LeMonde Job: WMQ1311--0001-0 WAS LMQ1311-1 Op.: XX Rev.: 12-11-97 T.: 10:59 S.: 111,06-Cmp.:12,11, Base : LMQPAG 15Fap:99 No:0340 Lcp: 196 CMYK

EN ÎLE-DE- a Demandez « aden », le guide culturel

CINQUANTE-TROISIÈME ANNÉE – No 16421 – 7,50 F JEUDI 13 NOVEMBRE 1997 FONDATEUR : HUBERT BEUVE-MÉRY – DIRECTEUR : JEAN-MARIE COLOMBANI Les nouvelles priorités de La Déclaration b Après le social et l’économie, le gouvernement s’attaque aux réformes de société universelle b Ses objectifs : justice, police, immigration, exclusion, parité, cumul des mandats, aménagement de l’Unesco du territoire b « Le Monde » raconte le dernier séminaire du cabinet du premier ministre sur le génome UNE NOUVELLE PHASE de ment de la Sécurité sociale) qui a l’action gouvernementale est ou- suivi une victoire électorale inat- verte. En organisant, samedi 8 no- tendue, le premier ministre entre humain vembre, au château de Champs- dans la période des échéances sur-Marne (Seine-et-Marne), un qu’il a lui-même choisies. Après L’UNESCO a adopté, mardi « séminaire » réservé à l’ensemble un petit semestre consacré, en 11 novembre, une Déclaration uni- des collaborateurs de son cabinet, priorité, aux dossiers écono- verselle sur le génome humain et afin d’en renforcer la cohérence et miques, industriels et sociaux, les droits de l’homme. Adopté par RANCINAN/SYGMA la cohésion, le premier ministre a M. Jospin va insister sur l’aspect les 186 Etats signataires de la a CINÉMA clos les cinq premiers mois de son « sociétal » et institutionnel de Charte des Nations unies, ce texte action. Il a aussi donné le coup son action : immigration, exclu- proclame que « chaque invidu a d’envoi d’une nouvelle séquence sion, police, justice, aménagement droit au respect de sa dignité et de Resnais du travail du gouvernement. du territoire et modernisation de ses droits, quelles que soient ses ca- Après le social et l’économie, Lio- la vie politique (parité, cumul des ractéristiques génétiques ». Il nel Jospin s’attaque aux réformes mandats, etc.). ajoute : « Cette dignité impose de ne l’enchanteur politiques et de société. Les grandes orientations de la pas réduire les individus à leurs ca- Le Monde raconte cette réunion politique gouvernementale seront ractéristiques génétiques. » DANS SON nouveau film, On qui a permis à Olivier Schrameck, à l’ordre du jour d’une des pro- Cette déclaration constitue la connaît la chanson, Alain Res- directeur de cabinet du chef du chaines réunions régulières de mi- base juridique internationale sur nais susbtitue aux dialogues le gouvernement, de faire le bilan de nistres, probablement le 11 dé- laquelle devront s’appuyer les Etats meilleur de la chanson populaire la déclaration de politique géné- cembre. Celle qui est prévue, jeudi lorsqu’ils élaboreront leur législa- française. A soixante-quinze rale prononcée, le 19 juin devant 13 novembre à Matignon, en pré- tion nationale. Des conventions ans, le metteur en scène les députés par M. Jospin. Trois sence des secrétaires d’Etat, sera pourraient être adoptées par construit une réjouissante autres collaborateurs du premier consacrée au prochain sommet l’ONU afin d’interdire notamment, comédie sentimentale, alerte, ministre ont également présenté sur l’emploi de Luxembourg et à la au niveau mondial, l’utilisation à émouvante. Son quinzième des exposés sur la situation poli- présentation de la première réu- des fins belliqueuses des orga- long-métrage est aussi une ré- tique, économique et sociale. nion, fixée au 19 novembre, du nismes génétiquement modifiés. flexion sur la réalité et la fiction. Au terme du calendrier imposé conseil de sécurité intérieure. (sommet européen d’Amsterdam, Lire page 21 Lire page 24 projet de budget, plan de finance- Lire page 5 et notre éditorial page 14 L’« îlot 16 » Le Vietnam sort ses petits plats pour la francophonie a Kodak supprime HANOÏ met offre surtout au Vietnam l’occasion de Dinh, qui n’était qu’une salle de théâtre. Un 10 000 emplois sous l’Occupation de notre envoyé spécial s’équiper et de se roder : Hanoï sera l’hôte, spacieux centre de presse a été aménagé à Le numéro un mondial de la pellicule L’Opéra de Hanoï, construit en 1908 sur le en juillet prochain, des réunions annuelles ses côtés. a aussi contribué, entre photographique a annoncé la suppres- JEAN TIBERI, maire de Paris, modèle du Palais-Garnier de Paris, a retrou- de l’Association des nations de l’Asie du Sud- autres, à la création d’un Musée national sion de 10 000 emplois, soit plus de a a rendu publics, mercredi vé sa splendeur. Huit tonnes de marbre ont Est (Asean) et, en décembre 1998, d’un som- d’ethnographie (une dépense de 18 millions 10 % de ses effectifs. p. 15 12 novembre, deux rapports consa- été importées d’Italie pour en refaire les es- met de cette même organisation. En outre, de francs, dont 3 millions à la charge de la crés, l’un aux immeubles du do- caliers majestueux. Inauguré en 1911, il avait le Vietnam est sensible au geste de Jacques France), qui a été inauguré par le président maine privé de la Ville de Paris, abrité en 1946 la première session parlemen- Chirac, qui, quatre ans après François Mit- de la République. l’autre aux conditions d’acquisitions taire du Vietnam indépendant. Depuis, il terrand, en profite pour lui rendre une visite Pour un pays qui ne s’ouvre sur le reste du a L’Allemagne par la Ville, pendant l’Occupation, avait subi les ravages de l’humidité et d’un officielle, en préalable au sommet de la fran- monde que depuis une dizaine d’années et d’immeubles situés dans l’ancien cruel manque d’argent. Moyennant une cen- cophonie. dont le revenu annuel par tête est encore in- inquiète « îlot 16 » du Marais. Rédigé par taine de millions de francs de travaux, à la Accueilli, mercredi 12 novembre, à Hanoï férieur à 2 000 francs, accueillir quelque La baisse des rentrées fiscales en Alle- Noël Chahid-Nourai, président du charge des Vietnamiens, le voilà, de nouveau par une garde d’honneur et des jeunes 2 000 délégués francophones venus d’une Conseil du patrimoine privé, ce der- resplendissant au cœur de Hanoï, prêt à ac- femmes en tenue traditionnelle agitant des cinquantaine de pays n’est pas une mince af- magne traduit les difficultés écono- nier rapport tend à montrer que les cueillir la soirée de gala et la conférence de bouquets de fleurs, a aussitôt faire. miques du pays et une certaine paraly- expropriations se sont déroulées presse de clôture du septième Sommet de la engagé une série d’entretiens avec le pré- Paris y a contribué à hauteur de 11 millions sie politique. p. 2 « sans discrimination entre proprié- francophonie. sident Tran Duc Luong. Les discussions ont de francs, 1 500 stages ont été organisés en taires juifs et non juifs ». Selon Cette première réunion francophone en lieu au palais présidentiel, un bâtiment ocre France pour des Vietnamiens, 125 limousines M. Chahid-Nourai, la question n’est Asie, qui commencera vendredi 14 no- datant de l’époque coloniale, qui fut la ré- ont été transportées par avion depuis Paris, a donc pas, a priori, celle des spolia- vembre, ne risque pas de passer inaperçue. sidence du gouverneur de l’Indochine fran- et un chapiteau, d’une capacité de Le vrai début tions (il n’y en aurait pas eu), mais C’est la première fois, en deux mille ans çaise. 2 500 places, monté pour abriter un banquet celle du montant des indemnités d’histoire, que le Vietnam accueille une ren- C’est la France qui a doté la capitale du offert par Jacques Chirac, a été transporté du procès Papon versées aux propriétaires expropriés. contre internationale. S’il s’ouvre avec sym- Vietnam, moyennant 45 millions de francs, par bateau. La cour d’assises va analyser le rôle pathie à la francophonie, qui lui donne une d’un centre de conférences internationales exact du secrétaire général de la pré- Lire page 7 spécificité dans le concert asiatique, ce som- de 6 000 m2 pour succéder au palais Ba- Jean-Claude Pomonti fecture de Bordeaux dans la déporta- tion de 1 500 juifs entre 1942 et 1944. Les poisons POINT DE VUE p. 8 Y a-t-il encore un avenir français a Cuba : de la F1 le monde de Rosa pour nos entreprises ? Après l’effondrement du bloc sovié- tique, la famille de Rosa, à La Havane, par Edouard Balladur a redécouvert les restrictions et le mar- ché noir. p. 12 ’univers de l’économie mêmes conséquences : chaque s’unifie, les barrières grande entreprise ou presque tombent, les réglemen- tente de devenir plus grande en- a tations se simplifient core, de prendre le contrôle de Paix bloquée L ses concurrents, de disposer d’un quand elles ne sont pas suppri- mées, les mouvements de capi- réseau mondial. au Proche-Orient BERNIE ECCLESTONE taux vont d’une place à l’autre, Cependant, à l’exception de la La conférence économique de Doha va cherchant la meilleure rentabilité. Grande-Bretagne, qui profite du être boycottée par les principaux pays LE PARTI travailliste s’est enga- Les entreprises ne sont plus pro- rôle international de la place fi- arabes, qui protestent contre le gel du gé à rembourser environ 10 mil- nancière de Londres, tous les tégées, elles ne sont plus à l’abri dialogue israélo-palestinien. p. 4 lions de francs à Bernie Eccles- de prises de contrôle amicales ou pays d’Europe et le Japon se sont tone, le mandarin de la formule 1, hostiles. C’est un fait. Nous ne donné, de longue date, des qui les lui avait offerts quelques pourrons pas l’empêcher ni arrê- moyens de rendre plus difficile semaines avant l’élection de Tony ter l’unification de l’Europe, pas pour l’étranger l’accès à leur sec- a « Le Monde Blair. Le Labour nie que ce cadeau plus que celle du monde. teur financier. Cela passe non pas l’ait conduit à prendre position Le capital des entreprises fran- par des réglementations, mais des initiatives » par des restructurations impor- pour la publicité du tabac en F1. çaises est de moins en moins Dans notre supplément, un dossier sur français et beaucoup d’entre tantes qui ont pour but d’aug- Lire page 20 elles, spécialement les plus menter la taille des groupes : plus la longue marche des thésards vers grandes, ont pour actionnaires, grande est la masse des moyens l’emploi. Quatorze pages d’annonces Allemagne, 3 DM ; Antilles-Guyane, 9 F ; Autriche, dans une proportion de plus en nécessaires pour prendre le classées. 25 ATS ; Belgique, 45 FB ; Canada, 2,25 $ CAN ; Côte-d’Ivoire, 850 F CFA ; Danemark, 15 KRD ; plus forte, des capitaux étrangers. contrôle d’une entreprise, moins Espagne, 225 PTA ; Grande-Bretagne, 1 £ ; Grèce, Le mouvement s’accélère. L’ar- vulnérable elle est. Le poids est 450 DR ; Irlande, 1,40 £ ; Italie, 2900 L ; Luxembourg, International ...... 2 Finances/marchés..... 18 46 FL ; Maroc, 10 DH ; Norvège, 14 KRN ; Pays-Bas, rivée en France de capitaux un élément de la dissuasion. France ...... 5 Aujourd’hui...... 20 3 FL ; Portugal CON., 250 PTE ; Réunion, 9 F ; étrangers à la recherche de la Sénégal, 850 F CFA ; Suède, 16 KRS ; Suisse, 2,10 FS ; Société ...... 7 Jeux ...... 23 Tunisie, 1,2 Din ; USA (NY), 2 $ ; USA (others), 2,50 $. rentabilité la plus fructueuse aug- Lire la suite page 13 Carnet...... 10 Météorologie...... 23 mente. L’Etat n’a plus la légitimi- Annonces classées.... 10 Culture...... 24 té ni les moyens de bloquer les Régions...... 11 Guide...... 27 restructurations en cours. Edouard Balladur, ancien Horizons ...... 12 Abonnements...... 28 Bruxelles s’y opposerait de toute premier ministre, est député Entreprises ...... 15 Kiosque...... 28 façon. (RPR) de Paris (12e circonscrip- Communication ...... 17 Radio-Télévision...... 29 Autre phénomène qui a les tion). LeMonde Job: WMQ1311--0002-0 WAS LMQ1311-2 Op.: XX Rev.: 12-11-97 T.: 10:52 S.: 111,06-Cmp.:12,11, Base : LMQPAG 15Fap:99 No:0305 Lcp: 196 CMYK

2 INTERNATIONAL LE MONDE / JEUDI 13 NOVEMBRE 1997

EUROPE Le ministre allemand pit de mauvaises rentrées fiscales, les rentrées fiscales seraient infé- persistance d’une faible activité in- SURE décidée par M. Waigel a été de des finances, Theo Waigel, a dû, un budget fédéral dans les normes rieures aux prévisions : de 17,3 mil- térieure (la croissance est tirée par reporter un certain nombre de rem- mardi 11 novembre, prendre une sé- de déficit imposées par le traité de liards de deutschemarks en 1997 et les exportations) et les carences boursements dûs, en 1997 et 1998, rie de mesures d’urgence pour pou- Maastricht. b UNE COMMISSION du de 22,4 millards en 1998. Le manque d’un système fiscal toujours en mal au titre de la dette publique héritée voir boucler en 1997 et 1998, en dé- ministère des finances a établi que à gagner s’explique à la fois par la de réforme. b LA PRINCIPALE ME- de l’ex-RDA. L’Allemagne peine à boucler un budget dans les normes de Maastricht Le ministre des finances, Theo Waigel, a encore dû faire preuve d’imagination comptable pour compenser un manque à gagner fiscal pour 1997 et 1998 ; il a notamment décidé de différer le remboursement de dettes héritées de l’ex-RDA

BONN sonnes (en données corrigées des penses de l’Etat, décidé en juin lisent pas eux aussi des efforts. de notre correspondant variations saisonnières), entraîne puis en octobre, devrait permettre Car si l’Allemagne a été prompte à Le ministre allemand des fi- une baisse des recettes fiscales et d’économiser 3 milliards, tandis imposer un carcan budgétaire à nances, Theo Waigel, a pris, mardi sociales. que l’Agence fédérale pour l’em- ses partenaires européens, elle ne 11 novembre, une série de mesures Le système fiscal allemand est ploi (Bundesanstalt für Arbeit), parvient pas à le faire accepter à d’urgence pour éviter un nouveau devenu un véritable gruyère. En qui verse les indemnités chômage, ses propres Länder ! M. Waigel dérapage budgétaire en 1997 et en dépit de taux d’imposition margi- va recevoir près de 4 milliards de tente d’imposer sans succès de- 1998 et respecter les critères de naux élevés, la part des impôts – moins que prévu. puis un an un pacte qui limite l’en- Maastricht. Il y avait effective- hors cotisations sociales – est dettement des Etats régionaux. ment urgence, car les impôts ne tombée à 22 % du PIB allemand, VU DES LÄNDER L’objectif de M. Waigel serait de rentrent pas dans les caisses de soit 1 % de moins qu’en 1994. De Le ministère des finances va sur- partager le déficit budgétaire de l’Etat. Le groupe d’experts chargé nombreuses déductions ou niches tout mettre à contribution la 3 % autorisé par le traité de Maas- d’évaluer deux fois par an l’évolu- fiscales permettent en effet aux structure qui gère les dettes de tricht entre l’Etat fédéral et les or- tion des rentrées fiscales a rendu particuliers et aux entreprises de l’ancienne Allemagne de l’Est ganismes sociaux d’un côté, les publiques, le même jour, de réduire leur assiette imposable. (325 milliards de marks). Cette Länder et les communes de sombres prévisions : les recettes Des contribuables fortunés structure va tout simplement rem- l’autre. fiscales de l’Etat, des Länder et des peuvent s’arranger pour ne pas bourser, en 1997, 6 milliards de Les Etats s’y refusent pour l’ins- communes allemandes devraient payer un centime d’impôt en réali- marks (0,2 % du PIB) de dettes de tant et veulent avoir le droit, avec être, pour 1997, inférieures de sant des investissements dans moins que prévu. En octobre, il les communes, de réaliser plus de 17,3 milliards de deutschemarks l’immobilier locatif en Allemagne avait déjà été prévu que cette la moitié du déficit total. Une diffi- aux prévisions réalisées en mai, de l’Est. Les entreprises alle- structure réduirait ses rembourse- culté consiste aussi à déterminer qui parlaient de recettes d’environ mandes, en dépit de bénéfices re- ments pour 1998, afin de compen- qui paiera, le cas échéant, les 800 milliards. Le trou devrait at- cords, profitent toujours de cré- ser la baisse de l’impôt de solidari- amendes infligées à l’Allemagne si teindre 22,4 milliards en 1998. Le dits d’impôts consécutifs aux té qui sert à financer la celle-ci ne respecte pas le pacte de manque à gagner pour le seul Etat pertes entraînées par les restruc- reconstruction de l’Allemagne de stabilité. Le dossier est compliqué fédéral est de 6,7 milliards cette turations draconiennes entre- l’Est (Le Monde du 4 octobre). La par la contestation des Länder année et de 9,5 milliards pour prises depuis 1993. « Daimler-Benz manœuvre est habile : en décidant ment, cette fois-ci, le SPD ne s’est berg a annoncé, dès lundi, un gel riches, comme la Bavière, le Bade- 1998. ne paie pas d’impôt sur les bénéfices d’étaler le remboursement de ses pas attardé sur les opérations des dépenses. Son ministre-pré- Wurtemberg, mais aussi la Hesse La faiblesse des rentrées fiscales depuis des années », explique Al- dettes, le gouvernement s’offre comptables du gouvernement, sident Erwin Teufel (CDU) a esti- et la Rhénanie du Nord-Westpha- peut surprendre dans un pays où fons Kühn, économiste pour les une marge de manœuvre finan- précisant que l’Allemagne respec- mé que les baisses de recettes ne lie. Ceux-ci réclament une réforme la croissance devrait atteindre, se- chambres d’industrie et de cière sans avoir à lever de nou- terait les critères de Maastricht, à pourront pas être exclusivement du système de compensation fi- lon les prévisions des six princi- commerce allemandes (DIHT). veaux impôts ni faire apparaître l’unisson avec M. Waigel, même si compensées par la baisse des dé- nancière qui permet aux Länder paux instituts économiques, 2,4 % M. Waigel a pris des mesures de nouveaux déficits. le critère d’endettement, de 60 % penses et qu’il faudra avoir re- pauvres – ceux de l’ancienne RDA, en 1997 et 2,8 % l’année suivante. pour redresser la barre. Pour 1998, Le SPD a souvent protesté du PIB, ne sera certainement pas cours à l’emprunt. Berlin, mais aussi la ville-Etat de Mais la reprise est tirée par les ex- la principale mesure consiste à cé- contre les « combines comptables » respecté en 1997. Cette situation montre l’urgence Brême et la Sarre – d’être aidés portations, qui ne rapportent pas der pour 8 milliards de marks d’ac- du gouvernement et parlé d’« opé- Si le gouvernement a réagi qu’il y a en Allemagne à instaurer par les plus fortunés. Ils ne veulent un pfennig de TVA supplémen- tions Deutsche Telekom. Pour rations Goldfinger », la première promptement au creusement de un pacte de stabilité qui force les plus payer pour les Etats jugés dé- taire à l’Etat, tandis que la hausse 1997, M. Waigel a raclé les fonds ayant été la tentative malheureuse son déficit, les Länder doivent aus- Länder à respecter les critères favorisés ou mauvais gestion- continue du chômage, qui tou- de tiroir : la privatisation de Luf- entreprise au printemps par si trouver un moyen de compenser d’orthodoxie budgétaire. Les naires. chait pour la première fois, en oc- thansa a rapporté 670 millions de M. Waigel de réévaluer le stock leur manque à gagner. Un économies du Bund (Etat fédéral) tobre, plus de 4,5 millions de per- plus que prévu, le gel des dé- d’or de la Bundesbank. Curieuse- exemple : l’Etat du Bade-Wurtem- sont inutiles si les Etats ne réa- Arnaud Leparmentier La baisse de recettes fiscales allemandes Le patronat et les conservateurs britanniques traduit l’urgence des réformes structurelles divorcent sur la question de l’euro BONN Quel crédit apporter à ce type de président du Parti social-démocrate LONDRES les hostilités avec lui. Jamais depuis sion à l’euro. Le second, publié par de notre correspondant déclarations ? Depuis des se- Oskar Lafontaine ne voulait pas de notre correspondant 1980, tories et patronat n’ont été le Daily Telegraph du 10 novembre, Il y a urgence à réformer le sys- maines, coalition et opposition faire de cadeau à la coalition, tandis La conférence annuelle de la aussi opposés. Le président du pa- est plus nuancé, avec 60 % d’opi- tème allemand et il faut à tout prix jouent au chat et à la souris, faisant que le chancelier Kohl préfère aller Confédération du patronat britan- tronat britannique, Colin Marshall, nions favorables. Réservés à sortir du blocage politique. C’est le un jour des offres de compromis, le à la bataille en accusant le SPD de nique (Confederation of British In- qui est également celui de British l’égard du processus de la monnaie sentiment qui domine largement à lendemain fermant la porte aux né- blocage. Mais Wolfgang Schäuble, dustries), qui s’est ouverte lundi Airways, se dit « agréablement sur- unique, les patrons estimeraient Bonn, alors qu’on annonce de nou- gociations. La « réforme fiscale du président du groupe parlementaire 10 novembre à Birmingham, est un pris » par la politique du gouverne- néanmoins que le coût de rester veaux chiffres préoccupants sur les siècle » a échoué au début de l’au- chrétien-démocrate, et Gerhard événement politique : s’y confirme ment Blair. « Le CBI sympathise hors de la monnaie unique serait recettes fiscales. Le ministre des fi- tomne suite à l’opposition du Bun- Schröder, ministre-président social- la rupture entre les grands patrons avec la position de M. Brown » sur la plus élevé que celui d’y entrer. nances Theo Waigel a appelé le desrat, la chambre des Länder, do- démocrate de Basse-Saxe et candi- et leur allié politique naturel, le monnaie unique, bien que « nous La partie était trop belle pour Parti social-démocrate (SPD) à né- minée par le SPD. Ce dernier dat potentiel à la chancellerie, se Parti conservateur, au profit des soyons déçus qu’il ait écarté la possi- M. Brown, qui s’est également gocier une réforme de la fiscalité, qualifiait cette réforme d’injuste et montrent depuis longtemps parti- travaillistes de Tony Blair. bilité d’accéder à l’euro dès 2001 ». adressé aux congressistes à Bir- tandis que Rudolf Scharping, pré- d’irréaliste financièrement (ce que sans d’un dialogue plus constructif. Les dirigeants du CBI se sont ral- A une question de la BBC lui de- mingham. Le chancelier de sident du groupe parlementaire les derniers chiffres de rentrées fis- Le blocage à Bonn ternit l’image liés à la politique européenne du mandant si le Labour était devenu l’Echiquier a eu des mots qui al- SPD a présenté neuf propositions cales auraient tendance à corrobo- des hommes politiques. Le dossier premier ministre et de son chance- le parti du business, Sir Colin a dé- laient droit au cœur des patrons : pour endiguer la fuite des recettes rer). de la réforme des retraites fait ici lier de l’Echiquier, Gordon Brown. claré : « Oui, mais nous devons re- « Il est temps, au nom des intérêts budgétaires et s’est déclaré prêt à Mais la réforme a aussi échoué fonction de signal d’alarme. Faute Ils ont seulement salué d’applau- connaître qu’il ne s’agit ici que d’un économiques nationaux, de mettre discuter avec la coalition des me- pour des considérations de tactique d’accord entre majorité et opposi- dissements polis la diatribe anti- seul sujet, même si c’est le plus fon- de côté nos divisions sur l’Europe qui sures d’urgence à prendre. électorale : à un an des élections, le tion pour baisser les charges so- euro du leader tory, William damental pour le business actuelle- ont depuis longtemps causé indéci- ciales, les cotisations retraite Hague. Le patronat britannique, ment. » sion, instabilité, perte d’influence in- doivent passer de 20,3 % à 21 % du pro-européen, souhaite adhérer à ternationale, et qui ont bloqué tout salaire, au 1er janvier 1998. Une me- l’Union économique et monétaire PATRONS PROCHES DU LABOUR consensus économique (...). Rassem- sure qui suscite un tollé général, sa- aussitôt que possible. Le directeur général du CBI, blons-nous pour nous mettre sérieu- chant qu’il y a consensus dans le Les conservateurs prennent très Adair Turner, va plus loin. Il décla- sement au travail », afin que la pays pour baisser les charges so- mal ce revirement. Les amis de rait au début du mois que la posi- Grande-Bretagne soit prête pour ciales, afin de lutter contre le chô- M. Hague dénoncent l’attitude tion du patronat était « similaire » l’euro le jour où il faudra qu’elle mage. Helmut Kohl a jugé que « corporatiste, dépassée et bureau- à celle du Labour. M. Turner, sur- prenne sa décision : « Ce gouverne- cette hausse n’était « pas accep- cratique » du patronat. Si le nommé « le Rouge » par certains ment est prêt à travailler avec le bu- table ». Patronat et syndicats ont Royaume-Uni accède à l’euro, a af- journaux de droite, a clairement af- siness pour que nous ne soyons pas écrit une lettre commune au chan- firmé William Hague, « le business fiché ses positions en assistant laissés en arrière. » Dès 1999, a-t-il celier lui demandant d’empêcher britannique risque de se trouver pié- cette année à la conférence du La- annoncé, les Britanniques pourront cette hausse. gé dans un bâtiment en feu sans bour et des syndicats (TUC), mais utiliser la monnaie unique et même Déjà des voix discordantes se porte de sortie (...). La monnaie pas à celle des tories. payer leurs impôts en euros (Le font entendre. Les Libéraux (FDP) unique devrait être en bas de la liste Si certains patrons – en parti- Monde du 12 novembre). mais aussi les Verts, relayés par des priorités ». En pensant que l’eu- culier de PME mais aussi au CBI – L’extrémisme des tories contri- l’OCDE, affirment que la réforme ro est inévitable et qu’il faut s’y ral- demeurent hostiles à l’euro, deux bue à les isoler encore plus face à la de M. Kohl, qui ne prévoit pas de lier, le CBI « se comporte comme un sondages ont conforté l’affirmation coalition qui s’amorce entre l’en- passage – même partiel – à la re- lemming », ce petit mamifère ron- de M. Turner selon laquelle « l’opi- semble des forces proeuropéennes traite par capitalisation, est insuffi- geur qui a la réputation de se jeter nion du monde des affaires a évolué à l’initiative de Tony Blair, coalition sante et qu’elle ne résout pas les en bande du haut de falaises en cas au cours de l’été ». Le premier, dont le patronat est devenu une problèmes à long terme. de panique. M. Hague se dit « in- commandité par le CBI, montre pièce-clé. quiet » de l’attitude du patronat, que les trois quarts des patrons in- Ar. Le. même s’il se défend d’avoir ouvert terrogés sont en faveur de l’acces- Patrice de Beer Les démocrates chrétiens sont favorables à l’entrée de la Roumanie dans l’UE mois de juillet, la Commission lienne et une partie des repré- la Lituanie. Seule la Slovaquie de notre envoyé spécial de Bruxelles avait retenu cinq sentants belges et néerlandais, ne trouve pas grâce aux yeux Les représentants français au pays candidats – Pologne, Hon- battant ainsi en brèche la posi- des démocrates chrétiens. Ce congrès des démocrates chré- grie, République tchèque, Slo- tion allemande qui voulait que pays, dit le texte, « ne peut être tiens européens de l’Union eu- vénie, Estonie – pour les pour- le congrès s’en tienne au sché- invité dans les circonstances poli- ropéenne ont réussi à faire parlers devant commencer au ma établi dans l’Agenda 2000 tiques actuelles ». adopter, mardi 11 novembre à début de l’année 1998. par l’exécutif communautaire. Il est reproché à Bratislava Toulouse, une motion deman- « Après la chute du rideau de d’accuser un retard important dant l’ouverture des négocia- fer, il ne faut pas, maintenant, TROIS AUTRES INVITÉS en matière d’Etat de droit et de tions d’adhésion à l’Union à la créer un rideau de critères », a Pour faire bon poids, la réso- respect des libertés indivi- Roumanie, en même temps que expliqué Pierre Bernard-Rey- lution demande aux Quinze de duelles et des minorités eth- celles qui s’engageront avec les mond (UDF-FD). L’argumenta- convier aussi à la table de négo- niques. pays déjà sélectionnés par la tion française a convaincu les ciation trois autres pays candi- Commission européenne. Au délégations espagnole et ita- dats : la Bulgarie, la Lettonie et Marcel Scotto LeMonde Job: WMQ1311--0003-0 WAS LMQ1311-3 Op.: XX Rev.: 12-11-97 T.: 10:47 S.: 111,06-Cmp.:12,11, Base : LMQPAG 15Fap:99 No:0306 Lcp: 196 CMYK

INTERNATIONAL LE MONDE / JEUDI 13 NOVEMBRE 1997 / 3 La Bulgarie La Russie aura du mal à renouer avec la croissance en 1998 restitue les biens La crise des marchés financiers mondiaux, à l’origine de la baisse des actions à la Bourse de Moscou, menace la poursuite des privatisations qui étaient prévues pour alléger le déficit budgétaire nationalisés par Les projets de privatisation annoncés par le privatisations russe Maxime Boïko. La veille, renflouer les caisses de l’Etat aux prises avec- plusieurs mesures « sévères et urgentes ». Le gouvernement russe pour la fin de l’année la Banque centrale était intervenue pour dé- de graves problèmes d’impayés, les services FMI a récemment gelé le versement à la Rus- les communistes pourraient être remis en cause par l’instabilité fendre le rouble en relevant ses taux d’inté- fiscaux russes ont par ailleurs présenté, mar- sie d’une tranche d’aide trimestrielle de 700 actuelle sur les marchés boursiers mondiaux, rêt, ce qui pourrait freiner les investissements di, un plan d’amélioration de la collecte des millions de dollars, pour protester contre la a indiqué, mardi 11 novembre, le ministre des et empêcher un retour à la croissance. Afin de impôts, soumis lundi au FMI, qui comprend faiblesse des rentrées fiscales. après 1944 MOSCOU seurs étrangers, détenteurs de 30 % seurs et calmer une tendance à la comme d’apport de technologie. tranche d’aide trimestrielle de 700 ENGAGÉ depuis son arrivée au de notre correspondante de la dette russe. Le rouble en deve- surchauffe des emprunts, due aux Mais le gros du « gâteau » pétrolier millions de dollars qui devait tom- pouvoir, il y a six mois, dans une La crise des marchés financiers nait menacé. « Une ou plusieurs appréciations optimistes sur appartient déjà aux « barons » ber en novembre. course aux réformes, le gouverne- mondiaux, qui a atteint pour la pre- banques russes voulaient aussi jouer à l’économie russe faites cet été. Mais russes. La vente précipitée des parts De toutes les promesses faites en ment bulgare vient de compléter sa mière fois la jeune Bourse russe, a la baisse de la monnaie nationale », a les dangers ne sont pas écartés. De restantes – mis à part Rosneft qui, mars, aucune n’a en effet été menée législation concernant la restitution porté un nouveau coup aux scéna- affirmé le chef de la Banque cen- nouvelles secousses, notamment offerte en totalité, attise les pas- à bien. Le code fiscal n’est pas adop- des biens nationalisés ou confis- rios officiels prévoyant un décollage trale Anatoli Doubinine. Lundi bancaires, ne sont pas exclues. sions desdits barons – vise avant té, la réforme des subventions au qués par les communistes après économique en 1998 en Russie. 11 novembre, MM. Doubinine et D’autre part, la hausse des taux, tout l’obtention d’argent pour le logement est embourbée dans les 1944. Ceux-ci, déjà exprimés de plus en Tchoubaïs ont donc annoncé en- même si elle est annoncée comme budget. bureaucraties régionales, celle des Mardi 11 novembre, le Parle- plus discrètement, étaient mis à mal semble une série de mesures cohé- provisoire, renverse une des rares « monopoles » a épargné le géant ment, largement dominé par les par des rentrées d’impôts plus rentes pour défendre le rouble. En tendances positives de l’économie MESURES « EXCEPTIONNELLES » Gazprom, les banques commer- Forces démocratiques unies (FDU, faibles que jamais depuis l’été, particulier un relèvement des taux russe : elle repousse l’espoir d’inves- Car la récolte des impôts est au ciales « amies » du pouvoir vivent centre droit), a ainsi décidé de res- comme par le piétinement des ré- d’interêt de la Banque centrale (de tissements dans le secteur réel. plus bas : elle correspond à 52 % des toujours de fonds budgétaires et les tituer à leurs propriétaires bulgares formes de structure promises par 22 à 28 %) et un élargissement du Même les taux assez faibles atteints rentrées prévues par le budget voté, réformes foncières stagnent. Il en les forêts nationalisées par l’ancien les « jeunes réformateurs », les pre- corridor au sein duquel fluctue la cette année n’avaient pas pu amor- et à 87 % de celles prévues par le résulte cette année, selon Anatoli régime communiste. Les ressortis- miers vice-premiers ministres, Ana- monnaie nationale par rapport au cer cette tendance. Par ailleurs, la budget sequestré d’office d’un tiers Tchoubaïs, une augmentation de sants étrangers ne sont pas concer- toli Tchoubaïs et Boris Nemtsov. dollar. Cet assouplissement fut an- baisse du cours des actions de socié- cet été. Ce dernier chiffre n’est d’ail- 30 % de la plaie de l’économie nés par cette loi qui porte sur Mais une série de décisions rapides, noncé « à froid », avant toute chute tés que le gouvernement veut leurs obtenu qu’en incluant une russe : les non-paiements entre en- moins de 20 % des forêts apparte- saluées par le FMI, des autorités réelle du rouble : il n’entrera en vi- mettre en vente avant la fin de l’an- grande part d’effacements d’arrié- treprises, administrations et parti- nant actuellement à l’Etat et déte- russes laissent un espoir que cette gueur qu’au 1er janvier, date de l’in- née risque de compromettre les pri- rés, pour tenter d’épurer formelle- culiers, grande source de transac- nues jusqu’en 1944 par 1,2 million crise, si elle ne devait pas prochaine- troduction du nouveau rouble (qui vatisations prévues. Elles n’auront ment le maximum de comptes tions douteuses et de corruption. La de personnes. Les municipalités, ment s’aggraver, puisse avoir égale- variera de 15 % plus ou moins sa va- pas lieu si l’offre est insuffisante, a avant l’adoption du budget 1998. crise des marchés qui s’y rajoute églises, monastères et mosquées ment un effet salutaire. leur moyenne de 6,1 pour 1 dollar en précisé, mardi, le ministère des pri- Les « jeunes réformateurs » s’y sont servira-t-elle d’électrochoc pour les pourront également récupérer Pour l’instant, elle provoque une 1998). De plus, ce corridor est pro- vatisations, en promettant de ne résolus à contrecœur : ces jeux responsables du pays ? Un nouveau leurs biens. baisse continue des actions russes. mis sur trois ans, et non plus sur un plus « brader » les enchères. Car d’écriture ne donnent pas l’argent train de mesures « exceptionnelles » Cette loi a complété la législation Cette Bourse, étroite et opaque, of- semestre ou un an. Les réserves de leur but premier n’est pas d’insuffler frais nécessaire au paiement des sa- pour améliorer la collecte des im- sur la restitution des biens nationa- frait depuis plus d’un an aux heu- la banque centrale le permettraient : capitaux et restructurations dans laires et retraites, dont les retards pôts a été soumis, mardi, par lisés par le régime communiste en reux élus les plus forts taux de elles restent à 22,6 milliards de dol- l’industrie russe. L’accès d’étrangers, s’accumulent à nouveau et me- M. Tchoubaïs au FMI. Mais la Rus- Bulgarie. Le processus a commencé hausse mondiaux. Mais sa baisse lars, en baisse de 10 % après deux annoncé le 4 novembre, aux ventes nacent de ruiner leur crédit poli- sie attend le retour de vacances du par l’adoption en 1991 d’une loi sur actuelle menace les privatisations semaines de crise sur les marchés de parts de plusieurs sociétés pétro- tique. La situation s’est à ce point premier ministre Viktor Tcherno- les terres agricoles. En 1992, les ate- prévues pour alléger l’important dé- russes. lières pourrait certes rendre ces tendue que le FMI a annoncé la se- myrdine, qui doit les signer. liers, magasins, appartements, mai- ficit budgétaire. La crise a provoqué Tout fut donc fait au mieux pour opérations plus transparentes et maine dernière qu’il ne versera pas sons avaient été rendus à leurs an- aussi le désengagement d’investis- redonner confiance aux investis- plus rentables, en termes financiers avant le début de l’an prochain sa Sophie Shihab ciens propriétaires. Enfin, depuis le vendredi 7 novembre, les proprié- taires d’anciennes entreprises étati- sées obtiendront des actions dans Elu sénateur, Antonio Di Pietro Le gouvernement polonais veut relancer les privatisations les entreprises actuelles ou devien- dront copropriétaires des bâti- VARSOVIE pays se devait de « préserver son comme étant un « catalogue de ments publics construits sur leurs nourrit de nouvelles ambitions correspondance identité nationale ». Il s’est prononcé vœux pieux », sans précisions quant terrains. A défaut, ils recevront des Le nouveau gouvernement polo- clairement pour le maintien de la aux moyens à mettre en œuvre titres ou des bons avec lesquels ils nais de centre droit, dirigé par Jerzy présence politique et militaire amé- pour atteindre les objectifs cités. participeront à la privatisation politiques en Italie Buzek, un militant de Solidarité de ricaine sur le continent européen et L’ancien président Lech Walesa a eu d’entreprises. Selon l’Institut statis- cinquante-sept ans, protestant et il a souhaité porter les relations po- l’une de ses formules laconiques et tique national, 6 000 entreprises in- ROME une ambition qu’il n’a jamais ca- professeur de chimie, affiche l’ambi- lono-américaines « au plus haut ni- ambiguës à propos du programme dustrielles ont été nationalisées en de notre correspondant chée. tion de dynamiser les réformes veau possible », avant de se féliciter présenté par le Parlement : « S’ils 1947. Un an après sa fracassante démis- Homme du centre, modéré, Anto- économiques, sociales et politiques de la coopération tripartite Paris- parviennent à en réaliser 50 %, ce se- sion de ministre des travaux publics, nio Di Pietro avait été approché par que la précédente équipe ex- Bonn-Varsovie, qu’il a qualifiée de ra excellent. » UNE NETTE RUPTURE le 14 novembre 1996, Antonio Silvio Berlusconi pour faire partie communiste n’a poursuivies qu’avec « colonne vertébrale » de l’Europe. Après un âpre débat, le gouverne- Ces mesures hautement symbo- Di Pietro, le célèbre juge de l’opéra- de son gouvernement. L’invitation très peu de zèle, selon la nouvelle ment AWS-UW a obtenu, grâce à la liques dans un pays ex-commu- tion « Mani pulite » (« Mains avait été déclinée. Depuis, « Il Cava- majorité issue des législatives du « RÉFORME RADICALE » majorité dont il dispose, l’approba- niste marquent une nette rupture propres ») est de retour sur la scène liere » n’a toujours pas digéré le 21 septembre. Dans le discours de Sur le plan intérieur, M. Buzek a tion de la Diète, bien que les ex- avec l’attentisme du Parti socialiste politique. Candidat de la coalition « non » de celui qu’il espérait ranger politique générale prononcé devant annoncé une nouvelle politique fa- communistes et le parti paysan PSL (PSB, ex-communiste) qui avait de l’Olivier au siège de sénateur dans son camp (après qu’il eut été à la Diète (chambre basse), lundi miliale qui passera par une réforme lui aient refusé leur confiance. Au- plongé le pays dans un profond dans la circonscription de Mugello l’origine de ses ennuis judiciaires). 10 novembre, le premier ministre a fiscale et la lutte contre le chômage. paravant, la nouvelle équipe a fait marasme. Après plusieurs se- (Florence), l’ancien magistrat ve- Ayant toujours affirmé qu’il déte- présenté un programme ambitieux, Un nouveau système de retraites un geste marquant le divorce avec maines de manifestations l’hiver dette a été triomphalement élu, di- nait des éléments sérieux contre appelant de ses vœux un retour aux doit être lancé dès 1999. Les services les pratiques de la gauche, en saisis- dernier, le PSB avait été chassé du manche 9 novembre, avec plus de l’impétueux magistrat, le chef de file « valeurs morales issues des racines de santé, en grave crise actuelle- sant le Parlement de la ratification pouvoir qu’il occupait quasiment 67 % des suffrages, devançant large- de la droite assure aujourd’hui que chrétiennes » de la Pologne. Plus ment, doivent être profondément du concordat signé avec le Vatican sans discontinuer depuis 1989. ment son adversaire de droite, le « la gauche, c’est la faucille, le mar- concrètement, il a cité comme prio- transformés et l’éducation nationale et qui est bloquée depuis quatre ans Nommé à l’issue des élections lé- journaliste Giuliano Ferrara (16 %), teau et les menottes ». Toujours est-il rités la décentralisation de l’Etat, doit subir une « réforme radicale » : par les anciens communistes. gislatives d’avril 1997, le gouverne- choisi par Silvio Berlusconi pour af- que ce scrutin est un nouvel échec l’achèvement des privatisations décentralisation, généralisation du La majorité des portefeuilles au ment d’Ivan Kostov a donc consi- fronter cet adversaire hors série que pour la droite et une occasion sup- avant 2001 et la préparation de bac, valorisation de l’enseignement cabinet Buzek sont confiés à des dérablement accéléré le rythme des le leader de la droite avait néan- plémentaire de remettre en cause le l’adhésion de son pays à l’OTAN en privé, système de bourses privilé- membres de Solidarité, mais des réformes pour rattraper le retard moins qualifié de « tigre de papier ». leadership de Silvio Berlusconi. Nul 1999 et à l’Union européenne «le giant les familles nombreuses. Dans personnalités radicales ont finale- de la Bulgarie sur les autres pays en S’il est vrai que le scrutin ne présen- doute qu’après les élections munici- plus rapidement possible ». le domaine économique, la nouvelle ment été écartées alors que plu- transition. tait pas de risques majeurs, la cir- pales de dimanche prochain, le Pôle M. Buzek a annoncé la mise à équipe veut privatiser les télé- sieurs ministères-clés sont dirigés Conformément aux recomman- conscription étant solidement an- de la Liberté, la coalition de droite, l’écart des personnes compromises communications et les chemins de par les ténors de l’UW : l’historien dations du Fonds monétaire inter- crée à gauche, la victoire d’Antonio va devoir repenser sa stratégie. sous le communisme, notamment fer, et donner un coup d’accéléra- Bronislaw Geremek est chef de la national, les privatisations se multi- Di Pietro n’en constitue pas moins Le centre gauche a pour sa part dans la justice et l’administration teur à la construction d’autoroutes, diplomatie, Hanna Suchocka, ex- plient et une opération de charme une belle revanche après toutes les accueilli avec satisfaction ce nou- publique. Il a proposé que chaque quasi inexistantes en Pologne. premier ministre, est titulaire de la a été lancée à destination des in- attaques dont a été victime ce per- veau renfort qui pourrait permettre Polonais puisse obtenir l’accès à son Dans un débat qui a suivi le dis- justice et Janusz Onyszkiewicz est vestisseurs étrangers. L’instaura- sonnage controversé. à la coalition de l’Olivier de grigno- dossier, s’il en a un, établi par l’an- cours, Marian Krzaklewski, chef de nommé ministre de la défense, tion, le 1er juillet, d’un directoire fi- Cette élection confirme que sa ter du terrain au centre. Toute la cienne police politique communiste. l’Action électorale de Solidarité poste qu’il avait occupé dans le ca- nancier plaçant la banque popularité n’a pas été entachée par presse n’en finit pas d’analyser Il a critiqué l’équipe précédente (AWS), qui forme avec les libéraux binet Suchocka. Mais, surtout, la nationale sous tutelle et liant la toutes les enquêtes judiciaires me- l’« effet Di Pietro » et ses consé- pour un grand déficit commercial, de l’Union pour la liberté (UW) la prise de la vice-présidence du monnaie nationale au deutsche- nées à son encontre et dont il est quences éventuelles sur l’échiquier une inflation trop élevée (près de coalition au pouvoir, a affirmé sans conseil par Leszek Balcerowicz, l’ar- mark a permis de stabiliser l’écono- jusqu’à présent toujours sorti blan- politique. Il est indéniable que l’arri- 14 %) et des lenteurs dans la mise en ambages que le nouveau gouverne- chitecte des transformations libé- mie du pays qui devrait renouer chi. La dernière absolution remonte vée de ce personnage turbulent va œuvre des privatisations. Le chef du ment « héritait d’un Etat faible, cor- rales en Pologne et chef de l’UW, au- avec la croissance en 1998, après seulement au 22 octobre. Et il ne bousculer les choses. gouvernement a réaffirmé avec rompu, voire mafieux ». Dans une ri- gure plutôt bien de l’avenir des plusieurs années de très sévère ré- reste actuellement plus qu’une seule Le nouveau sénateur qui, dès le force la vocation occidentale de la poste sans surprise, Leszek Miller, réformes. cession. investigation en cours contre celui mois de décembre 1995, avait for- Pologne, mais il a souligné que, dans un responsable ex-communiste, a qui, il y a un an, se disait fatigué de mulé les douze points de sa pensée le processus d’adhésion à l’UE, son défini le discours de M. Bazek Michel Gara Christophe Châtelot la « monstrueuse vendetta » dirigée politique, a souvent nié qu’il avait contre sa personne. l’intention de créer sa propre forma- tion politique. Son souhait est de BELLE REVANCHE réunir une gauche modérée regrou- Aujourd’hui, l’ambitieux Antonio pant catholiques et laïcs. Quelle sera Di Pietro relève la tête et savoure sa stratégie de conquête du pouvoir son retour au premier plan de l’ac- et quelle place ses nouveaux amis tualité, face à Silvio Berlusconi qui, consentiront-ils à lui faire ? Telles il n’y a pas si longtemps, répétait en- sont les questions qui se posent au core que tout autre personne à sa lendemain de sa victoire. Pour le place serait déjà en prison. moment, Antonio Di Pietro la met Belle revanche en effet pour cet au service de l’Olivier en parcourant homme de quarante-sept ans qui, le les villes dans lesquelles le scrutin 6 décembre dernier, était victime municipal aura lieu, dimanche d’une gigantesque perquisition 16 novembre. conduite par deux cent trente hommes jusqu’au domicile de l’ex- Michel Bôle-Richard magistrat. « Tonino », comme il est surnommé, comparaissait quelques a Un engin explosif a été désa- jours plus tard devant le tribunal de morcé, mardi après-midi 11 no- Brescia, embarrassé, penaud, vembre, a proximité du palais de inquiet. justice de Rome peu avant le pas- Depuis, celui qui est toujours res- sage de Massimo D’Alema, secré- té le symbole de la lutte anticorrup- taire général du PDS (Parti de la tion a refait surface grâce à « sa ca- gauche démocratique) et d’Antonio pacité humaine, sa faculté à Di Pietro. Les deux hommes se ren- communiquer, à créer la sympathie », daient dans un cinéma pour un comme l’affirme son ancien compa- meeting à l’occasion des élections gnon du parquet de Milan, Gerardo municipales. Rien ne prouve pour D’Ambrosio. Sa confortable élec- l’instant que l’attentat manqué vi- tion n’est donc pas une surprise, sait ces deux dirigeants, et notam- mais elle lui ouvre toutes grandes ment l’ancien magistrat qui vient les portes d’une carrière politique, d’être élu sénateur. LeMonde Job: WMQ1311--0004-0 WAS LMQ1311-4 Op.: XX Rev.: 12-11-97 T.: 10:40 S.: 111,06-Cmp.:12,11, Base : LMQPAG 15Fap:99 No:0307 Lcp: 196 CMYK

4 / LE MONDE / JEUDI 13 NOVEMBRE 1997 INTERNATIONAL Alger critique la manifestation Les principaux pays arabes ont décidé pour l’Algérie à Paris ALGER. Le gouvernement algérien a « déploré », mardi 11 novembre, de boycotter la conférence économique de Doha l’attitude du gouvernement français qui, selon lui, a « donné sa caution officielle » à une manifestation de solidarité avec l’Algérie. Organisée la veille à Paris, la manifestation, selon Alger, avait « pour finalité d’appeler Ce choix, expliqué par le gel du dialogue israélo-palestinien, est un revers pour Washington à l’ingérence dans les affaires intérieures de l’Algérie (...) en contradiction flagrante avec [les] affirmations répétées [de la France] quant à sa non- Le forum Proche-Orient Afrique du Nord organi- va être boycotté par les principaux pays arabes, est un revers pour la diplomatie américaine. Il il- immixion dans nos affaires intérieures ». Le porte-parole du gouverne- sé à Doha (Qatar) du 16 au 18 novembre et censé mécontents du blocage des discussions entre Is- lustre la dégradation de la situation intervenue ment français, Catherine Trautmann, avait qualifié, lundi, cette manifes- accompagner le processus de paix israélo-arabe raël et l’Autorité palestinienne. Ce boycottage depuis l’élection de Benyamin Nétanyahou. tation « d’« initiative très forte » qui « traduit l’émotion et la solidarité des Français ». De son côté, le Quai d’Orsay avait estimé que la communauté DÉFECTIONS, bouderies, cam- au second plan. La conférence de choisi de n’envoyer que le ministre Le projet de banque de dévelop- internationale avait « besoin de savoir ce qui se passe en Algérie ». – (AFP.) pagnes de presse : le forum écono- Doha confirme, si besoin en était, chargé du commerce au Caire. pement pour le Proche-Orient qui mique Proche-Orient Afrique du que la paix au Proche-Orient et les Le président Hosni Moubarak avait fait l’objet d’âpres dis- Nord de Doha censé accompagner tables rondes sur la mondialisation s’étant déclaré convaincu de l’hos- cussions entre Américains et Euro- Accord quasi unanime sur un projet le déroulement du processus de ne peuvent faire l’économie d’ac- tilité du « peuple qatari » à cette péens au cours des sommets pré- paix israélo-arabe s’annonce sous cords politiques. conférence, une intense campagne cédents risque également de faire de médiocres auspices. Depuis la Les nouveaux efforts des Etats- a même enflammé la presse offi- les frais du gel politique. Devant de résolution sanctionnant l’Irak signature des accords d’Oslo, le Unis, parrains du processus de paix cielle des deux pays. L’incident l’absence de dialogue, le Congrès 13 septembre 1993, les réunions de et protecteurs d’Israël, pour que s’est achevé par le rappel pour américain est en effet de plus en NEW YORK. Le Conseil de sécurité est parvenu, mardi 11 novembre, à Casablanca, puis d’Amman et du tout le monde se retrouve au Qatar consultations de l’ambassadeur plus opposé à débloquer les fonds une « quasi-unanimité » sur un projet de résolution sanctionnant l’Irak Caire s’étaient efforcées de donner n’ont pas été payés en retour. En d’Egypte au Qatar. Il n’est d’ail- nécessaires pour le lancement de qui a décidé d’expulser les experts américains du groupe des observa- un contenu économique aux avan- septembre, le secrétaire d’Etat leurs pas jusqu’à Israël qui ne fasse la banque. teurs des Nations unies évaluant la réalité de son désarmement. Le texte, cées politiques qui se succédaient américain, Madeleine Albright, la fine bouche, M. Nétanyahou Pour Washington, en outre, proposé par les Etats-Unis et la Grande-Bretagne, et qui ne sera voté que et qui avaient inspiré à Shimon Pé- avait profité de sa première tour- ayant dédaigné, le 5 novembre, l’échec de Doha pourrait se dou- si Bagdad persiste dans sa décision, prévoit notamment que le Conseil rès la vision futuriste d’un « nou- née dans la région pour défendre « ces grandes conférences », « pas bler d’un camouflet diplomatique de sécurité ne réexaminera les sanctions contre l’Irak, au mois d’avril, veau Proche-Orient ». Le forum or- la conférence en Arabie saoudite, très efficaces pour des affaires qui si le très formel sommet de l’Orga- que si Bagdad se plie aux injonctions de l’ONU. Il exprime « la ferme in- ganisé du 16 au 18 novembre dans en Egypte. La perspective d’une re- doivent se traiter directement entre nisation de la conférence isla- tention » du Conseil de sécurité de « prendre d’autres mesures qui pour- la capitale qatarie va montrer a prise des discussions israélo-pales- chefs d’entreprise ». Jusqu’au der- mique (OCI), prévu début dé- raient être nécessaires pour l’application de cette résolution ». Ces me- contrario l’ampleur des dégâts. tiniennes en octobre a pu faire illu- nier moment, le ministre israélien cembre à Téhéran, fait recette. Au sures, qui ne sont pas précisées, devront être examinées en temps En 1996, déjà, le coup d’arrêt sion quelque temps, mais son des affaires étrangères, David Lé- cours des dernières semaines, les opportun par le Conseil, dont quatre des cinq membres permanents ont consécutif à l’élection en Israël au adjoint dépêché sur place ces der- vy, a réservé sa réponse. Iraniens n’ont pas ménagé leurs ef- approuvé le texte. Le représentant du cinquième, la Chine, attend les ins- poste de premier ministre de Be- nières semaines, Martin Indyk, a Le bilan de ces petites polé- forts pour tenter de tirer profit de tructions de son gouvernement pour se prononcer. – (AFP.) nyamin Nétanyhou, hostile à Oslo, pu vérifier la mauvaise humeur miques risque d’être peu flatteur l’enlisement israélo-palestinien, avait modifié le contenu du som- arabe, faute d’« avancées réelles » pour les Etats-Unis, impuissants sans illusions toutefois sur leurs PROCHE-ORIENT met organisé dans la capitale égyp- vers la paix. auprès de leurs meilleurs alliés chances de dissiper la méfiance a ISRAËL : le Comité de l’ONU contre la torture a estimé, mardi 11 no- tienne. Pressé par les Etats-Unis de arabes. Washington souhaitait une arabe née au lendemain de la révo- vembre, que la situation « reste préoccupante et continue de se dégrader » maintenir les apparences, l’Egypte CAMOUFLET DIPLOMATIQUE « forte » participation ; celle-ci sera lution de 1979, mais dans l’espoir en Israël. En mai, le Comité avait demandé à l’Etat juif de lui soumettre, avait profité de l’occasion pour Le front du refus limité aupara- la plus médiocre de toutes les pré- d’écorner la stratégie d’isolement au plus tard le 1er septembre 1997, un rapport sur l’usage de la force lors vendre aux décideurs et aux vant à la Syrie et au Liban – la Li- cédentes éditions, au risque de re- développée par les Etats-Unis. d’interrogatoires de Palestiniens soupçonnés de préparer des attentats. hommes d’affaires venus sur place bye, l’Irak et l’Iran mis à part – mettre en cause la formule. Cette Dans ce contexte peu favorable Mais l’ambassadeur d’Israël a informé le Comité que son pays aurait du le nouveau visage de son écono- s’est singulièrement élargi : Ryad incertitude permet de mesurer pour la politique régionale améri- retard. – (AFP.) mie. L’opération de communica- ne viendra pas, pas plus que combien la situation s’est dégra- caine, la crise irakienne est arrivée a ISRAËL/VATICAN : l’Autorité palestinienne a qualifié de « coup de tion, appuyée sur des résultats ma- l’Egypte, le Maroc et les Emirats dée en l’espace de deux ans si on à point nommé pour détourner poignard dans le dos » l’accord conclu entre Israël et le Vatican pour léga- cro-économiques indiscutables et arabes unis. La Jordanie n’enverra se souvient qu’en 1995, à Amman, l’attention de l’échec de la reprise liser le statut de l’Eglise catholique en Terre sainte (Le Monde du 12 no- salués par les institutions interna- sur place que des représentants de le Qatar et l’Egypte s’étaient litté- des pourparlers israélo-palesti- vembre). – (AFP.) tionales, avait été une réussite. La deuxième rang et les pays euro- ralement déchirés pour gagner le niens. a SOUDAN : les discussions entre le gouvernement et les rebelles paix et ses projets multi-natio- péens ne feront que de la figura- droit d’organiser la conférence sui- pour mettre fin à la guerre civile ont été reportées au mois d’avril après naux, quant à eux, étaient passés tion. En 1996, la France avait déjà vante. Gilles Paris dix jours de pourparlers à Nairobi, au Kenya, entre des délégations des deux parties. – (AFP.)

