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UNIVERSITE PARIS 1 PANTHEON SORBONNE MEMOIRE DE MASTER RECHERCHE DE SCIENCE POLITIQUE OPTION ETUDES AFRICAINES ETRE SANS PAPIER CHEZ SOI Identification, visibilité et invisibilité dans les marges camerounaises du bassin du Lac Tchad PAR Claude Richard LINJUOM MBOWOU Sous la direction de Marie-Emmanuelle POMMEROLLE Maître de Conférences en science politique JUIN 2013 1 A la mémoire, de ABBA, mort sans visage, mort sans sépulture A l’adolescent de mon pays au corps sans nom et à la tombe sans nom retrouvé dans un train d’atterrissage. En attendant le grondement de la bataille. qui vous redonnera le nom perdu ainsi qu’aux autres ... 2 A SASKIA SASSEN dont le parcours me fait croire que je devrais avancer 3 SOMMAIRE : Introduction générale...........................................................................................................................................p.6 Une intrigue sur les routes......................................................................................................................................p.6 L’identification, un dispositif.................................................................................................................................p.9 De la visibilité au cœur de l’identification...........................................................................................................p.11 Le gouvernement de la vie ..................................................................................................................................p.12 Identification et élections ....................................................................................................................................p.13 Aux confins du Cameroun....................................................................................................................................p.14 L’enquête de terrain : Dans un contexte particulier et sur un objet peu étudié....................................................p.16 Plan du mémoire ............................................................................................................................................... p.21 Chapitre 1 : L’Etat et l’autochtone aux marges, un difficile face à face ......................................................p.28 Section 1 : Atteindre les gens au loin, une difficile épreuve pour l’Etat.............................................................p.30 Se faire identifier là où l’Etat se fait rare...........................................................................................................p.30 Quand l’Etat voyage pour les marchandises d’abord.........................................................................................p.33 Quand l’Etat arrive au nord Cameroun..............................................................................................................p.37 Dispersion des centres, brouillage des faces .....................................................................................................p.45 Section 2 : L’identification, un effet de la mise en ordre et de la mise en visibilité .........................................p.50 Conclusion chapitre 1.........................................................................................................................................p.65 Chapitre II : L’Etat et le Sans papier : Le Face à face occulté........................................................................p.66 Section 1 : L’effet écran de la décharge.............................................................................................................p.67 Section 2: Entre l’Etat et l’individu, la Chefferie...............................................................................................p.75 Section 3: D’un regard médiatisé à un regard détourné...................................................................................p.83 Conclusion Chapitre II : ..................................................................................................................................p.93 Chapitre III : L’Etat face à l’individu : Le suffrage universel et la cause des papiers.................................p.94 Section 1 : Du pluralisme électoral au développement de l’identification........................................................p.96 Section 2 : Identifier pour gagner la bataille de la biométrie...........................................................................p.112 Section 3 : L’identification au concret..............................................................................................................p.116 Conclusion du Chapitre III...............................................................................................................................p.121 Bibliographie générale......................................................................................................................................p.125 Annexes : ..........................................................................................................................................p.133 4 REMERCIEMENTS Je tiens tout d’abord à rendre un hommage particulier à Madame Emmanuelle Pommerolle, ma Directrice de recherche pour son encadrement. Elle a suivi mon parcours avec une constante disponibilité et beaucoup de bienveillance ; Ses encouragements, ses conseils ont été une aide inestimable. Je tiens également à exprimer un profond remerciement au Professeure Johanna SIMEANT dont les enseignements, les conseils en méthodologie et la disponibilité ont été chaque fois des occasions de bien stimulants apprentissages. Le travail de recherche dans le bassin du Lac Tchad que couronne ce mémoire, a été possible grâce à une allocation sur critère académique d’une bourse de l’Université Columbia. Je remercie à cet égard cette institution et en profite pour louer l’attention dont ce sujet a bénéficié auprès du Professeur Richard BANEGAS. Envers donc tous mes précepteurs en Etudes Africaines, ceux physiquement actifs en séminaire, et ceux dont les écrits ont été discutés en ces occasions, j’ai contracté une dette considérable. Ils m’ont tiré de biens impraticables chemins et m’ouvrent à la perspective de partager leur vocation à cultiver l’art de penser le cours du monde. Ce séjour de Master en Sorbonne, a été rendu possible grâce à une bourse de la Coopération Française, à travers l’Ambassade de France au Cameroun. Et en particulier, grâce aux diligences de son service de Coopération et d’Action culturelle au Cameroun. Je voudrai exprimer ma reconnaissance à cette institution et souhaiter que cette politique de coopération, ouvre autant et davantage d’opportunités à d’autres compatriotes et africains, qui trouveront sans doute en France un cadre d’émulation intellectuelle dont j’ai pu personnellement tirée parti. Je rends hommage à toutes les mains discrètes, dont je ne voudrai offenser l’humilité ici, qui ont contribué de diverses manières à favoriser la réalisation de ce parcours jusqu’à son aboutissement. Elles se reconnaîtront sans doute. J’exprime également le plaisir que j’ai ressenti aux côtés de mes condisciples de promotion. Pour toutes les opportunités d’échange et de détente dont ils ont eu l’initiative. Nous avons ainsi partagé des moments de fraternité humaine en plus de cette fraternité de l’esprit que nous imposait le cadre studieux de nos séminaires. Merci aussi aux amis de toujours, amis de l’exode Yves, Herrick pour leurs divers soutiens et leur amitié. Bien d’autres ici ou au loin, que je ne peux citer ici, comptent autant dans la joie que j’éprouve au partage de l’amitié. 5 INTRODUCTION GENERALE « S’ils sont là c’est pour les blancs. Quand c’est nos vies qui sont en danger on ne les voit pas ». Ces propos résument, les commentaires qui fusent entre passagers d’un car de transport qui nous mène vers Kousseri au Nord Cameroun en cette fin du mois de février 2013. Le chauffeur, par une manœuvre brusque et manifestement experte, qui a secouée les passagers, vient de se ranger sur le bas côté. Provoquant un violent tourbillon de poussière dont on est sorti étouffé. Il tentait ainsi d’éviter, les véhicules du BIR1, qui ont déboulées à vive allure en sens inverse sur une route rétrécie par les intempéries et complètement défoncée. Ces militaires devaient escorter un « grand ». C’était semble t-il la règle depuis qu’avait été enlevée, deux semaines auparavant, une famille de français sur cet axe qui relie le Cameroun au Tchad. Ce qui justifiait les commentaires autant désabusés que sarcastiques de mes compagnons de route. Ces autochtones2 évoquaient au passage des enlèvements réguliers d’enfants, de femmes, de commerçants ou d’éleveurs, contre rançons. Se plaignant que de tels faits n’aient jamais suscité le remue ménage qu’ils constataient présentement qu’il s’agissait de « nassara »3. Nous approchions justement Waza. Célèbre bourgade touristique d’où étaient partis les touristes enlevés avant leur disparition. On était averti de la proximité d’une agglomération, non par une signalisation quelconque sur ce trajet désormais dépouillé de tout signe scripturaire et signalétique. Mais par l’apparition sur la route délabrée, d’un décor typique des scènes improvisées de contrôle routier signalé dans ce cas, par un tronc d’arbre dont la taille suffisait à entraver la portion encore carrossable de la route. Et à contraindre par 1 Acronyme pour Bataillon d’Intervention Rapide. Section spéciale de l’armée camerounaise dédiée entre autres aux missions de lutte contre le grand banditisme rural. Mais aussi redouté