Les XXXes Journées de linguistique Résumé des communications

Comité organisateur Marie Steffens, Kendall Vogh, Kenny Castillo, Amal Zgati « Malaise dans la culture » ou « Malaise dans la civilisation »? Une question que soulève (la traduction du) « Das Unbehagen in der Kultur » freudien Danielle Lamoureux Université du Québec à Trois-Rivières

Cette question d’actualité, qui se pose en dehors de toute traduction, mais que révèle la traduction, s’inscrit dans le contexte de mouvements migratoires croissants. Ce malaise est profond. Sigmund Freud posait autrefois la question du destin de l’homme à travers celui des communautés dans trois écrits : « L’Avenir d’une illusion », « Le malaise dans la culture » et « Pourquoi la guerre? » « Le malaise dans la culture » reconstitue la genèse de la civilisation à partir de l’ontogenèse du sujet et introduit le principe qui en commande le développement : l’homme est déchiré entre deux tendances, se constituer comme « un », faire communauté, et maintenir le privilège de l’« Un ». De là, le caractère illusoire du bonheur dans la culture. Il est aussi irréductible. Au Québec, l’interculturalisme suscite un malaise qui naît du fait que la majorité francophone est elle-même une minorité culturelle qui a besoin de protection pour assurer sa survie dans un contexte de mondialisation. Grâce au concept lotmanien de la sémiosphère, nous revisitons cette question en reconstituant le parcours de la traduction française du « Malaise dans la civilisation » devenu « Malaise dans la culture ». La métamorphose du texte freudien est signifiante. Elle nous incite à réapprendre la différence entre culture et civilisation et à établir la distinction entre civilisation et société. La société se constituant de la réunion de ce qui fait défaut à chacun de ses membres. La traduction engendre alors une situation interlocutive d’une richesse insoupçonnée.

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La langue des Métis et sa force identitaire Chantale Cenerini Université du Manitoba

“In the Indian world, I am not Indian enough; […] in the French Canadian world, I’m too much Métis” (Lavallée, 1991). Ces paroles du père Guy Lavallée, Métis originaire de Saint-Laurent, au Manitoba, décrivent sans détour ce qu’éprouvent plusieurs membres de sa communauté. Souvent ainsi exclus, les Métis de l’Ouest canadien ont dû lutter contre de nombreuses tentatives d’assimilation, dont la marginalisation de leur langue, le français mitchif. En effet, le parler des Métis, perçu comme dialecte inférieur au français laurentien, a été objet de dérision et de moquerie au sein de milieux institutionnels. Malgré ces expériences, les Métis de Saint-Laurent, entre autres, persistent à parler leur langue : stigmatisée, elle est devenue marque audible de leur identité et signe de leur solidarité commune. Dans le cadre de cette communication, nous présenterons brièvement les origines du français mitchif ainsi que ses particularités phonologiques et morphosyntaxiques principales. Nous aborderons aussi le sujet des perceptions et des attitudes des locuteurs Métis face à leur langue, en nous inspirant surtout des témoignages du père Lavallée et d’autres membres de la communauté de Saint-Laurent (Lavallée, 1988). Enfin, nous étalerons notre projet de recherche à venir sur quelques communautés métisses au Manitoba et en Saskatchewan, qui comprendra la collecte d'un corpus ainsi qu'une discussion pancommunautaire sur l’importance identitaire du mitchif dans l’Ouest canadien. Ce projet contribuera, nous l’espérons, à déterminer les besoins des communautés métisses quant à la revitalisation de leur langue.

Références :

Lavallée, Guy. 1988. The Métis People of St. Laurent, Manitoba: An Introductory Ethnography. Thèse de maîtrise, Université de la Colombie-Britannique.

Lavallée, Guy. 1991. The : Historical Development and Métis Group Identity and Solidarity at St. Laurent, Manitoba. Native Studies Review 7 (1).

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Situation paradoxale de l’anglais au Cameroun Dorothée Caroline Ngono Ntonga Université Laval

Certains trouveront certainement la situation de l’anglais au Cameroun bizarre, vu l’emprise et l’importance de cette dernière dans le monde. Le Cameroun est un pays bilingue ayant pour langues officielles le français et l’anglais. De manière officieuse, le pays compte également plus de 200 langues locales (Pandji 2011). Huit des dix régions du pays sont d’expression francophone et deux d’expression anglophone. Conscient de la situation minoritaire des Anglophones et de leur sentiment d’exclusion, le gouvernement camerounais a décidé d’opter pour un système d’équilibre régional à tous les niveaux tant pour ce qui est de la sélection des candidats admis dans les écoles professionnelles que pour le recrutement des fonctionnaires. Malgré ces efforts gouvernementaux, l’anglais demeure rare dans les institutions, dans les rues. Les langues couramment pratiquées sont le français, les langues locales et le Pidgin English. Selon Neba et al (2006) et Wainkem (2013), en réalité très peu de Camerounais anglophones s’expriment en anglais. Ils parlent mieux le Pidgin English que l’anglais. Quelles sont les raisons qui motivent le choix de ces langues au détriment de l’anglais? Notre communication vise à faire une analyse situationnelle de l’anglais au Cameroun et à examiner les raisons derrière son absence relative remarquée sur le plan national. Nous examinerons ce que disent les principaux sociolinguistes camerounais à propos du statut de l’anglais au Cameroun, de l’efficacité de l’aménagement linguistique au Cameroun et du comportement des Camerounais face à l’anglais, afin de proposer un meilleur portrait de la situation.

Références :

Neba, Ayu'nwi N., Chibaka, Evelyn Fogwe, et Atindogbé Gratien G. (2006), « Cameroon Pidgin English as a tool for empowerment and national development». . African Study Monographs 27(2) : 39-61.

Pandji Kawe Guy Rostand (2011), « Usages militants du pidgin-English au Cameroun : forces et faiblesses d’un prescriptivisme identitaire ». Arborescences : revue d’études françaises, n° 1, 2011. URI: http://id.erudit.org/iderudit/1001946ar DOI: 10.7202/1001946ar

Wainkem, N. prasidis (2013), “Language, Education and Identity Construction in Post Colonial Cameroon: Implications for Development in the Era of Globalisation”. Epasa Moto Journals , Vol. 1 No. 1 June 2013. Université de Buea, Cameroon.

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« Black English » dans Sanctuary de Nella Larsen Lamia Touati, Université de Nice Sophia-Antipolis

Nella Larsen est une romancière afro-américaine des années 1920s qui est un pilier de la renaissance de Harlem. Elle a publié deux romans à succès ainsi que quelques récits courts dont Sanctuary. Ce dernier raconte l’histoire d’un jeune homme noir qui a commis un meurtre et qui va se réfugier chez la mère de sa victime. Contre toute attente, la maman décide de ne pas le dénoncer par solidarité raciale. Contrairement à ses autres œuvres, dans Sanctuary Nella Larsen utilise le ‘Black English’. L’anglais africain-américain est un sociolecte qui est appelé en anglais «African American Vernacular English». C’est un dialecte qui se caractérise par des habitudes linguistiques développées dans un milieu social spécifique associé à cette communauté. Ce dialecte diffère en fonction de l’éducation, de l’âge, de la région et de la classe sociale. C’est une langue hybride mêlant des expressions et des mots de l’anglais avec une grammaire, une syntaxe et des formes lexicales provenant des langues africaines de l’ouest. Ce travail a pour but d’analyser l’utilisation du ‘Black English’ dans la nouvelle et de démontrer pourquoi Larsen a choisi d’écrire dans ce dialecte. Il vise aussi à identifier certains éléments syntaxiques, lexicaux et phonétiques par lesquelles l’écriture ‘noir’ se caractérise comme l’utilisation des négations multiples ainsi que la manière dont les verbes sont conjugués. Pour cette analyse, je m’appuierai sur des travaux tels que African-American English : A Linguistic Introduction de Lisa Green et Language in the Inner City : Studies in the Black English Vernacular de William Labov.

