Bulletin numéro 151515 • Septembre 2013

L’accès à l’eau potable : un défi majeur édito édito édito Assistanat et/ou développement : un dilemme !

En 2012, nous avons fêté les 10 ans d’Anjou- . Un moment-clé, dans la vie de notre as- sociation, qui a permis de faire un bilan qui est, globa- lement, positif. Nombre de projets ont, réellement, ap- porté un mieux, dans la vie quotidienne des villageois. Mais, quelques autres, il faut le dire, n’ont pas eu le succès escompté. Tout ne peut pas réussir. Il est bon d’analyser le pourquoi et d’en tirer des enseigne- ments. C’est l’objet d’échanges au Conseil d’adminis - tration. Pour le présent et envisager l’avenir, nous nous po- sons des questions et chaque projet est analysé. Com- ment faire évoluer notre partenariat avec nos amis mal- gaches et les accompagner dans leur développement ? Comment arbitrer, entre les projets et les demandes qui, pour certaines, sont proches de l’assistanat ? Il est évident que nous ne devons pas conforter cette attitude mais construire une mentalité de responsabilité et de solidarité entre les familles et les institutions locales. Toutefois, il faut voir la réalité : les malgaches s e préoccupent, d’abord, du quotidien et c’est bien nor- mal. Leur vie est difficile, ils doivent, en premier lieu, se nourrir et faire face à de nombreux risques (pauvreté, santé, violence, climat…). Alors, il y a, par- fois, des demandes d’aide immédiate et urgente. Il faut, aussi, être capable d’y répondre. Après, seule- ment, ils pourront se préoccuper de leur avenir per- sonnel et penser à celui de leurs enfants. Notre but est de les aider, quand ils en manifes- tent l’envie, à sortir de leur état de dépendance, dans la dignité, le respect de leur culture et de leur environ- nement, pour les rendre autonomes. Mais les malgaches doivent s’impliquer et s’aider eux-mêmes, soit individuellement en réalisant les pro- q Une des bornes-fontaines nouvellement construites à Antanety. jets qui leur tiennent à cœur, soit collectivement, en association, en coopératives… avec des responsa- L’accès à l’eau potable est devenu une priorité bles choisis, en décidant ensemble des projets dont la collectivité a le plus besoin. dans la région de Manandona. Nos partenaires À nous de respecter leur rythme, de ne pas impo- malgache en ont, aujourd’hui, toute conscience, ser nos idées, d’aller à la rencontre du terrain et à l’é- et AnjouAnjou----MadaMadaMadagasgasgasgascar,car, avec eux, s’y investit plei- coute des villageois et, à chaque fois, de nous interro- ger avec discernement. À nous d’être vigilants. nement. (Ar ticle page 8) Henry Merceron, président Sommaire en page 2 2 Anjou-Ma dagas ca r • Nº 15 • Septembre 2013

Sommaire Nouveau Conseil d’administration ial ncart spéc E Compte-rendu de et nouveau Bureau l’Assemblée générale du 16 mai assemblée générale du 16 mai trésorier-adjoint, Gilles Titard ; 01 Édito Assistanat et/ou L’ dernier, a permis de consti- secrétaire, Yvonne Morvan ; développement : un dilemme ! tuer le nouveau Conseil d’admi- secrétaire-adjoint, 01 L’accès à l’eau potable : nistration qui a élu un bureau de Jacques Labarre ; un défi majeur 9 membres : Michel Pidoux et Informations diver ses président, Henry Merceron ; Patrice Pergeaux. 02 Nouveau Conseil d’administration et vice-présidents : André Landais, nouveau Bureau Paul Chauvigné ; Patrice Pergeaux 02 Notre soirée annuelle 2013 trésorier, Daniel Girard ; Informations sur M adagascar 03 La région de Manandona Informations sur la région de Manandona 04 La réforme foncière à Manandona : une approche « à la malgache » qui foncti onne Actions dans la région de Manandona 06 Coté « santé », de nouveaux projets donnent des raisons d’espérer… 06 L’or vert de Madagascar : les plantes médicinales 07 Hygiène à l’école : des vœux pieux au w con cr et Tout le 08 L’accès à l’eau potable : monde est un défi majeur , s ui te attentif : Le début d’un grand projet une assemblé La gestion de l’eau : un problème ? générale, 10 Quatre mois au dispensaire de c’est , pour des rencontres sérieux ! inoubliabl es 10 Les dispensaires dans la région de M a na n don a Vie de l’association 11 Corzé, une commune rurale qui s’engage 11 Correspondance scolaire franco- Notre soirée annuelle 2013 malgache : des échanges riches et Samedi 30 novembre Cette année ins tructi fs 12 Les activités de la commission à St-Barthélemy-d’Anjou Ar tis a na t avec le groupe 12 La convivialité, à Anjou-Madagascar, salle de la Gemmetrie une réalité bien vivante de 19 h 00 à 1 h 00 13 Achetez un objet d’artisanat mal ga ch e… Kaloy 13 Bravo les jeunes ! Retour sur nos 10 ans 14 Souv eni rs, souv eni rs… Willy, Faniry 15 1er voyage en France : les découvertes de Philibert et la chanteuse L’écho de la r égion de M anandona et la chanteuse 16 2013, l’année des calamités exceptionnelles 16 Des projets en voie de concrétisation Voara 16 Coordinateur-relais 16 Visitez notre site web ! Informations et réservation, [email protected], 16 Nos partenaires : portraits Tiana Radison, 06 16 28 50 46 ou Daniel Girard, 06 68 46 11 02

Bulletin de l’association Anjou-Madagascar ®®® RESPONSABLE DE LA PUB LIC ATI ON Henry Merceron ✆ 02 41 47 47 38 RÉD ACTEUR S Charlène Boudet, Paul Chauvigné, Véronique Gombaud, Danielle Jaud, Jacques Labarre, André Landais, Monique Le Martelot, Aurélien Martin, Henry Merceron, Patrice Pergeaux, Tiana Radison, Raymond Rakotorina, Philibert Randrianaivo, Stéphanoël Rasolofoniaina, Pascale Suhard, Sylvie Thomas-Lavallard, Anne Titard RELEC TEUR Raymond Dupré CONC EPTEUR -R ÉALI SATEUR Patrice Pergeaux CRÉDITS PHOTOS qert1)1!1@1*2$3)3#3$3% Jacques Labarre, w2)2@2& Yvonne Morvan, 3^ Addicted04, 3@ Larousse, 2*2( Patrice Pergeaux, y1^1& Charlène Boudet/Aurélien Martin, io1#1$1% ECAE, 1( Monique Le Martelot, 2! Anne Titard, 1^ cybergedeon, 3! Danielle Jaud, 2^ Pierre Morvan, 2% Tiana Radison Commission « communication » Véronique Gombaud, Jacques Labarre, Henry Merceron, Yvonne Morvan, Patrice Pergeaux 18 Anjou-Ma dagas ca r • Nº 15 • Septembre 2013 3

Madagascar et la région de Manandona 3^ France La région de Manandona ? C’est quoi ? C’est où ? Prends la loupe et regarde !

Madagascar, d’abord ! On dit, parfois, l’Île rouge, du fait de la grande présence de latérite, terre rouge très visible depuis l’espace. Cette grande île est située au sud-est de l’Afrique, à 9 000 km de la Madagascar France métropolitaine. Voici quelques données comparatives entre les 2 pays. (données de 2012-2013) Madagascar France superficie (km²) 587 040 551 602 capitale d’état population (habitants) 22 000 000 65 600 000 habitants d’âge < 18 ans 53 % 21 % croissance démographique 2,95 % 0,50 % habitants ruraux 70 % 15 % espérance de vie (ans) 64,0 81,5 médecins (pour 1000 habitants) 0,16 3,50 Madagascar est un pays très riche, par ses ressources naturelles, en par- ticulier sa biodiversité endémique, et très pauvre, pour le bien-être de ses ha- bitants : plus de 70 % de la population vit avec moins de 1 € par jour !

Échelles variées variées Échelles La RN7, une des rares routes bitumées du pays, relie Antananarivo à To- une des 22 régions liara, au sud-ouest, en traversant les 3 communes de notre terrain d’action. capitale de région Nous nommons, « région de Manandona », notre zone d’actions couvrant les 3 communes rurales de Manandona, Vinaninkarena et Sahanivotry, et ce parce que nous avons débuté notre partenariat avec la commune de Manan- dona. Voici quelques données sur ces communes. (données de 2012-2013) Manandona Vinaninkarena Sahanivotry superficie (km²) 117 70 168 Antsirabe II population (habitants) 15 000 12 000 10 000 un des 6 districts habitants d’âge < 18 ans 54 % 47 % 51 % foyers 2 229 2 336 1 491 dispensaires / médecins 2 / 1 2 / 1 3 / 1 écoles prim. / collèges / lycées 14 / 2 / 1 9 / 2 / 0 12 / 2 / 0 « fokontany » 11 7 7 Vovonana Vovonana Soa association partenaire Soamiaradia Tefi Iombonana président association Philibert Stéphanoël Raymond Les 3 Randrianaivo Rasolofoniaina Rakotonirina communes année du 1 er projet 2002 2010 2011 de la région de L’économie de la région de Manandona est centrée sur l’agriculture qui Manandona occupe plus de 80 % des habitants. Cette activité est pratiquée dans les val- Vinaninkarena lées (1350 m d’altitude) des rivières qui inondent chaque années. La monta- gne est toute proche et grimpe jusqu’à plus de 2000 m.

