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UNIVERSITE D’ANTANANARIVO

FACULTE DE DROIT, D’ECONOMIE, DE GESTION ET DE SOCIOLOGIE DEPARTEMENT SOCIOLOGIE FORMATION PROFESSIONNALISANTE EN TRAVAIL SOCIAL ET DEVELOPPEMENT

MEMOIRE DE FIN D’ETUDES EN VUE DE L’OBTENTION DE LA LICENCE PROFESSIONNELLE EN TRAVAIL SOCIAL ET DEVELOPPEMENT

ETUDE DES IMPACTS DES APPUIS DE LA DRDR D’ALAOTRA MANGORO MENES AUPRES DU FOKONTANY AMBONIVOHITRA DANS LA COMMUNE RURALE D’AMPITATSIMO (District d’)

Présenté par : RANDRIANARISON Mamy Mampionona

Membres du jury Président du jury : Pr RANDRIAMASITIANA Gil Dany Juge : Mr RAKOTOARISON Paul Ghislain Rapporteur : Dr RAKOTOARIVELO Havoson Nirina Date de Soutenance : 30 Septembre 2011

Année universitaire 2009- 2010

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« Etude des impacts des appuis de la DRDR d’Alaotra Mangoro menés auprès du Fokontany Ambonivohitra dans la Commune Rurale d’Ampitatsimo (District d’Ambatondrazaka) »

REMERCIEMENTS Je voudrais d’abord remercier DIEU TOUT PUISSANT de m’avoir donné la santé et le courage afin d’accomplir à terme ce travail

Je tiens à exprimer ensuite ma profonde reconnaissance et mes sincères remerciements particulièrement au :

 Docteur RAZAFINDRALAMBO Martial, Directeur de la Formation Professionnalisante en Travail Social et Développement (FPTSD) et l’Administration de la Formation de m’avoir encadré tout au long de mon cursus universitaire

 Professeur RANDRIAMASITIANA Gil Dany, notre Président du jury

 Monsieur RAKOTOARISON Paul Ghislain, enseignant chercheur , notre juge

 Docteur RAKOTOARIVELO Havoson Nirina, enseignant à la Formation Professionnalisante en Travail Social et Développement, notre encadreur pédagogique

Je tiens aussi à affirmer mes très profonds remerciements envers les responsables au niveau de la Direction Régionale du Développement Rural d’Alaotra Mangoro qui nous ont accueillis et suivis tout au long de notre stage: - Monsieur le Directeur, RAKOTOBE Andrianarivao Nirhy, - Et le personnel de la DRDR

Je présente mes sincères remerciements à mes parents dans la réalisation de ce travail : Monsieur RANDRIANARISON Edmond et Madame RAZAFINDRAVAO Ernestine

Et enfin, je tiens à remercier toutes les personnes qui, de près ou de loin, ont contribué à la réalisation de ce travail.

LISTE DES ABREVIATIONS

AUE : Association des Usagers de l’Eau BVPI : Bassins Versants et Périmètre Irrigué CIRDR : Circonscription de Développement Rural CDR : Conseillers de Développement Rural CHD : Centre Hospitalier de District CSB : Centre de Santé de Base CSA : Centre de Service Agricole DRDR : Direction Régionale de Développement Rural DSRP : Document Stratégique pour la Réduction de la Pauvreté FID : Fond d’Intervention pour le Développement FPTSD : Formation Professionnalisante en Travail Social et Développement FTM : Foiben-Taosaritanin’i Madagasikara IDH : Indicateur de Développement Humain INSTAT : Institut National de la Statistique MAEP : Ministère de l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche ONN : Office National de Nutrition OMD : Objectifs du Millénaire pour le Développement PCD : Plan Communal de Développement PNUD : Programme des Nations Unies pour le Développement PIB : Produit Intérieur Brut PNDR : Programme National de Développement Rural PRDR : Programme Régional de Développement Rural SAHA : Sahan’Asa Hampandrosoana ny Ambanivohitra SRCAAOP : Service Régional de Coopération des Agriculteurs et des Appuis aux Organisations Paysannes SRGR : Service Régional du Génie Rural SAF : Service Administratif et Financier SRAPV : Service Régional de l’Agriculture et de la Protection des Végétaux SRI : Système de Riziculture Intensive SRA : Système de Riziculture Améliorée

SOMMAIRE

LISTE DES ABREVIATIONS INTRODUCTION GENERALE

Première partie : CADRE GENERAL DE L’ETUDE Chapitre I : Approches théoriques de la recherche Chapitre II : Cadrage de l’étude

Deuxième partie : RESULTATS OBTENUS

Chapitre III: Etude des échantillonnages Chapitre IV: Interprétations des appuis aux agriculteurs

Troisième partie : RECOMMANDATIONS SUR LES ACTIVITES ENTREPRISES

Chapitre V : Recommandations aux activités à entreprendre Chapitre VI : Recommandations sur les méthodes à adopter dans les réalisations des activités du service SRCAAOP de la DRDR

CONCLUSION GENERALE BIBLIOGRAPHIE Liste des tableaux Liste des figures Liste des graphiques Annexes Cv et Résumé

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INTRODUCTION GENERALE 1-Généralités et contexte de la recherche est un pays disposant d’énormes richesses naturelles telles que les aires protégées, les vastes territoires, les plantes endémiques et la potentialité énorme sur le secteur primaire avec des paysans travailleurs dotés des valeurs fortes et bien préservées. Une situation qui nous laisse croire que Madagascar deviendrait un pays développé selon les objectifs du millénaire en 2015. Il sera connu dans le monde pour ses richesses naturelles avec une population vivant et travaillant dans des conditions humaines, un pays connaissant une réduction considérable de la pauvreté, une diminution des clivages villes et monde rural, une amélioration de l’éducation, alors que jusqu’à présent à l’horizon de 2015, nous sommes encore loin de ces objectifs. Sur le plan international, cette grande île est vue comme une destination touristique agréable et plaisante pour ses richesses naturelles alors que sur le plan national, nous voyons s’afficher la pauvreté si on se fie aux critères de développement. L’un des paramètres pour mesurer le degré de développement d’un pays est le revenu en dollars par habitant. Nous sommes bien conscients des limites d’une telle approche, qui prend en compte non les valeurs immatérielles d’une société, mais les ressources naturelles du pays ainsi que la capacité de la population de les exploiter. A défaut de mieux, retenons ce critère en examinant les ressources naturelles et humaines dont dispose Madagascar. Selon le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) en 2011, notre pays est au 135 ème rang parmi les 177 pays pauvres et dont le revenu par habitant est de 958 dollars avec un indicateur de développement de 0,435. L’Institut National de la Statistique (INSTAT) affirme que 76% de la population malgache sont pauvres. D’après le PNUD nous sommes le 3 ème pays le plus pauvre dans le monde en termes de malnutrition qui touche 67% de la population, comme le confirme l’Office National de Nutrition (ONN) ; quant à la scolarisation, 40% des enfants n’ont 1pas fini le primaire. Multiples sont les sources de blocage qui expliquent la pauvreté de la population.

1 L’Hebdo de Madagascar, « Rapport de l’INSTAT : 76% des malgaches sont pauvres », paru le vendredi 15 avril 2011, n°0322

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Compte tenu de cette situation, le Ministère de l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche avec les différentes parties prenantes, tels les bailleurs de fonds, ont mis en œuvre la politique agricole axée sur l’agriculture afin de lutter contre la pauvreté de la population. 2-Objet d’étude La présente étude a pour objet d’analyser l’évolution des paysans par rapport aux appuis de la Direction Régionale du Développement Rural dans le cadre de leur développement 3-Motif du choix du thème et du terrain Pour analyser les activités de transformation, nous allons nous intéresser plus précisément à la quasi-totalité de la population pauvre, 88% selon l’INSTAT en 2011, au monde rural, regroupant 80% de la population totale. 75% de la population active sont dans le secteur primaire. Cette majorité dépende uniquement de l’agriculture qui constitue essentiellement une source génératrice de revenu. Ce secteur est l’un des grands piliers qui soutient l’économie du pays. De plus, étant donné que 90% des ruraux pratiquent la riziculture, le niveau de production dans cette filière constitue un élément primordial pour l’augmentation des revenus des ménages et la réduction de la pauvreté. Par contre les paysans vivent dans une pauvreté alarmante malgré l’importance de ce secteur, un tel dénuement qui se caractérise par l’insécurité alimentaire à cause de la sous production et aussi de la pratique des activités autres que l’agriculture. Les raisons qui nous ont poussées à entreprendre cette étude visent à aboutir à la compréhension du cercle vicieux de la pauvreté du monde rural en vue de contribuer au développement socio économique des ménages. Pour le cadrage de notre recherche, nous avons opté pour la commune rurale d’Ampitatsimo, une zone figurant dans les zones d’intervention de la Direction Régionale de Développement Rural (DRDR) d’Alaotra Mangoro. L’objectif principal est d’intensifier la production agricole par le biais de l’organisation paysanne et les appuis techniques. Cette zone est par surcroît l’un des plus grands producteurs de riz de la région Alaotra Mangoro. Notre descente sur le terrain durant trois mois du 20 décembre 2010 au 25 février 2011, nous a permis d’appréhender les vraies obstacles pour le développement social et économique des paysans malgré les appuis de la DRDR.

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4-Problématique Des actions de développement ont été déjà exécutées par la Direction Régionale du Développement Rural afin d’aboutir au développement social. Mais les paysans vivent toujours dans la pauvreté et n’arrivent pas à augmenter leurs revenus car leur production agricole reste encore faible.

5-Objectif global L’objectif global de notre étude vise à analyser les sources des problèmes et obstacles des agriculteurs pour sortir de leur pauvreté.

6-Objectif spécifique Pour une investigation plus spécifiée, il faut tout d’abord détecter les facteurs de blocage des appuis de l’organisme d’appui afin de les rectifier et par la suite renforcer les points forts des appuis de la DRDR.

7-Résultats attendus Les résultats attendus qui doivent être pris en compte afin de mieux fixer l’itinéraire de la recherche sont essentiellement les suivants : • Les sources de blocage sont déterminées • Les points faibles sont détectés et rectifiés par d’autres directives • Les points forts sont renforcés

8-Hypothèses Afin de répondre et de résoudre les problèmes posés ci – dessus, nous avons retenu les hypothèses suivantes qui seront validées ou confirmées après une étude approfondie entre autres:

• La diversité du sol entraîne l’utilisation inadéquate des intrants agricoles sur le terrain. • Les actions et interventions de la DRDR sont inopportunes • Les relations sociales au sein de l’association TAMBAJOTRA se détériorent

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9-Outils méthodologiques La vulgarisation concerne des groupes de personnes différentes. Il est nécessaire de bien les connaitre car chacune d’elle a ses besoins particuliers. Elle mérite une approche particulière avec des méthodes adaptées. Afin de mieux cerner le sujet, nous avons élaboré la démarche méthodologique ci- après :

a) Méthodes : Parmi les disciplines scientifiques, nous avons choisi 02 approches qui sont des concepts et instruments pour notre analyse : • L’approche sociologique • L’approche psychologique

b) Techniques : Nous avons employé 04 sortes de techniques à savoir : l’échantillonnage, les techniques documentaires, les techniques vivantes et la webographie.

 L’échantillonnage Parmi les 740 paysans nous avons pu enquêter 50 individus durant notre descente sur terrain. Leur tirage a été fait au hasard pour la collecte des données nécessaires à notre recherche. Nous tenons à remarquer l’écart entre l’effectif masculin et féminin car les lieux d’enquêtes sont surtout dans les rizières, sur la route, au niveau des barrages et rarement dans les foyers. A la fin, nous avons classé par surfaces exploitées composé de 24 petits paysans, 15 paysans moyens et 11 grands paysans pour faciliter le travail sur le terrain.

 Les techniques de documentation Comme technique de documentation, la consultation des documents administratifs est utile pour notre investigation afin d’avoir plus de connaissance sur le terrain d’étude. Ces informations portent notamment sur : • Les données globales du district, de la région • Les monographies de la région, de la commune zone d’étude

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Il y a aussi la consultation des documents pédagogiques. Les consultations des études et mémoires s’avèrent nécessaires pour étoffer notre recherche

 Les techniques vivantes Tout d’abord, nous avons effectué des interviewes auprès des paysans, des autorités locales. Cette méthode nous a permis de mieux : • approcher les paysans sur leur vision, leurs activités agricoles, leurs attentes envers les organismes d’appuis ;

• établir un diagnostic participatif auprès des autorités locales sur les forces, les faiblesses, ainsi que les menaces qui pourraient bloquer les directives de chaque hiérarchie. Une opportunité de trouver les problèmes et d’apporter des solutions selon la vision des paysans

Ces interviewes s’effectuent de manière :  directive dont l’objectif est d’avoir directement les informations sur le sujet, pour ce faire, il faut utiliser des questions fermées.  semi-directive où nous nous étions basés sur la méthode questionnaire

 La webographie Nous avons consulté la webographie afin d’avoir des informations plus récentes relatives à notre étude.