EUROPE Sur le Congo, le palace flottant de Mobutu, ultime témoin de l’ancien régime... a BOSNIE : le Haut représentant civil en Bosnie, Carlos Westendorp, a estimé, mardi 11 novembre, à New York, que la présence d’une force KINSHASA avait fait sa résidence avant d’aller Les appartements du maréchal et Belgolaise, une banque de internationale en Bosnie était « absolument nécessaire ». Le mandat de de notre envoyé spécial s’installer en 1993 à Gbadolite, dans de sa famille sont en dessous. Bruxelles. la Force de stabilisation en Bosnie (SFOR) expire en juin 1998. – (AFP.) « Ne l’appelez plus jamais Kama- sa région natale, aux confins du Viennent d’abord la chambre de La maquette d’un char T-62, un a BIÉLORUSSIE : accusé de corruption et de détournement de nyola ! » Le commandant s’amuse Centrafrique. « maman » Boby Ladawa, l’épouse, vieux fusil et diverses babioles fi- fonds publics, le ministre biélorusse de l’agriculture et de l’alimenta- beaucoup de cette référence cultu- Vingt-trois ans de bourlingues et celle de sa sœur jumelle, Kossia, gurent au nombre des cadeaux of- tion, Vassily Leonov, a été arrêté, mardi 11 novembre, à son bureau, par sur le fleuve Zaïre, rebaptisé la concubine. La chambre du pré- ferts au maréchal. Un office sépare des agents de la sécurité d’Etat. Vasily Starovoïtov, président du conseil REPORTAGE Congo... Le commandant Bokama- sident est un peu plus loin. La porte le bureau présidentiel du salon-salle d’administration de la compagnie agro-industrielle Rassvet, a été inter- « Ce qui est no Ilunga a été de toutes les cam- – comme toutes celles des pièces à manger. Des couverts en plaqué pellé le même jour, pour des faits similaires. – (AFP.) pagnes. Il connaît son bateau. «Le réservées à la famille – est soudée. or d’une grande marque française a OTAN : la Pologne, la République tchèque et la Hongrie ont termi- là appartient président Mobutu l’a pris en 1967. Il « Je ne veux pas qu’on pille quoi que remplissent plusieurs tiroirs. Le sé- né leurs négociations en vue de leur adhésion à l’Alliance atlantique, ont au pays ! », tonne s’appelait alors Général-Olsen. ce soit là-dedans, tonne le comman- jour est vaste. Une grande table oc- indiqué, le 11 novembre, des sources diplomatiques à Bruxelles. Les trois le commandant Construit en 1948, il naviguait pour dant, trop de choses ont déjà dispa- togonale en miroir occupe l’espace pays invités à rejoindre l’OTAN ont accepté de participer financièrement l’Onatra depuis 1952. Il file 15 nœuds ru. Ce qui est là appartient au à tribord. C’est là que la famille Mo- aux budgets de l’Alliance sur la base proposée par les alliés. – (AFP.) à la montée, en eau profonde, et pays ! » Le lit est rose et blanc. Le butu prenait ses repas, dans l’inti- relle à Michel Sardou. Il n’en est pas 20 nœuds à la descente, dit-il, en ex- mobilier de la chambre, comme ce- mité. A bâbord, canapés et fauteuils ASIE moins formel : le bateau s’appelle pliquant, avec un brin de fierté, la lui des salons et salles à manger, est Module-Z semblent attendre d’il- CHINE : le dissident Chen Wei, militant du mouvement de la place désormais Lemera, du nom de la lustres postérieurs. Un cadre posé Tiananmen, en 1989, a été arrêté à nouveau, annonce l’organisation Hu- première ville conquise par l’Al- sur une table de côté abrite deux man Rights in China. Condamné à cinq ans de camp pour « propagande liance des forces démocratiques L’ONU dénonce l’absence de démocratie en RDC pensées : « La beauté d’un père est et incitation contre-révolutionnaire », Chen Wei avait été relâché il y a six pour la libération du Congo (AFDL) plus haute que la montagne », «La mois. – (AFP.) de Laurent-Désiré Kabila, le tom- Alors que la mission d’enquête de l’ONU sur les massacres de réfu- bonté d’une mère est plus profonde a KAZAKHSTAN : l’épouse du président Bill Clinton, Hillary, a beur du maréchal Mobutu Sese Se- giés est revenue, mardi 11 novembre, à Kinshasa, espérant être auto- que l’océan ». Il ne reste dans la bi- commencé, mardi 11 novembre, une tournée de quatre jours en Asie ko. Coincé entre un quai de béton risée à travailler, un rapport des Nations unies dénonce l’absence de bliothèque qu’une collection an- centrale. Mme Clinton devait être reçue à Alma Ata par le président ka- et un imposant pousseur de barges démocratie en République démocratique du Congo (RDC). Le rap- cienne de Tout l’univers, une ency- zakh, Noursoultan Nazarbaïev, avant de se rendre dans les républiques rongé par la rouille, le bâtiment a porteur de l’ONU sur les droits de l’homme, Roberto Garreton, af- clopédie Bordas, des dictionnaires voisines du Kirghizstan et de l’Ouzbékistan. – (AFP.) encore de l’allure. firme que « le régime a éliminé les droits civiques à la vie, à la liberté, à de médecine, des Bibles et les Evan- Une structure blanche de quatre l’intégrité physique », que « les droits de participation politique ont été giles : l’apanage d’un homme de AMÉRIQUES étages s’élève au-dessus du premier suspendus » et qu’« il n’y a aucune mesure pour assurer la jouissance culture et de religion. a ARGENTINE : deux engins explosifs ont été désamorcés, mardi pont et domine, avec un rien de de droits économiques, sociaux et culturels ». M. Garreton note qu’au- Un immense et luxueux bar, une 11 novembre, devant un hôtel du centre de Cordoba où était logé l’am- morgue, les dizaines de barges et de cun effort n’a été fait pour entamer un processus démocratique, et salle à manger pouvant accueillir bassadeur britannique en Argentine, William Marsden, tandis qu’un pousseurs croupissant dans l’eau que les forces militaires et policières pourchassent les opposants. une soixantaine de convives, des troisième engin était découvert près de l’école britannique. « Selon les stagnante du chantier naval de « Le peuple congolais ne jouit pas, et ne jouira pas dans un avenir prévi- réunions ou des conseils des mi- premiers examens, il semblerait que la mèche de l’engin le plus puissant l’Onatra, l’Office national des trans- sible, du droit à la démocratie », conclut-il, soulignant toutefois des nistres, des cabines de luxe, une avait bien été allumée mais qu’elle se serait ensuite éteinte », a précisé un ports, un monstre étatique regrou- « aspects positifs » au changement de régime, notamment la fin des cuisine industrielle, une salle de magistrat. Ces attentats n’ont pas été revendiqués. – (AFP.) pant tout ce qui touche de près ou pillages et l’amélioration de la sécurité dans les villes. – (Reuter.) gymnastique, de massage et un sa- de loin à la route, aux chemins de lon de coiffure occupent le reste AFRIQUE fer, aux ports maritimes et fluviaux. des ponts supérieurs. Une carte ma- a AFRIQUE DU SUD : le Congrès national africain (ANC) du pré- Les armoiries de feu Mobutu Sese timonerie modifiée, le radar et le son- plutôt rococo. Un malin laisse en- nuscrite, en date du 22 novembre sident Nelson Mandela a demandé, mardi 11 novembre, à la Commis- Seko, qui s’identifiait au Zaïre, ont deur qui annonce, 5 kilomètres à tendre que ces meubles sont 1991, prévient « Maman président » sion Vérité et Réconciliation d’enquêter « en détails » sur le rôle éventuel été arrachées. La cheminée massive l’avance, la profondeur du fleuve. » l’œuvre d’un décorateur parisien du que « le vernis à ongle n˚ 44 de chez d’agents des services secrets français dans l’assassinat, en 1988, à Paris, a été repeinte aux couleurs de la La barre à roue en bois rouge Faubourg-Saint-Antoine. Il n’en est Guerlain n’est plus fabriqué ». A l’ar- de la représentante de l’ANC en France, Dulcie September. Des cher- République démocratique du semble sortie d’un film de flibus- rien. Tout est « made in Zaïre », rière du bateau, la plage spéciale- cheurs néerlandais, mandatés pour enquêter sur les crimes du régime Congo (RDC). Elle est bleu-cobalt tiers. « On aurait pu avoir un joy dixit le commandant, et provient ment conçue pour accueillir l’héli- d’apartheid à l’étranger, ont évoqué l’implication des services français et arbore l’étoile jaune, réplique fi- stick, une simple manette comme des ateliers Module-Z de M. Du- coptère présidentiel, Papa-8, est dans l’assassinat de Mme September. – (AFP.) dèle du drapeau congolais, réimpo- celles que les enfants utilisent pour blier, fabricant à Limete, un quartier vide. a OUGANDA : le Fonds monétaire international (FMI) a accordé à sé par Laurent-Désiré Kabila. jouer sur leurs ordinateurs, dit le résidentiel de Kinshasa. Deux bibles « J’avais trente-deux hommes l’Ouganda un crédit de 138 millions de dollars pour soutenir un pro- Quelques hommes d’équipage commandant, mais le maréchal vou- traînent sur les tables de chevet... d’équipage à bord, plus les équipages gramme économique juqu’en l’an 2000. La première tranche de 55 mil- vivent à bord. Ils entretiennent le lait son grand gouvernail. Il aimait de l’hélicoptère et les militaires pour lions de dollars sera déboursée en deux fois, dont un premier versement bateau et gardent la nostalgie du s’asseoir ici, regarder le fleuve et ob- DÉDICACÉ PAR M. GISCARD D’ESTAING la sécurité », se souvient Bokamano dès maintenant. – (AFP.) passé. L’époque où le Kamanyola server les manœuvres. » Sur le pont La salle de bains attenante est de Ilunga. « Nous sommes allés jusqu’à a COMORES : l’Organisation de l’unité africaine (OUA) va déployer naviguait sur le fleuve. L’époque où supérieur, l’appartement du marbre vert. La robinetterie est do- Kisangani par le fleuve, un long la semaine prochaine aux Comores, en proie à une crise séparatiste, une le président Mobutu, fâché avec sa commandant, celui du second et le rée. Le bureau privé est exigu, man- voyage de 1 734 kilomètres. Nous dizaine d’observateurs militaires. – (AFP.) ville de Kinshasa qui le boudait, en local radio jouxtent la timonerie. gé par une grande table de travail. avons remonté l’Oubangui, jusqu’à L’inévitable toque de léopard est Bangui, la capitale du Centrafrique. posée à plat, près d’un sous-main. Bokassa était encore empereur, dit-il, Sanglant attentat anti-américain Les rayonnages de la bibliothèque un périple de 1 120 kilomètres. » sont quelque peu dégarnis. Des ou- L’Onatra – qui a récupéré son vrages de chefs d’Etat voisinent bien – veut retaper la résidence flot- au Pakistan avec des albums de photos offi- tante du maréchal Mobutu et l’utili- cielles et familiales. Le Pouvoir et la ser pour des croisières de luxe sur le KARACHI. Quatre Américains et leur chauffeur pakistanais qui cir- Vie, de Valéry Giscard d’Estaing, est fleuve. A cinquante-sept ans, le culaient en voiture dans les rues de Karachi ont été tués, mercredi 12 no- dédicacé : « Pour le président Mobu- commandant est enthousiasmé à vembre, lors d’une embuscade tendue par des inconnus. Les Américains tu Sese Seko en très cordial hom- l’idée de naviguer de nouveau. Il est étaient des salariés de l’entreprise américaine Union Texas Company. mage et en amical souvenir. VGE. prêt à reprendre du service. « J’ai- Cette attaque intervient au lendemain de la décision d’un jury de Faifax Mai 1991 ». Dans le premier tiroir, merai beaucoup faire du tourisme (Virginie), qui a reconnu coupable de meurtre un ressortissant pakista- un flacon de potion contre « les avec ce bateau », lâche-t-il avec un nais, Mir Aimal Kasi. En janvier 1993, ce dernier avait arrosé de balles les rhumatismes et la syphilis » repose air convaincu et un sourire malin, voitures qui s’apprétaient à pénétrer au siège de la CIA, à Langley, près sur les bordereaux, datés du 11 mai comme si les imperceptibles vibra- de Washington, tuant deux personnes et en blessant trois autres. Le FBI 1990, accusant réception de deux tions des 2 250 chevaux des mo- avait récupéré Kasi, en juin 1997, au Pakistan et l’avait ramené aux Etats- versements de 500 000 dollars, en teurs lui couraient déjà le long de la Unis pour y être jugé. Mardi, le département d’Etat avait mis en garde les provenance du compte n˚ 603- colonne vertébrale. citoyens américains contre de potentielles attaques d’amis d’Aimal Ka- 4634634-18 USD, du Conseil exé- si.– (AFP.) cutif de la République du Zaïre à la Frédéric Fritscher LeMonde Job: WMQ1311--0005-0 WAS LMQ1311-5 Op.: XX Rev.: 12-11-97 T.: 10:33 S.: 111,06-Cmp.:12,11, Base : LMQPAG 15Fap:99 No:0308 Lcp: 196 CMYK

5 FRANCE LE MONDE / JEUDI 13 NOVEMBRE 1997

MÉTHODE L’action gouverne- mique ou social, mais institutionnel pour préparer cette période. b LE la cohésion de l’équipe et d’associer gouvernement, maintenu dans ses mentale entre dans une nouvelle ou « sociétal » : justice, police, immi- FONCTIONNEMENT du gouverne- à l’action menée les différentes sen- fonctions après la victoire de la phase avec la préparation, ou la gration, cumul des mandats. Lionel ment fait une large part à la collé- sibilités de la majorité « plurielle ». gauche aux élections législatives, a présentation au Parlement, de pro- Jospin a réuni l’ensemble de son ca- gialité, à laquelle le premier mi- b NOMMÉ par Jacques Chirac et appartenu au cabinet de Robert Ba- jets à caractère non plus écono- binet, le 8 novembre, près de Paris, nistre est très attaché, afin d’assurer Alain Juppé, le secrétaire général du dinter au début des années 80. Le gouvernement aborde les réformes politiques et « sociétales » Après une première période dominée par l’« agenda » européen, budgétaire et social, Lionel Jospin s’engage à présent dans une phase de son action consacrée à la modernisation de la vie publique – cumuls de mandats et parité hommes-femmes –, de la justice et de la police

PENDANT le « séminaire », la de « méthode », le chef du gou- Enfin, le conseiller social, Le tout se plaçant sous le trip- visite continue. Les amoureux des vernement a fait quelques rappels Jacques Rigaudiat, s’est livré à tyque : contrat-responsabilité-ré- belles pierres et les touristes ont à ses collaborateurs sur le rôle et une mise en perspective du rap- sultats. pu assister, samedi 8 novembre, à le fonctionnement du cabinet, in- port entre les acteurs sociaux de- Après le déjeuner, une vingtaine un spectacle inhabituel au châ- sistant sur la primauté du poli- puis... le XIXe siècle. Il s’est ap- de collaborateurs sont intervenus teau de Champs-sur-Marne, en tique – domaine des ministres – puyé sur un ouvrage écrit en 1840, dans la discussion, souvent sur Seine-et-Marne : alors que le pu- sur le technique. Trois de ses col- Des classes dangereuses dans la po- des dossiers dont ils n’ont pas la blic visitait cette demeure du dé- laborateurs se sont ensuite succé- pulation des grandes villes, par Fré- charge. Après que M. Schrameck but du XVIIIe siècle, gérée par les dé pour, chacun, faire un exposé gier, auteur classé parmi les réfor- en eut dégagé les grandes lignes – Monuments historiques, les dans son domaine de compé- mateurs sociaux de même que une réunion de ministres, le 11 dé- membres du cabinet du premier tence. Morogues (Du paupérisme et de la cembre, devrait être consacrée ministre – pas loin de soixante mendicité, 1834), Buret (De la mi- aux grandes orientations poli- personnes – étaient réunis dans TENDANDES LOURDES sère et des classes laborieuses en tiques à venir –, le premier mi- une salle du château sous la pré- Gérard Le Gall, conseiller pour Angleterre et en France, 1840) ou nistre s’est lancé dans une conclu- sidence de Lionel Jospin. les affaires institutionnelles et les Villermé, auteur d’une célèbre en- sion plus politique, soulignant Décidée il y a un mois environ, élections, a fait un retour sur les quête épidémiologique sur la que le gouvernement ne repousse cette séance de travail, prévue dé- élections législatives avant classe ouvrière. pas les problèmes, mais s’efforce sormais tous les six mois, était d’aborder les tendances lourdes Derrière eux, Olivier Schra- de les traiter tous, complètement une sorte de borne de l’action de la société française et d’envisa- meck, directeur du cabinet, a fait et méthodiquement. gouvernementale. ger l’avenir. Selon lui, la méthode un bilan de la déclaration de poli- Selon lui, il doit montrer qu’il a Officiellement, ce séminaire qui a permis de conquérir le pou- tique générale prononcée par une approche différente de la po- avait pour but de renforcer la voir doit être conservée pour per- M. Jospin devant les députés, le litique par son éthique. Evoquant « cohérence » et la « cohésion » mettre de l’exercer dans une voie 19 juin. L’exposé montrait concrè- l’état de la droite, il a observé ses au sein du cabinet. Il a permis social-démocrate. tement le passage d’une séquence principaux partis. Le RPR et Dé- aussi à M. Jospin de clore les cinq Pierre-Alain Muet, conseiller à l’autre. Après le calendrier im- mocratie libérale, l’ex-Parti répu- premiers mois du travail gouver- économique, a fait son exposé posé (le sommet d’Amsterdam, le blicain, sont dirigés aujourd’hui nemental, qui portent une forte avec des graphiques : chômage ; projet de loi de finances et le plan Thomson, CIC-GAN ou GIAT In- Parlement ; l’exclusion, qui fera par des hommes – Philippe Séguin empreinte économique, indus- réduction du temps de travail, de financement de la Sécurité so- dustries) et ceux qui ne pouvaient l’objet d’un projet de loi ; les et Alain Madelin – « idéologique- trielle et sociale, et d’ouvrir une avec une comparaison entre la ciale), les dossiers dont le traite- être maintenus en l’état (celui de questions institutionnelles, parité ment minoritaires au sein de leur autre période, plus « sociétale » et France et les Pays-Bas ; investisse- ment par le gouvernement pré- l’immigration a été cité), l’équipe et cumul des mandats ; l’aména- propre camp ». institutionnelle. ment des entreprises et des mé- cédent ne convenait pas à celui-ci de M. Jospin entre dans une phase gement du territoire. Toutes ces bonnes choses étant Dans une courte intervention nages ; évolution de la dette. (France Télecom, , dont les échéances ont été choi- dites, M. Jospin, qui a l’habitude sies par le premier ministre, ex- CONCLUSION POLITIQUE de comparer son cabinet à un or- cepté pour le volet européen, Cette deuxième phase devra chestre symphonique, a offert à avec l’euro et la mise en œuvre du éviter le cafouillage dans les an- ses collaborateurs un concert de Un fonctionnement collégial traité d’Amsterdam. nonces, comme cela a été le cas musique de chambre. L’ensemble La problématique nouvelle qui sur la famille. Matignon met Fragonard a interprété trois CERTAINS MINISTRES d’Alain Strauss-Kahn, ministre de l’écono- vail ainsi que la présentation de la s’ouvre concerne donc le sujet l’accent, aussi, sur la construction concertos de Johann Joachim Juppé en rêvaient, Lionel Jospin le mie et des finances. Martine Au- première réunion du conseil de sé- épineux de l’immigration, avec les cohérente du travail parlemen- Quantz, musicien officiel du roi de fait ! Alors que le précédent pre- bry, ministre de l’emploi et de la curité intérieure, fixée au 19 no- textes d’Elisabeth Guigou (justice) taire, l’établissement d’un calen- Prusse Frédéric le Grand. mier ministre a organisé six sémi- solidarité, ajoute que, « face à une vembre. et de Jean-Pierre Chevènement drier précis des mesures d’appli- naires de ministres, en deux ans, à société complexe, ce travail collectif Comme à l’habitude, les mi- (intérieur) qui arrivent devant le cation et d’évaluation des textes. Olivier Biffaud l’hôtel Matignon, l’actuel chef du évite de se réveiller en disant : nistres chargés des dossiers exa- gouvernement réunit, tous les “ Tiens ? On n’y avait pas pensé.”» minés feront un exposé avant que quinze jours, au 57, rue de Va- Les réunions de ministres font le débat général, avec tutoiement Les réunions régulières renne, ses seize ministres, aux- pratiquement toutes l’objet d’une de rigueur, soit ouvert. De l’avis de quels se joint Christian Sautter, se- préparation le samedi précédent. plusieurs ministres, la discussion du cabinet de Matignon crétaire d’Etat au budget. Les neuf M. Jospin travaille avec ses est très libre, sans expressions té- autres secrétaires d’Etat parti- conseillers concernés par l’ordre léguidées : les représentants b LUNDI, 10 HEURES : réunion cipent une fois par mois à ces réu- du jour – deux ou trois thèmes en communistes du gouvernement plénière du cabinet de Matignon nions de ministres qui, en l’espace général –, voire avec les ministres ou la ministre écologiste ne disent (50 à 60 personnes, dont les de cinq mois seulement, sont déjà eux-mêmes. Il entretient des rela- jamais qu’ils interviennent au nom 7 membres du cabinet militaire) deux fois plus nombreuses que la tions étroites et hebdomadaires d’une organisation. sous la direction d’Olivier totalité des « séminaires Juppé ». avec certains d’entre eux : Jean-Claude Gayssot, ministre Schrameck ; bilan de la semaine Au même titre que la diminu- MmeAubry et M. Strauss-Kahn, de l’équipement et des transports, écoulée et cadre général de la tion de 40 % des réunions intermi- bien sûr, mais aussi Hubert Vé- et Dominique Voynet, ministre de semaine qui s’ouvre, en fonction de nistérielles – 250 au cours des drine, ministre des affaires étran- l’aménagement du territoire et de l’agenda du premier ministre. quatre premiers mois du gouver- gères, et Jean-Pierre Chevène- l’environnement, se sont opposés b LUNDI, 11 H 30 : réunion nement Juppé, 150 de juin à sep- ment, ministre de l’intérieur. sur la taxation du gazole : le pre- consacrée à la communication qui tembre 1997 –, la fréquence des mier, qui pressentait, à l’été, la regroupe autour du directeur du réunions de ministres illustre la ACTUALITÉ COMMENTÉE rogne des routiers, conseillait de cabinet : Jean-Pierre Jouyet, « méthode Jospin » : collégialité et La prochaine réunion, prévue ne pas charger la barque. directeur ajoint ; Henry Pradeaux, primauté du politique. M. Jospin à jeudi 13 novembre avec les secré- Certains participants observent, chef de cabinet ; Gérard Le Gall, Matignon, c’est le retour en force taires d’Etat, devrait sacrifier au ri- aussi, quelques échanges rugueux conseiller auprès du premier du politique et sa prééminence af- tuel qui veut que le premier mi- entre MmeAubry et M. Strauss- ministre ; Aquilino Morelle, firmée sur le technique, selon le nistre prononce une introduction Kahn. Qui peuvent « fuiter » à conseiller technique ; Manuel Valls, vœu émis par Jacques Chirac pen- d’actualité à partir de 11 heures. l’extérieur. C’est là que la méthode conseiller pour la communication ; dant sa campagne présidentielle. Il est donc probable qu’il parlera collégiale trouve ses limites, car Nicole Baldet, chef du secrétariat « Jospin ne veut pas reproduire du règlement du conflit des rou- elle peut donner l’occasion de particulier de M. Jospin ; Marie les fonctionnements Rocard et Béré- tiers et de l’Europe, d’autant que transformer immédiatement la Bertin, chef du service de presse ; et govoy. En dépit de sa place émi- le sommet sur l’emploi de Luxem- discussion en désaccord, afin Christophe Castaner, conseiller nente au gouvernement, il était tenu bourg (20 et 21 novembre) est au d’obtenir gain de cause auprès du technique chargé du porte-parolat à l’écart des décisions ne relevant menu du jour, avec la législation à premier ministre. au cabinet de Catherine pas de son secteur. Il en a beaucoup mettre en place sur la réduction et Trautmann. souffert », analyse Dominique l’aménagement du temps de tra- O. B. b LUNDI, 12 H 30 : réunion consacrée aux relations avec le Parlement. A MM. Schrameck, Jouyet, Pradeaux, Le Gall et Valls De l’Eglise à l’Etat, les deux vocations de Jean-Marc Sauvé s’ajoutent Yves Colmou, directeur du cabinet de Daniel Vaillant, DANS LA PROMOTION André Malraux, qui est celui de l’Eglise, car M. Sauvé passa une seconde ministre des relations avec le passée à l’ENA entre 1975 et 1977, ils étaient exacte- fois, avec succès, en 1974, le concours de l’ENA. Parlement, et Pierre Guelman, ment l’un derrière l’autre. Par ordre alphabétique. Pour en sortir major. Membre du Parti socialiste au conseiller technique en charge du Jean-Marc Sauvé est devenu secrétaire général du début des années 80, il fut conseiller technique au secteur à Matignon ; analyse du gouvernement en mai 1995 et Olivier Schrameck est cabinet du garde des sceaux, Robert Badinter. programme législatif. directeur du cabinet de Lionel Jospin à l’hôtel Ma- M. Sauvé ne militait plus vraiment pour le socia- b LUNDI, 15 HEURES : réunion de tignon depuis juin 1997. S’ils sont discrets tous les lisme au début des années 90 quand il était direc- tous les directeurs de cabinet deux, la discrétion de M. Schrameck ne va pas jus- teur des libertés publiques auprès du ministre de autour de MM. Schrameck, Jouyet, qu’à lui interdire de rencontrer les journalistes. l’intérieur, Charles Pasqua, « au cœur de la dialec- Pradeaux, Valls et Guelman, en Réservé, complexe, secrètement passionné, re- tique de l’Etat : sécurité-liberté ». Il s’est alors beau- présence du secrétaire général du connu pour sa grande agilité intellectuelle, M. Sau- coup impliqué dans le dossier de l’immigration. gouvernement (SGG), Jean-Marc vé n’était pas prédestiné à occuper une fonction Sauvé. Comme lors de la réunion éminente au cœur de la machinerie du pouvoir. ŒCUMÉNISME POLITIQUE pleinière, le directeur du cabinet fait « J’ai su très vite que je ne serais pas agriculteur Ce parcours témoigne d’une forme d’œcumé- une introduction (20 à 30 minutes). comme mon père », confiait-il au quotidien Ouest- nisme qui laisse perplexes certains de ses collègues Cette rencontre permet de France, en août 1996, alors qu’il avait été choisi, du Conseil d’Etat ; certains, sans mettre en doute répondre aux interrogations et quinze mois auparavant, par Jacques Chirac et ses convictions ni sa sincérité, se demandent si ce d’attirer l’attention des « dir-cab ». Alain Juppé pour succéder à Renaud Denoix de catholique de gauche n’a pas cédé à la fascination b VENDREDI, 9 H 30 : réunion Saint-Marc comme « SGG ». du pouvoir. Nommé « SGG » sous un gouverne- avec la vingtaine de conseillers qui La prédestination est un élément fort de sa vie. ment de droite, M. Sauvé conserve ce poste sous un sont « chefs de file » au cabinet, « Son parcours est fascinant », remarque Jean-Yves gouvernement de gauche. La continuité de l’Etat, sous la direction de M. Schrameck ; Le Gallou, membre du bureau politique du Front défendue par les proches de M. Jospin, ne convainc problèmes d’actualité. national qui fut, brièvement, son condisciple à pas tout le monde. Certains font remarquer que b VENDREDI, 11 HEURES : l’ENA. Admis au concours d’entrée en 1971 à la on- M. Chirac ne s’était pas embarrassé de ce principe réunion identique, dans la zième place, juste derrière Elisabeth Guigou, il in- en remerciant Jacques Fournier, en 1986. bibliothèque du « SGG », en sa terrompt rapidement sa scolarité. Robert Chelle, Habitué à gérer des situations difficiles – il était présence ; élaboration de l’ordre du ancien secrétaire général de l’ENA, se souvient que préfet de l’Aisne quand des « islamistes » furent in- jour du prochain conseil des ce « garçon de belle stature, droit et loyal, qui va au ternés à Folembray –, M. Sauvé peut voyager sans ministres, pour ce qui relève du fond des choses » donna sa démission. Une vocation encombre dans la cohabitation. gouvernement. Les cinq conseils religieuse l’appelait. suivants sont aussi évoqués. L’appel de l’Etat fut probalement plus fort que O. B. LeMonde Job: WMQ1311--0006-0 WAS LMQ1311-6 Op.: XX Rev.: 12-11-97 T.: 11:00 S.: 111,06-Cmp.:12,11, Base : LMQPAG 15Fap:99 No:0309 Lcp: 196 CMYK

6 / LE MONDE / JEUDI 13 NOVEMBRE 1997 FRANCE

M. Hue justifie sa « ligne » en soulignant Une partie de la droite la réussite des ministres communistes varoise conteste Réunion du conseil national du PCF jeudi 13 et vendredi 14 novembre les états-majors parisiens Devant le conseil national (comité national élargi) réussite des ministres communistes, la bonne te- quêtes d’opinion pour justifier sa ligne politique. du Parti communiste, qui se réunit jeudi 13 et ven- nue des candidats communistes dans les élections Le secrétaire national doit tenir compte du fait que dredi 14 novembre, Robert Hue devait souligner la partielles et les résultats encourageants des en- les députés communistes sont indociles et divisés. Contre les « mauvaises habitudes »

LIONEL JOSPIN a félicité Jean- caution de l’institut BVA. La cote les élections ». Les journalistes se- mone les oreilles ». TOULON au système médiatico-parisien ». Claude Gayssot, le 4 novembre, à de confiance de Robert Hue, qui ront pour la première fois autorisés Les deux hommes se sont aussi de notre correspondant Cette structure organisera des l’Assemblée nationale, et de nou- s’était établie, en mai 1995, entre à suivre les débats sous la « bulle ». opposés aux listes d’union « re- Refusant l’appellation de club « débats trimestriels, ouverts et veau dans les colonnes du Midi 26 % et 30 %, est passée de 27 % dé- Peu de chances, dans ces condi- commandées », en septembre pour ou de nouveau parti politique, contradictoires, sur des thèmes tels libre le 10 novembre. Claude Al- but 1997 à 30 % en septembre. tions, que les réfractaires à la parti- les élections régionales. Les Vues du Var se définit comme un que la culture, l’emploi, l’entre- lègre, à son tour, a salué le « suc- Quant à l’indice de confiance au- cipation se fassent beaucoup en- communistes du nord iront seuls « comité de défense et de promo- prise, l’université, l’économie, l’en- cès » de son collègue : « Je trouve ça près des sympathisants commu- tendre : seule l’ultra-orthodoxe au combat. A leurs risques et pé- tion du département », même si la vironnement ». Elle éditera une formidable, un ministre qui va avec nistes, sa progression (86 % en juil- Rolande Perlican relaye désormais rils : aux élections législatives de cheville ouvrière en est le secré- lettre trimestrielle « soulignant les les gens, qui parle avec les gens », a let, 88 % en septembre) atteste, cette position, désormais très mi- mai et juin, M. Hue a déjà pris acte taire départemental du RPR, actions positives conduites par les expliqué le ministre de l’éducation selon BVA, que la « participation à noritaire. Comme toujours au PCF, de l’échec de Rémy Auchedé, an- Jean-Pierre Giran, député et Varois » et « diffusée auprès des nationale, le 9 novembre, sur TF 1. un gouvernement qui se réclame l’opposition reste faiblement théo- cien patron de la fédération du Pas- maire de Saint-Cyr-sur-Mer. parlementaires et médias natio- Cependant, le 7, Robert Hue avait d’un réalisme de gauche et qui risée : elle porte sur la « manière ». de-Calais. En laissant les fédéra- Conscients des « mauvaises habi- naux », ces derniers étant fré- déjà rendu un hommage appuyé à conduit certaines privatisations n’est Comment participer au gouverne- tions libres de leurs choix. M. Hue, tudes qui ont abîmé le Var » et quemment tenus pour respon- son « ami Jean-Claude Gayssot ». pas pensée comme un objet de dé- ment ? Pleinement, comme le dé- en effet, « décentralise » le conflit : soucieux qu’elles « soient sévère- sables d’une certaine « C’est vrai que l’utilité des commu- nonciation... ». fend le secrétaire national ? Ou en déjà, en juin, il avait élargi le bu- ment sanctionnées », les douze désinformation. nistes dans le gouvernement de la Enfin, le PCF peut se flatter « défendant son identité », comme reau national à de nombreux « pa- membres de cette structure France a fait sa démonstration », a d’avoir consolidé ses positions lors le pensent Alain Bocquet, le pré- trons » de fédérations, opposants veulent en faire « le lieu d’expres- « TUER LE FRONT NATIONAL » déclaré le secrétaire national du des élections partielles intervenues sident du groupe communiste de ou acquis. sion de la société civile ». Les animateurs de Vues du Var PCF à la tribune de l’Assemblée na- depuis juin. Ainsi, le 19 octobre, il a l’Assemblée nationale, et surtout le Face à eux, M. Hue défendra à Des chefs d’entreprise qui cô- refusent « l’idée qu’un jour, à tionale. réalisé un « triplé » dans les porte-parole des refondateurs, Guy nouveau sa position : celle d’une toient des élus, le président de force d’amalgames, d’anathèmes Les succès de M. Jospin conso- Bouches-du-Rhône en conservant Hermier ? participation qui ne « mette pas l’Université de Toulon et du Var, et de condamnations généralisées lident la « ligne » de Robert Hue. ses deux sièges dans les cantons de entre parenthèses la visée commu- un journaliste, un écrivain ainsi du département, des “ immigrés de Les socialistes l’ont bien compris, Martigues-Ouest et de Gardanne LA « VISÉE » COMMUNISTE niste », face à la défense crispée, qu’André Herrero, ancien capi- l’intérieur ”, bretons ou parisiens, qui, soucieux de donner toutes ses contre le FN, et en en reconqué- « Conservateurs » et refondateurs juge-t-il, de l’« identité ». A la veille taine de l’équipe de France de viendront donner des leçons de chances au gouvernement « plu- rant un, à Arles-Ouest. Le député et se retrouvent en effet tactiquement du sommet européen sur l’emploi, rugby, ou Yannick Chenevard, morale et exercer le pouvoir ». De riel », ne se privent pas de compli- maire socialiste d’Arles, Michel pour défendre l’idée que le groupe il devrait aussi, comme il l’avait fait présenté comme infirmier libéral, fait, cette réaction protection- menter et de vanter le « bon tra- Vauzelle, qui sera tête de liste so- ne doit pas être un « détachement le 24 juin, devant le comité natio- mais plus connu comme secré- niste vise à « définir des actions vail » de Marie-George Buffet ou cialiste aux élections régionales organisé » du parti. Lorsque, quel- nal, évoquer le « tournant de 1983 taire fédéral de Force démocrate qui soient complémentaires de M. Gayssot. Même Maxime Gre- de mars 1998 en Provence-Alpes- ques jours après que M. Bocquet – ce tournant de la rigueur sanction- dans le Var : de fait, cette struc- celles mises en œuvre par le conseil metz, le député qui avait refusé de Côte d’Azur, a applaudi. en ait fait la remarque en bureau nant un échec dû au renoncement ture est sensiblement orientée à général et son président, Hubert voter la confiance, a lui aussi rendu M. Hue devrait tout naturelle- national, Michelle Demessine, au changement » pour lui en oppo- droite. Elle donne l’impression de Falco », lequel pourrait être dé- hommage à ce ministre « proche ment se prévaloir de ces succès, proche du maire de Saint-Amand- ser un autre, dans un sens opposé. vouloir fédérer une opposition bordé par ce groupe dont M. Gi- des gens ». jeudi 13 novembre, dans son rap- les-Eaux, critique la politique fami- M. Hue, qui n’a pas renoncé à « in- départementale capable de pro- ran estime qu’il « pourrait consti- Autre atout de poids pour port devant le conseil national (le liale, c’est M. Hermier qui, le 10 oc- fléchir » la construction euro- poser, lors des prochaines élec- tuer une autre approche de la M. Hue : sa belle tenue dans les comité national élargi) réuni excep- tobre, dans les couloirs du comité péenne, doit préparer ses troupes à tions dans le Var comme à Tou- politique, plus citoyenne, sachant sondages. Le 4 novembre, sous le tionnellement pour tirer le bilan de national, s’étonne que, « quand un la réflexion. lon, une alternative au sein d’une privilégier l’intérêt du Var et de titre : « L’opinion valide la muta- la « situation nouvelle » et des « res- ministre communiste dit quelque droite qui, aux yeux des anima- Toulon par rapport à celui des par- tion du PCF », L’Humanité a reçu la ponsabilités nouvelles six mois après chose, c’est Robert Hue qui lui ra- Ariane Chemin teurs de cette association, n’a pas tis traditionnels » sans pour au- suffisamment rompu avec des tant céder à un front républicain travers mis à jour après l’assassi- susceptible de profiter à la nat de Yann Piat en 1994. gauche. La gauche corse prépare, dans l’union, une reconnaissance de l’identité insulaire Néanmoins, ce département C’est là une manière pour le semble irrémédiablement assujet- maire de Saint-Cyr de relancer BASTIA ment pour la première fois une union sans tion interrégionale économique et politique se ti à cette autarcie économico-po- une nouvelle droite varoise, afin de notre correspondant contestation majeure entre le Parti radical-so- développe résolument entre la Corse, la Sar- litique qui fut la source de ses dé- d’en mieux contrôler les compo- A moins de cinq mois des élections territo- cialiste, le Parti socialiste et le Parti communiste. daigne et les Baléares. Pour la première fois, la rives. Aujourd’hui encore, les santes et de la faire émerger à riales en Corse, le paysage politique insulaire est Hier frères ennemis, les uns et les autres s’ac- Corse est dotée d’un plan de développement et tenants d’un « Var propre » ma- l’occasion d’élections municipales complètement bouleversé. Les nationalistes cordent aujourd’hui sur un programme poli- d’un schéma d’aménagement. Autre atout du nifestent une sorte de culpabilité ou cantonales, « le plus beau iront divisés à la bataille, au point que le seuil tique fondé sur le développement identitaire et délégué régional du RPR, il conduira une liste défensive, qui se retrouve dans combat politique étant à ses yeux d’éligibilité de 5 % des suffrages exprimés économique de l’île. La bataille sera menée par territoriale en compagnie de son ancien adver- certains des arguments de Vues celui qui consistera à tuer le Front semble difficilement franchissable à ceux qui, en Emile Zuccarelli, ministre de la fonction pu- saire José Rossi, député UDF. du Var. Ses initiateurs refusent le national, le moment venu ». 1992, avaient totalisé avec deux listes opposées blique. L’un de ses principaux lieutenants sera Après le retrait de Jean-Paul de Rocca Serra, le « rôle de département bouc-émis- 25 % des suffrages. La coalition Corsica Na- Paul Giacobbi, radical comme lui, fils du séna- « ticket » Baggioni-Rossi offre toutes les garan- saire, servant de bonne conscience José Lenzini zione, qui avait totalisé 17 % il y a six ans, éclate teur François Giacobbi décédé en mars. Le ties d’un partage équitable. L’un a son fief en aujourd’hui en trois : A Cuncolta, proche du « chef » du clan de gauche en Haute-Corse Corse du Sud, l’autre en Haute-Corse. Le pre- FLNC-Canal historique fera cavalier seul ; l’Ac- s’était érigé en pourfendeur du nationalisme. mier ne cache pas son désir de conserver la pré- colta naziunale Corsa (ANC), proche des clan- Son fils affiche une autre fidélité à l’île : « L’iden- sidence de l’executif territorial, pendant que le Les prix à la consommation destins de Resistenza, confirme son divorce et tité corse n’est pas l’apanage des nationalistes, second présiderait aux destinées de l’Assemblée son échec d’un éventuel rapprochement avec nous les avons laissés s’accaparer ce qui nous est de Corse. d’autres nationalistes ; les autonomistes de commun. » Plusieurs dangers existent pourtant à droite. sont restés stables en octobre l’Union du peuple corse (UPC) seront certaine- Quatre listes sont susceptibles de briguer les ment menés de nouveau par le docteur Edmond PLUSIEURS DANGERS À DROITE suffrages libéraux. Paul Natali, élu territorial di- L’ÉVOLUTION mensuelle des prix PRIX À LA CONSOMMATION Simeoni et refusent toute alliance au premier Sans hésitation, M. Giacobbi affirme être fa- vers droite, avec 7,2 % des suffrages exprimés et à la consommation, en octobre, variations mensuelles en pourcentage tour. L’autre liste victorieuse en 1992, menée par vorable à « un enseignement obligatoire de la trois élus en 1992, président du conseil général sera comprise entre – 0,1 % et 0 %, Alain Orsoni pour le Mouvement pour l’auto- langue corse », « facteur d’intégration », et à une de Haute-Corse, fera encore cavalier seul mais, selon l’indice provisoire publié -0,1% détermination (MPA), proche du FLNC-Canal « rationalisation » des institutions de l’île par un cette fois, il bénéficie du soutien de Charles Pas- mercredi 12 novembre par l’Insee. 0,3 habituel, est aujourd’hui divisée et contestée par « développement des mécanismes consultatifs ». qua. Autre contestataire, le conseiller territorial Les prix étaient en hausse de 0,3 % 0,3 le groupe Corsica Viva, proche d’un autre « L’intercommunalité en est un autre exemple », Philippe Ceccaldi, président de la Compagnie en octobre 1996. Depuis le début 0,2 0,2 0,2 groupe de clandestins constitué le 5 mai 1996, et poursuit-il. Son objectif est de « favoriser un Corse-Méditerranée, la compagnie régionale aé- de l’année, la hausse oscille entre 0,2

dénommée FLNC. consensus, car l’avenir est identitaire ». rienne instituée par la collectivité territoriale. 0,9 % et 1 %, contre 1,6 % en octo- 0,1 Dès lors, la véritable question est de savoir si, La droite, traditionnellement majoritaire en Elu en 1992 avec 5,4 % des suffrages, cet allié ob- bre 1996. En un an, elle atteindra 0 0 en cas de non-représentation dans la future As- Corse, doit-elle craindre cette dynamique à jectif de Jean Baggioni pourrait faire les frais du 1 % (1,8 % en 1996). Cette décéléra- semblée corse, où aujourd’hui ils détiennent gauche ? Jean Baggioni, le nouvel homme fort nouvel enjeu bipolaire au premier tour. Enfin, le tion annuelle s’explique par la – 0,1 treize sièges sur cinquante et un, les nationa- du camp libéral, est serein. Le président de l’exé- Front national, que d’aucuns estiment suscep- forte baisse des prix des services listes ne seront pas de nouveau tentés par les cutif territorial a su jouer de son mandat de dé- tible de pouvoir – paradoxalement – bénéficier publics le mois dernier, en raison – 0,2 démons de la lutte armée clandestine. Cette in- puté européen pour placer la Corse dans la dy- de l’érosion nationaliste, sera mené par Roger de la réduction des tarifs des télé- terrogation préoccupe sérieusement les états- namique euro-méditerranéenne. La manne Holeindre, ancien de l’OAS, dont les nostal- communications nationales et in- majors de la droite et de la gauche. communautaire a principalement été orientée giques ne sont pas totalement absents de Corse. ternationales, et par les fortes La gauche insulaire est décidée à prendre le sur les équipements d’infrastructures. Ports, aé- hausses, en octobre 1996, des prix NOD J F M A M J J A S problème à bras-le-corps. Elle réussit locale- roports et routes en témoignent. Une coopéra- Michel Codaccioni de l’énergie et des autres produits 1996 1997 manufacturés. Source: Insee Plusieurs attentats DÉPÊCHES Le règne sans partage des Rocca Serra à Porto-Vecchio a SÉCURITE SOCIALE : l’Assemblée nationale vient de désigner revendiqués ses représentants aux conseils de surveillance des grands orga- AJACCIO de trente-deux ans, fils de Ca- mai et 1er juin sa dernière bataille. nismes de Sécurité sociale, instances de contrôle créées par le plan par des nationalistes de notre correspondant mille et médecin comme son Il avait annoncé qu’il ferait place Juppé. Claude Evin (PS, Loire-Atlantique) présidera le conseil de sur- De 1921 à 1997, Porto-Vecchio, père. En 1947, « l’héritier » est aux jeunes. Au début de l’au- veillance de la Caisse nationale d’assurance-vieillesse (CNAV), et Les tentatives d’attentat et n’a pratiquement connu qu’un encore battu, cette fois par une tomne, il a adoubé Jean Baggioni, Jean-Marie Le Guen (PS, Paris) celui de la Caisse nationale d’assu- l’attentat à l’explosif perpétrés Rocca Serra à sa tête, en dehors socialiste. Ce n’est pas pour le dé- président du conseil exécutif de rance-maladie des travailleurs salariés (Cnamts). Claude Huriet, sé- à Vichy, dans la nuit du 10 au courager, il obtient l’annulation la Corse, pour conduire « sa » nateur (Union centriste) de Meurthe-et-Moselle, présidera le conseil 11 novembre, ont été revendi- PORTRAIT du scrutin, se fait élire, entre- liste aux élections territoriales. Le de surveillance de la Caisse nationale des allocations familiales qués le 11 novembre à 6 h 30, Depuis 1921, temps, conseiller général et en- 8 novembre, il a informé de son (CNAF), et Charles Descours, sénateur (RPR) de l’Isère, celui de par un correspondant ano- lève la mairie en 1950. Pour em- retrait le conseil municipal et le l’Agence centrale des organismes de Sécurité sociale (Acoss). nyme, auprès de Radio Corse la famille porter la victoire, il a organisé le préfet. A ses amis de la majorité, a DÉMISSION : Edith Cresson, commissaire européen, a annon- Frequenza Mora, la radio locale monopolise premier charter électoral, invi- il a précisé qu’il serait heureux cé, mercredi 12 novembre, sa démission de sa fonction de maire de de Radio France. Une texte re- les mandats électifs tant plusieurs centaines d’élec- que son fils Camille lui succède. Châtellerault (Vienne), qu’elle occupait depuis quinze ans, en raison vendique également l’attentat à teurs à venir du continent à ses Agé de quarante-quatre ans, ce- de ses responsabilités à Bruxelles, qui « constituent une lourde l’explosif réalisé, le 4 sep- frais. lui-ci est conseiller général depuis charge ». tembre, à Strasbourg, contre le d’une brève interruption à la Li- 1988 et conseiller municipal de- bâtiment de l’ENA et l’attaque, bération. En 1921, Camille Rocca DERNIÈRE BATAILLE puis 1995. a PRUD’HOMALES : FO et la le 5 septembre, contre la gen- Serra est élu maire de la ville ; il Le fauteuil ne changera plus de Le père, pour sa part, conserve CGT ont dénoncé, lundi 10 no- darmerie de Pietrosella. Il pré- est aussi député dès 1928, mais il main : 1953, 1959, 1965, 1971, 1977, son mandat de député. Mais les vembre, la présence de candidats cise des détails techniques ren- est contraint de se retirer de la vie 1983, toujours au premier tour blessures de la lutte du printemps proches du FN, sous le sigle CFNT dant ces revendications politique en octobre 1943, son jusqu’à ce qu’un petit parent dy- 1997 ne sont pas encore cautéri- (Coordination française nationale crédibles. soutien au gouvernement de Vi- namique et ambitieux, Denis sées. Interrogé sur l’initiative de des travailleurs) aux élections Ce document reprend le dis- chy lui valant quelques années de Rocca Serra, décide de lui livrer Charles Pasqua qui a constitué prud’homales du 10 décembre. La cours habituel des nationalistes privation de droits civiques. bataille. En 1989 puis en 1995, il y une association Demain la Corse, CGT, qui fait état de listes CFNT corses contre le « colonialisme A la Libération, les résistants se a ballotage. Parallèlement, Jean- Jean-Paul Rocca Serra constate « dans plus de la moitié des départe- français ». Mais ce groupe reste sont emparés de 263 des 365 mu- Paul Rocca Serra a entamé et me- « que la plupart des personnalités ments, dans plusieurs centaines de « anonyme », alors que tous les nicipalités insulaires. Un commu- né la carrière qui fera de lui, du- du comité de direction sont préci- sections du collège salarié », va mouvements existants, bien niste est devenu maire de Porto- rant les vingt dernières années, le sément celles qui ont combattu le contester ces listes « devant les tri- qu’adversaires, ont choisi l’ar- Vecchio et reçoit, en mai 1945, numéro un du RPR dans l’île et le RPR et moi-même lors des der- bunaux d’instance compétents ». FO rêt de la « violence politique », l’onction du suffrage universel. leader politique de la Corse. nières élections législatives. » « soutiendra les actions en justice dans la perspective des élec- Son adversaire n’était autre que A quatre-vingt-six ans, il a livré, engagées devant les tribunaux contre tions territoriales de mars 1998. Jean-Paul Rocca Serra, alors âgé aux élections législatives des 25 Paul Silvani la présentation des listes CFNT ». LeMonde Job: WMQ1311--0007-0 WAS LMQ1311-7 Op.: XX Rev.: 12-11-97 T.: 10:59 S.: 111,06-Cmp.:12,11, Base : LMQPAG 15Fap:99 No:0310 Lcp: 196 CMYK

7 SOCIÉTÉ LE MONDE / JEUDI 13 NOVEMBRE 1997

HISTOIRE Le maire de Paris, d’étape » sur les conditions de l’ac- président du Conseil du patrimoine, dans le domaine privé ». Treize ont opérations ont eu lieu « sans discri- Jean Tiberi, a rendu public, mercredi quisition par la Ville, pendant l’Oc- Noël Chahid-Nouraï. b LE RAPPORT été acquis « par des administrateurs mination entre propriétaires juifs et 12 novembre, le premier rapport cupation, d’immeubles de l’« ilôt fait état de deux cent vingt-quatre nommés par le Commissariat géné- non juifs » b LE MOTIF d’insalubrité d’activité du Conseil du patrimoine 16 » dans le quartier du Marais. Ce immeubles expropriés entre 1940 et ral aux questions juives ». Pour les n’était pas « un pur prétexte » pré- privé ainsi qu’un « compte-rendu document lui a été adressé par le 1944 dont dix-neuf « sont encore onze propriétaires concernés, les cise M. Chahid-Nouraï. Le Conseil du patrimoine ne relève pas de spoliation dans l’« îlot 16 » Selon un « compte-rendu d’étape », rendu public par le maire de Paris, les opérations d’expropriation dans ce quartier du Marais, pendant l’Occupation auraient eu lieu « sans discrimination entre propriétaires juifs et non juifs »

UN PEU MOINS de deux ans population, essentiellement tats, encore très provisoires et frag- cas sur treize et l’on a une présomp- après la création du Conseil du pa- composée d’immigrants juifs d’Eu- mentaires ». tion forte de versement dans six trimoine privé, le maire de Paris, rope centrale, était soumise à la Le Conseil du patrimoine fait autres cas », note encore le rapport. Jean Tiberi, devait présenter à la pression quotidienne des persé- donc état de 224 immeubles expro- Ces indemnités avaient-elles, presse, mercredi 12 novembre, un cutions et des rafles. priés entre 1940 et 1944 dont 19 toutefois, été évaluées à leur juste premier rapport d’activité. Ce do- Devant l’émotion suscitée par le seulement, représentant 152 loge- prix ? Noël Chahid-Nouraï signale cument de vingt-cinq pages por- livre, Jean Tiberi avait décidé de ge- ments, « sont encore dans le do- que la famille Simon-Lévy, proprié- tant sur la période février 1996-fé- ler les ventes du domaine. Il maine privé ». Les autres, ajoute le taire de l’hôtel de Beauvais, rue vrier 1997 relate l’activité confiait, en outre, au Conseil du rapport sont « pour l’essentiel gérés François-Miron et d’un autre im- « ordinaire » du Conseil, chargé patrimoine une « mission complé- par des sociétés d’économie mixte », meuble situé dans la même rue, a d’établir le classement des im- mentaire d’enquête sur les origines mais il n’en fournit pas le nombre obtenu en 1945 la réévaluation des meubles du domaine privé de la des propriétés communales ». En et ne précise pas, non plus, indemnités fixées à l’amiable entre Ville de Paris (lire ci-dessous). Le avril 1997, un groupe d’experts était combien ont échappé à la « réno- la préfecture et l’administrateur maire de Paris devait également constitué. Aux huit membres per- vation » qui a frappé le quartier et provisoire nommé par Vichy. Pour rendre public un autre document, manents du Conseil – essentielle- sont encore debout aujourd’hui. les 11 autres biens, « nous pouvons, consacré au fameux « îlot 16 », ment des experts immobiliers et Les acquisitions, durant la période, en l’état actuel de nos recherches, adressé sous forme de lettre au des notaires – s’ajoutait un groupe sont concentrées sur deux quartiers écrit M. Chahid-Nouraï, affirmer maire de Paris par le président du d’une dizaine d’historiens spécia- bien déterminés, le Marais et les que trois indemnités d’expropriation Conseil du patrimoine, Noël Cha- listes de la période, de juristes et de anciennes fortifications – un ont fait l’objet de procédures en ap- hid-Nouraï. membres de la communauté juive. deuxième secteur que le Conseil pel après guerre. Deux d’entre elles En dix-sept feuillets serrés, n’a pas encore exploré. « Dans Pa- ont été augmentées et la troisième M. Chahid-Nouraï livre un L’INDEMNITÉ ALLOUÉE ris, souligne M. Chahid-Nouraï, confirmée ». Pour les huit autres « compte-rendu d’étape », sur les Fustigeant les « erreurs et ap- seules 48 adresses ont été acquises personnes, qui n’ont, apparem- conditions de l’acquisition par la proximations » commises, selon lui, pour le compte de la Ville, pendant ment, pas contesté les indemnités ville, pendant l’Occupation, de par la presse dans cette affaire, le cette période, hors de ces deux allouées, M. Colin, rapporteur du pans entiers de l’ancien « îlot 16 » rapport d’étape de M. Chahid- zones. » Conseil du patrimoine, nous a pré- dans le quartier du Marais. Ce rap- Nouraï s’ouvre sur un long préam- cière normale », ou quand l’indem- est nécessaire de s’assurer que les cisé que « l’analyse du montant des port avait été demandé à la suite de bule de dix feuillets concernant la nité allouée n’a pas été celle « que sommes fixées ont bien été versées LE JUSTE PRIX transactions se poursuivait ». la polémique suscitée par la publi- méthode adoptée par le Conseil. dictait normalement l’état du mar- aux intéressés. Les investigations Sur les 224 acquisitions d’im- Noël Chahid-Nouraï conclut son cation, en octobre 1996, du livre de Pour déterminer si des proprié- ché ». Dans le Marais, note, à ce menées depuis sept mois « ont por- meubles dans « l’îlot 16 », « 13 l’ont rapport en soulignant : « L’immé- Brigitte Vital-Durand, Domaine pri- taires juifs ont fait l’objet de me- propos, le président du Conseil, «il té sur la totalité des immeubles ayant été à raison de biens administrés par diate après-guerre a connu, en sus vé. L’ouvrage apportait de nou- sures discriminatoires, le Conseil s’agissait d’immeubles (et non d’ap- été à un moment ou à un autre ac- des administrateurs nommés par le de la poursuite des procédures en velles révélations sur la manière du patrimoine travaille sur deux partements), de locaux occupés (et quis pour le compte de la Ville ou par Commissariat général aux questions cours, des législations et des jurispru- dont la préfecture de la Seine avait, types de documents : le contrat no- non de logements libres), de biens elle », souligne M. Chahid-Nouraï, juives (soit 6 %), 11 propriétaires (soit dences réparatrices, elle a connu des entre 1940 et 1944, brutalement ac- tarié signé en cas de cession généralement vétustes et insalubres qui tient à rappeler que « la respon- 5 %) étant concernés (puisque dans actions contentieuses et des transac- céléré un projet ancien de rénova- amiable et l’ordonnance d’expro- (et non rénovés et de qualité), se si- sabilité de la Ville de Paris elle- deux cas, les propriétaires ont vu cé- tions. La question est donc de savoir tion des quartiers Saint-Paul et priation « rendue en cas de cession tuant dans des quartiers très mal co- même, dans des spoliations éven- der, par un administrateur, deux de si les mesures prises ont été suffi- Saint-Gervais, le vieux quartier forcée pour cause d’utilité pu- tés (et non d’un des quartiers les plus tuelles ne peut être perçue de ma- leurs biens) ». Pour ces 11 proprié- santes, ce qui est bien différent ». Il juif de Paris. blique ». recherchés donc les plus chers), au nière subjective, seul l’Etat, par le taires, « les opérations se sont dérou- espère fournir ses « premières Le Conseil du patrimoine précise Il y a bien spoliation, souligne le surplus à une époque où l’immobilier truchement de la préfecture de la lées dans le cadre d’expropriation conclusions partielles » avant la fin que 224 immeubles avaient alors rapport, lorsqu’il y a eu, au détri- dans son ensemble n’atteignait pas Seine ayant conduit les acquisitions pour cause d’utilité publique, sans du premier semestre de l’année été réquisitionnés, puis expropriés, ment des intéressés, « privation de généralement les prix actuels et où le pendant la épriode de la guerre ». discrimination entre propriétaires prochaine. pour insalubrité et pour le compte propriété ou privation de tout ou marché parisien était atone ». Cette ultime précaution prise, le juifs et non juifs. (...) Les indemnités de la Ville, dans un quartier dont la partie d’une compensation finan- Le Conseil souligne, enfin, qu’il président livre ses « premiers résul- ont été effectivement versées dans six Christine Garin Une procédure L’« impulsion accrue » du maréchal Pétain pour la rénovation du quartier du Marais DANS sa raideur toute juridique, président du Conseil du patri- plémentaires, les dix-sept péri- désigne l’émigration juive d’Europe générale de l’« îlot 16 ». Il est fondée le rapport d’étape du Conseil du moine, montre une réalité de l’insa- mètres ainsi définis étant désor- de l’Est. » En 1912, un obscur Mau- communiqué au conseil d’hygième patrimoine sur « l’îlot 16 » ne four- lubrité et d’ailleurs le motif n’a pas mais classés par ordre décroissant rice Lauzel avait déja consacré publique de la préfecture de la nit que peu d’éléments de contexte été remis en cause, après la Libéra- selon l’importance des taux de dé- 17 pages de la Revue de Paris à cet Seine par le préfet Charles Magny sur l’acte sur la période pourtant sombre qui tion, alors que la possibilité en était cès. Classé deuxième sur six en « étrange quartier », ses immi- dans ces termes : « Le chef de l’Etat a vu, entre 1940 et 1944, la préfec- offerte par la législation répérara- 1906, l’îlot Saint-Gervais, composé grants et « leurs maladies conta- (...) a décidé, par une loi du 21 sep- dit « loi » ture de la Seine conduire, à marche trice de l’époque ». essentiellement d’hôtels meublés, gieuses ». « Sa survie est un scan- tembre 1941, de modifier la procé- forcée, une politique de « rénova- Que l’opération ait commencé descend pourtant au seizième dale, concluait-il. Il faudra la dure applicable à l’expropiration er tion » sur un quartier entier des bien avant 1940 ne fait effective- rang. pioche pour les obliger à partir (...) » des immeubles et ilôts insalubres de du 1 mars 1942 bords de Seine. ment guère de doute. C’est ce que Au nom de la santé publique, sur Paris. Par cette modification, le ma- Le rapport se contente, pour montre Yankel Fijalkow, socio- ANTISÉMITISME BRUTAL fond d’antisémitisme brutal, va réchal Pétain a entendu préciser « EU égard à la jurisprudence la l’essentiel, de rappeler un fait. logue spécialiste des politiques ur- « En 1909, écrit encore Yankel Fi- donc se trouver progressivement qu’une impulsion accrue devrait plus constante, il est impossible de « Contrairement à une idée assez baines dans un article consacré jalkow, le conseiller municipal Badi- légitimée une vaste opération de être donnée aux opérations d’urba- soutenir sérieusement, écrit Noël répandue, écrit Noël Chahid-Nou- aux « immeubles tuberculeux » de ni-Jourdin évoque ces immeubles démolition du « ghetto juif » qui nisme. » Et le préfet précise : « Aus- Chahid-Nouraï dans son rapport, raï, l’opération dite de « l’îlot 16 » l’îlot Saint-Gervais, publié en 1996 lorsqu’il déplore « le manque d’hy- sera mise en œuvre, à grande si bien, la présence d’un ou plusieurs la thèse selon laquelle l’acte dit n’a pas commencé avec la guerre dans les Annales de démographie giène et de sécurité du quartier échelle, à partir de 1941. Sur les immeubles salubres au milieu d’im- « loi » du 1er mars 1942, qui a fondé pour se terminer avec elle. Elle a historique. Dès 1905, le quartier Saint-Gervais » qui se manifeste «à dix-sept foyers d’insalubrité dé- meubles insalubres, ce qui est le cas les expropriations dans l’ilôt 16, au- commencé bien avant, des acquisi- Saint-Gervais est repéré par le proximité du lycée de jeunes filles nombrés en 1920, un seul, en effet, notamment de « l’îlot 16 » sur lequel rait, en application de l’ordonnance tions ayant été identifiées dès les an- nouveau pouvoir hygiéniste Charlemagne par des étrangers qui l’îlot Saint-Merri, sera partielle- vous êtes appelés à vous prononcer, du 9 août 1944 sur le rétablissement nées 30 ». Il rectifie aussi « une comme l’un des quatre îlots où se méconnaissent les lois de l’hygiène ment rasé. Pendant l’Occupation, ne pourra faire obstacle à la décla- de la légalité républicaine, fait l’ob- autre idée bien ancrée » : le motif propage la tuberculose à Paris. En et louent clandestinement à leur brûlant les étapes et mettant à ration générale d’insalubrité ». Le jet d’un constat de « nullité ». (...) Il d’insalubrité invoqué pour justifier 1920, le champ d’observation du compatriotes d’infects taudis ». Ce profit les lois antijuives de Vichy, la conseil d’hygiène entérinera. n’y a donc pas place pour une re- les expropriations massives dans « casier sanitaire des maisons de discours, poursuit le sociologue, préfecture prendra donc pour cible Les expropriations massives se mise en cause radicale des expro- l’ilot « n’était pas pur prétexte ». Paris » est élargi, par décison du largement diffusé dans le conseil unique « l’îlot 16 ». Et même si le succéderont jusqu’en 1944. La « ré- priations sur un terrain de droit qui « L’histoire de la Ville, poursuit le conseil municipal, à onze îlots sup- municipal de Paris de 1909 à 1930 mauvais état des logements est at- novation » du quartier se poursui- serait l’absence de base légale des testé et le restera jusque dans les vra bien jusque dans les années 60, ordonnances rendues dans chaque années 60, c’est pour lui que seront comme les acquisitions de nou- cas particulier. » votées les lois expéditives qui régi- veaux immeubles par la Ville et Ces quelques lignes font allu- 726 logements devraient être transférés dans le parc social ront, à partir de 1941, la réquisition comme les débats sur l’indemnisa- sion à une procédure en cours, in- et l’expropriation à Paris. tion des habitants – surtout les tentée par les ayants droit d’une DE FÉVRIER 1996 à février 1997, seront, à terme, transférés aux prioritaire. Dans 16 cas, « faisant Il ne fait guère de doute que la commerçants – qui agiteront régu- propriétaire d’un immeuble de le Conseil du patrimoine s’est pro- bailleurs sociaux ainsi que 159 lo- l’objet d’occupations irrégulières », machine s’est emballée dès l’instal- lièrement les séances du conseil cinq étages situé dans l’ilôt 16, rue noncé, au cours de ses 26 séances, gements situés dans les arrondisse- les baux ont été immédiatement lation du régime de Vichy. L’expro- municipal. On y parlera peu, toute- du Pont-Louis-Philippe, expro- sur le classement de 232 des 347 ments de l’ouest. résiliés. Pour 30 logements, les mo- priation, régie par une loi du fois, du sort des quelque 25 000 ha- priée en août 1944 par la préfec- immeubles du domaine privé per- Sur la période considérée, seule- dalités de sortie de la loi de 1948 24 mai 1938, ne pouvait, jusque-là, bitants du quartier de 1940 – dont ture de la Seine. Ils contestent la manent, soit 66 % de ce parc, re- ment 10 congés pour vendre ont ont été « examinées », enfin, pour s’appliquer qu’après enquêtes et il ne restait que 5 000 à la Libéra- validité du titre de propriété de la présentant 1 466 logements. Il a été notifiés aux locataires du do- 33 autres, des baux de huit ans ont immeuble par immeuble. A partir tion –, juifs en majorité et chassés ville, au motif que l’expropriation décidé de classer « aux fins de maine avant le 28 février 1997, et été proposés. de septembre 1941, une nouvelle de leur logement. Ce chapitre de a été prononcée sur le fondement vente » 130 immeubles, soit 781 lo- un seul locataire avait, à cette date, Le domaine privé de la Ville de loi est promulguée : elle sera dé- l’histoire de « l’îlot 16 » reste à de la loi vichyste du 1er mars 1942 gements. Le transfert aux bailleurs accepté l’offre de la Ville. Le Paris comprend aussi 250 locaux sormais diligentée par « îlots en- écrire. (Le Monde du 13 septembre). Reje- sociaux devrait concerner 36 im- Conseil du patrimoine explique ce commerciaux, concentrés, pour 73 tiers ». Le 25 octobre, un arrêté tée par le tribunal administratif de meubles du domaine permanent, faible résultat en précisant que le d’entre eux, dans le sixième arron- préfectoral dénonce l’insalubrité Ch. G. Paris pour incompétence, la re- soit 587 logements, mais aucun moratoire sur les opérations de dissement. Le Conseil du patri- quête des ayants droit fait actuel- pour le moment n’a été réalisé, cession décidé par le maire de Paris moine conseille au maire de Paris lement l’objet d’une procédure en pour des raisons qui tiennent, pré- en octobre 1996 a empêché la noti- d’en déplafonner les loyers, actuel- appel (Le Monde du 3 octobre). cise le Conseil, au choix des bail- fication dans les délais légaux de 8 lement largement sous-évalués. La loi du 1er mars 1942 fait partie leurs, aux conditions financières congés. « Trois des locataires « Les déplafonnements proposés des textes promulgués par Vichy du transfert et au droit au maintien concernés se sont cependant enga- sont susceptibles, dans les arrondis- qui n’ont pas été « expressément dans les lieux des locataires ac- gés spontanément à quitter leur lo- sements centraux, souligne le frappés de nullité » à la Libération. tuels. Avec les logements du do- gement à expiration de leur bail, Conseil du patrimoine, de conduire Le débat sur leur validité est ré- maine privé intercalaire, un total précise le Conseil. Cinq autres n’ont à des augmentations très substan- current, mais c’est, semble-t-il, la de 726 logements serait concerné. pas estimé devoir agir de même. Par tielles de loyer, notamment dans le première fois qu’une telle procé- Les trois quarts des logements un fâcheux paradoxe, un moratoire quartier de Saint-Germain-des-Prés dure est entamée. Les ayants droit dévolus à la vente se trouvent dans décidé pour des motifs incontes- (...) où l’écart entre les loyers de l’ancienne propriétaire in- les arrondissements centraux pari- tables a débouché sur de malen- communaux plafonnés et les valeurs voquent aussi le caractère « non siens, ce qui s’explique, précise le contreux effets d’aubaine. » du marché pouvait atteindre un prouvé » des motifs d’insalubrité Conseil, « par le niveau élevé de la Le cas de 79 logements soumis rapport de 1 à 30 (...) les minorations mis en avant, en 1941, pour en- valeur vénale des immeubles ». au régime de la loi de 1948, « tous de recette [pour la Ville] dépassant clencher la procédure d’expropria- Mais il souligne que, « pour pro- situés dans le sixième arrondisse- parfois 1 million de francs par em- tion, dans la mesure où l’im- mouvoir la mixité sociale dans les ment », sur les 186 soumis au placement commercial et par an. » meuble, qui devait être démoli quartiers plus démunis en logements même régime et classés aux fins de immédiatement, ne l’a jamais été. sociaux », 199 logements du centre vente ont fait l’objet d’un examen Ch. G. LeMonde Job: WMQ1311--0008-0 WAS LMQ1311-8 Op.: XX Rev.: 12-11-97 T.: 10:44 S.: 111,06-Cmp.:12,11, Base : LMQPAG 15Fap:99 No:0311 Lcp: 196 CMYK

8 LE PROCÈS PAPON LE MONDE / JEUDI 13 NOVEMBRE 1997 La cour d’assises va examiner la réalité des fonctions de M. Papon à Bordeaux Après les témoignages des différents historiens sur le régime de Vichy, le procès du secrétaire général de la préfecture commence véritablement. Les magistrats vont analyser son rôle effectif dans l’arrestation de 1 500 juifs entre 1942 et 1944