C’est quoi un fokontany ? Les fokontany n’ont pas d’équivalent français. Ce Manandona sont des subdivisions administratives de la commune. Selon l’importance des agglomérations, ils peuvent être des hameaux, des villages, des sec- teurs, ou des quartiers. Dans les communes rurales de la région de Manan- dona, ce sont, souvent, des hameaux. Manandona Vinaninkarena Sahanivotry Manandona ( chef-lieu ) Mahasoa Ankarinomby ( chef-lieu ) Sahanivotry ( chef-lieu ) Sahanivotry Ambatofotsy Ranomainty Ambohipeno Ambatolahy Ambohimirary Soaray Ambohipahana Ampandrotrarana Ambohimanarivo Ambohiponana Zanakambony Anjanamanjaka Ampamehena Ambohitrimanjato Fiakarandava Farihitsara Fierenantsoa Mahaimandry Laimbolo RN7 Maharivo Tsaratanàna Maromanana 4 Anjou-Ma dagas ca r • Nº 15 • Septembre 2013

La réforme foncière à Manandona : une approche «

e Paysage a réforme foncière de Madagas- fonctionner ce qui paraît être une typique des gle de domanialité : tous les ter- L car a été initiée en 2005. Elle a des réformes les plus audacieuses rizières rains sans propriétaire sont, de été soutenue par un organisme de la vie malgache ? C’est le sujet parcellaire de fait, propriété de l’état. Comme d’aide bilatéral américain, le Mille- d’enquêtes menées par des stagiai- Manandona, l’indique l’organisation « Foncier nium Challenge Corporation (MCC) res (travail universitaire) qui ont vu de la et Développement » : « La réforme qui a octroyé des fonds importants séjourné au gîte de Manandona, RN7. vise à surmonter une crise fonciè- par l’intermédiaire du MCA (Mille- pendant mon séjour. re d’un demi-siècle, liée à la per- nium Challenge Account) indispen- Ce texte rend compte des dis- sistance d’un système domanial sables à sa mise en place. En 2009, cussions que nous avons eues, Fan- inspiré du « Torrens Act* », en com- après le coup d’état politique, le ja, Sarah et moi, sur ce sujet, au plet décalage avec les capacités MCA a esti mé que les critères d’at- cours des longues soirées « manan- des pouvoirs publics (impossibilité tribution des fonds n’étant plus ré- doniennes »… et de mes recher- d’un cadastre généralisé) et les unis, il se retirait du projet qui s’est ches sur différentes sources dispo- pratiques foncières de millions donc trouvé sans ressources. Cer- nibles sur internet, en français et d’usagers agricoles et urbains (gé- taines communes avaient déjà été en anglais ( voir cadre « Sources »). néralisation des “petits-papiers”). équipées en informatique (ordina- La propriété foncière à Mada- L’innovation majeure de la réfor- teurs, i mprimantes, logiciels, bases gascar est un héritage de la colo- me réside dans la possibilité de re- de données cartographiques et pho- nisation qui a enregistré, en le cal- connaissance de la propriété pri- tos aériennes) et avaient vu du per- quant sur le modèle français de vée sans titre foncier, par des gui- sonnel formé…, le tout payé par le métropole, des titres de propriété, chets fonciers communaux habili- MCA. Comment, trois ans après sans tenir vraiment compte de la tés à délivrer des certificats. Les cette coupure brutale des fonds, les tradition locale et coutumière, ce risques d’une gestion foncière dé- communes arrivent-elles à faire qui fait que s’est appliquée la rè- centralisée sont évidem ment le dé- veloppement d’un clientélisme lo- cal mais aussi un soutien insuffi- sant de l’administration foncière dans le processus de transfert des compétences qui est engagé. » Obtenir un titre de propriété, c’est long et coûteux : cela peut prendre plus de 5 ans et valoir plus r Le de 500 €, ce qui est tout à fait hors dispositif technique * Le principe du « Torrens Act » est de permet- complet de tre l’immatriculation d’un bien immobilier saisie et pour le mettre à l’abri de toute contestation ; d’édition, le Torrens Act confère, donc, au bien, une for- financé par ce probante. Par contre, il ne s’impose qu’aux le MCA et propriétaires volontaires. Cette immatricula- une tion est réalisée, sur demande individuelle et opératrice. aux frais du demandeur. Anjou-Ma dagas ca r • Nº 15 • Septembre 2013 5

: une approche « à la malgache » qui fonctionne naninkarena où le Birao Ifoton’ny Fananan Tany (bureau foncier) local a été doté du matériel nécessaire : ordinateur avec base de données, photo aériennes, logiciel de carto- graphie permettant de dessiner les parcelles et i mpri mante pour éditer les certificats. Les bilans de cette réforme sont intéressants pour Manando- na, grâce à la reconnaissance et la prise en charge, par la commune, des frais de fonctionnement du bu- reau local mais aussi par la réussi- te de la mobilisation des chefs de fokontany et surtout des paysans qui ont vite compris l’intérêt de cette solution. De plus, le certifi- cat, s’il n’est pas encore reconnu par toutes les instances adminis- tratives, peut servir de garantie, pour un prêt par exemple. Il reste bien sûr beaucoup de des moyens du paysan malgache À Manandona, la taille moyen- menaces sur la continuité de cette moyen. La réforme foncière de ne des exploitations est inférieure à réforme : peur des pannes techni- 2005 proposait une vision plus pro- 1 ha* réparti en une vingtaine de ques, arrêt des financements lo- che de la réalité du terrain en parcelles. La certification, d’un coût caux… problème aussi de trans- créant des guichets fonciers dans très faible (un peu plus de 1 €), sé- mission de ces certificats (les en- les communes. Il en existe un à curise les paysans dans leur travail fants sont très nombreux dans les Manandona, tout près du gîte. en assurant la propriété de la terre familles…) ; mais il reste que le La reconnaissance de la pro- qu’ils cultivent. Depuis le démarra- cas de Manandona est intéressant priété foncière va donc êtr e liée aux ge, ici en 2008, en 4 ans donc, il y a par le nombre très i mportant de de- pratiques des paysans. Si quel- eu 1525 demandes (environ 40 % mandes et l’exemplarité de la ges- qu’un a travaillé une terre pendant des parcelles) dont un bon nombre tion de leur suivi. 7 ans, il peut prétendre au certifi- a déjà été traité. Concrètement, l’é- cat. Après affichage, durant 15 dition des certificats se passe à Vi- Jacques Labarre jours, pendant lequel on peut faire opposition, une réunion très origi- nale est organisée, dite « reconnais- sance locale » avec le chef de fo- kontany (hameau), le demandeur, les voisins, les anciens qui connais- sent l’histoire des parcelles, etc. Cette réunion fait émerger les pro- blèmes mais aussi permet de les résoudre par consensus social et traditionnel qui entérinent la de- t Birao mande. En cas de conflit non réso- Ifoton’ny lu, on en appelle à d’autres autori- Fananan tés (communales ou régionales). Tany (bureau * 1 hectare est équivalent à la surface de 2 foncier) terrains de football, environ. local.

