PROVINCES DU SUD LE GRAND DECOLLAGE

AGRICULTURE/PECHE/TOURISME/INFRASTRUCTURES Editorial

Laboratoire saharien

E mois de novembre concentre plusieurs anniversaires fondateurs pour le Maroc. En fait, il faudrait écrire «refondateur» de la nation, plutôt que simplement fondateur, car il s’agit bien d’une reconstruction, d’une restitution d’un vieil empire. Aujourd’hui,L il n’est pas question de remettre en cause le principe des frontières héritées de la décolonisation, à condition que le principe soit vraiment opérationnel, ce qui est encore contesté par notre voisinage. Le principe est valide, donc, mais il n’est pas le seul en action dans les comportements et attentes. En plusieurs endroits du monde, il ne suffit pas à assurer la paix et la sécurité des ha- bitants. D’autres mémoires et d’autres avenirs remontent et s’infiltrent entre les minuscules fissures du temps. Tel, entre autres exemples vécus, ce jeune imam malien, la voix coupée par l’émotion: «Dites à votre Roi de venir nous aider, sinon ces sauvages (NDLR: AQMI, Al Mourabitoun, Ansar Dine, EIIL…) vont tous nous massacrer». Il ne parlait ni de secours militaires, ni d’oc- cupation, mais d’une toute autre présence, celle d’une spiritualité qu’il jugeait capable de faire contrepoids aux extrémistes. Ou, plus modestement, capable de l’aider à «réarmer» ses fidèles contre d’autres idéologies, d’autres chemins. Dans le monde d’aujourd’hui et sans doute de demain, ces choses-là comptent. Même si elles sont mal reflétées dans les relations internationales normées depuis 1945 et plus anciennement depuis le Congrès de Vienne. Si des religieux du Mali font une telle demande, que serait l’ex-Rio de Oro, sans son apparte- nance légitime au Maroc? Nul besoin d’aller très loin au sud, où, trop petites, trop loin, les îles du Cap Vert ont été colo- nisées par des narcotrafiquants d’Amérique latine. Nul besoin d’aller très loin à l’est, pour voir ce qu’est devenue la vie des gens en Libye et en son sud. Ce genre de comparaison est violemment combattu par les idées en vigueur. Mais c’est pourtant ces comparaisons-là qui valent pour les gens, pour les familles. Le Sahara du Maroc est sans doute un bel endroit pour observer ces courants nouveaux qui montent dans le désir universel d’améliorer le sort de chacun. Le travail est encore largement à faire, à commencer par surmonter des dogmes puissants, ce que doit être ou ne pas être l’acte politique en faveur du développement. Les 40 ans du retour du Sahara font écho à un autre retour, celui de Mohammed V, dont on fêtera les 60 ans dans quelques jours. «Je ne veux plus entendre un mot de rancœur (NDLR: à l’endroit des colonisateurs)», a-t-il demandé à son peuple. Il fallait construire, et pour cela les vieilles idées n’étaient plus opérantes. Plus subtil, ce sont les partis politiques et personne d’autre, qui ont assuré le service d’ordre entre l’aéroport de Salé et le Méchouar. Il y avait, dit-on, plus de 600.000 personnes et encore 50.000 autres sur l’esplanade du Palais. Autant de faits qui méritent méditation.o

Nadia SALAH

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Sommaire

n Marche verte: Le coup de génie 4-5-6-8 4-6-8 n La nouvelle Marche verte 16 économique 10-12 n «Ne pas laisser la décision politique aux comptables» 14 n Investissement: 6 milliards de DH annoncés par la CGEM… 16 n Le grand pari de l’éolien 18 n Le grand défi de la connectivité 20-21 n Dakhla: Des potentialités n Immobilier: Le sud en chantier sous-exploitées 22 permanent 31 n Un modèle pour relancer n Comment aller à Tan-Tan, l'économie régionale 24 Laâyoune, Dakhla… 34 n Dakhla, puissance émergente n Tourisme: Dakhla dans les radars dans l’agriculture 26-27 mondiaux des sports de glisse 36-37 24

PRÉSIDENT-DIRECTEUR GÉNÉRAL: ABDELMOUNAÏM DILAMI DIRECTEUR GÉNÉRAL: KHALID BELYAZID Direction Stratégie & Développement Muriel Florin DROIT, JUSTICE & MEDIAS Faiçal Faquihi (Grand reporter), RÉDACTION Directeur des rédactions BUREAU DE RABAT Nadia Salah Mohamed Chaoui (Grand reporter senior) Rédacteur en chef Mohamed Ali Mrabi, Mehdi Lahdidi Mohamed Benabid Angle rue Al Khalil, Bd Med V Secrétaire générale de la Rédaction Tél.: 05.37.26.28.46/47/48 - Fax: 05.37.26.28.45 Meriem Oudghiri E-mail: [email protected] Assistante: Touria Azlaf Assistante de directio n: Kenza Daoudi ECONOMIE & MONDE UBLICITE Chef de rubrique: Ab ashi Shamamba P Khadija Masmoudi (Grand reporter), Directrice commerciale et marketing Abdelaziz Ghouibi (Grand reporter), Sandrine Salvagnac n Emploi: Les services n La légende de Saint-Exupéry Hassan El Arif (Grand reporter), Assistantes: Samira Tamda, Khouldya Mekayssi et l’enseignement recrutent 28 continue d’illuminer le Sahara 38-39 Fatim-Zahra Tohry, Directeurs de clientèle: Imane El Azdi, Khalid El Franck Fagnon, Aïda Lo Jaï, Abderra ouf Jaâfari, Mouhssine Liraki, n Requalification urbaine: n Les provinces du Sud dans le recense- VIE DES ENTREPRISES, SOCIETE ET CULTURE Mohamed Hamdaoui, Mouna Elouattassi Grangier, Chef de rubrique: Amin Rboub Benaïssa Benamar, Hfaiedh Zeramdini Coup d’accélérateur aux chantiers 30 ment 2014 40 Aziza El Affas, Jihad Rizk, Aïda Bouazza, Directeurs de clientèle Agences: Safall Fall, Amine Ater Amal Cherkaoui, Thierry Del-Valle

DE BONNES SOURCES & BREVES Chef de rubrique: Moulay Ahmed Belghiti ADMINISTRATION Directeur administratif & financier RÉGIO NS, COMPÉTENCES & RH Samir Essifer Rédactrice en chef: Radia Lahlou Responsable Achats et diffusion: Mouhsine Badi Ahlam Nazih, Karim Agoumi • Rabat:Noureddine El Aïssi Auditeur interne, responsable qualité: Ilham Ziad • Marrakech: Badra Berrissoule, Stéphanie Jacob Abonnement: Leila Sadek • Fès: Youness Saâd Alami REVISION • Agadir: Fatiha Nakhli, Sabrina Belhouari Mohamed El Bekri, Bahija Rhouli, • Tanger: Ali Abjiou • Oujda: Ali Kharroubi Najoua Norredine • Bruxelles: Aziz Ben Marzouk • Londres: Jon Marks • Paris: Halima Belghiti • Tunis: Yousra Mahfoud 36-37 MONTAGE

Dessinateur-caricaturiste: Rik Chef de service: Abdelaziz Ouahid Saïd Fakhreddine, Salima Michmich, SERVICE WEB Mohamed El Ouadi Idrissi, Responsable: Zakaria Lahrach Mohcine Sorrane, Youssef Laaraich Hicham Lafriqi, Maha Basraoui, Nour-Eddine Lourini, Saïd Dahan Fatimazahra Belharar, El Hadji Mamadou Gueye Documentation et chef des photographes: Annonces légales: Rabia Mahd, Jalila Afkhar Fax: 05.22.36.58.86 Saïda Sellami Internet: http://www.leconomiste.com Photo-journaliste: Abdelmjid Bziouat, E-mail: [email protected] Ahmed Jarfi

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La Marche verte est couronnée par un moment fort dans l’his- Le coup de génie toire du Sahara maro- cain: la cérémonie de hissage du drapeau marocain, en présence de Ahmed Osman, alors Premier ministre

SM le Roi Mohammed VI a entrepris une visite à Smara en 2001 où il a rencontré des chefs de tribus qui lui ont renouvelé l’allégeance (Photos: Ministère de la Communication) ➨➨➨

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Marche verte: Le coup de génie

Des milliers de camions étaient partis des différentes régions du Maroc pour converger vers Agadir. A partir de ce point de rassemblement, les camions ont pris la route vers les pro- vinces du Sud, transportant les 350.000 volontaires, et leurs paquetages (Ph. AFP) Après le voyage en camion, c'est la "marche" à pied dans le désert (Ph. Med1 TV)

Le Premier ministre Ahmed Osman avait pris la tête de cette longue caravane, partie libérer le terri- toire pacifiquement (Ph. MinCom)

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L’épicentre de la régionalisation avancée ➨➨➨ de la région, le Maroc investit 7 dirhams de loin la moyenne des autres régions du du Sud. Ils ont donné de leurs poches, et dans son Sahara, dans le cadre de la soli- Royaume. Voilà pourquoi je dis, et en toute prélevé sur les moyens de subsistance de n Laboratoire pour darité entre ses régions et entre les enfants responsabilité : assez de mystification sur leurs enfants, pour que leurs frères du Sud de la Patrie unie. Quant aux indicateurs une prétendue exploitation par le Maroc puissent vivre dignement. Chacun sait tout le pays de développement humain dans la région, des richesses de la région ! également que le Maroc tient à ce que les (extrait du discours royal ils étaient, en 1975, inférieurs de 6 % par Il est un fait que ce que produit le Sa- habitants de la région puissent se prévaloir du 6 novembre 2012) rapport aux régions du Nord du Maroc, et hara ne suffit pas à satisfaire les besoins de ses richesses, dans le respect de l’égali- de 51 % par rapport à la moyenne natio- de base de ses populations. Et je le dis en té des chances et de la justice sociale...»o nale en Espagne. Aujourd’hui, ces indica- toute franchise: les Marocains ont supporté «... NOUS réaffirmons notre teurs dans les provinces du Sud dépassent les coûts de développement des provinces ➨➨➨ engagement à mettre en oeuvre la régio- nalisation avancée, en commençant, en premier lieu, par nos provinces du Sud, au regard de la possibilité qu’elle offre aux populations de participer à la gestion de leurs affaires locales et de contribuer au développement humain intégré et du- rable. En plus, elle crée un climat mobili- sateur porté par une dynamique sociétale prometteuse favorisant l’émergence de nouvelles élites, notamment parmi les femmes et les jeunes, dans le cadre d’une alternance démocratique ouverte au pou- voir… A cet égard, Nous appelons à l’éla- boration d’un modèle de développement régional intégré et rigoureux, s’appliquant à une échelle la plus large possible et vi- sant à créer une synergie et une complé- mentarité entre les programmes secto- riels. Car il s’agit de relever les différents défis auxquels la région fait face et de favoriser la mise en place d’un système économique régional, qui soit favorable à la croissance et à la création de richesses et générateur d’emplois, notamment au profit des jeunes. Afin d’assurer les conditions de réus- site de ce projet ambitieux, et compte tenu de ce dont dispose le Conseil Éco- nomique, Social et Environnemental en termes de compétences, d’attributions et de composition plurielle, il est le plus apte à en assurer la préparation suivant une ap- proche participative permettant la partici- pation des populations concernées et le concours de tous les acteurs nationaux...» n Extrait du discours royal du 6 novembre 2014

«... LE Maroc restera dans son Sahara, et le Sahara demeurera dans son Maroc jusqu’à la fin des temps. Outre le don de soi, les Marocains ont consenti d’autres formes de sacrifices matériels et moraux, n’hésitant pas à partager leurs ressources avec leurs frères du Sud. Cha- cun sait dans quel état se trouvait le Sa- hara avant 1975. A ceux qui ignorent ou feignent d’ignorer la vérité, je livre ces quelques données: Depuis la récupération de notre Sa- hara, pour chaque dirham des recettes Jeudi 5 Novembre 2015 8

Marche verte: Le coup de génie ➨➨➨

Aujourd’hui, dans plusieurs villes des provinces du Sud, des opé- rateurs privés lancent des projets. Ainsi, à Dakhla, ville connue par ses vents, on cultive des produits agricoles sous serre (Ph. Bziouat)

Chakib Benmoussa, alors président du Conseil économique, social et environnemental, présente au Souverain, accompagné de ses conseillers et du chef du gouvernement, la note de cadrage relative au nouveau modèle de développement économique et social des provinces du Sud (Ph. MAP)

Cheb Khaled, Algérien et star internationale du raï, multiplie les gestes symboliques pour un rapproche- ment entre le Maroc et l’Algérie. A plusieurs reprises, sur scène, il se couvre du drapeau marocain (Ph. Jarfi)

Dakhla a su profiter de ses atouts pour investir le tourisme de niche, notamment les sports de voile (Ph. Bziouat)

Dans cette région, les initia- tives nationalistes se multi- plient, il y a quelques années, on avait procédé au déploie- ment du plus grand drapeau au monde (Ph. AFP)

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La nouvelle Marche verte économique

■ 140 milliards de DH d’inves- tissement en dix ans et 120.000 emplois

■ Il faut lever les handicaps au climat des affaires

■ Les recommandations du CESE

LE «nouveau modèle de dévelop- pement» pour les provinces du Sud, éla- boré par le Conseil économique, social et environnemental (CESE), a commencé par être décliné sur le terrain. La réussite de ce modèle nécessite sur 10 ans une hausse de l’investissement qui atteindrait 140 milliards de DH. Il serait réalisé par le secteur public et privé. Pour le finance- ment des grands projets, les partenariats publics/privés devraient représenter 30% de cette croissance. Plusieurs secteurs s’appuient désor- L’économie s’articule essentiellement autour mais sur un cahier des charges précis et de la pêche et de la transformation des pro- rigoureux. Des projets concrets ont été duits de la mer, du secteur des phosphates et, réalisés dans des secteurs comme celui dans une moindre mesure, de ceux du BTP de la pêche (création d’emplois, pêche- et des services marchands. Les provinces rie et taxe sur les lieux…). Aussi des du Sud bénéficient d’atouts leur permettant conventions ont été signées dans le tou- aussi de se positionner en pôle majeur de risme et des contrats de nappes permet- production d’énergies renouvelables notam- tant de rééquilibrer le niveau des eaux ment éolienne (Ph. AFP) souterraines sont bientôt généralisés. Pour un vrai décollage économique des d’investissements de 6 milliards de provinces du Sud, il a été recommandé DH (voir aussi pages 14 et 16) et plus de mieux mobiliser et encadrer le secteur de 10.000 emplois directs. Immobilier, privé. BTP, tourisme, agro-industrie… autant En mars 2015, un forum a été orga- de secteurs cibles (cf. notre édition N° nisé par la CGEM avec des promesses 4493 du 30/03/2015). , McDo- nald’s, Pizza Hut, Holmarcom autant de firmes séduites par le Taux de scolarisation des «7-12 ans» sud. La réalisation d’une faires dans le sud, c’est le flou fiscal car, du 02/06/2014). Désormais, elles doivent selon le sexe (%) soixantaine de projets re- jusqu’à 2012, ces zones étaient exoné- produire une attestation fiscale avant de 98,7 98,4 présente une nouvelle ap- rées d’impôts. En 2013, les entreprises soumissionner pour les marchés publics. 98 98 97,4 proche dans le développe- ont été appelées à passer à l’identifica- En contrepartie, il y a un cahier des 97 97,5 96,6 ment des provinces du Sud. tion fiscale (cf. L’Economiste N° 4288 (Voir suite en page 12) 95,8 Outre l’impact économique et en termes d’emploi, la CGEM souhaite attirer de Des mesures d’accompagnement pour la PME nouveaux investissements. Pour le CESE, la clé du développement des provinces du Sud, c’est la petite et L’enjeu maintenant sera moyenne entreprise. Les mesures d’accompagnement doivent coupler «un accès de clarifier définitivement facilité aux ressources, des mécanismes de financement dédiés aux petites struc- le statut fiscal de la région tures et des aides en termes de formation, de structuration de l’activité et d’accès

