UNIVERSITE D’ANTANANARIVO FACULTE DE DROIT, D’ECONOMIE, DE GESTION ET DE SOCIOLOGIE DEPARTEMENT DE SOCIOLOGIE

MEMOIRE DE MAITRISE Par RABENJAMINA Andoniaina Herimanjaka Andrianina

APPROCHE SOCIOLOGIQUE DU DEVELOPPEMENT SELON LA VISION INTERCOMMUNALE Cas de la Commune Rurale REGION ALAOTRA MANGORO

Membres du jury : Présidant de Jury : Professeur RAJAOSON François Juge : M. SOLOFOMIARANA RAPANOEL B.A Rapporteur : M. RASOLOMANANA Denis

Année Universitaire : 2004-2005 Approche sociologique du développement selon la vision intercommunale

Date de soutenance : 26 Juillet 2006

APPROCHE SOCIIOLOGIIQUE DU DEVELOPPEMENT SELON LA VISISIION IINTERCOMMUNALE

Cas de la Commune Rurale Amparafaravola REGION ALAOTRA MANGORO ------

2 Approche sociologique du développement selon la vision intercommunale

AVANT PROPOS

Nombreux sont les études et les ouvrages déjà réalisés sur le développement rural et les obstacles au changement social traitant de l’un ou de l’autre de ces aspects, mais il est souhaitable que les études sociologiques soient sérieusement entreprises, d’une part sur les conditions de possibilité de transformation des structures mentales des paysans face aux projets véhiculés par les organismes d’appui et les bailleurs de fond nationaux et internationaux, et d’autre part sur les habitus sociaux, les attitudes de la masse paysanne qui constituent un frein au développement rapide et durable.

La commune Amparafaravola entre actuellement dans la phase décisive de son développement, c’est une phase qui a pour objectif de donner à cette localité un développement équilibré orienté vers la vision intercommunale et vers les programmes à multi-niveau ciblant le bien-être de la population tout en préservant l’environnement. D’ailleurs, l’objectif du développement de la commune est : « Amparafaravola, capitale du riz et en toute sécurité en l’an 2010 ». Il est vrai que cette commune a des atouts considérables au sein de la Région Alaotra Mangoro. Elle est aussi composée de toutes les ethnies et toutes les classes sociales (forces productives, propriétaires des terrains cultivables, intervenants,…) qui ont su donner la main pour réaliser un surplus capitalisable dans tous les domaines que se soient économiques, sociaux ou culturels.

3 Approche sociologique du développement selon la vision intercommunale

SOMMAIRE

PARTIE I. IDENTITE AGRAIRE ET MODÈLE DE DÉVELOPPEMENT ÉCONOMIQUE ET SOCIAL CHAPITRE.1. Cadre théorique CHAPITRE.2. Présentation de la commune Amparafaravola CHAPITRE.3. Le niveau de développement de la commune CHAPITRE.4. Politique de développement rural et mutations agraires dans la commune rurale Amparafaravola PARTIE II. CONTEXTE DE DÉVELOPPEMENT DANS L’OPTIQUE INTERCOMMUNALE CHAPITRE.1. La commune Amparafaravola élue comme commune modèle au sein de la Région Alaotra Mangoro CHAPITRE.2. Les problèmes rencontrés par l’action de développement rural CHAPITRE.3. Les enjeux stratégiques de la commune Amparafaravola PARTIE III. PROSPECTIF DE L’INTERCOMMUNALITÉ CHAPITRE.1. Les interactions communales et projet de développement CHAPITRE.2. Les responsabilités respectives ( Partenaire Privé Public ou 3P )

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REMERCIEMENTS

Premièrement, je tiens à adresser mes remerciements à Monsieur le professeur encadreur RASOLOMANANA Dénis qui m’a conseillé et m’a guidé depuis le commencement jusqu’à l’accomplissement de ce travail de mémoire de maîtrise au sein du Département de Sociologie. Je remercie aussi mon juge Monsieur le professeur RAPANOEL B.A ainsi que le président de jury Monsieur. le professeur RAJAOSON François qui ont accepté de me soutenir et de m’aider pour la présentation de ce présent travail de recherche.

Je souhaiterais ensuite à dire tout ce que je dois à ma famille, à mes amis et à l’Association FITAFI qui m’a guidé depuis le début jusqu’à la fin de ce mémoire. Sans leur aide et leur conseil, cette étude n’est peut être pas plus exhaustive et plus achevée.

Un grand merci aussi à M.RICHARD Réné Maire de la Commune rurale Amparafaravola, les responsables des divers organismes oeuvrant au sein de la commune ainsi que les paysans enquêtés. Je ne peux trouver des termes plus chaleureux pur dire avec quel désintéressement ils ont consacré leur temps et leurs efforts pour la façon dont ils m’ont aidé lors de travail sur terrain. Sans leur collaboration et leur participation ce travail n’aurait pas pu réaliser.

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Approche sociologique du développement selon la vision intercommunale

INTRODUCTION

CHOIX DU THEME

Actuellement, le développement rapide et durable est un thème lancé avec force à . Ainsi, la Sociologie qui est un produit intellectuel doit-t-elle intervenir non seulement pour mettre en place une véritable analyse plus approfondie intégrée dans les programmes économiques et sociaux mais aussi de prouver d’une manière plus scientifique l’efficacité et l’utilité des diverses opérations de développement dont l’objectif a toujours été et reste la recherche de l’amélioration de la vie de la population toute entière. Subséquemment, La sociologie contribue aussi efficacement à l’élaboration et à l’exécution des programmes de développement socio-économique. Elle porte des jugements de réalité, en étudiant d’une façon explicative les différents états de la vie sociale manifestée par des contraintes, des institutions, des symboles et des types de conduites entre deux ou plusieurs collectivités ( ce qui nous intéresse plus particulièrement ici c’est l’intercommunalité). En réalité, la sociologie est aussi l’étude scientifique des faits sociaux qui relèvent du processus intégral et continu du développement1. Elle est à la fois positive et normative2 : positive parce qu’elle analyse ce qui est la réalité, ce qui marque profondément l’homme et son milieu, ce qui freine le développement ( blocage socioculturel,… ) ; normative parce qu’elle étudie ce qui doit être, ce qui peut être prévu pour améliorer les conditions de vie économique et sociale de la population, ce qui doit être considéré condition de développement de la société.

Toute fois, la situation de pauvreté ne pourra être transformée que si les gens sont prêts à lutter pour concrétiser en biens et richesses toutes les potentialités qu’ils possèdent. C’est un travail de longue haleine mais on peut y arriver en définissant des buts bien concrets, en travaillant très sérieusement et en établissant avec sincérité une solidarité pour obtenir une concentration d’effort ou bien de capitaux humains et techniques.

1 G de P RANAIVOARIVONY : « L’Approche sociologique du développement et ressources humaines en Afrique », Genève, mai 1977. Page - 75

2 Op. cit

1 Approche sociologique du développement selon la vision intercommunale

Le thème de cette étude est constitué essentiellement par « l’approche sociologique de développement selon la vision intercommunale », cas de la commune Amparafaravola élue comme commune modèle. Plusieurs raisons motivaient de choisir et d’étudier systématiquement ce leitmotiv : d’une part, il s’agit d’une idée qui se situe dans le contexte actuel de décentralisation dont la stratégie favorise la concentration de programme d’appui institutionnel dans les communes qui ont le potentiel d’agir comme pôle local de développement dans les sous zones des régions ( y compris Amparafaravola ) et d’autre part-on aperçoit aussi que l’analyse sociologique de la société rurale est certainement intéressante parce qu’en recherchant l’explication de ce qui marque profondément et réellement l’homme dans son milieu séculier, on doit procéder à l’étude positive de tous les facteurs qui constituent les obstacles au développement normal.

PROBLEMATIQUE En quoi la Commune rurale Amparafaravola peut-elle être un pôle d’entraînement ? la conception paysanne du développement est- elle favorable au projet ? Maintenant, on essaie de comprendre la place de la commune Amparafaravola c’est à dire le contexte actuel de la commune d’autant plus qu’elle a une envergure dépassant le seul cadre local de la commune et aller dans une vision intercommunale, sous-régionale voire régionale. De plus, les communes trouvent maintenant la nécessité de se regrouper, d’où l’émergence de l’OPCI ( Coopération des communes ) dans plusieurs localités.

Ainsi, l’analyse consiste à discerner si la commune Amparafaravola offre les possibilités de porter une stimulation dans un niveau intercommunal. Pour cela, il y a aussi l’analyse du comportement des paysans face au projet de développement

LES OBJECTIFS SOCIOLOGIQUES :

Les objectifs sociologiques de la recherche sont de procéder à une étude très poussée de la situation sociale et économique de la commune avec les communes voisines où seules les études sociologiques peuvent donner une vue précise sur les conséquences, à court et à long terme, des diverses mesures possibles. Ici, il est important de souligner que la commune ne vit pas en autarcie et c’est pour cette raison qu’il y a un échange économique et culturel entre elle et ses voisines.

2 Approche sociologique du développement selon la vision intercommunale

De plus, le projet de développement ne doit pas négliger l’aspect psychologique et sociologique de la communauté ( Amparafaravola et les communes limitrophes à savoir , et Andrebakely)avant de vouloir atteindre à tout prix des objectifs techniques proprement dits à l’instar de l’utilisation des techniques améliorée ( rationalisation ou taylorisation de l’agriculture par exemple ) ou bien l’insertion dans un circuit de commercialisation afin d’élaborer en toute opportunité le Plan de développement.

Dans une toute autre optique, l’antinomie Tradition/Modernité est également un point important qui mérite d’être invoqué tout au long de l’analyse. De ce fait, l’objectif fondamental du projet de développement doit donc valoriser la continuité mais non pas la rupture avec la culture d’identité de la collectivité. En d’autres termes, l’élaboration d’un plan de modernisation doit donc tenir compte de la maîtrise des projets face à l’identité culturelle de la localité.

En conséquence, les objectifs de la recherche visent donc d’une part l’harmonie entre les acteurs de la demande ( les paysans ) et les acteurs de l’offre3 ( le projet de développement ) qui prennent conscience que leurs approches sont à adapter pour donner une meilleure réponse à la demande de la population cible. D’autre part, la recherche a aussi pour but d’adopter une stratégie qui doit se référer aux exigences et aux possibilités des paysans et de leur milieu car l’homme est considéré comme le véritable moteur du développement et du changement de sa société mais non pas comme simple facteur de production.

LES OBJECTIFS SPECIFIQUES :

Selon la concertation au niveau régional et le Plan Régional de Développement Alaotra Mangoro, la commune Amparafaravola est classée dans les zones « pôle de développement ». Là, elle possède des atouts considérables pour l’amélioration de son économie. Elle est considérée comme le premier grenier à riz dans la Région Alaotra Mangoro avec plus de 10.000 ha de plaines rizicoles (source : service de l’agriculture, 2005). Pour cela, les objectifs ajustent donc si la commune peut contribuer un effet d’entraînement afin de débloquer l’économie de la sous région du centre d’Alaotra.

3 in : Développement et Coopération , « structures rurales » - Agents de développement, N° 1, 1991.

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LOCALISATION DE LA ZONE D’ETUDE:

La Commune Rurale Amparafaravola est le chef lieu du District Amparafaravola, Région Alaotra Mangoro, Province autonome de Tamatave. Elle se trouve à 65 km de la ville d’, chef lieu de la Région Alaotra Mangoro en prenant la RN 44 .

En tant que chef lieu du District, tous les services administratifs et les organismes d’appui intervenant dans les environs y sont implantés. Ce qui le met en position de carrefours pour les communes du District et même de la Région.

Amparafaravola est une commune à vocation agricole avec ses plaines rizicultivables de plus de 10 000 ha (partie Est de la RN 3a). Elle constitue une zone de concentration des producteurs venant des communes environnantes, de la Région Alaotra Mangoro et même des autres Régions dont Vakinankaratra et Merina. En outre, face au développement économique de la commune qualifiée de « pôle développement économique », la commune subit chaque année des migrations temporaires constituées par la main d’œuvre venant de l’Imerina et du Betsileo pour la préparation des rizières et les récoltes (novembre - juillet) et par les collecteurs et les vendeurs ambulants pendant les périodes de récolte (juillet – septembre).

La commune est aussi classée dans les zones pôle de développement. Elle possède des atouts considérables pour l’amélioration de son économie. Elle est considérée comme le premier grenier à riz dans la Région Alaotra Mangoro avec plus de 10.000 ha de plaines rizicoles.

HYPOTHESES

Les enjeux régionaux : Tout d’abord, il est important de particulariser que les potentialités de la Région Alaotra Mangoro sont essentiellement d’ordre économique. De ce fait, sa richesse se trouve dans les domaines de l’agriculture, de l’élevage, de l’artisanat et des ressources forestières. De ce fait, la vision de la Région est basée sur la production et la mise en valeur des ressources naturelles. Or, cela est indissociable des réalités physiques et humaines de la Région : ici, les sous régions du centre et du Nord ( Amparafaravola et Ambatondrazaka ) sont des zones productrices de riz c’est à dire des zones à vocation agricoles tandis que la partie Sud

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Est ( ou la sous région de Mangoro ) est considérée comme des zones forestières caractérisées par la biodiversité à fort taux d’endémicité. La vision de développement est : « Alaotra Mangoro exportatrice de riz et berceau de la nature ». Les enjeux sont alors: « faire de la Région une référence en matière de développement équilibré, rapide et durable en ciblant le bien être de la population tout en préservant l’environnement »4

La commune d’Amparafaravola fait partie de la zone productrice de riz pour ne pas dire la capitale du riz. Par ailleurs, les structures mentales des paysans sont inadaptées aux besoins de développement. C’est un univers mental statique qui se base essentiellement sur le ritualisme d’où la reproduction des mêmes attitudes et des mêmes conduites et par conséquent, les difficultés d'adaptation au monde moderne sont très remarquables. Par-là, on peut prendre un exemple concernant la perception paysanne au sujet de la mécanisation agricole : les paysans n’ont pas refusé tout projet tendant à l’amélioration de la culture de riz comme l’utilisation des engrais chimiques ou des équipements modernisés, mais ils préfèrent continuer la méthode ancestrale5

Les potentialités de la commune pour être un pôle d’entraînement : La commune Amparafaravola a des atouts considérables pour l’avenir de son économie et celle des autres communes environnantes :

- L’existence d’un « guichet foncier » qui peut résoudre les litiges fonciers. Là, il y a une intervention de la commune par l’intermédiaire des comités de reconnaissance locale qui légitiment le certificat foncier. Ainsi, la crise foncière commence à décliner et les paysans sont motivés à améliorer et à capitaliser la production. - Une vaste plaine rizicultivable de plus de 10.000 ha et une superficie de 3.000 ha qui peut être aménagée non seulement par la commune mais aussi par la les communes voisines ( Sahamamy, Ambatomainty, Ambohimandroso ) afin d’augmenter la productivité agricole ( surplus agricole ). - Un carrefour, un centre de production. - La commune est aussi productrice de ressources halieutiques par l’existence des lacs surtout à Andilana Sud et à Ampilahoana.

4 Source : Plan Régional du Développement de la Région Alaotra Mangoro, année 2004

5 Les instruments utilisés concernant les activités agricoles se limitent encore à très peu de choses. Le plus grand nombre des paysans cultivateurs se contentent tout simplement d’utiliser les équipements traditionnels.

5 Approche sociologique du développement selon la vision intercommunale

Ensuite, vu l’existence des atouts qui se situent principalement sur le secteur primaire, le projet financera donc les activités de production agricole et de transfert de technologie et renforcera les capacités au niveau communautaire à base très élargie.

De ce fait, le projet a pour objectif principal d’accroître les revenus et de réduire la pauvreté dans les sous régions de la région( les zones à vocation agricole y compris les communes environnantes d’Amparafaravola ). Il contribue ainsi à la revitalisation de l’économie sous régionale en identifiant des mécanismes institutionnels visant à accroître la productivité et les revenus des paysans de manière durable.

LA METHODOLOGIE

Un point doit être précisé dès le début : il ne s’agit pas seulement d’une étude de coopération entre plusieurs communes de même région, il s’agit plutôt d’une analyse de la société agricole envisagée comme un ensemble vivant qui est inséparable de celle d’autres éléments non économiques de la vie sociale.

Dans ce sens, il est irréfutable d’utiliser les différents outils et techniques qui permettent de passer derrière les apparences, de voir de plus près la réalité sociale pour ne pas se contenter des visions « communes » qui monopolisent quelque fois le regard sur la collectivité étudiée. Ces instruments sont en général :  L’analyse documentaire qui ne peut s’appliquer qu’à des situations sociales passées, aux données principales du problème à étudier.  L’enquête par questionnaire et l’entretien libre, non directif qui sont des procédés d’investigation utilisant un processus de communication verbale pour recueillir des informations et qui permet de saisir une réalité plus vivante. Là, on fait aussi une enquête auprès de 3 communes environnantes de la commune Amparafaravola. Sur ce point, deux méthodes méritent d’être prises en considération : La méthode VELLAS et la méthode LEBRET6 qui sont des méthodes d’enquête sociologique permettant d’avoir une connaissance précise du donné social indispensable à l’élaboration d’un programme de développement soucieux d’atteindre à la plus grande efficacité possible.

6 G de P RANAIVOARIVONY : « L’Approche sociologique du développement et ressources humaines en Afrique », Genève, Mai 1977. Page - 40

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 Méthode VELLAS : une méthode descriptive et analytique qui a pour objet la connaissance des différents facteurs qui permettent de déterminer la réceptivité du corps social pour le quel le programme est fait ( les habitudes, les comportements, l’attachement aux coutumes …)

 Méthode LEBRET : il existe deux démarches : le diagnostic global c’est à dire le contact direct avec la population et la recherche spécialisée prenant conscience des obstacles de développement . En fait, cette dernière méthode peut être considérée comme une observation participante car on aura à prendre contact avec les paysans locaux pour observer les potentialités et les contraintes au développement dans tous les domaines.

REMARQUE : Il semble capital de mentionner ici la démarche d’élaboration de la révision du Plan de Développement Communal d’Amparafaravola qui constitue un élément fondamental dans notre analyse. Cette démarche est basée sur un processus participatif et itératif ( c’est le Diagnostic Participatif ). Elle doit s’appuyer sur une mobilisation et participation des acteurs sociaux : Au niveau régional : La commune Amparafaravola a été sélectionnée par une réunion de concertation au niveau des instances régionales ( les responsables de la région et les élus locaux ) Au niveau communal : Obtenant confirmation de son attente à être la commune modèle ou pilote au cours de la réunion de concertation y afférente, la commune se mobilise pour préparer les documents et données relatives à ses initiatives de développement local.

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PARTIE I : IDENTITE AGRAIRE ET MODELE DE DEVELOPPEMENT ECONOMIQUE ET SOCIAL

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PARTIE I.IDENTITE AGRAIRE ET MODÈLE DE DÉVELOPPEMENT ÉCONOMIQUE ET SOCIAL

CHAPITRE.1.CADRE THÉORIQUE

I.1.1. Le s théories de développement rural :

Quand on parle du monde rural, il est vrai que l’agriculture tient une place fondamentale dans le développement économique d’une région ou bien d’une commune. Ainsi, les paysans agriculteurs ont-ils créé de multiples lieux de solidarités, d'actions collectives pour faire face à l’économie de marché. Cependant, la société rurale malgache traverse actuellement une phase de transition entre deux systèmes très différents : la modernité et la tradition. La modernité vise la vulgarisation des diverses techniques modernes véhiculées par les programmes nationaux qui a pour objectif de professionnaliser le secteur agricole et extra-agricole tandis que la tradition reflète les habitudes des paysans ou bien même la structure de la société paysanne qui donne une grande importance à la conscience collective déjà existante selon le sens durkhemien du terme. Pour justifier cette affirmation, on peut prendre comme exemple l’influence des interdits sociaux (interdiction de l’élevage de porc, …), le pouvoir gérontocratique et la domination du groupe social des aînés qui est à la fois organisateur de l’exploitation du patrimoine foncier et gestionnaire des rapports sociaux juridico-politique et idéologique dans le cadre du Fihavanana (rapport de parenté).

De plus, dans un monde rural, les principes et les règles de la vie sociale sont basées généralement sur des valeurs communes. Ce qui veut dire que la nature et le contenu même des valeurs traditionnelles se dégageront par des valeurs sociales communes, le quel relève du caractère « total » de la société7. Ainsi, il importe de souligner que : « toute forme de vulgarisation et d’intronisation des nouvelles formes d’habitus social est susceptible d’entraîner un déséquilibre dans l’ensemble du système social qui constitue un tout »8.

Partant de cette situation, il faut remarquer également que du point de vue sociologique, les programmes de développement rural ne peuvent être isolés de l’étude de la structure sociale pour que l'adoption d'un sentiment communautaire corresponde véritablement au besoin économique d’une localité.

7 Marcel MAUSS : « Essai sur le don », Année sociologique, 1924 8 E.D. RASOLOMANANA: “ Valeurs traditionnelles et communautés villageoises à Madagascar », Paris 1971, page 205.

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Dans « Économie et société », le sociologue allemand Max WEBER estime que « pour l'interprétation compréhensive de l'activité que pratique la sociologie »9 les structures (le milieu social étudié, les « coopératives » ou bien les organisations paysannes, etc.), ne sont que des développements et des ensembles d'une activité spécifique de personnes singulières, puisque celles-ci constituent seules les agents compréhensibles d'une activité orientée significativement.

Toutes fois, il est important de souligner ici que les facteurs exogènes du non- développement du monde rural sont l’échange inégal entre les pays du Nord et le pays du Sud. En principe, dans le contexte mondial, les pays sous-développés et pauvres dépendant inévitablement de l’aide des pays riches. Toutes les actions de développement ne sont pas opérées sans avoir demander l’avis des bailleurs de fond étrangers (les pays du Nord).

I.1.2. Le s objectifs nationaux :

L’objectif de développement pour Madagascar consiste à réduire de moitié le taux de pauvreté en l'espace de 10 ans à travers la promotion d'un développement rapide et durable. Les orientations stratégiques pour y arriver reposent essentiellement sur le principe de « Partenariat Public Privé » et s’articulent autour de 3 grands axes : 10

 restaurer un Etat de droit et une société bien gouvernancée,  susciter et promouvoir une croissance économique à base sociale très élargie,  susciter et promouvoir des systèmes de sécurisation humaine et matérielle et de protection sociale élargie.

Le premier axe regroupe un ensemble d’actions qui ont trait au renouvellement, à l’amélioration, à la modernisation, au renforcement et au développement d’un cadre institutionnel de bonne gouvernance. L’objectif est d’assurer un environnement favorable au développement rapide et durable, et dont la mise en oeuvre constitue des conditions essentielles au succès de la promotion de la croissance économique. Cet axe permettra à l’Etat d’assumer avec efficacité et dans la transparence son rôle de facilitateur et d’animateur de l’économie.

9 Max WEBER : Wirtschaft und Gesellschaft ou Economie et Société, PUF, 1922

10 Source : Madagascar, Document de Stratégie de Réduction pour la Réduction de la Pauvreté (DSRP), juillet 2003

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Le deuxième axe consiste à répartir judicieusement et intensifier les moyens de production, définir, promouvoir et mettre en place des cadres d’action de partenariat, définir et mettre en oeuvre des systèmes de transfert de compétence technique et professionnelle ainsi que des capacités en matière de recherche. Accélérer la croissance par l’augmentation de l’investissement efficace et par l’ouverture à l’économie mondiale constitue l’objectif du deuxième axe. Le secteur privé y jouera un rôle moteur tandis que l'investissement public agira en tant que levier de développement dans l’affectation des ressources.

Les éléments constitutifs de l’axe 3 portent sur la mise en oeuvre des programmes d'investissement social tels que l'éducation, la santé, l'eau potable et assainissement et des actions sociales et culturelles. L’objectif est d’assurer que chaque Malgache puisse bénéficier des fruits de la croissance.

Quatorze programmes ont été retenus pour soutenir l'objectif de développement allant de l’instauration de la bonne gouvernance (lutte contre la corruption, respect de la démocratie, Etat de droit…) à l’éducation, la santé en passant par la stabilité macroéconomique et croissance, le développement rural, le développement et la densification des infrastructures structurantes.

I.1.3. Conte xte général et la politique de décentralisation

Pour une meilleure mise en œuvre de la politique de décentralisation, l’Etat malgache a entrepris depuis quelques années la promotion et l’appui à l’élaboration de référentiels de développement à multiniveau. De ce fait, les communes constituent les collectivités territoriales de base. Elles sont aussi considérées comme un point d’ancrage du développement et il opportun de mettre en place un échelon de décentralisation susceptible d’engendrer un pôle d’entraînement et un développement intégré.

Par ailleurs, la Région a également comme vocation d’assurer le développement économique et social dans son ressort territorial. Elle a pour rôle de coordonner et d’intégrer les actions de développement initiées à la base c’est à dire les programmes communaux pour le développement. D’ailleurs, la considération de la vocation économique, des critères d’homogénéité géographique, historique et sociologique amène à proposer la mise en place des Régions à Madagascar.

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CHAPITRE.2.PRÉSENTATION DE LA COMMUNE AMPARAFARAVOLA

La Commune Rurale d’Amparafaravola est localisée sur la rive Ouest du lac Alaotra. Elle est le chef lieu du District Amparafaravola, Région Alaotra Mangoro, Province autonome de Tamatave. Elle se trouve à 65 km de la ville d’Ambatondrazaka, chef lieu de la Région Alaotra Mangoro en prenant la RN 44 (bitumée) jusqu’à et la RN 3a (bitumée) de Vohidiala à Amparafaravola.

I.2.1. Situa tion administrative En tant que chef lieu du District, tous les services administratifs et les organismes d’appui intervenant dans les environs y sont implantés. Ce qui l’a mis en position de carrefours pour les communes du District et même de la Région.

La RN3a (Vohidiala – Amparafaravola – Vohitraivo – ) traverse la commune du sud au Nord. Elle est bitumée jusqu’à Vohitraivo et tient une place considérable non seulement pour la commune d’Amparafaravola mais aussi et surtout pour les communes voisines car elle facilite la circulation des produits agricoles comme le riz, l’arachide et l’échange de culture entre plusieurs régions différentes et des personnes surtout pendant la période de récolte à partir de mois de juillet jusqu’au mois de septembre. Outre la RN3a, la commune dispose également des pistes qui le relient avec les fokontany et les communes voisines.à savoir la piste menant à et à Antsakoamadinika ( District de Tsaratanana, Région Betsiboka ) qui est le seul axe de désenclavement de la zone mais qui malheureusement est en très mauvais état voire impraticable en voiture.

Signalons enfin que la commune d’Amparafaravola est membre fondateur de l’OPCI ASA MIRAY en collaboration avec les communes de Sahamamy et Ambohimandroso. L’objectif étant la protection des bassins versants Imamba Ivakaka constituant les ressources en eaux des plaines rizicoles et du lac Alaotra.

I.2.1.1. Situation géographique

La superficie de la commune rurale d’Amparafaravola est estimée à 397,2 Km². Elle est considérée parmi les communes les plus étendues au sein du District qui est composé de 20 communes car elle occupe 6,12 % du territoire ( la superficie du District est 6 496 Km² ). Par rapport à la Région d’Alaotra Mangoro, elle occupe le 1,20 % du territoire. Amparafaravola est constituée de 14 fokontany selon le tableau ci-après :

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Tableau 1Les 14 fokontany de la commune FOKONTANY HAMEAU/VILLAGE DISTANCE PAR RAPPORT AU CHEF LIEU DE LA COMMUNE (KM) ANDILANA SUD Ambodivoara 09 MORARANO NORD Antanimbary, Analalava, Mazavatakona 06 AMBONDRONA 07 AMBODIMANGA 07 AMPILAHOANA Anosibe, 10 ANTSAKOANA Maromena, Ambodiatafana, Ivakaka, 04 Amparihikely, Vohidiala barazy, Ambodifiakarana, Mahavokatra AMBALAMIRAHONA Ampasindava, Morafeno, Antanimalandy 07 ANALAMIRANGA Ampasika, Andranovola,Ambatoaranana 02 AMPARAFARAVOLA 00 AMBODIHASINA Ivohibe, Betrandrandahy, Ambohimiarina 00 BESARETY 00 AMBALAFARISOA 00 AMPASIMBOLA Ambatovola, Antanifotsy 02 MARITAMPONA Ambongabe, Ampanobe, Ambohimanjaka 03 Source : Commune, janvier 2006

I.2.1.2. Le s communes environnantes D’une manière générale, 06 communes ceignent la commune d’Amparafaravola. Parmis ces 06 communes environnantes, 04 d’entre eux se localisent dans le District même d’Amparafaravola à savoir Sahamamy, Ambohimandroso, Ambatomainty et Bedidy, et le reste dans le District d’Ambatondrazaka : et . Tableau 2Les communes limitrophes d’Amparafaravola Communes Distance par rapport à Accèssibilité Amparafaravola (km) Au Nord Sahamamy 15 RN3a Au Sud Ambohimandroso sy 06 RN3a Ambatomainty 09 A l’Est Ambatosoratra sy Voies lacustres Ambohitsilaozana Al’Ouest Bedidy 46 Pistes rurales Source : Commune, janvier 2006

Notons qu’avant l’année 2003, les communes de Sahamamy et d’Ambohimandroso faisaient partie de la commune Amparafaravola. La séparation a été faite en vue de l’amélioration de l’administration du territoire qui est trop vaste pour une seule commune. D’ailleurs, cela n’empêche pas la coopération et la politique d'aide économique, technique et financière entre ces communes d’où l’essor de l’intercommunalité. Ainsi, y-a-t- il la création de l’OPCI ASA MIRAY à Amparafaravola qui a pour but de mettre en place un développement à multi niveau suivant la vision élargie. Il y a une coopération étroite entre la commune

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Amparafaravola et les autres communes voisines qui ont la même aspiration : intensification agricole et protection des bassins versants.

Photo n° 1 : Le bureau de l’OPCI à Amparafaravola :

Les frontières de délimitation se présentent comme suit : - Sahamamy : montagne d’Andriamolotra et marécage ( zetra )

- Ambatomainty : rizières , rivière Besomangana , Sahamena

- Ambohimandroso : montagnes d’ Ambilanibe et d’Ampandronandakana , rizières , rivière Imamba - Bedidy : mont d’ Ankokaina , Ambohimaranitra

- Ambatosoratra , Ambohitsilaozana : marécage, rivière de Sahabe

La proximité des autres communes et des autres districts et la disponibilité de grande voie de circulation permettent d’apprécier la facilité d’échange entre Amparafaravola et les autres communes de la Région. Citons cependant que toutes ces communes ont la même vocation qu’Amparafaravola. On peut prendre comme exemple que la commune Ambohimandroso possède aussi une vaste plaine qui se situe dans la partie Est de la RN3a.