Interview de Fanja et Sarah, enquêtrices pour l’évaluation de la continuité et de l’impact de la réforme q

foncière de 2005 financée par le MCA, en 2005. Informations sur les MCA et MCC, sur Wikipédia-us http://en.wikipedia.org/wiki/Millennium_Challenge_Corporation , en anglais q Sources Sources Sources Sources L’article, très complet, d’Alain Rochegude, de l’université Paris-1 : La nouvelle politique foncière de Madagascar w http://www.europarl.europa.eu/document/activities/cont/201006/20100609ATT75751/20100609ATT75751FR.pdf w 6 Anjou-Ma dagas ca r • Nº 15 • Septembre 2013

Coté « santé », de nouveaux projets donnent des raisons d’espérer…

artout, dans le monde, la santé voirs ancestraux : se soigner par turelle des ressources du pays P a un coût. Ce coût est difficile les plantes médicinales locales. Ce pourrait contribuer à un développe- à supporter par les populations en retour au naturel, les pays occiden- ment économique des populations situation d’extrême pauvreté, no- taux l’ont compris et savent très locales et à une valorisation de tamment dans les pays en voie de bien exploiter les richesses de cet leur patrimoine végétal. développement et particulièrement « or vert » ( voir ci-contre ). Nous sou- Une formation, sur l’utilisation sur le sol malgache. haitons faire prendre conscience, à des huiles essentielles, à destina- De par leurs conditions de vie la population malgache, qu’elle a tion des médecins de la région de et d’hygiène difficiles, les commu- intérêt à préserver cette richesse Manandona, a débuté fin septem- nautés malgaches sont touchées qui lui appartient et à en faire bon bre. Elle a été assurée, en collabo- par des problèmes respiratoires usage. Les « tradipraticiens » mal- ration, par les ONG déjà citées, et chroniques, liées au mode de cuis- gaches ont recours aux connaissan- Michel Pidoux, membre d’Anjou- son (charbon de bois), du diabète, ces des « anciens » pour se soigner. Madagascar. lié à la consommation de riz, et des De même, nous avons proposé, Un pas vers l’autonomie… maladies infectieuses et digestives, à nos amis malgaches, de créer des lesquelles repr ésentent les plus fré- jardins familiaux, avec une partie Sylvie Thomas-Lavallard quentes demandes en soins, dans maraîchage, (pour pallier les caren- les dispensaires. Mais, l’activité prin- ces nutritives et être une source de cipale de ces derniers reste l’ac- revenus complémentaires), associée compagnement et le suivi de la à des plantes médicinales pour un L’or vert de grossesse pré- et post-natale. usage familial et préventif. C’est un La formation des médecins mal- moyen d’échanges et de partages Madagascar : gaches est axée vers une médecine de savoir-faire, un support à la pré- allopathique. Ainsi, les médecins vention et à l’éducation en santé. les plantes ont recours aux antibiotiques pour Des formations, à destination des traiter les infections. familles de Manandona, s’articule- médicinales

y Le docteur Hanta, médecin, et Jeanne, dispensatrice, devant les quelques médicaments de la pharmacie d’un des dispensaires de Vinaninkarena.

Vu le contexte économique, so- raient autour de ces jardins, dans u Cette plante, catharanthus roseus , cial et politique du pays, les famil- un but de sensibilisation à la flore a déjà fourni 3 substances les malgaches n’ont pas accès à locale, et pour l’amélioration de la anticancéreuses. des soins de qualité, de façon suffi- santé des familles. sa nt e. L’introduction des huiles essen- Madagascar est une terre bé- Face à ce constat, et suite à la tielles dans la thérapeutique nous nie des dieux, avec une incom- réunion qui s’est tenue à Antsira- semble indispensable, car elles ré- parable richesse de sa flore en- be, en avril dernier et rassemblant duisent, considérablement, le coût démique, une des plus riches et des responsables de santé malga- des traitements, annule les effets les plus diversifiées au monde. ches et les associations L’Homme indésirables que les médicaments La grande Île, c’est bien con- et l’environnement, Médecins aux chimiques peuvent induire. De plus, nu, c’est le pays des « fanafody » pieds nus, Cœur de forêt et Anjou- elles ont prouvé leur efficacité. Ce- et des « tambavy », ces remèdes Madagascar, l’idée de créer « une la permet aussi de limiter les tra- et ces tisanes aux multiples ver- pharmacie verte » nous semble une fics de médicaments importés des tus. Depuis toujours, les malga- solution intéressante, naturelle et pays occidentaux ou les médica- ches se soignent avec la nature, respectueuse de la culture malga- ments contrefaits vendus sur Inter- ayant appris, au fil des siècles, à che. Elle réduit les inégalités et net … connaître les innombrables plan- permet la reconnaissance des sa- De ce fait, cette utilisation na- tes médicinales, parfois uniques Anjou-Ma dagas ca r • Nº 15 • Septembre 2013 7

au monde, poussant dans le pays. Cela facilite les travaux des cher- Hygiène à l’école : cheurs qui luttent pour l’amélio- ration de la médecine tradition- des vœux pieux au concret nelle malagasy. L’Institut malga- che de recherches appliquées (Imra) et Homéopharma sont les plus connus des laboratoires malgaches de recherche et d’a- nalyse qui utilisent beaucoup de plantes médicinales. L’Imra a pour mission de contribuer à l’amélioration des conditions sanitaires et socia- les et à la promotion humaine de la population malgache dans son environnement. Malheureu- i Mais que sement, l’Imra n’a pu travailler font-ils ? que sur 2000 espèces, durant ses 56 ans d’existence, faute près trois années d’existence, pour le bon entretien des installa- de moyens. Mais, en plus, le A on peut dire que notre ac- tions. Un rapport sera fourni, par nombre des plantes diminue, de tion « l’hygiène à l’école » est au le chef d’établissement, sur la jour en jour, à cause de la dé- milieu du gué. bonne ou la mauvaise utilisation gradation de l’environnement, Quatre blocs sanitaires ont de ces nouveaux équipements. Des ce qui ne permet pas de mener été construits et répartis dans les remarques devraient être propo- à terme les recherches, faute trois communes : deux à Manan- sées, pour d’éventuelles modifica- d’exemplaires suffisants. Cet or- dona, un à Sahanivotry, un à Vi- tions et améliorations possibles. ganisme est devenu l’une des naninkarena, plus une réhabilita- Évidemment, un état des lieux réalisations dont Madagascar est tion complète d’un bloc existant. « de visu » s’impose. la plus fière. Tous ces équipements ont un coût C’est, donc, à la lumière de En parallèle, Homéopharma, élevé. Nous disposons, maintenant, toutes ces informations que notre depuis une dizaine d’années, d’un panel suffisant, pour nous fai- décision doit être prise. utilise 1500 plantes dans ses re une opinion. Devons-nous pour- Poursuivre ou pas ? That is the produits, soit, environ, 10 % suivre notre action ? question! seulement de celles dont elle a Il est nécessaire, sans doute, S’il y a un volet qui, malheu- hérité d’une lignée ininterrom- d’attendre le résultat de l’enquête reusement, ne peut être quantifié, pue, depuis presque 200 ans, qui sera menée auprès des direc- dans l’immédiat, c’est l’influence des grands Maîtres (guérisseurs) teurs des établissements concer- sur la santé. Dans « bloc sanitai- et « tradipraticiens ». nés. re », il y a le mot « santé » et le la- « Ici, on dort sur une riches- Il faut rappeler qu’avant la mi- vage des mains est, dans ce sens, se ! ». Pour avoir sous-estimé se en fonction de chaque nouveau capital. L’enseignement de l’hy- l’importance du savoir des tra- bloc sanitaire, une convention a giène a une place importante dans dipraticiens, sur les plantes mé- été signée impliquant tous les ac- les programmes des écoles pri- dicinales et leur potentiel éco- teurs concernés : l’Administra- maires malgaches ; on y parle de nomique énorme, Madagascar tion, les associations telles que la vertu du lavage des mains ; a, longtemps, laissé l’Occident les parents d’élèves (Fram), Vo- quelle gageure ! Passer aux tra- piller son patrimoine végétal, vonana Soamiaradia, Tefi, Vovo- vaux pratiques, c’est mieux. sans réagir. Depuis quelques an- nana Soa Iombonana, Anjou-Ma- nées et sous l’influence de per- dagascar et, bien sûr, les élèves. Paul Chauvigné sonnalités politiques et scienti- Des fonds doivent être prévus, fiques malgaches, on assiste, en- fin, à une prise de conscience. Les guérisseurs comme les la- boratoires trouvent une place équitable dans l’utilisation de ce que l’on appelle, désormais « l’or vert de Madagascar ». Mais ce patrimoine unique est menacé d’extinction !

