HABITATS MENACÉS ET ZONES TROPICALES IMPORTANTES POUR LES PLANTES (ZTIP) DE GUINÉE, AFRIQUE DE L’OUEST

Charlotte Couch, Martin Cheek, Pépé Haba, Denise Molmou, Jenny Williams, Sékou Magassouba, Saïdou Doumbouya, et Muhammad Yaya Diallo Image de couverture : Kounoukan, ses falaises de montagne de grès, et sa forêt les falaises de la montagne de grès, et la forêt submontagnarde intacte qui se transforment en forêt de plaine en contrebas. Un bowal de grès de haute altitude domine le sommet du plateau, avec une forêt galerie submontagnarde. Au premier plan, au bord de la falaise, se trouve un arbuste à fleurs roses, Cailliella praerupticola (CR). Ce genre, unique à la Guinée, possède une seule espèce qui est limitée au Kounounkan. Photo de © Xander van der Burgt. Habitats Menacés et Zones Tropicales Importantes pour les Plantes (ZTIP) de Guinée, Afrique de l’Ouest

Charlotte Couch, Martin Cheek, Pépé Haba, Denise Molmou, Jenny Williams, Sékou Magassouba, Saïdou Doumbouya, et Muhammad Yaya Diallo Groupe de travail en action à HNG-UGAN. Aboubacar Sylla (représentant Saïdou Doumbouya), Denise Molmou (HNG), Falaye Kone (MEEF), Mamadou Cellou Diallo (PEG), Fatoumata Stell Conté (Guinée Écologie), Dr Sékou Magassouba, Sékou Kourouma (OGuiPar), et Charlotte Couch (RBG Kew).

© Charlotte Couch, Martin Cheek, Pépé Haba, Denise Molmou, Jenny Williams, Sékou Magassouba, Saïdou Doumbouya, et Muhammad Yaya Diallo 2019

Date de publication mai 2019 ISBN 978-1-5272-4064-3 Ce livre est dédié au groupe de travail pour les Zone Tropicales Importantes pour les Plantes (ZTIP) et le Plan d’Action de Conservation (PAC) pour les espèces végétales menacées.

Dr Sékou Magassouba (HNG), Charlotte Couch (RBG Kew), Saïdou Doumbouya (COSIE), Bella Diallo (MEEF), Mamadou Diawara (Guinée Écologie), Muhammad Yaya Diallo (Guinée Écologie), Denise Molmou (HNG), Col. Sayba (OGuiPar), Moussa Diabaté (SERG), Falaye Kone (MEEF), Fatoumata Stell Conté (Guinée Écologie), Sékou Kourouma (OGuiPar), Pr. Sékou Moussa Keita (CERE), et Mamadou Cellou Diallo (PEG). [foreword] Avant-propos

C'est avec grand plaisir que j’écris l’introduction de cet ouvrage novateur : le tout premier livre sur les Zones Tropicales Importantes pour les Plantes (ZTIP) d'un pays d'Afrique tropicale.

Plantlife International a imaginé et créé le concept des ZIP en 2001. L'année suivante, elles furent incluses en tant que Cible 5 dans la Stratégie Mondiale pour la Conservation des Plantes (SMCP) de la Convention sur la Diversité Biologique (CDB) des Nations Unies en reconnaissance de la nécessité de concentrer plus d’attention et d’efforts à la conservation de notre patrimoine botanique in situ. Aujourd'hui, le concept des ZIP a été adopté dans plus de 70 pays à travers le monde. Il est essentiel que la Guinée rejoigne ce groupe afin d’assurer la reconnaissance de la diversité botanique importante et riche de ce pays, et pour qu’elle soit célébrée et, plus important encore, conservée.

L'appui des Jardins Botaniques Royaux (RBG) de Kew à l’initiative ZIP a été extrêmement utile, notamment pour faire avancer les travaux dans les tropiques, et en Afrique en particulier. Leur passion et leur expertise ont été vitales pour aider les partenaires nationaux à développer les preuves nécessaires qui forment la base des ZIP, et nous sommes ravis d’avoir pu les soutenir.

La mise en œuvre du protocole Zones Importantes pour les Plantes est importante et urgente. « La vie entière dépend des plantes » est une déclaration bien connue et plus que fondée. Lors de la collecte de données pour ce projet, il est devenu apparent que 25 espèces de plantes sont très probablement éteintes mondialement. Il s’agit d’une perte irrévocable qui risque de devenir bien trop commune si nous ne faisons pas en sorte que la conservation des plantes devienne davantage primordiale dans nos réflexions et se reflète dans nos actions.

Ben McCarthy Directeur Stratégie, Plantlife International

Forêt Classée du Mt Gbalan, Guinée, mars 2019. La photo montre la conversion en cours du reste de la forêt de basse altitude en Guinée Maritime en planches, charbon de bois (pile de bûches au centre), et en terres agricoles. Cette forêt a été réduite de 70% en deux ans. Photo: © Charlotte Couch Préface des Auteurs [Preface]

La Guinée compte plus de 250 espèces répertoriées de plantes uniques et menacées, plus que tout autre pays d'Afrique de l'Ouest. Assurer leur protection ne devrait pas uniquement être une priorité nationale, mais une priorité mondiale.

Parmi ces espèces – ces ressources naturelles – il existe potentiellement de nouveaux médicaments, matériaux, et aliments qui, grâce à la recherche scientifique, pourraient améliorer les moyens de subsistance des Guinéens.

Cependant, le temps presse. Déjà 35 des espèces de plantes les plus rares de Guinée sont peut-être éteintes, et 25 de ces espèces sont ou étaient uniques au monde en Guinée. Malgré nos recherches, ces espèces n'ont pas été aperçues depuis plus de 50 ans et semblent avoir été détruites par inadvertance à la suite d'activités humaines.

La Guinée continuera de se développer à travers une exploitation minière plus importante, une agriculture améliorée, de nouvelles routes, de nouvelles industries, de plus grandes villes, ainsi que des infrastructures supplémentaires pour les soutenir. Ce développement futur aura un impact sur l'environnement naturel.

Dans ce livre, nous documentons les habitats de plantes les plus menacés de Guinée et les 22 zones les plus importantes, non seulement pour la conservation de ces habitats, mais également pour les espèces de plantes menacées qu’ils contiennent. Si ces 22 ZTIP répertoriées dans cet ouvrage peuvent être protégées, une grande partie du patrimoine national de la Guinée en termes de ressources en plantes sauvages sera alors sauvegardée. Au total, ces 22 zones occupent 8 702 km², soit 3,5% de la superficie de la Guinée. Plusieurs de ces zones sont déjà protégées, telles que Nimba et Ziama. D'autres ne sont pas protégées, comme par exemple Kounounkan qui abrite pourtant plus d’espèces uniques au monde que tout autre lieu de Guinée, et la destruction de la forêt s’y poursuit. Les 22 Zones Tropicales Importantes pour les Plantes répertoriées dans ce livre incluent :

–– Plus de 60% des espèces de plantes menacées de Guinée

–– Les sites documentés les plus riches en espèces de Guinée

–– Des espèces socio-économiques indigènes importantes

–– Les zones de la plus haute qualité de chacun des neuf habitats menacés

Nous espérons que ce livre, qui est le résultat des efforts communs de scientifiques guinéens et britanniques, de responsables gouvernementaux, et d’équipes d’ONG, permettra de renforcer la protection de la diversité végétale de la Guinée et de mieux la gérer.

5 [acknowledgements] Remerciements

Ce livre n'aurait pas pu être commencé ou achevé sans le À l’Herbier National de Guinée, nous remercions : soutien du programme Darwin Initiative du gouvernement Gbamon Konomou, Nagnouma Condé, Tokpa Seny britannique qui a financé le programme « La République Doré, Pépé Albert Guilavogui, Almamy Diallo, Abdoulaye de Guinée ZIP » (Projet Darwin 23-002) de 2016 à 2019, Baldé, qui ont tous contribué au travail de terrain, au et dont ce livre sur les Habitats Menacés et les ZTIP est le géoréférencement, et/ou à la polygonisation du bowal, principal résultat. Nous remercions tout particulièrement Elhadj Moussa Kourouma, et le Dr Faya Touna. Nous Eilidh Young, représentante de l’Initiative Darwin, pour ses remercions également Fatoumata Madé Fofana pour son conseils constructifs tout au long du projet. travail de terrain au Fouta Djallon. Nous remercions la Ellis Goodman Family Foundation pour Au gouvernement guinéen, nous remercions : Mamadou avoir apporté leur soutien à la poursuite de ce projet (de Bella Diallo (CITES), Abdoulaye Yéro Baldé (MESRS), 2018 à 2020) ; et plus particulièrement pour avoir financé Doussou Lancinè Traoré (UGANC), le Colonel Mamady le salaire de la Conseillère Technique du projet et auteure Sayba Keita, directeur général d’OGuiPaR, le Colonel principale de la deuxième partie de ce livre, Charlotte Namory Keita (DNEF), le Colonel Layaly Camara (DNEF), et Couch, ainsi qu’une grande partie de la phase finale du le Colonel Aboubacar Oularé (MEEF). travail d’inscription sur Liste Rouge en 2018 et 2019, à l'Unité d'Évaluation des Plantes de RBG, Kew. Ce travail À l'ambassade du Royaume-Uni, nous remercions a été réalisé par Catia Canteiro et Emma Williams, sous l'ambassadrice Catherine Inglehearn (ainsi que Christopher la direction de Serene Hargreaves. C'est Emma Williams Jarrett), qui a ouvert un grand nombre des ateliers de qui a remporté la subvention du Bentham-Moxon formation à nos projets à l’Herbier National de Guinée, Trust ayant permis de financer la visite de Fatima Diop à l'Université Gamal Abdel Nasser, et qui a participé à de (Université Cheikh Anta Diop, Dakar), chargée de passer nombreuses missions sur le terrain pour évaluer les plantes en revue ces évaluations. rares de Guinée et explorer les ZTIPS potentielles. Aiah Lebbie (Université de Sierra Leone) a contrôlé À Londres, Janis Shillito a tapé la majorité du texte grand nombre des évaluations d'espèces de Guinée qui de la première partie de ce livre. George Gosline a sont aussi présentes dans son pays, et au Libéria où son entretenu la base de données WTA Access contenant les expérience s’étend également. La Fondation Mohammed enregistrements de spécimens et d’espèces sur lesquels bin Zayed a soutenu des travaux visant à conserver le repose ce livre. Iain Darbyshire, en tant que responsable de Vernonia djalonensis, une espèce d’origine endémique la Stratégie Scientifique de Kew pour les Zones Tropicales menacée d’extinction. Importantes pour les Plantes, a fourni des conseils sur les ZTIP pendant la durée du projet, a rédigé la plupart Nous remercions également le GBIF (2016-2018) pour la des demandes de financement Darwin retenues pour subvention BID qui a permis le nettoyage des données le projet, ainsi que la plus grande partie des demandes et le géoréférencement de spécimens d’herbiers de financement BID. Son expertise des Acanthaceae a guinéens conservés principalement au MNHN de Paris. alimenté toutes les évaluations de la Liste Rouge des Cela a permis de les rendre disponibles pour ce projet espèces de cette famille. et de cartographier et évaluer le risque d’extinction d’espèces végétales guinéennes ; et pour le support des Xander van der Burgt a dirigé de nombreuses missions chercheurs guinéens. sur le terrain dans des régions isolées avec des collègues guinéens, a redécouvert des espèces perdues, en a Colin Harris et John Merry sont remerciés pour découvert de nouvelles, et a collecté des données avoir contacté RBG Kew en 2004 afin d’obtenir une essentielles qui ont contribué à la reconnaissance de expertise botanique et des conseils pour le projet Rio futures ZTIPS. Isabel Larridon, a passé en revue notre Tinto-Simfer Simandou, qui se trouvait alors dans sa projet et a dirigé les évaluations et la recherche sur les phase de prospection. Ce fut le début de 15 années de espèces de Cyperaceae. Saba Rokni a commencé la recherche botanique par Kew en Guinée, qui ont donné Liste Rouge des espèces guinéennes pour ce projet en lieu à de nombreux autres projets, principalement avec tant que volontaire en 2015 et a ensuite été recrutée l’Herbier National de Guinée, ainsi qu’à ce projet. Salim pour continuer cet important travail de 2016 à 2017, Kouyaté, Seydou Cissé, Thomas Williams, Pierre Haba, avant de poursuivre ce même rôle au sein du projet de et Alphonse Traoré sont des membres clé du personnel ZTIP du Mozambique. Cette tâche fut reprise par Emma de l’environnement de Simfer qui a soutenu notre Williams et Catia Canteiro en 2018 et 2019. Ce travail de recherche botanique. classement Liste Rouge n'aurait pas été possible sans les volontaires et stagiaires d'été de Kew et des partenaires Nous remercions le Groupe de travail pour les Zones du projet qui ont apporté leur aide avec la collecte de Tropicales Importantes pour les Plantes (ZTIPS) et le Plan données et la réalisation d'évaluations préliminaires. Nous d’Action de Conservation pour les espèces végétales remercions principalement Margaret Joachim et Rosemary menacées (PAC) qui ont revu et contribué aux feuilles Lomer, mais également Olly Hooper, Tom Smith, Emily de données sur les ZTIP qui constituent la deuxième Marshall, Charlie Gore, et Amy Guest. Justin Moat et Tim partie de ce livre : Wilkinson ont aidé Jenny Williams qui a travaillé sur le Dr Sékou Magassouba (HNG), Charlotte Couch (RBG développement des cartes. Eimear Nic Lughadha a relu le Kew), Saïdou Doumbouya (COSIE), Bella Diallo (MEEF), brouillon de ce livre et a offert de précieux conseils. Mamadou Diawara (Guinée Écologie), Muhammad Yaya Enfin, pour leur superbe travail, nous remercions l’équipe Diallo (Guinée Écologie) Denise Molmou (HNG), Col. de Jessica Harvey, Céline Louasli, Scott Brown, et Gabrielle Sayba Keita (OGuiPar), Moussa Diabaté (SERG), Falaye Brown qui ont préparé, conçu, et traduit ce livre de Kone (MEEF), Fatoumata Stell Conté (Guinée Écologie), manière efficace et experte. Sékou Kourouma (OGuiPar), Pr. Sékou Moussa Keita (CERE), Mamadou Cellou Diallo (PEG).

6 Table des matières [contents]

Liste des abréviations 8 Introduction générale 10 Première Partie : Les Habitats Menacés de la Guinée 15 Classification des habitats menacés pour les évaluations de ZTIP 17 Méthodologie de la cartographie 18 Habitats de grès : habitats menacés 1 à 3 21 Habitat 1 : Falaises et murs de grès 23 Habitat 2 : Prairies de bowal de grès de haute altitude 26 Habitat 3 : Prairies de bowal de grès de basse altitude 29 Habitats de bowal latéritique : habitats menacés 4 et 5 32 Habitat 4 : Bowal latéritique de haute altitude 35 Habitat 5 : Bowal latéritique de basse altitude 37 Habitat d'inselbergs granitiques : habitat menacé 6 40 Habitat de chutes d'eau et rapides : habitat menacé 7 45 Habitat 8 : Forêts sempervirentes des plaines de l’Afrique de l’Ouest 48 Habitat 9 : Forêts submontagnardes des hauts plateaux guinéens 55 Deuxième Partie : Zones Tropicales Importantes pour les Plantes (ZTIP) de Guinée 61 Résumé des critères pour les Zones Importantes pour les Plantes Tropicales (ZTIP) 63 Utilisation des données 65 Variations entre les différentes ZTIP 66 Liste des ZTIP 67 Évaluation de ZTIP 1 : Bowal Tankon et Bowal Touppé Mama, Dalaba 68 Évaluation de ZTIP 2 : Forêt Classée de Diécké, Préfecture de Yomou. 74 Évaluation de ZTIP 3 : Mont Gangan, Chaîne de Montagnes de Grès, Kindia 80 Évaluation de ZTIP 4 : La Forêt Classée de Gbélén, Préfecture de Dubréka. 87 Évaluation de ZTIP 5 : Forêt Classée de Grandes Chutes, Préfecture de Kindia. 92 Évaluation de ZTIP 6 : Forêt de Kakiwondi, Tomboya, Préfecture de Coyah. 99 Évaluation de ZTIP 7 : Chutes de Kambadga, Préfecture de Pita. 105 Évaluation de ZTIP 8 : Bowal de grès de Koba, Préfecture de Dalaba. 110 Évaluation de ZTIP 9 : Mont Konossou, Préfecture de Guéckédou 115 Évaluation de ZTIP 10 : Cascades de Koukoutamba, Préfecture de Tougué. 120 Évaluation de ZTIP 11 : Massif et Plateau de Kounounkan, Préfecture de Forécariah 126 Évaluation de ZTIP 12 : Les inselbergs de Moofanyi, Préfecture de Forécariah. 135 Évaluation de ZTIP 13 : Futur Parc National du Moyen-Bafing, Préfectures de Tougué, Dinguiraye, Dabola, Koubia, Mamou. 143 Évaluation de ZTIP 14 : Mont Béro Forêt Classée, Préfectures de Nzérékoré et Beyla. 151 Évaluation de ZTIP 15 : Mont Wokou, Préfecture de Macenta. 157 Évaluation de ZTIP 16 : Mont Nimba, Préfecture de Lola. 161 Évaluation de ZTIP 17 : Chutes de Saala, Préfecture de Labé. 169 Évaluation de ZTIP 18 : Montagnes sud de Simandou, Préfectures de Beyla et Macenta 174 Évaluation de ZTIP 19 : Bowal ferralitique de Simbaraya, Préfecture de Kindia. 184 Évaluation de ZTIP 20 : Plateau de Tassing, Préfectures de Coyah et Kindia. 191 Évaluation de ZTIP 21 : Les inselbergs côtiers de Tonkoyah, Forécariah 196 Évaluation de ZTIP 22 : Forêt Classée de Ziama, Préfecture de Macenta 201 References 208 Appendice 209 Appendice A : Espèces menacées par ZTIP 209 Appendice B : Habitat par ZTIP 216

7 Liste des abréviations

Acronymes : BID = Biodiversity Information for Development SMCP = Stratégie Mondiale pour la Conservation des (Informations sur la Biodversité pour le Développement) Plantes

CDB = Convention sur la Diversité Biologique SMFG = Société des Mines de Fer de Guinée

CEGENS = Centre de Gestion de l’Environnement des UGANC = Université Gamal Abdel Nasser de Conakry Monts Nimba- Simandou UICN = Union Internationale pour la Conservation de la CERE = Centre d'Etude et de Recherche en Nature Environnement UNCCD = United Nations Convention to Combat CITES = Convention on International Trade in Desertification (Convention des Nations Unies sue la Endangered Species of Wild Fauna and Flora (Convention Lutte Contre la Désertification) sur le Commerce International des Espèces de Faune et de Flore Sauvages Menacées d’Extinction) USAID = United States Agency for International Development (L'Agence des États- COSIE = Centre d'Observation de Surveillance et Unis pour le développement international) d'Information Environnementales WCF = Wild Chimpanzee Foundation (Fondation pour les DNEF = Direction Nationale des Eaux et Forêts Chimpanzés Sauvages)

EISE = Etude d'Impact Social et Environnemental ZD = Zone de Développement

GBIF = Global Biodiversity Information Facility (Système ZGR = Zone de Gestion des Ressources Mondial d'Informations sur la Biodiversité) ZICO = Zone Importante pour la Conservation des HNG = Herbier National de Guinée Oiseaux

MEEF = Ministère de l’Environnement des Eaux et Forêts ZIP = Zone Intégralement Protégée

MESRS = Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la ZIP = Zone Importante pour les Plantes Recherche Scientifique (page de remerciements uniquement)

MNHN Paris = Museum National d’Histoire Naturelle, ZTIP = Zone Tropicale Importante pour les Plantes Paris

NU = Nations Unies

ONG = Organisation non-gouvernementale

OGUIDAP = Office Guinéen de la Diversité Biologique et des Aires Protégées

OGuiPaR = Office Guinéen des Parcs et Réserves

PAC = Plan d’Action de Conservation

PEG = Protection et Gestion de l’Environnement NGO

Obs. Perso. = Observation Personelle

PNMB = Parc National du Moyen-Bafing

RBG, Kew = Royal Botanical Gardens, Kew (Jardins Botaniques Royaux, Kew)

SERG = Herbier de l’Institut de Recherche Agronomique de Guinée, Sérédou.

8 UICN Catégories Liste Rouge : Abréviations Botaniques : EX = Éteinte au Niveau Mondial ined. = ineditus = non publiée

EW = Éteinte à l’État Sauvage sp. = espèce

CR = En Danger Critique sp. nov. = species novum = nouvelle espèce

CR(PE) = En Danger Critique (Certainement Éteinte) sp. nov. aff. = species novum affinis = nouvelle espèce semblable à EN = En Danger spp. = version plurielle de sp. VU = Vulnérable var. = variété NT = Quasi Menacée subsp. = sous-espèce LC = Préoccupation Mineure

DD = Données Insuffisantes Substrates : Fe = latéritique / ferralitique NE = Non Évaluée SS = grès

G = granite

9 [GENERAL INTRODUCTION] Introduction générale

Ceci est le premier livre sur les habitats menacés et les Zones Importantes pour les Plantes pour un pays d'Afrique tropicale. Son but est :

–– de réunir toutes les données nationales disponibles sur les plantes et habitats concernés dans un format accessible,

–– d’identifier les sites de plantes prioritaires (ZTIP) en fournissant des cartes et des données accessibles pour permettre aux parties prenantes locales, nationales, et internationales de cibler les actions et les ressources de conservation,

–– de souligner les lacunes importantes du cadre préexistant des zones protégées en Guinée, au niveau national et mondial,

–– d’aider la Guinée à s'acquitter de ses obligations internationales en matière de communication de l'information sur la biodiversité, dont : la Stratégie Mondiale pour la Conservation des Plantes (SMCP), les objectifs de la Convention sur la Diversité Biologique (CDB), les Objectifs d’Aichi, et les Objectifs de Développement Durable. Mais également contribuer au développement de la Liste Rouge des espèces et des écosystèmes de l’UICN,

–– de souligner l’importante richesse en plantes de la Guinée, en donnant aux scientifiques, aux responsables politiques, aux financeurs, et aux touristes, nationaux et internationaux, des données facilement accessibles sur ses habitats et ses plantes menacés,

–– d’encourager la fierté à l'égard du patrimoine naturel de la Guinée, en particulier de ses plantes et habitats dont l’importance est mondiale, et soutenir leur conservation pour les générations futures,

–– d’améliorer les moyens de subsistance et les avantages pour les communautés des zones tampons des ZTIP de Guinée : grâce à une meilleure connaissance et à une meilleure gestion des ressources végétales clés en terme de matériaux, aliments et médicaments, services écosystémiques, leurs valeurs spirituelles et religieuses, et/ou l'écotourisme durable.

Le besoin est urgent car les espèces de plantes guinéennes sont en voie de disparation mondiale et les habitats dans lesquels elles se développent disparaissent rapidement.

En 2018, il a été confirmé qu'au moins une espèce de plante unique à la Guinée s’est éteinte : une plante qui vivait dans les cascades, Inversodicraea pygmaea.

10 Habitats Menacés et Zones Tropicales Importantes pour les Plantes (ZTIP) de Guinée, Afrique de l’Ouest Inversodicraea pygmaea une espèce guinéenne aujourd'hui considérée mondialement éteinte.

Au début de l’année 2019, en rassemblant et en analysant les enregistrements accumulés au cours des dernières années pour notre projet relatif aux Zones Importantes des Plantes de Guinée, nous avons constaté que 35 espèces de plantes rares et menacées, dont 25 uniques à la Guinée, n'ont pas été redécouvertes malgré les nombreuses enquêtes de terrain que nous, et d’autres groupes, avons menées en Guinée (voir tableau ci-dessous).

Nous devons en conclure qu’il est possible que ces espèces soient éteintes au niveau national ou, dans le cas des espèces endémiques guinéennes, au niveau mondial. La plupart de ces espèces peut-être éteintes - ce qui représente la grande majorité des 35 plantes mentionnées ci-dessus - se trouvaient dans le Fouta Djallon, une zone densément peuplée où l’agriculture est avancée et intensive. Nous anticipons, et espérons, que de nouvelles enquêtes ciblées dans les recoins les plus reculés du Fouta Djallon permettront de redécouvrir certaines de ces espèces disparues, rendant ainsi possible leur protection. Mais nous nous avons également préparons à l’éventualité que la majorité d’entre elles soit déjà éteinte.

Introduction 11 Organisation de la table : 1.Substrat/Habitat. 2.Altitude. 3.Espèces

Genre et espèce Famille Substrat Altitude Guinée la de Endémique (si non, autre pays où présente) est l'espèce Aperçue pour la : en fois dernière Localisation/Préfecture Statut UICN Anadelphia funerea Gram. Fe Low ✓ 1937 Kouria-Trebeleya & Linsan EN Cyanotis scaberula Comm. Fe Low ✓ 1937 Linsan-Kouroussa EN Indigofera pobeguinii Leg. Fe Low ✓ 1904 Kouroussa CR Sporobolus pauciflorus Gram. Fe Low ✓ 1947 Mt Nimba, base of CR Bidens occidentalis Comp. Fe High ✓ 1954 Timbo, Mali, Trebeleya EN Ctenium sesquiflorum Gram. Fe High ✓ 1945 Ditinn-Diaguissa EN Drimia sudanica Hyac. Fe High Also S. Leone, S. Sudan 1905 Labé EN Emilia djalonensis Comp. Fe High ✓ 1913 Haut Dalaba CR (PE) Eriosema latericola Leg. Fe High ✓ 1937 Kolenté, Mamou & Timbo EN Microglossa caudata Comp. Fe High ✓ 1905 Bowali Kouria CR (PE) Tephrosia djalonica Leg. Fe High ✓ 1907 Timbo to Ditinn CR (PE) Bulbostylis bodardii Cyp. Fe Both ✓ 1948 Diaguissa, Dalaba EN Echinops guineensis Comp. Fe SS Both Also, Iv. Coast. 1954 Beyla, Mt Loura EN Andropogon incomptus Gram. SS High ✓ 1956 Madina Tossékéré CR Cyanotis lourensis Comm. SS High ✓ 1962 Misside Banga, E of Pita; Mt Loura EN Eriocaulon irregulare Erioc. SS High ✓ 1962 Kala près de Dalaba; entre Timbo et Ditinn; plaine de la Fétorè, près de Koubi EN Eriosema adamii Leg. SS High ✓ 1958 Madina Tossékéré (Pita) CR Heterosamara bennae Poly. SS High ✓ 1937 Benna CR Isachne guineensis Gram. SS High ✓ 1956 Madina Tossékéré, Timbi; pont avant, Popodara; Mt Loura EN Rhynchosia chevalieri Leg. SS High Also Mali 1930 Mt Loura, Mali EN

Genre et espèce Famille Substrat Altitude Guinée la de Endémique (si non, autre pays où présente) est l'espèce Aperçue pour la : en fois dernière Localisation/Préfecture Statut UICN Habenaria jacobii Orch. SS Fe G Both Also S. Leone 1962 Passo, near Pita; surroundings of Kindia EN Schizachyrium djalonicum Gram. SS Fe High ✓ 1956 Pita; Benna EN Bothriocline (Erlangea) fruticosa Comp. SS G High Also S. Leone 1956 Madina Tossékéré; Benna EN Schizachyrium penicillatum Gram. SS G Both Also S. Leone 1956 Madina Tossékéré; Kindia EN Loudetiopsis baldwinii Gram. G Low ✓ 1947 Macenta CR(PE) Osbeckia praviantha Mela. G Low Also, 1949 Macenta EN Inversodicraea pygmaea Podo. Waterfall Low ✓ 1951 Grandes Chutes, Kindia CR(PE) Stonesia gracilis Podo. Waterfall Low Also, S. Leone 1951 Grandes Chutes, Kindia EN Impatiens bennae Bals. Waterfall High ✓ 1956 Benna CR Heteradelphia paulojaegeria Acan. Lowl. forest Low Also, Iv. Coast, S. Leone 1949 Beyla EN Ritchiea afzelii Capp. Lowl. forest Low ✓ 1899 Beyla CR Agelanthus guineensis Loran. Subm. forest High ✓ 1956 Mali: Mt Loura CR(PE) Clematis kakoulimensis Ran. Subm. forest High ✓ 1945 Kakoulima CR Rinorea djalonensis Viol. Subm. forest High Also, Liberia, S. Leone 1949 Ditinn et Diaguissa; Macenta; Nimba EN Sabicea bracteolata Rub. Subm. forest High ✓ 1956 Pita:Timbi Madina. River Fétoré; banks of the Mafin in Dalaba; Labé; Bomboli CR

Tableau A : Espèces de plantes menacées potentiellement éteintes en Guinée : date et location de leur dernier enregistrement. Légende : ✓ = oui. Substrat : Fe = latéritique ; SS = grès ; G = granite. Altitude : Basse = <500 m ; Haute = >500 m. Statut UICN : voir page 9. Afin d'éviter d'autres extinctions globales et nationales d'espèces de plantes guinéennes, il nous a fallu déterminer les informations suivantes dans le cadre de ce projet :

–– Identifier les espèces végétales les plus menacées d’extinction. En sachant qu’à ce jour, dans le monde, seulement 7,2% des espèces de plantes ont été répertoriées selon leur statut de risque d’extinction (Liste Rouge), il était nécessaire d’évaluer officiellement le statut de conservation de la plupart des espèces de plantes guinéennes à l’aide du système de catégories et de critères de l’UICN (2012) (pour plus d’informations, se référer à l’ouvrage Livre Rouge des Plantes Vasculaires de la Guinée).

–– Repérer où les espèces menacées survivent à l'état sauvage, et dans quels types d’habitats. Cet objectif a été atteint grâce au géoréférencement de toutes les données disponibles sur les espèces jugées menacées dans le but de les cartographier ; des travaux de terrain ont permis de confirmer leur survie. Nous avons également œuvré à la caractérisation des habitats menacés de la Guinée.

–– Aider à assurer la survie des espèces menacées survivantes en les incluant dans des zones délimitées appelées Zones Importantes pour les Plantes. Étant donné que le développement va se poursuivre en Guinée, il est essentiel de savoir quelles zones du pays comportent une biodiversité végétale irremplaçable, et quelles sont les zones les plus importantes pour la conservation afin de faire en sorte que les habitats et les espèces menacés puissent y être protégés de l'extinction totale.

Ce livre est divisé en deux parties et présente les principaux résultats de notre programme :

Dans la première partie, nous détaillons neuf habitats menacés au plan mondial qui existent en Guinée. Il est urgent d’assurer leur conservation et protection car nous avons tant perdu que les derniers fragments survivants constituent notre dernier espoir pour la survie de la biodiversité unique et irremplaçable qu’ils contiennent.

Deux des habitats menacés de la Guinée sont : les forêts sempervirentes de basse altitude d’Afrique de l’Ouest, et les forêts submontagnardes des hauts plateaux guinéens (habitats menacés 8 et 9 de la première partie). 96% de la forêt originelle de Guinée a déjà été détruite (Sayer et al. 1992), et ce qu’il en reste continue à être défriché pour l'agriculture. Pourtant, ces deux habitats forestiers ne sont pas uniques à la Guinée. Des fragments parfois mieux protégés survivent dans la Sierra Leone voisine (forêt submontagnarde des Mts Loma) où 95% de la forêt originelle a été perdue (CNULD, 2004), et au Libéria où 40% des forêts de plaine subsistent (Robertson, 2001).

Les habitats menacés qui sont uniques à la Guinée et ne se trouvent nulle part ailleurs sont d’autant plus préoccupants. Il s’agit : des habitats de grès du Fouta Djallon (habitats menacés 1 à 3) et de la prairie bowal latéritique de haute altitude (habitat menacé 4). Ces habitats comptent le plus grand nombre d'espèces uniques au monde et le plus grand nombre d'extinctions potentielles enregistrées.

Dans la deuxième partie, nous détaillons 22 Zones Tropicales Importantes pour les Plantes (ZTIP) qui ont été mises en évidence et ont fait l’objet d’ateliers de travail en Guinée, en utilisant des données de spécimens recueillies dans le monde entier, notamment à Paris, en France et à Poznan, en Pologne - où se trouvent les principales sources de données sur les plantes de Guinée. Si toutes ces zones peuvent être protégées, plus de 60% des espèces végétales menacées de Guinée et 100% de ses habitats menacés auront la possibilité de survivre afin de profiter aux générations futures de Guinéens en leur apportant des médicaments, du matériel, des aliments, ainsi que la possibilité de faire avancer la science.

14 Habitats Menacés et Zones Tropicales Importantes pour les Plantes (ZTIP) de Guinée, Afrique de l’Ouest Première Partie

Les Habitats Menacés de la Guinée

Jusqu'à présent, il existe peu d'informations détaillées disponibles sur les habitats menacés de la Guinée. Mis à part les notes issues de la littérature de la période coloniale française (Adam 1958, Jaeger 1959, Schnell 1952a, 1952b, 1968, par exemple), certains ouvrages publiés sont trompeurs. Porembski et al. (1994) ont étudié les communautés de plantes et les espèces présentes sur les inselbergs granitiques, les affleurements de grès, et les ferricrètes (bowal latéritique) en Guinée, mais ont conclu que les inselbergs et les ferricrètes granitiques ne possèdent pas d'endémie locale alors qu'en réalité, ces habitats présentent de nombreuses espèces endémiques, comme nous le démontrons ci-dessous (habitats 4 à 6).

De même, au sujet des forêts de hautes terres des hauts plateaux de Guinée, White (1983) a déclaré qu’elles avaient « très peu d’endémiques » alors que nous avons documenté en vérité 24 espèces endémiques de ces forêts submontagnardes des hauts plateaux guinéens (habitat 9). En résumé, jusqu'à présent, l'importance des habitats de la Guinée et des espèces de plantes endémiques et menacées qui s’y trouvent n'a pas été assimilée. Aujourd’hui encore, nos connaissances sont incomplètes et de nouvelles découvertes continuent à être faites, en particulier lorsque de nouveaux fragments d'habitats d'origine sont découverts et étudiés.

Afin de caractériser la composition des espèces des habitats menacés, nous avons utilisé nos connaissances des habitats que nous avons précédemment étudiés en Guinée Forestière entre 2006 et 2016, ainsi qu’en Guinée Maritime et Haute Guinée entre 2011 et 2018. En attribuant des espèces menacées à des habitats menacés, nous nous sommes inspirés de l'excellent Lisowski (2009), lui-même basé sur Keay & Hepper (1954-1972). Cependant, dans le cas d'espèces connues uniquement grâce à des spécimens prélevés il y a 50 à 100 ans, il est possible que des erreurs d’attribution de l'habitat existent car très souvent les métadonnées de ces spécimens étaient incomplètes et ne spécifiaient pas leur habitat d’origine. Dans ces cas-là, nous nous sommes largement fiés au nom de la localité. Ainsi, par exemple, `Boulivel’ est une région de bowal ferralitique de haute altitude bien connue, tandis que Madina Tossékéré est en grès.

Première Partie 15 Carte 1. Les quatre régions de la Guinée.

Carte 2. Les Hauts Plateaux de Guinée : Fouta Djallon et Loma-Man..

16 Habitats Menacés et Zones Tropicales Importantes pour les Plantes (ZTIP) de Guinée, Afrique de l’Ouest Chacun des neuf habitats menacés que nous identifions ici compte au moins 20 espèces menacées dont au moins quatre sont uniques au monde dans cet habitat.

Nous n'avons pas inclus les habitats qui sont répandus dans le monde entier, qui ne sont pas ou peu menacés, ou qui comptent peu d'espèces menacées sur une aire de répartition limitée. Par conséquent, nous n'incluons pas comme habitats menacés :

–– La forêt guinéenne / prairie boisée / prairie (également appelée savane ou forêt claire). Cet habitat est réparti dans une bande située au sud du Sahara, allant du Sénégal au Soudan, contient peu d'espèces menacées, et est intact sur une grande partie de sa superficie.

–– La mangrove atlantique. Bien que cet habitat soit sous pression en Guinée, il ne comprend que sept espèces ligneuses d’arbres, dont aucune n'est menacée, et se trouve des deux côtés de l'Atlantique entre les tropiques.

Classification des habitats menacés pour les évaluations de ZTIP

Le degré de menace subie par l'habitat est l'un des trois critères de la ZTIP, à savoir le critère C. Trois sous-critères sont reconnus au sein du critère C (Plantlife 2018), ils sont :

–– C(i) habitat menacé au niveau mondial ou habitat restreint

–– C(ii) habitat menacé au niveau régional ou habitat restreint

–– C(iii) habitat menacé au niveau national ou habitat restreint ayant fortement régressé

Tous les habitats guinéens ont été évalués sur la base du critère C(iii) car il n’existe actuellement aucune liste mondiale ou régionale d’habitats menacés.

Les neuf habitats guinéens menacés que nous avons inclus sont :

–– Habitat 1. Falaises et murs de grès

–– Habitat 2. Prairies de bowal de grès de haute altitude

–– Habitat 3. Prairies de bowal de grès de basse altitude

–– Habitat 4. Prairies de bowal latéritique de haute altitude

–– Habitat 5. Prairies de bowal latéritique de basse altitude

–– Habitat 6. Inselbergs granitiques

–– Habitat 7. Chutes d'eau et rapides

–– Habitat 8. Forêts sempervirentes d'Afrique de l’Ouest

–– Habitat 9. Forêts submontagnardes des hauts plateaux guinéens

Chacun de ces neuf habitats menacés est cartographié et caractérisé comme suit :

–– Importance de la conservation : combien d’espèces menacées contiennent-ils et combien d’espèces sont endémiques ?

–– Distribution, Quantification, et Géologie : quelle est leur étendue mondiale, leur étendue en Guinée, leur géologie (les habitats 1 à 6 sont installés sur du substrat), quelle superficie occupent-ils (s'il est possible de la calculer) ?

–– Reconnaissance : comment reconnait-on l'habitat sur le terrain, existe-t-il des espèces indicatrices ?

–– Micro-habitats : quels micro-habitats peuvent être reconnus, et quelles espèces supportent-ils ?

–– Niveaux d'exploration : dans quelle mesure l'habitat a-t-il été étudié, reste-t-il des zones à explorer ?

Première Partie 17 –– Présence au sein des zones protégées : quelles aires de cet habitat sont incluses dans des zones protégées existantes (le cas échéant) et quelles ZTIP incluent ces aires ?

–– Menaces : quelles menaces pèsent sur l'habitat et quel est leur degré de gravité ?

Il n’a pas été possible de rattacher toutes les espèces menacées de la Guinée à l’un des neuf habitats menacés mentionnés ci-dessus. Pour certaines espèces telles que Habenaria lelyi, Rytigynia leonensis, Satanocrater fellatensis, Ceropegia porphyrotricha, C. rhynchantha, Combretum fulvum, et Aspilia chevalieri, qui sont pourtant toutes classifiées comme étant vulnérables (VU) ou en danger (EN), les données qui se rapportent à leur habitat sont soit incomplètes si elles sont disponibles, soit non-existantes. Davantage de recherches sur le terrain sont nécessaires à la redécouverte de ces espèces si l’on veut pouvoir leur attribuer un habitat et un micro-habitat.

D’autres habitats menacés ont existé et il se peut que des fragments perdurent sans avoir été trouvés à ce jour. Omphalocarpum ahia et Tristemma involucratum sont présentes dans les forêts marécageuses côtières de Sierra Leone et du Libéria. Ces espèces sont répertoriées en Guinée, bien que nous ne les ayons pas retrouvées. De même, dans les pays voisins, des prairies côtières de sable blanc offrent un support à certaines espèces comme Anadelphia polychaeta, Eugenia liberiana, Eriosema arenicola, et Terminalia scutifera – chacune de ces espèces est menacée, ou quasi menacée, et est répertoriée en Guinée. Encore une fois, nous n’avons, jusque-là, trouvé aucune zone subsistante de cet habitat, si en effet il survit en Guinée.

Méthodologie de la cartographie

Toutes les cartes qui accompagnent ce livre ont été conçues par Jenny Williams, de l'équipe d'Analyse Spatiale de RBG Kew avec l'aide de Tim Wilkinson. Jenny a supervisé des étudiants, des membres du personnel, et des stagiaires afin de mener à bien la plus grande partie de la numérisation nécessaire à ce travail. Les personnes suivantes notamment ont participé à une série de projets dédiés à l'habitat : Natalie Konig (bowal), Olly Hooper (forêt submontagnarde), Vanessa Stevens et Hayley Mardle (chutes d’eau et rapides), Xander van der Burgt (falaises de grès), et Charlotte Couch (forêt de basse altitude et inselbergs). Nous présentons ici les notes sur la méthodologie suivie :

Le grès (habitats 1 à 3) : –– Les falaises ont été identifiées et numérisées manuellement à partir d'images Google Earth et d'ArcGIS Pro, à l'aide de données réelles recueillies au sol, d'une cartographie opportuniste, et de données relatives à l’altitude et au relief. Il se peut que cet ensemble de données extensif ne soit pas complet, car des lacunes sont soupçonnées dans certaines provinces où les équipes de terrain n'ont pas pu enquêter, et où les images satellites associées ne sont pas suffisamment claires.

–– Pour le bowal gréseux, en raison de son étendue et du fait qu’il est difficile de le différencier du bowal latéritique en utilisant les techniques d’extraction automatisée, nous n’en avons tracé que le contour. Par conséquent, le bowal gréseux a été aligné de manière approximative sur la couverture de roches sédimentaires du Paléozoïque publiée dans http://mines.gov.gn/carte-mineralogique/, le grès de haute altitude et le grès de basse altitude s’y distinguent par des courbes de niveau d’une équidistance de 500 m.

Les aires de bowal latéritique (habitats 4 à 5) ont été cartographiées à deux niveaux : –– À une échelle nationale approximative, nous avons utilisé l'unité cartographique de l’USAID pour mesurer l’occupation des terres par le bowal (https://eros.usgs.gov/westafrica/land-cover/ land-use-land-cover-and-trends-guinea) après avoir masqué les aires de roches sédimentaires paléozoïques considérées comme des grès au sens large (voir habitats de grès).

–– À une échelle plus raffinée, à la suite d’un sondage de la Guinée à résolution approximative visant à identifier les amas de bowal présents à la fois dans les basses terres (altitude <500 m)

18 Habitats Menacés et Zones Tropicales Importantes pour les Plantes (ZTIP) de Guinée, Afrique de l’Ouest et les zones submontagnardes (altitude >500 m), les zones à haute fréquence de bowal ont été numérisées manuellement à partir d'images Google Earth de la saison sèche. Trois zones quadrillées ont été étudiées de façon intensive et toutes les parcelles de bowal ont été collectées. Il se peut que cette cartographie finement détaillée ne soit pas disponible dans toutes les provinces.

Les inselbergs (habitat 6) : Les inselbergs ont été identifiés sur Google Earth et ArcGIS Pro à partir de données réelles recueillies au sol, et d'images générales de surveillance de Google Earth. Les inselbergs ont été identifiés manuellement par des experts, puis entièrement numérisés pour former des polygones.

Une recherche plus poussée des inselbergs a été entreprise dans les zones entourant immédiatement les complexes connus d'inselbergs. Bien que cet ensemble de données exhaustif repose sur des connaissances approfondies, il peut ne pas être complet, car des lacunes sont soupçonnées dans certaines provinces où les équipes de terrain n’ont pas été en mesure d’enquêter.

Les chutes d'eau et rapides (habitat 7) : Les eaux vives, les cascades, les ondulations, et les rapides ont été identifiés dans ArcGIS à l'aide d'une combinaison de coupures au niveau du relief, des couches de fond de carte venant de la base de données relative aux rivières, et des couches de fond de carte représentant rivières et cours d'eau numérisées manuellement. Là où des lignes de cours d'eau sont visibles et où de grandes coupures au niveau de l'altitude ont été calculées, il est probable que des chutes d'eau soient présentes. Ces données ont été superposées sur Bing Cartes afin de vérifier la présence de chutes d’eau, et déterminer si le débit d’eau était visible sur l’imagerie satellite ou si une sècheresse était présente (en raison de chutes d’eau saisonnières). Un processus similaire a été entrepris dans le but d’extraire les emplacements probables de rapides et d’ondulations, mais avec des coupures de contour moins extrêmes.

Les eaux vives ont été extraites sous forme de données définies par des points et des lignes pour les cascades, les ondulations, et les rapides. Cet ensemble de données n'est pas complet, de nombreuses petites rivières n'ont pas été répertoriées en Guinée. Notre répertoriage des voies fluviales se limite aux rivières et ruisseaux immédiatement visibles par imagerie satellite de haute résolution disponibles sur Google Earth et ArcGIS Pro, et se limite aux zones connues des équipes sur le terrain. De plus, l’exactitude des données disponibles sur les rivières à l'échelle nationale est très approximative et aucune petite rivière n'a était cartographiée. La carte complète des eaux vives de Guinée montre également les emplacements des spécimens de Podostemaceae qui ont été collectés sur le terrain à des locations d’eaux vives. Ces zones d'eaux vives ne sont pas toujours identifiables visuellement à partir d'images satellite car les voies fluviales dans ces zones, vues d'en haut, sont souvent obstruées par une végétation dense et des arbres.

La forêt sempervirente de basse altitude (habitat 8) : La forêt de basse altitude a été identifiée et extraite à partir d'imagerie satellite Landsat s’étendant sur une période de 10 ans pendant la saison sèche. Les séries temporelles d’images ont été combinées en une seule couche « verte » et classées afin de faire la distinction entre les forêts, les zones de couverture non-forestière, et les herbes sénescentes. Les forêts et les galeries forestières situées à moins de 500 m d'altitude ont été classées comme forêts de basse altitude. Les zones où des pertes de forêt ont été identifiées jusqu’en 2017 ont été supprimées (Hansen 2013 : rapport mis à jour en 2017 sur la pire année pour la perte de couverture forestière totale). Quelques petites parcelles forestières ont également été enlevées de la carte, de sorte que seules les plus grandes zones forestières contiguës ont été conservées.

Des forêts galeries situées le long des rivières existent également dans les forêts de basse altitude et contiennent souvent des assemblages d'espèces différentes qui doivent donc être extraites séparément. La même imagerie satellite de base a été utilisée, mais un processus indépendant de classification et d’extraction a été entrepris pour identifier la couverture forestière située à moins de 100 m des voies fluviales. Il existe un risque que les données Landsat (résolution au sol de 30 m) surestiment la couverture des galeries forestières de faible altitude, dans la mesure où il est possible que les nombreuses petites zones de forêt galerie étroites couvrent une superficie inférieure aux pixels 30 x 30 m. Le palmier est également cultivé dans la région et peut être confondu avec les forêts naturelles lors du processus de classification. Il a été déterminé que des forêts villageoises, plutôt que

Première Partie 19 des forêts naturelles, se trouvent principalement dans la préfecture de Guéckédou. Ces forêts sont en grande partie constituées d’espèces d’arbres utiles, elles sont gérées et cultivées par les communautés locales. Les travaux sur le terrain ont montré que ces forêts ne contiennent pas d'assemblages naturels d'espèces forestières et ne seront donc pas classifiées comme forêts de basse altitude, bien qu'elles ressemblent beaucoup aux forêts naturelles sur les images satellites. Les forêts villageoises sont uniquement identifiables en tant que petites zones de forêt entourant un village ou en proximité directe avec ce village, qui est autrement entouré d'une matrice de végétation non forestière.

La forêt submontagnarde (habitat 9) : Elle a été identifiée de la même manière que la forêt sempervirente de basse altitude (voir ci-dessus). La couverture forestière submontagnarde a été extraite lorsque son altitude est supérieure à 500 m. Il se peut que cette la couverture de cette couche de forêt submontagnarde ait été surestimée étant donné que la déforestation et la dégradation des forêts se poursuivent dans la région.

Les informations relatives aux forêts villageoises décrites ci-dessus sont également applicables ici.

Les travaux sur le terrain ont indiqué que la forêt du Fouta Djallon est gravement dégradée et, bien qu’elle ressemble beaucoup aux forêts naturelles sur les images satellites, elle ne contient pas d’assemblages naturels de forêts intactes. Cette zone forestière « dégradée » figure sur la carte submontagnarde de la Guinée désignant les zones forestières connues qui ne sont plus intactes et qui, en tant que telles, ont une très faible valeur de conservation.

20 Habitats Menacés et Zones Tropicales Importantes pour les Plantes (ZTIP) de Guinée, Afrique de l’Ouest Habitats de grès : habitats menacés 1 à 3

La géologie sous-jacente de la majeure partie de la Guinée provient de l'ère paléoprotérozoïque (il y a 2 500 à 1 600 millions d'années). La plupart de ces roches sont maintenant recouvertes de sols profonds ou de couches de latérite. Cependant, une grande partie de la Moyenne Guinée et de la Guinée Maritime (carte 1) est dominée par des roches sédimentaires formant des plateaux plats dont la taille varie entre le niveau de la mer et jusqu'à 1 000 m d'altitude, où les roches solides sont pour la plupart nues à la surface et forment le bowal (carte 3). Cette roche dérive de l'ère paléozoïque certes plus récente mais tout de même encore ancienne (il y a 541 à 252 millions d'années). Elle comprend des siltites et des argilites dévoniennes et siluriennes, ainsi que des grès quartzitiques ordoviciens plus anciens.

Les siltites et les grès du Dévonien forment un plateau de 100 à 300 m de hauteur dans la région de Boké et leurs surfaces supérieures, érodées et lessivées, fournissent la bauxite pour la plus grande partie de la Guinée. Les siltites et les argilites du Silurien produisent également de la bauxite, comme à Fria, mais affleurent en même temps la plus haute des montagnes de grès, atteignant plus de 1 000 m d'altitude. En particulier, les roches nues des grès de l’Ordovicien abritent le plus grand nombre d’espèces endémiques (uniques) de Guinée, qui sont toutes menacées. Ces grès de l’Ordovicien, si importants pour les plantes, affleurent dans le « noyau » du Fouta Djallon à Pita (Carte 2), s’étendant au sud jusqu’à Dalaba et au nord jusqu’à Labé à 1 000 m d'altitude. Ils forment également le plateau de 400 m d'altitude qui s'étend de Mambiya à Kindia et son extension sud - les montagnes qui mènent à Kounounkan. Ces trois zones de grès comptent chacune sept ou huit espèces uniques et menacées qui n’existent nulle part ailleurs. En raison de failles et de l'inclinaison, les trois types de roches sédimentaires du Paléozoïque affleurent également près du niveau de la mer, près de la côte, comme le grès Ordovicien des Îles Tristao et du Cap Verga. Ces roches paléozoïques, bien que principalement confinées à l’ouest de la Guinée, s’étendent de part et d’autre de la frontière avec la Guinée-Bissau, le Sénégal, le sud du Mali, la Côte d’Ivoire, le Burkina Faso, et même la Sierra Leone. Habituellement, ces extensions sont relativement petites. Néanmoins, certaines espèces de grès spécialisées principalement guinéennes ont également été répertoriées dans les pays voisins.

Carte 3. Habitats de bowal gréseux de Guinée.

Première Partie : Habitats de grès 21 Au total, nous avons répertorié 59 espèces menacées sur des grès en Guinée ; 40 sont uniques au monde dans ce pays. Vingt-sept de ces espèces sont également présentes dans d'autres habitats rocheux dénudés, qu'il s'agisse du bowal latéritique (principalement ferralitique) (10 espèces), d'inselbergs granitiques (9 espèces), ou d'une combinaison des deux (9 espèces) : (voir tableaux 1 à 7).

Nous reconnaissons ici trois habitats de grès différents : (1) des falaises et des murs, (2) des prairies de bowal de haute altitude (500 à 1 000 m d'altitude), et (3) des prairies de bowal de basse altitude (<500 m d'altitude), en admettant que certaines espèces existent dans plus d’un habitat. Par example, l'arbuste ou petit arbre distinctif Fegimanra afzelii (Anacardiaceae), un parent de la mangue, constitue une excellente espèce indicatrice de grès. Cette espèce s'enracine dans les fissures du grès dans chacun des trois habitats de grès mentionnés ci-dessus. ?

Genre et espèce Famille Statut UICN Altitude la de Endémique Guinée Si non, autre pays présente où Habitat de grès Habitat ferralitique granitique Habitat Anadelphia macrochaeta Gram. VU Haute et basse Mali ✓ ✓ Anadelphia trichaeta Gram. VU Basse Mali, Sierra Leone ✓ ✓ ✓ Barleria maclaudii Acan. EN Haute et basse Mali, Sénégal ✓ ✓ Bothriocline (Erlangea) fruticosa Comp. EN Haute Sierra Leone ✓ ✓ Bulbostylis bodardii Cyp. EN Haute et basse Sénégal ✓ ✓ Bulbostylis guineensis Cyp. EN Haute et basse ✓ ✓ ✓ Cyathula pobeguinii Amar. VU Haute et basse Mali, Sénégal, Guinée Bissau ✓ ✓ Dilophotriche occidentalis Gram. VU Basse ✓ ✓ ✓ ✓ Dissotis (Anaheterotis) pobeguinii Mela. VU Haute Sierra Leone ✓ ✓ ✓ Dissotis leonensis Mela. EN Haute Sierra Leone ✓ ✓ ✓ Echinops guineensis Comp. EN Haute et basse Côte d’Ivoire ✓ ✓ Emilia guineensis Comp. NT Haute ✓ ✓ ✓ Eriocaulon cryptocephalum Erioc. VU Haute et basse Sierra Leone, Côte d’ivoire ✓ ✓ Eriocaulon sessile Erioc. VU Haute et basse Côte d’Ivoire ✓ ✓ Eriocaulon tingilomum Erioc. EN Haute Sierra Leone ✓ ? ✓ Eriosema spicatum subsp. collinum Leg. VU Haute Sierra Leone ✓ ✓ ✓ Genlisea barthlottii Lent. VU Haute ✓ ✓ ? ✓ Habenaria jacobii Orch. EN Haute et basse Sierra Leone ✓ ✓ ✓ Indigofera megacephala Leg. VU Haute et basse ✓ ✓ Leocus pobeguinii Labi. VU Haute Sierra Leone ✓ ✓ Mesanthemum albidum Erioc. VU Basse Sierra Leone, Sénegal ✓ ✓ Monocymbium lanceolatum Gram. VU Haute Sierra Leone ✓ ✓ ✓ Plectranthus linearifolius Labi. EN Basse ✓ ✓ ✓ Raphionacme caerulea Apoc. EN Haute et basse Sierra Leone ✓ ✓ Schizachyrium delicatum Gram. VU Haute Non ✓ ✓ ✓ Schizachyrium djalonicum Gram. EN Haute ✓ ✓ ✓ Schizachyrium penicillatum Gram. EN Haute et basse Sierra Leone ✓ ✓ Vernonia nimbaensis Comp. EN Haute Sierra Leone ✓ ✓ ✓

Tableau 1. Espèces menacées du bowal de grès guinéen, présentes également sur le bowal latéritique et/ou les inselbergs granitiques. Légende. ✓ = oui. Statut UICN : voir page 9. Altitude : Basse = < 500 m ; Haute = > 500 m. ? = inconnue.

