Marx, À Mesure
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L’Association Culturelle Joseph Jacquemotte présente Marx, à mesure Une anthologie commentée des écrits de Marx et d’Engels par Le Cercle d’Etude des Marxismes Fascicule 18 Présentation générale Le CEDM a entrepris de constituer une anthologie com- accès à des documents périphériques indispensables à mentée des écrits de Marx et d’Engels. la compréhension. Le projet s’inscrit dans le cadre des activités de for- Enfin nous avons opté pour une présentation chro- mation de l’Association Culturelle Joseph Jacquemotte : nologique en échelonnant les écrits dans l’ordre de leur il s’adresse à quelque public désireux de se mettre à élaboration par leur(s) auteur(s). Ce choix garantit à l’étude des textes qui constituent l’apport de Marx et nos yeux que l’on respecte, dans chaque contexte par- d’Engels et d’autres qui, au nom du marxisme, s’en ticulier, le processus même de la recherche, ses tâton- réclament. nements, ses rectifications, ses avancées. Une anthologie Une anthologie commentée pour une étude collec- tive des écrits de Marx et d’Engels Le principe d’un recueil ne réclame aucun commentaire spécial. Les ouvrages de ce genre sont légion dans Insistons sur la dimension pédagogique de l’entreprise, l’univers des apprentissages. Leur avantage est d’offrir laquelle ne souhaite qu’offrir un outil de travail pour la un éventail d’extraits significatifs d’une œuvre. formation au marxisme et aux théories qui s’en récla- ment ou qui s’y réfèrent. Le segment « à mesure » Les écrits de Marx et d’Engels se prêtent particu- dans le titre général indique que les textes se succède- lièrement à ce traitement, en raison de leur ampleur et ront dans l’ordre chronologique de leur écriture par de leur chronologie propre. Du reste, les recueils n’ont Marx et Engels. Mais c’est aussi une manière de dire pas manqué. Ainsi dans le domaine de l’édition fran- notre souhait d’ « y aller à mesure » dans un rapport cophone, les Morceaux choisis édités en 1934, aux d’apprentissage en groupe, en évaluant les savoirs et éditions Gallimard par H. Lefebvre et N. Gutermann ou les apports de chacun(e) en ces matières. les deux tomes des Pages de Karl Marx pour une éthique socialiste, par Maximilien Rubel en 1970, chez Pour servir cet objectif, la publication se fera sous la Payot. Toutefois, les ouvrages de ce genre sont deve- forme de fascicules d’ampleur variable. Ce dispositif nus plutôt rares aujourd’hui. Excepté les publications en souple et évolutif nous semble le mieux approprié à français des Editions du Progrès, de Moscou, d’accès l’usage auquel ces pages sont destinées. Il présente difficile, on ne compte pratiquement plus en édition l’avantage d’enregistrer à la commande tous les ajus- courante que le recueil de Kostas Papaioannou intitulé tements, toutes les modifications qui s’imposeront dans Marx et les marxistes, dans la collection Tel de Gal- le cours du travail collectif. L’électronique permet de limard. modifier sans peine chacune des versions qui seront ainsi référencées et datées selon leur dernière mise au Cette situation de pénurie, aggravée par la crise, puis la point. Chaque tirage sera reproduit sur le site Internet disparition des Editions sociales, suffit à justifier l’utilité de l’ACJJ. de la présente publication. Une anthologie commentée Ces ouvrages ont en commun de proposer un assem- blage de courts extraits regroupés par thèmes. Nous avons choisi une autre méthode. D’abord l’ampleur plutôt que la brièveté : en effet, il importe à nos yeux de respecter au plus juste le rythme des argumentations. Les coupures, supposons- les pertinentes, seront accomplies de sorte à préserver les articulations du raisonnement dans l’écrit complet. Ensuite le commentaire plutôt que la citation brute : c’est évidemment le plus délicat. Nous aurons de ce point de vue un double souci. Un souci de forme : celui de permettre à la fois une lecture cursive des extraits et une consultation des commentaires. Un souci de rigueur : nous veillerons à accompagner au plus près ces analyses par une bibliographie des ouvra- ges où sont construites et débattues les questions qu’elles soulèvent et par des annexes qui donnent Sommaire Ces pages constituent le deuxième volet d’une étude consacrée au cycle des évènements révolution- naires en Allemagne en 1848-1849. * L’ensemble des deux volumes propose les quatre cahiers suivants : * dans le précédent fascicule 17 : 1. Les révolutions de 48-49 en Allemagne et en Autriche-Hongrie 1.1. Fr. Engels, Révolution et contre-révolution en Allemagne, paginé RCRA, de 1 à 99. 