Comment Les Agriculteurs Font Face Au Gel De La Mi-Avril RECRUTE
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Le dossier de la semaine Pages 2 à 5 Comment les agriculteurs font face au gel de la mi-avril RECRUTE INDUSTRIE BTP TERTIAIRE HÔTELLERIE/RESTAURATION 03 80 90 00 36 [email protected] Côte-d'OrÉCONOMIENe peut être vendu séparément - Mardi 25 mai 2021 253362900 La fin de saison scelle la relégation en Ligue 2 du DFCO. Sportivement, ça change beaucoup. Économiquement, aussi. Comment les partenaires vont-ils continuer à soutenir leur équipe ? Et avec quel budget ? Photo LBP/Hugues SOUVERBIE Page 6 2 L'ENQUÊTE DE LA SEMAINE Région Votre supplément Économie s’intéresse cette semaine aux dégâts et à leurs conséquences qu’ont subis les cultivateurs à cause du gel de début avril. l’economie impactée par le climat Dérèglement climatique : l’agriculture devra s’adapter Le sévère épisode de procédure de calamité agricole. gel est venu remettre Les évaluations techniques par LOIRE. Les expertises sont en cours sur le devant de la scè- filière et par région sont en ne une réalité qui ne cours et c’est vers la mi-juillet cesse de s’imposer cha- que l’arrêté de calamité pour- dans les vignes et vergers que année un peu plus : rait être publié. le dérèglement climati- Un milliard d’aide annoncé par le que impacte déjà l’agri- ■Voir plus loin Premier ministre pour faire face à culture. Une fois de Au-delà du conjoncturel, un événement climatique excep- plus, le secteur va de- dans les vignobles et les vergers tionnel. L’ensemble des vignobles voir s’adapter. la prise de conscience progres- et des vergers de France ont été se désormais à la même vitesse impactés. Aujourd’hui, les dégâts épisode de gel 2021 a été que les calamités agricoles qui sont en cours d’évaluation. Quelle L’ sévère. Dans les mémoi- s’accélèrent. Le dérèglement est la procédure à respecter pour res, il faut remonter à une ving- climatique est dans tous les es- arriver à une indemnisation. C’est taine d’années pour retrouver prits avec un enchaînement de la direction départementale des ter- un équivalent d’une telle inten- plus en plus rapide d’aléas : gel, ritoires (DDT) qui gère ce dossier. sité. sécheresse, grêle… Élise Régner, directrice dans la Pour certains, les dégâts sont Du coup, chacun y va de son Loire, explique : « Face à ce phéno- déjà inventoriés. Pour d’autres, projet pour anticiper l’avenir. mène exceptionnel, le gouverne- il est encore trop tôt. Mais une Diversification, certification ment a voulu aller plus vite, propo- chose est certaine, tous les sec- bio, circuits courts, choix de ser des aides plus importantes et teurs sont impactés. Les pro- nouvelles essences plus adap- élargir le nombre de bénéficiai- ductions les plus précoces bien tées aux conditions climati- res ». sûr, mais la viticulture ou même ques, investissement dans l’irri- Elle détaille : « D’abord on a mis les céréales vont enregistrer des gation pour lutter contre le gel en place un fonds d’urgence. Il per- pertes de rendement. Certains et la sécheresse. C’est le con- met de débloquer très vite de la céréaliers ont même replanté cours Lépine de l’agriculture trésorerie pour les exploitations qui des variétés plus tardives pour pour identifier des sorties par le pourraient être en difficulté écono- sauver la saison. Tous le disent, haut. mique à très court terme. Il bénéfi- les trésoreries seront durement Une chose est certaine, il fau- cie aussi aux agriculteurs nouvelle- impactées sur la période 2021- dra aussi une réponse structu- ment installés ou encore à ceux 2022, à des dates étalées dans le relle pour les prochaines dé- ayant connu d’autres sinistres cli- temps en fonction des cycles de cennies. Au-delà de la matiques récemment. C’est un for- production de chaque filière. nécessaire évolution des assu- fait de 5 000 € par exploitation con- rances agricoles, la mise en cernée qui sera donné ». ■Mobilisation de l’État œuvre d’un modèle plus rési- La deuxième possibilité se décli- L’État n’a pas été long à sortir lient, avec des productions plus ne via la procédure de calamités du bois. Dès la mi-avril, le Pre- résistantes aux modifications agricoles. « Nous l’avons déclen- mier ministre annonçait un climatiques va s’imposer. Rési- ché depuis plusieurs années pour la Thierry Farjon, viticulteur à Malleval, constate les dégâts sur ses vignes. plan d’aide abondé d’une som- lience. Le mot est à la mode. sécheresse, mais aussi le gel des ar- Photo Progrès/Françoise SALLE me d’un milliard d’euros. Mais l’agriculture pratique dé- bres, la grêle. Même si c’est un ris- D’abord, un fonds d’urgence al- jà. Au moins depuis les années que assurable si la destruction des fois au régime des calamités agrico- nous