22 Habitats Menacés et Zones Tropicales Importantes pour les Plantes (ZTIP) de Guinée, Afrique de l’Ouest Habitat 1 : Falaises et murs de grès

Importance de la conservation Les falaises et les murs de grès verticaux ont une richesse en espèces inférieure à celle d’habitats tels que les bowé et forêts. Pourtant, trois des quatre genres de plantes vasculaires propres à la Guinée sont entièrement ou en grande partie limitées à cet habitat : Cailliella (se trouve également, mais plus rarement, au sommet d'une falaise), Fleurydora, et Kindia, chacun de ces genres contient une espèce. De plus, Pitcairnia feliciana est la seule espèce de Bromeliaceae originant hors des Amériques, elle est également unique aux falaises de grès de Guinée. Huit autres espèces sont également uniques au monde dans les falaises et murs de grès verticaux de la Guinée (voir tableau 2). Plusieurs de ces espèces, telles que Coleus et Cyanotis, peuvent également se trouver sur des « marches » basses qui se produisent entre différents niveaux sur un bowal de grès plat.

Distribution, quantification, et géologie Les falaises et les murs de grès sont presque entièrement limités au Fouta Djallon de Guinée (carte 4), où ils forment la limite verticale des plateaux de grès de haute altitude qui supportent le bowal gréseux. Il y a également de minuscules affleurements en Guinée Forestière, ainsi que de l'autre côté de la frontière avec la Guinée-Bissau voisine, le Sénégal, le Mali, et la Sierra Leone, mais ces habitats sont moins bien étudiés que les habitats équivalents en Guinée. Nous avons cartographié une longueur linéaire de 1 751 km de falaises de grès. La carte 5, qui représente une portion plus détaillée de la carte 4, montre les falaises de grès de la région de Kounounkan, à l'extrême sud du Fouta Djallon, qui est extrêmement riche en espèces spécialisées de falaises gréseuses.

Reconnaissance Les murs de grès verticaux qui composent cet habitat se teintent de lueurs rose et orange pendant la saison des pluies (de mai à octobre). C’est durant cette période qu’ils sont les plus visibles depuis Conakry, et le long de la côte, de Kamsar à Forécariah, mais ils s'étendent bien plus loin dans les terres, jusqu'au cœur du Fouta Djallon. Pendant la saison sèche, le grès apparaît terne, jaune pâle, et parfois noirci par les algues. De part ses strates horizontales, le grès ne peut être confondu avec aucun autre type de roche en Guinée. Comme mentionné précédemment, Fegimanra afzelii est un arbuste indicateur de grès, il est présent sur les falaises et dans les fissures des murs bas du bowal gréseux.

Aucune des espèces endémiques des falaises de grès n'est largement répandue dans l'aire de répartition de cet habitat. La plupart sont localisées dans des petites zones, par exemple Kindia n'est connu que de la partie nord-est du complexe du Mont Gangan, tandis que Cailliella se limite aux falaises de Kounounkan et de Tassing, à proximité.

Première Partie : Habitats de grès 23 Carte 4. Habitat de falaise de grès en Guinée.

Carte 5. Détail des falaises de grès de la limite sud du Fouta Djallon.

24 Habitats Menacés et Zones Tropicales Importantes pour les Plantes (ZTIP) de Guinée, Afrique de l’Ouest Genre et espèce Famille Statut UICN Unique à cet habitat ? En zone protégée ? En ZTIP ? Anisotes guineensis Acan. EN ✓ ✓ Cailliella praerupticola Mela. EN ± ✓ Cincinnobotrys felicis Mela. EN ✓ ✓ Clerodendrum sylvae Labi. EN ✓ ✓ Coleus sp. nov. Labi. Probablement EN ✓ ✓ Dissotis splendens Mela. EN ± ✓ Fleurydora felicis Ochn. EN ✓ ✓ Heterosamara bennae Polyg. CR ✓ Heterotis pygmaea Mela. EN ✓ ✓ Kindia gangan Rubi. EN ✓ ✓ Mesanthemum bennae Erio. EN ± ✓ Pitcairnia feliciana Brom. EN ✓ ✓ Rhytachne perfecta Gram. EN ± ✓

Tableau 2. Espèces menacées des falaises et murs de grès. Toutes les espèces sauf une sont uniques à la Guinée. Aucune espèce ne se trouve actuellement dans une zone protégée. Les espèces indiquées comme « ± » se trouvent également dans le bowal gréseux. Légende. ✓ = oui ; « ± » = se trouvent également dans le bowal gréseux. Statut UICN : voir page 9.

Micro-habitats De grandes étendues de falaises gréseuses peuvent être complètement dénuées de plantes. Même les falaises les plus denses en végétation peuvent avoir une couverture végétale totale de seulement 5 à 10%. Des espèces différentes nécessitent souvent des micro-habitats différents :

–– des corniches horizontales peu profondes de 1 à 2 cm de profondeur sur la paroi de la falaise, partiellement ombragées : Pitcairnia feliciana.

–– des corniches horizontales de 15 à 30 cm de largeur, ombragées, avec des infiltrations d’eau : Anisotes guineensis, Heterotis pygmaea.

–– des fissures capillaires verticales ou diagonales dans des falaises abruptes pleinement ensoleillées : Kinda gangan.

Les falaises gréseuses les plus riches en biodiversité possèdent un mélange de ces micro-habitats étroitement juxtaposés, avec des falaises présentant une variété de nombreux rebords, fissures, ravins, et infiltrations.

Degré d'exploration L'habitat de falaise gréseuse n'a pas été exploré (ou seulement de façon incomplète) dans les régions de Labé, de Télimélé à Pita, et de Dubréka. D'autres espèces de falaises de grès seront certainement découvertes lorsqu’elles feront l'objet de recherches.

Présence au sein des aires protégées Les ZTIP proposées pour le Mont Gangan et Kounounkan incluent les sites abritant les plus fortes concentrations d'espèces endémiques menacées propres aux falaises et parois de grès qui ont été documentés à ce jour. Aucun des sites de cet habitat ne figure dans le réseau actuel des aires protégées de Guinée (2019).

Première Partie : Habitats de grès 25 Menaces Les communautés végétales situées sur les hautes falaises de grès peuvent être menacées par des phénomènes d'érosion naturelle provoquant des chutes de parois de falaises, comme à Kounounkan. L’exploitation des carrières pour matériaux de construction peut également constituer une menace, comme en témoigne le Mont Gangan. Les murs de grès des collines striées de terrasses dans les zones de bauxite telles que celles de Grandes Chutes (Mambiya) et de la région de Boké sont menacés par l'exploitation minière.

Habitat 2 : Prairies de bowal de grès de haute altitude Altitude : <500 m ; connues localement sous le nom de « kapété », en Pular.

Importance de la conservation Les sommets plats des montagnes de grès de la Guinée ne se trouvent nulle part ailleurs en Afrique - ce sont des habitats uniques au Fouta Djallon (Adam 1958, Jaeger 1959). En raison des nombreuses espèces rares et menacées uniques à cet habitat, ils ont une très grande valeur pour la conservation, de même que les falaises de grès et les habitats bowal situés à une altitude inférieure avec lesquels ils ont des espèces en commun (voir les entrées ci-jointes).

Au total, nous avons répertorié 35 espèces menacées dans les bowé gréseux de haute altitude. Huit d’entre eux sont uniques au Kounounkan (dont plusieurs se trouvent également au sommet de falaises) (Tableau 3), 8 sont uniques au « noyau » du Fouta Djallon (Dalaba-Pita-Labé-Mali) (Tableau 4), tandis que 3 autres existent dans ces deux lieux à la fois (Tableau 5), et 23 se trouvent aussi bien dans les bowés gréseux de haute altitude, les bowés ferralitiques, et les inselbergs granitiques (tableau 1).

Distribution, quantification, et géologie Le bowal de grès de haute altitude est présent principalement dans les préfectures de Gaoual, Lelouma, Pita, et Dalaba, en Moyenne Guinée, et dans les préfectures de Télimélé, Kindia, et Dubreka, en Guinée Maritime (carte 3). Le grès quartzique ordovicien est le substrat prédominant.

Reconnaissance Cet habitat est facilement reconnaissable sur les images satellites grâce à son terrain plat principalement constitué de rochers dénudés, à sa végétation clairsemée, et aux failles transversales et minces qui se croisent et servent de lignes de drainage ; il peut également abriter des galeries forestières submontagnardes. Au sol, la roche se distingue par des cailloux de quartzite, et sa surface incurvée et sculptée. Dans certains cas, des ondulations peuvent être clairement observées (action des vagues fossilisées sur les sédiments) subsistant depuis le moment où la roche s'est formée. Pendant la saison des pluies, cet habitat est dominé par des prairies d’herbe courte (60 à 90 cm de hauteur). Durant la saison sèche, les incendies le transforment en une zone noircie, dénudée, et brûlée.

Le bowal d’arbuste de Kounounkan vierge d’incendies Il est possible que cet habitat extrêmement rare du Fouta Djallon ait été plus répandu par le passé, avant que les humains ne commencent à exercer leur influence sur les habitats de grès. La cause de ces dégâts est principalement la fréquence des incendies, et le pâturage d’animaux domestiques qui piétinent les espèces végétales sensibles pouvant ainsi les endommager.

Aujourd'hui, cet habitat ne survit que sur une petite montagne à sommet plat de 15 km², et de 860 à 900 m de haut, située dans le prolongement le plus au sud du bowé gréseux de haute altitude en Guinée. Il a été ainsi décrit par Pépé Haba et Xander van der Burgt à la fin du mois de novembre 2017 : « des prairies boisées sur un substrat rocheux en grès, entourées de vastes zones de forêt submontagnarde qui protègent cette végétation du feu. Cailliella praerupticola en couvre 25%, Microdracoides squamosus en couvre 25%, d’autres arbustes, y compris Dissotis leonensis, Sakersia (Dichaetanthera) echinulata, Fegimanra afzelii en couvrent 25%. Cette végétation a été observée à 3 endroits ; ici, sur une crête 1900 m ESE, Kotschya uniflora peut survivre dans des zones de prairies très rocheuses . . . »

26 Habitats Menacés et Zones Tropicales Importantes pour les Plantes (ZTIP) de Guinée, Afrique de l’Ouest On trouve au même endroit de nombreuses autres espèces menacées et sept espèces supplémentaires qui sont uniques au monde à ce substrat de grès nu : Mesanthemum bennae (CR), Andropogon incomptus (CR), Rhytachne perfecta (EN), et récemment découvertes et en attente de publication : Melastomastrum sp. nov., Virectaria pepehabai sp. nov., Gladiolus mariae sp. nov., et Panicum sp. nov. Il s'agit de la plus forte concentration d'espèces uniques menacées dont nous avons connaissance survivant aujourd'hui en Guinée, et peut-être en Afrique de l'Ouest.

Aucune trace d'incendie n'a été trouvée à cet endroit malgré les recherches effectuées lors de visites en 2016, 2017, et 2019 par Xander van der Burgt et Pépé Haba. Les fouilles ont révélé l'absence de charbon de bois et l'absence de tiges d'arbres et d'arbustes noircies par le feu.

En constatant que plusieurs espèces jusque-là considérées comme étant uniques aux falaises se développent sur la surface horizontale du plateau à cet endroit, par ex. Cailliella praerupticola et Mesanthemum bennae, Xander van der Burgt et Pépé Haba ont conclu que cela était dû à l'absence, ou à la faible fréquence et à la faible intensité des incendies de saison sèche. Ils ont ensuite proposé la théorie que les falaises agissent comme des refuges pour les espèces sensibles au feu qui étaient auparavant plus répandues dans les habitats de bowal gréseux (horizontaux), mais qui ont maintenant été éliminées de ces habitats par des feux déclenchés par l'homme à des fins agricoles.

Étant donné que la valeur exceptionnelle de conservation de cet emplacement semble dépendre de l’absence d’incendies, nous craignons que le bétail y soit introduit, ce qui pourrait provoquer le déclenchement d’incendies par l’homme susceptibles d'entraîner l'extinction d'espèces de plantes rares et irremplaçables. La protection de cet emplacement est donc une priorité mondiale non seulement pour ce type de végétation, mais également pour la forêt submontagnarde vierge et riche en espèces qui la borde.

Genre et espèce Famille Statut UICN Unique à cet habitat ? Cailliella praerupticola Mela. EN ± Gladiolus mariae ined. Irid. EN ✓ Melastomastrum sp. nov. Mela. EN ✓ Mesanthemum bennae Erioc. CR ± Panicum sp. nov. Gram. EN ✓ Rhytachne perfecta Gram. EN ± Virectaria pepehabai ined. Rub. EN ✓

Tableau 3. Espèces menacées de bowal gréseux de haute altitude ; endémiques de l’habitat intact à Kounounkan (vierge d’incendies). Les espèces marquées ± se rencontrent également sur le bowal gréseux. Légende. ✓ = oui ; « ± » = se trouvent également dans le bowal gréseux. Statut UICN : voir page 9.

Première Partie : Habitats de grès 27

Genre et espèce Famille Statut UICN Guinée la de Endémique (si non, autre pays où présente) est l'espèce Aperçue pour la : en fois dernière Andropogon incomptus Gram. CR ✓ 1956 Cyanotis lourensis Comm. EN ✓ 1962 Cyperus felicis Cyp. EN ✓ Eriocaulon irregulare Erioc. EN ✓ 1962 Eriosema adamii Leg. CR ✓ 1958 Isachne guineensis Gram. EN ✓ 1956 Mesanthemum tuberosum Erio. VU ✓ Rhynchosia chevalieri Leg. EN Mali 1930

Tableau 4. Endémiques au « noyau central » du Fouta Djallon (Mamou-Labé-Mali)

Genre et espèce Famille Statut UICN « noyau central » Kindia Kounounkan Cyanotis ganganensis Comm. EN ✓ ✓ Dichaetanthera echinulata Mela. EN ✓ ✓ Dissotis splendens Mela. EN ✓ ✓ ✓ Droogmansia montana Leg. EN ✓ ✓ Kotschya uniflora Leg. EN ✓ ✓ ✓

Tableau 5. Espèces menacées de bowal de grès présentes dans deux ou plusieurs endroits du Fouta Djallon : (1) « noyau central » ; (2) Mambiya-Kindia ; et (3) Kounounkan Légende. ✓ = oui. Statut UICN : voir page 9.

Micro-habitats –– La couche horizontale du grès crée de grandes zones plates avec seulement quelques centimètres de sable au-dessus de la roche solide et imperméable. Durant la saison des pluies, ces zones peuvent être constamment mouillées, produisant des prairies d’herbes courtes avec des espèces et herbes spécialisées telles que Cyperaceae, Eragrostis gangetica, et Fimbristylis striolata, mélangées à des herbes menacées telles que Mesanthemum tuberosum (VU), et une variante poilue inhabituelle de Raphionacme caerulea (EN). Elles sèchent complètement après la saison des pluies, mais les petites zones basses peuvent rester plus humides plus longtemps, avec des sols noirs et tourbeux, on y trouve : Platycoryne paludosa, Fimbristylis schweinfurthiana, et Cyperus capillifolius.

–– Sur sol incliné, de courtes marches verticales entre les couches de substrat rocheux sont exposées et permettent, dans les fissures, l'enracinement d'arbres tels que Dichaetanthera (Sakersia) echinulata, Ficus ellipticum, et Hymenodictyon floribundum. La forme sessile d’Afrotrilepis pilosa, avec son épiphyte Polystachya microbambusa, se développe également sur les parois rocheuses, avec Cyanotis ganganensis (EN).

28 Habitats Menacés et Zones Tropicales Importantes pour les Plantes (ZTIP) de Guinée, Afrique de l’Ouest –– Près des sills (aussi appelés filons-couches) et des blocs de grès de surface, où se trouvent des sols plus profonds, peuvent apparaître des lignes d'arbustes et d'arbres dispersés, tels qu'Erythrococca chevalieri. Des failles donnent lieu à des lignes de drainage et apportent leur support à la forêt galerie submontagnarde. On pense que la transition entre ce micro-habitat et le bowal gréseux a aidé des herbes menacées à subsister, par exemple Bothriocline fruticosa (EN) et Echinops guineensis (EN).

Degré d'exploration Les plantes du bowal de grès de haute altitude restent en majorité non répertoriées dans les régions de Dubreka et Télimélé, ainsi que dans la vaste région située entre Kindia et Kounounkan.

Présence au sein des aires protégées Aucune des zones de cet habitat ne figure actuellement dans le réseau des aires protégées de Guinée. La ZTIP proposée de Kounounkan comprendra l'habitat vierge d’incendies du bowal d’arbuste de Kounounkan qui contient la plus grande concentration d'espèces de l’habitat de grès ouvert de haute altitude, ces espèces sont uniques au monde.

La ZTIP proposée à Koba, près de Dalaba, inclura quatre espèces menacées, mais seulement une (Mesanthemum tuberosum) des huit espèces menacées connues uniquement en Guinée dans le noyau du Fouta Djallon (Mamou-Dalaba-Labé-Mali). Les sept autres ne figurent dans aucune des ZTIP proposées, principalement parce que nous n'avons pas encore réussi à les redécouvrir. En effet, six de ces espèces n’ont pas été répertoriées depuis 57 à 89 ans. Le déclin des habitats vierges durant cette période laisse à penser qu’elles pourraient être éteintes. Des efforts supplémentaires sont nécessaires pour tenter de redécouvrir ces espèces, puis pour les protéger.

Menaces Les menaces pesant sur les espèces de bowal de grès de haute altitude sont au premier abord inattendu. Des substrats rocheux dénudés, avec des sols minces ou inexistants, semblent avoir peu de valeur pour l’humanité et on peut donc s’attendre à ce qu’ils passent inaperçus, demeurant ainsi intacts. Cependant, la manière habile avec laquelle ces zones sont délibérément brûlées pendant la saison sèche afin de fournir de nouveaux pâturages au bétail semble avoir eu un effet dévastateur sur la survie des espèces uniques plus rares. Cette déduction est corroborée par deux observations : (1) La zone de cet habitat actuellement réputée pour être la plus riche en espèces endémiques rares, Kounounkan, est restée vierge d’incendies. (2) dans les zones les plus densément peuplées par les humains, et qui sont brûlées chaque année, il semble que des espèces endémiques se soient éteintes (elles n’ont pas été retrouvées malgré des recherches répétées au cours des trois dernières années).

Habitat 3 : Prairies de bowal de grès de basse altitude Altitude : >500 m

Importance de la conservation Au moins 20 espèces de plantes menacées se trouvent dans le bowal gréseux de basse altitude. La plupart d’entre elles sont également présentes dans les habitats de bowal latéritique et/ou d’inselberg granitique (tableau 1). Deux autres espèces se limitent au grès, mais se rencontrent également à haute altitude (tableau 6), tandis que d'autres se limitent entièrement au bowal gréseux de basse altitude, dont sept au plateau de Mambiya-Kindia (tableau 7 ; Cheek et al. 2016b).

Distribution, quantification, et géologie Bien que les roches paléozoïques de basse altitude couvrent une grande partie de la Guinée Maritime, il s’agit pour la plupart de siltstones du Dévonien plutôt que de grès quartzitique de l’Ordovicien connu pour abriter des espèces rares et menacées (Carte 3). Des études sont nécessaires pour vérifier que les roches dévoniennes de la région de Boké, si fortement exploitées pour la bauxite, sont effectivement pauvres en espèces menacées. Il est possible que des espèces menacées soient présentes sur de telles roches - le bowal y est certainement très présent en grande quantité - mais les inventaires de plantes ont été insuffisants pour les détecter.

Première Partie : Habitats de grès 29 Reconnaissance Identique au grès bowal de haute altitude (voir ci-dessus).

Micro-habitats Identique au grès bowal de haute altitude (voir ci-dessus) mais la composition d’espèces diffère.

–– De vastes zones plates avec seulement quelques centimètres de sable blanc dominées par des bandes d'herbe jaune distincte, l'Anadelphia chevalieri, qui est unique au plateau de Mambiya-Kindia, et ne se trouve nulle part ailleurs dans le monde. Mélangées également à d’autres herbes, se trouve une grande diversité d’espèces d'herbes aromatiques de la famille des Leguminosae, des Rubiaceae, et des Scrophulariaceae. Parmi les autres espèces menacées se trouvent : Anadelphia macrochaeta (Gram.), les épiphytes sur l’Afrotrilepis pilosa (Cyp.), et Plectranthus linearifolius (Labiatae).

–– Les infiltrations et les bassins saisonniers peu profonds hébergent les Lentibulariaceae, Xyridaceae, Droseraceae, Eriocaulaceae, et Cyperaceae. Parmi celles-ci figurent plusieurs petites espèces très locales et très menacées, telles que Utricularia pobeguinii, Anadelphia pumila, et Scleria guineensis (tableau 7), qui sont toutes uniques à la zone Mambiya-Kindia. Eriocaulon cryptocephalum, Eriocaulon sessile, et Mesanthemum albidum (des epèces de la famille des Eriocaulaceae) et Raphionacme caerulea (Apoc.) sont des espèces menacées plus répandues.

–– Les sills de roche et les roches nues abritent Coleus sp. nov. et Cyanotis ganganensis.

–– À la base des falaises se trouvent des arbustes de Keetia susu (VU) et de Clerodendrum sylvae (EN).

Genre et espèce Famille Statut UICN Existe en dehors de la Guinée ? Digitaria patagiata Gram. EN Au Sénégal Schizachyrium radicosum Gram. EN Au Sénégal

Tableau 6. Espèces menacées du bowal de grès - à haute et basse altitude. Légende. Statut UICN : voir page 9.

Genre et espèce Famille Statut UICN Anadelphia chevalieri Gram. EN Anadelphia pumila Gram. CR Clerodendrum sylvae Labi. EN Coleus sp. nov. Labi. EN Phyllanthus felicis Phyll. CR(PE) Scleria guineensis Cyp. CR Utricularia pobeguinii Lent. EN

Tableau 7. Espèces menacées limitées au bowal de grès de basse altitude à Mambiya-Kindia (ZTIP de Grandes Chutes et Mont Gangan). Légende. Statut UICN : voir page 9.

30 Habitats Menacés et Zones Tropicales Importantes pour les Plantes (ZTIP) de Guinée, Afrique de l’Ouest Degré d'exploration Le plateau de Mambiya-Kindia, à 400 m d'altitude, est sans aucun doute la zone documentée la plus riche à ce jour en espèces menacées de bowal gréseux de basse altitude (tableau 7). Cela est peut-être dû à la facilité d’accès du site qui se trouve sur l’autoroute transnationale reliant Conakry au Mali et à la Côte d’Ivoire. Les données relatives au plateau dans son ensemble (il s'étend sur plusieurs dizaines de kilomètres du nord au sud) sont quasi inexistantes.

Présence au sein des aires protégées Les ZTIP proposées pour le Mont Gangan et la région des Grandes Chutes incluent les sites documentés comportant la plus grande concentration d'espèces menacées propres aux prairies de bowal de grès de basse altitude. Aucun des sites de cet habitat ne figure dans le réseau actuel des aires protégées de Guinée (2019).

Menaces La constante exploitation minière de bauxite en pleine expansion dans la région des Grandes Chutes constitue une menace majeure pour cet habitat et ses espèces. Les incendies destinés à favoriser le pâturage du bétail pendant la saison sèche et le piétinement qui en résulte constituent également une menace. Le maraîchage de cultures telles que les aubergines et les tomates est établi sur des buttes habilement construites et constituées de végétation compostée arrachée de la roche du bowal.

Première Partie : Habitats de grès 31 Habitats de bowal latéritique : habitats menacés 4 et 5

Les habitats de bowal latéritique sont également connus sous le nom de bowé ferralitiques et bauxitiques, ferrugineux, de cuirasses latéritiques, de cuirasses, et de carapaces.

Importance de la conservation En Guinée, l'habitat bowal latéritique (principalement ferralitique) abrite au moins 57 espèces menacées, dont 27 sont confinées à de tels habitats et 21 espèces sont endémiques (uniques) en Guinée (Tableaux 1, 8-11). Ces types d'habitats sont en interface avec d'autres habitats, en particulier les forêts boisées / prairies boisées, ou les forêts submontagnardes. Le tableau 10 répertorie les 13 espèces propres au bowal latéritique guinéen potentiellement éteintes à l’échelle mondiale.

Répartition et géologie L'habitat bowal latéritique (principalement ferralitique) est largement répandu en Guinée (cartes 6 et 7) d'ouest en est, du nord au sud, et du sommet du Mont Nimba jusqu'au niveau de la mer. Contrairement au bowal de grès, le bowal latéritique (principalement ferralitique) n'est pas en soi un substrat rocheux, mais est formé par la dégradation et la reformation de plusieurs types de roches de subsurface en une couche superficielle concrétisée dont l'épaisseur peut être de seulement 2 mètres. Les roches sédimentaires d'origine à partir desquelles le bowal latéritique a été formé sont principalement de l'ère paléoprotérozoïque et ont été déposées il y a 2 500 à 1 600 millions d'années. Depuis, ces roches ont été lessivées par le temps, il reste donc principalement, ou presque uniquement, de l'oxyde de fer – les autres minéraux ayant été érodés. Les bowé bauxitiques, en revanche, présentent des niveaux plus élevés d’oxyde et d’hydroxyde d’aluminium en plus des oxydes de fer. Certains biologistes français coloniaux ont estimé que le bowal ferralitique du Fouta Djallon de Guinée était le résultat des mauvaises pratiques agricoles récentes. Cela ne concorde pas avec le fait que de nombreuses espèces de plantes sont uniques à ce type de bowal dans cette région du Fouta Djallon, ce qui semble indiquer qu'il existe depuis des milliers, voire des millions d'années.

Le bowal n'est pas propre à la Guinée. Il est largement répandu en Afrique de l'Ouest et est connu sous de nombreux noms tels que « cuirasse ferralitique », « carapace ferralitique », « alios ferreux », « croûte latéritique », « cuirasse latéritique », ou encore « alios latérite », en plus des termes mentionnés ci-dessus.

En Guinée, on divise le bowal en deux catégories en fonction de son altitude, comme nous l’avons fait pour le grès et la forêt, en utilisant une mesure de 500 m d'altitude afin d’assurer une certaine cohérence.

Reconnaissance En raison de sa teneur élevée en fer, le bowal latéritique, principalement ferralitique, est d’une couleur rouge-orangée vive à la surface, ou immédiatement sous la surface. Il forme des surfaces plates ou légèrement en pente. Les pierres ne possèdent ni les couches qui caractérisent la roche sédimentaire ni les cristaux qui caractérisent le granite.

Des blocs irréguliers, ressemblant à du béton rouge-orangé, résultent de la création d'un trou avec une pioche. Les masses sont rugueuses, arrondies (et non pas aiguisées), et il est souvent évident qu’elles sont formées de petites pierres cimentées ensemble. La surface peut être recouverte de blocs de bowal branlants, rendant la marche ou la conduite difficile, voire impossible (par exemple, en préfecture de Tougué).

Dans la région de Simbaraya-Madina Oula, la surface du bowal est si lisse que les voitures peuvent facilement y circuler. Certains bowé ont une couche superficielle de galets arrondis (pisolites), alors que d’autre ne la possède pas. La définition fondamentale de l'habitat bowal est l'absence d'arbres. Les racines des arbres ne peuvent pas pénétrer à travers l’alios en surface, de sorte que les arbres ne peuvent s'y établir.

Généralement, dans le bowal ferralitique, pendant la saison des pluies, la surface est recouverte d’une fine couche d’eau si la concrétisation de la couche de fer a eu lieu. Si une certaine profondeur

32 Habitats Menacés et Zones Tropicales Importantes pour les Plantes (ZTIP) de Guinée, Afrique de l’Ouest Carte 6. Habitat de bowal latéritique (incluant le ferralitique) en Guinée.

Carte 7. Détail du bowal latéritique dans le Fouta Djallon du nord.

Première Partie : Habitats de bowal latéritique 33 de sol s’accumule au-dessus de la couche de fer, ou si la couche de fer se fracture et se fissure, les racines des arbres peuvent s’y loger, ce qui permet à des terrains boisés ou des forêts de se développer à proximité du bowal, ou sous forme d’îles en son sein même. Le bowal latéritique se trouve souvent mélangé à des forêts, formant une mosaïque (carte 7). Schnell (1952a) donne quelques indications sur la végétation ferrugineuse guinéenne.

Une espèce indicatrice unique du bowal ferralitique du Fouta Djallon, de la plus haute altitude à la plus basse, est l'étrange plante labiée Aeollanthus paradoxus. Cette espèce est presque universelle à cet habitat / emplacement et se trouve dans de nombreux endroits, elle n'est donc pas menacée. Elle ne peut être confondue avec d’autre membres de la famille des Labiatae (menthe) en Guinée, en raison de ses feuilles alternes et non opposées.

Genre et espèce Famille Statut UICN Altitude Endémique à la Guinée ? Si non, autre pays où présente Grès Granite Fer Djallon Fouta Loma-Man peut-êtreSi année éteinte collecte dernière la de Anadelphia trepidaria Gram. VU Haute et basse ? ✓ ✓ ✓ ✓ Ceropegia bracteolata Apoc. EN Haute et basse Nigéria ✓ ✓ ✓ Droogmansia chevalieri Leg. EN Haute Sierra Leone ✓ ✓ ✓ ✓ Gladiolus praecostatus Irid. VU Haute Sierra Leone ✓ ✓ ✓ Habenaria jaegeri Orch. EN Haute Sierra Leone ✓ ✓ ✓ ✓ Hypolytrum cacuminum Cyp. EN Haute Sierra Leone, Libéria ✓ ✓ ✓ Kotschya lutea Leg. VU Haute Sierra Leone ✓ ✓ ✓ ✓ Marsdenia exellii Apoc. EN Haute et basse ✓ ✓ ✓ Nemum bulbostyloides Cyp. VU Haute Sierra Leone ✓ ✓ ✓ Rhytachne glabra Gram. VU Haute Sierra Leone ✓ ✓ ✓ Xysmalobium samoritourei Apoc. EN Haute Sierra Leone ✓ ✓ ✓

Tableau 8 : Espèces menacées de bowal latéritique également existantes sur des inselbergs granitique. Légende. ✓ = oui. Statut UICN : voir page 9 Altitude : Basse = <500 m ; Haute = >500 m.

34 Habitats Menacés et Zones Tropicales Importantes pour les Plantes (ZTIP) de Guinée, Afrique de l’Ouest Habitat 4 : Bowal latéritique de haute altitude Altitude : >500 m

Importance pour la conservation Quarante-trois espèces menacées sont présentes dans le bowal ferralitique de haute altitude, dont 17 sont uniques (endémiques) à la Guinée (Tableaux 1, 8, et 10).

Seize de ces 43 espèces sont présentes dans les deux régions montagneuses de la Guinée, tandis que la plupart des espèces menacées se trouvent en général dans l’une ou l’autre. Dans le Fouta Djallon, 26 espèces sont présentes sur un bowal ferralitique de haute altitude, dont 12 sont endémiques, mais au moins 5 d'entre elles n'ont pas été redécouvertes depuis au moins 70 ans (tableaux 8 à 11). Le bowal ferralitique de haute altitude n’existe nulle part en Afrique occidentale, à l'exception des hauts plateaux de Guinée. Dans les hautes terres de Loma-Man, 23 espèces menacées sont présentes dans l’habitat bowal ferralitique des hautes terres, aucune d’entre elles ne se trouve dans le Fouta Djallon. Sur ces 23 espèces, 11 semblent être endémiques dans les montagnes de Loma-Man, la grande majorité sont unique à la chaine de montagnes de Nimba, mondialement connue pour ses habitats ferralitiques (producteurs de fer) et son niveau élevé de diversité végétale et d’endémisme. Un grand nombre des espèces endémiques ne sont pas assez largement répandues à travers le bowal pour que ces données soient connues mais se limitent à de petites zones.

Répartition Le bowal ferralitique de haute altitude du Fouta Djallon (cartes 2, 6, et 7) est souvent simplement désigné localement comme un « bowal » ou « bowé », car le bowal de grès y est lui connu sous le nom qui lui est propre de « kapété ». Il est généralement plat ou légèrement incliné, parfois avec des roches de surface. Il couvre de vastes zones de la région du « noyau » du Fouta Djallon, et est particulièrement répandu autour de Dalaba et de Boulivel, atteignant jusqu’à 1 200 m d'altitude. En revanche, le bowal de grès est limité à la région de Pita et à la partie occidentale du Fouta Djallon.

La superficie totale du bowal de haute altitude des hautes terres de Loma-Man est beaucoup plus petite (carte 6). Il est principalement confiné aux crêtes des chaines montagneuses de Nimba (atteignant 1 752 m d'altitude) et de Simandou (1 658 m d’altitude). Ces crètes, qui se trouvent au-dessus de la forêt submontagnarde, sont très pentues et bien drainées. Ce bowal semble être absent des Monts Loma, des collines Tingi, et du Mont Ziama. Un petit affleurement se produit sur le Mont Béro. Ce bowal est souvent appelé « prairies submontagnardes » ou « prairies de montagne ferralitiques ». Le bowal des sommets des crêtes de Nimba et de Simandou, contrairement à d’autres, est formé sur des roches profondes d’origine sédimentaire et riches en fer, ce qui les rend attractives (en fonction de la pureté de leur fer) pour l’extraction de minerai de fer.

Reconnaissance Identique au bowal latéritique (voir ci-dessus).

Micro-habitats –– Surfaces plates et bien drainées, dominées par des herbes clairsemées (par exemple, Schizachyrium djalonicum), parsemées d'herbes rares, résistantes au feu (pyrophytes), et généralement tubéreuses (par exemple Vernonia djalonensis, Rhytachne glabra, et Eriosema triformum). –– Bassins peu profonds avec des eaux peu profondes pendant la saison des pluies (Kotschya micrantha, Nemum bulbostyloides). –– Zones de transition avec des zones boisées (Barleria asterotricha) dans une forêt submontagnarde (Kotschya lutea, Lipotriche tithonioides). –– Surplombs ou crevasses rocheux ombragés (Begonia quadrialata subsp. nimbaensis).

Cependant, le micro-habitat de nombreuses espèces menacées de cet habitat est inconnu. Celles-ci sont maintenant probablement éteintes, puisqu'elles n'ont pas été retrouvées, malgré les recherches, au cours des 70 dernières années. Les enregistrements plus anciens, qui sont tous disponibles pour de telles espèces, ont généralement peu de métadonnées, est souvent la seule indication proposée est « bowé ».

Première Partie : Habitats de bowal latéritique 35

Genre et espèce Famille Statut UICN Altitude Endémique en Guinée ? Si non, autre pays Grès Granite Fer Djallon Fouta Loma-Man peut-êtreSi année éteinte collecte dernière la de Barleria asterotricha Acan. CR Haute ✓ ✓ ✓ Begonia quadrialata Beg. EN Haute Libéria ✓ ✓ subsp. nimbaensis Bidens occidentalis Comp. EN Haute ✓ ✓ ✓ 1954 Ctenium sesquiflorum Gram. EN Haute ✓ ✓ ✓ 1949 Drimia sudanica Hyac. EN Haute Sierra Leone, Soudan Sud ✓ ✓ ✓ 1905 Emilia djalonensis Comp. CR(PE) Haute ✓ ✓ ✓ 1913 Eriosema latericola Leg. EN Haute ✓ ✓ ✓ 1937 Eriosema triformum Leg. CR Haute ✓ ✓ ✓ Kotschya micrantha Leg. VU Haute ✓ ✓ ✓ ✓ Microglossa caudata Comp. CR(PE) Haute ✓ ✓ ✓ 1905 Osbeckia porteresii Mela. EN Haute Côte d’Ivoire, Libéria ✓ ✓ Tephrosia djalonica Leg. CR(PE) Haute ✓ ✓ ✓ 1907 Vernonia djalonensis Comp. CR Haute ✓ ✓ ✓

Tableau 9 : Espèces menacées uniques au bowal ferralitique guinéen de haute altitude (> 500 m d'altitude), présentes dans le Fouta Djallon ou à Loma-Man. Légende. ✓ = oui. Statut UICN : voir page 9. Altitude : Basse = <500 m ; Haute = >500 m.

Genre et espèce Famille Statut UICN Altitude Vue en Guinée pour fois dernière la Localisation/ Préfecture Anadelphia funerea Gram. EN Basse 1937 Kouria-Trebeleya et Linsan Bidens occidentalis Comp. EN Haute 1954 Timbo, Mali, Trebeleya Bulbostylis bodardii Cyp. EN Haute et basse 1948 Diaguissa, Dalaba Ctenium sesquiflorum Gram. EN Haute 1945 Ditinn-Diaguissa Cyanotis scaberula Comm. EN Basse 1937 Linsan-Kouroussa Drimia sudanica Hyac. EN Haute 1905 Labé Echinops guineensis Comp. EN Haute et basse 1954 Beyla, Mt Loura Emilia djalonensis Comp. CR(PE) Haute 1913 Haut Dalaba Eriosema latericola Leg. EN Haute 1937 Kolenté, Mamou, et Timbo Indigofera pobeguinii Leg. CR Basse 1904 Kouroussa Sporobolus pauciflorus Gram. CR Basse 1947 Base du Mt Nimba Tephrosia djalonica Leg. CR(PE) Haute 1907 Timbo à Ditinn

Tableau 10. Espèces végétales de bowal latéritique guinéen éventuellement éteintes : date et lieu du dernier enregistrement Légende. ✓ = oui. Statut UICN : voir page 9. Altitude : Basse = <500 m ; Haute = >500 m.

36 Habitats Menacés et Zones Tropicales Importantes pour les Plantes (ZTIP) de Guinée, Afrique de l’Ouest Degré d'exploration Le bowal latéritique de haute altitude a été relativement bien exploré pendant la période coloniale. Cependant, des recherches botaniques supplémentaires devraient permettre de découvrir d'autres espèces nouvelles à la science comme ce fut le cas de l'Eriosema triformum à Simandou.

Menaces À Loma-Man, la principale menace pour les prairies ferralitiques submontagnardes est l'extraction de minerai de fer à ciel ouvert à Nimba et Simandou. Bien que les surfaces dont le minerai n’est pas suffisamment pur ne seront pas exploitées, de nombreuses espèces rares en subiront sans aucun doute l’impact négatif de façon importante. On prédit par exemple que l’Eriosema triformum (CR) devrait perdre 50% de sa population à son emplacement unique à la suite de l’exploitation de minerai de fer.

Dans le Fouta Djallon, les incendies artificiels et les pâturages associés peuvent expliquer la disparition de 12 espèces sur une durée 70 ans ou plus, voire peut-être pour l'éternité (tableau 10). De plus, certaines espèces rares telles que Vernonia djalonensis (CR), ayant été réduite de trois sites à seulement un, font face à des menaces supplémentaires telles que la conversion de l’habitat pour la construction de logements.

Présence au sein des aires protégées Une partie de Nimba est située dans une Réserve de Biosphère (RB), mais en dehors de ça aucun habitat de bowal de haute altitude n'est protégé. Une ZTIP supplémentaire est proposée à Nimba et à Simandou. Pendant ce temps, dans le Fouta Djallon, une partie du Bowal Tankon a été identifiée comme ZTIP, principalement en raison de la présence de Vernonia djalonensis.

Habitat 5 : Bowal latéritique de basse altitude Altitude : < 500 m

Importance de la conservation Vingt-huit espèces de plantes menacées sont répertoriées dans des bowé latéritiques de plaines, dont 16 sont uniques à cet habitat, tandis que 12 de ces espèces sont également présentes sur des grès et/ou des granites et/ou à haute altitude (tableaux 1, 8, et 11). Ces chiffres sont inférieurs à ceux de l’habitat de bowal latéritique de haute altitude qui est moins étendu. Ceci reflète probablement le fait que le bowal latéritique de basse altitude est largement répandu en Afrique de l’Ouest. En effet, 7 des 12 espèces présentes dans le bowal de basse altitude sont également présentes dans les pays voisins, notamment le Sénégal, la Guinée-Bissau, et la Sierra Leone, mais aussi la Côte d'Ivoire qui abrite des zones importantes de cet habitat.

Néanmoins, cinq espèces uniques au bowal de plaine sont endémiques en Guinée. Elles représentent une préoccupation particulière pour la conservation car quatre n’ont pas été retrouvées depuis plus de 70 ans. Il s’agit de : Indigofera pobeguinii (1904), Cyanotis scaberula (1937), Sporobolus pauciflorus (1947), et Anadelphia funerea (1937). Les informations entre parenthèses représentent ici la date à laquelle ces espèces ont été aperçues pour la dernière fois.

Distribution et géologie Le bowal latéritique de basse altitude est largement répandu dans toute la Guinée, en particulier autour des hauts plateaux du Fouta Djallon, mais également en Haute Guinée près de la frontière avec le Mali, dans les plaines entre Linsan et la Sierra Leone, et sur les pentes inférieures du Nimba (Carte 6). Son origine géologique a été reconstituée à partir de roches paléoprotérozoïques décomposées, il est formé d’une couche essentiellement ferralitique de type béton à la surface, visible sur le bowal de haute altitude du Fouta Djallon. Bien que les pays voisins d’Afrique de l’Ouest, et plus à l’est vers le Nigéria et la République centrafricaine, possèdent également des bowé latéritiques de basse altitude, la Guinée possède la plus grande superficie de cet habitat.

Première Partie : Habitats de bowal latéritique 37 Reconnaissance Le bowal latéritique de basse altitude est reconnaissable grâce à ses zones plates et sans arbres, généralement composées d’un substrat dur de couleur rouge-orangée. Pendant la saison des pluies, il supporte les prairies avec des herbes de seulement 30 à 120 cm de hauteur en raison du sol très peu profond. Les prairies qui se développent dans les zones où les forêts ont été défrichées sont plus denses et plus hautes, bien au-delà de 1,5 m de hauteur, en raison de leurs sols plus profonds. La composition des espèces diffère également. Le bowal est généralement bordé de bois. Là où le bowal est fissuré, des racines peuvent pénétrer, rendant possible la pousse d’arbres des bois. Durant la saison humide, un mince film d’eau est souvent présent à la surface en raison du substrat imperméable. Pendant la saison sèche, l’herbe morte est brûlée, laissant une surface nue et brûlée.

Micro-habitats Les prairies comportent des espèces spécialisées et rares de la famille des Poaceae. Dans une parcelle de 25 m x 25 m à Santiguia, les espèces suivantes ont pu être observées :

Anadelphia macrochaeta (VU) Anadelphia trispiculata Andropogon chinensis Andropogon perligulatus Dilophotriche occidentalis (VU) Rhytachne gracilis

–– Canaux de drainage peu profonds caractérisés par la très voyante Dopatrium senegalense

–– Etangs ou lacs peu profonds, généralement saisonniers. Nymphoides guineensis (EN), Cyperus lateriticus (EN), Lepidagathis epacridea (EN), Bacopa lisowskiana (EN), et Chlorophytum immaculatum (VU) sont quelques-unes des espèces menacées répertoriées dans les marais ou les lacs saisonniers du bowal latéritique. La présence de ces espèces ne s’étend pas à l’ensemble du bowal de plaine, mais se limite à certaines parties de cet habitat, et sont généralement rares dans ces petites étendues.

–– Zones de transition avec les habitats adjacents. Rungia (Justicia) eriostachya (NT) est une herbe spectaculaire qui se limite au bowal de prairie ouvert et aux terres boisées.

Degré d’exploration Le bowal de basse altitude n’a pas fait l’objet d’une étude botanique exhaustive et de nouvelles espèces continuent d’être découvertes lentement (par exemple Bacopa lisowskiana (EN) en 1994).

Présence au sein des aires protégées Cet habitat ne semble pas faire partie du réseau des aires protégées de Guinée (2019). Cependant, il serait possible de le trouver dans le Parc National du Haut-Niger. Il est inclus dans un projet de ZTIP à Simbaraya, à l’est de Kindia.

Menaces Cet habitat est si répandu et commun que le risque de le voir disparaitre semble faible. Certaines zones sont exploitées de manière extensive afin d’alimenter le secteur de la construction en matériaux destinés à la construction de bâtiments et d’infrastuctures. D'autres zones risquent de voir la carapace bowal détruite pour permettre l’accès aux minéraux à des fins d’exploitation. La priorité n'est pas de protéger tous les bowé de plaine, mais uniquement les petites zones dispersées contenant des espèces menacées, comme dans la préfecture de Mandiana, un site connu comme abritant la Lepidagathis epacridea (EN).

38 Habitats Menacés et Zones Tropicales Importantes pour les Plantes (ZTIP) de Guinée, Afrique de l’Ouest Genre et espèce Famille Statut UICN Altitude Endémique à la Guinée ? Si non, autre pays où elle existe Grès Granite Fer peut-êtreSi année éteinte collecte dernière la de Anadelphia funerea Gram. EN Basse ✓ ✓ 1937 Bacopa lisowskiana . EN Basse Mali ✓ Chlorophytum immaculatum Anth. VU Basse Sénégal, Mali, et Sierra ✓ Léone Cyanotis scaberula Comm. EN Basse ✓ ✓ 1937 Cyperus lateriticus Cyp. EN Basse Sénégal ✓ Dissotis linearis (Argyrella) Mela. EN Haute et basse ✓ ? ✓ Indigofera pobeguinii Leg. CR Basse ✓ ✓ 1904 Indigofera scarciesii Leg. VU Basse Mali, GuinéeBissau ? ✓ Lepidagathis chevalieri Acan. VU Basse GuinéeBissau, Sénégal ✓ Lepidagathis epacridea Acan. EN Basse Mali, Côte d’Ivoire ✓ Lipotriche felicis Comp. EN Basse Mali ✓ Nymphoides guineensis Meny. EN Basse Sierra Leone ✓ Polycarpaea pobeguinii Cary. EN Basse Burkina Faso, Sénégal ✓ ✓ Sporobolus pauciflorus Gram. CR Basse ✓ ✓ 1947

Tableau 11. Espèces menacées du bowal latéritique de basse altitude (< 500 m d’altitude) de Guinée. Légende. ✓ = oui. Statut UICN : voir page 9. ? = Inconnue. Altitude : Basse = <500 m ; Haute = >500 m.

Première Partie : Habitats de bowal latéritique 39 Habitat d'inselbergs granitiques : habitat menacé 6

Connus localement sous le nom de « Fanyi », en langue locale Soussou.

Importance de la conservation Les inselbergs sont des affleurements de roche granitique, généralement isolés des autres formations montagneuses ou des collines. Ils peuvent être en forme de dôme ou plats. Durant la saison sèche, les inselbergs sont secs et semblent sans vie. Cependant, pendant la saison des pluies, ils hébergent de nombreuses espèces de plantes, dont plusieurs sont menacées (Couch et al. 2014). Feliciadamia, l’un de seulement quatre genres endémiques de Guinée, ne se rencontre que sur un seul inselberg, le Mont Konoussou, près de Guéckédou. De même, Loudetiopsis baldwinii est propre à l'inselberg de Macenta, mais pourrait être éteinte - elle n'a pas été aperçue depuis 1947 malgré les recherches qui ont été menées. Au total, on connaît 33 espèces menacées vivant parmi les inselbergs granitiques, dont quatre sont uniques au granite (tableau 12). Les autres espèces peuvent également vivre sur du grès et/ou le bowal latéritique (tableaux 1 et 8).

Genre et espèce Famille Statut UICN Unique à cet habitat? Grès Présent en aires ? protégées ZTIP Bryaspis humulariodes Leg. EN ✓ ✓ Feliciadamia stenocarpa Mela. CR ✓ ✓ Loudetiopsis baldwinii Gram. CR(PE) ✓ ✓ Osbeckia praviantha Mela. EN ✓ ✓

Tableau 12. Espèces guinéennes menacées uniques aux inselbergs granitiques (voir également les tableaux 1 et 8). Aucune de ces espèces ne se trouve actuellement dans une aire protégée en Guinée. Légende. ✓ = oui. Statut UICN : voir page 9.

Distribution, quantification, et géologie En Guinée, les inselbergs se trouvent principalement dans deux zones (carte 8) : dans la zone côtière qui s'étend de Forécariah à Dubreka où se mêlent inselbergs plats et à petits dômes (Couch et al. 2014), et en Guinée Forestière, autour des régions de Guéckédou et Macenta, où les inselbergs sont les plus nombreux, les plus grands, et les plus denses de toute la Guinée (carte 9), et où il existe des inselbergs à dôme beaucoup plus élevés tels que le Mont Konossou qui atteint plus de 1 300 m d'altitude. D'autres inselbergs sont aussi présents près de Mamou et Dabola (carte 8). La superficie totale d'inselbergs documentée en Guinée est de 317,15 km². On trouve des inselbergs en Sierra Leone aussi, où il y en a autant, voire plus qu’en Guinée. Formés sous le sol à partir de roches ignées résultant de la fusion et remontant des profondeurs, les inselbergs granitiques ne sont exposés au fil du temps que par l'érosion des roches plus douces situées au-dessus. En Sierra Leone, le Mont Loma constitue le point culminant des hautes terres de la Guinée et est constitué de granite ; des affleurements de granite sont aussi présents au niveau de la crête du Mont Ziama. Cependant, la plupart des inselbergs individuels de Guinée se produisent à basse altitude, en dessous de 500 m d'altitude. Certains se produisent au niveau de la mer, dans la mer elle-même. Ils sont généralement groupés.

Reconnaissance Les inselbergs ont généralement une forme arrondie, avec des pentes raides, praticables à pied ou en escaladant. À Forécariah, ils peuvent être plats et au même niveau que l'habitat environnant, tandis qu'à Dubreka, ils peuvent apparaitre sous forme de dômes aux parois abruptes. Leur granit est cristallin, généralement gris pâle, avec des taches noires. Les deux espèces indicatrices de la présence d’un inselberg sont : Afrotrilepis pilosa (variante à tige aérienne) qui pousse sur des pentes en colonies, et Dilophotriche tristachyoides une herbe prédominante sur les zones plates.

40 Habitats Menacés et Zones Tropicales Importantes pour les Plantes (ZTIP) de Guinée, Afrique de l’Ouest Carte 8. Inselbergs granitiques en Guinée.

Carte 9. Détail des inselbergs granitiques de la zone Guéckédou-Macenta.

Première Partie : Habitat d'inselbergs granitiques 41 Micro-habitats Selon Porembski et al. (1994), il existerait jusqu'à neuf micro-habitats sur les inselbergs d’Afrique de l'Ouest. Les caractérisations d’espèces suivantes proviennent principalement des inselbergs côtiers de Forécariah.

–– Croûte cryptogamique : Les surfaces rocheuses exposées sont recouvertes d'une gamme d'algues glissantes rouge-noir pendant la saison des pluies. En saison sèche, elles se recroquevillent. De jeunes d'Afrotrilepis peuvent s'établir dans cette matrice organique.

–– Canaux de drainage : Dans les zones à forte pente, avec un courant rapide dans les canaux peu profonds ou profondément érodés de la roche. On y trouve des espèces végétales peu fréquentes (par exemple Utricularia rigida, spécialiste des eaux vives.

–– Crevaces rocheuses : Les fissures linéaires, qui s'étendent verticalement dans l'inselberg, offrent un enracinement plus profond à de nombreuses espèces d'herbes plus grandes, souvent pérennes et d’environ 1 m, ou de petits arbres. Dans la plupart des autres micro-habitats d’inselberg ouverts, les herbes ne mesurent que 5 à 30 cm de hauteur et sont annuelles. Les espèces qui s’y trouvent comprennent certaines espèces spécialistes des inselbergs (par exemple, Hibiscus scotellii (NT)), mais également de nombreuses espèces largement répandues, non spécialisées, ou même envahissantes (par exemple, Melochia melissifolia var. Bracteosa). Quelques arbustes de forêt (Annona senegalensis, Lannea sp.), et de lisière de forêt (Hymenocardia lyrata) peuvent également s'établir dans ces fissures. Les zones de chute rocheuse accumulent également des sols plus profonds et on peut donc y retrouver les mêmes espèces.

Espèces souvent présentes : Espèces rares : Annona senegalensis Feliciadamia stenocarpa (CR) (Mt Konossou) Aspilia helianthoides subsp. ciliata Raphionacme caerulea (EN) (côte) Brachiaria villosa Calopogonium mucunoides Ceropegia deightonii Chamaecrista absus Chamaecrista mimosoides Desmodium linearifolium (NT) Hildegardia barteri (arbre) Hibiscus scotellii (NT) Hymenocardia lyrata (arbuste) Indigofera deightonii subsp. deightonii Kinghamia angustifolia Melochia melissifolia var. bracteosa Merremia pinnata Plectranthus monostachyus Polygala rarifolia Spermacoce bambusicola Tephrosia nana Vigna luteola Vigna venulosa Virectaria multiflora

–– Bassins rocheux et trous d’eau naturels (« gnammas ») : Dépressions érodées en permanence mouillées sur l'inselberg, et qui ne comportent aucune espèce végétale (mais des amphibiens y sont présents). Elles peuvent être peu profondes, environ 10 cm (« pan gnammas »), et contenir des espèces généralisées de zones humides (Dopatrium senegalense, Xyris anceps, Nymphaea sp.), ou plus profondes, de 60 à 150 cm (« armchair gnammas » à parois raides et en pente). Qui ne comporte aucune espèces végétales (mais des amphibiens y sont présents).

Espèces présentes : Desmodium cf. salicifolium Dopatrium senegalense Nymphaea lotus Nymphaea micrantha Xyris anceps

42 Habitats Menacés et Zones Tropicales Importantes pour les Plantes (ZTIP) de Guinée, Afrique de l’Ouest –– Dépressions plates : Surfaces plates au sommet d’inselberg, leur superficie est couverte de 90 à 100% par l’herbe spécialisée Loudetiopsis tristachyoides (d’une hauteur de 30 à 60 cm). D’autres espèces rares et occasionnelles s’y trouvent également (Polygala sparsiflora (NT), Scleria robinsoniana (NT), et plus rarement Raphionacme caerulea (EN)). Souvent bordées d’un tapis d’Afrotrilepis (sur des zones surélevées et mieux drainées)

Espèces présentes : Espèces rares : Loudetiopsis pobeguinii Loudetiopsis baldwinii (CR) (Macenta) Loudetiopsis tristachyoides Mesanthemum albidum (VU) Oldenlandia corymbosa Raphionacme caerulea (EN) Polygala sparsiflora (NT) Scleria robinsoniana (NT) Sporobolus infirmus

–– Tapis d’Afrotrilepis : dominant des zones bien drainées, surélevées ou pentues, la surface est couverte de 90 à 100% de tussack d’Afrotrilepis avec des tiges de 15 à 20 cm de hauteur, formant sur les rochers un tapis noir de racines pouvant supporter des herbes. Après brûlage, les zones mortes ou en cours de régénération d'Afrotrilepis peuvent être densément colonisées par la Cyanotis ou d'autres espèces herbacées. Les stipes de l’Afrotrilepis peuvent accueillir des épiphytes spécialisées (par exemple Polystachya microbambusa), et des espèces telles que Plectranthus linearifolius qui prennent racine dans les tapis végétaux d'Afrotrilepis.