Pascale Suhard o Quelle joie de pouvoir Source : se laver les http://www.imra-ratsimamanga.org/ mains ! 8 Anjou-Ma dagas ca r • Nº 15 • Septembre 2013

S S S S S L’accès à l’eau potable

Le début d’un grand projet rience du sujet. De plus Madagas- car possède un Code de l’eau qui eau est, enfin, un droit fonda- été réalisé une nouvelle adduction doit être respecté. L’ mental. L’Onu a déclaré, ré- d’eau gravitaire avec captage de La commune de Manandona cemment : « le droit à une eau pota- plusieurs sources, construction d’un est propriétaire des réseaux et ble propre et de qualité et à des réservoir de 10 m3, pose et enfouis- confie sa gestion, sous forme de installations sanitaires est un droit délégation de service public, à de l’Homme, indispensable à la plei- l’association Vovonana Soamiara- ne jouissance du droit à la vie ». dia qui, aidée du service technique Dans le monde, 884 millions de la mairie, tente de créer une de personnes n’ont pas accès à structure de gestion qui aura en une eau potable de qualité. Plus charge la surveillance et la main- de 2,6 milliards de personnes ne tenance des réseaux. Cette struc- disposeraient pas d’installations ture doit être dotée d’un magasin sanitaires de base. Environ 2 mil- de pièces détachées et d’un per- lions de personnes, pour la plu- sonnel formé. Tout cela a un coût part des jeunes enfants, meurent, et doit servir à définir le prix de chaque année, des suites de mala- l’eau. Comme dit madame Léa : dies causées par une eau impro- « l’eau est gratuite mais vous de- pre à la consommation ou l’absen- vez payer l’entretien du réseau ». ce de sanitaires. Madagascar, comme beaucoup L’eau au cœur des villages d’autres pays, est confronté à ces L’objectif de ces projets est de problèmes et doit, impérativement, mettre l’eau potable au cœur des se donner les moyens, pour y ré- villages, pour qu’aucun foyer ne pondre. Récemment, un ministère soit à plus de 100 m d’un point de l’Eau a été créé. d’eau. Il faut rappeler que la « cor- vée d’eau » incombe, essentielle- Présentation du projet ment, aux femmes et aux enfants. Anjou-Madagascar et son par- Les bornes-fontaines construites tenaire Vovonana Soamiaradia se 1) Le ont permis de réduire cette tâche sont préoccupés de ces problèmes sement de plusieurs kilomètres de réservoir pénible. L’utilisation de l’eau pota- sur la commune rurale de Manan- tuyaux, leur protection aux passa- d’Ambohi- ble a, aussi, pour conséquence une dona qui regroupe 15 000 habi- ges difficiles (fossés, chemins, etc.), trimanjato amélioration de la santé par la di- tants répartis dans 11 hameaux. marquage du réseau, en surface, minution des troubles intestinaux Au chef-lieu, seulement, il y et construction de 10 bornes-fon- notamment. avait un réseau d’eau potable, taines desservant plus de 500 per- Ces réalisations sont un grand créé il y a plus de 25 ans et conçu sonnes. Le coût de cette réalisa- pas en avant, dans la vie de ces po- pour alimenter 15 bornes-fontai- tion a été de 13 376 €. pulations. D’autres villages de cet- nes. Aujourd’hui, elles sont plus À noter que son financement a te région, souvent loin du bitume, de 30. L’eau ne coule, donc, sou- été assuré, à la fois, par nos parte- attendent des solutions à venir. vent, qu’une heure par jour. L’au- naires publiques et des particu- gmentation de la population et des liers. Cela a donné les bornes Blan- Henry Merceron besoins, et la dégradation du ma- vilain, Serg’eau d’Anjou, Gilles Tar- tériel exigeaient une rénovation divel et Étoile d’or d’Anjou. * www.cite.mg/ de l’existant et la création de nou- veaux réseaux d’eau. La gestion de l’eau Pour commencer à solutionner ce En 2010-2011, nous avons en- Le grand défi, pour pérenniser gagé une première étape : les ha- ces investissements, est, mainte- meaux de Manandona-Nord, Ma- nant, la gestion de l’eau. Le prési- nandona-Centre, Ambohimiarisoa dent de Vovonana Soamiaradia et et Ambatofotsy (près de 5000 ha- maire de Manandona, Philibert bitants) ont pu bénéficier de l’eau Randrianaivo, en est conscient. potable. Des comités d’usagers ont été constitués ainsi qu’un comité de Le réseau Ambohitrimanjato gestion, avec la participation de En 2012, nous avons continué, madame Léa, du Centre d’infor- avec la réalisation du réseau d’Am- mation technique et économique* bohitrimanjato. (Cite) qui, à travers sa branche Dans cette région enclavée, il a Ran-Eau, apporte sa grande expé- Anjou-Ma dagas ca r • Nº 15 • Septembre 2013 9

1^ L’accès à l’eau potable : un défi majeur

La gestion de l’eau : un problème ??? a distribution de l’eau a été no- ler tout incident permettant une L tre priorité, ces trois derniè- intervention rapide. res années, à Manandona. Le bud- L’entretien des réseaux est get global dépasse les 50 000 €. une obligation si l’on veut un S 1! La borne- point qu’on les exhume périodi- fontaine quement. Le présent, on le vit tant « Étoile bien que mal, on s’adapte. L’ave- d’or nir, on n’y pense guère, c’est ré- d’Anjou » servé aux ventres pleins. L’arrivée de l’eau potable, dans les villages, a été vécue, par beau- coup, comme un don du ciel voire un cadeau du Père Noël. On ne paie pas un cadeau ! Pourtant, les mentalités doivent changer, 1@ l’enjeu est trop important. « Regardez, c’est le cahier de Paul Chauvigné suivi… »

Les anciens réseaux ont été réno- fonctionnement pérenne. Évidem- vés, d’autres ont été créés. Des ment l’eau est gratuite mais l’en- chiffres : 75 bornes-fontaines sont tretien a un coût qui n’est pas né- opérationnelles et desservent 867 gligeable et qui risque de croître foyers, près de 4300 personnes avec le vieillissement des instal- sont concernées. lations. Une redevance est, donc, Il y a deux aspects dans la nécessaire ; son montant a été fi- gestion de l’eau : xé, en 2012, à 500 Ariary (0,20 €) un aspect comptable, avec la col- par famille et par mois. Le chef lecte des cotisations ; de borne est chargé de la collec- un aspect technique, avec l’en- te, reste à convaincre les usa- tretien du réseau qui nécessite gers. La tâche pourrait être diffi- le recrutement d’un technicien, cile, car on a peu l’habitude d’an- de disposer d’un local et du ma- ticiper. tériel nécessaire. La culture malgache fait une On pourrait ajouter un réseau large part au passé. Le culte des d’information efficace, pour signa- ancêtres est fondamental à tel

Vous pouvez consulter un dossier technique sur notre site web : www.anjou-madagascar.org/projet_adduction_eau_potable.htm .

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Des lave- mains : le projet et sa réalisation, en cours… 10 Anjou-Ma dagas ca r • Nº 15 • Septembre 2013

Quatre mois de mission au dispensaire de Vinaninkarena, pour des rencontres inoubliables ous sommes arrivé, à Vina- que attire de nombreux enfants, premier de l’An… N ninkarena, après un cours venus, entre copains, pour lire Toutes ces rencontres nous weekend sur Antananarivo qui des bandes dessinées, ou bien ont permis de nous immerger nous a permis de nous imprégner des adolescents qui empruntent dans la vie malgache, de décou- de l’ambiance malgache. Stépha- des romans, revues, magazines… vrir une culture qui nous était noël, le président de Tefi, nous a Nous finissons par rencontrer méconnue, et un pays merveil- accueillis, chaleureusement, avec Sitraka, un jeune homme passion- leux, avec beaucoup de facettes son équipe, et nous a emmenés né de moto, avec qui nous travail- différentes. Notre ressenti, à l’o- chez l’habitant où nous avons po- lons avec plaisir ; il connait beau- rée de notre départ, est un mo- sé nos valises pour 4 mois. coup de choses, en informatique ment dur : nous avons créé des Nous voilà en route, vers le et sur les réseaux d’eau potable. liens avec les habitants ; nous dispensaire ( voir ci-contre ) pour Depuis notre arrivée, nous avons vu des paysages à couper rencontrer la doctoresse Hanta, nous sommes faits, petit à petit, le souffle ; malheureusement, aus- personnage excentrique, au pre- à la vie malgache ; nous avons, si, nous avons constaté, triste- ment, la pauvreté qui règne, dans l’ensemble du pays, et le désarroi total d’un peuple, face à un gou- vernement sourd et aveugle. Malgré cela, cette expérience nous a beaucoup enrichis, et nous en conserverons de formidables souvenirs.

