Coronavirus Pages 24 et 25 Les rassemblements de plus
de 1 000 personnes interdits RS A h M h 16 SAMEDI 14 de 9 à
Édition Dijon 21D Lundi 9 mars 2020 - 1,10 € 181552200 DIJON Votre facture d’eau
est-elle conforme ?Page 14
Municipales Chenôve : ce que proposent les quatre candidats Pages 20 et 21 Dijon Droits des femmes : le combat
continue Page 6 La concurrence est féroce sur le marché du fitness et de la musculation. Photo LBP/Philippe BRUCHOT Pages 2 et 3
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3HIMSNJ*gabbae+[A\N\A\J\K Pages 7 à 11 2 ÉCONOMIE BOURGOGNE
Côte-d’Or Fitness Salles de sport : un marché toujours plus musclé Des ouvertures, beaucoup nais, qui ont installé des machines de fermetures, des concepts spécifiques pour les enfants. In- inédits et un nombre d’ad- vestissement mis sur la table par hérents en hausse : l’univers les deux entrepreneurs pour la du fitness est en mouve- franchise, les travaux et l’équipe- 43 ment perpétuel. Le point sur ment : 1,2 M€. C’est, selon la chambre de commer- l’offre dans le département. « C’est un engagement impor- ce et d’industrie de la Côte-d’Or, tant pour nous. Mais cette aventu- le nombre d’établissements recen- arrivée d’un nouveau poids re est avant tout une rencontre : sés en tant que salles de sport L’ lourd du fitness, Gigafit, ris- celle avec Alan, dans une salle de ou faisant de la gestion que bien de bouleverser le marché muscu en 2011. Le contact est d’installations sportives. des salles de sport dans le départe- passé dès la première minute », se ment de la Côte-d’Or. Le com- souvient Julien Camdessoucens. plexe ouvrira au mois de mai, sur Le nom de ce dernier vous rappel- 1 700 mètres carrés et deux éta- le peut-être quelque chose : c’est ges, au cœur du nouveau bâti- lui qui a gagné l’élection de ment Nova Center, situé rue Sully, Mr Univers, dans la catégorie han- à Dijon. disport, au mois de novembre. Il s’agira de la première salle franchisée Gigafit en Bourgogne Un emplacement (nous en parlions en novembre). stratégique ?
CÔTE-D’OR Édition Dijon et agglomération Elle arrivera finalement avec un an de retard, à la suite de problè- « En 2017, je cherchais une nou- mes de livraison du bâtiment. velle salle pour l’enseigne avec qui je travaillais. Ça ne s’est pas fait. 1,2 M€ investis J’ai donc proposé à Julien de partir avec moi, à notre compte », pour- Un pari audacieux pour les deux suit Alan Villegas. Son nom parle, entrepreneurs dijonnais à l’origi- lui aussi, aux connaisseurs : il était ne du projet, qui devront faire le manager commercial régional leur place dans un univers extrê- des salles Amazonia, devenues mement concurrentiel (lire par depuis L’Appart Fitness. ailleurs). « Mais notre concept est Leur business se met en place : novateur, nos équipements aussi. ils ont déjà recruté un coach et Et nous aurons une politique tari- fonctionneront avec des interve- faire différente [de celle] des autres nants extérieurs, auto-entrepre- salles », vendent Alan Villegas et neurs pour le reste des activités. Ils Julien Camdessoucens. espèrent capter 1 500 adhérents Plateau de musculation, cours la première année, pour « monter collectifs et espace de cross trai- rapidement à 2 500, sans dépasser ning, jusqu’ici rien de neuf. les 3 000 membres », précisent-ils. « Nous