Espèces souvent présentes : Espèces rares : Afrotrilepis pilosa Plectranthus linearifolius (EN) Cyanotis lanata Polystachya microbambusa Scleria cf. tricholepis Sporobolus infirmus

–– « Flushes » : En pente graduelle, avec un film d'eau se déplaçant lentement (saison des pluies). Les marges extérieures sont souvent bordées par Loudetiopsis tristachyoides. Diversité d’espèces. Herbes annuelles éparses de 5 à 15 cm de hauteur

Espèces présentes : Brachiaria villosa Bryaspis lupulina Bulbostylis sp. Cyanotis lanata Cyperus capillifolius Desmodium linearifolium Drosera indica Eragrostis unioloides Eriocaulon pulchellum Lindernia schweinfurthii Mesanthemum albidum (VU) Nemum spadiceum Neurotheca loeselioides Oldenlandia herbacea Panicum (lindleyana) tenellus Panicum griffonii Scleria cf. tricholepis Sporobolus infirmus Utricularia micropetala Utricularia subulata Utricularia tortilis Xyris filiformis

Première Partie : Habitat d'inselbergs granitiques 43 –– Forêt « belt » (ceinture) : La forêt entourant la base de l'inselberg comme une ceinture, sa composition en espèces peut varier en fonction de la localisation géographique de l’inselberg. Près de la côte, elle peut inclure des espèces de mangrove, Elaeis guineensis, Allophylus africanus, Cassipourea congoensis, Dialium guineense, Afzelia africana (VU), Margaritaria discoidea, Sterculia tragacantha, Trichilia prieureana, Uvaria chamae, Warneckea fascicularis var. fascicularis.

–– Forêt d'inselbergs : des bassins profonds dans l'inselberg peuvent abriter des forêts sempervirentes ou semi-décidues de plaine (voir habitat de la forêt de plaine maritime) avec plusieurs espèces prioritaires pour la conservation. La canopée dense et intacte de Guibourtia copallifera, une couche d'arbustes dominée par Uvariopsis tripetala (espèce spécialisée d'inselberg). La couche terrestre est dominée par Stylochaeton pilosus (EN) (en surface seulement et pendant la saison des pluies) en Guinée Côtière, mais cette espèce n’est pas connue en Guinée Forestière.

Degré d’exploration Les inselbergs situés dans les zones de mangroves de Forécariah sont les plus observés de Guinée. Ceux de Dubreka sont eux moins bien étudiés. À l'exception du Mont Wokou, de Macenta, et du Mont Konoussou près de Guéckédou, le groupement d’inselbergs de Guéckédou-Macenta n'a presque pas été étudié en dehors des recherches brèves et incomplètes que nous avons effectuées et de celles de Porembski et al. (1994) – il en est de même pour le groupement d’inselbergs de Dabola-Mamou.

Présence au sein des aires protégées À l'heure actuelle, aucun inselberg n'est inclus dans le réseau des aires protégées de Guinée (2019). Les inselbergs suivants ont été proposés comme ZTIP :

–– Inselbergs Moofanyi, Forécariah

–– Groupe d’inselbergs de Tonkoyah, Forécariah

–– Mt Wokou, Macenta (Loudetiopsis baldwinii)

–– Mt Konossou, Guéckédou (Feliciadamia stenocarpa)

Menaces Les inselbergs granitiques sont fortement menacés par les projets d’expansion des infrastructures et de construction. Le granit concassé est un composant important du béton utilisé dans la construction des grands bâtiments, des murs de barrages, et des routes entre autres. Les inselbergs situés à proximité de chantiers de construction portuaires ou ferroviaires, de projets miniers, de grandes routes, et de zones urbaines présentent un risque élevé. Des carrières d’extraction de la pierre se sont déjà installées sur plusieurs sites d’inselbergs. Nous avons vu un inselberg disparaitre totalement en l'espace de 24 mois, le granite ayant été exploité pour permettre la construction d'un port.

44 Habitats Menacés et Zones Tropicales Importantes pour les Plantes (ZTIP) de Guinée, Afrique de l’Ouest Habitat de chutes d'eau et rapides : habitat menacé 7

Importance de la conservation Les cascades et les rapides (eaux vives) contiennent des espèces végétales très développées, bien que souvent rares et peu visibles, qui ne poussent dans aucun autre habitat. Les plantes se sont adaptées à la fois aux eaux rapides et aux grands changements saisonniers du débit. De nombreuses espèces sont localisées dans de courtes sections de systèmes fluviaux, ou même dans des cascades individuelles. La proportion d'espèces végétales uniques aux chutes d'eau menacée d'extinction est plus élevée que pour tout autre habitat en Guinée, et le risque d’extinction est aussi le plus élevé. Seize des 20 espèces menacées de cet habitat sont classifiées comme étant en danger ou en danger critique. Trois autres sont en danger critique mais également classifiées sous la catégorie potentiellement éteintes (PE) : les endémiques à un site unique sont apparemment maintenant éteintes sur leur site d’origine.

Podostemaceae constitue la famille la plus diversifiée en espèces de cet habitat. Seize espèces menacées issues de cette famille ont été répertoriées jusqu'à présent en Guinée (voir le tableau 13 ci-dessous), ainsi que quatre espèces d’autres familles.

Distribution, quantification, et géologie Cet habitat est réparti sur presque toute la Guinée (voir carte 10) partout où des rivières ou des ruisseaux d’eau claire (ni trouble ni marron comme le Niger) coulent le long de la roche depuis des altitudes plus élevées, provoquant l'aération de l'eau. Le Fouta Djallon, également connu sous le nom de « château d’eau de l’Afrique de l’Ouest », crée les rivières qui abritent le plus grand nombre de plantes de cascades menacées. Les fleuves Bafing, Konkouré, et Kolenté (et leurs affluents) contiennent toutes des espèces menacées. Les hautes terres de Loma-Man contiennent également des espèces végétales de cascades menacées, telles que Inversodicraea pepehabai à Ziama, Sérédou. Les plantes de cascades sont plus diverses sur le grès et les roches granitiques que sur les roches ferralitiques. Nous avons documenté 33 lieux de Guinée où des plantes de cascade ont été enregistrées (Carte 10).

Reconnaissance Les cascades et les rapides sont facilement reconnaissables durant la majeure partie de l'année, mais cela devient moins évident en fin de saison sèche, lorsque le débit des rivières peut considérablement diminuer ou même cesser. Alors, la plupart des espèces de cascades sèchent et meurent, survivant sous forme de graines jusqu'à la prochaine saison des pluies, où elles se rétablissent et poussent sous l'eau, avant de fleurir et de fructifier lorsque la chute du niveau de l’eau entre novembre et mars les expose. Les arbustes vivaces qui indiquent la présence de rapides et de chutes d’eau sont : Rotula aquatica (Lythraceae), moins fréquemment Gnidia kraussiana (Thymelaeaceae), et Karima scarciesii (Euphorbiaceae). Tristicha trifaria de la famille Podostemaceae est également un bon indicateur de cet habitat et suggère la présence d’autres espèces de cette famille. Chose inhabituelle pour une Podostemaceae, cette espèce est non seulement universelle dans les rapides et les cascades mais également non menacée.

Micro-habitats Dans une cascade ou un ensemble de rapides, différentes espèces occupent souvent des recoins différents. Sur un seul site et au sein de la même famille des Podostemaceae, de petites espèces sans tige, telles que Saxicolella futa, poussent en hauteur le long des berges du fleuve, sont exposées, et fleurissent en novembre ; tandis que des espèces plus larges, telles que Macropodiella macrothyrsa et Ledermanniella guineensis, poussent au fond de la rivière, sont composées de tiges et de feuilles d’un mètre de long, et ne peuvent fleurir que lorsqu’elles deveniennent exposées en février ou mars. Des rhéophytes (ou îlots arbustifs), tels que Rotala, poussent dans le lit de la rivière à la base des roches, et non pas au sommet des roches solides comme le font les Podostemaceae.

Habitat de chutes d'eau et rapides 45 Carte 10. Chutes et rapides de Guinée, montre les emplacements connus de Podostemaceae.

Degré d’exploration Notre connaissance des espèces de cascades augmente rapidement actuellement. En 2018, six espèces de Podostemaceae, toutes nouvelles pour la science sauf une, ont été découvertes en Guinée pour la première fois. Pourtant, ils restent de nombreuses cascades et rapides en Guinée à visiter pour les botanistes. À l’ouest de la ligne allant de Mamou à Pita, on trouve une vaste zone de cascades qui n’a jamais été étudiée. De même, ces plantes restent très peu étudiées dans les hautes terres de Loma-Man. Le Tinkisso, le Moa-Makona, le Niandan, le Gambie, le Kogon, et le Tinguilinta sont des exemples d'importants bassins-versants dont les plantes de cascades ne semblent n'avoir jamais été étudiées.

Présence au sein des aires protégées À part Inversodicraea pepehabai (Réserve de Biosphère de Ziama) et Macropodiella garrettii (projet de Parc National du Moyen-Bafing), les 17 autres espèces de plantes de chutes d'eau menacées ne se trouvent actuellement pas dans le réseau d’aires protégées (en 2019). Cependant, toutes les espèces sauf trois (y compris Inversodicraea pygmaea (CR(PE))) sont présentes dans les ZTIP proposées (voir tableau 13).

46 Habitats Menacés et Zones Tropicales Importantes pour les Plantes (ZTIP) de Guinée, Afrique de l’Ouest

Genre et espèce Famille Statut UICN Unique à la Guinée ? Si non, autre pays où présente Aire protégée ZTIP Eriocaulon sulanum Eriocaul. EN Sierra Leone ✓ Impatiens bennae Balsam. CR ✓ ✓ Impatiens nzoana Balsam. EN ✓ ✓ ✓ Inversodicraea harrisii Podost. VU Sierra Leone ✓ Inversodicraea abbayesii Podost. CR(PE) ✓ ✓ Inversodicraea koukoutamba Podost CR ✓ ✓ Inversodicraea pepehabai Podost. EN ✓ ✓ ✓ Inversodicraea pygmaea Podost. CR(PE) ✓ Inversodicraea tassing Podost. EN ✓ ✓ Lebbiea grandiflora Podost. CR Sierra Leone ✓ Ledermanniella guineensis Podost. EN ✓ Macropodiella garrettii Podost. VU Sierra Leone ✓ ✓ Macropodiella macrothyrsa Podost. CR ✓ Saxicolella denisiae Podost. CR ✓ Saxicolella futa Podost. EN ✓ ✓ Stonesia fascicularis Podost. CR(PE) ✓ ✓ Stonesia gracilis Podost. EN Sierra Leone Stonesia heterospathella Podost. VU Sierra Leone ✓ Stonesia taylorii Podost. EN ✓ ✓ Utricularia tetraloba Lentib. VU Sierra Leone ✓

Tableau 13. Espèces de plantes de chutes d’eau et de rapides menacées en Guinée. Treize des 20 espèces sont uniques à la Guinée. Les projets hydroélectriques en sont la principale menace. Seules trois espèces sont dans des zones protégées en 2019. Légende. ✓ = oui. Statut UICN : voir page 9.

Menaces Les projets hydroélectriques constituent la principale menace pour les espèces de plantes de cascades en Guinée. En effet, ils sont placés au niveau de cascades, et les évaluations d’impact sur l’environnement ne tiennent généralement pas compte des plantes de cascades. Inversodicraea pygmea est considérée comme susceptible de s'éteindre globalement en raison de la construction du barrage hydroélectrique de Grandes Chutes, à Kindia. Des extinctions locales de trois autres espèces ont eu lieu et on peut s’attendre à d’autres dans le futur.

Habitat de chutes d'eau et rapides 47 Habitat 8 : Forêts sempervirentes des plaines de l’Afrique de l’Ouest

Altitude : <500 m

Importance de la conservation Les infimes fragments de la forêt de plaine originale et intacte survivants encore en Guinée revêtent une grande importance pour la conservation. Trente-six espèces de plantes menacées y ont été répertoriées (à l'exception des espèces de bois d'œuvre d'Afrique de l'Ouest largement répandues), dont trois sont endémiques en Guinée (tableaux 14 et 15). La plupart des forêts d’origine de la Guinée ont été défrichées au fil des siècles pour l’agriculture. Sayer et al. (1992) ont calculé que 96% de la forêt d'origine avait été perdue. Ce nombre est probablement une sous-estimation. Les interfaces de forêt qui existaient auparavant avec d'autres habitats, tels que les bois et les forêts submontagnardes, ont maintenant été presque entièrement perdues. À leur place, il ne reste que des îlots de forêt gravement fragmentés, il est donc particulièrement important de les protéger ainsi que les espèces menacées qu’ils contiennent.

Distribution La Guinée Maritime et la Guinée Forestière sont les principales zones dans lesquelles se trouvaient autrefois les forêts de plaine et où quelques vestiges perdurent (cartes 11 et 12).

La Guinée Maritime connait des précipitations annuelles élevées d’en moyenne 3,8 m (à Conakry). La pluviosité minimale requise pour soutenir la forêt pluviale (forêt de plaine sempervirente) est d’environ 2 m par an. La Guinée Maritime a une saison sèche de six mois, de sorte qu'une grande partie de la forêt originale perdue depuis longtemps pourrait avoir été semi-décidue plutôt que sempervirente. Les pertes de forêts ont été si importantes le long de la côte guinéenne et pendant une période si longue que des espèces de plantes forestières côtières très répandues, telles que Guibourtia leonensis, présentes d’ouest (Sénégal) en est (Sierra Leone, Libéria) n’ont jamais été répertoriées en Guinée Maritime, même par les plus anciens collectionneurs de plantes guinéennes du 19ème siècle (Heudelot). La plus grande parcelle de forêt de plaine survivante en Guinée Maritime est sans doute celle de Kounounkan, mais elle n’est pas protégée et est en cours de défrichage.

En Guinée Forestière, les précipitations sont plus faibles que sur la côte, envrion 2 m par an, mais la saison sèche est beaucoup plus courte et dure seulement 2 à 3 mois à Nzérékoré, ce qui favorise la présence de la forêt sempervirente. La plus grande superficie de forêt sempervirente de plaine subsistante en Guinée est celle de Diécké, à l'ouest de Nzérékoré. Les autres zones survivantes importantes sont celles de Ziama et de Simandou. Des fragments restent également à Béro.

48 Habitats Menacés et Zones Tropicales Importantes pour les Plantes (ZTIP) de Guinée, Afrique de l’Ouest Carte 11. Forêts originelles survivantes de Guinée.

Carte 12. Forêts de plaine de Guinée Maritime et Guinée Forestière, y compris les forêts-galeries.

Première Partie : Habitats forestiers 49

Genre et espèce Famille Statut UICN Guinée Maritime Forestière Guinée Endémique à la Guinée ? Si non, autres pays où elle présente également est submontagnardeAussi peut-êtreSi date éteinte, dernier du collecte de spécimen

Guinée Maritime et Guinée Forestière Cola angustifolia Sterc. EN ✓ ✓ Sierra Leone et Libéria ✓ salikounda Leg. VU ✓ ✓ à l’est vers le Ghana ✓ Homalium smythei Flac. VU ✓ ✓ Libéria, Sierra Leone, Côte d’Ivoire ✓ Neolemonniera clitandrifolia Sapo. VU ✓ ✓ du Sénégal au Nigeria ✓ Tarenna brachysiphon Rub. EN ✓ ✓ Sierra Leone et Libéria ✓ Tarenna hutchinsonii Rub. CR ✓ ✓ Sierra Leone et Libéria Tessmannia baikieaoides Leg. VU ✓ ✓ de la Sierra Leone à la Côte d’Ivoire Vepris felicis Rut. CR ✓ ✓ Sierra Leone, Libéria

Guinée Maritime Apodiscus chevalieri Euph. EN ✓ Libéria et Ghana Baphia heudelotiana Leg. VU ✓ Sierra Leone Cola lorougnonis Sterc. EN ✓ Côte d’Ivoire 1954 Dactyladenia smeathmannii Chry. EN ✓ Sierra Leone, Libéria Diospyros feliciana Eben. EN ✓ ✓ ✓ Gilbertiodendron tonkolili Leg. EN ✓ Sierra Leone Keetia susu Rub. EN ✓ ✓ Landolphia macrantha Apoc. VU ✓ Sierra Leone Mostuea adamii Log. EN ✓ Sierra Leone et Côte d’Ivoire Phyllanthus profusus Phyll. VU ✓ à l’est vers le Ghana 1907 Strychnos melastomatoides Log. VU ✓ Sierra Leone et Gabon Stylochaeton pilosus Arac. EN ✓ Sierra Leone Talbotiella cheekii Leg. EN ✓ ✓

Guinée Forestière Allophylus samoritourei Sapi. EN ✓ Libéria ✓ Cassia aubrevillei Leg. VU ✓ Libéria et Côte d’Ivoire Cassia fikifiki Leg. EN ✓ Libéria et Côte d’Ivoire Gilbertiodendron bilineatum Leg. VU ✓ à l’est vers le Ghana Heteradelphia paulojaegeria Acan. EN ✓ Sierra Leone et Côte d’Ivoire 1949 Heterotis sylvestris Mela. EN ✓ Libéria ✓ Ritchiea afzelii Capp. CR ✓ Sierra Leone 1899 Tricalysia faranahensis Rub. VU ✓ Sierra Leone, Côte d’Ivoire, Libéria ✓

Tableau 14. Espèces menacées de forêt de plaine de Guinée Maritime et Forestière (hormis les espèces de bois d’œuvre largement répandues) Légende. ✓ = oui. Statut UICN : voir page 9.

50 Habitats Menacés et Zones Tropicales Importantes pour les Plantes (ZTIP) de Guinée, Afrique de l’Ouest Reconnaissance Cette forêt est caractérisée par une canopée continue fermée sur 80% ou plus, les arbres dépassent généralement 8 m et atteignent 20 à 30 m de hauteur. Dans les forêts sempervirentes, la plupart des arbres gardent leurs feuilles toute l'année, alors que dans les types de forêts plus sèches, certains arbres n'ont pas de feuilles pendant la saison sèche (forêt semi-décidue). La forêt sempervirente se caractérise par une grande diversité d’arbres forestiers - aucune espèce en particulier n’est dominante ou caractéristique. Les exceptions sont les arbres légumineux de la famille des Caesalpinoid (maintenant connue sous le nom de Detaeioideae) qui peuvent former des parcelles ou des peuplements monodominants, et qui sont les plus visibles dans les vestiges forestiers de la Guinée Maritime (par exemple Guibourtia copallifera, et Talbotiella cheekii) et qui restent toutefois moins répandus en Guinée Forestière.

Cette forêt peut être confondue avec la forêt claire, ou la forêt dense, qui semble similaire de par la présence de grands arbres denses, avec parfois une canopée approchant les 80%. Cependant, il s’agit de deux types de végétation complètement différents, les espèces de l’une étant entièrement différentes de celles de l’autre. Les espèces d’arbres de la forêt claire (aussi présentes dans les prairies boisées) sont à la fois résistantes au feu et capables de germer de nouveau après avoir été brulées ou coupées à ras pour être utilisées comme bois d’œuvre. En revanche, les espèces d’arbres de la forêt sempervirente n’ont pas cette propriété, à quelques exceptions près.

Fourrés de jachère dérivés des forêts De vastes aires de la préfecture de Forécariah sont recouvertes d'un épais fourré impénétrable de 2 à 4 m de hauteur. Des palmiers à huile hauts de 15 à 25 m en émergent à intervalles espacés. Parfois, ces zones sont interprétées comme étant des forêts, en particulier par ceux qui se basent sur des images aériennes ou satellites. Ce sont en fait des jachères agricoles. Autrefois, il y a peut- être des siècles de cela, il s’agissait bien de forêts qui ont été coupées. Suite au défrichage et au semis, un petit sous-groupe d’espèces forestières repousse en l'espace de dix ans et acquiert des éléments nutritifs qui seront ensuite libérés par la culture sur abbatis-brûlis. Ce cycle se répète et favorise les espèces forestières sempervirentes qui (contrairement à la plupart des espèces forestières) se sont adaptées pour devenir résistantes au feu et ont ainsi colonisé l’arrière-pays plus sec. Ces fourrés denses ne représentent qu'une petite fraction de la valeur de conservation de l'habitat forestier d'origine qu'ils remplacent. Si elles restent intouchées pendant des siècles, ces forêts pourraient récupérer davantage des caractéristiques de la valeur initiale, mais les espèces menacées qu'elles contenaient auparavant y manqueront toujours.

Forêts villageoises Dans les préfectures de Guéckédou, de Macenta, et de Nzérékoré, en Guinée Forestière, de nombreux villages semblent être entourés de leurs propres ceintures de forêt dans un paysage qui est autrement défriché et exploité. Ces zones, bien qu’elles ressemblent à des forêts, comprennent des espèces utiles, notamment des espèces non indigènes fournissant des fruits, telles que des mangues, du bois d’œuvre pour la construction de maisons, et d’autres produits. Le nombre d'espèces d'arbres est bien inférieur à celui de la forêt d'origine, et les espèces menacées y sont absentes, à part les espèces de bois d’œuvre reconnues pour leur utilité. Une forêt villageoise similaire, mais disposée en lignes droites, se trouve en Guinée Maritime - par exemple sur l’Ile du Kabak, le long du sommet des crêtes basses. Ces zones ne semblent pas avoir d’importance directe pour la conservation des espèces menacées et n’ont donc pas été incluses dans notre carte des forêts de plaine.

Forêts de plaine de Guinée Maritime Compte tenu des différences de volume et de configuration des précipitations, il est fort possible que les parcelles forestières restantes de Guinée Maritime aient une composition en espèces différente de celles de Guinée Forestière. Les forêts qui subsistent en Guinée Maritime ne sont probablement pas représentatives des espèces qui existaient auparavant, car les forêts situées sur des sols plus profonds (donc plus propices à l'agriculture), étaient probablement préférables et défrichées avant celles situées sur des sols peu profonds et rocheux, moins immédiatement utilisables pour l’agriculture.

Au total, treize des espèces menacées présentes dans la forêt de Guinée Maritime sont inconnues en Guinée Forestière. Comme on pouvait s'y attendre, beaucoup de ces espèces sont présentes dans les forêts maritimes de la Sierra Leone voisine, et vers l'est du Libéria. Par exemple, Apodiscus

Première Partie : Habitats forestiers 51 chevalieri (EN), Dactyladenia smeathmannii (VU), et Gilbertiodendron tonkolili (EN). Cependant, un nombre surprenant sont non seulement unique aux forêts maritimes guinéennes, mais sont également fréquentes, voire même communes, au sein de ces forêts, ce qui en fait une caractéristique unique. Il s'agit de Baphia heudelotiana ((VU), seulement un enregistrement en Sierra Leone), de Keetia susu (VU), et de Talbotiella cheekii (EN).

Forêts de plaine de Guinée Forestière En plus des dix espèces menacées en commun avec les fragments de forêt de plaine de Guinée Maritime, cette forêt de Guinée Forestière comprend huit autres espèces qui ne sont pas partagées avec la zone maritime. Ces huit espèces menacées sont également présentes dans des régions voisines du Libéria, de la Côte d'Ivoire, et/ou de la Sierra Leone. Ce nombre devrait augmenter avec la poursuite des recherches et de l'identification botanique. Les forêts monodominantes de légumineuses sont presque absentes ici, bien qu'elles soient très communes dans les fragments de forêt maritime.

Micro-habitats Il reste si peu de forêt, et ce qui en reste a été si peu étudié, qu'il est actuellement difficile de reconnaître et de caractériser les différents sous-types et micro-habitats des forêts de plaine en Guinée, en dehors de la forêt-galerie (voir ci-dessous).

Forêt marécageuse : Dominées par les arbres de Mitragyna stipulosa et Uapaca spp, les forêts marécageuses ont été converties en rizières, entraînant la disparition et la possible extinction en Guinée d'espèces menacées qui semblent avoir été limitées à ces zones, comme Heteradelphia paulojaegeria (EN). Cette espèce a été répertoriée pour la dernière fois en Guinée en 1949. Elle pourrait encore survivre en Sierra Leone ou en Côte d'Ivoire, où elle a également été historiquement répertoriée, bien que ce ne fut pas le cas ces dernières années.

Forêt semi-décidue : Triplochiton scleroxylon est un indicateur de la forêt semi-décidue dans toute l'Afrique de l'Ouest. Il est présent dans la forêt de plaine de Banko à la périphérie ouest de la forêt classée du Pic de Fon. Cependant, cette partie de la forêt a été fortement impactée par les fermes.

Forêt galerie : Présente tout le long du flanc des rivières, et alimentées par cette eau présente au niveau de ses racines, la forêt galerie est composée d’espèces de forêts sempervirentes. La forêt galerie pénètre loin dans les forêts, les prairies boisées, et les zones de bowal, comme en Haute-Guinée, où la forêt de plaine est autrement complètement absente ou rare (carte 12).

Dans ces zones de Guinée Maritime et de Guinée Forestière autrefois boisées, les arbres présents le long des rivières étaient historiquement laissés intouchés, créant ainsi une forêt galerie artificielle (Carte 13). Certaines espèces uniques à la forêt galerie se rencontrent en Guinée et sont apparemment spécialisées dans les habitats des bords de rivière. Les espèces menacées sont détaillées dans le tableau 15 ci-dessous. Ces espèces n’ont été trouvées dans aucune des forêts éloignées des rivières. Malheureusement, la préservation des arbres forestiers le long des berges des rivières n’est plus maintenue comme elle l’était avant. La demande en bois pour la fabrication de charbon et la demande en terres pour la culture est telle qu’il n’est pas inhabituel que des arbres soient coupés en bordure d’eau.

52 Habitats Menacés et Zones Tropicales Importantes pour les Plantes (ZTIP) de Guinée, Afrique de l’Ouest

Genre et espèce Famille Statut UICN Guinée Maritime Forestière Guinée Endémique à la Guinée ? Si non, autres pays où elle présente également est submontagnardeAussi ? Anubias gracilis Arac. VU ✓ ✓ Sierra Leone ✓ Dialium pobeguinii Leg. VU ✓ Sierra Leone Napoleonaea alata Lecy. VU ✓ ✓ Sierra Leone et Libéria Placodiscus riparius Sapi. VU ✓ ✓ de la Guinée Bissau au Libéria Pseudoprosopis bampsiana Leg. VU ✓ Sierra Leone, Libéria

Tableau 15. Espèces guinéennes menacées des forêts galeries de plaine. Légende. ✓ = oui. Statut UICN : voir page 9.

Degré d’exploration Malgré la proximité de la côte, les fragments de forêts de Guinée Maritime sont restés en grande partie inexplorés jusqu'en 2012. Ceci est démontré par le nombre important de découvertes effectuées dans cet habitat depuis cette époque. Il en résulte non seulement de nouveaux enregistrements d'espèces guinéennes rares auparavant inconnues (par exemple Tarenna hutchinsonii et Stylochaeton pilosus) mais aussi de nouvelles espèces jusque-là complètement inconnues de la science (Keetia susu et Talbotiella cheekii). D'autres espèces suivront si des études botaniques de ces fragments se poursuivent avant qu’ils ne disparaissent.

Les recherches entreprises précédemment dans les forêts de plaine de Guinée Forestière (principalement dans le cadre d’études sur l’impact de l’industrie minière sur l’environnement) ont permis de découvrir et répertorier les premiers spécimens guinéens de nombreuses espèces forestières d’Afrique de l’Ouest qui se limitaient auparavant dans la région du nord-ouest à la Sierra Leone. Le nombre d’espèces nouvelles pour la science découvertes dans cet habitat est faible (par exemple Allophylus samoritourei). Cependant, davantage d'exploration, notamment à Ziama près de la frontière avec la Sierra Leone, devrait permettre de nouvelles découvertes. Nous espérons qu’il sera possible de redécouvrir les espèces disparues depuis longtemps de la région de Beyla (Ritchiea afzelii (CR) et Heteradelphia paulojaegeria (EN)) qui n'ont pas été aperçues depuis le début du 20ème siècle.

Menaces La forêt survivante de la Guinée, qui représente moins de 4% de son étendue d'origine, est extrêmement menacée par le défrichage pour l'agriculture, l'extraction du bois d’oeuvre et, dans une moindre mesure, par l'exploitation des carrières à ciel ouvert. Le besoin de protection et d’engagement de la communauté locale est grand et urgent.

Présence au sein des aires protégées Actuellement, aucun des fragments de forêt maritime n'est inclus dans une zone protégée, mais les ZTIP proposées de Kounounkan, Kakiwondi, Tassing, et Gbélén incluent toutes cet habitat.

En Guinée Forestière, les zones de forêts de plaine sont protégées par leur inclusion dans les Réserves de Biosphère de Nimba et de Ziama, qui ont également été proposées en tant que ZTIP. Les forêts des Monts Béro, Pic de Fon, et Diécké sont également proposées comme ZTIP. La forêt de Diécké est la plus cruciale pour la protection de cet habitat, compte tenu de son nombre élevé d’espèces menacées, elle est aussi de loin la plus grande superficie de forêt de plaine subsistant en Guinée.

Première Partie : Habitats forestiers 53 Carte 13. Détail des forêts-galeries de plaine de Guinée Maritime.

Carte 14. Forêts submontagnardes vierges ou dégradées de Guinée.

54 Habitats Menacés et Zones Tropicales Importantes pour les Plantes (ZTIP) de Guinée, Afrique de l’Ouest Habitat 9 : Forêts submontagnardes des hauts plateaux guinéens

Altitude : >500 m

Importance de la conservation Également connue sous le nom de forêt de nuages, forêt d'elfe, ou forêt de mousse, la forêt submontagnarde de Guinée contient, ou contenait, au moins vingt espèces de plantes menacées sur le plan mondial. Toutes sauf cinq de ces espèces se trouvent uniquement dans les hauts plateaux de la Guinée. Il se peut que quatre de ces espèces soient maintenant éteintes n’ayant pas été aperçues au cours des 50 dernières années ou plus. Cela est dû au fait que leur habitat naturel (la forêt submontagnarde) a été éradiqué ou fortement dégradé sur les seuls sites où ces espèces ont pu être enregistrées (voir le tableau 16).

Distribution Les hauts plateaux de Guinée ou « Dorsale Guinéenne » sont alignés du nord-ouest au sud-est et sont disposés comme un chiffre 8 (voir la carte 2). La partie nord-ouest se trouve entièrement en Guinée et est connue sous le nom de Fouta Djallon. Il s’étend en Guinée Maritime et en Moyenne Guinée. La base géologique de ces montagnes est discutée dans la partie précédente sur les habitats de bowé latéritique et gréseux. La majeure partie de l'ancienne forêt submontagnarde du Fouta Djallon a été défrichée ou si fortement modifiée qu'elle a peu de valeur pour la conservation, à part celle de Kounounkan. La partie sud-est des hauts plateaux guinéens se trouve principalement en Guinée Forestière, y compris les monts Simandou, Béro, Tetini, Kourandou, Ziama, Nimba, et Yonon. Les Monts Loma représentent le point culminant au nord de la Sierra Leone et à l'extrême est des montagnes, y compris le Mont Tonkui qui se trouve dans la partie occidentale de la Côte d'Ivoire, près de Man. Cette partie est connue sous le nom de Hautes Terres de Loma-Man (Carte 2). C’est ici que la majeure partie de la forêt submontagnarde survivante de la Guinée se trouve (cartes 11 et 14).

Reconnaissance La forêt submontagnarde se distingue de la forêt de plaine par sa petite taille (qui diminue généralement avec l'altitude). la faible profondeur de son sol, et son importante exposition aux vents. Elle contient des niveaux élevés de bryophytes épiphytes, qui peuvent être des branches pendantes et qui capturent l’humidité des nuages ​​(précipitations horizontales). La forêt submontagnarde a également une biomasse et une diversité d'épiphytes vasculaires, en particulier d'orchidées, beaucoup plus élevées que les forêts de plaine. Il n'y a pas de transition abrupte entre la forêt de plaine et la forêt submontagnarde, il s'agit plutôt d'une gradation - la décision du choix du contour à utiliser sur une carte pour diviser ces deux types de végétation est donc subjective. En Afrique centrale, le contour correspondant à 800 m d’alitude est souvent utilisé. Cependant, nous avons constaté que les espèces caractéristiques des forêts submontagnardes en Guinée descendent en-dessous de cette altitude. Nous avons donc utilisé un contour plus bas, 500 m d'altitude, pour diviser ces deux régions. En termes de composition en espèces, de nombreuses espèces de forêts de plaine, mais pas toutes, s’étendent aux forêts submontagnardes et forment une grande partie, sinon la majeure partie de sa biomasse.

Première Partie : Habitats forestiers 55

Genre et espèce Famille Statut UICN Fouta-Djallon Loma-Man possibilitéSi d’extinction, année collecte dernière la de Endémique à la Guinée ? Si non, autres pays où elle est présente également

Espèces menacées de la forêt submontagnar de des hautes terres de Guinée Keetia futa Rub. CR ✓ ✓ ✓ Pavetta leonensis Rub. EN ✓ ✓ Sierra Leone Psychotria samoritourei Rub. VU ✓ ✓ Libéria, Sierra Leone Rinorea djalonensis Viol. EN ? ✓ 1949 Libéria, Sierra Leone

Espèces menacées des forêts Emplacements submontagnardes du Fouta Djallon enregistrés en Guinée Agelanthus guineensis Loran. CR(PE) Mali: Mt Loura 1956 ✓ Clematis kakoulimensis Ranun. CR Kakoulima 1945 ✓ Sabicea bracteolata Rub. CR(PE) « Noyau » du Fouta 1956 ✓ Djallon Ternstroemia guineensis Ternst. EN Kounounkan ✓

Espèces menacées des forêts submontagnardes de Loma-Man Begonia quadrialata subsp. nimbaensis Beg. EN Nimba + Libéria Brachystephanus jaundensis subsp. nimbae Acan. VU Ziama, Nimba, Macenta + Côte d’Ivoire Brachystephanus oreacanthus Acan. VU Béro, Simandou + Cameroun Cassipourea adamii Rhizoph EN Ziama, Nimba ✓ Cola reticulata Sterc. VU Nimba + Ghana, Côte d’Ivoire Dorstenia astyanactis Mor. VU Ziama, Nimba, Simandou + Côte d’Ivoire, Cameroun Glenniea adamii Sapind. VU Nimba + Libéria Gymnosiphon bekensis Burm. VU Simandou + du Cameroun au Congo Gymnosiphon samoritoureanus Burm. EN Simandou, Ziama, Nimba + Libéria Isoglossa dispersa Acan. VU Béro, Simandou + Sierra Leone Justicia jamisonii Acan. EN Nimba + Côte d’Ivoire, Kenya Mikaniopsis camarae Comp. CR Ziama ✓

Tableau 16. Espèces végétales menacées de la forêt submontagnarde guinéenne. Légende. ✓ = oui. Statut UICN : voir page 9. ? = inconnue.

56 Habitats Menacés et Zones Tropicales Importantes pour les Plantes (ZTIP) de Guinée, Afrique de l’Ouest Genre et espèce Famille Djallon Fouta Loma-Man Hautes Terres du Cameroun l'Est de Afrique Brucea antidysenterica Sim. ✓ ✓ ✓ ✓ Cassine (Mystroxylon) aethiopica Cela. ✓ ✓ ✓ Croton macrostachyus Euph. ✓ ✓ ✓ Ensete (gilletii) livingstonianum Musa. ✓ ✓ ✓ ✓ Ilex mitis Aquif. ✓ ✓ ✓ Maesa lanceolata Myr. ✓ ✓ ✓ ✓ Nuxia congesta Stilb. ✓ ✓ ✓ ✓ Olea capensis subsp. macrocarpa Oleac. ✓ ✓ ✓ Peddiea fischeri Thym. ✓ ✓ ✓ ✓ Syzygium staudtii Mela. ✓ ✓ Tableau 17. Espèces indicatrices de la forêt submontagnarde des hauts plateaux de Guinée. Espèces sumontagnardes et montagnardes de l’Afrique entière dans les hauts plateaux de Guinée.

Genre et espèce Famille Statut UICN (estimation) Djallon Fouta Loma Man Eugenia leonensis Myrt. NT ✓ ✓ Monanthotaxis nimbana Annon. NT ✓ ✓ Trichilia djalonis Meliac. NT ✓ ✓ Uapaca chevalieri Phyll. NT ✓ ✓

Tableau 18. Espèces indicatrices de la forêt submontagnardes des hauts plateaux guinéens. Espèces des forêts submontagnardes largement endémiques des hauts plateaux de Guinée. Légende. ✓ = oui. Statut UICN : voir page 9.

Parmi les nombreuses espèces végétales des forêts de plaine qui s’étendent aux forêts submontagnardes, on trouve Parinari excelsa, largement répandue en Afrique tropicale, elle peut devenir caractéristique et sous-dominante dans la forêt submontagnarde. Pour cette raison, White (1983 : 81-82) a qualifié cet habitat de « Forêt de Parinari excelsa des hautes terres d’Afrique de l'Ouest . . . pas assez élevée pour héberger des communautés afromontanes distinctes, bien qu'un certain nombre d'espèces afromontanes s’y trouvent, mélangées à des éléments de plaine… »

White (1983) a également suggéré que les hauts plateaux guinéens comptaient « très peu d'espèces endémiques ». En fait, il y a 34 espèces qui correspondent à la description d'Afromontane ou d'Afro-submontane et/ou d'endémique (Tableaux 16-19). Dix de ces 34 espèces (tableau 17) sont également présentes dans les hautes terres du Cameroun, très à l’est, et plusieurs d’entre elles se retrouvent dans les montagnes de l’Afrique de l’Est. Quatre autres espèces (tableau 18) se limitent aux hauts plateaux de la Guinée et sont des caractéristiques uniques de sa forêt submontagnarde. On trouve généralement plusieurs espèces, voire parfois les quatre, dans des parcelles forestières submontagnardes intactes de toutes tailles dans le Fouta Djallon et à Loma- Man. Ce sont des indicateurs utiles car ils sont distinctifs et ne risquent pas d'être confondus avec d'autres espèces. Comme elles sont connues à plus de dix endroits chacune, aucunes de ces quatre espèces n’a été évaluée comme étant menacée. Quatre autres espèces sont également répertoriées

Première Partie : Habitats forestiers 57 dans les hauts plateaux du Fouta Djallon et de Loma-Man, mais elles sont beaucoup plus rares et il se peut qu’elles soient toutes localement éteintes dans le « noyau central » du Fouta Djallon (elles n'ont pas été apercues au cours de ces dernières années) et sont considérées comme menacées. Seize autres espèces menacées de forêt submontagnardes ont été répertoriées (tableau 16). Celles-ci sont plus restreintes dans leurs aires de répartition et sont présentes soit dans le Fouta Djallon (4 espèces), soit dans les hautes terres de Loma-Man (12 espèces).

Forêt submontagnarde du Fouta Djallon La forêt submontagnarde abritant des espèces menacées a pratiquement été éradiquée du « noyau central » du Fouta Djallon, qui s'étend de Mamou au nord de Dalaba, Pita, Labé, et au Mali. Les réserves forestières qui subsistent, telles que la forêt classée de Tinka près de Dalaba, ont été lourdement modifiées pour la production de produits forestiers et semblent avoir perdu les espèces les plus menacées qu’elles possédaient probablement autrefois. Les efforts visant à redécouvrir des espèces telles que Sabicea bracteolata (CR(PE)) et Agelanthus guineensis (CR(PE)), toutes deux uniques au noyau central du Fouta Djallon, et Keetia futa (EN) ont jusqu'à présent échoué (voir tableau 16).

Les quelques espèces forestières submontagnardes qui ont été retrouvées ces dernières années se trouvaient dans des petites forêts galeries, ou dans de rares zones marginales. Le noyau central du Fouta Djallon a été si intensément modifié par l’agriculture et sur une période si étendue que plusieurs espèces rares ont peut-être disparu. Le mont Kakoulima, l’outlier du Fouta près de Conakry, qui abrite Clematis kakoulimensis (CR), est également très dégradé. Les recherches visant à redécouvrir cette espèce à son seul emplacement connu en 2018 ont également échoué. Kounounkan est le seul endroit du Fouta Djallon où une forêt submontagnarde intacte contenant des espèces menacées a été découverte.

Forêt submontagnarde de Loma-Man Contrairement au Fouta Djallon, les hauts plateaux guinéens de Loma-Man abritent plusieurs forêts submontagnardes intactes, et 12 espèces menacées qu'on ne trouve nulle part ailleurs en Guinée (tableau 16). Environ la moitié de celles-ci ont été découvertes pour la première fois depuis 2006, date à laquelle des études botaniques liées à des projets de mines de fer à Nimba et à Simandou ont débuté. Ziama, Nimba, Pic de Fon-Simandou, et les Monts Béro sont les principaux sites de forêt submontagnarde du Loma-Man guinéen, mais Tetini et Kourandou possèdent également des forêts galeries submontagnardes. Dans tous les cas, ces forêts sont situées sur des pentes abruptes, inhabitées par l’homme et pout la plupart vierges, contrairement aux forêts submontagnardes du Fouta Djallon.

Micro-habitat Parmi la forêt submontagnarde de Guinée, les micro-habitats ne sont pas visibles, mais des communautés peuvent se distinguer. Deux des communautés remarquables sont :

–– Acanthaceae à floraison en masse : Durant les mois de novembre à mars, deux espèces menacées d’Acanthaceae, parfois même trois, fleurissent en masse dans le sous-étage des Monts Béro et du Pic de Fon (Simandou) et dominent des zones plus ou moins vastes. Les deux espèces clés sont Brachystephanus oreacanthus (VU) et Isoglossa dispersa (VU).

–– Communautés mycotrophes achlorophylles : Plusieurs petites espèces partageant ce style de vie coexistent dans les forêts du Pic de Fon et de Ziama : Gymnosiphon samoritoureanus (EN), Gymnosiphon bekensis (VU), Gymnosiphon longistylus, Burmannia congesta, et Sebaea oligantha.

La zonation altitudinale est anticipée et détectable. Nuxia congesta et d'autres espèces montagnardes africaines tropicales ne se trouvent pas en dessous de 1 000 m d'altitude et semblent être plus fréquemment rencontrées vers les sommets des montagnes, par exemple vers 1 600 m au Pic de Fon. La limite inférieure de la bande de végétation montagnarde reconnue dans les hautes terres du Cameroun est de 2 000 m d'altitude. Aucun point dans les montagnes guinéennes n'atteint cette hauteur, bien que Nimba et les Monts Loma (en Sierra Leone) s’en rapprochent. La présence d'espèces afromontanes telles que Nuxia congesta à des altitudes beaucoup plus basses dans les montagnes guinéennes que dans d'autres régions d'Afrique pourrait être due en partie à l'effet de « Massenerhebung ».

58 Habitats Menacés et Zones Tropicales Importantes pour les Plantes (ZTIP) de Guinée, Afrique de l’Ouest Zone de transition entre la forêt submontagnarde et la prairie du bowal Le micro-habitat présent le plus caractéristique est la transition entre la forêt submontagnarde et la prairie. Le tableau 19 ci-dessous détaille cinq espèces prioritaires pour la conservation restreintes à cette zone.

Genre et espèce Famille Statut UICN Djallon Fouta Loma-Man dernière la de Année collecte au Fouta Djallon, échéant cas le Acalypha guineensis Euph. VU ✓ ✓ 1907 Hibiscus fabiana sp. nov. Malv. VU ✓ Kotschya lutea Leg. VU ✓ ✓ 1944 Lipotriche tithonioides Comp. EN ✓ Phyllanthus bancilhonae Phyll. NT ✓ ✓ 1907

Tableau 19. Espèces menacées unique au micro-habitat de transition entre la forêt submontagnarde et la prairie. Légende. ✓ = oui. Statut UICN : voir page 9.

Plus de détails sur ce micro-habitat sont donnés dans The “Pic de Fon” Vegetation map and botanical survey (RBG, Kew (2006)). Les cinq espèces répertoriées se trouvent toutes à Loma- Man, il s’agit probablement aujourd’hui de l’unique zone où elles restent présentes. Bien que trois aient été enregistrées dans le Fouta Djallon, elles n’ont pas été retrouvées malgré les recherches effectuées ces dernières années. Il est intéressant de se demander si certaines des espèces possiblement éteintes (tableau 10 ci-dessus) de prairie du bowal du Fouta Djallon auraient également été des espèces de transition. Nous pensons que Bidens occidentalis, Tephrosia djalonica, et Emilia djalonensis ont peut-être été restreintes à cette niche du Fouta Djallon.

Degré d’exploration Bien que la forêt submontagnarde semble avoir été éradiquée dans le Fouta Djallon, où des espèces endémiques avaient été découvertes au cours de la période coloniale française, il est possible que des explorations plus poussées permettent la découverte de nouveaux fragments, comme dans la région de Télimélé.

Menaces Si une forêt submontagnarde d'origine survit dans le Fouta Djallon, ce qui est incertain, elle aura sans doute été soumise à de fortes pressions liées au défrichement et à l'agriculture. Dans les zones non peuplées de haute altitude de Loma-Man, où la plupart des forêts submontagnardes de Guinée survivent, les menaces ont été minimes jusqu'à présent, sauf à Ziama, où des zones ont été défrichées pour les plantations de quinine et de thé pendant la période coloniale. Toutefois, l’extraction de minerai de fer à ciel ouvert est sur le point de commencer à Nimba et au Pic de Fon (Simandou) après de nombreuses années de préparation. Cela supprimera une très grande partie de la forêt submontagnarde de ces chaînes de montagnes.

Présence au sein des aires protégées À Loma-Man, les forêts submontagnardes sont incluses dans les Réserves de Biosphère de Ziama et de Nimba, qui sont toutes deux des ZTIP. De plus, Pic de Fon (Simandou) et les Monts Béro ont été proposés comme ZTIP. Étant donné qu'aucune forêt submontagnarde intacte n'a été trouvée dans le Fouta Djallon, il n’y a pas de projet de protection en cours.

Première Partie : Habitats forestiers 59 Carte 15. Les 22 ZTIP de Guinée : zones noyau et de transition. Deuxième Partie

Zones Tropicales Importantes pour les Plantes (ZTIP) de Guinée

Nous détaillons ici les 22 Zones Tropicales Importantes pour les Plantes (ZTIP) qui ont été mises en évidence et ont fait l’objet d’ateliers de travail en Guinée. Pour cela, nous avons principalement utilisé des données de spécimens recueillis dans le monde entier. Ces sources de données clés sur les espèces de plantes de Guinée résident notamment à Paris, en France et à Poznan, en Pologne. Si ces 22 ZTIP peuvent toutes être protégées, alors plus de 60% des espèces de plantes guinéennes, les zones les plus diversifiées du pays, et les zones représentatives des neuf habitats menacés de la Guinée auront une chance de survivre pour que les futures générations de Guinéens puissent en profiter. Ces avantages comprennent les médicaments, les matériaux, et les aliments, mais également les applications et les produits que la science aura la possibilité d’étudier et de développer à l’avenir.

Parmi ces 22 ZTIP (carte 15), se trouvent des zones déjà reconnues comme importantes pour la conservation et déjà protégées. Le principal exemple de cette catégorie est le massif des Monts Nimba. Cette chaîne de montagnes, également présente en Côte d’Ivoire et au Libéria, est un site du patrimoine mondial célébré sur le plan botanique comme étant un site naturel unique en Afrique de l’Ouest de par sa diversité exceptionnelle. J.G. Adam a répertorié près de 2 000 espèces dans sa Flore Descriptive Des Monts Nimba de 1971-1983 et au moins cinq de ces plantes sont uniques au monde aux Monts Nimba. Toutefois, selon J. Suter de SMFG (Société des Mines de Fer de Guinée) (comm. perso. avec C. Couch 2018), le nombre total d’espèces végétales de Nimba serait maintenant passé à 2 400 comme le suggèrent les études d’impact sur l’environnement réalisées avant le début de l’exploitation minière à ciel ouvert de minerai de fer dans la partie guinéenne du massif.

Les Monts Ziama sont eux sont moins riches en espèces mais présentent toutefois une très grande diversité, et font partie d'une Réserve de la Biosphère qui compte au moins deux espèces uniques au monde à cet emplacement.

Deuxième Partie 61 Cependant, Nimba et Ziama sont dépassés en nombre d'espèces endémiques (uniques) par une zone de grès : Kounounkan et ses neuf espèces endémiques à l'échelle mondiale, dont un genre endémique. Ce site représente clairement la plus haute priorité pour la Guinée en termes de conservation de ses espèces végétales uniques au monde et irremplaçables ; il n’est cependant pas protégé, tout comme la plupart des autres ZTIP proposées et détaillées ci-dessous.

Alors que certains sites tels que Nimba, Ziama, et surtout Simandou (plus de 1 000 espèces, avec une espèce endémique mondiale) nous étaient très familiers au début de notre projet de ZTIP guinéennes en 2016, d'autres sites, maintenant documentés et attestés sous le nom de ZTIP ci-dessous, ne l'étaient pas encore. Ces zones ont été découvertes lors de l'étude de spécimens d'herbier, ou ont été nominées lors de l'atelier de lancement du projet en 2016, et nous nous sommes ensuite rendus sur le terrain afin de vérifier nos trouvailles et de collecter des données.

Une fois les données collectées pour une zone, s’il était indiqué qu’elle pouvait se qualifier en tant que ZTIP, une fiche de données ZTIP était alors remplie. Il a été constaté que certaines zones examinées ne méritaient pas la désignation de ZTIP. Ces fiches de données ont ensuite été examinées par le Groupe de Travail pour les Zones Tropicales Importantes pour les Plantes et le Plan d’Action de Conservation (PAC) pour les espèces végétales menacées. Les membres de ce groupe sont : Dr Sékou Magassouba (HNG), Charlotte Couch (RBG Kew), Saïdou Doumbouya (COSIE), Bella Diallo (MEEF), Mamadou Diawara (Guinée Écologie), Yaya Diallo (Guinée Écologie), Denise Molmou (HNG), le Colonel Sayba (OGuiPar), Moussa Diabaté (SERG), Falaye Kone (MEEF), Fatoumata Stell Conté (Guinée Écologie), Sékou Kourouma (OGuiPar), Pr. Sékou Moussa Keita (CERE), et Mamadou Cellou Diallo (PEG).

Les sites ZTIP candidats ont été évalués selon trois critères de ZTIP (Darbyshire et al. 2017 ; Plantlife International. 2018) développés ci-dessous sous forme de résumé.

62 Habitats Menacés et Zones Tropicales Importantes pour les Plantes (ZTIP) de Guinée, Afrique de l’Ouest Résumé des critères pour les Zones Tropicales Importantes pour les Plantes (ZTIP)

La plupart des sites ZTIP ne remplissaient pas les trois critères (A, B, et C), mais cela n'est pas nécessaire dans le cadre du protocole ZIP (Zones Importantes pour les Plantes). Pour se qualifier, un site doit uniquement satisfaire un ou plusieurs des critères suivants.

Critere A : Especes Menacees

A(i) Site abritant des espèces Tous les sites connus, estimés ou menacées au niveau mondial supposés contenant au moins 1 % de la population globale, ET/OU au moins 5 % de la population nationale peuvent être sélectionnés, ou bien les cinq « meilleurs » sites, le cas échéant.

A(ii) Site abritant des espèces Tous les sites connus, estimés ou supposés menacées au niveau régional contenant au moins 5 % de la population nationale peuvent être sélectionnés, ou bien les cinq « meilleurs » sites, le cas échéant.

A(iii) Site abritant des espèces Tous les sites connus, estimés ou supposés endémiques a aire de répartition contenant au moins 5 % de la population limitée à un site et exposées à nationale peuvent être sélectionnés, ou bien une menace potentielle les cinq « meilleurs » sites, le cas échéant.

A(iv) Site abritant des espèces Tous les sites connus, estimés ou supposés endémiques à aire de contenant au moins 5 % de la population répartition limitée et exposées nationale peuvent être sélectionnés, ou bien à une menace potentielle les cinq « meilleurs » sites, le cas échéant.

Critere B : Richesse Botanique B(i) Site abritant un grand nombre Jusqu’à 10% de la ressource nationale d’espèces dans plusieurs (aire) de types d’habitat ou types de types d’habitat ou de végétation, ou bien les cinq “meilleurs” végétation définis. sites, le cas échéant.

B(ii) Site contenant un nombre Site abritant ≥3% des espèces importantes/ exceptionnel d’espèces de valeur sélectionnées figurant sur l’une importantes a aire de des listes concernées ou les 15 localités les répartition limitée (axiophytes). plus riches.

B(iii) Site abritant un nombre Site abritant ≥3% des espèces importantes/ exceptionnel d’espèce utiles/a de valeur sélectionnées figurant sur l’une valeur culturelle. des listes concernées ou les 15 localités les plus riches.

Deuxième Partie 63 Critere C : Habitat Menace C(i) Site comportant des Tous les sites connus, estimés ou supposes habitats ou un type de contenant au moins 5% de la ressource national végétation restreints/ (aire) d’habitats prioritaires menacés peuvent être menaces au niveau sélectionnés, ou bien de 20 à 60 % du total de la mondial. ressource nationale, le cas échéant OU les cinq « meilleurs sites», le cas échéant.

C(ii) Site comportant des Tous les sites connus, estimés ou supposes habitats ou un type de contenant au moins 5% de la ressource national végétation restreint/ (aire) d’habitats prioritaires menacés peuvent être menace au niveau sélectionnés, ou bien de 20 à 60 % du total de la régional. ressource nationale, le cas échéant OU les cinq « meilleurs sites», le cas échéant.

C(iii) Site comportant des Tous les sites connus, estimés ou supposés contenant habitats ou types de ≥10% de la ressource national (aire) de l’habitat végétation menaces menacés, OU site est parmi les meilleurs exemples de au niveau national ET/ qualité requis pour établir des priorités collectivement OU des habitats ayant jusqu'à 20% de la ressource nationale OU les 5 fortement régressé. « meilleurs sites», selon ce qui est le plus approprié.

64 Habitats Menacés et Zones Tropicales Importantes pour les Plantes (ZTIP) de Guinée, Afrique de l’Ouest Utilisation des données

Avant que les sites ne puissent être évalués, il a fallu interpréter les données disponibles.

Critère A (Espèces Menacées) Le nombre d'espèces globalement menacées et leur statut selon le système de l'UICN ont dû être calculés pour chaque site de ZTIP proposé. Au début du projet, très peu des espèces guinéennes inscrites à la Liste Rouge de l’UICN avaient été évaluées, en particulier les espèces à aire de répartition restreinte qui sont les plus rares et les plus susceptibles d’être menacées. Naturellement, la Monographie nationale sur la diversité biologique de Guinée (1997) manque d'évaluations de la conservation à jour. Par conséquent, une liste des 482 espèces candidates potentiellement menacées a été établie (Couch et al. 2017), en examinant les données de Lisowski (2009) et de Aké Assi (2001). Cette liste a ensuite été réduite à 255 espèces qui ont alors été officiellement évaluées. L’évaluation du risque d'extinction de ces espèces était la priorité au début du projet, conformément au protocole de l'UICN de 2012 (Liste Rouge des Espèces Menacées), en utilisant généralement Geocat avant tout pour les évaluations provisoires (Bachman et al. (2011)). Plus de 200 espèces guinéennes menacées pour la première fois ont été évaluées au cours des années qui suivirent. Ce travail est toujours en cours car de nouvelles espèces faisant l'objet de recherches sont découvertes, ou des espèces auparavant négligées doivent être évaluées. Initialement, des évaluations provisoires à partir de la liste des candidats (Couch et al. 2017) étaient utilisées afin de remplir les feuilles de données préliminaires. Les évaluations provisoires ont été remplacées, tant que possible, par des évaluations exhaustives vers la fin du programme.

Pour accompagner ce livre, un Livre Rouge des Plantes Vasculaires de la Guinée, composé des évaluations mondiales de l'UICN – une grande première pour un pays d'Afrique de l'Ouest - sera publié prochainement (Cheek et al. 2019a). Il détaillera les plus de 270 espèces de plantes de Guinée menacées selon les critères de l'UICN. La répartition de ces espèces menacées, par ZTIP et par habitat menacé, est détaillée dans les annexes 1 et 2 ci-dessous.