10-Les approches théoriques Nous avons opté pour deux approches théoriques de deux auteurs dont - le premier est celui de TOURJANSKY (L) concernant « Le développement économique local », CABART 1 ère édition, 1996, Octobre - et le second se rapporte à la théorie de MARX (K) dans son ouvrage intitulé « Le capital », Edition populaire, Paris, Les presses Universitaires de France, 1919 6

- 11-Limites de la recherche Dans la réalisation de notre travail, nous avons rencontré quelques contraintes au niveau du temps des entretiens. Tous les jours, les paysans se rendent dans les champs pour leurs activités agricoles, alors le temps des entretiens est un peu limité car il nous faut trouver le moment opportun pour nous entretenir avec eux. En outre, notre étude ne nous permet pas de connaître les situations dans les autres branches d’activités telles que les contributions des communes au développement ou encore d’analyser les autres services de la Direction Régionale du Développement Rural faute du temps d’enquêtes. Alors nous nous sommes focalisés sur la DRDR ou plus particulièrement sur le Service Régional de Coopération des Agriculteurs et des Appuis aux Organisations Paysannes (SRCAAOP)

12-Plan du travail Le travail que nous menons ici comportera trois étapes successives : En première partie, le cadre général de l’étude sera présenté pour une orientation plus convenable du terrain et quelques concepts introduisant l’objet de l’étude. La deuxième partie fera état d’une évaluation des résultats obtenus sur le terrain afin de présenter l’échantillon ainsi que les retombées des activités du service de la Direction Régionale du Développement Rural (DRDR) mais aussi pour exposer les facteurs de blocage et les points forts de ces activités, des méthodes d’approche. Et la troisième partie sera consacrée aux recommandations sur les activités à entreprendre.

Première partie : CADRE GENERAL DE L’ETUDE

Avant d’aborder les résultats obtenus sur le terrain, il est nécessaire de faire une considération générale de l’étude. Cette première partie sera consacrée en premier chapitre aux méthodes d’approche conceptuelles. Nous évoquerons donc les différentes approches théoriques basées sur les théories de quelques auteurs. Et en second chapitre, nous verrons la présentation du terrain de notre étude.

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Chapitre I : APPROCHES THEORIQUES DE LA RECHERCHE Dans notre premier chapitre, nous verrons la définition des concepts nécessaires pour éclaircir notre objectif dans cette investigation et ensuite les approches théoriques afin d’entamer une approche appropriée de notre thème de recherche.

Section 1 : Objet d’étude du développement rural

1.1. Notions de bases

1.1.1. Le développement rural par une bonne planification suivie d’une cohésion sociale En nous conformant à BERTHOME (J) et MERCOIRET (J) 2(des spécialistes en méthode de développement local), « le développement rural nécessite aussi bien une bonne planification qu’une cohésion sociale ». Selon ces auteurs, la démarche de planification du développement local recherche les objectifs suivants :  Définir les orientations du développement local et servir de référence à toutes les actions, clarifier les objectifs et les priorités. Les justifier par rapport à l’évolution interne du groupe social concerné et à celle de son environnement.  Parvenir à une sensibilisation, une animation et une conscientisation de la population concernée, revaloriser les connaissances traditionnelles et inciter la population concernée. Une méthode qui permet la revalorisation des aptitudes de la population, de ses propres moyens, une stimulation à entreprendre un processus de développement local.  Permettre une réappropriation des espaces par les groupes concernés à travers la vision de leur territoire retenu comme cadre d’étude de l’action menée, par l’inventaire de leurs ressources, de leurs potentialités par l’analyse des problèmes délicats tels que la fertilité du sol.  Provoquer une auto analyse de la situation des paysans, de leurs moyens, de leurs besoins afin de réactiver la dynamique interne.

2 BERTHOME (J) et MERCOIRET (J) : « Planification du développement local », collection méthodologie, 1992 8

 Permettre une information de chacune des parties concernées par la situation ; les différents groupes de la population sont informés pendant la démarche sur les possibilités techniques ou économiques existantes pour mettre en œuvre le plan de développement ; les techniciens, les administrateurs, les chercheurs, les organismes sont informés sur la situation réelle des villages, les problèmes, les thèmes de travail.

Cependant, cette démarche de planification locale ne peut se suffire à la réalisation du développement rural. En effet, la réussite du développement résulte de la cohésion sociale. L’acteur principal, mieux que tout autre, est la population rurale puisque le but essentiel poursuivi vise à favoriser la manifestation d’une volonté populaire.

1.1.2. Le développement rural par l’augmentation de la production et l’amélioration de la condition de vie : Dans son étude du monde rural malgache ANDRIAMBELOMIADANA (R) 3 démontre que « l’objectif général de toute stratégie de développement rural se penche sur l’augmentation de la production et l’amélioration du niveau de vie » puisque l’accroissement de la production entrainera automatiquement l’existence de surplus du fait d’une meilleure combinaison des facteurs de production et d’une amélioration des productivités. Cette idée de surplus introduit également la population rurale dans une économie d’échanges, c'est-à-dire une participation au marché intérieur qui améliorerait leurs conditions de vie. Mais la réalisation de ces objectifs requiert plusieurs moyens d’actions. D’un côté l’amélioration des voies de communication, et plus particulièrement, le réseau routier. En effet, le perfectionnement des moyens de communication joue un rôle essentiel, non seulement, dans le renforcement de la solidarité et de la complémentarité régionales, mais aussi dans l’accomplissement des progrès économiques par l’expansion du système d’échanges.

3 ANDRIAMBELOMIADANA (R). « Libéralisme et développement à Madagascar », Foi et justice, 1992, 9

De l’autre côté, la simplification de l’extension des propriétés (extension exigée pour les innovations techniques et les changements apportés aux méthodes culturales), la généralisation du concept de propriété privée, l’accès a la terre en libre propriété, la considération de la terre comme moyen de production.

Et d’ailleurs, la garantie à la sécurité sociale (des biens et des personnes) s’impose également, il s’agit d’une condition primordiale au développement du monde rurale puisque, tant que l’insécurité (vols, brigandages ; pillages...) subsiste les agriculteurs n’auront jamais la volonté d’accroitre leur production.

Des stratégies de développement confirmées par MORIZE 4(1992) en affirmant que: « le développement rural consiste à améliorer tout l’environnement des paysans, considérés cette fois comme les principaux bénéficiaires. Il porte à la fois sur les routes, les villages, la santé, l’éducation et sur tous les services économiques et sociaux susceptibles d’améliorer non seulement la fonction productive, mais aussi le bien être sociale ». En général, ces différentes définitions montrent que le développement rural ne consiste pas seulement en des aménagements des espaces ruraux mais aussi à la création des diverses infrastructures (l’école ; la poste avancé, la route...) pour le bien être social.

4 MORIZE. « La gestion participative des projets du développement rural : in outils et méthodes d’intervention », 1992 11

Section 2 : APPROCHES THEORIQUES

2.1. Approches sociologiques selon TOURJANSKY (L) Dans notre parcours pour le développement, TOURJANSKY (L) affirme que « le développement local est étroitement lié aux liens qui s’établissent entre les différents agents économiques, publics et privés » c'est-à-dire qu’il est impossible de négliger les parties prenantes, que ce soit la population, les partenaires, les organismes d’appuis ou encore les autorités locales ; au développement dans les localités différentes. De là, nous pouvons dire que les premiers responsables du développement d’une zone sont les acteurs locaux et surtout la population locale. La mobilisation massive de la population constitue une base de la reforme. Alors les acteurs de développement tels que les organismes d’appui doivent faire participer la population aux actions pour le développement. Il ne s’agit pas tout simplement d’appliquer les plans d’actions déjà préparés à l’avance mais plutôt de repérer les projets, d’étudier les comportements des cibles sur le terrain, de rechercher les potentialités et les blocages de la population, de définir les besoins de la population, leurs attentes envers les organismes, les autorités locales, et d’établir enfin, la priorisation des actions de développement. Une priorisation des actions qui se fait autour des thèmes ou domaines garantissant les intérêts locaux ; tout cela dans une participation active de la population.

Mais, nous ne pouvons pas imaginer le développement local sans la coordination des actions c'est-à-dire que « le développement local suppose la coordination des actions publiques ». Alors pour qu’il y ait coordination, nous devons trouver une intervention qui donnerait aux cibles la possibilité de se prendre en main en essayant d’identifier leurs propres problèmes et de les résoudre par eux-mêmes et que les organismes d’appui sont simplement des accompagnateurs. Une approche qui permettra d’assurer l’autonomie de la population car elle responsabilise la population locale, les mobilise, les faits participés aux actions de développement. 5

5 TOURJANSKY (L), « Le développement économique local », CABART 1 ère édition, 1996, Octobre 11

2.2. Approches sociologiques selon MARX (K) Mais la participation de la population n’est qu’une partie de la marche vers le développement local, il faut aussi prendre en compte la société, la communauté en elle-même. La société joue un rôle important dans la participation de ses membres au développement de leur zone. Le fonctionnement de chaque société dépend des relations qu’entretiennent ses membres. L’individu en tant que membre de la société est régi par des normes et valeurs afin qu’il y ait une cohésion sociale et une harmonie. Avec les rapports qu’entretiennent les membres entre eux, ils sont devenus interdépendants. Alors afin d’agir ensemble pour la résolution d’un problème ou encore pour la prise de décision sur une situation de la communauté, les membres se sont regroupés afin d’y parvenir malgré leur divergence d’opinions sur le sujet. Et Marx l’a bien démontré en se référant aux ouvriers d’une industrie en affirmant que « dans toute branche d'industrie, l'ouvrier individuel diffère plus ou moins de l'ouvrier moyen. Ces divergences individuelles se compensent et disparaissent, dès que l'on réunit un certain nombre d'ouvriers ; par suite de la coopération, l'objet du travail parcourt plus rapidement ». 6 Alors pour qu’il y ait une vraie coopération entre les membres d’une communauté, ils doivent s’organiser afin de s’orienter vers des objectifs communs. Ils doivent se fixer ensemble des buts communs à atteindre ensemble. Ils doivent en effet se rencontrer, se communiquer et plus généralement agir en interaction. Il faut que les individus aient des croyances communes, expriment des sentiments proches et s’associent dans des pratiques communes qui favorisent l’existence d’une conscience collective; Les résultats issues d’une coopération est plus grande que l’action individuelle d’un membre de la communauté. Donc développement local, implique une coopération des membres de la société par le biais de la conscience collective. Une conscience qui renforce l’interaction entre les membres comme « le simple individu qui reste aussi intimement rattaché à sa tribu ou à sa communauté que l'abeille à sa ruche. ». Autrement dit chacun des membres est responsable du bon fonctionnement de leur communauté.

6 Marx (K), « Le capital », Edition populaire, Paris, Les presses Universitaires de France, 1919 12

Ce premier chapitre a été conçu pour nous faire part des différentes approches que nous avons adoptées pour notre étude. Mais avoir recours à ces approches semble insuffisant sans une référence au cadrage général du terrain d’étude qui va faire l’objet du chapitre suivant.

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Chapitre II : CADRAGE GENERAL DU TERRAIN DE L’ETUDE Cette partie va s’intéresser à la connaissance de notre cadre d’étude pour une délimitation de notre recherche ainsi que la monographie de la commune, zone d’étude. Section 1 : Présentation du district d’Ambatondrazaka

1.1. Cartographie de la région Alaotra Mangoro

Chef lieu du district : Ville d’Ambatondrazaka

Source : Foiben-Taosaritanin’i Madagasikara (FTM) 2005 14

1.2. Situation géographique et administrative Le District d'Ambatondrazaka se trouve dans la Région Alaotra-Mangoro. Il est à 268 km au Nord-est de la Capitale Antananarivo. En prenant la route nationale N°2 vers Tamatave et la route nationale N°44 à . C e district qui est compris entre les latitudes 17° - 18° au Sud et la longitude 48° et 50° à l'Est est limité :

- au Nord par le district d' - à l'Est par le district de Vavatenina et de Brickaville - au Sud par le district de Moramanga - et à l'Ouest par le district d'Anjozorobe

Le district d’Ambatondrazaka est composé de 20 communes comprenant 174 Fokontany repartis sur une superficie de 6.492 km².

1.3. Milieu physique

1.3.1. Relief Situé au milieu des plateaux de la région centrale de Madagascar, le relief du district d'Ambatondrazaka est formé par des massifs latéritiques aux abords des bassins versants, des montagnes d'altitude de 1.500 m (Belangaina) et de 1.447 m (Ankaraoka). Il possède, en outre, des plaines et des marais utilisés à la riziculture délimitant les eaux du lac Alaotra.

1.3.2. Type du sol et végétation La formation du sol dans le district d'Ambatondrazaka se repartit sur trois niveaux : - Sols de haute terrasse : ce sont des plateaux de sol argileux réservés aux pâturages et au reboisement. - Sols de moyenne terrasse : ils sont formés de dépôts hétérogènes des matériaux provenant de l'érosion des pentes et légèrement argileux. Ce sont des sols de fertilité assez bonne qui conviennent aux cultures sèches, aux cultures vivrières, à l'arboriculture et à la caféiculture. - Sols de marais et d'alluvions lacustres : ils sont composés d'alluvions transportés par les cours d’eau. 15

1.3.3. Hydrographie

1.3.3.1. Cours d’eau Les rivières et les cours d'eaux dans le district d'Ambatondrazaka comprennent : - Andrangorona (Commune Rurale ) - Andranobe (Commune Rurale Feramanga-Nord) - Ilaka (Commune Rurale ) - Lohafasika (Commune Rurale ) - Lovoka (Commune Rurale ) - Manamontana (Commune Rurale Feramanga-Nord) - Mangalaza (Commune Rurale Feramanga-Nord) - Menaloha (Commune Rurale Ambohitsilaozana) - Sahabe (Commune Rurale Andilanatoby) - Sahasomangana (Commune Rurale ) qui se déverse dans le Lac Alaotra. - Maningory (Commune Rurale ) : seul exécutoire du Lac Alaotra

1.3.3.2. Lacs Le district possède deux lacs constituant des ressources pour la population : - Le Lac Alaotra - Le Lac Antsirika

1.3.4. Le climat Le district d'Ambatondrazaka connaît deux types de saisons très distinctes : - Saisons pluvieuse : du mois d'Octobre au mois de Mars. - Saison sèche : du mois d'Avril au mois de Septembre

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1.4. Vocation du district d’Ambatondrazaka Le district a de multiples sources d’eau telles que les lacs naturels, l’immense plaine rizicole et les hautes terrasses réservées aux pâturages. Ces ressources expliquent la vocation multiple du district : Agro-pastorale et halieutique. Cette dernière se fait appréciée actuellement grâce à la technique de rénovation et à la fermeture de la pêche (15 Novembre au 15 Janvier).

