses émissaires. Le seppuku n’est cependant pas régulier : un assistant aurait dû couper la tête du malheureux. La belle Gerda Maurus — qui tourna plus de têtes que de films — joue le rôle d’une espionne qui trahit Haghi par amour. Ce type de personnage est habituellement victime d’une balle perdue à la dernière minute. Le héros masculin (Willy Fritsch) n’est guère mémorable.

Pardon us Sous les verrous, James Parrott, usa, 1931, 57 mn

Laurel et Hardy, devenus bootleggers amateurs, se retrouvent en prison. Où leur ennemi habituel, le bigleux Finlayson, donne des cours aux détenus. Ils s’en- fuient et se cachent, enduits de cirage comme les acteurs “noirs” de Birth of a nation (p. 1061). Oliver Hardy chante Lazy moon. Le film n’est pas parasité, comme souvent, par une sous-intrigue amoureuse.

12 L’homme qui aimait les femmes François Truffaut, France, 1977, 114 mn

Dans cette superbe galerie de femmes, se détachent Nelly Borgeaud, la tordue dangereuse et Brigitte Fossey, la responsable d’édition. Leslie Caron campe la blessure secrète de Morane (Charles Denner), la seule femme qu’il ait jamais aimée. Moment mémorable du film, celui où Morane console une fillette : “Tout en pleurant, tu sens un petit plaisir, n’est-ce pas ?” Morane est un fétichiste de la guibole : une femme en pantalon, comme la jeune fille jouée par Nathalie Baye ne l’intéresse pas. “Les jambes de femmes sont des compas qui arpentent le Globe en tout sens et lui donnent son équilibre et son harmonie.” La barrette en forme de flèche dans les cheveux de la serveuse judoka est une citation de Man hunt (p. 172). Morane exerce une profession qui l’amène à faire joujou avec des maquettes de navires et qu’on ne voit guère que chez Truffaut (La femme d’à côté, Domicile conjugal, pp. 1029, 474). Le film développe l’épisode Denner de La mariéé était en noir (p. 610). Jean Dasté joue un médecin et le metteur en scène Roger Leenhardt un éditeur parisien.

Mon oncle Jacques Tati, France, 1958, 116 mn

Le film exprime l’aversion un peu passéiste de Tati pour la modernité. On y voit beaucoup de plastique sous forme de “fleurs qui se gardent”, et de tuyaux que Tati se plaît à transformer en saucisses de Strasbourg. Mais aussi des chevaux et des chiens qui préfèrent aller pisser dans la vieille ville que l’on est en train de démolir. Le film me semble supérieur à Playtime (p. 425), un peu trop du côté de la déshumanisation. Ici, face au pavillon fonctionnel de son beau-frère (Jean-Pierre Zola), l’invraisemblable maison d’Hulot aux absurdes escaliers. Et ce café où pendouille un téléphone non raccroché. Jacques Tati a un rôle presque muet : “J’en connais une, elle est courte” est sa phrase la plus longue ; la suite se perd dans l’oreille d’une snobinarde qui n’apprécie que modérement. Laquelle vient d’ailleurs d’être prise, à cause de son accoutrement, pour un de ces vendeurs ambulants comme il y en avait tant dans les années 1950 et que les enfants avaient appris à singer : “Ti veux tapis, monzami ?”. . . une phrase très datée que prononce Pierre Fresnay dans Le défroqué (p. 288). Betty Schneider qui a un rôle un peu nunuche – la fille du concierge – a joué dans quelques autres films, dont Paris nous appartient (p. 268). Le film est sorti le 10 Mai, trois jours avant le coup d’état.

13 Baby doll Elia Kazan, usa, 1956, 115 mn

Tennessee Williams adapté à nouveau par Kazan qui ne fait rien pour atténuer la lourdeur du propos. Le film a été vilipendé par le Cardinal Spellmann, ami personnel de Pie xii et moraliste à la “Faites ce que je dis, pas ce que je fais”. Le code Hays, alors à l’agonie, avait été conçu pour prévenir ce type d’attaque. Eli Wallach, que l’on retrouvera en bandit mexicain dans Le bon, la brute et le truand (p. 514), inaugure une carrière de mafioso qui le mènera à l’opéra de Palerme : il meurt d’une indigestion de cannoli empoisonnés dans le dernier Parrain (p. 462). Ici, il répète qu’il n’est pas un “wop” (un rital), mais un Sicilien, le représentant d’une ancienne culture. La scène où il joue à cache-cache avec Baby Doll relève presque du dessin animé. Karl Malden est le petit blanc ruiné et raciste. Carroll Baker trouve le rôle de sa vie dans son lit-cage ; mais on peut préférer Something wild (p. 1461). Mildred Dunnock, l’épicière de The trouble with Harry (p. 1092), joue la tante de Baby Doll. Le coffret Wild Side, maintenant épuisé, proposait trois films de Kazan, celui- ci, Un homme dans la foule (p. 142) et America, America (p. 984) au format 4/3 (1.37 :1) ; ce qui ne correspond au format original que pour Baby Doll.

Bhowani Junction La croisée des destins, George Cukor, usa, 1956, 105 mn

C’est avant tout un beau film romantique avec Ava Gardner et Stewart Gran- ger. La toile de fond est la période troublée qui précède immédiatement l’indé- pendance indienne. Le point de vue adopté est plutôt réactionnaire – les bons Anglais s’en vont et il faut les remplacer par les moins mauvais Indiens possibles. Les horribles communistes sont prêts à tout pour que cette transition échoue. Ava Gardner joue une métisse qui cherche sa place entre l’Inde et l’Angleterre. L’autre métis de l’histoire, qui se veut plus blanc que les anglais, trouve la mort à la fin du film. La scène où Stewart Granger fait jeter des eaux de vidange sur des manifestants indiens a été tournée au Pakistan (à Lahore) et non pas en Inde. Elle fait pendant à celle où Gary Cooper, un des Trois lanciers du Bengale (p. 20), faisait parler un musulman en menaçant de coudre son cadavre dans une peau de porc. L’acquittement d’Ava Gardner qui a tué, sans témoins, un officier anglais qui tentait de la violer, est totalement invraisemblable. Dans Three came home (p. 1331), , qui avait osé dénoncer une tentative de viol, n’échappe à la mort que par miracle : “J’avais oublié que l’homme qui tient le fusil a toujours raison”, dit-elle.

14 La sentinelle , France, 1992, 140 mn

Premier long-métrage de Desplechin et son meilleur. Une pléthore de jeunes acteurs, tous excellents, une attention aux nuances sociales : Bruno Todeschini est un parvenu, Thibault de Montalembert un aristo- crate imbu de ses origines, Emmanuel Salinger un enfant de la grande bourgeoisie. Et aussi aux errements, aux difficultés des relations amoureuses, etc. On retrou- vera tout ça dans les films suivants, avec une certaine tendance au nombrilisme. Pas de nombrilisme ici à cause de cette toile de fond monstrueuse, la fin de la guerre froide, mais traitée de façon fantastique avec la tête de ce mort qui passe de valise en valise, tête avec laquelle le héros semble établir une étrange complicité. Et de Jean-Louis Richard – ex-époux de Jeanne Moreau et scénariste de Truffaut – en manipulateur à moitié fou.

Mujeres al borde de un ataque de “niervios” Femmes au bord de la crise de nerfs, Pedro Almodóvar, Espagne, 1988, 89 mn

Film de femmes emmené par Carmen Maura, ici actrice de publicités télévi- suelles, comme celle de la lessive Ecce Omo ( !) : mère de l’assassin de Cuatro Caminos (station de métro madrilène), elle lave ses chemises maculées de sang et de viscères ( !). . . la police doit reconnaître la blancheur immaculée du linge. Dans la tradition des screwball comedies de Howard Hawks avec Cary Grant : tout va tellement vite que l’on n’a pas le temps de réfléchir. Avec Chus Lam- preave, Julieta Serano, Rossy de Palma, Antonio Banderas autour d’un réjouis- sant gaspacho bourré de sédatifs. El deseo (le désir) est la société de production des frères Almodóvar.

Dragonwyck Le château du dragon, Joseph L. Mankiewicz, usa, 1946, 99 mn

Vincent Price joue un patroon : ce mot hollandais désigne un représentant de l’aristocratie des vieux colons américains. Un de ses ennemis, joué par Harry Morgan, le traite de “poltroon”. Ce film gothique, dominé par des images de revenants, rappelle Malombra (p. 11) : même orgueil, même refus du monde chez le patroon qui reçoit ses fermiers trônant sur une chaise curule en pierre. Face à lui, une jeune épouse (Gene Tierney) qui n’a été choisie que pour lui donner un héritier mâle. Le patroon est aussi un peu assassin, il connaît les vertus du laurier rose. Le personnage du docteur qui sauve la belle est peu convaincant. Les seconds rôles sont excellents : Spring Byington et Jessica Tandy, Walter Huston et Anne Revere. Cette dernière, descendante du héros de l’indépendance américaine Paul Revere, devait bientôt être blacklistée.

15 Deception Jalousie, Irving Rapper, usa, 1946, 107 mn

Hollenius (Claude Rains), dont le nom évoque Sibelius, très en vogue aux usa, est un compositeur absolument odieux. Et qui fait tout pour démoraliser un violoncelliste (Paul Henried) dont il aime l’épouse (Bette Davis). C’est ainsi qu’il lui confie la création de son nouveau concerto tout en sabotant systématiquement les répétitions. Tout cela finira très mal. Bette Davis, Paul Henried, Claude Rains : c’est le second film du trio après Now, voyager (p. 1361) du même Irving Rapper, film resté célèbre à cause du dialogue final : “Pourquoi demander la lune ? Nous avons les étoiles.” Dans un autre film avec Bette Davis, Mr. Skeffington (p. 763), Rains était carré- ment une victime, un Juif épousé par Davis par intérêt. Henried est plutôt abonné aux rôles positifs (Casablanca, p. 1256) ; mais il faut parfois, comme dans Train de nuit pour Munich (p. 1120), se méfier de son aspect avenant. On voit, derrière la baie vitrée du salon, le pont newyorkais de Queensboro.

OSS 117 : le Caire, nid d’espions Michel Hazanavicius, France, 2006, 99 mn

Inspiré d’un personnage de Jean Bruce, à la mode dans les années 1960 (Double bang à Bangkok, etc.). Le film se présente superficiellement comme une parodie de film d’espionnage. C’est surtout une satire de la mentalité des années 1950, particulièrement de l’esprit colonialiste. On y trouve des tas de clins d’œil. Par exemple, le jokari, jeu que l’on offrait aux enfants en raison de son prix modique. Ou ce passage où l’on voit Bérénice Bejo et Jean Dujardin dans une voiture avec le paysage en transparences. La chanson Bambino créée en 1956, soit un peu après la date supposée de l’action est légèrement anachronique, le twist l’est franchement. Dans un second rôle, Said Amadis, de son vrai nom Boussouar, français d’origine kabyle qui fut mon camarade de promotion à l’eni de Lyon (1962-66) et que je n’ai revu qu’au cinéma.

La certosa di Parma La chartreuse de Parme, Mauro Bolognini, Italie, 1982, 307 mn

L’adaptation est à peu près fidèle au roman, mais le film déçoit. La version, tant décriée, de 1948 (p. 510), commençait après Waterloo ; la distribution était cependant excellente avec María Casares, Louis Salou et, bien sûr, Gérard Philipe en Fabrice. Ce téléfilm en six épisodes ne zappe pas Waterloo. Marthe Keller en Sanseverina, Georges Wilson en Ernest iv et, surtout, Gian Maria Volontè en Mosca sont très bien, mais Fabrice est aux abonnés absents.

16 Buchanan rides alone L’aventurier du Texas, Bud Boetticher, usa, 1958, 79 mn

Western amusant de la série des Boetticher/Scott. Randolph Scott n’y est pas désespéré comme dans le suivant, la tragique Ride lonesome (p. 994). Le ton est assez proche de la comédie dans une ville tenue par une fratrie, les Agry. Des trois frères, le plus mémorable est le mollasson qui tient l’hôtel (Paul Whitney). C’est en réalité un quatrième compère, Carbo, qui tire les ficelles ; mais l’acteur est peu convaincant, on ne retient guère que son costume noir. Le film accumule les emprisonnements temporaires avec un certain laisser- aller dans le scénario : trois méchants sont abandonnés, mal attachés, dans une cabane ; à l’extérieur, leurs trois chevaux les attendent avec des carabines dans les fontes. Cinq minutes après, ils ont rétabli la situation en leur faveur et tué le sympathique texan joué par L. Q. Jones.

Our hospitality Les lois de l’hospitalité, Buster Keaton & John G. Blystone, usa, 1923, 73 mn

Le film est basé sur la locativité : doit-on juger les gens en fonction de leur origine géographique, sociale, etc. ? Ou encore, doit-on payer pour les fautes de ses ancêtres ? On pourrait même se poser la question de l’héritage tout court. Le ressort de l’intrigue est la vendetta, principe locatif s’il en est. Cette vendetta s’oppose à un principe “spirituel” (je veux dire non locatif), l’hospitalité sudiste. Une seconde locativité apparaît : selon que l’on est dans la maison ou dehors, c’est soit l’hospitalité, soit la vendetta : politesse à l’intérieur, coup de pistolet dès que l’on passe la porte. Un élément locatif mineur du film est représenté par ce couple qui s’entretue. Quand Buster tente, au nom des principes “spirituels”, de venir en aide à la pauvre femme, celle-ci prend violemment le parti – locatif, donc – de son mari.

Entre tienablas Dans les ténèbres, Pedro Almodóvar, Espagne, 1983, 100 mn

Almodóvar se cherche encore, avec ce film délirant centré sur un étrange couvent où les nonnes se droguent quand elles ne sont pas franchement les- biennes. Une d’elle écrit même des romans de gare – un peu comme dans La fleur de mon secret (p.2). Trois de ces improbables religieuses feront partie des abonnées de l’auteur : Carmen Maura, Marisa Paredes et Chus Lampreave. L’esprit de movida qui anime ce film daté est un peu sa limite : le cadavre de Franco était encore tiède.

17 Roberte Pierre Zucca, France, 1979, 98 mn

Ce film met en scène l’érotisme pervers de Pierre Klossowski dont l’épouse joue le rôle principal dans des tableaux statiques à connotation “scolastique” inspirés du texte de Klossowski. Le film est fauché, joué par des copains metteurs en scène, qui ne savent trop quoi faire ; les cadrages laissent à désirer. À l’arrivée, un produit étrange, qui ressemble à l’idée ou au brouillon d’un film et dont le metteur en scène aurait été kidnappé. . . par le scénariste Klossowski.

Lacombe Lucien , France, 1974, 138 mn

Le film fut – pour moi au moins – un choc : d’abord le style rétro qui s’exprime en tout premier lieu à travers les coiffures féminines. On peut d’ailleurs dater à ce détail la plupart des films antérieurs ; ainsi Un million d’années avant Jésus Christ avec Raquel Welch, de 1966. L’autre choc est lié à ce regard décapant sur la Résistance et la collaboration – qui rompait avec la Vulgate, qu’elle soit gaulliste ou communiste. Certains ont accusé, à tort, le film de faire l’éloge des collabos ; à leur décharge, l’attitude “compréhensive” de Pompidou à l’égard du criminel de guerre Touvier. De nos jours, on crierait au pamphlet anti-Macron : Lacombe Lucien, qui sort à tout bout de champ sa carte de la Gestapo ou son flingue, rappelle curieusement un certain Benalla Alexandre. Lucien (Pierre Blaise) éprouve une sorte de haine de classe, notamment quand il détruit la maquette d’un fils de privilégié ; personnage similaire, Joseph, le boiteux d’Au revoir les enfants (p. 606). Ni bon ni méchant, il n’a simplement aucun sens moral. Il tire sur les maquisards comme il tire sur les lapins ; s’il tue l’Allemand à la fin du film, ce n’est pas pour protéger France Horn (Aurore Clément), mais pour un petit butin, la montre de gousset du père Horn (Holger Löwenhadler). La grand-mère Horn (Therese Giese) est un personnage quasi- muet qui finit par éprouver une sorte de sympathie pour Lucien. Les gestapistes sont avant tout veules. Sauf Faure, joué par René Bouloc, une saleté genre Brasillach : il faut voir sa gueule de rat quand il dit précisément “Un Juif, c’est comme un rat.” Le chef Tonin (Jean Rougerie) est visiblement inspiré du gestapiste Bonny, inspecteur ripou limogé par le Font Populaire mais aussi d’Abel Danos (p. 1067), truand chargé des basses œuvres nazies à Tulle. Le gestapiste noir est sans doute une blague du scénariste Patrick Modiano : il est aussi vraisemblable que le proviseur nain de Zéro de conduite (p. 410). Le jeune Pierre Blaise devait se tuer peu après sur la route, tout comme le jeune Alessandro Momo de Profumo di donna (p. 1016). Le film est tourné à Figeac et sur les causses avoisinants.

18 Vincent, François, Paul et les autres , France, 1974, 114 mn

Les acteurs principaux sont un peu Les bourgeois de Jacques Brel ; ils pour- raient illustrer la phrase d’Un carnet de bal (p.3) “Ils ont tous trahi leur jeunesse”. Sautet, comme à son habitude, est capable d’individualiser de nombreux person- nages. Cependant, on a du mal à se rendre compte que l’on vit sous Pompidou – sauf le petit passage sur le divorce qui ne peut encore se faire que sur faute. C’est le point faible du film, qui appartient à la veine nombriliste de l’auteur. Le film suivant, Mado (p. 416), autre scénario de Claude Néron, nous mon- trera une société gangrénée par les magouilles ; il comporte une longue scène où la récurrente bande de copains de Sautet s’enlise au bord de la Seine. C’est ce type de symbole qui fait défaut ici. Excellente musique de Philippe Sarde.

Brigham Young Henry Hathaway, usa, 1940, 113 mn

Hagiographie d’un personnage exceptionnel et assez douteux. Il fut accusé, dans Une étude en rouge de tenir une espèce d’Inquisition à Salt Lake City ; Conan Doyle reprenait une nouvelle du Dynamiteur de Robert Louis Stevenson et de son épouse Fanny – née dans l’Indiana, où se situait Nauvoo d’où furent chassés les Mormons – qui attribuait à Brigham Young une espèce de chaise électrique pour exécuter ses sentences. Vu le pouvoir de nuisance de la secte, ces histoires, extravagantes ou pas, n’ont pas la moindre chance d’être jamais portées à l’écran. La question de la polygamie pose problème. On s’en débarrasse au début du film par une boutade exagérant le nombre de femmes. Ceci dit, le nombre attesté d’épouses de Young, 55, en fait le plus grand polygame de l’Occident. On s’attendrait donc à un petit harem de douze, non par mesure d’économie, mais à cause de la difficulté d’individualiser les foules. Ici, on nous présente une seule et unique épouse, jouée par Mary Astor, ce qui suggère la monogamie. D’ailleurs, le texte fait à un moment allusion aux “autres” sans plus de précision, ce qui fait que l’on n’a pas tout à fait prétendu que Young était monogame. Les familles de Mormons semblent, elles aussi, toutes de style “traditionnel”. Le film se voudrait l’épopée des Mormons ; le départ de Nauvoo, le miracle des mouettes sont assez réussis. Mais l’interprétation n’est pas très satisfaisante : Dean Jagger n’a pas le charisme que l’on attendrait d’un tel meneur d’hommes. Cet acteur est bien meilleur dans Pursued (p. 158) où il joue le maléfique Grant Callum obsédé par une terrible vendetta.

19 The aviator Martin Scorsese, usa, 2004, 170 mn

Consacré à Howard Hughes (joué par Leonardo DiCaprio), avant qu’il ne prenne le contrôle de la rko et ne finisse par la couler. Ce personnage antipathique est dépeint comme un égocentrique de plus en plus dominé par ses phobies – typiquement, la peur des microbes. Quand le film se termine, il commence à répéter ses phrases comme un disque rayé. De sa relation avec le cinéma, Aviator insiste sur le tournage de son premier film Hell’s angels (p. 1368) – nous apercevons le tout puissant Louis B. Mayer. Le second, The outlaw (1943), donne lieu à un débat sur la taille relative des tétons de Claudette Colbert et Jane Russell, tout cela devant le comité de censure de Hollywood. Pour mémoire, ce comité n’avait pas le pouvoir d’interdire un film, mais seulement sa distribution dans les principaux réseaux. Hughes avait les moyens de passer outre, mais le film fut néanmoins un échec ; mérité, car c’est un pénible film de producteur. Autour de Hughes, plusieurs actrices de l’époque, que l’on a du mal à re- connaître, notamment Ava Gardner et Jean Harlow. Faith Domergue n’est guère plus conforme, mais comme son visage n’est pas très familier, on ne s’en aper- çoit pas. Exception, Cate Blanchett qui joue une Katharine Hepburn tellement vraisemblable que l’on finit par oublier son manque de ressemblance. Scène très réussie avec l’insupportable famille style “gauche caviar” de l’actrice.

The lives of a bengal lancer Les trois lanciers du Bengale, Henry Hathaway, usa, 1935, 109 mn

Le cinéma colonial des années 1930. L’action se passe en Afghanistan – pays des “pushtus”, autrement dit, pachtounes. Comme dans La charge de la brigade légère (p. 140), les Anglais s’affrontent aux Russes pour le contrôle de ce territoire. Une espionne russe, qu’on ne fait qu’entrevoir, cause bien des dégâts. Certains détails du film seraient impensables de nos jours : l’espion afghan, nullement intimidé par une menace de pendaison, devient volubile dès qu’on le menace de coudre son cadavre dans une peau de porc ! L’héroïsme militaire est personnifié par Gary Cooper et Franchot Tone. Le troisième personnage, qui se laisse embobiner par l’espionne et qui parle sous la torture, devrait logiquement se racheter avant de recevoir une balle perdue. Ici, il se rachète bien en tuant le méchant émir joué par ; mais il reçoit une distinction pas tout à fait méritée des mains de son père, un militaire rigide surnommé “ramrod” – la baguette. Ce troisième lancier est joué par Richard Cromwell, un acteur qui n’a pas fait carrière et qui ressemble à DiCaprio jeune. On remarque C. Aubrey Smith dans son numéro habituel d’officier britannique. On retrouvera plus tard un Maharajah du fictif Gopal chez Hergé.

20 Greed Les rapaces, Erich von Stroheim, usa, 1924, 240 mn

Il s’agit d’une extraordinaire reconstitution du chef-d’œuvre de Stroheim, mutilé par Thalberg et dont ne on voit, habituellement, que 130 mn. Le métrage supplémentaire, basé sur des photogrammes, change profondément la perception du film. On voit, en particulier, l’importance accordée au coloriage au pochoir – en général du jaune, associé à l’or. On découvre les deux intrigues subsidiaires. D’une part, deux gentils retraités qui finissent par se marier. De l’autre, le couple, joué par deux acteurs récurrents de Stroheim, Cesare Gravina et Dale Fuller – actrice à tics, dont le jeu consiste à se dandiner les poings sur les hanches – : le mari, obsédé par une imaginaire vaisselle dorée, finira par tuer son épouse. L’intrigue principale repose sur trois personnages. McTeague, brute un peu simplette, est joué par Gibson Gowland, déjà vedette de Blind husbands (p. 427), et qui disparaitra progressivement des écrans. Marcus, personnage vulgaire, ran- cunier et rusé, est joué par Jean Hersholt, le danois de Hollywood qui y poursuivra une carrière de seconds rôles. Le meilleur rôle est celui de Trina pour qui l’or est substitut de sexualité : il faut la voir, nue comme on pouvait l’être en 1923, se vautrant dans ses pièces d’or. Elle est jouée par Zazu Pitts, qui continuera à faire carrière dans les seconds rôles, e.g., Ruggles of Red Gap (p. 133). L’image récurrente de deux canaris guettés par un chat, symbole un peu lourd comme les affectionnait le cinéma muet, résume les rapports entre les protagonistes. Dans les seconds rôles, Chester Conklin joue le père de Trina ; le gros Hugh Mackie joue le compagnon de beuverie de McTeague et Lon Poff – qui fut deux fois le Père Joseph, pp. 433, 1477 – un inquiétant agent de loterie. Ce film est le meilleur Stroheim car il repose sur un livre et non pas sur une suite de fantasmes comme Foolish wives (p. 224) ou The wedding march (1926). Cela donne d’autant plus de relief au style de l’auteur ; ainsi, ce cortège funéraire avec enfant unijambiste ( !) qui passe dans la rue durant le mariage. Le livre de Frank Norris est du pur naturalisme à la Zola : McTeague est un dégénéré, fruit de générations de débauche. Actualisé en 1922, il semble ignorer la Prohibition : que de cafés ouverts !

Two seconds Mervyn LeRoy, usa, 1932, 67 mn

Edward G. Robinson, magistral, joue pour la troisième fois pour LeRoy. Bien qu’il ne soit pas gangster comme dans Little Caesar (1931), il finit sur la chaise électrique, victime de la perfidie féminine. Le temps que le cerveau s’arrête, deux secondes pour revivre sa vie. Preston Foster, le flic manipulateur de Kansas City confidential (1952), joue le copain. Guy Kibbee et J. Carroll Naish ont de petits rôles.

21 Il brigante di Tacca del Lupo La tanière des brigants, Pietro Germi, Italie, 1952, 93 mn

L’arrière-plan politique du film est extraordinaire : la résistance à l’unité ita- lienne qui rappelle celle des Vendéens à la République. Habitués à être pressurés de toute part, les habitants de Melfi ne voient rien de positif dans le nouveau pouvoir, celui des Piémontais qui leur apporte par contre deux plaies de plus, les impôts et la conscription. Donc, vive le roi François ii, le dernier Bourbon de Naples tout juste détrôné (on est en 1863). La révolte s’exprime par une vio- lence qui rappelle celle du film O cangaceiro (p. 176). À laquelle répond celle des Piémontais qui pillent et fusillent ceux qui aident les rebelles. Après un départ fulgurant, le film s’essouffle pour s’achever sur de bons sen- timents, comme si l’unité italienne s’était réalisée, durant le film, par la simple extermination de ces brigands anachroniques. Premier symbole, l’officier royaliste qui, avant de mourir, souhaite bonne chance à. . . l’Italie. Et puis, extravagance suprême, le mari pardonne à sa femme d’avoir été violée par le brigand. Norma- lemement, une femme honnête aurait dû se suicider ; tout comme au Japon, un soldat déshonoré par la capture. Le rôle principal est tenu par Amadeo Nazzari, lequel fut un acteur important du fascisme – par exemple, Luciano Serra, pilota (1938) – et qui continua sa carrière, notamment dans la série des films de Matarazzo avec Yvonne Sanson. Acteur tellement célèbre dans les années 1950 qu’il joue son propre rôle dans Les nuits de Cabiria (p. 1297). On remarque aussi Saro Urzì que l’on retrouvera dans Séduite et abandonnée (p. 505) du même Germi.

Ossessione Les amants diaboliques, Luchino Visconti, Italie, 1943, 135 mn

Adaptation pirate, à cause de la guerre, du Facteur sonne toujours deux fois de James Cain. Premier film de Visconti et un des tous premiers du néo-réalisme. On tourne beaucoup en extérieurs : les rives du Pô, Ferrare et surtout Ancône. La scène la plus mémorable du film est ce concours de bel canto gagné par la future victime du “couple diabolique” incarné par Massimo Girotti et Clara Calamai : l’acteur (Juan de Landa) chante lui-même un air de la Traviata. Elio Marcuzzo joue “l’Espagnol”, personnage touchant, car il éprouve un amour homosexuel non partagé : il faut le voir contemplant Girotti endormi. Marcuzzo devait trouver un fin tragique en 1945, pendu après la fin de la guerre au terme d’un procès expéditif. Mario Girotti, acteur du Guépard (p. 1030) et de nombreux westerns spaghetti sous le pseudonyme de Terence Hill, n’a aucune relation avec Massimo Girotti.

22 A farewell to arms L’adieu aux armes, Frank Borzage, usa, 1932, 89 mn

L’édition Blu Ray de bfi rend justice à la beauté de la photo. Le film rappelle d’ailleurs les grandes réussites muettes de Borzage, par exemple les films avec Charles Farrell et Janet Gaynor. Gary Cooper est très émouvant. La désertion du héros se passe au moment de la piquette de Caporetto (octobre 1917). Du fait de la révolution russe, les Allemands rapatriaient leurs troupes vers la France en vue de l’offensive du printemps 1918 ; sur le chemin ils enfoncèrent les lignes italiennes, démontrant ainsi l’impéritie des Autrichiens. La mort de l’héroïne (Helen Hayes) le jour de l’armistice implique une grossesse de plus d’un an ! Avec Adolphe Menjou.

The enforcer L’inspecteur ne renonce jamais, James Fargo, usa, 1976, 93 mn

Film globalement déplaisant de la série de l’inspecteur “Dirty” Harry, joué par Clint Eastwood. On ne nous épargne aucun détail démagogique : le maire, les supérieurs hiérarchiques de l’inspecteur, etc. sont tous à plat ventre devant les gauchistes. Lequels, membres d’une “People revolutionary strike force”, ne sont qu’une une bande d’assassins rançonneurs. Référence à l’attentat bien oublié contre la centrale de Fessenheim, alors en construction (1975). Dans ce genre de film, on n’hésite pas à nous montrer des poursuites inter- minables. Si un criminel réel a bien raison de fuir le plus longtemps possible, on ne comprend pas pourquoi il s’acharne tant au cinéma, puisqu’il sera pris. Quelques détails mineurs sont amusants, en particulier ceux liés au bourgeon- nement pornographique de l’époque : la poursuite interminable passe par un lit où se tourne un film “hard” ; une autre scène nous montre une poupée gonflable utilisable en 32 positions, mais on ne nous les montre pas. Pour une fois, l’acteur noir de service – quota oblige – s’intègre naturellement au scénario : Albert Popwell est même un des deux personnages positifs de l’histoire. L’autre est une fliquesse plutôt réussie – l’inspecteur commence avec son numéro machiste mais, heureusement, évite de développer cet aspect.

Desperatly seeking Susan Recherche Susan désespérement, Susan Seidel- man, usa, 1985, 99 mn

Excellente comédie mettant en scène Madonna. Mais c’est Rosanna Arquette qui a le rôle intéressant dans une histoire bien enlevée de poursuite, amnésie et quiproquos. Le film ridiculise le mari de Rosanna Arquette, représentant d’une catégorie nouvelle à l’époque : le yuppie.

23 State secret Secret d’État, Sidney Gilliat, Grande-Bretagne, 1950, 100 mn

Un excellent thriller politique qui met en scène un régime totalitaire – en Vosnie, dont le langage ressemble parfois à du tchèque. Le dictateur est mort, mais cette nouvelle doit être cachée à tout prix. Une histoire du même genre est à la base de Moon over Parador (p. 1074) de Paul Mazursky, film tourné dans l’étonnante Ouro Preto. Ici le seul décor identifiable est celui de la poursuite en montagne : les Dolomites. Le film fait penser, par moments, à Hitchcock ; ce qui n’est pas étonnant, vu que Gilliat fut scénariste d’Une femme disparaît (p. 457). Outre Douglas Fairbanks Jr., on reconnaît et surtout Herbert Lom, qui devait entre autres incarner le supérieur hiérarchique zinzin de Clouseau dans la série des Pink panther (p. 523). L’actrice Glynis Johns a un petit air de Martine Carol.

The departed Les infiltrés, Martin Scorsese, usa, 2006, 151 mn

Le titre original signifie “Les défunts”. L’histoire, bien ficelée, est un jeu de cache-cache entre un flic infiltré chez les truands et un truand infiltré chez les flics. Excellente distribution : Jack Nicholson, Matt Damon, Leonardo DiCpario ainsi que , le héros d’Apocalypse now (p. 25) dans un rôle secondaire. Ceci dit, Scorsese a fait mieux, par exemple Goodfellas (p. 1026). Il faut dire qu’ici la Mafia est irlandaise et non pas italienne, ce qui fait qu’il manque un je-ne-sais-quoi à cette belle machine. Il est malgré tout 41e au hit-parade IMDb des meilleurs films de tous les temps. Quand on sait que le numéro 1 est le blockbuster The Shawshank redemption (p. 1312) de Frank Darabond, on ne s’émeut pas outre mesure. On est d’ailleurs surpris de trouver quelques chefs-d’œuvre dans cette liste dominée par les Harry Potter, Batman et autres Star Wars.

The naked spur L’appât, Anthony Mann, usa, 1953, 92 mn

Western de la série des Mann/Stewart. Ici aussi, James Stewart campe un personnage sans ossature morale, prêt à tout pour gagner de l’argent, mais qui se structurera à travers les épreuves qu’il va traverser. Le film n’a que cinq acteurs, tous excellents. Outre Robert Ryan et Janet Leigh, Ralph Meeker, le héros antipathique de Kiss me deadly (p. 962) et Millard Mitchell que l’on avait vu dans La scandaleuse de Berlin (1948). Il joue le vieux prospecteur alors qu’il n’a pas cinquante ans ; mais il lui reste très peu de temps à vivre à cause de son cancer du poumon. Le film frappe par son décor de verdure, inattendu dans un western.

24 I wake up screaming H. Bruce Humberstone, usa, 1941, 82 mn

Film noir banal transcendé par l’extraordinaire composition de Laird Cregar, flic effrayant, manipulateur, mais avant tout malheureux. Il n’aura de rôle prin- cipal qu’à la fin de sa carrière, en 1944, dans deux films mémorables de John Brahm, The logder (p. 1094) et Hangover square (p. 510). Hélas, mécontent de son physique imposant, il s’infligea une telle cure d’amaigrissement qu’il en mourut ; il avait trente ans. Dans des seconds rôles, Alan Mowbray, Allyn Joslyn, Morris Ankrum et Charles Lane – le fleuriste qu’on entrevoit et qui joue dans tellement de films que son visage en est devenu familier. Elisha Cook n’a pas un rôle à la hauteur de son talent. Musique de fond lancinante tirée du Magicien d’Oz (p. 1314).

3.10 to Yuma Trois heures dix pour Yuma, Delmer Daves, usa, 1957, 92 mn

La distribution est épatante. Dans les seconds rôles, on remarque le poivrot héroïque joué par Harry Jones et le méchant Richard Jaeckel. Des deux femmes, la plus émouvante est la moins connue, Leora Dana qui joue l’épouse de Van Heflin. Glenn Ford compose un criminel charmeur. High noon (p. 206) reposait déjà sur le thème de l’homme qui reste seul à faire face. La photo noir et blanc du film est splendide : le meilleur western de Daves.

Apocalypse now Francis Ford Coppola, usa, 1979, 203 mn

Le scénario mélange la guerre du Vietnam vue par le journaliste Michael Herr et la longue nouvelle de Joseph Conrad Au cœur des ténèbres, son chef-d’œuvre avec Nostromo. Le film est un peu monstrueux, à l’image de la composition de en Kurtz, militaire à la Aussaresses. Le scénario manifeste d’ailleurs une certaine fascination pour le personnage – ce qui reflète sans doute les opinions politiques libertariennes du scénariste John Milius. Je trouve la guerre du Vietnam assez bien rendue ; par contre, ce qui touche à Kurtz est un peu trop loin de Joseph Conrad. Dans la nouvelle, le héros remontait le Congo pour découvrir un Kurtz à l’agonie, murmurant “L’horreur, l’horreur” ; on entrevoyait des têtes sur des pieux, une concubine africaine. Le film met un peu trop les points sur les ı. Cependant, la remontée nocturne de la rivière donne l’impression à la fois funèbre et mystérieuse, d’une entrée au cœur des ténèbres. La version “redux” rétablit des scènes coupées lors de la sortie du film. Notam- ment un long passage dans une plantation française anachronique, avec Chris- tian Marquand, Aurore Clément, Frank Villard. On entrevoit l’ancien d’Indochine Pierre Segui qui, dans The deer hunter (p. 990), aidait De Niro à retrouver Chris Walken lors de la chute de Saïgon.

25 Deliverance Délivrance, John Boorman, usa, 1972, 109 mn

Le film est un peu l’antithèse de The emerald forest (p. 228), autre histoire de barrage. Ici, pas de rousseauisme : les montagnards ont des têtes de dégénérés, comme le garçon joueur de banjo. Cela ressemble à une version non censurée de The trail of the lonesome pine (1936) qui pourrait facilement tourner au Massacre à la tronçonneuse (1974) si le film de Boorman lorgnait vers la facilité. Les citadins font face à une nature et une population hostiles, toutes deux maltraitées par la civilisation : une des dernières images du film montre d’ailleurs un cimetière que l’on déplace à cause du barrage. Le retour à la nature se muera en retour à la sauvagerie. Un montagnard, joué par Bill McKinney – le Terrill de Josey Wales (p. 475) –, viole un des citadins (Ned Beatty) avant de se faire transpercer d’une flèche par un autre (Burt Reynolds). Un troisième canoéiste (Jon Voight) tuera un montagnard qui pourrait être le complice du violeur. . . à moins qu’il n’y ait eu méprise. C’est ce que suggère le film, qui se referme sur la honte d’un crime inavouable. Difficile de voir Jon Voight sans penser à toutes ces tueries encouragées par la nra, la mafia des armes à feu.

Hangmen also die ! Les bourreaux meurent aussi, Fritz Lang, usa, 1943, 134 mn

Prague, 1942 : après avoir exécuté le “Protecteur” Heydrich, Svoboda (Brian Donlevy) se réfugie chez le professeur Novotný (Walter Brennan) et sa fille (Anna Lee). Les Allemands fusillent alors des otages pour amener le coupable à se rendre. Le scénario de , qui rappelle les films muets de Lang, accumule les épisodes feuilletonnesques comme celui du faux résistant Čaka (Gene Lockhart) qui se trahit en s’esclaffant devant une plaisanterie en allemand, langue qu’il est censé ignorer. A partir de là, toutes ses relations tchèques l’accablent de leurs faux témoignages pour contraindre ses maîtres de la Gestapo à le liquider comme auteur de l’assassinat et mettre ainsi fin aux représailles. Tous les Tchèques unanimes contre un seul traître est une version difficilement acceptable quand on sait que c’est un des leurs qui dénonça les meurtriers du chouchou d’Himmler, qui étaient deux. On est loin du Chagrin et la pitié (p. 165). Petits acteurs du film : Virginia Farmer et Margaret Wycherly, ainsi qu’ Alexander Granach et Reinhold Schünzel, gestapistes assez réussis. Un film à gros budget pourrait-il dépenser trois sous pour relire les inscriptions en langues étrangères ? Ici, on écrit Hradžin, alors qu’il faudrait un “č”, Hradčany, pour le château de Prague. Le tchèque n’est pas connu de tout le monde mais que dire du “Théâtre de la grimac” qui s’affiche au mur dans Morocco (p. 1052)?

26 L’homme sans visage Georges Franju, France, 1975, 420 mn

Feuilleton télévisuel dans le style Feuillade, écrit par son petit-fils, Jacques Champreux qui joue lui-même cet homme sans visage affublé d’une cagoule rouge peu seyante. Cette version est bien supérieure à Nuits rouges, sa réduction à une durée de 100 mn soit moins du quart du total. Production fauchée, dont les acteurs principaux – comme Gert Fröbe, moyen – sont souvent étrangers et doublés. Et médiocres, sauf Clément Harari – le faux garçon de café des Espions (p. 394)x< – dans un rôle qui rappelle celui de Pierre Brasseur dans Les yeux sans visage (1960). Le film reprend les types de personnages des films de Feuillade : on y retrouve une sorte de Musidora – la femme en collants sur les toits –, un analogue du policier comique joué par Marcel Lévesque (Coquantin, Mazamet), un avatar de l’enfant des rues joué par René Poyen (Bout-de-Zan, Môme Réglisse), mais ils ne valent pas les originaux. On se rabattra donc sur les seconds rôles, plus satisfai- sants peut-être parce que leurs apparitions sont brèves : Raymond Bussières en faux acheteur, Marcel Portier que l’on voit chez Sautet, Pierre Collet en grand maître, Marcel Gassouk et Georges Douking dans des rôles minuscules. Le film se donne la peine de nous expliquer pourquoi ces Vampires (p. 487) à la Feuillade sont masqués, même dans leur repère : ce n’est pas pour impressionner le spectateur, mais pour ne pas risquer de se reconnaître dans la rue et se trahir. Il y a quelques moments réussis, la marche des spectres à la salle des ventes qui rappelle la mort de Nicolaieff dans Le joueur d’échecs (pp. 927, 979), ou encore cette main baguée qui sort du ciment. Par rapport à Feuillade qui bricolait des épisodes répétitifs à la fortune du pot – on était en guerre –, on a affaire à un scénario relativement bien structuré, qui entrelace deux mystères, celui de l’homme sans visage, espèce de Mabuse du pauvre et les Templiers qui seraient détenteurs d’un secret nucléaire dont le prix est la peste rouge – sorte de cancer qui atteint le gardien du trésor radioactif ; ça fait un peu Matin des magiciens, ce qui n’est pas dérangeant dans un film qui ne se prend pas au sérieux. La fin est bien venue : l’homme sans visage n’est pas tué, il quitte sa fausse mercerie au bras de sa Musidora, pour sans doute préparer de nouveaux méfaits. On a dit que le film était anachronique. Est-ce bien sûr ? Avec de bons acteurs, de vrais décors, cela pourrait tenir la route. Et l’idée technologique centrale du film – fabriquer des robots humains “aptes à toutes les besognes” – correspond aux ambitions à peine voilées de l’“intelligence” artificielle. Dans une nouvelle version du feuilleton, les “spectres” pourraient ainsi se voir implanter une puce électronique et, devenus trolls sur Internet, contribuer à l’amélioration de la démocratie. Le film tranche avec l’esprit de Feuillade, car il a un léger contenu politique. Tourné sous Pompidou (1973), il dénonce l’exploitation des sans papiers.

27 Jenny Marcel Carné, France, 1936, 92 mn

Excellent premier film de Carné. On remarque surtout les seconds rôles : Margo Lion en sous-maîtresse, René Génin qui lit les lignes de la main contre un café-calva, Robert Le Vigan en “Albinos”, un de ses rôles les plus extravagants, et surtout Jean-Louis Barrault en “Dromadaire”, bossu méchant auquel Prévert réserve ses meilleures répliques, par exemple “– J’aime mon chat – Tu as un chat ? – Non, mais j’aime ce que j’ai pas.”. On entrevoit Roger Blin sur un lit d’hôpital (le malade sans visiteurs) ; dans Le corbeau (1943), toujours hospitalisé, il aura droit à “Vieux cadavre puant, tu as un cancer du foie croquignolet qui te mène grand train aux asticots.” Le rôle de n’est pas aussi mémorable que sa prestation dans Partie de campagne (1936). L’hôtel Alsina du film était sis 39, avenue Junot, mais il a fermé depuis. Il a servi de décor à plusieurs films, dont Baisers volés (p. 1255).

On dangerous grounds La maison dans l’ombre, Nicholas Ray, usa, 1951, 82 mn

Scénario de Bezzerides. Le film oppose la ville nocturne à la campagne en- neigée et, parallèlement, le flic violent (Robert Ryan) à la douceur de l’aveugle (Ida Lupino). C’est un peu la suite et réconciliation du Violent (p. 468) du même Ray. Remarquable musique de qu’on réentendra dans La mort aux trousses (p. 993). Parmi les musiques de films réutilisées, celle de Yumeji (1991), assommant film esthétisant de , auteur plus inspiré par les yakuzas : Shigeru Umebayashi la remploie dans In the mood for love (p. 569). Parmi les acteurs, le sempiternel Ian Wolfe, le minuscule Jimmy Conlin, Frank Ferguson que l’on verra en sheriff dans Johnny Guitar (p. 225), Ed Begley, le supérieur hiérarchique. Ward Bond joue le rôle d’un justicier déstabilisé par la jeunesse du criminel.

The hours Stephen Daldry, usa, 2002, 110 mn

Le film est une illustration du célèbre Mrs Dalloway de Virginia Woolf dont ont retrouve les thèmes, par exemple la bisexualité, à travers les trois protagonistes : l’auteure (Nicole Kidman) écrivant le livre en 1923, Laura une épouse américaine (Julianne Moore) de 1951 qui pense à se tuer puis se ravise et décide de quitter son mari après la naissance de l’enfant qu’elle porte, et Clarissa (Meryl Streep) une newyorkaise de 2001 laquelle prend soin d’un poète atteint du sida (Ed Harris) qui se défenestre sous ses yeux. Il n’était autre que le fils de Laura que nous revoyons, vieillie, lors d’une rencontre magique avec Clarissa.

28 Circle of danger L’enquête est close, Jacques Tourneur, Grande-Bretagne, 1951, 83 mn

Ray Milland, britannique, prend l’accent américain ; il vient en Grande-Bretagne enquêter sur la mort de son frère. Sans se refermer franchement, les portes se dérobent l’une après l’autre. Le film, qui semble tourner à vide, se termine par un étrange rendez-vous sur la lande aux allures de guet-apens et l’explication du mystère. Cette atmosphère étrange se retrouvera dans Rendez-vous avec la peur (p. 396), l’autre film british de Tourneur et peut-être son chef-d’œuvre. On reconnaît Marius Goring et Naunton Wayne ; ainsi que Patricia Roc, faire- valoir de Margaret Lockwood dans les productions Gainsborough. Colin Gordon que l’on aperçoit au début a joué par deux fois le numéro 2 de la série Le prisonnier (p. 765). Sur un sujet proche, Les codes de Wojciech Has (p. 1110).

Freaks Tod Browning, usa, 1932, 60 mn

L’histoire n’est qu’un prétexte pour mettre en scène un freak circus comme il y en avait à l’époque : nains, culs-de-jatte, homme-tronc, siamoises, etc. Il n’y a que le “freak” de synthèse – ce qu’il reste de la belle Olga Baclanova – qui soit un trucage. Irving Thalberg, le producteur monstrueux qui mutila Greed (p. 21) – et qui n’hésitait pas à tourner de fausses bandes d’actualité pour discréditer un candidat démocrate – est à l’origine de ce film unique. Le nain Harry Earles a joué pour le même Browning dans The unholy three (p. 1268) un bandit qui se fait passer pour un bébé dont la “mère” est. . . Lon Chaney. Dans le role d’Hercule, Henry Victor, le futur aide de camp Schultz de Sig Ruman dans To be or not to be (p. 982). Wallace Ford joue un clown.

Decision before dawn Le traître, Anatole Litvak, usa, 1951, 119 mn

Les derniers mois de l’Allemagne nazie dans un décor de ruines et débâcle. Le film repose sur la composition d’Oskar Werner qui n’a jamais fait son âge au cinéma : ici, il a l’air d’un gamin alors qu’il approche des trente ans. Le scénario est de Peter Viertel qui écrira aussi Chasseur blanc cœur noir (1990) d’après ses souvenirs du tournage d’African Queen (p. 81). La fille de Pierre Blanchar, Dominique que l’on retrouvera plus tard dans le meilleur film de Granier-Deferre Une étrange affaire (p. 1013), joue une infirmière française. O. E. Hasse, l’assassin de I confess (p. 1229), est un général allemand au bout du rouleau. Dans un rôle minuscule, Klaus Kinski.

29 Muriel, ou le temps d’un retour , France, 1963, 117 mn

Le meilleur Resnais, sur un scénario de Jean Cayrol, avec lequel il fit aussi Nuit et brouillard. Un abîme sépare ce chef-d’œuvre du Coup de grâce (1966), mis en scène par le seul Cayrol et ce, malgré une distribution plus impressionnante que celle de Muriel : Piccoli, Darrieux, Riva. Le film traite du mensonge sous toutes ses formes : on ment aux autres parce que l’on se ment à soi-même. Qu’il s’agisse de la torture ou de sentiments amoureux réchauffés. Le mensonge surgit organiquement de l’opposition entre l’ancien et le nouveau. Ville (Boulogne sur Mer) à moitié reconstruite, apparte- ment moderne de Delphine Seyrig où s’entassent des antiquités, gare ancienne où les trains de Paris ne passent plus. . . Le film est en même temps ancré dans un temps très concret, où la France était coupée entre le 110 et le 220 volts. Un temps réglé par un certain type de banalités que reconnaîtront ceux qui ont vécu cette époque : “– Peut-on mélanger les styles ? – C’est admis”. C’est le moment du référendum de 1962, nous apprend un journal, juste après cette guerre d’Algérie qui a vu la mort d’une jeune femme, baptisée Muriel, sous la torture. Cette torture dont on ne saurait parler est le mensonge suprême qui entretient une sorte de relation de dépendance avec les petites lâchetés dont les personnages du film se rendent coupables. Qui voient, par exemple, le service militaire comme un grande colonie de vacances : “Il a fait son service, il en est revenu transformé”. Delphine Seyrig joue une antiquaire qui veut revivre un ancien amour en refusant de voir qu’il a pris l’eau. Jean-Pierre Kérien, dont c’est le meilleur rôle au cinéma avec celui d’Un homme marche dans la ville (p. 1069), joue un hâbleur compulsif, toujours prêt à rendre service, mais fuyant ses responsabilités, plein d’idées, mais sans le souffle pour les mettre en œuvre. Le rôle le plus touchant est dévolu à Jean Champion, éternel “troisième couteau” – sauf dans L’invitation (p. 1075) où il campait un extraordinaire aigri – ; c’est le beau-frère de Kérien qu’il essaye de ramener au bercail. Le temps s’arrête un instant quand il chante une chanson de Paul Colline Déjà. Claude Sainval, acteur plus obscur, campe un profiteur de guerre : c’est le démolisseur attitré de la ville. Il parle avec une componction qui s’est perdue avec sa génération. Dans de plus petits rôles, Laurence Badie (de Jeux interdits, p. 37) en amie intéressée et le neveu de Pierre Fresnay, Philippe Laudenbach, dans son premier rôle “Muriel, ça ne se raconte pas”. Le loueur de chevaux est joué par Julien Verdier. Jean Dasté cherche un bouc pour sa chèvre. Le film, très découpé, bénéficie d’une extraordinaire musique de Hans Werner Henze.

30 Boudu sauvé des eaux Jean Renoir, France, 1932, 81 mn

Revoici Michel Simon en clochard, juste après La chienne (1931). Il sème la zizanie chez un aimable bourgeois, par manque de respect, mais aussi d’irrespect. C’est en cela que le film dérange car Boudu se fout éperdument de son environ- nement : il cire ses chaussures avec le drap de lit, crache dans La physiologie du mariage. Puis retourne à son état de clochard heureux en laissant des regrets chez ces dames. Une chanson vaguement égrillarde “Les fleurs du jardin”, traverse le film. Charles Granval, qui campe le libraire voltairien du Quai Voltaire, était l’époux de Madeleine Renaud. Max Dalban et Jean Gehret jouent les sauveteurs, Jean Dasté un étudiant : on le trouvera souvent au générique des films de Truffaut et Resnais. Son seul rôle important est celui du marinier de L’atalante (p. 56).

Sátántangó Le tango de , Béla Tarr, Hongrie, 1994, 421 mn

Chef-d’œuvre de Béla Tarr, maître du plan-séquence. Les grandes lignes de l’histoire sont faciles à comprendre, mais on manque de repères sur la Hongrie pour tout saisir. Le scénario est basé sur un roman de László Krasznahorkai, publié en 1985, ce qui laisse à penser que l’action se passe durant la phase de décomposition finale du régime communiste. Il s’agit de la liquidation d’un kolkhoze : un aventurier, en cheville avec la police, escroque les derniers occupants en s’emparant de leurs indemnités et en leur faisant miroiter un fumeux travail, en fait d’indicateurs de police, comme il y en avait tant sous le communisme. On retrouve la plupart des acteurs dans d’autres films de Tarr, en particulier Damnation (p. 635) et Les harmonies Werckmeister (p. 530). La petite simplette qui empoisonne son chat avant de se donner la mort jouera, adulte, dans Le cheval de Turin (p. 266). Le rôle du diabolique Irimiás est tenu par Mihály Vig, compositeur attitré de Tarr. Ce Satan tient son étrange pouvoir de séduction de sa diction, qu’il nous est difficile de juger cependant : le Hongrois est accentué sur la première syllabe, ce qu’il fait qu’il sonne un peu comme une bande magnétique lue à l’envers et donne une impression de calme qui n’est peut-être pas ressentie par les Magyars. Les kholkoziens sont un peu dégénérés : alcool et sexe avant tout. Une scène de danse hypnotique et avinée – un danseur arbore même une brioche sur le front – se déroule sous les yeux de la fille simplette qui se tue peut-être pour ne pas leur ressembler. Le film se clôt – c’est le cas de le dire – sur le médecin alcoolique du kolkhoze qui, n’ayant plus personne à espionner, cloue ses fenêtres et entame, à voix haute, un récit de l’histoire du film dans l’obscurité totale. On reconnaît des lieux des Harmonies Werckmeister, notamment cette place où déboulent des chevaux. L’extérieur est toujours hostile, pluie ou vent, boue.

31 Fiend without a face Les monstres invisibles, Arthur Crabtree, Grande- Bretagne, 1958, 74 mn

Le danger nucléaire vu par un réalisateur médiocre, qui n’a guère à son actif qu’un des sketches de Quartet (p. 882) d’après Somerset Maugham. Son Caravan (1946) avec Stewart Granger débutant, n’est qu’une lassante accumulation de poncifs en tous genres. Le film ressemble à du Ed Wood réalisé de façon compétente ; par exemple, les pierres tombales ne vacillent pas quand on les touche. Et donc, moins amusant. Heureusement, l’idée de base est tellement saugrenue qu’elle replace le film, surtout à la fin, à un niveau de kitsch jubilatoire. L’énergie mentale, stimulée par la radioactivité, induit une espèce de vampirisme : les monstres invisibles sont en fait des cerveaux meurtriers qui se matérialisent quand le niveau de radiations devient trop intense. Marshall Thompson est acteur de second plan dans quelques films “sérieux”, e.g., They were expendable (p. 1099).

Paranoiac Freddie Francis, Grande-Bretagne, 1963, 80 mn

Le réalisateur est surtout connu comme directeur de la photographie (Ele- phant man, p. 438, etc.). Dans cette production Hammer, un seul acteur se dégage, Oliver Reed, neveu du metteur en scène du Troisième homme (p. 127), qui a commencé sa carrière dans l’horreur avec La nuit du loup-garou (p. 562). Le film serait plutôt réussi dans son genre s’il n’exploitait pas lourdement la veine ouverte par Psychose (p. 1036).

The maltese falcon Le faucon maltais, John Huston, usa, 1941, 100 mn

Première réalisation de John Huston, jusque là scénariste à Hollywood, e.g., Sergent York (p. 145). Un dvd, qui couple ce film avec les deux versions précé- dentes de l’œuvre de Dashiell Hammett (Del Ruth, p. 699 et Dieterle, p. 1176) permet de voir le fossé qui sépare ce chef-d’œuvre d’une adaptation honnête. Le couple Sidney Greenstreet/Peter Lorre est extraordinaire ; ils ont d’ailleurs joué souvent ensemble. Quant à Elisha Cook, il trouve ici un rôle de petite gouape à la hauteur de son talent. Mary Astor est parfaite en criminelle ambiguë ; interprétation emblématique de Bogart. Dans des petits rôles : Jerome Cowan joue Spade, le partenaire de Bogart, Barton MacLane et Ward Bond sont des flics, un détective d’hôtel. Walter, le père du réalisateur, fait une brève apparition en Capitaine Jacoby. La célèbre réplique finale est tirée de Shakespeare (La tempête) : “We are such stuff as dreams are made on”.

32 Karumen koky¯oni kaeru Carmen revient au pays, , Japon, 1951, 83 mn

Premier film japonais en couleurs (Fujicolor), entièrement tourné en exté- rieurs, au pied du Mont Asama, la véritable vedette du film. Le film charme par sa fraîcheur. Carmen (Karumen en japonais) est une strip-teaseuse, jouée par (de Nuages flottants, 1955) qui vient faire un tour au village natal avec une collègue : finalement, ces filles un peu délurées (elles fument) danseront, au pied de la montagne, au son des Moments musicaux du célèbre compositeur allemand Shoe Belt (= Schubert). On reconnaît Chishu¯ Ryu,¯ qui avait déjà joué avec Kinoshita un rôle extrême- ment déplaisant dans le film de propagande L’Armée (p. 181) ; ici, il correspond à l’acteur qu’on aime chez Ozu. Takeshi Sakamoto, grande vedette des années 1930 (le premier Ukikusa d’Ozu, p. 690) joue le père de Carmen. On reconnaît aussi Keiji Sada (fils de Ryu¯ dans Le goût du sake, p. 35) et Koji¯ Mitsui, acteur récurrent de Kurosawa. Chanson lancinante Mon village natal composée par l’aveugle (Suji¯ Sano).

Dead reckoning En marge de l’enquête, John Cromwell, usa, 1946, 100 mn

Film bien fait avec Humphrey Bogart et Lizabeth Scott, sorte de Lauren Bacall du pauvre. Mais qui ne convainc pas complètement : on n’y sent pas la fatalité propre au film noir. Seul moment d’émotion, ce parachute qui s’ouvre symboliquement lors du “grand saut” de la femme fatale : “Geronimo” dit Bogart. Petits rôles pour Wallace Ford et James Bell. Le réalisateur apparaîtra très vieux – 90 ans – en évêque gâteux dans A wedding (p. 989).

Seven chances Fiancées en folie, Buster Keaton, usa, 1925, 57 mn

Keaton est obligé de se marier à tout prix, ce qui fait qu’on lui propose des choix ridicules. Par exemple, une fillette, une Juive, une Noire ! Ce racisme s’exprime aussi par la présence d’un acteur blanc passé au cirage, Jules Cowles dont c’était la spécialité. C’est l’opposé des modernes quotas qui obligent, au contraire à faire jouer des Noirs, souvent sans rime ni raison : quel rôle dans une nouvelle version de Jeanne d’Arc ? Un Anglais, peut-être. . . La poursuite finale, qui voit une foule de femmes courant après le pauvre Buster, est un cauchemer misogyne qui n’aurait vraiment de sens que dans un paradis mormon où Buster pourrait les épouser toutes à la fois. Dans un second rôle, on reconnaît le minuscule Snitz Edwards (1,52 mètre).

33 Brazil Terry Gilliam, usa, 1985, 143 mn

Le meilleur Terry Gilliam, après le coup d’essai réussi de Time bandits (p. 87). Il semble que les producteurs s’ingénient, depuis, à lui confier de gros budgets tout en lui rognant les ailes : tous ses films postérieurs à Brazil déçoivent. Le film est un peu l’adaptation réussie du 1984 d’Orwell, bien plus satisfai- sante que celle, académique, de Michael Radford qui fut le dernier film de Richard Burton. Sur un mur, une affiche “Ne soupçonnez pas un ami, dénoncez-le” donne le ton. Le sens pictural de Gilliam se manifeste à travers un décor oppressant, style années 1930 et une architecture bofillesque, avec des scènes de cauchemar qui reprennent son imagerie habituelle. Les machines, à la fois contemporaines et un peu vieillottes, donnent l’impression d’un monde parallèle au nôtre, où les outils n’auraient pas été développés de la même façon. Cette technologie est dominée par une tuyauterie omniprésente, à la fois apparente et cachée : gérée par “Central Services”, métaphore du totalitarisme. Le thème musical “Brazil” renvoie à un tube de 1939. Il accompagne les rêves dans lesquels s’évade facilement le héros (Jonathan Pryce). Le faux happy end est particulièrement réussi. En particulier quand les papiers se mettent à entraver le plombier pirate joué par De Niro, à le recouvrir. . . le héros enlève les papiers et il n’y a plus rien ; comme ça se passe souvent dans les rêves. Le second docteur est joué par le nain Jack Purvis de Time bandits. Et l’“ami” tortionnaire par le Monty Python Michael Palin.

Max et les ferrailleurs Claude Sautet, France, 1971, 107 mn

Un des meilleurs Sautet (avec Mado (p. 416) et les trois derniers). L’histoire est un peu celle de Kansas City confidential (1952) : le flic Max (Michel Piccoli) veut se faire mousser en pinçant les coupables d’un hold-up dont il est l’initiateur. Mais alors que dans le film américain, les coupables étaient de vrais gangsters, il s’agit ici d’une pitoyable, presque sympathique, bande de petits voyous vivant de petits trafics. Dans cette bande de “ferrailleurs” menée par Bernard Fresson se détachent le chanteur Boby Lapointe et Michel Creton (Armaguedon, 1977 et Tenue de soirée, p. 777). Pour une fois, la bande de copains n’est pas bourgeoise. Les flics sont joués par Michel Piccoli, Georges Wilson et François Périer. La machine infernale montée par Max se brise sur une faiblesse inattendue : le sentiment – lequel, on ne sait pas trop, lui non plus d’ailleurs – qu’il éprouve pour une prostituée (Romy Schneider), pièce maîtresse de cette manipulation. Musique de Philippe Sarde, compositeur attitré de Sautet. Scénario de Claude Néron. On entrevoit l’hôtel Alsina de Jenny (p. 28). Petits rôles pour le débutant Philippe Léotard, Bernard Musson et le sempiternel Dominique Zardi.

34 Sanma no aji Le goût du sake, Yasujiro¯ Ozu, Japon, 1962, 113 mn

Le dernier film d’Ozu, littéralement Le gôut du balaou (sanma), un poisson du Pacifique inconnu sous nos longitudes. Le film se passe dans divers lieux de boisson ; il y a d’abord un restaurant où se retrouvent les trois compères de Fleurs d’équinoxe (p. 77), Horie, Kawai et Hirayama, dont le rôle est tenu ici par Chishu¯ Ryu,¯ celui de la patronne étant assuré par la même Toyo Takahashi. Il y a aussi un bar, tenu par Kyoko¯ Kishida (de la Femme des sables, 1964), où l’on passe de la musique militaire et où la rencontre de Chishu¯ Ryu¯ avec Daisuke Kato,¯ l’acteur-fétiche de Naruse, donne cette scène d’anthologie : “– Si l’on avait gagné la guerre, on jouerait du shamisen dans les rues de New York – On a peut être bien fait de perdre”. Enfin une gargote tenue par La Calebasse (Eijiro¯ Tono), l’ancien instituteur du trio dont la fille est jouée par , actrice ordinairement vouée aux rôles de punaise qui campe ici une vieille fille aigrie, sacrifiée à l’égoïsme de son père : après que les trois copains l’ont ramené saoul, elle se met à sangloter dans son coin. L’histoire est de l’Ozu à l’état pur : un père marie sa fille. . . mais on ne voit même pas l’époux. Malgré la musique alerte, avec un petit côté Mon oncle (p. 13), de Takanobu Saito,¯ c’est un film triste : resté seul à la fin, le héros contemple ces pièces désormais vides et boit pour ne pas pleurer.

The man from Laramie L’homme de la plaine, Anthony Mann, usa, 1955, 102 mn

Dernier western de la série Mann/Stewart. Sur un scénario signé Philip Yordan et peut-être écrit par Philip Yordan. Comme souvent dans la série, le héros joué par James Stewart est un per- sonnage évolutif ; il est ici animé par une obsession vengeresse dont il finit par se libérer en renonçant à punir le coupable, ce qui ne change pas grand’chose puisqu’il l’abandonne aux Indiens. Donald Crisp, vétéran du cinéma américain, campe un cattle baron un peu trop vertueux qui n’a d’égards que pour son fils dégénéré. Son fils adoptif (Arthur Kennedy) est mi-bon, mi-méchant comme dans Bend of the river (p. 402). Il finit pourtant par tuer son “frère” et s’attaquer à son “père” dans un lieu isolé qui est comme le point nodal du film et où il trouvera lui-même la mort. Aline MacMahon, actrice des années 1930, est bien servie dans son rôle d’alter ego de Donald Crisp. Celui de Cathy O’Donnell (de They live by night, p. 53) est par contre plus nunuche. L’Indien du film est joué par John War Eagle dont le nom indique qu’il n’est pas “caucasien”. On reconnaît aussi le sempiternel Wallace Ford. Et l’extraordinaire Jack Elam dont le personnage n’est pas assez développé.

35 The bridge on the river Kwai Le pont de la rivière Kwai, David Lean, Grande-Bretagne, 1957, 161 mn

Le film est dominé par les compositions de Sessue Hayakawa – l’acteur japo- nais international de l’époque, avant Toshiro¯ Mifune et “Beat” Kitano – et Alec Guinness. Ils représentent deux aspects du militarisme. Hayakawa veut, avant tout, gagner la guerre. Le Bushido¯, code du guerrier, considère que l’on ne doit pas tomber aux mains de l’ennemi : d’où une brutalité marquée à l’égard des prisonniers. Guinness veut, quant à lui, préserver l’Armée : la discipline, les droits des officiers, le bien-être des soldats. Il est d’une intransigeance absolue à ce sujet. Mais, dès qu’on lui rend son joujou, il perd toute forme de patriotisme et se met à servir l’ennemi en perdant toute mesure : il finira par faire travailler les blessés. William Holden est un opportuniste tire-au-flanc qui n’inspire pas une grande sympathie. Adapté de Pierre Boulle, ce blockbuster intelligent s’en prend donc plus à l’es- sentialisme militaire, symbolisé par cet absurde pont, qu’à la guerre elle-même ; la dernière réplique du film : “Folie, folie !” trahit un peu son esprit, qui n’est pas vraiment pacifiste. Les militaires de Ceylan sont joués par Jack Hawkins et André Morell qui sera, dans Barry Lyndon (p. 403), la planche pourrie que le héros espère utiliser pour approcher le roi. La célèbre “marche du colonel Bogey” date de 1914.

Forbidden planet Planète interdite, Fred M. Wilcox, usa, 1956, 98 mn

Film de science-fiction dont la vedette est Robby le robot. Les acteurs dé- çoivent, sauf Walter Pidgeon. On peut sauver, à la rigueur, le médecin (Warren Stevens, le producteur de La comtesse aux pieds nus, p. 40) et Earl Holliman en cuisinier qui se fait livrer 50 gallons de bourbon par Robby. L’idée intéressante du film est de faire fonctionner un amplificateur du ça (en Anglais “id”) de Walter Pidgeon pour produire un monstre invisible et meurtrier qui réalise les désirs inconscients de cette espèce de savant fou. La progression géométrique en puissances de 10 des cadrans suggère des niveaux d’énergie sans rapport avec les limites admises de l’Univers. Il y a un réjouissant côté Intelligence artificielle, qui s’exprime ici dans toute sa niaiserie. Les personnages connaissent tous leur qi, le robot analyse la nourriture et fabrique immédiatement des plats de synthèse, les Krells savaient tout ou à peu près, etc. “– Robby peut-il se tromper ? – Jamais”. Ce scientisme, aussi obscurantiste que les histoires de vampires, reste très amusant, au second degré du moins. Au premier degré, sur France-Culture par exemple, beaucoup moins : c’est la dystopie avançant ses pions.

36 Jeux interdits René Clément, France, 1952, 86 mn

Situé dans la France rurale, au début de la dernière guerre, le film a quelque chose de commun avec La chambre verte (p. 1096) : la création d’une sorte d’autel des morts. Avec une différence essentielle, les officiants sont des enfants. Georges Poujouly, acteur qui ne passera pas le cap difficile de l’âge adulte – on le revoit en petite gouape dans Ascenseur pour l’échafaud (p. 458) –, joue un enfant qui vient de perdre son frère. C’est surtout Brigitte Fossey, alors âgée de 5 ans, qui est la vedette de cette œuvre sans concession : ses parents sont morts dans l’exode et, sans identité, elle est destinée à la triste vie des orphelinats. Dans un second rôle, la débutante Laurence Badie, que l’on reverra dans Muriel (p. 30). Détail d’époque, le hideux art funéraire qui cherchait sans doute à culpabiliser les vivants. Le célèbre thème s’entend déjà dans Blood and sand (p. 1035) : la fiche IMDb le présente comme Romance de amor de Fernando Sor. Contrairement à un préjugé très répandu, il n’est donc pas de Narciso Yepes qui avait 14 ans en 1941. Dans son Voyage à travers le cinéma français (p. 650), Tavernier nous apprend que le film fut d’abord tourné comme un sketch.

Night and the city Les forbans de la nuit, Jules Dassin, Grande-Bretagne, 1950, 96 mn

Richard Widmark dans un de ses meilleurs rôles, Fabian, un petit escroc capable de monnayer une autorisation administrative bidon : un peu d’eau sur le document falsifié vendra la mèche. Il a quand même un coup de génie, celui de jouer sur l’opposition entre la lutte gréco-romaine et le catch : Gregorius, lutteur à l’ancienne, déteste ce type de cirque promu par son fils Kristo (Herbert Lom). Fabian met Gregorius dans sa poche en prétendant organiser un combat gréco- romain, alors qu’il cherche uniquement à l’opposer à un catcheur, l’Étrangleur (Mike Marzuki). Le plan ne fonctionne que trop bien, mais Gregorius meurt des suites d’une altercation avec l’Étrangleur. Plus rien ne protège alors Fabian de la vindicte de Kristo. La chasse à l’homme se terminera, au terme d’une poursuite nocturne dans Londres, au pied du monstrueux pont victorien de Hammersmith. Dassin sera blacklisté après ce film et ne refera surface, difficilement, qu’en France. Le film est cependant très américain dans sa moralité : les méchants sont punis, les bons récompensés. Le patron d’une boîte de nuit (Francis L. Sullivan) a été abandonné par sa femme (Googie Withers) ; quand elle revient au bercail, elle découvre son mari suicidé, mais elle n’héritera pas pour autant. L’héroïque épouse de Fabian (Gene Tierney, qui méritait un rôle plus étoffé) n’est pas abandonnée à sa douleur : un consolateur, joué par Hugh Marlowe, est en vue.

37 Moonfleet Les contrebandiers de Moonfleet, Fritz Lang, usa, 1955, 83 mn

Une histoire d’aventures vue à travers les yeux d’un enfant comme chez Stevenson (L’île au trésor, Enlevé !). Les quatre personnages principaux sont mauvais et comme on est à Hollywood, de plus chez la mgm, ils payent tous de leur vie, ainsi que l’horrible juge pendeur. Lord Ashwood (George Sanders) est un cynique vicieux, alors que Fox (Stewart Granger) garde une étincelle de bon, la nostalgie d’une innocence perdue ; son retournement de dernière minute causera sa perte. Mais l’enfant continuera à croire en lui et à attendre son retour. Les contrebandiers composent une bande assez effrayante qu’on ne voit pas assez : Jack Elam, Skelton Knaggs sont sous-utilisés. La séance d’inspection bidon qui se termine par l’arrivée du véritable gradé en sous-vêtements rappelle Le lotus bleu d’Hergé.

Gilda Charles Vidor, usa, 1946, 110 mn

Le troisième personnage de ce film splendide est Ballin, joué par Georges Macready. Trois signes le rendent inquiétant : l’arme sournoise et atypique dont il se sert, la canne-épée, sa balafre qu’une photo en contre-jour met bien en évidence et les stores vénitiens de son bureau, signes de danger. Excellents seconds rôles : Joe Sawyer en brute opportuniste, Joseph Calleia en policier sympathique et surtout Steven Geray, l’Oncle Pio qui traite Farrell (Glenn Ford) de paysan. Gilda (Rita Hayworth) chante pour lui seul en s’accompagnant d’une guitare dont elle ne sait pas jouer : sa main gauche ne bouge pas. Nombreuses scènes mémorables : le bal masqué ou encore celle où le petit industriel ruiné par le cartel (Saul Martell) se met à tirer sur Ballin. Ce cartel a une vague ressemblance avec le sinistre club nazi de Notorious (p. 982).

Dead of night Au cœur de la nuit, Grande-Bretagne, 1945, 104 mn

Film à sketches réalisé par Alberto Cavalcanti, Charles Crichton, Basil Dear- den et Robert Hamer dont la structure est celle d’un cauchemar cyclique. Le héros (Mervyn Jones) arrive dans un lieu dont il a souvenir d’avoir rêvé. Il prévoit ce qu’il va se passer, il va par exemple commettre un meurtre. Il se réveille de ce cauchemar pour retourner dans le même lieu. On est dans donc dans un rêve où l’on rêve que l’on rêve que l’on rêve. . . Miles Malleson est un inquiétant chauffeur de corbillard. Dans le sketch co- mique du film, les compères Naunton Wayne et Basil Radford qui jouaient déjà en tandem dans Une femme disparaît (p. 457), en compagnie de Michael Redgrave qui campe ici le ventriloque fou du sketch le plus mémorable du film.

38 Written on the wind Écrit sur du vent, Douglas Sirk, usa, 1956, 100 mn

Mélodrame Universal de Sirk avec Rock Hudson, ainsi que Robert Stack et Dorothy Malone ; on les retrouvera dans The tarnished angels (p. 1010). C’est un feuilleton style Dallas, avec un magnat du pétrole, son fils (Stack) alcoolique et violent et sa fille (Malone) “tramp” que la police (privée !) repêche dans un motel en compagnie d’une rencontre de hasard. Face à ces tordus, deux personnages que l’argent n’a pas pourris, joués par Hudson et Lauren Bacall. Cette histoire est sauvée par un traitement paroxystique : par exemple quand Malone danse dans sa chambre, alors que son père – joué par Robert Keith, le colonel sonné de Men in war (p. 1488) – a une attaque dans l’escalier. Le film s’ouvre d’ailleurs sur un coup de feu et ce vent qui balaye les feuilles d’un calendrier 1956, 1955. . . , pour se terminer par l’assagissement de la désormais héritière de l’empire : beau plan où elle témoigne, auréolée de son chapeau noir.

The postman always rings twice Le facteur sonne toujours deux fois, Tay Garnett, usa, 1946, 108 mn

D’après James Cain. Cecil Kellaway campe un mari âgé qui mégote sur l’élec- tricité, mais qui, comme tous les radins, l’utilise sans compter dès qu’il ne la paye plus. Et qui offre à son épouse (Lana Turner) un avenir radieux, s’occuper d’une sœur paralytique dans le Grand Nord canadien. L’assassinat devient presque de la légitime défense ! Hume Cronyn joue un avocat retors qui dame le pion au procureur (Leon Ames). John Garfield devait être blacklisté, mais les persécutions dont il fut, en plus, victime de la part de la police politique maccarthyste précipitèrent sa mort.

The lost weekend Le poison, Billy Wilder, usa, 1945, 101 mn

Le second film important de Wilder, sorte de descente aux enfers d’un alcoo- lique (Ray Milland). Cachettes, petits vols, mensonges, humiliations d’un enfant pris la main dans la boîte à bonbons ; mais un moment de honte est vite passé. Tout ça mènerait au délirium – et même à la mort sans le happy end final. Excellent gag des prêteurs sur gages irlandais “solidaires” de leurs collègues juifs fermés pour Kippour, qui leur rendent la pareille pour la Saint Patrick. Dans les seconds rôles, Howard Da Silva qui devait être blacklisté quelques années plus tard. Et aussi Doris Dowling (de Riz amer, p. 52), avec ses tics de langage “Don’t be ridic”, mais aussi son amour pour le héros. Dans une version du film sans happy end, on pourrait imaginer le héros buvant avec elle le calice du Day of wine and roses (p. 1011) jusqu’à la dernière goutte. On entr’aperçoit Douglas Spencer (The thing, p. 457) à la cellule de dégrisement.

39 Basic instinct Paul Verhoeven, usa, 1992, 128 mn

Film misogyne, basé sur l’idée qu’“elles” sont toutes des meurtrières. Histoire tordue de manipulations à tiroirs, centrée autour de Catherine Tramell (Sharon Stone) qui aurait tué ses parents, ses amants, poussé sa maîtresse – elle est aussi lesbienne – au crime, tout en écrivant des best-sellers à ce sujet. Son amie brune sur laquelle retombent tous les soupçons à la fin est-elle la véritable meurtrière ? Réponse au pied du lit avec ce pic à glace – arme déjà utilisée pour tuer Trotsky – qui attend la fin des ébats amoureux. Ceci dit, il y a contradiction entre l’idée de pulsion incontrôlable et celle de manipulation savamment organisée. La chair est triste au cinéma : trop de sexe explicite, Sharon Stone qui décroise les jambes pour montrer sa toison aux inspecteurs, etc., tue le sexe. Dorothy Malone trouve ici son dernier rôle : elle joue une sorte de mère de toutes les meurtrières. George Dzundza, qui jouait un des copains de The deer hunter (p. 990) est ici le collègue du héros (Michael Douglas), victime d’un meurtre qui rappelle celui de Psychose (p. 1036). Petit rôle de psy pour James Rebhorn. L’imprimante archaïque date le film.

The barefoot contessa La comtesse aux pieds nus, Joseph L. Mankiewicz, usa, 1954, 130 mn

Production de la compagnie Figaro de Mankiewicz. L’histoire est racontée en flash-back et à plusieurs voix. Bogart est un metteur en scène “on the wagon”, ı.e., alcoolique en phase d’abstinence. Edmond O’Brien, excellent, campe un “yes man” dégoulinant de sueur, Rossano Brazzi un Prince Charmant qui épouse une actrice – c’est presque Rainier de Monaco et Grace Kelly ! La Cendrillon de l’histoire (Ava Gardner) a un côté obscur : sexualité centrée sur les voyous, relations ancillaires. Et le prince Torlato-Favrini cache une blessure de guerre qui le rend impropre à certaines activités. Il n’en informe son épouse qu’au moment de la nuit de noces, ce qui n’est pas une idée de scénariste : le mariage à l’ancienne, était un lapin dans un sac qui réservait d’étranges surprises à l’ouverture. Dans les seconds rôles, Warren Stevens campe un producteur hollywoodien borné et d’un conformisme écœurant “Toutes les mamans sont des saintes”. Face à lui, Marius Goring, acteur plus connu (, p. 1322, etc.) joue un milliardaire du guano tout aussi odieux, mais moins bête. Franco Interlenghi (de Sciuscià (p. 653), I vitelloni, p. 535) et Valentina Cortese (alias Cortesa) ont des petits rôles. La jet set de l’époque, appelée “international set” met en scène de façon transparente l’ex-Roi Edward viii, exilé pour cause de nazisme. Le film se termine dans une Ligurie pluvieuse un peu atypique. Comme sortie de Pandora (1950), la statue d’Ava Gardner regarde les vivants sortir du cimetière.

40 Les disparus de Saint-Agil Christian-Jaque, France, 1938, 94 mn

Comme tout les films pour enfants, le problème est la liaison entre deux mondes. Celui des enfants gravite autour du club secret des Chiche-capons. Le rôle principal est tenu par Serge Grave dont la carrière s’essouflera avec l’âge adulte : on le voit pour la dernière fois dans Sous le ciel de Paris (p. 467) dans un rôle sans intérêt. On remarque aussi Marcel Mouloudji. En face, il y a des bandits, mais gentils ; d’ailleurs ils font de la fausse monnaie, ce qui n’est pas très grave. Parmi ces malfaiteurs, Robert Le Vigan, qui se déplace comme s’il était un courant d’air, qu’on voit jouer. . . au loto. Les autres font un peu penser à Tirez sur le pianiste (1960). Ils séquestrent un Chiche-capon qui leur lit des romans mexicains : “Est-ce que c’est ma faute à moi si je ne sais pas lire ?” À cette réplique, on reconnaît la patte de Prévert. Et le personnel du pensionnat : Armand Bernard en concierge à la Bourvil. René Génin est professeur de musique ; ses élèves qui rêvent d’Amérique répètent Stars and stripes forever. Le directeur (Aimé Clariond) est le seul méchant de l’histoire ; c’est lui qui tue le professeur alcoolique joué par Michel Simon. Stroheim, affublé d’une coiffure en brosse, est le trait d’union entre les deux mondes ; son caractère inquiétant est accentué par son accent étranger. C’est à lui que Serge Grave confiera la fourchette instrument du court-circuit qui avait plongé le collège dans une obscurité propice au meurtre. Il rejoint à la fin les Chiche-capons pour une réunion en présence de Martin Squelette. Le film adapte, comme Goupi Mains-Rouges (p. 998), un roman de Pierre Véry. Absence complète de femmes et atmosphère d’avant-guerre : “Ça va éclater”. Contrairement à ce que l’on a pu écrire, Claude Roy, majeur à l’époque, ne joue pas dans ce film : le “garçon à la tortue” de ce nom a dans les 8 ans.

Captain Clegg Le fascinant Capitaine Clegg, Peter Graham Scott, Grande- Bretagne, 1962, 79 mn

Il s’agit d’une histoire de gendarmes et de voleurs. Chez les gendarmes, on remarque surtout Patrick Allen, qui veut absolument pendre ce village de contre- bandiers. Et une espèce de brute épaisse, un muet qui sera la némésis du prêtre du village. Ce dernier, campé par Peter Cushing, l’acteur emblématique de la Hammer, est en réalité le Capitaine Clegg, pirate mal pendu qui a appris aux vil- lageois comment s’enrichir aux dépens du Trésor. Jack MacGowran (le professeur Abronsius du Bal des vampires, p. 546) campe un divertissant contrebandier. Rérence à Pimpernel Smith (p. 1435) avec l’épouvantail blessé ; on doute cependant qu’avec sa carrure Oliver Reed ait pu s’y dissimuler. Quant aux sque- lettes phosphorescents censés effrayer la police. . . Magré ce manque de sérieux, le film est bien enlevé, avec de belles images.

41 Koi no tsumi Guilty of romance, Sion Sono, Japon, 2011, 108/144 mn

Le film se présente comme l’itinéraire d’Izumi, femme japonaise traditionnelle qui se dévergonde sous l’influence de Mitsuko jusqu’à devenir prostituée. Cela commence comme une version torride de Belle de jour (p. 1314), la fascination d’une vie parallèle. Jusqu’au momemt où Izumi est mise en relation“professionnelle” avec son propre mari, un indifférent qu’elle n’a cessé d’aimer et cherchait en quelque sorte à rejoindre à travers des expériences paroxystiques. Elle comprend alors qu’elle a été manipulée par Mitsuko, depuis longtemps la maîtresse de ce mari opaque, laquelle Mitsuko cherche son père à travers le sexe. Le château de Kafka est la métaphore de cette quête : on n’y entre pas, sinon par la mort, suite logique des petites morts. Restée seule, Izumi, japonaise à gros seins, devient une sorte de pierreuse : étendue dans une rue, frappée par des clients, ensanglantée, elle manifeste une sorte de satisfaction. Elle a peut-être trouvé la porte du château : “Je m’immobilise dans tes larmes”. On pense à L’empire des sens (p. 683) pour Mitsuko et, pour Izumi, à la fin de The gambler (p. 1154) : James Caan contemplant, dans un miroir, la belle balafre qu’il a réussi à se faire faire. Cependant, l’auto-destruction n’est pas vraiment le but des deux femmes, il est plus positif ; même si, en termes de résultats, cela ne fait guère de différence. Le dvd indique, à la japonaise, Sono Sion : Nom Prénom comme Lacombe Lucien. L’adagietto de la cinquième de Mahler renvoie à Mort à Venise (p. 100).

Trouble in Paradise Haute pègre, Ernst Lubitsch, usa, 1932, 83 mn

Quel paradis au juste ? Celui des deux voleurs, joués par Miriam Hopkins et Herbert Marshall. Ou celui du monde du luxe que ce dernier partage un moment avec Kay Francis (de One way passage p. 1113), au physique très années 1930 : pas de poitrine. Ce film est le meilleur Lubitsch parce qu’il a quelque chose que ses autres n’ont pas : une discrète nostalgie qui crèe d’autant plus d’émotion que tout est à peine suggéré. “On aurait pu. . . ” dit Kay Francis au moment où Herbert Marshall, pressé par la police et par Miriam Hopkins, prend congé. Second rôle pour Robert Greig, dont on se demande s’il quittait jamais son habit de majordome, C. Aubrey Smith qui délaisse l’uniforme pour un rôle de pdg indélicat, et les rivaux, joués par Charles Ruggles et surtout l’inimitable Edward Everett Horton ; un mot “tonsils” (amygdales) traverse le film. Rôle microscopique de russe communiste (en fait, trotskyste) tenu par Leonid Kinskey. Herbert Marshall monte et descend plusieurs fois les escaliers, filmé de dos, et pour cause puisqu’il était unijambiste. Les deux voleurs peuvent partir les poches pleines : c’était deux ans avant le code Hays (1934).

42 La cérémonie , France, 1995, 107 mn

Excellente distribution pour ce film tourné à Saint Malo. D’un côté des bour- geois bobos (Jean-Pierre Cassel, Jacqueline Bisset, ), qui ont tout, en particulier la culture : Mozart (Don Giovanni) est leur référence, telle- ment habituelle que l’on cite les concertos par leur référence Köchel. Un abîme les sépare de leur nouvelle bonne, jouée par Sandrine Bonnaire ; cette “perle” est capable de tout, y compris de meurtre, pour éviter que son se- cret – elle ne sait pas lire – ne se dévoile. Elle fait la rencontre d’une postière aigrie () qui, comme Stéphane Audran dans Poulet au vinaigre (p. 223), ouvre le courrier. Huppert a commis un enfanticide, mais “Ils n’ont rien pu prouver”. Elle en veut au monde entier, en particulier à ce monde paternaliste dont elle est exclue ; voir les scènes liées au Secours Catholique. Si la plus ve- nimeuse des deux est Huppert, la plus violente est, finalement, Bonnaire qui ne veut laisser aucun témoin de son illettrisme.

Bad lieutenant Abel Ferrara, usa, 1992, 96 mn

Extraordinaire Harvey Keitel en flic drogué, racketteur et j’en passe. Qui tire au pistolet sur son auto-radio coupable de lui avoir annoncé la défaite de l’équipe sur laquelle il a parié. Scène étonnante de masturbation dans la rue avec la complicité – non voulue – de deux jeunes femmes qui n’ont pas vraiment l’air de vierges effarouchées. Et puis ce ripou est touché par la grâce, parce qu’une nonne violée ne porte pas plainte, qu’elle pardonne à ses agresseurs. Le mauvais flic rencontre même le Christ – assez saint-sulpicien – en croix dans l’église, ce qui n’est pas plus bizarre que des éléphants roses. Et pardonne aux coupables, qu’il se contente d’exiler. Mystères du catholicisme. . . Dans un second rôle, Victor Argo.

Fah talai jone Les larmes du Tigre Noir, Wisit Sasanatieng, Thaïlande, 2000, 97 mn

Western thai, donc eastern. Vus d’un peu loin, les acteurs pourraient d’ailleurs passer pour des mexicains si le décor n’était extrême-oriental, un peu années 1950. Couleurs criardes et fausses, scènes de dégainage, font du film un pastiche de western spaghetti, donc un pastiche de pastiche. L’harmonica nous renvoie à Sergio Leone et à Il était une fois dans l’Ouest (p. 1326), mais c’est plutôt au nostalgique Il était une fois en Amérique (p. 281) que le film fait penser avec la fin dramatique et, contre toute attente, un peu triste : Tigre Noir est étendu mort dans les bras de la femme de sa vie.

43 The man who shot Liberty Valance L’homme qui tua Liberty Valance, John Ford, usa, 1962, 123 mn

Le film commence avec un train qui arrive à Shinbone (littéralement, tibia) et se termine avec ce même train qui remmène l’homme qui tua Liberty Valance : un sénateur (James Stewart) à l’accent américain très marqué. Ce n’est pas lui qui a tué l’homme de main des éleveurs, mais, comme le dit la célèbre réplique : “Print the legend”. Derrière une apparence brutale, qui s’accorde d’ailleurs avec ses prises de positions sans nuances sur la guerre au Vietnam, John Wayne joue, comme dans The searchers (p. 397), le rôle d’un homme amer, profondément blessé. On le revoit, au moment de la convention du territoire, sale, mal lavé, de toute évidence un peu imbibé ; capable de dépit amoureux, il a mis auparavant le feu à la maison qu’il pensait occuper la future épouse du sénateur (Vera Miles). Le porte-parole du clan des éleveurs est campé par John Carradine, excellent, et son bras séculier Liberty Valance par Lee Marvin. Lee Van Cleef, alors au creux de sa carrière, est un de ses assistants ; il fut relancé par Le bon, la brute et le truand (p. 514) où il joue la brute. Parmi les acteurs de second plan, on reconnaît Andy Devine. Et surtout Edmond O’Brien en alcoolique, sympathique, comme toujours chez Ford. Allusion inattendue et amusante au “spittoon” (crachoir) installé près de Stewart dans le train. Paramount, qui produit le film, n’est pas le studio de prédilection de Ford qui serait plutôt Fox, voire Republic, la plus grande des petites compagnies.

Dark passage Les passagers de la nuit, Delmer Daves, usa, 1947, 102 mn

Un des films du couple Bogart/Bacall. La première partie est en caméra subjective car le héros change de visage ; au début, seule la voix de Bogart est reconnaissable. Le happy end final est surprenant : bien sûr le héros avait été condamné à tort, bien sûr les deux morts qu’il a causées sont accidentelles, mais la justice aurait dû passer quand même pour respecter l’esprit du code Hays. La vieille taupe américaine Agnes Moorehead est ici carrément une double meurtrière. Bruce Bennett (l’éphémère quatrième homme du Trésor de la Sierra Madre, p. 1316) est moins intéressant que le maître-chanteur joué par l’obscur Clifton Young. Le film nous présente un univers parallèle d’entraide des victimes de la société. Le chauffeur de taxi (Tom D’Andrea) et le chirurgien (Houseley Stevenson à l’étrange visage) en font partie. Il ne s’agit pas d’une conspiration, ni même de l’honneur des truands façon Melville, mais d’une espèce fraternité, de philadelphie désintéressée et donc peu américaine.

44 Ikiru Vivre, , Japon, 1952, 143 mn

La grand rôle de Takashi Shimura, alors âgé de 47 ans. Il joue un chef de service que les autres employés de la mairie surnomment la Momie. Une momie que la révélation d’un cancer à l’estomac en phase terminale réveillera. Longue scène (25 minutes) en compagnie d’un écrivain, joué par une espèce de Michel Simon japonais, Yunosuke¯ Ito,¯ qui se présente comme son Méphisto- phélès : pachinko (le flipper japonais), boîte de nuit où l’ex-momie interprète une chanson lugubre, strip-tease, puis femmes légères et vomissements. On trouve des séquences similaires dans plusieurs autres films de Kurosawa, notamment Chien enragé (p. 399) et Entre le Ciel et l’Enfer (p. 174). Juste avant l’épisode nocturne, une de ces fulgurances typiques de Kurosawa : “Mitsu, Mitsu” dit le héros alors que les images se bousculent pour lui rappeler le départ de son fils à la guerre dans une débauche de drapeaux. C’est la fréquentation d’une jeune collègue qui lui indique la voie qu’il va désormais suivre. Il consacre alors l’énergie qui lui reste à un projet de parc pour les enfants que les divers services muicipaux se renvoient. Il s’agit d’assainir une sorte de cloaque qui pourrait être celui de L’ange ivre (p. 451) où Shimura jouait un médecin alcoolique. Le film fait un saut brutal de six mois, pour se terminer sur la veillée funèbre du héros. Le maire adjoint, joué par Nobuo Nakamura, ici jupitérien, se fait attribuer le mérite du projet par les divers chefs de service qui sont de purs yes men. Il est implicitement contredit par les femmes du quartier qui viennent se recueillir et pleurer devant l’autel de leur bienfaiteur. La grosse huile partie, Kimura (Shin’ichi Himori) est le seul des collègues présents à attribuer la construction du parc à son véritable responsable. Alors que les autres disent plutôt “Il n’y est pour rien et d’ailleurs son plan empiétait sur les autres services”. Puis, l’alcool aidant, tout le monde finit à peu près par reconnaître les mérites du défunt et à promettre que, désormais, tout va changer. En fait, on va simplement changer de Momie. La cérémonie est entrecoupée de petits flash-backs, par exemple, la prière muette mais insistante du héros au maire-adjoint ; ou encore, quand deux yakuzas veulent intimider le héros : ils sont joués par Daisuke Kato¯ et Seiji Miyaguchi, deux des Sept samourais (1954) dont faisait aussi partie Shimura. Et, surtout, la scène où Shimura, sur la balançoire de “son” parc, reprend la lugubre chanson de l’épisode nocturne. C’est là qu’on le retrouvera gelé. Un détail nous rappelle que l’on est encore dans l’après-guerre : “– Où trouve- t-on des bas de femme – Dans les magasins étrangers”.

45 The spy who came in from the cold L’espion qui venait du froid, Martin Ritt, Grande-Bretagne, 1965, 108 mn

Le film est tourné à Londres et les personnages anglais sont joués par des comédiens nés en Grande-Bretagne : on reconnaît, dans des seconds rôles, Cyril Cusack et Bernard Lee (le “M” des premiers James Bond). On est pourtant loin de James Bond, puisque le fim adapte un roman de John Le Carré. Il s’agit d’une machination épouvantable, basée sur une technique de contre-feu. Erreur de logique, tout le monde considère, à tort, qu’une preuve de A, si elle est fausse, a la valeur d’une preuve de non A. Les politiciens véreux, par exemple Clemenceau au moment du scandale de Panamá, sont capables de susciter des révélations bidons qui, une fois dégonflées, leur offrent ainsi une réhabilitation publique. Ici, Richard Burton est chargé de discréditer un chef des services secrets est-allemands, Mundt (Peter Van Eyck). Mais il ne sait pas que son plan est miné, car cet ennemi est en réalité une taupe des Britanniques. Une fois la machination de Burton démontée, Mundt est lavé de tout soupçon. Les services secrets britanniques n’ont pas hésité à sacrifier un pion insignifiant – une jeune communiste anglaise qui en sait trop pour survivre (Claire Bloom). L’activité souterraine de Mundt avait été détectée par Fiedler (Oskar Werner), son subordonné et ennemi : Fiedler est juif, alors que Mundt est un ancien nazi, un antisémite qui, comme Klaus Barbie à l’époque, s’est mis au service de l’Occident. Cet envers peu ragoûtant du “monde libre” c’est un peu celui de The quiet american : le roman de Graham Greene dénonce les accommodements de la cia avec le terrorisme, mais pas le film de Mankiewicz (p. 94) dont le scénario semble avoir été réécrit par la même cia.

The man in the white suit L’homme au complet blanc, Alexander Macken- drick, Grande-Bretagne, 1951, 82 mn

Un des meilleurs films britanniques de l’après-guerre, dominé par la composi- tion d’Alec Guinness. C’est l’histoire d’un textile synthétique tellement parfait que capital et travail s’unissent pour qu’il ne soit jamais commercialisé. Excellente dis- tribution avec Michael Gough, Cecil Parker et Colin Gordon ; sans oublier Ernest Thesiger, l’inquiétant Professeur Pretorius de Bride of Frankenstein (p. 1018). A la belle Joan Greenwood qui campe la fille du patron, s’oppose la syndicaliste hommasse (Vida Hope) qui ne comprend pas qu’un chercheur puisse travailler au-delà du temps réglementaire. On aperçoit la petite Mandy Miller que Mackendrick devait reprendre pour Mandy (p. 272). Les sacs de sable destinés à amortir les effets des expériences du héros évoquent les bombardements encore récents.

46 Dead men don’t wear plaid Les cadavres ne portent pas de costard, Carl Reiner, usa, 1982, 89 mn

Le film a, sur le papier, une distribution improbable : Alan Ladd, Ray Milland, Humphrey Bogart, Cary Grant, Burt Lancaster, . . . Il exploite les possibilités du champ/contrechamp pour insérer des passages de films, principalement noirs, 19 au total, tournés entre 1941 et 1950. L’histoire, forcément un peu décousue et répétitive, s’efface devant un humour constant. Et prend forme à la fin avec un complot nazi sur l’île de Carlotta, au large du Pérou où se déroulait un des films cités, The bribe (p. 585) : des nazis y préparent la revanche. Leur arme secrète n’est pas basée sur l’uranium comme celle de Notorious (p. 982), mais sur un fromage de destruction massive dont les moisissures auront le temps de dissoudre la ville de Terre Haute (Indiana).

Rope of sand La corde de sable, William Dieterle, usa, 1949, 104 mn

Film d’aventures situé dans le sud de l’Afrique. Burt Lancaster, venu y cher- cher des diamants, repartira avec , actrice française qui ne fit guerre carrière à Hollywood. Paul Henried, Claude Rains et Peter Lorre font par- tie de la distribution, ce qui donne une atmosphère très Casablanca (p. 1256) au film. Peter Lorre est corrompu, mais du côté des “gentils”, Henried est, à l’encontre de son image habituelle, une brute sadique. Quant à Claude Rains, il est fourbe et louvoyant, encore plus que dans le film de Curtiz. On reconnaît Mike Mazurki et surtout Sam Jaffe, le tsar Pierre iii un peu crétin de L’impératrice rouge (1934).

Slaughterhouse five Abattoir 5, George Roy Hill, usa, 1972, 103 mn

Le film tourne autour du bombardement de Dresde, un des crimes de guerre des Alliés, du même ordre de grandeur que la bombe de Nagasaki. Il est adapté d’un roman de Kurt Vonnegut qui fut, en tant que soldat américain captif, témoin du bombardement ; l’abattoir 5 est un lieu de rétention. On a l’impression que la complexité du scénario – décrochages temporels, science-fiction sur la planète Tralmafadore – est un moyen d’alléger le plaidoyer ; en particulier, quand le héros se retrouve à l’hôpital en compagnie d’un historien conformiste qui vient, comme par hasard, d’écrire un livre sur Dresde : “On n’a pas commis de crime et d’ailleurs les autres ont fait pire” lui fait-on (à peu près) dire. Le film rappelle un peu Le monde selon Garp (p. 525). Excellente composition de Ron Leibman (le syndicaliste de Norma Rae, p. 664) en Paul Lazzaro, la némésis du héros (Michael Sacks).

47 The body snatcher Le récupérateur de cadavres, Robert Wise, usa, 1945, 78 mn

C’est plus un film du producteur rko Val Lewton, que de Wise, alors débu- tant. John Gray (Boris Karloff) est un précieux, mais encombrant, auxiliaire qui fournit à la science des cadavres d’une fraîcheur inégalée : on le voit doubler en calèche une chanteuse des rues dont la voix s’éteint subitement dans le brouillard. Henry Daniell, acteur dévolu aux rôles antipathiques, déplaisants, joue le médecin MacFarlane, principal client de Gray. La fin du film montre MacFarlane, devenu détrousseur de sépultures, pris dans une tempête avec le cadavre qu’il transporte et prend pour celui de Gray qu’il a auparavant tué. Le scénario fait explicitement référence aux sinistres Burke et Hare qui, dans les année 1828, fournissaient le Dr. Knox en “sujets” en utilisant les méthodes du film. Burke fut pendu, Hare s’en tira et Knox ne fut même pas inquiété. Situé à Édimbourg, le film présente Henry Daniell comme un ancien élève de Knox. Bela Lugosi a un second rôle peu développé.

Blue velvet David Lynch, usa, 1986, 121 mn

C’est l’Amérique profonde, républicaine et bien pensante, chère au cœur de David Lynch, qui est la toile de fond du film. Il ne manque guère que les pré- dicateurs évangélistes pour se retrouver chez Donald Trump. La ville s’appelle Lumberstone, ce qui renvoie aux bûcherons : on n’est pas loin de Twin Peaks (pp. 1051, 162). Kyle MacLachlan, l’alter ego de Lynch, et Laura Dern, avec la coiffure datée des américaines des années 1980, campent les personnages positifs, destinés à se marier, avoir des enfants et passer la tondeuse le dimanche. On échappe au conformisme béat grâce à la chanteuse, jouée par Isabella Rossellini ; elle interprète le tube, créé en 1951, qui donne son titre au film : les sempiternels rideaux rouges de Lynch ont ici viré au bleu. Elle partage une relation sado-masochiste avec Frank (Dennis Hopper), lequel utilise une espèce d’inhalateur pour se mettre en condition. Dans les seconds rôles, Dean Stock- well, qui fut Le garçon aux cheveux verts (p. 805) ressemble à une marionnette efféminée. Jack Nance, l’acteur principal d’Eraserhead (p. 1094), et qui devait trouver la mort pour avoir refusé de donner trois sous à des quémandeurs est un des hommes de main de Frank ; son rôle n’est pas plus étoffé que celui de Brad Dourif (de Wise blood, p. 1015). Étonnant paroxysme final avec l’“homme en jaune” ko debout et le proprié- taire de l’oreille coupée, bien mort lui, un ruban de velours rouge dans la bouche.

48 The bells of St Mary Les cloches de Sainte Marie, Leo McCarey, usa, 1946, 126 mn

Le père O’Malley, prélat catholique au canotier joué par , reprend du service après Going my way (p. 216), où il était opposé à Barry Fitzgerald. Il vient ici superviser un couvent dirigé par Sœur Bénédicte, jouée par Ingrid Bergman et secondée par l’actrice Ruth Donnelly qui fut la belle-mère de James Cagney dans Hard to handle (p. 1248). Dans notre monde, la bonne volonté conduit souvent à un approfondissement des antagonismes. Ici, elle finit par les aplanir. Bergman apprend aux élèves à se battre, à jouer au baseball, Crosby ressoude une famille dispersée. Le million- naire égoïste joué par Henry Travers fera finalement don de son immeuble à la communauté – c’est peut-être pour ça que l’acteur jouera l’ange Clarence de It’s a wonderful life (p. 399). Le film se termine sur un quiproquo dissipé à la dernière minute : merveilleux sourire de Bergman et petit moment d’émotion. Qui a dit qu’on ne fait pas de bons films avec de bons sentiments ? Bing Crosby, plus chanteur que comédien, interprète plusieurs chansons ; Bergman une seule, en suédois.

The long Good Friday Racket, John Mackenzie, Grande-Bretagne, 1980, 114 mn

Ce film raconte la chute d’un caïd. Bob Hoskins (qu’on retrouvera dans Qui veut la peau de Roger Rabbit ?, p. 460) campe un important chef de gang londonien dégoulinant de vulgarité satisfaite. Il faut dire qu’il a tout pour lui, le yacht avec cuisinier français, un femme sexy, jouée par Helen Mirren à une époque où elle n’avait pas encore le physique à jouer The queen (p. 1068) et il voyage en Concorde. Il s’apprête même à sceller une alliance profitable avec un “syndicat” du crime américain représenté par Eddie Constantine. Le ciel lui tombe brutalement sur la tête : bombes, subordonnés assassinés ou simplement crucifiés. Il ne sait plus où donner de la tête, d’autant plus que son contact américain exige une relation “bourgeoise”. Il se débat dans tous les sens, frappant ses rivaux anglais qu’il torture ; dans une scène d’anthologie, ils sont tous accrochés, tête en bas et placés dans un frigo face aux carcasses de bidoche. Il finit par apprendre qu’il a croisé, sans le vouloir, le chemin de l’ira, qui comme son nom l’indique, est une petite armée. Et que peut faire un chef de gang contre l’Armée ? Violent, mais roboratif, le film est bercé par une ironique musique irlandaise.

49 Stalag 17 Billy Wilder, usa, 1953, 121 mn

On nous annonce au début qu’il n’y a jamais eu de film sur les prisonniers de guerre ; c’est, soit oublier La grande illusion (p. 1034), soit se restreindre au cinéma américain. William Holden joue un personnage principal antipathique et égoïste, capable de trouver la bonne combine et justement détesté par ses compagnons de capti- vité. Dans lesquels on reconnaît Neville Brand de Kansas city confidential (1952) et Peter Graves (le père des enfants de La nuit du chasseur, 1955) qui joue l’alle- mand infiltré. Le rôle le plus mémorable est celui de l’Animal, joué par l’impayable Robert Strauss, sur lequel repose le contrepoint comique du film. Chez les geôliers allemands, Otto Preminger joue avec délectation un com- mandant de camp sadique. Le pompon revient à Johann Sebastian ( !) Schulz, joué par le génial Sig Ruman, feldwebel vicieux derrière un abord bonhomme. Le film causa la rupture de Wilder avec la Paramount où il avait fait toute sa carrière américaine, comme scénariste puis comme metteur en scène. Pour ne pas froisser les Allemands – alors revenus du bon côté – le studio avait voulu, dans la version doublée, faire du traître un Polonais. Ce qui, pour Wilder dont une partie de la famille avait été exterminée, était inadmissible. Le film nous apprend incidemment, quand un nommé Shapiro reçoit du courrier à son nom, aussi bizarre que cela paraisse, que les Allemands n’inquiétaient pas les prisonniers de guerre juifs. D’ailleurs, on peut faire confiance à Wilder sur ce sujet.

Tini zabutykh prediv Les chevaux de feu, Sergueï Paradjanov, urss, 1964, 92 mn

Le film est tourné dans les Carpates ukrainiennes ; les cartons sont en ukrai- nien, ainsi que le titre dont la traduction littérale est Ombres des ancêtres oubliés. C’est l’histoire d’Ivan, d’abord amoureux de Marichka, pourtant fille du meurtrier de son père – “Nous ne serons pas un couple” –, qui se noie. Ivan épouse plus tard Palagna, femme sensuelle qui ne lui donne pas d’enfant ; il finit par mourir en retrouvant le fantôme de son amour. Tout cela est rendu au moyen d’un lyrisme échevelé : mouvements de caméra, effets de montage, surimpressions, jeux sur les couleurs, sauf pour la période qui suit la mort de Marichka, filmée en noir et blanc. On se souvient aussi des silhouettes de chevaux ensanglantés lors de la mort du père d’Ivan. De l’étoile que suit Marichka avant de se noyer, de sa présence, morte, à la fenêtre du couple stérile. Et de cette extraordinaire tempête déviée par le sorcier. Le film fait une large place au folklore ; mais, venant de Paradjanov, tout porte à penser qu’il est en partie réinventé.

50 He walked by night Il marchait la nuit, Alfred L. Werker, usa, 1948, 79 mn

Richard Basehart – qu’on se rappelle pour ses compositions chez Fellini, “Le matto” de La strada (p. 529) et Picasso d’Il bidone (1956) – joue un voleur adroit, criminel et surtout solitaire. Le film, moyennement intéressant, est un faux documentaire avec voix off, dans le style des productions Louis De Rochemont. On y voit, en particulier, l’élaboration d’un portrait-robot. Le film se termine dans le gigantesque réseau collecteur d’eaux de pluie de . Dans Them ! (p. 1233) ils serviront de repère à de redoutables fourmis géantes. Dans des seconds rôles, Whitt Bissell et Jack Webb. Le film fut réalisé en par- tie par Anthony Mann, non crédité au générique, à qui l’on a tendance à attribuer les quelques qualités de l’œuvre. Il faut dire que Werker s’est immortalisé, si l’on peut dire, en remplaçant Stroheim sur le tournage de Walking down Broadway, sorti sous le nom de Hello, sister ! (p. 969).

Die Nibelungen Fritz Lang, Allemagne, 1924, 290 mn

Le film est divisé en deux parties d’égale longueur : La mort de Siegfried et La vengeance de Krimhilde et découpé en 14 (= 7+7) chants. Basé sur le même corpus de légendes que la Tétralogie de Wagner, il est situé dans un temps vaguement mérovingien, chez des Burgondes censés représenter l’Allemagne de cette époque. Plastiquement parlant, le film est magnifique. Ainsi, cette forêt aux arbres gigantesques où les personnages s’insèrent comme dans une tapisserie ancienne. Le scénario, dû à Thea von Harbou, épouse de Lang, est d’un nationalisme outrancier : dédié au peuple allemand, dont il vante “l’âme loyale”, il est dominé par le personnage de Hagen Tronje, dont le casque rappelle celui des paquets de Gauloises ( !). Fourbe et cruel, c’est un farouche défenseur de cette Allemagne fantasmée. Il vole le trésor de Siegfried, après l’avoir traitreusement assassiné ; et il tuera aussi, par pure cruauté, le bébé d’Attila dans la seconde partie. Ce paran- gon de loyauté est un lâche qui utilise les frères de Krimhilde pour se protéger et qui dirait, s’il avait droit à un procès, qu’il s’est contenté d’obéir aux ordres. Inci- demment, l’acteur Hans Adalbert Schlettow qui tient le rôle s’est porté volontaire pour la défense de Berlin en 1945 et y a trouvé la mort. Krimhilde (Margarete Schön) est, par contre, un personnage négatif : son obsession vengeresse provo- quera la perte de ses frères qui refusent de lui livrer l’Allemand exemplaire qu’est Hagen. Étrange rêve prémonitoire en forme de dessin animé tachiste. Rudolph Klein- Rogge, l’acteur récurrent des Lang muets, joue Attila.

51 Cet obscur objet du désir Luis Buñuel, France, 1977, 99 mn

D’après La femme et le pantin de Pierre Louÿs, plusieurs fois adapté au cinéma, notamment par Sternberg (p. 980) : Concha était jouée par , avec Lionel Atwill dans le rôle du barbon. Lequel barbon est ici campé par ; il est opposé à une Conchita double, jouée par Carole Bouquet et Angela Molina. La demi-Conchita de Bouquet est un peu plus gentille que celle de Molina, plus garce. Cette schizophrénie est à rapprocher du titre du film. Le film est un long flash-back raconté dans un compartiment de train. Les spectateurs sont Milena Vukotic, Jacques Debary et le nain Piéral en professeur de psychologie ( !). On reconnaît un habitué du Buñuel français, Julien Bertheau, ainsi que Bernard Musson et Muni dans des rôles beaucoup plus modestes. Cet ultime film de Buñuel se termine par une explosion. Sans doute provoquée par le garej, le Groupe Armé Révolutionnaire de l’Enfant Jésus.

Riso amaro Riz amer, Giuseppe De Santis, Italie, 1949, 104 mn

Malgré son ancrage néo-réaliste, le film ne parle pas de la condition des travailleurs, ici les “mondine”, saisonnières préposées à la culture du riz, près de Vercelli. C’est un prétexte pour montrer des cuisses, car on ne met pas de robe dans la rizière. Sur un fond vaguement policier, la cavale d’un petit voleur. Les deux pôles du film sont le méchant truand, joué par et le bon soldat, joué par Raf Vallone. Doris Dowling, actrice américaine (Le poison,p. 39) pour une fois dans un premier rôle, campe une mauvaise fille régé- nérée par le travail et son amour pour le bon soldat. , qui devait épouser le producteur du film Dino De Laurentiis peu après, est, au contraire une bonne fille du peuple pervertie par son attirance pour le méchant truand.

Mystery of the wax museum Masques de cire, Michael Curtiz, usa, 1933, 74 mn

Long-métrage en Technicolor bichrome, rouge/bleu ou rouge/vert. Lionel At- will joue le rôle principal de ce film d’horreur : son musée de cire est une morgue. Glenda Farrell joue une journaliste alerte qui enquête sur cet étrange lieu. On déplore de petits passages comiques qui jurent avec le “sérieux” du film. Avant de tomber, comme il se doit, dans sa marmite de cire, Atwill ouvre une caisse verticale contenant son ennemi de toujours, qui bascule en avant : on pense à James Cagney dans la dernière image de The public enemy (p. 562). Le film a été refait par André De Toth (House of wax, p. 522), avec Vincent Price dans le rôle principal.

52 They live by night Les amants de la nuit, Nicholas Ray, usa, 1948, 95 mn

La toile de fond est le gangstérisme de la Crise, profondément différent de celui de la Prohibition. On a affaire à des isolés qui se livrent à des hold-ups mal préparés, mais nécessaires à leur survie. La police abat comme des chiens ces anti-sociaux qui ne jouissent pas des protections d’Al Capone, lequel, bien assis socialement, s’en tira avec 11 ans de prison pour fraude fiscale. La caméra de Ray capte les émotions, les peurs. Par exemple, la panique, l’improvisation du hold-up dans la bourgade de Zelton ou lors d’un accident d’automobile. Elle s’attache surtout aux deux héros, Farley Granger et Cathy O’Donnell qui vivent une existence nocturne et fébrile, avec des moments de tendresse déchirante. Les deux acteurs devaient rejouer ensemble dans Side street (p. 1496), film plus conventionnel. Les complices du héros sont joués par Howard Da Silva qui campe l’effrayant borgne Chickamaw et Jay C. Flippen. Helen Craig est parfaite dans un rôle de donneuse qui livre le héros aux mitraillettes de la police. Will Wright est le père de Cathy O’Donnell, Ian Wolfe le marieur louche. Le roman d’Edward Anderson a été adapté, sous son titre original, Thieves like us, par Robert Altman (p. 794).

La peau douce François Truffaut, France, 1964, 118 mn

Jean Desailly et Françoise Dorléac, trop tôt disparue, en couple adultère. Mais l’amour se délite : très vite, il la trouve un peu limitée, il est mal à l’aise avec elle en public, elle l’énerve. Il est temps de retrouver son petit appartement et sa femme (Nelly Benedetti) dans l’alcôve que ferme un rideau amovible, symbole de leur entente sexuelle. Laquelle épouse arborera un énigmatique sourire dans le dernier plan du film alors qu’elle vient de tuer son mari. La musique de Georges Delerue exprime un sorte de nostalgie prémonitoire. La longue séquence de Reims préfigure l’échec du couple : un raseur (Daniel Cec- caldi) désireux d’afficher sa familiarité avec un ancien camarade devenu célèbre, se mue en pot de colle, en sparadrap ; seule issue à ce cauchemar, la fuite. Le film nous rappelle, incidemment, qu’il était difficile de téléphoner à l’époque : c’était le temps des taxiphones toujours occupés. On utilisait encore des préfixes à lettres, ici med pour Médicis. Et le super coûtait 1 franc le litre : Desailly fait le plein de sa ds pour 50 francs. On retrouve le nombre 813 (d’après un Arsène Lupin publié en 1910), cher à Truffaut : c’est le numéro de chambre de Dorléac à Lisbonne. Autre clin d’œil, le collègue de Desailly s’appelle Kanayan, comme l’acteur enfant de Tirez sur le pianiste (1960). Petits rôles pour la jeune Sabine Haudepin (après Jules et Jim, p. 552), Laurence Badie, Charles Lavialle (le veilleur de l’hôtel) et Maurice Garrel.

53 Le roman d’un tricheur , France, 1936, 78 mn

“Ce film, je l’ai conçu et réalisé moi-même” entend-on au générique ; ce ne peut donc être qu’un film de Sacha Guitry en personne. Bons mots et cynisme, retournements de situation, utilisation de la voix off pour un commentaire parfois d’un laconisme extrême, dans ce film bavard : “Un plat de champignons me laissa seul au monde”. Contrairement à d’autres films, e.g., Le trésor de Cantenac (p. 312), l’auteur nous fait grâce des ses opinions politiques à la Zemmour. Ce n’est pas non plus la transcription cinématographique d’une de ses pièces, comme Mon père avait raison (1936). Serge Grave (des Disparus de St-Agil, p. 41) joue le héros enfant. Roger Duchesne (Bob le flambeur, p. 426) campe un anarchiste russe dénoncé par notre tricheur. Fréhel chante “Et c’est un coup qu’il m’asséna/Au coin du boulevard Massena”. On retrouve l’actrice-fétiche de Guitry, Pauline Carton, ainsi que son épouse de l’époque, la charmante Jacqueline Delubac. La scène du vol de bijoux, avec utilisation d’une “chignole” électrique, rappelle Fantômas (p. 1031). Avant guerre, le papier hygiénique était à peu près inconnu : ce sont des journaux coupés en quatre qui en tenaient lieu. Et qu’on lisait machinalement en cas de séjour prolongé dans les “lieux” ; c’est un journal bien choisi que Pauline Carton “y” dépose à l’intention de Serge Grave pour l’inciter à chercher du travail et à foutre le camp.

Comment je me suis disputé. . . Arnaud Desplechin, France, 1996, 173 mn

Le sous-titre (Ma vie sexuelle) place ce film sous le signe du nombrilisme, même si ce nombril n’est pas forcément celui de l’auteur. Par rapport à La sentinelle (p. 15), dont il reprend à peu près les acteurs, la dimension politique a disparu. Parmi les nouveaux venus, Mathieu Amalric, alors débutant, campe Paul Dédalus, universitaire indécis qui hésite entre plusieurs femmes et n’arrive pas à terminer sa thèse. On retrouvera Amalric dans la plupart des films suivants de Desplechin ; il suit ici une psychanalyse, comme dans Rois et reine (p. 1230). Michel Vuillermoz est un nouveau mandarin particulièrement puant qui ne se déplace jamais sans son singe. Paul Dédalus hésite entre trois femmes, Esther (Emmanuelle Devos), Sylvie (Marianne Denicourt) et Valérie (Jeanne Balibar), tellement véridiques qu’elles semblent clonées sur des personnes réelles que l’on a pu connaître, voire aimer. Par exemple Valérie, inoubliable tordue, sans pareille pour mettre les hommes en porte-à-faux : une enfant, parfaitement à l’aise dans sa peau d’adulte et qui dénie aux autres leur droit à l’enfance, dit la voix off.

54 L’ibis rouge Jean-Pierre Mocky, France, 1975, 77 mn

Un roman de Fredric Brown dépaysé près du Canal Saint-Martin. Michel Serrault campe un sympathique étrangleur, vague cousin de l’Archibald de la Cruz (p. 473) de Bunuel.˜ Michel Galabru est un représentant en liqueurs. Jean Le Poulain est un bougnat reconverti en restaurateur grec ; il faut le voir danser la “bourrée du Pirée”, le sirtaki. Enfin, Michel Simon, dont ce fut le dernier rôle : il joue un râleur raciste qui renvoie au Vieil homme et l’enfant (p. 771). Petits rôles pour Jean-Claude Rémoleux en cuisinier, Jean Abeillé en voisin, Antoine Mayor en chauffeur de taxi patibulaire. Dominique Zardi joue l’homme de main borgne d’une sorte de chef oas attardé (Michel Francini), un manchot affublé d’un crochet/gratte-dos. Musique d’Éric Demarsan.

Blackmail Chantage, Alfred Hitchcock, Grande-Bretagne, 1929, 82 mn

C’est un film de transition entre le muet et le sonore. Ainsi, la séquence initiale est-elle une sorte de documentaire muet, d’une dizaine de minutes, sur lequel musique et dialogue entre policiers de dos ont été surajoutés. La scène de la tentative de viol est traitée comme une litote, réminiscence de Variétés (p. 753) : on s’agite derrière un rideau dont émerge une main qui trouve, à l’aveuglette, un couteau. Mémorable poursuite dans le British Museum avec le maître-chanteur descendant à la corde à côté d’une gigantesque tête égyptienne. Image récurrente d’un clown riant, commentaire vaguement moqueur du comportement des personnages. La mère de l’héroïne est jouée par Sara Allgood, dévolue à ce type de rôle, e.g., Qu’elle était verte ma vallée (p. 171). Hitchcock se met en scène comme un passager du métro qui sert de souffre-douleur à un sale gosse. On voit Piccadilly de nuit avec sa sempiternelle réclame lumineuse pour Bovril, le Viandox anglais.

Le beau mariage Éric Rohmer, France, 1982, 95 mn

Comédies et proverbes, opus 2. Le film commence, comme souvent chez Roh- mer, avec une sorte de didascalie interne, une longue déclaration d’intention. Après vingt minutes de pensum, difficile d’ignorer que Sabine (Béatrice Romand) re- cherche un partenaire pour une union traditionnelle avec femme au foyer. Le gibier de cette chasse à l’homme est vite trouvé : c’est Edmond (André Dussollier). Contre toute attente, l’agacement initial contre les partis pris du film se dissipe peu à peu ; d’abord, Arielle Dombasle apparaît moins et puis les deux acteurs principaux sont convaincants, l’une dans son obstination, l’autre dans sa volonté d’indépendance. La déconfiture de Sabine, démenti ironique des lourdes déclarations d’intention liminaires, les rend rétrospectivement plus supportables.

55 Stalker Andreï Tarkovski, urss, 1979, 156 mn

D’aprèe l’œuvre des frères Strougatski. Anatoli Solonitsyne et Nikolaï Grinko, deux acteurs d’Andreï Roublev (p. 483), jouent ici l’Écrivain et le Professeur. Guidés par un stalker, i.e., un maraudeur connaissant bien les lieux (Alexandre Kaïdanovsky), ils s’aventurent dans la Zone, une enclave interdite et réputée miraculeuse. Il ne se passe pas grand’chose dans ce film très lent. Les deux intellectuels pérorent à n’en plus finir et manifestent par rapport à la Zone un agnostisme que condamne notre stalker : “Ils ne croient en rien” dit-il à la fin à son épouse (Alissa Freindlikh). Ce n’est pas le cas de Tarkovski qui semble prendre au sérieux les conneries sur le Triangle des Bermudes. La Zone est filmée en couleurs. Dans le monde normal, en noir et blanc, l’enfant handicapée du stalker est la seule à “avoir la couleur”. Il lui a d’ailleurs été donné un don de télékinésie : elle fait tomber du regard les verres de la table. Que d’eau, que d’eau : boue, cascades, rivières. Tarkovski adore filmer des objets à peine immergés : une seringue, des pièces de monnaie, une icône. . . et en dessous, des restes de carrelage. Au terme de leur visite, alors que les trois personnages se reposent, la Zone se manifeste au moyen d’une courte pluie qui brouille un instant la mare du premier plan.

L’Atalante Jean Vigo, France, 1934, 85 mn

Le film est avant tout poétique : sur une musique de Maurice Jaubert, on suit un couple de mariniers tout juste mariés. Amour, bonheur, puis petites désillusions pour la femme (Dita Parlo, qui garde son accent allemand). Le mari (Jean Dasté) se révèle un peu rabat-joie et jaloux des étrangers qui amusent sa jeune épouse. Quand elle fait une petite fugue, il plonge pour la chercher au fond de l’eau. Séquence d’anthologie : Michel Simon, torse nu dans son capharnaüm, affecte de fumer une cigarette avec le nombril devant la “patronne”. On reconnaît l’hôtel de l’Ancre, quai de Jemappes, qui fonctionnait encore comme café au début des années 2000. Le nom de Gilles Margaritis, qui campe le camelot/magicien/homme-orchestre est associé à la grande période de la té- lévision : il y produisait la célèbre Piste aux étoiles, émission dédiée au cirque.

Sherlock Junior Buster Keaton, usa, 1924, 44 mn

Buster, en détective amateur, poursuit un gang de voleurs. Il le fait dans un rêve : projectionniste, il s’est endormi dans sa cabine. On le voit commençant son rêve en s’introduisant dans le film ; il doit alors subir les conséquences de changements de décor inopinés. L’idée a été reprise – et surout développée – par Woody Allen dans La rose pourpre du Caire (p. 633).

56 Road to Utopia En route pour l’Alaska, Hal Walker, usa, 1945, 90 mn

La série Road to. . . , avec Bing Crosby, Bob Hope et Dorothy Lamour, fut un des grands succès de la Paramount dans les années 1940. Sur un canevas cousu de fil blanc, une histoire bon enfant et bien enlevée ; Crosby n’oublie jamais de chanter. Cet opus est le meilleur de la demi-douzaine que comporte la série. Il s’appuie sur le succès des épisodes précédents pour introduire un second degré : le com- mentaire nous dit sans arrêt qu’on est dans un film. Ici, c’est un acteur qui s’est trompé de plateau. Là, c’est Lamour qui sort en sarong – sa tenue habituelle des films Paramount – au milieu des neiges. C’est encore ce poisson qui parle, puis l’ours qui se plaint de ne pas avoir, lui aussi, de dialogue. Un personnage se met à jurer, mais le son est coupé : “Je t’avais bien dit qu’ils ne le laisseraient pas passer”, dit l’autre. Petit coup de canif au Code : Dorothy épouse Bob, mais on s’aperçoit que leur fils ressemble à Bing. Hilary Brooke, Douglass Dumbrille et Robert Barrat jouent les méchants d’opérette.

Ninotchka Ernst Lubitsch, usa, 1939, 109 mn

C’est l’avant-dernier film de , sur un scénario de Charles Brackett et Billy Wilder. Elle campe une commissaire soviétique, transfigurée par l’amour d’un aristocrate français (Melvyn Douglas). Avant de prendre un célèbre fou rire qui rompt avec ses personnages habituels, elle est particulièrement dénuée d’humour. “– Cette civilisation condamnée pétille. – Je ne ne conteste pas sa beauté, mais quel gaspillage d’électricité.”. Elle met une journée à comprendre la plaisanterie sur le café sans crème : “Je n’ai pas de crème, vous contenteriez-vous d’un café sans lait ?” Les trois émissaires russes sont croustillants, particulièrement Felix Bressart et, surtout, Sig Ruman ; on les retrouvera dans To be or not to be (p. 982). On reconnaît Bela Lugosi en commissaire russe et George Tobias en préposé aux visas : “Il a été rappelé à Moscou pour enquête. Si vous voulez en savoir plus, demandez à sa veuve”. Satire des appartements collectifs où le silence se fait brusquement chaque fois qu’un co-locataire traverse la pièce : “Quand il sort, on ne sait pas s’il va faire des courses ou s’il va à la police”. Le film est daté par le carton initial qui fait allusion au couvre-feu à Paris. L’intérêt de Ninotchka pour le majordome est une inexactitude : les communistes considéraient les domestiques comme des ennemis de classe.

57 L’étrangleur Paul Vecchiali, France, 1970, 91 mn

Encore une histoire d’étrangleur. Celui-ci (Jacques Perrin), qui trucide par compassion, est suivi à la trace par un parasite, le Chacal, qui en profite pour se remplir les poches, dénaturant ainsi un acte fondamentalement altruiste. Il est opposé à un policier (Julien Guiomar) qui se fait passer pour un psycho- logue compréhensif. Il faut pas mal de bonne volonté pour avaler ce scénario abradacabrantesque. Le film est parcouru par une image obsessionnelle, celle de la rue Émile Richard qui sépare en deux le cimetière Montparnasse. Cette image nocture est développée dans une longue séquence assez réussie qui montre des agressions diverses, des meurtres et pas mal d’homosexualité – bien avant Once more (p. 1190). Un mari (Marcel Gassouk) avoue ses “tendances” à sa femme (Muni). On reconnaît Nicole Courcel et Andrée Tainsy, ainsi que Sonia Saviange, sœur de Vecchiali et Hélène Surgère, son actrice-fétiche. Toutes deux devaient jouer dans Femmes femmes (p. 528). Musique de Roland Vincent.

Sullivan’s travels Les voyages de Sullivan, Preston Sturges, usa, 1941, 91 mn

Le sujet favori de Hollywood : Hollywood. Pour préparer son prochain film, O brother, where art thou ?, un metteur en scène (Joel McCrea) veut s’immerger dans le peuple de la Dépression . Difficile cependant de jouer au vagabond, vu l’omniprésent land yacht, sorte de monstrueux camping car, de l’équipe du studio (Robert Warwick, Porter Hall, Franklin Pangborn). Quand il doit monter dans un train de marchandises, le studio téléphone à la compagnie pour savoir où s’em- barquent les vagabonds. Une fois dans le wagon, il se “mêle” au peuple en posant des questions du genre “Que pensez-vous de la situation de l’emploi ?” Entre deux voyages, il rencontre à Hollywood l’apprentie starlette jouée par Veronika Lake. Devenu amnésique à cause d’un mauvais coup, il est envoyé au bagne comme un “Richard Roe” : ce cousin de John Doe désigne un prisonnier sans identité. Libéré, il abandonnera l’idée de son film social, car le rire est la seule chose qu’il reste à ceux qui n’ont plus rien. Mais le scénario a finalement été tourné, c’est du moins ce qu’insinue le titre d’une réussite des frères Coen (p. 235). On remarque les deux acteurs-fétiches de Sturges, William Demarest en huile du studio et Jimmy Conlin en minuscule bagnard. La femme vieillissante qui essaye de mettre le grappin sur Sullivan est jouée par Esther Howard, équivalent américain de Jane Marken. Robert Greig, fidèle au poste, campe un majordome. N’est pas Blake Edwards qui veut : la scène, prétendument burlesque, où le land yacht s’emballe, est pénible car il ne suffit pas de multiplier les chutes pour obtenir un bon slapstick.

58 The curse of the cat people La malédiction des hommes-chats, Gunther von Fritsch, usa, 1944, 70 mn

Film Val Lewton terminé par Robert Wise, qui signe ainsi sa première réalisa- tion. C’est une sorte de suite à Cat people (p. 454), située une dizaine d’années plus tard. Le couple formé par Kent Smith et Jane Randolph, maintenant mariés, a une petite fille. L’enfant voit, ou plutôt croit voir, le fantôme de la féline Simone Simon, qui chante en français “Do do l’enfant do”. Le film relève fondamentale- ment du merveilleux, tempéré par une touche d’inquiétude, due au rôle, un peu effrayant, tenu par Elizabeth Russell. Fille d’une vieille voisine un peu zinzin qui ne la reconnaît plus, elle jalouse la fillette, objet des attentions de sa mère. Belle séquence où la fillette, seule sur la route enneigée, croit entendre passer le cavalier sans tête de Sleepy Hollow. Sir Lancelot qui joue ici un domestique, était un chanteur jamaïcain, auteur du célèbre tube Shame and scandal in the family, qu’il créa dans Vaudou (p. 468).

Nelly et Monsieur Arnaud Claude Sautet, France, 1995, 107 mn

Le dernier film de Claude Sautet, sorte de testament, n’est pas aussi désespéré que son précédent Un cœur en hiver (p. 999). Au centre du film, la barrière injuste et cruelle de l’âge qui sépare Michel Serrault et Emmanuelle Béart. Quand l’épouse du vieil homme déboule, au lieu de l’envoyer sur les roses comme Guitry dans une situation similaire (Mon père avait raison, 1936), il se laisse phagocyter et s’embarque avec elle pour un long voyage, sorte de fuite en avant résignée. Michael Lonsdale campe une extraordinaire épave, un tapeur qui vit aux dépens de Serrault. C’est l’informatique qui date ce film : les gros Mac de bureau et leur système OS9, à la mode au milieu des années 1990.

Les vacances de Monsieur Hulot Jacques Tati, France, 1953, 87 mn

C’est toute un époque, celle des hôtels de vacances. Avec un bal masqué et l’inévitable pensionnaire autoritaire qui organise son excursion. Et aussi son feu d’artifice, bien que celui du film soit dû à la proverbiale maladresse de Hulot. Les personnages communiquent avec une componction elle aussi très datée. La scène la plus hilarante du film montre Hulot tenant sa raquette de tennis moitié comme une poêle à crêpes, moitié comme un tue-mouche. C’est le seul Tati en noir et blanc, puisque l’on a pu, dans les années 1990, développer le négatif Thomsoncolor de Jour de fête (p. 504). Le film est tourné à Saint-Marc-sur-Mer d’où un Hulot statufié contemple désormais le large.

59 Frenzy Alfred Hitchcock, Grande-Bretagne, 1972, 116 mn

Cet Hitchcock tardif est situé à Covent Garden, qui abritait encore, face à l’opéra, un marché que le réalisateur avait fréquenté dans son enfance. La distribution est sans relief : on reconnaît cependant Anna Massey (du Voyeur, p. 453), Barry Foster (de Ryan’s daughter, p. 455) en étrangleur à la cravate ; Jon Finch campe un héros assez antipathique. Avec une scène de dix minutes détaillant de façon complaisante le meurtre d’une victime par un pervers sexuel, le film rompt avec le style Hitchcock. On est davantage en terrain balisé quand le même pervers part à la recherche du cadavre de sa seconde victime parmi les sacs de pommes de terre dans un camion en mouvement. L’humour est le point fort du film. À la sortie de l’agence matrimoniale, la femme d’un nouveau couple énonce tous les devoirs de l’heureux élu, la secrétaire de l’agence exprime un dégoût pathologique des hommes,. . . Sans parler des scènes de repas : l’épouse de l’inspecteur (Vivien Merchant) ne jure que par la cuisine française, alors que son mari, adepte de la nourriture de pub, est horrifié par les petits plats raffinés qu’elle lui prépare.

Le miraculé Jean-Pierre Mocky, France, 1987, 83 mn

Jean Poiret campe Papu, sorte de sdf qui aide une dame patronesse, la Major (Jeanne Moreau). Renversé par une automobile, il se met à jouer au paralytique. La compagnie d’assurance l’Abeille n’entend pas indemniser un simulateur et envoie aux trousses de Papu M. Fox-Terrier, qui est muet et affublé par son épouse moustachue (Sylvie Joly) d’un collier canin. Papu part pour Lourdes afin de simuler une guérison qui lui permettra de garder l’indemnité sans être cloué dans un fauteuil roulant. Papu et Fox-Terrier sont, à la fin, plongés dans l’eau miraculeuse. Fox-Terrier se met à parler, mais en anglais ; quant à Papu, il est désormais paralysé pour de bon. Le scénario pille l’épisode no 19, Strange miracle de la série Alfred Hitch- cock presents VII (p. 707) basée sur un scénario de George Langelaan : un homme feint la paralysie, puis ayant touché son indemnité, se rend auprès d’une vierge miraculeuse pour simuler une guérison mais est alors paralysé pour de bon. Comme toujours chez Mocky, le film fourmille d’idées un peu bâclées, par exemple, ce confessional vidéo à pièces qui ressemble à une cabine Photomaton. La troupe de Mocky est moins fournie, car nombre de ses habituels des années 1960-70 sont morts. On remarque cependant Jean Abeillé, Roland Blanche, Do- minique Zardi, Jean Rougerie, ainsi que Georges Lucas en miraculé historique. Antoine Mayor glisse sa face patibulaire dans un habit de clown. Poiret et Serrault formaient un célèbre duo comique dans les années 1950-60.

60 T¯oky¯onagaremono Le vagabond de Toky¯ o¯, Seijun Suzuki, Japon, 1966, 79 mn

Film de yakuzas produit par la . Qui trahit qui ? Cela n’a pas trop d’importance, puisque le film est prétexte à des bagarres variées au poing comme au pistolet, dans une débauche de couleurs plaquées. Le héros est confronté au tueur d’un clan rival, Tatsu la Vipère (Tamio Kawaji). Kurara, le boss de Tetsu le Phénix est joué par Ryuji¯ Kita, un des trois compères des derniers films d’Ozu, e.g., Le goût du sake (p. 35) ; il trahit Tetsu, qui est l’image de la droiture ( !). Avec leur Code, les yakuzas se prennent un peu pour des samourais ; ce qui rappelle les mafieux de Scorsese et leurs références à la chevalerie. Tetsu se met au vert, d’abord dans les neiges de Hokkaido¯ (Hakodate), puis à Sasebo, dans l’île de Kyush¯ u.¯ Le combat final est filmé dans un décor théâtral immense et presque vide. Complainte lancinante Le vagabond de de Toky¯ o¯ et chanson en anglais Blue night in Akasaka.

Burden of dreams Les Blank, usa, 1982, 95 mn

Documentaire sur le tournage de Fitzcarraldo (p. 639) et indispensable com- plément du film. On comprend que le véritable Fitzcarraldo n’est pas Kinski, ni même Jason Robards – qui dut abandonner pour cause de maladie –, mais bien Herzog lui-même, obsédé par un projet de film aussi utopique que celui prêté au personnage. Il semble qu’il accumule à dessin les difficultés : Amazonie péru- vienne difficile d’accès, tribus voisines hostiles – des maraudeurs venus ramasser des œufs de tortue transpercent de leurs flèches des auxiliaires d’Herzog – niveau d’eau trop faible. “Ici, la création n’a pas été terminée”, dit-il. Et, par dessus tout, cette pente à 30% sur laquelle il s’obstine à hisser un bateau. Klaus Kinski, râleur (il s’ennuie ferme) fait pâle figure à côté de ce rêveur. Il faut cependant voir sa tronche quand on lui propose un bol où les indiens ont préalablement craché. On se croit par moments dans L’oreille cassée d’Hergé, notamment quand les Indiens s’amusent à attraper des flèches au vol.

Esio Trot Un amour de tortue, Deabhla Walsh, Grande-Bretagne, 2015, 88 mn

Les tortues comprennent le verlan, d’où Esio Trot pour “tortoise”. C’est du moins ce que Dustin Hoffman veut faire croire à Judi Dench dans cette histoire d’amour où les protagonistes ont dans les 80 ans. D’après Roald Dahl, ce téléfilm très amusant est à voir avec des enfants.

61 I, Claudius Herbert Wise, Grande-Bretagne, 1976, 670 mn

Le personnage central de cette longue saga télévisuelle est Clau-clau-claudius, empereur bègue et boiteux. Le scénario s’inspire de deux romans historiques de Robert Graves que Sternberg tenta d’adapter en 1937, avec Charles Laughton dans le rôle-titre. Ici, Derek Jacobi interprète cet énigmatique personnage qui joue de son in- firmité pour survivre, trop ridicule pour être pris au sérieux dans ce monde où le poison est roi. Personne, même pas sa grand-mère Livia, ne prend la peine de lui servir des figues empoisonnées ou de lui envoyer un médecin expéditif. Le film commence avec la période d’Octave-Auguste : “Auguste dirigeait l’Empire et Livia dirigeait Auguste”. Cette Livia est présentée comme une empoi- sonneuse qui fait le vide dans le cercle très restreint de sa famille et de celle de son second époux, l’Empereur. Elle déteste Claude, mais ne prend pas la peine d’écraser cette mouche, alors qu’elle va jusqu’à enduire de poison les figues du jardin qu’Octave, méfiant, va cueillir lui-même. Avec tous ces morts, Postumus par exemple, la succession d’Octave ressemble à la fin du Parrain (p. 461) : on tue beaucoup. Plus tard, au moment de mourir, Livia demande à Claude de tout faire pour qu’elle soit déifiée, pour éviter d’errer sans fin au Royaume des Morts. Tibère, fils de Livia, succède à Auguste. Des empoisonneurs d’Antioche le dé- barrassent d’un rival potentiel, Germanicus, oncle de Claude et père de Caligula. Pervers et débauché, il s’isole à Capri en laissant les rênes du pouvoir à un maire du palais, Séjan, qui fait régner la terreur à Rome. Claude, devenu bien malgré lui – il plie toujours, il va jusqu’à exagérer sa claudication, son bégaiement – beau-frère de Séjan, est une pièce du complot qui mène cet ambitieux à sa perte. Il sera tué par un certain Macron ; le jupitérien Caligula (John Hurt, excellent en dieu vivant) pourra ainsi succéder à Tibère. Claude ne doit sa survie, face à ce fou, qu’à une certaine ruse servile : il est l’oncle idiot que ce Jupiter auto-proclamé poste à l’entrée de l’impérial boxon où il prostitue jusqu’à ses sœurs. Empereur malgré lui – il est républicain –, Claude épouse Messaline dont il tombe réellement amoureux. Le nom est devenu, par antonomase, synonyme d’extrême débauche ; après l’exécution de cette Messaline, l’Empereur est pré- senté comme triste et résigné. Sa dernière épouse, Agrippine – sœur de Caligula et mère incestueuse de Néron – l’empoisonne avec son consentement tacite. Au second plan, Hérode Agrippa frère d’Hérodiade, ami d’enfance de Claude et dernier roi juif de Judée. Le héros du film nous est présenté comme un historien, ce qui est exact, bien que son œuvre soit perdue. Et nous éclaire quant à la prétendue idiotie du personnage. Le film nous rappelle l’importance des oracles, la prégnance des goûteurs, la pièce de monnaie pour Charon que l’on met dans la bouche des morts.

62 Aruitemo aruitemo Still walking, Hirokazu Koreeda, Japon, 2008, 110 mn

L’anniversaire d’un fils mort célébré chez des parents vieillissants. Le père grincheux n’apprécie pas que Ryota¯ (Hiroshi Abe), le fils qui lui reste, soit marié à une veuve, encore moins qu’il ne lui ait pas succédé comme médecin local. La mère fait de la tempura au maïs ou des beignets de daikon et le soir, lorsqu’un papillon jaune vient rôder, “C’est peut-être le fils mort, ne l’écrasons pas” dit-elle. Responsable involontaire de l’accident qui a causé la mort du fils, un grotesque jeune homme vient se recueillir et bredouiller des excuses à n’en plus finir. La mère () l’invite à revenir l’an prochain pour une nouvelle séance d’auto- dénigrement ; elle reconnaît que la souffrance de cette larve la soulage. Contraireme à sa sœur (You), Ryota¯ a passé la nuit chez ses parents, erreur à ne pas commettre la prochaine fois, confie-t-il à son épouse. Quelques années plus tard, le couple se recueille au cimetière et arrose la tombe des parents. Ils ont maintenant une petite fille à eux, ce dont rêvait la mère.

Bez svideleï Sans témoins, , urss, 1983, 90 mn

“Chacun a sa petite musique, à laquelle doit s’accorder la partition qu’il com- pose avec ses actes.” Un homme (Mikhaïl Oulianov) vient rôder chez son ex- femme (Irina Kouptchenko) qu’il a quittée par pur arrivisme. Il a épousé la fille d’un mandarin, ce qui lui a valu une ascension fulgurante, mais aussi le privilège de laver la voiture de son beau-père. Le possible remariage de son ex avec un collègue honnête le plonge dans une crise, de peur et de jalousie. Recroquevillé en position fœtale, il finit par avouer son pitoyable échec. Le film est un tête à tête entrecoupé d’apartés sur fond de musique à la télé, par exemple la chanson du film Du rififi chez les hommes (p. 224) en russe. Tourné à la fin des années Brejnev, il donne une image peu reluisante de l’homo sovieticus.

Höstsonaten Sonate d’automne, Ingmar Bergman, Suède, 1978, 93 mn

Ingrid Bergman (sans lien familial avec Ingmar) campe une pianiste interna- tionale qui, avant de repartir pour une nouvelle tournée, vient passer quelques jours avec sa fille. Centrée sur sa carrière, elle n’a jamais vraiment prêté atten- tion à ses enfants ; l’une est devenue, faute d’amour, aphasique. L’autre, jouée par , quémande encore l’amour de sa mère, par exemple en jouant du piano, ce qui est le plus sûr moyen de se faire remettre à sa place. Cette de- mande d’amour montre facilement son envers, fait de rancœurs et de frustrations accumulées.

63 Sonatine , Japon, 1993, 90 mn

“Beat” Kitano campe Murakawa, un yakuza impitoyable capable de faire ac- crocher un “mauvais payeur” à une grue du port pour le noyer. Son boss l’envoie donner un coup de main à un copain à Okinawa ; comme souvent dans ce type de film, le boss est un traître qui veut se débarrasser à la fois du copain et de Murakawa. À Okinawa, le héros est en butte à des attentats sanglants, ce qui l’amène à se mettre au vert près d’une plage avec sa bande. Cette période d’attente constitue le centre du film au temps comme suspendu avec ces tueurs occupés à des jeux infantiles. On assiste ainsi à une combinaison inédite entre pierre/papier/ciseaux et roulette russe. L’image de Murakawa un pistolet sur la tempe, est l’image centrale de ce film à double détente, pour de faux, pour de vrai ? À la fin, ayant soldé ses comptes, il le fera pour de bon. Image effrayante d’un tueur déguisé en pêcheur qui déballe tranquillement son matériel. Et surtout ce règlement de compte nocturne dans un immeuble plongé dans l’obscurité où l’on ne voit que les baies vitrées traversées d’éclairs ou encore des reflets sur les voitures du parking.

Underworld Les nuits de Chicago, Joseph von Sternberg, usa, 1927, 80 mn

C’est un des premiers films de Sternberg, après The salvation hunters (p. 956) et The seagull (1926), film détruit par son producteur, Chaplin. Ce film, dominé par la composition massive de George Bancroft, met en scène, ce qui est rela- tivement nouveau, des gangsters. Les trois que l’on nous présente – le chef, sa maîtresse et son avocat – sont animés de sentiments nobles, fidélité et sacrifice avant tout. La scène de fête avec ces cotillons qui pendent devant la caméra fait penser à Agent X 27 (p. 631), un des plus beaux Sternberg/Dietrich.

Varjoja paratiisissa Ombres au Paradis, Aki Kaurismäki, Finlande, 1986, 71 mn

Un des premiers Kaurismäki avec deux de ses acteurs-fétiches, Kati Outinen et Matti Pellonpää, pince-sans-rire disparu en 1995. Il met en place un univers fait de petits boulots – il est éboueur, elle est vendeuse et perd son travail – de transgressions de la loi – il passe une nuit en prison, elle vole la caisse du magasin – que l’on retrouvera dans d’autres films. Sur fond de musique, de rôdeurs agressifs sur le port. La plupart de ces films se terminent bien, même si les happy end sont peu vraisemblables ; ici, les protagonistes s’embarquent pour. . . Tallinn, en Union Soviétique à l’époque.

64 The birds Les oiseaux, Alfred Hitchcock, usa, 1963, 119 mn

La dernière image, terrifiante, montre les oiseaux, restés maîtres du champ de bataille, observant le départ furtif en voiture des quatre “survivants”. Ce n’est sans doute qu’un répit. Le lent parcours vers le véhicule sous la surveillance muette des oiseaux rappelle la fin de Notorious (p. 982) : les trois protagonistes rejoignent une automobile sous l’œil des sinistres “amis” de Claude Rains, lequel reste sur place, abandonné à son triste sort. Tippi Hedren, substitut peu satisfaisant de Grace Kelly, jouera dans le Hitch- cock suivant, Marnie (p. 1313). L’acteur australien Rod Taylor avait eu le rôle principal de The time machine (1960). Jessica Tandy campe une mère égoïste, incapable de donner de l’amour à ses enfants. À la fin, dans la voiture où les héros se sont glissés comme des voleurs, elle semble s’être humanisée. Avec Suzanne Pleshette et Charles McGraw. Le lieu de tournage, Bodega Bay, est situé dans le comté de Sonoma, dont le chef-lieu, Santa Rosa, sert de décor à L’ombre d’un doute (p. 398). D’après Daphne du Maurier, comme Rebecca (p. 1056).

I shot Jesse James J’ai tué Jesse James, Samuel Fuller, usa, 1949, 81 mn

John Ireland campe Bob Ford, un personnage qui lui va comme un gant, celui d’un traître culpabilisé. Il a tué son ami Jesse James, un des deux Robin des Bois américains avec Dillinger, et porte son crime comme une croix. On ne se bat pas contre lui, on lui montre le dos, ce qui veut dire “Profites-en pour tirer comme tu as fait pour Jesse”. Moment extraordinaire où il demande qu’on lui chante jusqu’au bout la célèbre complainte à la gloire de Jesse et dans laquelle il est traité de “sale petit lâche”. De l’inconvénient d’être une légende vivante. Ce premier film de Fuller est un production Lippert, studio fauché de “Poverty Row”. On retrouve l’étrange porte du saloon dans d’autres westerns de cette petite compagnie.

Rosa la rose, fille publique Paul Vecchiali, 1986, 84 mn

Filmé aux Halles (notamment rue de la Grande Truanderie), l’image de la prostitution n’a rien de réaliste cependant : où va-t-on voir une professionnelle () une rose à la main ? Le maniérisme de Vecchiali lorgne, comme souvent, du côté du cinéma des années 1930. Ce qui donne des intermèdes musicaux réussis, mais aussi des ratages comme ce banquet inspiré de la Cène de Leonardo. Ou encore les fantasmes sexuels des clients, pâles décalques de Belle de jour (p. 1314) où jouait déjà Jean Sorel – ici maquereau aux traits empâtés. Ce film en dents de scie est racheté par la tragédie finale, assez émouvante.

65 The thin man L’introuvable, W.S. Van Dyke, usa, 1934, 87 mn

After the thin man Nick, gentleman détective, W.S. Van Dyke, usa, 1936, 108 mn

Another thin man Nick joue et gagne, W.S. Van Dyke, usa, 1939, 98 mn

Un couple de détectives amateurs, Nick (William Powell) et Nora (Myrna Loy), accompagnés de leur fidèle fox à poil dur Asta, sont les protagonistes d’une série de six films inspirés de Dashiell Hammett. Les intrigues policières sont peu intéressantes : on nous présente à chaque fois une galerie de suspects dont un se révèle être le coupable à l’issue de la sempiternelle réunion mondaine où ils sont tous convoqués par Nick. Dans le deuxième épisode, c’est le débutant James Stewart qui est ainsi démasqué. Les films se laissent voir – mais trois d’un coup, c’est trop – à cause du ton humoristique. Par exemple, Nick confie un suspect à la garde du “redoutable” Asta. Le même Asta voyage en emmenant sa bouche d’incendie personnelle. Et puis Nick est constamment bourré, surtout dans le second film. “The thin man” ne réfère pas plus à Nick que Frankenstein au monstre ou la Panthère Rose à l’inspecteur Clouseau. Il s’agit en fait de l’introuvable suspect de la première histoire de la série, un homme maigre que Nick découvre mort à la fin de l’épisode.

Undercurrent Lame de fond, Vincente Minnelli, usa, 1946, 116 mn

Film noir avec Katharine Hepburn et Robert Taylor dans le rôle d’un mari qui, craignant que son épouse ne découvre son noir passé, essaye de la tuer. Tout cela est bien long et un peu mollasson : ce n’est pas un sujet pour Minnelli. Le quasi-débutant Robert Mitchum passe difficilement en frère de Taylor épris de musique et de poésie.

Camille La dame aux camélias, Ray C. Smallwood, usa, 1921, 70 mn

Alla Nazimova joue une Marguerite Gautier un peu mijaurée face à Rudolph Valentino. Les décors modernes sont splendides ; il y a même un orchestre de que l’on n’entend pas, et pour cause. Pourquoi “Camille”, alors que personne ne surnomme ainsi l’héroïne ? C’est peut-être un jeu de mots sur “camélia” à moins qu’il ne s’agisse d’une confusion : une aquarelle du dessinateur Camille Roqueplan représentant Marie Duplessis est exposée au Musée Carnavalet.

66 High plains drifter L’homme des hautes plaines, Clint Eastwood, usa, 1973, 105 mn

Il y a un cadavre dans le placard des citoyens de Lago. Venu pour venger la victime, Clint Eastwood viole carrément une femme, un tantinet provocatrice, nomme comme sheriff le nain du village, puis fait repeindre en rouge cette ville de lâches qu’il rebaptise Hell. Puis il la laisse brûler par des bandits, au rang desquels on reconnaît Geoffrey Lewis. Ce premier western mis en scène par Eastwood a un fort relent de spaghetti. Les mêmes thèmes seront traités de façon moins démagogique dans Pale ri- der (p. 1199) et Unforgiven (1992).

My favorite brunette La brune de mes rêves, Elliott Nugent, usa, 1947, 87 mn

Film noir parodique qui rappelle vaguement Le faucon maltais (p. 32). Bob Hope est un photographe pour enfants qui remplace, par désœuvrement, le dé- tective à la Bogart du bureau d’à côté – Alan Ladd, dans une apparition-éclair. Il est engagé par une pépée en noir – Dorothy Lamour – pour une enquête tré- pidante. Peter Lorre campe un assassin sinistre à souhait déguisé pour un temps en jardinier. . . dans une fausse maison vide qui pourrait être celle de La mort aux trousses (p. 993). Lon Chaney Jr. est parfait en infirmier imbécile qui casse les noix au creux de son coude. Bob Hope, Dorothy Lamour et Bing Crosby formaient à l’époque le célèbre trio des Road to. . . . Crosby fait une apparition à la fin, en bourreau dépité que Hope ait échappé à la chambre à gaz.

La poupée Jacques Baratier, France, 1962, 90 mn

C’est, avant tout, un film d’Audiberti. L’histoire est mise en scène dans un tourbillon de couleurs et de chansons (voix de Catherine Sauvage), avec le travesti Sonne Teal dans le rôle de la femme du colonel (Zbigniew Cybulski du Manuscrit trouvé à Saragosse, p. 416) et de la poupée faite à son image, ce qui renvoie à Metropolis (p. 1011). On reconnaît Daniel Emilfork, Sacha Pitoëff et László Szabó ; ainsi que Jacques Dufilho en Indienne des plateaux. Dans un petit rôle, le vétéran Roger Karl qui joua avec Delluc. Il est question de tuer le colonel-dictateur d’une république sud-américaine. De colonel à général, il n’y a qu’un grade, ce qui explique le carton-parapluie précisant que tout cela est purement gratuit : aucune allusion à “Qui vous savez”, i.e., au général qui régentait alors la France.

67 Mockery Benjamin Christensen, usa, 1927, 70 mn

Pendant la guerre civile russe, un moujik un peu idiot (Lon Chaney) sauve la vie d’une jeune comtesse. Poussé par un prolétaire hargneux, il exige une reconnaissance en nature de la belle qui lui préfère un officier tsariste très expéditif (Ricardo Cortez). Notre moujik n’échappera à une exécution sommaire que grâce à la comtesse, qui paye ainsi sa dette. Il regagnera ensuite sa vraie place, à l’étage des domestiques, dans le paradis en survie de la Russie blanche. Christensen est connu pour son extraordinaire Sorcellerie à travers les âges (p. 575). Dans Michael (1924), il campe le peintre homosexuel Claude Zoret.

La femme de l’aviateur Éric Rohmer, France, 1981, 102 mn

Comédies et proverbes, opus 1. Le film est centré sur les amours du jeune Philippe Matlaud, qui devait mourir peu de temps après, Marie Rivière (du Rayon vert, p. 1188) et la très jeune Anne-Laure Meury, excellente mais qui ne fera pas carrière. On aperçoit aussi Mathieu Carrière dans le rôle de l’aviateur et Rosette (Louisette de Pauline à la plage, p. 1483) en concierge. Une partie du film est tournée dans le parc des Buttes-Chaumont. Le titre du film est un cas typique d’abduction, i.e., de logique foireuse à la Sherlock Holmes. L’aviateur va voir un avocat en compagnie d’une jeune femme. Déduction à la mords-moi-le-nœud des témoins de la visite : il serait en instance de divorce pour épouser Rivière qu’il a précisément vue le matin. La femme de l’aviateur est en fait sa sœur : tous deux sont en procès contre un voisin.

Seisaku no tsuma La femme de Seisaku, Yasuzo¯ Masumura, Japon, 1965, 93 mn

Un amour déchirant sur fond de nationalisme exacerbé. La belle est ici une ancienne maîtresse, revenue au village après la mort de son protecteur. Munie d’un pécule consistant, elle n’en est pas moins ostracisée à cause de son passé et aussi par jalousie. Seisuke est un valeureux soldat qui épouse la réprouvée dont il est tombé amoureux. Éclate la guerre de 1904 : Seisuke y part, fleur au fusil. Blessé lors d’une mission-suicide et à peine remis, il est prêt à retourner “donner l’exemple” à Port-Arthur. C’est alors qu’elle l’aveugle par traîtrise, avec un clou. Le héros ne pourra donc pas se faire tuer par les Russes ; mais il est taxé de lâcheté et ostracisé à son tour. Quand sa femme rentre de prison, deux ans plus tard, il lui pardonne : “Sans toi je serais resté un stupide soldat exemplaire”. Ayako Wakao a joué dans plus de vingt films de Masumura.

68 Tikhy Don Le Don paisible, Sergueï Guérassimov, urss, 1957, 330 mn

Film en trois parties suivant assez exactement le roman-fleuve de Cholokhov. Étalé sur une période de dix ans, il relate la destruction de la nation cosaque, paysans soldats aisés et derniers remparts du tsarisme. Le héros Grigori, avec son nez “turc” – mais le bourg s’appelle Tatarski – est ballotté entre deux camps, principalement les Blancs et occasionnellement les Rouges. Et aussi entre deux femmes, son épouse et celle qu’il aime, Axinia. Le village, tout aussi ballotté, change plusieurs fois de mains. Le film et le roman ont été décriés, à cause de leur côté officiel. Mais l’aspect édifiant ne dépasse guère le stade du surmoi plaqué : le héros n’a rien de positif et d’ailleurs le régime communiste, impitoyable, ne connaissait pas le mot “amnis- tie”. Bien qu’ayant rejoint la cavalerie rouge de Boudionny, il n’a aucune chance d’échapper au peloton d’exécution. Qu’un personnage aussi loin de la “nécessité historique” ait été le héros d’un grand roman, puis d’une superproduction so- viétique ne peut s’expliquer que par un caprice de Staline qui s’était sans doute attaché au personnage. La vision de la révolution n’est d’ailleurs guère positive ; tout au plus, les Blancs sont montrés comme un peu plus sanguinaires que les Rouges, et encore. Ce film n’est pas non plus ce monument d’académisme tant décrié. Les scènes de bataille sont très bien rendues. Le retour de la dépouille du frère (Pétro) de Dimitri est un vrai moment d’émotion. On mentionnera aussi cette image sur- prenante de Daria, la belle-sœur de Dimitri, endormie comme une grosse chatte, repue de sang, d’alcool et de sexe.

Le ciel est à vous Le ciel est à vous, Jean Grémillon, France, 1944, 107 mn

C’est un film dédié à la passion, à l’obstination positive et désintéressée. Celle des scientifiques, des explorateurs, des créateurs, incarnée ici par le couple de garagistes, devenus aviateurs, formé par et Madeleine Renaud. Cette passion dévore tout, le garage et même le piano de la fille du couple qui ne pourra pas préparer le Conservatoire. Le film met en scène une belle-mère, nullement caricaturale, comme il y en avait tant à l’époque. Veuve, elle vit chez ses enfants et ne cesse de récriminer, spécialement contre son gendre. Jeune mariée, elle avait pourtant sans doute subi de semblables “attentions” de la part de sa propre belle-mère. Face à ce comportement archaïque, Madeleine Renaud donne une image émancipée de la femme, dans la lignée d’Hélène Boucher ou Maryse Bastié, qui tranche avec le Travail-Famille-Patrie de l’époque. Petits rôles pour Jean Debucourt, Albert Rémy et Léonce Corne.

69 Insiang Lino Brocka, Philippines, 1976, 94 mn

Dans un Manille populeux, Tonya, malgré son âge, vient d’installer Dado, gigolo arrogant, à domicile. Sa fille, Insiang, tente en vain de lui ouvrir les yeux ; elle n’obtient pas plus d’aide de son fiancé Bebot, un dégonflé. Elle séduit alors sciemment Dado pour provoquer sa mort : la mère le tue, en effet, par jalousie. Plus tard, Insiang va voir la meurtrière en prison et lui avoue sa machination tout en affirmant son amour filial. Quand elle s’en va, arborant un sourire énigmatique, sa mère la suit du regard depuis une fenêtre.

Les sièges de l’Alcazar , France, 1989, 53 mn

Le film ne traite pas de la Guerre d’Espagne, mais de la guéguerre des revues de cinéma dans les années 1950 : l’Alcazar est une salle de cinéma et les sièges sont ceux des premiers rangs, les préférés des cinéphiles. Le héros, qui écrit, comme Moullet à l’époque, aux représente une cinéphilie de droite – c’était le temps où Truffaut fréquentait l’immonde Rebatet – ; il porte aux nues Cottafavi et dénigre Visconti et Antonioni. Il est opposé à une critique de Positif, plutôt communisante, qui méprise Cottafavi et porte aux nues Visconti et Antonioni. On reconnaît Sabine Haudepin, Jean Abeillé et, dans le rôle des propriétaires de l’Alcazar, Dominique Zardi et la toujours drôlatique Micha Bayard. Le film, fauché, utilise des affiches bricolées : la septième de Bruckner enten- due durant une projection est la musique de Sensso (sic, p. 517).

Koshiben gambare Bon courage, larbin !, , Japon, 1931, 29 mn

Le plus ancien film conservé de Naruse, muet comme tout le cinéma japonais de la première moitié des années 1930. Le scénario utilise une ficelle récurrente des films de l’époque, la maladie ou l’accident d’un enfant (p.3). Ici, le fils a été parcuté par un tramway. L’originalité du film tient à un renversement de ton. Le héros, agent d’assu- rances famélique, use de tous les subterfuges pour obtenir qu’une riche voisine assure ses enfants ; il va même jusqu’à jouer à saute-mouton avec eux. Quand on apprend qu’un enfant du quartier a eu un accident, il en profite pour fourguer son contrat et revient à la maison, un jouet sous le bras pour son môme. . . et apprend qu’il n’a obtenu le fameux contrat que grâce à l’accident de son propre fils. Près du lit de l’enfant, le ton comique a disparu : mourra, mourra pas ? Le film pourrait à ce moment, virer au tragique ; mais Dieu et le scénariste ont opté pour le happy end.

70 A letter to three wives Chaînes conjugales, Joseph L. Mankiewicz, usa, 1949, 99 mn

Film à sketches montrant l’arrivisme social de trois épouses, toutes trois obsédées par l’Arlésienne du film, une certaine Addie Ross qui a tout pour elle, élégance, argent, culture, relations. Le second sketch est dominé par la philippique d’un qui n’est rien (), un enseignant sans un radis nous dit-on, contre la publicité à la. . . radio (le film semble ignorer la télévision), incarnée par une horrible matrone (Florence Bates) et son minuscule mari (Hobart Cavanaugh). Le troisième sketch nous montre Linda Darnell décidée à quitter un apparte- ment familial qui tremble à chaque passage du train. Elle manipule son patron (Paul Douglas), un gros “gorille” plein de fric, pour se faire épouser. Dans un second rôle, la toujours excellente Thelma Ritter.

Willie Wonka and the chocolate factory Charlie et la chocolaterie, Mel Stuart, usa, 1971, 100 mn

Première adaptation du roman de Roald Dahl, avec Gene Wilder dans le rôle du solitaire et facétieux Willie Wonka. Drôle de conte de fées, où les enfants, sauf le jeune Charlie, sont antipathiques ; spécialement Veruca – à peu près “Verrue” – odieuse fille à papa. Les extérieurs sont tournés en Bavière. La photo du faussaire paraguayen au ticket d’or qui s’étale en une des journaux est celle de Martin Bormann, qu’on croyait alors vivant et réfugié au. . . Paraguay. Ce bon film est un peu écrasé par la version de Tim Burton (p. 855), plus ramassée, avec des enfants encore plus antipathiques, et des trouvailles visuelles : les Oompa Loompa sont joués par un unique acteur clôné, Deep Roy.

Manhattan Woody Allen, usa, 1979, 96 mn

C’est le premier d’une série de fims en noir et blanc, qui se poursuit avec Stardust memories, Zelig et Broadway Danny Rose (p. 296). Sur fond de musique de Gershwin, le film est une ode à New York filmée par Gordon Willis à qui l’on doit de splendides images nocturnes, comme celle de l’affiche : le couple Keaton/Allen sur un banc devant le pont de Queensboro. Parmi les acteurs, Michael Murphy (de chez Altman) et Mariel Hemingway, petite fille de l’écrivain âgée de 17 ans et qui dépasse Woody d’une tête. L’ex de Diane Keaton (Wallace Shawn), rencontré par hasard, est à New York à l’occasion d’un symposium sur la sémantique (sic). . . on comprend qu’elle l’ait quitté !

71 Amici miei – Atto IIo Mes chers amis II, Mario Monicelli, Italie, 1982, 127 mn

Amici miei (p. 605), sauce rallongée. Même Perozzi (Philippe Noiret), enterré dans la première partie, participe à cette suite. On le voit, dans un flash-back, surpris au lit avec sa maîtresse par la crue de l’Arno de 1966. Il y a du bon, par exemple le sketch de consolidation de la tour de Pise, et du moins bon, ainsi la farce scatologique dont est victime Capogreco (Paolo Stoppa). Le film, succession un peu longuette de farces infantiles, se clôt sur la paralysie de Mascetti (Ugo Tognazzi) qui pourra désormais participer à des courses en fauteuil roulant ; sous le regard goguenard des autres couillons, une larme au coin de l’œil.

Homicidal William Castle, usa, 1961, 87 mn

William Castle est ici, plus que jamais, le Hitchcock du pauvre. Il présente son film, comme le faisait à l’époque le maître dans une série télévisée qui dura dix ans (1955-65). On retrouve l’atmosphère de Psychose (p. 1036) ; la femme dans le fauteuil roulant, muette et paralysée (Eugenie Leontovich, au visage très expressif) et sa nièce, la meurtrière au couteau. Une atmosphère de schizophrénie perdure jusqu’à la révélation finale. Malgré cette référence écrasante, le film reste, contrairement à d’autres psy- choseries, e.g., Paranoiac (p. 32), une réussite.

The burglar Le cambrioleur, Paul Wendkos, usa, 1957, 90 mn

D’après David Goodis, ce film noir est filmé en noir et blanc. Surtout en noir : l’action se déroule principalement de nuit et la photo s’attache à capter les jeux d’ombre, les contre-jours. Avec Dan Duryea, la pneumatique Jayne Mansfield, Martha Vickers (la petite sœur fofolle de Bacall dans The big sleep, 1942), ainsi que Mickey Shaughnessy (le boxeur sonné de Designing woman, p. 1309). On reconnaît l’immense hall de la gare de Philadelphie qui servira de décor à Blow out (p. 1198).

The baron of Arizona Samuel Fuller, usa, 1950, 97 mn

L’histoire est basée sur le personnage, campé par Vincent Price, de James Reavis, extraordinaire faussaire qui faillit s’approprier le territoire de l’Arizona grâce à des documents de sa fabrication datés du xviiie siècle. Ellen Drew joue la prétendue héritière de la famille Peralta. Et l’acteur d’ori- gine russe Vladimir Sokoloff un mexicain, comme dans Les sept mercenaires (p. 1033) où il sera le chef du village.

72 Kutabare akut¯odomo Crevez vermines, Seijun Suzuki, Japon, 1963, 84 mn

Film de yakuzas, le premier de la série Detective bureau 23 qui s’arrête au numéro 2. Le héros est incarné par l’acteur typique de ce genre de films, Jo¯ Shishido aux joues implantées – ratage de la chirurgie esthétique qui l’a orienté vers les rôles de brute – qui joue un policier infiltré chez les yakuzas, au nombre desquels Tamio Kawaji (Tatsu la Vipère du Vagabond de Toky¯ o¯, p. 61). Dans une scène de cabaret, le héros est reconnu par la chanteuse : monté sur scène pour la faire taire, il forme avec elle un duo sur fond de musique Charleston.

La vieille dame indigne René Allio, France, 1965, 91 mn

D’après Bertolt Brecht. Une veuve sort du format en s’offrant de petites distractions avec des amis de fraîche date, au grand dam de ses enfants : le scandale ne réside pas vraiment dans ses dépenses, somme toute modestes, mais dans le fait que la vieille dame a cessé d’être la propriété de la famille Le fim est ancré dans son époque, celle du formica : on n’y mourait pas à l’hôpital et les veuves se promenaient encore tout de noir vêtues. Et dans un lieu, Marseille, plus précisément l’Estaque. À 80 ans, Sylvie aux étranges yeux clairs est émouvante. Les amis sont joués par Malka Ribowska et Jean Bouise, et la famille par François Maistre, Victor Lanoux et un Étienne Bierry d’autant plus terrifiant qu’il n’est en rien caricatural. “Faut-il pleurer, faut-il en rire ? Fait-elle envie ou bien pitié ? Je n’ai pas le cœur à le dire, on ne voit pas le temps passer” chante la voix chaleureuse de Jean Ferrat.

Dracula’s daughter La fille de Dracula, Lambert Hillyer, usa, 1936, 68 mn

Le film s’inscrit parmi les multiples suites des films de monstres Universal – dont certains, comme Bride of Frankenstein (p. 1018) sont supérieurs aux originaux. Cette suite du Dracula de 1931 (p. 83) est un produit hybride avec une distribution terne et des ruptures de ton mal maîtrisées, par exemple le syle comique du début qui jure avec la suite. L’originalité du film repose sur la présence d’une vampiresse (Gloria Holden), relativement effrayante car filmée en contre-plongée. Elle sera tuée d’une flèche en plein cœur par un assistant, tout aussi effrayant, joué par Irving Pichel – le metteur en scène des Chasses du comte Zaroff (p. 420). Cette vampiresse est- elle une pauvre fille cherchant à se débarrasser de la malédiction familiale ou une monstresse désireuse de prolonger à tout prix sa non-mort ? C’est en réalité une schizophrène qui oscille entre les deux à cause d’un scénario baclé.

73 The outfit Échec à l’organisation, John Flynn, usa, 1973, 103 mn

Sympathique film qui voit Robert Duvall, assisté de Karen Black et Joe Don Baker s’attaquer victorieusement à la Mafia, ce qui, faute d’être très vraisem- blable, est réjouissant. Le film utilise une galerie d’acteurs de la génération précé- dente : Elisha Cook, Mary Windsor, Timothy Carey (tous trois dans The killing, p. 985) ainsi que Jane Greer et Robert Ryan. Scène particulièrement réussie où la femme d’un garagiste prétend avoir été agressée pour provoquer une rixe qui pourrait la débarrasser de son mari.

La ley del deseo La loi du désir, Pedro Almodóvar, Espagne, 1987, 102 mn

Eusebio Poncela, aux faux airs de Fabrice Luchini, campe un cinéaste homo- sexuel, dont le frère (Carmen Maura !) est transsexuel. Un jeune homme (Antonio Banderas) assassinera par jalousie l’amant du cinéaste. L’histoire, qui fait réfé- rence à Cocteau (La voix humaine), se termine de façon tragique et touchante. L’enquête policière tourne autour d’une chemise Hermès. “Pour être un bon policier, l’absence de scrupules ne suffit pas” martèle un inspecteur.

Manslaughter Le réquisitoire, Cecil B. DeMille, usa, 1922, 100 mn

Scènes d’orgie : il s’agit avant tout de l’alcool qui coule à flots en ces temps de prohibition, d’exhibitions indécentes comme ce combat de boxe féminine, voire cette course sur des “pogo sticks”, pas très orgiaque, quand même. Ce qui rappelle la décadence romaine, selon le vertueux procureur O’Bannon (Thomas Meighan) ; DeMille, toujours moralisateur, en profite pour nous rassasier d’images antiques. Au centre de ces débordements nocturnes, une héritière égoïste, Lydia Thorne (Leatrice Joy) ; possédée de jour par le démon de la vitesse, elle provoque la mort d’un policier. Bien qu’issue d’un milieu à l’aise avec les procureurs, son affaire n’est pas classée : O’Bannon a décidé, par amour, de l’envoyer en prison. Dans le monde selon DeMille, la prison réhabilite. Pendant que la belle retrouve le chemin de la vertu, le procureur prend celui du speakeasy : il démissionne, s’adonne à la boisson et va jusqu’à mettre au clou sa flasque – non sans l’avoir préalablement vidée. Mais tout cela finira bien et le couple, enfin uni, pourra vivre dans le moralisme le plus strict. On remarquera la mort du policier à l’hôpital, racontée en ombres chinoises, comme celle de Dale Fuller dans Greed (p. 21). Et le rêve de vengeance de Lydia emprisonnée qui se termine par “Si je pouvais revivre ma vie”. Et encore, lors de son incarcération, ce carton ironique bien dans le style DeMille : elle passe de Révillon à Bertillon.

74 Utamaro o meguru gonin no onna Cinq femmes autour d’Utamaro, Kenji Mizoguchi, Japon, 1947, 95 mn

À Edo, à la fin du xviiie siècle, Utamaro et ses modèles, principalement des courtisanes. L’une d’elles, Takasode, a une peau si belle que le maître peint directement sur son dos. Habillée à la façon d’un ukiyo-e de Harunobu – maître de la génération précédente –, elle s’enfuit avec l’amant en titre d’Okita ( d’O Haru, femme galante, p. 1143), laquelle, peu partageuse, commettra un double meurtre. Pour crime de lèse-shogun,¯ Utamaro est menotté à domicile pendant 50 jours. Au terme de sa peine, il ne se précipite pas sur le sake, mais sur ses pinceaux.

Die Sehnsucht der Veronika Voss Le secret de Veronika Voss, Rainer Wer- ner Fassbinder, rfa, 1982, 104 mn

Avant-dernier film de Fassbinder et le plus sombre. Dans une Allemagne datée par la mode féminine de 1955, une actrice has been du nazisme (la ufa) et toxicomane, est devenue la proie d’une bande de trafiquants de morphine, dont le quartier général est un cabinet de neurologie. Ils utilisent la dépendance de leurs clients pour les presser comme des citrons avant de provoquer leur suicide. Le victimisme habituel de Fassbinder tourne ici au complotisme à la Mabuse, ainsi quand une voiture écrase un témoin gênant. Le rêve final de l’héroïne qui chante devant le piano comme pour une soirée d’adieu, est un moment magnifique où le noir domine en contraste avec la blancheur effrayante du cabinet médical. On reconnaît, dans des seconds rôles, Armin Müller-Stahl qui joue l’ex-mari et Günther Kaufmann en soldat noir américain. Lilo Pempeit, mère du cinéaste, fait son habituelle apparition.

Sylvie et le fantôme Claude Autant-Lara, France, 1946, 98 mn

Quatrième et dernier film d’Autant-Lara avec Odette Joyeux. Avec pas moins de quatre fantômes : Jean Desailly, François Périer, Louis Salou, ainsi que. . . Jacques Tati, le seul à pouvoir vraiment traverser les murs. Pour une histoire en équilibre instable entre plusieurs mondes, amour, enfance dans un grand château avec son escalier secret et sa scène de bal. Tout cela tient debout grâce à la composition d’Odette Joyeux qui sait rester à mi-chemin de la naïveté de l’enfance et des émois de l’amour et nous fait croire à ses 16 ans alors qu’elle en a le double. Pierre Larquey, avec sa diction si particulière, joue le père ; Julien Carette qui tiendra bientôt une Auberge rouge (p. 105) pour Autant-Lara est un domestique.

75 The King of kings Le Roi des Rois, Cecil B. DeMille, usa, 1927, 160 mn

Le film, qui évoque constamment la peinture, est avant tout une grande réussite plastique. On mentionnera la tempête qui se déchaîne au moment de la crucifixion et de la mort de Judas. Ainsi que la scène, venue tout droit de chez Rembrandt, où Caïphe égrène les 30 deniers devant le traître. L’introduction, avec sa Marie-Madeleine sortie de chez Gustave Moreau et la résurrection sont tour- nées dans un Technicolor dont les couleurs, superbement choisies, parviennent à faire oublier les limitations du bichrome. Magnifique trône de Ponce Pilate surmonté d’un aigle gigantesque. Le Christ est joué par H. B. Warner qui sera rétrogradé au rang de pharmacien dans It’s a wonderful life (p. 399).

¡ Viva Zapata ! Elia Kazan, usa, 1952, 109 mn

Marlon Brando campe un Zapata très Actors Studio qui mange ses mots, sans doute pour signifier son illettrisme. La composition la plus intéressante du film est celle de Joseph Wiseman – futur Dr. No du premier James Bond (p. 1199). Il seconde fidèlement le révolutionnaire jusqu’au moment où celui-ci, arrivé au sommet, se retire, de peur de devenir un nouveau Porfirio Díaz ; passé du côté des militaires, c’est lui qui organise l’embûche fatale à Zapata. Cet individu au cou de taureau ne croit qu’en la “logique”. . . veut-il dire la nécessité historique ? L’année 1952 voit Kazan, devenu délateur, balancer ses anciens amis communistes. La scène de l’exécution nocturne de Madero est très impressionnante. Le film s’achève avec ce cheval blanc qui, tel le chien errant du Quai des brumes (p. 10), s’évade de la cour de caserne qui a vu la mort de Zapata. On ne tue pas une légende.

High hopes Mike Leigh, Grande-Bretagne, 1988, 108 mn

Une vieille dame habite dans une zone populaire en cours de yuppisation. Ses voisins, dont Lesley Manville, sont en effet puants : “Une place pour tout le monde et tout le monde à sa place” dit le mari. Sa propre fille est une excitée de l’arrivisme social – son mari boit du Moët avec rondelle de citron dans un verre à whisky – qui prend son frère (Phil Davis) pour un foutu raté (a fucking loser), la pire insulte de ces années. Le couple formé par ce frère avec Ruth Sheen (actrice récurrente de Leigh) est, en effet, dénué d’ambition sociale. Ils ont surnommé son cactus Thatcher et considèrent Highgate, le cimetière où repose Karl Marx, comme un lieu de pélerinage. . . on pense à Morgan (p. 687). C’est à eux, et aussi à cette mère qui perd la boule, que l’auteur réserve sa tendresse.

76 Jungfrukällen La source, Ingmar Bergman, Suède, 1959, 91 mn

Au moyen-âge, la mort d’une jeune fille, violée par des bergers. Cette vierge blonde était jalousée par sa demi-sœur brune (Gunnel Lindblom), enceinte et adepte de la sorcellerie et du dieu Odin. Sa mort sera vengée par son père (Max von Sydow) qui, dans sa colère, tuera aussi un innocent, le petit frère des bergers. Cette injustice en réponse à une injustice amène le père à douter. Mais une source miraculeuse surgit : les desseins de Dieu sont impénétrables.

Ren xiao yao Plaisirs inconnus, Zhangke Jia, Chine, 2002, 108 mn

Datong, dans la province de Shanxi chère à l’auteur. Ville-chantier où les repères s’effacent à coups de licenciements économiques, d’argent aussi – que l’on fétichise, comme ce billet d’un dollar – sans le comprendre, même s’il circule chez les usuriers. En cet an 2000, on apprend que les jo de 2008 sont attribués à Pékin. Deux adolescents déboussolés se cherchent à tâtons dans ce monde étrange. L’un entretient une relation avec la maîtresse d’une sorte de gangster et quitte le film en abandonnant sa moto sur l’autoroute. L’autre, apparemment plus sage, se laisse entraîner dans un hold-up bidon qui échoue avant d’avoir commencé ; c’est néanmoins la mort qui l’attend, lui dit le policier de garde qui, par dérision, l’oblige à chanter une chanson entraînante, survivance d’un passé communiste pas très éloigné.

Higanbana Fleurs d’équinoxe, Yasujiro¯ Ozu, Japon, 1958, 92 mn

Résumé : un père marie sa fille. Ce qui convient à moult films de l’auteur dont c’est le premier en couleurs. Ici, pas de mariage arrangé : la fille (Ineko Arima) a déjà trouvé un fiancé (Keiji Sada). Il s’agit de convaincre son père (Shin Saburi, marié dans le film à Kinuyo Tanaka d’O haru, femme galante, p. 1143). Une jeune fille rusée, Yukiko (), l’amènera à consentir, puis à assister à contre-cœur au mariage et, enfin, à aller voir les jeunes mariés à Hiroshima. Le film se ferme, comme Ukikusa monogatari (p. 690) sur un train qui s’en va. Sous les noms de Hirayama, Kawai et Horie, Shin Saburi, Nobuo Nakamura (le maire-adjoint de Ikiru, p. 45) et Ryuji¯ Kita forment une espèce de triumvirat, que l’on retrouve à deux reprises dans le restaurant tenue par Toyo Takahashi : dans Fin d’automne (p. 1010) avec d’autres noms, et Le goût du sake (p. 35), avec les mêmes noms, Chishu¯ Ryu¯ remplaçant Saburi. Ici, Ryu¯ n’a qu’un rôle de second plan. Lors d’une réunion d’anciens élèves qui se tient près du pont de Takeshima (baie de Mikawa), il psalmodie a cappella une longue déploration militaire.

77 Sapphire Opération Scotland Yard, Basil Dearden, Grande-Bretagne, 1959, 92 mn

Bien que son message anti-raciste soit un peu daté, le film est un document sur les milieux noirs du Londres de l’époque. a le rôle principal, celui du détective. On reconnaît Bernard Miles – le mari du couple de kidnappeurs de L’homme qui en savait trop, (p.8)– dans le rôle de l’ex-futur-beau-père de la victime. Londres, autour du parc de Hampstead Heath, est très bien filmé.

Week-end Jean-Luc Godard, France, 1967, 100 mn

Le film est centré sur la bagnole : scènes d’accident, carcasses de voitures qui brûlent, interminable embouteillage. On y parle de sexe – à contre-jour et de façon quasi inaudible comme Mireille Darc au début du film – et de révolution, si c’est bien le but du groupe de cannibales dirigé par Jean-Pierre Kalfon : “J’ai mélangé le cochon avec les touristes anglais. Il y a aussi un reste de ton mari. . . ” Le mari, c’était Jean Yanne. On reconnaît, entre autres, Juliet Berto, Jean-Pierre Léaud, László Szabó et on aperçoit Anne Wiazemsky. Le style Godard s’exprime par l’utilisation d’intertitres en grosses capitales qui évoquent les dazibaos alors à la mode dans les milieux pro-chinois. Et par sa manie de nous infliger le dernier livre qu’il a lu ; ici, en voix off, une longue citation de Guy Dhoquois, “Communisme primitif et démocratie militaire”.

Der letzte Mann Le dernier des hommes, F. W. Murnau, Allemagne, 1924, 90 mn

Emil Jannings campe une espèce d’empereur des portiers d’hôtel ; bien droit dans son uniforme, il est un Monsieur dans le quartier populaire où il réside. Ce plus grand des petits n’est rien pour l’administration du palace qui remarque sa peine à soulever une malle. Il est alors privé de son bel uniforme – un bouton arraché à ce moment évoque même une dégradation militaire – et envoyé s’oc- cuper des toilettes. Sa silhouette change alors, il se courbe et marche comme s’il allait perdre l’équilibre. Tout s’arrange finalement, car il fait un gros héritage ; le côté Deus ex machina de ce happy end est revendiqué, au moyen d’un carton, par l’auteur. Le décor de la ufa, splendide, est utilisé par Murnau pour composer d’in- oubliables images de nuit, souvent à travers des vitres. Dans The last command (Sternberg, p. 444), Jannings incarnera un ex-général russe devenu figurant à Hollywood et qui réendosse l’uniforme le temps d’un film.

78 Million dollar legs Folies olympiques, Edward F. Cline, usa, 1932, 59 mn

Les habitants de la République de Klopstokia, emmenés par W. C. Fields, gagnent les Jeux Olympiques de Los Angeles. Ici, Fields en est encore au lait de chèvre, l’animal-fétiche des klopstokiens. Le premier rôle de ce Fields des débuts est dévolu à Jack Oakie (le Napaloni du Dictateur, p. 109).

The lady Eve Un cœur pris au piège, Preston Sturges, usa, 1941, 90 mn

Dans cette screwball comedy, Henry Fonda est un fils de famille – dont le père est joué par le massif Eugene Pallette – passionné par les serpents. De retour d’Amazonie, il est littéralement happé par un gang de tricheurs professionnels dont un père (Charles Coburn) et sa fille (Barbara Stanwyck). Elle ne fera qu’une bouchée de notre herpétologue, couillon intégral du début à la fin. Le film s’in- génie à multiplier ses chutes, mais ce slapstick n’est guère plus réussi que celui des Voyages de Sullivan (p. 58). Robert Greig est plus majordome que jamais. Mention spéciale pour l’acteur- fétiche de Sturges, William Demarest qui campe une espèce d’ange-gardien, tou- jours à l’affût derrière une porte ou une fenêtre. Le générique prend la forme d’un dessin animé : un serpent dans ce qui pourrait être le Jardin d’Éden, avec le nom Ève gravé sur une pomme.

Les diaboliques Henri-Georges Clouzot, France, 1955, 116 mn

Voir ce film, c’est d’abord se plonger dans une époque que Clouzot restitue avec une attention maniaque, comme s’il en éprouvait déjà la nostalgie. Cou- vertures en piqué, nappes imperméables en nylon, . . . Une bouteille de Johnny Walker coûtait 2500 (anciens) francs et Zappy Max présentait Quitte ou double sur Radio-Luxembourg (aujourd’hui, rtl). Les rôles principaux sont tenus par Paul Meurisse, personnage odieux à la tête d’une institution minable, Vera Clouzot qui joue son épouse et sa maîtresse ; cette dernière fait accessoirement partie des professeurs, au rang desquels Pierre Larquey et Michel Serrault. Charles Vanel campe le commissaire de police retraité, Jean Brochard le concierge et Noël Roquevert le voisin niortais, un ancien militaire aigri occupé à jouer au Meccano. Petits rôles pour , Jean Lefebvre et Jacques Hilling. Parmi les élèves, Georges Poujouly, ainsi que le jeune Johnny Halliday qui pose au centre de la photo de groupe. Hitchcock demandera aux scénaristes Boileau et Narcejac une intrigue de la même eau : cela donnera le sublime Vertigo (1958).

79 The far country Je suis un aventurier, Anthony Mann, usa, 1954, 97 mn

Quatrième de la série Mann/Stewart, ce western se déroule pendant la ruée vers l’or de 1898, à Dawson City, dans le territoire canadien du Yukon ; les exté- rieurs sont filmés dans l’Alberta. James Stewart campe, ici aussi, un personnage sans ossature morale qui sera amené à prendre parti par altruisme et peut-être aussi par esprit de revanche. John McIntire a le rôle le plus sympathique du film, bien que ce soit celui d’une fieffée crapule. Ruth Roman joue une sensuelle beauté qui, trop compromise avec ce dernier, ne peut se racheter que grâce à la balle perdue tirée par le Code : elle meurt dans les bras de James Stewart. Corrine Calvet, avec ses couettes et son bonnet, a un rôle un peu cucul. Les seconds rôles sont tenus par Walter Brennan, Jay C. Flippen chez les bons, Robert J. Wilke et Jack Elam chez les méchants. On aperçoit Royal Dano et Henry Morgan.

Spetters Paul Verhoeven, Pays-Bas, 1980, 123 mn

Le film s’attache à une bande d’adolescents plutôt attardés (dans les 25 ans !) et nous montre leur difficile passage à l’âge adulte. Sur fond de courses de motos (avec Rutger Hauer dans un second rôle), de sexe pas toujours ragoûtant et parfois improbable, comme ce concours de bites avec pied à coulisse, digne d’enfants de 12 ans ! Mais le titre signifie, après tout, “éclaboussures”. Un des trois garçons, paralysé après un accident de moto, préfère se donner la mort. Film touchant malgré ses maladresses. Avec la bombe sexuelle Renée Soutendijk.

The spiral staircase Deux mains, la nuit, Robert Siodmak, usa, 1946, 84 mn

Film gothique situé en 1916, dans une grande maison centrée sur un escalier qui mène à une chambre d’invalide (Ethel Barrymore) et qui descend en spirale à la cave, lieu où la domestique alcoolique (Elsa Lanchester de Bride of Franken- stein, p. 1018) vole une bouteille, et où le beau-fils de l’invalide (George Brent) tuera une jeune femme (Rhonda Fleming). Il sera abattu par sa belle-mère, tou- jours dans l’escalier, au moment où il allait poursuivre son projet eugéniste en débarrassant le monde d’une jeune muette (Ella Raines), qui retrouve la parole pour alerter un médecin ami (Kent Smith). Tout ça par une nuit d’orage déchaîné. Le film se laisse voir, mais donne, avec sa fausse piste menant au demi-frère de Brent, une impression de gratuité, tout comme The dark mirror (p. 1034) où l’on ne savait pas laquelle des sœurs était une criminelle. On est loin du grand Siodmak des Killers (p. 478), son film suivant. Petits rôles pour James Bell en policier et Sara Allgood (la mère de Qu’elle était verte ma vallée, p. 171) en infirmière.

80 The African Queen John Huston, usa, 1951, 105 mn

Ce célèbre film d’aventures est surtout prétexte à un duo d’acteurs : Hum- phrey Bogart en alcoolique un peu mécréant est opposé à Katharine Hepburn qui campe une vieille fille, sœur d’un missionnaire (Robert Morley, seul Anglais des trois acteurs). L’intrigue, située en 1914 dans l’actuelle Tanzanie, est centrée sur l’African Queen, rafiot qui servira de torpille contre les Allemands. Tout cela et cousu de fil blanc, ainsi cette soudure sommaire d’une pale d’hélice. Le tournage en Afrique, raconté par Peter Viertel, scénariste (non crédité) du film, constitue la matière de Chasseur blanc, cœur noir (1990) de Clint Eastwood. Un autre film de Huston, (Heaven knows, Mr. Allison, p. 875) oppose un marine (Robert Mitchum) à une religieuse (Deborah Kerr) : on a changé de guerre, les Japonais ont remplacé les Allemands et les Îles du Pacifique l’Afrique de l’Est.

Exotica Atom Egoyan, Canada, 1996, 99 mn

Au centre d’un dispositif narratif complexe, un agent du Trésor (Bruce Green- wood) qui a perdu sa fillette. Il passe ses soirées au strip-tease où se produit une très jeune fille (Mia Kirshner), au style de lycéenne japonaise, qui danse avec son cartable sur une musique de Leonard Cohen : Everybody Knows. Elle s’occupait auparavant de l’enfant assassinée qu’elle allait garder en emportant, précisément, son cartable. La quête de deuil du père passe aussi par sa nièce, qu’il utilise comme baby-sitteuse, comme si sa fille était encore là. Le disk-jockey du strip-tease (Elias Koteas, affublé d’une perruque), jalouse la relation entre sa jeune vedette et le père endeuillé, qu’il poussera à enfreindre l’interdit “Tu ne toucheras qu’avec les yeux”. Un second parallèle s’établit avec un trafiquant d’animaux, un homosexuel qui utilise un dispositif très élaboré, basé sur le Roméo et Juliette de Prokofiev, pour faire des rencontres, Arsinée Khanjian, épouse d’Egoyan, joue la patronne enceinte du strip-tease.

The ghost and Mrs. Muir L’aventure de Madame Muir, Joseph L. Mankie- wicz, usa, 1947, 105 mn

Une veuve (Gene Tierney) et le fantôme (Rex Harrison) de la maison qu’elle a louée. Contaminée par le langage fleuri de cet ancien marin, elle se met à jurer elle-même ; mais comme le Code n’aurait pas toléré “fucking” (foutu), on n’a droit qu’à “blasted” (fichu). En contrepoint à cette belle histoire d’amour, le peu reluisant personnage, joué par George Sanders, un habitué de ce type d’emploi. Robert Coote joue l’agent immobilier ; dans un rôle d’enfant, la jeune Natalie Wood.

81 La Belle et la Bête , France, 1946, 95 mn

Magie du cinéma, l’impression de fantastique qui se dégage du film reste inégalée, notamment dans la séquence de l’arrivée du père (Marcel André) au château de la Bête : bras qui sortent des murs en brandissant des chandelles, statues qui suivent des yeux ou de la tête le voyageur égaré. Tout cela malgré (ou à cause) des effets spéciaux rudimentaires. Josette Day, qui s’était éloignée de Pagnol après La fille du puisatier (p. 1374) est opposée à un Jean Marais au masque de fauve, qui reste pourtant reconnaissable à sa voix, amplifiée ici par une diction volontairement emphatique. Michel Auclair, Mila Parély et Nane Germon jouent la fratrie de la Belle.

Crash David Cronenberg, Canada, 1996, 100 mn , Le roman de J. G. Ballard dénonçait le rôle grandissant de l’automobile. Dans une optique très différente de celle de Week-end (p. 78), puisqu’il s’agit de son empreinte sur nos corps et notre sexualité : le livre met en scène un fétichisme des cicatrices, celles que portent les humains, mais aussi leurs machines. Eros et Thanatos : l’accident d’automobile devient une espèce d’orgasme. Elias Koteas est assez convaincant quand il met en scène la mort de James Dean en attendant de s’occuper de celle de Jayne Mansfield. C’est le côté Tha- natos du roman : “James Dean mourut le cou brisé et devint immortel”, dit-il. Le côté Eros est moins satisfaisant : on reste de marbre devant les ébats de James Spader avec Deborah Kara Unger ou Holly Hunter. Pourtant le défi n’est pas insurmontable, voir les scènes de sexe réussies de Contes de la folie ordinaire (p. 144), film qui ne sombre pas pour autant dans le porno. Seule Rosanna Arquette s’en tire avec sa prothèse et ses horribles coutures recouvertes d’un bas résille.

City streets Les carrefours de la ville, Rouben Mamoulian, usa, 1931, 76 mn

Film de gangsters d’avant le Code : un petit truand (Gary Cooper) sort du jeu – le juteux trafic d’alcool de la Prohibition – sans être inquiété, ni recevoir la traditionnelle balle perdue qui supplèe aux limitations de la justice humaine. Guy Kibbee joue un tueur à la solde du grand chef (Paul Lukas). Un mot traverse le film “No hard feelings” (sans rancune) : c’est ce que l’on dit à un concurrent que l’on prévoit d’assassiner. Le mot est repris, parodiquement, par Cooper quand il abandonne ses anciens amis dans la nature. Le film s’ouvre sur une splendide scène foraine où Sylvia Sidney fait la connais- sance de Gary Cooper, lequel ne porte pas encore ce col de fourrure qui sent l’argent mal gagné.

82 Dracula Tod Browning, usa, 1931, 74 mn

“Classique” très surestimé : les acteurs sont mauvais et l’histoire, bavarde et assez éloignée du roman de Bram Stoker, est ennuyeuse. La plastique du film est plus satisfaisante, avec ses beaux décors et ses belles images de vampires, Bela Lugosi et ses trois sœurs. Le cauchemar de Dracula (p. 400) de Terence Fisher est beaucoup plus réussi.

The private life of Sherlock Holmes La vie privée de Sherlock Holmes, Billy Wilder, usa, 1970, 125 mn

Il s’agit d’un Sherlock Holmes parodique. S’il a bien l’accent british, il n’est pas victorien pour autant : dans le premier épisode, des soupçons d’homosexualité s’attachent à Watson (Colin Blakely), puis à Holmes (Robert Stephens) lui-même. On est “rassuré” par la suite, puiqu’il vit une histoire d’amour “normale”, et pas du tout platonique, avec la belle espionne (Geneviève Page). Il n’est pas non plus infaillible et se fait mener en bateau ; comme dit son frère Mycroft (Christopher Lee) “On t’a manipulé comme un cochon pour trouver des truffes”. L’épisode principal tourne autour du monstre du Loch Ness, commode camou- flage d’un sous-marin expérimental ; on y croise des espions allemands déguisés en trappistes – le vœu de silence les dispense de parole – et des nains dans des cercueils ; le drôlatique Stanley Holloway (de My fair lady, p. 1345) joue un fossoyeur comme dans le Hamlet de (p. 159). Le film comportait d’autres épisodes courts, mais la version complète, d’une durée de 165 mn semble à jamais disparue. La prise finale de drogue par Holmes n’est pas une désacralisation de plus du personnage : il s’adonnait déjà à la cocaïne à la fin du Signe des quatre.

Taxi driver Martin Scorsese, usa, 1976, 114 mn

Robert De Niro campe un inquiétant chauffeur de taxi qui rêve de nettoyer New York ; il s’attache pour un temps aux pas d’un politicien en campagne qui le tient à distance. Avec sa coupe Iroquois et muni d’une impressionnante artillerie, il libére une adolescente (Jodie Foster, qui n’avait pas encore 13 ans) de l’emprise d’un maquereau (Harvey Keitel). La belle attachée de campagne (Cybill Shepherd), qui avait tiqué lorsque De Niro l’avait emmenée voir un film d’éducation sexuelle, retrouve alors de l’intérêt à ce héros d’un jour. Peter Boyle (le monstre de Frankenstein Junior, p. 552) est un collègue taxiste et Victor Argo un épicier de nuit. Scorsese tient lui même un petit rôle de cocu.

83 Yukinoj¯ohenge La vengeance d’un acteur, Kon Ichikawa, Japon, 1963, 113 mn

Situé à Edo en 1836, c’est avant tout un film sur le théâtre kabuki, filmé, pour l’essentiel comme une pièce de théâtre avec un décor minimaliste sur fond de nuit noire. (des Amants crucifiés, p. 611) joue Yukinojo,¯ acteur spécialisé dans les rôles féminins, mais aussi redoutable bretteur. Il vengera ses parents, victimes d’une sinistre bande, dont un ancien juge, joué par Ganjiro¯ Nakamura (de Dernier caprice, p. 593). L’innocente fille du juge (la belle Ayako Wakao) y laissera la vie. En contrepoint comique de cette histoire triste, un sympathique couple de voleurs : Yumitaro¯ (Kazuo Hasegawa qui tient ainsi deux rôles) et Ohatsu, campée par Fujiko Yamamoto (de Fleurs d’équinoxe, p. 77). Le scénario repose sur un feuilleton, paru dans les années 1930 dans l’Asahi Shimbun, lui-même basé sur les “Jumeaux vengeurs” de Johnston McCulley, le créateur de Zorro.

Tcheloviek s kino-apparatom L’homme à la caméra, Dziga Vertov, urss, 1929, 68 mn

Film muet sans sous-titres ni scénario, mais mené train d’enfer sur fond de musique trépidante. C’est d’abord un film sur le cinéma et ses possibilités : l’homme à la caméra est omiprésent. On nous montre même, de façon insistante, l’objectif Tessar 1 :4,5. Tout se termine dans une salle de cinéma où l’on projette, justement, L’homme à la caméra. Le film est aussi une sorte de documentaire unanimiste sur la vie grouillante d’une grande ville – Odessa. Le travail puis les loisirs : l’usine et le club de travailleurs.

The quiet man L’homme tranquille, John Ford, usa, 1952, 130 mn

La verte Erin sert de décor à cette histoire de retour aux sources. Autour de John Wayne et Maureen O’Hara, on trouve les habitués de Ford : Victor MacLaglen en frère de la jeune épouse, Mildred Natwick en veuve, Ward Bond en curé, et Francis, frère aîné de Ford, qui sort de son lit de misères pour aller voir une bonne bagarre. Barry Fitzgerald campe un homme à tout faire, occasionnellement marieur, un alcoolique dont le cheval s’arrête par habitude devant le pub. Arthur Shields (qui était le frère de Barry Fitzgerald), joue un pasteur amateur de boxe. On reconnaît Jack MacGowran (le professeur Abronsius du Bal des vampires, p. 546). Bien que tourné sur place, le film recourt, pour certains plans rapprochés, à des “transparences” sommaires et maladroites.

84 Following Le suiveur, Christopher Nolan, Grande-Bretagne, 1998, 70 mn

Film anglais de Nolan, tourné en noir et blanc. Cette histoire de machination est racontée de façon complexe et elliptique, comme une sorte de cauchemar. À la fin, le vrai criminel s’évapore dans la foule.

Les dames du Bois de Boulogne , France, 1945, 86 mn

Ce Bresson atypique est une histoire de vengeance amoureuse, d’après Di- derot. Une femme (María Casares) délaissée par son amant (Paul Bernard) le jette dans les bras d’une “grue” (Elina Labourdette, dont c’est un des rares rôles intéressants). “Il n’y a pas d’amour, il n’y a que des preuves d’amour”. La mère de la “grue” est jouée par Lucienne Bogaert qui sera la mère de Danièle Delorme dans Voici le temps des assassins (p. 518).

Urga Nikita Mikhalkov, urss, 1991, 114 mn

Un des derniers films de l’Union Soviétique, en co-production avec la France : un camion russe tombe en panne dans les steppes de la Mongolie Intérieure, près de Hulunbuir. Le scénario, chaleureux, s’attache à nous montrer une civilisation condamnée à terme par le progrès : dans un rêve, le héros mongol voit Genghis Khan et sa (petite) horde s’en prendre à un poste de télévision. La voix off finale nous parle d’un futur proche où le lac Baikal serait asséché ( !). Dialogue drôlatique sur le contrôle des naissances : “– Les préservatifs, c’est comment ? – Tu t’es déjà baigné avec des bottes ?” Une chanson bouleversante, Les collines de Mandchourie, est interprétée par le camionneur russe, passablement éméché et torse nu pour que l’orchestre puisse lire la partition tatouée sur son dos. Composée en 1906 et un tantinet nationaliste, elle parle des morts de Port-Arthur qu’il faut venger.