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I.2.2. Hi storique:

Jadis, les premières maisons étaient juchées sur le mont appelé actuellement « La Grotte ». C’était encore à l’époque d’un royaume, aucun arbre n’existait mais à la place poussaient des bambous (Volosy). En passant, un voyageur entrait dans une des maisons et s’émerveillait devant un lit confectionné en bambous. Remarquant la beauté de cette merveille, l’étranger disait : Votre lit en bambous (Farafara volosy) devrait donner le nom de votre village. Depuis ce jour tout le monde l’appelait « Amparafaravolosy ».

Et pendant la période coloniale, les responsables coloniaux ordonnaient de déplacer le village à l’endroit actuel. Le nom Amparafaravolosy a été transformé en « Amparafaravolo » et puis devenu « Amparafaravola ».

Avant l’indépendance, Amparafaravola était Chef-lieu de Canton. Après l’indépendance, elle était devenue une Mairie. Depuis 1975 elle était devenue Firaisampokontany. Actuellement, elle est Chef-lieu de la Commune Rurale de première catégorie, puis sélectionnée comme Commune vitrine, selon la vision Intercommunale dans le cadre du PCCOR dans la Région Alaotra-Mangoro.

En terme d’histoire, Amparafaravola détient une place importante quant à la création des autres villages et communes environnantes : - les populations de la commune de Sahamamy venaient des villages d’Anosivola et d’Andilana - les populations de Bedidy venaient d’Amparafaravola - une partie de la population d’Ambohimandroso venait d’Anosivola - les populations de la commune d’Ambatomainty venaient de Mahakary qui est elle- même issue d’Anosibe (Ampilahoana)

On peut donc y apprécier la facilité de mobilisation des autres communes environnantes par la commune d’Amparafaravola pour la mise en œuvre des projets intercommunaux, ne serait ce que par le respect des liens de parentés.

17 Approche sociologique du développement selon la vision intercommunale

La population était autrefois dominée par l’ethnie Sihanaka (l’origine était le Zafimbazaha). Mais depuis quelques années, cette dominance est renforcée par les Merina qui sont actuellement en proportion égale avec les Sihanaka. Outre ces deux ethnies, signalons la présence de presque toutes les 18 ethnies de Madagasikara dans la commune. Ce qui a favorisé l’introduction des nouvelles technologies de production non seulement pour Amparafaravola mais aussi pour les communes, districts et régions environnants. La migration peut être donc qualifiée d’atout pour le développement de la commune d’Amparafaravola.

I.2.3. L’or ganisation administrative:

La politique de décentralisation vise actuellement à responsabiliser les agents locaux si bien que chaque commune doit donc pratiquer le politique de gérer son affaire interne. Pourtant, il est bien vrai que sans la compétence et la connaissance en gestion des agents administratifs, la région concernée ne se développe pas économiquement et socialement

Les structures de l’administration se présentent comme suit : - Maire : 01 - Secrétaire Général : 01 - Adjoints au maire : 02 - Conseillers communaux : 14.

Les autres responsables : - Secrétaire d’Etat Civil : 5 . - Régisseur : 05 - Comptable : 04 - Commission ( voirie ) : 04 - Commission de l’eau : 03 - Garde barrière : 02 - Commission pour la santé : 04 - Secrétaire C.A. : 02 - Temporaire : 05

18 Approche sociologique du développement selon la vision intercommunale

Le Maire explique que 27 de ces agents sont des personnels permanents, 06 non permanents et 05 temporaires. Signalons que le nombre de ces agents est insuffisant par rapport au nombre de la population. Par contre, ce nombre est élevé si on le compare avec les agents des autres communes. L’un des grands problèmes de l’administration communale d’Amparafaravola est la difficulté de paiement des salaires de ces agents. Signalons le cas des 03 agents travaillant auprès du percepteur principal et qui sont rémunérés par la commune.

I.2.4. Le s ressources de la commune:

I.2.4.1. M ilieu humain:

I.2.4.1.1.La Population : D’après le dernier recensement de la commune et les données statistiques de la population, la commune rurale d’Amparafaravola compte actuellement 35.760 habitants.. Les activités principales de la population par ordre de priorité sont l’agriculture, l’élevage et la pêche.

La population est composée en majorité par l’ethnie Sihanaka. Viennent ensuite les Merina, les Betsileo et les Antandroy. Les agglomérations sont en majeure partie installées sur la partie Est de la commune à cause de la présence des plaines cultivables et la facilité d’accès (RN3 a).

Amparafaravola enregistre un nombre de population assez élevé par rapport aux autres communes environnantes et même des autres communes de la Région. Toutefois, la population n’est pas bien repartie sur l’ensemble de la commune et a tendance à se regrouper aux alentours des grandes unités de productions dont la ville d’Amparafaravola, les plaines rizicoles et les grands axes de circulation comme la RN 3a. Ce qui favorisent incontestablement l’échange mutuel et la communication réciproque avec les communes environnantes.

19 Approche sociologique du développement selon la vision intercommunale

I.2.4.1.2.Classement de la population par âge et par sexe: Tableau 3Le nombre de la population de la commune Amparafaravola 0 – 5 ans 6 – 10 ans 11 - 17 ans 18 – 60 ans + de 60 ans TOTAL Fokontany TOTAL G F G F G F H F H F H F

ANDILANA SUD 107 168 69 111 128 154 259 268 26 38 589 739 1328

MORARANO NORD 187 197 210 234 310 328 296 328 50 48 1053 1135 2188

AMBONDRONA 156 219 159 476 190 225 302 316 34 39 841 1275 2116

AMBODIMANGA 102 219 184 207 302 304 181 120 25 10 794 860 1654

AMPILAHOANA 304 452 427 454 258 542 510 818 93 201 1592 2467 4059

ANTSAKOANA 278 285 240 255 179 207 647 835 37 38 1381 1620 3001

AMBALAMIRAHONA 241 319 162 221 235 315 451 464 63 89 1152 1408 2560

ANALAMIRANGA 150 156 158 165 146 150 233 223 12 25 699 719 1418

AMPARAFARAVOLA 226 237 228 240 222 248 480 550 40 30 1196 1305 2501

AMBODIHASINA 240 252 253 254 235 244 499 505 35 38 1262 1293 2555

BESARETY 80 98 83 87 75 83 286 314 33 37 557 619 1176

AMBALAFARISOA 159 163 154 158 148 151 342 346 20 22 823 840 1663

AMPASIMBOLA 114 120 317 330 98 120 498 501 54 65 1081 1136 2217

MARITAMPONA 587 647 684 780 917 1317 894 1034 196 268 3278 4046 7324

TOTAL 2931 3532 3328 3972 3443 4388 5878 6622 718 948 16298 19462 35760 Source : Chefs de Fokontany, janvier 2006

 Taux d’accroissement : 2,43 %  Taux de natalité : 2,81 %.  Taux de mortalité : 0,38 %  Taille moyenne des ménages : 05  Nombre des ménages : 7.152

Les jeunes entrent dans la vie active à partir de leur 16ème année. Ainsi, la force productive est elle constituée par plus de la moitié de la population. Selon le tableau ci-après, on note une légère dominance des femmes. Ce qui n’entrave en rien au développement de la commune car les femmes ont une part importante sur toutes les activités, surtout les activités agricoles.

L’économie de la commune repose surtout sur l’agriculture et l’élevage et en particulier la riziculture. Subséquemment, chaque ménage mise beaucoup sur les revenus issus de la riziculture pour satisfaire les besoins quotidiens.

20 Approche sociologique du développement selon la vision intercommunale

21 Approche sociologique du développement selon la vision intercommunale

Signalons cependant qu’en tant que chef de District et en tant que commune carrefours, les habitants de la ville d’Amparafaravola exercent d’autres activités comme les petits commerces et le transport (taxi bicyclette) en complémentarité avec l’agriculture et l’élevage. En outre, nous avons également la présence des fonctionnaires et des agents des organismes d’appui à Amparafaravola ville.

I.2.5. Milieu physique :

I.2.5.1. Climat: Caractérisé par un climat tropical chaud et humide avec l’influence de l’alizé toute l’année, l’Ouest Alaotra subit parfois des sécheresses temporaires et attend le passage des dépressions tropicales pour satisfaire les besoins des cultures.

La commune d’Amparafaravola constitue une enclave climatique de type tropical semi humide de moyenne altitude avec une température moyenne de 21 à 22°C et comporte quatre ( 04 ) saisons bien marquées : - Le Mai à Juillet : Saison froide, brumeuse et accompagnée de faibles crachins - De Août à Octobre : Saison chaude et sèche mais quelquefois le matin le froid persiste. - De Novembre à Février : Saison chaude et humide, accentuée par des pluies battantes et le passage de dépressions tropicales. - Les mois de Mars et Avril représentent l’intersaison : changement fréquent de luminosité et d’humidité.

L’irrégularité des pluies avec 20 à 30 jours secs suivant les premières pluies d’octobre y est préjudiciable aux cultures. La maîtrise de l’eau ainsi que des moyens de production constituent pour les agriculteurs un enjeu majeur. Cette sécheresse en début de saison peut être fatale pour l’agriculture et entraîner une forte pression de pêche effrénée sur les lacs.

I.2.5.2. R elief : Le relief est caractérisé par les cuvettes de l'Alaotra, qui est un vaste plateau intermédiaire avec une altitude moyenne de 700 m. Elles sont remblayées par des sédiments lacustres favorables à la formation des marais ou « zetra ». Les bassins versants de la dite cuvette sont formés par des massifs latéritiques très friables et siège d’une importante phénomènes d’érosion avec des multitudes de formations de « lavaka .

22 Approche sociologique du développement selon la vision intercommunale

En général, la partie Ouest de la Commune est une zone montagneuse, sillonnées par des vallées, atténuées par des plateaux : Ambongabe, Maniotsioka, Antobivato, Ampasindava, Ankijananindremaromanga, Antanimalandy. La superficie cultivable sur tanety est estimée à 6 000 ha dont 3 000 ha est actuellement aménagée.

La partie Est est constituée de plaines alluvionnaires et hydromorphe avec une superficie de plus de 10.000ha (Andilana Sud, Ampilahoana et Besarety) favorables à la riziculture mais dont 3 000 ha sont actuellement inexploitables depuis 1985 par faute d’irrigation adéquate (. Les plaines alluvionnaires sont limitées plus à l’est par une zone marécageuse ou « Zetra ».

Les propriétaires et les exploitants des tanety et des plaines viennent non seulement d’Amparafaravola mais aussi des autres communes voisines et même des autres Régions. Ce qui confirme encore le caractère attractif de ces grandes unités de production.

I.2.5.3. Utilisation du sol : La priorité de la commune et de la population est la riziculture. La vision de la commune qui se veut être « la capitale du riz » confirme bien cette priorité. Le rendement actuel est de 3 T/ha produisant 11.426 T par an (source : service de l’agriculture, Amparafaravola, année 2005) et l’objectif est d’augmenter le rendement d’au moins 02 fois par le biais d’une maîtrise d’eau et de l’application des techniques d’intensification rizicole. Ainsi, la commune serait-elle une zone de production pour la sous-région Ouest du lac et même pour la Région toute entière et même pour Madagascar. En outre, Amparafaravola approvisionne en paddy les grandes pour presque toutes les grandes villes de Madagascar et en particulier Toamasina et Antananarivo. Les plaines sont également favorables pour les cultures de contre-saison (légumes), en cours de développement depuis quelques années.

Pour les bassins versants, la pédologie effectuée montre que les sols sont ferralitiques et caractérisés par la présence en surface d’une couche latéritique d’épaisseurs variables (10 à 50 cm selon les endroits) et reposant sur une roche mère en décomposition et sans aucune cohésion. Ces sols sont particulièrement sensibles et favorables à l’érosion en lavaka, une fois la couche protectrice de l’horizon d’altération est décapée par quelque moyen que ce soit. Ces sols sont utilisés pour les cultures pluviales et sont favorables pour toutes les cultures dont le riz, le manioc, le maïs, l’arachide, le tabac, la canne à sucre

23 Approche sociologique du développement selon la vision intercommunale

I.2.5.4. Lac s, marécages et hydrographie : Outre le lac Alaotra qui délimite la commune avec Ambatosoratra et Ambohitsilaozana, la commune d’Amparafaravola dispose de quelques petits lacs localisés dans les fokontany d’Andilana Atsimo et d’Ampilahoana et d’une superficie totale d’environ 45 ha. Il s’agit des lacs d’Amparihilehibe, Bezafy, Befony et d’Amparihitahorana. Ces lacs sont très poissonneux et produisent environ 370 T de poissons par an.

A l’extrémité Est de la commune (Andilana-Sud et Ampilahoana) s’étend la zone marécageuse d’une superficie de 5.900 ha. Le « Zetra » est classé « Site RAMISAR », protégé dans le but de préserver l’écosystème lacustre et plus précisément les deux animaux caractéristiques et endémiques de la zone, à savoir « Bandro » et « Onjy »).

Deux grandes rivières alimentent en eau la plaine de la commune et se déversent toutes les deux dans le Fokontany d’Ampilahoana par le grand drain d’Anosibe. Il s’agit de l’Imamba dans la partie Sud et l’Ivakaka dans la partie Nord. Les deux cours d’eau et ses affluents sont particulièrement riches en chutes d’eau pouvant produire de l’énergie hydroélectrique à savoir Masokomena (7Km au nord d’Amparafaravola), Andriankely, Bekobany (Ambalamirahona), Andranomiditra et Ambolobe. La chute d’eau de Masokomena peut être exploitée pour réaliser l’extension de l’électricité pour les 14 fokontany de la commune et pour les communes environnantes comme la commune d’Ambohimandroso, de Sahamamy, d’Ambatomainty ou même et Andrebakely.

I.2.5.5. Habitats : La partie Nord et Ouest de la commune vit encore dans la précarité avec des maisons fabriquées en terre ou en bambou et dont les toitures sont constituées en générales par des foins (bozaka). Ces types d’habitat correspondent à environ 35% des constructions dans la commune.

La ville d’Amparafaravola et les villages riverains de la RN 3a sont occupés par les maisons en dur avec des toitures en tôles ou en tuiles. Elles correspondent à 65% des constructions. Ce qui démontre encore la mauvaise répartition de la population qui a tendance à se regrouper au niveau des grandes unités de production.

24 Approche sociologique du développement selon la vision intercommunale

25 Approche sociologique du développement selon la vision intercommunale

CHAPITRE.3.LE NIVEAU DE DÉVELOPPEMENT DE LA COMMUNE

I.3.1. Le s activités économiques

I.3.1.1. Analy se des rapports sociaux Le mode de production11 dans la commune Amparafaravola et dans la sous Région Alaotra (District Amparafaravola avec 20 communes et District Ambatondrazaka avec 20 communes) est caractérisé principalement par la rémunération en monnaie et fréquemment par l’entraide ( le mode de production lignagère ). En d’autre terme, il y a une articulation de deux modes de productions : D’une part, le mode de production traditionnel dominé par le « Fihavanana » et d’autre part, le mode de production dominé par le marché d’argent : jointure de mode de production pré-capitaliste avec le mode de production capitaliste dans le cadre d’un passage intégral vers l’économie marchande. Justement, les rapports de parenté ne sont pas complètement détruit mais se transforment en rapport marchand. Le mode de rémunération du travail s’agit d’une rémunération en une journée de travail. Mais, on constate qu’en terme de secteur d’activité pour les employés salariés, le secteur agricole est effectivement le plus fournisseur d’emploi. Plus de 80% des emplois sont recensés dans ce secteur. Il existe également des migrants venant du « Betsileo » et du « Vakinakaratra » qui travaillent la terre en se prolétarisant lors de la période de production.

I.3.1.2. Ampa rafaravola : une commune à vocation agricole: La commune d’Amparafaravola est considérée comme la première productrice de riz. C’est la principale activité de la sous-région ou bien plus précisément les communes proches à l’instar de Sahamamy, Ambohimandroso, Ambatomainty, Bedidy, Ambohitsilaozana, Ambatosoratra et Antsakoamadinika. A Amparafaravola et dans ces communes environnantes, produire plus est devenu un slogan. Pour ce faire, la production peut être fortement améliorée par l’augmentation du rendement (actuellement le rendement se situe à 3 t/Ha) et par l’extension des surfaces cultivables car la région dispose de plus de 10.000 Ha de rizière dont 3.000 ha reste à aménager pour rendre plus pratique.

Régulièrement, le 2/3 de la production est écoulé vers les autres Districts ou bien encore vers les autres Régions de la Grande Ile tandis que le 1/3 est destiné pour la consommation familiale pour assurer la période de soudure et la prochaine semence. Signalons que la période de vente des productions est située entre le mois de mai et le mois de novembre. Pour l’année 2005, le

11 Selon le concept marxiste, l’infrastructure économique est caractérisée par son mode de production ( forces productives et rapports de production )

26 Approche sociologique du développement selon la vision intercommunale prix du paddy a varié pendant cette période de 400 à 500 ar le kilogramme. Le plus grand problème des producteurs étant l’insuffisance voire l’absence de silo et de grenier communautaire. La vente de riz et de paddy assure une part importante dans les ressources communales. Citons en exemple le droit de balance qui a rapporté 425 000 ariary pour l’année 2005 (14 ar par kg).

Par rapport aux autres communes productrices de riz à l’instar de Sahamamy, Ambohimandroso et Bedidy, la commune Amparafaravola possède un rendement beaucoup plus amélioré avec 16.065 tonnes par an. Cela est distinctement illustré par la présence d’une vaste superficie rizicultuvable. Remarquons qu’il y existe encore une superficie aménageable de plus de 3000 ha qui peut renforcer paisiblement la productivité de la commune en matière de riz.

Au sein de la Région Alaotra Mangoro, la production en paddy est de plus de 320 000 tonnes par an mais 219.157,88 tonnes (source : PRD Alaotra Mangro) sont centrées dans le District d’Amparafaravola avec lequel le rendement de la commune Amparafaravola est le plus dominant et élevé parmi les 19 autres communes.

Photo n°2 : La production en paddy de la commune Amparafaravola(à Ambalafarisoa) : la technique est encore traditionnelle mais le rendement atteint jusqu’à 3 à 4 tonnes à l’hectare.

Outre la riziculture, Amparafaravola est célèbre dans la région pour ses cultures industrielles en arachide et en maïs. Il y a également les cultures sur tanety dont l’haricot, le voanjobory et les légumes ; mais qui sont en général destiné à la consommation locale.

27 Approche sociologique du développement selon la vision intercommunale

Les produits agricoles de la commune sont résumés dans le tableau suivant : Tableau 4Les types de produits agricoles Production PRODUITS Surface (tonne ) (Ha) 1- Irrigué - Paddy 11.426 5.354,91 2- Tanety - Paddy 150 60 - Maïs 421,15 174 - Manioc 1.846,50 183,5 - Haricot 44 48 - Arachide 112 72,5 - Voanjobory 24,5 11,5 - Canne à sucre 423 77 Source : Chefs de Fokontany , janvier 2006

I.3.1.3. Le développement du secteur élevage Outre l’agriculture, l’élevage constitue également le moteur de développement de la commune. Les spéculations pratiquées avec les productions sont résumées dans le tableau suivant : Tableau 5Le caractéristique de l’élevage (nombre du cheptel et prix de vente) Prix de vente unitaire Cheptel Effectif (Ariary) Bovin 12.854 150 000 – 550 000 Porcin 261 50 000 – 300 000 Ovin 474 20 000 – 60 000 Oie 15 000 5 000 – 20 000 Poulet gasy 30 000 1 000 – 12 000 Autres volailles 4 000 1 500 – 25 000 Source : Chefs de Fokontany , janvier 2006

L’élevage bovin prend une place importante pour la population car d’une part les bovidés assurent l’appui des agriculteurs pour le travail de la terre (traction animale) et le transport (charrette) et d’autre part, ils constituent le moyen d’épargne pour chaque ménage.

28 Approche sociologique du développement selon la vision intercommunale

La partie Ouest d’Amparafaravola, couverte en majeure partie par le pâturage est favorable à l'élevage extensif (le développement de l’élevage bovin), qui malheureusement est de faible productivité. Ces vastes pâturages s’étendent vers les communes voisines comme Sahamamy, Ambohimandroso et Ambatomainty. Du fait de leur immensité et de l’insécurité, ces pâturages étaient toujours sujets à d’importants feux de brousse chaque année. Toutefois, depuis 03 ans, ces feux ont été atténués par suite de la forte mobilisation réalisée par la commune et les organismes d’appui et surtout par suite de la collaboration avec les communes voisines.

I.3.1.4. La promotion de la pêche La Pêche constitue une activité importante pour la population riveraine du lac dont celle d’Andilana Atsimo et d’Ampilahoana. La Pisciculture est aussi pratiquée par des personnes intéressées qui ont des zones favorables ; celle-ci est une source de revenus non négligeables. La pêche traditionnelle est presque toujours associée à d’autres activités agricoles. Les captures sont écoulées sur place ou dans les environs quand les collecteurs ne parviennent pas jusqu'aux sites. Les fiefs des pêcheurs se trouvent à Ampilahoana et à Andilana-Sud.

Photo n°3 : Les pêcheurs d’Amparafaravola (à Andilana Sud)

I.3.1.5. la promotion de l’artisanat La vannerie, la menuiserie, la confection, la forge, la maçonnerie et surtout la briqueterie sont les principales activités qui constituent l’artisanat d’Amparafaravola. On compte environ une dizaine d’artisans mais les problèmes fondamentaux sont l’insuffisance de fonds pour le développement et la modérnisation de la filière.

29 Approche sociologique du développement selon la vision intercommunale

En conséquence, les difficultés rencontrées par les 90% d’artisans d’Amparafaravola sont généralement d’ordre financier. Viennent ensuite les problèmes de technicité et de formation et c’est ainsi que la créativité des artisans limitée à la qualité des produits n’est pas satisfaisante. En fait, la création d’un centre de formation pour renforcer la capacité des artisans s’avère donc utile.

I.3.2. Le s données socio culturelles

I.3.2.1. L’enseignement En général, les 04 à 06 salles de classe au niveau de chaque EPP doivent accueillir au moins 350 élèves. Ce qui complique exagérément les tâches des instituteurs et provoque la dégradation des résultats. La commune enregistre 1 instituteur pour 65 élèves alors que la charge maximum devrait être de 45 élèves par instituteur. De plus, les parents ne sont pas très motivés pour l’envoi de leurs enfants à l’école du fait de la cherté de la vie. Signalons cependant certains Fokontany qui ont mis en place des « Fokonolona » c’est à dire des écoles construites ou mis à disposition par les communautés elles même. Ces FKL aident beaucoup les parents mais rencontrent parfois des difficultés d’ordre matériel et financier.

Pour le CEG, on constate également une insuffisance de salle conjuguée avec la difficulté monétaire des parents à supporter les charges de leur enfant.

La commune d’Amparafaravola en tant que chef lieu du district dispose d’un Lycée qui vient d’être renforcé et réhabilité par FID. Aussi, pour la même raison, les écoles publiques sont renforcées par les écoles privées comme l’AVENIR, le SMMI, le Fanorenantsoa. Ce qui engendre une concentration des élèves venant des 20 communes du district au niveau de la commune Amparafaravola.

On note enfin l’absence de l’enseignement technique pour Amparafaravola. Les taux de déperdition scolaire par âge sont alarmants en particulier dans les communes et fokontany enclavés avec un taux d'abandon inversement proportionnel à l’augmentation de l'âge des enfants scolarisables. Par conséquent, les enfants entrent très jeunes dans la vie active.

30 Approche sociologique du développement selon la vision intercommunale

Tableau 6Les établissements scolaires publics et privés FOKONTANY EPP CEG Lycée Privée Elèves Total Scolarisa Taux de Taux de Taux de /FKL G F ble scolarisation réussite déperditi aux on examens ANDILANA-SUD 1 0 0 0 102 154 256 391 65,4 38,23 2,34 MORARANO-NORD 1 0 0 211 167 378 1.082 69,13 92,18 3,68 Primo 201 169 370 40 0 AMBONDRONA 2 0 0 130 155 285 646 90 ?24 60 1,12 0 0 0 1 148 150 298 0 AMBODIMANGA 1 0 0 0 102 104 206 401 51,37 50 3,5 AMPILAHOANA 1 0 0 - 187 162 349 888 50,22 46,34 4 - 0 0 Esp 46 51 97 ANTSAKOANA 1 0 0 0 201 169 370 675 54,81 54,3 0 AMBALAMIRAHONA 2 0 0 - 67 82 149 749 51,26 20 8 MORAFENO FKL 52 63 115 0 AMBOLOBE FKL 29 26 55 0 FLM 28 37 65 MARITAMPONA 1 0 0 - 216 183 399 1.444 51,45 62 - 0 0 Ren 96 107 203 100 - 0 0 R.J 97 51 118 - 0 0 FJ 14 9 23 ANALAMIRANGA 1 0 0 0 91 83 174 288 604 41,01 3,2 AMBALAFARISOA 0 0 0 0 0 0 0 302 0 BESARETY 0 0 0 Fan 75 65 140 466 30,04 100 0 AMBODIHASINA 1 193 182 375 4.184 73,82 92,50 4,30 1 449 442 891 64,32 4,75 1 216 184 400 61,15 8,74 Nin 68 59 127 100 0 Ave 382 394 776 82,66 5,10 Esp 69 76 145 SM 250 270 520 99 1 AMPARAFARAVOLA 1 381 365 746 966 92,75 90,3 5,2 Bri 50 100 150 0 AMPASIMBOLA AMBATOVOLA 1 98 88 186 437 85,12 100 0 Pr 100 86 186 0 TOTAL 14 1 1 14 P 4356 4233 8589 11516 74,58 67,72 1,05 3 F Source : Directeurs des écoles et Fokontany, 2005

I.3.2.2. La santé I.3.2.2.1.L’organisation sanitaire En tant que chef lieu du district, un SSD ou Service de Santé de District et CHD1 ou Centre Hospitalier du District sont implantés à Amparafaravola. De plus, en tant que commune, Amparafaravola dispose également d’un CSB2 et d’un CSB1. Aussi, ces centres de santé bénéficient des appuis des organismes d’appui comme le GLOBAL FUND et l’ONG ASOS ( Action Santé Organisation Secours ), la Pha- Ge - Dis ou Pharmacie à Gestion Communautaire de District et le FANOME ( Fonds pour l’Approvisionnement Non Stop en Médicament ). Ces centres de santé prennent en charge les malades venant des 20 communes du district et même ceux de passage venant d’Andilamena ou des autres régions.

31 Approche sociologique du développement selon la vision intercommunale

Outre le PhaGeDis et le FANOME, la commune dispose d’une pharmacie et de 04 dépôts de médicaments.

La situation des centres sanitaires pour la commune est résumée dans les tableaux ci-après : Tableau 7Les personnels sanitaires au niveau du BSD Sage Adjoint Assistant Aide Réalisateur Public Médecins Infirmiers femme Santé Santé sanitaire Adjoint CSB1 0 1 0 0 0 0 0 CSB2 1 1 2 0 0 2 0 CHD1 3 4 3 1 1 0 1 BSD 3 0 0 0 0 0 0 Source : BSD, Année 2005 I.3.2.2.2.L’adduction d’eau potable : Les ménages qui sont alimentés en eau potable sont rares. On peut même dire que dans la majeure partie, certains fokontany utilisent les cours d’eau, les puits et les sources comme Ambondrona, Morarano, Ambodimanga, Antsakoana, Ambalamirahona, Ampilahoana.. Le souhait des habitants, c’est d’être raccordé en eau potable même jusque dans chacun de leur ménage mais la réalisation de ce désir demande du temps et de l’argent. Il faudrait donc beaucoup d’efforts pour que cette aspiration se réalise. Tableau 8Nombre des ménages qui sont raccordés en eau potable FOKONTANY Nombre des ménages Amparafaravola 30 Ambalafarisoa 22 Ambodihasina 26 Besarety 23 Andilana Sud 29 Maritampona 25 Source: fokontany 2005.

Ce tableau montre que le problème d’approvisionnement en eau se pose toujours. Le nombre des ménages qui sont raccordés en eau potable est encore très insuffisant même dans les fokontany situés dans le proche voisinage du chef lieu de la commune comme Besarety (23 ménages ) ou encore Ambodihasina (26 ménages ). De plus, les bornes fontaines publiques n'atteignent pas la condition nécessaire en nombre et en qualité. Le nombre des BF n’est pas proportionnel au nombre de la population .

32 Approche sociologique du développement selon la vision intercommunale

I.3.2.3. Le s religions La majeure partie de la population suit le christianisme. Le nombre de croyant à Amparafaravola dépasse de très loin ceux des communes voisines. La présence des différentes religions résumées dans le tableau ci-après le démontre bien :

Tableau 9Les édifices religieux

Religion Nombre des adeptes FJKM 3518 EKAR 3342 METM 260 Adventiste 1022 Pentecôtistes 421 Rhema 148 Apokalipsy 170 Ara-pilazantsara 120 Vohimasina ( toby ) 221 FLM 260

Selon ce tableau, il n’y a que deux églises chrétiennes qui dominent au sein de la commune : c’ est l’église protestante ou bien le FJKM (3518 adeptes) et l’ église Catholique (3342adeptes). Ces églises sont toujours considérées comme l’église ancestrale pour la communauté. Malgré cela, on peut avancer qu’il existe aussi des missions dites sectaires mais qui n’imposent pas encore autant de domination par rapport à la mission existante depuis une longue période. On peut prendre comme par exemple l’ Adventiste (1022 adeptes). Ces églises citées ne sont que celles qui sont dans la Commune seulement. Il y a aussi chez les Communes voisines. Pour les chrétiens, la religion aide les gens à améliorer leur vie sociale comme l’éducation civique par exemple.

I.3.2.4. Le s us et coutumes Les fady ( interdits ) issus des croyances traditionnelles empêchent soit la production de certaines marchandises, soit le travail à un certain jour de la semaine ( le jeudi plus particulièrement ). On peut prendre comme exemple qu’il est interdit de pratiquer l’élevage des chèvres et des porcs dans certains villages ( fkt Andilana Sud et Ampilahoana ). Mais il faut noter quand même qu’actuellement, les interdits commencent à disparaître dans certaines localités ( Morarano, Ambondrona, Ambodimanga )

33 Approche sociologique du développement selon la vision intercommunale

De plus, les habitants sauvegardent inlassablement la pratique sociale traditionnelle même s’il y a une certaine reproduction sociale due à l’anticipation de la religion chrétienne syncrétique.

On peut en citer : - JORO : demande de bénédiction.( mijoro orana ) pour protéger l’agriculture contre toutes sortes de fulminations - VOADY : en guise de remerciement aux vœux exhaussés (près des tony )

Pourtant, il importe de déceler que certaines attitudes de la population constituent des obstacles sérieux au développement En quelques sortes, on peut dire qu’il y a une pratique soudée à la valeur matérielle et qui est opposée aux principes de la rationalité économique comme par exemple la réduction des jours de travail, le non développement de certaines activités économiques ( élevage porcin,… ).

