Les Xxxes Journées De Linguistique Résumé Des Communications
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Les XXXes Journées de linguistique Résumé des communications Comité organisateur Marie Steffens, Kendall Vogh, Kenny Castillo, Amal Zgati « Malaise dans la culture » ou « Malaise dans la civilisation »? Une question que soulève (la traduction du) « Das Unbehagen in der Kultur » freudien Danielle Lamoureux Université du Québec à Trois-Rivières Cette question d’actualité, qui se pose en dehors de toute traduction, mais que révèle la traduction, s’inscrit dans le contexte de mouvements migratoires croissants. Ce malaise est profond. Sigmund Freud posait autrefois la question du destin de l’homme à travers celui des communautés dans trois écrits : « L’Avenir d’une illusion », « Le malaise dans la culture » et « Pourquoi la guerre? » « Le malaise dans la culture » reconstitue la genèse de la civilisation à partir de l’ontogenèse du sujet et introduit le principe qui en commande le développement : l’homme est déchiré entre deux tendances, se constituer comme « un », faire communauté, et maintenir le privilège de l’« Un ». De là, le caractère illusoire du bonheur dans la culture. Il est aussi irréductible. Au Québec, l’interculturalisme suscite un malaise qui naît du fait que la majorité francophone est elle-même une minorité culturelle qui a besoin de protection pour assurer sa survie dans un contexte de mondialisation. Grâce au concept lotmanien de la sémiosphère, nous revisitons cette question en reconstituant le parcours de la traduction française du « Malaise dans la civilisation » devenu « Malaise dans la culture ». La métamorphose du texte freudien est signifiante. Elle nous incite à réapprendre la différence entre culture et civilisation et à établir la distinction entre civilisation et société. La société se constituant de la réunion de ce qui fait défaut à chacun de ses membres. La traduction engendre alors une situation interlocutive d’une richesse insoupçonnée. 2 La langue des Métis et sa force identitaire Chantale Cenerini Université du Manitoba “In the Indian world, I am not Indian enough; […] in the French Canadian world, I’m too much Métis” (Lavallée, 1991). Ces paroles du père Guy Lavallée, Métis originaire de Saint-Laurent, au Manitoba, décrivent sans détour ce qu’éprouvent plusieurs membres de sa communauté. Souvent ainsi exclus, les Métis de l’Ouest canadien ont dû lutter contre de nombreuses tentatives d’assimilation, dont la marginalisation de leur langue, le français mitchif. En effet, le parler des Métis, perçu comme dialecte inférieur au français laurentien, a été objet de dérision et de moquerie au sein de milieux institutionnels. Malgré ces expériences, les Métis de Saint-Laurent, entre autres, persistent à parler leur langue : stigmatisée, elle est devenue marque audible de leur identité et signe de leur solidarité commune. Dans le cadre de cette communication, nous présenterons brièvement les origines du français mitchif ainsi que ses particularités phonologiques et morphosyntaxiques principales. Nous aborderons aussi le sujet des perceptions et des attitudes des locuteurs Métis face à leur langue, en nous inspirant surtout des témoignages du père Lavallée et d’autres membres de la communauté de Saint-Laurent (Lavallée, 1988). Enfin, nous étalerons notre projet de recherche à venir sur quelques communautés métisses au Manitoba et en Saskatchewan, qui comprendra la collecte d'un corpus ainsi qu'une discussion pancommunautaire sur l’importance identitaire du mitchif dans l’Ouest canadien. Ce projet contribuera, nous l’espérons, à déterminer les besoins des communautés métisses quant à la revitalisation de leur langue. Références : Lavallée, Guy. 1988. The Métis People of St. Laurent, Manitoba: An Introductory Ethnography. Thèse de maîtrise, Université de la Colombie-Britannique. Lavallée, Guy. 1991. The Michif French Language: Historical Development and Métis Group Identity and Solidarity at St. Laurent, Manitoba. Native Studies Review 7 (1). 3 Situation paradoxale de l’anglais au Cameroun Dorothée Caroline Ngono Ntonga Université Laval Certains trouveront certainement la situation de l’anglais au Cameroun bizarre, vu l’emprise et l’importance de cette dernière dans le monde. Le Cameroun est un pays bilingue ayant pour langues officielles le français et l’anglais. De manière officieuse, le pays compte également plus de 200 langues locales (Pandji 2011). Huit des dix régions du pays sont d’expression francophone et deux d’expression anglophone. Conscient de la situation minoritaire des Anglophones et de leur sentiment d’exclusion, le gouvernement camerounais a décidé d’opter pour un système d’équilibre régional à tous les niveaux tant pour ce qui est de la sélection des candidats admis dans les écoles professionnelles que pour le recrutement des fonctionnaires. Malgré ces efforts gouvernementaux, l’anglais demeure rare dans les institutions, dans les rues. Les langues couramment pratiquées sont le français, les langues locales et le Pidgin English. Selon Neba et al (2006) et Wainkem (2013), en