T¯oky¯ono onna Une femme de Toky¯ o¯, Yasujiro¯ Ozu, Japon, 1933, 47 mn

Sur le thème de la femme (Yoshiko Okada) qui se prostitue pour payer les études d’un homme (Osen aux cigognes de papier, p. 1260, L’élégie de Naniwa, p.7). Ici, son frère – joué par l’acteur eurasien Ureo Egawa – se suicide de honte. Signature précoce d’Ozu, une bouilloire et des cheminées qui fument. Le scénario de Tadao Ikeda présente des simitudes avec celui de Rêves de chaque nuit (p. 105). Le frère emmène sa voisine (la jeune Kinuyo Tanaka) voir au cinéma Si j’avais un million (p. 868), plus précisément le sketch de Lubitsch avec Charles Laughton.

85 Angel Ernst Lubitsch, usa, 1937, 87 mn

Marlene Dietrich, Herbert Marshall et Melvyn Douglas dans un trio amou- reux nettement moins réussi que celui de Trouble in Paradise (p. 42). L’histoire d’amour impossible devrait séduire et pourtant c’est le mari, joué par Herbert Marshall, qui emporte la sympathie et non pas l’amant. . . Impayable Edward Everett Horton en valet snobissime : “How is the weather to-day ?” lui demande Marshall. “Not bad, Sir”, répond-il, imperturbable, alors que la pluie s’acharne contre les vitres.

Sommaren med Monika Un été avec Monika, Ingmar Bergman, Suède, 1953, 98 mn

Harriet Andersson, la première, chronologiquement, des grandes actrices de Bergman, avant Bibi Andersson, Ingrid Thulin et Liv Ullmann. Ce n’est pas la plus belle des quatre, mais c’est elle qui dégage le plus de sensualité – mêlée dans ce film à une impression d’extrême jeunesse. On est encore dans l’adolescence ; le rival éconduit vient carrément mettre le feu aux habits. Monika chaparde de la nourriture et se sauve comme une voleuse par la fenêtre. Mais l’âge adulte arrive avec l’automne, une grossesse, le mariage. Le garçon rentrera dans le rang des adultes alors que Monika poursuivra au moins pour un temps sa vie de cigale. Magnifique coffret Criterion (blu rays dézonés) regroupant une quarantaine de films de Bergman.

Rocco e i suoi fratelli Rocco et ses frères, Luchino Visconti, Italie, 1960, 170 mn

Film néo-réaliste tardif : une famille abandonne sa Basilicate natale pour les brumes milanaises. L’intrigue est concentrée sur trois personnages négatifs : le fils perverti (Renato Salvatori), le fils chevaleresque () et la prostituée (). “Du passé faisons table rase” semble dire le quatrième fils, ouvrier chez Alfa-Romeo. Petits rôles pour Roger Hanin, Paolo Stoppa et Suzy Delair.

Return to Glennascaul Hilton Edwards, Grande-Bretagne, 1951, 22 mn

Histoire de fantômes, proche de celle des Contes de la lune vague après la pluie (p. 1045). Ce court-métrage, où Orson Welles joue son propre rôle, fut tourné entre deux prises du film par un acteur d’Othello (p. 1020).

86 Time bandits Bandits, bandits, Terry Gilliam, Grande-Bretagne, 1981, 116 mn

Film dans le style des Monty Python dont avait fait partie Gilliam. Une bande de nains voleurs, Jack Purvis, etc. se promène dans le temps. Et croise Napoléon (Ian Holm), Agamemnon (Sean Connery), Robin des Bois () dans un sketch hilarant, le Mal (David Warner) et l’Être Suprême (Ralph Richardson) ; et deux amoureux (Michael Palin et Shelley Duvall) à bord du Titanic. Le film, qui montre une incroyable créativité visuelle, a pour seul défaut de n’être qu’un divertissement pour enfants. Mais le futur Brazil (p. 34) est en gestation à travers les horribles parents du garçonnet, rivés à une télévision où alternent publicités débiles et jeux du cirque. Musique de Mahler (sixième symphonie).

2001, a space odyssey 2001, l’odyssée de l’espace, , usa, 1968, 149 mn

Résumé : une méta-civilisation dépose des monolithes destinés à guider l’er- rante humanité. La sempiternelle distinction entre forme et fond fonctionne pour Kubrick : on a rarement vu de film aussi parfait techniquement et aussi bête, voire déplaisant. Le message pourrait fonctionner dans une optique religieuse, mais il y faudrait des croix, pas des monolithes. Ici règne la religion du pauvre, la mystagogie à la mode dans les années 1960 : le secret révélé au terme d’un parcours initiatique se réduit à l’existence d’un secret, lequel se réduit à. . . Seule originalité par rapport au Matin des magiciens, ce ne sont pas les ss qui en sont dépositaires, mais une méta-civilisation. Méta, méta, mais ta sœur : une poudre aux yeux magistralement administrée nous fait prendre des images énigmatiques et creuses pour de la profondeur, ainsi ce salon Louis xv où l’humanité meurt pour renaître sous forme d’un bébé. Kubrick nous dit “Je suis plus intelligent que vous” et donne l’impression de croire vraiment au tissu d’âneries du scénario qui ne sont pourtant pas plus sérieuses que les histoires de vampires dont l’unique prétention est de nous diver- tir. Le même Dieu (ou le même monolithe) qui a donné cet extraordinaire sens plastique à Kubrick l’a complètement privé d’humour. Cet humour que sait uti- liser Jodorowsky quand, au terme de la quête initiatique de sa Montaña sagrada (p. 1023), il dévoile le plateau de tournage. Pour accompagner cette œuvre prétentieuse et vide, mortellement sérieuse, on ne pouvait trouver mieux que le Zarathoustra de Richard Strauss, poème symphonique pompier s’il en est. On retrouvera Gary Lockwood dans Model shop (p. 1494) où il fut imposé par la Columbia au détriment de Harrison Ford.

87 The apartment La garçonnière, Billy Wilder, usa, 1960, 125 mn

Un employé d’une société d’assurances () pousse la complai- sance jusqu’à prêter son appartement à ses supérieurs hiérachiques pour leurs ébats extra-conjugaux. Il obtient ainsi un poste convoité auprès du directeur de la compagnie (Fred MacMurray). Face à ces individus peu reluisants, Shirley MacLaine joue une naïve employée d’ascenseur. Le contrepoint comique de ce film plutôt caustique est assuré par le voisin médecin qui, à cause du va-et-vient chez Lemmon, le prend pour un athlète sexuel. Et par une quasi-citation de Beau fixe sur New York (p. 497), l’abus du suffixe “wise” comme dans “percentage-wise” (du point de vue du pourcentage) – on entend même “otherwise-wise”. Petite pique contre la télévision : une secré- taire compréhensive décommande le rendez-vous du jeudi soir pour ne pas rater “Les incorruptibles avec Robert Stack”.

Aliens Aliens – le retour, James Cameron, usa, 1986, 154 mn

C’est Alien (p. 479), sauce rallongée : Sigourney Weaver reprend le rôle de Ripley, l’androïde étant joué cette fois-ci par Lance Henriksen. La chat que Ripley allait chercher à la dernière minute est remplacé par une petite fille. Comme toujours dans la série, la Compagnie qui finance le voyage n’a qu’une idée en tête, ramener un Alien qu’elle espère pouvoir utiliser à des fins pas très avouables. Même si le monstre, véritable vedette du film, est très réjouissant, c’est un tantinet longuet. Et les militaires qui se font décimer l’un après l’autre par la bête, passablement conventionnels. Le petit garçon du début du film semble sorti de The shining (p. 980).

My Winnipeg Winnipeg, mon amour, Guy Maddin, Canada, 2007, 80 mn

Guy Maddin filme comme si le parlant n’existait pas ; du moins comme s’il n’avait pas profondément modifié le cinéma. Le montage haché mêle le vrai et le faux au moyen d’images souvent volontairement floues. Ce retour au cinéma premier est, accessoirement, une ode à sa chère capitale du froid. Ann Savage, bien vieillie depuis Détour (p. 96), joue la mère du narrateur.

Blade runner Ridley Scott, usa, 1982, 118 mn

D’après Philip K. Dick, un Ridley Scott de sa grande époque. Rutger Hauer campe un dangereux humanoïde qu’Harrison Ford est chargé d’éliminer. Joe Turkel (récurrent de Kubrick) est Tyrrell, le créateur des infortunés “répliquants”. Somptueux décors nocturnes dans un futur de style extrême-oriental.

88 The kid Charles Chaplin, usa, 1921, 50 mn

La séquence finale du rêve avec les angelots désamorce la rencontre avec la mère (Edna Purviance) qui risquait d’être un peu larmoyante.

Some like it hot Certains l’aiment chaud, Billy Wilder, usa, 1959, 122 mn

Film extrêmement drôle, même s’il lui manque cette touche de dérision qui est la marque des grands films du maître. Comment oublier Tony Curtis et Jack Lemmon travestis, l’un avec Marilyn Monroe, l’autre avec le milliardaire joué par Joe E. Brown et la réplique finale “Nobody is perfect” ? Le film fait référence à la Prohibition et au massacre de la Saint Valentin. Le gangster aux guêtres, Spats, est joué par George Raft ; clin d’œil à la pièce de monnaie qu’il faisait sauter dans Scarface (p. 422), une image dont l’acteur n’a jamais pu se séparer. Le sonotone (anachronique) de l’exécution à la mitraillette renvoie à The big combo (1955).

Lola Montès Max Ophüls, France, 1955, 115 mn

Film en couleurs d’Ophüls, dominé par d’éblouissantes scènes de cirque et la composition de Peter Ustinov, sorte de Barnum qui exploite jusqu’à la corde une Lola Montès (Martine Carol) fatiguée. “– Je ne suis pas un objet de scandale – C’est ce que l’éléphant a pensé aussi, mais il a appris à jouer du piano”. Les flash-backs sont moins satisfaisants : si le premier, aux dominantes ocres (la séparation d’avec Liszt) est assez réussi, l’épisode bavarois est un peu sage : on ne voit guère ce que Louis I (Anton Walbrook) peut trouver à cette aventurière. Seconds rôles pour Oskar Werner, qui passe aisément pour un étudiant, Ivan Desny en premier mari et Paulette Dubost en domestique qui sait, quand Madame va être “occupée”, aller tenir compagnie au cocher (Henri Guisol).

Time without pity Temps sans pitié, Joseph Losey, Grande-Bretagne, 1957, 85 mn

Michael Redgrave campe un écrivain alcoolique dont le fils va être exécuté. Il est opposé à Leo McKern (qui sera le principal numéro 2 de la série Le prisonnier, p. 765) dans des scènes menées tambour battant. Le sacrifice final au petit matin, sorte de rédemption du père, est bouleversant. Après la nuit, le fils, innocenté, pourra retrouver la belle Ann Todd. On reconnaît Lois Maxwell, la Moneypenny des premiers James Bond, et Peter Cushing, futur star Hammer de l’épouvante. Après plusieurs années d’exil, Losey signe à nouveau de son vrai nom : la Chasse aux sorcières touche à sa fin.

89 Le bureau des légendes I Éric Rochant, France, 2015, 542 mn

Une légende est l’identité fictive, mais très cohérente, utilisée par un agent secret à l’étranger. Cette première “saison” voit l’enlèvement et la libération finale de l’agent Cyclone, posté en Algérie, et aussi les débuts d’une légende féminine, Marina (Sara Giraudeau), en partance pour l’Iran, ainsi que les amours de Malotru ( !) (Mathieu Kassovitz) avec une belle Syrienne qui le conduiront à se vendre à la cia. La série est bien insérée dans le contexte géopolitique de l’époque, avec ce qu’il faut de mauvaise conscience et de coups tordus pour ne pas tomber dans la jamesbonderie. Mais on est tout de même loin de John Le Carré. Jean-Pierre Darroussin joue le chef du Bureau Duflot.

Angel face Un si doux visage, Otto Preminger, usa, 1953, 91mn

Une jeune femme, fondamentalement méchante (Jean Simmons), ne pense qu’à tuer sa belle-mère (Barbara O’Neill) ; elle y parvient, mais son père adoré (Herbert Marshall) est victime collatérale du meurtre dans lequel est impliqué, bien malgré lui, le chauffeur joué par Robert Mitchum. Lorsque, écœuré, il voudra s’en aller, la femme fatale l’emportera dans le même voyage en marche arrière qui avait déjà tué son père. Le point faible du film est la scène du procès qui rappelle trop celle du Facteur sonne toujours deux fois (p. 39) où jouait déjà Leon Ames. Mais le final, avec cette grande maison vide où erre cette femme monstrueuse et profondément malheureuse, est bouleversant. Le taxi qu’avait commandé Mitchum attendra en vain son client, le klaxon final résonnant alors comme la plainte que personne n’aurait sinon poussée. Kenneth Tobey (de The thing, p. 457) joue le collègue infirmier de Mitchum.

Outcast of the islands Le banni des îles, Carol Reed, Grande-Bretagne, 1951, 96 mn

D’après Jospeh Conrad. Comme dans Lord Jim (p. 987), Willems (Trevor Howard), un individu déchu, est envoyé dans un comptoir perdu par son père adoptif Lingard (Ralph Richardson). Aucune rédemption ici ; s’étant amouraché de la belle Aissa (Kerima), il complote contre Almayer (Robert Morley), l’agent de Lingard et perd l’appui de son protecteur qui le condamne à une vie de paria. Bien que tourné à Ceylan, le film utilise des Occidentaux maquillés. George Coulouris fait un Babalatchi plausible, mais Kerima – Miriam Charrière de son vrai nom – passe difficilement en indigène : n’est pas Dorothy Lamour qui veut. Avec Wendy Hiller et Wilfrid Hyde-White, déplaisant à souhait dans un petit rôle.

90 Footsteps in the fog Des pas dans le brouillard, Arthur Lubin, Grande- Bretagne, 1955, 86 mn

Signé de l’immortel auteur de Francis, the talking mule (1950), le film s’ouvre sur un enterrement. Le veuf éploré (Stewart Granger) nous rassure vite : il l’a tuée. C’est ce que comprend aussi la soubrette (Jean Simmons) qui dicte alors ses conditions. Dans cette Angleterre edwardienne, la pluie de l’enterrement fait place au fog dont profite l’assassin qui tue la maîtresse-chanteuse ; ou plutôt croit la tuer car, dans le brouillard, il s’est trompé de victime. Il finira par s’empoisonner lui-même pour faire accuser la domestique, mais il a mal calculé la dose. . . Moins coupable que dans Angel face (p. 90), le personnage de Jean Simmons n’inspire cependant aucune sympathie. On reconnaît Finlay Currie en inspecteur et William Hartnell en beau-frère, un peu maître-chanteur lui aussi.

Loro Silvio et les autres, Paolo Sorrentino, Italie, 2018, 203 mn

Une longue introduction montre Sergio Morra (Riccardo Scamarcio), une sorte de maquereau venu de Tarente rassembler un cheptel de “belline” (bimbos), des filles un peu putes, mais pas trop, pour une villégiature en Sardaigne, à côté de “Lui” dont il espère un mandat de député européen. “Il” n’apparaît qu’au bout d’une heure, joué par un Toni Servillo aux faux airs d’Eli Wallach. On voit Berlusconi et ses phrases creuses, Berlusconi et les sénateurs qu’il achète comme au marché, Berlusconi et son épouse qui le quitte, etc. Dans cette radiographie du vide, un étrange moment voit le cavaliere vendre, avec un plaisir évident, un appartement par téléphone. Il aime par dessus tout embobiner, que ce soit pour éviter la prison, séduire, gagner beaucoup d’argent ou simplement, comme ce soir-là, par goût de la manipulation sportive, presque sans enjeu. Le titre Loro veut dire “eux”, ceux qui comptent, les premiers de cordée consommateurs de belline. Le personnage de Paolo Spagnolo (Dario Cantarelli), éminence gris et garde du corps tout vêtu de blanc, est particulièrement glaçant. Berlusconi est un adepte de la “post-vérité” : un mensonge proféré avec suffi- samment d’aplomb devient vrai. Il reprend en fait les thèses d’une logique “philo- sophique” (i.e., merdique) particulièrement croquignolette, dite paraconsistante.

Johnny Eager Johnny, roi des gangsters, Mervyn LeRoy, usa, 1941, 107 mn

Edward Arnold joue un procureur dont la fille (Lana Turner) est tombée amoureuse du gangster Johnny Eager (Robert Taylor). Tout ça est bien longuet et conventionnel. On mentionnera Van Heflin dans le rôle du copain alcoolique de Johnny. Le comparse Julio est joué par Paul Stewart, remarqué, la même année, dans Citizen Kane (p. 472).

91 Tora no o wo fumu otokotachi Sur la queue du tigre, Akira Kurosawa, Japon, 1945, 57 mn

Le film relate un épisode de guerre civile dans le Japon du xiie siècle avec le célèbre Yoshitsune du clan Minamoto. Le ton humoristique est proche de celui des films de samourais de Kurosawa des années 1960 : des guerriers se font passer pour des moines et le fidèle Benkei va jusqu’à infliger, pour la bonne cause, une correction à son maître, Yoshitsune. Les pitreries du porteur, joué par Ken’ichi Enamoto, font penser à Toshiro¯ Mifune dans Les sept samourais (1954). Le film fut interdit par le gouvernement japonais, comme ridiculisant le bu- shido¯. . . et par les Américains pour exaltation du militarisme. On aperçoit Takeshi Shimura (de Ikiru, p. 45) et Masayuki Mori (de Hakuchi, 1951).

Champagne Charlie Alberto Cavalcanti, Grande-Bretagne, 1944, 101 mn

Le film est consacré au music-hall anglais et George Leybourne auquel on doit la chanson The daring young man on the flying trapeze. Mais aussi à d’autres ar- tistes, Bessie Bellwood et Alfred Vance (joué par Stanley Holloway). Les menaces de fermeture des music halls sont comme une illustration de l’adjectif “victorien”. La séquence du duel entre les deux couards que sont Leybourne et Vance est particulièrement réjouissante. La chanson Hit him on the boko fait penser à la Bonne paire de claques de Boris Vian.

Jabberwocky Terry Gilliam, Grande-Bretagne, 1944, 101 mn

Le film, avec Michael Palin des Monty Python, est comme la sauce rallongée de Monty Python and the Holy Grail (p. 1097). Gilliam ne trouvera son style qu’avec Time bandits (p. 87). Le titre renvoie à Lewis Carroll (Through the looking glass, 1871).

Manbiki kazoku Une affaire de famille, Hirokazu Koreeda, Japon, 2018, 121 mn

Une drôle de famille où tout le monde s’est choisi. On travaille, bien sûr, mais en trichant un peu sur tout. Le petit garçon fait ainsi ses commissions en volant à l’étalage de la boutique Yamatoya ; le vieil épicier fermait sans doute les yeux. Ce petit monde heureux finit par s’effondrer ; la “grand-mère” (Kirin Kiki) meurt, puis le garçon se fait attraper, entraînant sa “famille” avec lui. Cette maladresse du “fils” était volontaire : le gamin s’est laissé prendre pour savoir si son “père” (Lily Franky) ne l’abandonnerait pas. Qu’est-ce qu’un père, une mère ? C’est la question muette que semble se poser la petite fille, rendue par la société à sa famille biologique qui l’ignore quand elle ne la maltraite pas.

92 L’amore in città L’amour à la ville, Italie, 1953, 110 mn

Cesare Zavattini est le maître d’œuvre de ce film à sketches. Celui de Fellini est comme un résumé de son christianisme (La strada, p. 529, Il bidone, 1956, Les nuits de Cabiria,p. 583). Dino Risi nous emmène dans une salle de bal. Alberto Lattuada suit des “pépées” et les hommes qui suivent ces pépées, ainsi que les rues de Rome où se déroule ce petit jeu. Le sketch de Maselli nous montre une jeune femme “dénaturée” (snaturata) abandonnant son enfant avant de se raviser, ce qui rappelle un précédent scénario de Zavattini, Umberto D., p. 695.

The handmaid’s tale I La servante écarlate, usa, 2017, 525 mn

Une Amérique dystopique, rebaptisée Gilead, dirigée par une secte puritaine. Les costumes de la caste des servantes renvoient d’ailleurs au Massachussetts du xviie siècle ; cela tombe bien car l’action se passe à Boston. Le problème national est la baisse de la fertilité, d’où ces servantes dédiées à la reproduction ; chaque famille de patriciens (commanders) a la sienne, renommée d’après le maître des lieux : ofFred, ofManuel, ofWarren, etc. Le régime est nataliste et homophobe, il punit de mort les “gender traitors”. Ce n’est pas tout à fait la Manif’ pour Tous, car les Noirs ne sont pas parqués dans des zoos et on fait la chasse aux prêtres catholiques. C’est davantage une secte évangéliste qui cite Saint Paul (Romains I, 26) pour étayer sa condamnation de l’homosexualité. Dans ce monde d’où toute relation sexuelle a été bannie, l’accouplement d’un “commander” avec sa servante donne lieu à une saillie rituelle : la malheureuse est placée entre les cuisses de l’épouse, légitime mais stérile, pendant que son mari besogne. C’est ce qu’il y a de plus réussi dans cette première “saison”, même si on est loin de The lobster de Yorgos Lanthimos (p. 1084). La dimension religieuse du film se limite à la formule de politesse “Béni soit le fruit” et sa réponse “Que le Seigneur l’ouvre”. Le film n’est que superficiellement effrayant, car personne n’a l’air de croire en ces mots, contrairement à ce qu’il se passe dans les modernes théocraties genre État Islamique. On nous montre des forêts de pendus, mais nos héroïnes s’en tirent toujours, même si l’une perd un œil et l’autre est livrée à la prostitution dans une mai- son réservée aux “commanders”. Ces personnages-phénix sont la base-même des séries, mais aussi leur limite.

93 The quiet American Un Américain bien tranquille, Joseph L. Mankiewicz, usa, 1958, 122 mn

Le roman de Graham Greene (1955) oppose le journaliste anglais Fowler, en poste à Saigon, au bénévole américain Pyle, qui sous des dehors naïfs, est en réalité le chef local de la cia. En cette année 1952, il manipule un groupe terro- riste, la “troisième force” du général Trin Minh Thé (personnage historique). Lors d’un reportage en province, la curiosité déplacée de Fowler lui vaut l’animosité du général ; il n’est sauvé que grâce à Pyle qui décide in extremis de l’épargner. Plus tard, un attentat organisé par la “troisième force”, mais supervisé par Pyle, convainc Fowler d’aider le Viet Minh à neutraliser l’irresponsable chef de la cia. Lequel est aussi son rival en amour, d’où le malaise final de Fowler : il voudrait présenter des excuses, mais ne sait trop à qui. De nos jours, le rôle trouble de la cia n’est plus un scoop : il suffit d’évoquer ses ex-chouchous, les Talibans. Ce n’était pas le cas à l’époque et le film ressemble à une tentative de démolition du scénario. Sans incitation externe, Mankiewicz n’aurait jamais adapté sur ses propres deniers (la compagnie Figaro) un roman qu’il jugeait par ailleurs ridiculement anti-américain. Le film comporte deux cartons. Le premier rappelle qu’en 1952, le Vietnam était dirigé par une marionnette des Français, Bao Dai. Le second qualifie le dictateur de l’époque (1958), Ngo Dinh Diem, de “librement choisi”. On aurait pu ajouter “avec enthousiasme”, puisque ce libre choix fut celui de 108% des votants, là où le kgb n’aurait jamais fait que 98,7%. Ironiquement, un autre libre choix de la cia conduira, en 1963, à la liquidation de Diem. Le film suit le roman, même si les joutes verbales tournent toujours à l’avan- tage de Pyle (Audie Murphy). Et se termine comme ces pseudo-documentaires du genre ’G’ men (p. 135) où un acteur jouant une huile du fbi prend la pa- role : dans un pensum de 8 minutes, l’inspecteur Vigot (Claude Dauphin) démolit le scénario et explique que Fowler (Michael Redgrave), mené en bateau par les communistes, est complice de l’assassinat d’un inoffensif humanitaire. Pourquoi donc ce complot pour l’éliminer ? Silence, et pour cause. Reste une impression d’attaque presque ad hominem contre Graham Greene : Fowler, “comme tous les intellectuels de gauche”, est un traître en puissance. Le film lui inflige, par ailleurs, une punition absente du livre : la belle Phuong (Georgia Moll) ne reviendra pas. Zemlia (p. 1155), célébrait la dékoulakisation sans cacher son côté propagan- diste. Cette charge sournoise contre le traître en puissance et calomniateur de l’Occident Graham Greene, peut-être le film plus dégueulasse de tous les temps, ne pouvait que ravir le trublion fascisant des Cahiers du cinéma, Jean-Luc Godard. Film malgré tout fort bien fait ; on citera la séquence nocturne où Pyle, qui avait envoyé Fowler à la mort, lui sauve la vie. La version, respectueuse du roman, de Phillip Noyce (p. 775) n’est, hélas, pas à la hauteur de celle-ci.

94 Ostře sledované vlaky Trains étroitement surveillés, Jiří Menzel, Tchécoslo- vaquie, 1966, 93 mn

D’après un roman de Bohumil Hrabal. L’action se passe dans une petite gare du Protectorat de Bohême-Moravie, où l’on consacre beaucoup de temps à faire l’amour. Un employé sera d’ailleurs sanctionné pour avoir appliqué un tampon officiel sur les fesses d’une jeune collègue. Quant au héros (Václav Neckář), il est obsédé par l’éjaculation précoce, ce qui le conduit à une tentative de suicide ; il reçoit alors les conseils d’un médecin (Jiří Menzel). Mais, en cette année 1945, la guerre n’est pas finie et le Reich se rapproche de la victoire à mesure que son territoire s’amenuise. C’est du moins ce que prétend le grand chef (Vlastimil Brodský) venu de Prague dans son impayable automobile-draisine avec laquelle il repart en marche arrière. L’esprit de dérision du film est typique de l’éphémère nouvelle vague tchèque. Constamment drôle, il est aussi touchant : on s’était attaché à ce jeune homme gauche, et voilà qu’il meurt, presque par accident, aux derniers jours de la guerre.

Subarashiki nichiy¯obi Un merveilleux dimanche, Akira Kurosawa, Japon, 1947, 105 mn

Film de style néo-réaliste, avec l’actrice Chieko Nakakita que l’on retrouvera chez Naruse. Situé dans un Toky¯ o¯ d’immédiate après-guerre livré aux trafics, tel ce racket des billets de concert, le film est déprimant malgré quelques moments réussis. Par exemple, l’étonnante séquence des sous-sols du cabaret ou encore celle ou le héros se retrouve seul dans sa chambre à écouter la pluie alors qu’un haut-parleur diffuse de la musique dans la rue.

The suspect Robert Siodmak, usa, 1944, 81 mn

Le sympathique petit bourgeois joué par Charles Laughton est amené à tuer une épouse venimeuse : c’est le seul moyen qu’il a trouvé pour l’empêcher de détruire, par ses calomnies, la réputation d’une jeune femme (Ella Raines). Il faut dire que l’action se passe dans l’Angleterre edwardienne. Un voisin alcoolique (Henry Daniell), que Scotland Yard pousse à témoigner contre l’assassin que l’enquête a pourtant blanchi, en profite pour exploiter la situation : il sera sa deuxième victime. Moment de suspense quand Laughton est amené à cacher le corps derrière le sofa. Le héros se livrera lorsque la police lui fait croire qu’une innocente va payer à sa place. Le moralisme des studios impose cette punition. Mais que dire du policier qui a transformé le voisin, qui n’avait rien vu, en maître-chanteur ?

95 The player Robert Altman, usa, 1992, 119 mn

Sur le sujet favori de Hollywood, Hollywood, le film met en scène un an- tipathique producteur (Tim Tobbins) qui tue, en toute immunité, un obscur scénariste. À ce crime devant les hommes répond un crime devant l’intelligence : un scénario, au départ sans happy end ni acteurs connus, donne lieu à un film au dénouement heureux dans lequel jouent les gloires, grandes et petites, du studio. Pire, le scénariste lui-même a été corrompu au point d’approuver cette trahison ; on comprend qu’il est en train de perdre, après son âme, son originalité. De nombreux acteurs connus jouent de petits rôles – le leur – dans le film. Référence au Voleur de bicyclette (p. 208).

Il deserto rosso Le désert rouge, Michelangelo Antonioni, Italie, 1964, 113 mn

La vie ressemble à un long dimanche où l’on s’ennuie ferme, tout comme le personnage un peu schizophrène de . On remarque Richard Harris dans le rôle de l’amant et Xenia Valderi (d’Il bidone, 1956) dans celui de l’amie. Le spectateur s’ennuie ferme aussi. Il peut se consoler en contemplant la splen- dide photographie en couleurs – avec une insistance sur le rouge – aux cadrages soignés. Parmi les images mémorables, celle du radio-télescope de Medicina (près de Bologne) et un étonnant moment dans le brouillard.

An Les délices de Toky¯ o¯, Naomi Kawase, Japon, 2015, 113 mn

Le titre, An, réfère à la pâte de haricots sucrés, ingrédient-phare de la patisse- rie japonaise. Le film met en scène une vieille dame (Kirin Kiki, de chez Koreeda) qui sait comment en faire de délicieux dorayakis, sortes de crêpes fourrées. Elle transmet, par la même occasion, son approche animiste du monde. Tout ceci ne serait qu’une histoire un peu mièvre de communication entre générations sur fond de cerisiers en fleurs si l’on n’apprenait que la vieille femme fait partie d’une com- munauté ostracisée, les lépreux. Le vase de sable de Yoshitaro¯ Nomura (1974) avait déjà évoqué ce thème à travers une enquête policière.

Detour Edgar G. Ulmer, usa, 1945, 69 mn

Chef-d’œuvre du film noir, pourtant issu d’un studio fauché, prc, de “Po- verty Row”. Les acteurs sont assez obscurs : on reconnaît, tout au plus, Esther Howard en serveuse. La femme fatale (Ann Savage) est sans scrupule, hargneuse à souhait ; elle voudrait cependant être aimée. . . Le héros (Tom Neal) porte dans ses yeux toute la tristesse et la résignation du monde : “Le destin vous désigne sans raison” dit-il en voix off alors que la police le ramasse.

96 Le bureau des légendes II Éric Rochant, France, 2016, 536 mn

Duflot (Jean-Pierre Darroussin) qui suspecte Malotru (Mathieu Kassowitz), lui offre un carnet en moleskine, i.e., en peau de taupe (de la cia). Une fois son amie syrienne sauvée des griffes d’Assad, notre taupe cherche la rédemption dans une mission-sacrifice, l’assassinat d’un Français, bourreau chez daech. La jeune sismologue Marina (Sara Giraudeau) infiltrée en Iran, victime collatérale du double jeu de Malotru, s’en tire de justesse. “On ne gagne jamais de guerre, tout au plus de petites batailles. Et encore, on en ressort meurtri.” On apprend incidemment que les surnoms des agents (Malotru, Moule à Gaufre, etc.) sont tous tirés du copieux lexique d’insultes du Capitaine Haddock.

À votre bon cœur, Mesdames Jean-Pierre Mocky, France, 2013, 82 mn

Film misogyne de Mocky, baclé et prétexte à une série d’épisodes pas même amusants.

Liebe ist kälter als der Tod L’amour est plus froid que la mort, Rainer Werner Fassbinder, rfa, 1969, 85 mn

Götter der Pest Les dieux de la peste, Rainer Werner Fassbinder, rfa, 1970, 88 mn

Deux films assez agaçants du début de Fassbinder, surtout le premier, avec ses regards-caméra de chez Godard et son gangster au chapeau sorti de chez Melville. Le deuxième bénéficie d’une belle photo de nuit. Hanna Schygulla joue dans les deux films avec d’autres membres de la future troupe de Fassbinder, y compris sa propre mère, Lilo Pempeit. Mais l’auteur ne s’est pas encore trouvé.

Les anciens de Saint-Loup Georges Lampin, France, 1950, 82 mn

Pierre Véry, au scénario, et Serge Grave, dans un second rôle, font du film une sorte de faux raccord aux Disparus de Saint-Agil (p. 41) : ce sont François Périer, Serge Reggiani et Bernard Blier qui jouent les anciens élèves. L’histoire est celle de l’agonie d’un collège qui coïncide avec la mort de son directeur (Pierre Larquey). Fallait-il vraiment qu’il y ait une mort () pour rendre cette histoire pathétique ? La véritable mort est celle de l’enfance. Petit rôle pittoresque de concierge pour Charles Vissières.

97 Napoléon Abel Gance, France, 1927, 344 mn

Le film est scandé par des moments épiques : la bataille de boules de neige dans une Brienne bien montagneuse (on reconnaît Briançon), la fuite de Corse sur une barque avec un drapeau français en guise de voile, avec une caméra qui semble prise du mal de mer et des superpositions de la Convention et de la guillotine, l’arrêt dans une Convention déserte sur le chemin de l’Italie et les grands morts qui lui confient la République – de façon muette, heureusement, ce qui évite la grandiloquence de La fin du monde (p. 718). Et puis la fin et ses triptyques, dont certains sont raccordés assez exactement ; c’est le moment de mentionner l’impressionnant travail de reconstitution de Kevin Brownlow. Albert Dieudonné trouve le rôle de sa vie, avec son profil auquel répond l’aigle qui traverse le film. Antonin Artaud joue Marat, Philippe Hériat est Salicetti et Abel Gance, Saint-Just. Maurice Schutz joue Paoli ; dans Goupi Mains-Rouges (p. 998), il sera “L’empereur” ! Edmond Van Daële est un Robespierre réfrigé- rant. Gina Manès campe une excellente Joséphine ; on remarque la débutante Annabella. Pourquoi Gance a-t-il ajouté une calomnie à la légende noire de Robespierre en lui faisant endosser l’emprisonnement de Bonaparte ? Ce dernier a bien passé dix jours en prison, mais après le 9 Thermidor, sous l’inculpation de robespierrisme.

Un roi sans divertissement François Leterrier, France, 1963, 84 mn

C’est malheureusement Giono qui adapte son roman. Il n’a pas le sens du dialogue cinématographique : le procureur (Charles Vanel) nous assène un peu trop de “Je suis un goûteur d’âmes”. Bien qu’un peu raté de ce fait, le film de Leterrier (acteur chez Bresson, dans Un condamné à mort s’est échappé, p. 232), reste très attachant. Les scènes de neige sont particulièrement réussies : sur le fond blanc, se détachent, en noir, les deux silhouettes du gendarme et de l’assassin lequel, inversant les rôles, s’assure que son poursuivant n’a pas perdu sa trace. Ou encore, en rouge, l’habit de l’enfant qui accompagne Vanel ; sans parler de cette espèce de calligraphie vermillon que trace le sang de l’oie décapitée répandu sur la neige. La chanteuse Renard joue Saucisse, mère maquerelle à la retraite ; “L’amour, c’est le théâtre du pauvre”, dit-elle. Le théâtre du roi, c’est le meurtre ; on tue par désœuvrement, contre l’ennui, quitte à se tuer soi-même. Albert Rémy et le bégayeur professionnel Pierre Repp jouent de petits rôles. Le roman de Giono, situé dans le Trièves, a été dépaysé en Aubrac, peut-être pour avoir davantage de neige. Il manque le troisième couplet de la complainte chantée par Jacques Brel (le second passe deux fois, sans doute par erreur). “Et tous ces loups qu’il faut tuer, tous ces printemps qu’il reste à boire”.

98 The long goodbye Le privé, Robert Altman, usa, 1973, 112 mn

La chanson finale, “Hooray for Hollywood”, résume les intentions du film : adapter Raymond Chandler en cassant le personnage de Marlowe. Elliott Gould, par sa désinvolture – il ne s’occupe que de son chat, alors qu’il cohabite avec de jeunes hippies à moitié nues – incarne une sorte d’anti-Bogart. Altman ac- cumule les clins d’œil, tels ce gardien de résidence qui imite les grands acteurs ou encore cette scène de strip-tease collectif de truands. Sans parler de Marlowe commentant le comportement de son suiveur “Je ne suis pas supposé te voir”. Sterling Hayden, Nina van Pallandt et Henry Gibson en effrayant psy mani- pulateur, sont davantage dans le ton du film noir. Un “Madison”, billet de 5000$ rarissime – il n’en resterait que 342 en circulation –, passe de mains en mains.

La vie rêvée des anges Erick Zonca, France, 1998, 109 mn

Le film oppose deux jeunes femmes sans grands repères dans la vie. Appar- tement un peu squatté, petits boulots et petites amours avec des gars du même genre qu’elles, mais moins mignons (des videurs). L’une des deux (Natacha Ré- gnier) devient la proie d’un fils à papa qui la jette comme un Kleenex, ce qui provoque déprime et suicide. L’autre (Élodie Bouchez), est généreuse ; elle s’intéresse à l’occupante of- ficielle de l’appartement, dans le coma à la suite d’un accident. Personnage particulièrement réussi et touchant, elle passe du temps à l’hôpital auprès de la malade et s’en va sur la pointe des pieds quand celle-ci sort de sa léthargie. On ressent une impression de déchirure quand le film s’arrête. C’est sans doute dû à la sobriété des dialogues et au jeu des actrices.

Casque d’Or Jacques Becker, France, 1952, 98 mn

Au temps de Félix Faure, le monde des apaches (Raymond Bussières, Émile Genevois) sous la supervision du respectable Leca (Claude Dauphin) au mieux avec la police. La belle Casque d’Or (Simone Signoret) qui “travaille” pour un apache, tombe amoureuse de l’ouvrier charpentier Manda (Serge Reggiani), pro- mis à la fille (Loleh Bellon) de son patron (Gaston Modot). Tout cela se termine, un petit matin, devant la guillotine. Mais il est bien court, le temps des cerises : inspirée d’un fait divers particu- lièrement sordide, l’histoire est magnifiée en tragédie de l’amour. Roland Lesaffre campe un serveur de restaurant indic’ qui meurt, victime d’un “accident” arrangé par la bande à Leca.

99 Vautrin , France, 1943, 116 mn

Honnête adaptation du dyptique Illusions perdues/Splendeurs et misères des courtisanes de Balzac. L’interprétation est dominée par Michel Simon en Vautrin. Madeleine Sologne est la malheureuse Esther et Line Noro Asia, l’âme damnée de Vautrin. Nucingen est joué par Louis Seigner, le procureur Grandville par Jacques Varennes. Georges Marchal est un Rubempré un peu mièvre ; mais le personnage n’est, après tout, qu’une marionnette de Vautrin.

Morte a Venezia Mort à Venise, Luchino Visconti, Italie, 1971, 131 mn

D’après une nouvelle de Thomas Mann, le film est comme un deuil de la jeunesse. Tadzio (dont la mère est, dans le film, Silvana Mangano) est plus l’image de ce passé, à jamais inaccessible et révolu, qu’une icône homosexuelle – même si cet aspect existe indéniablement. L’adagietto de la cinquième de Mahler accompagne cette lente plongée vers un autre monde symbolisée par ce coucher de soleil sur l’Adriatique d’un des tout derniers plans du film. Parmi les réussites macabres, la longue séquence grimaçante où les chanteurs ont l’air de sortir de tableaux d’Ensor. Et puis celle chez le barbier (Franco Fabrizi) qui apprête Dirk Borgarde comme le ferait un croque-mort. Le scénario a voulu faire du héros une sorte de Mahler (c’est, en réalité, Wagner qui est mort à Venise). Les flash-backs – discussions sur l’art, mort d’une des filles, etc. – sont d’un insupportable académisme.

The revenge of Frankenstein La revanche de Frankenstein, Terence Fisher, Grande-Bretagne, 1958, 90 mn

Dans ce nouvel épisode, le monstre acceuille le cerveau d’un nain. Quelque chose ne fonctionne pas dans la philosophie de ces films, même si celui-ci voit le transfert final – pour échapper à la justice – du cerveau de Frankenstein dans un autre corps, ce qui n’est qu’un clin d’œil du scénario. Toutes les tentatives échouent à cause de diverses contingences : la curiosité féminine qui détache la créature de ses liens, la méchanceté des hommes qui les pousse à torturer le monstre et la jalousie mesquine des collègues médecins. Sans parler ici de l’intelligence de cette créature, peu enthousiaste à l’idée d’être exhibée comme preuve des succès de Frankenstein. Autrement dit, la méthode est bonne, ce sont les hommes qui sont mauvais. La morale implicite du film suggère plutôt que l’on n’a pas le droit de se substituer à Dieu. Les productions Hammer utilisent presque toujours le même bâtiment, que l’on retrouve, plus ou moins modifié, de film en film : cela fait un peu fauché.

100 Deux hommes dans Manhattan Jean-Pierre Melville, France, 1959, 84 mn

Un journaliste de l’afp (joué par Melville), accompagné d’un photographe imbibé, un fouille-merde qui travaille pour France-Match ( !), recherchent le délé- gué français à l’onu. Ils le retrouveront, victime d’une épectase à la Félix Faure. Dilemme, faut-il ou non publier les photos ? Le film se voudrait une plongée nocture dans New York, mais n’arrive pas à intégrer les deux personnages français dans le cadre américain. On peut sauver le dernier plan, le long du métro aérien. Pris au petit matin, il renvoie à la place Blanche de Bob le flambeur (p. 426).

Criss cross Pour toi j’ai tué, Robert Siodmak, usa, 1949, 88 mn

Un des grands films de Siodmak, avec, comme pour The killers (p. 478), Burt Lancaster, la femme fatale étant ici jouée par Yvonne De Carlo. Le centre de gravité du film est un bar, avec sa pocharde, où trône Percy Helton en serveur. Tout cela ne peut finir que très mal, les deux amants seront exécutés par le terrifiant chef de gang campé par Dan Duryea. Une sirène de la police, sans doute prévenue par le Code, nous rassure : l’assassin du couple sera puni. Séquence angoissante où le héros, hospitalisé, est veillé par un douteux visiteur nocturne (Robert Osterloh).

The conversation Conversation secrète, Francis Ford Coppola, usa, 1974, 114 mn

Le film nous parle d’un petit monde, celui des “plombiers” qui viennent de s’illustrer avec le Watergate. Gene Hackman est un solitaire taiseux et facile- ment ombrageux, spécialisé dans l’espionnage sonore. Et voici qu’il enregistre une conversation où il est question d’un meurtre, dont il ne comprendra les te- nants et aboutissants que bien trop tard. Tourné entre les deux premiers Parrains (p. 461), le film n’ambitionne pas d’être un blockbuster : il ne fait aucune concession commerciale. La dernière sé- quence montre le héros dépeçant son appartement à la recherche d’un micro (il vient d’être menacé au téléphone par Harrison Ford) : tout y passe, plinthes, pa- piers, faux parquets. Seul dans cet espèce de champ de bataille, comme retourné à un état primal, il se met alors à jouer du saxophone. John Cazale, trop tôt disparu, est le collègue du héros. On aperçoit Robert Duvall en victime du meurtre.

101 La ronde Max Ophüls, France, 1950, 93 mn

Anton Walbrook est le maître de ce manège sexuel où alternent cinq femmes et cinq hommes, Simone Signoret, Serge Reggiani, Simone Simon, Daniel Gé- lin, Danielle Darrieux, Fernand Gravey, Odette Joyeux, Jean-Louis Barrault, Isa Miranda et Gérard Philipe, pour se refermer sur Simone Signoret. L’œuvre, ponctuée d’interventions cocasses de Walbrook, par exemple quand il répare le manège (Gélin vient d’avoir une “panne”), est un enchantement, ce qu’elle ne serait sans doute pas si la pièce d’Arthur Schnitzler avait été totalement respectée : la ronde était celle de la syphilis.

La nave bianca Le navire blanc, , Italie, 1941, 69 mn

Bien que signé Rossellini, cette première œuvre doit beaucoup à Francesco De Robertis, qui dirigeait le cinéma fasciste à l’époque. Il s’agit d’un pseudo- documentaire, influencé par le cinéma soviétique, sur la Marine italienne et son navire-hôpital, et d’une vague idylle entre un blessé et une infirmière. L’aspect propagandiste reste discret, même si la musique de Renzo Rossellini sonne un peu comme celle de Star wars. Les deux films suivants de Rossellini, Un pilota ritorna (p. 580) et L’uomo dalla croce (p. 580) seront plus nettement engagés.

San Michele aveva un gallo Saint Michel avait un coq, Paolo & Vittorio Taviani, Italie, 1972, 87 mn

Par-delà la condamnation, toute marxiste, du romantisme révolutionnaire, ce portrait touchant d’un héros perdu est peut-être le meilleur film des Taviani. Dans l’Ombrie de la fin du xixe siècle, un étudiant généreux (Giuseppe Brogi) voit la Révolution comme un grand théâtre dont il serait la vedette. Hélas, sa tentative fait un flop car le peuple paysan ne le suit pas. Il pense se rattraper au moment de son exécution, mais l’État le prive de sa mort. La seconde partie du film nous montre ce personnage anachronique résistant héroïquement à l’isolement total qu’on lui impose. Il s’invente un théâtre imagi- naire dans lequel il tient tous les rôles ; quand le désespoir pointe, il entonne une chanson de son enfance protégée, Saint Michel avait un coq. Dix ans se sont écoulés et voici qu’on l’envoie dans une prison proche de Venise, en compagnie d’autres révolutionnaires de la nouvelle génération. Il n’est pas un inconnu pour eux, mais ils le voient comme une espèce de dinosaure dont l’idéalisme aurait retardé la prise de conscience des masses populaires, un ennemi objectif en quelque sorte. Lors du transfert en barque dans la lagune, il s’éclipse en se noyant discrètement.

102 Blackbeard the pirate Barbe-Noire, Raoul Walsh, usa, 1952, 94 mn

C’est une sorte de feuilleton de pirates dominé par la figure truculente de Barbe-Noire (Robert Newton) qui finira enterré vivant sur une plage à attendre la montée des eaux. Autour de lui, les figures patibulaires jouées par William Bendix et Skelton Knaggs ; et aussi la belle Linda Darnell. Teach (Barbe-Noire) est opposé dans le film à Henri Morgan, autre pirate historique, bien que le premier ne soit né que six ans avant la mort du second.

Les barbouzes Georges Lautner, France, 1964, 107 mn

Tourné dans la foulée des Tontons flingueurs (p. 397) dont Lautner reprend les acteurs, Francis Blanche, Bernard Blier, , et le scénariste, . Le film est très drôle : l’authentique accent américain de Jess Hahn répond au faux accent russe de Francis Blanche “On tue tout de suite ou on prrrend café d’abord ?” Mais l’ensemble est tout de même longuet : on se serait passé des hordes de Chinois ou encore de l’histoire d’amour avec Mireille Darc, dont le côté cucul est cependant racheté par le dernier rebondissement : Lino Ventura, déjà marié, devient bigame. Le château qui sert de décor au film n’a pas plus l’air allemand que celui de Paths of glory (p. 1138) n’avait l’air français.

Une affaire de femmes Claude Chabrol, France, 1988, 103 mn

Le film raconte l’histoire, basée sur des faits véridiques, d’une faiseuse d’anges guillotinée sous Pétain. Cette avorteuse, parfaitement interprétée par Isabelle Huppert, n’est à aucun moment sympathique : femme égoïste, âpre au gain et désinvolte. Tant qu’à dresser un réquisitoire contre la peine de mort, autant montrer la condamnée telle qu’elle était, guère intéressante. Marie Trintignant joue une prostituée à laquelle Huppert sous-loue la chambre où elle exerce, François Cluzet est le mari qui finit par balancer son épouse. En fond sonore, les chansons, un peu oubliées, de l’époque.

All quiet on the western front À l’ouest rien de nouveau, Lewis Milestone, usa, 1930, 133 mn

D’après le best-seller d’Erich Maria Remarque, avec Lew Ayres. Les scènes de guerre, que ce soient les assauts, les corps-à-corps dans les tranchées ou la peur au ventre sous les bombes, sont très réussies. Le prêchi-prêcha pacifiste est moins convaincant. Pourquoi vouloir mettre des mots là où les images suffisent ?

103 S. O. B. Blake Edwards, usa, 1981, 121 mn

Encore un film sur Hollywood, ceui-ci étant très féroce. Pour rattraper le flop de son dernier film, un metteur en scène (Richard Mulligan, frère du réalisateur), décide de changer le scénario : son ex-épouse (Julie Andrews) incarnera toujours Peter Pan, mais dans une version pornographique. Les complots hollywoodiens finiront par causer la mort du réalisateur ; ulcérés par l’hypocrisie du milieu, ses trois amis bien éméchés (William Holden, Robert Preston et Robert Webber) volent son cadavre pour lui offrir des obsèques de Viking, presque émouvantes. sob est l’acronyme de “son of a bitch” quelque chose comme “fils de pute”. Julie Andrews, épouse de Blake Edwards, était la star des films familiaux des années 1960, Mary Poppins, The sound of music, etc. Autant dire qu’elle joue ici son propre rôle et que la surprise est grande pour le spectateur quand elle montre ses nibards. La potineuse de Hollywood qui se retrouve sur un brancard, “telle une tortue anémique”, est inspirée des redoutables Louella Parsons et Hedda Hopper. Le vol du cadavre rappelle la mauvaise blague de Raoul Walsh qui emprunta le corps de John Barrymore pour l’installer dans un canapé chez Errol Flynn.

One, two, three Un, deux, trois, Billy Wilder, usa, 1961, 108 mn

C’est un film sur Berlin, moins réussi cependant que La scandaleuse de Berlin (1948). Dans un rôle comique, James Cagney campe le responsable local de Coca-Cola ; comme monté sur ressorts, il imprime au film un rythme infernal. Liselotte Pulver (A time to live and a time to die, p. 1021) est son aguichante secrétaire. La dernière image montre Cagney achetant du Cola au distributeur et découvrant avec horreur qu’il tient une bouteille de Pepsi dans la main. Wilder s’en prend aux communistes, à leurs défilés et leur police politique autant qu’aux Américains avec leur arrivisme et leur conformisme. Et surtout aux Allemands et à leur amnésie collective avec, par exemple, ce secrétaire qui claque des talons et dont on apprend qu’il a été ss, “mais comme cuisinier, un très mauvais cuisinier d’ailleurs”. Le compositeur de cinéma Otto Hollaender joue un chef d’orchestre. Le film a été tourné juste avant la construction du Mur.

Tant qu’on a la santé Pierre Étaix, France, 1966, 65 mn

Le comique de Pierre Étaix est, comme celui de Tati, un comique de si- tuations. Il est davantage mis en valeur dans un long-métrage, où il peut se développer en contre-point d’une histoire, que dans ce film, formé de quatre courts-métrages traitant, entre autres, de la publicité et du stress.

104 L’auberge rouge Claude Autant-Lara, France, 1951, 100 mn

Julien Carette et Françoise Rosay campent le couple Martin qui détrousse ses hôtes après les avoir trucidés. Arrivent des voyageurs, dont un Lord anglais (Jean-Roger Caussimon) et un moine trouillard (Fernandel). Le pire est évité et Fernandel peut donner sa bénédiction à la diligence qui ne tardera pas à chuter dans un ravin. L’aspect anti-clérical du film, quoique bon enfant, a semble-t-il hérissé Fer- nandel qui aurait été odieux pendant le tournage. L’Auberge rouge de Peyrebelle existe toujours et a même la Wi-Fi. Les crimes auxquels fait allusion la complainte chantée par sont très exagérés.

Yogoto no yume Rêves de chaque nuit, Mikio Naruse, Japon, 1933, 63 mn

Un sympathique bon à rien, sauf à jouer avec son fils (Tatsuo Saito),¯ retrouve le foyer conjugal. Il aimerait que son épouse Omitsu (Sumiko Kurishima) cesse d’exercer le métier d’hôtesse de bar où elle est sujette aux attentions d’un capi- taine de Marine (Takeshi Sakamoto), mais il n’est pas vraiment prêt à travailler pour faire chauffer la marmite. Le sempiternel accident, ici le môme est renversé par une automobile, pousse le père à commettre un larcin. Il se suicide de honte. La réaction d’Omitsu, qui traite le mort de lâche, est similaire à celle de la sœur du suicidé d’Une femme de Toky¯ o¯ (p. 85), du même scénariste, Tadao Ikeda.

Dead ringers Faux-semblants, David Cronenberg, Canada, 1988, 111 mn

Peut-être le chef-d’œuvre de Cronenberg. Le film met en scène les frères Mantle (Jeremy Irons). Ils font la connaissance de l’actrice Claire Niveau (Ge- neviève Bujold) qu’ils se partagent incognito – privilège des vrais jumeaux. Mais l’introverti Bev tombe amoureux, ce qui va poser des problèmes avec son frère jumeau Elly. Un rêve prémonitoire de Bev le montre rattaché à son frère par une monstrueuse excroissance que Claire dévore avec ses dents. Les deux jumeaux exercent la profession de gynécologue et c’est de l’utérus trifide de Claire qu’ils se sont épris. L’amour de Bev devient maladif, il se met à fabriquer d’étranges instruments chirurgicaux pour mutantes qui font mal aux patientes : leur corps est mal foutu dit-il. L’extraverti Elly est entraîné malgré lui dans le délire de son frère : “Ce qui passe en lui passe en moi”. Les “siamois” s’isolent pour une séance de “séparation”, comme s’ils étaient les historiques Eng et Chang. Puis Bev se laisse lentement mourir à côté du cadavre de son frère. Le jeu de Jeremy Irons distingue parfaitement la personnalité de chacun des jumeaux, en particulier Bev dans son inexorable descente vers la folie.

105 Laissez-passer Bertrand Tavernier, France, 1998, 163 mn

C’est avant tout un hommage au cinéma français de l’Occupation à travers deux personnages. D’une part, le scénariste Jean Aurenche (Denys Podalydès) qui, avec son compère Pierre Bost, deviendra, à la fin des années 1950, une des têtes de turc de la Nouvelle Vague. De l’autre, le réalisateur (alors simple assistant) Jean Devaivre (Jacques Gamblin) dont la filmographie comporte deux films intéressants, (pp. 739, 740) : il devait ensuite se perdre dans les suites de Caroline chérie (p. 1124). Leur point commun est la firme allemande Continental, dirigée par Alfred Greven, qui produisit des films mémorables comme Le corbeau (1943). Le film est prétexte à nous montrer les réalisateurs Richard Pottier, un Hon- grois qui parle difficilement français, Jean-Paul Le Chanois, un Juif communiste infiltré chez l’ennemi et en train de tourner La main du Diable (p. 1053), ainsi que le producteur Roger Richebé, dont le nom fut déformé en Pauvre C. . . par Henri Jeanson, à cause sans doute de ses cuirs mémorables. On aperçoit aussi Michel Simon qui eut le courage de refuser de tourner en pré- sence des Allemands et le scénariste Charles Spaak écroué à Fresnes, mais qui a permission d’aller travailler de jour au studio de Boulogne. Étrange parenthèse dans le film, quand Devaivre est envoyé en Angleterre par le désinvolte résistant Pierre Nord.

Otto e mezzo Huit et demi, , Italie, 1963, 138 mn

Un des sommets de l’œuvre de Fellini, cette plongée dans la subjectivité d’un réalisateur () qui rencontre producteurs, scénaristes et acteurs dans une station thermale aux allures de Sénat Romain. Il doit accessoire- ment recevoir l’aval de l’Église catholique que le film montre avec ses mystères et ses pompes. Il se débat aussi entre plusieurs femmes, son épouse (Anouk Aimée), sa maîtresse (Sandra Milo), voire sa sœur (Rossella Falk). Affleurent les souvenirs à travers une formule magique asa nisi masa, au- trement dit anima, l’âme. Dans un collège de Jésuites où les confessionnaux ressemblent à de gigantesques cafards, la punition de l’enfant coupable de s’être intéressé à la monstrueuse Saraghina qui opère sur la plage – on retrouvera sa cousine dans d’autres films du maître. Fantasmes aussi avec ce harem qu’il di- rige du fouet où on les retrouve toutes. Sauf la jeune actrice Claudia () dont il est (peut-être) amoureux, et qui n’en fait pas (encore ?) partie. Le film se termine par une revue de cirque avec défilé des personnages, sur un plateau de tournage abandonné où se dresse une rampe de lancement d’astronefs. Le titre vient d’un décompte de Fellini qui avait jusque là neuf films à son actif, dont trois cosignés comptés chacun pour moitié, soit sept films et demi.

106 Buffet froid , France, 1979, 89 mn

Un sympathique trio d’assassins (Bernard Blier, Jean Carmet et Gérard De- pardieu) exerçant dans des lieux sinistres et déserts, telle cette tour de La Défense à peu près vide. C’est Depardieu qui commence en poignardant un inconnu cou- pable de l’avoir abandonné sur le quai du RER en plein cauchemar. Ensuite Car- met, tueur de femmes, entre en lice en zigouillant l’épouse de Depardieu (Liliane Rovère), puis une veuve très consolable (Geneviève Page). Entre ces meurtres, les deux criminels font connaissance de Blier (père) “– Je vous présente l’assassin de ma femme – Enchanté”, lequel serait plutôt porté sur les musiciens. Le film se dépayse finalement dans les Alpes (on reconnaît le châlet des Neiges, sis au Sappey-en-Chartreuse, de Tirez sur le pianiste, 1960, et La Si- rène du Mississipi, p. 1100) où nos amis tombent l’un après l’autre ; en tout dernier Depardieu, tué par la fille (Carole Bouquet) de la victime du RER (Mi- chel Serrault).

Strategia del ragno La stratégie de l’araignée, Bernardo Bertolucci, Italie, 1970, 95 mn

D’après la nouvelle Thème du traître et du héros de Borges. Un jeune homme rentre dans la petite ville où son père (joué comme lui, par Giuseppe Brogi de Saint Michel avait un coq, p. 102) fait figure de héros victime du fascisme. Il finira par apprendre que le héros avait trahi et s’était racheté en s’inspirant, entre autres, de Shakespeare pour mettre en scène sa propre mort. Alida Valli joue l’ancienne maîtresse du héros. Scène d’anthologie où celui-ci se met à danser sur la musique de Giovinezza (Jeunesse), l’hymne fasciste.

I nostri sogni Nos rêves, Vittorio Cottafavi, Italie, 1943, 67 mn

Cette comédie douce-amère s’attache aux pas de deux escrocs minables (Vit- torio De Sica et Paolo Stoppa). À la suite d’un quiproquo, De Sica est pris pour Tuns, le grand patron d’une chaîne de magasins populaires. Le faux Tuns est amené à payer un fastueux repas à une jeune femme émerveillée (Maria Merca- der) qui ne se doute pas que le frac est loué et celui qui le porte fauché comme les blés. Au moment de (ne pas) payer, De Sica est sauvé par un Deus ex Ma- china, le vrai Tuns ; la jeune femme peut s’en aller avec ses illusions intactes. La direction du restaurant, trompée par les apparences, offre un cadeau au faux Tuns : “– Combien cela vaut-il ? – Deux mille lires – Donnez-m’en mille et je vous le laisse”. Les deux compères s’éloignent, un peu piteux, à la recherche d’une nouvelle petite combine.

107 Gabriel over the White House Gregory La Cava, usa, 1933, 86 mn

Un nouveau Président (Walter Huston) vient d’être élu. Cet individu peu re- commandable est victime d’un accident d’automobile, qui lui coûte la vie. Pas vraiment, car il se remet miraculeusement et commence à mettre de l’ordre dans le pays, assisté de son fidèle secrétaire (Franchot Tone). Il commence par sym- pathiser avec les chômeurs à qui il propose des sortes d’Ateliers Nationaux ; ses conseillers, outrés, sont licenciés. Puis il s’en prend au Congrès qu’il court-circuite en déclarant la Loi Martiale ; il devient alors dictateur de fait. Les gangsters sont subséquemment regroupés, et au terme d’un procès expéditif, fusillés. Il ne reste plus qu’à s’occuper de la politique internationale. Le Président déchire les traités et réunit les dirigeants étrangers sur un navire de guerre où ils sont contraints, sous la menace, de payer leur dette à l’Oncle Sam et de désarmer. Ayant réalisé la Pax americana, il s’effondre mort. On comprend alors que l’Ange Gabriel lui avait accordé un sursis après son accident pour qu’il puisse réorienter le Monde dans la bonne direction. Le film peut être lu comme une variation assez douteuse sur le programme du candidat Roosevelt. De nos jours, c’est à la présidence Trump que ce film fait irrésistiblement penser : “America will rise again”, dit-il.

Sur mes lèvres Jacques Audiard, France, 2001, 114 mn

Emmanuelle Devos joue Carla, la secrétaire de direction “un peu sourdingue”, et Vincent Cassel, Paul le loubard en réinsertion. Les deux personnages vont coopérer dans une histoire bien ficelée et haletante qui repose sur la capacité de Carla à lire sur les lèvres. Le scénario ne cherche pas à embellir les protagonistes : elle est mal à l’aise avec les hommes et peut-être un peu aigrie du fait de son infirmité, lui est mal dégrossi et sans principes. Un troisième personnage, Masson, le contrôleur judiciaire de Paul, meurtrier de sa femme, apporte une touche supplémentaire de relativisme moral. Ce sont encore des francs qui sont volés ; l’euro n’arrivera qu’en 2002.

Pack up your troubles Les sans-soucis, George Marshall, usa, 1932, 64 mn

Un Laurel et Hardy moyen, plombé par une histoire d’orpheline. Les compères recherchent ses grands-parents qui portent le nom rarissime de Smith, avec les effets cocasses que l’on peut en attendre. Ils cherchent ensuite à soustraire l’en- fant au zèle de l’orphelinat, incarné, comme toujours dans les films de l’époque, par une femme vêtue de noir aux allures de vieille fille méchante. L’indispensable Finlayson ne fait, hélas, qu’une brève apparition.

108 M, Eine Stadt sucht einen Mörder M le maudit, Fritz Lang, Allemagne, 1931, 105 mn

Le choix des éclairages, les ombres sur les murs, la litote des deux ballons abandonnés qui résume le meurtre d’une fillette, tout cela nous situe dans la continuité du cinéma muet. Également dans celle des complots à la Mabuse, avec ici l’action collective de la pègre pour neutraliser un criminel dont l’activité nuit aux affaires, action qui débouche sur un inattendu Tribunal des truands. D’ailleurs, Otto Wiernicke, qui campe le commissaire Lohmann, reprendra ce rôle dans Le testament du Docteur Mabuse (p. 551). Il s’agit bien d’un film sonore puisque c’est la scie (Dans l’antre du roi de la montagne de Peer Gynt) sifflotée par l’assassin qui permettra à un aveugle de le localiser. Inoubliable Peter Lorre aux yeux exorbités et aux allures de bête traquée qui n’est pas le libre acteur des ignominies qu’il commet. Devant le “Tribunal”, il avoue se sentir comme suivi par une ombre menaçante ; ce qui n’est pas unique- ment un moyen d’esquiver ses responsabilités. Scénario de Thea von Harbou.

The great dictator Le dictateur, Charles Chaplin, usa, 1940, 120 mn

Premier parlant de Chaplin, hilarant du début à la fin. Chaplin y campe Hynkel, dictateur de Tomainie, de son prénom Adenoid (nom médical des végé- tations), dont les éructations hystériques et incompréhensibles renvoient à Hitler, tout comme ses adjoints Herring et Garbitsch (Henry Daniell) rappellent Göring et Goebbels. Moment anthologique du ballet avec le globe terrestre qui finit par exploser. Il faudrait citer aussi la rencontre d’Hynkel avec son alter ego, le dictateur de la Bactérie, Napaloni (Jack Oakie), Benzino de son prénom. Chaplin joue aussi un coiffeur juif, “pas aryen, mais végétarien”, un sosie amené à improviser un discours d’amour et de paix par lequel le réalisateur s’adresse directement au Monde. Les isolationnistes (la bande à Lindbergh) ne lui pardon- neront jamais de s’être impliqué à un tel point dans la propagande anti-nazie. Paulette Goddard (son épouse de l’époque) est mauvaise, comme d’habitude.

Horizons West Le traître du Texas, Budd Boetticher, usa, 1952, 78 mn

L’accumulation primitive dont parle Marx dans Le capital : la naissance d’un roi du bétail genre Chisum. Robert Ryan, à la tête d’une bande de soldats sudistes démobilisés, fait régner sa loi dans ce morceau de Texas à la frontière du Mexique. Comme le temps des westerns cyniques n’est pas encore venu, son ascension sera stoppée net par son père (John McIntire) et son frère (Rock Hudson). Julie Adams, dans le rôle de la veuve peu éplorée de Raymond Burr, est splendide.

109 The crowd La foule, King Vidor, usa, 1928, 103 mn

C’est un film unanimiste, une sorte d’épopée de la médiocrité, que l’on peut résumer en deux images. Celle de l’homme-sandwich qui fait dire au héros “Pauvre type, quand je pense que son père le voyait Président” et qui réappparaît sous les traits de ce même héros quand il essaye de s’extraire du tunnel. À la fin, ce plan qui s’élargit en partant du couple et de l’enfant assis au spectacle, pour les diluer progressivement comme des points dans cette foule qui donne son titre au film. Entre temps, le héros n’aura jamais douté de son exceptionnel devenir : “When my ship comes in” est son leimotiv. Il a son petit moment de gloire en remportant un concours à l’aide du slogan publicitaire “sleigh o’ hand (tour de passe-passe), the magic cleaner”. Et tout suite après, quand sa fillette est tuée par un camion, un grand chagrin, rendu au moyen de superpositions typiques du cinéma muet, l’envahit. Seul point d’ancrage, l’amour, celui de la famille que l’on a construite : son garçonnet qui l’admire, même si on se demande un peu pourquoi, et son épouse, femme aimante et pleine d’abnégation, qui résiste aux sirènes de deux frères l’incitant à quitter ce “loser”.

Patton Franklin J. Schaffner, usa, 1970, 170 mn

Le film nous place d’emblée en porte-à-faux : seul sur une estrade, derrière un gigantesque drapeau américain, Patton (George C. Scott) égrène une litanie de propos de soudard à la Bigeard. C’est un militaire brutal, capable de frapper un soldat, ou encore de chercher à poursuivre la guerre en direction de l’urss, en réarmant les nazis. Et aussi un égocentrique, en compétition avec son alter ego Montgomery pour la conquête de la Sicile. L’individu est capable de descendre de son piédestal pour s’impliquer directe- ment dans la logistique : ici, en tuant une mule qui refusait de dégager un pont, là en s’installant, comme sur un rond-point, pour gérer le trafic des tanks. C’est une espèce de chevalier égaré au XXe siècle qui respecte avant tout la bravoure et qui proclame son refus des armes déshumanisées à venir : que penserait-il au- jourd’hui des drones ? Le plus étonnant, ce sont ces champs de bataille antiques qu’il visite : “– J’étais là, dit-il”. “Je”, ce sont Alcibiade, César, Hannibal, tous ces guerriers du passé auxquels il s’identifie. Karl Malden, dans le rôle de son placide collègue Omar Bradley, fournit le nécessaire contrepoint à ce personnage que l’admirable scénario de Francis Ford Coppola présente de façon déconcertante, en évitant de le réduire à sa simple dimension de brute mégalomane.

110 Le plaisir Max Ophüls, France, 1952, 97 mn

Trois nouvelles de Maupassant, commentées en voix off par Jean Servais. L’épisode central adapte La maison Tellier, un type d’établissement que Mau- passant fréquentait assidûment. Ce samedi-là, les bons bourgeois d’une petite ville normande trouvent maison close ( !) “pour cause de première communion”. Celle de la nièce de Madame (Madeleine Renaud) qui rend ainsi visite à son frère (Jean Gabin), accompagnée de sa petite troupe. Moment d’émotion à l’église où ces dames, sans doute nostalgiques d’une innocence perdue, se mettent à sangloter. Gabin, éméché, tombe un peu amoureux de Rosa (Danielle Darrieux), venue avec sa sœur ; il a hâte d’aller faire un tour à la ville. Quand la maison rouvre, un message signale l’événement de façon codée : “Chargement de morues retrouvé”. L’établissement est filmé à la façon d’Ophüls, à travers divers obs- tacles, œils-de-bœuf, persiennes, qui, sans gêner la vision, restituent une sorte de troisième dimension. La distribution est exceptionnelle, dans les grands comme les petits rôles. Le premier sketch met en scène un vieux noceur qui continue à participer aux chahuts dans les bals. Au médecin (Claude Dauphin) qui le ramène après un malaise, son épouse (Gaby Morlay) confie qu’elle a été heureuse quand elle a découvert son premier cheveu blanc. Le troisième épisode montre un peintre (Daniel Gélin) qui s’amourache de son modèle (Simone Simon) avant de s’en lasser. À la jeune femme dépitée qui menace de se suicider, il dit “Tue-toi”. On le voit plus tard, sur une plage, poussant le fauteuil de celle qui est désormais sa femme, paralysée des deux jambes. C’est, peut-être, le bonheur ; mais le bonheur n’est pas gai, dit la voix off.

Mulholland Dr. David Lynch, usa, 2001, 146 mn

Le film se présente sous la forme d’un labyrinthe séduisant aux allures de cauchemar. Celui d’une blonde lesbienne (Naomi Watts) qui a fait tuer sa brune amie (Laura Harring) par jalousie : toutes deux sont actrices à Hollywood (Mul- holland Drive est au nord de Sunset Boulevard). La blonde a du mal a assumer sa responsabilité, ce qui fait que tous ses repères sont faussés. Ainsi, la clef plate bleue, que l’assassin lui a fait parvenir en signe d’accomplissement du contrat, devenue triangulaire, ouvre-t-elle un cube qui est comme la porte d’un univers lilliputien et accusateur. La coupable finira par se donner la mort. Le cauchemar comporte une route perdue, sorte de Lost highway (p. 1258), menant à un inquiétant cowboy ; et un théâtre nocturne dont les rideaux rouges évoquent Twin Peaks (p. 1051), tout comme la musique d’Angelo Badala- menti. Le personnage de Coco est joué par Ann Miller, bien vieillie depuis Un jour à New York (p. 1348).

111 Le val d’enfer Maurice Tourneur, France, 1943, 80 mn

Un contremaître veuf (Gabriel Gabrio) ramène à la campagne une ancienne prostituée (Ginette Leclerc) qu’il finit par épouser. Elle ne tardera pas à le trom- per, mais sera, Dieu merci, victime d’un accident pas trop accidentel. Le film, produit par la Continental, exalte le Travail et la Famille – le scénario ayant oublié la Patrie en route. La citadine (qui vient des Batignolles) apporte discorde dans la famille : après avoir remplacé les vieux meubles par du formica – du moins moralement, puique ce produit n’existe pas encore –, le héros expédie ses vieux parents (Édouard Delmont, Gabrielle Fontan) à l’hospice. La mort de l’impure est une divine surprise à la Maurras : les parents reviennent à la maison, les vieux meubles aussi. C’est le moment où le veuf voit son vaurien de fils sortir de la prison qui, paraît-il, “forme un homme” : Travail-Famille-Prison. L’action se passe, bien loin des Batignolles, dans le Midi, comme l’indique la présence d’acteurs de Regain (1937) (Gabriel Gabrio, Édouard Delmont, Charles Blavette) ; c’est d’ailleurs à Salon que le héros va acheter son “formica”.

Singin’ in the rain Chantons sous la pluie, & Gene Kelly, usa, 1952, 103 mn

Cette célèbre production d’Arthur Freed est d’abord un film sur Hollywood. L’action se situe en 1927 : un directeur de studio (Millard Mitchell) doit gérer le délicat passage aux “talkies”, alors que son actrice-vedette (Jean Hagen) est handicapée par une voix de crécelle, une sorte de bêlement. Elle sera doublée par une inconnue (Debbie Reynolds) qui a la bonne idée de se lier avec le partenaire de l’actrice (Gene Kelly, coréalisateur du film) et son pianiste (Donald O’Connor). Tout ça est prétexte à divers numéros musicaux, dont celui – qui donne son titre au film – où Kelly danse seul sous la pluie. Longue séquence avec Cyd Charisse qu’on allait surnommer The legs ; autour d’elle, les gangsters qui jouent avec une pièce de monnaie renvoient à George Raft dans Scarface (p. 422). La présentatrice Dora Bailey évoque irrésistiblement Louella Parsons.

Das Kabinet des Dr. Caligari Le cabinet du Dr. Caligari, Robert Wiene, Allemagne, 1920, 74 mn

Film expressionniste par excellence, avec ses décors biscornus en carton-pâte qui trahissent la perception perturbée des protagonistes. Le directeur de l’asile d’aliénés (Werner Krauss) est-il le Docteur Caligari, quelqu’un qui cherche à le devenir “– Du musst Caligari werden”, ou encore celui qu’un fou prend pour Cali- gari ? Et quid de sa marionnette (Conrad Veidt), ordinairement dans un cercueil en état d’hypnose et maintenant pensionnaire de l’asile ?

112 An affair to remember Elle et lui, Leo McCarey, usa, 1957, 115 mn

Mélodrame hollywoodien classique. Un playboy (Cary Grant) rencontre une chanteuse (Deborah Kerr) durant une croisière : coup de foudre. Ils se donnent rendez-vous au sommet de l’Empire State Building dans six mois, le temps de régler quelques affaires : ils sont tous deux fiancés et il a un sacré poil dans la main. Un accident fait que le rendez-vous n’a pas lieu. Le film s’ouvre avec des actualités radio-diffusées de plusieurs pays en jouant sur le contraste entre les accents et les styles : vulgaire chez l’Américain, snobi- nard chez l’Anglais. Entre l’Europe et New York, le paquebot sert de décor aux péripéties cocasses des deux amoureux en puissance qui cherchent à s’éviter et n’arrivent qu’à être le point de mire des autres passagers. L’escale à Villefranche- sur-Mer est un moment hors du temps où Cary Grant présente Deborah Kerr à sa grand-mère (Cathleen Nesbitt). La fin est très réussie, avec un long duel à fleurets mouchetés et ce reproche muet “Pourquoi n’es-tu pas venue” ; l’émotion naît quand il comprend enfin qu’elle n’a pas pu venir. Le film peut se refermer sur un plan fixe de Central Park sous la neige. Le marchand de tableaux porte le nom de Courbet. Les deux séquences où Deborah Kerr fait répéter des gamins sont plutôt affligeantes. An affair to re- member est le remake, assez fidèle, de Love affair (p. 622) du même McCarey.

Highlander Russell Mulcahy, Grande-Bretagne, 1986, 117 mn

Film spectaculaire basé sur une idée de tontine : c’est le survivant qui aura tout. Dans une vraie tontine, le survivant est un peu trop vieux pour en profiter vraiment, mais ici les protagonistes ne vieillissent pas et ne tombent que sous les coups de leurs alter egos. Des participants immortels, c’est bien pratique, puisque l’on peut multiplier, au fil des siècles, les épisodes, seul le budget étant limité. On se demande d’ailleurs quel est le prix remporté par le vainqueur ; il faut bien avouer que ce n’est pas très précis, ce serait le pouvoir extraordinaire d’avoir des pouvoirs extraordinaires. S’ils avaient su, les concurrents de la tontine auraient peut-être mieux fait de ne pas s’entre-tuer et se contenter d’un statut de simple immortel. Les décors naturels, en Écosse, sont splendides, en particulier la bruyère rouge du dernier plan. Christopher Lambert a, plus que jamais, l’air d’une vampire. Heureusement, il y a Sean Connery qui, bizarrement, ne campe pas un Écossais. Dans un film qui se prend un peu trop au sérieux, une amusante séquence voit le héros au xviiie siècle, lardé de coups d’épée dans un duel, se relever, se faire relarder, etc. au grand dam de son adversaire.

113 Lost horizon Horizons perdus, Frank Capra, usa, 1937, 133 mn

Des images jalonnent le film. D’abord ce plateau mongol où l’avion s’arrête pour être ravitaillé. Puis l’architecture à mi-chemin entre le Palais de Toy¯ o¯ et le Potala. Enfin, la vision d’une femme (Margo) qui a subitement pris cinquante ans en quittant Shangri-La. Sans parler des personnages du Père Perrault (Sam Jaffe qui venait d’incarner Pierre iii dans L’impératrice rouge, 1934) et de son assistant Tchang (H. B. Warner, qui fut le Christ du Roi des rois, p. 76). L’opposition cocasse, qui s’entend au niveau des accents, entre le paléonto- logue anglais (Edward Everett Horton) et l’escroc américain (Thomas Mitchell) compense le côté superficiel de cette utopie, qui se réduit à une sorte de modé- ration, d’absence de désir, et ne fonctionne que sur le papier. On se demande d’ailleurs comment cet endroit pratiquement inaccessible a pu avoir vent des activités du célèbre diplomate (Ronald Colman) qui est le héros du film. Il reste cependant, même si le roman de James Hilton est daté, l’image d’une vallée heureuse où l’on ne vieillit pas : de quoi faire rêver les enfants. Le toast final crèe d’ailleurs une antonomase : “Que chacun trouve son Shangri-La”.

San taam Mad detective, Johnnie To, Hong Kong, 2007, 89 mn

Sur un scénario de Wai Ka-Fai (coréalisateur), le film ne serait qu’une histoire de plus de flic ripou si l’enquête n’était menée par un détective complètement dérangé. Accompagné d’une femme imaginaire que lui seul peut voir et se livrant à une sorte de divination chamanique – c’est ainsi qu’il s’ensevelit dans une sorte de tombe – il arrive à voir les âmes des gens. Par exemple, les sept personnalités du flic ripou que l’on voit marcher de concert. Le jeune collègue qui a sollicité son aide n’en a que deux, dont une d’enfant craintif.

Rancho notorious L’ange des maudits, Fritz Lang, usa, 1952, 85 mn

Arthur Kennedy campe un brave cow-boy dont la fiancée vient d’être violée et tuée. Il pourchasse le criminel pour arriver dans un étrange hâvre pour criminels Chuck a luck (coup de chance) dirigé par Altar Keane (Marlene Dietrich), une protectrice qui prend 10% des profits. À ses côtés, Frenchy Fermont, joué par Mel Ferrer, l’acteur à la mode de ces années-là. L’ambiguë Altar sera victime d’une balle perdue, ce qui est conforme à la moralité et surtout évite aux deux hommes d’en venir aux mains : ils quittent ensemble le Coup de chance. Belle galerie de seconds rôles patibulaires, au premier rang desquels Jack Elam et Frank Ferguson.

114 Viaggio in Italia Voyage en Italie, Roberto Rossellini, Italie, 1954, 83 mn

Un couple de riches Anglais, séjournant à Naples pour une histoire d’héritage, se délite, au point d’envisager le divorce. Lui (George Sanders) flirte à Capri, sans aller jusqu’au bout ; il embarque même une prostituée dans sa voiture, puis change d’avis. Elle (Ingrid Bergman, alors épouse du réalisateur) visite le Vésuve, puis une nécropole. Les signes semblent se multiplier sur son chemin : c’est un corbillard qui bloque la route, mais aussi, plus ambigus, des amoureux ou des bébés dans des poussettes. Deux corps enlacés extraits de Pompei la bouleversent. Étrange réconciliation finale des époux : bloqués dans leur voiture par une procession, un moment de panique les sépare ; puis ils se retrouvent et s’avouent leur amour. Rapprochement sans lendemain ou miracle de la Vierge ? L’épouse évoque le souvenir de Charles, jeune poète mort (ce qui fait penser aux Gens de Dublin, p. 1099), elle n’obtient que les sarcasmes de son époux. Moment comique (discret) où Bergman se débat avec des spaghetti.

Sisters Sœurs de sang, Brian De Palma, usa, 1972, 93 mn

De Palma s’inscrit dans la postérité de Psychose (p. 1036) ; la musique sonne d’ailleurs comme du Bernard Herrmann et pour cause. Margot Kidder campe Da- nielle, survivante d’un couple de siamoises canadiennes – elle a d’ailleurs un accent français – qui devient meurtrière quand elle se prend pour sa sœur Dominique. Son médecin d’époux (l’inquiétant William Finley), qui a caché le cadavre d’une victime de Dominique dans un canapé-lit, sera, lui aussi, tué. Dénouement original : la journaliste témoin du premier meurtre, hypnotisée par le médecin-époux, jure maintenant qu’elle n’a rien vu. Elle s’était auparavant attaché les services d’un détective privé (Charles Durning) que l’on retrouve, au dernier plan du film, perché sur un poteau en train de surveiller une petite gare canadienne : sur le quai, le canapé-lit.

Dors mon lapin Jean-Pierre Mocky, France, 2013, 81 mn

Le deal Jean-Pierre Mocky, France, 2007, 87 mn

Deux films sur le thème de l’échec répété : dans le premier, ennuyeux, un kidnappeur n’arrive pas à toucher sa rançon. Dans le second, jubilatoire, un criminel (Jean-Claude Dreyfus) cherche en vain un alibi à présenter au policier Jackie Berroyer. Avec Jean-François Stéve- nin, Freddy Bournane et Dominique Zardi affublé d’un demi-masque noir comme Stroheim dans Menaces (p. 1380). Complainte interprétée par le chanteur Re- naud.

115 Little shop of horrors La petite boutique des horreurs, Roger Corman, usa, 1960, 73 mn

Une plante carnivore réclame de la nourriture “Feed me, I’m hungry”. Quand l’employé de la boutique ne peut plus la satisfaire avec son sang, il lui fournit des cadavres frais. Le végétal, devenu énorme, le remercie par un rot de satisfaction. Le scénario est en fait une variation sur A bucket of blood (p. 1192). Dick Miller joue un amateur de fleurs, qu’il consomme avec du sel. Jack Nicholson, alors presque débutant, campe le client masochiste d’un dentiste qui, dans la salle d’attente, lit la revue Pain (douleur) ; en sortant édenté, il déclare avoir tellement souffert qu’il va recommander l’établissement à ses amis. Le film relève du comique juif, voir le personnage de la mère du héros. Plutôt fauché, témoin ces membres humains grossièrement imités que le héros fournit à la plante, il gagne en version coloriée.

L’affaire Nina B. Robert Siodmak, France, 1961, 101 mn

Le générique nous montre une Allemagne coupée en deux, mais c’est bien, encore plus que One, two, three (p. 104) sorti la même année, à l’Allemagne de l’Ouest que le film s’en prend violemment. C’est d’ailleurs pourquoi il s’agit d’une production française. B. (Pierre Brasseur) est un maître-chanteur qui exploite le passé nazi des industriels de Wiesbaden. Prêts à tout pour que leurs crimes restent à jamais enfouis, ils ont Police et Justice de leur côté. Ce beau monde trouve une alliée inattendue en la personne de Nina (Nadja Tiller), l’épouse frustrée de B., qui remplace les pilules pour le cœur de son mari par un placebo. Parmi les seconds rôles, Maria Meriko, Hubert Deschamps, Étienne Bierry et José Luis de Vilallonga dans son sempiternel rôle de goujat mondain.

Reservoir dogs Quentin Tarantino, usa, 1992, 99 mn

Le style Tarantino : flash-backs, sang et tchache. L’action se passe dans un entrepôt où se retrouvent et s’exterminent les associés d’un hold-up foireux. Les organisateurs sont joués par Chris Penn et Lawrence Tierney, un dur – et pas seulement à l’écran – des années 1940. Les autres sont désignés par des couleurs : Mr. White est joué par Harvey Keitel (coproducteur du film), Steve Buscemi est Mr. Pink (à son grand dam, car il n’est pas gay !), Michael Madsen est Mr. Blonde, un sadique qui s’acharne contre un malheureux flic attaché à une chaise, tout en effectuant des pas de danse. Enfin, Mr. Orange (Tim Roth) est un flic infiltré dans la bande : il passe son temps allongé car il a reçu une balle mortelle dans les intestins. On le voit, dans un flash-back, répétant son rôle avec un collègue : se croit-il à l’Actors Studio ?

116 Dekalog Le décalogue, Krzysztof Kieślowski, Pologne, 1989, 566 mn

Le décalogue est traité de façon superficielle par le cinéma : DeMille (p. 493) l’expédie sous forme d’une énumération-débarras. Dans The Gaucho (p. 1405), il devient une sorte de Charia, de loi unique et suffisante : “Live by them, you need no other law” nous dit Douglas Faibanks (“them” = les commandements). Les dix épisodes du film de Kieślowski sont chacun une variation sur le thème d’un des commandement. Le substrat religieux est présent, quoique peu ortho- doxe, sauf dans l’épisode 1 “Un seul Dieu tu adoreras” qui oppose le père de l’enfant et son culte, un peu scientiste, de l’ordinateur, à sa tante, très religieuse, qui ne jure que par le Pape polonais de l’époque. La mort de l’enfant ressemble un peu à une punition du péché d’athéisme ; quand le père renverse l’autel en signe de protestation, on frôle le kitsch avec cette Vierge qui semble pleurer. L’approche, volontiers ambiguë, évite le respect figé. Dans l’épisode 7, une femme élève sa petite-fille qu’elle fait passer pour son enfant ; l’enfant est kid- nappée par sa vraie mère, mais qui est la voleuse, qui a enfreint le “Tu ne voleras point” ? L’épisode 10, “Tu ne convoiteras point le bien d’autrui” ridiculise le fé- tichisme des héritiers d’un philatéliste prêts à donner un rein pour un timbre. Certains épisodes sont carrément tordus, comme le numéro 4 “Tu honoreras ton père et ta mère” qui tourne autour de la tentation d’inceste entre une jeune femme et l’homme dont elle n’est plus sûre qu’il soit son père. Certains commandements sont implicitement condamnés, ainsi le numéro 6 “Tu ne seras point luxurieux” où la jeune femme se montre trop dure à l’égard de l’adolescent libidineux. L’épisode 2, qui peut, par ailleurs, être lu comme une condamnation de l’avortement, justifie une entorse à “Tu ne commettras point de parjure”. Quant à l’épisode 8 “Tu ne mentiras point”, c’est l’invocation-même de ce commandement qui constitue le principal mensonge. Quelques épisodes passent à côté, comme le numéro 3 où une femme gâche la fête de Noêl d’un ancien amant : le rapport avec “Tu respecteras le Jour du Seigneur” est un peu tiré par les cheveux. L’épisode 9 “Tu ne convoiteras pas la femme d’autrui” parle d’un adultère commis à la demande d’un mari impuissant. L’acteur Artur Barcis apparaît dans la presque totalité des épisodes comme une espèce de témoin, réprobateur mais muet. Dans l’épisode 5 “Tu ne tueras point”, il joue même deux rôles, sans doute pour renforcer l’horreur. Aucun détail des mises à mort ne nous est d’ailleurs épargné, la première étant la plus sangui- naire car le fait d’un être bourrelé de remords et maladroit ; la seconde reste la plus terrifiante à cause du tranquille professionnalisme des bourreaux. L’ensemble est une petite Comédie humaine : on croise des personnages des autres épisodes, qui dans l’ascenseur, qui cherchant un taxi, le vieux philatéliste aperçu dans l’épisode 8 est le père des protagonistes du numéro 10. . . Le film ne comporte aucune allusion au quotidien des Polonais de l’époque.

117 The magnificent Ambersons La splendeur des Amberson, Orson Welles, usa, 1942, 88 mn

Orson Welles ne joue pas ; on l’entend en voix off au début du film, puis, vers la fin pour nous annoncer que le temps de payer est venu pour le héros (Tim Holt, du Trésor de la Sierra Madre, p. 1316). C’est ce monstre d’égoïsme, plus que d’orgueïl, gâté par une mère qui encourage ses débordements et finit par être sa victime, qui est au centre de l’histoire. Comme annoncé au début, il trouve un jour sa comeuppance, i.e., la monnaie de sa pièce, et commence à payer lorsque celle qu’il aime (Anne Baxter) le traite avec indifférence. Il se découvre une alliée en la personne de sa tante (Agnes Moorehead, la vieille taupe américaine, cousine de Jeanne Fusier-Gir et Haruko Sugimura) amoureuse d’un fabriquant d’automobiles (Joseph Cotten). Ce type de véhicule, une invention moderne qu’il affectait de mépriser, sera sa némésis. Mutilé et en partie dénaturé – la réconciliation finale serait un ajout de la production –, ce film reste un chef-d’œuvre, supérieur à La dame de Shanghaï (1947).

Riget L’hôpital et ses fantômes, Lars von Trier, Danemark, 1994/97, 557 mn

Il y a quelque chose de pourri au royaume (riget) du Danemark, un grand hôpital où se passent des choses déplaisantes au fil des deux “saisons” de la série. Un chef de service suédois (Ernst-Hugo Järegård) a commis une lourde faute professionnelle sur une fillette, désormais handicapée à vie. Il passe le plus clair de son temps à éviter de répondre de cet acte, quitte à employer les techniques du vaudou pour réduire un témoin au silence. Un autre médecin est tellement obsédé par un type de cancer du foie qu’il se fait transplanter un foie cancéreux. Tout ce beau monde conspire au sein d’une loge maçonnique. Parallèlement, une vieille dame s’est fait hospitaliser en quête des fantômes qui rôdent dans les couloirs, tel celui d’une fillette tuée il y a longtemps par son père, un démon qui réussit dans la seconde “saison” à avoir un fils, sorte de bébé paralytique au corps monstrueux (Udo Kier, qui joue père et fils). Un couple de trisomiques omniscients, que l’on peut rapprocher de l’Innocent de Boris Godounov, commente l’action depuis l’arrière-cuisine où ils travaillent à la plonge. Le film baigne, comme d’autres films de l’auteur, dans une dominante sépia qui laisse rarement percer quelques couleurs. Le personnage incarné par Järegård, lui-même suédois, n’arrête pas de criti- quer le Danemark. “Pays de merde”, répète-t-il à la fin de chaque épisode, depuis un balcon ou en se mirant dans une cuvette de chiottes. L’auteur règle visible- ment ses comptes avec un pays voisin jugé arrogant. La mort de l’acteur, sur lequel reposait la série, nous a privés d’une troisième “saison”.

118 The young pope Paolo Sorrentino, Italie, 2016, 545 mn

La série débute en nous montrant ce que le nouveau pape ne sera pas, un progressiste : les déclarations fracassantes de Lenny Belardo (Jude Law) ne sont qu’un cauchemar. Cet Américain, élu à la suite d’une manœuvre de conclave, a d’ailleurs pris le nom de Pie xiii, ce qui le place dans le sillage de l’épouvantable Pie xii. Il s’oppose ainsi au pouvoir séculier du premier ministre italien, sorte de Matteo Renzi. On attend donc de le voir face à Salvini dans la “saison” à venir. Il est très réactionnaire sur tout ce qui concerne les mœurs. Bien qu’il n’ignore pas la bisexualité de son ami d’enfance, le cardinal Andrew Dussolier ( !), il veut expulser discrètement les homosexuels de l’Église. Il finira par se calmer, de peur de se priver de ses meilleurs auxiliaires, tels le cardinal Gutiérrez (Javier Cámara). C’est aussi très discrètement, en utilisant Ketchikan (Alaska) comme une sorte de Goulag pour ecclésiastiques, qu’il gère la pédophilie, confondue d’ailleurs dans son esprit – voir l’étymologie du mot “pédéraste” – avec l’homosexualité. Ce pape qui fume comme une locomotive souffre d’avoir été abandonné par des parents hippies ; d’où son attachement à Sœur Mary (Diane Keaton), la religieuse qui l’a élevé et qui lui sert un peu de mère. Il n’a jamais connu de femme, sauf un amour platonique de jeunesse. La peinture du panier de crabes qu’est le Vatican est assez réjouissante : emmenés par le cardinal Voiello (Silvio Orlando), les cardinaux Caltanissetta et Spencer (James Cromwell) cherchent à provoquer une démission du pontife, avant tout trop jeune. Mais les complots échouent l’un après l’autre, peut-être parce que ces trois crabes sont en compétition pour la succession. La personnalité de ce pape s’affirme progressivement. Peu enclin aux contacts humains, il considère comme démagogique le fait de se montrer en public. Plutôt antipathique car il a l’étoffe du saint, il doute ; mais ses prières, lorsqu’il s’oppose à une sorte de Mère Teresa, montent jusqu’à Dieu. Son homélie, place Saint Marc, a des accents visionnaires et, s’il s’effondre à la fin, il ne peut que s’en remettre : sinon pas de saison 2.

13, French street Jean-Pierre Mocky, France, 2007, 87 mn

La bête de miséricorde Jean-Pierre Mocky, France, 2001, 84 mn

Les deux films adaptent des romans américains. Dans le premier, Mocky ne sait ni nous faire rire ni nous intéresser aux personnages. Le ton de l’écrivain Fredric Brown (L’ibis rouge, p. 55) convient mieux au réalisateur qui, dans le second film, joue le rôle d’un consolateur assassin – cousin de l’Étrangleur (p. 58) de Paul Vecchiali – opposé à deux policiers joués par Jackie Berroyer et Bernard Menez, ce dernier “bénéficiant” de la miséricorde du héros.

119 Proverka na dorogakh La vérification, Alexeï Guerman, urss, 1971, 92 mn

Un soldat soviétique qui avait rejoint l’ennemi dans un moment d’égarement retourne volontairement vers les siens. Il est alors l’objet de la méfiance et de l’acharnement d’un officier (Anatoli Solonitsyne) : mourir dans une action hé- roïque est sa seule façon de se justifier. Le train qu’il tente d’attraper avant de s’effondrer sur la voie ferrée symbolise une impossible rédemption. Cette méthode de rédemption est digne de l’infâme Matthew Hopkins (p. 1393) qui soumettait les prétendues sorcières à un jugement de Dieu dont elles ne pou- vaient se tirer qu’en mourant. Logiquement parlant, l’idée de vérification est par ailleurs une absurdité : si l’on se restreignait à des activités vérifiées, on ne traverserait jamais la rue. Le cinéma soviétique de l’époque dénaturait les films dérangeants au moyen de fins postiches. Par exemple, le touchant Demain c’était la guerre (p. 558) qui oppose une lycéenne à sa mère, stalinienne malhonnête, est édulcoré par un épi- logue qui nous apprend que mère et fille furent exécutées ensemble par les nazis. Ici, un épisode final nous montre, après la mort du héros, les troupes avançant en direction de Berlin. Sous-entendu “Ce que vous venez de voir doit être relativisé, ce n’est qu’un épisode de notre glorieuse guerre patriotique”. Ce happy end à la Brejnev n’a visiblement pas suffi aux censeurs : le film n’est sorti qu’en 1986, sous Gorbatchov, en même temps que le génial Mon ami Ivan Lapchine (p. 121).

Tanner ’88 Robert Altman, usa, 1988, 372 mn

Michael Murphy joue Jack Tanner, candidat à l’investiture pour 1988, depuis la primaire du New Hampshire jusqu’à la convention démocrate d’Atlanta. Nous sommes édifiés sur le rôle des journalistes embarqués avec la caravane du candi- dat et, plus particulièrement, ceux de la télévision. C’était avant Internet et les manipulations des réseaux sociaux. Les épisodes de l’édition dvd de la série sont commentés, en 2004, par les personnages qui ont donc quinze ans de plus. Chaque épisode se termine sur son petit rebondissement. Ainsi, Tanner, qui n’a rien à proposer hormis son slogan “For real”, est-il piégé par ses collaborateurs qui le filment en pleine conversation privée ; ces propos de table, diffusés à la télévision, mettent la candidature sur orbite. Plus tard, la révélation de la liaison de Tanner avec la directrice de campagne de Dukakis fera tanguer la candidature. Sauf l’épisode 8 qui fait parler des Noirs de Detroit et se termine sur la vision d’un cadavre d’enfant oublié sur une pelouse, le contenu politique est inexistant. Les manœuvres d’appareil de Tanner à Atlanta lui attirent, enfin, le soutien de son père (E. G. Marshall, de Douze hommes en colère, p. 445) qui lui conseille de candidater en indépendant. Madame Dukakis (dans son propre rôle) lui demande de soutenir son époux, maintenant candidat officiel des Démocrates. Il hésite. . .

120 Moy droug Ivan Lapchine Mon ami Ivan Lapchine, Alexeï Guerman, urss, 1985, 95 mn

Astrakhan en 1935 ; Ivan Lapchine est un policier qui vit avec cinq de ses collègues dans un appartement communautaire. Ils boivent en chantant les ren- gaines soviétiques de l’époque. Son ami Khanine, qui vient de perdre sa femme, tente de se suicider. Plus tard Lapchine découvrira que la femme qu’il aime, une actrice de passage, lui préfère Khanine. Lapchine poursuit un criminel sangui- naire, Soloviev ; une fois le criminel éliminé et l’actrice partie, il se retrouve seul. Son désarroi se lit, paradoxalement, dans son regard inexpressif. Le meilleur Guerman (avec Khroustaliov, ma voiture !, p. 639), admirablement filmé, nous emmène dans l’urss d’avant les grandes purges. Sans chercher à nous raconter une histoire, il nous plonge dans le quotidien de l’époque, avec ses conversations banales, ses représentations de théâtre. Et l’horreur derrière le brouillard enveloppant la camionnette où s’entassent des cadavres ou la tristesse lorsque Lapchine rentre nuitamment par la fenêtre de l’actrice – inconvénient des appartements communautaires – pour apprendre qu’elle aime Khanine. Le film, censuré, ne sortit que sous Gorbatchov. Certains classements le consi- dèrent comme le meilleur film russe jamais tourné.

Tolgo il disturbo Valse d’amour, Dino Risi, Italie, 1990, 94 mn

Grâce à la loi de 1978 sur la psychiatrie, un ancien directeur d’agence bancaire (Vittorio Gassman) retrouve la liberté. C’est une sorte d’innocent dans ce monde où il met facilement les pieds dans le plat. Il est un peu amoureux – mais le mot convient-il ? – de sa petite-fille Rosa, “sa fiancée” dit-il, la seule personne avec qui il ait une complicité. Le lien avec l’enfant se délite avec la venue de l’adolescence et il s’éclipse : “Je ne vous embêterai plus”, comme dit le titre original. Sorti de l’univers de Robert Altman, Elliott Gould campe Alcide, l’ex-compagnon d’asile de Gassman qui vit avec une prostituée.

Beyond the forest La garce, King Vidor, usa, 1949, 89 mn

Sorte de Madame Bovary américaine, Bette Davis est mariée à un bon docteur (Joseph Cotten) qui tire le diable par la queue et qu’elle trompe avec un industriel (David Brian) qu’elle espère bien épouser. Ce qui l’amènera à tuer, dans un faux accident de chasse, un voisin. Elle ne sera pas punie par la justice des hommes, mais par les conséquences d’une fausse couche provoquée. Quelques scènes intéressantes : une promenade, seule dans la nuit, à Chicago, un enterrement sous la pluie. La chute provoquée se passe dans les montagnes. . . du Wisconsin ?

121 La fin du jour Julien Duvivier, France, 1939, 105 mn

Un des sommets de l’œuvre de Duvivier, ce film se passe dans un hospice de vieux comédiens. Au premier rang de ceux-ci Saint-Clair (Louis Jouvet), acteur célèbre et égocentrique qui sombre finalement dans la folie. Cabrissade (Michel Simon) est un raté qui a passé sa vie de doublure à attendre l’occasion de jouer Flambeau ; quand il obtient, in extremis, le rôle, il est tellement ému qu’il n’arrive pas à dire “Nous les obscurs, les sans-grade” et il en meurt de honte. Son enterrement est un grand moment de cinéma : il a lui-même composé son oraison funèbre qu’un collègue (Victor Francen) lit en public, mais elle est tellement dithyrambique que l’orateur ne peut poursuivre sur ce ton : “Du talent, tu n’en as jamais eu”, dit-il avant de terminer sur “On ne touche pas à quelque chose de grand sans se grandir soi-même”.

Le bénévole Jean-Pierre Mocky, France, 2006, 82 mn

Tourné à Agde, le film présente un syndicaliste qui a la bonne idée de défendre les bénévoles, qui feront désormais payer leurs services. Tout ça ne serait que du Mocky un peu routinier si le syndicaliste en question n’était Michel Serrault, dans son dernier rôle ou presque.

Maigret et l’affaire Saint-Fiacre , France, 1959, 97 mn

Le personnage de Maigret a été revu par le scénariste Michel Audiard pour l’adapter à la manière autoritaire du Gabin seconde manière. Il mouche le nez à tout le monde ou presque : sont épargnées la vieille comtesse (Valentine Tessier) et la buraliste (Gabrielle Fontan). C’est ce Maigret-Gabin qui intime au criminel de demander pardon au pied du lit de mort de la victime, alors que le roman attribue cet acte au comte. Tout ça est par ailleurs bien académique. Le film date bien de 1959. Une boîte de nuit s’appelle Le hula hoop ; le criminel travaille à la bnci qui devait former, avec le cnep, la future bnp.

Alliance cherche doigt Jean-Pierre Mocky, France, 1997, 88 mn

Un paysan (François Morel), en quête d’une épouse pour s’occuper de sa ferme, s’adresse à une agence matrimoniale dirigée par une mère et son fils. Au terme d’une intrigue loufoque, le paysan s’accommodera de la mère (Carmen Maura) qui traverse le film en sous-vêtements peu seyants ; le fils (Guillaume Depardieu) trouvera une âme sœur (ou frère ?) à qui il ne dit pas “Nobody is perfect”, mais “Le bonheur est dans l’imprévu”.

122 Les araignées de la nuit Jean-Pierre Mocky, France, 2002, 87 mn

Les ballets écarlates Jean-Pierre Mocky, France, 2007, 80 mn

Le premier film est tellement mauvais que l’on ne peut même pas parler de bâclage ; on s’amusera tout au plus du nom des candidats, Dupont, Durand, Dubois, Dufer et Dugland, mais c’est bien tout. Le titre du second réfère à un scandale de pédophilie (les ballets roses) qui éclaboussa, en 1959, le président Le Troquer. Des modernes Le Troquer se sont sans doute senti visés car monseigneur Raffarin, alors premier ministre, fit, par l’intermédiaire de son ministre de la culture Donnedieu de Vabres, interdire le film. Lequel est par ailleurs d’une nullité abyssale. Mauvais acteurs, dont l’ex-Miss France Patricia Barzyk ; on peut sauver François Toumarkine et l’habituel Jean Abeillé.

Robin des Mers Jean-Pierre Mocky, France, 1998, 80 mn

Crédit pour tous Jean-Pierre Mocky, France, 2011, 82 mn

Les deux films exposent les solutions politiques de Mocky aux problèmes, respectivement, du chômage et du surendettement. Le premier fonctionne car le héros est un enfant de douze ans, dans une version bretonne de Robin des Bois que l’on ne prend pas un instant au sérieux ; cela désamorce les critiques habi- tuelles que l’on peut faire à Mocky. Ajoutons que les réjouissants Roland Blanche, Jacques Legras, Jean Abeillé et Michel Francini, dans des rôles de pourris, contri- buent à cette farce plutôt réussie. Le second nous montre une combine du même genre où le meneur de jeu n’est pas un enfant mais Dominique Pinon, ce qui en fait une version au rabais des Compagnons de la marguerite (p. 669).

Le dossier Toroto Jean-Pierre Mocky, France, 2011, 63 mn

Mocky nous prévient d’emblée : tout le monde filme des conneries, il va donc en fimer une lui aussi, avec l’excuse qu’il sait que c’est une connerie. L’histoire pourrait être une version potache d’Alice in Wonderland : le professeur Toroto (dont le nom ne fait pas plus japonais que l’acteur Jean Abeillé) a mis au point un liquide pour faire croître les légumes. Un adolescent en prend par mégarde et devinez ce qui se met à pousser ! Plus tard, un commandant de gendarmerie essayera le produit miracle et il devra transporter son engin de 2,43 mètres sur un dévidoir. On pense au prélat réactionnaire Félix Dupanloup auquel le folklore ca- rabin attribuait un appendice de taille homérique. Après la fiole–qui–fait–grandir, la fiole–qui–rapetisse : des envieux se trompent de flacon. Le film, qui se termine un peu comme Le miraculé (p. 60) est, finalement, une bonne surprise.

123 La vie à l’envers Alain Jessua, France, 1964, 91 mn

Le premier et meilleur film de Jessua. Charles Denner se sépare lentement de tout ce qui le rattache au monde : travail, femme et mobilier. On pense à Avril d’Otar Iosseliani (1961) où les meubles sont carrément jetés par la fenêtre. Mais le ton est ici poignant, sans doute à cause de la douceur tranquille, insidieuse, de cette entrée en schizophrénie.

My name is Julia Ross Joseph H. Lewis, usa, 1946, 65 mn

Excellent film noir, dominé par les deux méchants joués par May Whitty (Une femme disparaît, p. 457) et George Macready, le vénéneux balafré de Gilda (p. 38). Nina Foch, qui joue la malheureuse promise à un rôle de cadavre, est moyenne, comme d’habitude.

Manon des sources Marcel Pagnol, France, 1952, 225 mn

Ce film magnifique est, à peu de choses près, le dernier Pagnol. Avec Fer- nand Sardou et Marcelle Géniat ainsi que les fidèles Charles Blavette, Édouard Delmont, Henri Poupon (qui joue le Papet) et Milly Mathis. Style théâtral et redondant avec des formules cocasses genre “un coup de pied au cul qui te casse la mâchoire”, et Robert Vattier (qui fut Monsieur Brun, p. 590) dans le rôle d’un pédant sourdingue qui, à l’aide d’une sorte de sonotone dernier cri de la taille d’un poste de radio, peut participer aux conversations. Scène d’anthologie un peu datée quand, à la terrasse du café, il termine un récit par “Poil au cul”. Les trois personnages principaux sont la sauvageonne (Jacqueline Pagnol), l’instituteur (Raymond Pellegrin) et le paysan Ugolin (Rellys) qui a, de loin, le rôle le plus intéressant : il est rusé, calculateur. Également profondément malheureux et finalement touchant lorsque, rentrant chez lui pour se pendre, il voit des fantômes sur le chemin. Si le film rappelle parfois La femme du boulanger (1938) – l’eau remplaçant le pain et le curé (Henri Vilbert) le marquis –, il s’en distingue à cause de la dimension tragique d’Ugolin. En effet, miracle du cinéma de Pagnol, cette œuvre un peu vieillote aux per- sonnages stéréotypés finit par nous émouvoir. C’est le désespoir d’Ugolin, c’est le village qui apporte des cadeaux à Manon (musique des Trois Mages de l’Arlé- sienne) et c’est enfin le Papet profondément affligé par le suicide de son neveu mais néanmoins toujours rapiat : Ugolin aurait au moins pu lui léguer la ferme ! Cette source bouchée bien provençale a sa version citadine : les “caisses à eau” évoquées dans le film alimentaient naguère les appartements marseillais et un dysfonctionnement était facilement attribué à la malice du voisin venu de Paris. Réflexion logique à méditer : “Un gendarme ne devine rien, il constate”.

124 Don’t look now Ne vous retournez pas, Nicolas Roeg, Grande-Bretagne, 1973, 110 mn

Sorte de cauchemar, admirablement filmé, où se débat un couple obsédé par la disparition de son enfant. C’est d’abord la mère (Julie Christie) qui rencontre deux inquiétantes sœurs dont l’une, aveugle, prétend voir la fillette. C’est ensuite le père (Donald Sutherland) qui croit la suivre, tout habillée de rouge, dans le dédale des canaux de Venise. Il voit aussi les images de ses funérailles à venir. D’après Daphne du Maurier. Avec Massimo Serato (des Sorelle Materassi, p. 175) en évêque bellâtre et Leopoldo Trieste (du Sheik blanc, p. 143) en hôtelier.

Il bell’Antonio Mauro Bolognini, Italie, 1960, 98 mn

Une comédie de mœurs à la limite de la farce. Tout tourne autour de l’impuis- sance du bel Antonio (Marcello Mastroianni) dont le mariage, non consommé, avec la jeune Barbara (Claudia Cardinale) est annulé. Comme nous sommes à Catane, l’honneur familial est en cause : le père d’Antonio (Pierre Brasseur) multiplie les démonstrations de virilité et finit, comme le regretté Félix Faure, par une épectase. Miracle, la jeune bonne est enceinte et la mère (Rina Morelli, l’épouse du Guépard, p. 1030) peut clamer haut et fort que son fils est normal. Il semble cependant que son cousin (Tomás Milián) ait quelque responsabilité dans ce happy end

The Lavender Hill mob De l’or en barres, Charles Crichton, Grande-Bretagne, 1951, 77 mn

Comédie britannique de la grande époque. Il s’agit de voler des lingots d’or et, surtout, de leur faire passer le Channel. Pour cela, Alec Guinness a l’idée d’utiliser la fonderie de Stanley Holloway pour fabriquer des tours Eiffel presse-papiers (bien qu’en or massif, elles ne semblent pas peser plus lourd pour autant). Un de ces “souvenirs” égaré donne lieu à une poursuite à l’intérieur d’une exposition consacrée aux méthodes policières. On aperçoit , alors inconnue, dans un rôle microscopique.

Le déclin de l’empire américain Denys Arcand, Canada, 1986, 97 mn

Cinq hommes et quatre femmes se rassemblent le temps d’un week-end quelque part au Québec. Il est beaucoup question de sexe, mais aussi du désen- chantement d’une génération, celle de 1968. Le film a connu une suite très émouvante, Les invasions barbares (p. 670), qui reprend les mêmes acteurs, dont l’un en train de mourir à l’hôpital.

125 Turks fruit Turkish délices, Paul Verhoeven, Pay-Bas, 1973, 102 mn

Histoire d’amour baroque, à la fois lyrique et répugnante, qui ne nous épargne ni les vomissures ni les excréments. Le film lança sa vedette masculine, Rutger Hauer et aussi le réalisateur qui devait s’assagir aux États-Unis. Ici, il s’exprime avec une violence qui emporte tout, comme un torrent : famille (la belle-mère), société (la reine des Pays-Bas), amour, sexe et art ; ainsi que la vie, à travers cette trappe percée à même le crâne de l’aimée et même la mort qui se résume, finalement, à une perruque broyée dans un camion-poubelle. Bouleversant.

The ghost of Frankenstein Le spectre de Frankenstein, Earle C. Kenton, usa, 1942, 66 mn

C’est le premier Frankenstein de chez Universal où Boris Karloff ne joue pas le monstre : ce rôle est ici tenu par Lon Chaney Jr. Lionel Atwill et campent des médecins, dont un qui porte le nom de Frankenstein, sinistres à souhait. Comme toujours, la foule des villageois vient demander vengeance. Le facétieux Ygor (Bela Lugosi) et sa corne de brume empêchent ce film de sombrer totalement dans la routine.

Manèges Yves Allégret, France, 1949, 91 mn

Le scénario de Jacques Sigurd est d’une misogynie absolue. On voit ici une épouse (Simone Signoret, alors mariée au réalisateur) et sa mère (Jane Marken, dont le rôle tranche avec les dondons dodues qu’elle campait habituellement) comploter la ruine d’un brave type (Bernard Blier, plus cocu que jamais). Dans la vie, si les épouses font parfois cause commune avec leurs parents, ce n’est pas sous cette forme conspiratoire qui fait dire à Signoret “Dis-lui-tout”, i.e., dis à ce cornard tout ce que l’on a tramé dans son dos. Parmi les seconds rôles, Jacques Baumer, excellent en témoin impuissant de la dilapidation du manège.

Alias Nick Beal Un pacte avec le Diable, , usa, 1949, 88 mn

Méphisto, alias Nick Beal (Ray Milland, diabolique. . . en diable) veut s’offrir le gouverneur d’un état américain. Pour ce faire, il favorise l’élection d’un vertueux procureur (Thomas Mitchell) avec l’aide d’une séduisante jeune femme (Audrey Totter). Hélas, Nick voit le nouveau gouverneur démissionner, horrifié. Mais son âme appartient toujours légalement au Diable, lequel ne pourra cependant pas invoquer le contrat qu’un avocat rusé (George Macready) a inséré entre les pages d’une Bible, utilisée ici comme la croix des films de vampires.

126 Sorry, wrong number Raccrochez, c’est une erreur, Anatole Litvak, usa, 1948, 89 mn

Ce film noir typique reprend la structure du Jour se lève (1939) : une personne seule et des flash-backs. Ici, c’est une invalide (Barbara Stanwyck) qui apprend progressivement, par téléphone, que son époux (Burt Lancaster) veut la faire tuer pour toucher une consistante assurance : elle n’échappera pas à la mort. La victime n’est pas très sympathique. Fille d’un magnat de la pharmacie (Ed Begley), elle a traité ce mari sans le sou comme un toutou. Selon le médecin (Wendell Corey), sa maladie est à moitié feinte, mais elle s’en souvient trop tard.

The third man Le troisième homme, Carol Reed, Grande-Bretagne, 1949, 105 mn

Les cadrages obliques, les gros plans insistants sur les visages, renvoient à un expressionnisme obsolète. Le film a cependant beaucoup de qualités : la célèbre musique d’Anton Karas, l’excellent scénario de Graham Greene et une brillante distribution (Joseph Cotten, Alida Valli, Trevor Howard, Bernard Lee). Sans compter Orson Welles dans un petit rôle, mais ô combien mémorable : tirade d’anthologie au Prater sur le coucou suisse, résultat de 500 ans de paix.

Tange Sazen Le pot d’un million de ryo¯, Sadao Yamanaka, Japon, 1935, 92 mn

À Edo, plusieurs personnages, dont le ronin¯ parodique Sazen Tange, s’agitent à la recherche d’un vieux pot qui contiendrait le plan d’un inestimable trésor. Il ne reste que trois films de Yamanaka, sorte de Jean Vigo nippon mort à 28 ans. Peu militariste (voir le samourai de Pauvres humains et ballons de papier, p. 1163), il fut envoyé faire la guerre en Chine où il mourut de dysentrie.

Akai tenshi L’ange rouge, Yasuzo¯ Masumura, Japon, 1966, 95 mn

La guerre en Chine et ses blessés dont la belle infirmière (Ayako Wakao) s’oc- cupe aussi du point de vue sexuel, bien qu’elle ne soit pas “femme de réconfort”. Elle tombe amoureuse d’un médecin militaire rendu impuissant par la morphine. Alors qu’un film comme La bête aveugle (p. 876) met l’accent sur les mu- tilations volontaires, elles sont ici fournies gracieusement, si l’on peut dire, par l’armée japonaise. Le film n’est évidemment pas militariste, mais il n’est pas paci- fiste pour autant : les personnages on été placés dans une situation paroxystique où Eros et Thanatos font naturellement bon ménage.

127 La vie en rose Jean Faurez, France, 1948, 89 mn

Dans un pensionnat, un pion croit vivre une histoire d’amour romantique alors qu’il est en réalité la risée d’un trio d’élèves. Touchante composition de Louis Salou, une de ses dernières, hélas.

Le sang à la tête Gilles Grangier, France, 1956, 89 mn

Une adaptation plutôt réussie de Simenon : La Rochelle, l’Île de Ré et son bac, et un Gabin qui n’en fait pas trop. Dialogues d’Audiard “Sans la découverte des sulfamides, elle vérolerait toute la Charente” et excellents seconds rôles, comme Georgette Amys qui joue Titine.

Groundhog day Un jour sans fin, Harold Ramis, usa, 1993, 101 mn

La petite ville de Punxsutawney est connue pour son jour de la marmotte, qui a lieu le 2 février. Seulement, pour le journaliste Phil (), il n’y a plus qu’un seul 2 février car il se trouve pris dans une sorte de boucle temporelle. On le voit donc refaire sans arrêt le même chemin, en tentant à peu près n’importe quoi, sûr qu’il est de se réveiller à 6 heures pile, sur la même musique et les mêmes nouvelles. Dans ce cauchemar, il est le seul à progresser – il apprend, par exemple à jouer du piano –, alors que les autres personnages qui repartent à zéro à chaque fois, sont comme frappés d’amnésie. Il finit par connaître tout le monde ; est-ce pour cela que le charme se rompt et qu’il se réveille un 3 février avec la belle Rita (Andie MacDowell) à ses côtés ?

Alpeis Yorgos Lanthimos, Grèce, 2011, 90 mn

Une sorte de société secrète, Les alpes, propose d’incarner, moyennant fi- nance, les chers disparus auprès de leur famille. Une jeune infirmière, surnommée Monte-Rosa, s’écarte du cahier des charges alpin en jouant, pour son propre compte, le rôle d’une lycéenne morte dans un accident. Ne séparant pas bien rôle et réalité, elle tente même de remplacer sa mère auprès de son veuf de père. Le film est étrange et déroutant, même s’il lui manque ce je-ne-sais-quoi qui le hisserait au niveau de Canine (p. 942).

Kismet L’étranger au paradis, Vincente Minnelli, usa, 1955, 113 mn

Film musical très kitsch dans le style Mille et une nuits. La chanson du film (sur une musique tirée du Prince Igor de Borodine) fut un tube.

128 Pather panchali La complainte du sentier, Satyajit Ray, Inde, 1959, 126 mn

Ce premier opus de la trilogie d’Apu est, comme le second, centré sur le personnage de la mère (Karuna Bannerjee). Le père, peu présent, est un brahmane un peu dépassé qui arrivera après la mort de sa fille – tout comme Apu dans Aparajito (p.9) pour sa mère. Durga, grande sœur d’Apu, est une chipie voleuse de fruits et aussi d’un collier de perles qu’Apu trouvera dissimulé dans un bol et qu’il ira jeter dans l’étang ; quand l’eau se referme sur ce qu’il restait de Durga, c’est un peu l’enfance qui s’engloutit. Les images de Subrata Mitra sont superbes, en particulier celles de l’orage sur l’étang, surface lisse qu’arpentent les araignées d’eau et que la pluie brouille.

Les parapluies de Cherbourg Jacques Demy, France, 1964, 88mn.

Film magnifique et émouvant qui doit beaucoup à la musique de Michel Legrand. Le personnage joué par Marc Michel le situe dans la continuité de Lola (p. 154), avec une fulgurante réminiscence du passage de la Pommeraye. Une chambre en ville (p.1) sera aussi un film entièrement chanté, mais beaucoup plus sombre. Avec Catherine Deneuve, Nino Castenuovo et Anne Vernon.

Les amis Gérard Blain, France, 1971, 88mn.

Bien que centré sur une relation homosexuelle, le film est avant tout le portrait de Paul, jeune homme issu d’un milieu modeste qui se débat pour “ne pas rentrer dans le rang”. Après s’être fourvoyé hors de son monde – la jeunesse dorée de Deauville –, il trouvera peut-être sa voie à travers le théâtre. Mais sans Philippe, l’“ami” aisé et plus âgé, sorte de père de substitution mort dans un accident, la voie s’annonce étroite.

Oy¯usama Madame Oyu¯, Kenji Mizoguchi, Japon, 1951, 93 mn

D’après Tanizaki, un histoire d’amour assez tordue entre deux sœurs et un homme (ou entre deux sœurs tout court). Oyu¯ (Kinuyo Tanaka, actrice-fétiche de Mizoguchi) est veuve mais n’est pas libre de se remarier et c’est donc sa sœur Shizu () qui le fait à sa place. Dans cette histoire où chacun se sacrifie pour l’autre, ne subsistent à la fin qu’Oyu¯ et le bébé du couple. Dernier plan, comme rasséréné, d’une barque sur un lac. Conception très japonaise de la perfection : ce n’est qu’après la cérémonie que Shizu informe son époux que, de peur de peiner Oyu,¯ le mariage ne saurait être consommé.

129 The set-up Nous avons gagné ce soir, Robert Wise, 1949, 72mn.

Classique américain sur la boxe. Le titre original nous annonce qu’il s’agit d’un match truqué. Un boxeur en fin de course (Robert Ryan) refuse de se coucher sur le ring ; il gagne le match, mais les organisateurs de la combine lui écrasent la main en représailles. Il ne pourra plus combattre, ce qui réjouit sa femme (Audrey Totter) : elle aussi a gagné. Le film est censé se passer en temps réel. Cette contrainte rend le combat particulièrement éprouvant : deux hommes se battent, à la limite de l’épuisement, en accumulant chutes et maladresses, encouragés par un public sanguinaire.

Apur sansar Le monde d’Apu, Satyajit Ray, Inde, 1959, 106 mn

Ce dernier volet de la trilogie d’Apu (pp. 129,9) est l’histoire d’un grand amour qui commence pourtant très mal : Apu (Soumitra Chatterjee, acteur- fétiche de Ray) est amené à remplacer, au pied levé, un promis pris de démence au moment du mariage : l’ex future doit à tout prix trouver un mari. Contre toute attente, la vie de ce couple improvisé est, malgré la pauvreté, un bonheur de chaque instant que le film sait nous faire partager, grâce au charme de la très jeune Sharmila Tagore (14 ans !). L’amour se mue en douleur, en ressentiment, en refus du monde lorsque l’aimée meurt en couches. C’est un Apu barbu, perdu dans ses rêveries moroses, qui va voir contre son gré ce fils auquel il reproche d’être né. La réconciliation finale avec l’enfant signe son retour dans le monde des vivants.

Un revenant Christian-Jaque, France, 1946, 107 mn

Après vingt ans d’absence, un chorégraphe réputé (Louis Jouvet) revient à Lyon. Il en profite pour régler des comptes avec une “famille de cloportes” (Jean Brochard et Louis Seigner) qui furent ses amis de jeunesse. Il repartira avec le fils pas encore corrompu (François Périer) de l’un de ces horribles bourgeois. Le personnage de Jouvet est trop impitoyable pour être vraiment sympathique : il se venge cruellement de son amour d’autrefois (Gaby Morlay) qu’il laisse en plan sur le quai de Perrache ; elle n’avait pourtant péché que par lâcheté. Si le film a vieilli, c’est que ce type de bourgeoisie puante semble avoir disparu. Il rappelle, dans ses grandes lignes, un autre scénario d’Henri Jeanson, Meurtres (p. 225) où le héros emmène avec lui la fille de la maison. Ludmilla Tchérina joue une danseuse un peu garce et Arthur Honegger un compositeur. Dialogue remarquable entre Marguerite Moréno et Jouvet où ce dernier ne place pas une seule parole.

130 The Missouri breaks Arthur Penn, usa, 1976, 121 mn

Tout comme Heaven’s gate (p. 392), le film nous rappelle l’existence, dans l’Ouest américain, d’une société de laissés-pour-compte vivant d’expédients di- vers, vol de bétail, etc. Jack Nicholson campe un de ces marginaux qui voit ses copains exterminés par un étrange tueur à gages. Ce personnage efféminé qui aime se déguiser, jouer au chat et à la souris avec ses victimes, est superbement interprété par Marlon Brando. La coiffure de l’héroïne ne date pas l’action, mais le tournage : elle est typique des années 1970.

Inspecteur Lavardin Claude Chabrol, France, 1986, 96 mn

C’est la sauce rallongée de Poulet au vinaigre (p. 223) : Jean Poiret reprend son rôle de flic peu scrupuleux. Il est ici franchement odieux quand il fait endosser la responsabilité d’un meurtre à un individu vil, une sorte de maquereau (Jean- Luc Bideau). Ce genre de manipulation est à rapprocher des accusations portées contre eta lors de l’attentat d’Atocha – sous-entendu “Ils payent pour leurs crimes, même s’ils ne sont pas responsables de celui-ci” – et aussi du “faux patriotique” du Colonel Henry. Excellentes prestations de Jean-Claude Brialy et, surtout, de Bernadette La- font en veuve perdue dans ses rêveries.

Lifeboat Alfred Hitchcock, usa, 1944, 94 mn

Un des premiers chefs-d’œuvre américains de Hitchcock. Un huis clos sur une chaloupe de sauvetage dominée par un sous-marinier allemand (Walter Slezak, terrifiant) qui arrive à s’imposer aux autres naufragés par sa détermination im- pitoyable et fanatique. Il aura l’occasion de commettre un meurtre mais sera éliminé par les survivants. Nous n’avons pas affaire à un banal film de propagande. Face à un ennemi dont on ne cherche pas à sous-estimer la force, il montre un certain désarroi, un manque d’unanimité quant aux méthodes à employer, mais aussi l’émergence progressive d’une unité d’action. La réplique “including the scandinavian” (sous-entendu “copyright”), commen- taire ironique sur les prétentions de la journaliste à transformer son expérience de naufragée en best-seller, réfère à une période où les pays en question faisaient bande à part en termes de droits d’. Originale apparition de Hitchcock dans une réclame pour cure d’amaigrisse- ment – Reduco, the obesity slayer.

131 Spartacus Stanley Kubrick, usa, 1960, 189 mn

Cette superproduction sans âme est plus un film de Kirk Douglas que de Stanley Kubrick. Le scénario est dû à Dalton Trumbo, un des Dix de Hollywood, qui sortait de la clandestinité et dont les opinions marxistes transparaissent : “Les esclaves n’ont rien à perdre que leurs chaînes”. Même s’il y a un peu de récu- pération communiste, cela tranche agréablement avec la sempiternelle relecture chrétienne de l’Antiquité.

The shop round the corner Ernst Lubitsch, usa, 1940, 99 mn

Deux jeunes gens (James Stewart et Margaret Sullavan) entretiennent une relation épistolaire en ignorant qu’ils correspondent en fait avec un détesté col- lègue de travail. Le style Lubitsch se reconnaît, entre autres, à son traitement très particulier du comique de répétition. C’est ainsi que la boîte à cigares musicale (elle joue Les yeux noirs) qui traverse le film y est, à chaque fois, abordée sous un jour différent. Margaret Sullavan a surtout joué chez Borzage, e.g., The mortal storm (p. 866) avec James Stewart et Frank Morgan (du Magicien d’Oz, p. 1314, ici, le patron Matuschek). Felix Bressart, un des habituels de Lubitsch campe le drôlatique Pirovitch.

Jeu de massacre Alain Jessua, France, 1967, 91 mn

Le film met en scène un fils de famille (Michel Duchaussoy) irresponsable, un mythomane qui se prend pour le héros de la bande dessinée conçue par un couple (Jean-Pierre Cassel et Claudine Auger). La mère du héros (Éléonore Hirt) s’attache leurs services ; le fils finira par s’assagir et se contenter d’aventures purement virtuelles. Les dessins sont dûs à Guy Peellaert. L’accent suisse appuyé des témoins donne un cachet humoristique à la cavale finale.

House of strangers La maison des étrangers, Joseph L. Mankiewicz, usa, 1949, 101 mn

Une famille d’origine italienne est obsédée par le souvenir du père (Edward G. Robinson), un usurier dominateur qui a monté ses fils (principalement Richard Conte et Luther Adler) les uns contre les autres. Le pire n’est évité que de justesse, grâce au message d’amour et d’oubli d’une jeune femme (Susan Hayward). L’action se passe en 1939, d’où le buste de Mussolini dans le salon privé de la banque. On remarque le monstre féminin Hope Emerson dans un second rôle.

132 Non coupable , France, 1947, 94 mn

Un médecin alcoolique (Michel Simon, excellent comme toujours) renverse un motocycliste alors qu’il conduisait en état d’ébriété. L’impunité dont il jouit pour ce premier meurtre involontaire l’amène à en commettre d’autres, dont celui de son épouse (Jany Holt) qu’il aimait pourtant. Pris de remords, il cherche à se confesser auprès des autorités ; mais il a tellement bien goupillé son affaire qu’on ne le prend pas au sérieux : “Une bonne pâte d’homme” dit-on de celui qui se prend pour le génie du crime. Il finit par se suicider en laissant un testament donnant tous les détails : “Je ne voudrais pas que l’on enterre un imbécile” conclut-il. Ce qui sera pourtant le cas puisque le document est détruit accidentellement. Ce scénario diabolique est dû à Marc-Gilbert Sauvajon.

Ruggles of Red Gap L’extravagant Monsieur Ruggles, Leo McCarey, usa, 1935, 86 mn

Charles Laughton joue Ruggles, valet stylé perdu au poker par un Lord anglais. Ce domestique arrive ainsi dans un trou perdu de l’Ouest, le bien nommé Red Gap, dans les bagages d’un Américain débonnaire, joué par Charles. . . Ruggles, qui ignore les distinctions de classe ou de caste. Ruggles est d’abord choqué par cette familiarité : “On pourrait nous croire égaux” déclare-t-il. Puis il s’enthousiasme pour l’Amérique au point d’apprendre par cœur le discours de Gettysburg. Il finira par déclarer “D’une longue lignée de valets surgit un homme”. On reconnaît Zazu Pitts, l’inoubliable Trina de Greed (p. 21), dans un se- cond rôle sans grand intérêt. Le film a la dent dure contre les snobs américains anglophiles : les parvenus sont pires que les “historiques”.

La vie d’un honnête homme Sacha Guitry, France, 1953, 94 mn

En retrouvant un jumeau dont il avait perdu trace, un industriel (Michel Simon) se rend compte que son honnêteté n’est que de la sécheresse. Quand son double décède, il échange les rôles et se retrouve rapidement sollicité pour remplacer le “défunt” auprès de sa “veuve”. Écœuré, il disparaît dans la nuit, sans doute à la recherche d’une existence moins formatée. Petits rôles pour Pauline Carton, actrice-fétiche de Guitry, Louis de Funès et Lana Marconi, la dernière madame Guitry. La complainte du film “On ne peut passer sa vie à s’foutre à l’eau” est chantée par Mouloudji. La télévision balbutiante de l’époque était en permanent incident technique ; le carton que l’on voit à l’écran allait devenir une émission au rabais, l’“Interlude”.

133 Felicia’s journey Le voyage de Felicia, Atom Egoyan, Canada, 1999, 111 mn

Il était une fois, vers 1960, une présentatrice (Arsinée Khanjian) de la ; accompagnée d’un garçonnet qu’elle taquinait à l’écran, elle réalisait des recettes de cuisines avec un accent français à couper au couteau. Ne subsistent plus que le robot ménager dont elle faisait en même temps la promotion, les cassettes vidéo de ses recettes que le garçonnet, maintenant bien vieilli (Bob Hoskins) s’efforce de reproduire. Il s’occupe de la restauration d’une usine de Birmingham, ville dont il a d’ailleurs acquis l’accent. Le côté passéiste du personnage se voit aussi dans son automobile verdâtre immatriculée selon une norme d’avant 1963. L’individu est plus qu’un vieux garçon nostalgique de sa maman : son véhicule dissimule une caméra vidéo qui lui permet de filmer les diverses jeunes femmes qu’il prend en stop. On comprend progressivement qu’il leur refile un anesthé- sique avant de les enterrer dans son jardin. C’est le sort auquel la jeune Felicia échappera de justesse. Ce tueur en série est avant tout un être contradictoire ; il cherche en même temps à aider Felicia et à la faire tomber dans son piège, un peu comme s’il s’en remettait à la Providence. Quand il est interrompu dans sa besogne par des évangélistes, il est pris de remords : il laisse partir sa victime avant de se pendre.

Oci ciornie Les yeux noirs, Nikita Mikhalkov, Italie, 1987, 113 mn

D’après plusieurs nouvelles de Tchekhov, dont La dame au petit chien. Ro- mano (Marcello Mastroianni) est un coureur de jupons velléitaire qui vit auprès d’une femme (Silvana Mangano) qui le traite de bon à rien. Au thermes de Mon- tecatini, il apprend le mot russe “Sobatchka”, i.e., petit chien. Il tombe surtout amoureux d’Anna (Elena Safonova), la propriétaire de l’animal, une femme ma- riée avec qui il a une brève liaison. Pour la retrouver, il va s’inventer une mission de représentant en verre incassable, le produit-phare de l’époux de sa maîtresse (Marthe Keller). C’est ainsi qu’on le voit à Pétersbourg faisant la promotion de cette vitre qui, effectivement, soutient le poids d’un homme. Puis il va retrouver sa chère Anna en province ; il en repart tout rêveur. Mais c’est un velléitaire : n’ayant pas le courage de faire face à sa femme, il lui laisse détruire une lettre, écrite à Montecatini par Anna, qui s’enfuyait, disait- elle, effrayée par l’amour. C’est aussi une fuite, beaucoup plus lâche, à laquelle on assiste ici : Romano ne retournera pas en Russie. Nous le retrouvons, vieilli et déchu – il est maître d’hôtel sur un bateau – conter ses désillusions à un passager russe, époux récent d’une jeune femme qui a les traits d’Anna. Magique séquence nocturne dans les steppes : étendu sur un char à bœufs, Romano rêvasse sur la musique d’une berceuse italienne, La ninna nanna.

134 Fröken Julie Mademoiselle Julie, Alf Sjöberg, Suède, 1951, 99 mn

La pièce de Strindberg (1889) oppose la jeune aristocrate Julie (Anita Björk) au domestique Jean (Ulf Palme), tout au long d’une nuit de la Saint Jean. Du point de vue lutte des classes, Jean est à jamais fixé sur les humiliations de l’enfance, en particulier sur ce jour où il avait dû s’extraire d’un petit kioske – en fait un cabinet d’aisance – par la sortie des excréments. Il est fondamentalement incapable de se révolter contre la hiérarchie sociale. De la révolte, Julie en a à revendre ; son point de vue est celui de la lutte des sexes. C’est plutôt, d’ailleurs, celui de sa mère qui l’a élévée comme une sorte d’arme de guerre contre les hommes. Il est vrai que ceux de l’histoire, que ce soient Jean, le père de Julie ou son fiancé, ne sont pas à la hauteur de cette jeune femme capricieuse, exigeante et incohérente. La dernière image la montre, le cou tranché, dans les bras de son père ; la mère, présente dans la scène à travers un portrait accroché au mur, semble contempler son œuvre d’un air narquois. La photo, les cadrages, la plastique générale du film, sont admirables. On remarque le quasi-débutant Max von Sydow dans un petit rôle de cocher.

’G’ men Les hors-la-loi, William Keighley, usa, 1935, 86 mn

Le dvd comporte une préface de 1949 où un responsable du fbi (joué par David Brian) présente ce film comme un documentaire sur les premières années de l’institution. Nous suivons le recrutement d’un jeune avocat (James Cagney) comme ’G’ man (G pour “Government”) et son traitement d’une affaire qui, pour donner un semblant d’épaisseur humaine au scénario, concerne le milieu où il a grandi. Malgré les rafales de mitraillettes, on a vu mieux. Comme d’habitude, le Code applique la peine de mort pour tous ceux qui ont fauté, même s’ils ont tout fait pour se racheter : ici, le parrain du héros et une amie d’enfance (Ann Dvorak) font les frais du moralisme des studios.

House by the river Fritz Lang, usa, 1950, 85 mn

Il s’agit d’une espèce de cauchemar situé vers 1900 dans une maison près d’un estuaire. Le héros () est un écrivain qui ne résiste pas à ses pulsions et finit par tuer une jeune domestique. Il arrive à corrompre son frère en le persuadant de l’aider à dissimuler le meurtre. Puis c’est ce frère qu’il veut tuer quand il menace de vendre la mèche, avant de parfaire son œuvre en s’“occupant” de son épouse qui a tout compris. L’atmosphère nocturne, le style edwardien du mobilier, le visage de l’assassin encadrent superbement cette montée en puissance de la folie et, surtout, du mal.

135 Cry danger L’implacable ennemie, Robert Parrish, usa, 1951, 80 mn

Film noir routinier, mais plutôt bien fait. Dick Powell joue l’innocent qui cherche la vérité, Regis Toomey un flic plutôt sympathique, William Conrad un méchant adipeux et Rhonda Fleming l’indispensable femme fatale. On retiendra la cauchemardesque disparition de l’arrière-boutique d’une épicerie alors que le héros retourne sur les lieux avec la police.

Between Heaven and Hell Le temps de la colère, Richard Fleischer, usa, 1956, 94 mn

C’est un film sur la guerre du Pacifique qui nous montre divers types d’of- ficiers. Nous trouvons aussi bien un colonel exemplaire (Robert Keith) qu’un trouillard qui perd ses nerfs et descend trois soldats par erreur. La palme revient à un capitaine (Broderick Crawford), qui se fait appeler Waco par ses hommes et qui, assisté de trois mignons, fait régner l’arbitraire dans le poste qu’il dirige. On peut voir le film comme un éloge intelligent de la discipline militaire. Piège sans doute authentique, un cadavre japonais est abandonné avec un sabre bien visible ; malheur à qui aurait envie de ramener un souvenir. . . Le héros (Robert Wagner) était un planteur sudiste assez dur avec ses mé- tayers. Après avoir affronté la mort aux côtés d’un sharecropper (Buddy Ebsen), il jure qu’il sera plus humain au retour. Vraiment ? Il s’agit d’un film Fox, la même compagnie qui possède Fox News. Il y a une quinzaine d’années, j’ai eu la désagréable surprise d’apprendre, en recevant le dvd, que j’avais contribué à l’invasion de l’Irak pour un montant de 1$.

Les amoureux sont seuls au monde Henri Decoin, France, 1947, 96 mn

Un compositeur célèbre (Louis Jouvet) a une foucade pour une jeune pianiste (Dany Robin) ; sa femme (Renée Devillers) se suicide. Le film commence à Bar- bizon où le musicien est allé retrouver son épouse ; il se termine au même endroit avec un Jouvet bien seul qui cache la mort de l’épouse à l’aubergiste : “C’est bien qu’elle vive encore quelque part, même si c’est dans l’esprit d’un imbécile”. Le scénario d’Henri Jeanson ne s’en prend pas à la bourgeoisie, mais plutôt à l’avant-gardisme artistique illustrée par le jeune poète (Philippe Nicaud) récitant une suite d’onomatopées ou la nullité des critiques musicaux. Les mots qu’il leur met dans la bouche pourraient d’ailleurs s’appliquer à la musique arrière-gardiste d’Henri Sauguet – il joue son propre rôle comme chef d’orchestre – compositeur de la chanson mélancolique qui donne son titre au film. L’acteur Léo Lapara était le secrétaire particulier de Jouvet.

136 Una vita difficile Dino Risi, Italie, 1961, 113 mn

Le film s’attache au personnage de “raté” joué par Alberto Sordi. Dès le début, près du lac de Côme, il n’est pas tout à fait à sa place dans son rôle de partisan. Plus tard, on a l’impression qu’il est toujours un peu en porte-à-faux : trop honnête là où il faudrait un peu se compromettre, écrivain engagé, mais sans style. La seule chose qu’il réussisse vraiment, ce sont ses bitures, épiques. À la fin, pour reconquérir l’amour de sa vie (Lea Massari) il suit la voie tracée par un ami (Franco Fabrizi) et se met au service d’un affairiste douteux : il a maintenant les apparences de la réussite mais doit accepter les pires humiliations. Quelque chose en lui se révolte et il balance l’affairiste dans sa piscine ; son avenir doré aussi, sans doute, mais il a du moins récupéré sa fierté et l’estime de son épouse. Le film fait évidemment penser à Nous nous sommes tant aimés (p. 173). Grand moment du film, le référendum de 1946 : sans un sou et ayant lassé les restaurateurs, les protagonistes se retrouvent invités à un repas en compagnie de momies royalistes qui ne voulaient pas être treize à table. Ils se goinfrent seuls : les “vrais” convives sont partis à l’annonce du résultat abolissant la monarchie. Silvana Mangano, Vittorio Gassman et le réalisateur Alessandro Blasetti jouent leur propre rôle à Cinecittà.

Un été inoubliable Lucian Pintilie, Roumanie, 1994, 79 mn

La Dobroudja du Sud est une région bulgare annexée par la Roumanie en 1913 (et rendue en 1945). C’est dans cet endroit difficile qu’arrive, en 1925, le couple formé d’un capitaine (Claudiu Bleont) et de son épouse (Kristin Scott Thomas) qui fuit les assiduités d’un général (Marcel Iures), dit “téléscope”, si grand qu’il sort de son automobile en enjambant la porte. En représailles à la guérilla, l’Armée prend des otages parmi les paysans bul- gares pour les exécuter en catimini : un massacre à la fois revendiqué informel- lement et nié au niveau officiel. Poussé par sa femme, le capitaine – aux faux airs de Dreyfus – réclame un ordre écrit qu’il n’obtiendra évidemment pas. Un lieutenant (Razvan Vasilescu, acteur-fétiche de Pintilie) s’en chargera avec zèle. L’épouse du capitaine est une aristocrate cultivée – on la voit lisant Alber- tine disparue – qui se prend d’affection pour ces Bulgares promis à la mort. Ils s’occupent, pour elle, du jardin et quand les brutes galonnées viennent manger à sa table, elles apprennent avec dégoût que ce sont eux qui ont fait pousser la salade. La jeune femme, qui n’y pouvait pas grand’chose, n’a fait que donner un faux espoir aux condamnés. Quand le couple quitte la Dobroudja, les veuves cherchent à la lyncher ; l’une d’entre elles y laissera la vie. Le titre du film est en français, langue du milieu aristocratique de l’héroïne.

137 His girl friday La dame du vendredi, Howard Hawks, usa, 1940, 88 mn

La pièce de théâtre de Ben Hecht, The front page a été portée plusieurs fois à l’écran (Lewis Milestone, 1931, Billy Wilder, p. 1349). Cette adaptation se singularise par son ton de screwball comedy : tout se passe très vite et le débit des acteurs est tellement rapide que les sous-titres sont indispensables. Tout tourne autour d’un couple de journalistes (Cary Grant et Rosalind Rus- sell) divorcés ; elle doit se remarier incessamment à Albany – petite ville, mais capitale de l’État de New York – et il ne reculera devant aucune ruse pour l’em- pêcher de rejoindre son promis (Ralph Bellamy). Quand, à la fin, il la laisse prendre son train, un coup de téléphone lui apprend que le futur est bloqué au commissariat, victime d’une énième magouille de l’ex-époux. À l’étonnement du spectateur, au lieu de l’exaspération attendue, c’est de la reconnaissance qu’elle lui manifeste pour l’avoir empêchée de rejoindre Albany. Le condamné à mort fugitif caché dans un bureau à rideau est qualifié de “mock turtle”, ce qui renvoie à Lewis Carroll.

Tenk¯uno shiro Rapyuta Le château dans le ciel, Hayao Miyazaki, Japon, 1986, 119 mn

Miyazaki est maladroit pour représenter les humains : yeux en hexagone, bouche épouvantable, démarche mécanique. L’intérêt de ce dessin animé, loin- tainement inspiré des Voyages de Gulliver (Laputa), réside dans la dimension onirique des décors. L’action se passe dans une vague Europe edwardienne qui emprunte aux vallées minières du Pays de Galles et aussi aux maisons suspendues de Pont-en-Royans. Les méchants sont représentés par une armée portant casque à pointe et par l’horrible Muska aux airs de yuppie. Un type de personnage récurrent de Miyazaki fait le lien entre le Bien et le Mal : la vieille piratesse et sa pittoresque famille.

The tall men Les implacables, Raoul Walsh, usa, 1955, 117 mn

L’acheminement d’un troupeau depuis le Texas jusqu’au Montana. Les héros (Clark Gable et Robert Ryan) éviteront un étrange péage à 1$ par tête (de bovin) et déjoueront une embuscade indienne en organisant une débandade de ruminants. Cameron Mitchell joue un mauvais frère qui se rachète en mourant sous les flèches indiennes. Jane Russell apporte au film son physique avantageux et sa vulgarité naturelle. Les héros mangent de “l’élan du Missouri”, euphémisme pour le ragoût de mule. Image d’un pendu sur le chemin : “Nous approchons de la civilisation”.

138 Little Big Man Arthur Penn, usa, 1970, 134 mn

Il est très difficile de parler d’un génocide : on est facilement véhément, démonstratif, voir par exemple Soldier blue (1970). Arthur Penn a choisi une voie oblique pour parler de l’extermination des Indiens, celle de la dérision picaresque. Le titre fait à la fois référence au physique peu avantageux de Dustin Hoffman et à la bataille de Little Big Horn, seule victoire indienne dans cette guerre impitoyable. Dans un Ouest montré comme sa propre légende, nous croisons un marchand d’élixirs (Martin Balsam), une femme de pasteur libidineuse (Faye Dunaway), le dangereux Wild Bill Hickok (Jeff Corey). Et surtout le mégalomane général Custer, qui épargne le héros à deux reprises, la seconde fois pour ne pas se déjuger : “Your miserabe life is not worth a reversal of a Custer decision”. Enlevé dans son enfance, le personnage de Dustin Hoffman est de ce fait de culture indienne. Scène mémorable où il accompagne son “grand père” (l’acteur indien Dan George) à sa dernière demeure, un cimetière à ciel ouvert. À peine allongé, le vieil homme qui reçoit une goutte de pluie préfère retourner à son tipi.

Monkey business Chérie, je me sens rajeunir, Howard Hawks, usa, 1952, 93 mn

Un chercheur médical (Cary Grant) essaye en vain de mettre au point un élixir de jouvence ; c’est un chimpanzé qui trouve, par hasard, le bon dosage qu’il vide dans la bonbonne à eau du laboratoire. Croyant se désaltérer ou prendre un café, le chercheur, puis sa femme (Ginger Rogers), voire le vieux directeur (Charles Coburn) vont rajeunir et même retomber en enfance pour quelques heures. Screwball comedy tardive avec des moments hilarants. Ainsi le soupirant (Hugh Marlowe) de Ginger Rogers est-il attaché à un poteau de torture par un Cary Grant déchaîné ; il en ressortira “scalpé”, i.e., avec une coupe Iroquois. La secrétaire pneumatique jouée par Marilyn Monroe ne s’intègre pas vraiment à l’intrigue ; c’est sans doute un ajout de la production.

Desire Frank Borzage, usa, 1936, 91 mn

Ce n’est pas un film typique de Borzage : on reconnaît en fait la patte du producteur du film, Lubitsch. Une voleuse de bijoux (Marlene Dietrich), accom- pagnée de sa “famille” (John Halliday et Zeffie Tilbury) mène en bateau un naïf Américain (Gary Cooper). Jusqu’au moment où elle sera touchée par l’amour. Le Code n’est pas trop dur dans ce cas : il suffit à la voleuse de restituer volontairement son larcin pour qu’elle bénéficie d’une liberté sur parole. Petits rôles pour Alan Mowbray et Akim Tamiroff.

139 The charge of the light brigade La charge de la brigade légère, Michael Curtiz, usa, 1936, 117 mn

Film colonialiste de la grande époque avec une distribution exceptionnelle : le couple formé par le Major Vickers (Errol Flynn) et Elsa (Olivia de Havilland) est secondé par Donald Crisp, Nigel Bruce, David Niven, Henri Stephenson, Spring Byington. L’histoire commence aux Indes ou plutôt vers l’Afghanistan (appelé ici Suristan) où une garnison britannique est massacrée, victime de la trahison d’un chef local (C. Henry Gordon) acquis aux Russes. La seconde partie nous emmène au siège de Sébastopol où se trouvent aussi le traître et son mentor russe. Moment le plus réussi du film, “Les six cents” (titre d’un poème de Tennyson) chargent, sabre au clair contre les “hordes russes” et leurs batteries. Vickers y perdra la vie ; il s’est aussi sacrifié pour laisser place libre à son frère (Patric Knowles), le préféré de la belle Elsa. Il y a une certaine actualité dans la première partie de l’histoire : comme si l’histoire bégayait, les Américains se sont crus assurés de la docilité de leur création, les Talibans. . . mais ces Afghans mordent la main-même qui les nourrit.

Force of evil L’enfer de la corruption, Abraham Polonsky, usa, 1948, 79 mn

Le racket des nombres avait cours dans les grandes villes américaines ; il consistait à deviner un nombre à trois chiffres tiré du journal. En cette veille de 4 juillet, la pègre à l’idée de faire sortir, en trichant, le numéro 776 – qui réfère à l’indépendance américaine – que beaucoup choisissent par superstition ; les petits bookmakers, incapables de payer 600 fois les mises, seront ruinés. Un avocat un peu marron (John Garfield) essaye, en vain, d’éviter la faillite à son frère (Thomas Gomez) qui est un de ces petits bookies, mais il n’arrivera qu’à provoquer sa mort. Il décide alors de témoigner contre le syndicat du crime. Persécuté, tout comme Garfield, par le maccarthysme, Abraham Polonsky, ne devait retrouver les studios qu’en 1969 avec le douloureux Willie Boy (p. 1453). Dans des seconds rôles, Paul Fix et Marie Windsor ; le pont où le héros retrouve le corps de son frère est le George Washington bridge, sur l’Hudson.

Pociąg Train de nuit, Jerzy Kawalerowicz, Pologne, 1959, 113 mn

Le film est intéressant à cause de l’unité de temps et de lieu : un train de nuit, avec une unique “aération” au moment de la chasse à l’assassin qui a sauté du train. L’action est donc principalement filmée dans des couloirs. Le protagoniste est un chirurgien (Leon Niemczyk) en route pour rejoindre sa femme sur la Baltique ; rencontre manquée avec la suicidaire Marta (Lucyna Winnicka) avec laquelle il partage un compartiment. Petit rôle pour Zbigniew Cybulski.

140 White heat L’enfer est à lui, Raoul Walsh, usa, 1949, 113 mn

Si je ne devais garder qu’un seul film américain, c’est celui que je choisirais. Il représente d’abord ce qu’il y a de mieux dans ce cinéma, la capacité à raconter une histoire, à nous tenir en haleine du début à la fin. Cela se fait souvent au détriment de la psychologie, en remplaçant les personnages par des archétypes. Ici, la complexité psychologique a été privilégiée : le protagoniste n’est digne d’aucune sorte d’indulgence. On ne cherche d’ailleurs pas à en faire une victime de la société ; on peut tout au plus penser que sa mère est pour quelque chose dans ses dérèglements. Ce qui est bouleversant, c’est que ce monstre vit, souffre et même se met à s’humaniser au contact d’un autre homme : on se retrouve, qu’on le veuille ou non, un peu dans sa peau. Le personnage de Cody Jarrett (extraordinaire James Cagney) est celui d’un gangster vicieux : il se venge d’un ennemi (Paul Guilfoyle), enfermé dans le coffre d’une voiture, en “aérant” son réduit au moyen de son pistolet. Brutal avec son épouse (Virginia Mayo), son seul amour est sa maman (Margaret Wycherly), encore plus méchante que lui. Il se prendra cependant d’une affection presque homosexuelle pour Vic Pardo (Edmond O’Brien). Il faut voir son désarroi quand, à la fin du film, il découvre que celui-ci est en réalité Hank Fallon, un flic infiltré : “A copper, a copper !” hurle-t-il, comme pour dire que seule sa mère était digne de sa confiance. Pardo-Fallon, bien que faisant partie des “bons” ne nous est d’ailleurs guère sympathique : il abat à la carabine celui qui se croyait son ami avec un professionnalisme exemplaire. Autour de Cody, des personnages de truands inoubliables : Big Ed (Steve Cochran), amant de son épouse et traître assez lâche ; un inquiétant co-détenu qui lit sur les lèvres (G. Pat Collins) ; un faux pêcheur à la ligne (Fred Clark) et un chauffeur de camion-citerne (Ian MacDonald) qui dévoilera la véritable identité du prétendu Vic Pardo. On remarque le rythme que sait donner Walsh aux scènes d’action : l’attaque du train au début, l’évasion de la prison et le final dans l’usine. Ce rythme s’accommode aussi de pauses, de périodes de calme, comme cette extraordinaire scène de repas où Cody demande des nouvelles de sa mère à un prisonnier en bout de table ; on suit le message passant de bouche en oreille, puis revenant par le même chemin. Assommé par la nouvelle du décès de sa maman chérie, c’est un Cody hagard qui monte sur la table avant que l’épilepsie ne le terrasse. Le film nous montre aussi les techniques de filature de l’époque, tout en évitant le côté démonstratif des pseudo-documentaires alors à la mode. “Top of the world” dit Cody quand, touché à mort, il provoque avec son pistolet l’explosion d’une citerne et celle de toute la raffinerie.

141 L’assassinat du Père Noël Christian-Jaque, France, 1941, 100 mn

C’est le premier film produit par la Continental. Il s’agit d’un film policier pour la jeunesse, dans la lignée des Disparus de Saint-Agil (p. 41) : il faut le voir avec les yeux d’un enfant. L’atmosphère est parfois proche de celle de Goupi Mains- Rouges (p. 998) ; les trois films ont en commun, outre le scénariste Pierre Véry, la présence de Robert Le Vigan. La dimension onirique du film est assurée, chez les adultes, par le couple formé du baron (Raymond Rouleau), qui a commandé de l’huile de Chaulmoogra pour faire accroire qu’il est lépreux et la fille du Père Noël (Renée Faure) coiffée d’un hénin. Et aussi par la mère Michel (Marie-Hélène Dasté, fille de Copeau) qui conserve un chat empaillé dans son placard. Les adultes “normaux” sont représentés par le maire (Fernand Ledoux), le pharmacien assassin (Jean Brochard) et l’instituteur (Le Vigan), un mangeur de curés ; ce type de personnages était donc autorisé sous l’Occupation, alors qu’on ne l’imagine pas un instant dans un film américain de l’époque. Et, au centre de ce monde, Harry Baur en peintre de globes terrestres et Père Noël occasionnel dont la tournée du 24 décembre est avant tout une revue des flacons.

A face in the crowd Un homme dans la foule, Elia Kazan, usa, 1957, 126 mn

Ce film sur le pouvoir de la télévision n’a pas tellement vieilli. Lonesome Rhodes (Andy Griffith), doué pour l’improvisation et les tirades populistes devient une vedette nationale et passe de la promotion d’un médicament inutile à celle d’un politicien inepte et dangereux. On sent que la sympathie de Kazan va plus au bonimenteur télévisuel – qui soutient après tout des idées maccarthystes auxquelles il avait adhéré, et com- ment ! – qu’à ses détracteurs. L’intellectuel de gauche joué par Walter Mathau – grosses lunettes et pipe, qui égrène ses diplômes universitaires – est ainsi présenté sous un jour peu amène lorsqu’il rive son clou à Lonesome Rhodes dans la scène finale. Quant à la journaliste (Patricia Neal) qui a fait surgir, ex nihilo, ce person- nage de la foule, et qui l’y renvoie à la fin, elle ressemble un peu à une bourgeoise encanaillée qui se sépare, à contre-cœur, d’un amant devenu infréquentable. La contre-publicité pour les matelas qui stimule les ventes rappelle l’effet in- attendu du slogan “La gaine Lotus écrase le plexus” de Nous irons à Paris (1950). L’idée de laisser le son pour discréditer l’idole des écrans en train de déblatèrer contre les gogos qui l’admirent semble un peu artificielle ; pas tant que ça si l’on pense à la récente démission (mai 2019) d’un politicien autrichien compromis par une caméra cachée. Lee Remick, dans le rôle d’une groupie épousée par le beau parleur, est excellente.

142 Hoří, má panenko Au feu les pompiers, Miloš Forman, Tchécoslovaquie, 1967, 70 mn

Ce bal des pompiers est une parfaite métaphore de l’échec du socialisme. Nous voyons des hommes plutôt âgés (joués, entre autres, par Josef Kolb, Jan Vostčil, Josef Šebánek), un peu dépassés et vaguement égrillards, dans un monde d’où toute responsabilité a été bannie, car diluée dans une imposture collectiviste. C’est ainsi que les prix de la loterie ont été dérobés car le vol est vécu comme une activité presque normale : tant pis pour ceux qui ne la pratiquent pas. Pire, quand l’un des responsables du bal s’avise de rendre le fromage de tête volé par son épouse, il s’attire les reproches de ses collègues : “Quelle honte de l’avoir rendu, on va passer pour quoi ?” Quant au pompier émérite auquel on doit remettre une hachette d’honneur, il referme promptement le coffret après l’avoir entr’ouvert car il est vide. Les chars russes allaient bientôt mettre un terme à ce cinéma impertinent.

Lo sceicco bianco Le sheik blanc, Federico Fellini, Italie, 1951, 86 mn

Voyage de noces à Rome d’un couple provincial reçu par la famille, dont l’esprit est tout aussi provincial. Le programme comporte la visite de l’Autel de la Patrie, plus connu sous le nom de Machina da scrivere – la machine à écrire –, et une présentation collective au Pape. Si l’univers de l’époux (Leopoldo Trieste) est limité, celui de son épouse (Brunella Bovo) est ouvert à la poésie, aux grands mots éternels des romans-photos : elle réussit à rencontrer le Sheik blanc (Alberto Sordi) auquel elle a écrit sous le nom de Pépée passionnée, et même à se faire sauter sur une barque au large d’Ostie. Tout rentre dans l’ordre au matin ; la femme retrouve l’époux – qui a terminé la nuit avec une prostituée – pour recevoir avec lui la bénédiction pontificale. La prostituée Cabiria, dont le nom évoque le péplum éponyme (p. 583), est jouée par Giuletta Masina, peu convaincante avec son regard en coin ; on retrouvera le personnage en 1957. L’image de trois ecclésiastiques traversant la place du Quirinal est discrète- ment fellinienne ; la musique de Nino Rota l’est déjà ostensiblement.

Merci pour le chocolat Claude Chabrol, France, 2000, 96 mn

Pas grand’chose à dire en faveur de ce film : les acteurs sont mauvais, que ce soit Jacques Dutronc, complètement absent ou Isabelle Huppert qui semble parodier Isabelle Huppert jouant chez Chabrol. Quant à l’histoire, peut-on parler de suspense alors que l’on regarde sa montre ?

143 The twelve chairs Le mystère des douze chaises, Mel Brooks, usa, 1970, 96 mn

D’après un roman soviétique à succès des années 1920. Une vieille aristocrate avoue, sur son lit de mort, avoir caché un petit trésor dans une des douze chaises de la salle à manger. La quête du trésor sera le prétexte d’une chasse menée par le Pope qui a recueilli la confidence et par l’héritier de la défunte, assisté d’un jeune aventurier. Finalement, le trésor, caché dans la douzième chaise, a été trouvé par l’employé d’un club et dépensé pour cette institution à l’usage des travailleurs. Amusante chute : l’héritier, désespéré, se jette sur le sol ; son jeune compère en profite pour ameuter la foule et mendier au profit de celui qu’il fait passer pour un épileptique.

Bluebeard’s eighth wife La huitième femme de Barbe-Bleue, Ernst Lubitsch, usa, 1938, 82 mn

La fille (Claudette Colbert) d’un noble décavé épouse un milliardaire (Gary Cooper) mais découvre avec horreur qu’il a déjà été marié sept fois. Elle dé- cide donc de lui rendre la vie impossible de façon à obtenir le divorce et une substantielle pension alimentaire. Sur un scénario de Billy Wilder et Charles Brackett, avec d’excellents seconds rôles (David Niven, Franklin Pangborn), le film n’est cependant pas un grand Lubitsch. Le comique de répétition est un peu court : le pyjama coupé en deux, les références à Louis xiv confondu avec Louis xv, le mot Tchécoslovaquie – pays auquel Hitler devait porter un coup fatal la même année – ne traversent pas le film comme le faisait “tonsils” dans Trouble in Paradise (p. 42). La fin est cependant très réussie : “Barbe-Bleue” a été interné dans une sorte de clinique psychiatrique pour riches où il est impossible d’entrer ; son beau-père (Edward Everett Horton) se présente. . . en aboyant et la porte s’ouvre illico !

Storie di ordinaria follia Contes de la folie ordinaire, Marco Ferreri, Italie, 1981, 96 mn

D’après Charles Bukowski, cette tranche de vie, entre alcool, sexe et déses- poir où affleure une paradoxale poésie. Les scènes de sexe, notamment celle avec l’affriolante garce jouée par Susan Tyrrell, sont très réussies : c’est ce que Cro- nenberg allait rater dans Crash (p. 82). Ornella Muti est déjà dans l’au-delà du sexe, dans un monde de l’auto-mutilation qui ne peut mener qu’au suicide. Ben Gazzara est parfait dans son rôle d’écrivain irrécupérable qui ne trouve l’équilibre que dans l’excès.

144 Prince Valiant Henry Hathaway, usa, 1954, 100 mn

Avec sa coupe de cheveux, Robert Wagner correspond bien à ce héros de comic américain qui s’empare à lui tout seul d’un château viking. Face à lui, James Mason joue Brack, frère illégitime du roi Arthur, une sorte de Mordred donc ; mais ce méchant est décevant car son rôle est sous-écrit, comme le sont aussi ceux tenus par Janet Leigh et Sterling Hayden. Sur un sujet voisin, Les Vikings (p. 519) sera bien plus réussi.

Dites-lui que je l’aime Claude Miller, France, 1977, 102 mn

“Je t’aime, moi non plus” a-t-on envie de dire au sujet de cette adaptation de : personne ou presque n’est capable d’aimer de façon satisfaisante. David (Gérard Depardieu) est le pire de tous ; son érotomanie digne d’Adèle H. (p. 689) l’amène à persécuter sa chère Lise (Dominique Laffin). Juliette (Miou- Miou), sans être folle, s’entête à obtenir l’amour de David ; elle y perdra la vie. Quant à François (Christian Clavier), le plus “équilibré”, son approche de l’amour est celle d’un homme des cavernes. Le dernier plan nous montre David remontant en pensée les aiguilles de l’hor- loge pour échanger d’improbables regards énamourés avec celle qu’il a tuée. Claude Piéplu est parfait dans un rôle de ganache taillé sur mesure.

Sergeant York Howard Hawks, usa, 1941, 134 mn

“A 500 mètres, il loge une balle dans un croûton de pain” chantait Boris Vian ; pas étonnant qu’Alvin York, héros de la Grande Guerre, ait choisi Gary Cooper pour immortaliser ses exploits, tout à fait réels, par ailleurs. On nous présente d’abord un redoutable buveur, bagarreur, mais aussi tra- vailleur et tireur hors pair, vivant dans une vallée pauvre du Tennessee, entre sa mère (Margaret Wycherly) et son jeune frère (l’acteur enfant Dickie Moore). Quand la foudre lui tombe – littéralement – sur la tête, il entame sa période religieuse : toujours fourré près du pasteur (Walter Brennan), il ne sait que tendre l’autre joue, ce qui fait de lui un objecteur de conscience. Incorporé malgré lui, ses capacités de tireur attirent l’attention des officiers qui arrivent à le persuader à combattre. Sur le front d’Argonne, il capturera à lui tout seul une centaine de soldats allemands. Couvert d’honneurs, il refuse de se laisser instrumentaliser par la politique ou les affaires et retourne dans sa vallée. On ne voit pas qui d’autre que Gary Cooper aurait pu incarner ce personnage américain typique, pétri de bons sentiments et de contradictions.

145 The meaning of life Monty Python : le sens de la vie, Terry Jones, Grande- Bretagne, 1982, 103 mn

Film hilarant des Monty Python, où les mêmes acteurs (notamment John Cleese) jouent une multitude de petits rôles. On mentionnera une sorte de musical à la gloire du natalisme catholique – Every sperm is sacred – : comme il ne peut nourrir tous ses enfants, le père les vend “à la Science”. Il y a aussi cette leçon d’éducation sexuelle avec démonstration par le professeur et son épouse, le tout sur un ton très pédant. Sans parler de cette carte de “donneur de foie” qui stipule que quiconque en possède une peut recevoir la visite d’infirmiers venus pour extraire l’organe. Ou encore, l’espèce d’abdomen à roulettes qui se goinfre et vomit à tout va dans un restaurant très chic avant d’exploser. Le film se présente comme un double feature, i.e., est précédé par un court- métrage The crimson permanent insurance (dû à Terry Gilliam) une histoire de bureau d’assurances devenu navire pirate. Et qui n’hésite d’ailleurs pas à monter à l’abordage du film principal !

Divorzio a l’italiana Divorce à l’italienne, Pietro Germi, Italie, 1961, 105 mn

Le film a beaucoup vieilli, et pas seulement parce que le divorce a été légalisé en Italie. Ce commentaire sur le prétendu “honneur” sicilien serait drôle si tout n’était autant appuyé, caricatural ; la voix off de Mastroianni commentant ses complots n’arrange rien. Le film évoque, incidemment, le succès de scandale que fut la sortie de La dolce vita (p. 236) en 1960. La distribution est épatante : Leopoldo Trieste est parfait dans son rôle de peintre amoureux de l’épouse (Daniella Rocca) moustachue du protagoniste (Marcello Mastroianni). Sans oublier , alors âgée de 15 ans.

The year of living dangerously L’année de tous les dangers, Peter Weir, Australie, 1982, 115 mn

L’histoire d’amour entre un journaliste australien (Mel Gibson) et une diplo- mate britannique (Sigourney Weaver) en poste à Djakarta est un prétexte pour évoquer le coup d’État communiste manqué de 1965 et l’épouvantable répres- sion qui s’ensuivit. Je dis bien “évoquer” car tout se passe, ou presque, dans le milieu occidental, parmi les journalistes (mention spéciale pour Michael Murphy) et leurs auxiliaires. Le film est dominé par la composition émouvante de Linda Hunt, qui, du haut de ses 1,45 mètre, campe Billy, un photographe indonésien désespéré par la pauvreté du pays et l’inaction du gouvernement “tiers-mondiste” de Sukarno.

146 Hauru no ugoku shiro Le château ambulant, Hayao Miyazaki, Japon, 2004, 116 mn

Ce Miyazaki tardif, plus maîtrisé techniquement que les premiers, est centré sur le thème du vieillissement, plus précisément celui des femmes. Un charme change une jeune modiste en mamie ; la sorcière à l’origine du maléfice, à son tour frappée par l’âge, ne sera plus à la fin qu’une irresponsable créature retombée en enfance. Alors que l’âge de la modiste fluctuera en fonction de son état intérieur. Située dans une Europe indéfinie empruntant, entre autres, à la ville de Col- mar, l’histoire nous montre un 1900 uchronique où sévissent des policiers ca- outchouteux au milieu d’automobiles à vapeur. D’étranges bombardiers volants, comme des mille-pattes ailés, sillonnent le ciel ; Hauru, magicien à moitié oiseau, est soldat d’une sorte de guerre d’usure qui n’en finit plus. Le château est une architecture composite qui rappelle aussi bien Sainte Sophie que les maisons suspendues de Pont-en-Royans. Animisme oblige, c’est le démon Calcifer, âme du foyer, qui le propulse.

You can’t take it with you Vous ne l’emporterez pas avec vous, Frank Capra, usa, 1938, 126 mn

Une famille de farfelus où chacun est excentrique à souhait, sans que cela ne gêne les autres. Le patriarche (Lionel Barrymore, dont les béquilles annoncent la paralysie de Potter dans It’s a wonderful life, p. 399) ne s’intéresse qu’à ses timbres-poste et à l’harmonica ; il s’oppose frontalement à un milliardaire (Edward Arnold) dont le fils (James Stewart) est amoureux de sa propre petite-fille (Jean Arthur). Après le suicide d’un concurrent ruiné (H. B. Warner), le millardaire s’humanisera et ira même jusqu’à participer à un duo d’harmonicas, prélude au mariage des enfants. La coloration “New Deal” du film n’est pas due à Capra – lui-même admirateur de Mussolini et Franco –, mais à son scénariste Robert Riskin. Composition drôlatique de Mischa Auer : au milliardaire qui dit “Je n’ai pas d’arthrose”, il répond “You wait”.

Les grandes manœuvres René Clair, France, 1955, 103 mn

Couleurs pastels sur lesquelles se détache le rouge des pantalons garance ; vignettes soignées inspirées de peintures ou d’affiches d’époque et distribution exemplaire : Jean Desailly, Yves Robert, Magali Noël, Brigitte Bardot, Dany Car- rel, Jacques Fabbri. Mais l’émotion n’est jamais au rendez-vous : quand le lieute- nant (Gérard Philipe) invite la modiste (Michèle Morgan) sur l’air de Fascination – Je t’ai rencontrée simplement – le spectateur reste de marbre.

147 Charade Stanley Donen, usa, 1963, 109 mn

Une jeune veuve (Audrey Hepburn) est poursuivie par trois individus patibu- laires (dont George Kennedy, effrayant manchot équipé d’un crochet en forme de pince à sucre) qui sont éliminés l’un après l’autre. Elle y voit la main d’un Amé- ricain (Cary Grant) dont l’identité fluctuante est une sorte de charade à tiroirs ; alors qu’elle ferait mieux de se méfier d’un faux ami (Walter Matthau). Dans le registre de l’hitchcockerie, genre difficile s’il en est, celle-ci est une véritable réussite. On remarque James Coburn, toujours aussi décontracté, et Jacques Marin, en policier français ; générique de Maurice Binder.

The wind that shakes the barley Le vent se lève, Ken Loach, Grande- Bretagne, 2006, 121 mn

Nous sommes au début des années 1920, dans une Irlande où les Black and Tans, la Milice version Churchill, font règner une terreur contre-productive : exécutions sommaires, ongles arrachés. C’est ainsi que le jeune Damien (Cillian Murphy) rejoint l’ira. En 1922, l’Angleterre concède une certaine autonomie à l’Irlande qui devient un dominion (l’Irish Free State) privé des neuf comtés de l’Ulster. Une partie des indépendantistes, refusant de prêter allégeance au roi, se heurte aux freestaters soutenus par les Anglais et l’Église qui va jusqu’à excom- munier les républicains. Coupable d’avoir refusé le diktat anglais, Damien sera fusillé par un peloton commandé par son propre frère Teddy (Pádraic Delaney), autrefois héros révolutionnaire et maintenant officier du Free state (le pays ne deviendra République qu’en 1949). Le film est bâti sur le parallèlisme entre la répression des Black and Tans et celle du nouvel État que l’on voit à l’œuvre dans les mêmes lieux ; les Irlandais sont seulement moins brutaux, ils n’arrachent pas les ongles. Un autre parallèle est établi entre la mise à mort d’un adolescent coupable d’avoir parlé aux Anglais sous la torture et celle de Damien : il s’agit, dans les deux cas, d’exécutions tristes, effectuées à contre-cœur. Le film, extrêmement émouvant et très bien interprété, souffre cependant de la discutable lecture politique de Ken Loach. Il veut faire de la guerre civile de 1922-23 un conflit de classe. S’il est certain que l’Église et la bourgoisie locale ont appuyé le compromis avec les Anglais, les républicains semblent avoir été davantage des nationalistes exaspérés par des siècles d’arrogance anglaise. Le film mentionne la figure de James Connolly, socialiste fusillé après les Pâques Sanglantes de 1916 et oublie celle du républicain nationaliste et conservateur Éamon de Valera, futur président, qui échappa au poteau de 1916 du fait de sa nationalité américaine.

148 Les valseuses Bertrand Blier, France, 1974, 114 mn

C’est le ton unique, fait d’humour noir, de Bertrand Blier qui s’impose avec ce film. Jean-Claude (Gérard Depardieu) et Pierrot (Patrick Dewaere) sont plus irresponsables que méchants. Ils sont surtout obsédés par le sexe : “On voudrait te toucher les poils du cul” disent-ils à la jeune shampooineuse Marie-Ange (Miou- Miou), frigide par ailleurs. C’est ainsi que Jean-Claude essaye d’enculer Pierrot, lequel se fera donner le sein par une jeune maman (Brigitte Fossey). Le personnage joué par Jeanne Moreau est plus grave ; elle se suicide après une orgie avec les deux larrons en se tirant une improbable balle dans le vagin. Son fils (Jacques Chailleux) n’est guère plus rigolo : il va assassiner un maton (Jacques Rispal) qui l’avait persécuté en prison. On se demande bien ce que faisait Pompidou dont la censure fut la dernière à condamner un écrivain (André Hardellet) pour atteinte aux bonnes mœurs. Il n’y a, en tout cas, pas de punition : après avoir déniaisé une adolescente (Isabelle Huppert) et volé la ds de ses parents, Jean-Claude, Pierrot et Marie- Ange disparaissent dans les ténèbres d’un tunnel routier. Le film a été tourné dans des lieux très disparates – Valence, Beaune, les plages de la Manche – et ça se voit.

Isadora Karel Reisz, Grande-Bretagne, 1968, 134 mn

Cette biographie fonctionne sur le mode du flash-back souvent édulcoré et académique, en particulier la séquence en urss. De plus Vanessa Redgrave n’est pas une danseuse : il nous aurait fallu Pina Bausch. La partie au présent (1927), réussie, montre cette has been couperosée entre ses souvenirs, ses enthousiasmes un peu emphatiques et une certaine aigreur : “Jazz is America laughing at Isadora Duncan”. Tout comme cet espèce d’ange de mort en Bugatti qu’elle poursuit durant le film avant de mourir étranglée dans sa voiture.

I soliti ignoti Le pigeon, Mario Monicelli, Italie, 1958, 107 mn

Cette comédie italienne met en scène des petits malfrats d’une incompétence noire, joués entre autre par Vittorio Gassman, Marcello Mastroianni et Renato Salvatori. Le film regorge de détails amusants, tel ce vol de cendrier – sport national italien – mais se traîne un peu : nous avons compris un peu trop vite que le cambriolage n’a aucune chance de réussir avec de tels oiseaux. Parmi le seconds rôles, Totò en expert ès coffres-forts, le minuscule Carlo Pisacane, bloqué devant un portail “réservé aux travailleurs” et Tiberio Murgia en Ferribotte, sicilien obsédé par l’honneur de sa sœur (Claudia Cardinale). Suite (p. 1380) signée Nanni Loy où Mastroianni est remplacé par Nino Manfredi.

149 The french lieutenant’s woman La maîtresse du lieutenant français, Karel Reisz, Grande-Bretagne, 1981, 119 mn

Le scénario d’Harold Pinter rapproche deux histoires d’amour jouées par les mêmes acteurs, Jeremy Irons et Meryl Streep. La première, située au xixe siècle est l’argument d’un film ; la seconde est la liaison adultère entretenue par les acteurs le temps du tournage. L’optimisme romantique des amants victoriens s’oppose au prosaïsme résigné de l’amour contemporain. Les gens savaient mieux aimer alors. . . À moins que ce passé flamboyant ne soit que la réalisation fan- tasmatique de la vie que l’on n’a pas osé vivre. La fin, sur le Lac de Windermere (Lake District), a un parfum préraphaélite, tout comme les cheveux roux de Meryl Streep qui semblent sortis d’un tableau de Rossetti. Dans des second rôles, David Warner et surtout Leo McKern.

Kanz¯osensei Docteur Akagi, Shohei¯ Imamura, Japon, 1998, 129 mn

A Okayama (à mi-chemin entre Osaka¯ et Hiroshima), durant l’été 1945, le docteur Akagi, toujours en train de courir de patient en patient, n’a qu’une obses- sion : l’hépatite. On l’a d’ailleurs surnommé docteur Kanzo¯ (= foie). Cette agita- tion un peu dérisoire est à rapprocher de la folie des nationalistes qui s’acharnent à poursuivre une guerre pourtant irrémédiablement perdue. Les personnages secondaires, en particulier la jeune prostituée à la sexualité tellurique, appartiennent à l’univers d’Imamura. Le film se termine le 6 août, en pleine mer, par une rencontre très animiste entre cette jeune femme, le docteur et une baleine ; peu de temps après, un éclair, puis le champignon et enfin le nuage au centre duquel trône une sorte de foie nationaliste hypertrophié. On reconnaît Jacques Gamblin en prisonnier néerlandais ( !) évadé.

Huit femmes François Ozon, France, 2002, 106 mn

Le film appartient à un sous-genre où tous les personnages sont des femmes, e.g., The women (p. 1302). Un huis clos rassemble donc six femmes de la même famille, ainsi que deux domestiques, autour du meurtre de l’homme de la maison que l’on ne verra jamais que de dos. Les révélations à tiroirs sur ces dames et leurs relations peu avouables avec le défunt sont prétexte à des saynettes variées et réussies. Le film se veut aussi comédie musicale : chacune des actrices interprète une chanson tirée du répertoire de la variété française. Le scénario sait mettre en valeur chacune des actrices. À cause de son âge, je mentionnerai particulièrement Danielle Darrieux qui arrive à instiller de l’émotion dans ce film léger : “Il n’y a pas d’amour heureux”, chante-t-elle.

150 [Est]Ouest Régis Wargnier, France, 1999, 120 mn

Beau film romantique qui raconte la difficile évasion de cette prison qu’était l’urss : Sandrine Bonnaire joue une française installée à Odessa avec son époux russe (Oleg Menchikov). Elle aidera un jeune nageur (Sergueï Bodrov Jr.) à passer le rideau de fer et ne retrouvera la France que grâce à l’intercession d’une actrice française (Catherine Deneuve) qui, bien que communiste, se sent tenue par ses promesses, et au dévouement discret de son époux. Contrairement à ce que l’on a écrit, le film ne me semble en aucune fa- çon caricatural : appartements collectifs, délation universelle et surtout paranoïa étaient la règle du monde stalinien. Incidemment, le film nous rappelle que les communistes avaient remplacé l’essentialisme du sang bleu par un autre, tout aussi stupide : “Il ne peut pas être sélectionné car il vient d’une famille d’ennemis du Peuple”.

The fall of the roman empire La chute de l’empire romain, Anthony Mann, usa, 1963, 181 mn

La dynastie des Antonins (Nerva, Trajan, Hadrien, Antonin le Pieux, Marc- Aurèle) est considérée comme l’apogée de l’empire romain. Elle se referme sur le règne du mal nommé Commode, adepte des jeux du cirque au point d’y participer en personne, un demi-fou qui mourra assassiné. Cette période, qui sert aussi de toile de fond au plus récent Gladiator (p. 1353), marque donc, sinon la chute, du moins le début du déclin de l’empire. Le film est, globalement, une superproduction académique où l’on s’ennuie ferme pendant trois heures. On ne nous fait même pas grâce du message chrétien et il faut supporter , rarement aussi mauvaise. On sauvera malgré tout les scènes de neige du début, en particulier les funérailles de Marc-Aurèle ; et aussi la fin pour son atmosphère de fin d’un monde.

Elmer Gantry Elmer Gantry, le charlatan, Richard Brooks, usa, 1960, 130 mn

Les dons de bateleur d’Elmer Gantry (Burt Lancaster) lui permettent d’appro- cher une évangéliste sincère (Jean Simmons) et d’organiser un véritable cirque religieux. Se prenant de plus en plus au sérieux, ce Tartuffe engage une impi- toyable entreprise de moralisation qui se retournera contre lui du fait de son passé peu vertueux. Le film est aussi une description de l’Amérique de la Prohibition et de l’argent facile de la fin des années 1920 : c’est l’univers de Sinclair Lewis, la ville de Zenith et le businessman Babbitt (Edward Andrews).

151 Gentleman Jim Raoul Walsh, usa, 1942, 104 mn

La vie du champion de boxe Jim Corbett (Errol Flynn), depuis ses débuts en 1887 (le drapeau comporte alors 38 étoiles) jusqu’à sa conquête du titre. Son manque d’éducation et son ami mal embouché (Jack Carson) détonnent dans le milieu de parvenus de San Francisco ; il faut dire qu’il n’en rate par une, allant jusqu’à payer un garçon pour crier “Paging Mr. Corbett” dans un club sportif collet-monté. Malgré ses qualités, il se fait beaucoup d’ennemis, en particulier une jeune femme (Alexis Smith, qui ne fait pas oublier Olivia de Havilland). Cet individu agaçant se rachètera à la fin, en trouvant les mots pour consoler l’ancien champion qu’il vient de détrôner (Ward Bond). La tradition bien irlandaise de la bagarre est entretenue par les frères Corbett qui n’arrêtent pas de se battre – “The Corbetts are at it again” est un peu le leitmotive du film – et par Arthur Shields qui joue le rôle du pasteur amateur de baston qu’il reprendra dans L’homme tranquille (p. 84).

Los olvidados Luis Buñuel, Mexique, 1950, 77 mn

Tout est gangréné autour du jeune Pedro : un aveugle vicieux, nostalgique de la dictature de Porfirio Díaz, une mère indifférente et Jaibo, un adolescent qui n’hésite pas à tuer. Seule lueur d’espoir, les bourgeois éclairés de la maison de correction, mais que peuvent–ils vraiment ? Pedro finira tout de même dans une décharge. Comme dit l’aveugle : “Il faudrait les tuer avant leur naissance”. Ces “oubliés” sont un peu les cousins des enfants de Sciuscià (p. 653) ; cette référence néo-réaliste marque les limites du film.

Snobs ! Jean-Pierre Mocky, France, 1962, 88 mn

Les quatre sous-directeurs d’une coopérative laitière de la Manche sont en compétition ; celui qui décrochera un important contrat auprès d’un nommé Morloch prendra la tête de l’entreprise. Le problème est que Morloch (Fran- cis Blanche) est un cul-bénit et fréquente le beau monde aristocratique au centre duquel trône Mme de Saint-Aigne (Elina Labourdette). Un des compétiteurs (Gérard Hoffman) parvient à s’infilter dans ce monde snobinard et obtenir la place convoitée. Pas pour longtemps sans doute, à cause d’un pied de nez aux convenances : il s’affiche en compagnie de sa maîtresse (Véronique Nordey). L’abus de l’accent grave – qualitè, honnetetè. . . – de la diction de Michael Lonsdale est un concentré drôlatique de snobisme. Certains détails sont très datés, ainsi les “passes magnétiques” de Morloch ou les 50 francs demandés pour visiter l’igloo : la réforme monétaire n’était pas entrée dans les mœurs.

152 Family plot Complot de famille, Alfred Hitchcock, usa, 1976, 120 mn

Ce film mineur du maître se laisse voir et revoir avec plaisir. Il souffre cepen- dant d’une distribution peu exaltante et d’une technique dépassée : la scène de la voiture en roue libre est tournée au moyen de “transparences” anachroniques. La chute est amusante : la fausse spirite du film montre une capacité de voyance inattendue en dénichant le diamant dérobé.

Dupa-amiaza unui tortionar L’après-midi d’un tortionnaire, Lucian Pintilie, Roumanie, 2001, 76 mn

Un ancien tortionnaire de l’époque stalinienne essaye d’exorciser ses démons en se confiant à une jeune journaliste. Le récit est sans cesse interrompu car tout le monde n’approuve pas cette confession, en particulier l’épouse (Coca Bloos) pareille à une araignée gardienne du passé. En fait de confession, le film ne nous livre donc que des fragments, épouvantables par ailleurs. Le personnage le plus terrifant est peut-être ce fils, né après les faits, qui téléphone pour dissuader le bourreau de parler. Quel sens cela a-t-il de vouloir expier des crimes que la génération suivante est disposée à nier ? Signe de l’époque, la tarte à la crème de l’“effet papillon” dont le battement d’ailes peut causer des tempêtes (sic). Si cet animal est redoutable, que dire des effets nocifs de la mauvaise vulgarisation sur le cerveau humain ?

Oberst Redl Colonel Redl, István Szabó, Hongrie, 1985, 136 mn

Alfred Redl (Klaus Maria Brandauer) est d’origine ruthène, ce qui le place au bas de la hiérarchie implicite de la double monarchie, juste au-dessus des Juifs. Doué, travailleur et sans trop de scrupules, il croit à l’Autriche-Hongrie, ce qui le propulsera à la tête des services secrets. Pourtant, quand François-Ferdinand (Armin Müller-Stahl) cherche un bouc émissaire dans l’Armée, l’infériorité de ses origines sociale et ethnique font de Redl la cible idéale. Le film nous montre l’ascension d’un arriviste dans un empire fait d’une mo- saïque de peuples. L’individu est attachant, mais renfermé et peu sympathique : il faut voir comment il congédie, au moyen de quelques billets, une sœur qui lui rappelle trop ses origines, ou son absence de scrupule à interdire à ses subordon- nés de fréquenter des Juifs. Il ne se livre finalement qu’à la faveur d’une rencontre homosexuelle, laquelle n’est qu’un piège tendu pour le perdre. Le carton initial se défend de toute véracité historique : le “vrai” Redl était, en effet, un traître que sa sexualité “contre nature” avait livré aux maîtres-chanteurs. Sonnenschein, le collègue Juif de Redl, annonce le héros de Sunshine (1999).

153 Horse feathers Plumes de cheval, Norman Z. McLeod, usa, 1932, 64 mn

C’est un des grands films des frères Marx : Groucho, devenu doyen d’uni- versité, engage Chico et Harpo pour gagner à tout prix un match de football américain. Tous les moyens sont bons, du char romain aux peaux de banane. C’est toujours un plaisir de voir Chico jouant du piano. Un quatrième frère, Zeppo, apparaît dans les cinq premiers films de la fratrie : il joue des personnages “sérieux”, ici le fils de Groucho. Thelma Todd devait mourir en 1935, d’une asphyxie sans doute arrangée par la pègre ; la police très corrompue de Los Angeles classa l’affaire sans suite.

Lola Jacques Demy, France, 1964, 84mn.

La ville de Nantes est le centre du film : un café sur les quais, tenu par deux sœurs (Catherine Lutz de Tirez sur le pianiste, 1960, et Margo Lion), un cabaret où Lola (Anouk Aimée) chante en attendant le retour du père de son enfant et, au centre de ce centre, le passage de la Pommeraye qui voit les retrouvailles de Lola avec un ami d’enfance, Roland (Marc Michel) sur une musique, déjà, de Michel Legrand. À la fin, les personnages quittent la ville, Lola avec l’aimé enfin revenu (on la retrouvera dans le prosaïque Los Angeles de Model shop, p. 1494) et Roland pour tenter sa chance (et devenir le diamantaire des Parapluies de Cherbourg, p. 129). Les films de Jacques Demy recèlent souvent, derrière une apparente gen- tillesse, des éléments plus troubles, comme ce trafic de diamants dans lequel Roland s’engage ; ou encore ce livre conseillé par le libraire à une veuve de bonne famille (Elina Labourdette) et dont l’héroïne est une certaine Justine ! Référence aux mensuels pour enfants des éditions Artima (Météor).

La cité de l’indicible peur La grande frousse, Jean-Pierre Mocky, France, 1962, 87 mn

Le titre La grande frousse sous lequel est sorti le film ne satisfaisait pas Mocky qui, ayant récupéré les droits, l’a renommé La cité de l’indicible peur, d’après le roman de Jean Ray. Si l’on excepte les trois cavaliers tout de noir vêtus qui traversent le film, le fantastique n’est pourtant guère présent. Bourvil joue un inspecteur de police venu enquêter sur un trafic de fausse mon- naie. Le scénario utilise une pléthore d’acteurs : ses habituels de l’époque, dont Francis Blanche et Véronique Nordey, mais aussi, plus inattendus, Jean-Louis Barrault, Victor Francen et Raymond Rouleau. Mocky sait créer une atmosphère à partir des sites de tournage, ici la petite ville de Salers. Musique de Gérard Calvi ; le chanteur René-Louis Lafforgue joue le boucher.

154 Alice Woody Allen, usa, 1990, 106 mn

Le film suit une bourgeoise (Mia Farrow), mal à l’aise dans son cocon, en pleine remise en question. Après avoir, difficilement, réussi à tromper son mari (William Hurt), elle comprend que son amant (Joe Mantegna) ne veut finalement pas vivre avec elle. Elle part donc à Calcutta voir Mère Teresa avant de revenir, enfin elle-même, à New York. L’histoire serait banale si Woody Allen n’avait la bonne idée d’y introduire des philtres venus de l’Himalaya. Une de ces herbes rend invisible, ce qui permet d’espionner les conjoints. L’autre est un élixir d’amour qu’il n’aurait pas fallu mélanger au punch de la réception ! Le médecin chinois est joué par Keye Luke qui fut, entre autres, le fils des premiers Charlie Chan (avec Warner Oland). L’engouement universel pour Mère Teresa est critiqué implicitement dans la série The young pope (p. 119) qui met en scène une sainte autoritaire et amie des dictateurs.

Crime wave Chasse au gang, André De Toth, usa, 1954, 74 mn

Ce film noir est surtout connu pour la dernière scène où Sterling Hayden, faussement impassible, allume par mégarde une cigarette, alors qu’il n’a pas cessé de mâcher des cure-dents. L’œuvre vaut pour ses seconds rôles : James Bell (l’assassin de The leopard man, p. 1007), Hank Worden, qui fut Mose Harper, l’idiot au rocking chair de The searchers (p. 397), Timothy Carey, le videur du boxon dans À l’est d’Eden (p. 480) et aussi Jay Novello en vétérinaire. Sans parler de Charles Buchinsky, futur Bronson. De Toth est, avec Ford, Lang et Walsh, un des borgnes de Hollywood.

Twelve o’clock high Un homme de fer, Henry King, usa, 1949, 132 mn

Nous ne sommes qu’en 1949 et déjà la nostalgie étreint un militaire à la retraite (Dean Jagger) qui s’en vient revoir ce qui fut un terrain d’aviation. Le film nous ramène quelques années en arrière, au temps où le général Savage à la poigne de fer (Gregory Peck, ici excellent) est chargé par son supérieur (Millard Mitchell) de serrer la vis à une escadrille américaine trop chouchoutée par son commandant. Ce Savage, d’abord mal reçu, arrivera à instiller aux hommes la fierté de la réussite et l’enthousiasme pour les missions périlleuses ; ce sera le cas du personnage d’Hugh Marlowe au début tire-au-flanc et à la fin héros. Ce film montre que l’on peut célébrer l’héroïsme sans tomber dans le pompier. Lord Haw-Haw était le pseudonyme d’un présentateur américain de la radio al- lemande, un traître spécialisé dans la démoralisation des troupes anglo-saxonnnes.

155 Chichi ariki Il était un père, Yasujiro¯ Ozu, Japon, 1942, 87 mn

Le film est centré sur la figure exemplaire d’un ex-professeur (Chishu¯ Ryu),¯ qui, pour payer les études de son fils (Suji¯ Sano), va jusqu’à s’en séparer en allant travailler à Toky¯ o.¯ Il ne le verra jamais qu’en de rares occasions pour pêcher au bord d’une rivière : une scène d’anthologie reprise de Ukikusa mono- gatari (p. 690) les montre lançant leurs cannes de concert. Comme souvent dans les films d’Ozu, des anciens élèves (Shin Saburi et Shin’ichi Himori) offrent un dîner de remerciement aux professeurs de leur enfance (Chishu¯ Ryu¯ et Takeshi Sakamoto). On ne trouve aucune référence à la guerre, ce qui est étonnant pour un film japonais de cette époque.

Les dragueurs Jean-Pierre Mocky, France, 1959, 75 mn

Deux jeunes hommes Freddy (Jacques Charrier, avant qu’il ne devienne l’époux, puis l’ex-époux de Brigitte Bardot) et Joseph (Charles Aznavour) vont passer la nuit à la recherche de femmes ; ils appellent cette activité “draguer” – le mot est resté. Le film nous montre divers lieux de l’époque : l’aérogare des Invalides, la galerie du Lido et nous emmène dans une “surboum” – le mot est passé de mode. Parmi les draguées, Anouk Aimée affublée d’un appareil orthopédique et Belinda Lee. Si Freddy rentre finalement bredouille, le sentimental Joseph fait la rencontre d’une jeune femme (Nicole Berger). On retrouvera le couple Aznavour/Berger dans Tirez sur le pianiste (1960).

Statchka La grève, Sergueï Eisenstein, urss, 1925, 78 mn

Il faut, évidemment, faire abstraction du message propagandiste du film, ce qui est relativement facile, vu qu’il est sans nuance. On nous présente trois classes : les bourgeois ventrus et repus, les prolétaires nobles et, entre les deux, un lumpenproletariat de mendiants, voleurs, maquereaux prêts à tous les mauvais coups contre le “vrai” peuple. Ces individus douteux sont les mieux traités ciné- matographiquement : répertoriés dans un album photo qui s’anime, ils portent des noms évocateurs comme “Le bouledogue”, censés les décrire au physique comme au mental. Nous voyons aussi une sorte de Cour des miracles formée de tonneaux d’où sortent, quand on les siffle, une population de nains. Des nains que l’on retrouve dansant et se goinfrant sur un piano, images de la dégénérescence bourgeoise. L’opposition des classes est montrée au moyen de parallélismes symboliques : on presse les fruits comme on presse le peuple, etc. La beauté des images et le rythme du montage emportent tout dans une déferlante épique.

156 The three musketeers Les trois mousquetaires, Richard Lester, Grande-Bre- tagne, 1973, 107 mn

The four musketeers On l’appelait Milady, Richard Lester, Grande-Bretagne, 1973, 107 mn

L’adaptation est, dans les grandes lignes, conforme au roman de Dumas : aucun puritanisme ne cherche ici à transformer Constance en nièce de Bonacieux (p. 433). Les images et les lieux sont superbes, mais peu français, puisque le film est tourné principalement en Castille. Michael York en d’Artagnan, Christopher Lee en Rochefort et Faye Dunaway en Milady sont excellents. Oliver Reed aussi en Athos, bien qu’il ait le physique d’un Porthos ; Richard Chamberlain en Aramis n’est pas assez présent. Quant à Raquel Welch, elle ne joue pas Constance, mais le sex-symbole de service. Lester a choisi le ton humoristique qu’il manie mal ici : le film est pataud, ne décolle jamais. Il multiplie les chutes en tout genre, mais ce slapstick est le plus souvent laborieux. Les combats sont systématiquement traités sur un mode parodique un peu lassant. Seule exception, le moment où les quatre complices, sans un sou, vont simuler une bagarre dans une rôtisserie pour se nourrir à l’œil.

Le journal d’une femme de chambre Luis Buñuel, France, 1964, 97 mn

Le scénario suit la trame principale du roman d’Octave Mirbeau, en intégrant un seul des épisodes auxiliaires, celui du fétichiste des bottines joué par Jean Ozenne. Le couple Lanlaire (rebaptisé Monteil) est très bien rendu par Michel Piccoli et Françoise Lugagne ; idem pour le voisin, le capitaine Mauger qu’inter- prète Daniel Ivernel. Georges Géret est un Joseph inquiétant et fascinant à la fois, qui complote contre la République avec le sacristain (Bernard Musson). On rerouve Muni, actrice-fétiche de Buñuel, dans un petit rôle. On a reproché au film de régler des comptes personnels en rattachant Joseph à l’Action Française. Le Joseph du roman est un antisémite royaliste qui ne jure que par La libre parole ; on ne voit donc pas la différence profonde. Le scénario de Jean-Claude Carrière s’écarte cependant du roman de façon significative en faisant de Célestine (Jeanne Moreau) un personnage trop sym- pathique. Le roman nous décrit une fille calculatrice cherchant à se faire épouser par un bourgeois et ne dédaignant pas la bagatelle. Elle refuse les avances du capitaine, qui non seulement la dégoûte physiquement mais ne lui propose qu’un rôle de concubine sans assurance d’être couchée sur le testament. Elle est attirée par Joseph qu’elle soupçonne d’avoir tué une petite fille ; mais contrairement au film où elle essaye de le faire condamner, cela augmente l’aura sexuelle de Joseph qu’elle épousera pour tenir avec lui le café cherbourgeois “À l’armée française”.

157 Ky¯onetsu no kisetsu , , Japon, 1960, 76 mn

Akira (Tamio Kawaji) est une espèce d’asocial qui vit de petites rapines, ne recule pas à l’occasion devant le viol et qui aime par dessus tout le jazz. Ce cousin des héros des Valseuses (p. 149) n’est récupérable, ni par les artistes snobinards qui cherchent à s’encanailler, ni par la contre-société des yakuzas. Le film se termine sur un fou-rire d’Akira, commentaire sur l’absurdité d’une société qu’il n’a cherché à aucun moment à rejoindre. Le titre original pourrait être traduit par Une saison folle.

Pursued La vallée de la peur, Raoul Walsh, usa, 1947, 94 mn

Extraordinaire western traversé par cette image récurrente d’éperons arpen- tant un plancher. On comprendra à la fin que ce sont ceux du père de Jeb Rand (Robert Mitchum) luttant pour sa vie contre le clan Callum. Jeb est donc vic- time d’une sorte de péché originel, l’adultère de son père avec l’épouse (Judith Anderson) d’un Callum. Orphelin, il sera élevé par cette femme qui a perdu un mari et un amant dans le combat. Mais la vendetta doit se pousuivre. Grant Callum (Dan Jagger dans son meilleur rôle) s’acharne à perdre par tous les moyens le petit Jeb dont le père à tué son frère et fait de lui un manchot. Il n’hésite ni à tirer sur l’enfant, ni, quand celui-ci est devenu adulte, à susciter de potentiels tueurs. Jeb, élevé avec les deux enfants de la veuve Callum, éprouve un amour par- tagé pour Thor Callum (Teresa Wright) qui n’est pas vraiment sa sœur. Le fils Callum (John Rodney), manipulé par l’oncle Grant, chasse Jeb du ranch puis tente de l’assassiner, ce qui lui sera fatal. Bien que commis en légitime défense, cet homicide provoque l’horreur de Thor qui veut maintenant la mort de Jeb. Un étrange mariage sans témoins, entre un Jeb résigné et une Thor calcula- trice nous mène à une nuit de noces comme seul le cinéma sait les inventer : le jeune marié offre à son épouse, sur un plateau, un revolver pour le tuer, mais elle ne le pourra pas. Tout s’arrangerait si “Les Callum”, i.e., Grant et ses cousins, ne déboulaient avec l’intention d’en finir une fois pour toutes. Le pauvre Jeb, qui n’aura rien compris du début à la fin, est sauvé in extremis par la veuve qui abat d’un coup de fusil son beau-frère, mettant ainsi fin à la vendetta. Le film se termine, symboliquement, dans les ruines de la maison aux éperons, celle où le père de Jeb trouva la mort. Le scénario s’inspire de Wuthering Heights et aussi du Maître de Ballantrae dont il démarque un épisode : Thor tire au sort lequel de ses deux “frères” partira se battre contre l’Espagne. Elle lance de rage, cassant une vitre, la pièce de monnaie qui a désigné Jeb. Musique de Max Steiner.

158 : eine deutsche Volkssage F. W. Murnau, Allemagne, 1926, 107 mn

Emil Jannings est un extraordinaire Méphisto, rondouillard et retors. Comme toujours chez Murnau, les images sont splendides et inoubliables. On mentionnera tout particulièrement le voyage de Faust et Méphisto dans les airs. Valentin, le frère de Marguerite, est joué par Wilhem (= William) Dieterle, futur réalisateur hollywoodien.

Hamlet Laurence Olivier, Grande-Bretagne, 1948, 154 mn

Un des trois films shakespeariens de Laurence Olivier, qui joue aussi le rôle- titre. La distribution est au-dessus de tout éloge, en particulier Felix Aylmer en Polonius et Jean Simmons en Ophélie, bouleversante ; sans oublier les petits rôles, Stanley Holloway en fossoyeur et Peter Cushing en courtisan efféminé. L’utilisation du monologue intérieur (Hamlet parle sans bouger les lèvres) évite le côté convenu du trop fameux monologue. La pièce a été un peu allégée ; trop peut-être car Rosencrantz et Guildenstern ont disparu. Le reste est silence. . .