aurons également une zo- Ils ciblent une clientèle « polyva- ne de 100 mètres carrés de boot lente » : étudiants des facultés tou- camp à l’extérieur, un espace sau- tes proches, salariés du CHU ou na-hammam, une terrasse déten- de la zone commerciale de Queti- te, un coin boxe et un espace kids, gny. Entre autres. Gigafit ouvrira au mois de mai au pôle Novarea, rue Sully, à Dijon. Il s’agit d’une des dernières grandes enseignes de fitness qui n’était pas dès 4 ans », listent les deux Dijon- Marie MORLOT encore présente en Côte-d’Or. Photo Gigafit Des chaînes à la chaîne Au sud de Dijon, une concurrence ➤ Avril 2018 : le Néerlandais trop chargée a provoqué quatre fermetures Basic-Fit implante sa premiè- re salle en Côte-d’Or. L’ensei- Basic-Fit, Liberty Gym, L’Orange bleue, Energy Fitness, Inshape, Gigagym, L’Appart Fitness et Fitness gne a désormais trois salles Park : huit établissements étaient présents, fin 2018, dans le sud de Dijon et à Chenôve, au sein d’une zone dans le département. s’étendant sur trois kilomètres à peine. La concentration était bien trop forte et il y a eu de la casse. En ➤ Juillet 2018 : le groupe août 2019, l’Orange bleue fermait ses portes. Idem pour Energy Fitness (où une autre salle a pris place) et bourguignon Nextalis, propri- Inshape, qui a été placé en liquidation judiciaire en novembre. Gigagym, enfin, n’a pas été repris par le étaire des salles de sport Ama- groupe L’Appart Fitness et a également disparu. zonia, nées à Dijon, ainsi que Plusieurs explications à ces fermetures : une concentration trop forte, bien sûr. Des problèmes de trésorerie de Wide Club et Gigagym, pas- et de gestion, aussi. Mais également l’arrivée du mastodonte Fitness Park dans le secteur. Celle qui est l’une se aux mains du groupe Fitnes- des plus grosses enseignes de France a proposé, dès juin 2019, « des tarifs low-cost, pour des services sea Capital (L’Appart Fitness). premiums », selon la publicité. Comment mêler prix cassés et « prestations haut de gamme » ? « Le secret, Le montant de la transaction c’est la taille de nos clubs. À Dijon, c’est 1 500 mètres carrés. À Paris, nous avons des salles de 3 000 mètres avoisinerait les 15 M€. Chiffre carrés. Nous pouvons donc accueillir plus d’adhérents que nos concurrents et donc générer davantage de non confirmé par le groupe. chiffre d’affaires », confie Aniss Aïdi, directeur d’exploitation du club dijonnais, installé dans l’ancienne ➤ Juin 2019 : première ou- concession Renault. verture de Fitness Park, dans Plus de place, mais surtout une politique tarifaire « à la carte », avec des abonnements de base et des options l’ancienne concession Re- payantes qui font vite grimper la facture à la fin du mois. « Nous avons aussi une politique marketing nault, à Dijon. agressive, une charte graphique tournée vers les femmes ainsi que l’organisation de concours entre adhé- ➤ Mai 2020 : ouverture rents. Et une forte communauté sur les réseaux sociaux », détaille le directeur dijonnais, qui assure avoir d’une franchise Gigafit, à côté conclu près de 1 000 « nouveaux contrats clients » en six mois. La marque est tellement gloutonne qu’elle de la Maison de l’innovation, compte ouvrir deux nouveaux clubs dans les environs de la cité des ducs dans les mois qui viennent. toujours à Dijon.
