La Traviata, Verdi Achève Une Évolution Commencée Avec Luisa Miller : Il S’Éloigne Définitivement Du Bel Canto Pour Se Préoccuper Avant Tout D’Efficacité Théâtrale
Total Page:16
File Type:pdf, Size:1020Kb
La Traviata Opéra en trois actes de Giuseppe Verdi © Marc Ginot livret de Francesco Maria Piave d’après la pièce d’Alexandre Dumas fils, La Dame aux camélias Tous droits réservés, diffusion gratuite à l’usage pédagogique Mercredi 4 juin 20h20h20h Vendredi 6 juin 2020hhhh Dimanche 8 juin 151515h15hhh Mardi 10 juin 20h20h20h Jeudi 12 juin 202020h20hhh Samedi 14 juin 20h Opéra Comédie Durée : 2 heures 50 environ CahiCahiCahierCahier pédagogique Saison 2013-2014 Réalisé par Liane Limon Service Jeune Public et Actions Culturelles - 04 67 600 281 - www.opera-orchestre-montpellier.fr TraviataTraviataTraviata Giuseppe Verdi Opéra en trois actes de Giuseppe Verdi livret de Francesco Maria Piave d’après la pièce d’Alexandre Dumas fils, La Dame aux camélias Giuseppe Grazioli direction musicale Jean-Paul Scarpitta mise en scène et décors Omo Bello Violetta Valéry (4, 12 et 14 juin 2014) Kelebogile Pearl Besong Violetta Valéry (6, 8 et 10 juin 2014) Andrzej Lampert Alfredo Germont Enrico Marrucci Giorgio Germont Anaïk Morel Flora Bervoix Olga Tichina Annina Pierre Doyen Le Marquis d'Obigny Kakhaber Shavidze Le Baron Douphol Yuri Kissin Le Médecin Grenvil Franck Bard Gastone Nicola Todorovitch Giuseppe, serviteur de Violetta Olivier Thiery Un domestique de Flora Hervé Martin Un commissionnaire Jean-Yves Courrègelongue assistant à la mise en scène John Torres lumières Marco Berdondini chef assistant Gea Garatti responsable des études musicales et coach linguistique Noëlle Gény chef de chœur Anne Pagès-Boisset chef de chant Chœurs de l’Opéra national Montpellier Languedoc-Roussillon Orchestre national Montpellier Languedoc-Roussillon Atelier aveAtelier avecavec de jeunes chanteurs Opéra national Montpellier Languedoc-Roussillon ArgumentArgumentArgument Acte IActe I Violetta Valéry, une demi-mondaine, donne une réception. Un ami, Gaston, lui présente le jeune Alfredo Germont, secrètement amoureux d’elle et qui a pris chaque jour de ses nouvelles durant sa récente maladie. Violetta fait ironiquement remarquer à son protecteur, le baron Douphol, qu’il manifeste moins d’intérêt pour elle que ce jeune homme inconnu. Alfredo propose alors un toast. Dans la pièce voisine, les danses reprennent mais Violetta, saisie d’un malaise soudain, demande qu’on la laisse seule. Alfredo reste avec elle. Il lui déclare son amour, que Violetta, touchée, ne semble pas prendre au sérieux. Elle lui donne une fleur en lui demandant de la rapporter lorsqu’elle sera fanée, le lendemain. Les invités prennent congé et, restée seule, Violetta s’avoue troublée par ce jeune homme qui a éveillé en elle des rêves enfouis depuis l’enfance. Mais elle se ressaisit : sa destinée n’est pas de vivre pour l’amour d’un seul homme, elle doit restée libre et parcourir tous les chemins du plaisir… Acte IIActe II Premier tableau Trois mois se sont écoulés. Violetta a fini par céder à l’amour d’Alfredo et s’est réfugiée avec lui dans sa maison de campagne. Alfredo chante sa joie et son bonheur. Mais il apprend d’Annina, la femme de chambre de Violetta, que sa maîtresse doit vendre ses biens pour faire face à leurs besoins matériels. Il décide alors de regagner Paris afin de trouver l’argent nécessaire. Violetta attend son homme d’affaire mais c’est Giorgio Germont, le père d’Alfredo, qui se présente. Il aborde Violetta avec froideur, persuadé que la jeune femme ne pense qu’à soutirer de l’argent à son fils. Il se radoucit lorsqu’il découvre la vérité, mais il demande à Violetta de renoncer à Alfredo. Elle refuse. Germont évoque alors sa fille, qui ne peut se marier à cause de la liaison scandaleuse de son frère. Comprenant que son passé la poursuivra toujours, Violetta cède, la mort dans l’âme : elle quittera Alfredo et reprendra sa première vie. Germont prend congé. Elle s’apprête à écrire une lettre de rupture à son amant. Le retour d’Alfredo la surprend et elle s’éclipse après des adieux que le jeune homme ne comprend pas. Il réalise la rupture en ouvrant la lettre que Violetta lui fait parvenir quelques instants plus tard. Germont revient et, sans rien dire de sa visite à Violetta, cherche à consoler son fils en lui vantant les vertus de la vie familiale. Mais Alfredo ne songe qu’à retrouver Violetta… Deuxième tableau Chez Flora, la soirée « espagnole » bat son plein. On s’amuse en colportant la novelle du jour : Violetta et Alfredo ont rompu. Un groupe d’invités déguisés en Bohémiens chante et danse puis vient le tour des toréadors. Alfredo arrive, puis Violetta accompagnée du Baron Douphol. Le jeune homme se met au jeu et ne