Charlène Boudet et Aurélien Martin

1^ Un des 1& dispensaires de Vinaninkarena. mier abord, mais elle devient vite déjà, nos petites habitudes, entre une amie toujours prête à rendre le marché du village, les petites service et dévouée à son travail. gargotes ou bien nos restaurants Les dispensaires Sa collègue, Jeanine, qui est aus- préférés à Antsirabe. La toilette à si son amie, nous invite dès le la bassine, dans la cour, au mi- dans la région de premier weekend à partager un lieu des poules et des canards, moment particulier avec sa famil- est, presque, devenue naturelle ! Manandona le… l’exhumation de ses parents, Après notre aventure à Vina- autrement dit : le retournement ninkarena, nous sommes allés à Les centres de santé de base des morts ! Une cérémonie qui mé- Manandona où le sens de l’ac- (CSB) fournissent les soins de lange fête conviviale, danses tra- cueil malgache nous a, encore, santé essentiels curatifs, préven- ditionnelles, musiques et repas été démontré. Philibert, le maire, tifs et promotionnels. On distin- malgache, mais aussi des moments nous a invités à plusieurs céré- gue deux catégories de CSB : solennels, lorsqu’on arrive au ca- monies : inauguration d’un CSB, les CSB1, premiers contacts veau familial. inauguration des sanitaires d’une de la population avec le systè- Nous continuons notre séjour école primaire publique, repas me de santé, sont dirigés par en rencontrant madame Harivola, entre les meilleurs élèves de l’an- un paramédical. Ils peuvent la bibliothécaire de Vinaninkare- née et les plus anciens du villa- être plusieurs par commune ; na. Elle anime sa petite bibliothè- ge… Puis, nous avons rencontré les CSB2 sont dirigés par un que bien décorée avec les moyens Liva et Misa, deux membres de médecin. Ils sont mieux dotés du bord, et c’est là que nous Vovonana Soamiaradia, avec les- en matériel et personnel que voyons, concrètement, une des quels nous avons travaillé et par- les CSB1. nombreuses activités de l’asso- tagé de bons moments : randon- ciation Tefi. En effet, la bibliothè- née sur le mont Ibit, repas du Patrice Pergeaux Anjou-Ma dagas ca r • Nº 15 • Septembre 2013 11

Corzé, Correspondance scolaire une commune franco-malgache : rurale s’engage des échanges riches et instructifs n septembre 2012, Philibert a ette année scolaire 2012-2013, vité primordiale. Jacques est tou- E rencontré le maire de Corzé, C ce sont 3 classes de l’école jours accueilli à bras ouverts, avec Augustin Dersoir ( voir p. 15 ). Ce primaire Dacier (2 × CE2-CM1 beaucoup de questions. fut l’occasion de comparer leurs et 1 × CE2), soit, environ, 80 élè- Henry Merceron, Paul Chau- fonctions administratives et les ves qui correspondent avec des vigné, en nous gardant un peu implications dans la vie quotidien- camarades malgaches. Les cor- de place dans leurs bagages, per- ne de leurs administrés. L’énorme respondants se situent dans mettent, aussi, l’envoi de cour- disproportion de moyens à disposi- trois écoles différentes à Manan- riers et de petits objets. tion, les différences de possibilités dona et Vinaninkarena. Les élèves ont fait passer des pour gérer les projets communaux Les échanges « papier » évo- livres, jeux, layettes par le ont donné envie, au maire de cette quent la vie de tous les jours, les container*. À la demande d’une petite commune rurale du nord-est matières abordées à l’école, les école, nous avons envoyé des sé- d’Angers, de participer aux ac- souhaits de métier, pour le futur, ries de livres de français et ma- tions d’Anjou Madagascar. J’ai été les drapeaux de chaque pays, les thématiques. Une vente de fleurs invité, au CCAS de la commune, plantes et légumes, les monnaies a permis un bénéfice de 100 € afin d’y présenter un projet dans et leurs valeurs de conversion… qui seront remis à Anjou-Mada- lequel il pourrait apporter son ai- et tout cela induit beaucoup de gascar pour aider à la réfection de : la construction d’une école à questionnements, de prise de d’une école où « ce n’est pas 3 classes, d’un hameau de Vina- conscience d’une vie différente. normal de faire classe dehors, ninkarena. Ému par les images Un film de la Maif (secteur soli- parce que le toit est parti avec la présentées et la description de la daire), montrant une journée de tempête ». situation des enfants de cette éco- la vie d’une enfant malgache, a Des contacts avec l’IUFM le, le CCAS a voté une subvention permis de discuter sur ces der- d’Angers et Solidarité interna- de 2250 €, en proposant le calcul niers points. tionale offrent de nouvelles pis- symbolique de 1,50 € par habitant, La visite de l’exposition An- tes de formations vers les ensei- montrant, par ce choix, la volonté jou-Madagascar et la rencontre gnants et des financements pour d’impliquer tous les citoyens de la avec Philibert ont rendu tangible les adductions d’eau. commune. cet échange, avec la remarque Enfin, et c’est très important, Plus tard, lors de sa réunion d’un élève de 8 ans : « Comment des liens personnels se nouent, au chef-lieu de canton de Seiches- se fait-il que, dans un pays si ri- entre les enseignants (photos, ex- sur-Loir, le syndicat d’adduction che, les gens soient si pauvres ? » plications des systèmes d’ensei- en eau potable (SIAEP) a validé Notre messager principal est gnements, des besoins spécifi- une autre demande de subvention Jacques Labarre, qui transfère ques). C’est indispensable pour de 3200 €, celle-là, pour réaliser nos courriers et nos questions pérenniser les échanges. l’alimentation en eau potable, de puis nous rapporte des images, cette école, et son prolongement films et petits objets pour illus- Les enseignantes (G. Delfaut, jusqu’au dispensaire situé en trer ces réponses, conserver cet- S. Besnault, Claudie Leray) et les contrebas. te ouverture d’esprit. Ainsi, un 80 élèves de l’école Dacier, d’Angers. Début octobre 2013, l’adduc- très beau film, sur la culture du * Une fois par an, nous participons à l’envoi tion d’eau fonctionne : de l’eau riz, a fait comprendre tout le tra- d’un container de l’association Enfants d’ici coule aux robinets du dispensai- vail et l’importance de cette acti- et d’ailleurs, vers Madagascar. re et un lave-mains est installé dans la cour de l’école qui va bientôt rouvrir, avec un bâtiment tout neuf. Merci, donc, à tous ces déci- deurs qui ont été sensibles à nos demandes, et à Augustin Dersoir qui nous a invités et soutenus, dans ces instances, pour pouvoir y exposer nos projets. Bien sûr, il 1* « Ce n’est s’agira, aussi, de témoigner des pas normal travaux menés à bien, par des de faire comptes-rendus et des images, classe afin de montrer l’efficacité de dehors, leurs investissements solidaires. parce que le toit est parti Jacques Labarre avec la tempête ». 12 Anjou-Ma dagas ca r • Nº 15 • Septembre 2013

Les activités de la commission Artisanat La convivialité, à Anjou-Madagascar, une réalité bien vivante e Larousse donne, comme défi- L nition du mot « conviviali- té » : capacité d’une société à fa- voriser la tolérance et les échan- ges réciproques des personnes et 1( Yvonne et des groupes qui la composent. Anne, de la Nous considérons, à Anjou- commission Artisanat, Madagascar, que tous les mem- occupées à bres de l’association apportent trier de la quelque chose et, donc, ont leur vanille. place ; chacun a sa ou ses con- naissances ou spécialités et c’est ne commission d’activités soient satisfaites et parlent de l’ensemble qui permet à l’asso- U n’existe que par ses mem- nous positivement ; et, pourquoi ciation de fonctionner. La convi- bres. Ce sont des personnes qui, pas, qu’elles nous revisitent. vialité n’est, donc, pas un simple bénévolement, mettent leur temps Nous avons réalisé cet arti- mot, c’est une réalité qui nous et leur énergie au service d’une cle, pour mettre en évidence tou- lie lors de chaque rencontre. cause, et partagent des valeurs. tes nos tâches, parfois cachées Par exemple, nous avons la Dans ce cadre, les membres aux yeux du « public », et mon- chance d’avoir, parmi nous, une de la commission Artisanat d’An- trer que nos activités ne sont ambassadrice experte : Monique, jou-Madagascar exercent leurs ac- pas exclusivement réalisées à dynamique et efficace, qui sait et tivités, et c’est une véritable pe- Madagascar 2. En effet, ici, en aime accueillir et entretenir les tite boutique qui s’est constituée. Anjou, il nous faut entretenir la relations sociales. Grâce à elle, Les tâches, mises en évidence, convivialité ( voir p. 13 ) au sein le nombre des membres de l’as- sont les suivantes : de l’association et collecter des sociation va croissant, comme la sélection de produits, à partir fonds pour agir, là-bas, à Mada- qualité de notre réputation. d’échantillons rapportés par les gascar. Nous pourrions parler de cha- membres allant visiter nos chan- Mais quel joie nous avons à cun de la même façon, dans sa tiers ; achats de produits ; ré- faire ce que nous faisons ! spécialité. ception et contrôle des produits En fait, la convivialité, c’est achetés ; tris ; référencement ; Monique Le Martelot, comme une sauce ; elle est, par- définition des prix ; étiquetage ; Patrice Pergeaux et Anne Titard fois, difficile à faire prendre, mais stockage ; quel délice, une fois le plat lié 1 Rappelons que tous les bénéfices servent sélection, en fonction de la na- nos actions à Madagascar. par cette préparation ! ture et du lieu de l’exposition/ 2 Notez qu’il en est de même pour la commis- Merci, donc, à tous, pour vo- vente ; transports ; déballage ; sion Fêtes & manifestations. tre… présence, tout simplement ! préparation d’un étal ; exposition des objets ; vente ; tenue d’une Patrice Pergeaux caisse ; remballage ; comptes ; rangement du stock ; gestion administrative et finan- cière ; inventaire. La liste est longue ! Cela mon- tre le temps et l’énergie dépen- sés par les membres de la com- mission. Si toutes ces tâches sont cel- les d’une échoppe, la ressem- blance s’arrête là ! Notre stock et nos budgets sont tout petits. Toutefois, la rigueur est pré- sente à toutes les étapes. Nous ne voulons pas gaspiller les peti- tes sommes recueillies 1. De plus, 2) nous souhaitons que les person- Dialogues, conversations, nes qui ont acheté, à nos étals, échanges… Anjou-Ma dagas ca r • Nº 15 • Septembre 2013 13