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Côte-d’Or Fitness Salles de sport : un marché toujours plus musclé Jacky Biondi (Athletic Gym) : « Ouvrir une salle peut être assez rentable… » Vous avez ouvert en 1990 : vous êtes le gérant de la plus ancienne salle de gym de Côte-d’Or. La musculation, avant, c’était comment ? « J’ai été l’un des pre- miers à ouvrir une salle pour le body-building à Dijon. C’était l’épo- que de Schwarzeneg- ger et de Stallone. Il s’agissait d’un marché de niche, dédié aux compétiteurs en re- cherche de volume. C’était aussi les débuts Jacky Biondi a été le précurseur en Côte-d’Or concernant les salles du fitness et des cours de sport. Il est présent depuis 1990. Photo LBP/Philippe BRUCHOT d’aérobic. Puis, en 2013, sont arrivées de grandes chaînes : Magic vent de grands groupes qui peuvent se permettre Form, Liberty Gym… Leur concept était nova- de perdre de l’argent sur certaines salles. » teur : une ouverture non-stop, une entrée libre avec accès par carte, pas de coach et des tarifs Nous approchons la quarantaine de salles agressifs. Depuis trois ou quatre ans, c’est le de sport dans le département de la Côte-d’Or. boom des salles spécialisées, cross training, aqua- Le marché n’arrive-t-il pas à saturation ? biking, et des salles low-cost avec des abonne- « Non, cela va continuer à progresser. Nous al- ments à 30 € pour deux. » lons arriver à une salle par quartier. Le fitness et la musculation se développent énormément, grâ- Quel est votre avis sur cette concurrence ? ce aux réseaux sociaux et aux vidéos tutos, no- « Elle capte une clientèle différente des salles tamment. Ouvrir une salle peut être assez renta- traditionnelles : les abonnés sont plus jeunes. Et ble : l’investissement de départ est assez lourd, les économies sont faites sur la masse salariale : il avec l’achat de machines qui peuvent coûter y a peu de présence humaine. Si vous allez vous plusieurs milliers d’euros. Mais la plupart des entraîner à 5 heures du matin et que vous tombez, enseignes ne proposent que des abonnements à personne ne viendra vous aider et il ne faudra pas l’année. Les clients viennent les premiers mois, s’étonner. Les programmes d’entraînement sont puis ils laissent tomber. Malgré les relances des également souvent payants. Parfois, vous n’avez enseignes, ils ne font pas leur courrier de désa- pas accès à l’eau en libre-service… Il faut aussi bonnement, alors ils continuent d’être prélevés Gigafit ouvrira au mois de mai au pôle Novarea, rue Sully, à Dijon. Il s’agit d’une des dernières grandes enseignes de fitness qui n’était pas savoir une chose : derrière ces chaînes, se trou- tous les mois. C’est la salle qui est gagnante. » encore présente en Côte-d’Or. Photo Gigafit Comprendre les différents positionnements stratégiques
Il n’y a rien de plus différent ➤ Il y a ensuite les salles « spé- compagnement, dans ces struc- que deux salles de sport, chaque cialisées », dédiées aux femmes tures, est total et personnalisé, et établissement ayant un public et (Lady Wellness, à Dijon) ou aux permet aussi de participer à de des tarifs distincts pour se dé- activités aquatiques (Aqua City, nombreux challenges. marquer de la concurrence. à Talant). Là, les tarifs dépassent ➤ Les centres de remise en ➤ Il y a d’abord les clubs qui les 40 € par mois et peuvent forme classiques sont les plus s’affirment « low-cost », à l’ima- grimper jusqu’à 59,90 € men- nombreux. L’Appart Fitness, Ma- ge de Basic-Fit (à Chenôve, Que- suellement pour des séances de gic Form ou Keep Cool sont des tigny et Fontaine-lès-Dijon), Li- fitness dans l’eau. clubs polyvalents dans lesquels berty Gym (à Chenôve, la Toison ➤ Par ailleurs, il existe égale- on peut faire du cardio, de la d’Or à Dijon, Quetigny) ou Fit- ment des « box » dédiées au musculation et suivre des cours. ness Park (à Dijon), proposant cross training. Cette discipline Les tarifs sont en moyenne de des abonnements à partir de américaine, combinant force 30 € à 50 € par mois pour un 19,99 € par mois. athlétique, haltérophilie et endu- accès illimité. Les “plateaux” Si les équipements y sont de rance, séduit de plus en plus sont assez fournis, avec du maté- bonne qualité, ces marques fonc- d’adeptes. Trois sites en Côte- riel souvent de qualité à disposi- tionnent à moindres frais hu- d’Or la proposent : A.Way, à tion. La plupart proposent des mains. Les cours collectifs peu- Quetigny, CrossFit Dijon et, de- cours collectifs et des coachs afin vent être dispensés par vidéo et puis peu, Cesar Crossfit, à Fon- de faciliter la progression de l’ad- certaines options sont payantes. taine-lès-Dijon. hérent. Pour être rentables, ces Ces salles doivent “signer” l’équi- Dans ces cas-là, les abonne- sites misent sur l’équivalent de valent de six à sept abonnés par Les salles de sport sauront toutes vendre une spécificité ments peuvent monter à 75 € par deux à quatre abonnés par mètre mètre carré pour être rentables. que les concurrents n’ont pas. Photo d’illustration LBP/Jérémie BLANCFÉNÉ mois pour un accès illimité. L’ac- carré.