I.3.2.5. Le s infrastructures sportives et culturelles: Sur le plan sportif, les jeunes de la commune d’Amparafaravola s’intéressent plus particulièrement aux sports collectifs comme le Foot Ball, le Basket Ball ou le Volley Ball. Les infrastructures existantes sont très insuffisantes : . Terrain de foot-ball : 01 . Salle de fête : 01 . Bibliothèque : 01 . Centre de formation féminine : 01

Ici, les problèmes sont nombreux : . L’inexistence des terrains de sport suivant les normes . L’insuffisance des équipements sportifs . L'éloignement de l’organisation culturelle dans la localité . L'absence d’un centre culturel . La vétusté et la non approvisionnement de la bibliothèque communale

appuyée par la CISCO.

En conséquence, les jeunes ne se développent pas physiquement et culturellement. Ils sont oisifs et c’est pour cette raison que la délinquance juvénile devient incontrôlable. En plus, depuis 04 années, les vidéos font rage dans presque chaque quartier du chef lieu par des projections en fin d’après-midi.

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I.3.2.6. La structure politico- idéologique

Au préalable, on peut dire que l’administration fait partie ce qu’on appelle l’Appareil Répressif de l’Etat Il y a l’apparition d’une autorité locale comme par exemple des agents administratifs transformant ainsi les cadres des relations sociales. Dès lors, il existe ce qu’on appelle les élites locales qui sont en réalité titulaires non seulement des fonctions dans l’administration mais aussi et surtout détenteur de la souveraineté et de la puissance publique. Beaucoup les connaissent et ont recours même à leurs services tout en éprouvant une attitude de soumission face à eux ; on découvre même qu’ aucune forme d’opposition face à l’administration ne se présente puisque les masses paysannes ont automatiquement peur de cet appareil administratif et de ces élites locales qui masquent provisoirement les véritables rapports de pouvoir au sein des formations communales. Ils acceptent tout simplement toutes formes d’exploitations et de dominations ; cela est vérifié vu que beaucoup d’entre eux ne s’intéressent pas à la vie politique de la commune.

Sur le plan politico- idéologique la majeure partie des postes clés de l’administration est détenue par les membres du parti gouvernemental c’est à dire le Tiako I Madagasikara ( TIM ) : une organisation et/ou un parti politique qui existe aussi bien au niveau National qu’au niveau régional et au niveau local le plus reculé. Le petit nombre de population qui occupe une place dans la vie administrative peut jouer la carte politique en vue d’avoir accès à une parcelle du pouvoir. Cela consiste à entrer dans la catégorie des élus choisis représenter la commune tout entière.

I.3.2.7. Le Fokonolona

Il semble que chaque village Malgache ou bien plus exactement chaque région centrale et côtière de Madagascar est toujours inséparable de la communauté de parenté et de la communauté de territoire ou de résidence. Cette dernière est essentiellement le fondement de « Fokonolona » qui se manifeste autour de la notion centrale de « Fihavanana » ou bien plus particulièrement sur le modèle de Parenté. La parenté est donc la base de l’organisation sociale et le fondement de l’organisation politique.

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Dans chaque Fokontany de la commune rurale Amparafaravola, le fokonolona12 a pour rôle de résoudre les problèmes communs au niveau de la société surtout les problèmes de la vie quotidienne et de la vie coutumière. Il assure non seulement l’ordre public et la sécurité collective mais également les travaux collectifs. En d’autre terme, le fokonolona est considéré comme une unité très importante du village et actuellement, il devient un centre de décision politique et économique non négligeable dans chaque micro région du territoire. Actuellement, le Fokonolona construit une école appelée « école FKL ». L’objectif de cette école est d’accroître le taux de scolarisation en diminuant les charges scolaires des parents.

I.3.3. Le s ressources et la gestion financières de la commune :

I.3.3.1. Le budget communal : Par rapport aux autres communes voisines, le budget de la commune d’Amparafaravola est amélioré grâce à la conscientisation de la population de l’importance de l’impôt pour subvenir aux dépenses d’intérêt général des collectivités locales.

Tableau 10Le budget communal ( année 2005 ) DÉSIGNATION ESTIMATION ( ARIARY ) Impôt direct 27.274.524, 80 Impôt non enrôlé, taxe et impôt : Les recettes des exploitations et des 425.000 services Les produits des ristournes et les impôts 16.337.458 perçus Total 44 036.983 Source : commune 2005

Généralement, le taux de recouvrement fiscal annuel de la commune est de 27.699.525 Ar. Subséquemment, la commune se positionne en premier place par rapport aux autres communes environnantes en terme de volume budgétaire et de recouvrement fiscal car avec les subventions et les dotations financières, le budget interne de la commune est estimé à 75 200 000 Ar, dont 15% c’est à dire 11 280 000 Ar est réservé pour l’investissement (source commune 2005).

12 Le Fokonolona est une ou plusieurs communautés de personnes vivant sur une portion de territoire, ayant décidé elles mêmes de veiller à leurs intérêts :Ord 73-009, Art 1.

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D’après les deux dernières années c’est à dire après éclatement avec la commune de Sahamamy et Ambohimandroso, les recettes ont connu une augmentation due à une forte élévation de la rentrée fiscale.

Mais, les dépenses sont ici excessives car à part les salaires des employés, il y a également l’achat des fournitures de bureau et l’informatisation des services administratifs.( Ordinateurs, rôles et impressions ). Les dépenses sont évaluées à 56.162.227 ariary.

I.3.3.2. Le s structures de crédit La commune dispose de trois structures de crédits à savoir la BOA, le CECAM et l’OTIV. Outre ces trois structures, la commune en tant que commune rurale de 1ère catégorie bénéficie dispose d’un Percepteur Principal. Ces différentes structures sont toutes implantées au niveau du chef lieu de la commune. Et en tant que chef lieu du district, les clients viennent non seulement de la commune mais des autres communes constituant le district.

Tableau 11Les institutions financières de la commune N° Dénomination Domaine d’intervention 1 B.O.A. Crédits agricoles individuels, Crédits commerciaux, Compte courant, … 2 CECAM Crédits agricoles et matériels agricoles Epargne 3 OTIV Crédits agricoles par groupement, Crédits commerciaux, Compte courant, Epargne Source : commune 2005

Les structures de crédit opèrent surtout pour l’agriculture, l’élevage et la commerce. Elles travaillent aussi bien avec les particuliers qu’avec les associations ou groupements. Malheureusement, les clients réclament des insatisfactions du fait de la difficulté des procédures à suivre avant l’acquisition des fonds.

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CHAPITRE.4.POLITIQUE DE DÉVELOPPEMENT RURAL ET MUTATIONS AGRAIRES DANS LA COMMUNE RURALE AMPARAFARAVOLA

L'hypothèse de notre recherche est que les institutions étatiques chargées des questions agraires constituent des paliers intermédiaires qui permettent la réalisation d’un surplus agricole capitalisable c’est à dire la transformation des exploitations familiales en entreprises agricoles dites modernes. On a donc souligné, dans ce travail, le passage d'une économie de subsistance à une économie pour le marché. À partir de l'analyse des médiations organisationnelles, que l’on peut apercevoir dans la promotion et l’appui à l’élaboration de référentiels de développement à multiniveau par le biais des ministères, programmes, projets, fondations et organismes divers. En fait, ces référentiels sont des plans de développement13 : Plan Régional de Développement au niveau régional et Plan Communal de Développement pour les communes Ainsi, est - il indispensable, entre autres choses, d’opérer un réajustement du système de financement local tout en créant des équipes compétentes, productives et efficaces. Sur ce point, la méthodologie adoptée depuis la mise en œuvre des programmes de développement est basée sur l’approche participative: « L’Approche Participative (AP) s’apparente à la volonté d’accéder à un processus de transformation sociale du point de vue écologique et économique ; la manière de la concrétiser doit, par conséquent, être adaptée au contexte local. Afin d’acquérir une meilleure visibilité et efficacité de la démarche à suivre, il est crucial de la décomposer en plusieurs étapes, puis en plusieurs phases. Ce processus exige l’élaboration de critères d’évaluation qui permettent de se faire une idée de l’état d’avancement et de réussite des différents stades dont on vient de parler. De plus, la communication est la clé de voûte de l’AP dans le sens où elle permet de véhiculer les messages à transmettre qu’il s’agit, alors de s’approprier. Finalement, il est nécessaire d’étudier un cas particulier de cette approche qui est celui de l’évaluation participative »14. Cette anticipation pour le démarrage du progrès socio- économique commande une observation sociale. Cela consiste alors à élaborer une M.A.R.P ( Méthode Accélérée en Recherche Participative ) qui est un processus intensif, fréquentatif et rapide pour connaître les situations réelles dans la commune objet d’étude. C’est aussi une interaction pour des informations riches et fiables car c’est les paysans eux même qui va fournir des indications 13 Le plan de développement constitue le document de référence de toutes les activités pour le niveau concerné. Toutes les régions de Madagascar sont actuellement en train de finaliser chacun de leur PRD tandis que plus de 80% des communes disposent déjà de PCD

14 Morgane Leguenic : « L’Approche Participative : Fondements et principes théoriques. Application à l’action humanitaire » ; Groupe URD. Septembre 2001.

38 Approche sociologique du développement selon la vision intercommunale sur les revendications dont ils ont besoin. En d’autres termes, la M.A.R.P Planification- Participative par laquelle il y a création de projet mou ou projet dur est donc indispensable voire même obligatoire pour pouvoir aider sérieusement la communauté qui est arrivée à une phase indécise sur le plan économique tout en accommodant le plan communautaire d’action. Ainsi, la Méthode Accélérée en Recherche Participative permet la participation de la communauté à sa propre réalisation ; chercher ensemble c’est à dire se coopère avec les autorités locales pour déterminer les priorités de la population ( il y a ici une analyse et priorisation des problèmes )

La mise en œuvre de l’Approche participative est aussi conditionnée par quatre phases, à savoir :

 La programmation de l’action  La réalisation et la gestion du programme  Le suivi/ évaluation du programme  L’auto promotion

A ce titre, la première phase ou la programmation de l’action est d’une importance capitale car elle conditionne l’instauration d’un climat de confiance et de partenariat entre une Communauté et les services techniques, dont le rôle consiste, alors, à aider la population dans ses réflexions et à valoriser les capacités locales. La seconde phase est celle de la réalisation et de la gestion du programme, elle doit aboutir à l’engagement effectif et à la volonté d’agir ensemble sur une base durable par la mise en œuvre, la gestion et l’évaluation des actions en cours de réalisation. La troisième phase : suivi/ évaluation du programme, quant à elle, propose une évaluation globale de l’exécution de l’ensemble du projet par la population en partenariat avec tous les acteurs. Son objet est de mesurer le degré d’efficacité de la totalité des actions et innovations entreprises, ainsi que la participation et l’implication réelles de différents partenaires. Cette dernière est celle de l’auto-promotion du développement local qui se caractérise par un certain nombre de retours aux différentes étapes du diagnostic et de réalisation du programme. Elle permet de mettre en lumière l’idée du cycle et de processus de l’approche participative par la mise en œuvre d’une dynamique d’auto développement de la commune.

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Toutefois, toutes lesles problématiques régionales dans lesles plaines de Lac Alaotra sont identifiéesidentifiées dans lala commune Amparafaravola. Ces problématiques se présentent :

- En amont par la dégradation des bassins versants du Nord Ouest qui présentent en plusieurs endroits des phénomènes d’érosion sous forme de lavaka par suite des passages fréquents de feux de brousse. - Et en aval par l’ensablement des plaines cultivables et l’envasement des plans d’eau au niveau des bas fonds notamment sur la partie Sud et Nord Est et donc la baisse progressive des production agricole et l’appauvrissement des ressources lacustres et marécageuses.

Outres ces problématiques sous-régionales, il y a aussi les problèmes rencontrés par les paysans comme la non maîtrise des eaux de rizière à cause de la dégradation des barrages et des réseaux d’irrigation, l’insuffisance des moyens techniques et financiers. Ainsi, bon nombre de la population pratique toujours la technique culturale traditionnelle à cause de l’étroitesse de la surface cultivable et l’inexistence des techniciens et d’accompagnateurs ruraux. Il y des agriculteurs qui pratiquent la culture sur tanety suivant la courbe de niveau, le SRA, le SRI mais le manque ou l’inexistence même d’un encadrement étroit constitue un véritable obstacle pour ceux qui utilisent cette nouvelle technique. Notons que tous ces problèmes sont synthétisés dans le chapitre 2 de la seconde partie de notre travail de recherche.

I.4.1. L a politique de modernisation des activités agricoles

Actuellement, l’objectif fondamental des programmes de développement15 est la mise en place des programmes thématiques à caractère transversal de manière à les intégrer dans toutes les diverses planifications la professionnalisation des activités agricoles et extra-agricoles. Cependant, il faut remarquer que ces programmes sont basés essentiellement sur la vision élargie du développement. Pour la commune, qui nous intéresse plus particulièrement ici, il y a un recadrage du programme de développement selon la perspective intercommunale. Ainsi, la commune doit elle dépasser son cadre de croissance économique et sociale (notamment de la production des biens et des services) au détriment du développement des communes environnantes, de la sous-région voire de la région. Outre les projets propres à la

15 L’idéologie du développement est une réponse éthique au scandale de la misère et de la faim ; une riposte économique au problème d’économies attardées, insuffisamment développées, désarticulées

40 Approche sociologique du développement selon la vision intercommunale commune, des projets à vision intercommunale16 ont été identifiés et planifiés dans le document référentiel qu’est le Plan de document.

Photo n° 4 : Quelques matériels agricoles utilisés par les agriculteurs

I.4.1.1. Le transfert de technologie Depuis la nuit des temps, les paysans considèrent le riz comme le grain divin. Sur ce propos, il est à noter que par expérience, les cultivateurs savent préparer ce grain mais pas tout à fait convenable techniquement.

A Amparafaravola, plus particulièrement, certains agriculteurs commencent à abandonner les techniques traditionnelles. Malgré cela, Les techniques habituelles dominent encore les pratiques culturales. Ce qui engendrent une baisse notable et progressive des productions.

Face à cette situation, les divers programmes régionaux axés vers la mécanisation agricole planifient des innovations technologiques à l’instar de la vulgarisation des produits fertilisant (biologiques ou chimiques) ou bien encore la distribution des équipements agricoles plus perfectionnés comme les kubotas, ou les tracteurs qui sont les plus usagés par les paysans producteurs.

16 Nous appelons par projet à vision intercommunale un projet installé et mis en œuvre dans une commune et pouvant générer ou créer un effet d’entraînement pour les communes riveraines, la sous- région ou même la région.

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Voici un tableau qui peut représenter les matériels agricoles utilisés par les producteurs :* Tableau 12Les matériels et équipements agricoles utilisés par les agriculteurs Fokontany Motoculteurs Tracteurs Charrettes Charrues Automobiles Motocyclettes Andilana Sud 8 4 32 38 1 6 Morarano Nord 14 5 58 64 38 5 Ambondrona 22 2 74 42 6 0 Ambodimanga 4 1 41 21 2 0 Ampilahoana 6 3 60 54 1 3 Antsakoana 23 6 30 69 4 4 Ambalamirahona 4 1 13 45 0 0 Analamiranga 2 0 20 32 0 0 Amparafaravola 5 12 10 40 15 6 Ambodihasina 4 5 15 52 10 4 Besarety 8 8 12 50 4 5 Ambalafarisoa 9 10 20 35 4 4 Ampasimbola 8 5 10 27 5 5 Maritampona 11 10 125 98 4 7 TOTAL 128 72 520 667 94 49 Source : Chefs de Fokontany et service de l’agriculture, année 2005

Comme toutes les communes de la Région Alaotra Mangoro, certaines organisations paysannes de la commune ont déjà bénéficiés des appuis techniques et matériels de la part du PSDR (Projet de Soutien au Développement Rural. Ce qui leur ont permis d’acquérir des matériels adéquats notamment des motoculteurs mais qui sont actuellement en défaillance à cause de l’absence d’entretien et d’approvisionnement en pièces de rechange

Par ailleurs, on peut dire que malgré l’ignorance des agriculteurs, les responsables issus de pratique rurale par l’intermédiaire des différents projets existants au sein de la Région et de la commune pensent à propager et à retransmettre la nouvelle technique de culture.

Ici, on peut prendre comme exemple que le VSF ( Vétérinaire Sans Frontière ) et le BEST (Bureau d’Expertise Sociale et de diffusion Technique ) avec la coopération de BV LAC forment 2 types de groupements à partir de l’année 2003 : le GSD (Groupement semi-Direct ) et le ZGC (Zone de Gestion Concertée ) dont les activités principales sont la vulgarisation des cultures sur tanety et la sécurisation foncière. De ce fait, les agriculteurs et les associations ciblées sont bien formées afin d’exploiter rationnellement la terre (préparation de la terre avant la culture par exemple.

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A part cela, on peut imaginer aussi l’intensification de l’élevage bovin par des cultures fourragères. Dès que l’agriculteur disposera d’une certaine surface, il pourrait lui être attribué un prêt à court ou à moyen terme pour l’achat d’une paire de bœuf permettant d’utiliser comme un instrument agricole. En conséquence, le labour doit donc remplacer le plus vite possible par l’utilisation frustre et corpulente de l’énergie animale.

Tout cela n’a qu’un seul objectif de mettre en valeur l’économie de subsistance et de l’auto suffisance alimentaire. Voilà donc le défi qui s’offre aux décideurs. Pour le réaliser, la réouverture des pistes et des routes à la quelle doit très vite s’ajouter la densification des réseaux de communication est inévitable voire même obligatoire. Subséquemment, les habitants, notamment les petits cultivateurs, modifient nécessairement leurs méthodes de travail et ensuite, ils avancent avec confiance pour atteindre un niveau de vie meilleur.

I.4.1.2. La création d’une petite entreprise agricole Quoi qu’il en soit, il est crucial et capital à l’heure actuelle de faire un effort pour avoir de l’électricité une condition qui conduit à la création d’une petite industrie dans le lieu ou plus particulièrement dans les communes voisines. Une fois que la petite usine agricole est implantée, il y a sûrement l’invention des grands métiers. A Amparafaravola, en tant que commune productrice de riz, les usines de transformation comme la Société ROGER et la Société TSIRY prennent une place importante sur l’exportation des produits vers les autres régions de Madagasikara. De plus, de maintes autres unités pénètrent actuellement au sein de la commune et occupent les activités des agriculteurs durant leur morte saison. Cela incite aussi un puissant appel de main d’œuvre d’où l’augmentation de la population active dans la commune. Bref, on peut dire que l’implantation d’une petite ou moyenne entreprise peut résulter pour les paysans locaux un immense progrès. C’est également à l’introduction de l’industrie paysanne que l’agriculture doit son développement mécanique. En contrecoup, l’agriculture développe sa productivité et son engagement dans les voies commerciales à l'égard de la capitalisation et de la thésaurisation de l’économie agraire.

Ensuite, cette capacité du secteur privé ( comme le propriétaire de l'industrie agricole ) en partenariat avec le secteur public est ainsi renforcée pour accélérer le développement communal par une concentration des ressources sur l’amélioration des systèmes de production axés sur le marché : c’ est le chemin vers l’économie marchande.

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De ce fait, la vente des produits sur le marché régional et local serait l’objectif principal des paysans et de leur effort à part de l’auto- subsistance et de l’auto- consommation. Le bénéfice à retirer de la vente des produits est donc devenu l’objectif déterminant de l’exploitation agricole. En devenant la principale idée directrice, la pensée du profit pécuniaire et fructueux doit aboutir à modifier totalement l’esprit de l’œuvre de l’agriculture : la tâche vitale, l’effort direct pour la subsistance fait place à une entreprise économique liée à la condition du marché. De pour le reste, l’évolution a pour effet de développer les relations économiques. Cette expansion est réalisée en amont comme en aval de l’entreprise de production proprement dite. En amont, l’exploitant est mis par exemple en rapport avec des fournisseurs des produits, … qui lui a valu des visites à faire auprès des petits producteurs. En aval, les producteurs devenus principalement vendeurs créent des réseaux de communication et de relations et il va s’en dire que ces relations ont pour but de transformer l’acquis de la vie paysanne traditionnelle.

Tableau 13Les autres unités de transformation localisées au niveau des villages : Fokontany Dépailleur Décortiquerie Broyeur BESARETY 4 1 1 AMBODIHASINA 2 2 MARITAMPONA 3 1 MORARANO-NORD 2 ANDILANA-SUD 1 AMPILAHOANA 1 AMBONDRONA 2 ANTSAKOANA 2 TOTAL 17 2 3 Source : Commune 2005

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Photo n°5 : La société ROGER à Amparafaravola : une des sociétés la plus exportatrice de riz madrigal au sein de la Région Alaotra Mangoro :

I.4.1.3. La maîtrise de la production Parallèlement à la création des entreprises agricoles, le grenier communautaire villageois tient aussi une place considérable en matière de production vu que la commune Amparafaravola est considérée comme la capitale du riz au sein de la Région Alaotra Mangoro. Pourtant, bon nombre de fokontany n’ont pas encore de CGV, ce qui signifie que la maîtrise de la production agricole ne peut pas être envisageable. En effet, la non maîtrise des prix reste encore pénible car les conditions économiques ne permettent pas à assurer la gestion de la production..

Face à cette situation, il y a une politique agricole qui a pour objectif d’accroître la productivité agricole au niveau même de la Région Alaotra Mangoro. C’est la mise en place d’un silo pour pouvoir contrôler et gérer le prix du riz. Il est fort probable que les autres communes environnantes seraient attirées par ce silo surtout les communes qui se trouvent au Sud du District ( Ambohimandroso, Ambatomainty, Andrebakely, Ampasikely, )

I.4.1.4. La monétarisation des activités agricoles Actuellement, presque toutes les communautés rurales de Madagascar vivent dans une formation dite économico- sociale. Pour ce faire, l’économie marchande tient considérablement une place fondamentale et primordiale c’est à dire qu’au sens plus économiste du terme, l’économie dans la société rurale ou bien plus particulièrement dans la commune rurale d’Amparafaravola s’est adaptée aux techniques présentes.

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Sur cet même ordre idée, le concept de l’entraide basé sur la notion centrale du « Fihavanana » , au sens malgache du mot, commence à décliner voire même bouleverser au sein de la société. En effet, il y a donc le déclin de l’idée de réciprocité dans les prestations car les conditions économiques objectives ne permettent plus une telle réciprocité d’où le recourt à la monétarisation du travail agricole et de la production agricole. Cependant, il faut remarquer que pour les paysans pauvres, le salariat agricole offre quand même un moyen d’accès à l’argent. D’ailleurs, les équipes régulières de salariés sont presque exclusivement composés de pauvres et des migrants venant de haute terre centrale (Vakinakaratra et Merina) et du « Betsileo » durant la période de production..« Ce domaine permet d’observer les rapports immédiats entre les gens, et de décrire l’ambiance concrète d’un village ; par ce biais, il nous semble refléter à l’heure actuelle une certaine influence de la ville, une certaine manière d’être que le mode de production capitaliste dominant a introduit à la campagne. »17.

Mais, d’un autre côté, la monétarisation des activités agricoles comporte un certain nombre de point négatif pour certains agriculteurs. Ils n’ont pas suffisamment de moyens pour payer les salaires lors de la préparation de la culture. La nature du problème est la difficulté d’assurer la réalisation de travail agricole pour les producteurs pauvres et sans moyens matériels car tous les travaux, en particulier les plus gros, sont effectués essentiellement par des salariés agricoles engagés par chaque ménage.

I.4.2. L’A pproche organisation paysanne

En général, Les objectifs de l’approche organisation paysanne sont de satisfaire non seulement les besoins individuels mais aussi et surtout les besoins collectifs en augmentant la productivité agricole et extra- agricole. Sur ce point, il s’agit de créer une organisation plus exhaustive des agriculteurs par l’intermédiaire de ce qu’on appelle « La coopérative » ou bien plus précisément « L’association des agriculteurs » au sens plus sociologique du terme. En ce sens, coopérer veut dire faire ensemble quelque chose c’est à dire travailler en vue d’un même but, et s’associer activement. En une acception plus précise, la coopération et l’association concernent une activité d’ordre économique. Les paysans agriculteurs doivent donc s’associer préalablement pour pouvoir améliorer leur productivité agricole par l’intermédiaire des aides offertes par les acteurs de développement ou les organismes

17 CABANES (R ) : « Evolution des formes sociales de la production agricole. »

46 Approche sociologique du développement selon la vision intercommunale d’appui. Ils doivent spécifier de plus en plus leurs organisations, d’après la nature de la production. Cette spécialisation offre divers avantages: elle permet de promouvoir une étude approfondie de tel genre de culture ou d’élevage.

Par ailleurs, l’association est aussi source d’épanouissement individuel. Les membres d’une communauté de paysannerie18 peuvent satisfaire des besoins psychologiques, des besoins de sécurité, des besoins matériels, sociaux, tout comme le désire d’épanouissement personnel. Dans ce contexte, ceux qui font partie d’une association agricole plus ou moins homogène savent qu’ils peuvent compter sur l’aide matérielle des, lorsque chacun a vu que les autres agriculteurs membres de la coopérative ont le même problème que lui en matière de l’exploitation agricole, il expose aussi en occurrence ses difficultés propres d’où la manifestation de l’entraide findramanana par l’intermédiaire des liens de parenté un peu plus développés. Ainsi existe t-il une réussite du groupe qui favorise le développement de la localité dans tous les domaines. « Rien ne peut réussir dans l’agriculture parce qu’il n’y a pas assez d’union »19 Le groupement des paysans est pareillement un moyen d'affranchissement de petite collectivité rurale car il y a par-là un certain nombre de climat de confiance entre les membres. Il leur permet de comprendre la complémentarité de leurs expériences.

I.4.2.1. Rappo rt entre l’approche associative et l’agriculture de subsistance Il est bien vrai que l’organisation complète des agriculteurs assure le transfert de la nouvelle technique moderne en filière de la culture de subsistance. Sans le groupe de paysannerie, la commune ne peut pas bénéficier d’une aide proposée par l’Etat en question ( obtention en commun de crédits de production et perfectionnement des méthodes de culture ). On entreprend ici la formation des associations20 pour résoudre les aspects techniques de l’amélioration de la productivité qui devait prendre des dimensions économiques importantes. Une fois résolus, des agents de vulgarisation spécialisés entrent en contact avec les paysans et entament le processus de constitution de groupes d’exploitants ; ce sont ces groupes qui permettent la répartition des crédits agricoles et des engrais. Il lui faut

18 On emploi le mot communauté de paysannerie ici pour désigner la collectivité dont les membres sont liés par la participation à des valeurs communes.

19 Giovanni HOYOIS : in « La sociologie rurale » Edition Universitaires, Paris 1969.

20 Il s’agit ici des associations à vocation économique qui sont considérées comme une modalité de l’appui à la production

47 Approche sociologique du développement selon la vision intercommunale donc l’assurance d’obtenir pour sa production au moins le prix minimal fixé par le gouvernement car la principale fonction de ce groupement comporte encore à développer la commercialisation suivant le plan de développement. En contrecoup, on peut dire subséquemment qu’il y a le développement de la branche agriculture qui est également une composante du développement de la commune et de la sous région21 L’organisation paysanne est alors une forme privilégiée d’intervention, et d’une assistance plus efficace des services techniques.

I.4.2.2. Le partage des responsabilités au sein de l’association. La commune Amparafaravola a enregistré 90 associations paysannes de 2003 à 2005. Ces associations sont regroupées principalement dans le secteur primaire notamment l’agriculture et l’élevage pour la réalisation de sous-projet générateur de revenu. Ces organisations existent et sont opérationnelles jusqu’à maintenant. Ainsi, tous les membres doivent prendre non seulement une décision mais également une fonction de communication qui peut concéder la consolidation de l’organisation. Pour ce faire, la discussion et la solidarité qui en résulte engendrent de ce fait des liens affectifs entre les membres ( au sens psychologique du terme ).

De plus, toutes les organisations paysannes sont mixtes car les critères d’éligibilité valorisent actuellement l’intégration des femmes et des jeunes au sein de l’association. On peut même dire que les femmes sont majoritaires dans la plupart des associations. D’ailleurs, il y a ce qu’on appelle l’OP Féminine qui contribue considérablement au développement du secteur agricole : amélioration de l’élevage extensif et des cultures sur tanety. Le dynamisme de ces associations féminines est très remarquable car il y une harmonisation et une entraide bien discernées entre les femmes

Bref, on peut dire que l’approche organisation paysanne a démontré son efficacité et continue d’être opérationnelle jusqu’à ce jour. Signalons cependant que certains paysans ne sont pas très motivés à s’intégrer dans ces associations à cause du retard de financement d’une part ; et l’imperméabilisation aux nouvelles techniques de production véhiculée par certains membres d’autre part.

21 La sous région est l’ensemble des communes environnantes qui ont le même vocation qu’Amparafaravola

48 Approche sociologique du développement selon la vision intercommunale

Le tableau suivant présente les organisations paysannes qui ont travaillé avec le PSDR depuis 2002 pour la réalisation de sous-projet générateur de revenu. Ces organisations existent et sont opérationnelles jusqu’à maintenant. Ce qui justifie la réussite de l’approche PSDR dans cette zone car la majorité des organisations sont actuellement autonome..

Tableau 14Liste des organisations paysannes opérant avec PSDR ASSOCIATIONS ET GROUPEMENTS ANNÉE DE RÉALISATIONS LOCALISATION CRÉATION FTMF 2002 Amélioration de la pisciculture Ambatovola MIEZAKA 2002 Culture sur tanety Ampasimbola EZAKA 2003 Embouche bovine Ambondrona VEHIVAVY MIAVO-TENA 2002 Culture sur tanety Andilana Sud MIARAMIZOTRA 2002 Amélioration de la riziculture de contre Ambodimanga saison TSINJO 2002 Amélioration de la riziculture de contre Ivakaka saison HERY 2003 Amélioration de la riziculture de contre Amparafaravola saison SALAMA 2001 Amélioration de la riziculture de contre Amparafaravola saison HOAVY 2005 Amélioration de la riziculture de contre Amparafaravola saison HTM 2004 Amélioration de la riziculture de contre Amparafaravola saison ZAMI 2003 Amélioration de la riziculture de contre Maritampona saison Vonona Hiavo-tena 2005 Amélioration de la riziculture de contre Antsakoana saison VTTMI 2004 Amélioration de la riziculture de contre Morarano Nord saison KANTO MIRAY 2004 Amélioration de la riziculture de contre Amparafaravola saison IAVOTANA 2005 Amélioration de la riziculture de contre Andilana Sud saison MIARINA 2005 Amélioration de la riziculture de contre Antsakoana saison MIARIMBOLA 2003 Amélioration de la riziculture de contre Amparafaravola saison

49 Approche sociologique du développement selon la vision intercommunale

ASSOCIATIONS ET GROUPEMENTS ANNÉE DE RÉALISATIONS LOCALISATION CRÉATION TSIKY 2004 Amélioration de la riziculture de contre Ambodihasina saison SAFIDY 2003 Amélioration de la riziculture de contre Andilana Sud saison SOA FIANATRA 2004 Amélioration de la riziculture de contre Andilana Sud saison SAFIDY NY MAMOKATRA 2004 Amélioration de la riziculture de contre Besarety saison Source: commune année 2005

Outre le PSDR, la commune bénéficie également l’appui du BRL qui opère actuellement avec 03 organisations paysannes selon le tableau ci-après :

Tableau 15Liste des organisations paysannes opérant avec BV LAC ASSOCIATIONS ET GROUPEMENTS ANNÉE DE RÉALISATIONS LOCALISATION CRÉATION MIKOLO (OP féminine) 2003 Elevage extensif: oies, canards,… Ambondrona SAHIA(OP féminine) 2004 Elevage extensif: oies, canards,… Maritampona MITSIMBINA(OP féminine) 2003 Elevage extensif: oies, canards,… Morarano Nord Source: commune année 2005

Par ailleurs, il faut remarquer également le VSF ( Vétérinaire Sans Frontière ) et le BEST (Bureau d’Expertise Sociale et de diffusion Technique ) avec la coopération de BV LAC et de l’AFD forment 2 types de groupements à partir de l’année 2003: le GSD (Groupement semi-Direct ) et le ZGC (Zone de Gestion Concertée ) qui rassemblent 65 associations ( 30 pour le GSD et 35 pour le ZGC ) dont les activités principales sont la vulgarisation des cultures sur tanety et la sécurisation foncière. Après, les associations ciblées sont bien formées afin d’exploiter rationnellement la terre (préparation de la terre avant la culture par exemple)

I.4.3. L’ approche genre

Certes, Amparafaravola est une commune modèle non seulement pour les communes environnantes mais aussi au niveau sous régional voire régional. Les valeurs sociales traditionnelles qui écartent les pauvres et surtout les femmes ( comme un « Fanaka malemy » selon le précepte des malgaches) commencent à disparaître au sein même de la société.