Vingt espèces nouvelles ou redécouvertes, dont deux nouveaux genres, ont été publiées (ou sont en cours de publication) suite au programme d'enquête et des travaux préliminaires des ZTIP de Guinée. Chacune de ces espèces a également dû être évaluée, bien que cela ne soit possible que lorsque la publication est achevée, ou sur le point de l’être, comme le stipulent les règles de l'UICN. Les références pour ces espèces nouvelles et redécouvertes sont :

Cheek & van der Burgt (2010), Cheek et al. (2015, 2016a, 2016b, 2018, 2019b), Cheek & P.M.Haba (2016a, 2016b), Cheek & Lebbie (2018), Cheek & Williams (2016), Jongkind & Vollesen (2012), Phillips et al. (2018), Phillipson et al. (2019), van der Burgt et al. (2012, 2018). Au moins huit autres espèces sont en cours de publication. Des ajustements taxonomiques ont été nécessaires pour plusieurs espèces guinéennes menacées, en particulier Compositae (Hind 2014, 2019).

Le réseau de ZTIP que nous avons mis en évidence protégera 60% des espèces guinéennes menacées que nous avons évaluées et documentées. Ces 22 ZTIP occupent 8 702 km², soit environ 3,5% de la superficie de la Guinée. Plus de 50% des espèces seront protégées si 21 des (plus petites) ZTIP sont protégées, ce qui occupe une proportion encore plus réduite de la Guinée, à savoir 0,9% seulement.

Critère B (Richesse Botanique) Des listes de contrôle quasiment exhaustives des espèces, nécessaires pour évaluer ce critère, n'étaient disponibles que pour quelques-unes des ZTIP proposées, à savoir : Nimba, Simandou, les inselbergs de Moofanyi, les inselbergs de Tonkoyah, et Ziama. Les ZTIP restantes manquent de ces listes de contrôle des espèces, ce qui rend l'application de ce critère difficile, hormis grâce à une estimation subjective. Cependant, au cours du programme, nous avons pu créer des listes de contrôle des espèces pour plusieurs ZTIP, telles que Moyen Bafing, Kakiwoundi, Gangan, et Kounounkan. Nous espérons publier ces informations dans la deuxième phase du projet, financée par la Foundation Ellis Goodman.

Dans l’idéal, chaque ZTIP disposera d'une liste de contrôle détaillée et ses espèces menacées ainsi que leurs habitats menacés seront cartographiés. Cela permettra de soutenir un plan de gestion dont le but est de contrôler efficacement les ZTIP afin de s'assurer que leur patrimoine végétal est préservé, ou augmenté, et soutenu par des interventions si nécessaire.

Deuxième Partie 65 Critère C (Habitat Menacé) Il était nécessaire de définir et de caractériser les habitats menacés de la Guinée. Une classification préliminaire, basée sur des années d'expérience du déroulement des enquêtes botaniques en Guinée, a été élaborée avant l'atelier de lancement de notre programme Darwin Initiative en juin 2016. Elle a été examinée de manière approfondie et a été le sujet de débats au cours de l'atelier entre tous les partenaires. La tâche consistait alors à étudier ces habitats (en particulier ceux que nous connaissions moins, comme ceux du Fouta Djallon) en détail au cours de ces trois années, 2016 à 2019. Des études complémentaires sont encore nécessaires. Les résultats, ainsi que les conclusions de notre travail de terrain et de la collecte de données, sont présentés dans la première partie de ce livre, Les Habitats Menacées de la Guinée, et alimentent les 22 fiches techniques ZTIP qui suivent.

Variations entre les différentes ZTIP

Il existe un grand niveau de variation entre les ZTIP proposées ci-après. Bien que toutes suivent le protocole instauré par Darbyshire et al. (2017), et simplifié dans Plantlife (2018), elles varient énormément en taille. La plus petite, Koba, près de Pita, fait seulement 1 km² et contient quatre espèces menacées. À titre de comparaison, le Moyen Bafing est gigantesque avec ses 8 702 km². En tant que Parc National en cours de projet, divisé entre Tougé et Dinguiraye, il compte beaucoup plus d'espèces menacées, y compris celles qu’on ne retrouve nulle part ailleurs, et trois espèces nouvelles pour la science qui, d'après les preuves actuelles, sont uniques à cette ZTIP.

Trois ZTIP ont la biodiversité la plus irremplaçable d’après le rang taxinomique supérieur de l’évolution qu’est le genre : la ZTIP 3, Mont Gangan (Kindia, Fleurydora) ; la ZTIP 9, Mont Konossou (Felicadamia) ; et la ZTIP 11, Kounounkan (Cailliella, Fleurydora).

Les ZTIP avec le plus grand nombre d'espèces menacées sont : ZTIP 16, Nimba (58 espèces menacées) et ZTIP 18, Simandou (40 espèces menacées).

Les ZTIP avec le plus grand nombre d'espèces uniques au monde (espèces étroitement endémiques) sont la ZTIP 11, Kounounkan avec 9 espèces, suivi de la ZTIP 16, Nimba avec 4 espèces.

Des efforts supplémentaires sont nécessaires, en partenariat avec les autorités locales et les communautés locales, pour faire prendre conscience de l’importance de leurs ZTIP et arranger leur protection. Sans cela, il y a peu d'espoir pour la survie de ces aires naturelles. C’est le cas également pour les aires plus vastes, telles que Kounounkan et Moyen Bafing, qui devraient clairement devenir des parcs nationaux.

Le réseau TIPA décrit ci-dessous n'est pas un travail final et pourra être modifié avec l’acquisition de nouvelles connaissances. Par exemple, il est possible que de nouveaux sites comportant des espèces menacées supplémentaires ou un habitat menacé sous-représenté pouvant être viables pour inclusion dans une nouvelle ZTIP soit découverts.

Étant donné que toutes les espèces guinéennes menacées ne sont pas incluses dans une ZTIP, des efforts supplémentaires, au-delà de ces 22 ZTIP, sont nécessaires pour protéger ces espèces restantes de l'extinction. S'il n'est pas viable de les inclure dans de futures ZTIP, comme cela pourrait être le cas, des solutions alternatives devront être trouvées pour les protéger, peut-être en parallèle avec une campagne de sensibilisation de la communauté locale. Ces espèces devront également être stockées dans une banque de graines afin de contrer leur extinction possible à l’état sauvage.

Par ailleurs, si certaines ZTIP venaient à être détruites de manière irréversible, par exemple par un projet de développement malencontreux, il sera nécessaire de les retirer de la liste.

66 Habitats Menacés et Zones Tropicales Importantes pour les Plantes (ZTIP) de Guinée, Afrique de l’Ouest Liste des ZTIP

Les 22 sites ZTIP acceptés après examen par le groupe de travail sont énumérés ci-dessous. Pour chacun, une évaluation détaillée, accompagnée d'une carte, est incluse dans ce livre.

Évaluation de ZTIP 1 : Bowal Tankon et Bowal Touppé Mama, Dalaba 68

Évaluation de ZTIP 2 : Forêt Classée de Diécké, Préfecture de Yomou. 74

Évaluation de ZTIP 3 : Mont Gangan, Chaîne de Montagnes de Grès, Kindia 80

Évaluation de ZTIP 4 : La Forêt Classée de Gbélén, Préfecture de Dubréka. 87

Évaluation de ZTIP 5 : Forêt Classée de Grandes Chutes, Préfecture de Kindia. 92

Évaluation de ZTIP 6 : Forêt de Kakiwondi, Tomboya, Préfecture de Coyah. 99

Évaluation de ZTIP 7 : Chutes de Kambadga, Préfecture de Pita. 105

Évaluation de ZTIP 8 : Bowal de grès de Koba, Préfecture de Dalaba. 110

Évaluation de ZTIP 9 : Mont Konossou, Préfecture de Guéckédou 115

Évaluation de ZTIP 10 : Cascades de Koukoutamba, Préfecture de Tougué. 120

Évaluation de ZTIP 11 : Massif et Plateau de Kounounkan, Préfecture de Forécariah 126

Évaluation de ZTIP 12 : Les inselbergs de Moofanyi, Préfecture de Forécariah. 135

Évaluation de ZTIP 13 : Futur Parc National du Moyen-Bafing, Préfectures de Tougué, Dinguiraye, Dabola, Koubia, Mamou. 143

Évaluation de ZTIP 14 : Mont Béro Forêt Classée, Préfectures de Nzérékoré et Beyla. 151

Évaluation de ZTIP 15 : Mont Wokou, Préfecture de Macenta. 157

Évaluation de ZTIP 16 : Mont Nimba, Préfecture de Lola. 161

Évaluation de ZTIP 17 : Chutes de Saala, Préfecture de Labé. 169

Évaluation de ZTIP 18 : Montagnes sud de Simandou, Préfectures de Beyla et Macenta 174

Évaluation de ZTIP 19 : Bowal ferralitique de Simbaraya, Préfecture de Kindia. 184

Évaluation de ZTIP 20 : Plateau de Tassing, Préfectures de Coyah et Kindia. 191

Évaluation de ZTIP 21 : Les inselbergs côtiers de Tonkoyah, Forécariah 196

Évaluation de ZTIP 22 : Forêt Classée de Ziama, Préfecture de Macenta 201

Deuxième Partie 67 Évaluation de ZTIP 1 : Bowal Tankon et Bowal Touppé Mama, Dalaba

Critères de classification de la ZTIP : A(i), C(iii)

Évaluée par : Charlotte Couch (RBG Kew), Muhammad Yaya Diallo (Guinée Écologie), et Martin Cheek (RBG Kew). Justification de l’évaluation ZTIP Bowal Tankon et Bowal Touppé Mama abritent les dernières populations mondiales connues de Vernonia djalonensis et Emilia djalonensis, espèces endémiques de la région du Fouta Djallon en Moyenne Guinée. D’autres sites historiques ont été fouillés au Mali et entre Timbo et Ditinn, mais aucune des deux espèces n’a été redécouverte dans ces lieux. Bowal Tankon est sous la menace immédiate de l’urbanisation et l’expansion infrastructurelle. D’après les données historiques, trois autres espèces vulnérables (VU) y seraient également présentes : Kotschya lutea, Eriocaulon sessile, et Indigofera megacephala.

Aperçu du site Nom du site : Bowal Tankon et Bowal Touppé Mama Pays : République de Guinée Région administrative : Dalaba Coordonnées géographiques centrales : 10° 39’ 31,8” N ; 12° 12’ 52,9” W Superficie : 5 km² Élévation minimale : 1 290 m Élévation maximale : 1 350 m

Description du site Bowal Tankon est la partie sud du plateau de Diaguissa qui traverse la route nationale 5 du nord- est au sud-ouest. Le plateau est composé d’un affleurement de latérite ferrique recouvert de sols minces avec du gravier, et de sols plus profonds sur la partie supérieure. Pendant la saison des pluies, il existe une zone marécageuse sur la partie supérieure du plateau. En raison de sa proximité avec la route, des logements ont commencé à y voir le jour, une zone de lotissement a déjà été délimitée, et selon les autorités certains lots ont déjà été attribués. La partie nord-ouest du plateau, Bowal Touppé Mama, présente un affleurement moins intact et des zones avec des sols plus profonds que Bowal Tankon. Néanmoins, il s’y trouve une petite population de Vernonia

68 Habitats Menacés et Zones Tropicales Importantes pour les Plantes (ZTIP) de Guinée, Afrique de l’Ouest djalonensis. Les deux zones sont perturbées par l’influence humaine provenant de la construction, du pastoralisme, ou encore de l’agriculture. La végétation est typique des bowé de haute altitude et partage certaines affinités avec les bowé riches en fer que l’on trouve dans les montagnes de Guinée Forestière. Les régions plus au nord du Fouta Djallon, en direction de Labé et Pita, ne sont pas riches en fer, la composition de la flore y est donc différente.

Carte 16 : Délimitation des ZTIP proposées pour protection. Zone intégralement protégée en rouge, zone de tampon en jaune.

Signifiance botanique Le plateau de Diaguissa est la dernière zone contenant des populations survivantes connues de Vernonia djalonensis et Emilia djalonensis. Récemment, des missions de terrain ont été menées pour retrouver d’autres populations issues d’anciennes collections, et pour rechercher des zones qui, par images satellites, ressemblent au plateau de Diaguissa. Malheureusement, ces recherches n’ont sur abouti à la découverte de populations nouvelles ou préexistantes.

La plus grande partie de la population de Vernonia djalonensis se trouve sur les pentes inférieures de Bowal Tankon, avec un nombre moins important sur Bowal Touppé Mama. Emilia djalonensis n’est connue que d’un seul échantillon récolté par Chevalier sur le plateau de Diaguissa dont cela fait partie. Il n’existe aucun échantillon récent de cette espèce. La pente inférieure de Bowal Tankon est peuplée par d’autres espèces communes aux bowé ; sur la partie haute il existe un marécage temporaire pendant la saison hivernale, on y trouve une grande population de Kotschya micrantha, c’est l’un de seulement cinq sites connus au Fouta Djallon. Sur Bowal Touppé Mama, une petite population éparse de Mesanthemum tuberosum (VU) a été enregistrée ainsi que de Kotschya micrantha. Trois autres espèces menacées, Kotschya lutea, Eriocaulon sessile, et Indigofera megacephala, ont également été répertoriées dans cette zone. Il est concevable qu'elles y soient toujours présentes, cependant il est peu probable que Kotschya lutea y existe encore dans la mesure où cette espèce est très distincte et n'a pas été trouvée malgré les recherches actives qui ont été menées pendant les prospections. Cette espèce pourrait donc être éteinte localement.

Habitat général et description géologique Affleurement ferralitique (imperméable). Prairie de bowé sur un affleurement continue de latérite ferralitique avec des sols très minces. Différent des autres bowé de la zone car il y a très peu de gravier.

Évaluation de ZTIP 1 : Bowal Tankon et Bowal Touppé Mama, Dalaba 69 Problèmes de Conservation Les principales menaces actuelles de ce site proviennent de : (1) Logement (urbanisation) : la zone du Bowal Tankon a été déjà délimitée pour la construction et la plupart des parcelles ont été vendues (Comm. Perso. Mairie de Dalaba, Juillet 2017). (2) Une usine chinoise de concassage de gravier a été installée après novembre 2016 ; la plus grande partie de la pente supérieure de Bowal Tankon a été défrichée pour en permettre l’installation, et des traces de feu ayant pour but de brûler des déchets ont été relevées à l’extérieur de l’usine sur le bowal en juillet 2017 (Obs. Perso. C. Couch).

Statut d’aire protégée Cette zone n’est pas actuellement protégée. Sa gestion est partagée entre la mairie et l’État.

Menaces –– Menacé par l’urbanisation (logements) sur 70 à 80% de la zone, et par l’industrie sous la forme d’une usine de concassage.

Niveau de Menace : Élevé

Critère A : Espèces menacées 1% de la population globale globale population la de 1% 5% de la population

Critère A taxon présent ZTIP sous-critère UICN évaluation Liste Rouge ≥ ≥ nationale Est l’un des 5 meilleurs sites nationaux totale globale Population endémique) unique (site d’importanceEspèce socio- économique Présence au sein du site Vernonia djalonensis A.Chev. A(i) CR ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ Fréquente Kotschya micrantha (Harms) Hepper A(i) VU ✓ ✓ ✓ Peu fréquente Mesanthemum tuberosum Lecomte A(i) VU ✓ ✓ ✓ Rare Emilia djalonensis Lisowski A(i) CR(PE) ✓ ✓ ✓ ✓ Inconnue Indigofera megacephala J.B.Gillett A(i) VU ✓ Inconnue Eriocaulon sessile Meikle A(i) VU ✓ Inconnue

Tableau 20 : Critère A pour Bowal Tankon et Bowal Touppé Mama. Légende : ✓ = oui. Statut UICN : voir page 9. Présence au sein du site : Abondante, commune, fréquente, peu fréquente, rare, inconnue.

Critère B : Richesse botanique Il n’y a pas suffisamment de données disponibles.

Critère C : Habitats menacés 5% de la ressource 10% de la ressource

Type d’habitat ZTIP sous-critère UICN évaluation Liste Rouge ≥ nationale (pour C(i) et C(ii)) ≥ nationale (pour C(iii)) Superficie estimée du site (si connue) Bowal de haute altitude ferralitique C(iii) ✓ 5 km²

Tableau 21 : Critère C pour Bowal Tankon et Bowal Touppé Mama.

70 Habitats Menacés et Zones Tropicales Importantes pour les Plantes (ZTIP) de Guinée, Afrique de l’Ouest Références bibliographiques

Sites internet : UICN La Liste Rouge Mondiale des Espèces Menacées : https://uicn.fr/liste-rouge-mondiale/

Publications : Couch, C., Magassouba, S., Rokni, S., and Cheek, M. (2017). Threatened plants species of Guinea-Conakry: A preliminary checklist. PeerJ Preprints. https://doi.org/10.7287/peerj.preprints.3451v1 Lisowski, S. (2009). Flore (Angiospermes) de la République de Guinée. Scripta Botanica Belgica. Meise : Jardin Botanique National de Belgique

Rapports de terrain : Balde, A. (octobre 2017). Rapport de terrain Projet Darwin dans les préfectures de Mali et Labé (Fouta Djallon) région administrative de Labé. Couch, C., Oct 2016.TIPAs Guinea Darwin Project report: Field expedition to Fouta Djalon Couch, C. (juillet 2017). TIPAs Guinea Darwin Project report: Field expedition to Fouta Djallon

La ZTIP en images

La partie supérieure de Bowal Tankon en octobre 2016, avec Vernonia djalonensis (Photo : © C. Couch, RBG Kew)

La partie inférieure de Bowal Tankon en octobre 2016, avec Vernonia djalonensis (Photo : © C. Couch, RBG Kew)

Évaluation de ZTIP 1 : Bowal Tankon et Bowal Touppé Mama, Dalaba 71

Zone marécageuse du plateau, partie supérieure de Bowal Tankon (Photo : © C. Couch, RBG Kew)

Bowal Touppé Mama, octobre 2016 (Photo : © C. Couch, RBG Kew)

72 Habitats Menacés et Zones Tropicales Importantes pour les Plantes (ZTIP) de Guinée, Afrique de l’Ouest

Bowal Tankon pendant la saison sèche, janvier 2018 (Photo : © M. Cheek, RBG Kew)

Preuve de la construction à Bowal Tankon (Photo : © C. Couch, RBG Kew )

Vernonia djalonensis en fleur, octobre 2016 Vernonia djalonensis en fruit, janvier 2018. (Photo : © C. Couch, RBG Kew) (Photo : © M. Cheek, RBG Kew)

Évaluation de ZTIP 1 : Bowal Tankon et Bowal Touppé Mama, Dalaba 73 Évaluation de ZTIP 2 : Forêt Classée de Diécké, Préfecture de Yomou.

Critères de classification de la ZTIP : A(i), B(i), C(iii)

Évaluée par : Pépé Haba (Guinée Biodiversité) et Charlotte Couch (RBG Kew). Justification de l’évaluation ZTIP La forêt classée de Diécké est la plus grande zone intacte de forêt sempervirente de basse altitude restante en Guinée Forestière. Il y existe une grande diversité d'espèces, dont 29 espèces menacées, en particulier des arbres. Plusieurs espèces d’arbres d’Afrique de l’Ouest ont cette forêt pour seul emplacement. Diécké reste à étudier de manière exhaustive pour ses espèces végétales.

Aperçu du site Nom du site : Forêt Classée de Diécké Pays : République de Guinée Région administrative : Yomou Coordonnées géographiques centrales : 07° 12’ 36” N ; 08° 56’ 43” W Superficie : 640 km² Élévation minimale : 300 m Élévation maximale : 550 m

Description du site Forêt sempervirente de basse altitude située au sud-est de la Guinée Forestière dans la préfecture de Yomou, près de la frontière libérienne. Cette forêt classée a été exploitée pour son bois par le passé dans certaines zones, mais la plus grande partie de la forêt est restée intacte avec une canopée fermée, un sous-bois ouvert par endroit, et des buissons dans d’autres. La forêt est entourée de villages qui y pénètrent illégalement et la culture a empiété sur certaines limites.

74 Habitats Menacés et Zones Tropicales Importantes pour les Plantes (ZTIP) de Guinée, Afrique de l’Ouest Carte 17 : Délimitation de la ZTIP proposée pour protection.

Signifiance botanique Diécké est la plus grande forêt sempervirente de basse altitude intacte de Guinée Forestière. Elle est traversée par de nombreux cours d’eau qui offrent à cette zone une richesse en espèces fauniques et floristiques. On y trouve une grande diversité d’espèces végétales, dont des espèces menacées, par exemple Allophylus samouritourei (Haba, 2018). Des arbres de grande circonférence de l’espèce des arbres à bois d’œuvre sont encore présents formant une canopée fermée (Haba, 2016 et 2018).

Habitat général et description géologique La zone est légèrement vallonée, avec des collines atteignant jusqu’à 550 m, des pentes boisées, et des forêts galeries dans les vallées. Elle se trouve sur la série Mani de la période archéenne tardive de gneiss à biotite avec magnétite localisée. Elle fait partie du massif cristallin Léono-Libérien.

Problèmes de conservation Une partie de la forêt classée de Diécké a été exploitée par la Société FORET FORTE entre 2003 et 2004 ; fort heureusement cette société n'y a pas coupé le bois de manière abusive et n’a donc pas causé de dégâts excessifs. Cependant, le terrassement des arbres témoigne de la création d’une route d’accès pour les engins durant cette période, ce qui a provoqué l’apparition d’espèces envahissantes dans la forêt.

Dans les zones se trouvant dans les vallées fluviales (bas-fonds) la culture du riz a été autorisée au cours des dernières années, ce qui a entraîné l’empiétement des champs dans les environs. Les zones les plus proches de Kéréma, Ouéta, Kilikpala, Nonah, et Gboimou sont particulièrement menacées par l'empiétement des champs et par la chasse illégale par les populations riveraines. Par contre, vers l’est, dans la zone de Yonsono, Guêpa, et Diécké, la chasse domine et la forêt reste intacte. Des éco-gardes sont présents, mais ils ne patrouillent pas régulièrement dans la forêt.

Statut d’aire protégée La forêt de Diécké a été classée en 1945. La ZTIP correspond à l’aire protégée.

Évaluation de ZTIP 2 : Forêt Classée de Diécké, Préfecture de Yomou 75 Menaces –– Agriculture : Empiétement des champs en bordure de la zone protégée et riziculture dans les bas-fonds.

–– Sylviculture : Dans le passé. Il n’y a actuellement pas de sociétés actives.

Niveau de Menace : Moyen

Critère A : Espèces menacées 1% de 1% la population 5% de la population

Critère A taxon présent ZTIP sous-critère Evaluation UICN Liste Rouge ≥ globale ≥ nationale Est l’un des 5 meilleurs sites nationaux totale globale Population endémique) unique (site d’importanceEspèce socio-économique Présence au sein du site Allophylus samouritourei Cheek A(i) EN ✓ ✓ ✓ ✓ Peu fréquente Cassia fikifiki Aubrév. & Pellegr. A(i) EN ✓ ✓ ✓ Rare Cola attiensis Aubrév. & Pellegr. A(i) EN ✓ ✓ ✓ Inconnue Neolemonniera clitandrifolia A.Chev. A(i) EN ✓ ✓ ✓ ✓ Peu fréquente Pericopsis elata (Harms) Meeuwen A(i) EN ✓ ✓ ✓ ✓ Inconnue Tieghemella heckelii (A.Chev.) Pierre ex Dubard A(i) EN ✓ ✓ ✓ ✓ Peu fréquente Albizia ferruginea (Guill. & Perr.) Benth. A(i) VU ✓ ✓ ✓ ✓ Peu fréquente bracteosa Planch. A(i) VU ✓ ✓ ✓ Inconnue Anopyxis klaineana (Pierre) Engl. A(i) VU ✓ ✓ Peu fréquente Copaifera salikounda Heckel A (i) VU ✓ ✓ Peu fréquente Cryptosepalum tetraphyllum (Hook.f.) Benth. A(i) VU ✓ ✓ ✓ Abondante Drypetes afzelii (Pax) Hutch. A(i) VU ✓ ✓ ✓ ✓ Peu fréquente Entandrophragma candollei Harms A(i) VU ✓ ✓ ✓ ✓ Peu fréquente Entandrophragma cylindricum (Sprague) Sprague A(i) VU ✓ ✓ ✓ ✓ Peu fréquente Entandrophragma utile (Dawe & Sprague) Sprague A(i) VU ✓ ✓ ✓ ✓ Peu fréquente Garcinia afzelii Engl. A(i) VU ✓ ✓ ✓ ✓ Peu fréquente Garcinia epunctata Stapf A(i) VU ✓ ✓ ✓ ✓ Inconnue Garcinia kola Heckel A(i) VU ✓ Peu fréquente Guarea cedrata (A.Chev.) Pellegr. A(i) VU ✓ ✓ ✓ ✓ Peu fréquente Guibourtia ehie (A.Chev.) J.Léonard A(i) VU ✓ ✓ ✓ ✓ Peu fréquente Heritiera (Tarrietia) utilis (Sprague) Sprague A(i) VU ✓ ✓ Inconnue Khaya anthotheca C.DC. A(i) VU ✓ ✓ ✓ ✓ Peu fréquente Khaya grandifoliola C.DC. A(i) VU ✓ ✓ ✓ ✓ Peu fréquente Khaya ivorensis A.Chev. A(i) VU ✓ ✓ ✓ ✓ Peu fréquente Lophira alata Banks ex Gaertn.f. A(i) VU ✓ ✓ ✓ ✓ Abondante Lovoa trichilioides Harms A(i) VU ✓ ✓ ✓ ✓ Rare Nauclea diderrichii (De Wild. & T.Durand) Merrill A(i) VU ✓ ✓ ✓ ✓ Abondante Terminalia ivorensis A.Chev. A(i) VU Peu fréquente Tessmannia baikieaoides Hutch. & Dalz A(i) VU ✓ ✓ Peu fréquente

Tableau 22 : Critère A pour la forêt classée de Diécké. Légende : ✓ = oui. Statut UICN : voir page 9. Présence au sein du site : Abondante, commune, fréquente, peu fréquente, rare, inconnue.

76 Habitats Menacés et Zones Tropicales Importantes pour les Plantes (ZTIP) de Guinée, Afrique de l’Ouest Critère B : Richesse botanique B(i) : richesse botanique exceptionnelle dans un habitat défini Le site fait partie du top 10% de Le site est l'un des 5 meilleurs Code d’habitat et nom la ressource nationale sites nationaux pour cet habitat Forêt sempervirente de basse altitude ✓ ✓

Tableau 23 : Critère B pour la forêt classée de Diécké.

Critère B taxon présent Sous-critère lequel selon l’espèce se qualifie B(i)Pour indicateur – d’habitat Présence au sein du site Afzelia parviflora (Vahl) Hepper B(i) Forêt sempervirente de basse altitude Peu abondante Albizia ferruginea (Guill. & Perr.) Benth. B(i) Forêt sempervirente de basse altitude Rare Cassia fikifiki Aubrév. & Pellegr. B(i) Forêt sempervirente de basse altitude Rare Chidlowia sanguinea Hoyle B(i) Forêt sempervirente de basse altitude Abondante Copaifera salikounda Heckel B(i) Forêt sempervirente de basse altitude Peu abondante Cryptosepalum tetraphyllum (Hook.f.) Benth. B(i) Forêt sempervirente de basse altitude Abondante Daniellia thurifera Bennett B(i) Forêt sempervirente de basse altitude Peu abondante Drypetes afzelii (Pax) Hutch. B(i) Forêt sempervirente de basse altitude Peu abondante Drypetes inaequalis Hutch. B(i) Forêt sempervirente de basse altitude Abondante Garcinia afzelii Engl. B(i) Forêt sempervirente de basse altitude Peu abondante Garcinia epunctata Stapf B(i) Forêt sempervirente de basse altitude Inconnue Garcinia kola Heckel B(i) Forêt sempervirente de basse altitude Peu abondante Guibourtia ehie (A.Chev.) J. Léonard B(i) Forêt sempervirente de basse altitude Peu abondante Guibourtia leonensis J. Léonard B(i) Forêt sempervirente de basse altitude Peu abondante Newtonia aubrevillei (Pellegr.) Keay B(i) Forêt sempervirente de basse altitude Abondante Newtonia duparquetianna (Baill.) Keay B(i) Forêt sempervirente de basse altitude Peu abondante Omphalocarpum pachysteloides Mildbr. B(i) Forêt sempervirente de basse altitude Inconnue ex Hutch. & Dalziel Pericopsis elata (Harms) Meeuwen B(i) Forêt sempervirente de basse altitude Inconnue Sclerochiton vogelii (Nees) T. Anders. B(i) Forêt sempervirente de basse altitude Rare Tessmannia baikiaeoides Hutch. & Dalziel B(i) Forêt sempervirente de basse altitude Peu abondante Tetrapleura chevalieri (Harms) Baker F. B(i) Forêt sempervirente de basse altitude Peu abondante Xylia evansii Hutch. B(i) Forêt sempervirente de basse altitude Abondante Heritiera (Tarrietia) utilis (Sprague) Sprague B(i) Forêt sempervirente de basse altitude Abondante Landolphia membranacea (Stapf) Pichon B(i) Forêt sempervirente de basse altitude Rare Landolphia micrantha (A.Chev.) Pichon B(i) Forêt sempervirente de basse altitude Rare Coffea humilis A.Chev. B(i) Forêt sempervirente de basse altitude Abondante Anopyxis klaineanna (Pierre) Engl. B(i) Forêt sempervirente de basse altitude Abondante

Tableau 24 : Critère B pour la forêt classée de Diécké. Légende : ✓ = oui. Présence au sein du site : Abondante, commune, fréquente, peu fréquente, rare, inconnue.

Évaluation de ZTIP 2 : Forêt Classée de Diécké, Préfecture de Yomou 77 Critère C : Habitats menacés 5% de la ressource 10% de la ressource

Type d’habitat ZTIP sous-critère Evaluation UICN Liste Rouge ≥ nationale (pour C(i) et C(ii)) ≥ nationale (pour C(iii)) Superficie estimée du site (si connue) Forêt sempervirente C(iii) ✓ 600 km²

Tableau 25 : Critère C pour la forêt classée de Diécké. Références bibliographiques

Sites internet : UICN La Liste Rouge Mondiale des Espèces Menacées : https://uicn.fr/liste-rouge-mondiale/ visité en décembre 2018

Publications : Couch, C., Magassouba, S., Rokni, S., and Cheek, M. (2017) Threatened plants species of Guinea-Conakry: A preliminary checklist. PeerJ Preprints. https://doi.org/10.7287/peerj.preprints.3451v1

Rapports de terrain : Haba, P.M. (2016). Mission d’Inventaire des Espèces de la Liste Rouge de Guinée dans la Forêt Classée de Diécké au village Nonah. Haba, P.M. (2018). Rapport de terrain du projet Darwin Initiative en Guinée : Forêt Classée de Diécké : Villages-Guêpa- Yonsono

La ZTIP en images

A l’intérieur de la forêt classée de Diécké. (Photo : © Pépé Haba)

78 Habitats Menacés et Zones Tropicales Importantes pour les Plantes (ZTIP) de Guinée, Afrique de l’Ouest Défrichement pour la culture illégale. (Photo : © Pépé Haba)

Tetrapleura chevalieri (Harms) Baker f. (Photo : © Pépé Haba)

Évaluation de ZTIP 2 : Forêt Classée de Diécké, Préfecture de Yomou 79 Évaluation de ZTIP 3 : Mont Gangan, Chaîne de Montagnes de Grès, Kindia

Critères de classification de la ZTIP : A(i,iii), B(i), C(iii)

Evaluée par : Charlotte Couch (RBG Kew), Denise Molmou, Sékou Magassouba (Herbier National de Guinée), Saïdou Doumbouya (COSIE- MEEF), et Martin Cheek (RBG Kew). Justification de l’évaluation ZTIP Les montagnes de grès du Mont Gangan forment un environnement unique dans la région de la préfecture de Kindia. Les falaises et les bowé de grès de basse altitude, et la forêt submontagnarde sont reconnus comme des types de végétation menacés en Guinée. Les espèces endémiques au niveau mondial du Mt Gangan sont : Kindia gangan (nouvellement décrite en 2018), Phyllanthus felicis, et Clerodendrum sylvae. Plusieurs autres espèces presque endémiques au Mt Gangan s’y trouvent également. Par exemple, Pitcairnia feliciana, la seule espèce native de la famille Broméliacée en Afrique. Il y a aussi de nombreuses espèces rares et menacées sur les bowés de grès, y compris Plectranthus linearifolius et Raphionacme caerulea.

Aperçu du site Nom du site : Mont Gangan, montagnes de Grès Pays : République de Guinée Région administrative : Kindia Coordonnées géographiques centrales : 10° 09’ 55” N , 12° 57’ 03” W Superficie : 633 km² Élévation minimale : 663 m Élévation maximale : 1 111 m

Description du site Les montagnes de grès du Mt Gangan, sont situées au nord-ouest de la ville de Kindia. La zone centrale est de 33,4 km de large et 26,5 km de long. Elle est constituée d’une série de marches de grès escarpées, entrecoupée de vallées, et entourée par des bowé gréseux de basse altitude. La ZTIP proposée entoure la partie nord du lac de Samaya. Les bowé gréseux comportent Plectranthus sp. nov. et Cyanotis ganganensis, deux espèces presque endémiques au Mont Gangan. Les bowé gréseux sont souvent utilisés pour la culture à petite échelle de produits maraîchers destinés aux marchés locaux.

80 Habitats Menacés et Zones Tropicales Importantes pour les Plantes (ZTIP) de Guinée, Afrique de l’Ouest Le Mt Gangan lui-même comporte encore des parcelles de forêt submontagnarde près du sommet. Cependant, une grande partie de cette forêt a disparu à cause d’une bananeraie aujourd’hui désaffectée ; une partie du sommet a été défrichée et est maintenant utilisée par les touristes de Kindia comme un site de pique-nique. Une partie de cette zone a été désignée comme forêt classée, mais il n’y a malheureusement eu que très peu de protection sur le terrain au cours des dernières années. Les bowé gréseux de basse altitude, les forêts submontagnardes, et les falaises gréseuses sont reconnues comme des types de végétation menacés en Guinée.

Carte 18 : Délimitation de la ZTIP proposée pour protection. Zone intégralement protégée en rouge, zone de tampon en jaune.

Signification botanique Les caractéristiques topographiques des montagnes gréseuses du Mt Gangan donnent lieu à des habitats uniques comme les fissures et les crevasses. Plusieurs genres monospécifiques et endémiques de Guinée ont été trouvés sur ces falaises, par exemple Pitcairnia feliciana (EN), la seule espèce de la famille de Bromeliaceae (famille de l’ananas) native d’Afrique, Fleurydora felicis (VU), et Clerodendrum sylvae (CR) (Lamiaceae). En 2018, un nouveau genre pour la science a été décrit à partir de ces falaises, Kindia gangan (Rubiaceae), également monospécifique et endémique au Mt Gangan. De plus, Anisotes guineensis (Acanthaceae), Cyanotis ganganensis (Commelinaceae), et Apodiscus chevalieri () sont également présentes ; toutes ces espèces sont menacées ou ont une répartition restreinte. Les bowé gréseux sont dominés par la présence de l’espèce Anadelphia chevalieri (Poaceae), endémique des environs de Kindia. On y trouve aussi des espèces mondialement menacées, y compris Utricularia pobeguinii (Lentibulariaceae), Plectranthus linearifolius (Lamiaceae), et une variante inhabituelle de Raphionacme caerulea (Apocynaceae), Baphia heudelotiana (VU) (Leguminosae-Papilionoideae), et Fegimanra afzelii (NT) (Anacardiaceae), des petits arbres se trouvent dans les fissures les plus profondes des bowé.

Habitat général et description géologique Des montagnes de grès, des falaises, et des vallées contenant fissures et crevasses ; la végétation dans ces vallées peut être dense et haute. Des bowé gréseux de basse altitude avec des zones d’écoulement et des cours d’eau temporaires. Le Mt Gangan comporte encore des parcelles de forêt submontagnarde près du sommet. Cependant, une grande partie de cette forêt a disparu à cause d’une bananeraie aujourd’hui désaffectée.

Évaluation de ZTIP 3 : Mont Gangan, Chaîne de Montagnes de Grès, Kindia 81 Gangan signifie ‘Sisal’ dans la langue nationale Susu. La montagne tient son nom de cette espèce végétale.

Le grès de l'Ordovicien recouvert d'argilite et d’aleurolites siluriennes et dévoniennes plus jeunes ; l'altération différentielle donne lieu à des marches dans les montagnes (Source : Carte des minéraux de la Guinée, Ministère des Mines, Gouvernement de la Guinée, 2006).

Problèmes de conservation Plusieurs menaces pèsent sur cette zone. Les incendies des éleveurs de bovins sont un problème dans les bowé de basse atitude et peuvent potentiellement remonter les vallées et les falaises. Des troupeaux de bovins en grand nombre ont été observés dans cette zone, ce qui peut entraîner des dégâts dus au piétinement et au surpâturage. La culture de produits maraîchers est également une menace pour le bowal. Tout cela est actuellement assez localisé et à petite échelle, mais menace certaines zones où Raphionacme caerulea a été observée. Le défrichement des forêts de bas-fonds pour la production de charbon de bois constitue une menace supplémentaire.

Fleurydora felicis est utilisée par les autochtones comme médicament, mais son taux de collecte et d’utilisation ne sont pas actuellement connus.

Statut de zone protégée La forêt de Mt Gangan a été classée en 1942. Les forêts classées de Guinée ne sont pas toutes considérées comme des aires protégées par le gouvernement. Il n’y a pas de plan d’aménagement connu pour cette zone.

Menaces –– Urbanisation : Urbanisation incontrôlée de la zone

–– Maraîchage : Production de légumes pour Kindia

–– Production de charbon de bois : Coupe du bois abusive

–– Agriculture de subsistance : Culture sur brûlis

–– Pastoralisme : Surpâturage

–– Feu : Le feu pour le pâturage, la chasse, et l'agriculture

Niveau de Menace : Élevé

82 Habitats Menacés et Zones Tropicales Importantes pour les Plantes (ZTIP) de Guinée, Afrique de l’Ouest Critère A : Espèces menacées 1% de la population globale globale population la de 1% 5% de la population nationale

Critère A taxon présent ZTIP sous-critère Évaluation UICN Liste Rouge ≥ ≥ Est l’un des 5 meilleurs sites nationaux (site unique totale globale Population endémique) d’importanceEspèce socio-économique Présence au sein du site Anadelphia pumila Jacq.-Fél. A(i) CR ✓ ✓ ✓ ✓ Inconnue Phyllanthus felicis J.F.Brunel A(i) CR(PE) ✓ ✓ ✓ ✓ Rare Clerodendrumon sylvae J.-G.Adam A(iii) EN ✓ ✓ ✓ ✓ Rare Anisotes guineensis Lindau A(i,iii) EN ✓ ✓ ✓ Peu fréquente Apodiscus chevalieri Hutch. A(iii) EN ✓ ✓ ✓ Peu fréquente Bulbostylis guineensis (A. Rich.) C.B. Clarke A(i) EN ✓ ✓ ✓ Peu fréquente Cyanotis ganganensis Schnell A(iii) EN ✓ ✓ ✓ Peu fréquente Digitaria patagiata Henrard A(i) EN ✓ ✓ ✓ Inconnue Dissotis leonensis Hutch. & Dalz A(i,iii) EN ✓ ✓ ✓ Peu fréquente Fleurydora felicis A.Chev. A(i,iii) EN ✓ ✓ ✓ ✓ Peu fréquente Heterotis pygmaea (A.Chev. & Jacq.-Fél.) Jacq.-Fél. A(iii) EN ✓ ✓ ✓ Peu fréquente Keetia susu Cheek ined. A(iii) EN ✓ ✓ ✓ Peu fréquente Kindia gangan Cheek A(i,iii) EN ✓ ✓ ✓ ✓ Peu fréquente Napoleonaea alata Jongkind A(i) EN ✓ ✓ ✓ Peu fréquente Pitcairnia feliciana (A.Chev.) Harms & Mildbr. A(i,iii) EN ✓ ✓ ✓ Fréquente Schizachyrium penicillatum Jacq.-Fél A(i) EN ✓ ✓ ✓ Inconnue Schizachyrium radicosum Jacq.-Fél. A(i,iii) EN ✓ ✓ ✓ Inconnue Utricularia pobeguinii Pellegr. A(i) EN ✓ ✓ ✓ Peu fréquente Anadelphia chevalieri Reznik A(i) EN? ✓ ✓ ✓ Fréquente Anadelphia macrochaeta (Stapf) Clayton A(i,iii) VU ✓ ✓ Peu fréquente Anadelphia trichaeta (Reznik) Clayton A(i) VU ✓ ✓ Peu fréquente Baphia heudelotiana Baill. A(i) VU ✓ ✓ ✓ Peu fréquente Dilophotriche occidentalis Jacq.-Fél. A(i) VU ✓ ✓ ✓ Peu fréquente Dissotis humilis A.Chev. & Jacq.-Fel. A(iii) VU ✓ ✓ ✓ Peu fréquente Utricularia macrocheilos (P.Taylor) P.Taylor A(i,iii) VU ✓ ✓ ✓ Peu fréquente Utricularia tetraloba P.Taylor A(i,iii) VU ✓ ✓ ✓ Peu fréquente

Tableau 26 : Critère A pour les montagnes de grès du Mont Gangan. Légende : ✓ = oui. Statut UICN : voir page 9. Présence au sein du site : Abondante, commune, fréquente, peu fréquente, rare, inconnue. ? = en cours de révision.

Évaluation de ZTIP 3 : Mont Gangan, Chaîne de Montagnes de Grès, Kindia 83 Critère B : Richesse botanique B(i) : richesse botanique exceptionnelle dans un habitat défini Code d’habitat et nom Le site fait partie du top 10% de Le site est l'un des 5 meilleurs la ressource nationale sites nationaux pour cet habitat Falaise gréseuse ✓ ✓ Bowé gréseux de base altitude ✓ ✓

Tableau 27 : Critère B pour les montagnes de grès du Mont Gangan.

Critère B taxon présent Sous-critère lequel selon l’espèce se qualifie Pour B(i) – indicateur d’habitat Présence au sein du site Pitcairnia feliciana (A.Chev.) Harms & Mildbr. B(i) Falaise gréseuse Fréquente Fleurydora felicis A.Chev. B(i) Falaise gréseuse Peu fréquente Kindia gangan Cheek B(i) Falaise gréseuse Peu fréquente Anisotes guineensis Lindau B(i) Falaise gréseuse Peu fréquente Apodiscus chevalieri Hutch. B(i) Falaise gréseuse Peu fréquente Cyanotis ganganensis Schnell B(i) Falaise gréseuse et bowé gréseux de basse altitude Peu fréquente Keetia susu Cheek. B(i) Falaise gréseuse et bowé gréseux de basse altitude Peu fréquente Dissotis humilis A.Chev. & Jacq.-Fel. B(i) Falaise gréseuse et bowé gréseux de basse altitude Peu fréquente Heterotis pygmaea B(i) Falaise gréseuse et bowé gréseux de basse altitude Peu fréquente (A.Chev. & Jacq.-Fél.) Jacq.-Fél. Fegimanra afzelii Engl. B(i) Falaise gréseuse et bowé gréseux de basse altitude Peu fréquente Raphionacme caerulea E.A.Bruce B(i) Bowé gréseux de basse altitude Peu fréquente Plectranthus linearifolius (J.K.Morton) B(i) Bowé gréseux de basse altitude Rare B.J.Pollard & A.J.Paton Utricularia pobeguinii Pellegr. B(i) Bowé gréseux de basse altitude Rare

Tableau 28 : Critère B pour les montagnes de grès du Mont Gangan. Légende : ✓ = oui. Statut UICN : voir page 9. Présence au sein du site : Abondante, commune, fréquente, peu fréquente, rare, inconnue. ? = en cours de révision.

Critère C : Habitats menacés 5% de la 10% de la

Type d’habitat ZTIP sous-critère Évaluation UICN Liste Rouge ≥ ressource nationale (pour C(i) et C(ii)) ≥ ressource nationale (pour C(iii)) Superficie estimée du site (si connue) Bowé gréseux de basse altitude C (iii) ✓ 451 km² Falaise gréseuse C (iii) ✓ 58.2 km²

Tableau 29 : Critère C pour les montagnes de grès du Mont Gangan.

84 Habitats Menacés et Zones Tropicales Importantes pour les Plantes (ZTIP) de Guinée, Afrique de l’Ouest Références bibliographiques

Sites internet : UICN La Liste Rouge Mondiale des Espèces Menacées : https://uicn.fr/liste-rouge-mondiale/ visité en décembre 2018 http://mines.gov.gn/assets/uploads/2017/03/Carte_Mineraux_Utiles.jpg

Publications : Cheek et al. (2018), Kindia (Pavetteae, Rubiaceae), a new cliff-dwelling genus with chemically profiled colleter exudate from Mt Gangan, Republic of Guinea. PeerJ 6:e4666; DOI 10.7717/peerj.4666 Couch, C., Magassouba, S., Rokni, S., and Cheek, M. (2017) Threatened plants species of Guinea-Conakry: A preliminary checklist. PeerJ Preprints. https://doi.org/10.7287/peerj.preprints.3451v1 Lisowski, S. (2009). Flore (Angiospermes) de la République de Guinée. Scripta Botanica Belgica. Meise : Jardin Botanique National de Belgique

Rapports de terrain : Couch, C., (octobre 2017) : Darwin TIPAs Report Field expedition to Friguiagbé and Kindia area 26-29 October 2017 Molmou, D., & Konomou, G., (mars 2017) : Rapport de terrain du projet Darwin initiative dans la zone de Kindia et Coyah. Molmou, D., & Seny Dore, T., (octobre 2017) : Rapport Darwin de la mission a Kebe Friguia et environs, Kindia.

La ZTIP en images

Kindia gangan (Photo : © M. Cheek, RBG Kew) Utricularia pobeguinii (Photo : © C. Couch, RBG Kew)

Fleurydora felicis (Photo : © M. Cheek, RBG Kew) Pitcairnia feliciana (Photo : © M. Cheek, RBG Kew)

Évaluation de ZTIP 3 : Mont Gangan, Chaîne de Montagnes de Grès, Kindia 85

Montagnes de grès, Mt Gangan, Kindia, juin 2016 (Photo : © C. Couch, RBG Kew)

Bowé gréseux de basse altitude avec Anadelphia chevalieri, octobre 2017 (Photo : © C. Couch, RBG Kew)

Maraîchage en bordure de bowal gréseux, Mt Gangan, Kindia (Photo : © C. Couch, RBG Kew)

86 Habitats Menacés et Zones Tropicales Importantes pour les Plantes (ZTIP) de Guinée, Afrique de l’Ouest Évaluation de ZTIP 4 : La Forêt Classée de Gbélén, Préfecture de Dubréka.

Critères de l'évaluation de la ZTIP : A(i), C(iii)

Évaluée par : Pépé Haba (Guinée Biodiversité), Charlotte Couch (RBG Kew), et Gbamon Konomou (Herbier National de Guinée) Justification de l'évaluation ZTIP La forêt Gbélén de Dubréka est une forêt sempervirente de basse altitude ayant une grande diversité biologique et comprenant des populations importantes d’espèces menacées (Talbotiella cheekii (EN) et Diospyros feliciana (EN)), et des herbes rares qui poussent sur des rochers humides (Heterotis pygmaea (EN) et Cincinnobotrys felicis (EN)).

Aperçu du site Nom du site : Forêt de Gbélén Pays : République de Guinée Région administrative : Dubréka Coordonnées géographiques centrales : 09° 57’ 02” N, 13° 31’ 19,5” W Superficie : 14,5 km² Élévation minimale : 150 m Élévation maximale : 500 m

Description du site Forêt galerie et forêt de basse altitude située au Nord de la préfecture de Dubréka. Une partie de la zone sud de cette forêt souffre de l'exploitation illégale du bois par les populations riveraines des districts de Bawa et Balayah (sous-préfecture de Khorira) qui y sévissent depuis de nombreuses années. Toutefois, la plus grande partie de la forêt se trouve dans les vallées nord et ouest qui restent encore intactes en raison de l’écoulement de l'eau et des pentes verticales de rochers des deux côtés de la rive qui en rendent l’accès difficile. La canopée y est fermée et un sous-bois ouvert est présent sur la totalité de sa superficie. Cette forêt est entourée de villages qui y pénètrent illégalement pour la coupe abusive du bois, on y constate des feux de brousse, et l’élevage de bovins sur le plateau.

Évaluation de ZTIP 4 : La Forêt Classée de Gbélén, Préfecture de Dubréka 87 Gbélén signifie « vallée » en langue locale soussou. Cette vallée de forêt appartient à l’ancien village Bétayah qui s’est maintenant déplacé pour rejoindre le nouveau village appelé Bawa sur la grande route Dubréka-Tanènè en raison de son accès plus facile. La rivière « Gbélén » a pris le nom de la vallée qu’elle traverse.

Carte 19 de la ZTIP proposée pour protection

Signifiance botanique C’est l’une des plus belles forêts sempervirentes de basse altitude qui subsistent intactes dans les crevasses (vallée) de la Préfecture de Dubréka. Alimentée par plusieurs cours d’eaux qui permettent la grande diversité biologique intacte de ce site, on y observe notamment la présence d’espèces végétales menacées telles que Talbotiella cheekii, Heterotis pygmaea, Diospyros feliciana, et Cincinnobotrys felicis. Des arbres de grandes circonférences d’espèces forestières sont encore présents et forment une canopée fermée.

Habitat général et description géologique Cette vallée et ses environs sont constitués de grès quartzitiques et oligomictes de la période de l’Ordovicien. C’est le même affleurement qui se poursuit vers Pita et l'étendue sud du Fouta Djallon. Le plateau contient des savanes herbeuses avec des vallées forestières.

Problèmes de conservation Une partie de la forêt de Gbélén est illégalement exploitée par les populations locales depuis 2013. La coupe excessive du bois a entrainé la disparition d’espèces menacées dans la forêt. Les zones de savane situées sur le plateau de grès sont soumises aux effets néfastes des feux de brousse destinés à défricher le terrain pour la culture du riz et la croissance du pâturage pour l’élevage du bétail. Les forêts se trouvant dans les vallées nord, est, et ouest des deux côtés de la vallée de Gbélén sont protégées par les abruptes parois verticales des rochers.

Statut d’aire protégée La zone n’est pas actuellement protégée.

88 Habitats Menacés et Zones Tropicales Importantes pour les Plantes (ZTIP) de Guinée, Afrique de l’Ouest Menaces –– Déforestation : Coupe excessive du bois par la population riveraine.

–– Agriculture : La culture du riz sur les coteaux.

–– Pastoralisme : Feux de brousse controlés par les éleveurs pour le pâturage du bétail.

Niveau de Menace : Moyen à Haut

Critère A : Espèces menacés 1% de la population globale globale population la de 1% 5% de la population

Critère A taxon présent ZTIP sous-critère UICN évaluation Liste Rouge ≥ ≥ nationale Est l’un des 5 meilleurs sites nationaux (site totale globale Population endémique) unique d’importanceEspèce socio- économique Présence au sein du site Apodiscus chevalieri Hutch. A(i) EN ✓ ✓ ✓ Rare Cincinnobotrys felicis (A.Chev.) Jacq.-Fél. A(i) EN ✓ ✓ ✓ Abondante Diospyros feliciana Letouzey & F. White A(i) EN ✓ ✓ ✓ Abondante Heterotis pygmaea (A.Chev. & Jacq.-Fél.) Jacq.-Fél. A(iv) EN ✓ ✓ ✓ Abondante Talbotiella cheekii Burgt A(i) EN ✓ ✓ ✓ Abondante Baphia heudelotiana Baill. A(i) VU ✓ ✓ ✓ Abondante Tessmannia baikieaoides Hutch. & Dalziel A(i) VU ✓ ✓ ✓ Abondante Tableau 30 : Critère A pour la forêt classée de Gbélen. Légende : ✓ = oui. Statut UICN : voir page 9. Présence au sein du site : Abondante, commune, fréquente, peu fréquente, rare, inconnue.

Critère B : Richesse botanique Il n’y a pas suffisamment de données disponibles pour ce critère.

Critère C : Habitats menacés 5% de la ressource 10% de la ressource

Type d’habitat ZTIP sous-critère UICN évaluation Liste Rouge ≥ nationale (pour C(i) et C(ii)) ≥ nationale (pour C(iii)) Superficie estimée du site (si connue) Forêt sempervirente (Guinée Maritime) C(iii) ✓ Tableau 31 : Critère C pour la forêt classée de Gbélen. Références bibliographiques

Sites internet : UICN La Liste Rouge Mondiale des Espèces Menacées : https://uicn.fr/liste-rouge-mondiale/

Publications : Couch, C., Magassouba, S., Rokni, S., Cheek, M. (2017) Threatened plants species of Guinea-Conakry: A preliminary checklist. PeerJPreprints. https://doi.org/10.7287/peerj.preprints.3451v1 Haba, P.M., et Konomou, G. (octobre 2018) Rapport de terrain de la forêt de Gbélén à Dubreka. Octobre 2018.

Évaluation de ZTIP 4 : La Forêt Classée de Gbélén, Préfecture de Dubréka 89 La ZTIP en images

Forêt de Gbélén (Photo : © Pépé Haba)

Chute dans la forêt de Gbélén. (Photo : © Pépé Haba)

90 Habitats Menacés et Zones Tropicales Importantes pour les Plantes (ZTIP) de Guinée, Afrique de l’Ouest Heterotis pygmaea (A.Chev. & Jacq.-Fél.) Jacq.-Fél. Diospyros feliciana Letouzey & F.White (Photo : © Xander van der Burgt) (Photo : © Xander van der Burgt)

Talbotiella cheekii Burgt Cincinnobotrys felicis (A.Chev.) Jacq.-Fél (Photo : © Xander van der Burgt) (Photo : © Pépé Haba)

Évaluation de ZTIP 4 : La Forêt Classée de Gbélén, Préfecture de Dubréka 91 Évaluation de ZTIP 5 : Forêt Classée de Grandes Chutes, Préfecture de Kindia.

Critères de classification de la ZTIP : A(i), B(i), C(iii)

Évaluée par : Charlotte Couch, Martin Cheek (RBG Kew), et Denise Molmou (Herbier National de Guinée) Justification de l’évaluation ZTIP Cette zone est le seul site mondial connu pour quatre espèces dont Scleria guineensis, une espèce endémique en danger critique en Guinée et une nouvelle espèce pour la science de Coleus. Les chutes de Grandes Chutes sont le seul site mondial connu pour les espèces de Podostemaceae, Inversodicraea pygmaea et plusieurs autres espèces qui pourraient aujourd’hui être éteintes en raison de la construction d’un barrage hydroélectrique. La zone abrite également une population de Raphionacme caerulea (EN). Les zones d'infiltration sont riches en espèces de plantes carnivores, notamment les espèces menacées Utricularia pobeguinii (EN) et Utricularia macrocheilos (VU). La région est menacée par l'intensification des activités minières, de construction de logements, et du pâturage du bétail.