BORDEAUX mais accusé n’aura cristallisé sur goisse du lendemain, la perte des mot de l’historien Jean-Pierre bis » pour les uns, « porte-plume seul un ordre d’internement admi- de notre envoyé spécial lui autant d’heures sombres d’une repères, dont on soupçonne déjà Azéma, un véritable « apartheid à du préfet » pour les autres, Mau- nistratif concernant un juif, por- Ruminée par la presse pendant histoire qui, à ce stade des débats, qu’elle a pu, pour certains, engen- la française ». Les silences des té- rice Papon avait la confiance de tant la signature de l’accusé, avait seize ans, instruite par une justice s’avère moins la sienne que celle drer une perte des valeurs. Des moins de l’époque et les explica- Maurice Sabatier pour le contrôle été versé au dossier. hoquetante pendant presque au- d’une vérité enfouie dans l’in- mythes ont été déchirés, parmi tions minimalistes de Maurice Pa- des services « nés de la guerre », tant d’années, l’affaire Papon tire conscient collectif d’un peuple, lesquels ceux, prégnants, du gaul- pon, qui se trouvait en 1941 et dont le service des questions « AU QUOTIDIEN » depuis plus d’un mois son fil d’une nation. lisme. 1942 au secrétariat général de l’ad- juives. Pourquoi ? « Vous le saurez Pendant trois jours, à partir du d’Ariane devant la cour d’assises Examen de conscience national, Avide de comprendre un temps ministration du ministère de l’in- peut-être un jour », a répondu ven- mercredi 12 novembre, la cour de la Gironde. Pour combien de le premier mois du procès de que nul n’a véritablement connu térieur, ont renforcé l’assertion de dredi 8 l’accusé qui, depuis le dé- d’assises devrait disséquer le ser- temps ? Prévue pour Noël, l’issue Maurice Papon a ainsi été avant – le président Jean-Louis Casta- l’historien Marc-Olivier Baruch but du procès, multiplie les ré- vice des questions juives de la pré- des débats – et donc le verdict – a tout l’objet d’un minutieux travail gnède n’était pas né à l’époque selon laquelle Vichy avait « anes- ponses différées. fecture, et, selon le souhait répété d’ores et déjà été repoussée à jan- de mémoire. Calé dans son fau- des faits –, la cour d’assises a en- thésié les fonctionnaires ». Tranchant sur son intervention- du président Castagnède, déceler, vier. Comme s’il fallait inélucta- teuil, exposé à la chaleur d’un ra- suite entendu des historiens. Certains se sont cependant lais- nisme des premiers jours, Me Va- au-delà des seules attributions ad- blement s’inscrire dans la durée, diateur d’appoint, l’accusé de L’avocat de Maurice Papon, sé plus ou moins facilement raut a essentiellement pris la pa- ministratives, la réalité des fonc- chaque jour accumule de nou- quatre-vingt-sept ans a tout Me Jean-Marc Varaut, craignait « anesthésier ». Marc-Olivier Ba- role, ces dernières semaines, afin tions que chacun exerçait «au veaux retards, confirmant, s’il le d’abord vu défiler nombre de té- que la juridiction se transforme en ruch, spécialiste de l’administra- de prendre date au sujet des docu- quotidien ». Fouillant au plus près fallait, que l’Histoire, comme cet moins : des témoins de moralité, « colloque » de spécialistes. Il n’en tion française sous Vichy, a en ef- ments soumis à la cour, dont des faits reprochés à l’accusé, la exceptionnel décalage temporel des témoins appelés pour rendre a rien été. Même redondants, les fet exposé qu’il était, selon lui, nombre semblent contestés. Dès cour d’assises dépassera alors la entre le procès et la période des compte de la personnalité de exposés ont permis d’affiner la vi- possible à tout moment, pour un le premier jour, Maurice Papon a réalité administrative pour abor- faits, ne pouvait se digérer que Maurice Papon, des témoins cités sion du régime de Vichy contenue fonctionnaire, de marquer sa dé- prévenu : « Je ne peux laisser dire der, autant que faire se peut, cin- lentement. par la défense, mais qui, par un dans les livres d’histoire qu’ont pu sapprobation sans encourir les que le service des questions juives a quante-cinq ans plus tard, la réali- Comme un monstre judiciaire étrange effet-miroir, ont été sur- feuilleter les jurés du temps de foudres administratives. Dans la signé des ordres d’arrestation, té des actes. Alors, seulement, hors normes, le dossier de tout interrogés, si leur âge leur leurs études. folie de cette déposition, la cour a comme je ne peux laisser dire que s’agissant d’examiner son rôle et 30 000 pages s’étale sur plusieurs permettait d’avoir vécu ces temps entamé l’examen de l’organisa- j’ai moi-même signé des ordres son action dans la déportation de mètres sur des tables placées au étrangers à la cour, sur leur réali- « FONCTIONNAIRES ANESTHÉSIÉS » tion de la préfecture de la Gi- d’envoi au camp de Drancy. Le mo- plus de mille cinq cents juifs de la pied des jurés. Un mois après le té. Ce travail a permis de replacer ronde, entre 1942 et 1944. ment venu, je demanderai qu’on région de Bordeaux, le procès de début du procès, la cour d’assises Tous ont, peu ou prou, insisté l’affaire Papon dans son contexte. Dans le maquis administratif, produise la pièce selon laquelle Maurice Papon, secrétaire général en a effleuré le contenu mais sa sur le chaos de 1940, la débâcle et La cour d’assises a ainsi plongé loin des sphères de l’évidence, elle j’aurai donné des ordres d’arresta- de la préfecture de la Gironde, teneur a déjà infiltré les l’« humiliation » de la défaite. prioritairement au cœur du sys- a ainsi commencé à décrypter les tion. » Créant une certaine sur- commencera véritablement. consciences. Rarement procès au- Beaucoup ont rapporté les priva- tème législatif antisémite mis en attributions de l’ancien secrétaire prise, le président Castagnède a ra autant dépassé son accusé. Ja- tions, le drame des disparus, l’an- place en 1940, qui créa, selon le général de la préfecture. « Préfet déjà révélé, jeudi 7 novembre, que Jean-Michel Dumay Une journée ordinaire au cours d’un procès peu ordinaire BORDEAUX dien maréchaliste La Petite Gi- louable jeune homme, Me Marcel de notre envoyé spécial ronde, des consignes quotidiennes Rouxel, l’avocat bordelais blanchi Soudain, les voilà tous réconci- à la Propaganda Staffel. Devant sous le harnais qui assure être là liés. Après s’être consciencieuse- tous les micros tendus, la réponse parce que Jacques Chaban-Delmas ment étripés, les acteurs du procès d’Amouroux n’avait pas tardé : lui a demandé de « sortir notre ami diffamation ! Papon de ce mauvais pas », en- REPORTAGE cadrent Jean-Marc Varaut. L’avo- Étrange basse-cour « CE MAUVAIS PAS » cat de l’ancien secrétaire général Comme si leurs disputes, étalées de la préfecture de la Gironde de bipèdes en robes au grand jour durant les premiers semble parfaitement maîtriser la noires, le bras droit jours du procès, n’étaient plus règle d’or des bons joueurs de po- collé sur l’oreille qu’un mauvais souvenir, les par- ker : minimiser ses pertes, maximi- ties civiles montrent désormais un ser ses gains. Lorsque l’audience front uni. Le bouillant Michel Sli- n’a pas été à l’avantage de son de Bordeaux, à peine sortis de la tinsky, sans lequel le procès n’au- client, il s’éclipse rapidement et re- salle d’audience, se précipitent rait sans doute pas eu lieu, réflé- gagne son hôtel sur les hauteurs sur... leur téléphone portable. Pri- chit un peu plus avant de parler. de Bordeaux. Si, en revanche, vés pendant plusieurs heures de La discrète famille Matisson, dont Maurice Papon a, selon lui, « passé leur appendice auriculaire – avoir, tant de membres sont morts dans une bonne journée », il saura s’at- pendant l’audience, un téléphone les camps, fait bloc autour de tarder pour expliquer le pourquoi branché peut coûter jusqu’à Maurice-David, l’auteur de Psy- du comment de cette audience. 120 000 francs d’amende ! –, ils chanalyse de la collaboration. Es- Dédaignant Le Petit Maréchal, composent avec frénésie leurs nu- ther Vogiel et Eliane Dommange, café-restaurant situé en face du méros, avant même, pour certains, qui masquent par une tranquille Palais,les journalistes et les avo- d’allumer leur première cigarette. dignité leur douleur, impres- cats des parties civiles ont fait de La salle des pas perdus du palais sionnent et rappellent, si besoin La Concorde, juste à côté, leur de justice ressemble alors à une était, que se juge une affaire de vie quartier général. Arno Klarsfeld y étrange basse-cour, animée par et de mort. La faconde méridio- relit ses documents avant d’enfiler des dizaines de bipèdes habillés nale de René Panaras ravit, ses rollers pour retourner à son pour la plupart de robes noires à comme les bons mots de Juliette hôtel. collerettes blanches, qui, le bras Benzazon, renforcés par son ini- Inséparables, semblant pour- droit collé sur l’oreille, marchent à mitable accent de Mériadeck. suivre à Bordeaux une intermi- grand pas les yeux baissés. Une « Bien sûr que Papon est résistant, nable discussion entreprise au fois prises les nouvelles de l’exté- Le restaurant Le Petit Maréchal, proche du palais de justice de Bordeaux. Sur l’affichette on l’a poursuivi pendant près de Quartier latin, Mes Michel Zaoui et rieur – de l’au-delà, serait-on tenté entre la porte d’entrée et la fenêtre, on peut lire : « Merci de votre collaboration ». vingt ans ! », dit Juliette, toujours Alain Lévy ne rechignent pas, eux, d’écrire, tant est grande l’impres- prête à s’enflammer. devant les spécialités locales. En- sion de vivre en vase clos durant Aucune image du procès n’étant mond Barre a été aussi discret à tagnède, ayant demandé à Gérard Lorsque tout est dit, avocats, cadrée des véhicules de gendar- un tel procès –, une fois le por- autorisée, les télévisions se préci- l’extérieur qu’à l’intérieur de la Boulanger de faire preuve d’un parties civiles et journalistes merie, la voiture de Maurice Pa- table amoureusement remis dans pitent vers les témoins pour tenter salle d’audience. L’élégant histo- peu de retenue à l’égard du té- quittent en groupe le palais de jus- pon passe alors devant le la poche, après avoir pris soin de de leur faire dire, en quelques mi- rien américain Robert Paxton a, moin Henri Amouroux, l’avocat tice alors que les derniers joueurs restaurant. Il y a des moments où vérifier si la batterie est bien re- nutes, voire en quelques secondes, dans la cohue, lancé : « Je n’ai que avait quitté l’audience et s’était de boules animent encore la place l’on aurait presque envie de l’ou- chargée afin d’éviter d’être banni ce qu’ils ont expliqué pendant quatre mots à dire : où est ma rendu sur LCI, où il avait accusé qui jouxte l’enceinte. blier. de la société moderne, l’« en- souvent plus de deux heures à la femme ? » Parfois, l’audience se l’ancien directeur de la rédaction Les avocats de la défense sont tracte », comme le disait un jeune cour. Certains se prêtent de bonne poursuit hors du palais : le pré- de Sud-Ouest d’avoir pris, lorsqu’il les premiers à partir. Me Francis José-Alain Fralon lycéen, peut commencer. grâce au jeu, d’autres moins. Ray- sident de la cour, Jean-Louis Cas- était jeune journaliste au quoti- Vuillemin, au maintien assuré de Dessin : Noëlle Herrenschmidt Les accords « Bousquet-Oberg », officialisant la coopération française à la déportation, vont venir au centre des débats UNE GRANDE PARTIE de l’été cent mille juifs de France pour l’an- de l’opinion publique française de Wannsee, destinée à planifier la Consentie par Bousquet, trop dupe ? La promesse d’épargner des 1942, qui fera l’objet des débats de- née. Toujours côté allemand, il faut contre les rafles de juifs, et le refus destruction systématique des juifs heureux d’obtenir la neutralisation otages ? Dès le 10 août 1942, quel- vant la cour d’assise de Bordeaux, compter, depuis mars 1942, avec la français d’intervenir, aurait suffi à d’Europe. Le protocole de cette réu- de la police du Commissariat général ques semaines à peine après la rafle est occupée par un marchandage police SS (la Sipo-SD), à la tête de convaincre les SS de repousser à la nion estime que « tant dans la zone des questions juives, dirigé par Dar- du Vel’d’hiv’ et quelques jours avant humain au plus haut niveau entre laquelle a été placé Karl Oberg, se- victoire la « solution finale » de la occupée que dans la zone non oc- quier de Pellepoix, et d’entretenir l’il- les arrestations de la zone non oc- Allemands et Français, mieux connu condé par Herbert Hagen, son « question juive » en France si Vichy cupée, le recensement des Juifs, en vue lusion du maintien de la souveraine- cupée, quatre-vingt-huit d’entre eux aujourd’hui sous le nom d’« accords « poisson-pilote », technicien de la n’était justement venu, entre-temps, de leur évacuation se passera proba- té française sur les deux zones, cette sont fusillés par les Allemands à la Bousquet-Oberg ». En engageant la politique antijuive. Il y a enfin Hel- proposer l’appui de la police fran- blement sans grande difficulté ». concession sera entérinée par Phi- suite d’un attentat commis à Paris. collaboration d’Etat dans la voie du mut Knochen, l’un de ceux qui fo- çaise ? Le pronostic est confirmé le lippe Pétain et Pierre Laval lors du La vie des juifs français contre le meurtre de masse, ces accords, qui mentèrent, en octobre 1941, un at- 16 juin 1942. Ce jour-là, René Bous- conseil des ministres du 3 juillet « lâchage » des étrangers ? Les di- aboutissent à utiliser la police fran- tentat contre sept synagogues APPUI INDISPENSABLE quet propose spontanément livrai- 1942. Le chef du gouvernement parle gnitaires de Vichy savent parfaite- çaise pour les rafles de juifs, reste- parisiennes. A Bordeaux, Robert Paxton a ré- son de dix mille juifs étrangers de alors des juifs étrangers en terme de ment bien que cette distinction n’est ront sans doute la pierre d’achoppe- Entre tous ces hommes dont les vélé qu’à en croire les évaluations les zone non occupée. Dans la suite des « déchets expédiés par les Allemands pas acceptée par les Allemands, et ment de toute réhabilitation de compétences se chevauchent, les re- plus récentes, l’occupant n’aurait négociations, il lui sera de ce fait dif- eux-mêmes ». Pour lever d’éventuels Dannecker le répète à Jean Leguay, Vichy. Longtemps occultées ou mi- lations sont complexes et les agen- disposé que de soixante mille poli- ficile de manifester d’éventuelles ré- scrupules, Laval assure à ses col- le délégué de Bousquet à Paris, le nimisées par les acteurs de la partie das divergents. Dannecker pousse à ciers allemands pour quadriller l’en- ticences à l’idée de lancer la police lègues que la destination des dépor- 13 août 1942, sans provoquer de pro- française de ces discussions, les né- l’application immédiate de la « solu- semble du territoire français. L’appui française dans la chasse aux juifs en tés est un « Etat juif à l’est de l’Eu- testation officielle. Du reste, dans les gociations ont été mieux connues, tion finale » sur l’ensemble du terri- actif de la police française leur était zone occupée, où les Allemands es- rope ». Cette fable qui ne trompe convois de juillet et d’août grâce au récit minutieux qu’en a toire français tandis que l’équipe donc indispensable. comptent désormais l’arrestation de aucun observateur du moment est 1942, partent d’ores et déjà pour proposé, au début des années d’Oberg a pour objectif premier le A la tête de la police française, se vingt à vingt-deux mille personnes. totalement incompatible avec les Auschwitz, des enfants juifs nés sur 80, Serge Klarsfeld dans le premier maintien de l’ordre en France. Les trouve, depuis le 18 avril 1942, un Le 2 juillet 1942, sans que Laval rapports des diplomates français dé- le sol de France ainsi que des juifs tome de son Vichy-Auschwitz policiers SS n’ont pas le moindre très jeune haut fonctionnaire du l’ait exigé, René Bousquet cède. «On crivant, depuis plusieurs mois, la si- français détenus pour « infraction ». (Fayard). état d’âme sur la mise à mort des nom de René Bousquet. Secrétaire s’est arrêté à l’arrangement suivant, tuation réelle des juifs dans les terri- Pour reprendre une expression de Côté allemand, il y a bien sûr Eich- juifs mais il ne veulent, en aucun cas, général à la police, de sensibilité ra- écrit Hagen dans le compte rendu, toires contrôlés par les forces de l’historien Ian Kershaw à propos de mann qui, depuis Berlin, planifie des aller jusqu’au point de rupture avec dicale et fortement anticommuniste, puisqu’à la suite de l’intervention du l’Axe. L’accord de coopération est l’antisémitisme de l’Allemagne na- convois qu’il faut alimenter coûte le gouvernement français, à la tête c’est lui qui, par des initiatives ambi- Maréchal, il n’est pour l’instant pas officialisé par une déclaration faite zie, le chemin qui a mené les juifs de que coûte. Il y a également son re- duquel les Allemands viennent à tieuses qui feront plus tard l’admira- question d’arrêter les juifs de nationa- par Oberg, le 8 août 1942, devant les France à Auschwitz a été pavé d’in- présentant à Paris, Theodor Dannec- nouveau d’imposer Pierre Laval, le tion de Himmler, va franchir le pas lité française, Bousquet se déclare prêt préfets régionaux de la zone oc- différence. C’est une part de cette in- ker, qui accompagne en personne le 16 avril 1942. décisif. Le 6 mai 1942, René Bous- à faire arrêter sur l’ensemble du terri- cupée. différence, qui est aujourd’hui jugée premier départ de France, le 27 mars Faut-il, avec Serge Klarsfled, quet rencontre le dirigeant SS Rein- toire français, et au cours d’une action Quels sont les avantages obtenus à Bordeaux. 1942, à destination d’Auschwitz, et conclure de ces dissensions que la hart Heydrich. Quelques mois plus unifiée, le nombre de juifs ressortis- par Vichy dans cette négociation qui qui se targue de pouvoir déporter crainte d’un éventuel soulèvement tôt, Heydrich a présidé la conférence sants étrangers que nous voudrons. » ressemble fort à un marché de Nicolas Weill LeMonde Job: WMQ1311--0009-0 WAS LMQ1311-9 Op.: XX Rev.: 12-11-97 T.: 10:44 S.: 111,06-Cmp.:12,11, Base : LMQPAG 15Fap:99 No:0312 Lcp: 196 CMYK

SOCIÉTÉ LE MONDE / JEUDI 13 NOVEMBRE 1997 / 9 L’ancien trésorier du RPR Bernard Kouchner révèle les conséquences des effets Jacques Oudin mis en examen LE JUGE D’INSTRUCTION de Nanterre (Hauts-de-Seine), Patrick Des- secondaires de la consommation de médicaments mure, a adressé, la semaine dernière, un avis de mise en examen au sé- nateur de Vendée Jacques Oudin, trésorier du RPR de 1993 à 1995 et trésorier de la campagne présidentielle de Jacques Chirac en 1995. 1,3 million de personnes hospitalisées dans des établissements publics en sont victimes chaque année Cette mise en examen pour « complicité et recel d’abus de biens so- ciaux », révélée par Le Canard enchaîné du 12 novembre, est consé- Une étude réalisée par les centres régionaux de té, conclut que 10,3 % des malades hospitalisés rable dû à un médicament. Dans 33 % des cas, ces cutive à la découverte d’une série d’employés du RPR dont les salaires pharmacovigilance, rendue publique lundi 10 no- dans le service public, soit 1,3 million de patients effets secondaires sont qualifiés de « graves », et étaient versés par des entreprises privées. vembre par M. Kouchner, secrétaire d’Etat à la san- par an, sont victimes d’au moins un effet indési- ils sont à l’origine d’un décès dans 1,4 % des cas. Ancien directeur administratif du parti, dont elle était considérée comme la trésorière officieuse, Louise-Yvonne Casetta avait été mise L’ÉTUDE, jusqu’ici confiden- très variée, allant des simples sion, stigmatisé la « surconsom- de très nombreuses personnes en examen pour avoir obtenu de la société Les Charpentiers de Paris le tielle, circulait depuis peu dans le nausées, vomissements ou diar- mation » médicamenteuse fran- voient leur hospitalisation prolon- paiement de deux secrétaires travaillant pour le RPR (Le Monde daté milieu médical spécialisé en phar- rhées à des manifestations aller- çaise, précisant que les Français gée, et plus ou moins accompagnée 30-31 mars). macovigilance où elle faisait déjà giques aux conséquences parfois achètent deux fois plus d’antibio- de séquelles parfois gravissimes. Ce grand bruit. Ses premières mortelles, des atteintes de la tiques que les Anglais, et trois fois travail devrait nous permettre d’en- DÉPÊCHES conclusions ont été présentées fonction hépatique ou rénale par- plus de psychotropes. treprendre une pédagogie auprès a JUSTICE : tous les conducteurs impliqués dans l’accident de l’au- lundi 10 novembre, à Paris, par fois irréversibles. L’enquête a du corps médical comme auprès du toroute A 10 (15 morts et 46 blessés), le 10 novembre 1993 près de Mi- Bernard Kouchner, secrétaire conclu que « 10,3 % des malades « BON USAGE DES MOLÉCULES » grand public. Nous allons lutter rambeau (Charente-Maritime), ont été mis en examen pour « défaut de d’Etat à la santé, lors d’un col- hospitalisés, soit 1,3 million de pa- « Il ne s’agit ici que de personnes contre les utilisations inappropriées maîtrise du véhicule et homicide involontaire », a indiqué, mardi 11 no- loque réunissant des médecins gé- tients, présentaient lors de l’étude hospitalisées victimes d’un effet in- des médicaments et aussi contre la vembre, le président de l’association de défense des victimes de ce ca- néralistes adhérents au syndicat au moins un effet indésirable dû à désirable, mais le phénomène est surconsommation de ces derniers, rambolage. Après l’accident, le chauffeur du camion-citerne et le MG France. Elle a été conduite un médicament ». aussi observé en dehors de l’hôpi- et promouvoir, dans le même conducteur polonais directement à l’origine du carambolage avaient sous l’autorité des centres de Dans 33 % des cas, ces effets in- tal, a précisé au Monde M. Kouch- temps, le bon usage de ces molé- été mis en examen pour « homicides et blessures involontaires ». pharmacovigilance de Bordeaux désirables peuvent être qualifiés ner. On estime que chaque méde- cules. » a ÉDUCATION : François Bayrou a critiqué la « méthode » de et de Strasbourg, en liaison avec de « graves » et, dans 1,4 % des cin généraliste voit en moyenne Il est clair, selon M. Kouchner, Claude Allègre, mercredi 12 novembre sur Europe 1, soulignant que l’ensemble du réseau des centres cas, ils ont, selon toute vraisem- deux effets indésirables chaque que des outils médico-écono- son successeur « [multipliait] les annonces, alors que rien ne change ». régionaux. blance, été à l’origine d’un décès. jour. Certaines corrections doivent miques devraient permettre de L’ancien ministre de l’éducation a estimé qu’en prenant pour « cible » Centrée sur les effets indési- « La iatrogenèse [pathologie due bien évidemment être apportées. maîtriser ce phénomène mais que, les enseignants, M. Allègre sollicitait « un vieux fonds poujadiste de rables des médicaments prescrits au médecin ou à ses thérapeu- Mais le message essentiel qu’il faut pour autant, on ne pourra pas lut- l’opinion qui ne [faisait] pas avancer les choses ». aux personnes hospitalisées, cette tiques] induite par les médica- aujourd’hui faire passer, c’est qu’en ter efficacement contre la sur- a TRANSPORTS : la circulation des autobus de l’agglomération lil- étude a été menée de mai à juillet ments est un problème majeur de France on consomme trop de médi- consommation sans « une péda- loise a été interrompue, mardi 11 novembre au soir, après une série 1997 auprès d’un échantillon re- santé publique, tant sur la plan de caments et que, pour autant, on gogie de santé publique ». « Il y a d’incidents graves ayant émaillé le week-end du 11 novembre. A la fin présentatif de 2 132 malades hos- la morbidité et de la mortalité que n’est pas forcément mieux soigné. bien évidemment une responsabili- du mois d’octobre, des cocktails Molotov avaient déjà été lancés pitalisés dans le secteur public par celui du coût, notent les au- C’est ainsi que, même en relativi- té du prescripteur, mais il y a aussi contre un autobus à Roubaix, provoquant une grève des transports du- (centres hospitaliers universi- teurs. Les effets indésirables sont, sant les chiffres de cette étude, il une forte demande du public,a rant vingt-quatre heures. Le travail n’avait repris qu’à la suite de l’en- taires et centres hospitaliers géné- en France l’une des causes impor- existe plusieurs centaines de décès conclu le secrétaire d’Etat. A nous gagement du préfet de police de renforcer les effectifs de CRS. Depuis, raux). C’était la première fois tantes de prolongation d’hospitali- qui, chaque année, sont des consé- de faire comprendre que sur- les jets de pierres, de plaques d’égouts, et de cocktails Molotov, ainsi qu’un tel travail était réalisé à sation et une cause non négligeable quences directes des effets se- consommer des médicaments peut que les agressions de chauffeurs ont néanmoins persisté, au point de l’échelon national. d’hospitalisation directe et de mor- condaires du médicament. » être nuisible pour la santé. » conduire la compagnie Transpole, concessionnaire du réseau, à faire Les effet indésirables des médi- talité. » Pour le secrétaire d’Etat à la rentrer tous ses autobus au dépôt. Mercredi matin, le travail avait re- caments peuvent être de nature M. Kouchner a, à cette occa- santé, « la même logique fait que Jean-Yves Nau pris, mais les syndicats envisageaient un arrêt total et de longue durée. Manifestations contre la consécration de la nouvelle église de Noisy-le-Grand ON AVAIT même sorti le be- coup, déclarés schismatiques. » deau. Cérémonieux, en costume Ce 11 novembre est jour de bleu et or, portant la masse et les gloire pour François Triomphe, insignes de la fonction, il précède président de l’Ancre (Association la procession jusqu’à l’autel de la noiséenne pour la continuité du rite dans l’Eglise). Depuis des an- REPORTAGE nées, cet homme au cheveu ras mi- Ce 11 novembre, lite pour la « restauration » de la tradition catholique en Seine- souvenir d’une autre Saint-Denis, « le département le guerre, deux France plus déchristianisé de France ». se faisaient face Avec ses amis, il a racheté les 220 tonnes de pierres d’une église dé- saffectée du Poitou. Entreposées nouvelle église Saint-Martin-des- sur palettes, elles ont été transpor- Gaules, sise à Noisy-le-Grand tées il y a un an et, sur ce terrain de (Seine-Saint-Denis). Dans un dé- 823 mètres carrés acquis par cor de champs, de HLM, de boue l’Ancre à Noisy, ont été, une à une, et de chantier, la cérémonie de remontées. La toiture n’est pas en- consécration va durer cinq heures. core achevée. Un échafaudage sert Venu d’Ecône (Suisse), Mgr Ber- de tribune et une tente de sacristie. nard Fellay, l’un des quatre Devant les caméras, François évêques ordonnés par Mgr Lefeb- Triomphe jure de sa bonne foi : vre en 1988 et excommuniés par le « Je ne suis pas membre du Front pape, porte haut la mitre, dont les national. » Mais ses cinq amis fron- pierres brillent. Sa lourde chasuble tistes, élus de l’opposition au et sa dalmatique sont dorées et ses conseil municipal de Noisy-le- gants impeccablement blancs jus- Grand, sont bien là, ainsi que le qu’au poignet. service d’ordre du FN. Lui-même a La cérémonie commence par la figuré sur les listes du Front aux « lustration » (ou purification) du dernières municipales et vote régu- nouvel édifice de culte. Pour en lièrement Le Pen. « Quoi, ce serait chasser les démons, l’officiant as- le péché suprême de voter FN ! Mais perge les murs d’une eau dite c’est le seul parti à lutter contre « grégorienne », mélange d’eau l’avortement », clame-t-il. Interrogé pure, de vin, de sel et de cendre. sur la déclaration de « repen- Puis il dépose dans l’autel – qui tance » des évêques à Drancy, près tourne le dos aux fidèles – les re- de Noisy, le saint homme lâche : liques de martyrs, avant d’oindre « Je ne sache pas que la Synagogue de saint chrême les croix peintes se soit jamais repentie du Golgo- du chœur. La messe de consécra- tha. » Mgr Lustiger, qui « a décou- tion, selon l’ancien rite de saint Pie vert la démocratie dans saint Tho- V et en latin, peut commencer. mas d’Aquin », n’est pas épargné Au bruit du claquoir, les céré- dans des conversations aussi pe- moniaires, en aube de dentelle ou santes que la cérémonie. surplis, se prosternent devant le trône de l’évêque et baisent son AUTRES CANTIQUES anneau pastoral. Dans des volutes Une sonnerie de cors marque la d’encens, ils portent, couvertes fin. Mais à peine entend-on l’Ite d’un drap blanc, sa mitre et sa missa est, que retentissent, dans le crosse. A chaque tintement de la lointain, d’autres cantiques : cloche, les fidèles ferment un vieux « Eglise intégriste, église fasciste (...). missel jauni et écorné, plongent la A bas les culs-bénis (...). Ils occupent tête au sol et se signent. Ils sont nos cliniques, occupons leurs églises trois cents à l’intérieur, un peu (...). Ni Dieu, ni maître, ni ordre mo- plus dehors, beaucoup venus en ral ». Du PS au PCF, en passant par famille de Saint-Nicolas-du-Char- le Mouvement des citoyens, les donnet. Verts, des syndicats enseignants et « Nous avons ouvert une maison des groupes anarchistes, quatorze de Dieu, une nouvelle porte du Ciel, organisations avaient appelé à ma- une écluse afin que la grâce se ré- nifester contre cette nouvelle pande sur les âmes », scande, à église qui est, pour elles, « un point l’heure du sermon, l’évêque Fellay, d’ancrage de l’extrême droite ». de sa voix suave et onctueuse. Au- Les manifestants étaient tenus à paravant, il aura réglé quelques bonne distance par des cordons de comptes avec l’évêque de Saint- policiers, mais ce 11 novembre, Denis, Mgr Olivier de Berranger, souvenir d’une autre guerre, deux auteur d’un communiqué mettant France se faisaient face à Noisy. Le en garde les catholiques contre la cœur chouan sur la poitrine, les Fraternité schismatique de M Le- uns chantaient Catholiques et Fran- febvre : « Ce n’est pas nous qui çais toujours. Sur un badge, les avons changé, affirme t-il. Com- autres avaient écrit : « Dieu existe, ment prétendre que ceux qui s’at- j’ai marché dedans ». Ou criaient : tachent à un rite qui a sanctifié « A Noisy comme à Alger, l’inté- l’Eglise pendant des siècles, qui a grisme, il y en a assez ». conduit tant d’âmes au Ciel et a glo- rifié Dieu, pourraient être, d’un Henri Tincq LeMonde Job: WMQ1311--0010-0 WAS LMQ1311-10 Op.: XX Rev.: 12-11-97 T.: 09:44 S.: 111,06-Cmp.:12,11, Base : LMQPAG 15Fap:99 No:0313 Lcp: 196 CMYK

10 / LE MONDE / JEUDI 13 NOVEMBRE 1997 CARNET

DISPARITIONS NOMINATIONS en Nouvelle-Calédonie, de janvier à juin avant de faire l’ENA. Il devient directeur du DÉFENSE Sont nommés : adjoint au sous- 1985. Il est ensuite secrétaire général pour les cabinet du préfet de l’Aisne en août 1978, Le conseil des ministres du lundi directeur de la formation, chef du a NORBERT CARBONNEAUX, ci- MOUVEMENT affaires régionales de la région Languedoc- sous-préfet d’Ancenis en juillet 1979, secré- 10 novembre, avancé en raison du bureau de la tutelle des écoles d’in- néaste, est mort le 6 novembre. Né PRÉFECTORAL Roussillon. Il est chargé d’une mission tem- taire général de la préfecture de la Creuse en voyage de Jacques Chirac au Som- génieurs à la direction des res- le 28 mars 1918, Norbert Carbon- Le conseil des ministres a procé- poraire auprès de Christian Blanc, coordon- août 1981, secrétaire général adjoint de la met de la francophonie de Hanoï, sources humaines, l’ingénieur gé- neaux était une figure atypique du dé, lundi 10 novembre, au mouve- nateur de la mission « chargée d’apprécier la préfecture des Bouches-du-Rhône en dé- a approuvé les promotions et no- néral de deuxième classe cinéma français. Il débute sa car- ment préfectoral suivant (Le situation et de rétablir le dialogue en Nou- cembre 1983, secrétaire général de la préfec- minations suivantes : Jean-Pierre Crestin ; sous-direc- rière alors que le cinéma dit « de Monde du 11 novembre) : Jean- velle-Calédonie » de mai à juillet 1988. Il est ture de Nouvelle-Calédonie et dépendances b Marine. Est élevé au rang et à teur de l’organisation, de la qualité qualité française » perpétue sans François Denis, directeur de la sé- nommé préfet, commissaire délégué pour le en décembre 1985, secrétaire général de la l’appellation d’amiral, le vice-ami- interne et des systèmes d’informa- éclat un âge d’or révolu. Ses pre- curité civile depuis mai 1996, est développement économique, auprès du préfecture de la Charente-Maritime en jan- ral d’escadre Bernard Moysan, tion à la direction de la gestion et miers films – Les Corsaires du Bois nommé préfet de Meurthe-et-Mo- haut-commissaire de la République en Nou- vier 1987, chargé de mission auprès du préfet nommé inspecteur général des ar- de l’organisation, l’ingénieur géné- de Boulogne (1954), Courte tête selle. Jean Dussourd, préfet des velle-Calédonie, en juillet 1988, préfet du Jura de la région des Pays de la Loire en décembre mées (marine). ral de deuxième classe Michel Ker- (1956), Le Temps des œufs durs Hautes-Pyrénées, devient direc- en mars 1990, préfet des Pyrénées-Atlan- 1989, secrétaire général pour les affaires ré- Sont nommés : major général vella ; adjoint au chef du service (1958) – creusent le sillon peu fré- teur de la sécurité civile et de la tiques en juin 1993. En mai 1996, il avait été gionales de la même région en juin 1990. Il de la marine, le vice-amiral d’es- des programmes aéronautiques de quenté (sinon par Jacques Tati ou défense, ces deux directions du nommé directeur de la sécurité civile du mi- était sous-préfet de Bayonne depuis janvier cadre Philippe Mallard ; la direction des systèmes d’armes, Pierre Etaix) de la comédie lou- ministère de l’intérieur devant fu- nistère de l’intérieur. Depuis septembre 1996, 1995.] commandant la force d’action na- l’ingénieur général de deuxième foque et de l’incongruité poétique. sionner. Gérard Bougrier, préfet il était parallèlement haut fonctionnaire [Né le 16 juin 1951 à Paris, Rémi Thuau in- vale, le vice-amiral Alain Wi- classe Denys Caraux. Ils lui valent à ce titre l’admiration adjoint pour la sécurité auprès des chargé des mesures de défense auprès du tègre le ministère de l’intérieur à sa sortie de trand ; chef de cabinet du chef de certains cinéphiles, tel Jean-Luc préfets de la Corse-du-Sud et de la même ministère.] l’ENA, en mai 1977. Il est directeur du cabinet d’état-major des armées, le vice- DIPLOMATIE Godard qui écrit à son sujet : Haute-Corse, est nommé préfet à [Né le 2 janvier 1948 à Castres (), Jean du préfet du Tarn en juillet 1977, directeur du amiral Jean Viriot. Henri Benoît de Coignac a été « C’est d’ailleurs peut-être dans ce , en remplacement de Dussourd intègre le ministère de l’intérieur à cabinet du préfet du Val-d’Oise en août 1979, b Air. Sont promus : général de nommé ambassadeur en Irlande, décalage entre le rêve et la réalité M. Dussourd. Bernard Lemaire, sa sortie de l’ENA, en mai 1976. Après avoir chargé de mission auprès de ce préfet en dé- division aérienne, les généraux de en remplacement de François que l’on peut saisir le mystère Car- sous-préfet de Bayonne, remplace été chef de bureau, il devient chargé de mis- cembre 1980, chef de la mission décentralisa- brigade aérienne Michel Brugnon Mouton, qui part à la retraite, par bonneaux. [Il] a l’ironie virevoltante, M. Bougrier à Ajaccio. Rémi sion auprès du préfet de la région Haute- tion à la sous-direction des affaires poli- (nommé commandant en second décret publié au Journal officiel da- le trait sec et mordant qui empêche Thuau, secrétaire général pour les Normandie en juin 1980, secrétaire général tiques, administratives et financières de les forces aériennes stratégiques) té 10-11 novembre. le rire en même temps qu’il le dé- affaires régionales du Nord-Pas- de la préfecture de l’Allier en mars 1982, se- l’outre-mer, au secrétariat d’Etat chargé des et François Bourdilleau (nommé [Né le 3 octobre 1935 à Rodez (Aveyron), clenche. » En dépit de cette re- de-Calais, devient préfet de Saint- crétaire général pour les affaires régionales départements et territoires d’outre-mer en commandant les systèmes de sur- Henri Benoît de Coignac est licencié en droit connaissance, la suite de sa carrière Pierre-et-Miquelon, en remplace- d’Auvergne en octobre 1984, secrétaire géné- octobre 1982, sous-préfet de l’arrondisse- veillance, d’information et de et diplômé de l’Ecole nationale de la France – Candide ou l’optimisme au ment de Jean-François Carenco, ral de la préfecture du Puy-de-Dôme en oc- ment de Saint-Pierre (la Réunion) en dé- communications) ; général de bri- d’outre-mer. Il a été notamment en poste à XXe siècle (1961), La Gamberge envoyé dans le Tarn-et-Garonne le tobre 1986 et sous-préfet de Palaiseau en cembre 1984, secrétaire général de la préfec- gade aérienne, le colonel Yves Mexico (1965-1967), à Washington (1967- (1962), Toutes folles de lui (1967), 29 octobre. Michel Pinauldt, pré- août 1990. En octobre 1992, il est nommé di- ture de la Réunion en septembre 1986, Jourdan. 1971), à Tunis (1971-1974), à New Delhi (1974- L’Ingénu (1972) – s’infléchira vers fet délégué pour la défense et la recteur du personnel, de la formation et de la secrétaire général de la préfecture de l’Oise Sont nommés : commandant la 1977), à Buenos Aires (1979-1982), en Andorre un comique plus convenu. sécurité auprès du préfet de la police à la direction générale de la police na- en novembre 1989, chargé de mission pour la région aérienne « Atlantique », le (1982-1984) et à l’administration centrale, a HELENIO HERRERA, entraî- zone de défense est, est placé hors tionale. Depuis novembre 1993, il était préfet politique de la ville auprès du préfet de l’Oise général de corps aérien Michel avant d’être ambassadeur en Espagne (1988- neur de football surnommé Il Mago cadre, en attendant d’être nommé des Hautes-Pyrénées.] en septembre 1993, chargé de mission auprès Beaudoux ; commandant la ré- 1993), puis au Maroc (1993-1995). Depuis jan- (« le magicien »), est mort, di- chargé de mission au SGCI (Comi- [Né le 30 novembre 1944 à Rennes (Ille-et- du préfet de la région Nord - Pas-de-Calais gion aérienne « Méditerranée », le vier 1996, Henri Benoît de Coignac était manche 9 novembre à Venise, à la té interministériel pour les ques- Vilaine), Gérard Bougrier commence sa car- en novembre 1993. Il était secrétaire général général de brigade aérienne conseiller diplomatique du gouvernement.] suite d’un malaise cardiaque. Né le tions de coopération économique rière comme attaché d’administration cen- pour les affaires régionales de la région Claude Bigot ; chef de la mission 17 avril 1916 à Buenos Aires (Argen- européenne pour la convention de trale au ministère des départements et terri- Nord - Pas-de-Calais depuis novembre 1993.] militaire française auprès des EPISCOPAT tine), Helenio Herrera avait tout Schengen et pour les affaires inté- toires d’outre-mer en août 1968. Il est [Né le 15 octobre 1945 à Besançon forces aériennes alliées en Centre- Le Père François-Xavier Loi- d’abord accompli une carrière de rieures et de justice), en remplace- administrateur intérimaire des îles Sous-le- (Doubs), agrégé d’anglais, Didier Pétetin in- Europe, le général de division aé- seau, vicaire général du diocèse de joueur assez modeste, notamment ment de Pierre-Henry Maccioni, Vent (Polynésie française) en juillet 1974, tègre le ministère de l’intérieur à sa sortie de rienne Jean Nicolas ; inspecteur Luçon (Vendée), a été nommé par en France. Il était devenu entraî- nommé préfet de la Dordogne le chef de cabinet du directeur général de l’ad- l’ENA, en mai 1976. Il est directeur du cabinet du commissariat et de l’adminis- le pape, lundi 10 novembre, neur en Espagne, après la guerre, à 1er octobre. Didier Pétetin, secré- ministration au ministère de l’intérieur en du préfet de l’Ain en août 1976, sous-préfet tration de l’armée de l’air, le évêque de Digne (Alpes-de-Haute- la tête de Valladolid (1948-1949), de taire général de la préfecture de octobre 1977, directeur du cabinet du préfet d’Ambert en juin 1978, secrétaire général ad- commissaire général de brigade Provence). Il succède à l’Atletico Madrid (1950-1951) avec Seine-et-Marne, le remplace à des Ardennes en octobre 1978, secrétaire gé- joint de la préfecture du Nord en mars 1980. aérienne Alain Baillaud. Mgr Georges Pontier, devenu en lequel il remportait deux titres na- Metz. Jacques Andrieu, préfet de néral de la préfecture de Mayotte en sep- Il est conseiller technique au cabinet de Gas- b Terre. Sont mis à la disposi- 1996 évêque de La Rochelle. tionaux, de La Corogne (1953), de Meurthe-et-Moselle, est placé tembre 1979, sous-préfet de La Flèche en juil- ton Defferre, ministre de l’intérieur et de la tion : du chef d’état-major de l’ar- [Né le 7 juillet 1939 à Maillé (Vendée), Séville (1954-57) et du FC Barce- hors cadre. let 1982, secrétaire général de la préfecture décentralisation, de juin 1982 à juillet 1984 et mée de terre, le général de corps François-Xavier Loiseau a fait ses études su- lone (1959-60) qui réussissait le tri- [Né le 9 décembre 1938 au Tréport (Seine- de la Charente en septembre 1985, chef du parallèlement affecté au cabinet du directeur d’armée Pierre Forterre ; du mi- périeures au séminaire universitaire et à plé Championnat d’Espagne, Maritime), Jean-François Denis commence bureau du corps préfectoral et des adminis- général de l’administration de mars 1983 à nistre de la défense, le général de l’Université catholique d’Angers. Licencié en Coupe des foires, Coupe du roi en sa carrière comme officier de l’armée de l’air. trateurs civils au ministère de l’intérieur en septembre 1984. Il est nommé sous-directeur division Philippe Rondot (Le philosophie et en théologie, il a été ordonné 1959. Il avait également dirigé Il devient directeur du cabinet du préfet du septembre 1987, secrétaire général de la pré- de la prévention et des études à la direction Monde du 11 novembre). prêtre pour le diocèse de Luçon en 1965. Jus- l’équipe nationale espagnole (1960- Tarn en novembre 1975, directeur du cabinet fecture des Pyrénées-Atlantiques en juin de la sécurité civile du ministère de l’intérieur b Armement. Sont promus : in- qu’en 1982, il a enseigné au grand séminaire 1962), participant à la Coupe du du préfet de la Charente-Maritime en février 1990, sous-préfet d’Antony en mai 1993. De- en septembre 1984, sous-directeur de la cir- génieur général de première de Luçon et au séminaire interdiocésain monde au Chili. Arrivé en Italie en 1977, sous-préfet de Largentière (Ardèche) puis février 1996, il était préfet adjoint pour culation et de la sécurité routière en octobre classe, l’ingénieur général de d’Angers. En 1982, François-Xavier Loiseau 1960, il a entraîné durant huit ans la en août 1978, chef de la subdivision est de la la sécurité auprès des préfets de la Corse-du- 1985, sous-directeur de la programmation en deuxième classe Jean-Paul Pa- est devenu secrétaire particulier de Mgr Paty, formation de l’Inter de Milan, la Nouvelle-Calédonie en janvier 1981 et sous- Sud et de la Haute-Corse.] octobre 1986 et sous-préfet de Montmorency nié ; ingénieur général de évêque de Luçon, fonction qu’il a gardée au- conduisant trois fois au titre natio- préfet de Guingamp en septembre 1983. Il est [Né le 4 novembre 1946 à Vittel (Vosges), en décembre 1989. Depuis août 1994, il était deuxième classe, les ingénieurs en près de son successeur, Mgr François Garnier. nal (1963-1965-1966) et à deux chargé d’une mission temporaire auprès Bernard Lemaire commence sa carrière secrétaire général de la préfecture de Seine- chef Yves Desnoës, Michel Bon- Depuis 1992, il était vicaire général du dio- Coupes d’Europe des clubs cham- d’, délégué du gouvernement comme inspecteur du Trésor, en janvier 1969, et-Marne.] notte et Louis-Alain Roche. cèse de Luçon.] pions en 1964 et 1965. En 1969, il avait remporté la Coupe d’Italie avec l’AS Rome. Revenu pour une AU CARNET DU « MONDE » Noces de diamant Décès – Mme Jacques Mesny, Remerciements saison à l’Inter en 1974, il a terminé Françoise et Michel Alidières, – Pour les soixante ans de mariage de – Emile Arrighi De Casanova, – Renée Derogy-Weitzmann, sa carrière d’entraîneur en 1977 à Naissances Anne et Jean-Marc Tulli, son époux, ses enfants, Et la famille Weitzmann Rimini. Helenio Herrera est célèbre Jean-Gabriel et Geneviève Jean et Mike BEGU, Anne et Bertrand Joire-Noulens, ses petits-enfants, ses arrière-petits- pour avoir mis sur pied le catenac- MORTAMET Jacques et Carola enfants, remercient très sincèrement tous ceux et cio, le verrou, une tactique de dé- sont heureux d’annoncer la naissance de leurs trois filles, Claudine (décédée), Arrighi De Casanova, ont la tristesse de faire part du décès celles qui leur ont témoigné leur douleur fense devenue une véritable insti- Reine et Francette, Isabelle et Jean De Severac, survenu le 6 novembre 1997, de et leur affection lors de la disparition de Gabriel, leurs neuf petits-enfants, tution dans le jeu moderne. leurs dix arrière-petits-enfants, Arnaud, Dominique Arrighi De Casanova, ses enfants, gendres, et belle-fille, Jacques MESNY, a GEORGE CHAMBERS, ancien fils de Alix, Jeanne, François, Amaury, Thomas, chirurgien-dentiste, Jacques DEROGY, premier ministre de Trinité-et-To- Charlotte, Olmo, Lou et Jules, Hélène Barthélemy, Charlotte et Philippe CHESNELONG. chevalier de la Légion d’honneur. bago, est mort le 4 novembre à leur souhaitent un bon anniversaire avec sa sœur, survenu le 30 octobre 1997. tout leur amour. Gwenola, Elisa, Magali, Vanina, Port-d’Espagne des suites d’un can- 7, quai de Sorbie, 41, avenue de Ségur, 69006 Lyon. Domitille, Constance, Etienne, Antoine, 75007 Paris. cer. Né le 4 octobre 1928, George ses petits-enfants, Chambers était devenu premier 8, rue de Chaligny, 75012 Paris. ont la douleur de faire part du décès de Anniversaires de décès ministre en mars 1981 après le dé- – Elio Nacmias, CARNET DU MONDE – Il y a deux ans, le 12 novembre 1995, cès d’Eric Williams, fondateur de la son époux, Geneviève Ses enfants, République de Trinité-et-Tobago, Anniversaires de naissance ARRIGHI DE CASANOVA, Ses petits-enfants, Christian BROSSARD, qu’il avait dirigée pendant vingt- née BARTHÉLEMY, – Paris. Téléphones : Sa famille et ses amis, journaliste judiciaire cinq ans. Aux législatives de no- ont la douleur de faire part du départ dans à l’Agence France-Presse, 01-42-17-39-80 survenu dans sa soixante-seizième année. vembre 1981, George Chambers Vingt ans, 01-42-17-29-96 la sérénité de avait mené à la victoire le Mouve- 01-42-17-38-42 quittait sa famille et ses amis. Elise ! Ses obsèques seront célébrées le Rachel Huguette NACMIAS. ment national du peuple, parti qui Tarif à la ligne H.T. 13 novembre, à 14 h 15, en l’église Saint- avait gagné toutes les élections de- Françoise, Zoé, Michel. Jean-de-Malte, à Aix-en-Provence. Selon ses vœux, elle sera incinérée au Que ceux qui l’ont connu et aimé se puis 1956, mais avait subi une écra- Rubrique nécrologie ...... 105 F colombarium du Père-Lachaise, le lundi souviennent. sante défaite au scrutin de dé- Abonnés et actionnaires ...... 95 F 11, boulevard du Roi-René, 17 novembre 1997, à 14 heures. – Bon anniversaire (sept ans !) à Mariages/naissances ...... 70 F cembre 1986 en raison de 13100 Aix-en-Provence. Thèse étudiants ...... 65 F Cet avis tient lieu de faire-part. l’effondrement des cours du pé- Sarah NOUVEL, – Il y a huit ans, trole, qui assurait 90 % des expor- Les lignes en capitales grasses sont de la part de son papa qui l’aime, facturées sur la base de deux lignes. – Les familles de ses enfants, Patrice COUSSONNET, tations de cette ancienne colonie Les lignes en blanc sont obligatoires ✝ – La Chapelle-Basse-Mer (Loire-Atlan- et facturées. Minimum 10 lignes. André du Castel ( ), tique). Paris. New York. Lorient. agrégé d’arabe, britannique. le 13 novembre 1997. François du Castel, Florence Bernard, Renée Renaudeau-Langlois, quittait ce monde, Charles-Antoine du Castel (✝), son épouse, mais pas les siens, REPRODUCTION INTERDITE ✝ Valentine Therre ( ), Pierre-Marc, Grace, Isabelle, Olivier, en qui il vit toujours. ont la tristesse de faire part du décès de ses enfants, Genevra, Alexander, Lucy, John, Raphael, Nicholas et Sophie, Mme Etienne du CASTEL, EMPLOI ses petits-enfants, Conférences née Françoise PAUL-DUBOIS, ont la tristesse de faire part du décès de L’UNIVERSITÉ DE SERVICE H. 38 a., déclarant en « Démétrios Poliorcète et la guerre survenu le 7 novembre 1997, dans sa cent- OFFRES NEUCHÂTEL (Suisse) D’ACCOMPAGNEMENT douane, dipl. 20 a. exp., Daniel RENAUDEAU. de siège hellénistique unième année, à Joigny (Yonne). Société recherche met au concours un ENGAGE VACATAIRES recherche poste similaire (IVe et IIIe siècle av. J.-C.) » pour son PDG nouveau poste de professeur ou ccial. Dispon. géographique par le professeur Pierre Leriche, La cérémonie religieuse sera célébrée le lundi 17 novembre 1997, à 18 heures. ordinaire en sociologie pour HOMMES MIN. 35 ANS Tél. : 04-93-89-59-40 me ce mercredi 12 novembre, à 14 h 30, en la – M. et M Robert Sauvage-Béal, Palais abbatial sept heures d’enseignement chapelle de l’Est du cimetière du Père- M. et Mme Rémy Hanicotte-Sauvage, de Saint-Germain-des-Prés, SECRÉTAIRE en 1er et 2e cycles (orientation Bonne présent. et éducation Lachaise. leurs enfants et petits-enfants, 5, rue de l’Abbaye, Paris-6e. DE DIRECTION sociologie économique). CV + Photo à : CGS RESPONSABLE ont la douleur de faire part du rappel à Conférence publique organisée Entrée en fonctions : octobre 11, rue Chalgrin, 75116 Paris LOGISTIQUE, François du Castel, Dieu de par le Centre d’études ORDONNANCEMENT, 103, avenue Félix-Faure, d’histoire de la Défense, bilingue anglais, 1998. Date de remise des lle MRP2, JAT, KANBAN, 75015 Paris. M Germaine SAUVAGE, dans le cadre du cycle de conférences maîtrisant parfait. sténo, dossiers de postulation : administrateur principal honoraire « La guerre et la ville DEMANDES gestion de stocks Florence Bernard, traitem. de texte et syntaxe. 15 janvier 1998. à la CEE, à travers les âges ». 17 ans expérience, 28, boulevard des Invalides, Env. CV et lettre motiv. à : Renseignements : 75007 Paris. Très urgent, dame recherche libre de suite survenu à Bruxelles, le 2 novembre 1997, JEM Productions Prof. François Hainard, emploi de bureau, dactylo Etudie toutes propositions à l’âge de soixante-dix-huit ans. 24, bd Poissonnière Pierre-à-Mazel 7, CH-2000 Colloques Tél. : 01-64-36-12-98 Tél. : 06-08-89-55-36 75009 Paris Neuchâtel. – Lucie L’Heureux, Les obsèques ont eu lieu le vendredi Tél. : 0041-32-718-14-20 Et les familles Mamy et Dessault, 7 novembre, à . – Colloque international du Collège des L’HÔPITAL ASSISTANTE SOCIALE ont la douleur d’annoncer le décès, à l’âge études juives de l’Alliance israélite uni- DIRECTEUR verselle : « Où va le judaïsme ? La CHARLES-RICHET norvégienne de soixante-quinze ans, de 39, boulevard Faidherbe, Bureau d’études recherche GESTIONNAIRE D’ÉQUIPT 62000 Arras. continuité juive face aux extré- (AP-HP) cherche place mismes », les samedi soir 15 et dimanche INGÉNIEUR AGRONOME H. 44 a., responsabil. de dir. Georges MAMY, Menez-Land, recherche nourrice au pair, 29170 Fouesnant. 16 novembre, renseignements à l’AIU, spéc. en économie avec min. filière jeunesse (MJC, éduc. journaliste, e dame de compagnie... 45, rue La Bruyère, Paris-9 , tél. : 01-53- UN MÉDECIN 5 ans d’exp. prof., popul., insertion jeunes, etc.), officier de la Légion d’honneur, 32-88-55 (inscriptions obligatoires). Merci de laisser un message croix de guerre 1939-1945 avec palme, t.b. conn. des proc. fin. filière sport (club omnisports Rectificatifs DU TRAVAIL FED, gestion de projets 5 500 adhér., budget 11MF), au 01-43-37-56-66 apr. 20 h. rosette de la Résistance. à mi-temps et filière café pour poste loisir, haut niv., animation loc. PROPOSITIONS Parents et amis sont invités à se réunir – Dans l’avis de décès de Envoyer lettre manuscrite en outre-mer. et nation., encadrement des le vendredi 14 novembre 1997, à 9 heures, Vous pouvez + CV à Les candidatures sont à personnels, gestion compt., COMMERCIALES au crématorium du Père-Lachaise. M. Gilbert Monsieur le Directeur COURTOIS DE VIÇOSE, nous transmettre envoyer au bureau d’études négoc. institutionnelles, INVENTEUR PRIMÉ cède Hôpital Charles-Richet 5, villa des Pyrénées, vos annonces la veille EARTH, parc scientifique de projets locaux, droit du trav. son brevet dispositif compact paru dans l’édition du 12 novembre, (AP-HP) 75020 Paris. Gembloux-Namur, rue associat., relations commerc., de réception de papier A4 il fallait lire : 95400 Villiers-le-Bel 4, rue Auguste-Perret, pour le lendemain Lejeune, 30 B-5032 sponsoring, publicité, gde V. Sebileau, Renseignements : 75013 Paris. officier de la Légion d’honneur, jusqu’à 16 h 30 Gembloux. dispon., libre immédiatement. tél. : 01-39-65-70-00 Tél. : 01-34-29-23-80 commandeur de l’ordre Fax : 0032-81-56-98-97 Tél. : 06-11-92-03-90 4, av. Triel, 78 Vernouillet (Le Monde du 11 novembre.) de la Couronne de Belgique. LeMonde Job: WMQ1311--0011-0 WAS LMQ1311-11 Op.: XX Rev.: 12-11-97 T.: 10:56 S.: 111,06-Cmp.:12,11, Base : LMQPAG 15Fap:99 No:0314 Lcp: 196 CMYK

11 RÉGIONS LE MONDE / JEUDI 13 NOVEMBRE 1997 Vers une réforme du volet social de la décentralisation Les conseils généraux ont aujourd’hui la responsabilité de l’aide sociale. Martine Aubry veut résorber des disparités trop fortes d’un département à l’autre

L’ACTION SOCIALE des dépar- De fortes variations l’APCG a longtemps affirmé que en 1992, l’aide médicale pour les tements, qui met en jeu des l’action sociale finissait par obérer plus démunis, en 1997 la prestation sommes considérables, est aussi à PART DES DÉPENSES D'AIDE la capacité d’investissement des dé- spécifique dépendances (PSD) SOCIALE DANS LES DÉPENSES la confluence de plusieurs interro- DE FONCTIONNEMENT partements : « Chacun sait ici que pour les personnes âgées. gations : sur l’avenir de la décentra- sans développement économique, Les disparités relevées par Comptes administratifs 1995 lisation, la répartition des respon- des départements donc sans investissement, la lutte Mme Aubry (voir carte ci-contre) sabilités entre Etat et élus locaux contre l’exclusion et le chômage est sont certes liées aux choix poli- (et entre élus eux-mêmes), la lutte vouée à l’échec », lançait en 1996 tiques de chacun des conseils géné- contre l’exclusion, la péréquation M. Puech devant le congrès de raux (aujourd’hui majoritairement des richesses entre collectivités lo- l’APCG. En 1995, pour la première à droite, ils seront renouvelés, pour cales, la gestion du vieillissement fois, selon l’APCG, les dépenses so- moitié, lors des élections canto- de la population... Martine Aubry, ciales avaient dépassé 60 % des dé- nales de mars 1998). Mais elles ministre de l’emploi et de la solida- penses de fonctionnement des dé- tiennent aussi à des réalités locales rité, a relancé toutes ces questions, partements. très diverses. lundi 10 novembre, en indiquant Le freinage de ces dépenses, mal- que le projet de loi contre les exclu- gré l’acuité de la crise, est donc un INÉGALITÉS CUMULÉES sions donnera l’occasion de « re- souci constant des présidents de Ainsi, les dépenses sociales penser » la décentralisation en ma- conseils généraux. Le « pic » de pèsent d’autant plus lourd dans des tière d’aide sociale, en raison des 1995 a marqué le début d’un re- départements comme la Seine- disparités géographiques consta- tournement de tendance : dans les Saint-Denis que ceux-ci souffrent tées. Lorsque la ministre, il y a budgets primitifs pour 1997, le d’une sorte de cumul des inégali- quelques jours, a pris rendez-vous MOINS DE 45 % DE 45 À 55 % rythme de progression des dé- tés : les besoins d’aide sociale sont avec Jean Puech, président (UDF) DE 55 À 66% penses sociales est descendu à plus forts qu’ailleurs, mais les res- de l’Association des présidents des Source : CEDI/APCG 4,5 %. Selon l’APCG, un tel taux sources plus faibles. L’insuffisance conseils généraux (APCG), et une d’augmentation représente « pour de ce qu’on appelle le « potentiel délégation de cette dernière pour les budgets primitifs des départe- beaucoup de départements un seuil fiscal » des habitants pousse les dé- évoquer ces sujets, le 20 novembre, ments pour 1997, ces dépenses re- minimal incompressible » compte partements à reporter la fiscalité elle leur a précisé qu’il serait bon présentent, selon les calculs de tenu du vieillissement de la popula- locale sur les entreprises. Ce qui de prévoir du temps pour cet en- l’APCG, 75,9 milliards de francs, tion et de l’augmentation des per- pousse ces dernières à s’installer tretien. Il s’agit en effet d’ouvrir un soit plus de la moitié de leurs sonnes en situation de précarité. ailleurs... chantier « majeur », selon ses 148 milliards de dépenses de fonc- L’exclusion est d’ailleurs en partie à Dans un contexte budgétaire propres termes. tionnement. l’origine de l’envolée des dépenses tendu, l’action sociale des départe- Le transfert des dépenses d’aide Entre 1994 et 1995, les dotations d’aide sociale avec la loi, votée fin ments soulève aussi des interroga- sociale aux départements date de de l’Etat aux départements ont 1988, instituant le Revenu mini- tions sur la pertinence des choix 1983 . Mais avec l’aggravation de la progressé de 2,9 %, tandis que les mum d’insertion (RMI), qui laisse à des élus. Au printemps, le ministre fracture sociale, cette aide a pris, dépenses d’aide sociale progres- la charge des départements au de la fonction publique, de la ré- au fil des années, une ampleur que saient de 5,6 %. Dans les années moins 20 % des dépenses d’inser- forme de l’Etat et de la décentrali- n’avaient prévue ni l’Etat ni les pré- précédentes, ces taux avaient par- tion. D’autres responsabilités leur sation du gouvernement Juppé, sidents de conseils généraux : dans fois atteint 9 %. Au point que ont été progressivement confiées : Dominique Perben (RPR), appelait les élus locaux à se remettre en question : « On ne peut pas indéfini- Contre la « rupture ment surajouter des politiques à Des responsabilités partagées d’autres, soulignait-il dans un en- de l’égalité » territoriale tretien au Monde du 15 avril. Il faut, LA LOI du 22 juillet 1983, l’une vention sanitaire (tuberculose, ma- à un moment donné, s’interroger sur Martine Aubry, ministre de des lois de décentralisation, confie ladies vénériennes...), ainsi que les les attentes de nos concitoyens : ne l’emploi et de la solidarité, a indi- aux départements la responsabilité services de vaccination ou de dé- convient-il pas de diminuer certaines qué, lundi 10 novembre, que le de l’ensemble des prestations pistage précoce du cancer. En avril, prestations, d’abandonner certaines projet de loi contre les exclusions d’aide sociale. Le département est Dominique Perben (RPR), ministre actions au profit d’autres ? – qui devrait être déposé au Parle- donc responsable, notamment, de de la fonction publique, de la ré- Interrogé mercredi, M. Puech ment en février 1998 – donnera la protection maternelle et infan- forme de l’Etat et de la décentrali- met en avant le besoin d’une l’occasion de « repenser » la décen- tile (PMI), de l’aide aux handica- sation, avait annoncé que le gou- « contractualisation », d’une « cla- tralisation en matière d’aide so- pés, au troisième âge et à l’en- vernement Juppé avait l’intention rification » – notamment pour la ciale, en raison « des différences ex- fance. La prestation dépendance de reprendre aux départements tarification de la PSD – et d’une trêmement larges » existant « d’un pour les personnes âgées, instituée leurs compétences en matière de « approche globale » afin d’obtenir département à l’autre ». Mme Aubry par une loi de janvier 1997, est à la prévention sanitaire, notamment une « meilleure complémentarité » souhaite qu’il n’y ait « pas de rup- charge des départements. Outre le pour éviter la « codécision », tout permettant d’« utiliser avec encore ture de l’égalité » territoriale, mais financement d’une part du volet en leur transférant de nouvelles plus de souplesse les fonds dispo- souligne aussi que la répartition insertion du RMI, les départe- responsabilités pour l’aide sociale. nibles », notamment pour le volet des responsabilités entre l’Etat et ments assument – depuis une loi L’APCG souhaite le retour à insertion du RMI. « Nous sommes les départements « n’a pas été to- de 1992 modifiant la loi de 1988 sur l’Etat de l’ensemble du secteur de ouverts, il n’y a pas de blocage », a talement claire ». « Par exemple, le RMI – la charge de l’aide médi- la prévention. Elle demande égale- déclaré au Monde M. Puech, en qu’est-ce qui doit rester du domaine cale aux personnes en situation de ment un retour à l’Etat de l’aide soulignant que les domaines de de l’Etat ? », s’est-elle interrogée. précarité (à l’exclusion des SDF), médicale, une révision du disposi- l’action sociale relèvent typique- Cette réflexion « sera un des notamment les RMistes. En 1997, tif du RMI, enfin une « clarifica- ment des « missions partagées » chantiers majeurs », même s’il s’an- selon l’Association des présidents tion » des responsabilités dans les entre l’Etat et les collectivités lo- nonce « difficile » parce qu’«il des conseils généraux (APCG), domaines de l’action sociale. cales. Il importe donc, pour l’an- touche à des intérêts politiques », a- l’aide à l’enfance représente 30 % Comme dans d’autres domaines, le cien ministre d’Edouard Balladur et t-elle précisé, ajoutant que des du total des dépenses d’action so- schéma de répartition des compé- d’Alain Juppé, de « bien définir ces mesures seront annoncées au ciale départementales, le RMI 5 %, tences est moins clair dans la pra- partages, pour obtenir le plus d’effi- 1er décembre « pour relancer le l’aide médicale 9 %. tique que dans les textes. cacité ». "i " » du revenu minimum d’inser- Enfin, la loi de 1983 transfère aux tion (RMI). départements une partie de la pré- J.-L. A. Jean-Louis Andreani Deux nouvelles avancées pour les écologistes

TOULON et ORLÉANS apaisante, les élus des quarante- gion niçoise ». L’argument est pris frayères va leur être ainsi rendu (Le de nos correspondants quatre communes du Var et des en compte par les deux membres Monde du 29 janvier). Dominique Voynet, ministre de Alpes de Haute-Provence situées du gouvernement, qui estiment L’Allier est l’axe de migration le l’aménagement du territoire et de dans le périmètre du parc, ferme- que « toutes les solutions qui ré- plus long fréquenté en France par l’environnement, vient d’annoncer ment opposés à ce tracé imposé duisent la contrainte d’approvision- les saumons, dont le sauvetage a deux décisions intéressant EDF sur par EDF (Le Monde du 29 avril), nement électrique sans dommage été entrepris il y a près de vingt ans deux sites sensibles. En Provence, ont décidé de se réunir jeudi 13 no- pour l’environnement doivent natu- dans le bassin de la Loire. Mais le projet de traversée du parc ré- vembre, pour déterminer leur po- rellement être mises en œuvre ». c’est un parcours semé d’em- gional du Verdon par une ligne sition. De nombreux élus locaux re- bûches qui attend aujourd’hui le électrique à très haute tension La signature, le 3 mars, du décret grettent que Mme Voynet n’insiste vieux « marathonien », dont le re- (400 000 volts) est provisoirement de création du parc dans cette pas plus sur les solutions alterna- tour est plutôt timide : quelques abandonné. Dans un communiqué zone naturelle de 177 000 hectares tives, notamment celles proposées cinq cents exemplaires jusqu’ici, commun du 7 novembre, Mme. Voy- avait été accueillie sur place avec dans un rapport de l’Agence de malgré l’équipement en passes ou net et de Christian Pierret, secré- une satisfaction nuancée par la dé- l’environnement et de la maîtrise en ascenseurs à poissons d’un cer- taire d’Etat à l’industrie, précisent couverte du tracé EDF, le septième de l’énergie (Ademe). Charles-An- tain nombre d’ouvrages. Le Plan qu’il est « essentiel d’étudier, préa- présenté depuis 1990. Les élus et toine Mordelet, maire RPR d’Ai- Loire prévoit encore l’amélioration lablement à toute construction de les populations, ulcérés par ce pro- guines (Var) et cheville ouvrière de du franchissement d’une dizaine ligne, des solutions qui permettent jet – 110 kilomètres de ligne sur des la contestation, soutient : « Tous les d’ouvrages, notamment les seuils de réduire la contrainte d’approvi- pylônes de 72 mètres de haut – le élus sont opposés à toute espèce de de centrales nucléaires sur le cours sionnement de l’Est de la région Pro- rejetèrent en bloc. EDF justifiait tracé dans le parc du Verdon. Cette de la Loire. vence-Alpes-Côte d’Azur et les rai- l’urgence de cette ligne par des rai- décision ministérielle est un premier L’« effacement » de la retenue sons qui pourraient justifier un tel sons de sécurité et « pour renforcer pas vers la concertation mais nous de Saint-Etienne-du-Vigan doit tracé. ». Malgré cette décision l’alimentation électrique de la ré- restons circonspects. D’autant qu’il y être suivi par celui du barrage de a quelques jours à peine, Mme Voynet Maisons-Rouges (Indre-et-Loire) a déclaré, sur France 3 Région, que sur la Vienne, décidé le 24 juillet DÉPÊCHES la ligne se ferait selon le septième par le premier ministre sur propo- a PARIS : un chantier de réaménagement de la gare du Nord, tracé ! » sition de Mme Voynet. Deux déci- dans sa partie banlieue, sera lancé en 1998 à l’issue de la Coupe du sions inédites en France, haute- monde de football. La SNCF et le syndicat des transports parisiens UN BARRAGE « EFFACÉ » ment symboliques, brisant des (STP) supporteront le coût de l’opération – 190 millions de francs – à Dans le centre de l’Hexagone, tabous en matière d’aménage- parts égales, tandis que la RATP financera la rénovation des stations avec l’arasement du barrage de ment : les nuisances environne- de métro des lignes 4 et 5 (60 millions). Saint-Etienne-du-Vigan (Haute- mentales des barrages (ralentisse- a SAVOIE : les travaux de remise en état du château des ducs de Loire) – haut de 12 mètres et ex- ment du courant, réchauffement Savoie, situé à Chambéry, qui abrite les services du conseil général et ploité par EDF dans les gorges su- des eaux, envasement, eutrophisa- de la préfecture de la Savoie, devraient coûter de 20 à 30 millions de périeures de l’Allier –, entamé le tion, perturbation de la faune et de francs selon Michel Barnier (RPR), président du conseil général. Le 6 novembre dans le cadre du Plan sa reproduction) doivent désor- 1er novembre, un incendie avait détruit 2 000 m2 du bâtiment, vrai- Loire grandeur nature, l’un des mais être prises en considération. semblablement à la suite d’un court-circuit dans le service des trans- obstacles majeurs à la migration missions et de l’informatique. – (Corresp.) des saumons va disparaître : l’ac- José Lenzini cès à leurs ultimes et meilleures et Régis Guyotat LeMonde Job: WMQ1311--0012-0 WAS LMQ1311-12 Op.: XX Rev.: 12-11-97 T.: 09:00 S.: 111,06-Cmp.:12,11, Base : LMQPAG 15Fap:99 No:0315 Lcp: 196 CMYK