50 Approche sociologique du développement selon la vision intercommunale

I.4.3.1. Le rôle de la femme au sein de l’administration : Notons que les femmes participent très activement aux prises de décisions pour mieux gérer les affaires internes de la commune. On note par exemple que 15% des membres du conseil sont des femmes. Par ailleurs, elles ne sont plus marginalisées au sein de la commune car elles peuvent effectuer des tâches très importantes voire même utiles dans le fonctionnement de l’administration. En fait, les femmes sont censées être en mesure d’identifier et d’analyser les différents problèmes liés au contexte local

De même, l’un de député d’Amparafaravola est une femme et il y a une collaboration sérieuse entre elle et les autres autorités locales ainsi que les services techniques. En un mot, la consultation de l’opinion féminine n’est plus reléguée au niveau de la commune.

En d’autres termes, les femmes participent en étant consultées, et les agents locaux écoutent et tiennent compte de leurs opinions. A ce propos, la commune s’efforce d’être un modèle pour les autres communes rurales environnantes. Cela signifie alors que les femmes et les dirigeants de la commune avec le soutien de la population sont les premiers à préconiser, adopter et défendre les mesures génératrices du développement de la commune et de la sous région. I.4.3.2. La division spécifique du travail dans les secteurs économiques : Dans le secteur agricole, il est à noter que les femmes (et les enfants qui aident leurs parents en effectuant des petites tâches) participent aussi énergiquement aux travaux de champs. Il y a ainsi la division spécifique du travail ( c’est la division par sexe et par âge du travail ) même si la plupart des travaux sont réservés aux hommes comme par exemple le labour. De ce fait, les représentants du sexe opposé ne sont pas entièrement exclus des travaux de champ : les hommes préparent le sol et aident à la récolte, les femmes participent à la culture et à la moisson

51 Approche sociologique du développement selon la vision intercommunale

Photo n°6 : La forme de la division du travail par sexe et par âge:

Notons également que dans le secteur élevage, ce sont surtout les femmes et les enfants qui assurent l’alimentation du bétail. Le mode d’élevage est encore de type traditionnel ou encore sur le stade d’amateurisme et c’est pour cette raison que les femmes avec l’aide de leurs enfants peuvent contrôler le suivi veto sanitaire des animaux.

Pour la filière artisanale, ce sont les activités qui ne demandent pas beaucoup d’énergie qui sont les plus pratiquées. Ainsi, la majeure partie des femmes participe-t-elle fortement au secteur artisanal à savoir : la broderie, la vannerie, la natterie. Presque 95 % des femmes pratiquent ces activités, surtout les femmes aux foyers afin de subvenir les besoins familiaux.

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PARTIE II : CONTEXTE DE DEVELOPPEMENT DANS L’OPTIQUE INTERCOMMUNALE

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PARTIE II.CONTEXTE DE DÉVELOPPEMENT DANS L’OPTIQUE INTERCOMMUNALE

CHAPITRE.1.LA COMMUNE AMPARAFARAVOLA ÉLUE COMME COMMUNE MODÈLE AU SEIN DE LA RÉGION ALAOTRA MANGORO

II.1.1. Le s prétextes qui ont fait d’Amparafaravola une Commune modèle :

Après une longue concertation au niveau de la Région, Amparafaravola est élue comme commune pilote au sein de la Région Alaotra Mangoro. Certainement, l’existence des atouts et potentialités socio-économiques est la raison pour laquelle la commune est parmi le pôle de développement économique.

Outre les potentialités que la commune Amparafaravola partage avec la Région, elle dispose aussi des atouts particuliers pour l’avenir de son économie et celle des autres communes environnantes :

II.1.1.1. Les atouts socio-économiques de la commune : Premièrement, la commune Amparafaravola est considérée non seulement comme un carrefour économique, social et culturel mais aussi comme un centre de production. Les paysans producteurs dans les communes environnantes à savoir la commune Ambohimandroso, Sahamamy, Andrebakely vont à Amparafaravola pour vendre et écouler leurs produits agricoles comme le riz ou bien les poissons. Il y a aussi ceux qui viennent pour faire des activités agricoles : préparation de la culture,…

De plus, il y a une vaste plaine rizicultivable de plus de 10.000 ha et une superficie de 3.000 ha qui peut être aménagée non seulement par la commune mais aussi par la les communes voisines ( Sahamamy, Ambatomainty, Ambohimandroso ) afin d’augmenter la production agricole c’est à dire un surplus agricole capitalisable.( Actuellement, la production annuelle de paddy est au voisinage de16.065 tonnes par an ). A part la riziculture, les centaines d’hectares de terrains cultivables sont propices aux diverses cultures vivrières, cultures de rente, industrielles ou maraîchères. Par rapport à la Région Alaotra Mangoro, la production régionale en paddy est de plus de 320 000 tonnes par an mais 219.157,88 tonnes sont centrées dans le District d’Amparafaravola22 avec lequel le rendement de la commune Amparafaravola est le plus dominant et élevé parmi les 19 autres communes.

22 source : PRD de la Région Alaotra Mangoro

54 Approche sociologique du développement selon la vision intercommunale

La commune est aussi productrice de ressources halieutiques par l’existence des lacs surtout à Andilana Sud et à Ampilahoana avec une production avoisinant de 390 tonnes par an c’est à dire 15,6% de la production au niveau régional ( la production de la région : est estimée à 2500tonnes par an )

II.1.1.2. L’existence d’un guichet foncier et mise en valeur des bassins versants En premier lieu, l’existence d’un “ guichet foncier ”23 sis à Amparafaravola peut résoudre les litiges fonciers. Là, il y a une intervention de la commune par l’intermédiaire des comités de reconnaissance locale qui légitiment le certificat foncier. De ce fait, la crise foncière commence à décliner et les paysans sont motivés à améliorer et à capitaliser la production. Le certificat foncier, document garantissant les droits des usagers sur la terre pourra désormais être obtenu au bout de 60 jours pour les habitants des communes d’Amparafaravola, Sahamamy et Ambohimandroso. Il est obtenu auprès du premier guichet foncier intercommunal de Madagascar inauguré le 7 juillet 2005 à Amparafaravola .

Photo n°7 : Le premier guichet foncier à Madagascar ( sis à Amparafaravola )

Le guichet foncier intercommunal d’Amparafaravola est un modèle pour l’amélioration et la décentralisation de la gestion foncière il est délivré par un agent après seulement quatre étapes au lieu de 24. La procédure comprend une courte phase d’instruction de demande, de publicité et d’enquête et puis de constatation, moyennant la somme totale de 48.000 ariary jusqu’à son émission. Ce coût se décompose comme suit : 1.000 ariary pour le

23 Le guichet foncier intercommunal d’Amparafaravola fait suite à la création de l’Organisme public de coopération intercommunale « Asa miray » (OPCI). Il est cofinancé par la Coopération française par le biais de l’Agence française de développement (AFD).

55 Approche sociologique du développement selon la vision intercommunale paiement des droits de recherches lors de l’instruction de la demande, 25.000 ariary pour les frais de reconnaissances lors de la constatation et 13.000 ariary pour les frais d’émission du certificat lui-même

En second lieu, il y a aussi un projet de mise en valeur et de protection des Bassins Versants du Lac Alaotra (Projet BV Lac) initié par le CIRAD (Coopération internationale en recherches agronomiques pour le développement), le guichet foncier a été conçu pour encourager l’investissement et l’accès aux zones agricoles à fortes potentialités. En garantissant les droits de jouissance des usagers sur la terre, le certificat foncier facilite les démarches pour l’obtention du titre foncier.

Le guichet permettra à des milliers de paysans agriculteurs de travailler sur des «parcelles purgées» de tous litiges relatifs à la propriété foncière, lesquels sont identifiés comme étant un des principaux facteurs de blocage au développement rural. En effet, les conflits sociaux, l’insécurité foncière nuisent à la propension à l’investissement et par extension à la formation d’organisations paysannes réellement solidaires donc à la productivité des agriculteurs des régions.

II.1.2. Le s zones et pôles de développement au sein de la Région :

Les potentialités de la Région Alaotra Mangoro sont essentiellement d’ordre économique. Ainsi, sa richesse se trouve dans les domaines de l’agriculture, de l’élevage, et des ressources forestières et halieutiques. De ce fait, la vision24 de la Région est basée sur la production et la mise en valeur de ces ressources naturelles. D’ailleurs cela est lié aux réalités physiques et humaines de la Région : les sous régions du centre et du Nord ( Amparafaravola et Ambatondrazaka ) sont des zones productrices de riz c’est à dire des zones à vocation agricole tandis que la partie Sud Est ( ou la sous région de Mangoro ) est considérée comme des zones forestières caractérisées par la biodiversité à fort taux d’endémicité.

24 La Vison du développement est un objectif à atteindre, une vision pour le futur en vue d’une mise en place d’un développement équilibré

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La vision de développement régional est : “ Alaotra Mangoro exportatrice de riz et berceau de la nature 25 Les enjeux de la Région sont alors de “ faire de la Région une référence en matière de développement équilibré, rapide et durable en ciblant le bien être de la population tout en préservant l’environnement ”26

Dans ce même ordre d’idée, la commune Amparafaravola fait partie de la zone productrice de riz pour ne pas dire la capitale du riz. Pour mieux appréhender la mise en œuvre des actions de développement dans la région, des pôles de développement « économique » et « social » ont été réalisés :

- Le s pôles de développement économique : les zones qui ont une vaste plaine rizicultivable propice aux diverses cultures vivrières, maraîchères, industrielles et de culture de rente. Ce sont aussi des zones à forte capacité de production non seulement sur l’agriculture mais aussi sur les ressources halieutiques continentales par l’existence de rivières et des grands lacs à savoir le Lac Alaotra : les plaines ont une superficie de 125.000 ha qui son constituées par 20.000 ha de lac, 23.000 ha de marais et plus de 80.000 ha de rizières. (Source : PRD Alaotra Mangoro. En fait ces sous régions ont pareillement des atouts et des potentialités considérables pour pouvoir démarrer économiquement et socialement. D’après les critères évoqués par la Région, Amparafaravola se trouve dans le pôle économique.

- Le s pôles de développement social : ce sont des zones qui n’ont pas suffisamment de ressources capitalisables pour le décollage de leur propre économie. En fait, ce sont des zones défavorisées et improductives à cause de l’insuffisance des terres cultivables et la difficulté d’accès aux services sociaux.

25 In Plan Régional de Développement de la Région Alaotra Mangoro 26 Op. cit

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CHAPITRE.2.LES PROBLÈMES RENCONTRÉS PAR L’ACTION DE DÉVELOPPEMENT RURAL

La sous-région Alaotra dont Amparafaravola fait partie est vouée à la réalisation de l’enjeu du développement “ première exportatrice de riz ”. Elle dispose de tous les atouts y afférents avec les dizaines de milliers d’hectares de rizières. Toutefois des problèmes existent au niveau de la maîtrise de l’exploitation de ces atouts :

II.2.1. Le s contraintes économiques de la commune

II.2.1.1. problèm es de l’agriculture Dans ce présent chapitre, il est tout d’abord crucial d’accentuer que les moyens de production27 dont disposent les paysans de la commune rurale d’Amparafaravola sont constitués fondamentalement par la terre, la rizière et les lacs. Presque toutes les activités économiques se développent au-delà du cadre intercommunal sans une rupture ou une répudiation avec les forces productives. Deux types de besoins peuvent rendre compte de la fonction économique des paysans : les besoins alimentaires et les besoins monétaires. Comme nous avons déjà souligné auparavant, il y a là un pôle organisateur des activités dans cette zone objet de notre étude : le riz la base alimentaire des Malgaches et les cultures secondaires puis l’élevage et la pêche assurent essentiellement les besoins consommables des individus et fréquemment les besoins monétaires. Ainsi, l’agriculture tient-elle une place importante car elle assure non seulement la sécurité alimentaire mais aussi le revenu de la plupart des paysans ruraux. Actuellement, il y a un programme de redynamisation de l’économie locale et celle des autres communes limitrophes ou sous région dans le cadre de la mise en place d’une politique de développement à multi niveau ou bien de la vision élargie du développement.

Néanmoins, le problème se pose ici parce que les agriculteurs et les producteurs ne possèdent pas suffisamment de moyens pour pouvoir réaliser un surplus agricole capitalisable. On voit par exemple qu’il y a la non-rentabilité des activités productrices. Toutefois les productions restent faibles et stationnaires avec au maximum avoisinant de 3 tonnes à l’hectare et des milliers d’hectares de terrains non exploités pour la riziculture.

27 Les moyens de production sont inséparables des rapports de production qui sont les rapports sociaux résultant des fonctions remplies par les individus dans le processus de production.

59 Approche sociologique du développement selon la vision intercommunale

Face à cette situation, la production de riz est insuffisante pour la Région tout entière et l’essor démographique se poursuivant régulièrement d’où un déséquilibre entre la population et les possibilités offertes par la terre et plus particulièrement la rizière. Leurs rendements sont donc faibles et les productions leur permettent juste de se nourrir et c’est pour cette raison que le déclin de la part de produit agricole dans la production globale, et dans la consommation, est particulièrement perçu par les paysans locaux comme une pénible régression de leur niveau de vie en générale.

Par ailleurs, la commune Amparafaravola fait partie des Zones des plaines agricoles ( plaines d’Alaotra c’est à dire les plaines d’Amparafaravola et d’ Ambatondrazaka, les plaines d’ Andilamena et du Haut du Mangoro ). De ce fait, les problèmes rencontrés par ces zones sont en général d’ordre environnemental mais qui a une conséquence directe sur la maîtrise de la production ou bien plus précisément sur la taylorisation des activités agricoles. On voit par exemple le phénomène de lavakisation et l’ensablement de rizières à cause de l’exploitation abusive des bassins versants. De plus, l’insuffisance et la vétusté des infrastructures d’irrigation et de drainage sont aussi remarquables.

Techniquement, on peut dire qu’en amont, cette dégradation des bassins versants sur la partie Nord Ouest provoque en plusieurs endroits des phénomènes d’érosion sous forme de lavaka par suite des passages fréquents de feux de brousse. En aval, il y a l’ensablement des plaines cultivables et l’envasement des plans d’eau au niveau des bas fonds notamment sur la partie Sud et Nord Est qui peut être non seulement la cause de la baisse progressive des production agricole mais aussi et surtout l’appauvrissement des ressources lacustres et marécageuses. II.2.1.2. La crise foncière

Il est bien vrai que 80 % de la population rurale sont tous la population agricole. Pourtant, il y a un certain nombre de difficulté pour les paysans car le manque de terres cultivées et de rizière est très remarquable pour certains paysans : même si la commune Amparafaravola possède des vastes plaines de plus de 10.000 hectares, il y des paysans qui travaillent sur des rizières en petites parcelles ( inférieur à un hectare ). Ils n’ont pas suffisamment des superficies foncières et par conséquent, il existe une faiblesse relative des cultures.

60 Approche sociologique du développement selon la vision intercommunale

De plus, certains agriculteurs locaux expliquent aussi que leurs productions sont insuffisantes pour faire face à leurs besoins vitaux (besoin d’argent). Pour eux, comme la commune est à vocation agricole, la mentalité des paysans est produire pour vendre. Actuellement, ce n’est plus le cas vu que l’ampleur des prélèvements effectués sur le surplus produit agricole est insuffisant. De plus, faute de grenier communautaire villageois dans les zones productrices de riz, le prix du paddy (et du riz) sur le marché n’est pas maîtrisé parfaitement d’où la démotivation des producteurs.

Par ailleurs, les paysans qui n’ont pas suffisamment de terres et de rizières sont également obligées de faire un accord avec les paysans riches qui possèdent un ensemble important de superficies foncières : c’est un peu comme un exploitant métayer28 mais qui prend une autre forme plus actualisée. En revanche, ils doivent rembourser pas mal de somme d’argent en liquide si non la moitié de la production. En réalité, c’est ce qu’on appelle la rente foncière qui est ici caractérisée par l'assemblage de deux modes de production : rente foncière traditionnelle ou coutumière et la rente foncière capitaliste dominée par le marché d’argent. À présent, la rente foncière se présente quand même sous sa forme pré- capitaliste ( c’est à dire en nature ) lorsque les paysans offrent au propriétaire de rizière une partie ou bien encore la moitié de leur production après avoir fournir une partie de travail. La rente se formule aussi dans plusieurs cas, comme la rente argent car le pôle dominant ou le notable reçoit sa part sous la configuration monétaire.

Mais, en toute dernière analyse, il en résulte une exploitation familiale paysanne qui commence à dégénérer sous la pression de l’économie marchande. Il y a un certain enrichissement des propriétés foncières qui ne connaissent pas de période de soudure et un appauvrissement des paysans pauvres sans moyen de production. En d’autre terme le développement se traduit le plus souvent ici par une paupérisation de la masse de paysannerie qui travaille au profit de la pseudo- bourgeoisie locale par le biais de l’intégration de l’économie monétaire. En quelque sorte, il y a plus de bouche à nourrir que la terre et la rizière à exploiter ; l’agriculture ne réalise pas l’autosuffisance alimentaire d’où le recourt au salariat agricole en dehors de la propre activité agricole.

28 Le propriétaire apporte deux (2 ) facteurs de productions ( nature , capital ) en échange ou il reçoit une partie de la récolte.

61 Approche sociologique du développement selon la vision intercommunale

« L’accumulation de capital entraîne l’émergence d’une classe de capitalistes agraires et accélère la prolétarisation des paysans pauvres sans terres et des petits exploitants. »29 Il existe alors par-là une différentiation sociale au sein de la communauté et un individualisme sous l’aspect d’oppression et de d’exploitation, l’individualisme dénoncé comme une des causes du sous développement et de la pauvreté criante. Les rapports sociaux qui en découlent représentent à plus ou à moins long terme l’accumulation maximum des profits inhérente à la dominance de la bourgeoisie privilégiée ; rapports sociaux liés au travail et la dépendance des paysans pauvres aux notables possesseurs des terres cultivées. Ces paysans notables parasitaires monopolisent la terre et détournent le surplus agricole avec pour conséquence la prolétarisation et l’affaiblissement des paysans pauvres. Ce comportement individualiste et égocentrique reste un sérieux handicap pour le développement économique et social, quelle que soit la voie choisie ce développement.

Photo n°8 : Une parcelle de terre pour les paysans pauvres (fokontany Maritampona):

Un point mérite d’être précisé ici : grâce à l’implantation d’un guichet foncier, le premier même à Madagascar, les litiges fonciers commencent à diminuer progressivement au sein de la commune. Il y a une anticipation des experts en ce domaine par l’intermédiaire de la commune qui distribue des titres fonciers après le consentement du comité de reconnaissance locale (le zokiolona et les responsables au niveau des fokontany).

29 Jean PAVAGEAU in « Jeunes paysans sans terres »Aspiration des jeunes paysans Malgaches,1981. P. 115

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Sur ce même ordre d’idée, l’ensemble de la force de travail lignager pauvre n’ont pas donc assez de terres à leur disposition. Ce manque de terre cultivé semble cependant devoir ralentir l’évolution de la production agricole, c’est pourquoi la crise foncière constitue un facteur de blocage radical du développement des sociétés rurales. Il est donc tout à fait indispensable d’envisager une extension des superficies cultivées pour augmenter la production agricole. Il s’agit de réhabiliter les plaines de 3000 ha et les terrains abandonnés, de construire des barrages. Il est également important de rechercher un accroissement de la production que ce soit techniquement par une amélioration des cultures existantes ou par la création d’activités nouvelles.

II.2.1.3. La lenteur de l’évolution des techniques culturales

Dans la sphère des activités économiques et notamment dans le sous secteur agricole, la pratique de nouvelles techniques modernes pour la riziculture semble avantageuse pour augmenter la quantité globale de la production. Elle apparaît considérablement nécessaire alors pour la société agricole car elle permet dans la plupart de cas la production à grande échelle. En d’autre terme, le grand avantage qui mérite d’être valorisé est ici le rendement plus élevé qu’auparavant.

A Amparafaravola, les instruments utilisés concernant les activités agricoles sont nombreux. Malgré cela, il faut remarquer quand même que le plus grand nombre des paysans cultivateurs se contentent tout simplement d’utiliser les équipements traditionnels comme par exemple l’Angady et de la herse. En réalité, les techniques employées en matière de culture de riz sont restées traditionnelles car celles ci tiennent une place non négligeable pour les paysans et c’est pour la raison pour laquelle bon nombre d’entre eux ne connaissent pas en conséquence la nouvelle méthode culturale. Mais il faut remarquer aussi que certains agriculteurs locaux savent ce qu’est une riziculture améliorée grâce à l’aide des techniciens et des animateurs ruraux.

Par dessus tout, il est à noter que le manque d’un encadrement étroit constitue également un véritable obstacle pour ceux qui utilisent la nouvelle technique. Le très gros inconvénient c’est qu’elle exige, pour être appliqué dans de bonnes conditions, un encadrement complet : Le fameux repiquage en ligne permet un sarclage plus fréquent à l’aide d’une houe rotative ; il est associé au désherbage qui est en réalité une logique technicienne européenne ; elle suppose pareillement l’achat de quantités importantes d’engrais chimique ou d’engrais biologique ; ce qui est impossible pour les paysans à cause de l’absence de

63 Approche sociologique du développement selon la vision intercommunale suffisantes disponibilités monétaires et le faible pouvoir d’achat. Il en est de même pour la sécurisation foncière et le voly an-tanety car les paysans n’ont pas l’habitude de préparer vigoureusement le terrain de culture. Il y a pareillement la méconnaissance des paysans à propos de l’utilisation des équipements agricoles. On peut voir que les kubotas sont devenus destinés au transport de l’écolier mais non pas à l’usage cultural. En conséquence, il existe souvent de grave accident provoqué par la non maîtrise de ce type de motoculteurs sur les routes.

Concernant toujours le sous secteur agricole à Amparafaravola, on évoque également que d’une part, le calendrier cultural est non respecté et parfois mal suivi d’où la médiocrité de la production surtout pour le paddy qui exige un climat favorable à l’abondance des pluies. D’autre part, il y a similairement une chute de la production occasionnée par l’arrivée tardive des pluies reculant le temps de repiquage. La productivité agricole diminue sans cesse et par conséquent, les besoins alimentaires sont devenus insuffisants non seulement pour les consommateurs locaux mais aussi et surtout pour les autres communes environnantes qui dépendent de l’approvisionnement d’Amparafaravola.

D’une manière générale, les petits paysans agriculteurs sont obligés d’acheter sur le marché une partielle de riz pour approvisionner leurs besoins alimentaires. Cependant, le prix de riz augmente aux producteurs de paddy et s’ils n’ont pas suffisamment d’argent pour cela, ils vont compléter le riz par le manioc ou par la patate douce. D’une autre façon, non seulement le prix de paddy mais aussi et également le prix des autres cultures vivrières sont plutôt augmenté; il y a toujours une augmentation de prix par an.

II.2.2. Formes d’échec de la nouvelle technique culturale

Dans la présente sous section, on va essayer de raccommoder et de réunir les causes qui peuvent freiner et retarder l’application de la nouvelle méthode de culture de riz qui est plus particulièrement le fameux « ketsa en ligne », le « vary an-tanety » et la sécurisation foncière.

Primo, la nouvelle technique de riziculture améliorée est non seulement inconnue mais aussi et surtout incomprise par la plupart des paysans. Il est possible que la majorité d’entre eux n’en aient jamais entendu parler à cause de l’inefficacité des méthodes de vulgarisation employées.

64 Approche sociologique du développement selon la vision intercommunale

Ensuite, il est aussi vrai que cette nouvelle technique culturale n’entre pas dans la compétence des agriculteurs. La technique est beaucoup recommandée alors que parfois les paysans ne possèdent pas les facultés et les connaissances nécessaires pour comprendre les avantages qu’elle procure pour progresser la production ou bien la manière de l’utiliser efficacement.

De même, la nouvelle méthode en matière de riziculture n’est pas également acceptée pour des raisons sociales, culturelles et surtout psychologique comme nous l’avons déjà signalé dans la section précédente. Elle risquait de perturber la structure existante de l’organisation sociale et économique de la communauté concernée.

Par-dessus tout, sur le plan financier, cette technique ne paraît pas valable par le fait qu’elle ne paraît pas rentable pour les petits cultivateurs. Tout aussi souvent, l’innovation oblige à l’acquisition d’in- puts supplémentaires ( au sens plus économiciste du terme ) pour obtenir une productivité accrue. Après, lorsque les paysans utilisateurs comparent l’out- puts ( c’est à dire la récolte ) et le revenu escompté avec le coût supplétif de l’in- put, ils constatent qu’ils n’ont pas intérêt à appliquer cette agriculture moderne qui est en plus liée au pesticide par exemple ou aux engrais chimiques non disponibles dans la localité au moment voulu

II.2.3. Le s problèmes des activités extra-agricoles

Les activités non agricoles ont aussi certains problèmes qui immobilisent et bloquent le développement de la commune. Citons quelques exemples pour examiner le retard de ce sous- secteur :

Premièrement, il est bien vrai que l’élevage a sa place dans la vie économique de la commune Amparafaravola. Cette branche est considérée aussi comme des activités agricoles dites « hypothétiques » c’est à dire moins important que la culture de riz. A Amparafaravola, l’élevage bovin est le plus pratiqué grâce à l’existence des pâturages qui peuvent assurer la nourriture des bétails. Les volailles sont constituées essentiellement par les oies.

65 Approche sociologique du développement selon la vision intercommunale

L’élevage bovin se distingue selon deux modes d'exploitation :

Il s'agit d'élevage extensif, de faible productivité. Les problèmes sont multiples : pauvreté des pâturages dans certaines zones suite aux passages répétés de feux de brousse, vols de bœufs perpétrés par les "dahalo", concurrence avec l'extension des cultures sur tanety,...

L'élevage est aussi destiné à la traction animale requise pour la riziculture sur quelques 10 000 ha. L'effectif du cheptel est ainsi lié aux variations des surfaces rizicoles et non à la densité de la population. Les animaux sont mis en pâture dans les rizières en contre-saison. Les nécessités d'exploitation font que les bœufs de trait sont utilisés à outrance pendant la saison et revendus ensuite, affaiblis et amaigris, vers les Hautes terres pour embouche. A terme, la culture motorisée pourrait être la solution.

En général, c’est une activité individuelle réalisée dans le cadre du ménage et sans salariat. Bon nombre de paysans disposent de bœufs qui seraient utilisés au piétinage des rizières. Malgré cela, l’élevage est actuellement en crise dans la localité du fait de la non compétence des éleveurs si l’on peut dire. Ils ne soignent pas sérieusement les animaux et par conséquent leur nombre diminue de plus en plus. Manque de soin, il y a des répétitions maladies. En fait, on peut dire que l’élevage est encore sur le stade d’amateurisme.

A propos de l’exploitation de la forêt, la dévastation est un aspect très grave non seulement pour la localité mais aussi pour le pays en question ( destruction de l’environnement, … ). Faute de guide technique, les forêts naturelles commencent à être ravagée et à disparaître c ‘est à dire que les surfaces boisées sont de plus en plus restreintes. En conséquence, la production et le revenu de chaque ménage diminuent bien inévitablement.

Ensuite, concernant toujours les problèmes rencontrés par le secteur extra-agricole, il est à noter que la pêche constitue une activité importante pour la population riveraine du lac Alaotra (y compris Amparafaravola), surtout pour ceux qui n’ont pas de terres à cultiver. La Pisciculture est aussi pratiquée par des personnes intéressées ayant des zones favorables ; celle-ci est donc une source de revenus non négligeables.

66 Approche sociologique du développement selon la vision intercommunale

Cependant, les captures sont écoulées sur place ou dans les environs quand les collecteurs ne parviennent pas jusqu'aux sites. Dans ce contexte, le mode de pêche pratiqué est essentiellement traditionnel, et combiné aux activités agricoles et/ou pastorales. Les produits sont destinés à la consommation locale ou régionale, frais, fumé ou séché selon les marchés. La production est estimée à 555 kg/ha/an environ dans le temps

De plus, les plans d'eau, les lacs intérieurs, les fleuves constituent les seuls supports aux activités de pêche. Le Lac Alaotra, d'une superficie de 20 000 ha, est d'ailleurs le plan d'eau intérieur le plus important à Madagascar. Il se prête à différents usages : pêche, riziculture, collecte de plantes aquatiques pour la vannerie. Il présente aussi des particularités biologiques : c'est par exemple une Zone d'intérêt pour la Conservation des Oiseaux (ZICO). Malheureusement, les menaces d'ensablement se construisent, suite à la forte dégradation des bassins versants.

II.2.4. Analyse des obstacles structurels du développement

II.2.4.1. La psychologie paysanne

II.2.4.1.1.L’attitude défavorable vis à vis de l’école

Il est vrai que l’école a toujours été considérée comme un mode de socialisation. Cependant, il existe des attitudes et des comportements différentiels face à l’école vu que certains parents semblent négliger le rôle de la socialisation dans le développement. « l’école n’a pas son adhésion totale, elle paraît être source de conflit et de déstructuration d’un certain ordre social pré-établi »30 De ce fait, certains parents n’envoient pas leurs enfants à l’école. Ils disent que les charges scolaires sont un peu lourdes pour eux. En plus, il y des fokontany qui ne disposent pas d’Ecole Primaire Publique à savoir le fokontany Ambalafarisoa et Besarety

30 Dans : « Contribution à l’approche actentielle du phénomène scolaire », Institut des sciences sociales, Made RAZAFINTSALAMA-Thèse pour le doctorat du 3ème cycle.