Xilu xiang Little Cheung, Fruit Chan, Hong Kong, 1999, 102 mn

Contrepoint plutôt léger à Made in Hong Kong (p.1150), œuvre hantée par la mort dont les personnages traversent symboliquement l’écran à la fin du film. Dans un Hong Kong populeux, nous suivons un enfant, “Petit Cheung” (un surnom qui renvoie à l’acteur Wing-Cheung Tang, dit Cheung l’aîné, dont la mort le 21 avril 1997, quelques mois avant le rattachement, fait les gros titres), qui essaye de gagner un peu d’argent pour s’offrir un tamagotchi, en vendant du thé. Celui qu’il fournit au Parrain local est du “Kung Fu spécial” – il a pissé dedans – ; il est même question d’un “thé Dracula” fait à partir d’un tampon périodique, mais ce n’est peut-être qu’un fantasme mis en images. Les personnages clefs de son univers, sa grand-mère et la petite fille qui l’aide dans son petit commerce, vont disparaître. Puis, à la fin, c’est le grand frère gangster dont il avait appris l’existence et qu’il a cherché durant tout le film, qu’il retrouve.

The scalphunters Les chasseurs de scalps, Sydney Pollack, usa, 1968, 99 mn

Ce premier western de Sydney Pollack a un arrière-goût de spaghetti ; Telly Savalas fait penser au cattivo de Sergio Leone (Le bon, la brute et le truand, p. 514). Signe que quelque chose change, le héros Noir n’est pas traité avec le paternalisme coutumier des films anti-racistes. Mais tout cela reste quand même bien long.

159 The black camel Hamilton MacFadden, usa, 1931, 71 mn Charlie Chan’s secret Gordon Wiles, usa, 1936, 72 mn Charlie Chan on Broadway Eugene Forde, usa, 1936, 68 mn Charlie Chan at Monte Carlo Eugene Forde, usa, 1937, 72 mn

Warner Oland, acteur d’origine suédoise, joue le détective dans une série de 16 films Fox dont 4 sont perdus. Il est souvent assisté de son fils aîné – Keye Luke que l’on reverra dans Gremlins (p. 1351, 844) ou encore Alice (p. 155). Les intrigues ne sont guère palpitantes et la mise en scène, souvent statique, respecte une structure stéréotypée : Charlie Chan réunit à la fin tous les suspects et s’amuse à faire passer le soupçon de l’un à l’autre jusqu’à ce que le coupable se démasque et fasse une tentative désespérée pour s’enfuir. L’intérêt de ces films réside dans les sentences du célèbre détective, ainsi : “– Even bagpipe will not speak when stomach empty.” “– Soap water cannot change perfume of billy goat.” “– Never boast about egg until after egg’s bir- thday.” “– Best place for skeleton is family closet.” “– Feminine intuition like feather on arrow, may help flight to truth.” “– Hasty deduction like ancient egg, looks good from outside.” “– Murder case like revolving door, one side closed, other open.” “– Questions are key to door of truth.” Charlie Chan à Monte Carlo est le meilleur des quatre car il bénéficie de l’excellente prestation de Harold Huber. Une image aérienne de Charlie Chans’s secret montre le pont d’Oakland en construction.

Charlie Chan in Honolulu H. Bruce Humberstone, usa, 1939, 68 mn Charlie Chan in Reno Norman Foster, usa, 1939, 71 mn Charlie Chan at Treasure Island Norman Foster, usa, 1939, 74 mn City in darkness Harold I. Leeds, usa, 1939, 74 mn

À la mort de Warner Oland, Sidney Toler reprend le rôle pour 22 films, 11 pour Fox et 11 pour Monogram, studio de “Poverty Row”. Le détective est assisté de son fils cadet, joué par Victor Sen Young qui ne fait pas oublier Keye Luke. Les deux films de Norman Foster sont très supérieurs à la moyenne de la série. City in darkness situé à Paris au moment de la crise tchécoslovaque, bénéficie de la présence du toujours drôle Harold Huber. Le film se termine sur un soupir de soulagement, l’annonce de la conférence de Munich : “Beware of spider who invites fly into parlour” commente Charlie Chan. Treasure island est une île artificielle de la baie de San Francisco.

160 Adieu Philippine , France, 1962, 106 mn

Les films de Jacques Rozier donnent l’impression d’avoir été tournés dans un éternel été sans lendemain peuplé d’adolescents attardés qui n’auront jamais le malheur de vieillir. On suit ici trois personnages, Michel, Juliette et Liliane. Le garçon travaille à la rtf – on le voit passant dans le champ d’une dramatique en direct, Montserrat, au grand dam du réalisateur Stellio Lorenzi –, en attendant de partir à l’Armée. “1960, sixième année de guerre en Algérie”, dit le carton initial, mais Michel ne s’en émeut guère ; il préfère partir en Corse avec sa vieille Frégate Renault et obtenir les faveurs de Juliette et Liliane, deux jeunes femmes aussi insouciantes que lui qui ne lui donneront guère que leur sympathie. Le seul authentique adulte de l’histoire est Pachala (Vittorio Caprioli), un publicitaire marron qui ne paye jamais. Pour éviter Michel venu lui réclamer un salaire, il s’enfuit par les sentiers muletiers corses, ce qui le change de la pittoresque Isetta Velam qu’il utilise à Paris.

Uwasa no onna Une femme dont on parle, Kenji Mizoguchi, Japon, 1954, 84 mn

Les fiançailles de la jeune Yukiko () sont rompues lorsque les pa- rents du futur apprennent que sa mère (Kinuyo Tanaka) tient un bordel à .¯ De retour à la “maison”, elle fait la connaissance d’un jeune médecin, le “pro- tégé” de sa mère, pour lequel elle éprouve rapidement un amour partagé. Cette histoire est à peu près celle de Jenny (p. 28), sinon que le jeune homme révèle ici sa veulerie : la gent masculine est rarement à son avantage chez Mizoguchi. La jeune femme préfère donc rester seule auprès de sa mère pour s’occuper du commerce familial ; deviendra-t-elle aussi dure ? Les films de Mizoguchi ont joué un rôle important dans la fermeture des “maisons” en 1958. Élevé lui-même dans un boxon, il montre sans pathos toute l’horreur d’une vie qu’il connaissait si bien. La courtisane prise de malaises est sommée de s’excuser auprès du client et n’est soignée qu’à contre-cœur ; à peine morte, sa jeune sœur rêve déjà de la remplacer, seul moyen de continuer à nour- rir une famille. Celle qui s’enfuit avec un client, croyant avoir trouvé l’amour libérateur, sera larguée rapidement et rentrera piteusement à la niche. Le moment le plus désespérant du film est celui où Yukiko, qui vient de renoncer à l’amour pour s’occuper de sa mère, accueille avec des sourires forcés un bruyant groupe de fêtards venus passer la soirée dans l’établissement. Elle a maintenant l’impression d’avoir toujours été assise à la place de la patronne où elle se voit jusqu’à la fin de ses jours. Dans un second rôle, Eitaro¯ Shindo¯ (de Sansho¯ dayu¯, p. 604).

161 Twin Peaks II David Lynch, usa, 1991, 1103 mn

La “saison” I (p. 1051) se terminait un peu comme la seconde de Dallas, qui voyait l’horrible J. R. abattu – c’était pendant la campagne électorale de 1980 et un slogan républicain accusait les Démocrates du crime ! L’agent spécial Dale Cooper (Kyle MacLachlan), étendu dans son sang, est découvert par un serveur gâteux (Hank Worden) qui fait tout, sauf le nécessaire : le décor est planté. La dimension fantastique de Twin Peaks s’exprime à travers des personnages un peu zinzins comme la “Log lady” ou encore Nadine, une femme de 35 ans qui fait une subite cure de jouvence digne de Chérie, je me sens rajeunir (p. 139), sans parler du psychiatre (Russ Tamblyn dont la présence aux côtés de Richard Beymer est un clin d’œil à West Side story, p. 1017). “Is life a puzzle ?” nous dit la dame à la bûche : le véritable fantastique se doit de rester un peu abscons, incompréhensible, comme la formule magique “Fire walk with me”. Nous sommes servis avec ces personnages fantômatiques : le géant, le manchot, l’homme d’ailleurs (le nain en rouge) et surtout le terrifiant Bob, sorte d’esprit qui possède Leland Palmer et l’amène à tuer sa fille. Dans le dernier épisode, nous sommes passés de l’autre côté, dans un monde à la géométrie non-euclidienne et aux voix déformées, décoré de ces rideaux rouges récurrents chez Lynch, e.g., Mulholland Drive (p. 111). Cette fin réussit la ga- geure de ne pas nous décevoir car au moment où nous croyons que tout est pour le mieux, que le héros va vivre heureux avec sa dulcinée, le miroir du lavabo où il se lave les dents renvoie l’image de Bob : c’est Dale qui est maintenant possédé. Du fait de sa longueur, l’œuvre est inégale. La mort de Leland Palmer, à la fin de l’épisode 9, crèe un appel d’air. James Hurley, sur sa moto, va être victime d’un complot sorti d’un film noir peu convaincant, etc. Tout se remet en place vers l’épisode 14 avec l’arrivée de Windom Earle (Kenneth Welsh), un assassin manipulateur qui adore se déguiser : on le voit même en Log lady. Le personnage rappelle un peu le rôle tenu par Brando dans The Missouri breaks (p. 131). Quand ils ne sont pas immortels, les personnages ont la résurrection facile. Catherine (Piper Laurie), donnée pour morte, réapparaît déguisée en “Tojamura” ; son frère Andrew se prend même à ressusciter. Laura Palmer revit un peu à travers sa cousine Maddy ; quant aux frères Renault, dont deux étaient morts durant la première saison, nous en découvrons un autre, le pire des trois. Confié à Lynch, Vincent Lambert aurait pu sortir de son coma irréversible : on voit Leo passant de l’état de légume absolu à celui d’esclave de Windom Earle. Pas très malin pourtant puisqu’affublé d’un collier pour chien, il s’empare de la télécommande pour s’en servir contre Earle et n’arrive qu’à s’infliger des décharges éléctriques. Parmi les “guest stars”, David Bowie, Royal Dano, Jane Greer, David Warner et aussi Hank Worden, tout droit sorti de son rocking chair de The searchers (p. 397). Et n’oublions pas la musique d’Angelo Badalamonti !

162 The mark of Zorro Le signe de Zorro, Fred Niblo, usa, 1920, 107 mn

Zorro (le renard) cherche à rétablir la justice, c’est à dire le pouvoir des prêtres et du sang bleu, dans une Californie alors mexicaine. Douglas Fairbanks est excellent, surtout dans son identité de Don Diego, un dandy précieux spécialisé dans les tours de passe-passe à trois sous, ce qui fait dire à sa fiancée : “Ce n’est pas un homme, mais un poisson” ! Snitz Edwards joue un barman.

The affairs of Anatol Le cœur nous trompe, Cecil B. DeMille, usa, 1921, 117 mn

Comédie moralisatrice typique de DeMille, d’après Arthur Schnitzler : un époux s’intéresse (très platoniquement) à d’autres femmes que la sienne. La première se fait entretenir en cachette par un cavaleur qui lui offre des bjoux qu’elle fera semblant de jeter du haut du pont de Brooklyn ; elle ne se débarrasse que de boîtes vides. La seconde, feignant l’évanouissement, en profite pour alléger son porte-feuille. La troisième ne pose à la débauchée satanique que pour obtenir l’argent nécessaire à l’opération de son mari, grand blessé de guerre. L’herbe n’étant pas plus verte ailleurs, il reviendra auprès de sa sage moitié (Gloria Swanson). On retrouvera l’actrice dans Sunset Boulevard (1950), en has been du muet et ancienne star de DeMille, lui-même dans son propre rôle.

The ten commandments Les dix commandements, Cecil B. DeMille, usa, 1923, 131 mn

Le scénario oppose deux frères pour le cœur d’une jeune femme (Leatrice Joy) : un bon (Richard Dix) et un méchant sans scrupules dont les malversations causeront l’effondrement d’une église en construction et la mort de leur mère. Le lourd commentaire inspiré du décalogue renchérit de façon superfétatoire sur le conformisme habituel de DeMille. Un des premiers cartons annonce sans détour que les commandements ne sont pas des lois, mais la loi. La sainte mère n’hésite d’ailleurs pas à chasser du foyer son fils qui a osé mettre en doute l’actualité de ces principes, jusqu’à oser danser sur une musique de jazz le jour du Seigneur. Ce mauvais fils ne peut que mourir puisque, nous dit un autre carton, “Quand on enfreint les commandements, ce sont eux qui vous brisent”. Le long prologue de 48mn peut être vu comme le brouillon du film de 1956 (p. 493). Il est centré sur la poursuite et la traversée de la mer Rouge. Les décors de Paul Iribe sont magnifiques, soignés dans les moindres détails et la scène d’orgie autour du Veau d’or, compte tenu du moralisme de l’époque, plutôt convaincante. Les cartons utilisent une graphie de notre alphabet rappelant les caractères hébraïques.

163 Heimat, eine deutsche Chronik Edgar Reitz, rfa, 1984, 890 mn

Les nazis étaient des salauds, mais qui l’était vraiment ? Tout le monde et personne répond le film qui, sans diluer les responsabilités, tente de montrer la façon dont chacun a pu, à sa façon, participer à l’horreur. Si la grand-mère est la seule à rejeter la couleur brune qui s’installe en 1933, le ss planqué Wilfried est tout aussi isolé dans son fanatisme qui lui fait abattre un pilote anglais blessé, puis vanter, durant le Noël 1943, les vertus de la confidentielle “solution finale”. Nous observons d’abord un certain aveuglement, une soumission à l’air du temps : “Les gens se sont mis à sourire” dit Pauline au printemps 1933. Et un indéniable opportunisme : Lucie est toute heureuse de recevoir au printemps 1936 trois dignitaires importants, Rosenberg, Frick et Ley. Qui se double d’une capacité d’amnésie : drapeau américain au chapeau, Lucie se vante, en 1946, d’avoir reçu ces huiles – elle ne savait pas que c’était des criminels ; “Hitler a trompé le peuple allemand” dixit Benoît xvi. Wilfried lui-même, devenu politicien cdu, oubliera : en 1955 il n’extermine plus que les insectes. Et si Wilfried est répugnant du début à la fin, Lucie et son mari Edmund, malgré leurs compromissions, leur participation à la spoliation des Juifs, sont malgré tout sympathiques : les horreurs sont souvent le fait de gens ordinaires. Symbole d’amnésie, ce monument au morts inauguré en 1922 et relégué au cimetière en 1969. Ces nuances se retrouvent dans la description complexe des trois fils de Maria. Anton n’a jamais été nazi mais, quand on fusillait les partisans russes dans son dos, il revissait compulsivement ses lentilles de caméra. Ernst, qui fut un jeune as de la Luftwaffe, est devenu une petite crapule, plutôt sympatique par ailleurs. Hermann, compositeur de musique électronique style Stockhausen, représente l’Allemagne d’après le nazisme et donc une rupture : il est d’ailleurs illégitime. Heimat, c’est la maison, la patrie, le refuge. Ce qui réfère à l’Allemagne, mais surtout à une région très limitée, le Hunsrück natal de l’auteur. À part Berlin (en studio), la caméra ne va jamais au-delà de Coblence au nord et de Trèves au sud-ouest et flâne souvent dans ce paysage de montagne à vaches. Le film nous montre trois familles, Simon, Wiegand et Glasisch, de 1919 à 1982, dans la bourgade imaginaire de Schabbach. On pourrait croire que le personnage principal est le fils rentré de guerre, Paul Simon, mais celui-ci disparaît pour s’installer en Amérique à la fin du premier épisode. C’est son épouse, Maria, née Wiegand, qui occupe le centre du film. Hermann, en retard pour l’enterrement de sa mère, trouvera symboliquement son cercueil abandonné dans la grand’rue. Une émotion réelle se dégage de deux amours vécues dans la vibrante acuité de leur fragilité : Hermann avec Klärchen et, surtout, Maria avec Otto, père d’Hermann. À la toute fin, le chroniqueur Glasisch rejoint les morts pour y re- trouver les personnages disparus, parmi lesquels Maria et son Otto. Le hula hoop, en 1955, et le sonotone de poche, en 1946, sont anachroniques.

164 Maria no Oyuki Oyuki la vierge, Kenji Mizoguchi, Japon, 1936, 76 mn

D’après Boule de suif, la guerre de 1870 étant remplacée par la rébellion du clan Satsuma (1877). Après le sacrifice de la courtisane Oyuki (Isuzu Yamada), un revers temporaire force le militaire qui avait abusé de sa position à se cacher chez ces drôles de vierges que sont Oyuki et sa collègue Orin. Toutes deux amoureuses du fugitif, elles n’ont rien à en attendre et de plus, Orin lui en veut de son mépris affiché. Comme toujours chez Mizoguchi, les deux femmes feront passer l’intérêt de l’homme avant toute autre considération.

Juha Aki Kaurismäki, Finlande, 1986, 73 mn

Le fermier Juha (Sakari Kuosmanen) se venge d’un horrible maquereau (André Wilms) qui lui a volé sa femme (Kati Outinen) pour la prostituer à Helsinki. Il l’abat à la hache, puis, blessé à mort lui-même, meurt dans une décharge. Pour alléger un peu ce sombre drame naturaliste (d’après un roman de 1911), Kaurismäki a choisi le noir et blanc et le cinéma muet, i.e., des cartons. Les extérieurs sont contemporains, mais les ustensiles de cuisine datent des années 1950. Le maquereau arrive à la ferme dans une superbe décapotable sierck, référence au réalisateur Detlef Sierck, devenu Douglas Sirk aux usa. Elina Salo chante, en français, Le temps des cerises.

Le chagrin et la pitié Marcel Ophüls, France, 1969, 250 mn

Ce documentaire télévisuel traite d’une ville française – Clermont-Ferrand – sous l’occupation. Faisant fi de l’hagiographie unanimiste qui prévalait à l’époque, il ne pouvait que déranger et fut d’ailleurs interdit d’ortf. Certains pensaient qu’il salissait une cause sacrée, celle de la Résistance, d’autres qu’il ne fallait pas balayer sous la carpette. Ce fut sûrement le cas de Valéry Giscard d’Estaing qui n’a dû apprécier que modérement le rappel, au détour du témoignage de Pierre Mendès-France, de la proximité de son père Edmond avec le Maréchal. Parmi les intervenants, l’ancien ss Christian de La Mazière qui permet de comprendre en partie comment des gens se disant nationalistes intransigeants ont pu prendre l’uniforme de l’ennemi héréditaire : c’est par amour abstrait de l’idée de Nation, beaucoup mieux traitée par les nazis selon lui, même s’il y avait erreur sur le pays. Nous apprenons incidemment que ses copains de la “Charlemagne”, tout nazis qu’ils fussent, appelaient les Allemands les “Chleuhs”. Au lieu d’un monstre avec une corne au milieu du front, nous sommes face à un salaud auquel nous pourrions ressembler ; image dérangeante, comme celle du Bob que l’agent Cooper voit dans le miroir de la salle de bains de Twin Peaks (p. 162).

165 Robin Hood Robin des Bois, Alan Dwan, usa, 1922, 133 mn

Magnifique film où les acteurs (Wallace Beery en Cœur de Lion, Alan Hale en Petit Jean et surtout Sam De Grasse en Prince Jean) sont emmenés par un Douglas Fairbanks bondissant. La superbe photographie met en valeur les extraordinaires décors de William Cameron Menzies. Très supérieur au Signe de Zorro (p. 163) avec le même Fairbanks, ce Robin des Bois présente un défenseur des pauvres qui attire la sympathie bien plus que le champion du sang bleu incarné par Zorro.

Yoru no onnatachi Les femmes de la nuit, Kenji Mizoguchi, Japon, 1948, 74 mn

Ce film de Mizoguchi est d’une rare violence. Le contexte est l’immédiate après-guerre dans un Japon en ruines soumis aux trafics en tout genre dont sont victimes, en tout premier, les femmes veuves de guerre et désormais sans famille. Contrairement à la prostitution un peu feutrée des maisons où travaillent des filles qui nourrissent ainsi leurs parents, nous avons ici affaire à une sorte de marché noir du sexe à destination des troupes américaines ; ces clandestines ont d’ailleurs un surnom évocateur les pan’pan. Nous suivons, près du quartier chaud d’Abeno à Osaka,¯ les destins croisés de trois femmes, Fusako (Kinuyo Tanaka), sa sœur Natsuko et sa belle-sœur Kumiko. Natsuko, syphilitique, accouchera d’un enfant mort-né ; la jeune Kumiko échappera, peut-être, à son destin grâce à Fusako qui veut lui éviter de devenir, comme elle-même, une pierreuse. Dans le dernier plan, la vierge à l’enfant du vitrail de l’église en ruines est comme un ténu message d’espoir. Les hommes sont, comme toujours chez Mizoguchi, un peu veules et portent une responsabilité certaine dans la descente aux enfers des héroïnes ; exception ici, le docteur des putes est un être pétri d’humanité. Ce qui n’empêche pas Fusako de clamer qu’elle veut contaminer tous les mâles de la syphilis dont elle se sait atteinte.

Diabeł Le Diable, Andrzej Zulawski, Pologne, 1972, 119 mn

Manipulé par le Diable (Wojciech Pszoniak), un jeune patriote polonais com- met des meurtres en série. L’hystérie, le paroxysme permanent, l’inceste, que sais-je encore. . . sont sans doute censés nous parler d’une autre horreur, celle des partages de la Pologne (on en est au second, 1793). Mais cette caméra fré- nétique parvient seulement à nous lasser. On aura cependant appris qu’il ne faut jamais faire l’amour avec un partenaire armé d’un rasoir.

166 The smiling lieutenant Le lieutenant souriant, Ernst Lubitsch, usa, 1931, 89 mn

Maurice Chevalier est un lieutenant obligé d’épouser, pour des raisons d’État, la princesse héritière (Miriam Hopkins) de Flausenthurm (avec un “h”). Il se contenterait bien d’une violoniste (Claudette Colbert), mais il n’a guère le choix. Finalement la musicienne s’effacera : “Celles qui commencent au petit déjeuner restent rarement pour le souper”. Musique d’Oscar Straus (avec un seul “s”). Paramount + Lubitsch + Chevalier + MacDonald, c’est le cocktail d’une série de six films musicaux du tournant des années 1930 (p. 1271), dont quatre sont privés d’un de ces éléments, celui-ci de Jeanette MacDonald.

L’amour l’après-midi Éric Rohmer, France, 1972, 97 mn

La fidélité d’un jeune époux (Bernard Verley) est mise à dure épreuve par une tentatrice (Zouzou). Opus 6 (peu mémorable) des Contes moraux.

Calamari Union Aki Kaurismäki, Finlande, 1985, 78 mn

Une quinzaine de copains, tous appelés Frank, décident d’émigrer à Eira, un quartier d’Helsinki. Exode difficile et meurtrier ; les deux survivants partiront à la rame pour l’Estonie (soviétique à l’époque). L’humour pince-sans-rire de Kaurismäki tourne parfois à vide ; ça ne vaut pas Leningrad cowboys go America (1989). Référence à Taxi driver (p. 83) – “You’re talking to me ?” – et hommage à Prévert avec La grasse matinée, récitée en finnois par Matti Pellonpää. Le tableau L’ange blessé du musée est l’œuvre d’Hugo Simberg.

Tretya meshchanskaïa Trois dans un sous-sol, Abram Room, urss, 1927, 87 mn

La pénurie de logements amène un ouvrier typographe (Vladimir Fogel, qui devait se suicider deux ans plus tard) à occuper le sofa chez un couple, qui devient ainsi trio. C’est bientôt le mari qui dort sur le sofa. Plutôt que d’avorter à la demande des deux hommes, l’épouse préfère quitter définitivement le foyer. Le plaisir de filmer dans les rues de Moscou ou depuis le toit du Bolchoi rappelle les films de Boris Barnet de la même époque. Et, surprise agréable, on ne nous inflige aucune propagande, e.g., de charge contre les méchants “nepmen”. Un portrait de Staline dans la cuisine semble dire “Vous ne perdez rien pour attendre”. On retrouve une semblable liberté de mœurs dans Design for living (Lubitsch, p. 567). . . une liberté menacée par l’arrivée imminente du Code.

167 Gion bayashi Les musiciens de Gion, Kenji Mizoguchi, Japon, 1953, 85 mn

Qu’est-ce qu’une ? C’est, officiellement, une femme à l’éducation raf- finée, invitée pour animer des réceptions et des banquets. Mais, en fonction de la situation, le métier peut tendre, plus ou moins, vers la prostitution. Nous voyons ici la jeune Eiko (Ayako Wakao) suivre le long et coûteux apprentissage de la profession auprès de son aînée Miyoharu (Michiko Kogure), qui a dû emprunter une grosse somme auprès d’Okimi (, terrifiante) à cet effet. Cet emprunt contient une clause, inconnue de Miyoharu, prévoyant un passage à la casserole lors de sa prochaine prestation auprès d’un important industriel. De- vant son refus, Okimi lui aliène rapidement toute clientèle à Kyoto¯ et donc la possibilité de rembourser l’emprunt. Elle finira par se soumettre à contre-cœur.

Seishun no yume ima izuko Où sont les rêves de jeunesse ?, Yasujiro¯ Ozu, Japon, 1932, 85 mn

Quatre copains étudiants ne sont guère bons qu’à tricher aux examens. Le père de l’un d’eux décède et le jeune homme (Ureo Ugawa) se retrouve à la tête d’une grande entreprise. Contrairement au Henry iv de Shakespeare, le nouveau patron ne renie pas ses copains, il les aide même à tricher pour entrer dans sa boîte. Il retrouve un flirt de sa jeunesse fauchée (Kinuyo Tanaka) et s’apprête à l’épouser lorsqu’il découvre que l’un de ses copains et désormais employé (Tatsuo Saito)¯ devait lui-même épouser la jeune femme mais n’a rien osé dire. Affirmant très fort qu’ils sont restés des égaux, le jeune patron s’effacera. Ozu est encore loin d’avoir trouvé son style. Le dernier plan, montrant un train qui s’en va, est déjà typique cependant. Dans des seconds rôles, Chishu¯ Ryu¯ et Takeshi Sakamoto.

The ace of hearts La carte fatale, Wallace Worsley, usa, 1921, 74 mn

Une société secrète d’une dizaine de personnes décide d’éliminer un “nuisible”. Mais le terroriste chargé de déposer la bombe se dégonfle à cause des potentielles victimes collatérales. Pour éviter qu’il ne soit, avec son épouse (Leatrice Joy), assassiné en représailles par la société, un de ses membres (Lon Chaney) fait exploser la bombe durant une réunion. On ne retrouve que sa main tenant l’as de cœur, la carte qui sert au groupe à désigner les tueurs. Cette vision du terrorisme est complètement abstraite, sans référence poli- tique. Les conspirateurs ne se sont pourtant pas rencontrés par petites annonces. Il s’agit d’un film Goldwyn, avant que le studio ne soit vendu à Louis B. Mayer pour former la mgm ; mais le célèbre lion est déjà présent sur les cartons.

168 Tormento Bannie du foyer, Raffaello Matarazzo, Italie, 1950, 98 mn

Un industriel (Amadeo Nazzari), accusé à tort de meurtre, est emprisonné. Sa jeune épouse (Yvonne Sanson) a le plus grand mal à subvenir seule aux besoins de leur enfant. Elle se résoud à quémander l’aide de sa marâtre (Tina Lattanzi, trop vraisemblable, hélas) qui en profite pour accaparer l’enfant et faire enfermer la mère dans un centre pour filles perdues. Tout s’arrangera à la fin et l’horrible belle-mère recevra même une paire de claques bien méritée. Ce type de mélodrame, au demeurant bien fait, repose sur un conformisme social total qui attribue les malheurs du monde 1) aux méchantes belles-mères, aux deux sens possibles du terme en français 2) aux associés véreux 3) aux patrons libidineux. En sont victimes les épouses vertueuses et leurs enfants innocents. Mais l’Église est présente, toujours secourable. Ici, par exemple, les religieuses qui tiennent la maison de redressement sont d’une bonté infinie sous des dehors un peu revêches.

The thief of Bagdad Le voleur de Bagdad, Grande-Bretagne, 1946, 104 mn

Le film, co-réalisé par Ludwig Berger, Michael Powell et Tim Whelan, est avant tout l’œuvre de son producteur . Ce splendide divertis- sement en Technicolor est servi par Conrad Veidt qui joue le méchant vizir et Sabu, acteur-enfant alors à son apogée, dans le rôle-titre. Le prince, aux faux airs de Macron, est peu mémorable. On mentionnera Miles Malleson dans le rôle du Sultan de Bassora et l’acteur noir Rex Ingram dans celui du djinn de la bouteille.

Tragica notte Mario Soldati, 1942, Italie, 81 mn

Tourné entre Piccolo mondo antico (p. 1215) et Malombra (p. 11), il s’agit d’une œuvre mineure : un garde-chasse (Carlo Ninchi) complote contre un ex- braconnier (Andrea Checchi). Son plan diabolique sera déjoué de justesse. Magnifiques paysages de ravines comme on en trouve près de Sienne. Dans un second rôle Juan de Landa (le mari d’Ossessione, p. 22).

Twilight of the ice nymphs Guy Maddin, Canada, 1997, 92 mn

Maddin ne nous laisse jamais un instant oublier que nous sommes au cinéma. Ici, la photo couleur, toujours un peu floue ou voilée ou encore à contre-jour, donne l’impression d’un cinéma archaïque en bichrome. Malheureusement, le film est trop long et, contrairement à Careful (p. 1243), globalement barbant.

169 Nosferatu : Phantom der Nacht Nosferatu, fantôme de la nuit, Werner Herzog, rfa, 1979, 107 mn

La référence au Nosferatu de Murnau (p. 562) est écrasante, Klaus Kinski est d’ailleurs grimé comme Max Schreck. La photo est superbe, certains passages, notamment l’arrivée au château, sont très réussis, et la distribution (, Bruno Ganz) excellente. Mais ça ne fonctionne pas : on ressort du film comme s’il ne s’était rien passé. Mention spéciale pour Roland Topor, extraordinaire Renfield.

Un pilota ritorna Un pilote revient, Roberto Rossellini, Italie, 1942, 81 mn

Un aviateur italien, prisonnier des Grecs, les suit dans leur retraite, puis finit par s’emparer d’un avion ; rentré au port, il apprend la reddition de l’ennemi. Sur fond de musique triomphaliste, signée du propre frère, Renzo, du réalisateur. Ce film dégueulasse veut nous faire croire à une victoire italienne, alors qu’il s’agit d’une piquette de plus. L’Allemagne fut forcée d’intervenir pour aider Mus- solini en mauvaise posture ; c’est elle qui vint à bout des forces gréco-anglaises.

Sero hiki no G¯oshu Gauche le violoncelliste, Isao Takahata, Japon, 1982, 61 mn

Le titre original Goshu¯ de la nouvelle dont est tiré ce dessin animé est la transcription phonétique du français gauche. Dans l’univers poétique de son au- teur, Kenji Miyazawa, hommes et bêtes interagissent et dialoguent ; ici, divers animaux aident un jeune violoncelliste maladroit à maîtriser l’instrument.

The haunting La maison du Diable, Robert Wise, usa, 1963, 107 mn

Le film se voudrait une sorte d’hommage au producteur Val Lewton qui fit débuter Wise et qui professait, en matière d’horreur, une esthétique de la litote. Le film n’est malheureusement guère passionnant ; de plus, les acteurs sont mauvais, si l’on excepte Julie Harris, convaincante en hystérique.

Man without a star L’homme qui n’a pas d’étoile, King Vidor, usa, 1955, 85 mn

L’opposition entre éleveurs et fermiers. Avec Kirk Douglas, Claire Trevor, Jeanne Crain et Richard Boone. Le film adopte souvent un ton humoristique, en particulier autour de la découverte d’un étrange ustensile : la baignoire.

170 10 Rillington Place L’étrangleur de Rillington Place, Richard Fleischer, Grande- Bretagne, 1971, 106 mn

Richard Attenborough est terrifiant dans le rôle du tueur en série John Chris- tie : son jardinet devenu trop petit, c’est derrière une fausse cloison qu’il cache ses dernières victimes. Le personnage en impose par sa componction, sa diction lente et assurée insinuant qu’il fait partie du monde médical : “Nous appelons ce pro- duit un composé”. Son modus operandi consiste à endormir des patientes venues pour avorter, puis à les étrangler, puis. . . disons qu’il est un peu nécrophile. Il s’en prend aussi à sa locataire, ainsi qu’à sa fillette trop bruyante. Chance pour lui, Timothy Evans, l’époux et père des deux victimes, est un débile léger hâbleur et facilement manipulable. Bien que délinquant multi-récidiviste, Christie inspire une certaine sympathie à la justice qui n’hésite guère ; c’est le crétin (John Hurt, magistral) qui est pendu. L’étrangleur peut continuer son œuvre. Christie fut finalement pris à cause de la puanteur de sa cuisine. Un carton nous apprend qu’il fut pendu à son tour et qu’Evans reçut, 12 ans plus tard, une grâce posthume. C’est une façon bien rapide de disculper l’autre monstre de cette terrifiante histoire : la Justice. Christie, capturé un 31 mars, fut pendu le 5 juillet suivant pour un unique crime, le meurtre de sa femme, alors qu’il en avait avoué une dizaine. En refusant de le juger pour les autres, on voulait évidemment éviter de rouvrir l’affaire Evans. Lequel reste donc toujours officiellement coupable des meurtres pour lesquels il fut exécuté ; on lui a seulement accordé, on se demande bien pourquoi, cette grâce. Ce qui se dit pardon en anglais ; on lui pardonne en somme d’avoir été pendu. Mais qui pardonnera à cette justice infaillible ?

How green was my valley Qu’elle était verte ma vallée, John Ford, usa, 1941, 119 mn

Une vallée minière galloise vers 1900, vue à travers les yeux d’un enfant, le benjamin de cette famille Morgan qui gravite autour de son père (Donald Crisp), pauvre mais autoritaire, et de sa mère (Sara Allgood). La mine, la grève, les licenciements ; et aussi les accidents mortels, ses frères qui émigrent au bout du monde. Ou encore sa sœur Angharad (Maureen O’Hara) amoureuse d’un pasteur pauvre (Walter Pidgeon) mais qui épousera un richard qui la rendra malheureuse. La nostalgie n’édulcore pas l’étroitesse d’esprit de ceux qui, comme le pasteur joué par Arthur Shields, voient le mal partout. Ou encore la gouvernante qui ne pardonne pas à Angharad son origine plébéienne : “Une nouvelle maîtresse, c’est comme des draps neufs, un peu rêche ; mais ça s’adoucit après lavage”. Scène d’anthologie : le boxeur Dai Bando (Rhys Williams) et son entraîneur (Barry Fitzgerald) donnent une leçon à un instituteur cruel en salle de classe.

171 True grit Joel & Ethan Coen, usa, 2010, 110 mn

Remake du film de 1969 (p. 1387), tourné à l’époque de l’agonie du western, un genre désormais obsolète, cette nouvelle version est plutôt une bonne surprise. Les frères Coen s’en donnent à cœur joie avec le truculent marshall Cogburn joué par Jeff Bridges dont ils ne cachent pas le passé peu ragoûtant – il a fait partie de la bande de Quantrill (The stranger wore a gun, p. 591) qui pillait et massacrait au nom du Sud. Si Matt Damon est un La Boeuf peu inspiré, la jeune actrice (13 ans) Heilee Steinfelt est très convaincante dans le rôle de Mattie, fille volontaire, obstinée à venger son père et qui perd un bras à la suite d’une morsure de serpent. La fin, mélancolique, rappelle L’homme qui tua Liberty Valance (p. 44) : Mat- tie, maintenant vieille fille, récupère le cerceuil de Cogburn. Citation de Leaning on the everlasting arms, chanté par Mitchum dans La nuit du chasseur (1955).

Man hunt Chasse à l’homme, Fritz Lang, usa, 1941, 102 mn

Film de propagande anti-nazie sorti alors que les États-Unis étaient encore neutres. Le film a le côté feuilletonesque des films muets de Lang que l’on retrouve aussi dans Les bourreaux meurent aussi (p. 26). Le scénario réduit la guerre à une sorte de remake des Chasses du comte Zaroff (p. 420) : le diabolique nazi joué par George Sanders traque le chasseur sportif incarné par Walter Pidgeon. Les nazis semblent doués d’ubiquité, disposer de complicités à n’en plus finir et d’inquiétants auxiliaires, comme celui joué par John Carradine, terrifiant. Cette chasse à l’homme est aussi une régression vers le passé préhistorique ; à la fin, le héros est bloqué dans une caverne par son poursuivant. C’est avec un arc de fortune et la barrette en forme de flèche offerte à l’infortunée héroïne (Joan Bennett), qu’il viendra à bout de son ennemi mortel. La fin nous montre notre homme sautant en parachute sur l’Allemagne muni de son fusil de chasse dans le but de descendre Hitler. On se demande si, à l’époque, la garde a été redoublée à Berchtesgaden.

Entrée des artistes Marc Allégret, France, 1938, 92 mn

L’histoire d’amour et de suicide camouflé en crime jouée par Odette Joyeux et Claude Dauphin manque singulièrement d’intérêt. Mais tout cela se passe au Conservatoire où Louis Jouvet, extraordinaire, joue son propre rôle. Si les dialogues portent la signature de leur auteur, Henri Jeanson, e.g., “Un critique, c’est quelqu’un qui parle très bien de ce qu’il connaît très mal”, ils reflètent avant tout les opinions de Jouvet quant au théâtre. Il a des envolées étonnantes face aux philistins qui ne ne comprennent rien à la vocation théâtrale.

172 Lunga vita alla signora ! Longue vie à la signora, Ermanno Olmi, Italie, 1987, 102 mn

Un banquet dans un château du nord de l’Italie en l’honneur de la “signo- ra”, sorte de momie portant voilette et face-à-main. Autour de la table en U, des convives importants et plutôt âgés. Le fils de la signora se permet diverses mufleries sans que quiconque ne semble, ou n’ose, s’en émouvoir. Pour les servir, les adolescents d’une école hôtelière. Trop jeunes, trop pauvres et encore trop purs, ils observent un peu médusés ce monde des adultes et du pouvoir qui semble totalement corrompu. À une exception près, la jeune fille au visage d’ange qui semble comme égarée à la table des puissants. Au tout début du film un nœud papillon blanc est trouvé abandonné devant une porte ; il présage le futur départ du jeune serveur, héros du film, par la même porte. Refusant le briquet en or offert par une convive qui l’avait attiré dans sa chambre, il finit par retrouver une sorte de pureté, comme un état d’enfance, dans le pré où il joue avec un chien.

C’eravamo tanto amati Nous nous sommes tant aimés, Ettore Scola, Italie, 1974, 120 mn

Sur un thème voisin de celui d’Une vie difficile (p. 137), le film présente le bilan d’une génération qui a failli. Il suit trois camarades de la Résistance dont l’un, Gianni (Vittorio Gassman) a trahi : il s’est mis au service d’une sorte de Balkany (Aldo Fabrizi) qui lui a fourni villa, piscine et même une épouse aimante quoique stupide. Un autre, Nicola (Giovanni Satta Flores) est resté un intellectuel communiste sincère, quoiqu’un peu borné. Enfin, Antonio (Nino Manfredi) est toujours un homme du peuple, un infirmier qui n’a pas renié ses engagements de jeunesse. Le ciment du groupe est la belle Luciana (Stefania Sandrelli), aimée des trois, qui n’aime vraiment que Gianni, même si elle finit par conclure un mariage de raison avec Antonio. Malgré les désillusions, le film garde encore une tonalité d’espoir : la Ligue ne devait apparaître que dans les années 1980. L’action se fige parfois pour donner le temps à un protagoniste de dévoiler ses opinions intimes ; on pense à Beau fixe sur New York (p. 497). Une trouvaille de mise en scène montre les photos de Stefania prises dans un Photomaton après sa rupture d’avec Gianni : sur la quatrième de la série, on la voit pleurer. Nombreuses références au cinéma : l’épouse idiote de Gianni découvre l’“incom- municabilité”, tarte à la crème des films d’Antonioni et une scène se passe Fontana di Trevi, durant le tournage de La dolce vita (p. 236). Quant à Nicola, c’est un cinéphile qui ne jure que par Le voleur de bicyclette (p. 208) ; le film est d’ailleurs dédié à qui venait de mourir.

173 Tengoku to jigoku Entre le Ciel et l’Enfer, Akira Kurosawa, Japon, 1963, 143 mn

Adaptation japonaise de King’s ransom, roman américain d’Evan Hunter. Le Ciel, c’est la vaste maison qu’occupe Gondo¯ (Toshiro¯ Mifune) sur les hauteurs de Yokohama. Quand le fils de son chauffeur est enlevé, une véritable “tempête sous un crâne” le pousse d’abord à refuser de verser la rançon – ruineuse pour ce magnat de la chaussure – avant de se reprendre et décider à payer pour ne pas perdre l’estime de soi. La main passe à la police et au détective Tokura (Tatsuya Nakadai) qui finit par identifier le coupable, mais sans dépasser le stade d’une très forte présomption. L’Enfer, c’est la longue filature du criminel dans les bas-fonds, une scène qui en rappelle d’autres, e.g., Ikiru (p. 45), Chien enragé (p. 399). Mais ici on descend jusqu’au dernier cercle, peuplé d’épaves humaines déjà passées du côté des zombies.

Antoine et Antoinette Jacques Becker, France, 1947, 85 mn

Le Paris populaire de 1947. C’est tout un monde, voire un type de Français plutôt chaleureux, désormais disparu, que le film saisit dans sa vie de tous les jours. Ceci sans le moindre message politique ; à moins que l’on ne prenne pour tel le personnage d’épicier libidineux (Noël Roquevert) qui abuse de sa position en ces temps de “restrictions” où subsistaient les tickets de rationnement. Le couple-titre du film gagne une grosse somme (800 000 francs) à la lote- rie ; le billet sera momentanément égaré sans que sa recherche ne transforme le scénario en course-poursuite comme celle du Million (p. 841).

Il cristo proibito Le Christ interdit, Curzio Malaparte, Italie, 1951, 100 mn

Montepulciano, au sud de la Toscane, est admirablement filmé : la ville, les paysages de ravines environnants, les fêtes, etc. L’histoire est celle d’un prisonnier (Raf Vallone) qui, rentré de Russie, veut venger son frère fusillé par les Allemands. Mais personne ne veut lui livrer le nom du dénonciateur ; c’est un ouvrier char- pentier (tiens !) joué par Alain Cuny, qui s’accusera de ce crime, prenant ainsi sur lui les péchés du monde. Le dialogue est constamment ampoulé et le film se termine sur une protes- tation grandiloquente : “Pourquoi les innocents doivent-ils toujours payer ?” Le christianisme lourdingue du film est à mettre en relation avec les tentatives si- multanées de rapprochement de l’auteur avec les communistes. Un plan du film trahit ce type d’ambiguïté : le pharmacien déploie un portrait de Staline dans sa boutique, tout en rendant, dans un petit placard, un culte à Mussolini.

174 It Le coup de foudre, Clarence G. Badger, usa, 1927, 71 mn

“It”, on l’a ou on ne l’a pas ; c’est le je-ne-sais-quoi qui séduit. Clara Bow, vedette de ces années-là, l’avait sûrement. L’auteure du roman, Elinor Glyn, fait une apparition dans le film. Dans Les dix commandements (p. 163), DeMille l’avait dénoncée comme influence néfaste.

The little foxes La vipère, William Wyler, usa, 1941, 116 mn

Sur fond de Sud convenu, une famille de beaux salauds : “La vipère” (Bette Davis), ses deux frères et son neveu. Les personnages sont trop caricaturaux pour nous intéresser vraiment, sauf le neveu, joué par Dan Duryea, excellent, qui commence ici sa carrière de gouape. Le film sort de sa torpeur académique dans les scènes où jouent les victimes de cette bande : l’époux (Herbert Marshall) et la belle-sœur (Patricia Collinge) de la vipère, sans oublier sa fille (Teresa Wright) qui l’abandonne à la fin. On retrouvera Collinge et Wright, cette fois comme mère et fille dans L’ombre d’un doute (p. 398).

Sorelle Materassi L’homme à femmes, Fernandino Maria Poggioli, 1944, 73 mn

Cette comédie met en scène deux vieilles filles (jouées par les deux sœurs Gramatica) en adoration devant leur neveu, joué par Massimo Serato qui était effectivement très beau. Il a beau les voler, les rudoyer, etc. rien n’altère leur amour pour ce personnage peu scrupuleux. Lequel finit par rencontrer une riche héritière (Clara Calamai d’Ossessione, p. 22) ; quand il l’épouse, ce sont les deux tantes qui s’habillent tout en blanc ! Le réalisateur devait mourir asphyxié par le monoxyde de carbone peu de temps après la sortie du film.

Rio Conchos Gordon Douglas, usa, 1964, 103 mn

Richard Boone campe un tueur d’Indiens qui s’attire donc quelques ennuis avec la Cavalerie : ce “braconnier” fait en petit ce que le gouvernement effectue à grande échelle. Pour se racheter, il traverse la frontière afin de neutraliser Pardee (Edmond O’Brien), une espèce de mégalomane qui se voit déjà empereur d’un Sud reconstitué ; ce qui fait un peu penser à Apocalypse now (p. 25). Le film baigne dans une tonalité ocre sur laquelle se détache le palais sudiste en construction de Pardee.

175 Dodge City Les conquérants, Michael Curtiz, usa, 1939, 100 mn

Un western classique en Technicolor avec le couple Errol Flynn/Olivia de Havilland. Qui commence mal pour des raisons “locatives” : il a dû tuer, en légitime défense, l’irresponsable frère de la belle, qui bien qu’ayant tout vu, fait passer les liens du sang avant la justice. Il y a évidemment des méchants, groupés autour de Jeff Surrett (Bruce Cabot) qui dirige un cabaret où chante Ruby Gilman (Ann Sheridan). Victor Jory est excellent dans le rôle de Yancey, le dangereux bras droit de Surrett. Le film est souvent comique. On mentionnera en particulier la scène où un alcoolique repenti (Alan Hale) fait un discours devant une ligue de vertu bientôt interrompu par la bagarre au saloon attenant. Contrairement à Mys- tery of the wax museum (p. 52), ces intermèdes ne nuisent pas à la cohésion de l’ensemble.

O cangaceiro Lima Barreto, Brésil, 1953, 103 mn

Un peu avant 1940, les cangaceiros du Sertão et leurs extraordinaires cha- peaux. Les vingt premières minutes, qui montrent le sac d’un village, sont les plus réussies. Le film devient plus convenu ensuite : il se transforme en une sorte de western brésilien. La musique, excellente, a fait le tour du monde.

Au cœur du mensonge Claude Chabrol, France, 1999, 107 mn

Le rapprochement qui s’opère au sein d’un couple (Sandrine Bonnaire) et (Jacques Gamblin), désormais cimenté par un meurtre commis par le mari. La victime (Antoine de Caunes) est une de ces insupportables gloires télévisuelles, jamais à court de prudhommeries. Le film est complètement déséquilibré par une intrigue auxiliaire, le meurtre d’une fillette, dont la solution est d’ailleurs expédiée. Dans le même genre, on peut préférer La femme infidèle (p. 1123).

Jak byc kochana L’art d’être aimée, Wojciech Has, Pologne, 1963, 97 mn

De la période “réaliste” de Has, le film suit le destin de deux jeunes comédiens, Felicja (Barbara Krafftówna) et Wiktor (Zbigniew Cybulski) surpris par la guerre en 1939. Accusé d’avoir tué un collaborateur, Wiktor passe la guerre cloîtré chez Felicja. À la libération, il se sent coupable de n’avoir été qu’un planqué et en rajoute sur son action d’éclat qu’on lui a d’ailleurs peut-être attribuée à tort. Il finit par se suicider.

176 Gli uomini, che mascalzoni. . . Les hommes, quels mufles !, Mario Camerini, Italie, 1932, 62 mn

Les chamailleries d’un couple de jeunes gens (Vittorio De Sica et Lia Franca) ne sont guère palpitantes. Le film, tourné à Milan, vaut surtout pour les prises de vue en extérieurs, typiques du cinéma italien du début du parlant. La célèbre chanson du film Parlami d’amore, Mariù est chantée par De Sica.

The crimson kimono Le kimono pourpre, Samuel Fuller, usa, 1959, 81 mn

Sur fond d’enquête policière banale, le film s’attache aux Nisei, ces Japonais de nationalité américaine de seconde génération. C’est ainsi que nous visitons le quartier de Little à Los Angeles et assistons à divers rituels. L’histoire d’amour est prétexte à un exposé un peu didactique sur la difficulté d’être entre deux cultures. Anna Lee campe une sympathique artiste portée sur le goulot.

Mata Hari George Fitzmaurice, usa, 1931, 95 mn

Version très romancée de la vie de la célèbre espionne hollandaise. Les ac- teurs principaux (Greta Garbo et Ramon Novarro) sont mauvais. Heureusement, Lionel Barrymore en général russe et, surtout, C. Henry Gordon en officier de renseignements décidé à démasquer l’espionne, sont excellents.

Live and let die Vivre et laisser mourir, Guy Hamilton, Grande-Bretagne, 1973, 122 mn

Ce premier James Bond avec Roger Moore dans le rôle-titre est singulière- ment invertébré. On a du mal à gober cette histoire de jeu de tarot. Quant aux références au vaudou, elles auraient pu être développées de façon plus satisfai- sante, car à peine sommes-nous entrés dans un cimetière où se déroule un étrange rituel qu’un ascenseur surgi d’une tombe nous emmène dans un repaire souterrain ultra-moderne : nous revoilà dans l’univers familier des films de la série. La longue poursuite en canot à moteur dans les bayous est plutôt réussie.

Les jeux de l’amour , France, 1960, 85 mn

Première (et excellente) comédie signée de Broca, avec Jean-Pierre Cassel, Geneviève Cluny (alors connue pour les réclames Colgate) et Jean-Louis Maury. Ce film, produit par Claude Chabrol, a de nombreux points communs, la dis- tribution notamment, avec Les cousins (p. 260) sur lequel de Broca fut assistant.

177 Straight-jacket William Castle, usa, 1963, 93 mn

Une autre hitchcockerie de Castle. Ici, c’est une jeune femme (Diane Baker) qui veut faire passer sa mère () pour une folle homicide afin de pouvoir commettre des crimes en toute impunité. Elle va même jusqu’à porter un masque qui la fait ressembler à sa mère. Mais nous ne sommes pas, cependant, dans un cas de schizophrénie à la Psychose (p. 1036). Parmi les acteurs de second plan, Howard St. John et Gorrge Kennedy, tous deux abattus à la hache. Leif Erickson joue l’oncle de la criminelle.

Das Leben der Anderen La vie des autres, Florian Henckel von Donners- marck, Allemagne, 2006, 138 mn

Les dernières années de la rda, vers 1985, centrées sur l’activité de la police politique. Certains personnages sont assez prévisibles : coté “méchants”, les francs salauds que sont un ministre et un chef important de la stasi, côté “bons”, les op- posants, intellectuels et artistes un peu brimés, e.g., par la privation de passeport. Le film échappe à la lourdeur en se gardant de détailler ce que nous connaissons déjà dans les grandes lignes et les nuances apportées à la description des trois personnages principaux permettent d’éviter l’écueil de la démonstrativité. D’abord Georg Dreyman (Sebastian Koch), auteur de pièces à succès et sou- tien du régime. Qui est poussé à la contestation quand un metteur en scène de ses amis, blacklisté, se suicide. Il fait alors publier, anonymement et à l’Ouest, un texte vengeur sur le suicide en rda. Ensuite, Christa-Maria Sieland (Martina Gedeck), actrice célèbre et compagne de Dreymann. Droguée, elle ne peut satisfaire son vice que grâce à la complai- sance d’un ministre qui en profite et se paye sur la bête et en plus fait espionner l’appartement du couple dans l’espoir de faire tomber Dreyman dont il est jaloux. Enfin, le capitaine Gerd Wiesler (Ulrich Mühe) de la stasi, chargé de la surveillance du couple. Pourquoi cet individu froid se prend-il d’affection pour ses victimes ? En partie parce que sa vie privée est un désert et que l’espionnage lui a permis d’entrevoir cette “vie des autres” qui donne son titre au film. Il éprouve aussi de l’admiration, sinon plus, pour l’actrice. Sans parler d’un reste d’attachement aux idéaux de sa jeunesse qui n’incluaient pas l’utilisation de la police pour la satisfaction des caprices des dirigeants. Le chantage de la stasi amènera l’actrice à dénoncer son compagnon comme l’auteur du texte sur le suicide. L’“ange gardien” Wiesler a le temps de détruire les preuves incriminantes, mais l’actrice, dégoûtée d’elle-même, se suicide. Suite à l’affaire, Wiesler est placardisé dans un sous-sol de la stasi. Quelques années après la réunification, un livre de Dreyman le remerciera discrètement.

178 Les eaux troubles Henri Calef, France, 1949, 85 mn

D’après un roman de Roger Vercel situé dans la baie du Mont Saint-Michel et sa marée qui monte si vite que l’on peut se noyer. Avec Édouard Delmont, Ginette Leclerc et Marcel Mouloudji.

Our mother’s house Chaque soir à neuf heures, Jack Clayton, Grande-Bretagne, 1967, 100 mn

Une vieille maison où les sept enfants décident de cacher le décès de leur mère malade. Ils y arrivent tant bien que mal jusqu’à l’arrivée du père (Dirk Bogarde), un viveur sans scrupule décidé à couper tout lien avec ces rejetons – que son épouse a d’ailleurs eu avec d’autres hommes – en vendant la maison. Les enfants le tueront avant d’abandonner la demeure pour l’orphelinat probablement. Une atmosphère d’irréalité baigne cette espèce de république enfantine. Men- tion spéciale pour Pamela Franklin que l’on retrouvera dans The prime of Miss Jean Bro- die (p. 1167).

Bernie Albert Dupontel, France, 1996, 86 mn

Albert Dupontel joue un orphelin à la recherche de ses parents (Roland Blanche et Hélène Vincent). Tout ça sur fond de banlieues, de hlm cradingues et de vide-ordures où l’on jette aussi bien les bébés que les mains coupées.

The brood Chromosome 3, David Cronenberg, Canada, 1979, 92 mn

Oliver Reed campe un psychiatre controversé capable de susciter d’étranges maladies chez ses patients. L’une d’elles (Samantha Eggar) va se mettre à en- gendrer des monstres par parthénogénèse. Ces enfants monstrueux effectuent en fait les désirs inconscients de leur génitrice ; c’est ainsi qu’elle leur fera tuer ses parents, puis une institutrice et enfin le médecin. Nous assistons à une peu ragoûtante scène d’“accouchement” par parthéno- génèse. L’idée de monstres issus du ça rappelle Forbidden planet (p. 36).

Le quattro giornate di Napoli La bataille de Naples, Nanni Loy, Italie, 1962, 115 mn

Le soulèvement de Naples en septembre 1943 qui se termine par le départ de l’occupant allemand et son repli, plus au nord, sur la Ligne Gothique. Un souffle épique emporte ce film qui privilégie le collectif sur le particulier.

179 Tarzan, the ape man Tarzan, l’homme-singe, W.S. Van Dyke, usa, 1932, 96 mn

Tarzan and his mate Tarzan et sa compagne, Cedric Gibbons, usa, 1934, 100 mn

Tarzan escapes Tarzan s’évade, Richard Thorpe, usa, 1936, 85 mn

Tarzan finds a son ! Tarzan trouve un fils, Richard Thorpe, usa, 1939, 79 mn

Tarzan’s secret treasure Le trésor de Tarzan, Richard Thorpe, usa, 1941, 78 mn

Tarzan’s New York adventure Les aventures de Tarzan à New York, Richard Thorpe, usa, 1942, 68 mn

Les six Tarzan de la mgm avec Johnny Weissmuller, qui fut champion olym- pique de natation dans les années 1920 et Maureen O’Sullivan. Ils vivent dans un endroit perdu d’Afrique, la montagne escarpée de Mutia. En bonne intelli- gence avec les chimpanzés, dont la célèbre Cheetah et les éléphants dont Tarzan maîtrise parfaitement le langage – alors que son anglais reste du niveau “Tarzan hungry want dinner” – et qu’il appelle quand il a besoin de leur aide, au moyen d’une sorte de yodel. Il est aussi en guerre permanente avec les lions, crocodiles et rhinocéros dont il vient à bout à mains nues ou presque. Il se déplace d’arbre en arbre au moyen de gigantesques lianes. Sa compagne Jane, très belle – voire sexy dans le second épisode –, affiche une personnalité marquée, ce qui ne va pas de soi, vu les limites du rôle. Inspirés de l’œuvre d’Edgar Rice Burroughs, les épisodes se déroulent un peu tous sur le même modèle : un groupe de blancs essaye de ravir de l’ivoire, ou de l’or, voire Tarzan ou Jane, etc. Ils arrivent à neutraliser temporairement Tarzan mais sont capturés par des cannibales. Tarzan parvient à rétablir la situation en levant une invincible armée d’éléphants qui détruit le camp des “sauvages”. Le sixième épisode se passe à New York où Boy, le fils de Tarzan, a été enlevé. Cela donne l’occasion à Tarzan d’essayer un complet-veston qu’il abandonnera pour plonger du haut du pont de Brooklyn. Et comme Boy travaille dans un cirque et que le langage des éléphants est universel, ce sont encore eux que le héros appellera à la rescousse. On aperçoit à plusieurs reprises un improbable dodo, oiseau disparu de l’Île Maurice.

180 Rikugun L’Armée, Keisuke Kinoshita, Japon, 1944, 87 mn

Ce film est d’une violence nationaliste inouie. Chishu¯ Ryu¯ campe un ancien combattant de la guerre russo-japonaise de 1905 qui veut absolument envoyer son fils sur le front. Il nous inflige un discours expliquant que les Chinois n’en finissent plus de provoquer le Japon et qu’il va bien falloir se défendre ! Le film se termine sur le départ en fanfare des soldats, dont le fils qui aura ainsi le droit de mourir pour l’Empereur. La mère (Kinuyo Tanaka) qui suit le défilé essuie une larme dans le dernier plan du film. Discrète condamnation de l’hystérie nationaliste ou commentaire sur la faiblesse féminine ? Le film suivant de Kinoshita L’aube de la famille Ôsone (p. 898) nous pré- sente un Japon secrètement opposé à la guerre. Ce type de retournement est à rapprocher de celui de Rossellini à la même époque.

Pasqualino Settebellezze Lina Wertmüller, Italie, 1975, 112 mn

Ce film racoleur et complaisant, qui exploite le filon inauguré par Portier de nuit (p. 1075), est l’histoire d’un minable truand napolitain, Pasqualino (Gian- carlo Giannini) surnommé, sans doute par antiphrase, “sept beautés”. Quand il se retrouve à la merci d’une cheffe nazie (Shirley Stoler de The honeymoon killers, p. 1054) aussi laide au physique qu’au moral, il cherche à la séduire et devenir son amant. En récompense, il obtiendra le droit de désigner des camarades à la mort, voire d’en exécuter un lui-même. Ce n’est après tout que la continuation de son activité d’avant-guerre : il avait tué et découpé en morceaux un maquereau qui l’avait humilié. Survivre, oui ; mais au prix d’une telle bassesse ? Un camarade de captivité (Fernando Rey) répond non : il se suicide en plongeant dans la fosse d’aisance, image de ce qu’il reste de le vie quand on a abdiqué toute dignité.

Young Sherlock Holmes Le secret de la pyramide, Barry Levinson, usa, 1985, 104 mn

Divertissement basé sur les personnages de Conan Doyle, ici supposés ca- marades de collège. Ils ont déjà leurs caractéristiques bien connues, Watson est placide et Holmes pédant ; on aperçoit même un Lestrade encore subalterne. Le film n’utilise guère les prétendues déductions du détective amateur : il s’agit de déjouer le complot des sectateurs d’une ancienne religion d’Égypte dont l’arme principale est un poison lancé à la sarbacane. Lequel provoque des hallu- cinations souvent mortelles que les effets spéciaux savent très bien rendre : ainsi, l’enveloppé et gourmand Watson est-il assailli par toutes sortes de nourritures montées sur pattes.

181 La corona di ferro La couronne de fer, Alessandro Blasetti, Italie, 1941, 105 mn

Cette superproduction du régime fasciste – le film reçut même une coupe Mussolini – est avant tout une œuvre composite qui mélange temps, espaces et mythes. On est quelque part dans la Tétralogie de Wagner avec cette couronne de fer qui disparaît après le crime initial pour réapparaître à la fin. Mais aussi chez Shakespeare avec cette sorcière (Rina Morelli) qui semble sortie de Macbeth, le roi (Gino Cervi) qui a tué son frère renvoyant à Hamlet. Mais un Hamlet mâtiné de Blanche-Neige : le neveu (Massimo Girotti) est abandonné dans la vallée aux lions où il s’élève seul, à la Tarzan. Il rencontre dans la forêt une version féminine de Robin des Bois (Luisa Ferida) avec laquelle il aura une relation complexe. Mais c’est dans un tournoi de chevalerie qui emprunte aux jeux du cirque qu’il vient à bout d’un cruel prince asiatique (Osvaldo Valenti) – sans doute invité par Marco Polo – et gagne la main de la fille (Elisa Cegani) du roi qu’une première révélation lui fait prendre pour sa sœur, alors qu’elle n’est que sa cousine. Conformément à la prédiction initiale, cette cousine mourra et Tarzan épousera Robine des Bois. Osvaldo Valenti et Luisa Ferida, fascistes militants, furent fusillés en 1945.

The three burials of Melquiades Estrada Trois enterrements, Tommy Lee Jones, usa, 2005, 121 mn

C’est une belle histoire au rythme lent, tournée dans de magnifiques paysages du Texas. Un garde-frontière à la gachette facile s’est payé un carton sur un Mexi- cain ; l’ami de la victime (Tommy Lee Jones) oblige le meurtrier à accompagner le corps jusqu’à un hameau perdu du Mexique pour l’y enterrer. L’ambiance mexicaine et le voyage avec un cadavre évoquent Sam Peckinpah et Bring me the head of Alfredo Garcia (p. 454).

Seconds L’opération diabolique, John Frankenheimer, usa, 1966, 107 mn

Terrifiante histoire de science fiction dans laquelle un banquier un peu in- satisfait de son existence se voit proposer une nouvelle vie grâce à un accident mortel simulé et la chirurgie esthétique. Sous sa nouvelle identité (il est alors joué par Rock Hudson), il devient un peintre à succès. Mais dans quel milieu ? En fait, un environnement factice peuplé principalement de “renés”. Il demande alors à bénéficier d’un nouveau transfert, mais le prix à payer est exorbitant : il doit convaincre quelqu’un d’autre d’intégrer ce monde de la renaissance. Ne trouvant aucun postulant, il sera finalement euthanasié pour entretenir le stock de cadavres frais nécessaires aux accidents arrangés.

182 White zombie Les morts-vivants, Victor Halperin, usa, 1932, 68 mn

Drôle d’idée que de vouloir transformer la femme qui en aime un autre en zombie pour l’avoir rien qu’à soi. Il n’en résulte qu’une sorte de marionnette sans grand intérêt. Le film repose sur la petite troupe de zombies téléguidée par l’horrible “Murder” Legendre (Bela Lugosi).

Coma Morts suspectes, Michael Crichton, usa, 1978, 113 mn

Le chef de service (Richard Widmark) d’un grand hôpital de Boston provoque des comas pour disposer d’un stock de “vincent-lamberts” pour son commerce d’organes frais. Une doctoresse (Geneviève Bujold) arrivera à mettre fin au trafic. Le film exploite les ressources habituelles de ce genre d’histoire : incrédulité du compagnon (Michael Douglas), tentatives d’assassinat ou, mieux, de transfor- mation de la trublionne en comateuse. Les scènes montrant les “vaches à organes” allongées dans une sorte d’apesanteur sont impressionnantes.

Le visiteur Jean Dréville, France, 1946, 83 mn

Dans cet orphelinat de la région parisienne, le grand homme et bienfaiteur s’appelle Maître Sauval (Pierre Fresnay), un ancien pensionnaire devenu gloire du barreau ; c’est du moins le crédo du directeur (Antoine Balpétré). La vérité est moins glorieuse : Sauval n’est qu’un avocat marron qui vient, après avoir tué son protecteur, se planquer dans l’établissement. Avec la complicité de l’inspecteur (Jean Debucourt) venu l’arrêter, il imagine un pieux mensonge pour les enfants : “Je ne leur ai jamais donné que de l’argent volé ; je voudrais leur faire un vrai cadeau, ma légende”. On pense à “Print the le- gend” dans L’homme qui tua Liberty Valance (p. 44). Il quittera libre l’orphelinat pour aller se livrer un peu plus loin à la police.

Wake in fright Réveil dans la terreur, Ted Kotcheff, Australie, 1971, 109 mn

L’Outback, i.e., la cambrousse de l’Australie centrale. Après avoir perdu tout son argent au jeu, un instituteur en transit sera mêlé à la vie d’un trou perdu jusqu’à être sodomisé par un médecin alcoolique (Donald Pleasence). En partie documentaire, l’œuvre renvoie une image peu flatteuse des habi- tants, toujours un peu imbibés, amateurs de baston, etc. Le point culminant est cette chasse nocturne au kangourou qui tourne à la boucherie ; il faut en tuer pas mal si l’on ne mange que les couilles, délicieuses nous apprend-on. Le film, qui n’a pas plu à tout le monde, a bien failli être détruit.

183 Muerte de un ciclista Mort d’un cycliste, Juan Antonio Bardem, Espagne, 1955, 87 mn

Une voiture renverse un cycliste qui meurt sur place, de ses blessures. Le véhicule ne s’est pas arrêté car ses occupants forment un couple adultère peu désireux de publicité. Cette lâcheté pèse beaucoup sur l’homme (Alberto Closas), si préoccupé qu’il en commet une faute professionnelle, une injustice à l’égard d’une étudiante de l’université où il enseigne. En revanche, la femme (Lucia Bosè, toujours aussi belle) a seulement peur du scandale. Quand son amant décide de se livrer à la police, elle l’écrase puis part en roulant comme une folle : c’est en voulant éviter un autre cycliste qu’elle trouvera sa némésis. Le film ne donne pas une image très positive de la bourgeoisie espagnole. Les étudiants qui cassent une vitre pour protester contre l’injustice commise par leur professeur nous laissent croire qu’on pouvait manifester librement sous Franco.

Léviathan Léonard Keigel, France, 1962, 87 mn

D’après le roman de Julien Green, une histoire de désespoir dans une petite ville placée sous le signe de l’ennui, de l’enfermement des êtres en eux-mêmes. Les trois personnages principaux sont très bien rendus : Marie Laforêt joue une Marie-couche-toi-là qui, pour une fois, ne veut pas se coucher et se fait violer et défigurer par un individu qui l’attire. Cet homme étrange est joué par Louis Jourdan qui sait faire oublier sa beauté naturelle pour camper une sorte de bête traquée, sans doute incapable d’une relation saine avec une femme. Enfin, Lilli Palmer, en épouse vieillissante et délaissée qui essaye en vain d’aider le fugitif dont elle espère on ne sait trop quoi. Avec Madeleine Robinson et Georges Wilson.

Miss Mend Boris Barnet & Fedor Ozep, urss, 1926, 250 mn

Trois reporters américains déjouent un attentat bactériologique contre l’Union Soviétique. La distribution est dominée par Vladimir Vogel, qui joue un des jour- nalistes, et Sergueï Komarov qui campe l’ignoble impérialiste Chiché. Le film, coup d’essai de Boris Barnet (qui joue un des reporters), est à mi- chemin entre le cinéma de Feuillade et celui de Fritz Lang, e.g., Les espions. Plus proche de Feuillade quand même, à cause de l’humour qui annonce celui des futurs chefs-d’œuvre de Barnet. Le journaliste joué par Igor Ilyinski rap- pelle d’ailleurs le drôlatique Mazamette, interprété par Marcel Lévesque dans Les vampires (p. 487). Il suffit que Chiché lui mette entre les mains un article de vulgarisation sur l’hypnotisme pour le neutraliser : “Tout est fichu, je pense qu’il m’hypnotise !” Un personnage d’enfant renvoie au Bout-de-zan (René Poyen) de chez Feuillade.

184 Le bonheur Marcel L’Herbier, France, 1934, 111 mn

D’après une pièce d’, le scénario commence un peu comme la mort de l’impétratrice Sissi, tuée par un anarchiste en mal de renommée. Ici, c’est la célèbre actrice Clara Stuart (Gaby Morlay) qui est visée par le pistolet de l’artiste Lutcher (Charles Boyer) qui ne fait que l’effleurer. S’ensuivra une histoire d’amour vouée à l’échec, bercée par une jolie chanson, Le bonheur. Le meilleur moment du film est le témoignage de Clara au procès. Elle com- mence par réclamer de façon grandiloquente l’acquittement de Lutcher, lequel proteste contre cette hypocrisie. Ce qui l’oblige à cesser de cabotiner et à s’ex- primer de façon, cette fois-ci improvisée, mais sincère. Dans le rôle du mari de l’actrice, Jaque Catelain, alors sur le déclin après avoir été un célébre acteur du muet. Michel Simon en imprésario efféminé est, comme toujours, étonnant. Petit rôle pour Paulette Dubost.

Sleep, my love L’homme aux lunettes d’écaille, Douglas Sirk, usa, 1948, 92 mn

Ce Sirk mineur est une variation sur le thème, lancé par Gaslight (p. 617), du mari qui veut se débarrasser de son épouse en la faisant passer pour folle. C’est ici Don Ameche qui prépare un chocolat drogué pour Claudette Colbert qui devient alors une sorte de marionnette suicidaire ou homicide, au gré des suggestions du mari. C’est plus palpitant que Merci pour le chocolat (p. 143), mais pas très original. Parmi les complices du mari criminel, un effrayant photographe portant lu- nettes d’écaille (George Coulouris) et une femme fatale aux déshabillés suggestifs (Hazel Brooks). La présence de l’acteur Keye Luke renvoie aux premiers Charlie Chan. On voit le cinégénique pont newyorkais de Queensboro par la fenêtre de chambre de l’épouse.

Gas-oil Gilles Grangier, France, 1955, 89 mn

Sur un scénario de Michel Audiard, le film se veut la description d’un monde populaire de petits artisans camionneurs, dont Jean Gabin et Marcel Bozzuffi. Pourtant la solidarité qui les unit pour cerner une voiture de gangsters semble peu plausible et les bandits (dont Roger Hanin et Ginette Leclerc), bien convenus. Quant à la conception du rôle des femmes, on la résumera par la démission de l’institutrice (Jeanne Moreau) pour aller vivre maritalement avec Gabin. Quelques années auparavant, Antoine et Antoinette (p. 174) donnait une point de vue nettement plus intéressant sur les classes populaires. On retiendra cependant de belles images des routes du Puy-de-Dôme.

185 Tabu Miguel Gomes, Portugal, 2012, 114 mn

Tout commence par les derniers jours d’Aurora, une vieille dame qui perd la boule et son argent au casino, en compagnie de sa garde-malade capverdienne et sa voisine dévouée. C’est elle qui est chargée de prévenir in extremis un cer- tain Gian Luca Ventura, dont le récit nous ramène, dans un long flash-back, au Mozambique des années 1963-64. Aux alentours du fictif Mont Tabou ( !) la jeune Aurora dirige, avec son époux une plantation de thé. Elle est enceinte quand commence sa relation passionnée avec Gian Luca, qui s’est occupé de son crocodile. Son accouchement mettra un terme à la fuite des amants ; elle aura préalablement tué Mário, l’ami légiti- miste du mari. C’est la rébellion du frelimo qui endossera la responsabilité de l’assassinat ; quant aux amants à jamais séparés, il ne leur restera plus que des souvenirs à peine souillés par ce meurtre impuni. L’utilisation du noir et blanc, la voix off qui recouvre des dialogues volon- tairement inaudibles en lisant de belles lettres d’amour, restituent l’émotion de cette histoire ancienne. Elle s’achève, symboliquement, avec le début de la guerre d’indépendance qui se conclura par la fin d’un monde révolu auquel appartient à jamais cette vieille dame. Dommage que les scènes de chasse aient l’air si fauchées.

The black panther La panthère noire, Ian Merrick, Grande-Bretagne, 1977, 94 mn

Neilson (joué par Donald Sumpter) ne jure que par l’Armée : il prépare ses petits cambriolages comme des campagnes militaires, s’entraîne devant sa glace comme De Niro dans Taxi driver (p. 83). C’est d’ailleurs un fanatique de l’auto- rité : on le voit demander à sa fille de relaver une fourchette propre parce qu’il a dit qu’elle était sale, puis de la laver à nouveau. . . ça sent la corvée de chiottes ! Malheureusement pour lui (et ses victimes !), Neilson rate tout ce qu’il fait. Il cambriole de nuit des bureaux de poste ou des épiceries dont, maladroit, il réveille les occupants ; il se sauve alors en tirant dans le tas. Il enlève une adolescente qu’il enferme dans un égout ; sa méthode pour toucher la rançon étant aussi inadéquate que ses tentatives de cambriolage, la jeune fille en meurt. On n’a jamais su s’il l’avait tuée ou si elle avait été victime d’un accident. Car il s’agit d’une histoire vraie, toute récente à l’époque. Si l’on peut, à la rigueur, comprendre qu’un individu se fasse cambrioleur, voire kidnappeur, il se doit au minimum d’être efficace. Pour Neilson, tout n’est que question d’uniformes, d’armes, d’ordres absurdes, de cartes d’état-major. Le film est finalement une terrifiante illustration de l’essentialisme militaire.

186 Un seul amour Pierre Blanchar, France, 1943, 98 mn

D’après Balzac (La Grande Bretèche), une histoire d’amour tragique. Clara Bioni () a épousé par amour Gérard de Clergue (Pierre Blanchar) ; mais un ancien amant du temps où elle était ballerine vient la menacer de révéler son passé. Le maître-chanteur n’a que le temps de se cacher dans une pièce attenante lorsque survient le mari ; prenant au mot son épouse qui a juré être seule, Gérard qui se croit trahi fait murer la pièce où l’ancien amant mourra. Refusant tout éclaircissement, l’époux se tue dans un faux accident de chasse. La structure narrative repose sur l’achat de la demeure par un biographe (Robert Vattier) et l’ouverture de la pièce maudite cinquante ans après le drame ; la découverte d’un “squelette dans le placard” provoquant les confidences d’une vieille servante (Gabrielle Fontan) témoin du drame. Dans un petit rôle, Maurice Schutz (L’empereur dans Goupi Mains-Rouges, p. 998).

Hana to dot¯o Les fleurs et les vagues, Seijun Suzuki, Japon, 1964, 88 mn

À l’ère Taisho¯ (1912-26), deux clans rivaux, Murata et Tamai, se disputent un juteux contrat de construction d’une usine électrique. Les yakuzas ne sont pas des entrepreneurs officiels : la confusion volontaire entre capitalisme et banditisme donne une superficielle coloration de gauche à ce film décoratif de la Nikkatsu. Sur ce fond, les amours contrariées entre le jeune yakuza Kikuji (Akira Ko- bayashi) et sa fiancée Oshige (Chieko Matsubara) qui, après moult péripéties, trouveront le chemin de la terre promise de l’époque, la Mandchourie sur la- quelle le Japon venait de mettre la main. Un personnage d’assassin, Yoshimura (Tamio Kawaji, récurrent de Suzuki), donne avec son costume de Zorro ( !), une dimension inquiétante à ce film qu’il ne faut surtout pas prendre au sérieux.

Wait till the sun shines, Nellie Henry King, usa, 1952, 108 mn

Cette americana typique des studios Fox retrace la vie d’une petite ville amé- ricaine, Sevillinois, autour de son barbier (David Wayne) et de sa famille dont son épouse Nellie (Jean Peters), entre sa fondation (1895) et son cinquantenaire. Il y a bien quelques drames : Nellie, que son époux n’a jamais voulu emmener à Chicago, pourtant à 110 miles seulement lit-on à la gare, y partira sur un coup de tête avec un voisin en quête d’aventures (Hugh Marlowe) et trouvera la mort dans un accident ferroviaire ; le fils, devenu gangster dans les années 1920 mourra victime d’un règlement de comptes. Malgré ces épisodes dramatiques, ce type de film n’est jamais grinçant : c’est le miroir qu’aime à se tendre l’Amérique profonde.

187 Prästänkan La quatrième alliance de Dame Marguerite, Carl Theodor Dreyer, Suède, 1920, 71 mn

Amusante comédie de l’auteur d’Ordet (p. 482). Un jeune pasteur hérite à la fois de l’église et de Dame Marguerite, la veuve de son prédécesseur qu’il doit épouser ; sa jeune fiancée patiente en se faisant passer pour sa sœur. Comme dans Le maître du logis (p. 1149), c’est la vieille femme qui a le beau rôle ; elle saura se faire apprécier du jeune couple avant de rendre l’âme.

Diplomatic courier Courrier diplomatique, Henry Hathaway, usa, 1952, 94 mn

Tyrone Power campe un agent américain à la recherche d’un message secret ; il passe la plus grande partie du film à douter de la sincérité d’une transfuge (Hildegard Knef) qui affirme détenir le document. Patricia Neal joue, quant à elle, une Américaine passée au service des soviétiques. La toile de fond, Trieste, alors sous mandat international, renvoie à la Vienne du Troisième homme (p. 127), film beaucoup plus mémorable malgré ses défauts.

Ramrod Femme de feu, André De Toth, usa, 1947, 91 mn

Joel McCrea joue l’intendant (ramrod, la baguette) du domaine de la jeune Connie (Veronika Lake, alors épouse du réalisateur) en conflit ouvert avec son voisin Frank (Preston Foster). Tout tourne autour d’une débandade (stampede) du bétail de Connie dont Frank est accusé à tort : cette querelle coûtera la vie à deux personnes tuées par Frank qui sera lui-même abattu par le ramrod. Comprenant que la belle Connie a elle-même débandé son troupeau pour incriminer Frank, le héros, écœuré, abandonne la manipulatrice à ses vaches.

Love letters Le poids d’un mensonge, William Dieterle, usa, 1945, 101 mn

Un peu Cyrano de Bergerac, Alan (Joseph Cotten) écrit les lettres que son camarade de combat envoie à sa marraine de guerre (Jennifer Jones). Qui tombe amoureuse de l’auteur, mais épouse le copain. Un certain temps s’est écoulé lorsqu’Alan retrouve la belle, désormais veuve et amnésique – elle se fait appeler Singleton – et l’épouse. Cette histoire tirée par les cheveux se termine bien : la belle retrouve la mémoire auprès de celui qu’elle sait maintenant être le véritable auteur de ces lettres d’amour. Cotten, Jones et Dieterle se retrouveront pour Portrait of Jennie (p. 672), plus réussi car franchement onirique.

188 Cronache di poveri amanti La chronique des pauvres amants, Carlo Lizzani, Italie, 1954, 104 mn

Florence, 1925, le fascisme. Dans une rue populaire, le ragionere (expert- comptable) Carlino (Bruno Berellini) est plus ou moins en charge de l’îlotage du secteur ; occasionnellement, s’il bat quelqu’un à mort, la justice ferme les yeux. Alfredo est cloué au lit depuis que les fascistes l’ont tabassé ; son épouse Milena (Antonella Lualdi) tombe amoureuse du typographe Mario et refait sa vie avec lui après la mort d’Alfredo. C’est sans compter avec l’omniprésente police politique qui arrête le jeune homme piazza della Signoria. Mario nous apprend en voix off qu’il a pu s’évader et passer en France avec Milena. Les Chemises noires font régner la terreur contre ceux qui ne pensent pas correctement, les “subversifs”, en allant de nuit les tabasser et saccager leurs maisons. Maciste et Ugo (Marcello Mastroianni), partis en side-car prévenir les victimes, sont à leur tour pris en chasse par les fascistes qui tuent Maciste ; Ugo sera arrêté l’année suivante. Le même type d’expédition punitive est filmé de l’autre bord dans Vecchia guardia (p. 1135), situé au moment de la Marche sur Rome (1922), une activité tellement édifiante qu’on y convie les enfants. Carlino peut finalement se pavaner, comme un maquereau, dans “sa” rue. Malgré tout, le film n’est pas désespéré : on attend des jours meilleurs.

Mesrine Jean-François Richet, France, 2008, 246 mn

Le film, dominé par l’excellente composition de Vincent Cassel, retrace les principales étapes de la carrière de Mesrine (prononcez Mérine, insiste-t-il) depuis la guerre d’Algérie jusqu’à son exécution porte de Clignancourt. La seconde partie, L’ennemi public no 1, met l’accent sur la mégalomanie du personnage et ses grandes idées un peu vides. En cela, il ne diffère guère d’autres Robin des Bois comme Dillinger. Son goût de la publicité l’apparente à son meilleur ennemi, le médiatique commissaire Broussard. La première partie, L’instinct de mort, plus intéressante, nous montre un individu en rupture totale avec la société, ce qui lui donne une force incroyable qu’il perdra progressivement en s’identifiant à son image d’ennemi public.

T2 Trainspotting Danny Boyle, Grande-Bretagne, 2017, 117 mn

Les mousquetaires de Trainspotting (p. 673), vingt ans après. Les acteurs ont pris un coup de vieux et le réalisateur aussi : le film est avant tout un gigantesque clip vidéo sur fond d’histoire invertébrée, parfois amusante. Ainsi quand deux des quatre zozos se trouvent obligés d’improviser une chanson nulle “No more catholics” devant des militants orangistes. Quelques belles images d’Édimbourg.

189 Patrick Coma, Richard Franklin, Australie, 1978, 112 mn

Un malade comateux commet des crimes sans quitter son lit, par la simple puissance de son esprit. Cette histoire est traitée dans le style Val Lewton : l’horreur est plus suggérée que montrée. L’héroïne trouve son appartement saccagé, ce qui renvoie aux habits déchirés dans le vestiaire de la piscine de Cat people (p. 454). Ce patient qui n’exprime rien est capable de taper, indirectement, un texte à la machine : c’est ainsi qu’il revendique ses crimes ou réclame un hand job, une branlette. L’aiguille d’un ampèremètre (nous) indique l’état du malade, en particulier s’il y a danger immédiat pour le médecin ou les infirmières. Le film ne sort de la litote qu’à la toute fin : les meubles se mettent à voler dans la chambre d’hôpital. Dans un rôle de médecin, Robert Helpmann qui fut l’inoubliable Coppelius des Contes d’Hoffmann (p. 258).

Wild is the wind Car sauvage est le vent, George Cukor, usa, 1957, 106 mn

On s’ennuie ferme devant ce pensum, sorte de western néo-réaliste. Bien que tourné au Nevada, avec des chevaux sauvages comme dans The misfits (p. 1112), on n’arrive pas à se sentir un instant aux États-Unis. Les acteurs sont mauvais : ressemble plus à un paysan italien qu’à un émigrant devenu roi du bétail, quant à la Magnani, elle a l’air de s’être trompé de plateau. Et mieux vaut oublier Anthony Franciosa !

Le déserteur Je t’attendrai, Lénonide Moguy, France, 1939, 84 mn

Bien qu’il ne s’agisse pas vraiment d’une désertion, le titre, refusé par la censure, fut changé en Je t’attendrai. L’action se passe, en temps réel, en octobre 1918 : un soldat (Jean-Pierre Aumont) va rendre visite à sa famille en s’octroyant une fausse perm’ d’une heure. Il aura le temps de régler le conflit entre sa mère (Berthe Bovy) et sa fiancée (Corinne Luchaire) et s’opposera violemment à un patron de bistrot infect (René Bergeron) avant de reprendre sa place juste à temps pour ne pas être déclaré déserteur. La contrainte du temps réel fait ressortir la menace qui pèse sur le déserteur potentiel et, à un niveau métaphorique, l’épée de Damoclès qui pèse sur les soldats, voire les civils près du front en cette période dramatique. On retrouve Aimos, Delmont, Legris et Pérès, comme sortis du Quai des brumes (p. 10), dans de petits rôles. Corinne Luchaire, excellente malgré son jeune âge (17 ans), devait connaître un destin tragique : fille d’un chef de la collaboration fusillé en 1946, elle trempa elle aussi dans ces eaux troubles et mourut ostracisée.

190 It happened here En Angleterre occupée, Kevin Brownlow & Andrew Mollo, Grande-Bretagne, 1965, 96 mn

Cette uchronie suit le parcours d’une infirmière, Pauline Murray, dans les der- niers temps de l’occupation allemande de l’Angleterre. Peu politisée, elle s’enrôle dans une association collaborationniste ; elle découvrira l’envers de la médecine fasciste, notamment un hôpital où l’on euthanasie les ouvriers tuberculeux. Le film, sans acteurs professionnels, est fauché. Bien avant Le chagrin et la pitié (p. 165) ou Lacombe Lucien (p. 18), il aborde, par le biais de la fiction, le thème de la collaboration. Et même celui de l’épuration : la fin nous montre des atrocités commises à l’encontre de soldats allemands. Kevin Brownlow est connu comme expert du cinéma muet. Restaurateur du Napoléon d’Abel Gance (p. 98), il a réalisé un documentaires sur Chaplin (p.1131).

Copie conforme Jean Dréville, France, 1947, 99 mn

Variation sur un thème de sosie souvent exploité, e.g., The whole town’s talking, p. 1132. Ismora, chef de gang et photographe mondain, ainsi que son sosie, Dupon représentant minable, sont tous deux joués par Louis Jouvet, au mieux de sa forme. Enlevé par le lieutenant d’Ismora (Léo Lapara), Dupon est utilisé comme alibi : ce “duplicata” s’affiche au restaurant avec la poule (Suzy Delair) du bandit pendant que celui-ci commet ses forfaits. Cette copie est si réussie qu’elle finira par suplanter l’original. Le trio Louis Jouvet, Suzy Delair, Léo Lapara renvoie à Quai des Orfèvres (p. 961), de la même année, et au petit jeu de chaises musicales (vécu par les femmes) : Delair, compagne de Clouzot, sera remplacée par Vera, alors épouse de Lapara, secrétaire de Jouvet. Dans un petit rôle, un Jean Carmet. . . chevelu.

Adelheid František Vláčil, Tchécoslovaquie, 1970, 98 mn

Les Sudètes en 1945 ; cette région de culture allemande intégrée à la Tché- coslovaquie avait été profondément nazie, ce qui va servir de prétexte à une pu- rification ethnique. Le film met en scène une jeune femme de langue allemande, Adélaïde, prise entre la fidélité à son père, dirigeant nazi du coin et criminel de guerre, et le nouveau pouvoir tchèque qui ne lui propose qu’un rôle de servante avant de, peut-être, l’expulser. Elle se suicidera. Les Tchèques ne sont pas dépeints sous un jour très sympathique : le sergent Hejna (Jan Vostčil, acteur récurrent de Forman) est un profiteur de la libération. Le jeune héros (Petr Čepek) essaye bien de protéger Adelaïde, mais il se paye aussi sur la bête. Finalement, les oppressés d’hier sont devenus les oppresseurs d’aujourd’hui.

191 Of human bondage L’emprise, John Cromwell, usa, 1934, 83 mn

Adapatation de Servitude humaine de Somerset Maugham. Même erreur de distribution que pour Gone with the wind (p. 476) : Leslie Howard est trop aris- tocratique pour ce personnage de peintre raté affligé d’un pied-bot qui s’éprend d’une serveuse. Laquelle (Bette Davis) est beaucoup plus convaincante : ni belle, ni intelligente, et de plus méchante, elle exerce une fascination sur le héros, peut- être tenté de rivaliser avec les viveurs plus aisés, tels le personnage campé par Alan Hale, auxquels elle se donne. Le film souffre sans doute de la mise en application du Code – un carton nous apprend qu’il est le 53e à “bénéficier” de ce certificat de moralité – qui ne pouvait que limiter la dimension provocatrice de la femme fatale.

The restless breed La ville de la vengeance, Alan Dwan, usa, 1957, 81 mn

Petit western sympathique de la fin de la (longue) carrière de Dwan, avec Jay C. Flippen et Anne Bancroft. Les personnages sont décalés ; par exemple, ce jeune homme qui passe le film à mijoter des mauvais coup et qui trouve toujours une bonne raison pour y renoncer.

Achtung ! Banditi ! Carlo Lizzani, Italie, 1951, 98 mn

Le film évoque, sans triomphalisme, la résistance aux Allemands, près de Gênes (Pontedecimo) en 1945. Avec et Andrea Checchi.

Hross íioss Des chevaux et des hommes, Benedikt Erlingsson, Islande, 2013, 81 mn

Étonnant film anti-spéciste qui essaye de minimiser la différence entre hu- mains et chevaux. L’histoire, tournée dans de beaux paysages islandais, n’est pas très compréhensible ; mais elle est peut-être racontée par un équidé. La caméra est capable de filmer un homme à cheval sans cadrer sa tête. Le monde est parfois vu, par reflet, dans l’œil d’un cheval ; et, par symétrie dans celui d’un humain. Il n’y a pas de relations sexuelles entre hommes et bêtes, cependant un parallélisme s’établit entre les couples faisant l’amour à même le sol à la fin du film et la saillie du début ; saillie qui cause la mort de la jument, abattue par son propriétaire, apparemment jaloux. L’étonnant moment où un personnage se protège du froid rappelle L’expiation de Victor Hugo : “Les blessés s’abritaient dans le ventre des chevaux morts”.

192 Far from the madding crowd Loin de la foule déchaînée, Thomas Vinter- berg, Grande-Bretagne, 2015, 119 mn

L’Angleterre victorienne de Thomas Hardy : magnifiques paysages du Dorset et excellents acteurs. On ne s’ennuie pas un instant avec ce film qui garde une certaine fraîcheur, une certaine immédiateté, malgré la distance que crèe le film en costumes. Il manque cependant quelque chose à cette adaptation un peu sage : on est loin de Festen (p. 795).

The deadly affair M15 demande protection, Sidney Lumet, Grande-Bretagne, 1967, 107 mn

D’après L’appel du mort de John Le Carré. James Mason est son récurrent héros Smiley (appelé Dobbs dans le film) et Harriet Andersson sa récurremment volage épouse Ann. Les infortunes conjugales de Smiley sont connues des espions russes : dans cet épisode, un agent ennemi (Maximilian Schell) couche avec Ann dans le seul but de paralyser l’action de son mari. Même si elle n’est pas aussi dérangeante que L’espion qui venait du froid (p. 46), l’histoire, passionnante, est servie par d’excellents acteurs, dont Harry Andrews et surtout Simone Signoret, touchante dans un rôle de juive rescapée des camps et devenue espionne par idéalisme. Le film nous montre une représentation de l’Edward ii de Christopher Mar- lowe, avec David Warner dans le rôle-titre. On reconnaît Battersea aux célèbres cheminées de sa centrale électrique, alors en activité.

Avril et le monde truqué Christian Demares & Franck Ekinci, France, 2015, 102 mn

Dans ce dessin animé uchronique, Rodrigue et Chimène, un couple de lézards, ont truqué le monde en enlevant systématiquement scientifiques et inventeurs depuis le Second empire pour les faire travailler à une entreprise pacifique et altruiste. En conséquence, le développement de l’humanité a été bloqué au stade de la machine à vapeur. L’action, qui se passe en 1941, voit la jeune Avril, héritière d’une famille de chercheurs, donner le fruit de sa découverte aux deux lézards pour le bien de l’humanité. Erreur, car l’apparent altruisme de Rodrigue cachait un panreptilisme mégalomane : “Les humains vont subir le sort qu’ils méritent”. Mais il a finalement le dessous ; le monde uchronique finit par rattraper son retard par rapport au notre. Le film vaut surtout par les dessins de Tardi, toujours inspiré par les paysages urbains et le style 1900 ; on remarque en particulier deux tours Eiffel jumelles.

193 La figure de proue Christian Stengel, France, 1948, 88 mn

Réalisme poétique tardif : sur un anachronique trois-mâts, un matelot (Georges Marchal) est amoureux de la figure de proue, qui ressemble à la riche héritière (Madeleine Sologne) qu’il rencontrera à terre et qui lui inspirera un impossible amour. Il finit par se résigner et faire un mariage de raison. Dans un second rôle, le chanteur Pierre Dudan.

Lili Charles Walters, usa, 1953, 81 mn

Charmant conte de fées : dans un port français comme il n’y en a que dans les films américains, la jeune Lili (Leslie Caron) éprouve un amour non partagé pour un magicien (Jean-Pierre Aumont). Elle trouve du réconfort auprès de marion- nettes avant de s’intéresser au timide marionnettiste (Mel Ferrer) qui s’exprime à travers ses créatures. Second rôle pour Zsa Zsa Gábor, célèbre pour sa célébrité et qui allait bientôt se contenter de brêves apparitions dans le rôle de. . . la célèbre Zsa Zsa Gábor.

Réalité Quentin Dupieux, France, 2014, 85 mn

Le film est une espèce de cauchemar cinéphilique mettant en scène un opé- rateur (Alain Chabat) qui cherche à réaliser un film. On à l’impression que tout s’est rembobiné de travers : on ne sait pas si on est train de voir un type tournant un film ou rêvant qu’il regarde le film d’un autre, etc. Ce labyrinthe à la David Lynch est résumé par le prénom de la jeune héroïne de l’histoire, Réalité.

The sea of grass Le maître de la prairie, Elia Kazan, usa, 1947, 119 mn

Ce western dynastique dans le style de Giant (p. 466) est d’abord un “véhicule” pour le couple formé par Spencer Tracy et Katharine Hepburn. Lui en cattle baron sans scrupule, prêt à tout pour empêcher l’installation des fermiers, elle en épouse qui essaye, en vain, d’humaniser ce maître de la prairie. Ce qui la conduira à faire une fugue en compagnie d’un ennemi de son époux (Melvyn Douglas). Comme tout se paye dans ce type de cinéma, le fils illégitime de cette liaison mourra, en partie victime de sa bâtardise. Il est joué par Robert Walker, l’ex-époux de Jennifer Jones, qui devait mourir prématurément. Sa principale gloire est d’avoir incarné l’inquiétant Bruno de L’inconnu du Nord express (p. 401). Ce film très réactionnaire – à la fin l’héroïne finit par reconnaître que son mari avait raison quant à la nature divine de la prairie ! – n’est guère typique de Kazan.

194 La musica & Paul Seban, France, 1967, 88 mn

Ce film ne vaut que par sa seconde partie, un long tête à tête entre Delphine Seyrig et , acteur inattendu chez Duras qui n’est encore que co- réalisatrice. L’univers d’India song (p. 1050) est déjà présent au niveau des mots, de la diction, etc. ; mais il manque encore les images et. . . la musique.

La región salvaje La région sauvage, Amat Escalante, Argentine, 2016, 94 mn

L’empire des sens (p. 683) version science-fiction. Un animal surgi de l’espace, sorte de croisement entre la pieuvre de Vingt mille lieues sous les mers (p. 1039) et le père Dupanloup – à moins que ce ne soit le monstre de Possession (p. 783) –, apporte la satisfaction sexuelle ultime à qui l’essaye, homme ou femme. Ce qui crèe une dépendance mortelle car la bête est terrible quand elle se lasse.

The gorgon Terence Fisher, Grande-Bretagne, 1964, 80 mn

Ce film rassemble les deux vedettes de la Hammer, Peter Cushing et Chris- topher Lee, dans une histoire qui combine le mythe de la Gorgone (appelée ici Megaera, la mère de toutes les mégères) et celui du loup-garou : c’est à la pleine lune que la belle amnésique (Barbara Shelley) se transforme, que sa chevelure s’orne de serpents et qu’elle change en pierre quiconque la regarde. Les films Hammer sentent toujours le fauché. Cela se voit au niveau des décors, toujours les mêmes de film en film, et des figurants, pas assez nombreux pour nous convaincre de la présence d’une foule hostile.

You only live twice On ne vit que deux fois, Lewis Gilbert, Grande-Bretagne, 1967, 117 mn

James Bond, opus 5, avec Sean Connery. Et les acteurs de second plan ré- currents : Bernard Lee dans le rôle de “M”, Lois Maxwell, qui joue sa secrétaire. Sans oublier Desmond Llewelyn dans la peau de “Q”, le grincheux qui présente les gadgets qu’on retrouvera plus tard : la démonstration préalable permet de nous préparer ici à l’utilisation d’une cigarette qui tue à bout portant. Comme il s’agit de cinéma, on peut d’ailleurs prévoir que le gadget en question sera utilisé. Des films de conception plus moderne s’ingénient, par contre, à nous présenter des détails inutiles qui nous font attendre quelque chose qui ne se produira pas. Cet épisode particulier se déroule au Japon, avec ses attractions touristiques comme les sumos ou le château de Himeji ; et un cratère de volcan où spectre dissimule son repaire.

195 Alfred Hitchcock presents IV Alfred Hitchcock, usa, 1958-59, 931 mn

C’est la quatrième “saison” de cette série télévisée présentée par Hitchcock. 39 épisodes ou un peu moins – ici 36 seulement – de 30 minutes ; si l’on soustrait la publicité, chaque épisode dure environ 26 minutes, dont deux minutes avec Hitchcock, une au début, l’autre à la fin. Le maître de cérémonie n’est que rarement réalisateur – seulement 17 épisodes sur les 268 de la série. Les scénarios reposent, le plus souvent, sur des chutes plus ou moins inat- tendues. Le style général est humoristique et un peu amoral. Il s’agit souvent de crimes impunis ; un exemple, le no 22 The right price où un homme paye un cambrioleur pour tuer sa femme, mais quand il va s’assurer de la bonne exécu- tion du contrat, c’est lui qui est tué, car sa femme a offert davantage. Pour ce type d’épisode, Hitchcock ne manque jamais de nous assurer que, bien entendu, les coupables ont été pris et ont payé. . . déclaration platonique qui ne change strictement rien à l’histoire que l’on vient de voir. Certains épisodes sont des variations sur des films connus. Par exemple, le no 9, Murder me twice, est une variation sur Vertigo (1958) : sous hypnose, une femme se retrouve dans la peau d’une meurtrière des années 1850. Le no 7, Man with a problem, renvoie à Fourteen hours (1951) : un suicidaire est perché sur la corniche d’un hôtel. Le no 20, The diamond necklace, met en scène un vol de bijoux tout droit sorti de Desire (p. 139). Et le no 19, The morning of the bride, est comme un brouillon de Psychose (p. 1036). Les épisodes font défiler des acteurs, plus ou moins connus : Bette Davis est une extraordinaire vieille taupe égoïste dans le no 16, Out there – darkness, mais on trouve aussi des acteurs alors obscurs comme Steve McQueen, Roger Moore ou James Coburn. Le point fort de ces épisodes est, évidemment la présentation de Hitchcock. Il évoque les thèmes à la mode : le rock ’n’ roll, les beatniks et le hula-hoop ; il se permet même de charrier la nasa en proposant à la vente des fusées qui explosent au sol. Son fonds de commerce, inépuisable, est la publicité. Par exemple, dans le no 23, I’ll take care of you, il conclut en nous disant que le criminel a finalement été pris, mais que le responsable de la réclame que l’on vient de voir court toujours. La publicité se voit attribuer tous les noms d’oiseau : “Plus grand argument pour le retour de la radio” “La torture du xxe siècle” “De la pure poésie, une nouvelle forme d’art”. La télévision en prend aussi pour son grade. Pourtant, cette critique systéma- tique ne doit pas nous faire oublier les sommes indécentes versées à Hitchcock par cbs pour chaque épisode ; quelle sincérité, quelle part de jeu dans cet art de cracher dans la soupe ?

196 Piccadilly Ewald André Dupont, Grande-Bretagne, 1929, 110 mn

Les quinze premières minutes, extraordinaires, nous montrent la salle du Pic- cadilly, un cabaret chic où un consommateur ronchon (petit rôle du débutant Charles Laughton) se plaint d’une assiette sale. Descente du patron jusqu’à la cuisine, puis l’arrière-cuisine, pour découvrir une souillon chinoise (Anna May Wong) en train de danser sur une table. La belle sera appelée à exercer ses talents dans la salle haute, avant de mourir victime de la jalousie. Ce film éblouissant nous fait regretter que le cinéma soit devenu sonore. Ou, du moins, que l’on ait cessé de faire des films muets. Dupont, réalisateur allemand connu surtout pour Variétés (p. 753), n’était guère doué pour le parlant.

There will be blood Paul Thomas Anderson, usa, 2007, 158 mn

Daniel Plainview (Daniel Day-Lewis) est un self-made man du pétrole, tra- vailleur, obstiné et sans grand scrupules, motivé par l’appât du gain et aussi l’amour de son métier. Son masque impénétrable ne laisse filtrer aucun senti- ment. Il n’aime guère son fils, qui n’est d’ailleurs qu’un “bâtard trouvé dans un panier”, qu’il met en avant pour avoir l’air d’un “family man” et inspirer confiance aux paysans à qui il propose des forages. La carapace se craquèle quand un frère inconnu vient s’immiscer dans sa vie : il se met à faire des confidences sur lui- même, sa tendance à se méfier d’autrui. Lorsqu’il découvre que ce frère est un imposteur, il l’assassine. Paul Sunday (Paul Dano), un évangéliste fondateur de l’Église de la troisième révélation, se met en travers du chemin de notre magnat du pétrole. Plainview s’oppose aux ambitions plus temporelles que spirituelles de ce Tartuffe, notam- ment quand il veut bénir les puits. Mais il n’évitera pas une terrible humiliation, celle d’être baptisé par Sunday, seul moyen d’obtenir un droit de passage pour un pipeline. Plainview n’a pas toléré qu’un étranger, son “frère”, s’introduise dans son univers sans affection. Il ne supporte pas davantage d’être humilié et quand le prophète tente de lui soutirer de l’argent, il lui rend la monnaie de sa pièce en le forçant à dire qu’il n’est qu’un menteur qui ne croît même pas en Dieu. Il devrait s’estimer vengé mais, sous l’emprise de l’alcool, il assassine Sunday. L’originalité du film repose sur le rapprochement entre deux archétypes amé- ricains, le requin de l’industrie et le manipulateur évangéliste qui, normalement, s’épaulent et se complètent. Cela ne fonctionne pas ici parce que la psychologie de Plainview est comme un gisement pétrolier où rien n’affleure ; gare à celui qui y fore par mégarde.

197 L’orribile segreto del Dr. Hichcock L’effroyable secret du Dr. Hichcock, Riccardo Freda, Italie, 1962, 84 mn

Film d’horreur signé du pseudonyme Robert Hampton. À la fin xixe siècle, le Dr. Hichcock (Robert Flemyng) est un médecin nécrophile qui profite de ses patientes décédées ou de son épouse Margaretha préalablement plongée dans un état de catalepsie ; c’est au cours d’un de ces rapports qu’il provoque le décès accidentel de celle-ci. Il disparaît pour revenir cinq ans plus tard avec sa nouvelle épouse Cinthia (Barbara Steele), mal à l’aise dans une maison dominée par une inquiétante gouvernante (Harriet Medin) qui dissimule une sœur à moitié folle. Le mari veut en fait tuer Cinthia et utiliser son sang pour revitaliser Margaretha, son épouse qui survit et n’est autre que la prétendue sœur de la gouvernante. . . On regrettera que le Dr. Hichcock n’ait pas beaucoup de suite dans les idées : la pauvre Cinthia a droit à une séance de sexe nécrophile, puis à une tentative d’empoisonnement, enfin à cette transfusion qui échoue in extremis.

Titanic Jean Negulesco, usa, 1953, 98 mn

On nous présente longuement quelques personnages, principalement le couple Sturges en train de se séparer (Barbara Stanwyck et Clifton Webb) ; il joue un horrible snobinard cassant, ne jurant que par l’Europe et le sang bleu, que son épouse ne supporte plus. Le naufrage sera l’occasion pour certains, notamment pour l’époux Sturges, de se racheter ; idem pour le prêtre alcoolique incarné par Richard Baseheart. Alors que d’autres s’enfonceront dans la bassesse, comme ce passager (Allyn Joslyn) qui se déguise en femme pour monter dans une chaloupe. Le personnage de Sturges est un décalque de celui de Waldo Lydecker dans Laura (p. 396), où Clifton Webb démontra une telle maestria dans ce rôle d’im- buvable qu’il semble qu’on l’y ait à jamais enfermé. Le film n’accorde que trente minutes au naufrage : la version Cameron (p. 1046) sera plus spectaculaire. Mais la plus touchante est celle de Roy Baker (p. 789).

Megáll az idő Le temps suspendu, Péter Gothár, Hongrie, 1982, 96 mn

La vie d’un groupe d’adolescents, autour du jeune Dini, en 1963 à Budapest. Ce ne serait pas si différent de celle que j’ai pu connaître en France à la même époque s’il n’y avait le poids des événements de 1956. Le père de Dini a dû s’exiler au moment de la révolte ; certains adultes sortent de prison, les enseignants perdent facilement leur poste. Pour résumer le film : normalement, les adolescents sont un peu déséquilibrés et les adultes trop normaux. Ici, les adultes sont tout aussi déréglés que les jeunes.

198 La tentation de Barbizon Jean Stelli, France, 1946, 96 mn

Cette charmante histoire voit Dieu et Diable s’affronter par l’intermédiaire de leurs agents respectifs, joués par Simone Renant et François Périer, pour l’âme d’un jeune marié (Daniel Gélin) : le démon cherche à lui faire commettre un péché d’adultère, l’angesse cherche à l’en empêcher. Les deux manipulateurs vont être amenés à transgresser leurs principes : un peu plus, et il finissait au Paradis alors qu’elle allait en Enfer.

La nuit du carrefour Jean Renoir, France, 1932, 71 mn

Premier Maigret à l’écran, joué ici par Pierre Renoir. Ce petit hameau où l’on a commis un crime est le lieu de tous les trafics, bijoux, drogue et prostitution. Tout ça est tourné de nuit, parfois dans le brouillard. On s’y perd un peu, peut- être parce qu’une bobine a été égarée. Le film vaut avant tout pour son atmosphère un peu fantastique qui rappelle celle du Vampyr de Dreyer (p. 548) ; on est un peu loin de Simenon.

Infanzia, vocazione e prime esperienze di Giacomo Casanova, vene- ziano Casanova, un adolescent à Venise, Luigi Comencini, Italie, 1969, 118 mn

Giacomo Casanova se destine à la prêtrise, mais il aime trop les femmes ; il choisira finalement la carrière d’aventurier. La séquence où le père du héros est soigné pour une otite est une parfaite illustration de la “science” médicale. La Faculté commence par humer, doctement, les urines du patient pour en tirer l’infaillible diagnostic qui conduira à percer l’abcès avec un vilebrequin ; l’opération réussit et le malade trépasse.

Il cappotto Le manteau, Alberto Lattuada, Italie, 1952, 103 mn

La nouvelle de Gogol est transposée dans l’Italie contemporaine, à Pavie. On reconnaît le pont couvert qui venait juste d’être reconstruit. C’est là où le héros se fait voler ce manteau dont il était si fier ; c’est aussi là où, devenu fantôme après sa mort, il hante les vivants. La scène où le discours du maire, sur une place du centre ville, est perturbé par le corbillard – très Funérailles d’antan – du héros, est particulièrement réussie. Le personnage principal est joué par Renato Rascel, acteur comique de petite taille (1,57 mètres), qui n’a pas assez tourné. Il a sans doute privilégié sa carrière de chanteur (le tube Romantica).

199 Despair Rainer Werner Fassbinder, rfa, 1978, 116 mn

D’après Vladimir Nabokov, le film met en scène un personnage schizophrène, Herman (Dirk Bogarde), qui croit se voir lui-même. Il finit par se trouver un jumeau (Klaus Löwitsch) avec lequel il procède à un échange d’identité avant de le tuer. Faute de ressemblance physique, la supercherie est facilement éventée. L’usine que dirige Herman, avec ses ouvriers tout vêtus de mauve, a un petit côté Charlie et la chocolaterie (p. 855). Lui-même vit avec sa dondon dodue (Andréa Ferréol) dans une maison qui a des allures de serre : la caméra filme à travers des vitres, parfois teintées et capte également les reflets. L’épouse a un cousin (Volker Spengler), un peintre qui est aussi son amant. Cette vie du début des années 1930 a l’air délicieusement superficielle ; on remarque à peine l’employé qui arrive au travail en uniforme sa ou encore le remplacement des deux Juifs qui jouaient aux échecs par deux “aryens”. À la fin du fim, un miroir craquelé renvoie une mosaïque d’images d’Herman. Comme un symbole de schizophrénie, et pas seulement la sienne.

Tales from the Gimli hospital Guy Maddin, Canada, 1989, 68 mn

Maddin nous entraîne dans l’hôpital de Gimli où un nommé Gunnar séduit toutes les infirmières en leur racontant de belles histoires. Par exemple, celle de trois cercueils descendant un cours d’eau et contenant chacun une fillette. Ou celle de ce mariage célébré de part et d’autre d’une rivière parce que le pasteur n’a pas voulu traverser à cause d’une épidémie : tout le monde s’égosille d’une rive à l’autre. Gunnar s’attire la jalousie d’un autre patient, Einar ; ils en viendront au corps à corps, ce qui signifie habits lacérés, ongles qui entrent dans les chairs. Ce premier long-métrage de Guy Maddin est d’une originalité absolue. Dès le générique, qui a l’air d’être tourné en 1918, on se croit dans un fim muet ; impression renforcée par la présence d’une séquence teintée, ou encore d’un faux Noir – un Blanc passé au cirage façon Jules Cowles. Du muet, le film garde aussi le goût pour les intrigues archaïques, invraisemblables. Aussi casse-gueule que ce soit, ça marche pour le plus grand plaisir du spectateur cinéphile. La bande sonore cite celle, due à Mario Nascimbene, des Vikings (p. 519). Gimli, sur le lac Winnipeg, a été fondée par des immigrants islandais.

Désiré Sacha Guitry, France, 1936, 93 mn

Une pièce de Guitry portée par Guitry lui-même, en personne à l’écran. Les acteurs sont excellents : Pauline Carton, Saturnin Fabre, Jacques Baumer et Arletty, sans parler de Mme Guitry, qui était alors Jacqueline Delubac.

200 O invasor L’intrus, Beto Brant, Brésil, 2001, 98 mn

Ivan se laisse convaincre par Giba de faire assassiner leur commun associé. Une fois sa tâche accomplie, Anísio, le sicaire venu des favellas, ne s’efface pas, il s’incruste. Tout cela finira très mal pour Ivan. Malgré son style de clip vidéo, le film vaut pour la composition de Paulo Miklos qui joue Anísio : violent, laid et vulgaire, il est comme la face cachée de cette société corrompue qui déciderait de montrer son vrai visage. Il est l’envers de Giba, être sans scrupules, mais aussi d’Ivan qui n’est au fond qu’un hypocrite.

Demon seed Génération Proteus, Donald Cammell, usa, 1977, 91 mn

Film de science-fiction à mi-chemin entre Rosemary’s baby (1968) et 2001, a space odyssey (p. 87). L’épouse (Julie Christie) d’un scientifique est séques- trée par l’ordinateur Proteus qui utilise toutes ses ressources pour l’inséminer et produire une race de super-humains dotés de la proverbiale intelligence des machines.

Le miroir à deux faces André Cayatte, France, 1958, 94 mn

Michèle Morgan joue Marie-José, une femme laide à laquelle la chirurgie es- thétique rend la beauté que nous connaissons. Le moins plausible dans cette méta- morphose est l’acquisition immédiate d’une certaine assurance doublée d’un pou- voir de séduction sur les hommes, notamment sur son beau-frère (Ivan Desny). Son époux (Bourvil) est nettement plus intéressant. Ce professeur de collège mesquin qui enseigne le “calcul” et non pas les mathématiques, s’était choisi une femme laide : il ne supporte pas qu’elle devienne séduisante. Inoubliable voyage de noces à Venise où, pour ne pas dépenser d’argent à l’hôtel, la jeune femme doit faire son deuil de la vue sur le Grand canal, remplacé par la courette sordide de l’appartement d’un coiffeur rencontré dans le train (Julien Carette).

So long at the fair Si Paris l’avait su, Terence Fisher, Grande-Bretagne, 1950, 82 mn

Variation sur Une femme disparaît (p. 457). Venue pour l’exposition univer- selle de 1889, une jeune Anglaise (Jean Simmons) s’aperçoit que la chambre 19 de l’hôtel où elle est descendue a soudainement disparu, ainsi que son frère qui y logeait. Elle se heurte à la mauvaise foi des hôteliers et à l’incrédulité des services de police. Aidée d’un peintre (Dirk Bogarde), elle parviendra à retrouver la chambre et le frère disparus : atteint de la peste, il avait été escamoté pour éviter que la panique causée par une épidémie ne gâche l’exposition.

201 Le diable au corps Claude Autant-Lara, France, 1947, 117 mn

Tout ne s’anime vraiment qu’à la fin, quand les amants, de retour au res- taurant de leur première rencontre, parlent du livre qu’il (Gérard Philipe) écrira sur leur amour. Ou encore dans la scène du bar où l’on fête l’armistice et où elle (Micheline Presle) a un malaise. Sinon, cette histoire d’amour au temps de la Grande Guerre manque singulièrement de passion, surtout si l’on pense que le héros est censé avoir 17 ans ! Le film s’ouvre sur un carton-parapluie : non, le film n’est pas anti-patriotique ! Les amours illicites d’une épouse de soldat passent mal après une guerre. Le livre du météore Raymond Radiguet avait rencontré les mêmes problèmes en 1923.

Stars in my crown Jacques Tourneur, usa, 1950, 86 mn

Cette americana est centrée sur un personnage de pasteur (Joel McCrea) dans une bourgade du Sud. L’atmosphère est semblable à celle de The sun shines bright (1953) de John Ford dont le personnage principal est un juge. La narration culmine avec cette tentative de lynchage d’un Noir stoppée par le héros : il lit un faux testament de la victime qui léguerait ses biens aux divers encagoulés qui s’apprêtent à le pendre et qui, du coup, se dégonflent. Si l’on passe sur le côté paternaliste de ce type de scénario, l’œuvre est assez réussie.

Bullets over Broadway Coups de feu sur Broadway, Woody Allen, usa, 1994, 99 mn

Au temps de la Prohibition, un gangster décide de faire de sa poule Olive (Jennifer Tilly) une vedette de Broadway. Pour cela, il subventionne la pièce du jeune auteur David Shayne (John Cusack) dans laquelle Olive aura un rôle important. Shayne est un auteur médiocre qui ne sait pas résister à Helen Sinclair (Dianne Wiest), une vieille gloire de la scène qui lui fait sans cesse réécrire son rôle, ce qui rend la pièce de plus en plus incohérente. Le miracle vient du gorille Cheech (Chazz Palmintieri) qui surveille Olive durant les répétitions : n’ayant rien d’autre à faire, il s’est mis à reprendre la pièce pour la transformer en un authentique chef-d’œuvre dont il est l’auteur caché. Reste la médiocrité de l’actrice Olive : Cheech y remédie en la tuant. Il payera cet acte de sa vie, mais l’Art ne justifie-t-il pas tous les sacrifices ? Le personnage d’Helen Sinclair rappelle celui de Norma Desmond dans Sun- set boulevard (1950). joue un acteur qui ne peut pas répéter sans manger et grossit donc presque à vue d’œil.

202 I giorni contati Les jours comptés, Elio Petri, Italie, 1962, 94 mn

Un travailleur d’âge mûr, pris d’angoisse, se remet en question. Cherche-t-il à donner un sens à sa vie ? Ses timides tentatives de renouvellement échouent l’une après l’autre, car il ne se sent nulle part à sa place. Personne ne semble avoir vraiment besoin de lui, ni quoi que ce soit à lui offrir. Même le passé est un peu bouché : il ne retrouve pas vraiment ses marques dans son village natal. Cherche-t-il a gagner plus d’argent ? Il est tenté par une juteuse escroquerie aux assurances mais recule devant l’idée de sacrifier un bras. Il retourne, bre- douille, à son peu exaltant travail de plombier. “La prison appelée la vie enferme toutes les prisons” dixit Audiberti.

Providence Alain Resnais, France, 1977, 102 mn

Ce film, tourné en Anglais, a pour personnage principal l’écrivain Clive (John Gielgud) qui passe une nuit d’insomnie la veille de ses 78 ans. C’est l’occasion pour lui d’imaginer une fiction dans laquelle se retrouvent son fils Claude (Dirk Bogarde), sa bru Sonia (Ellen Burstyn) ainsi que son épouse décédée – atteinte d’un cancer, elle s’était suicidée – Helen (Elaine Strich) et le demi-frère Kevin (David Warner) de Claude. La fiction se déroule sur un fond vaguement dysto- pique dans lequel les vieillards sont parqués dans un stade et où les individus sont atteints d’une sorte de régression lycanthropique. Dans ce monde, Claude est un procureur froid ; trompé par Sonia avec un asocial qui a les traits de Kevin, il se console avec une maîtresse qui a l’apparence de sa mère morte Helen. Le lendemain, les deux fils et la bru sont présents pour l’anniversaire. Une tentative de dialogue entre Claude et son père tourne autour du suicide d’Helen : dans quelle mesure Clive en est-il responsable ? Et Claude tient-il Clive pour coupable ? Le fossé entre père et fils ne sera sans doute jamais comblé.

Ma non è una cosa seria Mais ça n’est pas une chose sérieuse, Mario Ca- merini, Italie, 1937, 58 mn

Exemple typique du cinéma des “téléphones blancs” de l’Italie de la fin des anées 1930 : une intrigue à peu près insipide dans un milieu qui ne connaît aucun problème d’argent. Vittorio De Sica joue un jeune homme riche poursuivi par les femmes qui décide, par blague, d’épouser une servante (Elisa Cegani). Il pourrait même faire annuler ce mariage car l’épouse est illibata (intacte), mais il décide finalement de consommer l’union. Ce scénario peu palpitant, pourtant tiré d’une pièce de Pirandello, est sauvé par le charme des deux acteurs principaux.

203 Salinui chueok Memories of murder, Joon-ho Bong, Corée, 1994, 99 mn

Deux policiers enquêtent sur une série de meurtres sexuels commis dans un village. Malgré leurs efforts et un traitement particulièrement brutal des suspects, toutes les pistes mèneront à des impasses. En contrepoint du film, l’opinion désastreuse que se font les civils des forces de l’ordre occupées avant tout à réprimer toute manifestation démocratique dans ces années (1986) de dictature militaire. Les policiers, qui recourent à la torture et aux menaces de mort, n’obtiennent que des aveux peu convaincants. Le dernier suspect est peut-être coupable, mais la – quasi-anachronique – analyse de l’adn n’a pas été concluante ; un des flics proposera néanmoins de le zigouiller pour simplifier le problème.

Don Camillo Le petit monde de Don Camillo, Julien Duvivier, Italie, 1952, 102 mn

Les sempiternels démêlés du curé Don Camillo (Fernandel) et du maire com- muniste Peppone (Gino Cervi) dans l’Émilie d’après-guerre. Le film donne une impression d’unanimisme discret qui dépasse les clivages partisans. Ce qui ne reflète guère les opinions d’extrême droite du romancier Giovanni Guareschi qui, bien avant Vincent Crase, présentera dans sa Rabbia (p. 748) le procès de Nuremberg comme une vengeance.

House on Haunted Hill La nuit de tous les mystères, William Castle, usa, 1959, 72 mn

Le millionnaire Loren (Vincent Price) paye cinq personnes pour passer une nuit dans une demeure hantée. Son épouse veut en fait profiter de la situation pour terroriser une invitée et l’amener à tuer Loren. Mais celui-ci avait tout anticipé : c’est l’épouse et son amant, un des invités, qui finiront, transformés en squelettes, dans la piscine remplie d’acide. La réalisation est un peu laborieuse et la distribution affligeante, à part Vincent Price et son accent british ainsi que le toujours excellent Elisha Cook.

L’homme de Londres Henri Decoin, France, 1943, 95 mn

Solide adaptation de Simenon avec Suzy Prim, Fernand Ledoux, Jean Bro- chard et Jules Berry dans les principaux rôles. Bien que le film soit produit sous l’Occupation par la compagnie allemande Continental, Londres n’est pas rempla- cée par une ville “amie” ou neutre, genre Stockholm.

204 Miller’s crossing Joel Coen, usa, 1990, 115 mn

Tom (Gabriel Byrne) est au service du gangster Leo () ; Verna (Marcia Gay Harden), la poule de Leo, est en cachette la maîtresse de Tom. Elle a pour frère Bernie (John Turturro) qui vit de petits trafics, notamment en perturbant les matches truqués – “fixed” – d’un autre gangster, Caspar (Jon Polito). Caspar réclame à Leo la peau de Bernie – “If you cannot trust a fix. . . ” – ce qui provoque une guerre des chefs. Chassé par Leo à cause de Verna, Tom va offrir ses services à Caspar, ce qui l’amènera à un simulacre d’exécution de Bernie dans le sous-bois de “Miller’s crossing”, puis à provoquer plusieurs assassinats : celui du tueur Eddie Dane (J. E. Freeman) par son employeur Caspar, puis celui de Caspar par le “mort” Bernie qu’il finira par tuer pour de bon pour l’empêcher de parler. Une histoire de gangsters est plus intéressante quand elle est imprévisible. La quasi-disparition, chez les Coen, du moralisme qui gâche tant de films américains fait qu’on ne sait jamais ce que Tom nous prépare. C’est ainsi qu’il livre Bernie à Caspar mais recule devant l’idée de l’exécuter lui-même. Pourtant il n’a aucun mal à le tuer à la fin quand il comprend que cette mort arrange bien des choses. Il n’y a pas non plus de happy end : Verna épouse Leo et Tom s’en va. Le film est traversé par l’image du chapeau de Tom.

Le dossier noir André Cayatte, France, 1955, 115 mn

Dans une petite ville, le nouveau juge d’instruction croit que Le Guen, son prédécesseur, a été empoisonné, ce que confirme une autopsie du cadavre. Ses soupçons se portent sur Broussard (Paul Frankeur), puissant industriel qui aurait eu intérêt à faire disparaître un mystérieux dossier noir monté par Le Guen. Broussard reçoit l’aide le la police : le commissaire local (Franconi) ne recule devant aucune bassesse pour extorquer des aveux à un ami du défunt (Antoine Balpétré). Il est en compétition avec un collègue parisien (Bernard Blier) qui produit, par des méthodes moins brutales, une coupable de son cru, la veuve Le Guen. Tout se dégonfle quand le “petit juge” comprend que les bocaux qui ont servi à l’autopsie, mal lavés, avaient contenu du poison. La police, au service des puissants, a été capable de fabriquer deux coupables à partir de deux innocents. Cette dénonciation pèche par son côté démonstratif et une absence complète de zone d’ombre : les affaires d’empoisonnement, quelle que soit leur issue judiciaire, laissent toujours subsister des doutes. L’affrontement de classe autour de la culpabilité de Broussard fait penser à l’affaire de Bruay-en-Artois (1972). Sur un sujet similaire, Au nom du peuple italien (p. 1076) de Dino Risi, est nettement moins bétonné.

205 High noon Le train sifflera trois fois, Fred Zinnemann, usa, 1952, 85 mn

Un sheriff (Gary Cooper) se retrouve seul face à une bande de tueurs venus pour se venger. Il recevra, in extremis, l’appui décisif de son épouse quaker (Grace Kelly) qui, oubliant sa non-violence, ira jusqu’à tuer un des bandits. Il quittera la ville après avoir jeté son étoile en signe de mépris pour les habitants. Le film a été compris à l’époque comme une critique de la lâcheté face au maccarthysme, ce qui lui a valu une célébrité dépassant ses qualités réelles. Il s’est aussi attiré l’ire des réalisateurs de droite : Rio Bravo (1959) est une espèce de négatif de High noon. La musique de Dimitri Tiomkin est à l’origine d’un célèbre tube (paroles françaises : “Si toi aussi tu m’abandonnes. . . ”) des années 1950.

The spoilers Les écumeurs, Ray Enright, usa, 1942, 87 mn

Au moment de la ruée vers l’or de 1898, une bande d’aventuriers (Randolph Scott, Samuel Hinds et Charles Halton) profite de l’isolement de l’Alsaka pour essayer de mettre la main sur la concession exploitée par deux mineurs (John Wayne et Harry Carey). Leur tentative sera déjouée grâce à l’aide de la tenancière de saloon Cherry (Marlene Dietrich). La coiffure de Marlene, démodée à souhait, est tout à fait d’époque. Richard Barthelmess, has been du muet (Tol’able David, p. 585), joue ici le rôle d’un has been de l’amour qui cherche en vain à reconquérir Cherry. Il faut malheureusement déplorer le racisme des films de cette époque (e.g., Gone with the wind, p. 476) qui fait, par exemple, que la servante noire est d’une stupidité abyssale et accumule les gaffes, quand elle ne s’évanouit pas en poussant des gloussements.

Un papillon sur l’épaule Jacques Deray, France, 1978, 94 mn

C’est l’histoire de quelqu’un qui a ouvert une porte au mauvais moment. Arrivé à Barcelone, Roland Fériaud (Lino Ventura) se trouve pris dans une guerre d’espions à laquelle il ne comprend rien et le spectateur guère plus. Deux groupes se disputent une mallette noire apportée par un couple : ils la croient en possession de Fériaud. Les espions (Laura Betti, Claudine Auger, Jean Bouise) tombent comme des mouches et Fériaud sera lui-même liquidé, peut-être pour une raison d’État, car les officiels du consulat français pratiquent l’omerta. Le film vaut par son atmosphère fantastique, intéressante même si elle n’est pas tout à fait convaincante. Mentionnons l’étrange clinique dont le seul patient (Paul Crauchet) prétend converser avec un papillon posé sur son épaule.

206 La cavalcade des heures Yvan Noé, France, 1943, 89 mn

Sept épisodes centrés sur la destinée et le temps, avec Gaby Morlay, Jeanne Fusier-Gir, Fernand Charpin et Fernandel. Charles Trénet interpète deux chan- sons, dont Que reste-t-il de nos amours, dans un sketch mélancolique. Une curio- sité, le champion de course à pied Jules Ladoumègue qui, à une époque (1932) où tout ne s’achetait pas, avait été radié pour avoir accepté de l’argent. Le film est réussi, malgré une mise en scène assez terne.

Věc Makropulos L’affaire Makropoulos, Nicholas Lehnhoff, Grande-Bretagne, 1995, 95 mn

L’opéra de Janáček (1925) est une œuvre de science-fiction d’après Karel Čapek (à qui l’on doit le mot robot). Au temps de l’empereur Rodolphe ii (contemporain de notre Henri iv), l’alchimiste grec Makropoulos a concocté un élixir de longue vie que seule prend sa fille Elina. C’est elle que l’on retrouve, trois cents ans plus tard à Prague, cherchant à récupérer la recette de la potion, la “věc” (chose). Elle se fait appeler Emilia Marty après avoir porté bien d’autres noms, Ellian MacGregor, Elsa Müller, Ekaterina Myshkin, etc. avec toujours les mêmes initiales. Un vieux gâteux échappé de l’hospice, Hauk-Šendorf, l’identifie à une certaine Eugenia Montez qu’il connut jadis en Espagne. L’œuvre courte, sans airs ni duos etc., soutenue par un constant commentaire orchestral, culmine au dernier acte dans un dénouement bouleversant qui souligne la solitude de la protagoniste. Rançon de sa quasi-immortalité, Elina est, en effet, devenue incapable d’amour ; elle s’effondre en disant “Pater hemon” (notre père). La mise en scène nous renvoie aux années 1920. Sonja Anja qui interprète E. M., est trop vieille pour le rôle : cela s’entend et se voit, surtout au second acte où la coiffure à aigrettes accentue son âge.

Der blaue Engel L’ange bleu, Joseph von Sternberg, Allemagne, 1930, 80 mn

Le premier des sept Sternberg/Dietrich et le seul tourné en Allemagne. C’est d’abord un film de cuisses, celles de Lola Lola (Marlene Dietrich) qui est aussi chanteuse ; on découvre la voix rauque de l’actrice. Emil Jannings, qui avait déjà joué pour Sternberg (The last command, p. 444) est le Pr. Immanuel Rath, surnommé “Unrath” (saleté) par ses élèves quand il succombe au charme de Lola Lola. Il épouse la belle qui le réduira à un statut de clown cocu ; humilié, il retournera mourir dans son ancienne salle de classe. On peut déplorer que la déchéance du héros, qui s’étend sur quatre ans, soit aussi rapide à l’écran. Et ce village expressionniste qui renvoie au cinéma muet.

207 Annie Hall Woody Allen, usa, 1977, 93 mn

C’est, chronologiquement, le premier grand film Woody Allen. Centré sur la vie d’un couple qui correspond à celui qu’il formait alors avec Diane Keaton, il a un évident cachet nombriliste. Qu’il dépasse pour atteindre l’universel, grâce à un génie de l’auto-dérision, en particulier une prise à témoin directe du spectateur. Mentionnons la scène d’anthologie où le héros s’énerve dans une file d’attente contre un intellectuel qui parle fort pour que tout le monde admire sa culture. Le film se fige un instant pour que Woody et le pédant sortent de la queue et s’expliquent, comme des avocats, devant le spectateur. Woody cloue le bec au cuistre qui se disait spécialiste de McLuhan en exhibant le vrai McLuhan, puis avoue en aparté qu’il est bien dommage qu’on ne puisse pas, dans la vie courante, disposer d’arguments aussi définitifs. C’est ici le pont de Brooklyn qui sert de toile de fond aux amours du couple.

Ladri di biciclette Le voleur de bicyclette, Vittorio De Sica, Italie, 1948, 90 mn

Ce chef-d’œuvre du néo-réalisme nous montre d’abord la Rome populaire de l’après-guerre, avec ses marchés aux puces, Piazza Vittorio Emmanuelle et Porta Portese, qui sont un peu des marchés aux voleurs. Ils nous montre aussi la superstition à l’œuvre, ainsi cette prophétesse qui monnaie des banalités sur le vol du vélo. La charité catholique qui distribue les tickets de repas, mais seulement pour ceux qui sont à la messe, n’est guère mieux présentée. Après avoir assité au repêchage d’un noyé, le héros retrouve son voleur qu’il poursuit jusque dans un boxon où celui-ci a temporairement trouvé refuge. Ayant enfin attrapé son ladro, il se retrouvera impuissant devant un lumpenproletariat coalisé et encore plus démuni que lui. Il descend alors au niveau de celui qu’il a pourchassait et se met, par désespoir, à voler à son tour. Mais c’est au mauvais endroit et au mauvais moment et il se fait prendre. C’est son fils qui, en se blotissant contre lui, provoque un sentiment de pitié qui lui évite le commissariat et sans doute la prison. Les deux personnages, très touchants, rentrent bredouilles en se donnant la main : ils n’ont donc pas tout perdu. On parle un italien populaire peu châtié, par exemple “magnare” pour “man- giare” (manger). Bien que tourné dans les rues de Rome, il n’y a pas d’unité géographique : par exemple, le quartier excentré du Foro Italico n’est pas na- turellement sur le chemin des héros. Le scénario est ue œuvre collective due en particulier à Cesare Zavattini et Suso Cecchi d’Amico.

208 La viaccia Le mauvais chemin, Mauro Bolognini, Italie, 1961, 102 mn

Une sombre histoire d’héritage autour d’une propriété, La viaccia, près de Florence. À la mort du patriarche, elle passe à son fils aîné Fernandino (Paul Frankeur), marchand de vin sans enfant, l’idée étant que son frère Stefano (le réalisateur Pietro Germi), qui fait office de fermier, en hérite à son tour. Un troisième frère, Dante (Romolo Valli), engagé dans le combat socialiste, n’est pas dans la course. Ghigo (Jean-Paul Belmondo), fils de Stefano, travaille chez Fernandino en tant que neveu et héritier potentiel. Mais il suit sa propre viaccia – mauvaise voie – en s’amourachant de la prostituée Bianca (Claudia Cardinale) pour laquelle il puise dans la caisse. La servante-maîtresse de Fernandino en profite pour le faire expulser de la maison ; elle réussit plus tard à se faire épouser par son maître agonisant. On la voit à la fin, devenue propriétaire de La viaccia, donner des ordres à Stefano, alors que Ghigo, qui a reçu un mauvais coup de couteau dans une rixe, est en train de mourir dans son coin. La description sociale naturaliste s’efface devant le sens plastique de Bolognini qui sait filmer admirablement, en noir et blanc, cette Florence de 1885, une ville de pluie et de brouillard traversée par des robes à faux-cul. Le bordel où travaille Bianca sort tout droit de chez Toulouse-Lautrec, que ce soient les bas rayés ou les coiffures. C’est ce lieu qu’a choisi Ghigo, de préférence à la boutique de l’oncle ou La viaccia, ou encore à la prison qu’il aurait sûrement connue s’il avait suivi son autre oncle dans son utopie communisante.

Le voci bianche Le sexe des anges, Pasquale Festa Campanile, Italie, 1964, 104 mn

Cette histoire un peu leste nous montre un petit aventurier qui, à la suite de diverses péripéties, se fait passer pour un castrat. Ayant gardé ses attributs virils, il peut approcher des beautés qui lui seraient normalement interdites. Sur le point d’être démasqué, il est obligé d’avoir recours à l’opération fatale et de rejoindre le club des authentiques “voix blanches”. L’image du xviiie siècle rendue par le film est celle d’un moment où l’on s’amuse beaucoup, chez les aristocrates comme chez les manants qui savent leur jouer de bons tours. Mais ce sont toujours les nobles qui rient les derniers et ce rire est cruel. La distribution est excellente. Mentionnons Jean Tissier en vieil aristocrate et surtout l’étonnant Vittorio Caprioli, dans un rôle de castrat, au premier abord efféminé et ridicule, qui finit par se suicider à cause de l’infirmité qui l’empêche de réaliser ses désirs.

209 Island of lost souls L’île du docteur Moreau, Earle C. Kenton, usa, 1932, 71 mn

D’après H. G. Wells, le film met en scène une espèce d’Alexis Carrel, le Docteur Moreau (Charles Laughton, glaçant), qui fabrique des humanoïdes à partir de greffes animales. Ces créatures à moitié humaines, desquelles se détache un personnage simiesque (Bela Lugosi), sont subjuguées par une sorte de religion sur mesure et un enfer très terrestre, la Maison de la douleur – House of pain. Ils finissent par se révolter et rendre à leur créateur la monnaie de sa pièce.

Bir zamanlar Anadolu’da Il était une fois en Anatolie, Nuri Bilge Ceylan, Turquie, 2011, 157 mn

La recherche d’un cadavre, de nuit, quelque part dans la Turquie d’Asie. Cortège de voitures à travers un paysage de collines désertes et ces hommes, policiers pour la plupart, qui parlent de tout et de rien. Après plusieurs essais infructueux, le criminel finira par localiser l’endroit où il a enterré sa victime qui sera autopsiée le lendemain. La majestueuse lenteur de la mise en scène relègue le crime au second plan. On finit par apprendre que tout est dû à la jalousie et l’abus d’alcool : le coupable s’était vanté d’être le véritable père du fils de la future victime. Restent l’épouse adultère, énigmatique, et le fils, qui lance des pierres au meurtier de son “père”. En contrepoint de cette histoire, le médecin et le procureur qui ont dirigé les opérations et dont on comprend les misères secrètes. En particulier le procureur, bel homme fier de ressembler à Clark Gable, qui ne s’est pas remis de la mort subite de son épouse à une date qu’elle avait elle-même prévue ; le médecin lui fera entendre qu’elle s’est en fait suicidée pour le punir de ses infidélités. Le film aurait pu s’appeler, comme un roman de Julien Green, Chaque homme dans sa nuit.

Daïnah la métisse Jean Grémillon, France, 1931, 48 mn

Sur un paquebot de luxe en route pour Nouméa, Daïnah, une jeune métisse, est du genre allumeuse. Elle sera victime d’un mécanicien (Charles Vanel) qui la jettera à l’eau. Le meurtrier mourra à son tour, précipité en fond de cale par le mari de la victime, un magicien noir qui accompagne la croisière. On retiendra surtout le début, avec son bal aux masques inquiétants et l’écharpe qui accompagne la chute de la victime dans l’eau, comme dans Pattes blanches (p. 462). Les ciseaux des producteurs n’ont malheureusement laissé subsister que la moitié de ce qui aurait pu être un beau film.

210 Pożegnania Les adieux, Wojciech Has, Pologne, 1958, 97 mn

1939 : Paweł, issu d’une famille aristocratique, rencontre Lidka, une entraî- neuse ; coup de foudre interrompu par la famille du garçon et aussi la guerre. Les protagonistes se retrouvent au terme de l’occupation allemande ; elle a fait un beau mariage avec un nommé Mirek (Gustaw Holoubek), mais il se réconcilieront à la fin du film alors que les troupes soviétiques entrent en ville. Le message im- plicite est que l’arrivée des Russes est le début d’une ère nouvelle où les barrières de classe et les préjugés auraient disparu. Le réalisateur adore filmer des vitres avec des traces d’humidité, buée ou gouttes de pluie, qui crèent une sorte de distance nostalgique.

La flor Mariano Llinás, Argentine, 2018, 815 mn

Le réalisateur exprime son amour du cinéma dans cette suite interminable de six films joués par quatre jeunes actrices (sauf le cinquième où elles n’apparaissent pas). C’est un peu comme chez Rivette, e.g., Paris nous appartient (p. 268), on ne comprend pas vraiment ce qu’il se passe mais on s’en fout un peu. Le premier film, sorte de série B américaine d’une heure quinze, est centré autour d’un laboratoire, d’expériences et d’une momie – très Temple du soleil – maléfique. Le second, de deux heures, est un film musical ; on se laisse émouvoir par les chansons même si l’histoire de scorpions centurions nous dépasse un peu. Le troisième est un interminable film d’espionnage de cinq heures censé se pas- ser, outre l’Argentine, en Belgique et en urss. Allusion à Hergé, un personnage s’appelle Casterman et l’on parle belge (septante, nonante, et même octante qui n’a cours qu’en Suisse). On y parle aussi anglais, suédois, allemand et russe. Un personnage, Dreyfuss, passe l’épisode menotté et baillonné à la table des quatre espionnes. Le quatrième, de 3 heures, nous parle du tournage d’un film, Les araignées, ce qui renvoie à Fritz Lang (1919-20). On y croise Giacomo Casanova. Le cinquième film, en noir et blanc, sans bande sonore ni sous-titre, évoque en quarante minutes Partie de campagne (1936). Ici, les deux séducteurs sont devenus des faux gauchos qui accompagnent les touristes dans un parc d’attrac- tion. Au moment où les actes sexuels sont accomplis, nous voyons des avions effectuer des loopings alors que le son se ranime : on entend la bande du film original de Renoir et la voix de Sylvia Bataille : “Moi j’y pense tous les soirs”. Dans le sixième film, de vingt minutes, l’image floue et sale nous laisse vague- ment distinguer les quatre actrices, souvent nues, dans un paysage sauvage. Le texte, écrit sur des cartons maladroitement disposés, est le journal de la rencontre d’une anglaise avec trois femmes dans l’Amérique du Sud de 1900. Le générique de fin, de plus d’une demi-heure, est filmé tête en bas.

211 The sign of the cross Le signe de la croix, Cecil B. DeMille, usa, 1932, 126 mn

L’histoire d’amour entre un légionnaire romain (Fredric March) et une chré- tienne dont il finit par partager le supplice est peu convaincante. Le style pictural chromo de DeMille nous vaut des scènes très composées où il utilise au maximum la profondeur de champ jusqu’à recréer la troisième dimension. On mentionnera aussi le sadisme des jeux du cirque où les chrétiens sont mis à mort, ainsi qu’une scène de débauche aux implications lesbiennes. Les rôles dévolus à Néron (Charles Laughton) et Poppée (Claudette Colbert), pas assez étoffés, nous laissent sur une faim de lion.

Et Dieu. . . créa la femme Roger Vadim, France, 1956, 91 mn

Le film raconte les amours d’une fille libérée (Brigitte Bardot, dont ce fut le plus grand rôle) avec une fratrie (Jean-Louis Trintignant aux allures de com- muniant, Christian Marquand et Georges Poujouly), sous le regard cynique et concupsicent d’un homme mûr (Curd Jürgens). Tout cela se passe à Saint Tro- pez, au temps où l’on danse le cha-cha-cha dans des boîtes aux murs décorés de fresques, où l’on fredonne Les lavandières du Portugal et où la réclame pour la brillantine Forvil s’affiche sur les murs. Brigitte Bardot, bombe sexuelle déjà éprise des animaux – elle a un lapin domestique – est “dévergondée, mal élevée et paresseuse” ; quand Trintignant l’épouse, on prédit qu’“il ne passera bientôt plus sous les portes, le malheureux”. Si l’œuvre rencontra un tel succès, c’est à cause des qualités exceptionnelles, quoique limitées, de l’actrice principale. Et aussi parce qu’il offrait une image très peu libérée, très convenue, de la libération de la femme.

Moss rose La rose du crime, Gregory Ratoff, usa, 1947, 119 mn

Petit film policier situé aux alentours de 1900 qui où une jeune arriviste (Peggy Cummins) est sur la piste d’un supposé tueur (Victor Mature). La distribution est dominée par Ethel Barrymore qui joue la véritable criminelle, une mère possessive qui signe ses crimes au moyen d’une fleur de pourpier (moss rose).

Sept morts sur ordonnance Jacques Rouffio, France, 1975, 108 mn

Dans une ville de province (Clermont-Ferrand) un omnipotent chirurgien (Charles Vanel), membre du Conseil de l’ordre, se débarrasse de ses concurrents (Gérard Depardieu, puis Michel Piccoli) en les acculant au suicide. Lourdingue !

212 Remous Edmond T. Gréville, France, 1935, 78 mn

Un couple est déchiré lorsque, à la suite d’un accident de voiture, l’homme (Jean Galland) se retrouve impuissant. L’épouse (Jeanne Boitel), sexuellement insatisfaite, aura une liaison passagère tout en continuant d’aimer son mari. Il se suicide en l’apprenant. Film touchant sur un sujet peu abordé par le cinéma, surtout à l’époque. Avec de belles images de montagne et de barrages en construction.

Double messieurs Jean-François Stévenin, France, 1986, 88 mn

François (Jean-François Stévenin) retrouve Léo (Yves Afonso, comme sorti de Maine-Océan, p. 1114), un ancien copain de “colo”. Le passé ressurgit et les voilà partis pour Grenoble à la recherche d’un troisième larron qu’ils ne trouveront pas, mais qui sera avantageusement remplacé par son épouse Hélène (Carole Bouquet). Comme dans Passe montagne (p. 217), Stévenin nous ramène à ces rêves d’enfant qui sommeillent en nous et que l’on refoule quand ils affleurent. Léo, avec ses idées infantiles, est comme le symbole de ce paradis perdu que lui n’a jamais quitté. Hélène et François finissent par oublier leur statut d’adulte, mais n’étant pas un peu zinzins comme Léo, ce n’est sans doute que pour un instant. Le film se termine dans le Trièves, où se situait la colonie de vacances, main- tenant désaffectée. On reconnaît le Mont Aiguille et la gare de Clelles/Mens.

En kvinnas ansikte Visage de femme, Gustaf Molander, Suède, 1938, 101 mn

Seconde des trois adaptations de la pièce Il était une fois de Francis de Croisset, le librettiste de Ciboulette. Ingrid Bergman, jeune femme défigurée rendue avide et sans scrupules par sa laideur, fait partie d’une bande de maîtres- chanteurs. Un chirurgien esthétique lui fera don de la beauté physique ; elle trou- vera la beauté morale en s’embarquant avec lui pour un long voyage humanitaire. La troisième version, A woman’s face (1941), avec Joan Crawford, tirera l’histoire vers le film noir : l’héroïne doit se défendre d’une accusation de meurtre. C’est mieux filmé, plus spectaculaire et moins édifiant.

Intermezzo Gustaf Molander, Suède, 1936, 92 mn

Une jeune pianiste (Ingrid Bergman) tombe amoureuse d’un violoniste célèbre et plus âgé (Gösta Ekman) qu’elle suit dans une longue tournée à l’étranger. Elle s’éloignera pour laisser son amant retourner en Suède auprès de sa femme et de ses enfants. Mélodrame moralisant des débuts de l’actrice.

213 La princesse de Montpensier Bertrand Tavernier, France, 2010, 140 mn

D’après Mme de La Fayette, une histoire d’amour, de bruit et de fureur. Lambert Wilson est excellent en vieux soldat lassé des guerres de religion – l’action se passe au moment de la Saint-Barthélemy – amoureux d’une femme (Mélanie Thierry) trop jeune, trop haut placée, une princesse mal mariée qui n’a d’yeux que pour Henri de Guise (Gaspard Ulliel). Les acteurs, qui jouent de très jeunes hommes – le futur Henri iii (Raphaël Personnaz) et le Balafré avaient à peine vingt ans – manquent d’épaisseur par rapport à Wilson et à Michel Vuillermoz (le beau-père de la princesse).

Ma loute Bruno Dumont, France, 2016, 123 mn

Dans la veine déjantée de Bruno Dumont, le film oppose des bourgeois (Fa- brice Luchini, , ) à des. . . ogres parmi lesquels le jeune Ma loute. Il y a aussi deux policiers grotesques venus pour en- quêter sur les disparitions. Cela se passe en 1910, sur la côte du Pas-de-Calais ; les bourgeois habitent la villa – alors récente – du Typhonium, de style néo-égyptien. Les acteurs, surtout Luchini –“un whisseky” – et Binoche, grandiloquente, en font des tonnes, ce qui est conforme à l’esprit farcesque de l’œuvre.

Beoning Burning, Chang-dong Lee, Corée, 2018, 148 mn

Film centré sur Jong-su, jeune homme solitaire qui vit à la campagne alors que son père, irascible, est en prison pour coups et blessures. Il s’attache à une jeune femme Hae-mi, camarade d’enfance retrouvée. Mais cette dernière s’amourache d’un privilégié, Ben, lequel se vante de brûler des serres pour son plaisir. Hae- mi va disparaître et Jong-su, inconsolable, va comprendre que Ben ne s’attaque pas aux serres, mais aux jeunes femmes. Il poignardera le présumé tueur, puis, traitant la superbe voiture de Ben comme une serre, y fourrera le cadavre et ses propres habits pour l’incendier ; il s’en ira nu, comme purifié par le feu. La ferme de Jong-su est proche de la dmz, la zone démilitarisée : on entend les haut-parleurs du Nord psamoldier leur vaine propagande.

The last train from Gun Hill Le dernier train de Gun Hill, John Sturges, usa, 1959, 90 mn

Le fils taré (Earl Holliman) d’un puissant éleveur (Anthony Quinn) a violé et tué la femme d’un sheriff (Kirk Douglas) qui devra faire justice seul à Gun Hill. Ça se laisse voir, même si le thème démarque celui de 3 heures 10 pour Yuma (p. 25) ; le message anti-raciste – la victime est une Indienne – est bien convenu.

214 Mammuth Benoît Delépine & Gustave Kervern, France, 2010, 87 mn

Serge (Gérard Depardieu), surnommé Mammuth à cause de sa vieille moto allemande, vient de prendre sa retraite. La recherche des feuilles de paye pour la multitude de petits boulots qu’il a assurés est le prétexte d’un voyage picaresque au terme duquel il retourne vers son épouse (Yolande Moreau). Cette masse de chair – “il est gros et il pue” – entretiendra une relation étrange avec sa nièce (Miss Ming), simple d’esprit et poétesse à la fois. Ce film n’a pas peur des détails répugnants : Mammuth et un vieux copain se branlent l’un l’autre, la nièce propose un cv sur papier-toilette écrit avec le sang de ses règles. Il s’en dégage pourtant une paradoxale poésie, due à la présence constante d’une jeune femme ensanglantée (Isabelle Adjani) – amour de jeunesse, morte dans un accident – qui prodigue au héros conseils et mots d’amour.

Mafioso Alberto Lattuada, Italie, 1962, 98 mn

Antonio, contremaître à Milan, retourne dans sa famille en Sicile, accompa- gnée de sa nordique épouse. Il y retrouve la moustache de sa sœur, les querelles de son père, ainsi que le parrain local, qui lui rappelle qu’il lui doit son poste milanais et lui demande en conséquence un petit service. S’étant acquitté de sa dette, il reprendra sa place comme si tout cela n’avait été qu’un mauvais rêve. Il n’arrivera pas à oublier son embarquement clandestin dans un avion cargo, le pistolet qu’on lui a remis à New York et le client assis dans un fauteuil de barbier qu’il a dû abattre, lui-même terrorisé. Le mafioso joué par Carmelo Oliviero porte la casquette typique appelée coppola. Antonio s’adresse au parrain en lui donnant du Voscenza, contraction de Votre excellence quand celui-ci lui demande de faire le picciotto.

Seven days in may Sept jours en mai, John Frankenheimer, usa, 1964, 113 mn

Un clan d’extrême-droite mené par le général Scott (Burt Lancaster) veut prendre le pouvoir aux États-Unis. Un de ses adjoints, le colonel Casey (Kirk Douglas) a vent d’une structure militaire secrète, ecomcon dont il comprend qu’elle est le bras armé du coup d’état fomenté par son supérieur. Le Président (Fredric March) saura, avec l’aide de ses deux amis de toujours (Edmond O’Brien en sénateur alcoolique et Martin Balsam), arrêter le complot in extremis. De nos jours, c’est plutôt à de discrètes agences informatiques qu’à des bases secrètes que les factieux ont recours pour prendre le pouvoir. La distribution est excellente, avec, dans un second rôle, Ava Gardner aux traits déjà empâtés.

215 Allô Berlin ? Ici Paris ! Julien Duvivier, France, 1932, 82 mn

Josette Day joue une standardiste parisienne qui entretient une liaison télé- phonique avec un collègue de Berlin. Ils conviennent de se retrouver, mais à la suite de péripéties aussi invraisemblables qu’inintéressantes, ils seront séparés par des quiproquos, avant de se retrouver à la fin de cette comédie peu typique de Duvivier, même si elle est bien filmée.

Going my way La route semée d’étoiles, Leo McCarey, usa, 1944, 126 mn

Dans cette première apparition de Bing Crosby en père O’Malley (avant Les cloches de Sainte Marie, p. 49), le chanteur est opposé à Barry Fitzgerald en vieux curé ronchon dont la servante est jouée par la pittoresque Eily Malyon. Quelle est la recette de ces films aux trois quarts ineptes ? Les jeunes dé- linquants – deux adolescents qui ont volé une dinde – sont remis dans le droit chemin par le prêtre qui en fait des enfants de chœur ! La jeune fille perdue qui a quitté ses parents et vit avec un homme vient en fait de l’épouser ; d’ailleurs son mari est en uniforme, car nous sommes en période de guerre. La plus grande partie du film consiste en des numéros musicaux interprétés principalement par Bing Crosby – mais on a aussi droit à un extrait de Carmen et à The mule song, chantée par les enfants. Tout repose sur le personnage du vieux prêtre qui devient attachant dans le dernier quart du film quand il découvre qu’il doit partir à la retraite et que le père O’Malley lui présente son cadeau de départ : sa vieille mère venue de son Irlande natale. La structure des Cloches de Sainte Marie reposait, similairement, sur la maladie d’Ingrid Bergman et un final émouvant.

Da xiang xi di er zuo An elephant standing still, Bo Hu, Chine, 2018, 234 mn

Cet unique film d’un réalisateur qui s’est suicidé peu après nous montre une vie sans espoir, sans perspective. L’image d’un éléphant assis dans un cirque à Manzhouli (frontière russe) sert de contrepoint poétique à un quotidien barré fait de rackets, de règlements de comptes, d’adultères. Les personnages sont malheureux et pétris de contradictions. Ainsi Yu, petit voyou, a-t-il causé le suicide d’un ami qui l’a découvert chez lui en compagnie de sa femme ; quand son frère, une petite brute, est tué accidentellement dans une rixe, il est partagé entre l’obligation de vendetta et le mépris pour ce “moins que rien” qui fait néanmoins partie de sa famille. On sent l’influence de Béla Tarr : ainsi ces marcheurs filmés de dos comme dans Sátántangó (p. 31), ou ce long travelling à l’hospice qui renvoie à Damnation (p. 635).

216 Le Havre Aki Kaurismäki, France, 2011, 90 mn

On retrouve, dans un décor verdâtre, des habituels de Kaurismäki : Kati Outinen, Elina Salo, André Wilms, Évelyne Didi. Ainsi que Jean-Pierre Darroussin en flic trop gentil pour être vrai et le réalisateur Pierre Étaix en médecin. La séquence de rock ’n’ roll est assurée par une gloire havraise, Little Bob. Ce film est plus sympathique que réussi. Tourné en France, il ne bénéficie pas de la distanciation créée par le contexte finnois des autres œuvres de l’auteur.

Passe montagne Jean-François Stévenin, France, 1978, 108 mn

Pas très loin d’une autoroute, un garage dans un bled perdu du Jura. Quand il ne s’occupe pas de dépannage, Serge (Jean-François Stévenin) travaille à un projet aussi grandiose qu’abscons auquel il associera Georges (Jacques Villeret), un parisien dont il répare la voiture. Il est question d’un grand oiseau qui ne trouverait vraiment sa place que dans une combe magique délicate à localiser, car à la limite de trois communes. Et même sur une carte, c’est difficile car ce n’est jamais la bonne moitié de carte. Serge entraîne Georges dans cette quête souvent nocturne dans la montagne mais il l’emmène aussi boire et divaguer avec une bande de copains. Georges reparti, nous voyons Serge, juché sur son oiseau-observatoire, en train de calculer on ne sait trop quoi. Parfaite illustration de ces rêves auxquels nous tenons tant, tout en sachant confusément qu’ils ne sont que des illusions. Ce qui ne leur enlève rien, tout au contraire.

Cow-boy Delmer Daves, usa, 1958, 92 mn

C’est un western atypique, quasi-documentaire : l’employé d’hôtel Frank (Jack Lemmon) utilise son petit pécule pour s’associer au cow-boy aguerri Tom (Glenn Ford) qui doit acheminer un troupeau. Les émois du tenderfoot (novice) donnent une image peu romancée de cette activité souvent brutale. On meurt facilement, par exemple à cause d’une blague stupide faite avec un serpent à sonnette. Il n’y a pas vraiment d’histoire d’amour, ou plutôt elle est très banale : Frank faisait ce voyage pour retrouver la jeune Mexicaine avec qui il avait eu un flirt, mais le père de la belle s’est empressé de verrouiller la situation en la mariant. Notre pied-tendre traînera sa désillusion pendant la seconde partie du film. Il finira par s’endurcir lui aussi, au point de commmenter d’un cynique “On ne peut rien y faire” la mort d’un des cow-boys (Brian Donlevy, alors très abîmé par l’alcool). Générique de Saul Bass. Petit clin d’œil au genre : quand il prend son bain à Chicago, Tom dégomme les cafards au revolver !

217 Bianca Nanni Moretti, Italie, 1984, 94 mn

Nanni Moretti joue un professeur obsédé par la droiture : il n’y a rien de pire, à ses yeux, que de trahir un serment. Il s’est institué gardien des couples sur lesquels il tient des fichiers et dont il essaye de garantir la solidité, quitte à tuer les conjoints coupables d’adultère. Son amour pour la belle Bianca () sera un échec, car il pousse son refus du compromis jusqu’à l’absurde. L’égocentrique réalisateur a mis à l’évidence beaucoup de lui-même dans ce personnage qui n’arrête pas de manger du chocolat, Sacher torte, profiterolles, etc. ; on le voit même se servir dans un pot de Nutella géant. L’autoportrait inclut-il l’obsession maladive de la symétrie qu’il attribue à son héros ? Caricature de la pédagogie post-soixante-huitarde et de la démission des en- seignants : “Ici on ne forme pas, on informe”, dit-on à la Scuola Marilyn Monroe.

Jalsaghar Le Salon de musique, Satyajit Ray, Inde, 1958, 99 mn

Un noble propriétaire terrien à peu près ruiné engloutit ses derniers sous dans un somptueux concert, car la musique est pour lui un marqueur culturel et social. Pour l’aristocrate qui a perdu toute notion de son origine – et méprise quiconque s’enrichit, comme ce voisin parvenu qu’il humilie – l’argent est uniquement destiné aux rites et fêtes somptueuses ; s’il vient à manquer, il vend les bijoux de famille. Le zamindar joué par Chhabi Biswas est enfermé dans ses rêves, ses souvenirs : un plan magnifique le montre en train de passer la main sur un miroir pour regarder ce qu’il reste de lui-même. Dernier de sa lignée, son orgueil démesuré interdit toute empathie et pourtant son obstination le rend touchant. Quand l’aube se lève après l’ultime concert, il monte à cheval pour une galopade mortelle. De nombreux morceaux interprétés par des musiciens connus émaillent le film et lui donnent une valeur documentaire. Splendide photo de Subatra Mitra.

The man who wasn’t there The barber, Joel Coen, usa, 2001, 116 mn

Magnifique film noir situé à Santa Rosa (référence à L’ombre d’un doute, p. 398), en 1949. Le héros taiseux est un coiffeur (Billy Bob Thorton) qui a la mauvaise idée de faire chanter l’amant (James Gandolfini des Sopranos, p. 1140) de sa femme (Frances McDormand). Tout cela se terminera sur la chaise élec- trique – bien que ce mode d’exécution n’ait jamais été utilisé en Californie ! Tout est dans l’humour habituel des Coen, le visage apparemment inexpressif, comme fataliste, du barber, et la splendide photo en noir et blanc. En toile de fond, l’obsession des ovni. Et une référence inattendue à la mécanique quan- tique : l’incertitude doit bénéficier à l’accusé !

218 The unbearable lightness of being L’insoutenable légèreté de l’être, Philip Kaufman, usa, 1987, 166 mn

Malgré Daniel Day-Lewis, Juliette Binoche et la musique de Janáček, quelque chose ne prend pas dans cette adaptation, pas très légère, de Milan Kundera. Prague étant interdite, les extérieurs ont été tournés à Lyon, ce qui passe à peu près, sauf pour un plan de Fourvière qui ne rappelle en rien Hradčany.

City lights Les lumières de la ville, Charles Chaplin, usa, 1931, 83 mn

Le film, ambitieux et magnifique, commence par un discours inaudible. Charlot poursuit son chemin comme si le cinéma n’était pas devenu parlant.

Roma Fellini-Roma, Federico Fellini, Italie, 1972, 120 mn

Ce chef-d’œuvre de Fellini est consacré à sa ville d’adoption à laquelle il consacre une série de vignettes ; réparties en deux époques, la première allant de son arrivée à Rome en 1939 au bombardement du quartier de San Lorenzo en 1943, la seconde, contemporaine, le montrant en plein tournage. Quantité d’images sont restées célèbres, ainsi cet instituteur qui fait franchir le Rubicon à sa classe en disant Alea jacta est. Une certaine attention est, comme toujours, apportée à la prostitution, notamment ce bordel populeux où les putains ont l’air de sortir de Satyricon (p. 486). Moment de pure magie cinématographique, la découverte, lors du percement du métro, d’une maison antique dont les fresques s’effacent presque aussitôt. La séquence de mode ecclésiastique est une extraor- dinaire chorégraphie qui illustre la fascination de Fellini pour le catholicisme. La fin du film nous emmène à Trastevere (fiesta di Noantri) avant de se poursuivre par une promenade nocturne à moto à travers les principales places de Rome. Émouvant adieu à qui devait mourir peu après.

Shin Heike monogatari Le héros sacrilège, Kenji Mizoguchi, Japon, 1955, 108 mn

Le film s’inspire de la prise de pouvoir (très temporaire) du clan Taira, en la personne du jeune Kiyomori, au xiie siècle. La société de l’époque est dépeinte avec sa complexité : les deux empereurs – dont celui, dit cloîtré, qui tire les ficelles – les courtisans du clan Fujiwara, terrifiant panier de crabes. Et l’analogue de nos Templiers, les moines du mont Hiei, à côté de Kyoto,¯ sorte d’État dans l’État. La flèche décochée par Kiyomori contre les palanquins sacrés (et l’obscuran- tisme), sa prophétie quant à la fin des aristocrates inutiles, font de ce film une parabole politique qui reflète les opinions progressistes du metteur en scène.

219 The collector L’obsédé, William Wyler, Grande-Bretagne, 1965, 119 mn

Freddie (Terence Stamp), jeune homme de condition modeste dont la seule passion est l’entomologie (les papillons), entre en possession d’une petite fortune qui lui permet d’acheter une propriété isolée et de réaliser son rêve : s’emparer de la belle Miranda (Samantha Eggar) qu’il capture et séquestre. Avec le projet aberrant de donner le temps à la belle de connaître son ravisseur avant de l’aimer et de l’épouser. Cette espèce de caricature du mariage de raison est évidemment vouée à l’échec car on n’aime pas sur commande. En désespoir de cause, Miranda commettra l’erreur de s’offrir à Freddie. Non seulement il n’est pas dupe, mais elle tombe de son piédestal : jusqu’à présent, un fossé culturel les séparait – elle est étudiante d’art, il est tellement plouc qu’il refuse Picasso au motif que ce n’est pas ressemblant – ; on peut même penser que ce fossé est à l’origine de la fixation érotomane de Freddie. Sa victime morte de mauvais traitements, Freddie se met en quête d’un “papillon” plus à sa portée, qui ne le mépriserait pas. Petite incohérence : on avait compris que l’admiration était à la source de la séquestration de Miranda. . .

Being there Bienvenue Mr. Chance, Hal Ashby, usa, 1979, 124 mn

Cette fable politique (d’après Jerzy Kosiński) suggère l’idée, totalement in- vraisemblable, que le vide du discours politique pourrait favoriser l’élection d’un débile à la présidence des États-Unis. Chance (extraordinaire ) est un simple d’esprit qui a passé sa vie comme jardinier du vieil homme qui s’est occupé de lui. Il ne sait ni lire ni écrire, il n’est jamais sorti : il ne connaît du monde que les émissions idiotes de la télévision. Quand son protecteur meurt, il est propulsé dans la réalité où il ne ferait pas long feu si le hasard ne le mettait sur le chemin de l’épouse (Shirley MacLaine) de Rand, un important crabe politique de Washington (Melvyn Douglas). Les habits très classiques – en fait de très vieux costumes de son maître –, l’élocution laborieuse de “Chance the gardener”, rebaptisé par erreur Chauncey Gardiner, son étonnement sincère et naïf devant les choses les plus familières, son obsession du jardinage en font rapidement une espèce d’oracle : il a sur toute chose un point de vue original et obscur qu’il accompagne de métaphores sur les saisons, les récoltes. À la question “Faut-il investir” il répond “Il y a le temps des semailles et le temps des moissons”. Même sa totale indifférence au sexe joue en sa faveur : la belle Eve se glisse dans son lit et, interprétant l’impassibilité absolue de Chance pour un jeu très raffiné, prend le pied de sa vie. À la mort de Rand, tout semble possible pour cet espoir de la politique, même la présidence du pays.

220 The tin star Du sang dans le désert, Anthony Mann, usa, 1957, 93 mn

Un jeune sheriff – immature : il est joué par Anthony Perkins ! – se place sous l’aile d’un chasseur de primes (Henry Fonda). Il sera amené à capturer des criminels (dont Lee Van Cleef) et s’opposer à leur lynchage par une bande raciste menée par Neville Brand. Étonnante scène où la foule découvre le médecin (John McIntire) mort dans le tilbury qui l’amenait à sa fête d’anniversaire.

Obsession Brian De Palma, usa, 1975, 98 mn

Variation sur Vertigo (1958), filmée en partie à Florence, avec Cliff Robertson, Geneviève Bujold et John Lithgow dans les rôles principaux. C’est réussi, mais un peu agaçant aussi : je fais du Hitchcock, semble dire De Palma. Si l’on ne s’en est pas aperçu, la musique de Bernard Herrmann plagiant Bernard Herrmann est là pour le marteler.

La reine Margot Patrice Chéreau, France, 1994, 143 mn

Chorégraphie d’une fin de dynastie annoncée, celle des Valois, au temps de la Saint-Barthélemy, le film est superbe, avec une distribution éclatante, même dans les seconds rôles. Il est dominé par l’interprétation de en Catherine de Médicis, araignée tissant une toile où se prendront Coligny et les protestants mais aussi son fils Charles ix (Jean-Hugues Anglade), au profit de son chouchou, le futur Henri iii (Pascal Greggory). Henri De Navarre (Daniel Auteuil) lui échappe de justesse, avec l’aide très politique de son épouse Margot (Isabelle Adjani). Les amours tragiques de l’infortuné La Mole (Vincent Perez) avec Margot passent ici au second plan : on n’a pas droit aux extravagants coins de torture mous qui ne feraient pas mal ! Une version plus fidèle à Dumas, avec Jeanne Moreau dans le rôle-titre, a été tournée par Jean Dréville en 1954 (p. 559).

Kurenai no buta Porco Rosso, Hayao Miyazaki, Japon, 1992, 90 mn

Archipel dalmate, dans les années 1930 : un aviateur solitaire qu’un sort a changé en cochon – mieux vaut être porc que fasciste – combat des pirates, les Mamma aiuto (Maman bobo), et un autre franc-tireur, un Américain. Les moments les plus réussis sont le séjour à Milan – réparation de l’hydravion – et les nostalgiques scènes de café où la charmante Gina chante Le temps des cerises. Sans parler de ce cimetière des avions perdus, quelque part dans le ciel. La fin est expédiée : on ne verra pas les retrouvailles du héros, redevenu humain, avec Gina. Faute d’orthographe : non si fo credito (il aurait fallu fa).

221 Some came running Comme un torrent, Vincente Minnelli, usa, 1958, 130 mn

Une histoire dans le style de Meurtres (p. 225) ou Un revenant (p. 130), ici dans l’Indiana, sur les berges de l’Ohio. Dave, écrivain connu mais marginal (Frank Sinatra) revient au pays où il retrouve son frère (Arthur Kennedy), un parvenu assez minable, et sympathise avec sa nièce et un pittoresque joueur de poker (Dean Martin) qui n’enlève jamais son chapeau. La critique sociale est elle-même convenue. Ce qui rend le film intéressant est le personnage de Ginny (Shirley MacLaine) : elle est tombée amoureuse du héros, ce qui lui laisse peu d’espoir, car elle est très limitée intellectuellement. Mais son amour est cependant déchirant et tellement fort que Dave l’épouse, un peu par défi. Ce mariage n’aura pas le temps d’aller jusqu’à son prévisible échec, puisque Ginny prend une balle destinée à Dave.

La belle équipe Julien Duvivier, France, 1936, 104 mn

C’est un peu l’esprit du Front populaire que symbolise l’histoire de ces copains qui gagnent à la loterie et décident de monter ensemble une guinguette en bord de Marne. Espoir suivi de désillusions : deux s’en vont, un troisième (Raymond Aimos) se tue accidentellement. Les deux survivants (Jean Gabin et Charles Vanel) se déchireront pour la garce de service (Viviane Romance). La musique de Maurice Yvain ne fait pas oublier une fin ratée : en effet, s’il est logique que Vanel se laisse monter par son épouse contre Gabin, il est absurde que ce dernier réagisse en dégaînant un pistolet. À l’époque, on célébrait avec “du mousseux”, le champagne du pauvre. On voit passer un véhicule très “congés payés”, le tandem. Seconds rôles pour Charles Granval, Raymond Cordy, Fernand Charpin et Jacques Baumer.

Les orgueilleux Yves Allégret, France, 1953, 99 mn

Au Mexique, un touriste est le premier à être terrassé par une épidémie de mé- ningite. Sa veuve (Michèle Morgan) fait la connaissance d’un médecin alcoolique (Gérard Philipe) à qui elle redonnera sa dignité. La caméra s’attarde complaisamment sur Michèle Morgan dans sa chambre, enlevant ses bas pour se mettre en combinaison, ce dont on ne saurait se plaindre. Gérard Philipe en fait des tonnes en borracho qui va chercher les gusanos au fond des bouteilles de tequila qu’il mendie en dansant. “Une belle crasse comme ça, j’en ai pour huit jours à la refaire”, dit-il quand il doit se laver les mains. La rédemption finale, aussi soudaine que radicale, est bien convenue. Adap- tant une nouvelle de Jean-Paul Sartre, le film illustre ce que l’on pourrait appeler l’existentialisme primaire.

222 L’étoile du Nord Pierre Granier-Defferre, France, 1982, 119 mn

Édouard (Philippe Noiret) est un sympathique parasite qui a vécu en Égypte dans l’ombre d’une sorte d’Oum Kalsoum (Liliana Gerace). Sa protectrice décé- dée, le voilà livré à lui-même : c’est ainsi qu’il commettra un meurtre dans le train Étoile du Nord, puis se réfugiera dans la pension de famille tenue par Mme Ba- ron (Simone Signoret, dans son troisième Simenon avec Granier-Defferre), mère d’une femme de petite vertu (Fanny Cottençon) qu’il a rencontrée sur le bateau. Édouard n’est certes pas bon à grand’chose, mais c’est un charmeur qui sait parler de l’Orient avec la componction d’un film documentaire. Mme Baron, mariée à un brave homme terre à terre et borné (Jean Rougerie) et dont les rêves ressemblent un peu à cet ancien fiancé gazé qui finit de mourir à l’hôpital, tombe sous la coupe d’Édouard qui symbolise la vie qu’elle n’a pas eue. Les obsèques d’Albert 1er, le roi-soldat (1934) datent l’action.

Poulet au vinaigre Claude Chabrol, France, 1985, 104 mn

Un trio de bourgeois, dont le médecin (Jean Topart) et le notaire (Michel Bouquet), essaye de s’emparer de la maison où vit une veuve un peu zinzin (Stéphane Audran) et son fils postier (Lucas Belvaux) qui se défendent en ouvrant le courrier du village. Pour mener à bien son projet immobilier, le médecin est amené à tuer son épouse dont il cache le corps dans un socle de statue, puis la maîtresse du notaire (). Première apparition du brutal, voire sadique, inspecteur Lavardin (Jean Poi- ret). Pauline Lafont joue la collègue délurée – et appétissante – du jeune postier. La désinvolture de Chabrol quant aux lieux est sidérante : l’action se passe en Seine Maritime qui est, comme chacun sait, à deux pas de Bâle : prenez donc la route de Neufchâtel (-en-Bray).

Akai hashi no shita no nurui mizu De l’eau tiède sous un pont rouge, Shohei¯ Imamura, Japon, 2001, 120 mn

L’action se passe dans le “Japon de l’envers” – la façade qui regarde le conti- nent –, plus précisément la péninsule de Noto. Un chômeur venu de Toky¯ o¯ (Koji¯ Yakusho) rencontre une jeune femme () dont le sex-appeal réside dans l’improbable geyser d’eau tiède qui se dégage d’elle au moment de l’orgasme. Cette œuvre mineure d’Imamura est son testament. L’auteur s’exprime à travers le personnage de clochard philosophe que l’on voit au début du film sur les berges de la Sumida ; c’est lui qui envoie le héros à Noto chercher un trésor au fond d’un “pot”, métaphore de l’entente sexuelle et amoureuse.

223 Du rififi chez les hommes Jules Dassin, France, 1955, 119 mn

L’action est centrée autour du silencieux cambriolage d’une bijouterie de luxe : on n’entend pas une parole pendant trente minutes. Sinon, le film a un peu vieilli, par exemple la chanson interprétée par Magali Noël qui explique que les femmes aiment recevoir une bonne raclée avant de passer à la casserole. Jean Servais montre un beau visage fatigué. Le réalisateur joue lui-même un perceur de coffre-forts, cousin de Sam Jaffe dans The asphalt jungle (p. 471).

Foolish wives Folies de femmes, Erich von Stroheim, usa, 1922, 144 mn

De la fausse monnaie est écoulée par le comte Karamzine et ses deux cousines – qui ne sont ni russes ni de la même famille – dans une principauté (Monaco) qui est elle-même un état-bidon. Karamzine (Erich von Stroheim) cherche à séduire l’épouse d’un diplomate américain ; il échoue de justesse. Mais, véritable obsédé sexuel, il viole (séquence coupée) la fille débile du fabriquant de faux billets (Cesare Gravina), lequel fait justice : le “comte” finit dans un égout. La servante (Dale Fuller) est bien bête : comment croire à la fois que son maître est un authentique aristocrate et qu’il va l’épouser ? L’épouse américaine semble sortie d’une comédie conjugale de DeMille, mais on n’est pas ici dans la bien-pensance. Les deux Russes (Maud George et Mae Busch) ne sont pas folles du tout : ce sont les maîtresses de leurs “cousin”. Le film est excessif dans ses moindres détails : Karamzine commence sa jour- née avec un verre de sang de bœuf ! Stroheim insiste sur les mutilations, comme ce militaire qui ne ramasse pas les éventails des dames car il n’a plus de bras. Monte Carlo, reconstitué à grands frais par Universal, ressemble à la place de l’Opéra ! En fournissant un cadre – le roman de Frank Norris – aux fantasmes de Stroheim, Greed (p. 21) sera une œuvre plus aboutie.

Nightmare Alley Le charlatan, Edmund Goulding, usa, 1947, 112 mn

Le mot geek traverse le film : quand Stanton (Tyrone Power) dit au début “Comment peut-on tomber aussi bas”, on comprend qu’il deviendra lui aussi un geek, i.e., le plus répugnant des monstres de foire. Le film nous entraîne dans le monde de la superstition en mélangeant allè- grement évangélisme et spiritisme : Stanton prétend faire apparaître le fantôme d’une chère disparue à un gogo qui financera alors son “tabernacle”. Sur un sujet voisin, Elmer Gantry (p. 151) sera bien plus rigoureux. Les scènes de cirque (avec Joan Blondell et Mike Mazurki) sont réussies. La psychanalyste indélicate jouée par Helen Walker est d’une troublante beauté.

224 Johnny Guitar Nicholas Ray, usa, 1954, 106 mn

Malgré sa réputation, je n’ai jamais pu m’enthousiasmer pour ce film dont les héros (Joan Crawford et Sterling Hayden) sont assez conventionnels. Ce sont les méchants qui attirent l’attention, en tout premier lieu la jeune femme frustrée (Mercedes McCambridge) qui, à la tête d’une bande moralisante de croque-morts maccarthystes (Ward Bond, Frank Ferguson), lutte en fait contre ses propres pulsions. Et aussi Ernest Borgnine, plus teigneux que jamais. Le scénario, signé Philip Yordan, serait dû au blacklisté Ben Maddow.

Meurtres Richard Pottier, France, 1950, 105 mn

Cela commence par une affaire d’euthanasie : un paysan (Fernandel) aide son épouse (admirable Line Noro) à mourir. Et ça se termine en règlement de comptes avec les horribles bourgeois aixois – le roman de Plisnier a été délocalisé en Provence – que sont ses deux frères : un médecin (Raymond Souplex), qui fait carrière grâce aux charmes de son épouse (Mireille Perrey), et un avocat (Jacques Varennes). De peur du procès – qui rejaillirait sur la famille malgré un prévisible acquittement – ces parvenus font interner leur frère chez les fous. Le psychiatre a été choisi pour sa capacité à dénicher le grain de folie chez les gens normaux : une réponse négative à la question anodine “Vous ne voulez pas vous couvrir ?” lui permet de noter une inquiétante “insensibilité au froid”. Le film rappelle Un revenant (p. 130) du même scénariste, Henri Jeanson ; ici, ce n’est pas un neveu, mais une nièce (Jeanne Moreau) que le héros, finalement libéré, emmène loin d’Aix. Fernandel, médiocre dans la plus grande partie du film, ne retrouve sa verve habituelle qu’à la fin, quand il s’épanche cours Mirabeau. Réplique cocasse : “Elle m’a serré la main du bout des lèvres”. . . une main peut-être froide comme celle d’un serpent.

Donovan’s reef La taverne de l’Irlandais, John Ford, usa, 1963, 108 mn

Dans la veine désinvolte de John Ford, un univers à la Pim-Pam-Poum (The Katzenjammer kids) où les héros auraient grandi, mais physiquement seulement. Le temps s’est arrêté à jamais pour John Wayne et Lee Marvin, Jack Warden et Mike Mazurki et on oublie presque que Dorothy Lamour va avoir cinquante ans car, entre deux bagarres irlandaises, on joue au train électrique ; à moins que l’on n’aille assister à la messe de minuit dans une église où il pleut. Tourné à Hawaï, le film est censé se passer en Polynésie. Était-il nécessaire pour autant de donner quelques répliques en français à Cesar Roméro qui joue le marquis de Lage, malgré son accent à couper au couteau ? Marcel Dalio, qui joue le prêtre, n’a pas ce problème, et pour cause.

225 Le trou Jacques Becker, France, 1960, 132 mn

Le dernier film de Jacques Becker est l’histoire d’une évasion presque réussie de la prison de la Santé. La présence d’acteurs débutants, donc inconnus – Mi- chel Constantin, Philippe Leroy et Marc Michel – ainsi que du protagoniste de cette histoire véritable, Roland Barbat, donnent au film un cachet d’authenticité. Lequel est renforcé par l’attention maniaque portée par le metteur en scène aux divers détails de cette évasion soigneusement préparée. Michel Constantin se signale par sa lourdeur sexuelle : “Elle t’enlève les points noirs après l’amour ?” Les gardiens sont montrés sous un jour sympathique, que ce soit Paul Préboist nourrissant des araignées ou le chef qui livre deux plombiers chapardeurs à la vindicte des détenus auxquels ils ont volé cigarettes et timbres.

Dr. Jekyll and Mr. Hyde Victor Fleming, usa, 1941, 108 mn

Cette adaptation sans surprise de Stevenson, inférieure à celle de Mamoulian (p. 543), ne vaut que par ses acteurs : Ingrid Bergman et Lana Turner jouent les amours respectifs de Hyde et Jekyll, tous deux campés par Spencer Tracy ; Donald Crisp, en futur beau-père, est victorien à souhait. Le vertueux Jekyll a mis à profit l’éloignement de sa fiancée pour se transfor- mer en Hyde et satisfaire ses tendances perverses aux dépens de la pauvre Ingrid Bergman (ici à contre-emploi) : on sait qu’il la fouette. Sa fiancée revenue, il redevient Jekyll et affecte de mépriser ce Hyde dont il indemnise la victime, ce qui est bien commode. Ce n’est au fond que justice si cet alter ego refuse de s’effacer et se manifeste de façon non contrôlée, intempestive.

A bridge too far Un pont trop loin, Richard Attenborough, Grande-Bretagne, 1977, 176 mn

Septembre 1944 : Montgomery lance l’offensive Market Garden sur Arnhem, aux Pays-Bas. Les troupes aéroportées doivent tenir jusqu’à l’arrivée de renforts terrestres mais la jonction ne se fera pas et les soldats devront se replier au prix de lourdes pertes. Bien que le mégalomane maréchal ait estimé ses objectifs atteints à 90%, c’est un type de succès dont il vaut mieux ne pas trop abuser. Cette superproduction, aux énormes moyens et à la distribution “all stars” où tous les rôles, anglais, allemands ou américains sont tenus par des vedettes de l’époque, est réussie à 90%. Une des qualités du film est de mettre en scène une défaite ; il aurait pu aller plus loin et montrer le traitement – sommaire et prussien – réservé aux civils après la retraite. Image mémorable et dérisoire de ce soldat qui se fait descendre en ramenant un container parachuté dans une zone à risques et qui contenait un lot de bérets.

226 The big trail La piste des géants, Raoul Walsh, usa, 1930, 122 mn

John Wayne, dont c’est le premier rôle important, joue Breck, un éclaireur qui, vers 1840, accompagne une caravane, secondé par le vieux trappeur Zeke (Tully Marshall). Il est en fait sur la piste des deux “sconses” qui ont tué son copain et qu’il rattrapera à la fin ; il rencontrera l’amour en chemin. L’histoire s’efface devant les splendides images de cette traversée reconstituée avec de grands moyens et qu’on peut voir en écran large grâce au dvd. Filmé en 70mm, le film fut distribué en 35mm, car il aurait fallu équiper les salles de projecteurs spéciaux. Ce problème technique fut plus tard résolu au moyen de bonnettes anamorphisantes permettant de projeter des images compressées latéralement : c’est le cinémascope qui commence avec La tunique (1953). L’humour du film est un peu lourdingue : un personnage n’arrête pas de se plaindre de sa belle-mère et de dire du bien de sa mule.

Journal d’un curé de campagne Robert Bresson, France, 1951, 116 mn

“Qu’est-ce-que cela fait ? Tout est grâce.” C’est sur ces mots que se termine ce chef-d’œuvre au style dépouillé, avec voix off. Sans forcément comprendre ni partager les thèses du petit curé, on est conquis par l’intensité qui se dégage de cette lutte quotidienne contre la maladie, l’hypocrisie, soi-même. . . et sa prétendue hérédité chargée – “L’alcool qu’on a bu pour vous”, “Tu es né saturé” – à laquelle croyait Bernanos, ce qui le rapproche bizarrement de Zola. L’acteur Claude Laydu était la voix du Marchand de sable dans l’émission quotidienne à succès Bonne nuit les petits (1962-66).

Gone to Earth La renarde, Michael Powell, Grande-Bretagne, 1950, 106 mn (p. 227) L’action se situe en 1897 dans le Shropshire (limitrophe du Pays de Galles), région natale de la romancière Mary Webb. Comme beaucoup d’autres films de Powell, c’est la couleur qui prime : celle de la lande, des cheveux de Jennifer Jones et de cette renarde à laquelle le scénario l’associe. La belle est partagée entre son sage pasteur d’époux (Cyril Cusack) et un hobereau (David Farrar) attirant et brutal. Tout cela se termine sur la lande et au fond de ce puits de mine où tombent femme et animal de compagnie. Selznick n’a pu s’empêcher de mettre ses grosses paluches sur le film dans lequel jouait son épouse ; au terme d’un procès, il obtint le droit d’en présenter sa propre version, qui donne, paraît-il, encore plus d’importance à Jennifer Jones. Dans des seconds rôles, Hugh Griffith, le domestique grincheux du squire, et Esmond Knight, le père de la belle, menuisier et harpiste occasionnel.

227 The emerald forest La forêt d’émeraude, John Boorman, usa, 1985, 114 mn

L’œuvre dénonce les ravages commis contre les peuples et la forêt amazo- nienne ; même si l’action tourne un peu trop au western, l’élection de Bolsonaro montre que ce message n’a rien perdu de son actualité. Le mythe du “bon sauvage” ne fonctionne même pas de façon interne au film : au “peuple invisible” s’oppose le “peuple féroce” – noir comme par hasard – qu’il faut bien qualifier de mauvais sauvages. Délivrance (p. 26) avait un point de vue nettement moins naïf sur la question. En revanche, tout ce qui est chamanisme et magie, comme le chant des grenouilles qui provoque la pluie et la destruction du barrage, est réussi.

Ponette , France, 1996, 94 mn

Œuvre étonnante qui repose sur une comédienne de quatre ans, Victoire Thivisol, dans le rôle d’une fillette qui vient de perdre sa mère et dont on suit le délicat apprentissage du deuil. Doillon est arrivé à restituer, dans sa sincérité et sa roublardise, le discours enfantin sur la résurrection, les Juifs, les “enfants- dieu” ( !). . . On est devenu si proche de Ponette que l’apparition de sa maman (Marie Trintignant) au cimetière nous étonne à peine. Le film est tourné dans la vallée de l’Ouvèze en amont de Vaison.

Women in love Love, , Grande-Bretagne, 1969, 131 mn

Les romans datés de D. H. Lawrence sont centrés sur la libération sexuelle. Dans l’adaptation de celui-ci, seul Rupert (Alan Bates) semble y être réellement parvenu : c’est un hédoniste qui n’a pas peur de l’homosexualité et la scène du pugilat eut d’ailleurs quelques ennuis avec la censure. Les autres, se prenant plus au sérieux, sont insatisfaits, ainsi cette mijaurée (Eleanor Bron) qui confond sa vie avec une pièce de théâtre. Le personnage central, Gerald (Oliver Reed), après avoir refusé les avances de Rupert, essaye de vivre une sexualité normale et épanouie avec Gudrun (Glenda Jackson) mais celle-ci attendait que la vie la surprenne. Elle préfère donc la compagnie d’un artiste ouvertement homosexuel (l’étonnant Vladek Sheybal) rencontré à Zermatt qui lui ouvre tout un monde de fantaisie sans rapport, direct du moins, avec la sexualité. Gerald, espèce de gros lourdaud – Oliver Reed a le physique de l’emploi – s’en va mourir dans la neige. Dans un moment de bonheur, sa sœur s’était auparavant noyée volontairement, de peur que la vie ne lui réserve plus désormais que répétitions et déceptions. Oliver Reed et Michael Gough (ici, le père de Gudrun) venaient du cinéma d’horreur ; mais seul Reed sut s’en extirper durablement.

228 Heisei tanuki gassen ponpoko Pompoko, Isao Takahata, Japon, 1994, 119 mn

Les dessins animés de Takahata, souvent touchants comme celui-ci, n’ont pas peur d’aborder des thèmes graves. En l’an 32 de l’ère Pompoko, une tribu de tanukis (chiens viverrins) tente, par tous les moyens, d’empêcher la destruction d’une forêt, laquelle doit faire place à la ville nouvelle de Tama. Ils possèdent une arme que leur confère la tradition des contes de fées : certains d’entre eux peuvent, tout comme les renards, se déguiser en n’importe quoi. Ils tentent à peu près tout, provoquent des accidents sur les chantiers, or- ganisent un défilé nocturne de spectres avant d’avoir finalement recours à l’af- frontement direct. Défaits sur toute la ligne, ils n’auront que la force de faire ressurgir – pour un court moment – les rizières et les chaumières d’antan. Les survivants utilisent leurs capacités transformistes pour s’intégrer aux hu- mains quitte à se cacher pour faire la fête. “Nous nous en sortons à peu près, mais quid des lapins et des blaireaux qui ne peuvent pas se déguiser ?”

Rozstanie Adieu jeunesse, Wojciech Has, Pologne, 1961, 72 mn

Une actrice connue (Lidia Wysocka) retourne dans sa ville natale pour l’en- terrement de son grand-père. Elle n’y trouve guère que des relations intéressées, soit à récupérer la maison familiale – que, n’y vivant pas, elle n’a pas le droit de garder – soit à l’épouser par intérêt ou par raison comme le personnage joué par Gustaw Holoubek, acteur récurrent de Has. Désenchantée, elle reprend le train pour Varsovie en attendant vainement un signe du jeune homme avec qui elle vient d’avoir une brève aventure : c’est un peu la jeunesse qui lui fait faux bond.

Meet John Doe L’homme de la rue, Frank Capra, usa, 1941, 122 mn

Un certain John Doe – c’est à dire Tartempion – annonce par lettre un pro- chain suicide pour protester contre l’état du monde. Cette blague d’une journa- liste (Barbara Stanwyck) a un tel succès qu’un véritable John Doe (Gary Cooper) est recruté pour donner vie au personnage. Il devient rapidement le symbole d’un mouvement apolitique chargé d’espoir. Quand il découvre que tout ça est télé- guidé par un affairiste fascisant (Edward Arnold) qui veut utiliser le mouvement John Doe pour prendre le pouvoir, il prend ses distances. Le point faible du film est le côté très vague du “JohnDoeisme” ; c’est à peu près “aimez-vous les uns les autres” ou “sois gentil avec ton voisin”. Seul le copain (Walter Brennan) de “John Doe” a un discours un peu dérangeant : sa dénon- ciation des Ilotes (Helots) annonce vaguement l’idée moderne de décroissance.

229 Fort Apache Le massacre de Fort Apache, John Ford, usa, 1948, 128 mn

C’est une sorte de variation sur la bataille de Little Big Horn, délocalisée en Arizona, ce qui permet d’utiliser le sempiternel décor de Monument Valley. Henry Fonda est une espèce de Custer, un militaire pète-sec qui trouvera la mort à cause du mépris infini qu’il a pour ces “sauvages” qui n’ont pas été à West Point comme lui et qu’il charge en conséquence sabre au clair. La distribution est excellente : John Wayne, Ward Bond, ainsi que les pe- tits rôles pittoresques tenus par les habituels Victor McLaglen, Jack Pennick et Hank Worden. Dick Foran chante Oh Genevieve. , qui fut, enfant, l’actrice la plus connue au monde, n’a plus rien de remarquable.

On connaît la chanson Alain Resnais, France, 1997, 117 mn

Le scénario, dû au couple Bacri/Jaoui, est le prétexte à une sorte de karaoke : les acteurs (dont Pierre Arditi, Sabine Azéma, André Dussolier et Lambert Wil- son) s’expriment à travers des bribes de chansons connues que l’on entend en play-back ; sauf Jane Birkin dont le rôle, très mince, ne semble justifié que par la chanson dont elle est l’authentique interprète. On apprend incidemment l’existence du lac de Paladru (dans l’Isère) et des chevaliers paysans qui y vivaient en l’an mil. Et on épingle un barbarisme culinaire, le taboulé aux raisins secs !

Utomlennye solntsem Soleil trompeur, Russie, Nikita Mikhalkov, 1994, 146 mn

Au début, on se croirait chez Tchekhov, auteur plusieurs fois adapté par Mikhalkov. Le colonel Kotov (Nikita Mikhalkov), héros de la révolution, passe l’été dans la datcha de ses beaux-parents, d’une origine sociale plus élevée. Arrive Mitia (Oleg Menchikov), cousin et ancien amour de l’épouse du colonel. Nous sommes en 1936 et Mitia est en fait un agent du nkvd chargé d’arrêter le prestigieux colonel, ce qu’il fait avec une délectation sadique ; il faut le voir jouant du piano avec un masque à gaz. Quand il emmène le colonel pour une des- tination dont on ne revient pas, il fait exécuter froidement un brave camionneur qui avait eu la mauvaise idée de bloquer la route des argousins. À ce moment-là s’élève dans le ciel une montgolfière traînant un splendide portrait de Staline. Oleg, Blanc devenu homme de mains des Rouges, est une ordure et il en est conscient : rentré à Moscou, il s’ouvre les veines dans sa baignoire, alors qu’une étrange boule de feu – que l’on avait déjà vue près de la datcha – traverse l’écran. La vérité sort de la bouche des enfants : à un des gorilles du nkvd, la fillette de Kotov demande “Tu as quitté le zoo parce qu’ils te nourrisaient mal ?”

230 Les casse-pieds Jean Dréville, France, 1948, 73 mn

Bien que daté et pas assez méchant, le film, consacré à ceux que Molière appelait les fâcheux, reste très drôle. Noël-Noël nous donne une conférence sur les diverses façons dont des importuns peuvent nous faire perdre notre temps. Il dispose pour cela d’une espèce de bric-à-brac cinématographique utilisant des trucages sommaires. Quand il va à la fin raconter son film à un ami, il s’aperçoit que l’on est toujours le fâcheux de quelqu’un d’autre.

Monanieba Le repentir, urss, Tengiz Abouladzé, 1984, 144 mn

Cette allégorie sur le stalinisme ne correspond à rien de bien précis. Varlam, qui fut le maire d’une petite ville, vient de mourir. La fille d’une de ses victimes, un peintre, déterre le cadavre. Elle n’aura de cesse que le corps de l’ancien despote soit jeté dans une décharge par son propre fils. Le film se moque éperdument du réalisme. On y joue avec un cube Rubik tandis que les argousins portent armure, heaume et lance. Tout repose sur le personnage histrionique, vicieux et sadique, de Varlam qui, s’exprimant au moyen de proverbes obscurs “Il est difficile d’attraper un chat noir dans une pièce sombre, surtout quand il n’y est pas”, a acquis “le don extraordinaire de changer l’ennemi en ami et vice-versa”. Superbe échantillon de dénonciation jdanovienne dans un article de journal signé courageusement “Un groupe d’artistes”. Et exemple, à peine caricatural, d’aveu : “Nous devions creuser un tunnel entre Londres et Bombay”. Le film tend à attribuer les méfaits du stalinisme à l’athéisme : “Toutes les routes devraient mener à un église”, “C’est l’absence de religion qui cause le mal”, des thèses que l’on comprend dans le contexte de la Géorgie de l’époque, mais difficiles à soutenir en ces temps de Jihad.

Band of angels L’esclave libre, Raoul Walsh, usa, 1957, 127 mn

Le Sud, la guerre de Sécession, Clark Gable, tout ça renvoie à Gone with the wind (p. 476), mais en moins tarte. À part l’immonde Marigny (Patric Knowles), les propriétaires d’esclaves sont bienveillants, que ce soit le père de la métisse Amantha (Yvonne De Carlo) ou Hamish Bond (Clark Gable), sans que ça ne tombe dans les bons sentiments : Hamish, qui a participé activement à la traite dans sa jeunesse, est considéré par son fils spirituel Rau-Ru (, Noir de service d’Hollywood) comme un dangereux paternaliste, pire que les Marigny. Le pasteur abolitionniste du début du film se révèle un Tartuffe cherchant à abuser de la métisse Amantha : le Code avait perdu de son mordant.

231 None shall escape André De Toth, usa, 1944, 86 mn

Le film retrace la carrière du nazi Grimm (Alexander Knox), depuis la petite ville de Pologne où il est né jusqu’au tribunal de guerre où il répond de ses crimes. Le procès se déroule dans un futur où les Alliés auraient gagné la guerre. En 1943, les camps de la mort n’était pas connus des scénaristes et l’extermination des Juifs est présentée comme une activité un peu artisanale ; la solidarité du curé polonais (Henry Travers) à leur égard relève de la pure propagande. Bizarrement, ces inexactitudes n’enlèvent rien à ce film terrifiant, car l’esprit de la race des seigneurs est restitué de façon, hélas, très convaincante. Grimm, personnellement répugnant (c’est un violeur) est d’un fanatisme d’autant plus effrayant que c’est un vrai croyant, investi émotionnellement dans l’hitlérisme : ainsi, quand il abat froidement son neveu qui, écœuré par le dernier crime de son oncle, arrache ses colifichets nazis, on le voit essuyer une larme. Il n’a pas peur du verdict car, quoi qu’il arrive, les siens se relèveront toujours ; sur ce point-là, il n’a pas tout à fait tort.

Pièges Robert Siodmak, France, 1939, 108 mn

Un commisssaire de police (André Brunot) charge une jeune femme (Marie Déa), discrètement assistée par un inspecteur (Jean Témerson), d’appâter un tueur en série, ce qui l’amènera à suivre trois pistes. D’abord celle d’un couturier mégalomane (Erich von Stroheim), puis celle d’un majordome (Jacques Varennes pour une fois hors du prétoire) qui pratique la traite des blanches – comme on disait à l’époque –, enfin celle d’un directeur de cabaret (Maurice Chevalier) dont le véritable coupable (Pierre Renoir) est l’associé. Malgré une excellente distribution, le film ne tient pas : les deux épisodes mineurs ne sont pas assez développés et on ne croit pas un instant à la culpabilité de Chevalier, trop occupé à chanter – “Il pleurait” – ou a recruter des nains de Sibérie. On se demande pourquoi Douglas Sirk en fit un remake (Lured, p. 860).

Un condamné à mort s’est échappé Robert Bresson, France, 1956, 100 mn

Austérité revendiquée, voix off et acteurs non professionnels, dont François Leterrier (futur auteur d’Un roi sans divertissement, p. 98). En dépit, ou à cause, du minimalisme de l’approche, une très grande intensité se dégage du croisement des regards à la toilette ou dans la cour de la prison – le fort Montluc à Lyon.

Lady and the tramp La belle et le clochard, Walt Disney, usa, 1955, 76 mn

Cette histoire de chiens des studios Walt Disney se laisse regarder avec plaisir.

232 Nashville Robert Altman, usa, 1975, 160 mn

Cette grosse machine entrecroise plusieurs histoires dans la capitale de la country music. Keith Carradine qui est ici membre d’un trio dans le style Peter Paul & Mary, fait le lien en couchant avec à peu près toutes les femmes : une journaliste snob et superficielle (Geraldine Chaplin), une chanteuse blanche de gospels (Lily Tomlin), une jeune femme (Shelley Duvall) qui vient voir sa tante à l’hôpital. Deux politiciens (Michael Murphy et Ned Beatty) organisent un concert en faveur d’un présidentiable dont la propagande sonore envahit les rues. Il y a beaucoup de chansons : le récurrent Henry Gibson joue une gloire locale de la country. Mais on entend surtout des femmes : une authentique gloire (Ronee Blakley) et sa doublure (Karen Black), une autre qui, bien qu’incapable d’émettre un son juste, montre des dons pour le strip-tease, enfin une épouse échappée du foyer qui profite de la confusion finale pour monter sur scène. Cette confusion est due à la présence d’un déséquilibré façon nra venu au concert pour faire un carton. Le film lui-même n’est pas confus : Altman ne se prend à aucun moment les pieds dans la gigantesque toile qu’il tisse.

Mean streets Martin Scorsese, usa, 1973, 112 mn

Dans ce premier chef-d’œuvre de Scorsese, Charlie (Harvey Keitel) est un petit voyou qui relève les compteurs pour le racket de son oncle dans le quartier de Little . Il peut espérer s’emparer du restaurant d’un mauvais payeur, mais doit cacher sa liaison avec la jeune Teresa car, dans ce milieu très bien pensant ( !), il n’est pas question d’épouser une épileptique. Il est surtout animé par un surmoi chrétien qui lui fait protéger Johnny (Robert De Niro), l’irresponsable cousin de Teresa, qui semble narguer la vie en accumulant des dettes qu’il refuse ostensiblement de rembourser. Charlie et Teresa n’éviteront de partager le sort tragique de Johnny que de justesse.

Un colpo di pistola Un coup de pistolet, Renato Castellani, Italie, 1942, 88 mn

D’après Pouchkine : xixe siècle, l’amour d’Andrea (Fosco Giachetti) pour Macha (Assia Noris) est contrarié par un malentendu qui le brouille avec son ami Sergueï (Antonio Centa) au point d’en venir au duel. Le film, qui appartient à la mouvance calligraphiste, est d’une grande beauté plastique. Mentionnons le départ d’Andrea, à cheval sous la pluie, quand il se croit supplanté par Sergueï. Assia Noris, d’origine russe, chante dans sa langue maternelle et fait le signe de croix à la mode orthodoxe, de droite à gauche.

233 Bitter moon Lunes de fiel, Roman Polanski, France, 1992, 140 mn

Une réussite dans la carrière en dents de scie de Polanski, ce film en langue anglaise est centré sur un couple franco-américain (Emmanuelle Seigner et Peter Coyote) qui, ayant exploré les voies de l’amour et du sexe, emprunte celles de la haine et de la mort pour finir en beauté. Tout ça sous les yeux d’un ménage un peu coincé de jeunes anglais (Kristin Scott Thomas et Hugh Grant) qu’ils s’ingénient à pervertir. Référence très datée : le minitel rose 3615 ulla.