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Section 2 : Présentation de la zone d’étude

2.1. Cartographie de la Commune Rurale d’Ampitatsimo

Le Fokontany d’Ambonivohitra

Source : Foiben-Taosaritanin’i Madagasikara (FTM) 2011

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2.2. Monographie de la Commune Rurale d’Ampitatsimo

2.2.1. Situation géographique de la commune La commune se situe dans la région Alaotra Mangoro, dans le district d’Ambatondrazaka dont les communes voisines sont : Au sud : la commune suburbaine d’Ambatondrazaka Au sud Est : la commune suburbaine d’Ambatondrazaka et la commune rurale Ilafy Au sud Ouest : la commune rurale Manakambahiny et Ilafy Au Nord-Ouest : la commune suburbaine d’Ambatondrazaka et commune rurale Al’oeust : la commune rurale Ambatomainty A l’Est : la commune urbaine d’Ambatondrazaka

2.2.2. Composition administrative de la Commune Rurale d’Ampitatsimo La commune rurale d’Ampitatsimo est constituée de 8 fokontany dont : Ambohiboatavo, Ambohiboromanga, Ambonivohitra, Ampahatra, Ampandrianosy, Ambohimena, Ambohitanibe et comme chef lieu de la commune : Ampitatsimo

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2.2.3. Etude démographique Tableau n°1 : Statistique de la population active d e la commune rurale d’Ampitatsimo de l’année 2007 Fokontany 15 à 17ans 18 à 29ans 30 à 49ans 50 à 59ans +de 60ans Population Population total Général M F M F M F M F M F M F AMBOBOATAVO 411 409 241 231 426 263 263 221 79 85 1420 1209 2629 AMBOHIBOROMANGA 101 131 61 71 61 62 31 41 29 32 283 337 620 AMBOHIMENA 66 75 62 46 97 86 34 52 31 37 290 296 586 AMBOHITANIBE 312 323 321 330 320 318 202 204 62 82 1217 1257 2474 AMBONIVOHITRA 91 101 131 58 123 69 51 61 27 28 423 317 740 AMPAHATRA 86 99 78 85 87 95 24 32 17 19 292 380 672 AMPANDRIANOSY 178 190 139 81 193 85 211 34 18 21 722 411 1133 AMPITATSIMO 277 279 221 221 222 230 225 229 221 239 1166 1198 2364 TOTAL 153 150 130 112 152 120 825 884 484 543 5813 5405 11218 2 7 4 3 9 5 Source : Commune Rurale Ampitatsimo

Le tableau n°1 ci-dessus sur la statistique de la p opulation de la commune rurale d’Ampitatsimo, nous montre la proportion de la masse active entre l’intervalle [15 à 60ans et plus]. Sur le plan démographique, nous constatons une forte agglomération dans le Fokontany d’Ambohiboatavo grâce à l’attractivité du sol alors que la population s’est réduite dans le Fokontany d’Ambonivohitra .

En premier lieu, la population de la Commue est en majorité jeune. Concernant l’approche genre, l’effectif féminin est supérieur au sexe opposé. Ce contraste s’explique par l’espérance de vie des deux sexes. A la naissance, la pluralité des garçons est considérable jusqu’à 5ans et de son côté, malgré les nombreuses contraintes rencontrées par la femme lors des accouchements, l’espérance de vie des femmes est plus longue que celle des hommes ; ce qui expliquerait le surnombre des femmes face aux hommes .

2.2.4. Composition ethnique de la population En général, ce sont les Sihanaka qui sont originaires de la Commune rurale d’Ampitatsimo mais la population est aussi composée par des migrants entre autres des Betsimisaraka, Merina, Betsileo, Antandroy, Bezanozano. 20

2.2.5. Potentialité de la commune rurale d’Ampitatsimo Les ressources naturelles ne sont pas négligeables pour cette zone à vocation agricole :

2.2.5.1. Les cours d’eaux Au Nord de la commune rural Ampitatsimo : il y a la rivière de SAHABE Au Sud Est : il y a des sources d’eau dans les périphéries de la commune Au Nord du district d’Ambatondrazaka : Maningory, exutoire du Lac Alaotra Des sources d’eau qui permettront une bonne irrigation des activités agricoles dans la commune grâce aux barrages et aux bassins versants.

2.2.5.2. Les secteurs d’activités

2.2.5.2.1. Agriculture Tableau n°2 : Statistique rizicole

RIZ de SAISON RIZ CONTRE SAISON RIZ de TANETY SPECULATION

Superficie Rendeme Productio Superfici Rendem Produ Supe Rend Produc

(Ha) nt(T/Ha) n e ent ction rficie eme tion

COMMUNE (T/ an) (Ha) (T/Ha) (T) (Ha) nt (T) (T/H a) Ampitatsimo 3750 5,16 19350 130 3,20 416 6 2 12

Source : SRAGRI Ambatondrazaka 2007

Selon le tableau n°2, la riziculture se pratique su r trois saisons dans la Commune rurale d’Ampitatsimo. Le rendement sur le riz de saison est satisfaisant que ceux des autres saisons. Ce rendement s’explique par la pratique du riz de saison selon le calendrier cultural c’est à dire au moment où il y a une forte pluviométrie. Une autre raison qui expliquerait aussi par l’écart entre la superficie cultivée entre la riziculture de saison et les deux autres.

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2.2.5.2.2. Autres cultures Tableau n°3 : Production annuelle des autres activ ités agricoles

MAÏS ARACHIDE MANIOC HARICOT OIGNON S R P S R P S R P S R P S R P (ha) (t /h t/an (ha) (t/ha) (t/an) (ha) (t/h (t/a (ha) (t/h (t/a (ha) (t/ha) (t/an) a) a) n) a) n) 12 2,5 30 4 1,2 4,8 8 15 120 11 0,8 8,8 0,5 4,2 2,1 Source : Direction Régionale du Développement Rural Alaotra Mangoro 2007

S : superficie cultivée en ha R : rendement par hectare P : production par année

D’après le tableau n°3, les activités agricoles aut res que la riziculture sont aussi prépondérantes dans la Commune rurale d’Ampitatsimo. Il s’agit des cultures de maïs, d’arachide, de manioc, de haricot et de l’oignon. Mais si nous se référons au rendement de ces activités agricoles, la culture du manioc est sollicitée car elle produit 15 tonnes à l’hectare malgré le faible aménagement des surfaces occupées. C’est aussi le cas pour l’oignon avec un rendement de 4,2 tonnes à l’hectare sur une superficie de 0,5 hectare suivi par la culture du maïs. Donc nous pouvons dire que la pratique de ces trois cultures serait un avantage pour la population afin d’accroître son revenu pour aboutir à une vie plus décente et viable.

2.2.5.2.3. Données économiques Selon le Plan Communal de Développement (PCD), ces quatre activités sont les plus pratiquées dans la Commune rurale d’Ampitatsimo: - L’agriculture : 6128 hectares dont 4621 hectares sont occupés par la riziculture - L’élevage : bovin, porcin, caprin, volaille - L’artisanat : dont 50% sont pratiqués par des femmes - Le transport, et le commerce

Alors, ces activités devront être vues comme des atouts majeurs bénéfiques pour l’économie de la commune et surtout de la vie de la population car ces activités regroupent les trois secteurs d’activités qui sont le secteur primaire, secondaire et tertiaire. 22

2.2.5.2.4. Ressources naturelles Ces 678 hectares de forêt dont 89 hectares sont exploités garantiront la protection du sol contre l’érosion mais aussi l’avènement des pluies nécessaires aux activités agricoles. Et les 3400 hectares de surface aménageable augmenteront les surfaces cultivées déjà existantes donc accroissement de la production.

Dans la Commune rurale d’Ampitatsimo, il existe 07 bassins versants • Andasibe • Ambalatevana • Manaratsandry • Ambonivato • Antanjona • Au nord d’Ambohatra et Vavatevana • Ambohiboromanga

Ces sept bassins versants permettront une maîtrise de l’eau selon le cas que ce soit du drainage ou de l’irrigation, autrement dit une meilleure gestion des eaux.

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2.2.6. Les aspects sociaux de la commune

2.2.6.1. La Santé publique Tableau n°4 : Les infrastructures sanitaires exista ntes

TYPE DE PERSONNEL Nombre Dépôt COMMUNE LOCALISATION FORMATIONS de de CSBII CSBI Infirmière lits Médicament.

Ampitatsimo Ampitatsimo 1 0 1 6 1 Ambohiboatavo 0 1 2 4 0 Ambohiboromanga 0 1 1 4 0 Ambohitanibe 0 1 1 4 0 Source: Service de Santé du District d’Ambatondrazaka 2007

D’après le tableau n°4, la santé publique de la Com mune rurale d’Ampitatsimo est en sécurité car il y a un Centre de Santé de Base niveau II (CSBII) installé à Ampitatsimo et 03 Centres de Santé de Base niveau I (CSBI) à Amboboatavo, Ambohiboromanga et à Ambohitanibe; nous escomptons 06 infirmières fonctionnelles dans la commune. Des infrastructures sanitaires qui maintiennent la population en bonne santé.

2.2.6.2. Le niveau de scolarisation de la population

Tableau n° 5 : Taux de scolarisation de la populati on active de la commune : de 15 à plus de 60ans Genre Homme Femme Pourcentage de la population 47% 32% Source : Plan communal de Développement 2007

Tableau n°6 : Taux de scolarisation des enfants de 5ans à 14 ans Genre Garçon Fille Pourcentage des enfants scolarisés 78% 57% Source : Plan Communal de Développement 2007

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Le taux de scolarisation des parents dans la commune est faible selon le tableau n° 5. Ces résultats s’expliquent par quelques points bien distincts aboutissant à l’abandon immédiat de l’école par les enfants. Tout d’abord, dans le milieu rural, les enfants sont vu comme des forces de production pour les parents c’est à dire que dès leurs plus jeunes âge, ils contribuent déjà à la survie du ménage. Les travaux agraires ont encore besoins de main d’œuvre de plus. Les tâches et attributs agricole s’avèrent trop onéreux autant mobilisé leurs enfants à la place des ouvriers ou travailleurs. Ce qui laisse peu de temps à l’éducation et aux divertissements. Et de plus, les parents n’ont pas encore conscient des vertus de l’éducation. Ensuite, les moyens des parents ne permettent pas de scolariser leurs enfants face à la taille des ménages considérables : cinq personnes en moyenne. Et enfin, les infrastructures scolaires étaient encore minimes dans la localité. Ce procédé affecte chaque génération que ce soit adulte ou enfant. Mais actuellement, selon le tableau n° 6, grâce aux moye ns de locomotion, aux infrastructures scolaires à proximité et surtout à la conscience des parents des privilèges de l’éducation, elle s’est révolue. Les enfants consacrent beaucoup plus de temps à étudier qu’aux travaux agraires. D’ailleurs, les nouvelles machines agricoles ont réduit le nombre d’ouvriers à mobiliser, qui laisse le temps aux enfants pour s’instruire et se divertir. Alors, la scolarisation des enfants se fait plus facilement et rapidement. Bref, ce sont les temps de fréquentation de l’école et l’évolution de la société qui a donnés les résultats dans les deux tableaux ci-dessus. Mais l’écart entre sexe masculin et féminin est aussi flagrant. L’approche genre n’est pas vraiment admise dans la localité, la société entière est en faveur des hommes puisqu’ils sont mieux éduquer que les femmes et les filles.

2.2.6.3. Les pratiques culturelles Dans la commune rurale, les traditions sont encore bien maintenues par la population malgré les évolutions des forces de productions, de l’économie locale, et surtout de la vie de la population. Les autorités traditionnelles sont encore respectées tels que les Tangalamena, les monuments pour les demandes des bénédictions aux ancêtres sur les actions à accomplir.

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Tableau n° 7 : INVENTAIRE DES EDIFICES CULTUELS

EGLISES TEMPLES ECAR FJKM FLM ANGLICAN ADVENTISTE AUTRES 02 1 3 1 4 2 Source : Plan Communal de Développement 2007

ECAR : Eglise Catholique Romaine FJKM : Fiangonan’i Jesosy Kristy eto Madagasikara FLM : Fiangonana Loteranina Malagasy

Suite à l’intégration du christianisme dans la commune, la tradition est encore bien conservée à part quelques pratiques traditionnelles. Les jours tabous ou « fady » : mardi et jeudi sont délaissés peu à peu par la population. Ce sont des jours où les paysans ne peuvent pas se rendre aux champs de culture ou rizières pour pratiquer leurs activités habituelles.