67 Approche sociologique du développement selon la vision intercommunale

En outre, les EPP existantes sont en majeure partie vétuste et souffrent d’une insuffisance de salle de classe, ce qui décourage les parents. Face à cette situation, le Fokonolona construit une école pour aider les parents. Il s’agit d’une école appelée école FKL mais le problème fondamental est le manque des enseignants et des équipements scolaires. Néanmoins, le taux de scolarisation reste encore faible :

- Taux de scolarisation : 64,58% avec un projet de rehaussement par suite d’un renforcement de la capacité d’accueil31 - Taux de déperdition scolaire : 3,05% qui peut être ramené un peu plus bas si la motivation des parents est restaurée avec l’amélioration de l’économie et donc des revenus de chaque ménage.

Par ailleurs, d’après une enquête, certains parents préfèrent que leurs enfants restent à la maison pour les aider aux travaux de champ surtout pendant la période de récolte. Dans la conception paysanne, la terre des ancêtres ne doit jamais être délaissée. Or, une fois que les enfants poursuivent des études en ville(Ambatondrazaka ou Antananarivo), le non-retour à la terre les afflige. On peut dire même que c’est une des raisons que les paysans initient des enfants aux tâches sociales qui sont plus importantes que les tâches scolaires. Par conséquent, le travail des enfants n’est pas rare à Amparafaravola, Cette situation explique que les emplois sont précaires et les ménages sont à faibles revenus c’est à dire pauvres. En effet les 60% de la population qui pratiquent l’activité agricole à part des autres propres activités ( commerce, artisanat,… ) pensent que le travail des enfants n’est pas néfaste car il contribue à l'accroissement nette des revenus. Dans ce cas, la taux de participation des enfants de 7 à 14 ans est de 25 %. Les diverses tâches accomplies par les enfants sont : garder les bœufs, aider le père à préparer la terre pour les garçons, aider la mère pour le repiquage pour les filles.

Malgré tout cela, il y a encore des paysans qui veulent que leurs enfants deviennent paysans comme eux. Ils disent que « Izay adala no toa an-drainy » proverbe malgache qui signifie «Est fou, celui qui rassemble à son père ». Ce qui veut dire que même si la condition paysanne est dure et pénible, ils sont motivés à instruire leurs petits. En fait, c’est une attitude favorable malgré la manque de disponibilité.

31 Source : enquête auprès de la CISCO Amparafaravola

68 Approche sociologique du développement selon la vision intercommunale

II.2.4.1.2.L’organisation sociale

La structure est la forme d’une société c’est à dire « Rapports établis et persistants en fonction des valeurs du groupe »32. A Amparafaravola, tout comme les autres sociétés malgaches, il y a un ensemble des valeurs clefs qui donne la cohésion sociale. Pourtant, l’objectif est de savoir si cette structure sociale permet l’accès de la commune en question au développement.

Comme toutes les communes rurales, la vie sociale est effectivement repliée sur le village où chacun avait sa place assignée dans un jeu de rôle complexe. Il existe un système relationnel qui se manifeste dans le cadre local de la communauté et il faut remarquer aussi davantage que la commune ne se suffit pas à elle-même c’est à dire qu’elle a besoin de communauté de voisinage d’où l’interdépendance entre diverse micro région (c’est à dire la sous région) très proche sur le plan culturel, social et surtout économique.

En tant que commune vitrine, les différentes hiérarchies traditionnelles sont transformées actuellement dans la vie sociale en général. Il y a une dynamique profonde qui peut entraîner l’absence voire même les disparitions de ce système traditionnel. Malgré cela, il y quand même une domination des couches aisées sur les couches démunies. Cela se voit dans le secteur de production : les bourgeois propriétaires des terrains exploitent les paysans sans terre. Ces derniers sont considérés comme une simple force de production. Ils n’ont pas suffisamment d’argent pour subvenir à leurs besoins vitaux et c’est pour cette raison qu’ils sont obligés de recourir vers le salariat agricole auprès des paysans riches. En quelque sorte, la stratification se base donc selon la situation économique des villageois et c’est ce qu’on appelle la hiérarchie économique et la hiérarchie du prestige. L’homme le plus riche du village est ainsi considéré comme le chef et c’est pour cela que les masses villageoises le respectent et l’obéissent.

Par-dessus tout, le déclin des relations de « fihavanana » paraît général sur quelques points de résistance relative. Mais, malgré le déclin de l’aspect communautaire, la notion d’entraide n’est pas tout à fait oublier dans la vie sociale. L’entraide tient toujours une place non négligeable dans la vie économique de la région même si elle ne constitue que 25% des relations de travail et prend une autre forme très atténuée. Dans la vie quotidienne, il existe

32 Dans : « La psychologie paysanne et les techniques de vulgarisation » - Conçu par le groupe d’Etude Vulgarisation et Développement Rural – Edition BDPA- Antananarivo, 1973.

69 Approche sociologique du développement selon la vision intercommunale fréquemment la solidarité entre co-villageois que ce soit à l’intérieur d’un cercle restreint ou dans une société à part entière.

II.2.4.1.3.Les valeurs sociales

En premier lieu, il est à noter que « la valeur est quelque chose qui sollicite l’homme à sortir de lui-même, à se dépasser en vue de réaliser quelque chose de respectable, quelque chose qui fait que l’homme ne sort jamais satisfait de son état présent »33 La valeur par excellence des Malgaches est le « Fihavanana ». Cependant, à Amparafaravola et dans les communes voisines, la notion centrale du Fihavanana ne cesse d’être visible au sein de la société mais commence à être érodée par l’argent.

La superstition joue encore un rôle important dans la commune rurale Amparafaravola et ses environs. Les habitants sauvegardent inlassablement la pratique sociale traditionnelle même s’il y a une certaine reproduction sociale due à l’anticipation de la religion chrétienne syncrétique qui est aujourd’hui un appareil idéologique dominant vu que les églises exercent des fonctions religieuses mais aussi scolaire, culturelle et informative.

Cette pratique coutumière se voit dans la vie quotidienne des paysans comme par exemple entreprendre une action importante lors d’un jour néfaste (pratiquement le jeudi) entraîne le châtiment et la punition sur son auteur et même sur toute la communauté villageoise . Il n’est pas question de travailler sur le champ, de labourer la terre le jeudi ( le jour noir selon la croyance des malgaches ) si non la grêle tombe et détruit la culture sans exception. On commence seulement toutes sortes de travaux faciles comme exemple l’assainissement du village mais il est explicitement défendu de commencer ce jour là, des grands travaux, comme la construction d’une maison qui vise une longue durée ou de la constance. Des enterrements et des Famadihana (renouvellement des linceuls) ne devaient pas être faits un jour néfaste alors il faut toujours consulter un mpanandro. Il est à noter que pour les Malgaches, le « Famadihana »34 est considéré comme le respect des ancêtres et des « Ray aman-dreny ».

33 RAZAFIMPAHANA Bertin : « Le paysan Malagasy » -Points de vue sur la Société malgache, 1972, Page 45

34 RAJAOSON François : « Contribution à l’étude du Famadihana sur les hauts plateaux de Madagascar », Paris, 1969.

70 Approche sociologique du développement selon la vision intercommunale

Or, il ne s’agit pas tout simplement d’invoquer la place sérieuse de la pratique sociale ancestrale qui est considérée comme facteur d’identité et d’unité de la communauté ou encore comme facteur déterminant dans les mutations sociales ; il s’agit plutôt de percevoir les rapports de cette coutume face au développement . Quel intérêt vise t- elle ? Ce qui nous intéresse plus singulièrement ici c’est l’impact et l’influence de ces mœurs non seulement au niveau de l’environnement social mais aussi et surtout sur le cercle de la vie économique de la commune et celle des communes limitrophes.

De plus, il y a également des fady ( interdits ) issus des croyances populaires qui empêchent soit la production de certaines marchandises, soit le travail à une certaine période de l’année : interdiction de cultiver des oignons ou des ails ; Interdiction de pratiquer l’élevage des chèvres dans certains villages mais il faut noter qu’actuellement, les interdits commencent à disparaître. Concrètement, cette pratique traditionnelle n’a pas vraiment une telle fonction. Il y a en fait une certaine contradiction sociale existante car les interdits sociaux devancent le développement individuel et collectif en réduisant et en diminuant le nombre moyen de jours de travail.

En réalité, il n’y a pas de progrès économique possible si les paysans ne travaillent pas infatigablement pour avoir des résultats concrets. Manifestement, le travail35 est de ce fait coercitif aujourd’hui pour avoir une ressource monétaire qui permet de se subsister ou un capital financier qui peut supporter toutes formes de dépenses familiales.

II.2.5. E tat des lieux sur les communes environnantes d’Amparafaravola

La délimitation provisoire des zones de développement économique a permis d’identifier des communes représentatives des différentes zones. La présente partie de l’étude se focalisera sur la présentation des principales caractéristiques de ces communes environnantes. Elle va successivement aborder les points suivants :

 Une brève présentation de la commune en question

 Ses atouts et potentialités

 Ses problèmes et contraintes

35 Le travail est un acte libérateur dans l’harmonie de l’homme avec la nature environnante

71 Approche sociologique du développement selon la vision intercommunale

II.2.5.1. La commune rurale de Sahamamy :

Présentation générale : La commune de Sahamamy est située dans la partie Nord sur la route vers avec une distance approximative de 15 km d’Amparafaravola. Cette commune est est composée de 4 fokontany.

Comme la commune Amparafaravola, les principales cultures pratiquées sont très variées : le riz, le tabac, l’arachide et les légumes. L’élevage bovin, porcin, ovin et avicole sont tous présents. Il y a aussi l’artisanat des femmes (tissage), la pêche qui est considerée comme la principale activité de la population après la riziculture. L’exploitation forestière n’est pas pratiquée malgré l’existence des lambeaux forestiers. En général, les productions sont soit consommées soit exportées vers Amparafaravola. Le poisson peut être acheminé directement jusqu’à Sandendavola le lieu préféré de tous les pêcheurs ou bien dans le marché communal d’Amparafaravola qui est essentiellement occasionné par la vente de production agricole.

Atouts et potentialités : D’emblée, on peut dire que Sahamamy est une commune rurale à forte potentialité. Tout d’abord, la culture de riz est possible pour les deux saisons. Les paysans préfèrent la culture de riz traditionnelle et parfois la contre saison car elle est plus productive et plus praticable par les paysans eux même. En effet, la période de contre saison permet une plus grande maîtrise de l’eau plutôt qu’en saison pluvieuse. En outre, l’utilisation d’intrants n’est pas encore une exigence car les sols sont productifs. Les paysans les utilisent seulement pour les pépinières de riz et pour le tabac. L’existence de vaste étendue de terres cultivables est observée et qui ne demandent qu’à être aménagées.

Même si le problème de route est important pour l’ensemble du District, Sahamamy a toutefois la chance de se trouver sur la route nationale RN 3a. Cette situation même si c’est difficile, permet une évacuation des produits agricoles vers Amparafaravola ou Ambatondrazaka.

Contraintes et problèmes rencontrés : Malgré ces atouts non négligeables, des problèmes sont observés pour la commune. Les principaux problèmes sont :

72 Approche sociologique du développement selon la vision intercommunale

 En matière d’agriculture et d’élevage - problèmes fonciers : les plaines sont titrées au nom des anciens colons et utilisées actuellement par les sociétés de plantations tabacoles. Les paysans voudraient récupérer les terrains car ils doivent les « louer » pour les cultiver ;

- insuffisance de techniciens agricoles : comme c’est une zone à haute potentialité agricole, les techniques agricoles pratiquées sont encore traditionnelles ; il manque des techniciens pour apprendre l’amélioration des cultures, et surtout pour transférer les techniques simples de lutte contre les maladies des cultures ou d’amélioration;

- rizières non aménagées : en très vastes étendues, elles ne sont pas cultivées en saison des pluies car il n’y a aucun aménagement comme les barrages pour pouvoir les cultiver ;

- ensablement des rivières : le lit de la rivière change tout le temps à cause de l’ensablement, ce qui entraîne une destruction d’une importante superficie de rizières sur son passage ;

- manque de produits vétérinaires : c’est surtout les problèmes du manque de produits vétérinaires qui se posent à part l’insécurité. En effet, cela fait déjà 2 années qu’il n’y a eu aucune visite d’un vétérinaire dans la commune ;

- fluctuations des prix : lors de la récolte, les prix des produits agricoles diminuent énormément. Les paysans ne maîtrisant pas les techniques de conservation essaient de vendre rapidement tous leurs produits et ne gardent même pas les semences pour la prochaine campagne. Ici, le manque d’un grenier communautaire villageois ou CGV est encore remarquable.

- sous-exploitation des terres : la possibilité de deux saisons culturales dans l’année n’est pas exploitée à cause de l’inexistence de l’évacuation. Il y a peu de collecteurs voire inexistence totale dans les zones très éloignées. Ce qui suppose que les paysans ne produisent que ce qu’ils vont consommer pour certaines cultures comme la patate douce.

 Problèmes généraux - analphabétisme : il y a beaucoup de gens illettrés dans la commune à cause du manque d’instituteurs et d’infrastructures scolaires. Pour l’ensemble de la commune, il y a seulement 3 instituteurs pour les 4 fokontany qui la composent et qui sont responsables des 3 écoles primaires publiques. Il n’y a pas d’école secondaire dans la commune ;

73 Approche sociologique du développement selon la vision intercommunale

- insécurité : l’insécurité est quasi généralisée et se manifeste par les fréquents vols des bœufs et le phénomène de dahalo qui est très remarquable au sein même de la Région Alaotra Mangoro.

II.2.5.2. La commune rurale d’Ambohimandroso

Présentation générale La commune Ambohimandroso se trouve dans le Sud d’Amparafaravola avec une distance de 06 km. Elle compte environ 5 000 habitants. Auparavant ou bien plus précisement avant l’année 2003, Ambohimandroso fait partie de la commune Amparafaravola mais il y avait une séparation pour mieux gérer les affaires administratives. Malgré cela, il y toujours à l’heure actuelle une aide mutuelle entre ces deux communes par le biais de l’OPCI ASA MIRAY. En général, la commune Amparafaravola qui est la commune la plus importante et la plus vaste (Chef lieu du District) contrôle la rentrée fiscale de cette commune.

Atouts et potentialités : Sa principale atout réside dans le fait qu’elle est desservie par la RN3 a. En effet, située sur un carrefour reliant la commune Amparafaravola et les autres communes trouvées sur le long de la route RN3a, la position géographique de la commune de Ambohimandroso lui confère une situation confortable. Elle est reliée directement par cette route qui est la principale zone d’évacuation des produits agricoles tels que le haricot, et les produits de la pêche avant de rejoindre Ambatondrazaka ou les autres Districts de la Région Alaotra Mangoro.

Diverses cultures sont pratiquées par la population dont principalement le riz, le haricot, … Mais elle est aussi une zone à haute potentialité en pêche. La présence de nombreux lacs et rivières favorise les activités de pêche, mais aussi l’activité touristique par la chasse aux canards sauvages, etc... L’élevage bovin est moyennement important à cause de l’insuffisance des vastes pâturages et des accompagnateurs ruraux.

Contraintes : La commune Ambohimandroso présente un certain nombre de problèmes et ceux-ci limitent son épanouissement et son développement malgré ces atouts importants. Les principaux problèmes de la commune sont les suivants :

74 Approche sociologique du développement selon la vision intercommunale

 En matière d’infrastructures - Le mauvais état des routes : les différentes pistes reliant les villages avoisinants se trouvent dans un état très mauvais et il en est de même pour la piste vers Ampilahoana (un fokontany qui se trouve dans la commune Amparafaravola) Cet état bloque les communications vers Ampilahoana et les autres localités de la commune Amparafaravola surtout pendant la période de production car la population a une portion de terrain dans ces localités.

- Insuffisance d’eau potable : la commune ne dispose pas suffisamment d’eau potable.

- Education : le nombre d’instituteurs est insuffisant, et on observe aussi que la commune n’a qu’une école EPP. Les parents sont ainsi obligés d’envoyer leurs enfants dans le CEG d’Amparafaravola.

- Santé : Le manque généralisé de structuration sanitaire est remarquable. Les patients sont obligés d’aller dans le CHDI d’Amparafaravola ou bien dans le CHDII d’Ambatondrazaka pour avoir un meilleur soin, ce qui suppose une charge très importante pour la famille.

 Problèmes relatifs aux activités agricoles - Le manque de barrage : malgré l’existence des plaines aménageables, la construction de barrages a été faite sur l’initiative de l’intercommunalité.

- Les feux de brousse : le passage fréquent des feux de brousse entraîne la dégradation des pâturages et il n’y a pas encore de solutions jusqu’à maintenant sauf la sensibilisation.

- Production insuffisante : La commune Ambohimandroso doit importer annuellement du riz des communes voisines telles que Ampasikely, Ambatomainty, Amparafaravola,…

- Insuffisance d’eau : l’eau est une ressource rare dans cette zone. En effet, les cultures maraîchères n’atteignent pas des rendements satisfaisants. Elles se font sur des endroits où l’approvisionnement en eau serait au moins disponible pendant la saison de culture pour assurer l’arrosage. Elles sont alors plutôt réservées pour la consommation locale.

- Problème de semences : Depuis des années, les paysans produisent eux-mêmes leurs semences. Malheureusement, elles sont de mauvaise qualité. L’absence de techniciens et l’inexistence des centres d’approvisionnement en intrants agricoles sont des raisons qui bloquent l’amélioration de la technique de production.

75 Approche sociologique du développement selon la vision intercommunale

II.2.5.3. La commune rurale d’Ambatomainty

Présentation générale La commune d’Ambatomaintyse trouve à 09 km du Sud d’Amparafaravola. Elle est caractérisée par l’existenceistence des chrômes dans lala partie Est.

La population se concentre en effet dans la partie plus productive. Mais malgré tout, la densité de la population est faible et encore extrêmement faible dans la partie moins productive. La commune est composée de 7 fokontany avec un peu plus de 6 500 habitants.

Atouts et potentialités Cette zone a une potentialité économique très importante. Non seulement elle présente encore un cheptel bovin important mais la disponibilité de l’eau permet l’exploitation et l’aménagement hydro-agricole des plaines alluviales pour différentes sortes de cultures.

Contraintes :

 Les problèmes identifiés - Enseignement : Comme les autres communes dans le Sud du District, la commune d’Ambatomainty rencontre également un sérieux problème éducationnel. Les matériels et logements sont défectueux mais en plus, le personnel enseignant est démotivé à cause de l’éloignement qui engendre le retard de paiement des salaires chaque mois.

- Education/formation : Selon la population locale, le comportement des paysans a beaucoup changé pour ne pas dire une dégradation de la mentalité depuis quelques années surtout depuis que l’éducation civique a été annulée du programme scolaire. Ce qui entraîne des problèmes de conflits de tout genre au niveau de chaque fokontany.

- Santé et infrastructure : Depuis quelques années, les maladies MST (maladie sexuellement transmissible) existent surtout chez les jeunes. Le nombre de porteurs de cette maladie n’est pas encore défini car ils viennent rarement au CSB. Beaucoup de malades fréquentent les guérisseurs à cause du manque de sensibilisation des paysans au niveau de chaque fokontany. Il manque de CSB plus près des paysans ainsi que des dépôts de médicaments ou d’une pharmacie communautaire.

- l’action des dahalo qui est de plus en plus ardue dans la zone.

76 Approche sociologique du développement selon la vision intercommunale

Après constat sur terrain et analyse des informations recueillies, on a remarqué pour toutes ces communes y compris la commune Amparafaravola la concentration de la population dans la zone de production (partie Est). Les zones ouest sont presque inhabitées et les voies d’accès y sont très difficiles. En outre, le faible niveau de leur potentialité agricole fait que ces zones ne sont pas prioritaires en matière d’aménagement. Cependant, pour les zones à forte potentialité agricole, il y a une exploitation abusive des ressources naturelles qui peut provoquer une conséquence grave sur la production en général. On voit par exemple la pratique du feu de brousse dans la partie Sud Ouest de la commune Amparafaravola (entre Amparafaravola et Ambohimandroso) qui est le facteur dégradation des terrains de culture. Ces photos nous permet de voir les dégâts causés par la pratique habituelle de la population. Photo n°9 : Dégâts dus aux feux de brousse

Photo n° 10 : Dégradation des sols des versants

77 Approche sociologique du développement selon la vision intercommunale

En définitive, les sous régions ou bien plus particulièrement les communes frontalières et voisines d’Amparafaravola ont le même caractéristiques. La problématique de développement repose sur les bases productives de la ruralité qui sont facteurs de production La population vit en priorité de la production agricole et doit pouvoir la gérer pour assurer un développement économique durable. Toutefois, la ruralité des communes ne veut pas seulement dire augmenter la production agricole et élever le surplus alimentaire des populations rurales. Le développement du milieu rural doit avoir une signification plus exigeante et intégrante de tous les aspects du système.

La sous région ou même la région Alaotra Mangoro tout entière doit permettre à la population un accès aux différents services collectifs de l’éducation et de la formation, de la santé, de loisirs, de la communication entre autres. Ces aspects contribuent à orienter et propulser le développement agricole et la gestion des ressources naturelles en général. En effet, les innovations et améliorations de toute nature relative à l’agriculture ne seront bénéfiques pour les producteurs que si elles sont appliquées à grande échelle d’une part ; et si les producteurs en sont formés ou informés d’autre part. On peut aussi simplement dire que les producteurs ne pourront espérer produire plus s’ils sont dans une situation sanitaire lamentable, ou s’ils veillent sur leurs biens la nuit et travaillent le jour.

CHAPITRE.3.LES ENJEUX STRATÉGIQUES DE LA COMMUNE AMPARAFARAVOLA

La présente partie se focalisera sur les analyses des variables identifiées pour assurer un développement durable à différents niveaux de la commune, de la sous région et de la région.

Pour cela, les enjeux stratégiques de la commune Amparafaravola reflètent orientations du développement de la Région Alaotra Mangoro. Il est vrai que le développement de la Région ne peut se faire d’emblée d’une façon uniforme mais progressive. Certaines zones offrent déjà des concentrations de potentialités de développement économiques évidentes qui font qu’elles vont décoller plus vite que les autres : ce sont les pôles de développement économique où les actions vont être orientées vers le marché.

78 Approche sociologique du développement selon la vision intercommunale

La commune d’Amparafaravola fait partie des pôles de développement économiques et c’est pour cette raison que la commune adopte une vision : “ Amparafaravola, capitale du riz, en toute sécurité en l’an 2010 ”36. En conséquence, on voit que la vision actuelle de la commune met en valeur l’importance du surplus agricole capitalisable au sein même de la Région Alaotra Mangoro en se basant sur la collaboration avec les communes environnantes..

II.3.1. Amélioration des activités agricoles

La commune Amparafaravola est connue par ses potentialités économiques : première grenier à riz et riche en ressources naturelles. Il s’avère donc utile d’améliorer la production agricole afin de réaliser un surplus agricole capitalisable et d’assurer l’autosuffisance alimentaire de la population en recherchant l’économie d’autosubsistance. La dynamique économique doit d’abord partir de l’amélioration des conditions de production des paysans et de leur partenariat avec le secteur privé.

En tenant compte de la vocation agricole de la commune et celle des autres communes environnantes, la dynamique économique doit d’abord partir de l’amélioration des conditions de production des paysans et de leur partenariat avec le secteur privé. Il s’agit de développer et de gérer les infrastructures selon les besoins par type et les réalités locales en concertation avec les membres de la communauté et/ ou les organisations intéressées. A Amparafaravola, en tant que centre de production pour les autres communes limitrophes (Sahamamy, Ambohimandroso, Ambatomainty, Ampasikely,…) , le renforcement des nombres des magasins de stockage (type GCV) et la réhabilitation des réseaux hydroagricoles (RHA) sont d’une première importance.

Partant de cette situation, il est à noter que l’une des réalités que l’on constate dans la commune Amparafaravola et la sous région Alaotra est la faiblesse de la capacité technique, organisationnelle et de gestion des paysans. Ce fait se manifeste généralement par l’étroitesse de leur champ d’activités, la non-maîtrise du processus de production dans les exploitations, donc la non maîtrise des filières et, par conséquent, la baisse de rendement et la diminution de la production ainsi que la dégradation de la qualité des produits sur le marché. Cela est dû généralement à l’inefficacité du système d’assistance des promoteurs ruraux et d’encadrement des producteurs dont on peut citer, entre autres, l’insuffisance des structures d’appui, la difficulté d’accès aux différents facteurs de production (la lourdeur

36 Dans : Plan Communal de Développement de la commune Amparafaravola : un plan révisé suivant la vision intercommunale

79 Approche sociologique du développement selon la vision intercommunale d’accès au crédit et à la terre, l’insuffisance sinon la non disponibilité à temps des intrants et matières premières),

II.3.2. Amélioration des activités extra-agricoles

A part de la production agricole, la commune Amparafaravola ou même la Région Alaotra- Mangoro possède des filières à valoriser telle que : l’élevage semi-extensif, l’artisanat et surtout l’exploitation des ressources halieutiques telle que la pêche, etc… Ces filières ne sont pas organisées, et son développement nécessite la professionnalisation. Il est donc recommandé de renforcer la capacité des producteurs au travers de l’organisation et de la structuration, du développement des filières et de la valorisation des produits. Les producteurs doivent être professionnels en cherchant de moyens efficaces pour accroître leur production.

Cela consiste à : Organiser les paysans et de les structurer selon les actions à entreprendre afin d’améliorer leur capacité contributive, de négociation et de gestion, c’est-à-dire de professionnaliser le métier de promoteurs des filières ; Promouvoir et appuyer les organismes privés en les impliquant dans tout le processus (approvisionnement et fourniture d’intrants, encadrement des producteurs et assistance aux PME, privatisation et valorisation des actifs publics, commercialisation des produits agricoles) ; Développer les filières à travers le renforcement de la recherche et la maîtrise de la production (norme et qualité des produits) jusqu’à la commercialisation ; Rationaliser les exploitations des ressources surtout les ressources halieutiques, Mettre en place un système d’organisation des petits métiers producteurs ruraux (fabrication artisanale de sarcleuse, de charrue …), Diversifier les activités économiques rurales,

Etant donné que la commune est réputée pour les activités agricoles et non-agricoles classiques (la monoculture traditionnelle du riz, les cultures vivrières, l’élevage plus ou moins extensif des bovidés, des porcins et des volailles, la pêche traditionnelle, l’exploitation des bois d’œuvre…), la diversification des productions et le développement des autres produits d’exportation demeurent difficiles sinon limitées.

80 Approche sociologique du développement selon la vision intercommunale

Par ailleurs, les activités économiques extra-agricoles sont presque inconnues dans les milieux ruraux. On voit par exemple que les petits métiers de genre « bricolage et petites réparations de matériels domestiques » ne concernent que les grandes agglomérations (Chef lieu de la commune). L’objectif est ainsi de rentabiliser ces activités par la professionnalisation du métier dont les formations diverses, l’assurance d’une bonne qualité des produits, la régularité et le respect du contrat ainsi que l’amélioration des conditions de travail dont la sécurité sociale et la stabilité de l’environnement économique. Il y a donc lieu de créer « la chambre des métiers », créer des « centres de formation spécialisée » pour former et recycler les promoteurs, organiser les promoteurs afin de favoriser les échanges d’expériences et de maîtriser le marché, faciliter l’accès aux moyens et autres facteurs de production, les affilier à la prévoyance sociale et préserver l’environnement.

La diversification des productions semble encore difficile car elle dépend de l’habitude alimentaire de la population et de l’importance du surplus de revenus que cela engendre dans chaque foyer. Toutefois, le développement des cultures maraîchères et de l’arboriculture fruitière, la relance du petit élevage ainsi que l’introduction des autres activités génératrices des revenus (AGR) peuvent contribuer à la promotion de cette diversification. Le programme y afférent rejoint donc celui du développement des filières ; seulement, la réussite du programme est conditionnée par l’évolution du comportement social (changement progressif des habitudes alimentaires).

La valorisation des filières dépend l’existence des sources d’énergie. il faut donc d’optimiser les sources d’énergies déjà existantes ou de créer de nouvelles sources. Les recommandations sont alors axées sur la préservation sinon la protection des sources d’eaux, de gérer ces sources afin de garantir sa salubrité, de former sinon initier la population aux normes de potabilité des eaux, d’améliorer la capacité contributive et d’investissement de la communauté pour la participation aux travaux d’adduction et d’entretien.

81 Approche sociologique du développement selon la vision intercommunale

II.3.3. Mise en valeur du capital socioculturel spécifique de la commune

La considération du patrimoine culturel est un élément important de la stratégie identifiée avec les jeunes comme principales cibles. En effet, la commune recèle de potentialités culturelles et touristiques uniques mais malheureusement inexploitées.

Actuellement, pour faire face au défi de développement durable, l’accent devra être mis sur la responsabilisation des jeunes. On recommande alors de renforcer l’insertion socio- économique des jeunes par le biais d’appuis à la promotion et le développement des activités artistiques, sportives et culturelles. La situation qui prévaut actuellement dans la commune en matière de sport et culture se présente sous diverses formes, dont l’insuffisance de personnel et l’absence d’infrastructures pour l’organisation de manifestations socioculturelles ou sportives. A cela s’ajoute le manque de dynamisme local qui aiderait sûrement à mieux lutter contre l’oisiveté des jeunes qui restent jusqu’à maintenant tributaires de la culture étrangère à travers le développement excessif des films projetés, la musique diffusée dans les radios locales, etc. En fait, il y a un processus par lequel les jeunes d’Amparafaravola acquièrent de nouvelles valeurs culturelles. Les objectifs viseront la valorisation des potentialités culturelles de la commune Amparafarvola et ses environs et leur diffusion pour les faire connaître au grand public (extérieur et au niveau régional). Les résultats attendus sont : La valorisation de l’identité culturelle spécifique de la commune tant à l’intérieur qu’à l’extérieur pour créer un sentiment de fierté et d’appartenance à la population. Aussi, la commune pourrait générer des revenus et se faire connaître à travers la promotion d’activités socioculturelles, L’appui du secteur tourisme afin que les spécificités de la commune par rapport aux autres communes de la Région Alaotra Mangoro puissent être valorisées et connues du grand public

II.3.3.1. Fair e face aux effets de la mondialisation

En tant que commune carrefour, la commune Amparafaravola n’est pas autarcique, elle s’ouvre culturellement et économiquement avec le monde. Faire face aux effets de la mondialisation est nécessaire pour que la commune soit véritablement un pôle d’entraînement pour les autres communes environnantes.

82 Approche sociologique du développement selon la vision intercommunale

La mondialisation, en tant que telle, ne suffit pas à expliquer les maux dont souffrent les économies modernes. L’importance de ce mouvement comporte cependant des dangers qu’il ne faut pas négliger. Certaines craintes sont légitimes : ce sont les mêmes qui s’adressent aux excès des cultures économiques européennes : c’est la tendance actuelle de l’économie mondiale qui va dans le sens d’une augmentation des inégalités entre les riches et les pauvres.