Aperçu du site Nom du site : Forêt Classée de Grandes Chutes Pays : République de Guinée Région administrative : Kindia Coordonnées géographiques centrales : 09° 54’ 26” N , 13° 07’ 10” W Superficie : 160 km² Élévation minimale : 80 m Élévation maximale : 560 m

Description du site La forêt classée de Grandes Chutes se trouve entre les villes de Coyah et Kindia sur la route nationale N1, dans la préfecture de Kindia. La région fait partie de l'étendue sud du Fouta Djallon avec des affleurements de grès de faible altitude, des vallées peu profondes, et un bowal. Les bowé gréseux possèdent plusieurs micro-habitats y compris les zones d’infiltration saisonnières qui abritent un certain nombre d’espèces menacées telles que Utricularia pobeguinii, Raphionacme caerulea, et Scleria guineensis. Une partie de la forêt classée dispose d’une concession minière active de bauxite appartenant à RUSAL. Les cascades de Grandes Chutes, qui ont donné son nom à

92 Habitats Menacés et Zones Tropicales Importantes pour les Plantes (ZTIP) de Guinée, Afrique de l’Ouest la région, ont vu apparaître un barrage dans les années 60 ayant pour but d’alimenter en électricité la ville de Kindia et la mine de bauxite à ciel ouvert. Il se peut que cela ait entraîné l'extinction mondiale d‘Inversodicraea pygmaea et Stonesia gracilis, en effet, il s’agissait de leur seul site mondial. Ces espèces n'ont pas été découvertes ailleurs malgré les recherches.

Carte 20 : Délimitation des ZTIP proposées pour protection. Zone intégralement protégée en rouge, zone de tampon en jaune.

Signifiance botanique La forêt classée est le seul site connu de Scleria guineensis, une espèce endémique en danger critique en Guinée, et abrite également une population de Raphionacme caerulea (EN). Les zones d'infiltration sont riches en espèces de plantes carnivores, y compris 5 espèces de la famille Lentibulariaceae, dont deux sont menacées (Utricularia pobeguinii (EN) et Utricularia macrocheilos (VU)). Les chutes de Grandes Chutes sont le seul site mondial connu pour les espèces de Podostemaceae, Inversodicraea pygmaea, et Stonesia gracilis. Cependant, suite au changement d’hydrologie après l’installation du barrage, ces espèces sont probablement éteintes, la recherche ciblée en janvier 2018 n'a pas permis de les redécouvrir.

Habitat général et description géologique Collines de grès basses avec un bowal de grès, riche en bauxite dans certaines parties, des crevasses et des fissures, des zones d'infiltration, et des cours d'eau temporaires.

Grès ordovicien de la suite de Pita avec des taches d'aleurolites (Source: Carte des minéraux de Guinée, Ministère des mines, Gouvernement de Guinée, 2006).

Problèmes de conservation De nombreuses menaces pèsent sur la forêt classée de Grandes Chutes. La menace principale étant la mine de RUSAL et son expansion potentielle. Une abondance de poussière provenant des routes d’accès et de la mine elle-même recouvre toute la zone et sa végétation. Le barrage hydroélectrique a endommagé les populations de Podostemaceae. Une zone réservée au logement a également été délimitée (vue de Google Earth). Des visites récentes de la région ont permis d’observer des zones de pâturage et des aires piétinées par le bétail dans les zones d’infiltration proches de la route, ce qui a également provoqué des incendies dans les zones de forêt.

Évaluation de ZTIP 5 : Forêt Classée de Grandes Chutes, Préfecture de Kindia 93 Étant donné que la mine et le barrage hydroélectrique sont déjà installés, la ZTIP comportera deux zones principales de protection dans la limite la plus large de la forêt classifiée afin de protéger des populations spécifiques d’espèces menacées.

Statut d’aire protégée La forêt des Grandes Chutes a été classée en 1944. La ZTIP est englobée par la forêt classée actuelle.

Menaces –– Pastoralisme : Brûlis, pâturages, et zones piétinées par le bétail. –– Extraction des minéraux : Mine de bauxite (RUSAL) active dans la région qui s'est étendue au fil du temps. –– Logements : Une partie de la zone a été délimitée pour la construction. –– Feu : Incendies déclenchés par les éleveurs de bétail, réduisant la dispersion des graines par les espèces. Niveau de Menace : Élevé

Critère A : Espèces menacées

1% de la population globale globale population la de 1% 5% de la population nationale

Critère A taxon présent ZTIP sous-critère UICN évaluation Liste Rouge ≥ ≥ Est l’un des 5 meilleurs sites nationaux totale globale Population endémique) unique (site d’importanceEspèce socio-économique Présence au sein du site Raphionacme caerulea E.A.Bruce A(i) EN ✓ ✓ Peu fréquente Scleria guineensis J.Raynal A(i) CR ✓ ✓ ✓ ✓ Peu fréquente Utricularia macrocheilos (P.Taylor) P.Taylor A(i) VU ✓ ✓ ✓ Fréquente Utricularia pobeguinii Pellegr. A(i) EN ✓ ✓ ✓ Peu fréquente Stonesia gracilis G.Taylor A(i) CR(PE) ✓ Si existante ✓ ✓ ✓ Inconnue Inversodicraea pygmaea G.Taylor A(i) CR(PE) ✓ Si existante ✓ ✓ ✓ Inconnue Sericanthe trilocularis subsp. A(i) EN ✓ ✓ ✓ Inconnue paroissei (Scott-Elliot) Robbr. Keetia susu Cheek A(i) EN ✓ Peu fréquente Coleus (Plectranthus) sp. nov. A(i,iii) CR ✓ ✓ ✓ ✓ Peu fréquente Dilophotriche occidentalis Jacq.-Fél. A(i) VU ✓ Fréquente

Tableau 32 : Critère A pour la forêt classée de Grandes Chutes. Légende : ✓ = oui. Statut UICN : voir page 9. Présence au sein du site : Abondante, commune, fréquente, peu fréquente, rare, inconnue.

Critère B : Richesse botanique B(i) : richesse botanique exceptionnelle dans un habitat défini Code d’habitat et nom Le site fait partie du top 10% de Le site est l'un des 5 meilleurs la ressource nationale sites nationaux pour cet habitat Bowal gréseux de basse altitude ✓ ✓

Tableau 33 : Critère B pour la forêt classée de Grandes Chutes.

94 Habitats Menacés et Zones Tropicales Importantes pour les Plantes (ZTIP) de Guinée, Afrique de l’Ouest Critère B taxon présent Sous-critère lequel selon l’espèce se qualifie Pour B(i) – indicateur d’habitat Présence au sein du site Lepidagathis fimbriata C.B.Clarke B(i) Bowal gréseux Hygrophila barbata (Nees) T.Anderson B(i) Bowal gréseux Fegimanra afzelii Engl. B(i) Bowal gréseux Raphionacme caerulea E.A.Bruce B(i) Bowal gréseux Cyanotis arachnoidea var. arachnoidea C.B. Clarke B(i) Bowal gréseux Fimbristylis dichotoma (L.) Vahl B(i) Bowal gréseux Scleria guineensis J.Raynal B(i) Bowal gréseux Nemum spadiceum subsp. spadiceum (Lam.) Desv. ex Ham. B(i) Bowal gréseux Scleria tricholepis Nelmes B(i) Bowal gréseux Afrotrilepis pilosa (Boeck.) J.Raynal B(i) Bowal gréseux Scleria naumanniana Boeck. B(i) Bowal gréseux Eriocaulon rufum Lecomte B(i) Bowal gréseux Sebaea teuszii (Schinz) P.Taylor B(i) Bowal gréseux Rhytachne gracilis Stapf B(i) Bowal gréseux Dilophotriche occidentalis Jacq.-Fél. B(i) Bowal gréseux Anadelphia liebigiana H. Scholz B(i) Bowal gréseux Plectranthus sp. nov. Gangan B(i) Bowal gréseux Aeschynomene tambacoundensis Berhaut B(i) Bowal gréseux albiflora subsp. albiflora A.Chev. ex Hutch. & Dalziel B(i) Bowal gréseux Dolichos dinklagei Harms B(i) Bowal gréseux Vigna venulosa Baker B(i) Bowal gréseux Utricularia foveolata Edgew. B(i) Bowal gréseux Utricularia macrocheilos (P.Taylor) P.Taylor B(i) Bowal gréseux Utricularia scandens Benj. B(i) Bowal gréseux Utricularia firmula Welw. ex Oliv. B(i) Bowal gréseux Utricularia pobeguinii Pellegr. B(i) Bowal gréseux Polygala sparsiflora var. sparsiflora Oliv. B(i) Bowal gréseux Sericanthe trilocularis subsp. paroissei (Scott-Elliot) Robbr. B(i) Bowal gréseux Tricliceras pilosum (Willd.) R.Fern. B(i) Bowal gréseux

Tableau 34 : Critère B pour la forêt classée de Grandes Chutes. Légende : ✓ = oui. Présence au sein du site : Abondante, commune, fréquente, peu fréquente, rare, inconnue.

Évaluation de ZTIP 5 : Forêt Classée de Grandes Chutes, Préfecture de Kindia 95 Critère C : Habitats menacés

5% de la ressource 10% de la ressource

Type d’habitat ZTIP sous-critère UICN évaluation Liste Rouge ≥ nationale (pour C(i) et C(ii)) ≥ nationale (pour C(iii)) Superficie estimée sur le site (si connue) Bowal gréseux de basse altitude C(iii) ✓ 41 Km²

Tableau 35 : Critère C pour la forêt classée de Grandes Chutes.

Références bibliographiques

Sites internet : Carte des minéraux de Guinée, Ministère des mines, Gouvernement de Guinée, 2006 : http://mines.gov.gn/assets/ uploads/2017/03/Carte_Mineraux_Utiles.jpg UICN La Liste Rouge Mondiale des Espèces Menacées : https://uicn.fr/liste-rouge-mondiale/

Publications : Couch, C., Magassouba, S., Rokni, S., Cheek, M. (2017) Threatened plants species of Guinea-Conakry: A preliminary checklist. PeerJ Preprints. https://doi.org/10.7287/peerj.preprints.3451v1 Lisowski, S. (2009). Flore (Angiospermes) de la République de Guinée. Scripta Botanica Belgica. Meise : Jardin Botanique National de Belgique.

La ZTIP en images

Forêt classée de Grandes Chutes, octobre 2016 (Photo : © I. Larridon, RBG Kew)

96 Habitats Menacés et Zones Tropicales Importantes pour les Plantes (ZTIP) de Guinée, Afrique de l’Ouest Forêt classée de Grandes Chutes, octobre 2016 (Photo : © C. Couch, RBG Kew)

Forêt classée de Grandes Chutes, juin 2016 (Photo : © C. Couch, RBG Kew)

Forêt classée de Grandes Chutes, octobre 2016 (Photo : © C. Couch, RBG Kew)

Évaluation de ZTIP 5 : Forêt Classée de Grandes Chutes, Préfecture de Kindia 97 Assemblage d'espèces dans la végétation humide, Grandes Chutes, octobre 2016 (Photo : © I. Larridon, RBG Kew)

Utricularia pobeguinii (Photo : © M. Cheek, RBG Kew) Raphionacme caerulea (Photo : © C. Couch, RBG Kew)

98 Habitats Menacés et Zones Tropicales Importantes pour les Plantes (ZTIP) de Guinée, Afrique de l’Ouest Évaluation de ZTIP 6 : Forêt de Kakiwondi, Tomboya, Préfecture de Coyah.

Critères de classification de la ZTIP : A(i), B(i), C(iii)

Évaluée par : Charlotte Couch, Martin Cheek, Xander van der Burgt (RBG Kew), et Denise Molmou (Herbier National de Guinée) Justification de l’évaluation ZTIP Ce vestige de forêt de basse altitude constitue un habitat important pour de nombreuses espèces menacées et représente très bien les parcelles forestières des collines de Coyah. La forêt de Kakiwondi possède probablement la deuxième plus grande diversité d’espèces enregistrée jusqu’à présent pour ce type de forêt (la première étant la forêt de Kounounkan dans la préfecture de Forécariah). La population de Tarenna hutchinsonii est la deuxième plus grande en Guinée Maritime. Ce site comporte également des populations importantes de Diospyros feliciana, Baphia heudelotiana, Stylochaeton pilosus, et Talbotiella cheekii nouvellement répertoriée. Les parcelles forestières de Coyah sont menacées par la culture comme en témoigne Kakiwondi. Bien qu’il s’agisse d’une forêt sacrée, elle a été affectée par la pratique du brûlis.

Aperçu du site Nom du site : Kakiwondi Pays : République de Guinée Région administrative : Coyah Coordonnées géographiques centrales : 09° 43’ 47” N , 13° 17’ 24” W Superficie : 0,1 km² Élévation minimale : 170 m Élévation maximale : 240 m

Description du site Kakiwondi, près du village de Tomboya, dans les collines centrales de la préfecture de Coyah, est une petite parcelle de forêt sacrée protégée par le village. Cette forêt est un vestige de la forêt de basse altitude qui aurait recouvert cette région dans le passé, elle est reconnue comme l’un des types de végétation menacés au niveau national. La zone qui se situe du côté de la vallée de la rivière Wélé Wélé, est assez rocheuse, et l'arbre dominant, Guibourtia copallifera, donne son nom à la forêt (« Kaki » en langue Susu). L’aire est petite mais significative compte tenu des pressions de la culture dans les environs.

Évaluation de ZTIP 6 : Forêt de Kakiwondi, Tomboya, Préfecture de Coyah 99 Carte 21 : La ZTIP proposée en relation avec la région entière de la Guinée Maritime.

Carte 22 : Délimitation des ZTIP proposées pour protection. Zone intégralement protégée en rouge, zone de tampon en jaune. Signifiance botanique Kakiwondi est l'un des derniers refuges pour certaines des espèces rares des forêts sempervirentes de basse altitude en Guinée Maritime. La deuxième plus grande population de Tarenna hutchinsonii est présente dans la région, et des populations significatives de Diospyros feliciana, Baphia heudelotiana, Stylochaeton pilosus, et Talbotiella cheekii, se trouvent toutes dans cette petite parcelle de forêt. Il s’agit de l'une des dernières petites parcelles de forêt de basse altitude dans les collines de Coyah, et l'une des plus riches en espèces menacées.

100 Habitats Menacés et Zones Tropicales Importantes pour les Plantes (ZTIP) de Guinée, Afrique de l’Ouest Habitat général et description géologique Petite parcelle de forêt située sur le flanc d'une colline de grès avec des rochers exposés et des blocs de dolérite. Elle fait partie de la même crête de grès de l'Ordovicien qui traverse le nord-est à travers Kindia et remonte jusqu'à Pita dans le Fouta Djallon. La zone forestière est partiellement en pente et se compose partiellement d’un plateau avec la rivière Wélé Wélé adjacente.

Problèmes de conservation La culture des terres, sur les pentes à proximité, fait appel à des méthodes de défrichement et de brûlis et a conduit à l'envahissement du terrain forestier. Certaines plantes de Tarenna hutchinsonii ont été perdues en 2016. Un chemin traversant la forêt permet d'atteindre les villages voisins de Kaporo, Yataraya, et Saliya à pied ; il ne semble pas avoir d'effet préjudiciable pour le moment.

Statut d’aire protégée La forêt, étant considérée comme sacrée, est protégée par le village, elle n’est toutefois pas protégée officiellement.

Menaces –– Le nomadisme agricole et la culture sur brûlis.

Niveau de Menace : Élevé

Critère A : Espèces menacées

1% de la population globale globale population la de 1% 5% de la population nationale

Critère A taxon présent ZTIP sous-critère UICN évaluation Liste Rouge ≥ ≥ Est l’un des 5 meilleurs sites nationaux totale globale Population endémique) unique (site d’importanceEspèce socio- économique Présence au sein du site Diospyros feliciana Letouzey & F.White A(i) EN ✓ ✓ ✓ Peu fréquente Cryptosepalum tetraphyllum (Hook.f.) Benth. A(i) VU ✓ ✓ ✓ Peu fréquente Tessmannia baikieaoides Hutch. & Dalziel A(i) VU ✓ ✓ ✓ Peu fréquente Baphia heudelotiana Baill. A(i) VU ✓ ✓ ✓ ✓ Fréquente Keetia susu Cheek A(i) VU ✓ ✓ ✓ Peu fréquente Tarenna hutchinsonii Bremek. A(i) CR ✓ ✓ ✓ Peu fréquente Talbotiella cheekii Burgt A(i) EN ✓ ✓ ✓ Abondante Apodiscus chevalieri Hutch. A(i) EN ✓ ✓ ✓ Peu fréquente

Tableau 36 : Critère A pour la forêt de Kakiwondi. Légende : ✓ = oui. Statut UICN : voir page 9. Présence au sein du site : Abondante, commune, fréquente, peu fréquente, rare, inconnue.

Critère B : Richesse botanique B(i) : richesse botanique exceptionnelle dans un habitat défini Code d’habitat et nom Le site fait partie du top 10% de Le site est l'un des 5 meilleurs la ressource nationale sites nationaux pour cet habitat Forêt sempervirente (Guinée Maritime) ✓ ✓

Tableau 37 : Critère B pour la forêt de Kakiwondi.

Évaluation de ZTIP 6 : Forêt de Kakiwondi, Tomboya, Préfecture de Coyah 101 Critère B taxon présent Sous-critèrelequel selon l’espèce se qualifie B(i)Pour indicateur – d’habitat Présence au sein du site Stylochaeton pilosus Bogner B(i) Forêt sempervirente (Guinée Maritime) Peu fréquente Diospyros feliciana Letouzey & F.White B(i) Forêt sempervirente (Guinée Maritime) Peu fréquente Cryptosepalum tetraphyllum (Hook.f.) Benth. B(i) Forêt sempervirente (Guinée Maritime) Peu fréquente Tessmannia baikieaoides Hutch. & Dalziel B(i) Forêt sempervirente (Guinée Maritime) Peu fréquente Baphia heudelotiana Baill. B(i) Forêt sempervirente (Guinée Maritime) Fréquente Keetia susu Cheek B(i) Forêt sempervirente (Guinée Maritime) Peu fréquente Tarenna hutchinsonii Bremek. B(i) Forêt sempervirente (Guinée Maritime) Peu fréquente Talbotiella cheekii Burgt B(i) Forêt sempervirente (Guinée Maritime) Abondante Aulacocalyx divergens (Hutch. & Dalziel) Keay B(i) Forêt sempervirente (Guinée Maritime) Peu fréquente Mostuea hirsuta (T.Anderson ex Benth.) Baill. ex Baker B(i) Forêt sempervirente (Guinée Maritime) Fréquente Leptactina senegambica Hook.f. B(i) Forêt sempervirente (Guinée Maritime) Inconnue Polygala multiflora Poir. B(i) Forêt sempervirente (Guinée Maritime) Inconnue Dorstenia cuspidata var. preussii Hochst. B(i) Forêt sempervirente (Guinée Maritime) Peu fréquente Olax gambecola Baill. B(i) Forêt sempervirente (Guinée Maritime) Inconnue Oxyanthus racemosus (Schum. & Thonn.) Keay B(i) Forêt sempervirente (Guinée Maritime) Inconnue Batesanthus purpureus N.E.Br. B(i) Forêt sempervirente (Guinée Maritime) Inconnue Guibourtia copallifera Benn. B(i) Forêt sempervirente (Guinée Maritime) Fréquente Ceropegia peulhorum A.Chev. B(i) Forêt sempervirente (Guinée Maritime) Peu fréquente Cryptolepis sanguinolenta (Lindl.) Schltr. B(i) Forêt sempervirente (Guinée Maritime) Peu fréquente Apodiscus chevalieri Hutch. B(i) Forêt sempervirente (Guinée Maritime) Peu fréquente Ancistrorhynchus akeassiae (Aubl.) Harley & J.F.B.Pastore B(i) Forêt sempervirente (Guinée Maritime) Inconnue Atroxima afzeliana (Oliv.) Stapf B(i) Forêt sempervirente (Guinée Maritime) Inconnue Brillantaisia lamium (Nees) Benth. B(i) Forêt sempervirente (Guinée Maritime) Fréquente Coffea ebracteolata (Hiern) Brenan B(i) Forêt sempervirente (Guinée Maritime) Inconnue Croton nigritanus Scott-Elliot B(i) Forêt sempervirente (Guinée Maritime) Inconnue Daniellia thurifera Bennett B(i) Forêt sempervirente (Guinée Maritime) Inconnue Elaeophorbia drupifera (Thonn.) Stapf B(i) Forêt sempervirente (Guinée Maritime) Inconnue Homalium smythei Hutch. & Dalziel B(i) Forêt sempervirente (Guinée Maritime) Inconnue Hunteria simii (Stapf) H.Huber B(i) Forêt sempervirente (Guinée Maritime) Inconnue Lasiodiscus chevalieri Hutch. B(i) Forêt sempervirente (Guinée Maritime) Peu fréquente Myrianthus serratus (Trécul) Benth. & Hook. B(i) Forêt sempervirente (Guinée Maritime) Inconnue Plectranthus bojeri (Benth.) Hedge. B(i) Forêt sempervirente (Guinée Maritime) Inconnue Rinorea breviracemosa Chipp B(i) Forêt sempervirente (Guinée Maritime) Commune Rourea coccinea (Thonn. ex Schum.) Benth. B(i) Forêt sempervirente (Guinée Maritime) Peu fréquente Rytigynia umbellulata (Hiern) Robyns B(i) Forêt sempervirente (Guinée Maritime) Peu fréquente Sansevieria senegambica Baker B(i) Forêt sempervirente (Guinée Maritime) Inconnue Streblus usambarensis (Engl.) C.C.Berg B(i) Forêt sempervirente (Guinée Maritime) Inconnue Uvaria ovata subsp. afzeliana (DC.) A.DC. B(i) Forêt sempervirente (Guinée Maritime) Inconnue Uvaria thomasii Sprague & Hutch. B(i) Forêt sempervirente (Guinée Maritime) Inconnue Vitex ferruginea Schum. & Thonn. B(i) Forêt sempervirente (Guinée Maritime) Inconnue Warneckea fascicularis var. fascicularis (Planch. ex B(i) Forêt sempervirente (Guinée Maritime) Inconnue Benth.) Jacq-Fél. Tableau 38 : Critère B pour la forêt de Kakiwondi. Légende : ✓ = oui. Présence au sein du site : Abondante, commune, fréquente, peu fréquente, rare, inconnue.

102 Habitats Menacés et Zones Tropicales Importantes pour les Plantes (ZTIP) de Guinée, Afrique de l’Ouest Critère C : Habitats menacés 5% de la ressource 10% de la ressource

Type d’habitat ZTIP sous-critère UICN évaluation Liste rouge ≥ nationale (pour C(i) et C(ii)) ≥ nationale (pour C(iii)) Superficie estimée le sur site (si connue) Forêt sempervirente C(iii) ✓ 0.1 km²

Tableau 39 : Critère C pour la forêt de Kakiwondi.

Références bibliographiques

Sites internet : UICN La Liste Rouge Mondiale des Espèces Menacées : https://uicn.fr/liste-rouge-mondiale/

Publications : Couch, C., Magassouba, S., Rokni, S.,Cheek, M. (2017) Threatened plants species of Guinea-Conakry: A preliminary checklist. PeerJ Preprints. https://doi.org/10.7287/peerj.preprints.3451v1 Lisowski, S. (2009). Flore (Angiospermes) de la République de Guinée. Scripta Botanica Belgica. Meise : Jardin Botanique National de Belgique

Rapports de terrain : Rapports de terrain ZTIP par Denise Molmou 2016-2017.

La ZTIP en images

Entrée de la forêt de Kakiwondi du côté de Kaporo. Talbotiella cheekii, nouvelle espèce publiée en 2018. (Photo : © C. Couch, RBG Kew) (Photo : © X. van der Burgt, RBG Kew)

Évaluation de ZTIP 6 : Forêt de Kakiwondi, Tomboya, Préfecture de Coyah 103 Rivière Wélé wélé en saison sèche, forêt de Kakiwondi. (Photo : © X. van der Burgt, RBG Kew)

Talbotiella cheekii Burgt (EN). (Photo: © X. van der Burgt, RBG Kew)

Baphia heudelotiana Baill. (VU). Dommages causés par le feu sur la pente en aval de la (Photo : © M.Cheek, RBG Kew) forêt de Kakiwondi, 2016. (Photo : © C.Couch, RBG Kew)

104 Habitats Menacés et Zones Tropicales Importantes pour les Plantes (ZTIP) de Guinée, Afrique de l’Ouest Évaluation de ZTIP 7 : Chutes de Kambadga, Préfecture de Pita.

Critères de classification de la ZTIP : A(i), B(i), C(iii)

Evaluée par : Charlotte Couch et Martin Cheek (RBG Kew) Justification de l’évaluation ZTIP Les chutes de Kambadga représentent le seul site au monde connu pour abriter Inversodicraea abbayesii (CR (PE)), et le deuxième site mondial de Stonesia fascicularis (CR (PE)). Il y existe également une population de Saxicolella futa Cheek in ed. une nouvelle espèce découverte en 2018, et Eriocaulon sulanum (EN) dont la présence sur ce site représente la deuxième population connue en Guinée. Ce site menacé par le projet de construction d'un barrage hydroélectrique.

Aperçu du site Nom du site : Chutes de Kambadga Pays : République de Guinée Région administrative : Pita Coordonnées géographiques centrales : 10° 59’ 52” N , 12° 29’ 31” W Superficie : 1 km² Élévation minimale : 520 m Élévation maximale : 730 m

Description du site Les chutes de Kambadga sont situées à environ 21 km de la ville de Pita et se trouvent sur la rivière Kokoulo (un affluent du Konkouré), les chutes de Kinkon et le barrage hydroélectrique se trouvent à 15 km en amont. Les chutes sont constituées d'une série de quatre cascades, les deux premières étant les plus hautes. La rivière est flanquée de bandes fines de galeries forestières. C'est un site touristique populaire à proximité d’un éco-village.

Évaluation de ZTIP 7 : Chutes de Kambadga, Préfecture de Pita 105 Carte 23 : Délimitation de la ZTIP proposée pour protection. Zone intégralement protégée en rouge, zone de tampon en jaune.

Signifiance botanique La succession de rapides à haut débit et de chutes d’eau à Kambadga est particulièrement riche en espèces de rhéophytes. On y trouve 4 espèces de Podostemaceae, dont deux sont en danger critique d’extinction. On a longtemps pensé que ces deux espèces étaient éteintes suite à la construction du barrage de Kinkon mais elles ont été redécouvertes à Kambadga. Ce site abrite aussi Eriocaulon sulanum (EN) qui ne se trouve que dans un autre site connu en Guinée. Les rhéophytes associées étaient Tristicha trifaria, Eriocaulon latifolium, Gnidia kraussiana, Hygrophila, et Culcasia.

La forêt-galerie submontagnarde y est intacte et comprend Uapaca chevalieri, Gardenia imperialis, Hypolytrum senegalensis, Ficus saussureana, Usteria, Harungana, Bertiera, Anthocleista, Alchornea, Kotschya, Syzygium, Pavetta, Garcinia, Warneckea, et Anthostemma.

Habitat général et description géologique La vallée de la rivière a taillé son chemin à travers le grès riche en quartzite ordovicien environnant, ainsi que les argilites et aleurolites plus anciennes entrelacées de grès quartzitique. La rivière est flanquée de minces bandes de galeries forestières, bien qu'une grande partie de la zone environnante ait été défrichée pour l'agriculture au fil des ans.

Problèmes de conservation Le site est destiné à un barrage hydroélectrique financé par les Chinois (comme l'indique un panneau trouvé près des chutes). Le site est populaire auprès des touristes dont le piétinement a un impact négligeable.

Statut d'aire protégée L’aire n’est pas protégée.

106 Habitats Menacés et Zones Tropicales Importantes pour les Plantes (ZTIP) de Guinée, Afrique de l’Ouest Menaces –– Barrage hydroélectrique : Site proposé pour la construction d’un nouveau barrage.

–– Tourisme : Impact de la présence de touristes (piétinement).

Niveau de Menace : Moyen à élevé

Critère A : Espèces menacées 1% de la population globale globale population la de 1% 5% de la population nationale

Critère A taxon présent ZTIP sous-critère UICN évaluation Liste Rouge ≥ ≥ Est l’un des 5 meilleurs sites nationaux (site totale globale Population endémique) unique d’importanceEspèce socio- économique Présence au sein du site Inversodicraea abbayesii G.Taylor A(i) CR(PE) ✓ ✓ ✓ ✓ Fréquente Stonesia fascicularis G.Taylor A(i) CR(PE) ✓ ✓ ✓ ✓ Fréquente Saxicolella futa Cheek ined. A(i) EN? ✓ ✓ ✓ Rare Eriocaulon sulanum S.M.Phillips & Burgt A(i) EN ✓ ✓ ✓ Rare

Tableau 40 : Critère A pour les chutes de Kambadga. Légende : ✓ = oui. Statut UICN : voir page 9. Présence au sein du site : Abondante, commune, fréquente, peu fréquente, rare, inconnue. ? = en cours de révision.

Critère B : Richesse botanique B(i) : richesse botanique exceptionnelle dans un habitat défini Code d’habitat et nom Le site fait partie du top 10% de Le site est l'un des 5 meilleurs la ressource nationale sites nationaux pour cet habitat Chutes et rapides avec Podostemaceae ✓

Tableau 41 : Critère B pour les chutes de Kambagda.

Critère B taxon présent Sous-critère lequel selon l’espèce se qualifie Pour B(i) – indicateur d’habitat Présence au sein du site Inversodicraea abbayesii G.Taylor B(i) Chutes et rapides avec Podostemaceae Commune Stonesia fascicularis G.Taylor B(i) Chutes et rapides avec Podostemaceae Commune Saxicolella futa Cheek ined. B(i) Chutes et rapides avec Podostemaceae Peu fréquente Eriocaulon sulanum S.M.Phillips & Burgt B(i) Chutes et rapides avec Podostemaceae Peu fréquente

Tableau 42 : Critère B pour les chutes de Kambagda. Légende : ✓ = oui. Présence au sein du site : Abondante, commune, fréquente, peu fréquente, rare, inconnue.

Évaluation de ZTIP 7 : Chutes de Kambadga, Préfecture de Pita 107 Critère C : Habitats menacés

5% de la ressource nationale 10% de la ressource nationale

Type d’habitat ZTIP sous-critère UICN évaluation Liste Rouge ≥ (pour C(i) et C(ii)) ≥ (pour C(iii)) Superficie estimée du le site (si connue) Chutes et rapides avec Podostemaceae C(iii) ✓ 1 km²

Tableau 43 : Critère C pour les chutes de Kambagda.

Références bibliographiques

Sites internet : UICN La Liste Rouge Mondiale des Espèces Menacées : https://uicn.fr/liste-rouge-mondiale/

Publications : Couch, C., Magassouba, S., Rokni, S., and Cheek, M. (2017). Threatened plants species of Guinea-Conakry: A preliminary checklist. PeerJ Preprints. https://doi.org/10.7287/peerj.preprints.3451v1 La ZTIP en images

Chutes de Kambadga, janvier 2018. (Photo : © M. Cheek, RBG Kew)

108 Habitats Menacés et Zones Tropicales Importantes pour les Plantes (ZTIP) de Guinée, Afrique de l’Ouest Inversodicraea abbayesii (CR)(PE), janvier 2018. (Photo : © M. Cheek, RBG Kew)

Chutes de Kambadga, janvier 2018. Stonesia fascicularis (CR(PE)), janvier 2018. (Photo : © M. Cheek, RBG Kew) (Photo : © M. Cheek, RBG Kew)

Eriocaulon sp. and Culcasia sp., janvier 2018. (Photo : © M. Cheek, RBG Kew)

Évaluation de ZTIP 7 : Chutes de Kambadga, Préfecture de Pita 109 Évaluation de ZTIP 8 : Bowal de grès de Koba, Préfecture de Dalaba.

Critères de classification de la ZTIP : A(i,iii), C(iii)

Évaluée par : Charlotte Couch et Martin Cheek (RBG Kew) Justification de l’évaluation ZTIP Le site de Koba abrite les plus grandes populations de Mesanthemum tuberosum et Raphionacme caerulea du Fouta Djallon et représente un bon exemple de bowal de grès de haute altitude. C’est un affleurement de grès pur qui se diffère des autres bowé de la région, qui sont eux à base de fer. Mesanthemum tuberosum est endémique du Fouta Djallon, et bien qu’elle soit présente dans plusieurs endroits en faible densité, aucun autre site connu ne présente actuellement une telle concentration.

Aperçu du site Nom du site : Bowal de grès de Koba Pays : République de Guinée Région administrative : Dalaba Coordonnées géographiques centrales : 10° 37’ 59” N ; 12° 16’ 43” W Superficie : 1 km² Élévation minimale : 1 050 m Élévation maximale : 1 350 m

Description du Site Affleurement et bowal gréseux, connu localement comme « kapété », avec des sols peu ou moyennement profonds près du village de Koba, environ 7 km au sud-ouest de la ville de Dalaba. L’affleurement fait partie du haut plateau du Fouta Djallon et se situe entre 1 050 m et 1 350 m d’altitude et a une superficie d’environ 1 km². Des prairies avec des arbres poussant dans les sols plus profonds ou à travers des fissures dans l’affleurement rocheux.

110 Habitats Menacés et Zones Tropicales Importantes pour les Plantes (ZTIP) de Guinée, Afrique de l’Ouest Carte 24 : Délimitation des ZTIP proposées pour protection. Zone intégralement protégée en rouge, zone de tampon en jaune.

Signifiance botanique La zone de plaine possède la plus grande population de Mesanthemum tuberosum (redécouverte en 2017) trouvée au Fouta Djallon et il y a aussi une population de Raphionacme caerulea. C’est un bon exemple de bowé gréseux de haute altitude ou « kapété » (en pular) de Moyenne Guinée. Il est probable que nos prochaines visites pendant les différentes saisons permettront l’identification d’autres espèces menacées.

Habitat général et description géologique Prairie sur bowal de grès de haute altitude, dominée par Elymandra subulata avec plusieurs espèces herbeuses y compris Buchnera bowalensis, Cyanotis arachnoidea, Cyanotis lanata, Tephrosia platycarpa, Crotalaria lathyroides, Fimbristylis schweinfurthiana, Nemum spadiceum, Raphionacme caerulea, et Platycoryne paludosa. Dans les poches de sol profond on trouve des arbres et arbustes de Dichaetanthera echinulata, Vismia guineensis, Psorospermum febrifugum, et Ficus sp. Il y a un cours d’eau au sud-ouest du site et des espèces de forêt galerie.

Cette zone faire partie des séries Oundou des argilites, aleurolites interlits de grès quartzitiques, et argilites dolomitiques (Source : Carte des Minéraux Utiles de la République de Guinée, 2006).

Problèmes de conservation L’aire est utilisée pour le pâturage de bovins et de chèvres ; le surpâturage pourrait endommager certaines espèces végétales. Une nitrification accrue du sol peut également entraîner un enrichissement et une diminution de la diversité des espèces. Il a été observé que les plantes de Raphionacme caerulea ne semblent pas atteindre le stade de dispersion des graines. Les plantes vues en fleur et marquées par un point GPS ne pourront donc pas être retrouvées pendant la saison de fructification.

Statut d’aire protégée Cette zone n’est pas actuellement protégée.

Évaluation de ZTIP 8 : Bowal de grès de Koba, Préfecture de Dalaba 111 Menaces –– Pâturage (bovins et ovins).

Niveau de Menace : Moyen

Critère A : Espèces menacées 1% de 1% la population 5% de la population

Critère A taxon présent ZTIP sous-critère UICN évaluation Liste Rouge ≥ globale ≥ nationale Est l’un des 5 meilleurs sites nationaux totale globale Population endémique) unique (site d’importanceEspèce socio- économique Présence au sein du site Raphionacme caerulea E.A. Bruce A(i) EN ✓ ✓ ✓ Peu fréquente Mesanthemum tuberosum Lecomte A(i,iii) VU ✓ ✓ ✓ Fréquente Cyanotis ganganensis Schnell A(i,iii) EN ✓ ✓ ✓ Peu fréquente Dichaetanthera echinulata Hook. f. A(i) EN ✓ ✓ ✓ Peu fréquente

Tableau 44 : Critère A pour le bowal gréseux de Koba. Légende : ✓ = oui. Statut UICN : voir page 9. Présence au sein du site : Abondante, commune, fréquente, peu fréquente, rare, inconnue.

Critère B : Richesse botanique Il n’y a pas suffisamment de données disponibles.

Critère C : Habitats menacés

10% de la ressource 5% de la ressource nationale (pour C(i) et C(ii)) ≥ nationale (pour C(iii)) Superficie estimée sur le site (si connue) Type d’habitat ZTIP sous-critère UICN évaluation Liste Rouge ≥ Bowé en grès de haute altitude C(iii) ✓ 1 km²

Tableau 45 : Critère C pour le bowal gréseux de Koba.

Références bibliographiques

Sites internet : UICN La Liste Rouge Mondiale des Espèces Menacées : https://uicn.fr/liste-rouge-mondiale/

Publications : Couch, C., Magassouba, S., Rokni, S., and Cheek, M. (2017). Threatened plants species of Guinea-Conakry: A preliminary checklist. PeerJ Preprints. https://doi.org/10.7287/peerj.preprints.3451v1 Lisowski, S. (2009). Flore (Angiospermes) de la République de Guinée. Scripta Botanica Belgica. Meise : Jardin Botanique National de Belgique

Rapport de terrain : Couch, C. (juillet 2016). TIPAs Guinea Darwin Project report: Field expedition to Fouta Djallon Couch, C. (juillet 2017). TIPAs Guinea Darwin Project report: Field expedition to Fouta Djallon

112 Habitats Menacés et Zones Tropicales Importantes pour les Plantes (ZTIP) de Guinée, Afrique de l’Ouest La ZTIP en images

Bowal de grès « kapété » de Koba, en juin 2016. (Photo : © C. Couch, RBG Kew)

Bowal de grès « kapété » de Koba, en juin 2016. (Photo : © C. Couch, RBG Kew)

Évaluation de ZTIP 8 : Bowal de grès de Koba, Préfecture de Dalaba 113

Les ruminants sur le bowal de grès « kapété » à Koba. (Photo : © C. Couch, RBG Kew)

Mesanthemum tuberosum Lecomte (VU). Raphionacme caerulea E.A.Bruce (EN). (Photo : © M. Cheek, RBG Kew) (Photo : © C. Couch, RBG Kew)

114 Habitats Menacés et Zones Tropicales Importantes pour les Plantes (ZTIP) de Guinée, Afrique de l’Ouest Évaluation de ZTIP 9 : Mont Konossou, Préfecture de Guéckédou

Critères de classification de la ZTIP : A(i), C(iii)

Évaluée par : Charlotte Couch, Martin Cheek (RBG Kew), et Pépé Haba (Guinée Biodiversité) Justification de l’évaluation ZTIP Le Mont Konossou est le seul site mondial connu pour le genre mono-spécifique endémique Feliciadamia stenocarpa. L'habitat de cette espèce est menacé par l'agriculture sur brûlis incontrôlée et la chasse ; il doit être mieux protégé, sinon cette espèce disparaîtra. Les inselbergs de granites sont un habitat menacé en Guinée, ils sont souvent exploités par des carrières en raison du besoin de matériaux de construction.

Aperçu du site Nom du site : Mont Konossou Pays : République de Guinée Région administrative : Guéckédou Coordonnées géographiques centrales : 08° 52’ 49” N ; 10° 22’ 06” W Superficie : 16 km² Élévation minimale : 500 m Élévation maximale : 1 350 m

Description du Site Le Mont Konossou est une petite chaîne de montagnes granitiques située dans la préfecture de Guéckédou entre les sous-préfectures de Kassadou et de Gbolodou en Guinée forestière. Il est appelé localement Konsou (qui signifie montagne de roche) dans le dialecte local de l’ethnie Lélé. Le sommet principal est à 1 350 m d'altitude, avec plusieurs petits sommets qui culminent entre 900 m et 1 300 m sur une zone centrale de 16 km², et une zone tampon de 136 km².

Évaluation de ZTIP 9 : Mont Konossou, Préfecture de Guéckédou 115 Carte 25 : Délimitation de la ZTIP proposée pour protection. Zone intégralement protégée en rouge, zone de tampon en jaune.

Signifiance botanique C'est le seul site connu de l’espèce endémique à la Guinée Feliciadamia stenocarpa, redécouverte en 2017. Cette espèce de Melastomataceae est un genre monospécifique qui ne pousse que sur les falaises granitiques ombrageuses et humides entre 900 m et 1 350 m.

Habitat général et description géologique Affleurement granitique appartenant au massif Léono-Libérien, de la période archéenne tardive. Il fait partie de la chaîne d'inselbergs et d'affleurements granitiques s'étendant du nord-est au sud-ouest à partir de la préfecture de Kissidougou, et à l'est de la Guinée jusqu'à la préfecture de Macenta. La végétation varie entre les prairies avec de petites zones marécageuses, les falaises ombrageuses, les prairies boisées, et les forêts galeries au pied des montagnes ou encore de petites parcelles de forêts au sommet.

Problèmes de conservation Les principales menaces pesant sur cette zone proviennent des populations voisines de Yogboma, Gbodou, Songbo, qui sont des chasseurs et des agriculteurs qui allument des feux pour défricher le terrain et chasser. Ces feux de brousses incontrôlés pourraient constituer une menace réelle pour la population de Feliciadamia stenocarpa si les têtes de graines sont brulées pendant la saison sèche.

Des gardes forestiers sont présents dans la zone, mais en raison de la taille de leur zone de patrouille, peu de protection est réellement assurée. Les inselbergs de granite sont des habitats menacés en Guinée en raison du besoin en matériaux de construction. Son emplacement reculé confère actuellement à ce site une protection contre l'exploitation de carrière.

Statut d’aire protégée La forêt classée du Mt Konossou a été désignée en 1945 et est indiquée sur les cartes, mais toutes les forêts classées ne sont pas considérées comme des aires protégées par le gouvernement guinéen.

La ZTIP englobera la superficie entière de la forêt classée actuelle.

116 Habitats Menacés et Zones Tropicales Importantes pour les Plantes (ZTIP) de Guinée, Afrique de l’Ouest Menaces –– Agriculture : le défrichement, l’agriculture sur brûlis, et les feux de brousse volontaires liés à la chasse.

–– Menaces potentielles : Exploitation du granite.

Niveau de Menace : Moyen à élevé

Critère A : Espèces menacées

1% de la population globale globale population la de 1% 5% de la population nationale

Critère A taxon présent ZTIP sous-critère UICN évaluation Liste Rouge ≥ ≥ Est l’un des 5 meilleurs sites nationaux totale globale Population endémique) unique (site d’importanceEspèce socio- économique Présence au sein du site Feliciadamia stenocarpa (Jacq.-Fél.) Bullock A(i) CR ✓ ✓ ✓ ✓ Peu fréquente

Tableau 46 : Critère A pour le Mont Konossou. Légende : ✓ = oui. Statut UICN : voir page 9. Présence au sein du site : Abondante, commune, fréquente, peu fréquente, rare, inconnue.

Critère B : Richesse botanique Ce critère n’est pas applicable.

Critère C : Habitats menacés 5% de la ressource nationale 10% de la ressource nationale

Type d’habitat ZTIP sous-critère UICN évaluation Liste Rouge ≥ (pour C(i) et C(ii)) ≥ (pour C(iii)) Superficie estimée du site (si connue) Inselberg granitique C (iii) ✓ 149 km²

Tableau 47 : Critère C pour le Mont Konossou.

Références bibliographiques

Sites internet : UICN La Liste Rouge Mondiale des Espèces Menacées : https://uicn.fr/liste-rouge-mondiale/

Publications : Couch, C., Magassouba, S., Rokni, S., and Cheek, M. (2017). Threatened plants species of Guinea-Conakry: A preliminary checklist. PeerJ Preprints. https://doi.org/10.7287/peerj.preprints.3451v1 Lisowski, S. (2009). Flore (Angiospermes) de la République de Guinée. Scripta Botanica Belgica. Meise : Jardin Botanique National de Belgique

Rapports de terrain : Pépé Haba, octobre 2017.

Évaluation de ZTIP 9 : Mont Konossou, Préfecture de Guéckédou 117 La ZTIP en images

Mt Konossou (Photo : © Pépé Haba, Guinée Biodiversité)

Sommet du Mt Konossou (Photo : © Pépé Haba, Guinée Biodiversité)

118 Habitats Menacés et Zones Tropicales Importantes pour les Plantes (ZTIP) de Guinée, Afrique de l’Ouest

Feliciadamia stenocarpa Feliciadamia stenocarpa sur les roches humides (Photo : © Pépé Haba, Guinée Biodiversité) granitiques, Mt Konossou (Photo : © Pépé Haba, Guinée Biodiversité)

Évaluation de ZTIP 9 : Mont Konossou, Préfecture de Guéckédou 119 Évaluation de ZTIP 10 : Cascades de Koukoutamba, Préfecture de Tougué.

Critères de classification de la ZTIP : A(i), B(i), C(iii)

Évalué par : Charlotte Couch et Martin Cheek (RBG Kew) Justification de l’évaluation ZTIP Les rapides et les chutes de Koukoutamba représentent le site le plus riche en Podostemaceae de Guinée, avec ses 5 espèces. C’est le seul endroit connu en Guinée pour l’espèce en danger critique de Podostemaceae Lebbiea grandifolia, et le seul endroit connu au niveau mondial abritant une nouvelle espèce Inversodicraea koukoutamba ined. Ces espèces sont menacées d’extinction par le projet de construction d’un barrage hydroélectrique. Stonesia taylorii, en danger au niveau mondial, et Barleria asterotricha, en danger critique, sont elles aussi menacées par ce projet.

Aperçu du site Nom du site : Cascades de Koukoutamba Pays : République de Guinée Région administrative : Tougué Coordonnées géographiques centrales : 13° 16’ 11” N ; 11° 22’ 47” W Superficie : 27,5 km² Élévation minimale 450 m Élévation maximale : 470 m

Description du Site Les cascades de Koukoutamba se trouvent sur le fleuve Bafing, en amont de la route nationale N27 dans la préfecture de Tougué. C’est une zone de cascades et de rapides où l’eau coule rapidement sur une distance d’environ 12 km. La rivière est entourée par une mince bande de forêt galerie dominée par Syzygium guineense var. guineense.

120 Habitats Menacés et Zones Tropicales Importantes pour les Plantes (ZTIP) de Guinée, Afrique de l’Ouest Carte 26 : Délimitation de la ZTIP proposée pour protection. Zone intégralement protégée en rouge, zone de tampon en jaune.

Signifiance botanique La succession des rapides et de chutes de Koukoutamba sur ce tronçon du fleuve Bafing est particulièrement riche en espèces rhéophytes. C’est le seul lieu connu en Guinée pour l’espèce de Podostemaceae en danger critique d’extinction Lebbiea grandiflora (nouvellement répertoriée en 2018), et deux autres espèces de Podostemaceae en danger.

Habitat général et description géologique Le fleuve Bafing s’écoule à travers une vallée de grès et d’argilite interlits avec des calcaires et silices sur une roche de base de conglomérats. L’érosion inégale est probablement à l’origine des cascades et des chutes sur la rivière. Des bandes étroites de forêts galeries dominées par Syzygium guineense var. guineense se trouvent de chaque côté de la rivière avec des zones de bowé derrière, et les marigots temporaires qui alimentent le Bafing.

Problèmes de conservation Les chutes de Koukoutamba sont menacées par un projet de barrage hydroélectrique. Bien que les chutes soient entourées par le Parc National de Moyen Bafing, si la construction est autorisée en amont (en dehors du parc), cela modifiera de manière significative l’hydrologie de la rivière et provoquera très probablement des dépôts de limon qui détruiront l'habitat des espèces de Podostemaceae en voie de disparition.

Statut d’aire protégée La zone se trouve dans le Parc National de Moyen Bafing. Le site est en cours d’examination depuis 2018, ce qui pourrait aboutir à sa désignation en tant qu’aire protégée. La ZTIP chevauche en partie l’aire protégée sur environ 16 km². Un plan de gestion est en cours par la Wild Chimpanzee Foundation.

Menaces –– Infrastructure : Projet de construction d’un barrage hydroélectrique.

Niveau de Menace : Élevé

Évaluation de ZTIP 10 : Cascades de Koukoutamba, Préfecture de Tougué 121 Critère A : Espèces menacées

1% de la population globale globale population la de 1% 5% de la population nationale

Critère A taxon présent ZTIP sous-critère UICN évaluation Liste Rouge ≥ ≥ Est l’un des 5 meilleurs sites nationaux totale globale Population endémique) unique (site d’importanceEspèce socio-économique Présence au sein du site Lebbiea grandiflora Cheek A(i) CR ✓ ✓ ✓ Fréquente Inversodicraea harrisii (C.Cusset) Cheek A(i) VU ✓ ✓ ✓ Fréquente Stonesia taylorii C.Cusset A(i) EN ✓ ✓ ✓ Fréquente Inversodicraea koukoutamba ined. A(i) CR ✓ ✓ ✓ ✓ Abondante Barleria asterotricha Benoist A(i) CR ✓ ✓ ✓ Rare

Table 48 Criterion A pour les cascades de Koukoutamba. Légende : ✓ = oui. Statut UICN : voir page 9. Présence au sein du site : Abondante, commune, fréquente, peu fréquente, rare, inconnue.

Critère B: Richesse botanique B(i) : richesse botanique exceptionnelle dans un habitat défini Code d’habitat et nom Le site fait partie du top 10% de Le site est l'un des 5 meilleurs la ressource nationale sites nationaux pour cet habitat Cascades comprenant des Podostemaceae ✓ ✓

Tableau 49 : Critère B pour les cascades de Koukoutamba.

Critère B taxon présent Sous-critère l’espèce lequel selon qualifie se Pour B(i) – indicateur d’habitat Présence au sein du site Lebbiea grandiflora Cheek B(i) Cascades avec Podostemaceae Fréquente Inversodicraea harrisii (C.Cusset) Cheek B(i) Cascades avec Podostemaceae Fréquente Stonesia taylorii C.Cusset B(i) Cascades avecPodostemaceae Fréquente Inversodicraea koukoutamba ined. B(i) Cascades avec Podostemaceae Abondante

Tableau 50 : Critère B pour les cascades de Koukoutamba.

122 Habitats Menacés et Zones Tropicales Importantes pour les Plantes (ZTIP) de Guinée, Afrique de l’Ouest Critère C: Habitats menacés

5% de la ressource nationale 10% de la ressource nationale

Type d’habitat ZTIP sous-critère UICN évaluation Liste Rouge ≥ (pour C(i) et C(ii)) ≥ (pour C(iii)) Superficie estimée du site (si connue) Cascades comprenant des Podostemaceae C(iii) ✓ Environ 12 km²

Tableau 51 : Critère C pour les cascades de Koukoutamba.

Références bibliographiques

Sites internet : Projet d’aménagement hydroélectrique de Koukoutamba : http://www.invest.gov.gn/document/projet-hydroelectrique-de- koukoutamba UICN La Liste Rouge Mondiale des Espèces Menacées : https://uicn.fr/liste-rouge-mondiale/

Publications : Cheek M., Lebbie A. (2018). Lebbiea (Podostemaceae-Podostemoideae), a new, nearly extinct genus with foliose tepals, in Sierra Leone. PLoS ONE 13(10): e0203603. https://doi.org/10.1371/journal.pone.0203603 Couch, C., Magassouba, S., Rokni, S., and Cheek, M. (2017). Threatened plants species of Guinea-Conakry: A preliminary checklist. PeerJ Preprints. https://doi.org/10.7287/peerj.preprints.3451v1

La ZTIP en images

Les cascades de Koukoutamba en janvier 2018. (Photo : © Martin Cheek, RBG Kew)

Évaluation de ZTIP 10 : Cascades de Koukoutamba, Préfecture de Tougué 123 Les cascades de Koukoutamba avec les « tapis » de Podostemaceae en janvier 2018. (Photo : © Martin Cheek, RBG Kew)

Les cascades de Koukoutamba en juin 2018. (Photo : © Charlotte Couch, RBG Kew)

124 Habitats Menacés et Zones Tropicales Importantes pour les Plantes (ZTIP) de Guinée, Afrique de l’Ouest Exemples de Podostemaceae

Lebbiea grandiflora Cheek. (Photo : © Martin Cheek, RBG Kew)

Stonesia taylorii C.Cusset. (Photo : © Martin Cheek, RBG Kew)

Inversodicraea Koukoutamba ined. (Photo : © Martin Cheek, RBG Kew)

Évaluation de ZTIP 10 : Cascades de Koukoutamba, Préfecture de Tougué 125 Évaluation de ZTIP 11 : Massif et Plateau de Kounounkan, Préfecture de Forécariah

Critères de classification de la ZTIP : A(i,iii), B(ii), C(iii) Évaluée par : Martin Cheek, Charlotte Couch, Xander van der Burgt (RBG Kew), et Pépé Haba (Guinée Biodiversité) Justification de l’évaluation ZTIP Le massif et le plateau de Kounoukan abritent plus de 30 espèces végétales menacées, dont 8 espèces endémiques qui sont uniques au monde dans le Kounounkan. L’accroissement de la population, et le défrichement de zones pour l’agriculture de subsistance qui en résulte représentent des menaces importantes qui pèsent sur les espèces et le paysage. La forêt de Kounounkan est la plus grande forêt sempervirente intacte de Guinée Maritime. Elle abrite plusieurs espèces d’animaux et d’oiseaux en plus de sa diversité végétale importante à l’échelle mondiale.

Apercu du site Nom du site : Massif et Plateau de Kounounkan Pays : République de Guinée Région administrative : Forécariah Coordonnées géographiques centrales : 09° 33’ 59” N ; 12° 52’ 09” W Superficie : 39,55 km² Élévation minimale : 100 m Élévation maximale : 1 180 m

Description du Site Kounounkan est constitué du prolongement des hauts plateaux les plus au sud du Fouta Djallon. Il comprend une série de collines gréseuses peu connectées avec les véritables falaises qui surplombent des centaines de mètres et qui sont très accidentées rendant l’accès extrêmement difficile au sommet du plateau. Pendant la période coloniale, cette partie de Kounounkan était connue sous le nom de Mt Benna. La partie la plus au sud est inhabitée, mais ailleurs les éleveurs sont présents sur les prairies saisonnières du sommet. Plus à l’est, hors de la zone de ZTIP, les pentes inférieures rocheuses et les basses terres sont cultivées intensivement pour le Riz de Pays (Oryza glaberrima), Cajanus, et Capsicum. À l’ouest, les pentes rocheuses sont boisées et elles descendent dans les grandes zones de forêts sempervirentes primaires et secondaires nées de l’effondrement intermittent des falaises en amont. Bien qu’une grande partie de la superficie soit recouverte de roches, la zone est défrichée pour la culture.

126 Habitats Menacés et Zones Tropicales Importantes pour les Plantes (ZTIP) de Guinée, Afrique de l’Ouest Carte 22 : Délimitation de la ZTIP proposée pour protection. La zone intégralement protégé en rouge, zone de tampon en jaune.

Signifiance botanique Kounounkan est une localité unique au monde pour 31 espèces menacées au niveau mondiale. C’est le seul site mondial pour le genre monotypique Cailliella praerupticola (EN) (Melastomataceae), Mesanthemum bennae (EN) (Eriocaulaceae), Ternstroemia guineensis (EN) (Theaceae), une espèce nouvelle pour la science répertoriée en 2019, et 5 autres espèces. Kounounkan possède la plus grande concentration d’espèces endémiques des bowé gréseux de haute altitude en Guinée et constitue la zone la plus intacte sur le plan écologique. Le plateau gréseux de la partie sud est riche en espèces de prairies submontagnardes qui sont relativement vierges en comparaison avec la partie nord. Les falaises en aval du plateau abritent plusieurs espèces endémiques menacées.