The girl on the red velvet swing La fille sur la balançoire, Richard Fleischer, usa, 1955, 109 mn

Le film relate l’assassinat, en 1906, du célèbre architecte Stanford White (Ray Milland) par le millionnaire Harry K. Thaw (Farley Granger), lequel ne suppor- tait pas que son épouse, Evelyn Nesbit (Joan Collins) ait pu être auparavant la maîtresse de White. Il semble que Thaw n’ait épousé Nesbit que par jalousie à l’égard de White dont le succès lui rappelait cruellement qu’il n’était qu’un fils à papa. Ou plutôt à maman : la mère autoritaire (Cornelia Otis Skinner) de Thaw semble être pour quelque chose dans le sentiment d’infériorité de son fils. En tout cas, elle ne recule devant rien pour sauver la peau de son antipathique rejeton ; elle loue les services d’un redoutable avocat (Luther Adler) et convainc sa bru de faire un faux témoignage. Le fils à maman aura droit à un non-lieu pour cause de dérangement mental, ce qui lui vaudra de passer quelques années dans une infirmerie-prison dorée. L’épouse, à qui la petite ordure devait la vie, sera congédiée comme une domestique. Nous la voyons s’exhiber sur une balançoire à Atlantic City : on pense à Lola Montès (p. 89). L’affaire Thaw/White fait partie des sous-intrigues de Ragtime (p. 502). Délocalisée à Lyon au xxie siècle, elle a inspiré La fille coupée en deux (2007).

Dead man Jim Jarmusch, usa, 1995, 121 mn

Dans un splendide noir et blanc et sur une excellente musique de Neil Young, nous voyons l’arrivée dans l’Ouest d’un pied-tendre (Johnny Depp en veste à car- reaux) qui, accompagné d’un indien d’adoption (Gary Farmer), sera pourchassé dans le Nord-Ouest américain par des tueurs à gage (dont Lance Henriksen). Le tenderfoot, appellé William Blake ( !), se change petit à petit en tueur, à mesure qu’il se rapproche du Styx ; car le film n’est qu’une longue et poétique itinérance d’un monde à l’autre. Petits rôles pour Robert Mitchum et John Hurt.

234 The naked and the dead Les nus et les morts, Raoul Walsh, usa, 1958, 131 mn

Pour le général Cummings (Raymond Massey), les ordres ne se discutent pas et sont d’autant plus efficaces que les officiers ont su se faire haïr des soldats. Il s’oppose au lieutenant Hearn (Cliff Robertson) qui, lassé de ce jupitérisme, préfère quitter ses fonctions d’aide de camp pour rejoindre la troupe. Les ordres du général se révéleront stupides et le lieutenant ne devra la vie qu’au dévouement de ses brancardiers au-delà de ce que prescrit le règlement. Le sergent Croft (Aldo Ray) est l’exemple-même de la brute, une ordure ra- ciste qui tue avec une jouissance évidente. Il exécute d’ailleurs les prisonniers japonais qui tombent sous sa main. Quand Hearn souhaite arrêter une recon- naissance infructueuse, Croft, qui veut continuer, oriente le lieutenant dans une direction où il sait qu’il sera abattu. Ce salopard est néanmoins un excellent sol- dat : son supérieur éliminé, l’expédition se poursuit et conduit à la localisation – d’importance capitale – des troupes japonaises de l’île où se déroule l’action. Le personnage de Croft, militaire exemplaire et criminel de guerre, est d’autant plus dérangeant qu’il n’a rien de caricatural – il suffit de penser à la guerre d’Algérie. D’après Norman Mailer, ce grand film de guerre ne tombe jamais dans le pacifisme bêlant, mais ce n’est pas pour autant du grand Walsh. Preuve que la barbe des morts continue à pousser, le film sortit après la disparition de la rko.

O brother, where art thou ? Joel Coen, usa, 2000, 106 mn

Le film raconte l’Odyssée : celle de trois bagnards évadés dans le Mississipi des années 1930, Everett-Ulysse (George Clooney), Pete (John Turturro) et Delmar (Tim Blake Nelson). Everett veut retrouver son ex-épouse (Holly Hunter) et l’arracher à son prétendant. Ils rencontrent un prophète noir, aveugle comme Homère, une sorte de cyclope du Ku Klux Klan (John Goodman), trois sirènes au bord d’une rivière où Pete est – pensent un moment les deux autres – changé en crapaud. Ils croisent aussi Baby Face Nelson (Michael Badalucco) – qui passe ici à la “chaise” alors qu’il mourut en réalité dans une fusillade –, le terrifiant sherif Cooley aux lunettes miroirs (Daniel von Bargen) et un gouverneur sudiste (Charles Durning) qui amnistie les fuyards. Car les trois zozos, aidés d’un guitariste noir (Chris Thomas King), ont rencontré le succès en tant que chanteurs de blues. Un des sommets du film voit ces “Soggy bottom boys” (culs trempés) sur scène, affublés de grotesques barbes postiches. Mais Everett ne porte pas de moumoute : il enduit ses cheveux de gomina “Dapper Dan” dont il a de véritables stocks. Le titre renvoie aux Voyages de Sullivan (p. 58), c’est celui du film sur la Dépression que le héros renonce à tourner, et le personnage de Cooley à Cold hand Luke (p. 357).

235 La dolce vita Federico Fellini, Italie, 1960, 174 mn

Le journaliste Marcello (Mastroianni), souvent accompagné de son photo- graphe Paparazzo (devenu nom commun par antonomase) traverse divers mi- lieux. Il rencontre la pneumatique actrice Sylvia (Anita Ekberg) venue à Rome pour tourner un péplum (sans doute Sous le signe de Rome, p. 1376, sorti en même temps que La dolce vita et où joue aussi Jacques Sernas) puis lui fait visiter la ville et sa fontaine de Trevi. L’interview de la star n’est qu’une suite de lieux communs. Mais ce qu’il entend chez son ami Steiner, bien que très intel- lectuel, n’est guère plus profond. Et ne parlons pas du milieu aristocrate où l’on se pique de spiritisme. Ce règne du faux-semblant est résumé par ces enfants qui prétendent avoir vu la Vierge : un malade venu dans l’espoir d’un miracle meurt sur place. Le père de Marcello (Annibale Ninchi) fait le voyage à Rome en quête d’aven- tures ; confié à l’émoustillante Magali Noël, il aura un malaise. Tout se termine d’ailleurs plutôt mal puisque Steiner (Alain Cuny), en dépit de ses airs de chré- tien heureux, se suicide en emportant ses enfants dans la mort. Lo spogliarello (strip-tease) tourne au règlement de compte. Sans oublier le fiasco de la vie sentimentale de Marcello, attiré par la célébrité – l’actrice Sylvia –, l’argent – l’héritière Maddalena (Anouk Aimée) – et qui néglige sa suicidaire compagne Emma (Yvonne Furneaux), trop commune à son goût. Au petit matin, une jeune fille au visage angélique essaye de dire quelque chose à Marcello, mais ce dernier ne fait même pas l’effort de franchir le petit ruisseau qui les sépare : il n’entendra rien. Musique de Nino Rota et rock ’n’ roll d’Adriano Celentano.

The big clock La grande horloge, John Farrow, usa, 1948, 95 mn

Janoth (Charles Laughton) est à la tête d’un empire de presse. Ce dictateur mégalomane assène un coup mortel à sa maîtresse qu’il soupçonne d’infidélité. Aidé de son assistant Hagen (George Macready), il maquille le crime, puis lance ses équipes éditoriales à la recherche du supposé amant de la défunte dans le but de lui faire porter le chapeau. Le rédacteur de Crimeways, Stroud (Ray Milland) est en première ligne dans cette chasse à l’homme ; or il se trouve que c’est lui qui était en compagnie de la victime peu avant son meurtre. L’étau se resserre sur l’infortuné Stroud qui trouvera un instant refuge dans la gigantesque horloge électrique que Janoth, obsédé par le temps, a installée au cœur de son palais. L’épouse du réalisateur, Maureen O’Sullivan, joue la femme de Stroud. Elsa Lanchester campe une pittoresque artiste-peintre ; elle était mariée à Laughton. Ce dernier fait penser à un cochon, surtout lorsqu’il est massé par son aide Bill (Harry Morgan), effrayante silhouette trapue portant revolver à la ceinture.

236 The best years of our lives Les plus belles années de notre vie, William Wyler, usa, 1946, 170 mn

La difficile réadaptation de trois soldats à la vie civile. Pour Al (Fredric March), c’est relativement facile, puisque son épouse (Myrna Loy) l’attend. Il peine cependant à comprendre le manque de générosité de la banque, où il s’occupe des prêts, à l’égard des anciens combattants. Fred (Dana Andrews) a perdu son travail et se trouve maintenant sous les ordres d’un petit chef qui fut son subordonné ; il perd d’ailleurs le boulot quand il casse la gueule d’un isolationniste affirmant qu’on s’était trompé d’ennemis. Son épouse (Virginia Mayo), qui a mené la belle vie en son absence, le quittera pour une sorte de marlou – Steve Cochran qui formera un autre couple adultère avec Mayo dans White heat (p. 141). Tout finit par s’arranger à peu près pour Fred qui trouve l’amour auprès de la fille d’Al (Teresa Wright). Homer a perdu ses deux mains, remplacés par des crochets. Il ne sera sauvé du suicide que par l’amour de sa fiancée d’avant-guerre (Cathy O’Donnell). Le rôle n’est pas tenu par un acteur mais par un authentique invalide de guerre, Harold Russell, que l’on voit déballer ses moignons. Et aussi jouer du piano à quatre “mains”. Les deux vraies étaient celles du musicien Hoagy Carmichael, un jazzman de la grande époque qui fut ami du mythique Bix.

Million dollar baby Clint Eastwood, usa, 2004, 127 mn

Frankie (Clint Eastwood) tient avec son ami Eddie (Morgan Freeman) une salle où s’entraînent des boxeurs. La jeune Maggie (Hilary Swank), forçant les réticences d’Eddie à l’égard du sport féminin, devient rapidement une vedette de la boxe. Mais elle reçoit un mauvais coup ; Eddie l’aidera finalement à mourir. Le film est avant tout l’autoportrait, un peu complaisant, d’un vieux grin- cheux réactionnaire cousin du réalisateur. Derrière ses apparences bourrues, il est capable d’un amour paternel – résumé par l’expression gaélique “Mo cushle” – pour cette jeune femme que la vie n’a guère favorisée et qui remplace sa vraie fille avec laquelle il est brouillé. Cette approche sensible et nuancée est gâchée par la description démagogique de la famille de la jeune femme : sa mère est une grosse vache qui vit d’allocations (le welfare, bête noire des Républicains), son frère sort de prison. Quand ces natifs des monts Ozark (région déshéritée du Missouri) se déplacent en Californie pour voir Maggie hospitalisée, c’est pour lui faire signer des actes notariés ; sinon ils passent leur temps dans les attractions genre Disneyland. La malade finit par dire à sa mère de dégager avec son “fat hillbilly ass”, son gros cul de plouquesse.

237 The tailor of Panama John Boorman, usa, 2001, 105 mn

Un espion britannique placardisé à Panama (Pierce Brosnan, le James Bond de l’époque) cherche à se remettre en scène en faisant un gros coup. Il s’adjoint les services d’un chic tailleur anglais (Geoffrey Rush), pas si chic que ça, puisque cet ancien détenu a appris le métier en prison. Pour justifier les coquettes sommes qu’il a reçues, le tailleur, qui dit s’appuyer sur un réseau d’“opposants silencieux”, met au jour un prétendu complot de vente du canal aux Chinois. Si son épouse (Jamie Lee Curtis) travaille bien dans un ministère, elle n’a accès qu’à des in- formations banales ; quant au réseau d’opposants, il se réduit à un alcoolique suicidiaire (Brendan Gleeson) qui fut un authentique opposant à Noriega. Tout ça est pris très au sérieux en plus haut lieu et le pire – une nouvelle invasion de Panama – n’est évité que de justesse. . . “James Bond” partira néanmoins pour la Suisse avec une mallette bien garnie. D’après John Le Carré, le scénario rappelle celui de Our man in Havana (Carol Reed, 1959), en plus farcesque. Harold Pinter apparaît en icône, celle d’un oncle avec lequel le tailleur entretient un imaginaire dialogue.

Salvatore Giuliano Francesco Rosi, Italie, 1962, 118 mn

Salvatore Giuliano, au départ une sorte de Robin des Bois, est devenu, dans la Sicile d’après-guerre, un combattant séparatiste – il fut même question de rattacher l’île aux usa – et un agent des latifundiaires protégé par la Mafia. C’est lui qui organisa, le 1er mai 1947, le massacre de Portella della Ginestra (une dizaine de morts). En perte de vitesse, il fut lâché par ses commanditaires et exécuté par son bras droit Gaspare Pisciotta (Frank Wolff) en 1950. Un des partis pris du film est de ne jamais nous montrer “Turiddu” que l’on n’aperçoit qu’étendu mort. On détaille le procès du massacre aux assises de Viterbo, avec Salvo Randone en président de la cour. On comprend, à l’écoute des déclarations contradictoires de Pisciotta, que Giuliano était l’homme de main d’un complot politique et pas de la seule Mafia. Mais de qui recevait-il ses ordres, les Américains, la Démocratie Chrétienne ? Son silence durant le procès était sans doute lié à des promesses de clémence. Après sa condamnation, l’envie lui prit de s’exprimer : un café sucré à la strychnine lui imposa une omertà définitive. L’affaire Giuliano n’est pas seulement un complot politique enfoui pour tou- jours sous la carpette des secrets d’État, c’est aussi la souffrance d’une île mal- traitée depuis la conquête angevine et qui se défend n’importe comment. Les troupes italiennes qui ratissent les villages – notamment Montelepre, fief de Tu- riddu – ressemblent d’ailleurs à des troupes d’occupation opérant une rafle des hommes sous les huées des mères et des épouses.

238 Apache drums Quand les tambours s’arrêteront, Hugo Fregonese, usa, 1951, 72 mn

Ce western, dernier film produit par Val Lewton, met en scène le siège d’une petite ville, Spanish boot (nom d’un instrument de torture) par des Mescaleros. Les habitants trouveront refuge dans une église et devront se défendre d’Indiens peinturlurés surgissant par les fenêtres. Le pasteur (Arthur Shields, abonné aux rôles de clergyman) est un personnage paradoxal : un bigot sectaire et étroit d’esprit mais aussi doué d’un solide bon sens lorsqu’il s’agit de défendre le village.

The hustler L’arnaqueur, Robert Rossen, usa, 1961, 135 mn

Eddie Felson (Paul Newman, très Actors Studio) est un virtuose du pool (billard américain à trous) qui gaspille ses dons pour une arnaque un peu minable. Il commence en perdant pas mal d’argent face à un comparse qui s’éclipse et les gogos qui croyaient s’enrichir en sont pour leurs frais. Il a cependant l’ambition de se mesurer à une gloire du jeu, le célèbre “Fats” (Jackie Gleason) et il arriverait presque à avoir le dessus s’il ne se laissait aller à boire durant l’interminable partie. Il rencontre alors Bert Gordon (George C. Scott), un agent qui lui explique qu’il doit se débarrasser de ses tendances de loser et empoche au passage 75% des gains. Bert a identifié une des faiblesses d’Eddie en la personne de sa compagne Sarah (Piper Laurie, future Catherine dans Twin Peaks, pp. 1051, 162), per- sonnage alcoolique et instable. Bert la pousse sciemment au suicide et n’a sans doute pas totalement tort, puisqu’Eddie remporte son second match contre Fats. Mais, écœuré par l’inhumanité de son mentor, il refuse de lui verser la moindre commission.

Serpico Sidney Lumet, usa, 1973, 130 mn

Al Pacino incarne Frank Serpico qui dénonça la corruption de la police newyor- kaise. Ce film, avant tout politique, démonte les divers niveaux de la corruption. Sur le terrain, la police n’est qu’un racket basé sur la capacité discrétionnaire d’invoquer la loi contre les mauvais payeurs. Et les supérieurs, plus ou moins vertueux, s’accordent sur un point : le linge sale se lave en famille. “Vous n’avez pas contacté d’autres agences ?” demandent-ils tous en chœur. Lassé de l’omertà, Serpico livre ses révélations à la presse. Ce qui ne plait pas à la “famille” : en représailles, un collègue des stupéfiants (F. Murray Abraham) s’abstient de lui prêter main forte durant une opération. Bien que gravement blessé, le héros pourra quand même témoigner devant une commission.

239 Naryama bushik¯o La ballade de Narayama, Shohei¯ Imamura, Japon, 1983, 130 mn

Dans un village au xixe siècle, la vieille Orin arrive à 70 ans, temps de l’obasute, la retraite sur la montagne. C’est son fils aîné Tatsuei qui l’accompagne dans ce voyage final et l’abandonne alors que la neige se met à tomber. Le film est la description pittoresque de la famille Neko (i.e., chat). Tatsuei prend une nouvelle femme et s’occupe de dépuceler son jeune frère Risuke, un idiot puant dont aucune femme ne veut et qui se satisfait habituellement avec la chienne du voisin. Il s’occupe aussi de son fils Kesakichi qui a choisi la mauvaise femme, Matsuyan, au sein d’une famille de voleurs. Quand le village décide de se débarrasser de ceux-ci, la vieille Orin envoie perversement sa petite-bru porter à manger à ses parents : elle sera enterrée vivante avec le reste de sa famille. L’univers d’Imamura est le règne de la saleté, des excréments ; on trouve même un cadavre de bébé dans la rizière. C’est un réalisme animiste où le serpent est le dieu de la maison. De nombreux plans d’animaux en train de s’accoupler, de se dévorer mutuellement font penser au monde de Terrence Malick. Cela dit, dans la même veine, Profonds désirs des dieux (p. 1025) était plus réussi. Dans le rôle du chef de village, Taiji Tonoyama. Le roman de Shichiro¯ Fuka- zawa avait déjà été adapté par Keisuke Kinoshita (p. 1389) dans un style théâtral.

La tavola dei poveri Alessandro Blasetti, Italie, 1932, 70 mn

Le marquis Fusaro, ruiné et (un peu) indélicat, utilise la petite fortune (7500 lires) que lui avait imprudemment confiée un mendiant professionnel plus riche que lui pour financer sa contribution aux bonnes œuvres. Le scénario tient tout juste debout, mais le film, tourné en extérieurs à Naples, est très beau plastiquement. Une caméra très mobile nous fait visiter, entre autres, le terminus du tramway et son atelier.

Breakfast at Tiffany’s Diamants sur canapé, Blake Edwards, usa, 1961, 115 mn

D’après Truman Capote, le film est centré sur le personnage de Holly (Audrey Hepburn) dont la vie n’est que faux-semblants. Elle dissimule son premier mariage avec une sorte de père adoptif (Buddy Ebsen) et quand elle ne va pas traîner chez Tiffany, elle cherche à séduire des millionnaires, comme le Brésilien incarné par José-Luis de Vilallonga. La fin du film montre une fêlure dans ce personnage en représentation permanente, mais tout cela reste bien superficiel. Le minuscule Mickey Rooney (1,57 mètre) campe un hilarant voisin japonais.

240 Body double Brian De Palma, usa, 1984, 114 mn

Un acteur (Craig Wasson) observe à la jumelle – référence à James Stewart dans Rear window (p. 1008) – une voisine affriolante depuis un appartement prêté complaisamment par une connaissance (Henry Gregg). La voyant agressée, il cherche à lui porter secours, mais, facilement paralysé par sa claustrophobie – encore James Stewart, mais dans Vertigo (1958) – est le témoin impuissant du meurtre. Le héros reconnaît plus tard celle qu’il a vue danser à la fenêtre et qu’il a prise pour la victime : c’était en fait une actrice porno (Melanie Smith) payée pour attirer son attention – ce qui renvoie à Kim Novak dans le même Vertigo. L’imitation ostentatoire va jusqu’à la copie des mouvements de caméra de Vertigo : ainsi, quand le héros tient une femme dans ses bras, tout se met à tourner, et tout change, femme et décor. Si l’on arrive à dépasser l’agacement provoqué par ce Hitchcock double, on admettra que c’est très bien filmé.

Out of Africa Sydney Pollack, usa, 1985, 161 mn

D’après les souvenirs de la romancière danoise Karen Blixen, c’est un beau film romantique centré sur la relation amoureuse de Karen (Meryl Streep), mal mariée au baron Blixen (Klaus Maria Brandauer), avec Denys (Robert Redford). Les paysages du Kenya, admirablement filmés, expriment la nostalgie d’un amour révolu – et d’un certain cinéma également. La caméra sait aussi saisir les émotions au point de trembler au moment où Denys propose la vie commune à Karen.

Marathon man John Schlesinger, usa, 1976, 125 mn

L’ancien nazi Szell (Laurence Olivier, terrifiant) est à la tête d’un trafic de diamants qui utilise des courriers, dont l’allemande Elsa (Marthe Keller) et Doc (Roy Scheider). Suite de la mort de son frère, Szell décide de liquider Doc ; après deux tentatives à Paris, notammment aux puces de Saint-Ouen, il arrive à ses fins à New York. Comme Doc a peut-être eu le temps de livrer un secret à son frère Babe (Dustin Hoffman), ce dernier est capturé par la sinistre bande de Szell (William Devane, Richard Bright et Marc Lawrence) et torturé selon une méthode qui aurait dû ravir Jack Nicholson dans La petite boutique des horreurs (p. 116) car Szell est dentiste : roulette en main il pose la question “Is it safe ?” à laquelle Babe ne comprend rien. Le nazi trouvera la mort, à côté de ses diamants, dans un réservoir de Central Park et Babe retournera à sa chère course à pied. Le film, attachant, est éclaté en épisodes qui ne se raccordent mal. Un de ceux-ci voit Szell dans un quartier de diamantaires juifs de New York où il est allé se faire une idée du prix de la marchandise ; reconnu comme le sinistre “Ange blanc” d’Auschwitz il est poursuivi par un vieillard au bras tatoué d’un numéro.

241 The grapes of wrath Les raisins de la colère, John Ford, usa, 1940, 129 mn

C’est la crise qui chasse les petits fermiers grevés d’hypothèques. On voit un de ceux-ci, errant “comme un fantôme de cimetière” (John Qualen) raconter l’arrivée des Caterpillars, les tracteurs à chenille qui défoncent les maisons à la demande des banques. La famille Joad part pour la Terre promise qu’est la Californie. Le grand-père (Charley Grapewin) meurt en quittant l’Oklahoma, la grand-mère, comme Moïse, juste avant d’arriver en Californie. La Terre promise est une espèce d’Enfer où règnent les milices patronales et la police armée de grosses battes. Quiconque discute les tarifs dérisoires est taxé de “red” et chassé après avoir été sévèrement battu. C’est ainsi que l’ex-pasteur (John Carradine) qui accompagnait la famille trouvera la mort et que Tom Joad (Henry Fonda) tuera en représailles un policier. À la fin du film, il n’est plus qu’un agitateur errant, pourchassé par la police. Ses parents (Russell Simpson et Jane Darwell dans le rôle de sa vie), eux, ont retrouvé la confiance un moment perdue dans un campement tenu par l’État, un abri temporaire qui semble une utopie presque communisante à l’écart des violences patronales. Cette coloration “New Deal” correspond aux opinions du romancier – avant qu’il ne devienne un vieux con réactionnaire. La route 66 de l’exode portait déjà le nom du comédien Will Rogers, mort dans un accident d’avion. On entend Henry Fonda chanter (mal) Red river valley.

Sayat Nova Sergueï Paradjanov, urss, 1969, 75 mn

Consacré au grand poète arménien Sayat Nova (xviiie siècle), le film est formé de tableaux statiques, avec des habits et décors de bric et de broc, un parti pris qui permet d’échapper avec bonheur à la gangue de la reconstitution historique. Il n’y a strictement aucune intrigue, aucune narration autre que la citation de textes du poète qui est représenté jeune au début du film, plus âgé à la fin. Les images, composées comme des icônes, sont d’une beauté époustouflante.

Bambi Walt Disney, usa, 1942, 70 mn

Dessin animé charmant qui suit un jeune faon de sa naissance à l’âge adulte, en compagnie du lapin Thumper (Panpan), du sconse Flower ( !) et de la biche Faline. Les images, souvent très belles, rappellent Fantasia (p. 598) ; le moment où Bambi apprend la mort de sa mère rompt avec la mièvrerie générale de l’œuvre. Le succès du film se mesure par une antonomase, analogue à celle qui rem- plaça “goupil” (du latin vulpes) par “renard” (du Roman de Renart) : les enfants ne disent plus “un faon”, mais “un bambi”.

242 Batman Tim Burton, usa, 1989, 126 mn

Le film aurait pu s’appeler The joker, du nom du personnage qui phagocyte le scénario. Tombé au début dans un liquide verdâtre, il en ressort défiguré et se livre pendant deux heures à des pitreries invraisemblables qui permettent à Jack Nicholson de cabotiner en jouant un cabotin : “As-tu déjà dansé avec le Diable au clair de lune ?” répète-t-il. Le décor, style années 1930, est volontairement sinistre : sur un gris très sombre se détache le pourpre des habits du joker. Les autres acteurs, Kim Basinger, Jack Palance, font ce qu’ils peuvent. On retrouvera Michael Keaton, Michael Gough et Pat Hingle dans Batman returns (p. 960) du même Burton, beaucoup plus équilibré et satisfaisant plastiquement.

Joe il rosso Raffaello Matarazzo, Italie, 1936, 81 mn

Une famille noble vient de se faire voler un célèbre tableau de Murillo. La jeune épouse du fils de la maison sollicite l’aide de son oncle Joe (Armando Falconi), un gangster américain qui se met à jouer au policier. Le scénario, dû à son fils, permet à l’acteur principal de cabotiner à souhait. On reconnaît la moustachue Ada Dondini, abonnée aux rôles de comtesse.

Pulp fiction Quentin Tarantino, usa, 1994, 154 mn

Le film est divisé en trois épisodes présentés dans le désordre. Le premier épisode voit John Travolta accompagner la compagne d’un gangster (Uma Thur- man) dans un restaurant rétro, style années 1950 ; ils gagnent un concours de twist sur la musique de You never can tell mais la femme fait, peu après, une overdose. Le second épisode est centré sur un boxeur (Bruce Willis) qui avait promis de se coucher mais qui n’a pas tenu parole et a gagné son match ; il est capturé, en compagnie du gangster qu’il a berné, et baillonné avec une balle de ping pong dans la bouche par deux sadiques accompagnés d’une sorte d’animal humain, le “gimp”. Dans le troisième épisode, nous assistons au nettoyage, su- pervisé par Harvey Keitel, d’une voiture salie par des morceaux de cervelle, celle d’un passager que Travolta a descendu par mégarde, ainsi que le hold-up organisé par Tim Roth et Amanda Plummer dans un restaurant. Comme le titre l’indique, on est dans la fiction de bas étage aux effets ap- puyés : le second degré est de rigueur. Comme toujours chez Tarantino, les personnages n’en finissent pas de tchatcher sur des tas de sujets et tout particu- lièrement sur le cinéma. Si on ne sait pas ce qu’est un pilote, on l’apprend ici : le personnage joué par Uma Thurman en aurait d’ailleurs tourné un, non retenu par les distributeurs, brouillon du Deadly assassination viper squad de Kill Bill (p. 1078).

243 Něco z Alenky Alice, Jan Švankmajer, Tchécoslovaquie, 1988, 86 mn

Le titre original est “Un peu d’Alice” : Lewis Carroll est adapté au moyen d’une animation en volume qui met en scène le lapin, le chapelier, le lièvre de mars, la reine, etc. Ainsi que les versions réduites d’Alice, représentée alors par une poupée. L’Alice normale est jouée par une fillette, sa version géante aussi mais ce sont alors les meubles qui rapetissent. Un gros plan sur ses lèvres la montre ponctuant chaque réplique d’un “dit le lapin”, “dit le chapelier”, etc. L’adaptation rompt complètement avec l’iconographie victorienne en créant un univers pictural dépaysant, sans le moindre rapport avec celui, devenu aca- démique, des illustrations de John Tenniel. Ainsi, quand la reine fait couper des têtes, des ciseaux se mettent-ils à découper des cartes à jouer. Mentionnons aussi ces étranges vers à bois fabriqués avec des chaussettes remplies de sciure.

Hatari ! Howard Hawks, usa, 1962, 158 mn

Le film met en scène, au Tanganyika (l’actuelle Tanzanie), un petit groupe d’Occidentaux de divers pays occupés à chasser des animaux sauvages – girafes, rhinocéros, singes – pour les vendre à des zoos. Il n’y a pas de conflit profond dans cette approximation du Paradis terrestre : on peut, au pire, recevoir un coup de corne. Reste l’affrontement entre hommes et femmes – thème hawksien par excellence –, ici Michèle Girardon et ses divers prétendants, dont Red Buttons, et surtout John Wayne, sorte de fauve misogyne capturé par Elsa Martinelli. “Hatari !” veut dire “Attention !” en swahili.

Empire of the sun L’Empire du soleil, Steven Spielberg, usa, 1987, 153 mn

D’après les souvenirs d’enfance de J. G. Ballard. Le film commence dans un Shanghaï sorti du Lotus bleu, avec son infâme concession internationale guettée par les troupes japonaises qui attendent Pearl Harbor pour s’en emparer. Le jeune Ballard (Christian Bale) a droit à sa première leçon de vie quand une domestique, jusque-là docile, lui file une baffe. Ce blockbuster lorgne sur Gone with the wind (p. 476) dont on voit d’ailleurs une affiche : le mouvement de caméra qui s’élève en partant d’un point de vue insignifiant pour découvrir une armée en ordre de bataille rappelle le célèbre plan de la gare d’Atlanta remplie de blessés. On a aussi droit aux sempiternelles images de soleil couchant, en l’occurrence justifiées par le titre, chères au réalisateur. Et à un gigantesque entrepôt en plein air où les meubles des Occidentaux ont à peine pris un peu de poussière en trois ans ! Malgré John Malkovich, il est cependant difficile d’éprouver la moindre émotion devant ce monument d’académisme.

244 Suddenly, last summer Soudain l’été dernier, Joseph L. Mankiewicz, usa, 1959, 114 mn

Tennessee Williams adapté par Mankiewicz. La distribution est dominée par Katharine Hepburn en mère vaguement incestueuse qui a encouragé les excès de son fils et voudrait maintenant faire lobotomiser l’unique témoin (Elizabeth Taylor) par un chirurgien du cerveau (Montgomery Clift, que le noir et blanc impitoyable désavantage en marquant son visage couturé). Elle est obsédée par un souvenir d’oiseaux noirs s’en prenant à des bébés tortues aux Galápagos, métaphore du sort de son prédateur sexuel de fils, qui mourra poursuivi par un essaim d’enfants, ses proies habituelles. Comme tous les films de Mankiewicz, celui-ci est très bien fait ; un peu trop bien huilé quand même. Dans des seconds rôles, Albert Dekker et l’excellente Mercedes McCambridge.

Lolita Stanley Kubrick, usa, 1962, 154 mn

D’après Vladimir Nabokov, un film où Kubrick n’en fait pas trop – il laisse ce soin à Peter Sellers qui joue l’insupportable Clare Quilty, un personnage trans- formiste qui annonce les excès de Docteur Folamour (p. 522). Shelley Winters est d’une roborative vulgarité. Sue Lyon, quinze ans à l’époque, est trop âgée pour le rôle, ce qui enlève de son mordant à cette adaptation un peu sage ; elle devait être enfermée à tout jamais – i.e., jusqu’à l’âge adulte – dans les person- nages de nymphette. James Mason, avec son accent anglais très caractéristique, est excellent dans un rôle d’adulte vieillissant – il avait plus de cinquante ans – dominé par ses pulsions et sans vraie défense devant une gamine manipulatrice – elle-même manipulée par Clare Quilty.

The Rutles : all you need is cash Idle, Grande-Bretagne, 1978, 73 mn

Ce pseudo-documentaire, réalisé et interprété par un des Monty Python, nous fait suivre le célèbre groupe de Liverpool, formé de Dirk, Nasty, Stig et Barry, surnommés les “Prefab four”. Dont les albums, les chansons, les films et la carrière renvoient, à s’y méprendre à un autre groupe. Cette distance permet d’évoquer les Beatles en évitant les contraintes liées à un véritable documentaire : l’ap- proximation est ici la règle. Le film, constamment drôle – ainsi, ce professeur de musicologie d’Oxford à qui l’on demande son avis et qui répond. . . en claquant la porte – est finalement un hommage, d’une discrète nostalgie, au plus grand de tous les groupes pop. Hommage auquel participent Mick Jagger, Paul Simon et même George Harrison.

245 Fixed bayonets Baïonnette au canon, Samuel Fuller, usa, 1951, 92 mn

Pendant la guerre de Corée, dans une montagne enneigée. Un petit groupe de soldats est chargé d’une opération d’arrière-garde : il leur faut tenir pendant que le gros des troupes se replie discrètement d’une position délicate. Le caporal Denno (Richard Basehart), qui se refusait à donner des ordres, sera amené à prendre la commandement après la mort de son supérieur immédiat, le sergent Rock (Gene Evans qui jouait déjà dans The steel helmet, p. 696). Le film, hommage sobre et efficace à l’infanterie, confirme l’engagement droitier de Fuller qui se confirmera avec son chef d’œuvre – un des rares bons films anti-communistes – Pick-up on South street (1953).

Limelight Les feux de la rampe, Charles Chaplin, usa, 1952, 132 mn

Calvero, célèbre clown ringardisé, donne sa dernière représentation, très bril- lante, et meurt peu après dans les coulisses. Le film a un côté un peu vieillot avec son intrigue mélodramatique, mais le spectacle donné par Calvero est lui-même vieillot. D’ailleurs l’amour entre la jeune danseuse (Claire Bloom) et Calvero renvoie à la vie privée du réalisateur. On assiste finalement à un déchirant auto- portrait, où Chaplin semble dire : “Me voici tel que je fus et tel que je suis encore.” Un moment, bouleversant, le montre assis tout seul alors que les lumières qui s’éteignent éclairent de façon contrastée son visage. Il prendra congé en convoquant son alter ego Buster Keaton pour un ultime slapstick. L’œuvre se veut finalament le testament d’un amateur : “C’est ce que nous sommes tous, on ne vit jamais assez longtemps pour être autre chose.” Chaplin faisait tout dans ses films, y compris la musique : on entendit long- temps celle de Limelight devenue la chanson Deux petits chaussons de satin blanc. On aperçoit la jeune Geraldine au début du film.

The killing of a chinese bookie Meurtre d’un bookmaker chinois, John Cassavetes, usa, 1976, 154 mn

Cosmo Vitelli (Ben Gazzara) dirige une boîte de strip-tease à Los Angeles. Il perd tellement d’argent au jeu que la pègre (Seymour Cassel, Tymothy Carey, Morgan Woodward) ne lui offre qu’une façon de rembourser : assassiner le vieux chef de la Mafia chinoise. Les gangsters, surpris que Vitelli s’en sorte vivant, décident de le liquider ; nous le voyons à la fin, à la porte de son club attendant l’inéluctable. Un film de Cassavetes, ça ne se résume pas : c’est une suite de moments, d’interactions fugaces captées avec une caméra portée et des plans- séquences aux dialogues à moitié improvisés.

246 Hell drivers Train d’enfer, Cy Enfield, Grande-Bretagne, 1957, 92 mn

Drôle de film qui traite le milieu des conducteurs de camions comme un gang stakhanoviste. Il s’agit en effet de battre des records de productivité pour toucher la prime : en allant le plus vite possible, en empruntant des raccourcis mortels, voire en sabotant le camion du collègue. Stanley Baker, Peggy Cummins et Herbert Lom (qui joue le rital, alors qu’il était tchèque !) sont excellents. Patrick McGoohan cabotine dans un rôle de salopard sans nuances. Dans des seconds rôles, William Hartnell, David McCallum et Sean Connery, alors débutant.

A woman under the influence Une femme sous influence, John Cassavetes, usa, 1974, 146 mn

C’est un film très réussi, dominé par la composition de Gena Rowlands, épouse de Cassavetes, qui joue Mabel, une femme un peu zinzin. Cela veut dire qu’elle s’exprime bizarrement, a des gestes inattendus et ne sait pas montrer de retenue dans les rapports humains : elle en fait facilement trop. Son époux Nick (Peter Falk, acteur à tics, ceux de l’inspecteur Columbo), contremaître dans les travaux publics, n’est pas à la hauteur. C’est ainsi qu’il lui amène une kyrielle de subor- donnés à déjeuner et il invitera les mêmes pour sa sortie d’hôpital. La famille (où jouent les mères respectives de Cassavetes et Rowlands) n’est guère plus délicate, sans parler du médecin ami de la famille : personne ne comprend, dans ce milieu populaire, que Mabel a avant tout besoin d’intimité avec Nick. L’extraordinaire jeu de Gena Rowlands est tel que nous ressentons de la gêne quand elle se met à caresser un des subordonnés de son mari ou fait des câlins à un voisin qui avait amené ses enfants jouer. De même quand elle chante seule, debout sur son lit, à la fois pour se protéger et appeler à l’aide. Le plan-séquence où Peter Falk ramène ses enfants à l’arrière d’une camion- nette a visiblement inspiré Béla Tarr (Rapport préfabriqué, p. 799).

The color purple Couleur pourpre (la), Steven Spielberg, usa, 1985, 154 mn

Jouée par des Noirs, l’histoire, située au début du xxe siècle, relate le peu enviable sort de Celie (Whoopi Goldberg) maltraitée et séparée de sa sœur par un époux (Danny Glover) plus égoïste que méchant. Les acteurs sont excellents, la photo splendide mais cette machine d’un académisme absolu ne laisse place à aucune émotion. La comparaison avec Hallelujah (p. 1239) est dévastatrice : on se croit King Vidor quand on n’est, au mieux, que William Wyler. Spielberg ne se départit pas de son esthétique de carte postale : les deux sœurs en ombres chinoises sur fond de gigantesque soleil couchant pour le dernier plan.

247 Howards End Retour à Howards End, James Ivory, Grande-Bretagne, 1992, 142 mn

Les Wilcox sont des aristocrates puants, imbus de leurs privilèges et mépri- sants, que ce soit Henry (Anthony Hopkins) ou son fils Charles (James Wilby). Ruth, l’épouse de Henry (Vanessa Redgrave), est présentée sous un jour plus sympathique mais elle meurt au début de l’histoire. La famille Schlegel fait partie d’une sorte de bourgeoisie intellectuelle, tout juste fréquentable. Margaret (Emma Thompson) devient l’amie de Ruth Wilcox qui lui fait don, sur son lit de mort, de la gentilhommière de Howards End. Les Wilcox brûlent en cœur ce testament griffoné, ce qui n’empêchera pas Henry de demander plus tard la main de Margaret que celle-ci, un peu arriviste, lui accordera. Sa sœur Helen (Helena Bonham Carter) est moins conformiste et ne s’entendra d’ailleurs guère avec son beau-frère Henry. Enfin, le couple Bast. Jaky, la femme, fut la maîtresse de Henry qui profita de sa détresse avant de l’abandonner. Leonard, l’homme, est un petit employé de banque avide de culture, d’où sa rencontre avec Helen qui s’intéresse à lui et en a même un enfant. Shocking pour le vertueux Henry, adepte du “Faîtes ce que je dis, pas ce que je fais” ; son fils Charles se sent alors en droit d’infliger une bastonnade à Leonard, lequel, cardiaque, meurt sur le coup. Henry fait finalement don de Howards End à Margaret ; forcé de lui avouer qu’il a détruit le testament, il conclut, désinvolte, par un “Didn’t do wrong, did I ?” D’après un roman d’E. M. Forster, le film est à la fois un somptueux livre d’images, tourné en grande partie dans le Shropshire – qui sert aussi de dé- cor à Gone to earth (p. 227) –, et une dissection assez impitoyable, car très nuancée, des rapports sociaux de l’ére edwardienne. On retrouve le couple Hop- kins/Thompson dans le magnifique Remains of the day (p. 692).

Octopussy John Glen, Grande-Bretagne, 1983, 131 mn

Le meilleur des sept James Bond avec Roger Moore dans le rôle-titre. Bernard Lee, qui jouait “M”, n’est plus de ce monde ; mais Lois Maxwell, vieillissante tout comme Moore, incarne toujours Moneypenny. Desmond Llewelyn, dans le rôle du grincheux “Q”, est mieux servi que d’habitude : on le voit à bord d’une montgolfière aux couleurs de l’Union Jack. Les décors indiens de la première partie du film sont très bien utilisés ; un Louis Jourdan suave s’y déplace à bord d’une galère actionnée par des femmes. Le spectacle de cirque de la seconde partie inspirera Jacques Tardi pour sa bande dessinée Le noyé à deux têtes. Le sempiternel prologue sans relation à l’intrigue, se passe à Cuba, à l’époque la seule dictature sud-américaine à ne pas être supervisée par la cia.

248 The Boston strangler L’étrangleur de Boston, Richard Fleischer, usa, 1968, 116 mn

La première partie du film décrit les meurtres d’un criminel en série et l’en- quête qui piétine, menée par le policier DiNatale (George Kennedy). Le procédé du “split screen”, à la mode dans ces années-là, nous montre simultanément le doigt du meurtrier sur une sonnette et sa future victime dans son appartement, les suspects et les policiers qui vont les arrêter, etc. Tout ceci culmine dans une étrange séquence où un parapsychologue oriente la police vers un déséquilibré. . . complètement inoffensif. Nous ne voyons le criminel, réduit au départ à un doigt ou une paire de chaussures, que peu de temps avant sa capture. La seconde partie est une espèce de mano a mano entre le criminologue Bottomly (Henry Fonda) et l’assassin DeSalvo (extraordinaire Tony Curtis) dont la personnalité est tout aussi scindée que l’écran de la première partie. Le DeSalvo “normal” n’a conscience de l’étrangleur que par éclairs, lorsque il se voit dans un miroir – encore une image multiple – en train de tuer. C’est un de ces moments que Bottomly saura exploiter pour venir à bout de la carapace de DeSalvo. L’enterrement de Kennedy (1963) date l’action.

Thelma & Louise Ridley Scott, usa, 1982, 118 mn

Thelma (Geena Davis) quitte son mari pour faire une petite fugue avec sa copine Louise (Susan Sarandon). Laquelle fugue va se transformer rapidement en fuite en avant, à mesure que les deux femmes brûlent leurs vaisseaux pour un voyage libératoire et sans retour. Louise, qui fut victime d’un viol, en veut aux hommes, ce qui explique qu’elle tue, sans véritable nécessité, un salopard qui s’apprêtait à abuser de Thelma. Cette dernière se libère progressivement, même si cela signifie la perte de leur argent volé par un bel étalon (Brad Pitt), argent qu’elle “récupère” au moyen d’un hold up. Le flic sympathique qui essaye de leur éviter le pire (Harvey Keitel) n’arrive pas à les convaincre de troquer leur liberté fugace, mais réelle, pour des années de prison : un baiser entre les deux complices et les voilà qui s’envolent en voiture dans le Grand Canyon.

L’homme d’Aran L’homme d’Aran, Robert J. Flaherty, Grande-Bretagne, 1934, 74 mn

Dans la lignée de Fins Terræ (p. 1276), les travaux et les jours d’une petite île battue par les vents, tas de cailloux où la terre est rare. La photographie est superbe et la scène de tempête, inoubliable, a sans doute inspiré David Lean pour Ryan’s daughter (p. 455).

249 Professione : reporter Profession : reporter, Michelangelo Antonioni, Italie, 1975, 121 mn

Film en anglais : Locke (Jack Nicholson), en reportage aux confins du Sahara, procède à un échange d’identité avec un Européen, Robertson, mort d’une crise cardiaque. Il s’agit pour lui d’échapper à soi-même, mais est-ce possible ? En tout cas, “Robertson” est rapidement poursuivi par l’épouse de Locke (Jenny Runacre) et un collègue de la bbc (Ian Hendry) qui veulent avoir des détails sur la mort du reporter. Et aussi par la police secrète d’une dictature africaine à la recherche du vrai Robertson, trafiquant d’armes et fournisseur de la guérilla. Tout finit dans un hôtel d’Andalousie par un célèbre plan-séquence qui part de la chambre où se repose Locke/Roberston pour revenir au même endroit où il repose, désormais mort : la police politique lui a, hors-champ, réglé son compte. Le personnage féminin (Maria Schneider, peu convaincante), sans nom, sym- bolise ce rêve impossible de renouveau ; elle est un peu aussi la passeuse qui emportera le protagoniste vers l’autre rive. C’est toute l’ambiguïté de la dé- marche du héros : en acceptant l’identité de Robertson au point de se rendre aux divers points de rendez-vous trouvé dans son agenda, il doit bien savoir qu’il rencontrera la mort, mais sous une autre identité. Mrs Locke, devant le corps de “Robertson”, dit d’ailleurs “I never knew him”.

All the president’s men Les hommes du président, Alan J. Pakula, usa, 1976, 138 mn

Un film politique efficace et bien fait sur le Watergate, plus précisément sur l’enquête menée par Woodstein, surnom donné au tandem de journalistes du Washington Post (Robert Redford et Dustin Hoffman). L’histoire commence avec la nouvelle du cambriolage du siège des Démocrates pour se terminer avec la mise en cause publique de Halderman, chef de cabinet de Nixon. Les deux fouille- merde sont épaulés par la direction du journal (Jason Robards, Jack Warden et Martin Balsam) ainsi que par le discret informateur – surnommé, d’après un film porno de l’époque “Deep Throat”, et dont on sait maintenant qu’il s’appelait Mark Felt – qui les aide à garder le cap : “Follow the money” leur conseille- t-il. L’argent, c’est le creep, autrement dit le Comité pour la RÉÉlection du Président dont les membres, tous Républicains convaincus, ne livrent au mieux que des demi-vérités. Tout ça est mis en scène sans nous ennuyer et sans la moindre diversion, i.e., sans allusion à la vie privée des protagonistes. Une phrase de Deep Throat au sujet de la Maison Blanche : “La vérité est qu’ils ne sont pas très futés (not very bright) et qu’ils en ont perdu le contrôle (it’s getting out of hand)” peut s’appliquer tout aussi bien à l’affaire Benalla.

250 Seminole L’expédition du fort King, Bud Boetticher, usa, 1953, 83 mn

Le Commandant Degan (Richard Carlson) applique à l’égard des Séminoles la tactique magnifiée par le film Northwest passage (p. 768) : on attaque le village par surprise et on ne laisse aucun survivant. Il a cependant beaucoup de mal dans le marécage des Everglades, de plus les sauvages ne se laissent pas massacrer. Il a alors recours à un noble subterfuge : il invite leur chef Osceola (Anthony Quinn) à des pourparlers et le jette au fond d’un cachot, dont le lieutenant Caldwell (Rock Hudson) n’arrivera pas à l’extraire vivant. Le film se termine par un happy end au conditionnel, il se pourrait que les choses s’arrangent pour les Indiens. Un élément de langage m’a récemment rassuré sur ce point : il seraient actuellement plus nombreux qu’au moment de l’arrivée des émigrants au xviie siècle.

Au bonheur des dames Julien Duvivier, France, 1930, 89 mn

Ce dernier film muet de Duvivier se caractérise par une photographie superbe et une caméra très mobile. Il conte les derniers soubresauts de la boutique “Au vieil Elbeuf” qui ne fait pas le poids face “Au bonheur des dames” et dont le propriétaire mourra symoboliquement écrasé par un camion de son concurrent. Malgré Dita Parlo et Nadia Sibirskaïa, cette adaptation de Zola est un peu convenue : où est-on aller chercher des répliques du genre “Vous avez servi le progrès, lui seul est responsable de ce qui arrive” ? Les Galeries Lafayette ont servi de décor ; la cantine du personnel est un self-service où hommes et femmes mangent dans des pièces séparées.

Babettes gæstebud Le festin de Babette, Gabriel Axel, Danemark, 1987, 99 mn

D’après Karen Blixen, c’est une sorte de conte de Noël qui voit Stéphane Audran, cheffe de restaurant exilée au Danemark après la Commune de Paris, préparer et offrir un somptueux repas aux deux vieilles filles dont elle est la servante et leurs amis. Un discret humour s’attache à la description de ce petit monde puritain qui, pensant qu’il est diabolique de trop bien manger, décide de ne pas piper mot durant le repas. La soupe de tortue, la caille en sarcophage et le Clos Vougeot auront raison de ces résolutions et le festin deviendra un moment d’échange et de retrouvailles. Les splendides cadrages, l’attention portée aux visages, finissent par communiquer une indicible émotion. Le paysage du Jutland nous fait penser à Ordet (p. 482) dont nous retrou- vons trois acteurs, en particulier Preben Lendorff Rye qui y tenait le rôle du thaumaturge.

251 Paris-New York & Georges Lacombe, France, 1940, 85 mn

Yves Mirande a la réputation d’avoir laissé à d’autres, comme Georges La- combe, le soin de diriger les films qu’il signait. Celui-ci est du même genre que Derrière la façade (p. 727) ou Café de Paris (1938) : dans un même lieu – ici le Normandie –, diverses histoires, à peu près indépendantes, s’entrecroisent. Michel Simon est un détective chargé d’un précieux diamant qu’il se fait voler par deux filous (Maurice Escande et André Lefaur) dont l’un qui, “français avant tout”, préfère restituer le bijou au pavillon français de l’Exposition Universelle. Marcel (≠ Michel !) Simon voyage avec épouse (Marguerite Pierry) et dactylo- maîtresse (Gaby Morlay) ; contre toute attente, les deux femmes sympathisent. Claude Dauphin est un jeune journaliste amoureux de la fille d’un arrogant ban- quier qui, recevant de mauvaises nouvelles, disparaît en se jetant à la mer. Figure aussi Jules Berry en “manager” d’une Miss Deauville – “Montre tes jambes !” –, un couple mal assorti (Aimé Clariond et Simone Berriau) ainsi que Jacques Baumer en policier du paquebot. Le Normandie, bloqué à New York à la déclaration de guerre et réquisitionné par les Américains, fut victime d’un fatal incendie en 1942.

La cage aux folles Édouard Molinaro, France, 1978, 93 mn

Nous suivons le couple homosexuel cocasse formé de Renato (Ugo Tognazzi) et de la “folle” Albin (Michel Serrault) qui dirige une boîte de nuit à Saint- Tropez et dont la vie est bouleversée par le mariage annoncé du fils que Renato, bisexuel, a eu de Simone (Claire Maurier). La future est la fille de Chartier (Michel Galabru), un député très collet monté qui sera amené à se déguiser en femme. Situations et répliques de la pièce de boulevard de Jean Poiret, e.g. “J’ai pas une tête d’oncle”, flattent le sentiment de normalité du spectateur. Chartier a dû accepter le mariage pour créer une diversion après le décès du chef de son parti, Berthier, mort en état d’épectase selon les préceptes du cardinal Daniélou.

Le silence est d’or René Clair, France, 1947, 95 mn

C’est une évocation nostalgique des années 1900, du music hall, des omnibus à impériale et du cinéma des tout débuts. L’intrigue amoureuse qui voit Maurice Chevalier s’effacer derrière la jeunesse de François Périer est servie de façon touchante par une actrice qu’on ne revit guère, Marcelle Derrien. René Clair lorgne (un peu) vers Lubitsch en faisant répéter la même phrase “une de perdue” ou “comme un père” par diverses personnes. Seconds rôles pour Gaston Modot et Raymond Cordy accompagné d’une chèvre.

252 La fille de quinze ans Jacques Doillon, France, 1989, 82 mn

Judith Godrèche (seize ans à l’époque) est une adolescente qui cherche, et obtient, le beurre – un flirt sans lendemain avec un adulte, joué par le metteur en scène – et l’argent du beurre, la pureté – la relation platonique suivie avec son petit copain, Mevil Poupaud, quinze ans. Comme dit Guignol au début de La chienne (1931) : “Elle est toujours sincère, elle ment tout le temps”. Magnifique décor méditerranéen (Ibiza).

Opening night John Cassavetes, usa, 1978, 144 mn

Le film s’attache aux répétitions chaotiques d’une actrice (Gena Rowlands) mal à l’aise dans un rôle de femme vieillissante. Elle n’arrive pas à se situer entre l’auteure de la pièce (Joan Blondell) dont l’âge la terrifie et une jeune “groupie” victime d’un accident mortel – thème repris par Pedro Almodóvar dans Tout sur ma mère (p. 504). Nous la voyons aux prises avec son metteur en scène (Ben Gazzara), son producteur (Paul Stewart), un de ses partenaires (John Cassavetes) et aussi l’alcool et le fantôme de la jeune morte. Lors de la première newyorkaise, elle arrive ivre-morte et la représentation tourne au happening : Rowlands et Cassavetes semblent improviser réellement, et non pas jouer des acteurs en train d’improviser. Le film se termine de façon un peu baclée par un cocktail où l’on reconnaît les autres membres de l’écurie Cassavetes, Peter Falk et Seymour Cassel, ainsi que Peter Bogdanovich, peut-être venus fêter la fin du tournage.

Tea and sympathy Thé et sympathie, Vincente Minnelli, usa, 1956, 117 mn

Tom (John Kerr), jeune homme de dix-huit ans, a-t-il le droit de coudre, de préférer la poésie au base ball ? Graves symptômes qui alarment son père (Edward Andrews) et provoquent l’hostilité déclarée du prof’ de gym (Leif Erickson) un viril de chez viril. Laura, la femme de cette brute épaisse (Deborah Kerr, sans lien familial avec John), prendra soin du jeune homme qui est d’ailleurs “innocent” du crime d’homosexualité – la très conformiste mgm ne tolérant pas la “gayté”. Un des camarades de lycée du héros essaye de lui enseigner une démarche plus virile. Le père exige une “crew cut” – coupe en brosse – puis est ravi quand son gamin se fait expulser pour avoir été surpris dans la chambre d’une serveuse : il y était allé à contre-cœur pour “prouver quelque chose” et s’était fait traiter de fillette (Sister Boy) par cette Marie-couche-toi-là. Laura, tout aussi mal à l’aise dans ce monde étriqué, retrouve chez Tom la sensibilité d’un premier mari mort à la guerre en voulant, lui aussi, prouver quelque chose.

253 La guerre du feu Jean-Jacques Annaud, France, 1981, 96 mn

Aux temps préhistoriques Naoh (Everett McGuill), Amoukar (Ron Perlman) et Gaw partent à la recherche du feu que leur tribu a perdu. Ils devront affronter des cannibales et passer un pacte avec les mammouths. Les paysages d’Écosse, du Canada et du Kenya sont bien utilisés, même si cette reconstitution de l’aube de l’humanité reste très conjecturale. Elle est en tout cas infidèle au roman de Rosny : Naoh y rapportait le feu et obtenait la nièce du chef de tribu. Ici, il ramène un secret, celui de faire du feu avec des morceaux de bois, en même temps que la femme, issue d’une peuplade plus évoluée, qui le lui a transmis.

The man from the Alamo Le déserteur de Fort Alamo, Budd Boetticher, usa, 1953, 76 mn

Stroud (Glenn Ford) abandonne les défenseurs d’Alamo pour secourir sa fa- mille qu’il découvre exterminée par une bande de renégats Américains dont il se vengera ; il devra aussi se défaire de l’image de lâche qui s’attache à lui. La distribution inclut, côté bons, Chill Wills en manchot as du revolver et la belle Julie Adams ; côté méchants, Neville Brand et l’indispensable Victor Jory.

Che ora è ? Quelle heure est-il ?, Ettore Scola, Italie, 1989, 97 mn

Un avocat célèbre (Marcello Mastroianni) vient passer une journée dans le port de Civitavecchia (près de Rome) où son fils (Massimo Troisi) fait le service militaire. La rencontre se passe plutôt mal, la faute incombant principalement au père. Il prend comme une agression tout commentaire de son fils et passe son temps à vouloir régenter sa vie en étant par ailleurs très généreux : il vient de lui acheter un appartement à Rome, une berline de luxe, tout ça sans demander son avis. Il est affligé par l’absence d’ambition d’un rejeton qui se voit passant sa vie à jouer au totocalcio avec ses copains pêcheurs. Et essaye de s’assurer que sa petite amie (Anne Parillaud) est convenable sous tout rapport ; elle réagit, agacée, en l’informant que son frère est “incensurato” (au casier judiciaire vierge). Le père a fait un cadeau plus touchant à son fils, la montre à gousset du grand-père cheminot. Dans le compartiment où ils attendent le départ, ils jouent à se demander l’heure, comme autrefois l’enfant avec son “nonno” : Che ora è ? Troisi (qui devait mourir quelques années plus tard) est un peu âgé pour le rôle ; il a un accent napolitain très marqué et mange ses mots. Le père et le fils vont au cinéma mais n’y restent guère, commentaire implicite de Scola sur le navet – L’étudiante – qu’on y joue.

254 The court-martial of Billy Mitchell Condamné au silence, Otto Preminger, 1955, usa, 101mn

Le général Bill Mitchell (Gary Cooper), as de la Grande Guerre, voulait déve- lopper l’Aviation, ce qui déplaisait au plus haut point à la Marine dont dépendait alors cette arme nouvelle. Ses tentatives pour démontrer l’efficacité des bombar- dements étant bridées par son supérieur Guthrie (Charles Bickford), il en organise une de son cru qui réussit mais qu’il paye en étant dégradé et placardisé au Texas. Il essaye en vain d’attirer l’attention du général en chef Pershing sur la vétusté de la flotte. Après une série d’accidents très meurtriers, il décide de frapper un grand coup : dans le but de pouvoir plaider la cause de l’Aviation devant une cour martiale, il accuse publiquement ses supérieurs de négligence criminelle. Le procès se déroule en 1925 devant une cour partiale composée unique- ment d’officiers supérieurs – dont MacArthur – et qui veut réduire l’affaire à un cas d’insubordination. Le politicien Reid qui défend Mitchell se heurte à un barrage systématique de l’accusation (Fred Clark, borné) et du président Guthrie qui veulent empêcher à tout prix l’audition de témoins qui confirmeraient les accusations du désormais colonel Mitchell. La victoire tactique de Reid qui arrive finalement à ses fins, indispose jusqu’au président Coolidge ; un nouvel accusa- teur, Guillion (Rod Steiger, retors à souhait), est alors chargé de démolir Mitchell qui, condamné, n’aura d’autre choix que de quitter, en homme brisé, cette Armée à laquelle il avait consacré sa vie. Pour discréditer Mitchell, Guillon parcourt les divers mémoranda envoyés par celui-ci à sa hiérarchie. Cet irresponsable prétendait qu’on pourrait envahir un pays avec des parachutistes, que l’on utiliserait des avions de combats super- soniques. Cerise sur le gâteau, il avait détaillé en 1923 un plan d’attaque de Pearl Harbor, destructible selon ses dires en quelques minutes. – Mais qui vien- drait donc nous attaquer ? ricane Guillion ; – Les Japonais, répond Mitchell en s’enfonçant définitivement.

Junior Bonner Sam Peckinpah, usa, 1972, 100 mn

Ce western contemporain met en scène un spécialiste du rodéo (Steve Mc- Queen) qui retrouve, le temps d’une compétition, sa mère (Ida Lupino), un père qui veut partir chercher de l’or en Australie (Robert Preston) et un frère qui traficote dans le foncier (Joe Don Baker). Le film, qui n’est pas violent malgré ses copieuses bagarres, est centré sur le rodéo et on ne s’ennuie pas un instant même si “on les a tous vus quand on en a vu un”. Dans un second rôle, Ben Johnson, récurrent de Peckinpah.

255 Miracolo a Milano Miracle à Milan, Vittorio De Sica, Italie, 1951, 97 mn

Dans ce conte de fées néo-réaliste, la vieille Lolotta (Emma, une des sœurs Gramatica) trouve le bébé Totó dans les choux. L’enfant est mis à l’orphelinat après la mort de se mère adoptive et trouve, à sa sortie, l’énergie pour organiser une sorte de bidonville heureux, où les rues peuvent s’appeler 5 × 5 = 25. L’irréaliste faune de la cité comporte un faux cul (Paolo Stoppa) et une jeune fille (Brunella Bovo du Sheik blanc, p. 143). Quand les spéculateurs viennent déloger les habitants, Lolotta, fée descendue des cieux, fait alors don d’une colombe magique à Totó qui devient thaumaturge. La dernière scène voit la transformation du parvis de la cathédrale de Milan en une sorte de tarmac pour sorcières : les personnages s’envolent sur des manches à balai. Le physique maladroit de l’acteur Francesco Galisano qui incarne Totó ren- force l’impression de sincérité qui nous permet d’entrer dans ce monde improbable où “buongiorno” veut réellement dire “bon jour”. Les trucages maladroits de l’en- volée finale concourrent à l’émotion qui se dégage de cette œuvre étrange. De Sica sera moins inspiré avec Il tetto (1956) qui traite aussi de l’habitat précaire.

Barabbas Richard Fleischer, usa, 1961, 132 mn

Film édifiant d’après une histoire à la Ben-Hur. Il s’agit de l’épectase – dans le sens premier de progression vers Dieu – de l’incroyant Barabbas (Anthony Quinn, excellent). L’imagerie sulpicienne se déchaîne : Vittorio Gassmann et Silvana Mangano vont héroïquement au martyr, Harry Andrews délaisse les rôles de militaire borné pour celui de Pierre, quant à Ernest Borgnine, on le préférait avant qu’il n’ait rencontré Dieu. Jack Palance, méchant et cruel à souhait, nous sauve du sommeil. Le film est peu colorisé, avec un fond sépia sur lequel se détache le rouge des tuniques.

Brokeback mountain Le secret de Brokeback mountain, Ang Lee, 2005, usa, 129mn

En 1963, deux bergers (Jake Gyllenhaal et Heath Ledger, mort peu après) se rencontrent en gardant les moutons dans le Wyoming. Il en résulte une relation amoureuse qui s’étale sur une petite vingtaine d’années : les amants, dont l’un vit au Texas, se voient pour de prétendues parties de pêche. Les relations s’espacent jusqu’à ce que l’un des deux apprenne la mort de l’autre, sans doute puni pour ses “tendances”. Le film est avant tout une belle histoire d’amour centrée sur la douleur de la séparation, la nostalgie et le deuil.

256 Zodiac David Fincher, usa, 2007, 163 mn

On n’a jamais découvert l’identité de ce tueur en série qui communiquait à l’aide d’une cryptographie infantile basée sur les signes du zodiaque. Un nommé Arthur Leigh Allen (John Carroll Lynch) reste le principal suspect, mais les soup- çons n’ont jamais été confirmés par les experts, graphologues et autres. Ce fait divers mystérieux a déjà été évoqué dans Dirty Harry (1971), où Clint Eastwood venait à bout du criminel, en fait un de ces salauds d’opposants à la guerre du Vietnam. Le film, ici semi-documentaire, repose sur l’enquête – elle-même sujette à caution – d’un amateur, Graysmith (Jake Gyllenhaal). Ce qui fait l’intérêt de ce type d’histoire, c’est que le mystère reste entier. Rien n’est plus frustrant, en effet, que ce dernier chapitre des whodunits où Poireau, Nestor Burma ou Rouletabille désossent le mystère, nous privant ainsi de cette part de rêve qui ne prospère que dans l’inexpliqué. Une séquence réussie voit Graysmith sur une fausse piste, rendre visite à un ex-projectionniste qui ne tarde pas à l’inquiéter : il s’enfuit en courant.

Advise & consent Tempête à Washington, Otto Preminger, 1962, usa, 132mn

Le président américain (Franchot Tone) veut nommer Leffingwell (Henry Fonda) comme secrétaire d’État. Mais ce candidat ne plait pas à certains sé- nateurs, dont le tordu Cooley (Charles Laughton dont ce fut le dernier rôle) qui détecte de vagues traces de communisme chez le chouchou du président. Il sus- cite le témoignage, facilement écarté, d’un individu douteux (Burgess Meredith). Mais Leffingwell a bien fréquenté des communistes et ce crime le disqualifie à jamais pense le jeune et vertueux sénateur Anderson (Don Murray) qui a bien l’intention de lui faire rendre gorge. Anderson est alors victime d’un chantage – s’il ne se calme pas, on révélera son passé homosexuel – ce qui le pousse au suicide. Leffingwell obtiendrait le poste si le président ne venait à mourir subite- ment. Le vice-président (Lew Ayres) suspend alors la procédure ; il prendra son temps pour choisir son propre candidat. Le film porte avant tout sur la description des procédures du Sénat américain et de ses magouilles orchestrées par les chefs de file, Charles Laughton et Wal- ter Pidgeon. L’intrigue repose sur le parallèle presque incongru entre le passé – vaguement communisant – de Leffingwell et celui – franchement homosexuel – d’Anderson. On se demande d’ailleurs ce qui, entre les deux crimes, est le plus grave pour le parangon de conformisme qu’est Anderson. Le sien lui semble, en tout cas, inavouable ; et sa veuve, qui a pourtant reçu un courrier anonyme avec des photos compromettantes, déclarera n’avoir aucune idée des causes du suicide. Gene Tierney, dans un second rôle, est décevante.

257 The tales of Hoffmann Les contes d’Hoffmann, Michael Powell, Grande- Bretagne, 1951, 133 mn

D’après le chef-d’œuvre d’Offenbach, une véritable fête visuelle. Qui reprend les danseurs de The red shoes (p. 1322) : Moira Shearer, Ludmilla Tchérina, Léonide Massine et Robert Helpmann qui joue ici une espèce de diable. L’acte vénitien, où l’on entend la célèbre barcarole, est le plus réussi des trois. Le per- sonnage androgyne interprété par Pamela Brown apporte un cachet d’étrangeté.

Possessed Fascination, Clarence Brown, usa, 1931, 76 mn

Une arriviste (Joan Crawford) parvient à séduire un important homme d’af- faires (Clark Gable) dont elle devient la maîtresse officieuse. Quand celui-ci se présente à une élection, elle se retire en prétendant lui préférer un autre (Wallace Ford). Mais l’amour sera le plus fort. Un tel scénario n’était possible qu’avant l’arrivée du Code qui aurait banni un tel sujet, ou du moins la fin heureuse. La carte d’un restaurant chic propose, en français, un “Potage tortue verte à l’anglaise”.

The group Sidney Lumet, usa, 1966, 146 mn

Les destins croisés de huit jeunes femmes, qui se sont connues à l’université chic de Vassar, entre 1933 à 1939. Espoirs et désillusions, par exemple pour cette jeune militante rooseveltienne (elle travaille pour la National Recovery Adminis- tration du New Deal ou nra, acronyme identique à celui de la mafia des fusils d’assaut, fondée en 1871) qui épouse un pédiatre républicain, lequel élève leur fils selon ses principes autoritaires.

The band wagon Tous en scène, Vincente Minnelli, usa, 1953, 108 mn

Une des grandes réussites de la comédie musicale, produite, comme beaucoup d’autres (e.g., Singin’ in the rain, p. 112), par Arthur Freed à la mgm. Le scénario n’est, comme souvent, que l’histoire de la préparation d’un spectacle musical. Jack Buchanan campe un metteur en scène avant-gardiste dont la version sinistre et prétentieuse de Faust fait un flop lors de sa présentation dans le Connecticut. Les deux danseurs principaux (Fred Astaire et Cyd Charisse) qui se détestaient au début – on entend même l’expression “extinct reptile” – reprennent en mains le spectacle pour le modifier et en faire un succès lors de sa première newyorkaise. Image mémorable de trois acteurs chantant déguisés en bébés affublés de bavettes et de minuscules petons.

258 Springfield rifle La mission du commandant Lex, André De Toth, usa, 1952, 89 mn

Pendant la guerre de Sécession, le commandant Lex Kearney (Gary Cooper) infiltre un réseau d’aide aux Sudistes qui opère au Colorado et dont le chef n’est autre que son supérieur, le Lt. Colonel Hudson (Paul Kelly). Excellente distribution avec, entre autres, Lon Chaney Jr. et David Brian. Lex improvise ici un nouveau type de mission, le contre-espionnage. Il est félicité ainsi : “L’armée est ouverte aux nouvelles méthodes”. Dans la fiction seulement car l’histoire, authentique, de Condamné au silence (p. 255, avec le même Cooper) montre au contraire une hiérarchie murée dans ses préjugés. Le chaos rocheux d’Alabama Hills (Californie), moins spectaculaire que Monument Valley, fournit un cadre discret et efficace à ce western et à beaucoup d’autres.

Western union Les pionniers de la Western Union, Fritz Lang, usa, 1941, 92 mn

Western à l’ancienne centré sur la pose du fil qui chante (singing wire) et non sur la construction d’un chemin de fer. Randolph Scott en frère de bandit et Robert Young en pied-tendre (tenderfoot) sont excellents alors que Dean Jagger en chef de travaux peine à convaincre. Les Indiens font ici les frais combinés d’un certain racisme et de l’électricité puisqu’on s’amuse à leur envoyer des décharges. Cela faisait-il aussi partie de l’humour – franchement laborieux, voir le personnage de cuisinier joué par Slim Summerville – de Lang qui n’avait rien d’un comique ?

All that money can buy Tous les biens de la Terre, William Dieterle, usa, 1941, 106 mn

Un pauvre paysan vend son âme au Diable (Walter Huston) contre sept années de richesse. Au moment de payer, il demande l’aide du politicien Daniel Webster (Edward Arnold) qui, au terme d’un procès, récupèrera l’âme. Le film se veut un mélange de fantastique et de comique ; si Walter Huston est assez réjouissant, si la scène du procès où il convoque comme jurés traîtres et assassins est assez réussie, l’ensemble est globalement pataud, malgré une ex- cellente distribution. Simone Simon, en maîtresse envoyée par le Diable, apporte comme une source de lumière dans la grisaille générale du film. Dieterle avait joué Valentin dans le Faust de Murnau (p. 159), autre histoire de commerce d’âmes. Daniel Webster (1782 – 1852), qui faillit être président, était un politicien du Nord (le New Hampshire) favorable à l’esclavage : un homme de compromis.

259 Heller in pink tights La diablesse en collants roses, George Cukor, usa, 1960, 96 mn

Western sympathique quoique un peu poussif. On y voit une troupe d’acteurs (dont Anthony Quinn et Sophia Loren) croiser le chemin d’un pistolero (Steve Forrest). Les couleurs, surtout au début du film, sont splendides. Dans un second rôle, Ramon Novarro qui fut Ben-Hur en 1925.

Dangerous liaisons Les liaisons dangereuses, Stephen Frears, Grande-Bretagne, 1988, 120 mn

Les acteurs, excellents, nous font oublier qu’ils sont américains. Ils ont par ailleurs l’âge de leurs personnages, que ce soient Mme de Rosemonde (Mildred Natwick), Mme de Volanges (Swoozie Kurtz) ou les deux jeunes gens (Uma Thurman et Keanu Reeves). Les trois protagonistes sont exceptionnels : Michelle Pfeiffer est une Mme de Tourvel passionnée, John Malkovich et Glenn Close, qui incarnent Valmont et Merteuil, sont roués et impitoyables ; occasionnellement la fine carapace de glace se fissure et l’on voit affleurer, surtout chez Merteuil, des sentiments et une fugace souffrance. La plupart des adaptations de classiques laissent à désirer quand elles ne sont pas franchement ratées. L’esprit et l’atmosphère du roman de Laclos sont parfaitement respectés, notamment les décors, châteaux français et mobilier Louis xvi, mis en valeur par une photographie splendide qui se surpasse au moment du duel quand Valmont gît dans une neige écarlate.

Les cousins Claude Chabrol, France, 1959, 109 mn

Les deux cousins Paul et Charles (Jean-Claude Brialy et Gérard Blain qui se retrouvent après , 1958) sont un peu le rat des villes et le rat des champs – de Saint-Jean-du-Gard, précisément. C’est aussi la cigale et la fourmi : l’un est superficiel, noceur et secrètement jaloux de l’autre, un bûcheur qui va tout rater. Charles est recalé à l’examen de droit, il se fait voler la belle Florence (Juliette Mayniel aux yeux étranges) par son dévoué cousin et reçoit finalement une balle tirée par Paul dans ce qui ressemble à une sorte de suicide sur fond de musique de Wagner (Tristan). La description du milieu factice de Paul – où trône le “vieux” Claude Cerval – est elle-même un peu factice ; il est vrai que Paul en remet une couche pour épater le petit provincial. Guy Decomble (l’instituteur des Quatre cents coups, p. 521) joue un sympathique libraire.

260 Diarios de motocliceta Carnets de voyage, Walter Salles, Argentine, 2004, 121 mn

1952 : deux jeunes médecins argentins décident de faire un périple en Amé- rique du Sud jusqu’au Venezuela pour aller s’occuper de lépreux. Ce sont Ernesto Guevara (Gael García Bernal), alias Fuser, et Alberto Granado (Rodrigo de la Serna, arrière-neveu du Che). La vaillante motocyclette qui les emmène rendra l’âme au cours de cette expédition picaresque. Fuser croisera sur son chemin l’impérialisme américain et son arrogance, ratera plusieurs aventures amoureuses mais se forgera une sorte d’idéal politique latino-américain ; on connaît la suite. Le film suit les mémoires de Granado et les carnets de voyage, publiés en 1995, du Che. Certains détails sont révélateurs de son caractère, ainsi lorsqu’il dit franchement ce qu’il pense, contrairement à Granado, de la lecture d’un indigeste manuscrit infligée par le médecin de Lima qui les héberge ou encore lorsqu’il traverse l’Amazone à la nage pour passer sa dernière nuit avec les lépreux. Le carnet de voyage est illustré de pseudo-photographies en noir et blanc, qui sont en fait des plans de personnes ou de groupes posant devant un appareil photo. On retrouve, incidemment à la léproserie, la charité chrétienne façon Voleur de bicyclette (p. 208) : seuls ceux qui vont à la messe ont droit au repas, car il faut nourrir l’esprit avant de nourrir le corps dit la “bonne” sœur.

Chihwaseon Ivre de femmes et de peinture, Kwon-taek Im, Corée, 2002, 112 mn

La vie du peintre Ohwon à la fin du xixe siècle dans une Corée agonisante qui croit qu’elle se libérera des Chinois grâce aux Japonais. À l’art académique, régi par le confucianisme – “Tu as osé peindre avant le maître ?” – s’oppose la figure, plus “taoïste”, de l’artiste hors normes et génial qui passe son temps avec les kisaengs ( coréennes), mais reconnu comme tel, donc officiel. Tout cela accommodé de discussions tout à fait stéréotypées sur la création artistique.

Heat and dust Chaleur et poussière, James Ivory, Grande-Bretagne, 1983, 130 mn

Deux Anglaises tombent enceintes à la suite d’une aventure avec un Indien. Vers 1920, Olivia (Greta Scacchi) avorte. Dans les années 80, sa petite-nièce Anne (Julie Christie) garde l’enfant. Malgré la qualité de la photo et des interprètes, la mise en parallèle des deux parcours est un peu académique. Le portrait d’un “Hare Krishna” ridicule reflète sans doute l’opinion d’Ismail Merchant, producteur et compagnon de James Ivory, à l’égard des stéréotypes sur son pays.

261 The sea hawk L’aigle des mers, Michael Curtiz, usa, 1940, 127 mn

Magnifique film d’aventures qui rappelle Captain Blood (p. 662) (sans Olivia de Havilland). Errol Flynn est Thorpe, corsaire protégé en sous-main par la reine Elizabeth (Flora Robson) qui le désappprouve en public pour des raisons diploma- tiques. Comme souvent, ce sont les méchants qui donnent du relief à l’histoire : Claude Rains en embassadeur espagnol, Henry Daniell né pour jouer les traîtres. Le couple formé par Alan Hale et Una O’Connor assure le contrepoint comique de l’histoire. L’espion espagnol (Francis McDonald, patibulaire) se procure les cartes d’une expédition secrète où trône la constellation d’Orion ; un raisonnement à la mords- moi-le-nœud lui permet de conclure que l’Aigle des mers part pour Panamá !

Le petit criminel Jacques Doillon, France, 1990, 96 mn

À Sète, le jeune Marc, adolescent en échec scolaire, se découvre une sœur à Montpellier. Pour la retrouver, il sera amené à commettre de petits délits avant d’être finalement “embarqué”. Richard Anconina campe un policier, très peu Castaner, d’une patience et d’une compréhension inattendues. Les deux jeunes sont, comme toujours chez Doillon, criants de vérité, la sœur dans sa volonté de protéger Marc et Marc dans sa quête désespérée d’une famille qui l’amène à vouloir changer jusqu’à son patronyme.

Falbalas Jacques Becker, France, 1945, 106 mn

Le grand couturier Philippe Clarence (Raymond Rouleau), qui collectionne les aventures féminines, tombe réellement amoureux de la fiancée (Micheline Presle) d’un ami (Jean Chevrier). Il sombre petit à petit dans la folie au point de s’enfermer avec un mannequin de cire habillé avec la robe de mariage de celle qui a refusé de le suivre. La distribution, où l’on remarque Gabrielle Dorziat, Jeanne Fusier-Gir et Fran- çois Lugagne, est dominée par la composition de Raymond Rouleau, comme enfermé dans son obsession. Le film fut tourné à la fin de l’Occupation, en 1944.

Mélo Alain Resnais, France, 1986, 106 mn

Les quatre acteurs de L’amour à mort (p. 1307), Sabine Azéma, Pierre Arditi, André Dussolier et Fanny Ardant, sont les superbes interprètes de ce film aux décors splendides et aux cadrages soignés, qui adapte un mélodrame bourgeois très daté (1929) d’Henri Bernstein. S’il n’a pas le pouvoir de ressusciter les morts, Resnais a celui de nous offrir un pur moment de cinéma.

262 Way down East À travers l’orage, D. W. Griffith, usa, 1920, 150 mn

La jeune Anna (Lillian Gish) est séduite par le fils à papa Sanderson (Lowell Sherman) qui contracte avec elle un mariage-bidon (mock marriage). Abandon- née, elle se retrouve, après la mort de son enfant, servante dans la famille Bartlett où la médisance la poursuit ; elle s’enfuit et n’échappe à la noyade dans une rivière en débâcle que grâce au fils Bartlett (Richard Barthelmess), amoureux d’elle. Griffith, qui signe tous ses cartons du monogramme dg , a la dent très dure contre la bourgeoisie (Sanderson et la famille d’Anna) et l’hypocrisie religieuse (le squire Bartlett). Ce qui semble contradictoire avec le racisme de Birth of a nation (p. 1061) ; on oublie que le Parti démocrate rassemblait à l’époque les ouvriers, le Sud et les petits fermiers ruinés de l’Ouest. Quelques plans du film sont tournés avec un procédé couleur archaïque.

An American in Paris Un Américain à Paris, Vincente Minnelli, usa, 1951, 114 mn

Un chanteur (Georges Guétary), un musicien (Oscar Levant) et un peintre (Gene Kelly) ; une jeune femme (Leslie Caron, débutante) devra choisir entre le chanteur et le peintre, lui même protégé d’une riche héritière (Nina Foch). On ne peut pas réduire cette splendide production d’Arthur Freed (de Sin- gin’ in the rain, p. 112, Gigi, p. 264, etc.) à son Paris franchouillard où la place du Tertre est un haut lieu de la peinture. La musique de Gershwin accompagne un superbe ballet dont les décors semblent signés Dufy, Rousseau ou Toulouse- Lautrec.

Distant drums Les aventures du capitaine Wyatt, Raoul Walsh, usa, 1951, 101 mn

L’histoire reprend, dans les grandes lignes, celui d’Objective Burma ! (p. 1036): après un raid victorieux contre un camp ennemi, un capitaine (Gary Cooper) doit conduire une retraite délicate. La Birmanie a été remplacée par la Floride (les Everglades) et les Japonais par les Séminoles, ce qui évoque désagréablement le combat contre les Indiens et le génocide évoqué, de façon un peu édulcorée, dans Seminole. Dans un rôle d’éclaireur, l’excellent Arthur Hunnicutt.

Fric-frac Maurice Lehmann, France, 1939, 89 mn

Comédie (co-réalisée par Claude Autant-Lara) dont le scénario n’est qu’un prétexte à d’éblouissants numéros d’acteurs : Fernandel, employé de bijouterie, rencontre Arletty, une prostituée et Michel Simon, un perceur de coffres-forts.

263 Gigi Vincente Minnelli, usa, 1958, 115 mn

Élevée dans une famille de cocottes pour en devenir une elle-même, Gigi (Leslie Caron) n’accepte qu’à contre-cœur de devenir la maîtresse de Gaston (Louis Jourdan) lequel aura finalement pitié d’elle et l’épousera. La nouvelle de Colette, déjà adaptée par Jacqueline Audry (p. 1405), a bien vieilli ; elle ressemble à ces gravures de Sem (1863–1934) qui illustrent le géné- rique et qui inspirent décors et costumes du film, tourné en extérieurs à Paris. Au milieu de cette bonbonnière, un petit moment de nostalgie et d’émotion : celle où l’oncle de Gaston (Maurice Chevalier) évoque un lointain passé avec la grand-mère de Gigi (Hermione Gingold) “Je m’en souviens très bien”. Du fait de sa distribution, le film s’écoute très bien en version française.

La corruzione La corruption, Mauro Bolognini, Italie, 1963, 79 mn

Le jeune Stefano (Jacques Perrin) se destine à la prêtrise, ce que son père (Alain Cuny), un riche éditeur milanais, ne saurait accepter. Il corrompt littérale- ment ce fils au moyen de sa jeune maîtresse (Rosanna Schiaffino). À la fin nous voyons Stefano essuyer une larme en contemplant des jeunes gens alignés pour danser le madison, métaphore de son inéluctable rentrée dans le rang. Isa Miranda joue la mère neurasthénique de Stefano.

Left luggage À la recherche du passé, Jeroen Krabbé, Pays-Bas, 1998, 96 mn

Anvers, 1962 : qu’est-ce au juste qu’être juif ? Le film, attachant sinon réussi, n’aborde pas la question sous l’angle de la facilité et des bons sentiments. Il nous montre d’un côté un couple hassidique (Isabella Rosselini et le réalisateur Krabbé) empêtré dans ses traditions et qui, selon un Juif non pratiquant (Maximilian Schell), est en train de rebâtir le ghetto. Ce dernier est lui-même obsédé par deux valises contenant des souvenirs qu’il a dû enterrer pendant la guerre, symboles d’une identité sans doute à jamais perdue.

Love me tonight Aimez-moi ce soir, Rouben Mamoulian, usa, 1932, 89 mn

Excellent film musical de la série des Chevalier/MacDonald (p. 1271), celui-ci n’étant pas dirigé par Lubitsch. L’intrigue sans intérêt oppose un tailleur (Maurice Chevalier) à une princesse (Jeannette MacDonald). Les trouvailles de mise en scène de Mamoulian sont remarquables ; ainsi, une chanson “Isn’t it romantic” passe-t-elle de bouche en bouche, en commençant par le tailleur, puis un taxi, un camp de tsiganes avant d’aboutir sur les lèvres de la princesse. Trois vieilles femmes tout droit sorties de Macbeth commentent les potins du château.

264 Key Largo John Huston, usa, 1948, 100 mn

Cette pièce de théâtre filmée sans un temps mort met en scène le couple Bogart/Bacall. Une sorte d’Al Capone (Edward G. Robinson) s’est installé avec ses sbires (dont Thomas Gomez et Dan Seymour) dans l’hôtel tenu par un invalide (Lionel Barrymore) et sa fille (Lauren Bacall), une veuve de guerre à laquelle rend visite un camarade du défunt mari (Humphrey Bogart). La maîtresse alcoolique du gangster (Claire Trevor), que celui-ci force à chanter a cappella pour l’humilier, est au centre de l’intrigue. Les gangsters souhaitent tous le retour de la Prohibition qu’ils assurent proche. Référence à la sanglante bataille de San Pietro, près de Monte Cassino, où Huston tourna un mémorable documentaire (p. 470).

La maison du Maltais Pierre Chenal, France, 1938, 89 mn

Marcel Dalio campe Matteo qui enchante la ville de Sfax de ses contes par- fumés et vit un grand amour avec la prostituée Safia (Viviane Romance). Pour gagner de l’argent et élever l’enfant à venir, Matteo se fait contrebandier d’armes et sa chérie se console auprès d’un archéologue de passage (Pierre Renoir) qui l’épouse en croyant que l’enfant est le sien. Safia s’embourgeoise au point de suivre les cours de la Sorbonne sur “la philosophie positive d’Auguste Comte” ! Matteo, devenu chef de gang à Paris, se sacrifie pour que le passé ne vienne pas salir la vie de son ex-amour et de leur enfant commun. Le scénario est une accumulation effarante de poncifs, digne du xixe siècle. Mais quelle distribution ! Fréhel, Jany Holt sans oublier Louis Jouvet en détective maître-chanteur qui menace de déterrer le passé. Le mot “crouillat”, qui désigne un Nord-africain, est à la fois bienveillant et raciste, autrement dit paternaliste. Suivant son état d’esprit, Matteo l’accepte ou le refuse violemment.

A streetcar named Desire Un tramway nommé Désir, Elia Kazan, usa, 1951, 125 mn

Blanche (Vivine Leigh), femme vieillissante et un peu zinzin, s’installe chez sa sœur Stella (Kim Hunter) mariée à Stanley (Marlon Brando), un mâle de chez viril qui s’acharnera contre sa belle-sœur en la dénigrant auprès de son ami Mitch (Karl Malden) qu’elle avait séduit. Une chaleur moite et étouffante enferme les personnages dans cette adaptation un peu lourde d’un auteur lui-même un peu lourd, Tennessee Williams. “Desire”, quartier de New Orleans, est le terminus d’un tramway.

265 Skřivánci na niti Alouettes, le fil à la patte, Jiří Menzel, Tchécoslovaquie, 1969, 90 mn

Au début des années 1950, la rééducation d’éléments anti-sociaux par le travail. D’après un roman de Bohumil Hrabal, tout comme Trains étroitement surveillés (p. 95), dont on retrouve les acteurs Václav Neckář et Vlastimil Brod- ský, plus l’excellent Rudolf Hrušínský. Le film, un peu déprimant, connut le sort de ses personnages quand ils posaient trop de questions : il fut placardisé et ne sortit qu’en 1990, après la chute du communisme.

Dung che sai duk Les cendres du temps, Kar-wai Wong, Hong Kong, 1994, 93 mn

Difficile de comprendre grand’chose à ce film de sabre où l’on ne se bat guère et dont le style poétique rappelle celui de 2046 (2004). Les images et la musique sont d’une beauté époustouflante. Il s’agit d’une version “redux”, un remontage datant de 2008.

If. . . Lindsay Anderson, Grande-Bretagne, 1968, 107 mn

Le film nous montre, sous un jour peu sympathique, une Public school an- glaise. Avant Orange mécanique (p. 452), Malcolm McDowell campe un jeune révolté qui rue dans les brancards. Tout devrait se terminer par la rentrée dans le rang du trublion ; le réalisateur a préféré l’armer d’une mitraillette et lui faire dégommer enseignants et pions – appelés, whips, car spécialistes du caning. Le titre est une référence ironique à un poème pompier de Rudyard Kipling qui se termine par “Tu seras un homme, mon fils”.

A torinoói ló Le cheval de Turin, Béla Tarr, Hongrie, 2011, 148 mn

Qu’advint-il du cheval embrassé par Nietzsche en 1889 à Turin ? Nous ap- prenons qu’il appartenait à deux paysans, un père et sa fille (Erika Bók, l’idiote de Sátántangó, p. 31) que nous voyons accomplir les mêmes gestes, s’habiller, boire un verre de gnôle, éplucher un patate brûlante d’une seule main avant de la manger, toujours brûlante. Dehors, le vent dément ne fait aucune pause et le rituel n’est interrompu que par la visite d’un voisin aux propos incompréhensibles ou d’une importune bande de tsiganes. À la fin, il n’y a plus d’eau dans le puits et le pétrole de la lampe refuse de s’enflammer. Le testament de Béla Tarr rappelle Sátántangó, en plus austère : musique hypnotique de Mihály Vig, les éléments hostiles, la fin dans l’obscurité.

266 Salt of the Earth Le sel de la Terre, Herbert J. Biberman, usa, 1954, 92 mn

Ce film politique un peu démonstratif situé au Nouveau-Mexique raconte la longue lutte de mineurs de zinc mexicains pour l’égalité salariale et, lutte dans la lutte, celle des épouses pour l’égalité avec les hommes. Tourné dans la quasi-clandestinité par des blacklistés (Biberman était un des Dix de Hollywood) dont l’acteur Will Geer, le film fut lui-même blacklisté. La distribution, qui comporte une majorité de non-professionnels, est dominée par le personnage féminin joué par Rosaura Revueltas, actrice mexicaine qui allait être en conséquence expulsée des États-Unis.

The bigamist Bigamie, Ida Lupino, usa, 1953, 76 mn

On peut voir le film comme une version américaine du Postillon de Longju- meau : Edmond O’Brien a deux épouses, l’une à San Francisco (Joan Fontaine) l’autre à Los Angeles (Ida Lupino, la réalisatrice) où l’appelle souvent son travail. Cette histoire assez plausible d’un homme amené à vivre deux sincères histoires d’amour n’est traitée ni sur le mode comique ni sur celui de la dénonciation. C’est une sorte d’indulgence qu’obtient le coupable à son procès quand il échange des regards avec chacune de ses deux épouses. On remarque Edmund Gwenn dans un rôle de sympathique détective.

L’État sauvage Francis Girod, France, 1978, 108 mn

La décolonisation au début des années 1960. Nous assistons à la chute puis à l’exécution sommaire d’un ministre idéaliste, sorte de Patrice Lumumba, sous les coups de ses compatriotes – dont un “vieux sage”, euphémisme pour un chef d’État à la Senghor – manipulés par les Français. Le film est centré sur les mésa- ventures de la compagne du ministre (Marie-Christine Barrault) et de son époux (Jacques Dutronc) qui recevront l’aide d’un policier corrompu (Michel Piccoli). Claude Brasseur campe un profiteur colonialiste d’une insondable vulgarité.

Taking off Miloš Forman, usa, 1971, 92 mn

Cette comédie met en scène des parents désorientés à la recherche de leurs enfants fugueurs. Ce qui conduira à une mémorable initiation à la marijuana prodiguée par Vincent Schiavelli. Les parents (Lynn Carlin et Buck Henry) n’ont plus alors qu’à décoller (take off) et jouer au strip poker en enlevant (taking off) leurs habits. Bien que tourné aux États-Unis, le film reste très proche des œuvres tchèques de Forman comme Au feu les pompiers (p. 143).

267 Secret ceremony Cérémonie secrète, Joseph Losey, Grande-Bretagne, 1968, 104 mn

Mia Farrow (tout juste sortie de Rosemary’s baby) joue Cenci, une jeune femme dérangée qui croit reconnaître sa mère morte dans Leonora (Elisabeth Taylor, peu convaincante). Elle entretient une relation complexe avec son beau- père (Robert Mitchum) et les deux sœurs, Hannah et Hilda (Pamela Brown), de celui-ci. Cette histoire tirée par les cheveux se termine très mal. Le film est tourné dans le Debenham house, splendide villa Art déco (1905).

How to murder your wife Comment tuer votre femme, Richard Quine, usa, 1965, 119 mn

Jack Lemmon, célibataire endurci, assisté de son fidèle auxiliaire (Terry- Thomas), est l’auteur des aventures de l’espion Brannigan, une bande dessinée quotidienne. Marié malgré lui à une charmante italienne (Virna Lisi), son espion de héros s’assagit et se met à vivre une vie de couple, les Brannigan. Agacé par une maladresse de son épouse, il la tue symboliquement dans sa B.D. en des- sinant l’assassinat de Mrs Brannigan par son mari. La véritable épouse, outrée, disparaît et le héros doit faire face à une accusation de meurtre dont il se défend en plaidant la légitime défense ; il est acquitté par un jury masculin. Le film, qui n’est pas vraiment misogyne, est une amusante charge contre le matriarcat américain. Un mari, cité comme témoin au procès final, avoue qu’il ferait disparaître son épouse (Claire Trevor) s’il suffisait d’appuyer sur un bouton. Le thème de la relation entre réalité et bande dessinée sera repris dans Jeu de massacre (p. 132). Référence au récent Divorce à l’italienne (p. 146).

Paris nous appartient , France, 1958, 136 mn

Quelle est la nature de ce complot que cherche à élucider Anne (Betty Schnei- der) et qui coûtera la vie à son frère (François Maistre) ? Et Gérard (Gianni Espo- sito), une des victimes, ne se serait-il pas plutôt suicidé ? On se perd rapidement dans cette histoire de “vrais maîtres qui gouvernent en cachette”. Le film renvoie à Metropolis (p. 1011) et aux Vampires (p. 487) : image mémorable de Gérard sur le toit du théâtre de la Ville. Alors que les révélations de Feuillade étaient bien décevantes, le complotisme façon Rivette évite le piège de l’explication : ce “secret effroyable qui tue” n’est au fond que l’existence d’un secret. On y voit le goût marqué de Rivette pour le théâtre : l’obscur Périclès est répété dans divers lieux, dont les Arènes de Montmartre. Apparitions de Claude Chabrol, Jean-Luc Godard et Jacques Demy et petit rôle pour Jean-Claude Brialy.

268 Leo the last Léo le dernier, John Boorman, Grande-Bretagne, 1970, 104 mn

Dans ce film assez confus, l’héritier (Marcello Mastroianni) d’une famille royale détrônée, de retour des Galápagos, observe depuis sa résidence londonienne la population noire et miséreuse qui habite de l’autre côté de la rue. Il fera cause commune avec eux pour renverser le vieux monde en mettant le feu à son palais. Le film, lourdement symbolique, ne fonctionne ni comme conte philosophique ni comme tract politique. La photo, proche du noir et blanc, ne colore que les peaux. Composition inquiétante de Vladek Sheybal.

De fem bespænd Cinq obstructions, Jørgen Leth & Lars von Trier, Danemark, 2003, 87 mn

Un pur film sur le cinéma : un court-métrage sarcastique de Jørgen Leth, L’homme parfait (1968), est refait selon diverses contraintes, qui vont de la limitation à douze images par plan ( !) à l’absence totale de contraintes. Lars von Trier tire les ficelles en choisissant lui-même les “obstructions”. La quatrième version, en style dessin animé, est particulièrement réussie ; la dernière, la seule due à von Trier, est un hommage touchant à son aîné Leth.

More Barbet Schroeder, France, 1969, 116 mn

À Ibiza, le destin tragique d’un jeune Allemand (Klaus Grünberg) entraîné dans les spirales de la dépendance à l’héroïne par une Américaine (Mimsy Farmer) et qui finit enterré comme un chien au bord d’une route. Musique de Pink Floyd et beauté des jeunes acteurs ; mais on reste de marbre.

The thing John Carpenter, usa, 1982, 109 mn

Le film reprend le point de départ du classique Thing from another world (p. 457) : une soucoupe volante s’est abîmée dans les glaces et une expédition polaire a la mauvaise idée de ramener un extra-terrestre congelé. Ici, la chose de l’espace infecte progressivement les membres de cette station antarctique qui se soupçonnent les uns les autres. La tension culmine lors d’une séance de tests où un morceau de cuivre chauffé est plongé dans un échantillon du sang de chacun des survivants : s’il est contaminé, une espèce de monstre surgit de la coupelle. L’opposition entre scientifiques et militaires de l’original a fait place à un suspense servi par des images spectaculaires. Plus réussi que la plupart des autres remakes de Carpenter, celui-ci se termine sur la vision des deux survivants (peut- être) non infectés attendant de mourir de froid dans la nuit antarctique.

269 Welcome to the dollhouse Bienvenue dans l’âge ingrat, Todd Solondz, usa, 1995, 87 mn

Dawn Wiener (Heather Matarazzo), adolescente mal dans sa peau, conserve encore sa cabane d’enfant dans le jardin familial. Elle essaye de se faire violer par un camarade d’école tout en tentant de séduire un copain de son grand frère. Elle jalouse surtout son adorable petite sœur qu’elle se reproche d’avoir, par négligence volontaire, laisser enlever par un voisin pédophile. Le monde de Todd Solondz est déplaisant, on n’y caresse pas le teckel (= Wiener dog, surnom de Dawn à l’école) dans le sens du poil. À ce regard dénué d’empathie qui ne pardonne rien, on peut préférer l’approche de Jacques Doillon.

El espinazo del diablo L’échine du diable, Guillermo del Toro, Espagne, 2001, 103 mn

Film fantastique avec effets spéciaux, ce qui convainc rarement car nous ne croyons pas aux fantômes et pas plus au Malin qu’à Barbe-Bleue. Or, le réalisateur a trouvé un équivalent au Diable en la personne de Franco et n’a aucun mal à créer une atmosphère terrifiante dans cet orphelinat du désert castillan où, début 1939, on attend l’arrivée imminente des bourreaux fascistes, symbolisée par cette énorme bombe non explosée dans la cour. Dans cette atmosphère apocalyptique, un fantôme devient presque rassu- rant, comme indice d’une vie après la mort. Le Barbe-Bleue de l’histoire, Jacinto (Eduardo Noriega), est un orphelin devenu adulte qui satisfait les besoins sexuels de la patronne unijambiste (Marisa Paredes) de l’orphelinat et qui est prêt à tuer tout le monde pour quelques lingots d’or. Une séquence l’humanise, et l’on se surprend à être ému, qui le montre en train de détruire des documents parmi lesquels les photos de ses parents, sans doute victimes des franquistes. La dernière image voit les enfants survivants quitter les ruines de l’orphelinat accompagnés du regard par le fantôme du docteur (Federico Luppi).

Captain from Castile Capitaine de Castille, Henry King, usa, 1947, 141 mn

Film d’aventures totalement académique prétendant montrer la conquête du Mexique par Cortez. Les acteurs (Tyrone Power et Jean Peters) sont médiocres et l’histoire molle se traîne d’épisode en épisode. La volonté d’ajouter une dimension comique avec un personnage d’astrologue (Alan Mowbray) n’arrange rien. Le film se surpasse au niveau historique en dissociant l’Inquisition – confondue avec une très laïque Hermandad – de l’Église qui l’aurait soi-disant combattue, comme le suggère le personnage encapuchonné joué par Thomas Gomez.

270 A river runs through it Et au milieu coule une rivière, Robert Redford, usa, 1992, 124 mn

Cette americana évoque une petite ville du Montana à travers deux frères (dont Brad Pitt) fils de pasteur qui se retrouvent pour aller pêcher dans une rivière. Belles images exaltant la nature et un mode de vie reposant sur trois piliers, “Church, Work and Fishing”. C’était en 1926, au temps de Calvin Coolidge et Ronald Colman ; la frère aîné n’apprécie guère le jazz blanc des Clicquot Club Eskimos, pas plus que son pasteur de père n’aime les méthodistes : “des baptistes qui savent lire”.

Il mio nome è Nessuno Mon nom est Personne, Tonino Valerii, Italie, 1973, 116 mn

Personne, nom que prenait Ulysse pour tromper le Cyclope et qui devint Nemo chez Jules Verne, est le pseudonyme pris par un jeune cow-boy (Terence Hill) qui a trop vu de westerns spaghetti. Servie par Henry Fonda qui n’en fait pas trop, lui, cette parodie d’une parodie renchérit sur la lenteur et la vulgarité. Musique d’Ennio Morricone qui cite la chevauchée des Walkyries et second rôle pour Jean Martin.

Lisbon L’homme de Lisbonne, Ray Milland, usa, 1956, 86 mn

Ray Milland joue lui-même Evans, un petit contrebandier chargé de retrouver le riche et vieil époux de la séduisante Sylvia (Maureen O’Hara). La belle espérait revoir son mari mort pour pouvoir en hériter mais Evans le ramène bien vivant. L’organisateur de cette opération tordue, l’inquiétant Mavros (Claude Rains), entretient la jeune Maria (Yvonne Furneaux) dont il brûle les robes qu’il lui a offertes lorqu’il est mécontent et qu’Evans lui arrachera. Excellente composition de Francis Lederer (qui fut Alwa dans Loulou, p. 1286) en assassin jaloux.

The sisters Nuits de bal, Anatole Litvak, usa, 1938, 99 mn

Le film, peu original, se déroule durant les quatre années qui séparent la réélection de Ted Roosevelt de l’élection de William Taft. Des trois filles des parents Elliott (Henry Travers et Beulah Bondi), le scénario ne retient guère que l’aînée Louise (Bette Davis) mariée à un journaliste velléitaire et alcoolique (Errol Flynn). Le 18 avril 1906 à 5h12, le tremblement de terre de San Francisco sépare le couple qui se retrouvera au bal donné à l’occasion de l’élection présidentielle.

271 Cleopatra Cléopâtre, Cecil B. DeMille, usa, 1934, 101 mn

César (Warren William) ne se méfie pas assez des Ides de Mars ; il disparaît au début du film dont l’essentiel est consacré aux ennuyeuses amours de Cléopâtre (Claudette Colbert) et Antoine (Henry Wilcoxon). Un carton proclame que le film est le 80e a avoir été pasteurisé selon les préceptes du code Hays.

Escalier de service Carlo Rim, France, 1954, 90 mn

Film aux sketches très inégaux. Le plus réussi montre un couple de gens du spectacle (Danielle Darrieux et Robert Lamoureux) complètement à sec vider leur appartement, puis le remeubler en prévoyance de la venue d’un producteur, le revider et renoncer au suicide parce que le gaz a été coupé. Le ballet des meubles dans l’escalier renvoie à L’armoire volante (p. 629).

Dov’è la libertà ? Où est la liberté ?, Roberto Rossellini, Italie, 1954, 87 mn

Le célèbre Totó joue Salvatore qui, sorti de prison, ne rencontre que des vérités désagréables et des gens méprisables. Il procède alors à une invasion – évasion à l’envers – de la prison où tous les rêves de liberté avaient encore un sens. Hélas, son second procès se solde par une simple amende ; il agresse alors son avocat pour avoir accès à son paradis perdu. Parmi la peu réjouissante engeance décrite par ce film amer, le belle-famille du héros qui s’est enrichie en spoliant une famille juive. Salvatore découvrira le pot-aux-roses lors d’une rencontre avec un survivant (Leopoldo Trieste) Via del portico d’Ottavia, devant un boui-boui qui affiche “carciofi alla giudia”.

Mandy La merveilleuse histoire de Mandy, Alexander Mackendrick, Grande- Bretagne, 1952, 89 mn

Mandy (l’inoubliable Mandy Miller qui ne fit pas carrière) est sourde de nais- sance. Sa vie devrait être celle d’un petit animal de compagnie, pense sa grand- mère paternelle qui héberge la famille près du pont de Hammersmith. Sa mère (Phyllis Calvert) est d’un tout autre avis et, avec l’aide d’un médecin spécialisé (Jack Hawkins), elle arrivera à faire dire son nom à la fillette : “Man–dy”. Contrairement à The miracle worker (p. 859), le combat se situe ici entre adultes. La mère dispute le droit de soigner sa fille à son mari et, en fait, à sa belle-mère ; les collègues du médecin attendent le faux pas que serait, par exemple, une liaison avec la mère de Mandy. Mais l’ensemble est traité avec un sens de la nuance qui donne la priorité à l’émotion.

272 L’onorevole Angelina L’honorable Angelina, Luigi Zampa, Italie, 1947, 89 mn

Ce film néo-réaliste montre Angelina (Anna Magnani), mère de famille nom- breuse, prendre la tête d’un mouvement féminin de revendication qui va jusqu’à la fondation d’un éphémère parti politique indépendant. Elle a maille à partir avec les autorités et fait même de la prison, mais obtient gain de cause pour ses revendications. Élue au Parlement, elle renonce à sa position d’“Onorevole”, préférant rester à sa place de femme au foyer, prétendument obéissante à son carabiniero de mari (Nando Bruno). La féministe Angelina comprend que la politique l’éloignerait de sa famille qu’elle fait passer avant tout. Le message n’est pas pour autant totalement réactionnaire car on comprend qu’elle n’est que temporairement assagie.

Mitt liv som hund Ma vie de chien, Lasse Hallström, Suède, 1985, 98 mn

L’été 1958 en Suède, au temps de la Coupe du monde de football. Le jeune Ingemar a été envoyé à la campagne car sa mère est en train de mourir. Il est hébergé par un oncle un peu fantasque et fait la connaissance de voisins d’âges très variés comme ce vieil homme qui se fait lire en cachette les descriptions de gaines pour femme d’un catalogue. Dans le monde d’un enfant de onze ans, la chienne Sickan, dont personne ne voulait, attend sagement le retour de son jeune maître dans un chenil. Ingemar fera une étrange assimilation entre la mort de sa mère qu’on ne lui a pas cachée et l’absence de Sickan dont on n’a pas osé lui dire qu’elle avait été gazée. Il connaît cependant le sort de Laïka, la chienne de l’espace. Dans un moment de confusion, on le voit aboyer comme un toutou et s’accuser de la mort de sa mère.

Molokh Moloch, Alexandre Sokourov, Russie, 1999, 103 mn

L’été 1942, au Berghof de Berchtesgaden. Hitler et ses courtisans, Goebbels (joué par une femme) et Bormann, ainsi que Magda Goebbels et Eva Braun. Nous apprenons que “Plus une femme est bête, plus elle est expressive” ou encore que “Nous vaincrons la mort” ; ces propos de table sont tellement géniaux que Bormann a commis un scribe pour les noter. Le Führer, végétarien, montre son horreur de tout mal fait aux animaux en employant le mot “cadavre” pour parler de viande mais n’a prétendument jamais entendu parler d’Auschwitz. Le film a une dominante verdâtre très marquée et la photo est un peu floue ; les ss de garde sont parfois anamorphosés. Sinon, la vie quotidienne des monstres ressemble à la nôtre. Ce qui n’est pas rassurant, on les préfèrerait tellement avec des cornes et une queue !

273 The Europeans James Ivory, Grande-Bretagne, 1979, 87 mn

Ivory adapte Henry James, tout comme lui américain et anglais d’adoption. L’histoire oppose le puritanisme des Américains à l’approche moins coincée de leurs cousins européens, dont une baronnesse esseulée (Lee Remick). Magnifiques paysages de Nouvelle-Angleterre et composition mémorable de Wesley Addy tout droit sorti d’un tableau de Whistler.

The artist Michel Hazanavicius, France, 2011, 99 mn

Film muet en noir et blanc avec cartons qui raconte la fin du muet, retardée à 1929 pour la faire coïncider avec la crise. Jean Dujardin joue George Valentin, un acteur qui refuse de parler alors que Bérénice Béjo est Peppy Miller star montante qui essaye de sauver Valentin du suicide. Le style du cinéma de l’époque est bien respecté, avec des décors comme ce gigantesque escalier où se croisent les protagonistes ou encore ce petit chien qui sauve son maître de la mort. Le film est accompagné d’une partition musicale. Le son, voix et bruits du réel, ne se fait entendre que dans un cauchemar du héros “talkiephobe” et à la fin, comme signe de happy end Le personnage de George Valentin rappelle John Gilbert que Greta Garbo essaya de ramener sur le devant de la scène dans Queen Christina (p. 573).

Paranoid park Gus Van Sant, usa, 2007, 84 mn

Un adolescent a provoqué accidentellement la mort d’un vigile des chemins de fer. Nous le suivons quelques jours en train de ressasser sa culpabilité. Le film, magnifique, s’attache aux pas du héros, notamment dans les couloirs de son lycée, ce qui rappelle Elephant (2003) et surtout l’évidente influence de Béla Tarr. Le générique montre le St Johns bridge de Portland.

L’istruttoria è chiusa : dimentichi Nous sommes tous en liberté provisoire, Damiano Damiani, Italie, 1971, 101 mn

Un architecte (Franco Nero) passe quelques semaines dans une prison. Du fait de son statut social, il est choisit par le gardien-chef comme compagnon de cellule d’un ingénieur (Riccardo Cucciola) qui doit être supprimé pour l’empêcher de dénoncer un scandale. Témoin du meurtre, il confirmera la thèse du suicide par lâcheté, sa respectabilité bourgeoise le rendant digne de foi. Le film, qui en rajoute un peu dans le complotisme, est très efficace, souvent terrifiant.

274 Marie-Martine Albert Valentin, France, 1943, 99 mn

Des flash-backs successifs remontent le temps dans la vie de Marie-Martine (Renée Saint-Cyr). On apprend qu’elle est sortie de prison, puis qu’elle y alla pour meurtre, dénoncée par un écrivain sans scrupules (Jules Berry), enfin qu’elle fut condamnée pour le crime commis par la fille d’un notable (Jean Debucourt). La narration à tiroirs fonctionne à merveille, servie par d’excellents seconds rôles : Jeanne Fusier-Gir, plus vieille taupe que jamais, Héléna Manson et Marguerite Deval qui détient la clef du passé enfoui. Une séquence, sans relation à l’intrigue, oppose Bernard Blier à Saturnin Fabre, lequel prononce cinq fois de suite le célèbre “Tiens ta bougie. . . droite !”. Et aussi cette réplique digne des “logiques” contrefactuelles : “Si ça sétait passé comme ça aurait dû se passer, tu serais mon fils”.

They won’t forget La ville gronde, Mervyn LeRoy, usa, 1937, 95 mn

Une ville du Sud, un jour de commémoration de la Confédération : une jeune fille (premier rôle de Lana Turner) est assassinée. Un procureur sans scrupules (Claude Rains) assisté d’un journaliste ordurier (Allyn Joslyn) s’acharnent contre un enseignant venu du Nord, lequel sera condamné à mort ; gracié, il n’échappe pas au lynchage. Le procureur sera probablement élu gouverneur grâce à la mort de l’innocent et ni les lyncheurs, ni le probable assassin (Elisha Cook) de la jeune fille ne seront inquiétés : film sans concession. Une carte de la Chine apparaît fugitivement dans les articles de la première page d’un journal ; on la retrouve dans d’autres films de l’époque (p. 451). Ell sévit encore dans Psychose (p. 1036).

Torna ! Larmes d’amour, Raffaello Matarazzo, Italie, 1954, 92 mn

Par amour ou par cupidité, un méchant (Franco Fabrizi) veut séparer sa cousine (Yvonne Sanson) de son époux (Amadeo Nazzari) : il produit des lettres d’amour non datées et va jusqu’à prétendre que l’enfant du couple est sienne. Le mari qui gobe tout emmène la fillette dans le chalet de ses parents où un providentiel glissement de terrain fera disparaître maison et enfant. Entre temps, le méchant cousin paye sa forfaiture d’un coup de l’inévitable pistolet prêt à l’emploi typique des mélos, tiré par sa compagne (Enrica Dyrell) ; il avoue tout sur son lit de mort. Dénouement heureux, la fillette avait été enlevée juste avant le glissement de terrain par une folle (Liliana Gerace). Si l’on arrive à abandonner tout esprit critique et entrer dans ce monde convenu et stéréotypé, il faut admettre que le film est une grande réussite. Le film, tourné en Ferraniacolor, ne semble disponible qu’en noir et blanc.

275 C.S.A., the Confederate States of America Kevin Willmott, usa, 2004, 89 mn

Uchronie où le Sud a gagné, le film est un amusant tract politique contre l’esclavage et le racisme. On peut lui reprocher sa lourdeur. Mais peut-on être nuancé sur ce sujet ? Il a la vertu de nous rappeler l’existence de la prétendue Drapetomania, mala- die contractée par les nègres fugueurs, ainsi que les principes d’obéissance énon- cés par Saint Paul dans sa lettre aux Éphésiens. Et aussi un certain nombre de réclames racistes, analogues de notre “Ya bon Banania”. Dans le registre uchronique, un ufilm de Griffith montre la capture de “Dis- honnest Abe” (Abraham Lincoln) par des défenseurs de la race aryenne. Un autre, I married an abolitionist (référence à I married a communist, p. 333) met en scène une épouse découvrant que son mari lit en cachette La case de l’oncle Tom. Sans oublier A northern wind, film nostalgique sur le Nord vaincu. Le film se surpasse dans ses spots publicitaires : comment préserver son “chattel” (cheptel) à l’aide de bracelets électroniques ou de pilules sédatives.

Il cavaliere misterioso Le chevalier mystérieux, Riccardo Freda, Italie, 1948, 91 mn

Vittorio Gassman, qui a le physique du rôle, est le héros de cette aventure attribuée à Giacomo Casanova, mais on ne prête qu’aux riches. Il ira jusqu’à séduire la tsarine (Yvonne Sanson) afin de récupérer un document compromettant pour la Sérenissime République. Malgré la présence de plusieurs héroïnes, c’est avant tout une histoire de cape et d’épée bien enlevée. Il est choquant pour l’oreille d’entendre les acteurs continuer à se donner du “Voi” alors que Mussolini est bien mort (p. 11).

Frankenstein and the monster from Hell Frankenstein et le monstre de l’Enfer, Terence Fisher, Grande-Bretagne, 1974, 90 mn

Le dernier Frankenstein du duo Cushing/Fisher. La vogue des greffes d’or- ganes rend l’histoire légèrement plus plausible ; ainsi est-il question d’un possible rejet de la greffe du cerveau. Le monstre créé étant peu viable – et affreuse- ment laid, c’est une sorte de gorille – Frankenstein (Peter Cushing) envisage sa reproduction : il croit donc à l’hérédité des caractères acquis, façon Mitchourine. De ridicules maquettes tiennent lieu de vue d’ensemble de l’hôpital psychia- trique où se déroule l’histoire. En revanche, les images très soignées du laboratoire évoquent quelque peinture réaliste bien léchée.

276 Teresa Venerdi Mademoiselle Vendredi, Vittorio De Sica, Italie, 1941, 97 mn

Film dans le style “téléphones blancs” où De Sica joue un médecin poursuivi par ses créanciers à cause d’une chanteuse (Anna Magnani). Il rencontre la ly- céenne Teresa (Adriana Benetti) qu’il épouse et emmène au fin fond des Abruzzes (Teramo). L’intrigue manque d’intérêt et l’aspect satirique – par exemple à l’égard d’un matelassier qui se croit poète comme Dante et Raffaello ( !) – est bien timide.

Un’avventura di Salvator Rosa Une aventure de Salvator Rosa, Alessandro Blasetti, Italie, 1939, 93 mn

Même si Gino Cervi n’a pas le physique de Zorro (il sera Peppone dans les Don Camillo, p. 204), c’est un excellent film d’aventures à dominante comique. Salvator Rosa, artiste multiforme du xviie siècle, incarne ici Il formica (la fourmi), combattant masqué pour la liberté la nuit, peintre de cour le jour. Le scénario exploite le potentiel théâtral des fameux jets d’eau de la villa d’Este, à Tivoli. La couronne de fer (p. 182) reprendra les mêmes acteurs : Cervi, le couple d’acteurs Luisa Ferida et Osvaldo Valenti qui devaient payer de leur vie leur allégeance fasciste, ainsi que Rina Morelli qui, dans un rôle de duchesse prime- sautière, est la vraie vedette de notre film.

Man on the moon Miloš Forman, usa, 1999, 119 mn

Andy Kaufman, météorique comique américain est ici incarné – et comment ! – par Jim Carrey, le minuscule Danny DeVito (1,47 mètres) jouant l’impresario. Le personnage est époustouflant, insaisissable. Ainsi, impose-t-il le grossier chanteur Tony Clifton au responsable de la télévison abc (Vincent Schiavelli) ; on s’aperçoit vite que Clifton est le Monsieur Hyde du gentil Kaufman. Mais quand réapparaît l’horrible Clifton, Andy se pointe sur scène car il a pris soin de substituer un comparse au “vrai” Clifton. Il veut toujours avoir un coup d’avance sur son public, qu’il cherche à déstabiliser, quitte à lui déplaire. C’est ainsi qu’il inflige une lecture exhaustive du Gatsby de Scott Fitzgerald à un public dénué du snobisme qui faisait gober les provocations d’Andy Warhol. Ou qu’il invente le catch mixte où il démolit des femmes en tenant des propos d’une lourdeur pachydermique. On ne sait jamais où il en est vraiment et, quand il est atteint d’un cancer, tout le monde croit à une nouvelle manipulation. Le film, fascinant, est une interrogation quant à la réalité de ce que nous sommes, de ce que nous croyons être, décrite comme un puits sans fond. Les yeux toujours en mouvement du héros s’amusent de la situation ; à moins qu’ils ne soient le signal de détresse d’un individu introuvable, y compris par lui-même.

277 Deux sous de violettes Jean Anouilh, France, 1951, 95 mn

À Paris, la jeune Thérèse (Dany Robin) travaille chez un fleuriste un peu trop entreprenant ; sa mère (Héléna Manson) lui préfère sa sœur qui a de grandes es- pérances car elle doit épouser un sous-chef de bureau. Son frère (Michel Bouquet, dans sa période Anouilh) vit aux crochets d’une marchande d’escargots quand il ne traficote pas avec le voyou du quartier (Yves Robert). Thérèse, envoyée en province chez ses oncle et tante (Georges Chamarat et Jane Marken), se fait séduire puis engrosser par un fils de bourgeois qui la laisse tomber. Quand elle demande de l’aide à un ami de la famille (Henri Crémieux), elle reçoit à nouveau des “propositions”. Une fausse couche providentielle la remettra sur les rails. Tourné vers 1950, le film est supposé se passer au début des années 1920, bien que cela ne se voie guère au niveau des décors et des costumes. Il dépeint la mentalité vieillotte et mesquine de la petite bourgeoisie d’une façon elle-même vieillotte et un peu mesquine.

A double life Othello, George Cukor, usa, 1947, 101 mn

Un comédien (Ronald Colman) s’identifie tellement à Othello qu’au bout de deux cents représentations il se sent habité par son personnage au point d’en reproduire les obsessions, typiquement celle d’étrangler Desdémone au cours d’une sorte de baiser de la mort : il tuera ainsi une maîtresse (Shelley Winters) en toute impunité. Son obsession va jusqu’à s’inventer une jalousie à l’égard de son ex-épouse (Signe Hasso), laquelle joue, précisément, Desdémone ; après une tentative d’étranglement de son ami Bill (Edmond O’Brien) qu’il assimile à Cassio, il se donnera la mort en jouant le final d’Othello avec un vrai poignard. Penser qu’un comédien puisse devenir jaloux et étrangleur à force de jouer Othello est un peu tiré par les cheveux. Le film ne convainc pas.

The big parade La grande parade, King Vidor, usa, 1925, 151 mn

La Grande Guerre. John Gilbert joue un jeune Américain en cantonnement dans un village français : les petites blagues avec les copains et surtout l’idylle avec la jeune Mélisande ( !) (Renée Adorée) occupent une bonne moitié du film. Vient le temps de l’offensive, filmée avec des moyens impressionnants dans un paysage où prédomine l’eucalyptus, essence peu gauloise. Un des copains est tué et le héros perd une jambe. Rentré au pays, il découvre que son frère planqué s’est occupé de l’usine familiale – chacun contribue à la guerre à sa façon – et de la fiancée qu’il y avait laissé. Il retourne donc en France retrouver sa Mélisande : un plan mémorable montre sa silhouette clopinante se détachant sur une colline.

278 On borrowed time L’étrange sursis, Harold S. Bucquet, usa, 1939, 99 mn

Sous l’aspect glaçant de Mr. Brink (= seuil), la Mort (Cedric Hardwicke) rôde autour des grand-parents (Beulah Bondi et Lionel Barrymore) d’un jeune orphelin. Il arrive à s’emparer de la grand-mère, mais le coriace grand-père par- vient à l’emprisonner dans un arbre : désormais, ne meurent plus que ceux qui s’en approchent trop près. Finalement, Brink réussit à attirer l’enfant qui fait une chute dont il ne peut même pas mourir ; pour abréger les souffrances du garçonnet, le grand-père libère Brink et rejoint le Paradis avec son petit-fils. La fin n’est pas triste, puisque dans ce conte de fées, il y a une vraie vie après la mort. Lionel Barrymore – qui était réellement infirme – se lève de son fauteuil roulant au moment de “passer”.

The lawless Haines, Joseph Losey, usa, 1950, 83 mn

Dans un village de Californie, une bagarre dans un bal dégénère en affronte- ments entre Américains et Mexicains. Un jeune basané panique et prend la fuite ; il est rattrapé par des policiers racistes dont l’un sera tué dans un accident de voiture attribué au gamin, lequel s’enfuit à nouveau devenant alors l’objet d’une véritable chasse à l’homme. Un couple de journalistes (Macdonald Carey et Gail Russell en Mexicaine) essaye de s’opposer à ce débordement de haine, ce qui a pour résultat le saccage du journal par une bande de trumpistes ante litteram. Un message d’espoir clôt le film : aidé d’un Américain riche et civilisé, le journal pourra reparaître et le “coupable” peut espérer un procès équitable. Dans la vie réelle, Losey paya ce film (et quelques autres) des persécutions politiques qui le contraignirent a utiliser (en Europe !) un pseudonyme jusqu’en 1957.

Match point Woody Allen, usa, 2005, 119 mn

Londres : le tennis sert de marchepied social au jeune Chris (Jonathan Rhys Meyers) qui fait un beau mariage. Mais il s’éprend d’une starlette américaine (Scarlett Johanson) qui, enceinte de ses œuvres, devient franchement pénible. Chris commet alors le crime parfait. Il échappe au châtiment à cause d’un anneau gravé compromettant, qu’il avait cru jeter dans la Tamise et qui est finalement retrouvé sur le corps d’un petit criminel (qui l’avait sans doute ramassé) : disculpé, le tennisman gagne son match contre la vérité et l’honnêteté. Malgré le décor de la Tate Modern, la musique d’opéra qui remplace le vieux jazz, Woody Allen est moins à l’aise à Londres qu’à New York. Et sur- tout manquent l’interrogation morale, la référence à la culture juive qui ont fait de Crimes and misdemeanors (p. 964), film sur un thème voisin, le chef-d’œuvre de l’auteur.

279 Alfa tau ! Francesco De Robertis, Italie, 1941, 90 mn

Film de guerre bien fait avec des images parfois superbes. La première partie, qui se déroule à l’arrière, est nettement propagandiste : la pensione Patria où loge le commandant est tapissée de slogans du genre “Ordine e disciplina” et le cerbère qui la garde est, au fond, une brave femme. La seconde partie, plus docu- mentaire, montre un sous-marin en action : transfert d’un blessé, ravitaillement d’un hydravion, attaque d’un vaisseau anglais. L’étoile Aldébaran, Alpha Tauri, est le symbole de la Marine italienne.

Welcome to L. A. Bienvenue à Los Angeles, Alan Rudolph, usa, 1976, 99 mn

Carroll (Keith Carradine) atterrit à Los Angeles à l’occasion de l’enregistre- ment d’un disque. Il croise plusieurs femmes avec lesquelles il se retrouve facile- ment au lit, ainsi Sally Kellerman (“Hot lips” de M*A*S*H, p. 1315). Mais il se refuse à Susan (Viveca Lindfors), trop vieille, et rate son coup de peu avec Karen (Geraldine Chaplin) qui lui préfère au fond son époux (Harvey Keitel), lui-même poursuivi par Linda (Sissy Spacek). La référence à Nashville (p. 233) est évidente : on retrouve Keith Carradine en chanteur ainsi que Geraldine Chaplin et d’ailleurs le film est produit par Robert Altman. Mais l’atmosphère, baignée par les chansons légèrement nostalgiques interprétées par Carradine ou Richard Baskin, est déjà du pur Rudolph, celui de Trouble in mind (p. 1115) ou Choose me (p. 807). Karen cite en permanence Camille (p. 431) avec Greta Garbo.

La neige était sale Luis Saslavsky, France, 1954, 101 mn

Dans cette petite ville occupée par les Allemands, Frank (Daniel Gélin) n’a rien d’un résistant. Il vit dans le bordel tenu par sa mère (Valentine Tessier) et profite ainsi gratuitement des pensionnaires. C’est sans doute par volonté de mal faire qu’il poignarde un Allemand et lui vole son arme ou que, plus tard, il assassine la vieille horlogère qui a eu le malheur de le reconnaître alors qu’il la cambriolait. Il se surpasse en offrant l’innocente Suzy (Marie Mansart) à son répugnant copain (Daniel Ivernel) : censé la dépuceler, il éteint la lumière comme on faisait à l’époque et c’est l’autre qui va se glisser dans le lit. Sur la fin, il ressent comme une honte de n’avoir été qu’une ordure, ce dont il rend sa mère implicitement responsable. Suzy aura été pour lui la révélation d’une pureté qu’il a d’abord cherché à salir et à laquelle il se raccroche quand il avoue tout de façon à expier devant un peloton d’exécution. Le côté sordide de Simenon – du moins de ses romans – a rarement été aussi manifeste. Excellente interprétation (mentionnons Antoine Balpétré et Jo Dest).

280 The social network David Fincher, usa, 2010, 120 mn

Nous suivons Mark Zuckerberg (Jesse Eisenberg) depuis ses débuts à Harvard où il gère un trombinoscope misogyne. Son ascension fulgurante est liée à sa capacité à utiliser les autres, les frères Winkelvoss, Eduardo Saverin et Sean Parker (de Napster) et à les abandonner comme des citrons bien pressés. On ne peut pas dire que le film donne une bonne image de cette célébrité. On imagine même que les avocats de la Columbia ont dû conconcter un scénario millimétré pour éviter un procès en diffamation. C’est le portrait de quelqu’un qui “fait de son mieux pour avoir l’air d’un trou du cul” ; et qui est, à coup sûr, un beau salaud. Mais il ne suffit pas d’être dégueulasse pour devenir milliardaire : que cela nous plaise ou non, Zuckerberg est un génie et si le film nous informe sur le comment, il est muet sur le pourquoi de la chose.

Once upon a time in America Il était une fois en Amérique, Sergio Leone, usa, 1984, 229 mn

Noodles (Robert de Niro), Max (James Woods) et Deborah (Elizabeth Mc- Govern) sont au centre de cette histoire de gangsters juifs du Lower East Side, face au pont de Williamsburg. Nous suivons les deux garçons et leurs acolytes Dominic, Patsy et Cockeye (William Forsythe) depuis l’enfance – jeunes acteurs très ressemblants à leur version adulte – marquée par le meurtre de Dominic près du pont de Manhattan. C’est ensuite le temps des vaches grasses de la Prohibi- tion refermé en 1933 sur une maladresse de Noodles qui, responsable de la mort des trois autres, s’enfuit pour échapper aux rétorsions. En passant la porte du temps, trente cinq ans plus tard, il a rendez-vous avec la vérité sur sa jeunesse. Il découvre que la mort des trois gangsters était un coup manigancé par Max, bien vivant, pour doubler ses complices ; sous l’apparence du respectable Secrétaire Bailey, il a épousé Deborah, devenue une célèbre actrice. Noodles, dont il a volé la vie en lui infligeant un éternel remords, affecte de ne pas le reconnaître. Plus attachant que les autres Leone, le film est dominé par une certaine nostalgie, une impression d’atemporalité soulignée par la musique d’Ennio Morricone. Citation de Vampyr (p. 548) : le gangster dans le silo. Avec Treat Williams.

Freud Freud, passions secrètes, John Huston, usa, 1962, 134 mn

Prenant ses distances avec l’hypnose à la Charcot (Fernand Ledoux), Freud (Montgomery Clift) met au point la psychanalyse en explorant l’inconscient d’une malade (Susan Sarandon) ; et s’attire incompréhension et railleries. Les théories freudiennes étaient très dérangeantes à leur époque. Comment se fait-il que ce monument d’académisme le soit si peu ?

281 L’ultima carrozzella Le diamant mystérieux, Mario Mattoli, Italie, 1943, 86 mn

Ce film est centré sur un anachronique taxi hippomobile conduit par Aldo Fabrizi (qui s’est écrit un scénario sur mesure) accusé d’un vol de bijoux par une comédienne (Anna Magnani). Quelques plans nous montrent la Rome de l’époque, par exemple la via Giulia qui n’a guère changé.

Alexandra Alexandre Sokourov, Russie, 1999, 91 mn

La célèbre Vichneskaia joue une grand-mère russe qui visite son petit-fils en garnison à Grozny (nom qui pourrait se traduire par La Redoute) durant la guerre de Tchétchénie. Couleurs attenuées sous une dominante verdâtre, marché en plein air – il faut dire que la plupart des maisons sont éventrées –, rencontre avec une vieille Tchétchène. On se demande où se passe la guerre qui n’est jamais abordée qu’obliquement : le jeune officier revient d’un ratissage, la grand-mère lui demande s’il vient de tuer, pas de réponse. On pense à la guerre d’Algérie.

That Hamilton woman Lady Hamilton, Alexander Korda, Grande-Bretagne, 1941, 120 mn

La relation d’amour adultère entre l’amiral Nelson et Emma Hamilton, in- terprétés par un couple célèbre, Laurence Olivier et qui semblent ne pas s’être entendus dans la vie, est avant tout une célébration de la Marine britannique et de la victoire de Trafalgar : nous sommes en pleine guerre. Alan Mowbray et Sara Allgood campent respectivement le mari et la mère d’Emma. Le film, raconté en flash-back par Emma mourante à Calais, s’arrête à la mort de Nelson. On reconnaît la musique du Prélude à l’après-midi d’un faune, que Miklós Rózsa n’a pas plagiée que dans ce film-ci.

The loneliness of the long distance runner La solitude du coureur de fond, Tony Richardson, Grande-Bretagne, 1962, 120 mn

Tom Courtenay est Colin, un voyou qui se retrouve dans une maison de correction. Ses dons pour la course à pied le font remarquer et protéger par le principal de l’établissement (Michael Redgrave) qui compte bien gagner une médaille lors de la prochaine compétition avec la public school locale. Colin, pratiquement arrivé, laisse ostensiblement passer son poursuivant – comme s’il refusait de rentrer dans le moule qu’on lui propose. On voit à ce moment défiler en cascade un condensé confus de tous les flash-backs du film qui n’est, au fond, qu’un cri de révolte.

282 Good Bye Lenin ! Wolfgang Becker, Allemagne, 2003, 116 mn

Une communiste psycho-rigide tombe dans le coma juste avant la chute du Mur pour se réveiller quelques mois après. Son fils décide de lui cacher la vérité et de monter à son unique bénéfice un véritable théâtre où le socialisme serait en train de gagner et où les Allemands de l’Ouest viendraient se réfugier à l’Est. Cette émouvante comédie est un adieu nostalgique à la rda, non pas à ce qu’elle était vraiment, un État policier, mais à la part de l’utopie universaliste et fraternelle qu’elle pouvait malgré tout porter. La mort retardée de la mère est comme le deuil de ce rêve devenu cauchemar.

La schiave del peccato L’esclave du péché, Raffaello Matarazzo, Italie, 1954, 99 mn

Joli mélodrame où une prostituée (Silvana Pampanini) recueille une enfant dont les parents inconnus sont morts dans un accident de train. Elle fera tout pour devenir “perbene” (convenable) et avoir le droit d’adopter la fillette. Seulement son passé pèse aux yeux de ses employeurs qui lui reprochent soit d’avoir été une pute, soit de ne plus vouloir l’être. Une fois l’adoption actée, c’est son ex- maquereau (Franco Fabrizi, abonné aux personnages veules) qui vient la relancer et lui filer un sale coup qui l’envoit à l’hôpital. Elle préfère abandonner la garde de son enfant à une épouse stérile (Liliana Gerace) et à son mari ingénieur (Marcello Mastroianni) qui croit en être le père puisqu’il ignore que celui né de ses amours avec ladite prostituée est mort. Le film se clôt sur le baiser que la pécheresse, maintenant servante d’hôtel, donne à “sa” fille, une jeune femme tout à fait “perbene” qui attribue l’émotion de cette vieille femme à sa ressemblance avec une enfant défunte.

Daniel Sidney Lumet, usa, 1983, 129 mn

L’affaire Rosenberg est à l’arrière-plan, même si les noms ont été modifiés. Daniel et sa sœur Susan sont les enfants d’un couple de Juifs communistes exécutés pour espionnage en 1953. Le film ne s’intéresse guère à la culpabilité des parents – même s’il suggère qu’elle était réelle bien que limitée – et se concentre sur la difficile gestion de ce passé par Daniel et Susan – laquelle finit d’ailleurs par se suicider. La scène de la double électrocution est insoutenable ; c’est d’abord le mari qui a droit à l’attention professionnelle des bourreaux puis c’est au tour de la femme et on a alors envie de crier “non !”. Bande sonore interprétée par Paul Robeson, icône des communistes américains. Sur un thème voisin, Running on empty (p. 1073) est plus réussi.

283 La visita Annonces matrimoniales, Antonio Pietrangeli, Italie, 1963, 106 mn

Pina (Sandra Milo) accueille Adolfo (François Périer) dans sa maison du bord du Pô : ils se sont rencontrés par petites annonces. Elle a dans les 35 ans, porte une coiffure ridicule et son popotin crève l’écran – c’est du moins l’aspect qu’elle a dans ce film. Elle est plutôt gentille, avec un chien, un perroquet et une tortue appelée Consuelo ; un peu trop fleur bleue aussi, voire tartignolle. Lui avoue cinquante ans, a un physique d’employé de banque et, radin, affranchit son courrier avec des timbres mal oblitérés ; puisque tout est gratuit, il se goinfre et se saoule au caffè corretto (à la grappa) et au lambrusco. Pour couronner le tout, il est méchant et se met à frapper Consuelo, à menacer le perroquet et à casser les lampes. Elle est peut-être tarte, mais pas si bête, elle lui dit ses quatre vérités. De façon surprenante, peut-être à cause de l’alcool, il accepte ce verdict et l’explique par la solitude de sa vie romaine qui serait cause de son dessèchement moral. La rencontre ne donnera pas lieu à un mariage, mais il continuent à s’écrire. Le film, chef-d’œuvre de cruauté, n’est en aucune façon gratuit. Seconds rôles pour Gastone Moschin et surtout Mario Adorf qui joue Cucaracha, une sorte de débile léger amoureux de Pina.

Anima persa Âmes perdues, Dino Risi, Italie, 1977, 98 mn

Malgré Venise, ses palais et son café Florian, malgré Catherine Deneuve et Vit- torio Gassman, ce film d’horreur déçoit. Il n’arrive pas au niveau de Don’t look now (p. 125), sans doute parce qu’il est un peu trop rationnel.

Avida Benoît Delépine & Gustave Kervern, France, 2006, 87 mn

Sympathique hommage aux premiers films de Buñuel (p. 1344) et à Salvador Dalí, alias Avida Dollars, avec la participation de Claude Chabrol et du modèle obèse Velvet d’Amour.

Summer storm L’aveu, Douglas Sirk, usa, 1944, 106 mn

La belle Olga (Linda Darnell), fille d’un moujik (Sig Ruman), se marie au- dessus de sa condition, mais vise plus haut encore, le comte Volsky (Edward Everett Horton). Un autre amant de la belle, Fedor (George Sanders), la tuera d’un coup de couteau et laissera lâchement condamner le mari jaloux. Le je-ne-sais-quoi constitutif de l’atmosphère russe, et particulièrement de Tchekhov, est complètement absent de cette adaptation qui aurait mieux fonc- tionné dans un contexte britannique.

284 The tamarind seed Top secret, Blake Edwards, Grande-Bretagne, 1994, 120 mn

Le générique de Maurice Binder, la musique de John Barry, Londres et les Caraïbes : tout cela fait un peu James Bond. Il s’agit, en effet, d’un film d’espion- nage bien mené avec romance d’amour à la clef, qui raconte la défection d’un espion soviétique (Omar Sharif) avec la complicité d’une anglaise rencontrée aux Barbades. Mais c’est plus un “véhicule” pour son épouse Julie Andrews qu’un grand Blake Edwards.

Accattone Pier Paolo Pasolini, Italie, 1961, 112 mn

Un quartier populaire de Rome avec des jeunes hommes qui passent leur temps au café. Pas de femme, car ils sont un peu maquereaux sur les bords, ainsi Accattone, littéralement “mendiant” (Franco Citti). Les femmes, on les voit le soir près de la via Appia antica, où elles gagnent de quoi subvenir aux loisirs de leurs hommes. Ou bien ce sont les légitimes qui s’occupent de ribambelles de moutards dans des habitations sordides. Occasionnellement éclate une bagarre, une gagneuse qui ne marche pas droit prend une raclée ou Accattone va travailler, un 29 février sans doute. Le goût – fatal – de Pasolini pour les gouapes se devine à travers les nombreux gros plans de jeunes brutes. Le protagoniste n’est pas pour autant enjolivé par ce portrait qui le cerne dans sa bassesse et les vélléités qu’il a parfois de s’améliorer. Mais le film est plus intéressant que réussi : il ressemble à une sorte de dimanche après-midi, un jour de désœuvrement qui n’en finit pas.

Des hommes et des dieux , France, 2010, 122 mn

Les moines de Tibhirine face à la menace islamiste : que faire ? Ils décident tous de rester, non sans avoir auparavant bien hésité. Est-ce de l’orgueil ou la peur de perdre la face devant les autres ou, tout simplement, le fait de n’avoir plus d’attaches ? Nous les suivons dans l’humilité apparente des travaux et des jours, le sourire rare. Lorsque la caméra s’attarde sur chacun d’eux dans ce qui ressemble à un dernier repas, nous les voyons même essuyer une larme en écoutant Le lac des cygnes. La dernière image des sept victimes (deux réussirent à se cacher) les montre s’enfonçant dans le brouillard où les attend la mort – sans doute de la main d’une armée très expéditive en matière de prises d’otages. Un des derniers plans avec le monastère sous la neige peut faire penser à un paysage d’estampe ukiyo-e. Ce film va chercher l’émotion dans la sobriété, l’austérité ; il est servi par des compositions remarquables, citons Lambert Wilson et Michael Lonsdale.

285 Virginia City La caravane héroïque, Michael Curtiz, usa, 1940, 116 mn

Un western sur fond de guerre de Sécession : Vance (Randolph Scott) est chargé d’un convoi d’argent à mener secrètement depuis les mines de Virginia City jusqu’à son agonisante Confédération. Il se heurte au militaire nordiste Kerry (Errol Flynn) qui arrive à arrêter le convoi, mais, bon prince, en cache le précieux contenu qui est donc momentanément perdu pour tout le monde. Condamné à mort pour trahison, il est gracié à la suite d’une demande d’une sudiste (Miriam Hopkins) auprès du président Lincoln. Pittoresques compositions d’Alan Hale et de Guinn “Big Boy” Williams. Hum- phrey Bogart, en chef de pillards, joue un de ses derniers seconds rôles. Le film rappelle, sans la montrer, la moderne cruauté des prisons sudistes, sortes de camps de concentration avant la lettre : Andersonville dont le comman- dant fut jugé et pendu pour avoir fait périr le quart de ses prisonniers et Libby dont s’évade Kerry au début du film. De façon générale, les films ne montrent pas la guerre de Sécession pour ce qu’elle était vraiment, une répétition de la Grande Guerre avec des tranchées où les soldats mourraient surtout de maladie.

Black swan Darren Aronofsky, usa, 2010, 108 mn

Le lac des cygnes à l’opéra de New York. La jeune Nina (Natalie Portman) obtient le rôle-titre, mais elle ne peut, dit son chef de ballet (Vincent Cassel), incarner que sa moitié pure et lumineuse, le cygne blanc. Nina est, en effet, une fille frigide et réprimée, dominée par sa mère (Barbara Hershey). Le cygne noir, elle croit le trouver en la personne de Lily, une collègue ballerine beaucoup moins coincée pour laquelle elle éprouve une attirance homosexuelle. Le perfectionnisme et la peur de l’échec accentuent le potentiel dérangement mental de Nina ; elle se voit pousser des plumes de cygne (noir) dans le dos. Elle imagine un complot de Lily pour la supplanter et va jusqu’à la tuer entre deux actes du ballet lors de la première ; mais ce n’est qu’un fantasme de plus, le plus délirant. C’est elle-même qu’elle a en fait blessée à mort : la mort du cygne blanc sur scène coïncide avec son propre chant du cygne. Sur le thème convenu de l’identification entre l’acteur et ce qu’il joue (e.g., A double life, p. 278), le film, servi par d’excellents acteurs, est une réussite.

Pal Joe La blonde ou la rousse, George Sidney, usa, 1957, 109 mn

Un chanteur (Frank Sinatra) essaye de monter un nightclub avec l’aide d’une millionnaire un peu mûre (Rita Hayworth) et d’une danseuse (Kim Novak). Ça se laisse voir – et surtout écouter – pour les chansons, mais c’est aussitôt oublié.

286 Cabeza de vaca Nicolás Echevarría, Mexique, 1990, 107 mn

D’après le récit d’ Álvar Núñez qui passa huit ans, au temps de Charles Quint, de la Floride à México, la plupart du temps dans des tribus indiennes dont il fut le captif avant de se rendre utile comme guérisseur. Le film se termine avec le retour à la civilisation chrétienne : esclavage et potences. Le dernier plan, symbolique, montre une gigantesque croix portée horizontalement par des Indiens. Le film, qui n’est pas vraiment réussi, essaye de reconstituer l’Amérique pré- colombienne.

Körkarlen La charrette fantôme, Victor Sjöström, Suède, 1921, 107 mn

Grand classique du cinéma suédois, d’après Selma Lagerlöf. Cette histoire très moralisatrice met en scène, sur fond d’Armée du Salut, le charretier de la Mort que l’on voit, en surimpression, aller chercher les cadavres pour les emmener dans son véhicule. Cette nuit de la Saint Sylvestre, l’homme à la faux devrait s’occuper d’un mauvais chrétien (joué par le metteur en scène) alcoolique et brutal mais, cédant aux injonctions d’une salutiste agonisante, il fera grâce à la brute qui a décidé de s’amender pour de bon. “Retourne dans ta prison” dit-il au misérable qui se réveille bien vivant et non plus passager du fatal véhicule. Dans une de ses crises, le héros alcoolique défonce une porte à la hache : on se croirait dans The shining (p. 980). Le film a été refait par Duvivier qui n’avait sûrement pas le sens du fantastique.

Seemabaddha Company limited, Satyajit Ray, Inde, 1959, 106 mn

À Calcutta, Shyamalendu (Barun Chanda) le jeune chef des ventes d’une en- treprise d’appareils électriques doit faire face à l’impossibilité de livrer une com- mande dans les temps, ce qui sera désatreux pour la réputation de l’affaire. Aidé d’un complice, il pousse les ouvriers à la grève ; un attentat opportun commis contre les locaux permet alors de déclarer un lock-out qui expliquera les retards de livraison. Peu importe le gardien gravement blessé, la direction est tellement satisfaite qu’elle offre une spectaculaire promotion à Shyamalendu. Pourtant, lorsque la caméra le suit gravissant palier après palier les escaliers de son im- meuble, on devine sa gêne, sa difficulté à retrouver ses marques. L’attendent chez lui son épouse et sa belle-sœur (Sharmila Tagore) avec qui il entretenait une relation quasi amoureuse. Elle lui rend sans commentaires la montre qu’il lui avait offerte, le laissant seul avec son image à jamais dégradée. Le film, handicapé par une trop longue introduction, n’est pas un grand Ray. On remarque l’ostentation de ces classes supérieures à abuser de l’anglais.

287 Telefoni bianchi La carrière d’une femme de chambre, Dino Risi, Italie, 1975, 111 mn

Une soubrette (Agostina Belli) a beau coucher avec des petits chefs fascistes, elle n’arrive pas à devenir actrice. Mais, miracle, une nuit avec le Duce lui ouvre toute grande la porte du cinéma des “téléphones blancs”. Elle croisera le chemin d’un cabotin (Vittorio Gassman) et, lors de la débâcle du fascisme, celui d’un immonde petit profiteur (Ugo Tognazzi). Durant la même période, son fiancé (Cochi Ponzoni), le seul homme à qui elle se soit jamais refusée, sera de toutes les piquettes prises par l’armée italienne.

Le concert Radu Mihaileanu, France, 2009, 123 mn

C’est l’histoire d’une violoniste française (Mélanie Laurent) qui, exfiltrée bébé d’urss, n’a jamais entendu parler de ses parents. Et d’un chef d’orchestre russe (Andreï Gouskov) placardisé à la même époque, qui réussit à organiser à Paris un faux concert du Bolchoï avec cette violoniste dont il a si bien connu les parents. L’histoire est émouvante, trop peut-être. Heureusement, le metteur en scène est juif et la traite dans un esprit de satire digne d’Ernst Lubitsch ou Billy Wil- der : un ex du kgb essaye de ranimer le pcf, les musiciens vendent du caviar de contrebande en même temps que le programme du concert, ce qui fait penser aux trois émissaire de Ninotchka (p. 57). Comme les exécutants, tous placar- disés sous Brejnev, n’ont pas joué depuis trente ans et même pas répété, trop occupés à divers petits trafics à Paris, le début du concert est une cacophonie invraisemblable. Dans les coulisses, le patron du “Bolchoï” demande un miracle et, effectivement l’orchestre finit par trouver son ton : il y voit une preuve de l’existence de Dieu.

Le défroqué Léo Joannon, France, 1954, 103 mn

Film édifiant d’une sublime connerie qui oppose un ancien prêtre anti-religieux, mais pas anti-chrétien (Pierre Fresnay) à son ami séminariste (Pierre Trabaud) qui cherche à tout prix à le ramener dans le droit chemin. Le mur du çon est franchi dans un cabaret où le défroqué, qui a toujours les pouvoir de l’Eucharistie, oblige son ami à boire un seau de vin blanc qu’il vient de consacrer ; pour ne pas commettre un péché en mélangeant le sang du Christ avec les rognons au madère qu’il vient de manger, la victime va d’abord vomir aux toilettes. Début dans un stalag où Pierre Fresnay, contrairement à La grande illusion (p. 1034), recherche le tutoiement. Les rôles féminins sont tout aussi ridicules : Nicole Stéphane qui essaye de s’opposer à la vocation du séminariste qu’elle aime et Marcelle Géniat, la mère du défroqué, qui meurt de chagrin.

288 La Matiouette ou l’arrière-pays André Téchiné, France, 1983, 45 mn

Jacky (Patrick Fierry), devenu acteur à Paris vient rendre visite à son frère Alain (Jacques Nolot, également auteur du scénario), coiffeur près de Tarbes. C’est l’occasion pour Alain d’exprimer ses griefs : il accuse son frère de n’avoir pas donné de nouvelles pendant dix ans et, de fil en aiguille, de n’être qu’un pédé. Alain voudrait poursuivre ces “effusions” fraternelles dans une boîte de nuit, mais Jacky lui fausse compagnie. Le film est tourné dans le huis clos oppressant d’un salon de coiffure minable décoré par des réclames de Pétrole Hahn. Les derniers plans montrent le paysage s’effaçant à toute vitesse à l’arrière de la voiture de l’acteur tandis que le coiffeur, seul et vaguement désolé de la tournure prise par la rencontre, enfile une blouse dans l’attente d’un improbable client. Le personnage du coiffeur n’est guère arrangé dans l’histoire ; mais quiconque s’est extrait d’un milieu populaire a connu ce type de jalousie et ces coups bas typiques du complexe d’infériorité.

Tsar Pavel Lounguine, Russie, 2009, 119 mn

Ivan le Terrible (Piotr Mamonov) travaille pour la grandeur de la Russie. Il doit faire face à l’opposition de son ex-ami le métropolite Philippe (Oleg Yankovski de Nostalghia, p.9) qu’il fera exécuter par son fidèle Maliouta (Iouri Kouznetsov). Ivan est décrit comme fourbe, paranoïaque – il voit des Polonais partout – et torturé par ses crimes, ce qui ne l’empêche en aucune façon de continuer. Tout comme le classique d’Eisenstein (p. 1038), le film repose sur un parallèle implicite avec Staline ; l’“opritchnik” Maliouta est d’ailleurs une sorte de guépéiste ante litteram. Malgré le soin apporté aux images – le décor splendide de la ville historique de Souzdal –, ce que l’on voit est trop terrifiant pour que nous puissions éprouver un quelconque plaisir esthétique devant ces scènes de torture ou d’exécutions d’opposants livrés, non pas aux lions, mais aux ours. On est surpris de la cruauté du tsar qui, vers 1570, fait tuer tous les habitants d’une ville qui s’est livrée aux Polonais. Rappelons qu’en 1629 notre bon roi Louis xiii fit pendre tous les habitants de Privas, cité huguenote.

Compagni di scuola Carlo Verdone, Italie, 1988, 115 mn

Des camarades de lycée se revoient pour la première fois depuis quinze ans. La réunion se passe globalement assez mal, avec bassesses et méchanceté à gogo ; des épisodes, plus ou moins développés, s’entrecroisent dans ce film roboratif. Le dernier mot revient à une jeune fille déflorée par un pezzo da novanta (grosse légume) : “Je ne veux pas devenir comme vous”. Un des principaux rôles est tenu par Christian, fils de Vittorio De Sica.

289 The king’s speech Le discours d’un roi, Tom Hooper, Grande-Bretagne, 2010, 119 mn

Le duc d’York (Colin Firth), fils de George v, était bègue ; petit défaut au temps de Claudius mais tare majeure au temps de la radio. Le duc prend alors des cours de diction en cachette avec un spécialiste australien (Geoffrey Rush) sans diplômes. Après la mort de son père et l’abdication de son sulfureux frère Édouard viii (1936), le duc, devenu George vi, doit prononcer de nombreux discours, notamment pour annoncer l’entrée en guerre du pays. La mise en scène exprime parfaitement l’incapacité du malheureux monarque à entretenir des relations avec qui que ce soit, sauf peut-être sa femme (Helena Bonham Carter). Un moment touchant le montre avouant au thérapeute com- ment, enfant, il fut un gaucher contrarié, maltraité par une nounou qui le pinçait pour le faire pleurer. Le discours de déclaration de guerre voit l’orateur ânon- ner péniblement les mots d’un texte pourtant écrit, lu et relu, avant de trouver progressivement le rythme qui sied à la solemnité de l’occasion. Timothy Spall joue Churchill et Derek Jacobi l’archevêque de Cantorbéry ; ce dernier, terrifiant de conformisme, résume l’enfermement dans lequel se débat ce souverain mal à l’aise dans son rôle de représentation.

The legend of Lylah Clare Le démon des femmes, Robert Aldrich, usa, 1968, 130 mn

Encore un film sur Hollywood : un metteur en scène un peu oublié (Peter Finch) tourne la vie de son ex-épouse Lylah Clare, une actrice dont il provoqua accidentellement la chute mortelle. Son autoritarisme l’amènera à reproduire le drame avec la “nouvelle” Lylah Clare (Kim Novak, peu convaincante). Rossella Falk, dans le rôle de la maîtresse du réalisateur est excellente. On mentionnera aussi Ernest Borgnine et Michael Murphy en producteurs, sans parler de Coral Browne qui joue une sorte de Louella Parsons.

. . . All the marbles Deux filles au tapis, Robert Aldrich, usa, 1983, 113 mn

Film sympathique qui voit Peter Falk (au jeu toujours aussi limité, hélas) traverser les États-Unis avec ses deux catcheuses, les California Dolls que l’on voit lutter dans la boue, occasion pour le spectateur de “mater du nichon”. Elles sont opposées par trois fois à un autre duo féminin, les Toledo Tigers ; la dernière rencontre dure une vingtaine de minutes, mais on ne s’ennuie pas un instant, car les deux héroïnes ont en fait un troisième adversaire, un arbitre vendu qui a droit à une copieuse raclée !

290 Metello Mauro Bolognini, Italie, 1970, 107 mn

Tout commence et se termine par la sortie d’un prisonnier des Murate à Florence. En 1880, c’est le père de Metello, vers 1905, c’est le héros lui-même (Massimo Ranieri) ; ils déclarent tous deux qu’ils n’y retourneront pas. Ce film magnifique et émouvant reconstitue, avec le sens plastique exceptionnel de Bolo- gnini, cette Florence de la Belle Époque avec ses longues grèves, les répressions brutales, mais aussi les éclairs de bonheur qu’apporte l’amour des femmes à Me- tello : la veuve Viola (Luciana Bosè) son premier amour, la jeune Ersilia (Ottavia Piccolo) son épouse et la voisine aguicheuse Idina (Tina Aumont) pour un temps sa maîtresse. Musique nostalgique d’Ennio Morricone.

Philomena Stephen Frears, Grande-Bretagne, 2013, 94 mn

C’est d’abord et avant tout la dénonciation du comportement de l’Église ca- tholique qui enlevait leurs enfants aux pécheresses pour les revendre à des familles vertueuses. Puis verrouillait impitoyablement tous les moyens de communication, empêchant la mère de retrouver son enfant, mais aussi l’enfant, même devenu très présentable, de rentrer en contact avec sa mère. Le film retrace, dans les grandes lignes, une authentique enquête qui amène, en 2003, un journaliste an- glais (Steve Coogan) à retrouver la trace d’un enfant né en Irlande en 1952, vendu à de richissimes Américains en 1955, qui devait devenir une huile du parti républicain malgré une homosexualité guère de mise dans ce milieu. Au moment de l’enquête, ce fils est déjà mort du sida ; il avait tenu à être enterré dans le cimetière du couvent de Roscrea où il est né, une consolation pour sa mère qu’il avait souhaité revoir, en vain, car les religieuses avaient menti, une fois de plus. Le film est dominé par l’interprétation bouleversante de Judi Dench qui joue une femme du peuple aux goûts simples, voire vulgaires : elle agace le journaliste en lui détaillant le dernier roman à l’eau de rose qu’elle a lu. Et surclasse tout son monde quand, confrontée – par le scénario – à Sœur Hildegarde (Barbara Jeffords), dragon de méchanceté bien pensante, elle ose lui pardonner !

Orphans of the storm Les deux orphelines, D. W. Griffith, usa, 1921, 150 mn

D’après un mélodrame français du xixe siècle qui met en scène les orphelines Henriette et Louise Girard (Lillian et Dorothy Gish) – la seconde aveugle de surcroît – soumises à diverses persécutions. Henriette échappera de justesse à la guillotine et convolera avec un noble ami du peuple (Joseph Schildkraut). Celui qui signe dg n’a peur ni de l’anachronisme ni du contresens en quali- fiant Robespierre de bolchévik : il aurait été plus correct de le traiter de cul-bénit, mais aux États-Unis ce n’est pas une insulte.

291 Le destin fabuleux de Désirée Clary Sacha Guitry, France, 1942, 107 mn

Guitry nous prévient d’emblée : “le film est conçu, dialogué, mis en scène et interprété par lui”. En lieu et place de générique, l’action marque une pause au milieu pour nous présenter les acteurs dont certains changent à ce moment : Geneviève Guitry cède la place à Gaby Morlay dans le rôle de Désirée et Jean- Louis Barrault, qui jouait Bonaparte, est remplacé par Sacha Guitry, lui-même et en personne dans le rôle de Napoléon. Par contre, Bernadotte est campé, de bout en bout, par Jacques Varennes. Il s’agit d’une de ces fresques historiques comme les affectionnait Guitry, mais ici l’histoire n’est que modérément trafiquée : Désirée Clary fut réellement la fiancée de Bonaparte avant de devenir reine de Suède.

The music lovers Ken Russell, Grande-Bretagne, 1971, 119 mn

Comment vivre son homosexualité dans la Russie tsariste ? Tchaïkovski (Ri- chard Chamberlain) croit avoir trouvé la réponse en se mariant ; hélas, il est in- capable d’assurer le service après-vente et son épouse (Glenda Jackson) sombre dans une sorte de nymphomanie délirante. La relation, toute platonique, avec la respectable Mme von Meck pourrait équilibrer le compositeur, mais la dame rompt après avoir découvert les “tendances” de son protégé. Le film vaut surtout par les outrances baroques typiques du metteur en scène, notamment lorsque les époux tentent vainement d’avoir une relation sexuelle.

Magnolia Paul Thomas Anderson, usa, 1999, 189 mn

Le film se passe dans la vallée de San Fernando, banlieue de Los Angeles qui n’est elle-même qu’une banlieue. Deux personnages sont en fin de vie : l’un (Jason Robards), marié à une jeune épouse suicidaire (Julianne Moore) recherche son fils (Tom Cruise en super-macho) avec l’aide d’un infirmier obsédé sexuel (Philip Seymour Hoffman). L’autre (Philip Baker Hall), animateur d’un jeu télévisé, essaye de renouer les ponts coupés avec une fille droguée (Melora Walters) en train de trouver un peu d’amour auprès d’un policier atypique (John C. Reilly) qui sympathise avec un ancien gagnant du jeu en question (William H. Macy). Deux moments se dégagent dans cette confrontation de solitudes : le jeu télévisé où l’on interdit au petit prodige de service d’aller aux toilettes, moyennant quoi il pisse dans sa culotte, perd tous ses moyens et décide de ne plus se plier à ce rôle de chien savant. Et la pluie de crapauds, phénomène plus providentiel que météorologique. On pense souvent à Short cuts (p. 1063) qui se terminait sur un autre Deus ex machina : un tremblement de terre.

292 Public enemies Michael Mann, usa, 2009, 140 mn

Plusieurs options sont possibles pour une biographie de Dillinger. On peut jouer la carte de la légende, puisqu’il s’agit d’un personnage à la Jesse James, une sorte de Robin des Bois moderne. On peut s’intéresser au contenu social car le gangstérisme de la Dépression, qui s’en prenait aux banques, était bien moins toléré que celui de la Prohibition : Dillinger et ses semblables furent abattus comme des chiens alors qu’Al Capone était traité avec les plus grands égards. Ou tenter une plongée dans la psychologie, la mégalomanie du personnage : ce qu’avait à peu près réussi Mesrine (p. 189) pour l’équivalent français de Dillinger. On n’a rien de tout cela ici, malgré une bonne distribution (Johnny Depp, Christian Bale, Marion Cotillard) : par exemple, le mythique pistolet en savon qui aurait servi à son évasion est à peine visible. On attend donc toujours “le” film sur Dillinger. Juste avant d’être exécuté par le fbi, Dillinger venait de voir Manhattan melodrama (p. 791) où l’on voit Clark Gable marcher vers “la chaise”. Le film nous rappelle que la délatrice avait vendu Dillinger contre l’assurance de ne pas être expulsée vers la Roumanie ; les cartons finaux s’abstiennent de nous dire que le fbi “oublia” sa promesse.

Ice cold in Alex Le désert de la peur, J. Lee Thompson, Grande-Bretagne, 1958, 130 mn

Sympathique film de guerre tourné en Libye : une ambulance tente de re- joindre Alexandrie. “Ice cold in Alex” qualifie la bière glacée que le protago- niste alcoolique () rêve de boire à destination en récompense de son abstinence. Il dirige une équipe formée d’une infirmière (Sylvia Syms), d’un sous-officier (Harry Andrews) et d’un prétendu capitaine Sud-africain (Anthony Quayle) qui est en fait un espion allemand. Ayant traversé à grand’peine le dé- sert, les trois Britanniques décident de faire passer l’espion, dont l’aide a souvent été déterminante, pour un captif afin de lui éviter le poteau.

Die 3 Groschen Oper L’opéra de quat’sous, Georg Wilhelm Pabst, Alle- magne, 1931, 111 mn

D’après Bertolt Brecht et Kurt Weill, avec Lotte Lenya (que l’on retrouvera bien plus tard dans From with love, p. 965), c’est un des derniers chefs- d’œuvre de Pabst. Le film est typique d’une époque où la collusion entre finance, pouvoir et pègre relevait encore de la farce, de l’allégorie anti-capitaliste (résumé p. 720). Le couple Peachum est joué par Fritz Rasp et Valeska Gert, qui étaient déjà de la distribution du Journal d’une fille perdue (p. 797).

293 The revenant Alexandro G. Iñárritu, usa, 2015, 156 mn

Le film est basé sur l’histoire authentique de Hugh Glass qui, dans les années 1820, fut grièvement blessé par un ours et laissé pour mort après avoir été (mal) achevé par ses compagnons. Et qui réussit à se rétablir puis à les rejoindre au terme d’une longue poursuite dans les neiges de l’Ouest américain. Les paysages sont splendides, DiCaprio excellent et le film un peu ennuyeux. On peut préférer l’adaptation de Richard C. Sarafian, Man in the wilderness (p. 1290), avec Ri- chard Harris et John Huston, à cause de la dimension fantastique conférée par un improbable bateau monté sur roulettes, sorte de Château ambulant (p. 147).

Prisoners Denis Villeneuve, Grande-Bretagne, 2013, 153 mn

Une histoire d’enlèvement magnifiquement racontée qui voit s’opposer Hugh Jackman en père meurtri et volontiers brutal, voire sadique, à un policier obstiné (Jake Gyllenhall). Les personnages les plus intéressants sont celui de la criminelle (Melissa Leo) qui ne se dévoile que vers la fin du film et de son “neveu” (Paul Dano, extraordinaire) un peu débile. La vérité se dévide pli selon pli avec la découverte d’une étrange momie et un jeune suspect qui est avant tout une ancienne victime, maintenant franchement cinglée. Alors que les films de ce type se dégonflent souvent à la fin comme des soufflés, ici un constant crescendo nous amène à un probable happy end qui reste à confirmer. Toujours porté disparu, le père est en fait captif et blessé au fond d’une fosse où il a trouvé un sifflet d’enfant : il devrait s’en sortir.

Il generale della Rovere Le général de la Rovere, Roberto Rossellini, Italie, 1959, 132 mn

L’occupation allemande de l’Italie du Nord. Bertone (Vittorio De Sica) est un méprisable petit escroc qui, pour payer ses dettes de jeu, monnaie une prétendue aide aux familles de prisonniers. Pris la main dans le sac, il sera emprisonné sous la fausse identité d’un chef de la Résistance que les Allemands ont en réalité tué, le général de la Rovere : son geôlier (Hannes Messemer) espère qu’il saura faire parler ses compagnons de cellule. Probablement écœuré d’être tombé plus bas que tout, il finira par se laisser exécuter avec de vrais otages. Même si on a voulu y lire une réhabilitation des fascistes – possible motivation du réalisateur – le film, dominé par l’interpération sobre de De Sica, est d’abord le portrait d’une Italie grise, déprimante et sans espoir : il est magnifique. Vittorio Caprioli joue ici un rôle tragique de résistant bien loin de ceux aux- quels il devait nous habituer.

294 Inglourious basterds Quentin Tarantino, usa, 2009, 153 mn

Le film est une tarantinerie typique, avec ses références cinéphiles (Le cor- beau, Leni Riefenstahl, etc.) et ses tchatches improbables qui se terminent en règlements de comptes sanguinaires. Bien que le rôle principal soit tenu par Brad Pitt, c’est celui tenu par Christoph Waltz qui est le plus mémorable. L’idée de tatouer au front les criminels de guerre nazis fait rêver ; elle aurait empêché Werner von Braun de se pavaner à la télévision dans les années 1960 avec des enfants sur les genoux. La musique reprend les thèmes de films connus : Alamo (Dimitri Tiomkin, p. 1141), Allonsanfan (1974, Ennio Morricone), etc.

SPECTRE Saul Mendes, Grande-Bretagne, 2015, 148 mn

James Bond a bien changé depuis le temps du Dr. No ; maintenant la menace de spectre s’est internalisée. Ernst Stavro Blofeld (Christoph Waltz) a en effet trouvé un moyen de prendre le contrôle des services secrets de neuf pays. James Bond (incarné pour la quatrième fois par Daniel Craig) sauvera le monde à la dernière minute, non pas en désamorçant la sempiternelle bombe atomique, mais en cassant un code informatique avec l’aide de Q (Ben Whishaw) plus geek que fabriquant de gadgets meurtriers. Le thème du film est, en quelque sorte, le vieillissement de l’espionnage à l’ancienne symbolisé par les “doubles zéros” face aux nouveaux moyens informatiques.

Le jour et l’heure René Clément, France, 1963, 109 mn

Été 1944 : Thérèse Dutheil (Simone Signoret) est arrachée à sa vie bour- geoise par la rencontre d’un aviateur américain (Stuart Whitman) qu’elle décide d’accompagner de Paris à la frontière espagnole. Courage et héroïsme, peur aussi avec cette figure terrifiante de gestapiste (Reggie Nalder, qui ne prononce pas un mot) dont les protagonistes se débarrassent en le poussant sur la voie par la porte ouverte d’un train bondé. Rare à l’époque, le thème de la collaboration est abordé à travers ces policiers toulousains en cheville avec la Gestapo et qui ne valent guère mieux ; l’un d’eux (Pierre Dux), sentant le vent tourner, décidera de relâcher subrepticement le couple, tout en demandant que sa bonne action lui soit plus tard comptée à décharge. Signoret a perdu sa beauté vulgaire, ce qui veut dire qu’elle n’est ni belle ni vulgaire ; il lui reste ses beaux yeux qui semblent rêver d’un ailleurs qu’elle ne trouvera pas auprès de son pilote. Lequel est accueilli au maquis par un agent de l’oss, organisation qui devait devenir tristement célèbre durant la guerre froide sous le nom de cia.

295 Broadway Danny Rose Woody Allen, usa, 1986, 107 mn

On raconte à une table les mésaventures de Danny Rose (Woody Allen) imprésario minable qui a décidé de tirer de l’oubli un chanteur has been ; ce qui ne lui vaudra que des ennuis, notamment de la part de gangsters proches de la maîtresse du chanteur (Mia Farrow). Tourné en noir et blanc durant la grande période du réalisateur, ce film mineur se laisse vite oublier.

Les louves Luis Saslavsky, France, 1957, 101 mn

Scénario tordu, typique du tandem Boileau-Narcejac. Gervais (François Pé- rier) usurpe l’identité de son ami de captivité Bernard, mort en s’enfuyant avec lui. Il épouse “sa” marraine de guerre (Micheline Presle) qui finira par empoison- ner celui qu’elle savait dès le départ être un imposteur ; tout comme elle s’était déjà débarrassée de son inquiétante sœur (Jeanne Moreau) qui lui disputait “Ber- nard”. Un moment étrange voit l’arrivée de la vraie sœur de Bernard (Madeleine Robinson) qui, contre toute attente, tombe dans les bras de son prétendu frère. Qui la laissera lâchement abattre par une patrouille allemande. Que manque-t-il à cette adaptation honnête ? Peut-être l’amosphère confinée et brumeuse de la presqu’île lyonnaise (place Carnot) où se déroulait le roman.

Péchés de jeunesse Maurice Tourneur, France, 1941, 92 mn

Un film à sketches dans la lignée d’Un carnet de bal (p.3), mais sans grand relief. Un vieil homme sans enfant (Harry Baur) décide de faire le tour de ses bâtards. Le premier est un gargotier minable, le second un chef d’orchestre qui n’aurait que faire d’un tel père, le troisième n’est pas de lui. Le quatrième, élevé dans l’orphelinat dont s’occupe sa mère sera le bon. Ce dernier épisode est d’orientation vaguement pétainiste, moins cependant que Le val d’enfer (p. 112) que réalisera Tourneur pour la même Continental.

Beat the devil Plus fort que le Diable, John Huston, usa, 1953, 89 mn

Ce film désinvolte (et réussi) met en scène une bande d’escrocs (dont Robert Morley et Peter Lorre) cherchant à utiliser les services d’un couple (Humphrey Bogart et Gina Lollobrigida) embarqués sur un navire (dont le capitaine est Saro Urzì) pour réaliser une affaire douteuse en Afrique. C’est finalement un autre couple – de prétendus aristocrates anglais (Jennifer Jones et Edward Underdown) – qui doublera tout le monde. Scénario de Truman Capote.

296 Mister 880 La bonne combine, Edmund Goulding, usa, 1950, 90 mn

Le film commence comme ces faux documentaires de l’époque : il est ques- tion de fausse monnaie et de la traque impitoyable à laquelle se livre le Trésor américain. Le faux-monnayeur dont il est question ici est un gentil grand-père (Edmund Gwenn) qui dispose d’une presse artisanale – qu’il appelle son cousin Henry – à laquelle il demande de temps à autre un peu d’argent de poche. Il est à peine conscient de faire le mal et c’est pourquoi l’agent du Trésor (Burt Lancaster) recommandera la plus grande indulgence à la Justice.

Abus de confiance Henri Decoin, France, 1937, 91 mn

Désespérée, la jeune orpheline Lydia (Danielle Darrieux) qui ne reçoit que des propositions de coucheries, décide de se faire passer auprès d’un grand écrivain (Charles Vanel) pour la fille qu’il aurait eue d’une liaison adultérine. À peu près adoptée par celui-ci, elle entame une carrière d’avocate et sa première cliente, une fille un peu dans son genre, lui inspire une vibrante défense dont on comprend qu’il s’agit d’un plaidoyer pro domo. L’épouse de l’écrivain (Valentine Tessier), qui avait découvert le pot-aux-roses, lui pardonnera alors son abus de confiance.

Normandie-Niemen Jean Dréville, France, 1960, 115 mn

Un film de guerre sobre et émouvant sur cette fameuse escadrille de Français libres qui se mirent au service de l’urss. Un moment fort voit un aviateur (Pierre Trabaud) qui se vantait d’avoir abattu un “Chleuh” apprendre qu’il a en fait descendu un collègue soviétique. L’arrivée d’une seconde génération d’aviateurs provoque une certaine animosité envers ceux qui servaient naguère Pétain sans états d’âme : “Vous n’êtes pas en faute, vous êtes en retard” est la belle phrase qui réconcilie – un peu trop facilement, tout de même – les uns et les autres. L’interprétation, sans acteurs de premier plan, est excellente ; on reconnaît Marc Cassot et Gianni Esposito.

La terre André Antoine, France, 1921, 98 mn

Le grand metteur en scène du Théâtre libre réalisa quelques films vers la fin de sa carrière, dont cette adaptation de Zola. L’interprétation (notamment Berthe Bovy qui joue “La trouille”) sert parfaitement cette description d’une paysannerie obsédée par l’argent et qui qui ne craint pas de laisser le vieux patriarche mourir de faim après l’avoir dépouillé de son magot. La photographie met en valeur les plaines de la Beauce et les travaux des champs.

297 La vie de plaisir Albert Valentin, France, 1944, 89 mn

On a souvent comparé le film au Corbeau, autre production de la Continental qui subit un sort similaire à la Libération, mais on est ici bien loin du chef-d’œuvre. D’un côté les aristocrates oisifs (Jean Servais), escrocs (Maurice Escande) et arrogants (Aimé Clariond), de l’autre l’honnête et sympathique homme du peuple (Albert Préjean) qui anime le cabaret La vie de plaisir à l’aide de son fidèle lieutenant (, excellent). Mais l’opposition entre les deux milieux – ceux qui passent leur temps à la chasse et les travailleurs – est tellement schématique et convenue qu’elle enlève à peu près tout intérêt à l’œuvre. Ce film d’inspiration pétainiste nous surprend cependant par la violence de son anti-cléricalisme : l’évêque (Pierre Magnier) est particulièrement gratiné, par exemple quant il bénit la meute avant la chasse.

Norte, hangganan ng kasaysayan Norte, la fin de l’histoire, Lav Diaz, Phi- lippines, 2013, 250 mn

Crime et châtiment aux Philippines, plus précisément dans le nord de Luçon (Laoag). Fabian, étudiant trop intelligent ou pas assez suivant le point de vue que l’on adopte, pérore sur les banalités à la mode, genre “fin de l’histoire” ou “post-vérité”. Un jour il tue une usurière mais, contrairement à Raskolnikov, son sentiment de culpabilité ne l’amène pas à innocenter celui qui paye pour lui, Joaquin. Il se contente de demi-mesures, par exemple avouer au sein d’un groupe évangéliste ou donner de l’argent à Eliza, l’épouse de Joaquin ; quand il ne cherche pas à s’enfoncer dans l’abjection totale en tuant le chien de sa sœur après avoir préalablement violé cette dernière. Joaquin trouve en prison le chemin de la sainteté ; il y devient l’homme cha- ritable qui répond aux coups de la terreur de la prison par un massage quand cette brute de codétenu est victime d’un malaise. On le voit à la fin en état de lévitation. Eliza, épouse de Joaquin, s’occupe bravement de leurs deux enfants et grâce à l’argent reçu de Fabian, peut lui rendre visite dans sa prison de Manille. Sur le chemin du retour, elle est tuée dans un accident de car. On peut dire que Diaz ne gère pas la relation au crime, son châtiment et le rôle de Dieu de la même façon que Dostoïevsky. Le film est tourné selon le principe du plan-séquence avec un goût prononcé pour la litote : on ne voit ni les meurtres, ni le viol de la sœur, on les devine à une main, un bras qui s’agite, ce qui fait penser à Blackmail (p. 55). Ceci dit, ses plans sont un peu statiques comparés à ceux de Béla Tarr. Ading et Kuyo ne sont pas, comme le suggèrent les sous-titres, des prénoms. En tagalog, “ading” signifie “petite sœur” ou “petit frère” et “kuyo” “grand frère”.

298 Persona non grata Krzysztof Zanussi, Pologne, 2005, 111 mn

Ambassadeur polonais en Uruguay, Wiktor (Zbigniew Zapasiewicz, acteur préféré de Zanussi) a du mal à se remettre du décès soudain de son épouse Helena. Il doit faire face aux intrigues de son attaché (Jerzy Stuhr) qui écrit des rapports sur son alcoolisme au ministre (Daniel Olbrychshki) et soupçonne la femme russe du nouveau consul d’espionner pour son pays. En compétition avec les Russes et les Italiens pour une vente d’hélicoptères, sa méfiance à l’égard des ex-grand-frères lui fait négliger les Italiens qui enlèvent le contrat. Sa souffrance se pimente de jalousie : il se met à soupçonner son ami russe Oleg (Nikita Mikhalkov) d’avoir peut-être été l’amant d’Helena. Ce dernier, proche de Wiktor au temps de Solidarnoćś, sans répondre directement, le tour- mente au moyen d’une demi-photo équivoque où il tient Helena dans ses bras. L’ambassadeur fait piquer son chien très malade puis va, en pyjama, vider l’urne funéraire de son épouse dans la mer en signe de protestation contre un monde qui a déçu ses espérances. On le retrouvera mort dans sa chambre à côté de la photo complète qu’Oleg lui a finalement fait parvenir et qui montre les trois amis – Oleg, Wiktor et Helena – ensemble. Ce beau film centré sur le vieillissement, la tromperie et l’abandon se referme ainsi sur une lueur qui nuance le désespoir auquel a succombé Wiktor. Ce ne sont pas les autres qui l’ont trahi, mais lui qui a commis le péché de doute.

Le lion des Mogols Jean Epstein, France, 1924, 102 mn

Tout commence et finit dans un “Thibet” aux allures de Mille et une nuits. Le prince Roundgito-Sing (Ivan Mosjoukine) s’enfuit pour se retrouver sur un navire où le banquier Morel (Camille Bardou) est en train de tourner un film que le naïf prince interrompt en se portant au secours de l’actrice (Nathalie Lissenko). La scène a visiblement inspiré Hergé pour Les cigares du pharaon : jusque dans le costume, Rastapopoulos a exactement l’allure du méchant Morel. La partie centrale de cette histoire extravagante, qui se déroule à Paris, est filmée avec l’inventivité dont était capable Epstein. Mentionnons une splendide scène de saoulerie nocturne dans un cabaret et la poursuite en voiture qui la conclut : “De la vitesse” dit le prince au chauffeur et, effectivement, nous tra- versons les rues à toute blingue avec les personnages en surimpression. L’épisode parisien, juste avant le retour au “Thibet”, se clôt par un éblouissant bal masqué qui fait penser à Sternberg, e.g., Underworld (p. 64). Le film fut tourné aux studios Albatros de Montreuil que dirigeaient des Russes émigrés. À cause de leur fort accent russe, ni Mosjoukine, ni son épouse Lissenko ne passèrent le cap du parlant.

299 Les aventuriers Robert Enrico, France, 1967, 108 mn

Ayant tout raté à Paris, trois amis, un coureur automobile (Lino Ventura), un aviateur sans licence (Alain Delon) et une sculptrice sur métaux (Joanna Shimkus), partent pour le Congo où, sur la recommandation d’une sorte d’épave humaine (Serge Reggiani), ils vont répêcher le trésor d’un avion qui s’est abîmé au large. Hélas, de bien vilains méchants auront la peau de deux des trois pro- tagonistes. C’est d’abord la jeune femme qui meurt et est immergée dans un scaphandre qui l’emmène au fond de l’eau. Puis c’est le tour de Delon : le dernier plan, pris d’hélicoptère montre Ventura seul à côté de son cadavre sur le rempart du Fort Boyard ; le vaisseau de pierre, complètement à l’abandon à l’époque, est depuis devenu, en particulier grâce à ce film, le décor d’un célèbre jeu télévisé. C’est la belle histoire d’aventures comme on en rêve quand on est enfant ; pas vraiment de psychologie, de l’amitié virile bien que l’un des trois soit une femme. La photo restitue l’atmosphère de la France de l’époque, juste avant 1968.

Bab el hadid Gare centrale, Youssef Chahine, Égypte, 1958, 74 mn

Portrait chaleureux de l’Égypte à travers le microcosme de la gare du Caire, fil- mée dans un foisonnement et un entrelacs de destinées individuelles que Chahine maîtrise pleinement. Il est, en particulier, question d’un syndicat et de vendeuses à la sauvette de boissons fraîches. Le personnage principal, joué par Chahine, est un attachant mendiant. Boiteux, occasionnel vendeur de journaux, un peu débile et obsédé sexuel, il poursuit de ses assiduités la pulpeuse Hanuma (Hind Rustum) qui ne déteste pas l’allumer un peu. Il finit par essayer de la poignarder ; la dernière image le montre encamisolé.

Tunes of glory Les fanfares de la gloire, Ronald Neame, Grande-Bretagne, 1960, 107 mn

Une garnison en Écosse (au château de Stirling) voit l’opposition entre deux officiers, Jock (Alec Guiness), un commandant qui doit subitement céder la place à Barrow (John Mills), un colonel plutôt pète-sec. Jock prend assez mal sa perte de pouvoir et va jusqu’à frapper le petit ami de sa fille (Susannah York). Cet acte, commis contre un sous-officier en uniforme, mérite le Conseil de guerre. Écartelé entre le respect du règlement et les pressions des collègues de Jock, Barrow décide finalement de fermer les yeux ; mais c’est trop pour son esprit rigide et il se suicide. Le film vaut surtout pour une excellente distribution dominée par un Alec Guinness aux cheveux carotte.

300 The dark knight returns Jay Oliva, usa, 2013, 152 mn

Dessin animé en deux parties qui nous frappe d’abord par la laideur musso- linienne du protagoniste et la démagogie de l’approche, ainsi ce psychiatre qui prend systématiquement le parti des criminels. La perception du film change durant le second épisode grâce à l’intervention de l’alter ego de Batman, Super- man qui joue ici un auxiliaire de la cia auquel s’oppose la chauve-souris humaine. Même si cet anti-impérialisme est bien superficiel, cela donne un tour inattendu à l’entreprise, finalement plutôt réussie.

Per grazia ricevuta Miracle à l’italienne, Nino Manfredi, Italie, 1971, 115 mn

Nino Manfredi se met lui-même en scène dans ce film sympathique qui traite des relations complexes entretenues par un individu un peu naïf avec la religion : animé d’une foi à toute épreuve y compris pour les miracles, il la rejette ensuite sous l’influence d’un pharmacien athée (Lionel Stander). Il tente de se suicider lorsque son mentor accepte l’extrême-onction ; mais un miracle, le second du film, arrache le désespéré à la mort. Beaux paysages de l’Italie centrale (Lazio et Umbria).

Händler der vier Jahreszeiten Le marchand des quatre saisons, Rainer Wer- ner Fassbinder, rfa, 1972, 85 mn

Hans Epp (Hans Hirschmüller) a été légionnaire, puis policier avant de devenir marchand de primeurs ; mal à l’aise dans un monde qui le méprise, il bat sa femme (Irm Hermann) qui n’en peut plus. Ils se rabibochent en décidant de prendre un employé ; le premier, trop insistant avec l’épouse, sera victime d’un complot ourdi par elle et licencié. Le second, Harry (Klaus Löwitsch), est un ancien camarade de Légion d’une efficacité et d’une loyauté sans faille. Hans pourrait s’embourgeoiser et devenir enfin respectable aux yeux de sa mère qui a honte de lui ; mais il se referme sur lui-même, comme conscient de l’absurdité de son existence oisive. Dans une scène très dure, il boit du schnaps à la santé du monde entier jusqu’à tomber raide mort. À son enterrement viendra la femme de sa vie (Ingrid Caven) avec laquelle il entretenait une liaison sans issue. Ce chef-d’œuvre qui rappelle Pourquoi Monsieur R. est-il atteint de folie meurtrière ? (p. 312) exprime comme un refus de la réussite béate, ce qui avait un sens politique évident dans l’Allemagne de l’époque. Le film diffère ainsi pro- fondément du Droit du plus fort (1975) dont le héros sera victime d’une sorte de complot bourgeois. La troupe de Fassbinder (dont Kurt Raab, Hanna Schygulla, Hark Bohm, El Hedi ben Salem, Lilo Pempeit) est déjà largement constituée.

301 Gishiki La cérémonie, Nagisa Oshima,¯ Japon, 1971, 123 mn

De cérémonie en cérémonie – funérailles, mariages – Masuo dévide le film de sa vie dans le Japon de l’après-guerre qu’il a retrouvé en 1946 à son retour de Mandchourie où il est né (les idéogrammes pour Masuo signifient : homme de Mandchourie). Son père s’étant suicidé lorsque l’empereur a accepté de perdre son statut divin, il est le successeur désigné de la famille Sakurada qui inclut quelques criminels de guerre, un fervent communiste et un chef de famille (Kei Sato,¯ acteur-fétiche d’Oshima)¯ doté des pleins pouvoirs, en termes d’autorité et de décision quant à la vie de sa parentèle. Pleins pouvoirs sexuels aussi, par exemple sur la belle Setsuko (Akiko Koyama, femme du réalisateur), d’où l’éche- veau complexe des relations familiales. Symbole du quasi despotisme patriarcal de l’ancien sytème familial que la démocratie de l’après-guerre et les mouvements étudiants vont lentement et sûrement battre en brèche. Ce Japon du passé finit par vaciller, comme le chef de famille jeté à terre par ses petits-enfants pour avoir brisé la vie de l’un d’entre eux Tadashi, Japonais à la Mishima – lequel venait (novembre 1970) de commettre le seppuku. Impossible de fuir comme l’avait tenté Masuo. Obéir, prendre la succession des faux-semblants, des mensonges pour préserver la place du clan face aux affidés et à la société, ou se suicider, telle est l’alternative qui reste aux héritiers. L’oncle cadet communiste est libre de trouver, tardivement, une épouse qui chante une Internationale, vite interrompue, à leur mariage. Ce vaste huis clos familial s’appuie sur un décorum esthétiquement outrancier de la japonité (les épaisses portes des resserres – kura – où se conserve le trésor de la maisonnée sont posées là comme un symbole d’enfermement, ce qui inclut la vie incestueuse de la famille). Oshima¯ déroule ainsi une sorte de réquisitoire impitoyable en enfonçant les clous au point de nuire à sa démonstration.

Je vous salue Marie Jean-Luc Godard, Suisse, 1985, 76 mn

Servi par des images magnifiques et des cadrages soignés, le film est une tentative de compréhension du mystère de la virginité de Marie, depuis l’Annon- ciation jusqu’à la petite enfance de Jésus. Tout cela se passe au bord du lac de Genève, dans des stations service et des taxis et l’on manipule le gadget de ces années-là, le cube Rubik. Images de pluie sur l’eau, soleils couchants bien loin de l’esthétique de carte postale, poésie et références pseudo-scientifiques font du film une authentique œuvre de foi, sinon de religion au sens pénible du terme. On est en effet bien loin de Saint Sulpice ; c’est pourquoi La manif’ pour tous de l’époque s’est déchaînée contre le film. Comme elle l’aurait fait au temps de l’Évangile contre la première Marie.

302 La p. . . respectueuse Marcello Pagliero, France, 1952, 94 mn

Le Sud américain. Il s’agit d’innocenter à tout prix l’auteur d’un crime raciste en amenant une prostituée blanche témoin du meurtre (Barbara Laage) à se se plaindre d’une tentative de viol que celui-ci aurait empêchée, donnant ainsi prétexte à lyncher l’autre témoin, un “nègre”. Le cousin (Ivan Desny) et l’oncle sénateur (Marcel Herrand) de l’assassin arriveront à convaincre la fille de faire un faux témoignage. La pièce démonstrative et datée de Jean-Paul Sartre (1946) reprend une certaine actualité depuis l’avènement de Trump. Le film, servi par d’excellents seconds rôles (Jacques Hilling, André Valmy, Jean Danet, Louis de Funès), recrée une atmosphère américaine plausible. Et Barbara Laage, au sommet de sa brève carrière en vedette, est excellente.

Mest’ La flûte de roseau, Ermek Shinarbayev, urss, 1989, 100 mn

Film kazakh en langue russe centré sur l’idée de la vengeance – Mest’. Le scénario, plutôt barbant, est aussi abscons que les mouvements de la tortue du début du film que le roi de l’ancienne Corée n’arrive pas à interpréter.

Abbott and Costello meet Dr. Jekyll and Mr Hyde Charles Lamont, usa, 1953, 77 mn

Laborieuse pitrerie du couple Abbott & Costello qui sont un peu les Laurel & Hardy du pauvre. Le sérum mis au point par le Dr. Jekyll (Boris Karloff), assisté d’un sinistre laborantin (John Dierkes), lui permet de se transformer en Mr. Hyde et donne lieu à plusieurs gags : Costello capture Hyde qui redevient le respec- table Jekyll quand arrive la police, Costello s’injecte par erreur du produit et se transforme en souris géante puis en clone de Hyde. Sur la dernière image, au com- missariat, il est redevenu lui-même alors que les policiers se changent en Hyde.

Barbarosa La vengeance mexicaine, Fred Schepisi, usa, 1982, 90 mn

Western picaresque qui rappelle (en mieux) les westerns spaghetti ; ou en- core certains films de Peckinpah à cause de l’atmosphère mexicaine, voire sud- américaine. Il raconte la fuite de deux personnages, le jeune Karl (Gary Busey), qui a tué son beau-frère par accident, et le vieux bandit Barbarosa (Willie Nel- son), poursuivi par la famille de Don Braulio (Gilbert Roland dans son dernier rôle). Ici, tout tourne autour de la légende de Barbarosa ; après sa mort, Karl ira perturber une fête de Don Braulio en prenant l’apparence de son ami, faisant de lui par ce biais un immortel objet de crainte.

303 Hors-la-loi Rachid Bouchareb, France, 2010, 133 mn

C’est un bon film pédagogique et honnête sur la guerre d’Algérie en France. Ce qui trace aussi ses limites, car les personnages sont un peu stéréotypés. Spoliés de leurs biens par un voisin européen, les trois frères sont présents à Sétif lors de la terrible répression du 8 mai 1945. L’un deux, Abdelkader (Sami Bouajila), passe plusieurs années en prison puis devient cadre du fln à Nanterre. Le second, Messaoud (Roschdy Zem), retour d’Indochine, devient rapidement le bourreau au service de l’organisation. Le dernier, Saïd (Jamel Debbouzze), d’abord maquereau à Pigalle, s’oriente vers la boxe (comme manager, puisque l’acteur n’a qu’une main) et se heurte aux menaces de mort du fln, car un Algérien ne saurait boxer dans le championnat français. Même si la lutte de libération est présentée comme globalement positive, on reste loin de la légende dorée. On s’en approche malheureusement avec le personnage du colonel Faivre de la dst, un ancien résistant acharné à détruire le fln par tous les moyens – le film lui attribue abusivement la création de l’infâme Main rouge –, que le scénario fait dialoguer avec Abdelkader. Le soir du 17 octobre 1961, il déclare au cadavre du dirigeant tué par la police de Papon : “Tu as gagné”. La conclusion du film sous forme de bandes d’actualités sur l’indépendance rappelle les pires procédés du cinéma brejnévien (p. 120). Pour le reste, les faits et situations présentés sont avérés. Ainsi la lutte fra- tricide avec le mna du chef historique Messali Hadj, qui s’était fourvoyé dans un autonomisme sans issue, est résumée par la pénible exécution d’un de ses partisans par Messaoud. On nous suggère de même que les exactions de la po- lice, typiquement son irruption brutale au milieu du mariage du même Messaoud, sont souhaitées par le fln. Lequel fait régner la terreur : “Si les Français t’ar- rêtent, ils te mettront en prison, ils te tueront peut-être. Mais pas ta femme, ni tes enfants. . . Tu as toujours été un traître, aujourd’hui je suis venu te donner une chance”. Le film évoque aussi les porteurs de valise et montre, sans insis- ter, la mort par noyade que Papon et ses sbires réservaient aux “terroristes”. On retrouvait leurs cadavres, mains liées, aux écluses, m’a raconté un marinier.

International house A. Edward Sutherland, usa, 1933, 65 mn

Une histoire invertébrée de télévision est prétexte à une revue de divers chan- teurs (Rudy Vallee, Cab Calloway, etc.) et à une parodie des chorégraphies de Busby Berkeley. On retient surtout les acteurs comiques : Franklin Pangborn, George Burns, Gracie Allen et, bien sûr, l’inimitable W. C. Fields qui traverse la Terre à bord d’un improbable hélicoptère – ce type de véhicule n’était pas encore au point –, son “autogyro” baptisé Spirit of Brooklyn !

304 Ocean’s eleven Steven Soderbergh, usa, 2001, 117 mn

Danny Ocean (George Clooney) a décidé de récupérer son épouse (Julia Ro- berts) qui l’a quitté pour une grosse légume de Las Vegas (Andy Garcia), pro- priétaire de trois casinos. Au centre de son complot, le recrutement d’une bande pour vider le coffre souterrain commun aux trois établissements ; parmi les dix associés, Brad Pitt, Matt Damon, Elliott Gould et Carl Reiner. Le film est plein de rebondissements, par exemple la création d’une réplique exacte de l’immense coffre d’où sont filmées des images de surveillance bidon. L’œuvre – pas seulement le cambriolage – est réussie, dans les limites impar- ties à ce type de divertissement.

We were strangers Les insurgés, John Huston, usa, 1949, 101 mn

La toile de fond est la révolution de Cuba de 1933. Un américain (John Garfield) perdra la vie en se mêlant à un complot visant à renverser le président. Parmi les révolutionnaires, Jennifer Jones et Gilbert Roland ; mais c’est l’immonde chef de la police secrète, joué par Pedro Armendáriz, qui se taille la part du lion dans cette œuvre mineure. Peter Viertel et Ben Hecht ont collaboré à ce film atypique, tourné à Cuba avant que la cia n’y installe son Batista. En 1934, Cuba était un protectorat dont les États-Unis nommaient même le président : la révolution se faisait donc un peu contre l’emcombrant voisin.

In this our life L’amour n’est pas un jeu, John Huston, usa, 1942, 100 mn

La capricieuse et égoïste Stanley Timberlake (Bette Davis), chouchoutée par sa famille et notamment son oncle William (Charles Coburn), abandonne son fiancé Craig (George Brent, faire-valoir habituel de l’actrice) pour s’enfuir avec le mari de sa sœur (Olivia de Havilland). Quand ce dernier se suicide, elle retourne dans la famille, bien décidée à récupérer son bien, i.e., Craig. La garce, conduisant en état d’ébriété, provoque un accident mortel dont elle cherche à rejeter la responsabilité sur un jeune Noir. Confondue, elle prend la fuite en voiture et trouve sa némésis dans un accident mortel. C’est un bon “véhicule” pour Bette Davis, mais un film peu typique de Hus- ton. Le traitement des Noirs, ici du jeune homme censé porter le chapeau, est paternaliste : il est méritant et reste bien à sa place de subalterne. Ce pater- nalisme est symbolisé par la présence de l’actrice noire Hattie McDaniel (de Gone with the wind, p. 476), qui joue la mère du jeune homme.

305 Career girls Deux filles d’aujourd’hui, Mike Leigh, Grande-Bretagne, 1997, 83 mn

Annie (Linda Steedman) rend visite à Londres à Hannah (Katrin Cartlidge, prématurément disparue) avec qui elle partageait une chambre quand elles étaient étudiantes. Une série de rencontres incongrues ou de coïncidences jalonnent ces brèves retrouvailles où le passé affleure souvent sous forme de flash-backs. Joli film sur le temps qui passe, les ambitions (un peu) déçues et les occasions (peut-être) manquées. Annie dit à un moment “Tu n’as pas changé” ; tout comme “Tu n’as pas vieilli”, cette double négation signifie à peu près le contraire, ici “C’était mieux avant”. Et aussi que la seule chose qu’elles partagent encore est ce passé en lambeaux.

Dames Ray Enright & Busby Berkeley, usa, 1934, 90 mn

Le clou du film est constitué par trois chorégraphies collectives et géomé- triques dues à Busby Berkeley – qui s’était spécialisé dans ce type de film produit par la Warner. La première est un ballet de blanchisseuses emmené par Joan Blon- dell. La seconde, où chante Dick Powell, met en scène des clones de Ruby Keeler. Enfin, la dernière qui donne son titre au film – quelque chose comme “nanas” – nous montre une cohorte de filles, depuis leur réveil dans un très improbable dortoir jusqu’à leur fusion dans une figure abstraite. Le prologue, plus convenu, présente la préparation du spectacle, censé être produit à Broadway, ce qui n’a pas de sens, puisque ces ballets ne sont possibles qu’au cinéma. Ici, un milliardaire moralisateur (Hugh Herbert, drôlatique) cherche à faire interdire le spectacle dans lequel joue la fille d’un héritier (Guy Kibbee) et a même payé des voyous pour le saboter, ce qui provoque l’intervention de la police. Le milliardaire se retrouve finalement en prison, heureux car il s’est amusé pour la première fois de sa vie !

Institute Benjamenta Stephen & Timothy Quay, Grande-Bretagne, 1995, 105 mn

Film étrange et magnifiquement filmé. Jakob (Mark Rylance) entre à l’Institut Benjamenta, une école de domestiques dirigée par un frère et une sœur (Gottfried John et Alice Krige), où l’on psalmodie des commandements d’obéissance en répétant ad nauseam les mêmes gestes absurdes. Dans la salle principale trône un poisson rouge prisonnier d’un bocal aux allures de loupe. On est entre Kafka et la Maison Usher car la sœur meurt. Ce “rêve que l’on appelle vie humaine” est cependant un peu longuet ; les jumeaux Quay sont plus à l’aise dans le court-métrage.

306 Woman on the run Dans l’ombre de San Francisco, Norman Foster, usa, 1950, 98 mn

Eleanor (Ann Sheridan) est l’épouse de l’unique témoin d’un crime qui a pris la fuite de peur d’être assassiné. Elle cherche donc à retrouver son mari en évitant la police, représentée par Ferris (Robert Keith). Elle est assistée dans sa quête par le sympathique journaliste Legget (Dennis O’Keefe) qui voudrait bien interviewer le témoin. Au bout de 35 mn, nous comprenons que Legget n’est autre que le tueur qui compte bien sur Eleanor pour le mener vers sa future victime. Le film traverse divers lieux de San Francisco, notamment Chinatown et Fisherman’s Wharf, pour se terminer de nuit, dans un parc d’attraction ; quand Eleanor, seule sur la chenille, comprend enfin qui est réellement Legget, il y a comme un avant-goût de L’inconnu du Nord express (p. 401). Dans un second rôle, Victor Sen Young qui fut le fils des seconds Charlie Chan (avec Sidney Toler).

The criminal Les criminels, Joseph Losey, Grande-Bretagne, 1960, 92 mn

Bannion (Stanley Baker), à peine sorti de prison, participe au vol de la recette d’un hippodrome qu’il dissimule dans un endroit connu de lui seul. De retour en prison, il est soumis à diverses pressions, dont l’enlèvement de sa maîtresse par ses anciens complices qui organisent ensuite son évasion pour le faire parler. Tout se termine au bord d’un champ couvert de neige : Bannion est mort, mais où donc a-t-il enterré le butin ? L’histoire, sans grande originalité, est très bien filmée, en particulier une ter- rifiante scène de révolte en prison. Dans des seconds rôles, Partick Magee et Grégoire “Coco” Aslan.

The ladies man Le tombeur de ces dames, Jerry Lewis, usa, 1961, 92 mn

Dans une espèce de maison de poupée(s) grandeur nature, Herbert H. Heebert (Jerry Lewis) sert d’homme à tout faire. Il a beau vouloir s’évader, ces dames le retiennent. Le film est une succession de gags, souvent très drôles. Le point faible des films de l’auteur, aussi admiré en France à l’époque que méprisé dans son pays, est son interprète principal – lui même – qui use et abuse de grimaces assez pénibles. La distribution comprend l’habituelle Kathleen Freeman et George Raft qui joue. . . George Raft. Herbert lui demande même de répéter son fameux coup de la pièce de monnaie, mais l’acteur la fait tomber sur le tapis : Raft n’a jamais su échapper à ce tour de main (p. 422).

307 Androcles and the lion Chester Erskine, usa, 1952, 98 mn

Film mineur, produit par Gabriel Pascal d’après , avec une distribution excellente et plutôt british : Elsa Lanchester, Jean Simmons, Alan Mowbray, Maurice Evans, Robert Newton et Alan Young. Et aussi le Canadien Gene Lockart ; il n’y a guère que Victor Mature à être américain. L’histoire se passe au temps d’Antonin le Pieux qui fut assez tolérant avec le christianisme. Tout repose sur un personnage très violent, Ferrovius (Robert Newton), que seul son surmoi chrétien empêche de tuer à tout va. Lancé dans l’arène, ses pulsions se déchaînent et il tue tellement de gladiateurs que l’em- pereur (Maurice Evans) lui offre la direction de la garde prétorienne, à laquelle il intime l’ordre de se convertir pour devenir aussi violente que Ferrovius ! Le doux Androclès (Alan Young) est livré aux appétits d’un lion pour compenser la frustration de la foule. Comme il se trouve que ce lion a déjà fait ami-ami avec le jeune chrétien dans le prologue. . .

The old-fashioned way Parade du rire, William Beaudine, usa, 1934, 68 mn

Un des meilleurs Fields : il joue ici “Le grand McGonigle”, chef d’une troupe théâtrale en perpétuelle fuite devant les créanciers. Il essaye de se refaire dans une petite ville en flattant les ambitions de Cleopatra Peperday (Jan Duggan) qui se prend pour une chanteuse. Nous le verrons donner un coup de pied au cul d’un enfant de deux ans (Baby LeRoy, dont la brève carrière allait s’arrêter un an plus tard). À la fin, ayant tout perdu, le grand McGonigle se retrouve à vendre un élixir indien miraculeux. Malgré l’inévitable sous-intrigue amoureuse de la fille McGonigle et d’un chan- teur qui nous inflige une pièce de son répertoire, le film reste constamment drôle. Ainsi, le héros fauché qui déménage à la cloche de bois est-il surpris nuitamment dans l’escalier par la patronne de l’auberge ; quand il lui explique que la malle est celle d’un ami qui vient s’y installer, horrifiée à l’idée d’un second McGonigle sous son toit, elle lui intime l’ordre de rapporter cette malle d’où elle vient. . .