2.2.6.4. La vie associative Dans la Commune rurale d’Ampitatsimo, l’association la plus développée est le réseau TAMBAJOTRA ce qui expliquerait le groupement des paysans dans cette Association des Usagers de l’Eau (AUE). On appelle Association des Usagers de l’Eau (ou AUE), l'organisation de tous les riziculteurs qui bénéficient de la construction ou de la réhabilitation du réseau hydro agricole conformément à la législation en vigueur. La durée de l'Association des Usagers de l'Eau est illimitée parce que la culture de riz n'a pas de fin, cependant elle peut-être dissoute par les membres ou de l’administration si elle exerce des fonctions non conformes à la législation en vigueur ou de ses réglementations internes. Ce sont tous les paysans qui disposent de parcelles au sein d'un périmètre qui a fait l'objet de la construction ou de réhabilitation d'un réseau hydro agricole qui sont les membres de fait de l'Association des Usagers de l'Eau. (Voir annexe IV : Présentation de l’Association des Usagers de l’Eau (AUE)).

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2. 3. Présentation du Fokontany d’Ambonivohitra

2.3.1. Situation géographique du Fokontany d’Ambonivohitra Le Fokontany d’Ambonivohitra se trouve au Nord Est du Fokontany d’Ambohimena à environ 5 kilomètres de la ville chef lieu du district d’Ambatondrazaka en longeant la route du PC15 vers l’Ouest de la ville d’Ambatondrazaka et en passant par le Fokontany d’Ambohiboatavo et le Fokontany d’Ambohimena.

2.3.2. Situation démographique du Fokontany Tableau n°8 : Statistique de la population active d u Fokontany Ambonivohitra 15 à 18 à 30 à 50 à +de Population 17ans 29ans 49ans 59ans 60ans général Fokontany M F M F M F M F M F 740

AMBONIVOHITRA 91 101 131 58 123 69 51 61 27 28 Source : Commune Rurale Ampitatsimo 2007

D’après le tableau n°8, l’écart de l’effectif des f emmes par rapport à celui des hommes dans chaque classe d’âge s’explique par l’espérance de vie des deux sexes.

2.3.3. Les problèmes rencontrés par les exploitants Le rendement agricole reste faible car la non maîtrise de l’eau pour les cultures persiste encore. De l’autre côté, même si la population adopte les techniques modernes, leurs applications exigent leurs maîtrises. L’absence des techniciens encadreurs face à la faible capacité technique des paysans ne permette pas un bon rendement agricole viable.

L’appréciation et la mise en valeur des atouts d’une zone pourraient avoir d’influences dans le processus de développement de cette localité. Elles pourraient être utilisées afin de développer la société ainsi que ses membres.

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Sur le plan démographique, la population est constituée en majorité de jeune . La Commune rurale d’Ampitatsimo connait une forte concentration de jeunes qui pourrait être un atout car cette tranche d’âge constitue la population active de la Commune et qui est promoteur du développement par son occupation dans les divers secteurs d’activité tels que les activités agricoles. Les activités de la population doivent aussi être appuyé afin d’accompagner les paysans à être autonome c'est-à-dire qu’ils pourront eux-mêmes satisfaire leurs besoins dans la vie. Sur le plan économique, le rendement rizicole de saison est profitable afin de combler le faible rendement des autres systèmes. Il faudrait donc s’investir plus sur l’aménagement des surfaces cultivables pour le riz de saison. Il en est de même pour les autres cultures telles que le manioc, l’oignon et le maïs puisqu’elles pourront aussi contribuer aux ravitaillements de la population en période de sous dure. Les vastes espaces favorables aux différentes activités agricoles et les forêts augmenteraient la protection du sol contre l’érosion et la pluviométrie mais aussi, elles permettent d’élargir les surfaces cultivables. Dans le domaine technique, les bassins versants permettraient de maîtriser l’eau par l’instauration des barrages. Socialement, les infrastructures sanitaires et scolaires aideront la population locale à s’avancer vers le bien être social et les atouts de l’éducation.

Mais de l’autre coté, cette mise en valeur permettrait aussi d’appréhender les blocages de population pour sortir de la pauvreté. Malgré la présence des infrastructures scolaires, le taux de scolarisation de la population reste faible. Cette faible scolarisation deviendrait un blocage lors des actions et interventions à venir tels que les formations agraires. Alors, l’adoption des nouveaux systèmes agricoles est retardée, la production agricole reste limitée, des problèmes qui amenèrent à l’appauvrissement de la population paysanne.

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3. La Direction Régionale du Développement Rural

3.1. Historique de la DRDR Madagascar est un pays de vaste superficie. Alors pour faciliter l’accroissement de l’économie, il faut planifier l’action pour le développement. La politique de l’Etat est de rendre autonomes les 22 régions par l’installation de la Direction Régionale du Développement Rural (DRDR) dans chaque région. Cette direction joue un grand rôle très important dans l’amélioration de la vie du monde rural. La DRDR suit la politique gouvernementale par le biais du Document Stratégique pour la Réduction de la Pauvreté (DSRP). La DRDR est un service au sein du Ministère de l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche dirigé par un Directeur fonctionnaire. (Voir annexe IX : Présentation générale de la Direction Régionale du Développement Rural)

3.2. Fonctionnement de l’organisme La Direction Régionale du Développement Rural collabore avec des partenaires tels que les crédits mutuels mais surtout avec la population d’une zone à l’aide des hiérarchies locales comme les communes et les Fokontany. Dans cette collaboration, par ses différents services, cette direction fournit des appuis, des conseils dans une zone où un projet de développement rural est implanté et en contrepartie à ses aides, ses partenaires lui élaborent des rapports des activités entreprises pendant la durée des interventions. Au niveau des districts, les fonctions de la DRDR sont les mêmes mais son nom se convertit en Circonscription du Développement Rural et au niveau des communes en tant que Conseillers de Développement Rural (voir Annexe II : organigramme de la DRDR et l’annexe III : l’appui technique de proximité).

En général, cette première partie de l’ouvrage nous a montrée les différents concepts théoriques et le cadrage général du terrain qui sont toujours en référence avec notre domaine d’étude.

Deuxième partie : RESULTATS OBTENUS

Malgré la grandeur et la force de la Direction Régionale du Développement Rural, nous avons constaté quand même des points qui méritent notre attention pour une bonne organisation des activités. Cette deuxième partie nous permettra de voir deux types de directives essentielles pour les résultats obtenus sur le terrain, à savoir : - L’étude des échantillonnages (Chapitre III) - Les interprétations des appuis aux agriculteurs du SRCAAOP (Chapitre IV) Nous tenons à souligner que ces deux étapes pourraient contribuer à la recherche des facteurs de blocage au niveau de l’organisme d’appui et des paysans bénéficiaires des appuis de la DRDR dans région Alaotra Mangoro. Ces analyses devraient mériter une attention particulière.

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Chapitre III : ETUDE DES ECHANTILLONNAGES Dans ce troisième chapitre, nous verrons l’exposition du mode de classement de l’échantillon ainsi que l’étude de l’échantillon.

Section 1 : Présentation de l’échantillon

1.1. Mode de classement de l’échantillon Nous avons pris aléatoirement un échantillon de 50 personnes parmi les 740 personnes actives pour faciliter le travail sur le terrain, un échantillonnage par surface exploitée. Un échantillonnage car il est plus facile de baser la recherche sur une population moins étendue pour bien cerner les obstacles, les sources de pauvreté. Nous avons entamé un classement des échantillons comme suit : • Les petits paysans • Les paysans moyens • Les grands paysans

Tableau n°9 : Les types des paysans enquêtés De 25 ares De 2 De 10 Surface d’exploitation à 1 hectares à hectares et hectare 10 hectares plus Classement des paysans Petits Paysans Grands paysans moyens paysans Source : Auteur, 2011

Le tableau n°9 ci-dessus nous montre le classement de l’échantillon selon les surfaces d’exploitations allant de 25 ares à 1 hectare pour les petits paysans, 2 hectares à 10 hectares les paysans moyens et la surface d’exploitation de plus de 10 hectares pour les grands paysans.

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1.2. Etude de l’échantillon Tableau n°10 : Répartition des 50 personnes enquêt ées Type de Petits Paysans Grands Total paysans paysans moyens paysans Genre Homme 17 11 08 36 Femme 07 04 03 14 Total 24 15 11 50 Source : Auteur, 2011

Le tableau n°10 ci-dessus nous indique la proportio n du type d’échantillon que nous avons enquêté sur le terrain. L’échantillon, que nous avons classé en 03 types de paysans, est composé de 24 petits paysans, 15 paysans moyens et 11 grands paysans. Selon le tableau n°10, les hommes enquêtés sont plu s nombreux que les femmes et les deux genres sont âgés de 26 à 54 ans. Nous n’avons pas pu interviewer que 14 femmes seulement lors de notre enquête. Un effectif qui s’explique par le terrain de nos enquêtes étant donné que la plupart se sont déroulées surtout dans les champs et les rizières donc sur le champ de travail et rarement dans les foyers familiaux.

Suite aux enquêtes sur l’échantillon, même si l’organisation des activités agricoles néglige les apports des femmes pour le développement de la société grâce aux activités agricoles, l’adoption des nouveaux systèmes agricoles tels que le Système de Riziculture Intensif (SRI) par les paysans montreraient les résultats des actions d’intensification agricole menées auprès de la communauté. Elle contribuerait à l’augmentation des revenus des ménages.

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Section 2 : Activités réalisées parmi les objectifs escomptés

2.1. Les activités du SRCAAOP de la DRDR pour appuyer les agriculteurs Les activités du service se résument à trois appuis bien distincts :

2.1.1. Les appuis techniques Les appuis techniques qui se consacrent à tout ce qui se rattache à promouvoir l’instauration de la technique moderne concernent :  La mise en œuvre des activités de diffusion des techniques agro-écologiques dans les communes ;  Le soutien actif des communautés grâce à un éventail d’activités de développement planifiées et exécutées dans un esprit de coopération ;

 L’intensification agricole pour augmenter le rendement de 3 à 5 tonnes/hectare  La diffusion des technologies appropriées dont la mécanisation ;  Le renforcement des services de proximité et d’appui aux producteurs agricoles comme les Centres de Service Agricole (CSA).

2.1.2. Les intrants agricoles Les actions qui s’en suivent se focalisent sur l’amélioration des semences et de la production telles que :  La distribution des semences améliorées par l’instauration des centrales d’achats des semences améliorées ;  L’accès facile aux matériels de production, aux intrants et aux financements ;  L’appropriation des nouvelles techniques comme le Système de Riziculture Améliorée (SRA) et l’utilisation des meilleurs intrants  La mise en œuvre d’une convention de coopération entre les fournisseurs d’intrants agricoles et les groupements des paysans  L’amélioration de l’accès aux intrants pour permettre d’adapter la production à la demande du marché

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2.1.3. Les conseils et suggestions pour l’amélioration des récoltes Ces actions sont entreprises pour l’encadrement des paysans en matière de vulgarisation :  Encadrement technique ;  Promotion du compostage ;  Incitation des producteurs et opérateurs à se regrouper en coopérative ;  Développement des partenariats techniques et financiers entre les institutions financières, projets et les organisations paysannes ;  Aménagement et réhabilitation des périmètres agricoles  Amélioration de la capacité technique de production

Ce chapitre nous a montré les résultats de nos enquêtes basées sur les activités réalisées par le Service Régional de Coopération des Agriculteurs et des Appuis aux Organisations Paysannes ou SRCAAOP de la DRDR. Mais la recherche est incomplète sans la prise en considération des interprétations de ces activités du service.

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Chapitre IV: INTERPRETATIONS DES APPUIS AUX AGRICULTEURS Dans ce chapitre, nous ferons les analyses des facteurs de blocage de la population malgré les appuis du Service Régional de Coopération des Agriculteurs et des Appuis aux Organisations Paysannes ou SRCAAOP.

Section 1 : Analyses des facteurs de blocage des activités de la DRDR

1.1. Les facteurs de blocage des activités entreprises La mise en œuvre des plans d’action de développement menée par la DRDR dans le Fokontany Ambonivohitra de la Commune rurale d’Ampitatsimo rencontre des obstacles. Afin de mieux expliquer les vraies raisons de ces blocages, il est nécessaire d’analyser les appuis de l’organisme d’appui en vue de les pallier et les rectifier. Selon les constatations, ces problèmes peuvent parvenir de quelques points indiqués ci après.

1.1.1. La diversité du sol entraîne l’utilisation inadéquate des intrants agricoles sur le terrain Même si les paysans adoptent les nouvelles techniques agricoles, la variabilité du sol sur une même parcelle et l’insuffisance des recherches sur les types de sol ne permettent pas l’utilisation des intrants sur le terrain.