Source: HCP (voir page 22). aux marchés». Dans son rapport, le Laâyoune- Dakhla- Guelmim Le Fonds d’impulsion économique aura pour mission de remédier au déficit de CESE insiste sur la levée Sakia El Hamra Oued Ed-Dahab Oued Noun financement des acteurs économiques de taille modeste. Il pourra jouer un rôle de des obstacles à l’investis- soutien orienté vers les PME et l’économie sociale et solidaire, et vers les secteurs Masculin Féminin Total sement. Il recommande prioritaires ou les projets structurants. Ce fonds pourra apporter un soutien direct C’est dans la région Laâyoune-Sakia El Hamra où le d’établir un cadre régional ou créer des fonds de garantie permettant aux établissements bancaires d’octroyer taux de scolarisation est le plus élevé (98,4%). En compa- financier clair, équitable des prêts bonifiés aux PME et à l’économie sociale et solidaire. Pour les très pe- raison, l’ enregistre le taux le plus bas (92,9%), et attractif pour les inves- tites entreprises, il est également nécessaire de mettre en place les mécanismes et d’après les principaux résultats du Recensement général tissements privés. Ce qui structures dédiées à l’accompagnement et à l’intégration de leurs activités dans la de la population et de l’habitat 2014 entache le climat des af- chaîne de valeur. ❏ Jeudi 5 Novembre 2015 Acquisition d’avion Gestion d’avion Location d’avion

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La nouvelle Marche verte économique (Suite de la page 10) charges à respecter, un bilan certifié à produire, il faut aussi avoir des organes de gouvernance, un dossier juridique… Enfin, un climat des affaires assaini doit assurer des services publics effi- cients et transparents en donnant la prio- rité à la simplification des démarches et des procédures administratives. Un fonds d’impulsion économique doit être destiné à stimuler l’investissement et la création d’activités. L’économie reste vulnérable, car elle s’articule essentiellement autour de la pêche et de la transformation des produits de la mer, du secteur des phos- phates et, dans une moindre mesure, de ceux du BTP et des services marchands. Les mines et les hydrocarbures sont aussi des leviers. Dans le secteur des D’après le recensement général de 2014, le taux d’urbanisation a franchi le cap des 60%. Ce taux est plus important dans les phosphates, les provinces du Sud renfer- régions de Laâyoune-Sakia El Hamra (93,4%) et Dakhla Oued Ed-Dahab (74,3%) que sur le Grand Casablanca- (73,6%) et ment environ 1,6% des réserves prouvées Rabat-Salé-Kénitra avec 69,8%. Les plus faibles taux sont enregistrés dans les régions de Marrakech-Safi (42,9%) et Drâa-Tafilalet au Maroc, ce qui correspond à un peu (34,3%) (Ph. Bziouat) moins de 1% des réserves mondiales connues. Les ressources géologiques de par an de ces ressources. L’activité de du minerai de phosphate de la mine de africain nécessite, de l’avis du CESE, des phosphate de la région de Boucraâ sont Phosphates de Boucraâ SA (PhosBou- Boucraâ aux installations portuaires et de infrastructures de transport (portuaire, aé- estimées à 1,1 milliard de m3. PhosBou- craâ) consiste en l’extraction, le traite- traitement de Laâyoune. rienne, routière, électrique) afin que ces craâ extrait entre 2,5 et 3 millions de m3 ment, le transport et la commercialisation Le secteur des phosphates est l’un des régions soient en mesure de devenir des contributeurs importants pour l’écono- plateformes logistiques et qu’elles puis- Des régions plus urbanisées que la moyenne nationale mie régionale. Avec ses 2.150 emplois di- rects dont plus Taux d'activité et de chômage D’APRÈS le Recensement général de la population et de l’habitat 2014, le de 1.200 sont taux d’urbanisation a franchi le cap des 60%, résultat de l’exode rural, du reclasse- originaires de 2013 2014 ment de certaines localités rurales et de l’extension du périmètre urbain. Ce taux est la région et une Régions Taux Taux du Taux Taux du tendance crois- d'activité chômage d'activité chômage plus important dans les régions de Laâyoune-Sakia El Hamra (93,4%) et Dakhla- (en %) (en %) (en %) (en %) Oued Ed-Dahab (74,3%). Le vieillissement est aussi le plus faible dans ces deux sante au recru- Oued -Ed-dahab-Lagouira régions avec respectivement 5,4% et 3,5%. tement local Laâyoune-Boujdour- La fécondité est relativement faible dans les régions de Guelmim-Oued Noun (78% des nou- 45,9 11,6 45,7 15,3 (2,0) et relativement plus élevée dans les régions de Dakhla-Oued-Ed-Dahab (2,9) velles recrues Sakia-El Hamra et Laâyoune-Sakia El Hamra (2,4). Le taux de scolarisation (de 7 à 12 ans) culmine entre 2001 et Guelmim-Es-Semara 2011), il est Marrakech-Tensift- à plus de 97% dans ces deux derniers lieux. 52,0 5,8 50,8 6,3 La structure du niveau d’instruction selon les régions montre que la proportion de aujourd’hui le Al Haou z la population disposant d’au moins le niveau d’enseignement du collège dépasse la premier secteur Oriental 45,1 16,2 44,4 17 moyenne nationale (30,4%) dans les régions de Laâyoune-Sakia El Hamra (40,1%). pourvoyeur Grand Casablanca 43,0 10,5 42,0 11,3 Sur le plan régional, l’analphabétisme est le plus faible dans les régions de d’emplois dans Rabat-Salé-Zemmour-Zaër 46,1 10,8 46,0 12,8 Laâyoune-Sakia El Hamra (20,3%), Dakhla-Oued Edd-ahab (23,9%). ❏ la région. Phos- Fès-Boulmane 44,0 6,1 41,3 8,2 Boucraâ, filiale Tanger-Tétouan 45,1 11,9 44,8 10,7 du Groupe Structure d’âges en 2014 Source: HCP (Activité, emploi et chômage-2014)- OCP, ouvre des (NDLR: Situation avant le nouveau découpage territorial) 8,0 5,4 3,5 opportunités à 50 entreprises En 2013, le CESE avait déjà lancé l’alerte sur l’insuffisance des opportunités d’emploi. Le niveau élevé du chômage (environ 15%) en locales qui opè- particulier des jeunes est un des défis à la fois économique et social. 65,7 63,4 65,5 rent comme Le nouveau modèle de développement pour les provinces du Sud vise à sous-trai- parvenir, dans un horizon de 10 ans, à doubler le PIB de ces régions et tants pour son d’y créer plus de 120.000 nouveaux emplois. A taux d’activité constants compte, créant et avec une croissance de la population en âge de travailler de 2% par 33,1 26,5 29,0 ainsi 450 em- an, le chômage serait réduit au moins de moitié plois indirects 00 – 14 ans 15 – 59 ans 60 ans et plus supplémen- sent mieux acheminer les produits vers taires. de nouveaux marchés. Des coopérations Guelmim Laâyoune- Source: HCP Oued Noun Le Maroc peut donc constituer une dans certains secteurs-clés (agroalimen- Sakia El HamraEddakhla- Oued Ed-Dahab porte d’entrée vers l’Afrique, et les pro- taire, énergies renouvelables, tourisme) Le vieillissement est plus faible dans les régions de Dakhla-Oued Ed-Dahab (3,5%) et vinces du Sud seraient le point de pas- et dans la santé ou l’enseignement per- Laâyoune-Sakia El Hamra (5,4%). Il est plus important dans les régions Beni-Mellal- sage naturel. Le Royaume s’appuie, pour mettraient également de renforcer cette Khénifra (10,6%), l’Oriental (10,3%) et Fès-Meknès (10,2%), probablement en raison ce faire, sur un héritage nourri de rela- dimension africaine des provinces du d’une forte émigration, d’après les principaux résultats du Recensement général de la tions commerciales et historiques avec Sud. ❏ population et de l’habitat 2014 l’Afrique de l’Ouest. La vocation de hub Fatim-Zahra TOHRY Jeudi 5 Novembre 2015

Info Structure d’âge Said/montage

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«Ne pas laisser la décision politique Zone grise fiscale

DEPUIS leur réintégration à la aux comptables» mère-patrie, le statut fiscal des pro- vinces du Sud n’a jamais été clarifié. de Dubaï ou d’autres ■ Les opérateurs du Sud récla- Sur une instruction verbale du Roi régions où la décision Hassan II, ces régions étaient exo- ment un moratoire de 20 ans politique ambitieuse a nérées de l’impôt. Mais la décision façonné le tissu éco- sur la fiscalité n’a jamais fait l’objet d’une loi et, nomique. Lorsque ce- par conséquent, n’a jamais été inté- lui-ci aura atteint une grée dans le code général des impôts. ■ masse critique, qui lui La durée de vie des équipe- Cette situation place ces régions dans permettra de s’insé- ments pénalisée par le vent et le une zone grise. Des investisseurs ont rer dans un environ- essayé de profiter de cet imbroglio sable nement mondialisé, fiscal pour domicilier leurs entre- il sera alors rentable prises dans l’une des villes du Sud autant pour lui-même ■ tout en exerçant leur activité ailleurs Les charges salariales 40% que pour la collectivité dans le Royaume. L’objectif étant et par conséquent mûr plus élevées que dans les autres d’échapper à l’impôt. Mais l’admi- pour une contribution à nistration fiscale s’est rendu compte régions l’impôt. de l’artifice et a décidé que le régime - L’Economiste: Quel est le régime d’exception fiscale de la région ne - Avec la régiona- fiscal officiel en vigueur dans les pro- soit appliqué qu’aux entreprises justi- lisation avancée, les vinces du Sud? Il y a beaucoup d’in- fiant d’une activité économique dans provinces du Sud sont certitudes sur ce sujet. l’une des villes du Sud. censées être financiè- - Hormatollah Mohamed Lamine: Lors des 2es Assises de la fisca- Hormatollah Mohamed Lamine, président de CGEM Sud rement autonomes. Tout régime fiscal est d’abord l’éma- lité, en avril 2013, les participants et député de Dakhla: «Ce sont les grandes décisions qui Si personne ne paie nation d’une vision politique. Les pro- ont recommandé la «réforme des font les grands projets. Toute la région de Dakhla doit être d’impôts, comment vinces du Sud représentent le tiers du exonérations fiscales» accordées aux érigée en zone franche» (Ph. HML) assurer cette autono- territoire national, elles sont enclavées, «zones du Sud». mie? sous-peuplées et surtout soumises à des élément indissociable de la souveraineté - Les provinces du Sud coûtent ac- contraintes naturelles difficiles qui entra- marocaine. tuellement à la collectivité un milliard vent l’investissement. Un régime d’exception de dollars par an. Si l’on pense que l’ex- Géographiquement, elles sont loin - Que proposez-vous pour l’amélio- traction des ressources naturelles pourra limité dans le temps des marchés de consommation, loin du ration de l’environnement des affaires? contribuer à ce niveau, on se trompe marché du travail et les infrastructures de - On ne peut pas laisser ces régions lourdement et on ira droit dans le mur. base, lorsqu’elles existent, le sont depuis Le premier challenge pour le gou- compter sur la seule exploitation des res- Dans ce territoire, nous gérons d’abord peu. Compte tenu de ce qui précède, feu vernement sera d’avoir le courage sources naturelles, cela les mettrait dans un problème politique international. Il ne Hassan II avait dans un de ses discours politique de décider du statut fiscal une situation de vulnérabilité très dange- faut surtout pas laisser des comptables décidé de l’exonération fiscale dans le but qu’on veut attribuer aux provinces reuse vu les aléas de la nature. Je pense prendre des décisions politiques, les en- de créer une incitation à l’investissement du Sud. Une décision qui devrait être que pour développer ces régions, il faut jeux sont trop importants. C’est une ques- et surtout de favoriser une sédentarisa- inscrite dans une loi de Finances. Ce des décisions politiques courageuses et tion de souveraineté et celle-ci a un prix tion des populations. Il ne faut pas ou- ne sera pas le cas pour cette année ambitieuses, afin de créer un tissu écono- que nous continuons de payer en partie. blier que ce n’est qu’en 1975 que la Cour puisque le projet de loi de Finances mique diversifié. La solution réside dans la sédenta- internationale de justice a décidé que ce n’a prévu aucune disposition dans ce risation des populations, la création de territoire ne pouvait pas être considéré sens. Mais tôt ou tard, il faudra tran- - A quoi faites-vous allusion? richesses et le brassage des gens. Il faut comme «terra nullius» (territoire sans cher. Avec l’entrée en vigueur de la - Je pense qu’au niveau de la plus donc donner du temps au temps car ce- maître) car il était habité par des tribus régionalisation avancée, il pourrait haute autorité de l’État, on devrait déci- lui-ci ne pardonne pas aux choses qui ou des peuples ayant une organisation so- mettre à plat la fiscalité du Sud et der d’une exonération fiscale sur toute la veulent se faire sans lui. Et pour cela, il ciale et politique. On comprend donc que remettre les compteurs à zéro. Deux région pendant 20 ou 30 ans à l’instar de faut une vision sur le long terme avec la sédentarisation des populations est un ce que l’Europe a fait aux îles Canaries, options pourraient ensuite se présen- des avantages comparatifs, qui pourront ter. La première consisterait à accor- tracter l’investissement tant humain que der aux régions du Sud une exoné- matériel. ration fiscale pendant une période limitée dans le temps. La deuxième Offrez à vOs annOnces - Quelles sont les difficultés qu’af- option serait d’instaurer un régime le meilleur impact frontent les investisseurs? fiscal spécial identique à celui qui - Hormis les contraintes naturelles, avait été accordé à Tanger, là encore 30 000 exemplaires ❙ 150 000 lecteurs telles que l’enclavement ou l’éloigne- pendant une durée limitée. Les deux ment, le vent et le sable créent une véri- options permettraient d’attirer les table meule qui fait que tout équipement investissements dont les régions du EMPLOI | IMMOBILIER | AUTO-MOTO | CARNET a une durée de vie inférieure de 50% à Sud ont besoin pour se développer, APPELS D’OFFRES | ANNONCES LEGALES celle d’un équipement situé dans d’autres devenir autonomes sur le plan finan- parties du territoire national. Il faut ajou- cier et d’assurer leur mise à niveau. ter à cela le manque de main-d’œuvre Quelle que soit l’option choisie, elle 05 22 95 36 00 05 22 36 58 86 qualifiée et la faiblesse du capital humain. doit faire l’objet d’une loi. L’objec- Ce qui nous impose de débaucher du per- tif étant de clarifier les règles du jeu sonnel ailleurs. L’incidence de tout cela et de donner aux opérateurs écono- est que nos charges salariales sont 40% miques plus de visibilité.o LA RÉFÉRENCE o AU QUOTIDIEN plus élevées que dans le reste du pays. H. E. Propos recueillis par Hassan EL ARIF Jeudi 5 Novembre 2015 A L’OCCASION DE LA CELEBRATION DES 40 ANS DE LA MARCHE VERTE LE DIRECTEUR ET L’ENSEMBLE DU PERSONNEL DU