Kounounkan possède la plus grande forêt sempervirente de basse altitude survivante de « type maritime » et elle n’est qu’à 65 km de la côte. Les plus grandes populations de plusieurs espèces de la forêt sempervirente s’y trouvent, telles que Diospyros feliciana (EN) (Ebenaceae) et Vepris felicis (CR) (Rutaceae).

Elle contient probablement la plus grande superficie (environ 10 km²) de forêt submontagnarde intacte de cette zone. Cette transition entre la forêt de basse altitude et la forêt submontagnarde est présente aussi dans les monts Simandou et Ziama en Guinée Forestière, mais celles-ci sont composées d’espèces différentes. Dans la partie sud des failles des vallées du plateau, on peut trouver des forêts galeries submontagnardes intactes de grande qualité. La forêt de la partie nord est au contraire perturbée par l’élevage. Des recherches plus approfondies sont nécessaires dans cette région. La forêt de basse altitude, la forêt submontagnarde, les falaises de grès, et les bowé de grès de haute altitude sont des habitats reconnus comme étant menacés en Guinée.

Habitat général et description géologique Le grès quartzitique ordovicien recouvre une roche métamorphique, il fait partie de l’affleurement qui s’entend au nord vers Pita. Les sols sont fins sur le plateau et présentent des affleurements. Sur les pentes de basse altitude, les sols sont plus profonds et riches en humus. Dans les zones sud et ouest, les sols peuvent être plus minces ou rocheux, comme l’indique la présence de Guibourtia copallifera.

M Évaluation de ZTIP 11 : assif et Plateau de Kounounkan, Préfecture de Forécariah 127 Problèmes de Conservation Les pentes inferieures sont menacées par le défrichement pour la culture par les grandes exploitations de riz du pays (entre autres). Le défrichement est effectué à différentes échelles par les petites exploitations agricoles ou par les coopératives villageoises. Sur les flancs est et ouest, des travaux de déboisement à grande échelle ont été menés par les villageois, bien que le gouvernement ait mis fin à cette pratique. Cependant, en raison du manque de protection de cette zone, elle pourrait recommencer.

Dans le nord du pays, les prairies submontagnardes du plateau sont menacées par le régime de combustion accru provoqué par les éleveurs. On peut déjà constater que l’intensification des incendies a poussé plusieurs espèces menacées en bordure du plateau.

Kounounkan a un grand potentiel pour l’écotourisme basé dans les villages, qui bénéficierait aux communautés locales et inciterait à la conservation.

Kounounkan est une forêt classée désignée en 1994, mais elle n’est actuellement pas une aire officiellement protégée. Nous recommandons fortement la désignation de Parc National à Kounounkan. Les éco-gardes sont présents dans la zone, mais ils ne peuvent pas patrouiller partout.

Statut d’aire protégée La forêt classée de Kounounkan (aussi connue sous le nom de Kamalayah) a été créée en 1994. Elle est aussi reconnue comme une Zone Importante pour la Conservation des Oiseaux (ZICO) par Birdlife International. Plusieurs enquêtes ont été effectuées dans cette zone, mais il n’existe actuellement pas de plan de gestion.

Menaces –– Agriculture : Défrichements pour l'agriculture et les plantations dans la zone protégée.

–– Pastoralisme : Pâturage du bétail, augmentation des incendies non saisonniers dans les prairies.

–– Découpage et récolte du bois : Coupe du bois à un niveau de subsistance.

–– Récolte des produits forestiers non ligneux : Les fruits de Beilschmiedia mannii sont récoltés pour la vente chaque année par la population riveraine.

Niveau de Menace : Moyen

128 Habitats Menacés et Zones Tropicales Importantes pour les Plantes (ZTIP) de Guinée, Afrique de l’Ouest Critère A : Espèces menacées 1% de la population globale globale population la de 1% 5% de la population nationale

Critère A taxon présent ZTIP sous-critère UICN évaluation Liste Rouge ≥ ≥ Est l’un des 5 meilleurs sites nationaux (site totale globale Population endémique) unique d’importanceEspèce socio- économique Présence au sein du site Anisotes guineensis Lindau A(i) EN ✓ ✓ ✓ Fréquente Apodiscus chevalieri Hutch. A(iii) EN? ✓ ✓ ✓ Fréquente Cailliella praerupticola Jacq.-Fél. A(i) EN ✓ ✓ ✓ ✓ Fréquente Cincinnobotrys felicis (A.Chev.) Jacq.-Fél. A(iii) EN? ✓ ✓ ✓ Peu fréquente Diospyros feliciana Letouzey & F.White A(i) EN ✓ ✓ ✓ ✓ Fréquente Dissotis leonensis Hutch. & Dalziel A(i) EN? ✓ ✓ ✓ Commune Dissotis splendens A.Chev. & Jacq.-Fél. A(i) EN? ✓ ✓ ✓ Commune Droogmansia montana Jacq.-Fél. A(i) EN? ✓ ✓ ✓ Inconnue Fleurydora felicis A.Chev. A(i) EN ✓ ✓ ✓ ✓ Fréquente Genlisea barthlottii S.Porembski, A(i) VU ✓ ✓ ✓ Abondante Eb.Fisch. & Gemmel Gladiolus chevalieranus (A.Chev.) Marais A(i) EN? ✓ ✓ ✓ Inconnue Gladiolus sp. nov. A(i) CR? ✓ ✓ ✓ Rare Heterotis pygmaea (A.Chev. & Jacq.-Fél.) A(i) EN? ✓ ✓ ✓ Peu fréquente Jacq.-Fél. Impatiens nzoana subsp. bennae A(i) EN ✓ ✓ ✓ ✓ Inconnue (Jacq.-Fél.) Grey-Wilson Keetia susu Cheek A(i) EN ✓ Rare Kotschya micrantha Harms A(i) VU ✓ ✓ ✓ Peu fréquente Kotschya uniflora (A.Chev.) Hepper A(i) EN ✓ ✓ ✓ Fréquente Dilophotriche occidentalis Jacq.-Fél. A(i) VU ✓ Fréquente Mesanthemum bennae Jacq.-Fél. A(i) EN? ✓ ✓ ✓ ✓ Peu fréquente Neolemmoniera clitandrifolia A.Chev. A(i) EN ✓ ✓ ✓ Fréquente Rhytachne perfecta Jacq.-Fél. A(i) EN? ✓ ✓ ✓ ✓ Peu fréquente Dichaetanthera echinulata (Hook.f.) Jacq.-Fél. A(i) EN? ✓ ✓ ✓ Commune Schizachyrium radicosum Jacq.-Fél. A(i) EN? ✓ ✓ ✓ Rare Stylochaeton pilosus Bogner A(i) EN ✓ Peu fréquente Ternstroemia guineensis Cheek ined. A(i) EN? ✓ ✓ ✓ ✓ Peu fréquente Tessmannia baikieaoides Hutch. & Dalziel A(i) VU ✓ ✓ Peu fréquente Vepris felicis Breteler A(i) CR ✓ ✓ Inconnue Virectaria pepehabai Cheek ined. A(i) EN ✓ ✓ ✓ ✓ Rare Cola lorougnonis Aké Assi A(i) CR ✓ ✓ ✓ Rare

Tableau 52 : Critère A pour le massif et plateau de Kounounkan. Légende : ✓ = oui. Statut UICN : voir page 9. Présence au sein du site : Abondante, commune, fréquente, peu fréquente, rare, inconnue. ? = en cours de révision.

M Évaluation de ZTIP 11 : assif et Plateau de Kounounkan, Préfecture de Forécariah 129 Critère B : Richesse botanique B(ii) : nombre exceptionnel d'espèces d'importance pour la conservation – tableau d'enregistrement du site (d'après la liste nationale convenue) Code d’habitat et nom Le site contient ≥ 3% des Le site est l'un des 15 lieux les espèces de la liste nationale plus riches du pays ✓ ✓ Tableau 53 : Critère B pour le massif et plateau de Kounounkan.

Critère B taxon présent Sous-critère lequel selon l’espèce se qualifie B(i)Pour indicateur – d’habitat Présence au sein du site Anisotes guineensis Lindau B(ii) Fréquente Apodiscus chevalieri Hutch. B(ii) Fréquente Baphia heudelotiana Baill. B(ii) Peu fréquente Cailliella praerupticola Jacq.-Fél. B(ii) Fréquente Cincinnobotrys felicis (A.Chev.) Jacq.-Fél. B(ii) Peu fréquente Diospyros feliciana Letouzey & F.White B(ii) Fréquente Dissotis leonensis Hutch. & Dalziel B(ii) Commune Dissotis splendens A.Chev. & Jacq.-Fél. B(ii) Commune Droogmansia montana Jacq.-Fél. B(ii) Inconnue Fleurydora felicis A.Chev. B(ii) Fréquente Genlisea barthlottii S.Porembski, Eb.Fisch. & Gemmel B(ii) Abondante Gladiolus chevalieranus (A.Chev.) Marais B(ii) Inconnue Gladiolus sp. nov. B(ii) Rare Heterotis pygmaea (A.Chev. & Jacq.-Fél.) Jacq.-Fél. B(ii) Peu fréquente Impatiens bennae (Jacq.-Fél.) Grey-Wilson B(ii) Inconnue Keetia susu Cheek B(ii) Rare Kotschya micrantha Harms B(ii) Peu fréquente Kotschya uniflora (A.Chev.) Hepper B(ii) Fréquente Dilophotriche occidentalis Jacq.-Fél. B(ii) Fréquente Mesanthemum bennae Jacq.-Fél. B(ii) Peu fréquente Marsdenia exellii C.Norman B(ii) Peu fréquente Monocymbium deightonii C.E.Hubb. B(ii) Inconnue Neolemmoniera clitandrifolia A.Chev. B(ii) Fréquente Rhytachne perfecta Jacq.-Fél. B(ii) Peu fréquente Dichaetanthera echinulata (Hook.f.) Jacq.-Fél. B(ii) Commune Schizachyrium radicosum Jacq.-Fél. B(ii) Rare Stylochaeton pilosus Bogner B(ii) Peu fréquente Ternstroemia guineensis Cheek ined. B(ii) Peu fréquente Tessmannia baikieaoides Hutch. & Dalziel B(ii) Peu fréquente Vepris felicis Breteler B(ii) Inconnue Virectaria pepehabai Cheek ined. B(ii) Rare Tableau 54 : Critère B pour le massif et plateau de Kounounkan. Légende : ✓ = oui. Présence au sein du site : Abondante, commune, fréquente, peu fréquente, rare, inconnue.

130 Habitats Menacés et Zones Tropicales Importantes pour les Plantes (ZTIP) de Guinée, Afrique de l’Ouest Critère C : Habitats menacés 5% de la ressource nationale 10% de la ressource nationale

Type d’habitat ZTIP sous-critère UICN évaluation Liste Rouge ≥ (pour C(i) et C(ii)) ≥ (pour C(iii)) Superficie estimée du site (si connue) Forêt sempervirente côtière de basse altitude C(iii) ✓ Inconnue Forêt submontagnarde C(iii) ✓ Environ 10 km² Falaises gréseuses C(iii) ✓ Inconnue Bowé gréseux de haute altitude C(iii) ✓ Inconnue

Tableau 55 : Critère C pour le massif et plateau de Kounounkan.

Références bibliographiques

Sites internet : UICN La Liste Rouge Mondiale des Espèces Menacées : https://uicn.fr/liste-rouge-mondiale/

Publications : Couch, C., Magassouba, S., Rokni, S., and Cheek, M. (2017). Threatened plants species of Guinea-Conakry: A preliminary checklist. PeerJ Preprints. https://doi.org/10.7287/peerj.preprints.3451v1

Rapports de terrain : Rapports de terrain par Xander van der Burgt (2016-2018), RBG Kew.

La ZTIP en images

Forêt de Kounounkan, entre 500 et 700 m du village de Gbara. (Photo : © Xander van der Burgt, RBG Kew)

M Évaluation de ZTIP 11 : assif et Plateau de Kounounkan, Préfecture de Forécariah 131

Forêt de Kounounkan, près de Samayah. (Photo : © Xander van der Burgt, RBG Kew)

Forêt submontagnarde de Kounounkan, à 200 m de Gbara. (Photo : © Xander van der Burgt, RBG Kew)

Plateau du massif de Kounounkan. (Photo : © Xander van der Burgt, RBG Kew)

132 Habitats Menacés et Zones Tropicales Importantes pour les Plantes (ZTIP) de Guinée, Afrique de l’Ouest On aperçoit au loin le plateau du massif de Kounounkan et la culture sur les pentes inférieures. (Photo : © Xander van der Burgt, RBG Kew)

Éboulement observé en octobre 2016. (Photo : © Xander van der Burgt, RBG Kew)

M Évaluation de ZTIP 11 : assif et Plateau de Kounounkan, Préfecture de Forécariah 133 Cailliella praerupticola (Melastomataceae) Tessmania baikeoides (Leguminosae) (VU). endémique du Massif de Kounounkan (EN). (Photo : © Xander van der Burgt, RBG Kew) (Photo : © Xander van der Burgt, RBG Kew)

Fruits de Diospyros feliciana (EN) (Ebenaceae) Dactyladenia sp.nov. (Chrysobalanaceae) endémique de la Guinée A(i). espèce nouvelle pour la science A(i). (Photo : © Xander van der Burgt, RBG Kew) (Photo : © Xander van der Burgt, RBG Kew)

Dissotis leonensis (EN) (Melastomatacée) A(i). (Photo : © Xander van der Burgt, RBG Kew)

Fleurydora felicis (Ochnacée) (VU) endémique de la Guinée A(i). (Photo : © Xander van der Burgt, RBG Kew)

134 Habitats Menacés et Zones Tropicales Importantes pour les Plantes (ZTIP) de Guinée, Afrique de l’Ouest Évaluation de ZTIP 12 : Les inselbergs de Moofanyi, Préfecture de Forécariah.

Critères de classification de la ZTIP : A(i), B(i), C(iii)

Évaluée par : Charlotte Couch, Martin Cheek (RBG Kew), Denise Molmou (HNG/Simfer), et Salim Kouyaté (Simfer) Justification de l’évaluation ZTIP Les inselbergs de Moofanyi sont l’un des meilleurs représentants des inselbergs côtiers de Guinée Maritime, représentant 9 des 10 micro-habitats identifiés par Porembski et al (1997, 2000). La zone forestière associée aux basses terres comprend trois espèces menacées Tarenna hutchinsonii (CR), Marsdenia exellii (EN), et Stylochaeton pilosus (EN) ; les deux premières présentent une diversité génétique élevée. L'inselberg abrite des populations de Raphionacme caerulea (EN), Dilophotriche occidentalis (VU), et Mesanthemum albidum (VU), et de nombreuses espèces quasi menacées. Il est lui-même menacé par les activités d'extraction de granite passées et futures.

Aperçu du site Nom du site : Inselbergs de Moofanyi Pays : République de Guinée Région administrative : Forécariah Coordonnées géographiques centrales : 07° 37’ 20” N ; 08° 24’ 36” W Superficie : 0,5 km² Élévation minimale : 0 m Élévation maximale : 35 m

Description du Site Deux inselbergs à dôme de granite séparés par un petit bief et entourés de mangroves. Le plus grand inselberg (Moofanyi mâle) est associé à une petite parcelle forestière de basse altitude, dominée par Guibourtia copallifera et compte de nombreux micro-habitats plus aisément différenciables pendant la saison des pluies.

Évaluation de ZTIP 12 : Les inselbergs de Moofanyi, Préfecture de Forécariah 135 Carte 28. La ZTIP proposée en relation avec la région entière de la Guinée Maritime.

Carte 29 : Délimitation de la ZTIP proposée pour protection. Zone intégralement protégée en rouge, zone de tampon en jaune.

136 Habitats Menacés et Zones Tropicales Importantes pour les Plantes (ZTIP) de Guinée, Afrique de l’Ouest Signifiance botanique Inselbergs côtiers avec une petite parcelle de forêt de basse altitude adjacente. Le plus grand inselberg est l’un des plus hauts de la Guinée Maritime. Les deux inselbergs ont une population de Raphionacme caerulea. Le plus petit inselberg, habité jusqu'à récemment par la communauté locale, est dégradé et moins diversifié en espèces et micro-habitats. Les zones forestières de basse altitude associées au plus grand des deux inselbergs comptent une grande population de Tarenna hutchinsonii, de Stylochaeton pilosus, et de Marsdenia exellii. La population de Tarenna hutchinsonii présente la plus grande diversité génétique trouvée chez cette espèce jusqu'à présent. De plus, la population de Marsdenia exellii est également génétiquement diverse. Neuf micro-habitats sur dix sont présents, y compris dans les zones d'infiltrations riches en Utricularia spp, Xyris spp. et Eriocaulaceae spp., une végétation humide et des nattes d'Afrotrilepis pilosa.

Habitat général et description géologique Affleurement côtier de granite et de dolérite dans les dépôts alluviaux récents. Les deux inselbergs sont adjacents aux mangroves. Un certain nombre de micro-habitats présents sur les inselbergs donnent lieu à des assemblages d'espèces différentes. Les zones plates et les dépressions peu profondes sont dominées par les herbes (Loudetiopsis tristachyoides) et les Cyperaceae durant la saison des pluies avec de petites herbes menacés au plan mondiale telles que Mesanthemum albidum, et Raphionacme caerulea.

Problèmes de conservation L'inselberg était autrefois une carrière pour les matériaux de construction. Plus récemment, environ la moitié de l'inselberg a été détruite pour faciliter les activités de construction d'un port par SIMFER. En 2013, toutefois, la partie du grand inselberg la plus importante pour la conservation des plantes a été conservée, mais on craint que celle-ci ne soit dégradée ou perdue lorsque SIMFER passe le contrôle de la gestion à une autre société.

La végétation sur l’inselberg a été incendiée délibérément par la communauté locale en 2018. Auparavant, la population locale n'était jamais entrée dans la parcelle forestière parce qu'elle était considérée comme sacrée, mais son acquisition par Rio Tinto / SIMFER l’a désacralisée. SIMFER n’étant pas actif sur le site, rien ne dissuade les populations locales d’accéder à la forêt. Le statut actuel des inselbergs et de la forêt n'est pas clair. SIMFER n'a pas le droit d'empêcher la communauté d’accéder à la zone (par exemple, les personnes traversant la zone pour se rendre aux champs), et les autorités locales ne sont pas en mesure de fournir une surveillance adéquate de la zone. Par conséquent, le brûlage de la végétation et la coupe illégale du bois y sont fréquentes.

Le pâturage et le piétinement des espèces prioritaires pour la conservation par le bétail ont également été observés.

Statut d’aire protégée Cette zone n’est pas actuellement protégée.

Menaces –– Industrie : Extraction de granite.

–– Pâturage : Le pâturage et le piétinement des espèces prioritaires pour la conservation.

–– Incendies : Provoqués par les éleveurs et la population riveraine.

Niveau de Menace : Élevé

Évaluation de ZTIP 12 : Les inselbergs de Moofanyi, Préfecture de Forécariah 137 Critère A : Espèces menacées

1% de la population globale globale population la de 1% 5% de la population nationale

Critère A taxon présent ZTIP sous-critère UICN évaluation Liste Rouge ≥ ≥ Est l’un des 5 meilleurs sites nationaux totale globale Population endémique) unique (site d’importanceEspèce socio-économique Présence au sein du site Raphionacme caerulea E.A.Bruce A(i) EN ✓ Peu fréquente Tarenna hutchinsonii Bremek. A(i) CR ✓ ✓ ✓ Fréquente Marsdenia exellii C.E.Norman A(i) EN ✓ ✓ ✓ Fréquente Stylochaeton pilosus Bogner A(i) EN ✓ ✓ ✓ Fréquente Mesanthemum albidum Lecomte A(i) VU ✓ ✓ Peu fréquente Dilophotriche occidentalis Jacq.-Fél A(i) VU ✓ Fréquente

Tableau 56 : Critère A pour les inselbergs de Moofanyi. Légende : ✓ = oui. Statut UICN : voir page 9. Présence au sein du site : Abondante, commune, fréquente, peu fréquente, rare, inconnue.

Critère B : Richesse botanique B(i) : richesse botanique exceptionnelle dans un habitat défini Code d’habitat et nom Le site fait partie du top 10% de la Le site est l'un des 5 meilleurs sites ressource nationale nationaux pour cet habitat Inselbergs ✓ ✓

Tableau 57 : Critère B pour les inselbergs de Moofanyi.

138 Habitats Menacés et Zones Tropicales Importantes pour les Plantes (ZTIP) de Guinée, Afrique de l’Ouest Critère B taxon présent Sous-critère selon se l’espèce lequel qualifie Pour B(i) – indicateur d’habitat sein au Présence site du Afrotrilepis pilosa (Boeck.) J.Raynal B(i) Inselbergs Abondante Brachiaria villosa (Lam.) A.Camus B(i) Inselbergs Fréquente Ceropegia deightonii Hutch. & Dalziel B(i) Inselbergs Peu fréquente Chamaecrista absus (L.) H.S. Irwin & Barneby B(i) Inselbergs Peu fréquente Cyanotis lanata Benth. B(i) Inselbergs Commune Desmodium linearifolium G.Don B(i) Inselbergs Commune Dopatrium senegalense Benth. B(i) Inselbergs Peu fréquente Drosera indica L. B(i) Inselbergs Commune Echinochloa colona (L.) Link B(i) Inselbergs Fréquente Eragrostis unioloides (Retz.) Nees B(i) Inselbergs Fréquente Eriocaulon pulchellum Koern. B(i) Inselbergs Fréquente Fimbristylis ferruginea (L.) Vahl B(i) Inselbergs Commune Lindernia schweinfurthii (Engl.) Dandy B(i) Inselbergs Commune Loudetiopsis pobeguinii (Jacq.-Fél.) Clayton B(i) Inselbergs Fréquente Loudetiopsis tristachyoides (Trin.) Conert B(i) Inselbergs Commune Mesanthemum albidum Lecomte B(i) Inselbergs Fréquente Nemum spadiceum (Lam.) Desv. B(i) Inselbergs Commune Neurotheca loeselioides (Spruce ex Prog.) Baill. B(i) Inselbergs Commune Nymphaea lotus L. B(i) Inselbergs Peu fréquente Nymphaea micrantha Guill. & Perr. B(i) Inselbergs Peu fréquente Panicum dinklagei Mez B(i) Inselbergs Fréquente Panicum griffonii Franch. B(i) Inselbergs Fréquente Panicum subalbidum Kunth B(i) Inselbergs Fréquente Panicum tenellum Lam. B(i) Inselbergs Fréquente Pennisetum purpureum Schumach. B(i) Inselbergs Peu fréquente Plectranthus monostachyus (P.Beauv.) B.J.Pollard B(i) Inselbergs Peu fréquente Polystachya microbambusa Kraenzl. B(i) Inselbergs Peu fréquente Pycreus capillifolius (A.Rich.) C.B.Clarke B(i) Inselbergs Fréquente Scleria cf. tricholepis. B(i) Inselbergs Fréquente Scleria robinsoniana J.Raynal B(i) Inselbergs Fréquente Spermacoce bambusicola (Berhaut) Lebrun & Stork B(i) Inselbergs Commune Sporobolus infirmus Mez B(i) Inselbergs Fréquente Tephrosia nana Schweinf. B(i) Inselbergs Peu fréquente Utricularia micropetala Sm. B(i) Inselbergs Peu fréquente Utricularia subulata L. B(i) Inselbergs Peu fréquente Utricularia tortilis Welw. ex Oliv. B(i) Inselbergs Peu fréquente Vigna luteola (Jacq.) Benth. B(i) Inselbergs Fréquente Vigna venulosa Baker B(i) Inselbergs Fréquente Xyris anceps Lam. B(i) Inselbergs Fréquente Xyris filiformis Lam. B(i) Inselbergs Fréquente

Tableau 58 : Critère B pour les inselbergs de Moofanyi. Légende : ✓ = oui. Présence au sein du site : Abondante, commune, fréquente, peu fréquente, rare, inconnue.

Évaluation de ZTIP 12 : Les inselbergs de Moofanyi, Préfecture de Forécariah 139 Critère C : Habitats menacés 5% de la ressource 10% de la ressource

Type d’habitat ZTIP sous-critère UICN évaluation Liste Rouge ≥ nationale (pour C(i) et C(ii)) ≥ nationale (pour C(iii)) Superficie estimée du site (si connue) Inselbergs C(iii) ✓ 0,5 km²

Tableau 59 : Critère C pour les inselbergs de Moofanyi.

Références bibliographiques

Sites internet : UICN La Liste Rouge Mondiale des Espèces Menacées version 2011.1 : https://uicn.fr/liste-rouge-mondiale/ téléchargée en octobre 2018

Publications : Cheek, M. & Couch, C. (2014). Plant and Microhabitat Field Guide: The Moofanyi inselberg in the Rio Tinto Port area, Guinea (Conakry). Rapport produit pour Rio Tinto, juillet 2014. Cheek, M. (2012). Botanical Baseline Survey for the Rio Tinto Port Area, Guinea (Conakry): A Preliminary Report of the Moofanyi Inselbergs, 5th-7th May 2012. Rapport produit pour Rio Tinto/SNC-Lavalin, mai 2012. Cheek, M., Merklinger, F., & Pollard, B. (2012). Botanical Baseline Survey: Coastal inselbergs in Guinea (Conakry). Version 1.1. du rapport RBG produit pour Rio Tinto/SNC-Lavalin, juillet 2012. Porembski, S. (2000). 10.1 West African Inselberg Vegetation. Ecological Studies 146: 177-211. Porembski, S., Barthlott, W., Dörrstock, S., & Biedinger, N. (1994). Vegetation of rock outcrops in Guinea: granite inselbergs, sandstone table mountains and ferricretes – remarks on species numbers and endemism. Flora 189:315-326. Porembski, S., & Barthlott, W. eds. (2000). Inselbergs: biotic diversity of isolated rock outcrops in tropical and temperate regions. Springer Verlag.

La ZTIP en images

Tapis d’Afrotrilepis sur l’inselberg Moofanyi masculin. (Photo : ©M. Cheek, RBG Kew)

140 Habitats Menacés et Zones Tropicales Importantes pour les Plantes (ZTIP) de Guinée, Afrique de l’Ouest

Moofanyi masculin vu depuis la route. Octobre 2013. (Photo : ©M. Cheek, RBG Kew)

Zones d’infiltration avec Loudetiopsis tristachyoides.(Photo : ©M. Cheek, RBG Kew)

Mare saisonnière avec Dopatrium senegalense. (Photo : ©M. Cheek, RBG Kew)

Évaluation de ZTIP 12 : Les inselbergs de Moofanyi, Préfecture de Forécariah 141 Quelques espèces menacées trouvées sur les inselbergs Moofanyi.

Hibiscus scotellii Baker f. (NT). (Photos : ©M. Cheek, RBG Kew)

Raphionacme caerulea E.A.Bruce (EN). (Photos : ©M. Cheek, RBG Kew)

Tarenna hutchinsonii Bremek. (CR). Stylochaeton pilosus Bogner (EN). (Photos : ©M. Cheek, RBG Kew) (Photos : ©M. Cheek, RBG Kew)

142 Habitats Menacés et Zones Tropicales Importantes pour les Plantes (ZTIP) de Guinée, Afrique de l’Ouest Évaluation de ZTIP 13 : Futur Parc National du Moyen-Bafing, Préfectures de Tougué, Dinguiraye, Dabola, Koubia, Mamou.

Critères de classification de la ZTIP : A(i), B(ii), C(iii)

Évaluée par : Charlotte Couch, Martin Cheek (RBG Kew), Denise Molmou (Herbier National de Guinée), Arnaud Gotanegre, Melanie Sottocasa, et Pacifique Kizila (Wild Chimpanzee Foundation) Justification de l’évaluation ZTIP Le futur Parc National du Moyen-Bafing (PNMB) compte 19 espèces menacées présentes à ce jour dans les différents types de végétation. Il s'agit du seul endroit connu pour deux espèces endémiques au niveau mondial (Barleria asterotricha et Dissotis linearis) et abritant une importante population des espèces globalement menacées Lipotriche felicis, Cyathula pobeguinii, Macropodiella garrettii, Danthoniopsis chevalieri, et Leocus pobeguinii - le PNMB en possède les seuls enregistrements récents. Quatre nouvelles espèces potentielles ont été identifiées en 2018, toutes sont susceptibles de s'avérer en danger critique d'extinction et potentiellement endémiques au Moyen Bafing. Trois espèces supplémentaires ont été identifiées pour la première fois en Guinée. Le paysage est sévèrement soumis aux pressions démographiques de la population locale du parc et des importants troupeaux de bovins.

Aperçu du site Nom du site : Parc National du Moyen-Bafing Pays : République de Guinée Préfectures administratives : Dinguiraye, Tougué, Dabola, Koubia, Mamou Coordonnées géographiques centrales : 11° 32’ 26” N ; 11° 14’ 03” W Superficie : 6 426,17 km² Élévation minimale : 420 m Élévation maximale : 935 m

Évaluation de ZTIP 13 : Futur Parc National du Moyen-Bafing, Préfectures de Tougué, 143 Dinguiraye, Dabola, Koubia, Mamou. Description du Site Le futur Parc National du Moyen-Bafing est situé au nord-est du Fouta Djallon, à cheval sur les préfectures de Tougué et de Dinguiraye. La zone s'étend jusqu’à la frontière malienne et englobe 6 forêts classées. Il couvre une grande partie du bassin versant du Bafing, les affluents du Falémé, ainsi que les rivières Koukoutamba et Téné dans la partie sud du parc. Il s’agit d’une matrice de prairies comprenant des bowé latéritiques (à base de bauxite), des savanes arbustives, et des forêts claires avec une gamme d’altitude de 500 m, le point culminant de 935 m se trouvant au sud du parc, à Kourousansan. Les rivières ont un certain nombre de cascades et de sections rapides qui abritent de rares Podostemaceae. Il a été désigné principalement pour la grande population de chimpanzés présente (3 715 chimpanzés sevrés) ainsi que pour les autres grands mammifères qui se trouvent principalement dans les forêts galeries et les forêts claires du parc (répertoriées comme types de végétation prioritaires pour la gestion dans le parc). Il y a 255 sites dont 233 villages, 7 hameaux, et 15 campements dans les limites provisoires du futur parc national. Ce dernier est constitué de trois zones de gestion: ZIP, ZGR, ZD.

Carte 30 : Délimitation de la ZTIP proposée pour protection. Zone intégralement protégée en rouge, zone de tampon en jaune.

Signifiance botanique Trois inventaires botaniques dans le PNMB en 2018 ont montré que, malgré la nature fragmentée et fortement perturbée de la végétation, 19 espèces menacées y sont présentes à travers une gamme de types d'habitats. Dans les rapides et les cascades, cinq espèces de Podostemaceae menacées ont été découvertes. En outre, le futur parc abrite les plus grandes populations de Barleria asterotricha (EN) et de Dissotis linearis (EN), toutes les deux endémiques à la Guinée. Une collecte récente de Lipotriche felicis (EN) a été la première collecte en Guinée depuis 1937 et seulement la troisième collecte à l'échelle mondiale. Quatre nouvelles espèces potentielles et 3 enregistrements nouveaux pour la Guinée ont été identifiés en novembre 2018. L'ensemble du parc n'ayant pas été entièrement étudié, il est fort possible que davantage d'espèces menacées soient découvertes avec d'autres inventaires.

144 Habitats Menacés et Zones Tropicales Importantes pour les Plantes (ZTIP) de Guinée, Afrique de l’Ouest Habitat général et description géologique La géologie est principalement constituée de grès, d'argilite intercalée de calcaire, et de silice à intrusions ignées. Le PNMB est constitué d’une matrice de types de végétation comprenant des bowé principalement à base de bauxite, des prairies boisées, des forêts claires, et des petites zones de galeries forestières. Le fleuve Bafing et plusieurs rivières traversent le parc (Bafing, Koukoutamba, Téné, les affluents du Falémé au nord et Bakoun et Kokoun au centre), alimentés par de nombreux affluents et rivières temporaires. Longueur du réseau hydrographique dans le PNMB : 4 214 km dont 148 km de fleuve Bafing.

Problèmes de conservation Il est estimé qu’une population d’environ 67 000 habitants vit dans le parc et ses environs. Par conséquent, l’exploitation forestière et l’agriculture incluant l’élevage constituent des menaces importantes. A cela s’ajoute les pratiques de mise à feu incontrôlées et hors délais, alimentées par la présence de grands troupeaux de bovins Ndama dans le parc, ce qui conduit à la mise à feu régulière dans les savanes pour aménager les pâturages. Il est certain que le régime aléatoire des feux, tout comme leurs fréquences et intensité, a influencé la diversité des espèces botaniques, ainsi que la structure des habitats.

Certaines zones de bowal sont également menacées par l'extraction de gravier à l'échelle locale, et sont de potentiels sites d’activités minières (bauxite). Tout comme les zones alluvionnaires pour l’orpaillage.

La construction potentielle d’un barrage hydroélectrique sur les chutes de Koukoutamba sur le fleuve Bafing (un affluent du fleuve Sénégal) causera des dommages considérables à la fois pour les populations des espèces menacées de Podostemaceae et les habitats menacés. Le lac du barrage engloutira 3,5% de la superficie sud du parc. Le parc même va protéger 24% du réseau hydrographique d’alimentation du barrage.

Statut d’aire protégée Futur Parc National dont le gouvernement guinéen a autorisé le processus de création en 2017 par un arrêté ministériel (No : A/2017/5232). La ZTIP est englobée par l’aire protégée. Un plan d’action pour 2018-2020 est disponible et sera remplacé par un plan d’aménagement et de gestion d’ici 2021 après la signature du Décret de création du Parc National.

Menaces –– Agriculture : Défrichement de sites pour les activités agricoles.

–– Pastoralisme : Pâturage du bétail.

–– Feux : Feux hors-saison sur les prairies, feux lancés pour la chasse et la production de miel.

–– Barrages hydroélectriques : Barrage hydroélectrique prévu sur la rivière Koukoutamba et potentiellement sur d’autres rivières dans le parc.

–– Activités minières : Extraction de graviers, potentiels sites d’activités minières (bauxite), et l’orpaillage.

Niveau de Menace : Élevé

Évaluation de ZTIP 13 : Futur Parc National du Moyen-Bafing, Préfectures de Tougué, 145 Dinguiraye, Dabola, Koubia, Mamou. Critère A : Espèces menacées 1% de la population globale globale population la de 1% 5% de la population nationale

Critère A taxon présent ZTIP sous-critère UICN évaluation Liste Rouge ≥ ≥ Est l’un des 5 meilleurs sites nationaux (site totale globale Population endémique) unique d’importanceEspèce socio- économique Présence au sein du site Barleria asterotricha Benoist A(i) CR ✓ ✓ ✓ Fréquente Cyathula pobeguinii Jacq.-Fél. A(i) VU ✓ ✓ ✓ Rare Lipotriche felicis (C.D.Adams) D.J.N.Hind A(i) EN ✓ ✓ ✓ Rare Mesanthemum tuberosum Lecomte A(i) VU ✓ ✓ ✓ Rare Leocus pobeguinii (Hutch. & Dalziel) J.K.Morton A(i) VU ✓ ✓ ✓ Peu fréquente Afzelia africana Sm. A(i) VU ✓ Fréquente Pterocarpus erinaceus Poir. A(i) EN ✓ Commune Acridocarpus spectabilis (Nied.) Doorn-Hoekm. A(i) VU ? ✓ ✓ ✓ Fréquente Dissotis (Argyrella) linearis (Jacq.-Fél.) Veranso- A(i) EN ✓ ✓ ✓ Peu fréquente Libalah & G.Kadereit Khaya senegalensis A.Juss. A(i) VU ✓ Commune Danthoniopsis chevalieri A.Camus & C.E.Hubb. A(i) VU ✓ ✓ Rare Embelia djalonensis A.Chev. ex Hutch. & Dalziel A(i) VU ? ✓ ✓ ✓ Rare Inversodicraea koukoutamba Cheek ined. A(i) CR? ✓ ✓ ✓ Abondante Stonesia taylorii C.Cusset A(i) EN ✓ ✓ ✓ Fréquente Inversodicraea harrisii (C.Cusset) Cheek A(i) VU ✓ ✓ ✓ Fréquente Lebbiea grandiflora Cheek A(i) EN ✓ ✓ ✓ Fréquente Macropodiella garrettii (C. H. Wright) C. Cusset A(i) EN? ✓ ✓ ✓ Fréquente Pavetta lasioclada (K.Krause) Mildbr. ex Bremek A(i) VU ✓ Fréquente Vitellaria paradoxa C.F. Gaertner A(i) VU ✓ Commune

Tableau 60 : Critère A pour le futur Parc National du Moyen-Bafing. Légende : ✓ = oui. Statut UICN : voir page 9. Présence au sein du site : Abondante, commune, fréquente, peu fréquente, rare, inconnue. ? = en cours de révision.

Critère B : Richesse botanique B(ii) : nombre exceptionnel d'espèces d'importance pour la conservation - tableau d'enregistrement du site (d'après la liste nationale convenue) Code d’habitat et nom Le site contient ≥ 3% des espèces Le site est l'un des 15 lieux les plus de la liste nationale riches du pays ✓ ✓

Tableau 61 : Critère B pour le futur Parc National du Moyen-Bafing.

146 Habitats Menacés et Zones Tropicales Importantes pour les Plantes (ZTIP) de Guinée, Afrique de l’Ouest Critère B taxon présent Sous-critère lequel selon l’espèce se qualifie Pour B(i) – indicateur d’habitat Présence au sein du site Barleria asterotricha Benoist B(ii) Fréquente Cyathula pobeguinii Jacq.-Fél. B(ii) Rare Lipotriche felicis (C.D.Adams) D.J.N.Hind B(ii) Rare Mesanthemum tuberosum Lecomte B(ii) Rare Leocus pobeguinii (Hutch. & Dalziel) J.K.Morton B(ii) Peu fréquente Afzelia africana Sm. B(ii) Fréquente Pterocarpus erinaceus Poir. B(ii) Commune Acridocarpus spectabilis (Nied.) Doorn-Hoekm. B(ii) Fréquente Dissotis (Argyrella) linearis (Jacq.-Fél.) Veranso-Libalah & G.Kadereit B(ii) Peu fréquente Khaya senegalensis A.Juss. B(ii) Commune Lophira lanceolata Tiegh. ex Keay B(ii) Fréquente Danthoniopsis chevalieri A.Camus & C.E.Hubb. B(ii) Rare Embelia djalonensis A.Chev. ex Hutch. & Dalziel B(ii) Rare Inversodicraea koukoutamba Cheek ined. B(ii) Abondante Stonesia taylorii C.Cusset B(ii) Fréquente Inversodicraea harrisii (C.Cusset) Cheek B(ii) Fréquente Lebbiea grandiflora Cheek B(ii) Fréquente Macropodiella garrettii (C. H. Wright) C. Cusset B(ii) Fréquente Pavetta lasioclada (K.Krause) Mildbr. ex Bremek B(ii) Fréquente Vitellaria paradoxa C.F. Gaertner B(ii) Commune

Tableau 62 : Critère B pour le futur Parc National du Moyen-Bafing. Légende : ✓ = oui. Présence au sein du site : Abondante, commune, fréquente, peu fréquente, rare, inconnue.

Critère C : Habitats menacés 5% de la ressource nationale 10% de la ressource nationale

Type d’habitat ZTIP sous-critère UICN évaluation Liste Rouge ≥ (pour C(i) et C(ii)) ≥ (pour C(iii)) Superficie estimée du site (si connue) Bowé gréseux de haute altitude C(iii) ✓ 877 km² Chutes et rapides contenant Podostemaceae C(iii) ✓ Inconnue

Tableau 63 : Critère C pour le futur Parc National du Moyen-Bafing.

Évaluation de ZTIP 13 : Futur Parc National du Moyen-Bafing, Préfectures de Tougué, 147 Dinguiraye, Dabola, Koubia, Mamou. Références bibliographiques

Sites internet : UICN La Liste Rouge Mondiale des Espèces Menacées : https://uicn.fr/liste-rouge-mondiale/

Publications : Couch, C., Magassouba, S., Rokni, S., and Cheek, M. (2017). Threatened plants species of Guinea-Conakry: A preliminary checklist. PeerJ Preprints. https://doi.org/10.7287/peerj.preprints.3451v1 WCF, 2018 : Plan d’action du projet de création du Parc national du Moyen-Bafing, mai 2018. Version 4.

Rapports de terrain : Trois rapports de terrain préparés pour Wild Chimpanzee Foundation : Cheek (janvier 2018), Couch & Molmou (août 2018), Couch & Molmou (janvier 2019).

La ZTIP en images

Bowal durant la saison pluvieuse, novembre 2018. (Photo : ©C. Couch, RBG Kew).

Forêt claire durant la saison sèche, mai 2018. (Photo : ©C. Couch, RBG Kew).

148 Habitats Menacés et Zones Tropicales Importantes pour les Plantes (ZTIP) de Guinée, Afrique de l’Ouest

Zone humide dans le bowal avec Bryaspis lupulina, novembre 2018. (Photo : ©C. Couch, RBG Kew).

Chutes sur le fleuve Bafing, novemvre 2018. (Photo : ©C. Couch, RBG Kew).

Évaluation de ZTIP 13 : Futur Parc National du Moyen-Bafing, Préfectures de Tougué, 149 Dinguiraye, Dabola, Koubia, Mamou. Lepidagathis pobeguinii (NT). Barleria asterotricha (CR). (Photo : ©C. Couch, RBG Kew). (Photo : ©C. Couch, RBG Kew).

Cyathula pobeguinii (VU). Macropodiella garrettii (EN). (Photo : ©C. Couch, RBG Kew). (Photo : ©C. Couch, RBG Kew).

150 Habitats Menacés et Zones Tropicales Importantes pour les Plantes (ZTIP) de Guinée, Afrique de l’Ouest Évaluation de ZTIP 14 : Mont Béro Forêt Classée, Préfectures de Nzérékoré et Beyla.

Critères de classification de la ZTIP : A(i), C(iii)

Évaluée par : Charlotte Couch, Martin Cheek, Xander van der Burgt (RBG Kew), et Pépé Haba (Guinée Biodiversité). Justification de l’évaluation ZTIP La forêt classée du Mont Béro possède la plus grande population mondiale pour deux espèces menacées d'Acanthaceae à floraison massive. Elle abrite également des populations importantes de plusieurs autres espèces menacées. Celles-ci se limitent aux habitats situés à la limite des forêts submontagnardes et et des prairies de fôrets submontagnardes. La forêt classée du Mont Béro est menacée par le piétinement du bétail et le défrichement illégal pour l'agriculture.

Aperçu du site Nom du site : forêt classée du Mont Béro Pays : République de Guinée Région administrative : Nzérékoré et Beyla Coordonnées géographiques centrales : 08° 12’ N ; 08° 38’ W Superficie : 80 km² Élévation minimale : 500 m Élévation maximale : 1 182 m

Description du Site Situé au sud-est de la chaîne de Simandou, principalement dans la préfecture de Nzérékoré, le mont Béro est une forêt classée d'environ 80 km² (Protected Planet). Le pic principal est inférieur à celui de Simandou avec une altitude de 1 182 m. La forêt submontagnarde est présente sur les flancs et les prairies au sommet. Récemment, des dégâts importants ont été signalés dans la forêt, les causes de ces dégâts sont l'exploitation forestière illégale et l’introduction d’un grand troupeau de zébus dans les prairies.

M Évaluation de ZTIP 14 : ont Béro Forêt Classée, Préfectures de Nzérékoré et Beyla 151 Carte 31 : Délimitation de la ZTIP proposée pour protection.

Signifiance botanique Les montagnes de Béro partagent des similitudes au niveau de leur composition floristique avec les autres chaînes de montagnes de Guinée Forestière. On y trouve des populations de plusieurs espèces menacées dans les forêts de basse altitude Allophylus samoritourei, à la frontière des prairies et des forêts submontagnardes, notamment Acalypha guineensis, et Lipotriche tithonioides. La forêt submontagnarde, caractérisée par Uapaca chevalieri et Trichilia djalonis, possède la plus grande population mondiale d'espèces menacées à floraison massive Brachystephanus oreacanthus et Isoglossa dispersa. Il y existe également des populations des deux espèces suivantes sur une aire de répartition restreinte : Dorstenia astyanactis et Brachystephanus jaundensis subsp. nimbae. Les prairies sur les plateaux sont composées de petits bowé ferralitiques de haute altitude (moins riches et plus petits que ceux de Simandou). Cependant, certaines espèces menacées telles que Rhytachne glabra, Nemum bulbostyloides, et Kotschya micrantha sont présentes dans les zones marécageuses. L'exploration botanique complète de la zone n'est pas encore terminée et plusieurs espèces menacées potentiellement nouvelles pour la science pourraient y être présentes, telles que Psychotria sp nov. aff. humilis et Hibiscus sp nov. aff. Rostellatus (Hibiscus fabiana).

Habitat général et description géologique La région fait partie du massif cristallin léonio-libérien avec des dolérites et des métagabbros. Le Mont Béro ne fait pas partie de la faille de fer de Simandou, ce qui pourrait expliquer les différences de végétation entre celui-ci et les autres formations montagneuses de Simandou et de Nimba.

Problèmes de conservation Le Mont Béro est une forêt classée depuis 1952, mais n'a pas toujours bénéficié d'une protection sur le terrain. Ces dernières années, un important cheptel de zébus venant du nord de la Guinée a été introduit pendant une période où les patrouilles avaient cessé, par conséquent les prairies ont été piétinées et la nitrification accrue pourrait avoir modifié la composition en espèces. De vastes zones de forêts submontagnardes et de plaine ont été défrichées pour être transformées en terres agricoles, les villageois ont également procédé à la coupe illégale du bois le long de la route près de la forêt. Cela aurait dû être évité mais la zone n'a pas été suffisamment protégée par les autorités.

152 Habitats Menacés et Zones Tropicales Importantes pour les Plantes (ZTIP) de Guinée, Afrique de l’Ouest Statut d’aire protégée La forêt du Mont Béro a été classée en 1952. La ZTIP correspond à l’aire protégée.

Menaces –– Déforestation : Coupe de bois illégale par la population riveraine.

–– Agriculture : Empiétement des champs et piétinement du bétail.

Niveau de Menace : Moyen à élevé

Critère A : Espèces menacées

1% de la population globale globale population la de 1% 5% de la population nationale

Critère A taxon présent ZTIP sous-critère UICN évaluation Liste Rouge ≥ ≥ Est l’un des 5 meilleurs sites nationaux totale globale Population endémique) unique (site d’importanceEspèce socio-économique Présence au sein du site Acalypha guineensis J.K. Morton &G.A.Lavin A(i) VU ✓ ✓ Peu fréquente Allophylus samoritourei Cheek A(i) EN ✓ ✓ Peu fréquente Amorphophallus abyssinicus subsp. akeassii N.E. Br. A(i) VU ✓ Peu fréquente Brachystephanus jaundensis subsp. nimbae Lindau A(i) VU ✓ ✓ ✓ Peu fréquente Brachystephanus oreacanthus Champ. A(i) VU ✓ ✓ ✓ Fréquente Dorstenia astyanactis Aké Assi A(i) VU ✓ ✓ ✓ Peu fréquente Garcinia afzelii Engl. A(i) VU ✓ ✓ Peu fréquente Isoglossa dispersaI.Darbysh. &L.J.Pearce A(i) VU ✓ ✓ ✓ Inconnue Kotschya micrantha Harms A(i) VU ✓ ✓ ✓ Peu fréquente Lipotriche tithonioides (Aké Assi) D.J.N.Hind A(i) EN ✓ ✓ ✓ Fréquente Nemum bulbostyloides ( Hooper) J. Raynal A(i) VU ✓ ✓ ✓ Fréquente Pavetta platycalyx Bremek. A(i) VU ✓ ✓ Inconnue Rhytachne glabra (Gledhill) Clayton A(i) VU ✓ ✓ Peu fréquente Hibiscus fabiana Cheek A(i) VU ✓ ✓ ✓ Peu fréquente

Tableau 64 : Critère A pour la forêt classée du Mont Béro. Légende : ✓ = oui. Statut UICN : voir page 9. Présence au sein du site : Abondante, commune, fréquente, peu fréquente, rare, inconnue.

Critère B : Richesse Botanique Ce critère n’est pas applicable.

M Évaluation de ZTIP 14 : ont Béro Forêt Classée, Préfectures de Nzérékoré et Beyla 153 Critère C : Habitats menacés

5% de la ressource nationale 10% de la ressource nationale

Type d’habitat ZTIP sous-critère UICN évaluation Liste Rouge ≥ (pour C(i) et C(ii)) ≥ (pour C(iii)) Superficie estimée du site ( connue)si Forêt submontagnarde C(iii) ✓

Tableau 65 : Critère C pour la forêt classée du Mont Béro.

Références bibliographiques

Sites internet : UICN La Liste Rouge Mondiale des Espèces Menacées : https://uicn.fr/liste-rouge-mondiale/

Publications : Lisowski, S. (2009). Flore (Angiospermes) de la République de Guinée. Scripta Botanica Belgica. Meise : Jardin Botanique National de Belgique

La ZTIP en images

Forêt classée du Mt Béro montrant des forêts et prairies submontagnardes. (Photo : ©Xander van der Burgt, RBG Kew)

154 Habitats Menacés et Zones Tropicales Importantes pour les Plantes (ZTIP) de Guinée, Afrique de l’Ouest

À l’intérieur de la forêt submontagnarde, 2007. (Photo : ©Xander van der Burgt, RBG Kew)

Bordure de la forêt classée du Mont Béro, 2017. (Photo : ©Pépé Haba)

Vue du Mt Béro depuis le village de Boola. (Photo : ©Xander van der Burgt, RBG Kew)

M Évaluation de ZTIP 14 : ont Béro Forêt Classée, Préfectures de Nzérékoré et Beyla 155

Brachystephanus oreacanthus Champ. Lipotriche tithonioides (Aké Assi) D.J.N.Hind. (Photo : ©Xander van der Burgt, RBG Kew) (Photo : ©Xander van der Burgt, RBG Kew)

Acalypha guineensis J.K. Morton &G.A.Lavin. Allophylus samoritourei Cheek. (Photo : ©Xander van der Burgt, RBG Kew) (Photo : ©Xander van der Burgt, RBG Kew)

156 Habitats Menacés et Zones Tropicales Importantes pour les Plantes (ZTIP) de Guinée, Afrique de l’Ouest Évaluation de ZTIP 15 : Mont Wokou, Préfecture de Macenta.

Critères de classification de la ZTIP : A(i), C(iii)

Évaluée par : Charlotte Couch et Martin Cheek (RBG Kew) Justification de l’évaluation ZTIP Le Mont Wokou est le seul site mondial connu où subsiste l'espèce en danger critique d'extinction, Loudetiopsis baldwinii, et il est menacé par l'extraction en carrière.

Aperçu du site Nom du site : Mont Wokou Pays : République de Guinée Région administrative : Macenta Coordonnées géographiques centrales : 08° 31’ 18” N ; 09° 27’ 47” W Superficie : 2 km² Élévation minimale : 540 m Élévation maximale : 690 m

Description du Site Le Mont Wokou est un grand inselberg en granit situé sur le côté sud de la ville de Macenta, près de la route N2 dans la préfecture de Macenta, en Guinée Forestière. C'est le plus grand inselberg de la région.

Évaluation de ZTIP 15 : Mont Wokou, Préfecture de Macenta 157 Carte 32 : Délimitation de la ZTIP proposée pour protection.

Signifiance botanique L'inselberg abrite une espèce endémique à la colline, Loudetiopsis baldwinii, qui est en danger critique d'extinction ainsi que plusieurs espèces menacées. L’inselberg n’a pas fait l’objet d’une enquête exhaustive et il est probable que d’autres espèces intéressantes seront découvertes lors de recherches plus approfondies.

Habitat général et description géologique L'inselberg est le résultat d'une intrusion ignée mésozoïque dans les roches métamorphiques archéennes environnantes plus anciennes. Il fait partie d'un groupe d’intrusions ignées, peut-être un filon-couche ou une digue qui traverse le nord-ouest jusqu’à la Sierra Leone.

Problèmes de conservation Des carrières de granit se sont installées sur les côtés sud-ouest et sud-est de l'inselberg ; elles représentent une menace importante pour l'habitat.

Statut d’aire protégée Cette zone n’est pas actuellement protégée

Menaces –– Extraction minérale : des carrières de granite existent sur deux des côtés de l’inselberg.

Niveau de Menace : Élevé

158 Habitats Menacés et Zones Tropicales Importantes pour les Plantes (ZTIP) de Guinée, Afrique de l’Ouest Critère A : Espèces menacées 1% de la population globale globale population la de 1% 5% de la population nationale

Critère A taxon présent ZTIP sous-critère UICN évaluation Liste Rouge ≥ ≥ Est l’un des 5 meilleurs sites nationaux (site totale globale Population endémique) unique d’importanceEspèce socio- économique Présence au sein du site Loudetiopsis baldwinii C.E.Hubb. A(i) CR ✓ ✓ ✓ ✓ Inconnue Genlisea barthlottii S.Porembski, Eb.Fisch. & Gemmel A(i) VU ✓ Inconnue Osbeckia praviantha Jacq.-Fél. A(i) VU ✓ ✓ ✓ Inconnue Utricularia macrocheilos (P.Taylor) P.Taylor A(i) VU ✓ Inconnue

Tableau 66 : Critère A pour le Mont Wokou. Légende : ✓ = oui. Statut UICN : voir page 9. Présence au sein du site : Abondante, commune, fréquente, peu fréquente, rare, inconnue.

Critère B : Richesse botanique Il n’y a pas suffisamment de données disponibles.

Critère C : Habitats menacés 5% de la ressource nationale 10% de la ressource nationale

Type d’habitat ZTIP sous-critère UICN évaluation Liste Rouge ≥ (pour C(i) et C(ii)) ≥ (pour C(iii)) Superficie estimée du site (si connue) Inselbergs C(iii) ✓ 2 km²

Tableau 67 : Critère C pour le Mont Wokou.

Références bibliographiques

Sites internet : UICN La Liste Rouge Mondiale des Espèces Menacées : https://uicn.fr/liste-rouge-mondiale/

Publications : Couch, C., Magassouba, S., Rokni, S., and Cheek, M. (2017). Threatened plants species of Guinea-Conakry: A preliminary checklist. PeerJ Preprints. https://doi.org/10.7287/peerj.preprints.3451v1

Évaluation de ZTIP 15 : Mont Wokou, Préfecture de Macenta 159 La ZTIP en images

Mont Wokou, Macenta, 2008. (Photo : ©L. Pearce, RBG Kew)

Zone d'infiltration avec Utricularia subulata Mt Wokou, Macenta, 2008. (Photo : ©L. Pearce, RBG Kew)

160 Habitats Menacés et Zones Tropicales Importantes pour les Plantes (ZTIP) de Guinée, Afrique de l’Ouest Évaluation de ZTIP 16 : Mont Nimba, Préfecture de Lola.