réalité très peu de Camerounais anglophones s’expriment en anglais. Ils parlent mieux le Pidgin English que l’anglais. Quelles sont les raisons qui motivent le choix de ces langues au détriment de l’anglais? Notre communication vise à faire une analyse situationnelle de l’anglais au Cameroun et à examiner les raisons derrière son absence relative remarquée sur le plan national. Nous examinerons ce que disent les principaux sociolinguistes camerounais à propos du statut de l’anglais au Cameroun, de l’efficacité de l’aménagement linguistique au Cameroun et du comportement des Camerounais face à l’anglais, afin de proposer un meilleur portrait de la situation. Références : Neba, Ayu'nwi N., Chibaka, Evelyn Fogwe, et Atindogbé Gratien G. (2006), « Cameroon Pidgin English as a tool for empowerment and national development». African Study Monographs 27(2) : 39-61. Pandji Kawe Guy Rostand (2011), « Usages militants du pidgin-English au Cameroun : forces et faiblesses d’un prescriptivisme identitaire ». Arborescences : revue d’études françaises, n° 1, 2011. URI: http://id.erudit.org/iderudit/1001946ar DOI: 10.7202/1001946ar Wainkem, N. prasidis (2013), “Language, Education and Identity Construction in Post Colonial Cameroon: Implications for Development in the Era of Globalisation”. Epasa Moto Journals , Vol. 1 No. 1 June 2013. Université de Buea, Cameroon. 4 « Black English » dans Sanctuary de Nella Larsen Lamia Touati, Université de Nice Sophia-Antipolis Nella Larsen est une romancière afro-américaine des années 1920s qui est un pilier de la renaissance de Harlem. Elle a publié deux romans à succès ainsi que quelques récits courts dont Sanctuary. Ce dernier raconte l’histoire d’un jeune homme noir qui a commis un meurtre et qui va se réfugier chez la mère de sa victime. Contre toute attente, la maman décide de ne pas le dénoncer par solidarité raciale. Contrairement à ses autres œuvres, dans Sanctuary Nella Larsen utilise le ‘Black English’. L’anglais africain-américain est un sociolecte qui est appelé en anglais «African American Vernacular English». C’est un dialecte qui se caractérise par des habitudes linguistiques développées dans un milieu social spécifique associé à cette communauté. Ce dialecte diffère en fonction de l’éducation, de l’âge, de la région et de la classe sociale. C’est une langue hybride mêlant des expressions et des mots de l’anglais avec une grammaire, une syntaxe et des formes lexicales provenant des langues africaines de l’ouest. Ce travail a pour but d’analyser l’utilisation du ‘Black English’ dans la nouvelle et de démontrer pourquoi Larsen a choisi d’écrire dans ce dialecte. Il vise aussi à identifier certains éléments syntaxiques, lexicaux et phonétiques par lesquelles l’écriture ‘noir’ se caractérise comme l’utilisation des négations multiples ainsi que la manière dont les verbes sont conjugués. Pour cette analyse, je m’appuierai sur des travaux tels que African-American English : A Linguistic Introduction de Lisa Green et Language in the Inner City : Studies in the Black English Vernacular de William Labov. 5 La mort du héros dans le roman moderne en Europe Maria Maruggi Université de Strasbourg L’objet de ma thèse est la mort du héros dans le roman moderne en Europe à partir des recherches littéraires de Léon Tolstoï, Arthur Schnitzler, Thomas Mann, Marcel Proust, Virginia Woolf et Tomasi di Lampedusa. Je travaille notamment sur La mort d'Ivan Ilitch, Mourir, Les Buddenbrook, Le Temps retrouvé, Les Années et Le Guépard. J'aborderai les résultats principaux de mes recherches de la manière suivante. Tout d'abord, j'orienterai ma réflexion sur les conséquences que la révolution romanesque moderne a eu dans le traitement du héros et dans le traitement du temps comme durée. Par la suite, j'aborderai le thème de la mort du héros. À l’époque moderne émerge une nouvelle conception du héros. Celui-ci aspire à retrouver son essence, et cette recherche psychologique devient possible grâce aux techniques du monologue intérieur et du stream of consciousness (Woolf, Joyce). Cette esthétique novatrice implique notamment un nouveau traitement du temps, alors envisagé comme durée (Bergson). À la fin du XIXe siècle et au XXe siècle, le thème de la mort du héros fait appel à la culture décadente dite « fin de siècle », mais aussi à la crise spirituelle que l'homme vit après les deux guerres mondiales. La mort du héros sera envisagée à travers les visions philosophiques, idéologiques et historiques qui furent celles des écrivains soumis à l’étude. La mort investit tous les domaines dans les romans du corpus envisagé: de la mort physique à la mort des idéologies, de la fin d'un monde à l'attraction sensuelle vers la mort. 6 Le livre de cuisine : savoir et transmission Audrey Benayoune Université de Nice Sophia-Antipolis Dans notre contribution, nous proposons d’analyser le livre de cuisine tel qu’il se présente en Espagne au cours du XVIIIe siècle, en particulier à l’ouvrage de Juan de la Mata, Arte de Reposteria, En Que Se Contiene Todo Genero de Hacer Dulces Secos, Y En Lìquido, Vizcochos, Turrones, Y Natas ..