CENTRE RÉGIONAL D’INVESTISSEMENT DE LA REGION DE LAÂYOUNE, SAKIA EL HAMRA ONT L’INSIGNE HONNEUR DE PRESENTER A SA MAJESTE LE ROI MOHAMMED VI

QUE DIEU L’ASSISTE LEURS VŒUX DE BONHEUR ET DE SANTE, AINSI QU’A SON ALTESSE ROYALE LE PRINCE HERITIER MOULAY AL HASSAN, A SON ALTESSE ROYALE LA PRINCESSE KHADIJA, A SON ALTESSE ROYALE LE PRINCE MOULAY RACHID ET A TOUTE LA FAMILLE ROYALE. ILS RENOUVELLENT AU SOUVERAIN L’EXPRESSION DE LEUR FIDELITE ET DE LEUR ATTACHEMENT AU GLORIEUX TRONE ALAOUITE. 16

Investissement 6 milliards de DH annoncés par la CGEM… n Parmi les secteurs ciblés, l’in- ment de 200 millions de DH. Le secteur du textile n’est pas en reste. Guelmim ver- dustrie, l’agro-industrie, l’im- ra l’implantation d’une usine de confec- tion et d’habillement pour un budget de mobilier… 25 millions de DH. Porté par Datma, le projet devrait générer à terme un millier n d’emplois. Pour l’instant, très peu de L’autre investissement qui aura un projets ont été concrétisés impact structurant sur l’économie de la région concerne la construction de trois usines par la holding Sanam, via ses fi- n Selon le patronat, plusieurs liales Unimer, SMCA et Optifish à Dakhla pour la valorisation des produits de la mer. sont dans la phase d’étude et Les trois unités industrielles nécessiteront d’instruction un budget global de 235 millions de DH. Au total, les trois projets devraient gé- nérer quelque 600 emplois. C’EST à Laâyoune que la Confédé- ration patronale avait annoncé en grande pompe le printemps dernier, des projets Un comité de pilotage dédié pour plus de 6 milliards de DH. Parmi les secteurs ciblés, figurent les énergies AU total, 60 projets seront réa- renouvelables, la promotion immobilière, lisés dans les régions du Sud au cours l’éducation, l’agroalimentaire… des prochains mois. L’objectif étant Six mois plus tard, où en sont les d’enclencher un effet d’entraînement projets annoncés? «Certains sont opéra- pour créer une dynamique économique tionnels, d’autres ont obtenu leurs auto- a réalisé cinq gros investissements dans les régions du Sud, où elle compte trois parcs locale. Les pouvoirs publics sont mo- risations et d’autres encore sont en cours éoliens, d’une capacité globale de 450 MW, totalisant 7 milliards de DH (Ph. L’Economiste) bilisés pour lever les obstacles qui d’instruction. Les projets lancés portent peuvent se dresser devant ces inves- sur la promotion immobilière, l’éducation, ment. Cimasud, qui représente un inves- ment de 70 millions de DH. A la clé, 108 tissements. «La CGEM a mis en place l’énergie et l’industrie agro-alimentaire», tissement de 300 millions de DH, aura une emplois lorsque l’unité aura atteint sa vi- une nouvelle approche d’accompagne- affirme Faïçal Mekouar, président de la capacité de production de 500.000 tonnes tesse de croisière. ment de l’entreprise. Cette approche Les énergies renouvelables s’accapa- s’est traduite par la mise en place d’un Les investissements par secteur rent presque le tiers des investissements PMO (Project Management Office) prévus dans les régions du Sud. Énergie dont la mission est de jouer le rôle de 3.000 2.716 Eolienne du Maroc (EEM), filiale de Na- facilitateur et d’accompagnateur des (en millions de DH) reva, investira 1,8 milliard de DH dans investisseurs sur le terrain. Ce pilotage 2.500 l’extension du parc éolien d’Akhfennir consiste en des réunions régulières avec les porteurs de projets et tous les 2.000 à 202 MW contre 102 actuellement. Le projet permettra de produire 400 Gw, soit partenaires publics et sont suivis dans 1.500 l’équivalent des besoins d’une ville de le cadre de comités de pilotage à haut 500.000 habitants. Le chantier a été lancé niveau», déclare Faïçal Mekouar. o 1.000 il y a déjà quelques mois 465 445 La CGEM affirme «qu’environ 50% 500 332 Le groupe Holmarcom compte in- 108 28 85 28 des projets sont bien avancés dans leur vestir, à travers sa filiale Eaux Minérales 0 mise en œuvre». Les autres n’ont pas d’Oulmès, 60 millions de DH dans la encore vu le jour. Le patronat se refuse construction d’une unité d’embouteillage Services Santé Industrie Education Transport de parler de blocage. «Il s’agit plutôt de d’eau et de boisson à Bir Guendouz. So- Agroalimentaire Source: CGEM délais de procédures et de délais inhé- mathes, filiale de Holmarcom, profitera rents aux études approfondies à réaliser du nouveau cadre fiscal pour lancer une Commerce et distribution Immobilier/BTP/Tourisme en fonction de la nature des projets: étude unité d’importation et de conditionnement Sur les 6 milliards de DH d’investissements annoncés par la CGEM en mars dernier, le environnementale, étude d’impact, étude du thé pour un investissement de 21 mil- BTP, le tourisme et les énergies renouvelables s’accaparent la part du lion géotechnique…», précise le président de lions de DH. L’usine sera dotée d’une ca- la Commission PME-TPE. pacité de production de 1.500 tonnes par Commission PME-TPE à la Confédéra- par an. Construite sur une douzaine d’hec- Parmi les projets prévus dans la région an, destinés au marché local, et dont une tion patronale. tares dans la région de Foum El Oued, elle du Sud, figure la construction d’une usine partie pourrait être exportée en Afrique Parmi les projets annoncés dans les contribuera à la création de 170 emplois. de traitement des pneus usagés près de la subsaharienne. régions du Sud, figure la création d’une Le groupe Addoha compte investir plus décharge de Dakhla pour un investisse- Un autre gros investissement sera réa- unité de valorisation de poisson via le trai- de 2 milliards de DH dans la construction ment de 200 millions de DH. Le mana- lisé dans le secteur de l’agro-industrie par tement, la congélation et la production de de 4.500 logements à Laâyoune et 1.000 gement de HMB Environnement promet le groupe Zine Capital Invest. Le projet conserve de poisson. L’usine Houta Can- autres unités à Dakhla sur une période de d’utiliser une technologie propre pour consiste en une minoterie nouvelle géné- nera, qui a nécessité un investissement de cinq à dix ans. C’est le plus gros projet produire du gasoil et du noir de carbone ration dans la région de Laâyoune d’une 155 millions de DH, devrait générer 1.250 annoncé dans les régions du Sud. destiné à l’impression. capacité de 300 tonnes par jour pour un emplois. Le groupe Anouar Invest a lancé Dans le secteur de la pêche, Sahara SECU Kleen s’est engagé à construire budget de 127 millions de DH. o les travaux de construction de son unité iBhar invest crée une unité de stockage la première plateforme spécialisée dans le de broyage et de conditionnement de ci- frigorifique à Dakhla avec un investisse- nettoyage industriel pour un investisse- Hassan EL ARIF Jeudi 5 Novembre 2015 A L’OCCASION DE LA CELEBRATION DES 40 ANS DE LA MARCHE VERTE Le Président et l’ensemble du personnel de la société DERHEM HOLDING ONT L’INSIGNE HONNEUR DE PRESENTER A SA MAJESTE LE ROI MOHAMMED VI,

leurs voeux déférents de bonheur, de prospérité et de longue vie. Ils expriment également leurs vives félicitations à Son Altesse Royale le Prince Héritier Moulay El Hassan, à Son Altesse Royale la Princesse Lalla Khadija, à Son Altesse Royale le Prince Moulay Rachid ainsi qu’à l’ensemble des membres de la Famille Royale. Ils prient Le Tout-Puissant de préserver Sa Majesté le Roi et de l’assister dans sa marche de développement et de modernisation du Royaume. 18

Le grand pari de l’éolien ■ Tarfaya, la plus grande «ferme» d’Afrique

■ Le programme de 850 MW prévoit deux parcs à Boujdour et Laâyoune

L’ÉOLIEN s’accélère au Sud où la vitesse du vent de 7,5 à 9,5 m/s fait de cette région un endroit idéal pour l’installation des parcs. Des capacités sont développées (Tarfaya, Foum El Oued, Akhfennir) et d’autres en cours générant de l’emploi et participant aussi à l’atteinte des objectifs fixés en termes d’énergies renouvelables. L’objectif affiché est de porter à 42% la part des énergies renouvelables dans la puissance électrique totale installée en 2020. L’un des projets les plus importants dans l’éolien est le parc géant de Tarfaya, La première tranche du parc éolien de Akhfennir a été mise en service en 2013. Depuis mars 2015, les travaux d’extension ont lequel est entièrement opérationnel. L’an- démarré pour doubler sa capacité (Ph. Nareva) née 2015 a connu l’injection de la capa- cité totale de ce parc de 301 mégawatts. Il d’extension, le projet s’agit du plus important projet éolien sur générera 200 emplois le continent africain portant la puissance Sites identifiés pour le programme intégré de 1.000 MW directs et une centaine installée opérationnelle à 780 MW dont de postes de travail une une partie importante est réalisée et exploi- fois finalisé. A terme, tée par le privé. La construction du parc de Tanger: 140 MW Abdelkhalek Torres: 50 MW le parc de Akhfennir Tarfaya en partenariat public-privé a été Tanger produira 400 GWh par lancée début 2013 et la mise en service a Haouma: 50 MW Sendouk 1: 120 MW an, soit l’équivalent de été opérée en plusieurs tranches de 50 MW Oujda la consommation de chacune, dont la dernière s’est achevée en Taza 400.000 habitants. décembre 2014. Porté par la société ma- Casablanca Taza: 150 MW L’ouverture du mar- rocaine Nareva Holding, filiale du groupe ché de la production SNI et le groupe français ENGIE (GDF énergétique avec la Suez), un des leaders mondiaux de l’éner- Amougdoul: 60 MW loi 13-09 a également gie, ce parc contribue à lui seul à hauteur Marrakech permis aux grands de 15% à la réalisation de l’objectif natio- Essaouira clients d’investir dans nal de 2 GW dans le domaine de l’énergie ce créneau quasi équi- éolienne. Il produira 1.084 GWh par an, valent à leur propre soit l’équivalent de la consommation d’une Agadir consommation. C’est ville comme Marrakech (1,5 million d’ha- le cas par exemple de bitants). Une expérience à faire valoir par Ciments du Maroc qui Tarfaya: 300 MW Nareva aujourd’hui en compétition avec avait lancé en 2011 son Akhfennir*: 200 MW En plus de la capacité éolienne d’autres groupements pour la réalisation du premier parc éolien à réalisée, le Maroc a lancé un programme éolien intégré de 850 MW de programme intégré de l’énergie Laâyoune. Ce parc, qui l’Office national de l’eau et de l’électricité Laâyoune alimente le centre de Tiskrad: 300 MW éolienne de 1.000 MW en deux (ONEE). L’offre technique est en cours phases: le projet éolien de 150 broyage de Laâyoune d’évaluation en attendant l’examen des Boujdour MW de Taza et le projet éolien en énergie électrique, offres commerciales qui seront détermi- intégré de 850 MW. Ce dernier a nécessité un investis- Boujdour: 100 MW nantes. Ce programme compte notamment compte notamment deux parcs sement de 100 millions un parc éolien à Tiskrad dans la région de dans le sud du pays, l’un à de DH et 7 mois de Laâyoune (300 mégawatts) et à Boujdour Boujdour et l’autre à Laâyoune travaux. Composé de (100 mégawatts). Dakhla 6 turbines de 850 kW Dans le sud du Maroc, Nareva compte * Extension en cours chacune, la production deux autres investissements dans l’éolien Parcs éoliens réalisés de ce parc permet à dont le parc de Foum El Oued près de Sources: ONE, Ministère de l’Energie Parcs éoliens en cours de développement (720 MW) l’entreprise d’épargner Laâyoune pour 50,6 MW. A 100 km au près de 12.000 tonnes nord de Tarfaya, l’entreprise compte aus- Ce qui portera la capacité de ce parc de Centrale Populaire, et de CO2 par an.❏ si le parc de Akhfennir dont la première 102 MW à 202 MW pour un investisse- la BMCI pour un montant d’environ 1 Khadija MASMOUDI tranche a été mise en service en 2013. ment de 1,2 milliard de dirhams. Pour le milliard de dirhams. Le reste est assuré Les travaux d’extension ont démarré en financement de cette extension, plusieurs par les fonds propres de la holding Na- Pour réagir à cet article: mars 2015 et devraient s’achever en 2016. banques se sont associées: la Banque reva et de la CIMR. Durant cette période [email protected]

Jeudi 5 Novembre 2015 A L’OCCASION DU 40 ÈME ANNIVERSAIRE DE LA MARCHE VERTE

LE PRESIDENT DE LA REGION DE BENI-MELLAL - KHENIFRA MONSIEUR BRAHIM MOJAHID ET L’ENSEMBLE DU CONSEIL REGIONAL ET DE SES FONCTIONNAIRES ET LES CITOYENS DE LA REGION ONT L’INSIGNE HONNEUR DE PRESENTER A SA MAJESTE LE ROI MOHAMMED VI LEURS VŒUX LES PLUS RESPECTUEUX ET LES PLUS DEFERENTS DE SANTE ET DE BONHEUR AINSI QU’A SON ALTESSE ROYALE LE PRINCE HERITIER MOULAY AL HASSAN, A SON ALTESSE ROYALE LA PRINCESSE LALLA KHADIJA A SON ALTESSE ROYALE LE PRINCE MOULAY RACHID. ET A TOUTE LA FAMILLE ROYALE.