1.1.2 . Les interventions et actions de la DRDR sont inopportunes faute des informations limitées du terrain Le monde du développement connaît un décalage très grand entre les discours et les pratiques : ce qu’on dit d’un projet de développement, pour le concevoir, le mettre en place, le financer, n’a que peu de rapport avec ce que ce projet devient dans la pratique, une fois arrivé à ses destinataires finaux. Tant d’efforts déployés par les pouvoirs publics et autres acteurs de développement ont échoué à cause de l’imprudence. Leurs promoteurs n’ont pas prévu avec précision les portés de ces projets et les mesures à mettre en œuvre faute de l’insuffisance des études préliminaires du terrain. 34

Les pouvoirs publics n’ont fait que de prendre des mesures ou lancer des projets de développement de façon inopportune visant à aider les paysans à changer leur condition de vie sans prise en compte des dimensions sociales et culturelles de la zone et de la population ciblée, la rigidité d’une pensée en matière de conception de projets, la focalisation sur les aspects marchands plutôt que sur les acteurs sociaux, le peu d’intérêt pour les savoirs des paysans, et l’indifférence envers les institutions et organisations de base . Par conséquent, leurs interventions ne sont pas adéquates aux terrains tels que l’utilisation des intrants agricoles dans une zone où les composants du sol sont instables, l’application des procédés agraires que les techniciens agricoles jugeaient efficaces sans se référer aux terrains. De l’autre côté, les interventions inopportunes faute des informations limitées du terrain fragilisent les relations des paysans et des techniciens agricoles, un bouleversement se manifestant par le désintéressement des paysans aux formations sur les nouvelles techniques agricoles. Cette détérioration des relations entre les techniciens agricoles et les paysans retarde l’adoption des nouveaux systèmes agricoles. 1.1.3. Les relations sociales au sein de l’association TAMBAJOTRA se détériorent La pauvreté a accéléré les évolutions et aggravé les contrastes sociaux, l’appauvrissement des plus pauvres allant jusqu’à vendre leurs maigres biens, la réussite des mieux placés et les plus habiles ouvrant la voie à de véritable « stratégie d’investissement foncier 7» puisque les petits paysans sont obligés de vendre leurs terres, seule source de revenu, afin de mieux gérer les besoins familiaux. Suite à cela, une idée de domination se présente puisque les grands exploitants sont devenus des oppresseurs des petits exploitants au niveau des paysans dans les coopératives. Les paysans sont obligés de payer les 85 kilogrammes par hectare alors que leurs terrains ne sont jamais irrigués de temps à autres. Et en plus il n’y a pas d’équité sociale, au détriment toujours des petits paysans, les gestionnaires de l’eau sont guidés par les grands exploitants.

7 RABEARIMANANA (G), RAMAMOMJISOA (J) et RAKOTO (H), « Paysanneries malgaches dans la crise », édition KARTHALA, 1994 35

A cause des pressions au niveau des paysans membres de l’Association des Usagers de l’Eau : TAMBAJOTRA, la gestion de l’eau ne permette pas la circulation de l’eau, primordiale pour les nouveaux systèmes agricoles.

Section 2 : Les points forts des actions réalisées

2.1. Les retombées des actions entreprises par le SRCAAOP sur les usagers

2.1.1. Sur le plan social

2.1.1.1. Changement de vision des usagers au vue des techniques améliorées Les actions du Service Régional de Coopération des Agriculteurs et des Appuis aux Organisations Paysannes ou SRCAAOP de la DRDR visent des avantages qui méritent d’être identifiés. L’instauration des nouvelles techniques agricoles par les organismes d’appui tels que la DRDR a porté ses fruits de nos jours. Les actions de diffusion dans les communes des techniques agro-écologiques dont la mécanisation ont convaincu les paysans à les adopter. Actuellement, les paysans se fient à la mécanisation au lieu de mobiliser la traction animale . C es actions du service SRCAAOP de la DRDR permet tent le renforcement des capacités des paysans en matière de production en vue de l’augmentation de ses épargnes.

Les paysans sont passés au stade de leur professionnalisation en matière de production agricole par l’intermédiaire des encadrements techniques et les formations agricoles par les agents de terrain mais aussi par l’instauration des techniques de compostage ou intrants biologiques pour la production agricole en qualité et en quantité.

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Tableau n°11 : Taux de Mécanisation des travaux des rizières dans le Fokontany d’Ambonivohitra par rapport à l’échantillon

Type de mécanisation Nombre des pratiquants Pourcentage des pratiquants par rapport à l’échantillon Mécanique 44 88% Traction animale 06 12% Source : Auteur, 2011

D’après le tableau n°11, nous constatons une forte mécanisation dans le travail de la terre dans le Fokontany d’Ambonivohitra avec un pourcentage de 88% selon les enquêtes sur le terrain. La simple traction animale n’est utilisée que par 6%, une minorité de gens surtout les petits paysans.

Tableau n°12 : Taux d’adoption des grands groupes d e système de riziculture dans le Fokontany d’Ambonivohitra par rapport à l’échantillon

Type de paysans Petits Paysans Grands paysans moyens paysans

Procédés agricoles

Système de Riziculture 48% 26% 16% Intensive (SRI)

Système de Riziculture 00 4% 6% Améliorée (SRA)

Source : Auteur, 2011

Selon le tableau n° 12, parmi les 50 paysans enquêt és, 90% ont adoptés le système de riziculture intensive dans le Fokontany d’Ambonivohitra. Toutefois, ils s’investissent moins dans le Système de Riziculture Améliorée (SRA) qui s’explique par sa pratique sur le terrain. D’après toujours le tableau n°12, ce sont les paysa ns moyens et les grands paysans qui adoptent le Système de Riziculture Améliorée mais en faible proportion (10%). 37

2.1.1.2. Passage d'une société rurale traditionnelle à une société moderne

Les sociétés dans le milieu rural se caractérisaient par une simple économie de subsistance. Elle s’est organisée sur la base de petits groupes restreints relativement autonomes. Sa méthode était la tradition. L'organisation sociale est dominée par la parenté. Ce sont les relations parentales qui régissent la vie sociale quotidienne. La parenté est la base de la vie sociale : elle détermine la conception du monde et de la société, le système d’attitude et de comportement. Elle est la base de l’organisation sociale. C’est en fonction de la place dans la parenté que se fait l’accession aux moyens de production. Ce sont les règles de la parenté qui déterminent la division du travail à travers les membres de la famille, elle définie les règles de distribution et de consommation des fruits de la production. Un système qui influe sur les relations sociales et les rangs de chaque membre de la communauté. Parce que tout le monde se connaît, le « contrôle social 8» devient incontournable, c'est-à-dire que les façons d'agir sont définies très précisément et chaque individu est obligé de se conformer aux manières admises par la société. Suite à la volonté de la communauté à faire régner l’harmonie sociale et la motivation commune, les règlements de la société se sont établis et reconnus par les membres de la société. Sur le plan culturel, la prédominance du sentiment religieux et de la tradition conditionne la mentalité de ceux qui y vivent. La population se fie à l’autorité traditionnelle telle que les monuments, les «ray aman-dreny» et les aînés pour pouvoir agir dans la communauté. Il s’y déroulait un genre de vie tout appliqué à tirer de la terre la nourriture élémentaire, à se procurer sur place tout le nécessaire à l’existence : habillement, logement. La vie sociale s’y étant organisée à partir de cette fonction première, elle reposait sur une cellule vitale, la famille qui constituait aussi l’unité d’entreprise et l’équipe de travail. Autour d’elle, la communauté locale était faite d’un certain nombre de foyers familiaux groupés dans un besoin d’entraide. Il y avait peu de non agriculteurs dans ce petit monde dont les aspirations ne dépassaient guère le niveau de subsistance et dont les moyens ne permettaient pas de porter plus loin l’ambition.

8 DURKHEIM (E) , « de la division du travail social », Livres I , 1893

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Les procédés de travail, les méthodes de culture et d’élevage étaient le fruit de l’expérience accumulée des anciens qui tour à tour auraient été contraints de consacrer à leur survie, sans avoir trouvé le loisir.

Mais actuellement, l’orientation du monde rural s’est modifiée par son ouverture vers l’extérieur. Par les voies de communication, la circulation s’est intensifiée. La population s’est de plus en plus sorti de chez eux pour fréquenter les écoles et les distractions et en revenir. En même temps diverses informations s’y répandaient. Par surcroît, nous avons vue arriver beaucoup plus de gens du dehors, avec leurs façons de faire et de dire nouvelles. Dans l’ensemble, des facteurs qui viennent d’être esquissées résulta pour l’agriculteur un immense progrès, tant dans ses possibilités d’emprise sur la nature que dans l’intensification de son effort et la qualification de ses produits. La technique de production a constituée jusqu’il y a peu de temps l’objet presque exclusif de l’enseignement et de la vulgarisation agricoles. Stimulé sans cesse par de nouvelles découvertes et par l’amélioration des rendements l’intérêt pour la technique anime aujourd’hui tout un monde de chercheurs, d’enseignants et de praticiens. Cette société traditionnelle s’est transformée en une société moderne suite à l’évolution des méthodes de production, qui se caractérise par une économie complexe c'est-à-dire que la population s’est préoccupée d'une productivité élevée et orientée vers la production en série de plusieurs biens de consommation afin d’aboutir à l’agro industrialisation. Ces nouvelles industries en expansion développeraient l’économie du marché tant intérieur qu’extérieur. En plus, la création d’emploi est considérable face à une population apte aux travaux de transformation et d’exportation suite à une bonne éducation. Sur le plan social, la préoccupation de la production prédomine et conditionne l'organisation sociale. Il va s’agir de la diversification de la structure des occupations, l’importance de l'école et des groupes d'amis, des organisations tels que les syndicats. Toutes ces structures contribueront à l’épanouissement de la population dans une société vivable et harmonieuse. Le développement y ait maîtrisé par la population qui les amène du stade de l’assistanat au stade de l’autonomie et de responsabilisation.

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Grâce aux moyens de communication et d'information qu'elle développe, la technologie créée un brassage d'idées, un pluralisme religieux et moral. La population peut alors trouver eux même le développement qu’il souhaite en tant que principal acteur et bénéficiaire du développement. Les recherches agricoles et l’invention des nouveaux systèmes de culture adapter aux terrains sont maintenant faisable afin d’instaurer le véritable développement local.

2.1.2. Sur le plan économique

2.1.2.1. Autosuffisance alimentaire Sur le plan économique, les actions du Service Régional de Coopération des Agriculteurs et des Appuis aux Organisations Paysannes ou SRCAAOP de la DRDR ont assuré la sécurité alimentaire pour les paysans pour pallier les périodes de soudure. Il va s’agir de préserver l’autosuffisance alimentaire et l’augmentation des revenus par ménages basée sur l’augmentation de la production agricole. Ils ont maintenant des réserves pour l’année. D’où l’augmentation de la capacité des ménages à affronter les risques, notamment par une meilleure gestion financière et productive amenant à la stabilité des revenus des ménages.

2.1.2.2. Ouverture d’autre possibilité d’emploi et de débouchés Suite à une augmentation considérable de la production, le moment n’est plus à une société de subsistance mais à une société de transformation et de commercialisation tant localement, que vers l’extérieur d’où l’ouverture des nouveaux débouchés des produits agricoles. L’augmentation de la production accroît des possibilités de marché, d’emploi mais aussi la création entreprises.

40

2.1.3. Sur le plan national Les actions réalisées permettront de redonner les valeurs et les rôles de l’agriculture qui consistent en premier lieu à nourrir toutes les populations, ensuite à assurer un niveau de revenu décent et croissant aux producteurs agricoles et qui aboutit à l’approvisionnement des matières premières en quantité et en qualité au secteur agro-industriel et à accroître les ressources en devises par le développement des exportations.

Ces deux chapitres nous ont informés sur la présentation des échantillons et des actions à réaliser ainsi que les retombées de ses actions sur les cibles. Maintenant voyons par la suite les recommandations afin d’augmenter la réussite des actions à mettre en œuvre.

Troisième partie : RECOMMANDATIONS SUR LES ACTIVITES A ENTREPRENDRE

Nous arrivons maintenant à la troisième partie de ce travail qui vise à donner les diverses solutions possibles pour avoir une amélioration notable au niveau des activités de la DRDR Au terme de cette partie, nous allons voir :  Dans le chapitre V : Recommandations aux activités à entreprendre

 Dans le chapitre VI : Recommandations sur les méthodes à adopter dans les réalisations des activités du service SCRAAOP de la DRDR

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Chapitre V: RECOMMANDATIONS AUX ACTIVITES A ENTREPRENDRE Un grand effort est fait dans les pays en voie de développement, et à Madagascar en particulier, pour diffuser des techniques agricoles améliorées. Alors que, dans de trop nombreux cas, les résultats sont toujours insatisfaisants et combien une innovation insuffisamment étudiée peut bouleverser ces interventions. A cet effet, nous avons jugés que les recommandations ci-après sont nécessaires afin de mener à bien les activités de développement à entreprendre.

Section 1 : Recommandations sur les actions à entreprendre

1.1. Sur le plan social Il nous faudra recommander des réunions pour régler les désaccords entre les techniciens agricoles et les techniciens agricoles en cherchant les points communs des parties. Elles renforcent également les collaborations entre acteurs de développement et les paysans cibles pour aboutir à une harmonisation des relations entre paysans, associations, autorités locales et Associations, accompagnateurs et les paysans. En outre, le renouvèlement et la communication des statuts, des règlements des associations doivent être établi, tout en veillant à ce que tout les membres soient égaux et jouissent des mêmes profits par le biais de l’association.

1.2. Sur les appuis techniques D’une manière générale, les actions de développement communautaire devront s’attacher à résoudre les problèmes spécifiques identifiées par les communautés elles-mêmes afin d’en venir à un véritable épanouissement pérenne en monde rural. Dans son processus, il doit prendre en compte quelques piliers et leviers tels que la maîtrise de l’eau, les techniques améliorées. Ceci pourra comprendre:

1.2.1. Sur la maîtrise de l’eau Sur la maîtrise de l’eau, les appuis techniques du service SRCAAOP seront concrets en renforçant la réhabilitation des infrastructures hydro agricoles vétustes utilisées pour le drainage ou l’irrigation selon les cas et plus particulièrement l’instauration des barrages pour la restauration et la protection des bassins versants contre l’ensablement. 42

1.2.2. Sur les techniques améliorées Sur les techniques améliorées, le choix des types d’intrants et semences appropriées aux sols doivent être faite selon les conseils et suggestions des techniciens agricoles.