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Châtillon-sur-Seine Faits divers Revigny (39) Course à pied : un Côte-d’Orien Un pavillon détruit de 28 ans chute lourdement dans un incendie Dimanche 8 mars, en début d’après-midi, un incendie s’est déclaré dans une mai- son, à Châtillon-sur-Seine. Le propriétaire a dû être conduit à l’hôpital après avoir inhalé des fumées toxiques en essayant d’éteindre le feu. La famille, composée d’un couple et de trois enfants, a été relogée. imanche 8 mars, aux alen- La victime a été transportée en hélicoptère. D tours de 14 heures, les sa- Photo d’illustration Progrès/Philippe TRIAS peurs-pompiers de Châtillon-sur- Seine, Laignes et Montigny-sur- Ce devait être une simple matinée de repérage, à l’appro- Aube, soit une trentaine de soldats Le feu a été maîtrisé aux alentours de 18 heures, dimanche. che d’un trail auquel le jeune homme souhaite participer. du feu, sont intervenus pour un Photo LBP/Hélène HATIER Dimanche 8 mars, la séance de course à pied de ce sportif feu de pavillon, une maison habi- s’est brusquement interrompue, à cause d’une chute, du tée par un couple avec trois en- l’hôpital local pour y subir des exa- être relogée le soir même chez des côté de Revigny, dans le Jura. Selon les informations de fants située rue de la Combe-Jean- mens. Il semblerait que le feu soit proches, la municipalité leur pro- nos confrères du Progrès, la victime, originaire de Côte- d’Or, serait tombée d’une vingtaine de mètres. L’accident a Robert, à Châtillon-sur-Seine. d’origine accidentelle. Il s’agirait, posant de voir, en cas de besoin, si nécessité l’intervention de onze sapeurs-pompiers, arri- selon les gendarmes, d’un dys- des logements étaient disponibles vés sur place peu avant 10 heures. Prévenu, Roger Rey, Le propriétaire conduit fonctionnement électrique sous le pour la suite. Les flammes ont été maire d’une commune limitrophe, a expliqué que la per- à l’hôpital toit. maîtrisées aux alentours de sonne, âgée « de 28 ans, s’entraînait au fond de la vallée, à Les gendarmes de la commu- 18 heures. Revigny ». Touché aux membres inférieurs et souffrant Le propriétaire, âgé d’une tren- nauté de brigades de Châtillon- Des sapeurs-pompiers allaient d’un traumatisme crânien, avec une perte de connaissance taine d’années, a été pris en charge sur-Seine étaient sur place, ainsi rester une partie de la nuit de di- initiale, le jeune homme a dû être héliporté. L’intervention par les secours après avoir inhalé que le maire, Hubert Brigand. La manche à lundi afin d’éviter toute a duré une partie de la matinée. des fumées toxiques en essayant maison a été entièrement détruite reprise de feu. V. M. d’éteindre le feu. Il a été conduit à dans l’incendie. La famille devait Ch. P. et H. H. (CLP)