A Amparafaravola même, des disparités et des inégalités sociales sont de plus en plus évidentes. L’objectif doit donc être d’atténuer ou même de réduire des contrastes par des politiques sociales ou des politiques de redistribution (par exemple, les fonds structurels des organismes d’appui intervenant au sein de la commune et de la Sous région).

II.3.3.2. Réduction de la délinquance juvénile

La délinquance37 juvénile est le principal fléau social résultant du manque d’éducation et de sensibilisation. On notera les conséquences de ce fléau comme les infections IST, le SIDA et la toxicomanie que ce soit dans la commune Amparafaravola ou dans les communes environnantes. Ici, l’objectif reste la mise en place des stratégies de prévention et de réduction des impacts des fléaux au niveau de la Région afin d’atténuer les impacts des fléaux sociaux sur les populations, surtout aux couches les plus défavorisées. Il est donc recommandé d’améliorer les conditions de vie des jeunes pour échapper au comportement déviant des jeunes.

II.3.3.3. Amélioration de l’accès de la population aux services sociaux de base

L’un des problèmes majeurs qui se pose est la difficulté d’accès de la population aux infrastructures et des bienfaits des services sociaux. Cette situation résulte soit de leur mauvaise répartition spatiale soit de la précarité des conditions de fonctionnement. Effectivement, les infrastructures existent mais sont limités et concentrés, pour la plupart au niveau des chefs lieux administratifs. A Amparafaravola, on voit par exemple que la structuration sanitaire et scolaire est centrée au sein du chef lieu de la commune mais pas dans les fokontany enclavés. Ainsi, les infrastructures de santé (centre de santé de base CSB et centre de santé de district, eau potable) et d’éducation (école, centre de formation) au niveau des Fokontany et des Communes rurales environnantes sont largement

37 La délinquance est un phénomène constitutif des sociétés humaines, la valeur qu'on lui attache dépend de la nature et du mode d'organisation de la société dans laquelle le phénomène est considéré, réflexion que l'on doit notamment à Émile Durkheim

83 Approche sociologique du développement selon la vision intercommunale insuffisantes. Les estimations des ratios d’accès aux services sociaux (élève/maître, médecins/patients) ne reflètent pas les réalités parce qu’on constate, avec l’étendue de la région, l’enclavement et l’éloignement de nombreuses localités (villages) par rapport aux centres de santé et/ou aux écoles publiques. On note des taux d’analphabétisme et de mortalité élevée dans ces zones enclavées.

Face à cette situation, le premier objectif devra viser à faciliter les accès de la population aux services sociaux publics et à l’eau potable à travers les appuis pour la mise en œuvre de programmes conjoints de construction et/ou de réhabilitations en matière d’infrastructures et d’équipements éducatifs, sanitaires et nutritionnelles. Les objectifs sont :

l’amélioration des infrastructures et des équipements pour les services publics, afin de les rapprocher un peu plus des usagers et augmenter le ratio d’accès aux services sociaux et pour améliorer les qualités de services

la prise en charge des indigents est assurée et le taux d’abandon scolaire est réduit afin de garantir l’accès de la classe défavorisée aux services sociaux de base,

l’assurance de l’accès de la population à l’eau potable tant au niveau du Chef lieu de la commune qu’au niveau des fokontany enclavés et des communes environnantes.

II.3.4. L a mise en place de la démocratie de proximité

Dans ce domaine, les représentants de l’autorité locale ou bien plus précisément la commune tout entière va devoir en grande partie assurer elle-même son propre développement face à l’actuelle réalité des choses. A ce propos, la commune s’efforce d’être un modèle pour les autres communes rurales environnantes. Cela signifie alors que les hommes politiques et les dirigeants de la commune avec le soutien de la population doivent être les premiers à préconiser, adopter et défendre les mesures génératrices d’importants progrès de la commune et de la sous région (comme un effet d’entraînement).

De plus, les dirigeants en tant que tels, auraient intérêt à mieux connaître la nature des problèmes du développement de leur propre région. Ainsi, est il assurément tout aussi impossible de nier l’incidence capitale des variables politiques que la nécessité d’une ferme volonté politique pour résoudre les problèmes. Par ailleurs, il n’est pas essentiellement utile de profiter l’abus de pouvoir, de conserver une politique trop autoritaire. « De même, un

84 Approche sociologique du développement selon la vision intercommunale système fortement autoritaire n’a pas la souplesse voulue pour fonctionner correctement dans des conditions des changements chroniques. Assurément, l’expression état de changement chronique convient parfaitement pour décrire ce qui se passe dans les zones rurales ». 38

L’objectif de la démocratie de proximité est sans doute de passer de l’économie de l’autosubsistance à l’autosuffisance alimentaire vers une économie de marché visant la production pour le profit en terme d’accumulation de capital productif. Pour ce faire, il faudra parvenir à l’autosuffisance en comptant sur le petit agriculteur, dont la production devra pourvoir, garantir aux besoins alimentaires non seulement de sa famille qui réside dans la localité mais aussi d’une partie de la population urbaine. Mais, cette fanfaronnade dépend incontestablement sur la recherche fondamentale et appliquée. De toute évidence, il convient de commencer au sommet de la hiérarchie pour améliorer l’efficacité des travaux effectués. Cela veut dire qu’il ne suffit pas toujours d’instaurer un climat favorable à la créativité (une action menée par les différents types de projets parasitaires ), il suffit plutôt de prévoir une administration compétente, capable de rassembler des initiatives et des décisions visant à satisfaire tant les besoins des paysans locaux que les besoins des autres communes environnantes (Intercommunalité). Ce sont ces responsables régionaux qui doivent sensibiliser les habitants et les petits agriculteurs à changer leur mode d’activité dit traditionnel voire ordinaire et puis à accepter la nouvelle technologie en vue d’arriver à un développement de proximité stable car les économies plus purement paysanne ayant désormais atteint un niveau plus élevé, seront intégrées sur une base régionale.

De plus, il est d’une importance capital que les autorités locales agissent de façon juste, légale, équitable ou encore démocratique pour que toute la population ( hommes, femmes et enfants ) ait la possibilité effective de jouir ensemble toutes les richesses existantes. Il s’agit alors de démocratiser le pouvoir en renversant le statut- quo qui n’est pas du tout utile voire vital pour réaliser une solution à long terme. D’ailleurs, le développement se situe dans la recherche de démocratie.

38 Allen D. JEDLICKA : « Organisation moderne du développement rural » Les nouvelles Edition Africaines, 1985 P. 46

85 Approche sociologique du développement selon la vision intercommunale

La démocratie de proximité se structure et s’agence essentiellement par les principes suivants :

 Le mécanisme de l’exercice du pouvoir doit fonctionner de façon démocratique et répandue en vue d'écarter le dictat de l’aîné ( le groupe de bourgeois notable )  Le tenant du pouvoir doit être capable de proposer et de faire appliquer des décisions efficaces en tenant compte la participation de la population ( y compris les femmes et les enfants) à la mise en œuvre des actions importantes à l’intérieur même de la commune en s’appuyant sur le consensus39plutôt que sur la coercition.  Les populations participent en étant consultées, et les agents locaux écoutent et tiennent compte de leurs opinions ; elles doivent participer aux prises de décisions comme par exemple lors de l’assemblée générale du fokonolona.  L’exigence de compétence et des connaissances techniques des dirigeants locaux mais non pas l'exagération et l’abus du pouvoir. L’administration doit comporter une double fonction de commandement ( sans intervention des agents extérieurs ) et d’auto contrôle.  Créer un climat propre à autoriser, voire à encourager pour effectuer des actions à caractère économique qui ont des chances d’avoir un impact durable et bénéfique pour les populations et leur environnements ( de l’économie de l’auto subsistance à l’auto suffisance alimentaire vers l’économie marchande ).  Assurer la communication libre et entière dans la région , indépendamment du rang et du pouvoir exercé.  Les populations sont censées être en mesure d’identifier et d’analyser les différents problèmes liés au contexte local, de confronter les pratiques actuelles avec les résultats escomptés et donc de se mobiliser afin de mettre en œuvre les actions identifiées. Ce concept nécessite une maîtrise locale par la population et par ceux qui l’encadrent.

39 Degré d’acceptation à des règles communes et de volonté de résolution des conflits

86 Approche sociologique du développement selon la vision intercommunale

PARTIE III : PROSPECTIF DE L’INTERCOMMUNALITE

87 Approche sociologique du développement selon la vision intercommunale

PARTIE III.PROSPECTIF DE L’INTERCOMMUNALITÉ

CHAPITRE.1.LES INTERACTIONS COMMUNALES ET PROJET DE DÉVELOPPEMENT

III.1.1. Pers pectives de développement au niveau des communes environnantes

Pour une meilleure mise en œuvre de la politique de décentralisation, l’Etat malagasy a entrepris depuis quelques années la promotion et l’appui à l’élaboration de référentiels de développement à multiniveau par le biais des ministères, programmes, projets, fondations et organismes divers. D’où l’élaboration des plans régionaux de développement (PRD), au niveau intercommunal, de la mise en œuvre du programme PCCOR40. Les dits plans sont des ensembles cohérents d’activités intégrées ou complémentaires planifiées et mis en œuvre de manière concertée selon les niveaux d’intervention, régional, intercommunal ou communal. L’intercommunalité est encore en cours d’initiation et seules quelques régions en disposent.

Actuellement, la mise en œuvre du programme PCCOR a été décidée. Les besoins se situent dans le contexte actuel de la décentralisation dont la stratégie favorise la concentration de programme d’appui institutionnel dans les communes qui ont le potentiel d’agir comme pôle local de développement dans les sous zones des régions. La commune rurale Amparafaravola est l’une des communes qui ont bénéficié ce fameux programme de développement. « Pour réussir à établir les conditions nécessaires au progrès économique, il faut procéder à des changements importants de la structure socio-économique rurale »41.. Ainsi, dans ce contexte, ceci implique que la commune Amparafaravola est amenée à définir de nouveaux axes de développement qui la pousse vers la dimension intercommunale. La commune se met ensuite à raisonner en terme de pôle de développement et de filières.

Désormais, toutes les communes environnantes peuvent bénéficier des projets de développement. La demande est adressée auprès du centre communal ou intercommunal d'action économique et sociale. Les grands projets ne sont pas en général gérables au niveau d’une seule commune. Ils font appel à l’intercommunalité, à la région ou même à l’Etat. La

40 PCCOR : Plan Communal révisé par Commune par Région ou bien Projet Communautaire géré par la Commune par Région. C’est une méthode de travail qui oriente vers le développement communautaire au sein des communes ou sous région. Une seule commune par Région bénéficie ce projet.

41 Thomas BALOGH : « Les causes de la pauvreté », Edition Friedrich Ebert-Stuffing, 1966

88 Approche sociologique du développement selon la vision intercommunale collaboration des communes est donc adoptée au sein du District d’Amparafaravola pour démarrer une véritable réforme agraire par l’intermédiaire des projets intercommunaux. Cela a pour objectif de garantir l’autosuffisance alimentaire, surtout en riz, d’améliorer les échanges économiques et culturels entre la sous région, de protéger l’environnement qui est l’un de moteur qui peut assurer la promotion de toutes les activités économiques locales et sous régionales comme par exemple réalisation d’un surplus agricole capitalisable. De toute évidence, il est vrai que la création de l’OPCI est déjà une grande étape vers le renforcement de la solidarité territoriale à travers les échanges et la reconnaissance des points faibles et points forts de chacune des communes et vice versa.

III.1.2. L a coopération entre les communes et intercommunalité Le concept de développement durable se fonde sur la coopération des communes ou bien plus particulièrement sur la notion fondamentale de l’intercommunalité. Actuellement, il y ce qu’on appelle OPCI ASA MIRAY c’est à dire l’Organisme Public de Coopération Intercommunale qui reflète la politique d’aide économique et la politique environnementale entre la commune Amparafaravola et les communes limitrophes à savoir la commune de Sahamamy et Ambohimandroso. Notamment, la coopération est d’ordre environnemental vu la mise en œuvre d’une utilisation et d’une gestion rationnelle des ressources (naturelles, humaines et économiques), visant à satisfaire de manière appropriée les besoins fondamentaux de ces communes.

Amparafaravola qui est dominée par des zones de pâturage et des plaines entourant le Lac Alaotra est certainement une commune riche en paysage favorable pour l’épanouissement des différents êtres vivants. En effet, la présence de ces paysages constitue une réserve de biodiversité et de ressources exploitables pour la population locale et riveraine. Pourtant, ce paysage ne cesse de se dégrader et devient de moins en moins productif qui ont entraîné la surexploitation de certaines zones et ressources. La priorité proposée par l’ OPCI ASA MIRAY est la valorisation locale et sous régionale des ressources naturelles et de l’environnement pour garantir la durabilité des ressources naturelles et l’épanouissement de la population de la sous région (les communes à proximité du Lac Alaotra dans le District d’Amparafaravola).

III.1.2.1. Ge stion améliorée de l’environnement

89 Approche sociologique du développement selon la vision intercommunale

La commune Amparafaravola et les autres communes limitrophes sont actuellement le théâtre d’une dégradation alarmante de l’environnement suite à des actes irréfléchis de l’homme au travers des exploitations anarchiques sinon irrationnelles des ressources naturelles (particulièrement la terre). De ces actes résultent le processus de dénudation des sols, la dégradation plus ou moins accélérée des bassins versants avec la formation des lavaka, l’ensablement des cours d’eau et des bas-fonds dont les rizières, le lac, etc… entraînant la rupture progressive de l’écosystème.

Les objectifs de l’OPCI ASA MIRAY sont non seulement d’améliorer la gestion de ressources naturelles mais aussi de protéger l’environnement par :

• L’aménagement des espaces ruraux et la gestion des terroirs par la restauration des sols de Tanety, la protection des bassins versants(particulièrement Imamba et Ivakaka) et l’aménagement des bas-fonds; • Une gestion et une utilisation durables des ressources naturelles à travers l’application des zonages des grandes espaces (exemple : le zetra et les faunes à l’intérieur de ces zetra comme le petit lémurien appelé Bandro et le petit oiseau appelé Onjy), ainsi que les luttes contre les feux de brousse et la promotion d’alternative contre le « tavy ».

Néanmoins, le problème environnemental étant lié au manque de terrain et à l'incapacité de la population rurale de procéder aux aménagements nécessaires pour une meilleure production et également à la conservation des pratiques culturelles dégradantes pour l’environnement. Ainsi, l’éducation et les actions au niveau des communautés de base, la re- dynamisation et l’incitation des actions locales avec les structures locales/nationales de développement sont prioritaires. Une meilleure intégration et une meilleure implication des services décentralisés concernées s’avèrent importantes dans la mise en œuvre des activités afférentes à cet objectif. Aussi, il est sollicité la participation des communautés de base (au niveau des Fokontany et Communes.

III.1.2.2. La politique de synergie économique entre la commune Amparafaravola et les communes voisines Chaque commune qui fait partie de l’OPCI ASA MIRAY (ou bien des autres communes environnantes à l’instar d’ Ampasikely, d’Andrebakely, d’Ambatosoratra ou même de Bedidy) ne se suffit pas à elle même. On voit par exemple la facilitation de la circulation des produits et des informations au niveau sous régionale (entre ces communes). De plus, la commune d’Amparafaravola est considérée comme un centre de production voire un

90 Approche sociologique du développement selon la vision intercommunale carrefour économique et social. Ainsi, le transport est l’un de moteur de développement de la commune et ses environs. Ainsi, une forte densité de trafic autour du Lac, facilitée par le très bon état de la route ( RN3 a de Vohidiala jusqu’à Vohitraivo ) est remarquable. .

Pour ce qui est du transport des marchandises et des produits, il est important de souligner ici que les principaux produits sont le riz, le bois, les poissons et les autres produits agricoles. Les moyens de transport les plus utilisés sont les tracteurs, les camions et fréquemment les kubotas. La pirogue est également utilisée pour la traversée du lac Alaotra vers Ambatosoratra ou Ambohitsilaozana

Par ailleurs, l’OPCI ASA MIRAY dispose des acquis importants en matière de disponibilité d’informations. Il y de même la mise en place d’un « Système d’Information et de Suivi Evaluation au niveau de la Région » 42qui est considérée comme indispensable pour atteindre et rectifier les objectifs établis tels que la meilleure coordination et cohérence des activités opérées dans la région et sous région.

Enfin, il y a également l’instauration d’une discipline sociale et économique au sein de ces communes associées. D’une manière générale. Il existe des conventions sociales qui sont déjà opérationnelles comme par exemple l’instauration d’un « kara-pamokarana » ou des « Dina » afin de normaliser les activités économiques. Cependant, leur application et leur contrôle sont difficiles en raison des incohérences avec les lois et des conflits d’intérêts.

III.1.3. Le s projets de développement

La sous- région qui s’organise autour des routes nationales RN3a et le Lac Alaotra est une zone de forte production agricole et d’élevage à cause de ses vastes superficies cultivables et ses infrastructures hydroagricoles bien gérées et bien réparties dans l’espace. Elle est aussi une zone de forte production des ressources halieutiques grâce à l’existence du plus grang lac du Madagascar (Lac Alaotra) et des petits lacs qui sont localisés dans presque chaque localité de cette sous région. Ainsi, la sous région du centre d’Alaotra (communes voisines dans le même District) prétend actuellement, dans le cadre du PCCOR, par le biais de la commune Amparafaravola, d’accélérer son développement avec ses capacités de production agricole significative (vaste superficie rizicultivable, présence de ruisseaux pouvant irriguer l’extension du périmètre rizicole,…) et surtout grâce à ses opportunités de développement économiques et socioculturels.

42 PRD de la Région Alaotra Mangoro

91 Approche sociologique du développement selon la vision intercommunale

III.1.3.1. Définition d’un projet de développement

« Le projet est un ensemble d’actions à réaliser pour satisfaire un objectif défini, dans le cadre d’une mission précise, et pour la réalisation desquelles on a identifié non seulement un début mais aussi une fin »43

Les projets ont aussi ses caractéristiques :  Un Projet est une réponse apportée à une demande explicite pour satisfaire le besoin d’un utilisateur.

 Un Projet a un aspect concret et un but défini

 Un projet implique : – un objectif physique ou intellectuel – des actions à entreprendre avec des ressources données

 Un projet est constitué par : – la satisfaction d’un besoin spécifique – un objectif autonome (il a un début et une fin) – une novation même partielle (géographique, dimensionnelle, technique, …)

 Un projet présente une grande complexité et fait intervenir des disciplines multiples

 Un projet se situe dans un environnement géopolitique (contexte politique, économique et financier, technologique, …)

En conséquence, d’après la vision intercommunale du développement, on peut noter dans notre analyse des projets qui sont propres à la commune en question et des projets intercommunaux. Or, ces derniers nous intéressent plus spécialement ici car la commune Amparafaravola est élue commune modèle au sein de la Région Alaotra Mangoro, ce qui signifie qu’elle est considérée donc comme un pôle de développement pour les communes avoisinantes.

43 AFITEP. Dictionnaire de management de Projet, 3è Edition, Paris, AFNOR 1998

92 Approche sociologique du développement selon la vision intercommunale

III.1.3.2. Les projets intercommunaux

Nous appelons par projet à vision intercommunale un projet installé et mis en œuvre dans la commune et pouvant générer ou créer un effet d’entraînement pour les communes riveraines, la sous-région ou même la région. Ainsi, y a t-il des projets qui sont programmés au sein de la commune Amparafaravola mais qui peuvent influencer le développement des communes voisines. Le tableau suivant nous permet de voir plus clairement le liste des projets intercommunaux identifiés lors de notre visite dans la région et dans la commune Amparafaravola et les autres communes visitées :

Tableau 16Les projets à vision intercommunale N° PROJETS OBJECTIFS LOCALISATION (Commune ou Région ) 1 Construction d’un Amélioration de condition de -Belempona complexe sportif vie des jeunes ( sports et loisirs ( Amparafaravola) et activité culturel ) -Communes limitrophes 2 Construction d’un Professionnalisation de -Antsahavola marché l’agriculture et des autres ( Amparafaravola ) intercommunal secteurs extra-agricoles -Communes limitrophes

3 Construction d’un Extension de l’électricité au -Amparafaravola, barrage sein de la sous région tout -Sahamamy, hydroélectrique entière -Ambohimandroso 4 Mise en place d’un Maîtrise de la production -Maritampona silo agricole : gestion des produits -Région Alaotra et maîtrise des prix au niveau Mangoro régional et national 5 Construction d’un Amélioration du transport -Amparafaravola stationnement pour terrestre -Communes les transporteurs -Autres Région 6 Aménagement de la Professionnalisation de -Amparafaravola plaine d’une superficie l’agriculture au sein même de -Ambatomainty de 3 000 ha la sous région -Ambohimandroso -Autres Districts 7 Protection des Protection de l’environnement -Amparafaravola bassins versants -Ambatomainty Imamba Ivakaka -Ambohimandroso -Sahamamy 8 Réhabilitation des Amélioration des infrastructures -Amparafaravola routes: de déblocage et de la -Ambohimandroso intercommunales communication entre la -Bedidy population Source : PCD de la commune Amparafaravola, année 2006

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III.1.3.3. La nécessité de la réalisation des projets à vision inter- communale :

Outre les projets de développement spécifiques à la commune Amparafaravola44, les diverses analyses des problématiques et des potentialités à multi-niveau ont permis de définir les projets à vision intercommunale suivants:

S ECTEUR SOCIAL : 1- Amélioration de la condition de vie des jeunes par la mise en place d’un complexe sportif: La création d’un nouveau complexe sportif est prioritaire car l’actuel terrain de sport va être occupé par la construction de marché et de stationnement de taxi-brousse (selon le PCD et le plan d’urbanisme). La commune a déjà mis à disposition un terrain pour la mise en place du dit complexe sportif. Toutefois, face au volume budgétaire nécessaire pour ce projet, il a été décidé que la construction de marché pourrait démarrer si la commune arrive seulement à réaliser les premiers travaux de terrassement pouvant accueillir temporairement les usagers du terrain de sport.

Ju stification : Les moyens utilisés pour justifier ce projet intercommunal se résument comme suit :

 Les bénéficiaires Ce n’est pas la commune Amparafaravola seule qui sera le bénéficiaire du complexe mais il y a aussi les autres communes périphériques et évidemment, le chef lieu du district. En tant que complexe sportif, plusieurs disciplines sportives peuvent se faire dedans en même temps.  Les résultats attendus : source d’argent pour la commune  Les ressources locales pour assurer la réalisation de ce projet : Existence d’un terrain favorable, conforme au plan d’urbanisme, importance de la population jeune.  Les relations avec le programme de la région : Le projet de la commune épouse celui de la région sur la valorisation des infrastructures sportives et culturelles pour répondre aux besoins des jeunes. (Dans le PRD, troisième Axe stratégique de la Région - Objectif spécifique : Mise en place des infrastructures sportives )

44 Selon la planification des projets intercommunaux identifiés dans le PCD révisé de la commune rurale Amparafaravola, novembre 2005.

95 Approche sociologique du développement selon la vision intercommunale

 Les effets du projet sur les autres communes : échange d’expériences entre les jeunes par un match inter communal par exemple  Intérêts des communes concernées :  Les jeunes ne se livrent plus à la drogue et à l’inaction.  La commune peut recevoir des matchs de haut niveau  Développement des disciplines sportives

2- Construction d’un barrage hydroélectrique qui peut renforcer l’extension de l’électricité même au niveau sous-régional.

L’exploitation de la chute d’eau Masokoamena localisée dans la commune Amparafaravola en barrage hydroélectrique est arrangée en troisième prioritaire car elle peut effectivement assurer l’extension de l’électricité partout dans les 14 fokontany de la commune et dans certaines localités en dehors de la commune à savoir la commune de Sahamamy, d’Ambohimandroso, d’Ampasikely ou même d’Andrebakely et ses environs. De plus, les PMI ou les PME (Petite ou Moyenne Entreprise)commencent à apparaître d’où la diminution du taux de chômage et la croissance de la production économique.

Ju stification :

 Les bénéficiaires : Ce n’est pas seulement la commune d’Amparafaravola qui tire des intérêts directs de ce projet, mais aussi les communes limitrophes comme le Sahamamy, Ambohimandroso, Ambatomainty, Ampasikely, Andrebakely.  Résultats attendus :  Développement de la Communication.  Augmentation d’utilisateurs d’électricité qui entraîneraient la création des unités de production électrique  Résorber partiellement les chômages par la création des PMI – PME  Augmentation de la recette communale et extension de réseau électrique vers les autres communes  Les ressources locales pour assurer la réalisation du projet : La chute d’eau de Masokomena

96 Approche sociologique du développement selon la vision intercommunale

 Le rapport du projet avec le programme de la région : L’électrification rurale est un programme important pour la région et on la trouve dans le PRD. ( électrification des communes )  Les intérêts des communes concernés : Augmentation des recettes communales par la gestion du réseau électrique.

S ECTEUR ÉCONOMIQUE :

1- Construction d’un nouveau marché intercommunal qui peut attirer non seulement les producteurs locaux mais aussi ceux des autres communes environnantes : La construction d’un marché communal est aussi prioritaire pour la commune car cela peut non seulement moderniser la ville d’Amparafaravola mais aussi et surtout accroître le budget de fonctionnement de la commune. Sur le plan économique, la création d’un marché attirant et étendu correspond parfaitement aux besoins des producteurs locaux et périphériques c’est à dire les producteurs des autres communes environnantes surtout celles qui sont organisées au sein de l’OPCI ASA MIRAY. En réalité, le flux des produits est consolidé vu que les autres communes environnantes sont attirées par ce marché dit d’intérêt intercommunal ( surtout le marché de produits agricoles ).

Ju stification :

 Les bénéficiaires : les communes limitrophes ont aussi des intérêts pour l’écoulement et les échanges des produits.  Les résultats attendus : Non seulement, la commune d’Amparafaravola qui aura des intérêts de ce grand marché mais aussi les autres communes périphériques par l’écoulement des produits et les échanges commerciaux.  Les ressources locales pour assurer la réalisation de ce projet : Existence d’un vaste terrain pour la construction de ce grand marché ( à l’Ouest du terrain de football d’Antsahavola ). En d’autres termes, on remplace le terrain de foot par le grand marché quand le nouveau terrain de foot est construit.  Les effets du projet sur les communes limitrophes : Il n’est pas difficile de vendre la production des autres communes.

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2- Mise en place d’un silo favorable pour la maîtrise de la production au sein même de la Région

La commune d’Amparafaravola est une commune productrice de riz. Ainsi, pour maîtriser la production, la mise en place d’un silo a un intérêt considérable pour l’avenir de l’économie. Pourtant, c’est un projet à moyen terme car il y déjà un consentement avec le bailleur de fonds ( FID ). Mais, il est aussi à noter ici que la mise en place de ce magasin de stockage peut renforcer la capacité de production de la commune et la capacité de vente au niveau régionale et sous régionale ( maîtrise des prix,… ). D’ailleurs, la commune est considérée comme “ la capitale du riz ”.

Ju stification :

 Résultats attendus : stabilisation du prix des produits ( riz ) qui entraînerait une augmentation du revenu des paysans .  Les relations du projet avec le programme de la région : Le projet de construction de SILO épouse le deuxième axe stratégique de la région Alaotra Mangoro. ( Amélioration de capacité d’exportation de production au niveau de la région ) .  Les effets du projet sur les autres communes limitrophes : Il n’y a plus de problème à la collecte du riz et au contrôle des prix car les bénéfices retombent aux producteurs.  Les intérêts des communes concernées :  Les producteurs arrivent à stabiliser le prix du riz  Existence de réserve de produits pour les périodes de soudure.  Autosuffisance alimentaire

3- Construction d’un stationnement pour les transporteurs La commune Amparafaravola est un carrefour et un lieu de productions surtout agricoles. La construction d’un stationnement s’avère ainsi indispensable voire même convenable au développement socio-économique de la commune. Toutefois, la construction de stationnement est tributaire du bitumage des pistes d’accès à son nouvel emplacement. Les dits bitumages sont programmés dans le plan d’urbanisme du chef lieu de la commune. Le projet ne peut pas donc se faire qu’à partir de la deuxième année. Ce projet va faciliter également les échanges et favoriser le développement des infrastructures d’accueil et de commerce.

98 Approche sociologique du développement selon la vision intercommunale

 Les bénéficiaires : Non seulement les communes périphériques qui auront les avantages de ce projet mais c’est le district et la Région tout entier. Ce qui expliquerait la fluidité de la communication vue la multiplication du trafic routier.  Les résultats attendus :  La fluidité de la communication des personnes et des produits.  Augmentation des recettes communales  Le trafic est réglementé et les usagers n’ont plus de difficultés.  Augmentation des opérateurs en transport  Le rapport entre le projet et le programme de la Région. : Le projet est en complémentarité au programme de la Région. Il est en relation au projet du pôle de développement ( facilitation de circulation des biens et des personnes)  Les effets du projet sur les autres communes. La communication intercommunale ne pose plus de problème puisque le réseau routier régional augmente.  Les effets du projet sur la commune concernée : Le commerce et les activités de production se développent du fait de l’importance des voitures qui circulent, garant de la création de nouvelles activités, génératrices de revenu, création d’hôtel restaurant par exemple.  Les moyens de pérennisation du projet.  Facilitation de la circulation menant au stationnement ( délimité par le plan d’urbanisme )  Gestion du stationnement par la commune.

4- Aménagement des plaines de 3.000 ha ( rizières avant l’année 1985 ) qui peut assurer l’autosubsistance de la population et attirer plusieurs exploitants des autres districts.. Pour améliorer la production agricole, la commune d’Amparafaravola a choisi l’extension des terres cultivables c’est à dire la plaine 3000 ha permettant une meilleure répartition géographique des activités agricoles en fonction des ressources naturelles ( partage des activités avec les autres communes environnantes ou même avec les autres Districts qui disposent une portion de terre cultivable sur cette surface ). Ainsi, ce projet est-il prioritaire par rapport aux deux projets ultérieurs.

99 Approche sociologique du développement selon la vision intercommunale

 Les bénéficiaires. : A part la commune d’Amparafaravola, d’autres communes perçoivent aussi des avantages car ces dernières ont eu respectivement une partie de terrain même ceux des autres districts ( et ) ).  Résultats attendus : Importance du périmètre des terrains cultivables constituant une force pour l’amélioration de la production du riz. Il est à signaler aussi que la venue des immigrants est importante ce qui justifie l’aménagement de cette plaine de 3 000 ha.  Le rapport entre le projet et le programme de la Région : Complémentaire à l’axe stratégique du programme de la Région (Axe stratégique 2, Objectifs spécifiques 212 qui valorise le renforcement de la production)  Moyens de pérennisation du projet : Réhabilitation du barrage d’ Imamba ( Ambohimandroso ).