1.3. Etudes préalables de la composition du terrain Afin d’avoir des résultats satisfaisants dans les interventions de la Direction Régionale du Développement Rural, l’étude préalable du terrain est indispensable. Des études qui permettraient de trouver les intrants respectifs d’un terrain ainsi que les composants du sol. Pour ce faire, nous devront instaurer des laboratoires pour les analyses des compositions des types de sol.

1.4. Sur les conseils et suggestions pour l’amélioration des récoltes Sur les conseils et suggestions pour l’amélioration des récoltes, le renforcement du savoir-faire des producteurs par les formations agricoles telles que la formation sur l’utilisation des nouveaux intrants rizicoles dans les Communes et Fokontany accompagnera la population dans l’adoption des nouveaux systèmes agricoles.

Mais il ne suffit pas de connaître les méthodes qui permettront de rehausser les rendements des cultures ou de l’élevage, mais il faut encore bien saisir les incitations pouvant motiver le paysan à modifier d’une part ses habitudes et à surmonter éventuellement des difficultés et d’autre part son système traditionnel sur l’utilisation des terres. Alors pour que les mesures de développement soient désormais convenablement prises, il faut adopter diverses dispositions. Mais d’abord, il importera de spécifier ces mesures selon les situations. Des solutions et des méthodes uniformes ne conviennent pas à l’ensemble d’une entité géographique. Les plans de mise en valeur doivent tenir compte des problèmes spécifiques de chaque région, faute de quoi les exploitants n’auront pas conscience que les mesures envisagées répondent à leurs besoins particuliers. Ce genre de planification ne sera possible que si nous disposons d’information plus circonstanciée sur certains points tels que la qualité, la superficie et la composition des terres. 43

En second lieu, les mesures efficientes viendront au moment où les gens ont appris à comprendre leurs propres problèmes et les solutions à y apporter. Des fréquentes descentes sur terrain assureront un diagnostic précis des avis des paysans, leurs besoins, leurs problèmes sur les activités entreprises par le biais des sondages et enquêtes, des suivis et évaluations; mais cela permet aussi de corriger les activités à entreprendre. Différentes méthodes d’approches et d’interventions devront être adoptées.

44

Chapitre VI : Recommandations sur les méthodes à adopter dans les réalisations des activités du service SRCAAOP de la DRDR D’une manière générale afin de s’assurer de la continuité de la performance du Service Régional de Coopération des Agriculteurs et des Appuis aux Organisations Paysannes de la Direction Régionale du Développement Rural, nous recommandons les méthodes d'approches qui méritent d’être abordés :

Section 1 : Adoption des méthodes d’approches

1.1. Les méthodes d’approches Les actions de développement exigent toujours une grande mobilisation et prise de responsabilité des acteurs pour atteindre l’objectif. En effet, la participation n’est effective que s’il y a mobilisation et engagement spontané de la population. Cette participation est réelle quand la communauté est impliquée totalement dans le processus de développement. D’une part, la population ciblée doivent s’impliquer dès la phase de l’identification des besoins jusqu’à la phase de la gestion, à la post réalisation dans le but de la pérennisation de ces réalisations. D’autre part, le rapprochement de la population locale et les dirigeants communaux sont très sollicités pour un véritable partenariat dans le développement s’impose.

Dans une action de développement, la commune est le premier responsable de la réalisation des projets de développement car c’est elle qui mobilise et incite les forces d’appui et productives. Donc sans l’intervention ou mobilisation de la commune, nous ne pouvons pas imaginer le développement souhaité. Alors afin d’atteindre les objectifs fixés, la participation effective de la population serait nécessaire, nous pouvons adopter des méthodes qui valorisent les connaissances et les savoirs faire de la population combinés avec la connaissance scientifique des acteurs de développement tels que les accompagnateurs et les autres partenaires dans la réalisation des transformations pour le développement d’une zone donnée.

45

Parmi ces méthodes nous citons :

 La Méthode Avancée de la Recherche Participative (MARP) pour le cas d’une participation de la population. (Voir annexe V : La Méthode Avancée de la Recherche Participative (MARP)) ;

 Le travail d’accompagnement et le concept de maîtrise d’ouvrage pour l’implication de cette population mobilisée dans les réalisations des activités c'est-à-dire des activités dont la population est devenue la véritable bénéficiaire mais en même temps acteurs des actions entreprises tout en renforçant les capacités de la population. (Voir annexe VI : Le travail d’accompagnement ; annexe VII : Le concept de maîtrise d’ouvrage) ;

 Et enfin la cartographie des incidences pour l’évaluation et les impacts des réalisations sur les bénéficiaires ou les cibles. (Voir annexe VIII : La cartographie des incidences) ;

1.2. Avantages de ces méthodes Elles permettent aux populations locales de partager, de promouvoir, d’analyser leurs connaissances de la vie, de planifier et d’agir mais également d’affranchir les femmes et les groupes marginalisés en leur donnant les moyens d’une plus grande expression de leurs contraintes. Elles servent également d’une part à l’évaluation, la planification, au suivi des projets, la diffusion des nouvelles technologies, à des recherches utiles aux progressions de la participation. D’autre part, elles peuvent aussi se substituer aux enquêtes de type formel et être utilisées comme des méthodes complémentaires pour renforcer les informations sur les attitudes de la population vis-à-vis d’une situation, la détermination des besoins à couvrir.

46

Section 2 : Recommandations en tant qu’agent de développement Afin d’instaurer un véritable développement de la localité, nous proposons les solutions suivantes :

 Face à la faible pouvoir d’achats des ménages, les contrats des emprunts techniques et financiers devraient être revus afin qu’ils soient équitables et profitables à tous ;

 Pour une véritable adoption des nouveaux systèmes agricoles, l’instauration d’un radio rural peut être bénéfique par l’émission des publicités en langage local sur ces systèmes, suivi de l’augmentation des surfaces cultivées et la pratique des autres cultures ;

 Des campagnes de procuration des titres fonciers doivent être faites afin qu’il y ait sécurisation des paysans. L’agriculture est la principale activité des paysans alors l’octroi des titres fonciers permettraient aux paysans d’être à l’abri des litiges fonciers d’un côté, et de l’autre, la terre est l’un de ces multiples facteurs de production pour pouvoir améliorer leur condition de vie ;

 La population jeune pourrait être un nouveau souffle pour la société par la multiplication des infrastructures scolaires et en incluant des programmes axés sur l’agriculture dans le programme scolaire ;

 Afin que le fonctionnement de la DRDR soit réel, il vaut mieux « connaître le personnel à travers sa culture, ses valeurs, la configuration de ses groupes » 9avant d’agir sur la réalité organisationnelle. La connaissance du personnel est primordiale afin de mener à bien les activités de l’organisme. La définition des postes de chaque responsable apporterait des résultats positifs aux actions à réaliser. Sans cette définition, les responsables n’ont pas compris leur rôle. De l’autre côté, la motivation et l’aptitude du personnel par les formations contribueraient à l’accomplissement de leurs missions, telles que les approches des paysans, les amener à contribuer aux activités.

9 DE COSTER (M), « Sociologie du travail et gestion des ressources humaines », Bruxelles De Boeck Université, 3 ème édition, 1999 47

La prise en compte de ses paramètres éviterait « l’échec fréquent des techniques de gestion sur des tissus sociaux très divers »10 c'est-à-dire pour une bonne amélioration du fonctionnement de la Direction Régionale du Développement Rural que ce soient administratif ou technique.

10 Idem 48

CONCLUSION GENERALE La politique agricole de l’Etat Malgache a été mise en œuvre pour pouvoir atteindre la vision de Madagascar. Un programme qui s’est fixé des objectifs bien visibles tels que la réduction de la pauvreté, l’amélioration de l’éducation et de la santé, l’égalité des chances pour les jeunes, la diminution du clivage villes/monde rural. D’après ces objectifs, nous pouvons dire que nombreux facteurs doivent être pris en compte afin de mieux cerner les obstacles des agriculteurs mais cette activité n’est pas toujours productive même avec la collaboration de certains organismes tels que la DRDR, les crédits mutuels et la population. Ce qui nous amène à confirmer le paradoxe du monde rural : une immense potentialité comme les vastes territoires propices pour différents cultures mais avec une population vivant dans une pauvreté absolue qui se manifeste par l’insécurité alimentaire. A travers la mise en évidence des liens entre la production agricole et la pauvreté, notre investigation nous a fait constater que de la production agricole dépende de trois domaines interdépendants dont nous citons en premier, le domaine physique comme la fertilité du sol, l’instabilité météorologique avec des faibles pluviométries. Le deuxième déterminant concerne le domaine social, concernant les attitudes et comportements des paysans entre eux, avec les techniciens agricoles et en troisième position le domaine technique qui se caractérise par l’utilisation inconvenable des nouveaux systèmes et moyens d’exploitation agricole : intrants agricoles ; techniques modernes. En milieu rural, la croissance démographique, les problèmes fonciers constituent des handicaps pour la production agricole au niveau national. En moyenne, les ménages montrent une faible productivité à cause des pressions des grands producteurs, de la mauvaise gestion de l’eau par les gestionnaires de l’eau, des systèmes des crédits mutuels. Ainsi, il serait avantageux d’assurer aux paysans des nouvelles ententes avec les procédés des crédits mutuels, des collaborations avec les distributeurs des intrants agricoles, des changements des règles du système d’irrigation défectueux. Ceci peut être possible à travers des sondages immédiats sur terrain sur les besoins réelles de la population. En outre, il devrait y avoir la prise de responsabilité des collectivités par les définitions des rôles exactes des acteurs tels que les paysans, les partenaires dans les activités à entreprendre.

49

Des organismes d’appuis au développement sont instaurés dans chaque région afin de faciliter la mise en œuvre des programmes de l’Etat comme la DRDR ou Direction Régionale du Développement Rural. Ces organismes se fixent des objectifs dont le primordial est le développement de leur zone d’intervention que ce soit au niveau de la population qu’au niveau de la production agricole.

Nous admettons que les défis qui les attendent ne sont pas toujours faciles à surmonter mais avec une bonne organisation des actions et une collaboration avec les partenaires concertants assureront la réussite de leur plan, la DRDR peut donc maîtriser les obstacles dans ses actions pour le développement rural.

Nous pouvons escompter dans un avenir proche une croissance économique considérable avec une population active en tout épanouissement, par l’augmentation des revenus dû à l’augmentation de la production agricole dans notre pays. Nous avons vu que la DRDR est un acteur potentiel du développement rural qu’en est il des crédits mutuelles ?

BIBLIOGRAPHIE Ouvrages généraux

1- MARX (K), « Le Capital », édition populaire , Paris : Les Presses universitaires de France par Julien Borchardt, 1919 2- DURKHEIM (E) , « de la division du travail social », Livres I , 1893 3- TOURJANSKY (L), « Le développement économique local », CABART 1ère édition, 1996, octobre 4- BRUNO (J), « La sociologie rurale », Texte d’accompagnement pour le cours Agriculture, Formation sociale et économique131 . Ministère de l’éducation. No doc. : 38-2733, Octobre 1974. 5- HOYOIS (G), « Sociologie rurale », édition universitaires, Paris, 1968 6- DE SARDAN (O), « Anthropologie et développement », Essai en socio- anthropologie du changement social , édition KARTHALA, Paris, 1995

Ouvrages spécifiques

7- FORTIN (G), « Le Défi d'un monde rural nouveau », Publication no 4 Conseil de la recherche en économie agricole du Canada, mai 1966. 8- BEAUCHAMP (C), « Sociologie rurale et coopération », Direction générale de l'éducation permanente, Ministère de l'éducation, 1971. 9- BERTHOME (J) et MERCOIRET : « Planification du développement local », collection méthodologie, 1992 10- ANDRIAMBELOMIADANA(R), « Libéralisme et développement à Madagascar », Foi et justice, 1992, 11- MORIZE. « La gestion participative des projets du développement rural » : in outils et méthodes d’intervention, 1992 12- RABEARIMANANA (G), RAMAMONJISOA (J) et RAKOTO (H), « Paysanneries malgaches dans la crise , édition KARTHALA, 1994 13- PAVAGEAU (J), « Jeunes paysans sans terres, l’exemple malgache », édition l’HARMATTAN, 1981

14- DE COSTER (M), « Sociologie du travail et gestion des ressources humaines », Bruxelles De Boeck Université, 3 ème édition, 1999

Revues

15- Revue Interventions économiques, 30 | « Les réalités du développement socio-économique local », 2003 16- L’Hebdo de Madagascar, « Rapport de l’INSTAT : 76% des malgaches sont pauvres », paru le vendredi 15 avril 2011, n° 0322

Manuel

17- Sahan’Asa Hampandrosoana ny Ambanivohitra ou SAHA , « Manuel d’accompagnement de la maîtrise d’ouvrage », édité par le programme, un programme de développement rural à Madagascar/ inter coopération, coopération Suisse à Madagascar, 2007

Cours théoriques

18- Cours théoriques de RAOBELINA Miharizo, « La participation effective », 3 ème année 19- Cours théoriques de RAKOTOARIVELO Havoson Nirina, 3ème année

Webographie

www.revues.org (Septembre 2010) http://bibliotheque.uqac.uquebec.ca/index.htm (Décembre 2010)

http://www.uqac.uquebec.ca/zone30/Classiques des sciences sociales/index.html (Février 2011) www.hdr.undp.org (Avril 2011)