ILS RENOUVELLENT AU SOUVERAIN L’EXPRESSION DE LEUR INDEFECTIBLE ATTACHEMENT AU GLORIEUX TRONE ALAOUITE ET LEUR MOBILISATION DERRIERE SA MAJESTE LE ROI MOHAMMED VI QUE DIEU L’ASSISTE

POUR LA REALISATION DES OBJECTIFS DE DEVELOPPEMENT ECONOMIQUE ET SOCIALE DE NOTRE ROYAUME. 20

Infrastructures: Le grand ■ Intégrer ces territoires dans le bassin économique régional

■ Complémentarité des infras- tructures routières et por- tuaires

■ Besoin de développer les équipements numériques pour renforcer l’attractivité

LE développement des provinces du Sud passe nécessairement par le ren- forcement des infrastructures locales. L’Etat l’a compris dès les premières années de la récupération du Sahara. En témoigne l’effort fourni durant des décennies pour transformer l’image des provinces du Sud. Les premières années après la récupération de ces territoires, le réseau routier, par exemple, ne dépas- sait pas 70 km. Depuis, l’Etat a mis en place une série de programmes pour as- surer la connexion de ces régions avec le reste du pays. En 2009, le ministère Depuis la récupération des provinces du Sud, l’Etat a déployé de grands efforts pour renforcer les infrastructures notamment urbaines. Aujourd’hui, de l’Equipement a lancé un plan d’ac- le défi est d’améliorer la liaison entre les différents pôles de cette région et d’assurer l’ouverture sur les autres zones de production au Nord tion sur 3 ans pour la réalisation et la (Ph. Bziouat) maintenance de 2.832 km de routes, en plateforme d’exportation vers l’Afrique CESE propose de mettre en place, prio- d’énergies renouvelables connecté plus de la construction et de la réparation subsaharienne. D’où l’appel à la mise en ritairement, «des ceintures vertes autour au réseau national». Des projets sont d’installations techniques. Ce renforce- place de zones franches, comme c’est le des villes», parallèlement à «l’évaluation déjà en cours à l’image notamment à ment des infrastructures routières s’est cas dans les îles Canaries voisines. Les des risques d’ensablement pour toute im- Foum El Oued, Boujdour et Tarfaya inscrit dans une vision de complémen- opérateurs déplorent également l’ab- plantation de projet». Cette orientation avec une puissance totale de 1.000 tarité avec l’aménagement portuaire. sence d’une liaison au réseau autoroutier devrait également prendre en considéra- MW (solaire), ou encore à Laâyoune, L’idée était d’établir une liaison entre les qui s’arrête à Agadir. Certains ont ap- tion la dimension hydraulique, décisive Akhfennir et Tarfaya, avec une puis- voies terrestres et maritimes. Il s’agissait pelé à l’extension de l’autoroute jusqu’à pour la durabilité des stratégies de dé- sance de 500 MW (éolien). d’assurer un accès aux installations por- Laâyoune dans un premier temps, puis à veloppement. Ainsi, l’idée est de mettre tuaires pour les opérateurs des régions Dakhla. en place «des mesures de protection des ■ Renforcer la connecti- intérieures, mais également de renforcer Désormais, les provinces du Sud de- berges, d’aménagement des sources et des vité des territoires: les liaisons avec les autres pôles de dé- vront connaître une nouvelle impulsion canaux d’irrigation… Néanmoins, vu la Le développement de la compéti- veloppement au nord du pays. grâce au nouveau modèle de développe- nature désertique de ces provinces, «les tivité et de l’attractivité des provinces Aujourd’hui, les provinces du Sud ment proposé par le CESE. Celui-ci pré- besoins élevés en eau ne pourront être sa- du Sud passe par l’amélioration de la s’apprêtent à franchir un nouveau pas, voit une série d’actions pour renforcer les tisfaits que par le dessalement de l’eau connectivité nationale et internatio- notamment avec la très attendue mise infrastructures dans cette zone, tout en de mer». D’où la nécessité de procéder à nale de ces régions. En effet, «la po- en œuvre du nouveau modèle de déve- les mettant au service d’une stratégie in- «l’extension des stations de dessalement sition privilégiée du littoral des trois loppement élaboré par le Conseil éco- tégrée. L’objectif est notamment d’assu- de Tantan, Laâyoune et Boujdour». Ces régions du Sud, entre la côte nord du nomique, social et environnemental. La rer «un désenclavement et une meilleure chantiers sont déjà lancés. La station de Maroc, celle de l’Afrique de l’Ouest première mouture de ce document, pré- connectivité, requis pour renforcer les Dakhla devrait suivre en 2018. Le rapport et des îles Canaries, impose d’inté- sentée au Souverain l’année dernière, a atouts du territoire», est-il indiqué. du CESE souligne également que «l’utili- grer les territoires du Sahara marocain mis l’accent sur l’importance d’inscrire sation des énergies renouvelables permet- dans ce vaste bassin économique ma- le renforcement des infrastructures lo- ■ Préservation des infras- tra de réduire considérablement le coût du ritime», peut-on lire dans le rapport cales dans une vision intégrée. L’idée tructures: dessalement». sur le nouveau modèle de développe- est d’assurer la mise en place de pôles Le nouveau modèle de développe- ment de ces provinces. Ce document de développement au niveau de ces ré- ment des provinces du Sud devra prendre ■ L’opportunité des énergies propose par exemple «la construction gions. Cette année, le déplacement des en considération la nécessité de «pour- renouvelables: d’un port Atlantique sud à proximité membres de la CGEM à Laâyoune et suivre et d’accélérer la protection des Le nouveau modèle de développe- de Dakhla». Cela devra être couplé à l’annonce d’une série d’investissements infrastructures, des voies de communica- ment des provinces du Sud a mis l’ac- «la mise à niveau de la route nationale d’envergure, ont été accompagnés de tion et des agglomérations contre l’ensa- cent sur les opportunités qu’offrent les numéro 1, sous forme d’une rocade certaines revendications, qui portent no- blement». Une stratégie d’endiguement spécificités de cette zone saharienne en atlantique». Les ports existants de- tamment sur les besoins en infrastruc- de la désertification est incontournable matière d’énergies renouvelables. En vront également être redynamisés, en tures. Surtout que des opérateurs ambi- pour assurer la viabilité des infrastruc- effet, ces territoires pourront «se posi- plus de la réouverture des aéroports tionnent de faire de ces provinces une tures locales. D’ailleurs, le document du tionner en pôle majeur de production de Guelmim et Tantan. Globalement,

Jeudi 5 Novembre 2015 21 défi de la connectivité

«le transport aérien doit être étendu, modèle de développement propose dans la mesure où il constitue une op- que «l’aménagement numérique de tion structurante pour permettre l’es- ces territoires doit être intégré aux sor des activités touristiques et com- schémas régionaux d’aménagement merciales». Au niveau routier, «des du territoire et aux contrats d’objec- besoins se font sentir de développer tifs qui seront conclus entre l’Etat et la connexion entre les pôles urbains les régions». des provinces du Sud», est-il indiqué. ■ Repenser l’aménage- ■ Virage numérique: ment urbain: Le développement des activités L’endiguement des extensions ur- économiques dans les provinces du baines tentaculaires est l’un des prin- Sud nécessite la mise en place d’in- cipaux défis des provinces du Sud. frastructures de nouvelle génération, Depuis des décennies, «des moyens à même de répondre aux besoins considérables ont été déployés par technologiques des entreprises. Sur- les pouvoirs publics pour la réalisa- tout que «les infrastructures numé- tion des équipements de base, mais riques à haut débit demeurent insuf- avec une programmation souvent fisantes», selon le rapport du CESE. inadaptée», selon le diagnostic du D’où l’urgence de mettre en place CESE. Aujourd’hui, il est décisif de d’un plan de développement de ces «réorienter et redynamiser les équi- équipements. D’autant plus qu’il pements existants, actuellement sous- s’agit d’un «facteur d’amélioration utilisés».❏ L’aéroport de Dakhla a permis de dynamiser l’activité touristique et commerciale dans cette de l’attractivité de ces territoires et région, notamment à travers le renforcement de la connectivité avec le reste du territoire national. de la compétitivité des entreprises qui Le nouveau modèle de développement des provinces du Sud a appelé à étendre le transport aérien M.A.M. cherchent à s’y installer». Le nouveau pour favoriser l’essor des activités économiques (Ph. Bziouat) *photo non contractuelle

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Jeudi 5 Novembre 2015 22 Dakhla: Des potentialités sous-exploitées En 2014, la Commission régionale - Abdellah Bouhjar: Nous avons pro- tissement. Elles continuent d’exiger des des investissements a validé plus de posé du foncier aux investisseurs qui nous garanties personnelles. De plus, les direc- 800 millions de DH de projets dans la ont approchés, mais jusqu’à présent, au- teurs d’agences bancaires de la région ont région de Dakhla, mais les investisse- cun dossier n’a été déposé auprès de nos des pouvoirs limités en matière d’octroi ments qui ont été réellement concréti- services pour finaliser les procédures. de crédit. sés restent largement en deçà. De nom- Les investisseurs souhaitant s’implan- breux porteurs de projets ont renoncé - Qu’est-ce qui entraverait l’investis- ter dans la région réclament souvent des faute de financement, de foncier, d’au- sement dans cette région? terrains équipés. Mais pour le moment, la torisation ou par manque de sérieux. - Il y a plusieurs obstacles, mais région ne dispose toujours pas de zones l’un des plus importants auxquels sont d’activités ni de zones industrielles pour n confrontés les investisseurs reste le fait accueillir les investisseurs. Agriculture, tourisme, éner- que la région de Dakhla ne soit toujours gies renouvelables, les secteurs pas connectée au réseau électrique natio- - Quels sont les secteurs à fort poten- nal. Pour le moment, elle doit se contenter tiel dans l’économie régionale? porteurs de l’énergie produite par les groupes élec- - La pêche et l’industrie de transfor- trogènes. La société maroco-allemande Abdellah Bouhjar, directeur du CRI mation sont bien évidemment les secteurs de Dakhla: «La région de Dakhla a de n AM Wind a même signé avec le gouver- locomotives. La région sud correspond La ville attend toujours nement une convention d’investissement nombreux atouts pour attirer les inves- au stock C qui recèle près de 75% de d’être raccordée au réseau élec- portant sur 1,5 milliard de DH pour la tissements, mais elle reste pénalisée par la richesse halieutique nationale, dont 6 production de l’énergie éolienne. Mais l’absence de zones industrielles» (Ph. AB) millions de tonnes de petits pélagiques et trique national elle a dû renoncer, car la région n’est fluide des personnes et des marchandises. 70% de l’offre exportable. Avec la mobi- pas raccordée au réseau électrique. Elle Or, cette région constitue la porte d’en- lisation de plus de 800 ha, l’agriculture n ne pouvait pas vendre sa production à trée du Royaume vers l’Afrique subsaha- est devenue un secteur prometteur. La Mais l’état des routes accen- l’ONEE. Le deuxième obstacle concerne rienne. Par conséquent, le gouvernement région offre également des opportuni- tue l’enclavement de la région l’enclavement de la région. Les quelque devrait procéder à la restauration et l’élar- tés d’investissement intéressantes dans 350 km entre Laâyoune et Dakhla et les gissement des routes desservant Dakhla. le domaine du tourisme, sans oublier les - L’Economiste: Où en sont les inves- 450 km séparant Dakhla de la frontière L’autre frein qui bloque l’investissement énergies renouvelables, principalement tissements annoncés récemment par la mauritanienne sont dans un état lamen- reste le financement. Les banques sont dans l’éolien.o CGEM? table et ne permettent pas une circulation frileuses à l’égard des projets d’inves- Propos recueillis par Hassan EL ARIF

}قل ما أنفقتم من خير فللوالدين و األقربين و اليتامى و ابن السبيل { سورة البقرة 215

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Depuis 30 ans, SOS Villages d’Enfants donne un foyer chaleureux à des enfants orphelins ou abandonnés. Vous aussi, vous pouvez nous aider en faisant un don.

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Association reconnue d’utilité publique et placée sous la Présidence d’Honneur de SAR La Princesse Lalla Hasnaa Merci à L

Jeudi 5 Novembre 2015 A l’occasion du quarantième anniversaire de la Marche verte le Président-Directeur Général, et l’ensemble du personnel du Groupe ADDOHA ont l’insigne honneur de présenter à

SA MAJESTE LE ROI MOHAMMED VI que Dieu l’assiste

leurs meilleurs voeux de bonheur et de santé, ainsi qu’à Son Altesse Royale Le Prince Héritier Moulay El Hassan, à Son Altesse Royale La Princesse Lalla khadija, à Son Altesse Royale Le Prince Moulay Rachid et à tous les membres de La Famille Royale.

Ils renouvellent au SOUVERAIN et de leur attachement au Glorieux TRÔNE ALAOUITE et à la FAMILLE ROYALE. 24

Un modèle pour relancer l'économie régionale

• Rupture avec la logique de la rente et des privilèges

• Le privé incontournable pour créer les richesses et l’emploi

• Une meilleure connectivité de la région avec le bassin mari- time

DANS les provinces du Sud, l’Etat est le premier investisseur, le premier employeur et le premier pourvoyeur d’aides. Il a joué un rôle décisif dans la mise en place des infrastructures de base et dans la lutte contre la pauvreté. Ces actions ont permis de sortir cette région du sous-développement dans lequel le colonialisme l'avait plongée. Les opérateurs de Dakhla ont développé la culture de tomates sous serre. La production à l'hectare y est supérieure aux autres régions Aujourd’hui, au moment où on célèbre notamment le Souss (Ph. L'Economiste) le 40ème anniversaire du retour du Sa- hara dans le giron du Maroc, peut-on et de cohésion sociale, orientée vers la de rentes», lit-on dans le document du nomique maritime allant de la côte nord continuer à consentir autant d’efforts création de richesses et d’emploi, est CESE. Des voix s’élèvent, même au du Maroc à celle de l’Afrique de l’Ouest budgétaires? Jusqu’à quant l’Etat peut- enclenchée. D’ailleurs, le modèle de sein du Conseil, pour appeler à sortir de et des Iles Canaries il tenir, en subventionnant les différents développement des provinces du Sud, cette perception pour renforcer la trans- Le CESE a posé les jalons d’un mo- produits? Si notre voisin de l’Est remue élaboré par le Conseil économique, so- parence et le contrôle démocratique sur dèle de développement des provinces du ciel et terre pour nous dresser des obs- cial et environnemental (CESE), sur les mécanismes d’allocation des licences Sud qui ouvre des perspectives. L’écono- tacles en tout genre, le Maroc est tourné instruction royale, a ouvert cette pers- de pêche et les agréments de transport mie, peu diversifiée, est concentrée sur résolument vers le développement de pective. Il vise à créer les conditions du notamment. Pour le président du CESE, les secteurs primaires. Les ressources ces provinces. Sur le plan économique, décollage économique et social de la l’analyse menée a permis d’identifier les naturelles comme les produits de pêche il s’agit de capitaliser tous les investis- région du Sahara en perspective de la leviers de développement de ces pro- sont insuffisamment valorisées. Le com- sements publics réalisés par l’Etat. Il ne mise en œuvre de l'initiative d'autono- vinces et de proposer les orientations merce et les BTP sont dépendants de la faut pas être grand clerc pour constater mie. Il recommande de « rompre avec stratégiques. En tête, la réduction de la commande publique. Les contributions que l’absence du secteur privé dans l’économie de rente, axée sur les activi- centralisation des décisions, la partici- de l’agriculture et du tourisme restent pation de la population, la primauté du faibles. Quoique, Dakhla par exemple 42.000 entreprises droit et le renforcement des capacités a développé une production agricole locales. Il faudra également accélérer le sous serre et des niches dans le tourisme, désenclavement de ces régions à travers comme la compétition de surf connue à LE PIB par habitant est supérieur de 41% à la moyenne nationale. Les salaires une meilleure connectivité qui permettra l’échelle internationale. o représentent la principale source de revenu (53% du total), le reste est réparti entre de les intégrer dans le vaste bassin éco- M.C. les aides directes ou indirectes. L’Etat contribue au PIB des provinces du Sud à plus de 54%. L’entreprenariat est faible. A peine 42.000 entreprises y sont domiciliées dont 12.000 sont des PME. Le reste est constitué de TPE qui opèrent en majorité dans l’informel. Les 10 provinces du Sud comptent 125 points bancaires sur un LES GRANDES SIGNATURES total national de 5.113 (2,4%). Les dépôts et les crédits bancaires des trois régions plafonnent autour de 1% des indicateurs bancaires nationaux. o SONT DANS L’ECONOMISTE ces régions empêche le développement tés du secteur primaire pour aller vers un Prix Nobel d’une économie réellement créatrice cadre qui favorise l’investissement privé, Personnalités du monde de la Finance, de richesses et d’un vrai marché. Des producteur de richesses et d’emplois et appels ont été lancés en direction des qui garantit la transparence et le respect des affaires et de la politique entreprises pour qu’elles s’engagent des règles de la concurrence ». L’objec- Éminents chercheurs, dans cette partie du Maroc. L’objectif tif est de faire émerger de grands pôles penseurs et universitaires est d’insuffler une dynamique qui sera régionaux de compétitivité. D’ailleurs, renforcée par le partenariat public-privé. les provinces du Sud peuvent « se po- livrent tous les jours leur analyse du monde Le modèle de développement ap- sitionner en pôle majeur de production pliqué jusque là dans les provinces du des énergies renouvelables. Aujourd’hui, Sud a atteint ses limites. Une nouvelle l’accès aux ressources naturelles et le LA RÉFÉRENCE dynamique, fondée sur les exigences de système d’aides reposent sur une lo- AU QUOTIDIEN durabilité, de démocratie participative gique de privilèges, de clientélisme et