12 / LE MONDE / JEUDI 13 NOVEMBRE 1997 HORIZONS ENQUÊTE

OSA le reconnaît légué du Festival mondial de la doute qu’ils sont souvent servis bien volontiers : jeunesse, réunion internationale par des diplômés de l’enseigne- personne ne de la jeunesse communiste ment supérieur. Médecins, ingé- meurt de faim à convoquée durant dix jours à La nieurs, universitaires de toutes Cuba, mais tout le Havane. Elle espérait en recevoir spécialités, formés à grands frais, monde y mange un complément de nourriture ca- abandonnent leur métier pour fort mal, obsédé pable d’améliorer son ordinaire. tenter de décrocher une place quotidiennement Las, dit-elle, ce que les organisa- dans l’hôtellerie, aussi modeste par la nourriture. teurs ont consenti aux familles soit-elle. Les pourboires sont l’un Dans son petit appartement de la hôtes a tout juste suffi à nourrir des rares moyens de se procurer RVieille Havane, centre historique l’invité, un jeune étudiant arabe des dollars. et délabré d’une capitale qui fut qui ne s’est aperçu de rien. C’est aussi le tourisme qui at- parmi les plus belles du monde Les difficultés d’approvisionne- tire à La Havane des milliers de latino-américain, Rosa soupire : « Cela dure depuis une dizaine d’années. » Médecins, ingénieurs, universitaires, Sa mère, alerte petite femme de soixante-dix ans qui fut infir- formés à grands frais, abandonnent mière dans les troupes rebelles durant la révolution, acquiesce, leur métier pour tenter de décrocher hochant la tête au rythme de son fauteuil à bascule. Un téléviseur, une place dans l’hôtellerie, aussi modeste une chaîne hi-fi bon marché, trois fauteuils cannés de bois soit-elle. Les pourboires sont l’un sombre, une table trônent dans le salon - salle-à-manger où un des rares moyens de se procurer des dollars ventilateur brasse l’air humide sans grand succès. Comme dans de nombreux ap- ment sont aussi à l’origine de Cubains séduits par l’attrait de partements havanais où ils sont vols systématiques dans les en- ces dollars dont seule une petite l’objet d’un véritable culte, un treprises. Officiellement, les dé- partie se déverse sur la province. couple d’oiseaux chantent dans tournements n’existent que mar- C’est lui encore qui provoque leur cage. Deux vélos sont posés ginalement, y compris dans le cette explosion de la prostitution contre le mur, témoignant de la langage où l’utilisation d’un eu- que les autorités n’arrivent tou- persistance de la crise des trans- phémisme – les « manquants » – jours pas à contrôler, malgré ports comme des vols qui permet de pudiquement minimi- toutes les descentes de police. obligent à ne jamais laisser hors ser le phénomène. Pourtant, les C’est enfin le tourisme qui, dé- de vue un objet aussi précieux. vols existent à grande échelle, ja- veloppé dans un environnement Avec sa vieille mère, sa fille mé- mais jugulés malgré les cam- de pénurie, est en train de mettre decin et son fils ingénieur, son pagnes idéologiques et les me- en pièces les cadres de référence compagnon ouvrier et son salaire sures de répression, comme en de la société cubaine et de dis- de fonctionnaire subalterne, Ro- témoigne le court débat mené à soudre ses valeurs : les dollars du sa est l’élément pivot d’une ba- ce sujet lors du dernier congrès tourisme, si nécessaires à la re- nale famille cubaine où les sa- du Parti communiste. lance économique, nourrissent laires sont modestes ; où les « Tout le monde ici vit dans l’il- également l’insatisfaction de enfants, maintenant âgés de près légalité », estime Angel, qui, ceux qui, innombrables, n’y ont de trente ans, ont fait des études ayant la bonne fortune de possé- pas accès et sombrent dans une gratuites et approfondies, mais der une vieille guimbarde de fa- économie de survie. ne gagnent pas assez pour dispo- brication soviétique et bénéfiant ser d’un appartement de toute d’une bonne formation de tour- HEZ Rosa, le moral est au- façon pas encore bâti ; où la carte neur qui lui permet de l’entrete- jourd’hui au plus bas, en du parti, acquise hier avec fierté nir, pourchasse le dollar en fai- C dépit des slogans opti- et conviction, n’est plus au- sant le taxi clandestin. Acheter mistes qui, sur les murs, pro- jourd’hui qu’une habitude las- légalement des pneus lui est im- mettent de maintenir le cap sée ; où le mari a, un jour, quitté possible : les magasins travaillant (« Nous croyons au socialisme ! ») le domicile conjugal, bientôt en pesos n’en ont pas et les ma- ou vantent la clairvoyance du pi- remplacé par un compagnon gasins travaillant en dollars sont lote (« Nous avons confiance en « gentil », mais qui rentre épuisé inabordables. Fidel ! »). Comme la plupart de et muet de ses journées de tra- La solution est dans la rue où, ses concitoyens demeurés pri- vail ; où l’on ricane férocement tels des flibustiers de haute mer, sonniers d’un monde en voie de quand vante la supé- croisent les pirates du marché naufrage, Rosa n’a toujours pas riorité du socialisme, mais où les compris ce qui s’est passé. craintes de « l’après-Castro » pa- « Avant, nous avions de tout, dit- raissent geler toute idée d’ave- elle en malmenant quelque peu nir ; où l’on baisse la voix en par- l’histoire. Et puis brusquement, du lant des soldats cubains tombés jour au lendemain, tout a changé. en Angola ou en Ethiopie parce Tout le monde a maigri, à cause que le voisin est le père d’une de du manque de nourriture, mais ces victimes presque secrètes aussi des bicyclettes qui ont rem- dont le nombre n’a jamais été Le monde de Rosa placé les autobus absents. » rendu public ; où l’on ne s’habille Devant ses enfants qui genti- que de quelques T-shirts choisis ment se moquent, Rosa, nostal- au trapi shop (de tropo : chiffon L’effondrement du bloc gique du temps où Cuba était gé- en espagnol), sorte de décro- néreuse, ébauche une explication chez-moi-ça où l’Etat revend les en forme de bilan comptable : vêtements usagés récupérés au- soviétique a accentué dons au Nicaragua pour soutenir près des organisations caritatives la révolution sandiniste, un aéro- internationales. les faiblesses la Cubaine port pour la Grenade, des écoles pour la Jamaïque, l’envoi en An- VANT, précise Rosa, seuls de l’économie cubaine gola d’un corps expéditionnaire certains produits étaient de quelque 50 000 hommes pour A contingentés. Mais depuis et aggravé les restrictions. qui permet d’avoir une petite noir, qui n’ont pas leur pareil défendre le régime marxiste du que le monde soviétique s’est idée de l’approvisionnement réel pour se procurer n’importe MPLA menacé par la rébellion de écroulé, amplifiant la faiblesse du marché. Ce mois-ci, après plu- quelle marchandise volée sur son Savimbi, les dons du sang et les intrinsèque d’une économie lar- Campagnes idéologiques sieurs semaines de retard, son lieu de production ou sur son aire hôpitaux au Pérou lors du trem- gement dépendante de ses quartier de la Vieille Havane a re- de stockage. Une paire de pneus blement de terre, les milliers échanges avec le monde socia- et mesures de répression çu du calamar, qui constitue sa vendue sous le manteau permet- d’enfants ukrainiens accueillis liste, les restrictions de toutes dotation de poisson. « Théorique- tra à son voleur d’acheter, à son après la catastrophe de Tcherno- sortes se sont multipliées, frap- n’ont pu empêcher ment, dit la fille de Rosa, nous tour, la viande que le boucher, byl... « C’est humain, il faut s’en- pant durement le niveau de vie avons droit chaque quinzaine à malgré tous les contrôles, par- traider, mais personne aujourd’hui des ménages cubains. le développement une livre de poisson par personne. vient à soustraire pour son ne nous aide », constate cette Didactique, Rosa pose sur la Mais s’il n’y en a pas, il n’y en a propre commerce, ou d’autres femme que son besoin de frater- table un carnet fait d’un méchant pas... » produits tout aussi rares. nité pousse aujourd’hui vers papier de couleur grise : la libre- d’un marché parallèle Il y a belle lurette que la viande l’Eglise renaissante, comme hier ta, document officiel délivré à a été remplacée par un succédané ES mêmes détournements il l’avait faite communiste. chaque ménage par le ministère alimenté par les dollars appelé pasta carnica, infâme pâte affectent la production du Malgré ses désenchantements, du commerce intérieur pour or- jaune pâle faite d’une mixture de L cigare, dont une bonne et contrairement à ses enfants ganiser le rationnement. Co- et les détournements soja et de débris de volaille, proportion est écoulée par les qui, se sentant sans avenir pro- lonnes, chiffres, paraphes illi- « bec, plumes et pattes voleurs, agglutinés sans autre fessionnel, se disent disposés à sibles, petites croix en face de de marchandises comprises », disent les Cubains précaution devant tous les hôtels émigrer n’importe où, Rosa n’a produits incertains : toute la qui cultivent l’humour acide. La de La Havane pour proposer leur nulle envie de partir, de profiter maigre consommation d’une fa- même alchimie mystérieuse pré- marchandise, authentique ou de ces 20 000 visas que les ser- mille cubaine de La Havane fi- side à la confection du cérélac, contrefaite, aux touristes. vices consulaires américains de gure ici, tristement étalée sur ersatz de lait enrichi en vitamines Le manque de statistiques, qui La Havane, retranchés dans leur quelques pages. ques dizaines de grammes d’un tal souple, sans étiquette pour in- et dont le refrain publicitaire, dé- ne sont livrées qu’avec réticence, bunker gris le long du Malecon, L’inventaire est rapidement pain gris et pâteux. Pour le reste, diquer le poids, la composition et tourné d’une mélodie célèbre, interdit d’apprécier exactement délivrent chaque année. Désen- fait : la libreta ne permet de vivre il faut inventer, trouver des dol- encore moins la provenance. Pas chante que « jamais ce ciment les conséquences de cette écono- chantée, certes, mais pas dispo- que deux semaines par mois en lars pour obtenir ce que les ma- autrement gênée, Rosa indique blanc » n’en sera. « La composi- mie de rapine. Mais au dire de sée à fuir comme ceux qui, il y a se nourrissant de ce qui est gasins d’Etat ou les marchés pay- aussi que les femmes n’ont droit tion du cérélac est un secret d’Etat. tous les spécialistes, les dégâts quelques années, ont pris le che- contingenté. Mais si, en théorie, sans, tolérés plus qu’autorisés, ne qu’à quinze serviettes hygié- Personne ne sait ce qu’il y a de- sont majeurs, encore amplifiés min de la Floride sur des embar- la libreta garantit l’accès des pro- fournissent que contre devises niques par trimestre. Au-delà de dans », affirme Rosa, qui assure par la pression qu’exerce le dol- cations de fortune. A l’époque, le duits de base à des prix mo- fortes. 55 ans, il leur faut un certificat être tombée malade chaque fois lar, seule monnaie qui permette régime n’avait pas trouvé de diques, encore faut-il que ceux-ci Au rayon hygiène de la libreta, médical pour continuer à les ob- qu’elle y a goûté. Seuls les en- de survivre. mots assez blessants pour les dé- soient disponibles, ce qui n’est pas de papier hygiénique et une tenir. fants de moins de 7 ans reçoivent Le tourisme, désormais hissé signer. Dollars obligent, ils sont jamais le cas. seule savonnette par mois. «Le Comme beaucoup de ses du lait ; au-delà, ils ont droit à du au rang de première industrie du désormais autorisés à revenir En pratique, la libreta ne per- détergent, ça fait longtemps que compatriotes, Rosa, chaque se- yogourt de soja à raison d’un sac pays, est pour l’Etat un important pour rendre visite à leur famille. met d’obtenir, plus ou moins ré- j’en ai pas vu et, de toute façon, il maine, se plonge dans la lecture (de plastique) tous les deux jours. pourvoyeur d’argent frais. Pour Rosa, qui peine à recueillir quel- gulièrement, que des haricots ne vaut rien », assure Rosa, qui va de La Tribuna. L’hebdomadaire Cet état de pénurie chronique les Cubains, il agit comme un ai- ques maigres billets verts, trouve noirs, du riz, du sucre et du sel. chercher dans sa salle de bains ne l’intéresse guère, hormis la suscite mille et une combines, mant auquel personne ne peut amère la morale de l’histoire. C’est l’invariable ordinaire de l’unique tube dentifrice mensuel page où sont annoncés les ho- pas toujours heureuses. L’été résister. Les centaines de milliers centaines de milliers de Cubains que reçoit sa famille. Le produit raires et les quartiers de distribu- dernier, Rosa s’est ainsi portée de touristes étrangers qui foulent Georges Marion qui, chaque jour, y ajoutent quel- est insipide, livré en tube de mé- tion de produits inhabituels, ce volontaire pour héberger un dé- les plages cubaines ignorent sans Dessin : Nicolas D’Olce LeMonde Job: WMQ1311--0013-0 WAS LMQ1311-13 Op.: XX Rev.: 12-11-97 T.: 09:20 S.: 111,06-Cmp.:12,11, Base : LMQPAG 15Fap:99 No:0316 Lcp: 196 CMYK

HORIZONS-DÉBATS LE MONDE / JEUDI 13 NOVEMBRE 1997 / 13

possibles pour payer les retraites sur Y a-t-il encore les revenus de ces capitaux. Ils ne seront donc pas nécessairement motivés par le désir exclusif de un avenir conserver des actions des sociétés Université : sans règle françaises et de ne pas en acquérir des sociétés étrangères. Cela ne se- français pour rait d’ailleurs pas souhaitable, mais, plus grande sera la masse de par Michel Imberty l’épargne française disponible pour et sans consentement les entreprises les placements, plus puissants se- ES événements ré- élues dans le respect de la loi. Ima- n’ont pas non plus les repères so- mer avec force la vocation républi- ront nos moyens d’intervention et cents à l’université Pa- gine-t-on ce que peut entraîner ce ciaux et culturels qui leur permet- caine de l’université : assurer une de défense. ris X-Nanterre sont ré- refus si le marchandage per- traient, au moins, de s’insérer dans formation de masse et, par là françaises ? Cela démontre que le progrès so- L vélateurs d’une crise manent atteint un jour le fonction- une société qui les rejette. Le défi, même, une promotion sociale à de cial peut être l’instrument de la mo- profonde qu’aucune réforme hâ- nement des jurys d’examens ? Il ne la provocation, voire la violence, nombreux jeunes. Mais il s’agit Suite de la première page dernisation de notre économie. tive du système d’enseignement peut être question de transiger. A sont les seuls modes d’expression aussi, dans le même temps, de Grâce à la réforme sociale et à la dif- supérieur français ne pourra ré- terme, c’est la crédibilité même qui leur restent. Les établisse- réussir le pari d’une recherche de Si la France veut que les entre- fusion de la propriété, les entre- soudre. des diplômes qui serait en cause. ments secondaires connaissent ces haut niveau qui donne à l’universi- prises françaises le restent – et c’est prises françaises seraient mieux dé- Si j’ai décidé de démissionner de Cette crise de l’autorité au sein difficultés qui s’étendent au- té son identité et assure sa place une ambition légitime – il n’est que fendues. Voilà, pour notre pays, une mes fonctions de président de de l’université française est révéla- jourd’hui aux premiers cycles uni- dans la compétition internatio- temps qu’elle s’en donne les ambition qui n’est pas médiocre et l’université, solidairement avec trice d’une mutation profonde de versitaires, de façon certes atté- nale. moyens. Les autres pays le font sans dont la mise en œuvre aurait, pour ceux qui travaillent avec moi de- la population étudiante, tant du nuée mais bien réelle. Si on n’y A Nanterre même, je me suis ef- complexe. Ils savent que la notion d’autres pays, valeur d’exemple. puis bientôt quatre ans (Le Monde point de vue sociologique que prend garde, la situation ne pourra forcé de mettre en œuvre cette de nationalité d’une entreprise a un Bien sûr, cela suppose de pro- du 24 octobre), c’est parce que j’ai culturel, et d’un changement radi- que s’aggraver dans les prochaines politique. En accordant une place sens, pour l’élaboration de la straté- fondes réformes fiscales et sociales acquis la conviction que les poli- cal des rapports de l’université années. privilégiée au tutorat des jeunes gie, pour les décisions qui sont afin de faciliter l’épargne indivi- tiques menées par les gouverne- avec la société. Ce changement, les Des réformes ont été proposées, étudiants en difficulté (plus de prises, notamment dans les secteurs duelle, de développer la capitalisa- ments successifs conduisent à une politiques, depuis vingt ans, n’ont et elles ont été souvent inspirées 4 000 étudiants sont ainsi pris en sensibles, et pour l’emploi. C’est tion et de permettre, par les fonds double impasse : du fonctionne- pas été en mesure de le prévoir et par des expériences concrètes réa- charge), je pense avoir renforcé la particulièrement vrai dans le do- de pension et l’actionnariat des sala- ment des institutions universi- de l’accompagner. Dans le temps lisées depuis longtemps par les lutte contre l’échec dans le pre- maine financier où nos partenaires riés, l’essor d’un capitalisme popu- taires et du traitement des pro- même où les entreprises ne ces- universités elles-mêmes. Nanterre mier cycle ; les premiers résultats et concurrents y voient l’une des laire. Ce serait la véritable réponse à blèmes graves soulevés par saient de débaucher, les universi- figure d’ailleurs en bonne place en donnent la preuve. Sur le ter- conditions de leur rayonnement et la mondialisation, et aussi un élé- l’accroissement vertigineux du tés, elles, ont continué à accueillir parmi les établissements nova- rain de la recherche, j’ai tenté avec de leur puissance. Où irait l’écono- ment d’équilibre essentiel face à la nombre des étudiants. des flux croissants d’étudiants, au teurs. Le semestre d’orientation la Maison René Ginouvès de l’ar- mie allemande si Allianz et la Deut- fois au mouvement erratique des Depuis septembre, Paris-X avait point de multiplier leur nombre n’est à cet égard nullement à la chéologie et de l’ethnologie et sche Bank n’étaient plus contrôlées capitaux et à la spéculation. En re- déjà accepté d’inscrire par déroga- par huit depuis 1969, pratiquant hauteur des enjeux. Comment le avec un projet de Maison des par des capitaux allemands, l’écono- vanche, si ces réformes n’étaient pas tion plus de 700 étudiants sur en- sciences du contemporain, d’affir- mie italienne si Mediobanca et Ge- engagées rapidement, les entre- viron 1 000 cas examinés indivi- mer une vocation déjà ancienne de nerali ne l’étaient plus par des capi- prises françaises ne tarderaient pas, duellement. L’occupation du La menace la plus sérieuse : Nanterre : promouvoir une re- taux italiens ? La mondialisation ne notamment dans le secteur finan- central informatique par de nou- cherche interdisciplinaire et nova- peut et ne doit pas tout emporter. cier, à passer en d’autres mains. veaux candidats à l’inscription a le refus de la règle fixée par les instances trice en association avec le CNRS La préoccupation nationale est légi- L’avenir est à la constitution de bloqué le fonctionnement de l’éta- et d’autres universités. Ces réalisa- time. groupes plus importants, à l’échelle blissement durant plusieurs jours. universitaires démocratiquement élues tions, j’en ai la conviction, reste- du monde, et qui, le plus souvent, La réponse apportée par le minis- ront des jalons importants dans la réaliseront l’essentiel de leur chiffre tère (inscription de tous les oc- dans le respect de la loi recherche d’un équilibre qui ne Deux voies pour d’affaires hors de France. Au cours cupants hors délai, hors procédure peut être retrouvé dans un retour des années 60, dans une économie et sous la pression) a précipité une aux vieilles facultés. doter nos entreprises largement administrée, c’est crise qui, en définitive, pose le pro- ainsi un véritable traitement uni- jeune bachelier dont j’ai rappelé le Cette nostalgie réveille toujours, souvent l’Etat qui a poussé, parfois blème de l’exercice du pouvoir versitaire du chômage. Cette po- désarroi – et qui a pleinement ici et là, de troubles ambitions. La d’un actionnariat sans ménagement, à la constitution dans l’université. pulation qui ne correspond plus droit à sa part de l’effort d’éduca- seule façon de les combattre est de grands groupes alors nationali- Le risque est grand désormais de sociologiquement au seul profil tion et de formation supérieure que soit réaffirmée l’autonomie stable et dynamique : sés, tels que l’UAP ou la BNP. Au- voir l’université se transformer en classique de l’étudiant recruté que consent le pays pour sa jeu- universitaire, qu’elle soit reconnue jourd’hui que la plupart des entre- espace de non-droit où toute règle dans les classes aisées et nesse – peut-il, dans un temps si et actée dans la pratique, de sorte le développement prises sont redevenues privées, leurs peut être modifiée et contournée moyennes de la société pose des bref, découvrir sa vocation, acqué- que le président, disposant des dirigeants doivent prendre leurs res- de façon permanente, où toute né- problèmes que la seule augmenta- rir les outils de travail élémen- pouvoirs et des moyens néces- de l’actionnariat ponsabilités pour bâtir eux-mêmes gociation peut toujours être re- tion des moyens ne suffira pas à taires, les méthodes et les langages saires, puisse mettre en œuvre une l’avenir dans l’intérêt de leurs ac- mise en cause et où, du fait de sa résoudre. nécessaires, s’approprier les re- politique globale de l’établisse- des salariés entrepris tionnaires et de leurs salariés plutôt démission devant les coups de Nombre de jeunes bacheliers pères culturels et les règles de vie ment dont les règles et les objec- que de le subir sous la pression force de quelques-uns, l’Etat est qui viennent aujourd’hui s’inscrire de l’institution universitaire ? tifs ont été consensuellement ac- lors des privatisations étrangère. Les considérations per- incapable de garantir l’équité des à l’université le font par défaut : Les solutions sont sans doute ceptés. sonnelles ne tiennent pas face à cet décisions prises pour tous. C’est la sans emploi, ni formation profes- difficiles à trouver. Je garde la et l’instauration objectif d’intérêt général. Il n’est menace la plus sérieuse qui pèse sionnelle adaptée, n’ayant par conviction qu’il ne s’agit pas d’im- que temps que les dirigeants des sur les institutions : le refus de la conséquent aucun statut social, ils poser une sélection brutale à l’en- Michel Imberty est profes- en France grandes entreprises en prennent règle fixée par les instances uni- sont incapables de former un pro- trée du premier cycle. Je pense au seur de psychologie à l’université conscience. versitaires démocratiquement jet personnel d’avenir. Mais ils contraire qu’il convient de réaffir- Paris X-Nanterre. de fonds de pension Ayant privatisé la plupart des en- treprises concernées, peut-être ai-je le droit de mettre en garde leurs di- Comment faire ? Multiplier les ré- rigeants : c’est leur devoir de conce- glementations et les interdictions ? voir ces grands rapprochements, Solutions dépassées, au surplus in- seuls à même d’assurer la pérennité terdites par le traité de Rome. Dans française de nos principales sociétés le cadre de l’Union européenne, industrielles et financières. Il appar- pratiquement plus aucune protec- tient, certes, à l’Etat d’encourager le tion n’est possible. S’assurer un mouvement en créant les conditions contrôle partiel de l’actionnariat ? favorables par une législation fiscale C’était l’objet des noyaux durs lors et sociale plus adaptée sur la partici- des privatisations. Ils ont été criti- pation, sur l’actionnariat salarié et qués à tort. Cette solution a permis sur les fonds de pension, par un al- d’assurer le succès des privatisations lègement des charges des entre- et l’indépendance des entreprises prises leur permettant de dévelop- pendant une dizaine d’années. Elle per leur rentabilité financière et n’est plus d’actualité car le nombre donc leurs fonds propres. des entreprises étrangères qui Il n’y a pas de solution alternative peuvent consacrer 50 milliards de à la mondialisation, mais il y en a francs ou davantage à prendre le une à une mondialisation subie pas- contrôle d’un concurrent ne cesse sivement : l’esprit de réforme qui d’augmenter. doit nous conduire à adapter très Aujourd’hui, les solutions ne sont rapidement nos structures. Il n’est pas légion. D’abord, renforcer les que temps de s’évader de concepts fonds propres des entreprises fran- dépassés, de chasser la démagogie çaises et accroître la rentabilité de et l’esprit de facilité. Si nous ne le leur capital, ce qui augmente leur faisons pas, des pans entiers de valeur et leur poids sur le marché et notre économie passeront sous le rend plus difficile de s’attaquer à contrôle étranger malgré toutes les elles. Cela suppose de revenir sur déclarations tonitruantes. l’alourdissement de la fiscalité des La modernisation des structures sociétés auquel, par facilité, on a eu et la réforme sont les seuls moyens recours depuis quelque temps. de défendre à la fois l’intérêt natio- Ensuite, doter nos entreprises nal et le progrès social. Le culte ex- d’un actionnariat stable et dyna- clusif des droits acquis, l’apologie mique. Deux voies sont ouvertes : le sans nuances de l’exception fran- développement de l’actionnariat des çaise, le conservatisme enfin sont salariés entrepris lors des privatisa- les plus sûrs moyens d’affaiblir la tions et qui représente d’ores et déjà France. Il n’est que temps de réagir 5 % du capital d’Elf et 8 % de celui contre la passivité. C’est par davan- de la Société générale, et l’instaura- tage de liberté, et non pas davan- tion en France de fonds de pension. tage de contrôle, que les entre- Certes, les gestionnaires des fonds prises françaises pourront rester de pension ont pour objectif exclusif françaises. d’assurer leur rentabilité, afin de dé- tenir les capitaux les plus rentables Edouard Balladur

AU COURRIER DU « MONDE » moignages multiples et convergents » sur lesquels il fonde son accusation ; A PROPOS je n’ai pas envie non plus de lui rap- DE RENÉ DIATKINE peler que les patients des psychana- J’ai été choqué de lire, le 8 no- lystes ont droit au secret profession- vembre, jour des obsèques de mon nel, et que ce secret s’étend au-delà père, dans la page Horizons-Débats de leur mort. Ce sont des questions de votre journal, l’article de Yann de morale qui échappent sans doute Moulier Boutang intitulé « René à M. Moulier Boutang. Mais je crois Diatkine : sur un oubli ». L’auteur y qu’il aurait pu savoir qu’on doit res- accuse mon père, comme il l’avait pecter une personne décédée et le déjà fait il y a quelques années, chagrin de ses proches et attendre d’« un manque certain de clair- quelque temps avant de reprendre voyance » dans la tragédie qui a vu sa campagne contre mon père. J’ai Louis Althusser assassiner sa femme été douloureusement surpris que en 1980. votre journal ait publié son article Au lendemain de la mort de mon sans même lui demander le temps père, je n’ai aucune envie de polémi- d’un silence. quer avec M. Moulier Boutang, et de lui demander de produire les « té- Gilbert Diatkine LeMonde Job: WMQ1311--0014-0 WAS LMQ1311-14 Op.: XX Rev.: 12-11-97 T.: 10:43 S.: 111,06-Cmp.:12,11, Base : LMQPAG 15Fap:99 No:0317 Lcp: 196 CMYK

14 / LE MONDE / JEUDI 13 NOVEMBRE 1997 HORIZONS-ANALYSES 0 123 Cohabitation : qui gagnera la guerre des nerfs ? 21 bis, RUE CLAUDE-BERNARD - 75242 PARIS CEDEX 05 Tél. : 01-42-17-20-00. Télécopieur : 01-42-17-21-21. Télex : 206 806 F LA COHABITATION ne peut presque : en dehors de com- moins la capacité de dissoudre lui sion de sonder les parlementaires Tél. relations clientèle abonnés : 01-42-17-32-90 pas durer cinq ans ; elle ne peut mentaires sur l’action gouverne- permettra-t-elle de redevenir un de toutes les tendances de la Internet : http : //www.lemonde.fr que durer cinq ans : entre ces mentale, ses prérogatives consti- protagoniste agissant, voire me- droite, pour discerner les attentes ÉDITORIAL deux propositions, personne ne tutionnelles lui permettent tout au naçant. L’expérience – celle de de cette partie de l’opinion autant se risque à choisir. Officielle- plus de gêner le gouvernement en M. Chirac lui-même, premier mi- que pour évaluer l’audience qu’y ment, les acteurs principaux et s’opposant à telle ou telle nomina- nistre de François Mitterrand en conserve ou que pourrait y retrou- leurs partisans ou alliés s’ins- tion, ou de l’obliger à partager 1986 – a montré que le gouverne- ver le chef de l’Etat. L’éthique du vivant crivent, comme il se doit, dans le avec lui l’initiative en matière di- ment et son chef ne peuvent obli- Les conseillers présidentiels ob- calendrier institutionnel, lequel plomatique. ger le président à transformer un servent les débats qui approchent, A Déclaration univer- Unis, les discussions ont parfois comporte des élections législa- conflit en crise et à en appeler aux à l’Assemblée nationale, sur les selle sur le génome hu- été très vives. Principale pierre tives en mars 2002, une élection CALENDRIER BROUILLÉ électeurs. C’est lui seul qui en dé- projets de loi d’Elisabeth Guigou, main et les droits de d’achoppement : la « brevetabili- présidentielle un mois plus tard Avec la possibilité de dissoudre cide. réformant le code de la nationali- L l’homme adoptée, mar- té » du vivant, l’article 4 précisant et, d’ici là, tout le reste de la l’Assemblée, M. Chirac retrouvera La durée théorique de l’actuelle té, et de Jean-Pierre Chevène- di 11 novembre, par les 186 Etats simplement que « le génome hu- gamme des élections prévues par celle de mettre un terme à la coha- cohabitation paraît suffisante ment, modifiant les conditions signataires de la Charte des Na- main en son état naturel ne peut la République. bitation née de sa première utili- pour que l’on puisse imaginer, soit d’entrée et de séjour des étrangers tions unies est un événement his- donner lieu à des gains pé- Lionel Jospin a répété à plu- sation de la dissolution. Il ne lui une nouvelle dissolution, soit en France. Sur ces deux textes – le torique. cuniaires ». sieurs reprises qu’il conçoit son suffira certes pas d’en avoir le – moins vraisemblable – une dé- second surtout –, ils espèrent as- Elaboré par le Comité interna- Sont ainsi apparus les clivages action pour la durée d’une légis- droit pour se risquer à le faire. Il misssion du chef de l’Etat obli- sister à une charge générale de tional de bioéthique (CIB) de habituels entre les Français, pour lature. Jacques Chirac a évité, lui, ne pourra, cette fois, solliciter la geant le premier ministre à se me- l’opposition, toutes différences de l’Unesco, présidé par Noëlle Le- qui les gènes ne peuvent être bre- de se prononcer sur le terme du faveur des Français, en les invitant surer avec lui devant les Français. sensibilité oubliées, avec d’autant noir, ce texte, qui proclame que vetés en tant que tels, et les An- mandat de l’Assemblée, comme à élire une Assemblée à majorité Ces hypothèses brouillent le ca- plus d’élan que le « réalisme » de « chaque individu a droit au respect glo-Saxons, qui voient dans la s’il se réservait ainsi, implicite- de droite, que si un conflit entre le lendrier politique des années à ve- M. Jospin et sa recherche du de sa dignité et de ses droits quelles course au décryptage du génome ment, la possibilité d’user de gouvernement et lui, ou bien nir. Il est difficile de croire que « consensus » devraient provo- que soient ses caractéristiques géné- humain un formidable moyen nouveau de son droit de dissolu- entre le gouvernement et l’Assem- M. Chirac regardera passer les quer des crispations à gauche. tiques », constitue la première co- d’expansion économique. tion lorsqu’il en disposera, un an blée actuelle, lui en donne le pré- élections régionales et cantonales dification universelle des rapports Tout le problème aujourd’hui après l’élection des actuels dépu- texte. de mars 1998, puis la préparation COTE DE CONFIANCE INSOLENTE liant l’individu aux pouvoirs est de savoir quelle est la portée tés. Privé, jusque-là, de ce droit, Une deuxième dissolution de du budget de 1999 et de l’entrée L’alchimie de la majorité « plu- scientifiques et économiques. Plus exacte de cette « déclaration ». le chef de l’Etat est désarmé, ou convenance lui est interdite. Du dans la monnaie unique (suivie, en rielle » pourrait cesser d’opérer, et fondamentalement, rappelant L’article 24 précise que son suivi juin 1999, par les élections euro- le gouvernement être pris en te- qu’il est essentiel de ne pas « ré- est confié au Comité international péennes) sans être tenté et, donc, naille. M. Jospin en difficulté avec duire les individus à leurs caracté- de bioéthique. Mais une déclara- sans tenter de passer à l’offensive ses amis et ses alliés, la droite ras- ristiques génétiques », le texte tion n’ayant pas de valeur juridi- contre M. Jospin. Il sera d’autant semblée contre le gouvernement : prend fermement – et salutaire- quement contraignante pour les Black out par Calligaro plus incité à le faire qu’il y verra le voilà le tableau qu’à l’Elysée on ment – position contre le réduc- Etats qui la signent, on ne voit pas moyen de rassembler autour de s’impatiente de voir se dessiner tionnisme génétique. très bien quel sera le pouvoir du lui la droite, malgré le désir de ses sous les yeux des Français, qui Plusieurs principes fondamen- CIB lorsqu’il constatera une en- chefs – au premier rang desquels persistent à accorder au premier taux sont rappelés. Le premier torse aux principes énoncés. Philippe Séguin – d’échapper à ministre et à sa majorité un crédit concerne la liberté de création L’idéal serait que sur certains l’attraction du président en place. insolent. scientifique et son corollaire, une points précis, comme par exemple De son côté, le premier mi- Pour l’avenir, les avis divergent véritable déontologie scientifique l’interdiction de l’utilisation des nistre, quoi qu’il en dise, pourra-t- sur le risque d’un affrontement (article 10). Cette affirmation du organismes génétiquement modi- il surmonter les difficultés qui ne qui ébranlerait les institutions. Un principe de responsabilité fiés (OGM) à des fins belliqueuses, manqueront pas de se présenter premier raisonnement consiste à concerne aussi bien les cher- les Nations unies décident (Union monétaire, mise en œuvre estimer que la logique politique ne cheurs que les éditeurs de revues d’adopter une convention, autre- du pacte de stabilité, etc.) en évi- peut que conduire à une telle crise scientifiques, sommés de ne pas ment plus contraignante. tant que des tensions ne se ma- et qu’il vaudrait donc mieux ré- se livrer à une préjudiciable Cette déclaration n’en constitue nifestent entre le chef de l’Etat et duire la durée de la cohabitation chasse au scoop et aux publica- pas moins la base juridique inter- lui-même ? M. Chirac pourrait y par accord entre les deux parties tions spectaculaires, ou les déci- nationale sur laquelle devront trouver matière à saisir l’opinion, sur l’instauration du quinquennat. deurs publics et privés. Aux scien- s’appuyer les Etats lorsqu’ils au- voire les électeurs. A tout le M. Chirac se l’appliquerait à lui- tifiques, il est demandé de faire ront à traduire, dans leur législa- moins, il ne manquerait pas l’oc- même et l’élection présidentielle preuve de responsabilité dans la tion nationale, les principes énon- casion d’exploiter à son avantage serait ainsi avancée de deux ans, présentation de leurs résultats de cés par l’Unesco. L’idée que la les conflits d’intérêts ou les rivali- en 2000. recherche. communauté internationale se tés qui se feraient jour au sein de Cependant, si l’on suit un autre Contrairement à ce que pour- dote d’un corpus scientifique l’actuelle majorité. raisonnement, la somme des élé- rait laisser penser l’adoption una- éthique universel sur le modèle Le président est presque aussi ments complexes de la situation nime de cette déclaration univer- de la Déclaration des droits de attentif, en effet, à la désunion conduirait à exclure toute vraie selle par les Etats membres, l’homme fait son chemin. C’est possible de la gauche qu’à l’im- crise et à prévoir que, bon an mal auxquels se sont joints les Etats- une bonne nouvelle. possible réunion de la droite. Au- an, les choses iront à leur terme près de ses alliés, il a plaidé pour normal. Le président ayant besoin qu’à défaut de se fondre en un de temps et de calme pour restau- 0123 est édité par la SA LE MONDE Président du directoire, directeur de la publication : Jean-Marie Colombani seul parti, ils créent un groupe rer son autorité sur la droite, et Directoire : Jean-Marie Colombani ; Dominique Alduy, directeur général ; unique à l’Assemblée nationale. celle-ci n’ayant pas d’autre pers- Noël-Jean Bergeroux, directeur général adjoint Lorsque ses déplacements en pro- pective de retour au pouvoir, au- Directeur de la rédaction : Edwy Plenel vince lui en ont donné l’occasion, cune accélération ne serait à re- Directeurs adjoints de la rédaction : Jean-Yves Lhomeau, Robert Solé il a rencontré ensemble les élus douter – ou à espérer – hors Rédacteurs en chef : Jean-Paul Besset, Pierre Georges, Laurent Greilsamer, Erik Izraelewicz, Michel Kajman, Bertrand Le Gendre RPR et UDF de la région où il se l’hypothèse d’un accident, par dé- Directeur artistique : Dominique Roynette rendait. Ses collaborateurs poli- finition imprévisible. Rédacteur en chef technique : Eric Azan tiques – Jacques Toubon, Maurice Secrétaire général de la rédaction : Alain Fourment Ulrich, Roger Romani – ont mis- Patrick Jarreau Médiateur : Thomas Ferenczi

Directeur exécutif : Eric Pialloux ; directeur délégué : Anne Chaussebourg Conseiller de la direction : Alain Rollat ; directeur des relations internationales : Daniel Vernet La finance américaine à l’heure du « papy-boom » Conseil de surveillance : Alain Minc, président ; Gérard Courtois, vice-président

Anciens directeurs : Hubert Beuve-Méry (1944-1969), Jacques Fauvet (1969-1982), DE DOUZE MILLIONS au- le service financier aux parti- particuliers ont besoin de ces tion des ménages détenant un André Laurens (1982-1985), André Fontaine (1985-1991), Jacques Lesourne (1991-1994) jourd’hui, le nombre des Améri- culiers, qui contrôle déjà le cour- compétences pour affronter deux compte d’épargne rémunéré clas- Le Monde est édité par la SA Le Monde cains âgés de cinquante à cin- tier Smith Barney et ses grandes catégories de concur- sique est tombée de 62 % à 36 %, Durée de la société : cent ans à compter du 10 décembre 1994. quante-quatre ans va s’accroître 10 000 conseillers financiers, vient rents : les grands gestionnaires baisse des taux oblige. Capital social : 961 000 F. Actionnaires : Société civile « Les rédacteurs du Monde ». de 40 % dans les cinq prochaines de s’offrir Salomon Brothers. d’actifs indépendants, comme Mais les banques n’ont pas dit Association Hubert Beuve-Méry, Société anonyme des lecteurs du Monde, Le Monde Entreprises, Le Monde Investisseurs, années. « Toutes les dix secondes, Cette maison de titres, la plus ar- Templeton ou comme les entités leur dernier mot. Déjà, certains Le Monde Presse, Iéna Presse, Le Monde Prévoyance, Claude Bernard Participations. un Américain entre dans la classe rogante et la plus agressive sur les du groupe United Asset Manage- évoquent un possible rapproche- d’âge des quarante-cinq – cin- marchés obligataires du monde ment, et, surtout, les discount bro- ment de la Chase Manhattan, un quante-cinq ans », relève un ban- entier, celle dont les opérateurs de kers, comme Charles Schwab, Fi- monstre depuis sa fusion avec la ILYA50 ANS, DANS 0123 quier parisien, impressionné par le marché, les traders, peuvent delity ou E-Trade, qui vendent des Chemical Bank en août 1995, et de potentiel d’épargne que cela re- prendre le plus de risques, va dé- actions et tous les mutual funds de Merrill Lynch. Une seule chose est présente. Car cette génération du sormais côtoyer des vendeurs la place en prenant des commis- certaine, aujourd’hui, aux yeux La Finlande en liberté surveillée baby-boom née après la guerre d’assurance-vie. sions très inférieures aux leurs. des professionnels : non seule- n’a qu’un souci en tête : épargner Les réseaux de courtiers ont, Les géants de la finance se for- ment le mouvement de concentra- LE RIDEAU de fer n’est pas fugié – permit à l’URSS de baser pour sa retraite en investissant en eux, pris conscience qu’en ven- ment aussi pour préparer un autre tion de l’industrie financière amé- tombé à l’ouest de la Finlande. En son attitude sur deux évidences : Bourse. Le « papy- boom » fait la dant des actions aux particuliers big-bang : le rapprochement des ricaine est loin d’être fini, mais il traversant la Baltique, il est deve- le besoin qu’elle a des marchan- richesse des établissements finan- américains ils contrôlaient le nerf intermédiaires boursiers et des va prendre des proportions de nu rideau de bois, simple palissade dises finlandaises livrées régulière- ciers américains. Au cours des de la guerre pour les entreprises banques. Il est encore freiné par plus en plus titanesques. à claires-voies. Si les Russes ment au titre des réparations et la douze derniers mois, les sicav qui souhaitent faire appel au mar- une législation obsolète, le Glass Car la bataille oppose des éta- avaient appliqué envers tous les certitude qu’elle possède de américaines, les mutual funds, in- ché. Ils veulent donc intégrer l’ex- Steagall Act, mais ne le sera bien- blissements tous plus riches les pays qui sont tombés sous leur l’échec d’une politique de force. vesties en actions, ont reçu pertise que peuvent leur apporter tôt plus. uns que les autres. En outre, à contrôle la même politique qu’en Les Finlandais, conservant le sen- 150 milliards de dollars d’argent les investment banks, traditionnel- Quelques banques ont déjà moyen terme, si la réglementation Finlande – politique très ferme, timent de leur indépendance, ont frais. Au total, les actifs financiers lement plus proches des émet- commencé à prendre le contrôle américaine continue à évoluer, le certes, mais encore décente –, peu sauvé leur âme et leurs possibilités des ménages américains repré- teurs de titres. Ils bénéficieront de maisons de titres. Bankers secteur de l’assurance risque d’en- de gens leur auraient contesté le d’avenir. C’est, au premier chef, ce sentent 22 000 milliards de dollars ainsi d’un autre pan de l’activité fi- Trust, un établissement qui trer dans le mouvement de conso- droit de neutraliser ainsi leurs voi- qui les intéresse. (près de 130 000 milliards de nancière en pleine explosion au- s’adresse surtout aux entreprises lidation qui devra aussi prendre en sins. Mais si les Finlandais Par réalisme, les Russes ont re- francs), soit la moitié des actifs fi- jourd’hui : le conseil en opérations et aux professionnels des marchés compte le développement d’ac- jouissent d’un régime privilégié, si pris à l’égard de la Finlande la po- nanciers gérés dans le monde en- financières et en fusions et acqui- financiers, s’est rapproché du teurs plus nouveaux, comme les l’occupation chez eux n’est que litique du plus libéral des tsars : tier. sitions. courtier Alex Brown en avril. Plus sociétés informatiques, Microsoft psychologique – occupation des Nicolas II. On lui reste toujours re- Pour les acteurs de l’industrie fi- récemment, le Fleet Financial et Intuit en tête. La bataille pro- nerfs –, ils le doivent en grande connaissant à Helsinki d’avoir, au nancière, l’enjeu est énorme et UN AUTRE BIG-BANG Groupe, une banque de Boston, a met d’être serrée, spectaculaire et partie au fait qu’ils ne sont pas des siècle dernier, rétabli le pays dans bouleverse les stratégies. Les in- Au cours des six premiers mois mis la main sur Quick and Reilly, assez longue. Car on part de loin : Slaves. son autonomie et la Diète dans ses vestment banks, les maisons de de l’année, les fusions-acquisi- le troisième discount broker améri- avec plus de 9 500 banques, le Cette bonne raison jointe à pouvoirs. N’est-il pas la preuve titres traditionnellement plus tions ont représenté 366 milliards cain. La banque va proposer à ses marché reste encore morcelé. d’autres – situation géographique qu’une certaine politique russe est proches des grandes entreprises et de dollars aux Etats-Unis, une pro- six millions de clients des services assez excentrique, absence de tout acceptable en Finlande ? des grandes fortunes américaines gression de 16,6 % par rapport au de courtage et proposera aux Sophie Fay danger d’agression, sympathie que du petit épargnant, ne re- premier semestre de 1996. L’année clients de son courtier (environ personnelle du maître du Kremlin Benoît Braun gardent plus de haut leurs 1997 se présente comme la plus un million) des services bancaires. pour un pays où, jadis, il s’était ré- (13 novembre 1947.) consœurs plus populaires, dotées active pour les rapprochements Elle cherche en outre d’autres ac- PRÉCISION d’un large réseau de conseillers fi- d’entreprises dans le monde en- quisitions dans le secteur de la nanciers tournés vers l’Américain tier, avec une activité en hausse de gestion de mutual funds. OCTOBRE EN NORMANDIE 0123 SUR TOUS LES SUPPORTS moyen. La réussite de Merrill 42 % de janvier à fin septembre. Le groupe Fleet espère ainsi in- Laurent Langlois, directeur de la Télématique : 3615 code LEMONDE Lynch, qui s’est appuyé sur le suc- Ce sont aussi les investment banks verser la tendance qui a vu la part manifestation Octobre en Nor- cès de son réseau pour concurren- qui ont les départements de re- de marché des établissements mandie, nous demande de préci- Documentation sur Minitel : 3617 code LMDOC cer les Morgan Stanley, Goldman cherche boursière les plus pointus bancaires américains dans la ges- ser, à la suite à l’article intitulé « Le ou 08-36-29-04-56 Sachs ou Salomon Brothers au- et les ingénieurs financiers les plus tion de l’épargne des ménages chorégraphe François Raffinot Le Monde sur CD-ROM : renseignements par téléphone, 01-44-08-78-30 près des entreprises, a été le pre- imaginatifs, qui innovent en per- tomber de 25 % à 13 % depuis exaspère le fossé qui sépare les mier symptôme. Le rapproche- manence dans la création de nou- 1976. De fait, selon le cabinet femmes des hommes » (Le Monde Index et microfilms du Monde : renseignements par téléphone, 01-42-17-29-33 ment de Morgan Stanley et de veaux produits financiers intéres- Ernst and Young, la proportion de du 29 octobre) qu’« il regrette qu’il Dean Witter, mariage de la plus sants tant pour les emprunteurs foyers américains détenant des ac- n’ait pas été signalé que la création Le Monde sur CompuServe : GO LEMONDE Adresse Internet : http : //www.lemonde.fr sélecte des maisons de titres et que pour les investisseurs. tions en direct ou via des fonds a eu lieu dans le cadre d’Octobre en d’un courtier à large réseau, l’a Or, les maisons de titres plus collectifs est passée de moins de Normandie, qui est aussi coproduc- Films à Paris et en province : 08-36-68-03-78 confirmé. En point d’orgue, le orientées vers la distribution des 10 % à 40 % entre 1983 et 1995, tan- teur de la pièce à hauteur de groupe Travelers, spécialisé dans produits financiers auprès des dis que, parallèlement, la propor- 400 000 francs. » LeMonde Job: WMQ1311--0015-0 WAS LMQ1311-15 Op.: XX Rev.: 12-11-97 T.: 10:31 S.: 111,06-Cmp.:12,11, Base : LMQPAG 15Fap:99 No:0318 Lcp: 196 CMYK

15 ENTREPRISES LE MONDE / JEUDI 13 NOVEMBRE 1997

PHOTOGRAPHIE Le numéro un sion de 10 000 emplois, soit 11 % de L’objectif est une réduction des coûts un sauveur il y a quatre ans, est très européenne, des suppressions de mondial de la pellicule photogra- ses effectifs mondiaux. 1 milliard de d’un milliard de dollars en deux ans critiqué. Les analystes lui reprochent postes devraient avoir lieu. b LES RÉ- phique, l’américain Kodak, a annoncé, dollars (5,7 milliards de francs), préle- pour mieux affronter la concurrence de ne pas tailler assez dans les coûts SULTATS de la photo numérique dans mardi 11 novembre, un plan de res- vés sur les résultats du troisième tri- du japonais Fuji. b LE PDG DE KO- et les effectifs. b EN FRANCE, où Ko- laquelle le groupe a beaucoup investi tructuration qui prévoit la suppres- mestre, serviront à financer ce plan. DAK, George Fisher, accueilli comme dak possède sa plus importante usine se révèlent décevants. Kodak se restructure et supprime plus de 10 % de ses effectifs Le numéro un mondial de la photo, affecté par la concurrence agressive du japonais Fuji, a annoncé, mardi 11 novembre, une réduction de ses coûts de 1 milliard de dollars en deux ans. Les investisseurs jugent ces efforts insuffisants

NEW YORK dak entend se concentrer, « quelle chimie (Eastman Chemical Co. in- dollars par an) et occasionnant de stratégie très agressive de Fuji sur nue de placer de grands espoirs de notre correspondante que soit sa forme, analogue ou nu- troduite en Bourse en 1993), la grosses pertes. Pendant ce temps, les prix a privé Kodak d’un pré- dans l’imagerie numérique, pro- « J’ai peut-être l’air idiot, mais je mérique. La marque Kodak est sy- pharmacie (Sterling Drug vendue Kodak se faisait grignoter son sec- cieux cash-flow au moment où il mise à forte croissance. « Nous ne le suis pas », ironise George Fis- nonyme d’image, c’est une marque en 1994 au français Sanofi) et une teur fort, le film traditionnel, par en avait le plus besoin. Le PDG l’a avons cru, a-t-il ajouté, que la pres- her, le PDG d’Eastman Kodak. Ar- qui veut dire qualité et fiabilité ». affaire de photocopie, ce qui a ré- ses rivaux, d’autant plus que la reconnu mardi : il était naïf de sion des prix s’atténuerait, que le rivé comme le sauveur à la tête du Le budget de la recherche sera duit les effectifs de 14 000 per- hausse du dollar le gênait à penser que « le numérique devien- dollar ne resterait pas si fort. En numéro un mondial de la pellicule réduit de 100 à 150 millions de dol- sonnes et l’endettement de 6 mil- l’étranger, en particulier au Japon, drait une activité indépendante réalité, c’est dans ce monde-là qu’il photographique il y a quatre ans, lars et le secteur recherche et dé- liards de dollars. Mais beaucoup deuxième marché mondial. La aussi rapidement », mais il conti- faut que nous nous battions. » auréolé de ses remarquables suc- veloppement sera, lui aussi, recen- lui ont reproché de ne pas avoir A ces difficultés s’est ajouté un cès chez Motorola, George Fisher tré. Au moins 10 % des dépenses taillé immédiatemment dans les conflit commercial avec les Japo- en est réduit aujourd’hui à se justi- administratives doivent être élimi- coûts et les effectifs, et de ne pas La filiale française devrait aussi être touchée nais, que George Fisher accuse de fier devant analystes et journa- nées en 1998, et la direction a déjà avoir attaqué de front la « culture jalousement protéger leur marché, listes, auxquels il a présenté, mardi décidé le mois dernier de se sépa- industrielle » d’une firme plus que Le PDG de la filiale française de Kodak, Etienne Bourgeois, a indi- à partir duquel Fuji a pu se bâtir 11 novembre à New York, le plan rer de 20 % du personnel d’enca- centenaire, mais inadaptée à la qué, mardi 11 novembre à l’AFP, que le plan du groupe américain une forteresse en contrôlant 70 % de restructuration qui, promet-il, drement, soit 200 personnes. «Fu- compétition et à l’innovation « va toucher tous les sites dans le monde à des degrés divers », sans tou- de son marché national. Cette for- « remettra Kodak sur les rails ». rieux de la situation actuelle » qui a technologiques. tefois chiffrer l’impact pour l’Hexagone. L’usine de Chalon-sur- teresse constitue pour Fuji une Ce plan passe d’abord par la permis à Fuji d’entamer les parts George Fisher est aussi critiqué Saône, qui produit du matériel professionnel et des appareils je- base indispensable pour partir à la suppression de 10 000 emplois à de marché de Kodak en pratiquant pour avoir trop misé sur le numé- tables, est la plus importante de Kodak en Europe. Elle emploie conquête du monde. Le PDG de travers le monde, soit 11 % de la des prix extrêmement bas sur les rique dont il espérait que les reve- 3 000 personnes, dont 400 sous contrat à durée déterminée. Kodak a convaincu Washington de main-d’œuvre totale (94 600 sala- pellicules, le directeur général de nus croîtraient assez rapidement Selon Daniel Guillemaut, délégué FO, « il devrait y avoir au moins déposer une plainte auprès de riés à fin octobre) de cette entre- Kodak, Dan Carp, a promis de ne pour compenser la stagnation du 150 suppressions de postes » sur ce site, essentiellement des emplois l’Organisation mondiale du prise qui tente épisodiquement de plus permettre un écart des prix film traditionnel. L’imagerie nu- administratifs, si le secteur de la production n’est pas touché. « Si le commerce (OMC) : la décision de se restructurer depuis 1983 et qui aussi large que celui de 30 % qui a mérique, « grand paradoxe de Ko- secteur de la production est concerné, ce sont de 250 à 270 emplois qui celle-ci est attendue avant la fin de avait déjà éliminé 10 000 emplois prévalu cet été, mais a refusé de se dak », dit M. Fisher, s’est révélée devraient disparaître », a-t-il estimé. Selon le syndicaliste, Kodak l’année. en 1993, deux semaines avant l’ar- laisser entraîner dans une guerre très décevante, exigeant un inves- France – dont le siège est à Paris, et qui possède également un labo- rivée de George Fisher. La direc- des prix qui amputerait les revenus tissement élevé (500 millions de ratoire à Caen – représente 8 % de l’activité du groupe américain. Sylvie Kauffmann tion de Kodak entend prélever sur pour Kodak : l’objectif est plutôt les résultats du dernier trimestre 1 de réduire cet écart à 15 ou 20 %. milliard de dollars (5,7 milliards de francs) pour financer la restructu- EXIGENCE « IRRESPONSABLE » ration, avec pour objectif une ré- A Wall Street, les investisseurs duction des coûts de 1 milliard de ne semblent pas avoir été impres- dollars sur deux ans, dont la pre- sionnés par ces annonces : les ac- mière moitié dès 1998. tions Kodak ont enregistré mardi Face à la concurrence extrême- une baisse de 5 %. Tout en saluant ment agressive du japonais Fuji et l’effort de restructuration de aux résultats très décevants des in- George Fisher, plusieurs analystes vestissements dans l’imagerie nu- ont regretté qu’il soit resté vague, mérique, qui font anticiper à Ko- notamment sur les activités non dak une chute de ses bénéfices (1,3 rentables dont Kodak pourrait se milliard de dollars en 1996) de 25 % séparer, et surtout qu’il ne soit pas cette année, George Fisher et son allé plus loin. Le PDG de Kodak a équipe (récemment remaniée) ont tenu tête aux analystes qui re- décidé de recentrer les activités de commandaient une réduction d’ef- l’entreprise. fectifs de 20 000 personnes. Une Ce recentrage concerne en pre- exigence « irresponsable », a rétor- mier lieu l’imagerie numérique, qué M. Fisher, de la part de gens secteur dans lequel Kodak prévoit « totalement insensibles au facteur des pertes de 400 millions de dol- humain » et qui « ne savent pas ce lars cette année : les activités non que c’est que de diriger une entre- stratégiques et dévoreuses de ca- prise » – un art qu’il a décrit pital, comme la production d’ap- comme « un numéro d’équilibristes pareils numériques, seront ven- entre les salariés et les action- dues, traitées en partenariat afin naires ». d’en partager les coûts ou confiées Le prédécesseur de George Fis- à des sous-traitants. « Nous her, Kay Whitmore, avait été re- n’avons pas besoin d’être une firme mercié en août 1993 parce qu’il intégrée verticalement dans un n’avait pas suffisamment réduit les monde numérique, a déclaré le coûts. A son arrivée chez Kodak, le PDG. Notre activité à nous, c’est nouveau patron a cédé des sec- l’image. » C’est sur l’image que Ko- teurs non essentiels, comme la Les enjeux de la révolution numérique LES APPAREILS photo tradi- Elles constituent le public principal tionnels sont-ils condamnés ? Lan- de ces nouveaux appareils, vendus cés il y a moins de deux ans, les ap- à des prix encore trop élevés pour pareils numériques leur font le grand public, de 1 500 francs désormais concurrence. Leurs pour les appareils d’entrée de ventes ont doublé entre 1996 et gamme à plus de 170 000 francs 1997, et le nombre de modèles pro- pour un modèle haut de gamme. posés par Fuji, Kodak ou Canon est Ces prix baissent néanmoins très passé d’une dizaine en 1996 à une vite : les prix d’entrée de gamme quarantaine aujourd’hui. Mais, si avoisinaient les 5 000 francs il y a cette innovation a d’emblée séduit moins de deux ans. Mais c’est sur- les passionnés d’informatique et tout la qualité de l’image qui fait certains chefs d’entreprise – pour encore obstacle au développement des applications professionnelles –, du marché. Acceptable pour les pe- ses débouchés restent encore confi- tits formats – de nombreuses ca- dentiels : les ventes n’ont représen- bines de Photomaton ont été re- té en 1997 que 0,7 % du marché to- converties à la technologie tal des appareils photo. numérique –, l’image supporte mal La technologie numérique les agrandissements. constitue une véritable révolution. D’abord, elle supprime pellicules et HANDICAPS DE JEUNESSE temps de pose : au lieu de s’impri- L’amélioration de la résolution mer sur une plaque argentique, place d’ailleurs les fabricants face à l’image est numérisée, puis stockée un dilemme : chaque progrès né- sous forme de fichier informatique cessite un ordinateur plus puissant dans un disque dur. L’utilisateur et un traitement informatique plus raccorde ensuite son appareil à un long. Faute d’un ordinateur assez ordinateur pour lui transmettre le rapide, l’impression peut prendre fichier et, à partir de là, utilise son un quart d’heure. De même pour le image comme n’importe quel fi- chargement d’une image reçue par chier : il peut la modifier, grâce à Internet, ce qui risque fort de dé- des logiciels livrés avec l’appareil, la courager les amateurs. stocker sur disquette, mais aussi La photo numérique surmonte- l’insérer facilement dans un docu- ra-t-elle ces handicaps de jeu- ment écrit, un catalogue... Il peut nesse ? Prudents, les fabricants également se servir de son fichier- s’accordent sur un seul point : «On image pour créer une page web ou a dit que ce serait une nouvelle façon bien l’envoyer par e-mail. de faire du Polaroid, que la technolo- Pour réaliser la plaquette de pré- gie numérique allait remplacer la sentation d’une entreprise ou illus- plaque argentique. C’est totalement trer une offre promotionnelle, plus faux, résume un responsable indus- besoin de faire venir un photo- triel. Pour un amateur de photogra- graphe. Pour l’imprimer, une impri- phie ou pour un usage familial, ça ne mante à jet d’encre classique suffit. remplacera jamais le bon vieux ti- Les PME ne s’y sont pas trompées. rage papier. » LeMonde Job: WMQ1311--0016-0 WAS LMQ1311-16 Op.: XX Rev.: 12-11-97 T.: 10:45 S.: 111,06-Cmp.:12,11, Base : LMQPAG 15Fap:99 No:0319 Lcp: 196 CMYK

16 / LE MONDE / JEUDI 13 NOVEMBRE 1997 ENTREPRISES

L’action du gouvernement américain Mercedes suspend la livraison de ses Classe A contre Microsoft contestée LE FABRICANT américain de logiciels a déposé, lundi 10 no- pendant trois mois et les modifie en profondeur vembre, une argumentation de quarante-huit pages auprès du tribunal fédéral de Washington. Il y affirme que l’action intentée contre lui par le gouvernement américain « menace de geler le Le constructeur reconnaît les défaillances de sa petite voiture développement de [ses] systèmes d’exploitation dans leur Etat de 1995 ». Le ministère de la justice accuse Microsoft de contraindre Daimler-Benz a annoncé, mardi 11 novembre, qu’il curité. Mercedes va modifier la structure de son rée, les dimensions des pneus revues et la carosse- les fabricants d’ordinateurs à installer son logiciel de navigation arrêtait, pour une période de douze semaines, la véhicule : de nouveaux stabilisateurs seront mon- rie abaissée. L’objectif de faire du haut de gamme sur Internet, Explorer, en même temps que son système d’exploi- livraison de ses Classe A pour des raisons de sé- tés, la synchronisation des amortisseurs amélio- sur tous les segments est remis en cause. tation Windows, en violation d’un accord conclu en 1995. Microsoft affirme que le ministère savait, avant 1995, qu’il inclu- BONN marque fétiche. A peine lancée, la compter de février 1998. Cet équi- préciser M. Schrempp. L’activité rait des capacités Internet dans Windows. L’intérêt des clients à de notre correspondant Classe A est devenue le chouchou pement optionnel était, jus- devrait remonter à 800 véhicules disposer de produits intégrés justifie selon lui les menaces à l’en- Ce devait être l’entrée en fanfare du public. Au point que qu’alors, facturé 1 700 marks par jour en février. Cette décision contre de fabricants, qui envisagent de remplacer Explorer par de Mercedes sur le segment des 100 000 précommandes ont été en- (5 700 francs). provoque l’inquiétude des salariés, un autre produit. petites voitures. C’est une véri- registrées. Le particulier qui a de- La mesure se révèle insuffisante. qui craignent d’être mis en chô- table Berezina. Le constructeur mandé son véhicule mi-octobre « Nous prenons les critiques formu- mage technique. L’usine devait DÉPÊCHES automobile allemand a annoncé, devra patienter jusqu’à la mi 1998. lées, et avant tout les critiques de employer, en rythme de croisière, a APPLE : le groupe américain a indiqué, mardi 11 novembre, mardi 11 novembre, qu’il arrêtait, Mercedes a décidé de modifier la nos clients, très au sérieux. Personne quatre mille personnes, et pro- avoir reçu 500 000 dollars (2,9 millions de francs) de commandes pour une période de douze se- structure de son véhicule : de nou- ne déplore plus que nous le fait que duire, en 1998, 180 000 véhicules. A via Internet en douze heures. maines, la livraison de ses modèles veaux stabilisateurs seront mon- la Classe A ait montré une faiblesse compter de 1999, Mercedes doit a SHARP : le groupe japonais a annoncé, mercredi 12 no- Classe A pour des raisons de sé- tés, tandis que la synchronisation dans des tests réalisés en conditions aussi produire 70 000 Classe A vembre, qu’il rejoint le projet de réseau de satellites SkyBridge curité. L’échec est d’autant plus des amortisseurs sera améliorée. extrêmes. Nos ingénieurs ont cher- dans son usine de Juiz de Fora au du groupe français Alcatel. cinglant que le groupe Daimler- Les dimensions des pneus seront ché jour et nuit avec toute leur éner- Brésil. a GLOBALSTAR : la société a annoncé, mardi 11 novembre, le Benz avait organisé un important revues et la carosserie abaissée. gie une solution optimale. Nous Le groupe, qui a investi jusqu’à report du tir de ses premiers satellites, prévu en décembre, ce qui battage médiatique et publicitaire Jürgen Schrempp, président de l’avons trouvée », déclare dans un présent 2,5 milliards de marks décale à début 1999 l’entrée en service de son réseau de satel- autour du nouveau véhicule de sa Daimler-Benz, tente de minimiser communiqué M. Schrempp. Les dans la Classe A, estime que ces lites. la déroute : « Ce n’est pas un chan- quelque deux mille six cents pro- mesures lui coûteront en 1997 a BMW : le constructeur automobile allemand a menacé, gement du concept novateur de la priétaires d’une Classe A en Eu- 100 millions de marks de résultat mardi 11 novembre, de ne pas livrer de moteurs à Rolls-Royce Coûteuse restructuration Classe A, mais une optimisation rope sont invités à rapporter leur opérationnel, et 200 millions en pour équiper ses nouveaux modèles comme il s’y était engagé, si supplémentaire du véhicule », a-t-il voiture aux concessionnaires Mer- 1998. « Cela ne signifie pas que nous ce dernier était repris par le groupe équipementier Mayflower. pour General Motors déclaré, dans un entretien à cedes. Ils obtiendront immédiate- devions changer nos prévisions de BMW a par ailleurs confirmé son intérêt pour le rachat de Rolls- l’agence de presse allemande DPA. ment un autre véhicule de la résultat pour 1997 », estime toute- Royce Motor Cars Ltd. General Motors s’apprête à La fiabilité du véhicule avait été marque jusqu’à la remise en état fois M. Schrempp. a CAISSE DES DÉPÔTS : l’établissement public a annoncé inscrire une charge avant im- mise en doute à l’occasion d’un du leur. La Bourse n’a pris en compte le l’arrivée, début 1998, du Néerlandais Bart Le Blanc, actuelle- pôts allant de 2 à 3 milliards de test pratiqué, dans des conditions Jusqu’à la livraison des pièces geste de la direction : mardi 11 no- ment vice-président finance de la BERD. Il coordonnera le déve- dollars (11 à 17 milliards de extrêmes, par un magazine auto- nécessaires aux modifications des vembre, le titre Daimler-Benz a loppement international de l’institution. francs) au quatrième trimestre mobile suédois, le 21 octobre. Au voitures, l’usine de Rastatt, où encore régressé de près de 1 % ; a AGF : l’actif net réévalué de l’assureur ressort à 296 francs de l’actuel exercice annuel ou au cours de plusieurs slaloms effec- sont assemblées les Classe A, tour- depuis le 21 octobre, il a plongé de par action à la fin septembre, selon la note d’information publiée premier trimestre du prochain, tués à 60 km/h, le véhicule s’est re- nera au ralenti, avec 200 véhicules 19 %. mercredi 12 novembre par la compagnie, à la suite de l’OPA dont a indiqué le groupe, mardi 11 no- trouvé sur le toit, blessant légère- produits par jour. « Ce n’est pas un elle fait l’objet. Generali offre 300 francs par action AGF, ce qui vembre. Cette charge sera liée à ment conducteur et passagers et arrêt de la production », a tenu à Arnaud Leparmentier n’inclut aucune prime de contrôle, affirme l’assureur français. deux éléments. D’une part, la laissant supposer que le centre de restructuration de certaines ac- gravité du véhicule est trop élevé. tivités du groupe, notamment la Après avoir voulu minimiser filiale de pièces détachées et de l’affaire, Mercedes, qui a pratiqué composants automobiles Del- ses propres tests, reconnaît, le phi : certaines usines pourraient 23 octobre, que la Classe A pré- être fermées, d’autres cédées, sente des faiblesses en conditions notamment dans les secteurs de extrêmes. Les pneumatiques, four- l’éclairage pour automobiles, nis par Goodyear, sont notam- amortisseurs et sièges. D’autre ment mis en cause. Jürgen Hub- part, le programme de réduction bert, président de la division des coûts engagé dans les usines automobile de Daimler-Benz an- belges de la filiale européenne nonce, le 29 octobre, que le der- Opel de General Motors, qui nier-né du constructeur sera équi- pourrait entraîner la suppres- pé en série d’un système sion de 1 900 emplois. électronique d’équilibrage (ESP) à Une affaire cruciale pour la marque à l’étoile DURE RENTRÉE pour Mer- premiers exemplaires de la berline cedes ! Dans la nuit du 30 au Mégane, dont le comportement, en 31 août, Lady Di et son compagnon cas de freinage d’urgence effectué Emad Al Fayed, engagés dans une en virage, était critiqué. Récem- course folle en Mercedes Classe ment, Citroën, interpellé sur le comportement du train arrière de ANALYSE sa nouvelle Xsara, faisait amende Vantée pour la qualité honorable. Mais, dans le cas de Mercedes, de ses voitures, l’enjeu est autre : ce n’est pas le Mercedes risque seul lancement de la Classe A qui de payer cher cet échec est raté, c’est l’ensemble de sa stra- tégie qui est devenu sujet à cau- tion. Cet accident de parcours met S 280, trouvaient la mort. Certes, le en cause la capacité même de la chauffeur était ivre ; certes, il rou- firme à fabriquer des voitures dans lait trop vite sous le tunnel de l’Al- tous les segments – de la petite voi- ma ; certes, n’importe quelle autre ture à la grosse berline en passant voiture lancée à cette vitesse dans par le monospace et le 4 × 4 – sans ces conditions aurait connu le nuire à l’image de marque Mer- même sort. Il n’empêche : l’image cedes. Faire du haut de gamme sur de la firme à l’étoile, vantée pour la tous les segments et vendre plus solidité et la sécurité de ses voi- d’un million de voitures au tour- tures, en a été malmenée. Ce qui, nant du siècle, soit deux fois plus moins de deux mois après, est de- qu’en 1993 : tel était le pari d’Hel- venu « l’affaire Classe A » promet mut Werner, qui a pris la tête du d’être encore plus nocif pour le constructeur en mai 1993 pour le constructeur de Stuttgart. quitter fin 1996, en raison d’un dif- Car, cette fois-ci, le constructeur férend avec Jürgen Schrempp, le est coupable. Il n’avait pas effec- président du directoire de Daimler- tué, avant le lancement de sa « Ba- Benz. by-Benz », le test extrême – celui La Classe A devait être le fer de de la « baïonnette » sans freinage – lance de cette nouvelle politique : auquel se sont livrés les premiers longue de 3,58 mètres, elle est ven- les journalistes suédois. Cette due à partir de 110 000 francs, soit épreuve, qui a valu à la petite Mer- deux fois plus que la Twingo, parce cedes de se retrouver sur son ca- qu’elle offre à son conducteur un pot, n’est pas prévue par les règle- « concentré » de Mercedes : luxe et ments officiels. Mais, quand on sécurité. Le pari était risqué : les s’appelle Mercedes et qu’au fil des clients traditionnels voudraient-ils décennies on a bâti sa réputation d’une petite voiture ? Les acheteurs sur la sécurité, on ne peut pas se de petites voitures seraient-ils permettre une telle erreur. C’est prêts à y mettre ce prix ? Sa réus- tout le prestige de la marque qui site est aujourd’hui compromise. s’en trouve entâché. Mercedes a failli à ses valeurs. Le « Avant elle, l’auto tournait mal. » doute est désormais dans les es- La campagne publicitaire de la prits. Classe A a été arrêtée net. Mer- La Smart, la petite voiture ur- cedes a dû faire amende hono- baine deux places, que la marque a rable : le professionnel de la grosse conçu en collaboration avec Nico- berline n’est pas un spécialiste de las Hayek, l’inventeur de la montre la petite voiture. Cette attitude se- Swatch, et qui doit être commer- ra-t-elle suffisante pour restaurer cialisée à partir de mars 1998, est- la confiance inébranlable que les elle au point ? Mercedes devra clients de Mercedes avaient dans prouver à ses futurs clients qu’il leur marque ? Normalement, les sait faire toutes sortes de voitures. constructeurs ont tout à gagner Le temps où l’étoile était une ga- d’une communication claire, qui rantie à elle toute seule semble ré- passe par l’acceptation de leurs er- volu. reurs et la réparation de celles-ci. L’an dernier, Renault rappelait les Virginie Malingre LeMonde Job: WMQ1311--0017-0 WAS LMQ1311-17 Op.: XX Rev.: 12-11-97 T.: 10:40 S.: 111,06-Cmp.:12,11, Base : LMQPAG 15Fap:99 No:0320 Lcp: 196 CMYK