Lady Paname Henri Jeanson, France, 1950, 108 mn

Dans le décor du faubourg Saint-Martin, cette comédie – seul film réalisé par Jeanson – est avant tout prétexte à une évocation du music-hall des années 1920. On y voit deux acteurs sachant réellement chanter (Suzy Delair et Raymond Souplex que les gens d’un certain âge associent à l’inspecteur Bourrel des Cinq dernières minutes, 1958-73) et une excellente distribution, dominée par Louis Jouvet : Henri Guisol, Henri Crémieux et Jane Marken.

308 Il ferroviere Le disque rouge, Pietro Germi, Italie, 1956, 110 mn

Film néo-réaliste tardif et moyennement réussi où le metteur en scène joue un conducteur de locomotive soumis à diverses épreuves. . . et c’est un peu la totale. N’ayant pu empêcher un suicide sur la voie, il est tellement perturbé qu’il ne voit pas un feu rouge ; rétrogradé sur une petite ligne, sa paye diminue et sa consommation d’alcool augmente. Son fils est un oisif qui fait des dettes de jeu et sa fille (Silva Koscina), mariée par nécessité, a pris un amant. Heureusement, quelques personnages positifs servent de points d’ancrage : l’épouse (Luisa Della Noce) et le collègue (Saro Urzì). Mais c’est l’enfant de huit ans (Edoardo Nevola) qui semble au centre de l’histoire qu’il commente en voix off : c’est lui qui rétablit les contacts brisés. Le héros joue un moment le briseur de grève – “crumiro” en italien, en réfé- rence à des Arabes (assimilés aux Kroumirs) utilisés comme “jaunes” vers 1900.

Fanny by gaslight L’homme fatal, Anthony Asquith, Grande-Bretagne, 1944, 103 mn

Mélodrame victorien qui débute dans les quartiers populaires de Londres, sous l’éclairage blafard et sinistre des réverbères. C’est là que Fanny (Phyllis Calvert) est témoin de l’assassinat de son père, tenancier de bordel (John Laurie), par Lord Manderstoke (James Mason), un aristocrate dégénéré. Heureusement pour elle, le mort n’était pas son vrai père et elle se retrouve reconnue de fait par son véritable géniteur, un politicien important. Quelques péripéties plus tard, c’est le prometteur Harry Somerford (Stewart Granger) qui gagnera le cœur, puis la main, de Fanny. Il devra alors affronter l’horrible Manderstroke dans un duel à mort qui le laissera lui-même gravement blessé. Et surtout surmonter l’opposition de sa terrifiante sœur (Cathleen Nesbitt), une vieille fille aigrie qui préfère le voir mort que vivant et mal marié. Cette production Gainsborough est d’un académisme intégral.

Skyfall Saul Mendes, Grande-Bretagne, 2012, 143 mn

Ce James Bond avec Daniel Craig se singularise par d’étranges décors : une ville en ruines d’allure virtuelle sur une île et une maison isolée dans la lande écossaise dont le gardien est joué par Albert Finney. Le méchant de service, incarné par , a un problème œdipien avec M (Judi Dench) qui perd la vie à la fin de l’épisode : elle sera remplacée par Ralph Fiennes. À noter l’apparition d’un nouveau Q, de style geek, qui croit surtout à l’informatique (Ben Whishaw) ; pour lui, le stylo explosif appartient à un passé révolu.

309 Le farceur Philippe de Broca, France, 1960, 85 mn

Le film reprend Geneviève Cluny et Jean-Pierre Cassel des Jeux de l’amour (p. 177), y ajoute Georges Wilson et Palau pour composer une famille excentrique où l’on photographie des scènes historiques comme la mort de Louis xiv. Cassel tombe amoureux d’une jeune femme (Anouk Aimée) mariée à un bonnet de nuit (François Maistre) ; sa poésie naturelle vient à bout des réticences de l’aimée. Le scénario de Daniel Boulanger contient, comme souvent, sa petite pointe d’amertume : les emballements n’ont qu’un temps, et le héros volage a déjà découvert un nouveau grand amour quand s’affiche le mot fin.

20000 years in Sing Sing 20000 ans sous les verrous, Michael Curtiz, usa, 1933, 78 mn

Lewis E. Lawes animait l’émission de la radio qui donne son titre au film ; directeur de cette prison, il avait une conception progressiste de son activité. Le scénario s’attarde sur des mauvais larrons, joués par Lyle Talbot et Warren Hymer, dont la tentative d’évasion se termine dans le sang. Il introduit aussi un bon larron, Tommy (Spencer Tracy), une forte tête remise dans le droit chemin par le directeur (Artur Byron), ce qui lui évite de participer à l’évasion ratée de ses deux co-détenus. Quand sa compagne Fay (Bette Davis) est à l’article de la mort, le magnanime directeur offre une permission sur parole à Tommy qui promet de revenir “Même si c’est pour passer à la chaise”. Et c’est effectivement ce qui va arriver puisqu’il trouve au chevet de sa chérie le menaçant Finn (Louis Calhern) qui sortira les pieds devant. C’est Fay qui abat le gangster, mais Tommy est allé tellement engagé dans la voie de la rédemption qu’il prend le crime sur lui : il rentrera vraiment pour la chaise. C’est finalement un bon film ; on déplorera seulement la rareté de ce type de prison dont aucun gardien n’est brutal ou corrompu.

Laugh, clown, laugh Ris donc, Paillasse, Herbert Brenon, usa, 1928, 74 mn

Tito (Lon Chaney) est d’une tristesse infinie car il est amoureux de Simo- netta (, 15 ans à l’époque) qu’il a recueillie enfant. Le médecin lui conseille d’aller rire au spectacle du clown Flik ; mauvaise idée car Flik, c’est lui. Comprenant que la jeune femme ne peut pas vraiment l’aimer, il se suicide en ratant une répétition avec son compère Flok (Bernard Siegel). Par rapport à d’autres films (e.g., The unknown ; p. 555) où Lon Chaney est victime d’une passion non partagée pour une jeune femme, celui-ci se singularise par la passivité, l’absence totale de méchanceté du héros.

310 Shoah Claude Lanzmann, France, 1985, 452 mn

Documentaire essentiel sur la “solution finale” dont le tournage s’est étalé de 1976 à 1981, soit à peu près 35 ans après les faits évoqués. Les Juifs amenés à témoigner sont des victimes épargnées pour faire partie d’un Sonderkommando ou couper les cheveux de femmes qui ignoraient qu’elles n’avaient plus que quelques minutes à vivre ; ou bien ce sont des survivants du ghetto qui se remémorent l’insurrection de 1943. Nous voyons des Polonais, voisins des camps, dont on comprend à demi-mot que le sort des Juifs ne les peinait pas outre-mesure. Et des Allemands qui ne savaient rien, ainsi ce Dr. Grassler, adjoint du superviseur “aryen” du ghetto de Varsovie, qui aurait été pris au dépourvu par l’extermination ; quand Lanzmann lui dit que “ça se savait” chez les Juifs, il répond à peu près que ces derniers sont toujours les mieux informés. Lanzmann recourt à tous les moyens pour faire parler les témoins ; il payait les Allemands, paraît-il, et a même utilisé une voiture postée dans la rue pour voler les images de l’un d’eux qui ne voulait pas être filmé. Quant aux Juifs, le souvenir des camps, de ce qu’ils on été amené à y faire, la culpabilité d’avoir survécu sont tellement insupportables qu’ils se sont bâti une forteresse de silence. Ainsi ce survivant qui sourit tout le temps et dont Lanzmann n’a pas pitié : il le harcèle de questions jusqu’à briser ce mur et lui faire dire l’indicible. Même s’il était nécessaire de recueillir ces témoignages, le spectacle de ces hommes mûrs se mettant à sangloter est insoutenable. La difficulté que nous éprouvons à supporter leur témoignage nous donne une vague approximation de ce qu’ils pouvaient ressentir. Une seule réserve : l’évocation du rabbin slovaque Weissmandl qui tenta, en vain, d’obtenir le soutien du Congrès Juif dans le but – peut-être illusoire – de sauver des compatriotes a été écartée du montage final.

Etsuraku Les plaisirs de la chair, Nagisa Oshima,¯ Japon, 1965, 91 mn

Le héros (Katsuo Nakamura), devenu gardien d’une forte somme d’argent volé, décide de la dépenser en louant à prix d’or les services de diverses beautés. Il a alors maille à partir avec les amis des donzelles : des yakuzas, un mari ou un maquereau dont il devient vache à lait sans pour autant obtenir la moindre sincérité de la part de ses “employées”. La mort du propriétaire du magot le dispense de rendre l’argent d’ailleurs to- talement dépensé. La jeune femme inaccessible qu’il a toujours idôlatrée cherche à son tour à le taper ; apprenant qu’il est fauché, elle le dénonce à la police. Ce film d’Oshima¯ est très réussi car la crispation caractéristique de ses films “sérieux” à message politique en est totalement absente.

311 Le trésor de Cantenac Sacha Guitry, France, 1950, 97 mn

Sacha Guitry façon Zemmour : n’oublions pas que le réalisateur fut un pé- tainiste fervent, ce qui lui valut d’ailleurs quelques ennuis à la Libération. Le village de Cantenac ne fonctionne plus, car ses nobles “qui avaient tant aimé les paysans” ( !) ont disparu. Dès que s’y réinstalle un baron (l’auteur), les bienfaits ruissellent sur la population ; ainsi, le maire et le curé, deux frères jumeaux (René Genin), se parlent à nouveau. Malgré les traits d’esprit habituels du maître, cette Révolution Nationale de poche sombre dans un conformisme des plus cuculs. La distribution comprend Marcel Simon, Roger Legris et Jeanne Fusier-Gir ainsi que Lana Marconi, ultime épouse de Guitry.

Mio Dio, come sono caduta in basso ! Mon Dieu, comment suis-je tom- bée aussi bas ?, Luigi Comencini, Italie, 1974, 105 mn

Le film commence comme une comédie salace car au moment de consom- mer le mariage, l’époux (Alberto Lionello) de la belle Eugenia (Laura Antonelli) apprend qu’elle est en réalité sa sœur ; elle reste donc vierge. Difficile alors de décider un homme à la dépuceler en devenant son amant : un aristocrate français (Jean Rochefort) recule, mais un homme de basse classe, son chauffeur (Michele Placido), la culbute sur la paille d’une cabane de Sicile, prés de Noto. Ces éléments graveleux s’effacent devant la reconstitution d’une Italie pas encore fasciste qui, à la veille de la Grande Guerre, ne jure que par “Il poeta”, le poète Gabriele D’Annunzio dont on lit en groupe la prose boursouflée, jusqu’à la pâmoison. Les relations sexuelles entre Madame et son chauffeur opposent ainsi deux langages : l’un qui décrit la chose en circonvolutions évaporées, l’autre qui se contente d’un vulgaire “trombare”, quelque chose comme “tirer un coup”.

Warum läuft Herr R. Amok Pourquoi Monsieur R. est-il atteint de fo- lie meurtrière ?, Rainer Werner Fassbinder & Michael Fengler, rfa, 1970, 85 mn

Ce premier grand film de Fassbinder est une protestation violente contre la médiocrité et le conformisme petit bourgeois. Entre sa famille (femme, fils et parents), ses collègues de bureau et ses voisins, le pauvre R. (Kurt Raab) n’a aucune sorte de perspective. L’impression d’enfermement est accentuée par la technique du plan-séquence qui rend ces échanges banals insupportables : on a droit à la litanie des plaisanteries de ces années-là ou aux remontrances de R. mère à sa bru ou encore à un pénible toast aviné porté par R. à son chef hiérarchique. Un jour où une voisine (Irm Herman) n’en finit plus de parler de ski, R. l’assomme avant de faire subir le même sort à son épouse et son fils.

312 Memento Christopher Nolan, usa, 2000, 109 mn

L’originalité du film tient à sa forme qui cherche à exprimer l’état – l’amnésie “antérétrograde” – d’un jeune homme (Guy Pearce) qu’un violent coup sur la tête empêche de mémoriser quoi que ce soit. Il a donc recours à des photos Polaroid qu’il annote – par exemple “ne pas croire ce que ce type dit” – ou des tatouages, par exemple le numéro d’une voiture. L’histoire n’a qu’un intérêt limité : on comprend que le protagoniste cherche à se venger de l’assassin de son épouse, ce qu’il fait d’ailleurs au tout début du film. Pour rendre compte de la mémoire à courte vie du héros, le film a été décons- truit en faisant alterner deux séries de séquences, celles en noir et blanc suivant l’ordre chronologique, celles en couleurs l’ordre inverse. Le film se clôt naturel- lement au point de rencontre des deux séries avec la succession, pour une fois chronologique, d’une séquence en noir et blanc et d’une en couleurs. Et bizarre- ment, bien que l’on n’ait suivi l’intrigue qu’imparfaitement, on quitte l’histoire au beau milieu avec une certaine jubilation.

Captain Boycott Frank Launder, Grande-Bretagne, 1947, 89 mn

Tout comme le préfet Poubelle, le capitaine Boycott est devenu nom com- mun par antonomase. Cet Anglais s’était rendu odieux par l’éviction des fermiers irlandais du comté de Mayo incapables de payer leur fermage. Vers 1880, une campagne d’ostracisation fit perdre ses récoltes à l’odieux capitaine, ceci malgré le renfort de l’armée britannique. Le film n’est que la mise en scène appliquée et passablement romancée de cette histoire. Face aux méchants, Boycott et son impitoyable homme à tout faire (Cecil Parker et Mervyn Johns), la population irlandaise se divise en colla- bos (Niall MacGillis), terroristes fenians (Noel Purcell) ou réformateurs modérés comme le prêtre (Alastair Sim) et l’historique Parnell (Robert Donat). Le héros de l’histoire (Stewart Granger), d’abord Fenian, optera pour la modération.

Parpaillon Luc Moullet, France, 1993, 85 mn

Le col du Parpaillon (à plus de 2600 mètres) est le point culminant d’une route non goudronnée dont les deux parties sont reliées par un étrange tunnel gardé par des portes métalliques. C’est dans ce lieu, situé entre Embrun et Barcelonnette, que se déroule un improbable rallye cycliste. Il n’y a pas vraiment de distribution, même si l’on reconnaît Jean Abeillé, Claude Melki ou encore Rosette. Les images cocasses, souvent sans queue ni tête, plus qu’un hommage à Alfred Jarry, sont surtout un chant d’amour pour ces Alpes du Sud chères à Moullet.

313 Our daily bread Notre pain quotidien, King Vidor, usa, 1934, 71 mn

Comme l’a remarqué Jacques Lourcelles, les protagonistes portent le même nom que ceux de La foule (p. 110), mais la prospérité des années 1920 est bien loin. Ne trouvant pas de travail, le couple retourne à la terre et agrège d’autres victimes de la crise, dans une espèce de communauté chaleureuse, totalement apolitique, ce qui lui permit de recevoir l’onction – no 59 – du Saint Office Hays. La magnifique séquence finale, qui montre la percée – peu vraisemblable – d’un canal d’irrigation, a une dimension épique digne du cinéma soviétique de l’époque.

Schoß Vogelhöd La découverte d’un secret, F. W. Murnau, Allemagne, 1921, 81 mn

Il s’agit d’une sorte d’Agatha Christie ante litteram. Des nobles se rassemblent dans un château en ostracisant l’un d’entre eux, le comte Oetsch, accusé d’avoir tué son frère. En prenant l’aspect du père Faramund de Rome, Oetsch obtient les aveux de sa belle-sœur qui protègeait le véritable coupable. Bien que signé Murnau, on est bien loin du chef d’œuvre : le film est statique malgré ses cadrages soignés. On ne peut guère sauver qu’une courte séquence onirique où apparaissent des mains crochues dignes de Nosferatu (p. 562). Et aussi la plaisanterie finale : un authentique père Faramund arrive au château.

Madam Satan Cecil B. DeMille, usa, 1930, 116 mn

DeMille réutilise la trame familière de ses comédies conjugales et morali- santes : un couple se sépare pour se reformer finalement, e.g., Why change your wife ? (p. 1505). La première partie est un vaudeville où Angela (Kay Johnson) découvre l’infidélité de son époux Bob (Reginald Denny) avec Trixie (Lilian Roth). L’ami du mari (Roland Young) essaye en vain de le couvrir en se faisant passer pour l’amant de la belle. Apprenant de Trixie qu’elle n’a pas le style propre à séduire les hommes, Angela décide de se battre pour son foyer. La seconde partie, visuellement très réussie, se passe à bord d’un Zeppelin amarré à New York où se donne un extravagant bal masqué. Dans cette profusion de costumes futuristes se dégage Madame Satan, qui n’est autre qu’Angela. Elle arrive, masquée, à séduire le volage Bob. Alors que les époux se sont retrouvés, un violent orage libère le Zeppelin, ce qui donne lieu à des scènes de panique dignes du Titanic : mais ici, c’est en parachute que les jeunes femmes aux cuisses découvertes par le vent rejoignent la terre ferme. Tout comme le navire, l’aeronef se brise en deux, mais les époux s’en tirent pour filer désormais un amour sans nuage.

314 Nessuno torna indietro Nul ne revient sur ses pas, Alessandro Blasetti, Italie, 1945, 119 mn

L’Istituto Grimaldi, à Rome dans les années 1930 : on suit les destins croisés de six pensionnaires à travers les yeux d’une septième (Valentina Cortese) à laquelle il n’arrive rien. Milly meurt de maladie, Silvia (Elisa Cegani) doit choisir entre son professeur marié et un poste à Florence, Emanuela cache à son prétendant la fille qu’elle a eue de son fiancé mort. Il y a aussi Xenia, qui fugue pour entamer une brève carrière de demi-mondaine et l’Espagnole Vinca, accablée de douleur en apprenant la mort de son homme, un franquiste parti se battre contre les “Rouges”. Les survivantes se retrouvent au mariage d’Anna, fille d’un paysan parvenu des Pouilles. Le film de Sidney Lumet, The group (p. 258), est comme la transposition américaine – en plus réussi – de ce scénario. Apparition de Vittorio De Sica dans un rôle de peintre.

The long voyage home Les hommes de la mer, John Ford, usa, 1940, 105 mn

Adapté de quatre pièces d’Eugene O’Neill, une sorte de film à sketches avec les mêmes acteurs. Et quels acteurs ! John Wayne, Thomas Mitchell, Ward Bond, Ian Hunter, les frères Barry Fitzgerald et Arthur Shields, Joe Sawyer, John Qualen, Mildred Natwick, . . . Un épisode voit le navire quittant une sorte de paradis exotique, un autre se focalise sur la suspicion envers un des marins qui pourrait être un espion – les États-Unis ne sont pas encore en guerre, mais le bateau est anglais – ; nous assistons à la mort de deux marins. Le dernier épisode montre le “shanghaïage” d’un des personnages : la technique consiste à saouler la victime qui se réveille le lendemain en haute mer, matelot malgré lui. Ici, John Wayne y échappe de justesse, et c’est Thomas Mitchell qui, à son corps défendant, se retrouve sur le navire que les Allemands couleront. Le film est malgré tout très en dessous des grandes œuvres du maître.

Moi, un Noir , France, 1958, 70 mn

Abidjan (le quartier de Treichville) à la fin de l’ère coloniale. Le film, une semi- improvisation, nous fait plonger dans le quotidien d’un jeune Noir, surnommé Edward G. Robinson, dont les amis s’appellent Eddie Constantine et Dorothy Lamour. Petits boulots, amours, bagarres et démêlés avec la police ponctuent ce documentaire profondément novateur qui tranche avec le ton jupitérien adopté à l’époque pour parler des Africains.

315 Tortoise beats hare Tex Avery, usa, 1941, 8 mn

Tortoise wins by a hare Robert Clampett, usa, 1943, 7 mn

Rabbit transit Friz Freleng, usa, 1947, 8 mn

Il s’agit des trois dessins animés mettant en scène Cecil Turtle, personnage de “tortoise” (tortue terrestre), alors que “turtle” réfère aux chéloniens des mers. Cet impayable personnage de la Warner ne sut jamais s’extraire de la sempiternelle course avec le lièvre (“hare”, qui sonne comme “hair”, cheveux d’où le jeu de mots du second titre). La première histoire, mise en scène par Tex Avery qui allait bientôt passer à la mgm, commence par une inspection du carton-titre par Bugs Bunny qui pique une crise quand il découvre que la tortue gagne. Il se rend chez le reptile et le secoue au point de le faire sortir de sa carapace. Nous apprenons ainsi que ces revêtements sont amovibles et que l’animal ne porte pratiquement rien en dessous, tout juste un slip, puisque Cecil Turtle est un monsieur. Ils se mettent d’accord pour une course dont l’enjeu se monte à 10$. Bugs démarre en trombe tandis que Cecil, de son train de sénateur, va rejoindre une cabine Turtlephone pour comploter avec ses cousins qui enfilent alors leur carapace accrochée au porte-manteau. Bugs trouvera sur son chemin des clones de Cecil ; quand il demande comment l’autre est déjà là, la tortue répond “Just ran”. À la fin de la poursuite, quand Bugs croit avoir gagné, une voix lui dit “What kept you ?” Rageur, il doit aligner les dix dollars ; mais en se retournant, il découvre dix tortues se partageant la mise. “– Je me serais fait avoir ?” “– It’s a possibility” répondent en cœur les reptiles. Incidemment, on se demande à quoi rime le relais des tortues si elles sont toutes sur la ligne d’arrivée. De même, alors qu’il se croit en tête, Bugs perd du temps pour tendre un piège à Cecil. Le second épisode débute avec Bugs qui se passe le film de la première histoire et se demande comment il a pu perdre. Il va alors voir Cecil qui lui révèle le secret du “streamlining”, le profil aréodynamique de la carapace. Bugs s’en construit donc une en métal et remporterait la course si ses amis lapins, des gangsters qui ont parié sur lui, ne décidaient d’assommer ce gagnant qu’il prennent pour une tortue. Cecil s’est, quant à lui, offert un impayable costume de lapin à grandes oreilles qui lui permet de passer la ligne d’arrivée sans être inquiété. Le dernier épisode nous montre Cecil équipé d’un moteur à réaction sous sa carapace. Bugs arrive finalement à gagner la course, mais le perfide reptile lui demande alors à quelle vitesse il est monté ; l’autre se vante bruyamment sans savoir qu’il est écouté par un policier qui l’embarque pour excès de vitesse.

316 Yoyo Pierre Étaix, France, 1965, 94 mn

Film poétique en noir et blanc à l’humour constant et (un peu trop) discret. Il commence en 1925 avec des cartons et devient parlant avec la crise de 1929 qui ruine le père du héros. Celui-ci, devenu le célèbre clown Yoyo, rachète le château familial. Mais, tout comme son père qui s’y ennuyait à mourir, il est mal à l’aise dans le grand monde et préfère partir sur un éléphant de cirque. Malgré des moments réussis, par exemple le passage nocturne du convoi d’un cirque, le film, un peu anémique et ennuyeux, est plus déprimant que nostalgique.

Monsieur Vincent Maurice Cloche, France, 1947, 109 mn

Vincent de Paul est un rôle en or pour Pierre Fresnay, acteur alsacien qui, retrouvant l’accent méridional de Marius, est bouleversant, voire effrayant, quand il s’en prend à des dames patronesses ante litteram prêtes à laisser mourir un nourrisson coupable d’être né dans le péché ; le scénario ne fait d’ailleurs aucune concession, puisque cette philippique ne convainc en aucune façon ces pimbèches. Le film est tourné à Pérouges, ville morte de l’Ain à laquelle le cinéma, puis le tourisme ont redonné un semblant de vie.

Kagirinaki hod¯o La rue sans fin, Mikio Naruse, Japon, 1934, 89 mn

Ce mélodrame muet met en scène la rencontre accidentelle d’une serveuse d’un grand café de Ginza, Sugiko (Setsuko Shinobu), avec un fils de famille. Le mariage se heurte aux préjugés et à la mesquinerie de la mère et de la sœur du mari. Ce dernier, trop faible pour s’imposer à sa famille, voit Sugiko le quitter et sombre dans l’alcool avant un accident de voiture qui s’avérera fatal ; la jeune femme lui rend visite à l’hôpital autant par amour que poussée par la nécessité d’asséner à la mère et à la soeur sans coeur leurs quatre vérités, leur entière responsabilité dans ce sinistre gâchis. Désormais veuve, elle semble, à la fin, heureuse de retrouver son modeste emploi et son frère devenu chauffeur de taxi. Même si sa morale – mieux vaut rester à sa place – est un peu conservatrice, le film reste remarquable par sa modernité psychologique et l’absence de concessions au niveau de l’intrigue principale. Ce côté noir est compensé par le destin heureux de Kesako (Chiyoko Katori), collègue de travail de l’héroïne qui connaît une éphémère célébrité au cinéma puis trouve finalement le bonheur en épousant son soupirant de toujours, un peintre des rues (Shin’ichi Himori). Le film vaut aussi comme document sur le quartier des grands magasins, Ginza et ses enseignes lumineuses. On reconnaît Chishu¯ Ryu¯ dans une petit rôle. Au cinéma on joue The smiling lieutenant (p. 167).

317 Nusumareta yokuj¯o Désirs volés, Shohei¯ Imamura, Japon, 1958, 92 mn

C’est une picaresque histoire d’“herbes flottantes”, autrement dit de comé- diens ambulants qui partent d’Osaka¯ (et sa tour métallique Tsutenkaku)¯ vont s’installer à la campagne et y donner en alternance des spectacles de kabuki et de strip-tease. Quand ils ne jouent pas, ils courent après les filles du village ou attrapent les volailles pour les manger. Un étudiant qui les a a rejoints vit une relation amoureuse avec les deux filles du chef de la troupe. Ce premier film d’Imamura est plaisant, même si les éléments constitutifs de son style ne sont ici qu’à l’état d’ébauche.

Story of G.I. Joe Les forçats de la gloire, William A. Wellman, usa, 1945, 105 mn

Le film s’attache à la vie d’une petite unité de l’armée américaine, depuis l’adoption du chien-mascotte l’Arabe en Tunisie jusqu’à la mort du lieutenant Walker (Robert Mitchum) aux portes de Rome. Cette odyssée est vue par les yeux du correspondant de guerre Ernie Pyle (Burgess Meredith), personnage bien réel qui devait trouver la mort en suivant une autre unité au Japon. Le quotidien peu exaltant du soldat est fait de boue, d’ordres incompréhen- sibles et de la mort qui peut s’inviter à l’improviste sous le regard vide des statues d’une église en ruines. Et pour Walker, la tâche – qu’il supporte visiblement très mal – d’envoyer des condoléances stéréotypées aux familles. La séquence du Mont Cassino rappelle par moments l’extraordinaire et parfois insoutenable documentaire de John Huston La bataille de San Pietro (p. 470). On entend Bob Hope dans un programme radio à destination des troupes – il reprendra du service durant la guerre du Vietnam.

The temptress La tentatrice, Fred Niblo, usa, 1926, 107 mn

D’après Blasco Ibáñez, ce mélo très réussi met en scène la belle Elena (Greta Garbo) que son époux (Lionel Barrymore) a “prétée” à un riche marquis pour éponger ses dettes. À Paris, elle rencontre Manuel (Antonio Moreno) : coup de foudre réciproque, mais elle ne peut pas se libérer du marquis. Tout ce monde se retrouve en Argentine où un gaucho (Roy D’Arcy, méchant toujours très convain- cant) un peu bandit commet divers crimes pour séduire Elena. Ce qui amène Manuel à renvoyer Elena à Paris où elle sombre dans l’alcool et la prostitution. Garbo est particulièrement belle dans ce film, qu’elle soit la reine des soirées mondaines ou la femme en haillons que l’on voit à la fin dans un bar offrir son dernier bijou à un homme qu’une hallucination lui a fait prendre pour le Christ.

318 Hitori musuko Le fils unique, Yasujiro¯ Ozu, Japon, 1936, 80 mn

Une ouvrière d’un certain âge (Choko¯ Iida) s’absente de sa province de Shinshu¯ (Nagano) pour rendre visite à son fils (Shin’ichi Himori) à Toky¯ o.¯ Désillu- sions : les études qu’elle lui avait payées n’en ont fait qu’un enseignant pauvre, maintenant chargé de famille. D’ailleurs, le professeur (Chishu¯ Ryu)¯ qui avait poussé la mère à faire étudier son fils, lui aussi a Toky¯ o,¯ tient maintenant une gargote. Seule consolation, ce fils qui n’a pas réussi est généreux : il vient en aide à une voisine dans un moment difficile, le sempiternel accident promis aux enfants dans les films japonais de ces années-là (p.3). Ce premier film parlant, déjà un chef-d’œuvre, se raccroche par certains as- pects aux films muets d’Ozu (l’accident). Dont le style a presque pris sa forme définitive : les cheminées d’usine, ou leurs cousines, reviendront dans ses films tar- difs et la caméra reste au niveau du tatami. C’est dans le traitement de l’émotion, qui s’exprime ici assez directement, qu’Ozu évoluera, jusqu’à devenir totalement implicite dans Le goût du sake (p. 35). Exceptionnellement, Crépuscule à Toky¯ o¯ (p. 640) versera dans le mélodrame jusqu’à mettre en scène un suicide ! Le film allemand que mère et fils vont voir est La symphonie inachevée (1933).

Hors Satan Bruno Dumont, France, 2011, 110 mn

Lui (David Dewaele, qui avait déjà joué deux fois chez Dumont et qui devait mourir peu après) est une sorte de vagabond, qui pourrait être l’ange gardien de la fille (Alexandra Lemâtre dont c’est l’unique apparition). Un ange aux étranges méthodes, qui tue le père incestueux de sa protégée ou tabasse très violemment un garde qui la serrait d’un peu trop près. Thaumaturge de surcroît, aux méthodes peu orthodoxes cependant : il fait l’amour à une fillette catatonique. De quoi s’agit-il au juste ? Sûrement pas de religion, mais peut-être de foi ; mieux, de l’au-delà des apparences, des signes divers qui nous entourent et que nous ne percevons pas, ou mal. Ils sont disséminés dans le décor d’un hameau banal et aussi dans ces dunes du Pas-de-Calais que baigne une étrange lumière. Ils affleurent derrière les visages frustes des acteurs non professionnels ; la bave de la randonneuse nymphomane en train de jouir est comme un message du démon. Tout cela renvoie à Bresson et à Bernanos. Le héros qui repart avec son chien, sans doute parce qu’il a rempli sa mission, évoque Théorème (1968). Mission conclue par la résurrection de sa protégée, comme dans Ordet (p. 482). Quand la fille marche sur un mur au milieu de l’eau pour arrêter un feu de broussailles, on pense à Nostalghia (p.9). Dans Camille Claudel 1915 (p. 1189), Dumont mettra en scène un Claudel qui, selon le mot de Gide, monte au Ciel en pullman. Ce film extraordinaire montre que, s’il existe, il y a d’autres moyens de s’y rendre.

319 Catene Le mensonge d’une mère, Raffaello Matarazzo, Italie, 1949, 95 mn

Le premier d’une série de sept films Matarazzo/Nazzari/Sanson. Et un vé- ritable chef-d’œuvre, une fois que l’on a réussi à vaincre les réticences devant ce genre complètement artificiel et codé – mais pas plus que le western, le film policier ou le film d’horreur. Ici les protagonistes forment un couple heureux dont le bonheur est menacé par un ancien amoureux un peu maître-chanteur – catégorie que l’on peut rajouter à celles énumérées p. 169 – qui convoque l’épouse (Yvonne Sanson) dans une chambre sous prétexte de lui rendre ses lettres. Il n’a pas oublié de laisser traîner un pistolet sur la table (comme dans Torna ! (p. 275) où le méchant sera joué par Franco Fabrizi), sans doute pour inciter l’époux (Amadeo Nazzari) jaloux à le tuer ; ce qu’il fait. Sa femme ne peut le sauver d’une lourde condamnation qu’en confessant un adultère imaginaire aggravé par un projet de fugue. Les acteurs sont exceptionnels, et les enfants réellement émouvants : le gar- çonnet au regard triste et accusateur pour cette mère indigne et la fillette que l’on voit derrière une fenêtre battue par la pluie en train de guetter une maman – temporairement, puisque tout se termine bien – exclue du foyer.

You’re telling me ! Dollars et whisky, Earle C. Kenton, usa, 1934, 63 mn

W. C. Fields joue un sympathique alcoolique, inventeur méconnu d’un peu- matique increvable, considéré comme infréquentable par la bonne société d’une petite ville américaine. Il fait la connaissance d’une princesse qui l’impose aux snobs du coin et l’aide à faire fortune avec son invention puis marier sa fille avec un fils de famille. L’acteur est, comme toujours, irrésistible, même si la séquence finale où il s’escrime avec un club de golf est un tantinet longuette.

Major Barbara Gabriel Pascal, Grande-Bretagne, 1941, 121 mn

Le Hongrois Gabriel Pascal est connu pour avoir produit plusieurs films basés sur des pièces de George Bernard Shaw ; ici il est aussi réalisateur d’un film sans grand relief. Il faut dire que la pièce de théâtre, créée en 1907, est tout simplement datée. Comme Androcles and the lion (p. 308) , elle s’amuse des contradictions du christianisme : une salutiste (Wendy Hiller), d’abord ulcérée par la fortune mal acquise de son père (Robert Morley), fabriquant d’armes, accepte finalement que son époux (Rex Harrison) prenne la direction de l’usine familiale. Compositions divertissantes de Robert Newton, Emlyn Williams et Miles Mal- leson. Rex Harrison reviendra à Shaw pour My fair lady (p. 1345).

320 Kaette kita yopparai Le retour des trois ivrognes, Nagisa Oshima,¯ Japon, 1968, 80 mn

Trois étudiants, joués par les membres d’un groupe pop, les Folk crusaders, se font voler leurs habits alors qu’ils se baignent dans la mer. Les voleurs sont deux Coréens illégaux (dont Kei Sato)¯ qui essayent de se faire passer pour des Japonais et voudraient effacer leurs traces en exécutant les étudiants, qui portent maintenant leurs habits. L’histoire donne lieu à une poursuite en camion, puis dans un train en route pour Toky¯ o.¯ . . pour recommencer : les étudiants sont à nouveau en train de se baigner et on leur vole leurs habits. Mais cette fois-ci, ils connaissent l’histoire et se mettent à jouer sur les identités : ils seraient réellement coréens, etc. Ce jeu se poursuit jusqu’à l’arrivée à Toky¯ o¯ où les authentiques Coréens sont exécutés sur le quai d’une gare par un policier (Taiji Tonoyama) : la scène finale renvoie à la guerre du Vietnam et à la célèbre photo de l’exécution à bout portant d’un insurgé Vietcong par un policier du régime de Saïgon. La référence implicite aux Beatles, le côté déjanté de l’histoire, font de cette dénonciation politique une œuvre assez réussie.

Reporters Raymond Depardon, France, 1981, 97 mn

Octobre 1980 : la guerre Iran-Irak en est à son deuxième mois, un attentat a lieu contre la synagogue de la rue Copernic, l’acteur Richard Gere est de passage à Paris, les candidats (dont le comique Coluche) se préparent pour l’élection présidentielle de 1981, le prix Nobel de médecine est décerné à Jean Dausset. Tout cela occupe l’agence Gamma (Depardon fut un de ses fondateurs) dont l’ordinaire est plus frivole : princesses, héritières friquées, voire le fils De Gaulle. Nous suivons le quotidien des paparazzi de Gamma, leurs filatures à l’aide de talkies walkies et leur incroyable aplomb qui leur donne le droit, pensent-ils, de s’immiscer dans la vie d’autrui.

Lovers and lollipops Morris Engel & Ruth Orkin, usa, 1956, 82 mn

Après Le petit fugitif (p. 1527), le couple Engel/Orkin récidive avec l’histoire d’une veuve qui pense se remarier et doit gérer le conflit potentiel entre sa fillette et son fiancé. Le film nous montre le New York des années 1950, sa statue de la Liberté mais aussi des lieux moins connus ; il est une sorte de documentaire sur le quotidien des classes moyennes. Bien que filmé de façon novatrice, la dédramatisation, la quasi-absence de ficelles rendent le film assez barbant : on peut le regarder en faisant autre chose. Sur un thème voisin, Visages d’enfants (1925), qui se passe dans le Valais, est plus réussi.

321 Les Indes noires Marcel Bluwal, France, 1964, 88 mn

La télévision française des années 1960, politiquement à la botte du pouvoir, n’en laissait pas moins une grande latitude créatrice à ses réalisateurs. D’après Jules Verne, l’histoire se passe en Écosse, au fond d’une mine de charbon abandonnée où vit toujours la famille d’un ancien contremaître (André Valmy) qui, découvrant un filon, fait reprendre l’exploitation. Ce renouveau se heurte à l’hostilité d’un habitant clandestin, l’ancien mineur Silfax dont la fille convole finalement avec le fils (Georges Poujouly) du contremaître. Silfax essaye de troubler la cérémonie de mariage – au fond de la mine – en envoyant sa chouette harfang, une torche dans le bec, près d’une nappe de grisou.

Nevinost bez zaštite Innocence sans protection, Dušan Makavejev, Yougo- slavie, 1968, 80 mn

Documentaire très intéressant sur le premier film serbe parlant, qui portait le même titre. J’ai bien dit serbe, car en 1942, Hitler avait démembré la You- goslavie. Cette œuvre mal jouée dont nous voyons de larges extraits fut tournée et interprétée par un athlète de cirque, Dragoljub Aleksić, qui exploitait une in- déniable force physique. Nous le voyons d’ailleurs au présent exhibant ce qu’il reste de ses capacités. Le documentaire est entrecoupé de bandes d’actualité diverses tournées pendant la guerre, sous le régime serbe fantoche de “Salut na- tional”. Le film d’Aleksić, réalisé sans l’aval des Allemands, entra en concurrence avec La ville dorée qui célébrait, en Agfacolor, la germanité à travers une ville emblématique. . . Prague !

Meantime Mike Leigh, Grande-Bretagne, 1983, 103 mn

Colin (Tim Roth) est une espèce d’ahuri que son frère aîné Mark (Phil Da- niels), pourtant pas bon à grand’chose, traite de Muppet. Mark a une attitude protectrice et destructrice à l’égard de ce frère introverti : quand leur tante (Ma- rion Bailey) confie à Colin le soin de redécorer une chambre, Mark déboule et sa présence induit d’office une sorte de catatonie chez son frère, alors contraint d’abandonner ce petit boulot. Finalement, en se faisant tondre pour devenir skinhead comme leur voisin Coxy (Gary Oldman), Colin remonte dans l’estime de Mark et passe du “statut” de Kermit à celui de Kojak. Le cinéma de Mike Leigh montre une grande empathie pour les classes po- pulaires, une finesse psychologique habituellement réservée aux états d’âme des premiers de cordée, ceux qui ne sont rien étant traités de façon plus stéréotypée. Expression apprise dans ce film, “to spend a penny” pour dire aller pisser.

322 The patsy Jerry souffre-douleur, Jerry Lewis, usa, 1964, 97 mn

Jerry Lewis joue le rôle d’un garçon d’étage qu’une bande de requins du spectacle (Everett Sloane, John Carradine, Keenan Wynn, etc.) veut transformer en vedette. Dans les limites de ce type de production un peu mégalomane, c’est assez réussi C’est le dernier film de Peter Lorre dont le visage bouffi par la maladie fait peine à voir. On aperçoit George Raft en George Raft et Hedda Hopper dans le rôle de la célèbre pipelette Hedda Hopper.

20 million miles to Earth À des millions de kilomètres de la Terre, Nathan Juran, usa, 1957, 82 mn

Un astronef tombé au large de la Sicile ramène de Vénus une sorte de lé- zard qui grossit, grossit à mesure qu’il se rapproche de Rome. Le monstre sera finalement abattu au bazooka dans un lieu symbolique : le Colisée. Le reptile très convaincant, dû au célèbre créateur d’effets spéciaux Ray Har- ryhausen, fait oublier l’intrigue un peu inepte. Celui de Godzilla (p. 1116), film intéressant par son message politique anti-atomique, était déjà très réussi.

Faits divers Raymond Depardon, France, 1983, 100 mn

La vie d’un commissariat, à Paris (Ve). Ici, c’est une femme qui refuse d’ou- vrir sa porte et avec qui il faut parlementer, là cette toute jeune Rom qui repart chaparder sur les marchés ; sans parler des couples ou des voisins qui dérangent la police pour règler des conflits privés. Ce n’est pas tant la gravité des situa- tions auxquelles sont confrontés les policiers que leur extrême variété et leur accumulation qui les rendent globalement insupportables, d’autant plus que les interventions ponctuelles ne semblent s’adresser qu’à la surface des problèmes.

O último mergulho Le dernier plongeon, João César Monteiro, Portugal, 1992, 82 mn

Deux hommes, un jeune et un vieux, contemplent le suicide au bord de l’eau. Le plus âgé entraîne l’autre dans une nuit de danse et d’amour avec des jeunes femmes puis plonge au matin après avoir redonné un sens à la vie de son ami. Ce film testamentaire, tourné en plans-séquences et très peu dialogué, est d’une sublime lenteur, celle d’une nuit tiède où l’on s’assoit dans des ruines à regarder une jeune femme danser sans musique. Tout se termine sur un poème d’Hölderlin qui nous parle de Diotima.

323 The cocoanuts Noix de coco, Robert Florey, usa, 1929, 89 mn

Ce premier film des (quatre !) frères Marx pâtit de la nullité du scénario.

High fidelity Stephen Frears, Grande-Bretagne, 2000, 109 mn

La boutique de vinyles de Rob Gordon (John Cusack) n’est pas très bien située à Chicago et en plus on y insulte copieusement les clients qui ont le malheur d’avoir mauvais goût. Rob est d’ailleurs en crise, puisque sa petite amie Laura (Iben Hjejle) vient de le quitter mais, après avoir tenté de renouer avec ses anciennes, il finit par se réconcilier avec elle. Bien que signé Frears, ce film sympathique et amusant est bien vite oublié.

The dark knight Christopher Nolan, usa, 2008, 152 mn

Revoilà Batman, alias Bruce Wayne (Christian Bale), face à Joker (Heath Ledger, excellent). Il est assisté de son valet Alfred (), du commis- saire Gordon (Gary Oldman) et de Lucius Fox (Morgan Freeman). Le procureur Harvey Dent (Aaron Eckhart), au visage à moitié brûlé - donc à moitié mauvais - est rendu quasiment fou par la perte de Rachel (Maggie Gyllenhaal) et se met lui aussi à tuer : il n’en est pas moins sanctifié après sa mort grâce à Batman qui endosse la paternité de ses crimes. Ce festival d’effets spéciaux est le numéro 4 du classement IMDb des meilleurs films de tous les temps. On peut préférer Following (p. 85), ou encore Memento (p. 313), à cette œuvre boursouflée et superficielle.

JLG/JLG, – autoportrait de décembre Jean-Luc Godard, Suisse, 1994, 53 mn

Magnifiques images du lac Léman et de la campagne suisse en hiver : chemins sous la neige et prés gorgés d’eau. C’est sur un cahier d’écolier que Godard note les noms des mois – frimaire, nivôse, etc. – et des expressions glanées de-ci de- là : “Je suis une légende”, ou encore “Le je ne sais quoi et le presque rien”. La bande sonore passe des extraits de films comme Adieu Philippine (p. 161). Le monologue de Godard accumule les réflexions plus absconses que profondes – en cela, il est en parfaite continuité avec ses films des années 1960 – dont il se dégage cependant une sorte de poésie bizarre, la petite musique de l’auteur. Cet autoportrait réussi se referme sur une page blanche et ce commentaire : “Un homme, rien qu’un homme, qui n’en vaut aucun mais qu’aucun ne vaut”.

324 Backlash Coup de fouet en retour, John Sturges, usa, 1956, 81 mn

Jim Slater (Richard Widmark) cherche à élucider la mort de son père ; il rencontre sur son chemin la belle Karyl (Donna Reed), puis un dangereux criminel, Bonniwell (John McIntire, toujours réjouissant en crapule), qui se révèle être son vrai père. Ce scénario est bien tiré par les cheveux.

Crin blanc, le cheval sauvage Albert Lamorisse, France, 1953, 38 mn

Le ballon rouge Albert Lamorisse, France, 1956, 33 mn

Ces deux courts-métrages de Lamorisse sont en général couplés. Le premier est une espèce de western pour enfants dont les cow-boys sont les gardians, vachers de la Camargue. Belles images de la nature et de chevaux sauvages. Le second est un film en couleurs qui, sous prétexte de nous faire suivre un ballon rouge, nous emmène dans le Paris un peu désuet des années 1950 avec ses marchés, ses écoliers qui portent blouse, etc. Bien que le héros en soit le très jeune fils du réalisateur, il n’y a pas ici d’histoire naïve propre à intéresser les enfants : c’est avant tout une œuvre poétique.

Dekigokoro Cœur capricieux, Yasujiro¯ Ozu, Japon, 1933, 100 mn

Mélodrame typique de ces années (scénario de Tadao Ikeda) mettant en scène un père (Takeshi Sakamoto) et son fils (Tomio Aoki, excellent) dans une pension tenue par Choko¯ Iida. L’action bascule quand le père apprend que son fils est mal en point ; ayant vu trop de films, il le croit renversé par une automobile (p.3). En fait, le gamin s’est rendu malade en se goinfrant de friandises pour la somme astronomique de 50 sen (un demi yen). Le père, forcé d’emprunter pour payer le médecin, décide de partir travailler à Hokkaido¯ mais il se ravise et quitte à la nage le bateau qui l’emmenait loin de son fils. La caméra d’Ozu, déjà basse, n’est pas encore au ras du tatami.

Smart woman Mon mari et sa fiancée, usa, Gregory La Cava, 1931, 68 mn

Quand Nancy (Mary Astor) rentre de voyage, elle découvre que son mari est “fiancé” et n’attend que le divorce pour se remarier. Elle utilise alors la ruse pour reconquérir l’époux volage avec l’aide précieuse de son beau-frère (Edward Everett Horton) et d’un Anglais rencontré sur le bateau (John Halliday). C’est moins moralisateur et plus drôle que les comédies conjugales de DeMille. On remarquera que la Prohibition n’a pas cours à écran.

325 La danza de la realidad La danse de la réalité, Alejandro Jodorowsky, Chili, 2013, 133 mn

Tocopilla, au nord du Chili, ville natale de Jodorowsky, un univers lumineux et coloré où l’on voit une procession de parapluies noirs descendant de la montagne, des mutilés rassemblés dans une benne de camion et les pompiers du coin qui défilent, surveillés par des squelettes. La mère (Pamela Flores) est l’héroïne toujours bienfaisante et passionnée du théâtre de la vie du jeune Alejandro. Elle ne s’exprime qu’en chantant comme une cantatrice : ses paroles, devenues incantations, semblent être un baume magique aux souffrances, grandes et petites, de la famille. La scène étonnante où elle pisse sur son époux malade n’est ni vulgaire ni grotesque, mais simplement émouvante. Elle s’enduit de cirage noir – “Ma mère s’est dissoute dans l’obscurité” ; peu après, toujours nue mais invisible, elle va narguer les antisémites d’un bar. Le réalisateur lui-même, vieillard aux cheveux blancs, surveille l’enfant comme une espèce d’ange gardien. Ses trois fils jouent dans le film ; c’est Brontis Jodo- rowsky qui campe le père d’Alejandro, un communiste borné et autoritaire sur lequel se focalise la seconde partie qui n’a pas l’originalité fulgurante des scènes où apparaît la mère qui, à elles seules, suffisent à faire de ce film un chef-d’œuvre.

L’inévitable M. Dubois Pierre Billon, France, 1943, 116 mn

Dans cette comédie assez réussie, Hélène Mareuil (Annie Ducaux) dirige une entreprise de parfum à Grasse ; elle fait par accident (c’est le cas de le dire) la connaissance de M. Dubois (André Luguet), un peintre. Autant celui-ci est suave et charmeur, autant celle-là est froide et coincée. Tout cela se terminera très bien après que les protagonistes ont échangé leur personnalité : elle devient frivole, lui s’occupe de l’entreprise d’une main de fer. Petit rôle pour le pittoresque Sinoël.

We’re not dressing usa, Norman Taurog, 1934, 74 mn

D’après L’admirable Crichton de l’auteur de Peter Pan, J. M. Barrie, pièce déjà portée à l’écran par DeMille (p. 434). Un bateau de croisière fait naufrage, ce qui donne lieu à un renversement des hiérarchies : sur l’île déserte, un matelot prend le pouvoir sur le groupe de survivants constitué de parasites arrogants. Le rôle principal est tenu par Bing Crosby : le film est une comédie musicale. Contrairement à la pièce où tout le monde retournait sagement à sa place, l’hé- roïne (Carole Lombard) reste avec son matelot. Seconds rôles amusants pour le couple comique formé de George Burns et Gracie Allen.

326 Kasaba La petite ville, Nuri Bilge Ceylan, Turquie, 1997, 84 mn

Le premier long-métrage de Ceylan, en noir et blanc, met en scène ses souve- nirs d’enfance dans un village d’Anatolie. Le début, à l’école, est particulièrement réussi : la photo y est déjà admirable. L’image d’une tortue retournée sur le dos par pur sadisme enfantin est comme une métaphore de la prégnance du mal. Première appartition de l’acteur Mehmet Emin Toprak.

Jmourki Colin-maillard, Alexeï Balabanov, Russie, 2005, 105 mn

Nijni-Novgorod (alors Gorki), aux derniers temps de l’urss. Sergueï (Alexeï Panine) et Simon (Dmitri Dioujev) sont de petits malfrats au service de Mi- khaïlevitch (Nikita Mikhalkov), un trafiquant de drogue que le policier véreux Stepan (Victor Soukhoroukov), assisté de son homme de main Koron (Sergueï Makovetski), veut doubler. Au lieu de l’argent destiné à payer un achat d’héroïne, Koron vole la drogue, reprise par Sergueï et Simon, lesquels après s’être livrés à un carnage tarantinesque, partent voler de leurs propres ailes à Moscou. Dans la dernière séquence ils sont en 2005 devenus premiers de cordée dans un bureau qui surplombe la place Rouge et dont Mikhaïlevitch, qui a perdu son pouvoir, est l’obscur gardien. Le film est une critique du post-soviétisme ; mais le traitement de la violence est d’une rare complaisance. Soukhoroukov et Makovetski jouaient déjà dans Des monstres et des hommes (p. 572), film très supérieur à celui-ci.

A summer place Ils n’ont que vingt ans, Delmer Daves, usa, 1959, 130 mn

Ce mélodrame oppose deux familles. D’un côté des wasp décavés, les Hunter, de l’autre des parvenus, les Jorgenson. M. Jorgensen (Richard Egan) retrouve son amour de jeunesse, Mme Hunter (Dorothy McGuire). Ils se marieront après avoir divorcé de leurs conjoints respectifs que le scénario n’arrange guère : M. Hunter (Arthur Kennedy, excellent) est un alcoolique qui finira à l’hôpital, Mme Jorgenson (Constance Ford) une épouse frigide qui ne vit que pour la morale. Les deux couples ont des enfants dont l’amour est au centre de l’histoire : la fille Jorgensen (Sandra Dee) se mariera, enceinte, avec le fils Hunter (Troy Donahue). Le film, extrêmement daté, correspond à la fin de l’infâme code Hays, qui interdisait d’aborder certains sujets et coïncide par ailleurs avec le début de l’émancipation de la jeunesse américaine, jusqu’alors très réprimée. L’inspection médicale que Mme Jorgensen inflige à sa fille coupable d’avoir passé la nuit dehors résume parfaitement le carcan dans lequel était enfermée la sexualité. Sur ce sujet, Splendor in the grass (p. 1307) est une œuvre plus satisfaisante.

327 I promessi sposi Les fiancés, Mario Camerini, Italie, 1941, 112 mn

Le classique d’Alessandro Manzoni n’a donné lieu qu’à un film académique de cape et d’épée. Les scènes de peste, qui voient le héros traité d’“untore” (contaminateur) et s’achèvent sous la pluie qui tombe sur le lazaret, sont assez réussies. Carlo Ninchi est convaincant dans le rôle de l’Innominato, sorte de condottiere touché par la grâce.

The Bedford incident Aux postes de combat, James B. Harris, usa, 1965, 98 mn

C’est une sorte de Docteur Folamour où Sterling Hayden aurait été remplacé par Richard Widmark. Capitaine du destroyer Bedford, il prend en chasse un sous-marin soviétique près des côtes du Groenland et finit par le couler, à moitié par erreur, en dehors des eaux territoriales. La “réponse du mort” est terrifiante : le sous-marin a envoyé des torpilles et un champignon atomique s’élève au dessus de l’emplacement du Bedford. Un journaliste (Sidney Poitier), un médecin militaire (Martin Balsam) et même un ancien sous-marinier du iiie Reich (Eric Portman) essayent en vain de ramener le fougueux et délirant capitaine à la raison. C’est la terreur qu’il ins- pire à l’enseigne Ralston (James MacArthur) qui provoque la catastrophe finale puisque celui-ci envoie le missile destructeur qu’il n’était censé que préparer. Ce qui renvoie à l’escalade militaire au Vietnam et au Républicain va-t-en-guerre de l’époque, Goldwater ; lequel semble rétrospectivement bien modéré par rapport à Trump.

In nome del papa re Au nom du pape-roi, Luigi Magni, Italie, 1977, 102 mn

1867, dans une Rome dont le pape est le roi. Un juge ecclésiastique (Nino Manfredi), cherche en vain à sauver de la guillotine pontificale deux jeunes ré- volutionnaires. Il se heurte à l’intransigeance de sa hiérarchie et de l’effrayant supérieur des Jésuites, le “pape noir” (Salvo Randone). Les deux jeunes gens furent les dernières victimes du pouvoir temporel du pape qui devait disparaître avec la chute de Napoléon iii. Le film fait d’ailleurs référence à l’écrasement des garibaldiens par les troupes du général de Failly en 1867 et à son infâme dépêche “Les chassepots ont fait merveille”. Il a pour mérite d’évoquer un aspect peu connu de l’histoire italienne, mais la toile de fond tragique jure avec les parti pris comiques qui empêchent de prendre au sérieux le personnage de Manfredi. Le fait d’affubler les jeunes révolutionnaires de pattes d’éléphant est un lien un peu démagogique avec leurs héritiers de 1968.

328 The last hurrah La dernière fanfare, John Ford, usa, 1958, 121 mn

Frank Skeffington (Spencer Tracy), maire d’une importante ville de Nouvelle- Angleterre, cherche à se faire réélire pour la cinquième et dernière fois. Il se heurte à l’hostilité méprisante des wasp locaux (dont John Carradine et Basil Rathbone), qui ne lui ont jamais pardonné d’être né du mauvais côté des rails, dans une famille d’origine irlandaise. Ils lui opposent une nullité absolue qui fait campagne à la télévision où il se montre très mauvais. La seule chose qui compte est d’être présent sur le petit écran : malgré sa rondeur et ses méthodes à l’ancienne efficaces mais un peu crapuleuses, Skeffington perd l’élection face à l’ectoplasme télévisuel et meurt peu après. Ford a visiblement mis beaucoup de lui et réglé quelques comptes dans cette œuvre testamentaire touchante.

Battement de cœur Henri Decoin, France, 1940, 92 mn

Danielle Darrieux, alors épouse et actrice de prédilection d’Henri Decoin (Abus de confiance, etc.), joue Arlette, jeune fille évadée d’une maison de correction. Qui passe par les “classes” d’un maître pickpocket (Saturnin Fabre) aux côtés de Julien Carette, puis, à la demande d’un ambassadeur (André Luguet), vole une montre qui devrait apporter la preuve de l’infidélité de son épouse (). C’est alors qu’elle tombe amoureuse de celui qu’elle a volé, Pierre (Claude Dau- phin). S’ensuivent des péripéties amusantes où Pierre cherche à marier Arlette à un ami (Jean Tissier) avant de voir son complot échouer et finalement convoler avec la jeune femme. Le film amusant et bien enlevé, avec une distribution éblouissante, est typique du niveau qu’avait atteint à cette époque le cinéma français. Darrieux chante.

The power and the glory Thomas Garner, William K. Howard, usa, 1933, 76 mn

Ce film est un petit Citizen Kane (p. 472). Le scénario de Preston Sturges an- nonce, en effet, le chef-d’œuvre de Welles. À la mort de Thomas Garner (Spencer Tracy), son ami d’enfance évoque la vie de ce personnage controversé à travers une série de flash-backs où, de jeune ouvrier suivant les cours du soir, on le voit s’élever à la force du poignet pour devenir un impitoyable magnat des chemins de fer. On le voit aussi trahir sa femme, qui se suicide, pour épouser une fille de satrape qui le trompe avec le fils né de son union avec sa première épouse ; il se tue à son tour. Le personnage laisse un sentiment ambigu : “pas si mauvais que ça” semble être le verdict implicite de ce film intéressant mais un peu terne.

329 The curious case of Benjamin Button L’étrange histoire de Benjamin But- ton, David Fincher, usa, 2008, 166 mn

L’histoire, qui se déroule entre l’armistice de 1918 et l’ouragan Katrina de 2005, ne serait qu’une americana sans la dimension de conte de fées pour adultes que lui confère le personnage de Benjamin Button (joué, quand il n’est ni trop vieux, ni trop jeune, par Brad Pitt). Nourrisson sclérosé à la naissance et élevé dans une maison de retraite, il perd ses rides et retrouve progressivement sa vigueur en vieillissant avant de retomber littéralement en enfance et mourir, de nouveau bébé. Il croise sur son chemin Elizabeth (Tilda Swinton) à Mourmansk, et surtout Daisy (Cate Blanchett) avec laquelle il a une relation déchirante, celle de deux navires qui se croisent un moment, surtout dans les années 1960, pour se séparer à cause du vieillissement de l’une concomitant au rajeunissement de l’autre. Quand Daisy, danseuse, a un accident à Paris, nous avons droit à des consi- dérations de café du commerce : si elle était sortie plus tôt ou le taxi qui l’a renversé plus tard, etc. Et si le film s’était passé de ce type de réflexion, il aurait été un peu plus court !

L’Anglaise et le duc Éric Rohmer, France, 2001, 124 mn

D’après les mémoires d’une Anglaise très réactionnaire, jouée par Lucy Rus- sell, qui déteste la Révolution et se désole que son ancien amant, le duc d’Orléans (Jean-Claude Dreyfus), s’en accommode au point de voter la mort de Louis xvi ; elle n’a pas tout à fait tort, vu que Philippe-Égalité connut le même sort que son cousin. Ce positionnement politique agaçant ne doit pas occulter le mérite du film qui repose sur des peintures réalisées dans le style de l’époque et ma- gnifiées par la technologie numérique en surprenants décors dont l’ostentatoire artificialité renforce l’aspect statique et théâtral de l’œuvre.

Heart beat Les premiers beatniks, John Byrum, usa, 1980, 108 mn

Jack Kerouac (John Heard), Neal Cassady (Nick Nolte) et Carolyn Cassady (Sissy Spacek), personnages emblématiques de la beat generation, sont les pro- tagonistes de ce film qui se termine sur le succès fulgurant du mot “beatnik” – au départ une insulte de type maccarthyste formée sur “spoutnik” – après la publication de On the road. Le scénario peine à restituer le côté scandaleux et choquant de la vie de ses héros qu’il présente comme des petits bourgeois épris de respectabilité. Le personnage du poète Ira est un ersatz d’Allen Ginsberg qui avait refusé que son nom soit mentionné dans cette œuvre trop sage.

330 Alfred Hitchcock presents V Alfred Hitchcock, usa, 1959-60, 980 mn

Cette cinquième “saison” (38 épisodes, dont deux dûs au maître) présente les mêmes caractéristiques que les précédentes (p. 196). Hitchcock s’y montre ce- pendant bien moins féroce envers la publicité : “I shall not criticise the commercial again”. Même s’il casse un poste de télévision qu’il remplace par un aquarium. On y retrouve les mêmes types d’histoires, comme celle du meurtrier doublé par sa victime (no 5) ou victime de son propre complot (nos 6, 22). Il y a aussi de réjouissantes vengeances (nos 11, 29) et le 33 où une pipelette qui avait causé une mort en monopolisant le téléphone trouve à son tour sa ligne interminablement occupée alors qu’elle a désespérement besoin d’aide. Certains dénouements sont prévisibles, tel le cannibalisme au no 12 ou celui du no 1 où Hitchcock s’auto-plagie en démarquant le célèbre épisode Lamb to the slaughter de la saison iii (p. 553). Parfois les chutes sont vraiment inattendues. Ainsi dans le no 17, est-il question d’envoyer une épouse dangereuse chez le “head shrinker”, le psy, mais comme cela se passe sous les tropiques, c’est aux Jivaros qu’elle est confiée. L’épisode le plus étonnant est le no 12 où Peter Lorre se livre à un étrange jeu intitulé “Ma voiture contre ton petit doigt” ; la partie est arrêtée par son épouse qui dit l’avoir complètemet plumé. . . on découvre alors sa main où il n’y a plus guère qu’un pouce. C’est souvent drôle. Dans le no 23, une femme veut d’abord tuer un chien dont un milliardaire excentrique a fait son légataire universel, puis décide finalement de séduire l’animal et se met à aboyer. Ou encore ce voleur (no 18) qui avoue son crime et rend l’argent à sa sortie de prison, mais pas les intérêts fabuleux que ce capital “emprunté” lui a rapportés en douze ans. Incidemment, nous voyons qu’Hitchcock n’approuvait aucunement la peine de mort – nos 3, 34 et 13, ce dernier d’après La rivière du hibou, qui ne vaut pas l’adaptation de Robert Enrico. Dans un registre plus léger, cette phrase mémorable du maître après un crime horrible qu’il désapprouve : “It gives murder a very bad name”. Des détails rappellent que les femmes portaient encore des gaines ou que Bernard Buffet était mondialement connu.

La rivière du hibou Robert Enrico, France, 1961, 27 mn

D’après Ambrose Bierce, ce court-métrage fulgurant lança Robert Enrico. Sur un pont d’Owl creek, on s’apprête à pendre un civil sudiste (Roger Jacquet) suspecté de sabotage. Préparatifs fastidieux, puis plongeon : le corps arrive dans l’eau, le condamné se dégage, part à la nage, puis continue en courant, en courant vers sa femme qui l’attend. Au moment où il l’étreint, le nœud coulant le rattrape. La caméra s’éloigne du pont où il pendouille. Sur la même trame, Carnival of souls (p. 531), Donnie Darko (p. 539) ou encore Interstellar (p. 1082).

331 Prima della rivoluzione Bernardo Bertolucci, Italie, 1964, 112 mn

Le lieu et le nom des personnages sont emprutés à La chartreuse de Parme. Mais l’amour entre Gina (Adriana Asti) et son neveu Fabrizio est consommé ; attiré par le communiste, il se range et se marie avec un beau parti, Clelia. Stylistiquement, le film se situe dans la continuité de La commare secca, même si l’on y sent moins l’influence de Pasolini. Les cadrages et les mouvements de caméra épousent les émotions et les états d’âme d’un jeune homme qui se bat contre la montée en lui du conformisme et sa victoire prévisible. La projection du film Une femme est une femme (p. 711) donne lieu à une comparaison entre Anna Karina et Louise Brooks, ce qui reflète l’admiration du jeune Bertolucci pour Godard.

Robinson Crusoe on Mars Byron Haskin, usa, 1964, 100 mn

Transposition de la célèbre histoire en récit de science-fiction. Malgré la pré- sence de Vendredi, échappé à des esclavagistes extra-terrestres, malgré de beaux décors colorés, cela n’est pas vraiment palpitant.

L’amour par terre Jacques Rivette, France, 1984, 169 mn

Jane Birkin et Geraldine Chaplin acceptent de répéter la pièce de théâtre qu’écrit Roquemaure (Jean-Pierre Kalfon). Elles s’installent dans sa villa tenue par László Szabó où elles rencontrent un magicien (André Dussollier). La réalité et la fiction, la vie et le théâtre se mélangent jusqu’à ne faire plus qu’un. Le théâtre, le plaisir de jouer, est le sujet de ce film d’où est absent tout complotisme abscons. Parmi les références littéraires, j’ai noté “À pas de loup, à pas de loup” qui renvoie au capitaine Lebedev de L’idiot.

Conte d’automne Éric Rohmer, France, 1998, 111 mn

Pour une fois, le paysage joue un rôle chez Rohmer : la vallée du Rhône, entre Montélimar, Saint-Paul-Trois-Châteaux et Bourg-Saint-Andéol. Les ac- trices, Béatrice Romand et Marie Rivière ânonnent leur texte pendant la pre- mière moitié du film à travers d’interminables déclarations d’intentions, sortes de didascalies intégrées à l’histoire. Il est question de trouver un soupirant à Ro- mand, viticultrice ardéchoise esseulée. Après un départ agaçant, le film trouve ses marques pour devenir une des réussites de Rohmer. Les trois châteaux de Saint-Paul ont été inventés au xixe siècle pour expliquer le mot “Tricastin” qui viendrait en réalité de l’antique tribu gauloise des Tricasti.

332 The lost moment Martin Gabel, usa, 1947, 89 mn

Un éditeur sans scrupules (Robert Cummings) veut mettre la main sur les lettres écrites, il y a bien longtemps, par un poète à sa maîtresse (Agnes Moo- rehead) qui vit ses derniers jours à Venise en compagnie d’une nièce (Susan Hayward). Il n’y parviendra pas et les lettres seront brûlées. Située dans un palais aux couloirs vides, avec une nièce folle qui se prend pour sa tante, l’adaptation a transformé la nouvelle d’Henry James, The Aspern papers, en une sorte de conte gothique assez banal.

Union station Midi, gare centrale, Rudolph Maté, usa, 1950, 81 mn

Une jeune femme (Nancy Olson) signale la présence d’un homme lourdement armé dans un train. Un policier (William Holden) prend l’affaire en charge et découvre une histoire d’enlèvement d’héritière aveugle avec demande de rançon. Le filet se resserre sur le coupable (Lyle Bettger, un méchant comme on les aime) qui est finalement abattu. Bon film policier d’un metteur en scène surtout connu comme chef opérateur.

The woman on pier 13 I married a communist, Robert Stevenson, usa, 1949, 73 mn

Film maccarthyste par excellence, dont le titre original “J’ai épousé un com- muniste” fut édulcoré. Les communistes sont assimilés à des gangsters spécialisés dans le chantage et l’assassinat. Communiste un jour, communiste toujours : Brad (Robert Ryan), qui avait coupé les ponts, est rattrapé par Vanning (Thomas Go- mez) qui l’oblige à servir le Parti. Son beau-frère (John Agar), qui a découvert son “monstrueux” passé, est assassiné par les sbires de Vanning. Brad, dans un sursaut, les tue ainsi que leur patron avant qu’une balle perdue ne lui permette de se racheter dans la mort, seule issue possible pour quiconque à jamais été un sale rouge. Dans ce registre, My son John (p. 1028) est encore plus croquignolet.

The forbidden room La chambre interdite, Guy Maddin, Canada, 2015, 119 mn

L’histoire, formée de bribes vaguement raccordées, est interprétée par une pléïade d’acteurs qu’on n’a aucune peine à identifier puisque, dans le style des films de 1920, ils sont introduits par des cartons. C’est toujours aussi inventif et surprenant, mais un peu longuet à cause de l’absence de trame narrative.

333 The jungle book Le livre de la jungle, Zoltan Korda, Grande-Bretagne, 1942, 106 mn

Une magnifique adaptation de Kipling, avec l’acteur-enfant Sabu dans un rôle qui semble taillé sur mesure. On remarque un interminable serpent et une panthère très noire. C’est avant tout un film pour enfant avec un splendide Technicolor. Buldeo (Joseph Calleia), le méchant du film, survit à ses méfaits pour raconter l’histoire ; quand on lui demande ce qu’il advint après l’incendie, il répond “That’s another story”.

For ever Mozart Jean-Luc Godard, Suisse, 1996, 81 mn

Une partie du film est consacrée au tournage d’un hypothétique Boléro fatal, prétexte à des réflexions sur la nature et le rôle du cinéma. Une troupe qui partait vers Sarajevo jouer Musset est capturée par des Serbes qui s’amusent à exécuter les comédiens, c’est du moins ce que l’on croit comprendre. Tout se termine à Genève où l’on joue Mozart. Ce n’est pas un très bon Godard. Les scènes d’exécution rappellent Week- end (p. 78) et les réflexions sur le cinéma tombent un peu à plat après JLG/JLG (p. 324).

The blue lamp La lampe bleue, Basil Dearden, Grande-Bretagne, 1950, 81 mn

Ce quasi-documentaire plutôt réussi nous montre la vie d’un commissariat de quartier à Londres, avec ses rondes et ses parties de fléchettes. Cette routine est interrompue par un hold-up raté : un jeune voyou (Dirk Borgarde) abat un policier désarmé (Jack Warner). S’ensuit une chasse à l’homme, prétexte à une démonstration des méthodes policières. Le coupable est finalement capturé dans un stade où courent des lévriers. Le train-train reprend dans le quartier.

Hana saku minato Le port des fleurs, Keisuke Kinoshita, Japon, 1943, 82 mn

Cela commence en comédie : deux escrocs (Eitaro¯ Ozawa et Ken Uehara) débarquent dans une petite île et collectent de l’argent, qu’ils prétendent vou- loir investir dans la construction navale. Et se termine dans la pire propagande, comme les autres films de Kinoshita de l’époque (p. 181) puisque le coup de ton- nerre de l’entrée en guerre du Japon est annoncé par un villageois (Chishu¯ Ryu,¯ hélas). Les deux aigrefins, plus patriotes qu’escrocs comme dans Paris-New York (p. 252), abandonnent immédiatement leurs plans pour se consacrer, avec le vil- lage unanime, à la construction d’un bateau. “Un but plus important que ma vie” au dire d’un des personnages.

334 A dangerous method David Cronenberg, usa, 2011, 100 mn

Le jeune Carl Jung (Michael Fassbinder) avant la Grande Guerre. Il est beau- coup question de sexe : théorie avec Otto Gross (Vincent Cassel) et pratique avec Sabina Speilrein (Keira Knighley) à laquelle il administre des fessées. Et aussi de psychanalyse avec Sigmund Freud (Viggo Mortensen) auquel Jung re- proche d’être obsédé par la sexualité parce qu’il est réprimé. Film assez académique du réalisateur de Dead ringers (p. 105).

Aventure de Catherine C. Pierre Beuchot, France, 1990, 98 mn

Deux femmmes (Fanny Ardant et Hanna Schygulla) sont amoureuses du même homme (Robin Renucci). Ce qui donne lieu à d’interminables et assom- mantes discussions. D’après Pierre-Jean Jouve.

Paper moon La barbe à papa, Peter Bogdanovich, usa, 1973, 102 mn

Pendant la Dépression, Moses (Ryan O’Neal) accompagne une jeune orpheline (la fille de l’acteur, Tatum) jusque chez sa tante dans le Missouri. Il vit de petites escroqueries, comme prétendre livrer la Bible commandée par un homme récemment décédé et qui porte, sur la page de garde, le prénom de l’épouse. Parfois, l’arnaque tourne mal, ainsi quand Moses revend son propre whisky à un bootlegger, sans savoir que le trafiquant est le frère du sherif, ce qui lui vaut une longue poursuite et une raclée. Cette histoire picaresque, filmée en noir et blanc, donne le beau rôle à la fillette qui, avec un (petit) côté Zazie, participe de façon créative aux arnaques de son “père”. D’ailleurs elle choisit de ne pas rester chez sa tante et repart avec lui dans un camion bringuebalant qui s’éloigne sur la route poussièreuse. “Paper moon” réfère à une photo de la fillette sur une lune en papier, “La barbe à papa” renvoyant au “cotton candy” qu’elle mange dans une fête foraine.

Three strangers Jean Negulesco, usa, 1946, 93 mn

Le duo Peter Lorre/Sydney Greenstreet se reforme. En compagnie d’une femme (Geraldine Fitzgerald), ils partagent un billet de tombola, qu’une déesse orientale aurait rendu gagnant ! Le destin des trois étrangers est développé sé- parément jusqu’à leurs retrouvailles, dans une chambre pour partager le lot. La cupidité de Greenstreet l’amène à tuer Fitzgerald, puis à se livrer. Resté seul dé- tenteur du billet magique, Lorre le brûle en pensant que c’est une blague. C’est le scénario qui en est une, due à John Huston, avec ce Faucon maltais (p. 32) du pauvre.

335 Storia di ragazzi e di ragazze Histoire de garçons et de filles, Pupi Avati, Italie, 1989, 87 mn

Le film est une attachante tentative de reconstitution d’un passé à la fois très proche et très lointain. Début 1937, au temps de l’Empire et du maréchal Graziani, vice-roi d’Éthiopie, la rencontre entre deux familles, des paysans riches et des bourgeois venus de Bologne, à l’occasion des fiançailles de leurs enfants. Ce qui donne lieu à un pantagruélique repas et son lot de petits drames et d’amours clandestines. Finalement, tout se passe plutôt bien et le fiancé repart comme il était venu, en train avec sa famille qui semble avoir accepté la mésalliance.

L’or des mers Jean Epstein, France, 1932, 71 mn

Film breton d’Epstein à la technique sonore artisanale : dialogues enregistrés après coup et musique envahissante. Tourné sur deux petites îles près de Quibe- ron, Hoedic et Houat, avec des acteurs non professionnels, il présente un certain intérêt documentaire qui fait oublier le pseudo-scénario inepte. Mais on est loin de La chute de la Maison Usher (p. 464).

Cry vengeance Mark Stevens, usa, 1954, 182 mn

Un ancien policier (Mark Stevens, ici acteur et réalisateur) cherche à se venger de celui qui aurait tué sa famille. Ce qui donnera lieu à un règlement de comptes avec le véritable coupable (l’inquiétant Skip Homeier). Le film, bien mené, vaut surtout par son décor, Ketchikan en Alaska d’où le héros repart en hydravion.

Pitfall André De Toth, usa, 1948, 85 mn

L’agent d’assurances Forbes (Dick Powell) a une courte liaison avec Mona (Lizabeth Scott), ce que ne lui pardonne pas MacDonald (Raymond Burr), un privé qui s’intéresse à la belle. Ce dernier exploite la jalousie de l’époux de Mona et le pousse à rendre visite, avec un pistolet, à Forbes. Lequel, prévenu par Mona, attend son agresseur et le tue comme s’il sagissait d’un simple vol avec effraction. Mona blesse grièvement MacDonald qui voulait la forcer à partir avec lui. Le film est très réussi à cause de l’absence de happy end : Forbes aurait dû solliciter l’aide de la police, mais de peur que son adultère ne soit découvert, il a préféré régler lui-même le problème avec l’époux de Mona. Bien que blanchi par la police, il n’en est pas moins moralement coupable ; et l’adultère, finalement découvert, le place en situation de probation par rapport à son épouse (Jane Wyatt). Quant à Mona, son avenir dépend de la survie de MacDonald.

336 Dr. Ehrlich’s magic bullet William Dieterle, usa, 1940, 99 mn

C’est l’illustration appliquée de la vie d’un bienfaiteur de l’humanité, le doc- teur Ehrlich (Edward G. Robinson) qui, avant la Grande Guerre, mit au point le premier traitement contre la syphilis. Le véritable Ehrlich n’était pas un ami des Belges : quand l’armée teutonne se mit à les exécuter massivement au prétexte que les neutres doivent se lais- ser envahir, il s’associa au “manifeste des 93” qui déclarait que les Allemands n’avaient pas levé le petit doigt contre cette population, par ailleurs formée d’ignobles traîtres. Ce texte infâme prétendait contrer l’émotion des pays neutres où s’organisaient des collectes, e.g., aux État-Unis, voir Forfaiture (p. 1166).

The professionals Richard Brooks, usa, 1966, 117 mn

À la fin de la révolution mexicaine, quatre aventuriers (Burt Lancaster, Lee Marvin, Robert Ryan et Woody Strode) se mettent au service d’un magnat américain (Ralph Bellamy) dont l’épouse (Claudia Cardinale) a été enlevée par Raza (Jack Palance), un révolutionnaire à moitié brigand. Ils arrivent, à grand peine, à ramener la belle auprès de son mari pour découvrir qu’elle avait fui pour rejoindre l’amour de sa vie, Raza. Comprenant qu’on les a trompés, les quatre professionnels décident de laisser le couple d’amants repartir. Bien enlevé, avec de superbes scènes d’action tournées dans la vallée de la Mort, c’est un excellent divertissement, mais pas un grand film. Le happy end désamorce la dimension d’amertume et de désenchantement par rapport aux idéaux révolutionnaires que les personnages portent en eux.

Susana Susana la perverse, Luis Buñuel, Mexique, 1950, 83 mn

La jeune Susana (Rosita Quintana), échappée de maison de correction, trouve refuge chez de riches bourgeois. Véritable bombe, elle ne tarde pas à séduire le contremaître (Víctor Manuel Mendoza), le fils de la maison et son père (Fernando Soler) sur lequel elle a l’intention de mettre le grappin. Elle arriverait à ses fins auprès de ce dernier, disposé à chasser son épouse, si la police n’intervenait pour faire rentrer ce petit monstre dans sa cage. La vie reprend alors dans un monde dont l’harmonie n’aura été troublée qu’un instant. On apprend incidemment que la jument, très malade, a subitement guéri ! Cette fable, superficiellement édifiante, est aussi une métaphore du “ça” que libère la sexualité débridée de Susana. Quand les policiers l’emmènent en la traînant alors qu’elle se débat, le surmoi, les sentiments nobles reprennent le dessus. Mais le film nous a auparavant montré à quoi nous en tenir à ce sujet.

337 American beauty Saul Mendes, usa, 1999, 122 mn

C’est la médiocrité, version américaine, qui est le sujet de ce film : Lester (Kevin Spacey) perd son travail, son épouse (Annette Bening) le trompe avec le “roi de l’immobilier” et sa fille a une liaison avec le fils du voisin, petit revendeur de drogue. Le sexe semble la seule possibilité d’évasion, ainsi Lester désire-t-il la copine de classe de sa fille, tout en étant lui-même désiré par le voisin, le père du dealer, homophobe et homosexuel rentré. La critique du mode de vie américain est réussie, mais pas spécialement originale. Quant à l’enfermement petit bourgeois, Fassbinder a fait mieux avec Pourquoi Monsieur R. est-il atteint de folie meurtrière ? (p. 312).

Fårö dokument Mon île, Fårö, Ingmar Bergman, Suède, 1970, 59 mn

Fårö dokument, 1979|bf Mon île, Fårö II, Ingmar Bergman, Suède, 1979, 104 mn

Fårö est une petite île, située à côté de celle, plus grande, appelée Gottland. Pour nous, elle est avant tout associée à Bergman qui y a tourné pulsieurs films dans les années 1960. Ces deux documentaires expriment l’amour du réalisateur pour “son île” où l’on élève des moutons et où d’étranges rochers, les “rauk” montent la garde face à la mer. La dépopulation, menaçante à l’époque du premier film, semble endiguée dix ans plus tard grâce au tourisme. Tout ça est intéressant, mais Bergman n’est pas un documentariste.

Splendor Ettore Scola, Italie, 1989, 110 mn

Cette histoire de décadence d’un cinéma dans une bourgade du Lazio, Arpino, est prétexte à nous montrer des extraits de films, depuis Metropolis (p. 1011) jusqu’à L’arbre aux sabots (p. 519). Le projectionniste (Massimo Troisi) vit sa vie comme dans un film en citant des réparties célèbres, ainsi “Print the legend” de L’homme qui tua Liberty Valance (p. 44). Le propriétaire de la salle (Marcello Mastroianni) est lui-même fils d’un ambulant qui exerçait avant la guerre sur les places de village. Tous deux ont une relation avec la caissière (, au rôle assez ingrat). Le film ne vaut pas Cinema Paradiso sorti six mois plus tôt : les person- nages, notamment celui de Philippe Noiret, étaient mieux dessinés et donc plus attachants. La fin irréaliste, où le démantèlement de la salle est arrêté par la population qui, pour un instant la remplit, est émouvante. Troisi en profite pour y aller de sa citation en souhaitant un “Joyeux Noel” sorti de It’s a wonderful life (p. 399), mais tout à fait hors saison.

338 Die Bergkatze La chatte des montagnes, Ernst Lubitsch, Allemagne, 1921, 86 mn

Les amours de Rischka (Pola Negri), fille d’un chef de bande qui opère dans les montagnes enneigées et d’Alexis (Paul Heidemann), un officier bourreau des cœurs. L’histoire importe peu, on n’en retient que son aspect farfelu. D’un côté, le fort où est cantonnée l’Armée, d’une architecture expressionniste très peu militaire. De l’autre, les tentes où les bandits vivent comme des Indiens. On retiendra le ruisseau profond creusé dans la neige par les larmes d’un personnage ou encore les poêles à bois sur lesquels les brigands s’assoient en plein air lors d’un repas de mariage, sans parler d’un rêve particulièrement réussi.

Gu ling jie shao nian sha ren shi jian Une belle journée d’été, Edward Yang, Taiwan, 1991, 236 mn

Le scénario s’inspire d’un fait divers réel survenu à Taiwan en 1960. Sur fond de bandes qui s’affrontent violemment, nous assistons à l’éveil à la sexualité de Si’r, adolescent à la scolarité difficile. Il tombe amoureux de Ming, jeune fille de son âge dont il découvre progressivement qu’elle flirte avec n’importe qui. Il finit par la tuer ; condamné à mort, sa peine est commuée en raison de son jeune âge. Le film, magnifique, ne semble pas long malgré ses quatre heures. L’auteur a visiblement voulu recréer l’atmosphère de sa jeunesse : on écoute beaucoup de chansons, celles que nous entendions à l’époque en français. On découvre aussi que 50 ans de domination japonaise ont laissé des traces, dans l’intérieur des maisons ou la facilité à trouver des sabres de samourai par exemple. Les bandes, qui recourent au meurtre, éclipsent facilement celles de West Side Story (p. 1017) quant à la violence. Le film évoque aussi la police politique : le père de Si’r est cuisiné jour et nuit sur ses anciennes connaissances à Shanghaï. Avant d’être relâché et de perdre son travail, puisqu’il n’y a pas de fumée sans feu. Au moins n’aura-t-il pas été torturé au moyen des énormes blocs de glace sur lesquels d’autres suspects, moins chanceux, sont obligés de s’asseoir.

Léon Morin, prêtre Jean-Pierre Melville, France, 1961, 128 mn

Belmondo en curé, cela fonctionne-t-il vraiment ? D’autant plus que ce curé a toujours le dernier mot, la phrase qui explique les incohérences de la religion et qui rive son clou à Emmanuelle Riva, d’abord incroyante, puis convertie, à moitié par amour pour ce prêtre qu’elle désire et qui reste de marbre du début à la fin. Cette œuvre édifiante, d’après Béatrix Beck, donne lieu à de très belles images. Si l’on arrive à s’abstraire du prêchi-prêcha, le film est plutôt réussi.

339 Coincoin et les z’inhumains Bruno Dumont, France, 2018, 208 mn

P’tit Quinquin (Alane Delhaye) a grandi depuis 2014 (p. 706), on l’appelle désormais Coincoin. Un étrange phénomène fait tomber du ciel une espèce de bouse de vache extraterrestre qu’essayent d’analyser les inénarrables gendarmes Roger Van der Weyden ( !) et Carpentier (Bernard Pruvost et Philippe Jore). Tout se complique quand se dégage de ces fientes célestes une espèce de lumière qui frappe les humains, lesquels se mettent à accoucher d’un double. Cinq de ces “clowns” (= clones) vont déterrer une morte. Le final réunit gendarmes, clones et morte vivante dans une cour de ferme où s’invite un carnaval très nordiste. Le film, qui fait penser à Brewster McCloud (p. 436), aux Oiseaux (p. 65), à Invasion of the body snatchers (p. 1005) et Night of the living dead (p. 1342), est avant tout une réussite jubilatoire de Dumont qui utilise à merveille ce Nord qu’il aime tant et des acteurs non professionnels qui crèvent l’écran. Apparition d’Emmanuel Schotté, acteur d’un seul film, L’Humanité (p. 436).

Såsom i en spegel À travers le miroir, Ingmar Bergman, Suède, 1961, 90 mn

Un écrivain (Gunnar Björnstrand) rentre à Fårö où l’attendent son fils et sa fille (Harriet Andersson), ainsi que son gendre (Max von Sydow). La jeune femme ne sort de l’hôpital psychiatrique que pour y retourner après une crise où elle a cru voir une énorme araignée là où elle attendait Dieu. La réfèrence à Corinthiens 13 : “Car nous voyons maintenant au moyen d’un miroir, de façon confuse”, place l’œuvre sous le signe du questionnement religieux. “Dieu existe-t-il ?” demande, déboussolé, le jeune frère. “La preuve de Dieu est l’amour, à moins que Dieu et amour ne fassent qu’un” répond son père. Bergman utilise pour la première fois “son île” (p. 338) comme décor.

Riten Le rite, Ingmar Bergman, Suède, 1969, 76 mn

Dans un pays indéterminé, une troupe de comédiens (Ingrid Thulin, Gunnar Björnstrand, Anders Ek) est cuisinée par un juge au sujet d’un spectacle indécent. Une représentation est organisée devant le magistrat qui meurt de crise cardiaque. Il y a deux types d’érotisme dans cette histoire. D’une part, la vie sexuelle dé- bridée de l’actrice un peu nymphomane, filmée de façon assez suggestive ; l’époux explique même comment s’y prendre pour la faire jouir. De l’autre, la représenta- tion “scandaleuse” qui se résume à une sorte de bacchanale très symbolique avec masques et pénis en carton-pâte. Ce n’est évidemment pas ce que voit le juge, mais ce qu’il imagine, qui cause sa mort. Ce téléfilm aux décors spartiates est visuellement assez pauvre.

340 För att inte tala om alla dessa kvinnor Toutes ses femmes, Ingmar Berg- man, Suède, 1964, 81 mn

Le snobissime critique Cornelius (Jarl Kulle) cherche à rencontrer le célèbre violoncelliste Felix. Il ne le verra jamais, pas plus que le spectateur d’ailleurs. Les sept compagnes du maestro (dont Bibi Andersson, Harriet Andersson, Eva Dahlbeck) en font voir de toutes les couleurs à Cornelius. On aperçoit finalement Felix, mais les pieds devant, après sa mort subite durant un concert. Le club des sept (une pour chaque jour de la semaine) lui trouve rapidement un remplaçant. Ce premier Bergman en couleurs n’est qu’une farce un peu pataude, bien qu’absolument typique du maître dont on conviendra que l’humour n’est pas la qualité principale. Il a cependant signé quelques comédies réussies, ainsi Sou- rires d’une nuit d’été (p. 699) (déjà avec Harriet Andersson, Eva Dahlbeck et Jarl Kulle) et Fanny et Alexandre (p. 469) (où l’on retrouve Jarl Kulle et Al- lan Edwall qui jouait ici l’impresario, ainsi qu’Harriet Andersson), deux de ses chefs-d’œuvre.

K¯oshikei La pendaison, Nagisa Oshima,¯ Japon, 1968, 118 mn

R., Coréen violeur et assassin est pendu, mais son cœur continue à battre. On le dépend alors et la petite bande de bourreaux (dont les récurrents Kei Sato,¯ Rokko¯ Toura, Fumio Watanabe) rencontre une difficulté légale pour procéder à une seconde pendaison : le condamné ne sait plus qui il est. S’ensuit une longue comédie où les bourreaux miment, comme des pantins, les étapes supposées de la vie de R., lequel retrouve même sa sœur (Akiko Koyama) qui se livre à un vibrant réquisitoire contre l’impérialisme des Japonais et leur traitement des Coréens. C’est politiquement conscient que R. sera pendu pour de bon. Le film n’est qu’à moitié réussi à cause de son ton crispé et démonstratif, comme souvent chez Oshima.¯ Le message politique est martelé, qu’il s’agisse des Coréens ou de la peine de mort : sur la dernière image d’un nœud coulant vide, la voix off énumère les responsables, jusqu’à “vous aussi qui avez vu ce film”.

Ni luo he nu er La fille du Nil, Hsiao-Sen Hou, Taiwan, 1987, 93 mn

Une jeune fille, Hsiao-yang, s’occupe de sa famille : sa petite sœur et son frère Hsiao-fang (Jack Kao). Lequel, cambrioleur, se range en ouvrant un restaurant avec un copain, mais a le malheur de frayer avec les triades ; son copain mort, il revient à son activité première avant d’être lui-même tué lors d’un cambriolage. L’atmosphère, centrée sur la maison familiale, avec le grand-père et le père malade, est proche de celle d’Un temps pour vivre, un temps pour mourir (p. 646). Le titre réfère à un manga dans laquelle la grande sœur puise un certain réconfort.

341 Restrepo Sebastian Junger & Tim Hetherington, usa, 2010, 94 mn

Le quotidien de soldats américains dans la vallée de Korengal, en Afghanistan. L’endroit, périlleux à tenir, nécessite l’établissement d’un poste avancé sur une hauteur : on le nomme “Restrepo” en l’honneur d’un soldat qui vient d’être tué. Nous suivons leur vie dangereuse, les contacts difficiles avec une population parfois victime collatérale des combats et qu’il faut, sinon rallier, du moins ne pas s’aliéner davantage. L’impression générale est celle d’un coût élevé en vies humaines pour peu de résultats. Un carton nous apprend d’ailleurs que les Américains ont abandonné la vallée après y avoir perdu une cinquantaine d’hommes.

Woman they almost lynched La femme qui faillit être lynchée, Alan Dwan, usa, 1953, 91 mn

À la fin de la guerre de Sécession, dans une ville neutre, puisqu’à cheval sur le Nord et le Sud, on voit arriver les pillards sanguinaires (The stranger wore a gun, p. 591) de la bande de Quantrill (Brian Donlevy) dont le jeune Jesse James fait partie. La ville abrite aussi le séduisant Lance (John Lund), en réalité un espion au service du Sud. . . Les hommes n’ont que des seconds rôles dans ce western féministe où s’af- frontent deux beautés, la tenancière du saloon (Joan Leslie) et la sœur de Quan- trill (Audrey Totter), qui jouent du pistolet quand elles ne chantent pas. Une troisième femme franchement moche, la mairesse (Nina Varela), crève l’écran.

Hunger Steve McQueen, Grande-Bretagne, 2008, 96 mn

Les premières images montrent un maton de la prison de Maze (Irlande du Nord) en train de se laver les mains chez lui ; on le reverra plus tard les laver à la prison pour effacer les traces du sang de Bobby Sands (Michael Fassbender) qu’il vient de passer violemment à tabac. Ces matons – l’un d’eux a uda (Ulster Defence Association) tatoué sur les phalanges, comme le hate de Mitchum dans La nuit du chasseur (1955) – sont de véritables bourreaux pour les membres de l’ira qui sont eux des assassins : le gardien du début prend une balle dans la tête alors qu’il rend visite à sa vieille mère. Bobby Sands meurt en 1981 au bout d’une grève de la faim de 66 jours dont nous voyons les étapes essentielles. Le film n’est pas trop éprouvant car le réalisa- teur s’attache aux échanges de Sands avec un prêtre sympathisant qui cherche à le dissuader de commencer cette grève qu’il voit comme une quête d’immortalité. Ce que Sands a effectivement obtenu puisque tout le monde connaît son nom ; mais quid de la dizaine d’autres martyrs de la cause qui lui ont emboîté le pas ?

342 Songs for dead children S. & T. Quay, Grande-Bretagne, 2003, 24 mn

Alice in not so Wonderland S. & T. Quay, Grande-Bretagne, 2007, 3 mn

Maska Stephen & Timothy Quay, Grande-Bretagne, 2010, 24 mn

Unmistaken hands Stephen & Timothy Quay, Grande-Bretagne, 2013, 27 mn

Quatre courts-métrages des frères Quay qui savent réaliser de petites mer- veilles en filmant des poupées. Le premier film n’a pas de rapport avec les Kindertotenlieder. Christopher Nolan a réalisé un court-métrage, Quay (2015), montrant l’atelier des jumeaux.

Dolls Takeshi Kitano, Japon, 2002, 114 mn

Sous le patronage du Bunraku, théâtre de poupées, une étrange histoire d’amour. Soumis à diverses pressions, un jeune homme quitte sa fiancée pour épouser la fille de son patron. Mais sa promise fait une tentative de suicide et il plante tout pour s’occuper de celle qui n’est plus guère qu’un légume infantile. Liés par une grosse corde rouge, les deux amants déambulent dans la nature avant de s’enfoncer dans les neiges. À la fin, ils s’identifient à des poupées. En parallèle, l’histoire d’un boss yakuza (Tatsuya Mihashi) qui veut revoir celle qu’il a abandonnée il y a bien longtemps et qui, un peu zinzin, persiste à l’attendre sur un banc. Elle ne le reconnaît pas, mais accepte de lui donner le bento de celui qu’elle attendait. Et aussi celle d’une pop star éborgnée qui ne veut plus être vue de ses admirateurs ; l’un d’eux se crève les yeux pour avoir le droit de l’approcher. Dans The unknown (p. 555), Lon Chaney se faisait amputer des bras pour plaire à une écuyère allergique aux étreintes. Le rouge domine dans ce beau film. Celui du sang, puisque l’on est chez Kitano, celui des kimonos, de la corde qui relie les amants, ainsi que celui des fleurs et des magnifiques feuilles de momiji, l’érable japonais.

Efter repetitionen Après la répétition, Ingmar Bergman, Suède, 1984, 74 mn

À l’occasion d’une répétition du Songe de Strindberg, Henrik (Erland Joseph- son), metteur en scène âgé discute avec Anna (Lena Olin), la jeune interprète d’Agnès. Surgit comme un fantôme la défunte mère alcoolique d’Anna (Ingrid Thulin), détestée de sa fille, mais qui fut aimée du réalisateur. Le film nous parle du théâtre et de la relation qui s’établit entre le metteur en scène et son actrice. Un flirt à fleurets mouchetés se dessine à la fin : les deux protagonistes se racontent leur amour au conditionnel et c’est touchant.

343 Mud Sur les rives du Mississippi, Jeff Nichols, usa, 2012, 125 mn

Ellis et Neckbone sont un peu Tom Sawyer et Huckleberry Finn : deux ado- lescents de 14 ans au bord du Mississipi qu’ils sillonnent en bateau à moteur. Ils rencontrent Mud (Matthew MacConaughey), un fugitif qui se cache sur une île et cherche à retrouver la femme de sa vie tout en échappant à une bande de tueurs à gage. Leur ingéniosité va l’aider sans empêcher pourtant la fusillade au cours de laquelle Mud, blessé, disparaît dans le fleuve. La naïveté des histoires pour enfants fait bon ménage avec une certaine désillusion. Les parents d’Ellis se séparent et la maison flottante qu’ils occupaient est démantelée ; Mud ne retrouve finalement pas sa volage chérie. D’ailleurs il est peut-être mort ; le départ en bateau avec son père adoptif (Sam Shepard) de la dernière séquence ne pourrait être qu’un fantasme de ses jeunes amis.

Shan he gu ren Au delà des montagnes, Zhangke Jia, Chine, 2015, 126 mn

Film en trois épisodes, dont un au futur, où l’on retrouve les marqueurs essentiels des films de Jia. La province du Shanxi et sa ville natale, Fenyang, son actrice préférée et épouse Tao Zhao ainsi que son acteur-fétiche Sanming Han qui ne fait ici qu’une apparition. La thématique est toujours la même, celle d’une société en mutation rapide qui broye individus et points de repère. Tout commence en 1999 quand Shen Tao, courtisée par Zhang et Lianzi, choisit le premier, qui a plus d’avenir. Et se poursuit quinze ans plus tard avec les retrouvailles de Lianzi, marié et très affaibli par son métier de mineur, et Shen, maintenant divorcée de Zhang dont elle a eu un fils, Daole (comme Dollar). Il vit à Shanghaï avec son père (qui se fait appeler Peter) et revient à Fenyang pour les funérailles de son grand-père. Élevé comme un futur premier de cordée, il appelle sa mère “Mummy”. En 2025, c’est en Australie, où s’est installé son père dont les affaires sentaient trop le soufre, que Dollar se met à apprendre le chinois auprès d’une expatriée âgée dont il devient l’amant. Il projette d’aller retrouver sa mère ; les dernières images montrent Shen dansant devant la pagode de Fenyang.

La Vénus à la fourrure Roman Polanski, France, 2013, 96 mn

Dans un décor de théâtre qui porte encore la trace d’une adaptation belge de La chevauchée fantastique (p. 477) en comédie musicale, une actrice (Em- manuelle Seigner) répète avec l’auteur (Mathieu Amalric) une adaptation de Sacher-Masoch : elle est Wanda, lui Severin. Comme il se doit dans ce type d’histoire, spectacle et réalité tendent à se confondre. Cet excellent film se ter- mine sur l’image de l’auteur-Severin attaché à un cactus ( !) et devenu l’esclave de l’actrice-Wanda.

344 Djävulens öga L’œil du Diable, Ingmar Bergman, Suède, 1960, 88 mn

Le Diable (Stig Järrel) a un orgelet, celui que causerait, selon un proverbe, la chasteté d’une femme. Il expédie sur Terre Don Juan (Jarl Kulle) avec pour mission de séduire la jeune et pure Britt-Marie (Bibi Andersson), sur le point de se marier. Don Juan n’obtiendra guère plus qu’un baiser de la jeune fille qui cache cependant cette petite trahison à son futur époux. Comme elle a menti, elle n’est plus totalement vertueuse et l’orgelet disparaît. Cette comédie, qui se laisse voir, n’est pas du grand Bergman. Stig Järrell avait incarné dans Hets (p. 1205), sur un scénario de Bergman, une autre sorte de Diable, le vicieux professeur de latin surnommé “Caligula”.

Agora Alejandro Amenábar, Espagne, 2009, 127 mn Le destin tragique de la célèbre Hypatie d’Alexandrie (Rachel Weisz), aussi versée en astronomie qu’en mathématiques ou encore en philosophie. D’une part, des discussions scientifiques, principalement liées à l’héliocentrisme. Ainsi une expérience réalisée à bord d’un navire en mouvement détruit-elle les objections contre le mouvement de la Terre : l’imam saoudien Bandar Al-Khaybari n’a visiblement pas vu le film. De l’autre, la montée de l’intolérance des barbus chrétiens, les “parabalani”, qui, après s’en être pris aux Juifs, s’attaquent à cette femme intelligente et païenne, donc triplement criminelle. Elle fut effectivement écorchée vive par ces fanatiques manipulés par l’évêque Cyrille, aujourd’hui saint et docteur de l’Église, tout comme Paul de Tarse, le féministe bien connu. Au total, un blockbuster académique et démonstratif. Où l’on nous raconte qu’Hypathie aurait pressenti la première loi de Kepler (les orbites elliptiques). Et où les parabalani ressemblent un peu trop à nos modernes fanatiques islamistes.

Trollflöjten La flûte enchantée, Ingmar Bergman, Suède, 1975, 138 mn

Ce dernier opéra de Mozart, traduit de l’allemand en suédois, est plastique- ment splendide. On retiendra particulièrement la célèbre scène de vocalises de la reine de la Nuit, la traversée des Enfers ou l’attaque finale des forces obscures menée par Monostatos. Sarastro et ses disciples renvoient à la Table Ronde ; d’ailleurs le chanteur qui l’interprète feuillette Parsifal à l’entr’acte. Le person- nage de Papageno a vraiment le physique de l’emploi. Le cinéma permet de mettre en scène de façon satisfaisante certaines extrava- gances du livret maçonnique d’Emmanuel Schikaneder. Le film prétend cependant suivre une représentation, c’est du moins ce que suggèrent les gros plans sur des spectateurs, notamment une fillette.

345 Comme un avion Bruno Podalydès, France, 2015, 105 mn

Michel (Bruno Podalydès), la cinquantaine, ne jure que par l’aviation, l’aéro- postale et Vol de nuit sans avoir jamais piloté un avion. La decouverte du mot “palindrome” et l’exemple de “kayak” vont le propulser dans l’aventure. Il quitte son épouse Rachelle () et son travail auprès de Rémi (Denis Podalydès) – celui qui l’appelle Choumi – pour se lancer sur une rivière qui pour- rait être située près de Chatillon-Coligny. Son errance se limite à la guinguette tenue par une veuve (Agnès Jaoui) avec laquelle il a une aventure. Il finira par descendre la rivière en évitant un menaçant pêcheur à la ligne (Pierre Arditi) qui le poursuit équipé d’une énorme bouée et de palmes. Il retrouve Rachelle et Rémi, satisfait comme s’il avait traversé la cordillère des Andes. Podalydès se donne, pour une fois, le premier rôle dans un film attachant caractérisé, comme dans ses autres œuvres, par un esprit de gentille dérision.

Dracula Francis Ford Coppola, usa, 1992, 127 mn

C’est de loin la version la plus fidèle à la trame du roman de Bram Stoker. Aucun personnage n’a été sacrifié, ni l’indispensable Renfield (Tom Waits, ex- cellent) qui attend “le Maître” dans sa cellule psychiatrique, ni les trois soupirants de l’infortunée Lucy dont le Texan Quincey P. Morris, ce qui donne lieu à une poursuite de style western dans les dernières séquences. Lucy, dont la lubricité est infidèle au caractère victorien du roman, a l’air sortie d’un tableau de Rossetti. Le film s’écarte vraiment du roman en introduisant une authentique histoire d’amour entre Mina (Winona Ryder) et Dracula (Gary Oldman) : il reconnaît en elle une épouse disparue, elle tombe éperdument amoureuse du monstre, ce qui est plus qu’une simple question de sang contaminé, style sida. Le métaphysicien van Helsing (Anthony Hopkins), assisté de l’époux de Mina (Keanu Reeves) viendront à bout du vampire que son amante aidera à mourir. Ce film réussi, à la fois très fidèle et très infidèle à l’œuvre de Stoker, renouvelle la trame usée des histoires de vampires.

Nattvardsgästerna Les communiants, Ingmar Bergman, Suède, 1963, 82 mn

Depuis la mort de son épouse, le pasteur (Gunnar Björstrand) ne croit plus. Incapable de sauver une de ses ouailles (Max von Sydow) du suicide, il refuse aussi l’amour de Märtha (Ingrid Thulin). Il continue cependant à officier malgré le silence de ce Dieu qui, selon le sacristain (Allan Edwall), avait abandonné le Christ. Bergman se caricature lui-même dans cette œuvre austère et lugubre, filmée durant un hiver qui est aussi celui de la foi, de l’amour et de l’espoir.

346 Ai no mukidashi Love exposure, Sion Sono, Japon, 2008, 237 mn

Étonnant ballet où se croisent trois personnages, tous détraqués par leurs parents. La jeune Koike a carrément coupé le membre de son père avant d’intégrer la secte de l’Église Zéro, spécialisée dans la séquestration de familles auxquelles elle lave le cerveau. Les deux autres protagonistes seront ses victimes. Yoko,¯ quant à elle, ne peut pas voir les hommes en peinture. Le personnage masculin, Yu,¯ est le plus extravagant : fils d’un prêtre catholique qui le torture en lui imposant des confessions excessives, il finit par pécher volontairement pour satisfaire son père. C’est ainsi qu’il devient “pervers”, en photographiant. . . les petites culottes de lycéennes – ce qui est un fantasme très japonais – mais sans arriver à bander pour autant. Yôko lui ayant procuré une érection digne du père Dupanloup se voit assimilée sur-le-champ à la vierge Marie ; sa misandrie conduit Yü à prendre l’apparence féminine de Sasori (Scorpion) pour la séduire, d’où divers imbroglios. Le film est étonnant par ses exagérations de type clip vidéo, sa référence tordue à la foi catholique, Corinthiens 13 (comme dans À travers le miroir, p. 340), le célibat des prêtres et une vierge Marie bandante ; il l’est aussi par l’évocation des sectes – on pense à aum, même si celle du film est un peu moins monstrueuse. Il se termine sur une note presque grave lorsque Yu,¯ qui avait fini par se prendre pour Sasori, retrouve son grand amour, Yoko,¯ enfin guérie de ma misandrie.

Conte de printemps Éric Rohmer, France, 1990, 107 mn

Les œuvres de Rohmer s’ouvrent généralement sur des déclarations indigestes du genre “Moi je suis comme ci, j’aime les gens comme ça, je ne tolère pas que. . . ” pour finalement prendre leur envol : les actrices tentent d’incarner, souvent avec une distance ironique, leurs beaux principes. Ce film, qui repose sur une histoire peu roborative de collier égaré dans une boîte à chaussure, ne décolle jamais. Le vague flirt intergénérationnel, peu inté- ressant, invite à une comparaison avec le Bergman d’Après la répétition (p. 343). On y ânonne aussi quelques définitions kantiennes, sur l’analytique et le syn- thétique a priori. . . accompagnées de considérations numérologiques sur le chiffre trois : Kant et le mystère de la Trinité, en quelque sorte.

Broken lance La lance brisée, Edward Dmytryk, usa, 1954, 93 mn

Remake de House of strangers (p. 132) de Mankiewicz façon western, avec Spencer Tracy, Robert Wagner, Richard Widmark et Katy Jurado. Cette lance brisée réfère aussi aux ambitions de Dmytryk, un des Dix de Hollywood qui se fit donneur pour retrouver du travail et qui devint un tâcheron peu inspiré.

347 Jimmy P. (Psychothérapie d’un Indien des plaines) Arnaud Desplechin, France, 2013, 117 mn

Mathieu Amalric joue Georges Devereux, psychanalyste franco-américain, né Győrgy Dobó : il est amené en 1948 à s’occuper, à Topeka (Kansas), d’un patient d’origine indienne (Benicio Del Toro) dont le nom américain est Jimmy Picard. Jimmy a d’étranges malaises, ainsi perd-il temporairement la vue. Au cours des séances, la complexe relation de Jimmy aux femmes est progressivement analysée, ce qui suffit, semble-t-il, à sa guérison. Le dernier plan le montre en train de nouer un contact avec sa fille qu’il avait jadis abandonnée. Dans Rois et reine (p. 1230), la psychanalyste d’Amalric s’appelait Devereux, ce qui montre l’intérêt du réalisateur pour ce thérapeute. Ce n’est pas un grand Desplechin mais un bon film sur la psychanalyse, sujet où le cinéma s’est souvent cassé les dents, ainsi Hitchcock dans Spellbound (p. 1024) ou Marnie (p. 1313).

Aus dem Leben der Marionetten De la vie des marionnettes, Ingmar Berg- man, rfa, 1980, 114 mn

Film en allemand réalisé à Munich durant un “exil fiscal” qui ne profita ni à la Suède ni au réalisateur. C’est l’histoire de Peter qui tue une prostituée avant de sodomiser son cadavre. Une série d’épisodes nous ramènent à l’avant et l’après du crime : Peter envisage de tuer son épouse, Katarina, mais ce n’est guère qu’un fantasme. Un homosexuel, ami du couple et intéressé par Peter, lui présente une autre Katarina, une professionnelle que Peter, dans un éclair qui est aussi celui du passage à la couleur, aura l’intuition de tuer. L’inspiration ne l’abandonne d’ailleurs pas, puisqu’il voit sa cellule en couleurs. Mais elle semble avoir un peu délaissé Bergman loin de son pays et de sa petite troupe d’acteurs.

Happy-go-lucky Mike Leigh, Grande-Bretagne, 2008, 119 mn

Poppy (Sally Hawkins) est une institutrice exubérante, superficielle et un peu agaçante. Nous la suivons avec ses amies, à l’école avec les enfants, dans un cours de flamenco et aussi en train de prendre des leçons de conduite. Scott (Eddie Marsan), son moniteur, est son exact opposé : introverti, sérieux, un peu raciste et proférant d’étranges théories comme celle du point EnRaHa, sommet d’une pyramide d’où l’on aurait une vue plongeante. C’est peut-être pour ça qu’il tombe amoureux de cette trombe qui, évidemment, le repousse. C’est seulement dans le dernier plan que la caméra quitte le sol où elle sui- vait Poppy depuis le début pour s’élever, sans doute jusqu’au point EnRaHa en semblant nous dire “est-ce ainsi que les hommes vivent ?”

348 Il viaggio di Capitan Fracassa Le voyage du capitaine Fracasse, Ettore Scola, Italie, 1990, 133 mn

D’après Théophile Gautier : Sigognac (Vincent Perez), noble décavé, rejoint une troupe de comédiens errants. Il remplace au débotté le défunt Matamore et devient Fracasse. Protégé par Pulcinella (Massimo Troisi) il vit une histoire d’amour embrouillée avec les comédiennes (Emmanuelle Béart et Ornella Muti). Les décors en toiles peintes à la façon de certains films “kabuki” comme La vengeance d’un acteur (p. 84), sont particulièrement bien venus dans ce splendide hommage à ce théâtre “qui donne du bonheur à tous, sauf à ceux qui le font.” À cause de sa distribution, le film passe bien en version française. La doublure de Troisi mange d’ailleurs ses mots à la façon de l’original.

Vargtimmen L’heure du loup, Ingmar Bergman, Suède, 1968, 88 mn

Le scénario raconte, de façon volontairement confuse, la démence progres- sive d’un artiste (Max von Sydow) sujet à des hallucinations sous les yeux de son épouse (Liv Ullmann). A moins qu’il s’agisse finalement d’une histoire de vam- pires : l’étrange château où est invité (ou convoqué) le couple, les aristocrates âgés et inquiétants, ce baron (Erland Josephson) qui marche sur murs et pla- fonds renvoient à Dracula ; ou peut-être à Carl-Theodor Dreyer – que Bergman n’appréciait pas – et son Vampyr (p. 548). Il y a d’ailleurs comme un soupçon de contamination vampirique : la femme finit par ressembler au mari avec lequel elle a vécu, jusqu’à éprouver les mêmes hallucinations. Film tourné à Fårö (p. 338).

Kvinnors väntan L’attente des femmes, Ingmar Bergman, Suède, 1952, 109 mn

Film à sketches moyennement réussi montrant les relations de trois femmes avec leurs époux. La première (Anita Björk) avoue un adultère avec un bellâtre (Jarl Kulle) ; le mari s’en remet difficilement, “Il est devenu mon enfant”, dit- elle. La seconde (Maj-Britt Nilsson) a un enfant d’un homme (Birger Malmsen) rencontré à Paris mais refuse un temps de l’épouser. La troisième (Eva Dahlbeck), coincée dans un ascenseur avec un mari devenu indifférent (Gunnar Björstrand) arrive à raviver sa flamme en le rendant jaloux. Maj-Britt Nilsson, Eva Dahlbeck, Jarl Kulle ont joué sporadiquement chez Bergman, Nilsson pour la dernière fois dans ce film, hélas. Birger Malmsen et, surtout, Gunnar Björstrand sont des membres plus réguliers de la troupe, même si Malmsen apparaît avant tout dans les premiers films un peu obscurs du maître. Dans la séquence parisienne, nous reconnaissons l’hôtel de l’Ancre (p. 56).

349 From dusk till dawn Une nuit en Enfer, Robert Rodriguez & Quentin Taran- tino, usa, 1996, 108 mn

L’histoire commence en tarantinerie genre Pulp fiction (p. 243) : les frères Ge- cko s’en prennent à une supérette. Si George Clooney incarne un voleur “nomal”, Quentin Tarantino joue par contre un assassin compulsif doublé d’un maniaque sexuel, d’où une débauche de violence. Les deux frères prennent en otage la fa- mille dont le chef est Harvey Keitel et l’utilisent pour passer au Mexique où ils ont rendez-vous dans une boîte de nuit isolée. Bonne surprise pour le spectateur, ils sont tombés dans un repère de vampires. Mais le scénario, peu imaginatif, de- vient une interminable bataille à coups de pieux avec les effets spéciaux idoines montrant les personnages devenir vampires ou se désagréger. Tarantino et Keitel subiront d’ailleurs ce sort. Le dernier plan est original : la caméra s’éloigne de la boîte de nuit à l’allure très mexicaine pour nous faire découvrir qu’elle est adossée à une pyramide maya.

Fontane – Effi Briest Effi Briest, Rainer Werner Fassbinder, rfa, 1974, 104 mn

Tournée en noir et blanc, avec des cadrages soignés, une photographie splen- dide souvent à travers des miroirs, une voix off, cette adapatation d’un classique du xixe siècle n’est fassbinderienne qu’au niveau du thème, puisqu’Effi Briest (Hanna Schygulla) est une victime des conventions sociales. Le film, très beau, est un peu corseté, tout comme la société de 1890.

Welcome Philippe Lioret, France, 2009, 109 mn

Calais et sa jungle. Le jeune Bilal, un Kurde d’Irak, veut à tout prix traverser le Channel pour rejoindre sa fiancée Mina. Pour cela, il prend des cours de natation et réussirait presque si les garde-côtes anglais ne le prenaient en chasse pour le renvoyer, sous plastique, en France. C’est à travers les yeux d’un moniteur de natation (Vincent Lindon) que nous suivons cette histoire. Nous voyons ainsi les difficultés des aidants qui doivent à la fois fermer les yeux sur certaines indélicatesses de leurs protégés et supporter les brimades policières. Le film évite tout angélisme. Les émigrants ne sont que modérément solidaires et la famille kurde de la fiancée, bien que d’une nation victime, est répressive : si Bilal avait réussi sa traversée, il n’aurait pas retrouvé Mina, mariée de force à un cousin. La dernière image, émouvante, montre le Manchester United où le jeune Kurde rêvait de jouer.

350 Bullitt Peter Yates, usa, 1968, 114 mn

Cette histoire classique de protection de témoin oppose un homme de terrain, Bullitt (Steve McQueen) à un politicien (Robert Vaughn). Tout ceci est prétexte à une célèbre poursuite en voiture dans les rues pentues de San Francisco. Si, comme l’a dit Baudelaire, le génie est de créer un poncif, le film est assurément génial : les essieux de voiture dont on filme l’envol au téléobjectif ont eu une longue postérité. Repoursuite à la fin, cette fois-ci pédestre, à l’aéroport ; on pourrait en évoquer une autre, celle du réalisateur courant après son scénario.

Sh¯onen Le petit garçon, Nagisa Oshima,¯ Japon, 1969, 97 mn

Véritable réussite d’Oshima,¯ ce film suit l’errance d’une famille recomposée (l’enfant de dix ans n’est pas le fils de la “mère”) qui vit d’une arnaque assez odieuse : la mère (Akiko Koyama) feint d’être renversée par une voiture et le père (Fumio Watanabe) réclame de l’argent pour ne pas porter plainte. L’enfant qui, devenu assez grand, joue la même comédie est ocasionnellement blessé : “Mon bobo me fait vraiment mal, plus besoin de mentir au docteur” dit-il lorsque son plan a trop bien marché. Nous suivons la famille de l’île de Shikoku (Kochi) aux neiges de Hokkaido en passant par Onomichi, Fukui, Fukushima et Akita. L’enfant s’est créé un monde imaginaire peuplé d’extraterrestres venus d’An- dromède : ce sont eux qu’il prétend voir sur un bonhomme de neige sur lequel il a déposé la petite botte rouge d’une fillette victime d’un accident bien réel. Auparavant, quand il avait voulu rejoindre Kochi mais s’était rabattu sur Ama- nohashidate, plus proche, il avait fait semblant de retrouver ses grand-parents. Toute la détresse du monde se lit dans les yeux de cet enfant qui est pourtant totalement solidaire de son indigne famille.

Vous n’avez encore rien vu Alain Resnais, France, 2012, 114 mn

Distribution remarquable pour ce Resnais testamentaire et assez réussi qui imbrique deux pièces de Jean Anouilh. Un auteur de théâtre (Denis Podalydès) organise une veillée funèbre après son décès. Il y convoque les anciens interprètes de son Eurydice, des acteurs connus (Michel Piccoli, Mathieu Amalric, Hyppolyte Girardot, Michel Vuillermoz, Annie Duperey, etc.) dans leur propre rôle. Pièce dans la pièce, cette Eurydice nous est alors restituée sur un écran tout en étant reprise par les invités, en particulier les couples qui l’ont successivement jouée : Pierre Arditi et Sabine Azéma, Lambert Wilson et Anne Consigny. Ce qui donne lieu à des échanges entre la salle et l’écran dignes de La rose pourpre du Caire (p. 633) et aussi à des interprétations simultanées, façon “split screen”, de la même scène.

351 L’écume des jours Michel Gondry, France, 2013, 131 mn

Romain Duris et Andrey Tautou dans une adaptation de Boris Vian à laquelle il manque un peu d’âme pour être plus qu’un sympathique clip vidéo.

Attila Marcel Sylvain Chomet, France, 2013, 106 mn

Ce conte lunaire et enchanteur met en scène Paul (Guillaume Gouix), un muet de 33 ans qui vit sous la protection étouffante de deux tantes (Bernadette Lafont, dans son dernier rôle à l’écran, et Hélène Vincent), lequelles donnent des cours de danse (tango et java) accompagnées au piano par leur neveu. Un accordeur aveugle (Luis Rego) le présente à Madame Proust (Anne Le Ny) qui lui propose des philtres mémoriels : Paul retrouve ainsi le souvenir de ses parents – son père était le catcheur Attila Marcel – morts dans un accident. . . de piano, celui des deux tantes qui a traversé le plafond. Les décors, papier peint et mobilier des années 1970, font partie de ce retour au passé ; sans parler des Muppets qui s’invitent dans l’orchestre quand Paul joue un concerto. Ayant retrouvé ses repères, Paul troque son piano pour un ukulele et se marie : quand le couple a un enfant, c’est le père qui se met à parler en ânonnant “Pa–pa”. Le personnage très réussi de Madame Proust renvoie à la citation liminaire tirée de La prisonnière : “Nous trouvons de tout dans notre mémoire ; elle est une espèce de pharmacie, de laboratoire de chimie, où on met au hasard la main tantôt sur une drogue calmante, tantôt sur un poison dangereux”.

Umi yori mo mada fukaku Après la tempête, Hirokazu Koreeda, Japon, 2016, 117 mn

Ryota¯ (Hiroshi Abe) a eu sa petite heure de gloire comme écrivain, mais la passion du jeu lui a été fatale. Son épouse (Yoko¯ Maki) l’a quitté et il vivote désormais comme détective privé un peu maître-chanteur. À l’occasion d’une tempête, ce peu ragoûtant personnage se retrouve avec son ex-épouse et son fils au domicile de sa mère (Kirin Kiki, actrice récurrente de Koreeda) qui ne rêve que de reformer le couple, tout comme son fils d’ailleurs. Après un vague moment de rapprochement, le couple se sépare au matin : Ryota¯ promet de payer la pension quand il reverra son fils le mois suivant. Moralité, les personnages comme Ryota¯ ne changent jamais. Lui profite de ses visites chez sa mère pour subtiliser de l’argent ou des objets monnayables, comme cette pierre à encre, sans doute destinée au jeu plus qu’aux arriérés de pension. Tout comme dans Still walking (p. 63), la mère croit que les morts se réincarnent en papillon.

352 Jane Eyre Cary Joji Fukunaga, Grande-Bretagne, 2011, 120 mn

Cette belle adaptation du roman de Charlotte Brontë laisse percer, au-delà des costumes et des paysages désolés du Derbyshire, la fougue romantique des pro- tagonistes, Rochester (Michael Fassbender) et, surtout, Jane (Mia Wasikowska).

Poesía sin fin Poésie sans fin, Alejandro Jodorowsky, Chili, 2016, 129 mn

La danse de la réalité (p. 326) se terminait sur le départ d’Alejandro et sa famille pour Santiago. Démormais, les parents (Pamela Flores et Brontis Jodo- rowki) passent au second plan. Le père semble ne connaître qu’un seul mot, “maricón”, autrement dit “pédé”, à l’adresse de ce fils qui annonce son intention de se consacrer à la poésie. Le jeune Alejandro (interprété par un autre fils du réalisateur, Adan) lie connaissance avec les poètes chiliens des années 1940 : Stella Díaz Varín, Nicanor Parra et Enrique Lihn, unis dans une détestation de Pablo Neruda qui était à ces jeunes révoltés ce qu’Anatole France était aux sur- réalistes. Le film se clôt sur le départ d’Alejandro, escorté par l’ange de la Mort, pour Paris. Malgé l’étrange café où les serveurs en haut-de-forme ressemblent à des zom- bies, malgré sa procession de diables rouges et de squelettes en noir et blanc, le film est plastiquement moins séduisant que le précédent. Il est par contre moins inégal, sans passage à vide. La dernière séquence évoque la future mort du père qui laisse Alejandro, alors à Paris, indifférent. Le cinéma lui permet de prendre congé de ce géniteur peu aimant en lui tressant un hommage ambigu : “En ne me donnant rien, tu m’as tout donné”. Cette scène magnifique est interprétée par Adan et Brontis sous les auspices du véritable Alejandro.

Martha Rainer Werner Fassbinder, rfa, 1974, 112 mn

Martha (Margit Carstensen) épouse Helmut (Karlheinz Böhm) qui se révèle d’emblée un monstre quand il persiste à faire l’amour malgré les cris de douleur que lui arrache une cuisante insolation. Il la force à quitter son travail, à écouter la musique qu’il choisit à l’exception de toute autre ou à lire un affriolant traité sur la composition du béton. Elle doit rester enfermée à l’attendre dans une maison où le téléphone a été coupé ; le chat qu’elle avait adopté pour lui tenir compagnie est tué par l’époux attentionné. Elle finit, terrorisée, par avoir un accident de voiture qui la rend infirme à vie ; elle n’a pas à s’inquiéter, car son Helmut veillera sur elle. Fassbinder, qui a abordé un peu tous les genres, se rapproche ici du film de vampires : Martha porte d’étranges suçons dans le cou. Discret hommage à Douglas Sirk avec cette improbable adresse : Detlef Sierck str. à Constance.

353 The tree of life L’arbre de vie, Terrence Malick, usa, 2011, 139 mn

Les films de Terrence Malick sont splendides et celui-ci ne fait pas exception. L’histoire, s’il y en a une, est centrée sur la disparition d’un des fils O’Brien, en 1956. Ce qui donne lieu à une évocation de la vie de l’époque, vue à travers les yeux d’un enfant avec la facture inimitable du réalisateur ; Brad Pitt est très convaincant dans son rôle de père coiffé à la crew cut (en brosse). Le reste est moins réussi : devenu adulte, le fils survivant (Sean Penn) semble plus à la recherche du scénario qu’à celle des souvenirs d’un frère mort. Pire, Malick nous inflige une interminable séquence du style 2001, a space odyssey (p. 87) (et pour cause, le spécialiste ès effets spéciaux est Douglas Trumbull), très belle, quoique proche d’un clip de propagande religieuse : on pourrait y mettre n’importe quelles paroles du genre “Ne dérangez pas l’ordre divin” ou “Protégez la vie”. Comme ce passage se situe dans la première moitié, ce film inégal nous laisse finalement sur une bonne impression.

Amour Michael Haneke, France, 2012, 127 mn

Georges (Jean-Louis Trintignant) doit faire face à la déchéance brutale d’Anne (Emmannuelle Riva) qui, au bout de la seconde attaque, n’est plus guère qu’un légume prononçant des bribes de phrases absurdes. Contre l’avis de sa fille (Isa- belle Huppert), il décide de la garder à la maison pour lui donner l’attention et l’amour que lui seul peut lui prodiguer. Puis, quand il semble qu’elle ait com- plètement déraillé, il l’étouffe avec un oreiller avant de s’asphyxier au gaz dans un appartement soigneusement étanchéifié. Dans un ultime fantasme, il se voit partir au concert avec son épouse. On ne peut pas dire que le réalisateur ait choisi la facilité : il nous parle de ce que nous avons pu vivre avec nos proches et aussi de ce qui nous attend à plus ou moins brêve échéance. Nous voyons la difficulté à s’occuper de quelqu’un qui s’en va, qui perd la boule, puis dont on doit changer les couches. Tout cela, Georges le fait avec amour, comme le dit le titre.

Pasteur Sacha Guitry, France, 1935, 71 mn

Le premier long-métrage de Guitry pose déjà les marques de son style, en particulier lors du prologue où il s’adresse au spectateur. Pour le reste, c’est un film bavard qui pourrait, pour l’essentiel, décrire la carrière de n’importe quelle célébrité : quand il est jeune, il est contesté, vieux, il est couvert d’honneurs. Le seul passage qui réfère spécifiquement à Pasteur est celui où il soigne le petit Joseph Meister atteint de la rage.

354 It should happen to you ! Une femme qui s’affiche, George Cukor, usa, 1954, 83 mn

Le film, satire amusante du vide télévisuel, met en scène une jeune femme (Judy Holliday) qui ne rêve que de notoriété. Un heureux hasard lui permet de louer un espace publicitaire en plein centre de New York, à Columbus circle, où s’étale désormais son nom, Gladys Glover. Ayant troqué ce lieu d’affichage pour d’autres, plus nombreux, elle devient rapidement célèbre du seul fait de sa célébrité. Elle se lance alors à la télévision où elle incarne avec succès – elle est à vrai dire un peu tartignolle – l’américaine moyenne dans des publicités pour une marque de savons. Elle abandonne en pleine ascension cette carrière prometteuse pour l’amour d’un documentariste (Jack Lemmon), mais cette retraite n’est peut- être que temporaire.

Haut, bas, fragile Jacques Rivette, France, 1993, 163 mn

Roland (André Marcon) est le trait d’union entre trois femmes. Ninon (Na- thalie Richard), une voleuse, Louise (Marianne Denicourt), qui ne sait pas qu’elle est fille d’un escroc, et Ida (Laurence Côte), bibliothécaire en quête de ses vrais parents. Le scénario comporte sa dose de complots, vrais ou faux, par exemple une histoire d’as de trèfle directement sortie de The ace of hearts (p. 168). Le film se veut aussi une comédie musicale ; elle n’est pas très bien chantée (Anna Karina) et franchement mal dansée.

Kaze tachinu Le vent se lève, Hayao Miyazaki, Japon, 1986, 119 mn

Le dernier Miyazaki combine l’histoire de Jiro¯ Horikoshi, l’ingénieur qui construi- sit le célèbre avion de chasse A6M Zero, et celle, tirée d’un roman de Tatsuo Hori dont le titre renvoie au Cimetière marin, de la jeune tuberculeuse Nahoko devenue, dans le scénario, l’épouse de l’ingénieur. Tout ce qui concerne l’aéronautique est un peu rébarbatif ; pacifiste passionné par les avions, Miyazaki prend soin de séparer – mais est-ce possible ? – la créa- tion d’un bel engin volant de l’horrible machine à tuer qu’il devient, une fois confié à l’Armée. Par contre, l’histoire tragique de Nahoko est très émouvante, par exemple, quand elle quitte le sanatorium pour aller rejoindre son fiancé à Nagoya. Comme toujours, l’auteur excelle dans le rendu des scènes nocturnes ou de l’atmosphère pluvieuse. Le film évoque le grand tremblement de terre de 1923. Les souvenirs de Kurosawa nous rappellent que cette catastrophe fut un prétexte pour déclencher une impitoyable chasse aux supposés responsables de la catastrophe, les Coréens.

355 Dune David Lynch, usa, 1986, 121 mn

Le best-seller de Frank Herbert est d’abord un démarquage de Cordwainer Smith : la planète Norstrilia d’où l’on extrait le stroon, drogue de vie éternelle est devenue Arrakis ; rebaptisé épice, le stroon n’est plus produit par de gigantesques moutons malades, mais par de gros vers. Qui permettent de faire le lien avec l’autre source évidente de Dune, Lawrence of Arabia (1962) : ces vers que l’ont peut aussi chevaucher sont un compromis entre le mouton et le chameau. Pour le reste, le roman est une sorte de guerre des Deux-Roses transposée dans un futur qui ne ressemble pas, comme trop souvent, à la Rome antique : celui-ci est gothique et les femmes y portent hénin à la mode du xve siècle. L’intrigue, pas shakespearienne pour un sou, n’est qu’un banal space opera avec super-pouvoirs : “Je peux tuer d’un mot” dit le super-héros. Et le film dans tout ça ? Un gros budget, des acteurs qui, à commencer par Kyle MacLachlan, font partie de la troupe de Lynch alors en formation. Et une totale absence de personnalité. On se demande ce que Jodorowsky aurait fait de cette œuvre très surestimée si son projet d’adaptation avait vu le jour.

The last of the Mohicans Le dernier des Mohicans, Clarence Brown & Mau- rice Tourneur, usa, 1920, 80 mn

Une belle adaptation de Fenimore Cooper, avec Wallace Beery dans le rôle de Magua, le méchant Huron. La fin, avec ce promontoire où l’on distingue les minuscules silhouettes de deux personnages, est très impressionnante.

Le passé Asghar Farhadi, France, 2013, 130 mn

Peut-on refaire sa vie, s’engager dans un nouveau couple en faisant abstrac- tion du passé ? C’est à cette question que tente de répondre le film, centré sur le couple formé de Marie et Samir. Marie (Bérénice Bejo), qui finalise son divorce d’avec Ahmad (Ali Mosaffa), pense épouser Samir (Tahar Rahim), encore marié à Céline qui se trouve dans le coma après un suicide à demi réussi. Marie n’est-elle pas toujours amoureuse d’Ahmad ? C’est ce que ce dernier espère vaguement. Mais à la fin de l’histoire, elle semble avoir tiré un trait sur le passé et ne regarder que vers le futur. Il en va tout autrement pour Samir : son épouse est-elle passée à l’acte à cause d’une indiscrétion de la fille de Marie et de la malveillance d’une employée ou bien parce qu’elle était dépressive et un peu jalouse ? On ne le saura pas mais qu’importe, dans le dernier plan, au chevet de Céline dont le visage impassible laisse perler une larme, Samir tente de saisir sa main inerte. C’est lui le véritable prisonnier du passé.

356 Cool hand Luke Luke la main froide, Stuart Rosenberg, usa, 1967, 127 mn

Un film sur le bagne : Luke (Paul Newamn), petit délinquant, passe deux ans dans une maison de correction, ou plutôt de corrections, car les gardiens ne sont pas tendres : c’est la mort à la troisième tentative d’évasion. Un moment d’anthologie voit Luke, assisté de son manager (George Kennedy) livrer un combat contre cinquante œufs durs qu’il doit ingurgiter en une heure. Sa rencontre avec une mère très malade (Jo Van Fleet) est touchante. Le chef Godfrey (Morgan Woodward) aux lunettes-miroirs a inspiré le terri- fiant sherif Cooley d’O brother, where art thou ? (p. 235).

The kite runner Les cerfs-volants de Kaboul, Marc Forster, usa, 2007, 128 mn

Le seul intérêt du film réside dans les quelques séquences montrant les Tali- bans à l’œuvre, comme l’interruption d’un match de football pour cause d’exé- cution publique. Pour le reste, c’est une histoire pétrie de bons sentiments et au dénouement digne de James Bond – Forster s’apprêtait à tourner Quantum of so- lace (p. 973). Tout est académique, téléphoné, englué dans des conventions hol- lywoodiennes, bien mal venues ici. La responsabilité des Américains, principaux soutiens des barbus de l’époque (2000), est soigneusement éludée.

Deutschland im Herbst L’Allemagne en automne, Rainer Werner Fassbinder, rfa, 1978, 33 mn

Ce court-métrage est extrait d’une œuvre collective suscitée par les dérives liées à la lutte contre le terrorisme. Un document exceptionnel où le réalisateur évite toute position de surplomb et n’hésite pas à donner une image peu flatteuse de lui-même dans sa vie avec son compagnon Amin. Sans chercher à dissimuler sa laideur naturelle, il s’affiche débraillé et même nu au téléphone en train de se gratter les couilles ! Il avoue ses propres limites en expulsant un inconnu auquel son ami avait donné asile pour la nuit. En discutant de politique avec sa mère, Lilo Pempeit, actrice dans tous ses films, il l’accule à dire qu’il faudrait à l’Allemagne “un maître autoritaire qui serait bon, gentil et juste”.

Al-asfour Le Moineau, Youssef Chahine, Égypte, 1972, 74 mn

L’action se déroule dans un moment crucial, la Guerre des Six Jours, lourde piquette pour l’Égypte. La narration, un peu confuse, oppose la bourgeoisie pré- varicatrice au petit peuple sincère, ces “moineaux” qui descendent dans la rue pour dissuader Nasser de démissionner.

357 Die dritte Generation La troisième génération, Rainer Werner Fassbinder, rfa, 1979, 105 mn

Ce Fassbinder tardif mobilise, outre la troupe habituelle du réalisateur, Eddie Constantine, Udo Keir et , pour une farce invertébrée et agaçante qui se voudrait une dénonciation du terrorisme, qu’il soit le fait de révolutionnaires irresponsables ou celui de policiers criminels.

Estate violenta Été violent, Valerio Zurlini, Italie, 1959, 94 mn

Un été, musique et plage (Riccione, sur l’Adriatique) : le jeune Carlo (Jean- Louis Trintignant) a une brève liaison avec une veuve (Leonora Rossi Drago). Contrairemet à ce que semblent nous dire les coiffures, les habits, etc., l’action ne se passe pas en 1960, mais en 1943 : les amants sont séparés par la guerre, véritable Deus ex machina du film. L’étrange Jacqueline Sassard est le personnage le plus intéressant de ce film qui ne l’est guère.

Age of consent Michael Powell, Australie, 1969, 106 mn

Après le scandale provoqué par son Voyeur (p. 453), Michael Powell eut beaucoup de mal à travailler en Angleterre, d’où un exil en Australie où il tourna ce film. Qui met en scène, dans une île de la Barrière de Corail, la rencontre d’un peintre vieillissant (James Mason) et d’une sauvageonne (Helen Mirren), sans rapport avec Lolita (p. 245). Le film qui se laisse voir, est très en-dessous des chefs-d’œuvre du réalisateur. Dans un second rôle de pique-assiette, Jack MacGowran.

Cuore Les belles années, Luigi Comencini, Italie, 1984, 337 mn

Avec ce téléfilm en six parties, Comencini confirme son intérêt pour les enfants qu’il filme toujours avec bonheur. Il détourne un classique édifiant de 1886 qui cherchait à inculquer à la jeunesse les valeurs de l’époque, en particulier le culte de la nation. La première modification consiste à situer l’action au tournant du xxe siècle, ce qui lui permet d’insérer des films, tout aussi édifiants, dont le style est proche de celui des années 1910. La seconde modification place les enfants devenus adultes dans le contexte sanglant de la Grande Guerre, apportant ainsi un cuisant démenti au chauvinisme enseigné à l’école. Le dernier épisode présente un de ces jeunes permisionnaires confronté au bourrage de crâne de l’arrière, notamment celui de ses bourgeois de parents (Bernard Blier et Andréa Ferréol). Il trouve par contre un allié inattendu en la personne de l’instituteur de son enfance (Johnny Dorelli) qui affirme avoir toujours été socialiste.

358 The Eddie Duchin story Tu seras un homme, mon fils, George Sidney, usa, 1956, 123 mn

Biographie romancée du pianiste et chef d’orchestre “jazzy” Eddy Duchin. Plutôt réussi dans le genre larmoyant : Eddy (Tyrone Power) perd sa première épouse (Kim Novak) en couches. Dix ans après, il a trouvé le bonheur auprès de son fils et de sa seconde épouse Chiquita (Victoria Shaw) mais est atteint d’un mal incurable. Bonne surprise, l’acteur joue lui-même du piano : il avait en fait mémorisé les doigtés.

La caméra explore le temps Stellio Lorenzi, France, 1956-65, 48 épisodes

Sous le nom d’Énigmes de l’histoire (10 épisodes, 1956-57), puis de La ca- méra explore le temps (38 épisodes, 1957-65), Stellio Lorenzi produit, et réalise le plus souvent, une des émissions-phares des débuts de la télévision française. Il est assisté de ses deux complices, André Castelot et Alain Decaux, historiens évènementiels qui passent souvent un grand moment à débattre des sujets, sur- tout énigmatiques, présentés. Ils se répartissent les rôles en cas de controverse, l’un jouant les “pour”, l’autre les “contre”. L’émission correspond à la période de démocratisation du petit écran qui devient, après le coup d’État de 1958, le principal moyen de propagande du régime gaulliste. Les informations sont pesées, calibrées et les journalistes pratiquent l’auto-censure par peur des foudres du ministre de l’Information, Peyrefitte. Mais le domaine culturel jouit d’une certaine liberté dont cette émission est un exemple. Bien entendu, il n’était pas question de toucher à l’histoire récente, de parler de l’assassinat du conseiller Prince, de l’affaire Seznec, ou encore du scandale de Panamá, de l’affaire Dreyfus ou de la révolte de 1907, trois épisodes où intervient Clemenceau. Pour notre série, l’histoire s’arrête ainsi aux alentours de 1848. Même si les évènements évoqués sont bien lointains et parfois oubliés, les mots “raison d’État”, “procès inique” reviennent à longueur d’épisode. Ainsi L’affaire Ledru (1965), machination qui vint à bout d’un avocat dérangeant, ou encore L’enlèvement de Clément de Ris (1958) – “ténébreuse affaire” qui inspira Balzac et se conclut par un procès monté de toutes pièces par Fouché – font-elles écho aux juridictions d’exception que le régime allait mettre en place en relation avec la guerre d’Algérie. Un passé qui dérange même quand il remonte au Moyen-Âge. Ainsi, les dernières émissions (p. 1128) qui, en évoquant le bûcher de Montségur, indisposèrent ceux qui voyaient en Louis ix un saint en oubliant ses diverses persécutions, dont l’instauration d’une étoile jaune ante litteram, la rouelle. Certaines épisodes n’ont d’autre intérêt que de nous présenter de passion- nantes énigmes policières. Ainsi, Le mystère de Choisy (1964), histoire d’empoi- sonnement dont on ne sait trop où se situent coupable et victime.

359 Four days in July Mike Leigh, Grande-Bretagne, 1984, 96 mn

Film intéressant, sans plus, situé en Irlande du Nord. Deux femmes, qui ne devraient pas se rencontrer, accouchent en même temps et sont donc voisines de chambres. “– Comment l’avez-vous appelée ?” demande la protestante : “– Mai- réad, c’est l’équivalent gaélique de Margaret”, répond la catholique, “– Pourquoi pas Margaret, alors ?” reprend la première en se détournant.

Il mio viaggio in Italia À travers le cinéma italien, Martin Scorsese, usa, 1999, 240 mn

Scorsese se contente de commenter quelques œuvres très connues de Ros- sellini, De Sica, Visconti, Fellini et Antonioni dont il présente de larges extraits. Quelques allusions à Camerini, Blasetti et aussi au célèbre Cabiria (p. 583). Et quelques erreurs, ainsi nous présente-t-il Ossessione (p. 22) comme la première adaptation du Facteur sonne toujours deux fois en oubliant Le dernier tournant (Pierre Chenal, 1939). Qualifier les films de Rossellini tournés pendant la guerre de “conventionnels” est un pieux mensonge : Un pilota ritorna (p. 580) et L’uoma dalla croce (p. 580) sont de la pure propagande fasciste. Comme il semble fina- lement ne pas connaître très bien le cinéma italien, il est fort possible qu’il se soit contenté des affirmations désinvoltes de Rossellini quant à ces œuvres infâmes.

The tramp Charlot vagabond, Charles Chaplin, usa, 1915, 26 mn

One A.M. Charlot rentre tard, Charles Chaplin, usa, 1916, 22 mn

The pawn shop Charlot brocanteur, Charles Chaplin, usa, 1916, 25 mn

The rink Charlot patine, Charles Chaplin, usa, 1916, 24 mn

Comme la plupart des films tournés par Chaplin à l’époque, il s’agit de deux- bobines de durée inférieure à trente minutes, le premier pour la compagnie Essa- nay (i.e., Spoor & Anderson), les trois autres pour la Mutual. La période Essanay voit la finalisation du personnage de Charlot : dans The tramp il a complètement trouvé son personnage de clochard aristocratique. Toutefois, les histoires, domi- nées par le slapstick, sont un peu de bric et de broc. Il en va tout autrement un an plus tard, chez Mutual : les démêlés de Charlot éméché avec un lit pliant dans One A.M. ou encore les arabesques en patin à roulettes de The rink sont du grand Chaplin – lequel patinera à nouveau dans Les temps modernes (p. 529). Edna Purviance joue dans la plupart de ces films. On remarque, dans la période Mutual, un faire-valoir aux sourcils hérissés, Eric Campbell.

360 Le tombeau d’Alexandre , France, 1993, 121 mn

Dans son style bien particulier, qui est celui d’une série de lettres adressées à un disparu, Chris Marker dresse le portrait en creux d’un cinéaste soviétique, Alexandre Medvedkine, de l’échec d’une génération et d’un rêve. De Medvedkine, on ne connaît guère que l’extraordinaire Bonheur (p. 456), film surprenant de fantaisie à une époque qui ne riait guère. Le drame de ce réalisateur, et de bien d’autres, comme Dziga Vertov, est d’avoir eu du communisme une vision révo- lutionnaire et libératrice aux antipodes de la glaciation stalinienne. Tout comme Boris Barnet, qui n’est pas mentionné, ils ont été mis à l’écart et contraints de faire des œuvres insipides. Ils se voulaient des propagandistes inspirés, on en a fait des chantres de l’orthodoxie. Le film évoque aussi les destins encore plus tragiques de Vsevolod Meyerhod et d’Isaac Babel, carrément liquidés par Staline. Retrouvés miraculeusement, des petits documentaires tournés par Medved- kine dans les annés 1930 montrent l’échec du projet communiste dans tous les secteurs d’activité ; mais leur auteur ne semble pas en avoir tiré de conclusions. Pour Marker, Medvedkine reste finalement une énigme, une sorte de dinosaure ; mais, conclut-il malicieusement, les enfants d’aujourd’hui adorent les dinosaures.

Iskanderija, kaman oue kaman Alexandrie, encore et toujours, Youssef Cha- hine, Égypte, 1989, 104 mn

Film autobiographique étonnant qui montre le réalisateur dans ses espoirs, ses réussites et ses déceptions – en particulier son amour meurtri pour un acteur – sur fond de grève des cinéastes. Tout cela dans un style confus qui mêle comédie musicale, film muet style slapstick, péplum façon Cléopâtre (p. 986) et même un analogue égyptien de la scène du métro de Fellini-Roma (p. 219). Cette profusion finit par composer un portrait extrêmement touchant de l’auteur.

Hogaraka ni ayume Va d’un pas léger, Yasujiro¯ Ozu, Japon, 1930, 113 mn

Cet Ozu¯ de jeunesse, qui fait penser au début à un film américain tourné avec des acteurs japonais occidentalisés, met en scène des petits gangsters. L’un d’eux se range des voitures et devient laveur de carreaux par amour. Rattrapé par la justice, il ira “d’un pas léger” vers la prison rédemptrice. Cette comédie se situe dans un milieu mal défini : le héros joue au golf tout en vivant de petits trafics, une de ses complices travaille comme dactylographe, alors qu’elle a l’allure qui sied à une autre profession. Mais le film a une certaine originalité stylistique : on y voit plus de pieds et de jambes que de visages et la caméra sait s’attarder sur des volets qui se ferment ou du linge qui sèche. Quasi-absence de caractères japonais au profit d’enseignes en alphabet romain.

361 Body and soul Oscar Micheaux, usa, 1925, 79 mn

Film américain d’un réalisateur noir dont le rôle principal est tenu par un Noir (Paul Robeson), ce qui implique que tous les autres acteurs sont noirs, puisque la “miscegenation” (littéralement, métissage) était interdite. Quand le scénario imposait la présence d’acteurs de couleur auprès des “caucasiens” on les dotait de cervelles grosses comme un petit pois : voir la servante jouée par Butterfly McQueen dans Gone with the wind (p. 476). Le scénario raconte les exploits d’un escroc devenu prédicateur : voleur, violeur et assassin à ses heures, tout cela filmé bien maladroitement. Surtout si on le compare à Hallelujah (p. 1239), autre film aux acteurs noirs et authentique chef- d’œuvre. Le thème du bandit déguisé en pasteur avait valu quelques déboires – dont une interdiction en Pennsylvanie – au Pélerin de Chaplin (p. 573).

Non c’è pace tra gli ulivi Pâques sanglantes, Giuseppe De Santis, Italie, 1950, 104 mn

À son retour de guerre, Francesco Dominici (Raf Vallone) découvre qu’on lui a dérobé son troupeau. Il le récupère par la force mais le voleur (Folco Lulli) lui fait un procès qu’il gagne au moyen de faux témoignages. Emprisonné, Francesco s’évade pour se venger ; il recevra l’aide de sa fiancée (Lucia Bosè). La guerre n’est pas celle de Sécession et les rochers ne sont pas les Alabama Hills. Ce western sans chevaux, mais avec chèvres et moutons, se situe en 1945 dans la Ciociaria, région aride et désolée au sud de Rome. Lucia Bosè est bien jolie quand elle danse pour détourner l’attention des carabinieri.

Les rendez-vous d’Anna Chantal Akerman, Belgique, 1978, 127 mn

C’est le vide que filme Chantal Akerman et elle le fait très bien : chambres d’hôtel, trains, gares, en suivant une réalisatrice (Aurore Clément) qui se déplace pour présenter ses films. Depuis Essen où elle a une brève liaison avec un Allemand (Helmut Griem) jusqu’à Paris en passant par Cologne, où elle croise une amie de sa famille (Magali Noël) et Bruxelles, où elle passe la nuit à parler avec sa mère (Lea Massari), sans parler du train où elle échange des banalités sur la France. Elle rejoit son amant (Jean-Pierre Cassel) dans une chambre d’hôtel avant de se retrouver seule face à son répondeur pour préparer d’autres rencontres. La photo, les cadrages, sont superbes. Les images prises la nuit, depuis un compartiment d’où l’on voit un quai de gare désert et vaguement mouillé sont extraordinaires : elles restituent ces entre-deux de la vie que l’on a tendance à oublier. Et ici, la vie n’a l’air d’être faite que d’intermittences.

362 L’emploi du temps Laurent Cantet, France, 2001, 128 mn

Nous suivons la dérive de Vincent (Aurélien Recoing) qui est incapable d’avouer à son épouse (Karin Viard) qu’il a perdu son travail et s’enfonce dans une spi- rale de mensonges inspirée de l’histoire de Jean-Claude Romand qui devait aussi inspirer Nicole Garcia pour son Adversaire (p. 1202). Il s’invente un boulot à Genève auprès de l’onu et se met à enclencher une sorte de pyramide de Ponzi. Contrairement à Romand, il est entré malgré lui dans ce système mensonger et il en sort finalement grâce à l’aide attentionnée de son épouse. Le dernier plan le montre en train de retrouver un poste visiblement rémunérateur. Le film, ambigu, évoque les ravages du néo-libéralisme qui traite les gens comme des Kleenex. Également, les tentations de rupture qui affleurent chez Vincent, y compris peut-être celle du meurtre. Quand il rentre dans le rang, on a l’impression qu’il est vaguement déçu par ce happy end

Poppy A. Edward Sutherland, usa, 1936, 70 mn

W. C. Fields joue Eustace McGargle, un petit escroc vendeur d’orviétan à ses heures. Malheureusement, ce pittoresque personnage n’occupe qu’un tiers de l’histoire. Un héritage inattendu échoit à sa fille adoptive (Rochelle Hudson), laquelle trouve le grand amour en la personne d’un fils de notable (Richard Cromwell) ; de plus, elle chante ! Un des aphorismes de McGargle, “Never give a sucker an even break” – n’aie jamais pitié d’un gogo –, deviendra le titre d’un autre film de Fields.

Arise, my love Mitchell Leisen, usa, 1940, 106 mn

Ce scénario de Charles Brackett et Billy Wilder est une comédie qui prend progressivement un tour plus grave. Augusta “Gusto” Nash (Claudette Colbert), journaliste, est spécialisée dans les scoops. Pour pouvoir l’interviewer, elle sauve Tom Martin (Ray Milland) du peloton d’exécution franquiste qui l’attendait à Burgos. Arrivés à Paris, les deux protagonistes se livrent aux jeux compliqués typiques de ce genre de comédie avant de se marier et d’aller cultiver la terre quelque part dans l’Amérique profonde. Seulement, le bateau qu’ils prennent en septembre 1939 n’est autre que l’Athenia, premier à être coulé par un sous-marin allemand. Les dés sont jetés, ils restent et chacun s’engage à sa façon dans le combat contre le nazisme. Le film est typique de la période qui suivit le début de la guerre : jusque là très pusillanime quant à Franco, Hitler, etc. Hollywood prend partie alors que les États-Unis, neutres, sont soumis à la propagande isolationniste de la cinquième colonne emmenée par Lindbergh.

363 Mayıs sıkıntısı Nuages de mai, Nuri Bilge Ceylan, Turquie, 1999, 130 mn

Nous sommes près de Çanakkale, ville des Dardanelles théâtre d’une bataille sanguinaire (1915) et d’une victoire offerte sur un plateau aux Turcs par Winston Churchill, peu regardant sur le “matériel humain” dès qu’il s’agissait de sa carrière politique. C’est là où vivent les parents du réalisateur de Kasaba (p. 327) dont le film évoque le tournage, qui incluait la rencontre d’une tortue. Si le metteur en scène est joué par Muzaffer Özdemir, les parents Ceylan jouent leur propre rôle dans ce qui est avant tout un hommage, plein d’émotion retenue, du réalisateur à sa famille et au théâtre de son enfance. Amusant épisode du neveu qui doit garder un œuf dans sa poche pendant quarante jours pour avoir droit à un briquet qui joue la lambada. On retrouvera Özdemir et Mehmet Emin Toprak – ici, villageois prêt à monter à Istambul –, dans des rôles proches (Uzak, p. 404).

Bleak moments Mike Leigh, Grande-Bretagne, 1971, 106 mn

Le film s’attache à cinq personnages solitaires : autour de Sylvia (Ann Rait), sa sœur débile Hilda, sa collègue de bureau Pat, le hippie Norman à qui elle prête son garage et l’instituteur Peter avec lequel Sylvia a un vague flirt. Ils sont tous réprimés, contraints : on sent des anges passer dans la conversation qui est, sinon, meublée de banalités cocasses : “– Tu préfères regarder la télé ou la radio ? – Je préfère regarder la radio”. Le hippie de service, qui joue sommai- rement Freight train à la guitare, n’est pas moins coincé que les autres. On a l’impression qu’hommes et femmes sont bloqués de peur d’ouvrir les vannes et de se sauter dessus. Un tête-à-tête entre Sylvia et Peter les voit se rapprocher, jusqu’à se frôler ; mais l’étreinte libératrice ne se produit pas et les personnages retournent au statu quo. Finalement, seule Hilda semble exprimer directement ses sentiments, jalousie ou enthousiasme ; mais elle est idiote.

. . . And the pursuit of happiness À la poursuite du bonheur, Louis Malle, France, 1986, 78 mn

Louis Malle s’intéresse au melting pot américain qui prend parfois des allures de tour de Babel. Il commence par montrer des immigrés – roumains, kurdes, russes, cubains, vietnamiens, etc. – tous très bien intégrés ou du moins qui pré- tendent l’être. Mais il visite aussi l’envers de cette médaille dorée : les Arabes qui se sentent ostracisés ou les Mexicains qui passent illégalement la frontière à Tijuana. Note inattendue, car ces gens-là sont aussi des immigrés : l’exil doré de la famille de Somoza, le sanguinaire parrain du Nicaragua.

364 As bodas de Deus Les noces de Dieu, João Cesar Monteiro, Portugal, 1999, 147 mn

Fin de la trilogie du pittoresque João de Deus (le réalisateur). L’histoire, ser- vie par de magnifiques plans-séquences, est lente et peu élaborée : il est question d’une fortune qu’un envoyé céleste (Luís Miguel Cintra) apporte au héros qui s’en- toure de jolies femmes. Diction calme, un tantinet pédant et toujours pince-sans- rire, Jean de Dieu est amateur d’opéra (Don Giovanni, Tosca) mais ne dédaigne pas les réflexions pornographiques, voire scatologiques (le cartel de Merdelin). On le voit même nu, avec son physique digne du Greco, pratiquer le cunnilingus sur une beauté dont il pourrait être le grand-père. Comme dans Souvenirs de la maison jaune (p. 1275), il se retrouve chez les fous, puis en prison. C’est là que la jeune Joana vient lui rendre visite : “Oh Jeanne, pour aller jusqu’à toi, quel drôle de chemin il m’a fallu prendre”, dit-il, citant la fin de Pickpocket (p. 1037).

Petit à petit Jean Rouch, France, 1971, 92 mn

Damouré Zika et Lam Ibrahim Dia, quittent Niamey pour Paris – où Lam garde son chapeau de paysan peul –, en quête des plans d’un immeuble de dix étages pour leur compagnie “Petit à petit”. Ils ramènent deux Blancs, un clochard et une dactylo, ainsi qu’une prostituée noire. Les deux femmes deviennent les épouses no six et sept de Damouré avant de repartir, ainsi que le clochard, pour Paris. Les deux compères, lassés du capitalisme, s’en iront chacun de son côté. . . La première partie de cette comédie est particulièrement réussie : on voit Damouré, devenu éthnologue, arpenter les rues de Paris en faisant des commen- taires du style Lettres persanes – “Les vaches rappellent nos hippopotames” – ou encore examiner la dentition ou prendre les mensurations des passants.

A day at the races Un jour aux courses, Sam Wood, usa, 1937, 109 mn

Un bon film des Marx brothers qui voit Chico vendre à Groucho le nom codé du cheval gagnant, puis un livre pour le déchiffrer, puis l’annuaire des codes, etc. Harpo désosse un piano dont il fait une harpe. La course finale est très réussie : pour stimuler leur cheval, le trio utilise la haine que l’animal porte à Morgan (Douglass Dumbrille) dont ils s’arrangent pour amplifier la voix. On n’échappe pas à l’intrigue amoureuse avec chansons sirupeuses et cho- régraphies – mal – inspirées de Busby Berkeley. Un intermède musical avec des Noirs qui chantent et dansent, est nettement plus enlevé. Parmi les seconds rôles, le drôlatique Sig Ruman et la faire-valoir habituelle du trio, Margaret Dumont à laquelle Groucho confesse : “Je vous avoue que j’étais vétérinaire pour chevaux. Mais si je vous épouse, je ne verrai plus jamais un autre cheval”.

365 Parrish La soif de la jeunesse, Delmer Daves, usa, 1961, 137 mn

“Véhicule” pour Troy Donahue, éphémère vedette du début des années 1960. Un mélo qui se passe dans le milieu du tabac, dans le Connecticut, avec son méchant magnat Raike (Karl Malden) qui épouse la gentille maman (Claudette Colbert dans son ultime apparition) du jeune Parrish (Donahue). Secondé par son fils Edgar (Hampton Fancher, très convaincant en tête à claques), Raike s’empare progressivement d’une vallée en utilisant tous les moyens. Parmi ses concurrents ruinés, Sala Post (Dean Jagger, excellent ici) qui se venge indirectement en mariant sa fille, véritable Messaline, à l’autre fils Raike. Tous ces éléments de roman de gare ne sont pas assez exploités : en guise de scène paroxistique, on n’a droit qu’à une petit bagarre entre l’horrible Edgar et Parrish. Lequel fait son service militaire à bord du sous-marin Nautilus qui rejoignit le pôle nord sous la banquise en 1958.

Offret Le sacrifice, Andreï Tarkovski, Suède, 1986, 143 mn

Filmé à Gotland – l’île dont Fårö est satellite – avec des acteurs de Bergman (Allan Edwall et surtout Erland Josephson), c’est une œuvre testamentaire où l’on reconnaît le style si particulier de Tarkovski : plans très élaborés, images de pièces de monnaie dans l’eau, digressions métaphysiques. Ici le héros est sujet à des rêves, des fantasmes comme celui du déclenchement de la troisième guerre mondiale. Qu’il pourrait empêcher en allant communier avec la servante Marie – ce qui renvoie à l’Adoration des mages de Léonard, abondamment citée – puis en commettant, éveillé, un sacrifice, brûler sa maison. Ceux qui ne voient pas – sa famille – le font interner ; mais son fils semble avoir compris son message abscons puisqu’il continue à s’occuper de l’arbre mort qu’il arrosait avec son père. Un personnage refuse une cigarette car il a vu les poumons autopsiés d’un fumeur : le cinéaste devait mourir peu après d’un cancer du poumon.

Borderline Kenneth MacPherson, Grande-Bretagne, 1930, 75 mn

La liaison de son mari avec une femme de couleur entraîne la démence, puis la mort subite de l’épouse (Hilda Doolittle). Bien qu’il n’y soit strictement pour rien, le mari noir de la maîtresse (Paul Robeson) est expulsé. “Le pire ce n’est pas ce qu’ils font, mais leur bonne conscience : nous sommes ainsi”, dit un personnage, parlant de la Suisse où se déroule l’histoire. Ce film très découpé, où l’on sent l’influence d’Eisenstein, est l’œuvre du mouvement avant-gardiste The pool, formé du réalisateur et des poétesses Hilda Doolittle et Annie Winnifred Ellerman. Les réactions violentes à sa sortie mirent un terme à la carrière de MacPherson, dont c’est, hélas, l’unique long-métrage.

366 Abigail’s party Mike Leigh, Grande-Bretagne, 1977, 102 mn

Cette charge féroce contre le mode de vie pavillonnaire utilise le cadre unique d’un salon, symbole de l’enfermement de la petite bourgeoisie anglaise des années 1970. Beverly et Laurence reçoivent leurs voisins ; elle est exubérante, superficielle et un peu flirteuse, lui se pique de culture, il aime Van Gogh et préfère Beethoven à Demis Roussos. Le couple de voisins est formé d’Angela, spécialiste ès banalités, et de Tony, époux taiseux et autoritaire. Il y a enfin Susan, très mal à l’aise, chassée de chez elle par la boum qu’y donne sa fille Abigail, l’Arlésienne de cette histoire. Beverley danse des slows frotteurs avec Tony et se chamaille avec son époux quant au choix des disques ; la tension monte et Laurence a une attaque. Angela a les bons réflexes de secourisme mais il ne suffisent pas à empêcher une issue fatale. Le film se referme sur les quatre survivants anéantis et sur les déclarations d’amour de Beverly à son défunt.

Edvard Munch Peter Watkins, Norvège, 1974, 211 mn

Une dizaine d’années de la vie du grand peintre norvégien, dont le style de Watkins, mélange de voix off et d’interviews imaginaires, restitue l’environne- ment. À Kristiania (aujourd’hui Oslo) : travail des enfants, misère, puritanisme et prostitution d’État. Et la famille Munch où les femmes, sa mère comme sa sœur, meurent de phtysie, les hommes étant plutôt frappés de folie. Munch de- vait lui-même se faire interner en 1908 pour ressortir à jamais guéri, y compris de sa dérangeante créativité qui lui valut les continuels sarcasmes des critiques académiques. Kristiania, c’est aussi la “Bohême” où trône Hans Jaeger contre lequel une Justice bien-pensante allait s’acharner. Ce sont les images obsession- nelles des morts de sa mère et de sa jeune sœur, laquelle lui inspire son tableau récurrent L’enfant malade. Une autre image traverse le film, celle d’une femme mariée qui fut sa maîtresse avant de le délaisser pour de nouveaux amants. Très mal vu dans son pays, il s’installe à Berlin, où faute d’y être mieux traité par l’Académie, il rencontre au café du Petit cochon noir August Strindberg et Stanislas Przybyszewski avec lesquels il partage les faveurs de la célèbre Dagny Juel au destin tragique. Nous le voyons s’escrimer sur ses toiles, en particulier sur L’enfant malade, avant de composer ses œuvres les plus connues, Mélancolie, Le cri, ainsi que celle que Przybyszewski baptisa Le vampire, toutes basées sur la solitude et l’incommunicabilité. La biographie proprement dite s’arrête vers 1894, suivie de l’évocation de la progressive entrée du protagoniste dans la folie jusqu’à son internement en 1908. Mais rien sur le peintre guéri qui ressort de l’asile et termine sa vie comme artiste un peu trop officiel. Le film évoque l’influence du “Français Paul Vallotton” sur les xylogravures de Munch : rappelons que Félix Vallotton était suisse.

367 Sugata Sanshir¯o La légende du grand Judo, Akira Kurosawa, Japon, 1943, 76 mn

D’après un feuilleton commencé en 1942, le film relate la création du judo, branche dissidente du ju-jitsu – le “ju”¯ de jud¯ o¯ ou jujutsu¯ signifie “souplesse” –, pendant l’ère Meiji, en 1882. Il suit Sanshiro¯ Sugata, personnage romanesque qui se convertit au judo et affronte, dans des combats souvent mortels, les tenants du ju-jitsu, l’un d’eux étant joué par Takeshi Shimura, futur acteur de Ikiru. Malgré un scénario assez ingrat, le film porte déjà la marque d’un vrai réalisa- teur. Quand Sanshiro¯ (Susumu Fujita) décide de suivre le maître de judo (Danjiro¯ Ok¯ ochi),¯ il laisse ses getas : une courte séquence montre ces socques abandonnés suivre le cours des saisons. De même, le combat final dans les hautes herbes voit les nuages défiler en accéléré, procédé que l’on retrouve, systématisé, dans les films de Gus Van Sant. L’œuvre ne comporte aucune trace du nationalisme agressif des films de l’époque, e.g., ceux de Kinoshita. Le judo n’apparaît qu’après guerre sous nos longitudes : dans L’île noire (1937), Müller renverse Tintin “– Ça c’est du jiu-jitsu, mon petit ami” qui réplique d’un coup de pied “– Et ça, c’est de la savate !”

Les amours imaginaires Xavier Dolan, Canada, 2010, 97 mn

Marie (Monia Chokri) et Francis (le réalisateur, alors âgé de vingt ans !) sont amis, mais pas amants, puisque Francis est ouvertement gay. Arrive dans leur vie Nicolas (Niels Schneider), une espèce d’ange ou de démon qui ne semble être descendu sur Terre que pour les tenter. En compétition pour l’énigmatique Nicolas, les deux amis se disputent et finissent par se brouiller un temps ; peine perdue, l’objet de leur désir reste inaccessible à l’une comme à l’autre. Le film est porté par sa mise en scène avec des passages qui renvoient à In the mood for love (p. 569), même si Bang bang, chanté en italien par Dalida, ne fait pas oublier la musique de Shigeru Umebayashi. Cette interrogation sur l’amour est ponctuée par des interviews de personnages amoureux sans rapport à l’histoire. La récurrente Anne Dorval fait une apparition comme mère de Nicolas.

Satansbraten Le rôti de Satan, Rainer Werner Fassbinder, rfa, 1976, 106 mn

Kurt Raab incarne un poète dont le principal titre de gloire est le meurtre qu’il aurait commis et les poèmes de Stefan George qu’il s’attribue – y compris ceux traduits de Baudelaire. Autour de lui, les habituelles Margit Carstensen et Ingrid Caven, ainsi que Volker Spengler dans le rôle du frère idiot qui déballe sa bite quand il ne joue pas avec des mouches. Cette farce est tellement outrée qu’elle finit par fonctionner.

368 Gare-Baire La maison et le monde, Satyajit Ray, Inde, 1984, 138 mn

Au début du xxe siècle, Bimala (Swatilekha Sengupta), dont l’époux (Victor Banerjee) est très occidentalisé, éprouve de la fascination pour Sandip (Soumitra Chatterjee), politicien nationaliste qui prône le boycott des Anglais et exacerbe les tensions avec les musulmans dans le Bengale de l’époque. Cette excellente adaptation de Rabindranath Tagore pâtit un peu de la com- paraison avec Charulata (p. 1094), d’après le même Tagore. Le personnage de Sandip n’a aucun rapport avec Gandhi qui débuta sa carrière politique après la publication du roman (1916).

Ballada o soldate La ballade du soldat, Grigori Tchoukraï, urss, 1959, 84 mn

A time to love and a time to die (p. 1021), version soviétique : un soldat a droit à une permission avant de retourner au front où il trouve la mort. La photo est splendide et le film souvent très émouvant : dès les premières images le ton est donné, avec la mère qui regarde la route poussièreuse d’où son fils ne viendra plus. Cependant, soulignée par une musique emphatique, cette émotion confine souvent au pathos. Le point faible du film est l’absence quasi-totale de critique de la société très répressive dans laquelle évolue le héros : on a l’impression que tout le monde fait ce qu’il peut avec les moyens du bord. Et ne parlons pas du commentaire patriotique final en voix off qui nous dit que le héros était un simple soldat russe.

The war game La bombe, Peter Watkins, Grande-Bretagne, 1966, 46 mn

Sorte d’u-documentaire qui présente les effets d’une attaque nucléaire dans le Kent (i.e., Douvres). Aucun effort d’élaboration dramatique comme dans It happened here (p. 191), seulement un reportage qui hésite entre le présent et le conditionnel. Et des détails terrifiants, comme ce seau plein d’alliances prises sur les cadavres à fin d’identification.

God’s country Louis Malle, France, 1985, 85 mn

En 1979, Louis Malle filme la bourgade de Glencoe (Minnesota) et sa popu- lation d’origine allemande. Il nous montre une Amérique conservatrice dont les éléments contestataires se sont égaillés, à Minneapolis ou à New York. En 1985, il revient pour terminer son film. La population est un peu déçue par rapport aux promesses de Reagan ; et si les contestataires ne sont pas rentrés au pays, ils sont en voie de yuppisation.

369 Prochu slova Je demande la parole, Gleb Panfilov, urss, 1976, 137 mn

À Zlatograd (ville dorée), bourgade imaginaire de l’urss, nous suivons les laborieux efforts d’une communiste (Inna Tchourikova, épouse du réalisateur) qui, à la tête de la municipalité, fait ce qu’elle peut sans arriver à grand’chose. La dimension critique de ce film de l’ère Brejnev n’apparaît qu’en filigrane, mais elle est sévère. Certaines images sont comme la métaphore d’une société condamnée, ainsi cet immeuble fissuré dont on nous assure qu’il est désormais stabilisé. Malgré sa bonne volonté et son féminisme, l’héroïne est bornée : elle exige des coupes dans une pièce de théâtre pas assez positive à son goût. En dépit des échecs, elle continue à poursuivre un but d’autant plus chimérique qu’il est mal défini.

A comédia de Deus La comédie de Dieu, João Cesar Monteiro, Portugal, 1995, 162 mn

Après ses Souvenirs de la maison jaune (p. 1275) João de Deus reprend du service comme marchand de glaces (gelados), ce qui lui donne avant tout l’occasion de s’occuper des jeunes et ravissantes employées. D’un même ton calme et pédant, il leur apprend à servir la glace ou débite les pires obscénités. Une de ses “amies” s’assoit nue, comme pour les couver, sur les œufs qui remplissent une gigantesque corne dorée. Quand il la rejoint dans sa baignoire, il ressemble à Max Schreck jouant Nosferatu (p. 562). On le voit aussi danser autour d’une beauté en maillot de bain sur La mort d’Isolde. Ce qui fait penser, esthétiquement, à Balthus dont il serait un vague cousin, moins hypocrite et plus drôle. João, qui ne se gêne pas pour roter et péter, fait collection de poils pubiens, ce qui n’est après tout pas plus choquant que ceux de la barbe du prophète conservés à Istambul. Apparition de sous le nom d’Antoine Doinel ( !), avec une unique réplique en français “Votre glace, c’est de la merde”.

Na srebrnym globie Sur le globe d’argent, Andrzej Zulawski, Pologne, 1988, 157 mn

Le film, dont le tournage fut interrompu à la suite d’un ukase, put enfin être achevé – c’est bien le mot – en 1988 alors que ses décors avaient été détruits. Ce n’est cependant pas un chef-d’œuvre que la bureaucratie communiste aurait descendu en plein vol : malgré de beaux décors – le désert de Gobi – et des cos- tumes originaux, cette adaptation d’un roman de science-fiction du grand-oncle de Zulawski n’est qu’une pénible succession, ininterrompue, de cris, de lamen- tations, d’invectives et de meurtres. Dans le genre hystérique, Diabeł (p. 166) était plus satisfaisant.

370 J’ai tué ma mère Xavier Dolan, Canada, 2009, 96 mn

Le réalisateur campe un adolescent de 17 ans (il en avait 19 à l’époque) en révolte contre sa mère (Anne Dorval), qu’il va jusqu’à faire passer pour morte à l’école, comme dans Les quatre cent coups (p. 521). Le film est avant tout un portrait très réussi de l’amour-haine que le jeune homosexuel porte à sa maman, qu’il trouve vulgaire, qu’il déteste, puis adore. Le monologue intérieur du héros s’accompagne de gros plans en noir et blanc et de poèmes affichés à l’écran. La mise en image de divers fantasmes confine parfois au clip vidéo ; certains passages renvoient à In the mood for love (p. 569).

Rakvičkárna Jan Švankmajer, Tchécoslovaquie, 1964, 10 mn

Et cetera|bf Jan Švankmajer, Tchécoslovaquie, 1967, 8 mn

Historia Naturae, Suita|bf Histoire naturelle (suite), Jan Švankmajer, Tché- coslovaquie, 1967, 9 mn

Tichý týden v domě|bf Une semaine tranquille à la maison, Jan Švankmajer, Tchécoslovaquie, 1971, 19 mn

Žvahlav aneb šatičky slaměného Huberta Jan Švankmajer, Tchécoslova- quie, 1971, 13 mn

Cinq courts-métrages, de factures très diverses, du début de la carrière de Jan Švankmajer. Le premier, Rakvičkárna, met en scène des marionnettes fil- mées image par image. Le second, Et cetera recourt à des techniques graphiques très éloignées de l’idée que l’on se fait d’un dessin animé. Le troisième est un bestiaire dédié à l’empereur fou Rodolphe ii : les animaux y sont regroupés en catégories musicales, par exemple les reptiles et la tarentelle, les humains et la valse. Le quatrième utilise la caméra de façon “normale”, ce qui n’empêche pas l’apparition d’un étrange volatile, la chaise à plumes. Le dernier est un hommage particulièrement réussi à Lewis Carroll dont Švankmajer est l’illustrateur le plus inspiré depuis John Tenniel, ce qu’il devait confirmer avec son Alice (p. 244).

Gandahar Étienne Laloux, France, 1988, 79 mn

Film de science-fiction d’après des dessins de Philippe Caza. Pas vraiment réussi : l’histoire est ennuyeuse, l’animation des studios de Pyongyang laisse à désirer et les personnages sont laids. Ça ne vaut pas La planète sauvage (p. 517).

371 The lineup La ronde du crime, Don Siegel, usa, 1958, 86 mn

Cette histoire de trafic d’héroïne possède certaines qualités qui l’aident à sortir de la banalité. D’abord, l’utilisation du décor de San Francisco, ses célèbres rues en pente et son musée-patinoire des Sutro baths, aujourd’hui disparu. Ensuite un certaine dose d’humour : la drogue est cachée dans des souvenirs rapportés par d’innocents voyageurs, comme la poupée qu’une enfant maquille, sur le bateau du retour d’Asie, avec. . . la poudre trouvée à l’intérieur. Enfin, la distribution, dominée par un extraordinaire Eli Wallach, tueur psychopathe aux petits yeux étincelants de méchanceté.

El río y la muerte Le fleuve de la mort, Luis Buñuel, Mexique, 1954, 88 mn

Film mexicain moyennement réussi de Buñuel : la vendetta entre les deux fa- milles Anguiano et Menchaca touche à son terme, puisque les derniers de chaque lignée sont supposés en découdre. Le rejeton Anguiano, bien que poussé par sa mère qui le taxe de lâche s’il n’affronte pas l’ultime Menchaca “pour défendre le nom de son père”, décide de ne pas répondre aux provocations et finit par faire entendre raison à l’ennemi que l’atavisme lui a désigné. Moralité, la véritable lâcheté consiste à se conformer aux codes d’“honneur” édictés par un village assoiffé de sang. Les Mexicains du film, avec leurs grands chapeaux blancs et leur revolver sur la hanche semblent sortis d’un western. Le titre réfère au déroulement traditionnel de ces vendettas : on tue l’ennemi avant de traverser le fleuve pour se mettre à l’abri.

Le double amour Jean Epstein, France, 1925, 107 mn

Jacques (Jean Angelo), fils d’industriel, joue trop gros et vole l’argent d’une œuvre philanthropique gérée par sa maîtresse Laure (Nathalie Lissenko) ; il s’en- fuit, la laissant démunie et enceinte de ses œuvres. Vingt ans plus tard, le jeune Jacques (Pierre Batcheff) a hérité des défauts de ce père qu’il ne connaît pas : il est, comme lui, joueur et voleur. Mais il n’y a rien que l’argent ne puisse ar- ranger : le père est revenu de l’étranger riche comme Crésus et la famille formée de Laure et ses deux Jacques sera enfin réunie. Ce film est inférieur aux autres œuvres Albatros de l’auteur : le scénario mal ficelé introduit un antipathique baron (Camille Bardou) qui disparaît trop tôt de l’écran pour y avoir suffisamment sévi. On n’y trouve pas davantage ces recherches formelles qui faisaient oublier la totale invraisemblance de l’intrigue du Lion des Mogols (p. 299).

372 Calcutta Louis Malle, France, 1969, 105 mn

La caméra se promène quinze minutes dans les rues avant que Louis Malle n’ouvre la bouche. Nous assistons à des manifestations et des combats de rue, à une fête au bord du Gange et aussi aux courses de chevaux que suit la bourgeoisie anglophone. Nous visitons le mouroir où l’on ramène ceux que l’on a ramassés dans les rues avant de finir par le “slum”, sorte de cloaque où s’entassent les divers laissés pour compte. Slum dans le slum, le ghetto des lépreux. Pièce détachée de L’Inde fantôme (p. 1081).

Ky¯uketsuki Gokemidoro Gokemidoro le vampire, Hajime Sato,¯ Japon, 1968, 84 mn

Quand un film atteint un certain niveau de nullité, il devient jubilatoire. C’est le cas ici avec cette œuvre que n’aurait pas reniée Ed Wood. Avec plus de moyens que le “maître” américain, ceux de la ¯ et donc la couleur qui permet de faire ressortir des trucages aussi laids que maladroits. L’histoire est une sorte de remake de l’immortel Plan 9 from outer space (p. 542) : des extra- terrestres arrivés en soucoupe, les Gokemidoro, ont décidé l’invasion de la Terre et l’extermination de ses habitants, ce qu’ils sont en train de réussir au vu de la dernière séquence. Pour ce faire, ils prennent l’aspect insidieux d’une sorte de mousse à raser et s’emparent de leurs victimes qui deviennent alors des espèces de vampires : on les reconnaît à la crête verticale rouge qu’ils portent sur le front. La dimension politique n’est pas absente, avec la bombe atomique, le Vietnam et même le parti libéral-démocrate dont un représentant est particulièrement soigné par le scénario : corrompu et lâche, il est une proie de choix pour le vampire de service. Le nom des vampires de l’espace est formé en accolant deux toponymes de Kyoto,¯ ce qui donnait Kokemidoro, devenu Gokemidoro pour éviter l’homophonie avec kokeru, faire un flop ( !).

Germinal Albert Capellani, France, 1913, 147 mn

Les acteurs de ce film sont bien oubliés, sauf Henry Krauss qui fut M. Lepic dans le premier Poil de carotte de Duvivier (p. 1265) et Sylvie dont on a fini par oublier qu’elle fut, elle aussi, jeune. Le roman de Zola, exaltation de la réconciliation entre classes dont on retrouve un écho dans Metropolis (p. 1011), est servi par un style assez archaïque, avec une caméra clouée et un sens limité de la litote. Les scènes de groupe, par exemple les affrontements entre mineurs, sont parmi les plus réussies. On mentionnera aussi la descente de Souvarine dans les galeries. À noter un usage du “split screen” : Lantier s’arrête près d’une meule de foin et rêvasse, ce qui se traduit par des images sur la partie droite de l’écran.

373 Barwy ochronne Camouflage, Krzysztof Zanussi, Pologne, 1977, 97 mn

Le film est centré sur l’opposition entre deux universitaires, à l’occasion d’une école d’été de linguistique. Jaroslaw (Paul Garlicki) est un jeune chargé de cours honnête et idéaliste. Il est prêt à prendre des risques et à soutenir un étudiant qui présente des vues hétérodoxes – la relation entre son et signification ! Même assez extravagante, cette thèse est la seule à se dégager de la médiocrité ambiante. Face à Jaroslaw, son aîné Jakub (Zbigniew Zapasiewicz), intelligent et retors, qui a abdiqué toute ambition et se contente de vivre, désabusé, dans les rouages du système. Une lecture possible du film en fait le plus intelligent des deux. Intelligence plus brillante que profonde car entièrement orientée vers les tactiques de pouvoir. Malgré les maladresses à répétition qui lui aliènent le soutien du vice- doyen, on peut penser que Jaroslaw et son originalité auront, à long terme, la supériorité. Jakub en est d’ailleurs plus ou moins conscient puisqu’il s’ingénie à déniaiser Jaroslaw en lui révélant les compromissions inévitables dont serait, selon lui, faite la vie. Jaloux de l’intégrité du jeune homme, il voudrait qu’il vende son âme au Diable et rabaisse comme lui son intelligence au niveau de la ruse. Le film n’est pas une critique du système universitaire, communiste ou non. Car l’abdication de Jakub, qui n’est pas uniquement due à la peur de déplaire, exprime un conformisme profond qui va jusqu’à nier la possibilité d’une qualité qui lui fait cruellement défaut, l’originalité.

Dare mo shiranai Nobody knows, Hirokazu Koreeda, Japon, 2004, 141 mn

Inspiré d’une histoire réelle, le film s’attache à la vie d’Akira (13 ans) et ses trois demi-frères et sœurs, abandonnés dans un appartement de Toky¯ o¯ par une mère (You) partie vivre avec un nouvel amant. C’est plutôt amusant au début pour ces enfants, même si Akira regrette un peu de ne pas fréquenter l’école. Puis tout se déglingue progressivement : l’appartement devient un capharnaüm sans eau ni électricité, la nourriture est souvent du périmé donné en cachette par un employé de supermarché “– Tu mangeras l’inarizushi en premier”. Il y a comme des éclairs d’inquiétude dans les regards que lance le plus petit vers son aîné, comme pour se rassurer. Aux trois quarts du film on comprend que la course est engagée entre la Police, qui finira nécessairement par gagner et séparer les enfants, et la Mort, qui peut prendre la forme d’une maladie mal soignée. C’est en fait une chute qui tue la petite Yuki : elle s’en va comme elle était venue, dans une valise que son frère va enterrer de ses mains avec l’aide d’une autre fillette qui s’est agrégée au groupe. La fin, ouverte et dérangeante, ne nous rassure même pas en mettant en scène, comme dans Une affaire de famille (p. 92), ce moindre mal que serait l’intervention des autorités : nous voyons les quatre enfants s’éloigner de dos, comme un bateau en perdition.

374 Il gran calavera Le grand noceur, Luis Buñuel, Mexique, 1949, 88 mn

Comédie du début de la période mexicaine de Buñuel. Ramiro, bourgeois alcoolique (Fernando Soler) qui rentre de beuverie est pris d’un malaise. Sa famille parasitaire, dont son beau-frère Ladislao (Andrés Soler, frère de Fernando) monte une comédie pour lui faire cesser ses frasques : à son réveil, Ramiro se retrouve dans un modeste appartement, car la famille prétend qu’il a tout perdu durant sa léthargie qui aurait duré un an ! Il découvre rapidement le pot aux roses et décide de jouer à son tour la comédie : la famille se croit réellement ruinée et se met donc à travailler pour de bon. Quand tout rentre dans l’ordre, chacun a gagné à cette farce : Ramiro ne boit plus, Ladislao s’est mis à bricoler pour son plaisir, etc. Moralité, ce sont les pauvres qui sont les plus heureux. Ce film mineur se clôt sur un mariage manqué aux relents anticléricaux.

La pyramide humaine Jean Rouch, France, 1961, 88 mn

Tourné à Abidjan en 1960, aux ultimes heures du colonialisme, cet exercice consiste à laisser des élèves de 1ère se livrer à une improvisation à partir de rôles vaguement définis. Conformément aux principes du cinéma-vérité, le commen- taire est partie intégrante du film : on comprend ainsi que Noirs et Blancs ont appris à se connaître et s’apprécier durant le tournage. Pour le reste, le résultat n’est guère probant : les lycéens ânnonent les propos racistes que Jean Rouch leur a demandé de tenir. Vers la même époque, les jeunes lycéens rapatriés d’Algérie tenaient des propos sur les “melons” et les “ratons” autrement éloquents. Le titre réfère à un passage, lu en classe, de Les dessous d’une vie, ou la pyramide humaine de Paul Éluard (1926).

L’arrière-pays Jacques Nolot, France, 1998, 87 mn

Jacques Nolot joue Jacqui, un comédien que la télévision a rendu célèbre et que la mort de sa mère rappelle au pays (Marciac, dans le Gers). C’est l’occasion pour lui de renouer avec sa famille, dont son père coiffeur. Le film rappelle La matiouette (p. 289) dont il n’a pas la violence. On devine aux conversations que la vie du jeune Jaqui n’a pas dû être de tout repos ; mais la télévision lui a conféré une sorte d’immunité. Il peut même s’adonner à ses “penchants” en allant, accompagné d’une jeune fille, dans une boîte de nuit où il s’éclipse un instant dans les toilettes pour un rapport homosexuel monnayé. Quand il s’en retourne à Paris, on devine l’amour-haine que voue Jacqui à sa ville natale, qu’il était content de retrouver et encore plus de quitter sur la musique de Sodade ; tout comme Nolot, natif de Marciac, sans doute.

375 Punishment park Peter Watkins, usa, 1971, 87 mn

Un autre u-documentaire de Peter Watkins : l’administration Nixon fait juger les activistes politiques par un tribunal d’exception. Les condamnés ont le choix entre quinze ans de prison ou quatre jours dans Punishment park, où on leur fait miroiter une possibilité de sortie. Ils doivent essayer de traverser une sorte de désert de la Mort, sans eau, pour rejoindre un drapeau américain. Comme dans Les chasses du comte Zaroff (p. 420), on leur donne un peu d’avance, puis le tir aux pigeons commence ; ils n’ont, n’importe comment, aucune chance d’y arriver puisque la police encercle le site d’arrivée : ceux qui croyaient s’en sortir sont exécutés par une Police toujours sûre de son bon droit qui justifie son action au nom de la légitime défense : “– Il allait me lancer une pierre”. Ce film excessif ne fait qu’exagérer la réalité d’une époque où Nixon envoyait la Garde Nationale ouvrir le feu sur les campus et où Bobby Seale était jugé attaché et baillonné. D’ailleurs, quelle que soit l’intensité de la répression, les justifications des bourreaux sont toujours strictement les mêmes : ainsi, de nos jours, celles de Castaner et Nuñez au sujet de leur politique d’éborgnage.

Sauve qui peut (la vie) Jean-Luc Godard, Suisse, 1980, 100 mn

Un couple (Nathalie Baye et Jacques Dutronc) se sépare ; il croise le chemin d’une prostituée (Isabelle Huppert) dont nous suivons l’activité professionnelle, en particulier une partouze particulièrement salée : “– Quand il te lèchera la raie, tu me passeras les lèvres au rouge”. Tout comme le langage du film où Godard semble en rajouter avec les sempiternels “Bordel à cul” de Baye. À mi-chemin entre comédie un peu salace et réflexion sur l’absurde, le film, réussi, exploite la technique de l’arrêt sur image améliorée en décomposition du mouvement.

Chant d’hiver Otar Iosseliani, France, 2015, 116 mn

À Paris autour des habitants d’un immeuble. On y croise des princes décavés qui font les poubelles, des chiens qui traversent, en famille, les passages piétons, un étrange rouleau-compresseur à l’affût du passant à écraser ; une porte s’ouvre dans le mur d’enceinte de la Santé, qui donne sur un jardin exotique. Rien de neuf dans cet ultime opus où l’on retrouve les thèmes chers au réalisateur : trafic d’armes, musique et chant a cappella, goût de la bouteille et des prostituées. Et aussi cette éternelle destruction qui est en même temps renouveau : en témoigne l’étrange maison-mur de Mathieu Amalric faite de pierres ramassées à la brouette et tapissée d’emprunts russes. Les personnages principaux sont joués par Amiran Amiranashvili et Mathias Jung, récurrents du réalisateur et Rufus, dont la tête coupée dans le prologue sert de vague lien à cette histoire.

376 L’aîné des Ferchaux Jean-Pierre Melville, France, 1963, 101 mn

Un banquier (Charles Vanel), sous le coup d’une menace d’arrestation, entame un cavale en partant pour les États-Unis accompagné d’un boxeur raté et un peu hâbleur (Jean-Paul Belmondo). Les rapports entre les deux hommes se modifient et le jeune prend progressivement l’ascendant sur son aîné. Il n’y a pas grand’chose à sauver de cette adaptation académissime de Si- menon où l’on aperçoit des beautés de l’époque, la jeune Stefania Sandrelli tout juste sortie de Divorce à l’italienne (p. 146) et la pulpeuse Michèle Mercier qui allait bientôt devenir Angélique (1964). On ne se sent jamais jamais aux États- Unis, et pour cause : les extérieurs ressemblent aux routes de montagne de la Drôme. Quant aux deux protagonistes, ils ont l’air d’attendre la fin du film.

The second civil war usa, Joe Dante, 1997, 96 mn

Cette uchronie résonne bizarrement vingt ans après. En proie à des vagues d’immigration, la dernière venant du Pakistan, le gouverneur de l’état très répu- blicain de l’Idaho (Beau Bridges) décide de fermer ses frontières en application de son slogan “America as it should be”. Ce qui entraîne une sécession et une guerre civile dont nous voyons les premières images à la fin. Parmi les états séces- sionistes, le Rhode Island dont le gouverneur d’origine chinoise ne veut pas être envahi à son tour. Cette farce n’épargne pas non plus la télévision qui en prend pour son grade : le Président ramène la durée de son ultimatum de 72 heures à 67 heures 30 pour ne pas interférer avec l’épisode final d’un soap opera que nul ne saurait manquer.

A slight case of murder Un meurtre sans importance, usa, Lloyd Bacon, 1938, 82 mn

Edward G. Robinson, tout droit sorti de Little Caesar (1931), campe Marco, un bootlegger rangé des voitures dont le retour à la légalité se passe mal. Sa bière, tolérable faute de mieux aux temps de la Prohibition, est devenue franchement imbuvable maintenant que la concurrence s’exerce ; il ne s’en aperçoit qu’à la fin du film quand il fait goûter le breuvage par ses inénarrables sbires (Allen Jenkins, Edward Brophy et Harold Huber) dans une tordante séance de dégustation. Il a aussi quelques problèmes avec les cadavres qui s’entassent au salon du premier étage, sans parler du policier en uniforme qui se promène dans la maison car sa fille s’est mis en tête de l’épouser. . . C’est drôle du début à la fin, avec une mention spéciale pour Ruth Donnelly qui joue une Mrs Marco éprise de bonnes manières : “– Ne dites plus ok, dites “Yes, Ma’am” – ok, Ma’am”.

377 High wall Le mur des ténèbres, usa, Curtis Bernhardt, 1947, 99 mn

Herbert Marshall, pour une fois dans un rôle négatif, a étranglé sa maîtresse puis fait accuser le mari (Robert Taylor), sujet à des crises d’amnésie et donc, peut-être, à des flambées de violence. Interné, il reçoit l’assistance d’une psy- chiatre (Audrey Totter) qui l’aide à entrevoir la vérité. Le criminel rend alors visite au suspect, lui avoue son meurtre et provoque ainsi une réaction agressive qui aboutit à l’internement définitif de l’innocent. Mais tout se terminera bien et l’assassin, sous l’emprise du penthotal, avouera ses méfaits. Cette œuvre sympathique vaut aussi pour ses seconds rôles : H. B. Warner et Vince Barrett qui fut le gangster idiot de Scarface (p. 422).

Grouz 200 Cargo 200,Alexeï Balabanov, Russie, 2007, 86 mn

À Leninsk, le policier fou Jourov (Alexeï Polujan) enlève la jeune Angelika malgré des menaces de représailles : “– Mon père est le chef régional du pcus”. Un innocent, adepte de Campanella, se laissera condamner pour le meurtre, collatéral à l’enlèvement, d’un vietnamien ; il sera nonchalamment exécuté d’une balle dans la nuque. Le policier ne sait trop que faire de sa victime attachée nue sur un lit et finit par convoquer l’ex-fiancé de la belle, un “cargo 200” – euphémisme qui désigne les morts ramenés d’Afghanistan – : le cadavre en décomposition partage alors la couche de la jeune femme terrorisée. Ces faits se seraient vraiment produits en 1984 durant l’unique année Tcher- nenko, éphémère gérontocrate de l’urss. C’est pourquoi, même s’il dépasse en horreur Colin-maillard (p. 327), le film ne semble jamais gratuit. Et il y a un petit côté Dostoïevski dans les discussions sur Dieu stimulées par la vodka.

Resurrection usa, Daniel Petrie, 1980, 99 mn

Edna (Ellen Burstyn) est revenue de la mort après un accident de voiture. Son bref séjour dans l’au-delà lui a conféré une capacité de thaumaturge qu’elle exploite naïvement, hors de tout cadre religieux – ce qui lui vaut parfois des accusations de satanisme de la part des fermiers évangélistes de l’Amérique pro- fonde. Un jeune homme à qui elle a sauvé la vie (Sam Shepard) s’attache à elle et devient son amant. Il voudrait en faire une sorte de nouveau Christ et, de plus en plus en perturbé devant cette personnalité énigmatique, essaye de la tuer. Le film exploite l’idée de la guérison miraculeuse pour la sortir complète- ment du contexte religieux, ce qui rend la chose presque plausible : “Dieu est amour et vice-versa”. Il évite tout spectaculaire pour atteindre à une sincérité bouleversante : il faut voir Edna avaler littéralement la maladie d’une grabataire.

378 Ningen j¯ohatsu L’évaporation de l’homme, Shohei¯ Imamura, Japon, 1967, 129 mn

Film expérimental passionnant, un peu raté car n’ayant jamais trouvé ses marques, qui ont évolué au fur et à mesure du tournage. Il s’agit d’un reportage qui suit l’enquête menée par une jeune femme – surnommée “la Souris” car née en 1936, année du rat – quant à la disparition de son fiancé Takeshi Oshima,¯ un représentant un peu escroc et homme à femmes. Participent à l’enquête le réalisateur et un acteur (Shigeru Tsuyuguchi de Désir meurtrier, p. 484) qui se fait passer pour journaliste auprès de la Souris. L’enquête n’avance guère et le personnage de la Souris devient le centre d’intérêt caché du film ; un micro l’espionne alors qu’elle déclare son amour au “journaliste”. Puis on découvre une grande sœur – la Lapine, née en 1927 – détestée de la Souris qui la soupçonne d’avoir eu une liaison avec le disparu, qu’elle aurait même empoisonné selon une shamane (itako). Ne sachant pas trop comment conclure, Imamura fait reculer les caméras : les deux sœurs se chamaillent à n’en plus finir devant les techniciens et un témoin qui affirme avoir vu Takeshi en compagnie de la Lapine. . . le film semble alors amorcer une boucle. C’est au moment de sa sortie que la Souris a découvert qu’elle avait été piégée. Mais elle était, semble-t-il, trop imbue d’elle-même pour se formaliser outre mesure d’une indélicatesse qui lui donnait, après tout, la première place

The glass menagerie La ménagerie de verre, usa, Paul Newman, 1987, 129 mn

Tom (John Malkovich) arpente les ruines de son passé, choryphée un peu nostalgique d’un monde révolu, le Saint-Louis des années 1930, “au temps de la guerre d’Espagne”. Peuplé des souvenirs de sa sœur Laura et de sa mère Amanda. Un jour, Tom invita son gentil collègue Jim (James Naughton). Laura (Karen Allen), légèrement handicapée, en pinçait pour Jim depuis le temps où il l’appelait “Blue roses”. Mais Jim ne pouvait répondre à ce sentiment parce qu’il était déjà fiancé et d’ailleurs incapable d’accéder au monde poétique de Laura, celui de sa “ménagerie” de chevaux en verre. Joanne Woodward, épouse de Paul Newman, est une extraordinaire Amanda, la mère un peu zinzin de Tom et Laura vivant dans le souvenir des temps, révolus à l’époque, où “17 gentlemen callers” lui faisaient la cour et qui avait imaginé pouvoir marier sa fille au collègue de Tom. Le personnage, excessif comme tous ceux de Tennessee Williams, rappelle la Blanche d’Un tramway nommé Désir (p. 265), mais la délicatesse de l’interprétation comme de la mise en scène lui enlève toute dimension caricaturale : elle est bouleversante. “Blow out your candles, Laura – and so good-bye” conclut Tom.

379 The captive city Robert Wise, usa, 1952, 91 mn

Dans une petite ville américaine, un journaliste (John Forsythe) est contacté par un homme qui se prétend persécuté par le chef de la police (Ray Teal), lequel couvrirait un réseau de paris illégaux. Il ne prend le message au sérieux qu’après la mort – très suspecte – de l’informateur et commence une enquête. Il est, à son tour, persécuté par la police et menacé de mort : il prend la fuite alors qu’une de ses informatrices vient d’être assassinée. Poursuivi par la Mafia, il arrive à témoigner devant une commission du Sénat. L’atmosphère de paranoïa face à une corruption qui semble toucher presque tout le monde et la dénonciation publique qui clôt le film se retrouveront, trans- posées dans le registre de la science-fiction, dans Invasion of the body snatchers (p. 1005). Le sénateur démocrate Estes Kefauver, connu – et détesté jusque dans son parti – pour son combat contre le crime organisé, fait une déclaration à la fin du film.

Egymásra nézve Un autre regard, Hongrie, Károly Makk, 1982, 103 mn

L’action se déroule en 1957-58, donc dans la période de répression qui suit la révolte hongroise. Il en est bien entendu question en filigrane, mais quelque chose de moins contingent au communisme passe au premier plan : l’amour homosexuel entre deux femmes. Sa répression n’est pas vraiment le fait des autorités : le mari de Livia (Grażyna Szapolowska), un policier, lui tire dessus et la laisse à jamais handicapée. Désespérée et privée de son emploi de journaliste pour des raisons politiques, Eva (Jadwiga Jankowska-Cieslak) est abattue en tentant de passer la frontière. Plus qu’un brûlot politique ou un tract pour la liberté sexuelle, le film est d’abord une belle histoire d’amour. Les trois acteurs principaux sont des étrangers doublés : les deux actrices sont polonaises et le directeur du journal est joué par un Slovaque, Josef Kroner.

Quai d’Orsay Bertrand Tavernier, France, 2013, 109 mn

Citations d’Héraclite, stabilo jaune, “Tchac-tchac-tchac”, voilà la façon dont le ministre des Relations extérieures (Thierry Lhermitte, époustouflant) gère le Quai d’Orsay. On ne sait pas trop comment il arrive à prononcer un discours remarqué au Conseil de Sécurité ; ses auxiliaires, emmenés par Maupas (Niels Arestrup) y sont peut-être pour quelque chose, mais on ne sait trop quoi. Cette charge contre la diplomatie française – et le ministre Villepin – est un film amusant et terrifiant à la fois.

380 Kin-dza-dza ! Georgy Danielia, urss, 1986, 127 mn

Film de science-fiction humoristique, servi par des comédiens très populaires en urss comme Evgueni Leonov. Deux soviétiques, dont l’un est Géorgien comme le réalisateur, se retrouvent sur la planète Plouk de la galaxie Kin-Dza-Dza, qui ressemble à un paysage de désert à la Dalí. Le langage est vite appris car il consiste surtout d’un mot passe-partout, “Kou”. On a du mal à rentrer dans cette histoire invertébrée qui serait probablement très drôle si on en possédait les clés. Danielia a fait des films plus attachants, comme son Marathon d’automne (p. 992).

No man of her own Chaînes du destin, Mitchell Leisen, usa, 1950, 97 mn

Excellente adaptation de J’ai épousé une ombre de William Irish. “But not for us” dit, en voix off, Helen (Barbara Stanwyck), car le bonheur n’est pas pour le couple qu’elle forme avec Bill (John Lund). Flashback : Helen avait rencontré une jeune mariée et son époux, juste avant l’accident de train qui leur coûta la vie. Une série de hasards a fait qu’elle passe désormais pour la bru que sa belle-famille ne connaissait pas ; elle est d’ailleurs au mieux avec son pseudo beau-frère Bill. Mais son ancien amant Steve (Lyle Bettger, un antipa- thique comme on les aime au cinéma) la contraint à l’épouser sous la menace de révéler sa véritable identité. Elle finit par l’abattre d’un coup de revolver puis se débarrasse du corps à l’aide du serviable Bill. Retour au présent : tout s’arrange, car Steve était tellement haï qu’une autre femme avait devancé l’acte d’Helen.

Postřižiny Une blonde émoustillante, Jiří Menzel, Tchécoslovaquie, 1981, 94 mn

Dans les années 1920, un village de Bohême où tout tourne autour de la bras- serie – les Tchèques aiment la bière – gérée par Francin et aussi de la magnifique chevelure blonde de son épouse Maryška qui affole gentiment les hommes. En particulier le médecin (Rudolf Hrušínský) toujours prêt à l’ausculter, sans oublier Pepin, le frère de Francin soi-disant de passage et qui ne repart plus. Le seul évènement notable est dû à la mode du raccourcissement. . . des pieds des tables et des cheveux. C’est ainsi que Maryška se fait tondre à la garçonne, “comme Joséphine Baker” : elle est punie par une fessée publique, spectacle qui ravit les mâles du village et assure le renouvellement du bail de gérance de son époux. D’après La chevelure sacrifiée, ce film un peu nostalgique dégage une atmo- sphère de bonheur et d’éternel été, celle de l’enfance de Bohumil Hrabal illuminée par une mère dont il a fait Maryška. De façon anachronique – Hrabal était né en 1914 – elle annonce à la fin qu’elle est enceinte d’un futur écrivain.

381 Pocketful of miracles Milliardaire d’un jour, Frank Capra, usa, 1961, 137 mn

Un chef de la pègre de New York, the Dude (Glenn Ford), décide de faire passer une vieille mendiante, Apple Annie (Bette Davis), pour une grande dame : la fille d’Annie doit, en effet, faire un beau mariage en Espagne et les parents du promis veulent rencontrer la belle-famille. Capra refait, en couleurs, Lady for a day (p. 572). Mais le film, poussif, n’est qu’une suite de scènes sauvées par une kyrielle d’acteurs de second plan, dont Mickey Shaughnessy, Peter Falk, Edward Everett Horton et Thomas Mitchell dans son dernier rôle.