Jeudi 5 Novembre 2015 ensemble inspirons l’avenir

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SPOnSOrS OCP • CDG • ATTIJARIWAFA BANK • ALLIANCES • • FONDATION GUERRAND HERMES • CAISSE DES DEPÔTS ET CONSIGNATIONS. 26

Dakhla, puissance émergente ■ La région est un hub d’export des primeurs: 250.000 tonnes/an ■ Pêche, gros potentiel peu valorisé ■ L’eau et le statut du foncier, les obstacles à franchir

GRÂCE aux conditions clima- tiques de la région de Dakhla et au savoir-faire des investisseurs, les ren- dements réalisés à l’export sont fort élevés. Ils se situent, en moyenne, à 150 tonnes export à l’hectare pour la tomate cultivée hors sol. La tech- nique ainsi que le climat permet- tent de maîtriser le problème de la mouche blanche. D’où l’engouement de grosses entreprises agricoles qui ont investi dans des projets de maraî- chage. Outre les tomates à forte va- leur ajoutée (cerise, grappe, cocktail) la diversification a gagné le melon, le concombre et les poivrons selon les diverses variétés: vert, jaune et La région de Dakhla participe pour près de 30% au PIB agricole des provinces du Sud. De grosses entreprises s’y sont installées avec des projets de rouge. De quelque 45 ha en 2002, cultures hors sol à forte valeur ajoutée. Les rendements de tomates dépassent les 150 tonnes export à l’hectare (Ph. Bziouat) la superficie cultivée en maraîchage milliards est généré à raison de 67% et à l’aviculture, alors que la région de grammes ciblant le palmier dattier, frôle actuellement le millier d’hec- par la production animale, de 27% par Dakhla se caractérise par une agricul- l’élevage camelin, l’apiculture et la tares. Et l’essentiel est exporté vers la production à haute valeur ajoutée et ture intensive à haute valeur ajoutée, production du lait de chamelle. Ces les marchés européen, canadien et de 6% par l’agriculture vivrière. orientée vers l’exportation et complétée ambitions posent la question d’une russe. A titre d’exemple, l’export du Trois régions participent à la forma- par des activités d’élevage. connaissance approfondie et parta- melon atteint jusqu’à 50 tonnes/ha, tion de ce PIB mais avec des vocations Le plan Maroc Vert lui affiche des gée des ressources hydriques et des le concombre, 100 tonnes et le poi- conditions d’accès et d’exploitation vron environ 80 tonnes à l’hectare. y afférentes. Un risque majeur réside Au total, le volume des primeurs ex- Risque de rareté de l’eau en effet dans la surexploitation des porté s’est établi à 250.000 tonnes ces nappes fossiles, d’autant plus que la trois dernières années contre à peine ELON le constat fait par le conseil économique et social CESE au ni- demande en eau d’irrigation devrait 35.000 tonnes en 2008. Le montant S veau de la région d’Oued-ed-Dahab-Lagouira, la problématique des ressources doubler à l’échéance de la stratégie global des investissements privés dans en eau réside dans la surexploitation de la nappe profonde et l’extension de agricole. De près de 10 milliards de le secteur des primeurs est estimé à plus en plus croissante du périmètre agricole de Taourta (près de Dakhla). Ces mètres cubes d’eau actuellement, près de 500 millions de DH. Grâce à deux problèmes pourraient être à l’origine d’une réduction excessive des eaux cette demande passerait à 20 mil- ces capitaux, le secteur agricole oc- souterraines. Les nappes ne présentent aucun risque de pollution à l’heure liards de m3 en 2020. Le grand défi cupe dans la région d’Oued Eddahab actuelle. Toutefois, à ce jour, l’agence du bassin hydraulique concernée n’a est celui de la sauvegarde et de la Lagouira le deuxième rang après la publié aucune étude sur la nature de la nappe phréatique de la région et les gestion raisonnée de la nappe phréa- pêche en termes d’emploi. Il assure limites de sa capacité. tique. Un autre défi d’importance plus de 2 millions de journées de tra- En ce qui concerne la région d’Oued-ed-Dahab-Lagouira, l’alimentation également capitale tient à la situa- vail. Chiffre promis à la hausse avec en eau potable de la ville de Dakhla est assurée actuellement à partir de sept tion du foncier. L’absence quasiment l’avancement des projets prévus dans forages connectés à une station de traitement. Huit nouveaux forages ont été généralisée de titres fonciers ne per- le cadre de la stratégie agricole. réalisés en vue d’un doublement de la capacité d’alimentation. Le prix for- met pas la constitution de garanties Exceptée, la région du Dakhla, le tement subventionné de l’eau ne favorise pas son utilisation raisonnée, ni la pour avoir l’accès au crédit et donc la secteur agricole reste peu diversifié. maîtrise et la réduction de sa consommation. Ce constat, commun à plusieurs réalisation des investissements. C’est Sa contribution au PIB régional est pays en développement, constitue un risque que plusieurs ONG préconisent le lot de la majorité d’agriculteurs de 7%, soit la moitié en comparaison de réduire par une politique clairement engagée en faveur de la protection et désireux d’introduire des machines avec le PIB national. Il est néanmoins du recyclage des eaux.o agricoles ou des équipements d’irri- pourvoyeur de ressources pour 75.000 gation au goutte-à-goutte et de béné- à 100.000 personnes vivant exclusi- ficier des subventions prévues. En- vement de l’agriculture, en particulier différenciées. L’agriculture dans la objectifs ambitieux. A travers notam- fin, le secteur souffre d’un manque dans la région de Guelmim. région de Guelmim est traditionnelle, ment le développement des maraî- de structuration des acteurs à l’aval Par activités, le PIB agricole des variée et orientée vers la subsistance. chages à Dakhla, l’intensification de des filières à vocation sociale (ca- provinces du Sud qui s’élève à 2,3 La région de Laâyoune est exclu- l’élevage et la valorisation des produits sivement dédiée à l’élevage camelin du terroir. Le tout via des contrats-pro- melin, cactus, agriculture oasienne,

Jeudi 5 Novembre 2015 27 dans l’agriculture

tonnes pour un potentiel évalué entre 1 et 1,6 million de tonnes. Parallèle- ment, des unités de congélation des produits de la pêche prolifèrent. En l’absence de laboratoire d’analyse et de certification alimentaire. Le la- boratoire le plus proche se trouve à Laâyoune. La stratégie «Halieutis» qui a pour ambition de doubler les volumes débarqués, d’améliorer les niveaux de valorisation et de créer entre 30 à 60.000 emplois, a enregis- tré quelques avancées dans l’organi- sation du secteur. I l s’agit de l’interdiction des vra- quiers, la mise en place de conte- nants normalisés et du système de quotas de transformation du pois- son débarqué à Dakhla. Il en est de même de l’aménagement des ports de Boujdour et Dakhla, ainsi que la construction et l’organisation de halles aux poissons.o Le retard pris dans le déploiement du plan Halieutis, se matérialise par une sous-exploitation du stock C dont les quotas attribués ne sont apurés qu’à moitié. Selon le département de la Pêche, ces quotas portent sur un volume de 950.000 tonnes pour un potentiel évalué entre 1 et 1,6 million de tonnes A.G. (Ph. Bziouat) produits du terroir) et de l’inadapta- navires). En ce qui concerne la pêche tion des circuits de distribution. Ce- côtière, ces provinces détiennent 28% pendant, le secteur de la pêche reste du total national (496 navires dont 184 Offres ou Demandes d’emploi un secteur dont le potentiel reste peu chalutiers, 162 senneurs et 150 palan- Bon de commande valorisé. griers). Pour ce qui est de la pêche ar- Avec un volume représentant tisanale, elle accapare 46%, soit 6.530 4/5e de la production nationale, barques. Mais le tout, reste focalisé sur à retourner à L’Economiste au «le secteur de la pêche affiche une l’amont. La valorisation d’une grande 70, Bd. Massira Khadra - Casablanca faible valeur ajoutée», relève le partie des captures s’effectue au nord Tél.: 05.22.95.36.00 -Fax: 05.22.36.59.26 Conseil économique, social et en- du territoire: 64% de la valeur ajoutée. vironnemental dans son rapport sur A titre de comparaison, les pro- le modèle de développement des vinces du Sud enregistrent 7 fois plus Nom:...... provinces du Sud. Pourtant, il a tous de poisson débarqué qu’à Agadir, Adresse:...... les atouts pour produire des effets pour 3 fois moins de PIB généré par d’entraînement en termes d’amé- la transformation du pélagique. Les Téléphone:...... nagement du territoire : villages de régions sahariennes comptent cinq pêcheurs, points de débarquements, conserveries qui assurent 9% de la Le poids de la pêche • Parution: Mardi

LE PIB induit par les activités de pêche et de la transformation des (prière d’écrire en majuscule) produits de la mer dans les provinces du Sud est de l’ordre de 6,8 milliards de DH dont 51% sont captés localement. A lui seul, le secteur halieutique (frais et transformé) représente 17% du PIB régional et 31% des emplois. Les revenus totaux du secteur s’établissent à 1,9 milliard DH dont 63% correspondent aux profits et 37% aux salaires. Ces revenus sont captés à hauteur de 73% par la population locale.o

halles de distribution et activités de capacité de production nationale. La traitement, d’emballage et de condi- situation peut être expliquée par le tionnement. Le secteur demeure, déficit d’attractivité pour les investis- en effet, peu intégré tout au long seurs, en particulier l’absence de main • Demandes d’emploi de la chaîne de valeur. La produc- d’œuvre qualifiée. Règlement en espèces: 240 DH TTC pour 1 module / parution tion porte en moyenne sur 800.000 Le retard pris également dans le 1 module = 4 cm (H) x 6 cm (L) tonnes de poisson par an. Elle est déploiement du plan Halieutis, se réalisée par des flottes côtière et ar- matérialise par une sous-exploitation tisanale, fragmentées et peu sophisti- du stock C dont les quotas attribués • Offres d’emploi quées. Les provinces du Sud concen- ne sont apurés qu’à moitié. Selon le Je joins mon chèque de 1.800 DH TTC pour deux modules / parution trent 74% de la flotte nationale et département de la Pêche, ces quotas 2 modules = 8 cm (H) x 6 cm (L) 100% de la flotte hauturière (187 portent sur un volume de 950.000 Jeudi 5 Novembre 2015 28

Emploi: Les services et l’enseignement recrutent ■ 5.100 emplois en attente de ordre d’importance, des activités de ser- d’autres pro- vices administratifs, de l’enseignement Les besoins d’emploi par secteur grammes de déve- profils puis l’agroalimentaire. Le reste se partage Laâyoune-Boujdour-Sakia El Hamra loppement dans la entre le tourisme (l’hébergement/restau- région. «L’évolu- ration) ainsi que le commerce et la dis- Commerce et Enseignement Autres tion des intentions ■ Les activités de services tribution. distribution 5% 2% 2% en recrutement au et l’enseignement, les plus Par région, c’est Laâyoune-Boujdour- Tourisme, niveau des pro- Sakia El Hamra qui vient en tête où 4.947 hébergement vinces du Sud re- recherchés postes et emplois sont à pourvoir. Là en- et restauration 7% vient notamment core, les activités tertiaires prédominent: au lancement par on y trouve, dans l’ordre, les services la CGEM d’un ■ Des besoins également (84%), le tourisme (7%), le commerce certain nombre dans l’agroalimentaire et la (5%) et l’enseignement (2%). Les profils de projets d’in- les plus recherchés sont surtout des agents vestissement», restauration de sécurité, des agents de nettoyage, des Activités de services explique-t-on à techniciens en maintenance, des ouvriers administratifs et de l’Anapec. qualifiés, des comptables. soutien En effet le ENSEIGNANTS, secrétaires mé- La région Guelmim-Es Smara arrive 84% patronat s’est en- dicales, brancardiers, manutentionnaires, en deuxième position avec des besoins ex- gagé à débloquer ouvriers, mécaniciens, agents commer- primés s’établissant à 462 emplois. une enveloppe ciaux. Voici les profils les plus recherchés Contrairement à Laâyoune, c’est l’en- de 6 milliards de dans les provinces du Sud. La dynamique seignement (77%) qui recruterait le plus, Guelmim-Es Smara DH pour la réa- emploi est créée principalement autour loin devant le tourisme (hébergement/ Activités de services Commerce et Autres lisation de plu- des activités du tertiaire. restauration) avec 10% des besoins, suivi administratifs et de distribution 3% 4% sieurs projets de soutien 6% développement Plus de 42.000 entreprises installées Anapec Source: dans les provinces du Sud. Il s’agit Tourisme, LE tissu économique des provinces du Sud est estimé à un peu plus de d’une soixantaine hébergement de projets devant 42.000 entreprises qui y sont domiciliées, dont29 % des petites et moyennes et restauration 10% entreprises (PME). Ces PME génèrent 70% du PIB régional et 55% des générer plus de emplois dans tous les secteurs. 10.000 emplois Les 70% restantes sont de très petites entreprises (TPE) qui opèrent directs et où pra- tiquement tous majoritairement dans le secteur informel et génèrent 38% des emplois. Les Enseignement grandes entreprises ne représentent que 1%.❏ les secteurs sont 77% représentés. Bon Selon l’enquête de veille de l’Anapec, des activités de service (6%) puis du com- nombre d’investis- pas moins de 60% des besoins exprimés merce (3%). seurs sont intéres- émanent de trois secteurs. Il s’agit, par La troisième place dans la distribution sés par les affaires dans les provinces La configuration des profils n’est pas homogène dans les provinces du Sud. Si du Sud, sauf que la région Oued-Eddahab-Lagouira a besoin d’une main-d’œuvre spécialisée l’absence d’un en agroalimentaire, Guelmim-Es Smara recherche davantage des enseignants. environnement Laayoune –Boujdour-Sakia El Hamra est, quant à elle, plus axée sur les services attractif constitut le principal frein, régionale des intentions de recruter re- particulièrement vient à Oued-Eddahab-Lagouira avec 393 dans le domaine du tourisme. postes. Ici, c’est dans l’agroalimentaire Pour y remédier, plusieurs projets ont que les besoins exprimés sont les plus éle- été signés dans le domaine de la restaura- vés (47%), suivi de l’enseignement (45%) tion, par exemple. «Outre l’absence d’un puis le tourisme (5%). cadre incitatif, l’autre frein qui bloque Une configuration de l’emploi l’investissement dans les régions concerne conforme à l’identité du chef-lieu de la la rareté d’une main-d’œuvre qualifiée», région, Dakhla, une ville à fort potentiel souligne le management. halieutique. Certes, le développement du Ces actions s’inscrivent dans le cadre secteur de la pêche maritime a favorisé de la mise en œuvre du nouveau modèle l’implantation de plusieurs unités indus- économique des provinces du Sud, établi trielles. Attrayante, la région d’Oued Ed- par le Conseil économique, social et envi- dahab-Lagouira ne cesse d’attirer d’im- ronnemental (CESE). L’ambition chiffrée portants investissements dans différents du programme est de parvenir, dans un secteurs. horizon de 10 ans, à doubler le PIB de ces Pour un montant de 170 millions de régions et d’y créer plus de 120.000 nou- DH, le programme d’investissement tou- veaux emplois. chera les secteurs de l’industrie agroali- A taux d’activité constant et avec une mentaire, les services, la logistique et le croissance de la population en âge de tra- tourisme. Des projets qui devraient géné- vailler de 2% par an, le chômage serait rer 377 postes d’emploi. réduit au moins de moitié à terme.❏ Cet investissement rejoint ainsi A.Lo

