Poudres Pharmaceutiques : La Livraison À Vélo a Le Vent Powder on Inauguré Jeudi En Poupe
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dijon Page 7 côte-d’or Page 6 Poudres pharmaceutiques : La livraison à vélo a le vent Powder On inauguré jeudi en poupe Côte-d'OrÉCONOMIENe peut être vendu séparément - Mardi 8 décembre 2020 Le dossier de la semaine est consacré à ceux qui se sont relevés après un fait divers. En Côte-d’Or, Delphine Peter, gérante de Synaes à Quetigny, se bat pour rouvrir son centre de soin et de remise en forme détruit il y a tout juste un an par les flammes. Malgré les difficultés, elle n’entend pas baisser les bras... Photos archives LBP/Isabelle DECAUX et Philippe BRUCHOT Page 2 à 5 2 L'ENQUÊTE DE LA SEMAINE région Victimes d’un incendie, d’un accident ou d’une catastrophe naturelle, des entreprises se sont relevées. Elles expliquent comment. Économie Entreprises Ces entreprises qui se sont relevées d’un fait divers Un incendie, un accident, une catastrophe naturel- HAUTE-LOIRE. Ravagés par un orage de gêle, le… Des évènements exté- rieurs bouleversent parfois la marche des entreprises. ils n’ont pas perdu un jour de production Nous avons rencontré des femmes et des hommes qui « Le département était en aler- ont parfois tout perdu. Ils te. On savait que cela allait cla- se sont pourtant relevés. quer. Mais ça, je ne m’y attendais vraiment pas. » Deux ans après uillaume Mulliez, le prési- cette soirée du 20 juillet 2018, G dent de l’association 60 000 Jean-Marc Defour, patron de Fay- Rebonds, les appelle les « élé- olle SAS à Yssingeaux, n’a rien ments extérieurs ». Indépen- oublié. « On était vendredi soir, dants de la marche normale tout le monde était parti sauf moi. d’une entreprise, indépendants La machine de découpe laser de la volonté des dirigeants, ils tournait. Quand j’ai entendu prennent brutalement le dessus, l’orage, je suis descendu à l’atelier au point de bouleverser l’activité pour l’arrêter. » Son bureau et et finalement la vie des sociétés. l’atelier sont séparés par une Ici un incendie dans un atelier, là quinzaine de marches. Il n’a pas un orage de grêle sur une usine… le temps d’ouvrir la porte coulis- Et tout est à refaire, ou presque. sante, « les montants ont été arra- chés. » Par réflexe, il ouvre l’autre Debout portail. Pendant plusieurs minu- tes, « ça m’a paru une éternité », Les journalistes de votre sup- un torrent traverse le site. « Il y plément Économie sont partis à avait 50 centimètres d’eau et de la rencontre de ces femmes et de grêle. » ces hommes qui n’ont pas baissé les bras, qui ne se sont pas décou- « Il fallait réduire la casse ragés. Au contraire. Ils ont re- au maximum » L’atelier de découpe de l’entreprise Fayolle SAS de 1 200 m², à Yssingeaux, a été traversé de part en construit. Et s’ils n’y sont pas en- part par un torrent d’eau et de grêlons. Photo archives Progrès/Emilie BERGER core arrivés, ils essaient de le Face à la gravité de la situation, faire, avec le soutien de leurs sala- il contacte des responsables de « Cela faisait deux mois qu’elle Marc Defour contacte le fabri- tervenir l’assurance, « toute la riés, la confiance de leurs clients. l’entreprise, leur envoie des pho- était installée… » Ils reviendront cant. « Les techniciens nous ont verrière en plexiglas a été perfo- « Les salariés m’ont dit que s’ils tos. « Ils ont aussitôt appelé des le lendemain. « Les salariés m’ont donné une liste de points à che- rée. » Lui qui n’avait jamais envi- étaient là, c’était aussi parce que salariés. Peu de temps après, tout dit que s’ils étaient là, c’était aussi cker qu’on a suivie à la lettre. » sagé qu’un orage puisse occasion- Fayolle, c’était leur entreprise. le monde était là. » La trentaine parce que Fayolle, c’était leur en- Sans aucun problème, la machine ner autant de dégâts reconnaît Vous ne pouvez pas savoir com- de personnes se met au travail. treprise. Vous ne pouvez pas sa- redémarre. « Grâce à notre réac- qu’il n’est pas serein quand il en- me ça m’a touché, de voir qu’on Pour le chef d’entreprise comme voir comme ça m’a touché, de tivité et au fait que tout le monde tend gronder. « Comme on est à était vraiment tous dans le même pour ses salariés, « il fallait rédui- voir qu’on était vraiment tous soit venu, nous n’avons pas perdu l’abri de rien et qu’on n’aura pas bateau », explique par exemple re la casse au maximum ». Avec dans le même bateau. » un jour de production. C’était in- forcément la même chance », il a Jean-Marc Defour, son patron. En 2019, l’incubateur de start-up Bel Air Camp, basé à