17 COMMUNICATION LE MONDE / JEUDI 13 NOVEMBRE 1997 Hongkong Telecom lance la première « vidéo à la demande » grand public La filiale du groupe britannique Cable and Wireless a pris une longueur d’avance sur ses rivaux. Son système de diffusion, qui associe investissements importants et prouesses techniques, pourrait devenir une norme pour les professionnels du monde entier

HONGKONG HKT offrira à ses abonnés l’accès à 1998, un service de « télé-achat » valent de la location d’une cassette quatre, notre système comprime jus- dans le monde », selon HKT. de notre correspondante quelque 100 films – films d’art et portant sur quelques 6 000 produits vidéo) et 2,30 à 3 francs par chan- qu’au ratio de 1 à 90 », explique-t- Les hongkongais, très réceptifs Ce n’est pas une major de la d’essai, dernières parutions et des- sera proposé. En mars, des jeux son, l’abonné pourra visualiser les on chez l’opérateur téléphonique, aux nouvelles technologies (le taux communication, mais un opérateur sins animés –, et à près de 100 chan- électroniques, des services ban- films de son choix 24 heures sur 24. qui dispose du plus grand centre de de pénétration de téléphones por- du téléphone qui, le premier au sons de karaoké. Mille heures de caires, et à plus long terme, une Et ceci à partir d’une simple ligne recherche en média numérique de tables dépasse les 50 % de la popu- monde, s’apprête à lancer une véri- programme en tout, dont près de connection à Internet et des pro- téléphonique et d’un téléviseur l’Asie du sud-est. HKT a réussi à ré- lation en âge d’en avoir), sont aussi table télévision interactive à 40 % devraient être rafraîchis tous grammes éducatifs compléteront classique. Pour commander, tablir la qualité de l’image analo- très friands de distractions di- l’échelle commerciale. Ce n’est pas les quinze jours. Mais, explique-t- l’offre de HKT. l’abonné disposera d’une gique après sa compression numé- verses. Ils y consacrent un budget non plus aux Etats-Unis, mais à on chez HKT, « selon le succès du Moyennnant 225 à 300 francs de commande à distance, et d’une rique. atteignant 7,5 % du PIB, contre Hongkong, territoire peu connu service, ce répertoire pourra être frais d’installation, 150 francs « boîte numérique intelligente », 2,5 % aux Etats-Unis. Avec un po- pour son inventivité, que va démar- augmenté à l’infini. Nous n’avons d’abonnement mensuel, et un tarif conçue et fournie par HKT et le fa- GARANTIE DE QUALITÉ tentiel de 1,6 millions de foyers, rer l’opération. Après trois ans pas de limite technique ». Début de 15 à 22 francs par film (l’équi- bricant japonais NEC. Ce boîtier Mais la prouesse technique de HKT vise 88 000 abonnés d’ici un d’expérimentations, Hongkong Te- comprend un décodeur, un modem HKT est de réussir à gérer des di- an, et 300 000 en 2000. Avec un in- lecom (HKT) a obtenu, mercredi ultra-rapide, un système de dé- zaines de milliers d’appels simulta- vestissement d’un milliard de dol- 5 novembre, la première licence de TF 1 réserve la télévision à la carte aux hôtels compression de données numé- nés pour un même programme, en lars de Hongkong en trois ans (soit télévision interactive sur le terri- riques et de transformation des utilisant un système CRS (« cell re- 750 millions de francs) et de dix toire, via sa division Interactive TF 1 est l’un des pionniers mondiaux de la vidéo à la demande. données numériques en données lay service »), qui fait appel au milliards de dollars sur les dix ans à Multimedia Services (IMS). Dès Mais son offre de télévision interactive, en association avec le bri- analogiques. mode de transfert asynchrone venir, HKT espère atteindre le point que les termes exacts de la licence tannique Visea-Thorn, est réservée au secteur hôtelier : « Plus de L’utilisateur n’aura pas besoin de (ATM). L’ATM permet d’allouer mort en quatre à cinq ans. auront été négociés avec l’autorité 3 000 chambres d’hôtel devraient en être équipées, début 1998 », selon composer un numéro pour appeler une bande passante fixe à chaque « Si elle fonctionne, la télévision de tutelle, l’opérateur prévoit de Eric Cremer, chef de produit de télévision à la carte pour TF 1. Tarif le serveur vidéo mais poussera seu- abonné et offre une garantie de interactive de HKT sera considérée lancer le premier service de « vidéo moyen des films : 70 francs. TF 1 ne compte pas, pour l’instant, lement sur un bouton de sa qualité de service, c’est à dire que la comme un standard par les profes- et musique à la demande », d’ici la étendre cette vidéo à la demande au grand public : le coût technolo- commande à distance. La diffusion qualité d’un film diffusé ne subira sionnels du monde entier », prévoit fin de l’année. gique est encore élevé et la rentabilité économique incertaine. des films, chansons et services sur pas de variations. Mais, selon Eric un cadre d’un opérateur télépho- C’est une première mondiale en Même si « le taux de consommation de la vidéo à la demande est trois à la ligne téléphonique ne provoque- Cremer (TF 1), la gestion de milliers nique étranger. Unique bénéficiaire grandeur réelle. Jusqu’à présent, quatre fois plus élevé que celui du paiement à la séance », selon Eric ra pas d’encombrement, et les ap- de connexions simultanées et la dif- d’une licence, alors que deux l’expérience de l’américain Time Cremer. pels continueront d’arriver sur le fusion en retour des programmes étaient attendues, HKT – filiale du Warner, à Orlando (Floride), n’a pas TF 1 est aussi associé à l’américain Microsoft pour présenter un combiné de l’abonné. commandés imposent une forte groupe britannique Cable and Wi- dépassé le stade du test avant service de vidéo à la demande disponible sur un réseau d’ordina- La solution de HKT présente des compression des films, et donc une reless – a une longueur d’avance d’être abandonnée. Seule, TF 1, en teurs individuels et mis à jour par satellite, « solution permettant avancées technologiques ma- dégradation de la qualité de l’image sur la concurrence. Star Interactive France, commercialise un véritable d’alimenter un grand nombre d’ordinateurs individuels d’un même site jeures : « Alors que la compression vidéo. TV (SITV), filiale de Star Telecom système de vidéo à la demande. avec des images de format et de qualité numériques ». Les deux asso- des cassettes vidéo et des disques la- Hongkong peut être le premier à International Holding, compte aus- Dans sa phase de lancement, ciés visent les établissements scolaires et la formation continue. sers est dans un rapport de un à lancer commercialement la télévi- si décrocher une licence. Mais SITV sion interactive, avec l’espoir de est en procès avec un autre préten- rentabiliser cette opération, car le dant, pour lui avoir dérobé des in- territoire est doté d’un réseau de formations. Le gouvernement at- transmission à large bande depuis tend l’issue du jugement pour lui déjà trois ans. La surface habitée octroyer – ou lui refuser – cette n’y est guère plus grande que le Val- deuxième licence. de-Marne, et le coût de connection des foyers de « trois à quatre fois Valérie Brunschwig moins cher que n’importe où ailleurs avec Guy Dutheil La Sofres pourrait se rapprocher de Taylor Nelson, première société de marché britannique

LE SECTEUR des instituts Taylor Nelson en vue d’un rappro- d’études de sondages et d’opinions chement, selon des modalités finan- est à nouveau agité par divers bruits cières complexes, entre les deux concernant l’un des leurs. Il y a groupes. Avec un objectif à terme : quelques semaines, l’institut le développement de l’implantation d’études Ipsos faisait entrer dans internationale de la société. Mais son capital deux fonds d’investisse- aucune lettre d’intention n’aurait ments, Artemis et Amstar, respecti- été signée et les discussions seraient vement contrôlés par François Pi- encore loin d’être terminées, même nault et par Walter Butler, qui si Taylor Nelson fait figure d’associé détiennent aujourd’hui 37 % de la le plus probable. société fondée par Didier Truchot Quant à la Fimalac, loin de vou- (Le Monde du 4 septembre). Au loir se désengager de la Sofres, elle cœur de l’été, l’institut BVA était cé- aurait l’intention de devenir l’un des dé par son actionnaire, Marceau In- plus importants voire le premier ac- vestissements, à deux sociétés qui se tionnaire de la nouvelle entité le partagent dorénavant à 50/50, constituée par le rapprochement Bailly Investissements et la holding entre la Sofres et Taylor Nelson Sabeton du financier Claude Gros AGB. Dans la matinée du mercredi (Le Monde du 23 août). 12 novembre, les professionnels du secteur faisaient état d’un commu- OBJECTIF INTERNATIONAL niqué prochain qui pourrait intéres- Cette fois-ci, c’est la première so- ser aussi la société allemande GFK. ciété d’études de sondages et d’opi- A la direction de Taylor Nelson, à nions en France, la Sofres, qui est Londres, on évoquait d’ailleurs sous les feux de la rampe. La ru- « une annonce imminente à propos meur courait depuis quelque temps de la Sofres». parmi les professionnels, selon la- La société de Marc Ladreit de La- quelle la Sofres pourrait passer sous charrière, qui vient de racheter la contrôle britannique à la faveur du société américaine de notation fi- désengagement de son principal ac- nancière Fitch Investors Services tionnaire, la Financière Marc Ladreit pour 175 millions de francs, serait de Lacharrière (Fimalac), qui en prête à accompagner le développe- avait pris le contrôle à 51 % il y a six ment international de la Sofres. La ans (Le Monde daté 15 et 16 dé- Fimalac dispose d’une trésorerie cembre 1991). plus qu’appréciable (de l’ordre de Le passage à Paris, ces derniers 2,5 milliards de francs). jours, de représentants de Taylor La Sofres, depuis le rachat de la Nelson AGB Plc, première société majorité de son capital par la Fima- d’étude de marché en Grande-Bre- lac, a noué de nombreux partena- tagne, présidée par Tony Cowling et riats et racheté, notamment, la Sé- basée à Londres, et qui a réalisé codip. Ces choix ont dopé le chiffre 900 millions de chiffres d’affaires d’affaires de la société de sondages : l’an dernier, a donné corps à cette en 1992, il s’établissait à 450 millions rumeur de projet de rachat de la de francs, alors qu’il était de 1,4 mil- Sofres. liard de francs en 1996 et devrait at- En réalité, le schéma serait très teindre 1,8 milliard à la fin de cette différent. Selon des sources bien in- année. formées, la direction de la Sofres aurait entamé des négociations avec Yves-Marie Labé

DÉPÊCHES a AUDIOVISUEL : Lachlan Murdoch devrait succéder à son père à la tête de son empire, News Corporation, lorsque celui-ci jugera qu’il n’est plus en mesure de le diriger lui-même. Dans un entretien à Mat- thew Horsman, auteur d’un livre sur le magnat australien, Rupert Murdoch, soixante-sept ans, indique qu’il passera la main lorsqu’il ne se sentira plus « mentalement » capable de diriger son groupe. Concernant sa succession, il ajoute : « Il y a actuellement un consensus (parmi les enfants) selon lequel Lachlan prendra la direction », a ajouté M. Murdoch. Lachlan Murdoch, vingt-six ans, dirige la branche aus- tralienne de l’empire (Le Monde du 25 avril 1997). – (AFP.) a PRESSE : le groupe de presse allemand Gruener und Jahr, filiale de Bertelsmann, lance, mercredi 12 novembre, en Allemagne une ver- sion destinée aux enfants de son magazine Geo, intitulée Geolino, qui paraîtra une fois par trimestre. LeMonde Job: WMQ1311--0018-0 WAS LMQ1311-18 Op.: XX Rev.: 12-11-97 T.: 10:50 S.: 111,06-Cmp.:12,11, Base : LMQPAG 15Fap:99 No:0321 Lcp: 196 CMYK

18 / LE MONDE / JEUDI 13 NOVEMBRE 1997 FINANCES ET MARCHÉS

a LE DOLLAR était à nouveau en hausse a LA BOURSE DE TOKYO a terminé la a WALL STREET a connu une nouvelle a LE « JAPAN PREMIUM », la surprime a L’OR a ouvert en baisse, mercredi par rapport au yen, mercredi 12 no- séance de mercredi sur un recul de journée très calme mardi, finissant sur payée par les établissements financiers 12 novembre, sur le marché internatio- vembre, à son plus haut niveau depuis 2,73 % du Nikkei, les ventes se sont accé- un gain de 6,14 points (+ 0,08 %) à japonais lors de leurs opérations de refi- nal de Hongkong à 308,90-309,20 dol- six mois. Le billet vert s’échangeait à lérées en fin de séance. Le Nikkei 225 a 7 558,73 points, après avoir évolué dans nancement à l’étranger, est récemment lars l’once, contre 309,85-310,25, la veille 125,83 yens contre 125,05 mardi soir. terminé à 15 434,17 points. une fourchette de 80 points. reparti à la hausse. en clôture.

CAC 40 CAC 40 CAC 40 MIDCAC NEW YORK LONDRES MILAN FRANCFORT LES PLACES BOURSIE`RES q q p q q q n q Cloˆture 1 mois 1an 1 mois DOW JONES FT 100 MIB 30 DAX 30

Indice CAC 40 sur un an CAC 40/5 jours PRINCIPAUX E´CARTS PRINCIPAUX E´CARTS Indice SBF 250 sur 3 mois AU RE`GLEMENT MENSUEL AU SECOND MARCHE´ Paris perd 2699,71 1765,26 3094,01 MAX Cours au Var. % Var. % Cours au Var. % Var. % 1996,30 2822,42 HAUSSES, 10 h 15 12/11 07/11 31/12 HAUSSES, 10 h 15 12/11 07/11 31/12 2913,95 1941,74 encore du terrain Fives-Lille 343 + 6,15 – 30 Assystem # 199 + 4,73 – 49,74 2733,89 Intertechnique 1240 + 5,53 + 60 Union Fin.France 565 + 4,62 + 0,89 1887,18 2761 + + + LA BOURSE DE PARIS a enta- 2553,82 Pernod-Ricard 282,50 4,43 – 1,56 Penauille Poly.CB# 1199 2,91 1,61 mé la séance du mercredi 12 no- Legris indust. 201,70 + 4,13 – 7,68 Kindy # 142 + 2,89 – 7,79 1832,62 2373,76 Eramet 251 + 3,71 – 7,72 Norbert Dentres.# 640 + 2,72 – 12,32 vembre sur un repli, dans la foulée 2699,71 1778,06 SFIM 1025 + 3,53 – 0,48 du nouvel accès de faiblesse des 2193,70 MIN f g Cerus Europ.Reun 32,75 + 3,31 + 1,64 13 nov. 13 mai 7 nov. LMMJ V BAISSES, 10 h 15 1723,50 places financières asiatiques. L’in- SEITA 186 + 3,27 – 14,28 Maxi-Livres/Profr# 30 – 8,67 – 82,46 f13 aouˆt 25 sep. 7 nov.g dice CAC 40 a commencé la jour- Dexia France 580 + 3,20 + 28,31 Naf-Naf # 66 – 5,71 + 26,67 née sur une baisse de 0,40 %, et liards de francs, vendredi, à quel- 212,4 francs, dans un volume de Ciments Francais 236 + 2,74 + 62,75 Virbac 427 – 5,11 – 30,79 perdait, quelques minutes plus ques encablures du record de 23,5 millions de titres. L’action Decan Gpe nom.CB# 547 – 4,86 + 36,75 Indice second marche´ sur 3 mois tard, 0,65 %, à 2 682,14 points. 20,6 milliards du 28 octobre. Pernod Ricard avait fini, pour sa BAISSES, 10 h 15 louis Dreyfus Cit# 166 – 4,59 – 2,35 1704,83 Eiffage 250,10 – 4,35 + 22 1921,13 La Bourse de Paris, qui était fer- Du côté des valeurs, le titre part, en hausse de 3 %, à – + Credit Lyonnais CI 306,50 4,21 130,45 INDICES SBF 120-250, MIDCAC 1870,04 mée lundi 10 et mardi 11 no- France Télécom avait cédé 2,9 %, à 270,5 francs. Sodexho Alliance 2761 – 3,83 – 2,81 ET SECOND MARCHE´ vembre, avait perdu 2,95 % ven- Saupiquet (Ns) 510 – 3,77 – 30,13 07/11 06/11 Var. % 1818,95 Rhone Poulenc A 240,70 – 3,72 + 36,06 Ind. ge´n. SBF 120 1850,09 1899,72 – 2,61 dredi 7 novembre, victime des 1767,85 craintes grandissantes sur les Un accord de principe sur l’al- France Telecom 204,90 – 3,53 .... Ind. ge´n. SBF 250 1765,26 1810 – 2,47 Eurotunnel, valeur du jour Dev.R.N-P.Cal Li # 43,85 – 3,20 + 0,80 conséquences de la crise asiatique. longement de la concession jus- Ind. Second Marche´ 1704,83 1721,24 – 0,95 1716,76 Labinal 1570 – 3,02 + 58,42 Indice MidCac 1510,76 1530,41 – 1,28 En repli de 1,96 % lors des premiers LE TITRE Eurotunnel a enre- qu’en 2086 avait été conclu le Bouygues Offs. 321 – 3,02 + 141,35 1665,67 er f13 aouˆt 25 sep. 7 nov.g échanges, l’indice CAC 40 avait gistré, vendredi 7 novembre, la 1 juillet. Depuis le début de Dynaction 150 – 2,59 + 22,85 Valeurs indus. 2012,18 2070,20 – 2,80 terminé la journée sous le seuil des plus forte hausse de la Bourse l’année, l’action Eurotunnel a 1 - Energie 2676,95 2770,76 – 3,39 VALEURS LES PLUS ACTIVES 2 - Produits de base 1898,39 1962,54 – 3,27 2 700 points, à 2 699,71 points. Le de Paris (+ 5,4 %), à 5,9 francs, perdu près de 14 %. Indice MidCac sur 1 mois CAC 40 était même descendu en dans un volume de 3,9 millions 12/11 Titres Capitalisation 3 - Construction 1717,82 1756,96 – 2,23 SE´ANCE, 10 h 15 e´change´s en F 4 - Biens d’e´quip. 1425,67 1458,15 – 2,23 1510,76 séance jusqu’à 2 674,18 points d’actions échangées. La valeur, 1669,55 Eurotunnel sur 1 mois France Telecom 547685 112810341 5 - Automobile 2156,33 2222,74 – 2,99 après la baisse assez sensible de très spéculative, a bénéficié de 5,90 6,20 Carrefour 18501 55946435 6 - Biens consom. 3270,51 3372,94 – 3,04 1620,71 Wall Street à l’ouverture. Gonflé rumeurs d’accord définitif sur Elf Aquitaine 66624 45467712 7 - Indus. agro-alim. 1374,97 1407,13 – 2,29 par la modification, à partir du l’allongement de sa concession. 6,07 L’Oreal 19003 38193834 Services 1915,57 1961,04 – 2,32 1571,88 5,94 Rhone Poulenc A 146866 35877089,30 8 - Distribution 3550,31 3645,56 – 2,61 12 novembre, de la composition du Pourtant, les gouvernements 1523,04 CAC 40 (France Télécom et SGS- britannique et français n’ont fait 5,81 LVMH Moet Hen. 35791 33607501 9 - Autres services 1256,46 1283,69 – 2,12 Axa 75164 30056246 Socie´te´s financie`res 1348,51 1373,62 – 1,83 1474,21 Thomson remplacent Bouygues et aucune annonce sur l’extension 5,68 Alcatel Alsthom 43266 29463649 10 - Immobilier 732,69 733,92 – 0,17 Pernod-Ricard), le volume de tran- de la concession du tunnel sous 5,55 Total 42533 25769853 11 - Services financ. 1392,67 1421,97 – 2,06 1425,37 f10 oct. 24 oct. 7 nov.g f7 oct. 22 oct. 7 nov.g sactions a atteint à Paris 20,3 mil- la Manche. Eaux (Gle des) 31860 22464667 12 - Socie´te´s invest. 1608,76 1635,22 – 1,62

valeurs vedettes a fini sur une NEW YORK LONDRES FRANCFORT New York. Dow Jones sur 3 mois Les valeurs du Dow-Jones Se´lection de valeurs du FT 100 Les valeurs du DAX 30 Forte baisse hausse de 6,14 points (+ 0,08 %), à 7571,01 8178,31 7 558,73, après avoir évolué dans 07/11 06/11 07/11 06/11 07/11 06/11 une fourchette de 80 points. Le DJ a Alcoa 69 70 Allied Lyons 4,78 4,93 Allianz Holding N 377,50 392 7924,02 à Tokyo Allied Signal 35,93 35,75 Barclays Bank 14,84 15,27 Basf AG 56,20 58,55 été mis sous pression en raison des American Express 78 78,37 B.A.T. industries 5,37 5,42 Bayer AG 58,25 60,67 7669,73 LA BOURSE de Tokyo a chuté de pertes de Kodak, qui a annoncé AT & T 48,31 48,37 British Aerospace 16,62 16,78 Bay hyp&Wechselbk 73,30 73,40 7415,44 2,73 %, mercredi 12 novembre, ter- 10 000 suppressions d’emplois – en- Boeing Co 46,18 46,50 British Airways 5,91 6,05 Bayer Vereinsbank 99,90 100 Caterpillar Inc. 47,93 50,18 British Petroleum 8,33 8,52 BMW 1220 1298 7161,15 minant à son plus bas niveau de- viron 10 % de ses effectifs – et une f13 aouˆt 25 sep. 7 nov.g puis plus de deux ans, sur fond charge exceptionnelle avant impôts Chevron Corp. 84,75 83,81 British Telecom 4,47 4,59 Commerzbank 60 62,25 Coca-Cola Co 56,56 55,75 B.T.R. 2,02 2,09 Daimler-Benz AG 111,30 116 e d’inquiétudes concernant le yen et de 1 milliard de dollars au 4 tri- Disney Corp. 86 85,43 Cadbury Schweppes 5,86 5,95 Degussa 78 79 la santé de l’économie japonaise. mestre. Du Pont Nemours&Co 60,50 58,37 Eurotunnel 0,58 0,59 Deutsche Bank AG 108,55 112 Londres. FT100 sur 3 mois 4722 L’indice Nikkei a fini en baisse de Eastman Kodak Co 62,18 66 Forte ...... Deutsche Telekom 32,50 32,25 5305,60 433,06 points, à 15 434,17, sa clôture Exxon Corp. 59,81 59,68 Glaxo Wellcome 12,52 13,11 Dresdner BK AG FR 70 71,60 INDICES MONDIAUX 5159,70 la plus faible depuis le 6 juillet 1995, Ge´n. Motors Corp.H 63,87 65,43 Granada Group Plc 8,01 8,24 Henkel VZ 90,20 94,50 Cours au Cours au Var. Ge´n. Electric Co 67,43 67 Grand Metropolitan 5,36 5,38 Hoechst AG 67,75 70,30 5013,80 après avoir touché l’après-midi un 07/11 06/11 en % Goodyear T & Rubbe 61,43 61,31 Guinness 5,36 5,47 Karstadt AG 572,50 585,50 creux de 15 359,44. Le fran- Paris CAC 40 2702,73 2781,82 – 2,93 Hewlett-Packard 59,62 60,37 Hanson Plc 0,87 0,87 Linde AG 1020 1068 4867,90 New-York/DJ indus. 7571,01 7683,24 – 1,48 IBM 98,93 97,68 Great lc 6,72 7,05 DT. Lufthansa AG 37,85 37,85 chissement par le dollar du seuil 4722 des 125 yens suscite parmi les inves- Tokyo/Nikkeı¨ 15836,40 16533,90 – 4,40 Intl Paper 47,43 47,87 H.S.B.C. 13,13 13,97 Man AG 515 521,50 f13 aouˆt 25 sep. 7 nov.g tisseurs non résidents des interro- Londres/FT100 4722 4863,80 – 3 J.P. Morgan Co 114,06 114,43 Impe´rial Chemical 8,73 8,94 Mannesmann AG 761 797,50 Francfort/Dax 30 3699,89 3823,91 – 3,35 Johnson & Johnson 60,56 59,68 Legal & Gen. Grp 4,76 4,88 Metro 75,50 78,80 gations sur la valeur des actifs libel- Frankfort/Commer. 1249,02 1278,94 – 2,40 Mc Donalds Corp. 45,56 44,87 Lloyds TSB 7,19 7,42 Muench Rue N 500 508,50 Francfort. Dax 30 sur 3 mois lés en yens. Bruxelles/Bel 20 2850,65 2850,65 .... Merck & Co.Inc. 88,68 88,50 Marks and Spencer 5,69 5,76 Preussag AG 449,50 465 3699,89 Wall Street avait connu une nou- Bruxelles/Ge´ne´ral 2264,48 2332,47 – 3 Minnesota Mng.&Mfg 96,50 94 National Westminst 8,48 8,68 Rwe 74 76,85 4307,39 velle journée très calme mardi, fi- Milan/MIB 30 1241 1241 .... Philip Moris 41,56 41,06 Peninsular Orienta 6,87 6,97 Sap VZ 514,50 534 4155,51 nissant sur un gain de quelques Amsterdam/Ge´. Cbs 581,50 592,70 – 1,93 Procter & Gamble C 72,31 70,93 Reuters 6,43 6,52 Schering AG 171,50 180,50 – 4003,64 points alors que de nombreux opé- Madrid/Ibex 35 552,72 569,22 2,99 Sears Roebuck & Co 46,06 45,43 Saatchi and Saatch 1,25 1,26 Siemens AG 104,20 107,80 Stockholm/Affarsal 2361,96 2361,96 .... Travelers 72,12 73,06 Shell Transport 4 4,16 Thyssen 415,50 425,10 3851,76 rateurs étaient absents en raison de Londres FT30 3125,50 3165,70 – 1,29 Union Carb. 44,75 44,43 Tate and Lyle 4,61 4,63 Veba AG 95,15 98,50 la célébration du Veterans Day aux Hong Kong/Hang S. 10104,50 10412,56 – 3,05 Utd Technol 70,50 71,25 Zeneca 17,84 18,72 Viag 845 852,90 3699,89 f13 aouˆt 25 sep. 7 nov.g Etats-Unis. L’indice Dow Jones des Singapour/Strait t 1671,25 1690,53 – 1,15 Wal-Mart Stores 37,12 36,56 Volkswagen VZ 764 811

PARIS PARIS NEW YORK NEW YORK FRANCFORT FRANCFORT US/F US/DM US/¥ DM/F £/F LES TAUXn n q q n p LES MONNAIES q q p p q Jour le jour OAT 10 ans Jour le jour Bonds 10 ans Jour le jour Bunds 10 ans 5,7062 1,7113 125,0100 3,3487 9,6485 Légère progression du Matif Recul du yen LE MARCHÉ obligataire français a ouvert en légère La veille, le marché obligataire américain était resté LE DOLLAR restait faible, mercredi 12 novembre, face credi matin, face à la devise japonaise. Il cotait 125,85 yens, hausse, mercredi 12 novembre. Après quelques minutes fermé. Les opérateurs ne prévoient pas de resserrement aux devises européennes, lors des premières transactions son cours le plus élevé depuis six mois. La monnaie nippone de transactions, le contrat notionnel du Matif, qui me- de la politique monétaire aux Etats-Unis à l’issue, mer- entre banques. Il s’échangeait à 1,7069 deutschemark et était pénalisée par la chute de la Bourse de Tokyo. Certains sure la performance des emprunts d’Etat, gagnait 4 cen- credi, de la réunion du conseil de la Réserve fédérale. Ils 5,7153 francs. La veille, il était tombé jusqu’à 1,6970 et analystes estiment que le dollar pourrait monter jusqu’à tièmes, à 99,00 points. estiment que la fragilité actuelle des places boursières in- 5,68 francs. Par rapport à ses sommets atteints au début du 150 yens au cours des prochains mois, en raison de la fai- Le taux de l’obligation assimilable du Trésor (OAT) à ternationales incitera la banque centrale américaine à mois d’août (1,8950 deutschemark et 6,38 francs), il a perdu blesse de l’économie japonaise. dix ans s’inscrivait à 5,61 %, soit 0,02 % au-dessus du ren- opter pour le statu quo sur ses taux directeurs, malgré les 10 % de sa valeur. Le franc était stable, mercredi matin, face à la monnaie al- dement du titre allemand de même échéance. tensions observées sur le marché du travail. Le billet vert s’inscrivait en revanche en forte hausse, mer- lemande. Il s’inscrivait à 3,3495 francs pour 1 deutschemark.

Notionnel 5,5 % premie`re e´che´ance, 1 an LE MARCHE´ MONE´TAIRE (taux de base bancaire 6,55 %) MARCHE´ DES CHANGES A` PARIS PARITE´S DU DOLLAR 12/11 07/11 Var. % FRANCFORT : USD/DM 1,7113 1,7225 – 0,65 98,96 Achat Vente Achat Vente DEVISES cours BDF 07/11 % 06/11 Achat Vente 101,44 07/11 07/11 06/11 06/11 Allemagne (100 dm) 334,8700 + 0,02 322 346 TOKYO : USD/Yens 125,0100 123,2820 + 1,38 Jour le jour 3,3750 .... 3,3750 .... E´cu 6,6010 – 0,20 ...... 1 mois 3,52 3,64 3,40 3,50 ´ MARCHE´ INTERBANCAIRE DES DEVISES 100,40 Etats-Unis (1 usd) 5,7062 – 1,23 5,4200 6,0200 3 mois 3,55 3,65 3,72 3,84 Belgique (100 F) 16,2340 + 0,02 15,6600 16,7600 DEVISES comptant: demande offre demande 1 mois offre 1 mois 6 mois 3,72 3,82 3,85 3,97 Pays-Bas (100 fl) 297,0800 + 0,02 ...... Dollar E´tats-Unis 5,7262 5,7252 5,7797 5,7722 99,37 1 an 4,02 4,14 4,13 4,26 Italie (1000 lir.) 3,4135 – 0,12 3,1500 3,6500 Yen (100) 4,6399 4,6301 4,7085 4,7005 PIBOR FRANCS Danemark (100 krd) 87,9800 + 0,01 82 92 Deutschemark 3,3491 3,3486 3,3489 3,3484 98,33 Pibor Francs 1 mois 3,5215 .... 3,5156 .... Irlande (1 iep) 8,6695 – 0,45 8,2400 9,0800 Franc Suisse 4,1072 4,1035 4,1014 4,0938 Pibor Francs 3 mois 3,6758 .... 3,6875 .... Gde-Bretagne (1 L) 9,6485 – 1,21 9,2800 10,1300 Lire ital. (1000) 3,4151 3,4124 3,4228 3,4153 97,30 Pibor Francs 6 mois 3,8281 .... 3,8320 .... Gre`ce (100 drach.) 2,1235 – 0,42 1,8500 2,3500 Livre sterling 9,7030 9,6956 9,6839 9,6684 Pibor Francs 9 mois 3,9980 .... 3,9961 .... Sue`de (100 krs) 76,5500 – 0,17 71 81 Peseta (100) 3,9620 3,9604 3,9688 3,9623 Pibor Francs 12 mois 4,1348 .... 4,1445 .... Suisse (100 F) 411,5600 + 0,28 398 422 Franc Belge (100) 16,244 16,218 16,258 16,214 96,26 PIBOR E´CU Norve`ge (100 k) 82,3700 + 0,44 76,5000 85,5000 f7 nov. 12 mai 7 nov.g Pibor E´cu 3 mois 4,6354 .... 4,6458 .... Autriche (100 sch) 47,5750 + 0,02 45,8500 48,9500 TAUX D’INTE´REˆT DES EURODEVISES Pibor E´cu 6 mois 4,7135 .... 4,6927 .... Espagne (100 pes.) 3,9640 – 0,01 3,6500 4,2500 DEVISES 1 mois 3 mois 6 mois Pibor E´cu 12 mois 4,8125 .... 4,8177 .... ´ ´ Portugal (100 esc. 3,2800 .... 2,9000 3,6000 Eurofranc 3,45 3,60 3,78 LES TAUX DE REFERENCE Canada 1 dollar ca 4,0470 – 2,05 3,7800 4,3800 Eurodollar 5,60 5,69 5,79 Taux Taux Taux Indice MATIF Japon (100 yens) 4,6324 – 1,22 4,4400 4,7900 Eurolivre 7,37 7,50 7,62 TAUX 07/11 jour le jour 10 ans 30 ans des prix dernier plus plus premier Finlande (mark) 111,1100 – 0,06 105 116 Eurodeutschemark 3,47 3,69 3,81 E´ che´ances 07/11 volume France 3,31 5,65 6,24 1,70 prix haut bas prix Allemagne 3,38 5,64 6,23 1,80 NOTIONNEL 5,5 % Grande-Bretagne 7,31 6,65 NC 2,80 De´c. 97 115101 98,96 99,14 98,78 98,86 Italie 6,81 6,25 6,78 2,60 Mars 98 1825 98,44 98,52 98,26 98,36 ` ` Japon 0,48 1,81 NC 0,50 L’OR LES MATIERES PREMIERES Juin 98 2 97,92 97,92 97,92 97,92 ´ E´tats-Unis 5,59 5,91 6,20 3,30 cours 07/11 cours 06/11 INDICES METAUX (New-York) $/once Or fin (k. barre) 58200 58000 12/11 07/11 Argent a` terme 485,40 488,10 PIBOR 3 MOIS Dow-Jones comptant 135,62 .... Platine a` terme ...... De´c. 97 12283 96,23 96,25 96,22 96,24 Or fin (en lingot) 59000 59500 Dow-Jones a` terme 144,65 143,77 Palladium 207,15 205,30 Mars 98 10886 95,94 95,97 95,93 95,95 Once d’Or Londres 312,05 308,70 CRB 242,13 240,93 GRAINES, DENRE´ES (Chicago) $/boisseau Juin 98 8842 95,69 95,71 95,68 95,68 Pie`ce franc¸aise(20f) 341 .... MARCHE´ OBLIGATAIRE Ble´ (Chicago) 355,75 358 Sept. 98 5546 95,52 95,53 95,50 95,51 Pie`ce suisse (20f) 340 338 DE PARIS ME´TAUX (Londres) dollars/tonne Maı¨s (Chicago) 278,50 283 E´CU LONG TERME Pie`ce Union lat(20f) 339 338 Taux Taux indice Cuivre comptant 1976,50 1963,50 Grain. soja (Chicago) 720,50 725,50 De´c. 97 626 98,04 98,04 97,84 97,90 ` TAUX DE RENDEMENT au 07/11 au 06/11 (base 100 fin 96) Piece 20 dollars us 2500 2325 Cuivre a` 3 mois 1986 1964 Tourt. soja (Chicago) 238,80 241,20 Mars 98 ...... Fonds d’E´tat 3` a 5 ans 4,22 4,21 98,50 Pie`ce 10 dollars us 1332,50 1332,50 Aluminium comptant 1603,50 1598,50 GRAINES, DENRE´ES (Londres) £/tonne Fonds d’E´tat 5` a 7 ans 5 4,96 100,09 Pie`ce 50 pesos mex. 2235 2250 Aluminium a` 3 mois 1629 1619,50 P. de terre (Londres) ...... Fonds d’E´tat 7` a 10 ans 5,47 5,42 101,48 Plomb comptant 592,50 576,50 Orge (Londres) 76,65 76 Fonds d’E´tat 10 a` 15 ans 5,81 5,77 101,20 CONTRATS A` TERME SUR INDICE CAC 40 Plomb a` 3 mois 600,50 587,50 SOFTS $/tonne Fonds d’E´tat 20 a` 30 ans 6,39 6,35 102,67 dernier plus plus premier E´tain comptant 5592,50 5592,50 Cacao (New-York) 1612 1604 E´ che´ances 07/11 volume ´ Obligations franc¸aises 5,76 5,73 101,02 prix haut bas prix LE PETROLE E´tain a` 3 mois 5590 5570 Cafe´ (Londres) 1533 1527 Fonds d’E´tat a` TME – 1,95 – 1,96 98,28 Nov. 97 27637 2696 2740 2678 2730 En dollars cours 12/11 cours 07/11 Zinc comptant 1226,25 1192,25 Sucre blanc (Paris) 308,80 308,50 Fonds d’E´tat a` TRE – 2,18 – 2,15 98,86 De´c. 97 122 2707 2742 2687 2736 Brent (Londres) 19,37 19,48 Zinc a` 3 mois 1224 1208 OLE´AGINEUX, AGRUMES cents/tonne Obligat. franc¸. a` TME – 2,20 – 2,03 99,14 Mars 98 1 2759 2759 2759 2759 WTI (New York) 20,71 20,48 Nickel comptant 6067,50 6087,50 Coton (New-York) 72,15 72,09 Obligat. franc¸. a` TRE + 0,07 + 0,07 100,14 Juin 98 ...... Light Sweet Crude 20,30 20,36 Nickel a` 3 mois 6150 6135 Jus d’orange (New-York) 71,25 69,85 LeMonde Job: WMQ1311--0019-0 WAS LMQ1311-19 Op.: XX Rev.: 12-11-97 T.: 10:30 S.: 111,06-Cmp.:12,11, Base : LMQPAG 15Fap:99 No:0322 Lcp: 196 CMYK Page de bourse 1.e : Le monde Quotidien - Montage du mercredi 12 novembre 1997 - 10 h 28’ 30’’ Montage 3B2 Diamond 4

FINANCES?????????? ET MARCHE´S LE MONDELE MONDE / JEUDI / JEUDI 13 13 NOVEMBRE NOVEMBRE 1997 1997 / / 19

CPR ...... 441 443,70 + 0,61 10/07/97 Legris indust...... 193,70 201,70 + 4,13 02/07/97 Union Assur.Fdal ...... 650 655 + 0,76 16/06/97 Hoechst # ...... 227 227,20 + 0,08 07/05/97 Cred.Fon.France ...... 63,50 65 + 2,36???????????? 16/06/95 Locindus...... 770 770 .... 01/07/97 Usinor ...... 90,90 88,95 – 2,14 01/07/97 I.B.M # ...... a 563 564 + 0,17 10/12/97 ` CAC 40 Credit Lyonnais CI ...... 320 306,50 – 4,21 01/07/93 L’Oreal...... 2018 2005 – 0,64 01/07/97 Valeo ...... 358,10 363 + 1,36 02/07/97 I.C.I #...... 86 88,50 + 2,90 06/10/97 REGLEMENT Cred.Nat.Natexis ...... 321 319 – 0,62 13/06/97 LVMHLE MoetMONDE Hen...... / JEUDI 938 13 NOVEMBRE 934 – 0,42 1997 13/06/97 Vallourec...... 380 380 .... 03/07/97 Ito Yokado # ...... 270 261 – 3,33 31/12/99 CS Signaux(CSEE)...... 196 196 .... 01/07/97 Marine Wendel ...... 659 665 + 0,91 29/11/96 Via Banque ...... 160 160 .... 13/06/95 Kingfisher plc #...... 78,80 78,90 + 0,12 21/11/97 MENSUEL Damart ...... 3800 3750 – 1,31 19/12/96 Metaleurop...... 63 63 .... 04/07/90 Worms & Cie ...... 493,10 491,50 – 0,32 13/06/97 Matsushita #...... 91,20 86,35 – 5,31 10/12/97 PARIS MERCREDI 12 NOVEMBRE Danone...... 885 889 + 0,45 20/05/97 Metrologie Inter...... 14,60 14,60 ...... Zodiac ex.dt divid ...... 1252 1258 + 0,47 20/01/97 Mc Donald’s # ...... 255,20 260,10 + 1,92 12/09/97 Dassault-Aviation...... 1295 1295 .... 04/07/97 Michelin ...... 297,60 297,50 – 0,03 11/07/97 Elf Gabon...... 1100 1100 .... 17/06/97 Merck and Co # ...... 504 508 + 0,79 01/10/97 Liquidation : 21 novembre – 1,09 % Dassault Electro ...... 588 585 – 0,51 11/06/97 Moulinex #...... 123 125 + 1,62 14/09/92 ...... Mitsubishi Corp.#...... 45 42 – 6,66 31/12/99 Taux de report : 3,50 CAC 40 : Dassault Systemes...... 175 171 – 2,28 18/07/97 Nord-Est...... 114,20 112,80 – 1,22 08/07/97 ...... Mobil Corporat.#...... 415 428 + 3,13 10/12/97 Cours releve´s`10h15 a 2670,15 De Dietrich ...... 263 260,50 – 0,95 10/07/97 Nordon (Ny)...... 386 386 ...... Morgan J.P. # ...... 637 ...... 15/10/97 Deveaux(Ly)#...... 629 629 .... 29/08/97 NRJ # ...... 805 795 – 1,24 15/04/97 ...... Nestle SA Nom. # ...... 8100 8180 + 0,98 11/06/97 Dev.R.N-P.Cal Li # ...... 45,30 43,85 – 3,20 .... Olipar ...... 67 ...... Nipp. MeatPacker #...... 75,20 ...... 01/04/97 Paiement VALEURS Cours Derniers % Dexia France...... 562 580 + 3,20 25/06/97 Paribas...... 409,10 404,20 – 1,19 05/05/97 ...... Nokia A ...... 514 484 – 5,83 08/04/97 dernier DMC (Dollfus Mi) ...... 110,50 110,50 .... 20/06/96 Pathe ...... 1052 1042 – 0,95 25/06/97 ...... Norsk Hydro #...... 315 311 – 1,26 22/05/97 FRANC¸AISES pre´ce´d. cours +– coup. (1) Dynaction ...... 154 150 – 2,59 10/07/92 Pechiney...... 235 234 – 0,42 14/08/97 ...... Petrofina # ...... 2158 2100 – 2,68 28/05/97 Eaux (Gle des) ...... 710 704 – 0,84 01/07/97 Pernod-Ricard ...... 270,50 282,50 + 4,43 14/05/97 ...... Philip Morris #...... 229 237,10 + 3,53 10/10/97 B.N.P. (T.P)...... 970 965 – 0,51 30/07/97 Eiffage ...... 261,50 250,10 – 4,35 01/07/96 Peugeot ...... 663 655 – 1,20 04/07/97 ...... Philips N.V #...... 444 429 – 3,37 08/04/97 Cr.Lyonnais(T.P.) ...... 950 915 – 3,68 22/10/97 Elf Aquitaine ...... 692 681 – 1,58 18/06/97 Pinault-Print.Red...... 2710 2698 – 0,44 01/07/97 ...... Placer Dome Inc # ...... 80,35 79,80 – 0,68 22/09/97 Renault (T.P.)...... 1780 1778 – 0,11 24/10/97 Eramet...... 242 251 + 3,71 08/08/97 Plastic Omn.(Ly) ...... 658 651 – 1,06 16/06/97 ...... Procter Gamble # ...... 400 414 + 3,50 14/11/97 Rhone Poulenc(T.P) ...... 2195 2181 – 0,63 01/10/97 Eridania Beghin ...... 850 850 .... 11/07/97 Primagaz ...... 436 443 + 1,60 12/06/97 ...... Quilvest...... 305 305 .... 16/07/97 Saint Gobain(T.P.)...... 1280 ...... 15/07/97 Essilor Intl ...... 1574 1576 + 0,12 02/07/97 Promodes ...... 1841 1810 – 1,68 09/06/97 ...... Randfontein #...... 9,65 9,70 + 0,51 05/02/97 Thomson S.A (T.P) ...... 910 ...... 01/08/97 Essilor Intl.ADP...... 1540 1540 .... 02/07/97 Publicis # ...... 539 537 – 0,37 11/07/97 Rio Tinto PLC # ...... 74 76 + 2,70 20/10/97 Accor...... 1038 1029 – 0,86 13/06/97 Esso ...... 502 500 – 0,39 26/06/97 Remy Cointreau...... 99,20 100 + 0,80 15/09/97 Paiement Royal Dutch #...... 298,90 298,90 .... 23/09/97 AGF-Ass.Gen.France ..... 299 296 – 1 07/07/97 Eurafrance ...... 2380 2385 + 0,21 19/12/96 Renault...... 155 151,60 – 2,19 07/08/96 VALEURS Cours Derniers % dernier Sega Enterprises...... 140 141,60 + 1,14 01/10/97 Air Liquide ...... 860 867 + 0,81 05/06/97 Euro Disney ...... 7,50 7,50 .... 23/02/93 Rexel...... 1540 1529 – 0,71 01/07/97 E´TRANGE`RES pre´ce´d. cours +– coup. (1) Saint-Helena #...... 20 19,95 – 0,25 12/09/97 Alcatel Alsthom ...... 687 680 – 1,01 27/06/97 Europe 1 ...... 1162 1138 – 2,06 02/04/97 Rhone Poulenc A...... 250 240,70 – 3,72 03/06/97 Schlumberger # ...... 529 506 – 4,34 10/10/97 Atos (ex.Axime) CA...... 694 690 – 0,57 .... Eurotunnel...... 5,90 5,90 ...... Rochette (La) ...... 24,50 25 + 2,04 25/06/92 ABN Amro Hol.#...... 112,10 111,60 – 0,44 19/09/97 SGS Thomson Micro. .... 426 407,90 – 4,24 .... Axa...... 398,50 398 – 0,12 14/05/97 Fimalac SA ...... 471,30 470 – 0,27 25/06/97 Rue Imperiale(Ly)...... 5550 5530 – 0,36 10/07/97 Adecco S.A...... 1782 1778 – 0,22 30/05/97 Shell Transport # ...... 38,20 39,80 + 4,18 03/11/97 Bail Investis...... 760 770 + 1,31 11/07/97 Finextel...... 108,30 109 + 0,64 26/06/97 Sade (Ny)...... 187 187,20 + 0,10 20/06/97 Adidas AG # ...... 821 830 + 1,09 30/05/97 Siemens #...... 351,10 340,30 – 3,07 14/02/97 Bancaire (Cie) ...... 739 728 – 1,48 12/05/97 Fives-Lille...... 323,10 343 + 6,15 10/07/96 Sagem SA...... 2570 2570 .... 10/07/97 American Express ...... 451,20 446,80 – 0,97 10/11/97 Sony Corp. #...... 468,10 454,50 – 2,90 01/10/97 Bazar Hot. Ville ...... 536 536 .... 12/06/97 France Telecom ...... 212,40 204,90 – 3,53 .... Saint-Gobain ...... 786 784 – 0,25 31/07/97 Anglo American # ...... 240,50 240 – 0,20 28/07/97 Sumitomo Bank #...... 51 54 + 5,88 31/12/99 Bertrand Faure...... 360 362 + 0,55 29/07/97 Fromageries Bel...... 4159 4159 .... 30/07/97 Salomon (Ly) ...... 510 508 – 0,39 01/10/97 Amgold # ...... 267 257 – 3,74 06/06/97 T.D.K # ...... 481,50 460 – 4,46 31/12/99 BIC...... 390 391 + 0,25 09/07/97 Galeries Lafayette ...... 2640 2690 + 1,89 30/06/97 Salvepar (Ny)...... 445 445,10 + 0,02 26/09/97 Arjo Wiggins App...... 17 17,50 + 2,94 18/11/97 Telefonica #...... 156 154,70 – 0,83 03/06/97 BIS ...... 495 ...... 01/07/96 GAN ex.dt sous...... 127 127,50 + 0,39 05/07/94 Sanofi ...... 540 540 .... 18/06/97 A.T.T. # ...... 268,20 273 + 1,78 03/11/97 Toshiba #...... 23,40 23,20 – 0,85 31/12/99 B.N.P...... 250,50 249 – 0,59 17/07/97 Gascogne (B) ...... 498,80 492,50 – 1,26 12/06/97 Sat ...... 1612 1600 – 0,74 10/07/97 Banco Santander #...... 153 152 – 0,65 31/10/97 Unilever act.Div.#...... 318 324,70 + 2,10 23/05/97 Bollore Techno...... 735 730 – 0,68 01/07/97 Gaumont #...... 389 398 + 2,31 12/05/97 Saupiquet (Ns)...... 530 510 – 3,77 21/04/97 Barrick Gold #...... 112 110,70 – 1,16 16/06/97 United Technol. # ...... 405,10 404 – 0,27 10/09/97 Bongrain...... 2201 2180 – 0,95 15/05/97 Gaz et Eaux...... 2399 2371 – 1,16 06/06/97 Schneider SA...... 324 316,80 – 2,22 02/07/97 B.A.S.F. # ...... 186,50 186,50 .... 16/05/97 Vaal Reefs # ...... 236,50 228,80 – 3,25 19/09/97 Bouygues ...... 545 542 – 0,55 01/08/97 Geophysique...... 810 810 .... 12/07/93 SCOR...... 254,80 259 + 1,64 04/06/97 Bayer # ...... 194 197 + 1,54 02/05/97 Volkswagen A.G # ...... 3310 3144 – 5,01 20/06/97 Bouygues Offs...... 331 321 – 3,02 26/06/97 G.F.C...... 515 515 .... 28/07/97 S.E.B...... 668 678 + 1,49 13/06/97 Cordiant PLC...... 11,75 11,90 + 1,27 01/07/97 Volvo (act.B) # ...... 148,90 ...... 28/04/97 Bull#...... 66,70 66 – 1,04 .... Groupe Andre S.A...... 541 546 + 0,92 12/02/96 Sefimeg CA...... 351 349 – 0,56 15/07/97 Crown Cork ord.# ...... 253,50 ...... 20/11/97 Western Deep #...... 116,30 114,90 – 1,20 19/09/97 Canal + ...... 994 997 + 0,30 19/08/97 Groupe GTM ...... 354,90 346,90 – 2,25 29/07/97 SEITA...... 180,10 186 + 3,27 17/06/97 Crown Cork PF CV# ...... 240 240 .... 20/11/97 Yamanouchi #...... 134,10 133,30 – 0,59 31/12/99 Cap Gemini...... 485 480,20 – 0,98 09/05/97 Gr.Zannier (Ly) # ...... 127,50 126,50 – 0,78 01/07/97 Selectibanque ...... 68,15 68,15 .... 12/07/96 Daimler Benz #...... 371 370 – 0,26 30/05/97 Zambia Copper ...... 14,80 14,60 – 1,35 .... Carbone Lorraine...... 1565 1565 .... 03/07/97 Guilbert ...... 782 782 .... 25/07/97 SFIM...... 990 1025 + 3,53 01/08/96 De Beers # ...... 130,40 129,90 – 0,38 22/10/97 ...... Carrefour ...... 3025 3004 – 0,69 28/04/97 Guyenne Gascogne...... 1812 1820 + 0,44 13/06/97 SGE...... 145,10 145 – 0,06 08/08/95 Deutsche Bank #...... 365 369,10 + 1,12 21/05/97 ...... Casino Guichard...... 313 310,50 – 0,79 10/06/97 Hachette Fili.Med...... 1034 1031 – 0,29 19/06/97 Sidel...... 335,10 341,30 + 1,85 06/06/97 Dresdner Bank ...... 235 234,10 – 0,38 27/05/97 ...... Casino Guich.ADP...... 241,70 242,50 + 0,33 10/06/97 Havas...... 373 369 – 1,07 22/08/97 Silic CA ...... 779 779 .... 15/07/97 Driefontein # ...... 38,30 37 – 3,39 06/08/97 ...... Castorama Dub.(Li)...... 615 602 – 2,11 02/07/97 Havas Advertising ...... 700 698 – 0,28 03/09/97 Simco ...... 429,50 425 – 1,04 04/07/97 Du Pont Nemours #...... 335,80 342 + 1,84 12/09/97 ...... C.C.F...... 318 315 – 0,94 20/05/97 Imetal ...... 620 630 + 1,61 25/06/97 S.I.T.A...... 1056 ...... 23/07/97 Eastman Kodak # ...... 365 358 – 1,91 01/10/97 ...... Cegid (Ly)...... 633 634 + 0,15 27/05/97 Immeubl.France...... 335 338 + 0,89 25/06/97 Skis Rossignol...... 105,80 107,10 + 1,22 30/09/97 East Rand #...... 1,45 1,45 .... 15/08/94 Cerus Europ.Reun...... 31,70 32,75 + 3,31 01/07/90 Infogrames Enter...... 830 829 – 0,12 .... Societe Generale...... 762 756 – 0,78 20/05/97 Echo Bay Mines # ...... 20,40 19,50 – 4,41 31/12/96 ABRE´VIATIONS Cetelem...... 626 625 – 0,15 01/04/97 Ingenico...... 128,80 129 + 0,15 04/08/97 Sodexho Alliance...... b 2871 2761 – 3,83 05/03/97 Electrolux #...... 460,80 462,90 + 0,45 13/05/97 B = Bordeaux ; Li = Lille ; Ly = Lyon ; M = Marseille ; CGIP ...... 1860 1820 – 2,15 13/06/97 Interbail ...... 172 172 .... 30/06/97 Sommer-Allibert ...... 192 191 – 0,52 19/06/97 Ericsson # ...... 257,10 244,90 – 4,74 09/05/97 Ny = Nancy; Ns = Nantes. Chargeurs ...... 389 390 + 0,25 25/06/97 Intertechnique ...... 1175 1240 + 5,53 30/09/97 Sophia ...... 225,90 226,90 + 0,44 30/06/97 Ford Motor # ...... 264,30 ...... 01/12/97 SYMBOLES Christian Dalloz...... 695 695 .... 02/07/97 ISIS ...... 685 684 – 0,14 .... Spir Communic. # ...... 345 347 + 0,57 30/05/97 Freegold # ...... 28,50 28,10 – 1,40 19/09/97 1 ou 2 = cate´gories de cotation - sans indication cate´gorie 3 ; Christian Dior ...... 606 605 – 0,16 20/06/97 Jean Lefebvre ...... 326 322 – 1,22 10/06/97 Strafor Facom...... 381 380 – 0,26 04/07/97 Gencor act.regr...... 11,60 10,90 – 6,03 26/09/97 a coupon de´tache´; b droit de´tache´. Ciments Francais...... 229,70 236 + 2,74 13/08/97 Klepierre ...... 777 780 + 0,38 03/04/97 Suez Lyon.des Eaux...... 585 583 – 0,34 26/06/97 General Elect. #...... 389 386,40 – 0,66 27/10/97 Cipe France Ly #...... 157 159 + 1,27 12/08/97 Labinal...... 1619 1570 – 3,02 09/07/97 Synthelabo...... 700 694 – 0,85 26/06/97 General Motors #...... 376 367,60 – 2,23 10/09/97 DERNIE`RE COLONNE (1) : Clarins...... 450 450 .... 21/07/97 Lafarge ...... 345 343 – 0,57 02/06/97 Technip ...... 658 668 + 1,51 30/05/97 Gle Belgique # ...... 514 ...... 28/05/97 Lundi date´ mardi : % variation 31/12 Club Mediterranee...... 425,10 420 – 1,19 24/06/96 Lagardere ...... 166 165 – 0,60 22/07/97 Thomson-CSF...... 152 149 – 1,97 10/07/97 Grd Metropolitan ...... 51,60 52,40 + 1,55 06/10/97 Mardi date´ mercredi : montant du coupon Coflexip...... 690 675 – 2,17 10/06/97 Lapeyre...... 318,50 318,50 .... 27/05/97 Total ...... 612 606 – 0,98 03/06/97 Guinness Plc # ...... 53,85 53 – 1,57 28/10/97 Mercredi date´ jeudi : paiement dernier coupon Colas ...... 830 815 – 1,80 30/06/97 Lebon...... 238,90 238,90 .... 03/07/97 UIF ...... 400 400 .... 30/06/97 Hanson PLC reg...... 29 29 .... 28/10/97 Jeudi date´ vendredi : compensation Comptoir Entrep...... 11,40 11,30 – 0,87 15/07/92 Legrand ...... 1050 1053 + 0,28 13/06/97 UIS ...... 208 212 + 1,92 03/07/97 Harmony Gold # ...... 18,95 18,50 – 2,37 01/09/95 Vendredi date´ samedi : nominal Comptoirs Mod...... 2505 2530 + 0,99 13/06/97 Legrand ADP ...... 736 740 + 0,54 13/06/97 Unibail porteur ...... 565 553 – 2,12 10/06/97 Hitachi #...... 42,25 40,60 – 3,90 31/12/99

OAT 9/85-98 TRA...... 0,609 ACTIONS Cours Derniers Francarep...... d 280 280 Elyo...... d 322 322 ACTIONS Cours Derniers OAT 9,50%88-98 CA#...... 103,16 3,774 FRANC¸AISES pre´ce´d. cours France S.A...... d 1178 1178 Finaxa ...... 337 333 E´TRANGE`RES pre´ce´d. cours COMPTANT OAT TMB 87/99 CA#...... 2,708 From. Paul-Renard...... d 2050 2050 Gaillard (M)...... d 1521 1521 OAT 8,125% 89-99 #...... 105,36 3,918 Arbel ...... d 56 56 Gevelot...... d 1211 1211 Givaudan-Lavirotte...... d 1290 1290 Bayer.Vereins Bank ...... 343 343 Une se´lection Cours releve´s`10h15 a OAT 8,50%90/00 CA# ...... 5,449 Baccarat (Ny) ...... d 540 540 G.T.I (Transport)...... d 196 196 Grd Bazar Lyon(Ly)...... d 145 145 Commerzbank AG...... 209,90 209,90 MERCREDI 12 NOVEMBRE OAT 85/00 TRA CA#...... 0,984 Bains C.Monaco...... 522 545 Immobail...... 143,80 143,80 Gd Moul.Strasbourg...... d 1725 1725 Fiat Ord...... 18,45 18,45 OAT 10%5/85-00 CA#...... 112,28 4,767 Bque Transatlantl...... d 174,50 174,50 Immobanque...... 625 625 Hotel Lutetia...... d 365 365 Gold Fields South...... 100 100 %%OAT 89-01 TME CA# ...... 101,40 3,981 B.N.P.Intercont...... d 820 820 Locamion (Ly) ...... d 401,20 442,20 d Hotels Deauville...... d 550 550 Kubota Corp...... 18,80 18,80 OBLIGATIONS du nom. du coupon OAT 10% 90-01 ecu...... 7,233 o Bidermann Intl...... d 110 110 Lucia ...... d 50 50 Immeubl.Lyon (Ly)...... d 516 516 Montedison act.ep...... 9,60 9,60 OAT 7,5%7/86-01CA#...... 108,50 2,363 o B T P (la cie)...... d 7,60 7,60 Monoprix ...... d 312,90 312,90 L.Bouillet (Ly)...... d 300 300 Olympus Optical...... 41 41 Nat.Bq. 9% 91-02...... 0,321 OAT 8,5% 91-02 ecu...... 111,83 5,752 d Centenaire Blanzy...... d 384,50 384,50 Metal Deploye...... d 359 359 Lloyd Continental...... d 9000 9000 Robeco...... 536 520 CEPME 9% 89-99 CA#..... 107,31 2,219 OAT 8,5% 87-02 CA#...... 114,95 8,314 Champex (Ny)...... d 22,30 22,30 Mors ...... 5,15 5,20 Lordex (Ny)...... d 0,01 0,03 d Rodamco N.V...... 166 167 CEPME 9% 92-06 TSR ...... 3,625 y OAT 8,50% 89-19 #...... 128,81 0,536 x CIC Un.Euro.CIP ...... d 422 422 Navigation (Nle) ...... d 130 130 Matussiere Forest...... d 58,10 58,10 Rolinco...... 519 511 CFD 9,7% 90-03 CB ...... 119,99 7,574 OAT.8,50%92-23 CA#...... 130 4,797 C.I.T.R.A.M. (B)...... d 2265 2265 Optorg ...... d 345 345 Moncey Financiere...... d 3055 3055 Sema Group Plc #...... 131 131 CFD 8,6% 92-05 CB ...... 6,597 SNCF 8,8% 87-94CA ...... 104,80 6,944 Generali Fce Assur ...... d 1256 1256 Paluel-Marmont...... d 330 330 M.R.M. (Ly)...... d 414 414 Solvay SA...... 339,10 339,10 CFF 10% 88-98 CA# ...... 104,88 0,712 d Suez Lyon.Eaux 90...... 960 .... Continental Ass.Ly...... d 526 526 Exa.Clairefont(Ny) ...... d 810 810 Part-Dieu(Fin)(Ly) ...... d 103 103 ...... CFF 10,25%90-01CB# ..... 114,60 6,936 x ...... Darblay ...... d 506 506 Parfinance...... d 248 248 Pechiney Intl ...... d 119 119 ...... CLF 8,9% 88-00 CA#...... 109,40 4,218 ...... Didot Bottin...... d 775 775 Paris Orleans...... d 270 270 Poliet ...... d 504 504 CLF 9%88-93/98 CA#...... 101,06 7,126 x ...... Eaux Bassin Vichy...... d 2761 2761 Promodes (CI)...... d 1585 1585 Sabeton (Ly)...... d 681 681 ´ CNA 9% 4/92-07...... 4,858 ...... Ecia ...... 950 970 PSB Industries Ly ...... d 500 500 Samse (Ly) ...... d 878 878 ABREVIATIONS CRH 8,6% 92/94-03...... 3,322 d ...... Ent.Mag. Paris...... d 1297 1297 Rougier # ...... 337 344,50 Sechilienne (Ly)...... d 1122 1122 B = Bordeaux; Li = Lille ; Ly = Lyon ; M = Marseille; CRH 8,5% 10/87-88# ...... 105,02 5,985 y ...... Fichet Bauche ...... d 40 40 Saga ...... 120,10 120 Sucr.Pithiviers...... 3200 3350 Ny = Nancy; Ns = Nantes. EDF 8,6% 88-89 CA# ...... 108,03 6,479 ...... Fidei...... 34,20 34,20 S.I.P.H...... d 350 350 Tanneries Fce (Ny)...... d 300 300 SYMBOLES EDF 8,6% 92-04 #...... 116,94 5,231 ...... Finalens ...... d 257 257 Sofragi ...... d 4878 4878 Teleflex L. Dupont...... d 106 106 1 ou 2 = cate´gories de cotation - sans indication Finansder 9%91-06# ...... 8,778 ...... F.I.P.P...... d 340,30 340,30 Taittinger...... 2925 2820 Union Gle Nord(Li) ...... d 234 234 cate´gorie 3 ; a coupon de´tache´; b droit de´tache´; Finansd.8,6%92-02#...... 112,87 6,927 ...... Fonciere (Cie) ...... d 605 605 Tour Eiffel ...... d 285 285 ...... o=offert;d=demande´; x offre re´duite ; Floral9,75% 90-99# ...... 108,15 3,099 ...... Fonc. Lyonnaise #...... 700 710 Vicat...... d 500 500 ...... y demande re´duite ; # contrat d’animation. OAT 88-98 TME CA# ...... 3,981 ...... Foncina # ...... d 495 495 Caves Roquefort...... d 1900 1900 ......