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Requalification urbaine Coup d’accélérateur aux chantiers ■ Logements insalubres: Al Omrane sur plusieurs fronts

■ Guelmim, Smara, Tan Tan et Dakhla,…

FACILITER l’intégration des provinces du Sud au reste du pays et en faire un hub vers l’Afrique sub-saha- rienne. Telle est l’ambition clairement affichée par l’Etat. Plusieurs projets structurants sont en cours (université de Laâyoune, port de Boujdour, port de Tarfaya, etc), l’offre immobilière gagnerait à être renforcée à même d’accompagner ces projets. D’où plu- sieurs programmes de relogement des habitants des campements et de requa- Le ministère de l’Habitat prévoit le lancement des lification urbaine. travaux de construction de 5.119 unités de logement Parallèlement, le ministère de l’Ha- ainsi que la finalisation de 7.451 autres. 400 mil- bitat entame la dernière phase du pro- lions de DH seront mobilisés à cet effet (Ph. Bziouat) gramme de 80 millions de DH relatif au développement urbain de la ville de Guelmim. Deux conventions de parte- programmes nécessite une nouvelle nariat ont été également signées, en dé- vision. Dans ce sens, et depuis 2012, cembre 2014, pour le développement la stratégie de la Société Al Omrane a de la province d’AssaZag­ (43 millions commencé de changer de cap en pas- de DH) et la province de Smara (300 sant de la maîtrise d’ouvrage déléguée millions). pour le compte de l’Etat aux opérations Les deux programmes seront réali- propres promotionnelles de la société. sés par l’Agence pour la promotion et S’il est, certes, vrai que la mission de le développement économique et so- la société étatique revêt un caractère cial des provinces du Sud. Une autre principalement social, on est conscient convention a été signée pour la mise à que le Nouveau Programme d’Habitat niveau urbaine de la ville de Laâyoune et d’Urbanisme prendra fin en 2016, ce (205 millions de DH). qui nécessite une nouvelle mobilisation Dans ce cadre, des opérations pour et une révision des actions.

Les petits promoteurs aussi

LA réalisation des lotissements dans le cadre du Nouveau Programme d’Habitat et d’Urbanisme a permis la viabilisation et la mise en vente des fronts bâtis destinés à la promotion immobilière. Cette dernière peut se concré- tiser par un partenariat entre Al Omrane et le secteur privé, et notamment les qu’elle est sollicitée». la diversification de l’offre d’habitat petits promoteurs. La société prospecte aussi en vue de dynamiser le secteur Pour ce qui est des logements à pour la couche moyenne, PPP, et le de l’immobilier au niveau des provinces du Sud.o 140.000 DH, Al Omrane s’est engagée lancement des premières opérations de à réaliser 650 logements dans le cadre construction des logements sociaux à du nouveau programme d’habitat d’ur- 250.000 DH dans les villes de Dakhla, le logement social et celui destiné En effet, le Nouveau Programme banisme. A date d’aujourd’hui, plus Laâyoune et Guelmim. aux classes moyennes ont été lancées d’Habitat et d’Urbanisme est à domi- de trois-quarts (522) ont été achevés. Notons enfin que le développement pour un coût de 488,2 millions de nance «Maîtrise d’ouvrage déléguée» Concernant les logements sociaux à de ces zones devrait se faire égale- DH. 4.900 unités seront réalisées à pour le compte de l’Etat, et il est en- 250.000 DH, la société s’est engagée ment grâce au secteur privé. A cet ef- Laâyoune, Dakhla, Tan Tan, Guelmim tré dans sa phase d’achèvement. Ainsi, pour la réalisation de 500 unités. fet, l’Etat doit attirer les investisseurs et Tata en vue de diversifier l’offre de l’activité a connu la mise en chantier Par ailleurs, afin de pérenniser en accordant une fiscalité attractive et logement. de plus de 10 opérations dont 7 propres ses activités au-delà du nouveau pro- un cadre juridique stable. Il faut aussi Bref, les projets foisonnent. Le mi- avec 1.657 unités avec une diversifi- gramme d’Habitat et d’Urbanisme et dégager de nouvelles recettes fiscales, nistère de l’Habitat prévoit le lance- cation du produit entre les lots d’ha- consolider ses acquis, la SAO Al Ja- à travers l’exploitation des ressources ment des travaux de construction de bitat économique, les lots villas et le noub a adopté une stratégie à travers naturelles, pour financer le développe- 5.119 unités de logement, et la finali- logement social à 250.000 DH. Pour la mise en chantier de trames de pré- ment de ces régions du Sud.o sation de 7.451 autres. Une enveloppe ses responsables, «la Société continue- vention sociale. Celle-ci s’appuie sur de 400 millions de DH sera mobilisée. ra, bien sûr, à soutenir les opérations le renforcement des unités de préven- Y.S.A En attendant, la mise en œuvre de ces d’aménagement urbain chaque fois tion sociale dans les Provinces du Sud, Jeudi 5 Novembre 2015 31

Immobilier: Le Sud en chantier permanent n Requalification urbaine, Laâyoune. Les bénéficiaires de ces pro- les opérations de Manu et la restructura- L’intervention d’Al Omrane grammes n’ont payé que la moitié du tion des quartiers sous équipés. «Il y a habitat insalubre, zones d’acti- prix de leurs maisons, avec des condi- lieu de signaler à cet égard que 120.000 en chiffres vités… tions avantageuses, à raison de 250 DH ménages ont bénéficié des opérations par mois, échelonnés sur une période de mise à niveau urbaine dans les villes L’ INTERVENTION de la SAO de 15 ans. de Guelmim, Laâyoune, Boujdour, Al Janoub dans les provinces du Sud n Des programmes financés En 2014, en marge de la tenue, pour Dakhla, Bouizzakarn, Tarfaya et El a permis de réaliser des performances la 1ère fois, du conseil d’administration Marsa», précisent ses dirigeants. Et de probantes à savoir : pour 65.000 ménages de la CGEM à Laâyoune, le Groupe poursuivre : «nous créons un marché • La mobilisation d’une importante Addoha a annoncé son fort intérêt aux immobilier au niveau des provinces du assiette foncière (Domaine privé de LE Sud du Royaume est une ré- provinces du Sud. Le promoteur im- Sud». Ces missions ont été consignées l’Etat). gion qui connaît une expansion écono- mobilier a en effet décidé de s’implan- dans le cadre de la convention relative • L’ouverture à l’urbanisation de mique et qui offre de grandes oppor- ter dans ces provinces et y développer au financement et la réalisation du nou- 1.700 ha. tunités aux investisseurs nationaux et plusieurs projets de logements sociaux. veau programme d’habitat et d’urba- • L’aménagement de 35.000 lots en étrangers. Grâce à son projet de régio- A travers cette implantation, le groupe nisme du Sud du Royaume. Programme équipement total. nalisation avancée, le Maroc veut capi- entend prendre part aux efforts menés qui s’étale sur 7ans (2008 – 2015), et • La démolition de 21.000 ba- taliser sur les avantages compétitifs de par l’Etat pour mettre en pratique les re- qui à fin Septembre 2015, est arrivé raques. chaque région pour créer des bassins commandations du Conseil économique, à un stade très avancé avec 80% des • L’éradication des campements d'emplois. Ainsi, la région de Laâyoune social et environnemental (CESE) vi- réalisations, voire même entré dans les d’Al Wahda. servira de plateforme de commerce et sant le développement socio-écono- phases d’achèvement. En attendant, la • La déclaration de 3 villes sans de logistique, celle de Guelmim a une mique et humain des provinces du Sud. SAO parle de résultats très satisfaisants, bidonvilles (Laayoune, Dakhla et vocation touristique tandis que Dakhla * L’apport d’Al Omrane Al Ja- du fait de la mobilisation d’une impor- Boujdour) au sud deviendra le premier port de noub tante assiette foncière du domaine privé • La contribution de la Société au pêche où sera développée une indus- De son côté, la société Al Omrane de l’Etat. Ce qui a eu comme impact développement urbain par des opéra- l’ouverture à l’urbanisation de zones tions de mise à niveau urbaine. Le Plan quinquennal 2015-2020 nouvelles estimées à 1.700 hectares. Il • L’ouverture de plus de 10.000 Ville Projet Superficie (ha) Consistance (unité) y a eu également le lancement de plus chantiers d’auto construction. de 60.000 unités dont des logements, • La mise en vente de plus de 3.000 Sakia El Hamra 125 4870 Laayoune des commerces et des lots d’habitat lots de front bâtis destinés à la promo- Habitat Economique 2 200 dans les villes de Laâyoune, Dakhla, tion immobilière.o Tarfaya Habitat Economique 1 100 Boujdour,Guelmim, Assa Zag, Es-Sma- et Boujdour (février 2010). Ces décla- ra, Tan Tan, Tarfaya et Tata. rations ont nécessité la démolition de Es-Smara El Kawtar 85 1542 En tout cas, grâce à l’intervention de 21.989 baraques dans les bidonvilles Dakhla Riad Eddahab 92 1280 la SAO Al Janoub en matière de lutte et les campements Al Wahda. et l’attri- Tan Tan Es-saada 50 1500 contre l’habitat insalubre, trois grandes bution de plus de 20.000 lots destinés à Touaghil 20 700 agglomérations ont été déclarées villes l’auto construction en vue de reloger les Guelmim sans bidonvilles. Il s’agit de Laâyoune bidonvillois. o Habitat Economique 0,8 100 (en juillet 2008), Dakhla (janvier 2010) Y.S.A Boujdour Al Yassmin 15 525 Total 390,8 Ha 10.817 unités Le plan quinquennal 2015-2020 mis en place par la SAO Al Janoub s’articule autour de ces programmes Source: Al Omrane trie de transformation des produits de (SAO) Al Janoub. Celle-ci est bien pré- la mer. Pour créer, concevoir et déve- sente dans cette zone depuis sa créa- lopper une économie, il faut des cadres tion en 2006. Elle joue un rôle central mais aussi une réserve foncière, des et déterminant dans le développement zones d’activités et des logements. Et urbain des provinces du Sud. Pour ses les décideurs en sont conscients. responsables, «la SAO intervient dans En fait, rien que dans le secteur ces 3 grandes régions qui regroupent 3 immobilier, l'offre développée de- wilayas et 10 provinces…elle est même puis quelques années, est très variée. devenue un outil de développement ter- Elle permet aujourd'hui aux habitants ritorial et de mise à niveau, notamment comme aux Marocains du monde de en déployant une nouvelle stratégie trouver une réponse à leurs besoins ceci, d’intervention assignée à 4 grandes grâce à la volonté de l’Etat de faire de missions». En fait, le bras armé de cette région un fleuron de l’économie l’Etat assure le lancement des opéra- ouvert sur l’Afrique. Ainsi, dès 2005, tions propres et la constitution d’une plusieurs programmes d'habitat ont été réserve foncière qui est passée de 20 ha lancés pour réhabiliter l'habitat dans les en 2011 à 250 ha ouverte à l’urbanisa- provinces du Sud. Les deux premiers tion et la diversification de l’offre d’ha- ont nécessité une enveloppe de 3 mil- bitat tel que les lots villas, villas éco- liards de DH. Ils devraient bénéficier à nomiques, PPP. On le trouve également quelque 65.000 ménages qui logeaient en pôle position dans l’éradication des dans des structures d'habitat insalubre campements d’Al Wahda dans 4 villes ou anarchique notamment dans les (Laâyoune, Boujdour Dakhla et Es- deux camps Al Wahda et Al Awda à Smara). La SAO Al Janoub mène aussi

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Banques: Le big-three dans la bataille n L’économie locale tirée essen- ments de la banque (crédits à la clientèle) tiellement par le secteur pri- Oued Ed-Dahab-Lagouira Poids des différentes régions ont atteint 2,7 milliards de DH en 2014 Guelmim-Es-Semara dans le portefeuille des banques en hausse de 3,6% en moyenne sur les maire Laâyoune-Boujdour -Sakia El Hamra (en %) trois dernières années. Cette évolution Tadla-Azilal cache une forte progression des prêts ac- n Taza-Al Hoceima-Taounate cordés aux particuliers et de trésorerie. Le marché des particuliers Doukkala-Abda Par contre, les crédits d’investissement Gharb-Chrarda-Béni Hssen suivent une tendance baissière. Les prêts est le plus dynamique Crédits Chaouia-Ouardigha à l’équipement sont en repli pour l’en- Fès-Boulemane Dépôts semble du marché mais, la cadence est AP au Sud! La CGEM avait lancé C Meknès- Tafilalt plus marquée dans la région de Lâayoune. un premier signal pour le business dans Guichets Marrakech-Tensift-Al Haouz Le secteur primaire est la principale loco- les provinces du Sud avec l’organisation motive de l’économie locale ce qui réduit Tanger-Tétouan d’un forum régional d’investissement à Source: BAM le champ d’intervention des banques. Les Souss-Massa-Draâ Laâyoune en mars dernier. Les entreprises crédits à l’équipement représentent moins des secteurs immobilier, BTP et tourisme Oriental de 10% de l’encours des créances sur la s’étaient montrées les plus enthousiastes Rabat-Salé-Zemmour-Zaer clientèle de la BPR Lâayoune. Il faut tout à y investir avec des projets de plus de Grand Casablanca de même relativiser ce faible taux. Les 2,7 milliards de DH annoncés. Il reste à 0 10 20 30 40 50 60 70 principaux investissements réalisés en les concrétiser sur le terrain. Les banques Avec 800.000 habitants, les provinces du Sud représentent un marché de petite taille. province sont pilotés depuis Casablanca aussi regardent un peu plus vers le Sud du Ce sont donc essentiellement les grands groupes bancaires qui y interviennent. Les et Rabat. pays. La Banque Populaire a inauguré il y projets d’investissements annoncés dans ces régions devraient dynamiser l’activité Pour les banques, le marché des parti- a 18 mois son nouveau siège à Lâayoune. des banques. Sur le marché des particuliers, l’activité commerciale affiche de fortes culiers est le plus dynamique aujourd’hui. La volonté des banques est de capter le hausses (Source: Rapport sur la supervision bancaire) Les dépôts de la clientèle ont augmenté potentiel de ces marchés mais aussi d’ac- de 34% en moyenne par an depuis 2012 compagner leurs clients entreprises. Mais, Guelmim-Oued Noun constituent des territoires. chez la BP. Le groupe revendique une le déploiement sur ces territoires varie se- marchés de petite taille. Du coup, ce sont La Banque Populaire régionale de part de marché de 42% dans les dépôts.o lon les établissements. les membres du «big three» en l’occur- Lâayoune dispose aujourd’hui d’un ré- F.Fa Avec 800.000 habitants, les régions rence Attijariwafa bank, BCP et BMCE seau de 26 agences et un portefeuille ➨➨➨ Lâayoune-Boujdour-Sakia El Hamra et Bank qui sont les plus visibles sur ces clients de 98.000 relations. Les engage-

AWB: 55 points de vente et ce n’est pas fini!