Critères de classification de la ZTIP : A(i,iii), B(i), C(iii)

Évaluée par : Charlotte Couch, Martin Cheek (RBG Kew), Jamison Suter (SMFG), et Carel Jongkind (Consultant Botaniste). Justification de l’évaluation ZTIP La chaine de montagnes de Nimba est une zone de biodiversité exceptionnelle au niveau mondial. Elle possède plus de 2 400 espèces végétales, ce qui en fait le site botanique le plus riche et le plus documenté d’Afrique de l’Ouest. Elle contient au moins 40 espèces menacées et plusieurs espèces endémiques aux montagnes de Nimba, telles que Osbeckia porteresii et Sporobolus pauciflorus. Cette zone abrite aussi des espèces dont les distributions sont disjointes et restreintes (Justicia jamisonii). Bien qu’elle soit reconnue comme une réserve de la biosphère et un site du patrimoine mondial, son aire de répartition est menacée à bien des égards tout comme certaines espèces rares et certains habitats.

Aperçu du site Nom du site : Chaine de montagnes de Nimba Pays : République de Guinée Région administrative : Lola Coordonnées géographiques centrales : 07° 37’ 20” N ; 08° 24’ 36” W Superficie : 149,2 km² Élévation minimale : 450 m Elévation maximale : 1 752 m

Description du Site Les montagnes de Nimba sont situées dans la partie sud-est de la Guinée, dans la préfecture de Lola. Ces montagnes s‘étendent jusqu’au Liberia et la Côte d’ivoire. Le plus haut sommet de Guinée fait partie de Nimba et culmine à 1 752 m d’altitude. La superficie de Nimba en Guinée couvre 149,2 km². Le site a été protégé en 1944 (134,1 km²), il est en majorité reconnu comme un site du patrimoine mondial et constitue une zone centrale de la Réserve de Biosphère des montagnes de Nimba depuis 1980. En raison de leur hauteur, âge, et isolement, les montagnes de Nimba sont exceptionnellement riches en faune et en flore. Les pentes des montagnes sont couvertes de forêts, et on trouve des prairies submontagnardes en amont sur des itabirites ferralitiques principalement, qui ont subi divers degrés de lessivage de ses composants silicate d'alumine. Les prairies des bowé

Évaluation de ZTIP 16 : Mont Nimba, Préfecture de Lola 161 ferralitiques de haute altitude riches en espèces et les forets submontagnardes sont reconnus comme des habitats menacés de la Guinée.

Le site est géré par le Centre de Gestion de l’Environnement des Monts Nimba et Simandou (CEGENS).

Carte 33 : Délimitation de la ZTIP proposée pour protection.

Signifiance botanique En raison de leur hauteur, âge, et isolement, les montagnes de Nimba sont exceptionnellement riche en faune et en flore. Elles abritent de nombreuses espèces rares et des espèces dont l’aire de répartition est restreinte, y compris quelques sous-espèces endémiques aux montagnes de Nimba. Des études récentes ont permis de répertorier plus de 2 400 espèces de plantes dans la partie guinéenne (Obs. perso. Suter, 2018). Ce qui en fait le site le plus riche du pays pour les espèces végétales. Au moins 40 espèces menacées au niveau mondial sont connues, bien que cela soit susceptible d'augmenter à mesure que les évaluations de l'UICN progressent. Les forêts submontagnardes possèdent des plantes endémiques aux montagnes de Nimba telles que Osbeckia porteresii, Sporobolus pauciflorus, Impatiens nzoana, et Begonia quadrialata subsp. nimbaensis ; les prairies submontagnardes hébergent des espèces menacées qui se trouvent dans la chaine de montagne de Nimba et au Mont Simandou, par exemple Kotchya lutea, Rhytachne glabra, Bulbostylis guineensis, et Nemum bulbostyloides. On y trouve aussi des espèces dont la répartition est disjointe à travers l'Afrique, par exemple Justicia jamisonii et Marsdenia exellii. Quelques espèces ayant reçu la dénomination « nimba », parce qu’elles avaient été collectées pour la première fois au sein du Mont Nimba, ont été depuis depuis retrouvées dans d’autres parties des hauts plateaux guinéens, par exemple Ixora nimbana, Brachystephanus jaundensis subsp. nimbae, Dolichos nimbaensis, et Monanthotaxis nimbana.

Habitat général et description géologique La chaine de montagnes de Nimba représente une zone de faille du début du Protérozoïque, dont l’âge et la structure sont similaires à celles de l’intrusion de la chaîne de Simandou. La chaine comprend de l’itabirite, du quartzite, et d’autres schistes sur un terrain composé de granite-gneiss tonalitique, de migmatite, et de gneiss sédimentaires. Il existe un important gisement de minerai de fer sous forme d'hématites et de goéthites enrichies par de longs processus de lixiviation et de vieillissement, notamment des processus géologiques : de poussée, de faille, de pliage, et thermique.

162 Habitats Menacés et Zones Tropicales Importantes pour les Plantes (ZTIP) de Guinée, Afrique de l’Ouest Problèmes de conservation En plus de l'exploitation minière, qui n’aura un impact que sur une partie de la concession, et qui ne couvre que 10% de la partie guinéenne de la chaine de montagnes Nimba, et 4,8% de la chaine entière, les montagnes sont menacées par :

1) le braconnage intensif entrainant le syndrome de « forêt vide » ; 2) l’empiètement dû à la culture qui a détruit bien plus d’habitat (en général à basse altitude, en forêt) que toutes les autres formes de menaces ; 3) les feux de brousse réguliers, anthropiques, et intenses pendent la saison sèche ; 4) les espèces envahissantes : en particulier Chromolaena odorata qui a envahi les savanes de moyenne altitude et les lisières de forêts ; 5) le pâturage à basse altitude en bordure de forêt ; 6) l’isolement des écosystèmes intacts voisins à cause de l'agriculture, de l’exploitation forestière, et des routes dans les basses terres environnantes.

Une aire de 15,16 km² a été retranchée de la Réserve Naturelle Intégrale coloniale en 1944 pour l’exploration minière. Un projet de minerai de fer est actuellement en phase finale d’exploration dans une concession minière de 6,25 km² au sein de cette enclave. L’exploration minière a abouti à la construction de routes d’accès et de semelles de forage, affectant jusqu'à 0,5 km². Si une mine est développée, cela aura un impact sur plusieurs des km² de l’enclave. Pour cette raison, une évaluation d’impact environnemental détaillée est en cours pour éviter et minimiser les effets négatifs, en particulier aux abords du site de patrimoine mondial, et déterminer le meilleur moyen de mettre fin à la mine, et de réhabiliter le site pour sa conservation à long terme.

La ZTIP proposée reconnaitra la concession minière comme une zone de développement, ce qui devrait minimiser les perturbations dans la zone car les mêmes types d’habitats sont présents dans l’enclave minière et dans le site du patrimoine mondial.

Le Comité du patrimoine mondial a également fait part de ses préoccupations concernant la modernisation de la route reliant Lola (Guinée) à Danané (Côte d’Ivoire) dans la zone tampon de la Réserve de la Biosphère. Le Comité du patrimoine mondial a maintenu Nimba sur la liste des sites du patrimoine mondial en péril (2018).

Les menaces continuent de peser sur le site du patrimoine mondial malgré les contrôles mis en place pour les gérer, ce qui réduira inévitablement les populations mondiales de certaines espèces ainsi que l'étendue des habitats menacés.

Statut d’aire protégée Réserve Naturelle Intégrale (depuis 1944, actualisée en 2010), Réserve Naturelle Gérée (2010), Réserve de Biosphère (depuis 1980, actualisée en 1993), Site du Patrimoine Mondial (depuis 1980, actualisé en 1993). La ZTIP entoure la Réserve Naturelle Intégrale et la Réserve Naturelle Gérée, une partie de la Réserve de Biosphère et le Site du Patrimoine Mondial.

Menaces –– Agriculture : Empiétement des champs dans les contreforts des monts Nimba.

–– Feux de brousse : Feux de brousse réguliers, anthropiques, et intenses pendant la saison sèche.

–– Espèces envahissantes : Des espèces exotiques envahissantes telles que Chromolaena odorata colonisent rapidement certains écosystèmes.

–– Exploitation minière : Concession de minerai de fer au nord des montagnes, en dehors de la Réserve Naturelle Intégrale.

–– Isolement d’habitat : Les monts Nimba sont de plus en plus isolés de l'habitat naturel voisin.

–– Braconnage : Chasse illégale entraînant des incendies de forêt (voir ci-dessus) et par conséquent une régénération réduite de certaines espèces et de certains habitats.

–– Pâturage : Le pâturage dans les savanes de basse altitude, et les incendies de forêts entrainent la création de nouvelles savanes.

Niveau de Menace : Élevé

Évaluation de ZTIP 16 : Mont Nimba, Préfecture de Lola 163 Critère A : Espèces menacées

1% de la population globale globale population la de 1% 5% de la population nationale

Critère A taxon présent ZTIP sous-critère UICN évaluation Liste Rouge ≥ ≥ Est l’un des 5 meilleurs sites nationaux totale globale Population endémique) unique (site d’importanceEspèce socio-économique Présence au sein du site Begonia quadrialata subsp. nimbaensis Sosef A(i) EN ✓ ✓ ✓ ✓ Commune Tarenna hutchinsonii Bremek. A(i) CR ✓ ✓ Rare Justicia jamisonii Jongkind & Vollesen A(i) EN ✓ ✓ Peu fréquente Marsdenia exellii C. Norman A(i) EN ✓ ✓ ✓ Rare Bulbostylis guineensis Cherm. ex Bodard A(i) EN ✓ ✓ ✓ Inconnue Hypolytrum cacuminum Nelmes A(i) EN ✓ ✓ ✓ Commune Okoubaka aubrevillei Pellegr. & Normand A(i) EN ✓ ✓ ✓ Fréquente Allophylus samoritourei Cheek A(i) EN ✓ ✓ ✓ Peu fréquente Brachystephanus jaundensis subsp. A(i) VU ✓ ✓ ✓ Peu fréquente nimbae Lindau Terminalia ivorensis A. Chev. A(i) VU ✓ ✓ Fréquente Nemum bulbostyloides (Hooper) J. Raynal A(i) VU ✓ ✓ Commune Albizia ferruginea (Guill. & Perr.) Benth. A(i) VU ✓ ✓ ✓ Fréquente Kotschya lutea (Portères) Hepper A(i) VU ✓ ✓ Commune Gladiolus praecostatus Marais A(i) VU ✓ ✓ Commune Genlisea barthlottii Porembski, A(i) VU ✓ ✓ Commune Eb. Fisch. & Gemmel Dorstenia astyanactis Aké Assi A(i) VU ✓ ✓ ✓ Rare Panicum glaucocladum C.E. Hubb. A(i) VU ✓ ✓ Commune Rhytachne glabra (Gledhill) Clayton A(i) VU ✓ ✓ ✓ Commune Homalium smythei Hutch. & Dalziel A(i) VU ✓ ✓ ✓ Fréquente Pavetta platycalyx Bremek. A(i) VU? ✓ ✓ ✓ Fréquente Copaifera salikounda Heckel A(i) VU ✓ ✓ ✓ Fréquente Cryptosepalum tetraphyllum (Hook. f.) Benth. A(i) VU ✓ ✓ ✓ Commune Cola reticulata A. Chev. A(i) VU ✓ ✓ ✓ Fréquente Entandrophragma angolense A(i) VU ✓ ✓ ✓ Fréquente (Welw. ex C. DC.) C. DC. Entandrophragma candollei Harms A(i) VU ✓ ✓ ✓ Fréquente Khaya grandifoliola C. DC. A(i) VU ✓ ✓ ✓ Fréquente Milicia regia (A. Chev.) C.C. Berg A(i) VU ✓ ✓ ✓ Fréquente Polystachya orophila Stévart & E. Bidault A(i) EN ✓ ✓ ✓ Commune Vernonia nimbaensis C.D.Adams A(i) EN ✓ ✓ ✓ Inconnue Glenniea adami (Fouilloy) Leenh. A(i) VU ✓ ✓ ✓ Inconnue Rinorea djalonensis A.Chev. A(i) VU ✓ ✓ ✓ Inconnue Pavetta leonensis Keay A(i) EN ✓ ✓ ✓ Inconnue Tarenna brachysiphon (Hiern) Keay A(i) EN ✓ ✓ Inconnue Cola angustifolia K. Schum. A(i) EN ✓ ✓ ✓ Inconnue

164 Habitats Menacés et Zones Tropicales Importantes pour les Plantes (ZTIP) de Guinée, Afrique de l’Ouest

1% de la population globale globale population la de 1% 5% de la population nationale

Critère A taxon présent ZTIP sous-critère UICN évaluation Liste Rouge ≥ ≥ Est l’un des 5 meilleurs sites nationaux totale globale Population endémique) unique (site d’importanceEspèce socio-économique Présence au sein du site Osbeckia porteresii (Jacq.-Fél.) Jacq.-Fél. A(i) EN ✓ ✓ ✓ ✓ Inconnue Heterotis sylvestris (Jacq.-Fél.) Jacq.-Fél. A(i) EN ✓ ✓ ✓ Inconnue Droogmansia chevalieri (Harms) Hutch. & Dalziel A(i) EN ✓ ✓ ✓ Inconnue Dracaena calocephala Bos A(i) VU ✓ Inconnue Sporobolus pauciflorus A.Chev. A(i) CR(PE) ✓ ✓ ✓ ✓ Inconnue Impatiens nzoana A.Chev. A(i,iii) EN ✓ ✓ ✓ ✓ Inconnue

Tableau 68 : Critère A pour le Mont Nimba. Légende : ✓ = oui. Statut UICN : voir page 9. Présence au sein du site : Abondante, commune, fréquente, peu fréquente, rare, inconnue.

Critère B : Richesse botanique B(i) : richesse botanique exceptionnelle dans un habitat défini Code d’habitat et nom Le site fait partie du top 10% de la Le site est l'un des 5 meilleurs sites ressource nationale nationaux pour cet habitat Bowé ferralitique de haute altitude ✓ ✓ Forêt submontagnarde ✓ ✓

Tableau 69 : Critère B pour le Mont Nimba.

Évaluation de ZTIP 16 : Mont Nimba, Préfecture de Lola 165 Critère B taxon présent Sous-critère lequel selon l’espèce se qualifie Pour B(i) – indicateur d’habitat Présence au sein du site Justicia guineensis (Heine) W. D. Hawth. & Jongkind B(i) Forêt submontagnarde Fréquente Brachystephanus jaundensis subsp. nimbae Lindau B(i) Forêt submontagnarde Peu fréquente Bulbophyllum scariosum Summerh. B(i) Forêt submontagnarde Rare Cassipourea adamii Jacq.-Fél. B(i) Forêt submontagnarde Peu fréquente Croton aubrevillei J.Léonard B(i) Forêt submontagnarde Rare Helichrysum globosum Sch. Bip. ex A. Rich. B(i) Forêt submontagnarde Inconnue Impatiens nzoana A.Chev. B(i) Forêt submontagnarde Rare Monanthotaxis nimbana (Schnell) Verdc. B(i) Forêt submontagnarde Inconnue Brachycorythis paucifolia Summerh. B(i) Bowé ferralitique de haute altitude Peu fréquente Bulbostylis guineensis Cherm. ex Bodard B(i) Bowé ferralitique de haute altitude Peu fréquente Coleus lateriticola (A. Chev.) Phillipson, B(i) Bowé ferralitique de haute altitude Inconnue O. Hooper & A.J. Paton Dolichos nimbaensis Schnell B(i) Bowé ferralitique de haute altitude Fréquente Dolichos tonkouiensis Portères B(i) Bowé ferralitique de haute altitude Fréquente Droogmansia scaettaiana A. Chev. & Sillans B(i) Bowé ferralitique de haute altitude Commune Eriosema laurentii De Wild. B(i) Bowé ferralitique de haute altitude Fréquente Eriosema parviflorum subsp. collinum Hepper B(i) Bowé ferralitique de haute altitude Inconnue Eriosema spicatum subsp. collinum Hook. f. B(i) Bowé ferralitique de haute altitude Inconnue Genlisea barthlottii Porembski, Eb. Fisch. & Gemmel B(i) Bowé ferralitique de haute altitude Fréquente Gladiolus praecostatus Marais B(i) Bowé ferralitique de haute altitude Fréquente Gynura micheliana J. G.Adam B(i) Bowé ferralitique de haute altitude Rare Kotschya lutea (Portères) Hepper B(i) Bowé ferralitique de haute altitude Fréquente Nemum bulbostyloides (Hooper) J. Raynal B(i) Bowé ferralitique de haute altitude Abondante Panicum glaucocladum C.E. Hubb. B(i) Bowé ferralitique de haute altitude Fréquente Polygala cristata P.Taylor B(i) Bowé ferralitique de haute altitude Peu fréquente Rhytachne glabra (Gledhill) Clayton B(i) Bowé ferralitique de haute altitude Peu fréquente Rhytachne megastachya Jacq.-Fél. B(i) Bowé ferralitique de haute altitude Inconnue Scleria robinsoniana J. Raynal B(i) Bowé ferralitique de haute altitude Peu fréquente Vernonia nimbaensis C.D. Adams B(i) Bowé ferralitique de haute altitude Fréquente Virectaria multiflora (Sm.) Bremek. B(i) Bowé ferralitique de haute altitude Fréquente Osbeckia porteresii Jacq.-Fél. B(i) Bowé ferralitique de haute altitude Inconnue (sur les roches) Phyllanthus jaegeri Jean F.Brunel & J.P.Roux B(i) Bowé ferralitique de haute altitude Inconnue (sur les roches) Polystachya dalzielii Summerh. B(i) Bowé ferralitique de haute altitude Rare (sur les roches) Polystachya orophila Stévart & E. Bidault B(i) Bowé ferralitique de haute altitude Peu fréquente (sur les roches)

Tableau 70 : Critère B pour le Mont Nimba. Légende : ✓ = oui. Présence au sein du site : Abondante, commune, fréquente, peu fréquente, rare, inconnue.

166 Habitats Menacés et Zones Tropicales Importantes pour les Plantes (ZTIP) de Guinée, Afrique de l’Ouest Critère C : Habitats menacés 5% de la ressource nationale 10% de la ressource nationale

Type d’habitat ZTIP sous-critère UICN évaluation Liste Rouge ≥ (pour C(i) et C(ii)) ≥ (pour C(iii)) Superficie estimée du site (si connue) Bowé ferralitique de haute altitude C(iii) ✓ Forêt submontagnarde C(iii) ✓ Forêt sempervirente C(iii) ✓

Tableau 71 : Critère C pour le Mont Nimba.

Orchidées (post-scriptum) Alors que ce livre est sur le point d’être imprimé, le Dr Tariq Stévart a présenté aux auteurs les évaluations de 19 espèces d'orchidées menacées ; 18 de ces espèces leur étaient inconnues et ne figuraient pas encore sur le site internet de la Liste rouge de l'UICN. Elles semblent toutes provenir du Mont Nimba, où Tariq, un spécialiste réputé des orchidées, les étudie depuis plusieurs années. Ces espèces figureront toutes dans le Livre Rouge des plantes vasculaires de la Guinée (Cheek et al. 2019) dont la sortie est prévue pour bientôt. Étant donné que ces espèces ne figurent pas dans la fiche de données de Nimba ci-dessus, nous les présentons ici par ordre alphabétique, avec leur catégorie de conservation préliminaire : Angraecopsis elliptica Summerh (VU), Brachycorythis paucifolia Summerh (EN), Bulbophyllum bifarium Hook.f. (VU), Bulbophyllum lucifugum Summerh. (VU), Bulbophyllum nigericum Summerh. (VU), Chamaeangis letouzeyi Szlach. & Olszewski (Diaphananthe letouzeyi) (VU), Eulophia barteri Summerh. (VU), Habenaria buettneriana Kraenzl. (VU), Kylicanthe arcuata Descourvières, Stévart & Droissart (VU), Kylicanthe perezverae Descourvières, Stévart & Farminhão (EN), Liparis platyglossa Schltr. (VU), Nervilia fuerstenbergiana Schltr. (VU), Polystachya leonensis Rchb.f. (VU), Polystachya parva Summerh. (VU), Polystachya rydingii Baranow & Mytnik (EN), Rangaeris longicaudata (Rolfe) Summerh. (EN), Rhipidoglossum paucifolium D.Johanss. (VU), Tridactyle fusifera Mansf. (VU). Ces ajouts font passer le nombre d’espèces menacées de Nimba de 40 à 58, soit le nombre le plus élevé de toutes les ZTIP guinéennes jusqu’à présent.

Références bibliographiques

Sites internet : Birdlife International : http://datazone.birdlife.org/site/factsheet/monts-nimba-(part-of-mount-nimba-transboundary-aze)- iba-guinea/text MAB et les Réserves de la Biosphère : http://www.unesco.org/mabdb/br/brdir/directory/biores. asp?mode=gen&code=GUI+01 UICN La Liste Rouge Mondiale des Espèces Menacées : https://uicn.fr/liste-rouge-mondiale/ UNESCO : https://whc.unesco.org/fr/list/155/

Publications : Couch, C., Magassouba, S., Rokni, S., and Cheek, M. (2017). Threatened plants species of Guinea-Conakry: A preliminary checklist. PeerJ Preprints. https://doi.org/10.7287/peerj.preprints.3451v1

Évaluation de ZTIP 16 : Mont Nimba, Préfecture de Lola 167 La ZTIP en images

Vue des montagnes de Nimba. (Photo : © Denise Molmou)

168 Habitats Menacés et Zones Tropicales Importantes pour les Plantes (ZTIP) de Guinée, Afrique de l’Ouest Évaluation de ZTIP 17 : Chutes de Saala, Préfecture de Labé.

Critères de classification de la ZTIP : A(i,iv), C(iii)

Évaluée par : Charlotte Couch, Martin Cheek (RBG Kew), Muhammed Yaya Diallo (Guinée Écologie), et Catherine André (Biotope) Justification de l’évaluation ZTIP Les chutes de Saala sont l’un des sites les plus importants au niveau national pour la famille des Podostemaceae avec notamment la présence de trois espèces menacées. Elles abritent d’autres espèces rhéophytiques menacées, dont Eriocaulon sulanum.

Aperçu du site Nom du site : Chutes de Saala Pays : République de Guinée Région administrative : Labé Coordonnées géographiques centrales : 11° 17’ 45‘’ N ; 13° 31’ 23” W Superficie : 7 km² Élévation minimale : 560 m Élévation maximale : 930 m

Description du Site Chutes touristiques près de la ville de Labé dans le Fouta Djallon. Il existe de nombreux rapides rocheux proches de la cascade principale qui abritent des Podostemaceae. La zone située autour des chutes est composée d'un mélange d'espèces de forêt galerie et de forêt claire. La zone située au pied de la grande cascade se compose d'une forêt galerie plus dense. Il y a un campement touristique près des chutes qui est peu utilisé, mais des touristes visitent le site régulièrement pour la journée. Il y a également des sites utilisés pour le lavage des vêtements et des motos.

Évaluation de ZTIP 17 : Chutes de Saala, Préfecture de Labé 169 Carte 34 : Délimitation de la ZTIP proposée pour protection. Zone intégralement protégée en rouge.

Signifiance botanique Les roches de la rivière sont riches en Podostemaceae endémiques de la Guinée. On sait que cette famille de plantes possède des espèces endémiques à des rivières particulières ou à des points spécifiques d’une rivière. Ces espèces exigent des eaux claires à débit rapide et ne tolèrent pas la pollution ou le limon dans l’eau. Tous les rapides et chutes de Guinée sont menacés par le développement du secteur hydroélectrique.

Habitat général et description géologique La géologie sous-jacente de la zone est constituée de grès quartzitique. Sur la partie supérieure de la rivière Saala, près du campement touristique, on trouve une végétation de forêts galeries avec Raphia sp., Pandanus candelabrum, Carapa procera, Heisteria parviflora, et Gnidia foliosa. Les rapides et les chutes de la rivière de Saala sont le deuxième site le plus riche en Podostemaceaes de Guinée.

Problèmes de conservation Un barrage hydroélectrique est prévu pour cette rivière. Si ce projet abouti, il aura probablement un impact sur l’écoulement d’eau de la rivière et affectera négativement les populations de Podostemaceae comme en témoignent d'autres sites de barrages hydroélectriques (par exemple, Grandes Chutes, près de Kindia).

Les déchets laissés par les touristes polluent la zone ainsi que l’eau. Le savon utilisé pour laver les vêtements et les motos pollue également l'eau.

En tant que l’un des plus grands sites touristiques du Fouta, il devrait être davantage protégé.

Statut d’aire protégée Les Chutes de Saala ont été classées comme Forêt Classée en 1945, mais toutes les forêts classées de Guinée ne sont pas considérées comme des aires protégées par le gouvernement. En 2001, cette zone a aussi été classée comme une Zone Importante pour la Conservation des Oiseaux (ZICO) par Birdlife International.

170 Habitats Menacés et Zones Tropicales Importantes pour les Plantes (ZTIP) de Guinée, Afrique de l’Ouest Menaces –– Infrastructure : Projet de barrage hydroélectrique. Les études d’impact sont en cours.

–– Impact humain : Déchets laissés par les touristes dans l’eau et les environs.

–– Agriculture : Les communautés en amont des chutes utilisent des engrais et des pesticides dans leurs activités. Impact direct sur les plantes et la qualité de l’eau.

–– Défrichement : Au bord de la rivière en amont.

–– Braconnage : Constitue un impact indirect sur les plantes.

Niveau de Menace : Élevé

Critère A : Espèces menacées 1% de la population globale globale population la de 1% 5% de la population nationale

Critère A taxon présent ZTIP sous-critère UICN évaluation Liste Rouge ≥ ≥ Est l’un des 5 meilleurs sites nationaux (site totale globale Population endémique) unique d’importanceEspèce socio- économique Présence au sein du site Eriocaulon sulanum S.M.Phillips & Burgt A(i) CR ✓ ✓ ✓ Peu fréquente Saxicolella futa ined. A(i,iv) EN ✓ ✓ ✓ Peu fréquente Macropodiella macrothyrsa (G.Taylor) C.Cusset A(i,iv) CR ✓ ✓ ✓ Fréquente Stonesia heterospathella G.Taylor A(i) VU ✓ ✓ ✓ Fréquente Apodiscus chevalieri Hutch. A(i) EN ✓ ✓ Peu fréquente Dissotis splendens A.Chev. & Jacq.-Fél. A(iv) VU ✓ ✓ Commune

Tableau 72 : Critère A pour les chutes de Saala. Légende : ✓ = oui. Statut UICN : voir page 9. Présence au sein du site : Abondante, commune, fréquente, peu fréquente, rare, inconnue.

Critère B : Richesse botanique Il n’y a pas suffisamment de données disponibles.

Critère C : Habitats menacés

10% de la surface nationale 5% de la surface nationale (pour C(i) et C(ii)) ≥ (pour C(iii)) Superficie estimée du site (si connue) Type d’habitat ZTIP sous-critère UICN évaluation Liste Rouge ≥ Chutes et rapides à Podostemaceae C(iii) ✓ 7 km²

Tableau 73 : Critère C pour les chutes de Saala.

Évaluation de ZTIP 17 : Chutes de Saala, Préfecture de Labé 171 Références bibliographiques

Sites internet : BirdLife International (2018) Important Bird Areas factsheet : Chutes de la Sala. Téléchargé depuis http://www.birdlife.org le 16/10/2018. Protected Planet : www.protectedplanet.net UICN La Liste Rouge Mondiale des Espèces Menacées : https://uicn.fr/liste-rouge-mondiale/

Publications : Couch, C., Magassouba, S., Rokni, S., and Cheek, M. (2017). Threatened plants species of Guinea-Conakry: A preliminary checklist. PeerJ Preprints. https://doi.org/10.7287/peerj.preprints.3451v1 Lisowski, S. (2009). Flore (Angiospermes) de la République de Guinée. Scripta Botanica Belgica. Meise : Jardin Botanique National de Belgique

La ZTIP en image

Roches avec Podostemaceae aux Chutes de Saala, juin 2016. (Photos : ©M. Cheek, RBG Kew)

Vue de la vallée de la rivière Saala. (Photo : ©C. Couch, RBG Kew)

172 Habitats Menacés et Zones Tropicales Importantes pour les Plantes (ZTIP) de Guinée, Afrique de l’Ouest

Saxicolella futa sèche sur rochers. janvier 2018. (Photo : ©M. Cheek, RBG Kew)

Saxicolella futa sèche sur rochers. janvier 2018. (Photo : ©M. Cheek, RBG Kew)

Chute de Saala. (Photo : ©C. Couch, RBG Kew)

Dissotis splendens. (Photo : ©M. Cheek, RBG Kew)

Eriocaulon sulanum S.M.Phillips & Burgt en fleur, janvier Apodiscus chevalieri. 2018. (Photo : ©M. Cheek, RBG Kew) (Photo : ©M. Cheek, RBG Kew)

Évaluation de ZTIP 17 : Chutes de Saala, Préfecture de Labé 173 Évaluation de ZTIP 18 : Montagnes sud de Simandou, Préfectures de Beyla et Macenta

Critères de classification de la ZTIP : A(i), B(i), C(iii)

Évaluée par : Charlotte Couch, Martin Cheek, et Xander van der Burgt (RBG Kew) Justification de l’évaluation ZTIP Les montagnes sud de Simandou présentent la deuxième plus grande diversité d'espèces de plantes de Guinée (après les monts Nimba), avec plus de 1 400 espèces de plantes documentées dont environ 40 espèces menacées et une espèce endémique du Pic de Fon. Bien que la forêt classée de Pic de Fon dispose d'un plan de gestion, certaines omissions dans le plan ont eu un impact sur les espèces de plantes, et un manque de protection et de gestion des sols a conduit à une augmentation de l'extraction artisanale de diamants dans les forêts submontagnardes et de basse altitude à Banko, la plus grande zone de forêt précédemment intacte de la région. L'exploitation minière et les infrastructures associées auront un impact significatif sur la végétation de la région lorsqu'elle se poursuivra.

Aperçu du site Nom de site : Montagnes sud de Simandou Pays : République de Guinée Région administrative : Beyla et Macenta Coordonnées géographiques centrales: 08° 32’N ; 08° 55’ W Superficie : 368 km² Élévation minimale: 550 m Élévation maximale : 1 658 m

Description du site Les montagnes sud de Simandou sont situées au sud-est de la Guinée. Elles chevauchent les préfectures de Macenta et de Beyla et font partie de la chaîne Loma-Man qui s'étend jusqu’en Sierra Leone. Le sommet le plus élevé est le Pic de Fon, atteignant 1 658 m d’altitude. Elles ont des espèces en commun avec les hauts plateaux guinéens (Fouta Djallon) et les monts Nimba. Les crêtes et les flancs présentent une mosaïque de forêts submontagnardes et de prairies ferralitiques submontagnardes (bowal) comprenant une grande diversité d'espèces, elles sont toutes deux reconnues comme des habitats menacés de la Guinée. La région possède de vastes gisements

174 Habitats Menacés et Zones Tropicales Importantes pour les Plantes (ZTIP) de Guinée, Afrique de l’Ouest de minerai de fer et une concession minière a été octroyée par le gouvernement à Rio Tinto. Une évaluation de l'impact social et environnemental (EISE) a été réalisée entre 2005 et 2011 et soumise au gouvernement en 2012. Un plan de gestion a été approuvé par le gouvernement en 2010, la zone est gérée localement par le Centre de Gestion de l'Environnement des Monts Nimba et Simandou (CEGENS).

Carte 35 : Délimitation de la ZTIP proposée pour protection.

Signifiance botanique La chaîne de Simandou est d’âge similaire aux monts Nimba et compte de nombreuses espèces communes dans les forêts et les prairies submontagnardes. Des études récentes dans les montagnes sud de Simandou ont permis de documenter plus de 1 400 espèces de plantes, dont une quarantaine d'espèces menacées, allant de l'état « en danger critique » à « vulnérable » ; beaucoup d’entre elles seront touchées par la concession minière. La zone de transition entre la forêt submontagnarde et les prairies des bowé ferralitiques de haute altitude abritent plusieurs espèces rare et menacées, telles que Lipotriche tithonioides et Acalypha guineensis. Les prairies des bowé ferralitiques possèdent une haute diversité d’espèces et de nombreuses espèces menacées, par exemple Xysmalobium samoritourei, Anaheterotis pobeguinii, Rhytachne glabra, et Kotchya lutea, et la seule espèce mondiale endémique unique au Pic de Fon (Eriosema triformum). Il y a aussi des bowé de haute altitude avec des infiltrations temporaires ou des zones marécageuses qui hébergent Kotschya micrantha, Nemum bulbostyloides, et Utricularia spp. Certaines espèces ont également été trouvées historiquement dans le Fouta Djallon et le Simandou, par exemple Kotschya lutea, Keetia futa, et Habenaria jaegeri qui ne sont plus présentes dans le Fouta Djallon et, par conséquent, les montagnes de Simandou constituent le dernier refuge pour ces espèces.

Habitat général et description géologique Les montagnes du Simandou représentent une zone de faille du début du Protérozoïque, semblable en âge et en structure à l'intrusion de la chaîne de Nimba. La chaîne comprend de l’itabirite, du quartzite, et d’autres schistes sur un terrain composé de granite-gneiss tonalitique, de migmatite, et de gneiss sédimentaires. Il existe un important gisement de minerai de fer le long du sommet de la crête qui se présente sous la forme d'hématites et de goéthites enrichies par des processus de lixiviation et d'altération à long terme.

Évaluation de ZTIP 18 : Montagnes sud de Simandou, Préfectures de Beyla et Macenta 175 Problèmes de conservation Les menaces actuelles qui pèsent sur les montagnes sud de Simandou sont 1) l’empiètement de l’agriculture et l’augmentation du nombre de villages due à la présence du projet minier, 2) l’extraction artisanale de diamants qui affecte les forêts de basse altitude / submontagnardes à l’ouest de la chaîne près de Banko, 3) la prévention des incendies - le manque d'incendies dans la concession minière empêche la reproduction de certaines espèces pyrophytes, 4) le pâturage et le piétinement du bétail dans des zones précédemment non perturbées en raison d'une modification du plan de gestion, 5) et surtout, l’exploitation minière et le placement d’infrastructures - des routes et des plateformes de forage ont perturbé les prairies submontagnardes et des zones ont été défrichées, détruisant certaines espèces menacées, 6) le nombre d’espèces envahissantes a également augmenté dans la région en raison de l’augmentation du trafic à cause des préparations minières, 7) les incendies anthropiques annuels des prairies ont tendance à envahir les lisières des forêts et à réduire la superficie de la forêt submontagnarde.

La mine occupera une superficie totale d’environ 6 400 ha, y compris des zones de sécurité et de sûreté autour des travaux. Dans cette zone, environ 3 750 ha seront occupés par les fosses minières, les décharges, les autres zones aménagées, les routes, et les convoyeurs. La zone restante ne sera pas débarrassée de sa végétation mais sera gérée par l'équipe de l'exploitation de la mine et ne sera pas disponible pour une utilisation sociale ou commerciale par le public (Simandou SEIA Volume I Mine, 2012).

Une EISE détaillée a été réalisée entre 2005 et 2011 pour soutenir un plan visant à minimiser l'impact sur tous les aspects de l'environnement. Dans le rapport, les types de végétation reçoivent une valeur basée sur des critères spécifiques relatifs à la distribution et à la diversité. Les prairies submontagnardes (bowé ferralitiques), les forêts submontagnardes, la forêt submontagnarde- prairies (bowal ferralitique), les zones de transition, et les bowé de haute altitude avec marécages sont considérées comme des habitats de grande valeur. SIMFER / Rio Tinto a déjà proposé que la forêt du côté ouest et la zone située au sommet de Dabatini restent des zones de conservation. Cependant, l'empreinte actuelle de la mine éliminera la moitié de la population connue d'Eriosema triformum, une espèce en danger critique d'extinction et mondialement unique. L’état de la mine n’est pas connu pour le moment, mais l’activité a diminué depuis 2015.

Un plan de gestion en place implique les organisations de conservation dirigées par la communauté, le Centre forestier de Nzérékoré, et le CEGENS avec le soutien de Rio Tinto Simfer. La superficie totale sous gestion est de 16 887 ha, soit 66,9% de la superficie forestière totale. Il existe une zone centrale protégée avec un accès limité à 8 839 ha (35%) de la superficie totale de la forêt classée, et une « zone de production » de 8 048 ha ou 31,9% de la superficie totale de la forêt classée (Plan de gestion du Pic de Fon, 2010).

L'absence de protection sur le terrain de la part des autorités de gestion a entraîné une destruction accrue de la forêt classée par l'exploitation artisanale de diamants, visible à l'aide d'images de Google Earth.

La ZTIP tiendra compte du fait qu'il existe une concession minière dans la zone proposée, mais que la société minière devrait s'efforcer de minimiser les dommages causés aux types de végétation et aux espèces identifiés comme étant de haute valeur.

Statut de l’aire protégée La forêt classée de Pic de Fon a été désignée en 1953. Le plan de gestion actuel (Plan d'aménagement et de gestion de la forêt classée du Pic de Fon) s'étend de 2010 à 2030.

176 Habitats Menacés et Zones Tropicales Importantes pour les Plantes (ZTIP) de Guinée, Afrique de l’Ouest Menaces –– Expansion agricole : Augmentation de la taille des villages due à la présence du projet minier.

–– Extraction artisanale de diamants : Ceci affecte les forêts de plaine / submontagnarde à l’ouest de la chaîne, près de Banko.

–– Prévention des incendies : L'absence de feu dans la concession minière empêche la reproduction de certaines espèces pyrophytiques menacées.

–– Perturbation animale : Pâturage du bétail et piétinement dans des zones auparavant non perturbées en raison d'une modification du plan de gestion.

–– Exploitation minière et placement des infrastructures : Des routes et des plateformes de forage ont perturbé les prairies submontagnardes et des zones ont été dégagées, détruisant certaines espèces menacées.

–– Espèces envahissantes : Il y a également eu une augmentation des espèces envahissantes dans la région en raison de l'augmentation du trafic suite aux préparations minières.

–– Feux anthropiques annuels des prairies : Les incendies envahissent les lisières des forêts et réduisent la superficie de la forêt submontagnarde.

Niveau de Menace : Élevé

Critère A : Espèces menacées 1% de la population globale globale population la de 1% 5% de la population nationale

Critère A taxon présent ZTIP sous-critère UICN évaluation Liste Rouge ≥ ≥ Est l’un des 5 meilleurs sites nationaux (site totale globale Population endémique) unique d’importanceEspèce socio- économique Présence au sein du site Lipotriche tithonioides (Aké Assi) D.J.N.Hind A(i) EN ✓ ✓ ✓ Commune localement Habenaria jaegeri Summerh. A(i) EN ✓ ✓ ✓ Commune localement Acalypha guineensis J.K. Morton & G.A.Lavin A(i) VU ✓ ✓ ✓ Rare Eriosema triformum Burgt A(i) EN ✓ ✓ ✓ ✓ Commune localement Kotschya lutea (Portères) Hepper A(i) VU ✓ ✓ ✓ Fréquente Garcinia afzelii Engl. A(i) VU ✓ Peu fréquente Xysmalobium samoritourei Goyder A(i) EN ✓ ✓ ✓ Peu fréquente Psychotria samoritourei Cheek A(i) VU ✓ ✓ ✓ Peu fréquente Pavetta lasioclada (K.Krause) Mildbr. ex. Bremek A(i) VU ✓ Peu fréquente Polystachya orophila Stévart & E.Bidault A(i) EN ✓ ✓ ✓ Rare Rhytachne glabra (Gledhill) Clayton A(i) VU ✓ ✓ ✓ Fréquente Eriosema spicatum subsp. collinum Hook.f. A(i) VU ✓ ✓ ✓ Fréquente Fleroya stipulosa (DC.) Y.F.Deng A(i) VU ✓ Inconnue Dorstenia astyanactis Aké Assi A(i) VU ✓ ✓ ✓ Peu fréquente Anubias gracilis A.Chev. ex Hutch. A(i) VU ✓ ✓ ✓ Rare Amorphophallus abyssinicus subsp. A(i) VU? ✓ ✓ ✓ Rare akeassii N.E. Br.

Évaluation de ZTIP 18 : Montagnes sud de Simandou, Préfectures de Beyla et Macenta 177 1% de la population globale globale population la de 1% 5% de la population nationale

Critère A taxon présent ZTIP sous-critère UICN évaluation Liste Rouge ≥ ≥ Est l’un des 5 meilleurs sites nationaux (site totale globale Population endémique) unique d’importanceEspèce socio- économique Présence au sein du site Kotschya micrantha Harms A(i) VU ✓ ✓ ✓ Commune localement Nemum bulbostyloides (Hooper) J. Raynal A(i) VU ✓ ✓ ✓ Fréquente Milicia regia A.Chev. A(i) VU ✓ Peu fréquente Cryptosepalum tetraphyllum (Hook.f.) Benth. A(i) VU ✓ ✓ Fréquente Anaheterotis (Dissotis) pobeguinii (Hutch. & A(i) VU ✓ ✓ ✓ Peu fréquente Dalziel) Ver.-Lib. & G.Kadereit Mikaniopsis tedliei (Oliv. & Hiern) C.D.Adams A(i) VU? ✓ ✓ ✓ Rare Guarea cedrata (A.Chev.) Pellegr. A(i) VU ✓ Peu fréquente Isoglossa dispersa I.Darbysh. & L.J.Pearce A(i) VU ✓ ✓ ✓ Très commune localement Brachystephanus oreacanthus Champ. A(i) VU ✓ ✓ ✓ Très commune localement Utricularia macrocheilos (P.Taylor) P.Taylor A(i) VU ✓ ✓ Peu fréquente Entandrophragma angolense (Welw.) C.DC. A(i) VU ✓ Peu fréquente Keetia futa Cheek A(i) EN ✓ ✓ ✓ Rare Entandrophragma candollei Harms A(i) VU ✓ Peu fréquente Cola angustifolia K.Schum. A(i) EN ✓ ✓ Peu fréquente Drypetes afzelii (Pax) Hutch. A(i) VU ✓ Fréquente Garcinia kola Heckel A(i) VU ✓ Peu fréquente Copaifera salikounda Heckel A(i) VU ✓ Peu fréquente Afzelia africana Sm. A(i) VU ✓ Fréquente Khaya grandifoliola C. DC. A(i) VU ✓ Peu fréquente Pavetta platycalyx Bremek. A(i) VU ? ✓ Peu fréquente Nauclea diderrichii (De Wild. & T.Durand) Merrill A(i) VU ✓ Fréquente Lophira alata Banks ex Gaertn.f. A(i) VU ✓ Peu fréquente Anopyxis klaineana (Pierre) Engl. A(i) VU ✓ Peu fréquente Gladiolus praecostatus Marais A(i) VU ✓ ✓ ✓ Commune localement

Tableau 74 : Critère A pour les montagnes sud de Simandou. Légende : ✓ = oui. Statut UICN : voir page 9. Présence au sein du site : Abondante, commune, fréquente, peu fréquente, rare, inconnue. ? = en cours de révision

Critère B : Richesse botanique B(i) : richesse botanique exceptionnelle dans un habitat défini Code d’habitat et nom Le site fait partie du top 10% de la Le site est l'un des 5 meilleurs sites ressource nationale nationaux pour cet habitat Bowal ferralitique de haute altitude ✓ ✓ Forêt submontagnarde ✓ ✓

Tableau 75 : Critère B pour les montagnes sud de Simandou.

178 Habitats Menacés et Zones Tropicales Importantes pour les Plantes (ZTIP) de Guinée, Afrique de l’Ouest Critère B taxon présent Sous-critère lequel selon l’espèce se qualifie B(i)Pour indicateur – d’habitat Présence au sein du site Habenaria jaegeri Summerh. B(i) Bowal ferralitique de haute altitude Commune localement Xysmalobium samoritourei Goyder B(i) Bowal ferralitique de haute altitude Peu fréquente Eriosema triformum Burgt B(i) Bowal ferralitique de haute altitude Commune localement Polystachya orophila Stévart & E.Bidault B(i) Bowal ferralitique de haute altitude Rare Panicum ecklonii Nees B(i) Bowal ferralitique de haute altitude Rare Elionurus muticus (Sprengel) Kuntze B(i) Bowal ferralitique de haute altitude Fréquente Rhytachne glabra (Gledhill) Clayton B(i) Bowal ferralitique de haute altitude Fréquente Eriosema spicatum subsp. collinum Hook. f. B(i) Bowal ferralitique de haute altitude Fréquente Lactuca praevia C.D.Adams B(i) Bowal ferralitique de haute altitude Fréquente Stomatanthes africanus (Oliv. & Hiern) H.Rob. & R.M.King B(i) Bowal ferralitique de haute altitude Fréquente Vernonia acrocephala Klatt B(i) Bowal ferralitique de haute altitude Fréquente Aeschynomene pulchella Planch. ex Benth. B(i) Bowal ferralitique de haute altitude Peu fréquente Protea madiensis Oliv. B(i) Bowal ferralitique de haute altitude Fréquente Amorphophallus abyssinicus subsp. akeassii N.E. Br. B(i) Bowal ferralitique de haute altitude Peu fréquente Crotalaria glauca Willd. B(i) Bowal ferralitique de haute altitude Inconnue Aloe buettneri A.Berger B(i) Bowal ferralitique de haute altitude Rare Vernonia purpurea Sch.Bip. B(i) Bowal ferralitique de haute altitude Peu fréquente Pseudarthria hookeri var. hookeri Wight & Arn. B(i) Bowal ferralitique de haute altitude Peu fréquente Raphionacme brownii Scott-Elliot B(i) Bowal ferralitique de haute altitude Rare Dissotis pobeguinii Hutch & Dalz. B(i) Bowal ferralitique de haute altitude Rare Habenaria zambesina Rchb.f. B(i) Bowal ferralitique de haute altitude Commune localement Kotschya lutea (Portères) Hepper B(i) Bowal ferralitique de haute altitude Fréquente Nemum bulbostyloides (Hooper) J. Raynal B(i) Bowal ferralitique de haute altitude Fréquente Bulbostylis pusilla subsp. congolensis (A.Rich.) C.B.Cl. B(i) Bowal ferralitique de haute altitude Inconnue Cyperus tenuiculmis Boeck. B(i) Bowal ferralitique de haute altitude Fréquente Fimbristylis dichotoma (L.) Vahl B(i) Bowal ferralitique de haute altitude Fréquente Loudetia kagerensis (K.Schum.) C. E. Hubb. ex Hutch. B(i) Bowal ferralitique de haute altitude Fréquente Teramnus buettneri (Harms) Baker.f B(i) Bowal ferralitique de haute altitude Inconnue Cyperus cyperoides (L.) Kuntze B(i) Bowal ferralitique de haute altitude Fréquente Lipocarpha chinensis (Osbeck) J.Kern B(i) Bowal ferralitique de haute altitude Fréquente Ascolepis brasiliensis (Kunth) Benth. ex C.B.Clarke B(i) Bowal ferralitique de haute altitude Peu fréquente Xyris decipiens N.E.Br. B(i) Bowal ferralitique de haute altitude Inconnue Kotschya micrantha Harms B(i) Bowal ferralitique de haute altitude Commune localement Liparis nervosa (Thunb.) Lindl. B(i) Bowal ferralitique de haute altitude Inconnue Platycoryne paludosa Rolfe B(i) Bowal ferralitique de haute altitude Fréquente Habenaria papyracea Schltr. B(i) Bowal ferralitique de haute altitude Inconnue Gladiolus praecostatus Marais B(i) Bowal ferralitique de haute altitude Commune localement

Évaluation de ZTIP 18 : Montagnes sud de Simandou, Préfectures de Beyla et Macenta 179 Critère B taxon présent Sous-critère lequel selon l’espèce se qualifie B(i)Pour indicateur – d’habitat Présence au sein du site Belonophora coffeioides subsp. hypoglauca Hook.f. B(i) Forêt submontagnarde Fréquente Brillantaisia owariensis P.Beauv. B(i) Forêt submontagnarde Fréquente Chassalia kolly (Schumach.) Hepper B(i) Forêt submontagnarde Fréquente Cryptosepalum tetraphyllum (Hook.f.) Benth. B(i) Forêt submontagnarde Commune Cyathea manniana Hook. B(i) Forêt submontagnarde Peu fréquente Dracaena arborea Link B(i) Forêt submontagnarde Peu fréquente Drypetes principum (Müll.Arg.) Hutch. B(i) Forêt submontagnarde Peu fréquente Eugenia leonensis Engl. & Brehmer B(i) Forêt submontagnarde Peu fréquente Garcinia smeathmannii (Planch. & Triana) Oliv. B(i) Forêt submontagnarde Peu fréquente Hypoestes triflora (Forssk.) Roem. & Schult. B(i) Forêt submontagnarde Fréquente Morus mesozygia Stapf B(i) Forêt submontagnarde Fréquente Nuxia congesta R.Br. ex Fresen. B(i) Forêt submontagnarde Peu fréquente Parinari excelsa Sabine B(i) Forêt submontagnarde Commune Peperomia fernandopoiana C.DC. B(i) Forêt submontagnarde Fréquente Pouteria altissima (A.Chev.) Baehni B(i) Forêt submontagnarde Peu fréquente Samanea leptophylla (Harms) Brenan & Brummitt B(i) Forêt submontagnarde Peu fréquente Santiria trimera (Oliv.) Aubrév. B(i) Forêt submontagnarde Fréquente Synsepalum cerasiferum (Welw.) T.D.Penn. B(i) Forêt submontagnarde Peu fréquente Syzygium staudtii (Engl.) Mildbr. B(i) Forêt submontagnarde Peu fréquente Trichilia djalonis A.Chev. B(i) Forêt submontagnarde Peu fréquente Uapaca chevalieri Beille B(i) Forêt submontagnarde Peu fréquente Zanthoxylum rubescens Hook.f. B(i) Forêt submontagnarde Peu fréquente

Tableau 76 : Critère B pour les montagnes sud de Simandou. Légende : ✓ = oui. Présence au sein du site : Abondante, commune, fréquente, peu fréquente, rare, inconnue.

Critère C : Habitats menacés 5% de la ressource 10% de la ressource

Type d’habitat ZTIP sous-critère UICN évaluation Liste Rouge ≥ nationale (pour C(i) et C(ii)) ≥ nationale (pour C(iii)) Superficie estimée du site (si connue) Forêt submontagnarde C(iii) ✓ Forêt sempervirente C(iii) ✓ Bowal ferralitique de haute altitude C(iii) ✓

Tableau 77 : Critère C pour les montagnes sud de Simandou.

180 Habitats Menacés et Zones Tropicales Importantes pour les Plantes (ZTIP) de Guinée, Afrique de l’Ouest Références bibliographiques

Sites internet : Etude d’Impact Social et Environnemental de Simandou (EISE), Rio Tinto 2012 : http://www.riotinto.com/ energyandminerals/seia-13651-fr.aspx UICN La Liste Rouge Mondiale des Espèces Menacées : https://uicn.fr/liste-rouge-mondiale/ Plan d’Aménagement et Plan de Gestion de la Forêt Classée du Pic de Fon 2010-2030 : https://www. thebiodiversityconsultancy.com/wp-content/uploads/2013/08/Plan-dAmenagement-de-la-Foret-Classee-du-Pic-de-Fon_ Version-Approuvee_ResolutionDiminuee-1.pdf

Publications : Couch, C., Magassouba, S., Rokni, S., and Cheek, M. (2017). Threatened plants species of Guinea-Conakry: A preliminary checklist. PeerJ Preprints. https://doi.org/10.7287/peerj.preprints.3451v1

La ZTIP en images

Vue du Pic Dabatini. (Photo : ©Xander van der Burgt 2008, RBG Kew)

Prairies submontagnardes sur un bowal ferralitique de haute altitude. (Photo : ©Xander van der Burgt 2008, RBG Kew)

Évaluation de ZTIP 18 : Montagnes sud de Simandou, Préfectures de Beyla et Macenta 181

Forêt submontagnarde, versant est. (Photo : ©Xander van der Burgt 2008, RBG Kew)

Impact des activités minières sur les montagnes du Simandou Sud. (Photo : ©Xander van der Burgt 2008, RBG Kew)

182 Habitats Menacés et Zones Tropicales Importantes pour les Plantes (ZTIP) de Guinée, Afrique de l’Ouest Acalypha guineensis J.K. Morton & G.A.Lavin Eriosema triformum Burgt (Photo : ©Xander van der Burgt 2008, RBG Kew) (Photo : ©Xander van der Burgt 2008, RBG Kew)

Anaheterotis (Dissotis) pobeguinii (Hutch. & Dalziel) Nemum bulbostyloides (Hooper) J. Raynal Ver.-Lib. & G.Kadereit (Photo : ©Xander van der Burgt 2008, RBG Kew) (Photo : ©Xander van der Burgt 2008, RBG Kew)

Évaluation de ZTIP 18 : Montagnes sud de Simandou, Préfectures de Beyla et Macenta 183 Évaluation de ZTIP 19 : Bowal ferralitique de Simbaraya, Préfecture de Kindia.

Critères de classification de la ZTIP : A(i), B(i), C(iii)

Évaluée par : Charlotte Couch et Martin Cheek (RBG Kew) Justification de l’évaluation ZTIP Le bowal ferralitique de basse altitude est un type d'habitat menacé en Guinée et peut abriter une grande diversité d'espèces herbacées ainsi que d'espèces rares et menacées, telles que Nymphoides guineensis dans des mares temporaires. Le bowal de Simbaraya est un bon exemple de ce type d’habitat qui est menacé en Guinée par l’exploitation minière, l’extraction de gravier, le surpâturage, et la construction de logements.

Aperçu du site Nom du site : Bowal ferralitique de Simbaraya Pays : République de Guinée Région administrative : Kindia Coordonnées géographiques centrales : 09° 53’ 46” N ; 12° 36’ 05” W Superficie : environ 7 km² Élévation minimale : 140 m Élévation maximale : 220 m

Description du Site Région de bowé ferralitiques au sud du village de Simbaraya dans la préfecture de Kindia. Elle est située le long de la route qui mène à Madina Oula et en Sierra Leone. Les bowé sont entourés par la savane arbustive, on y trouve aussi des ilôts forestiers, des étangs, et des marais temporaires.

184 Habitats Menacés et Zones Tropicales Importantes pour les Plantes (ZTIP) de Guinée, Afrique de l’Ouest Carte 36 : Délimitation de la ZTIP proposée pour protection.

Signifiance botanique Les bowés ferralitiques ont une composition différente des bowés de bauxite ou de grès, bien que certains de leurs micro-habitats soient similaires. Le bowal de Simbaraya contient des petits étangs avec Nymphoides guineensis, des zones herbeuses avec des dépressions, et des ilôts forestiers. Ce lieu héberge une diversité exceptionnelle d’espèces. Le bowal ferralitique de basse altitude est l’un des habitats menacés reconnu en Guinée. Il est principalement menacé par les activités minières, son fer étant proche de la surface.

Habitat général et description géologique La cuirasse ferrugineuse concrétisé est imperméable, ce qui provoque des inondations pendant la saison des pluies et la formation de marais temporaires. Les sols minces soutiennent les herbes et les espèces herbacées annuelles, ou des espèces à tubercules pouvant survivre pendant la saison sèche.

Problèmes de conservation Aucun des bowal ferralitique de basse altitude de Guinée n’est protégé actuellement. Cet habitat est menacé par l’exploitation minière, l’extraction de gravier, et la construction de logements. Les autres menaces pesant sur cet habitat sont le pâturage du bétail et les feux allumés par les éleveurs pendant la saison sèche ayant pour but d’aider les nouvelles pousses d'herbe.

Statut d’aire protégée Cette zone n’est pas actuellement protégée.