Villeurbanne (Rhône), avait été ravagé par un incendie. Depuis, la société UniVR (page 4) explique comment elle s’est reconstruite. Photo Progrès/Richard une grosse incertitude concer- Le lundi matin, tout le monde espéré. » fait installer des caméras. « J’y ai Frank VIART MOUILLAUD nant la machine de découpe laser. sera à nouveau sur le pont. Jean- Il a quand même fallu faire in- accès depuis mon téléphone… » 3 Questions à CÔTE D’OR. Détruit par un incendie, Synaes veut rouvrir Frédéric Liotard bénévole régional de l’association 60 000 rebonds C’était le projet « de toute une les deux-tiers du site. « Nos quatre jours en l’état. Les comptes rendus vie ». Le nom du centre de soin et salariés étaient en pleur. L’incen- sont remplis de contradic- « Pour rebondir, il faut défaire le lien affectif avec de remise en forme qu’ils avaient die de sa société, c’est un deuil », tions… » glisse le couple. « Je imaginé, Synaes, était même for- assure Khalid, le mari. Très vite, comprends les restaurateurs qui son entreprise » mé des premières lettres des pré- l’enquête de gendarmerie conclut se sentent abandonnés durant cet- noms de leurs enfants. « C’est une que le feu est parti d’à côté, et que te période de crise sanitaire… Depuis deux ans désormais, ce, une pandémie : ce qui arrive tête pour anticiper les contraintes Et si cela ne suffit pas et que les envie d’entreprendre que nous les gérants de Synaes sont des L’entrepreneur est seul aussi, dans l’association 60 000 rebonds a aux hommes qui dirigent les en- à venir. Il doit s’appuyer sur les dégâts sont trop importants, avons eue ensemble, mon mari et « victimes collatérales ». ce genre de situation », soufflent- une antenne en région Bourgo- treprises se ressent aussi sur leur compétences de spécialistes exté- comment se relever de la perte moi », précise Delphine Peter. Le ils. Mais ils ne baisseront pas les gne-Franche-Comté. Quel est structure. Notre deuxième objec- rieurs : comptables ou assureurs de sa société ? couple rachète donc, en 2019 et « Certains attendent bras. « Nous avons la volonté de son champ d’action ? tif, c’est de changer l’image du par exemple. À titre d’exemple, à « Un fait divers mettra à mal les dans la zone commerciale de Que- d’utiliser leur bon d’achat » rouvrir. De reconstruire et refor- « Nous avons deux missions prin- monde face à la notion d’échec. ce jour, il y a 2093 aides disponi- entreprises les plus fragiles. Si on tigny, un local dans lequel se trou- mer du personnel », assure mon- cipales. La première, c’est d’aider bles en France. Le patron ne peut a les reins solides, on s’en relève. Photo LBP/DR ve un ancien hammam. Un mil- « Un premier rapport d’expertise sieur, qui prendra sa « revanche » les patrons qui ont connu une Difficile de prévoir un accident, s’y retrouver, seul, et n’est pas spé- Ceux qui perdent leur entreprise lion d’euros est sur la table. « Nous Le centre de soin, implanté à Quetigny et tenu par Delphine Peter est généré en février. Et après… sur le destin. « Le téléphone conti- liquidation à repartir profession- un incendie ou une inondation. cialiste de tout. Enfin, en cas de parlent de « deuil » et nombreux parfois même, son ménage. Mais avons tout aménagé : investi dans (en médaillon) et son mari Khalid, a presque entièrement brûlé en plus rien jusqu’en juin dernier », nue de sonner pour des réserva- nellement, soit en créant une au- Comment, alors, se prémunir de difficulté, il doit aller chercher des sont ceux qui disent la société, une PME n’est qu’une personne des machines haut de gamme, re- décembre 2019. Photo LBP/Philippe BRUCHOT déplore nos interlocuteurs, qui se tions ! Et certains clients n’ont pas tre entreprise, soit par un retour à leurs conséquences ? conseils, très vite, auprès de son « c’était comme mon enfant ». morale et en réalité il faut défaire cruté un kiné, un ergothérapeute, battent désormais contre leur as- souhaité être remboursés de leur l’emploi. Et ces liquidations peu- « Le dirigeant de PME gère beau- Tribunal de Commerce. Il doit ab- Evidemment, c’est difficile de fer- ce lien affectif qui vient souvent une esthéticienne et un prof de cès. Les semaines qui suivent, on un incendie se déclare dans l’im- sureur. « Nous sommes un an, bon d’achat, préférant attendre de vent être la conséquence d’un fait coup au quotidien. Il subit sou- solument solliciter ces « premiers mer son entreprise, parce qu’on polluer la gouvernance. » yoga, pensé des salles de réunion vend plus de 150 bons cadeaux meuble voisin de Synaes. Il se pro- jour pour jour, après le sinistre.