Lettre N¡111 Riwal
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FAITS&DOCUMENTS Lettre d’informations confidentielles d’Emmanuel Ratier SOMMAIRE PORTRAIT CHRISTIAN BLANC N° 111 50 F La rumeur court tout Paris depuis une quinzaine (1) : l’ancien PDG de l’RATP puis d’Air-France Christian Blanc, président de la branche fran- 15 au 31 mai 2001 çaise de la banque d’affaires américaine Merrill Lynch, serait le « pre- mier ministrable » de Jacques Chirac si ce dernier est réélu en 2001. Cet ancien militant révolutionnaire (avec stage à Cuba) qui rallia le socia- ¤PORTRAIT : Christian Blanc lisme, sans doute via la franc-maçonnerie, fut notamment le négociateur (p.1-2) des accords sur la Nouvelle-Calédonie. Aujourd’hui administrateur du Siècle, il incarne à merveille cette gauche passée du col Mao au Rotary. ¤POLITIQUE : (p.3-4) 1. Ce portrait complète ceux de l’Encyclopédie politique française et d’Au Cœur du pouvoir. ne opération politique se lance à la manière observateur, 1er juin 2000). A la suite, L’Express ¤ OBBIES (p.5) L : d’une fusée : elle a plusieurs étages. Le 5 (le 19) et Le Point (le 20) titraient sur son retour. avril 2001, paraissait dans Le Monde, en pre- ¤ U Dans la foulée était lancé un club au nom fleurant DOSSIER : La «religion mière page (un emplacement très recherché), un « bon la Révolution, L’Ami public (avec site de l’Holocauste» (p.6-7) point de vue » de Christian Blanc intitulé La Internet). Pur hasard évidemment, il est domicilié France ne sait pas où elle va, interprété aussitôt chez Martine Bidegain, ancien conseiller tech- ¤ ETRANGER : (p.8) comme une volonté d’entrer en politique. nique de Michel Rocard, ex-DRH de Thomson Paraphrasant avec quelques siècle de retard le prince puis directrice du développement d’Air-France, ¤ECONOMIE : (p.9) Guillaume d’Orange, il écrivait : «Demander à nos président du Centre de perfectionnement des cadres dirigents qu’ils proposent un chemin, est-ce exiger supérieurs du ministère de l’Economie, des KIOSQUE : (p. 10-11) beaucoup ? » Et refaisant le coup classique de Finances et de l’Industie, et épouse du « patron de l’« union sacrée », dénonçant les deux mots structu- gauche » José Bidegain, membre du Siècle, ancien rels que seraient son administration et sa classe poli- POLITIQUEMENT INCORRECT : directeur-général adjoint de Saint-Gobain, ancien (p.12) tique, il appelait de ses vœux, comme dans la sup- président du club deloriste Echanges et projets, et posée union de la « société civile » ou les notions de homme d’affaires qui fut l’un des principaux finan- droite et de gauche auraient disparu, une union des ciers de Michel Rocard. L’origine des autres fon- hommes et des partis pour « travailler en profondeur dateurs ne laisse guère de doutes, s’apparantant à la aux réformes de structure ». Le tout, pour remettre reconstitution de ligue dissoute avec comme secré- au premier plan cette France, « terre multi séculaire taire général Marc Kravetz (jeunesses commu- NDEX d’immigration (qui) a historiquement réussi, non I nistes, soutien au FLN, enseignant de l’Etat algé- sans difficultés, à intégrer (en elle-même) toutes ces rien, secrétaire général de l’Unef, séjour en 1967 à Antony B. .......p.12 Jacob R. ..........p.12 cultures diverses ». Le 7, Catherine Nay le citait Cuba, dirigeant soixante-huitard, grand reporter à Barenboïm D. ...p.4 Jospin L. .....p.4/5/9 longuement dans son éditorial sur Europe 1; le 9, il Libération, aujourd’hui directeur de la rédaction du Bayrou F. ..........p.7 Kaczynski T......p.8 Benamou G.......p.7 Klarsfeld S........p.7 était l’invité de Jean-Pierre Elkabbach. Le 12 luxueux mensuel d’Air-France) et comme trésorier Bled B...............p.3 Laurent J.........p.10 avril, il s’auto-définissait dans Le Parisien comme Jean-Louis Péninou (même parcours, maoïste, ex- Bothorel J. ......p.10 Lévi P................p.7 « un Raymond Barre encore jeune », avant d’expli- Boutin C............p.4 Mabire J. .........p.11 directeur général de Libération). Mais aussi, sans Bové J..........p.4/10 Madelin A.........p.4 quer qu’ « à l’heure d’une économie ouverte et de la doute envoyé en missi-dominici, Jean-Eudes Bush G.W. ........p.8 Massu J...........p.12 globalisation, les clivages traditionnels (NDLR : Rabut, chef de cabinet de Jacques Chirac à la mai- Chevènement J.-P..p.9 McVeigh T........p.8 Chiappe J.