Cardif SA...... d 800 800 Gautier France # ...... d 249,10 249,10 NSC Groupe Ny ...... d 804 804 C.E.E #...... 73,15 73 Gel 2000 ...... d 53 53 Onet # ...... d 850 850 SECOND CFPI # ...... d 380 380 GEODIS #...... d 312 312 Paul Predault #...... d 135 135 NOUVEAU MARCHE´ HORS-COTE Change Bourse (M) ...... d 209 209 GFI Industries #...... d 1050 1050 P.C.W...... 19 .... Une se´lection. Cours releve´s`10h15 a Une se´lection. Cours releve´s`10h15 a MARCHE´ CNIM CA#...... 187,50 187,50 Girodet (Ly) #...... d 30 30 Petit Boy #...... d 82,95 82,95 Codetour...... d 371 371 GLM S.A...... d 229,90 229,90 Phyto-Lierac #...... d 214 214 MERCREDI 12 NOVEMBRE MERCREDI 12 NOVEMBRE Une se´lection Cours releve´s`10h15 a Comp.Euro.Tele-CET ..... 280 272 Grandoptic.Photo #...... 969 969 Pochet...... d 600 600 MERCREDI 12 NOVEMBRE Conflandey # ...... d 300 300 Gpe Guillin # Ly...... d 195,10 195,10 Poujoulat Ets (Ns) ...... d 223 223 Cours Derniers Cours Derniers C.A. Hte Normandie...... 318 318 Kindy #...... 138 142 Radiall # ...... 635 610 VALEURS pre´ce´d. cours VALEURS pre´ce´d. cours Cours Derniers C.A. Paris IDF...... 736 734 Guerbet...... 230 225 Robertet # ...... d 1000 1000 VALEURS pre´ce´d. cours C.A.Ille & Vilaine...... 295 300 Hermes internat.1# ...... 370,10 370 Rouleau-Guichard...... d 262 262 Appligene Oncor ...... d 28,90 28,90 Eridania-Be´ghin CI...... d 750 750 C.A.Loire Atl.Ns # ...... 276 270,50 Hurel Dubois...... d 705 705 Securidev #...... d 103,50 103,50 Belvedere...... d 625 625 Cre´dit Ge´n.Ind...... d 9,50 9,50 Acial (Ns) #...... d 40 40 C.A.Pas de Calais...... 545 545 ICBT Groupe # ...... 198,60 190 Smoby (Ly)#...... d 570 570 BVRP...... d 186 186 Ge´ne´rale Occidentale..... d 178 178 AFE #...... 468 460 C.A.du Nord (Li) ...... 520 518 I.C.C...... d 140,10 140,10 Sofco (Ly)...... d 12,95 12,95 Coil ...... d 170 170 Ste´ lecteurs du Monde.... d 150 150 Aigle # ...... 314 314 C.A. Oise CCI...... d 327,50 327,50 ICOM Informatique ...... d 500 500 Sofibus...... d 363,80 363,80 Electronique D2 ...... d 767 767 Via Cre´dit (Banque)...... d 25,30 25,30 Albert S.A (Ns)...... d 150 150 C.A. Somme CCI...... 311 315 Idianova...... d 70,95 70,95 Sogeparc (Fin)...... 357 354,10 FDM Pharma n...... d 204 204 ...... Altran Techno. #...... 1640 1650 C.A.Toulouse (B) ...... d 425 425 Int. Computer #...... d 60 60 Sopra #...... 534 529 Genset...... d 359,80 359,80 d Arkopharma# ...... 298 300 Devanlay...... d 620 620 IPBM ...... d 67,50 67,50 Steph.Kelian # ...... d 64 64 Guyanor action B ...... 10,30 10,30 ´ Montaignes P.Gest...... d 1860 1860 Devernois (Ly)...... d 568 568 M6-Metropole TV ...... 565 562 Sylea ...... 518 522 High Co...... d 150 150 ABREVIATIONS Assystem # ...... 190 199 Ducros Serv.Rapide...... d 51 51 Manitou # ...... 717 727 Teisseire-France...... d 173,20 173,20 Infonie ...... d 78 78 B = Bordeaux; Li = Lille ; Ly = Lyon ; M = Marseille; Bque Picardie (Li)...... d 820 820 Emin-Leydier (Ly)#...... 420 410 Manutan ...... 355 350 TF1...... 517 516 Joliez-Regol...... d 73,50 73,50 Ny = Nancy; Ns = Nantes. Bque Tarneaud(B)#...... d 325 325 Europ.Extinc.(Ly)#...... 389,90 391 Marie Brizard # ...... d 651 651 Thermador Hol. #...... d 287 287 Mille Amis ...... d 46,50 46,50 SYMBOLES Bque Vernes ...... d 170 170 Expand s.a...... d 560 560 Maxi-Livres/Profr# ...... 32,85 30 Trouvay Cauvin # ...... d 90,90 90,90 Naturex...... d 73 73 1 ou 2 = cate´gories de cotation - sans indication Beneteau # ...... d 830 830 Factorem...... d 640 640 Mecelec (Ly)...... d 58 58 Unilog ...... 799 799 Olitec ...... d 699 699 cate´gorie 3 ; d cours pre´ce´dent ; a coupon B I M P...... d 95 95 Faiveley # ...... d 187 187 MGI Coutier # ...... 259 259 Union Fin.France ...... 540 565 Picogiga...... d 210 210 de´tache´; b droit de´tache´;o=offert; Boiron (Ly)...... 309 309 Finacor...... 63,20 64,80 Monneret Jouet Ly# ...... d 159 159 Viel et Cie # ...... 154 155 Proxidis...... d 15,50 15,50 d=demande´; x offre re´duite ; y demande Boisset (Ly) #...... d 709 709 Fininfo ...... d 710 710 Naf-Naf #...... 70 66 Vilmorin et Cie #...... 470 470 R21 Sante´...... d 400 400 re´duite ; # contrat d’animation. But S.A...... 260 260 Fructivie...... 590 600 Norbert Dentres.#...... 623 640 Virbac...... 450 427 Stelax ...... d 8,50 8,50

Pre´voyance Ecur. D ...... D 105,57 105,57 Kaleı¨s Dynamisme...... D 1087,11 1065,79 BRED BANQUE POPULAIRE Sensipremie`re C...... D 13375,83 13342,47 CIC BANQUES Kaleı¨sE´quilibre ...... D 1066,39 1045,48 D SICAV et FCP Fonds communs de placements Avenir Alizes...... 2343,62 2297,67 Kaleı¨sSe´re´nite´ ...... 1038,02 1027,74 Francic...... 144,78 140,56 Latitude C ...... D 149,85 149,85 Moneden ...... 93341,38 93341,38 E´cur. Capipremie`re C ..... D 12132,29 12108,07 CM Option Dynamique.. 131,48 129,70 Une se´lection ´ Francic Pierre...... 138,15 134,13 Latitude D...... D 136,52 136,52 Oblig. ttes cate...... 271,72 267,70 ´ ´ ` D CM Option Equilibre ...... 261,32 258,41 Ecur. Securipremiere C .. 12104,56 12092,47 Europe Re´gions...... 232,41 225,64 D Cours de cloˆture le 7 novembre Cre´d.Mut.Mid.Act.Fr...... 157,58 153,36 Oblitys D ...... 622,96 613,75 D Cre´d.Mut.Ep.Cour.T...... 925,85 925,85 Ple´nitude D PEA...... 202,21 197,28 ´ D Emission Rachat Cre´d.Mut.Ep.Ind. C ...... 139,03 135,31 Poste Gestion C...... 15017,40 15017,40 VALEURS Frais incl. net Revenus Trimestr. D ...... D 5241,80 5189,90 CNCA CIC PARIS Cre´d.Mut.Ep.J ...... 23151,64 23151,64 d D Livret Bourse Inv. D PEA 833,09 808,83 Cre´d.Mut.Ep.Monde ...... 1620,67 1577,29 Solstice D ...... 2352,33 2346,46 ´ d Nord Sud Develop. C...... 2591,50 2586,33 Amplia...... D 120884,34 120884,34 Associc ...... D 1128,82 1128,82 Cre´d.Mut.Ep.Oblig...... 1884,07 1847,13 AGIPI Nord Sud De´velop. D ..... d 2448,69 2443,80 ´ Atout Amerique...... 193,81 189,08 Cicamonde...... 1530,07 1485,50 Cre´d.Mut.Ep.Quatre...... 1093,01 1071,58 SOCIE´TE´ GE´NE´RALE Agipi Ambition (Axa) ...... 139,05 132,43 MULTI-PROMOTEURS CCBP-CDC Atout Asie...... 89,64 87,45 Converticic...... 394,10 388,28 Fonds communs de placements ASSET MANAGEMENT Agipi Actions (Axa) ...... 113,25 107,86 Patrimoine Retraite C .... D 315,22 309,04 Atout Futur C ...... 782,78 763,69 Ecocic...... 1675,79 1626,98 CM Option Mode´ration . 102 100,99 Patrimoine Retraite D.... D 305,67 299,68 Atout Futur D...... 736,89 718,92 Mensuelcic...... 10082,19 9982,37 Actimone´taire C ...... 38341,75 38341,75 Sicav Associations C ...... d 2441,21 2441,21 Coexis ...... 1959,62 1926,86 Oblicic Mondial...... 3891,23 3833,72 LCF E. DE ROTHSCHILD BANQUE Actimone´taire D...... 30376,67 30376,67 Dieze...... 2178,29 2141,88 Oblicic Re´gions ...... 1181,38 1163,92 Asie 2000...... 576,46 551,64 Cadence 1 D...... 1056,84 1046,38 BANQUES POPULAIRES Elicash...... D 959879,98 959879,98 Rentacic...... 162,09 159,69 Saint-Honore´ Capital ..... 20023,73 19440,51 Cadence 2 D...... 1046,06 1035,70 Epargne-Unie...... 206,30 201,27 St-Honore´ March. Emer. 780,27 746,67 Cadence 3 D...... 1047,79 1037,42 D Valorg...... 2453,29 2417,03 Eurodyn ...... 2562,42 2499,92 St-Honore´ Pacifique...... 672,93 643,95 Capimone´taire C ...... 414,40 413,99 Fonsicav C...... D 19861,38 19861,38 Indicia...... d 1671,94 1630,86 Capimone´taire D...... 373,91 373,54 Mutual. de´poˆts Sicav C... D 19434,46 19415,04 Mone´.JC...... D 12060,96 12060,96 Sogeoblig C/D ...... 9285,46 9193,52 LEGAL & GENERAL BANK Interoblig C...... 7453,19 7379,40 3615 BNP Mone´.JD ...... D 11677,54 11677,54 Eurco Solidarite´...... 1384,83 1371,12 Interse´lection France D.. 709,77 695,85 Oblifutur C ...... 551,89 542,66 Lion 20000 C...... d 17305,74 17305,74 Natio Court Terme...... 14340 14340 Se´curitaux...... D 1847,52 1847,52 S.G. France opport. C ..... 2012,66 1973,20 Oblifutur D...... 528,83 519,99 Lion 20000 D ...... d 16191,06 16191,06 Strate´gie Actions...... 1101,06 1058,71 Natio Epargne...... 2226,21 2204,17 E´cur. Act. Futur D PEA ... D 278,02 272,57 S.G. France opport. D..... 1921,34 1883,67 Oraction...... 1547,84 1510,09 Lion Associations C ...... 11110,62 11110,62 Strate´gie Rendement ..... 1983,46 1921,03 Natio Oblig. M.T. C/D .... 857,97 849,48 E´cur. Capitalisation C ..... D 253,84 253,84 Sogenfrance C...... 1859,54 1823,08 Revenu-Vert...... 1183,66 1163,87 Lion Associations D...... 11110,62 11110,62 Sogenfrance D ...... 1699,72 1666,39 Natio Ep. Croissance ...... 3110 3049,02 E´cur. Expansion C ...... D 83813,71 83813,71 Se´ve´a ...... d 116,92 114,07 Lion Court Terme C ...... d 26672,83 26672,83 ´ E´cur. Ge´ovaleurs C ...... D 3506,96 3438,20 Sogepargne D ...... 297,46 294,51 Natio Ep. Patrimoine ..... 135,21 132,56 Synthe´sis...... 18318,51 17994,61 Lion Court Terme D...... d 24185,25 24185,25 E´cur. Investis. D PEA ...... D 221,29 216,95 Soginter C ...... 2415,54 2368,18 Natio Epargne Retraite .. 156,53 153,46 Uni Association ...... D 121,79 121,79 Lion Plus C ...... 1576,36 1545,45 E´cur. Mone´premie`re ...... D 11446,56 11446,56 Amplitude Ame´rique ...... D 115,73 112,91 Fonds communs de placements Natio Epargne Tre´sor..... 11299,92 11277,37 Uni Foncier ...... 1394,40 1360,39 Lion Plus D...... 1503,70 1474,22 E´cur. Mone´taire C ...... D 13149,41 13149,41 Amplitude Europe C ...... D 166,20 162,15 Favor D ...... d 1392,29 1364,99 Natio Euro Valeurs ...... 999,95 980,34 Uni France ...... 833,30 812,98 ´ E´cur. Mone´taire D...... D 12523,14 12523,14 Lion Tresor...... 2464,56 2440,16 Amplitude Europe D...... D 163,43 159,44 Sogeliance D ...... d 1694,26 1677,49 Natio Euro Oblig...... 1020,77 1010,66 E´cur. Tre´sorerie C ...... D 322,78 322,78 Uni Garantie C ...... 1902,12 1870,32 Oblilion ...... 2158,71 2137,34 Amplitude Monde C ...... D 1008,08 983,49 Sogenfrance Tempo D ... d 226,25 221,81 Natio Euro Opport...... 1042,20 1021,76 E´cur. Tre´sorerie D...... D 310,24 310,24 Uni Garantie D...... 1454,82 1430,50 Sicav 5000 ...... 705,29 691,46 Amplitude Monde D...... D 961,72 938,26 ...... Natio Inter ...... 1082,33 1061,11 E´cur. Trimestriel D...... D 2028,04 2028,04 Uni Re´gions ...... 1646,10 1605,95 Slivafrance ...... 1178,26 1155,16 Amplitude Pacifique...... D 94,14 91,84 ...... Natio Opportunite´s...... 186,95 183,28 E´parcourt-Sicav D ...... D 193,73 193,73 Univar C...... D 312,56 312,56 Slivam ...... 577,97 566,64 Elanciel D PEA...... D 178,82 174,46 Natio Revenus...... 1116,13 1105,08 Ge´optim C...... D 12936,27 12745,09 Univar D ...... D 299,55 299,55 Slivarente...... 246,12 241,29 E´mergence Poste D PEA D 150,45 146,78 SYMBOLES Natio Se´curite´...... 11541,79 11541,79 Ge´optim D ...... D 11882,48 11706,88 Univers Actions ...... 240,72 234,85 Slivinter...... 786,05 770,64 Ge´obilys C...... D 676,70 666,70 D cours du jour ; d cours pre´ce´dent. Natio Valeurs ...... 1325,38 1299,39 Horizon C...... D 2232,84 2189,06 Univers-Obligations ...... 248,76 244,60 Trilion ...... 5121,73 5056 Ge´obilys D ...... D 640,24 630,78 LeMonde Job: WMQ1311--0020-0 WAS LMQ1311-20 Op.: XX Rev.: 12-11-97 T.: 10:35 S.: 111,06-Cmp.:12,11, Base : LMQPAG 15Fap:99 No:0323 Lcp: 196 CMYK

20 AUJOURD’HUI LE MONDE / JEUDI 13 NOVEMBRE 1997

SPORTS Le Conseil mondial de la au championnat du monde des Japon. b CETTE SANCTION n’est que vais réflexe ». b QUELQUES HEURES au Parti travailliste avant sa victoire Fédération internationale de l’auto- conducteurs 1997 pour avoir tenté symbolique, puisque le coupable n’a PLUS TÔT, on apprenait que Bernie aux élections et on faisait l’annonce mobile (FIA) a privé le pilote alle- de « sortir » son rival Jacques Ville- été frappé d’aucune suspension. Ecclestone, grand manitou de la F 1, une prise de position favorable au mand de formule 1 Michael Schuma- neuve (Williams-Renault) lors du b MICHAEL SCHUMACHER a défen- avait accordé un don de 1 million de maintien du partenariat tabac dans cher (Ferrari) de sa deuxième place dernier Grand Prix de la saison, au du avec succès la thèse du « mau- livres (près de 10 millions de francs) le sport automobile. Michael Schumacher est déclassé du championnat du monde 1997 Le pilote allemand de Ferrari, qui avait tenté de « sortir » son rival Jacques Villeneuve d’un coup de volant lors du Grand Prix d’Europe, conserve ses points et ses victoires. La sanction de la Fédération internationale de l’automobile n’affecte pas non plus sa saison 1998

COLNBROOK conseil mondial de la Fédération course » qui l’avait opposé à champion du monde a même « très chanceux » : « Le sport auto- d’à-propos, les gens de Ferrari de notre envoyé spécial internationale de l’automobile Jacques Villeneuve, le 26 octobre avoué qu’il avait passé quelques mobile dans son ensemble ne jugera avaient pris soin d’enregistrer les La saison 1997 de formule 1 s’est (FIA), exceptionnellement réuni au lors du Grand Prix d’Europe, décisif mauvaises nuits après avoir « fait pas cette décision assez sévère pour conversations échangées à Jerez achevée comme elle avait siège du Royal automobile club de pour le titre de champion du ça ». ce que le monde entier a vu. » Après entre Jacques Villeneuve et son in- commencé, devant la cour. En fé- Colnbrook, dans la banlieue de monde. Au 48e tour, l’Allemand Il n’a pas fallu plus d’une heure à avoir observé deux minutes de si- génieur de piste, Jock Clear. Sur la vrier, plusieurs Londres. avait brutalement bloqué la route ses « juges » pour l’absoudre : en lence, Remembrance Day oblige, bande, on entend Jock Clear som- membres et Le pilote allemand est arrivé le de son adversaire. guise de punition, il est exclu du Michael Schumacher a pu s’éclipser mer son pilote de laisser passer la anciens pilotes premier, dans une Alfa-Roméo Après la course, perdue pour Mi- classement du championnat du peu avant midi. Devant sa voiture, McLaren de Mika Hakkinen, lancée de l’écurie Wil- rouge, en compagnie de Jean Todt, chael Schumacher, la « folie » du monde 1997. Il conserve ses points une vieille fan anglaise l’attendait à ses trousses. Dans ses propos, liams avaient le directeur de la Scuderia Ferrari, pilote de Ferrari avait tourné à l’af- et ses victoires, mais pas cette pour lui demander un autographe. une injonction intrigue : «Ne me été cités à et de Willi Weber, son agent, qui faire d’Etat en Italie : Romano Pro- deuxième place à laquelle il a dé- Les casquettes invendues mises à laisse pas tomber, Jacques. Nous comparaître avait fait fabriquer 100 000 cas- di, le président du conseil, avait été montré combien il tenait, à Jerez part, les affaires reprennent. En Al- avons déjà parlé de cela avant. » devant le tri- quettes rouges portant la mention « choqué », tandis que Giovanni mais aussi à Adélaïde, en 1994, face lemagne, un sondage organisé par La reproduction de tels bunal d’Imola « World Champion » avant le der- Agnelli, président du groupe Fiat et à Damon Hill. « Cette décision est la chaîne RTL a montré que 72 % de échanges, dans le Times du 8 no- (Italie) afin d’élucider la responsa- nier Grand Prix. A 9 h 30 précises, président d’honneur de Ferrari, un coup dur pour les tifosis, vous sa- ses compatriotes demeuraient ses vembre, est tombée à point nom- bilité éventuelle de l’écurie anglaise Michael Schumacher a pris place tentait de calmer les esprits : « Il a vez, a-t-il expliqué d’une voix fidèles supporteurs. Parmi ses mé pour la défense de Michael dans la mort d’Ayrton Senna. Mar- autour d’une grande table, face à fait une faute. Point. » Devant ses blanche de désarroi. Il y a seulement Schumacher, les supporteurs de la di 11 novembre, c’était au tour de Max Mosley, le président de la FIA, censeurs, Michael Schumacher a deux ou trois ans, ils auraient été tel- Scuderia dénonçant « un pacte an- Michael Schumacher (Ferrari), de et à côté de Bernie Ecclestone, le présenté une mine de contrition et lement contents d’une deuxième « Le sport ti-Ferrari ». Ron Dennis et Frank Frank Williams et Ron Dennis, pro- vice-président omnipotent de la une déclaration de repentance : place. » L’air sévère, Max Mosley et Williams (deux des trois patrons priétaires des écuries Williams et FIA. Les vingt et un délégués du « Je reconnais ma faute, mais elle ses pairs ont ensuite signifié à Mi- automobile d’écurie qui, avec Ken Tyrell, ont McLaren, de venir s’expliquer de- Conseil mondial ont revu avec lui n’était pas préméditée. C’est une chael Schumacher qu’il devrait refusé de signer les derniers ac- vant un autre « tribunal », le les images de l’« incident de réaction instinctive. » Le double donner un peu de son temps (sept ne jugera pas cette cords de concorde qui lient les jours) à une campagne européenne écuries et la FIA), ont plaidé la en faveur de la sécurité routière. décision assez sévère bonne foi, séparément. Le conseil COMMENTAIRE saison sans effacer en même une campagne pour la sécurité L’Allemand pourra toujours ex- mondial, dans son élan de clé- temps ses éléments constitutifs ? routière – ne préserve que les in- pliquer à ses interlocuteurs qu’il en pour ce que mence, n’a pas tardé à leur faire sa- LAMENTABLE ! Ce qui partout ailleurs serait un térêts des organisateurs du coûte moins de tenter d’envoyer un voir qu’ils étaient relaxés, reconnus défi au bon sens est ici présenté championnat de formule 1 et, ac- poursuivant dans le décor que le monde entier a vu » non coupables d’avoir enfreint l’ar- S’il fallait une preuve de plus comme la marque d’une bonne cessoirement, ceux de Ferrari. d’ignorer la signalisation – pour ticle 151-C du règlement de la FIA sur la manière lamentable dont administration : on fait preuve Faut-il voir ce fait comme le ré- avoir refusé d’observer un drapeau bannissant « tout procédé fraudu- le sport automobile en général et de sévérité à l’égard d’un pilote sultat de la participation de Jean jaune l’enjoignant à ralentir en sponsors, seul le porte-parole alle- leux ou manœuvre déloyale de na- la formule 1 en particulier sont dangereux sans lui enlever son Todt, le patron de la Scuderia, au pleine ligne droite, Jacques Ville- mand de Nike lui a officiellement ture à nuire à la sincérité des compé- dirigés, elle vient d’être adminis- volant, c’est-à-dire en créant le Conseil mondial comme repré- neuve avait été disqualifié au Ja- signifié que sa conduite serait sui- titions ». trée par le Conseil mondial de la suspense sur le déroulement de sentant des constructeurs ? En pon. « Les repentis font les meilleurs vie de près. Pendant que Michael Parfait candide, Max Mosley a Fédération internationale : pour la saison 1998, qui promet ainsi tout cas, cet as des règlements défenseurs d’une cause, jure Max Schumacher regagnait l’aéroport, alors remarqué que « cette idée toute sanction à l’Allemand Mi- d’être encore plus palpitante que avait déjà réussi à éviter à Ferrari Mosley. La course automobile est un les délégués de la FIA se sont pen- d’écoutes » ne lui plaisait guère et chael Schumacher, qui avait per- la précédente. toute sanction dans des affaires sport très compliqué. Ce genre de dé- chés sur la deuxième affaire de la que, à l’avenir, il aimerait que les cuté le Canadien Jacques Ville- A moins d’être convaincu d’ailerons non conformes et d’ex- cision est extrêmement rare, il s’agit journée : celle des écoutes. En dé- fréquences des écuries soient ac- neuve lors du dernier Grand Prix qu’avec son air de premier cédent de pneus. Il peut mainte- d’une pénalité très grave. » Sans but de saison, l’écurie Benetton cessibles à tout le monde, adver- de la saison, le pilote de Ferrari a communiant qui se bat la coulpe, nant se vanter d’avoir réussi à doute, mais pas aux yeux d’anciens soupçonnait Rory Byrne et Ross saires et suiveurs de la F1. « Ces af- simplement été déclassé du Michael Schumacher ait réelle- faire passer pour un chérubin un champions du monde comme Jody Brawn, ses deux ingénieurs passés faires n’affectent pas du tout l’image championnat des pilotes 1997 ment fait croire qu’il était contrit pilote qui se comporte comme un Schekter, le dernier vainqueur du chez Ferrari d’espionner leurs de notre sport », a-t-il conclu. Et, sans que son palmarès perde et qu’il ne fauterait plus, il est kamikaze quand la victoire est titre suprême de F1 pour Ferrari, conversations radios. En réalité, se- comme dit Jean Todt, la saison pour autant ses victoires. clair que cette vraie-fausse sanc- sur le point de lui échapper. Nicky Lauda ou Jackie Stewart, qui lon Max Mosley, « tout le monde 1997, écrasée de bruits et de ru- Comment peut-on rayer d’un tion – assortie d’une invraisem- réclamait « une peine exemplaire ». écoute tout le monde, même McLa- meurs, est « enfin close ». trait de plume les résultats d’une blable contrainte à participer à Alain Giraudo Le champion écossais a reconnu ren, malgré son système de transmis- que Michael Schumacher était sions cryptées ». Dans un geste plein Eric Collier Bernie Ecclestone, généreux Les Barbarians français donnent donateur du Labour Party une leçon de rugby aux Springboks LE PARTI travailliste britan- L’industrie du tabac pèse encore LA TRADITION a été respectée : pour la troisième fois, comme à Lille, nique a reconnu, mardi 11 no- d’un poids non négligeable sur le en 1992, et à Brive, en 1996, les Springboks ont été battus (40-22) par vembre, qu’il avait reçu, avant les sport automobile. En F 1, six les Barbarians. Cette fois, c’est à Biarritz, mardi 11 novembre, que les élections de mai dernier, une do- écuries portent les couleurs d’une Sud-Africains se sont inclinés face à une équipe dirigée par Vincent nation de 1 million de livres (près marque, les plus connues étant Moscato et au sein de laquelle Olivier Roumat a été particulièrement de 10 millions de francs) de Bernie Ferrari (Marlboro) et Williams brillant. Juste avant la mi-temps, Toks Van der Linde, le pilier gauche Ecclestone, vice-président de la (Rothmans). On estime à 1 milliard sud-africain, était expulsé après avoir piétiné dans une mêlée ouverte FIA et promoteur des intérêts de de francs le sponsoring annuel des David Dantiacq. L’auteur de ces violences a écopé d’une suspension de la formule 1. Le 5 novembre, le mi- cigaretiers. Le quotidien La Tri- soixante jours. Menés 17-5 au repos, les Springboks ont eu une belle nistère de la santé du gouverne- bune, citant le cabinet Sport Mar- réaction d’orgueil, reprenant même l’avantage 22-20 à la 65e minute ment travailliste avait annoncé keting Survey, écrit, mercredi avant de s’écrouler en fin de rencontre, permettant à Thomas Liévre- qu’il renonçait à interdire la publi- 12 novembre, que la présence des mont et à Vunikaba d’inscrire de nouveaux essais. cité et le parrainage de marques marques à l’écran par l’intermé- de tabac en F 1. Les adversaires du diaire de la chaîne de télévision gouvernement de Tony Blair ont Eurosport, reçue même dans les Pete Sampras battu par Carlos Moya fait le lien entre cette décision et pays à législation contraignante l’acte de générosité de Bernie Ec- (dont la France), correspond à clestone, autrefois contributeur 9 000 spots de trente secondes aux Masters de tennis de Hanovre du Parti conservateur. d’une valeur de 1,2 milliard de Tout en niant une telle interfé- francs. LE NUMÉRO UN MONDIAL, l’Américain Pete Sampras, a été battu à rence, le Labour Party s’est engagé Voilà sans doute pourquoi le la surprise générale lors de la première journée des Masters à Hanovre à rembourser la donation afin de président de la Fédération interna- (Allemagne) par l’Espagnol Carlos Moya (6-3, 6-7, 6-2). Après avoir mettre un terme à la polémique tionale de l’automobile, Max Mos- égalisé à un set partout, Sampras semblait en mesure de l’emporter née en Grande-Bretagne. Une po- ley, continue de défendre le re- face au benjamin du tournoi, âgé de vingt et un ans et avant-dernier lémique également atténuée par la cours à la publicité en faveur du invité aux Masters qui regroupent les huit meilleurs joueurs du circuit. volte-face de Londres, qui a finale- tabac et le parrainage des écuries Mais l’Espagnol, septième mondial, effectuait une fin de match par- ment renoncé à exempter indéfini- par les cigaretiers. Une position faite. « Même après avoir remporté la deuxième manche, je n’étais pas du ment les Grands Prix de cette in- qui le conduit à avancer les argu- tout en confiance. J’ai senti que je n’étais pas au mieux comme je l’aurai terdiction, demandant un délai de ments les plus hypocrites, affir- souhaité », a déclaré Pete Sampras qui, en dépit de cette défaite, est mise en place de dix ans afin de mant, notamment, qu’il n’existait certain de conserver la première place du classement mondial pour la permettre aux écuries de s’affran- « aucune preuve indiquant que la cinquième année consécutive et ses chances de qualification pour la chir de leur dépendance à l’égard publicité pour le tabac favorisait suite de l’épreuve. Les autres rencontres du Masters ont vu la victoire des cigaretiers. Cette position re- l’augmentation de la consommation de l’Australien Patrick Rafter sur l’Anglais Greg Rusedski (4-6, 6-3, 6-4) met à l’ordre du jour du conseil de tabac ». Quant à Bernie Eccles- et celle de l’Américain Michaël Chang sur l’Espagnol Sergui Bruguera européen des ministres de la santé tone, il menace de priver l’Europe (7-6 (10-8), 6-2). du 4 décembre l’harmonisation de Grands Prix au profit des pays des législations nationales. asiatiques à la législation plus ac- DÉPÊCHES Depuis 1989, la Commission eu- commodante. a BASKET-BALL : Olivier Saint-Jean a effectué ses débuts en NBA ropéenne tente d’imposer une di- avec son équipe des Sacramento Kings. Converti à l’islam, le Français, rective interdisant le parrainage qui s’appelle désormais Tariq Abdul Wahad, a été battu 101-82 à Miami. du sport par le tabac et avait pro- a FOOTBALL : James Debbah, l’attaquant libérien âgé de vingt- posé, au départ, d’accorder trois neuf ans, est le joker du Paris Saint-Germain. Ancien joueur de Mona- années de sursis aux disciplines co, Lyon et Nice, Debbah, qui évoluait à Anderlecht (Belgique) depuis dépendant largement de l’argent le mois d’août, a signé au PSG mais ne pourra pas disputer la Ligue des de cette industrie. La Grande-Bre- champions avec son nouveau club puisqu’il a déjà été aligné cette sai- tagne, soutenue par l’Allemagne, son par Anderlecht en Coupe de l’UEFA. Durant la saison 1996-97, le la Grèce et les Pays-Bas, s’est tou- PSG avait choisi comme joker l’attaquant Cyrille Pouget (deux buts), jours opposée à ce projet. Padraig transféré depuis au Havre avant d’être convaincu de dopage. Flynn, commissaire européen aux a Le Brésil a battu le pays de Galles (3-0) lors d’un match de prépa- affaires sociales, a récemment ration disputé à Brasilia. La Seleçao évoluait dans la composition sui- laissé entendre que la période de vante : Taffarel-Cafu (Zé Maria), Cruz (Junior Baiano), Aldair, Zé Ro- transition de trois ans pourrait berto-Dorival, Flavio Conceiçao (Emerson), Zinho, Rivaldo-Muller, être étendue, sans donner de pré- Dodo (Rodrigo). Les buts ont été inscrits par Zinho (32e), Rivaldo (36e) cisions. De son côté, Bruxelles re- et Rodrigo (50e). fuse l’extension à dix ans. LeMonde Job: WMQ1311--0021-0 WAS LMQ1311-21 Op.: XX Rev.: 12-11-97 T.: 11:05 S.: 111,06-Cmp.:12,11, Base : LMQPAG 15Fap:99 No:0324 Lcp: 196 CMYK

AUJOURD’HUI – SCIENCES LE MONDE / JEUDI 13 NOVEMBRE 1997 / 21 L’Unesco adopte une Déclaration universelle sur le génome humain Cette charte de vingt-cinq articles appelle au respect de la personne humaine et, au nom des droits de l’homme, érige un rempart à d’éventuelles dérives dans le domaine de la génétique L’Unesco a adopté mardi 11 no- le champ génétique. b CETTE INI- établit des critères universels dividu a droit au respect de sa di- « des pratiques qui sont contraires vembre une « Déclaration sur le gé- TIATIVE marque une étape fonda- concernant la recherche scienti- gnité et de ses droits, quelles que à la dignité humaine, telles que le nome humain et les doits de mentale dans la définition des cri- fique sur le génome humain et ses soient ses caractéristiques géné- clonage à des fins de reproduction l’homme » visant à encadrer cer- tères de bioéthique. b CE applications. Cette déclaration pro- tiques ». b LES ÉTATS signataires d’êtres humains », ne soient pas taines pratiques scientifiques dans DOCUMENT de vingt-cinq articles clame notamment que « chaque in- s’engagent également à ce que « permises ».

L’UNESCO a adopté, mardi comporte vingt-cinq articles, éta- l’Unesco invoque « l’idéal démo- tion de la personne, la promotion tiques. » nécessaires au CIB pour élaborer 11 novembre, lors de le vingt-neu- blit des critères universels concer- cratique de dignité et de respect de de la connaissance et le dévelop- Il s’agit là d’un point essentiel cette déclaration qui avait été vième session de sa Conférence nant la recherche scientifique sur la personne humaine » et rejette pement de la solidarité, ce texte compte-tenu des initiatives en adoptée en juillet dernier avant générale, une « Déclaration sur le le génome humain et ses applica- tout « dogme de l’inégalité des proclame notamment que plein développement consistant à d’être soumise à l’ensemble des génome humain et les droits de tions, et, plus généralement, sur races et des hommes ». « chaque individu a droit au res- sélectionner les candidats à l’em- cent quatre-vingt-six états signa- l’homme » qui vise à encadrer un les nouvelles possibilités de trans- pect de sa dignité et de ses droits, bauche à partir de critères géné- taires de la charte des Nations certains nombre de pratiques formation du vivant. LE CLONAGE HUMAIN PROHIBÉ quelles que soient ses caractéris- tiques (comme la prédisposition à unies et membres de l’Unesco. scientifiques autorisées par le dé- Le principe général qui sous- Les vingt-cinq articles sont tiques génétiques ». certaines maladies) et de la volon- Pour parvenir à concilier des veloppement de la biologie molé- tend cette entreprise est de parve- groupés en sept sections qui Outre le fait que la « dignité » té des compagnies d’assurances points de vue parfois très éloignés culaire et de la génétique. Cette nir à concilier de la manière la traitent tout à la fois de « la digni- de la personne prévaut sur toute d’avoir accès à ces mêmes infor- et des intérêts contradictoires, le initiative de l’agence spécialisée plus harmonieuse la liberté d’ac- té humaine et le génome humain », autre considération, la Déclara- mations pour adapter leurs sys- CIB a consulté de nombreuses de l’ONU pour l’éducation, la tion du chercheur et la nécessaire des « droits des personnes concer- tion réaffirme l’obligation « d’ob- tèmes de primes. En adoptant personnalités de diverses disci- science et la culture marque une protection de l’humanité contre nées », des « recherches sur le gé- tenir le consentement de chaque cette déclaration, les Etats signa- plines œuvrant dans le monde étape fondamentale dans la défi- les multiples abus qui peuvent nome humain » et des « conditions individu préalablement à toute in- taires s’engagent également à ce universitaire, au sein de comités nition et la prise en compte, au naître de cette activité. Dans son d’exercice de l’activité scienti- tervention sur son génome » et que « des pratiques qui sont éthiques nationaux, d’organisa- plan international, des critères de préambule, cette déclaration rap- fique ». Construit autour des trois prohibe « les discriminations fon- contraires à la dignité humaine, tions gouvernementales et non bioéthique. Ce document, qui pelle que l’acte constitutif de axes majeurs que sont la protec- dées sur les caractéristiques géné- telle que le clonage à des fins de re- gouvernementales. production d’êtres humains, ne Cette déclaration, sans carac- doivent pas être permises ». tère contraignant – ce qu’ont re- La déclaration appelle égale- gretté certains Etats – fera l’objet « Des pratiques qui sont contraires à la dignité humaine (...) ne doivent pas être permises » ment à une diffusion la plus large d’un suivi par l’intermédiaire d’un des connaissances scientifiques « groupe de travail ad hoc ». Pour LA DÉCLARATION universelle sur le génome trition et l’éducation. et les organisations internationales compé- sur le génome humain et au ren- justifier cela, on fait valoir à humain adoptée par les pays membres de l’Unes- b Article 5 : a) Une recherche, un traitement tentes sont invités à coopérer afin d’identifier forcement de la capacité de re- l’Unesco « la souplesse nécessaire co comporte vingt-cinq articles. En voici les prin- ou un diagnostic, portant sur le génome d’un de telles pratiques et de prendre, au niveau na- cherche des pays en voie de déve- à un texte qui s’adresse à toutes les cipaux extraits : individu, ne peuvent être effectués qu’après une tional ou international, les mesures qui s’im- loppement. « Il s’agit d’un cultures du monde » et qui « vise à b « Article 1 : Le génome évaluation rigoureuse et préalable des risques posent, conformément aux principes énoncés événement considérable pour recueillir le consensus international humain sous-tend l’unité et avantages potentiels qui leurs sont liés en dans la présente Déclaration. l’Unesco, souligne Daniel Janicot, le plus large possible » ainsi que fondamentale de tous les conformité avec toutes autres prescriptions b Article 13 : Les responsabilités inhérentes sous-directeur de cette organisa- « le souci de garantir le caractère membres de la famille hu- prévues par la législation nationale ; aux activités des chercheurs, notamment la ri- tion. Par cet acte de portée univer- durable de cet instrument en énon- maine, ainsi que la re- b) Dans tous les cas, le consentement préa- gueur, la prudence, l’honnêteté intellectuelle et selle, l’Unesco reprend pied dans çant des principes de valeur uni- connaissance de leur dignité lable, libre et éclairé de l’intéressé(e) sera re- l’intégralité, dans la conduite de leurs re- l’avancée du monde des sciences. verselle pouvant s’adapter aux évo- et de leur diversité. Dans un cueilli. Si ce(tte) dernier(e) n’est pas en mesure cherches ainsi que dans la présentation et l’utili- En même temps, elle consolide sa lutions scientifiques et permettant sens symbolique, il est le de l’exprimer, le consentement ou l’autorisation sation de leurs résultats, devraient faire l’objet vocation de conscience morale du de réagir à des urgences nou- patrimoine de l’humanité. seront obtenus conformément à la loi, guidé d’une attention particulière dans le cadre des système des Nations unies et elle re- velles. » b Article 2 : a) Chaque individu a droit au res- par son intérêt supérieur. recherches sur le génome humain, compte tenu prend sa grande tradition norma- Cette initiative fait suite à l’en- pect de sa dignité et de ses droits, quelles que c) Le droit de chacun de décider d’être infor- des implications éthiques et sociales. Les déci- tive. » trée en vigueur, en avril dernier, soient ses caractéristiques génétiques. mé ou non des résultats d’un examen génétique deurs publics et privés en matière de politiques de la Convention du Conseil de b) Cette dignité impose de ne pas réduire les et de ses conséquences devra être respecté. (...) scientifiques ont aussi des responsabilités parti- « URGENCES NOUVELLES » l’Europe sur « les droits de individus à leurs caractéristiques génétiques et b Article 7 : La confidentialité des données culières à cet égard. Cette déclaration fait suite à la l’homme et la biomédecine ». de respecter leur caractère unique et leur diver- génétiques associées à une personne identi- b Article 17 : Les Etats devraient (...) notam- création, en 1991, par Fédérico Cette Déclaration constitue le sité. fiable, conservées ou traitées à des fins de re- ment encourager les recherches destinées à Mayor, directeur général, d’un premier texte de vocation mon- b Article 3 : Le génome humain, par nature cherche ou dans tout autre but, doit être proté- identifier, à prévenir et à traiter les maladies Comité international de bioé- diale appliquant les principes des évolutif, est sujet à des mutations. Il renferme gée dans les conditions prévues par la loi. d’ordre génétique ou les maladies influencées thique (CIB), chargé notamment droits de l’homme aux possibles des potentialités qui s’expriment différemment b Article 11 : Des pratiques qui sont par la génétique, en particulier les maladies de préparer un « instrument natio- interventions sur le patrimoine selon l’environnement naturel et social de contraires à la dignité humaine, telles que le rares ainsi que les maladies endémiques qui af- nal énonçant les principes éthiques héréditaire de l’espèce humaine. chaque individu, en ce qui concerne notam- clonage à des fins de reproduction d’êtres hu- fectent une part importante de la population applicables à la génétique hu- ment l’état de santé, les conditions de vie, la nu- mains, ne doivent pas être permises. Les Etats mondiale. » maine ». Quatre années ont été Jean-Yves Nau LeMonde Job: WMQ1311--0022-0 WAS LMQ1311-22 Op.: XX Rev.: 12-11-97 T.: 09:00 S.: 111,06-Cmp.:12,11, Base : LMQPAG 15Fap:99 No:0325 Lcp: 196 CMYK

22 / LE MONDE / JEUDI 13 NOVEMBRE 1997 AUJOURD’HUI-VOYAGES Eckmühl, de Bavière en Finistère PARTIR b ROCHEUSES CANADIENNES en château. Outre une pou- Le centenaire du « plus beau phare du monde » met en valeur dreuse exceptionnelle qui fait rêver les skieurs du monde en- les vertus de l’automne en pays bigouden tier, les Rocheuses canadiennes s’enorgueillissent des hôtels COMMANDÉE par Pont-l’Abbé, quatre ans et le seul des maréchaux ses 65 mètres de haut sont entière- de la banlieue d’Oran, fondée sous haut de gamme de la chaîne Ca- la massive presqu’île du pays bi- de la Grande Armée à ne jamais ment revêtus de plaques d’opaline Napoléon III et encore appelée nadian Pacific, notamment le gouden se termine vers l’ouest par avoir été vaincu », battit les Autri- vert pâle où se reflète la rampe en Eckmühl malgré les débaptisations château Banff Springs, impres- la pointe de Penmarch. Là alternent chiens dans ce bourg bavarois. Dé- bronze poli ; que les deux cent de l’indépendance. Pour couronner sionnante forteresse néo-écos- rochers marins, jadis nids de nau- jà duc d’Auerstaedt depuis sa vic- soixante et douze marches et les le tout, le chancelier Kohl lui-même saise dans un océan de sapins, frageurs qui allaient à la messe toire sur les Prussiens en 1805, murs sont en cœur de pierre de a adressé aux autorités d’« Eck- ou le château Lake Louise, dont après leur nuit de veille, et anses de Davout, né d’Avout, avait aboli sa Kersanton et que, sous la lanterne mühl-en-Bretagne » un télégram- la situation (au bord d’un fée- sable doux propices aux marches particule pour mieux adhérer à la terminale, se love un mini-salon me félicitant chaudement les orga- rique lac de montagne) l’hiver, aux siestes l’été. Les Bretons Révolution. Ironie de l’Histoire, il circulaire tapissé de chêne où trône nisateurs de ce rapprochement compense l’architecture moins bretonnants situent par ici la ville fut ré-anobli par Napoléon, qui le la statue du maréchal-prince d’Eck- germano-celtique. inspirée. Deux établissements d’Ys, engloutie sous les flots fit de surcroît prince d’Eckmühl... Il mühl. Après aubades, fest-noz, ban- confortables où le voyagiste Jet- comme l’Atlantide, et les autono- mourut dans son lit en 1823. Près quets géants, cascades de bière set propose, de novembre 1997 mistes de l’an 2000, « afin d’égarer de soixante ans plus tard, sa fille, la UN MESSAGE DU CHANCELIER munichoise, hommage aux naufra- à avril 1998, un séduisant forfait les Français », barbouillent au Coal- richissisme Adélaïde de Blocque- Catholiques et francophiles, il est gés d’antan et mugissement au comprenant le vol Paris-Calgary tar, à la manière de leurs émules ville, sentant sa fin venir et voulant vrai, les Bavarois, sans se faire même instant, sur toutes les mers A/R sur Air Canada, le transfert corses, les panneaux indicateurs. faire œuvre pie en « rachetant les prier, se sont impliqués officielle- du globe, en l’honneur de l’anni- en bus et 3 ou 4 nuits selon l’hô- « Maudit soit ce produit vicieux qui larmes versées à cause de la fatalité ment à Eckmühl dans une célébra- versaire du phare, de cent bateaux tel choisi : de 6 930 F à 10 105 F détruit la phosphorescence des ma- des guerres, par des vies sauvées de tion évoquant pour eux une sévère de tous pavillons, les barrières, po- (période des fêtes) par per- tériaux et fait que chaque barbouil- la tempête », légua 300 000 francs- défaite allemande. Ils ont donc ac- diums et papiers gras ont été en- sonne, en chambre double. lage nous coûte un panneau neuf, à or, « afin qu’on élève un phare per- cepté de jumeler Eggmühl et Eck- levés et Penmarch a retrouvé son Autre fleuron de la chaîne, le 1 500 F l’un ! », tempête un élu du pétuant le nom d’Eckmühl sur un mühl, regrettant même, avec cer- rythme lent mais sûr, entre son ro- Château Montebello (« le plus coin. point dangereux des côtes de tains Français rapatriés, que la cher des Victimes et sa criée aux grand édifice en rondins au Les « coaltardeurs » n’ont toute- France ». guerre civile algérienne empêche poissons informatisée. monde »), entre Montréal et Ot- fois pas troublé, en ce début d’au- La bienfaitrice mourut en 1892. Il d’associer à ce jumelage la localité On est loin des quatre cents na- tawa, propose des forfaits ré- tomne, les festivités clôturant cinq était alors question de construire vires de pêche et de cabotage du veillon avec Père Noël, traî- mois de manifestations autour du pour 11 000 francs un petit phare temps des ducs de Bretagne, quand neaux à chiens, pêche blanche et centenaire du phare d’Eckmühl, électrique au cap de Penmarch, afin Carnet de route les opulents armateurs du cru fai- ski de fond au flambeau : dont la flamme tournante se repère d’y remplacer la sorte de séma- saient sculpter des bateaux sur les compter 4 200 F par personne à quelque 50 kilomètres à la ronde. phore à pétrole qu’on y avait bâti b Livres : Un hiver en Bretagne, de parois des églises qu’ils finançaient, pour trois nuits en chambre Il faut dire que le maire de Pen- sous Louis-Philippe. En ce site pé- Michel Le Bris, Seuil-Poche, 200 p., mais de Saint-Guénolé à Kérity les double avec petits déjeuners, dî- march, Corentin Cadiou, avait, rilleux, d’où il fallait extirper les 34F; Les Mystères de Penmarch, de ports modernes de Penmarch ners et réveillon, plus 3 350 F pour la fête finale, isolé le quartier « dernières vélléités de naufra- Serge Duigou, éd. Ressac, 49, rue alignent aujourd’hui trente- hors taxes pour un Paris-Mon- Saint-Pierre, où est planté le phare, gisme », l’exécuteur testamentaire Auguste-Perret, 29 000 Quimper, cinq chalutiers côtiers, qua- tréal A/R sur Air France. du reste de sa vaste commune, et d’Adélaïde Davout, en accord avec 56 p., 45 F ; Bretagne, encyclopédie rante chalutiers hauturiers et ૽ Renseignements dans les qu’au poste de contrôle il fallait dé- l’Etat, fit donc édifier, tel qu’on le régionale, éd. Bonneton, 420 p. quatre-vingts canots armés pour agences de voyages et chez Jetset, bourser 50 francs par personne de voit toujours cent ans après, iné- illustrées, 280 F ; Guide Bretagne du les filets, les palangres, les lignes ou tél. : 01-53-67-13-00. plus de quatorze ans pour pouvoir branlable dans son granit local, «le Routard. les casiers. La déambulation noc- aller écouter la musique des équi- plus beau phare du monde, et l’un b Séjour : Hôtel de la Mer, 184, rue turne sur les quais, sous le qua- b EN HAUTE-ÉGYPTE, de pages de la flotte ou les fanfares des plus puissants ». A telle enseigne Péron, Saint-Guénolé, druple faisceau lumineux du monu- l’école au musée. Ce voyage dé- venues du reste de la Bretagne, de que, lorsque, en 1897, au moment 29760 Penmarch, ment napoléonien, constitue l’un voile une face cachée et sou- chez les frères celtes d’Irlande, ou de son inauguration, on calcula le tél. : 02-98-58-62-22. Ouvert toute des must du séjour à Penmarch, riante du pays des pharaons. encore d’Eggmühl, en... Bavière, à prix total de l’édifice, il fallut ad- l’année, sauf du 13 janvier au entre un plat de langoustines et Conçu par l’Association des 1 584 km de Penmarch. mettre que l’ouvrage d’art, c’est 10 février. Vue sur l’océan. 300 F la l’ascension du phare pour, d’un amis de la Haute-Egypte (tél. : Eckmühl n’est que la graphie d’ailleurs bien le mot, avait coûté le nuit en chambre double. Menus à seul regard, embrasser le territoire 01-42-65-67-49), qui œuvre pour française de Schierling-Eggmühl, double de la somme léguée... partir de 130 F. L’établissement fait bigouden. l’éducation des enfants de la depuis que, le 23 avril 1809, Da- Rien d’étonnant : sachez par partie des « Hôtels qui ont une âme » vallée du Nil, il renouvelle, en vout, « maréchal à trente- exemple qu’à l’intérieur du phare et des « Cuisiniers de la mer ». Jean-Pierre Péroncel-Hugoz neuf jours, la découverte de ce pays, en associant visites clas- siques et connaissance en pro- étapes (15 jours, 8 460 F) et, dans le Koussi culminant à 3 472 mètres des villages fondeur. Citons, au Caire, la vi- A perte de dunes prolongement du tassili des Ajjer algérien, de isolés au creux des canyons. Le Point Afrique site de l’Institut français retrouver les Touaregs en Libye (2 circuits et (01-47-73-62-64) profite d’un vol direct sur Faya d’archéologie orientale, des col- D’océan Atlantique en mer Rouge, le Sahara a 2 grandes traversées, à l’automne et au pour proposer des circuits à prix modérés lections d’art oriental de Gayer ses serviteurs. Une poignée d’hommes qui printemps) tandis que le lyonnais Atalante (8 jours, à partir de 7 800 F) en association avec Anderson, un médecin anglais entretiennent leur passion au fil des ans, entre (04-72-53-24-80) se penche sur les gravures Nomade (01-43-54-71-71). Terres d’aventure a du début du siècle, dans les deux le 15 octobre et le 15 avril, après la fournaise de rupestres de l’Akakous. découvert dans le massif de l’Ennedi deux maisons des XVIe et XVIIe qu’il l’été et avant que ne se lèvent les vents de sable. Les nomades Kountas et les paysages de nouveaux sites à crocodiles. Perspective habita, de la mosquée d’Ibn La référence, c’est Jean-Louis Bernezat, créateur Mauritanie attirent Explorator excitante. Pourtant, il reste des mines dans Touloun, sans conteste la plus avec sa femme, Odette, d’Hommes et (tél. : 01-53-45-85-85) qui y dresse des tentes certaines zones tchadiennes, mais toutes les belle de la capitale (IXe siècle) Montagnes. Guide de haute altitude, il campe, caïdales (9 jours, 9 600 F). Terres d’aventure précautions ont été prises, assurent ces mais aussi des ateliers de tissage entre deux méharées, en Dauphiné. Daniel (01-53-73-77-77), coaffréteur, avec le Point voyagistes. du Mokattam, sur la colline po- Popp a fondé Terres d’aventure avec un Afrique, d’un vol direct Marseille-Atar (avec La Namibie fascine. Son fragile écosystème est pularisée par Sœur Emmanuelle, complice et marche à perte de dunes. Chez préacheminement de Paris), découvre, sans protégé et la découverte balisée. En contraste, le et la rencontre avec le fondateur Explorator, Nicolas Loizillon, qui s’entretient perte de temps, les oasis de l’Adrar (8 jours de désert du Namib – somptueux dégradés, lacs de l’association, Me Amin Fahim, dans leur langue avec ses amis musulmans, et randonnée chamelière, 8 100 F). Comptoir des blancs asséchés, une certaine vie animale (oryx, un avocat francophile. En op- Michel Gosselin, expert ès sables. Enfin, élevé déserts (01-40-26-19-40) suit une piste oubliée autruches, petites antilopes) – et le désert bleuté tion, une journée dans les mo- au Proche-Orient et parlant l’arabe aussi bien (16 jours, 13 000 F) de Tagant à l’Adrar ; Club du Damaraland, plus arbustif et rocheux. Les nastères coptes. A Louxor, en que le français, Denis Elant, créateur d’Oriensce. Aventure (01-44-32-09-30) et Allibert voyagistes s’y pressent, dont Esprit d’aventure sus, découverte inédite de On peut cheminer un mois dans le Sahara (01-40-21-16-21) s’émeuvent de la précarité des (01-53-73-77-99) en un circuit de 10 jours (12 500 Thèbes et de sa région. Vient tunisien sans quitter les sables. Hommes et bibliothèques de Chinguetti menacées par les F) et Club aventure (01-44-32-09-30) en deux alors, en option, une croisière Montagnes (tél. : 04-76-66-14-43) distingue sables, tandis qu’Hommes et Montagnes et le itinéraires de 15 jours (12 900 F). Pour en savoir attrayante jusqu’à Assouan. Du randonnée chamelière (bagages portés par des Point Afrique parcourent le plateau de la plus, lire le hors-série d’Alpinisme & Randonnée 6 au 14 décembre, 10 600 F, en chameaux de bât) et méharée (chameau de Tagant, peu connu et sauvage. (avril-juin 1996) et l’Abécédaire des déserts pension complète ; croisière, du selle à disposition). Il propose de scinder la Les pilleurs sévissent dans le désert nigérien. S’y (Flammarion, 120 p., 59 F). 15 au 21 décembre, 4 000 F en traversée intégrale du grand erg oriental rendre comporte donc des risques. Au nord du chambre double. tunisien (28 février-30 mars, 14 500 F) en deux Tchad, le Tibesti, austère et volcanique, l’Emi Danielle Tramard ૽ Oriensce, 164, rue Jeanne-d’Arc,

DESSIN THIERRY DALBY DESSIN THIERRY 75013 Paris, tél. : 01-43-36-10-11. LeMonde Job: WMQ1311--0023-0 WAS LMQ1311-23 Op.: XX Rev.: 12-11-97 T.: 10:50 S.: 111,06-Cmp.:12,11, Base : LMQPAG 15Fap:99 No:0326 Lcp: 196 CMYK

AUJOURD’HUI LE MONDE / JEUDI 13 NOVEMBRE 1997 / 23 Pluie à l’ouest, éclaircies ailleurs 13 NOVEMBRE 1997 Oslo Stockholm LE CARNET Prévisions Moscou Ensoleillé LA PLUPART des régions bénéfi- L’après-midi sera souvent bien enso- vers 12h00 DU VOYAGEUR cieront jeudi d’un temps plus calme, leillé. Il fera de 8 à 10 degrés. légèrement plus frais. Cependant, Poitou-Charentes, Aquitaine, a INDONESIE. La pluie est tom- Peu une perturbation pluvieuse aborde- Midi-Pyrénées. – Les périodes en- Belfast nuageux bée, mardi 11 novembre, sur la ca- ra la façade atlantique et le Sud- soleillées du matin laisseront place Liverpool pitale indonésienne pour la pre- Dublin Ouest. l’après-midi à la grisaille. Elle s’ac- Varsovie Kiev mière fois depuis six mois, faisant Bretagne, pays de Loire, Basse- compagnera de pluies des Charentes espérer que la mousson, retardée Amsterdam Berlin Brèves Normandie. – Sur le Finistère, la à l’Aquitaine. La limite pluie/neige éclaircies par le phénomène climatique El grisaille s’imposera dès le matin et la remontera entre 1 500 et Londres Niño, aidera à éteindre les feux. 50 o Bruxelles pluie tombera tout l’après-midi. De 1 800 mètres. Il fera de 10 à 12 de- Prague Les aéroports qui étaient fermés l’intérieur de la Bretagne à l’ouest grés. Couvert sur les îles de Sumatra et Bornéo des pays de Loire, la pluie arrivera en Limousin, Auvergne, Rhône- Paris Strasbourg Vienne en raison des fumées provenant Budapest d’incendies (qui y brûlent tou- soirée. De la Basse-Normandie à Alpes. – La Savoie appréciera le re- Brume l’est des pays de Loire, le soleil fera tour du soleil. Ailleurs, il faudra se Nantes jours) ont été réouverts. La pluie Berne brouillard de belles apparitions en matinée, il méfier des bancs de brouillard mati- Bucarest est également tombée à Singapour s’éclipsera l’après-midi. Il fera à naux. L’après-midi sera agrémenté Lyon Milan et en Malaisie, où, pour la pre- peine 10 degrés. de belles éclaircies. En Limousin, les Belgrade Sofia Averses mière fois depuis trois mois, la Nord-Picardie, Ile-de-France, nuages prendront le dessus en soi- Toulouse Istanbul qualité de l’air est « bonne ». – Centre, Haute-Normandie, Ar- rée. Après quelques petites gelées (AP.) dennes. – En matinée, brouillards dans les vallées, il fera de 8 à 12 de- Rome Pluie a CROATIE. Pour la première fois parfois denses. Après la dissipation grés. Barcelone Naples depuis six ans, un train de voya- des brouillards, de belles éclaircies se Languedoc-Roussillon, Pro- 40 o Madrid geurs a franchi, mardi 11 no- dessineront. Il fera de 10 à 12 degrés. vence-Alpes-Côte d’Azur, Corse.– Lisbonne Athènes Orages vembre, la frontière croate à desti- Champagne, Lorraine, Alsace, Soleil. Seul le Languedoc-Roussillon nation de la Fédération de Bourgogne, Franche-Comté. – Le verra les nuages arriver l’après-midi. Séville Yougoslavie par la ligne ferroviaire Le vent d’ouest soufflera à 60km/h à destination de la Grèce et d’Is- début de journée se déroulera sous Tunis Neige les nuages de l’Alsace au Jura. Ail- entre la Provence et la Corse. Il fera Alger tanbul, fermée au début de la leurs, beaucoup de brouillard. de 14 à 16 degrés. guerre serbo-croate. – (Reuters.) Rabat 0o 10o 20o Vent fort

PRÉVISIONS POUR LE 13 NOVEMBRE 1997 PAPEETE 25/29 N KIEV 5/10 S VENISE 9/13 N LE CAIRE 15/25 S Ville par ville, les minima/maxima de température POINTE-A-PIT. 23/31 S LISBONNE 16/20 P VIENNE 5/11 P MARRAKECH 11/23 S et l’état du ciel. S : ensoleillé ; N : nuageux ; ST-DENIS-RÉ. 22/27 N LIVERPOOL 6/9 N AMÉRIQUES NAIROBI 15/23 C EUROPE LONDRES 5/10 N BRASILIA 20/26 P PRETORIA 17/23 P C : couvert ; P : pluie ; * : neige. AMSTERDAM 6/8 N LUXEMBOURG 2/5 C BUENOS AIR. 15/23 C RABAT 12/22 C FRANCE métropole NANCY 1/9 S ATHENES 15/19 S MADRID 5/15 N CARACAS 25/28 N TUNIS 11/17 P AJACCIO 9/17 S NANTES 3/12 N BARCELONE 9/16 S MILAN 8/14 S CHICAGO -3/2 C ASIE-OCÉANIE BIARRITZ 7/14 P NICE 9/14 S BELFAST 3/6 C MOSCOU 4/6 C LIMA 16/25 C BANGKOK 25/34 S BORDEAUX 5/11 P PARIS 3/9 S BELGRADE 8/18 S MUNICH -2/7 C LOS ANGELES 14/17 P BOMBAY 26/33 S BOURGES 2/10 S PAU 5/11 N BERLIN 3/6 C NAPLES 11/16 P MEXICO 9/21 S DJAKARTA 26/32 N BREST 5/11 P PERPIGNAN 8/17 S BERNE 2/5 C OSLO 1/4 C MONTREAL -5/-3 S DUBAI 22/28 P CAEN 6/10 S RENNES 3/11 N BRUXELLES 4/7 N PALMA DE M. 9/19 N NEW YORK -1/4 N HANOI 25/29 C CHERBOURG 5/11 S ST-ETIENNE 2/10 S BUCAREST 4/14 C PRAGUE -2/6 C SAN FRANCIS. 12/15 P HONGKONG 23/28 S CLERMONT-F. 1/11 S STRASBOURG 1/8 S BUDAPEST 8/14 P ROME 11/15 N SANTIAGO/CHI 5/18 S JERUSALEM 14/23 S DIJON 1/9 S TOULOUSE 6/13 N COPENHAGUE 5/7 C SEVILLE 14/21 N TORONTO -3/3 C NEW DEHLI 10/24 S GRENOBLE 0/9 S TOURS 3/11 S DUBLIN 4/9 C SOFIA 6/15 S WASHINGTON -3/5 C PEKIN 3/11 S LILLE 3/8 S FRANCE outre-mer FRANCFORT 3/6 C ST-PETERSB. 0/7 S AFRIQUE SEOUL 7/13 C LIMOGES 3/8 S CAYENNE 23/32 S GENEVE 3/7 C STOCKHOLM 5/8 P ALGER 9/20 N SINGAPOUR 27/31 C LYON 3/10 S FORT-DE-FR. 25/31 S HELSINKI 1/9 N TENERIFE 15/20 N DAKAR 25/30 C SYDNEY 16/26 N MARSEILLE 7/14 S NOUMEA 21/27 C ISTANBUL 13/19 S VARSOVIE 6/13 P KINSHASA 23/27 P TOKYO 15/22 P Situation le 12 novembre à 0 heure TU Prévisions pour le 14 novembre à 0 heure TU

JARDINAGE Si l’arbre ne cache pas la forêt, il peut cacher la maison PETIT arbre deviendra grand. fernale... que des lecteurs du cines étalées en surface près d’un voire catastrophique, s’il s’agit soient faites régulièrement et de les racines au frais. Mais n’y plan- Cette maxime est trop souvent Monde ont hélas ! vécue. Planter haut mur aveugle pour le cacher. Si d’un grand résineux ou d’un grand façon douce, et non à la tron- tez jamais un châtaignier, il aurait ignorée par les jardiniers débu- un arbre exige de prendre en la construction est ancienne, par feuillu qu’il ne faudrait jamais çonneuse quand le sujet trop en- tôt fait de succomber. tants, qui éprouvent toujours quel- compte plusieurs paramètres. L’ex- exemple un assemblage de pierres planter à moins de 50, voire combrant est brutalement réduit Les arbres structurent un jardin, que difficulté à se figurer l’en- position détermine l’ombre portée, à la chaux aérienne ou au plâtre 100 mètres d’une habitation : des deux tiers. Les marronniers peuvent le faire paraître plus grand combrement d’un arbre adulte. la nature du sol élimine de facto gros, elles occasionneront irrémé- adulte, un cèdre de l’Himalaya, du commencent alors à pourrir. Nous qu’il n’est s’ils sont judicieusement Elle est minimisée dans de nom- certaines espèces, l’encombrement diablement de graves désordres Liban ou de l’Atlas, un hêtre en connaissons qui, après leur choisis et proportionnés à la taille breux catalogues de pépiniéristes imposera l’endroit où l’arbre sera dans la maçonnerie. pourpre, un châtaigner, un mar- deuxième élagage, ont laissé de la maison et au paysage envi- dont les indications de hauteur installé sur le terrain. Avant de planter, il faut donc ronnier, un chêne atteignent ou dé- s’écouler des dizaines de litres ronnant. D’une façon générale, sont loin de correspondre à la réa- bien réfléchir à l’emplacement passent 20 mètres de hauteur et d’eau de la crevasse formée en plus on s’éloigne d’une petite mai- lité. Ainsi, il n’est pas rare de voir, SAVOIR GARDER SES DISTANCES comme à l’orientation. Installé face leur envergure parfois plus du haut de leur tronc. Cinq ans plus son et plus les arbres peuvent être plantés à quelques mètres des mai- Quelques règlements pour au soleil, devant une façade de double. tard, leur tronc est pourri du haut imposants, plus on s’en approche sons neuves qui surgissent de la commencer. Tout arbre destiné à maison, un arbre fera... de l’ombre Aucun de ces arbres ne peut être jusqu’en bas, et, s’ils ne sont pas et plus ils devront être choisis en terre à blé des lotissements cam- dépasser 2 mètres de hauteur (tout à la maison. Agréable, voire indis- contenu par la taille. Ce n’est pas le encore morts, ils deviendront dan- fonction de la forme générale de pagnards, un cèdre, deux ou trois arbre les dépasse...) doit être plan- pensable dans le Midi, désespérant cas du tilleul et du platane qui ac- gereux quand ils offriront de la l’habitation. sapins, un saule pleureur, un ma- té à plus de 2,5 mètres de la « fron- dans les régions peu ensoleillées, ceptent les coupes pourvu qu’elles prise au vent. Cette règle-là, loin d’être admi- gnolia et une cépée de bouleaux, tière » séparant deux propriétés. nistrative, obéit à la géométrie. sur une parcelle qui n’excède pas Cette obligation ne peut être STRUCTURE DU JARDIN C’est ainsi qu’une maison basse et 500 mètres carrés. contournée, elle doit même être Soixante sujets d’exception La nature du sol est également trapue appellera des arbres colon- Les désagréments viendront considérée comme un minimum. déterminante. Un sol peu épais sur naires près d’elle et qu’une maison vite : le saule pleureur fait trop Planté si près du jardin du voisin, Arbres géants, arbres sacrés, arbres sauvages, arbres sculptés par la roche interdit de planter tout haute et étroite sera embellie par la d’ombre, ses racines irrémédiable- un grand arbre au port étalé aura l’homme, arbres odorants, arbres solitaires, arbres en topiaires, arbre ayant une racine pivotante cime arrondie d’un petit arbre lé- ment attirées par les drains et les tôt fait de ne lui apporter que des arbres à feuilles, arbres fleuris, arbres reliques et arbres ruines, (le chêne, par exemple). Un sol gèrement moins haut qu’elle. En la plateaux bactériens des puisards, nuisances : feuilles mortes, ombre, arbres de la liberté et arbres en pleurs, arbres rampants et arbres marneux ne conviendra pas non respectant, on ne fera aucune faute s’y engouffrent, les obstruant ou racines vagabondes, branches sur- tordus : Thomas Pakenham est allé à la rencontre de soixante plus au chêne et à tous les arbres de goût, et, pour peu qu’on plante les faisant éclater ; le cèdre pous- plombant son terrain, etc. Quand arbres remarquables qu’il a photographiés et dont il conte l’his- aimant les terres acides. Un sol très cet arbre là où il ne bouchera ni sant moins vite dépérit ainsi que le un bouleau, un aulne, un cyprès de toire avec l’élégance et la sagesse de celui qui sait, en voyant humide ne déplaira pas aux ma- gouttières ni canalisations et là où magnolia qui, en plus, souffre Provence, un eucalyptus pourront chaque sujet, imaginer le monde d’hier. Parmi les dizaines de livres gnolias, ni aux bouleaux (très il ne gênera pas les voisins, il y a d’être planté dans de la terre de être plantés, leur port étroit et le qui sortent chaque mois et traitent de la nature, celui-ci se dis- adaptables), encore moins aux toutes les chances du monde pour remblai tassée par les chenilles de peu d’ombre qu’ils provoquent tingue. aulnes et aux aubépines, aux frênes que, dans un siècle, il fasse encore la pelle mécanique qui a servi à n’entraîneront aucune déclaration ૽ Rencontres avec des arbres remarquables, de Thomas Pakenham, tra- et aux saules, aux liquidambars et l’admiration de tous. creuser les fondations... de guerre. De la même façon, il ne duit de l’anglais par René Savriew. Jean-Claude Lattès, 186 pages, nom- peupliers, ni aux cyprès chauves, ni Arrêtons là cette description in- faut pas planter un arbre aux ra- breuses photographies en couleurs. 250 F. aux eucalyptus, qui aiment avoir Alain Lompech