Dolor y gloria Douleur et gloire, Pedro Almodóvar, Espagne, 2019, 109 mn

Salvador Mello (Antonio Banderas), metteur en scène au creux de sa carrière, se remet en cause. À l’occasion de la ressortie de son film Sabor (Saveur), il retrouve l’acteur Alberto (Asier Etxeandia) après une brouille de trente ans due à la drogue qui aurait plombé le jeu d’Alberto. Alors, il se laisse entraîner dans une “chasse au dragon”, chevauchée particulière du “caballo” qu’est l’héroïne. Ses rêveries le ramènent auprès de sa mère jeune (Penélope Cruz) ou âgée (Julieta Serrano) ; il retrouve aussi un ancien amant, Federico (Leonardo Sbaraglia). À la fin du film, il semble prêt à descendre de cheval et à renouer avec la créativité. Malgré l’excellence de l’interprétation de Banderas, le film, indéniablement sincère, n’a pas l’extravagance des meilleurs Almodóvar : il paraît bien sage en regard du classique Huit et demi (p. 106) ou du bouleversant Alexandrie, encore et toujours (p. 361) dû à un autre cinéaste homosexuel, Youssef Chahine.

HPW ou Anatomie d’un faussaire Alain Boudet, France, 1971, 84 mn

Ayant les mêmes initiales que le célèbre peintre Hans Pauli Weyergans, le jeune Hugo-Paul de Weydroos (Vania Vilers) se met à peindre quatre Weyergans qui sont authentifiés par les experts Bjorn (Jean Martin) et Croisset (Jean-Marie Proslier). L’argent ne lui suffisant pas, il cherche à atteindre la renommée en se faisant reconnaître pour le véritable auteur des hpw. Mais ni Bjorn ni Croisset ne sont prêts à admettre qu’ils ont été bernés. Finalement, le héros produit pour la Justice et en cachette des experts un cinquième hpw que ces derniers authentifient ; ce qui prouve a contrario les allégations du faussaire. Au moment où il va enfin passer en jugement il déclare s’appeler Hans Pauli Weyergans. Une réflexion tout à fait intéressante sur l’Art servie (ou desservie) par la ca- méra baroque et un peu tape-à-l’œil d’Alain Boudet dont les outrances soulignent le désordre mental du protagoniste.

382 Too hot to handle Un envoyé très spécial, Jack Conway, usa, 1938, 107 mn

Deux reporters concurrents, Chris et Bill (Clark Gable et Walter Pidgeon) unissent leurs forces pour aider leur charmante collègue Alma (Myrna Loy) à délivrer son frère, prisonnier d’une tribu d’Amazonie. Hydravions et projections de cinéma pour impressionner les “sauvages” : même si cette Amérique du Sud a des relents d’Afrique, on se sent un peu dans Tintin. Mais Chris n’a pas l’honnêteté du reporter d’Hergé : ses bandes d’actualité sont systématiquement trafiquées !

La double inconstance Marcel Bluwal, France, 1968, 115 mn

Le couple formé par Arlequin (Pierre Brasseur) et Sylvia (Danièle Lebrun) se disloque sous les assauts de Flaminia (Judith Magre) et du Prince (Jean-Pierre Cassel) : les deux amants, inconstants, formeront d’autres liens. Marivaux est porté avec bonheur à l’écran (le petit) par Marcel Bluwal et une distribution superlative.

Witness Peter Weir, usa, 1985, 108 mn

Poursuivi par des collègues ripoux, le policier Book (Harrison Ford) trouve refuge parmi les Amish de Pennsylvanie, pittoresque toile de fond pour cette intrigue par ailleurs peu originale. Comme dans Vampyr (p. 548), un des pour- suivants meurt étouffé dans un silo à blé, mais c’est la force de conviction de cette secte pacifiste qui désarme le dernier criminel. L’histoire d’amour impossible entre Book et une jeune veuve (Kelly McGillis, ravissante dans son accoutrement d’un autre siècle) nous laisse entrevoir l’étroi- tesse d’esprit – “Tu risques d’être ostracisée” – de cette communauté.

The cat and the canari La volonté du mort, Paul Leni, usa, 1927, 84 mn

Un excentrique millionnaire rédige un testament en deux parties, lu vingt ans après sa mort. Il lègue toute sa fortune à la jeune Annabelle, sous réserve qu’elle ne soit pas folle ; dans ce cas, un codicille secret contenu dans une seconde lettre donne le nom du légataire définitif, lequel a tué le notaire (Tully Marshall) et ouvert la lettre. Affublé de fausses dents de vampire et d’yeux globuleux, il compte bien faire perdre la raison à Annabelle. . . La vraisemblance n’est pas le point fort de cette histoire de maison prétendu- ment hantée dont le style hésite entre horreur et comique un peu poussif. Mais le film recèle quelques belles images.

383 La séparation Maurice Cazeneuve, France, 1968, 80 mn

Une œuvre d’autant plus émouvante qu’elle est très sobre. Un vieux monsieur (Charles Vanel) vient de perdre son épouse. Pour lui, le temps s’est arrêté : il ne prend même plus de plaisir à sa partie d’échecs. Le prêtre (Paul Bonifas) lui raconte une histoire de servante incapable de se séparer du cadavre de son chat (on pense à L’assassinat du Père Noël, p. 142), mais il refuse de s’extirper de ses souvenirs. On le voit de plus en plus souvent au cimetière du village (Lectoure, Gers) jusqu’à y passer la nuit et être retrouvé mort au matin.

Le retour d’Afrique Alain Tanner, Suisse, 1972, 108 mn

Un couple (François Marthouret et Josée Destoop), las du conformisme hél- vétique, décide de tout vendre et de partir pour l’Algérie, pays qui jouissait alors d’une excellente réputation dans les milieux vaguement gauchistes. Un té- légramme de dernière minute envoyé par celui qui devait les aider à s’installer les contraint à demeurer à Genève. Pour ne pas perdre la face, ils vivent cloîtrés dans leur appartement. Plus tard, ayant compris qu’on ne s’en va pas, ils deviennent co-propriétaires et envisagent d’avoir un enfant. C’est tout le désarroi de la génération de 1968 que le film arrive à capter. La répression, beaucoup plus feutrée en Suisse qu’en France, se limite ici à l’expulsion d’un étranger coupable de s’être livré à l’alphabétisation ou à l’abattage d’un arbre planté illégalement. Mais on retrouve cette espèce de révolte vaine et stérile qui se paye de mots et de principes avant de rentrer, piteusement et à contre- cœur, dans le rang. C’est l’époque où en France, les mêmes adhéraient au ps. En contrepoint, de beaux textes d’Aimé Césaire.

Dilwale dulhania le jayenge Aditya Chopra, Inde, 1995, 190 mn

Autrement dit, Le grand cœur enlève la mariée. Tout commence à Londres. Avant de partir en Inde pour un mariage arrangé, Simran (Kajol) obtient de son père (Amrish Puri) une permission d’un mois qu’elle passe en Suisse ; c’est là qu’elle rencontre l’homme de ses rêves, Raj (Shah Rukh Khan). Mais il est trop tard pour se libérer et son père inflexible l’emmène au pays où, après moult péripéties agrémentées de numéros musicaux, l’amour aura le dernier mot. Le substrat social de ce produit bollywoodien est inconsistant ou convenu : Raj est fils de millionnaire, ce qui arrange bien des choses. Et si la mère de Simran (Farida Jalal) est plutôt contre le mariage arrangé, Raj lui-même estime que le père de la belle a le dernier mot. C’est d’ailleurs ce qui se passe aux dernières images du film quand ce dernier lâche la main de sa fille et la laisse monter en courant dans le train qui emporte Raj et aussi l’adhésion émue du spectateur.

384 Le sagouin Serge Moati, France, 1972, 85 mn

Un noble décavé (Henri Virlojeux) s’est mésallié : il est écartelé entre son épouse (Malka Ribowska) et Madame Mère (Muse Dalbray, moustachue). L’en- fant du couple, que sa mère surnomme le Sagouin, est la vraie victime de la haine que la bru détestée porte à son époux, père sans volonté. Le Sagouin se réfugie dans la lecture de Jules Verne et reçoit un peu d’attention de la part de l’instituteur “rouge” et son épouse (Michel Vitold et Marie-Christine Barrault). Ce qui n’empêchera pas son suicide et celui de son père. Ce téléfilm nous plonge dans l’univers de François Mauriac, la bourgeoisie hypocrite d’avant 1914, quelque part vers Bordeaux : “Qu’avez-vous fait de la Charité ?” semble-t-il nous dire.

Todo modo Elio Petri, Italie, 1976, 94 mn

Bien loin du tragique discret des Giorni contati (p. 203), cette adaptation de Leonardo Sciascia dont le style ampoulé rappelle celui d’Enquête sur un ci- toyen au-dessus de tout soupçon (1970), se place dans le milieu très clérical de la démocratie chrétienne. Le personnage principal (Gian Maria Volontè) est d’ailleurs appelé M., référence transparente à Aldo Moro ; on y croise aussi un Jésuite (Marcello Mastroianni) et divers personnages dont la caméra haletante exacerbe le côté grotesque. Puis les cadavres commencent à s’entasser pour un réglement de comptes aux motivations obscures, mais tous les moyens – “todo modo” – sont bons pour faire avancer la Foi. Le film résonne bizarrement car Aldo Moro allait bientôt mourir assassiné. Mais par qui ? Le fait qu’on n’ait jamais pu retrouver la moindre trace des ravisseurs renvoie plus au professionalisme des services secrets qu’à l’activité brouillonne des terroristes gauchistes.

Le dernier sou André Cayatte, France, 1944, 86 mn

Quatrième film d’André Cayatte, alors réalisateur pour la Continental dont c’est l’avant-dernière production. On y retrouve une partie de l’équipe du Cor- beau (1943) : le scénariste Louis Chavance et les acteurs Noël Roquevert et Ginette Leclerc, non plus comme père et fille mais comme amant et maîtresse. L’un, Stefani, est un petit escroc, l’autre, Marcelle, son efficace auxiliaire dans des arnaques variées, telle celle consistant à vendre un magasin bidon où trône le grand-père (René Génin) de Marcelle et rempli de clients qui sont en fait des comparses. Cette petite industrie se détraque lorsque Stefani se met en tête d’es- croquer le jeune coureur cycliste Durban (Gilbert Gil) dont Marcelle est tombée amoureuse. C’est elle qui a le beau rôle dans ce film intéressant et méconnu.

385 En construcción José-Luis Guerín, Espagne, 2001, 127 mn

Le réalisateur pose sa caméra dans le barrio Chino de Barcelone à une époque où la pioche des démolisseurs se conjugue à la truelle des bâtisseurs pour changer le style de ce quartier délabré. Découverte accidentelle d’une sépulture datant des Wisigoths – que tout le monde confond avec les Romains –, discussions invertébrées entre vieux habitants, entre bâtisseurs ou encore entre une jeune prostituée et celui qu’elle nourrit, tout aussi jeune. Et les murs qui se craquèlent en dévoilant des graffiti, des restes de carrelage. Des gens respectables viennent visiter un appartement en construction : ils se réjouissent qu’un verre dépoli soit prévu pour cacher ce qu’il reste du quartier.

Beatrice Cenci Le château des amants maudits, Riccardo Freda, Italie, 1956, 89 mn

Le destin tragique de Beatrice Cenci (Mireille Granelli), accusée par sa marâtre (Micheline Presle) de complicité dans la mort de son père (Gino Cervi) et exécutée au moment où le juge (Frank Villard) recevait la preuve de son innocence. Ce film d’aventures bien enlevé, qui malmène un peu la vérité historique, souffre d’une distribution cosmopolite : quelle que soit la version choisie, on ne peut entendre à la fois Cervi en italien et Presle en français.

Le voyageur de la Toussaint Louis Daquin, France, 1943, 98 mn

D’après Simenon, un film typique de l’Occupation : le jeune Gilles Mauvoi- sin (Jean Desailly), de retour dans sa famille, se découvre héritier de la petite fortune de son oncle et aussi d’un coffre-fort fermé qui pourrait contenir des dos- siers accablants sur les bons bourgeois du “syndicat” qui règne sur la ville. C’est un ramassis de crapules (Jules Berry) dont les enfants sont souvent des dégéné- rés (Serge Reggiani) ; même la jeune Alice (Simone Valère), que Gilles pensait épouser, est corrompue. Le syndicat s’acharne contre Colette (Assia Noris), ex- tante du héros, en l’accusant d’avoir empoisonné son mari. Mais l’ouverture du coffre-fort mettra un terme à leur complot et Gilles quittera pour toujours, en compagnie de Colette, ce panier de crabes. La vision de la bourgeoisie provinciale est proche de celle du Corbeau (1943) dont le film n’a pas la flamboyance. Les personnages ne sont pas tous complète- ment noirs, ainsi le “syndicaliste” repenti Babin (Guillaume de Sax). Et la véritable empoisonneuse (Gabrielle Dorziat) n’a-t-elle pas des circonstances atténuantes puisqu’elle n’a agi qu’au nom de la Famille, pour protéger son indigne rejeton (Reggiani) ? En ces temps de Révolution nationale, elle en serait presque sublime !

386 Vipère au poing Pierre Cardinal, France, 1971, 82 mn

Adaptation de l’œuvre d’Hervé Bazin dominée par Alice Sapritch dans le rôle de Folcoche, i.e., la folle cochonne, une mère aux allures de marâtre : dure, méchante et menteuse, elle déteste ses trois fils qui lui rappellent ce mari qu’on lui a imposé et qui ne l’a jamais comprise, dit-elle : “– Vous croyez me connaître parce que vous m’avez fait trois enfants dans le noir”. Le jeune héros révolté qu’elle surnomme “Brasse-bouillon” la hait en se reconnaissant malgré tout dans celle qu’il n’a jamais pu appeler “Maman” et qui est largement inspirée de la mère du romancier. Tout comme l’“oncle René” que l’on entrevoit à la fin renvoie à l’académicien René Bazin, chantre du conformisme agrarien.

Confessions d’un enfant de cœur Pierre L’Hôte, France, 1977, 89 mn

La drôle de guerre en Lorraine ; pour éviter qu’elle ne soit réquisitionnée, le maître d’école (Maurice Biraud) planque sa voiture dans une ferme. Malgré la guéguerre avec l’Église, il accepte que son fils devienne enfant de cœur, puis qu’il fasse une communion dont la date coïncidera avec l’offensive allemande. Finalement, toute la famille part en exode dans une voiture verdâtre : le véhicule a été repeint par le fermier un peu zinzin à qui elle avait été confiée. C’est une chronique amusée et superficiellement indulgente de l’époque. Par exemple, le wagon-restaurant où se tient le repas de communion finit par errer sur une voie qui vient d’être bombardée. Biraud est comme le symbole d’une France à la dérive et complètement irresponsable. La plaisanterie finaude de celui qui écrit “– J’ai craché dedans” sur le papier qu’il pose sur sa bière avant de se diriger vers les toilettes (en revenant, il y lit “– Moi aussi”) avait encore cours dans mon enfance.

De la belle ouvrage Maurice Failevic, France, 1970, 78 mn

C’est un membre de l’aristocratie ouvrière, un ouvrier professionnel P3, que nous rencontrons au début. Il est syndiqué, sans doute à la cgt, peut-être aussi un peu communiste et relativement cultivé. Il rentre dans le lard de jeunes gau- chistes qui veulent lui apprendre ce qu’est la classe ouvrière ; ils sont bien arro- gants, mais il n’est pas non plus le représentant le plus typique du prolétariat. Un an plus tard, le travail qu’il accomplissait avec une telle fierté a été, pour l’essentiel, confié à une machine. Il en éprouve un sentiment de déclassement, ce qui le rend querelleur, aussi bien en famille qu’avec ses collègues d’usine et la maîtrise qui n’a pas tort de lui reprocher de bousiller le travail. Nous le quittons, alors qu’il a provisoirement pris du recul, tandis qu’une voix off nous interroge sur les ravages de ce que l’on n’appelait pas encore le néo-libéralisme.

387 La tuile à loups Jacques Ertaud, France, 1972, 92 mn

La tuile à loups disposée sur le toit siffle au vent du Nord. Selon la supersition à laquelle croit Ravenel (Paul Le Person), elle signalerait ainsi la présence de loups ; ce qui est bien improbable mais arrive quand même. Ce téléfilm vaut avant tout pour de belles images de neige qui rappellent celles d’Un roi sans divertissement (p. 98) ; et pour cause, il est tourné dans le même village d’Aubrac, Nasbinials.

Le père Amable Claude Santelli, France, 1975, 97 mn

Césaire (Jean-Pierre Sentier) épouse Céleste (Geneviève Fontanel) contre la volonté de son père, Amable Houlbrecque (Fernand Ledoux) qui ne se tient pas pour battu. Les durs travaux des champs viennent à bout de la santé de Césaire et Céleste se retrouve face à son beau-père qui manifeste son hostilité en ne s’exprimant que par onomatopées. Il ouvre enfin la bouche après s’être saoulé à l’occasion de l’“assemblée” du village puis, au terme d’une altercation particulièrement violente avec sa bru, le vieil homme va se pendre. Maupassant façon Santelli (cf. Madame Baptiste, p. 1531). Excellente distri- bution dominée par Ledoux, pathétique vieillard enfermé dans ses préjugés.

Hitler, ein Film aus Deutschland Hitler, un film d’Allemagne, Hans-Jürgen Syberberg, rfa, 1977, 410 mn

Le sujet, monstrueux, méritait un film tout aussi monstrueux, un peu fou. C’est le cas ici, avec cette œuvre théâtrale et parfaitement statique qui montre des personnages monologuant sur fond de toiles peintes, à moins qu’il ne s’agisse de potences soutenant des pantins. Il y a de nombreuses versions d’Hitler : Hamlet, Napoléon, le Chaplin du Dictateur (p. 109) sans parler de M le maudit (p. 109). Syberberg se livre à une sorte de recherche psychanalytique du “Hitler qui est en nous”, ce qui l’amène à ressasser la culture allemande, depuis Muspilli jusqu’à Thea von Harbou et Leni Riefenstahl en passant par Ludwig ii et Karl May sur fond de musique wagnérienne – tout particulièrement Parsifal. Et propose une thèse étonnante : Hitler aurait chipé aux Anglais l’idée de l’impérialisme universel pour la combiner à celle du Peuple élu transféré des Juifs aux prétendus Aryens. Les habitudes du Führer, ses chemises comme son petit-déjeuner, sont dé- taillées par son valet de chambre ; la neige recouvre lentement l’acteur tandis qu’il égrène cette litanie d’une choquante banalité – celle du Moloch de Sokou- rov (p. 273). Un long passage, sorte de pied-de-nez à la “mythologie” néo-nazie du Matin des magiciens, présente un ridicule Himmler s’adonnant à l’occultisme. À la fin, une fillette joue avec une peluche moustachue : se débarrassera-t-on jamais d’Hitler ?

388 Index

À bord du Darjeeling limited, voir Darjeeling A matter of life and death, voir Une question limited (the) de vie et de mort À bout de course, voir Running on empty A midsummer night’s dream, 928 À bout de souffle, 435, 468 A midsummer night’s sex comedy, 713 À bout portant, voir Killers (the) (Siegel) À mort l’arbitre, 1526 A bridge too far, voir Un pont trop loin A night at the Opera, 1313, 1372, 1504 A bucket of blood, 1192 A night to remember, 198, 789, 1046 A Canterbury tale, 850 À nos amours, 1288 À cause, à cause d’une femme, 711, 1244 À nous la liberté, 773 À cause d’un assassinat, voir Parallax view À nous les petites anglaises, 1188 (the) A perfect world, 443, 447 À chacun son destin, voir To each his own A place in the sun, 401, 1039, 1533 À chacun son dû, 504, 586 À propos des chansons paillardes. . . , 888 A ciascuno il suo, voir À chacun son dû A river runs through it, voir Et au milieu coule A clockwork orange, voir Orange mécanique une rivière A colt is my passport, 1353 A room with a view, 657 A cottage in Dartmoor, 1414 A scene at the sea, 747 A dangerous method, 335 A sense of history, 394 A day at the races, voir Un jour aux courses A serious man, 585 A day’s pleasure, voir Charlot (First national) A shot in the dark, 550, 635 À des millions de kilomètres de la Terre, voir A slight case of murder, 377 Twenty million miles to Earth A star is born (Cooper), 860 A distant trumpet, 1322 A star is born (Cukor), 569, 773, 860, 992 A dog’s life, voir Charlot (First national) A star is born (Wellman), 569, 580, 773, 860, A double life, 278, 286 992 À double tour, 1195 A stolen life, 848 A face in the crowd, voir Un homme dans la A streetcar named Desire, voir Un tramway foule nommé Désir A farewell to arms, voir Adieu aux armes (l’) A summer place, 327 A fine mess, 1401 A time to love and a time to die, 104, 369, A fish called Wanda, voir Un poisson nommé 649, 1021 Wanda A touch of sin, 950 À flor do mar, 907 À travers l’orage, voir Way down East A free soul, 1490 À travers le cinéma américain, 1081 A history of violence, 1105, 1330 À travers le cinéma italien, 360, 1081 A hole in the head, 941 À travers le miroir, 340, 347 À l’est d’Eden, 155, 480, 640 A view to a kill, 1222 À l’est de Shanghaï, voir Rich and strange À votre bon cœur, Mesdames, 97 À l’ouest des rails, 485 A walk with love and death, 953 À l’ouest rien de nouveau, 103 A wedding, 33, 989 À la poursuite du bonheur, voir And the pur- A woman of Paris, voir Opinion publique (l’) suit of happiness A woman’s face, 213 À la recherche du passé, voir Left luggage Aaker, Lee, 804, 934 A lawless street, 1162 Aaltra, 1407 A letter to three wives, 71, 923 Abatantuono, Diego, 628 A man called Horse, 820, 1290 Abattoir cinq, 47, 1467

1534 Abbey, John, 1190 Addams, Charles, 788 Abbott, George, 973 Addams, Dawn, 1018 Abbott & Costello, 303, 741, 947, 1482 Addams family (the), 788, 864 meet Dr. Jekyll, 303, 1482 Addy, Wesley, 274, 432, 819, 962, 1104 meet Frankenstein, 947, 991, 1482 Adelheid, 191 Abduction,5, 68, 490, 1091 Adieu aux armes (l’), 23 Abe, Hiroshi, 63, 352, 1354 Adieu Bonaparte, 747 Abe, K¯ob¯o, 831, 1429 Adieu jeunesse, 229 Abecassis, Yaël, 817 Adieu l’ami, 1368 Abeillé, Jean, 55, 60, 70, 123, 313, 659, 1254, Adieu ma belle, voir Murder, my sweet 1276 Adieu ma concubine, 776 Abel, Alfred, 516, 782, 1011, 1069 Adieu mon salaud, voir Friends of Eddie Coyle Abel, Walter, 607, 763 (the) Abigail’s party, 367 Adieu Philippine, 161, 324, 759 Abkharian, Simon, 561 Adieu, plancher des vaches, 615, 1318 Abominable docteur Phibes (l’), 564, 1159 Adieux (les), 211 Abouladzé, Tengiz, 231, 831 Adjani, Isabelle, 170, 215, 221, 424, 689, 783, Abraham, F. Murray, 239, 837 1001 Abrahams, Jim, 1421 Adjuster (the), 1014 Abril, Victoria, 762, 1163, 1289 Adjustment and work, 919 Absences répétées, 584, 710, 1250 Adler, Luther, 132, 234, 1022, 1406, 1416 Abus de confiance, 297, 329 Admirable Crichton (l’), 326, 434 Accattone, 285, 759, 979 Adolphson, Edvin, 923 Accident, 712 Adoption, 540 Accordeur de tremblements de terre (l’), voir Adorable voisine (l’), voir Bell, book and candle Piano tuner of earthquakes (the) Adorée, Renée, 278, 905 Ace in the hole, 1064 Adorf, Mario, 284, 405, 586, 636, 877, 948, Ace of hearts (the), 168, 355 967 Achik kerib, 1502 Adventures of Robin Hood (the), voir Aven- Achtung Banditi, 192 tures de Robin des bois (les) Acín, Ramón, 1109 Adversaire (l’) (Garcia), 363, 1202 Acosta, Rodolfo, 610, 934 Adversaire (l’) (Ray), 1399 Acrobate (l’), 677, 1413 Advise & consent, 257 Act of violence, 1102 Aelita, 795 Acteurs (les), 1331 Affaire Calas (l’), 650 Action in the north Atlantic, voir Convoi vers Affaire Cicéron (l’), 1014 la Russie Affaire est dans le sac (l’), 1171 Actors Studio, 76, 116, 239, 1304, 1448 Affaire Makropoulos (l’), voir Věc Makropulos Adam, Alfred, 584, 731, 1191, 1228, 1296, Affaire Maurizius (l’), 736 1524 Affaire Nina B. (l’), 116 Adam and Evelyne, 892 Affaires sont les affaires (les), 1225 Adam’s rib, 865 Affairs of Anatol (the), 163, 418 Adamo, Salvatore, 1412 Affameurs (les), voir Bend of the river Adams, Amy, 741, 745 Affleck, Ben, 1425 Adams, Brooke, 963 Affranchis (les), voir Goodfellas Adams, Edie, 1297 Affreux, sales et méchants, 1060 Adams, Julie, 109, 254, 402, 681 Afonso, Yves, 213, 920, 1114 Adar, Shulamit, 661 Afonya, 407 Adasinsky, Anton, 420 African Queen, 29, 81, 875

1535 After hours, 1311 1057, 1155, 1441, 1456 After life, 1344 Alamo (the), 295, 839, 1141 Afterglow, 862 Alari, Nadine, 1449 Agantuk, 1274 Albatros (studio), 299, 372, 993, 1007 Agar, John, 333, 404, 440, 793 Albatros (l’), 406, 1514 Agatha, 1173 Alberni, Luis, 1491 Âge d’or (l’), 284, 1344, 1354, 1436 Albero degli zoccoli (l’), voir Arbre aux sabots Âge des illusions (l’), 1280 (l’) Age of consent, 358 Albert, Eddie, 635, 1347 Agent trouble, 578 Albertazzi, Giorgio, 1148 Agent X 27, 64, 631, 789, 966, 980, 1052, Albinoni, Tomaso, 748, 1338, 1467 1508 Albinus, Jens, 1406, 1476 Agnès de rien, 1193 Albright, Lola, 471 Agonie (l’), 409 Alcover, Pierre, 1069, 1098, 1306 Agora, 345 Alda, Alan, 964, 1061 Aguirre ou la colère de Dieu, 8 Aldrich, Robert, 290, 449, 501, 635, 658, Ah ça ira, 538 781, 962, 1057, 1104, 1106, 1339 Aherne, Brian, 1229, 1311, 1470 Aleksić, Dragoljub, 322 Ahlstedt, Börge, 469, 1171 Alerme, André, 705, 1191, 1221 Ahmed, Riz, 1085 Alerte aux Indes, voir Drum (the) Ai no kor¯ıda, voir Empire des sens (l’) Alerte la nuit, voir Night key Aiello, Danny, 633 Alessandrini, Gofreddo, 6, 835 Aigle des mer (l’), voir Sea hawk (the) Alexander’s ragtime band, 1351 Aigle vole au soleil (l’), voir Wings of eagles Alexander, Richard, 1460 (the) Alexandra, 282 Ailes (les) (Chepitko), 1491 Alexandre Nevski, 1340, 1467 Ailes (les) (Wellman), voir Wings Alexandrie, encore et toujours, 361, 382, 1124, Aimée, Anouk, 106, 154, 156, 236, 310, 655, 1214 718, 753, 766, 943, 1461, 1494 Alexandrie, pourquoi ?, 1124, 1214 Aimée (l’), 509, 514 Alexandrov, Grigori, 1442 Aimer, Boire et chanter, 720 Alfa tau, 280 Aimez-moi ce soir, voir Love me tonight Alfred Hitchcock presents, 441, 483 Aimos, Raymond, 10, 190, 222, 470, 659, 682, I, 1089, 1220 827, 1017, 1394, 1409, 1414, 1454 II, 1102 Aîné des Ferchaux (l’), 377 III, 331, 553 Ainsi va l’amour, voir Minnie and Moskowicz IV, 196 Air Force, 978 V, 331 Airplane, 1421 VI, 651 Akahige, voir Barberousse VII, 60, 707 Akai tenshi, voir Ange rouge (l’) Alfred Hitchcock hour (the) Akasen chitai, voir Rue de la honte (la) II, 483 Akerman, Chantal, 362, 893, 1116, 1129 III, 1220 Akins, Claude, 941, 1057, 1322, 1341, 1345 Alfredson, Thomas, 499 Al-asfour, voir Moineau (le) Alias Nick Beal, 126 Al Capone, 1463 Alibi (l’), 456 Al Meliguy, Mahmoud, 896, 1124 Alice (Allen), 155, 160 Al Rafeaa, Zain, 536 Alice (Švankmajer), 244, 371, 921, 1416 Alabama Hills, 259, 362, 404, 413, 591, 684, Alice doesn’t live here anymore, 446 695, 726, 808, 934, 952, 994, 1038, Alice in not so Wonderland, 343

1536 Alice in Wonderland (Disney), 569, 1093, 1416 Almodóvar, Pedro, 2, 15, 17, 74, 253, 382, Alice’s restaurant, 1346 415, 504, 708, 709, 754, 762, 1077, Alien, 88, 479, 1356, 1478 1108, 1110, 1125, 1163, 1208, 1289, Aliens, 88, 437, 479, 1356, 1478 1339 Alien3, 1356, 1478 Aloïs Nebel, 1186 Alien : resurrection, 1478 Along the great divide, 404 All about Eve, voir Ève Alonso, Chelo, 1376 All I desire, 875 Alonso, Ernesto, 473 All or nothing, 881 Alouettes, le fil à la patte, 266 All quiet on the western front, voir À l’ouest Alpeis, 128 rien de nouveau Alphaville, 435, 651, 1005, 1325 All that heaven allows, 557, 608, 1348 Alsina (Hôtel), 28, 34, 541, 1255 All that money can buy, 259 Altman, Robert, 53, 71, 96, 99, 120, 121, All the king’s men, 665 233, 280, 392, 436, 660, 695, 756, All the marbles, 290 794, 849, 856, 862, 989, 1020, 1063, All the night long, 445 1068, 1315 All the president’s men, voir Hommes du pré- Alton, John, 630, 891 sident (les) Alwyn, William, 1318 All this, and heaven too, 872 Amadis, Said, 16 Allégret, Marc, 2, 172, 590, 784, 891, 1121, Amalric, Mathieu, 54, 344, 348, 351, 376, 514, 1385 535, 749, 943, 973, 1230, 1318, 1383, Allégret, Yves, 126, 222, 439, 718, 1027, 1418, 1424 1284 Amann, Betty, 1222 Allemagne, année zéro, 431, 1152 Amant de cinq jours (l’), 751 Allemagne en automne (l’), 357 Amants (les), 1493 Allemagne mère blafarde, 1435 Amants crucifiés (les), 84, 611, 708 Allen, Gracie, 304, 326, 922 Amants de la nuit (les), voir They live by night Allen, Karen, 379, 617, 1073 Amants de Vérone (les), 718 Allen, Lewis, 451, 577 Amants diaboliques (les), voir Ossessione Allen, Nancy, 507, 524, 668, 1198 Amants du Capricorne (les), voir Under Ca- Allen, Patrick, 41 pricorn Allen, Woody, 10, 56, 71, 155, 202, 208, Amants réguliers (les), 814 279, 296, 552, 633, 703, 713, 796, Amarcord, 535, 1090, 1124, 1136, 1410 837, 856, 861, 937, 964, 1061, 1142,Amateur (l’), 1486 1235, 1284, 1300, 1457, 1465, 1482 Ambler, Eric, 506, 1107 Allerson, Alexander, 1515 Ambre, voir Forever Amber Allez coucher ailleurs, voir I was a male war Ameche, Don, 185, 769, 1202, 1351, 1411 bride Amenábar, Alejandro, 345 Allez France, 826 Amère victoire, 1004 Allgood, Sara, 55, 80, 171, 282, 719, 1094, America, America, 14, 818, 984 1448 American beauty, 338 Alliance cherche doigt, 122 American madnes, 1410 Allio, René, 73, 463, 614, 832, 1134, 1246 Americana, 187, 202, 271, 330, 803, 1099, Allister, Claud, 1504 1428 Allô Berlin ? Ici Paris, 216 Americanization of Emily (the), 852 Allonsanfan, 295, 830 Ames, Leon, 39, 90, 704, 1362, 1500 Allyson, June, 1146, 1376 Ames, Robert, 325 Almanach d’automne, 998 Âmes à la mer, voir Souls at sea Almirante, Luigi, 1402 Âmes fortes (les), 530, 938, 1040

1537 Âmes libres, voir A free soul Anaya, Elena, 754 Âmes mortes (les), 613, 1252 Anciens de Saint-Loup (les), 97 Âmes perdues, voir Anima persa Anconina, Richard, 262, 1479 Ami américain (l’), 1037 Ancre (Hôtel de l’), 56, 349 Ami de mon amie (l’), 890, 1272 And the pursuit of happiness, 364 Amici miei, 72, 605, 828, 1168, 1512 Andersen, Hans Christian, 818, 1322, 1499 Amiranashvili, Amiran, 376, 615, 656 Anderson, Edward, 53 Amis (les), 129 Anderson, James, 404, 594 Amont, Marcel, 1415 Anderson, Judith, 158, 396, 425, 427, 820, Amore in città (l’), 93 989, 1056, 1231 Amour (Haneke), 354 Anderson, Lindsay, 266 Amour (Makk), voir Szerelem Anderson, Michael J., 1051 Amour à mort (l’), 262, 1307 Anderson, Paul Thomas, 197, 292, 502, 736, Amour à vingt ans (l’), 1487 971, 1431 Amour c’est gai, l’amour c’est triste (l’), 677, Anderson, Wes, 483, 727, 946, 1088, 1191, 1413 1223 Amour d’une femme (l’),2, 568, 1103, 1241, Anderson tapes (the), 1195 1276 Andersson, Bibi, 86, 341, 345, 546, 594, 695, Amour de l’actrice Sumako, 1490 696, 756, 1008, 1085, 1500, 1528 Amour en fuite (l’), 1488 Andersson, Harriet, 86, 193, 340, 341, 469, Amour est plus froid que la mort (l’), 97 698–700, 1284, 1428, 1531 Amour est une grande aventure (l’), voir Skin André, Gaby, 1442 deep André, Marcel, 82, 718, 727, 778, 1075, 1137 Amour. . . et après (l’), voir Afterglow Andreï Roublev, 56, 483, 1227 Amour l’après-midi (l’), 167 Andress, Ursula, 428, 945, 1199, 1325 Amour n’est pas un jeu (l’), voir In this our Andrews, Anthony, 1164 life Andrews, Dana, 237, 396, 414, 419, 596, 745, Amour par terre (l’), 332 807, 1001, 1016, 1097, 1259, 1326, Amour poursuite (l’), voir Love at large 1400, 1411 Amour, Velvet d’, 284 Andrews, Edward, 151, 253, 554, 605 Amoureux sont seuls au monde (les), 136 Andrews, Harry, 193, 256, 293, 480, 632, 654, Amours chiennes, 1019, 1114 846, 950 Amours d’Astrée et de Céladon, 1281 Andrews, Julie, 104, 285, 635, 789, 852, 1212 Amours d’une blonde (les), 658 Andrews, Naveen, 620 Amours imaginaires (les), 368 Andrex, 421, 727, 1044, 1204, 1306 Amys, Georgette, 128 Androcles and the lion, 308, 320 An affair to remember, 113, 622, 918 Andromeda strain (the), 419, 492 An American in Paris, voir Un Américain à Anémone, 672, 833, 924, 1149 Paris Anet, Claude, 827, 1042 An american tragedy, 1039 Ange bleu (l’), 207, 753 An american werewolf in , voir Loup- Ange de la rue (l’), voir Street angel garou de Londres (le) Ange des maudits (l’), voir Rancho notorious An angel at my table, voir Un ange à ma table Ange exterminateur (l’), 1465 An elephant standing still, 216 Ange ivre (l’), 45, 399, 451, 1088 Ana y los lobos, voir Anna et les loups Ange rouge (l’), 127, 746, 876 ´Aναγκη´ , 391, 851 Angel, 86 Anatahan, 965 Angel face, 90, 91, 1060 Anatomie d’un rapport, 1510 Angélique, marquise des anges, 377 Anatomy of a murder, 432, 1004 Angelo, Jean, 372, 501, 1007, 1111

1538 Angelo bianco (l’), 1269, 1464 Apache drums, 239 Anges de l’Enfer (les), voir Hell’s angels Aparajito, 9, 129, 130, 1390 Anges déchus (les), 1350 Aparicio, Rafaela, 715, 732 Anges du péché (les), 1009 Apartment (the), 88, 497, 547, 1301 Anges marqués (les), voir Search (the) Apocalypse now, 24, 25, 175, 663 Anglade, Jean-Hugues, 221 Apollinaire, Guillaume, 410, 552, 568, 1127, Anglaise et le duc (l’), 330 1230, 1337, 1360, 1424 Angoisse, voir Experiment perilous Appartement des filles (l’), 1244 Angst, voir Peur (la) Appât (l’) (Mann), voir Naked spur (the) Anguille (l’), voir Unagi Appât (l’) (Tavernier), 509 Aniki Bóbó, 3 Appelez Northside 777, 512 Aniki, mon frère, 1180 Apportez-moi la tête d’A. García, voir Bring Anima persa, 284 me the head of Alfredo Garcia Animal crackers, 884 Apprenti salaud (l’), 570 Ankrum, Morris, 25, 404, 440, 1339, 1495, Après la pluie, 1222 1497 Après la pluie le beau temps, voir Don’t change Ann-Margret, 1366 your husband Anna et les loups, 715 Après la répétition, 343, 347, 469 Anna Karenina, 893 Après la tempête, 352 Annabella, 98, 421, 570, 839, 841, 1017, 1394 Après la vie, 1172 Annakin, Ken, 882, 1508 Après-midi d’un tortionnaire (l’), 153 Annaud, Jean-Jacques, 254, 820, 1066 Après notre séparation, 717 Anne Boleyn, 913 Apted, Michael, 1173 Année de tous les dangers (l’), 146 Apur sansar,9, 129, 130, 1390 Année dernière à Marienbad (l’), 707, 1138, Aquistapace, Jean, 666 1148, 1201 Arabesque, 853 Année des treize lunes (l’), 759, 981 Aragon, Louis, 561, 1288 Années déclic (les), 1354 Araignées (les), 211, 1098 Années difficiles (les), 1117, 1192 Araignées de la nuit (les), 123 Annie Hall, 208 Araki, Ichir¯o, 888 Annonces matrimoniales, voir Visita (la) Aranguren, Sonsoles, 732 Another woman, 1235 Aratama, Michiyo, 531, 593, 1047, 1048 Another year, 785 Arbre aux sabots (l’), 338, 519, 952 Anouilh, Jean, 278, 351, 462 Arbre de vie (l’), voir Tree of life (the) Anscochrome, 541, 794 Arcand, Denys, 125, 670, 1136, 1219, 1361 Anspach, Susan, 721 Archangel, 706 Antoine, André, 297, 751 Arche russe (l’), 1392 Antoine et Antoinette, 174, 185 Archer, Anne, 1485 Antoine et Colette, 1487 Archer, John, 690 Antonelli, Laura, 312, 846 Ardant, Fanny, 262, 335, 866, 935, 1029, 1206, Antonio das Mortes, 423 1307, 1321 Antonioni, Michelangelo, 70, 96, 173, 250, Arden, Eve, 1004 360, 389, 401, 512, 655, 673, 1376, Arden, Robert, 981 1410, 1468, 1517 Ardisson, Edmond, 666, 1306 Antonutti, Omero, 732, 830, 1526 Arditi, Pierre, 230, 262, 346, 351, 648, 859, Antonythasan, Jesuthasan, 740 866, 1257, 1307, 1331 Aoki, Tomio, 325, 671, 1263 Arenas, Reinaldo, 815 Aoyama, Shinji, 489 Arenas, Rosita, 636 Apache, voir Bronco Apache Arènes sanglantes, voir Blood and sand

1539 Arestrup, Niels, 380, 494, 893, 1343, 1358 Arrangement (the), 818 Argent (l’) (Bresson), 405 Arriaga, Guillermo, 1114 Argent (l’) (L’Herbier), 1069, 1091 Arrière-pays (l’), 375 Argent de la vieille (l’), voir Scopone scienti- Arrighi, Nike, 599, 1209 fico (lo) Arrival, 741 Argent de poche (l’), 983 Arsan, Emmanuelle, 492 Argento, Dario, 586, 1080, 1409, 1443 Arsenic and old lace, 553, 651, 1259 Argo, Victor, 43, 83, 785, 941, 1142, 1311 Art d’être aimée (l’), 176 Ariane, voir Love in the afternoon Artaud, Antonin, 98, 720, 1048, 1069, 1137, Ariel, 1359 1153, 1247, 1306 Arigat¯o-san, 574, 1170 Arthur, Jean, 147, 540, 648, 664, 929, 988, Arima, Ineko, 77, 595, 640 1132, 1291, 1314, 1338, 1491 Arise, my love, 363 Artist (the), 274, 573 Arlaud, Swann, 935 As de pique (l’), 1406 Arlésienne (l’), 1385 As des as (l’),1 Arletty, 200, 263, 421, 779, 1013, 1146, 1489 ASA NISI MASA, 106 Arliss, Leslie, 403, 1179 Asano, Tadanobu, 842, 1184, 1513 Armadillo, 1280 Asaoka, Ruriko, 581, 1121 Armaguedon, 34, 1120 Ascenseur pour l’échafaud, 37, 458, 698 Armand, Raymond, 41 Ashbrook, Dana, 1051 Armata Brancaleone (l’), 1430 Ashby, Hal, 220, 1445 Arme à gauche (l’), 719 Asher, Jane, 1136 Armée (l’), 33, 181, 898, 907, 928, 1438, 1439 Ashley, Ray, 1527 Armée de l’Empereur s’avance (l’), 587, 1052 Aslan, Grégoire, 307, 981, 1069 Armée des douze singes (l’), voir Twelve mon- Aspen, 922 keys Asphalt jungle (the), 224, 471, 1413 Armée des ombres (l’), 1352 Asphalte, 1222 Armendáriz, Pedro, 305, 513, 636, 965, 1123, Asquith, Anthony, 309, 790, 1150, 1345, 1414 1278, 1347 Assassin (l’), 1455 Armoire volante (l’), 272, 629 Assassin habite. . . au 21 (l’), 541, 1000 Armontel, Roland, 558, 670, 1503 Assassinat du Père Noël (l’), 142, 384, 1228 Armored car robbery, 1166 Assassin(s), 1295 Armstrong, Louis, 874 Assassins et voleurs, 470 Armstrong, R. G., 934 Assaut, 530 Armstrong, Robert, 1142 Assayas, Olivier, 656, 1006 Army of one, 734 Asso, Pierre, 650, 1128, 1215 Arnaque (l’), 1460 Assommoir (le), 976 Arnaqueur (l’), voir Hustler (the) Assurance sur la mort, voir Double indemnity Arnaqueurs (les), voir Grifters (the) Asta (chien), 66, 704, 973, 1305, 1362 Arnold, Edward, 91, 147, 229, 259, 648, 1424, Astaire, Fred, 258, 633, 918, 1124, 1403, 1500 1491, 1508 Aster, Ari, 536 Arnold, Jack, 681, 684, 1369, 1404 Asther, Nils, 1169 Arnold, Marcelle, 1252 Asti, Adriana, 332, 449, 479, 517, 611, 1174 Arnoul, Françoise, 526, 595, 1471 Astor, Junie, 329, 848, 993 Arnoux, Robert, 734 Astor, Mary, 19, 32, 325, 687, 769, 781, 1032, Arnt, Charles, 708 1102, 1248, 1523 Aronofsky, Darren, 286, 838, 1207 Atalante (l’), 31, 56 Arquette, Patricia, 1258 Atantic City, 1436 Arquette, Rosanna, 23, 82, 1311 Atherton, William, 1467

1540 Atika, Aure, 1343, 1432 Auber, Brigitte, 411, 467, 1296 Atkine, Féodor, 762, 764, 1483, 1492 Auberge rouge (l’), 75, 105 Atkinson, Ashlie, 625 Auberjonois, René, 436, 660, 862, 1238, 1315 Atkinson, Dorothy, 931 Aubry, Cécile, 467 Atkinson, Rowan, 391, 652, 981 Auclair, Michel, 82, 467, 910, 936, 1224, 1379 Atlantide (l’) (Feyder), 1111 Auden, W. H., 652 Atlantide (Pabst), 1528 Audiard, Jacques, 108, 580, 612, 740, 1001, Atlantique, latitude 41o, voir A night to re- 1085, 1343, 1353, 1358 member Audiard, Michel, 103, 122, 128, 185, 397, 731, Attache-moi, 1289 752, 1001, 1026 Attack, 635, 1055 Audiberti, Jacques, 67, 203, 389, 707, 937, Attal, Henri, 890, 1276, 1362 954, 1096, 1100, 1137, 1228 Attenborough, Richard,4, 171, 226, 443, 492, Audley, Maxine, 453, 1451, 1517 657, 885, 1109, 1366, 1453 Audran, Stéphane, 43, 223, 251, 532, 608, Attente des femmes (l’), 349 632, 681, 711, 847, 890, 955, 960, Attila Marcel, 352 1001, 1084, 1123, 1244, 1299, 1348, Atwill, Lionel,5, 52, 126, 410, 488, 662, 980, 1456 982, 991, 1112, 1424, 1486 Audret, Pascale, 1528 Au bonheur des dames (Cayatte), 744 Audry, Jacqueline, 264, 558, 650, 1405 Au bonheur des dames (Duvivier), 251 Auer, Mischa, 147, 887, 981, 1294, 1336 Au bord de la mer bleue, 429, 1156, 1484 Auger, Claudine, 132, 206, 1447 Au bout de la nuit, voir Something wild (Gar- Auld lang syne, 696, 760 fein) Aumont, Jean-Pierre, 190, 194, 409, 421, 570, Au cœur de la nuit, voir Dead of night 599, 825, 899, 1288 Au cœur du mensonge, 176 Aumont, Michel, 416, 820, 1207, 1362, 1389 Au delà des collines, 1431 Aumont, Tina, 291, 409, 641, 948 Au delà des grilles, 729 Aurel, Jean, 1240 Au delà des montagnes, 344 Aurenche, Jean, 106, 1083, 1228 Au-dessous du volcan, voir Under the volcano Auric, Georges, 628, 773, 1398 Au feu les pompiers, 143, 267, 658, 1406 Aurore (l’), voir Sunrise Au fond de mon cœur, voir Deep in my heart Austen, Jane, 738, 1135 Au gré du courant, 579 Austin, Jerry (nain), 1476 Au hasard Balthazar, 667, 798 Austin Powers, 8, 706, 1352, 1532 Au loin s’en vont les nuages, 679, 873, 1340 Autant-Lara, Claude, 75, 105, 202, 263, 442, Au nom de la loi (Germi), voir In nome della 544, 650, 705, 738, 1053, 1083, legge 1382 Au nom de la loi (Tourneur), 588 Autant en emporte le vent, voir Gone with the Au nom du pape-roi, 328 wind Au nom du père, 1382 Auteuil, Daniel, 221, 460, 866, 999, 1202, 1206, Au nom du peuple italien, 205, 1076 1232, 1451 Au pan coupé, 710, 1250 Autopsie d’un meurtre, voir Anatomy of a mur- Au revoir là-haut, 494, 507 der Au revoir les enfants, 18, 458, 606, 1260 Autour de L’argent, 1091 Au royaume des cieux, 729 Autour de minuit, voir Round midnight Au service secret de sa majesté, 504, 586, Auto rouge (l’), 1512 1131 Autran, Paolo, 1484 Au seuil de la vie, voir Nära livet Autre (l’), voir Other (the) Au travers des oliviers, 1148, 1162 Autre côté de l’espoir (l’), 621 Aube de la famille Osone¯ (l’), 181, 898, 907 Aux deux colombes, 898

1541 Aux postes de combat, voir Bedford incident of a nazi spy (the) Aviator, 20, 1368 Aux sources du Nil, voir Mountains of the Avida Dollars, voir Dalí, Salvador Moon Avida, 284 Avant de t’aimer, voir Not wanted Avril, 124, 1533 Avant la nuit, voir Before night falls Avril et le monde truqué, 193 Avant le déluge, 1132 Avventura (l’), 512 Avant que j’oublie, 915, 1161 Avventuriera del piano di sopra (l’), 814 Avanti , 554 Awashima, Chikage, 642, 760, 1357 Avatar, 437 Awful truth (the), 662, 973 Avati, Pupi, 336, 628, 1080 Axel, Gabriel, 251 Avec le sourire, 1079 Axton, Hoyt, 1351 Avengers (the), 504, 1040, 1131 Ayckbourn, Alan, 648, 720, 1257 Aventure au Sahara, 511 Aylmer, Felix, 159, 593, 632, 1179, 1245, 1265 Aventure d’une nuit (l’), voir Remember the Aymé, Jean, 487, 1096 night Aymé, Marcel, 544, 1121, 1346 Aventure de Catherine C., 335 Ayres, Lew, 103, 257, 1034, 1468 Aventure de Madame Muir (l’), voir Ghost and Azabal, Lubna, 1252 Mrs. Muir (the) Azéma, Sabine, 230, 262, 351, 507, 641, 648, Aventure vient de la mer (l’), voir French- 720, 819, 859, 1207, 1210, 1211, 1257, man’s creek 1307 Aventures d’Ivan Tchonkine (les), 868 Aznavour, Charles, 156, 711, 766, 932, 1531 Aventures d’Okunidé (les), 1404 Aventures de Don Juan (les), 1476 Baas, Balduin, 1435 Aventures de Pinocchio (les), 405 Bab el hadid, voir Gare centrale Aventures de Robert Macaire (les), 1007 Babe, 1450 Aventures de Robin des Bois (les), 465, 1070, Babel, Isaac, 811 1452 Babes on Broadway, 725 Aventures de Robinson Crusoé (les), voir Ro- Babluani, Géla, 767 binson Crusoe Baby doll, 14, 466, 514 Aventures de Sherlock Holmes (les), 490 Baby face, 1204 Aventures de Tintin (les), 1079, 1203, 1270 Bacall, Lauren, 33, 39, 44, 72, 265, 448, 819, Aventures du capitaine Wyatt (les), voir Dis- 846, 1303, 1309, 1390, 1428 tant drums Baccara, 778 Aventures en Birmanie, voir Objective, Burma Bacchelli, Riccardo, 1275 Aventures extraordinaires de Mister West (les), Bach, Christoph, 1006 737 Bach, Jean-Sébastien, 1039 Aventures fantastiques, 453, 734 Bachelet, Pierre, 820 Aventures fantastiques du baron de Munch- Backlash, 325 hausen (les), voir Munchhausen Backus, Jim, 556, 637 Aventurier du Rio Grande (l’), 513 Baclanova, Olga, 29, 867 Aventurier du Texas (l’), 17 Bacon, Kevin, 1035 Aventuriers (les), 300 Bacon, Lloyd, 377, 733, 758, 1177 Aventuriers de l’arche perdue (les), voir In- Bacri, Jean-Pierre, 230, 664, 677, 805, 1443, diana Jones I 1452 Averty, Jean-Christophel, 705, 1532 Bad and the beautiful (the), voir Ensorcelés Avery, Tex, 316, 687 (les) Aveu (l’) (Sirk), voir Summer storm Bad boy Bubby, 1440 Aveux d’un espion nazi (les), voir Confessions Bad day at Black Rock, 807, 1038

1542 Bad influence, 772, 1302 Bale, Christian, 244, 293, 324, 814, 886, 1133, Bad lieutenant, 43, 1120 1430 Bad timing, 925 Balestri, Andrea, 405 Badalamenti, Angelo, 111, 162 Balfour, Katharine, 984 Baddeley, Hermione, 882, 1110 Balibar, Jeanne, 54, 482, 535, 623, 646 Badel, Pierre, 1516 Balin, Mireille, 579, 1042, 1096, 1293, 1380, Badger, Clarence G., 175 1467 Badham, Marie, 672 Bálint, András, 1280 Badie, Laurence, 30, 37, 53, 1252 Ball, Lucille, 520, 860, 1216, 1495 Badlanders (the), 840 Ball of fire, 1259, 1336 Badlands, 667 Ballad of Cable Hogue (the), 1282 Bagarres, 1413 Ballade de Bruno (la), voir Stroszek Bai, Yang, 1160 Ballade de Narayama (la) (Imamura), 240, Baie des Anges (la), 678 1025, 1389 Bailey, Marion, 322, 881, 931 Ballade de Narayama (la) (Kinoshita), 240, Bailey, Pearl, 689 1389 Baïonnette au canon, 246 Ballade du soldat (la), 369 Baiser du tueur (le), voir Killer’s kiss Ballard, J. G., 82, 244 Baisers volés, 28, 1255 Ballets écarlates (les), 123 Baish¯o, Mitsuko, 999 Ballon rouge (le), 325 Bajor, Michal, 876, 880, 958 Balmer, Jean-François, 592, 619, 1013 Baker, Carroll, 14, 466, 645, 1461 Balpétré, Antoine, 183, 205, 280, 936, 957, Baker, Diane, 178, 1313 1009, 1026, 1132 Baker, Fay, 609 Balsam, Martin, 139, 215, 250, 328, 445, 837, Baker, Joe Don, 74, 255, 1267, 1359 960, 1036, 1195, 1463, 1494 Baker, Joséphine, 381 Balthus, 370, 1029 Baker, Kathy, 1316 Balutin, Jacques, 1045 Baker, Lenny, 788 Balzac, Honoré de, 100, 187, 359, 714, 731, Baker, Roy ward, 789 956, 1126, 1224 Baker, Stanley, 247, 307, 562, 712, 840, 1213, Balzac et la petite tailleuse chinoise, 802 1327 Bambi, 242 Bakshi, Ralph, 1144 Bán, János, 721 Bakumatsu taiy¯oden, 783 Banco à Las Vegas, voir Silver bears Bakushu,¯ 1357 Bancroft, Anne, 192, 438, 679, 859, 963, 1066 Báky, Josef von, 859 Bancroft, George, 64, 477, 1338 Bal (le), 1503 Bancs publics, 1389 Bal des pompiers (le), 734 Band of angels, 231, 477 Bal des vampires (le), 41, 84, 546, 735 Band wagon (the), voir Tous en scène Balaban, Bob, 946, 1020 Bande à part, 1288, 1505 Balabanov, Alexeï, 327, 378, 417, 572, 1367 Bandera (la), 729, 1017, 1256, 1389 Balade sauvage (la), voir Badlands Banderas, Antonio, 15, 74, 382, 653, 754, 1110, Baladucco, Michael, 235 1289 Balanta, 693 Bandit (le), voir Naked dawn (the) Balasko, Josiane, 672, 811, 1262, 1331, 1373, Bandito (il), 872 1389, 1481 Bandits, bandits, voir Time bandits Balcon, Michael, 474, 1394 Banerjee, Victor, 369, 1324 Baldwin, Alec, 724 Bangiku, 1170 Baldwin, William, 389, 1470 Banionis, Donatas, 1015 Bank dick (the), voir Mines de rien

1543 Banks, Leslie, 420, 437, 581, 676, 885, 889, Barnett, Vince, 422, 478, 1443 1245, 1530 Baron Cohen, Sacha, 638, 940, 1326 Bannen, Ian, 568, 654, 833, 950 Baron de Crac (le), 734, 859 Bannerjee, Haradhan, 906, 1359 Baron de l’Arizona (le), 72 Bannerjee, Karuna,9, 129, 1390 Baron fantôme (le), 1221 Banni des îles (le), voir Outcast of the islands Baron Prášil, voir Baron de Crac (le) Bannie du foyer, voir Tormento Baroncelli, Jacques de, 731, 1115 Bannissement (le), 925 Baronne de minuit (la), voir Midnight Banshun, 1010, 1213 Baroux, Lucien, 727, 778, 969, 1516 Banzie, Brenda de,8, 523 Barr, Jean-Marc, 521, 568, 643, 766, 819, 1406 Baquet, Maurice, 456, 482, 557, 993 Barrat, Robert, 57, 1157, 1204, 1372 Barabbas, 256 Barrault, Jean-Louis, 28, 102, 154, 292, 784, Baranovskaïa, Vera, 1160 1013, 1098, 1238, 1441, 1489 Baratier, Jacques, 67, 707, 747, 1137, 1364 Barrault, Marie-Christine, 267, 385, 702, 1142, Barbara, 535 1182, 1247 Barbarosa, 303 Barravento, 897 Barbary coast, 1266 Barreto, Lima, 176 Barbé, Marc, 1260 Barrett, Edith, 468, 1025, 1490 Barbe à papa (la), voir Paper moon Barrett, Vince, 378 Barbe-Noire, 103 Barrie, J. M., 326, 434, 569 Barber (the), 218 Barrier, Maurice, 507, 820, 1066, 1230 Barberousse, 513, 967, 1120, 1222 Barrière de chair (la), 1287 Barbie, Klaus, 46, 557, 606, 1034, 1304 Barry, Joan, 441 Barbier, Christian, 1352 Barry, John, 285 Barbier-Krauss, Charlotte, 751, 1265 Barry Lyndon,2, 36, 403, 476, 961, 1124 Barbier de Sibérie (le), 1371 Barrymore, Drew, 937 Barbosa, Felipe, 1370 Barrymore, Ethel, 80, 212, 672, 776, 931 Barbouth, Joël, 543 Barrymore, John, 104, 463, 769, 835 Barbouzes (les), 103 Barrymore, John Drew, 414 Barbusse, Henri, 1201 Barrymore, Lionel, 147, 177, 265, 279, 318, Barcis, Artur, 117, 876 399, 410, 431, 463, 779, 835, 995, Bardèche, Maurice, 1155 1412, 1488, 1490 Bardelys the magnificient, 1419 Barthelmess, Richard, 206, 263, 585, 988, 1157, Bardem, Javier, 309, 784, 815, 933, 1077, 1093, 1169 1457 Bartholomew, Freddie, 1412 Bardem, Juan Antonio, 184 Bartleby, 730 Bardini, Aleksander, 876, 1065 Bartok, Eva, 1343 Bardot, Brigitte, 147, 156, 212, 620, 786, 1390 Barton, Charles, 947 Bardou, Camille, 299, 372 Barton Fink, 1236 Barefoot contessa (the), 36, 40, 1288 Barzman, Ben, 512 Barfly, 607 Barzyk, Patricia, 123, 909, 1254 Barge, Paul, 1187 Bas-fonds (les) (Kurosawa), 712, 993, 1134 Bargen, Daniel von, 235 Bas-fonds (les) (Renoir), 712, 993 Baring, Norah, 446, 1414 Bas-fonds de Frisco (les), voir Thieves’ high- Barker, Mike, 651 way Barma, Claude, 499, 889, 1349 Bas-fonds de Mexico (les), voir Salon Mexico Barnes, Binnie, 609 Bas-fonds new-yorkais (les), voir Underworld Barnet, Boris,6, 167, 184, 361, 429, 622, USA 737, 1303, 1484 Bas les masques, voir Deadline U. S. A.

1544 Basehart, Richard, 51, 198, 246, 529, 609, Bava, Mario, 390, 957 846, 1409 Baxter, Alan, 1500 Bash¯o, Matsuo, 582 Baxter, Anne, 118, 459, 483, 493, 934, 1155, Basic instinct, 40, 389 1229, 1326, 1341 Basinger, Kim, 243, 981, 997 Baxter, Deborah, 1174 Baskin, Richard, 280 Baxter, Vera Baxter, 1529 Basler, Marianne, 65, 646, 1276 Baxter, Warner, 887, 1177, 1418 Bass, Saul, 217, 443, 575, 689, 993, 1004, Bayard, Micha, 70, 488, 659, 669, 883, 1054 1017, 1036, 1054 Bayat, Sareh, 1458 Bassermann, Albert, 532, 1322 Baye, Nathalie, 13, 376, 599, 862, 909, 1013, Basset, Gaby, 518 1096, 1158, 1350, 1401, 1457, 1465 Bassilachvili, Oleg, 992 Bazin, Hervé, 387, 766 Bastos, Othon, 423 Beach red, 939, 1327 Bataille, Henry, 1181 Bean, 391 Bataille, Sylvia, 28, 211, 549, 557 Béart, Emmanuelle, 59, 349, 503, 714, 818, Bataille d’Alger (la), 1375 999 Bataille de l’eau lourde (la), 450 Beat the devil, 296, 654, 1427 Bataille de Naples (la), 179, 837 Beatles (the), 245, 321, 802, 1164, 1393 Bataille de San Pietro (la), voir Battle of San Beatrice Cenci, voir Château des amants mau- Pietro (the) dits (le) Bataille du rail (la), 1209 Beatty, Ned, 26, 233, 438, 507, 873, 1015, Bataillon des sans-amour (le), voir Mayor of 1072, 1093, 1305, 1371 Hell (the) Beatty, Warren, 660, 1044, 1052, 1238, 1307, Batalov, Nikolaï, 795, 1160 1462 Batcheff, Pierre, 372, 501, 511, 979, 1344 Beau Brummell,2 Bateau (le), voir Boot (das) Beau fixe sur New York, 88, 173, 497, 1348 Bateau phare (la), voir Lightship (the) Beau Geste, 798, 1256 Bateau pour les Indes, 700 Beau mariage (le), 55, 1272 Bates, Alan, 228, 886, 1020, 1045 Beau-père, 1457 Bates, Florence, 71, 1056 Beau Serge (le), 260 Batman, 243, 960 Beaudine, William, 308, 1386 Batman begins, 886, 1430 Beaumarchais, Pierre-Augustin Caron de, 1252 Batman, le défi, voir Batman returns Beauregard, Georges de, 650 Batman returns, 243, 960 Beauvais, Frank, 722 Battement de cœur, 329 Beauvois, Xavier, 285, 1158 Battisti, Carlo, 695 Bécaud, Gilbert, 862, 877, 948 Battle cry, 547 Bechet, Sidney, 1165 Battle of San Pietro (the), 265, 318, 470 Beck, Béatrix, 339 Battling Butler, 1501 Becker, Harold, 1188 Bauchau, Patrick, 807, 1194, 1222 Becker, Jacques, 99, 174, 226, 262, 457, 579, Baudelaire, Charles, 351, 368, 480, 512, 1316 650, 724, 998, 1293, 1296 Bauer, Steven, 500 Becker, Wolfgang, 283 Baugin, Lupin, 662 Beckinsale, Kate, 1400 Baum, Vicky, 835, 953 Becky Sharp, 961 Baumer, Jacques, 126, 200, 222, 252, 674, Bedelia, Bonnie, 1201 727, 956, 1062, 1225 Bedford incident (the), 328, 522 Baur, Harry, 142, 296, 670, 697, 881, 1043, Bedlam, 476, 1487 1062, 1121, 1389, 1403 Bedos, Guy, 707, 1185 Bausch, Pina, 149, 566, 1208 Bedos, Nicolas, 866

1545 Bedoya, Alfonso, 591, 630, 1316, 1456 Belloc Lowndes, Marie, 429, 806, 1094 Beery, Wallace, 166, 356, 463, 559, 626, 778, Bellocchio, Marco, 630, 655, 1382 779, 811, 835, 932, 995, 1236 Bellon, Loleh, 99, 1151 Beery Jr., Noah, 588, 690, 1479 Bellon, Yannick, 1151 Beethoven, Ludwig van, 367, 452, 845 Bells are ringing, 934 Beetlejuice, 724, 1225 Bells of St Mary (the), voir Cloches de Sainte Before night falls, 815 Marie (les) Before the devil knows you’re dead, 1002 Belly of an architect (the), voir Ventre de l’ar- Bégaudeau, François, 1077 chitecte (le) Begley, Ed, 28, 127, 395, 445, 839, 947, 1400, Belly, Henri, 1293 1413 Belmondo, Jean-Paul, 209, 339, 377, 390, 424, Beguiled (the), voir Proies (les) 428, 468, 602, 711, 978, 1067, 1100, Beiderbecke, Bix, 237, 1303, 1315 1195, 1203, 1229, 1310, 1331 Beineix, Jean-Jacques, 1523 Belov (les), 1083 Being John Malkovich, 1437 Belphégor, 499 Being there, 220 Belushi, John, 507 Bejo, Bérénice, 16, 274, 356 Belvaux, Lucas, 223, 1172 Bel-Ami, 1122 Belvaux, Remy, 1392 Bel Geddes, Barbara, 553, 566, 812, 1409 Ben-Hur (Niblo), 260, 762, 1012 Belafonte, Harry, 625, 689, 1413 Ben-Hur (Wyler), 762, 932, 945, 1012 Belaïeff, Olga, 1178 Benassi, Memo, 1397 Belières, Léon, 624 Bend of the river, 35, 402, 941, 969, 1097 Bell, James, 33, 80, 155, 1007 Bendix, William, 103, 481, 520, 527, 678, 1388 Bell, Marie,3, 770, 956 Benedetti, Nelly, 53 Bell’Antonio (il), 125 Benedict, Paul, 509 Bell, book and candle, 1469 Benetti, Adriana, 277, 1170 Bellamy, Ralph, 138, 255, 337, 973, 1239 Bénévole (le), 122 Bellaver, Harry, 1496 Beneyton, Yves, 1382 Bellboy (the), 1501 Benigni, Roberto, 390 Belle aux cheveux roux (la), voir Red-headed Bening, Annette, 338, 920, 1141, 1158 woman Benioff, David, 1130 Belle de jour, 42, 65, 1314 Benjamin, Richard, 458 Belle époque (la), 866 Benjamin ou les mémoires d’un puceau, 1077 Belle équipe (la), 222 Bennent, Heinz, 783, 1105 Belle espionne (la), voir Sea devils Bennett, Bruce, 44, 439, 942, 1316, 1474 Belle et la Bête (la), 82, 654, 681, 718, 728, Bennett, Compton, 1434 890, 1316 Bennett, Joan,5, 172, 548, 629, 677, 683, Belle et le clochard (la), voir Lady and the 765, 1049, 1176, 1459 tramp Bennett, Leila, 1486 Belle noiseuse (la), 714 Benny, Jack, 982 Belle ténébreuse (la), voir Mysterious lady (the) Benoît, Pierre, 1111 Bellemare, Pierre, 496, 672, 703, 922 Bentham, Jeremy, 389, 767, 813, 847, 1217, Belles années (les), voir Cuore 1392, 1419, 1436, 1474, 1487 Belles années de Miss Brodie (les), voir Prime Benti, Galeazzo, 1367 of Miss Brodie (the) Béraud, Luc, 1196 Belli, Agostina, 288, 1016 Bercot, Emmanuelle, 538 Belli, Giuseppe, 668, 1264 Beregi Sr., Oscar, 551 Bellini, Vincenzo, 1230 Berek, Katalin, 540 Bellissima, 1310 Berellini, Bruno, 189

1546 Berenger, Tom, 389, 1485 Berroyer, Jackie, 115, 119 Berenson, Marisa, 403, 971 Berry, John, 518, 766, 872, 1273 Béres, Ilona, 1280 Berry, Jules, 204, 275, 386, 557, 727, 778, Berg, Alban, 1205, 1286 1136, 1146, 1239, 1454 Bergé, Francine, 1077, 1203, 1531 Berry, Mady, 1241 Bergen, Candice, 1369 Berry, Richard,1, 509, 833 Berger, Éric, 819 Berryman, Dorothée, 670 Berger, Helmut, 465, 479, 528, 689, 937 Bertheau, Julien, 52, 611, 681, 1488 Berger, Ludwig, 169 Berthomieu, André, 734, 1136 Berger, Nicole, 156 Berti, Marina, 1219 Berger, Paolo, 1473 Bertin, Pierre, 397, 1336, 1456 Berger, Senta, 398, 1055 Berto, Juliet, 78, 770, 1100, 1126, 1299 Bergeron, René, 190, 421, 1293 Bertolucci, Bernardo, 107, 332, 777, 1264 Bergin, Patrick, 780 Bertolucci, Giuseppe, 834 Bergkatze (die), voir Chatte des montagnes Berval, Antonin, 470 (la) Besozzi, Nino, 836 Bergman, Ingmar, 63, 77, 86, 338, 340, 341, Besse, Ariel, 1457 343, 345, 346, 348, 349, 366, 469, Best, Willie, 428 546, 594, 694–696, 698–700, 702, Best years of our lives (the), 237 713, 856, 974, 1085, 1105, 1171, Bête aveugle (la), 127, 876 1189, 1205, 1234, 1251, 1275, 1284, Bête de miséricorde (la), 119 1482, 1500, 1528, 1531 Bête humaine (la), 414, 1227 Bergman, Ingrid, 49, 63, 115, 213, 216, 226, Bête s’éveille (la), voir Sleeping tiger (the) 572, 617, 681, 801, 914, 923, 925, Bettany, Paul, 1349, 1428 926, 982, 988, 1024, 1034, 1176, 1256, Bettger, Lyle, 333, 381, 643, 875 1366, 1414 Betti, Laura, 206, 948, 1238, 1325, 1382, 1522 Bergman, Vera, 1462 Betty, 608, 890 Bergner, Elizabeth, 710 Between Heaven and Hell, 136 Berkeley, Busby, 304, 306, 365, 627, 758, 855, Beuchot, Pierre, 335 972, 1044, 1086, 1177, 1246, 1283 Beymer, Richard, 162, 498, 1017 Berléand, François, 612, 1317 Beyond a reasonable doubt, 419, 1024 Berlin, Irving, 583, 1266 Beyond the forest, 121 Berlin Alexanderplatz, 486, 1342, 1360 Beyond the rocks, 836 Berlin express, 431, 766 Bezace, Didier, 460, 726, 1329, 1366 Berling, Charles, 427, 530, 656, 669, 787, 1329, Bezzerides, A. I., 28, 676, 690, 962 1346 Bhowani Junction, 14 Bernède, Arthur, 499 BHV, voir Lévy, Bernard-Henri Bernanos, Georges, 227, 319, 798, 884 Bianca, 218, 411 Bernard, Armand, 727, 815, 979, 1153, 1441 Bianchi, Daniela, 965 Bernard, Paul,4, 85, 462, 682, 1124, 1379, Bianco, Carlo, 1518 1424 Biberman, Abner, 1007 Bernard, Raymond, 647, 650, 765, 927, 979, Biberman, Herbert J.,4, 267 1078, 1247, 1261, 1441 Biches (les), 890, 1148, 1362 Bernhardt, Curtis, 378, 832, 848, 1509 Bichrome (technicolor), 52, 76, 169, 556, 583, Bernie, 179 762, 845, 998, 1101, 1243, 1358, 1368, Bernstein, Henri, 185, 262 1486 Bernstein, Leonard, 1017 Bickford, Charles, 255, 603, 664, 683, 787, Berri, Claude, 646, 771, 1346 992, 995, 1011, 1016, 1317, 1468 Berriau, Simone, 252, 727, 1388

1547 Bideau, Jean-Luc, 131, 817, 908, 1075, 1200, Birgel, Willy, 1241 1262 Birichino di papà (il), 793 Bidone (il), 51, 93, 96, 1297 Birkin, Andrew, 750 Biedrzyńska, Adrianna, 880, 971 Birkin, Jane, 230, 332, 592, 673, 714, 750, Bienfaiteur (le), 1071, 1204 1211, 1522 Bienvenue à Los Angeles, voir Welcome to Birman, Serafima, 622, 1038 L. A. Biroc, Joseph F., 1201 Bienvenue dans l’âge ingrat, voir Welcome to Birth of a nation (the), 12, 263, 564, 625, the dollhouse 1061, 1108, 1157, 1300 Bienvenue Mr. Chance, voir Being there Bis ans Ende der Welt, voir Jusqu’au bout du Bierbiechler, Josef, 1205, 1285 monde Bierce, Ambrose, 331 Biscot, Georges, 1127 Bierry, Étienne, 73, 116, 1128, 1216 Bishop’s wife (the), 1513 Big clock (the), 236 Bissell, Whitt, 51, 1369 Big combo (the), 89 Bisset, Jacqueline, 43, 599, 1164, 1302, 1305, Big eyes, 745 1357 Big fish, 1099 Biswas, Chhabi, 218, 1390 Big heat (the), 986, 1227 Bite the bullet, 1369 Big knife (the), 658 Bitter moon, voir Lunes de fiel Big Lebowski (the), 1283 Bitter tea of general Yen (the), 1169 Big parade (the), 278, 937 Bitter victory, voir Amère victoire Big red one (the), 1348 Biutiful, 784 Big sky (the), 867 Bizet, Georges, 570, 689, 1385 Big sleep (the), 72, 735, 942, 1402 Björk, 643 Big steal (the), 527 Björk, Anita, 135, 349 Big trail (the), 227 Björnstrand, Gunnar, 340, 346, 349, 469, 546, Bigamie, 267 594, 698, 699, 1251, 1284, 1500, 1531 Bigelow, Kathryn, 1458 Black, Karen, 74, 233, 721, 958 Bigger than life, 1154 Black cat (the), 502, 1509 Bijoutiers du clair de lune (les), 1390 Black coal, 1263 Billerey, Raoul, 726 Black friday,4, 1033 Billington, Francelia, 427 Black hand (the), 1221 Billon, Pierre, 100, 326, 743, 1193 Black journal, voir Gran bollito Billy Budd, 736, 1440 Black Klansman, 625 Billy liar, 1372 Black narcissus, voir Narcisse noir (le) Binder, Maurice, 148, 285, 853, 1199 Black panther (the), 186 Binns, Edward, 432, 445 Black pirate (the), 1358 Binoche, Juliette, 214, 219, 407, 576, 620, Black spy (the), 462 1065, 1189, 1299 Black sun, 586 Bioy Casares, Alfredo, 708 Black swan (Aronofsky), 286 Biquefarre, 782, 1187, 1418 Black swan (King), 1293 Biraud, Maurice, 387, 730, 1026 Blackbeard the pirate, voir Barbe-Noire Bird, Laurie, 855, 1283 Blackmail, 55, 298, 723, 753 Bird, Norman, 654 Blackman, Honor, 476, 678, 882, 1131 Bird, 518, 1300, 1303 Blackmer, Sidney, 419, 874 Bird of paradise, 750 Blade runner, 88, 1226 Birdman, 764 Blade runner 2049, 1226 Birdman of Alcatraz, 829 Blain, Estella, 592 Birds (the), voir Oiseaux (les) Blain, Gérard, 129, 260, 518, 1037, 1375, 1531

1548 Blaine, Vivian, 801 Blixen, Karen, 241, 251 Blair, Betsy, 584, 1468 Bloch, Robert, 1036, 1220 Blair, Linda, 438, 1216 Blockheads, 1175 Blaise, Pierre, 18, 1016, 1174 Blomkamp, Neill, 1212 Blake, Robert, 1139, 1258, 1453 Blonde explosive (la), voir Will success spoil. . . Blakely, Colin,7, 83 Blonde ou la rousse (la), voir Pal Joe Blakley, Ronee, 233 Blonde Vénus, 699 Blanc, voir Trois couleurs Blondell, Joan, 224, 253, 306, 562, 758, 1386, Blanc, Dominique, 427, 1172, 1317, 1324 1498, 1521 Blanc, Manuel, 503 Blondin, Antoine, 978 Blanc, Michel, 433, 565, 777, 1149, 1346 Blood and sand, 37, 1035 Blancan, Bernard, 304, 1448 Blood for Dracula, 735 Blancanieves, 1473 Blood simple, 1169 Blancard, René, 411, 744 Bloom, Claire, 46, 246, 495, 562, 964 Blanchar, Dominique, 29, 512, 1013 Bloom, Verna, 1311 Blanchar, Pierre,3, 187, 647, 793, 970, 979, Bloos, Coca, 153, 1095 1121, 1204, 1403, 1528 Blount, Lisa, 602 Blanche, Francis,7, 103, 152, 154, 397, 669, Blow out, 72, 1198 747, 1278, 1314, 1423, 1520, 1531 Blow up, 673 Blanche, Roland, 60, 123, 179, 659, 911, 1090 Bloy, Léon, 1122 Blanche Fury, 2, 403, 476 Blue, Monte, 839, 1474 Blanche-Neige et les sept nains, 523, 1083, Blue bird (the), voir Oiseau bleu (l’) 1259, 1314, 1351 Blue Dahlia (the), 678 Blanches colombes et vilains messieurs, voir Blue gardenia (the), 1155 Guys and dolls Blue gate crossing, 1494 Blanchet, Narda, 600, 615, 983 Blue lamp (the), 334 Blanchett, Cate, 20, 330, 1073 Blue velvet, 48, 1094 Blank, Les, 61, 639 Bluebeard’s eighth wife, voir Huitième femme Blasco Ibáñez, Vincente, 318, 412, 932 de Barbe-Bleue (la) Blasetti, Alessandro, 137, 182, 240, 277, 315, Blues in the night, 1399 360, 438, 723, 726, 970, 1135, 1170, Bluwal, Marcel, 322, 383, 695, 883, 1252, 1310, 1386 1524 Blaue Engel (der), voir Ange bleu (l’) Blystone, John G., 17, 415, 1175 Blavette, Charles,2, 112, 124, 682, 1044, 1067, Blyth, Ann, 439, 1428 1204 Bob le flambeur, 54, 101, 426 Bleak moments, 364 Bobby Deerfield, 649, 752, 1415 Bleont, Claudiu, 137 Bober, Robert, 561 Blethyn, Brenda, 472, 912, 1135, 1272 Boccaccio, Giovanni, 1315, 1451 Bleu, voir Trois couleurs Bocket, Bill, 1409 Blier, Bernard, 97, 103, 107, 126, 205, 275, Bodrov Jr., Sergueï, 151, 1367 358, 397, 421, 439, 605, 666, 754, Bódy, Gábor, 1426 778, 815, 887, 961, 1026, 1132, 1179, Body and soul (Rossen), 540 1304, 1331, 1384, 1440, 1478, 1512 Body and soul (Micheaux), 362 Blier, Bertrand, 107, 149, 408, 777, 811, 862, Body double, 241 920, 1331, 1398, 1457 Body of lies, 1436 Blin, Roger, 28, 456, 764, 1137, 1518 Body snatcher (the), 48, 1220 Blind, 919 Bodyguard, 1365 Blind date, 763 Boese, Carl, 811 Blind husbands, 21, 427 Boetticher, Budd, 17, 109, 251, 254, 684,

1549 690, 695, 836, 994, 1035, 1057, 397, 745, 850, 1097, 1099, 1157, 1298, 1133, 1474 1308, 1326, 1347, 1500 Bogaert, Lucienne, 85, 518, 1000 Bondartchouk, Natalia, 1015 Bogarde, Dirk, 100, 179, 200, 201, 203, 334, Bondartchouk, Sergueï, 489, 1266 447, 528, 532, 712, 882, 1075, 1243, Bondi, Beulah, 271, 279, 399, 648, 1225, 1332, 1364, 1517 1333, 1483 Bogart, Humphrey, 32, 33, 40, 44, 81, 99, 265, Bonfire of the vanities (the), voir Bûcher des 286, 296, 428, 439, 448, 468, 605, vanités (le) 654, 676, 733, 776, 782, 824, 832, Bong, Joon-ho, 204, 538 1018, 1256, 1316, 1402, 1405, 1427, Bonham Carter, Helena, 248, 290, 638, 657, 1432, 1443, 1485 827, 837, 1099 Bogatyriov, Iouri, 757, 762, 769, 1486 Bonheur (le) (L’Herbier), 185 Bogdanovich, Peter, 253, 335, 576, 1280, 1333,Bonheur (le) (Medvedkine), 361, 456 1427 Bonheur (le) (Varda), 1274 Bogeaus, Benedict, 555, 560, 1495, 1497, 1517 Bonheur est dans le pré (le), 1210 Bohémienne (la), 761 Bonheur juif (le), 811 Bohm, Hark, 301, 877, 1342, 1360 Boni, Alessio, 449 Böhm, Karlheinz, 353, 412, 453 Bonifas, Paul, 384 Bohringer, Richard, 578, 911, 1206, 1254, 1492 Bonitzer, Pascal, 1458 Bohringer, Romane, 1434 Bonjour, voir Ohay¯o Boidin, Samuel, 1055, 1233 Bonjour tristesse, 563 Boileau-Narcejac, 79, 296 Bonnaffé, Serge, 646 Boisset, Yves, 1514 Bonnaire, Sandrine, 43, 151, 176, 1288, 1479 Boitel, Jeanne, 213 Bonnard, Pierre, 500 Bók, Erika, 266 Bonne combine (la), voir Mister 880 Boland, Mary, 922, 1302 Bonne nuit les petits, 227 Boleslavski, Richard, 570 Bonnes femmes (les), 1456 Bolkan, Florinda, 1402 Bonnie and Clyde, 941, 1044, 1070 Bollaín, Icíar, 432, 732 Bonnie Scotland, 721, 1525 Bollywood, 384, 535, 894, 944, 1376, 1459 Bons baisers de Russie, voir From Russia with Bolognini, Mauro, 16, 125, 209, 264, 291, love 517, 584, 746, 781, 947, 948, 954, Bons pour le service, voir Bonnie Scotland 1078, 1119, 1174, 1387 Bonsoir, 1247 Bombe (la), voir War game (the) Bonzel, André, 1392 Bon courage, larbin, 70 Boogie nights, 1431 Bon, la brute et le truand (le), 14, 44, 159, Boomerang, 1400 492, 514 Boom (il), 1415 Bonacelli, Paolo, 517, 948, 1119 Boone, Richard, 170, 175, 695, 720, 764, 818, Bonanova, Fortunio, 1341 963, 1008, 1397, 1494 Bonardot, Jean-Claude, 708 Boorman, John, 26, 228, 238, 269, 407, 438, Bond, James,8, 46, 89, 90, 148, 177, 195, 554, 568, 987, 1095, 1319, 1478 238, 248, 285, 295, 309, 357, 419, Boot (das), 486 428, 437, 447, 450, 476, 487, 496, Booth, James, 1213 504, 536, 673, 706, 760, 965, 973, Borans, Stathis, 591 981, 1031, 1049, 1079, 1131, 1190, Borat, 940, 1326 1199, 1222, 1283, 1352, 1359, 1361, Boratto, Caterina, 803, 1512 1398, 1426, 1480, 1532 Border incident, 630 Bond, Rudy, 1066 Borderline, 366 Bond, Ward, 28, 32, 84, 152, 225, 230, 315, Borgeaud, Nelly, 13, 748

1550 Borges, Jorge Luis, 107 Boule de feu, voir Ball of fire Borgnine, Ernest, 225, 256, 290, 395, 506, Boule de suif, 1296 519, 591, 739, 840, 1038, 1107, 1339, Boulevard de la mort, voir Grindhouse 1479, 1525 Boulevard des passions, voir Flamingo road Boris Godounov, 118, 436 Boulez, Pierre, 968 Born to be bad, 828 Boulgakova, Maïa, 1491 Born to kill, 481 Boulle, Pierre, 36, 1319 Born to win, 958 Boullée, Étienne-Louis, 809 Born yesterday, 815 Bouloc, René, 18 Borne, Elizabeth, 651 Boulting (Frères), 824, 1453 Borodine, Alexandre, 128 Bound, 390, 656 Borrows, Anthony, 822 Bouquet, Carole, 52, 107, 213, 437, 811, 818 Bory, Jean-Marc, 205, 1325, 1493, 1531 Bouquet, Michel, 223, 278, 462, 515, 610, 662, Borzage, Frank, 23, 132, 139, 196, 540, 758, 711, 910, 1084, 1100, 1123, 1346, 808, 866, 951, 1118, 1173, 1244, 1514 1306, 1415 Bourdelle, Thomy, 1394 Bosc, Henri (acteur), 1380 Bournane, Freddy, 115 Bosc, Henri (historien), 1134 Bourreaux meurent aussi (les), 26, 172 Bosch, Jérôme, 575, 632, 765, 960, 1289, 1389 Bourse et la vie (la), 1240 Bosè, Lucia, 184, 291, 362, 486, 849, 1174, Bourseiller, Antoine, 1482 1410, 1517 Bourvil, André,7, 41, 154, 201, 544, 584, 624, Bosé, Miguel, 762 1216, 1298, 1336 Bosley, Tom, 816 Bouteille, Romain, 424 Bossu (le), 1298, 1441 Boutté, Jean-Luc, 883, 1485 Bost, Pierre, 106, 1083, 1207 Bovo, Brunella, 143, 256 Boston strangler (the), voir Étrangleur de Bos- Bovy, Berthe, 190, 297, 629 ton (l’) Bow, Clara, 175, 828 Bostonians (the), 819 Bowie, David, 162, 498, 649, 736, 1133 Botkin, Perry Sr., 1118 Boxcar Bertha, 941 Bottoms, Sam, 1470 Boxing gym, 1528 Bottoms, Timothy, 1280 Boy with green hair, voir Garçon aux cheveux Bouajila, Sami, 304, 1448 verts (le) Bouchareb, Rachid, 304, 1448 Boyd, Stephen, 945, 1012, 1309 Boucher, Victor, 1454 Boyer, Charles, 185, 390, 412, 540, 570, 617, Boucher (le), 632, 650 622, 727, 827, 872, 979, 1059, 1138, Bouchet, Barbara, 1174 1287, 1306, 1390, 1447, 1448 Bouchey, Willis, 1369 Boyer, Jean, 650 Bouchez, Élodie, 99, 1145 Boyer, Myriam, 999, 1179 Bouchitey, Patrick, 433, 1210 Boyle, Danny, 189, 673, 1067 Boudet, Alain, 382 Boyle, Lara Flynn, 498, 862, 1051 Boudet, Jacques, 924 Boyle, Peter, 83, 552, 1373, 1477 Boudu sauvé des eaux, 31 Bozambo, 1530 Boué, Géori, 1384 Bozzuffi, Marcel, 185, 533, 862, 948, 1284, Bouffon du roi (le), voir Court jester (the) 1291 Bouge pas, meurs et ressuscite, 1012 Bracco, Lorraine, 1026, 1140 Bouillé, Cécile, 482 Bracken, Eddie, 1211, 1363 Bouise, Jean, 73, 206, 820 Brackett, Charles, 57, 144, 363, 769, 1259 Boulanger, Daniel, 310, 474, 610, 751, 1045 Bradecki, Tadeusz, 904 Boulangère de Monceau (la), 1254 Bradley, David, 785, 1397

1551 Brady, Alice, 1246, 1336, 1351 Breon, Edmund,5, 11, 1031 Brahm, John, 25, 429, 510, 806, 1094 Bressart, Felix, 57, 132, 982 Brahms, Johannes, 1024, 1493 Bresson, Robert, 85, 98, 227, 232, 319, 389, Branagh, Kenneth, 415, 1300 405, 436, 627, 650, 667, 798, 1009, Brancaleone alle Crociate, 1430 1037, 1055, 1329 Brand, Neville, 50, 221, 254, 829, 1001, 1416, Brest, Martin, 1438 1525 Breteuil, Martine de, 1503 Brand upon the brain, 1471 Bretherton, Howard, 1273 Brandauer, Klaus Maria, 153, 241, 701, 880, Breton, André, 598 981, 1412 Brève rencontre, 1167, 1169, 1321 Brando, Marlon, 25, 76, 131, 162, 265, 401, Brewster McCloud, 340, 436, 1315, 1445 461, 495, 601, 788, 801, 957, 1040, Brialy, Jean-Claude, 131, 260, 268, 596, 610, 1193, 1203, 1245, 1371, 1422 611, 675, 711, 781, 948, 1045, 1109, Brandon, Michael, 1409 1198, 1238, 1331 Brandt, Carlo, 1324 Brian, David, 121, 135, 259, 697 Brant, Beto, 201 Brian, Mary, 1245, 1248 Brassens, Georges, 945, 1189, 1293 Bribe (the), 47, 585 Brasseur, Claude, 267, 383, 695, 715, 1254, Bride of Frankenstein, 46, 73, 80, 430, 552, 1288, 1295, 1331, 1350, 1381 832, 1003, 1018, 1112, 1488 Brasseur, Pierre, 27, 116, 125, 549, 670, 671, Bride of the monster, 1029, 1035, 1039, 1492 682, 715, 718, 766, 815, 944, 1013, Brides of Dracula (the), 1321 1045, 1063, 1331 Bridge on the river Kwai (the), voir Pont de Brat, 1367 la rivière Kwai (le) Bratby, John, 1433 Bridges, Beau, 377 Bravados (the), 1309 Bridges, Jeff, 172, 571, 630, 720, 725, 1280, Bray, Yvonne de, 743, 848, 1124, 1137, 1193, 1283, 1416 1405 Bridges, Lloyd, 810, 1097, 1421 Brazil, 34, 87, 478, 725, 1141, 1291, 1526 Bridges of Madison county (the), 1321 Brazzi, Rossano,6, 40, 991 Brigade des maléfices (la), 715 Breakfast at Tiffany’s, 240 Brigade du suicide (la), voir T men Breaking the waves, 521 Brigadoon, 1290 Brechová, Hana, 658 Brigand bien aimé (le) (King), 551, 1267 Brecht, Bertolt, 26, 73, 293, 629, 720, 1435 Brigand bien aimé (le) (Ray), 1267 Breck, Peter, 604 Brigands, chapitre VII, 656 Breezy, 680 Brigante di Tacca del Lupo (il), 22, 1119, Brega, Mario, 840 1275 Breillat, Marie-Hélène, 1503 Brigham Young, 19 Breitman, Zabou, 561, 1443 Bright, Richard, 241 Brejchová, Anna, 894 Bright leaf, 846 Brel, Jacques, 98, 400, 605, 722, 1072 Brigitte et Brigitte, 762, 1501 Bremer, Ewen, 673 Brignone, Guido, 1376 Bremer, Lucille, 829, 1500 Bring me the head of Alfredo Garcia, 182, 454 Brennan, Eileen, 1333 Bringing up Baby, 1305, 1362 Brennan, Walter, 26, 80, 145, 229, 404, 448, Brion, Françoise, 748 742, 768, 1038, 1266, 1326 Brisseau, Jean-Claude, 1260 Brenon, Herbert, 310 Britt, May, 766 Brent, Evelyn, 444 Britton, Pamela, 1416 Brent, George, 80, 305, 869, 892, 1177, 1197, Brizé, Stéphane, 1432 1204, 1248, 1485, 1521

1552 Broadbent, Jim, 394, 757, 785, 1141, 1243, Brouté, Jean-Noël, 482, 1017 1312 Brown, Barry, 1333 Broadway Danny Rose, 71, 296 Brown, Clarence, 258, 356, 887, 893, 1490, Broca, Philippe de, 177, 310, 424, 428, 751, 1508 1045, 1198, 1203 Brown, Fredric, 55, 119 Brochard, Jean, 79, 130, 142, 204, 446, 467, Brown, Jim, 1353 535, 670, 728, 1224, 1296, 1413, 1424 Brown, Joe E., 89, 928, 966, 1273 Brochet, Anne, 662, 672, 1349, 1379 Brown, Pamela, 258, 268, 562, 986, 1258, 1329 Brocka, Lino, 70, 751, 764 Brown, Phil, 576 Broderick, James, 1346 Browne, Coral, 290, 413, 1106 Brodie, Steve, 1393 Browning, Robert, 1150, 1320 Brodský, Vlastimil, 95, 266, 1249 Browning, Tod, 29, 83, 410, 555, 581, 1268, Brody, Adrian, 727, 1375, 1465 1488 Brogi, Giuseppe, 102, 107 Browning version (the), 1150 Brokeback mountain, 256, 1428 Brownlow, Kevin, 98, 191, 832, 1131 Broken arrow, 870, 891 Brubeck, Dave, 445 Broken blossoms, 1157, 1169 Bruce, Jean, 16 Broken flowers, 1118, 1181 Bruce, Nigel,5,9, 11, 140, 488, 490, 526, 823, Broken lance, 347 961, 1056, 1091 Brolin, Josh, 735, 750, 1093 Brücke (die), 1380 Bromberg, J. Edward, 551, 858 Bruckman, Clyde, 686, 1245 Bron, Eleanor, 228, 627 Bruckner, Anton, 70, 517 Bronco Apache, 449 Brueghel, Pieter, 586, 741, 765, 851, 1088, Bronco Billy, 1470 1191, 1289, 1364 Bronson, Charles, 155, 449, 501, 522, 589, Bruel, Patrick, 543, 1379 1033, 1108, 1326, 1339, 1368, 1479 Brunaux, Olivia, 1109 Brontë, Charlotte, 353, 1419 Brune de mes rêves (la), voir My favorite bru- Brontë, Emily, 1301 nette Bronzés (les), 1373 Brune brûlante (la), voir Rally ’round the flag Brood (the), 179 boys Brook, Claudio, 1336 Bruni, Carla, 1465 Brook, Clive, 571 Bruni Tedeschi, Valeria, 214, 427, 449 Brook, Peter, 826, 1310 Brunius, Jacques B., 557, 1171, 1445 Brooke, Hilary,8, 57, 1065, 1247 Bruno, Nando, 273, 716, 1192 Brooks, Geraldine, 1509 Brunot, André, 232, 860 Brooks, Hazel, 185 Brunoy, Blanchette, 744, 754, 998, 1388 Brooks, Jean, 473, 1007 Brute force, 603, 1312 Brooks, Louise, 332, 797, 1286 Bruto (el), 636 Brooks, Mel, 144, 552, 972 Brynner, Yul, 458, 493, 755, 1033 Brooks, Richard, 151, 337, 654, 739, 776, Bubù, 1119 987, 1369, 1473 Buccella, Maria Grazia, 1430 Brophy, Edward, 377 Buchanan, Edgar, 1314 Brosnan, Pierce, 238, 1361 Buchanan, Jack, 258, 1504 Brosset, Claude, 1366, 1526 Buchanan rides alone, voir Aventurier du Texas Brosset, Colette, 826, 1336 (l’) Brost, Gudrun, 1284 Bûcher des vanités (le), 546 Brother, voir Aniki, mon frère Buchholz, Horst, 390, 1033 Brothers Rico (the), 539 Buchinsky, Charles, voir Bronson, Charles Broustal, Sophie, 543 Büchner, Georg, 1205

1553 Buck, Pearl, 410 Burton, Richard, 34, 46, 438, 986, 1004, 1058, Bucquet, Harold S., 279, 410, 1495 1504 Buddy Buddy, 1072 Burton, Tim, 71, 243, 542, 638, 724, 745, Buffet, Bernard, 331 788, 832, 855, 936, 960, 1029, 1099, Buffet froid, 107, 1100 1197, 1316, 1321, 1397, 1450 Bugsy Malone,3 Burum, Stephen H., 1463 Buhr, Gérard, 426 Burwell, Carter, 466 Bujold, Geneviève, 105, 183, 221, 656, 807, Buscemi, Steve, 116, 466, 871, 1099, 1283 1045, 1115 Busch, Mae, 224, 1268, 1355 Buka, Donald, 975 Busey, Gary, 303 Bukowski, Charles, 144, 607 Bush, Billy Green, 1139 Bull, Peter, 769 Bushid¯o, 36, 823, 1021, 1236 Bullets over Broadway, 202 Bussières, Raymond, 27, 99, 541, 549, 936, Bullfighter and the lady, 836, 1035 1182, 1475 Bullitt, 351, 1444, 1467 Butch Cassidy et le Kid, 1460 Bullock, Sandra, 918, 1427 Butler, David, 1510 Bungalow pour femmes, voir Revolt of Mamie Buttons, Red, 244, 1201 Stover (the) Buzzanca, Aldo, 505, 846 Buñuel, Juan Luis, 465 Buzzati, Dino, 526, 605 Buñuel, Luis, 52, 55, 152, 157, 284, 337, 365, Buzzell, Edward, 704, 1362, 1372 372, 375, 458, 473, 565, 574, 611, Byington, Spring, 15, 140, 822, 1202 615, 636, 681, 693, 696, 705, 900, Byrne, Gabriel, 205, 1050 980, 1005, 1023, 1077, 1109, 1270, Byron, Arthur, 310, 1046 1309, 1314, 1344, 1354, 1465, 1484, Byron, Katherine,4, 821, 1232 1530 Byron, Walter, 417 Buongiorno, notte, 630 Byrum, John, 330, 1420 Buono, il brutto, il cattivo (il), voir Bon, la brute et le truand (le) C’eravamo tanto amati, voir Nous nous sommes Buono, Victor, 1057 tant aimés Burden of dreams, 61, 639 C’est arrivé demain, voir It happened tomor- Bureau, Pierre, 1180 row Bureau des légendes (le), 90, 97, 749 C’est arrivé le 20 juillet, 1529 Burgess, Anthony, 452 C’est arrivé près de chez vous, 1392 Burglar (the), 72 C’est donc ton frère, 475 Burke, James, 32 C’est toujours la faute à Napoléon, 1086 Burks, Robert, 1282 C’étaient des hommes, voir Men (the) Burn after reading, 429 Ça commence à Vera Cruz, voir Big steal (the) Burne-Jones, Edward, 725 Ça s’est passé à Rome, voir Giornata balorda Burnett, Carol, 989 (la) Burning, 214 Ça va barder, 766 Burning hills (the), 941 Caan, James, 42, 461, 663, 1154, 1428, 1471 Burns, George, 304, 326, 922 Cabaret, 971, 1380 Burr, Raymond, 109, 336, 549, 560, 637, 1008, Cabeza de vaca, 287 1155, 1393, 1531 Cabinet des figures de cire (le), 1178 Burroughs, Edgar Rice, 180, 778, 808 Cabinet du Docteur Caligari (le), 112, 932, Burroughs, William S., 818 1178, 1375 Burstyn, Ellen, 203, 378, 446, 838, 1082, 1216, Cabiria, 143, 360, 583, 1061, 1297 1280, 1436 Cabot, Bruce, 176, 607, 957, 1016, 1142 Cadaveri eccellenti, 597

1554 Cadavres ne portent pas de costard (les), voir Camerini, Mario, 177, 203, 328, 360, 773, Dead men don’t wear plaid 836, 1369, 1402, 1448 Cadavres exquis, voir Cadaveri eccellenti Cameron, James, 88, 198, 437, 789, 1046 Cadet d’eau douce, voir Steamboat Bill Jr. Camille (Cukor), 280, 431, 1078 Caduta degli dei (la), 528 Camille (Smallwood), 66, 431, 1078 Café de Paris, 252, 754 Camille Claudel 1915, 319, 1189 Café des Jules (le), 761 Camilleri, Terry, 1453 Café du cadran (le), 754 Camisards (les), 832, 1134 Café express, 942 Cammell, Donald, 201 Café Lumière, 1513 Camouflage, 374, 1486 Cage, Nicolas, 734, 844, 1463 Campanella, Tommaso, 378, 1156 Cage aux folles (la), 252 Campanini, Carlo, 889 Cage aux rossignols (la), 744 Campbell, Eric, 360, 917, 1131, 1529 Caged, 1423 Campbell, Glen, 1387 Cagney, James, 49, 52, 104, 135, 141, 502, Campbell, Martin, 760 562, 758, 824, 837, 928, 1248, 1308 Campbell, William, 949 Cain, James M.,6, 22, 39, 439, 1003, 1427 Campion, Jane, 760, 1502 Caine, Michael, 324, 480, 524, 545, 737, 775, Campion, Léo, 715, 1485 886, 960, 1082, 1133, 1213, 1430, Camus, Marcel, 1088 1480 Canale, Gianna Maria, 957, 1415 Calamai, Clara, 22, 175, 814, 1443 Candelier, Isabelle, 482, 1017 Calamari Union, 167 Candidate (the), 1477 Calcutta, 373, 1081 Candide madame Duff (la), 909 Calderón de la Barca, Pedro, 1275 Caneele, Séverine, 436 Caldwell, Erskine, 745 Canet, Guillaume, 866 Calef, Henri, 179, 650, 670, 943, 1224, 1413 Cangaceiro (o), 22, 176, 423 Calendar, 1497 Canine, 128, 942 Calfan, Nicole, 1495 Cannon, Esma, 1377 Calhern, Louis, 310, 471, 874, 891, 982, 1146, Canonnière du Yang-Tsé, voir Sand pebbles 1203, 1504, 1521 (the) Calhoun, Rory, 510, 989, 1319, 1397 Cantarelli, Dario, 91, 1446 Call Northside 777, voir Appelez Northside 777 Cantet, Laurent, 363, 691, 895, 1077 Callas, Maria, 1476 Cantona, Éric, 1210, 1496 Calleia, Joseph, 38, 481, 1226, 1366, 1407, Canyon passage, 1097 1470 Cape Fear, 677, 1520 Calligraphisme, 11, 233, 729, 738, 1170, 1215, Čapek, Karel, 207 1219, 1311, 1395 Capellani, Albert, 373, 751, 905, 976, 1220 Callow, Simon, 652, 657, 845, 1365 Capelluto, Laurent, 514 Calvary, 1422 Capharnaüm, 536 Calvé, Jean-François, 1053 Capitaine Conan, 3 Calvert, Phyllis, 272, 309, 403 Capitaine Fracasse (le), 1160 Calvet, Corinne, 47, 80 Capitaine sans peur, voir Captain Horatio Horn- Calvi, Gérard, 154 blower Cámara, Javier, 119, 652, 1208 Capitani, Grace de, 1214 Cambrioleur (le), voir Burglar (the) Capolicchio, Lino, 689, 1080 Caméra explore le temps (la), 359, 650, 739, Capote, 654 872, 1128 Capote, Truman, 240, 296, 654, 1427 Cameraman (the), 1418 Capotto (il), voir Manteau (le) Capra, Frank, 114, 147, 229, 382, 399, 442,

1555 572, 648, 864, 873, 941, 1169, 1259, Carlqvist, Margrit, 699, 1482 1264, 1291, 1338, 1340, 1410, 1433 Carlsen, Helmut, 1408 Caprioli, Vittorio, 161, 209, 294, 942, 976, Carlson, Richard, 251, 875 1335 Carlyle, Robert, 673, 688 Captain Blood, 262, 662 Carmen Jones, 689 Captain Boycott, 313 Carmen revient au pays, 33 Captain Clegg, 41, 1435 Carmet, Jean, 107, 191, 766, 955, 1066, 1084, Captain from Castile, 270 1115, 1240, 1278, 1352, 1423 Captain Horatio Hornblower, 528 Carmichael, Hoagy, 237, 448, 1097, 1303 Captains courageous, 1412 Carmichael, Ian, 1453 Captive aux yeux clairs, voir Big sky (the) Carmin profond, 665, 1054 Captive city (the), 380, 752 Carminati, Tullio, 510, 1414 Captive heart (the), 1394 Carnage, voir Prime cut Captives à Bornéo, voir Three came home Carné, Marcel, 10, 28, 421, 549, 568, 650, Capucine, 486, 523, 843, 1297 1013, 1098, 1127, 1146 Car sauvage est le vent, voir Wild is the wind Carnets de voyage, voir Diarios de motocliceta Caravaca, Éric, 641, 1363, 1383 Carnival of souls, 331, 531, 539 Caravan, 32 Carnovsky, Morris, 1154 Caravane héroïque (la), voir Virginia City Carol, Martine, 24, 89, 577, 1026, 1124, 1518 Carax, Leos, 951 Caroline chérie, 106, 1124, 1235 Cardinal, Marie, 798 Caron, Leslie, 13, 194, 263, 264 Cardinal, Pierre, 387 Caron, Lucy, 706 Cardinal, Pierre-Yves, 913 Carotenuto, Mario, 1518 Cardinale, Claudia, 106, 125, 149, 209, 337, Carotenuto, Memmo, 1313 424, 523, 584, 639, 786, 957, 1030, Carpenter, John, 269, 391, 530, 1125 1080, 1326, 1364, 1380 Carpentier, Yannick, 600, 615, 983 Career girls, 306 Carradine, David, 941, 1078, 1105 Careful, 169, 1243 Carradine, John, 44, 172, 242, 323, 329, 430, Carel, Roger, 771, 1252 477, 488, 541, 551, 570, 863, 941, Carette, Bruno, 1317 991, 1035, 1122, 1220, 1326, 1418 Carette, Julien, 75, 105, 201, 329, 414, 549, Carradine, Keith, 233, 280, 634, 794, 807, 1115 705, 727, 1027, 1034, 1103, 1171, Carradine, Robert, 1348 1306 Carraro, Tino, 597 Carey, Harry, 206, 648, 978, 995, 1266, 1347, Carré, Isabelle, 648 1418 Carré 35, 1363 Carey, Joyce, 885, 1169 Carrefour, 932 Carey, Macdonald, 279, 398 Carrefour de la mort (le), voir Kiss of death Carey, Timothy, 74, 155, 246, 985, 1138, 1460 (Hathaway) Carey Jr., Harry, 397, 440, 667, 1298, 1339, Carrefour des enfants perdus (le), 837, 1475 1347 Carrefours de la ville (les), voir City streets Cargill, Patrick, 765 Carrel, Alexis, 210, 1003, 1104, 1486 Cargo 200, 378 Carrel, Dany, 147, 1301 Cargo maudit (le), voir Strange cargo Carrera, Barbara, 981 Carillo, Leo, 540 Carrey, Jim, 277, 418, 954 Carl, Renée, 1031 Carrie, 668 Carle, Gilles, 893, 1219, 1518 Carrière, Jean-Claude, 157, 565, 920 Carlin, Lynn, 267, 1345 Carrière, Mathieu, 68, 725, 804, 1050, 1182 Carlito’s way, 1214 Carrière d’une femme de chambre, voir Tele- Carlos, 1006 foni bianchi

1556 Carrière de Suzanne (la), 1254 1345 Carroll, John, 690 Cassel, Vincent, 108, 189, 286, 335, 631, 930, Carroll, Leo G.,8, 401, 526, 993, 1024, 1056, 1330, 1465 1292, 1301, 1508, 1511 Cassetti, Stefano, 764 Carroll, Lewis, 92, 138, 244, 371, 591, 780, Cassot, Marc, 297, 1103 910, 1076, 1093, 1416, 1435 Casta, Lætitia, 530, 938 Carroll, Madeleine, 714, 1032, 1049 Castel, Lou, 1037, 1362, 1382 Carrosse d’or (le), 614 Castellani, Renato, 233, 848, 1219 Carruthers, Ben, 1174, 1238, 1390 Castellito, Sergio, 646 Cars that ate Paris (the), 1453 Castelnuovo, Nino, 129, 837, 1072 Carson, Jack, 152, 439, 846, 874, 946, 992, Castelot, André, 359, 1128 1010, 1399 Castelot, Jacques, 936, 1075, 1132 Carstensen, Margit, 353, 368, 908, 1506, 1515 Castle, William, 72, 178, 204, 481, 713, 883, Carte de Chine, 275, 451, 483, 952, 975, 1029, 1116, 1180, 1241, 1408 1036, 1102, 1405, 1424, 1442, 1463 Castle keep, 1288 Carte fatale (la), voir Ace of hearts (the) Casualties of war, 854, 1064, 1233 Cartier, Caroline, 759, 1193 Cat and the canari (the), 383 Cartlidge, Katrin, 306, 521, 845, 1355 Cat people, 59, 190, 454, 473, 550, 1007, Carton, Pauline, 54, 133, 200, 312, 508, 629, 1081 659, 798, 887, 898, 1179, 1502 Catelain, Jaque, 185, 710, 1210 Cartouche, 424, 537 Catene, voir Mensonge d’une mère (le) Caruso, Anthony, 471, 560, 839, 1036, 1456, Catered affair (the), 739 1495, 1497 Cathares (les), 359, 1128 Caruso, David, 1142 Catillon, Brigitte, 999, 1145, 1485 Caruso, Enrique, 639 Catlett, Walter, 1305 Carver, Raymond, 764, 1063 Catteano, Peter, 688 Casablanca, 16, 47, 448, 1256, 1432 Cattle queen of Montana, 1495 Casanova, Giacomo, 199, 211, 276, 641, 859, Caubère, Philippe, 1145 1017 Cauchemar de Dracula (le), voir Dracula (Fi- Casanova (Comencini), 199, 641 sher) Casanova (Fellini), 641 Cauchy, Daniel, 426, 910 Casar, Amira, 939 Caught, 812 Casares, María, 16, 85, 510, 524, 1013, 1413, Caunes, Antoine de, 176 1485 Caussimon, Jean-Roger, 105, 596, 1471, 1524 Casa grande, 1370 Cavaillès, Jean, 1352 Cascaval, Costel, 683 Cavalcade des heures (la), 207 Casé, Regina, 865 Cavalcanti, Alberto, 38, 92, 676 Casilio, Maria Pia, 568, 695, 1313 Cavale, 1172 Casino, 511 Cavalerie héroïque (la), 835 Casino Royale, 760, 973 Cavalier, Alain, 671, 1215 Casque d’Or, 99 Cavalier de la mort (le), voir Man in the saddle Cassavetes, John, 246, 247, 253, 442, 501, Cavalier du désert (le), voir Westerner (the) 575, 647, 744, 799, 845, 873, 1082, Cavaliere misterioso (il), 276 1220, 1323, 1341, 1345, 1390, 1392, Cavanagh, Paul, 569, 730, 1091 1527 Cavanaugh, Hobart, 71, 1500 Casse-pieds (les), 231 Cavani, Liliana, 1075 Cassel, Jean-Pierre, 43, 132, 177, 310, 383, Cavanna, François, 908 592, 681, 751, 1084, 1198, 1252, 1352 Cave se rebiffe (le), 1026 Cassel, Seymour, 246, 253, 442, 647, 1191, Caven, Ingrid, 301, 368, 759, 1232

1557 Cavina, Gianni, 628, 1080 Cervi, Gino, 182, 204, 277, 328, 386, 554, 726, Cay, Chusheng, 1160 889, 1078, 1170, 1410 Cayatte, André, 201, 205, 385, 718, 744, Ces messieurs dames, voir Signore & signori 936, 1009, 1132, 1304 Cesaire, Aimé, 384 Cayrol, Jean, 30, 515 César, 590 Caza (la), 1193 César Barbarius, 1129 Caza, Philippe, 371 César et Cléopâtre, 882, 986 Cazale, John, 101, 461, 990 César et Rosalie, 972, 976 Cazeneuve, Maurice, 384 Cet obscur objet du désir, 52, 980, 1314 CBS, 196, 481, 775 Cette sacrée vérité, voir Awful truth (the) Ce bon vieux Sam, voir Good Sam Cette vieille canaille, 1403 Ce merveilleux automne, voir Un bellissimo Ceux de la zone, voir Man’s castle novembre Ceux qui m’aiment prendront le train, 427 Ce sacré z’héro, voir Private’s progress Ceux qui servent en mer, voir In which we Ce soir ou jamais, 1218 serve Ceccaldi, Daniel, 53, 474, 482, 559, 914, 1193, Ceylan, Nuri Bilge, 210, 327, 364, 404, 904, 1253, 1255, 1352 1032, 1086, 1137 Cecchi d’Amico, Suso, 208, 405 Chabat, Alain, 194 Cegani, Elisa, 182, 203, 315, 726, 835 Chabrol, Claude, 43, 103, 131, 143, 176, 177, Ceiling zero, 1308 223, 260, 268, 284, 465, 608, 619, Celebrity, 1061, 1300 632, 672, 711, 890, 932, 954, 955, Celentano, Adriano, 236, 1153 1024, 1084, 1123, 1182, 1195, 1244, Celi, Adolfo, 605, 942, 1045, 1198, 1203, 1297, 1299, 1362, 1456 1512, 1514 Chaffey, Don, 678 Céline, Louis-Ferdinand, 602, 641 Chagrin et la pitié (le), 26, 165, 191 Céline et Julie vont en bateau, 770 Chahine, Youssef, 300, 357, 361, 382, 747, Cellan Jones, Simon, 1455 894, 896, 1124, 1214 Celles qu’on n’a pas eues, 1253 Chailleux, Jacques, 149, 1109 Cellier, Caroline, 223, 1024, 1072, 1109, 1516 Chaînes conjugales, voir A letter to three wives Celui par qui le scandale arrive, voir Home Chaînes du destin, voir No man of her own from the hill Chair et le Diable (la), voir Flesh and the Devil Cendrars, Blaise, 1147 Chakiris, George, 633, 1017 Cendres du temps (les), 266 Chalet des neiges, 107, 1100 Cendrillon, 1083 Chaleur et poussière, voir Heat and dust 125, rue Montmartre, 731 Chaliapine, Feodor, 1181 Centa, Antonio, 233 Challee, William, 1393 Central do Brasil, 694 Chamarat, Georges, 278 Central Park, 918 Chamberlain, Richard, 157, 292, 603, 844 Čepek, Petr, 191, 582, 721, 743, 1436 Chambre avec vue, voir A room with a view Cercle rouge (le), 912 Chambre commune, 1190 Cérémonie (la) (Oshima),¯ 302 Chambre des officiers (la), 641, 1363 Cérémonie (la) (Chabrol), 43 Chambre interdite (la), voir Forbidden room Cérémonie secrète, voir Secret ceremony (the) Cerfs-volants de Kaboul (les), voir Kite run- Chambre verte (la), 37, 1096 ner (the) Champagne Charlie, 92, 1245 Certains l’aiment chaud, voir Some like it hot Champaigne, Philippe de, 671 Cerval, Claude, 260, 1067 Champion, Jean, 30, 599, 1075 Cervantes, Miguel de, 1181 Champreux, Jacques, 27 Chan, Fruit, 159, 413, 1150

1558 Chan, Jacky, 1150 rage (the) Chanas, Marjane, 1382 Charisse, Cyd, 112, 258, 497, 533, 950, 1290, Chanda, Barun, 287 1383 Chandler, Jeff, 757, 870, 1345 Charlatan (le), voir Nightmare Alley Chandler, Raymond, 99, 678, 1051 Charles, Larry, 734, 940, 1326 Chaney, Lon, 29, 68, 168, 191, 310, 343, 555, Charles, Ray, 657 556, 804, 905, 995, 1101, 1250, 1268, Charles mort ou vif, 1262 1327 Charley Varrick, 1267 Chaney Jr., Lon,4, 67, 126, 259, 409, 430, Charlie Chan, 155, 160, 185, 307, 418, 484, 565, 878, 947, 991, 1335 485, 571, 631, 1020, 1103, 1511, Chang, Grace, 676 1523 Change pas de main, 892 Charlie et la chocolaterie (Burton), 71, 200, Changeling, voir Échange (l’) 832, 855, 1099 Chant d’hiver, 376 Charlie et la chocolaterie (Stuart), 71 Chant de Bernadette (le), 647 Charlot (Essanay), 360, 917, 1529 Chant de la fidèle Chunhyang (le), 854 Charlot (Mutual), 360, 917, 1131, 1377, 1529 Chant du Missouri (le), voir Meet me in Saint Charlot (First National), 362, 573, 917, 1519 Louis Charlots (les), 865, 901 Chant nocturne du chien, 1426 Charme discret de la bourgeoisie (le), 611, 681 Chantage, voir Blackmail Charon, Jacques, 670 Chantal, Marcelle, 588, 743, 778 Charpin, Fernand, 207, 222, 590, 624, 1293, Chantons sous la pluie, voir Singin’ in the rain 1374, 1385 Chantrapas, 1458 Charrette fantôme (la), 287 Chapeau melon et bottes de cuir, voir Aven- Charrier, Jacques, 156, 711 gers (the) Chartreuse de Parme (la) (Bolognini), 16 Chaplin inconnu, voir Unknown Chaplin Chartreuse de Parme (la) (Ch.-Jaque), 16, 510 Chaplin, Charles, 64, 89, 109, 191, 219, 246, Charulata, 369, 906, 1094, 1359 360, 362, 413, 523, 529, 567, 573, Chase, Borden, 402 917, 956, 1131, 1237, 1377, 1473, Chase, David, 1140 1529 Chase, James Hadley, 1104 Chaplin, Geraldine, 233, 246, 280, 332, 574, Chase (the), 957 715, 989, 1040, 1275, 1514 Chasse (la) (Saura), voir Caza (la) Chapman, Graham, 666, 1097 Chasse (la) (Vinterberg), 1475 Chapman, Kevin, 1035 Chasse à l’homme, voir Man hunt Chapman, Marguerite, 1414 Chasse au gang, voir Crime wave Chaque soir à neuf heures, voir Our mother’s Chasse au lion à l’arc (la), 1522 house Chasse aux papillons (la), 600 Charade, 148, 853 Chasses du comte Zaroff (les), 73, 172, 376, Charge de la brigade légère (la), 20, 140 420, 1196, 1327 Charge de la huitième brigade (la), voir A dis- Chasseur blanc, cœur noir, 29, 81, 1292, 1438 tant trumpet Chasseurs de scalps (les), voir Scalphunters Charge des tuniques bleues (la), voir Last fron- (the) tier (the) Chasseurs de salut (les), voir Salvation hun- Charge fantastique (la), voir They died with ters (the) their boots on Chat (le), 1294 Charge héroïque (De Robertis), 1444 Chat de Schrödinger, 440, 585, 796 Charge héroïque (la) (Ford), voir She wore a Chat du rabbin (le), 1420 yellow ribbon Chat noir (le), voir Black cat (the) Charge victorieuse (la), voir Red badge of cou- Château ambulant (le), 147, 294, 1290

1559 Château dans le ciel (le), 138, 742, 1076 Chevalier, Louise, 1084 Château de Cagliostro (le), 742 Chevalier, Maurice, 167, 232, 252, 264, 420, Château de l’araignée (le),7, 867, 1373 809, 860, 876, 1042, 1079, 1271 Château des amants maudits (le), 386 Chevalier-MacDonald-Lubitsch-Paramount, 167, Château du dragon (le), voir Dragonwyck 264, 420, 809, 1271, 1504 Chatiliez, Étienne, 800, 819, 1210 Chevalier de Maison-Rouge (le), 1220 Chatte des montagnes (la), 339 Chevalier mystérieux (le), voir Cavaliere mis- Chatterjee, Anil, 1359, 1477 terioso (il) Chatterjee, Dhritiman, 897, 1274, 1399 Chevauchée de la vengeance (la), voir Ride Chatterjee, Soumitra, 130, 369, 806, 857, 897, lonesome 906, 1094, 1390, 1477 Chevauchée des bannis (la), voir Day of the Chaturvedi, Kanhaiyalal, 1376 outlaw Chaucer, Geoffrey, 850 Chevauchée fantastique (la), voir Stagecoach Chauffard, René-Jean, 406, 648, 669 Chevauchée sauvage (la), voir Bite the bullet Chaumette, François, 499, 1128, 1222, 1298 Chevaux de feu (les), 50 Chaumette, Monique, 423, 932, 1190, 1207 Cheveux d’or (les), voir Lodger (the) (Hitch- Chaussons rouges (les), voir Red shoes (the) cock) Chauvigny, Emmanuel de, 600, 615, 983 Chevit, Maurice, 659, 1139, 1145, 1449 Chavance, Louis, 385 Chevrier, Jean, 262, 1382 Chaykin, Maury, 968, 1014, 1320 Cheyenne autumn, 645, 1322 Chazel, Marie-Anne, 672, 1373 Che (Fleischer), 1218 Chazelle, Damien, 863 Che (Soderbergh), 1218 Che ora è ?, 254 Chi è senza peccato, 1464 Cheat (the), voir Forfaiture Chiaki, Minoru, 712, 867, 888, 1134 Checchi, Andrea, 11, 169, 192, 390, 716, 729, Chianese, Dominic, 1140 1018, 1410, 1466, 1467 Chiari, Walter, 935, 1310 Chekhov, Michael, 1024 Chicot, Étienne, 1481 Chelton, Tsilla, 800 Chien des Baskerville (le) (Fisher), 965 Chemins de la haute ville (les), voir Room at Chien des Baskerville (le) (Lanfield), 488, 965 the top Chien enragé, 45, 174, 399 Chemin de l’espérance (le), 1455 Chien jaune (le), 751 Chen, Joan, 1051 Chienne (la), 31, 253, 521, 614, 1049, 1059, Chen, Kaige, 776 1294 Chen, Shiang-chyi, 1476 Chiens (les), 786, 1185 Chenal, Pierre, 265, 456, 511, 650, 728, 970, Chiens de paille (les), voir Straw dogs 1121 Chikamatsu monogatari, voir Amants crucifiés Chêne (le), voir Balanta (les) Chepitko, Larissa, 1491 Children of the damned, 555, 994 Chercheurs d’or, voir Go West (Marx) Child of divorce, 1504 Chercheuses d’or, voir Gold diggers China seas, 559 Chéreau, Patrice, 221, 412, 427, 559, 747, Chinatown, 393, 1289, 1427 968, 1437 Ching, William, 1416 Chéri, 743 Chinmoku, 790 Chérie, je me sens rajeunir, 139, 162 Chinoise (la), 1100 Chesnais, Patrick, 1485 Chiriac, Dorina, 683, 1095 Cheung, Leslie, 776, 1494, 1505 Cho, Sanghyun, 854 Cheung, Maggie, 569, 1505 Chokri, Monia, 368 Cheval de fer (le), voir Iron horse (the) Cholokhov, Mikhaïl, 69 Cheval de Turin (le), 31, 266 Chomet, Sylvain, 352, 834, 962

1560 Chong, Rae Dawn, 807 Ciepielewska, Anna, 1134, 1396 Choose me, 280, 807 Cimarron, 779 Chopra, Aditya, 384, 944 Cimetière dans la falaise, 983 Choristes (les), 744 Cimino, Leonardo, 1002 Chose (la), voir Thing (the) (Nyby) Cimino, Michael, 392, 722, 990 Choses de la vie (les), 567 Cinéastes à tout prix, 1128 Chostakovitch, Dmitri, 543, 619, 685, 757, 1054 Cinecittà, 137, 603, 620, 643, 1199, 1297, 1310, Chouans (les), 1224 1313, 1335, 1383, 1410, 1530 Christensen, Benjamin, 68, 575, 833 Cinema Paradiso, 338 Christian-Jaque, 41, 130, 142, 510, 537, 815, Cinéma-vérité, 375, 707, 1184 1153, 1228, 1296, 1424 Cinq dernières minutes (les), 308, 1209, 1302 Christie, Agatha,7, 314, 442, 505, 526, 1020, Cinq et la peau, 764 1043, 1132, 1173 Cinq femmes autour d’Utamaro, 75 Christie, Audrey, 1307 5000 doigts du docteur T. (les), 803, 1432 Christie, Julie, 125, 201, 261, 415, 660, 844, Cinq obstructions, 269 862, 886, 1040, 1372 Cinq pièces faciles, voir Five easy pieces Christmas holiday, 1266 Cinq secrets du désert (les), voir Five graves Christophe, 627 to Cairo Christophe, Françoise, 718, 889, 1045 Cinq soirées, 1165 Christ interdit (le), 174 Cinquième colonne, voir Saboteur Christ s’est arrêté à Eboli (le), 1119 Cinquième victime (la), voir While the city Chromosome 3, voir Brood (the) sleeps Chronique d’un amour, 1517 Cintra, Luís Miguel, 365, 714, 928, 1275, 1381 Chronique d’un été, 707, 1184, 1510 Cioffi, Charles, 406 Chronique des pauvres amants, 189 Circle of danger, 29, 396, 1110 Chrysanthèmes tardifs, voir Bangiku Cirque (le), 643, 1131, 1377 Chungking express, 873, 1350 Cité de Dieu (la), 1033 Churchill, Berton, 477, 1449 Cité de l’indicible peur (la), 154 Churchill, Winston, 148, 290, 364, 415 Cité sans voiles (la), voir Naked city (the) Chut, 910 Citizen dog, 1368 Chut, chut, chère Charlotte, voir Hush. . . hush, Citizen Kane, 91, 329, 414, 472, 599, 617, sweet Charlotte 1072, 1081, 1385 Chute (la), voir Untergang (der) Citizen Welles, voir RKO 281 Chute d’un caïd (la), voir Rise and fall of Legs Citti, Franco, 285, 979 Diamond (the) City for conquest, 1308, 1496 Chute de l’empire américain (le), 1361 City girl, 1460 Chute de l’empire romain (la), 151, 1353 City lights, voir Lumières de la ville (les) Chute de la Maison Usher (la), 336, 464, 903 City of fear, 450 Chytilová, Vera, 1272 City streets, 82 Chœur de T¯oky¯o (le), 1507 Clair, René, 147, 252, 650, 773, 841, 1002, CIA, 46, 90, 94, 97, 248, 301, 305, 394, 429, 1394, 1409 441, 496, 504, 749, 775, 825, 957, Clair de terre (le), 1250 973, 1223, 1323, 1356, 1429, 1436 Clampett, Robert, 316 Cible (la), voir Targets Clapin, Jérémy, 864 Cicatrice (la), 407 Clare, Mary, 1197 Cid (le, 512 Clariond, Aimé, 41, 252, 298, 518, 727, 731, Ciel est à vous (le), 69, 722, 1204, 1276 739, 754, 956, 1007, 1121, 1221, 1225, Ciel peut attendre (le), voir Heaven can wait 1306, 1414 Ciel pur, 933 Clark, Bob, 1115

1561 Clark, Candy, 736 Cloutier, Suzanne, 729, 1020 Clark, Dane, 1123 Clouzot, Henri-Georges, 27, 79, 191, 394, 467, Clark, Fred, 141, 255, 578, 954 541, 674, 961, 1301, 1304, 1399 Clark, Petula, 1258 Clouzot, Vera, 79, 191, 394 Clarke, David, 402 Clowns (I), 1410 Clarke, Gage, 723 Club des trois (le), voir Unholy three (the) Clarke, Mae, 1256 Cluny, Geneviève, 177, 310 Clarke, Margi, 1501 Cluny Brown, 1448 Clarkson, Patricia, 557 Cluzet, François, 103, 518, 619, 734, 1202 Clash by night, 685 Cobb, Lee J., 412, 445, 496, 533, 601, 690, Classe operaia va in Paradiso (la), 843 947, 1216, 1281, 1352, 1400 Classe tous risques, 1067 Cobra woman, 409, 1517 Claudé, Pierre, 883 Coburn, Charles, 79, 139, 305, 763, 860, 882, Claudel, Paul, 319, 482, 621, 1189, 1414 929, 1202, 1337 Clavel, Bernard, 898 Coburn, James, 148, 196, 492, 506, 852, 994, Clavier, Christian, 145, 672, 1373, 1487 1033, 1055, 1174, 1306, 1352, 1369 Clay, Philippe, 715, 1469 Cobweb (the), 1390 Clayton, Jack, 179, 559, 1182, 1184 Cochecito (el), 1419 Cleese, John, 87, 146, 543, 666, 1097 Cochons et cuirassés, 700 Clef (la), 11, 490 Cochran, Steve, 141, 237, 1442, 1468 Clef de verre (la), voir Glass key (the) Cockfighter, 1283 Clemens, Brian, 1131 Cocoanuts (the), voir Noix de coco Clément, Aurore, 18, 25, 362, 732, 932 Cocorico monsieur Poulet, 901, 905 Clément, René, 37, 295, 471, 650, 725, 729, Cocteau, Jean, 74, 82, 524, 654, 848, 1137, 925, 1209, 1379, 1442, 1449 1183, 1221, 1483 Clément, Suzanne, 909, 1279, 1452 Code Hays, 14, 42, 44, 57, 80–82, 101, 135, Clémenti, Pierre, 777, 1077, 1314 139, 167, 192, 231, 258, 272, 314, Clements, John, 1438 327, 463, 465, 520, 543, 545, 567, Cléo de 5 à 7, 1482, 1492 678, 719, 794, 808, 837, 845, 851, Cléopâtre (DeMille), 272 856, 872, 891, 961, 1049, 1056, 1059, Cléopâtre (Mankiewicz), 361, 882, 986 1066, 1081, 1107, 1122, 1204, 1211, Clepsydre (la), 556, 755, 797, 971, 1110 1247, 1248, 1265, 1294, 1311, 1368, Clerk, Susan, 1453 1389, 1395, 1400, 1488, 1490, 1508, Clever, Edith, 895 1521 Clifford, Graeme, 935 Codes (les), 29, 1110 Clift, Montgomery, 245, 281, 506, 860, 936, Codine, 748 1039, 1112, 1229, 1320 Coëdel, Lucien, 510, 1115, 1228, 1424 Clifton, Elmer, 1389 Coen (frères), 58, 172, 205, 218, 235, 429, Climats (les), 1137 466, 585, 707, 735, 852, 1043, 1093, Cline, Edward F., 79, 626, 878, 880, 1226, 1133, 1169, 1236, 1283, 1291, 1387 1513 Cœur capricieux, 325, 1499 Clive, Colin, 540, 560, 1018, 1112 Cœur de lilas,3, 588, 1403 Cloche, Maurice, 317 Cœur de verre, 1205, 1285 Cloches de Sainte Marie (les), 49, 216 Cœur fidèle, 1168, 1191 Clooney, George, 235, 305, 350, 429, 707, 735, Cœur nous trompe (le), voir Affairs of Anatol 775, 918, 957 (the) Closas, Alberto, 184 Cœurs, 648 Close, Glenn, 260, 525, 771, 1197 Cœurs brûlés, voir Morocco Close, Ivy, 1147 Coggio, Roger, 1132

1562 Cohen, Leonard, 81, 660, 1485 Coluche, 321 Cohn, Harry, 815 Columbia (studio), 87, 281, 815, 1242, 1264, Coincée, voir Tight spot 1494 Coincoin et les z’inhumains, 340, 627, 706 Columbo, 247 Colbert, Claudette, 14, 20, 144, 167, 185, 212, Comanche station, 994, 1057 272, 363, 366, 532, 687, 769, 863, Comart, Jean-Paul, 1366 864, 1331, 1519 Coma (Crichton), 183 Cold fish, 749 Coma (Franklin), voir Patrick Cold war, voir Zimna wojna Combat dans l’île, 1215 Cole, Nat “King”, 1155 Comédie de Dieu (la), 370, 1275 Coleridge, Samuel Taylor, 1148 Comédie du travail (la), 659 Colette, Sidonie-Gabrielle, 264, 558, 743, 1405 Comédie érotique d’une nuit d’été, voir A mid- Colin, Georges, 1071 summer night’s sex comedy Colin-maillard, 327, 378, 1367 Comédiennes, voir Marriage circle (the) Collard, Cyril, 1288, 1434 Comedy of terrors (the), 966 Collatéral, 933 Comencini, Luigi, 199, 312, 358, 405, 641, Collectionneuse (la), 1194, 1254 661, 806, 837, 1080, 1313, 1478, Collector (the), voir Obsédé (l’) (Wyler) 1479 Collet, Pierre, 27 Comingore, Dorothy, 472 Collette, Yann, 1379 Commare secca (la), 332, 1264 Colley, Kenneth, 1501 Comme un avion, 346 Collier, Constance, 1334 Comme un torrent, 222 Colline, Paul, 30 Comment j’ai tué mon père, 1346 Colline des hommes perdus (la), voir Hill (the) Comment je me suis disputé. . . , 54, 1424 Colline des potences (la), voir Hanging tree Comment l’esprit vient aux femmes, voir Born (the) yesterday Collines brûlantes (les), voir Burning hills (the) Comment tuer votre femme, voir How to mur- Collinge, Patricia, 175, 398 der your wife Collins, G. Pat, 141 Commune (la), 1279 Collins, Joan, 234, 503, 874, 1309 Communiants (les), 346 Collins, Patricia, 600, 709, 1014 Comnène, Anne, 1281 Collins, Ray, 953 Comolli, Jean-Louis, 1100, 1350 Collins Jr., Clifton, 654 Compagni di scuola, 289 Collodi, Carlo, 405, 1020 Compagnons de la marguerite (les),7, 123, Colman, Olivia, 870 669 Colman, Ronald, 114, 271, 278, 464, 1032, Compagnons de la nouba (les), 1355 1403 Companéez, Jacques, 1261 Colombier, Michel,1 Companeez, Nina, 1077, 1218, 1230 Colonel Blimp,4, 1019 Company limited, 287 Colonel Chabert (le), 956 Compartiment de dames seules, 1153 Colonel Redl, 153 Complainte du sentier, voir Pather panchali Color purple (the), 247 Complices de la dernière chance (les), voir Last Colorado, voir Resa dei conti (la) run (the) Colorado Territory, 404, 428, 1178, 1479 Complot de famille, 153 Colorful, 931 Compson, Betty, 442 Colors, 601 Compulsion, 1334 Colosse de Rhodes (le), 510, 1376 Comte de Monte Cristo (le), 938, 1007 Colpi, Henri, 748, 945, 1186 Comte du Pont-au-Moine (le), 923 Coltrane, John, 481

1563 Comtesse aux pieds nus (la), voir Barefoot Contes de la folie ordinaire, 82, 144, 607 contessa (the) Contes de la lune vague après la pluie (les), Conan Doyle, Arthur,5, 19, 181, 488, 490, voir Ugetsu monogatari 778, 965, 1091 Contes des chrysanthèmes tardifs, 768 Concert (le), 288 Conti, Tom, 649 Condamné au silence, 255 Continental, 106, 112, 142, 204, 296, 298, Condition de l’Homme (la), 1047, 1048 385, 674, 740, 744, 1053 Confessions d’un enfant de cœur, 387 Contrebandiers de Moonfleet (les),2, 38 Confessions of a nazi spy, 650, 970 Conversation secrète, 101 Conflict, 832 Convoi de femmes, voir Westward the woman Conflit, 1195 Convoi des braves (le), voir Wagon master Conformiste (le), 777 Convoi sauvage (le), voir Man in the wilder- Conklin, Chester, 21, 529, 687, 1101 ness Conlin, Jimmy, 28, 58, 687, 1443 Convoi vers la Russie, 733 Connelly, Jennifer, 838 Conway, Jack, 383, 410, 811, 1059, 1268 Connery, Sean, 87, 113, 195, 247, 476, 496, Conway, Tom, 454, 468, 473 554, 654, 833, 965, 981, 1070, 1074, Coogan, Steve, 291 1195, 1199, 1281, 1313, 1352, 1430 Cook, Elisha, 25, 32, 74, 204, 275, 481, 985, Connolly, Walter, 580, 795, 864, 1169 1122, 1139, 1237, 1289, 1314, 1335 Conquérants (les), voir Dodge City Cook, Fielder, 839 Conquérants d’un nouveau monde (les), voir Cool hand Luke, 235, 357 Unconquered Coolidge, Philip, 1241, 1400 Conqueror (the), 636, 1123, 1140, 1438 Cooper, Bradley, 860 Conrad, Joseph, 25, 90, 479, 634, 639, 784, Cooper, Fenimore, 1437 987, 995, 1049 Cooper, Gary, 14, 20, 23, 82, 139, 144, 145, Conrad, William, 136, 478, 608, 709, 1408 206, 229, 255, 259, 263, 439, 567, Conried, Hans, 803, 1432 598, 664, 714, 742, 798, 828, 846, Conroy, Frances, 1118 953, 969, 1042, 1052, 1213, 1256, Conroy, Frank, 596 1259, 1265, 1281, 1315, 1338, 1339, Consigny, Anne, 351, 514, 1418 1366, 1441, 1449, 1493 Conspirateurs du plaisir (les), 930 Cooper, Gladys, 647, 1168, 1345, 1361, 1513 Constant gardener (the), 847 Cooper, Jackie, 779 Constante (la), 904 Cooper, James Fenimore, 356 Constantin, Jean, 521, 1476 Cooper, Maxine, 962 Constantin, Michel, 226, 1278, 1291, 1514 Cooper, Melville, 465, 1181 Constantine, Eddie, 49, 315, 358, 435, 608, Cooper, Merian C., 1142 650, 766, 924 Coote, Robert, 81, 431, 1109, 1235 Constantini, Nino, 903 Copeau, Jacques, 784, 1195 Conte, Richard, 132, 461, 512, 515, 539, 610, Copie conforme, 191, 1132, 1166 690, 752, 1155, 1317 Copley, Sharlto, 1212 Conte d’automne, 332 Coppola, Francis Ford, 25, 101, 110, 346, Conte d’été, 901 400, 461, 462, 663, 918, 1041, 1463, Conte d’hiver, 905 1471, 1523 Conte de la princesse Kaguya, 1082 Coppola, Sofia, 462, 801, 1472 Conte de printemps, 347, 1281 Coquelicots (les), 1497 Conte des contes (le), voir Racconto dei rac- Corbeau (le) (Clouzot),6, 28, 106, 295, 298, conti (il) 385, 386, 674 Contes cruels de la jeunesse, 1270 Corbeau (le) (Corman), voir Raven (the) Contes d’Hoffmann (les), 190, 258, 453, 1322 Corbeau (le) (Landers), voir Raven (the)

1564 Corbucci, Sergio, 1383 Couleur qui tue (la), voir Green for danger Corde (la), 473, 940, 988, 1152, 1392 Coulloc’h, Jean-Louis, 534 Corde de sable (la), voir Rope of sand Coulouris, George, 90, 185, 472, 730 Cording, Harry,5,9, 11, 491, 1091 Coulson, Catherine E., 1051 Córdova, Arturo de, 823, 1005 Country of my skull, 407 Corduner, Allan, 1243 Coup de cœur, voir One from the heart Cordy, Annie, 1084, 1294 Coup de foudre (le) (Badger), voir It Cordy, Raymond, 222, 252, 773, 841, 953, 1394 Coup de foudre (Kurys), 677 Corey, Isabelle, 426, 1387 Coup de fouet en retour, voir Backlash Corey, Jeff, 139, 478, 603, 846, 1387 Coup de grâce (le), 30 Corey, Wendell, 127, 658, 936, 1008, 1076, Coup de l’escalier (le), voir Odds against to- 1231 morrow Corman, Roger, 116, 576, 716, 941, 1192 Coup de tête, 820 Corne, Léonce, 69, 584, 682, 898, 953, 1240, Coup de torchon, 532 1304 Coupe d’or (la), voir Golden bowl (the) Corneau, Alain, 662, 1179 Couple témoin (le), 924 Corneille, Pierre, 855 Coups de feu sur Broadway, voir Bullets over Cornelius, Henry, 1110 Broadway Cornet, Jan, 754 Courcel, Nicole, 58, 779, 1296 Corniaud (le), 492, 1336 Courier, Paul-Louis, 631, 739, 1033 Corniglion-Molinier, Édouard, 1098 Couronne de fer (la), 182, 277, 726 Coronation street, 1106 Courrier diplomatique, 188 Corps à cœur, 1251 Court jester (the), 1452 (les), 1518 Court-martial of Billy Mitchell (the), voir Con- Correspondant 17, voir Foreign correspondant damné au silence Corri, Adrienne, 1258 Courteline, Georges, 1187 Corridor of mirrors, 1398 Courtenay, Tom, 282, 413, 1040, 1372 Corrigan, Lloyd, 1500 Courtship of Eddie’s father (the), voir Il faut Corruption (la), 264, 1387, 1422 marier Papa Corsaire rouge (le), voir Crimson pirate (the) Cousine Angélica (la), voir Prima Angélica (la) Corsia, Ted de, 985, 1123, 1153, 1402 Cousins (les), 177, 260 Cort, Bud, 436, 1315, 1445 Coutard, Raoul, 1062 Cortese, Valentina, 40, 315, 599, 609, 690, Couteau dans l’eau (le), 853 716, 1078 Cover girl, 1515 Cortez, Ricardo, 68, 699, 1003, 1355 Cow boy, 217 Così parlò Bellavista, 847 Cowan, Jerome, 32, 417 Cosima, Renée, 1483 Coward, Noel, 885, 1169, 1242 Cosma, Vladimir, 1254 Cowards bend the knee, 531 Cossart, Ernest, 1448 Cowl, Darry, 428, 470, 798, 859, 1492 Costner, Kevin, 443, 968, 1074 Cowles, Jules, 33, 200, 778 Côte, Laurence, 355, 460 Cox, Alex, 1223 Cote 465, voir Men in war Coyote, Peter, 234, 1163 Cotillard, Marion, 293, 580, 812, 1430, 1465 Crabtree, Arthur, 32, 393, 882 Cottafavi, Vittorio, 70, 107, 443, 1395 Craig, Daniel, 295, 309, 760, 973, 1330, 1407, Cotten, Joseph,1, 118, 121, 127, 188, 398, 1417, 1427, 1455 472, 506, 532, 534, 564, 597, 617, Craig, Helen, 53, 805 661, 672, 781, 822, 844, 988, 995, Craig, James, 414 1089 Craig, Wendy, 532 Cottençon, Fanny, 223, 847 Crain, Jeanne, 170, 934, 985

1565 Crainquebille, 537 Crisa, Erno, 1395 Crash, 82, 144, 466 Crise, 974 Crauchet, Paul, 206, 499, 912, 1352, 1512 Crisp, Donald, 35, 140, 171, 226, 577, 846, Cravat, Nick, 533, 854, 1343 855, 1082, 1157, 1301, 1308, 1358, Craven, Frank, 1308 1405, 1470, 1484, 1523 Cravenne, Marcel, 1104 Criss cross, 101 Crawford, Anne, 1508 Cristo proibito (il), voir Christ interdit (le) Crawford, Broderick, 136, 665, 756, 815, 1227, Criswell, 542 1525 Croisée des destins (la), voir Bhowani Junc- Crawford, Joan, 178, 213, 225, 258, 439, 555, tion 569, 697, 807, 835, 889, 1057, 1196, Croisière du Navigator (la), 1484 1244, 1332, 1507–1509 Croisset, Francis de, 213 Créateur (le), 976 Croix de bois (les), 647 Creature from the black lagoon, 681, 728, Croix de fer, voir Cross of iron 1054 Crolla, Henri, 815, 1293 Créature invisible (la), voir Sorcerers (the) Cromwell, James, 119, 472, 997, 1068, 1224, Créatures (les), 1252 1450 Crédit pour tous, 123 Cromwell, John, 33, 192, 480, 532, 709, 989, Cregar, Laird, 25, 510, 615, 1035, 1094, 1202, 1032, 1068, 1423 1293 Cromwell, Richard, 20, 363, 850, 869, 1395 Cremer, Bruno, 671, 796, 1260, 1381 Cronaca familiare, voir Journal intime (Zur- Crémieux, Henri, 278, 308, 734, 1503 lini) Crépuscule à T¯oky¯o, 319, 640, 760 Cronenberg, David, 82, 105, 179, 335, 440, Crépuscule de gloire, voir Last command (the) 591, 674, 719, 944, 1076, 1105, Cresté, René, 1127 1135, 1330 Creton, Michel, 34, 777, 1373 Cronyn, Hume, 39, 398, 508, 525, 986, 1102, Crevez vermines, 73, 1163, 1227 1462 Cri (le), voir Grido (il) Croque-mort s’en mêle (le), voir Comedy of Cri de la victoire (le), voir Battle cry terrors (the) Cría cuervos, 574, 675, 1275, 1370, 1478 Crosby, Bing, 49, 57, 67, 216, 326, 765, 874, Crichton, Charles, 38, 125, 447, 543, 1083 882, 902, 1268, 1510 Crichton, Michael, 183, 458, 1281 Cross of iron, 1055 Crime de Giovanni Episcopo (le), 897 Crossfire, 1248 Crime de l’Orient-Express (le), voir Murder on Crothers, Scatman, 980, 1200, 1436, 1470 the Orient-Express Crowd (the), voir Foule (la) Crime de Monsieur Lange (le), 557, 993, 1229 Crowe, Russell, 997, 1349, 1353, 1436 Crime et châtiment (Chenal), 1121 Crowell, Josephine, 564, 867, 1378 Crime et châtiment (Kaurismäki), 886 Cruel gun story, 1227 Crime était presque parfait (le) (Curtiz), voir Cruel sea (the), 1327 Unsuspected (the) Cruise, Tom, 292, 619, 653, 738, 933, 1532 Crime wave, 155, 1291 Crumb, Robert, 1144 Crimes and misdemeanors, 10, 279, 552, 964 Cruttwell, Greg, 1355 Crimes au musée des horreurs,2, 393, 453 Cruz, Penélope, 382, 504, 1077, 1125, 1457 Criminels (les), 307 Cruze, James, 442 Crimson kimono (the), voir Kimono pourpre Cry danger, 136, 993 (le) Cry of the city, voir Proie (la) Crimson pirate (the), 854, 1343 Cry vengeance, 336 Crin blanc, 325 CSA, the Confederate States of America, 276 Cris et chuchotements, 700 Cserhalmi, György, 880, 1254

1566 Cuarón, Alfonso, 918 Cyrano de Bergerac (Rappeneau), 1349 Cucciola, Riccardo, 274 Czinner, Paul, 710 Cuirassé Potemkine (le), 527, 843, 1074 Cuisine et dépendances, 1443 D’Alessio, Carlos, 899, 1050, 1529 Cukor, George, 14, 190, 213, 260, 278, 355, D’Andrea, Tom, 44, 1474 431, 463, 617, 662, 773, 815, 857, D’Angelo, Bervely, 411 865, 992, 1040, 1302, 1311, 1345, D’Annunzio, Gabriele, 312, 566, 583, 655, 897 1385, 1459 D’Arcy, Alexander, 973 Cul-de-sac, 1357 D’Arcy, Roy, 318, 1378, 1419 Culloden, 896 D’Arpe, Gustavo, 1451 Culottes rouges (les), 1216 Da Silva, Éric, 543 Culver, Roland, 845, 1508 Da Silva, Howard, 39, 53, 630, 678, 798, 1385, Cummings, Constance, 1521 1388, 1399, 1406, 1523 Cummings, Robert, 333, 430, 1049, 1287 Dabit, Eugène, 421 Cummins, Peggy, 212, 247, 396, 464, 473 Ďáblova past, 741 Cunning little vixen (the), 485 Dac, Pierre, 715 Cuny, Alain, 174, 236, 264, 391, 486, 565, 597, Dacqmine, Jacques, 1124, 1195 1146, 1221, 1410, 1463, 1493 Dafoe, Willem, 620, 819, 844, 1527 Cuore, 358, 405 Dagover, Lil, 501, 560, 782, 809, 1098 Curious case of Benjamin Button (the), voir Daguerréotypes, 1278 Étrange histoire de B. Button (l’) Dahl, Arlene, 598 Currie, Finlay, 91, 571, 593, 632, 1041, 1258, Dahl, Roald, 61, 71, 553, 561, 855, 1223 1372, 1508 Dahlbeck, Eva, 341, 349, 696, 698, 699, 1531 Curse of Frankenstein (the), voir Frankenstein Dai, Sijie, 802 s’est échappé Dailey, Dan, 497, 1308 Curse of the cat people (the), 59, 454 Dailey, Irene, 1104 Curse of the werewolf (the), voir Nuit du loup- Daim (le), 864 garou (la) Daïnah la métisse, 210, 462 Curtis, Jamie Lee, 12, 238, 391, 543 Daisy Clover, 933 Curtis, Ken, 397, 667, 1141, 1308 Daisy Kenyon, 807 Curtis, Mickey, 1052 Daisy Miller, 1280, 1333 Curtis, Tony, 89, 249, 519, 566, 612, 787, 1168 Dalban, Max, 31, 1044 Curtiz, Michael, 47, 52, 140, 176, 262, 286, Dalban, Robert, 79, 397, 589, 595, 961, 1069 310, 439, 465, 662, 697, 846, 855, Dalbray, Muse, 385 954, 991, 1003, 1256, 1303, 1395, Daldry, Stephen, 28 1432, 1486 Dale, Esther, 973 Curzi, Pierre, 670, 1361 Dale, Grover, 633 Cusack, Cyril, 46, 227, 1318, 1364 Dalí, Salvador, 284, 381, 932, 941, 1024, 1344 Cusack, John, 202, 324, 1158, 1437, 1482 Dalida, 368 Cushing, Peter, 41, 89, 100, 159, 195, 276, Dalio, Marcel, 225, 265, 424, 439, 448, 492, 400, 405, 453, 562, 628, 840, 965, 718, 1034, 1062, 1067, 1141, 1168, 1451, 1474 1198, 1256, 1293, 1379 Custer, George A., 139, 230, 426, 440, 810 Dall, John, 473 Cutter’s way, 571 Dalla, Lucio, 835 Cybulski, Zbigniew, 67, 140, 176, 416, 1110 Dallas, 39, 162 Cyclone à la Jamaïque, voir High wind in Ja- Dalle, Béatrice, 1254 maica Dalton, Timothy, 1173, 1283, 1359, 1445 Cygne noir (le), voir Black swan (the) (King) Dame aux camélias (la) (Bolognini), 1078 Cyrano de Bergerac (Barma), 889, 1349

1567 Dame aux camélias (la) (Smallwood), voir Ca- Dans la gueule du loup, voir Mob (the) mille Dans la peau de John Malkovich, voir Being Dame d’onze heures (la), 106, 740 John Malkovich Dame de Musashino (la), 1165 Dans les ténèbres, 17 Dame de pique (la), 578, 1177 Danse avec les loups, 506, 968 Dame de Shanghaï (la), 118, 1061, 1289 Danse de la réalité (la), 326, 353 Dame de tout le monde (la), voir Signora di Dante, Joe, 377, 844, 1351, 1444 tutti (la) Dantès, Suzanne, 898 Dame du vendredi (la), voir His girl friday Dantine, Helmut, 1242 Dame et le toréador (la), voir Bullfighter and Danton, Ray, 1474 the lady Daquin, Louis, 386, 1182 Dame sans camelias (la), 1410 Darabond, Frank, 24, 1312 Dames, 306 Darby, Kim, 1104, 1387 Dames du Bois de Boulogne (les), 85 Darc, Mireille, 78, 103 Damiani, Damiano, 274 Darcel, Denise, 1264, 1339 Damnation, 31, 216, 635, 998 Dard, Frédéric, 707, 772, 908 Damnés (les), voir Caduta degli dei (la) DaRe, Eric, 1051 Damon, Matt, 24, 172, 305, 725, 957, 1427, Darimont, Olivier, 1172 1429 Darjeeling limited (the), 727 Dana, Leora, 25 Dark city, 947, 962 Dancer in the dark, 643 Dark corner (the), 520 Dances with wolves, voir Danse avec les loups Dark knight (the), 324, 886, 1430 Dandridge, Dorothy, 689 Dark knight returns (the), 301 Danet, Jean, 303, 766 Dark knight rises (the), 886, 1430 Dangereuse aventure (la), voir No time for love Dark mirror (the), 80, 409, 848, 1034 Dangereuse sous tous rapports, voir Some- Dark passage, voir Passagers de la nuit (les) thing wild (Demme) Dark past (the), 947 Dangereusement vôtre, voir A view to a kill Dark star, 1125 Dangerous liaisons, voir Liaisons dangereuses Dark victory, 1485 (les) Darling Lili, 789 Dani, 599 Darnell, Linda, 71, 103, 284, 510, 692, 858, Daniel, 283 1002, 1016, 1035, 1235, 1524 Danielia, Gueorgui, 381, 407, 680, 688, 992 Darò un millione, voir Je donnerai un million Daniell, Henry, 48, 95, 109, 262, 431, 490, Darras, Jean-Pierre, 1072, 1295 855, 1022, 1091, 1419 Darrieux, Danielle,1, 30, 102, 111, 150, 272, Daniels, Bebe, 699, 1177, 1505 297, 329, 633, 752, 825, 827, 953, Daniels, Jeff, 633, 763 1014, 1075, 1138, 1277, 1299, 1408 Daniels, Phil, 322 Darro, Frankie, 837, 1157 Daniels, William, 627 Darroussin, Jean-Pierre, 90, 97, 217, 749, 805, Danna, Mychael, 600, 1320 862, 1253, 1443 Danno, Jacqueline, 1218 Darvi, Bella, 728 Dano, Paul, 197, 294, 737, 939 Darwell, Jane, 242, 551, 596, 1298 Dano, Royal, 80, 162, 402, 793, 846, 1092, Dary, René, 457, 499, 742, 1475 1139, 1281 Dassin, Jules, 37, 224, 603, 690, 1153, 1188 Danos, Abel, 18, 1067 Dasté, Jean, 13, 30, 31, 56, 410, 784, 1034, Dans l’ombre de San Francisco, voir Woman 1096, 1145, 1307 on the run Dasté, Marie-Hélène, 142, 1009 Dans la brume électrique, voir In the electric Daudet, Alphonse, 1385 mist Daumier, Sophie, 707

1568 Dauphin, Claude, 94, 99, 111, 172, 252, 329, De Brulier, Nigel, 433, 1327, 1477 424, 627, 734, 944, 1121, 1195, 1518 De Carlo, Yvonne, 101, 231, 493, 560, 1445 Daurand, Jean, 1209 De Crescenzo, Luciano, 847 Davenport, Doris, 742 De Filippo, Eduardo, 837, 1395, 1454 Davenport, Harry, 596, 851, 1362 De Filippo, Peppino, 1335, 1454 Davenport, Nigel, 480, 575 De Filippo, Titina, 1454 Daves, Delmer, 25, 44, 217, 327, 366, 840, De Giorgi, Elsa, 803, 836 870, 891, 969, 989, 1123, 1441, De Grasse, Sam, 166, 427, 1358 1479 De Grey, 1182 David, Mario, 428, 1084, 1456 De l’eau tiède sous un pont rouge, 223, 638 David, Thayer, 1021 De l’influence des rayons gamma. . . , 717 David Golder, 1043, 1225, 1389 De l’or en barres, voir Lavender Hill mob (the David l’endurant, voir Tol’able David De la belle ouvrage, 387 Davies, Marion, 472 De la bouche du cheval, voir Horse’s mouth Davies, Terence, 1161 (the) Davis, Bette,4, 16, 121, 175, 192, 196, 271, De la maison des morts, 939, 968, 977 305, 310, 382, 459, 504, 661, 739, De La Motte, Marguerite, 433, 1477 763, 781, 848, 855, 858, 869, 872, De la vie des marionnettes, 348 892, 1057, 1206, 1248, 1256, 1361, De Laurentiis, Dino, 52 1470, 1485, 1498 De Marney, Derrick, 1197 Davis, Essie, 1397 De Mayerling à Sarajevo, 1414 Davis, Geena, 249, 591, 724 De Mornay, Rebecca, 1302 Davis, Judy, 796, 1236, 1300, 1324 De Niro, Robert, 25, 34, 83, 186, 233, 281, Davis, Miles, 458 461, 511, 574, 958, 990, 1012, 1026, Davis, Phil, 76, 912, 1159 1074, 1343, 1417, 1429 Davis, Sammi, 568 De Palma, Brian, 115, 221, 241, 409, 500, Davray, Dominique, 898 524, 546, 668, 854, 1064, 1074, Davy, Jean, 778 1198, 1214, 1323 Davy, Jean-François, 892 De Putti, Lya de, 753, 782 Davy Crockett, roi des trappeurs, 1223 De Robertis, Francesco, 102, 280, 843, 1444, Dawson, Anthony, 1199 1457 Dawson City, 1143 De Rochemont, Louis, 51, 1292, 1400 Dax, Micheline, 677, 1293 De rouille et d’os, 580 Day, Doris,8, 826, 973, 1303 De sang froid, 539 Day, Josette, 82, 216, 1137, 1374 De Santis, Giuseppe, 52, 362, 849, 1507 Day, Laraine, 685, 1265, 1441 De Sica, Christian, 289 Day-Lewis, Daniel, 197, 219, 657, 736, 783, De Sica, Vittorio, 107, 173, 177, 203, 208, 1312, 1437 256, 277, 294, 315, 360, 405, 653, Day of the outlaw, 1122 689, 695, 716, 735, 773, 814, 1138, Day of wine and roses (the), 39, 1011 1313, 1401, 1402, 1415, 1448, 1462 Day the Earth stood still (the), voir Jour où la De Toth, André, 52, 155, 188, 232, 259, 336, Terre s’arrêta (le) 480, 522, 591, 752, 1122, 1335, Dayan, Assi, 953 1456 Days of heaven, 963 De Venanzo, Gianni, 1468 De Bankolé, Isaach, 785, 819 De Wolff, Francis, 593, 965 De battre mon cœur s’est arrêté, 580, 1343, De Wilde, Brandon, 1314, 1519 1353 Déa, Marie, 232, 793, 860, 1124, 1146 De beaux lendemains, voir Sweet hereafter (the) Dead (the), voir Gens de Dublin De bruit et de fureur, 1260 Dead man, 234

1569 Dead men don’t wear plaid, 47, 585 Défi (le), voir Sfida (la) Dead of night, 38, 1366, 1394 Défroqué (le), 13, 288, 507 Dead reckoning, voir En marge de l’enquête Défunt récalcitrant (le), voir Here comes Mr. Dead ringers, 105, 335, 674 Jordan Dead zone, 944 Dehner, John, 1281, 1304 Deadline U. S. A., 776 Déjeuner sur l’herbe (le), 1274 Deadly affair (the), 193, 499 Dejoux, Christine, 570 Deaf, 919 Dekalog, voir Décalogue (le) Deal (le), 115 Dekigokoro, voir Cœur capricieux Dean, James, 82, 466, 480, 556, 667, 763, Dekker, Albert, 245, 395, 478, 962, 1197, 1244, 1409 1388, 1444 Dearden, Basil, 38, 78, 334, 445, 769, 840, Del Poggio, Carla, 849, 872, 883, 1275, 1335, 1109, 1243, 1394 1462 Dearly, Max, 659, 1028 Del Prete, Duillio, 605, 1333 Death on the Nile,7, 442 Del Ruth, Roy, 32, 699, 1176, 1521 Death proof, voir Grindhouse Del Toro, Benicio, 348, 456, 722, 1114, 1218, Death takes a holiday, 863 1283 Debary, Jacques, 52, 1134, 1193, 1246 Delahaye, Michel, 406, 528, 659, 892, 1277 Debbouze, Jamel, 304, 1383, 1448 Delair, Suzy, 86, 191, 308, 462, 541, 815, 925, Debray, Régis, 1184 961 Debucourt, Jean, 69, 183, 275, 464, 508, 579, Delaney, Pádraic, 148 614, 718, 827, 1053, 1083, 1138, 1225 Delannoy, Jean, 122, 391, 733, 848, 851, 1000, Deburau, 1408 1042 Debussy, Claude, 282, 425, 548, 603, 636, 672, Delay, Florence, 389, 875 710 Délépine, Benoît, 215, 284, 771, 1407 Début (le), voir Natchalo Delerue, Georges, 53, 552 Début d’été, voir Bakushu¯ Deleuze, Anne, 648 Décalogue (le), 117, 493, 674, 891, 1065 Delevaux, Antoine, 1420 DeCamp, Rosemary, 1123 Delhaye, Alane, 340, 706 Decaux, Alain, 359, 1128 Délices de T¯oky¯o (les), 96 Deception, 16, 1361 Délire à deux, 514 Decima vittima (la), 945 Délits flagrants, 761 Decision at Sundown, 690, 994, 1219 Délivrance, 26, 228 Decision before dawn, 29 Della Noce, Luisa, 309 Déclin de l’empire américain (le), 125, 670, Delle Piane, Carlo, 628 1252, 1361 Delluc, Louis, 67, 903, 1191, 1226 Decoin, Henri, 133, 136, 204, 297, 329, 492, Delmont, Édouard, 10, 112, 124, 179, 190, 650, 674, 754, 755, 953, 1071, 1075, 554, 590, 666, 1044, 1204, 1385, 1413 1166, 1167, 1447 Delon, Alain, 86, 300, 389, 423, 471, 716, 725, Decomble, Guy, 260, 426, 504, 521, 584, 943 862, 912, 1021, 1030, 1120, 1140, Deconstructing Harry, 861 1185, 1331, 1368 Découverte d’un secret (la), 314 Delon, Nathalie, 584, 1021 Dédée d’Anvers, 439 Delorme, Danièle, 85, 518, 558, 584, 815, 1193, Dee, Frances, 468, 1449, 1459 1405 Dee, Sandra, 327, 603, 841 Delphin (nain), 410, 1191 Deep end, 623, 1136 Delpy, Julie, 1065, 1118 Deep in my heart, 950 Delubac, Jacqueline, 54, 200, 969, 1179, 1489, Deer hunter (the), 25, 40, 990 1498, 1502 Déesse (la), voir Devi Delvaux, André, 431, 725

1570 Delyle, Lucienne, 1071 Depardieu, Gérard, 107, 145, 149, 212, 215, Demain c’était la guerre, 120, 558 415, 662, 777, 786, 811, 905, 1029, Demain est un autre jour, voir Theres’s always 1233, 1346, 1349, 1398, 1464, 1479, tomorrow 1528 Demain ne meurt jamais, voir Tommorow ne- Depardieu, Guillaume, 122, 662 ver dies Depardon, Raymond, 321, 323, 761, 959, 1354, Demange, Paul, 629, 1380, 1405 1510 Demares, Christian, 193 Departed (the), 24 Demarest, William, 58, 79, 418, 687, 874, 949, Departures, voir Okuribito 1066, 1211, 1363 Depp, Johnny, 234, 293, 638, 855, 1316, 1321 Demarsan, Éric, 55 Depuis ton départ, voir Since you went away Demazis, Orane, 590, 624, 710, 1246, 1413 Derangère, Grégori, 641 Démence, 929 Deray, Jacques, 206 DeMille, Cecil B., 74, 76, 117, 163, 175, 212, Derek, Bo, 1212 224, 272, 314, 326, 434, 493, 601, Derek, John, 756, 1443 643, 658, 662, 664, 714, 726, 798, Derenne, Joséphine, 1145 1166, 1175, 1238, 1265, 1505, 1512,Dermithe, Édouard, 1483 1516 Dern, Bruce, 781, 1201, 1220, 1288, 1313, Demme, Jonathan, 763 1425, 1436 Demoiselles de Rochefort (les),1, 633 Dern, Laura, 48, 498, 844 Démon de la chair (le), voir Strange woman Dernier atout, 579 (the) Dernier caprice, 84, 593, 1074 Démon des armes (la), voir Gun crazy Dernier de la liste (le), voir List of Adrian Mes- Démon des femmes (le), voir Legend of Lylah senger (the) Clare (the) Dernier des hommes (le), 78, 444 Démon s’éveille la nuit (le), voir Clash by night Dernier des Mohicans (le), voir Last of the Demon seed, 201 Mohicans (the) Demongeot, Mylène, 538, 563, 711, 1244 Dernier des six (le), 751 Demonlover, 656 Dernier métro (le), 446 Démons de la liberté (les), voir Brute force Dernier plongeon (le), 323 Demy, Jacques, 1, 87, 129, 154, 268, 633, Dernier round (le), voir Battling Butler 654, 678, 1252, 1494, 1513 Dernier sou (le), 385 Dench, Judi, 61, 291, 309, 415, 657, 760, 973, Dernier tournant (le), 360, 1427 1135, 1361, 1450 Dernier train de Gun Hill (le), 214 Denden, 749 Dernière chasse (la), voir Last hunt (the) Deneuve, Catherine, 129, 151, 284, 458, 460, Dernière caravane (la), voir Last wagon (the) 514, 538, 578, 633, 643, 654, 671, Dernière fanfare (la), voir Last hurrah (the) 873, 912, 948, 1077, 1100, 1152, 1198, Dernière rafale (la), voir Street with no name 1230, 1232, 1314, 1324, 1357, 1481 (the) Deniaud, Yves, 298, 1069, 1071, 1471 Dernière séance (la), voir Last picture show Denicourt, Marianne, 54, 355, 568, 1230, 1485 (the) Denis, Jacques, 621, 817 Dernière vague (la), voir Last wave (the) Dennehy, Brian, 809 Derniers jours de Pompei (les), 510 Denner, Charles, 13, 124, 416, 610, 1284, 1524 Deroo, Christophe, 1261 Dennis, Nick, 962 Derrien, Marcelle, 252, 743 Dennis, Sandy, 849, 927 Derrière la façade, 252, 727, 1423 Denny, Reginald, 314 Derrière le miroir, voir Bigger than life Denon, Vivant, 1493 Dersou Ouzala, 548, 967, 1522 Dents de la mer (les), 1444 Derzsi, János, 998

1571 Des chevaux et des hommes, 192 Desny, Ivan, 89, 201, 303, 460, 877, 889, 966, Des femmes disparaissent, voir Lured 1360, 1410 Des gens sans importance, 595 Désordre a vingt ans (le), 1137 Des hommes d’influence, voir Wag the dog Désordre et la nuit (le), 752 Des hommes et des dieux, 285 Désormière, Roger, 1384 Des journées entières. . . , 899 Désosseur de cadavres (le), voir Tingler (the) Des jours et des nuits dans la forêt, 857 Despair, 200 Des monstres attaquent la ville, voir Them Desperate, 1393 Des monstres et des hommes, 327, 572, 1160, Desperate journey, 1168 1367 Desperatly seeking Susan, voir Recherche Su- Des pas dans le brouillard, voir Footsteps in san désespérément the fog Desplat, Alexandre, 1068 Des trous dans la tête, voir Brand upon the Desplechin, Arnaud, 15, 54, 348, 509, 514, brain 539, 568, 1230, 1356, 1424 Desailly, Jean, 53, 75, 147, 386, 731, 743, Desplechin, Fabrice, 1356 1000, 1229 Dest, Jo, 280, 1304, 1379, 1449 Désarrois de l’élève Törless (les), 804 Destin est au tournant (le), voir Drive a croo- Desarthe, Gérard, 1134, 1228, 1346 ked road Descamps, Patrick, 1172 Destin fabuleux de Désirée Clary (le), 292 Descartes, René, 573 Destin se joue la nuit (le), voir History is made Descente infernale (la), voir Downhill racer at night Deschamps, Hubert, 116, 1401, 1466 Destination danger, 561 Descrières, Georges, 627, 924, 1139, 1218 Destoop, Josée, 384 Desdevises, Madeleine, 797 Destry rides again, 1294 Désemparés (les), voir Reckless moment (the) Detective (the), 1302 Désert de la peur (le) (Lee Thompson), voir Detective story, 752, 761 Ice cold in Alex Detenuto in attesa di giudizio, 946 Désert de la peur (le) (Walsh), voir Along the Detmers, Maruschka, 750 great divide Détour, 88, 96, 708 Desert fox (the), 1504 Detroit, 1458 Desert rats (the), 1504 Détroit de la faim (le), 491, 505 Déserteur (le), 190 Déus, Henri, 659 Déserteur de Fort Alamo (le), voir Man from Deux cavaliers (les), voir Two rode together the Alamo (the) Deux copines, un séducteur, voir World of Hen- Deserto dei Tartari (il), 605 ry Orient (the) Deserto rosso (il), 96 Deux filles au tapis, voir All the marbles Desiderio, 792 Deux filles d’aujourd’hui, voir Career girls Design for living, 167, 567, 711, 792 Deux hommes dans Manhattan, 101 Designing woman, 72, 1309 Deux mains, la nuit, voir Spiral staircase (the) Désir d’amour, 581 2046, 266, 1505 Désir meurtrier, 379, 484, 505, 638, 1025, 2001, l’odyssée de l’espace, voir 2001, a space 1271 odyssey Desire, 139, 196 Deux orphelines (les), 291 Désiré, 200 Deux sous de violettes, 278 Désirs humains, voir Human desire Deuxième souffle (le), 1291 Désirs volés, 318 Devaivre, Jean, 106, 739, 740, 744, 1124 Desjardins, Maxime, 977 Deval, Marguerite, 275 Desmarets, Sophie, 778, 798 Devane, William, 241 Desmond, Florence, 1331 Devdas, 944

1572 Devère, Arthur, 589, 998 Diamonds are forever, voir Diamants sont éter- Devi, 1390 nels (les) Déviation mortelle, voir Roadgames Diao, Yi’nan, 1263 Devil-doll (the), 1488 Diarios de motocliceta, 261 Devil is a woman (the), voir Femme et le pan- Diary of a chambermaid (the), 427 tin (la) Diaz, Cameron, 1437 Devil rides out (the), voir Vierges de Satan Diaz, Lav, 298 (les) Dibbouk (le), voir Dybuk Devil’s doorway (the), 891 DiCaprio, Leonardo, 20, 24, 294, 503, 513, Deville, Michel, 408, 543, 561, 570, 592, 787, 812, 1046, 1300, 1312, 1436, 703, 711, 1077, 1108, 1206, 1218, 1530 1230, 1244, 1485 Dick, Philip K., 88, 1226 Devillers, Renée, 136, 1225 Dickens, Charles, 403, 571, 767 Devils (the), 1393 Dickinson, Angie, 524, 957, 1095, 1341 Devine, Andy, 44, 477, 1271, 1351 Dickinson, Thorold, 1177 DeVito, Danny, 277, 929, 936, 960, 997, 1099, Dictateur (le) (Chaplin), 79, 109, 388, 1166 1200 Dictateur (le) (Charles), 940 Devos, Emmanuelle, 54, 108, 568, 1202, 1230, Didaskalou, Katerina, 704 1343, 1356, 1424 Didi, Évelyne, 217, 879 Devos, Raymond, 602 Diefenthal, Frédéric, 530, 1254 Dewaele, David, 319, 884, 1233 Diehl, August, 729 Dewaere, Patrick, 149, 408, 433, 777, 820, Dierkes, John, 303, 793, 1314, 1479 847, 872, 1179, 1196, 1360, 1398, Dies iræ, 541, 575, 1475 1457, 1481 Diessl, Gustav, 551, 1114, 1286 DeWitt, Jack, 1290 Dieterle, William, 32, 47, 159, 188, 259, 337, Dexter, Brad, 471, 1033 672, 743, 822, 851, 928, 947, 995, Dexter, Elliott, 1512, 1516 1176, 1178, 1271, 1470, 1521 Dheepan, 740 Dietrich, Marlene, 52, 64, 86, 114, 139, 206, Dhéry, Robert, 826 207, 505, 549, 570, 571, 618, 631, Dhutt, Utpal, 1274 699, 752, 926, 980, 1052, 1141, 1294, Dia, Lam Ibrahim, 365, 905 1342, 1425 Diabeł, 166, 370, 783, 899 Dieu noir et le diable blond (le), 423, 897 Diabelli, Anton, 1310 Dieu seul le sait, voir Heaven knows, Mr. Al- Diable au corps (le), 202 lison Diable boiteux (le), 644 Dieudonné, Albert, 98 Diable en boîte (le), voir Stunt man (the) Dieudonné, Hélène, 1151, 1183, 1352 Diables (les), voir Devils (the) Dieux de la peste (les), 97 Diablesse en collants roses (la), voir Heller in Digges, Dudley, 699, 702, 714, 837 pink tights Dillinger, John, 65, 189, 293, 791, 1267, 1324 Diabolique docteur Mabuse (le), 389, 1018 Dillinger est mort, 1324 Diaboliques (les), 79, 781, 832 Dillman, Bradford, 1334 Dial M for murder, 1199 Dillon, Matt, 818, 1463 Diamant-Berger, Henri, 835 Dilwale, 384 Diamant mystérieux (le), voir Ultima carroz- Dimanche d’août, voir Domenica d’agosto zella (l’) Dinan, Albert, 1224, 1456 Diamants sont éternels (les), 496 Dîner de cons (le), 1189 Diamants sur canapé, voir Breakfast at Tiffa- Dingue du palace (le), voir Bellboy (the) ny’s Dinklage, Peter, 1130 Diamond, I. A. L., 1042 Dinner at eight, 463

1573 Diop, Omar, 1100 Dr. Mabuse, der Spieler, voir Docteur Mabuse Dioujev, Dmitri, 327 (le) Diplomatic courier, voir Courrier diplomatique Dr. No, 76, 295, 1199, 1325 Direktør (le), 1406, 1476 Dr. Strangelove, voir Docteur Folamour Dirty dozen (the), voir Douze salopards (les) Doctor X, 1486 Dirty Harry, 23, 257, 1267, 1493 Doctorow, E. L., 502 Discorama, 677 Documenteur, 880, 1252, 1316 Discours d’un roi (le), voir King’s speech (the) Dodes’kaden, 513, 967 Dishonored, voir Agent X 27 Dodge City, 176, 859 Disney, Walt, 232, 242, 523, 569, 598, 857, Doe, John, 58, 229 936, 1020, 1046, 1083, 1093, 1144 Dog day afternoon, 637 Disparus de St-Agil (les), 41, 54, 97, 142, 467 Dogville, 819, 1206, 1428 Disque rouge (le), 309 Doigts dans la tête (les), 974 Distant drums, 263 Doillon, Jacques, 228, 253, 262, 270, 750, Distel, Sacha, 731 797, 828, 974, 1299, 1310 District 9, 1212 Doisnel, Antoine, 474, 521, 881, 1255, 1476, Dites-lui que je l’aime, 145, 689, 1289 1487, 1488 Diva, 1523 Dolan, Xavier, 368, 371, 909, 913, 1279, Divine (acteur), 1115 1465 Divine (la), 1469 Dolce vita (la), 146, 173, 236, 1347, 1376 Divorce à l’italienne, 146, 268, 377, 505, 1451 Doleman, Guy, 1480 Divorcée (la), 1496 Doll, Dora, 457, 1066, 1190, 1471 Dix, Richard, 163, 481, 779, 895, 1490 Dollar, 925 Dix commandements (les) (1923), 163, 175, Dollars et whisky, 320 493 Dolls, 343 Dix commandements (les) (1956), 117, 163, Dom Juan, 695 493, 503, 601, 617, 1081 Dombasle, Arielle, 55, 530, 787, 875, 913, 1140, Dix de Hollywood,4, 132, 267, 347, 576 1483 Dix mille soleils, 625 Domenica d’agosto, 780 Dixième victime (la), voir Decima vittima (la) Domergue, Faith, 20, 542, 1060 Dixit, Madhuri, 944 Domicile conjugal, 13, 474, 599, 1255 Django unchained, 787 Dommaire, Quentin, 1424 Dmochowski, Mariusz, 556 Dommartin, Solveig, 500 Dmytryk, Edward, 347, 459, 576, 1051, 1248 Don Camillo, voir Petit monde de Don Camillo D.O.A, 1416 (le) Doat, Anne, 1252 Don Q., son of Zorro, 1523 Döblin, Alfred, 486 Don Giovanni, 1403 Dobtcheff, Vernon, 543 Don paisible (le), 69 Docteur Akagi, 150, 1295 Don Quichotte, 1181 Dr. Ehrlich’s magic bullet, 337, 1166 Don Quintin l’amer, 696 Docteur Folamour, 245, 328, 522, 552, 1112 Don’t look now, 125, 284, 791, 844 Dr. Jekyll and Mr. Hyde (Fleming), 226, 543 Don’t change your husband, 1516 Dr. Jekyll and Mr. Hyde (Mamoulian), 226, Donahue, Troy, 327, 366, 891, 1322 543 Donat, Robert, 313, 609 Docteur Jerry and mister Love, voir Nutty pro- Dondini, Ada, 11, 1215 fessor (the) Donen, Stanley, 112, 148, 497, 627, 853, Docteur Jivago (le), 746, 1040, 1181, 1372 950, 973, 1348, 1403, 1480 Docteur Mabuse (le), 12, 75, 516, 551, 1018, Dong, 676, 881 1031, 1098 Doniol-Valcroze, Jacques, 1126

1574 Donlevy, Brian, 26, 217, 342, 481, 524, 551, 425, 508, 519, 550, 752, 800, 818, 658, 1066, 1097, 1211, 1256, 1266, 867, 1039, 1064, 1138, 1168, 1303, 1294, 1351, 1388, 1506 1322, 1323, 1329, 1335, 1369, 1383 Donna della montagna (la), 1219 Douglas, Melvyn, 57, 86, 194, 220, 424, 838, Donna scimmia (la), 821 852, 931, 1440, 1477, 1519 Donne, John, 473 Douglas, Michael, 40, 183, 722, 830 Donnelly, Ruth, 49, 377, 1001, 1162, 1248, Douglas, Paul, 71, 566, 685, 731, 1146, 1409 1273 Douglas, Robert, 1476 Donner, Richard, 506, 1371 Douking, Georges, 27, 681, 970, 1121 Donnersmarck, Florian Henckel von, 178 Douleur et gloire, 382 Donnie Darko, 331, 539 Doulos (le), 1067, 1229 Donovan, 1513 Dourif, Brad, 48, 502, 1015, 1200, 1478 Donovan’s reef, voir Taverne de l’Irlandais (la) Douze, 977 Donskoï, Mark, 407 Douze hommes en colère, 120, 445, 977 Donzoko, voir Bas-fonds (les) (Kurosawa) Douze salopards (les), 501 Dooley, Paul, 856 Dov’è la libertà ?, voir Où est la liberté ? Doolittle, Hilda, 366 Dove, Billie, 1358 Dorelli, Johnny, 358 Dovjenko, Alexandre, 1155 Dorgelès, Roland, 647 Dowling, Doris, 39, 52, 678 Doris, Pierre, 488 Down, Lesley-Anne, 1281 Dorléac, Françoise, 53, 633, 1203, 1218, 1357 Downhill racer, 824 Dorn, Dolores, 1177 Dracula (Browning), 73, 83, 410 Doro, Mino, 836 Dracula (Coppola), 346, 400 Dorothée, 1488 Dracula (Fisher), 83, 400, 405, 949, 1423 Dors, Diana, 826, 1136, 1159, 1414 Dracula (Maddin), 886 Dors mon lapin, 115 Dracula, prince of darkness, 1423 Dorval, Anne, 368, 371, 1279 Dracula’s daughter, 73 Dorziat, Gabrielle, 262, 386, 394, 467, 727, Dragées au poivre, 707 1062, 1075, 1137, 1221, 1395, 1414 Dragon seed, 410 Dossier 51 (le), 408 Dragonwyck, 15 Dossier noir (le), 205, 1076 Dragueurs (les), 156 Dossier Toroto (le), 123 Drake, Charles, 1369 Dostoïevsky, Fiodor, 298, 378, 886, 931, 968, Drake, Frances, 560, 1074 977, 1121 Dramma della gelosia, 792 Double amour (le), 372 Dravić, Milena, 1515 Double énigme (la), voir Dark mirror (the) Drei Groschen Oper (die), voir Opéra de quat’- Double inconstance (la), 383 sous (l’) Double indemnity, 1003, 1178, 1273, 1483 Dreiser, Theodore, 1039, 1533 Double messieurs, 213 Dressé pour tuer (Fuller), voir White dog Double négation, 306, 461, 498, 660, 715, 745, Dressed to kill (De Palma), voir Pulsions 825, 1048, 1098, 1280, 1298, 1307, Dressed to kill (Neill), voir Clef (la) 1313, 1338, 1436 Dressler, Mary, 463 Double suicide, 708 Dréville, Jean, 183, 191, 221, 231, 297, 450, Double vie de Véronique (la), 674, 1065 559, 584, 744, 927, 979, 1091, 1104, Douce, 1083 1225, 1304 Douchet, Jean, 370, 521, 1488 Dréville, Valérie, 703 Douglas, Gordon, 175, 501, 529, 839, 1233, Drew, Helen, 72, 1456 1302, 1531 Dreyer, Carl Theodor, 188, 199, 251, 349, 464, Douglas, Kirk, 71, 132, 170, 214, 215, 404, 482, 541, 548, 564, 575, 627, 1048,

1575 1062, 1149, 1337, 1475 Dufilho, Jacques, 67, 408, 465, 908, 910, 1066, Dreyfus, Jean-Claude, 115, 330, 1247 1077 Dreyfuss, Richard, 929, 1074, 1420 Dufour, Bernard, 714 Drieu La Rochelle, Pierre, 621, 1062 Dufranne, Jacqueline, 488, 1464 Drive a crooked road, 899 Dufvenius, Julia, 1171 Driver, Adam, 625 Dugan, Tom, 982 Droit du plus fort (le), 301 Duggan, Jan, 308 Drôle de drame, 1098, 1109 Dugowson, Maurice, 872, 1360 Drôlesse (la), 463, 797 Duhamel, Marcel, 557, 1171 Droukarova, Dinara, 572, 1012 Duhour, Clément, 470, 943 Drouot, Jean-Claude, 1084, 1190, 1274, 1528 Dujardin, Jean, 16, 274, 496, 513, 864 Dru, Joanne, 440, 665, 1298 Dujmović, Davor, 444, 1151 Drugstore cowboy, 818 Duke, Patty, 859 Drum (the), 698 Dullac, Paul, 590, 1306 Drums along the Mohawk, 863 Dullin, Charles, 670, 765, 961, 979 Du côté d’Orouët, 759, 1114, 1159, 1193 Dumas, Alexandre, 157, 221, 433, 501, 559, Du plomb pour l’inspecteur, voir Pushover 787, 1007, 1070, 1187, 1200, 1220, Du rififi chez les hommes, 63, 224, 471, 1042, 1376, 1418, 1419, 1430, 1447, 1477 1188 fils, 431, 1078 Du sang dans la poussière, voir Spykes gang Dumas, Sandrine, 644 (the) Dumbo (Burton), 936 Du sang dans le désert, voir Tin star (the) Dumbo (Disney), 507, 936, 1046, 1144 Du sang pour Dracula, voir Blood for Dracula Dumbrille, Douglass, 20, 57, 365, 1338 Du sang sur la neige, voir Northern pursuit Dumesnil, Jacques, 442, 739, 953, 1369 Dubillard, Roland, 669, 711, 909, 1151, 1360 Dumont, Bruno, 214, 319, 340, 436, 627, Dubois, Marie, 552, 1109, 1336 706, 884, 978, 1055, 1189, 1233 Dubost, Paulette, 89, 185, 421, 659, 734, 1000, Dumont, Margaret, 365, 713, 884, 1313, 1447, 1298, 1317 1504, 1513 Duby, Jacques, 568 Dunaway, Faye, 139, 157, 393, 607, 818, 1044, Duc, Hélène, 819 1072 Ducaux, Annie, 326, 587, 1195 Dunbar, Adrian, 987, 1141 Duchamp, Marcel, 697 Dunbar, Geoff, 485 Duchaussoy, Michel, 132, 528, 1024, 1120, 1123, Duncan, Isadora, 149, 657 1185, 1317, 1362 Duncan, Mary, 1118, 1460, 1516 Duchesne, Roger, 54, 426, 587, 1432 Dune, 356, 736, 1094 Duchesse d’Avila (la), 450 Dunkerke, 539 Duchesse de Langeais (la), 731 Dunne, Griffin, 1311 Duck soup, 1372, 1504 Dunne, Irene, 622, 702, 779, 973, 979 Duclos, Philippe, 509 Dunning, George, 1164 Ducrest, Philippe, 450 Dunnock, Mildred, 14, 1092, 1461 Ducreux, Louis, 752, 1207 Dunot, Jean, 544 Dudan, Pierre, 194 Dunst, Kirsten, 653, 801, 927 Dudicourt, Marc, 671, 1045 Dupanloup, Félix, 123, 195, 347, 1224 Dudok de Wit, Michael, 730 Duparc, Henri, 1277 Duel, 518 Duperey, Annie, 351, 390, 649 Duel au soleil, 594, 995 Dupeyron, François, 641, 1363 Duellistes, 634 Dupieux, Quentin, 194, 864 Duff, Howard, 1153 Dupont, Ewald André, 197, 753

1576 Dupontel, Albert, 179, 494, 497, 612, 703, Eastwood, Kyle, 1303 976, 1190 Easy living (Leisen), 795, 1403, 1491 Duprez, June, 1438 Eaux profondes, 1108 Duras, Marguerite, 195, 899, 905, 1050, 1148, Eaux troubles (les), 179 1186, 1201, 1310, 1529 Ebsen, Buddy, 136, 240 Durbin, Deanna, 1266 Eccleton, Christopher, 1067 Dürer, Albrecht, 1227 Échange (l’) (DeMille), voir Old wives for new Durian durian, 413 Échange (l’) (Eastwood), 1101 Duris, Romain, 352, 1343 Échec à Borgia, voir Prince of foxes Durning, Charles, 115, 235, 1291, 1323 Échec à l’organisation, voir Outfit (the) Dürrematt, Friedrich, 944 Échec à la mort, voir Sherlock Holmes faces Dürringer, Anne-Marie, 486 death Duryea, Dan,5, 72, 101, 175, 527, 1049, 1065, Échec au porteur, 952 1259, 1339 Echevarría, Emilio, 1019 Dussollier, André, 55, 230, 262, 332, 641, 648, Echevarría, Nicolás, 287 720, 819, 913, 924, 999, 1307, 1331 Échine du diable (l’), 270, 1092 Dutronc, Jacques, 143, 267, 376, 416, 434, Eckhart, Aaron, 324 543, 847, 908, 1329, 1350, 1518 Éclairage intime, 1452 Dutt, Sunil, 1376 Éclipse (l’), 389, 655 Duvaleix, Christian, 648, 1278 École buissonnière (l’), 666 Duvall, Robert, 74, 101, 413, 461, 601, 1072, Écrit sur du vent, 39, 1010 1302, 1315, 1387, 1412, 1471 Écume des jours (l’), 352 Duvall, Shelley, 87, 233, 436, 660, 794, 856, Écumeurs (les), voir Spoilers (the) 980, 1068 Ed Wood, 542, 1029, 1197 Duvivier, Julien, 3,4 , 122, 204, 216, 222, Edaya, Dan, 1169 251, 287, 467, 518, 554, 650, 697, Eddy Duchin story (the), 359 729, 736, 744, 825, 881, 1017, 1043, Edeson, David, 1107 1175, 1265, 1287, 1293, 1389, 1447 Edge of the city, 744 Dux, Pierre, 295, 779, 953, 1196, 1224, 1485 Edge of the world (the), 1041, 1258, 1508 Dvorak, Ann, 135, 422, 1122, 1395, 1498 Edgren, Gustaf, 926 Dvořák, Antonin, 569, 1206 Edison, Thomas A., 1133 Dwan, Alan, 166, 192, 342, 555, 560, 793, Edo, 75, 84, 127, 513, 712, 909, 1163 839, 1339, 1477, 1495, 1497, 1517 Edogawa, Ranpo, 876 Dybuk, 1088 Édouard et Caroline, 724, 1293 Dylan, Bob, 825, 1133, 1306 Edvard Munch, 367, 924 Dyrell, Enrica, 275, 1269, 1464 Edwall, Allan, 341, 346, 366, 469 Dysart, Richard, 1199 Edward scissorhands, 1316 Dzundza, George, 40 Edwards, Blake, 58, 104, 240, 285, 523, 536, 550, 612, 635, 787, 789, 1011, 1137, E la nave va, 566 1212, 1263, 1292, 1401, 1475 Earles, Harry, 29, 1268 Edwards, Hilton, 86, 1020 Earth vs. the flying saucers, 440 Edwards, Snitz, 33, 163, 562, 871, 1101, 1501 East of Eden, voir À l’est d’Eden Edwards, Vince, 450, 985, 1118 Eastern promises, 1330 Effect of gamma rays. . . (the), voir De l’in- Eastwood, Clint, 23, 67, 81, 237, 257, 395, fluence des rayons gamma. . . 413, 433, 441, 443, 447, 475, 514, Effet papillon, 153, 1300, 1355 614, 669, 680, 793, 853, 1035, 1071, Effi Briest, 350 1101, 1199, 1300, 1303, 1314, 1321, Effrontée (l’), 675, 726 1427, 1470, 1493

1577 Effroyable secret du Dr. Hichcock (l’), voir Or- Elle s’en va, 538 ribile segreto. . . Elles étaient douze femmes, 1388 Egan, Richard, 327, 678, 1107 Elliott, Adam, 1325 Egawa, Ureo, 85, 168, 1498 Elliott, Denholm, 657, 925, 1276, 1284, 1327, Egede-Nisse, Aude, 516 1365 Eggar, Samantha, 179, 220 Ellis, Edward, 607 Eggers, Robert, 620, 1527 Ellison, James, 468, 664, 795 Egoyan, Atom, 81, 134, 573, 600, 693, 1014, Ellroy, James, 997 1320, 1497 Elmaleh, Gad, 1465 Ehrenreich, Alden, 735 Elmer Gantry, 151, 224 Eichhorn, Lisa, 571 Elphick, Michael, 1210 Eiger sanction (the), 441 Éluard, Paul, 375 Eijanaïka, 1059 Embrasse-moi, chérie, voir Kiss me Kate Eisenberg, Jesse, 281 Embrasse-moi, idiot, voir Kiss me stupid Eisenschitz, Bernard, 1318, 1458 Embuscade (l’), 1466 Eisenstein, Sergueï, 156, 289, 527, 685, 691, Emer, Luciano, 780 843, 1038, 1178, 1340, 1442 Emerald forest (the), 26, 228 Ejiofor, Chiwetel, 939 Emerson, Hope, 132, 515, 865, 1264, 1423 Ek, Anders, 340, 1284 Emhardt, Robert, 1177 Ekberg, Anita, 236, 1376 Emilfork, Daniel, 67, 394, 641, 971, 1364 Ekerot, Bengt, 546 Emmanuelle, 1278 Ekinci, Franck, 193 Emmerdeur (l’), 1072 Ekman, Gösta, 213 Emperor Jones (the), 702 Ekman, Hasse, 1284 Empire des sens (l’), 42, 195, 683, 842, 876, Ekman, John, 1482 1110 Él, 473, 823, 900, 1005 Empire of the sun, 244, 472 El Dorado, 1210, 1375 Emploi (l’), voir Posto (il) El-Sherif, Nour, 1214 Emploi du temps (l’), 363, 1202 Elam, Jack, 35, 38, 80, 114, 794, 962, 1326, Emprise (l’), voir Of human bondage 1339, 1479, 1495 Emprise du crime (l’), voir Strange love of Élambert, Paulette, 1241 Martha Ivers (the) Eldorado, 1398 En Angleterre occupée, voir It happened here Electra Glide in blue, 1139 En chair et en os, 1077, 1163 Élégie de la bagarre, 495 En construction, 386 Élégie de Naniwa (l’), 7, 85 En gagnant mon pain, 407 Element of crime, 1210 En haut des marches, 1277 Elena, 1255 En marge de l’enquête, 33 Elena et les hommes, 526, 681 En quatrième vitesse, voir Kiss me deadly Elephant, 274 En quête des sœurs Papin, 772, 1183 Elephant boy, 1196 En route pour. . . , voir Road to. . . Elephant man (the), 32, 438, 566, 679, 1094 Enamoto, Ken’ichi, 92 Elg, Taina, 1040 Enchaînés (les), voir Notorious Elgar, Edward, 1432 Enfance d’Ivan (l’), 1227 Elisa, vida mia, 1275 Enfance de Gorki (l’), 407 Elkabetz, Ronit, 1337 Enfance nue (l’), 534 Elkharraz, Osman, 1459 Enfant sauvage (l’), 679, 1338 Elle, voir 10 (Edwards) Enfants de Lumière (les), 451 Elle et lui (1939), voir Love affair Enfants de salauds, voir Play dirty Elle et lui (1957), voir An affair to remember Enfants du paradis (les), 549, 1013, 1408

1578 Enfants nous regardent (les), 1401 Epstein, Marie, 1168, 1241 Enfants terribles (les), 1483 Équipage (l’), 570 Enfer (l’) (Clouzot), 1301 Eraserhead, 48, 438, 498, 1094 Enfer (l’) (Tanović), 818 Ereditá Ferramonti (l’), voir Héritage (l’) Enfer de la corruption (l’), voir Force of evil Erice, Victor, 732, 1370 Enfer est à lui (l’), voir White heat Erickson, Leif, 178, 253, 1213 Enfield, Cy, 247, 893, 1213 Ericson, John, 1201 Enforcer (the) (Fargo), 23 Erksan, Metin, 903 Enforcer (the) (Walsh), 1402 Erlanger, Philippe, 515 Engel, Morris, 321, 894, 1527 Erlingsson, Benedikt, 192 Engelmann, Andrews, 797 ¯ Ernst, Max, 939, 1122 English patient (the), voir Patient anglais (le) Errand boy (the), 1506 Énigme de Kaspar Hauser (l’), 660, 1205, 1338, Erskine, Chester, 308 1440 Ertaud, Jacques, 388 Ènigme du Chicago-express (l’), voir Narrow Escadron blanc (l’), 1382 margin (the) Escalante, Amat, 195 Enjeu (l’), voir State of the union Escalier de service, 272 Enjôleuse (l’), voir Bruto (el) Escalier interdit, voir Up the down staircase Ennemi intime (l’), 497 Escande, Maurice, 252, 298, 1187, 1432 Ennemi public (l’), voir Public enemy (the) Escape from Fort Bravo, 949 Ennemis intimes, voir Mein liebster Feind Escape in the fog, 1133 Ennui (l’), 787 Escape to Burma, 555, 1517 Ennuis de monsieur Travet (les), 889 Eschyle, 1126, 1150, 1222, 1354 Enquête est close (l’), voir Circle of danger Esclave de l’amour, 668 Enquête sur un citoyen. . . , 385, 1402 Esclave du péché (l’), 283 Enquête sur une passion, voir Bad timing Esclave libre (l’), voir Band of angels Enrico, Robert, 300, 331, 1182 Escott, Harry, 1472 Enright, Ray, 206, 306 Esio trot, 61 Ensayo de un crimen, voir Vie criminelle d’Ar- Esmond, Carl, 1428, 1495 chibald de la Cruz (la) Ésope, 1388 Ensor, James, 100 Espagnol (l’), 898 Ensorcelés (les), 550, 1383 Espion (l’), voir Thief (the) Enterrement du soleil (l’), 1512 Espion noir (l’), voir Black spy (the) Entre le Ciel et l’Enfer, 45, 174, 399 Espion qui m’aimait (l’), 447, 1079 Entre les murs, 1077 Espion qui venait du froid (l’), 46, 193, 499 Entre onze heures et minuit, 1166 Espions (les) (Clouzot), 27, 394, 434 Entrée des artistes, 172, 1121 Espions (les) (Lang), 12, 184, 446, 869 Envoi de fleurs, 446 Espions sur la Tamise, voir Ministry of fear Épectase, 101, 125, 252, 256, 517, 574, 713, Espoir, 1098 1378 Esposito, Gianni, 268, 297, 526, 1224 Épée Bijomaru (l’), 879 Esprit de la ruche, 1370 Epidemic, 1210 Esquive (l’), 1459 Épingle à cheveux (l’), voir Kanzashi Est-Ouest, 151 Épouse de la nuit (l’), 1081 Esther Kahn, 576, 1334, 1356, 1516 Épouses et concubines, 616 Esway, Alexander, 1408 Épouvantail (l’), voir Scarecrow Et au milieu coule une rivière, 271 Epps, Omar, 1180 Et demain ?, voir Little man, what now ? Epstein, Jean, 249, 299, 336, 372, 406, 464, Et Dieu créa la femme, 212, 890 900, 903, 1007, 1168, 1276, 1375 Et là-bas quelle heure est-il ?, 1476

1579 Et la lumière fut, 1533 Eustache, Jean, 1125 Et la vie continue, 1148, 1162 Évadés (les), voir Shawshank redemption (the) Et les lâches s’agenouillent, voir Cowards bend Évangile selon saint Mathieu (l’), 601, 803 the knee Evans, Edith, 1177 Et pour quelques dollars de plus, 798 Evans, Gene, 246, 604, 696, 788, 1309, 1495 Et tournent les chevaux de bois, voir Ride the Evans, Maurice, 308, 1319 pink horse Evanson, Edith, 986, 1064 Et vogue le navire, voir E la nave va Évaporation de l’homme (l’), 379 Étaix, Pierre, 104, 217, 317, 704, 1037, 1458, Ève, 459, 504, 1206 1495 Evelyn, Judith, 1241 Étang tragique (l’), voir Swamp water Everyone says I love you, 937 État sauvage (l’), 267 Evets, Steve, 1496 Etcheverry, Michel, 913 Evil under the sun, 7, 1020 Été froid de 1953 (l’), 680 Ewell, Tom, 865, 1054 Été japonais : double suicide, 1506 Ewert, Renate, 1244 Été violent, 358 Exarchopoulos, Adèle, 520 Eternal sunshine of the spotless mind, 418 Excalibur, 1319, 1329 Éternel retour (l’), 848 Executive suite, 414, 839, 1146 Éternels (les), 626 eXistenZ, 674, 719, 1076 Étiévant, Yvette, 595 Exorcist (the), 438, 1216, 1323 Étoffe des héros (l’), voir Right stuff (the) Exotica, 81 Étoile du Nord (l’), 223, 1294 Expédition du fort King (l’), voir Seminole Étrange histoire de B. Button (l’), 330 Experiment perilous, 1197 Étrange incident (l’), voir Ox-Bow incident Explorateur en folie (l’), voir Animal crackers (the) Extravagant M. Cory (l’), voir Mister Cory Étrange madame X (l’), 1187 Extravagant M. Deeds (l’), voir Mr. Deeds Étrange monsieur Victor (l’), 1204 goes to town Étrange passion de Molly Louvain (l’), voir Extravagant M. Ruggles (l’), voir Ruggle of Strange passion. . . Red Gap Étrange rendez-vous (l’), voir Corridor of mir- Eyes wide shut, 619 rors Eythe, William, 1292, 1411 Étrange sursis (l’), voir On borrowed time Étranger au paradis (l’), voir Kismet F. . . comme Fairbanks, 872 Étrangère (l’), voir All this, and heaven too F for fake, 964 Étranges vacances, voir I’ll be seeing you Fabbri, Jacques, 147 Étrangleur (l’), 58, 119 Faber, Matthew, 1419 Étrangleur de Boston (l’), 249 Fabian, Françoise, 1126, 1174, 1230, 1314 Étrangleur de Rillington Place, voir Ten, Rilling- Fabiola, 726 ton Place Fabiole, Luce, 771 Étreintes brisées, 1125 Fabre, Saturnin, 200, 275, 329, 549, 659, 1293, Étudiante (l’), 254 1432 Etxeandia, Asier, 382 Fabréga, Christine, 1291 Eugenio, 1478 Fábri, Zoltán, 623, 1506 Eureka (Aoyama), 489, 1354 Fabrizi, Aldo, 173, 282, 686, 786, 848, 897, Eureka (Roeg), 1434 1192, 1445 Euripide, 1476 Fabrizi, Franco, 100, 137, 275, 283, 320, 535, Europa, 766, 1210 1297, 1444, 1451 Europe 51, 1176 Fabuleux destin d’Amélie Poulain (le), 1368 Europeans (the), 274 Faces, 1345