Achetez un objet Bravo les jeunes ! d’artisanat malgache… … par notre intermédiaire. maginé et réalisé par des arti- I sans malgaches, très souvent de la région de Manandona, ce 2@ « Un grand bravo à vous, que nous privilégions, l’objet se- Morgane, ra unique, car fabriqué à la main Hugoline et et selon des techniques, soit très Agathe ainsi anciennes, soit récente mais fai- qu’à votre sant alors appel à une imagina- professeur, tion et une maitrise très pous- du lycée Jean Bodin ! », sées. Les matériaux utilisés : la dit André. corne de zébu, la ferraille de ré- cupération, les pierres ou miné- in 2012, 3 lycéennes, du ly-ly-ly- n 2012, comme en 2011, des raux, les végétaux comme le si- F cée Jean Bodin, des PontsPonts----dededede E élèves dynamiques et en- sal ou les bois, éventuellement ---Cé-CéCéCé , ont contacté notre associa- thousiastes du collège Monga- précieux, sont tous 100 % mal- tion, car elles souhaitaient réali- zon, d’Angers , encadrés de pro- gaches. ser une exposition sur Madagas- fesseurs, ont organisé des ven- L’objet gagnera, ensuite, la car. En partenariat, nous avons tes de gâteaux. Les fonds récol- France et, arrivé en Anjou, il se- installé nos panneaux d’informa- tés ont financé l’achat de livres ra pris en charge par la commis- tions dans le lycée et, les 3 élè- en malgache et d’un synthéti- sion Artisanat ( voir p. 12 ). ves ont mis en place, auprès des seur, pour la bibliothèque de Ma- Lors d’une manifestation à autres lycéens, une collecte de nandona. laquelle Anjou-Madagascar par- jouets éducatifs : BD, puzzles, Lors de la remise de l’argent ticipera, l’objet sera mis en va- cahiers de coloriage, etc. qui collecté, des membres d’Anjou- leur sur un étal et vendu à… s’est avérée une totale réussite. Madagascar ont pu échanger vous, peut-être, qui appréciez Aujourd’hui, la majeure partie de avec ces collégiens. Cela s’est l’objet ou souhaitez aider Mada- ces jouets est déjà entre les déroulé à l’occasion de la diffu- gascar. mains des enfants de la région sion d’un film sur Manandona, Ensuite… pour nous, il y a de Manandona. Et ce n’est pas présentant la vie malgache. une part de mystère qui nous tout ! Ces jeunes filles ont, égale- Les élèves ont été très sur- permet de rêver ! ment, organisé une soirée dan- pris des différences entre les en- Souhaitons longue vie à cet sante. Elles y ont mis tout leur fants malgaches et eux, tant par objet, unique, qui sera passé dans dévouement et leur courage ; le la vétusté des installations mal- de nombreuses mains, avant d’ar- fruit de cette manifestation nous gaches que par la pauvreté (4 ou river sur un meuble ou un mur, a été remis, lors de notre assem- 5 enfants par table, pas ou peu dans un saladier… blée générale : 1000 €. de toilettes et de point d’eau). Dans tous les cas, vous en Un bel exemple de solidarité ! Le plus surprenant, pour nos serez fier. collégiens français, a été le fait A ndré Landais que les enfants malgaches mar- Danielle Jaud, Monique Le Martelot, chent pieds nus ! Patrice Pergeaux et Anne Titard Pour éviter de tomber dans la pitié, il a été expliqué aux col- légiens que les enfants malga- ches étaient heureux, dans leur vie de tous les jours, car ne connaissant pas autre chose. Encore un grand merci au collège Mongazon, collégiens et encadrement !

Véronique Gombaud

2! Un artisan malgache travaille des cornes de zébu. 14 Anjou-Ma dagas ca r • Nº 15 • Septembre 2013

2$ Souvenirs, souvenirs…

Du 29 septembre au 6 octobre 2012, nous avons choisi le thème « Anjou-Madagascar, 2002-2012 : 10 ans d’échan- ges » pour marquer les 10 ans de notre association ; des années bien remplies, interactives et constructives durant lesquelles les membres d’Anjou-Madagascar ont uni leurs compétences, afin de soutenir les projets de développement de nos partenaires, à Madagascar.

Nous retiendrons, surtout, les rencontres et les échan- gesgesges,ges avec : Jean-Noël Gaultier, secrétaire du Conseil régional des 2% Pays de la Loire et président de la Commission Europe- International-Interrégional ( photo 2% ) ; Christian Rosello, vice-président du Conseil général de Mai- ne-et-Loire, président de la commission de l’éducation, de la culture, des sports, du patrimoine et des relations inter- nationales ( photo 2$ ) ; Rose-Marie Verron, déléguée à l’action et à l’animation so- ciales, à la santé, au handicap et à la vie associative, à la Ville d’Angers ( photo 2% ) ; Jean-François Jeanneteau, maire de St-Barthélemy-d’Anjou (photo 2^ ) ; Daniel Laumône, cinéaste-conférencier venu nous présen- ter son film « Madagascar, l’île sacrée des ancêtres » ; Alain Machefer qui a orchestré notre débat sur le thème « 10 ans à Madagascar ! Et maintenant… Quelles sont les 2^ conditions d’une coopération efficace ? » ; les membres du groupe de chants chorals et danses folklo- riques Antsan’ny Lanitra (Mélodie du ciel) (photo 2& ) ; 8 associations du Maine-et-Loire œuvrant à Madagascar ; Tahiry, chanteuse malgache, accompagnée par Willy et Faniry, a animé notre dîner-dansant ; les 1300 visiteurs anonymes dont de nombreux enfants (photo 2* ) ; sans oublier notre principal invité malgache, Philibert Ran- drianaivo ( voir p. 15 ).

Nous tenons à remercier : tous nos partenaires, sans lesquels cette exposition n’au- rait pas pu avoir lieu ; 2& le comité d’organisation, en lien étroit avec le Conseil d’administration qui, de réunion en réunion et de mois en mois, a œuvré à la réussite de ce projet. Nous vous disons un grand « MERCI », pour le travail accompli, dans une ambiance chaleureuse et bon enfant, privilégiant la solida- rité et le respect mutuel, et pour votre engagement, sans faille, pour Madagascar ! « Misaotra tompoko », et « à très bientôt », pour... un au- tre grand évènement, peut-être... !

Tiana Radison et Patrice Pergeaux

2*

Vous trouverez d’autres informations, sur notre site web, www.anjou-madagascar.org/10_ans_d_actions.htm . Anjou-Ma dagas ca r • Nº 15 • Septembre 2013 15