Ł SOS Jeux de mots : o o MOTS CROISÉS PROBLÈME N 97251 3615 LEMONDE, tapez SOS (2,23 F/min). BRIDGE PROBLÈME N 1762

123456789101112 développement des cultures. Posses- ENCORE UN TOP pris avec l’As de Trèfle, il a fait l’im- carte, l’Américain Mathew Grano- sif. – 7. Au début de l’Europe. Peuple POUR TINTNER passe au Roi de Carreau et tiré l’As vetter a envoyé un coup authen- I du Cameroun. – 8. Donne du rythme Il y a quelques années, le cham- de Carreau (pour défausser le 2 de tique réussi il y a quelques années à la poésie. – 9. Brille sur le Nil. Chez pionnat de France par paires Ver- Trèfle) et a joué le 9 de Pique pour par Vic Mitchell. II un cabot. Ancienne capitale du meil a été gagné par deux Cannois, le Valet et le 7, puis il a réalisé l’As Roussillon. – 10. Volubile et ram- Léon Tintner et André Berr. Voici de Pique (pour défausser le 6 de ࡕ 9 4 III pante. Prépare les techniciens pour cette donne où notre « vieux Trèfle). Il a continué avec le 2 de ज 10 9 7 demain. – 11. Un groupe de citoyens Lion » a fait deux levées de mieux. Pique coupé par le 2 de Cœur. En- छ A R V 10 2 IV bien structuré. – 12. Des prises faites Mais la défense aurait pu éviter suite il a joué le 3 de Carreau et Est ࡔ A R 2 en dehors du studio. avant la fin d’étouffer sous ses crut bon de jeter le 10 de Pique. ࡕ A 8 7 6 5 N ࡕ D 10 3 2 V griffes. Sud a coupé avec le 5 de Cœur et a ज R OEज V 8 6 5 4 2 Philippe Dupuis rejoué le 5 de Pique coupé par le 3 छ 9 8 6 4 Sछ 7 VI ࡕ 9 de Cœur. Enfin Tintner a infligé ࡔ 9 7 6 ࡔ 4 3 SOLUTION DU No 97250 ज A 4 3 2 une nouvelle dose de Carreau à ࡕR V VII छ A D V 5 3 Est, mais cette fois Est, au lieu de ज A D 3 HORIZONTALEMENT ࡔ V 6 4 défausser son dernier Pique, a dé- छ D 5 3 VIII I. Egocentrique. – II. Xénon. Huns. ࡕ 7 3 N ࡕ R 10 8 6 4 cidé de couper... avec le Roi de ࡔ D V 10 8 5 – III. Tocantes. Eco. – IV. Elisabeth. It. ज – OEज R V 8 7 6 Cœur, complétant ainsi son as- IX Ann. : S. don. Tous. vuln. – V. Nias. Suiffé. – VI. Sélect. Dé. Or. – छ R 10 9 6 2 Sछ 7 4 phyxie car il n’a plus fait d’atout : VII. Irénisme. Tri. – VIII. Be. TVA. ࡔ R D 8 7 5 3 ࡔ 9 Sud Ouest Nord Est X ज A 4 छ D ࡔ V Trams. – IX. LSD. Er. Totem. – X. ࡕA D V 5 2 ज V 8 7 5 1 SA passe 6 SA passe... URSS. Emèse. ࡕ V ज D 10 9 ज D 10 9 5 Ouest a entamé le 9 de Carreau, et HORIZONTALEMENT VERTICALEMENT छ 8 il s’agit d’imaginer comment Mit- I. Les aiguilles sont pour elle un 1. Les aiguilles sont pour eux un VERTICALEMENT Est, après le Roi de Cœur, a été ࡔ A 10 2 chell a pu gagner ce PETIT CHE- moyen. – II. Redistribution hasar- but. – 2. Difficile à trouver. Difficile à 1. Extensible. – 2. Geôlières. – 3. obligé de rejouer atout, et Sud a LEM A SANS ATOUT ? deuse. Un point qui semble nous atti- convaincre. – 3. Difficile de s’en pas- Onciale. Du. – 4. Coassent. – 5. Enna. Ann. : S. don. Pers. vuln. fait le reste : il a pris le 9 de Cœur, rer dans le ciel. – III. Plus faciles à ran- ser. Met au niveau. – 4. Un bon plan Cives. – 6. TB. Tsars. – 7. Tuées. – 8. puis il a coupé le Valet de Pique Note sur les enchères Sud Ouest Nord Est ger. Vient d’avoir. – IV. Se jette dans le pour les épargnants. Arme primitive. Studette. – 9. Ih. Hie. Rom. – 10. Que. avec... l’As de Cœur sur lequel Est a L’enchère de « 6 SA » de Nord 1 ࡕ 2 SA contre passe Rhin. L’erbium. Un beau fromage. – – 5. Met en beauté. Peut prendre la Tâte. – 11. Unciformes. – 12. Esoté- sous-coupé, puis, quand le mort a a le grand mérite de la simplicité passe 3 ࡔ 3 छ passe V. Bien arrivées. Pas très sérieux au pose. Dans le Nord. – 6. Favorise le risme. joué la Dame de Carreau (ou le Va- car avec la longue de cinq cartes 3 ज passe 4 ज contre travail, il ne manque pourtant pas de let de Trèfle), Est a coupé et Sud a (1 point de distribution), la goût. – VI. Trouve son emploi à Noël. Ouest ayant entamé le Roi de surcoupé et a encore fait la Dame concentration des honneurs à Car- Colère à l’envers. – VII. Petit patron. Trèfle, comment Tintner, en Sud, de Cœur, la douzième levée ! reau (1 point) et les plus-values des Lingot de métal. Fin de série. – VIII. a-t-il joué QUATRE CŒURS deux As Roi (1 point la main vaut SANS HÉSITATION Vaut un million de millions quand il contrés ? 18 points), elle justifie son annonce est devant. Juste, il est sans excès. – Dans un concours où Bols, la li- sans fournir d’indications aux ad- IX. Sans force et sans éclat. Gar- Réponse queur hollandaise, demandait à versaires. dienne de la paix. – X. Pouvoirs féo- Tintner a aussitôt mis en marche quelques champions de nouvelles daux toujours en application. une navette infernale ! Après avoir recettes pour améliorer le jeu de la Philippe Brugnon LeMonde Job: WMQ1311--0024-0 WAS LMQ1311-24 Op.: XX Rev.: 12-11-97 T.: 09:37 S.: 111,06-Cmp.:12,11, Base : LMQPAG 15Fap:99 No:0327 Lcp: 196 CMYK

24 CULTURE LE MONDE / JEUDI 13 NOVEMBRE 1997

CINÉMAPour son quinzième vraies ou fausses, des protagonistes dialogues donne à l’ensemble une son dernier film. Ils livrent pour le Resnais (Nuit et Brouillard) et de long-métrage, On connaît la chan- du film, et celles qu’on (se) raconte légèreté joyeuse et féerique. Monde leur point de vue sur le ciné- Lanzmann (Shoah). b LES AMA- son, Alain Resnais a signé une ré- pour s’accommoder d’une existence b TROIS ACTEURS fétiches du ci- ma perfectionniste d’Alain Resnais. TEURS, d’Alan Taylor, dépeint l’épo- jouissante méditation, où s’entre- invivable. La reprise de chansons néaste – Sabine Azéma, Pierre Arditi b AVEC DRANCY AVENIR, Arnaud de pée mélancolique et dérisoire de mêlent avec virtuosité les histoires, populaires qui se substituent aux et André Dussollier – participent à Pallières s’inscrit dans la lignée de trois truands minables. La question de vérité, en chantant de bon cœur On connaît la chanson. Alerte, comique, émouvant, le quinzième long métrage d’Alain Resnais offre la plus réjouissante des méditations sur la réalité et la fiction. Il joue avec finesse sur la manière dont chacun s’arrange avec l’existence pour la rendre un peu moins invivable

discrétion souveraine, une formi- Film français d’Alain Resnais. dable liberté. Elle éclate dans la Avec Sabine Azéma, André Dus- séquence finale, réunissant tous sollier, Jean-Pierre Bacri, Agnès les protagonistes dans un « pot- Jaoui, Pierre Arditi, Lambert pourri » où le réel et le factice, Wilson, Jean-Paul Roussillon, l’intérieur et l’extérieur, le bur- Nelly Borgeaud, Jane Birkin. lesque et le tragique cessent d’être (2 heures.) des binômes formels pour devenir les variations infinies de la vie Lecteurs du Monde, habitants elle-même. Dans le grand appar- du monde, réjouissez-vous ! Si tement peuvent flotter de lumi- toutes les nouvelles ne sont pas neux fantômes, méduses de ces bonnes, du moins avez-vous la grands fonds humains habités chance de vivre à l’époque où il d’un fretin d’émotions, de pul- est possible de découvrir André sions et de phobies. Dussollier en garde républicain à Avec cette séquence d’apo- cheval chantant Vertiges de théose, Alain Resnais revient vic- l’amour avec la voix de Bashung. torieusement sur le final de ce Et cela console de nombre d’ava- grand film générateur de malaise, nies, soucis et déconvenues. I Want to Go Home, dont On Comme, d’ailleurs, la totalité du connaît la chanson serait le double quinzième long-métrage d’Alain heureux. Ce bonheur naît de Resnais, dont le premier enjeu est l’horlogerie de précision de la non pas de « distraire », au sens construction scénaristique, de la méprisant du mot, mais de jouer jubilation communicative des en finesse et avec humour sur la comédiens, de la gamme nuancée manière dont chacun s’arrange des formes, des coloris et des lu- avec l’existence, pour la rendre un mières. Elle construit un assorti- peu moins invivable. Bref, dont on ment de points de vue qui s’en- (se) raconte des histoires. chaînent à une telle vitesse que le Raconter des histoires sans pré- phénomène devient aussi invisible juger si elles sont « vraies » ou que le défilement d’une succes- « fausses », c’est depuis quarante- sion d’images fixes sur un écran. cinq ans le métier d’Alain Resnais. Mais ce bonheur n’empêche pas Et dès les séquences d’ouverture, SYGMA/RANCINAN les interrogations sur lesquelles le plaisir du spectateur est là, dans Alain Resnais et Sabine Azéma sur le tournage d’« On connaît la chanson ». Resnais sans cesse remet son ou- l’élégance fluide de ce récit aux vrage. multiples personnages, où on per- désinvolte, le film s’ouvre sur le d’appartements à vendre, dans ce tut ambivalent de ces refrains ar- après contrepoint, qui lui permet Dans ce tourbillon, c’est tou- çoit d’emblée les infinies combi- contraste entre la voix enjouée de trafic des sentiments, des discours chiconnus qui expriment et enfer- de faire venir (par le train) Jane jours le statut de la vérité qui est natoires en un libre jeu d’assem- Sabine Azéma et une image de et des décors, la place singulière ment à la fois le plus intime de ce Birkin afin d’engueuler l’un des mis en question – comme il l’était blages, d’échappements et de croix gammée, minuscule instant que Resnais attribue au hasard, ni que chacun ressent, a ressenti, coscénaristes du film (Bacri, qui à Hiroshima, en Algérie (Muriel recompositions. de reconstitution qui aussitôt en- souverain ni utilitaire, mais ressentira. joue son mari) : « Pourquoi tu veux était, déjà, une comédie musicale traîne un saut dans le temps – et « force de proposition », ouver- La formidable réussite du film toujours faire croire à tout le monde très particulière), à travers la fi- LÉGÈRETÉ JOYEUSE dans le régime de la fiction. Pre- ture sur les possibles de la fiction. est d’être de plain-pied avec cette que tout va bien et que tu contrôles gure à triple fond de Stavisky ou Depuis le temps que ce cinéaste mière volte d’une histoire qui ne On retrouve, bien sûr, une mé- trivialité, sans un gramme de tout ? » Tu te prends pour un ci- sous le microscope psychomoteur travaille sur ce qui fait vivre un cessera plus d’en inventer, de ditation sur les apparences, leurs condescendance, et dans la cri- néaste-marchand de soupe holly- du professeur Laborit dans Mon personnage, un récit, un imagi- toute nature. illusions mais aussi leur réalité, re- tique réjouie et exigeante de cette woodien ? oncle d’Amérique. Les histoires naire, il a acquis une virtuosité in- Le sens du récit, qui va légitimer nouvelée par le subtil usage de ces vision typée, et si aisément conso- qu’on raconte, les statuts de la vé- comparable dans la narration : les parcours entrecroisés de sept fragments de tubes (d’Ouvrard à latrice et aveuglante, des compor- AISANCE SANS COMPLAISANCE rité et ce qu’en font les individus bien plus que le recours à de nom- personnages principaux (chacun Hallyday, de Dalida à Jonasz) qui, tements – quand l’image du bon- Pas Resnais, en tout cas, trop et la collectivité : regardez vers la breuses chansons populaires, c’est précisément dessiné, intéressant, à de multiples reprises, viennent heur ressemble à une publicité conscient des dangers de la vir- cour d’assises de la Gironde, par cette légèreté joyeuse qui incite au émouvant, amusant à sa façon se substituer aux dialogues. Pour pour la chicorée. C’est tout le pa- tuosité sans conscience. Une exi- exemple, si vous croyez que c’est rapprochement avec la comédie particulière) est bien celui d’Alain l’immédiat enchantement du radoxe fécond du cinéma assu- gence inquiète hante sans cesse un jeu gratuit, ou un aimable musicale. Resnais : on le retrouve intact sur spectateur, évidemment. Mais mant les termes antinomiques cette féerie, qui fait songer à Mon- exercice de style. Si, embarqué sur « Virtuosité », « légèreté un scénario d’Agnès Jaoui et Jean- aussi pour dire plus vite, et avec (oui, antinomiques – quiconque taigne adapté par Minnelli. L’ai- les ailes enchanteresses de son joyeuse » : il ne faudrait pas pour Pierre Bacri, avec la même délica- davantage d’échos, « Je t’aime », dit le contraire n’est que vil déma- sance sans complaisance de la vaudeville, vous croyez qu’Alain autant supposer que tout est rose tesse précise que lorsque Duras, « Ne me quitte pas » ou «Je me gogue) de sa définition : un art po- narration permet à la mise en Resnais n’est plus l’auteur de Nuit et idyllique dans On connaît la Cayrol, Semprun ou Robbe-Grillet sens seul et malheureux » : puis- pulaire. C’est toute la modestie de scène, parvenue désormais chez et brouillard. chanson. Comme pour désamor- signaient ses scripts. On retrouve, sance et limites du cliché, justesse la position construite par Resnais, ce cinéaste, dont on admirait jadis cer d’emblée une approche trop donc, au fil des rues de Paris et et superficialité des rengaines, sta- scène après scène, contrepoint les mouvements d’appareil à la Jean-Michel Frodon Trois histoires de rencontres, trois regards d’acteurs sur un cinéaste hors norme ANDRÉ DUSSOLLIER chez lui. Resnais est un homme qui l’image de ces chansons, comme son histoire, n’avait jamais eu le « Alain Resnais m’avait proposé s’intéresse à tout, qui a une quelque chose de léger, sans droit d’être un enfant. Alors il s’est un petit rôle dans Stavisky, au mi- énorme curiosité pour les choses, drame, avec des personnages de la rattrapé en quelque sorte, au point lieu des années 70, mais malheu- et cette caractéristique se ressent vie quotidienne que la mise en que tous les jeunes cinéastes fran- reusement j’avais d’autres engage- chez le cinéaste, qui possède cette scène sublime, et qui prennent çais de la nouvelle génération me ments. Quand l’offre s’est faculté de surprendre et de dé- tout à coup une dimension méta- semblent encore trop vieux pour représentée pour La vie est un ro- concerter, de toujours maintenir physique. » atteindre son niveau ! Toute son man, j’ai évidemment sauté sur en éveil l’intérêt du spectateur. (Sabine Azéma a tourné avec œuvre me paraît être d’ailleurs une l’occasion, en dépit du fait que » L’idée des chansons dans le Alain Resnais La vie est un roman, marche violente vers l’enfance. Ce c’était un rôle quasiment muet, film était exaltante mais pas évi- 1983 ; L’Amour à mort, 1984 ; Mélo, qui ne l’empêche pas, dans le cadre que je dois aussi à la suggestion de dente à interpréter. On avait la ten- 1986 ; Smoking, No Smoking, du travail, de faire preuve d’un ex- Fanny Ardant. Pour vous donner tation, quand le morceau partait, 1993 ; On connaît la chanson, traordinaire sens de la perfection, un exemple parmi cent autres de la de prendre le micro et de devenir 1997.) et d’un grand respect pour les ac- façon dont travaille Resnais, de Johnny Hallyday. En même temps, teurs. son perfectionnisme, je me sou- bien sûr, cela tenait de la jubilation PIERRE ARDITI » Comme souvent dans ses der- viens notamment d’une scène du enfantine. J’ai déjà vu pour ma part « J’ai rencontré Alain Resnais niers films, On connaît la chanson film où il y avait un plan de foule le film trois ou quatre fois, et je voici dix-sept ans, d’une curieuse traite des apparences. Je pense filmé par une caméra depuis un trouve que l’idée, a priori in- façon. Je me trouvais dans un ma- personnellement qu’il s’agit d’un

balcon. Il avait pensé à faire distri- congrue, fonctionne très harmo- SYGMA/RANCINAN gasin de chaussures avec ma film absolument tragique, je suis buer aux participants une feuille nieusement. En plus, c’est un film compagne et celle d’Alain Resnais, en tout cas sorti de la projection en sur laquelle étaient notés quel- bien de son temps, un constat de l’époque que je voulais être actrice, on se voit longtemps avant, on sort qui l’accompagnait. Ma compagne me disant que je venais de voir ques-uns des principaux événe- mal-être assez éloquent sur j’étais même très loin du cinéma, et ensemble, on fait le marché, on a mis deux heures à faire son choix, quelque chose d’horrible. Mais le ments de l’année 1920 pour ali- l’époque que nous vivons, où l’on ce film a été véritablement mon écoute de la musique, on parle, on et c’est finalement ma très grande film de lui qui m’a probablement le menter les conversations de cette ment à soi-même et aux autres premier grand choc cinématogra- échange nos idées sur le rôle. Alain patience qui a frappé son amie et plus marqué, en tant qu’acteur, foule, afin que le preneur de son dans une société qui nous de- phique. J’étais si bouleversée que est quelqu’un qui sollicite l’avis des l’a incitée à convaincre Resnais de c’est L’Amour à mort, qui a été une puisse, au passage, voler quelques mande d’afficher une image j’ai vu tous les autres ensuite. Je comédiens. En plus du scénario, on venir me voir dans un spectacle aventure humaine extraordinaire. mots qui soient en adéquation conquérante. » suis d’ailleurs incapable de dire le- lit aussi les œuvres des auteurs qui que je jouais à l’époque. La propo- Je suis devenu un homme qui avec l’époque. (André Dussollier a tourné avec quel de ces films m’a le plus mar- l’ont écrit. Bref, on nourrit le per- sition du rôle dans Mon Oncle pleure depuis ce film-là. Sans par- » Resnais travaille aussi beau- Alain Resnais La vie est un roman, quée, même si le premier que j’ai sonnage, tout ça vous remplit, d’Amérique est venue tout simple- ler de Mélo, qui est un cadeau ex- coup en amont. Il fait lire le scéna- 1983 ; L’Amour à mort, 1984 ; Mélo, tourné avec lui, La vie est un roman, vous habite. Ensuite vient l’étape ment de là. Mais je l’ai connu bien traordinaire pour un acteur. Ce que rio, rencontre chaque acteur en 1986 ; On connaît la chanson, a changé le cours de ma carrière, et du tournage. C’est un metteur en plus tôt en tant que spectateur, je retiens d’Alain Resnais et ce tête-à-tête, de sorte qu’on puisse 1997.) de ma vie aussi, parce que j’y ai scène rapide dans ses décisions, puisque j’ai vu L’Année dernière à dont je lui sais gré, c’est qu’il m’a librement évoquer tout ce qui nous laissé la jeune fille que j’étais. Mais très clair, qui ne vous saoule pas de Marienbad à l’âge de dix-sept ans. toujours considéré comme un ob- vient à l’esprit. Les répétitions ont SABINE AZÉMA ils m’ont tous profondément im- paroles. Il est capable aussi d’une C’était déjà, à l’époque, le cinéaste jet rare et précieux. C’est pour cela lieu la plupart du temps dans des « Il y a deux versions de ma ren- pressionnée parce que Resnais est très grande affection, non seule- français qui me fascinait le plus. que, si demain je dois ouvrir une décors et des conditions similaires contre avec Alain Resnais. Moi, je un très grand poète qui parvient à ment avec les comédiens, mais » La surprise a été d’autant plus porte dans un de ces films, j’irai vo- à ceux du tournage. Ainsi, lorsque crois qu’il a vu mon nom sur une nous émouvoir à chaque fois. avec toute l’équipe technique, tout grande, quand j’ai commencé à lontiers l’ouvrir. » le moment du tournage arrive, le affiche, et que sa consonance lui a » C’est un cinéaste qui cherche à le monde est traité sur un pied travailler régulièrement avec lui, de (Pierre Arditi a tourné avec Alain terrain est déjà largement déblayé. plu. Lui prétend qu’il a cherché à comprendre la vie sous toutes ses d’égalité. Et puis il cherche à sur- découvrir, derrière un metteur en Resnais Mon Oncle d’Amérique, On est en pays de connaissance, la me rencontrer parce qu’il m’avait formes et selon un mode de prendre. scène dont la réputation est asso- 1980 ; La vie est un roman, 1983 ; structure est préétablie, et on a vu rougir à l’écran. Choisissez celle connaissance à chaque fois nou- » L’interprétation des chansons, ciée à une certaine austérité intel- L’Amour à mort, 1984 ; Mélo, 1986 ; beaucoup plus de liberté dans le que vous préférez. Je travaillais au veau. Il nous ouvre des portes sur qui est en fait l’idée autour de la- lectuelle, quelqu’un qui est tout le Smoking, No Smoking, 1993 ; On jeu. De film en film, je reste tou- lycée Carnot quand, sur les le mystère du monde, et sur la quelle s’est construit le scénario, contraire de cela : juvénile, drôle, connaît la chanson, 1997.) jours très attentif à sa mise en conseils d’un ami, j’ai découvert mort aussi, qui rôde toujours dans était par exemple très excitante sur aimant profondément la vie. C’est scène, qui est à chaque fois origi- Muriel, dont on donnait une re- ses films. Le travail avec lui varie le tournage d’On connaît la chan- que Resnais, je me permets de le Propos recueillis nale, singulière. Rien n’est attendu prise. Je ne savais même pas à selon les films, mais généralement son. Je vois d’ailleurs le film à dire parce que je connais un peu par Jacques Mandelbaum LeMonde Job: WMQ1311--0025-0 WAS LMQ1311-25 Op.: XX Rev.: 12-11-97 T.: 09:00 S.: 111,06-Cmp.:12,11, Base : LMQPAG 15Fap:99 No:0328 Lcp: 196 CMYK

CULTURE LE MONDE / JEUDI 13 NOVEMBRE 1997 / 25 For ever Drancy Drancy Avenir. Hanté par la Shoah et par la disparition des derniers survivants, le jeune réalisateur Arnaud des Pallières signe avec ce premier long-métrage l’une des plus grandes œuvres consacrées au sujet

Nuit et brouillard se fonde sur l’art (Drancy Avenir), des enfants qui Film français d’Arnaud des Pal- du montage, où les images d’archi- jouent dans la neige ; et une caméra lières. Avec Aude Amiot. (1 h 24.) ves des traces de la barbarie nazie qui, en longs plans-séquences, conservent leur pouvoir d’édifica- prend le beau ciel vide à témoin, Un nombre important de films tion. Shoah est construit sur la pa- s’accroche aux murs d’une cité de sur la barbarie nazie, et plus récem- role et le corps de témoins directs banlieue, se poste au ras d’un nœud ment sur la Shoah, ont été réalisés du processus d’extermination des ferroviaire, ou glisse le long d’une depuis l’après-guerre. Si la majorité juifs. Adossé à ces derniers et réalisé eau calme et ombragée. d’entre eux présentent un intérêt par un cinéaste qui n’a pas vécu « L’esprit de l’homme contient tous indéniable du point de vue histo- cette période, Drancy Avenir est, en les possibles », dit une de ces voix. rique, ou de ce qu’on a scolairement un mot, le premier film sur la Shoah Telle est aussi, telle est surtout la désigné comme un « devoir » de conjugué au présent absolu, c’est-à- réussite exemplaire de Drancy Ave- mémoire, plus rares sont ceux qui dire tel que cet événement va dé- nir, qui au scandale absolu de l’ex- méritent d’entrer dans l’histoire du sormais s’inscrire dans la termination répond par celui de la

cinéma. Deux titres s’imposent à cet conscience des hommes. beauté du monde, qu’un panora- D.R. égard, deux bornes incandescentes Reste évidemment à savoir com- mique crépusculaire et élégiaque dans un paysage de cendres : Nuit et ment. De quoi dispose un jeune nous découvre. Comme dans For l’injonction du « souviens-toi », il mination. Tout mon film est ever Mozart de Godard, on pourrait TROIS QUESTIONS À m’est impossible d’avoir la mémoire construit sur ce principe. entendre ici cette citation de Ma- de ce que je n’ai pas vécu. La seule « Seul l’art a pouvoir de briser le cercle noel de Oliveira sur le cinéma : ARNAUD solution est de scruter le monde Ce projet vous tenait-il à cœur « Une saturation de signes magni- d’aujourd’hui pour rechercher les 3 depuis longtemps ? qui enferme l’extermination fiques baignant dans la lumière de DES PALLIÈRES traces de ce qui était hier. – Je pense que c’est le seul sujet. Si leur absence d’explication. » l’on prend au sérieux le fait que dans le dilemme du silence pieux Beaucoup de réalisateurs avant Comment s’est imposée la créer une œuvre d’art c’est poser J. M. 1 vous ont travaillé sur le thème 2 forme si particulière de votre une interrogation, alors on doit en ou de la banalisation obscène » de la Shoah. A quelle nécessité cor- film ? passer, en 1997, par l’extermination ૽ A partir du 16 novembre, au respond votre film ? – Il y a d’abord eu une rencontre lit- des juifs. Même si c’est un film Studio des Ursulines (10, rue des – La plupart des films que je connais téraire déterminante, celle de W ou pauvre en certitudes, du moins est-il brouillard (1956), d’Alain Resnais, et réalisateur français, non juif, Ursulines. 75005 Paris), toutes les sur l’extermination des juifs d’Eu- le Souvenir d’enfance, de Georges fondé sur l’idée que la seule mesure Shoah (1981), de Claude Lanzmann. n’ayant pas vécu cette période, et séances du dimanche (19 heures) rope reposent sur le devoir de mé- Perec, qui invente une figure pour de l’humanité, c’est notre inhuma- Il convient aujourd’hui, en pesant qui ne peut se prévaloir d’aucune et du lundi (20 heures) seront sui- moire. A mon sens, cela n’a pas été parler de l’extermination, qui ose la nité. Qui pense le contraire est cou- ses mots, d’y ajouter Drancy Avenir. expérience incarnée de l’anéantisse- vies d’un débat en présence du suffisamment retravaillé, dans le métaphore. C’est une voie détour- pable d’une innocence que j’aurais Car Arnaud des Pallières partage ment ? De rien, s’il s’en tient à un réalisateur, de l’équipe du film, et sens d’un lien de vie, par les gens de née qui fait qu’on peut lire ensuite tendance à qualifier de criminelle. » avec Resnais et Lanzmann une savoir acquis et à la visite de quel- d’invités, parmi lesquels Jacques ma génération. Je suis fondamen- Au Cœur des ténèbres, de Joseph question en l’espèce fondamentale : ques lieux muséifiés. De tout, si, par Rancière, Maurice Rajfus, Natacha talement concerné par cette ques- Conrad, et n’y voir paradoxalement Propos recueillis par que peut et que doit le cinéma ? Sa l’effet conjugué de la conscience et Michel et Sylvie Lindeperg. tion, mais je ne peux répondre à que cela : la permanence de l’exter- Jacques Mandelbaum réponse, citée par Jacques Rancière de l’art, il recompose l’univers à dans la revue Trafic (no 21, prin- l’aune d’une genèse qui serait le gé- temps 1997), est celle-ci : « Seul l’art nocide. a pouvoir de briser le cercle qui en- Drancy Avenir ne raconte pas à ferme l’extermination dans le di- proprement parler d’autre histoire lemme du silence pieux ou de la ba- que celle-ci, et pour cette raison ce nalisation obscène (...). Il s’agit de qu’il raconte ne se décrit pas. Dran- représenter une négation d’humanité, cy Avenir est une tentative philoso- de mettre donc une inhumanité en phique, poétique et évidemment ci- rapport avec une humanité. » nématographique de manifester Nulle part ailleurs que dans ces l’irradiation du monde par Ausch- trois films, c’est ce qui les unit pro- witz. Il y parvient par l’agencement fondément, on ne trouve une aussi superbement maîtrisé de signes dis- intense mise en relation du passé et parates et désynchronisés : des tex- du présent, au sens où ce dernier tes lus en voix off (Kafka, Benjamin, devient habité par l’absence. En Conrad, Antelme...), un extrait de même temps, les moyens d’y parve- film non advenu (Le Marchand de nir diffèrent d’une œuvre à l’autre Venise d’Orson Welles), un débat et permettent de souligner la singu- universitaire, une historienne de fic- larité de Drancy Avenir, qu’on peut tion, une petite-fille de déporté, un définir comme le film de la troi- appartement déserté, une berceuse sième génération. de Mozart, une station de tramway Une épopée de la maladresse Les Amateurs. Un portrait dérisoire de trois truands minables, incarnés avec talent

nu par sa femme, caissière dans un Film américain d’Alan Taylor. supermarché, Russ vit aux cro- Avec William Forsythe, Vincent chets de sa sœur et de son beau- Gallo, Adam Trese et Frances frère, policier rustre et soup- McDormand (1 h 32.) çonneux. Les trois héros, après leur échec, montent une autre Extérieur nuit. Deux ombres es- « opération ». Il s’agit de s’empa- caladent une clôture, une troi- rer du contenu du fourgon blindé sième fait le guet dans la rue. A qui emporte régulièrement deux pas de là, la vitrine d’une bi- l’argent du supermarché et qui jouterie étincelle discrètement. n’est conduit que par des vigiles Une ligne de basse souligne le sus- au seuil de la maison de retraite. pense de la situation. Les deux hommes forcent une porte avec SUR LA CORDE RAIDE un pied-de-biche et entreprennent Mené avec une nonchalance dé- de démolir un mur à coups de libérée, le récit va alors s’attacher masse. Le film Les Amateurs dé- aux préparatifs maladroits du bute par une tentative de hold-up hold-up, préparatifs constitués de sobrement filmée qui semble nous conversations absurdes et irréflé- plonger dans l’univers du film chies, tenues dans des cafés au noir. C’est un leurre. Les deux mépris de la plus élémentaire pru- « casseurs » débouchent dans la dence, et de tentatives calami- cuisine d’une pâtisserie, victimes teuses : achat de pistolets en plas- d’une erreur d’évaluation qui va tique, perçage nocturne du transformer le butin en beignets et radiateur du camion convoité. gâteaux à la crème en lieu et place Le film d’Alan Taylor se tient des pierres précieuses es- constamment sur la corde raide, comptées. entre un réalisme strict et quel- L’ouverture du film d’Alan Tay- ques touches grotesques (le beau- lor fait penser à la chute du Pigeon frère flic ne quitte jamais ses étuis de Mario Monicelli, comédie ita- à revolver même lorsqu’il est en lienne où le « casse » d’un coffre- maillot de corps), entre la dérision fort se muait in fine en pillage de et le pathétique, entre une facture réfrigérateur. Les références du hollywoodienne classique et une film sont, en fait, assez atypiques vision discrètement distante. Ce dans le cinéma américain d’au- qui fait tenir debout un projet a jourd’hui. Il s’agit, en effet, de priori aussi modeste, c’est sans l’adaptation de trois nouvelles doute l’attention accordée par le d’Italo Calvino. Aussi renvoient- cinéaste à ses personnages, rin- elles autant à une tradition ciné- gards sympathiques incarnés avec matographique « exotique » qu’à talent. William Forsythe et surtout une littérature du dérisoire et de Vincent Gallo, que l’on avait déjà l’ironie d’origine européenne. repéré chez Abel Ferrara (Nos fu- Tout l’intérêt des Amateurs ré- nérailles) et Claire Denis (US Go side dans le refus du spectaculaire. Home et Nénette et Boni), sont, en Les « braqueurs » malchanceux effet, remarquables. Il y a indis- sont trois traîne-lattes velléitaires, cutablement une mélancolie sin- chômeurs fauchés en quête du cère dans ce film, épopée du déri- gros coup qui leur permettra de soire condamnée à dépeindre des fuir une fois pour toutes leur pe- actions inéluctablement mala- tite ville de province. Sid est un cé- droites. libataire introverti qui vit seul avec ses deux chiens, Jerry est entrete- Jean-François Rauger LeMonde Job: WMQ1311--0026-0 WAS LMQ1311-26 Op.: XX Rev.: 12-11-97 T.: 09:00 S.: 111,06-Cmp.:12,11, Base : LMQPAG 15Fap:99 No:0329 Lcp: 196 CMYK

26 / LE MONDE / JEUDI 13 NOVEMBRE 1997 CULTURE

Les meilleures entrées en France % d'évolution La fréquentation continue d’être en hausse, et, sur Pa- nombre de par rapport ris, les salles affichent cette semaine plus de semaines NOMBRE à la semaine TOTAL Et vogue, joyeusement, 100 000 entrées supplémentaires par rapport à la se- FILMS d'exploitation ENTRÉES * D'ÉCRANS précédente depuis la sortie maine correspondante en 1996. Bean et Le Monde per- du continuent de caracoler en tête, frôlant la barre des 1 Bean 524 089 1 866 272 2 540 -56 % deux millions de spectateurs pour le premier, et des quatre millions pour le second. Les deux films perdent la nef des fous 2 Le Monde perdu 3 450 289 656 -63 % 3 906 572 néanmoins plus de la moitié de leurs spectateurs d’une semaine sur l’autre. The Full Monty continue d’afficher 3 The Game 1 350 277 352 350 277 des scores étonnants avec encore 265 000 spectateurs Mange ta soupe. Une comédie familiale noire dans une combinaison réduite de 220 salles, alors que ses concurrents disposent de 500 écrans ou plus. De à une lucidité écorchée quant à la 4 The Full Monty 3 265 596 220 -8 % 923 269 plus, le film ne perd que 8 % de ses spectateurs, signe Film français de Mathieu Amal- réalité de la folie qui s’avérera que sa carrière n’est pas prête de s’arrêter. ric. Avec Jean-Yves Dubois, mieux partagée qu’on aurait cru 5 Le Pari 4 242 400 500 -60 % 2 768 895 Parmi les nouveautés de la semaine, The Game réa- Adriana Asti, Jeanne Balibar, entre les membres de la tribu. Les lise un score honorable, malgré une critique très miti- Laszlo Szabo. (1 h 15.) plus dingues ne sont pas, évidem- 6 Copland 2 114 910 297 -49 % 375 371 gée, mobilisant 350 000 spectateurs attirés par le retour ment, ceux qu’on croyait. Mais de Michael Douglas à l’écran. Vive la République ! et Première scène presque fanto- surtout, au-delà des dérives et dé- 7 Le mariage de mon meilleur ami 6 87 569 280 -49 % 1 900 202 La Femme de chambre du « Titanic » (7 000 entrées dans 16 salles à Paris) sont des échecs cuisants. 100 % matique, où un homme jeune lires de chacun, on perçoit un vide, arabica, avec près de 40 000 spectateurs dans passe par un bel appartement en- une béance. 8 En chair et en os 2 71 500 149 -39 % 212 220 56 salles, réussit son entrée. Mais c’est surtout Hana-bi vahi de livres. Il évite l’occupante, Ce vide-là ne concerne pas seu- qui, avec ses 12 500 entrées dans seulement quatre une femme plus âgée qui, à son lement la famille du cinéaste ni les 9 Vive la République ! 1 58 860 123 58 860 salles à Paris, fait figure de phénomène. Soutenu par tour, l’esquive : ce déroutant ballet personnages qu’il campe. Il se fait une critique unanime, Kitano fait désormais partie de tourne court, sous le signe d’un sentir dans le mouvement d’un 10 100 % arabica 1 39 989 56 39 989 ces rares réalisateurs qui arrivent à attirer le public sur gag zinzin. Le type, qui voyage film lancé par le rythme endiablé leur simple nom. * période du mercredi 5/11 au dimanche 9/11 inclus beaucoup pour son travail, de pas- d’une partita de Bach au cours du- Source : Ecran total sage à Paris, a débarqué impromp- quel Mathieu Amalric fait montre tu chez sa mère, un sacré numéro : d’une « oreille absolue » quant à la DÉPÊCHES fofolle, abusive, folklo ou catas- justesse du ton de sa mise en Accord à l’amiable entre a Sony annonce, après une année faste marquée par le succès de trophique selon les humeurs, la scène. Cette justesse se manifeste, Men in Black et du Mariage de mon meilleur ami, la mise en chan- sienne et celle de son entourage. par exemple, par la brièveté de la tier de Houdini, sur la vie du célèbre illusionniste, que pourrait réa- Et, nonobstant, journaliste, écri- projection : indifférent à tout for- Disney et Jeffrey Katzenberg liser Paul Verhoeven avec Tom Cruise, Charlie’s Angels, adaptation vain, critique littéraire, spécialiste matage, le film s’arrête quand il le cinématographique de la série culte Drôles de dames, Endurance,de de l’Europe de l’Est. faut, devant une évidence qui a LA SOCIÉTÉ WALT DISNEY et l’ancien président de ses studios, Wolfgang Petersen, et Jumanji II. L’affaire se noue entre elle et lui. l’élégance du maître logicien – «ce Jeffrey Katzenberg, sont parvenus à un règlement à l’amiable par- a Le thriller I Know What You Did..., réalisé par le scénariste de Ce récit, habité de gags bizarres et dont on ne peut parler, il faut le tiel dans le procès en dommages-intérêts qui les opposait, ont an- Scream, conserve la tête du box-office américain avec près de 50 d’ombres inquiétantes, s’étendra taire ». noncé les deux parties lundi dans un communiqué commun. Jef- millions de dollars ( 290 millions de francs) de recettes en trois se- au père – divorcé, journaliste lui frey Katzenberg réclamait une partie des profits dégagés par les maines. Boogie Nights crée également l’événement et ramasse 9 aussi, portant sous ses bandages JUSTESSE DE TON films et spectacles télévisés qu’il avait produits pendant dix ans millions de dollars dans une combinaison de salles très réduite. Le les stigmates d’on ne sait quelle Cette justesse de ton donne à chez Disney. L’action en justice qu’il avait intentée en avril 1996 film, dont l ’action se déroule dans le milieu du cinéma porno- crucifixion – et à la sœur, qui dé- Mange ta soupe, par-delà les cro- chiffrait ces profits à 250 millions de (1,5 milliard de francs). Selon graphique dans les années 70, a suscité des critiques enthousiastes barque impromptu, de guingois et quis de figures hautes en couleur une récente estimation de l’hebdomadaire Time, ils auraient pu at- aux Etats-Unis. pas seulement parce qu’elle porte et les règlements de compte per- teindre 500 millions de dollars. a Isabelle Huppert devrait être la vedette de Wolfzeit, le pro- son bébé sur la hanche. Plusieurs sonnels, une vitalité du meilleur Les deux parties annoncent qu’elles « vont maintenant s’engager chain film de Michael Haneke, dont Funny Games avait été présenté évidences se font jour. Mange ta aloi. La mise en scène ne ruse ja- dans une nouvelle procédure pour déterminer la somme qui sera ver- à Cannes cette année. Il s’agira d’un thriller futuriste où un couple soupe est un « film à clés », avec mais avec les lubies de ses prota- sée à Katzenberg ». Le procès devait s’ouvrir le 18 novembre. quitte sa ville privée brutalement de toute son infrastructure. ses personnages inspirés de per- gonistes, ni n’abuse d’une position sonnalités du monde de la culture de pouvoir contre eux. Tout et de la presse. Mange ta soupe est, comme le jeu des comédiens, dans une large mesure, un récit lorsque chacun invente sa manière autobiographique. Mange ta soupe de défendre, jusque dans sa folie est une comédie de mœurs fami- mais sans l’y enfermer, son propre liale très drôle et très noire. Cha- personnage. Déjà identifié comme cun de ces aspects représente un un très bon acteur, Mathieu Amal- danger pour la première réalisa- ric s’offre ainsi une surprenante tion de Mathieu Amalric, chacun réussite pour ses débuts comme pouvait devenir une impasse – metteur en scène, en combinant ce dans le chic microcosmique, le qu’on espère le plus chez un débu- narcissisme ou la désinvolture. tant, une sincérité, une virulence La réussite du film tient à la ma- sans aigreur, et ce qu’on attribue nière dont il parvient à faire feu de d’ordinaire aux plus chevronnés, tous ces bois-là. Exorcisme per- une virtuosité qui permet les sonnel et portrait à la pointe sèche compositions complexes en gar- d’un milieu, le film est d’une irré- dant les apparences de la simplici- futable drôlerie. Pourtant, une té. Et tout ça, avec le sourire. tristesse y rôde, liée à une tragédie familiale ancienne, et plus encore J.-M. F. LES NOUVEAUX FILMS

a ACTRICES ment trop prévisible. Extasis peut Une jeune actrice de théâtre qui pourtant être vu comme une méta- prépare une audition importante phore sur une génération déchirée décide de s’imprégner totalement qui a rompu avec ses pères et garde du personnage qu’elle doit jouer, pourtant la nostalgie de leur auto- une grande tragédienne disparue. rité. J.-F. R. Elle rencontre successivement trois Film espagnol de Mariano Barroso. de ses anciennes élèves afin de Avec Javier Bardem, Federico Luppi. mieux appréhender le rôle. Actrices (1 h 29.) est la transposition d’une pièce de théâtre de Josep Benet i Jornet faite a ALIEN IV de la juxtaposition des rencontres Malgré de réels efforts pour revita- entre l’apprentie comédienne et ses liser une série qui en est à son qua- aînées. Ces face-à-face aboutissent trième volet, Jean-Pierre Jeunet, au portrait d’un personnage absent, réalisateur de Delicatessen et de La mais révélateur de rapports diffé- Cité des enfants perdus, n’arrive pas rents au théâtre. Le dispositif adop- à hisser Alien IV au niveau de ses té par le cinéaste Ventura Pons en devanciers. Le point de départ du vaut bien un autre, mais il n’aboutit scénario qui lui était mis entre les qu’à l’enfilage bavard de clichés sur mains était pourtant prometteur. A la grandeur et la servitude de la la fin de Alien III, l’officier Helen Ri- scène, et ne recule pas devant un pley réalisait qu’elle avait été fé- pathétique bon marché (le cancer condée par un alien et se suicidait frappe fort à propos une des prota- pour tuer le fœtus. Deux siècles gonistes). La mise en scène est plus tard, elle est ressuscitée par conformiste, chaque travelling sur- une équipe de généticiens qui signifiant, chaque moment impor- croisent son ADN avec celui d’un tant souligné par la musique. Bâille- alien, de manière à récupérer la ments garantis. J.-F. R. bête et à l’envoyer sur la Terre. Film espagnol (catalan) de Ventura Malgré cette astuce qui donne au Pons. Avec Rosa Maria Sarda, Nuria personnage de Ripley une dimen- Espert, Anna Lizaran, Mercè Pons. sion très intéressante, Alien IV n’ar- (1 h 30.) rive pas à s’affranchir des figures obligées de cette série. On a EXTASIS n’échappe pas à l’aspect jeu vidéo, Trois jeunes gens (deux garçons, où les personnages sont pourchas- une fille) en rupture avec la société sés par les méchantes bêtes et réus- tentent de monter un coup qui leur sissent, pour une partie d’entre eux, permettra de s’acheter le bar de par se réfugier dans une navette où leurs rêves. Il s’agit, pour l’un se trouve encore un alien. Mis à d’entre eux, de se faire passer pour part une très belle séquence sous- le fils d’un riche metteur en scène marine, Alien IV se révèle un film de théâtre, gagner la confiance de sans surprise et sans réelle origina- l’homme, trop heureux de retrou- lité. Samuel Blumenfeld ver l’enfant qu’il avait perdu de vue, Film américain de Jean-Pierre Jeu- et de piller son appartement de net. Avec Sigourney Weaver, Wynona fond en comble. Débutant comme Ryder, Ron Perlman, Dominique un polar anarchisant, Extasis se Pinon. (1 h 44.) transforme en duel psychologique. Le mensonge, les faux-semblants, a ON CONNAÎT LA CHANSON les tentatives de domination réci- Lire page 24 proques tissent les liens d’une rela- tion singulière, le jeune homme se a DRANCY AVENIR mettant, petit à petit, à éprouver Lire page 25 d’authentiques sentiments filiaux envers l’homme qu’il veut dépouil- a LES AMATEURS ler. A partir d’une idée originale, le Lire page 25 cinéaste a construit un film dont on peut regretter, en plus de l’anony- a MANGE TA SOUPE mat de la mise en scène, le déroule- Lire ci-dessus LeMonde Job: WMQ1311--0027-0 WAS LMQ1311-27 Op.: XX Rev.: 12-11-97 T.: 09:00 S.: 111,06-Cmp.:12,11, Base : LMQPAG 15Fap:99 No:0330 Lcp: 196 CMYK

CULTURE LE MONDE / JEUDI 13 NOVEMBRE 1997 / 27

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Avec la troupe du Théâtre Mariinski, « Boris Godounov » PARIS 20 h 30, les 12, 13, 14 et 15. Tél. : 01-42- 74-22-77. 95 F. Compagnie Quat’zarts David Patrois Quintet A Fuego lento Le vibraphoniste David Patrois, ancien de Catherine Berbessou co-leader de l’ensemble Air avec Eric retrouve sa dimension de drame populaire Quand une chorégraphe de danse Lohrer, dirige un quintette où l’on re- contemporaine tombe amoureuse du trouve le saxophoniste Sylvain Beuf, le tango et des beaux Argentins, cela guitariste Frédéric Faverel, le contre- Valéry Gergiev donne la version initiale de l’œuvre de Moussorgski à Paris donne A Fuego lento, une très jolie bassiste Christophe Wallemme et le pièce dont la figure principale reste batteur Benjamin Henocq. Soit un ras- La troupe du Théâtre Mariinski, l’ancien Kirov deste Moussorgski. Le chef Valéry Gergiev a ments depuis sa création en 1874. Les décors bien entendu « collé/serré/glissé ». Ça semblement de jeunes gens modernes, de Saint-Pétersbourg, est à Paris pour quatre choisi de donner la première version de cette sont désuets, mais l’orchestre et les chœurs re- parle des relations entre les hommes solistes aussi à l’aise dans les classiques représentations de Boris Godounov, de Mo- œuvre, qui a connu de nombreux bouleverse- marquables. et les femmes, sans fioritures, direct, du jazz que dans ses options plus aven- avec une inversion du machisme par- tureuses. fois assez plaisante. Au duc des Lombards, 42, rue des Lom- souffle, avec une précision halluci- musicale radicale, résolument no- térisées globalement plutôt qu’à Les Abbesses (Théâtre de la Ville), 31, bards, 1er. Mo Châtelet. 22 heures, le 12. BORIS GODOUNOV, de Modeste nante décuplée par la sécheresse de vatrice en ce qu’elle n’appuie ja- travers chacun des personnages, rue des Abbesses, 18e. Mo Abbesses. Tél. : 01-42-33-22-88. 80 F. Moussorgski, drame populaire l’acoustique du Théâtre des mais sur une quelconque dimen- scènes, tableaux qui se succèdent en quatre parties et sept ta- Champs-Elysées, à la tête d’un or- sion héroïco-épique, une mise en sans baisser de rideau dans une bleaux, avec Vladimir Vaneïev chestre qui n’accuse pas la moindre scène réduisant les individualités à conception du temps ramassée qui Publicité (Boris Godounov), Zlara Boulyt- faiblesse et termine sa prestation un plus petit dénominateur décuple la force de l’ouvrage. Les cheva (Fiodor, son fils), Anna dans le même état de fraîcheur commun qui les écrase sous le chanteurs eux-mêmes se coulent Netrebko (Xénia, sa fille), Olga qu’au début. D’un orchestre beau- poids du destin et un chœur incar- dans cette perspective d’ensemble : Markova-Mikhaïlenko (la Nour- coup plus fidèle par ses sonorités nant le peuple ne renvoie enfin cet aucun ne brille par un tempéra- rice), Konstantin Ploujnikov (Le franches que les couleurs somp- opéra vers le drame populaire vou- ment scénique particulier ; aucun Prince Chouïski), Alexandre Mo- tueuses de la Philharmonie de lu par le compositeur. n’expose une voix exceptionnelle. rozov (Pimène), Evgueny Aki- Vienne que dirigeait le même chef, Mais l’aisance musicale et drama- mov (l’Innocent), etc., Orchestre à Salzbourg cet été, dans la mise en PROFESSIONNALISME tique de chacun des protagonistes et chœur du Théâtre Mariinski scène de Wernicke. Que voit-on sur scène ? Un de cette représentation a quelque (ex-Kirov), Valery Gergiev (direc- Il se pourrait d’ailleurs que l’or- unique décor, d’une banalité dé- chose d’admirable en soi, qui fait tion). Alexandre Adabashian chestre et les chœurs, que le chef suète, grands rideaux délabrés, ar- passer au second plan un travail (mise en scène). Igor Makarov d’orchestre lui-même soient la matures métalliques figurant les théâtral qui ne devient intéressant (décors). Igor Ivanov (costumes). pierre angulaire d’une représenta- bulbes du Kremlin, escaliers, tri- que parce qu’il est incarné par un Vladimir Loukassevitch (lu- tion dont ils transcendent mise en bunes de bois, tables, bancs éclai- collectif impressionnant de profes- mières). Théâtre des Champs- scène, décor, et lumières – ils font rés à l’ancienne avec des poursuites sionnalisme. Elysées, le 10 novembre. Pro- penser à un vieux spectacle monté et des lampes de couleur. C’est Pointe également le sentiment chaines représentations les 12, 15 sans un sou vaillant. Voire que la dans cet espace que les chanteurs d’assister aux derniers feux d’un et 16 novembre, à 19 h 30 ; le 16, à confrontation entre une lecture évoluent au cours de scènes carac- système de production collectif, qui 15 heures. Durée du spectacle : 2 a perduré plus longtemps qu’ail- heures, sans entracte. Tél. : 01- leurs en Russie pour des raisons 49-52-50-50. 15, avenue Mon- Une œuvre maintes fois révisée, corrigée, réorchestrée politiques. L’entrée de ce pays dans taigne, Paris-9e . Mo Alma-Mar- l’économie de marché, l’absence de GUIDE ceau. De 190 F à 690 F. Places dis- Entre octobre 1868 et décembre 1869, Moussorgski a composé une subventions importantes versées ponibles à tous les prix le 16 ; première version de Boris Godounov. Refus du comité de lecture des par l’Etat au Mariinski rendent de reste des strapontins pour le 12 théâtres impériaux de Saint-Pétersbourg. En juin 1872, le composi- plus en plus difficile le maintien FILMS NOUVEAUX Ensemble vocal Michel Piquemal et quelques places pour le 15. teur soumet une nouvelle version de l’œuvre, sans la scène de l’In- d’une troupe de grande qualité Œuvres de Brahms. Mendelssohn. nocent et augmentée de l’acte polonais dont la musique est plus po- dans cet opéra – et dans tous ceux Actrices Bruckner. Liszt. Jean Guillou (orgue), Annoncée comme devant durer licée. Nouveau refus. Finalement, en 1874, cette version est montée de la Fédération russe. Au nom de de Ventura Pons (Espagne, 1 h 40), Michel Piquemal (direction). deux heures et vingt minutes, la re- et rencontre un énorme succès public. En 1882, Boris quitte l’affiche leur attachement à leur culture et à avec Nuria Espert, Anna Lizaran, Eglise Saint-Eustache, 2, rue du Jour, er o présentation de Boris Godounov par pour réapparaître au Bolchoï de Moscou en 1888 pour dix représen- leur pays, les chanteurs de Gergiev Merce Pons, Rosa Maria Sarda. 1 . M Les Halles. 20 h 30, le 12. Tél. : Alien, la résurrection (*) 01-47-42-41-41. Location Fnac, Virgin. la troupe du Théâtre Mariinski de tations houleuses. Ce ne fut ensuite qu’une suite de révisions, cor- restent encore fidèles à une maison de Jean-Pierre Jeunet (Etats-Unis, 100 F. Saint-Pétersbourg dure deux rections, réorchestrations (Rimski-Korsakov). En 1928 vint le retour vers laquelle ils reviennent encore 1 h 44), avec Sigourney Weaver, Wi- Garrick Ohlsson (piano) heures pile. C’est qu’en plus d’avoir à Moussorgski mais obéré par le mélange des deux versions (Pavel après leurs engagements dans les nona Ryder, Ron Perlman, Dan He- Chopin : Intégrale des pièces pour choisi la version initiale, plus Lamm). En 1940, Dimitri Chostakovitch réorchestra enfin la version grands théâtres occidentaux. Pour daya, J. E. Freeman, Drad Dourif. piano. courte que celle avec l’acte polo- Lamm. Valery Gergiev revient aujourd’hui à la toute première ver- combien de temps ? Les amateurs Salle Gaveau, 45, rue La Boétie, 8e. Mo nais, Valery Gergiev dirige la parti- sion, établie grâce à une partition chant-piano ordonnée par Lamm d’Alan Taylor (Etats-Unis, 1 h 32), Miromesnil. 20 h 30, le 12. Tél. : 01-49- avec William Forsythe, Vincent Gallo, tion de Moussorgski dans un seul et une orchestration reconstituée par Alexandre Backi. Alain Lompech 53-05-07. De 75 F à 240 F. Adam Trese, Frances McDormand. Charmaine Neville Band Drancy avenir Jazz Club Lionel-Hampton, 81, boule- d’Arnaud des Pallières (France, vard Gouvion-Saint-Cyr, 17e. Mo 1 h 24), avec Aude Amiot, Thierry Porte-Maillot. 22 h 30, le 12. Tél. : 01- L’art commémoratif du Yémen préislamique à l’IMA Bosc, Anne-Lisa Nathan. 40-68-30-42. 130 F. Extasis Etienne M’Bappe de Mariano Barroso (Espagne, vieille histoire. Avant de construire saient, dans ce centre religieux rappelle aussi les nombreuses rela- et Mario Canonge Quartet 1 h 33), avec Javier Bardem, Federico er o YÉMEN, AU PAYS DE LA REINE ces hautes tours de pierre et de grec, un autel (exposé à l’IMA) or- tions nouées par ces royaumes suc- Sunset, 60, rue des Lombards, 1 . M Luppi, Silvia Munt, Daniel Guzman, Châtelet. 22 h 30, le 12. Tél. : 01-40- DE SABA, Institut du monde manier la kalachnikov, ils bâtis- né d’une double inscription en grec cessifs avec ses lointains voisins. Leire Berrocal. 26-46-60. 80 F. arabe, 1, rue des Fossés-Saint- saient des temples et des cités, éle- et en sudarabique en l’honneur des Les premières pièces visibles à Mange ta soupe Cubanismo Bernard, 5e. Tél. : 01-40-51-38-38. vaient d’immenses barrages, prati- dieux de leur pays. Si la venue de la l’IMA sont des statuettes humaines de Mathieu Almaric (France, 1 h 15), New Morning, 7-9, rue des Petites- Tous les jours sauf mardi, de quaient l’irrigation à une grande reine de Saba à Jérusalem est sans (5 000 avant J.-C.), raides, les mains avec Jean-Yves Dubois, Jeanne Bali- Ecuries, 10e. Mo Château-d’Eau. 10 heures à 19 heures. Jusqu’au échelle et avaient inventé, plus de doute un mythe, les marchands sa- nouées sur le ventre. Certains bar, Adriana Asti, Laszlo Szabo. 20 h 30, le 12. Tél. : 01-45-23-51-41. De On connaît la chanson 28 février 1998. Entrée 45 F. Cata- mille ans avant la naissance du béens sont régulièrement passés voient dans ces ex-voto des formes 110F à 130F. d’Alain Resnais (France, 2 heures ), Sandra Rumolino logue coordonné par Christian Christ, une élégante écriture, dans la cité juive pour vendre de égyptiennes. La statue, dite « de avec Pierre Arditi, Sabine Azéma, Le Chalet du lac, route du Bel-Air, 12e. Julien Robin et Burkhard Vogt, connue sous le nom de sudara- l’encens et de la myrrhe, deux spé- Ma’dikarib », est un bronze du Jean-Pierre Bacri, André Dussollier, Mo Porte-Dorée. 21 heures, le 12. Tél. : Flammarion/IMA, 140 pages, bique. Graphie dont ils devaient cialités très recherchées sur les VIe siècle avant J.-C, trouvé à Ma- Agnès Jaoui, Lambert Wilson. 01-43-28-09-89. 240 F. être très fiers puisqu’ils s’arran- bords de la Méditerranée. Depuis rib, couverte d’inscriptions. Dans (*) Film interdit aux moins de 12 ans. e REPORTS geaient pour la caser sur le plus le VIII siècle avant J.-C., les villes- l’étonnante effigie de ce jeune TROUVER SON FILM On en était resté à Malraux dé- grand nombre de surfaces pos- oasis de la route de l’encens sont homme au sourire énigmatique, on Margaret Price couvrant, en avion, la cité enfouie sibles – y compris sur le torse de les capitales de royaumes qui se a tour à tour détecté des influences Tous les films Paris et régions sur le Le récital de Margaret Price initiale- de la reine de Saba, au milieu d’une certaines statues. Les organisateurs sont succédé : Awsân, Saba, Qata- grecque, chypriote, phénicienne ou Minitel, 3615-LEMONDE ou tél. : 08- ment prévu le 24 novembre est re- 36-68-03-78 (2,23 F/mn) tempête de sable – un moyen de l’exposition de l’IMA n’ont d’ail- bân, Ma’in, Hadramaout. Le der- syro-hittite. Les gravures de cette porté au 10 janvier 1998. comme un autre de faire des re- leurs pas su endiguer ce déferle- nier en date, l’empire himyarite plaque sabéenne, également en Les billets que vous aviez pour le ENTRÉES IMMÉDIATES 24 novembre restent valables pour le cherches archéologiques. Pour ment de jambages hautains : le vi- (300-525 de notre ère), s’effondrera bronze (du Ve siècle avant J.-C.), Le Kiosque Théâtre : les places du 10 janvier. ceux – nombreux – qui ont manqué siteur devra donc faire face à une sous les coups des Abyssins, eux- avouent sa double filiation égyp- e jour vendues à moitié prix (+ 16 F de Salle Gaveau, 45, rue La Boétie, 8 . les épisodes suivants, il est indis- avalanche de stèles gravées. mêmes chassés par les Perses. Les tienne (les personnages) et assy- commission par place). Place de la Mo Miromesnil. Tél. : 01-49-53-05-07. pensable de se rendre à l’Institut religions locales seront nom- rienne (les taureaux ailés). Le style Madeleine et parvis de la gare Mont- La Place du diamant du monde arabe (IMA) où une ex- SUJETS D’ÉTONNEMENT breuses. Le judaïsme et le christia- hellénistique est éclatant dans ces parnasse. De 12 h 30 à 20 heures, du Cette pièce – adaptée du roman de position est consacrée au Yémen Il trouvera heureusement dans nisme auront également droit de deux lions chevauchés par des mardi au samedi ; de 12 h 30 à l’Espagnole Mercé Rodoreda, mise en préislamique, le pays de la my- cette exposition bien d’autres su- cité, avant l’islam. L’enseignement amours (autour du Ier siècle de 16 heures, le dimanche. scène par Gilles Bouillon et inter- L’Intranquillité prétée par Martine Pascale – devait thique épouse du roi Salomon. jets d’étonnement et un parcours de Mahomet introduira un nou- notre ère). Le modèle gréco-ro- être jouée au Théâtre national de L’idée que l’on se fait de cette ré- historique assez clair. Ce qui est veau système d’écriture et occulte- main est flagrant dans la nudité hé- d’après Fernando Pessoa, mise en scène d’Alain Rais, avec François Mar- Chaillot du 20 novembre au 31 jan- gion est d’habitude sommaire : des très bien mis en relief, par exemple, ra le souvenir de ces « temps obs- roïque de ces deux grandes effigies thouret. vier 1997, dans un petit théâtre montagnes coincées entre un dé- ce sont les relations que ces curs ». de bronze (IIe /IIIe siècle de notre Théâtre Molière-Maison de la Poésie, aménagé dans le foyer. Les représen- sert et des rivages inhospitaliers, peuples coincés au bout de la pé- Que reste-t-il d’un peuple quand ère) – deux rois de Saba – sur les- 161, rue Saint-Martin, 3e. Mo Rambu- tations sont reportées à mars 1998, la dont les habitants, bardés de car- ninsule Arabique ont su entretenir, sa mémoire a sombré, quand les quelles on peut lire la double signa- teau, Etienne-Marcel. 19 heures, le commission de sécurité s’étant mercredi 12. Tél. : 01-44-54-53-06. opposée au fait que soient joués à touchières, la joue gonflée par une depuis la plus haute Antiquité, avec inscriptions qu’il a laissées sont in- ture d’un sculpteur grec et d’un Chaillot « de manière concomi- chique de qat, habitent des espèces le reste du monde connu. Des re- déchiffrables ? Des œuvres d’art fondeur yéménite. 80 F* et 120 F. Haute surveillance tante », Cyrano de Bergerac dans la de gratte-ciel rustiques. présentants venus de l’« Arabie qui lui permettent de renouer, par- Les têtes, les bustes ou les per- de Jean Genet, mise en scène de grande salle, Dommage qu’elle soit Ces montagnards armés jus- heureuse » étaient à Délos, au delà les siècles, avec son passé. Un sonnages d’albâtre, matériau trans- Jean-Baptiste Sastre, avec Gaël Ba- une putain dans la salle Gémier, et qu’aux yeux ont pourtant une très IIe siècle avant J.-C., puisqu’ils dres- art largement commémoratif qui lucide aux couleurs changeantes, ron, Nazim Boudjenah, Vincent Dis- La Place du diamant dans le grand travaillés pendant plusieurs siècles sez, Eric Petitjean. foyer. Théâtre de la Bastille, 76, rue de la Théâtre national de Chaillot, 1, place par des générations d’artistes, re- e o Roquette, 11e . Mo Bastille. 19 h 30 le du Trocadéro, 16 . M Trocadéro. Tél. : présentent-elles la tradition clas- 01-53-65-30-00. sique ? Il s’agit d’une question se- 12 novembre. Tél. : 01-43-57-42-14. 80 F et 120 F. condaire lorsqu’on est en face de RÉSERVATIONS Les Prodiges certaines d’entre elles, comme de Jean Vauthier, mise en scène de Cabaret chinois er cette effigie féminine (I siècle Marcel Maréchal, avec Marianne Bas- de Jérôme Nicollin. après J. C.), surnommée « My- ler, Marie Mergey et Marcel Maré- Théâtre Paris-Villette, 211, avenue riam » par l’archéologue qui en fit chal. Jean-Jaurès, 19e. Mo Porte-de-Pantin. la découverte à Tamna, avec ses Théâtre du Rond-Point-Champs-Ely- Du 25 novembre au 21 décembre. yeux de lapis-lazuli, ses traits d’une sées, 2 bis, avenue Franklin-Roose- Tél. : 01-42-02-02-68. velt, 8e. Mo Franklin-D.-Roosevelt, finesse extrême et sa chevelure La Tête dans les nuages Champs-Elysées-Clemenceau. 19 h 30, de Marc Deruelle bouclée, en plâtre. Un chef- le mercredi 12. Tél. : 01-44-95-98-10. Comédie-Française-Théâtre du Vieux- d’œuvre. De 80 F* à 180 F. Colombier, 21, rue du Vieux-Colom- Bintou bier, 6e. Mo Saint-Sulpice, Sèvres- Emmanuel de Roux de Koffi Kwahulé (Côte d’Ivoire), Babylone. Du 18 novembre au 21 dé- mise en scène de Gabriel Garran, en cembre. Tél. : 01-44-39-87-00. collaboration avec Pascal N’Zonzi. Théâtre international en langue fran- DERNIERS JOURS çaise, pavillon du Charolais-parc de La Villette, 211, avenue Jean-Jaurès 22 novembre : 19e . Mo Porte-de-Pantin. 20 h 30 le Fabrice Luchini 12. Tél. : 01-40-03-93-95. Tarif unique d’après des textes de Baudelaire, Cé- 50 F line, La Fontaine et Nietzsche. Compagnie Maguy Marin Gaîté-Montparnasse, 26, rue de la Maguy Marin : Ramdam. Gaîté, 14e. Mo Edgar-Quinet. Tél. : 01- Théâtre de la Ville, 2, place du Châte- 43-22-16-18. 20 h 30, du mardi au let, 4e. Mo Châtelet. 20 h 30, le 12. vendredi, 18 h 15 et 20 h 30, le Tél. : 01-42-74-22-77. De 95 F à 140 F. samedi. 180 F. Dana Reitz 23 novembre : Dana Reitz. Sara Rudner : Necessary Gilles Clément Weather. Espace Electra, Fondation Electricité Théâtre de la Bastille, 76, rue de la de France, 6, rue Récamier, 7e. Roquette, 11e. Mo Bastille, Voltaire. Mo Sèvres-Babylone. Tél. : 01-42-84- 21 heures, le 12. Tél. : 01-43-57-42-14. 23-60. De 11 h 30 à 18 h 30. Fermé 120 F. lundi et fêtes. 10 F. LeMonde Job: WMQ1311--0028-0 WAS LMQ1311-28 Op.: XX Rev.: 12-11-97 T.: 10:40 S.: 111,06-Cmp.:12,11, Base : LMQPAG 15Fap:99 No:0331 Lcp: 196 CMYK