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La mort du héros dans le roman moderne en Europe Maria Maruggi Université de Strasbourg

L’objet de ma thèse est la mort du héros dans le roman moderne en Europe à partir des recherches littéraires de Léon Tolstoï, Arthur Schnitzler, Thomas Mann, Marcel Proust, Virginia Woolf et Tomasi di Lampedusa. Je travaille notamment sur La mort d'Ivan Ilitch, Mourir, Les Buddenbrook, Le Temps retrouvé, Les Années et Le Guépard. J'aborderai les résultats principaux de mes recherches de la manière suivante. Tout d'abord, j'orienterai ma réflexion sur les conséquences que la révolution romanesque moderne a eu dans le traitement du héros et dans le traitement du temps comme durée. Par la suite, j'aborderai le thème de la mort du héros. À l’époque moderne émerge une nouvelle conception du héros. Celui-ci aspire à retrouver son essence, et cette recherche psychologique devient possible grâce aux techniques du monologue intérieur et du stream of consciousness (Woolf, Joyce). Cette esthétique novatrice implique notamment un nouveau traitement du temps, alors envisagé comme durée (Bergson). À la fin du XIXe siècle et au XXe siècle, le thème de la mort du héros fait appel à la culture décadente dite « fin de siècle », mais aussi à la crise spirituelle que l'homme vit après les deux guerres mondiales. La mort du héros sera envisagée à travers les visions philosophiques, idéologiques et historiques qui furent celles des écrivains soumis à l’étude. La mort investit tous les domaines dans les romans du corpus envisagé: de la mort physique à la mort des idéologies, de la fin d'un monde à l'attraction sensuelle vers la mort.

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Le livre de cuisine : savoir et transmission Audrey Benayoune Université de Nice Sophia-Antipolis

Dans notre contribution, nous proposons d’analyser le livre de cuisine tel qu’il se présente en Espagne au cours du XVIIIe siècle, en particulier à l’ouvrage de Juan de la Mata, Arte de Reposteria, En Que Se Contiene Todo Genero de Hacer Dulces Secos, Y En Lìquido, Vizcochos, Turrones, Y Natas ... Con Una Breve Instruccion Para Conocer Las Frutas, Y Servirlas Crudas, Y Diez Mesas, Con Su Explicacion [Texto Impreso], Madrid: Antonio Marin, 1747. Dans notre recherche, nous adopterons une perspective historique, sociale et linguistique. Dans un premier temps, il sera nécessaire de situer l’objet de notre étude dans une continuité historique, comme faisant partie d’une série. Il conviendra en particulier de s’interroger sur la place que ce type d’ouvrage occupe dans la tradition éditoriale et intellectuelle espagnole, en rappelant en particulier l’œuvre des prédécesseurs de Juan de la Mata, leur origine sociale et la fortune des différentes rééditions. Dans un second temps, nous nous interrogerons sur les motivations sociales de l’auteur. Il est en effet pas anodin qu’à l’époque moderne certains cuisiniers se mettent à écrire. Le passage par le livre constitue sans nul doute un saut qualitatif dans l’apprentissage, qui passe ainsi du ouï dire et vu faire à un modèle plus savant et plus intellectuel, qui suppose la connaissance préalable de la lecture. Par ailleurs, l’intentionnalité des auteurs de livres n’est pas seulement didactique et il conviendra d’évaluer de quelle façon l’écriture est aussi une façon de légitimer l’ascension sociale de la classe des artisans, qui revendique par le livre une certaine tradition savante, qui l’éloigne des simples « arts mécanique ». Enfin, par une étude linguistique, nous démontrerons comment le langage culinaire se construit comme un langage technique, qui possède à la fois des mots spécifiques et techniques, tout comme des métaphores d’usage.

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Le diable est dans les détails : Approche prototypique et traitement lexicographique de séquences (semi-)figées à base religieuse Laurence Poulin Université de Sherbrooke

Dans la présente communication, nous exposerons deux cadres théoriques, soit la théorie du prototype dans sa version standard (Rosch, 1973; Kleiber, 1990) et la théorie Sens- Texte (Mel’čuk et al, 1995), appliqués à l’étude d’unités phraséologiques. Au cours de nos recherches, nous avons construit un corpus constitué de quelque 450 séquences verbales et phrases verbales (semi-)figées à base religieuse (ex. : accouche qu’on baptise, dieu seul le sait, le diable est dans les détails, prêcher pour sa paroisse) à partir duquel nous ferons l’analyse lexico-sémantique des expressions contenant les lexèmes dieu et/ou diable formant le noyau du microsystème étudié. - Nous optons d’une part pour une perspective prototypique afin de rendre compte du caractère graduel du figement, ce que l’approche traditionnelle en termes de conditions nécessaires et suffisantes peine à faire. Ainsi, nous pourrons établir une taxinomie prototypique de ces deux types de figement, soit les séquences et les phrases verbales (semi-)figées. À notre connaissance, il n’y a eu aucune réelle entreprise pour appliquer la théorie du prototype à un corpus délimité de séquences figées. - D’autre part, au sein du cadre méthodologique de la lexicologie explicative et combinatoire (notamment Mel’čuk. 2006), les expressions toutes faites font l’objet d’une entrée propre au sein du dictionnaire. Elles ne figurent ainsi pas simplement en périphérie dans l’entrée d’une des unités constituantes de leur signifiant, comme cela se produit le plus souvent dans les dictionnaires généraux de langue. Cette analyse mènera en outre à l’élaboration d’articles de dictionnaires pour les unités phraséologiques à base religieuse retenues.

Références :

KLEIBER, Georges. (1990). La sémantique du prototype : Catégories et sens lexical. Paris : Presses universitaires de France, 199 p.

MEL’ČUK Igor A., et al. (1995) : Introduction à la lexicologie explicative et combinatoire, coll. Champs linguistiques, Bruxelles : Duculot, 256 p.

MEL’ČUK Igor A. (2006) : Explanatory Combinatorial Dictionary, in Giandomenico Sica (éd.) Open Problems in Linguistics and Lexicography, Manza: Polimetrica International Publisher, 373 p.

ROSCH, Eleanor (1973): « Natural Categories », Cognitive Psychology, vol. 4, no 3, p. 301- 425.