TABLE DES MATIERES

INTRODUCTION GENERALE……………………………………………...………01

Première partie : CADRE GENERAL DE L’ETUDE

Chapitre I : APPROCHES THEORIQUES DE LA RECHERCHE.……..…..……07

Section 1 : Objet d’étude du développement rural…….……………...……….…. Erreur ! Signet non défini. 07

1.1. Notions de bases……………………….....…………………………………...... 07

1.1.1. Le développement rural par une bonne planification suivie d’une cohésion sociale……………………….…………...…………………………………………….07

1.1.2. Le développement rural par l’augmentation de la production et l’amélioration de la condition de vie…………………………………………………08

Section 2 : Approches théoriques………………………………..……………….…10

2.1. Approches sociologiques selon TOURJANSKY (L)……………….…….…...10

2.2. Approches sociologiques selon MARX (K)………………………………..….11

Chapitre II : CADRAGE GENERAL DU TERRAIN DE L’ETUDE………………..13

Section 1 : Présentation du district d’Ambatondrazaka………………………..….13

1.1. Cartographie de la région Alaotra Mangoro…...... 13

1.2. Situation géographique et administrative…………………………………..….14

1.3. Milieu physique ………………………………………..…………...……………14

1.3.1. Relief………………………………...….………...………………………….....14

1.3.2. Type du sol et végétation……………………………….…………….……....14

1.3.3. Hydrographie.……………………………………………………………….….15

1.3.4. Le climat……………………………………...…………………………….…...15

1.4. Vocation du district d’Ambatondrazaka………………..……………………....16

Section 2 : Présentation de la zone d’étude…………………………….………….17

2.1. Cartographie de la commune rurale d’Ampitatsimo...... …..17

2.2. Monographie de la commune rurale d’Ampitatsimo….……………………....18

2.2.1. Situation géographique de la commune…………...……………..………...18

2.2.2. Composition administrative de la commune rurale d’Ampitatsimo.….….18

2.2.3. Etude démographique……………………...………………………………….19

2.2.4. Composition ethnique de la population ………..……………………………19

2.2.5. Potentialité de la commune rurale d’Ampitatsimo………………………….20

2.2.5.1. Les cours d’eaux ……………………………………………...………….....20

2.2.5.2. Les secteurs d’activités………………………………….…………..……...20

2.2.5.2.1. Agriculture………………………………….……………………………....20

2.2.5.2.2. Autres cultures………………………………………..………………...…21

2.2.5.2.3. Données économiques……………………………………...... 21

2.2.5.2.4. Ressources naturelles…………………………………………………....22

2.2.6. Les aspects sociaux de la commune ……………………………………....23

2.2.6.1. La sante publique……………………………….....………………………..23

2.2.6.2. Le niveau de scolarisation de la population…….…..…..………………..23 2.2.6.3. Les pratiques culturelles……………………..…………….………………..24 2.2.6.4. La vie associative…………………………………...………….……………25

2.3. Présentation du fokontany d’Ambonivohitra: zone d’étude ……………..…26

2.3.1. Situation géographie du Fokontany d’Ambonivohitra……………………...26

2.3.2. Situation démographique du Fokontany…………………………..….…….26

2.3.3. Les problèmes rencontrés par les exploitants ……………………....…….26

3. La Direction Régionale du Développement Rural…………….……….……….28

3.1. Historique de la DRDR………………………………………………………...... 28

3.2. Le fonctionnement de l’organisme ……...... …………………28

Deuxième partie : RESULTATS OBTENUS

Chapitre III: Etude des échantillonnages……………………….…………………..29

Section 1 : Présentation de l’échantillon……………………………..…………….29

1.1.Mode de classement de l’échantillon………………..…………………………29

1.2.Etude de l’échantillon………………..………………...……………………...….30

Section 2 : Activités réalisées parmi les objectifs escomptées ……………...... 31

2.1. Les activités du SRCAAOP de la DRDR pour appuyer les agriculteurs.…31

2.1.1. Les appuis techniques……………………………….…………………….....31

2.1.2. Les intrants agricoles………………………………..………………….…..…31

2.1.3. Les conseils et suggestions pour l’amélioration des récoltes………...….32

Chapitre IV: Interprétations des appuis aux agriculteurs…………….……………33

Section 1 : Analyses des facteurs de blocage des activités de la DRDR……….33

1.1. Les facteurs de blocage des activités entreprises……………………....……33

Section 2 : Les points forts des actions réalisées…………………….…….…...... 35

2.1. Les retombées des actions entreprises par le SRCAAOP sur les usagers………………………………………………………………………………....35

2.1.1. Sur le plan social……………………………………………………………….35

2.1.1.1. Changement de vision des usagers au vue les techniques améliorées……………………………………………………………………………...35

2.1.1.2. Passage d'une société rurale traditionnelle à une société moderne…..37

2.1.2. Sur le plan économique………………….………………………………...... 39

2.1.2.1. Autosuffisance alimentaire………………………………………………....39

2.1.2.2. Ouverture d’autre possibilité d’emploi et de débouchés…………..…....39

2.1.3. Sur le plan national…………………………………………………………….40

Troisième partie : RECOMMANDATIONS SUR LES ACTIVITES A ENTREPRENDRE

Chapitre V : Recommandations aux activités à entreprendre…...... ……....41

Section 1 : Recommandations sur les actions à entreprendre…....………..……41

1.1.Sur le plan social………………………………………………………………….41

1.2. Sur les appuis techniques………………...…………………………………...41

1.2.1. Sur la maîtrise de l’eau…………………………………...…………………...41

1.2.2. Sur les techniques améliorées………………….……………...………….....42

1.3. Etudes préalables de la composition du terrain…………….………...... …...42

1.4. Sur les conseils et suggestions pour l’amélioration des récoltes………...…42

Chapitre VI : Recommandations sur les méthodes à adopter dans les réalisations des activités du service SRCAAOP de la DRDR….………………...44

Section 1 : Adoption des méthodes d’approches…………...... 44

1.1. Les méthodes d’approches………………………………………….………….44

La Méthode Avancée de la Recherche Participative (MARP)

Le travail d’accompagnement

Le concept de maîtrise d’ouvrage

La cartographie des incidences

1.2. Avantages de ces méthodes……………………………………………………45

Section 2: Recommandation en tant qu'agent de développement……….………46

CONCLUSION GENERALE………………………………………….……………...48

BIBLIOGRAPHIE

Liste des tableaux

Liste des figures

Annexes

Cv et Résumé

LISTES DIVERSES

LISTE DES TABLEAUX

Tableaux n° 1 : Statistique de la population activ e de la commune rurale d’Ampitatsimo de l’année 2007………………………………………………………..19

Tableau n° 2 : Statistique rizicoles …………………………………………………....20

Tableau n° 3 : Autres cultures ……………………………………………….………21

Tableau n° 4 : Infrastructures sanitaires existantes …………..…………………23

Tableau n° 5 : Taux de scolarisation de la populati on active de la commune...... 23

Tableau n° 6 : Taux de scolarisation des enfants……… ………………………….23

Tableau n° 7 : Inventaire des édifices cultuels….…… ……………………………..25

Tableau n° 8 : Statistique de la population active du fokontany Ambonivohitra ……………………………………………………………………………………..…….....26

Tableau n° 9 : Les types de paysans enquêtés…………… ……………..…..……29

Tableau n° 10: Répartition des 50 personnes enquêté es…………………………30 Tableau n° 11 : Taux de mécanisation du travail des sols des rizières dans le Fokontany d’Ambonivohitra de notre échantillon…………………………..……...36

Tableau n° 12 : Taux d’adoption des grands groupes de système de riziculture dans le Fokontany d’Ambonivohitra …...... 36

LISTE DES FIGURES

Figure 1 : Carte de localisation de la région Alaotra Mangoro et du district d’Ambatondrazaka ...... 13

Figure 2 : Carte de localisation de la commune rurale d’Ampitatsimo et du Fokontany Ambonivohitra …………………………..…………………………………………………..17

LISTE DES ANNEXES

Annexe I : Questionnaires pour les paysans …………………………………………..i

Annexe II : Organigramme de la DRDR ……………………………………………….....ii

Annexe III : L’appui technique de proximité ……………………………………………. iii

Annexe IV : Présentation de l’Association des Usagers de l’Eau (AUE) …………...iv

Annexe V: La Méthode Avancée de la Recherche Participative (MARP) ……….....vi

Annexe VI : Le travail d’accompagnement ……………………………..………………vii

Annexe VII : Le concept de maîtrise d’ouvrage ………………………………..……...viii

Annexe VIII : La cartographie des incidences ……………………………….………….x

Annexe IX : Présentation générale de la Direction Régionale du Développement Rural …………………………………………………………………...... ………………….xii

ANNEXES

i

Annexe I

Questionnaires pour les paysans 1- Quels pourraient-être les principaux problèmes de l’agriculture selon vous ? 2- Quels sont les solutions que vous proposez ? 3- Comment trouvez-vous les nouveaux systèmes d’exploitation agricoles ? expliquer les raisons de vos réponses 4- Est-ce que vous pratiquez ces nouveaux systèmes d’exploitation ? 5- Vous appartenez à une association paysanne ? Pourquoi ? 6- Comment décrivez-vous les relations et collaborations entre la DRDR et paysans 7- Comment trouvez-vous les résultats par rapport aux actions entreprises ? 8- Est-ce qu’il y a des différences entre les méthodes d’exploitation traditionnelles et modernes ? 9- Quels sont vos suggestions vis-à-vis des appuis aux agriculteurs que la DRDR vous fournis ? 10-Comment trouvez-vous les appuis du service SCRAAOP de la DRDR ? expliquer les raisons 11-Quels sont les avantages et les inconvénients de ces aides ? 12-Quels sont vos objectifs ? 13-Qu’attendez-vous de ce service de la DRDR ?

ii

Annexe II

ORGANIGRAMME DE LA DRDR

Direction Régionale du Développement Rural

Se rvice Administratif Service Régional de Service Régional du Service Régional de Service Régional du et Financier (SAF) l’Agriculture et de la Génie Rural Coopération des Planification et du Protection des (SRGR) Agricultures et des Suivi Evaluation Végétaux (SRAPV) Appuis à l’Organisation (SRPSE) Paysannes AU (SRCAAOP)

NIVEAU DES DISTRICTS

Circonscription du Développement Rural CIRDR

AU NIVEAU DES COMMUNES

Conseillers de Développement Rural (CDR)

Source : Direction Régionale de Développement Rural de l’Alaotra Mangoro

iii

Annexe III

L’appui technique de proximité

DRDR REGION

SERVICE D’APPUI CIRDR DISTRICT

CONSEILLERS DE DEVELOPPEMENT RURAL COMMUNE

ANIMATEUR VILLAGEOIS COMMUNAL FOKONTANY

ANIMATEUR VILLAGEOIS FOKONTANY HAMEAU

Source : Cours théoriques de RAKOTOARIVELO Havoson Nirina, 3ème année

iv

Annexe IV : Présentation de l’Association des Usagers de l’Eau (AUE)

1. Statut juridique Les lois et règlements qui régissent les AUE sont: - Loi N° 90-016 du 20 Juillet 1996, - Décret d'application de la citée ci-dessus N°90. 642,

2. Objectifs • Promouvoir l’augmentation de la production • Assurer l’approvisionnement en eau de tous les terrains aménagés pour l’activité agricole surtout les rizières

3. Activités La mise en place d'une Association des Usagers de l'Eau vise à assumer: • La Gestion du réseau hydro agricole • L'Entretien du réseau hydro agricole • La Protection du réseau hydro agricole Alors pour se faire, les travaux d'entretien à la charge de l'AUE sont: • - le curage des irrigateurs, • - le curage des drains, avant la mise en eau du réseau • - la réparation du barrage, des ouvrages d'art.

4. Vision et missions Développement communautaire en : - Effectuant le tour d'eau entre l'amont et l'aval en cas de besoin. - Organisant un calendrier de mise en valeur d'une façon consensuelle avant la mise en eau en cas d'insuffisance d'eau cruciale ou d'excès important.

5. Domaine d’intervention L’association s’est attribué ses activités dans l’agriculture

v

6. Règlement intérieur 85 kilogrammes de paddy par hectare pour chaque membre Tenir tous les membres qui ont réalisé leur responsabilité envers l'AUE au même pied d'égalité. Chaque membre a le droit de regard à la vie de l'Association en particulier sur le plan financier 7. Organigramme

A G

Le commissaire Les membres Le chef de canal L’animateur aux comptes du bureau

Le président

Secrétaire Le vice président

Le Trésorier Les Conseillers

Source : Rapport de mission pour un mois de présentation de RAKOTOZAFY Georges, Consultant Expert spécialisé en Appui aux Organisations Paysannes, Août 2003

vi

Annexe V : La Méthode Avancée de la Recherche Participative (MARP).

La Méthode Avancée de la Recherche Participative (MARP) se définit comme un processus intensif, itératif et rapide d’apprentissage orienté vers la connaissance du milieu rural.