28 KIOSQUE LE MONDE / JEUDI 13 NOVEMBRE 1997 EN VUE

a John Fitzgerald Kennedy Champagne pour Louise Woodward était autrefois obsédé par l’idée de faire assassiner Fidel Castro, réaffirme Seymour Hersch, dans Les tabloïds britanniques célèbrent la libération de la jeune fille au pair jugée aux États-Unis après la mort son dernier livre In the Dark Side of Camelot (Le Versant sombre de de l’enfant qu’elle gardait. Pour sa part, le « Times » fustige « une joie un peu répugnante » Camelot). Bill Clinton, interrogé par la chaîne NBC, déclare « LIBRE », « Libérée », « Liber- chusetts en attendant que le pro- du petit Matthew, vilipendés par partisans de Louise « avec leurs ru- aujourd’hui : « Le président té », « Miséricorde », ont titré les ta- cureur fasse appel (...). Elle pourrait ces mêmes journaux pour avoir eu bans jaunes et leurs ballons (...) est cubain est un homme très bloïds au lendemain de la libération être condamnée à la prison en ap- l’audace de croire à la culpabilité assez répugnante (...). Elle me fait intelligent qui passe beaucoup de de Louise Woodward, la jeune An- pel », mais « nous la soutiendrons d’une jeune Anglaise, elle n’a droit honte d’être britannique ». On rap- temps à réfléchir à l’avenir ». glaise travaillant au pair aux Etats- jusqu’au bout ». qu’à quelques lignes. pelle les propos de la mère de la Unis, accusée d’avoir tué le bébé Les tabloïds sont remplis des cris Loin de cette joie indécente, la victime : lorsque Louise sortira de a La Correction Corporation of qu’elle gardait, et qui a été libérée, de victoire des partisans anglais de presse sérieuse tente d’aller plus au prison, « je ne voudrais pas qu’elle America, propriétaire de lundi 10 novembre, par un juge de Louise, en particulier dans son vil- fond. Le Guardian remarque que ce soit accueillie chez elle comme un soixante-deux prisons privées Boston. lage d’Elton. « Le pub chante qui devait être une première pour héros. » aux Etats-Unis, à Porto-Rico, en « Une conclusion pleine de « Louise rentre à la maison ». Le Internet – l’annonce d’un jugement « Si quelque chose peut être fait Australie et en Grande-Bretagne, compassion », « Louise Woodward champagne et les larmes coulent à sur la toile – s’est révélé être un pour empêcher la déification de édite un catalogue sur papier est libre », ont titré à la « une » les flots tandis que les villageois, qui ciel du village ». Le mot de la fin re- fiasco technologique. Dans le Louise, ajoute Libby Purves, il faut le glacé vantant les avantages de journaux sérieux, qui ont consacré n’ont jamais perdu l’espoir, s’em- vient au Sun, qui, sous le titre Times, Libby Purves remet les va- faire. La justice ne voulait pas qu’elle ses établissements « clés en autant de place à cette « cause cé- brassent », écrit l’Express, qui se ré- « Louise s’attendait à en prendre leurs à leur place en s’en prenant à fasse quinze ans de prison, elle n’est main ». Ainsi, le Centro lèbre » qui a bouleversé les Anglais jouit de « la vague d’euphorie et pour dix ans », ajoute : «Au une « justice de soap opera : l’hysté- pas, non plus, bien représentée par correctional de Ponce, à que leurs concurrents de la presse d’optimisme qui a balayé les parti- contraire, la jeune au pair est libre et rie britannique à propos de Louise ses partisans, la foule intolérante et Porto-Rico, offre à la clientèle populaire. La télévision avait inter- sans de Louise des deux côtés de mange des chocolats dans un hôtel ». Woodward montre les dangers en- bruyante rassemblée dans le pub « ses couchers de soleil au-dessus rompu ses programmes pour tenir l’Atlantique ». Des Rochers de chez Ferrero, pré- courus lorsqu’on admet la télévision d’Elton. » des murs », le Bay Correctional la population en haleine. Seul Le Daily Mail y ajoute « les cris et cise sa sœur. au prétoire ». Facility de Panama City, en contre tous, le Financial Times n’a les feux d’artifice qui ont rempli le Quant à la tristesse des parents « La mentalité de populace » des Patrice de Beer Floride, « ses reflets de la lumière consacré que quelques lignes à ce sur les fils de fer barbelés » et la qui n’est, en réalité, qu’un fait di- Prairie Correctionnal Facility de vers. DANS LA PRESSE magogues de l’extrême-droite et n’a devant lui des syndicats puissants, Constitution l’engagement franco- Appleton, dans le Minnesota, Les tabloïds – qui se disputent guère fait progresser l’essentiel, divisés, ombrageux, et même vindi- phone de la France au même titre « ses hivers qui, à l’heure de la déjà pour obtenir les droits exclu- FRANCE INTER c’est-à-dire l’intégration ; ensuite, le catifs. Ils sont habitués à être écou- que son engagement européen. On promenade, permettent aux sifs sur l’histoire de Louise et de sa Jérôme Dorville risque de paraître ignorer les ci- tés, ménagés, associés aux décisions. n’a pas souvenir non plus que le détenus de faire des bonshommes famille – ont bouleversé leur ma- a L’équilibre est un art subtil, sur- toyens des quartiers en perdition, et Leur ministre a toujours cinq idées chef de l’Etat ait fait remontrance au de neige ». quette pour consacrer à sa libéra- tout quand vos petits camarades leurs préoccupations, au moment de réforme d’avance sur eux, ministre de l’éducation nationale, tion des pages entières. Après avoir s’obstinent à glisser sous vos pas où la chronique de la violence ur- s’adresse à l’opinion publique par- Claude Allègre, de ses déclarations a Deux hyènes du type «rayé» vilipendé une justice américaine qui quelques peaux de banane. Lionel baine s’enrichit chaque jour d’un dessus leur tête : l’absentéisme, le ambiguës sur l’anglais qu’il ne faut et d’origine asiatique, tuées à l’avait reconnue coupable, la voilà Jospin peut en témoigner, lui qui af- nouvel épisode. conservatisme, la pédophilie, la sé- plus considérer « comme une langue l’aide d’un objet pointu et qui loue son équité. A lire les jour- fronte depuis deux mois les assauts curité, maintenant la réforme du fa- étrangère en France ». On sait enfin coupant, ont été découvertes, naux, on croirait avoir assisté à un répétés d’une partie de son camp, EUROPE 1 meux mouvement annuel des muta- qu’en matière audiovisuelle, la vendredi 7 novembre, événement du genre « Jeanne d’Arc mécontente de ses projets en ma- Alain Duhamel tions du personnel enseignant, ils en France n’a pas donné suite aux pro- au zoo de La Barben dans les sauvée du bûcher ». tière d’immigration. Sans doute a Claude Allègre dérange et of- ont le tournis. jets de créer une grande chaîne d’in- Bouches-du-Rhône, sans leur « La justice n’est plus aveugle pour était-il illusoire d’espérer sur cette fusque. Il tonitrue, il interpelle, il formation de langue française ca- tête. Les enquêteurs n’écartent Louise », titre le Mirror : « C’est un question un consensus républicain, bouge, il innove, il provoque parfois, LCI pable de couvrir le champ pas le geste d’un taxidermiste grand jour pour la justice, celui qui a fût-ce en renonçant à abroger for- il réforme sans cesse. Son registre Pierre-Luc Séguillon international. La francophonie ré- fou. vu la libération de Louise ». mellement les lois Pasqua-Debré. contraste presque comiquement a Jacques Chirac aura quelque mal à clame de la volonté et de l’argent. Le « Louise : libre, mais pas blanchie », Mais le choix d’une politique d’im- avec celui de son prédécesseur Fran- nourrir sa plaidoirie en faveur de la moins que l’on puisse dire est que la a Un morceau de papier, où était lui répond son concurrent, le Sun : migration plus nettement marquée à çois Bayrou, un ministre tout en fi- francophonie tant la France paraît France, par-delà les mots, ne semble griffonné le numéro de « La bonne nouvelle : Louise est sor- gauche comporte un double risque : nesse et en subtilité, opiniâtre et mé- peu s’en soucier. Contrairement aux pas aujourd’hui célébrer la franco- téléphone d’un hôpital tie de prison. La mauvaise : elle ne celui de replacer cette question au thodique, modernisateur par petites engagements pris lors du sommet phonie avec beaucoup de détermi- psychiatrique, a été retrouvé peut pas encore rentrer chez elle. Elle cœur du débat politique, ce qui, touches, quand Claude Allègre ré- de Cotonou, le président n’a pas nation ni y consacrer de grands dans les poches d’un inconnu a accepté de rester dans le Massa- jusque-là, a toujours profité aux dé- forme au sabre. Le ministre trouve cherché à faire inscrire dans la moyens. qui, dimanche 9 novembre, se déshabillait dans l’intention de se recueillir, tout nu, devant le SUR LA TOILE Mur des lamentations, parmi les dévots égrénant leurs litanies. Il www.ciudadfutura.com INTERNET MIRACULEUX s’agirait, selon la police, d’une a Réunis à Lourdes vendredi 8 no- nouvelle victime du « syndrome Des jeunes Madrilènes ont créé une ville virtuelle hispanophone, qui compte déjà 20 000 citoyens vembre pour leur assemblée an- de Jérusalem », qui frappe de nuelle, 70 évêques français ont uti- nombreux touristes DANS UN DÉCOR digne de Bat- tout ce qu’un citoyen virtuel peut dé- lisé Internet pour dialoguer en mentalement fragiles à man – gratte-ciel élancés évoquant sirer : programmes de télévision, hit direct pendant plus d’une heure tendances mystiques, pris les rêves futuristes des années 30 –, parade des meilleurs livres, disques avec le philosophe Michel Serres, d’égarement dans la ville sainte. Ciudad Futura veut être un lieu de et films récents, courrier du cœur, ré- enseignant à l’université Stanford, rencontre pour les internautes his- pertoires de sites consacrés aux ve- à Palo Alto, en Californie. – (AFP.) a Les nonnes du monastère de panophones de tous les pays, qui dettes, espagnoles, européennes, Saint-Iraklide à Nicosie n’ont sont de plus en plus nombreux. américaines et même japonaises. NOËL POUR MIR pas ouvert, dimanche Cette ville virtuelle au design effi- A noter également un guide des a Le commandant Anatoli Solo- 9 novembre, au Père cace et équilibré offre un large éven- meilleurs espaces de dialogue en kiov et l’ingénieur de vol Pavel Vi- Papakyriakos Tryfonos, tail de services : forums, canaux de langue espagnole, les liens avec les nogradov, actuellement à bord de curé de Letymbou, près de dialogue en direct, sons, anima- sites web des principaux quotidiens la station Mir, ont effectué leurs Paphos, qui manifestait en tions... Le ton n’est ni branché à l’ex- d’Espagne et d’Amérique latine, et achats de Noël dans des boutiques tambourinant à leur porte parce trême ni technophobe. Ciudad Futu- des informations très complètes sur new-yorkaises en utilisant Internet. que sa fille, entrée dans les ra est fait pour le señor et la señora tous les championnats de « Fut ». Solokiov a acheté pour ses fils un ordres en cachette, refusait Tout-le-Monde, à ceci près que les En outre, cette communauté qui ballon de basket Michael Jordan, absolument de le voir. Alors que gens arrivés sont encore rares : le se cherche invite ses membres à or- un pull Jordan no 23, une casquette l’ecclésiastique prenait les troisième âge commence à trente- ganiser des réunions « dans le des Chicago Bulls et un rameur badauds à témoin – « jusque là, cinq ans. monde réel », pour ceux et celles qui d’appartement. Vinogradov s’est tout allait bien, Nectaria me disait Les forums hésitent entre le ro- souhaitent voir ce qui se cache der- contenté d’une poupée Barbie qu’elle voulait épouser un prêtre. mantique et l’ésotérique. Signe rière un pseudo ou un avatar. Les pour sa fille et d’un téléphone. Elles l’ont embrigadée » –, à d’adolescence ou au contraire rencontres amicales se succèdent, de L’opération a été organisée par la l’intérieur du couvent, connu preuve du poids de la tradition, on y non pas « rouge », comme en an- jeunes Madrilènes, qui comptaient Buenos Aires à Miami. A Mexico, les société de commerce électronique pour sa production de discute même de l’existence de glais, même si certains jouent parfois sur la participation de tous pour dé- citadins virtuels hésitent entre deux Virtual Emporium et la carte ban- confitures, les religieuses Dieu. Dans la section informatique, sur les mots. Sur un cadran, défilent velopper des nouveaux lieux de ren- lieux : la Llorona (qui doit son nom à caire Visa. La plupart des boutiques faisaient silence et soutenaient les nouveaux venus n’hésitent pas à en permanence le nombre de se- contre à mesure que la ville grandi- une balade sentimentale vieille ont décidé de faire cadeau des mar- le siège fermement. L’autre fille poser des questions toutes simples, condes qui nous séparent de rait. comme les moustaches et le sombre- chandises aux deux cosmonautes. du père Tryfonos étudie la par exemple sur le mode d’emploi l’an 2000 : 67 939 267 lors d’une ré- Un an plus tard, elle possède près ro) et le Hard Rock Café. Tout un iti- Virtual Emporium espère répéter théologie à Athènes. d’un navigateur. cente visite. de 20 000 « citoyens ». Elle a désor- néraire. l’opération prochainement pour Attention : ici, « red » veut dire La Ciudad a été créée en sep- mais des quartiers, assez différents l’astronaute américain David Wolf, Christian Colombani « réseau », comme en espagnol, et tembre 1996 par un groupe de les uns des autres, où l’on trouve Francis Pisani également à bord de Mir. – (AP.)

La justice sous cotillon par Alain Rollat LE 31 AOÛT dernier, à une suicide ; elles avaient harcelé la perpétuité après avoir été déclarée heure où plus personne ne re- pauvre mère, qui plaidait non cou- coupable du meurtre du bébé garde son écran d’un œil éveillé, pable ; c’est naturellement par ha- qu’elle gardait, puis jugée victime France 2 avait diffusé un docu- sard que tout le monde s’était d’injustice bien que sa responsabi- mentaire de Mireille Dumas qui donné rendez-vous à la même lité dans ce meurtre soit établie. montrait comment le cynisme de heure au cimetière, sans se douter L’image de l’envoyé spécial de Sky la télé commerciale peut aller jus- évidemment que le malheureux News savourant en direct ce hap- qu’à pousser au crime. Le clou de père y viendrait, révolver au py ending made in América sous ce retour sur images était une sé- poing, pour flinguer la pauvre les serpentins mérite d’entrer dans quence en provenance de Miami mère en gros plan. Cette char- les annales au titre du meilleur où, en 1993, une chaîne hispa- mante réalisatrice tenait toutefois feuilleton judiciaire de l’année. Au nique, Telemundo, a réalisé l’un à préciser que Telemundo n’aurait terme de cet insoutenable sus- des scoops du siècle en diffusant peut-être pas vendu ces images pense, la joie larmoyante des pa- en léger différé, après l’avoir filmé sanguinolentes si les autres rents et amis de la pauvrette, qui en direct, le meurtre d’une femme chaînes américaines ne s’étaient s’étaient mobilisés à la télé contre par son mari sur la tombe de leur pas liguées pour les acheter... les méchants jurés et qui ont su fille. Si Mireille Dumas actualise un émouvoir un gentil juge, était en La réalisatrice de cette émission, jour ce documentaire sur les effet communicative. devenue une star, expliquait mœurs médiatiques, elle y insére- Les commentateurs de TF 1 et qu’elle avait simplement voulu ra- ra sûrement, pour illustrer le ver- France 2 que ce spectacle a émus conter le suicide de cette jeune sant rose de la télé contempo- ont eu la décence de ne pas préci- fille pour les besoins d’un reality- raine, le reportage festif réalisé par ser que beaucoup de ceux qui fê- show devenu, depuis ce chef- la chaîne britannique Sky News à taient cette victoire de la télévision d’œuvre, une émission-phare : ses l’occasion de la remise en liberté sur la justice étaient ceux-là caméras avaient touillé la douleur de Louise, cette jeune baby-sitter mêmes qui pleuraient, naguère, en du malheureux père, qui tenait sa anglaise qui a été, en quelques accusant les médias d’avoir terro- femme pour responsable de ce heures, condamnée à la prison à risé une gentille princesse. LeMonde Job: WMQ1311--0029-0 WAS LMQ1311-29 Op.: XX Rev.: 12-11-97 T.: 09:00 S.: 111,06-Cmp.:12,11, Base : LMQPAG 15Fap:99 No:0332 Lcp: 196 CMYK

RADIO-TÉLÉVISION LE MONDE / JEUDI 13 NOVEMBRE 1997 / 29 MERCREDI 12 NOVEMBRE FILMS DE LA SOIRÉE NOTRE CHOIX PROGRAMMES

aa aa 18.35 Le Maître d’escrime 22.00 Les Cousins 23.50 Le Voyage fantastique b 16.05 France 3 TÉLÉVISION De Pedro Olea (Espagne, 1992, v.o., De Claude Chabrol (France, 1958, N., (No Highway in the Sky) a ARTE 85 min). Ciné Cinémas 110 min). Ciné Cinéfil De Henry Koster (Grande-Bretagne, Saga-Cités : 19.15 The Phantom Light a 22.05 In the Soup aa 1951, N., v.o., 95 min). Ciné Cinéfil L’Europe intégrée TF 1 19.00 The Monkees. [41/58]. De Michael Powell (Grande-Bretagne, D’Alexandre Rockwell (Etats-Unis, 0.10 Signé Picpus a 19.30 7 1/2. La réforme de la loi 1934, N., v.o., 75 min). Ciné Cinéfil 1992, N., v.o., De Richard Pottier (France, 1942, N., C’est un numéro exceptionnel que 19.05 Walker, Texas Ranger. sur la nationalité en Allemagne. a 100 min). Ciné Cinémas 20.30 Ciel rouge 90 min). RTL 9 propose, cette semaine, le maga- 19.50 et 20.25 Météo. 20.00 Wild Wild World of Animals. De Robert Wise (Etats-Unis, 1948, N., 22.40 Un flingue aa Le rhinocéros à la corne d’or. 1.20 La Discrète zine des villes et des banlieues. 20.00 Journal. v.o., 90 min). Ciné Cinéfil pour Betty Lou a De C. Vincent (Fr., 1990, 95 min). Arte 20.20 Sous le ciel de Paris. Automates. aa Dans le cadre de l’année euro- 20.30 Football. En direct. France-Ecosse. 20.30 The Snapper D’Allan Moyle (Etats-Unis, 1992, 1.25 Vacances explosives a 20.30 8 1/2 Journal. De Stephen Frears (Grande-Bretagne, 90 min). RTL 9 22.40 Columbo. Question d’honneur. De Christian Stengel (France, 1956, N., péenne contre le racisme et d’un 20.45 Les Mercredis de l’Histoire. 1992, 95 min). Ciné Cinémas 22.40 French Cancan aa 100 min). Ciné Cinéfil 0.00 Minuit sport. aa échange de programmes avec sept Cinquante ans d’injustice : le scandale 21.00 Apollo 13 De Jean Renoir (France, 1954, 2.10 Le Passage aa 0.30 TF 1 nuit, Météo. des dédommagements de guerre. De Ron Howard (Etats-Unis, 1995, 105 min). TMC De René Manzor (France, 1986, chaînes de télévision étrangères, 135 min). Canal + 21.50 Musica. Alfred Schnittke, 23.20 Le Président 80 min). Ciné Cinémas « Saga-Cités » diffuse quatre repor- un portrait avec des amis. 21.20 Romeo Is Bleeding a et Miss Wade a 4.35 Crash aa FRANCE 2 De Peter Medak (Etats-Unis, 1994, tages réalisés par nos pays voisins 22.50 Musicarchive. Hermann Scherchen. De Rob Reiner (Etats-Unis, 1995, v.o., De David Cronenberg (Canada, 1996, 19.15 L’Art de la fugue, de J.S. Bach. 110 min). RTBF 1 109 min). Canal + 95 min). Canal + sur le thème de l’intégration. 1 000 enfants vers l’an 2000. 23.20 Profil. Un vivant qui passe. L’émission pousse, avec intérêt, les 19.20 C’est toujours l’heure. ̈ 19.50 et 20.45 Tirage du Loto. 0.30 La Lucarne. Rosa et Golda. portes de l’univers des quartiers 19.55 Au nom du sport. 1.20 La Discrète aa GUIDE TÉLÉVISION sensibles de Belgique, des Pays-Bas, 20.00 Journal, L’Image du jour, Film de Christian Vincent. d’Allemagne et d’Espagne. Les A cheval, Météo. grands problèmes – drogues, délin- 20.55 L’Instit. Le Boulard. M6 0.20 Le Cercle des métiers. quance, exclusion – dépassent, bien 22.40 ̈ La Vie à l’endroit. MAGAZINES Je manie les mots. MUSIQUE Un sacré village. 18.05 Sliders, les mondes parallèles. Invités : Alain Rey ; Henriette Walter ; entendu, les frontières. Mais 23.50 En fin de compte. 19.00 FX, effets spéciaux : la série. 18.30 et 19.10 Nulle part ailleurs. Pierre Merle ; Frédéric Dard ; Philippe 19.45 Celibidache dirige... le Concerto contrairement aux idées reçues, la 0.05 Journal, Météo. 19.54 6 minutes, Météo. Avec Bernadette Lafont ; Javier Caubère, etc. France 2 l’Empereur de Beethoven. Muzzik 20.05 Notre belle famille. Bardem ; Bootsie Collins. Canal + cité ne se vit pas de la même ma- 0.20 Le Cercle des métiers. 21.55 Brigitte Fontaine. Paris Première Je manie les mots. 20.35 Décrochages info, 19.00 De l’actualité à l’histoire. DOCUMENTAIRES nière dans les faubourgs d’Amster- 22.05 Didon. France Supervision Elément Terre. Un budget de gauche. dam qu’aux portes de Bruxelles. Et La francophonie. Histoire 22.35 Messe glagolitique de Janacek FRANCE 3 20.50 Cinq bébés à la une. 20.35 Carnets de prison. [2/2]. Planète les lueurs d’espoir s’ébauchent avec Téléfilm [1 et 2/2] de Christian Duguay. 20.00 Faut pas rêver. par Vaclav Neumann. Muzzik 20.55 Femmes dans le monde. singularité. On ne peut qu’être en- 18.55 Le 19-20 de l’information. 0.20 Secrets de femme. Invitée : Jéromine Pasteur. Les filles du vaudou. Téva Cambodge : L’homme guérisseur. chanté par le multiculturalisme du 20.02 et 22.45 Météo. Argentine : Les gardiens du glacier. 21.00 Comme les oiseaux... Muzzik TÉLÉFILMS 20.05 Fa si la chanter. France : Les copistes du Louvre. TV 5 reportage. Mais l’absence d’une 21.35 La Didone. France Supervision 20.05 Les Orphelins de Duplessis. 20.35 Tout le sport. 20.10 Au nom de la loi. Delfosse. analyse comparative des expé- RADIO De Johanne Prégent. TSR 20.45 Consomag. Les amants diaboliques. RTBF 1 21.45 Des hommes dans la tourmente. riences explorées sur le terrain De Gaulle versus Pétain. Planète 20.50 La Marche du siècle. 20.45 Les Mercredis de l’Histoire. 20.30 Un taxi dans la nuit. Immigrés : de quels droits ? D’Alain-Michel Blanc. Festival laisse un peu le téléspectateur sur FRANCE-CULTURE Cinquante ans d’injustice : Le scandale 21.50 Musica. Alfred Schnittke : un portrait 22.55 Soir 3. des dédommagements de guerre. Arte avec des amis. Arte 20.30 L’Enfant du miracle. sa faim. Dommage. – K. N. 23.20 Un siècle d’écrivains. 20.30 Agora. Philippe Morel. De Michael Scott. RTL 9 20.50 La Marche du siècle. 21.55 Mémoires d’ex. [2/3]. Suicide au ૽ Rediffusion : jeudi, 0.30. Bertolt Brecht. 21.00 Philambule. comité central (1944 - 1954). Histoire Immigrés : de quels droits ? 20.50 et 22.35 Cinq bébés à la une. 0.10 Cinéma étoiles. 22.10 Fiction. Obériou [2/5]. Avec Simone Veil ; Stéphane Hessel ; 22.50 Musicarchive. Hermann Scherchen. De Christian Duguay [1/2 et 2/2]. M6 b 22.40 TMC 0.40 Vivre avec... Sida : Les pharmaciens, 23.00 Nuits magnétiques. Alain Madelin ; Noël Mamère ; L’Art de la fugue, de J.S. Bach. Arte Le bureau de Dionys [1/3]. Bruno Gollnisch ; François Hollande. French Cancan acteurs de la santé publique. France 3 23.00 Animaux imposteurs. Planète SÉRIES Les pharmaciens s’engagent. 0.05 Du jour au lendemain. Dans le Paris de la Belle Epoque, un Un médecin dans la ville. Daniel Pennac. 21.00 Strip-tease. Petit ragoût de rognons. 23.20 ̈ Profil. Un vivant qui passe. Arte 0.48 Les Cinglés du music-hall. Aller-retour. Semaine infernale. TV 5 18.15 Friends. patron de cabaret montmartrois dé- 0.55 New York District. 0.00 La Course aux étoiles. Planète Celui qui faisait le lien. France 2 21.00 Envoyé spécial, couvre une petite blanchisseuse et 0.00 Karnak, une histoire cachée. TSR 20.55 L’Instit. Le Boulard. France 2 CANAL + FRANCE-MUSIQUE les années 90. veut en faire la vedette de son spec- Les néo-nazis. Génération perdue. 0.30 La Lucarne. Rosa et Golda. Arte 22.15 Une fille à scandales. tacle. Elle devient la reine du can- ̈ En clair jusqu’à 21.00 20.00 Concert. Œuvres de Beethoven, Le miroir aux alouettes. Histoire 0.40 Histoires naturelles. Le Maroc, Tel est pris qui croyait prendre (v.o.). Schoenberg, R. Schumann. can. Trois hommes l’aiment ; elle 18.30 Nulle part ailleurs. l’homme, la nature et le Coran. TF 1 Canal Jimmy 22.30 22.35 Pulsations. Les grands brûlés. TV 5 Invités : Javier Bardem, Bernadette Musique pluriel. 22.40 Columbo. Question d’honneur. TF 1 restera seule, comme la Camilla du 22.40 ̈ La Vie à l’endroit. 1.00 Le Défi alimentaire. Planète Lafont, Bootsie Collins. 23.07 Les Greniers de la mémoire. Un sacré village. France 2 22.40 Spin City. Un après-midi de chien Carrosse d’or. Le retour de Jean Re- Œuvres de Mozart, R. Schumann, 20.30 Le Journal du cinéma. Strauss. 23.00 Le Magazine de l’Histoire. SPORTS EN DIRECT (v.o.). Canal Jimmy noir au cinéma français. Le soin ma- 21.00 Apollo 13 aa Best of. Histoire 23.35 Bottom. niaque des cadrages, la précision de Film de Ron Howard. RADIO-CLASSIQUE 23.20 Un siècle d’écrivains. 20.30 Football. France - Ecosse. TF 1 He’s Out (v.o.). Canal Jimmy la reconstitution font de ce film un 23.15 Flash infos. Bertolt Brecht. France 3 0.05 New York Police Blues. œuvre quasi picturale qui ramène le 23.20 Le Président et Miss Wade a 20.40 Les Soirées. DANSE La nouvelle (v.o.). Canal Jimmy Film de Rob Reiner (v.o.). L’Elixir d’Amour, opéra de Donizetti. 0.10 Le Canal du savoir. cinéaste du côté de son père, le Musique : Influences et malentendus 0.55 New York District. Une tombe de 1.10 Cinq semaines en ballon. 22.50 Les Soirées... (suite). franco-allemands. Paris Première 0.10 Giselle. Ballet. Téva diamants. France 3 peintre Auguste Renoir. – J. S. Film d’Irwin Allen. Requiem, de Donizetti.

JEUDI 13 NOVEMBRE FILMS DU JOUR NOTRE CHOIX PROGRAMMES

13.35 Youbi le petit pingouin a 20.30 Le Seigneur de l’aventure a 21.50 Ciel rouge a b 22.00 Planète 20.30 Le Journal du cinéma. De Don Bluth (Etats-Unis, 1995, De Henry Koster (Etats-Unis, 1954, De Robert Wise (Etats-Unis, 1948, N., TÉLÉVISION 20.35 Soirée Brooklyn. Carnets de prison 2 75 min). Canal + 90 min). Ciné Cinémas v.o., 90 min). Ciné Cinéfil 20.40 Smoke aa 13.50 La Tour de Londres a 20.30 Les Bricoleurs a 22.00 Rendez-vous aa TF 1 Film 4 de Wayne Wang. De Rowland V. Lee (Etats-Unis, 1939, De Jean Girault (France, 1962, N., D’André Téchiné (France, 1985, 22.30 Brooklyn Boogie aa N., v.o., 90 min). Ciné Cinéfil 95 min). Festival 85 min). Ciné Cinémas Retour sur la peine 13.50 Les Feux de l’amour Film 4 de Wayne Wang 14.05 Les Amants de Tolède a 20.35 The Phantom Light a 22.15 Point limite zéro a 14.40 Arabesque. et Paul Auster. D’Henri Decoin (France, 1952, N., De Michael Powell (Grande-Bretagne, De Richard Sarafian (Etats-Unis, 1971, 15.35 Côte Ouest. 23.55 Basket-ball. Euroligue. 90 min). Festival 1934, N., v.o., 75 min). Ciné Cinéfil v.o., 95 min). Canal Jimmy de détention 16.30 TF 1 jeunesse. 1.20 Hockey sur glace NHL. 15.05 L’Aveu aa aa a 20.35 Josepha 22.15 Avant l’orage 17.10 Savannah. De Constantin Costa-Gavras (France, De C. Frank (Fr., 1981, 115 min). TMC De Milcho Manchevski (France - CE SONT DES TÉMOINS PRI- LA CINQUIÈME/ARTE 1969, 140 min). Ciné Cinémas 20.40 Smoke aa Grande-Bretagne - Macédoine, 1994, VILÉGIÉS. Non pas tant parce que, 18.00 Paradis d’enfer. aa v.o., 115 min). RTBF 1 18.30 Mokshû Patamû. 15.20 Les Cousins De Wayne Wang (Etats-Unis, 1994, 13.00 Une heure pour l’emploi. De Claude Chabrol (France, 1958, N., 105 min). Canal + 22.25 Scènes de ménage PDG ou hommes politiques – ou 19.05 Walker, Texas Ranger. 14.00 ̈ Escales francophones. 110 min). Ciné Cinéfil 20.40 Les Amants aa aa les deux à la fois –, ils n’ont connu 19.50 et 20.40 Météo. 17.10 Le Voyage fantastique dans un centre commercial 14.30 Arrêt sur images. De Louis Malle (France, 1958, N., De Paul Mazursky (Etats-Unis, 1991, la prison que pour une période as- 20.00 Journal. (No Highway in the Sky) a 90 min). Canal Jimmy 95 min). RTL 9 15.30 Esquimaux a sez courte ou dans des conditions 20.35 Le Résultat des courses. De Henry Koster (Grande-Bretagne, 20.50 Cosa Nostra 22.30 Brooklyn Boogie aa 16.30 Le Cinéma des effets spéciaux. 1951, N., v.o., 100 min). Ciné Cinéfil 5 De Terence Young (France - Italie, relativement clémentes. Mais parce 20.45 Les Bœuf-carottes. De Wayne Wang et Paul Auster La Manière forte. 16.55 Cellulo. 17.25 L’amour 1972, 130 min). France 3 (Etats-Unis, 1995, 80 min). Canal + aa que, tombés de haut, ils portent un 22.25 Made in America. 17.25 Allô la terre. [2/3]. est une grande aventure a 20.55 Sans toit ni loi aa D’A. Varda (Fr., 1985, 100 min). Téva 23.25 Le Rideau déchiré regard « neuf » sur un univers car- 4 L’Homme aux deux épouses, 17.35 Histoire personnelle De Blake Edwards (Etats-Unis, 1988, D’Alfred Hitchcock (Etats-Unis, 1966, de Peter Werner. de la littérature. 100 min). Ciné Cinémas 21.00 La Guerre de Troie a 125 min). Ciné Cinémas céral qui leur était si étranger, bien 0.10 Les Rendez-vous de l’entreprise. 17.50 Le Journal du temps. 18.50 Le Mariage de Chiffon a De Giorgio Ferroni (France - Italie, a plus qu’à d’autres détenus. Avec 1961, 120 min). Histoire 0.00 L’Habit vert 0.40 TF1 nuit, Météo. 18.00 Les Métros du monde. Séoul. De Claude Autant-Lara (France, 1941, De Roger Richebé (France, 1937, N., une remarquable franchise, quatre N., 105 min). Ciné Cinéfil 21.00 Le Roi du tabac aa 110 min). RTL 9 18.30 Le Monde des animaux. 19.05 Maniac Cop a De Michael Curtiz (Etats-Unis, 1950, aaa prisonniers « pas comme les FRANCE 2 19.00 The Monkees. [42/58]. N., v.o., 115 min). Paris Première 0.10 Casanova De William Lustig (Etats-Unis, 1987, D’Alexandre Volkoff (France, 1927, N., autres » font comprendre à quel 19.30 7 1/2. Les harkis à la recherche 13.50 Derrick. 85 min). Ciné Cinémas 21.30 La Machine muet, 135 min). Arte point l’épreuve de la détention est d’une identité. 14.55 Dans la chaleur de la nuit. 20.00 Contacts. 20.00 Poussière d’empire a à explorer le temps aa 0.40 Les Comédiens aa traumatisante, pour qui que ce Franco-vietnamien de Lâm Lê (1983, De George Pal (Etats-Unis, 1960, De Georg Wilhelm Pabst (Allemagne, 15.40 Tiercé. En direct. Don McCullin. Sophie Calle. 105 min). TV 5 100 min). Disney Channel 1941, N., v.o., 105 min). Ciné Cinéfil soit. 15.55 La Chance aux chansons. 20.30 8 1/2 Journal. Voilà quelques mois, dans un 17.00 Des chiffres et des lettres. 20.45 Soirée thématique. Zappe ta haine : premier volet, Jean-Pierre Moscar- 17.30 Un livre, des livres. les jeunes et la violence. 20.55 Les Jeunes et la Violence do avait interrogé quatre autres 17.40 Friends. GUIDE TÉLÉVISION 18.05 C’est l’heure. aux Etats-Unis. patrons déchus sur leur expérience 18.50 Qui est qui ? 21.25 et 22.00, 22.35, 23.15, 23.55 Débat. derrière les barreaux. Ils avaient 19.20 1 000 enfants vers l’an 2000. 21.30 Quand la violence fait école. DÉBATS DOCUMENTAIRES MUSIQUE déjà dit combien celle-ci les avait 19.25 C’est toujours l’heure. 22.05 Une ville à risques, Hambourg. « marqués », voire « changés ». Mis 19.55 Au nom du sport. 22.45 Guerre à la délinquance. 21.25 et 22.00, 22.35, 23.15, 23.55 18.55 Orgue de Barbarie, 19.55 Kurt Masur dirige... Mendelssohn : en examen dans l’affaire Elf, Mau- 20.00 Journal, A cheval, Météo. 23.20 Scènes de chasse dans une petite Débat. Les Jeunes et la Violence. Arte on t’aime à la folie ! Muzzik La Symphonie italienne. 20.50 Point route. ville de l’ex-RDA. France Supervision rice Biderman avait avoué avoir 19.10 Le Journal. Planète 20.55 Envoyé spécial. 0.10 Casanova aaa MAGAZINES 20.00 Orquestra de plectro de Cordoba. pleuré la première nuit, pour la Une famille en or. Film muet d’Alexandre Volkoff. 20.35 Caza. Planète Concert. Muzzik première fois de sa vie d’adulte, et Les cantines scolaires. 20.55 Les Jeunes et la Violence 21.00 Elijah : A Celebration. Les oreilles d’or. M6 11.55 C’est pas normal. avoir ressenti le besoin de venir en Les mères de Russie. Les jardins. La Cinquième aux Etats-Unis. Arte Concert. Muzzik aide à un codétenu, en lui trouvant 23.05 Expression directe. RPR. 13.00 Madame est servie. 13.00 Une heure pour l’emploi. 21.00 Nitaskinan au pays 22.55 Concert à la basilique de Reims. La Cinquième Paris Première un travail. 23.10 Un privé nommé Stryker. 13.30 Le Serment du sang. des Atikamekws. Planète Un jour de retard. Téléfilm de Neal Israel. 13.35 Parole d’Expert. 23.50 Programme 5, Montreux 88. Cette fois, le réalisateur va plus 21.30 Quand la violence fait école. Arte 0.45 En fin de compte. 15.15 Wolff, police criminelle. Invité : Demis Roussos. France 3 Concert. Muzzik loin dans l’analyse. Entrepreneur 0.50 Journal, Météo. 16.10 Boulevard des clips. 14.00 ̈ Escales francophones. 22.00 Carnets de prison. [2/2]. Planète 0.00 Le Messie, de Haendel. La Colombie. Paris Première de travaux publics et sénateur, 1.05 Le Cercle du cinéma. 17.25 M 6 Kid. 22.05 Une ville à risques, Hambourg. France Supervision Jean-Pierre Lafond veut d’abord 14.30 Arrêt sur images. Arte 18.05 Sliders, les mondes parallèles. Simone Veil et la mémoire. donner la parole à sa femme. Dans FRANCE 3 19.00 FX, effets spéciaux : La Série. 22.45 Guerre à la délinquance. Arte THÉÂTRE La Cinquième la lettre qu’il a écrite et qu’elle lit Mauvaise influence. 17.00 De l’actualité à l’histoire. 23.10 Des hommes dans la tourmente. 13.35 Parole d’Expert. 19.54 Le Six Minutes, Météo. 20.45 Lorenzaccio. D’Alfred de Musset. devant la caméra, il précise qu’il a Un budget de gauche. De Gaulle versus Pétain. Planète 14.30 Aléas. 20.05 Les Piégeurs. La francophonie. Histoire Mise en scène de Georges Lavaudant. 23.10 Jordi Savall. A la recherche France Supervision voulu « lui rendre hommage », car 14.58 Questions au Gouvernement. 20.35 Décrochages info, Passé simple. 18.30 et 19.10 Nulle part ailleurs. de l’authenticité. France Supervision la prison est encore plus difficile 16.05 Evasion. 20.50 Les Armes de la séduction. Canal + 23.20 Scènes de chasse dans une petite TÉLÉFILMS « pour ceux qui sont dehors » et 16.40 Minikeums. Téléfilm 4 de Rick King. 20.05 Temps présent. Les jeunes et 17.45 Je passe à la télé. 22.40 Body Snatchers : l’alcool : Le piège de l’ivresse. ville de l’ex-RDA. Arte « doivent affronter le regard des Les armes secrètes de Saddam. TSR 0.00 Les Figures de la foi. 17.10 Marie-Antoinette. 18.20 Questions pour un champion. L’invasion continue. De Caroline Huppert. Festival autres ». Inattendue et pudique Film 5 d’Abel Ferrara. [1/3]. Brigitte de Suède. Histoire 18.50 Un livre, un jour. 20.55 Envoyé spécial. 18.00 Le Cri du silence. lettre d’amour. Ancien PDG de la Une famille en or. Les cantines 0.10 Paroles d’hommes. Téva 18.55 Le 19-20 de l’information. scolaires. Les oreilles d’or. De Jacques Malaterre. Téva Garantie mutuelle des fonction- 20.00 et 23.00 Météo. 0.25 Animaux imposteurs. Planète Les mères de Russie. France 2 18.45 Capitaine James Cook. naires (GMF), Jean-Louis Pétriat 20.05 Fa si la chanter. RADIO 22.20 Faxculture. 0.45 Mozart en tournée. Concerto pour De Gordon Clark [1/4]. Festival piano en fa majeur K459. Muzzik reconnaît aussi avoir « culpabilisé » 20.35 Tout le sport. Invités : Daniel Pennac ; 20.50 Les Armes de la séduction. a 4 20.50 Cosa Nostra FRANCE-CULTURE Thierry Mingot ; Valérie Favre ; De Rick King. M6 pour ce que subissait sa famille. Film 5 de Terence Young. Catherine Gfeller. TSR SPORTS EN DIRECT 22.05 Pierre qui roule. L’incarcération ne se limite pas 23.10 Soir 3. 20.30 Agora. 23.00 Les Dossiers de l’Histoire. De Marion Vernoux. Festival aux murs d’une cellule. Ceux qui 23.35 ̈ Qu’est-ce qu’elle dit, Zazie ? 21.00 Lieux de mémoire. Mourir à Verdun. 13.00 Snowboard. Slalom géant dames 22.25 L’Homme aux deux épouses. Yves Berger, portrait. Sacrés sauvages. Histoire d’une hécatombe. Histoire à Tignes (Savoie). Eurosport 4 De Peter Werner. TF 1 pensent que les prisons sont trop Victor Pelevine. Home Video. 22.10 For intérieur. 23.35 ̈ Qu’est-ce qu’elle dit, Zazie ? 14.00 et 19.45 Tennis. « confortables » et les partisans de 0.30 Saga-Cités. L’Europe intégrée. 23.00 Nuits magnétiques. [2/3]. Yves Berger, portrait. Sacrés sauvages. Masters messieurs. Eurosport 0.05 Du jour au lendemain. Victor Pelevine. Home Video. France 3 SÉRIES la peine de mort, qui jugent que 1.00 Espace francophone. Tranches 18.30 Basket-ball. Euroligue : Efes Pilsen l’emprisonnement est une sanction de ville : Hanoï - La 350e. 0.48 Les Cinglés du music-hall. 0.30 Saga-Cités. Istanbul - Limoges. Eurosport 18.05 Sliders, 1.40 New York District. L’Europe intégrée. France 3 insuffisante, trouveront peut-être 1.20 Hockey sur glace NHL. les mondes parallèles. FRANCE-MUSIQUE 1.05 Le Cercle du cinéma. France 2 Philadelphie - Colorado. Canal + Un monde de trafic. M6 matière à réflexion dans ces témoi- CANAL + gnages très particuliers. Ce travail, 20.00 Concert. Œuvres de Prokofiev, 18.15 Friends. Schnittke, Chostakovitch. Celui qui attrape la varicelle. France 2 sobrement réalisé, sans plaidoyer 13.35 Youbi le petit pingouin a SIGNIFICATION DES SYMBOLES : LES CODES DU CSA : Film de Don Bluth. 22.30 Musique pluriel. 4 20.35 Les Envahisseurs. ni dénonciation outrancière, est ̈ Signalé dans « Le Monde Accord parental souhaitable Les sangsues. Disney Channel 14.50 Le Journal du cinéma. 23.07 En musique dans le texte. Télévision-Radio-Multimédia ». 5 Accord parental indispensable empreint d’humanité. 15.15 Le Désert de feu. Œuvres de Wolf, Hahn. a On peut voir. ou interdit aux moins de 12 ans 20.35 Julie Lescaut. Cellules mortelles. RTBF 1 Téléfilm d’Enzo G. Castellari. aa Ne pas manquer. 6 Public adulte 18.05 Pas si vite. RADIO-CLASSIQUE aaa 20.45 Les Bœuf-carottes. Francis Cornu Chef-d’œuvre ou classiques ou interdit aux moins de 16 ans 18.10 Surprises. Le Monde publie chaque semaine, dans son supplément daté dimanche-lundi, les pro- La Manière forte. TF 1 20.40 Les Soirées de Radio-Classique. En clair jusqu’à 20.35 grammes complets de la radio et – accompagnés du code ShowView – ceux de la télévision 23.00 Code Quantum. ૽ Autres diffusions : mercredi, ̈ Festival Chostakovitch. ainsi qu’une sélection des programmes du câble et du satellite. Panique à bord. Série Club 18.20 Cyberflash. 22.25 Les Soirées... (suite). d Sous-titrage spécial pour les sourds et les malentendants. 23.10 Un privé nommé Stryker. 20.35 ; vendredi, 8.10 ; samedi, 18.30 et 19.1O Nulle part ailleurs. Œuvres de Schubert, Schumann, von Un jour de retard. France 2 9.50 ; dimanche, 0.45. Invités : MC Solaar (live), Addam Yash. Dohnanyi. LeMonde Job: WMQ1311--0030-0 WAS LMQ1311-30 Op.: XX Rev.: 12-11-97 T.: 11:03 S.: 111,06-Cmp.:12,11, Base : LMQPAG 15Fap:99 No:0333 Lcp: 196 CMYK

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JEUDI 13 NOVEMBRE 1997 Le néerlandais ING est sur le point La juge Eva Joly Zeannot Lapin par Pierre Georges perquisitionne NUITS DE CHINE, nuits câ- drisseur de mots. Entrer dans lines, nuits d’ivresse. Il est assez l’ère mélodique, suave et ra- d’acheter la Banque Bruxelles Lambert peu probable que Jiang Zeming dieuse des couplets relationnels. au siège du et Boris Eltsine, récents amis de La chanson, dit-on, est à la toujours, aient vu le film d’Alain mode. La bonne vieille chanson Un « excellent tremplin » pour pénétrer le marché français Crédit lyonnais Resnais, On connaît la chanson. française de derrière les fagots. Mais ils l’ont manifestement anti- Ou de derrière les lavabos. On AMSTERDAM ans. Tandis que le groupe ING, né pas caché non plus que BBL ferait LES JUGES D’INSTRUCTION cipé. ose aujourd’hui en public, ce que, de notre correspondant un an plus tôt de la fusion de « un excellent tremplin pour péné- Eva Joly et Jean-Pierre Zanoto ont Au cours de la soirée – doit-on hier, on réservait, ou infligeait, au Neuf milliards de florins (27 mil- NMB-Postbank avec Nationale trer le marché français ». ING veut commencé, mercredi 12 novembre dire la tournée ? – d’adieux qui a seul voisinage : un refrain, un liards de francs français) : tel est le Nederlanden, se remet à peine des renforcer sa présence en Europe et au matin, une perquisition au célébré lundi la signature des ac- couplet, une scie d’un millésime à prix que vaut la Banque Bruxelles suites de la fusion, la direction, être actif dans l’Hexagone. M. Ja- siège du Crédit lyonnais, dans le cords sino-soviétiques, le pré- peu près contemporain de l’inter- Lambert (BBL) aux yeux du ban- avide de trouver un second mar- cobs concédait en février avoir deuxième arrondissement de Pa- sident chinois en a poussé une prète. On se lance, comme en cassureur néerlandais ING. Après ché domestique en Europe, lance « adapté » sa stratégie à une ris. Les deux magistrats sont en petite. Il a chanté, et dansé, pour complicité, Ma Tonkiki ou Mon lé- des rumeurs insistantes, ING a an- une OPA sur BBL. L’opération échéance : l’instauration de la charge de plusieurs informations Boris et en russe, la célèbre (?) gionnaire, des morceaux de patri- noncé, mardi 11 novembre dans la tourne rapidement au fiasco. monnaie unique. « ING détient judiciaires concernant d’anciennes chanson Dalieko. Il y fut, dit la moine commun. Et le bonheur soirée, le lancement d’une offre Questions de méthodes, de prix, 17 % du marché en florins. Si nous filiales de la banque publique, chronique, exceptionnel. A tel est parfait lorsque, en écho, ré- publique d’échange (OPE) sur la de culture d’entreprise, voire ne bougeons pas, nous n’aurons que telles qu’IBSA, Altus et la SDBO. point que Boris Eltsine nota que pond l’autre, au quart de tour, de banque du groupe Albert Frère. même de culture tout court : 1 % du marché en euros. » Depuis le 2 décembre 1996, les l’Opéra de Pékin avait probable- refrain. Sentiment d’une apparte- Selon les termes de l’offre, une ac- Néerlandais et Belges font rare- Dans ses premières années deux magistrats instructeurs sont ment perdu « un grand chan- nance à une langue et une mé- tion BBL s’échangera contre six ment de bonnes affaires ensemble. d’existence, ING devait échapper également saisis d’une enquête teur » là où la Chine avait gagné moire françaises ou franco- titres ING (valant 81 florins au Sans doute aussi la période n’est- au carcan d’un marché intérieur sur les comptes du Crédit lyon- un grand président. Bref ce fut phones. cours de clôture de lundi), une op- elle pas mûre. ING apparaît en- d’à peine 15 millions de consom- nais. Cette opération policière une belle soirée de diplomatie ka- C’est curieux d’ailleurs. Per- tion d’achat permettant d’acheter core comme un groupe qui mateurs. Désormais, c’est l’Union semble s’inscrire dans ce dernier raoké et arrosée comme telle. On sonne n’a trop noté combien On une action ING à 110 florins dans cherche son homogénéité. monétaire qui mène la danse. Mais volet de leur saisine. vit même le vice-premier ministre connaît la chanson tombe à pic. les dix ans, et 300 francs belges au les défis réussissent visiblement au Dans un entretien accordé au russe, Boris Nemtsov, conjuguer Pas seulement en étant la consé- comptant. Cela valorise l’action ANNÉE FASTE bancassureur d’Amsterdam. Après quotidien La Tribune, toujours ses vocalises à celles du vice-pre- cration d’une sorte de mélodie BBL à 9 500 francs belges, soit L’affaire rebondit en 1994, quelques déboires, le groupe a mercredi, Eva Joly prend publi- mier ministre chinois, Li Lanqing, commune du bonheur à travers 500 francs de plus que le cours de lorsque le néerlandais monte en réalisé des coups de maître, dont quement position dans le débat pour exécuter, duo d’enfer, les les mémoires. Mais aussi parce clôture de lundi. puissance dans le capital de la le rachat de la Barings, une maison sur les moyens, jugés insuffisants, Nuits de Moscou. que sa sortie coïncide avec l’une L’opération sera financée par banque d’Albert Frère. Depuis, le chargée d’histoire de la City, tom- dont dispose la justice pour régler Dites-le avec des chansons. On de ces grand-messes rituelles une émission d’actions ING. « Elle groupe d’Amsterdam répétait : bée en disgrâce par le manque de les affaires liées à la banque pu- n’a pas vu le film d’Alain Resnais. vouées à la défense et illustration ne coûtera au maximum que « BBL est un beau placement », et contrôle d’un de ses golden boys blique. « Il faut que le problème du Simplement lu les critiques dithy- de la francophonie. 300 millions de florins en cash », a niait tout intérêt pour une prise de peu scrupuleux. Barings a ensuite Crédit lyonnais soit réglé indépen- rambiques qui accompagnent sa La francophonie a rendez-vous remarqué mardi soir Aad Jacobs, contrôle... jusqu’à mardi soir. causé des soucis à son nouveau damment de la façon dont sera ré- sortie. Tant mieux. C’est une ex- avec la Lune à Hanoï. La franco- président d’ING. « Nous comptons BBL tombera-t-elle cette fois propriétaire, mais elle a propulsé glé l’ensemble du problème de la cellente nouvelle pour la chanson phonie, c’est un univers, un mi- boucler la transaction à la fin dans le giron d’ING ? Il faut en- ING au sommet des grands noms justice, et même de la justice finan- et le cinéma français. Et une fa- cro-univers peut-être, mais un 1997 », affirme Wiegert Sietsma, core attendre les réactions des ac- de la finance en Europe, voire dans cière. Si nous n’avons pas les meuse idée que la truffade de univers tout de même. Et en péril. porte-parole du groupe. Echaudé tionnaires réunis dans un pacte : le le monde. moyens nécessaires, nous ne pour- couplets pour renouveller le Et c’est en pensant à Resnais, à par l’échec d’une précédente ten- Groupe Bruxelles Lambert, l’assu- Le groupe a profité de l’OPE rons pas régler l’affaire du Crédit genre et faire de la vie une comé- tout ce que le cinéma et la chan- tative de prise de contrôle de BBL reur Royale Belge, propriété pour publier en avance ses résul- lyonnais. Si nous les avons, peut- die musicale. son ont fait pour la francophonie en 1992, ING a, cette fois, mis les conjointe d’Albert Frère et d’Axa- tats pour les neuf premiers mois être qu’en déployant beaucoup On imagine bien ce qu’au quo- qu’on se remémorait quelques formes. Non seulement des UAP, et le suisse Wintherthur. Un de 1997. Le bénéfice net a augmen- d’énergie, nous parviendrons à en tidien l’initiative pourrait changer images délicieuses. L’autre jour, contact ont été pris avec la BBL, conseil d’administration de BBL té de 27 % à 2,96 milliards de flo- régler une partie. Il faut encore aux rapports hiérarchiques ou sur La Cinquième, un reportage dont le Néerlandais détient déjà devait se réunir mercredi et un rins. Avant impôts, le résultat de la entre un et deux ans au strict mini- politiques. Si la musique adoucit nous avait conduit dans une 20,1 % du capital, mais une place autre est programmé pour le 17 branche bancaire affiche une mum pour instruire le dossier », af- les mœurs, la chanson devrait les école vietnamienne. Des gamines au directoire d’ING est déjà réser- afin de donner un « avis définitif » croissance de 34,6 % et celui de firme Mme Joly. révolutionner. Répondre à son édentées, comme il convient à cet vée à Michel Tilmant, PDG de la sur l’OPE. l’assurance de 20,4 %. Les fonds Elle précise qu’elle recherche, chef de rayon par quelque goua- âge des quenottes de lait, y zozo- banque belge, qualifié de « ban- Cette acquisition permettrait à propres ont augmenté de 38,6 %, à avec deux autres juges de la gale- lante des pauvres gens, répliquer taient, gestes à l’appui, les mal- quier de haut niveau » par Aad Ja- ING d’atteindre l’un de ses objec- 49 milliards. Et ING revoit à la rie financière, un lieu pour instal- à son opposition sur le thème da- heurs du pauvre Zeannot Lapin et cobs. tifs : la création d’un second mar- hausse son pronostic de crois- ler une équipe autonome chargée lidien de Paroles, paroles, ce serait le refrain d’une comptine fran- Si elle se concrétise, l’acquisition ché domestique. BBL est la sance des bénéfices pour l’année de traiter ce seul dossier. « Je sup- en quelque sorte passer la vie et çaise. Ah çà, elles connaissaient la de BBL par ING mettra un terme à deuxième banque de Belgique. Ce entière entre 13 % et 15 %. pose que l’effort que je demande à les fureurs ordinaires à l’atten- chanson ! un feuilleton financier dont le pre- pays deviendrait de fait la seconde la chancellerie représente de l’ordre mier épisode a eu lieu il y a cinq patrie d’ING. Mais Aad Jacobs n’a Alain Franco de 1 à 3 millions de francs. [...] Je sais que les arbitrages budgétaires ne sont pas faciles. Mais on agit sur la réalité avec l’argent et pas sim- Ernest-Antoine Seillière est La faiblesse des places financières plement avec le verbe. C’est une question de volonté politique. » Fai- sant écho à la démarche de sa hié- candidat à la présidence du CNPF asiatiques déstabilise le yen rarchie qui a demandé, par cour- rier, que la chancellerie ERNEST-ANTOINE SEILLIÈRE présentée par le président de la LA CHUTE des places asia- exportations japonaises vers cette japonais vis-à-vis des Etats-Unis intervienne rapidement sur la est officiellement candidat à la CGIP. tiques s’est poursuivie, mercredi zone où un net ralentissement de et par l’imperméabilité du marché question des moyens, la magis- présidence du Conseil national du M. Seillière, qui a déja sondé les 12 novembre. La Bourse de Kong- l’activité est attendu ; elle va ac- nippon aux produits américains, trate indique : « Quand on songe patronat français (CNPF). Le pré- membres du conseil exécutif du kong a reculé de 3,96 %. Celle de croître les difficultés des banques est disposée à tolérer un tel mou- que j’ai soixante appels télépho- sident du holding d’investisse- CNPF, a un mois pour convaincre Tokyo a terminé la séance en japonaises, fortement engagées vement. niques par jour et que je n’ai pas de ments CGIP (Compagnie générale les simples adhérents. « Si je suis baisse de 2,73 % : elle a perdu dans la région ; enfin, la chute, cet Le plongeon du yen a pour secrétaire... Il faut nous donner des d’industrie et de participations) a élu [...], je dirai l’exigence [des en- 20,28 % depuis le début de l’an- été, du baht thaïlandais, du ring- conséquence de mettre une pres- conditions décentes de travail, un décidé « d’exprimer clairement les trepreneurs] de voir s’alléger le née. A l’ouverture, les Bourses eu- git malaisien, ou encore de la rou- sion supplémentaire sur le dollar local digne, car les symboles ambitions, les exigences, les inquié- lourd handicap que constituent, ropéennes, par contagion, s’ins- pie indonésienne, entame la de Hongkong. Pour maintenir la comptent. Or, pour l’instant, nous tudes des entrepreneurs de France pour eux, dans la compétition mon- crivaient en net repli. Francfort compétitivité des entreprises ja- parité de leur monnaie avec le bil- sommes dans un bureau placard et et surtout du plus grand nombre, les diale, des charges démesurées et cédait 1,39 % et Paris 0,63 %. ponaises. let vert, les autorités monétaires l’effet symbolique est négatif. » PME », selon les termes de sa dé- l’interventionnisme harcelant des Le recul du marché des actions Le ministre nippon des fi- de l’ancienne colonie pourraient Eva Joly livre, par ailleurs, quel- claration de candidature, mercredi pouvoirs publics », déclare M. Seil- japonaises s’est accompagné, nances, Hiroshi Mitsuzuka, a être obligées de maintenir des ques éléments sur sa méthode de 12 novembre. Cette déclaration in- lière. « Je dirai leurs graves inquié- mercredi, d’un brusque accès de confirmé, il y a quelques jours, taux d’intérêt élevés, ce qui risque travail. « Je me comporte comme tervient après que Didier Pineau- tudes devant l’imminence de déci- faiblesse du yen, tombé à que l’économie de l’archipel est de fragiliser le marché de l’immo- n’importe qui dans une situation Valencienne, PDG de Schneider, et sions législatives aussi irréalistes que 125,85 yens pour 1 dollar, son « à l’arrêt ». Les leviers budgétaire bilier et le système bancaire. Lun- d’urgence, ce qui m’expose bien sûr Denis Kessler, actuel président de dangereuses », ajoute le candidat, cours le plus faible depuis six et monétaire étant bloqués – le di et mardi, une petite banque de à la critique. Mais j’ai pu sortir la commission des affaires écono- évoquant la future loi sur les mois. taux d’escompte de la Banque du Hongkong, l’International Bank beaucoup de dossiers ces dernières miques du CNPF, ont fait savoir trente-cinq heures. Les investisseurs se montrent Japon se situe à 0,5 %, ce qui ex- of Asia, a été victime d’une ru- années. En 1994, j’ai instruit les qu’ils n’étaient pas candidats. S’adressant, cette fois, aux de plus en plus inquiets à propos clut une nouvelle réduction –, le meur de faillite. deux dossiers du Phocéa en sept M. Seillère fait figure de favori grands « barons » de l’organisa- de la situation économique au Ja- seul moyen de redonner de l’oxy- mois et Bernard Tapie a été face aux trois candidats déjà décla- tion, qui avaient reproché à Jean pon. Déjà affaiblie par le plan de gène à la deuxième puissance Pierre-Antoine Delhommais condamné en première instance et rés : Jean-Pierre Gérard, membre Gandois un système de fonction- rigueur budgétaire, destiné à as- économique du monde consiste en appel à la prison ferme pour du Conseil de la politique moné- nement peu collégial, M. Seillière sainir les finances publiques, aujourd’hui, selon les analystes, à fraude fiscale, ce qui est une pre- taire ; Marie-Thérèse Bertini, diri- promet d’exercer sa fonction «en l’économie nippone souffre aussi dévaluer le yen. On peut toutefois mière en France. Dans le même geante de l’épicerie de luxe Le équipe ». « Je continuerai », pré- de la crise monétaire et boursière se demander si la Maison temps, j’ai été saisie trente cinq fois Boccace et Dominique Lebel, pro- cise-t-il, à « assumer pleinement en Asie du Sud-Est. Celle-ci joue à Blanche, irritée par l’augmenta- et j’ai achevé l’instruction de trente moteur immobilier. mes responsabilités à la tête de la trois niveaux : elle va ralentir les tion des excédents commerciaux deux dossiers. » La profession de foi de M. Seil- CGIP. » M. Seillière indique, enfin, lière est placée sous le signe du qu’il conduira « activement » la « plus de liberté » pour permettre modernisation du CNPF, qu’il DÉPÊCHES aux entrepreneurs « de mener à s’agisse « de son organisation, de a ESPACE : le lancement de la bien leur mission de créateur de la ses missions » ou « de son rôle dans 102e fusée européenne Ariane, richesse nationale » et parce qu’il le paritarisme et le dialogue so- qui doit placer en orbite les satel- « est vital de fortifier les entreprises cial ». S’agit-il d’une redéfinition lites de télévision Sirius-2 (sué- pour créer des emplois ». Le mes- du rôle de l’organisation patronale dois) et Cakrawarta-1 (indoné- sage est très politique. Tout y est ou du maintien du statu quo ?La sien), a été reporté par deux fois, et en premier lieu les accents « an- formulation est suffisamment lundi 10 puis mardi 11 novembre, ti-charges » et « anti-réglementa- floue pour laisser tout ouvert. en raison de « critères de vitesse et tion », destinés à séduire une base de direction des vents en altitude qui ne sent pas spontanément re- Caroline Monnot défavorables au dessus de la Guyane ». La société Arianespace TOUTE LA BOURSE EN DIRECT 36 15 LEMONDE indique que « les opérations finales BOURSE reprendront dès que les conditions Cours releve´s le mercredi 12 novembre, a` 10 h 15 (Paris) météorologiques le permettront ». FERMETURE OUVERTURE a VIETNAM : le président fran- DES PLACES ASIATIQUES DES PLACES EUROPE´ENNES çais Jacques Chirac a évoqué, Tokyo Nikkei 15434,17 – 2,73 – 20,28 Cours au Var. en % Var. en % mercredi 12 novembre, la ques- Honk Kong index 9607,91 – 3,96 – 28,57 12/11 07/11 fin 96 tion des droits de l’homme lors Tokyo. Nikkei sur 3 mois Paris CAC 40 2670,15 – 1,09 + 15,30 d’un entretien avec son homo- – + 15434,17 Amsterdam CBS 853,64 0,25 31,69 logue vietnamien Tran Duc 19252,23 Bruxelles 14676 – 0,95 + 38,83 Luong. Par ailleurs, le ministre 18297,71 Francfort Dax 30 ...... + + français des affaires étrangères 17343,20 Irlande ISEQ 3689,82 0,01 35,37 Londres FT 100 4737 – 1,18 + 15,02 français, Hubert Védrine, devait 16388,68 Madrid Ibex 35 ...... remettre à son homologue viet- 15434,17 Milan MIB 30 21684 – 1 + 38,14 f13 aouˆt 25 sep. 12 nov.g namien, Nguyen Manh Cam, dans Zurich SMI 5437,90 – 0,84 + 37,94 un entretien séparé, une liste de comportant quarante noms de Tirage du Monde daté mercredi 12 novembre : 410 966 exemplaires. prisonniers de conscience. – (AFP.)