cesse de gagner, notamment contre le Baron. La tension monte. Pendant qu’on soupe, Violetta vient supplier Alfredo de quitter la soirée : il refuse de partir sans elle. Elle ne peut le suivre car elle est tenue par sa promesse. Il la presse tant de s’expliquer qu’elle n’a d’autre échappatoire que de lui dire qu’elle aime Douphol. Devant tous, il lui jette au visage l’argent qu’il a gagné au jeu et déclare qu’il a payé ses dettes envers elle. Pendant que Germont regrette de ne pouvoir dire la vérité, Alfredo commence à ressentir du remord. Le Baron le provoque en duel. Acte IIIActe III Violetta est malade. Le docteur Grenvil apprend à Annina que sa maîtresse n’a plus que quelques heures à vivre. Alors que dehors c’est le carnaval et que Paris s’amuse, Violetta relit une lettre de Germont qui lui annonce que le duel a eu lieu, que le Baron a été blessé, qu’il a, pour sa part, tout avoué à son fils. Violetta implore le pardon de Dieu. C’est alors qu’Annina vient annoncer à sa maîtresse une joie immense et inattendue. « Alfredo ! », s’écrie la malheureuse. C’est lui, en effet. Les amants se retrouvent et se promettent de quitter Paris, afin de hâter la guérison de Violetta. Mais elle s’affaiblit et se révolte à l’idée de devoir mourir si jeune et si près d’être enfin heureuse. Entourée de ceux qu’elle aime, Violetta fait ses derniers adieux et expire. Maquettes des costumes de JEAN-PAUL SCARPITTA Tous droits réservés, diffusion limitée et gratuite à l’usage pédagogique 1853, La TraviataLa Traviata, une œuvre révolutionnaire C’est bien avant la création du Trouvère que Piave avait commencé à écrire les premières lignes de La Traviata, « une sujet d’actualité. Tout autre que moi aurait hésité à le traiter à cause des bonne mœurs, de l’état d’esprit de notre époque, de toutes sortes d’autres scrupules stupides. Moi, par contre, j’écris cet opéra avec le plus grand plaisir. » Dès avant Ernani, Verdi avait songé à faire un opéra sur la courtisane Marion Delorme, puis avait oublié ce dessein. C’est alors que La Dame aux camélias provoqua chez lui une profonde émotion, liée à son expérience personnelle car, à ses côtés, se trouvait Giuseppina Strepponi ; il connaissait le drame qui l’avait blessée, il savait ce qu’on pensait d’elle et il aimait en elle tout ce qui nous touche dans le personnage de Violetta Valéry. La Traviata – textuellement « la dévoyée – marque par son sujet, en plus d’un point, la rupture décisive d’avec la tradition, rupture que la tragédie bourgeoise de Luisa Miller avait commencé à préparer. Pour la première fois, dans La Traviata, il manque les forces extérieures du mal, le destin se joue au fond des âmes, le style reflète le lyrisme des caractères, il y a quelque chose de « l’extase de la mélancolie » chère à Goethe dans ces « larmes de l’amour malheureux ». Verdi n’est pas seulement prisonnier du cercle magique du romantisme français finissant, il subit aussi la loi de la critique sociale. Verdi s’était attaqué à une pièce contemporaine, qui avait soulevé d’innombrables protestations, d’abord en homme libre et dépourvu de préjugés, et de plus à un moment où les habitants de Busseto murmuraient plus que jamais derrière son dos et celui de Giuseppina : il en vint donc à une protestation comme il n’y en avait plus eu depuis les Noces de Figaro. Verdi ne voulait pas en arriver à donner sa sanction « à perpétuité à toute la loretanerie », ce que Flaubert lui-même reprochait à Dumas ; il ne voulait pas moraliser, il voulait transfigurer la souffrance d’un être capable de s’élever de ce que Balzac appelle « un quart d’heure d’un commerce intime entre deux personnes » à la grandeur d’un renoncement crédible. Tout comme Eleonora Duse, qui fut pendant des années, à côté de l’opéra, l’interprète inégalée de La Dame aux Camélias, Verdi sut métamorphoser l’excessive sensiblerie de la pièce originale en la vérité d’une humanité purifiée. Il ne restait que quelques semaines pour composer l’ouvrage – Piave vint à Sant’Agata, on acheva et on revit ensemble le livret. Puis Verdi se mit au travail : en quinze jours d’une concentration intense, il composa tout l’opéra, dont il n’avait jusque-là fait qu’esquisser le premier acte. Avant son départ pour Venise, il reçoit la visite d’Antonio Barezzi, très ébranlé dans ses rigides principes moraux depuis que, veuf lui-même, il se console auprès de l’une de ses vendeuses. Il se met brusquement à comprendre son ancien gendre, dont il réprouvait si fort la conduite peu de temps auparavant, surtout depuis que les habitants de Busseto s’entretiennent de sa propre liaison dans les termes mêmes qu’ils utilisent pour stigmatiser celle de Verdi et de Giuseppina. Il vient donc faire la paix. La création a lieu, le 6 mars 1853, au Teatro Fenice.