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A:@>>@ .@ 2>@==@ -(7/514886,-CDB"# CDO04 - V1 Lundi 9 mars 2020 ACTU CÔTE-D'OR ET RÉGION 5 Côte-d’Or Santé Coronavirus : elle raconte son parcours pour se faire dépister Elle n’a pas voyagé dans une zone conseillé d’aller aux urgences si j’avais des à risque, n’est pas un cas contact, difficultés pour respirer ce week-end. » mais, victime d’une infection pulmo- Dimanche matin, ayant du mal à respirer et naire, une Selongéenne a été en- son état ne s’améliorant pas, Mathilde appel- 6 voyée, dimanche midi, par le centre le le centre 15, comme préconisé par l’Agen- C’est le nombre de nouveaux cas 15 se faire dépister au CHU de Dijon, ce régionale de santé. « Le médecin régula- confirmés de coronavirus en teur m’a envoyée une ambulance pour que je Bourgogne-Franche-Comté annon- par précaution. Elle nous a raconté cé par l’Agence régionale de san- les coulisses de son parcours. sois placée à l’isolement au CHU, le temps de me faire dépister », indique-t-elle. Mais té, dimanche soir, portant ainsi imanche midi, Mathilde (*), 31 ans, s’est une fois à l’hôpital, « difficile d’arriver dans le nombre total de cas à 112. D retrouvée confinée dans une chambre le service en question. Mon ambulancier a du CHU de Dijon, dans le service consacré à été envoyé à plusieurs endroits avant qu’on la prise en charge des patients atteints ou soit dirigés là où il fallait ». tre 15, personnels du CHU. Ces derniers en soupçonnés d’avoir le Covid-19. « C’est très voulaient au médecin régulateur de m’avoir particulier. On m’a mise dans cette chambre « Je dois rester confinée chez moi » envoyée à l’hôpital, car je n’étais pas un cas sans vraiment m’expliquer quoi que ce soit et contact, que j’encombrais une pièce pour les le personnel [est venu] un minimum de fois, Arrivée au bon endroit, elle est placée dans personnes à risque et que le dépistage aurait car il doit à chaque fois mettre des vêtements C’est dans cette chambre d’hôpital une chambre. « J’ai attendu plus d’une heure pu être fait de chez moi. » spéciaux de protection », explique cette ha- que la Selongéenne a dû attendre avant d’avoir des informations et qu’on me Dimanche, à 19 heures, une partie des ré- bitante de Selongey. les résultats de ses tests. Photo DR fasse les prélèvements sanguins et nasaux. sultats sont tombés et étaient rassurants. Ma- La jeune femme, mère de famille, ne s’at- J’entendais le personnel médical se disputer thilde a pu rentrer chez elle. « Toutefois, je tendait pas à devoir subir un dépistage pour chez mon médecin traitant, car j’étais très devant ma porte, car ils n’étaient pas d’ac- dois rester confinée chez moi avec mon con- le coronavirus : « Je n’ai pas voyagé, je n’ai prise au niveau des bronches. Elle m’a dit cord sur le fait d’enlever les vêtements de joint et mes deux enfants en attendant les pas été en contact avec quelqu’un étant con- que j’avais une infection pulmonaire, que ça protection avant ou après être sortis de la résultats du test nasal », précise-t-elle. taminé, j’ai juste été faire des courses en su- pouvait être une pneumopathie comme le chambre », confie la jeune femme. « J’ai eu Vannick BERTON permarché ». Pour elle, tout a commencé coronavirus », détaille la Selongéenne. « El- l’impression qu’ils étaient mal préparés pour mercredi. « J’ai développé des symptômes le m’a rassurée en disant que, de toute façon, gérer cette situation, qu’il y a un gros manque (*) La patiente a souhaité conserver de la grippe. Vendredi, je me suis rendue je n’étais pas une personne à risque et m’a de communication entre ambulanciers, cen- l’anonymat. CDO05 - V1 6 ACTU CÔTE-D'OR ET RÉGION Lundi 9 mars 2020 Dijon Société Droits des