1. Objectifs de la MARP Les diverses étapes de l’étude comme la recherche des potentialités du milieu, des besoins, des contraintes facilitent la planification des programmes et aussi pour faire le suivi et évolution des activités

2. Les concepts de la méthode Dans cette méthode plusieurs concepts devraient être respectés comme : • La multidisciplinarité regroupant des sociologues, des économistes, la population cible…) ; • La visualisation qui consiste à instrumentaliser des images en se référant aux éléments visibles et connus de la population comme les cartes. Cette visualisation permet d’établir la communication entre chercheurs et les groupes cibles ; • La valorisation des savoirs traditionnels qui permet d’être à l’écoute des discours et des pratiques de la population ; • La triangulation qui nous aide à examiner les informations sous des angles différents. Elle permet ainsi de vérifier les différentes informations recueillies ; • Le processus de l’itératif mentionnant la flexibilité des processus et des objectifs c'est-à-dire que les procédures de mise en œuvre diffèrent d’un endroit à un autre ; Dans une telle collaboration, un délai est toujours planifié afin que les assistés deviennent autonomes et interdépendants alors pour y parvenir le travail d’accompagnement et la maîtrise d’ouvrage s’impose. Mais voyons tout d’abord par définition ce qu’est l’accompagnement par la suite le maîtrise d’ouvrage avec ses objectifs respectifs.

Source : Cours théoriques de RAOBELINA Miharizo, « La participation effective », 3 ème année

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Annexe VI : Le travail d’accompagnement

1. Le travail d’accompagnement Le travail d’accompagnement est l’ensemble des fonctions qui aident une organisation ou une institution à se positionner et à se responsabiliser depuis la conception et la planification, en passant par la gestion, le suivi, le contrôle, l’évaluation d’un processus de réalisation d’ouvrages concrets et souvent physiques comme les routes, périmètre irrigué et la maintenance de ces ouvrages

2. Les objectifs de l’accompagnement L’objectif de l’accompagnement consiste à renforcer chez l’acteur les capacités liées à la maîtrise d’ouvrage et à appuyer un processus d’appropriation, nécessaire pour faire face aux enjeux de développement. L’accompagnement doit viser à ce que l’acteur puisse à terme : • identifier ses propres besoins d’accompagnement et trouver les moyens pour les satisfaire • s’assurer à l’interne de sa propre organisation le relais à certaines fonctions d’accompagnement s’approprier et institutionnaliser des bonnes pratiques organisationnelles/ institutionnelles

Source : Sahan’Asa Hampandrosoana ny Ambanivohitra ou SAHA, Manuel d’accompagnement de la maîtrise d’ouvrage, un programme de développement rural à Madagascar/ inter coopération, coopération Suisse à Madagascar, 2007

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Annexe VII : Le concept de maîtrise d’ouvrage

1. Le maître d’ouvrage Le maître d’ouvrage est la responsabilité de se doter des moyens et des capacités pour maîtriser leurs actions et être responsables de leur réalisation. Une fonction de porteur des besoins initiaux des acteurs et de l’idée de base des projets et d’être responsables de leur réalisation. Le maître d’ouvrage est un acteur à part entière de son propre développement et non un simple bénéficiaire du projet, il conçoit, planifie, gère et garantit la pérennisation des résultats.

2. La maîtrise d’ouvrage La maîtrise d’ouvrage est l’accompagnement participatif d’un projet par le maître d’ouvrage depuis sa conception à la planification, en passant par la gestion, le suivi, le contrôle et l’évaluation de ce projet.

3. L’objectif La maîtrise d’ouvrage a comme objectif de renforcer les capacités des cibles ou la formation des compétences locales pour assurer une diffusion large des innovations apportées. Le maître d’ouvrage peut aussi instaurer un moyen de gestion et de maintenance de leur réalisation d’où la responsabilisation des acteurs sur les projets réalisés.

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4. Les étapes de la maîtrise d’ouvrage La procédure de la maîtrise d’ouvrage se fait en 5 étapes bien distinctes • Mobilisation des groupes de paysans : demande et ensuite identification des capacités propres • Les acteurs négociateurs définissent la vision, les projets et les objectifs • Les gestionnaires d’actions s’occupent de la gestion des responsabilités et des finances • Les maîtres d’ouvrages gèrent et organisent les partenariats • Les acteurs de développement ouvrent les dynamiques locales et les enjeux de développement.

Source : Sahan’Asa Hampandrosoana ny Ambanivohitra ou SAHA, Manuel d’accompagnement de la maîtrise d’ouvrage, un programme de développement rural à Madagascar/ inter coopération, coopération Suisse à Madagascar, 2007

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Annexe VIII : La cartographie des incidences

1. La cartographie des incidences C’est un système qui appui les deux méthodes précédentes pour le renforcement de la méthode de prise de décision par rapport aux évaluations effectuées

2. Objectifs Ce système a pour but d’évaluer les modifications de comportements chez les cibles, des actes de personnes et d’organisation avec lesquels les responsables d’un programme ont des contacts directs pour une évaluation plus complète. Ce système offre la possibilité d’analyser les changements au niveau des partenaires. D’autre part, ce système aide le programme à mesurer sa contribution à la réalisation des résultats et à modifier ses interventions en conséquence.

3. Les 3 stades de la cartographie des incidences La cartographie des incidences se présente en 3 phases bien distinctes et consécutives : Définitions des intentions Cette phase est destinée à la définition de la : • Vision d’avenir • Mission • Partenaires limitrophes • Incidences visées • Marqueurs de progrès • Grilles stratégiques • Pratiques organisationnelles

Suivi des incidences et du rendement Dans cette seconde phase, on indiquera les : • Priorité du suivi • Journal des incidences • Journal des stratégies • Journal du rendement

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Planification de l’évaluation C’est dans cette dernière phase que l’évaluation proprement dite est mise en œuvre d’où : • Plan d’évaluation

DEFINITIONS DES INTENTIONS PLANIFICATION DE L’EVALUATION

SUIVI DES INCIDENCES ET DU RENDEMENT

Ce système permet : • Le suivi du processus et de l’accompagnement à travers le journal des stratégies • Le suivi des marqueurs de progrès à travers le journal d’incidences • L’évaluation du programme avec le journal de rendement

Source : Sahan’Asa Hampandrosoana ny Ambanivohitra ou SAHA, Manuel d’accompagnement de la maîtrise d’ouvrage, un programme de développement rural à Madagascar/ inter coopération, coopération Suisse à Madagascar, 2007

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Annexe IX : Présentation générale de la Direction Régionale du

Développement Rural

3.1. Les différents services de la DRDR

3.2.1. Le Service Régional de Coopération des Agriculteurs et des Appuis aux Organisations Paysannes (SRCAAOP) Le Service Régional de Coopération des Agriculteurs et des Appuis aux Organisations Paysannes s’occupe : - des appuis techniques et matériels des producteurs, - des renforcements de la capacité des producteurs par l’appui en organisation, structuration et développement des filières, en conseils et formations techniques en matière d’agro écologie, de la valorisation des productions agricoles et de l’appui aux initiatives privées. - Du développement du partenariat Public /Privé afin de faciliter les accès aux crédits, intrants agricoles, semences améliorées et l’émergence des unités de transformation des produits agricoles ;

3.2.2. Le Service Régional du Génie Rural (SRGR) Le SRGR s’occupe des instaurations des systèmes d’irrigations et de drainages dans la circonscription tels que les barrages. Il veille aussi à la pérennité et l’entretien de ces infrastructures. Il se charge des ouvertures et fermetures des barrages afin de mieux gérer l’eau.

3.2.3. Le Service Administratif et Financier (SAF) Ce service s’occupe des fonctionnements administratifs au siège de la DRDR. Il se charge aussi de la gestion financière de la DRDR

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3.2.4. Le Service Régional de l’Agriculture et de la Protection des Végétaux (SRAPV) Le SRAPV se charge des systèmes adaptés pour l’augmentation des récoltes par l’intermédiaire des techniques agronomiques. Ce service pratique des expériences sur le terrain pour tester l’efficacité d’un intrant agricole pour pouvoir l’améliorer par la suite.

3.4. Les objectifs de la DRDR Elle s’est fixé comme objectifs les points suivants : • L’Augmentation de la production agricole par l’instauration des techniques nouvelles dans l’agriculture • L’Amélioration des revenus des ménages basés sur l’augmentation de la production rurale et la création d’emplois ruraux autour des filières économiques et sur des opportunités liées à la transformation et la commercialisation ; • L’Augmentation de la capacité des ménages à affronter les risques, notamment par une meilleure gestion financière et productive et une amélioration de l’accès aux services financiers; • La valorisation durable des ressources naturelles ; • Le renforcement de la cohésion sociale à travers les sollicitations à la coopération ;

3.5. La population cible La population cible de la DRDR est la population paysanne dans la circonscription de la région Alaotra Mangoro et des agriculteurs dans les communes zones d’interventions de l’organisme.

3.6. Les attentes des actions réalisées Dans ses interventions, les attentes escomptées concernent l’accroissement de la production agricole, l’amélioration des capacités institutionnelles et organisationnelles, l’adoption des groupes de système agricoles modernes

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3.7. Ressources humaines de la DRDR La Direction Régionale du Développement Rural d’Alaotra Mangoro dispose de 114 personnels pour son fonctionnement repartis dans leurs divers services

3.8. Réalisations attendues Comme notre investigation est limitée au niveau du service SRCAAOP, nous allons donc focaliser notre recherche sur les actions à réaliser par le Service Régional de Coopération des Agriculteurs et des Appuis aux Organisations Paysannes (SRCAAOP) de la DRDR que nous retrouverons par la suite.

3.8.1. Les activités du SRCAAOP de la DRDR pour appuyer les agriculteurs Les activités du service se résument en trois appuis bien distincts entre autres:

3.8.1.1. Les appuis techniques Les appuis techniques se consacrent à tout ce qui se rattache à promouvoir l’instauration de la technique moderne tels que :  La mise en œuvre des activités de diffusion des techniques agro-écologiques dans les communes ;  Le soutien actif des communautés grâce à un éventail d’activités de développement planifiées et exécutées dans un esprit de coopération ;

 L’intensification agricole pour augmenter le rendement de 3 à 5 tonnes/hectare ;  La vulgarisation et diffusion des résultats de recherches Agricoles ;  La diffusion assurée des technologies appropriées dont la mécanisation ;  Le renforcement des services de proximité et d’appui aux producteurs agricoles.

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3.8.1.2. Les intrants agricoles Les actions qui s’en suivent se focalisent sur l’amélioration des semences et de la production. Il s’agit de :  Distribuer des semences améliorées pour l’instauration des centrales d’achats des semences améliorées ;  Faciliter l’accès aux matériels de production, aux intrants et aux financements  S’approprier des nouvelles techniques comme le Système de Riziculture Améliorée (SRA) et l’utilisation de meilleurs intrants ;  Mettre en œuvre une convention de coopération entre les fournisseurs d’intrants agricoles et les groupements des paysans ;  Améliorer l’accès aux intrants qui permettront d’adapter la production à la demande du marché.

3.8.1.3. Les conseils et suggestions pour l’amélioration des récoltes Ces actions sont entreprises pour l’encadrement des paysans en matière de vulgarisation, elles concernent particulièrement :  L’encadrement technique ;  La promotion du compostage ;  L’incitation les producteurs et opérateurs à se regrouper en coopérative ;  Le développement les partenariats techniques et financiers entre les institutions financières, projets et les organisations paysannes ;  L’aménagement et la réhabilitation des périmètres Agricoles ;  L’amélioration de la capacité technique de production.

CURRICULUM VITAE

RANDRIANARISON Mamy Mampionona Né le 06 Avril 1990 à Ambatondrazaka Tél : 034 36 042 76 Adresse e-mail : [email protected] Rubrique épistémologique : Agent de Développement Encadreur Pédagogique : Docteur RAKOTOARIVELO Havoson Nirina

Titre du mémoire : « Etude des impacts des appuis de la DRDR d’Alaotra Mangoro menés auprès de Fokontany Ambonivohitra dans la Commune Rurale d’Ampitatsimo (District d’Ambatondrazaka) »

Nombre de page : 49 Nombre de tableaux : 12 Nombre des annexes : 09 Mots clés : Etude, développement rural, appuis et interventions, pauvreté, exploitation agricole

RESUME

Entant que pays pauvre, l’Etat a mis en œuvre des politiques de transformation dans tous les domaines d’activités tel que le domaine économique, social, politique afin de lutter la pauvreté. Par le biais du Ministère de l’Agriculture d’ Elevage et de la Pêche, l’Etat Malgache a élaboré la politique agricole. Cette politique consiste à apporter un nouveau souffle dans le domaine agricole. En connaissance de la vocation de Madagascar, des programmes de développement rural sont entreprises. Des interventions, qui consistent à susciter la pratique des nouvelles techniques agricoles telles que l’emploi de la mécanisation ou les systèmes de riziculture, prisent en charge par les DRDR dans chaque région. Mais ces plans d’amélioration de l’agriculture rencontrent des blocages dont les sources sont multiples. Notre investigation dans la commune rurale d’Ampitatsimo et surtout dans le Fokontany d’Ambonivohitra nous a fait connaître les blocages suivant.

Tout d’abord du côté des relations de l’organisme et la population, les divergences d’opinions entre paysans et techniciens agricoles retardent l’adoption des nouvelles techniques agricoles. Dans les relations entre paysans, des conflits se découvrent dans le réseau des usagers de l’eau. Il y a aussi la mauvaise gestion d’eau par les responsables qui se répercute sur la production agricole. De l’autre côté, la situation sur le terrain ne s’adapte point aux nouveaux systèmes agricoles à cause de l’instabilité de l’irrigation. Et en plus, la diversité des composants du sol amène à l’utilisation inadéquate des intrants agricoles. Donc, l’amélioration de la production agricole du pays n’est pas une tâche facile. Comme notre étude contribue à ce plan de l’Etat, des suggestions et recommandations ont été apportées issues de l’étude des forces, des facteurs de blocage des activités de la Direction Régionale du Développement Rural d’Alaotra Mangoro.