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La modélisation du processus de consultation du dictionnaire à travers un référentiel multi-couches Alexandra Luccioni Université du Québec à Montréal

En plus d'être un simple outil pour l'écriture, le dictionnaire joue un rôle clé dans le développement du vocabulaire (Scott, Nagy et Flinspach, 2008) et des compétences en écriture et en lecture (Bishop, 2000; Carstens, 1995). La capacité à se servir d’un dictionnaire ai été identifiée comme étant une compétence à développer dans la Progression des apprentissages au primaire (Ministère de l’Éducation, du Loisir et du Sport (MELS) 2009). Cependant, utiliser un dictionnaire, que ce soit papier ou électronique, est un processus complexe qui met en œuvre de nombreuses connaissances et compétences. Dans notre projet de recherche, nous avons créé un référentiel de connaissances et compétences dictionnairiques multi-couches, qui représente de manière fidèle l'ensemble de concepts théoriques et habiletés pratiques nécessaires pour se servir d'un dictionnaire judicieusement. Nos travaux sont basés sur des recherches existantes (Nesi 1999, Lew 2013), mais vont au-delà pour représenter l'interdépendance des concepts linguistiques, les différents niveaux de compétences et habiletés, et leur mobilisation dans la recherche dictionnairique. Ce référentiel va nous servir pour le développement de STI-DICO, un logiciel d'apprentissage adaptatif qui va guider les futurs maîtres au primaire dans l'acquisition des compétences dictionnairiques à travers des situations authentiques de lecture et d'écriture. La présente communication portera sur la structure et le contenu du référentiel, en élaborant les liens hiérarchiques et causaux entre les connaissances, compétences et habiletés dictionnairiques.

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Un développement de la grammaire catégorielle : sémiotique et théorie des types constructive Gwennaël Bricteux Université de Montréal

Les grammaires formelles utilisent des méthodes de démonstration de la grammaticalité des énoncés dont les principes peuvent être formulés à un niveau purement logique. La grammaire générative de Chomsky est ainsi basée sur une certaine axiomatique, bien que les fondements logiques de cette grammaire ne soient pas clairement présentés – ce que nous précisons. Le calcul syntaxique de Lambek est quant à lui explicitement développé à partir du calcul des séquents de Gentzen, dont il restreint les règles d'inférence de manière à l'adapter à l'analyse linguistique. Nous dégageons les principes logiques gouvernant chaque méthode et déterminons les limites expressives et procédurales des grammaires élaborées de la sorte. Nous proposons ensuite un développement de la grammaire catégorielle (en style séquents), qui rend compte, d'une part, de la constitution des éléments grammaticaux à partir de la sémiotique de Peirce et, d'autre part, de la démonstration de l'adéquation syntaxique à partir de la théorie des types constructive de Martin-Löf. La sémiotique de Peirce étant formulée de manière plutôt informelle, nous l'introduisons en la formalisant au moyen de la théorie des catégories. Cet enrichissement de la grammaire catégorielle rend alors sa notation plus expressive et sa procédure plus effective.

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Analyse morpho-syntaxique des particules de négation en Arabe Standard Ingy Hamza Université de Québec à Montréal

Nous présenterons l’analyse morphosyntaxique des particules de négation en Arabe Standard et classique. Nous étudierons, plus particulièrement, la structure interne du marqueur de négation (Laa). Suivant les mots (Wh-) en Anglais et les mots(Qu-) en Français, nous introduirons les mots (La-) comme particules de négation en Arabe. Nous postulons que (Laa) est, non seulement la particule de négation par défaut en Arabe Standard, mais qu’elle est porteuse de tous les traits interprétables des morphèmes de négation. Selon notre cadre théorique adoptée, Di Sciullo (2005a et 2005b), nous démontrerons que les traits de{Laa} constituent le super ensemble des traits de tous les marqueurs de négation commençant par le morphème La- {Lam, Lan, Lamma, Laysa}. Nous conclurons que, dans le domaine morphosyntaxique de la structure interne de ces marqueurs, le morphème constant (La-) c-commande asymétriquement les variables (-m, -n, -mma et -ysa). Nous présenterons les exemples qui appuient notre analyse et justifient la distribution syntaxique libre de (Laa) contre la distribution restrictive des autres particules. Selon nos résultats, les traits de (Laa) d’une part et les traits de (Lam, Lan, Lama, Laysa) d’autre part sont en relation de sous ensemble propre. La comparaison entre les deux particules (Laa) et (Maa), nous permettra d’observer que le morphème (-a), une fois combiné à un marqueur de négation, autorise une distribution syntaxique libre. Nous concluons que le morphème (-a) représente le paradigme complet des traits de négation en Arabe.

Références :

Benmamoun, Elabbas. 2006. Licensing Configurations : The Puzzle of Head Negative Polarity items. Linguistic Inquiry 37 : 141-149.

Benmamoun, Elabbas. 2013. The Location of Sentential Negation in Varieties. Brill’s Annual of Afroasiatic Languages ans Linguistics 5 (2013) 83-116.

Chomsky, N. (1995), The Minimalist Program, Cambridge, MA : MIT Press.

Di Sciullo, Anna Maria 2005a. Asymetry in Morphology. Cambridge, MA : MIT Press P.

Di Sciullo, Anna Maria 2005b. «Affixes at the Edge» The Canadian journal of Linguistics/ La Revue Canadienne de Linguistique, col.50, no 1-4, In CSA Linguistcs and language Behavior Abstracts.

Fassi Fehri, Abdelkader. 1993. Issues in the Structure of arabic Clauses and Words. Dordrecht : Kluwer Academic Publishers.

Kayne, Richard. 1994. The Antisymmetry of Syntax. Cambridge, MA : MIT Press. Muwafaq eldin Abuel baqaa. Éd.2001 Zamakhshari. Sharh el Mofassal https://archive.org/stream/FP73501/05_%2073505#page/n29/mode/2up

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Le passif lexical de verbes d’action en innu Aubrée Boissard Université Laval

La construction de la voix passive en innu, une langue algonquienne parlée au Québec et au Labrador, a récemment fait l’objet d’une étude approfondie dans l’article Passives in Innu (Drapeau, 2012) dans lequel l’auteure mentionne le cas du passif dit lexical. La présente étude a alors pour but de constituer un corpus d’une cinquantaine d’entrées de passif lexical de verbes d’action en innu. Les passifs lexicaux possèdent une sémantique stative et leur distribution lexicale est limitée, contrairement aux passifs simples dérivés morphologiquement qui préservent un agent dans leur cadre conceptuel. Par opposition aux passifs simples qui se forment par l’ajout d’un suffixe au radical verbal, les passifs lexicaux ne sont associés qu’à certaines finales verbales de verbes intransitifs au sujet de genre animé. À la lumière des proto-rôles thématiques (Dowty, 1991), cette communication propose ainsi d’analyser les fonctions passives de ces finales verbales ainsi que le rôle patient du sujet grammatical dans le but d’examiner s’il est possible de dégager une configuration morphologique et sémantique propre au passif lexical en innu.

Références :

Dowty, D. (1991). Thematic Proto-Roles and Argument Selection. Language, 67(3), 547–619.

Drapeau, L. (1991). Dictionnaire montagnais français. Sillery: Presses de l’Université du Québec.

Drapeau, L. (2012). Passives in Innu. International Journal of American Linguistics, 78(2), 175–201.

Drapeau, L. (2014). Grammaire de la langue innue. Québec: Presses de l’Université du Québec.