5- La réhabilitation des routes intercommunales La réhabilitation des routes intercommunales est prioritaire car ces routes relient plusieurs communes et facilitent la circulation des biens et des personnes. Notons que les communes de Sahamamy et d’Ambohimandroso sont les principaux fournisseurs de charbon et de bois de chauffe pour Amparafaravola. Ces deux communes disposent également de potentialités agricoles très importantes pouvant subvenir au besoin d’Amparafaravola pendant les périodes de soudure.

Ju stification :

 Les résultats attendus : la communication devient plus facile pour les marchandises, et le secteur socioculturel.  Les effets du projet dans d’autres communes :  Désenclavement des communes  Augmentation du pouvoir d’achat  Diminution du vol de bœuf  Les moyens utilisés pour assurer la pérennisation du projet : entretien, mise en place des associations des usagers des routes.

100 Approche sociologique du développement selon la vision intercommunale

S ECTEUR ÉNVIRONNEMENTAL : 1- Protection des bassins versants Imamba et Ivakaka par le biais de l’OPCI ASA MIRAY La protection des bassins versants fait partie de l’ensemble des mesures destinées à développer les exploitations valorisantes pour les ressources naturelles afin de promouvoir une augmentation de la production qui est une des conditions de la croissance économique des sous-régions. D’ailleurs, l’amélioration du rendement agricole dépend inévitablement de la protection des bassins versants. Sur ce point, il faut remarquer qu’il y a déjà une contribution des autres communes situées à la frontière d’Amparafaravola ( au sein de l’OPCI ASA MIRAY ) pour la mise en valeur de ces bassins versants avec l’aide du BV LAC et de l’AFD ( Agence Française pour le Développement. ).

Ju stification :  Les bénéficiaires :  La région Alaotra Mangoro, car la protection de ces bassins versants constitue vraiment la lutte contre l’ensablement du grand lac Alaotra.  Les communes environnantes : Ambohimandroso, Ambatomainty, Sahamamy qui sont aussi concernés avec la commune Amparafaravola sur la réalisation de ce projet.  Les résultats attendus :  L’ensablement n’existe point dans la plaine et le grand lac Alaotra  Les paysans peuvent travailler normalement  Les relations du projet avec le programme de la région : Le projet conforme à l’axe stratégique de la région ( Dans le PRD, Axe 2 , objectif spécifique 212 qui favorise et améliore l’aménagement des plaines )  Les moyens utilisés pour assurer la durabilité du projet :  Reboisement  Gestion de pâturage  sécurisation foncière  Quand l’exécution du projet réalisé avec le BV LAC est achevé avec l’ OPCI, on procède à une transfert de gestion des ressources naturelles ( GELOSE ou Gestion Locale Sécurisée).

101 Approche sociologique du développement selon la vision intercommunale

III.1.3.4. Les projets socio-organisationnels de la commune Amparafaravola et des communes environnantes

Il s’agit des projets à caractère socio organisationnel et qui peuvent être réalisés directement par la commune concernée (commune Amparafaravola et les autres communes limitrophes) sans apport de financement extérieur. Le tableau suivant permet de voir plus explicitement ces projets : Tableau 17Les activités socio-organisationnelles

N° ACTIVITES LOCALISATION ANNEE

1 Lutte contre le SIDA Tous les fokontany 2006

2 Lutte contre la corruption Commune 2006

3 Lutte contre les feux de brousse Tous les fokontany 2006

4 Renforcement des recettes fiscales Commune 2006

5 Renforcement de capacité des responsables Commune 2006 communaux

6 Mobilisation de la population sur la gestion des Tous les fokontany 2006 cataclysmes naturels

7 Reboisement 4 Ha par fokontany Tous les fokontany 2006

8 Mise en place d’un hall d’information Commune 2006

9 Mise en place de radio privé Commune 2006

10 Lutte contre les feux de zetra Andilana Sud 2006

102 Approche sociologique du développement selon la vision intercommunale

N° ACTIVITES LOCALISATION ANNEE

11 Jumelage de la commune avec les autres Commune 2007 communes

12 Opération certificat foncier Commune 2007

(par l’intermédiaire du guicer foncier )

CHAPITRE.2.LES RESPONSABILITÉS RESPECTIVES ( PARTENAIRE PRIVÉ PUBLIC OU 3P )

Dans le présent chapitre, l’objectif de notre recherche est de voir si l’incitation à l’émergence d’acteurs, partenaires du développement de la commune Amparafaravola et de la Région Alaotra Mangoro en matière de bienfaits économiques et sociaux est vraiment une esquisse d’une stratégie de déblocage

III.2.1. L a recherche des partenaires pour le développement de la commune

En premier objectif, qu’est ce que la commune pourrait aussi faire pour réellement atteindre le développement ?

Malgré les efforts de l’Etat pour l’amélioration du bien-être social et de la base économique à travers le programme gouvernemental, il a été noté, durant cette dernière décennie, une dégradation des conditions socio-économiques de la population au niveau de la commune Amparafaravola et même au sein de la Région de l’Alaotra-Mangoro. Cette dégradation résulte du fait que les services publics n’arrivent plus à subvenir aux différents besoins pour les fonctionnements et entretiens des infrastructures existantes. De plus, les activités de mobilisation sociale qui semblait être soumise à l’application ou à la crainte des mesures répressives et qui demandaient la contribution de la masse au niveau local ont été délaissées.

103 Approche sociologique du développement selon la vision intercommunale

Ainsi, l’objectif vise t-il l’intégration d’acteurs tant locaux qu’extérieurs dans le processus de développement de l’environnement socio-économique et culturel communal voire régional. Ainsi, la commune Amparafaravola aura à encourager :

l’intégration des acteurs locaux potentiels dans le processus de développement pour l’auto prise en charge par la population de la santé préventive par la population à travers la mobilisation sociale, participation effective de la population , c’est à dire la participation active aux travaux communautaires (assainissement des quartiers, les petites entretiens de biens publics, etc.). De même pour l’éducation, le sport et la culture à travers la participation effective des associations des parents dans l’éducation des enfants et des différentes associations privées et ONG dans la culture et le sport. En conséquence, on peut non seulement espérer l’allègement de la tâche de l’état mais également une garantie de réussite des programmes sociaux en intégrant les différentes couches de la population qui est en même temps bénéficiaire et acteur.

la recherche de partenaires (matériels, financiers et techniques) stratégiques dans la mise en oeuvre de programmes économiques et environnementaux (notamment dans le domaine de l’agriculture) est également importante pour assurer le démarrage des programmes et pour appuyer la mise en œuvre, le suivi et surtout la pérennisation des actions.

De plus, il est à noter que la capacité financière de la Région est à améliorer. Cela est rendu possible par l’augmentation de nombre de partenaire financier et par l’optimisation des sources de financement. Il semble que la présence des établissements financiers ne répond pas encore aux attentes de la population locale en matière de financement rural. En effet, on constate que le système de crédit utilisé actuellement demeure inadapté par rapport au contexte à cause de la faiblesse de la capacité de négociation des paysans qui est due à leur niveau d’instruction relativement bas et à leur manque d’organisation, la méconnaissance des textes sur la politique du gouvernement en matière de financement rural et le fonctionnement de chaque organisme de crédit. Ceci explique l’absence de plate- forme de concertation entre les demandeurs de crédit et les institutions financières.Au niveau de la banque, la lourdeur de la procédure et la lenteur administrative d’octroi font plaindre les emprunteurs car elles perturbent souvent les calendriers d’exécution des travaux.

104 Approche sociologique du développement selon la vision intercommunale

Aussi, l’inefficacité des structures de vulgarisation et d’encadrement des exploitations agricoles viennent aggraver la situation. L’institution financière mutualiste (OTIV/CECAM), bien qu’elle satisfasse en partie les petits exploitants agricoles, n’arrive pas encore à couvrir la région et les objets de crédit sont encore limités aux petites activités familiales.

L’objectif vise alors à faciliter l’accès au crédit par les paysans au travers de l’adaptation du système aux réalités, la maîtrise de la gestion de l’exploitation, la diversification des institutions financières, c’est-à-dire les sources de financement, l’allègement de la procédure d’octroi et la dépolitisation du système de financement et à renforcer le système d’encadrement du monde rural dans la région. L’accessibilité aux financements pourrait être facilitée par l’installation des nouvelles institutions microfinances de proximité qui devrait accompagner par une assistance technique dans l’élaboration des projets.

III.2.2. Amélioration du taux d’investissement

Actuellement, les investissements privés nationaux et étrangers sont relancés car après l’identification des projets à financer, l’installation de Guichet Unique d’Investissement pour le Développement des Entreprises de la Région (G.U.I.D.E) s’avère nécessaire pour faciliter la venue des investisseurs. La commune Amparafaravola bénéficie incontestablement de cette initiative de la Région en matière du renforcement du taux d’investissement.

Il est bien vrai que l’objectif de ce projet est l’amélioration des infrastructures existantes au niveau de chaque district et de chaque commune de la Région. On voit par exemple que l’inexistence d’un système de maintenance et d’entretien des routes et pistes rurales constitue un obstacle de développement de la commune Amparafaravola. La recrudescence des actes de banditisme, des vols de biens et des ossements humains montre que l’accès des services de sécurité aux endroits où se passent ces divers actes est de plus en plus difficile. La facilité d’évacuation de tous les produits, notamment ceux agricoles (cultures, élevage, pêche) et ceux non agricoles (mines, artisanat) est également conditionnée par l’état des routes. La communication devient encore très fluide et efficace dans la mesure où toutes les routes et pistes intercommunales seront réhabilitées et confectionnées. La liste des pistes à construire ou réhabiliter est figurée dans le Plan Communal de Développement de la commune Amparafaravola.

105 Approche sociologique du développement selon la vision intercommunale

Par ailleurs, l’accès à l’électricité limite en général l’industrialisation de la commune pour permettre la transformation des produits agricoles qui restent l’un des potentiels insuffisamment exploités. A cet effet, l’absence de politique d’électrification rurale restreint les activités qui pourraient avoir des retombées économiques certaines pour la commune.

Les objectifs sont alors, d’une part, de mettre en place une politique de développement du secteur électrification en milieu rural sur la base de laquelle tous les intervenants du secteur doivent apporter leurs concours et d’autre part, de permettre à la Région d’avoir une structure et un outil de coordination des actions et d’harmoniser les approches et enfin d’assurer la mise en place d’une véritable décentralisation dans les projets de développement communaux, intercommunaux et régionaux.

III.2.3. Le s partenaires publics ou privés intervenant au sein de la commune Amparafaravola

Pour assurer le développement de la commune, les structures et/ou organismes d’appui agissent suivant leur mode et domaine d’intervention propre et selon leur(s) objectif(s) spécifiques. Ici, le bénéficiaire ciblé reste cependant unique : le Paysan.

La Commune s’est toujours distinguée dans sa façon à mobiliser les différents ménages à contribuer à titre d’apports bénéficiaires aux projets communautaires à réaliser ainsi qu’à leurs entretiens une fois, les projets mis en œuvre. Toutefois, les interventions sont concentrées au niveau du chef lieu de la Commune sans toucher les autres Fokontany enclavés qui restent entièrement sous-équipés.

On a enregistré depuis des années la présence des partenaires qui opèrent dans divers secteurs. Les caractéristiques de ces organismes sont présentés dans le tableau ci-après.

106 Approche sociologique du développement selon la vision intercommunale

Tableau 18Liste des intervenants et partenaires publics ou privés oeuvrant dans la commune NOM DOMAINES D’INTERVENTION ACTIVITÉS IMPACTS FORCES FID -Réhabilitation des routes - Réhabilitation des routes et des - Facilitation de la Potentiel bailleur de fond au (Fond et construction des pistes rurales comme par circulation des sein même de la Région d’Intervention infrastructures sociales exemple : axe RN3a vers les personnes et des pour le comme l’école ou le CSBI Fokontany produits à l’intérieur Développement) de la commune - Construction d’un pont - Incitation des paysans - Construction d’un nouveau à l’augmentation de bâtiment pour le CEG dans le leur production fokontany Amparafaravola - Amélioration des - Réhabilitation des EPP conditions scolaires et ( Fokontany Ambatovola,Ampilahoana réduction des charges et Andilana Sud) des ménages directement touchés par les projets

PSDR - Vulgarisation des - Amélioration de la riziculture et Accroissement du revenu Appuie les organisations (Projet de nouvelles techniques vulgarisation du riz de contre saison des membres paysannes à la réalisation de Soutien au agricoles par l’intermédiaire de l’approche sous-projets générateurs de Développement - Réalisation des sous associative Augmentation du revenu Rural) projets et appui aux rendement agricole organisations capitalisable - paysannes Embouche bovine - Renforcement de capacité des paysans

- 107 - Approche sociologique du développement selon la vision intercommunale

NOM DOMAINES D’INTERVENTION ACTIVITÉS IMPACTS FORCES BV LAC(Bassins Protection des bassins - Vulgarisation de la culture sur Amélioration de la Réalisation d’un surplus Versants du Lac versants et aménagement tanety avec le groupement GSD production agricole et agricole en augmentant la Alaotra) et agro-pastorale (Groupement Semi-Direct qui est protection de surface cultivable AFD (Agence formé par 30 Organisations l’environnement Française du paysannes ) Développement) - - Sécurisation foncière : reboisement et schéma d’aménagement avec le ZGC (Zone de Gestion Concertée qui est formée par 35 OP dans le domaine de l’élevage et de l’agriculture )

SAF FJKM -Education -Appui financier et renforcement de Augmentation du Les domaines d’intervention environnementale capacité des OP : 10 OP dont les rendement due à sont vastes -Vulgarisation des activités principales sont l’adoption d’une nouvelle nouvelles techniques l’amélioration de la riziculture technique (une agricoles et appui aux OP augmentation de 50%: 4,5 (Prestataire du PSDR ) T/ha au lieu de 3T/ha ) - Protection sociale ( avec - Unité feminime au sein le FID ) de l’association - Réhabilitation des pistes

- 108 - Approche sociologique du développement selon la vision intercommunale

NOM DOMAINES D’INTERVENTION ACTIVITÉS IMPACTS FORCES VSF/ BEST Animation, -Culture fourragère Imamba Ivakaka -Augmentation du revenu Diffusion des nouvelles Formation des paysans, par l’intermédiaire du ZGC (Zone de des membres techniques agricoles socio-organisationnels Gestion Concertée avec 15 -Dimunition des feux de groupements ) brousse

-Amélioration du riz sur tanety par l’intermédiaire du GSD(Groupement Semi-Direct avec une dizaine de groupement ) -Santé animale ONE AGERAS/ Renforcement de capacités Réhabilitation du réseau d’adduction Domaines d’intervention ANAE de la commune en terme d’eau potable d’Amparafaravola s’ouvrant sur le d’approche participative développement en général

Appui au montage des dossiers de projet sur la réhabilitation du réseau d’adduction d’eau potable d’Amparafaravola CECAM / OTIV Crédits agricoles et Crédits agricoles et octroi des Les activités sont Ce son les structures de matériels agricoles matériaux agricoles aux OP monétarisés d’où financement oeuvrant dans la Epargne ( motoculteurs ) l’accroissement de la commune production BOA Crédits bancaires Micro finance rurale C’est la seule banque Taux d’intérêt élevé et oeuvrant dans la condition d’emprunt commune

- 109 - Approche sociologique du développement selon la vision intercommunale

Ce tableau montre une concentration des partenaires techniques et financiers potentiels dans la commune. La raison en est la situation de la commune en tant que chef de district mais surtout la présence des fortes potentialités économiques dont les plaines rizicoles, les vastes pâturages (bassin versant) et les zones marécageuses et lacustres.

Signalons cependant que la majeure partie de ces appuis sont à court terme et certains n’ont intervenu que de manière ponctuelle.

Malgré tout, la commune est plus avancée en terme de partenariat par rapport aux communes environnantes.

Notons également la répartition des interventions au niveau des fokontany qui présente un grand déséquilibre au détriment des fokontany du chef lieu de la commune et ceux bordant la route nationale (Cf : carte des organismes d’appui et des interventions). Citons le cas du fokontany d’Ambalamirahona qui ne connaît qu’un seul intervenant.

III.2.4. Le développement des initiatives publiques et/ou privées

En cohérence avec le recentrage du rôle de l'Etat, il est à noter que le Gouvernement appuiera et favorisera l'implication des producteurs, du secteur privé et de la société civile dans les actions de développement pour en faire des partenaires de la dynamique de développement rural. Cette orientation implique un processus de changement des rôles et de facilitation de l'émergence des acteurs privés (paysans, associations, Organisation Paysanne , maisons des paysans, coopératives, ONG, opérateurs privés…). A Amparafaravola, les différents acteurs professionnels, les organisations agricoles (associations, groupements, coopératives, inter professions) sont amenées à s'engager de plus en plus dans des activités de services, notamment la formation, l'information, la vulgarisation dans son sens large. Ici, on peut prendre comme exemple l’implication des organisations paysannes dans le projet de développement véhiculé par les organismes d’appui publics et privés à l’instar de PSDR, du BRL, du BV LAC ou encore du FID. Les circuits de distribution d'intrants agricoles sont servis par les opérateurs privés (vétérinaires privés, commerçants, …) mais les organisations paysannes devront être aussi développées.

110- - Approche sociologique du développement selon la vision intercommunale

Ainsi, des actions de formation doivent notamment être entreprises afin que les distributeurs puissent fournir un conseil efficace à l'attention des utilisateurs.

L'éducation et la formation constituent un facteur de production à part entière et un véhicule obligé de la croissance. Un renforcement et une redynamisation de la formation technique et professionnelle seront mis en œuvre pour couvrir les besoins sectoriels en ressources humaines et expertise technique (besoins en techniciens de différents niveaux).

En général, comme la commune rurale d’Amparafaravola est une commune productrice de riz au sein de la Région Alaotra Mangoro, on voit que presque 80% de s acteurs économiques ont pour objectifs d’accroître et promouvoir la production agricole avec une utilisation optimale ainsi qu'une gestion durable des ressources et infrastructures car selon eux, le développement et la diversification des productions dans les filières porteuses (élevage, pêche, fruits et légumes,…), permettra la diversification des sources et l'augmentation des revenus des producteurs, mais aussi des exportateurs. En se basant sur les potentialités spécifiques régionales, on développera une dynamique de pôles de croissance avec l'appui des opérateurs avals. Il s'agit d'encourager par ailleurs le développement d'activités secondaires génératrices de revenus (artisanat, filières de cueillette forestière, tourisme, pêche, autres). L’objectif fondamental est de mettre en place des outils de financement permettant à l’activité économique de se développer, en tenant compte de la diversité des acteurs. Cependant, la problématique du financement de l’économie recouvre des contraintes multiformes auxquelles il convient de trouver des réponses adéquates. Une réponse efficace au problème de financement de l’activité économique se doit d’être ciblée, c’est-à-dire tenir compte de la diversité des besoins et des caractéristiques des différents acteurs. En milieu rural et notamment à Amparafaravola, la notion d’entreprise ne permettrait pas une intervention exhaustive. De même, l’approche bancaire classique (particulièrement la Bank Of Africa d’Amparafaravola) ne permettrait pas de favoriser l’accès des PME au crédit.

111- - Approche sociologique du développement selon la vision intercommunale

III.2.5. Le s facteurs que le PPP peut prendre en compte

Vu l’ampleur de la pauvreté à Madagascar et compte tenu de la situation politique, les bailleurs de fonds et les donateurs(PPP) ont joué un rôle de catalyseur et de facilitateur dans les différentes phases du processus d’élaboration des programmes de développement à multiniveau .

III.2.5.1. Le Document de Stratégie de Réduction de la Pauvreté (DSRP)

Le Document de Stratégie de la Réduction de la Pauvreté (DSRP) sert de cadre de référence pour le développement rapide et durable de Madagascar. C’est le fruit d’un processus participatif soutenu et impliquant toutes les forces vives de la nation : administration, élus, partis politiques, syndicats, opérateurs économiques, société civile, organisations non gouvernementales, groupements professionnels et confessionnels.

Le DSRP comporte une analyse et une description de la pauvreté avec ses caractéristiques et ses facteurs déterminants, avec pour objectif de développement la réduction de moitié du taux de pauvreté en l’espace de 10 ans. A cet effet, le document présente les programmes et les actions à mettre en œuvre ainsi que les coûts et le financement de ces derniers. Sur ce point, les opérateurs économiques et les organismes publics et privés agissent selon les axes de développement déterminés par ce fameux document de référence.

III.2.5.2. Le Plan d’Action pour le Développement rural (PADR)

Le Plan d’Action pour le Développement Rural (PADR) est le cadre de mise en oeuvre du DSRP pour le développement rural à Madagascar. L'objectif est de faire émerger les acteurs économiques, partenaires de nouvelle dynamique du développement rural. La mise en œuvre de la politique de développement rural au travers de cette démarche du PADR permet le décloisonnement des sous-secteurs du développement rural et particulièrement de l'administration, l'implication de tous les acteurs du développement rural et la prise en compte et l'expression des besoins émanant des régions et sous régions. Le processus permet également la mise en cohérence de toutes les interventions.

112- - Approche sociologique du développement selon la vision intercommunale

L'actuel référentiel du Développement Rural comporte cinq grandes orientations: Voici les orientations d’actions dans le PADR :

 Assurer une bonne gestion du monde rural par la définition et la mise en œuvre des réformes institutionnelles et du cadre réglementaire : l’Etat poursuivra les réformes institutionnelles actuellement en cours, pour aboutir au partage des rôles convenus et désormais à remplir par groupes d'acteurs du développement rural. Les activités de production et de commercialisation passent définitivement aux mains du secteur privé incluant les organisations paysannes.  Incitation l'émergence des acteurs économiques, partenaires du développement rural : l’Etat appuiera et favorisera l'implication des producteurs, du secteur privé et de la société civile dans les actions de développement pour en faire des partenaires de la dynamique de développement rural. Cette orientation implique un processus de changement des rôles et de facilitation de l'émergence des acteurs privés (paysans, associations, maisons des paysans, coopératives, ONG, opérateurs privés…).  Accroît re et promouvoir la production agricole avec une utilisation optimale ainsi qu'une gestion durable des ressources et des infrastructures : pour renforcer le transfert de connaissance et la capacité d'innovation et de modernisation au sein du secteur rural, les institutions et partenaires en matière de recherche, de formation et de vulgarisation travailleront en étroite synergie. Des liens plus étroits entre les programmes de recherche et les besoins en matière de développement ainsi qu'une décentralisation de la recherche seront développés.  Assurer une disponibilité alimentaire suffisante dans toutes les régions : la lutte contre l'insécurité alimentaire constitue un objectif majeur. Ainsi la stabilité des approvisionnements doit-elle être assurée aussi bien dans l'espace que dans le temps.  Développ er des infrastructures sociales en vue d'améliorer l'accès aux services sociaux : les différents projets et programmes amélioreront les conditions de bien- être de la population.

113- - Approche sociologique du développement selon la vision intercommunale

III.2.5.3. Le Plan Régional de Développement (PRD)

Suite à la parution de la loi 2004-001 du 17 juin 2004 relative aux Régions, les responsables et les acteurs régionaux ont voulu mettre à la disposition de tous les intervenants un document efficace unique de travail, celui du Plan Régional de Développement. Ainsi, conscient de l’importance et les enjeux du Plan de Développement, les responsables régionaux ont-ils essayé de trouver les moyens nécessaires auprès des partenaires nationaux et internationaux. Pratiquement, le PRD a pour objectif d’attirer les partenaires publics ou privés d’intervenir au sein de la Région. Notamment, il sert à sensibiliser les acteurs à tous les niveaux, à corriger les disparités spatiales, économique et surtout une balise pour une prise de décision appropriée.

III.2.5.4. Le Plan Communal de Développement (PCD)

Le désengagement de l’Etat, le processus de décentralisation et le phénomène de libéralisation économique exige une prise en main du développment par les acteurs communaux. Ainsi, tous les partenaires se réfèrent également au cadre établi par le plan communal de développement qui doit assurer une meilleure synergie entre les intervenents en matière de développement au niveau de la commune. Actuellement, il est à noter que la commune Amparafaravola a un PCD qui élargie sur la vision intercommunale et c’est pour cette raison que les partenaires potentiels de la commune développent des approches à multi-niveau.

Dans le Plan Communal de développement, il est bien vrai que l’organisation complète des producteurs assure le transfert de la nouvelle technique moderne en filière de la culture de subsistance. Sans cette organisation, la commune ne peut pas bénéficier d’une aide proposée par le partenariat privé ou bien plus particulièrement l’Etat en question ( obtention en commun de crédits de production et perfectionnement des méthodes de culture par exemple ). On entreprend ici la formation des associations pour résoudre les aspects techniques de l’amélioration de la productivité qui devait prendre des dimensions économiques importantes. Une fois résolus, des agents de vulgarisation spécialisés entrent en contact avec les paysans et entament le processus de constitution de groupes d’exploitants ; ce sont ces groupes qui permettent la répartition des crédits agricoles et des engrais ; et surtout la diffusion des renseignements concernant le marché pour consentir au petit exploitant de vendre ses produits soit à un prix fixé, soit éventuellement plus cher à

114- - Approche sociologique du développement selon la vision intercommunale d’autres acheteurs. Il lui faut donc l’assurance d’obtenir pour sa production au moins le prix minimal fixé par le gouvernement car la principale fonction de ce groupement comporte encore à développer la commercialisation suivant le plan de développement économique. En contrecoup, on peut dire subséquemment qu’il y a le développement du secteur agricole qui est également une composante du développement de proximité de la région.

III.2.5.5. La communication : une clé pour le développement rural

Le personnel technicien mis à la disposition de la collectivité rurale est souvent désorienté dans son effort de communication qui provient par une organisation inefficace. En effet, cet aspect négatif a pour conséquence de renforcer les attitudes négatives envers la modernisation des techniques culturales. Il est donc nécessaire, entre autres choses, pour les agents de vulgarisateurs (privé ou public) et les acteurs de l’offre titulaires des projets de développement de valoriser et de progresser la communication verticale dans l’échelle hiérarchique. Il s’ensuit que les paysans locaux sont rarement au courant des orientations de la politique nationale et que les hauts responsables ne sont généralement pas informés des réactions des paysans. Au sommet de la hiérarchie, on est donc parfois obligé de prendre des décisions sans connaître réellement la situation qui prévaut au niveau opérationnel. En définitive, il faut de la sorte un certain feed- back entre les acteurs de la demande (les paysans en question) et les acteurs de l’offre (les bailleurs de fond).. Sur ce point, il doit y avoir une discussion entre les bénéficiaires et les hauts responsables qui octroient une aide matérielle et technique par l’intermédiaire d’un projet pour rendre possible le développement constructif.

III.2.5.6. La démocratie de proximité

Dans ce domaine, les représentants de l’autorité locale ou bien plus précisément la commune tout entière va devoir en grande partie assurer elle-même son propre développement face à l’actuelle réalité des choses. A ce propos, la commune s’efforce d’être un modèle pour les autres communes rurales environnantes. Cela signifie alors que les hommes politiques et les dirigeants de la commune avec le soutien de la population doivent être les premiers à préconiser, adopter et défendre les mesures génératrices d’importants progrès de la commune et de la sous région. De plus, les dirigeants en tant que tels, auraient intérêt à mieux connaître la nature des problèmes du développement de leur propre localité. Ainsi, est - il impossible de nier l’incidence capitale des variables politiques que la nécessité d’une ferme volonté politique pour résoudre les problèmes. Par

115- - Approche sociologique du développement selon la vision intercommunale ailleurs, il n’est pas essentiellement utile de profiter l’abus de pouvoir, de conserver une politique trop autoritaire.

L’objectif est sans doute de passer de l’économie de l’autosubsistance à l’autosuffisance alimentaire vers une économie de marché visant la production pour le profit en terme d’accumulation de capital productif. Pour ce faire, il faudra respecter les conditions que les partenariats privés publics prennent en compte. De toute évidence, il convient de prévoir une administration compétente, capable de rassembler des initiatives et des décisions visant à satisfaire tant les besoins de la commune que les besoins des autres communes environnantes ou même de la sous région et de la Région. Ce sont ces responsables régionaux qui doivent sensibiliser les habitants et les petits agriculteurs à changer leur mode d’activité puis à accepter la nouvelle technologie. De plus, il est d’une importance capital que les autorités locales fonctionnent de façon juste, légale, équitable ou encore démocratique pour que toute la population ( hommes, femmes et enfants ) ait la possibilité effective de jouir ensemble toutes les richesses existantes.

116- - Approche sociologique du développement selon la vision intercommunale

CONCLUSION

D’une manière très générale, ’étude de la commune rurale de première catégorie d’Amparafaravola est inséparable d’éléments économiques ou non économiques de la vie sociale comme par exemple l’administration qui forme en réalité un appareil répressif ; les croyances ou les pratiques sociales traditionnelles ; les rapports sociaux, la coopération entre communes limitrophes ou bien plus exactement la notion d’intercommunalité et la division par sexe et par âge du travail social. Tous ces éléments sont essentiellement perçus dans les rubriques « Economie », « Sociologie » et surtout «Anthropologie » qui s’unissent dans une synthèse pour donner naissance à l’évolution sociale c’est à dire le développement de la commune. En raison de l’importance de l’agriculture, il faut remarquer aussi que l’élément agricole est essentiel aux paysans même si le non- agricole y trouve également sa place ; d’ailleurs, il y a des relations entre la société dite « globale » et le monde agricole et ses appartenances. Or, ce dernier ne nous écarte pas du sujet, car il nous semble très important de noter que les problèmes rencontrés par les paysans agriculteurs paraissent de plus en plus tragiques et pénibles : la surface foncière cultivable se réduit progressivement, et le mal c’est que les détenteurs de capital et les propriétaires des moyens de production jouissent eux même le fruit du travail des petits paysans qui vendent leurs forces de travail pour subvenir à leurs besoins vitaux. En quelque sorte, il y a une forme de domination et d’exploitation envers ces paysans. De plus, le manque de technicité et de compétence en matière d’agriculture est également très frappant d’où l'affaiblissement du rendement agricole qui ne peut pas assurer l’économie de marché.

La commune rurale d’Amparafaravola se trouve dans une situation critique : le secteur agricole tout comme celui de l’extra- agricole connaît de nombreux problème d’où la diminution de la valeur du recette agricole des paysans. La quantité de vente des produits commence à décliner et c’est pour cette raison que les ventes et les autres usages de la récolte sont aussi moins importantes. Les causes de la pauvreté sont d’un côté l’incompétence des agriculteurs qui réduit inévitablement le rendement agricole ou le taux de production, et de l’autre côté l’imperméabilisation des projets de développement par certains paysans. .