-F....p.11 Mégret B...........p.3 gauche-droite) n’ont plus grand sens ». Un air connu rie de Paris de 1988 à 1995 (qui lui avait procuré un Chirac J..........p.3/7 Mégret C...........p.3 dans tous les cercles « philosophiques » et clubs superbe duplex de la mairie de Paris et lui avait suc- Cohen M...........p.6 Mitterrand F.p.3/4/7/9/10 affairistes, de l’ex-Fondation Saint-Simon, labora- Collomb G........p.5 Mosley O. .......p.11 cédé à la tête de Middle East Arlines en 1999), et Conrad P..........p.11 Munier G. .......p.10 toire social-libéral (animé par l’idéologue de la une forte représentation de Canal +, avec Virginie Coston H.........p.10 Panafieu F. de ...p.3 CFDT Pierre Rosanvallon) dont Blanc était l’un Calmels, directeur administrateur et financier de la Delanoë B......p.3/4 Papon M. .....p.7/12 Delcroix E.........p.4 Pasqua C........p.3/7 des membres les plus influents (Les Notes de la chaîne cablée, son ancien directeur général Denis Elkabbach J.-P..p.10 Pétain P............p.11 Fondation Saint-Simon lui consacreront même, hon- Olivennes (membre du Siècle) ou encore Christian Finkelstein N. ...p.6 Raoult E............p.7 neur insigne, un n° complet, Air France, an III en Kozar, directeur général de sa filiale polonaise. Font P..............p.12 Raspail J..........p.10 Frank A.............p.7 Séguin P............p.3 décembre 1996), du Siècle, premier club d’influence Significativement, on y apprend aussi que sa « réfé- Gainsbourg S..p.12 Sharon A...........p.3 de France, dont il est membre à part entière depuis rence» est Pierre Mendès France et sa bible Notre Hanin R.............p.7 Vaillant D..........p.9 Hitler A.............p.8 Val P................p.12 1993 et administrateur ou de la franc-maçonnerie, à Etat, ouvrage collectif dirigé par Roger Fauroux Hue R................p.4 Vatré E. ...........p.11 laquelle il appartient aussi (par exemple Le Nouvel pour la Fondation Saint-Simon. (Suite page 2) Page 2 15 au 31 mai 2001 FAITS&DOCUMENTS (Suite de la page 1) PORTRAIT Faisait suite une conférence à huis-clos, le 25 soutien au FLN algérien, étant l’un des princi- du jeudi, 26 juin 1997). » Lafleur jettera alors avril, à Entreprise et Cité, le club hyper-sélect de paux responsables de l’Unef et président de sa l’éponge : « Il s’est dit que ce mec est suffisamment Claude Bébéar (le PDG d’AXA, membre mutuelle, laMnef à partir de 1965 (où il sympa- con pour faire ce qu’il dit » raconte dans un film influent du Siècle), où il a été coopté en sep- thisera avec Michel Rocard lorsque ce dernier documentaire retraçant ces négociations (Les tembre 1996. Devant un parterre choisi de grands enquêtait -déjà- sur les finances de la Mnef). Médiateurs du Pacifique du rocardien Charles patrons, l’ancien PDG d’Air-France pouvait dis- Avec ses amis Marc Kravetz et Pierre Belmont). Par la suite, Blanc refusera à Rocard de courir sur son thème de prédilection (notamment Goldmann, on le retrouve à Cuba à l’été 1967 où prendre, à deux reprises, le ministère des DOM- en loge) : les réformes indispensables à la France. il participe à une session de formation révolu- TOM et même la direction des services secrets, pré- Dès le lendemain, le 26 avril, Libération, où tionnaire et de guérilla de l’Organisation latino- férant la direction d’une grande entreprise. Blanc conserve bon nombre d’amis de sa période américaine de solidarité, précurseur de la En février 1989, il remplace Paul Reverdy gauchiste, lançait le dernier étage de la fusée, Tricontinentale (ce qui le fera ficher comme dan- comme président de la RATP, rénovant le trans- titrant sur une page pleine, L’Elysée voit l’avenir gereux extrémiste par la DST). « Ensemble, ils port collectif parisien mais butant sur les syndicats en Christian Blanc, avec ce sous-titre L’ex-PDG déambulent dans La Havane en liesse, la mecque lors de la négociation d’un nouveau contrat social d’Air-France serait premier ministrable pour des révolutonnaires qui se rient des frontières» avec à la clé la garantie d’un service minimum en 2002. Car, « actuellement, (Chirac) n’a personne (Génération, qui le cite à de nombreuses pages). cas de grève. Ne s’estimant pas soutenu par le d’emblématique. Contrairement à Lionel Après mai 68 (qu’il passe sous les drapeaux, gouvernement de Pierre Bérégovoy, il démis- Jospin. Au RPR, c’est le désert […] A l’UDF ? dans les blindés), il sera « recyclé », comme sionne en décembre 1992. En pleine crise à Air Personne […] Du coup le chef d l’Etat cherche bon nombre d’ex-gauchistes (malgré de mul- France, Bernard Bosson confie à cet « homme de ailleurs. » Il faut dire que cet élégant quinquagé- tiples références journalistiques, il assure caractère» (dixit Edouard Balladur dans Deux naire était donné comme ministrable en 1997 si n’avoir jamais été membre du PSU), par l’in- ans à Matignon, Plon) la présidence de la compa- Alain Juppé avait gagné les élections législa- fluent François Bloch-Lainé, d’abord comme gnie aérienne en octobre 1993, en remplacement tives après la dissolution anticipée, entretenant directeur adjoint de la Sopexa en Scandinavie d’un Bernard Attali incapable de sortir des déjà de très bonnes relations avec Jacques Chirac puis dans une filiale de la Caisse des dépôts, la grèves à répétition.