Dictionnaire innu en ligne : http://www.innu-aimun.ca/dictionnaire/Words

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Pour une approche paradigmatique et non morphémique du turc Nicolas Royer-Artuso Université Laval

Dans cette présentation, je montrerai les problèmes qui apparaissent avec la description morphologique standard du turc et proposerai une analyse paradigmatique permettant de se débarrasser de ces problèmes. Le turc est une des langues idéales pour l'approche morphologique par concaténation de morphèmes et ne devrait pas poser de problème pour ce type de modèle : comme le montre Spencer 1998, la plupart des théories morphologiques sont basées sur l'idée que les langues du monde sont toutes, d'une certaine façon, agglutinantes, mais que certaines s'éloignent plus ou moins de l'idéal que représentent, dans cette perspective typologisante, des langues comme le turc. Les problèmes qui apparaissent à cause de notre vision d'un lexique composé de morphèmes qui sont concaténés dans les processus de formation de mots sont bien connus1. Si même le turc pose des problèmes similaires, il semble qu'il n'y ait plus de raison de continuer à développer cette façon de faire. En effet, un des arguments majeurs de toute approche comparatiste et/ou générativiste est que, si un phénomène se retrouve en plusieurs langues, et qu'on suppose que les langues fonctionnent sensiblement de la même manière à cause de biais cognitifs ou innés, cela donne des raisons de continuer avec un certain type d'analyse. Je me concentrerai ici sur certains cas qui semblent requérir une analyse supplétive, et montrerai que même cette altération majeure à l'approche par morphème n'est pas en mesure de répondre au défi que posent certains problèmes morphologiques du turc.

Notes : 1 Voir Aronoff, Mark. 1976. Word formation in generative grammar. Cambridge: MIT Press; Anderson, Stephen R. 1992. A-Morphous Morphology. Cambridge: Cambridge University Press; Bochner, Harry. 1993. Simplicity in generative morphology. Berlin: Mouton de Gruyter; Ford, Alan, Singh, Rajendra, Martohardjono, Gita. 1997. Pace Panini: Towards a Word-Based Theory of Morphology. New York: Peter Lang.

Références :

Spencer, Andrew. 1998. Morphophonological operations. In: Spencer, A., Zwicky, A. M. (Eds.)The handbook of morphology. Blackwell.

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Distribution des structures de représentation corporelle en langue de signes québécoise (LSQ) chez les locuteurs sourds LSQ-L1 et LSQ-L2 Darren Saunders Université du Québec à Montréal

L’utilisation du discours direct dans les langues des signes s’effectue à travers des structures appelées représentations corporelles (RC). L’emploi de ces structures est fréquent et est identifié comme indicateur d’un niveau élevé de connaissance de la langue chez les locuteurs entendants L2 (Quinto-Pozos, 2005). Dans cette présentation, nous comparerons la fréquence d’utilisation des RC par trois groupes de locuteurs sourds de la LSQ : des locuteurs natifs (L1) et des locuteurs non natifs (L2) dont la L1 est ou de même modalité (), ou de modalité différente (français). L’ensemble des données analysé est constitué de courts discours (n=36) élicités à partir de deux types de stimulus, soit des enchainements d’évènements mécaniques ou emphatiques. D’abord, nous présenterons une description de la distribution des structures de RC produites en LSQ-L1 en fonction de leurs caractéristiques linguistiques : leurs formes (complète, explicite et subtile), leurs natures (reconstitution de propos, d’actions, de gestes et de pensées; description d’états et d’événements; précision dans la narration) et les types de marqueurs utilisés (tête, tronc, regard et expression faciale). Ensuite, nous présenterons les résultats d’une analyse comparative de la fréquence des RC chez ces trois types de locuteurs afin de déterminer si les différences peuvent s’expliquer par des variables d’acquisition L1/L2 ou de modalité (ASL/français). Nous montrerons que i) les locuteurs LSQ-L1 utilisent plus fréquemment les RC, et ii) la modalité de la L1 n’a pas d’incidence globale sur la fréquence d’utilisation des RC pour les LSQ-L2.

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The Position of French Usages in Contemporary Economics English Terminology Dalila Ouali Université d’Oran

The present work investigates the position of French in economics English terminology. It traces the phenomenon of lexical borrowing from French in economics English back to its beginning. It also inquires into the percentage of French loanwords in this specific lexicon as well as into the mechanism and the scale of accessibility to borrowing from French into economics English. To shed lights on the issues raised above, we used the concordance program TextSTAT2.9g to single out the most recurrent economics-related content words in a corpus of articles from the weekly journal ‘The Economist’. 560 types were taken into consideration in the study. 304 words i.e. 54, 28% are of foreign origin with the following language distribution: French (41%); Latin (30%); Japanese (13%); Greek (4%); Italian (4%); Spanish (2.3%); North Germanic (1.7%); German (1.7%); Dutch (0.7%); Yiddish (0.7%); Assyrian (0.3%); Persian (0.3%); and Korean (0.3%). French Borrowing in economics goes through two main steps: First, words are adopted from General French and incorporated into the discourse of economics. Second, assimilation consists in the adaptation of the word’s meaning to the areas of concern in economics. Words are borrowed in this order of frequency: 62 nouns (49.6%); 43 verbs (34.4%); 18 adjectives (14.4%); 2 adverbs (1.6%). The students of economics in French are inclined on the use of English words to cope with the scientific updating that it implies. They are not aware of the position that French holds in economics English.

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Critical perspective on Teaching textbooks: Culture and aspirational content Célia Aparecida Barros Santiago Université Laval

This paper presents critical perspectives on English Language Teaching (ELT) textbooks based on a synthesis of six articles, whose authors deal with critical analysis of textbooks in different contexts. The objective is to introduce how Culture and other aspirational content appear in ELT textbooks, in a critical perspective, which means reflect, consider different options, question general beliefs, and create knowledge. The conceptual framework combines sociocultural theory, which frames language learning as socially constructed and mutually negotiated (Lantolf, 1999), with critical perspectives that place social relationships and political realities at the heart of teaching and learning (Nieto, 2009), and that prioritize questions of social justice, access and equity (McLaren, 2009). The main hypothesis that orients this paper is that ELT textbooks create an “imaginary world” concerning culture, success, fame and other aspirational content to which common people rarely have access. The following questions are used as guidelines: (1) Why are culture and other aspirational content addressed this way? (2) What is the impact of this content on EFL\ESL students and teachers? The results show that aspirational content has been rooted in a neoliberal world-view, focusing on Anglo-American cultures, spectacular personal and professional success, cosmopolitanism, and celebrity lifestyle, which differ from students’ reality. Moreover, the articles synthesized demonstrate the impact of aspirational content on EFL/ESL students and teachers in terms of unrealistic expectations of language study outcomes and pedagogical difficulties respectively. To mitigate some of these impacts, recommendations for practice in terms of using textbooks in a critical pedagogical way are presented.

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Une approche culiolienne pour enseigner la grammaire de l’anglais : Penser la grammaire autrement Ginette Mortier Faulkner Université Laval

Sans nier l’importance bien établie de l’enseignement de la grammaire des langues secondes (L2) (Larsen-Freeman, 2015), la pratique de cet enseignement en classe communicative est remise en question (Ahmad & Rao, 2012), et certaines règles de grammaire sont classées au rang des mythes (Berry, 2014). Faisant appel à la Théorie des Opérations Énonciatives (TOE) (Culioli, 1990; 1999a; 1999b), avec les concepts de notion (valeurs fondamentales, valeurs d’usages), d’ancrage fondamental (espace, temps, réalité), d’énonciateur, co-énonciateur, illustrés par des tableaux de Magritte, je propose une démonstration concernant trois de ces mythes (Berry, 2014): 1) Could est le passé de can: I could do that tomorrow. 2) Will et shall sont utilisés pour exprimer le futur: She will be in her office by now. 3) Any est utilisé au lieu de some dans les assertions négatives et les questions. Any fool can tell you this rule is wrong. En outre, penser la grammaire autrement implique le développement de matériel pédagogique nouveau tout en repensant l’idée même de règles de grammaire en classe L2 (Duffley, 1990; Wright, 1999). Les représentations graphiques des concepts proposés à la place des règles « mythes » ci-dessus seront incluses lors de la présentation. Pour conclure, notre étude porte sur le bien-fondé des descriptions Culioliennes dans la classe d’anglais langue seconde sur la base de la post-méthode (Kumaravadivelu, 2006), selon laquelle il est essentiel de reconnaître à l’enseignant son sens de la « plausibilité » (Prabhu, 1990) et à l’apprenant son pouvoir dans ce partenariat (Larsen-Freeman, 2011).