2( 1er voyage en France : les découvertes de Philibert

était la 1 e fois que j’allais en et d’échanges, chez monsieur Au- C’ France. J’étais invité par An- gustin Dersoir, le maire de la com- jou-Madagascar, pour participer à mune de Corzé ( voir p. 11 ) où l’ac- la célébration de sa 10 e année cueil a été chaleureux ( photo 3) ). d’existence. Ce qui m’a surpris, c’était le budget J’étais très content car, vu l’é- de la commune : 1000 €/perso nne. loignement et les frais y afférent, je Chez nous, à Madagascar, pour les n’aurais jamais eu, avec mes pro- communes rurales, c’est 1 €/per - pres ressources, la somme exigée sonne ! Aussi, le recouvrement fis- pour le transport et le séjour. J’ex- cal atteint 100 %, alors qu’à Ma- prime, encore, 1000 fois, mes re- nandona, il est quasi nul. Nous merciements, à Anjou-Madagascar. avons visité une école primaire de Tout ce que j'ai vu, visité, m’a la commune ; c’était impeccable, con- surpris ; je ne vais citer que quel- fortable. Une très grande différen- ques points : ce, si on compare avec les nôtres. la découverte de Paris, le 22 sep- J’ai, également, été reçu par mon- tembre, surtout les sites touristi- sieur Jean-François Jeanneteau, mai- re de St-Barthélemy-d’Anjou, mon- sieur Pierre Gautier, maire de Che- mellier et membre d’Anjou-Mada- gascar. Çà a été des moments très enrichissants. J’étais en France, donc, pour assister à la célébration du 10 e an- niversaire d’Anjou-Madagascar. J’ai vu la préparation de cette fête, son déroulement et sa clôture. Ce qui m’a donné le plus d’émo- tion, c’était de voir la volonté de tous les membres d’Anjou-Mada- gascar, la prise de responsabilités, la disponibilité. Alors que tous les fruits de leur travail, c’est pour les projets de leurs partenaires malga- ches, précisément les communes 3) de Manandona, Vinaninkarena et Sahanivotry. ques et les monuments : la tour La grande décision, à l’issue de 3! Eiffel ( photo 2( ), les Champs Ély- la conférence-débat qu’on a faite, sée, Notre-Dame, etc. ; avec des associations de la région l’accueil chaleureux des membres angevine intervenant à Madagas- d’Anjou-Madagascar ( photo 3! ), l e car, était la suivante : « pour les 23 septembre, chez monsieur Ro- 10 ans à venir, œuvrons à l’amélio- bichon, un viticulteur retraité. C’é- ration des ressources financières tait vraiment une fête ; nous avons familiales ». déjeuné ensemble, pour mieux Pendant la clôture, il y avait un nous connaitre. Il y avait un vin grand rassemblement de Malga- blanc de 30 ans d’âge, dans la ca- ches vivant en France, une soixan- ve du propriétaire. taine, qui ont assisté et participé au On m’a fait visiter une « petite » dîner-concert. On a pu bavarder, dan- ferme, d’après la dénomination lo- ser, avec joie. La soirée a été ani- cale, mais on y trouvait 30 vaches mée par Tahiry, artiste malgache. laitières et 30 génisses, 80 chèvres, Nous comptons, encore, sur la 6000 poules ; or, il n’y avait que 3 bonne collaboration avec Anjou-Ma- personnes qui s’en occupaient : le dagascar, afin d’atteindre le but et père, la mère, et un enfant salarié. l’objet, évoqués plus haut, pour les Il est vrai que tout se faisait à la 10 ans à venir. machine mais, quand même, c’est du travail. Philibert Randrianaivo, J’ai fait une visite de courtoisie président de Vovonana Soamiaradia 16 Anjou-Ma dagas ca r • Nº 15 • Septembre 2013

3@ Un criquet 2013, l’année des calamités pèlerin, Visitez notre grandeur exceptionnelles nature. site Les criquets pèlerins, d’abord… es criquets sont passés à Ma- D nandona, le 20 avril dernier. C’était comme des nuages qui ont pu cacher les hameaux ouest, au tait la première fois qu’il y avait pied de la montagne, sur une lon- du gel. Il a ravagé les cultures de gueur de 3 km. Comme c’était le maniocs et tous les arbres comme commencement de la culture de les avocatiers, bananiers. Nous contre-saison, il n’y a pas eu de sommes très étonnés et désolés. dégâts. Mieux, la population en a Tous les arbres ont été attaqués, profité pour ramasser des cri- sauf les sapins. C’était grave car, quets, pendant la nuit ; lorsqu’on à ce moment-là, il y avait déjà pas a fait l’estimation des criquets at- mal de cultures de pomme de ter- trapés, on a compté dans les deux re et de petit pois. Elles ont été tonnes. Des familles en ont collec- ravagées (pomme de terre, 40 ha té jusqu’à 20 sacs vendus 6000 Ar et petit-pois, 10 ha). Comme il n’y à 7000 Ar le sac, aux habitants a jamais ce gel-là, les habitants qui élèvent des porcs, pour faire ont l’habitude de faire des cultu- de la provende, en remplacement res de contre-saison, en avance, de la farine de poisson. pour avoir de bon prix mais, cette Mais, dans d’autres commu- fois-là, tout a été perdu. Les pour : nes proches, les criquets ont dé- paysans ont été obligés de re- lire nos anciens bulletins vasté totalement la culture de riz. labourer la terre et recommencer mieux connaitre l’association la culture. Cela a été un grand dé- consulter notre agenda Un gel exceptionnel, ensuite… ficit pour lequel on ne pourra rien Depuis toujours, c’est la spé- faire. découvrir (un peu) Madagascar cialité de notre commune. Même voir nos coordonnées s’il y du gel dans d’autres commu- Philibert Randrianaivo, nous contacter nes de la région de Vakinankara- président de Vovonana Soamiaradia nous rejoindre tra, Manandona n’en a pas. * 1 hectare est équivalent à la surface de 2 Les 22 et 23 mai derniers, c’é- terrains de football, environ. et plus encore…

Des projets en voie de concrétisation Coordinateur-relais ous avons débuté notre partenariat, avec Anjou-Madagascar, en Philibert Randrianaivo, no- N 2010-2011. Des projets se mettent, progressivement, en place, tre partenaire depuis plus de sur les 2 communes rurales de Vinaninkarena et Sahanivotry : gre- 10 ans, a accepté d’être le re- niers communautaires villageois, bibliothèque, sanitaires… lais et le coordinateur d’Anjou- Nous espérons le développement de cette coopération très atten- Madagascar, pour les actions due des habitants, dans les années à venir. que nous menons, dans la ré- gion de Manandona. Nous lui Stéphanoël Rasolofoniaina, président de Tefi faisons totalement confiance. et Raymond Rakotonirina, président de Vovonana Soa Iombonana Henry Merceron