- L’Economiste: Que pèsent les en- Une force commer- nonce d’une soixantaine de projets pri- gagements d’Attijariwafa bank dans ciale de 170 personnes vés concrets pour une enveloppe dépas- les provinces du Sud? est ainsi quotidien- sant 6 milliards de DH. D’autres projets - Mohamed Boubrik: Il est difficile nement au service de très capitalistiques sont prévus dans le de répondre avec précision à cette ques- notre clientèle. Tous les domaine des énergies renouvelables. Un tion du fait que des financements impor- engagements pris par le potentiel de développement important tants concernant des projets situés dans groupe et clairement af- existe dans l’agro-industrie, la logistique, les provinces du Sud, sont comptabilisés fichés pour le finance- le tourisme, les mines....La position géo- dans d’autres places (Casablanca et Aga- ment de la PME, de la graphique de ces provinces leur procure dir notamment). TPE et des particuliers un avantage indéniable pour jouer un rôle L’exemple le plus parlant est le projet concernent évidemment de hub important vers les pays d’Afrique de centrale électrique éolienne de Tar- nos provinces du Sud. subsaharienne, où notre groupe dispose faya avec un investissement de l’ordre d’une très forte présence et est disposé à de 5 milliards de DH. Attijariwafa bank - Quel potentiel assurer l’accompagnement requis. est chef de file dans le financement. Eu décelez-vous sur ces égard à cela, nous avons au moins notre marchés? - Quid de vos projets à moyen part de marché naturelle qui est de l’ordre - Le rapport du terme? du quart des crédits et des dépôts. Conseil économique - Il s’agira principalement de conso- Le groupe a implanté un réseau de social et environne- lider l’implantation de notre réseau proximité très dense dans les provinces mental, prévoit la réa- d’agences, de succursales d’entreprises du Sud avec 55 points de vente, dont un lisation d’investisse- et points de vente de nos filiales spécia- réseau de 20 agences bancaires (1 suc- ments publics et privés lisées dans ces provinces pour une plus cursale dédiée à la PME à Laâyoune, 3 très importants, dans grande proximité avec nos clients parti- centres dédiés à la TPE, 16 agences de Avec ses filiales Wafacash et Wafasalaf notamment, AWB veut le cadre du développe- culiers et entreprises. Notre volonté est proximité), 35 agences Wafacash et 1 consolider sa position sur un marché qui suscite de plus en ment de ces provinces. de contribuer activement à la bancari- agence Wafasalaf. Ceci constitue plus du plus l’intérêt. «Un potentiel de développement important existe Le dernier Forum de sation et au développement économique quart de l’ensemble des points de vente dans l’agro-industrie, la logistique, le tourisme, les mines…», l’investissement tenu dans ces provinces.o des groupes bancaires dans ces pro- confie Mohamed Boubrik, directeur exécutif du groupe à Laâyoune en mars vinces. Attijariwafa bank en charge de la Région Sud-Ouest (Ph. AWB) dernier a connu l’an- Propos recueillis par Franck FAGNON

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Plus de 2 DH de crédit sur 3 émanent de la BP ➨➨➨ - L’Economiste: Quel est le niveau des l’industrie demeure étroitement lié loppement des provinces du Sud. Outre leur engagements de la BP dans les provinces à la pêche et localisé à proximité impact économique en matière d’investis- du Sud? des ports. Il est basé essentielle- sement et de création d’emploi, ces projets - Ahmed El Jamri: La Banque Popu- ment sur la transformation des constituent le premier pas vers le dévelop- laire de Laâyoune poursuit une politique produits de la pêche (conserveries, pement du partenariat privé-public en vue active au niveau de l’accompagnement de unités de farine et huile de pois- de promouvoir l’économie de la région. Les l’économie des provinces du Sud. Dans son, congélation…). Et en tant que investisseurs privés peuvent donc profiter un contexte marqué par une forte concur- vecteur de développement écono- des atouts dont jouit la région, pour mettre rence, la banque continue de consolider sa mique dans la région, notre banque en place leurs projets, notamment dans les position de leader régional, notamment en a accompagné activement le fi- secteurs suivants de la pêche, du tourisme ce qui concerne la distribution des crédits nancement des entreprises opérant avec notamment la possibilité de coupler à l’économie. Sa part de marché en ce do- dans ces deux secteurs d’activité. le tourisme balnéaire, oasien et culturel. Le maine s’établit à plus de 69 %. Cette position A noter par ailleurs l’absence, dans secteur des énergies renouvelables demeure reflète sa forte implication dans le finance- cette région, d’unités industrielles une branche stratégique et rentable au niveau ment de l’économie régionale avec un en- opérant dans les autres secteurs de la région. Sa capacité permettra non seu- cours global des engagements dépassant 2,7 ciblés par le Plan Emergence, à sa- lement de répondre aux besoins du marché voir l’automobile, l’aéronautique, milliards de DH, dont plus d’1 milliard de «Les investisseurs peuvent profiter des atouts de local mais également d’offrir un surplus im- l’électronique, l’offshoring, le tex- DH destiné aux entreprises ce qui conforte la région notamment dans la pêche, le tourisme portant sur le réseau national. Un potentiel son image de banque de référence pour les avec la possibilité de coupler le tourisme balnéaire, tile et le cuir. existe aussi dans l’immobilier, le commerce entreprises régionales, notamment les PME. oasien et culturel », conseille Ahmed El Jamri, et les services. Outre ces opportunités écono- président du directoire Banque Populaire Laâyoune - Que conseilleriez-vous à miques à saisir, l’accompagnement bancaire - Que financez-vous dans la région? (Ph. BP) une entreprise qui souhaite in- de proximité et la panoplie des produits of- - L’économie des provinces du sud reste vestir dans les provinces du Sud? ferts par la BP en matière de financement dominée par la pêche maritime. Ce secteur activités connexes (industrie de transforma- - La réalisation des projets structurants constituent un atout dont peut bénéficier revêt une importance stratégique du fait de tion et commerce), en plus de sa forte contri- annoncés par la CGEM en mars 2015 repré- l’investisseur pour concrétiser son projeto ses effets d’entraînement immédiats sur les bution à la création d’emplois. Le secteur de sente une nouvelle approche dans le déve- Propos recueillis par Franck FAGNON

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Comment aller à Tan-Tan, Laâyoune, Dakhla… n Par autocar, la bagarre oppose CTM, Pullman et les autres… n Les liaisons aériennes réser- vées aux déplacements profes- sionnels

TRÈS peu le savent, mais le succès de la Marche verte est en partie dû au tout jeune secteur du transport routier à l’époque. «L’ensemble du parc existant a participé à cet événement historique, il n’y avait presque plus d’autocar en circulation dans le reste du pays», rap- pelle Abderezak Dehbi, secrétaire géné- ral de la Fédération nationale des syn- dicats de transport routier. Et d’ajouter: «A part les aides publiques en carburant, les opérateurs se sont impliqués béné- volement, certains transporteurs ayant Le réseau ferroviaire s’arrêtant à Marrakech, Supratours, la filiale de transport routier des voyageurs de l’ONCF, assure la continuité été parmi les milliers de marcheurs». pour les passagers à destination des provinces du Sud (Ph. L’Economiste) Quarante ans après, le car reste le moyen de transport le plus emprunté trajet facturé à 450 DH. mande dans la région. C’est ce qui ex- qui pratiquent des prix plus bas et des pour aller dans les provinces du Sud, le Au niveau de Casablanca-Dakhla, plique que l’Etat autorise les camions temps de parcours plus longs. Entre chemin de fer s’arrêtant à Marrakech. la compagnie ne propose que deux à transporter des marchandises mais ces deux extrêmes, il existe des com- «Agadir est la plaque tournante du trans- liaisons par jour, pour un trajet de 27h aussi des passagers», explique Dehbi. pagnies ayant des flottes moyennes port routier qui dessert les provinces du commercialisé à 590 DH. L’entreprise Une situation qui explique que sur les comme les sociétés Satas, SAT, Gha- Sud. La majorité des compagnies de ne compte que deux trajets entre la plus courtes distances, le marché est zala…, qui cherchent elles aussi à fi- transport public routier de passagers, déliser leurs clients en proposant des excepté Supratours, font escale dans le bus relativement neufs, le wifi à bord chef-lieu du Souss», précise Dehbi. Les ou encore des sièges spacieux. Ces agréments de transport de personnes se dernières ont pour inconvénient de ne limitent actuellement à Tan-Tan, hormis pas disposer (contrairement à la CTM pour des opérateurs comme la CTM. et à Supratours) de leurs propres gares, D’un autre côté, il n’est pas rare que elles sont ainsi tributaires du confort et l’Etat octroie des autorisations excep- de l'organisation aléatoires des gares tionnelles pour répondre à la demande routières mutualisées, quoique ce pe- grandissante que connaît la région en tit détail leur permet aussi de faire des période estivale. économies d’échelle conséquentes et L’offre est composée de deux com- de proposer des prix plus attractifs. Les pagnies majors (CTM et Supratours) provinces du Sud font par ailleurs par- et de challengers historiques, Satas et tie des régions où une connexion fer- Pullman du Sud. A ce noyau, il faut roviaire se fait toujours attendre. Les ajouter une noria de petits transporteurs habitants ou les personnes désireuses locaux qui exploitent un agrément pour de se rendre dans la région ont le choix un trajet unique et les grands taxis qui entre le transport aérien et terrestre. assurent les liaisons entre les différentes L’offre aérienne est composée d’une villes et chef-lieu de la région. La CTM liaison Casablanca/Laâyoune propo- reste l’un des premiers choix pour les sée par Royal Air Maroc. S’y ajoute longues distances au Maroc. La com- Tan-Tan. Des liaisons programmées pagnie propose deux types de service, plusieurs fois par semaine quoiqu’un normal et premium. Le deuxième ser- peu plus au niveau de Laâyoune qui vice compte moins de sièges, plus spa- Agadir, chef-lieu de la région du Souss, constitue le hub pour le transport routier vers le est un hub régional. Il n’empêche que cieux, offre une connexion wifi et une Grand Sud (Ph. L’Economiste) la voie aérienne reste assez chère pour durée plus courte (des arrêts limités). le consommateur moyen. Elle est plus Au niveau du service «normal», l’en- métropole et Boujdour, qui durent 21h toujours dominé par les taxis collectifs utilisée par des voyageurs en déplace- treprise propose 6 liaisons par jour en pour 490 DH. dont le parc est composé de Land Ro- ment professionnel et dans une certaine direction de Tan-Tan depuis Casablanca. Bien que plus visibles, ces deux ver vu la spécificité géographique de mesure pour le tourisme interne, notam- Comptez 14 heures de route pour 320 compagnies restent chères pour une la région ou encore des compagnies o DH. Pour Casablanca-Laâyoune, la fré- certaine partie des voyageurs. «L’offre familiales possédant de un à cinq bus ment à Dakhla. quence est de 5 départs quotidiens, un existante reste loin de couvrir la de- de 60 passagers rarement en bon état A.At Jeudi 5 Novembre 2015 Prix Prix Prix Meilleure Thèse Meilleur Master Meilleur Bachelor

Depuis 10 ans, L’ECONOMISTE ambitionne de promouvoir l’université et l’entreprise, d’encourager la recherche académique sur l’économie marocaine, de récompenser ceux qui, à travers leurs travaux, peuvent faire progresser la recherche et révéler les talents qui contribueront au savoir-faire universitaire. 660 000 DH de prix attribués 9 doctorats récompensés 10 masters et 6 bachelors primés Des conférenciers de renom : Yassir Zenagui • Fathallah Oualalou • Alain Bentolila • • Rachid Benmokhtar… Une consécration signée L’Économiste 36

Tourisme: Dakhla dans les radars

A près de 1200 kilomètres d’Agadir, Dakhla occupe une position stratégique. Dans les années 1920, la ville était une des étapes obliga- n Prochaine étape du cham- toires de l'aéropostale pour relier Dakar. Antoine de Saint-Exupéry ou Jean Mermoz s'y sont arrêtés pour faire le plein et réparer les ava- pionnat du monde de kitesurf: ries de moteur. Avec ses eaux turquoises et ses plages de sable fin, cette péninsule des provinces du Sud renvoie spontanément aux sports de glisse: le surf, le windsurf et le kitesurf (Ph. Bziouat) 23 au 28 mars 2016 n L’authenticité de sa faune, ses plages et son arrière-pays, les atouts-charme de la «petite Essaouira»