Références :

Ahmad, S. & Rao, C. (2012). Does it work: implementing communicative language teaching approach in an EFL context? Journal of Education and Practice 3 (12).

Berry, R. (2014). Grammar Myths. Language Awareness. 24: 1. (Pp.15-37)

Culioli, A. (1990). Pour une linguistique de l'énonciation. Opérations et représentations. Tome 1, Paris et Gap : Ophrys.

Culioli, A. (1999 a). Pour une linguistique de l'énonciation. Formalisation et opérations de repérage. Tome 2, Paris et Gap : Ophrys.

Culioli, A. (1999 b). Pour une linguistique de l'énonciation. Domaine notionnel. Tome 3, Paris et Gap : Ophrys.

Duffley, P.J. (1990). The importance of grammar in ESL teaching education. Cross currents 17.

Kumaravadivelu, B. (2006). TESOL methods: Changing tracks, challenging trends. TESOL Quarterly, 40(1), 59-81. (Seminal articles 1992, 1993, 1994).

Larsen-Freeman, (conference downloaded 2011). https://www.youtube.com/watch?v=Na5lzXZKEV0 17

Larsen-Freeman (2015). Thinking allowed. Research into practice: grammar learning and teaching, Cambridge university Press: Language Teaching, 48.2 (263-280)

Prabhu, N. (1990). There is no best method – why? TESOL Quaterly 24: 161-76.

Wright, M. (1999). Grammar in the languages classroom: findings from research. The Language Learning Journal. Vol. 19: 1. (pp.33-39)

Some paintings by René Magritte (1898-1967).

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L’enseignement de la traduction au Nigeria : contexte et contenu Segun Afolabi Université Laval

Le Nigéria est incontestablement un pays plurilingue avec ses plus de 500 langues différentes parlées à travers tout le territoire. Venue s’ajouter au paysage linguistique du Nigéria est la langue française, une langue qui jouit présentement du statut de langue étrangère privilégiée, enseignée aux trois niveaux du système éducatif nigérian (primaire, secondaire et universitaire). Le Nigéria collabore activement avec d’autres pays aux niveaux sous-régional et international, il est également pays hôte de plusieurs organismes internationaux et de nombreuses sociétés étrangères francophones. Sur le plan géographique, le Nigéria est entouré uniquement des pays francophones tels le Bénin à l’Ouest, le Cameroun à l’Est et le Niger au Nord; d’où le besoin incontournable des services de traduction au Nigéria afin de mieux communiquer avec ses voisins et collaborateurs. Notre visée principale dans cette étude est donc d’examiner le contexte et le contenu de l’enseignement de la traduction au Nigéria. Empruntant une approche analytique et descriptive, nous allons nous appuyer des programmes d’études présentement en usage dans les universités nigérianes pour décrire, analyser, puis évaluer la situation actuelle concernant l’enseignement de la traduction dans le pays. Enfin, nous allons déterminer si ce dernier répond adéquatement aux besoins réels de la traduction dans le pays tout en proposant des pistes de solution, le cas échéant.

Références :

Amosu, Tundonu (2010) : « Training and Management of Translators and Interpreters » dans EUREKA, vol. 3, No. 1, January 2010, Lagos: Department of European Languages, pp. 69-80.

Asobele, S. (1999) New Perspectives in the Training of Translators and Interpreters in Nigeria, Lagos: Printview Publishers.

Bandia, Paul (1998) : « African Tradition » dans Baker, Mona (éd.). Routledge Encyclopedia of Translation Studies, Cornwall, UK: TJ International Ltd, pp. 295-305.

Georges L. Bastin et Marco A. Fiola (dir.) (2008) : La formation en traduction : pédagogie, docimologie et technologie 1/Translator Training : pedagogy, evaluation and technology 1, TTR, vol 21, no. 1, 1er semestre 2008.

Gile Daniel (2009): Basic Concepts and Models for Interpreter and Translator Training, Amsterdam/Philadelphia : John Benjamins Publishing.

Holmes, J. S. (2004): « The Name and Nature of Translation Studies » dans L. Venuti (dir.), The Translation Studies Reader. (2e éd.). New York, USA: Routledge, pp. 180-192.

Jacob, Haruna (1989) : Propositions pour la création d’un séminaire de traduction dans undépartement de langues modernes au Nigéria, Thèse de doctorat, Paris : ESIT.

Kelly, Dorothy (2005) : A Handbook for Translator Trainers : A Guide to Reflective Practice, Manchester : St. Jerome.

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____ (2008) : « Training the Trainers : Towards a Description of Translator Trainer Competence and Training Needs Analysis » dans Georges L. Bastin et Marco A. Fiola (dir.): La formation en traduction : pédagogie, docimologie et technologie 1/Translator Training : pedagogy, evaluation and technology 1, TTR, vol 21, no. 1, 1er semestre 2008, pp. 99-125.

Kiraly, Don (2000) : A Social Constructivist Approach to Translator Education - Empowerment from Theory to Practice. Manchester : St. Jerome Publishing.

Mareschal, G, L. Brunette, Z. Guével et E. Valentine (éds.) (2003) : La formation à la traduction professionnelle, Ottawa: Les Presses de l’Université d’Ottawa.

Mauriello, Gabriella (1999) : « Training Translators to Face the Challenges of the Future » dans Actes du XV congrès mondial de la fédération internationale des Traducteurs (FIT). Mons (Belgique), 6-10 aout, pp. 170-175.

Simpson, Ekundayo (2007) : « Translator Training and Translation practice » dans Translation Interventions : Papers and Addresses on Translation, Language, Literature and Culture, Lagos/Abuja : Interlingua Limited, pp. 58-74.

Simpson, Ekundayo : (2007) « Manpower Needs and the Training of Translators in West Africa » dans Translation : Principles and Applications, Lagos/Abuja : Interlingua Limited, pp. 252-269.