1580 Facteur humain (le), voir Human factor (the) Fantastiques années 20 (les), voir Roaring twen- Facteur sonne toujours deux fois (le), voir Post- ties (the) man always rings twice (the) Fantômas (Chabrol), 465, 496 Fahrenheit 451, 935 Fantômas (Feuillade),5, 11, 54, 465, 496, 725, Failevic, Maurice, 387 1031 Faim (la), 1408 Fantôme de Cat Dancing (le), 496 Fainsilber, Samson, 953, 1278 Fantôme de l’Opéra (le), voir Phantom of the Fairbanks, Douglas, 117, 163, 166, 433, 871, Opera 872, 1181, 1358, 1405, 1419, 1477, Fantôme de la liberté (le), 611, 615, 681 1523 Fantôme qui ne revient pas (le), 813 Fairbanks Jr., Douglas, 24, 710, 1032, 1516 Fantômes du chapelier (les), 932 Faisons un rêve, 1498 Far country (the), 80 Faithfull, Marianne, 412, 1115 Far from Heaven, 557 Faits divers, 323 Far from the madding crowd, voir Loin de la Faivre, Paul, 727 foule déchaînée Falaise mystérieuse (la), voir Uninvited (the) Faraon, voir Pharaon Falbalas, 262 Farceur (le), 310, 751 Falco, Edie, 1140 Fargo, 466 Falconetti, Maria, 1048 Fargo, James, 23 Falconi, Armando, 243 Farhadi, Asghar, 356, 1458 Falk, Peter, 247, 253, 290, 382, 575, 612, 873, Farmer, Gary, 234 1164, 1288 Farmer, Mimsy, 269, 1409 Falk, Rossella, 106, 290 Farmer, Virginia, 26 Fall of the roman empire (the), voir Chute de Fårö dokument, voir Mon île, Fårö l’empire romain (la) Farr, Felicia, 1301, 1441, 1479 Fallen angel, 1016 Farrar, David, 227, 555, 821, 1232, 1517 Fallen idol (the), 774 Farrebique, 782, 1187 Fallon Hogan, Siobhan, 643 Farrell, Charles, 23, 758, 1118, 1173, 1460 Falsi, Antonio, 1119 Farrell, Colin, 732, 791, 814, 936, 1084 Falstaff, 821 Farrell, Glenda, 52, 682, 808, 1246 Fameuse invasion. . . , 526 Farrokhzad, Forough, 1499 Famille Addams (la), voir Addams family (the) Farrow, John, 126, 236, 637, 794, 804, 1060, Famille Tenenbaum (la), voir Royal Tenen- 1388, 1407 baums (the) Farrow, Mia, 10, 155, 268, 296, 633, 713, 796, Family jewels (the), 890 964, 989, 1060, 1235, 1284, 1482 Family plot, voir Complot de famille Farrow, Tisa, 1353 Family viewing, 693 Fascinant Capitaine Clegg (le), voir Captain Fanck, Arnold, 1522 Clegg Fanfan la Tulipe, 424, 537 Fascination (chanson), 147, 442, 537, 1042 Fanfares de la gloire (les), voir Tunes of glory Fascination (film), voir Possessed (Brown) Fanfaron (le), 475 Fassbender, Michael, 335, 342, 353, 939, 1472 Fanny, 590, 1285 Fassbinder, Rainer Werner, 75, 97, 200, 301, Fanny by gaslight, 309 312, 350, 353, 357, 358, 368, 486, Fanny et Alexandre, 341, 469, 695, 1085, 1088, 759, 804, 848, 877, 908, 966, 981, 1105, 1171, 1528 1087, 1205, 1342, 1360, 1435, 1506, Fantasia, 242, 460, 598 1515 Fantasmi del mare, 843, 1457 Fast-walking, 1460, 1463 Fantastic Mr. Fox, 1223 Fat city, 12, 630 Father of the bride, 1176, 1280

1581 Fathi, Naglaa, 1124 Femme au corbeau (la), voir River (the) (Bor- Fatti di gente perbene, 948 zage) Fau, Michel, 452 Femme au gardénia (la), voir Blue gardenia Faucon maltais (le) (Del Ruth), 32, 699, 1176 (the) Faucon maltais (le) (Huston), 32, 67, 335, Femme au portrait (la), 5, 1031, 1049, 1155 699, 1107, 1176, 1289, 1316 Femme aux araignées (la), 490 Faucons (les), 609 Femme aux chimères (la), voir Young man Faulkner, William, 1010, 1236 with a horn Fauré, Gabriel, 959, 1207, 1251 Femme aux cigarettes (la), voir Road house Faure, Élie, 602 Femme aux deux visages (la) (Matarazzo), voir Faure, Renée, 142, 596, 1009, 1228 Angelo bianco (l’) Faurez, Jean, 128, 1239 Femme aux maléfices (la), voir Born to be bad Faust (Murnau), 159, 259 Femme d’à côté (la), 13, 995, 1029, 1034, Faust (Sokourov), 420 1294 Faust (Švankmajer), 1436 Femme de feu, voir Ramrod Faut-il tuer Sister George ?, voir Killing of Sis- Femme de l’aviateur (la), 68, 1272 ter George (the) Femme de nulle part (la)bf, 903 Faux coupable (le), voir Wrong man (the) Femme de Seisaku (la), 68 Faux-semblants, voir Dead ringers Femme des sables (la), 35, 1429 Favoris de la Lune (les), 1318 Femme du boulanger (la), 124, 1385 Favourite (the), 867, 870 Femme du Gange (la), 905 Fawcett, George, 1378 Femme en robe de Chambre (la), voir Woman Faye, Alice, 1016, 1351, 1411 in a dressing gown (the) FBI, 94, 135, 293, 422, 629, 1292 Femme et le pantin (la), 52, 980, 1052, 1122 Fear in the night, 723 Femme infidèle (la), 176, 1108, 1123 Fearless vampire killers (the), voir Bal des vam- Femme insecte (la), 505 pires (le) Femme modèle (la), voir Designing woman Fechner, Christian, 1090 Femme ou démon, voir Destry rides again Federspiel, Birgitte, 482 Femme qui faillit être lynchée (la), 342 Fedora, 636 Femme qui pleure (la), 828 Fejos, Paul, 583, 585 Femme sur la Lune (la), 869 Fejtö, Raphael, 606 Femme sur la plage (la), voir Woman on the Feldman, Marty, 552 beach Felicia’s journey, voir Voyage de Felicia (le) Femmes, voir Women (the) Félicie Nanteuil, 1121 Femmes au bord de la crise de nerfs, 15 Féline (la), voir Cat people Femmes au combat, 902 Félins (les), 471 Femmes de la nuit (les), 166, 877 Félix, María, 526 Femmes en cage, voir Caged Fell, Norman, 1341 Femmes femmes, 58, 528, 803, 892, 1190, Fellini, Federico, 51, 93, 106, 143, 219, 236, 1251 360, 486, 493, 529, 535, 566, 641, Fenech, Edwige, 1520 883, 1090, 1124, 1142, 1290, 1297, Fenet, Fabien, 627 1335, 1410, 1435, 1445, 1455 Fenêtre sur cour, voir Rear window Fellini-Roma, 219, 361, 493, 1090 Fengler, Michael, 312 Fellini-Satyricon, voir Satyricon (le) Fengyun Ernü, 410 Femme à abattre (la), voir Enforcer (the) (Walsh)Fenn, Sherilyn, 498, 1051 Femme à l’écharpe pailletée (la), voir Thelma Feore, Colm, 1101 Jordon Féraudy, Maurice de, 537 Ferber, Edna, 466, 779

1582 Ferguson, Frank, 28, 114, 225, 402, 812, 947 Ffrangcon-Davies, Gwen, 1209 Ferida, Luisa, 182, 277 Fiancée de Frankenstein (la), voir Bride of Ferjac, Anouk, 748, 1024, 1185, 1252, 1253 Frankenstein Ferland, Jodelle, 1416 Fiancées en folie, voir Seven chances Ferme aux loups (la), 577, 579 Fiancés (les) (Camerini), voir Promessi sposi Ferme des sept péchés, 106, 739 (i) Ferme du pendu (la), 584 Field, Alice, 1403 Fernán Gómez, Fernando, 504, 715, 1370 Field, Betty, 829, 874, 1287, 1399 Fernandel, 105, 204, 207, 225, 263, 554, 624, Field, Sally, 664, 783 629, 945, 1187, 1240, 1374 Field, Shirley Anne, 453, 820 Fernández, Emilio, 395, 454, 610, 753, 1058, Fields, Gracie, 615 1164, 1278 Fields, W. C., 79, 304, 308, 320, 363, 765, Ferran, Catherine, 1329 868, 878, 880, 885, 922, 1226, 1245, Ferran, Pascale, 534, 1329 1303, 1447, 1513, 1525 Ferrara, Abel, 43, 456, 1120, 1142 Fiend without a face, 32, 1094 Ferrat, Jean, 73, 1288 Fiennes, Joseph, 651 Ferré, Léo, 406, 1119 Fiennes, Ralph, 309, 483, 620, 735, 791, 847 Ferréol, Andréa, 200, 358, 642, 908, 1238, Fierry, Patrick, 289 1466 Fièvre, 1226 Ferrer, José, 628, 636, 713, 950, 1317, 1475 Fièvre dans le sang (la), voir Splendor in the Ferrer, Mel, 114, 194, 489, 525, 681, 828, grass 1342 Fièvre des échecs (la), 463 Ferrer, Miguel, 722, 1051 Fièvre sur Anatahan, voir Anatahan Ferrer, Nino, 1054 Fifth avenue girl, 795 Ferreri, Marco, 144, 642, 821, 1324, 1419 Figaro, 40, 94 Ferrier, Kathleen, 1024 Fight club, 827 Ferroviere (il), voir Disque rouge (le) Figure de proue (la), 194 Ferté, René, 406, 903 Fille à la valise (la), 957 Ferzetti, Gabriele, 504, 512, 586, 954, 1075, Fille aux allumettes (la), 1499 1326 Fille coupée en deux (la), 234 Fescourt, Henri, 501, 1007 Fille d’amour, voir Traviata 53 Festa Campanile, Pasquale, 209, 846, 1520 Fille de d’Artagnan (la), 1200, 1447 Festen, 193, 795 Fille de Dracula (la), voir Dracula’s daughter Festin de Babette (le), 251, 482, 541 Fille de la cinquième avenue (la), voir Fifth Fetchit, Stepin, 484, 1449 avenue girl Fête et les invités (la), 1237, 1272 Fille de quinze ans (la), 253 Fêtes des perce neige (les), 743 Fille de Ryan (la), voir Ryan’s daughter Feu follet (le), 621 Fille du Nil (la), 341 Feu Mathias Pascal, 511, 970 Fille du puisatier (la), 82, 1374 Feuillère, Edwige, 731, 815, 1250, 1261, 1389, Fille sans homme (la), voir Un marito per Anna 1414 Zaccheo Feuillade, Louis, 27, 184, 268, 465, 487, 488, Fille sur la balançoire (la), 234, 502 725, 1031, 1127, 1203 Fille sur le pont (la), 1451 Feux croisés, voir Crossfire Filous (les), voir Tin men Feux dans la plaine, voir Nobi Fils de Frankenstein, voir Son of Frankenstein Feux de la rampe (les), voir Limelight Fils de personne (le), 1269 Feux du music-hall (les), voir Luci del varietà Fils du désert (le), voir Three godfathers Féval, Paul, 1298 Fils du dragon (les), voir Dragon seed Feyder, Jacques, 537, 650, 770, 1111, 1191 Fils du Nil (le), 1214

1583 Fils du sheik (le), 746 Flamme de mon amour, 884, 1165 Fils unique (le), 319 Flamme sacrée (la), voir Keeper of the flame Fin d’automne, 77, 1010, 1213 Flandres, 1233 Fin du jour (la), 122 Flaubert, Gustave, 810, 922, 1028 Fin du Monde (la), 98, 718, 927, 955 Flèche brisée (la), voir Broken arrow Finch, Jon, 60 Flèche et le flambeau (la), voir Flame and the Finch, Peter, 290, 1072 arrow (the) Fincher, David, 257, 281, 330, 494, 827, 830, Fleischer, Richard, 136, 171, 234, 249, 256, 1356, 1417, 1425 402, 477, 519, 534, 588, 637, 923, Fingers, 1343, 1353 1039, 1107, 1166, 1218, 1334, 1365, Fini de rire, voir 1504 Finis Terræ, 249, 1276 Fleischmann, Peter, 1404 Finkiel, Emmanuel, 661 Fleming, Rhonda, 80, 136, 414, 1322, 1497 Finlayson, James, 12, 108, 434, 475, 501, 761, Fleming, Victor, 226, 476, 543, 779, 1314, 952, 997, 1175, 1525 1412 Finley, William, 115, 409, 1323 Flemyng, Robert, 198, 945 Finney, Albert, 205, 309, 627, 634, 820, 1002, Flers & Caillavet, 1454 1099, 1132, 1164 Flesh and fantasy, 1287 Fiorentino, Linda, 1311 Flesh and the Devil, 887 Fire raisers (the), 885, 1521 Fletcher, Louise, 438, 794, 1200 First great train robbery (the), 1281 Fleur de mon secret (la), 2, 17 First men on the Moon (the), 1274 Fleurs d’équinoxe, 35, 77, 84, 1010 Firth, Colin, 290, 499, 920 Fleurs de Shanghaï (les), 1378 Fishburne, Laurence, 1076, 1142, 1463 Fleurs et les vagues (les), 187 Fisher, Frances, 1046 Fleur pâle, 1492 Fisher, Terence, 83, 100, 195, 201, 276, 400, Fleuve (le), voir River (the) (Renoir) 405, 453, 562, 965, 1209, 1414, Fleuve de la mort (le), 372 1423, 1451 Fleuve sauvage (le), voir Wild river (the) Fisher king (the), 725 Flibustière des Antilles (la),4 Fitz, Peter, 530, 606 Flics ne dorment pas la nuit (les), voir New Fitzcarraldo, 61, 639, 1290 centurions (the) Fitzgerald, Barry, 49, 84, 171, 216, 315, 739, Flippen, Jay C., 53, 80, 192, 402, 934, 985, 991, 1153, 1305, 1388, 1407 1108 Fitzgerald, Ella, 1335 Flon, Suzanne, 514, 978, 981, 1182 Fitzgerald, Geraldine, 335, 719, 1301, 1485 Flor (la), 211 Fitzmaurice, George, 177, 746 Florelle, 557, 720, 727, 1306 Five against the house, 608 Flores, Pamela, 326, 353 Five easy pieces, 721 Florey, Robert, 324 Five fingers, voir Affaire Cicéron (l’) Flûte de roseau (la), 303 Five graves to Cairo, 1341 Flûte enchantée, 345 Five star final, 838, 914 Flying deuces (the), voir Laurel & Hardy cons- Fix, Paul, 140, 836, 1449 crits Fixed bayonets, voir Baïonnette au canon Flynn, Errol, 104, 140, 152, 176, 262, 271, Flags of our fathers, 793 286, 426, 465, 662, 835, 855, 1036, Flaherty, Robert J., 249, 791, 1058, 1196 1168, 1175, 1242, 1438, 1474, 1476 Flamant, Georges, 521, 1204 Flynn, Joe, 74 Flambeur (le), voir Gambler (the) Fly (the) (Cronenberg), 440, 591, 855 Flame and the arrow (the), 533, 854, 1343 Fly (the) (Neumann), 440, 855 Flamingo road, 697 Foch, Nina, 124, 263, 1133, 1456

1584 Fog (the), 391 242, 315, 329, 397, 440, 455, 477, Fogazzaro, Antonio, 11, 1215 628, 635, 645, 667, 735, 745, 850, Fogel, Vladimir, 167, 184, 463, 622, 1303 863, 1099, 1132, 1141, 1231, 1298, Folies de femmes, voir Foolish wives 1308, 1347, 1378, 1418, 1449 Folies olympiques, 79 Ford, Wallace, 29, 33, 35, 258, 398, 520, 1162, Folle inégenue (la), voir Cluny Brown 1251, 1273, 1399 Folles de joie, 449 Forde, Eugene, 160, 484 Following, 85, 324 Foreign correspondant, 685 Folon, Jean-Michel, 872, 1360 Forestier, Sara, 539, 1459 Fonda, Bridget, 574 Forêt d’émeraude (la), voir Emerald forest (the) Fonda, Henry, 79, 221, 230, 242, 249, 257, Forêt interdite (la), voir Wind over the Ever- 271, 445, 459, 489, 508, 551, 596, glades 636, 783, 794, 807, 850, 863, 869, Forever Amber, 1235 1282, 1326, 1447 Forfaiture, 337, 1166, 1331 Fonda, Jane, 406, 471, 737, 957, 976, 1201 Forlani, Rémo, 1413 Fonda, Peter, 1220, 1238 Forman, Miloš, 143, 191, 267, 277, 411, 502, Fong, Benson, 1511 658, 920, 1200, 1224, 1406 Fontaine, Anne, 669, 1346 Forme de l’eau (la), voir Shape of water (the) Fontaine, Joan, 267, 419, 526, 593, 632, 823, Formica, 73, 112 828, 1056, 1302, 1419 Forqué, Verónika, 1163 Fontaine d’Aréthuse (la), 1234 Forrest, Frederic, 1289, 1523 Fontan, Gabrielle, 112, 122, 187, 518 Forrest, Sally, 1389 Fontanel, Geneviève, 388, 862 Forrest, Steve, 260 Fonte (la), 983, 1323 Forster, E. M., 248, 657, 1324, 1365 Fonteney, Catherine, 881, 970, 976 Forster, Marc, 357, 973 Foolish wives, 21, 224, 427, 1275 Forster, Robert, 401, 574, 1520 Footlight parade, 758 Forsythe, John, 380, 949, 1092 Footsteps in the fog, 91 Forsythe, William, 281, 1412 For ever Mozart, 334 Fort Apache, 230, 426, 667 For whom the bell toll, voir Pour qui sonne le Fort Bravo, voir Escape from Fort Bravo glas Forteresse cachée (la), 1134 For your eyes only, voir Rien que pour vos yeux Fortier, Robert, 1068 Foran, Dick, 230 Fortune cookie (the), 547, 1349 Forbans de la nuit (les), voir Night and the Forty guns, 1201 city 49th parallel, 553, 1242 Forbes, Mary, 880, 973 Fosse, Bob, 906, 971, 1491 Forbidden planet, 36, 179, 1351 Fosse aux serpents (la), voir Snake pit (the) Forbidden room (the), 333 Fossey, Brigitte, 13, 37, 149, 408, 756, 1368 Forçats de la gloire (les), 318 Foster, Barry, 60, 455 Force des ténèbres (la), voir Night must fall Foster, Dianne, 899 Force of evil, 140 Foster, Jodie, 83, 446, 506, 1482 Forces occultes, 1240 Foster, Norman, 160, 307, 485, 506, 1103, Ford, Constance, 327 1511 Ford, Francis, 84, 1449 Foster, Preston, 21, 188, 1273, 1486 Ford, Glenn, 25, 38, 217, 254, 382, 412, 831, Foucault, Michel, 463 848, 986, 1227, 1371, 1456, 1479 Fouchardière, Georges de la, 1049 Ford, Harrison, 87, 88, 101, 383, 617, 1073, Fouché, André, 590, 1071 1226, 1270, 1494 Fougerolles, Hélène, 646 Ford, John, 44, 84, 155, 171, 202, 225, 230, Foule (la), 110, 314, 583, 1225

1585 Fountainhead (the),6, 1315 Frankenstein meets the wolf man, 430, 565, Four days in July, 360 991 Four friends, 657, 1346 Frankenstein s’est échappé, 453 Four feathers (the), 1438 Frankenweenie, 832 Four horsemen of the Apocalypse (the) (In- Frankeur, Paul, 205, 209, 504, 565, 595, 681, gram), 412, 932 722, 898, 978, 1132, 1224, 1291, 1304, Four horsemen of the Apocalypse (the) (Min- 1449 nelli), 412, 932 Franklin, Pamela, 179, 1167, 1184 Four weddings and a funeral, 652 Franklin, Richard, 12, 190 Fourès, Alain, 1276 Franky, Lily, 92, 1437 Fourteen hours, 196, 1409 Franz, Dennis, 524, 1198, 1323 Fous du roi (les), voir All the king’s man Franz, Eduard, 941, 1335 Fous du volant (les), 612 Frapié, Léon, 1241 Fox (studio), 44, 136, 160, 187, 484, 566, 986, Fraser, Brendan, 775 1103, 1411, 1511, 1524 Fraser, John, 1152 Fox, Edward, 886 Fraser, Richard, 1487 Fox, James, 532, 692, 808, 957, 1324, 1400 Fraser, Ronald, 826 Fox, Kerry, 412, 760, 1067 Fratellini, Annie, 1495 Fox, Michael J., 1064 Frau im Mond, voir Femme sur la Lune (la) Foxx, Jamie, 787, 933 Freaks, 29, 418, 438, 555, 581, 1268 Fraises sauvages (les), 592, 594, 699, 861, Frears, Stephen, 260, 291, 324, 771, 802, 1232, 1527 822, 920, 1023, 1068, 1158 Frame, Janet, 760 Frechette, Mark, 1463 Franca, Lia, 177, 723 Freda, Riccardo, 198, 276, 386, 723, 938, France, Anatole, 353, 537, 1121 957, 1078, 1200 France, Cécile de, 652 Frederick, Lynne, 575 Francen, Victor, 122, 154, 718, 955, 1107, Freed, Arthur, 112, 258, 263, 497, 803, 934, 1432 1290, 1348, 1403, 1469, 1500 Frances, 935 Freed, Bert, 1001 Francey, Micheline, 446, 740, 744 Freeland, Thorton, 1251, 1521 Francini, Michel, 55, 123, 425, 911 Freeman, J. E., 205, 844 Francioli, Armando, 1395 Freeman, Kathleen, 307, 844, 1351 Franciosa, Anthony, 190, 584 Freeman, Morgan, 237, 324, 494, 546, 886, Francis, Ève, 903, 1191, 1210, 1226 1312, 1427, 1430 Francis, Freddie, 32, 438, 949, 1184 Freeman, Paul, 617 Francis, Kay, 42, 1113, 1271, 1521 Fregonese, Hugo, 239, 806, 963 Francis, the talking mule, 91, 964, 1450 Fréhel,3, 54, 265, 1069, 1293 François, Jacques, 724, 1331, 1384 Freindlikh, Alissa, 56, 409, 640 Franju, Georges, 27, 759, 766, 827, 927, 951, Freleng, Friz, 316 979, 1183, 1203 French, Harold, 753, 882, 892, 1508 Frank, Melvin, 1452 French, Valerie, 1479 Franken, Steve, 1137 French cancan, 526 Frankenheimer, John, 182, 215, 701, 829, French connection, 533, 701 1328 II, 701 Frankenstein, 540, 793, 1018, 1112, 1370 French lieutenant’s woman (the), voir Maî- Frankenstein must be destroyed, 1451 tresse du lieutenant français (la) Frankenstein and the monster from Hell, 276 Frenchman’s creek, 823 Frankenstein created woman, 405 Frend, Charles, 1327 Frankenstein Junior, 83, 552, 972, 1112, 1200 Frenzy, 60, 455, 1345

1586 Frères Jacques (les), 1285, 1471 551, 602, 604, 696, 756, 762, 788, Frères Rico (les), voir Brothers Rico (the) 879, 895, 975, 1037, 1108, 1177, Frères Sisters (les), 1085 1183, 1201, 1242, 1345, 1348 Fresnay, Pierre,8, 13, 30, 183, 288, 317, 437, Funakoshi, Eiji, 445, 876, 1052 541, 590, 784, 835, 1034, 1053 Funeral (the), 456, 1142 Fresson, Bernard, 34, 424, 701, 883, 1201, Funès, Louis de, 133, 303, 544, 559, 1336, 1202, 1301, 1368, 1514 1471 Freud, Sigmund, 281, 335, 464, 932 Furet (le), 675 Freud, 281, 401 Fureur de vivre (la), 466, 556, 863 Freudlose Gasse (die), voir Rue sans joie (la) Fureur des hommes (la), voir From Hell to Freund, Karl, 560, 1046 Texas Frey, Sami, 827, 972, 1001, 1185, 1190, 1200, Furie, Sidney J., 1480 1244, 1288, 1299, 1331 Furie du désir (la), voir Ruby Gentry Frič, Martin, 1289 Furies (the), 1081, 1231 Fric-frac, 263 Furneaux, Yvonne, 236, 271, 1076, 1152 Fridh, Gertrud, 700 Furukawa, Takumi, 1227 Friedel, Christian, 1377 Fury (De Palma), 1323 Friedkin, William, 533, 1216 Fury (Lang), 607 Friends of Eddie Coyle (the), 1373 Furyo, 649, 1184 Frissons de l’angoisse (les), voir Profondo rosso Fusier-Gir, Jeanne, 118, 207, 262, 275, 312, Fritsch, Gunther von, 59 508, 644, 1170 Fritsch, Willy, 12, 869 Fritz, Roger, 1055 G men, 94, 135 Fritz the cat, 1144 Gaál, István, 609 Fröbe, Gert, 27, 476, 479, 952, 1018, 1105, Gabay, Sasson, 1337 1174 Gabbo le ventriloque, voir Great Gabbo (the) Fröhlich, Gustav, 1011, 1222 Gabel, Martin, 333, 776, 1219, 1313, 1406, Fröken Juli, voir Mademoiselle Julie 1409 Fröling, Ewa, 469 Gabin, Jean,2, 10, 111, 122, 128, 185, 222, From dusk till dawn, voir Une nuit en Enfer 414, 417, 457, 470, 492, 518, 526, From Hell to Texas, 934 544, 549, 589, 595, 650, 729, 752, From here to eternity, voir Tant qu’il y aura 825, 926, 978, 993, 1000, 1017, 1026, des hommes 1034, 1075, 1096, 1175, 1187, 1293, From Russia with love, 293, 965, 1199 1294, 1389, 1503 Front page (the), 138, 1349 Gable, Clark, 138, 210, 231, 258, 293, 383, Frot, Catherine, 805, 1172, 1189 476, 533, 559, 599, 791, 864, 1112, Fuest, Robert, 564 1244, 1378, 1420, 1465, 1490 Fuji, Tatsuya, 683, 842 Gábor, Zsa Zsa, 194, 628 Fujita, Susumu, 368, 926 Gabriel over the White House, 108 Fujiwara, Kamatari, 712, 1134, 1208 Gabriello, André, 541, 577, 993 Fukazawa, Shichir¯o, 240, 1389 Gabrio, Gabriel, 112, 588, 647, 784, 1146, 1293 Fukikoshi, Mitsuru, 749 Gaga, Lady, 860 Fukunaga, Cary Joji, 353 Gaghan, Stephen, 957 Fukuyama, Masaharu, 1437 Gainsborough, 29, 309, 403, 1179, 1185, 1377 , 1407 Gainsbourg, Charlotte, 675, 726, 927, 1114 Full monty (the), 418, 688 Gainsbourg, Serge, 742, 1044, 1190, 1487, 1522 Fuller, Dale, 21, 74, 224 Gaîtés de l’escadron (les), 1187 Fuller, Dolores, 767 Gajda, Mieczysław, 1190 Fuller, Samuel, 65, 72, 177, 246, 508, 547, Gajos, Janusz, 1065

1587 Galabru, Michel, 55, 252, 596, 862, 889, 908, Garfield, John, 39, 140, 305, 540, 569, 978, 1109, 1252, 1278, 1295, 1346, 1487 991, 1123, 1273, 1444, 1470 Gallagher, Glu, 1280, 1341 Garfunkel, Art, 925 Gallagher, Peter, 864 Gargan, William, 1332 Galland, Jean, 213, 724, 766, 1380, 1531 Garko, Gianni, 1514 Gallian, Ketti, 1193 Garland, Judy, 773, 803, 992, 1266, 1314, 1469 Gallo, Vincent, 456 Garlicki, Paul, 374 Galouye, Daniel F., 966 Garmach, Sergueï, 977 Gam, Rita, 757 Garner, Erroll, 614 Gambler (the), 42, 1154, 1353 Garner, James, 506, 561, 635, 738, 852 Gamblin, Jacques, 106, 150, 176, 938 Garnett, Tay, 39, 559, 1113, 1427 Gambon, Michael, 771, 1020, 1321, 1330, 1429 Garofolo, Ettore, 979, 1060 Game, Marion, 406 Garr, Teri, 1311, 1523 Game (the), 830, 866 Garreaud, Jean-François, 955 Game of thrones, 1130 Garrel, Louis, 814 Gance, Abel, 98, 718, 927, 943, 955, 977, Garrel, Maurice, 53, 711, 814, 999, 1215, 1230, 1147, 1160, 1375 1362 Gandahar, 371 Garrel, Philippe, 814 Gandolfini, James, 218, 1140 Garrett, Betty, 1348, 1491 Gang Anderson (le), voir Anderson tapes (the) Garrone, Matteo, 930, 1112 Gangs of New York, 1312 Garson, Greer, 1403 Gantzler, Peter, 1406 Gary, Romain, 1183, 1438 Ganz, Bruno, 170, 895, 1037, 1078, 1106 Gas-oil, 185 Garbo, Greta, 57, 177, 274, 280, 318, 431, Gascon, Jean, 820 573, 835, 887, 893, 1027, 1508 Gaslight, 185, 617, 1197 García Márquez, Gabriel, 1194 Gassman, Vittorio, 52, 121, 137, 149, 173, Garcès, Delie, 1005 256, 276, 284, 288, 475, 756, 840, Garce (la), voir Beyond the forest 878, 935, 989, 1016, 1076, 1367, 1380, Garcia, Andy, 305, 461, 462, 1074 1430, 1440, 1516 García Bernal, Gael, 261, 709, 1019 Gassouk, Marcel, 27, 58 García, Macarena, 1473 Gates, Larry, 1177 Garcia, Nicole, 363, 1202, 1228, 1457 Gates, Nancy, 1057 Garcin, Henri, 592, 671, 1029, 1514 Gatliff, Frank, 1480 Garçon aux cheveux verts (le), 48, 805 Gatti, Armand, 1279 Garçon sauvage (le), 733 Gattopardo (il), voir Guépard (le) Garçonnnière (la), voir Apartment (the) Gauche le violoncelliste, 170 Garçons (les), voir Notte brava (la) Gaucher (le), voir Left-handed gun (the) Garçons de la rue Paul (les), 623 Gaucho (the) (Jones), 117, 1405 Garçu (le), 1528 Gaucho (the) (Tourneur), 1397 Garde, Betty, 1423 Gauguin, Paul, 615, 814, 1224, 1329 Garde à vue, 1044 Gaultier, Jean-Paul, 1163 Garden of Allah (the), 570 Gautier, Théophile, 349, 1160 Garden of Evil, 1493 Gavaldón, Roberto, 579 Gardens of stone, 663 Gavin, John, 603, 1021, 1036, 1220 Gardner, Ava, 14, 20, 40, 215, 478, 544, 585, Gavoty, Bernard, 1487 794, 931, 1058, 1305, 1378 Gaynor, Janet, 23, 758, 773, 1173, 1308 Gare centrale, 300, 1214 Gaynor, Mitzi, 1040 Garfein, F. W., 1461 Gazzara, Ben, 144, 246, 253, 575, 1004, 1283, 1428

1588 Gazzo, Michael V., 1353, 1493 Gere, Richard, 321, 602, 963 Géant, 194, 466, 779, 1156 Géret, Georges, 157, 883, 938 Géants et les jouets (les), 975 Germi, Pietro, 22, 146, 209, 309, 505, 605, Gedeck, Martina, 178 831, 1395, 1451, 1455 Geer, Will, 267, 509, 527, 870, 1213 Germinal (Capellani), 373 Gehret, Jean, 31, 754 Germon, Nane, 82, 595, 890 Gélin, Daniel,8, 102, 111, 199, 280, 437, 724, Gershon, Gina, 390, 656 736, 926, 1088, 1238, 1278, 1293, Gershwin, George, 71, 263 1296 Gert, Valeska, 293, 797, 1027, 1290, 1330 Geller, Uri, 674, 715, 924, 1323 Gertrud, 1337 Gelli, Chiaretta, 793 Gervaise, 925 Gelosia, 1395 Gestapo contre maquisards, 1129 Gendarmes et voleurs, voir Guardie e ladri Get out, 750 General (the) (Boorman), 987 Getty, Balthazar, 1258 General (the) (Keaton), voir Mécano de la Getz, John, 1169 “General” (le) Ghibli (studio), 1267 Général est mort à l’aube (le), 714 Ghini, Massimo, 652 Général Idi Amin Dada, 900 Ghosh, Charuprakash, 906 Generale dell’armata morta (il), 1461 Ghost and Mrs. Muir (the), 81 Generale della Rovere (il), 294 Ghost dog, 785 Génération Proteus, voir Demon seed Ghost of Frankenstein (the), 126 Génès, Henri, 559, 826 Ghost ship (the), 1490 Genèse d’un repas, 1523 Giachetti, Fosco,6, 233, 777, 1078, 1379, 1467 Genevois, Émile, 99, 1182, 1284 Giallelis, Stathis, 984 Génia, Claude, 739 , 499, 524, 586, 1409, 1443 Géniat, Marcelle, 124, 288 Giannini, Giancarlo, 181, 792, 948, 973, 1342 Génie du mal (le), voir Compulsion Giardino dei Finzi-Contini (il), voir Jardin des Génin, René, 28, 41, 312, 385, 541, 744, 993, Finzi-Contini (le) 998, 1203 Giazotto, Remo, 1338 Genina, Augusto, 1467 Gibbons, Cedric, 180 Genn, Leo, 805, 846, 1229 Gibier de potence, 779 Gens de Dublin, 115, 1099 Gibson, Alan, 1474 Gens de la pluie (les), voir Rain people (the) Gibson, Henry, 99, 233 Gensac, Claude, 538 Gibson, Mel, 146, 506, 850 Gente di Roma, 668 Gicquel, Roger, 1210 Gentilshommes de fortune, 688 Gide, André, 319, 421, 1189 Gentleman Jim, 152 Gideon’s day, 735 Gentleman’s agreement, 1444 Gielgud, John, 203, 415, 438, 562, 632, 821, Gentlemen prefer blondes, 1337 1049, 1115, 1203 George (Chief Dan), 139, 475 Gierasch, Stefan, 509 George, Gladys, 824, 1273 Giese, Therese, 18 George, John, 555 Gigi (Audry), 1405 George, Maud, 224 Gigi (Minnelli), 263, 264, 1405, 1469 George, Stefan, 368 Gil, Gilbert, 385, 793, 1293 George, Susan, 477, 516 Gilbert, John, 274, 278, 573, 887, 1250, 1378, Georges-Picot, Olga, 748, 1368 1419 Georgia, voir Four friends Gilbert, Lewis, 195, 447, 1079 Gerace, Liliana, 223, 275, 283, 1395 Gilbert & Sullivan, 1243 Geray, Steven, 38, 588, 814, 1107 Gilda, 38, 124

1589 Gill, David, 1131 Glaneurs et la glaneuse (les), 696 Gillain, Marie, 509, 818 Glaser, Denise, 677 Gilles, Guy, 584, 710, 1185, 1250 Glass key (the), 481 Gilliam, Terry, 34, 87, 92, 146, 478, 666, Glass menagerie (the), voir Ménagerie de verre 725, 1097, 1416 (la) Gilliat, Sidney, 24, 457, 708, 1120, 1229 Gleason, Jackie, 239, 1216 Gilling, John, 1223 Gleason, James, 799, 1513 Giménez Cacho, Daniel, 665, 709, 1473 Gleeson, Brendan, 238, 407, 791, 987, 1312, Gingold, Hermione, 264, 1469 1422 Gion bayashi, voir Musiciens de Gion (les) Glen, Iain, 780 Gion no shimai, voir Les sœurs de Gion Glen, John, 248, 437, 1222, 1283, 1359 Giono, Jean, 98, 530 Glen or Glenda, 767 Giordana, Marco Tullio, 449 Gloire éphémère, voir Morning glory Giorgetti, Florence, 1190 Gloria, Leda, 1386 Giorgione, 1406 Glory, Marie, 501, 1069, 1079, 1136 Giornata balorda (la), 1387 Glouchneko, Evguenia, 1486 Giorni contati (i), 203, 385, 843 Glover, Danny, 247, 819, 1191 Giovanni, José, 1067 Glyn, Elinor, 175, 836 Girard, Danièle, 474 Go-between (the), 886 Girard, Rémy, 670, 1252, 1361 Go tell the Spartans, 1394 Girardon, Michèle, 244, 1254, 1309 Go West (Keaton), 1496 Girardot, Annie, 86, 799, 821, 1000, 1185, Go West (Marx), 1372 1224, 1250, 1324 God’s country, 369 Girardot, Hippolyte, 351, 534, 720 Godard, Jean-Luc, 78, 82, 94, 97, 268, 302, Giraud, Roland, 702, 1487 324, 332, 334, 376, 435, 468, 602, Giraudeau, Bernard, 1149 620, 650, 711, 976, 1062, 1100, Giraudeau, Sara, 90, 97, 749 1207, 1288, 1325, 1482 Girl on the red velvet swing (the), voir Fille Goddard, Paulette, 109, 427, 529, 798, 1238, sur la balançoire (la) 1302 Girl with the dragon tatoo (the), 1417 Godden, Mark, 886 Girls (les), 1040 Godden, Rumer, 1232, 1258 Girod, Francis, 267, 1466 Gödel-Escher-Bach, 1338 Girotti, Mario, voir Hill, Terence Godet, Danielle, 954 Girotti, Massimo,2, 22, 170, 182, 517, 568, Godewardewelde, Raoul de, 675 718, 726, 792, 831, 849, 1103, 1117, Godfather (the), voir Parrain (le) 1476, 1507, 1517 Godfrey, voir My man Godfrey Giroud, Françoise, 778 Godin, Noêl, 1128 Giscard d’Estaing, Valéry, 165, 910, 924, 1276, Godrèche, Judith, 253 1354 Godzilla, 323, 595, 778, 832, 902, 1116, 1233, Gish, Dorothy, 291, 599 1532 Gish, Lillian, 263, 291, 464, 483, 564, 599, Goethe, Johann Wolfgang von, 159, 258, 409, 989, 995, 1061, 1157, 1390 420, 1175, 1310 Gishiki, voir Cérémonie (la) (Oshima)¯ Goetzke, Bernhard, 501, 516, 809 Giù il sipario, 1466 Gogol, Nicolas, 199, 1524 Giù la testa, voir Il était une fois. . . la révolu- Goha, 1364 tion Gohatto, voir Tabou (Oshima)¯ Glace à trois faces (la), 406, 903 Going my home, 1354 Gladiateurs (les), 712 Going my way, 49, 216 Gladiator, 151, 1353 Gokemidoro, 373

1590 Gold diggers of 1933, 1044, 1246 Gören,Şerif, 1350 Gold diggers of 1935, 1246 Goretta, Claude, 1075 Gold rush (the), voir Ruée vers l’or (la) Gorgon (the), 195 Goldberg, Whoopi, 247 Gorin, Jean-Pierre, 976 Goldblum, Seth, 591 Goring, Marius, 29, 40, 753, 1322, 1364 Golden bowl (the), 1400 Gorintin, Esther, 661 Goldfinger,7,8, 476, 706, 973, 1131, 1487, Gorki, Maxime, 407, 712, 993, 1160 1532 Gorman, Cliff, 785 Golding, William, 826 Goscinny, René, 1295 Goldoni, Lelia, 1390 Gosford Park, 1020 Goldsmith, Clio, 1196 Gosh, Rabi, 857, 1274 Goldsmith, Jerry, 1282 Gosha, Hideo, 741 Goldwyn, Samuel, 168, 804 Gosling, Ryan, 863, 1226 Golem (le) (Frič), 1289 Gosses de T¯oky¯o, 671 Golem (le) (Kerchbron), 755 Gossett Jr., Louis, 602 Golem (le) (Wegener), 811, 1088, 1362 Gothár, Péter, 198 Golgotha, 1389 Gothard, Michael, 1393 Golino, Valeria, 738 Gottschalk, Louis Moreau, 1505 Golisano, Francesco, 256 Götz, Curt, 1086, 1227 Goloubeva, Katerina, 978 Gouffre aux chimères (le), voir Ace in the hole Gomes, Miguel, 186, 1253 Gough, Lloyd, 540 Gómez, José Luis, 1125 Gough, Michael,2, 46, 228, 243, 393, 400, Gomez, Thomas, 140, 265, 333, 578, 1123, 562, 960, 1321 1231, 1237 Gouix, Guillaume, 352 Gomorra, 1112 Gould, Annie, 1166 Gondry, Michel, 352, 418 Gould, Elliott, 99, 121, 305, 695, 1315 Gone girl, 1425 Goulding, Edmund, 224, 297, 835, 892, 1248, Gone to Earth, 227, 248 1485 Gone with the wind,1,2, 192, 206, 231, 244, Goupi Mains-Rouges, 41, 98, 142, 187, 518, 276, 305, 362, 403, 476, 477, 550, 579, 589, 998, 1228 869, 995, 1435 Gourtchenko, Lioudmila, 861, 1156, 1165 Gong, Li, 616, 776 Gouskov, Andreï, 288 Gonska, Mascha, 1466 Goût des autres (le), 664 Gontcharov, Ivan, 769 Goût du riz au thé vert (le), 1286 Gonzague-Frick, Louis de, 410 Goût du sake (le), 33, 35, 61, 77, 319, 544, Good Bye Lenin, 283 593, 1010, 1074, 1213, 1357 Good night, and good luck, 775 Gouverneur malgré lui, voir Great McGinty Good Sam, 953 (the) Good shepherd (the), 1429 Gouzeïeva, Larissa, 640 Goodfellas, 24, 511, 1026, 1140, 1214, 1330 Gowland, Gibson, 21, 427, 1101, 1308 Goodis, David, 72 Goya, Chantal, 1413 Goodman, John, 235, 826, 1093, 1133, 1236, Goya, Francisco de, 980, 981, 1164 1283 Goyet, Mara, 1299 Gordon, C. Henry, 140, 177, 511 Gozzi, Carlo, 622 Gordon, Colin, 29, 46, 765 Grable, Betty, 1411 Gordon, Dexter, 518 Grâce à Dieu, 1262 Gordon, Leo, 719, 1497 Gracq, Julien, 725 Gordon, Mary, 11 Grahame, Gloria, 399, 468, 550, 643, 704, 945, Gordon, Ruth, 933, 1445 986, 1227, 1248, 1390, 1413

1591 Grains de sable, 1372, 1494 Grande vadrouille (la), 1336 Gramatica (sœurs), 175, 256 Grande ville (la), 1359 Gramsci, Antonio, 1403 Grandes espérances (les), voir Great expecta- Gran calavera (il), voir Grand noceur (le) tions Gran bollito, 746 Grandes manœuvres (les), 147, 681 Gran Torino, 433 Grandi magazzini (i), 773 Granach, Alexander, 26, 562 Grandinetti, Dario, 1208 Grand alibi (le), voir Stage fright Grandjacquet, Francesco, 792 Grand amour (le), 1495 Grandrieux, Philippe, 1260 Grand attentat (le), voir Tall target (the) Grands ducs (les), 565 Grand Budapest hotel (the), 483, 727 Grands magasins (les), voir Grandi magazzini Grand chantage (le), voir Sweet smell of suc- (i) cess Grandt, Lauren, 1247, 1492 Grand couteau (le), voir Big knife (the) Granelli, Mireille, 386 Grand-Guignol, 1109, 1403 Granger, Farley, 53, 234, 401, 517, 794, 934, Grand Hotel, 835 1496 Grand inquisiteur (le), voir Witchfinder gene- Granger, Stewart,2, 14, 32, 38, 91, 309, 313, ral 403, 480, 525, 708, 769, 833, 843, Grand jeu (le), 770, 1052 882, 891, 892, 1292, 1473 Grand mensonge (le), voir Great lie (the) Grangier, Gilles, 128, 185, 650, 731, 752, Grand noceur (le), 375 952, 1026, 1224 Grand passage (le), voir Northwest passage Granier-Defferre, Pierre, 29, 223, 423, 1013, Grand Sam (le), voir North to Alaska 1294 Grand saut (le), voir Hudsucker proxy (the) Granotier, Sylvie, 563 Grand sommeil (le), voir Big sleep (the) Granovsky, Alexis, 811 Grand Teton, 1314, 1479 Grant, Cary,1,8, 15, 113, 138, 139, 411, 526, Grande Otello, 639 662, 699, 851, 874, 973, 982, 988, Grande attaque du train d’or (la), voir First 993, 1259, 1305, 1311, 1513 great train robbery (the) Grant, Hugh, 234, 652, 738, 1365 Grande bellezza (la), 1446 Granval, Charles, 31, 222, 731, 970, 1017, 1293, Grande bourgeoise (la), voir Fatti di gente 1389 perbene Grapes of wrath (the), voir Raisins de la colère Grande bouffe (la), 642 (les) Grande combine (la), voir Fortune cookie (the) Grapewin, Charley, 242, 745, 1424 Grande course autour du Monde (la), voir Great Grappelli, Stéphane, 1317, 1457 race (the) Grave, Serge, 41, 54, 97, 467, 570 Grande dame d’un jour, voir Lady for a day Graves, Peter, 50, 1421 Grande évasion (la) (Walsh), voir High sierra Graves, Robert, 62 Grande frousse (la), voir Cité de l’indicible Graves, Rupert, 1365 peur (la) Gravey, Fernand, 102, 488, 943, 1160, 1432 Grande guerre (la), 1440 Gravina, Carla, 837 Grande guerre des insectes (la), 902 Gravina, Cesare, 21, 224, 867, 1101 Grande horloge (la), voir Big clock (the) Gravity, 918 Grande illusion (la), 50, 288, 1034 Gravone, Gabriel de, 1147 Grande menace (la), voir Walk a crooked mile Gray, Charles, 413, 496, 960, 1209 Grande muraille (la), voir Bitter tea of general Gray, Coleen, 1497 Yen (the) Gray, Dolores, 497, 1309 Grande pagaille (la), voir Tutti a casa Gray, Dorian, 1468 Grande parade (la), voir Big parade (the) Gray, Nadia, 627

1592 Gray, Sally, 576, 1229 Greven, Alfred, 106 Grey gardens, 1524 Gréville, Edmond T., 213, 650, 1380, 1409 Grayson, Kathryn, 1426 Grey, Georges, 731, 1179, 1374 Great dictator (the), voir Dictateur (le) (Cha- Grey, Joel, 971 plin) Grey, Virginia, 1442 Great expectations, 571, 767 Greystoke, 808, 1212 Great Gabbo (the), 442, 1366 Grido (il), 1468 Great lie (the), 1248 Gridoux, Lucas, 1293, 1389 Great McGinty (the), 1066 Griem, Helmut, 362, 479, 528, 711, 971 Great moment (the), 874 Grier, Pam, 574 Great race (the), 612, 1032 Griffith, Andy, 142 Great sinner (the), 931 Griffith, D. W., 263, 276, 291, 564, 583, 599, Greatest show on Earth (the), 643 1061, 1157 Greco (le), 365, 1392 Griffith, Hugh, 227, 564, 1083, 1517 Gréco, Juliette, 499, 524, 681, 729, 910, 1137, Griffith, Kristin, 856 1360, 1438 Griffith, Melanie, 241, 472, 546, 763 Greed, 21, 29, 74, 133, 224, 392, 417, 427, Grifters (the), 1158 529, 553, 787, 969, 1101, 1308 Griggs, Loyal, 1314 Green, Alfred E., 1204 Grimault, Paul, 770 Green, Danny, 1043 Grimes, Gary, 588 Green, Eva, 760, 936, 1450 Grimm, (frères), 579, 734, 1473 Green, Guy, 991 Grinberg, Anouk, 612 Green, Julien, 184, 210, 578, 759 Grindhouse, 709 Green, Marika, 755 Grinko, Nikolaï, 56, 483 Green, Nigel, 480, 1004, 1008, 1213, 1480 Grissom Gang (the), voir Pas d’orchidées pour Green for danger, 1229 Miss Blandish Greenaway, Peter, 809 Grönberg, Åke, 1284, 1531 Greene, Ellen, 788 Grondement de la montagne (le), 1042 Greene, Graham, 46, 94, 127, 443, 632, 774, Gros plan, voir Inserts 775, 1065 Groundhog day, 128, 732 Greene, Graham (acteur), 506, 968, 1470 Group (the), 258, 315 Greene, W. Howard, 773 Grown ups, 912 Greenstreet, Sydney, 32, 335, 697, 699, 730, Grünberg, Klaus, 269 829, 832, 1107, 1176, 1256, 1432 Gründgens, Gustaf, 701, 923 Greenwood, Bruce, 81, 1320 Gu, Xiaogangl, 1250 Greenwood, Joan, 46, 474, 769, 893 Guardie e ladri, 786, 1249 Greer, Jane, 74, 162, 480, 527 Guareschi, Giovanni, 204, 748 Gregg, Henry, 241 Guépard (le), 22, 125, 1030, 1059 Gregg, Virginia, 1408 Guêpier pour trois abeilles, voir Honey pot Greggory, Pascal, 221, 427, 1483 (the) Gregory, Andre, 739, 1086 Guerassimov, Sergueï, 69, 548, 967 Gregory, James, 1066, 1322, 1328, 1463 Guercio, James William, 1139 Greig, Robert, 42, 58, 79, 687, 1488 Guerín, José-Luis, 386 Grémillon, Jean, 2, 69, 210, 462, 650, 682, Guerman, Alexeï, 120, 121, 639, 861, 1364 1096, 1103, 1187, 1204 Guerra, Blanca, 581 Gremlins, 160, 844, 1351 Guerre à sept ans (la), voir Hope & glory Grenfell, Joyce, 852 Guerre des espions (la), 1245 Grenier, Jean-Pierre, 936 Guerre des mondes (la), 448, 1197 Grève (la), 156 Guerre du feu (la), 254

1593 Guerre est finie (la), 656, 748 Habich, Matthias, 1211 Guerre et paix (Bondartchouk), 489, 1266 Habit vert (l’), 1454 Guerre et paix (Vidor), 489, 1266 Hackford, Taylor, 602 Guerriers de l’Enfer, voir Who’ll stop the rain Hackman, Gene, 101, 533, 552, 701, 824, 1044, Guerriers de la nuit (les), voir Warriors (the 1117, 1191, 1216, 1235, 1238, 1369, Guers, Paul, 1139 1371, 1434 Guétary, Georges, 263 Hadewijch, 884 Gueule d’amour, 1096, 1229, 1293 Haenel, Adèle, 864 Gueule ouverte (la), 1401, 1528 Hageman, Richard, 1298 Guevara, Ernesto “Che”, 261, 842, 1399 Hagen, Jean, 112, 471, 812, 1496 Guichets du Louvre (les), 1472 Hagen, Uta, 1365 Guilbert, Jean-Claude, 667, 798 Hahn, Jess, 103, 424, 698, 766, 1278, 1284 Guilbert, Yvette, 526, 1069 Haidara, Eye, 1452 Guild, Nancy, 610 Hail Caesar, 735 Guilfoyle, Paul, 141 Hail the conquering hero, 1363 Guillemin, Sophie, 452, 787 Haine (la), 631, 1033, 1513 Guillemot, Claude, 715 Haines, voir Lawless (the) Guillermin, John, 442 Hair, 411 Guillon, Stéphane, 1346 Hakuchi, 92 Guilty of romance, 42 Hale, Alan, 166, 176, 192, 262, 286, 465, 475, Guinness, Alec, 36, 46, 125, 300, 474, 571, 676, 951, 1168, 1476 767, 1040, 1043, 1324, 1433 Hale, Barbara, 1388 Guiomar, Julien, 58, 416, 1045, 1136 Hale, Giorgina, 796 Guirao, Lara, 1366 Hall, Alexander, 799 Guisol, Henri, 89, 308, 557, 1042 Hall, Grayson, 1058 Guitry, Geneviève, 292 Hall, James, 1368 Guitry, Sacha, 54, 59, 133, 200, 292, 312, Hall, Philip Baker, 292 354, 470, 508, 644, 650, 659, 734, Hall, Porter, 58, 664, 714, 1003, 1064 798, 887, 898, 969, 1179, 1384, Hall, Rebecca, 1457 1408, 1441, 1489, 1498, 1502 Hall, Thurston, 880 Gulpilil, David, 500, 603 Hallelujah, 247, 362, 1239, 1530 Gun crazy, 473 Halliday, John, 139, 325, 598 Güney, Yilmaz, 1350 Halliday, Johnny, 79, 920 Gunfight at the OK Corral, 1322 Hallström, Lasse, 273 Gunfighter (the), 638 Halperin, Victor, 183 Gunton, Bob, 1312 Halton, Charles, 206 Guthrie, Arlo, 1346 Hamer, Robert, 38, 474, 1450 Guys and dolls, 801 Hamil, Mark, 1348 Guzmán, Luis, 971, 1214 Hamilton, Chico, 1152 Gwei, Lun-mei, 1263, 1494 Hamilton, George, 496, 645, 991, 1383 Gwenn, Edmund, 267, 297, 685, 1003, 1092, Hamilton, Guy, 7, 177, 476, 496, 1426 1233, 1311 Hamilton, Margaret, 883, 1226, 1314 Gwynn, Michael, 994 Hamlet (Branagh), 415 Gyllenhaal, Jake, 256, 257, 294, 539, 1085 Hamlet (Olivier), 83, 159, 415, 757 Gyllenhaal, Maggie, 324 Hamlet goes business, 757 Gypsy and the gentleman (the), 1185 Hammer (studio), 32, 41, 89, 100, 195, 400, 405, 453, 562, 949, 965, 1223, 1423, Habanera (la), 1185, 1205, 1241 1451, 1474 Haber, Alessandro, 628

1594 Hammett, Dashiell, 32, 66, 481, 699, 704, 1176, Hardy, Thomas, 193 1289, 1362 Hardy, Tom, 1430 Hammett, 1289 Harlan county U.S.A, 1277 Hamsun, Knut, 1408 Harlow, Jean, 20, 463, 559, 562, 1059, 1368 Han, Sanming, 344, 1234, 1259 Harmonies Werckmeister (les), 31, 530 Hana-bi, 1287 Harold et Maude, 1445 Hanayagi, Sh¯otar¯o, 879 Harpe de Birmanie (la), 1144 Hanayagi, Yoshiaki, 604 Harper, Jessica, 409, 1142, 1420 Hand that rocks the cradle (the), voir Main Harrelson, Woody, 733, 1224, 1417 sur le berceau (la) Harring, Laura, 111 Handmaid’s tale (the), 93, 651 Harrington, Kate, 1070 Hands, Marina, 534 Harris, Ed, 28, 422, 918, 954, 1105, 1347 Hands across the table, 1239 Harris, James B., 328, 728, 1460 Haneke, Michael, 354, 799, 1377 Harris, Jared, 577 Haney, Carol, 973 Harris, Julie, 170, 401, 480 Hang ’em high, 395, 1387 Harris, Neil Patrick, 1425 Hanging tree (the), 969 Harris, Richard, 96, 294, 398, 820, 1070, 1290, Hangman’s knot, voir Relais de l’or maudit 1353, 1371 (le) Harris, Theresa, 1204 Hangmen also die, voir Bourreaux meurent Harrison, Cathryn, 862 aussi (les) Harrison, Rex, 81, 320, 692, 841, 986, 1120, Hangover square, 25, 510, 1094 1297, 1345 Hanin, Roger, 86, 185, 840, 1441 Harron, Mary, 577 Hanks, Tom, 546, 852, 1407 Harry, Debbie, 719 Hannah et ses sœurs, 10, 856, 964 Harry-Max, 1255 Hanson, Curtis, 772, 997, 1302 Harry dans tous ses états, voir Deconstructing Hanson, Lars, 464, 887, 926 Harry Hantise, voir Gaslight Harry et Tonto, 538 Hanussen, 880 Harry, un ami qui vous veut du bien, 401, 452, Happy-go-lucky, 348 669, 1092 Happy together, 1494 Harryhausen, Ray, 323, 440, 678, 813, 893, Hara, Kazuo, 587 1274 Hara, Keiichi, 931 Hart, Ian, 432, 822 Hara, Setsuko, 544, 593, 640, 909, 916, 1010, Harter, Évelyne, 1276 1042, 1213, 1357, 1481 Hartnell, William, 91, 247, 1404, 1453 Hara-kiri, voir Seppuku Harukawa, Masumi, 484, 505 Harari, Clément, 27, 394, 766, 952 Harunobu, Suzuki, 75, 1502 Harbou, Thea von, 12, 51, 109, 388, 516, 869, Harvey, Anthony, 1445 1011, 1097 Harvey, Don, 1064 Hard labour, 918 Harvey, Herk, 531, 539 Hard to handle, 49, 1248 Harvey, Laurence, 559, 1141, 1328 Harden, Marcia Gay, 205, 1035 Has, Wojciech, 29, 176, 211, 229, 416, 450, Harder they fall (the), 605 556, 755, 797, 971, 1110, 1190, Harding, Ann, 598 1434 Hardwicke, Cedric, 126, 279, 526, 562, 747, Has anybody seen my girl ?, 763 851, 860, 961, 1094, 1441, 1454 Hasard (le), 400, 674, 876, 904 Hardy, Françoise, 670, 946 Hasegawa, Kazuo, 84, 611, 776 Hardy, Jacques, 1129 Hashiguchi, Ry¯osuke, 843, 1372 Hardy, René, 1004 Haskin, Byron, 332, 448

1595 Hasse, O. E., 29, 394, 1229 Haynes, Todd, 557 Hasselqvist, Jenny, 1362 Haysberg, Dennis, 557 Hasso, Signe, 278, 1202, 1292, 1299 Hayter, James, 1508 Hatami, Leila, 1458 Hayward, Louis, 135, 829, 1247, 1531 Hatari, 244 Hayward, Susan, 132, 333, 544, 636, 924, 1097, Hateful eight (the), 1425 1111, 1123, 1238, 1297, 1493 Hatfield, Hurd, 410, 427, 551, 954, 1304 Hayworth, Rita, 38, 286, 484, 988, 1035, 1312, Hathaway, Anne, 1430 1447, 1515 Hathaway, Henry, 19, 20, 145, 188, 196, 512, Hazanavicius, Michel, 16, 274, 496 520, 524, 597, 598, 843, 934, 1292, He ran all the way, 1273 1387, 1388, 1409, 1411, 1424, 1449,He walked by night, 51 1493 He who gets slapped, 1250 Hatton, Raymond, 1175 Heard, John, 330, 571, 1311 Hatton, Rondo, 1091, 1351 Hearst, William Randolph, 472, 1072, 1385 Haudepin, Sabine, 53, 70, 441, 552, 659, 862, Heart beat, 330 914, 938, 1481 Heat, 1012 Hauer, Rutger, 80, 88, 126, 644, 886, 1085, Heat and dust, 261 1434 Heathcote, Thomas, 994 Haunting (the), voir Maison du Diable (la) Heaven can wait, 1202 Hausu, 1225 Heaven knows, Mr. Allison, 81, 875 Haut, bas, fragile, 355 Heaven’s gate, 131, 392, 665, 1312 Haute pègre, voir Trouble in paradise Hébert, Christine, 1510 Haute société (la), voir High society Hébert, Claude, 463, 797 Hauts de Hurlevent (les), voir Wuthering Hei- Hecht, Ben, 138, 305 ghts Hedison, David, 440 Havana, 1300 Hedren, Tippi, 65, 411, 1313 Havilland, Olivia de, 140, 152, 176, 262, 305, Heer, Rolf de, 1440 426, 465, 476, 662, 781, 805, 845, Heerman, Victoe, 884 848, 855, 860, 928, 991, 1034 Heflin, Van, 25, 91, 425, 547, 810, 839, 963, Hawke, Ethan, 1002 1028, 1102, 1178, 1314, 1376, 1509 Hawkins, Jack, 24, 36, 272, 503, 735, 987, Heidemann, Paul, 339 1109, 1213, 1327 Heilige Berg (der), 1522 Hawkins, Sally, 348, 728 Heimat, 164, 1446 Hawks, Howard, 15, 138, 139, 145, 206, 244, Heimat IV, 1446 422, 448, 457, 500, 503, 811, 851, Heiress (the), 860 867, 934, 978, 988, 1259, 1266, Heiskanen, Maria, 873 1305, 1337 Heisler, Stuart, 481, 941, 1206, 1479 Hawn, Goldie, 937, 1467 Helen of Troy, 753 Haworth, Jill, 711 Hell drivers, 247 Häxan, voir Sorcellerie à travers les âges (la) Hell’s angels, 20, 1368, 1440 Hayakawa, Sessue, 36, 1042, 1166, 1331 Heller in pink tights, 260 Hayashi, Fumiko, 1481 Hellinger, Mark, 417, 603, 824, 1153 Hayashi, Hikaru, 866 Hellman, Monte, 855, 1283, 1489 Hayden, Sterling, 99, 145, 155, 225, 328, 471, Hello, sister, 51, 969 522, 720, 985, 1206, 1291 Helm, Brigitte, 1011, 1069 Haydn, Richard, 1235, 1259, 1448 Helpmann, Robert, 190, 258, 1322 Hayek, Salma, 930 Helton, Percy, 101, 962 Hayes, Helen, 23, 1028 Hemblen, David, 600, 693, 1014, 1320 Hayman, David, 568, 1478

1596 Hemingway, Ernest, 448, 478, 544, 907, 1140, 1092, 1282, 1313 1366 Herrmann, Fernand, 487 Hemingway, Mariel, 71 Hershey, Barbara, 10, 286, 929, 937, 941 Hemmings, David, 673, 1443 Hersholt, Jean, 21, 410, 1103, 1523 Hémon, Louis, 825, 1442 Herter, Gérard, 703 Hendrix, Wanda, 578, 1265 Herz, Juraj, 1071 Hendry, Ian, 250, 654, 1131, 1152, 1159 Herz aus Glas, voir Cœur de verre Henley, William Ernest, 434, 1427 Herzog, Werner, 8, 61, 170, 639, 660, 786, Henning, Uno, 1414 1205, 1285, 1338, 1446 Henrey, Bobby, 774 Hesme, Clotilde, 814 Henried, Paul, 16, 47, 412, 1120, 1256, 1361 Heston, Charlton, 398, 415, 493, 512, 534, Henriksen, Lance, 88, 234, 1356 594, 643, 764, 947, 1012, 1319 Henry, Buck, 267 Hetherington, Tim, 342 Henry V (Olivier), 913, 1245 Hets, 345, 1205 Henze, Hans Werner, 30, 804, 1307 Heure du loup (l’), 349 Hepburn, Audrey, 125, 148, 240, 489, 627, Heure exquise (le), 614 782, 1042, 1070, 1266, 1345, 1347 Heure suprême (l’), voir Seventh heaven Hepburn, Katharine, 20, 66, 81, 194, 245, 410, Heureux mortels, voir This happy breed 662, 865, 874, 1305, 1311, 1334, 1385, Heureux qui comme Ulysse, 945 1433, 1445, 1459, 1495, 1516 Hewett, Christopher, 972 Her, 1087 Heydt, Louis Jean, 874, 1333 Héraclite, 380 Heywood, Ann, 840 Herbert, Frank, 356 Hickey, William, 1015, 1041 Herbert, Hugh, 306, 1246 Hickox, Douglas, 1159 Herbert, Percy, 893, 1290 Hidari, Bokuzen, 712 Herbes flottantes, voir Ukikusa Hidari, Sachiko, 491, 505 Here comes Mr. Jordan, 799, 1510 Higashiyama, Chieko, 544, 1357 Heretic (the), 438 Higgins, Michael, 688 Hergé, 20, 38, 61, 97, 211, 299, 368, 383, 428, High fidelity, 324 482, 617, 643, 747, 869, 926, 1017, High hopes, 76 1042, 1073, 1079, 1111, 1127, 1203, High noon, 25, 206, 1038 1285, 1420 High plains drifter, voir Homme des hautes Hériat, Philippe, 98, 710, 1191, 1210 plaines (l’) Héritage (l’) (Bolognini), 517, 948, 1174 High school II, 922, 927 Héritage (l’) (Kobayashi), 888 High sierra, 428, 1479 Héritière (l’), voir Heiress (the) High society, 874 Herlitzka, Roberto, 630 High wall, 378 Herman, Jean, 1368 High wind in Jamaica, 1174 Hermann, Irm, 301, 312, 908, 1087, 1506 Highlander, 113 Hermantier, Raymond, 467 Highsmith, Patricia, 145, 401, 725, 1037, 1108 Heroes for sale, 1157 Highway 301, 1442 Héros (le), 900 Hill, Arthur, 419 Héros d’occasion, voir Hail the conquering hero Hill, George Roy, 47, 525, 816, 1460 Héros sacrilège (le), 219 Hill, Terence, 22, 271, 1030 Herr, Michael, 25 Hill, Walter, 856 Herrand, Marcel, 303, 537, 926, 1007, 1013, Hill (the), 654 1115, 1146, 1224 Hiller, Arthur, 852, 955 Herrmann, Bernard, 28, 115, 221, 452, 510, Hiller, Wendy, 90, 320, 438, 1258 677, 678, 813, 893, 993, 1036, 1078, Hilling, Jacques, 79, 303, 1471

1597 Hillyer, Lambert, 73, 1074 Hitler, un film d’Allemagne, 388 Hilton, James, 114 Hjejle, Iben, 324 Himizu, 618 Hobbes, Halliwell, 490 Himmel über Berlin (der),4 Hobson, Valerie,2, 462, 474, 571, 698, 1018, Himori, Shin’ichi, 45, 156, 317, 319, 1502, 1069, 1442 1520 Hobson’s choice,8 Hinds, Ciarán, 1433 Hodlak, John, 610 Hinds, Samuel S., 206, 572, 1294, 1500, 1509 Hoechlin, Tyler, 1407 Hingle, Pat, 243, 395, 664, 755, 960, 1158, Hoey, Dennis,5,9, 11, 490, 565, 1091 1307, 1493 Hoffman, Dustin, 61, 139, 241, 250, 516, 563, Hinrich, Hans, 1078 738, 906, 1173, 1417 , 1201, 1253 Hoffman, Gérard,7, 152, 911, 1520 Hirsch, Judd, 1073 Hoffman, Philip Seymour, 292, 502, 654, 725, Hirsch, Robert, 731, 1185 971, 1002, 1283, 1427, 1438 Hirschbiegel, Oliver, 1106 Hogarth, William, 1487 Hirschmüller, Hans, 301 Hohl, Arthur, 808 Hirt, Éléonore, 132, 1398 Hold back the dawn, 665 His girl friday, 138, 1349 Hold-up à la milanaise, 149, 1380 His kind of woman, 637, 1530 Hold-up à Londres, voir League of gentlemen Hisaishi, Joe, 1287 (the) Histoire d’Adèle H. (l’), 145, 689, 1289 Holden, Gloria, 73 Histoire d’un acteur ambulant, voir Ukikusa Holden, William, 36, 50, 104, 333, 395, 436, monogatari 636, 680, 782, 815, 947, 949, 1072, Histoire d’une prostituée, 746, 933 1146 Histoire de détective, voir Detective story Hole (the), voir Dong Histoire de garçons et de filles, 336 Holiday, Billie, 456 Histoire naturelle (suite), 371 Hollaender, Otto, 104 Histoires extraordinaires (Faurez), 1239 Hollande, François, 582 Histoires extraordinaires (Fellini & al.), 493 Holliday, Judy, 355, 815, 857, 865, 934, 946 History is made at night, 540 Holliman, Earl, 36, 214, 941 Hit (the), 1023 Holloway, Stanley, 83, 92, 125, 159, 1083, 1110, Hitch-hiker (the), 952 1169, 1242, 1345 Hitchcock, Alfred, 1, 8, 12, 24, 55, 60, 65, Holloway, Sterling, 1483 72, 131, 148, 153, 178, 196, 221, Hollywood, 20, 58, 78, 96, 99, 104, 111, 112, 241, 331, 348, 396, 398, 401, 411, 155, 290, 363, 392, 444, 455, 493, 429, 430, 437, 441, 446, 452, 457, 550, 601, 643, 650, 658, 735, 788, 483, 524, 526, 553, 581, 618, 651, 887, 891, 914, 933, 935, 937, 986, 685, 707, 753, 853, 982, 988, 993, 992, 1052, 1130, 1206, 1236, 1420, 1008, 1024, 1036, 1049, 1056, 1089, 1438, 1452, 1530 1092, 1094, 1102, 1197, 1198, 1220, Holm, Celeste, 459, 874, 1444 1229, 1273, 1282, 1313, 1323, 1409 Holm, Claus, 486, 967, 1360 Hitchcock, Patricia, 401 Holm, Ian, 87, 479, 1235, 1320, 1356 Hitler, Adolf, 109, 144, 164, 172, 273, 322, Holmes, Sherlock,5,7,9, 11, 68, 83, 181, 363, 388, 394, 413, 486, 490, 619, 488, 490, 494, 565, 588, 1091, 1115, 650, 673, 676, 685, 689, 692, 869, 1182, 1352 880, 944, 967, 972, 982, 1019, 1061, Holoubek, Gustaw, 211, 229, 797, 1190, 1434 1065, 1086, 1105, 1106, 1141, 1152, Holt, Jack, 995 1211, 1240, 1242, 1256, 1404, 1428, Holt, Jany, 133, 265, 456, 993, 1009, 1063, 1448, 1529 1211, 1221

1598 Holt, Tim, 118, 795, 1316 Homme qui murmurait à l’oreille des chevaux Holy matrimony, 615 (l’), voir Horse whisperer (the) Holy motors, 951 Homme qui n’a jamais existé (l’), voir Man Homar, Lluís, 709, 1125 who never was (the) Hombre, 1494 Homme qui n’a pas d’étoile (l’), voir Man wi- Home from the hill, 645 thout a star Home sweet home, 912 Homme qui regardait passer les trains (l’), 753 Homeier, Skip, 336, 638, 695, 941, 1057 Homme qui rétrécit (l’), 684, 1208, 1488 Homesman (the), 754 Homme qui revient de rien (l’), 1503 Homicidal, 72 Homme qui rit (l’) (Corbucci), 1383 Homme à femmes (l’), voir Sorelle Materassi Homme qui rit (l’) (Leni), voir Man who laughs Homme à la caméra (l’), 84, 753, 1217, 1330 (the) Homme à la croix (l’), voir Uomo dalla croce Homme qui tua la peur (l’), voir Edge of the (l’) city Homme au bras d’or (l’), 492, 545 Homme qui tua L. Valance (l’), 44, 172, 183, Homme au complet blanc (l’), 46 338, 551, 1189, 1418 Homme au crâne rasé (l’), 431 Homme qui venait d’ailleurs (l’), 736 Homme au masque de cire (l’), voir House of Homme sans visage (l’), 27, 465, 927, 979 wax Homme sauvage (l’), voir Stalking moon (the) Homme au pistolet d’or (l’), voir Man with Homme tranquille (l’), 84, 152 the golden gun (the) Hommes contre (les), voir Uomini contro Homme aux colts d’or (l’), voir Warlock Hommes de la mer (les), 315 Homme aux lunettes d’écaille (l’), voir Sleep, Hommes du président (les), 250, 1462 my love Hommes le dimanche (les), voir Menschen am Homme d’Aran (l’), voir Man of Aran Sonntag Homme de Berlin (l’), 495 Hommes préfèrent les blondes (les), voir Gent- Homme de l’Arizona (l’), voir Tall T (the) lemen prefer blondes Homme de l’Ouest (l’), voir Man of the West Hommes, quels mufles (les), 177 Homme de la plaine (l’), 35 Homme sans passé (l’), 1340 Homme de la rue (l’), voir Meet John Doe Homolka, Oskar, 489, 1034, 1054, 1180, 1259 Homme de Lisbonne (l’), voir Lisbon Honda, Ishir¯o, 1116 Homme de Londres (l’) (Decoin), 204, 1167 Hondo, 804 Homme de Londres (l’) (Tarr), 1167, 1186 Honegger, Arthur, 130, 793, 1121, 1160 Homme de nulle part (l’) (Chenal), 511, 970 Honeymoon killers (the), 181, 665, 990, 1054 Homme de nulle part (l’) (Daves), voir Jubal Honey pot (the), 1297 Homme de Rio (l’), 428, 617, 1073, 1079, Hong, Sang-soo, 697, 1181, 1262, 1468, 1505 1203, 1270 Honkytonk man, 1303 Homme des hautes plaines (l’), 67, 475, 1199 Honneur des Prizzi (l’), voir Prizzi’s honor Homme des vallées perdues (l’), voir Shane Honni soit qui mal y pense, voir Bishop’s wife Homme en gris (l’), voir Man in grey (the) (the) Homme fatal (l’), voir Fanny by gaslight Honorable Angelina (l’), voir Onorevole Ange- Homme-léopard (l’), voir Leopard man (the) lina (l’) Homme n’est pas un oiseau (l’), 1515 Honte (la), 1251 Homme qui aimait les femmes (l’), 13, 610 Hooch, Pieter de, 551, 1122, 1191 Homme qui en savait trop (l’) (1934),8, 437, Hooper, Tom, 290 588 Hoover, Edgar G., 975, 1292 Homme qui en savait trop (l’) (1956), 8, 78, Hopalong Cassidy, 895 437, 586, 952, 982, 1325 Hope, Bob, 57, 67, 318, 882, 902, 1268, 1510 Hope, Nicholas, 1440

1599 Hope, Vida, 46 House of wax, 52, 522, 1192 Hope & glory, 568, 1478 House on Haunted Hill, 204 Hôpital et ses fantômes (l’), voir Riget House on 92nd street (the), 1292, 1531 Hopkins, Anthony, 248, 346, 438, 692, 1366, House on Telegraph Hill (the), voir Maison sur 1445 la colline (la) Hopkins, Matthew, 120, 547, 1393 Hoven, Adrian, 1506 Hopkins, Miriam, 42, 167, 286, 543, 567, 858, How green was my valley, voir Qu’elle était 860, 892, 957, 961, 1266 verte ma vallée Hopper, Dennis, 48, 466, 556, 601, 934, 1037, How to murder your wife, 268 1322, 1387, 1463 Howard, Bryce Dallas, 819 Hopper, Hedda, 104, 323, 580, 769 Howard, Esther, 58, 96, 481, 1051 Horde sauvage (la), voir Wild bunch (the) Howard, Leslie,1, 192, 476, 553, 1435, 1490 Hori, Tatsuo, 355 Howard, Ron, 831 Horizon (l’), 742 Howard, Trevor, 90, 127, 455, 479, 833, 1169, Horizons perdus, voir Lost horizon 1229, 1438 Horizons West, 109 Howard, William K., 329 Horloger de Saint-Paul (l’), 621, 972, 1228 Howards End, 248, 692 Horne, Charles W., 761, 997 Howe, James Wong, 1032 Horne, James W., 1525 Hoyt, Harry O., 778 Horrocks, Jane, 757 HPW ou Anatomie d’un faussaire, 382 Hors-la-loi (Bouchareb), 304, 1062, 1448 Hrabal, Bohumil, 95, 266, 381, 743, 1400 Hors-la-loi (Keighley), voir G men Hrušínský, Rudolf, 266, 381, 721, 743, 1071, Hors Satan, 319, 884 1249 Horse feathers, 154 Hu, Bo, 216 Horse’s mouth (the), 1433 Huber, Harold, 160, 377 Horse whisperer (the), 1428 Hud, 1519 Horton, Edward Everett, 42, 86, 114, 144, 284, Hudson, Hugh, 808 325, 382, 567, 799, 809, 980, 1259 Hudson, Rochelle, 363 Hoskins, Bob, 49, 134, 460, 1420 Hudson, Rock, 39, 109, 182, 251, 402, 466, Hospital (the), 955 527, 608, 789, 1010, 1348, 1445 Hossein, Robert, 195, 772, 1182 Hudsucker proxy (the), 1291 Hosseini, Shahab, 1458 Huggins, Roy, 808 Höstsonaten, voir Sonate d’automne Hughes, Barnard, 955 Hôtel des Amériques, 1481 Hughes, Howard, 20, 542, 637, 964, 1060, 1123, Hôtel du Nord, 421 1368 Hou, Hsiao-Hsien, 341, 646, 807, 863, 940, Hugo, Victor, 192, 391, 689, 751, 851, 867, 1378, 1513 883, 1078, 1327, 1383, 1445 Hougron, Jean, 1088 813 (nombre), 53, 1100, 1321 Hound of the Baskervilles (the), voir Chien 8 1/2, 106, 382, 493, 1142, 1290, 1446 des Baskerville (le), voir Chien des Huit femmes, 150, 1302, 1388 Baskerville (le) Huit heures de sursis, voir Odd man out Hour of the gun, 738 Huit heures ne font pas un jour, 1087 Hours (the), 28 Huit salopards (les), voir Hateful eight (the) House by the river, 135 Huitième femme de Barbe-Bleue (la), 144 House of bamboo, voir Maison de bambou Hula hoop, 122, 164, 196, 606, 1291 House of Dracula, 430, 565, 991 Hull, Henry, 551, 1036, 1069 House of fear (the), 1091 Humain, trop humain, 447 House of Frankenstein, 430, 565, 947, 991 Human desire, 414, 1227 House of strangers, 132, 347 Human factor (the), 443

1600 Humanité (l’), 340, 436 305, 335, 393, 401, 470, 471, 628, Humberstone, H. Bruce, 25, 160, 418 630, 699, 720, 793, 846, 875, 923, Hume, Benita, 1181 950, 953, 1008, 1015, 1041, 1058, Hummer, Julia, 1006 1099, 1112, 1164, 1168, 1176, 1290, Humoresque, 569 1305, 1316, 1438 Hunchback of Notre-Dame (the) (Dieterle), Huston, Walter, 15, 32, 108, 259, 410, 931, voir Quasimodo 995, 1141, 1231, 1316, 1326, 1332, Hunchback of Notre-Dame (the) (Worsley), 1410 voir Notre-Dame de Paris Huszárik, Zoltán, 616 Hunebelle, André, 1298, 1441 Hutchinson, Josephine, 610 Hunger, 342 Hutton, Betty, 643, 1211 Hunnicutt, Arthur, 263, 588, 630, 793, 867, Hutton, Jim, 398 870, 924 Hutton, Lauren, 1154 Hunnicutt, Gayle, 465 Hyde-White, Wilfrid, 90, 882, 1150, 1196, 1345 Hunt, Linda, 146, 819 Hyer, Martha, 787 Hunt, Marsha, 549 Hymer, Warren, 310, 1113, 1355 Hunt, Martita, 394, 571 Hyytiäinnen, Janne, 873 Hunt, Peter R., 504 Hunted, 447 I am a fugitive from a chain gang, 682 Hunter, Evan, 174 I am waiting, 1161 Hunter, Holly, 82, 235 I, Claudius, 62, 415, 1353 Hunter, Ian, 315, 465, 491, 1244, 1521 I confess,1, 29, 394, 1229 Hunter, Jeffrey, 397, 1267 I died a thousand times, 1479 Hunter, Kim, 265, 473, 1238, 1319 I hired a contract killer, 1501 Hunter, Tab, 941 I know where I’m going, 1258 Huntley, Raymond, 1110, 1508 I’ll be seeing you, 822 Huppert, Isabelle, 43, 103, 143, 149, 354, 376, I married a communist, 276, 333 392, 532, 596, 619, 677, 799, 955, I shot Andy Warhol, 577, 1220 972, 1078, 1108, 1464, 1531 I shot Jesse James, 65, 551 Hurd, Hugh, 901, 1390 I wake up screaming, 25, 510, 1094 Hurdes (las), 1109 I walked with a zombie, voir Vaudou Hurst, Brandon, 867, 1327 I want to live, 1111 Hurst, Paul, 596, 742 I was a male war bride, 851 Hurt, John, 62, 171, 234, 438, 479, 499, 819, Ibáñez Serrador, Narciso, 1194 1023, 1073, 1428, 1513 Ibis rouge (l’), 55, 119, 932 Hurt, Mary Beth, 525, 856 Ibsen, Henrik, 664, 897, 1356, 1490 Hurt, William, 155, 500, 1105 Ice cold in Alex, 293 Hurwitz, Leo, 1523 Ich will doch nur. . . , 848 Husbands, 575, 647, 873, 1345 Ichikawa, Kon, 84, 531, 1052, 1144 Husbands and wives, 796, 1188 Ida, 481 Hush, 843 Idiots (les), 1476 Hush. . . hush, sweet Charlotte, 781 Idle, Eric, 245, 666, 1097 Hussenot, Olivier, 537, 1000, 1284 Idle class (the), voir Charlot (First national) Hussey, Ruth, 577 Idole d’un jour, voir It happened in Hollywood Hustler (the), 239 If. . . , 266, 1382 Huston, Anjelica, 663, 727, 788, 953, 964, 1041, If I had a million, 85, 868 1061, 1099, 1158, 1191, 1400 Iglesias, Eugene, 1186 Huston, Danny, 745 Iglódi, István, 614 Huston, John, 32, 81, 265, 281, 294, 296, Iida, Ch¯oko, 319, 325, 690, 691, 1499, 1507

1601 Ikebe, Ry¯o, 760, 1492 Imperioli, Michael, 1140 Ikeda, Tadao, 85, 105, 325, 1499 Impitoyable (l’) (Ulmer), voir Ruthless Ikiru, 45, 77, 174, 368, 399 Implacable ennemie (l’), voir Cry danger Il est difficile d’être un dieu, 1364 Implacables (les), voir Tall men (the) Il était un merle chanteur, 1323 Important c’est d’aimer (l’), 1518 Il était un père, 156, 690 Impossible amour (l’), voir Old acquaintance Il était une fois à Hollywood, 1530 Impossible monsieur Bébé (l’), voir Bringing Il était une fois dans l’Ouest, 43, 757, 1326, up Baby 1339 Imposteur (l’), 1175 Il était une fois en Amérique, 43, 281, 1412, In a lonely place, voir Violent (le) 1448 In Bruges, 791 Il était une fois en Anatolie, 210 In cold blood, 654 Il était une fois la révolution, 492 In my country, voir Country of my skull Il faut marier Papa, 831 In nome del papa re, voir Au nom du pape-roi Il marchait la nuit, voir He walked by night In nome del popolo italiano, voir Au nom du Il mio nome è Nessuno, voir Mon nom est peuple italien Personne In nome della legge, 831 Il mio viaggio in Italia, voir À travers le cinéma In old Chicago, 1351 italien In the electric mist, 1093 Il pleut toujours le dimanche, voir It always In the mood for love, 28, 368, 371, 569, 1505 rains on sunday In this our life, 305 Île (l’), 445 In which we serve, 885 Île au complot (l’), voir Bribe (the) Iñárritu, Alexandro G., 294, 764, 784, 1019, Île au trésor (l’), voir Treasure island 1114, 1290 Île aux chiens (l’), voir Isle of dogs Incassable, voir Unbreakable Île du docteur Moreau (l’), 210 Incendie de Chicago (l’), voir In old Chicago Île mystérieuse (l’), voir Mysterious island Incendies, 1252 Île nue (l’), 866, 978 Inception, 812 Ill met by moonlight, 1364 Incident de frontière, voir Border incident Illegal, 451 Incinérateur de cadavres (l’), 1071 Illéry, Pola, 1394, 1409 Inclán, Miguel, 610, 1278 Illusionniste (l’), 834 Incompris (l’), 806 Illusions perdues, voir That uncertain feeling Inconnu (l’), voir Unknown (the) Ils étaient neuf célibataires, 659 Inconnu du Nord express (l’), 194, 307, 393, Ils n’ont que vingt ans, voir A summer place 401, 1028, 1337, 1493 Ilyinski, Igor, 184, 784, 795 Inconnus dans la maison (les), 674, 1490 Im, Kwon-taek, 261, 854 Inconnus dans la ville, voir Violent saturday Im, Sang-soo, 949 Incorruptibles (les) (1959), 88, 1074 Images, 862 Incorruptibles (les) (De Palma), 1074 Imamura, Sh¯ohei, 150, 223, 240, 318, 379, Incredible shrinking man (the), voir Homme 484, 505, 581, 587, 638, 700, 996, qui rétrécit (l’) 999, 1025, 1059, 1271, 1294, 1295, Incrocci, Zoe, 405 1389 Incroyable histoire du facteur Cheval (l’), 938 Imitation of life (Sirk), 603 Inde fantôme (l’), 373, 1081 Imitation of life (Stahl), 603 Indes noires (les), 322 Impasse (l’), voir Carlito’s way India song, 195, 708, 710, 899, 905, 1050, Impasse tragique (l’), voir Dark corner (the) 1148, 1250, 1529 Impératrice rouge (l’), 47, 114, 710 Indian fighter (the), 1335 Impératrice Yang Kwei-Fei (l’), voir Y¯okihi Indiana Jones, 472, 1079, 1203

1602 I, 617, 1073 Intrus (l’), voir Invasor (o) II, 1270 Intruse (l’), voir City girl IV, 1073 Invaincu (l’), voir Aparajito Indigènes, 1448 Invasion of the body snatchers, 340, 380, 844, Indiscrétions, voir Philadelphia story (the) 1005, 1289, 1444 Indochine, 1324 Invasions barbares (les), 125, 670, 1099, 1361 Indomptables (les), voir Lusty men (the) Invasor (o), 201 Inévitable M. Dubois (le), 326 Invention de Morel (l’), 708 Inexorable enquête (l’), voir Scandal sheet Invictus, 434, 1427 Infamous, 1427 Invisible ray (the), 1074 Infanzia,vocazione e prime. . . , voir Casanova Invitation (l’), 30, 1075 (Comencini) Invitation to a gunfighter, 755 Infidèlement votre, voir Unfaithfully yours Invités de huit heures (les), voir Dinner at Infiltrés (les), voir Departed (the) eight Inglourious basterds, 295 Invraisemblable vérité, voir Beyond a reaso- Ingram, Rex, 169, 412, 932 nable doubt Inhumaine (l’), 456, 710 Io la conoscevo bene, 948, 1188 Inkijinoff, Valéry, 428, 697, 1097 Ionesco, Eugène, 514 Innocence sans protection, 322 Iosseliani, Otar, 124, 376, 448, 600, 615, 656, Innocents (les), 1182, 1184 983, 1318, 1323, 1458, 1533 Inondation (l’), 1191 Ipcress file (the), 1480 Inserts, 1420 Ireland, John, 65, 533, 549, 665, 810, 1196, Insiang, 70 1322, 1383 Inside Daisy Clover, voir Daisy Clover Irey, Elmer Lincoln, 520 Inside Llewin Davis, 1133 Irezumi, 1492 Insomnia, 774 Iribe, Marie-Louise, 1111 Insoumise (l’), voir Jezebel Iribe, Paul, 163 Insoutenable légèreté de l’être (l’), 219 Irish, William, 381, 610, 723, 1100, 1388 Inspecteur de service, voir Gideon’s day Irkutz 88, 1129 Inspecteur Lavardin, 131, 223 Iron horse (the), 1231 Inspecteur ne renonce jamais (l’), voir Enfor- Iron mask (the), voir Masque de fer (le) (Dwan) cer (the) (Fargo) Iron mistress (the), 839, 1141 Institute Benjamenta, 306 Irons, Jeremy, 105, 150 Insurgés (le), voir We were strangers Ironside, Michael, 1135 Intelligence artificielle, 27, 36, 421, 435, 749 Irving, Amy, 1263, 1323 Intelligence service, voir Ill met in moonlight Irving, John, 525 Intendant Sansh¯o (l’), voir Sansh¯o dayu¯ Irving, Washington, 1321 Interiors, 856, 1284 Isaac, Oscar, 1133 Interlenghi, Franco, 40, 535, 653, 726, 780, Isadora, 149 781, 1369 Isbert, José, 1419 Intermezzo, 213 Ishidate, Tetsu¯o, 581 International house, 304, 864 Ishihama, Akira, 823 Interstellar, 331, 1082 Ishihara, Yujir¯ ¯o, 1121, 1156, 1161 Interview with the vampire, 653 Ishii, Isaichi, 582 Intimacy, 412 Isker, Abder, 1139 Intolerable cruelty, 707 Island of lost souls, voir Île du docteur Moreau Intolerance, 414, 564, 583, 626 (l’) Intouchables, 734 Isle of dogs, 1088, 1223 Introuvable (l’), voir Thin man (the) Istrati, Panaït, 748, 933

1603 Istruttoria è chiusa (l’), voir Nous sommes Jackie Brown, 574 tous en liberté provisoire Jackman, Hugh, 294, 1133 It, 175 Jackson, Freda, 1223 It always rains on sunday, 1450 Jackson, Glenda, 228, 292 It happened tomorrow, 1002 Jackson, Gordon, 1167, 1480 It happened here, 191, 369 Jackson, Mahalia, 603 It happened in Hollywood, 895 Jackson, Samuel L., 407, 574, 787, 885, 1425, It happened one night, 442, 864 1450 It happened to Jane, 826 Jacob, Catherine, 565, 800, 914 It’s a gift, 1525 Jacob, Irène, 674, 1065 It’s a mad mad mad mad world, 634 Jacobi, Derek, 62, 290, 415, 443, 1353 It’s a wonderful life, 49, 76, 147, 338, 399, Jacobsson, Ulla, 699, 1213 400, 651, 863, 953, 963, 1291, 1410 Jacquet, Gaston, 1043 It’s always fair weather, voir Beau fixe sur New Jacquet, Roger, 331 York Jacquot de Nantes, 1252 It should happen to you, 355 Jade, Claude, 474, 1247, 1255, 1488 Itkine, Sylvain, 557, 1034 Jaeckel, Richard, 25 It¯o, Yunosuke,¯ 45, 975, 1389 Jaffe, Sam, 47, 114, 224, 394, 421, 471 Iures, Marcel, 137 Jaffrey, Madhur, 1459 Ivan, Rosalind, 730, 1049 Jaffrey, Saeed, 657, 1324 Ivan le Terrible, 289, 622, 1038, 1178, 1340 Jagger, Dean, 19, 155, 158, 259, 366, 947, Ivanhoe, 593, 1452 1028, 1038, 1146, 1201 Ivanovo detstvo, voir Enfance d’Ivan (l’) Jaguar, 905 Ivernel, Daniel, 157, 280, 467, 1369 Jahoda, Myeczyslaw, 1434 Ives, Burl, 1122, 1164, 1183 Jalal, Farida, 384 Ivory, James, 248, 261, 274, 657, 692, 819, Jalousie (Germi), voir Gelosia 1324, 1365, 1400, 1459 Jalousie (Rapper), voir Deception Ivre d’amour, voir Punch-drunk love Jalsaghar, 218, 1390 Ivre de femmes et de peinture, 261 Jamaica Inn, 581, 988, 1056 Iwashita, Shima, 790 Jamais plus jamais, voir Never say never again Iwo Jima, 793 James, Henry, 274, 333, 770, 819, 860, 1096, 1182, 1184, 1333, 1400 J’accuse (1919), 955, 977, 1130 James, Olga, 689 J’accuse (1938), 955, 977, 1130 James Bond 007 contre Dr. No, voir Dr. No J’ai engagé un tueur, voir I hired a contract Jameson, Joyce, 966 killer Janáček, Leoš, 207, 219, 485, 640, 939, 968, J’ai été recalé, mais, 1263 1206 J’ai le droit de vivre, voir You only live once Jancsó, Miklós, 538, 880, 894, 974, 1298 J’ai perdu mon corps, 864 Janda, Krystyna, 701, 1277 J’ai tué Jesse James, voir I shot Jesse James Jane B. par Agnès V., 1522 J’ai tué ma mère, 371 Jane Eyre (Fukunaga), 353 J’ai vécu l’enfer de Corée, voir Steel helmet Jane Eyre (Stevenson), 1419 (the) Janequin, Clément, 1509 J’embrasse pas, 503, 576 Jankowska-Cieslak, Jadwiga, 380 J’étais un prisonnier, voir Captive heart (the) Jannings, Emil, 78, 159, 207, 444, 560, 753, J’étais une aventurière, 1261 913, 1178 Jabberwocky (Gilliam), 92 Jaoui, Agnès, 230, 346, 664, 805, 1443 Jabberwocky (Švankmajer), 371 Jardin d’Allah (le), voir Garden of Allah (the) Jack l’éventreur, voir Lodger (the) (Brahm) ardin des délices (le), 1533

1604 Jardin des Finzi-Contini (le), 689 Jenkins, Richard, 429, 728 Jardin du Diable (le), voir Garden of Evil Jennings, Alex, 1068 Jardin qui bascule (le), 1185 Jenny, 28, 34, 161, 541, 1127 Jardins de pierre, voir Gardens of stone Jenny, femme marquée, voir Shockproof Järegård, Ernst-Hugo, 118, 766 Jensen, Jacques, 1384 Jarmusch, Jim, 234, 785, 871, 1118 Jeremiah Johnson, 509, 1305 Jarov, Mikhaïl, 1038 Jergens, Adele, 1166 Jarre, Maurice, 455, 766, 1040 Jéricho (Calef), 670 Järrel, Stig, 345, 1205 Jericho (Robeson), 1251 Jarrett, Keith, 925 Jérôme, Alain, 1487 Jarry, Alfred, 313, 705, 798 Jerry souffre-douleur, voir Patsy (the) Järvenhelmi, Maria, 873 Jesse James, voir Brigand bien aimé (le) (King) Jason and the Argonauts, 678, 813, 1450 Jessie, voir Shattered image Jassy, 1377 Jessua, Alain, 124, 132, 786, 847, 1120, 1185 Jaubert, Maurice,3, 10, 56, 410, 650, 689, Jetée (la), 478, 963, 1215 1096, 1394 Jeu de massacre, 132, 268 Je demande la parole, voir Prochu slova Jeune et innocent, voir Young and innocent Je donnerai un million, 1402 Jeune fille au carton à chapeau (la), 622 Je l’ai été trois fois, 887 Jeune fille sans mains (la), 734 Je la connaissais bien, voir Io la conscevo bene Jeune Werther (le), 1310, 1459 Je n’ai pas tué Lincoln, voir Prisoner of Shark Jeunes filles japonaises sur le port, 1498 Island (the) Jeunesse délinquante, voir Violent playground Je ne regrette pas ma jeunesse, 916 Jeunesse de la bête (la), 1163 Je ne voudrais pas être un homme, 1227 Jeunet, Jean-Pierre, 1478 Je retourne chez Maman, voir Marrying kind Jeux d’été, voir Sommarlek (the) Jeux de l’amour (les), 177, 310, 711, 751 Je sais où je vais, voir I know where I’m going Jeux de l’amour et de la guerre (les), voir Je suis un aventurier, voir Far country (the) Americanization of Emily (the) Je suis un évadé, voir I am a fugitive from a Jeux de mains, voir Hands across the table chain gang Jeux interdits, 30, 37, 650, 1035 Je t’attendrai, voir Déserteur (le) Jewell robbery, 1521 Je t’aime, je t’eime, 748 Jezebel, 869 Je, tu, il, elle, 893 Jia, Zhangke, 77, 344, 485, 626, 644, 950, Je veux seulement. . . , voir Ich will doch nur. . . 1234, 1259 Je veux vivre, voir I want to live Jiang, Wu, 950, 1234 Je vous salue Marie, 302 Jimmy P., 348, 1230 Jean, Gloria, 1513 Jin, Tao, 1160 Jean-Max, 1261 Jireš, Jaromil, 592, 780 Jeanne, 627 Jitterbug, 507, 1211, 1362 Jeanne au bûcher, 1414 JLG/JLG, 324, 334 Jeanne Dielman, 1129 Jmourki, voir Colin-maillard Jeanson, Henri, 106, 130, 136, 172, 225, 308, Joannon, Léo, 288, 1475 394, 421, 650, 1240, 1296 Joano, Clotilde, 1456 Jefferson, Blind Lemon, 1340 Joanovici, Joseph, 612, 1508 Jefford, Barbara, 291 Jocelyn, André, 1195 Jéhanne, Édith, 1247 Jodorowsky, Alessandro, 87, 326, 353, 356, Jeliaboujski, Iouri, 784 566, 581, 1023, 1436 Jellyfish, 842 Joe il rosso, 243 Jenkins, Allen, 377, 1521 Joe Kidd, 413

1605 Joffé, Alex, 1216 Jonze, Spike, 1087, 1437 Joffre (acteur), 727 Jordan, Neil, 653 Johansson, Scarlett, 279, 735, 1428, 1457, 1472 Jordan, Richard, 1373 Johar, Karan, 535 Jore, Philippe, 340, 706 John, Georg, 516 Jory, Victor, 176, 254, 477, 859, 928, 1511 John, Gottfried, 306, 486, 636, 759, 939, 966, Josephson, Erland,9, 343, 349, 366, 469, 880, 1087, 1360 1085, 1171, 1528 John, Karl, 1328 Josey Wales, hors-la-loi, 26, 475, 1470 John, Rosamund, 891, 1229 Joslyn, Allyn, 25, 198, 275, 1066, 1202 John McCabe, 392, 660 Jouané, Patrick, 584, 710, 1185, 1250 Johnny Apollo, 1424 Jouanneau, Jacques, 474, 1203 Johnny Belinda, 1468 Joueur d’échecs (le) (Bernard), 27, 927, 979, Johnny Eager, 91 1247 Johnny Guitar, 28, 225 Joueur d’échecs (le) (Dréville), 27, 927, 979 Johns, Glynis, 24, 1452 Joueur de flûte (le), voir Pied piper (the) Johns, Mervyn, 313, 882, 1185 Joueurs (les), 1524 Johnson, Ben, 255, 395, 398, 440, 1280, 1298, Joueurs d’échecs (les), 657 1314, 1369, 1467 Jour de fête, 59, 504, 938, 943, 962 Johnson, Ben (auteur), 670, 1297 Jour du vin et des roses (le), voir Day of wine Johnson, Celia, 885, 1167, 1169, 1242 and roses (the) Johnson, Chubby, 402, 1495, 1497 Jour et l’heure (le), 295 Johnson, Katie, 1043 Jour et la nuit (le), 1128, 1140, 1438 Johnson, Kay, 314, 1410 Jour où la Terre s’arrêta (le), 421, 741 Johnson, Tor, 542, 1029 Jour où le cochon. . . (le), 1505 Joies de la famille (les), voir Man on the flying Jour se lève (le), 127, 1096 trapeze Jourdan, Louis,1, 184, 248, 264, 632, 810, Joker, 472 960, 1121, 1293, 1385 Joli mai (le), 1217 Journal d’Anne Frank (le), 1489 Jolie, Angelina, 1101, 1429 Journal d’un curé de campagne, 227, 414, 884 Joly, Sylvie, 60 Journal d’une femme de chambre (Renoir), Jones, Barry, 824 voir Diary of a chambermaid (the) Jones, Carolyn, 941 Journal d’une femme de chambre (le) (Buñuel), Jones, Christopher, 455 157, 427, 1005 Jones, Darby, 468 Journal d’une fille perdue (le), 293, 797 Jones, Fred, 1405 Journal intime (Mészáros), 701 Jones, Freddie, 438, 566, 1451 Journal intime (Zurlini), 1467 Jones, Grace, 1222 Journey into fear, 506, 1107 Jones, Harry, 25, 1386 Journey to the center of the Earth, voir Voyage Jones, Jacqueline, 1468 au centre de la Terre Jones, Jeffrey, 724, 1321 Jours comptés (les), voir Giorni contati (i) Jones, Jennifer, 188, 194, 227, 296, 305, 532, Jours de jeunesse, 1159 594, 647, 672, 810, 995, 1028, 1448 Jours glacés, 619 Jones, L. Q., 17, 395, 398, 511, 1282 Jouve, Pierre-Jean, 335 Jones, Mervyn, 38, 676, 1394 Jouvet, Louis, 122, 130, 136, 172, 191, 265, Jones, O-Lan, 1316 308, 421, 456, 670, 961, 993, 1098, Jones, Shirley, 831 1166, 1191, 1304, 1306 Jones, Terry, 146, 666, 976, 1097 Joy, Leatrice, 74, 163, 168 Jones, Toby, 930, 1427 Joyce, James, 1099 Jones, Tommy Lee, 182, 754, 783, 1093 Joyeuse suicidée (la), voir Nothing sacred

1606 Joyeux, Odette, 75, 102, 172, 442, 705, 1083, Kačer, Jan, 582, 894 1221 Kadare, Ismail, 1461 Joyeux garçons (les), 1442 Kady, Charlotte, 1200, 1366 Ju-jitsu, 368, 485, 973, 1103 Kafka, Franz, 42, 306, 394, 946, 1036 Juarez, 1470 Kaga, Mariko, 1492 Jubal, 1479 Kagawa, Ky¯oko, 604, 611, 712, 1208, 1344, Jubé, Romuald, 977 1396 Judex (Feuillade), 1127, 1203 Kagawa, Teruyuki, 816, 1385 Judex (Franju), 1203 Kagemusha, 1430 Jugatsu,¯ 880 Kahn, Cédric, 764, 787 Juge et hors-la-loi, 742, 1305 Kahn, Madeline, 552 Juge et l’assassin (le), 596 Kaïdanovsky, Alexandre, 56, 757 Juge Thorne fait sa loi (le), voir Stranger on Kajol, 384, 535 horseback Kalatazov, Mikhaïl, 813 Jugement des flèches (le), voir Run of the ar- Kalfon, Jean-Pierre, 78, 332, 570, 1013, 1321 row Kaliaguine, Alexandre, 1486 Jugnot, Gérard, 563, 672, 1373, 1487 Kalmus, Natalie,2 Juha, 165 Kaluuya, David, 750 Juif Süß (le), 1205 Kaminska, Ida, 1411 Jules César, 1203 Kanayan, Richard, 53, 521 Jules et Jim, 53, 552, 599 Kaneshiro, Takeshi, 873, 1350 Julia, Raul, 788, 1074, 1300, 1523 Kanevski, Vitali, 1012 Julia, 1431 Kansas City confidential, 21, 34, 50 Julian, Rupert, 1101 Kant, Immanuel, 347 Julieta, 415 Kanzashi, 1502 Juliette des esprits, 1290 Kanz¯o sensei, voir Docteur Akagi Jung, Mathias, 376 Kao, Jack, 341, 863 Junge Törless (der), voir Désarrois de l’élève Kapoor, Shashi, 1459 Törless (les) Kara, Iouri, 558 Junger, Sebastian, 342 Karagheuz, Hermine, 883, 1126 Jungle book (the), voir Livre de la jungle (le) Karas, Anton, 127, 495 Junior Bonner, 255 Karina, Anna, 332, 355, 435, 602, 711, 725, Jurado, Katy, 347, 495, 636, 836, 840 1062, 1218, 1288, 1479, 1515 Juran, Nathan, 323, 813, 1274 Karl, Roger, 67, 784, 903, 1296 Jurdi, Talal, 1006 Karloff, Boris, 48, 126, 303, 418, 422, 430, Jürgens, Curd, 212, 394, 447, 987, 1004 491, 502, 560, 716, 793, 798, 823, Jurgens, Daria, 572, 1367 838, 860, 966, 1003, 1018, 1033, 1046, Jusqu’à ce que mort s’ensuive, voir Blanche 1074, 1112, 1259, 1487, 1500, 1509 Fury Karlson, Phil, 539, 608, 756, 1192, 1511 Jusqu’au bout du monde, 500 Karmann, Sam, 1443 Juste avant la nuit, 711, 1123 Karras, Alex, 635 Juste la fin du monde, 1465 Karyo, Tchéky, 1272 Justice, James Robertson, 503 Kasaba, 327, 364, 404 Justice est faite, 936, 1132 Kassagi, 1037 Justin de Marseille, 470 Kassap, Sylvain, 702, 1109 Justinien Trouvé, 1090 Kassowitz, Mathieu, 90, 97, 612, 631, 749, 1295 Kádar, Ján, 1411 Kastle, Leonard, 1054 Kaabour, Ahmad, 1006 Kasznar, Kurt, 1491

1607 Katamaya, Akihiko, 1165 1238, 1353, 1420 Kat¯o, Daisuke, 35, 45, 593, 642, 760, 909, Keith, Brian, 401, 608, 1066, 1192 1113, 1163, 1170, 1221, 1396, 1526 Keith, David, 602 Kat¯o, G¯o, 1391 Keith, Ian, 573 Katoaoka, Chiez¯o, 1526 Keith, Robert, 39, 136, 307, 801, 1409, 1488 Katori, Chiyoko, 317 Kellaway, Cecil, 39, 823 Katyń, 830 Keller, Marthe, 16, 134, 241, 649, 752, 1174 Kaufman, Philip, 219, 422, 1430 Kellerman, Sally, 280, 436, 1315 Kaufmann, Günther, 75, 1360 Kelley, Barry, 471, 1456 Kaurismäki, Aki, 64, 165, 167, 217, 621, 638, Kelly, Gene, 112, 263, 497, 633, 950, 1040, 679, 757, 873, 879, 886, 1105, 1340, 1221, 1266, 1290, 1348, 1376, 1469, 1359, 1407, 1499, 1501 1515 Kawabata, Yasunari, 574, 1042, 1375 Kelly, Grace, 40, 65, 206, 411, 874, 1008, 1313, Kawaguchi, Saeda, 1271 1378 Kawagushi, Hiroshi, 975 Kelly, Paul, 259, 511, 1496 Kawaji, Tamio, 61, 73, 158, 187, 586, 746, Kelly, Richard, 539 1163, 1177, 1227 Kemp, Jeremy, 789 Kawalerowicz, Jerzy, 140, 643, 958, 1396 Kemper, Charles, 1298 Kawamura, Reikichi, 691 Kempson, Rachel, 1394 Kawase, Naomi, 96, 810 Kemr, Josef, 1447 Kawashima, Yuz¯ ¯o, 783 Kendal, Felicity, 1459 Kawazu, Yusuke,¯ 445, 495, 888, 902, 1048, Kendall, Henry, 441 1270 Kendall, Kay, 841, 1040 Kayama, Yuz¯ ¯o, 513, 537 Kennedy, Arthur, 35, 114, 222, 327, 402, 426, Kaye, Danny, 823, 1452 428, 645, 924, 1168, 1186, 1220, 1308, Kazan, Elia, 14, 76, 142, 194, 265, 480, 556, 1388, 1400 566, 601, 818, 854, 937, 984, 1064, Kennedy, George, 148, 178, 249, 357, 800 1307, 1308, 1320, 1399, 1400, 1444 Kent, Jean, 1150 Kazan, Lainie, 1523 Kenton, Earle C., 126, 210, 320, 430, 991 Keach, Stacey, 12, 630, 1334 Keoghan, Barry, 732 Kearns, Billy, 425 Kérien, Jean-Pierre, 30, 1069 Keaton, Buster, 17, 33, 56, 246, 624, 626, Kerima, 90, 94, 842 634, 677, 686, 704, 1418, 1484, 1496,Kerjean, Germaine, 501, 518, 629, 998, 1115 1501 Kermesse héroïque (la), 1191 Keaton, Diane, 71, 119, 208, 856, 1052, 1061 Kernan, Reginald, 717 Keaton, Michael, 243, 574, 724, 764, 936, 960 Kerr, Deborah, 81, 113, 253, 480, 506, 563, Kechiche, Abdellatif, 520, 1459 818, 833, 875, 1019, 1058, 1184, 1232, Kedrova, Lila, 424, 492, 595, 1174 1292 Keel, Howard, 794, 1426, 1480 Kerr, Frederick, 1256 Keeler, Leonarde, 512 Kerr, John, 253, 1390 Keeler, Ruby, 306, 758, 1177 Kerrigan, J. M., 714 Keener, Catherine, 654, 750, 1437 Kerry, Norman, 555 Keeper of the flame, 1385 Kershner, Irvin, 981 Kefauver, Estes, 380, 752 Kervern, Gustave, 215, 284, 771, 1407 Keigel, Léonard, 184, 578, 1177 Kesal, Ercan, 904 Keighley, William, 135, 465, 975, 1273 Kessel, Joseph, 570, 1314, 1352 Keir, Andrew, 986, 1423 Key Largo, 265 Keitel, Harvey, 43, 83, 116, 233, 243, 249, 280, Keyes, Evelyn, 1178 350, 446, 634, 737, 925, 946, 1120, Keyhole, 1462

1608 Khan, Amjad, 657 King, Stephen, 668, 944, 980, 1312 Khan, Mehboob, 1376 King and four queens (the), 1465 Khan, Sajid, 1376 King Kong, 420, 687, 778, 895, 1015, 1116, Khan, Shah Rukh, 384, 535, 944 1142, 1196, 1390 Khanjian, Arsinée, 81, 134, 573, 600, 693, 1014, King of kings (the),6, 76, 114, 1405 1320, 1497 King of Marvin gardens (the), 1436 Khroustaliov, ma voiture, 121, 639, 1364 King of New York (the), 1142 Kiarostami, Abbas, 1148, 1162, 1499 King’s speech (the), 290 Kibbee, Guy, 21, 82, 306, 572, 758, 1177, 1332, King Solomon’s mines, voir Mines du roi Sa- 1395 lomon (les) Kiberlain, Sandrine, 346, 612, 720, 1432, 1481 Kingsley, Ben, 503, 918, 940, 1365 Kid (the), 89, 917, 1131, 1473 Kinoshita, Keisuke, 33, 181, 240, 334, 368, Kidd, Michael, 497 898, 907, 928, 1389, 1439, 1520 Kidder, Margot, 115, 1371 Kinskey, Leonid, 42, 1259 Kidman, Nicole, 28, 619, 732, 1428 Kinski, Klaus,8, 29, 61, 170, 639, 786, 1040, Kiel, Richard, 447, 1079, 1199 1205, 1518 Kier, Udo, 118, 358, 521, 643, 735, 766, 819, Kinski, Nastassja, 1523 1342, 1439, 1462 Kinugasa, Teinosuke, 776, 1375 Kieślowski, Krzysztof, 117, 400, 407, 674, Kipling, Rudyard, 266, 334, 1196, 1412 818, 876, 904, 1065, 1486 Kirk, Phyllis, 522 Kika, 1163 Kirshner, Mia, 81 Kikabidze, Vakhtang, 680 Kishi, Keiko, 760, 888 Kiki, Kirin, 63, 92, 96, 352, 911, 938, 1437 Kishibe, Ittoku, 623 Kiki la petite sorcière, 833 Kishida, Ky¯oko, 35, 445, 1048, 1429 Kilbride, Percy, 1016 Kismet, 128 Kilcher, Q’orianka, 814 Kiss, Manyi, 614 Kill Bill, 243, 1078 Kiss me deadly, 24, 617, 899, 962, 1057, 1223 Killer’s kiss, 1406, 1489 Kiss me Kate, 1426 Killers (the) (Siegel), 1341 Kiss me stupid, 547, 1301 Killers (the) (Siodmak), 80, 101, 478, 576, Kiss of death (Hathaway), 524 1341 Kiss of death (the) (Leigh), 1268 Killing (the), 74, 985 Kita, Ryuji,¯ 61, 77, 1010 Killing of a chinese bookie (the), voir Meurtre Kitahara, Mie, 1156, 1161 d’un bookmaker chinois Kitamura, Kazuo, 1295 Killing of a sacred deer (the), voir Mise à mort Kitano, Takeshi, 36, 64, 343, 747, 880, 1180, du cerf sacré 1184, 1287 Killing of Sister George (the), 1106 Kite runner (the), 357 Kim, Ki-duk, 879 Kitzmiller, John, 883, 1192, 1199, 1335 Kim, Ki-young, 1183 Kjellin, Alf, 1205 Kimono pourpre (le), 177 Klapisch, Cédric, 805 Kin-dza-dza, 381 Klaußner, Burghart, 729, 1377 Kind hearts and coronets, voir Noblesse oblige Kleiber, Marie, 833 Kindahl, Jullan, 594 Klein, Gérard, 1461 King, Chris Thomas, 235 Klein, William, 924, 1190 King, Henry, 155, 187, 270, 544, 551, 585, Klein-Rogge, Rudolph, 12, 51, 516, 551, 809, 638, 647, 934, 1265, 1267, 1293, 1011, 1247 1309, 1351 Kleist, Heinrich von, 895 King, Louis, 484 Klimov, Elem, 409 King, Perry, 477 Kline, Kevin, 543

1609 Klos, Elmar, 1411 Kosiński, Jerzy, 220, 1052 Klossowski, Pierre, 18, 667 Kosma, Joseph, 549, 650, 1224 Klugman, Jack, 445, 1011, 1302 Kossavisski, Victor, 1083 Klusák, Jan, 1237, 1272 Kossoff, David, 1404 Klute, 406 Koster, Henry, 934, 1513 Knaggs, Skelton,9, 38, 103, 991, 1299, 1487, Kot, Tomasz, 623 1490 Kotcheff, Ted, 183 Knave of hearts, voir Monsieur Ripois Koteas, Elias, 81, 82, 1014 Knef, Hildegard, 188, 495, 636, 1299 Koulaguine, Léonide, 870 Knight, Esmond, 227, 1210, 1245, 1258, 1322 Koulechov, Lev, 737 Knight, Patricia, 1242 Kouptchenko, Irina, 63, 870 Knight, Shirley, 1471 Kouravliov, Léonide, 407 Knightley, Keira, 335, 1135 Kourylenko, Olga, 973 Knights of the Round Table, 1319 Kouzmina, Elena, 429, 1484 Knock on any door, 1443 Kouznetsov, Iouri, 289, 445, 1367 Knowles, Bernard, 1377 Kovács, András, 619 Knowles, Patric, 140, 231, 465, 527, 1331 Kovacs, Ernie, 826, 843, 1469 Knox, Alexander, 232, 991, 1176, 1456, 1517 Koval-Samborsky, Ivan, 622 Kobayashi, Akira, 187 Koyama, Akiko, 302, 341, 351, 829, 888, 907, Kobayashi, Masaki, 595, 813, 823, 888, 1047, 1271 1048 Kóza, Ferenc, 625 Koch, Sebastian, 178 Koza, 404 Kogure, Michiyo, 168, 451, 877, 1286 Kozák, András, 894, 974, 1298 Kohel, Adèle, 1404 Krabbé, Jeroen, 264, 1359 Kohner, Susan, 603 Krafftówna, Barbara, 176, 1110 Koi no uzu, 625 Kramer, Stanley, 634 Koizumi, Ky¯oko, 623, 816, 1385 Krasker, Robert, 1318 Koizumi, Takashi, 1222 Krasznahorkai, László, 31, 530, 635 Kokoro, 531 Krauss, Henry, 373, 751, 1265 Kolb, Josef, 143, 658 Krauß, Werner, 112, 560, 932, 1027, 1178 Kolirin, Eran, 1337 Kremlin letter (the), 1008 Komarov, Sergueï, 184 Kreuger, Kurt, 692 Komeda, Krzysztof, 853 Krieps, Vicky, 736 Komorowska, Maja, 1532 Krier, Jacques, 1512 Kond¯o, Yoshifumi, 1267 Krige, Alice, 306, 607 Kondrat, Tadeusz, 797 Kris, voir Crise Konstantin, Leopoldine, 982 Krish, John, 755 Kontchalovski, Andreï, 870, 1156 Kristel, Sylvia, 1278 Kopple, Barbara, 1277 Kristiansen, Cay, 482 Korda, Alexander, 169, 282, 590, 609, 698, Kristofferson, Kris, 392, 446, 1115, 1306, 1464 710, 913, 1181, 1527 Krobot, Miroslav, 1167, 1186 Korda, Zoltan, 334, 698, 1196, 1438, 1530 Kroeger, Berry, 515, 1102 Koreeda, Hirokazu, 63, 92, 96, 352, 374, 911, Kronefeld, Kurt, 1379 938, 958, 1344, 1354, 1437 Kroner, Josef, 380, 1411 Korène, Véra, 1432 Krúdy, Gyula, 616 Kortner, Fritz, 1286 Kruger, Otto, 430, 1049, 1051, 1348, 1515 Korvin, Charles, 431 Kubrick, Stanley, 87, 88, 132, 245, 403, 436, Koscina, Silva, 309, 719, 935, 1203, 1244, 1447 452, 522, 619, 980, 985, 1125, 1138, K¯oshiyama S¯oshun, 909, 1163 1406, 1489

1610 Kuga, Yoshiko, 161, 1270 Labuda, Marián, 721 Kulin, Joanna, 623 Labyrinthe de Pan (le), 728, 1092 Kulle, Jarl, 341, 345, 349, 469, 699 Lacey, Catherine, 560 Kumar, Sanjeev, 657 Lâche (le), 906 Kumar, Uttam, 900 Lachman, Harry, 418, 475, 895, 1511 Kundera, Milan, 219, 592 Lack, Stephen, 1135 Kung-Fu master, 1522 Laclos, Choderlos de, 260, 920 Kunis, Mila, 286 Lacnman, Harry, 1511 Kunusoki, Yuko,¯ 484 Lacombe, Georges, 252, 589, 727, 926, 1063, Kuosmanen, Sakari, 165, 621, 679, 1340 1388 Kurahara, Koreyoshi, 158, 581, 586, 1121, Lacombe Lucien, 18, 191, 458, 606, 1016, 1174, 1161 1317 Kurenai no buta, voir Porco Rosso Ladd, Alan, 67, 481, 678, 839, 840, 1388 Kurishima, Sumiko, 105, 579 Ladd, Diane, 844 Kuroi ame, 1295 Ladengast, Walter, 1338 Kuroi kawa, 595, 700, 1163 Ladies man (the), 307, 976 , 1217 Ladies they talk about, 1273 Kurosawa, Akira, 33, 45, 92, 95, 174, 355, Ladoumègue, Jules, 207 368, 399, 451, 513, 548, 635, 712, Ladri di biciclette, voir Voleur de bicyclette 867, 916, 926, 928, 967, 993, 1071, (le) 1134, 1208, 1221, 1222, 1373, 1416, Lady and the tramp, 232 1430 Lady Chatterley, 534 Kurosawa, Asuka, 749 Lady Eve (the), 79 Kurosawa, Kiyoshi, 816, 842, 1385 Lady for a day, 382, 572, 1254 Kurtz, Swoozie, 260 Lady Hamilton, 282 Kurys, Diane, 677, 872 Lady in the dark, 887 Kush kush hota hai, voir Laisse parler ton Lady is willing (the), 1425, 1519 cœur Lady Paname, 308 Kusturica, Emir, 444, 1151, 1153 Lady vanishes (the), voir Une femme disparaît Kuwano, Miyuki, 1270 Ladykillers (the) (Coen), 852, 1043 Kwouk, Burt, 550 Ladykillers (the) (Mackendrick), 543, 852, 1043, Ky¯o, Machiko, 607, 776, 877, 1045, 1074 1295 Laffin, Dominique, 145, 828 L. A. confidential, 997 Lafforgue, René-Louis, 154 L’Herbier, Marcel, 185, 511, 650, 710, 970, Lafitte, Laurent, 494 1069, 1091, 1210, 1375 Lafont, Bernadette, 131, 352, 672, 675, 910, L’Hôte, Pierre, 387 911, 955, 1125, 1126, 1195, 1375, L. 627, 1366 1413, 1456, 1492, 1520 La Brosse, Simon de, 726, 1483 Lafont, Pauline, 223, 911 La Cava, Gregory, 108, 325, 795, 856, 1334, Laforêt, Marie, 184, 711, 911, 1182 1336 Lagerlöf, Selma, 287, 834 La Fayette, Madame de, 214 Laguionie, Jean-François, 1421, 1527 La la land, 863 Lahti, Christine, 1073 Laage, Barbara, 303, 474, 1395, 1471 Lai, Me Me, 1210 Labaki, Nadine, 536 Laisse parler ton cœur, 535 Labourdette, Elina, 85, 152, 154, 681, 710, Laissez-passer, 106, 740, 1053, 1083 724, 835, 1250 Lajarrige, Bernard, 952, 1296 Labourier, Dominique, 770 Lake, Veronika, 58, 188, 481, 678, 997 Labry, Pierre, 647, 1187 Lalka, voir Poupée (la) (Has)

1611 Laloux, Étienne, 371, 517, 1443 Lange, Jessica, 935, 1099, 1118, 1347, 1427 Lamarr, Hedy, 726, 1197, 1247 Langelaan, George, 60, 440 Lamartine, Alphonse de, 1464 Langlet, Amanda, 901, 1483 Lambert, Christopher, 113 Langlois, Henri, 1255 Lambert, Jack, 402, 478, 954, 962, 1122, 1339, Lanners, Bouli, 580, 771, 1128, 1398 1402 Lanoux, Victor, 73, 908 Lame de fond, voir Undercurrent Lansbury, Angela, 551, 617, 726, 816, 841, Lamont, Charles, 303 1122, 1162, 1328, 1376, 1433, 1452 Lamorisse, Albert, 325 Lansing, Robert, 1104 Lamotte, Martin, 1487 Lanterman, Margaret, 498 Lamour, Dorothy, 57, 67, 90, 225, 315, 882, Lanthimos, Yorgos, 93, 128, 732, 870, 942, 902, 1268, 1424, 1510 1084 Lamoureux, Robert, 272, 570 Lanvin, Gérard, 664, 1013 Lamp still burns (the), 891 Lanzmann, Claude, 311 Lampe bleue (la), voir Blue lamp (the) Lapara, Léo, 136, 191, 1166, 1304 Lampin, Georges, 97, 1304 Łapicki, Andrzej, 556, 1209 Lampreave, Chus, 15, 17, 708, 1110 Lapointe, Boby, 34, 423, 567 Lamprecht, Günter, 486, 966, 1360 Larch, John, 934 Lancaster, Burt, 47, 101, 127, 151, 215, 297, Larmes amères de Petra von Kant (les), 908 337, 449, 478, 506, 533, 566, 603, Larmes d’amour, voir Torna 829, 854, 1030, 1168, 1288, 1322, Larmes de clown, voir He who gets slapped 1339, 1343, 1394 Larmes du Tigre Noir (les), 43, 1368 Lance brisé (la), voir Broken lance Larmes du Yang-Tsé, 1160 Lancelot, Sir, 59, 468, 603, 1490 Larquey, Pierre,6, 75, 79, 97, 394, 442, 470, Lancelot du Lac, 1319, 1329 541, 670, 961, 1028, 1071, 1153, 1182, Lanchester, Elsa, 80, 236, 308, 505, 609, 1018, 1432, 1454 1220, 1469, 1527 Larronde, Olivier, 1137 Lanctôt, Micheline, 1518 Larron (le), 1520 Land and freedom, 432 Larroquette, John, 807 Land of the Pharaohs, voir Terre des Pharaons Larry Flynt, 1224 (la) Larsen, Thomas Bo, 795, 1475 Landa, Juan de, 22, 169 LaSalle, Martin, 1037 Landau, David, 1521 Last command (the), 78, 207, 444 Landau, Martin, 964, 986, 993 Last days, 1509 Landers, Lew, 1509 Last frontier (the), 679 Landis, Carole, 1299 Last hunt (the), 1473 Landis, Jessie Royce, 411, 993 Last hurrah (the), 329 Landis, John, 694 Last of the Mohicans (the) (Mann), 1437 Landru, 1299 Last of the Mohicans (the) (Tourneur), 356 Lane, Charles, 25, 1473 Last page (the), 1414 Lane, Lupino, 1271 Last picture show (the), 1280 Lane, Priscilla, 430, 824, 1049, 1365, 1399 Last run (the), 923 Lanfield, Sidney, 488, 965 Last train from Gun hill, voir Dernier train de Lang, Fritz, 5, 12, 26, 38, 51, 109, 114, 135, Gun Hill (le) 155, 172, 184, 211, 259, 414, 419, Last wagon (the), 1441 516, 548, 551, 607, 620, 685, 794, Last wave (the), 603 809, 863, 869, 986, 1011, 1018, Late George Apley (the), 464 1024, 1031, 1049, 1065, 1097, 1098, Latham, Louise, 1313, 1467 1155, 1227, 1306, 1406 Latinovits, Zoltán, 616, 619, 974

1612 Lattanzi, Tina, 169 Le Duc, Erwan, 935 Lattuada, Alberto, 93, 199, 215, 872, 883, Le Hénaff, René, 956 897, 1275, 1335, 1518 Le Hung, Éric, 1528 Lau, Andy, 1505 Le Ny, Anne, 352, 734 Lau, Carina, 1505 Le Person, Paul, 388, 820, 976 Laudenbach, Philippe, 30, 862, 1321, 1532 Le Poulain, Jean, 55, 698, 1298 Laudenbach, Sébastien, 734 Le Royer, Michel, 889 Laugh, clown, laugh, 310 Le Vigan, Robert, 10, 28, 41, 142, 442, 751, Laughton, Charles,1, 62, 85, 95, 133, 197, 825, 943, 970, 993, 998, 1017, 1028, 210, 212, 236, 257, 505, 581, 585, 1225, 1389 599, 609, 737, 833, 851, 868, 913, Le Havre, 217, 879 934, 1447, 1527 Leachman, Cloris, 552, 1280, 1333 Launder, Frank, 313, 457, 1120 Leader, Anton, 555 Laura, 198, 396, 1001 League of gentlemen (the), 1109 Laure, Carole, 893, 1219, 1398, 1518, 1526 Leahy, Margaret, 626 Laure, Odette, 1295 Lean, David,8, 36, 249, 455, 571, 657, 767, Laurel & Hardy, 12, 108, 303, 415, 434, 475, 885, 889, 1040, 1169, 1242, 1276, 501, 721, 761, 952, 997, 1106, 1175, 1324 1355, 1401, 1501, 1522, 1525 Leander, Zarah, 1185, 1205, 1241 au Far West, 997 Léaud, Jean-Pierre, 78, 474, 521, 879, 1100, conscrits, 434 1125, 1126, 1255, 1476, 1487, 1488, en croisière, 501 1501, 1522 Laurence anyways, 909 Léautaud, Paul, 1401 Laurent, Mélanie, 288 Leave her to heaven, 985, 1034 Laurie, John, 309, 562, 891, 1019, 1041, 1245, Lebeau, Madeleine, 1224, 1256 1258, 1508 Leblanc, Georgette, 710 Laurie, Piper, 162, 239, 668 Lebrun, Danièle, 383 Lauter, Ed, 1366 Lebrun, Françoise, 1125, 1277 Lautner, Georges, 103, 397, 1379 Leclerc, Ginette, 112, 179, 185, 385, 587, 738, Lauzon, Jean-Claude, 1136 970, 1026, 1069, 1153, 1380 Lavanant, Dominique, 908, 1254, 1373, 1481, Leconte, Patrice, 563, 565, 1149, 1373, 1451 1487, 1492 Lectrice (la), 715, 1485 Lavant, Denis, 951 Leda, Gavino, 1526 Lavender Hill mob (the), 125 Ledebur, Friedrich von, 846 Lavialle, Charles, 53 Lederer, Francis, 271, 427, 769, 970, 1286 Law, Jude, 119, 652, 674, 725, 1407 Lederman, D. Ross, 511 Lawes, Louis E., 310 Ledger, Heath, 256, 324 Lawless (the), 279 Ledoux, Fernand, 142, 204, 281, 388, 414, Lawrence, D. H., 228, 534, 1167 462, 670, 998, 1146, 1228, 1239 Lawrence, Marc, 241, 471, 596, 1221, 1424 Ledoyen, Virginie, 43 Lawrence of Arabia, 356 Lee, Ang, 256, 738 Lawyer man, 1521 Lee, Anna, 26, 177, 735, 747, 1487 Laydu, Claude, 227, 1009 Lee, Belinda, 156 Layer cake, 1330 Lee, Bernard, 46, 127, 195, 248, 437, 476, 965, Lazenby, George, 496, 504 1079, 1199 Le Carré, John, 46, 90, 193, 238, 499, 847, Lee, Bruce, 1530 1480 Lee, Chang-dong, 214 Le Chanois, Jean-Paul, 106, 666, 1171 Lee, Christopher, 83, 157, 195, 400, 453, 507, Le Coq, Bernard, 434, 938, 972 628, 844, 855, 965, 1002, 1209, 1423,

1613 1426, 1444 Lemarque, Francis, 425, 1345 Lee, Harper, 654, 1427 Lemâtre, Alexandra, 319 Lee, Kang-shen, 676, 881, 1476 Lemercier, Valérie, 1317 Lee, Peggy, 1335 Lemmon, Jack, 88, 89, 217, 268, 355, 415, Lee, Rowland V., 491, 1112 547, 554, 612, 826, 946, 1011, 1063, Lee, Sheryl, 1051 1349, 1469, 1491 Lee, Spike, 625 Lemon, Geneviève, 1502 Lee Thompson, J., 293, 677, 1421 Lemonnier, Meg, 1454 Leeds, Harold I., 160, 1103 Lendorff Rye, Preben, 251, 482, 541, 1210 Leenhardt, Roger, 13 Lenhoff, Nicholas, 207 Lefaur, André, 252, 727, 1079, 1221, 1454 Leni, Paul, 383, 867, 1178 Lefebvre, Jean, 79, 397, 1284 Lénier, Christiane, 467, 729, 1128 Lefèvre, René, 557, 841, 1096, 1229, 1382 Leningrad cowboys go America, 167 Left-handed gun (the), 1304 Lenny, 906 Left luggage, 264 Lenoir, Rudy, 406, 648, 669 Legend of Lylah Clare (the), 290 Lenotre, Georges, 1221 Légende de la forteresse de Souram (la), 663, Lenya, Lotte, 293, 965 1502 Lenz, Kay, 680, 1460 Légende du grand Judo (la), voir Sugata San- Leo, Melissa, 294 shir¯o Leo the last, 269 Légende du saint buveur (la), 644 Léolo, 1136 Léger, Fernand, 710 León, Loles, 1289 Légitimus, Darling, 1532 Léon Morin, prêtre, 339 Legrand, Michel,1, 129, 154, 426, 633, 654, Leonard, Robert Z., 1496 678, 680, 1288, 1482 Leone, Sergio, 43, 159, 281, 492, 510, 514, Legras, Jacques, 123, 1276 1071, 1326, 1376 Legris, Roger,7, 10, 190, 312, 669, 1240, 1293 Leonov, Evgueni, 381, 407, 680, 688, 992 Leguizamo, John, 1064, 1214 Leontovich, Eugenie, 72 Lehar, Franz, 809 Leopard man (the), 155, 1007 Lehmann, Maurice, 263, 738 Léotard, Philippe, 34, 474, 750, 847, 1206, Leiber, Fritz, 556, 872 1401, 1492, 1522 Leibman, Ron, 47, 664 Leplat Prudhomme, Lise, 627 Leigh, Janet, 24, 145, 391, 519, 525, 1036, Leproux, Pierre, 1503 1102, 1335, 1491 Lermontov, Mikhaïl Iourevitch, 1502 Leigh, Jennifer Jason, 389, 674, 1063, 1291, Lerner, Irving, 450, 1118 1425 Lerner, Michael, 1236 Leigh, Mike, 76, 306, 322, 348, 360, 364, Leroux, Adélaïde, 1233 367, 394, 757, 785, 881, 912, 915, Leroux, Gaston, 409, 556, 1101, 1104, 1503 918, 931, 1159, 1243, 1268, 1272, LeRoy, Baby, 308, 1525 1355 LeRoy, Mervyn, 21, 91, 275, 682, 838, 861, Leigh, Vivien, 265, 282, 476, 861, 882 1248, 1403, 1498 Leighton, Margaret, 988 Leroy, Philippe, 226, 584, 1075 Leisen, Mitchell, 363, 381, 769, 795, 823, Lesaffre, Roland, 99, 411, 568, 1103 845, 863, 887, 1239, 1425, 1483, Leslie, Joan, 342, 428, 828, 1456 1491, 1519 Lespert, Jalil, 691, 859, 1158 Lellouche, Gilles, 1452 Lester, Richard, 157, 844, 1070 Lem, Stanislas, 1015 Leterrier, François, 98, 232, 717 Lemaire, Philippe, 910 Leth, Jørgen, 269 Lemaitre, Pierre, 494 Leto, Jared, 838

1614 Letter from an unknown woman, voir Lettre Lieutenant souriant (le), voir Smiling lieute- d’une inconnue nant (the) Lettre (la), 4 Life and times of judge Roy Bean (the), voir Lettre d’une inconnue, 632 Juge et hors-la-loi Lettre du Kremlin (la), voir Kremlin letter (the) Life during wartime, 1433 Lettres d’amour, 705 Life is sweet, 757 Letty Lynton, 889 Life of Brian, voir Monty Python : la vie de Leubas, Louis, 487, 1127 Brian Leung, Tony, 569, 873, 1494, 1505 Life of Emile Zola (the), 743 Leur dernière nuit, 589 Lifeboat, 131 Levant, Oscar, 263, 569, 816 Light on the piazza, 991 Levene, Sam, 478, 603, 1248 Lighthouse (the), 1527 Lévesque, Marcel, 27, 184, 487, 557, 682, 1127, Lightship (the), 1412 1203 Ligne rouge (la), voir Thin red line (the) Levi, Carlo, 1119 Lili, 194 Levi-Strauss, Claude, 1151 Lili Marleen, 1342, 1360 Léviathan (Keigel), 184 Liliom (Borzage), 1306 Levin, Ira, 389 Liliom (Lang), 1306 Levine, Ted, 1485 Lilith, 1238 Levinson, Barry, 181, 738, 929, 1417 Lily aime-moi, 1360 Lévy, Bernard-Henri, 1128, 1140 Limelight, 246, 1131 Lewin, Albert, 551, 814, 1122 Limier (le), voir Sleuth Lewis, Geoffrey, 67, 1470 Lin, Brigitte, 873 Lewis, Hersell Gordon, 1290 Lincoln, Abraham, 276, 286, 664, 783, 850, Lewis, Jerry, 307, 323, 616, 762, 890, 1501, 993, 1213, 1470 1506 Lincoln, 783, 850 Lewis, Joseph H., 124, 473, 588, 1162, 1456 Linda, Bogusław, 400, 958 Lewis, Juliette, 796 Lindberg, Per, 914 Lewis, Sinclair, 151 Lindbergh, Charles A., 109, 363, 439, 1003, Lewton, Val, 48, 59, 170, 190, 239, 396, 454, 1053, 1132, 1385, 1498 468, 473, 550, 591, 1007, 1487, 1490 Lindblom, Gunnel, 77, 546, 1085, 1189, 1408 Lhermitte, Thierry, 380, 672, 1189, 1214, 1373 Lindfors, Viveca, 280, 894, 947, 1476 Lhomme, Pierre, 1217 Lindon, Vincent, 350, 1432 Li, Tian-Lu, 807 Lineup (the), 372 Liadova, Elena, 1255 Linkers, Eduard, 465 Liaisons dangereuses (les), 260, 920 Lion, Margo, 28, 154, 456, 720, 926, 970, 1017, Liam, 822 1084 Liao, Fan, 626, 1263 Lion des Mogols (le), 299, 372 Libero, 956 Lion in winter (the), 1445 Liberté, 937 Lionello, Alberto, 312 Liberté-Oléron, 1285 Lions, love. . . (and lies), 1494 Libre comme le vent, 1082 Lioret, Philippe, 350 Libre penseur (le), 924 Liotard, Thérèse, 1149 License to kill, 1283 Liotta, Ray, 763, 1026 Licudi, Gabriella, 755 Lioubchine, Stanislav, 1165 Liebelei, 923 Lippert, Robert L., 65, 696, 810 Liebeneiner, Wolfgang, 923 Lisbon, 271 Liebermann, Rolf, 1342, 1403 Lisi, Virna, 221, 268, 1451 Lien (le), voir Touch (the) Lissenko, Nathalie, 299, 372

1615 List of Adrian Messenger (the), 1168 Loggia, Robert, 1258 Litan, 1054, 1211, 1492 Logique,5,9, 46, 68, 76, 91, 120, 124, 275, Lithgow, John, 221, 525, 754, 1082, 1198 399, 419, 435, 505, 591, 826, 889, Little foxes (the), voir Vipère (la) 944, 1002, 1091, 1093, 1287, 1338, Little Big Horn, 810, 1425 1364, 1393, 1413, 1528 Little Big Man, 139, 426 Loi du désir (la), 74 Little Bob, 217 Loi du silence (la), voir I confess Little Caesar, 21, 377, 1132 Loin de la foule déchaînée, 193 Little Cheung, 159 Loin du Paradis, voir Far from Heaven Little fugitive, 321, 1527 Lois de l’hospitalité (les), 17, 426, 607, 696, Little man, what now ?, 951 1252 Little shop of horrors, voir Petite boutique des Lola, 129, 154, 1494 horreurs (la) Lola Montès, 89, 234 Little women, 1459 Lola, une femme allemande, 877, 1360 Litvak, Anatole, 29, 127, 271, 413, 570, 650, Lolita, 245, 358, 529, 1058 805, 827, 872, 970, 1308, 1399, Lollobrigida, Gina, 192, 296, 391, 405, 537, 1403, 1405 791, 954, 1313 Live and let die, voir Vivre et laisser mourir Lom, Herbert, 24, 37, 247, 489, 512, 523, 536, Lives of a bengal lancer (the), voir Trois lan- 550, 753, 893, 944, 1043, 1434, 1475 ciers du Bengale (les) Lombard, Carole, 326, 580, 982, 1239, 1336 Livesey, Roger, 698, 1019, 1109, 1258 Lombardi, Maurizio, 652 Living daylights (the), 1359 Lommel, Ulli, 1515 Living skeleton (the), 1356 Loncraine, Richard, 1141 Livre de la jungle (le), 334, 1196 Londez, Guilaine, 1285 Lizzani, Carlo, 189, 192 London, Jack, 991, 1196 Llewelyn, Desmond, 195, 248, 437, 476, 965, London, Julie, 513, 989, 1082, 1281 1199, 1359, 1361 Loneliness of the long distance runner (the), Llinás, Mariano, 211 voir Solitude du coureur de fond (la) Lloyd, Christopher, 788 Lonely are the brave, 800 Lloyd, Frank, 599 Lonesome, 583 Lloyd, Harold, 829 Long Good Friday (the), 49, 987 Lloyd, Norman, 430, 854, 1273 Long goodbye (the), 99 Lo Bianco, Tony, 1054 Long voyage home (the), voir Hommes de la Lo Cascio, Luigi, 449 mer (les) Loach, Ken, 148, 432, 1496 Longet, Claudine, 1137 Lobster (the), 93, 1084 Lonsdale, Michael, 59, 152, 285, 390, 610, Locataire (le), 424 611, 669, 675, 692, 716, 730, 910, Locativité, 17, 176, 426, 696, 1449 971, 1050, 1079, 1126, 1240, 1254, Locke, Sondra, 475, 1470, 1493 1255, 1278 Lockhart, Gene, 26, 308, 426, 810, 991, 1242, Looking for Éric, 1496 1247, 1292, 1299 López, Carlos, 1434 Lockwood, Gary, 87, 1494 Lopez, Francis, 961 Lockwood, Margaret, 29, 403, 457, 1120, 1179, López, Marga, 610, 693, 1194 1377 López, Sergi, 452, 1092 Loden, Barbara, 688, 1307 López Tarso, Ignacio, 579 Lodge, John, 1414 López, Trini, 501 Lodger (the) (Brahm), 25, 429, 510, 806, 1094 López Vázquez, José Luis, 705, 1196, 1533 Lodger (the) (Hitchcock), 429, 1020, 1094 Lord Jim, 90, 987, 995 Loewe, Frederick, 1345 Lord of the flies, 826

1616 Lord of war (the), 764 Lowe, Rob, 772 Loren, Sophia, 151, 260, 391, 512, 673, 853 Löwenhadler, Holger, 18, 700, 1233 Lorenzi, Stellio, 161, 359, 650, 1128 Löwensohn, Elina, 1260 Loridan, Marceline, 1184 Löwitsch, Klaus, 200, 301, 966, 1055, 1360 Loris, Fabien, 549, 1013 Lowry, Malcolm, 1164 Loro, 91 Loy, Myrna, 66, 237, 383, 704, 791, 1362 Lorre, Peter, 32, 47, 67, 109, 296, 323, 335, Loy, Nanni, 179, 942, 946, 1380, 1512 437, 485, 560, 716, 730, 966, 1039, Lozano, Margarita, 411, 830 1049, 1103, 1107, 1244, 1256, 1259, Lu, Li-ching, 881, 1476 1328, 1432 Lualdi, Antonella, 189, 781, 935, 1195 Losey, Joseph, 89, 268, 279, 307, 532, 712, Lubin, Arthur, 91, 556, 1033, 1101 716, 805, 886, 1178, 1183, 1185, Lubitsch, Ernst, 10, 42, 57, 85, 86, 132, 139, 1403, 1406, 1517 144, 167, 252, 288, 339, 420, 552, Lost highway, 111, 1258 567, 756, 809, 838, 839, 868, 913, Lost horizon, 114, 1290 982, 1202, 1227, 1271, 1362, 1448, Lost in translation, 1472 1504 Lost moment (the), 333 Lubtchansky, William, 600 Lost weekend (the), voir Poison (le) Lucas, Georges, 60 Lost world (the), 778, 1116, 1142 Lucas, Laurent, 452 Loubignac, Jean, 1441 Lucero, Enrique, 579 Louise-Michel, 771, 865 Luchaire, Corinne, 190, 587, 1195 Louise en hiver, 1527 Luchini, Fabrice, 74, 214, 910, 913, 955, 1237, Loulou (Pabst), 271, 797, 1286, 1397 1272, 1346, 1532 Loulou (Pialat), 1464 Luci del varietà, 1335 Lounguine, Pavel, 289, 445, 1038 Luciano Serra, pilota, 22 Loup de Wall street (le), 513 Lucky Luciano, 752 Loup-garou (le), voir Wolf man (the) Lucky Luke, 742, 1314, 1449 Loup-garou de Londres (le), 694 Ludovici, Vicky, 1380 Loups (les), 741 Ludwig, Edward, 1022 Lourant, Chico, 586, 1287 Ludwig, 479 Lourcelles, Jacques, 314, 1097, 1253, 1269, Lugagne, Françoise, 157, 262, 408, 1299 1311 Lugosi, Bela,4, 48, 57, 83, 126, 183, 210, 410, Louves (les), 296 502, 542, 565, 767, 947, 1029, 1033, Louÿs, Pierre, 52, 980 1035, 1074, 1112, 1509 Love, Courtney, 1224 Luguet, André, 326, 329, 442, 1198 Love, Montagu, 464, 465 Lukas, Paul, 82, 412, 431, 457, 970, 987, 1039, Love, 228 1175, 1197, 1244, 1459 Love affair, 113, 622, 979 Luke, Keye, 155, 160, 185, 418, 484, 844, 1351 Love at large, 1485 Luke la main froide, voir Cool hand Luke Love exposure, 347 Lulli, Folco, 362, 872, 883, 1269, 1335, 1376, Love in the afternoon, 439, 736, 782, 1042 1440 Love letters, 188, 672 Lumet, Sidney, 193, 239, 258, 283, 315, 432, Love me tonight, 264, 1271 445, 637, 654, 833, 1002, 1072, Love parade (the), 1271, 1504 1073, 1132, 1195 Love streams, 647 Lumière d’été, 682, 1204, 1240 Lovecraft, H. P., 539 Lumière sur la piazza, voir Light on the piazza Lovejoy, Frank, 952 Lumières de la ville (les), 219, 1131 Lovers and lollipops, 321, 894 Lumières du faubourg (les), 873, 1340 Lovett, Lyle, 1063 Luňák, Tomáš, 1186

1617 Lund, John, 342, 381, 845 McClanathan, Michael, 1346 Lundi matin, 983, 1323 McConaughey, Matthew, 344, 1082 Lunes de fiel, 234, 652 McCord, Ted D., 1468 Lunga vita alla signora, 173, 1422 McCormick, F. J., 1318 Lupi, Roldano, 897 McCoy, Horace, 1278 Lupino, Ida, 28, 255, 267, 414, 417, 428, 598, McCrea, Joel, 58, 188, 202, 420, 541, 658, 666, 676, 942, 952, 991, 1389 685, 687, 750, 856, 874, 929, 1266 Luppi, Federico, 270 McCullers, Carson, 401 Lured, 232, 860 McDaniel, Hattie, 305, 426, 476, 1248 Lust for life, 1329 McDermott, Marc, 1250 Lusty men (the), 924 McDonagh, John Michael, 1422 Luter, Claude, 1296 McDonagh, Martin, 733, 791 Lutz, Catherine, 154 McDonald, Francis, 262, 1418 Lynch, David, 48, 111, 162, 194, 356, 438, MacDonald, Ian, 141 498, 844, 1051, 1094, 1258, 1470 MacDonald, Jeanette, 264, 420, 809, 1271, Lynch, John Carroll, 257, 466 1504 Lynch, Kelly, 818 McDonnell, Mary, 968 Lynen, Robert,3, 881 McDormand, Frances, 218, 429, 466, 733, 946, Lynn, Diana, 829 1063, 1169 Lynn, Jeffrey, 824 MacDougall, Ranald, 1196 Lyon, Ben, 1368 McDowall, Roddy, 986, 1319 Lyon, Sue, 245, 529, 1058 MacDowell, Andie, 128, 652, 808, 864, 1063 Lys, Lya, 1344 McDowell, Malcolm, 266, 452 Lys brisé (le), voir Broken blossoms MacFadden, Hamilton, 160 McGill, Everett, 1283 M (Losey), 1406 MacGill, Moyna, 719 M le maudit, 109, 388, 551, 1328, 1406, 1527 McGillis, Kelly, 383 M. Smith au sénat, voir Mr. Smith goes to McGinley, Sean, 987 Washington MacGinnis, Niall, 313, 396, 553, 678, 1041, Ma, Tzi, 775 1245, 1329 Ma femme est un violonsexe, voir Merlo ma- McGiver, John, 563, 1042 schio (il) McGoohan, Patrick, 247, 445, 765, 1135, 1185 Ma loute, 214 McGovern, Elizabeth, 281, 502 Ma nuit chez Maud, 905 MacGowran, Jack, 41, 84, 358, 546, 1083, Ma saison préférée, 1232 1357 Ma sœur est du tonnerre, voir My sister Eileen McGrath, Douglas, 1427 Ma vache et moi, voir Go West (Keaton) McGraw, Charles, 65, 395, 402, 478, 520, 630, Ma vie de chien, 273 637, 1166, 1453 Maadi, Payman, 1458 McGregor, Ewan, 673, 1067, 1099 Maborosi, 958 MacGuffin, 11, 457, 490, 685, 982, 993, 1065, Macadam cowboy,7 1133 Macaigne, Vincent, 1452 McGuill, Everett, 254 MacArthur, James, 328 McGuire, Dorothy, 327, 891, 1444 McCabe & Mrs. Miller, voir John McCabe McGuire, Kathryn, 1484 McCallum, David, 247, 840, 1440 McHugh, Frank, 1113, 1246, 1308 McCambridge, Mercedes, 225, 245, 466, 665 McIntire, John, 80, 109, 221, 325, 449, 471, McCarey, Leo, 49, 113, 133, 216, 622, 874, 527, 541, 975, 1036, 1264, 1303, 1428 922, 953, 973, 1028, 1333, 1504 McIntire, Tim, 1460 McCarthy, Kevin, 541, 723, 899, 1005, 1444 McKellar, Don, 81

1618 McKellen, Ian, 1141 Mad Max 2, 850, 1453 McKern, Leo, 89, 150, 455, 765, 1404 Madadayo, 1222 McKinney, Bill, 26, 475, 1462, 1470 Madame Baptiste, 388, 1531 McKinney, Nina Mae, 1239, 1530 Madame Bovary (Minnelli), 810 MacLachlan, Kyle, 48, 162, 356, 498, 1051 Madame Bovary (Renoir), 1028 McLaglen, Victor, 84, 230, 440, 631, 667, 1268, Madame de. . . , 632, 1138 1407 Madame Oyu,¯ voir Oyu¯ sama MacLaine, Shirley, 88, 220, 222, 1092, 1301 Madame porte la culotte, voir Adam’s rib MacLane, Barton, 32, 1003, 1474 Madame Satan, 314, 1410, 1505 McLeod, Norman Z., 154, 823, 876, 1525 Madame veut un bébé, voir Lady is willing MacLiammóir, Micheál, 1020 (the) McLuhan, Marshall, 208, 741 Madaras, József, 974 MacMahon, Aline, 35, 410, 838, 854, 936, 1113 Maddalena, zero in condotta, 1462 McManus, Michael, 600 Maddie, Ginette, 1191 McMillan, Kenneth, 502 Maddin, Guy, 88, 169, 200, 333, 531, 706, MacMurray, Fred, 88, 629, 1003, 1239, 1273, 766, 886, 1173, 1243, 1260, 1462, 1425, 1483, 1519 1471, 1473, 1527 McNally, Stephen, 527, 1107, 1468, 1524 Maddow, Ben, 225, 1488 MacOrlan, Pierre, 10, 1017, 1053 Made in Hong Kong, 159, 1150 MacPherson, Kenneth, 366 Madeleine, 889 McQueen, Butterfly, 362, 439, 476, 995 Mademoiselle Chambon, 1432 McQueen, Steve (acteur), 196, 255, 351, 492, Mademoiselle Julie, 135 1033, 1530 Mademoiselle Vendredi, voir Teresa Venerdi McQueen, Steve, 342, 939, 1472 Mado, 19, 34, 416 MacKintosh man (the), 950 Madone gitane (la), 1507 Macabre, 1116 Madonna, 23, 1120, 1482 Macadam à deux voies, voir Two-lane black- Madsen, Michael, 116, 1078, 1425 top Maeterlinck, Maurice, 540, 710 Macadam cowboy, 563 Mafioso, 215 Mackaill, Dorothy, 790 Magee, Patrick, 307, 403, 452, 1213 Macao, l’enfer du jeu, 1042 Maggie (the), 731, 1083 Macario, 579 Magic, 1366 Macbeth, 675 Magicien d’Oz (le), voir Wizard of Oz (the) Maccarthysme, 39, 140, 142, 206, 225, 330, Magimel, Benoît, 460, 497, 799 333, 601, 775, 854, 915, 917, 935, Magnani, Anna, 190, 219, 273, 277, 282, 614, 1219, 1328, 1339, 1517, 1523 686, 872, 979, 1310 Macdonald, Kelly, 673, 1020, 1093, 1455 Magni, Luigi, 328 Macedo, Rita, 693 Magnier, Pierre, 298, 1147 Machida, Hiroko, 877 Magnificent Ambersons (the), voir Splendeur Mackendrick, Alexander, 46, 272, 566, 731, des Amberson (la) 852, 1043, 1174, 1461 Magnificient obsession (Sirk), 702, 1348 Mackenzie, John, 49 Magnificient obsession (Stahl), 702, 1348 Mackie, Hugh, 21 Magnificient seven (the), voir Sept mercenaires Macnee, Patrick, 1040, 1131, 1222 (les) Macready, George, 38, 124, 126, 236, 591, Magnolia, 292, 1063 752, 1138, 1339 Magoroku vivant, 907 Macy, William H., 292, 466, 1431 Magre, Judith, 383, 1493 Mad detective, 114 Maguelon, Pierre, 474, 681 Mad love, voir Mains d’Orlac (les) Mahler, 1393

1619 Mahler, Gustav, 42, 87, 100, 712, 716, 749, Maîtres du temps (les), 1443 796, 886, 1054, 1461 Maîtres fous (les), 984 Mahler, 796 Maîtresse, 1233 Maïakovski, Vladimir Vladimirovitch, 1360 Maîtresse de fer (la), voir Iron mistress (the) Maigret et l’affaire Saint-Fiacre, 122, 1000 Maîtresse du lieutenant français (la), 150 Maigret tend un piège, 1000 Major and the minor (the), 868, 887 Mailer, Norman, 235 Major Barbara, 320 Mailfort, Maxence, 730 Major Dundee, 398 Maillan, Jacqueline, 908, 1487, 1492 Makavejev, Dušan, 322, 713, 1515 Main, Marjorie, 1302 Make way for tomorrow, 1333 Main au collet (la), 411, 1323 Maki, Y¯oko, 352 Main du Diable (la), 106, 1053 Makk, Károly, 380, 758, 1254 Main noire (la), voir Black hand (the) Makovetski, Sergueï, 327, 572, 977, 1367 Main qui venge (la), voir Dark city Mala educación (la), voir Mauvaise éducation Main sur le berceau (la), 1302 (la) Maine-Océan, 213, 1114 Mala noche, 759 Mains d’Orlac (les), 560, 1164 Maladie de Sachs (la), 703 Mains qui tuent (les), voir Phantom lady Malaparte, Curzio, 174 Mairesse, Valérie, 1172, 1492 Malden, Karl, 14, 110, 265, 366, 495, 594, Mais ça n’est pas une chose sérieuse, 203 601, 645, 829, 969, 1001, 1229 Mais, qui a tué Harry ?, voir Trouble with Harry Male and female, voir Admirable Crichton (l’) (the) Malédiction de la Panthère rose (la), voir Re- Maison assassinée (la), 1379 venge of the Pink Panther Maison aux fenêtres qui rient (la), 1080 Malédiction des hommes-chats (la), voir Curse Maison dans l’ombre (la), voir On dangerous of the cat people (the) grounds Malet, Pierre, 465 Maison de bambou, 508, 604, 975, 1092 Malherbe, François de, 806 Maison de Dracula (la), voir House of Dracula Malibran (la), 1384 Maison de la 92e rue (la), voir House on 92nd Malick, Terrence, 240, 354, 667, 814, 939, street (the) 963, 996, 1025, 1327 Maison de la rue Troubnaïa (la), 1303 Malin (le), voir Wise blood Maison des bois (la), 488 Malinconico automno, 834 Maison des étranger (la), voir House of stran- Malkovich, John, 244, 260, 379, 429, 472, 530, ger 652, 771, 1101, 1437, 1482 Maison du Diable (la), 170, 492 Malle, Louis, 18, 364, 369, 373, 447, 458, Maison du docteur Edwardes (la), voir Spell- 606, 621, 698, 739, 879, 901, 1081, bound 1086, 1317, 1436, 1493 Maison du Maltais (la), 265 Malle de Singapour (la), voir China seas Maison et le monde (la), 369 Malleson, Miles, 38, 169, 320, 400, 453, 474, Maison rouge (la), voir Red house (the) 965 Maison sous la mer (la), 943 Mallet-Stevens, Robert, 710 Maison sur la colline (la), 609 Malmkrog, 1261 Maistre, François, 73, 268, 310, 611, 1314 Malmsjö, Jan, 469, 1085 Maître de Ballantrae (le), 158, 991, 1139 Malmsten, Birger, 349, 694, 700, 1189, 1234, Maître de la prairie (le), voir Sea of grass (the) 1482 Maître de marionnettes (le), 807 Malombra, 11, 15, 169, 729, 1215, 1219 Maître du gang, voir Undercover man (the) Malone, Dorothy, 39, 40, 459, 720, 1010, 1273 Maître du logis (le), 188, 1149 Malory, Thomas, 1319 Maître Zacharius, 1180 Malraux, André, 499, 1098, 1255

1620 Maltese falcon (the), voir Faucon maltais (le) Mancini, Henry, 523, 789, 1475 Maltin, Leonard, 844 Mander, Miles, 856 Malyon, Eily, 216, 488 Manderlay, 819, 1428 Maman a cent ans, 715 Mandingo, 477, 669, 787, 939 Maman et la putain (la), 1125 Mandy, 46, 272 Mamma Roma, 979 Manèges, 126, 439 Mammuth, 215 Manès, Gina, 98, 1168 Mamonov, Piotr, 289, 445 Manesse, Gaspard, 606 Mamou, Sabine, 880, 1252 Manet, Édouard, 1522 Mamoulian, Rouben, 82, 226, 264, 543, 573, Manfredi, Nino, 149, 173, 301, 328, 405, 942, 858, 961, 986, 1035 948, 1060, 1380, 1479 Man between (the), voir Homme de Berlin (l’) Mangano, Silvana, 52, 100, 134, 137, 256, Man from Laramie (the), voir Homme de la 479, 661, 1369, 1440 plaine (l’) Mangold, James, 1415 Man from the Alamo (the), 254 Manhattan, 71 Man hunt, 13, 172, 1065 Manhattan melodrama, 293, 791 Man I love (the), 942 Manhattan murder mystery, 1061 Man in grey (the), 403 Manille, 751 Man in the attic, 806 Manji, 445 Man in the Moon, 817 Mankiewicz, Herman J., 472 Man in the saddle, 1456 Mankiewicz, Joseph L., 15, 40, 46, 71, 81, 94, Man in the white suit (the), voir Homme au 132, 245, 347, 459, 464, 508, 545, complet blanc (l’) 610, 775, 801, 986, 1014, 1203, Man in the wilderness, 294, 1290 1297, 1524 Man of Aran, 249, 455, 1276 Mann, Anthony, 24, 35, 51, 80, 151, 221, Man of the West, 1281 402, 512, 520, 527, 549, 630, 679, Man on the flying trapeze, 1245 891, 941, 1025, 1213, 1231, 1281, Man on the Moon, 277, 1224 1383, 1393, 1488, 1496 Man’s castle, 808, 951 Mann, Claude, 678, 1050, 1352 Man wanted, 1271 Mann, Daniel, 1352 Man who fell to Earth (the), voir Homme qui Mann, Klaus, 701 venait d’ailleurs (l’) Mann, Michael, 293, 933, 934, 1012, 1437 Man who knew too much (the), voir Homme Mann, Thomas, 100, 701, 923 qui en savait trop (l’) Manners, David, 1271, 1521 Man who laughs (the), 867 Mannhardt, Renate, 572, 1328 Man who loved Cat Dancing (the), voir Fan- Manoir tragique (le), voir Jassy tôme de Cat Dancing (le) Manoljović, Miki, 444 Man who never was (the), 945 Manon, 467 Man who shot Liberty Valance (the), voir Hom- Manon des sources, 124, 619, 1391 me qui tua L. Valance (l’) Mansart, Claude, 1520 Man who wasn’t there (the), voir Barber (the) Mansart, Marie, 280 Man who watched trains go by (the), voir Hom- Mansell, Clint, 838 me qui regardait passer les trains (l’) Mansfield, David, 392, 665 Man with the golden arm (the), voir Homme Mansfield, Jayne, 72, 82, 451, 1386 au bras d’or (l’) Manslaughter, 74 Man with the golden gun (the), 1426 Manson, Héléna, 275, 278, 424, 578, 595, 674, Man without a star, 170, 800 739, 914, 1503 Manabe, Riichir¯o, 1512 Manteau (le), 199 Manchurian candidate (the), 1328 Mantegna, Joe, 155, 461, 1300

1621 Manuel, Denis, 1109, 1128, 1291 María Candelaria, 1278 Manuel, Robert, 518 Maria Chapdelaine, 825 Manuscrit trouvé à Saragosse (le), 67, 416, Mariage de Chiffon (le), 442 450 Mariage de minuit (le), voir Piccolo mondo Manville, Lesley, 76, 736, 785, 881, 912, 931, antico 1243 Mariage est pour demain (le), voir Tennes- Manzanares el Real, 510, 512, 703 see’s partner Manzoni, Alessandro, 328 Mariage royal, voir Royal wedding Mara, Rooney, 1417 Mariage de Maria Braun (le), 877, 1360, 1435 Marais, Jean, 82, 524, 654, 681, 718, 848, Marian, Ferdinand, 1205 1137, 1183, 1224, 1298, 1424, 1441, Marie-Martine, 275, 826 1447 Mariée était en noir (la), 13, 610 Maranne, André, 789 Marielle, Jean-Pierre, 532, 565, 662, 938, 1198, Marathon d’automne, 381, 992 1228, 1278, 1331, 1346, 1409, 1413, Marathon man, 241, 844 1524 Maraudeurs attaquent (les), voir Merrills’s ma- Marin, Christian, 1516 rauders Marin, Jacques, 148, 789 Marbœuf, Jean, 702, 1109 Maris aveugles, voir Blind husbands Marceau, Sophie, 436, 1200, 1479 Maris et femmes, voir Husbands and wives March, Fredric, 212, 215, 237, 543, 567, 580, Maris, les femmes, les amants (les), 914 773, 863, 893, 1146, 1494 Marius, 317, 590 Marchal, Georges, 100, 194, 510, 682, 779, Marivaux, 383, 1459 1309, 1314, 1376 Mark Dixon, détective, voir Where the side- Marchand, Colette, 628 walk ends Marchand, Corinne, 1482 Mark of the vampire, 410 Marchand, Guy, 532, 677, 702, 914, 1001, 1044, Mark of Zorro (the) (Mamoulian), 858 1109, 1196, 1464 Mark of Zorro (the) (Niblo), 163, 166, 858, Marchand, Henri, 773 1405, 1523 Marchand, Nancy, 955, 1140 Marken, Jane, 58, 126, 278, 308, 421, 439, Marchand des quatre saisons (le), 301 682, 743, 889, 1013, 1027, 1096, 1124, Marché de brutes, voir Raw deal 1304 Marche sur Rome (la), voir Marcia su Roma Marker, Chris, 361, 456, 478, 875, 963, 1217 (la) Marketa Lazarová, 1391 Marchese del Grillo (il), 828 Markina, Nadejda, 1255 Marcia su Roma (la), 840 Marley, John, 461, 984, 1345 Marco, Paul, 1029 Marlowe, Christopher, 193 Marcon, André, 355, 1006 Marlowe, Hugh, 37, 139, 155, 187, 421, 440, Marconi, Lana, 133, 312, 887, 898, 1408 459, 1397, 1493 Marcuzzo, Elio, 22 Marly, Florence, 1379 Marcy, Claude, 770 Marmont, Percy, 441, 1049, 1197 Mareuil, Philippe, 1296 Marnie, 65, 348, 1068, 1313 Marey, Étienne-Jules, 951 Marquand, Christian, 25, 212, 517 Margaritis, Gilles, 56 Marque du tueur (la), 583 Margo, 114, 1007 Marqué par la haine, 1448 , 1053 Marquet, Mary, 592, 671, 1336 Mari, Annu, 583 Marquis s’amuse (le), voir Marquese del Grillo Mari de la femme à barbe (le), voir Donna (il) scimmia (la) Marquise d’O. . . (la), 895 Mari de Léon (le), 707 Marriage circle (the), 839, 1474

1622 Marrying kind (the), 857, 1274 Mason, James, 145, 193, 245, 309, 358, 403, Mars attacks, 542, 1197 432, 480, 495, 598, 677, 810, 812, Mars, Kenneth, 552, 972 950, 987, 992, 993, 1014, 1039, 1055, Mars, Séverin, 977, 1147 1115, 1154, 1179, 1203, 1318, 1434, Marsac, Laure, 750 1504 Marsan, Eddie, 348 Masque aux yeux verts (le), voir Wicked lady Marseillaise (la), 1306 (the) Marsh, Carol, 400 Masque de fer (le) (Decoin), 1447 Marsh, Linda, 984 Masque de fer (le) (Dwan), 1477 Marsh, Mae, 414 Masque du démon (le), 390 Marshall, E. G., 120, 445, 856, 957, 1334 Masques, 672, 954 Marshall, George, 108, 678, 1294 Masques de cire, voir Mystery of the wax mu- Marshall, Herbert,4, 42, 86, 90, 175, 378, 440, seum 446, 553, 685, 699, 814, 995, 1102, Massacre à la tronçonneuse, 1351 1168, 1286 Massacre de Fort Apache, voir Fort Apache Marshall, James, 1051 Massacreurs du Kansas (les), voir Stranger Marshall, Tully, 227, 383, 417, 1250, 1259, wore a gun (the) 1378 Massari, Lea, 137, 510, 512, 834, 1387 Martell, Saul, 38 Massey, Anna, 60, 735 Martha, 353 Massey, Raymond, 235, 480, 553, 698, 733, Marthouret, François, 384, 408, 883, 1262 1032, 1168, 1238, 1259, 1315, 1454, Martin, Dean, 222, 616, 934, 1301 1509 Martin, Dewey, 867 Massine, Léonide, 258, 1322 Martin, Francis, 1525 Master and commander, 1349 Martin, George R. R., 1130 Master (the), 502 Martin, Jean, 271, 382, 1375 Mastroianni, Chiara, 514, 1232, 1383 Martin, Strother, 395, 1282, 1460 Mastroianni, Marcello, 106, 125, 134, 146, 149, Martin Roumagnac, 926 189, 236, 254, 269, 283, 338, 385, Martinelli, Elsa, 244, 781, 945, 1335 642, 655, 673, 780, 792, 945, 1174, Martínez, Fele, 709 1238, 1367, 1455, 1461, 1467 Martínez, Joaquín, 509 Masuda, Toshio, 1156 Martiínez, Nacho, 1110 Masumura, Yasuz¯o, 68, 127, 445, 876, 975, Martínez de Hoyos, Jorge, 1194 1492 Marton, Andrew, 747, 1292 Mata Hari, 177, 789 Marvin, Lee, 44, 225, 337, 501, 588, 591, 635, Matador, 1110, 1163 684, 963, 986, 1038, 1095, 1107, 1216, Matarazzo, Heather, 270 1335, 1341, 1348 Matarazzo, Raffaello, 22, 169, 243, 275, 283, Marx, Karl, 76, 109 320, 533, 793, 814, 834, 842, 1160, Marx brothers, 154, 324, 365, 713, 876, 884, 1269, 1454, 1464, 1466 1216, 1246, 1313, 1372, 1386, 1504 Match point, 279, 1039, 1457, 1465 Mary et Max, 1325 Maté, Rudolph, 333, 1416 Mary Poppins, 104 Maternelle (la) (Benoît-Lévy), 1241 Mary Reilly, 771 Mathé, Édouard, 487, 1127 Maselli, Francesco, 93 Mather, Aubrey, 1091, 1259 M*A*S*H, 280, 436, 501, 1315 Matheson, Richard, 518, 684, 716, 744, 966 Masina, Giuletta, 143, 529, 883, 1176, 1290, Mathis, Milly, 124, 590, 1374 1297, 1335 Mathot, Léon, 1168 Mask of Dimitrios (the), 1107 Mathusalem, 1153 Maska, 343 Matin des magiciens (le), 27, 87, 388, 603,

1623 1023, 1296, 1323 May, Mathilda, 543 Matiouette (la), 289, 375, 915, 1465 Mayer, Louis B., 20, 168, 658 Matlaud, Philippe, 68 Mayerling, 827 Matrix (the), 674, 966, 1076 Mayniel, Juliette, 260, 711, 1520 Matsubara, Chieko, 187 Mayo, Archie, 417, 837 Matsuda, Eiko, 683 Mayo, Virginia, 141, 237, 404, 528, 823, 839, Matsuda, Ryuhei,¯ 1184 854, 1517 Mattes, Eva, 660, 786, 1435 Mayor, Antoine, 55, 60 Matthau, Walter, 142, 148, 547, 800, 1154, Mayor of Hell (the), 837, 1475 1267, 1335, 1349 Maysles (frères), 903, 1524 Mattoli, Mario, 282 Mazière, Francis, 1296 Mattotti, Lorenzo, 526 Mazurki, Mike, 37, 47, 224, 225, 645, 947, Mature, Victor, 212, 308, 515, 524, 679, 726, 1051, 1141 1107, 1141 Mazursky, Paul, 24, 788, 1074 Maudite Aphrodite, voir Mighty Aphrodite Mean streets, 233 Maudits (les),6, 1379 Meaning of life (the), voir Monty Python : le Maugham, W. Somerset, 32, 192, 422, 814, sens de la vie 882, 1049, 1266, 1332, 1508 Meantime, 322 Mauldin, Bill, 793 Mécanique quantique, 218, 585, 1475 Maupassant, Guy de, 111, 165, 388, 477, 571, Mécano de la “General” (le), 686 1122, 1296, 1531 Médée, 1476 Maupi, Marcel, 590, 624, 666, 1204, 1385, Medeiros, Maria de, 714, 1173, 1383 1408 Medico della Mutua (il), 841 Mauprat, 900, 1005 Medin, Harriet, 198, 723, 1249 Maura, Carmen, 15, 17, 74, 122, 708, 1110, Medina, Patricia, 981 1210 Medvedkine, Alexandre, 361, 456, 710 Mauriac, François, 385, 827 Meek, Donald, 477, 551, 1266 Maurice, 1365 Meeker, Ralph, 24, 720, 962, 1089, 1108, 1138, Maurier, Claire, 252, 408, 521, 805 1195, 1302, 1461 Maurier, Daphne du, 65, 125, 581, 823, 1056 Meerson, Lazare, 1191 Maurier, George du, 598 Meet John Doe, 229, 1433 Maurier, Gerald du, 710 Meet me in Saint Louis, 803 Meurtre à Montmartre, voir Reproduction in- Mégère apprivoisée (la), 1516 terdite Mehrez, Ahmed, 894, 1124 Maurus, Gerda, 12, 869 Meighan, Thomas, 74, 434, 1505 Maury, Jean-Louis, 177, 1456 Meilleure façon de marcher (la), 433 Mauvais chemin (le), voir Viaccia (la) Meilleure part (la), 1284 Mauvais coups (les), 717 Meillon, John, 1453 Mauvaise éducation (la), 709, 1108, 1339 Mein liebster Feind, 786 Mauvaise graine, 1408 Meirelles, Fernando, 847, 1033 Maverick, 506 Melamed, Fred, 585 Max et les ferrailleurs, 34, 567 Melancholia, 927 Maxey, Paul, 402 Melchior, Georges, 1031, 1111 Maximilienne, 541, 587, 629, 1007, 1306 Méliès, Georges, 869 Maxudian, Max, 1147 Mélinand, Monique, 1166, 1401, 1528 Maxwell, Lois, 89, 195, 248, 476, 965, 1199, Melki, Claude, 313, 677, 762, 1413 1222 Melki, Gilbert, 1172 May, Elaine, 873 Mélo, 262, 1307 May, Joe, 1222 Mélodie en sous-sol, 863

1624 Mélodie pour un tueur, voir Fingers Meredith, Burgess, 257, 318, 427, 508, 838, Melville, Herman, 730, 846, 1440 1366 Melville, Jean-Pierre, 44, 97, 101, 339, 377, Merhar, Stanislas, 669 426, 650, 715, 910, 912, 1021, 1229, Meriko, Maria, 116, 1379 1291, 1299, 1352, 1483 Méril, Macha, 710, 742, 1001, 1443, 1515 Melvin, Murray, 403, 1393 Mérimée, Prosper, 614 Memento, 313, 324 Merkel, Una, 1177, 1268, 1271, 1294, 1355 Mémoire (la), 1124, 1214 Merlini, Marisa, 1313 Memories of murder, 204 Merlo maschio (il), 846 Memor¯ızu, 858 Merlusse, 1391 Men (the), 1422 Merman, Ethel, 634 Men in war, 39, 1488 Merrick, Ian, 186 Menace dans la nuit, voir He ran all the way Merrill, Dina, 831 Menaces, 115, 1380 Merrill, Gary, 459, 483, 893, 1001 Ménagerie de verre (la), 379, 672 Merrill’s marauders, 1345, 1348 Menchikov, Oleg, 151, 230, 1371 Merry widow (the) (Lubistch), 809, 1271 Mendelssohn Bartholdy, Felix, 928 Merry widow (the) (Stroheim), 1378, 1419 Mendes, Saul, 295, 309, 338, 940, 1407 Merveilleuse histoire de Mandy (la), voir Mandy Mendoza, Víctor Manuel, 337, 513, 1493 Mes chers amis, voir Amici miei Menez, Bernard, 119, 599, 759, 1114, 1253, Mes universités, 407 1352 Mes voisins les Yamada, 582, 623 Menjou, Adolphe, 23, 433, 773, 839, 1052, Mesguich, Daniel, 408, 1488 1138, 1213, 1237, 1246, 1334, 1433, Meshi, 1481 1516 Mesrine, 189, 293 Menschen am Sonntag, 533, 1330 Messa è finita (la), 411, 1181 Mensonge d’une mère (le), 320 Messager (le), voir Go-between (the) Mensonges d’État, voir Body of lies Messemer, Hannes, 294, 967 Menzel, Jiří, 95, 266, 381, 721, 743, 868, Mestral, Armand, 925 880, 894, 1071, 1249, 1400, 1447 Mészáros, Márta, 540, 701 Menzies, William Cameron, 166, 871, 1454 Metello, 291, 948, 1119 Méphisto, 701, 880, 923 Métier des armes (le), 1396 Mépris, 620, 650 Metropolis, 67, 268, 338, 373, 1011, 1069 Mer cruelle (la), voir Cruel sea (the) Metz, Janus, 1280 Mercader, Maria, 107 Meurisse, Paul, 79, 577, 740, 766, 952, 1193, Mercenaire de minuit (le), voir Invitation to a 1291, 1352 gunfighter Meurtre, voir Murder Mercer, Johnny, 789 Meurtre au soleil, voir Evil under the sun Merchant, Ismail, 261, 1324 Meurtre d’un bookmaker chinois, 246, 943 Merchant, Vivien, 60, 833 Meurtre mystérieux à Manhattan, voir Man- Merci Patron, 865 hattan murder mystery Merci pour le chocolat, 143, 185 Meurtre par décret, voir Murder by decree Mercier, Michèle, 377 Meurtres, 130, 222, 225, 827, 936 Mercouri, Melina, 1185, 1188 Meury, Anne-Laure, 68 Merdier (le), voir Go tell the Spartans Meyer, Emile, 541, 566, 1314, 1339 Mère (la) (Naruse), voir Okaasan Meyer, Joannes, 1149 Mère (la) (Poudovkine), 1160 Meyrink, Gustav, 755 Mère et fils, 927 Mézières, Myriam, 1278 Mère Jeanne des Anges, 1393, 1396 Mezzogiorno, Vittorio, 842, 942 Mère Teresa, 119, 155 MGM, 38, 168, 180, 253, 258, 316, 410, 431,

1625 599, 768, 803, 808–810, 893, 931, Mille et une nuits (les), 1253 1012, 1313, 1403, 1415, 1418 1860, 438 Miagkov, Andreï, 640 1917, 940 Miao, Tien, 881, 1476 1941, 507, 868, 1197, 1351 Michael, 68, 575 1984, 34 Micheaux, Oscar, 362 Millénium : les hommes. . . , voir Girl with the Michel, Dominique, 670 dragon tatoo (the) Michel, Marc, 129, 154, 226 Millenium mambo, 863 Michelet, Michel, 860 Miller, Ann, 111, 1348, 1426 Michell, Keith, 1185 Miller, Arthur, 1112 Michi, Maria, 686, 1084, 1174, 1249 Miller, Bennett, 654 Micki et Maude, 1263 Miller, Carl, 1237 Midareru, 537 Miller, Claude, 145, 433, 675, 689, 726, 1001, Midi, gare centrale, voir Union station 1044 Midnight, 769 Miller, David, 800 Midnight cowboy, voir Macadam cowboy Miller, Dick, 116, 844, 1192, 1311, 1351, 1444 Midnight in Paris, 1465 Miller, Frank, 750, 1457 Midnight Mary, 1355 Miller, George, 850 Midsommar, 536 Miller, Henry, 1052 Mifune, Toshir¯o, 36, 92, 174, 399, 451, 507, Miller, Jason, 1216 513, 712, 720, 813, 867, 1033, 1120, Miller, Johnny Lee, 673, 862 1134, 1208, 1221, 1222, 1416 Miller, Mandy, 46, 272 Mighty Aphrodite, 837 Miller, Penelope Ann, 1214 Mihaileanu, Radu, 288, 390, 817 Miller’s crossing, 205 Mihaita, George, 686 Milliardaire d’un jour, voir Pocketful of mi- Mihashi, Tatsuya, 343, 531 racles Mikey and Nicky, 873 Million (le), 174, 841 Mikhalkov, Nikita, 63, 85, 134, 230, 299, 327, Million dollar legs, voir Folies olympiques 640, 668, 757, 762, 769, 870, 977, Million dollar baby, 237, 433, 853 1156, 1165, 1298, 1371, 1486 Mills, John, 293, 300, 415, 455, 571, 708, 885, Mikhoels, Solomon, 811 1242 Miki, Satoshi, 623 Mills, Juliet, 554 Mikkelsen, Mads, 760, 1475 Mills, Mort, 1036 Miklos, Paulo, 201 Milo, Sandra, 106, 284, 1067, 1198, 1290 Mikuni, Rentar¯o, 491, 823, 901, 999, 1025, Milou en mai, 1317 1144 Mimasu, Ako, 877 Mildred Pierce, 439, 995 Mimieux, Yvette, 991 Miles, Bernard, 78, 885 Mimino, 680 Miles, Sarah, 455, 496, 532, 568 Minamida, Y¯oko, 611 Miles, Sylvia,7, 563 Minciotti, Esther, 1242, 1456 Miles, Vera, 44, 397, 1036, 1089, 1220, 1282 Mind reader (the), 1521 Milestone, Lewis, 103, 138, 425, 714, 1332 Mineo, Sal, 466, 556, 645 Milhaud, Darius, 1098 Miner, Jan, 906 Milián, Tomás, 125, 703, 722 Mines de rien, 878 Milius, John, 25, 509, 1305 Mines du roi Salomon (les) (Marton), 747, Millais, Hugh, 862 1292 Milland, Ray,1, 29, 39, 126, 234, 236, 271, Mines du roi Salomon (les) (Stevenson), 747, 363, 483, 577, 812, 868, 887, 1065, 1292 1219, 1238, 1256, 1491 Ming, Miss, 215, 771

1626 Minghella, Anthony, 620, 725 Miss Peregrine’s home for peculiar children, Mingus, Charles, 445 1450 Ministry of fear, 1065 Missia, 697 Minne, l’ingénue libertine, 558, 1405 Missile, 920 Minnelli, Liza, 971 Mission du commandant Lex (la), voir Spring- Minnelli, Vincente, 66, 128, 222, 253, 258, field rifle 263, 264, 412, 550, 645, 803, 810, Mississippi, 765 831, 841, 932, 934, 1176, 1290, Missouri breaks (the), 131, 162, 1245 1309, 1329, 1383, 1390, 1405, 1469, Mister Cory, 787 1500 ¯ Mister 880, 297 Minnie and Moskowicz, 442, 619, 647 Mister Freedom, 1190 Minotis, Alexis, 503 Mister Moto, 485, 1103 Minuit à Paris, voir Midnight in Paris Mistons (les), 1375 Minuit. . . Quai de Bercy, 1423 Mitchell, Cameron, 138, 1493 Mio figlio professore, 848 Mitchell, Eddy, 532, 1210, 1492, 1526 Miou-Miou, 145, 149, 669, 677, 777, 872, 1317, Mitchell, Millard, 24, 112, 155, 527, 638, 690 1485 Mitchell, Thomas, 114, 126, 315, 382, 399, Miquel, Joëlle, 1532 414, 417, 476, 477, 648, 851, 988, Mira, Brigitte, 1087, 1338, 1506, 1515 1034, 1287, 1293, 1333, 1447, 1474 Miracle à l’italienne, 301 Mitchell, Yvonne, 1177, 1421 Miracle à Milan, 256 Mitchum, Robert, 66, 81, 90, 158, 172, 234, Miracle au village, voir Miracle of Morgan Creek 268, 318, 342, 455, 513, 527, 637, (the) 645, 677, 709, 875, 924, 1060, 1168, Miracle des loups (le) (Bernard), 765, 1441 1248, 1319, 1373 Miracle des loups (le) (Hunebelle), 1441 Mito, Mitsuko, 884, 1045, 1520 Miracle en Alabama, voir Miracle worker (the) Mitra, Subrata, 129, 218, 1094, 1459 Miracle of Morgan Creek (the), 1066, 1211, Mitrani, Michel, 514, 1472 1248, 1363 Mitsui, K¯oji, 33, 491, 505, 690, 712, 902, 1047, Miracle worker (the), 272, 859 1074, 1429 Miraculé (le), 60, 123, 707 Mitterand, Frédéric, 1185 Mirage de la vie, voir Imitation of life (Sirk) Miura, Tomokazu, 623 Miranda, Isa, 11, 102, 264, 729, 970, 1075, Mix, Tom, 1101 1132, 1397 Miyaguchi, Seiji, 45, 579, 595, 888, 1047, 1208, Mirande, Yves, 252, 727, 778, 1388, 1432 1389, 1492 Mirbeau, Octave, 157, 427, 1225 Miyake, Kuniko, 1357, 1497 Miroir (le),9, 404, 549, 1227 Miyazaki, Aoi, 489, 1354 Miroir à deux faces (le), 201 Miyazaki, Hayao, 138, 147, 221, 355, 437, Miroir aux alouettes (le), 1411 742, 770, 789, 818, 822, 833, 1000, Miroslava, 473, 541 1149, 1267, 1294 Mirren, Helen, 49, 358, 1020, 1068, 1319 Miyazawa, Kenji, 170 Mischka, 920 Miyoshi, Eiko, 606, 916 Mise à mort du cerf sacré, 732 Mizoguchi, Kenji, 7, 75, 129, 161, 165, 166, Misérables (les) (Bernard), 1078 168, 219, 561, 579, 604, 607, 611, Misérables (les) (Bluwal), 883 708, 768, 877, 879, 884, 1045, 1094, Misérables (les) (Freda), 1078 1143, 1165, 1236, 1260, 1396, 1490, Misfits (the), 190, 1112 1497 Mishima, Yukio, 581 Mizukubo, Sumiko, 717, 902 Misraki, Paul, 435 Mkrtchyan, Mher, 680 Miss Mend, 184 Mnich, Geneviève, 1207, 1457

1627 Mnouchkine, Ariane, 1145 Mommy, 1279 Moati, Serge, 385 Momo, Alessandro, 18, 1016 Moby Dick, 846 Mon ami Ivan Lapchine, 120, 121, 639, 861 Mob (the), 1525 Mon chemin, 894 Mockery, 68 Mon cher petit village, 721, 1249, 1447, 1525 Mocky, Jean-Pierre, 7, 10, 55, 60, 97, 115, Mon Dieu, comment suis-je tombée aussi bas ?, 119, 122, 123, 152, 154, 156, 406, 312 578, 648, 669, 675, 707, 766, 908– Mon île, Fårö, 338, 340, 349, 469, 1085, 1251, 911, 1009, 1054, 1211, 1240, 1241, 1500, 1528 1247, 1254, 1276, 1278, 1384, 1492, Mon mari et sa fiancée, voir Smart woman 1520, 1526, 1531 Mon nom est Personne, 271 Model, 916 Mon oncle, 13, 35, 425, 834, 1067, 1332 Model shop, 87, 154, 1494 Mon oncle Benjamin, 722 Moderato cantabile, 1310 Mon père avait raison, 54, 59 Modern times, voir Temps modernes (les) Mon petit poussin chéri, voir My little chicka- Modiano, Patrick, 18 dee Modot, Gaston, 99, 252, 501, 720, 765, 927, Mon voisin Totoro, 1149 1013, 1017, 1034, 1226, 1293, 1306, Monde d’Apu (le), voir Apur sansar 1344, 1409, 1493 Monde de Suzie Wong (le), voir World of Su- Modugno, Domenico, 661, 966, 1444 zie Wong (the) Moe no suzaku, 810 Monde lui appartient (le), voir World in his Mœbius, 1443 arms (the) Moeschke, Edmund, 1152 Monde perdu (le), voir Lost world (the) Moffat, Donald, 422, 856 Monde selon Garp (le), 47, 525, 657 Mogambo, 1378 Monde sur le fil (le), voir Welt am Draht Moguy, Léonide, 190, 587, 1195 Mondrian, Piet, 1116 Mohieddin, Mohsen, 747, 1124 Mondy, Pierre, 595 Moi, Pierre Rivière, 463, 797 Monicelli, Mario, 72, 149, 589, 605, 786, Moi qui ai servi le roi d’Angleterre, 1400 828, 1430, 1440, 1516 Moi, un Noir, 315 Monkey business (Hawks), voir Chérie, je me Moineaux (les), voir Sparrows sens rajeunir Moineau (le), 357 Monkey business (Marx), 876 Moissons du Ciel (les), voir Days of heaven Monnaie de singe, voir Monkey business (Marx) M¯oju,¯ voir Bête aveugle (la) Monod, Jacques, 424 Molander, Gustaf, 213, 925 Monogram, 160, 1511 Molière, Jean-Baptiste, 231, 560, 573, 695, Monot, Jacques, 938 1225, 1332 Monroe, Marilyn, 89, 139, 459, 471, 597, 685, Molière, 1145 1054, 1112, 1170, 1312, 1319, 1337 Molina, Alfred, 506, 802 Monsarrat, Nicholas, 1327 Molina, Angela, 52, 1077, 1473 Monsieur Arkadin, 759, 981, 1292 Molinaro, Édouard, 252, 722, 1072 Monsieur Fabre, 835 Moll, Dominik, 452 Monsieur Klein, 716 Moll, Georgia, 94, 620 Monsieur Max, voir Signor Max (il) Mollenard, 1062, 1098 Monsieur Merci, voir Arigat¯o-san Mollo, Andrew, 191, 832 Monsieur Ripois, 1442 Molnár, Ferenc, 623, 1306 Monsieur Smith agent secret, voir Pimpernel Moloch, 273, 388, 420, 781, 1106, 1384 Smith Môme (la), 812 Monsieur Verdoux, 413, 567, 746 Momie (la), voir Mummy (the) Monsieur Vincent, 317

1628 Monstres invisibles (les), voir Fiend without a Moore, Dudley, 1212, 1263 face Moore, Gar, 1192, 1249 Monstres (les), 878 Moore, Juanita, 603 Montéhus, 434 Moore, Julianne, 28, 292, 557, 1063, 1086, Mont Fuji et la lance ensanglantée (le), 1526 1283, 1302, 1431 Montagnani, Renzo, 1512 Moore, Michael, 865 Montagnards sont là (les), 415 Moore, Roger, 177, 248, 437, 447, 604, 981, Montagne sacrée (Fanck), voir Heilige Berg 1079, 1222, 1426 (der) Moore, Victor, 1333 Montaigne, Michel de, 1119 Moorehead, Agnes, 44, 118, 333, 410, 472, Montalban, Ricardo, 630, 645 532, 608, 636, 678, 781, 931, 1123, Montalembert, Thibault de, 15, 568 1170, 1348, 1409, 1419, 1423, 1468 Montaña sagrada (la), 87, 566, 1023, 1436 Moran, Dolores, 1339 Montand, Yves, 105, 549, 656, 815, 972, 976, Morand, Paul, 406 1053, 1217 Morante, Elsa, 1080 Monte Carlo, 1271, 1504 Morante, Laura, 218, 648, 907 Monte Cristo, 501, 1007 Moravia, Alberto, 620, 777, 787, 1387 Monte là-dessus , voir Safety last Mordioukova, Nonna, 762 Montée au ciel (la), voir Subida al cielo More, 269 Monteiro, João César, 323, 365, 370, 515, More the merrier (the), 929 714, 907, 1275, 1354 Moreau, Gustave, 76 Montenegro, Fernanda, 694 Moreau, Jeanne, 15, 60, 149, 157, 185, 221, Montero, Germaine, 1442, 1447 225, 296, 457, 458, 500, 552, 559, Montesano, Enrico, 1520 584, 610, 655, 678, 821, 952, 1185, Montez, Maria, 409 1196, 1206, 1310, 1493 Montgomery, Douglass, 951, 1256, 1459 Moreau, Yolande, 215, 675, 771, 1210 Montgomery, Robert, 578, 1034, 1087, 1099, Morel, François, 122, 1172 1496 Morel, Gaël, 1145 Montherlant, Henry de,3 Moreland, Mantan, 1511 Montiel, Sara, 709, 1108, 1339 Morell, André, 36, 403, 824, 889, 965, 1223, Montreur d’ombres (le), voir Schatten 1508 Monty Python, 34, 87, 92, 146, 245, 543, 666, Morelli, Rina, 125, 182, 277, 517, 726, 948, 976, 1097 1030 Monty Python and the Holy Grail, 92, 1097, Moreno, Antonio, 318 1319 Moreno, Dario, 1301 Monty Python : la vie de Brian, 666 Moreno, Marguerite, 130, 659, 727, 793, 1083, Monty Python : le sens de la vie, 146 1261, 1489 Monument Valley, 230, 259, 397, 404, 440, Moreno, Rita, 1017 477, 645, 667, 1139, 1298 Moretti, Michèle, 1126, 1145 Moon and sixpence (the), 814, 1122 Moretti, Nanni, 218, 411, 668, 1181 Moon over Parador, 24, 1074 Morgan, Frank, 132, 866, 931, 1314, 1500 Moonfleet, voir Contrebandiers de Moonfleet Morgan, Harry, 15, 80, 236, 402, 596 (les) Morgan, Michèle,2, 10, 147, 201, 222, 726, Moonraker, 447, 1079 774, 1053, 1077, 1187, 1299, 1432 Moonrise kingdom, 946 Morgan, 76, 687 Moontide, 417 Morgenstern, Maia, 693 Moore, David, 1397 Mori, Masayuki, 92, 531, 607, 1045, 1113, Moore, Dennie, 1311 1165, 1208 Moore, Dickie, 145, 598, 699, 1202 Mori, Paola, 981

1629 Mori, Toshia, 1169 Morts suspectes, voir Coma (Crichton) Moriarty, Cathy, 1343 Morts-vivants (les), voir White zombie Moriarty, Michael, 1056, 1199 Mosaffa, Ali, 356 Morier-Genoud, Philippe, 606, 1321 Moschin, Gastone, 284, 461, 462, 605, 777, Morimoto, K¯oji, 858 1451, 1512 Morin, Edgar, 1184 Moscovich, Maurice, 622, 1333 Moriss, Frédéric, 487 Mosjoukine, Ivan, 299, 511 Morita, Hiroyuki, 789 Mosquito coast (the), 1073 Moritzen, Hennings, 795 Moss, Arnold, 630 Morlay, Gaby, 111, 130, 185, 207, 252, 292, Moss, Carrie-Ann, 1076 727, 1103, 1179, 1385, 1388, 1405 Moss, Jack, 506 Morley, Robert, 81, 90, 296, 320, 443, 1159, Moss rose, 212 1188 Most dangerous game (the), voir Chasses du Mornas, Pierre-Olivier, 1090 comte Zaroff (les) Morning glory, 1516 Mostel, Zero, 566, 972, 1402 Moro, Aldo, 385 Mother India, 1376 Morocco, 26, 1052 Motoki, Masahiro, 792 Morricone, Ennio, 271, 281, 291, 295, 492, Mottet, Alain, 883 514, 703, 787, 830, 843, 1071, 1174, Motyl, Vladimir, 1412 1326, 1353, 1402, 1425 Mouche noire (la), voir Fly (the) (Neumann) Morris, Chester, 1496 Mouchet, Catherine, 671, 1247 Morris, Mary, 1435 Mouchette, 798, 884 Morrison, Bill, 1143 Moulder-Brown, John, 623, 1136 Morrissey, David, 1455 Moulin, Charles, 1385 Morrissey, Paul, 735 Moulin du Pô (le), 1275 Morse, David, 643 Moulin-Rouge, 628, 1329, 1475 Mort à Venise, 42, 100, 796 Moullet, Luc, 70, 313, 659, 762, 1510, 1523 Mort à l’arrivée, voir D.O.A Mouloudji, Marcel, 41, 133, 179, 674, 728, Mort apprivoisée (la), voir Small back room 1009, 1413 (the) Mountains of the Moon, 780 Mort aux trousses (la), 28, 67, 411, 496, 526, Mouriès, Auguste, 590 685, 853, 993 Mouse that roared (the), 1404 Mort d’un bûcheron (la), 893 Mouskouri, Nana, 1260 Mort d’un cycliste, 184 Moussorgsky, Modeste, 875 Mort en ce jardin (la), 1309 Moustaki, Georges, 648 Mort en direct (la), 1420 Mouton enragé (le), 592 Mort en fraude, 1088 Movin, Lisbeth, 541 Mort en fuite (le), 1136 Mowbray, Alan,9, 25, 139, 270, 282, 308, 860, Mort n’était pas au rendez-vous (la), voir Con- 951, 961, 1298, 1336 flict Mozart, Wolfgang Amadeus, 43, 334, 345, 802, Mort prend des vacances (la), voir Death takes 1371, 1403 a holiday M15 demande protection, voir Deadly affair Mort qui marche (le), voir Walking dead (the) (the) Mort sur le Nil, voir Death on the Nile Mr. Deeds goes to town, 1291, 1338 Mortal storm (the), 132, 866, 951, 1415 Mr. Sardonicus, 1180 Mortelle influence, voir Bad influence Mr. Skeffington, 16, 763 Mortelle randonnée, 1001 Mr. Smith goes to Washington, 648, 1338 Mortensen, Viggo, 335, 1105, 1330 Mr. Turner, 931 Morton, Joe, 1115 Mr. Wu, 905

1630 Mrs. Parker, 389 Murphy, Dudley, 702 Mud, voir Sur les rives du Mississippi Murphy, Michael, 71, 120, 146, 233, 290, 436, Müde Tod (der), voir Trois lumières (les) 575, 660, 849, 1315 Mühe, Ulrich, 178 Murray, Bill, 128, 727, 946, 1118, 1191, 1472 Mukerji, Rani, 535 Murray, Don, 257, 934 Mukherjee, Madhabi, 906, 1094, 1359 Murray, Mae, 1378 Mulan, 857 Musante, Tony, 586, 923, 1104, 1302 Mulcahy, Russell, 113 Muscat, Angelo, 765 Mule (the), 853 Music lovers (the), 292 Mulholland Drive, 111, 162, 498, 503, 1348, Musica (la), 195 1470 Musiciens de Gion (les), 168 Mulkey, Chris, 1051 Musidora, 27, 487, 656, 770, 1127, 1203 Muller, Paul, 406, 1278 Musil, Robert, 804 Müller-Stahl, Armin, 75, 153, 877, 1330 Musset, Alfred de, 334, 1288 Mulligan, Carey, 1133, 1472 Musson, Bernard, 34, 52, 157, 611, 1314 Mulligan, Richard, 104, 1263, 1401 Muti, Ornella, 144, 349, 1172, 1516 Mulligan, Robert, 817, 927, 933, 1365, 1520 Mutiny on the Bounty, 599 Multi-handicapped, 919, 920 Muyl, Philippe, 1443 Mummy (the), 1046 My darling Clementine,9, 742, 1231, 1298, Munch, Edvard, 367, 500, 958, 1190, 1297, 1322 1337 My dinner with Andre, 739, 1086, 1261 Munchhausen, 859 My fair lady, 83, 320, 1345 Mundin, Herbert, 465 My favorite brunette, 67, 993 Mungiu, Cristian, 1431 My little chickadee, 1226 Muni, 52, 58, 157, 611, 1314 My man Godfrey, 1336 Muni, Paul, 422, 682, 743, 1470 My name is Julia Ross, 124 Munk, Andrzej, 1134 My own private Idaho, 1439 Munshin, Jules, 1348 My sister Eileen, 1491 Munson, Ona, 476, 1141 My son John, 333, 1028 Mur des ténèbres (le), voir High wall My Winnipeg, 88 Mur du son (le), voir Sound barrier (the) Myers, Bruce, 543, 1108 Mur invisible (le), voir Gentleman’s agreement Myers, Mike,8, 706, 1532 Mur murs, 768, 880 Myers, Peter, 841 Murat, Jean, 570, 848, 1261 Mystère Andromède (le), voir Andromeda strain Murder, 12, 446 (the) Murder by contract, 1118 Mystère des douze chaises (le), voir Twelve Murder by decree, 1115 chairs (the) Murder, my sweet, 1051 Mystère Picasso (le), 1399 Murder on the Orient-Express, 1132 Mystères d’une âme (les), 932, 1024 Murders of the black museum, voir Crimes au Mystères de Paris (les), 1115 musée des horreurs Mystérieux docteur Korvo (le), voir Whirlpool Murger, Henry, 879, 1190 Mysterious Dr. Clitterhouse (the), 1405 Murgia, Tiberio, 149, 1380, 1440 Mysterious island, 893 Muriel, 30, 37, 515, 656, 1069, 1148, 1201, Mysterious lady (the), 1508 1221, 1307 Mystery of the wax museum, 52, 176, 522, Murnau, F. W., 78, 159, 170, 259, 314, 560, 1192, 1486 562, 782, 1058, 1308, 1460 Mystery train, 871 Murphy, Audie, 94, 793, 1369 Mystic river, 1035 Murphy, Cillian, 148, 812, 886

1631 Nabokov, Vladimir, 200, 245 Nat, Lucien, 883, 926, 1224 Naceri, Samy, 1448 Nat, Marie-José, 1054, 1252 Nada, 1362 Natchalo, 1246 Nadeau, Claire, 1109 Native land, 1523 Nagano, Hiroyuki, 700 Natsukawa, Daijir¯o, 1260, 1497 Nagareru, voir Au gré du courant Nattier, Nathalie, 549 Nagaya, 595, 691, 712, 1163 Natwick, Mildred, 84, 260, 315, 440, 1092, Nagel, Conrad, 1508 1333, 1347, 1452, 1500 Naish, J. Carroll, 21, 410, 430, 481, 569, 667, Naufrageurs des mers du Sud (les), voir Reap 1035, 1107, 1221, 1256 the wild wind Naissance d’une nation, voir Birth of a nation Naughton, James, 379 (the) Nausicaa de la Vallée du Vent, 822 Nakache, Olivier, 734, 1452 Nava, Gregory, 1439 Nakadai, Tatsuya, 174, 595, 741, 813, 823, Navarre, René, 1031 831, 888, 1047, 1048, 1113, 1221, Nave bianca (la), 102, 527 1222, 1373, 1430 Nave delle donne maleddette (la), 842 Nakakita, Chieko, 95 Naveaux, Max, 1129 Nakamura, Ganjir¯o, 84, 593, 642, 712, 996, Navire blanc (le), voir Nave bianca (la) 1074, 1113 Navire des filles perdues (le), voir Nave delle Nakamura, Katsuo, 311 donne maleddette (la) Nakamura, Kichiemon, 1217 Nazarín, 693 Nakamura, Nobuo, 45, 77, 581, 1010 Nazimova, Alla, 66 Naked, 1355 Nazzari, Amadeo, 22, 169, 275, 320, 834, 835, Naked and the dead (the), 235, 547 872, 1219, 1269, 1297, 1464, 1507 Naked city (the), 1151, 1153, 1496 Ne croyez surtout pas que je hurle, 722 Naked dawn (the), 1186 Né pour tuer, voir Born to kill Naked kiss (the), 547 Né pour vaincre, voir Born to win Naked prey (the), 1327 Ne vous retournez pas, voir Don’t look now Naked spur (the), 24, 941 Neal, Patricia, 142, 188, 421, 846, 923, 1315, Nakhapetov, Rodion, 668 1519 Nalder, Reggie,8, 295, 586, 641, 952, 1328 Neal, Tom, 96 Nance, Jack, 48, 498, 844, 1094, 1258, 1289 Neame, Ronald, 300, 945, 1147, 1167, 1433 Naniwa, Chieko, 168, 593 Near death, 914 Nanook of the North, 791 Neckář, Václav, 95, 266 Nanty, Isabelle, 800, 859 Neeson, Liam, 796, 886, 1312 Napier, Alan, 577, 1299 Negin, Louis, 531, 1462 Napierkowska, Stacia, 1111 Négret, François, 606, 1260 Napoléon, 98, 191, 1069, 1147, 1168 Negri, Pola, 339, 1362 Nära livet, 696 Négroni, Jean, 578, 963, 1128 Narcisse noir (le),4, 821, 1232, 1258 Negulesco, Jean, 198, 335, 569, 666, 789, Nargis, 1376 934, 1107, 1331, 1468 Narrow margin (the), 402 Neige était sale (la), 280 Naruse, Mikio,3, 35, 70, 95, 105, 317, 537, Neiges du Kilimandjaro (les), 544 579, 640, 642, 717, 760, 892, 1042, Neiiendam, Sigrid, 541 1113, 1170, 1396, 1481, 1499, 1507 Neill, Roy William, 5, 9, 11, 490, 565, 1091 Nascimbene, Mario, 200, 519 Neill, Sam, 500, 783, 1428 Nash, Mary, 1511 Nelly et Monsieur Arnaud, 59 Nashville, 233, 280, 989 Nelson, Adam, 1035 Nassiet, Henri, 678, 1128, 1225 Nelson, Lori, 1479