femmes : générations différentes, même combat Dimanche 8 mars, à l’occa- voit des médecins gynécologues de harcèlement de rue. Les pro- sion de la Journée interna- qui ne veulent pas [pratiquer] grammes scolaires sur l’éducation tionale des droits des fem- d’avortement et qui font référen- sexuelle sont aussi arriérés. On ne mes, un rassemblement était ce à des choses qui ne devraient parle jamais du consentement, organisé à Dijon. Qu’ils aient plus exister, c’est très grave. Et on alors que c’est fondamental. Il y a 20 ans ou 70 ans, ils pren- n’a toujours pas la gratuité pour la encore beaucoup de boulot pour nent la lutte pour ces droits contraception, les protections hy- l’équité entre hommes et femmes. au sérieux. Nous avons don- giéniques… Il y a de la régression Et tout ça doit se faire en mêlant né la parole à différentes et partout dans le monde. Je pen- les hommes au débat. Il faut agir générations afin de connaî- se que le patriarcat et le capitalis- ensemble. » tre leur vision de ce combat. me vont bien ensemble. On utilise les femmes comme une variable ■Cécile, 55 ans, enseignante ■Danièle, 69 ans, retraitée d’ajustement. » « On voit les mentalités évoluer « Tous les acquis que l’on a pu positivement, mais c’est long. Il y obtenir grâce à la mobilisation ■Zoé, 19 ans, Célia, 18 ans, a tout un travail de fond parce des femmes sont souvent remis Léo, 18 ans, et Moulay, 24 ans, qu’on est toujours imprégnés par en cause. Le travail, le droit à étudiants les stéréotypes. On a des jouets et l’avortement, le sexisme… ce sont « On ne comprend pas pour- La jeune génération (Moulay, Léo, Zoé et Célia) se mobilise des vêtements qui sont genrés, encore aujourd’hui des bagarres. quoi, encore en 2020, on se bat pour les droits des femmes. Photo LBP/V. B. alors qu’il y a trente ans, ce n’était Ça fait plaisir de voir aussi les toujours pour des droits qui de- pas le cas. C’est un retour en arriè- jeunes se mobiliser. S’il n’y avait vraient être acquis. Ce n’est pas per des enfants. Actuellement, les apprendre aux petites filles à faire re, qui vient, je pense, du commer- pas eu dernièrement “Me Too”, on normal qu’à poste égal et compé- inégalités sont visibles. Il y a beau- attention à leur façon de s’ha- ce. On veut poser des différences. n’en serait même pas à avoir les tences égales, une femme gagne coup d’injonctions contradictoi- biller pour ne pas se faire violer, Pour moi, en tant qu’enseignante, moyens de défendre certaines moins. Pourquoi les femmes ont res : il faut être belle, mais pas mais en fait, il faut apprendre aux c’est quelque chose à combattre. idées. On voit bien que le poids autant de pressions de la société trop, pour ne pas se faire agres- garçons à ne pas violer les filles ! Il Les femmes ont le droit d’aimer est tel qu’on en est toujours à une en général ? On fait la même cho- ser… Il y a toujours trop de stéréo- faut inculquer le respect des fem- les voitures et les hommes, la cou- situation où les femmes ne sont se que les hommes ! On n’est plus types. On a tous reçu une éduca- mes. Il n’y a pas un jour qui passe ture. » pas l’égal des hommes. Quand on forcées de rester au foyer s’occu- tion un peu misogyne. Il faut sans qu’une femme soit victime Vannick BERTON