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Description acoustique des bruits de friction des consonnes occlusives /tdk/ devant /iy/ en français québécois Xavier St-Gelais Université du Québec à Chicoutimi

L’affrication des consonnes /td/ devant /iyjɥ/ est une caractéristique saillante du français québécois (FQ). La littérature suggère qu’elle est aujourd’hui quasi-catégorique, se produisant parfois même entre les mots (Dumas, 1987; Côté, 2010). On en sait peu, toutefois, sur sa structure acoustique : on a tout au plus suggéré que les bruits de friction des occlusives /td/ correspondent auditivement aux sons [sz] (Marchal, 1980), leur énergie spectrale se concentrant autour de 7-8 kHz (Gendron, 1966). Par ailleurs, en 2015, St-Gelais et Chayer ont relevé un délai d’établissement du voisement particulièrement long pour la consonne /k/ lorsqu’elle précède une voyelle fermée. Cette analogie de contexte par rapport à l’affrication peut soulever la question d’une éventuelle parenté entre les deux phénomènes. Cette étude propose de décrire et de comparer la structure acoustique des bruits de friction suivant les consonnes /tdk/ devant les voyelles /iy/ par des mesures temporelles et spectrales s’appuyant principalement sur la notion de moments spectraux (Forrest et coll., 1988). Des syllabes de type CV et CVC combinant /tdk/ et /iy/ sont analysées dans la parole lue de 40 locuteurs du FQ, étudiant et étudiantes universitaires originaires à parité de Québec et de Saguenay, enregistrés en contexte formel. L’étude vise d’abord à établir si les bruits de friction suivant /t/ et /d/ ont une structure similaire, puis à comparer la structure acoustique de /k/ avec celle des consonnes apicales. Les variables indépendantes SEXE, VILLE D’ORIGINE et VOYELLE SUBSÉQUENTE sont également considérées comme des facteurs de variation potentiels.

Repères bibliographiques :

CÔTÉ, Marie-Hélène (2010), « Le statut des consonnes de liaison : l’apport de données du français laurentien », CMLF 2010 - 2e Congrès mondial de linguistique française, La Nouvelle-Orléans, 1279-1288.

DUMAS, Denis (1987), Nos façons de parler. Les prononciations en français québécois, Québec : Presses de l’Université du Québec, 155 p.

FORREST, Karen, Gary WEISMER, Paul MILENKOVIC et Ronald N. DOUGALL (1988), « Statistical analysis of word-initial voiceless obstruents: Preliminary data », Journal of the Acoustical Society of America, vol. 84, no 1, 116-123.

GENDRON, Jean-Denis (1966), Tendances phonétiques du français parlé au , Québec : Presses de l’Université Laval, 254 p.

MARCHAL, Alain (1980), « L’affrication de /t/ et /d/ en français de Montréal », Travaux de l’Institut phonétique d’Aix, vol. 7, 79-99.

ST-GELAIS, Xavier et Mireille CHAYER (2015), « Le délai d’établissement du voisement : une potentielle variation régionale en français québécois? », communication orale, XIXes Journées de linguistique, Université Laval (Québec).

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The effects of first language and length of residence on the acquisition of English rhythm : focus on vowel reduction June Ruivivar Université Concordia

Speakers of syllable-timed languages such as French tend to struggle to acquire English stress-timed rhythm, often producing syllables of equal length with no vowel reduction. Despite this widespread knowledge, researchers have only recently investigated the effect of first language (L1) on acquisition of second language (L2) rhythm. Recent studies provide evidence of both universal acquisition patterns and early L1 transfer (e.g., Li & Post, 2015; Ordin & Polyanskaya, 2015). Building on these findings, this corpus study explores the effect of L1 rhythmic class (stress-timed or syllable-timed) and length of residence in an English-speaking country on English vowel reduction. Twenty-four samples were selected from an oral corpus (Speech Accent Archive – Weinberger, 2015) from speakers of syllable- timed (Turkish, French, Korean) and stress-timed L1s (Dutch, German, Russian), whose residence in English was less than one or more than five years. The samples were compared on vowel reduction in 26 function words. T-tests showed a significant L1 effect when English residence was <1 year, and a significant effect of English residence in syllable-timed L1s. This contradicts preliminary evidence of universal acquisition (Li & Post, 2015), but suggests early L1 transfer for syllable-timed L1s. Implications for rhythm instruction and directions for future research are discussed. (200 words)

References:

Li, A. & Post, B. (2014). L2 acquisition of prosodic properties of speech rhythm. Studies in Second Language Acquisition, 36, 223-255.

Ordin, M., & Polyanskaya, L. (2015). Acquisition of speech rhythm in a second language by learners with rhythmically different native languages. Journal of Acoustical Society of America, 138, 533-545.

Weinberger, Steven. (2015). Speech Accent Archive. George Mason University. Retrieved from http://accent.gmu.edu.

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Is it the end? A variationist perspective on the pronunciation of [the] among native English speakers Kym Taylor Université Concordia

Language variation and change are positive forces that indicate that the language in question is alive and well (Labov, 1972). Therefore, documentable changes in pronunciation – especially when driven by certain social groups – could be of special interest to the field of variationist linguistics and second language pedagogy. For example, L2 textbooks describe the English article ‘the’ as pronounced [ði] in pre-vocalic contexts and [ðə] elsewhere. However, there is anecdotal evidence that the [ði] + vowel pronunciation guideline is being replaced by [ðə] + vowel in certain contexts, even among native speakers. This paper considers the implications of such a shift and how it can be captured within a variationist perspective. Speech samples were collected from two American NPR talk radio programs: “On Point,” a news/culture program that represents a “prestigious” variety of speech, and “Car Talk,” an automotive Q&A that represents a “less prestigious” form. The [ði] vs. [ðə] variation will be examined as produced in pre-vocalic contexts, considering a number of social (e.g., gender, age, socioeconomic class) and linguistic variables (e.g., quality of the post-the vowel). Who is using the non-standard [ðə] variant before a vowel, and in which phonetic environments is it more likely to occur? It is predicted that the alternation is being neutralized towards [ðə], that the phenomenon happens more frequently among young women (a clear indication of change, as noted in Cameron, 2003 and others), in situations involving “less prestigious” forms of speech, and when it is followed by a lax vowel.

References:

Cameron, D. (2003). Gender issues in language change. Annual Review of Applied Linguistics, 23, 187-201.

Labov, W. (1972). Sociolinguistic patterns. Philadelphia: University of Pennsylvania Press.

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Analyse quantitative des usages familier et populaire du français de France et du français du Québec : Un aperçu à travers des dictionnaires Martin Růžička Université Palacký

La présente étude se focalise sur les différences lexicales des registres non soutenus du français en usage en France et au Québec. L’étude vise à faire une analyse lexicographique des dictionnaires choisis dans le but d’explorer les différences de leur traitement lexicographique. Les ouvrages choisis pour la recherche sont le Nouveau Petit Robert (le NPR) de 1993 et Dictionnaire québécois d’aujourd’hui (le DQA) de 1992. Ces deux ouvrages datent de la même époque et proviennent de la maison d’édition Robert. Ils ont donc une genèse similaire. Nous voulons démontrer les similarités et différences des ouvrages concernant leur macrostructure, leur nomenclature et leur microstructure en nous concentrant tout d’abord aux différences de sens et de marques d’usage que possèdent les unités lexicales choisies pour notre recherche. Il s’agit d’une analyse synchronique qui peut être élargie par l’analyse d’autres dictionnaires plus récents et devenir ainsi diachronique. L’analyse a été inspirée par notre mémoire de maitrise Différences lexicales des usages familiers et populaire du français parlé en France et celui en usage au Québec. Le mémoire avait pour but de constituer un corpus d’unités lexicales et d’expressions à l’aide des dictionnaires. Puis, de vérifier la connaissance, l’emploi et la compréhension chez des locuteurs natifs de ces deux territoires à l’aide d’une enquête sociolinguistique. Les résultats de notre analyse lexicographique et de notre mémoire de maitrise feront partie de notre présentation qui va alors se concentrer sur la question de la variation lexicale de registre familier et populaire en France et au Québec.