LA presse internationale rivalise de qualificatif sur Dakhla: «’s Dreamydesert » pour le journal britan- nique Daily Mail. «Dakhla, all’estremo Sud del Marocco il paradiso del kitesurf» pour le quotidien italien Il Messagero. «Paradis des surfeurs» pour Le Figaro. La notoriété internationale de «la petite Essaouira» est sans commune mesure avec sa taille. Dakhla bipe aujourd’hui dans les ra- dars mondiaux des amateurs de sports de glisse. La ville fait partie du calendrier du championnat du monde de kitesurf. La prochaine étape du championnat pré- vue du 23 au 28 mars 2016. Les sports de glisse nautique constituent la colonne vertébrale du tourisme de la ville. Mais il n’y a pas que cela. Aux touristes qui cherchent le dépaysement et le calme de la nature, la vitrine est bien garnie: la mer majestueuse, le sable, la faune locale et l’arrière-pays pour les randonnées et le trekking dans le désert. Pour peu que la capacité hôtelière et les connexions Jeudi 5 Novembre 2015 37 mondiaux des sports de glisse Un nouveau aériennes suivent, la complexe de golf ville deviendrait un endroit idéal pour les LE golf Rio de Oro qui sera inau- conventions d’entre- guré ce jeudi 5 novembre à Dakhla, prise, loin de la pres- s’étend sur 34 hectares. Ce parcours sion casablancaise. de 9 trous s’intègre dans un projet de E p a rg n é e p a r village écologique d’une superficie les «nuisances» de globale de 53 hectares, englobant le grandes destinations parcours et un ensemble touristique touristiques tradi- de bungalows qui reproduiront tous tionnelles, la ville les codes de l’habitat traditionnel local. de Dakhla offre une Ce green est complètement en sable vraie authenticité naturel. Sa conception est inspirée de qui répond à une de- la situation géographique et du relief mande grandissante environnant. sur le marché mondial Un système de récupération et de du tourisme. C’est le traitement des eaux usées du complexe type de produit que a été mis en place grâce à des procédés cherche une clientèle naturels de filtration et de décantation. de niche et à fort pou- Ces eaux viennent réduire la salinité voir d'achat, analyse de l’eau provenant de la lagune, légè- Abderrafie Zouiten, C’est surtout dans la rement plus salée que l’eau de mer, et tranche «20-45 ans» directeur général de servir à l’arrosage du golf. Sans oublier où se recrute le gros de l’Office national du les propriétés filtrantes propres à ce type tourisme (ONMT). touristes qui viennent actuellement à Dakhla de gazon, garantissant ainsi une protec- Mais il faut se battre tion de la nappe phréatique, et une très pour l’attirer vers la pour les sports de glisse nautique. Des gens en grande économie d’eau. destination, complète quête de découvertes et Ce concept s’inscrit dans une dé- le patron de l’Onmt. d’authenticité marche écologique et respectueuse de L’Office du tourisme (Ph. Bziouat) l’environnement. C’est dans cet esprit, que le golf a été conçu pour réduire au maximum son impact sur l’environ- nement et l’écosystème de la lagune. Excepté le gazon qui provient du Portu- gal, presque l’ensemble des matériaux utilisés dans la construction du golf et du village, proviennent de la région de Dakhla, voire même dans un rayon ne dépassant pas 5 km du site. Pour sa consommation d’énergie, le golf sera équipé d’éoliennes et de pan- neaux solaires, le but étant d’arriver à terme à une couverture énergétique à 100% naturelle. Tandis que toute la verdure du parcours est constituée de plantes endémiques, et d’une variété de palmiers locaux. Ainsi toute la vé- gétation du site résiste au climat ven- teux et marin de Dakhla. Tout le complexe comprend un par- cours de 9 trous, un village de 50 bun- galows de luxe, un club house de 300 m2, un restaurant, une salle de sémi- naire, une piscine, une académie de golf (gratuite pour les enfants de Dakhla). L’académie de golf est destinée à accueillir les jeunes de 12 à 18 ans de la ville pour les initier à ce sport de haut niveau. Une équipe de moniteurs de golf, de coachs et d’éducateurs est chargée de ce programme de forma- multiplie les promotions à travers les chainement entre Dakhla et une grande tion, sur la base de deux sessions par prescripteurs : la presse internationale et métropole européenne. Le projet est mûr, semaine. Au total, l’investissement les voyagistes spécialisés en Europe. Pour ne reste plus qu’à choisir la ville, révèle s’élève à 30 millions de dirhams.o améliorer la connectivité de la destina- Zouiten.o tion, une liaison directe sera lancée pro- A. S. Jeudi 5 Novembre 2015 38

La légende de Saint-Exupéry • Aviateur, écrivain, poète, un qui disparaît à son tour. Antoine n’a alors que dix-sept ans, l’âge où il décroche homme engagé et porteur de son baccalauréat, et passe de l’insou- valeurs ciance à la vie d’adulte. Sa passion pour l’aviation ne l’a pas quitté. Ironie de son histoire, lui qui allait exceller en littéra- • Il est l’auteur du Petit Prince, ture, rate le concours de l’École navale à cause de résultats insuffisants dans les l’ouvrage de tous les records matières littéraires. Pendant toutes ces années, faites d’épreuves et de joies, Saint-Exupéry écrit de la poésie, inspi- • Inspiré, selon la légende, de rée par les avions, par la guerre ou par son périple dans le désert maro- ses premiers frissons amoureux. Alors que la mélancolie le gagne, cherchant un cain sens à sa vie, il est affecté en 1921 pour son service militaire en tant que mécani- cien au 2e régiment d’aviation de Stras- SOUVENT, une fin tragique hisse bourg, où il suit avec brio des cours de au rang de héros. Antoine de Saint-Exu- pilotage. En seulement un an, il est reçu péry en est un bon exemple. Mais ce pilote militaire et promu caporal à Istres, n’est pas seulement parce qu’il disparaît puis sous-lieutenant, avant d’être affecté en mer aux commandes de son avion de au 37e régiment d’aviation à Casablanca, chasse qu’il reste inscrit dans les mé- où il obtient son brevet civil. C’est au moires. Aviateur, il est aussi reporter, écri- Maroc qu’il réalise les croquis au fusain vain et poète. Son nom est à jamais lié à de ses compagnons de régiment, accom- l’ouvrage de tous les records, “Le Petit pagnés de légendes à l’encre turquoise, Prince”. Conte poétique et philosophique, parfois drôles, parfois graves, le tout il est le second ouvrage le plus vendu au réuni dans un carnet de dessins appelé monde après la Bible avec plus de 134 “Les copains”. De retour en France, il est millions d’exemplaires écoulés. De quoi victime d’un premier accident d’avion basculer dans la légende... au Bourget, qui lui vaudra une fracture du crâne. Loin d’être découragé, il sera t Aux côtés d’Antoine de Saint-Exupéry, Henri Guillaumet, lui-même pionnier de n Comme des envies pourtant sommé de rester au sol par la l’Aéropostale, qui a survécu à plusieurs jours d’errance dans les Andes après le famille de sa toute jeune fiancée, avec crash de son avion (Ph. L’Economiste) d’ailleurs qui il ne se mariera jamais, Louise de Vilmorin. L’ennui le guette… A douze ans seulement, il aime Avant que tout ne bascule à nouveau s’échapper à vélo vers l’aérodrome de en 1926, quand la compagnie Latécoère la ville de ses vacances. Il y passe tout (future Aéropostale) lui confie le trans- son temps à apprendre le fonctionnement port du courrier entre Toulouse et Dakar. des avions, interrogeant sans cesse les Une aubaine. mécaniciens et pilotes. L’école, pour lui, n’est pas une passion. Même s’il dé- montre vite des talents d’écriture. Mais il n Les années Maroc est heureux, auprès d’une mère aimante soucieuse d’offrir à ses enfants une édu- A la fin de l’année 1927, Saint-Exu- cation proche de leurs aspirations. Sa fa- péry est nommé chef d’escale à Tarfaya, mille, d’origine aristocratique, traverse qui s’appelait alors Cap Juby, dans le le drame de la disparition du père, alors sud marocain. La compagnie, qui voulait âgé de quarante et un ans. Des années étendre sa liaison de Casablanca à Dakar, plus tard, c’est son frère cadet François avait choisi cette escale pour le ravitaille- ment en essence des avions. Dans cette

Peu de temps avant la découverte de l’avion au large de Marseille, c’est le bracelet du pilote disparu qui est retrouvé au fond de la Méditerranée. Le bijou est gravé des noms d’Antoine de Saint-Exupéry et de t Antoine de Saint-Exupéry épouse l’écrivaine et artiste salvadorienne Consuélo Consuélo, sa femme Suncin-Sandoval au château d’Agay le 21 avril 1931. Pour cette célébration (Ph. L’Economiste) religieuse, la mariée choisie une robe en dentelle noire (Ph. L’Economiste) t

Jeudi 5 Novembre 2015 39 continue d’illuminer le Sahara ville, bordée d’un côté par le Sahara et de l’autre par l’Atlantique, sa mission est triple: aviateur, ambassadeur et explora- teur. Il y restera en faction dix-huit mois Antoine à une période où ce territoire est adminis- de Saint- tré par l’Espagne. Afin de négocier des Exupéry, libérations de pilotes otages, il est chargé passionné de tisser des liens avec les tribus locales d’avia- insoumises, partageant le thé et apprenant tion depuis la langue arabe. Cette période de grande l’enfance, apprend à solitude en plein désert lui inspire “Cour- piloter pen- rier Sud”, son premier roman publié en dant son ser- 1929, mais aussi “Citadelle” et, comme vice militaire, le dit la légende, les prémices du Petit avant de tra- Prince. Aujourd’hui encore, pour faire vailler pour vivre cette région qui semble laissée aux la compagnie prises du temps, du sable et des embruns Latécoère (future salés, Tarfaya est une étape phare des in- Aéropostale) conditionnels de Saint-Exupéry. (Ph. L’Economiste) n Profession reporter t

Avant de voir la compagnie s’essouf- fler, il contribue au développement de l’Aéropostale en Amérique du Sud. Son second roman “Vol de nuit”, véritable succès littéraire, raconte ses années en Ar- gentine. Il se marie en 1931 avec l’écri- vaine et artiste salvadorienne, Consuelo Suncín-Sandoval. Une véritable et sincère histoire d’amour. Saint-Exupéry demeure Antoine pilote d’essai et pilote de raid, mais pour de Saint- gagner sa vie, il devient journaliste d’oc- Exupéry à casion pour de grands reportages. Il part Cap Juby au Vietnam, à Moscou et en Espagne en (Tarfaya) avec le 1936 pour couvrir la guerre civile. Sa ré- colonel de flexion sur la condition humaine, qu’il la Pena, en diffuse au gré de ses ouvrages littéraires, 1928 est nourrie de ces voyages. C’est ainsi (Ph. que paraît en 1939, “Terre des hommes”, L’Economiste) où l’on peut lire “ce que j’ai fait, je te le

jure, jamais aucune bête ne l’aurait fait”. t La phrase rendue célèbre par l’aviateur Henri Guillaumet, qui a survécu à plu- sieurs jours d’errance dans les Andes après le crash de son avion. C’est ainsi qu’ils côtoient d’autres péry est officiellement n Quand la Seconde Guerre exilés célèbres comme Ingrid Bergman, porté disparu. Le pays mondiale éclate Jean Gabin, Greta Garbo, Marlène Die- en guerre empêchant “Le Petit trich ou Jean Renoir. Mais s’engager toute recherche. Ce Prince” Dès 1939, il est affecté dans une es- pour Saint-Exupéry ne peut passer que n’est que cinquante- est un par des actions de vol. Malgré plusieurs six ans plus tard, en conte cadrille de reconnaissance aérienne de poétique l’Armée de l’air. D’abord récompensé accidents, une santé fragile et le poids 2000, que l’épave est et philo- de la Croix de guerre pour ses exploits, de l’âge, il reprend du service actif dans retrouvée au large de sophique, il quitte la France à l’armistice pour New l’aviation, toujours dans la reconnais- Marseille. rempli de York, espérant faire entrer en guerre les sance aérienne. Chargé d’une mission P e u d e t e m p s sages cita- Américains. C’est sur ces terres nord- de cartographie, il décolle de l’aéroport avant, c’est la gour- tions, qui s’est écou- américaines qu’Antoine écrira “Pilote près de Bastia Poretta en Corse, seul mette du pilote qui est aux commandes de son Lockheed P-38 retrouvée au fond de la lé à plus de guerre” et “Le Petit Prince”, publié en de 134 1943. Le temps d’un bonheur retrouvé Lightning. Méditerranée, gravée millions auprès de sa femme Consuelo qui obtient Nous sommes le 31 juillet 1944, il des noms d’Antoine et d’exem- enfin son visa pour le rejoindre. Entre le est 8 heures 25 du matin. Cinq minutes de Consuelo.o plaires couple et leurs amis artistes, un réseau seulement se passent et le dernier écho de résistance se tisse. radar est signalé. Antoine de Saint-Exu- Stéphanie JACOB t

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Les provinces du Sud dans le recensement 2014

Centre-ville de Laâyoune. La métropole des provinces du Sud aimante les mouvements des populations de toute la région (Ph. Bziouat) n Le niveau moyen d’éducation celles qui disposent de la plus jeune population du pays sachant qu’au plan Tanger - Tétouan le plus élevé du Maroc national la tendance ces années est plus Al Hoceima au vieillissement. Justement, le vieillis- «Taux d’accroissement sement des régions Dakhla-Oued-Edda- Rabat-Salé n Une population encore plus hab et Laayoune-Sakia El Hamra est le annuel moyen de Kénitra Fès plus faible du Maroc avec 3,5 et 5,4% Grand Casablanca Meknès jeune que la tendance nationale la population» Settat respectivement. Il faut dire que le taux Béni Mellal Oriental de fécondité dans ces régions est le plus Khénifra élevé au Maroc. Au niveau de Dakhla- Marrakech I la tendance de croissance an- Safi Drâa S Oued-Eddahab, il se situe à 2,9. Tafilalet nuelle de la population marocaine est à En parallèle, la population des pro- la baisse sur le plan national, la trajec- vinces du Sud est celle qui présente le Souss-Massa toire s’inverse au niveau des provinces taux de scolarisation le plus important (Source: HCP) du Sud. Juste dans les deux régions du pays. Le Haut Commissariat au Plan Guelmim Dakhla-Oued-Eddahab et Laayoune- rapporte que ce taux culmine à plus de Oued Noun Sakia El Hamra, le taux d’accroisse- 97% dans les régions de Laayoune-Sa- ment de la population dépasse les 1,5% kia El Hamra et Dakhla-Oued Eddahab. Laâyoune Moins de 1% contre 1,25% au niveau national. Plu- Mieux, la proportion de la population Sakia Al Hamra 1 à Moins de 1,5% sieurs facteurs sont derrière cette pro- de ces régions disposant au moins du gression. D’abord l’urbanisation. Il faut niveau d’enseignement du collège dé- 1,5% et plus dire que le reclassement de certaines passe les 40% à Laayoune-Sakia Hamra. localités rurales et l’extension du pé- Elle n’atteint même pas ce seuil dans Contrairement à la tendance sur le plan national, la rimètre urbain profitent fortement aux le Grand Casa-Settat (39,3%) et dans Dakhla-Oued population des provinces du Sud continue à croître. provinces du Sud. Rabat-Salé-Kenitra (37,1%). Par consé- Ed-Dahab Selon le dernier recensement, le taux quent, l’analphabétisme est le plus Elle progresse de plus de 1,5% alors qu’à l’échelle nationale, le taux d’accroissement démographique d’urbanisation de la région Laayoune- faible dans les régions de Laâyoune-Sa- baisse à 1,25% Sakia El Hamra est en effet le plus im- kia El Hamra (20,3%) et Dakhla-Oued portant du Royaume. Avec plus de 93% Eddahab (23,9%). de sa population en milieu urbain, la ré- En ce qui concerne l’habitat, la pro- y reste assez faible. Elle est de 42% à Laayoune-Sakia El Hamra (2,3%) et gion est la plus urbanisée du pays, bien portion de ménages vivant dans des bi- Dakhla-Oued Eddahab, à 55% à Guel- Guelmim-Oued Noun (5,1%). A croire loin devant le Grand Casablanca-Settat donvilles ou habitat sommaire est faible mim-Oued Noun. Mais le parc de loge- que l’extension du périmètre urbain (73,6%) et Rabat-Salé-Kenitra (69,8%) dans les provinces du Sud. Elle n’est ment dans les provinces du Sud reste le profite bien aux provinces du Sud. o dans un contexte de baisse de la crois- que de 1,5 à Guelmim-Oued Noun par plus jeune du Royaume. Les logements sance moyenne de la population maro- exemple. Ceci étant, la part des mé- âgés de 50 ans et plus sont moins fré- Moulay Ahmed BELGHITI caine. Les provinces du Sud sont aussi nages propriétaires de leur logement quents à Dakhla-Oued Eddahab (1,5%), Jeudi 5 Novembre 2015