3# 3$ 3% Ce bulletin a été imprimé Les présidents des gracieusement associations partenaires par notre (de gauche à droite) : imprimeur. Philibert Randrianaivo ; Stéphanoël Rasolofoniaina ; Merci à lui. Raymond Rakotonirina. Bulletin d’information de l’association Anjou-Madagascar • Numéro 15 • Septembre 2013 Encart spécial Assemblée générale du 16 mai 2013 å Rapport moral et d’activités 2012 Bienvenue à tous, particulièrement Le temps fort 2012 a, bien sûr, été sont présentés, discutés et priorisés. à ceux qui viennent pour la 1 e fois. la fête des 10 ans d’Anjoud’Anjou----MadaMadaMadagasgasgasgas---- Au cours de l’année, plusieurs per- Votre présence est la preuve de vo- carcarcar,car avec la venue, à cette occasion, de sonnes se sont rendues sur le terrain, tre intérêt pour notre association. Vo- Philibert Randrianaivo, le président de Citons Charlène et Aurélien, pendant 4 tre soutien est, pour nous, indispensa- Vovonana Soamiaradia, notre partenai- mois à Vinaninkarena, Paul, Jacques, ble. Merci à vous. re à Manandona. et moi-même, dans les 3 communes. L’Assemblée générale est l’occa- Ce fut un moment-clé, festif et Ces relations sont indispensables, el- sion de faire un point sur le travail ac- convivial. Ce fut, aussi, un moment de les permettent de faire avancer les compli, de vous proposer des orienta- bilan et de réflexion sur l’avenir, pour projets, d’établir des relations de tions et, surtout, d’échanger, ensemble, retrouver du souffle, du dynamisme. confiance. sur notre devenir. Je dis un merci chaleureux, à tous ceux qui ont contribué à la réussite de Réalisations 2012 Un mot sur la situation générale à cet anniversaire. Les grosses actions concernent : Madagascar. la réhabilitation des réseaux d’adduc- Les conséquences de problèmes Aujourd’hui, nous comptons 168 tion d’eau, le captage de nouvelles sour- climatiques : cyclones, inondations, adhérents, dont 71 nouveaux, en ces, la construction de château d’eau, sécheresses, criquets…, affectent ré- 2012, qui soutiennent l’association, la réalisation de bornes fontaine ; gulièrement et profondément, Mada- des donateurs et des partenaires qui l’hygiène, dans les écoles, avec la gascar. Si, à cela, on ajoute une crise permettent de financer nos projets. construction de sanitaires ; politique et économique sans précé- Nos partenaires sont publics, pri- l’aide aux microcrédits, à travers dent, qui dure depuis plus de 4 ans, vés et associatifs. Ils sont fidèles, de- l’ONG Vahatra, et au développement maintenant, on découvre un pays qui puis des années. des Greniers communautaires villa- s’enfonce, de plus en plus, dans la Parmi les partenaires publics, ci- geois (GCV) ; pauvreté, et une population qui souf- tons : la Région des Pays-de-la-Loire, l’amélioration du gîte de Manandona ; fre, chaque jour, davantage : trois mal- notre plus gros soutien, le Conseil Gé- l’envoi, dans un container de l’asso- gaches sur quatre vivent, désormais, néral du Maine-&-Loire, la municipali- ciation Enfants d’ici et d’ailleurs, d’é- en-dessous du seuil de pauvreté. té de St-Barthélemy-d’Anjou qui met, à quipements scolaires, jeux pour en- Des élections sont prévues cet été. notre disposition, un local de stocka- fants, ordinateurs, vélos… Restons donc optimistes. ge, une salle pour notre soirée annuel- Cela représente plus de 60 000 € le, le THV pour des manifestations investit dans les différents projets, es- AnjouAnjou----MadagascarMadagascar culturelles, et la mairie d’Angers qui sentiellement sur l’eau et l’hygiène. Et nous, continuons à soutenir nos nous offre l’utilisation de la salle du amis malgaches, sur le terrain, en les Welcome. Projets 2013 et perspectives à accompagnants dans leur projet. Ils Parmi les partenaires privés, on moyen terme ont besoin, plus que jamais, de notre trouve des associations : Artisans du Le programme est ambitieux, il dé- soutien. Soleil, l’Amicale des Hospitalier de pendra de nos disponibilités et des Concernant notre association, il Cholet, 6 Terres, CDC Développement subventions de nos partenaires. faut, tout d’abord, souligner, cette an- Solidaire, Cosog, Comité d’entraide de Bien entendu, nous devons conti- née encore, son dynamisme, à la fois, la Caisse des Dépôts ; et des entrepri- nuer de nous interroger sur le bien- à Madagascar et en Anjou. ses : le Crédit Mutuel, le Crédit Agri- fondé de nos actions. Car notre objec- cole et d’autres. tif est, toujours, d’amener nos parte- En Anjou C’est grâce au soutien de tous que naires malgaches à se prendre en Nous avons eu de fréquentes ré- nous pouvons réaliser nos projets, à main, à les accompagner, à leur ryth- unions : du Bureau, environ une fois Madagascar. me, dans leur développement, pour par mois, du Conseil d’administration, Merci à vous. qu’ils puissent, un jour, devenir auto- 4 fois dans l’année. Notons les nom- nomes. En espérant passer du rêve à breuses rencontres du groupe artisa- À Madagascar, nous intervenons ::: la réalité ! nat, avec Danièle et Monique, qui gère à ManandonaManandona, avec l’association lo- les ventes d’artisanat, de la commis- cale Vovonana Soamiaradia, depuis J’appelle les commissions à se mo- sion enseignement, avec Paul, de la 2002. Son président est Philibert. Li- biliser, à travailler sur les dossiers qui commission Eau & hygiène, autour de va est le directeur de Vovonana. Misa les concernent et à creuser les problè- Gilles, de l’équipe Communication (jour- est la bibliothécaire ; mes de la région de Manandona. nal, internet, affiches, supports…), avec à VinaninkarenaVinaninkarena, avec l’association Patrice, et de la commission Loisirs, locale Tefi, depuis 2010, dont le pré- Il me reste à remercier, bien cha- fêtes & manifestations, l’équipe au- sident est Stéphanoël ; leureusement, tous les bénévoles qui tour de Tiana. Signalons et saluons, à à SahanivotrySahanivotry, avec l’association lo- s’investissent dans notre association, cette occasion, le renouveau de la cale VSI, depuis 2011, dont le prési- les membres des commissions, du Bu- commission Santé, avec de nouveaux dent est Raymond. reau et du Conseil d’administration. membres qui s’investissent dans ce Ensembles, ces 3 communes repré- Ajoutons que notre association est domaine, autour de Sylvie, la respon- sentent 38 000 habitants, 500 km², 25 ouverte à toutes les bonnes volontés. sable, et de Michel. villages, 35 écoles primaires, 6 CEG, 7 Nous les accueillons, bien volontiers ; Cette vie de l’association, ici, en dispensaires… Anjou-Madagascar a besoin de tous. Anjou, est très importante. Elle soude Le partenariat, avec ces 3 associa- une équipe et forge une complicité et tions, est étroit. Nos partenaires mal- Le président, Henry Merceron une convivialité entre les membres. gaches nous sollicitent, leurs projets Bulletin d’information de l’association Anjou-Madagascar • Numéro 15 • Septembre 2013 Encart spécial Assemblée générale du 16 mai 2013 ç Rapport financier 2012

D É P E N S E S R E C E T T E S Libellé € % Libellé € % ➀ Fournitures (administratives et autres) 193,34 0,3 ➃ Cotisations et dons de particuliers 16 234,50 26,8 ➀ Cotisations assurances 253,00 0,4 ➃ Bénéfices vente de cartes antaimoro 868,13 1,4 ➀ Frais documentation, bulletins 164,72 0,3 ➃ Bénéfices vente d’artisanat malgache 5 024,32 8,3 ➀ Frais tenue de comptes bancaires 34,67 0,1 ➃ Bénéfices soirée, animations et anniv. 642,17 1,1 ➄ Subvention Conseil régional 13 500,00 22,3 ➀ Frais déplacements (AG, divers) 10,16 0,0 ➄ Subvention Conseil général 3 000,00 4,9 ➀ Frais divers 79,45 0,1 ➄ Don association Artisans du soleil 2 000,00 3,3 ➀ Frais postaux (bulletins, convocations…) 144,70 0,2 ➄ Don Cosog CDC 1 000,00 1,6 ➄ Don CDC développement solidaire 5 850,00 9,6 ➁ Frais mission vers Madagascar 301,54 0,5 ➄ Don association 6 terres 2 000,00 3,3 ➄ Don ASH Cholet 1 000,00 1,6 ➁ Frais envoi container 1 143,88 1,9 ➄ Autres dons (Lycée Mongazon, collège Jean Bodin…) 847,80 1,4 ➁ Projets Manandona 58 300,00 96,2 ➅ Produits financiers 490,25 0,8 ⑦ Disponibilités sur exercice 2011 8 168,29 13,5 TOTAL 60 625,46 100,0 TOTAL 60 625,46 100,0 ➁ ➀ ➃ Plus de 98,5 % de nos ➅ ➆ Ressources internes : ressources sont 22 769,12 €, soit 37,6 % ➃ directement affectés ➄ ➁ aux projets de ➄ Ressources externes : développement de la 29 197,80 €, soit 48,2 % région de Manandona

Les comptes d’Anjou-Madagascar font apparaître un à l’anniversaire de nos 10 ans et aux nombreuses activités montant total des recettes et dépenses de 60 625 €. en Anjou, notamment : vente d’artisanat et de cartes malga- Pour les dépenses, les frais de fonctionnement sont ches, visites dans les écoles et maisons de retraite, anima- très limités, 1,5 % de nos recettes. Et c’est donc 98,5 % de tions et soirées… Tous ces moments forts sont organisés notre budget, soit 59 700 €, qui sont investis sur la région au profit de l’association, principalement, par les commis- de Manandona et alimentent nos projets de terrain. sions « Féminine » et « Animation-loisirs ». Les recettes se décomposent principalement en cotisa- Nous remercions tous nos adhérents, donateurs, sym- tions et dons (26,8 %) – en forte augmentation, cette an- pathisants et partenaires privés et publiques qui nous sou- née –, en bénéfices sur nos activités en Anjou (10,8 %) et tiennent avec fidélité. Merci, aussi, à tous les bénévoles. en subventions reçues (48,2 %). Soulignons que les 160 adhérents de l’association, et les nombreux dons sont liés Le trésorier, Daniel Girard Exemples d’actions réalisées dans la région de Manandona • Réhabilitation de la plupart des écoles des 3 communes • Construction et équipement d’un dispensaire, dans la montagne • Équipement, en matériel, de l’école professionnelle Tojo • Lancement de campagnes de prévention MST-Sida • Aide à la production de semence de pommes de terre • Introduction de cours de français pour adultes • Mise en place d’une pépinière pour du reboisement • Formation d’instituteurs et fourniture de matériel pédagogique • Construction ou réhabilitation de plus de 100 bornes-fontaines et lavoirs • Institution de greniers communautaires villageois (GCV) • Construction et équipement de bureaux pour les associations partenaires • Construction d’une centrale électrique photovoltaïque • Développement de l’élevage de poulets par des femmes • Lancement de cuiseurs à bois économiques (CBE) • Aménagement d’un gîte et de sanitaires • Construction d’un magasin de vente de produits artisanaux et agricoles • Apport en médicaments et matériel médical • Soutien à la formation professionnelle de jeunes • Mise en place d’un projet « vers à soie » et d’une filière artisanat • Création de bibliothèques-médiathèques et d’un atelier informatique • Institution d’un système de microcrédits • Construction ou réhabilitation de réseaux d’adduction d’eau potable • Aide à l’achat de fournitures scolaires pour des élèves • Construction de sanitaires dans des écoles Pour continuer d’agir, nous avons, encore, besoin de vous