Références :

BOULANGER (dir.), Jean-Claude (1992) : Dictionnaire Québécois d’aujourd’hui, Montréal : Dicorobert INC.

CAJOLET-LAGANIÈRE, Hélène, Louis MERCIER, Pierre MARTEL et Jean-Claude BOULANGER (2004) : « Le dictionnaire, un outil d’apprentissage du lexique en lien avec la culture » Québec français, [en ligne]. n° 134, (été), p. 71–73. [cité le 30 janvier 2013] . Accessible sur : http://id.erudit.org/iderudit/55586ac.

CORMIER, Monique C. et Aline FRANCOEUR (2002) : « Un siècle de lexicographie au Québec : Morceaux choisis », International Journal of Lexicography, [en ligne]. v. 15, no 1, p. 55–73. [cité le 21 février 2013]. Accessible sur : http://ijl.oxfordjournals.org/content/15/1/55.full.pdf+html?sid=e41b4100-d2f3-4742- 8b30-9d0142e38f29.

COURBON, Bruno (2010) : « Fortune dangereuse ou Fortune dominée : petite archéologie conceptuelle d’un basculement sémantique d’après la tradition lexicographique du Robert » ; In : HEINZ, Michaela (dir.), Cultures et lexicographies, Berlin : Frank und Timme, p. 41–77.

FARIBAUT, Marthe (1993) : « Dictionnaire québécois d’aujourd’hui. Compte rendu », Meta journal des traducteurs/Meta: Translators' Journal, [en ligne]. v 38 no3, p. 547–553. [cité le 21 fevrier 2013]. Accessible sur : http://www.erudit.org/revue/meta/1993/v38/n3/002723ar.html?vue=resume. 24

FRANQUS : Pourquoi ce nouveau dictionnaire ? - Dictionnaire de la langue française – Le français vu du Québec, [en ligne], [cité le 20 novembre 2011]. Accessible sur : http://franqus.ca/dictio/intro/index.zul#meta/ve/intro_pourquoi.xml|action.hyperlien.

GAUDIN, Francois et Louis GUESPIN (2000) : Initiation à la lexicologie française, Louvain : Éditions Duculot.

JOUSSELIN, Jean-Pierre (1990) : « Le Dictionnaire du français plus. Compte rendu », Érudit Revue québécoise de linguistique, [en ligne]. no 76, hiver p. 40–42. [cité le 23 octobre 2012]. Accessible sur : http://id.erudit.org/iderudit/44633ac.

LORIMIER de, Maya (2007) : « Survol de la lexicographie au Canada » ; In : JOLICOEUR, Luis (dir.) : Traduction et enjeux identitaires dans le contexte des Amériques, Québec : Les Presses de l’Université Laval, p. 152–163.

PRUVOST, Jean (2007) : Alain Rey : « Parcours biographique et bibliographique », Dictionnaires, Encyclopédies et Lexicographie, Analyse et Comptes rendus, [en ligne]. no 7, [cité le 20 novembre 2013]. Accessible sur : http://www.dicorevue.fr/comptes_rendus/07-07_rey_parcours.html.

REY Alain et Josette REY-DEBOVE (dir.) (1993) : le Nouveau Petit Robert, dictionnaire alphabétique et analogique de la langue française, Paris : Dictionnaires le Robert.

RŮŽIČKA, Martin (2013) : Différences lexicales des usages familiers et populaires entre le français parlé en France et celui en usage au Québec ; [mémoire de maitrise] ; Directeur de thèse : Jan Holeš ; Olomouc : Universite Palacky.

Usito : Du projet Franqus au dictionnaire Usito, [en ligne], [cité le 20 novembre 2012]. Accessible sur : http://franqus.ca/.

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L’usage des marqueurs discursifs en français laurentien : le cas des variantes mais vs. ben Claire Djuikui Dountsop Université de Montréal

Introduction : Des études variationnistes (Roy 1979, Chevalier 2007, Dajko & Carmichael 2014, Leblanc & Philips 2015) sur le français acadien ont montré que la particule ben alterne avec d’autres marqueurs discursifs (well, but, so, mais). Par ailleurs, Arrighi (2013) a démontré que dans cette variété, la particule ben alterne avec la variante mais et serait en voie de la remplacer dans le discours. L’alternance ben/mais est aussi présente en français laurentien, mais n’a pas encore fait l’objet d’une étude quantitative. La présente recherche vise à combler ce vide en proposant une analyse quantitative (avec Goldvarb X par Sankoff et al. 2005) de 6 sous-corpus du CFPQ (Dostie 2012). Méthodologie : Notre analyse s’appuie sur l’étude de 892 occurrences, à savoir 450 mais et 442 ben. Chaque occurrence a été codifiée pour des facteurs linguistiques (type de phrase, position dans la proposition et degré de certitude) et sociaux (âge, sexe et groupe socioéconomique). Résultats : L’analyse nous montre que le choix de ben est favorisé par les ouvriers et celui de mais par les intellectuels sur le plan social. Pour les facteurs linguistiques, la phrase interrogative favorise l’utilisation de mais tandis que ben est utilisé dans les déclaratives. Conclusion : Au terme de notre étude, nous montrerons que mais est associé au standard. Ben par contre est une forme vernaculaire associée au français québécois. A cet effet, il n’y aurait pas d’évidence de remplacement de mais en français laurentien comme l’a été démontré en français acadien.

Références :

Arrighi (2013), Quelques processus de grammaticalisation dans le français parlé en Acadie in Bigot; Friesner; Tremblay ed., Les français d'ici et d'aujourd'hui : description, représentation et théorisation, Presses de l'Université Laval, Québec, 2013, p.173-193).

Béniak E. & Mougeon R., Le français canadien parlé hors Québec : aperçu sociolinguistique, Presses de l’université Laval, Québec, 2013. Chevalier G., Les marqueurs discursifs réactifs dans une variété de français en contact intense avec l'anglais, Langue française 2/2007 (n° 154), p. 61-77.

Dajko N. & Carmichael K., But qui c’est la différence? Discourse markers in : The case of but vs. mais, Language in society 43/2014, p.159-183.

Dostie Gaétane, Ben en tant que collocatif discursif, Travaux de linguistique, 2012/2 n°65, p. 105-122.

Leblanc E. & Philips Boyle S., A diachronic shift: The status of well and ben in Chiac, Ways of Analysing variation (NWAV) 44/2015, p. 231-233. Roy, M.-M., Les conjonctions anglaises but et so dans le français parlé à , mémoire de thèse de maîtrise, Université du Québec à Montréal, 1979.