117- - Approche sociologique du développement selon la vision intercommunale

Malgré ces contraintes rencontrées par la commune, elle est quand même considérée comme une commune modèle au sein de la Région Alaotra Mangoro. Ainsi, Amparafaravola est une commune productrice de riz avec une supérficie de plus de 10.000 hectares et d’autres surfaces aménageables de plus de 3000 hectares. L’existence de ces atouts et potentialités productives favorise la création d’emplois agricoles pour la population locale et environnante. Une partie importante de la population des communes voisines y vient pour cultiver et pour se prolétariser au sens marxiste du terme. Cela veut dire que la commune est non seulement le centre de production mais aussi et surtout le centre d’approvisionnement pour les communes voisines. En tant que carrefour, elle n’est pas autarcique non plus car culturellement, il y a une fusion et un échange de deux cultures différentes : celle de la population autochtone et celle des mpiavy et les salariés agricoles extérieurs de la commune (les Betsileo et les vakinakaratra qui font la préparation du terrain cultivable lors de la saison de production).

En plus, la coopération entre les communes ou OPCI devient de plus en plus sérieuse. A part les projets qui sont déjà en cours à l’instar de la protection des bassins versants et la mise en marche du guichet foncier unique, il y aussi la coolaboration sur le plan économique et social : en 2005, il y avait la mise en œuvre du plan de développement communal à Amparafaravola qui s’oriente vers la dimension intercommunale par le biais du PCCOR (Projet Communautaire géré par la Commune et par Région). Par-là, la commune ne se contente plus du contexte local car elle retouche le développement à multi-niveau d’où l’existence des projets intercommunaux dans le cadre d’une intervention et d’une stratégie de déblocage de la commune Amparafaravola et les autres communes environnantes c’est à dire la sous région toute entière.

Sur ce point, l’approche participative, l’approche organisation paysanne sont des concepts qui trouvent leurs fondements dans l’analyse des inégalités qui prévalent au sein de la sous région. Il s’agit de faire comprendre aux plus démunis qu’ils ont les moyens, les capacités et les compétences d’influer eux-mêmes sur leur avenir, avec le soutien d’autres acteurs dont le rôle se résume à celui de catalyseur. Ainsi, cette prospective ou cette anticipation est la clé de voûte du développement communautaire. Elle permet de renforcer les potentialités et les capacités locales, ainsi que l’engagement des acteurs en faveur des objectifs fixés, d’accroître leur sens des responsabilités, de jeter les bases d’une acceptation sociale à long terme, d’augmenter l’autosuffisance, et enfin, d’établir, dans le cas des projets de développement, des institutions plus solides et démocratiques par les quels les paysans pauvres qui ne pouvaient faire entendre leur voix auront la possibilité de

118- - Approche sociologique du développement selon la vision intercommunale prendre la parole et de s’exprimer librement. En d’autres termes, l’objectif est d’aider les paysans à lutter contre la fatalité, à mettre en œuvre tous les moyens nécessaires à la restauration et la conservation de leur patrimoine naturel, et à développer leur capital de production. On peut dire donc que ces deux notions sont un enjeu fondamental dans le sens où elles contribuent à une prise en charge active par les populations de leur propre avenir, et à plus long terme, à la promotion de l’auto développement. Dorénavant, il est aussi largement admis qu’il est primordial pour les promoteurs de renforcer les compétences et les capacités locales, et non plus d’imposer à la réalité du terrain les savoirs et techniques d’étrangers qui ne prennent pas en compte la nature et la complexité du milieu.

119- - Approche sociologique du développement selon la vision intercommunale

BIBLOGRAPHIE

I- LES OUVRAGES GENERAUX :

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II- LES OUVRAGES SPECIALISES: THÈSES, REVUES, JOURNAUX, PUBLICATIONS

Association Malgache d’Archéologie : « Ny Razana tsy mba maty », sous la direction de Jean Pierre DOMINICHI, Jean POIRIER, Daniel RAHERISOANJATO, Edition de la Librairie de Madagascar, Antananarivo 1984, 236 pages

Centre National de la Recherche Appliquée au Développement Rural : Conférence « Agriculture et pauvreté » 20 mars 2003, Antananarivo.

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La psychologie paysanne et les techniques de vulgarisation : conçu par le groupe d’Etude Vulgarisation et Développement Rural, Edition B.D.P.A, Tananarive 1973, 327 pages

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RIAKA : « Dictionnaire économique : Le développement de A à Z »

Université de Madagascar/ ENPS : « Formation au développement par correspondance »’, Envoi N°7 du mars 1968.

123- - Approche sociologique du développement selon la vision intercommunale

TABLE DES MATIERES AVANT PROPOS ...... 3 SOMMAIRE...... 4 REMERCIEMENTS ...... 5 INTRODUCTION...... 1 CHOIX DU THEME...... 1 PROBLEMATIQUE ...... 2 LES OBJECTIFS SOCIOLOGIQUES :...... 2 LES OBJECTIFS SPECIFIQUES :...... 3 LOCALISATION DE LA ZONE D’ETUDE:...... 4 HYPOTHESES...... 4 LA METHODOLOGIE...... 6 PARTIE I. IDENTITE AGRAIRE ET MODÈLE DE DÉVELOPPEMENT ÉCONOMIQUE ET SOCIAL ...... 9 CHAPITRE.1. Cadre théorique ______9 I.1.1. Les théories de développement rural : ...... 9 I.1.2. Les objectifs nationaux : ...... 10 I.1.3. Contexte général et la politique de décentralisation ...... 11 CHAPITRE.2. Présentation de la commune Amparafaravola ______12 I.2.1. Situation administrative ...... 12 I.2.1.1. Situation géographique ...... 12 I.2.1.2. Les communes environnantes ...... 13 I.2.2. Historique: ...... 17 I.2.3. L’organisation administrative: ...... 18 I.2.4. Les ressources de la commune: ...... 19 I.2.4.1. Milieu humain: ...... 19 I.2.4.1.1. La Population : ...... 19 I.2.4.1.2. Classement de la population par âge et par sexe: ...... 20 I.2.5. Milieu physique : ...... 22 I.2.5.1. Climat: ...... 22 I.2.5.2. Relief : ...... 22 I.2.5.3. Utilisation du sol : ...... 23 I.2.5.4. Lacs, marécages et hydrographie : ...... 24 I.2.5.5. Habitats : ...... 24 CHAPITRE.3. Le niveau de développement de la commune ______26 I.3.1. Les activités économiques ...... 26 I.3.1.1. Analyse des rapports sociaux ...... 26 I.3.1.2. Amparafaravola : une commune à vocation agricole: ...... 26 Surface...... 28 I.3.1.3. Le développement du secteur élevage ...... 28 I.3.1.4. La promotion de la pêche ...... 29 I.3.1.5. la promotion de l’artisanat ...... 29 I.3.2. Les données socio culturelles ...... 30

124- - Approche sociologique du développement selon la vision intercommunale

I.3.2.1. L’enseignement ...... 30 I.3.2.2. La santé ...... 31 I.3.2.2.1. L’organisation sanitaire ...... 31 I.3.2.2.2. L’adduction d’eau potable : ...... 32 I.3.2.3. Les religions ...... 33 I.3.2.4. Les us et coutumes ...... 33 I.3.2.5. Les infrastructures sportives et culturelles: ...... 34 I.3.2.6. La structure politico- idéologique ...... 35 I.3.2.7. Le Fokonolona ...... 35 I.3.3. Les ressources et la gestion financières de la commune : ...... 36 I.3.3.1. Le budget communal : ...... 36 I.3.3.2. Les structures de crédit ...... 37 CHAPITRE.4. Politique de développement rural et mutations agraires dans la commune rurale Amparafaravola ______38 I.4.1. La politique de modernisation des activités agricoles ...... 40 Photo n° 4 : Quelques matériels agricoles utilisés par les agriculteurs ...... 41 I.4.1.1. Le transfert de technologie ...... 41 I.4.1.2. La création d’une petite entreprise agricole ...... 43 I.4.1.3. La maîtrise de la production ...... 45 I.4.1.4. La monétarisation des activités agricoles ...... 45 I.4.2. L’Approche organisation paysanne ...... 46 I.4.2.1. Rapport entre l’approche associative et l’agriculture de subsistance ...... 47 I.4.2.2. Le partage des responsabilités au sein de l’association...... 48 I.4.3. L’approche genre ...... 50 I.4.3.1. Le rôle de la femme au sein de l’administration : ...... 51 I.4.3.2. La division spécifique du travail dans les secteurs économiques : ...... 51 PARTIE II. CONTEXTE DE DÉVELOPPEMENT DANS L’OPTIQUE INTERCOMM UNALE ...... 54 CHAPITRE.1. La commune Amparafaravola élue comme commune modèle au sein de la Région Alaotra Mangoro ______54 II.1.1. Les prétextes qui ont fait d’Amparafaravola une Commune modèle : ...... 54 II.1.1.1. Les atouts socio-économiques de la commune : ...... 54 II.1.1.2. L’existence d’un guichet foncier et mise en valeur des bassins versants ...... 55 II.1.2. Les zones et pôles de développement au sein de la Région : ...... 56 CHAPITRE.2. Les problèmes rencontrés par l’action de développement rural ______59 II.2.1. Les contraintes économiques de la commune ...... 59 II.2.1.1. problèmes de l’agriculture ...... 59 II.2.1.2. La crise foncière ...... 60 II.2.1.3. La lenteur de l’évolution des techniques culturales ...... 63 II.2.2. Formes d’échec de la nouvelle technique culturale ...... 64 II.2.3. Les problèmes des activités extra-agricoles ...... 65 II.2.4. Analyse des obstacles structurels du développement ...... 67 II.2.4.1. La psychologie paysanne ...... 67 II.2.4.1.1. L’attitude défavorable vis à vis de l’école ...... 67 II.2.4.1.2. L’organisation sociale ...... 69 II.2.4.1.3. Les valeurs sociales ...... 70 II.2.5. Etat des lieux sur les communes environnantes d’Amparafaravola ...... 71 II.2.5.1. La commune rurale de Sahamamy : ...... 72

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II.2.5.2. La commune rurale d’Ambohimandroso ...... 74 II.2.5.3. La commune rurale d’Ambatomainty ...... 76 Photo n°9 : Dégâts dus aux feux de brousse...... 77 Photo n° 10 : Dégradation des sols des versants...... 77 CHAPITRE.3. Les enjeux stratégiques de la commune Amparafaravola _____ 78 II.3.1. Amélioration des activités agricoles ...... 79 II.3.2. Amélioration des activités extra-agricoles ...... 80 II.3.3. Mise en valeur du capital socioculturel spécifique de la commune ...... 82 II.3.3.1. Faire face aux effets de la mondialisation ...... 82 II.3.3.2. Réduction de la délinquance juvénile ...... 83 II.3.3.3. Amélioration de l’accès de la population aux services sociaux de base ...... 83 II.3.4. La mise en place de la démocratie de proximité ...... 84 PARTIE III. PROSPECTIF DE L’INTERCOMMUNALITÉ ...... 88 CHAPITRE.1. Les interactions communales et projet de développement ___ 88 III.1.1. Perspectives de développement au niveau des communes environnantes ...... 88 III.1.2. La coopération entre les communes et intercommunalité ...... 89 III.1.2.1. Gestion améliorée de l’environnement ...... 89 III.1.2.2. La politique de synergie économique entre la commune Amparafaravola et les communes voisines ...... 90 III.1.3. Les projets de développement ...... 91 III.1.3.1. Définition d’un projet de développement ...... 92 III.1.3.2. Les projets intercommunaux ...... 93 III.1.3.3. La nécessité de la réalisation des projets à vision inter-communale : ...... 95 III.1.3.4. Les projets socio-organisationnels de la commune Amparafaravola et des com munes environnantes ...... 102 CHAPITRE.2. Les responsabilités respectives ( Partenaire Privé Public ou 3P ) ______10 3 III.2.1. La recherche des partenaires pour le développement de la commune ...... 103 III.2.2. Amélioration du taux d’investissement ...... 105 III.2.3. Les partenaires publics ou privés intervenant au sein de la commune Amparaf aravola ...... 106 III.2.4. Le développement des initiatives publiques et/ou privées ...... 110 III.2.5. Les facteurs que le PPP peut prendre en compte ...... 112 III.2.5.1. Le Document de Stratégie de Réduction de la Pauvreté (DSRP) ...... 112 III.2.5.2. Le Plan d’Action pour le Développement rural (PADR) ...... 112 III.2.5.3. Le Plan Régional de Développement (PRD) ...... 114 III.2.5.4. Le Plan Communal de Développement (PCD) ...... 114 III.2.5.5. La communication : une clé pour le développement rural ...... 115 III.2.5.6. La démocratie de proximité ...... 115 CONCLUSION...... 117 BIBLOGRAPHIE ...... 120 ANNEXES...... I ANNEXE 1 : TEXTES SUR LA DECENTRALISATION :...... II ANNEXE 2 : LES COMPETENCES DE LA COMMUNE ...... III ET DE LA REGION...... III ANNEXE 4 : LES AUTRES INFRASTRUCTURES DE BASE DE LA COMMUNE AMPARAFARAVOLA...... V LISTE DES ACRONYMES...... VIII LISTE DES TABLEAUX...... VIII

126- - Approche sociologique du développement selon la vision intercommunale

LISTE DES FIGURES ...... X ANNEXES ______I-VII

127- -

Approche sociologique du développement selon la vision intercommunale

ANNEXES

- I - Approche sociologique du développement selon la vision intercommunale

ANNEXE 1 : TEXTES SUR LA DECENTRALISATION :

Dans son article 126, Titre IV, la Constitution précise :

« Les Provinces autonomes organisées en Collectivités Territoriales Décentralisées comprennent des Régions et des Communes qui sont dotées chacune d’un organe délibérant et d’un organe exécutif »

Par ailleurs, la loi N°93-005 du 28 février 1994 porte sur l’orientation générale de la politique de décentralisation comme suit : Ainsi, la décentralisation :  S’inscrit dans le cadre de la politique générale de l’Etat en matière de développement économique et social (Article 1)  Constitue un plan d’actions délibérées et coordonnées en vue du développement équilibré et harmonieux du territoire de la République (Article 2)  Vise à donner à l’espace géographique national une organisation rationnelle du territoire pour servir de cadre institutionnel : . de participation effective des citoyens à la gestion effective des affaires publiques . de pôle de croissance économique (Article 2)  Recherche : . une plus grande intégration et mobilisation de la population dans les actions de développement . la responsabilisation de celle-ci dans la définition et la réalisation de toute action à entreprendre (Article 3)

L’annexe 2 rappelle à cet égard, les grandes lignes de la teneur des compétences qui sont dévolues à la Commune et à la Région.

-II - Approche sociologique du développement selon la vision intercommunale

ANNEXE 2 : LES COMPETENCES DE LA COMMUNE ET DE LA REGION

COMMUNE : Les domaines de compétence de la commune ont trait à :

- l’identification des principaux besoins et problèmes sociaux rencontrés au niveau de la commune ; - la mise en œuvre d’opérations qui sont liées à ces besoins et problèmes ; - la définition et la réalisation des programmes d’habitat et des équipements publics à caractère urbain ; - toutes opérations ayant trait à l’état civil, au recensement de la population ; - la réalisation d’actions d’aides sociales ; - les opérations de voirie, d’assainissement, d’hygiène ; - la réalisation et gestion des places et marchés publics et de tout autres équipements générateurs de revenu comme les abattoirs, les espaces verts,.. - la prévention de la l’environnement et la lutte contre les feux de brousse ; - la gestion de son patrimoine propre ; - la construction et la gestion des équipements et infrastructures sociales ; - la mise en œuvre, à son échelon, d’actions et mesures contre les calamités naturelles ; - la gestion du personnel relevant de son ressort, recruté directement par la collectivité territoriale décentralisée, transféré ou mis à sa disposition par l’Etat.

-III - Approche sociologique du développement selon la vision intercommunale

REGION : Les domaines de compétence de la Région ont trait à :

- l’identification des axes prioritaires de la Région ; - l’établissement de schéma régional d’aménagement du territoire (eau et assainissement, route et électrification rurale) - l’établissement d’un programme cadre et/ou Plan Régional de Développement (PRD) ; - au cadrage et à la programmation des actions de développement d’envergure régionale, notamment en matière de : aménagement hydroagricole, pêche, promotion industrielle artisanale et commerciale, promotion du secteur des services, élevage ; - à la gestion des routes, des pistes rurales, des pistes de dessertes ; - à la mise en place et à la gestion des infrastructures sanitaires de type hôpital principal, hôpital secondaire, et d’infrastructures éducatives d’enseignement de type de lycée, du collège ; - à la gestion rationnelle de l’environnement ; - à la mise en œuvre, à son échelon, d’actions et mesures appropriées en matière de gestion des risques et des catastrophes ; - à la gestion de son patrimoine propre ; - à la gestion du personnel relevant de son ressort, le personnel directement recruté par la Région, les personnels déconcentrés de l’Etat implantés au niveau régional, le personnel transféré ou mis à sa disposition par l’Etat.

-IV - Approche sociologique du développement selon la vision intercommunale

ANNEXE 4 : LES AUTRES INFRASTRUCTURES DE BASE DE LA COMMUNE AMPARAFARAVOLA

Outre les infrastructures sanitaires et éducatives, les autres infrastructures de base de la commune sont synthétisées dans le tableau suivant :

Tableau 19 : Caractéristiques des infrastructures existantes de la commune TYPES NOMBRE/ LONGUEUR ETAT Barrages 06 La plupart de ces barrages sont vétustes et nécessitent une réhabilitation Marché 01 Hors norme et non conforme à la dimension intercommunale Routes -12 km (pistes) Mauvais état surtout pour les -117km(inter-fokontany ) pistes rurales et manques d’entretien Grenier ( GCV ) 08 Certains GCV ne fonctionnent plus au niveau des fokontany Bornes fontaines publiques 26 Hors norme, Le manque est encore remarquable dans certains lieux Terrain de sport 01 Hors norme (emplacement Nord-Sud) Salle de fête 01 Hors norme Bibliothèque 01 Vétuste et manque des ouvrages contemporains Centre de formation féminine 01 Hors norme Source : fokontany, année 2006

L ES BARRAGES : Techniquement, la non maîtrise de l’eau de rizière reste un problème fondamental des agriculteurs. Ainsi, on peut dire que la vétusté des infrastructures d’irrigation est remarquable. En général, le nombre des barrages localisés au niveau des fokontany sont :

-V - Approche sociologique du développement selon la vision intercommunale

- Ambodimanga : 01 - Amparafaravola : 01 - Antsakoana : 01 ( Barrage Vohidiala ) - Ambalamirahona : 01 ( barrage de retenu ) - Andranovola : 01 - Ampilahoana Imamba : 01

De plus, certains lieux n’ont pas de barrage d’irrigation comme Ampilahoana Ambonivohitra avec une surface rizicultivable de 200 ha. Pour le fokontany Andilana Sud, la destruction des réseaux d’irrigation et le barrage d’Ambodimanga restent un obstacle sérieux.

L E MARCHÉ : Le marché se trouve au chef lieu du District d’Amparafaravola. Les jours de marché sont le jeudi et fréquemment le mardi. Ce marché accueille les producteurs de la commune et ceux des communes environnantes pour l’écoulement des produits de l’agriculture, de l’élevage et de la pêche. Il constitue également un lieu privilégié pour les petits commerçants et les grossistes en PPN qui viennent des autres Districts et même des autres Régions de Madagascar.

Outre le marché communal, signalons également le marché de bovidé à Antsakoana mais qui n’est pas encore bien développé. Ce marché constitue seulement une sorte de relais pour l’acheminement des bovidés venant d’Andilamena et de Bedidy vers les autres régions.

L ES ROUTES : L’axe principal étant lala RN 3a, bitumée et en bon état et qui relie lala commune avec lesles communes environnantes et lesles autres districts. Les routes et pistes inter-Fokontany mesurent environ 117 Km.

L E GRENIER COMMUNAUTAIRE VILLAGEOIS( GCV ) Le grenier communautaire villageois tient une place considérable en matière de production vu que lala commune d’Amparafaravola est considerée comme lala capitale du riz. Pourtant, bon nombre de fokontany n’ont pas encore de CGV, ce qui signifie que lala maîtrise de lala production agricole ne peut pas être envisageable.

-VI - Approche sociologique du développement selon la vision intercommunale

Tableau 20 : Le nombre des GCV Lieu Nombre Maromena 01 Morarano Nord 01 Maritampona 01 Ambodimanga 02 Andilana 01 Ambondrona 02 Source : fokontany 2005

D’après ce tableau, 06 fokontany sur 14 possèdent un grenier communautaire. mais le problème se pose ici parce qu’ en général, le nombre des greniers communautaires villageois est insuffisant alors que les agriculteurs possèdent une grande exploitation et une production globale qui peut être exportée vers les autres Districts ou Régions. En effet, la non maîtrise des prix reste encore pénible car les conditions économiques ne permettent plus à assurer la gestion de la production.

C OMMUNICATION Amparafaravola fait partie des zones accessibles par liaisons téléphoniques. En terme de communication, elle bénéficie des réseaux :  TELMA  CELTEL  et ORANGE Deux publiphones sont implantés au chef lieu de la commune mais le problème est la non couverture de toutes les zones par les réseaux de communications.

VII- - Approche sociologique du développement selon la vision intercommunale

LISTE DES ACRONYMES

AFD Agence Française de Développement ANAE Association Nationale d’Action Environnementale BEST Bureau d’Expertise Sociale et de diffusion Technique BSD Bureau de Santé de District BV LAC Bassins Versants Lac Alaotra CDC Comité de Développement Communal CISCO Circonscription Scolaire DSRP Document de Stratégie pour la Réduction de la Pauvreté (Actuellement, c’est le MAP ou Madagascar Action Plan) G.U.I.D.E Guichet Unique d’Investissement pour le Développement des Entreprises de la Région FID Fonds d’Intervention pour le Développement FER Fonds d’Entretien Routier GCV Grenier Communautaire Villageois MAEP Ministère de l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche MARP Méthode Accélérée de Recherche Participative MINENVEF Ministère de l’Environnement et des Eaux et Forêts ONE Office National pour l’Environnement OP Organisations Paysannes OPCI Organisme Public de Coopération Intercommunale PTF Partenaires Techniques et Financiers PCCOR Projet Communautaire géré par la Commune par Région PCD Plan Communal de Développement PRD Plan Régional de Développement PSDR Projet de Soutien au Développement Rural PTF Partenaire Technique et Financier RN Route Nationale VIC Vision Inter Communale

LISTE DES TABLEAUX

TABLEAU 1LES 14 FOKONTANY DE LA COMMUNE...... 13 TABLEAU 2LES COMMUNES LIMITROPHES D’AMPARAFARAVOLA...... 13 TABLEAU 3LE NOMBRE DE LA POPULATION DE LA COMMUNE AMPARAFARAVOLA...... 20 TABLEAU 4LES TYPES DE PRODUITS AGRICOLES ...... 28 TABLEAU 5LE CARACTÉRISTIQUE DE L’ÉLEVAGE (NOMBRE DU CHEPTEL ET PRIX DE VENTE)...... 28

VIII- - Approche sociologique du développement selon la vision intercommunale

TABLEAU 6LES ÉTABLISSEMENTS SCOLAIRES PUBLICS ET PRIVÉS ...... 31 TABLEAU 7LES PERSONNELS SANITAIRES AU NIVEAU DU BSD...... 32 TABLEAU 8NOMBRE DES MÉNAGES QUI SONT RACCORDÉS EN EAU POTABLE ...... 32 TABLEAU 9LES ÉDIFICES RELIGIEUX ...... 33 TABLEAU 10LE BUDGET COMMUNAL ( ANNÉE 2005 )...... 36 TABLEAU 11LES INSTITUTIONS FINANCIÈRES DE LA COMMUNE ...... 37 TABLEAU 12LES MATÉRIELS ET ÉQUIPEMENTS AGRICOLES UTILISÉS PAR LES AGRICULTEURS ...... 42 TABLEAU 13LES AUTRES UNITÉS DE TRANSFORMATION LOCALISÉES AU NIVEAU DES VILLAGES :...... 44 TABLEAU 14LISTE DES ORGANISATIONS PAYSANNES OPÉRANT AVEC PSDR ...... 49 TABLEAU 15LISTE DES ORGANISATIONS PAYSANNES OPÉRANT AVEC BV LAC...... 50 TABLEAU 16LES PROJETS À VISION INTERCOMMUNALE ...... 93 TABLEAU 17LES ACTIVITÉS SOCIO-ORGANISATIONNELLES ...... 102 TABLEAU 18LISTE DES INTERVENANTS ET PARTENAIRES PUBLICS OU PRIVÉS OEUVRANT DANS LA COMMUNE ...... 107 TABLEAU 19 : CARACTÉRISTIQUES DES INFRASTRUCTURES EXISTANTES DE LA COMMUNE ...... V

-IX - Approche sociologique du développement selon la vision intercommunale

LISTE DES FIGURES

I - PHOTOS : Photo 1 : Le bureau de l’OPCI ASA MIRAY à Amparafaravola 17 Photo 2 : La production en paddy de la commune rurale Amparafaravola 30 Photo 3 : Les pêcheurs à Andilana Sud 32 Photo 4 : Quelques matériaux utilisés par les agriculteurs 43 Photo 5 : La Société ROGER, une des sociétés la plus exportatrice de riz madrigal au sein de la Région Alaotra Mangoro 47 Photo 6 : La division du travail par âge et par sexe 54 Photo 7 : Le premier Guichet Foncier unique à Madagascar 57 Photo 8 : Une parcelle de terre pour les paysans pauvres 64 Photo 9 : Les dégâts dus aux feux de brousse 79 Photo 10 : La dégradation des sols versants 79

II- CARTES : Carte 1 : Localisation de la commune rurale Amparafaravola 18 Carte 2 : Amparafaravola : centre de production et centre d’approvisionnement 19 Carte 3 : Situation démographique 24 Carte 4 : Ressources naturelles 28 Carte 5 : Contraintes et potentialités du développement régional 60 Carte 6 : Les projets à vision intercommunale 96

-X - Approche sociologique du développement selon la vision intercommunale

RESUME

La commune Amparafaravola est classée dans les zones pôle de développement économique au sein de la Région Alaotra Mangoro. Après une longue concertation au niveau de la Région, Amparafaravola est élue même comme commune pilote au sein de la Région Alaotra Mangoro. Par ailleurs, on peut dire c’est une zone de carrefour et accessible, entraînant une convergence des flux du marché vu qu’elle a la possibilité et la facilité de communication avec les communes environnantes c’est à dire ayant joué antérieurement un rôle moteur envers les communes voisines : rôle prouvé de leadership vis à vis des communes voisines. Notons aussi l’existence d’une coopération étroite entre la commune Amparafaravola et les autres communes voisines d’où l’essor de l’intercommunalité. Pour cela, l’OPCI ASA MIRAY a été créé à Amparafaravola et l’objectif est de mettre en place un développement à multi niveau suivant la vision élargie

En général, les prétextes qui ont fait d’Amparafaravola une commune modèle et un pôle d’entraînement au sein de la Région, Alaotra Mangoro sont :

 Premièrement, la commune Amparafaravola est considérée non seulement comme un carrefour économique, social et culturel mais aussi comme un centre de production. Les paysans producteurs dans les communes environnantes à savoir la commune Ambohimandroso, Sahamamy, Andrebakely vont à Amparafaravola pour vendre et écouler leurs produits agricoles comme le riz ou bien les poissons. Il y a aussi ceux qui viennent pour faire des activités agricoles : préparation de la culture,…  L’existence d’une vaste plaine rizicultivable de plus de 10.000 ha et une superficie de 3.000 ha qui peut être aménagée non seulement par la commune mais aussi par la les communes voisines ( Sahamamy, Ambatomainty, Ambohimandroso ) afin d’augmenter la production agricole c’est à dire un surplus agricole capitalisable. A part la riziculture, les centaines d’hectares de terrains cultivables sont propices aux diverses cultures vivrières.  La commune est aussi productrice de ressources halieutiques par l’existence des lacs surtout à Andilana Sud et à Ampilahoana avec une production avoisinant de 390 tonnes par an c’est à dire 15,6% de la production au niveau régional ( la production de la région : est estimée à 2500tonnes par an )

-XI - Approche sociologique du développement selon la vision intercommunale

 L’’existence d’un “ guichet foncier ” qui peut résoudre les litiges fonciers : le guichet foncier intercommunal d’Amparafaravola est un modèle pour l’amélioration et la décentralisation de la gestion foncière. Le guichet permettra aussi à des milliers de paysans agriculteurs de travailler sur des «parcelles purgées» de tous litiges relatifs à la propriété foncière, lesquels sont identifiés comme étant un des principaux facteurs de blocage au développement rural.  La commune fait valoir l’existence d’activité(s) sociale(s), économique(s) ayant des bénéficiaires dans les communes voisines  C’est également une commune dynamique au niveau aussi bien de la population que des élues

Dans une autre optique, toutes les problématiques régionales dans les plaines de Lac Alaotra sont identifiées dans la commune Amparafaravola. Ces problématiques se présentent comme suit :

 Les problèmes de l’agriculture : les problèmes rencontrés sont en général d’ordre environnemental mais qui a une conséquence directe sur la maîtrise de la production ou bien plus précisément sur la taylorisation des activités agricoles. On voit par exemple le phénomène de lavakisation et l’ensablement de rizières à cause de l’exploitation abusive des bassins versants. De plus, l’insuffisance et la vétusté des infrastructures d’irrigation et de drainage sont aussi remarquables.  Par ailleurs, les producteurs ne possèdent pas suffisamment de moyens pour pouvoir réaliser un surplus agricole capitalisable. On voit par exemple qu’il y a la non- rentabilité des activités productrices. Toutefois les productions restent faibles et stationnaires avec au maximum avoisinant de 3 tonnes à l’hectare et des milliers d’hectares de terrains non exploités pour la riziculture.  La lenteur de l’évolution des techniques culturales : les techniques employées en matière de culture de riz sont restées traditionnelles car celles ci tiennent une place non négligeable pour les paysans et c’est pour la raison pour laquelle bon nombre d’entre eux ne connaissent pas en conséquence la nouvelle méthode culturale  La crise foncière : l’ensemble de la force de travail lignager pauvre n’ont pas donc assez de terres à leur disposition. Ce manque de terre cultivé semble cependant devoir ralentir l’évolution de la production agricole

XII- - Approche sociologique du développement selon la vision intercommunale

Malgré tout, la mise en œuvre du programme PCCOR a été décidée. Les besoins se situent dans le contexte actuel de la décentralisation dont la stratégie favorise la concentration de programme d’appui institutionnel dans les communes qui ont le potentiel d’agir comme pôle local de développement dans les sous zones des régions.

Toutefois, Le concept de développement durable se fonde sur la coopération des communes ou bien plus particulièrement sur la notion fondamentale de l’intercommunalité. Actuellement, il y ce qu’on appelle OPCI ASA MIRAY c’est à dire l’Organisme Public de Coopération Intercommunale qui reflète la politique d’aide économique et la politique environnementale entre la commune Amparafaravola et les communes limitrophes à savoir la commune de Sahamamy et Ambohimandroso. Notamment, la coopération est d’ordre environnemental vu la mise en œuvre d’une utilisation et d’une gestion rationnelle des ressources (naturelles, humaines et économiques), visant à satisfaire de manière appropriée les besoins fondamentaux de ces communes.

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