Évaluation de ZTIP 19 : Bowal ferralitique de Simbaraya, Préfecture de Kindia 185 Menaces –– L’extraction de gravier : Extrait pour les matériaux de construction.

–– Exploitation minière : Extraction du fer.

–– Urbanisation : Le bowal est utilisé pour la construction de maisons car il représente une base solide.

–– Feux : Les feux de brousse commencés par les éleveurs pour le pâturage des bovins.

–– Surpâturage : Par le bétail.

Niveau de Menace : Moyen

Critère A : Espèces menacées 1% de 1% la population 5% de la population

Critère A taxon présent ZTIP sous-critère UICN évaluation Liste Rouge ≥ globale ≥ nationale Est l’un des 5 meilleurs nationaux sites totale globale Population endémique) unique (site d’importanceEspèce socio-économique Présence au sein du site Nymphoides guineensis A. Raynal A(i) EN ✓ ✓ ✓ Rare Dilophotriche occidentalis Jacq.-Fél. A(i) VU ✓ ✓ Fréquente

Tableau 78 : Critère A pour le plateau de Tassing. Légende : ✓ = oui. Statut UICN : voir page 9. Présence au sein du site : Abondante, commune, fréquente, peu fréquente, rare, inconnue.

Critère B : Richesse botanique B(i) : richesse botanique exceptionnelle dans un habitat défini Code d’habitat et nom Le site fait partie du top 10% de la Le site est l'un des 5 meilleurs sites ressource nationale nationaux pour cet habitat Bowal ferralitique de basse altitude ✓

Tableau 79 : Critère B pour le bowal ferralitique de Simbaraya.

Critère B taxon présent d’après Sous-critère lequel l’espèce se qualifie B(i)Pour indicateur – d’habitat Présence au sein du site Acroceras amplectens Stapf B(i) Bowal ferralitique de basse altitude Adelostigma senegalense Benth. B(i) Bowal ferralitique de basse altitude Aeollanthus pubescens Benth. B(i) Bowal ferralitique de basse altitude Aeschynomene americana L. B(i) Bowal ferralitique de basse altitude Afrotrilepis pilosus (Boeck.) J.Raynal B(i) Bowal ferralitique de basse altitude Alysicarpus rugosus (Willd.) DC. B(i) Bowal ferralitique de basse altitude Anadelphia leptocoma (Trin.) Pilg. B(i) Bowal ferralitique de basse altitude Anadelphia trispiculata Stapf B(i) Bowal ferralitique de basse altitude Andropogon chinensis (Nees) Merr. B(i) Bowal ferralitique de basse altitude

186 Habitats Menacés et Zones Tropicales Importantes pour les Plantes (ZTIP) de Guinée, Afrique de l’Ouest Critère B taxon présent d’après Sous-critère lequel l’espèce se qualifie B(i)Pour indicateur – d’habitat Présence au sein du site Bryaspis lupulina (Planch.) Duvign. B(i) Bowal ferralitique de basse altitude Bulbostylis coleotricha (A.Rich.) C.B.Clarke B(i) Bowal ferralitique de basse altitude Caperonia serrata (Turcz.) Presl B(i) Bowal ferralitique de basse altitude Celosia argentea Voss B(i) Bowal ferralitique de basse altitude Celosia trigyna L. B(i) Bowal ferralitique de basse altitude Ceropegia deightonii Hutch. & Dalziel B(i) Bowal ferralitique de basse altitude Chamaecrista mimosoides (L.) Greene B(i) Bowal ferralitique de basse altitude Commelina nigritana Benth. B(i) Bowal ferralitique de basse altitude Crepidorhopalon gracilis (Pilg.) Eb.Fisch. B(i) Bowal ferralitique de basse altitude Crotalaria goreensis Guill. & Perr. B(i) Bowal ferralitique de basse altitude Cyanotis lanata Benth. B(i) Bowal ferralitique de basse altitude Cyclocarpa stellaris Afzel. ex Baker B(i) Bowal ferralitique de basse altitude Cyperus denudatus var. denudatus L.f. B(i) Bowal ferralitique de basse altitude Cyperus distans L.f. B(i) Bowal ferralitique de basse altitude Desmodium delicatulum A.Rich. B(i) Bowal ferralitique de basse altitude Desmodium velutinum (Willd.) DC. B(i) Bowal ferralitique de basse altitude Dilophotriche occidentalis Jacq.-Fél. B(i) Bowal ferralitique de basse altitude Dioscoreophyllum cumminsii var. cumminsii (Stapf) Diels B(i) Bowal ferralitique de basse altitude Dipcadi viride (L.) Moench B(i) Bowal ferralitique de basse altitude Diplacrum africanum (Benth.) C.B.Clarke B(i) Bowal ferralitique de basse altitude Dopatrium senegalense Benth. B(i) Bowal ferralitique de basse altitude Drosera indica L. B(i) Bowal ferralitique de basse altitude Elymandra subulata Jacq.-Fél. B(i) Bowal ferralitique de basse altitude Eriocaulon afzelianum Wikstr. ex Körn B(i) Bowal ferralitique de basse altitude Eriocaulon plumale subsp. plumale N.E.Br. B(i) Bowal ferralitique de basse altitude Eriosema glomeratum (Guill. & Perr.) Hook.f. B(i) Bowal ferralitique de basse altitude Euphorbia hyssopifolia L. B(i) Bowal ferralitique de basse altitude Floscopa axillaris (Poir.) C.B.Clarke B(i) Bowal ferralitique de basse altitude Fuirena umbellata Rottb. B(i) Bowal ferralitique de basse altitude Hibiscus squamosus Hochr. B(i) Bowal ferralitique de basse altitude Hydrolea macrosepala A. W. Benn. B(i) Bowal ferralitique de basse altitude Hyptis spicigera Lam. B(i) Bowal ferralitique de basse altitude Hyptis suaveolens (L.) Poit. B(i) Bowal ferralitique de basse altitude Indigofera capitata Kotschy B(i) Bowal ferralitique de basse altitude Indigofera simplicifolia Dennst. B(i) Bowal ferralitique de basse altitude Ipomoea eriocarpa R.Br. B(i) Bowal ferralitique de basse altitude Ischaemum rugosum Salisb. B(i) Bowal ferralitique de basse altitude Justicia ladanoides Lam. B(i) Bowal ferralitique de basse altitude Leersia drepanothrix Stapf B(i) Bowal ferralitique de basse altitude Limnophila barteri Skan B(i) Bowal ferralitique de basse altitude

Évaluation de ZTIP 19 : Bowal ferralitique de Simbaraya, Préfecture de Kindia 187 Critère B taxon présent d’après Sous-critère lequel l’espèce se qualifie B(i)Pour indicateur – d’habitat Présence au sein du site Limnophila dasyantha (Engl. & Gilg) Skan B(i) Bowal ferralitique de basse altitude Lindernia crustacea (L.) F.Muell. B(i) Bowal ferralitique de basse altitude Ludwigia hyssopifolia (G.Don) Exell B(i) Bowal ferralitique de basse altitude Mesanthemum radicans (Benth.) Koern. B(i) Bowal ferralitique de basse altitude Mollugo nudicaulis Lam. B(i) Bowal ferralitique de basse altitude Mukia maderaspatana (L.) M.J.Roem. B(i) Bowal ferralitique de basse altitude Nemum spadiceum (Lam.) Desv. B(i) Bowal ferralitique de basse altitude Nymphoides guineensis A.Raynal B(i) Bowal ferralitique de basse altitude Ocimum basilicum L. B(i) Bowal ferralitique de basse altitude Ocimum gratissimum L. B(i) Bowal ferralitique de basse altitude Oldenlandia herbacea (L.) Roxb. B(i) Bowal ferralitique de basse altitude Oryza longistaminata A.Chev. & Roehr. B(i) Bowal ferralitique de basse altitude Pandiaka angustifolia (Vahl) Hepper B(i) Bowal ferralitique de basse altitude Panicum cf. gracilicaule Rendle B(i) Bowal ferralitique de basse altitude Panicum pilgeri Mez B(i) Bowal ferralitique de basse altitude Parahyparrhenia annua (Hack.) Clayton B(i) Bowal ferralitique de basse altitude Parkia biglobosa (Jacq.) R.Br. ex G. Don B(i) Bowal ferralitique de basse altitude Pennisetum polystachion (L.) Schult. B(i) Bowal ferralitique de basse altitude Pycreus capillifolius (A.Rich.) C.B.Clarke B(i) Bowal ferralitique de basse altitude Raphionacme brownii Scott-Elliot B(i) Bowal ferralitique de basse altitude Rhynchospora triflora Vahl B(i) Bowal ferralitique de basse altitude Sacciolepis cymbiandra Stapf B(i) Bowal ferralitique de basse altitude Scleria sphaerocarpa (E.A. Rob.) Napper B(i) Bowal ferralitique de basse altitude Sesamum radiatum Schum. & Thonn. B(i) Bowal ferralitique de basse altitude Spermacoce filifolia (Schum. & Thonn.) J.-P.Lebrun & Stork B(i) Bowal ferralitique de basse altitude Spermacoce hepperiana Verdc. B(i) Bowal ferralitique de basse altitude Spermacoce ruelliae DC. B(i) Bowal ferralitique de basse altitude Spermacoce verticillata L. B(i) Bowal ferralitique de basse altitude Striga asiatica (L.) Kuntze B(i) Bowal ferralitique de basse altitude Tephrosia bracteolata Guill. & Perr. B(i) Bowal ferralitique de basse altitude Torenia thouarsii (Cham. & Schltdl.) Kuntze B(i) Bowal ferralitique de basse altitude Urena lobata L. B(i) Bowal ferralitique de basse altitude Utricularia tortilis Welw. ex Oliv. B(i) Bowal ferralitique de basse altitude Vernonia cinerea (L.) Less. B(i) Bowal ferralitique de basse altitude Vigna filicaulis Hepper B(i) Bowal ferralitique de basse altitude Waltheria indica L. B(i) Bowal ferralitique de basse altitude Wissadula amplissima var. rostrata (L.) R.E.Fr. B(i) Bowal ferralitique de basse altitude

Tableau 80 : Critère B pour le bowal ferralitique de Simbaraya. Légende : ✓ = oui. Présence au sein du site : Abondante, commune, fréquente, peu fréquente, rare, inconnue.

188 Habitats Menacés et Zones Tropicales Importantes pour les Plantes (ZTIP) de Guinée, Afrique de l’Ouest Critère C : Habitats menacés 5% de la ressource 10% de la ressource

Type d’habitat ZTIP sous-critère UICN évaluation Liste Rouge ≥ nationale (pour C(i) et C(ii)) ≥ nationale (pour C(iii)) Superficie estimée du site (si connue) Bowal ferralitique de basse altitude C(iii) ✓ Environ 7km²

Tableau 81 : Critère C pour le bowal ferralitique de Simbaraya Références bibliographiques

Sites internet : UICN La Liste Rouge Mondiale des Espèces Menacées : https://uicn.fr/liste-rouge-mondiale/

Publications : Couch, C., Magassouba, S., Rokni, S., and Cheek, M. (2017). Threatened plants species of Guinea-Conakry: A preliminary checklist. PeerJ Preprints. https://doi.org/10.7287/peerj.preprints.3451v1

La ZTIP en images

Bowal ferralitique de Simbaraya, novembre 2012. (Photo : ©M. Cheek, RBG Kew)

Évaluation de ZTIP 19 : Bowal ferralitique de Simbaraya, Préfecture de Kindia 189 Éleveurs sur le bowal de Simbaraya, novembre 2012. (Photo : ©M. Cheek, RBG Kew)

Végétation de chasse éphémère, novembre 2012. (Photo : ©M.-H. Weech, RBG Kew)

Végétation de chasse éphémère, novembre 2012. (Photo : ©M.-H. Weech, RBG Kew)

190 Habitats Menacés et Zones Tropicales Importantes pour les Plantes (ZTIP) de Guinée, Afrique de l’Ouest Évaluation de ZTIP 20 : Plateau de Tassing, Préfectures de Coyah et Kindia.

Critères de classification de la ZTIP : A(i), C(iii)

Évaluée par : Charlotte Couch et Xander van der Burgt (RBG Kew) Justification de l’évaluation ZTIP Le plateau de Tassing est un site important pour les espèces de falaises de grès et pour les espèces ayant des besoins spécifiques en matière d'habitat. Ce n'est que le deuxième site mondial connu pour Mesanthemum bennae et Cailliella praerupticola, et sa cascade est le seul site mondial connu pour une nouvelle espèce de Podostemaceae en cours de description (Inversodicraea sp. nov. tassing). En outre, il abrite plusieurs espèces endémiques guinéennes menacées et d'autres espèces menacées au niveau mondial.

Aperçu du site Nom du site : Plateau de Tassing Pays : République de Guinée Régions administratives : Coyah et Kindia Coordonnées géographiques centrales : 09° 43’ N ; 13° 12’ W Superficie : 0,5 km² Élévation minimale : 100 m Élévation maximale : 740 m

Description du site Plateau de grès avec de hautes falaises dans certaines parties et des vallées boisées, escarpées, et rocheuses dont l'accès est limité. Le plateau chevauche les préfectures de Coyah et de Kindia. Les villages les plus proches sont Malassi au sud-ouest et Fossikouré au nord-est. Les pentes inférieures de la vallée et le plateau ont été dégagés pour l'agriculture. Le plateau est également utilisé comme pâture pour le bétail. Les prairies sont brûlées pendant la saison sèche. Plusieurs cascades saisonnières s’écoulent sur le plateau, la plus grande près de Malassi fournit un habitat à une espèce unique de Podostemaceae.

Évaluation de ZTIP 20 : Plateau de Tassing, Préfectures de Coyah et Kindia 191 Carte 37 : Délimitation de la ZTIP proposée pour protection. Zone intégralement protégée en rouge, zone de tampon en jaune.

Signifiance botanique Un certain nombre d’espèces endémiques guinéennes menacées sont présentes sur le plateau de Tassing ; certaines sont spécifiques aux falaises de grès du Fouta Djalon inférieur : Cailliella praerupticola, Pitcairnia feliciana, Mesanthemum bennae (en dehors de Kounounkan), Heterotis pygmaea, et Anisotes guineensis. En raison de la fragmentation de la forêt de basse altitude sur la côte guinéenne, cette région est un refuge important. Les vallées boisées possèdent des populations de deux espèces en danger (EN) Talbotiella cheekii et Diospyros feliciana en plus de plusieurs espèces d’arbres légumineux vulnérables. La cascade abrite une nouvelle espèce de Podostemaceae, en cours de description. Les falaises de grès, les cascades de Podostemaceae, et les forêts de plaine sont reconnues comme des habitats menacés en Guinée.

Habitat général et description géologique Grès recouvrant une roche plutonique / métamorphique. Falaises de grès avec des crevasses et des fissures. Sols fins sur le plateau avec quelques affleurements rocheux. Sur les pentes inférieures, les sols sont plus profonds et riches en humus.

Problèmes de conservation Les principales menaces de cette ZTIP sont issues de l’agriculture. La forêt a été défrichée sur les pentes inférieures et sur certaines parties du plateau pour y établir des champs. La zone des hauts plateaux a été brûlée à plusieurs reprises en raison de la présence d’éleveurs et les espèces qui auraient normalement été présentes dans cette zone ont été poussées jusqu'aux limites du plateau et de la falaise, par exemple Mesanthemum bennae et Cailliella praerupticola. Il y a aussi des zones d’abattage d'arbres localisées pour les matériaux de construction et la chasse.

Statut d’aire protégée Cette zone n’est pas actuellement protégée.

192 Habitats Menacés et Zones Tropicales Importantes pour les Plantes (ZTIP) de Guinée, Afrique de l’Ouest Menaces –– Déforestation : Coupe de bois abusive par la population riveraine.

–– Agriculture : La culture du riz sur les coteaux.

–– Transhumance : feux de brousse par les éleveurs pour le pâturage du bétail.

Niveau de Menace : Élevé

Critère A : Espèces menacées 1% de 1% la population 5% de la population

Critère A taxon présent ZTIP sous-critère UICN évaluation Liste Rouge ≥ globale ≥ nationale Est l’un des 5 des meilleurs nationaux sites totale globale Population endémique) unique (site d’importanceEspèce socio- économique Présence au sein du site Talbotiella cheekii Burgt A(i) EN ✓ ✓ ✓ Abondante Cailliella praerupticola Jacq.-Fél. A(i) EN ✓ ✓ ✓ Fréquente Mesanthemum bennae Jacq.-Fél. A(i) EN ✓ ✓ ✓ Rare Heterotis pygmaea (A.Chev. & Jacq.-Fél.) Jacq.-Fél. A(i) EN ✓ ✓ ✓ Rare Cryptosepalum tetraphyllum (Hook.f.) Benth. A(i) VU ✓ Abondante Gilbertiodendron aylmeri (Hutch. & Dalziel) J.Léonard A(i) VU ✓ ✓ ✓ Fréquente Tessmannia baikieaoides Hutch. & Dalziel A(i) VU ✓ ✓ ✓ Fréquente Copaifera salikounda Heckel A(i) VU ✓ ✓ ✓ Rare Diospyros feliciana Letouzey & F.White A(i) EN ✓ ✓ ✓ Fréquente Pitcairnia feliciana (A.Chev.) Harms & Mildbr. A(i) EN ✓ ✓ ✓ Fréquente Anisotes guineensis Lindau A(i) EN ✓ ✓ Peu fréquente Inversodicraea sp. nov. tassing A(i) EN ✓ ✓ ✓ ✓ Rare

Table 82 Critère A pour le Plateau de Tassing. Légende : ✓ = oui. Statut UICN : voir page 9. Présence au sein du site : Abondante, commune, fréquente, peu fréquente, rare, inconnue.

Critère B : Richesse Botanique Il n’y a pas suffisamment de données disponibles.

Critère C : Habitats menacés 5% de la ressource 10% de la ressource

Type d’habitat ZTIP sous-critère UICN évaluation Liste Rouge ≥ nationale (pour C(i) et C(ii)) ≥ nationale (pour C(iii)) Superficie estimée du site (si connue) Falaises gréseuses C(iii) ✓ Forêt sempervirente (Guinée Maritime) C(iii) ✓

Table 83 Critère C pour le Plateau de Tassing.

Évaluation de ZTIP 20 : Plateau de Tassing, Préfectures de Coyah et Kindia 193 Références bibliographiques

Sites internet : UICN La Liste Rouge Mondiale des Espèces Menacées : https://uicn.fr/liste-rouge-mondiale/

Publications : Couch, C., Magassouba, S., Rokni, S., and Cheek, M. (2017). Threatened plants species of Guinea-Conakry: A preliminary checklist. PeerJ Preprints. https://doi.org/10.7287/peerj.preprints.3451v1

ZTIP en photos.

Forêt dans la vallée, Malassi (Photo : ©X. van der Burgt, RBG Kew)

Impact de l’agriculture sur les pentes inférieures (Photo : ©X. van der Burgt, RBG Kew)

194 Habitats Menacés et Zones Tropicales Importantes pour les Plantes (ZTIP) de Guinée, Afrique de l’Ouest

Falaises gréseuses de Malassi (Photo : ©X. van der Burgt, RBG Kew)

Heterotis pygmaea Anisotes guineensis (Photo : ©X. van der Burgt, RBG Kew) (Photo : ©X. van der Burgt, RBG Kew)

Cailliella praerupticola et Mesanthemum bennae (Photo : ©X. van der Burgt, RBG Kew)

Évaluation de ZTIP 20 : Plateau de Tassing, Préfectures de Coyah et Kindia 195 Évaluation de ZTIP 21 : Les inselbergs côtiers de Tonkoyah, Forécariah

Critères de classification de la ZTIP : A(i), C(iii)

Évaluée par : Charlotte Couch (RBG Kew) et Denise Molmou (Herbier National de Guinée) Justification de l’évaluation ZTIP Ce complexe d'inselberg est l'un des meilleurs représentants des inselbergs côtiers en Guinée, et en Afrique de l'Ouest en général. Les inselbergs comportent des populations significatives de quatre espèces menacées, y compris la plus grande population connue de Raphionacme caerulea. Ils sont menacés par les carrières, les pâturages nomades, et les espèces envahissantes.

Aperçu du site Nom du site : Inselbergs côtiers de Tonkoyah Pays : République de Guinée Région administrative : Forécariah Coordonnées géograhiques centrales : 09° 25’ 6,9” N ; -13° 14’ 16,8” W Superficie : 6,12 km² Élévation minimale : 7 m Élévation maximale : 20 m

Description du Site Le complexe d’inselbergs de Tonkoyah est situé dans la zone côtière de Forécariah. Il s'agit d'une série d'inselbergs de bouclier de granite de faible hauteur et dont la taille varie entre 100 m et 1 km. La plupart des inselbergs sont bordés de mangrove et certains ont de petites parcelles de forêts qui leur sont associées. Pendant la saison sèche, la seule végétation présente sont les plantes déshydratées d'Afrotrilepis pilosa formant souvent des structures de candélabres, et la plupart des inselbergs sont recouverts d'une croûte d'algues. Pendant la saison des pluies, ces inselbergs sont couverts d'une variété d'espèces et d'habitats qui peuvent être classés en micro-habitats (Porembski, 1999) tels que les mares temporaires et les dépressions humides, ces dernières étant dominées par l'herbe Dilophotiche occidentalis. Certains des inselbergs de ce complexe comportent également des espèces menacées telles que Raphionacme caerulea (EN) et Plectranthus linearifolius (EN). Dans les parcelles de forêt associées à certains de ces inselbergs, Stylochaeton pilosus (EN) peut également être présente. Les inselbergs de cette zone sont menacés par l'extraction de matériaux destinés à la construction, par exemple une carrière a été commencée dans la région en 2013.

196 Habitats Menacés et Zones Tropicales Importantes pour les Plantes (ZTIP) de Guinée, Afrique de l’Ouest Carte 38 : La ZTIP proposée en relation avec la région entière de la Guinée Maritime.

Carte 39 : Délimitation des ZTIP proposées pour protection. Zone intégralement protégée en rouge, zone de tampon en jaune.

Évaluation de ZTIP 21 : Les inselbergs côtiers de Tonkoyah, Forécariah 197 Signifiance botanique Les micro-habitats trouvés sur ces inselbergs hébergent plusieurs espèces menacées. Le plus grand inselberg a l'une des populations les plus significatives de Raphionacme caerulea et Plectranthus linearifolius ; la forêt adjacente abrite également une petite population de Stylochaeton pilosus. D'autres inselbergs du complexe ont de petites populations de Raphionacme, et les parcelles de forêts adjacentes comportent des populations de Stylochaeton pilosus de tailles variables ainsi qu’une petite population de Marsdenia exellii, une liane rare Apocynaceae associée à la végétation de l'interface des inselbergs et de la forêt.

Habitat général et description géologique Inselbergs de bouclier de granit avec plusieurs micro-habitats différents présents. Zones d'infiltration et de dépressions avec des sols minces, des touffes formant Afrotrilepis pilosus, des étangs temporaires, des fissures et des crevasses, et des zones forestières associées.

Problèmes de conservation La principale menace pour les inselbergs en Guinée provient des carrières. Une carrière a déjà été ouverte dans la région, et il est possible que d’autres y voient le jour. L'espèce envahissante Breynia disticha y a également été enregistrée en petit nombre en 2012. Nous travaillons avec les villageois de Tonkoyah depuis plusieurs années et ils sont conscients de l'importance des espèces de plantes rares. Ils ont également des problèmes avec les éleveurs nomades qui traversent et brûlent la végétation des inselbergs et des zones voisines pour créer de nouveaux pâturages. Cela peut influencer la quantité de graines produites et distribuées par Raphionacme les feux étant souvent mis en janvier lorsque les fruits mûrissent.

Statut d’aire protégée Cette zone n’est pas actuellement protégée.

Menaces –– Pastoralisme : Élevage de bétail. –– Coup de bois : Abbatage de l’arbre des mangroves. –– Infrastructure : Chemin de transport allant des mangroves au village. –– Carrières : Extraction du granite. –– Espèces envahissantes : Présence de Breynia disticha. Niveau de Menace : Moyen à élevé

Critère A : Espèces menacées 1% de 1% la population 10% de la population

Critère A taxon présent ZTIP sous-critère UICN évaluation Liste Rouge ≥ globale ≥ globale Est l’un des 5 meilleurs nationaux sites totale globale Population endémique) unique (site d’importanceEspèce socio-économique Présence au sein du site Raphionacme caerulea E.A.Bruce A(i) EN ✓ ✓ ✓ Fréquente Plectranthus linearifolius (J.K.Morton) A(i) EN ✓ ✓ ✓ Peu fréquente B.J.Pollard & A.J.Paton Marsdenia exellii C.Norman A(i) EN ✓ ✓ ✓ Rare Stylochaeton pilosus Bogner A(i) EN ✓ ✓ ✓ Peu fréquente

Table 84 Criterion C for [insert site location from title]. Légende : ✓ = oui. Statut UICN : voir page 9. Présence au sein du site : Abondante, commune, fréquente, peu fréquente, rare, inconnue.

198 Habitats Menacés et Zones Tropicales Importantes pour les Plantes (ZTIP) de Guinée, Afrique de l’Ouest Critère B : Richesse botanique Il n’y a pas suffisamment de données disponibles.

Critère C : Habitats menacés 5% de la ressource 10% de la ressource

Type d’habitat ZTIP sous-critère UICN évaluation Liste Rouge ≥ nationale (pour C(i) et C(ii)) ≥ nationale (pour C(iii)) Superficie estimée du site (si connue) Inselbergs (côtiers) C(iii) ✓

Tableau 85 : Critère A pour les inselbergs côtiers de Tonkoyah.

Références bibliographiques

Sites internet : UICN La Liste Rouge Mondiale des Espèces Menacées : https://uicn.fr/liste-rouge-mondiale/

Publications : Couch, C., Magassouba, S., Rokni, S., and Cheek, M. (2017). Threatened plants species of Guinea-Conakry: A preliminary checklist. PeerJ Preprints. https://doi.org/10.7287/peerj.preprints.3451v1 Lisowski, S. (2009). Flore (Angiospermes) de la République de Guinée. Scripta Botanica Belgica. Meise : Jardin Botanique National de Belgique

La ZTIP en images

Plectranthus linearifolius (J.K.Morton) B.J.Pollard & Raphionacme caerulea E.A.Bruce (EN). A.J.Paton (EN). (Photo : ©M. Cheek, RBG Kew) (Photo : ©M. Cheek, RBG Kew)

Évaluation de ZTIP 21 : Les inselbergs côtiers de Tonkoyah, Forécariah 199

Stylochaeton pilosus Bogner (EN), dans la petite parcelle de forêt près de de l’inselberg « 7C ». (Photo : ©C. Couch, RBG Kew)

Inselberg « 7 », le plus grand des inselbergs de bouclier granitique, juillet 2013. (Photo : ©C. Couch, RBG Kew)

200 Habitats Menacés et Zones Tropicales Importantes pour les Plantes (ZTIP) de Guinée, Afrique de l’Ouest Évaluation de ZTIP 22 : Forêt Classée de Ziama, Préfecture de Macenta

Critères de classification de la ZTIP : A(i), B(ii), C(iii)

Évaluée par : Charlotte Couch, Martin Cheek (RBG Kew), et Pépé Haba (Guinée Biodiversité) Justification de l’évaluation ZTIP Le massif de Ziama constitue une matrice riche en forêt submontagnardes ponctuées par des inselbergs granitiques et constitue une transition vers la forêt de basse altitude. Cette ZTIP héberge une large gamme d’espèces végétales dont deux espèces endémiques mondiales au Ziama (Mikaniopsis camarae et Inversodicraea pepehabai), et 33 espèces d’une gamme restreinte. Il s’agit de l’une des plus grandes zones de forêt submontagnarde du pays et d’une importante zone de forêt sempervirente de basse altitude, bien que perturbée. Des populations significatives d’espèces menacées se trouvent ici. La forêt classée de Ziama abrite de nombreux villages. Des preuves de déforestation anciennes et nouvelles peuvent être aperçues dans sa partie sud, caractérisée par une forêt de basse altitude. Bien que Ziama soit déjà une Réserve de la Biosphère, il n’existe pas de plan de gestion spécifique pour ses espèces végétales.

Aperçu du site Nom du site : Forêt Classée de Ziama Pays : République de Guinée Région administrative : Préfecture de Macenta Coordonnées géographiques centrales : 08° 15’ 57” N ; 09° 20’ 43” W Superficie : 1 161,7 km² Élévation minimale : 450 m Élévation maximale : 1 250 m

Description du site La forêt classée de Ziama consiste en une chaine de montagnes alignées approximativement du sud-ouest au nord-est avec des quantités importantes, à l’échelle nationale de forêts submontagnardes et d’inselbergs granitiques avec prairies. Des deux côtés de la chaine se trouvent des aires de forêt sempervirente de basse altitude, également d’importance nationale. La région est traversée par des rivières aux eaux vives, qui représentent un habitat pour la famille de Podostemaceae.

Évaluation de ZTIP 22 : Forêt Classée de Ziama, Préfecture de Macenta 201 Carte 40 : Délimitation de la ZTIP proposée basée sur l'aire protégée existante.

Signifiance botanique En raison de la variation et l’intégrité des types de végétation de la zone, il existe une richesse botanique exceptionnelle dans la forêt classée du Mt Ziama. Trente-trois espèces rares, menacées, et/ou endémiques s’y trouvent, dont Cassipourea adamii (EN) dans la forêt submontagnarde, Tarenna hutchinsonii (CR) et Gymnosiphon samoritoureanus (EN) dans la forêt sempervirente, et Inversodicraea pepehabai (EN) une espèce endémique des fleuves à débit rapide.

Habitat général et description géologique Ziama est constitué d’une chaine de montagnes granitiques. La plupart sont couvertes par la forêt sempervirente de basse altitude et la forêt submontagnarde. Les inselbergs possèdent une végétation ouverte et boisée, une savane arbustive, des prairies, et des zones rocheuses. La forêt sempervirente de basse altitude qui entoure la chaîne de montagne est principalement située sur les roches de base de l’époque archéenne.

Problèmes de conservation Dans la forêt de basse altitude se trouvent des villages, ce qui provoque des inquiétudes quant au déboisement potentiel de la forêt. De vastes zones de forêt de basse altitude ont été converties pour les plantations d’arbres monospécifiques, généralement Terminalia sp. Dans la forêt submontagnarde se trouvent des plantations de thé et Cinchona, on craint que ces plantations reprennent leur production. Ziama est probablement fréquentée par les chasseurs, ce qui aura réduit la densité de nombreuses espèces animales, et pourrait nuire à certaines espèces végétales. La collecte de Piper guineensis par les braconniers consiste à abattre les arbres pour en atteindre la liane.

Statut d’aire protégée La forêt a été classée en 1942 et elle possède le statut de Réserve Intégrale. Elle a également été désignée Réserve de l'Homme et de la Biosphère (Massif du Ziama) en 1989. Un plan de gestion existe pour cette zone, mais son étendue est actuellement inconnue, il est également obsolète (évaluation Birdlife International, 2007) et mal appliqué.

202 Habitats Menacés et Zones Tropicales Importantes pour les Plantes (ZTIP) de Guinée, Afrique de l’Ouest Menaces –– Agriculture : Des preuves de défrichement pour l'agriculture et des plantations ont pu être observés dans la zone protégée. –– Coupe et récolte du bois : Coupe du bois à un niveau de subsistance. Récolte de Piper guineensis. Niveau de Menace : Moyen

Critère A : Espèces menacées 1% de 1% la population 5% de la population

Critère A taxon présent ZTIP sous-critère UICN évaluation Liste Rouge ≥ globale ≥ nationale Est l’un des 5 meilleurs nationaux sites totale globale Population endémique) unique (site d’importanceEspèce socio-économique Présence au sein du site Brachystephanus jaundensis Lindau subsp. nimbae A(i) VU ✓ ✓ ✓ Peu fréquente (Heine) I.Darbysh. Bryaspis humularioides Gledhill A(i) EN? ✓ ✓ ✓ Peu fréquente Cassia aubrevillei Pellegr. A(i) VU ✓ ✓ ✓ Peu fréquente Cassipourea adamii Jacq.-Fél. A(i) EN ✓ ✓ ✓ Peu fréquente Cryptosepalum tetraphyllum (Hook. f.) Benth. A(i) VU ✓ Peu fréquente Dalbergia adamii Berhaut A(i) VU ✓ ✓ ✓ Peu fréquente Dorstenia astyanactis Aké Assi A(i) VU ✓ ✓ ✓ Peu fréquente Drypetes afzelii (Pax) Hutch. A(i) VU ✓ ✓ ✓ Inconnue Entandrophragma candollei Harms A(i) VU ✓ ✓ ✓ ✓ Inconnue Entandrophragma cylindricum (Sprague) Sprague A(i) VU ✓ ✓ ✓ ✓ Inconnue Entandrophragma utile (Dawe & Sprague) Sprague A(i) VU ✓ ✓ ✓ ✓ Inconnue Garcinia kola Heckel A(i) VU ✓ ✓ ✓ ✓ Inconnue Genlisea barthlottii Porembski, Eb. Fisch. & Gemmel A(i) VU ✓ ✓ ✓ Peu fréquente Gladiolus praecostatus Marais A(i) VU ✓ ✓ ✓ Rare Gymnosiphon samoritoureanus Cheek A(i) EN ✓ ✓ ✓ Peu fréquente Heterotis sylvestris (Jacq.-Fél.) Jacq.-Fél. A(i) EN ✓ ✓ ✓ Peu fréquente Hymenocoleus multinervis Robbr. A(i) VU ✓ ✓ ✓ Inconnue Inversodicraea pepehabai Cheek A(i) EN ✓ ✓ ✓ ✓ Peu fréquente Mikaniopsis camarae Lisowski A(i) CR ✓ ✓ ✓ ✓ Peu fréquente Milicia regia (A. Chev.) C. C. Berg A(i) VU ✓ ✓ ✓ ✓ Inconnue Monocymbium lanceolatum C. E. Hubb. A(i) VU ✓ ✓ Inconnue Mostuea adamii Sillans A(i) EN ✓ ✓ ✓ Inconnue Nemum bulbostyloides (S. S. Hooper) J. Raynal A(i) VU ✓ Inconnue Neolemonniera clitandrifolia (A. Chev.) Heine A(i) EN ✓ ✓ ✓ Peu fréquente Osbeckia praviantha Jacq.-Fél. A(i) EN ✓ ✓ ✓ Inconnue Pauridiantha schnellii N. Hallé A(i) VU? ✓ ✓ ✓ Inconnue Psychotria samoritourei Cheek A(i) VU ✓ ✓ ✓ Inconnue Rinorea djalonensis A. Chev. ex Hutch. & Dalziel A(i) EN ✓ ✓ ✓ Inconnue Salacighia linderi (Loes. ex Harms) Blakelock A(i) VU? ✓ ✓ ✓ Inconnue Tarenna hutchinsonii Bremek. A(i) CR ✓ ✓ ✓ Peu fréquente Vepris felicis Breteler A(i) CR ✓ ✓ ✓ Peu fréquente

Tableau 86 : Critère A pour la forêt classée de Ziama. Légende : ✓ = oui. Statut UICN : voir page 9. Présence au sein du site : Abondante, commune, fréquente, peu fréquente, rare, inconnue.

Évaluation de ZTIP 22 : Forêt Classée de Ziama, Préfecture de Macenta 203 Critère B : Richesse Botanique B(ii) : nombre exceptionnel d'espèces d'importance pour la conservation – tableau d'enregistrement du site (d'après la liste nationale convenue) Code d’habitat et nom Le site contient ≥ 3% des espèces Le site est l'un des 15 lieux les plus de la liste nationale riches du pays ✓ ✓

Tableau 87 : Critère B pour la forêt classée de Ziama.

Critère B taxon présent d’après Sous-critère lequell’espèce se qualifie B(i)Pour indicateur – d’habitat Présence au sein du site Brachystephanus jaundensis Lindau subsp. nimbae (Heine) I.Darbysh. B(ii) Peu fréquente Bryaspis humularioides Gledhill B(ii) Peu fréquente Cassia aubrevillei Pellegr. B(ii) Peu fréquente Cassipourea adamii Jacq.-Fél. B(ii) Peu fréquente Cryptosepalum tetraphyllum (Hook. f.) Benth. B(ii) Peu fréquente Dalbergia adamii Berhaut B(ii) Peu fréquente Dorstenia astyanactis Aké Assi B(ii) Peu fréquente Drypetes afzelii (Pax) Hutch. B(ii) Inconnue Entandrophragma candollei Harms B(ii) Inconnue Entandrophragma cylindricum (Sprague) Sprague B(ii) Inconnue Entandrophragma utile (Dawe & Sprague) Sprague B(ii) Inconnue Garcinia kola Heckel B(ii) Inconnue Genlisea barthlottii Porembski, Eb. Fisch. & Gemmel B(ii) Peu fréquente Gladiolus praecostatus Marais B(ii) Rare Gymnosiphon samoritoureanus Cheek B(ii) Peu fréquente Heterotis sylvestris (Jacq.-Fél.) Jacq.-Fél. B(ii) Peu fréquente Inversodicraea pepehabai Cheek B(ii) Peu fréquente Mikaniopsis camarae Lisowski B(ii) Peu fréquente Milicia regia (A. Chev.) C. C. Berg B(ii) Inconnue Monocymbium lanceolatum C. E. Hubb. B(ii) Inconnue Mostuea adamii Sillans B(ii) Inconnue Nemum bulbostyloides (S. S. Hooper) J. Raynal B(ii) Inconnue Neolemonniera clitandrifolia (A. Chev.) Heine B(ii) Peu fréquente Osbeckia praviantha Jacq.-Fél. B(ii) Inconnue Psychotria samoritourei Cheek B(ii) Inconnue Rinorea djalonensis A. Chev. ex Hutch. & Dalziel B(ii) Inconnue Tarenna hutchinsonii Bremek. B(ii) Peu fréquente Vepris felicis Breteler B(ii) Peu fréquente

Tableau 88 : Critère B pour la forêt classée de Ziama. Légende : ✓ = oui. Présence au sein du site : Abondante, commune, fréquente, peu fréquente, rare, inconnue.

204 Habitats Menacés et Zones Tropicales Importantes pour les Plantes (ZTIP) de Guinée, Afrique de l’Ouest Critère C : Habitats menacés 5% de la ressource 10% de la ressource

Type d’habitat ZTIP sous-critère UICN évaluation Liste Rouge ≥ nationale (pour C(i) et C(ii)) ≥ nationale (pour C(iii)) Superficie estimée du site (si connue) Forêt sempervirente C(iii) ✓ Forêt submontagnarde C(iii) ✓ Inselbergs C(iii) ✓

Tableau 89 : Critère C pour la forêt classée de Ziama.

Références bibliographiques

Sites internet : Birdlife international : http://datazone.birdlife.org/site/factsheet/massif-du-ziama-iba-guinea/ UICN La Liste Rouge Mondiale des Espèces Menacées : https://uicn.fr/liste-rouge-mondiale/ UNESCO Man and Biosphere Reserves: http://www.unesco.org/new/en/natural-sciences/environment/ecological-sciences/ biosphere-reserves/africa/guinea/massif-du-ziama/

Publications : Couch, C., Magassouba, S., Rokni, S., and Cheek, M. (2017). Threatened plants species of Guinea-Conakry: A preliminary checklist. PeerJ Preprints. https://doi.org/10.7287/peerj.preprints.3451v1

Rapports de terrain : Décembre 2016 et février 2017 par Pépé Haba, Guinée Biodiversité

La ZTIP en images

Mt Ziama durant la saison pluvieuse, septembre. (Photo : ©Xander van der Burgt, RBG Kew)

Évaluation de ZTIP 22 : Forêt Classée de Ziama, Préfecture de Macenta 205

Mt Ziama, vue de l’un des côtés d’un inselberg, septembre. (Photo : ©Xander van der Burgt, RBG Kew)

Mt Ziama, vue de la transition entre l'inselberg, la forêt submontagnarde, et la prairie. (Photo : ©Xander van der Burgt, RBG Kew)

206 Habitats Menacés et Zones Tropicales Importantes pour les Plantes (ZTIP) de Guinée, Afrique de l’Ouest

Plantation de palmier avec une case de travailleurs, Mt Ziama. (Photo : ©Xander van der Burgt, RBG Kew)

Gymnosiphon samoritoureanus (Burmanniaceae) (EN) Dorstenia astyanactis (Moraceae) (VU) épiphyte. saprophyte de la forêt-chaussée. (Photo : ©Xander van der Burgt, RBG Kew) (Photo : ©Xander van der Burgt, RBG Kew)

Évaluation de ZTIP 22 : Forêt Classée de Ziama, Préfecture de Macenta 207 Références

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Data available from: https:// UNESCO. earthenginepartners.appspot.com/science-2013-global-forest/ download_v1.4.html Hind, D.J.N. 2014. A synopsis of the African genus Lipotriche (Compositae: Heliantheae: Ecliptinae). Kew Bull. 69(3): 1-14. https://doi.org/10.1007/s12225-014-9528-7

208 Habitats Menacés et Zones Tropicales Importantes pour les Plantes (ZTIP) de Guinée, Afrique de l’Ouest

Appendice A : Espèces menacées par ZTIP Forêt de Ziama de Forêt

✓ ✓ ✓ ✓

Inselbergs Tonkoyah Inselbergs Plateau de Tassing de Plateau

✓ ✓

Simbaraya Mts Simandou Mts

✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ Chute de la Saala la de Chute

✓ Mt Nimba Mt

✓ ✓ ✓ ✓ ✓

Mt Wokou Mt Mt Béro Mt

✓ ✓ ✓ ✓ ✓ Moyen Bafing Moyen

✓ ✓ ✓

Inselbergs Moofanyi Inselbergs Kounounkan

✓ ✓ ✓ Koukoutamba

Mt Konossou Mt

Koba

Chutes de Kambadga de Chutes Kakiwondi

✓ ✓

Grandes Chutes Grandes Forêt de Gbélén de Forêt

✓ ✓ Mt Gangan Mt

✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ Forêt de Diécké de Forêt

✓ ✓ ✓ ✓ ✓

Bowal Tankon Bowal Statut UICN Statut VU VU ? VU VU EN VU VU? CR VU VU VU EN VU VU EN VU EN? EN EN EN CR EN VU VU EN VU akeassii nimbae nimbaensis

Anadelphia macrochaeta Anadelphia Amorphophallus abyssinicus subsp. Acridocarpus spectabilisAcridocarpus africana Afzelia ferruginea Albizia samoritourei Allophylus Amanoa bracteosa Anadelphia pumila pumila Anadelphia Genre et espèce Acalypha guineensis Anadelphia trichaeta trichaeta Anadelphia Anaheterotis (Dissotis)Anaheterotis pobeguinii Anisotes guineensis Anopyxis klaineana Anubias gracilis chevalieri Apodiscus Baphia heudelotiana Bryaspis humularioides Bulbostylis guineensis Cassipourea adami Barleria asterotricha asterotricha Barleria Begonia subsp. quadrialata Brachystephanus jaundensis subsp. Brachystephanus oreacanthus Cailliella praerupticola Cassia aubrevillei fikifiki Cassia

209

Appendice A : Espèces menacées par ZTIP Forêt de Ziama de Forêt

✓ ✓ ✓ ✓

Inselbergs Tonkoyah Inselbergs Plateau de Tassing de Plateau

✓ Simbaraya

✓ Mts Simandou Mts

✓ ✓ ✓ ✓ Chute de la Saala la de Chute

✓ Mt Nimba Mt

✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓

Mt Wokou Mt Mt Béro Mt

✓ Moyen Bafing Moyen

✓ ✓ ✓ ✓ Inselbergs Moofanyi Inselbergs

✓ Kounounkan

✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓

Koukoutamba

Mt Konossou Mt Koba

✓ ✓

Chutes de Kambadga de Chutes Kakiwondi

✓ ✓ Grandes Chutes Grandes

✓ ✓ Forêt de Gbélén de Forêt

✓ ✓ Mt Gangan Mt

✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ Forêt de Diécké de Forêt

✓ ✓

Bowal Tankon Bowal Statut UICN Statut EN EN? VU EN EN CR VU VU EN VU EN? VU VU EN VU EN EN VU? EN VU VU VU VU EN EN? VU?

Clerodendron sylvae Clerodendron Genre et espèce Cincinnobotrys felicis Cola reticulata reticulata Cola Cola angustifolia Cola Cola attiensis Coleus (Plectranthus) sp. nov. Copaifera salikounda Cryptosepalum tetraphyllum ganganensisCyanotis Cyathula pobeguinii Cyathula Digitaria patagiata Dalbergia adamii Danthoniopsis chevalieri Dichaetanthera echinulata Dilophotriche occidentalis occidentalis Dilophotriche Diospyros feliciana Dissotis (Argyrella)Dissotis linearis humilis Dissotis Dissotis leonensis Dissotis splendens Dorstenia astyanactis Drypetes afzelii Dracaena calocephala Droogmansia chevalieri Droogmansia montana Embelia djalonensis

210

Appendice A : Espèces menacées par ZTIP Forêt de Ziama de Forêt

✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓

Inselbergs Tonkoyah Inselbergs Plateau de Tassing de Plateau

Simbaraya Mts Simandou Mts

✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ Chute de la Saala la de Chute

✓ Mt Nimba Mt

✓ ✓ ✓ ✓ ✓ Mt Wokou Mt

✓ Mt Béro Mt

Moyen Bafing Moyen

Inselbergs Moofanyi Inselbergs Kounounkan

✓ ✓ ✓ ✓

Koukoutamba Mt Konossou Mt

Koba Chutes de Kambadga de Chutes

Kakiwondi

Grandes Chutes Grandes

Forêt de Gbélén de Forêt Mt Gangan Mt

✓ Forêt de Diécké de Forêt

✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ Bowal Tankon Bowal

✓ ✓ Statut UICN Statut VU CR CR(PE) VU VU VU VU VU EN CR VU VU VU VU VU VU VU VU EN EN? CR? VU VU EN VU EN Entandrophragma angolense Entandrophragma Eriocaulon sulanum Entandrophragma candollei Entandrophragma cylindricum Entandrophragma utile Entandrophragma sessile Eriocaulon Genre et espèce Emilia djalonensis Eriosema spicatum Eriosema triformum Eriosema Feliciadamia stenocarpa Gilbertiodendron aylmeri Fleroya stipulosa Fleroya Garcinia kola Fleurydora felicis Garcinia epunctata Genlisea barthlottii Gladiolus praecostatus praecostatus Gladiolus Glenniea adami Gymnosiphon samoritoureanus Gladiolus chevalieranus sp.Gladiolus nov. cedrata Guarea Guibourtia ehie Habenaria jaegeri Heritiera (Tarrietia) utilis Garcinia afzelii Garcinia

211

Appendice A : Espèces menacées par ZTIP Forêt de Ziama de Forêt

✓ ✓ ✓

Inselbergs Tonkoyah Inselbergs Plateau de Tassing de Plateau

✓ ✓

Simbaraya Mts Simandou Mts

✓ ✓ ✓ ✓ ✓

Chute de la Saala la de Chute Mt Nimba Mt

✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓

Mt Wokou Mt Mt Béro Mt

✓ ✓ ✓ Moyen Bafing Moyen

✓ ✓ ✓

Inselbergs Moofanyi Inselbergs Kounounkan

✓ ✓ ✓ ✓ Koukoutamba

✓ ✓

Mt Konossou Mt

Koba Chutes de Kambadga de Chutes

✓ Kakiwondi

✓ Grandes Chutes Grandes

✓ ✓ Forêt de Gbélén de Forêt

✓ Mt Gangan Mt

✓ ✓ ✓ Forêt de Diécké de Forêt

✓ ✓ ✓ Bowal Tankon Bowal

✓ ✓ Statut UICN Statut VU CR? EN CR (PE) CR(PE) EN VU EN? VU VU VU EN EN EN EN EN EN EN VU VU VU VU VU EN VU VU Tassing

Inversodicraea harrisii Cheek ined. Inversodicraea koukoutamba pepehabai Inversodicraea Inversodicraea pygmaea Inversodicraea sp. nov. Inversodicraea abbayesii Indigofera megacephala Heterotis sylvestris Hibiscus fabiana in ed. Homalium smythei multinervis Hymenocoleus Hypolytrum cacuminum Impatiens nzoana bennae Impatiens. Justicia jamisonii Keetia futa Keetia susu Genre et espèce Heterotis pygmaea Isoglossa dispersa Khaya anthotheca anthotheca Khaya Khaya grandifoliola grandifoliola Khaya Khaya senegalensis Khaya ivorensis. gangan Kindia Kotschya lutea Kotschya micrantha

212

Appendice A : Espèces menacées par ZTIP Forêt de Ziama de Forêt

✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓

Inselbergs Tonkoyah Inselbergs Plateau de Tassing de Plateau

✓ Simbaraya

✓ Mts Simandou Mts

✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ Chute de la Saala la de Chute

✓ Mt Nimba Mt

✓ ✓ ✓ ✓ ✓ Mt Wokou Mt

✓ Mt Béro Mt

✓ ✓ Moyen Bafing Moyen

✓ ✓ ✓ ✓ ✓ Inselbergs Moofanyi Inselbergs

✓ ✓ Kounounkan

✓ ✓ ✓ Koukoutamba

Mt Konossou Mt Koba

Chutes de Kambadga de Chutes

Kakiwondi

Grandes Chutes Grandes

Forêt de Gbélén de Forêt Mt Gangan Mt

✓ Forêt de Diécké de Forêt

✓ ✓ ✓ ✓ Bowal Tankon Bowal

✓ Statut UICN Statut EN? EN? VU CR VU EN VU VU CR VU? VU VU EN EN CR VU EN EN CR VU EN VU EN EN EN EN

Mesanthemum bennae Macropodiella garrettii Lophira alata Loudetiopsis baldwinii trichilioides Lovoa Macropodiella macrothyrsa Marsdenia exellii Mesanthemum albidum Mesanthemum tuberosum camaraeMikaniopsis Mikaniopsis tedliei Milicia regia Monocymbium lanceolatum Mostuea adamii Napoleonaea alata Leocus pobeguinii felicis Lipotriche tithonioides Lipotriche Lebbiea grandiflora grandiflora Lebbiea Nauclea diderrichii Genre et espèce Kotschya uniflora Nemum bulbostyloides Neolemmoniera clitandrifolia Nymphoides guineensis aubrevilleiOkoubaka porteresii Osbeckia

213

Appendice A : Espèces menacées par ZTIP Forêt de Ziama de Forêt

✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ Inselbergs Tonkoyah Inselbergs

✓ ✓ Plateau de Tassing de Plateau

Simbaraya Mts Simandou Mts

✓ ✓ ✓ ✓ ✓ Chute de la Saala la de Chute

✓ Mt Nimba Mt

✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ Mt Wokou Mt

✓ Mt Béro Mt

✓ ✓ Moyen Bafing Moyen

✓ ✓ Inselbergs Moofanyi Inselbergs

✓ Kounounkan

✓ ✓

Koukoutamba

Mt Konossou Mt Koba

✓ Chutes de Kambadga de Chutes

✓ ✓

Kakiwondi Grandes Chutes Grandes

✓ ✓ ✓

Forêt de Gbélén de Forêt Mt Gangan Mt

✓ ✓ ✓ Forêt de Diécké de Forêt

Bowal Tankon Bowal Statut UICN Statut VU EN/VU VU EN VU? VU CR(PE) EN VU VU EN EN? VU? EN? VU EN VU EN EN EN EN EN? CR EN CR(PE) CR Panicum glaucocladum schnelliiPauridiantha Pavetta lasioclada Pavetta leonensis Pavetta platycalyx Genre et espèce Osbeckia praviantha Phyllanthus felicis Pericopsis elata Rhytachne glabra Rinorea djalonensis Pitcairnia feliciana Rhytachne perfecta Salacighia linderi Saxicolella Cheek futa in ed. Pleioceras afzelii orophila Polystachya Psychotria samoritourei Pterocarpus erinaceus caerulea Raphionacme penicillatumSchizachyrium Plectranthus linearifolius Schizachyrium radicosum radicosum Schizachyrium Scleria guineensis paroissei subsp. trilocularis Sericanthe pauciflorus Sporobolus Stonesia fascicularis Stonesia

214

Appendice A : Espèces menacées par ZTIP Forêt de Ziama de Forêt

✓ ✓ Inselbergs Tonkoyah Inselbergs

✓ Plateau de Tassing de Plateau

✓ ✓

Simbaraya Mts Simandou Mts

✓ ✓ Chute de la Saala la de Chute

✓ Mt Nimba Mt

✓ ✓ ✓ ✓ Mt Wokou Mt

Mt Béro Mt Moyen Bafing Moyen

✓ ✓ Inselbergs Moofanyi Inselbergs

✓ ✓ Kounounkan

✓ ✓ ✓ ✓ ✓ Koukoutamba

Mt Konossou Mt

Koba

Chutes de Kambadga de Chutes Kakiwondi

✓ ✓ ✓ Grandes Chutes Grandes

✓ ✓ ✓ Forêt de Gbélén de Forêt

✓ ✓ Mt Gangan Mt

✓ ✓ ✓ Forêt de Diécké de Forêt

✓ ✓ ✓ Bowal Tankon Bowal

✓ Statut UICN Statut EN CR (PE) VU EN EN EN CR VU VU EN? VU EN EN VU VU EN CR CR EN EN

Talbotiella cheekii Talbotiella Stonesia heterospathella Stonesia taylorii Stonesia Stylochaeton pilosus brachysiphon Tarenna hutchinsoniiTarenna Genre et espèce gracilisStonesia Tessmannia baikieaoidesTessmannia Terminalia ivorensis ivorensis Terminalia Ternstroemia guineensis Cheek ined. Utricularia macrocheilos Utricularia Tieghemella heckelii Utricularia pobeguinii Utricularia tetraloba Utricularia Vitellaria paradoxa Vernonia nimbaensis Vepris felicis Vernonia djalonensis Virectaria pepehabai Cheek ined. Xysmalobium samoritourei

215

Appendice B : Habitat par ZTIP Forêt de Ziama de Forêt

✓ ✓ ✓ Inselbergs Tonkoyah Inselbergs

✓ Plateau deTassing Plateau

✓ ✓ ✓ Simbaraya

✓ Mt Simandou Mt

✓ ✓ Chute de la Saala la de Chute

✓ Mt Nimba Mt

✓ ✓ ✓ Mt Wokou Mt

✓ Mt Béro Mt

✓ Moyen Bafing Moyen

✓ ✓ Inselbergs Moofanyi Inselbergs

✓ Kounounkan

✓ ✓ ✓ ✓ Koukoutamba

✓ Mt Konossou Mt

✓ Koba Bowal Koba

✓ Kambagda Kambagda

✓ Kakiwondi

✓ Grandes Chutes Chutes Grandes

✓ Forêt de Gbélén de Forêt

✓ Mt Gangan Mt

✓ ✓ Forêt de Diécké de Forêt

✓ Bowal Tankon Bowal

✓ Type d’habitat menacés Type gréseusesFalaises Bowé gréseux de haute altitude (> 500m) Bowé gréseux de basse altitude (< 500m) Bowé latéritique de haute altitude (> 500m) Bowé latéritique de basse altitude (< 500m) Inselbergs Inselbergs et rapides d’eau Chutes avec Podostemaceae Forêt sempervirente (< 500m altitude) y compris les forets galeries. 500m (> Forêt submontagnarde altitude)

216