serons en mesure de donner culteurs connaissent déjà cette pro- loué sous la forme d’une enve- 50… L’arboriculture a sévèrement été touchée par le gel, comme ici à Irigny dans le Rhône avec des températures inférieures à -7 degrés dans la nuit du 7 plants est importante, on est sur les. Une première expertise s’est fai- au monde agricole les modalités de cédure. Pour les viticulteurs nous loppe forfaitaire suivie d’une Lionel CAILLES au 8 avril. Photo Progrès/Damien LEPETITGALAND une perte de fonds et la procédure te rapidement après le gel. Nous repérage de ces exploitations ». proposerons un accompagnement s’applique. » sommes en train de procéder à la téléphonique si nécessaire. On Questions à Qui est donc éligible ? La directri- seconde pour estimer le taux de Des aides directes peut espérer que les premières in- ce répond : « On s’appuie sur des perte par production. Tout cela pas- et indirectes demnisations soient versées au Vincent Lavier, Président de la chambre d’agriculture de Côte-d’Or expertises sur le terrain, en collabo- se par le comité départemental cours de l’été ». ration avec la Chambre d’agricultu- d’expertise qui transmettra à Paris. Élise Régnier table sur « un arrêté En complément de ces aides di- re et des représentants des filières Seront alors identifiées les zones calamité agricole mi-juillet. Nous rectes, des aides indirectes sont pré- « Il n’y a presque plus d’intérêt à s’assurer » agricoles. On a commencé par les avec suffisamment de pertes, où ouvrirons alors un site de télédécla- vues et en cours de discussion avec fruits à noyaux, ceux qui se vendent des exploitations vont être en diffi- ration pour que les exploitants la profession comme des reports ou Quel est le bilan précis de l’impor- ces cultures une deuxième pousse ? des tailles tardives, des bougies ou un le plus tôt, puis les fruits à pépins et culté à court terme. L’objectif étant puissent déclarer leurs pertes. Ils exonérations de cotisations socia- tant épisode de gel du 13 avril ? « Si, mais cela dépend de l’intensité du système d’irrigation pour les viticul- la viticulture. C’est la nouveauté, qu’elles bénéficient du fonds d’ur- devront bien sûr les justifier par des les, de fiscalité, des aides à l’emploi. « C’est clairement les viticulteurs qui gel subi et de la séquence climatique teurs, ce qui permet d’envelopper les les viticulteurs sont éligibles cette gence. Dans les jours qui viennent documents comptables. Les arbori- Françoise SALLE ont été les plus touchés avec les arbori- qui va suivre. Si la météo est plutôt bourgeons dans une barrière de glace culteurs qui ont parfois 100 % de leurs humide et chaude, la vigne peut s’ap- efficace contre le gel. Mais tout cela est arbres gelés. Dans les grandes cultures, puyer sur les « contre-bourgeons » très onéreux et ne peut s’opérer sur de Vincent Lavier. « C’est en 2021 que les trésoreries seront en difficulté » les colzas, qui souffraient déjà de pro- pour repartir, mais cela se fera à la grandes parcelles. » Photo LBP/Emma BUONCRISTIANI blèmes d’insecte, et la moutarde ont marge. Les céréales, comme le blé, peu- Roland Rivory, président dossiers seront montés cet ront en difficulté et c’est là compter sur les services de sécheresse. Nous avons des connu des dégâts. Mais, il est impossi- vent s’appuyer sur les talles, les épis Les agriculteurs pourront-ils être ments de plus en plus bas, des polices de la coopérative des Bal- hiver, les indemnisations que l’on aura besoin des la chambre d’agriculture conseillers pour tous les ble de chiffrer précisément ces pertes : secondaires rattachés à la tige, pour indemnisés par leurs assurances ? d’assurance de plus en plus chères, il cons des Monts du Pilat, pourront tomber vers avril- aides ». pour les aider dans la cons- formulaires administratifs les bilans ne seront possibles qu’au repousser, mais mes « compensa- « L’assurance contre les aléas climati- n’y a presque plus d’intérêt à s’assurer. explique que « pour pré- mai ». D’autant que pour l’ins- truction de leurs dossiers qu’ils soient structurels, moment de la récolte. On travaille sur tions » ne dépasseront pas les 50 % à ques va effectuer une moyenne olympi- Seul un tiers de la profession l’est. Pour tendre à une indemnisa- Chez les viticulteurs du tant ils ne savent pas si le de calamités agricole. comme pour la PAC ou du vivant, ce qui rend impossible toute 60 % des récoltes espérées. Pour les que des cinq dernières années (la les autres, il n’y a aucun système de tion, il faut un minimum de Pilat, même schéma. gel a endommagé profon- « Nous avons un service conjoncturels comme les modélisation de rendement. » arbres, en revanche, c’est totalement moyenne des trois années restantes subventionnement.