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Fondements linguistiques des chroniqueurs québécois de langue Alice Tremblay Université du Québec à Chicoutimi

Le français québécois comporte des phénomènes qui lui sont bien particuliers, qui sont rapportés et critiqués par les chroniqueurs de langue. Nous partons d’un questionnement sur les motivations des choix de sujets traités par ces chroniqueurs. Ainsi, un phénomène comme l’affrication de [t] et de [d] devant [i] et [y], qui est parmi les plus discutés par les linguistes, est ignoré par les chroniqueurs et passe inaperçu dans les grands médias, alors qu’il est même utilisé systématiquement par les lecteurs de nouvelles. Cependant, des constructions qui touchent la morphologie comme « ça l’a », sont à la fois dénoncées par les chroniqueurs de langue et évitées en situation formelle. Je désirais déterminer s’il y a des fondements linguistiques derrière la façon dont les chroniqueurs évaluent la langue. Pour cette étude pilote qui est la première étape en vue de la réalisation de mon mémoire de maitrise j’ai étudié les chroniques de langue écrites sur une période d’un an par trois chroniqueurs : Pierre Foglia, Lysiane Gagnon et Antoine Robitaille. La diversité des sujets sur lesquels s’attardent ces auteurs fait de leurs chroniques un sujet de recherche intéressant pour étudier le français au Québec. J’ai effectué un classement des traits discutés par les chroniqueurs, afin de distinguer les phénomènes morphosyntaxiques, phonologiques et lexicaux. J’ai ensuite classé ces phénomènes en termes d’innovations ou d’archaïsmes, puis opéré une classification qui établit les jugements (positifs, négatifs, neutres). Les corrélations entre ces trois dimensions révèlent certaines cohérences et incohérences d’analyse de la part des chroniqueurs.

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La communication implicite : la question de son évolution Misha Müller Université de Neuchâtel

La communication implicite est un des éléments distinctifs de la communication humaine. Durant ces dernières années, un intérêt particulier a été porté sur la manière dont elle a pu émerger dans notre espèce. L’approche prédominante consiste à dire que la communication implicite se manifeste principalement lors de situations conflictuelles (Pinker 2008). Cela s’expliquerait par le fait qu’un contenu ayant été convié implicitement est pragmatiquement rétractable. En d’autres termes, le fait de pouvoir se rétracter d’un contenu permet au locuteur de dissimuler ses véritables intentions, tout en se présentant comme étant coopératif dans la conversation. Partant de ces observations, la communication implicite est parfois apparentée à la manipulation. Certains chercheurs vont jusqu’à émettre l’hypothèse qu’elle a évolué pour accroître le potentiel humain de manipulation (Reboul 2011). Nous commencerons par présenter l’hypothèse selon laquelle la communication implicite a émergé pour manipuler autrui. Nous montrerons en quoi cette approche s’inscrit dans une tradition gricéenne. Puis, nous soulignerons les problèmes que pose cette approche, tant au niveau de sa définition de ce qui est «implicite» que de sa notion de rétractabilité. Pour ce faire, nous nous appuierons sur la théorie de la Pertinence (Sperber & Wilson 1987), ainsi que sur une définition pragmatique de l’engagement du locuteur (Saussure & Oswald 2009). Finalement nous proposerons une autre hypothèse, à savoir que la communication implicite n’a pas évolué, au sens graduel du terme. Elle constituerait plutôt un saut qualitatif dans l’évolution de notre espèce, ayant contribué à l’émergence du langage.

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La représentation dans la presse des discours des acteurs de la problématique de la pyrrhotite Saray Moreira Urra Université du Québec à Trois-Rivières

Mouvements sociaux et démocratie sont deux concepts qui ont été inter-reliés dans l’ensemble des théories dédiées à étudier l’organisation sociale. Cependant, le concept de communication est un ajout important à ce duo plutôt inséparable : La communication n’est pas la perversion de la démocratie, elle en est plutôt la condition de fonctionnement. Pas de démocratie de masse sans communication et par communication, il faut entendre certes les médias et les sondages, mais aussi le modèle culturel favorable à l’échange entre les élites, les dirigeants et les citoyens (Wolton, 2008). C’est précisément la communication qui donne le sens à ce travail. Développée à partir du langage et du discours, l’analyse d’un phénomène de regroupement social à partir de la communication des médias traverse notre travail. Son but spécifique est de mieux comprendre la représentation, à travers le cadrage dans la presse québécoise, du cas de la pyrrhotite en Mauricie et des acteurs liés au phénomène. Cette recherche est divisée en quatre sections principales. La première est dédiée au développement de notre objet concret et de notre objet d’étude. Elle a pour but de préciser notre problématique et le contexte du cas d’étude. La deuxième est le cadre théorique, qui réunit les notions et modèles principaux sur lesquels s’appuie notre recherche. La troisième section est le devis méthodologique de la recherche, où nous décrirons la stratégie d’analyse et le corpus de notre étude. La dernière section est le résumé de nos résultats de recherche depuis les perspectives quantitatives et qualitatives.

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L’expertise linguistique au service de la recherche en sciences humaines et sociales Guylaine Martel avec Louise Chaput, Martin Jolicoeur, Cassandra Fortin, Laurence Voyzelle et Carol-Anne Lussier-Dubé Université Laval

À travers les travaux de recherche de cinq étudiants en communication publique, la rencontre que nous proposons vise à rendre compte de la pertinence de l’expertise linguistique, et plus spécifiquement de l’analyse du discours, pour la description de phénomènes médiatiques actuels. Sur la base de concepts empruntés à diverses théories des sciences du langage et dans une perspective sociale du discours où les activités langagières les plus courantes de la vie publique tiennent une grande place, les études que nous réalisons contribuent de façon originale à la résolution de problèmes de recherche qui relèvent des sciences de la communication. Il résulte de cette approche interdisciplinaire un champ d’exploration extrêmement fécond, enrichissant aussi bien les connaissances théoriques que les pratiques professionnelles en communication publique.  La recherche postdoctorale de Louise Chaput met à profit le champ de connaissances de la sociolinguistique variationniste afin de contribuer à la description des transformations de la pratique journalistique. Son attention porte plus spécifiquement sur la nouvelle politique traditionnelle et sa version « conversationnalisée », le blogue.  Parallèlement aux travaux qui abordent les médias du point de vue de l’industrie médiatique et des auditoires, la thèse de doctorat de Martin Jolicoeur propose une redéfinition des genres télévisuels (débats, talk-shows, magazines d’actualité) sur la base de l’interaction sociale entre les acteurs publics (journalistes, animateurs, politiciens) et le téléspectorat.  Dans une problèmatique similaire, le mémoire de maîtrise de Cassandra Fortin vise à dégager le contrat de communication qui caractérise les divers genres télévisuels à partir d’un ensemble de marqueurs linguistiques variés (registre langagier, réalisations phonétiques, procédés discursifs) extraits d’entrevues politiques produites par les différentes chaînes de télévision québcoises.  Pour son projet de maîtrise, Laurence Voyzelle a choisi de s’attaquer à la construction du leadership des chefs de partis au cours du Débat des chefs (2012), production médiatique par excellence de toute campagne électorale. Elle s’intéresse, plus spécifiquement, à la pathémisation, soit l’expression des émotions dans le discours politique médiatisé.  On ne peut mieux ancré dans l’actualité, le mémoire de Carol-Anne Lussier-Dubé porte sur la construction de l’image médiatique de Justin Trudeau. À partir des procédés discursifs (argumentatifs, rhétoriques, conversationnels) qui caractérisent son discours lors de ses apparitions médiatiques, l’objectif est de mettre à jour ce qui relève des identités personnelle et professionnelle du politicien dans la construction de son image. Outre l’objectif de faire valoir les avantages de la recherche interdisciplinaire associant des dimensions théoriques et pratiques de l’activité langagière, cette rencontre vise également à alimenter la réflexion sur les conditions permettant la collaboration entre les analystes du discours et les chercheurs se réclamant d’autres approches. Notre souhaitons ainsi solliciter l’avis des chercheurs en linguistique et en communication afin d’enrichir nos points de vue respectifs.

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