1632 Nelson, Ruth, 569 Nichols, Jeff, 344 Nelson, Tim Blake, 235 Nicholson, Jack, 24, 116, 131, 241, 243, 250, Nelson, Willie, 303, 1417, 1464 393, 576, 716, 721, 783, 960, 980, Němec, Jan, 1237 1041, 1052, 1197, 1200, 1427, 1436, Nemesis, 1261 1489 Némirovsky, Irène, 1043 Nicodemi, Aldo, 320 NEP,6, 167, 622, 1303 Nicolai, Elena, 1415 Nerfs à vif (les), voir Cape Fear Nicolodi, Daria, 1443 Neri, Francesca, 1077 Nicot, Claude, 558 Nero, Franco, 274 Nid familial (le), 1392 Néron, Claude, 19, 34, 416 Nielsen, Asta, 1027 Nerval, Gérard de, 1053 Nielsen, Connie, 656, 1353 Nesbitt, Cathleen, 113, 309, 891 Nielsen, Mathilde, 1149 Nesbitt, Derren, 1242 Niemczyk, Leon, 140, 853 Nessuno torna indietro, 315 Nietzsche, Friedrich, 266, 447, 543, 1334 Nestor, Harry, 588 Night and the city, 37 Nettoyage à sec, 669 Night Key, 1500 Network, 1072, 1073 Night must fall, 1087 Neumann, Kurt, 440 Night of the demon, 29, 396 Never give a sucker an even break, 1513 Night of the generals (the), voir Nuit des gé- Never say never again, 981 néraux (la) Neville, John, 755, 1440 Night of the hunter (the), 539, 1275 Nevola, Edoardo, 309 Night of the iguana (the), 438, 1058 New centurions (the), 601, 1334 Night of the living dead, 340, 391, 530, 542, New pope (the), 652 709, 1130, 1194, 1289, 1342 New World (the), 814 Night train to Munich, voir Train de nuit pour New York – Miami, voir It happened one night Munich New York, New York, 1472 Nightfall, 1066, 1216 New York stories, 552, 918 Nightmare (Francis), 949 Newell, Mike, 652 Nightmare (Shane), 723 Newell, Patrick, 1131 Nightmare Alley, 224 Newman, Joseph F., 542 Nihon’yanagi, Hiroshi, 1481 Newman, Paul, 239, 357, 379, 432, 717, 756, Nihonmatsu, Kazui, 902 874, 950, 1069, 1070, 1291, 1304, Nikaid¯o, Fumi, 618 1305, 1407, 1448, 1460, 1494, 1519 Niki et Flo, 1095 Newmayer, Fred C., 829 Nikkari, Esko, 757, 886, 1340, 1499 News from home, 1116 Nikkatsu, 61, 158, 187, 583, 1156, 1161, 1206, Newton, Robert, 103, 308, 320, 576, 581, 767, 1227 1242, 1245, 1318, 1504 Nikonenko, Sergueï, 894 Next of kin, 573 Nikouline, Iouri, 861 Next stop, Greenwich village, 788 Nilsson, Maj-Britt, 349, 694, 1482 Nez de cuir, 718 Ninchi, Annibale, 236 Nezval, Vítězlav, 780 Ninchi, Ave, 1117, 1456 Niagara, 597 Ninchi, Carlo, 169, 328, 726 Nibelungen (die), 51, 582, 928, 1522 Ninotchka, 57, 288 Niblo, Fred, 163, 318, 433, 762, 858, 1012, Nishimura, K¯o, 484, 1208 1508 Niven, David, 140, 144, 442, 523, 563, 752, Nicaud, Philippe, 136, 798 1032, 1513 Nichetti, Maurizio, 952 No country for old men, 1093

1633 No man of her own, 381, 609 Nord, Pierre, 106 No man’s land, 845 Nordey, Véronique,7, 152, 154, 1520 No name on the bullet, 1369 Noriega, Eduardo, 270 No time for love, 1519 Noris, Assia, 233, 386, 773, 1160, 1402, 1448 No way out, 1524 Norma Rae, 47, 664 Noailles, Charles de, 1344 Normandie-Niemen, 297, 450 Nobi, 587, 1052 Noro, Line, 100, 225, 470, 955, 998, 1007, Noblesse oblige, 474, 553 1132, 1293, 1374 Nobody knows, 374 Norris, Frank, 21, 224 Noces (les), 1209 Norte (el), 1439 Noces de Dieu (les), 365, 1275 Norte, la fin de l’histoire, 298 Noces de Figaro (les), 1252 North by Northwest, voir Mort aux trousses Noces rouges (les), 1244 (la) Noé, Yvan, 207 North to Alaska, 843 Noël, Bernard, 1516 Northam, Jeremy, 1020, 1400 Noël, Magali, 147, 224, 236, 362, 470, 486, Northern pursuit, 1242 1090 Northwest passage, 251, 768 Noël-Noël, 231, 744, 1104, 1304, 1449 Norton, Edward, 827, 937, 946, 1224 Nœud coulant (le), 1434 Norton, Ken, 477 Nogawa, Yumiko, 746, 1287 Nos années sauvages, 1288, 1505 Nogent, Eldorado du dimanche, 1127 Nos funérailles, voir Funeral (the) Nohain, Dominique, 734 Nos meilleures années, 449 Nohain, Jean, 734 Nos vœux secrets, 938 Noi vivi, 6, 1078, 1379 Nosaka, Akiyuki, 996, 1022 Noir comme le souvenir, 1211 Nosferatu (Herzog), 170 Noiret, Philippe, 72, 223, 338, 413, 503, 507, Nosferatu (Murnau), 170, 314, 370, 562, 782, 532, 565, 596, 605, 621, 642, 671, 886, 960, 1275, 1482 672, 827, 842, 889, 909, 954, 1190, Nostalghia, 9, 289, 319 1200, 1214, 1228, 1346 Nostri sogni (i), 107 Noix de coco, 324 Not wanted, 1389 Nolan, Christopher, 85, 313, 324, 343, 539, Nothing sacred, 580 774, 812, 886, 1082, 1133, 1430 Notorious,1,8, 38, 47, 65, 982, 993, 1388 Nolan, Jeanette, 986 Notre-Dame de Paris (Delannoy), 10, 391, 851, Nolan, Lloyd, 610, 891, 1292, 1399, 1424, 1473 1327 Nolot, Jacques, 289, 375, 503, 659, 761, 796, Notre-Dame de Paris (Worsley), 851, 1101, 915, 1145, 1161 1327 Nolte, Nick, 330, 862, 1056, 1400 Notre histoire, 862 Nomi, Klaus, 1288 Notre homme Flint, voir Our man Flint Nomura, Takashi, 1353 Notre pain quotidien, voir Our daily bread Nomura, Yoshitar¯o, 96, 1391 Nôtre parmi les autres (le), 757, 1412 Non c’è pace tra gli ulivi, voir Pâques san- Notre petite sœur, 911 glantes Notte (la), 655 Non coupable, 133, 553, 1071 Notte brava (la), 781 Non, ou la vaine gloire de commander, 928 Nougaro, Claude, 1137 None shall escape, 232 Nourse, Allen, 1273 Noohan, Tom, 871 Nous avons gagné ce soir, voir Set-up (the) Noonan, Chris, 1450 Nous irons à Paris, 142 Noonan, Tommy, 992, 1107, 1337 Nous les gosses, 1182 Nora inu, voir Chien enragé

1634 Nous nous sommes tant aimés, 137, 173, 792, Nuit porte conseil (la), 716 1367 Nuit quand le Diable venait (la), 413, 486, Nous sommes tous des assassins, 1009, 1067, 967, 1328 1132, 1334 Nuits de bal, voir Sisters (the) Nous sommes tous des voleurs, voir Thieves Nuits de Cabiria (les), 22, 93, 143, 1297 like us Nuits de Chicago (les), voir Underworld Nous sommes tous en liberté provisoire, 274 Nuits de la pleine lune (les), 1272 Nouveau Monde (le) (Godard), 1325 Nuits ensorcelées (les), voir Lady in the dark Nouveau Monde (le) (Malick), voir New World Nuits fauves (les), 1434 (the) Nul ne revient sur ses pas, voir Nessuno torna Nouveau testament (le), 1502 indietro Nouveaux sauvages (les), 1426 Numès Fils, André, 1261 Nouveaux monstres (les), 1516 Nurmi, Maila, 542 Nouvelle Vague, 106, 468, 521, 1207, 1215, Nus et les morts (les), voir Naked and the 1387, 1442, 1489 dead (the) Nouvelle vague (film), 1100 Nutty professor (the), 616 Novak, Kim, 241, 286, 290, 359, 545, 608, Ny, William, 905 946, 1273, 1301, 1469 Nyby, Christian, 457 Novarro, Ramon, 177, 260, 527, 762 Novello, Ivor, 429, 1020 O brother, 58, 235, 357 Novello, Jay, 155 O Henry’s full house, 934 Novembre, Tom, 578, 1492 O’Brien, Edmond, 40, 44, 141, 175, 215, 267, Nový, Oldřich, 643 278, 395, 478, 752, 851, 952, 1335, Now, voyager, 16, 1361 1416 Nowicki, Jan, 701, 797, 1532 O’Brien, George, 1231, 1308 Noyce, Phillip, 94, 389, 775 O’Brien, Margaret, 803 Nozoe, Hitomi, 975 O’Brien, Pat, 805, 1410 Nuages d’été, 642 O’Connell, Arthur, 1004 Nuages de mai, 364, 404, 1086 O’Connor, Derrick, 568 Nuages flottants, 33, 537, 1113 O’Connor, Donald, 112 Nugent, Elliott, 67 O’Connor, Flannery, 1015 Nuit américaine (la), 599 O’Connor, Una, 262, 465, 615, 1018, 1448 Nuit de juin, 914 O’Dea, Denis, 528, 774, 1318, 1378, 1445 Nuit de l’iguane (la), voir Night of the iguana O’Donnell, Cathy, 35, 53, 237, 794, 1496 (the) O’Hara, Maureen, 84, 171, 271, 581, 667, 851, Nuit de San Lorenzo (la), 830 1293, 1308 Nuit de tous les mystères (la), voir House on O’Herlihy, Dan, 1270 Haunted Hill O’Keefe, Dennis, 307, 520, 549, 1007, 1531 Nuit de Varennes (la), 1238 O’Kelly, Tim, 576 Nuit de Walpurgis (la), 926 O’Neal, Patrick, 1008, 1288 Nuit des forains (la), 1284, 1531 O’Neal, Ryan, 335, 403 Nuit des généraux (la), 413, 967, 1328, 1529 O’Neil, Barbara, 90, 477, 491, 548, 872, 979, Nuit des morts-vivants (la), voir Night of the 1317 living dead O’Neill, Eugene, 315, 702 Nuit du carrefour (la), 199 O’Neill, Henry, 704, 756 Nuit du chasseur (la), 50, 172, 342 O’Neill, Jennifer, 1135 Nuit du loup-garou (la), 32, 562 O’Sullivan, Maureen, 10, 180, 236, 695, 875, Nuit et brouillard, 30, 515 1060, 1488 Nuit et brouillard au Japon, 829 O’Toole, Peter, 413, 937, 987, 1445

1635 Oakie, Jack, 79, 109, 690, 1002 Oiseau au plumage de cristal (l’), voir Uccello Oakland, Simon, 1017, 1036, 1474 dalle piume di cristallo (l’) Oates, Warren, 395, 398, 454, 507, 508, 667, Oiseau bleu (l’), 540 855, 1283, 1474, 1489 Oiseau de paradis (l’), voir Bird of paradise Obayashi,¯ Nobuhiko, 1225 Oiseaux (les), 65, 340, 1056, 1194, 1322 Oberon, Merle, 431, 609, 838, 950, 1094, 1181, Oka, J¯oji, 902 1301 Okaasan, 1396 Oberst Redl, voir Colonel Redl Okada, Eiji, 790, 1201, 1245, 1396, 1429 Objective, Burma, 263, 1036 Okada, Mariko, 1010 Obsédé (l’) (Dmytryk), voir Obsession Okada, Tokihiko, 1507 Obsédé (l’) (Wyler), 220, 876 Okada, Yoshiko, 85, 892, 1499 Obsédé en plein jour (l’), 1271 Okamura, Tensai, 858 Obsession (De Palma), 221 Ok¯ ¯ochi, Denjir¯o, 368, 926 Obsession (Dmytryk), 576 Okraïna, 1484 Obsessions, voir Flesh and fantasy Oktiabr, 685, 1052 Ocean’s eleven, 305, 1109 Okuribito, 792 Oci ciornie, voir Yeux noirs (les) Oland, Warner, 155, 160, 418, 484, 571, 631, Octobre, voir Oktiabr 1069, 1103, 1523 Octopussy, 248, 981 Olbrychski, Daniel, 299, 1209, 1532 Odagiri, Joe, 623, 842 Old acquaintance, 858 Odd man out, 495, 1318 Old dark house (the), 793 Odds against tomorrow, 1413 Old-fashioned way (the), 308 Odets, Clifford, 566, 658, 685, 714, 935 Old maid (the), 891, 892 Odyssée de Charles Lindbergh (l’), voir Spi- Old wives for new, 1512 rit of St.Louis (the) Oldman, Gary, 322, 324, 346, 499, 802, 886, Odyssée du docteur Wassell (l’), voir Story of 1430 Dr. Wassell (the) Olin, Lena, 343, 1300 Odyssée du petit Sammy (l’), voir Sammy Olin, Stig, 1482 goes South Oliva, Jay, 301 Odyssée du sous-marin Nerka (l’), voir Run Oliveira, Manoel de, 3, 928, 1381 silent run deep Oliver, Edna May, 863 Oe, Kenzabur¯o, 901 Oliver Twist, 767 Œdipus wrecks, 552, 964 Olivier, Jacques, 1262 Œil du Diable, 345, 1205 Olivier, Laurence, 83, 159, 241, 282, 415, 545, Œttly, Paul, 1160 553, 562, 757, 1056, 1245, 1301 Œuf du serpent (l’), 469, 695, 1105 Olivieri, Enrico, 1269, 1464 Of human bondage, 192 Oliviero, Carmelo, 215, 831 Offenbach, Jacques, 258 Ollivier, Paul, 841, 1394, 1409 Offence (the), 833 Olmi, Ermanno, 173, 519, 644, 1396, 1422 Officier et gentleman, 602, 920 Olson, James, 419, 502, 1070 Offret, voir Sacrifice (le) Olson, Nancy, 333, 547 Ogata, Issei, 781, 1429 Olvidados (los), 152 Ogata, Ken, 240, 999, 1059, 1391 Ombre d’un doute (l’), 65, 175, 218, 398, 597 Ogier, Bulle, 358, 681, 725, 770, 817, 899, Ombre d’un homme (l’), voir Browning ver- 1126, 1233, 1470 sion (the) Ogier, Pascale, 913, 1272 Ombre rouge (l’), 1350 Ogilvy, Ian, 560, 1393 Ombres et brouillard, voir Shadows and fog Ohay¯o, 593, 606, 671, 1357 Ombres au Paradis, 64, 1105 Oikawa, Michiko, 1498 On achève bien les chevaux, 1201, 1248, 1278

1636 On borrowed time, 279 Orgueil et préjugés, voir Pride and prejudice On connaît la chanson, 230 Orgueilleux (les), 222 On dangerous grounds, 28, 993 Orkin, Ruth, 321, 1527 On her majesty’s secret service, voir Au service Orlando, Silvio, 119, 652, 1181 secret de sa majesté Ormond, Julia, 1371 On ne joue pas avec le crime, voir 5 against Orozco, Regina, 665 the house Orphans of the storm, voir Deux orphelines On ne vit que deux fois, voir You only live (les) twice Orphée, 391, 524, 1344, 1483 On the town, voir Un jour à New York Orribile segreto del Dr. Hichcock (l’), 198, On the waterfront, 601, 785 723, 1249 Once more, 58, 1190, 1251 Orsini, Umberto, 479 Once upon a time in America, voir Il était une Orsini, Valentino, 1452 fois en Amérique Orska, Irena, 797 Once upon a time in Hollywood, voir Il était Orwell, George, 34, 435, 1292 une fois à Hollywood Oscarsson, Per, 1408 Ondes Martenot, 718 Oseam, 1429 One,¯ Hitoshi, 625 Osen aux cigognes de papier,7, 85, 1260, One-eyed jacks, voir Vengeance aux deux vi- 1469 sages (la) Oshima,¯ Nagisa, 302, 311, 321, 341, 351, One flew over the cuckoo’s nest , voir Vol au- 649, 683, 829, 888, 901, 907, 1184, dessus d’un nid de coucous 1270, 1271, 1506, 1512, 1514 One from the heart, 1523 Osment, Haley Joel, 1509 One hour with you, 420, 839, 1271 Osmond, Cliff, 547, 1301 One, two, three, 104, 116 OSS 117 : le Caire, nid d’espions, 16, 496 One way passage, 42, 1113 OSS 117 : Rio ne répond plus, 496 Onibaba, 1217 Ossessione,6, 22, 175, 360, 1427, 1443 Onion field (the), 1188 Osterloh, Robert, 101, 1456 Only angels have wings, 988, 1276 Ostrovski, Alexandre, 640 Onorevole Angelina (l’), 273 Osugi,¯ Ren, 1287 Ontkean, Michael, 498 Oswald, Marianne, 718 Onze fioretti de Saint François d’Assise, 1445 Oswalda, Ossi, 10, 756, 1227 Onze heures sonnaient, voir Roma, ore 11 Othello (Cukor), voir A double life Opening night, 253, 504 Othello (Welles), 86, 821, 1020, 1216, 1265 Opéra de quat’sous (l’), 293, 720, 1482 Other (the), 1365, 1366 Opérateur (l’), voir Cameraman (the) Other love (the), 752 Opération diabolique (l’), voir Seconds Otomo,¯ Katsuhiro, 858 Opération Scotland Yard, voir Sapphire Otowa, Nobuko, 129, 866, 1217 Ophüls, Marcel, 165 Ottiano, Rafaela, 1488 Ophüls, Max, 89, 102, 111, 632, 650, 677, Otto e mezzo, voir 8 1/2 812, 923, 1138, 1397, 1414 Où est la liberté ?, 272 Opinion publique (l’), 1237 Où est la maison de mon ami ?, 1148, 1162 Or des mers (l’), 336 Où sont les rêves de jeunesse ?, 168 Or du duc (l’), 747 Ouazani, Sabrina, 1459 Or du Hollandais (l’), voir Badlanders (the) Oudart, Félix, 754, 1261, 1432, 1441 Orange mécanique, 266, 452, 673, 856 Oulianov, Mikhaïl, 63, 904 Orbach, Jerry, 964 Oumansky, André, 471 Orchidée blanche (l’), voir Other love (the) Our daily bread, 314 Ordet, 188, 251, 319, 482, 541, 652, 1210 Our hospitality, voir Lois de l’hospitalité (les)

1637 Our man Flint, 1352 1438, 1530 Our man in Havana, 238 Pack up your troubles, 108 Our mother’s house, 179 Pacôme, Maria, 428 Our relations, voir C’est donc ton frère Pactole (le), 911 Oury, Gérard, 1284, 1336, 1445 Padovani, Lea, 849 Ouspenskaïa, Maria,4, 565, 622, 861 Padre padrone, 732, 1526 Out of Africa, 241 Page, Geneviève, 83, 107, 512, 1001, 1314 Out of the past, 527 Page, Geraldine, 669, 804, 856 Out 1, 1126 Page, Joy, 836 Outcast of the islands, 90 Pages arrachées au livre de Satan, 564 Outer limits (the), 750 Paget, Debra, 870, 1097, 1473 Outfit (the), 74 Pagliero, Marcello, 303, 439, 686, 716, 717, Outinen, Kati, 64, 165, 217, 679, 757, 1105, 792, 1069, 1471 1340, 1499 Pagnol, Jacqueline, 124 Outlaw (the), 20 Pagnol, Marcel,2, 82, 124, 590, 624, 650, Outlaw Josey Wales (the), voir Josey Wales, 1044, 1204, 1374, 1385, 1391, 1408 hors-la-loi Pailhas, Géraldine, 1202, 1528 Outrages, voir Casualties of war Pain, amour et fantaisie, 1313 Outsider (the), 845 Pain, amour et jalousie, 1313 Overman, Jack, 520 Pain et chocolat, voir Pane e cioccolata Overman, Lynne, 658 Painlevé, Jean, 1153 Owen, Clive, 1457 Paisà, 1249 Owen, Seena, 417, 995 Pajala, Turo, 1359 Owens, Patricia, 440 Pajama game (the), voir Pique-nique en py- Ox-Bow incident (the), 596 jama Oyu¯ sama, 129 Pakula, Alan J., 250, 406, 1462 Oyuki la vierge, 165, 1296 Pal Joe, 286 Ozawa, Eitar¯o, 334, 611, 691, 898, 1045, 1047, Palance, Jack, 243, 256, 337, 566, 620, 635, 1113 658, 757, 1314, 1479 Ozawa, Sh¯oichi, 996 Palau, 310, 577, 739, 779, 889, 970, 1045, Özdemir, Muzaffer, 364, 404 1053, 1296 Ozenne, Jean, 157 Pale rider, 67, 1199, 1314 Ozep, Fedor, 184 Palin, Michael, 34, 87, 92, 543, 666, 1097 Ozeray, Madeleine, 1121, 1306 Palindromes, 1419, 1433 Ozon, François, 150, 796, 1262 Palio, 970 Ozu, Yasujir¯o,3, 33, 35, 61, 77, 85, 156, Pallandt, Nina van, 99, 756, 989 168, 319, 325, 361, 544, 593, 606, Pallenberg, Anita, 1324 640, 671, 690, 691, 760, 902, 980, Pallette, Eugene, 79, 433, 465, 648, 858, 1202, 1010, 1074, 1081, 1159, 1213, 1263, 1336, 1449 1286, 1356, 1357¯ , 1396, 1499, 1507, Palm Beach story (the), 687 1513 Palma, Rossy de, 15, 415, 1163, 1289 Palme, Ulf, 135 P. . . respectueuse (la), 303, 1471 Palmer, Lilli, 184 Pääkkönen, Jasper, 625 Palminteri, Chazz, 202, 1050 Pabst, Georg Wilhelm, 293, 720, 797, 932, Palombella rossa, 1181 1027, 1114, 1181, 1286, 1529 Paltoquet (le), 1206 Pacific express, voir Union Pacific Pampanini, Silvana, 283, 1507 Pacino, Al, 239, 461, 462, 500, 637, 649, 663, Panama, Norman, 1452 752, 774, 1012, 1016, 1117, 1214, Pandora, 40, 551

1638 Pane e cioccolata, 1479 Parker, Albert, 1358 Panfilov, Gleb, 370, 904, 906, 1246 Parker, Cecil, 46, 313, 457, 882, 988, 1043, Pangborn, Franklin, 58, 144, 304, 795, 878, 1452 1334, 1491, 1513 Parker, Charlie, 1300 Panic in Needle Park (the), 663, 958 Parker, Eleanor, 525, 545, 645, 752, 923, 941, Panic in the streets, 450, 566, 1524 949, 1123, 1423, 1465 Panic in year zero, 812 Parker, Jean, 1459 Panine, Alexeï, 327 Parle avec elle, 1208 Panique, 4 Parlo, Dita, 56, 251, 578, 1034, 1177 Panthère noire (la), voir Black panther (the) Parlons femmes, 935 Panthère rose (la), voir Pink panther (the) Paronnaud, Vincent, 825, 1383 Pantoliano, Joe, 390 Parpaillon, 313 Papa est en voyage d’affaires, 444, 1151 Parrain (le), 14, 62, 101, 461, 462, 500, 637, Papanov, Anatoli, 680 1012, 1140, 1300 Papas, Irene, 586, 938, 1119 Parrish, Robert, 136, 513, 1082, 1525 Paper moon, 335 Parrish, 366 Papy fait de la résistance, 1449, 1487 Parrot, James, 12 Pâques sanglantes, 362 Parsons, Estelle, 1044, 1070 Parade d’amour, voir Love parade (the) Parsons, Louella, 104, 112, 290, 472, 1386 Parade du rire, voir Old-fashioned way (the) Partie de campagne, 28, 211, 1249 Paradine case (the), 1, 1024 Partition inachevée pour piano mécanique, 668, Paradis, Vanessa, 1451 1486 Paradis perdu, 943 Party (the), 1059, 1137 Paradis pour tous, 847, 1005 Party girl, 533 Paradjanov, Sergueï, 50, 242, 663, 1354, 1476, Parvo, Elli, 792 1502 Pas d’orchidées pour Miss Blandish, 1104 Parallax view (the), 1462 Pas de gué dans le feu, 906 Paramatta, bagne de femmes, 1241 Pas de printemps pour Marnie, voir Marnie Paramount, 44, 50, 57, 444, 448, 782, 874, Pas sur la bouche, 859 876, 980, 1028, 1036, 1506 Pascal, Blaise, 905 Paranoiac, 32, 72 Pascal, Christine, 433, 518, 621, 833, 1228, Paranoid park, 274 1366, 1472 Parapluies de Cherbourg (les),1, 129, 154, Pascal, Gabriel, 308, 320, 882, 986 495, 1072, 1288 Pascal, Gisèle, 1385, 1447 Parasite, 538 Pasolini, Pier Paolo, 285, 332, 601, 748, 781, Pardon us, voir Sous les verrous 803, 979, 1264, 1325, 1387, 1476 Paredes, Marisa,2, 17, 270, 504, 665, 754, Pasquali, Fred, 670 762 Pasqualino, 181, 990, 1075 Parély, Mila, 82, 969, 1388 Passage de la Pommeraye,1, 129, 154, 1494 Parentèle (la), 762 Passage du canyon (le), voir Canyon passage Parents terribles (les), 1137, 1483 Passage to India, 657, 1324 Parfrey, Woodrow, 475 Passage to Marseille, 1432 Parfum de femme, voir Profumo di donna Passagère (la), 1075, 1134 Parillaud, Anne, 254, 1470 Passagers de la nuit (les), 44 Paris, Simone, 887 Passé (le), 356 Paris-New York, 252, 334, 727 Passe montagne, 213, 217, 1196, 1354 Paris nous appartient, 13, 211, 268, 646, 1126 Passe ton bac d’abord, 441 Parisy, Andréa, 731, 1336 Passer, Ivan, 571, 958, 960, 1452 Park Row, 788

1639 Passez muscade, voir Never give a sucker an 853, 931, 995, 1024, 1155, 1309, 1347, even break 1428, 1444, 1520 Passion (Dwan), 560 Peckinpah, Sam, 182, 255, 303, 395, 398, Passion de Jeanne d’Arc (la), 1048, 1340 454, 495, 516, 1055, 1281, 1282, Passion fatale, voir Great sinner (the) 1306 Passion (Masumura), voir Manji Peele, Jordan, 750 Passport to Pimlico, 1110 Peellaert, Guy, 132 Pasteur, 354, 1408 Peeping Tom, voir Voyeur (le) Pastor, Rosanna, 432 Péguy, Charles, 627 Pastorale, 448 Peisson, Édouard, 733 Pastrone, Giovanni, 583 Pélerin (le), voir Charlot (First national) Pat Garrett and Billy the Kid, 495, 1304, 1306 Pellegrin, Raymond, 124, 1004, 1009, 1291 Patates (les), 1382 Pellicer, Pina, 495, 1220 Pate, Michael, 804, 1162, 1452 Pellonpää, Matti, 64, 167, 679, 757, 879, 886, Pathé, 983, 1147 1105, 1359 Pather panchali,9, 129, 130, 1390 Peltola, Markku, 679, 1340 Paths of glory, 103, 1138, 1148 Pempeit, Lilo, 75, 97, 301, 312, 357, 1087, Patient anglais (le), 620 1360 Patric, Jason, 1462 Penalty (the), 804 Patrick, Gail, 1334, 1336 Pendaison (la), 341 Patrick, Nigel, 78, 1109, 1150, 1276, 1508 Pendez-les haut et court, voir Hang ’em high Patrick, 190 Pendleton, Nat, 572 Patsy (the), 323 Péniche de l’amour (la), voir Moontide Patterns, 839, 1146 Penn, Arthur, 131, 139, 657, 859, 957, 1044, Pattes blanches, 210, 462, 1151 1304, 1346 Pattinson, Robert, 1527 Penn, Chris, 116, 456, 1063, 1199, 1463 Patton, 110 Penn, Patrick, 584 Paulais, Georges, 1210 Penn, Sean, 354, 601, 830, 1035, 1064, 1114, Pauline à la plage, 68, 1483 1214 Pauvre cœur des hommes (le), voir Kokoro Pennick, Jack, 230, 397, 667, 1099, 1141, 1308, Pauvres humains et ballons de papier, 127, 1460 1163 Penny, Sydney, 1199 Pavlović, Živojin, 1466 Pension d’artistes, voir Stage door Pawlikowski, Paweł, 481, 623 Pensionnaire (la), voir Spiaggia (la) Paxinou, Katina, 981, 1265, 1366 Pépé le Moko, 470, 729, 1096, 1293, 1389, Pay day, voir Charlot (First national) 1503 Payne, John, 1339, 1497 Peppard, George, 645 Pays sans étoile (le), 1063 Per grazia ricevuta, voir Miracle à l’italienne Pazza gioia (la), voir Folles de joie Per le antiche scale, voir Vertiges Pearce, Alice, 1348 Perceval le Gallois, 913, 1245, 1281, 1319, Pearce, Guy, 313 1329 Pearl of death (the), 1091 Percival, Lance, 789 Pearl of the south Pacific, 1517 Percy, Esme, 446 Peau d’âne, 654, 1513 Perdrix, 935 Peau d’un autre (la), voir Pete Kelly’s blues Père amable, 388 Peau douce (la), 53, 1100 Père de la mariée (le), voir Father of the bride Péché mortel, voir Leave her to heaven Père Noël est une ordure (le), 672, 1373, 1487 Péchés de jeunesse, 296 Père Tranquille (le), 1449, 1487 Peck, Gregory,1, 155, 528, 544, 638, 677, 846, Pérès, Marcel,7, 190, 406, 648, 669, 1009

1640 Perez, Vincent, 221, 349, 427, 1324, 1349 Petite boutique des horreurs (la), 116, 241, Pérez Biscayart, Nahuel, 494 1192 Pérez Galdós, Antonio, 458, 693 Petite ville (la), voir Kasaba Périer, François, 34, 75, 97, 130, 199, 252, Petite voiture, voir Cochecito (el) 284, 296, 390, 421, 467, 524, 577, Petite voleuse (la), 726 705, 711, 751, 815, 925, 1021, 1297, Petites marguerites (les), 1272 1304 Petits arrangements avec les morts, 1329 Perkins, Anthony, 221, 720, 1036 Petits meurtres entre amis, voir Shallow grave Perkins, Elizabeth, 1485 Petrenko, Alexeï, 409, 1371 Perkins, Millie, 1489 Petri, Elio, 203, 385, 586, 843, 945, 1402, Perles de la couronne (les), 1489 1455 Perlini, Memè, 1478 Petrie, Daniel, 378 Perlman, Ron, 254, 1478 Petrie, Howard, 402 Permis de tuer, voir License to kill Petulia, 844 Permissive society (the), 915 Peur (la), 572 Perrault, Gilles, 408 Peur au ventre (la), voir I died a thousand Perreau, Gigi, 629, 763 times Perret, Pierre, 1382 Peur de la peur, 1506 Perrey, Mireille, 225 Pevney, Joseph, 690, 975 Perrier, Olivier, 1246 Pfeiffer, Michelle, 260, 500, 960 Perrin, Jacques, 58, 264, 451, 605, 633, 654, Pham, Linh-Dam, 1324, 1343 671, 742, 957, 1467 Phantom, 782 Perrine, Valerie, 906, 1371 Phantom light (the), 1521 Perron, Claude, 976 Phantom lady, 1237 Perrot, François, 1362, 1481 Phantom of the Opera (Julian), 556, 1101 Persepolis, 825, 1383 Phantom of the Opera (Lubin), 556, 1101 Perses (les), 1222 Phantom of the Paradise, 409, 556 Persoff, Neremiah, 1463, 1488 Phantom thread, 736 Persona, 1500 Pharaon, 643 Persona non grata, 299, 1486 Phase IV, 575, 1233 Personnaz, Raphaël, 214 Phffft, 946 Pesci, Joe, 511, 1026, 1343 Philadelphia story (the), 662, 874, 1302 Pessoa, Fernando, 764 Philbin, Mary, 867 Pete Kelly’s blues, 1335 Philipe, Gérard, 16, 102, 147, 202, 222, 510, Peter Ibbetson, 598, 1221 537, 815, 1027, 1063, 1284, 1442 Peter Pan, 569 Philippe, Charles-Louis, 1119 Peters, Jean, 187, 270, 449, 597 Phillips, Alex, 753 Peters, Werner, 967, 1018 Philomena, 291, 1262 Petersen, Wolfgang, 486 Phoenix, Joaquin, 502, 1085, 1087, 1353, 1415 Petit à petit, 365, 905 Phoenix, River, 1073, 1439 Petit criminel (le), 262 Phoenix, Summer, 1356 Petit fugitif (le), voir Little fugitive Piaf, Édith, 778, 812, 1203 Petit garçon (le), 351 Pialat, Maurice, 434, 441, 488, 534, 1024, Petit lieutenant (le), 1158 1288, 1401, 1464, 1479, 1528 Petit monde de Don Camillo (le), 204, 277, Pianiste (la), 799 554, 1386 Pianiste (le), 1375 Petit prince a dit (le), 833 Piano tuner of earthquakes (the), 939 P’tit Quinquin, 340, 706 Picasso, Pablo, 220, 908, 949, 964, 1399 Petit soldat (le), 1062 Piccadilly Circus, 55

1641 Piccadilly, 197 Pink panther (the), 24, 66, 523, 536, 550, Piccoli, Michel,1, 30, 34, 157, 212, 267, 351, 1475 416, 514, 567, 620, 633, 642, 655, Pink panther strikes back (the), 536, 1475 695, 714, 728, 747, 872, 951, 1013, Pinocchio, 569, 1020 1077, 1206, 1229, 1244, 1309, 1314, Pinon, Dominique, 123, 644, 1478 1317, 1324, 1461, 1466, 1524 Pinter, Harold, 150, 238, 532, 712, 886 Piccolo, Ottavia, 291, 416, 423, 1119 Pintilie, Lucian, 137, 153, 683, 686, 693, Piccolo mondo antico, 11, 169, 1215 1095, 1342 Pichel, Irving, 73, 420 Pionniers de la Western Union (les), voir Wes- Pick, Lupu, 12 tern union Pick-up on South street, 246 Piovani, Nicola, 411, 830, 1181, 1382 Pickens, Slim, 495, 507, 522, 1282 Pique-nique à Hanging Rock, 512, 684 Pickford, Mary, 1386, 1405 Pique-nique en pyjama, 973 Pickpocket, 365, 1037 Pirandello, Luigi, 203, 511, 646, 970 Picnic at Hanging Rock, voir Pique-nique à Piranhas, 1444 Hanging Rock Pirate (la), 750 Picture of Dorian Gray (the), 551, 1122 Pirate (le), 1469 Pidgeon, Walter, 36, 171, 172, 257, 383, 550, Pirate noir (le), voir Black pirate (the) 950, 1146 Pisacane, Carlo, 149, 1380, 1430 Pied piper (the), 1513 Pisier, Marie-France, 770, 1255, 1487, 1488 Piédalu à Paris, 1441 Piste des géants (la), voir Big trail (the) Piège (le) (Huston), voir MacKintosh man (the) Pistilli, Luigi, 597 Piège (le) (Oshima),¯ 901 Pitfall, 336 Piège à cons (le), 911 Pitoëff, Georges, 770 Pièges, 232, 860, 1237 Pitoëff, Ludmilla, 1062 Piel que habito (la), 754 Pitoëff, Sacha, 67, 394, 1104, 1148 Piéplu, Claude, 145, 424, 433, 570, 681, 1206, Pitt, Brad, 249, 271, 295, 305, 330, 354, 429, 1244 478, 494, 653, 827, 939, 1530 Piéral (nain), 52, 848 Pitt, Michael, 1509 Pierce, Guy, 997 Pitts, Zazu, 21, 133, 969 Pierce, Tony, 968 Pizani, Robert, 836, 969 Pierre-Louis, 734, 740 Pizzorno, Antonietta, 1510, 1523 Pierrot le fou, 602 Place aux jeunes, voir Make way for tomorrow Pierry, Marguerite, 133, 252, 659, 898 Place de la République, 901 Pierson, Suzy, 903 Placido, Michele, 312, 655, 842 Pietrangeli, Antonio, 284, 948 Plages d’Agnès (les), 1252, 1274 Pigaut, Roger, 1083, 1228, 1381, 1413 Plainsman (the), 664 Pigeon (le), voir Soliti ignoti (i) Plaisanterie (la), voir Žert Pike, Rosamund, 1425 Plaisir (le), 111, 1254 Pilbeam, Nova, 1197 Plaisirs de la chair (les), 311 Pilgrim (the), voir Charlot (First national) Plaisirs inconnus, 77, 626, 1234 Pills, Jacques, 778, 1203 Plan 9 from outer space, 373, 542, 1140, 1197 Pilon, Antoine Olivier, 1279 Planchon, Roger, 408 Pilon, Donald, 1518 Planet of the apes, 1319 Pimpernel Smith, 41, 1435 Planet terror, voir Grindhouse Pindi, Raf, 843, 883 Planète interdite, voir Forbidden planet Pineau, Patrick, 1285 Planète sauvage (la), 371, 517, 1443 Pink Floyd, 269 Platform, 644, 1234 Platon, Alexandru Virgil, 748

1642 Platt, Louise, 477 Pointe-Courte (la), 1274 Platters (the), 817 Poiré, Jean-Marie, 672, 1487 Play dirty, 480 Poiret, Jean, 60, 131, 223, 252, 470, 1240, Play Misty for me, 614 1531 Player (the), 96 Poirier, Henri, 648, 669 Playtime, 13, 425, 1332 Poirier sauvage (le), 1086 Pleasence, Donald, 183, 391, 413, 1190, 1357, Poison (la), 483, 508, 1441 1482 Poison (le), 39, 52 Plein soleil, 471, 725 Poitier, Sidney, 231, 328, 744, 1524 Plein Sud, 1196 Poivre, Annette, 629 Pleshette, Suzanne, 65, 1322 Poker party, voir Six of a kind Pleure pas la bouche pleine, 1352 Pola, Isa, 1401, 1454 Plimpton, Martha, 1073, 1235 Polanski, Roman, 234, 344, 393, 424, 546, Plisnier, Charles, 225 735, 853, 1152, 1357, 1375 Pluie, voir Rain Police, 1479 Pluie noire, voir Kuroi ame Poligny, Serge de, 1221 Plumes de cheval, voir Horse feathers Polito, Jon, 205 Plummer, Amanda, 243, 283, 525, 725 Politoff, Haydée, 828, 1194 Plummer, Christopher, 744, 933, 957, 1115, Pollack, Sydney, 159, 241, 509, 619, 649, 1164, 1417 672, 796, 1201, 1288, 1300 Plus belle soirée de ma vie (la), 944 Pollet, Jean-Daniel, 677, 1413 Plus belles années de notre vie (les), voir Best Polley, Sarah, 1320 years of our lives (the) Pollock, Channing, 1203 Plus dignement (le), 928 Polonsky, Abraham, 140, 540, 1453 Plus dure sera la chute, voir The harder they Polony, Anna, 701 fall Polujan, Alexeï, 378 Plus fort que le Diable, voir Beat the devil Pompidou, Georges, 18, 19, 27, 149, 406, 447, Plus on est de fous, voir More the merrier 488, 567, 590, 621, 642, 695, 910, (the) 976, 1100, 1244, 1278, 1514 Plus sauvage d’entre tous (le), voir Hud Pompoko, 229, 691, 724, 1267 Pociąg, voir Train de nuit Poncela, Eusebio, 74, 1110 Pocketful of miracles, 382 Ponette, 228 Podalydès, Bruno, 346, 482, 1017, 1285, 1389 Pont (le), voir Brücke (die) Podalydès, Denis, 106, 346, 351, 482, 561, Pont de la rivière Kwai (le), 36, 649, 746, 641, 866, 1017, 1285 1047, 1331, 1450 Podestà, Rossana, 753, 834, 1369 Pont du Nord (le), 1126 Poe, Edgar Allan, 464, 493, 545, 716, 852, Pontecorvo, Gillo, 1375 876, 921, 929, 1102, 1223, 1239, 1487, Ponti, Carlo, 650 1509 Ponyo sur la falaise, 818 Poelvoorde, Benoît, 771, 1128, 1392 Ponzoni, Cochi, 288 Poème de l’élève Mikovski (le), 1194 Pope, Alexander, 418 Poésie sans fin, 353 Popesco, Elvire, 659, 727, 943, 1454, 1523 Poff, Lon, 21, 433, 1477 Popeye, 856 Poggioli, Fernandino Maria, 175, 1395 Popol Vuh,8, 639, 1285 Pohl, Klaus, 869 Poppy, 363 Poids d’un mensonge (le), voir Love letters Popwell, Albert, 23, 1493 Poil de carotte (1926), 373, 881, 1265 Porco Rosso, 221 Poil de carotte (1932), 881, 1265 Porel, Marc, 479 Point blank, 1095 Pornographes (les), 996, 1025, 1433

1643 Poron, Jean-François, 1447 Poupée sanglante (la), 1104 Port de l’angoisse (le), 448 Poupées du Diable (les), voir Devil-doll (the) Port des fleurs (le), 334 Poupon, Henri,2, 124, 624, 1096, 1385, 1391 Portal, Louise, 670, 895 Pour qui sonne le glas, 1366 Porte, Gilles, 675 Pour toi j’ai tué, voir Criss cross Porte, Robert, 559, 952 Pour une poignée de dollars, 1071, 1221 Porte-avions X (le), voir Wing and a prayer Pourquoi Monsieur R. . . , 301, 312, 338 Porte de l’Enfer (la), 776 Poursuite impitoyable (la), voir Chase (the) Porte du Diable (la), voir Devil’s doorway (the) Poverty Row, 65, 96, 160, 550, 696, 708, 810, Porte du paradis (la), voir Heaven’s gate 1511 Porte s’ouvre (la), voir No way out Powell, Dick, 136, 306, 336, 550, 758, 928, Porter, Cole, 1426 1002, 1051, 1123, 1177, 1213, 1246 Porter, Don, 1477 Powell, Jane, 1403, 1480 Portes de la nuit (les), 549, 718, 926, 1306, Powell, Michael, 4, 169, 227, 258, 358, 453, 1413 462, 553, 821, 850, 885, 1019, 1041, Portier, Marcel, 27 1232, 1242, 1258, 1322, 1364, 1521 Portier de nuit, 181, 1075, 1134 Powell, Robert, 796 Portillo, Blanca, 1125 Powell, William, 66, 444, 704, 791, 1113, 1336, Portman, Eric, 328, 553, 765, 850, 1398 1362, 1521 Portman, Natalie, 286 Power, Tyrone, 188, 224, 270, 359, 505, 551, Portrait de Dorian Gray (le), voir Picture of 839, 858, 1035, 1265, 1293, 1349, Dorian Gray (the) 1424 Portrait of Jennie, 188, 672 Power and the glory (the), 329, 472 Possessed (Bernhardt), 1509 Poyen, René, 27, 184, 487 Possessed (Brown), 258 Prachrar, Ilja, 1071 Possession, 195, 783 Prada, José María, 715, 1193 Post, Ted, 395, 1394 Prado, Lilia, 1530 Postlethwaite, Pete, 1050 Pradot, Marcelle, 1210 Postman always rings twice (the) (Garnett), Prästänkan, voir Quatrième alliance (la) 39, 90, 1003, 1178, 1427 Prat, Jean, 898, 1222 Postman always rings twice (the) (Rafelson), Préboist, Paul, 226, 428 1427 Prechtel, Volker, 1205, 1285, 1338 Posto (il), 1422 Preisner, Zbigniew, 674, 1065 Pot d’un million de ry¯o (le), 127, 1163 Preiß, Wolfgang, 1018 Potocki, Jan, 416, 450 Préjean, Albert, 298, 456, 720, 744, 1062, 1409 Pottecher, Frédéric, 924 Premier contact, voir Arrival Potter, Madeleine, 819 Première désillusion, voir Fallen idol (the) Pottier, Richard, 106, 225, 577, 740, 1124 Premiers beatniks (les), voir Heart beat Pou, Josep Maria, 1473 Premiers hommes dans la Lune (les), voir First Pouchkine, Alexandre, 233, 578 men on the Moon (the) Poudovkine, Vsevolod, 463, 1160 Preminger, Otto, 50, 90, 255, 257, 396, 443, Poujouly, Georges, 37, 79, 212, 322, 458, 1009 545, 563, 627, 632, 689, 807, 1001, Poulet au vinaigre, 43, 131, 223 1004, 1016, 1235, 1317, 1319 Poulet aux prunes, 1383 Prentiss, Paula, 816, 958, 1462 Poulter, Will, 1458 Préparez vos mouchoirs, 1398 Poupaud, Melvil, 253, 514, 901, 909, 1262 President’s last bang (the), 949 Poupée (la) (Baratier), 67 Presle, Micheline, 187, 202, 262, 296, 386, Poupée (la) (Has), 556, 643 751, 943, 1045, 1103, 1121, 1277, Poupée (la) (Lubitsch), voir Puppe (die) 1296, 1388, 1455

1644 Presley, Elvis, 817, 844, 871, 1415 Prisonnier d’Alcatraz (le), voir Birdman of Al- Presnell, Harve, 466 catraz Prestige (le), 1133 Prisonnier de Zenda (le), 480, 501, 612, 1032 Preston, Robert, 104, 255, 635, 658, 679, 1238, Prisonnière (la), 1301 1256 Prisonnière du désert (la), voir Searchers (the) Prévert, Jacques, 10, 28, 41, 167, 391, 549, Prisonniers du passé, voir Random harvest 557, 682, 718, 770, 815, 905, 1013, Private life of Don Juan (the), 1118, 1181 1098, 1146, 1171, 1228 Private life of Henry VIII (the), 609, 833, 913 Prévert, Pierre, 1171 Private life of Sherlock Holmes (the),7, 83 Prévost, Daniel, 859, 1189, 1346, 1384 Private lives of Elizabeth and Essex (the), 855 Prevost, Marie, 839 Private’s progress, 1453 Private affairs of Bel-Ami (the), voir Bel-Ami Privé (le), voir Long goodbye (the) Price, Dennis, 474, 850, 1174, 1453 Privilège, 1417 Price, Vincent, 15, 52, 72, 204, 396, 414, 440, Prizzi’s honor, 1041 491, 522, 564, 585, 637, 716, 832, Procès (le), 1036 855, 966, 985, 1159, 1241, 1316, 1376, Procès de Jeanne d’Arc, 389 1393, 1473, 1530 Procès Paradine (le), voir Paradine case (the) Prick up your ears, 802, 1161, 1302 Prochkine, Alexandre, 680 Pride and prejudice, 1135 Prochnow, Jürgen, 486 Pride of the marines, 1123 Prochu slova, 370, 1246 Pride of the Yankees (the), 1213 Prodomidès, Jean, 1222 Prière (la), voir Vedreba Producers (the), 972 Prim, Suzy, 204, 729, 744, 827, 993, 1071, Profession : reporter, 250 1384 Professionals (the), 337 Prima Angélica (la), 705, 1196 Profils paysans, 959, 1354 Prima della rivoluzione, 332 Profondo rosso, 1443 Prime cut, 1216 Profonds désirs des dieux, 240, 999, 1025, Prime of Miss Brodie (the),7, 179, 1167, 1059, 1429 1184 Profumo di donna, 1016, 1438 Primrose path, 856 Profundo carmesí, voir Carmin profond Prince of darkness (the), 391 Prohibition, 21, 53, 82, 89, 151, 202, 265, 281, Prince of foxes, 1265 293, 325, 377, 463, 562, 791, 838, Prince Valiant, 145 1010, 1044, 1173, 1221, 1335 Princesse aux huîtres (la), 756 Proie (la), 515, 524 Princesse de Montpensier (la), 214, 1465 Proie du désir (la), voir Desiderio Princesse Mononoke, 437, 822, 1267, 1294 Proie nue (la), voir Naked prey (the) Principal, Victoria, 1305 Proie pour l’ombre (la), voir Why change your Principe d’incertitude (le), 1381 wife ? Pringle, Bryan, 820 Proies (les), 669 Printemps, été, automne, hiver. . . , 879 Proietti, Gigi, 517, 935, 989, 1119, 1200 Printemps précoce, 760 Prokofiev, Sergueï, 81, 572, 1038, 1340 Printemps tardif, voir Banshun Prologues, voir Footlight parade Priomykhov, Valery, 680 Promenade avec l’amour et la mort, voir A Prise au piège, voir Caught walk with love and death Prison sans barreaux, 587 Promesses de l’ombre (les), voir Eastern pro- Prisoner (the), 29, 89, 765 mises Prisoner of Shark Island (the), 1418 Promessi sposi (i), 328 Prisoners, 294 Propriété interdite, 672, 933 Proslier, Jean-Marie, 382

1645 Protazanov, Iakov, 795 Qu’est ce que Maman comprend à l’amour ?, Proud valley (the), 897 voir Reluctant debutante (the) Proust, Marcel, 352, 1250, 1381 Qu’est il arrivé à Baby Jane ?, voir What ever Prova d’orchestra, 1435 happened to Baby Jane ? Proverka na dorogakh, voir Vérification (la) Quadrille, 1179 Providence, 203 Quai d’Orsay, 380 Prowler (the), 1163, 1178 Quai des brumes (le),2, 10, 76, 190, 417, 729, Prucnal, Anna, 408 1027, 1226 Prus, Bołeslaw, 556, 643 Quai des Orfèvres, 191, 961 Pruvost, Bernard, 340, 706 Quaid, Dennis, 557 Pryce, Jonathan, 34, 1361 Qualen, John, 242, 315, 397, 527, 1089, 1225 Przypadek, voir Hasard (le) Quand la panthère rose s’emmêle, voir Pink Psaume rouge, 538, 974 panther strikes back (the) Psychose, 32, 40, 72, 115, 178, 196, 275, 473, Quand l’inspecteur s’emmêle, voir A shot in 524, 932, 1036, 1198, 1220, 1416 the dark Pszoniak, Wojciech, 166, 1209 Quand la chair succombe, voir Senilità Public enemies, 293 Quand la mer monte. . . , 675 Public enemy (the), 52, 562 Quand la ville dort, voir Asphalt jungle (the) Puccini, Giacomo, 622, 879 Quand les tambours s’arrêteront, voir Apache Pucholt, Vladimír, 658 drums Puglia, Frank, 1221 Quand on a 17 ans, 1481 Puglisi, Aldo, 505, 1451 Quand passent les cigognes, 813 Puiu, Christi, 1261 Quand tu liras cette lettre, 910 Pullman, Bill, 1258 Quand une femme monte l’escalier, 1113 Pulp fiction, 243, 350 Quantrill, William Clarke, 172, 342, 551, 591 Pulsions, 524 Quantum of solace, 357, 973 Pulver, Liselotte, 104, 1021 Quarante ans de Don Juan (les), voir Private Punch-drunk love, 971 life of Don Juan (the) Punishment park, 376 42ième rue, 1177 Puppe (die), 10, 756 Quarante sept rônins (les), 1236 Purcell, Henry, 1145 Quarante tueurs, voir Forty guns Purcell, Noel, 313 Quartet, 32, 882, 934, 1508 Puri, Amrish, 384 Quasimodo, 851, 961, 1327 Purple rose of Cairo (the), voir Rose pourpre 14–18, 1240 du Caire (la) Quatorze heures, voir Fourteen hours Pursued, 19, 158, 404, 989, 1139, 1301, 1322, Quatorze juillet, 1394, 1409 1379 Quatre aventures de Reinette et Mirabelle, 1532 Pursuit to Algiers, 1091 Quatre cavaliers de l’Apocalypse (les), voir Four Purviance, Edna, 89, 360, 573, 917, 1237, 1519, horsemen of the Apocalypse (the) 1529 Quatre cents coups (les), 260, 371, 521, 536, Purvis, Jack, 34, 87 726, 733, 1245, 1375, 1476, 1487, Pushover, 1273 1527 Putzulu, Bruno, 509 Quatre de l’espionnage, voir Secret agent Pygmalion, 1345 Quatre de l’infanterie, voir Westfront 1918 Pyle, Ernie, 318 Quatre étranges cavaliers, voir Silver Lode Pyramide humaine (la), 375 Quatre filles du Dr. Marsh (les), voir Little women Qu’elle était verte ma vallée, 55, 80, 171 Quatre mariages et un enterrement, voir Four Qu’est-ce que j’ai fait pour mériter ça ?, 708 weddings and a funeral

1646 Quatre mouches de velours gris, 1409 Quinze jours ailleurs, 1383 Quatre pas dans les nuages, 1170 Quota quickies, 885, 1521 Quatre plumes blanches (les), voir Four fea- Quo vadis (Kawalerowicz), 958 thers (the) Quatre-vingt-treize, 751 Raab, Kurt, 301, 312, 368, 1087, 1506 Quatrième alliance (la), 188, 1149 Rabal, Francisco, 693, 1080, 1289, 1314 Quattro giornate di Napoli (le), voir Bataille Rabal, Liberto, 1077 de Naples (la) Rabben, Mascha, 966 Quay (frères), 306, 343, 939 Rabbia (la), 204, 748 Quayle, Anthony, 293, 644, 806, 1115, 1282, Rabbit transit, 316 1421 Rabourdin, Olivier, 1465 Que la bête meure, 1024 Racconto dei racconti (il), 930 Que la fête commence, 1200, 1228 Raccrochez, c’est une erreur, voir Sorry, wrong Que sera sera,8, 998 number Que viva Mexico, 691, 858, 1470 Racetrack, 915 Queen (the), 49, 1068, 1243, 1421 Racette, Francine, 606, 1409 Queen & country, 1478 Rachat suprême (le), voir Whispering chorus Queen Bee, 1196 (the) Queen Christina, 274, 573 Rachel, Rachel, 1070 Queen Kelly, 417 Rachmaninov, Sergueï, 1169 Queen of spades (the), 1177 Racine, Jean, 664 Quelle heure est-il ?, voir Che ora è ? Racines du Ciel (les), 875, 1099, 1438 Quelque part dans la nuit, voir Somewhere in Racisme,5, 33, 206, 259, 263, 276, 418, 426, the night 428, 439, 484, 490, 778, 807, 1157, Quelque part dans le temps, voir Somewhere 1449, 1483, 1524 in time Racket (Cromwell), 709 Quelque part quelqu’un, 1151 Racket (Mackenzie), voir Long Good Friday Quelques jours dans la vie d’Oblomov, 769, (the) 1486 Radford, Basil, 38, 457, 882, 1110, 1120, 1394 Queneau, Raymond, 1288, 1299 Radford, Michael, 34 Quester, Hugues, 1151 Radiguet, Raymond, 202 Qui donc a vu ma belle ?, voir Has anybody Radio days, 703 seen my girl ? Radziwilowicz, Jerzy, 876 Qui est sans péché, voir Chi è senza peccato Rafelson, Bob, 721, 780, 1427, 1436 Qui veut la peau de Roger Rabbit ?, 49, 460 Rafles sur la ville, 728 Quiet American (the) (Mankiewicz), 46, 94, Raft, George, 89, 112, 307, 323, 422, 676, 620, 775, 1122 1449 Quiet American (the) (Noyce), 94, 775 Ragazza con la valigia (la), voir Fille à la valise Quiet man (the), voir Homme tranquille (l’) (la) Quincey, Thomas de, 631, 1239 Rage in heaven, 1029, 1034 Quine, Richard, 268, 436, 826, 899, 1273, Raging bull, 1343 1469, 1491 Ragtime, 234, 502 Quinn, Anthony, 190, 214, 251, 256, 260, 391, Rahim, Tahar, 356, 1358 426, 459, 517, 529, 596, 794, 882, Rai, Ayshwarya, 944 1035, 1174, 1308, 1329, 1369, 1428, Raid (the), 963 1510 Raiders of the lost ark, voir Indiana Jones I Quinn, Patricia, 1346 Railroaded, 1383 Quintana, Rosita, 337 Railsback, Steve, 854, 937 Quintet, 756

1647 Raimu, 590, 624, 674, 956, 1071, 1187, 1204, 491, 570, 823, 858, 893, 966, 1091, 1374, 1385, 1489, 1498 1112, 1452 Rain, 1332 Ratoff, Gregory, 212, 459, 934 Rain man, 738 Rats du désert (les), voir Desert rats (the) Rain people (the), 1471 Ravel, Maurice, 488, 999, 1212 Raines, Ella, 80, 95, 719, 1237, 1363 Raven (the) (Corman), 716, 966 Rains, Claude,8, 16, 47, 65, 262, 271, 275, Raven (the) (Landers), 1509 417, 465, 556, 648, 753, 763, 799, Raw deal, 549 882, 954, 982, 1060, 1102, 1256, 1361, Rawlins, John, 1091 1432, 1470 Ray, Aldo, 235, 547, 857, 1066, 1488 Raisins de la colère (les), 242, 596, 745, 1455 Ray, Anthony, 1390 Raison et sentiments, voir Sense and sensibi- Ray, Jean, 154, 435 lity Ray, Nicholas, 28, 53, 225, 411, 468, 533, Raisons d’État, voir Good shepherd (the) 794, 828, 924, 1004, 1037, 1154, Raitt, Ann, 364 1164, 1267, 1390, 1443 Rally ’round the flag boys, 874 Ray, Satyajit, 9, 129, 130, 218, 287, 369, Ramazzotti, Micaella, 449 657, 806, 857, 897, 900, 906, 1094, Rambeau, Marjorie, 808, 856, 1507 1258, 1274, 1359, 1390, 1399, 1459, Rambo 2, 1188 1477 Rameau, Jean-Philippe, 1275 Raye, Martha, 567 Ramírez, Edgar, 1006 Raymond, Gene, 1508 Ramis, Harold, 128 Raymond, Paula, 1213 Rampling, Charlotte, 432, 554, 796, 895, 1075, Raymone, 421, 666, 1024 1142, 1433 Raynal, Patrick, 1190 Ramrod, 188 Rayon invisible (le), voir Invisible ray (the Ran, 1373 Rayon vert (le), 68, 698, 1188, 1272, 1281 Rancho notorious, 114 Razor’s edge (the), 814 Rand, Ayn,6, 1315 Razumov, 784 Randall, Mónica, 574 Razzia sur la chnouf, 492, 545, 752 Randall, Tony, 1386 Rea, Stephen, 757 Randolph, Elsie, 441 Reagan, Ronald, 1168, 1341, 1495, 1497 Randolph, Jane, 59, 454, 1383 Réalité, 194 Randolph, John, 508 Reap the wild wind, 1238 Random harvest, 1403 Rear window, 12, 241, 524, 529, 707, 1008, Randone, Salvo, 203, 238, 328, 486, 493, 586, 1061, 1089, 1102, 1273 843, 945, 1402, 1455, 1467 Rebecca, 65, 548, 1056 Ranieri, Massimo, 291, 1119 Rebel, Jean-Féry, 703 Rapaces (les), voir Greed Rebel without a cause, voir Fureur de vivre Raphaël ou le débauché, 1230 (la) Rappel de la terre (le), voir Terra madre Rebelle (le), voir Fountainhead (the) Rappeneau, Jean-Paul, 671, 1349 Rébellion, 813 Rapper, Irving, 16, 1361 Rebengiuc, Victor, 1095, 1342 Rapport préfabriqué, 247, 799 Rebhorn, James, 40, 557, 725, 830, 1214, 1438 Rapt, voir Hunted Recherche Susan désespérément, 23 Rascel, Renato, 199 Récit d’un propriétaire, 691 Rash¯omon, 776, 785, 1264, 1478 Reckless moment (the), 677 Rasp, Fritz, 12, 293, 732, 797, 869, 1011 Recoing, Aurélien, 363, 497, 767 Ratataplan, 952 Reconstitution (la), 686 Rathbone, Basil,5,9, 11, 329, 465, 488, 490,

1648 Récupérateur de cadavres (le), voir Body snat- Reine de Broadway (la), voir Cover girl cher (the) Reine de la prairie (la), voir Cattle queen of Red (la), 753 Montana Red badge of courage (the), 793 Reine des cartes (la), voir Queen of spades Red ensign, 1521 (the) Red-headed woman, 1059 Reine Margot (la) (Chéreau), 221, 559 Red house (the), 989 Reine Margot (la) (Dréville), 221, 559 Red river, 1280 Reine vierge (la), voir Young Bess Red shoes (the), 40, 258, 1322 Reiner, Carl, 47, 305 Redevance du fantôme (la), 1182 Reinhardt, Max, 928 Redford, Robert, 241, 250, 271, 509, 672, 824, Reinking, Ann, 1263 933, 957, 1300, 1428, 1453, 1460, Reisner, Charles, 624 1477 Reisz, Karel, 149, 150, 687, 820, 1056, 1154, Redgrave, Michael, 38, 89, 94, 282, 457, 548, 1347 654, 886, 981, 1150, 1394 Reitz, Edgar, 164, 1446 Redgrave, Vanessa, 149, 248, 673, 687, 802, Relais de l’or maudit (le), 808 819, 1173, 1393 Religieuse (la), 1128 Reds, 1052, 1082, 1427 Relli, Santa, 943 Reed, Carol, 90, 127, 238, 495, 774, 1120, Rellys, 124, 590, 945, 1391 1318 Reluctant debutante (the), 841 Reed, Donna, 325, 399, 506, 756, 1099 Remains of the day (the), 248, 692 Reed, John, 685, 1052 Remarque, Erich Maria, 103, 649, 752, 1021, Reed, Lou, 1509 1415 Reed, Oliver, 32, 41, 157, 179, 228, 1353, Rembrandt, 76, 541, 1191, 1527 1393 Remember the night, 1483 Reeve, Christopher, 744, 819, 1371 Remick, Lee, 142, 274, 1004, 1011, 1302, 1320 Reeves, Keanu, 260, 346, 1076, 1439 Rémoleux, Jean-Claude,7, 55, 669, 1054 Reeves, Michael, 560, 1393 Remontons les Champs Élysées, 969 Reflets dans un œil d’or, 401, 574 Remorques, 2,3, 1204 Regain, 112 Remous, 213 Regalo di Natale, 628, 1080 Remsen, Bert, 794 Regarde les hommes tomber, 1295 Rémy, Albert, 69, 98, 521, 998 Régent, Benoît, 1065, 1211 Renant, Simone, 199, 705, 952, 961, 1203, Reggiani, Serge, 97, 99, 102, 300, 386, 467, 1388, 1424 549, 718, 729, 837, 952, 1030, 1229, Renard, Colette, 98 1304, 1367, 1475, 1501 Renard, Jules, 881, 1189, 1265 Région sauvage (la), 195, 783 Renard, Maurice, 560 Règle du jeu (la), 687, 1020, 1306, 1432 Renard jaune (le), 1254 Règlement de comptes, voir Big heat (the) Renarde (la), voir Gone to earth Règlements de comptes à OK Corral, voir Gun- Renaud, 115, 1149 fight at the OK Corral Renaud, Isabelle, 641 Régnier, Natacha, 99, 1346 Renaud, Madeleine,2, 31, 69, 111, 682, 825, Rego, Luis, 352, 1114, 1373 899, 1204, 1241 Řehák, František, 1249 Rendez-vous, 576, 1334, 1356 Reid, Beryl, 1106 Rendez-vous à Bray, 725 Reid, Kate, 419, 672 Rendez-vous à Bruges, voir In Bruges Reilly, John C., 292, 1064, 1084, 1085, 1312 Rendez-vous avec la peur, voir Night of the Reinartz, Antoine, 539 demon Reine Christine (la), voir Queen Christina Rendez-vous d’Anna (les), 362

1649 Rendez-vous de juillet, 1296 Rettig, Tommy, 803, 1319 Rendez-vous de Paris (les), 908 Return of Doctor. X (the), 1018 Rénier, Yves, 499 Return to Glennascaul, 86, 1020 Renko, Serge, 704 Reuver, Germaine, 508, 1441 Rennie, Michael, 421, 1014, 1179, 1508 Revanche de Frankenstein (la), 100 Renoir, Auguste, 1207 Réveil dans la terreur, voir Wake in fright Renoir, Claude, 1258 Réveil de la Sorcière Rouge (le), voir Wake of Renoir, Jean, 31, 199, 211, 414, 427, 526, the Red Witch 557, 614, 650, 681, 683, 686, 712, Revenant (the), 294, 1290 737, 993, 1028, 1034, 1044, 1049, Revenge of the Pink Panther, 1475 1227, 1258, 1274, 1306, 1326 Revere, Anne, 15, 540, 548, 1016, 1039, 1362, Renoir, Pierre, 199, 232, 265, 579, 739, 740, 1444 784, 860, 1013, 1017, 1028, 1042, Rêves de chaque nuit, 105, 1499 1062, 1306 Rêves de femmes, 698 Renucci, Robin, 335, 672 Revil, Clive, 554 Repas (le), voir Meshi Revolt of Mamie Stover (the), 678 Repas de noces, voir Catered affair (the) Révolte à bord, voir Two years before the mast Repentir (le), 231 Révoltés de l’an 2000 (les), 1194 Répétition d’orchestre, voir Prova d’orchestra Révoltés du Bounty (les), voir Mutiny on the Repo man, 1223 Bounty Reporters, 321, 1354 Revueltas, Rosaura, 267 Repp, Pierre, 98 Rey, Fernando, 52, 181, 458, 533, 681, 701, Reproduction interdite, 1224 756, 948, 1023, 1074, 1078, 1275 Reptile (le), 508 Reybaz, André, 755 Republic (studio), 44 Reymond, Dominique, 703, 1412 Répulsion, 1152, 1357 Reynolds, Burt, 26, 496, 1431 Requiem for a dream, 838 Reynolds, Debbie, 112, 739 Réquisitoire (le), voir Manslaughter Reynolds, William, 629, 787 Resa dei conti (la), 703 Reznikoff, Iegor, 1054 Reservoir dogs, 116, 1425 Rezvani, Serge, 552, 707 Resnais, Alain, 30, 31, 203, 230, 262, 351, Rhys Meyers, Jonathan, 279 390, 515, 648, 656, 720, 748, 859, Riaboukine, Serge, 707 1148, 1201, 1257, 1307 Ribera, Jose de, 1109 Ressources humaine, 691 Riberolles, Jacques, 633 Restless breed (the), 192 Ribowska, Malka, 73, 385 Restrepo, 342, 1280 Ricardo, Sérgio, 423 Résurrection (Blasetti), 723 Rich, Claude, 390, 610, 648, 669, 747, 748, Résurrection (Petrie), 378 1200, 1218, 1331, 1389, 1524 Retour à Howards End, voir Howards End Rich and strange, 441 Retour à l’aube, 953 Richard, Eric, 912 Retour à la vie, 1304 Richard, Jean-Louis, 15, 552, 1321 Retour d’Afrique (le), 384 Richard, Nathalie, 355 Retour de Don Camillo (le), 554, 1386 Richard-Willm, Pierre, 731, 770, 1007 Retour de l’enfant prodigue (le) (Chahine), Richardson, Lee, 1041 894 Richardson, Ralph, 87, 90, 562, 774, 808, 860, Retour de l’enfant prodigue (le) (Schorm), 894 1040, 1276, 1438, 1454 Retour de l’inspecteur Harry (le), voir Sudden Richardson, Tony, 282 impact Richard III (Loncraine), 1141 Retour des trois ivrognes (le), 321, 888 Richard III (Olivier), 562

1650 Riche, Paul, 1240 Rite (le), 340 Richebé, Roger, 106, 779, 1454 Ritt, Martin, 46, 664, 744, 836, 1494, 1519 Richepin, Jean, 521 Ritter, Thelma, 71, 459, 829, 941, 1008, 1112 Richert, William, 720, 1439 Riva, Emmanuelle, 30, 339, 354, 827, 908, Richet, Jean-François, 189 910, 971, 1065, 1183, 1201 Rickman, Alan, 638, 738 River (the) (Borzage), 1118, 1460 Ricotta (la), 1325 River (the) (Renoir), 1232, 1258 Ride lonesome, 17, 994, 1057, 1309 River of no return, 1319 Ride the high country, 1281, 1282 Rivers, Dick, 909 Ride the pink horse, 578, 1265 Rivette, Jacques, 211, 268, 332, 355, 646, Ride, Vaquero, voir Vaquero 714, 770, 1126, 1128 Rider Haggard, Henry, 747, 1292 Rivière, Marie, 68, 332, 1188, 1532 Ridgely, John, 942, 978, 1242 Rivière (la), 881, 1476 Ridges, Stanley, 1033, 1509 Rivière d’argent (la), voir Silver river Riefenstahl, Leni, 295, 388, 1522 Rivière de nos amours (la), voir Indian fighter Rien ne va plus, 619 (the) Rien que pour vos yeux, 437, 462 Rivière du Hibou (la), 331, 539 Rigaud, George, 1394 Rivière noire, voir Kuroi kawa Rigaux, Jean, 1466 Rivière sans retour (la), voir River of no return Rigby, Edward, 1197 Riz amer, 39, 52 Riget, 118 RKO,1, 20, 48, 235, 420, 472, 633, 636, 637, Rigg, Diana, 504, 955, 1131, 1159 982, 1108, 1123 Right stuff (the), 422, 1276 RKO 281, 472 Rignault, Alexandre, 470, 554, 697, 825, 1007, Roach, Jay, 8, 706, 1532 1115, 1121 Roach, Max, 586 Rilla, Wolf, 994 Road house, 666 Rim, Carlo, 272, 629 Road movie, 855 Rimbaud, Arthur, 721 Road to. . . , 67 Rin Tin Tin, 804, 934 Singapore, 882, 902, 1268, 1510 Rio, Dolores del, 645, 750, 1278 Zanzibar, 1268 Rio Bravo, 206, 530, 957 Morocco, 1510 Rio Conchos, 175 Utopia, 57, 1268 Rio Grande, 667 Rio, 902 Ripoux (les), 1214 Road to Graceland, 871 Ripstein, Arturo, 665, 1194 Road to Guantánamo (the), 825 Ris donc, Paillasse, voir Laugh, clown, laugh Road to perdition, 1407 Risch, Maurice, 1457 Roadgames, 12 Rise and fall of Legs Diamond (the), 1474 Roaring twenties (the), 824 Rise of Catherine the great (the), 710 Robards, Jason, 61, 250, 292, 738, 1282, 1326 Risi, Dino, 93, 121, 137, 205, 284, 288, 475, Robards Sr., Jason, 1393, 1487 785, 840, 878, 1016, 1076, 1516 Robbe-Grillet, Alain, 890, 1148, 1362 Rising sun, 1430 Robbins, Jerome, 1017 Riskin, Robert, 147 Robbins, Tim, 96, 1035, 1063, 1291, 1312 Riso amaro, voir Riz amer Robby le robot, 36, 1082, 1351 Rispal, Jacques, 149, 474, 1075 Robert, Marcel, 1262 Rissient, Pierre, 650, 764 Robert, Yves, 147, 278, 408, 1045, 1471 Risso, Roberto, 1313 Roberte, 18 Rist, Christian, 1472 Roberto Succo, 764 Ritchie, Michael, 824, 1216, 1477 Roberts, Allene, 1443

1651 Roberts, Julia, 305, 771, 937 Rogers, Ginger, 139, 633, 795, 822, 856, 868, Roberts, Pascale, 1382 887, 1177, 1192, 1334, 1447 Roberts, Rachel, 684, 820 Rogers, Will, 242, 1449 Roberts, Tony, 713 Rohmer, Éric, 55, 68, 167, 330, 332, 347, Robertson, Cliff, 221, 235, 1177, 1297 698, 704, 890, 895, 901, 905, 908, Robeson, Paul, 283, 362, 366, 702, 747, 897, 913, 928, 1126, 1188, 1194, 1254, 1165, 1251, 1447, 1523, 1530 1262, 1272, 1281, 1483, 1532 Robie, Wendy, 1051 Roi de cœur (le), 1045 Robin, Dany, 136, 278 Roi de New York (le), voir King of New York Robin, Michel, 914, 1075, 1518 (the) Robin and Marian, 1070 Roi des rois (le), voir King of kings (the) Robin des Bois, voir Robin Hood Roi du tabac (le), voir Bright leaf Robin des Mers, 123 Roi et l’oiseau (le), 770 Robin Hood, 166 Roi et quatre reines (le), voir King and four Robinson, Andrew, 1267 queens (the) Robinson, Bruce, 689 Rois et reine, 54, 348, 1230 Robinson, Edward G.,5, 21, 132, 265, 315, Roland, Gilbert, 303, 305, 550, 645, 836, 1231 337, 377, 451, 493, 534, 723, 838, Rolfe, Guy, 593, 833, 1180 941, 970, 989, 991, 1003, 1049, 1132, Rolland, Jean-Claude, 898, 1190 1192, 1266, 1287, 1383, 1405, 1447, Rollette, Jeanne, 1127 1461 Rollin, Georges, 579, 998 Robinson, Julia Ann, 1436 Rollins, Howard E., 502 Robinson, Madeleine, 184, 296, 589, 682, 733, Roma, voir Fellini-Roma 736, 1027, 1083, 1166, 1195, 1224, Roma, città aperta, 686, 716, 1174, 1249 1228, 1251, 1423 Roma, città libera, voir Nuit porte conseil (la) Robinson Crusoe, 1270 Roma, ore 11, 849 Robinson Crusoe sur Mars, 332 Romachine, Anatole, 409 Robiolles, Jacques, 474, 1255 Roman, Ruth, 80, 401, 923, 1004, 1388 Robison, Arthur, 732 Roman d’un tricheur (le), 54 Robson, Flora, 262, 710, 769, 882, 1185, 1232, Roman de Genji (le), 911 1301 Roman de Marguerite Gautier (le), voir Ca- Robson, Mark, 473, 605, 946, 1487, 1490 mille (Cukor) Robson, May, 572, 1305 Roman de Mildred Pierce (le), voir Mildred Roc, Patricia, 29, 1097, 1179, 1304, 1377 Pierce Rocard, Pascale, 1190 Roman de Renard (le), 459 Rocca, Daniela, 146 Roman holiday, 1347 Rocco et ses frères, 86 Romance, Viviane,4, 222, 265, 943, 1204, Rocha, Glauber, 423, 897, 1484 1362 Rochant, Éric, 90, 97, 749 Romance cruelle, 640 Roché, Henri-Pierre, 552 Romand, Béatrice, 55, 332, 1188 Rochefort, Jean, 312, 424, 428, 563, 565, 621, Romano, Carlo, 1170, 1335, 1518 680, 1228, 1252, 1447 Rome, ville ouverte, voir Roma, città aperta Rockwell, Sam, 733 Romero, Cesar, 225, 980, 1339, 1408 Rôdeur (le), voir Prowler (the) Romero, George A., 1342 Rodgers, Gaby, 962 Romney, Edana, 1398 Rodney, John, 158 Ronde (la), 102 Rodriguez, Robert, 350, 709, 750, 1457 Ronde de l’aube (la), voir Tarnished angels Roeg, Nicolas, 125, 736, 844, 925, 1434 (the) Roger la honte, 938 Ronde du crime (la), voir Lineup (the)

1652 Ronet, Maurice, 458, 531, 621, 730, 1123, Rossiter, Leonard, 403, 1372 1230, 1296, 1457 Rostand, Edmond, 889, 1160, 1349 Room, Abram, 167, 813 Rota, Nino, 143, 236, 461, 529, 641, 1030, Room at the top, 559, 717 1090, 1435 Rooney, Mickey, 240, 928, 1412 Roth, Joseph, 644 Roosevelt, Eleanor, 1345 Roth, Lilian, 314, 1271, 1273 Roosevelt, Franklin D., 108, 1157 Roth, Tim, 116, 243, 322, 937, 1023, 1425 Roosevelt, Ted, 271, 758, 993, 1221, 1259, Roti de Satan (le), 368 1369 Rottiers, Vincent, 740 Root, Rebecca, 1085 Roüan, Brigitte, 761 Roots of Heaven (the), voir Racines du Ciel Roubaix, François de, 1021 (les) Roubaix, une lumière, 539 Rope of sand, 47 Rouch, Jean, 315, 365, 375, 901, 905, 983, Roquevert, Noël, 79, 174, 205, 385, 424, 537, 984, 1184, 1522 541, 579, 674, 936, 978, 1053, 1447 Roue (la), 1147 Rosa la rose, fille publique, 65, 1387 Rouffio, Jacques, 212, 742 Rosay, Françoise, 105, 559, 738, 770, 882, 927, Rouge, voir Trois couleurs 1026, 1098, 1191, 1269, 1388, 1464 Rougerie, Jean, 18, 60, 223 Rose, Gabrielle, 600, 693, 1014, 1320 Rouges et Blancs, 894, 974, 1298 Rose de minuit, voir Midnight Mary Rouleau, Raymond, 142, 154, 262, 579, 1182, Rose du crime (la), voir Moss rose 1183 Rose et la flèche (la), voir Robin and Marian Roulette chinoise, 1515 Rose pourpre du Caire (la), 56, 351, 633 Round midnight, 518, 1300, 1303 Rose rouge (la), 1471 Rouquier, Georges, 782, 1187 Roseaux sauvages (les), 1145, 1193, 1481 Rourke, Mickey, 607, 750, 1207, 1434, 1457, Rosemary’s baby, 201, 268, 389, 419, 933, 1319, 1463 1419, 1445 Rouse, Russell, 1219 Rosenberg, Stuart, 357 Rousseau, Jean-Jacques (réalisateur), 1129 Rosette, 68, 313, 1188, 1483 Roussel, Henry, 1187 Rosi, Francesco, 238, 597, 752, 842, 1119, Roussillon, Jean-Paul, 514, 920, 1200, 1230, 1382, 1463 1516 Rosier, Cathy, 1021 Roussos, Demis, 367 Rosny Aîné, J. H., 254 Route au tabac (la), voir Tobacco road Ross, Annie, 1063 Route des Indes (la), voir Passage to India Ross, Benjamin, 472 Route des ténèbres (la), voir Pride of the ma- Ross, Katharine, 1453, 1460 rines Rossellini, Isabella, 48, 264, 456, 844, 1173, Route semée d’étoiles (la), voir Going my way 1383, 1462 Rouve, Jean-Paul, 1452 Rossellini, Renzo, 102, 170, 580 Rouvel, Catherine, 646, 1066, 1077, 1084, 1190 Rossellini, Roberto, 11, 102, 115, 170, 181, Roux, Jacques, 1168 272, 294, 360, 572, 580, 686, 716, Rovère, Liliane, 107, 661 748, 792, 801, 898, 907, 1152, 1176, Rowland, Roy, 803 1249, 1414, 1445 Rowlands, Gena, 247, 253, 442, 504, 529, 647, Rossen, Robert, 239, 540, 665, 1238 800, 1235, 1345 Rossetti, Dante Gabriele, 150, 346, 886, 962, Roy, Deep, 71, 855, 1099 1258 Roy, Lise, 911, 913 Rossi, Tino, 446 Roy-Lecollinet, Lou, 1424 Rossi Drago, Leonora, 358, 736, 935 Royal Tenenbaums (the), 1191 Rossi Stewart, Kim, 956 Royal wedding, 918, 1109, 1403

1653 Royaume des chats (le), 789, 1267 Russell, Jane, 20, 138, 637, 678, 1337 Rozier, Jacques, 161, 759, 920, 1114 Russell, John, 1155, 1199, 1456 Rózsa, Miklós, 282, 425, 548, 603, 636, 810, Russell, Ken, 228, 292, 796, 1393 1012, 1024, 1030, 1203 Russell, Kurt, 709, 1425 Ruban blanc (le), 1377 Russell, Lucy, 330 Rubik (cube), 231, 302 Russell, Robert, 1393 Rubis du prince birman (les), voir Escape to Russell, Rosalind, 138, 559, 1087, 1302 Burma Russell, Theresa, 925, 1434 Ruby Gentry, 594, 995 Russo, James, 1120 Rude journée pour la reine, 1246 Rust, Richard, 1057, 1177 Rudolph, Alan, 280, 389, 807, 862, 1115, Rustichelli, Carlo, 1395, 1430, 1451 1464, 1485 Rustum, Hind, 300 Rudolph, Lars, 530 Rusty James, voir Rumble fish Rue de l’Estrapade, 1293 Rusty knife, 1156, 1161 Rue de la honte (la), 877 Rutherford, Margaret, 821, 1110 Rue de la mort (la), voir Side street Ruthless, 829 Rue rouge (la), voir Scarlet street Rutles (the), 245 Rue sans fin (la), 317 Ruysdael, Basil, 1517 Rue sans joie (la), 1027 Ryan, Edmon, 1442 Ruée (la), voir American madness Ryan, Kathleen, 1318 Ruée vers l’or (la), 523, 1131, 1143, 1152, Ryan, Mitchell, 1139 1377 Ryan, Robert, 24, 28, 74, 109, 130, 138, 333, Ruée vers l’Ouest (la), voir Cimarron 337, 395, 431, 508, 555, 683, 685, Ruelles du malheur (les), voir Knock on any 709, 738, 812, 828, 1038, 1102, 1122, door 1248, 1413, 1440, 1488 Ruffin, François, 865 Ryan’s daughter, 60, 249, 455, 1324 Rufus, 376, 424, 1134, 1360, 1514 Ryazanov, Eldar, 640 Ruggles, Charles, 42, 133, 848, 922, 1305 Ryder, Alfred, 520 Ruggles, Wesley, 779 Ryder, Winona, 346, 724, 1316, 1478 Ruggles of Red Gap, 21, 133 Rylance, Mark, 306, 412, 539 Rühmann, Heinz, 1240 Rysel, Ded, 1441 Ruisseau (le), 738 Ryu,¯ Chishu,¯ 33, 35, 77, 156, 168, 181, 317, Ruiz, Raoul, 530, 1181, 1381, 1470 319, 334, 500, 544, 606, 640, 671, Rule, Janice, 755, 1068, 1469 691, 902, 1010, 1048, 1159, 1213, Ruman, Sig, 29, 50, 57, 284, 365, 430, 547, 1263, 1286, 1357, 1439, 1502 580, 630, 982, 988, 1168, 1313, 1428, 1506 S., Bruno, 660, 1338 Rumble fish, 1463 Sa majesté des mouches, voir Lord of the flies Run of the arrow, 1108 Sabatier, William, 1128 Run silent run deep, 533 Sabatini, Rafael, 1419 Runacre, Jenny, 250 Sable était rouge (le), voir Beach red Running on empty, 283, 1073 Sabotage, 1049 Rupture (la), 1084 Sabotage à Berlin, voir Desperate journey Rush, Barbara, 1154, 1494 Saboteur, 429, 430, 618, 1049 Rush, Geoffrey, 238, 290 Saboteur sans gloire, voir Uncertain glory Rush, Richard, 937 Sabrina, 439, 782, 1042 Russell, Elizabeth, 59, 454, 1487 Sabu, 169, 334, 409, 698, 1196, 1232 Russell, Gail, 279, 577, 684, 1022 Saburi, Shin, 77, 156, 1010, 1286 Russell, Harold, 237 Sac (le), 614

1654 Sacher-Masoch, Leopold von, 344 Salon de musique (le), voir Jalsaghar Sacks, Michael, 47, 1467 Salon Mexico, 610 Sacrifice (le), 366, 1227 Salou, Louis, 16, 75, 128, 510, 718, 726, 778, Sacrifiés (les), voir They were expendable 1013, 1296, 1424 Sada, Keiji, 33, 77, 1010, 1047 Salt of the Earth, 267, 1277 Saddest music in the world (the), 1173 Salto nel vuoto (il), voir Saut dans le vide (le) Saddle the wind, voir Libre comme le vent Salvation hunters (the), 64, 956 Sade, Donatien Alphonse François de, 803, Salvatore Giuliano, 238, 752 929, 937, 1344, 1485 Salvatori, Renato, 86, 149, 1120, 1380 Sadie McKee, 1057, 1508 Sam was here, voir Nemesis Safe in Hell, 790 Samberg, Ajzyk, 1088 Safety last, 829 Samedi soir, dimanche matin, voir Saturday Safonova, Elena, 134 night. . . Sagan, Françoise, 563 Sammy goes South, 1461 Sagnier, Ludivine, 652 Samoïlova, Tatiana, 813 Sagouin (le), 385 Samouraï (le), 912, 1021, 1229 Sailor et Lula, voir Wild at heart Sampson, Will, 1200 Saint, Eva Marie, 561, 601, 993, 1520 Samson et Dalila, 726 Saint (le), 900, 906, 1390 San Giacomo, Laura, 864 St. Clair, Lydia, 1292 San Martin, Conrado, 510 Saint-Cyr, Renée, 275 Sánchez, Jaime, 395 St. John, Betta, 1186 Sanction (la), voir Eiger sanction (the) St. John, Howard, 178, 815 Sand, George, 900 Saint-Laurent, Cecil, 1124, 1240 Sand pebbles (the), 492 Saint-Macary, Xavier, 1321 Sanda, Dominique,1, 121, 517, 689, 777, 950 Saint-Simon, Lucile, 1456 Sanders, Dirk, 602, 1532 Saint Joan, 563, 632 Sanders, George, 38, 81, 115, 172, 284, 414, Saint Louis blues, 1204, 1332 454, 459, 510, 550, 551, 593, 685, Saint Michel avait un coq, 102, 107, 830 719, 726, 814, 860, 970, 994, 1008, Sainval, Claude, 30, 1221 1034, 1056, 1094, 1122, 1235, 1247, Sait¯o, Takanobu, 35, 1074 1293, 1299, 1447 Sait¯o, Tatsuo, 105, 168, 671, 987, 1081, 1159, Sanders-Brahms, Helma, 1435 1263, 1498, 1502, 1507 Sanders of the river, voir Bozambo Sakai, Furank¯ı, 783 Sandler, Adam, 971 Sakall, S. Z., 1256, 1259 Sandre, Didier, 1329 Sakamoto, Ryuichi,¯ 649 Sandrelli, Stefania, 146, 173, 377, 505, 668, Sakamoto, Takeshi, 33, 105, 156, 168, 325, 777, 834, 948, 1367, 1531 671, 690, 691, 1499, 1502, 1507 Sang à la tête (le), 128 Salamandre (la), 817 Sang des bêtes (le), 759, 1233 Salauds dorment en paix (les), 1208 Sang et or, voir Body and soul (Rossen) Salem, El Hedi ben, 301 Sang pour sang, voir Blood simple Salesman, 903 Sanjur¯o, 513, 1134, 1221 Salinger, Emmanuel, 15, 568 Sanma no aji, voir Goût du sake (le) Salinger, Joachim, 615, 1230 Sano, Suji,¯ 33, 156 Salles, Walter, 261, 694 Sans amour, voir Without love Salmi, Albert, 1309, 1320 Sans fin, 876 Salmon, André, 467 Sans lien de parenté, 892 Salo, Elina, 165, 217, 679, 757, 1105, 1499 Sans peur et sans reproche, voir You can’t Salò, 528, 803 cheat an honest man

1655 Sans pitié, voir Senza pietà Saura, Carlos, 504, 574, 705, 715, 1193, 1275, Sans soleil, 875 1514, 1533 Sans soucis (les), voir Pack up your troubles Saut dans le vide (le), 655 Sans témoins, 63, 904 Sautet, Claude, 19, 27, 34, 59, 408, 416, Sansa, Maya, 630 567, 650, 719, 972, 999, 1067, 1381 Sansh¯o dayu,¯ 161, 604 Sauvage, Catherine, 67 Sanson, Yvonne, 22, 169, 275, 276, 320, 777, Sauvajon, Marc-Gilbert, 133 834, 897, 910, 1269, 1464 Sauve qui peut (la vie), 376 Santa Rosa, 65, 218, 398 Savage, Ann, 88, 96 Santa sangre, 581 Savage, John, 411, 990, 1188 Santelli, Claude, 388, 1531 Savalas, Telly, 159, 501, 504, 677, 829 Sapphire, 78 Savall, Jordi, 662 Sapritch, Alice, 387 Saviange, Sonia, 58, 528, 803, 892, 1251, 1277 Saps at sea, voir Laurel et Hardy en croisière Saviano, Roberto, 1112 Saraband for dead lovers, 769 Sawyer, Joe, 38, 315, 985, 1003 Sarabande, 1085, 1171 Sax, Guillaume de, 386, 577, 1261 Sarachu, César, 939 Saxon, John, 841 Sarafian, Richard C., 294, 496, 1290, 1464 Sayat Nova, 242, 663, 1354, 1476 Sarandon, Susan, 249, 281, 1349 Sbaraglia, Leonardo, 382 Sarapo, Théo, 1203, 1514 Scacchi, Greta, 261 Sarcey, Martine, 1379 Scalphunters (the), 159 Sarde, Philippe, 19, 34, 416, 423, 576, 972 Scandal sheet, 756 Sardou, Fernand, 124, 952 Scandale, 1416 Sardou, Michel, 1317 Scandale à Paris, 1299 Sarfati, Maurice, 748 Scandaleuse de Berlin (la), 24, 104, 431, 852 Sarhan, Shoukry, 894 Scandaleusement célèbre, voir Infamous Sarkozy, Nicolas, 1405 Scanners, 1135 Sarrazin, Michael, 1201 Scaphandre et le papillon (le), 1418 Sarsgaard, Peter, 1093 Scaramouche,2, 525, 937 Sarstedt, Peter, 727 Scarecrow, 1117 Sartre, Jean-Paul, 222, 303, 1137 Scarface (De Palma), 500, 509, 1214 Sasanatieng, Wisit, 43, 1368 Scarface (Hawks), 89, 112, 378, 422, 451, Saslavsky, Luis, 280, 296 500, 631, 1041, 1214, 1274, 1443 Sassard, Jacqueline, 358, 712, 890 Scarlet claw (the), 1091 Sastri, Lina, 834 Scarlet pimpernel (the), 1435 Satan met a lady, 32, 1176 Scarlet street,5, 1049, 1227 Satansbraten, voir Roti de Satan (le) Scarmacio, Riccardo, 91 Sátántangó, 31, 216, 266, 530, 1167, 1285 Scarpa, Renato, 1382 Satie, Erik, 621, 1275 Sceicco bianco (lo), voir Sheik blanc (le) Sat¯o, Hajime, 373 Scène de la rue, voir Street scene Sat¯o, Kei, 302, 321, 341, 829, 907, 1048, 1217, Scènes de chasse en Bavière, 1404 1245, 1270, 1271, 1492, 1506 Scènes de la vie conjugale, 1085, 1171 Sat¯o, Masaru, 1161, 1221 Scent of a woman, 1016, 1438 Satrapi, Marjane, 825, 1383 Scève, Maurice, 569 Satta Flores, Giovanni, 173, 1367 Schaffner, Frankin J., 110, 764, 1319 Saturday night and sunday morning, 820, 1372 Schallerová, Jaroslava, 780 Satyricon (le), 219, 486, 641 Schatten, 732 Sauguet, Henri, 136 Schatzberg, Jerry, 663, 1117 Scheer, Alexander, 1006

1656 Scheider, Roy, 241, 472, 533 Scola, Ettore, 173, 254, 338, 349, 668, 673, Scheitz, Clemens, 660, 1285, 1338 792, 935, 944, 1060, 1160, 1238, Schell, Maria, 925, 969 1367, 1503, 1516 Schell, Maximilian, 193, 264, 1055, 1188 Scopone scientifico (lo), 661 Schenck, Wolfgang, 966, 1087 Scorsese, Martin, 20, 24, 61, 83, 233, 360, Schepisi, Fred, 303 446, 503, 511, 513, 518, 677, 941, Schertzinger, Victor, 882, 1268 1026, 1041, 1311, 1312, 1343 Schiaffino, Rosanna, 264, 781, 1382, 1383, 1441 Scott, George C., 110, 239, 522, 844, 923, Schiave del peccato (la), voir Esclave du pé- 955, 969, 1004, 1168, 1334 ché (l’) Scott, Lizabeth, 33, 336, 425, 709, 947, 1339 Schiavelli, Vincent, 267, 277, 960, 1200, 1361 Scott, Peter Graham, 41 Schikaneder, Emmanuel, 345 Scott, Randolph, 17, 206, 259, 286, 591, 684, Schildkraut, Joseph, 291, 570, 811 690, 695, 808, 994, 1057, 1162, 1309, Schlesinger, John, 241, 563, 1372 1456 Schlettow, Hans Adalbert, 51, 1414 Scott, Ridley, 88, 249, 479, 634, 1353, 1436 Schmid, Daniel, 1037 Scott, Walter, 593 Schmid, Hans-Christian, 729 Scott, Zachary, 439, 697, 828, 829, 1107 Schnabel, Julian, 815, 1418 Scott Thomas, Kristin, 137, 234, 620, 652, Schneider, Betty, 13, 268, 834, 1067 1020, 1141, 1428 Schneider, Madga, 923 Scourby, Alexander, 986 Schneider, Maria, 250, 1331 Screwball comedy, 15, 79, 138, 139, 662, 687, Schneider, Niels, 368 763, 864, 929, 973, 1086, 1259, 1305 Schneider, Romy, 34, 479, 567, 923, 972, 1044, Sea devils, 1445 1215, 1381, 1420, 1466, 1518 Sea hawk (the), 262 Schnitzler, Arthur, 102, 163, 619, 923 Sea of grass (the), 194 Schober, Andrea, 1515 Sea wolf (the), 991, 1388, 1490 Schoedsack, Ernest B., 420, 1142 Seagal, Steven, 509 Schoenaerts, Matthias, 580 Seales, Franklyn, 1188 Schoendoerffer, Pierre, 650, 671 Search (the), 936 Schön, Margarete, 51 Searchers (the), 44, 155, 162, 397, 455, 1141 Schönberg, Arnold, 576 Sears, Fred F., 440 Schorm, Evald, 894 Sears, Heather, 559 Schotté, Emmanuel, 436 Seaton, Georgel, 561 Schpountz (le), 624 Seban, Paul, 195, 1182 Schreck, Max, 170, 370, 562, 960, 1275 Šebánek, Josef, 143 Schroeder, Barbet, 269, 607, 727, 770, 900, Sébastien, Patrick, 911 1233, 1254, 1374 Seberg, Jean, 468, 563, 632, 751, 1238, 1404 Schubert, Franz, 33, 811, 964, 1032 Second civil war (the), 377 Schuck, John, 436, 660, 794, 1315 Seconds, 182 Schünzel, Reinhold, 26, 431, 635, 982 Secret agent, 441, 1049 Schutz, Maurice, 98, 187, 548, 751, 998, 1048 Secret beyond the door. . . , 548, 1435 Schwartzmann, Jason, 727 Secret ceremony, 268 Schygulla, Hanna, 97, 301, 335, 350, 420, 530, Secret d’État, 24, 1074, 1120 908, 1087, 1238, 1342, 1360, 1404 Secret de Brokeback mountain (le), voir Bro- Sciascia, Leonardo, 385, 586, 597 keback mountain Sciorra, Annabella, 456, 1302 Secret de la pyramide (le), voir Young Sher- Sciuscià, 40, 152, 653, 1401 lock Holmes Scob, Édith, 530, 565, 677, 766, 827, 951, Secret de Veronika Voss (le), 75, 1360 1104, 1203, 1381 Secret de Wilhelm Storitz (le), 1528

1657 Secret derrière la porte (le), voir Secret beyond Senza pietà, 883, 1335 the door. . . Séparation (la), 384 Secret life of Walter Mitty (the), 823 Seppo, Aino, 886 Secret magnifique (le), voir Magnificient ob- Seppuku, 12, 302, 531, 632, 649, 781, 876, session (Sirk) 1236, 1293, 1421, 1445 Secrets, 793 Seppuku (film), 823 Secrets and lies, 1272 Sept ans de réflexion, voir Seven year itch Secrets de femmes, voir Three secrets (the) Sedgwyck, Edward, 1418 Sept femmes de Barberousse (les), voir Seven Séduite et abandonnée, 22, 505, 1451 brides for seven brothers Seeger, Pete, 1346 7h58 ce samedi-là, voir Before the devil knows Segal, George, 755, 958 you’re dead Segreti segreti, 834 Sept hommes à abattre, voir Seven men from Segui, Pierre, 25, 990 now Seidelman, Susan, 23 Sept hommes, une femme, 1432 Seigner, Emmanuelle, 234, 344, 1418 Sept jours en mai, 215 Seigner, Louis, 100, 130, 510, 670, 1009, 1053, Sept mercenaires (les), 72, 631, 1033 1182, 1224, 1423 Sept morts sur ordonnance, 212 Seigner, Mathilde, 452, 669 Sept samourais (les), 45, 92, 1033 Seigneur de la guerre (le), voir Lord of war Sept secondes en Enfer, voir Hour of the gun (the) September, 1284 Seiler, Lewis, 484 Septième sceau (le), 546, 1251, 1284 Seiter, William A., 1355 Septième victime (la), voir Seventh victim (the) Séjour dans les monts Fuchun, 1250 Septième voile (le), voir Seventh veil (the) Sel de la Terre (le), voir Salt of the Earth Serato, Massimo, 125, 175, 780, 945, 1215 Selim, Hesham, 894 Sérénade à trois, voir Design for living Seller, Robert, 898, 1062 Sergent York, 32, 145 Sellers, Peter, 220, 245, 522, 523, 536, 550, Série noire, 1179 760, 816, 1043, 1137, 1404, 1475 Serna, Assumpta, 939, 1110 Selznick, David O.,1, 227, 476, 532, 550, 570, Serna, Rodrigo de la, 261 580, 773, 810, 822, 982, 995, 1024, Sernas, Jacques, 236, 1275, 1376 1056 Serpent’s egg (the), voir Œuf du serpent (l’) Sem, 264 Serpico, 239 Seminole, 251, 263 Serra, Albert, 937 Semprún, Jorge, 656 Serrano, Julieta, 15, 382, 1110 Sen, Aparna, 1477 Serrault, Michel, 55, 59, 60, 79, 107, 122, 252, Sengoku, Noriko, 876, 1113 470, 619, 669, 675, 932, 1001, 1044, Sengupta, Swatilekha, 369 1045, 1210, 1247, 1278, 1295, 1331, Senilità, 584 1384, 1398, 1492, 1526 Senneville, Paul de, 1278 Serre, Henri, 552, 1215 Sens de la fête (le), 1452 Servais, Jean, 111, 224, 298, 1027, 1183, 1203, Sense and sensibility, 738, 1135 1293 Senso, 70, 517 Servant (the), 532, 712, 1183, 1517 Sentier, Jean-Pierre, 388, 1180, 1379 Servante (la), 1183 Sentiers, voir Veredas Servante écarlate (la), voir Handmaid’s tale Sentiers de la gloire (les), voir Paths of glory (the) Sentiers de la perdition (les), voir Road to per- Servillo, Toni, 91, 1112, 1446 dition Sery, Alexandre, 688 Sentinelle (la), 15, 54, 568 Set-up (the), 130

1658 Séty, Gérard, 394, 434, 715, 1000 Shanghai express, 571, 1332 Seul dans la nuit, 778 Shanghai gesture (the), 476, 1141 Seul près de la forêt, 1447 Shannon, Michael, 728 Seuls les anges ont des ailes, voir Only angels Shape of water (the), 728 have wings Sharif, Omar, 285, 413, 1040, 1364 Seuls sont les indomptés, voir Lonely are the Sharp, John, 765 brave Sharp, Lesley, 1355 Seuss, Dr., 803 Shattered image, 1470 Seven, 494, 564 Shaughnessy, Mickey, 72, 382, 1309 Seven brides for seven brothers, 1480 Shaw, George Bernard, 308, 320, 632, 882, Seven chances, 33, 704 1345 Seven days in may, voir Sept jours en mai Shaw, Robert, 965, 1070 Seven days to noon, voir Ultimatum Shaw, Victoria, 359 Seven men from now, 684 Shawn, Dick, 972 Seven year itch (the), 814, 1054 Shawn, Wallace, 71, 739, 802, 819, 1086, 1263 Seventh heaven (the), 951, 1159, 1173, 1244 Shawshank redemption (the), 24, 1312 Seventh veil (the), 1434 She wore a yellow ribbon, 440, 667, 850 Seventh victim (the), 473, 1230 Shearer, Moira, 258, 453, 1322 Seventh voyage of Sinbad, 813 Shearer, Norma, 1250, 1302, 1490, 1496 Sevieri, Kristina, 628 Sheen, Martin, 24, 25, 667, 944 Sevigny, Chloë, 656, 1118 Sheen, Michael, 1068, 1465 Sex, lies, and videotapes, 864 Sheen, Ruth, 76, 785, 881, 931, 1159 Sexe des anges (le), voir Voci bianche (le) Sheik blanc (le), 125, 143, 256, 1297 Seydoux, Léa, 520, 539, 1084, 1465 Shelley, Barbara, 195, 994, 1223, 1423 Seyffertitz, Gustav von, 631, 1386, 1405, 1508 Shelley, Mary, 453, 832, 1018 Seyler, Athene, 396 Shepard, Sam, 344, 378, 422, 935, 963 Seymour, Dan, 265, 448, 986, 1227, 1468 Shepherd, Cybill, 83, 960, 1280, 1333 Seymour, Jane, 744 Sheridan, Ann, 176, 307, 676, 851, 953, 1308, Seyrig, Delphine, 30, 195, 474, 565, 681, 1050, 1474 1129, 1148, 1185, 1190, 1255, 1529 Sherlock Holmes and the secret weapon, 5, Sfar, Joann, 1420 490 Sfida (la), 1382 Sherlock Holmes and the voice of terror, 1091 Shadow of a doubt, voir Ombre d’un doute Sherlock Holmes faces death, 490 (l’) Sherlock Holmes in Washington, 490 Shadow of the cat (the), 1223, 1469 Sherlock Junior, 56, 633, 1418 Shadows, 901, 1174, 1390, 1489 Sherman, Lowell, 263, 1516 Shadows and fog, 1482 Sherman, Vincent, 763, 858, 1476 Shakespeare, William, 32, 107, 159, 168, 182, Sheybal, Vladek, 228, 269, 965 415, 441, 445, 491, 562, 675, 713, Shields, Arthur, 84, 152, 171, 239, 315, 730, 821, 867, 905, 928, 982, 1020, 1130, 863, 1258 1141, 1159, 1203, 1208, 1218, 1245, Shigeno, Masamichi, 810 1364, 1373, 1426, 1439, 1445, 1459, Shimazaki, Yukiko, 1481 1516 Shimazu, Masahiko, 593, 606 Shakespeare-wallah, 1459 Shimizu, Hiroshi, 574, 1498, 1502 Shallow grave, 1067 Shimizu, Misa, 223, 638 Shame, 1472 Shimkus, Joanna, 300 Shane, Maxwell, 723 Shimura, Takeshi, 45, 92, 368, 399, 451, 867, Shane, 804, 1199, 1314, 1519 916, 928, 1116, 1208, 1221, 1416 Shanghai cobra (the), 1511 Shin, Kinz¯o, 1163

1659 Shinarbayev, Ermek, 303 Signe de la Croix (le), 212, 726 Shind¯o, Eitar¯o, 161, 168, 604, 611, 877, 1143, Signe de Zorro (le), voir Mark of Zorro (the) 1526 Signe du cobra (le), voir Cobra woman Shind¯o, Kaneto, 866, 1217 Signe du Lion (le), 698 Shining (the), 88, 287, 652, 980, 1093, 1302, Signor Max (il), 1448 1436, 1450, 1473 Signora di tutti (la), 1397 Shinobu, Setsuko, 317 Signore & signori, 1451 Shinoda, Masahiro, 708, 790, 1245, 1492 Signoret, Simone, 79, 99, 102, 126, 193, 223, Shire, Talia, 462 295, 423, 439, 559, 568, 717, 1246, Shirley, Anne, 1051, 1449, 1460 1294, 1309, 1352 Shishido, J¯o, 73, 583, 1163, 1177, 1227, 1287, Sigurd, Jacques, 126, 439, 1027, 1284 1353 Sihol, Caroline, 662, 720, 1321 Shoah, 311 Sikes, Brenda, 477 Sh¯ochiku, 373, 1356, 1513 Silberg, Nicolas, 1190, 1251, 1277 Shock corridor, 604 Silence (le) (Bergman), 1189 Shockproof, 1242 Silence (le) (Shinoda), voir Chinmoku Shokuzai, 1385 Silence de la mer (le), 715 Shooting (the), 1489 Silence est d’or (le), 252 Shop round the corner (the), 132, 866 Silence et cri, 974 Shor, Dan, 1015 Silent scream (the), 1474 Shores, Lynn, 1511 Silja, Anja, 207 Short cuts, 292, 1063 Silva, Frank, 1051 Shoulders arms, voir Charlot (First national) Silva, Henry, 695, 785, 1309, 1328 Shu, Qi, 863 Silvain, Eugène, 1048 Shull, Richard B., 1283 Silvani, Aldo, 510, 1117, 1170, 1192, 1297 Shutter Island, 503 Silver, Véronique, 1029 Shyamalan, M. Night, 885, 1509 Silver bears, 960 Si j’avais un million, voir If I had a million Silver Lode, 1339 Si Paris l’avait su, voir So long at the fair Silver River, 1474 Si tu tends l’oreille, 1267 Silvers, Phil, 1515 Sibériade, 625, 1156 Silverstein, Elliot, 820 Sibirskaïa, Nadia, 251, 557, 1306 Silvestre, 714 SIDA, 28, 291, 346, 815, 918, 1055, 1190, Silvio et les autres, voir Loro 1224, 1252, 1288, 1320, 1434 Sim, Alastair, 313, 618, 708, 1229 Side street, 53, 1496 Sim, Sheila, 850 Sidewalk stories, 1473 Simenon, Georges,4, 128, 199, 204, 223, 280, Sidney, George, 286, 359, 525, 833, 1376, 377, 386, 423, 539, 608, 621, 674, 1426 697, 751, 753, 932, 1075, 1167, 1294 Sidney, Sylvia, 82, 607, 724, 794, 1107, 1197, Simjanović, Zoran, 444 1225, 1289 Simmons, Jean, 90, 91, 151, 159, 201, 308, Siège de l’Alcazar (le), 1467 571, 801, 833, 892, 1232, 1508 Siegel, Bernard, 310 Simon, François, 1075, 1119, 1262 Siegel, Don, 372, 478, 527, 669, 730, 1005, Simon, Marcel, 252, 312, 727, 1296 1267, 1341 Simon, Michel,4, 10, 31, 41, 45, 55, 56, 100, Sièges de l’Alcazar (les), 70, 1395, 1410 106, 122, 133, 185, 252, 263, 508, Sierck, Detlef, voir Sirk, Douglas 511, 602, 726, 727, 738, 744, 771, Sign of the cross (the), voir Signe de la croix 784, 798, 944, 1049, 1098, 1136, 1262 (le) Simon, Simone, 59, 102, 111, 259, 414, 454 Sign of the pagan, 757 Simon and Garfunkel, 707

1660 Simonin, Albert, 457, 1026 1442, 1522, 1529 Simpson, Russell, 242, 648, 1298 Slaska, Aleksandra, 1134, 1434 Simsolo, Noël, 528, 892 Slater, John, 1110, 1450 Sin City, 750, 1457 Slaughterhouse five, voir Abattoir cinq Sin City II, 750, 1457 Sleep, 739 Sinatra, Frank, 222, 286, 461, 506, 529, 545, Sleep, my love, 185 801, 874, 941, 1168, 1302, 1328, 1348 Sleeping beauty (Harris), 728 Sinatra, Nancy, 1078 Sleeping tiger (the), 1517 Since you went away, 532, 822 Sleepy Hollow, 1321 Sindbad, 616 Sleuth, 545 Sinden, Donald, 1327, 1378 Slezak, Walter, 131, 481, 1469 Siné, 771 Sliver, 389 Singer, Bryan, 1050 Sloane, Everett, 323, 472, 839, 1061, 1265, Singer, Lori, 1115 1329, 1397, 1402, 1422 Singin’ in the rain, 112, 258, 263, 635 Sloane, Olive, 824 Sinoël, 326, 970, 1228 Small back room (the), 821 Siodmak, Curt,4, 430, 431, 1033 Smallwood, Ray C., 66, 431 Siodmak, Robert, 80, 95, 101, 116, 232, 409, Smart, Ralph, 882 413, 478, 515, 650, 719, 727, 854, Smart woman, 325 860, 878, 931, 967, 1034, 1062, Smiling lieutenant (the), 167, 1271 1076, 1237, 1266, 1330, 1341, 1343 Smirnov, Andreï, 1255 Sipnnen (die), voir Araignées (les) Smith, Alexis, 152, 1517 Sirène du Mississipi (la), 107, 1100 Smith, Art, 468, 578, 603, 632, 812, 1523 Siri, Florent-Emilio, 497 Smith, C. Aubrey, 20, 42, 570, 1032, 1056, Sirk, Douglas, 39, 165, 185, 232, 284, 353, 1287, 1438, 1516 369, 557, 603, 608, 629, 649, 702, Smith, Charles Martin, 1074 757, 763, 860, 875, 1010, 1021, Smith, Cordwainer, 356, 1087, 1226 1205, 1241, 1242, 1292, 1299, 1348 Smith, Howard, 975 Sisters, voir Sœurs de sang Smith, Kent, 59, 80, 454, 1315, 1322 Sisters (the), 271 Smith, Liz, 918 Sitruk, Olivier, 509 Smith, Maggie,7, 657, 1020, 1141, 1167, 1297 Siu, Ping-Lam, 569 Smith, Mel, 391 Six destins, voir Tales of Manhattan Smith, Paul L., 856 Six et demi onze, 903 Smits, Sonja, 719 Six of a kind, 922 Smoking/No smoking, 648, 720, 1257 Sixth sense (the), 1509 Smothers, Tom, 960 Sjöberg, Alf, 135, 345, 1205 Smultronstället, voir Fraises sauvages (les) Sjöström, Victor, 287, 464, 594, 926, 1250, Snake eyes (Ferrara), 1120 1482 Snake pit (the), 805 Skarsgård, Stellan, 521, 1417 Snobs, 152, 1254 Skerritt, Tom, 479, 1315 Snodgress, Carrie, 1199, 1323 Skin deep, 1292 Snow White and the seven dwarfs, voir Blanche- Skinner, Claire, 757, 1355 Neige et les sept nains Skinner, Cornelia Otis, 234, 577 Snows of Kilimanjaro, voir Neiges du Kilimand- Skipworth, Alison, 922, 1176, 1525 jaro (les) Skolimowski, Jerzy, 1136, 1412 Soós, Imre, 1506 Skyfall, 309 So dark the night, 588 Slapstick, 58, 79, 157, 246, 360, 361, 507, 612, So long at the fair, 201, 1089 634, 692, 917, 1211, 1237, 1401, 1421, SOB, 104

1661 Social network (the), 281 Sommeil d’hiver, 404, 1032 Soderbergh, Steven, 305, 722, 864, 1218 Somr, Josef, 592, 743 Sœurs de Gion (les), 561 Son of Dracula, 878 Sœurs de sang, 115, 409 Son of Frankenstein, 522, 552, 1112 Soif de la jeunesse (la), voir Parrish Son of the sheik, voir Fils du sheik (le) Sojcher, Frédéric, 1128 Sonate d’automne, 63, 762, 1171 Sokoloff, Vladimir, 72, 720, 743, 784, 827, Sonatine, 64, 880, 1180 993, 1033, 1114, 1180, 1299, 1366, Sondergaard, Gale,4, 490, 858, 902, 1266 1432, 1510 Song of Bernadette (the), voir Chant de Ber- Sokolowski, Julie, 884 nadette (le) Sokourov, Alexandre, 273, 282, 388, 420, 781, Songe d’une nuit d’été (le), voir A midsummer 927, 1384, 1392 night’s dream Sol, Laura del, 1023 Songs for dead children, 343 Solaris,9, 1015 Songwriter, 1464 Soldati, Mario, 11, 169, 489, 848, 889, 1215 Sonnenfeld, Barry, 788 Soldier blue, 139 Sono, Sion, 42, 347, 618, 749 Soleil (le), voir Solntse Sono stato Io, 1454 Soleil blanc du désert (le), 1412 Sonotone, 89, 124, 164, 578 Soleil levant, voir Rising sun Sons of the desert, voir Compagnons de la Soleil trompeur, 230 nouba (les) Soleil vert, voir Soylent green Sopranos (les), 218, 947, 955, 1026, 1140 Soler, Andrés, 375, 636 Sorano, Daniel, 889, 1349 Soler, Fernando, 337, 375, 696 Sorcellerie à travers les âges (la), 68, 575, 833 Solidarnoćś, 299, 400, 876, 904 Sorcerers (the), 560, 1393 Soliti ignoti (i), 149 Sordi, Alberto, 137, 143, 215, 535, 584, 589, Solitude du coureur de fond (la), 282 661, 785, 828, 837, 841, 889, 909, Sollima, Sergio, 703 944, 946, 1415, 1440, 1516 Solntse, 781, 1384, 1429 Sorel, Jean, 65, 1314, 1383, 1387 Solntseva, Ioulya, 784, 795 Sorelle Materassi, 125, 175 Solo, 648, 911, 1276 Sorpasso (il), voir Fanfaron (le) Sologne, Madeleine, 100, 194, 848 Sorrentino, Paolo, 91, 119, 652, 737, 1446 Solondz, Todd, 270, 826, 1419, 1433 Sorry, wrong number, 127 Solonitsyne, Anatoli, 56, 120, 483, 757, 1015 Sortilèges, 1228 Solovei, Elena, 668, 769, 1486 Sorvino, Paul, 1026, 1052, 1154, 1401 Soloviev, Vladimir, 1261 SOS 103, voir Uomini sul fondo Sombre, 1260 S¯oseki, Natsume, 531, 1497 Some call it loving, voir Sleeping beauty (Har- Soto, Fernando, 696 ris) Soucoupe volante, 218, 269, 373, 421, 440, Some came running, voir Comme un torrent 542, 626, 1073, 1197, 1223 Some like it hot, 89, 612, 928, 937, 1273 Soucoupes volantes attaquent (les), voir Earth vs. the Some voices, 1455 flying saucers Somebody up there likes me, voir Marqué par Soudain l’été dernie, voir Suddenly, last sum- la haine mer Sometani, Sh¯ota, 618 Soukhoroukov, Victor, 327, 445, 572, 1367 Something wild (Demme), 763 Souls at sea, 1333, 1449 Something wild (Garfein), 14, 1461 Sound barrier (the), 1276 Somewhere in the night, 610 Sound of music (the), 104 Somewhere in time, 744 Sounder, 836 Sommarlek, 694, 1482 Soupçons, 526, 609

1662 Soupe au canard, voir Duck soup Spettro (lo), 723 Soupirant (le), 704 Spiaggia (la), 1518 Souplex, Raymond, 225, 308, 467, 1124, 1209 Spider woman (the), voir Femme aux arai- Source (la), 77 gnées (la) Sourires d’une nuit d’été, 341, 699, 713, 1531 Spielberg, Steven, 244, 247, 472, 476, 507, Souris qui rugissait (la), voir Mouse that roa- 518, 617, 783, 963, 1073, 1079, red (the) 1203, 1270, 1351, 1467, 1532 Sous le ciel de Paris, 41, 467, 729, 815, 1153 Spiesser, Jacques, 1066 Sous le plus grand chapiteau du monde, voir Spione, voir Espions (les) (Lang) Greatest show on Earth (the) Spiral staircase (the), 80, 1034 Sous le sable, 796 Spirit of St.Louis (the), 439 Sous le signe de Rome, 236, 1376 Splendeur des Amberson (la), 118, 472 Sous les toits de Paris, 1394, 1409 Splendor, 338 Sous les verrous, 12 Splendor in the grass, 327, 1307 Sous les yeux d’Occident, voir Razumov Split screen, 249, 351, 373, 419, 487, 496, 543, Soutendijk, Renée, 80 714, 791, 838, 946, 1270 Souvenirs de la maison jaune, 365, 370, 515, Spoilers (the), 206 1275 Spottiswoede, John, 1361 Souvenirs, goutte à goutte, 775 Springfield rifle, 259 Souvenirs perdus, 815 Spy who came in from the cold, voir Espion Souvestre et Allain, 465, 1031 qui venait du froid (l’) Soylent green, 534 Spy who loved me (the), voir Espion qui m’ai- Spaak, Catherine, 1430 mait (l’) Spaak, Charles, 106 Spykes gang (the), 588 Spacek, Sissy, 280, 330, 667, 668, 1068, 1216 Stack, Robert, 39, 88, 507, 508, 836, 982, Spacey, Kevin, 338, 494, 997, 1050 1010, 1074, 1421 Spadaro, Umberto, 505, 1117, 1284, 1507 Stage door, 576, 1334, 1356, 1516 Spader, James, 82, 772, 864 Stage fright, 618, 1229 Spaghetti, 22, 43, 67, 159, 271, 303, 413, 450, Stagecoach, 344, 477, 541, 1296, 1494 475, 492, 506, 514, 703, 757, 787, Stahl, John, 603, 615, 702, 979, 985, 1348 941, 1071, 1085, 1199, 1221, 1267, Stalag 17, 50 1326, 1353, 1383, 1412, 1425, 1436, Staline, Joseph, 69, 167, 174, 230, 289, 361, 1489, 1530 432, 444, 506, 639, 704, 868, 1038, Spall, Timothy, 290, 412, 415, 638, 757, 881, 1350, 1364, 1426, 1466 912, 931, 1243, 1272 Stalker,9, 56, 409, 640, 757, 925, 1364 Sparks, Ned, 572, 1177 Stalking moon (the), 1520 Sparrows, 1386 Stamp, Terence, 220, 493, 745, 1023, 1440, Spartacus, 132 1450 Speaking parts, 600 Stanczak, Wadeck, 576 Spéciale première, voir Front page (the) Stander, Lionel, 301, 405, 773, 1326, 1338, SPECTRE, 295 1357 Spectre du chat (le), voir Shadow of the cat Stang, Arnold, 545 (the) Stanley, Kim, 935 Spellbound, 348, 932, 1024, 1313 Stanton, Harry Dean, 479, 844, 1015, 1223, Spellmann (Cardinal), 14 1283, 1420, 1523 Spence, Bruce, 850, 1453 Stanwyck, Barbara, 79, 127, 198, 229, 381, Spencer, Douglas, 39, 1314 425, 555, 629, 658, 685, 752, 875, Spengler, Volker, 200, 368, 759, 1515 1003, 1076, 1146, 1169, 1201, 1204, Spetters, 80 1231, 1259, 1273, 1287, 1483, 1495

1663 Stapleton, Maureen, 856, 1052 Stevens, Inger, 395 Star (the), 1206, 1207 Stevens, Mark, 336, 520, 805, 975, 1036 Star wars, 102, 1134 Stevens, Onslow, 991 Stardust memories, 71, 1142 Stevens, Stella, 1282 Starewicz, Wladyslaw, 459 Stevens, Warren, 36, 40, 1369 Stark, Graham, 550, 635 Stevenson, Houseley, 44 Stars in my crown, 202 Stevenson, Robert, 333, 747, 1292, 1419 State secret, voir Secret d’État Stevenson, Robert Louis, 19, 38, 226, 543, State of the union, 1433, 1477 616, 645, 771, 779, 1139 Staunton, Imelda, 1159 Stewart, Alexandra, 599, 717, 796, 909, 1325, Stavisky. . . , 390 1503 Stchastié, voir Bonheur (le) (Medvedkine) Stewart, Elaine, 1474 Steadman, Alison, 757 Stewart, James,8, 24, 35, 44, 66, 80, 132, Steadman, Linda, 306 147, 241, 399, 402, 437, 439, 455, Steamboat Bill Jr., 624 512, 527, 643, 645, 648, 662, 866, Steamboat round the bend, 1449, 1525 870, 874, 1004, 1008, 1152, 1294, Steel helmet (the), 246, 696 1469 Steele, Barbara, 198, 390, 723, 804, 1430, 1444 Stewart, Paul, 91, 253, 472, 550, 950, 962, Steele, Bob, 1402 1369, 1388 Steele, Karen, 994, 1474 Still life, 1259 Steeman, Stanislas-André, 541 Still walking, 63, 352, 1354 Steen, Paprika, 795 Stiller, Mauritz, 834 Steiger, Rod, 255, 492, 601, 605, 658, 752, Stockfeld, Betty, 727, 1388 1040, 1108, 1197, 1463, 1479 Stockwell, Dean, 48, 805, 1334, 1444 Steinbeck, John, 242, 480, 934 Stoker, Bram, 83, 346, 400, 653, 886, 1423 Steiner, Max, 158, 1322 Stokowski, Leopold, 598 Steinfeld, Heilee, 172 Stoler, Shirley, 181, 990 Stelli, Jean, 199, 446 Stone, Andrew L., 1442 Sten, Anna, 622 Stone, Emma, 863, 870 Stendhal, 16, 332, 510, 1165 Stone, Harold J., 605 Stengel, Christian, 194, 778, 1423 Stone, Philip, 403, 452, 980 Steno, 786 Stone, Sharon, 40, 389, 511, 1118 Stéphane, Nicole, 288, 715, 1483 Stoppa, Paolo, 72, 86, 107, 256, 554, 726, Stephens, Martin, 994, 1184 828, 849, 1030, 1103, 1387 Stephens, Robert, 83, 687, 1167 Stora, Jean-Pierre, 710, 1250 Stephenson, Henry, 140, 662, 767, 1059 Store, 915 Sterling, Jean, 605, 1064, 1468 Storia (la), 1080 Stern, Isaac, 569 Storia di ragazzi e di ragazze, voir Histoire Sternberg, Jacques, 748 de garçons et de filles Sternberg, Joseph von, 52, 62, 64, 78, 207, Stormare, Peter, 466, 643, 1283 299, 444, 571, 631, 699, 956, 965, Story of Dr. Wassell (the), 1265 980, 1039, 1052, 1141 Story of G.I. Joe, voir Forçats de la gloire (les) Sternhagen, Frances, 636 Storytelling, 826 Stévenin, Jean-François, 115, 213, 217, 908, Stothart, Herbert, 410, 411 914, 920, 983, 1196, 1211, 1254, Stowe, Madeleine, 478, 1437 1354 Strada (la), 51, 93, 529, 1090, 1297 Stevens, Cat, 1445 Strahovsky, Yvonne, 651 Stevens, Connie, 891, 1408 Straight-jacket, 178 Stevens, George, 466, 929, 1039, 1314 Strand, Paul, 1523

1664 Strange affair of Uncle Harry (the), 719 Subversifs (les), 835 Strange cargo, 1173, 1244 Sudden impact, 1493 Strange illusion, 708 Suddenly, last summer, 245 Strange love of Martha Ivers (the), 425 Sue, Eugène, 1115, 1240 Strange love of Molly Louvain (the), 1395 Suez, 839 Strange woman (the), 1247 Sugai, Ichir¯o, 884, 1357 Stranger on horseback, 541 Sugarland express (the), 1467 Stranger wore a gun (the), 591 Sugata Sanshir¯o, 368, 926 Strangers in the night, 1025 Sugii, Gizabur¯o, 911 Strangers on a train, voir Inconnu du Nord Sugimura, Haruko, 35, 118, 544, 579, 593, express (l’) 606, 640, 642, 898, 916, 1074, 1170, Strasberg, Lee, 461, 788 1213, 1357, 1481 Stratégie de l’araignée (la), 107 Suiveur (le), voir Following Strathairn, David, 775, 783, 997 Sukowa, Barbara, 486, 766, 877 Straus, Oscar, 167 Sullavan, Margaret, 132, 866, 951, 1415 Strauss, Richard, 87, 1125 Sullivan, Barry, 550, 887, 991, 1196, 1201, Strauss, Robert, 50, 545, 1054, 1220 1453 Straw dogs, 477, 516 Sullivan, Francis L., 37, 571, 767, 882, 885, Streep, Meryl, 28, 150, 241, 754, 990, 1321 1435 Street angel, 758 Sullivan’s travels, voir Voyages de Sullivan (les) Street scene, 1225 Sully, Frank, 1339, 1456 Street with no name (the), 508, 975 Summer of ’42, 817 Stress es tres, tres, 1514 Summer storm, 284 Strich, Elaine, 203, 1284 Summerville, Slim, 259 Strindberg, August, 135, 343, 367, 469, 924 Sumpter, Donald, 186 Strobel, Al, 1051 Sumurun, 10, 1362 Strode, Woody, 337 SUN (studio), 871, 1415 Strog, Mark, 499 Sun shines bright (the), 202, 580, 1294 Stroheim, Erich von, 21, 41, 51, 115, 224, Suna no onna, voir Femme des sables (la) 232, 417, 427, 442, 456, 727, 860, Sundquist, Gerry, 1124 969, 1034, 1042, 1259, 1341, 1378, Sung, Baek-yeop, 1429 1380, 1423 Sunhi, 1262 Stroheim Jr., Erich von, 1383 Sunnyside, voir Charlot (First national) Stromboli, 801 Sunrise, 1308, 1312 Stroszek, 660, 1338 Sunset boulevard, 163, 202, 636, 1341, 1524 Strougatski (frères), 56, 1364 Sunshine, 153 Stuart, Gloria, 1046, 1246 Superman, 1371 Stuart, Mel, 71, 855 Sur (el), 732 Studi, Wes, 1437 Sur la piste des Mohawks, voir Drums along Stuhlbarg, Michael, 585, 728 the Mohawk Stuhr, Jerzy, 299, 407, 1065, 1486 Sur la queue du tigre, 92, 1134 Stunt man (the), 937 Sur la route de Madison, voir Bridges of Ma- Sturges, John, 214, 325, 413, 738, 949, 1033, dison county (the) 1038, 1322 Sur le globe d’argent, 370 Sturges, Preston, 58, 79, 329, 687, 692, 874, Sur les quais, voir On the waterfront 1066, 1211, 1363, 1491 Sur les rives du Mississippi, 344 Stürme der Leidenschaft, 727 Sur mes lèvres, 108, 580 Subida al cielo, 1530 Surgère, Hélène, 58, 528, 803, 892, 1251, 1277 Subor, Michel, 578, 1062 Surprise du chef (la), 911

1665 Surtees, Bruce, 1199 Szabó, László, 67, 78, 332, 435, 540, 974, Survivants de l’infini (les), 542, 1197 1062, 1195, 1272, 1356 Susan Slade, 891 Szapolowska, Grażyna, 380, 876, 880 Susana la perverse, 337 Székely, Miklós, 635, 998 Suspect (the), 95 Szerelem, 758, 1506 Suspicion, voir Soupçons Szerelmesfilm, 1460 Suspiria, 1225 Szifron, Damián, 1426 Sutherland, A. Edward, 304, 363, 434, 765 Sutherland, Donald, 125, 406, 501, 641, 1115, T’ameró sempre, 836 1135, 1281, 1315 T men, 520, 524 Sutton, Dudley, 1393 Tabakov, Oleg, 769, 1486 Sutton, Grady, 878, 1245 Tableau (le), 1421, 1527 Suzuki, Seijun, 28, 61, 73, 187, 495, 569, Tabou (Gomes), 186 583, 746, 1163, 1177, 1206, 1287 Tabou (Murnau), 750, 1058 Švankmajer, Jan, 244, 371, 921, 929, 930, Tabou (Oshima),¯ 1184 1164, 1436 Tacones lejanos, voir Talons aiguilles Svevo, Italo, 584 Taft, William H., 271, 1453 Swamp water, 1326 Tagore, Rabindranath, 369, 1094, 1477 Swank, Hilary, 237, 754, 774 Tagore, Sharmila, 130, 287, 857, 900, 1390 Swanson, Gloria, 163, 417, 434, 483, 836, 1505, Tähti, Annikki, 1340 1516 Tailor of Panama (the), 238 Swarc, Jeannot, 744 Tainsy, Andrée, 58, 1182 Sweeney Todd (Burton), 638, 1397 Taipei story, 940 Sweeney Todd (Moore), 1397 Taj Mahal, 836 Sweet dreams, 1347 Takahashi, K¯oji, 1245 Sweet hereafter (the), 1320 Takahashi, Toyo, 35, 77, 1010, 1357 Sweet smell of success, 566, 1174 Takahata, Isao, 170, 229, 582, 775, 1022, Sweetie, 1502 1082, 1267 Swinburne, Nora, 882 Takamine, Hideko, 33, 537, 579, 1048, 1113, Swinton, Tilda, 330, 429, 735, 946, 1118, 1167, 1439, 1507 1431 Take aim at the police van, 1206 Swiss miss, voir Montagnards sont là (les) Takeda, Shinji, 1184 Sy, Brigitte, 814 Takemitsu, T¯oru, 1492 Sy, Omar, 734 Taking off, 267, 922, 1345 Syberberg, Hans-Jürgen, 388 Takita, Y¯ojir¯o, 792 Sydow, Max von, 10, 77, 135, 340, 346, 349, Talbot, Lyle, 310, 1498 500, 503, 546, 594, 597, 695, 746, Talentueux Mr. Ripley (le), 725 766, 981, 1008, 1216, 1251, 1418, Tales of Hoffmann (the), voir Contes d’Hoff- 1420, 1528 mann (les) Sylva, Berthe, 1246 Tales of Manhattan, 1447 Sylvia Scarlett, 1305, 1311 Tales from the Gimli hospital, 200, 519, 1173 Sylvie,3, 73, 373, 462, 467, 499, 568, 1009, Tall men (the), 138 1063, 1121, 1369, 1467 Tall T (the), 695 Sylvie et le fantôme, 75 Tall target (the), 1213 Sylwan, Kari, 700 Talman, William, 952, 1166 Symphonie inachevée (la), 319 Talons aiguilles, 762 Syms, Sylvia, 293, 1068, 1243, 1421 Tamagawa, Isao, 746 Syriana, 957 Tamarind seed (the), 285 Szabó, István, 153, 701, 880, 1280, 1460

1666 Tamblyn, Russ, 162, 473, 498, 726, 1017, 1051, Taurog, Norman, 326 1473, 1480 Taurus, voir Telets Tamiroff, Akim, 139, 410, 435, 658, 714, 981, Tausend Augen des Dr. Mabuse (die), voir 987, 1066, 1211, 1299, 1341, 1366, Diabolique docteur Mabuse (le) 1508 Tautou, Audrey, 352, 859 Tanaka, Kinuyo, 75, 77, 85, 129, 161, 166, Taverne de l’Irlandais (la), 225, 455 168, 181, 579, 604, 884, 902, 1045, Taverne de la Jamaïque (la), voir Jamaica Inn 1143, 1165, 1263, 1389, 1396, 1490, Tavernier, Bertrand, 3, 106, 214, 380, 507, 1502 509, 518, 532, 596, 621, 650, 972, Tanaka, Kunie, 741, 1047 1093, 1200, 1207, 1228, 1254, 1366, Tanba, Tetsur¯o, 790, 823, 1245, 1391 1420, 1461 Tandem, 563 Tavernier, Nils, 938, 1200 Tandy, Jessica, 15, 65, 525, 819, 1102, 1235 Taviani (frères), 102, 830, 835, 1452, 1526 Tango de Satan (le), voir Sátántangó Tavola dei poveri (la), 240 Tanguy, Yves, 682 Tawfik, Mohsena, 1124 Tanguy, 819 Taxi driver, 83, 167, 186, 1343 Tanière des brigands (la), voir Brigante di Tacca Taylor, Elizabeth, 245, 268, 401, 466, 593, del Lupo (il) 720, 986, 1039, 1176, 1419 Tanizaki, Jun’ichir¯o, 129, 445, 1492 Taylor, Lily, 577 Tanner, Alain, 384, 817, 1262 Taylor, Robert, 66, 91, 378, 431, 533, 593, Tanner 88, 120, 1477 702, 794, 861, 891, 1082, 1264, 1415, Tanović, Danis, 818, 845 1473 Tant qu’il y aura des hommes, 506, 507, 1054 Taylor, Rod, 65, 561, 585 Tant qu’on a la santé, 104 Taylor, Sam, 829 Tarakanova, 1247 Taylor-Joy, Anya, 620 Tarantino, Quentin, 116, 243, 295, 327, 350, Tchekhov, Anton, 134, 230, 284, 668, 713, 574, 583, 709, 787, 1078, 1288, 1425, 1086, 1277, 1486 1530 Tchérina, Ludmilla, 130, 258, 757, 1322 Tardi, Jacques, 193, 248, 1216 Tcherkassov, Nikolaï, 1038, 1340 Targets, 576, 1506 Tchernia, Pierre, 826, 1102, 1295 Tarielachvili, Dato, 1458 Tchoukraï, Grigori, 369, 933 Tarkovski, Andreï, 9, 56, 366, 404, 483, 549, Tchourikova, Inna, 370, 904, 906, 1246 759, 925, 1015, 1227 Te souviens-tu de Dolly Bell ?, 1153 Tarnished angels (the), 39, 1010 Tea and sympathy, 253, 1390 Tarr, Béla, 31, 216, 247, 266, 274, 298, 530, Teal, Ray, 380, 404, 808, 941, 1064 635, 799, 845, 998, 1167, 1392 Teal, Sonne, 67 Tarride, Abel, 751 Téchiné, André, 289, 460, 503, 576, 1145, Tarride, Jean, 751 1232, 1481 Tartuffe, 151, 560 Teissier, Valentine, 936 Tarzan, 10, 180, 182, 687, 778, 808, 1073, Tel père tel fils, 1437 1386, 1522 Telefoni bianchi, 288 Tas, Erol, 903 Téléphones blancs, 203, 277, 288, 535, 633, Tashlin, Frank, 1386 773, 814, 1170, 1401, 1402, 1448, Tate, Sharon, 546, 1530 1462 Tati, Jacques, 13, 59, 75, 104, 425, 504, 650, Telets, 420, 1384 834, 962, 983, 1332 Tell them Willy Boy is here, voir Willy Boy Tatie Danielle, 800, 1140 Témerson, Jean, 232, 456, 670, 860 Tatouage, voir Irezumi Temessi, Hédi, 998 Taupe (la), 499 Témoin (le), 909, 1009

1667 Témoin à abattre (le), voir Illegal Terror (the), 576 Témoin à charge, 505 Terror by night, voir Train de la mort (le) Témoin de la dernière heure, voir Highway 301 Terry, Nigel, 1445 Tempête à Washington, voir Advise & consent Terry-Thomas, 268, 564, 634, 1336, 1453 Temple, Shirley, 230, 532, 822, 1266 Terzieff, Laurent, 565, 781, 1216, 1301, 1476 Temps d’aimer et le temps de mourir (le), voir Teshigahara, Hiroshi, 831, 1429 A time to love and a time to die Tesich, Steve, 657 Temps d’un week-end (le), voir Scent of wo- Tesla, Nikola, 1133 man Tessier, Valentine, 122, 280, 297, 1028 Temps de la colère (le), voir Between Heaven Testament du Docteur Mabuse (le), 12, 109, and Hell 516, 551, 1018, 1156, 1480 Temps des cerises (le), 99, 165, 221, 434, 873, Testi, Fabio, 517, 689, 1362, 1518 1279 Tête contre les murs (la), 766 Temps des Gitans (le), 444, 1151, 1153 Tête d’un homme (la), 697 Temps modernes (les), 360, 529, 773, 993, Tête de Normande St-Onge (la), 1219 1131 Têtes de pioche, voir Blockheads Temps retrouvé (le), 1381 Tetto (il), 256 Temps sans pitié, 89 Thackeray, William Makepeace, 403, 961 Temps suspendu (le), 198 Thalberg, Irving, 21, 29 Temptress (la), voir Tentatrice (la) (Niblo) Tharaud (frères), 772 Ten (Edwards), 1212, 1263 That cold day in the park, 849, 862 Ten commandments, voir Dix commandements , voir Lady Hamilton (les) That uncertain feeling, 838 Ten, Rillington Place, 171 Thatcher, Torin, 813 Tennberg, Jean-Marc, 537 Thaxter, Phyllis, 1102 Tennessee’s partner, 1497 Thé et sympathie, voir Tea and sympathy Tenniel, John, 244, 371, 1093, 1416 Theater of blood, 1159 Tennyson, Alfred, 140, 474 Thelen, Jodi, 657 Tennyson, Pen, 897 Thelma & Louise, 249, 449 Tentation de Barbizon (la), 199 Thelma Jordon, 1076, 1231 Tentatrice (la) (Niblo), 318 Them, 51, 1233 Tenten, 623 Thème (le), 904 Tenue de soirée, 34, 777 Théorème, 319, 1014 Terajima, Susumu, 1287 There’s always tomorrow, 629, 1483 Terao, Ishei, 1222 There was a crooked man, voir Reptile (le) Teresa Venerdi, 277, 1170 There will be blood, 197 Terkhova, Margarita, 549 Thérèse, 671, 1247 Terminus paradis, 683 Thérèse Desqueyroux, 827, 1075 Térof, Georges, 1147 Thérèse Raquin, 568 Terra madre, 1386 Therry, Mélanie, 214 Terrasse (la), 1367 Thesiger, Ernest, 46, 793, 882, 1018 Terre (la) (Antoine), 297 Thévenet, Virginie, 910, 1193, 1272 Terre (la) (Chahine), 896 Thewlis, David, 757, 1355, 1478 Terre (la) (Dovjenko), voir Zemlia They call it sin, 1521 Terre des pharaons (la), 503, 1073 They died with their boots on, 426 Terre en transe, 1484 They drive by night, 676, 690 Terre qui meurt (la), 650 They live by night, 35, 53, 794, 1496 Terre sans pain, voir Hurdes (las) They shoot horses, don’t they ?, voir On achève Terre tremble (la), 1311 bien les chevaux

1668 They were expendable, 32, 1099 Three musketeers (the), voir Trois mousque- They won’t forget, 275, 607 taires (les) Thibault, Jean-Marc, 702, 1432 Three on a match, 1498 Thief (the), 1219 Three secrets, 923 Thief of Bagdad (the) (Korda),4, 169 Three stangers, 335 Thief of Bagdad (the) (Walsh), 871, 872, 1454 Three times, 1378 Thierry la Fronde, 1274, 1329 Three women, 1068 Thieves’ highway, 676, 690 Thring, Frank, 1012 Thieves like us, 53, 794 Thulin, Ingrid, 86, 340, 343, 346, 412, 528, Thimig, Helene, 1025 594, 656, 696, 700, 1189 Thin man (the), 66, 520, 704, 791, 973, 1362 Thunderball, 981 Thin red line (the), 939, 996 Thurman, Uma, 243, 260, 1078, 1400 Thing (the) (Carpenter), 269 Tideland, 1416 Thing (the) (Nyby), 39, 90, 269, 457 Tiempo de morir, 1194 Things to come, 1454 Tiens ton foulard, Tatiana, 1105 Third man (the), voir Troisième homme (le) Tierney, Gene, 15, 37, 81, 257, 396, 745, 985, Thiriet, Maurice, 1146 1001, 1141, 1202, 1317, 1397 13 ghosts, 883 Tierney, Lawrence, 116, 481, 1041, 1365, 1490 36 hours, 561 Tight spot, 1192 This happy breed, 1242 Tigre du Bengale (le), 1097 This island Earth, voir Survivants de l’infini Tih Minh, 1127 (les) Tilbury, Zeffie, 139 This land is mine, 737 Tiller, Nadja, 116, 752 This property is condemned, voir Propriété in- Tillier, Doria, 866 terdite Tillie & Gus, 1525 Thomas, Arlette, 462, 1187 Tilly, Jennifer, 202, 390 Thomas, Dylan, 664 Tilly, Meg, 920 Thomas, Pascal, 911, 914, 1193, 1194, 1253, Time bandits, 34, 87, 92 1352 Time machine (the), 65 Thomas l’imposteur, 1183 Time without pity, voir Temps sans pitié Thommeray, 590 Tin men, 929 Thompson, Emma, 248, 692, 738 Tin pan Alley, 1411 Thompson, Jim, 532, 1179 Tin star (the), 221, 1036 Thompson, Marshall, 32, 891, 1099, 1213 Tingler (the), 1241 Thomsen, Ulrich, 795 Tinker tailor soldier spy, voir Taupe (la) Thoreau, Henri David, 608 Tinling, James, 484 Thorpe, Richard, 180, 480, 593, 1032, 1087, Tintin et le mystère de la Toison d’or, 1079 1221 Tiomkin, Dimitri, 206, 295, 957, 1141 Thorson, Linda, 1131 Tirez sur le pianiste, 41, 53, 107, 154, 156, Thorton, Billy Bob, 218 521, 1100 Threatt, Elizabeth, 867 Tissier, Jean,7, 209, 329, 423, 541, 558, 669, Three ages, 626 674, 744, 1261, 1405, 1531 Three billboards, 733 Tissot, Alice, 1153, 1241 Three burials of Melquiades Estrada (the), voir Titanic (Cameron), 198, 789, 1046, 1246 Trois enterrements Titanic (Negulesco), 198, 789 Three came home, 14, 1331 Titfield thunderbolt (the), 731, 1083 Three comrades, 1415 Titien, 1507 Three godfathers, 1347 To, Johnnie, 114

1669 To be or not to be, 29, 57, 982, 1368, 1375, T¯ono, Eijir¯o, 35, 544, 712, 1221, 1520 1414 Tonoyama, Taiji, 240, 321, 683, 866, 907, 1506 To catch a thief, voir Main au collet (la) Tontons farceurs (les), voir Family jewels (the) To each his own, 845, 891, 892, 1170, 1195 Tontons flingueurs (les), 103, 397, 1026 To have and have not, voir Port de l’angoisse Tony Rome, 529, 1302 (le) Too hot to handle, 383 To kill a mockingbird, 654 Toomey, Regis, 136, 801, 1504 Tobacco road, 745 Toorop, Jan, 1068 Toback, James, 1353 Top hat, 633 Tobey, Kenneth, 90, 1308, 1421 Top secret, voir Tamarind seed (the) Tobias, George, 57, 978, 1036 Topart, Jean, 223, 889, 938, 1128 Toby Dammit, 493 Topkapi, 1188 Todd, Ann,1, 89, 889, 1276, 1434 Topo (el), 1436 Todd, Richard, 618, 632 Topor, Roland, 170, 424, 517, 641, 952, 1164 Todd, Thelma, 154, 761, 876, 1101 Toprak, Mehmet Emin, 327, 364, 404 Todeschini, Bruno, 15, 427, 1232 Topsy-turvy, 1243 Todo modo, 385 Torén, Märta, 753 Todo sobre mi madre, voir Tout sur ma mère Torch song, voir Madone gitane (la) Todoroki, Yukiko, 1165 Tormento, 169, 1160 Tognazzi, Ugo, 72, 252, 288, 605, 642, 821, Tormey, John, 785 840, 878, 948, 1076, 1367, 1512, 1516 Torn, Rip, 736 T¯oh¯o, 1116 Torna, 275, 320 Toi. . . le venin, 772 Tornade, voir Passion (Dwan) Toikka, Markku, 886 Toro, Guillermo del, 270, 728, 1092 Toile d’araignée (la), voir Cobweb (the) Töröcsik, Mari, 758, 974, 1506 T¯oky¯o monogatari, 544, 866, 1513 Torrence, David, 1460 T¯oky¯o sonata, 816 Torrence, Ernest, 585, 624 Tol’able David, 206, 585, 1241 Torrent, Ana, 574, 1275, 1370, 1514 Toland, Greg, 1513 Torreton, Philippe,3, 1366 Toledano, Éric, 734, 1452 Tortillard pour Titfield, voir Titfield thunder- Toler, Sidney, 160, 307, 475, 1511 bolt (the) Tolgo il disturbo, 121 Tortoise beats hare, 316 Tolstoï, Léon, 405, 489, 1266 Tortoise wins by a hare, 316 Tom à la ferme, 913 Tortue rouge (la), 730 Tomasi di Lampedusa, Giuseppe, 1030 Totò, 149, 272, 786 Tombeau d’Alexandre (le), 361, 456 Totter, Audrey, 126, 130, 342, 378, 954 Tombeau des lucioles (le), 1022 Touch (the), 469, 695 Tombeau hindou (le), voir Tigre du Bengale Touch of evil, 1033 (le) Touchez pas au grisbi, 457, 492 Tombeur de ces dames (le), voir Ladies man Toumarkine, François, 123, 1230 (the) Tour d’écrou (le), 1182, 1184 Tomei, Marisa, 1002, 1207 Tour de Londres (la), voir Tower of London Tomlin, Lily, 233, 1063 Tour des ambitieux (la), voir Executive suite Tomorrow never dies, 1361 Toura, Rokk¯o, 341, 649, 790, 829, 901, 907, Tompkins, Angel, 1216 1217, 1271, 1506 Tone, Franchot, 20, 108, 257, 599, 1220, 1237, Tourgueniev, Ivan, 793, 870 1341, 1355, 1415, 1508 Tourments (Buñuel), voir Él Toni, 1044 Tourments (Naruse), voir Midareru Tonnerres lointains, 806 Tourments (Sjöberg), voir Hets

1670 Tournée, 943 Traitement de choc, 1185 Tourneur, Jacques, 29, 202, 396, 431, 454, Traître (le), voir Decision before dawn 468, 541, 854, 966, 1007, 1066, Traître du Texas (le), voir Horizons West 1097, 1197, 1397 Transparences, 16, 84, 153, 496, 708, 766, Tourneur, Maurice, 106, 112, 296, 356, 470, 824, 1313, 1319 540, 588, 650, 670, 740, 987, 995, Traquenard (Ray), voir Party girl 1053, 1079, 1187, 1297 Trauner, Alexandre, 549, 1146, 1191 Tous en scène, 258 Traven, B., 579, 1316 Tous les biens de la Terre, voir All that money Travers, Henry, 49, 232, 271, 398, 399, 410, can buy 428, 856, 863, 1259 Tous les matins du monde, 662 Traversée de Paris (la), 544, 1382 Toussaint, Olivier, 1278 Traviata 53, 1395, 1410 Tout au long de la nuit, voir All the night long Travolta, John, 243, 668, 1198 Tout ce que le ciel permet, voir All that heaven Tre fratelli, 842 allows Treasure island (Fleming), 779 Tout le monde dit I love you, voir Everyone Tree, Dorothy, 471 says I love you Tree of life (the), 354 Tout le monde il est beau. . . , 1384 Treize, voir Tzameti Tout sur ma mère, 253, 504 13, French street, 119 Tout va bien, 976 Trela, Jerzy, 958 Toutain, Roland, 848, 1042 Trénet, Charles, 207, 983, 1255 Toute la ville en parle, voir Whole town’s tal- Treno popolare, 533, 780, 1330 king (the) Trente neuf marches (les), 429, 430, 618, 1197, Toutes peines confondues, 543 1292 Toutes ses femmes, 341 Trésor d’Arne (le), 834 Tovoli, Luciano, 1461 Trésor de Cantenac (le), 54, 312, 508 Tower of London, 491 Trésor de la Sierra Madre (le), 44, 118, 591, Towers, Constance, 547, 604 1282, 1316 Trabaud, Pierre, 288, 297, 507, 1296 Trevor, Claire, 170, 265, 268, 477, 481, 549, Tracy, Lee, 463, 1395, 1486 591, 1051, 1383, 1405 Tracy, Spencer, 194, 226, 310, 329, 347, 607, Tribulations d’un Chinois en Chine (les), 428, 634, 768, 808, 865, 1038, 1176, 1385, 1203 1412, 1433, 1495 Tribulations de Balthazar Kober (les), 971 Traffic, 722 Trier, Lars von, 118, 269, 521, 643, 766, 795, Trafic, 1332 819, 927, 1210, 1406, 1428, 1476 Tragedy of Othello (the), voir Othello (Welles) Triesault, Ivan, 550, 982 Tragica notte, 169 Trieste, Leopoldo, 125, 143, 146, 272, 505, Trail of the lonesome pine (the), 26 535, 841 Train, amour et crustacés, voir It happened to Trilogie (Davies), 1161 Jane Trintignant, Jean-Louis, 212, 354, 358, 427, Train d’enfer, voir Hell drivers 475, 576, 592, 612, 777, 890, 1065, Train de la mort (le), 9, 490 1108, 1215, 1238, 1321, 1367 Train de nuit, 140, 853 Trintignant, Marie, 103, 228, 608, 1179 Train de nuit pour Munich, 16, 457, 1120 Trio, 1508 Train de vie, 390 Trio infernal (le), 1466 Train sifflera trois fois (le), voir High noon Triple agent, 704 Trains étroitement surveillés, 95, 266 Triplettes de Belleville (les), 962 Trainspotting, 189, 673 Tristana, 458, 473, 693 Trainspotting (T2), 189, 673 317e section (la), 671

1671 Trois chants sur Lénine, 849 Tsai, Ming-Liang, 676, 881, 1476 Trois couleurs, 1065 Tsar, 289, 1038 Trois dans un sous-sol, 167 Tsereteli, Nikolaï, 784, 795 Trois enterrements, 182 Tsingos, Christine, 1151 Trois femmes (Altman), voir Three women Tsubouchi, Yoshiko, 690 Trois femmes (Ray), 1477 Tsuburaya, Eiji, 1116 Trois font la paire (les), 798 Tsugawa, Masahiko, 829 Trois frères, voir Tre fratelli Tsukasa, Yok¯o, 593, 813, 1010, 1221 Trois heures dix pour Yuma, 25, 214 Tsushima, Keiko, 1286 Trois lanciers du Bengale (les), 14, 20, 850, Tsuyuguchi, Shigeru, 379, 484 1137 Tu seras un homme, mon fils, voir Eddy Du- Trois lumières (les), 501, 809, 863 chin story (the) Trois mousquetaires (les) (Lester), 157, 1070 Tuan, Chun-hao, 863 Trois mousquetaires (les) (Niblo), 433, 1376, Tubbs, William, 724, 786, 1249 1477 Tuer n’est pas jouer, voir Living daylights (the) Trois mousquetaires (les) (Sidney), 1376 Tueurs (les), voir Killers (the) Trois singes (les), 904 Tueurs de dames, voir Ladykillers (the) Trois souvenirs de ma jeunesse, 1424 Tueurs de flics, voir Onion field (the) Troisi, Massimo, 254, 338, 349 Tuez Charley Varrick, voir Charley Varrick Troisième génération (la), 358 Tuile à loups (la), 388 Troisième homme (le), 32, 127, 188, 495, 736, Tully, Tom, 822, 1001 1177 Tumultes, 727 Troisième partie de la nuit (la), 899 Tunes of glory, 300 Trop belle pour toi, 811 Tunique (la), 227 Trop tard, 1342 Turandot, 622, 1243 Trou (le), 226, 1312 Turkel, Joe, 88, 980, 1138 Trouble in mind, 280, 1115 Turkish délices, 126 Trouble in Paradise, 42, 86, 144, 567, 1271, Turner, Kathleen, 801, 1041 1521 Turner, Lana, 39, 91, 226, 275, 550, 1376 Trouble with Harry (the), 14, 441, 553, 1092 Turning gate, 1468 Trovajoli, Armando, 1060 Turtle, Cecil, 316 Troyer, Verne, 706, 1532 Turtles (the), 1494 True grit (Coen), 172, 1387 Turturro, John, 205, 235, 1236, 1429 True grit (Hathaway), 172, 1387 Tushingham, Rita, 746 True story of Jesse James (the), voir Brigand Tutti a casa, 837, 843 bien aimé (le) (Ray) Twelve angry men, voir Douze hommes en co- Trueman, Paula, 475 lère Truffaut, François, 13, 15, 31, 53, 70, 430, Twelve chairs (the), 144 474, 521, 552, 599, 610, 679, 689, Twelve monkeys, 478, 963 726, 843, 983, 995, 1029, 1096, 1100,Twelve o’clock high, 155 1255, 1321, 1375, 1487, 1488 Twelve years a slave, 939 Truman Capote, voir Capote 20 million miles to Earth, 323 Truman show (the), 954 Twentynine palms, 978, 1261 Trumbo, Dalton, 132, 800, 1178, 1347 20000 years in Sing Sing, 310 Trumbull, Douglas, 354 Twilight of the ice nymphs, 169, 1243 Trump, Donald, 48, 108, 303, 328, 696, 734, Twin Peaks, 48, 111, 162, 165, 239, 498, 1017, 775, 900, 1205, 1300, 1328, 1433 1051 Tryon, Tom, 1365 Twisted nerve, 1078 Tsai, Chin, 940 Two for the road, 627

1672 Two-lane blacktop, 855, 1283 Un borghese piccolo piccolo, 589 Two rode together, 455 Un carnet de bal, 3, 19, 296, 1118 Two seconds, 21 Un château en Enfer, voir Castle keep 2000 maniacs, 1290 Un chien andalou, 284, 1344 2001, a space odyssey, 87, 201, 354, 855, 1023, Un cœur en hiver, 59, 999 1082, 1125, 1494 Un cœur pris au piège, voir Lady Eve (the) Two weeks in another town, voir Quinze jours Un condamné à mort s’est échappé, 98, 232, ailleurs 1037 Two years before the mast, 1388 Un condé, 1514 Tycoon, 1441 Un conte de Noël, 514, 1230 Tyrrell, Susan, 144, 630, 1460 Un coup de pistolet, 233 Tyszkiewicz, Beata, 431, 556, 870, 1190 Un couple, 1520 Tzameti, 767, 990 Un couple épatant, 1172 Un crime dans la tête, voir Manchurian can- Ubu enchaîné, 705 didate (the) Uccello dalle piume di cristallo (l’), 586 Un, deux, trois, voir One, two, three Uchan, Philippe, 482, 976, 1017 Un dimanche à la campagne, 1207 Uchida, Tomu, 491, 1526 Un drôle de paroissien, 7, 669 Uehara, Ken, 334, 574, 1042, 1170, 1481, 1520 Un ennemi du peuple, 897, 1390 UFA, 75, 78, 859, 1205 Un envoyé très spécial, voir Too hot to handle Ugetsu monogatari, 86, 1045 Un été avec Monika, 86 Ukikusa, 690, 1074, 1335 Un été capricieux, 1249, 1391 Ukikusa monogatari, 33, 77, 156, 690, 1074, Un été en Louisiane, voir Man in the Moon 1284, 1335 Un été inoubliable, 137 Ulliel, Gaspard, 214, 1465 Un été 42, 588 Ullmann, Liv, 63, 86, 349, 700, 1085, 1105, Un été sans eau, 903 1171, 1251, 1500, 1528 Un flic, 912, 1021 Ullrich, Luise, 1087 Un frisson dans la nuit, voir Play Misty for me Ulmer, Edgar G., 96, 502, 708, 829, 1186, Un héros très discret, 612 1247, 1330 Un homme à brûler, voir Un uomo da bruciare Ultimatum, 824 Un homme dans la foule, 14, 142 Ultima carrozzella (l’), 282 Un homme de fer, voir Twelve o’clock high Ultime razzia (l’), voir Killing (the) Un homme est passé, voir Bad day at Black Ulysse, 1369 Rock Ulysse, souviens-toi, voir Keyhole Un homme marche dans la ville, 30, 1069 Ulzana’s raid, 1520 Un homme nommé Cheval, voir A man called Umberto D., 93, 695 Horse Umebayashi, Shigeru, 28, 368, 569 Un homme perdu, voir Verlorene (der) Umemura, Y¯oko, 561 Un jeune homme rebelle, 1182 Un air de famille, 805, 1443 Un jour à New York, 111, 1348, 1491 Un Américain à Paris, 263, 863 Un jour aux courses, 365 Un Américain bien tranquille, voir Quiet Ame- Un jour sans fin, voir Groundhog day rican (the) Un justicier dans la ville, 589 Un ange à ma table, 760 Un linceul n’a pas de poches, 1278 Un après-midi de chien, voir Dog day after- Un mariage, voir A wedding noon Un mariage à Boston, voir Late George Apley Un autre regard, 380 (the) Un baquet de sang, voir A bucket of blood Un marito per Anna Zaccheo, 1507 Un bellissimo novembre, 954 Un mauvais fils, 408

1673 Un merveilleux dimanche, 95 Une affaire de femmes, 103, 955 Un meurtre sans importance, voir A slight case Une allumette pour trois, voir Three on a match of murder Une auberge à T¯oky¯o, 1499 Un million d’années avant Jésus Christ, 18 Une aussi longue absence, 1186 Un monde, fou, fou, fou, fou, voir It’s a mad Une autre femme, voir Another woman mad mad mad world Une aventure de Buffalo Bill, voir Plainsman Un monde parfait, voir A perfect world (the) Un monde presque paisible, 561 Une aventure de Salvator Rosa, 277 Un monsieur de compagnie, 1198 Une balle signée X, voir No name on the bullet Un nid de gentilhommes, 870 Une belle fille comme moi, 817 Un nommé Cable Hogue, voir Ballad of Cable Une belle journée d’été, 339, 646 Hogue (the) Une blonde émoustillante, 381, 721, 1249 Un numéro du tonnerre, voir Bells are ringing Une chambre en ville, 1, 129 Un pacte avec le Diable, voir Alias Nick Beal Une étoile est née, voir A star is born Un papillon sur l’épaule, 206 Une étrange affaire, 29, 1013 Un petit carrousel de fête, 1506 Une femme a tué, voir Una donna ha ucciso Un pilota ritorna, 102, 170, 360 Une femme cherche son destin, voir Now voya- Un poisson nommé Wanda, 543 ger Un pont trop loin, 226 Une femme dangereuse, voir They drive by Un prophète, 1358 night Un revenant, 130, 222, 225 Une femme de T¯oky¯o,7, 85, 105 Un roi sans divertissement, 98, 232, 388, 1228 Une femme diabolique, voir Queen bee Un sacré bordel, voir A fine mess Une femme disparaît, 11, 24, 38, 124, 201, Un seul amour, 187 457, 631, 1087, 1089, 1120 Un si doux visage, voir Angel face Une femme dont on parle, 161 Un singe en hiver, 978 Une femme est une femme, 332, 711 Un soir de rixe, voir Waterloo road Une femme qui s’affiche, voir It should happen Un temps pour vivre. . . , 341, 646 to you Un tramway nommé Désir, 265, 379 Une femme sous influence, 247, 647, 799 Un trou dans la tête, voir A hole in the head Une guillotine pour deux, 1408 Un type méprisable, 1121 Une heure près de toi, voir One hour with you Un uomo da bruciare, 1452 Une histoire simple, 1381 Una donna ha ucciso, 443 Une incroyable histoire, voir Window (the) Unagi, 638 Une journée particulière, 673 Unbearable lightness of being (the), voir In- Une leçon d’amour, 1531 soutenable légèreté de l’être (l’) Une nuit à l’Opéra, voir A night at the Opera Unbreakable, 885 Une nuit en Enfer, 350 Uncertain glory, 1175, 1432 Une nuit très morale, 1254 Unconquered, 798 Une page folle, 1375 Under Capricorn, 988, 1056 Une passion, 469, 1528 Under the volcano, 1164 Une petite sœur pour l’été, 907 Undercover man (the), 1456 Une place au soleil, voir A place in the sun Undercurrent, 66 Une question de vie et de mort, 4, 850 Underdown, Edward, 296 Une riche affaire, voir It’s a gift Underground, 790, 1151 Une semaine tranquille à la maison, 371 Underworld, 64, 299, 980 Une séparation, 1458 Underworld USA, 1177 Une si jolie petite plage, 1027 Une affaire de cœur, 713 Une soirée étrange, voir Old dark house (the) Une affaire de famille, 92, 374, 1437 Une vie difficile, 137, 173

1674 Une ville d’amour et d’espoir, 1514 Vaisseau fantôme (le) (Robson), voir Ghost Unearthly stranger, 755 ship (the) Unfaithfully yours, 692 Vaja-Pshavela, 831 Unforgiven, 67, 443, 660, 740, 1199 Val d’enfer (le), 112, 296, 602 Unger, Deborah Kara, 82, 830 Valderi, Xenia, 96 Unholy three (the), 29, 1268 Valenti, Osvaldo, 182, 277 Uniformes et jupon court, voir Major and the Valentin, Albert, 275, 298 minor (the) Valentin, Barbara, 966 Uninvited (the), 577 Valentino, Rudolph, 66, 746, 836, 932 Union Pacific, 658, 664 Valère, Simone, 386 Union station, 333 Valeri, Franca, 785 United Artists, 392 Valérie, Jeanne, 1387 Universal, 39, 73, 126, 224, 430, 552, 562, Valérie a týden divů, 780 565, 878, 947, 991, 1010, 1036 Valerii, Tonino, 271 Unknown (the), 343, 555, 581, 1029, 1250 Valéry, Paul, 408 Unknown Chaplin, 1131 Valetti, Rosa, 560 Unmistaken hands, 343 Valle, Mauricio do, 423 Unsuspected (the), 954 Vallée, Jean, 650 Untergang (der), 1106 Vallee, Rudy, 304, 687 Untouchables (the), voir Incorruptibles (les) Vallée de la peur (la), voir Pursued Uomini contro, 1463 Vallée des abeilles (la), 582, 1391 Uomini sul fondo, 1457 Vallès, Jules, 1265 Uomo dalla croce (l’), 11, 102, 360, 580, 686, Valli, Alida,1,6, 11, 107, 127, 517, 834, 1186, 748, 1152, 1444 1215, 1454, 1468 Up the down staircase, 927 Valli, Romolo, 100, 209, 492, 589, 689, 957, Uranus, 1346 1030, 1440 Urashima, Tar¯o, 789, 907 Vallone, Raf, 52, 174, 362, 462, 512, 568, 849, Urfé, Honoré d’, 1281 1455, 1518 Urga, 85 Vallotton, Félix, 367, 1322 Urgences, 1510 Valmont, 920 Urzì, Saro, 22, 296, 309, 505, 831, 1313, 1455 Valmy, André, 303, 322, 1027, 1069, 1128 Ustinov, Peter,7, 89, 394, 442, 1188, 1440 Valori, Bice, 841 Usual suspects, 1050 Valse d’amour, voir Tolgo il disturbo Uzak, 364, 404, 1086 Valse dans l’ombre (la), voir Waterloo bridge (LeRoy) Va d’un pas léger, 361 Valseuses (les), 149, 158, 777, 1398 Va-et-vient, 515 Vampires (les), 12, 27, 184, 268, 487, 488, Va savoir, 646 516, 557, 656, 770, 804, 951, 1050, Va, vis et deviens, 817 1096, 1098, 1127 Väänänen, Kari, 679, 757, 879 Vampiri (I), 957 Vacances de Monsieur Hulot (les), 59, 1518 Vampyr, 199, 281, 349, 383, 464, 548, 796 Vacances de Noël, voir Christmas holiday Van Cleef, Lee, 44, 221, 514, 703, 994, 1309 Vacances romaines, voir Roman holiday Van Daële, Edmond, 98, 903, 1168, 1191, 1226 Vadim, Christian, 1272 Van Dyke, W. S., 66, 180, 704, 791, 1034 Vadim, Roger, 212 Van Eyck, Peter, 46, 981, 1018, 1341 Vagabond de T¯oky¯o (le), 61, 73 Van Fleet, Jo, 357, 424, 480, 1320, 1322, 1465 Vai e vem, voir Va-et-vient Van Gogh, Vincent, 367, 413, 434 Vaisseau fantôme (le) (Curtiz), voir Sea wolf Van Parys, Georges, 526 (the)

1675 Van Sant, Gus, 274, 368, 759, 782, 818, 1439, Veillée d’amour, voir When tomorrow comes 1463, 1509 Vélasquez, Diego, 454, 1035, 1189, 1191 Van Gogh, 434, 1329 Velle, Louis, 711, 1284, 1503 Vančura, Vladislav, 1391 Veloso, Caetano, 1208 Vandevelde, Christophe, 767 Vendeuse de cigarettes du Mosselprom (la), Vanel, Charles, 69, 79, 210, 212, 222, 297, 784 377, 384, 411, 570, 584, 588, 597, Vengeance aux deux visages (la), 495, 579 647, 728, 736, 770, 831, 842, 944, Vengeance d’un acteur (la), 84, 349 1225, 1309 Vengeance est à moi (la), 491, 999, 1000 Vangelo secondo Matteo (il), voir Évangile se- Vengeance mexicaine (la), voir Barbarosa lon saint Mathieu (l’) Venora, Diane, 1012, 1300 Vanishing point, 709 Vent (le), 464 Vannier, Jean-Claude, 814 Vent nous emportera (le), 1499 Vanya on 42nd street, 1086 Vent se lève (le) (Loach), 148, 432 Van Hool, Roger, 1531 Vent se lève (le) (Miyazaki), 355 Vaquero, 794 Ventre de l’architecte (le), 809 Varda, Agnès, 650, 696, 768, 880, 1252, 1274, Ventura, Claude, 772 1278, 1316, 1482, 1494, 1522 Ventura, Lino, 103, 206, 300, 397, 492, 597, Varden, Norma, 401, 1337 719, 731, 1044, 1067, 1072, 1291, Varela, Nina, 342 1352 Varenne, Solange, 887 Vénus à la fourrure (la), 344 Varennes, Jacques, 100, 225, 232, 292, 860 Vera Cruz, 1339 Vargas, Valentin de, 1033 Vera Drake, 1159 Variétés, 197, 753 Vercel, Roger,2,3, 179 Varsi, Diane, 1334 Verdù, Maribel, 1473 Varte, Rosy, 1295, 1487, 1516 Verdi, Giuseppe, 1030, 1313 Varzi, Elena, 1455 Verdict (the) (Lumet), 432 Vasarely, Victor, 1301 Verdict (the) (Siegel), 730 Vase de sable (le), 96, 1391 Verdier, Julien, 30, 883, 1009 Vasilescu, Razvan, 137, 683, 693, 1095, 1342 Verdone, Carlo, 289, 1446 Vatel, Françoise, 762 Veredas, 1354 Vattier, Robert, 124, 187, 590, 624, 1528 Vergérus, 469, 695, 1105, 1528 Vaucaire, Cora, 526, 1186 Verhoeven, Paul, 40, 80, 126 Vaudeville, 702 Vérification (la), 120, 1393 Vaudou, 59, 468, 1007, 1490 Vérité sur Bébé Donge (la), 1075 Vaughn, Matthew, 1330 Vérités et mensonges, voir F for fake Vaughn, Robert, 351, 1033 Verlaine, Paul, 711, 1262 Vautrin, 100 Verley, Bernard, 167, 710, 1262, 1528 Veber, Francis, 1189 Verlorene (der), 1328 Věc Makropulos, 207 Vermeer, Joannes, 870, 987, 1191, 1232, 1522 Vecchia guardia, 189, 830, 1135 Vernay, Robert, Henri, 1007 Vecchiali, Paul, 58, 65, 119, 528, 761, 892, Verne, Jules, 271, 322, 385, 428, 453, 598, 1190, 1251, 1274, 1277 893, 1039, 1180, 1188, 1528 Vedovo (il), 785 Verneuil, Henri, 595, 978 Vedreba, 831 Vernier, Pierre, 796 Véga, Claude, 474 Vernon, Anne, 129, 724, 938, 1293 Vega, Isela, 454 Vernon, Howard, 435, 715, 1018, 1449 Veidt, Conrad, 112, 169, 462, 867, 927, 979, Vernon, John, 475 1178, 1256 Vers la joie, 1482

1676 Vers le Sud, 895 Vie d’Émile Zola (la), voir Life of Emile Zola Vers sa destinée, voir Young Mr. Lincoln (the) Versailles-Chantiers, 482, 901, 1389 Vie d’O Haru, femme galante (la), 75, 77, Versailles-Rive-Gauche, 1017 1143 Versini, André, 559, 766 Vie d’un honnête homme (la), 133 Versois, Odile, 97, 424, 711, 772, 1077 Vie de Bohème (la), 879 Vertiges, 1174 Vie de château (la), 671 Vertigo, 79, 196, 221, 241, 524, 546, 1269, Vie de famille (la) (Doillon), 1299 1273, 1469 Vie de famille (la) (Zanussi), 1532 Vertov, Dziga, 84, 361, 849 Vie de Jésus (la), 1055, 1233, 1253 Verts pâturages (les), 1532 Vie de plaisir (le), 298 Véry, Charlotte, 905, 1065 Vie des autres (la), 178 Véry, Pierre, 41, 97, 142, 998, 1063, 1174 Vie des morts (la), 568 Vestiges du jour (les), voir Remains of the day Vie en rose (la), 128 (the) Vie est belle (la) (Benigni), voir Vita è bella (la) Veuf (le), voir Vedovo (il) Vie est belle (la) (Capra), voir It’s a wonder- Veuve Couderc (la), 423, 1294 ful life Veuve joyeuse, voir Merry widow (the) Vie est un long fleuve tranquille (la), 1437 Veysset, Sandrine, 1412 Vie et rien d’autre (la), 507, 1461 Viaccia (la), 209 Vie facile (la), voir Easy living Viager (le), 1102, 1295, 1447 Vie future (la), voir Things to come Viaggio in Italia, voir Voyage en Italie Vie passionnée de Vincent Van Gogh (la), voir Vian, Boris, 145, 352, 1137 Lust for life Viard, Karin, 363, 818 Vie peu ordinaire de dona Lihares (la), 865 Vibe-Müller, Titus, 450 Vie privée d’Elizabeth d’Angleterre (la), voir Vibert, François, 1182 Private lives of Elizabeth and Essex Vichneskaia, Galina, 282 (the) Vickers, Martha, 72, 829, 942 Vie privée d’Henry VIII (la), voir Private life Vicky Cristina Barcelona, 1457, 1465 of Henry VIII (the) Victime (la), 1243 Vie privée de Sherlock Holmes (la), voir Pri- Victoire en chantant (la), 1066 vate life of Sherlock Holmes (the) Victoire sur la nuit, voir Dark victory Vie rêvée des anges (la), 99 Victor, Henry, 29, 982, 1069 Vie secrète de Walter Mitty (la), voir Secret Victor Victoria, 635 life of Walter Mitty (the) Victory, 987, 995 Vieil homme et l’enfant (le), 55, 771 Vidal, Henri, 726, 1187, 1379 Vieille dame indigne (la), 73, 1246 Vidalie, Albert, 1516 Vieille fille (la), voir Old maid (the) Vidange, 1276 Viens chez moi. . . , 1149 Videodrome, 719 Vierge des tueurs (la), 1374 Vidocq, Eugène-François, 1299 Vierge mise à nu. . . (la), 697 Vidor, Charles, 38, 1515 Vierges (les), 1531 Vidor, King, 110, 121, 170, 247, 251, 278, Vierges de Satan (les), 1209 314, 489, 583, 594, 750, 768, 995, Viertel, Peter, 29, 81, 305 1225, 1239, 1266, 1315, 1419 Vig, Mihály, 31, 266, 530, 635, 998, 1167 Vie à l’envers (la), 124 Vignal, Pascale, 507 Vie comme maladie (la), 1277, 1307 Vigny, Alfred de, 1485 Vie criminelle d’Archibald de la Cruz (la), 55, Vigo, Jean, 56, 127, 410 473, 1077 Vikings (les), 145, 200, 519 Vie d’Adèle (la), 520

1677 Vilallonga, José Luis de, 116, 240, 1290, 1482, Vipère au poing, 387 1493 Virgin suicides (the), 801 Vilar, Jean, 549, 739, 1230, 1252, 1274, 1306, Virginia City, 286 1413 Virgo, Peter, 402, 540 Vilbert, Henri, 124 Viridiana, 411, 458, 693 Vilers, Vania, 382 Virlojeux, Henri, 385, 1382, 1516, 1524 Villa-Lobos, Heitor, 423 Virzí, Paolo, 449 Village of the damned, 555, 994, 1184, 1194, Visage (le), 1105 1377 Visage d’un autre (le), 831 Villalonga, Marthe, 1232, 1250 Visage de femme, 213 Villard, Frank, 25, 386, 558, 1026, 1405 Visages d’enfants, 321 Ville à vendre, 1492 Visconti, Luchino, 22, 70, 86, 100, 479, 517, Ville abandonnée (la), voir Yellow sky 528, 1030, 1310, 1311 Ville conquise, voir City for conquest Visita (la), 284 Ville de la vengeance (la), voir Restless breed Visite de la fanfare (la), 1337 (the) Visiteur (le) (Dréville), 183 Ville en liesse (la), 1520 Visiteur (le) (Ray), voir Agantuk Ville gronde (la), voir They won’t forget Visiteurs du soir (les), 1146, 1239 Ville portuaire, 702 Visitors (the), 854, 937, 1064, 1233 Ville sans loi (Hawks), voir Barbary coast Vissières, Charles, 97, 961, 1027 Ville sans loi (Lewis), voir A lawless street Vita è bella (la), 390 Villechaize, Hervé, 1426 Vitali, Leon, 403 Villeneuve, Denis, 294, 741, 1226, 1252 Vitelloni (i), 40, 535 Villeret, Jacques, 217, 675, 1189, 1331, 1487 Vitold, Michel, 385, 592, 1203, 1238, 1503, Villon, François, 618 1528 Vilmorin, Louise de, 1138 Vitrac, Jean-Louis, 1481 Vincent, Frank, 1343 Vitti, Monica, 96, 389, 512, 611, 655, 792 Vincent, Hélène, 179, 352, 503, 914, 1262, Viva Villa, 811 1452 Viva Zapata, 76, 1199 Vincent, Jean-Luc, 1189 Vive le tour , 447 Vincent, Roland, 58, 528, 892, 1190 Vivement Dimanche, 1321 Vincent, François, Paul et les autres, 19, 1367, Vivó, José, 715 1381 Vivre, voir Ikiru Vincent mit l’âne. . . , 910 Vivre dans la peur, 1416 21 grammes, 1114 Vivre en paix, 1192, 1249 Vingt jours sans guerre, 861 Vivre et aimer, voir Sadie McKee 20000 ans sous les verrous, voir 20000 years Vivre et laisser mourir, 177 in Sing Sing Vivre libre, voir This land is mine 20000 lieues sous les mers, 195, 1039 Vláčil, František, 191, 582, 741, 1391 Vingt quatre prunelles (les), 1439 Vlady, Marina, 338, 772, 1132, 1228, 1384 23, 729 Vlaminck, Maurice de, 1398 Vint, Alan, 663, 667 Voci bianche (le), 209 Vinterberg, Thomas, 193, 795, 1475 Vogler, Rüdiger, 496, 500 Violences à Park Row, voir Park Row Voici le temps des assassins, 85, 518 Violent (le), 28, 468 Voie du samourai (la), voir Ghost dog Violent playground, 840 Voie lactée (la), 565 Violent saturday, 1107 Voight, Jon, 26, 563, 987, 1012 Violette Nozière, 955 Voïna, 417 Vipère (la),4, 175 Voit, Mieczyslaw, 1396

1678 Voitures qui ont mangé Paris (les), voir Cars Vredens dag, voir Dies iræ that ate Paris (the) Vuillermoz, Michel, 54, 214, 351, 482, 494, Vol au-dessus d’un nid de coucous, 1200, 1431, 720, 976, 1017 1436 Vukotic, Milena, 52, 611, 735, 746 Voleur de Bagdad (le), voir Thief of Bagdad Vuolo, Tito, 524 (the) Vyskočil, Ivan, 1237 Voleur de bicyclette (le), 173, 208, 261, 1310 Voleurs (les), 460 Wachowski (frères), 390, 1076 Volga boatman (the), 444 Waddington, Andrucha, 865 Volontè, Gian Maria, 16, 385, 586, 752, 843, Waggner, George, 4 1071, 1078, 1119, 1402, 1430, 1452, Wagner, Richard,2, 51, 100, 182, 260, 388, 1463 818, 927, 969, 1319 Volonté du mort (la), voir Cat and the ca- Wagner, Robert, 136, 145, 347, 523, 1267 nari (the) Wagon master, 1298 Volpone, 670, 1297 Wag the dog, 1417 Voltaire, 650, 658, 1319 Wahlberg, Mark, 1431 Volver,2, 708 Wai, Ka-Fai, 114 Vonnegut, Kurt, 47 Wait till the sun shines, Nellie, 187 Vosgerau, Karl Heinz, 966 Waits, Tom, 346, 1063 Vostčil, Jan, 143, 191, 1406, 1452 Wajda, Andrzej, 830, 880, 1209 Votez McKay, voir Candidate (the) Wakao, Ayako, 68, 84, 127, 168, 445, 877, Vous n’avez encore rien vu, 351 1074, 1492 Vous ne l’emporterez pas avec vous, 147 Wake in fright, 183 Voutsinas, Andréas, 1360 Wake of the Red Witch, 1022, 1141, 1238, Voyage à deux, voir Two for the road 1301, 1517 Voyage à T¯oky¯o, voir T¯oky¯o monogatari Wakhévitch, Georges, 1191 Voyage à travers le cinéma français, 37, 650, Walbrook, Anton, 89, 102, 553, 632, 736, 1019, 681 1177, 1322 Voyage au bout de l’Enfer, voir Deer hunter Walburn, Raymond, 1363 (the) Waldis, Otto, 431 Voyage au centre de la Terre, 598 Wålgren, Gunn, 469 Voyage au pays de la peur, voir Journey into Walk the line, 1415 fear Walken, Christopher, 25, 392, 456, 788, 944, Voyage de Chihiro (le), 1000, 1149, 1294 960, 990, 1142, 1195, 1222, 1321 Voyage de Felicia (le), 134 Walker, Hal, 57, 902 Voyage de la peur (le), voir Hitch-hiker (the) Walker, Helen, 224 Voyage du capitaine Fracasse (le), 349, 1160 Walker, Robert, 194, 401, 1028 Voyage en Italie, 115, 572 Walking dead (the), 1003, 1029 Voyage sans espoir, 1424 Walk a crooked mile, 1531 Voyage sans retour (Farrow), voir Where dan- Wall, Jean, 1408 ger lives Wallace, Richard, 1441 Voyage sans retour (Garnett), voir One way Wallach, Eli, 14, 91, 372, 461, 462, 492, 514, passage 720, 987, 1033, 1035, 1112 Voyages, 661 Walsh, Deabhla, 61 Voyages de Sullivan (les), 58, 79, 235 Walsh, Kay, 618, 767, 885, 1242, 1433 Voyageur de la Toussaint (le), 386 Walsh, M. Emmet, 1169, 1460 Voyageur des siècles (le), 1104 Walsh, Raoul, 103, 104, 138, 141, 152, 155, Voyeur (le), 60, 358, 393, 453 158, 227, 231, 235, 263, 404, 426, Vraie nature de Bernadette (la), 1518 428, 528, 547, 676, 678, 764, 824,

1679 871, 942, 1036, 1168, 1175, 1242, Watling, Jack, 882 1322, 1402, 1428, 1445, 1465, 1474 Watling, Leonor, 1208 Walstätten, Nora von, 1006 Watson, Emily, 521, 971, 1020 Walston, Ray, 856 Watson, Lucile, 861, 1175, 1302, 1362 Walters, Charles, 194, 874, 1507 Watts, Naomi, 111, 498, 1114, 1330 Walters, Jessica, 614 Waver, Bernard, 543, 703 Walters, Melora, 292 Way, Ann, 1167 Walters, Thorley, 405 Way down Broadway, voir Hello, sister Waltson, Ray, 1301 Way down East, 263 Waltz, Christoph, 295, 745, 787 Way of a gaucho, voir Gaucho (the) (Tour- Wanda, 688 neur) Wanda’s café, voir Trouble in mind Way out west, voir Laurel et Hardy au Far Wang, Bing, 485, 613 West War Eagle, John, 35 Wayne, David, 187, 419, 865, 1406 War and peace, voir Guerre et paix (Vidor) Wayne, John, 44, 84, 206, 225, 227, 230, 244, War game (the), 369 315, 397, 440, 477, 636, 667, 793, War of the worlds (the), voir Guerre des mon- 804, 843, 1022, 1099, 1123, 1141, des (la) 1204, 1238, 1308, 1347, 1387, 1441 Warden, Jack, 225, 250, 432, 445, 496, 744, Wayne, Naunton, 29, 38, 457, 576, 1083, 1110, 837, 1284 1120, 1508 Wargnier, Régis, 151, 1324 We’re not dressing, 326, 434 Warhol, Andy, 277, 577, 739, 745, 916 We were strangers, 305 Warlock, 459 Weaver, Dennis, 518 Warner, David, 87, 150, 162, 193, 203, 516, Weaver, Sigourney, 88, 146, 437, 479, 1356, 687, 960, 1046, 1055, 1282, 1397 1427, 1478 Warner, H. B., 76, 114, 147, 378, 399, 838, Weaving, Hugo, 1076 1338 Webb, Clifton, 198, 396, 520, 945 Warner, Jack, 334 Webb, Jack, 51, 947, 1335 Warner Bros, 306, 316, 573, 682, 805, 845, Webb, Mary, 227 855, 1521 Webber, Robert, 104, 445, 454 Warped ones (the), 158, 586 Weber, Jacques, 1349 Warren, Charles Marquis, 810, 1425 Weber, Jean, 1160 Warren, Lesley Ann, 635, 807, 1464 Wedding march (the), 21, 1378 Warriors (the), 856 Weddings and babies, 894 Warwick, Robert, 58, 468 Wedekind, Frank, 1286 Wäscher, Aribert, 495 Wedgeworth, Ann, 1347 Washington, John David, 625 Week-end, 78, 82, 334 Wasikowska, Mia, 353 Wegener, Paul, 811, 1362 Wasson, Craig, 241, 657, 1394 Weidler, Virginia, 662, 872, 1302, 1449 Waszyński, Michał, 1088 Weidmann, Eugen, 1456 Watanabe, Fumio, 341, 351, 595, 1270, 1271, Weill, Kurt, 293, 720, 1235, 1482 1514 Weingarten, Isabelle, 1125 Watanabe, Misako, 1163 Weinstein, Harvey, 1078 Waterloo bridge (LeRoy), 861, 1256 Weir, Peter, 146, 383, 512, 603, 684, 954, Waterloo bridge (Whale), 861, 1256 1349, 1453 Waterloo road, 708 Weiss, D. B., 1130 Waterston, Sam, 392, 817, 964, 1284 Weissmuller, Johnny, 180 Watkins, Peter, 367, 369, 376, 712, 896, Weisz, Rachel, 345, 737, 847, 870, 1084 924, 1279, 1417 Welch, Raquel, 18, 157, 1312

1680 Welcker, Gertrude, 516 Whirlpool, 1317 Welcome, 350 Whishaw, Ben, 295, 309 Welcome to L. A., 280 Whispering chorus (the), 1175 Welcome to the dollhouse, 270, 1433 Whistler (the), 481 Weld, Tuesday, 1056 Whitaker, Forest, 785, 1300 Welles, Orson, 86, 118, 127, 329, 472, 495, White, Jacqueline, 402 506, 675, 703, 760, 821, 846, 964, White, Leo, 1529 981, 1008, 1020, 1036, 1107, 1265, White dog, 1183 1325, 1334, 1419, 1438 White heat, 141, 237, 824, 1197, 1312 Wellman, William A., 318, 562, 580, 596, White zombie, 183 773, 790, 828, 860, 992, 1155, 1157, Whitecross, Matt, 825 1256, 1264, 1355 Whitman, Stuart, 295 Wells, H. G., 210, 448, 1274, 1454, 1528 Whitmore, James, 471, 547, 679, 1233, 1312, Welsh, Kenneth, 162 1426, 1456 Welt am Draht, 966, 1076, 1377 Whitney, Paul, 17 Wendell, Howard, 986 Whitty, May, 124, 457, 617, 631, 1087, 1287 Wender, Wim, 500, 1037, 1289 Who framed Roger Rabbit, voir Qui veut la Wendkos, Paul, 72 peau de Roger Rabbit ? Went the day well ?, 676 Who’ll stop the rain, 1056 Wepper, Fritz, 971, 1380 Who’s nailin’ Paylin ?, 1224 Werckmeister harmóniák, voir Harmonies Wer- Whole town’s talking (the), 191, 1132, 1166 ckmeister (les) Whorf, Richard, 1385, 1399 Werewolf of London, 1069 Why change your wife ?, 314, 1505, 1516 Werfel, Franz, 647 Wiazemsky, Anne, 78, 667, 1100 Werich, Jan, 1289 Wicked lady (the), 403, 1179, 1377 Werker, Alfred L., 51, 490, 969 Wicki, Bernhard, 1380, 1529 Werner, Oskar, 29, 46, 89, 552 Widmark, Richard, 37, 183, 325, 328, 347, Wernicke, Otto, 109, 551 455, 459, 524, 566, 632, 645, 666, Wertmüller, Lina, 181 839, 934, 975, 1132, 1141, 1155, 1390, Wesele, voir Noces (les) 1441, 1493, 1524 West, Julian, 548 Wieman, Mathias, 572 West, Mae, 649, 1216, 1226 Wiene, Robert, 112 West Side story, 162, 339, 633, 707, 1017 Wiener, Élisabeth, 1301 Westerfield, James, 1387 Wiener, Jean, 457, 570, 727, 1301 Western union, 259 Wiest, Dianne, 10, 202, 633, 703, 1284, 1316, Westerner (the), 742, 1305 1428 Westfront 1918, 1114 Wifstrand, Naima, 594, 699, 1234 Westward the woman, 1264 Wight, Peter, 785, 1355 Westworld, 458 Wilby, James, 248, 1365 Whale, James, 793, 861, 1018, 1256 Wilcox, Fred M., 36 What ever happened to Baby Jane ?, 781, 1057, Wilcoxon, Henry, 272, 726, 1251, 1290, 1449 1106 Wild at heart, 844 Wheeler, Hugh, 638 Wild boys of the road, 1081, 1157 Wheeler, René, 537 Wild bunch (the), 395, 454, 475, 516, 1055, Whelan, Tim, 169 1282, 1460 When tomorrow comes, 979 Wild is the wind, 190 , 1060 Wild one (the), 1040 Where the sidewalk ends, 1001 Wild river (the), 1320 While the city sleeps, 414, 1146

1681 Wilde, Cornel, 428, 560, 643, 666, 939, 985, Wind (the), voir Vent (le) 1235, 1242, 1327 ¯ Wind over the Everglades, 1164 Wilde, Oscar, 551, 1287 Wind that shakes the barley (the), voir Vent Wilder, Billy, 39, 50, 57, 83, 88, 89, 104, 138, se lève (le) (Loach) 144, 288, 363, 439, 505, 547, 554, Windhust, Bretaigne, 1402 636, 769, 782, 868, 1003, 1042, Window (the), 1388 1054, 1064, 1072, 1259, 1301, 1330, Windsor, Marie, 74, 140, 402, 810, 985 1341, 1349, 1408 Winfield, Paul, 836, 1183 Wilder, Gene, 71, 552, 972, 1044 Wing and a prayer, 1411 Wilding, Michael, 988, 1507 Winger, Debra, 602 Wiles, Gordon, 160 Wings, 828, 902 Wilke, Robert J., 80, 963, 1039 Wings of eagles (the), 1308 Wilkinson, Tom, 418 Winnicka, Lucyna, 140, 1396 Will success spoil. . . , 1386 Winninger, Charles, 580, 1294 Willaert, Wim, 675 Winnipeg, mon amour, voir My Winnipeg Willemetz, Albert, 901 Winslet, Kate, 415, 418, 738, 1046 William, Warren, 272, 572, 708, 1176, 1498, Winstanley, 832 1521 Winstone, Ray, 1397 Williams, Emlyn, 320, 581, 593 Winter kills, 720 Williams, Guinn Big Boy, 286, 1326, 1460 Winterbottom, Michael, 825 Williams, John, 411, 782, 1386 Winters, Shelley, 245, 278, 424, 527, 589, 658, Williams, John (compositeur), 617, 1073, 1270, 746, 788, 1039, 1146, 1273, 1413, 1371 1479 Williams, Paul, 409 Winwood, Estelle, 972, 1089, 1112 Williams, Rhys, 171 Wise, Herbert, 62 Williams, Robin, 415, 525, 725, 774, 856, 861 Wise, Ray, 1051 Williams, Tennessee, 14, 245, 265, 379, 672, Wise, Robert, 48, 59, 130, 170, 380, 414, 1058 419, 421, 481, 492, 533, 609, 923, Williams, Treat, 281, 411, 507 1017, 1111, 1146, 1413, 1448, 1504 Williamson, Nicol, 443, 1070, 1319 Wise blood, 48, 1015 Willie Wonka and the chocolate factory, voir Wiseman, Frederick, 914–916, 918–920, 922, Charlie et la chocolaterie (Stuart) 927, 1528 Willis, Bruce, 243, 478, 546, 750, 885, 946, Wiseman, Joseph, 76, 752, 1199 1457, 1509 Wissak, David, 978 Willis, Gordon, 71, 406 VVitch (the), 620 Willmott, Albert, 276 Witchfinder general, 1393 Wills, Chill, 254, 934 Withers, Googie, 37, 1450 Willy Boy, 140, 1453 Witherspoon, Reese, 817, 1415 Wilms, André, 165, 217, 879 Without love, 1495 Wilson, Dooley, 1256 Witness, 383 Wilson, Georges, 16, 34, 184, 310, 570, 592, Witness for the prosecution, voir Témoin à 1186 charge Wilson, Lambert, 214, 230, 285, 351, 576, Wizard of Oz (the), 25, 132, 554, 844, 883, 648, 809, 859, 1080 1314, 1351, 1359 Wilson, Mary, 1176 Wolf man (the), 4, 565, 694 Wilson, Owen, 727, 1465 Wolf of Wall street (the), voir Loup de Wall Wilson, Richard, 755, 1463 street (le) Wilson, Scott, 1104 Wolfe, Ian, 11, 28, 53, 1487 Winchester 73, 527, 1280 Wolff, Frank, 238, 984

1682 Woman in a dressing gown (the), 1421 Wright, Will, 53, 678 Woman in the window (the), voir Femme au Written on the wind, voir Écrit sur du vent portrait (la) Wrong man (the),1, 446, 452, 1282 Woman on pier 13 (the), voir I married a com- Wu, Yonggang, 1469 munist Wul, Stefan, 517, 1443 Woman on the beach, 683 Wuthering Heights, 158, 1022, 1216, 1221, Woman on the run, 307 1301 Woman they almost lynched, voir Femme qui Wyatt, Jane, 336 faillit être lynchée (la) Wycherly, Margaret, 26, 141, 145, 1197, 1235, Woman under the influence (a), voir Une femme 1385 sous influence Wyler, Maud, 935 Women (the), 150, 1302, 1388 Wyler, William, 4, 175, 220, 237, 247, 742, Women in love, voir Love 752, 860, 869, 1301, 1347 Wonderful country (the), voir Aventurier du Wyman, Jane, 608, 618, 1348, 1468 Rio Grande (l’) Wyn, Michel, 1503 Wong, Anna May, 197, 571, 871 Wyndham, John, 555, 994, 1220 Wong, Faye, 873 Wynn, Keenan, 323, 612, 941, 1095, 1376, Wong, Kar-wai, 266, 569, 873, 1288, 1350, 1426, 1444, 1495 1494, 1505 Wynn, Kitty, 663 Wood, Natalie, 81, 397, 556, 612, 672, 933, Wynter, Dana, 1005, 1168, 1220 941, 1017, 1206, 1307, 1477 Wysocka, Lidia, 229 Wood, Sam, 365, 836, 1313, 1366 Wood Jr., Edward D., 32, 373, 440, 542, 767, Xénophon, 856 1029, 1054, 1197 Woods, James, 281, 511, 719, 801, 854, 1188, Y a-t-il un pilote dans l’avion ?, voir Airplane 1460 Y a-t-il un Français. . . , 908 Woodward, Joanne, 379, 717, 874, 1070 Y aura-t-il de la neige à Noël ?, 1412 Woodward, Morgan, 246, 357 Yaguchi, Y¯oko, 928 Wooley, Monty, 615, 1513 Yagumo, Emiko, 690 Woolf, Virginia, 28 Yakusho, K¯oji, 223, 489, 638, 816 Woolrich, Cornell, voir Irish, William Yakuzas, 28, 45, 61, 64, 73, 158, 187, 343, Worden, Hank, 155, 162, 230, 397, 867, 1141, 451, 582, 583, 595, 618, 700, 741, 1298, 1347 747, 880, 996, 1156, 1161, 1163, 1177, Wordsworth, William, 1307 1180, 1206, 1227, 1270, 1287, 1353, World (the), 1234 1492, 1512 World according to Garp, voir Monde selon Yamada, Isuzu,7, 165, 561, 579, 595, 640, Garp (le) 712, 867, 879, 1221, 1260 World in his arms (the), 1428 Yamagata, Isao, 776 World of Henry Orient (the), 816 Yamamoto, Fujiko, 77, 84 World of Suzie Wong (the), 436 Yamamoto, Reizabur¯o, 451 Worsley, Wallace, 168, 804, 851, 1327 Yamamura, S¯o, 544, 607, 888, 1042, 1047, Woyzeck, 1205 1165, 1490 Wray, Faye, 420, 895, 1142, 1196, 1390, 1486 Yamanaka, Sadao, 127, 909, 1163 Wrestler (the), 1207 Yamazaki, Tsutomu, 792 Wright, Amy, 1015 Yang, Edward, 339, 940, 1429 Wright, Frank Lloyd, 508, 993, 1315 Yankovski, Oleg,9, 289, 549 Wright, Jeffrey, 1118 Yanne, Jean, 78, 632, 1024, 1120, 1206, 1324, Wright, Joe, 1135 1384 Wright, Teresa, 158, 175, 237, 398, 1220, 1422 Yasui, Sh¯oji, 531, 1144

1683 Yates, Peter, 351, 1373 Yoyo, 317 Yd, Jean d’, 670, 848, 926 Yumeji, 28, 569, 1287 Year of living dangerously (the), voir Année Yvain, Maurice, 222, 859, 901 de tous les dangers (l’) Yee, Chih-yen, 1494 Zaki, Ahmed, 1124 Yellow sky, 1155 Zamachowski, Zbigniew, 729, 971, 1065 Yellow submarine, 1164 Zamfir, Gheorghe, 684, 775 Yepes, Narciso, 37, 1035 Zampa, Luigi, 273, 841, 1117, 1192 Yeux noirs (les), 134, 1371 Zane, Billy, 1046 Yeux sans visage (les), 27, 754, 766, 951 Zanuck, Darryl F., 1438 Yi yi, 1429 Zanussi, Krzysztof, 299, 374, 904, 1277, 1307, Y¯ojimb¯o, 1071, 1134, 1221 1486, 1532 Y¯okihi, 607 Zapasiewicz, Zbigniew, 299, 374, 400, 1277 Yol, 1350 Zardi, Dominique, 11, 34, 55, 60, 70, 115, 659, Yolanda et le voleur, 1500 730, 890, 1276, 1362 Yordan, Philip, 35, 225, 512, 605, 1122, 1488 Zardoz, 554, 1314, 1319 Yordanoff, Wladimir, 805 Zavattini, Cesare, 93, 208, 256, 1170, 1310, York, Michael, 157, 636, 971 1401, 1402 York, Susannah, 300, 862, 1106, 1201 Zavtra byla voïna, voir Demain c’était la guerre Yoshikawa, Mitsuko, 717 Zazie dans le métro, 335 Yoshimura, Jitsuko, 700 Zeiler, Joannes, 420 You, 63, 374, 1354 Zelig, 71 You can’t cheat an honest man, 880 Zelniker, Michael, 1300 You can’t take it with you, voir Vous ne l’em- Zem, Roschdy, 304, 427, 539, 817, 1158, 1448 porterez pas avec vous Zeman, Karel, 453, 734, 859 You only live once, 794 Zemeckis, Robert, 460 You only live twice, 195 Zemlia, 94, 601, 1155 You’re telling me, voir Dollars et whisky Zemmour, Éric, 54, 312, 748, 1346 Young, Alan, 308 Zeplichal, Vitus, 848 Young, Clifton, 44 Zerbe, Anthony, 1056, 1283 Young, Gig, 454, 1201, 1507 Zerkalo, voir Miroir (le) Young, Karen, 895 Zéro de conduite, 18, 410, 1191, 1391 Young, Loretta, 310, 808, 839, 1157, 1355, Žert, 592 1513, 1521 Zeta-Jones, Catherine, 707, 722 Young, Neil, 234 Zhang, Fengyi, 776 Young, Robert, 259, 768, 866, 1049, 1248, Zhang, Yimou, 616, 622 1415 Zhao, Tao, 344, 626, 950, 1234, 1259 Young, Roland, 314, 747 Zheng, Junli, 1160 Young, Terence, 965, 1199, 1398 Zidi, Claude, 1214 Young, Victor Sen, 160, 307, 1511 Zidi, Malik, 561 Young and innocent, 429, 1197 Zika, Damouré, 365, 905 Young Bess, 833 Zimmer, Hans, 996 Young Frankenstein, voir Frankenstein Junior Zimna wojna, 623 Young man with a horn, 1303, 1315 Zinnemann, Fred, 206, 506, 936, 1102, 1422 Young Mr. Lincoln, 783, 850, 1470 Zinzin d’Hollywood (le), voir Errand boy (the) Young pope (the), 119, 155, 652 Zodiac, 257 Young Sherlock Holmes, 181 Zola, Émile, 21, 227, 251, 297, 373, 414, 568, Yourself and yours, 1181 743, 744, 925, 976, 1069, 1227 Youth, 737 Zola, Jean-Pierre, 13, 1067

1684 Zolnay, Pál, 614, 701 Zonca, Erick, 99, 1431 Zoo, 916 Zorro, 84, 163, 166, 187, 277, 858, 872, 1435, 1523 Zotz, 713 Zouc, 924 Zouheiri, Mouss, 482 Zoulou, 1213 Zouzou, 167, 1360 Zozos (les), 1193 Zucca, Pierre, 18, 910 Zucco, George, 430, 490, 860, 1469 Zucker (frères), 1421 Zulawski, Andrzej, 166, 370, 783, 899, 1518 Zurlini, Valerio, 358, 605, 957, 1467 Zushi, Yoshitaka, 513, 967 Zviaguintsev, Andreï, 925, 1255 Zweig, Stefan, 483, 572, 632

1685