Le Parti Des Communistes
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H DA Collection « Faits & Idées » JACQUES BOUVERESSE, Les Premiers Jours de l’inhumanité ADELINE DE LÉPINAY, Organisons-nous ! Manuel critique COLLECTIF, Notre corps, nous-mêmes LE PARTI DES COMMUNISTES Convaincu·es que l’écriture inclusive pose des questions essentielles mais n’y apporte pas encore de réponses pleinement satisfaisantes, nous avons choisi pour chaque livre publié, en accord avec son auteur·rice et selon l’avancée des débats en cours, des solutions adaptées au sujet abordé et au public visé. Couverture et conception graphique r2 Katja van Ravenstein Mise en page Mathieu Robert et Ingrid Balazard Édition Marie Hermann, Sylvain Laurens et Laure Mistral Hors d’atteinte remercie Alice Kremer pour son aide précieuse dans la dernière ligne droite. Cet ouvrage a été rédigé dans le cadre de travaux effectués au sein de l’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (INRAE – CESAER, Dijon). Photographie de couverture : Meeting Parti communiste français (PCF), 10 juin 1968. Photographie de Claude Poensin-Burat. Fonds France-Soir. Bibliothèque historique de la Ville de Paris. © Jacques Boissay/Fonds France-Soir/BHVP/Roger-Viollet Photographie d’intérieur : Cinquantenaire de L’Humanité, Ivry-sur-Seine, 1954. © Archives municipales Ivry-sur-Seine. © Hors d’atteinte, 2020 19, rue du Musée 13001 Marseille www.horsdatteinte.org ISBN : 978-2-490579-59-4 ISSN : 2677-8041 LE PARTI DES COMMUNISTES Histoire du Parti communiste français de 1920 à nos jours Julian Mischi Glossaire des sigles AIT : Association internationale des travailleurs (1864-1871) Arac : Association républicaine des anciens combattants BP : Bureau politique CAP : Certificat d’aptitude professionnelle CC : Comité central CDL : Comité départemental de libération CEP : Certificat d’études primaires CFDT : Confédération française démocratique du travail CFTC : Confédération française des travailleurs chrétiens CGPT : Confédération générale des paysans travailleurs CGT : Confédération générale du travail CGTU : Confédération générale du travail unitaire CNR : Conseil national de la Résistance CNT : Confédération nationale du travail (Espagne, 1910) CRRI : Comité pour la reprise des relations internationales CRS : Compagnies républicaines de sécurité CVIA : Comité de vigilance des intellectuels antifascistes ENA : Étoile nord-africaine FFI : Forces françaises de l’intérieur FLN : Front de libération nationale (Algérie) FN : Front national (de lutte pour l’indépendance de la France) FO : Force ouvrière FSGT : Fédération sportive et gymnique du travail 9 FTP : Francs-tireurs et partisans FUJP : Forces unies de la jeunesse patriotique GAM : Groupe d’action municipale GOPF : Groupe ouvrier et paysan français IC : Internationale communiste, ou Troisième Internationale ISR : Internationale syndicale rouge ITC : Ingénieurs, techniciens et cadres JC : Jeunesses communistes JCR : Jeunesse communiste révolutionnaire LCR : Ligue communiste révolutionnaire LDH : Ligue des droits de l’homme LFI : La France insoumise LO : Lutte ouvrière MOI : Main-d’œuvre immigrée MRP : Mouvement républicain populaire OCI : Organisation communiste internationaliste OS : Ouvrier spécialisé OS : Organisation spéciale PCA : Parti communiste algérien PCF : Parti communiste français PCI : Parti communiste italien PCUS : Parti communiste d’Union soviétique Poum : Parti ouvrier d’unification marxiste PPF : Parti populaire français PS : Parti socialiste PSU : Parti socialiste unifié PTT : Poste, télégraphe et téléphones PUP : Parti d’unité prolétarienne RDA : Rassemblement démocratique africain RDA : République démocratique allemande RGASPI : Archives d’État russes pour l’histoire sociale et politique 10 RPF : Rassemblement du peuple français SFIC : Section française de l’internationale communiste SFIO : Section française de l’internationale ouvrière SMC : Section de la montée des cadres SNCF : Société nationale des chemins de fer français STO : Service du travail obligatoire UEC : Union des étudiants communistes UFF : Union des femmes françaises UJCml : Union des jeunesses communistes marxistes- léninistes UJFF : Union des jeunes filles de France UJRF : Union des jeunesses républicaines de France Unef : Union nationale des étudiants de France URSS : Union des républiques socialistes soviétiques VO : Voix ouvrière 11 Introduction Si l’idée d’un mouvement communiste puissant renvoie assu- rément au passé, ses ambitions et ses écueils sont pleinement d’actualité : constitution d’une solidarité trans nationale, articulation entre combat politique et luttes sociales, organi- sation d’une résistance populaire face au capitalisme, confis- cation du mouvement social par les appareils, tensions entre radicalité révolutionnaire et implication