1.2. Fr. Engels, La campagne pour la Constitution du Reich, paginé CCR de 1 à 17. * dans le présent fascicule 18 : 2. Notes et documents. 2.1. Stratégies, paginé S, de 1 à 25. 2.2. Fr. Engels, Contribution à l’histoire de la Ligue des Communistes (2), paginé CHL, de 1 à 6. 2.3. Note sur la Neue Rheinische Zeitung, paginé NGR de 1 à 11. 2.4. Andreas Gottschalk, son action politique en 1848-1849 à Cologne, paginé AG, de 1 à 10. 2.5. La campagne contre le paiement des impôts, paginé CCPI de 1 à 8. 2.6. Mise en sommeil ou dissolution de la Ligue en juin 1848 ?, paginé MSL de 1 à 5. 2.7. Le chant du coq gaulois, paginé, CCG de 1 à 11. 2.8. Les relations entre Marx et Lassalle en 1848-1849, paginé M/L de 1 à 14. 2.9. K. Marx, Plaidoyer du 8.2.49, paginé PL, de 1 à 16. 3. Annexes 3.1. Les revendications du parti communiste en Allemagne, paginé PRC, de 1 à 6. 3.2. Appel pour la fondation de la Neue Rheinische Zeitung, paginé FNGR, de 1 à 3. 3.3. Le tract de Mayence, paginé TM de 1 à 3. 3.4. Ferdinand Lassalle, les premiers emprisonnements, paginé FLP, de 1 à 4. 4. K. Marx et Fr. Engels, Tranches de vie : avril 1848-août 1849 Table générale 2.1. Stratégies Sources documentaires : - Der Bund der Kommunisten, Dokumente und Materialien, Dietz Verlag Berlin, 1984, 3 volumes1. - Marx Engels, Correspondance2, tomes 1 et 2, Editions sociales, Paris 1971 - Marx Engels, La Nouvelle Gazette Rhénane, en trois volumes, aux Editions sociales, Paris 1963, 1969, 19713. * L’objet de ce chapitre est d’offrir une vue d’ensemble sur la ligne politique que Marx et Engels vont défendre à la tête de la rédaction de la Nouvelle Gazette Rhénane. * La réflexion de Marx et d’Engels sur la stratégie politique des organisations ouvrières en Allemagne com- mence bien avant le déclenchement des évènements révolutionnaires de mars 1848. Les textes où elle s’exprime permettent de prendre la mesure des nuances, sinon des écarts, entre, d’un côté, l’élaboration théorique de la visée politique et, de l’autre côté, les contraintes imposées par la réalité de la lutte des classes et des rapports de force qui la conditionnent. * Les 3 et 7 octobre 1847, Engels avait fait paraître dans la Deutsche-Brüsseler-Zeitung un article intitulé « Les communistes et Karl Heinzen » dans lequel il critiquait le maximalisme irréfléchi des positions politiques de son interlocuteur, lequel avait aussitôt répliqué dans le même journal par une polémique contre Engels. C’est à Marx qu’il était revenu de poursuivre le débat en publiant, comme en feuilleton, le 28 octobre puis les 11, 18 et 25 novembre 1847, un long article intitulé « La critique moralisante et la morale critique, Contribution à l’histoire de la civilisation allemande contre Karl Heinzen4 ». Or s’agissant des relations entre la bourgeoise et le prolétariat dans leur opposition commune à l’Ancien régime, Marx écrit : Cependant, les travailleurs allemands savent fort bien que la monarchie absolue n'hésite pas ou ne peut hésiter un instant à les accueillir à coups de canon et à coups de fouet, elle qui est au service de la bourgeoisie. Pourquoi préféreraient-ils, dès lors, les vexations brutales du gouvernement absolu, avec sa suite mi-féodale, à la domination directe des bourgeois ? Les travail- leurs savent fort bien que la bourgeoisie est obligée non seule- ment de leur faire des concessions politiques plus larges que ne le fait la monarchie absolue, mais qu'au service de son commer- ce et de son industrie, elle fait naître, contre son gré, les condi- tions favorables à l'union de la classe laborieuse, et cette union des travailleurs est la première condition de leur victoire. Les travailleurs savent que la suppression des rapports de propriété bourgeois ne peut être obtenue si l'on maintient les rapports féodaux. Ils savent que le mouvement révolutionnaire de la bourgeoisie contre les ordres féodaux et la monarchie absolue ne peut qu'accélérer leur propre mouvement révolutionnaire. Ils savent que leur propre lutte contre la bourgeoisie ne pourra dé- buter que le jour où la bourgeoisie aura triomphé. En dépit de tout cela, ils ne partagent pas les illusions bourgeoises de M. Heinzen. Ils peuvent, ils doivent prendre à leur compte la révo- 1 BDK, en abrégé, suivi du numéro de volume et du numéro de page. 2 C, en abrégé, suivi du numéro de volume et du numéro de page. 3 NGR, en abrégé, suivi du numéro de volume et du numéro de page. 4 Le texte se trouve aux pages 745-779 de l’édition des Œuvres de Marx par Maximilien Rubel, coll. de la Pléiade, Gallimard, Paris 1982, vol. 3. Nous renvoyons au chapitre 1.10. de notre 3e fascicule pour une lecture commentée de l’article. S, page 1/25 lution bourgeoise comme une condition de la révolution des ou- vriers.