dans le jeu politique institutionnel… Le fait de chercher à comprendre l’histoire du mouvement communiste, sa réalité populaire et ses apories tragiques résonne fortement avec les préoccupations politiques et théoriques de celles et ceux qui ne se satisfont pas, aujourd’hui, de l’ordre des choses néolibéral. En ce sens, revenir sur l’histoire du communisme français, c’est s’interroger sur la possibilité d’une organisation ancrée dans les milieux populaires, étudier les enjeux de la démocratie interne face aux logiques bureaucratiques des partis, ou encore réfléchir à l’articulation du combat de classe avec la lutte contre la domination masculine et l’oppression raciste. Surtout, la mobilisation communiste met en évidence ce qui hante la démocratie libérale depuis le xixe siècle : la représentation politique des classes populaires. Elle porte la contestation d’un système où les gouvernants proviennent des classes socialement dominantes et défendent leurs intérêts particuliers sous l’étendard de valeurs démocratiques 13 Le parti des communistes universelles. « Dictature du prolétariat », « démocratie réelle », « véritable », « populaire », « avancée »… Tout un répertoire doctrinal, différent selon les périodes, est mobilisé par les communistes pour dénoncer la confiscation du régime parlementaire par les élites sociales. La lutte politique qu’ils mènent pour un « gouvernement populaire » ou la « République française des soviets » est indissociable d’un combat contre la domination économique de la bourgeoisie, contre l’emprise des « trusts » et des « monopoles » sur la vie politique. Elle met ainsi en lumière un affrontement de classe qui, du secteur des entreprises au champ politique, se recom- pose continuellement jusqu’à aujourd’hui. L’ambivalence tragique d’un mouvement d’émancipation La France est – avec l’Italie – le pays d’Europe de l’Ouest où le mouvement communiste a été le plus puissant. Le parti communiste a été un acteur central de la vie politique française au xxe siècle, il a joué un rôle crucial dans la vie de millions de femmes et d’hommes engagés dans l’espoir d’un monde plus juste, débarrassé du capitalisme. Leur lutte a donné lieu à des avancées sociales considérables, notamment pendant le Front populaire et après la Libération. Ses mili- tants ont dû traverser des périodes de répression intense, des moments d’euphorie collective mais aussi, pour beaucoup, de profondes désillusions. Vecteur d’entraide dans les usines et les quartiers, outil de lutte contre la domination patronale et l’exclusion politique des classes populaires, l’engagement communiste fut également synonyme de sectarisme stalinien et de confiscation des aspirations révolutionnaires. 14 Introduction Avoir à l’esprit cette ambivalence permettra d’éviter une lecture simpliste de l’action des militants français. L’ambi- tion de cet ouvrage est de rendre compte de leurs espoirs et de leur dévouement sans négliger leur intégration dans des logiques d’appareil, potentiellement conservatrices, articu- lées avec la politique de la Russie soviétique. L’effondrement de l’Union des républiques socialistes soviétiques (URSS) en 1991 et le déclin continu du Parti communiste français (PCF) dans la dernière période appellent plus que jamais l’abandon des visions schématiques fondées sur des juge- ments de valeur manichéens, au profit d’un regard attentif à cette complexité mais aussi aux leçons politiques que livre cette histoire séculaire. C’est au nom de la défense du prolétariat, trahi par les élites socialistes et syndicales qui ont tourné le dos à l’inter- nationalisme ouvrier, qu’émerge le mouvement communiste en France au sortir de la Première Guerre mondiale. Sa genèse se situe à la confluence des mutations du mouvement ouvrier français et de la cristallisation des débats socialistes autour de la révolution d’octobre 1917. Celle-ci incarne progressivement l’image d’un « pouvoir prolétarien » luttant contre la guerre et pour l’émancipation des travailleurs à travers le monde, malgré l’hostilité des puissances impéria- listes. À l’issue du congrès de Tours, en décembre 1920, une large majorité de délégués du Parti socialiste décide d’adhérer à l’Internationale communiste. Créée l’année précédente sous l’impulsion de Lénine et des bolcheviks, celle-ci n’est qu’une étape dans la longue structuration d’une organisation communiste en France. Ce qui deviendra le parti communiste met en effet du temps à se stabiliser, puis connaîtra de fortes transformations pendant son siècle d’existence, avec des 15 Le parti des communistes phases de repli et d’ouverture, des périodes de participation ou de soutien au gouvernement, mais aussi des séquences d’affrontements violents et de recours à des actions clandestines. Le parti doit également s’adapter aux signaux changeants