LES NOUVEAUX NATIONALISTES Collection « Politiquement Incorrect » Dirigée Par Philippe Randa
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LES NOUVEAUX NATIONALISTES Collection « Politiquement incorrect » dirigée par Philippe Randa aux éditions de l'Æncre Le Guide du collectionneur politiquement incorrect - Francis Bergeron Profanation - Chard Le Racisme anti-français - Henri de Fersan Délit et Rature - Rolandaël Martin Heidegger, philosophe incorrect - Jean-Pierre Blanchard Aux sources du national-populisme - Jean-Pierre Blanchard aux éditions Déterna La Faim justifie les moyens - Jean-Pierre Blanchard Mythes et races - Jean-Pierre Blanchard Les Nouveaux Nationalistes - Christian Bouchet Le Testament d'un Européen - Jean de Brem Aux voleurs - Konk Les Manipulateurs de la culture - Roland Gaucher Les « Antisémites » de gauche - Roland Gaucher et Philippe Randa La Germanophobie - Philippe Gautier La Torche et le Glaive - Jean Mabire Quand grossissent les têtes molles - Pierre Monnier Les Avenues de la V - Béatrice Pereire Christian Bouchet LES NOUVEAUX NATIONALISTES Préface de Roland Gaucher Éditions Déterna Illustrations : archives de l'auteur et DR. Les planches BD sont extraites de l'album Y a-t-il une vie après la mort ? d'Olric et Sergueï et sont reproduites avec l'autorisa- tion d'Olric et des Éditions Werwolf. Sur simple demande adressée aux : Éditions Déterna Centre MBE 302 69, boulevard Saint-Marcel 75013 Paris vous recevrez gratuitement notre catalogue qui vous tiendra au courant de nos dernières publications. © Illustrations et textes : droits réservés. © Déterna - 2001 ISBN. 2 - 913044 - 39 - 5 Préface ans l'enquête qu'il mène auprès des « nouveaux natio- nalistes » — enquête à laquelle il participe lui-même en D étant interrogé par Philippe Randa — Christian Bouchet pose chaque fois cette question : « Quel est votre panthéon idéo- logique ? » C'est-à-dire : « Qui sont vos maîtres à penser ? » Cette question et les réponses qui lui sont faites ont retenu, en premier, mon attention. Parce que les réponses impliquent une très large révision des idéologues de ce que l'on appelle d'or- dinaire « l'extrême droite » (expression que je déteste). Les noms de Bonald, Le Play, de Maistre, Bainville, Ploncard d'Assac n'apparaissent jamais. Éliminés aussi les doctrinaires ou les polémistes qui surgissent à la veille de la Seconde Guerre mondiale ou durant celle-ci : Maulnier, Brasillach, Céline, Rebatet... et Maurice Bardèche, sauf erreur de ma part, n'est cité qu'une fois. De la famille nationaliste française du XIX et de la première moi- tié du XX siècle, trois noms seulement émergent : Charles Maurras, Maurice Barrès, Édouard Drumont. Charles Maurras est cité par Luyt qui vient lui-même de l'Action française. Je ne crois pas que ce soit pour la « solution monarchique » qu'il propose, mais parce qu'il est le théoricien de l'empirisme organisateur, notion stratégique, toujours valable à notre époque. Et peut-être aussi parce que pour une France régionaliste, fédéraliste, future — si le retour à la monarchie sem- ble être définitivement exclu —, les expériences accumulées sous l'Ancien Régime peuvent encore servir. De la période de la guerre, si compromettante, si tragique parce qu'elle est aussi une période de guerre civile — phénomène fréquent dans notre pays, mais à peu près totalement occulté - quels noms les « nouveaux nationalistes » retiennent-ils ? Pas ceux de Déat, Doriot, Bucard, Darnand ou Château- briant... Un nom surgit avant tous les autres : celui de Drieu La Rochelle. On cite parfois aussi Marc Augier (Saint-Loup) et Raymond Abellio. À noter que ces hommes, avant-guerre, venaient de la gauche. De la gauche française aussi d'autres noms sont évoqués par les « nouveaux nationalistes » : Joseph Proudhon, Georges Sorel, Georges Valois (ce dernier mourra en déportation). Il est bon de rappeler qu'au début du XX siècle, donc peu après la création de l'Action française, l'empirisme organisateur réussit à établir une connexion entre les partisans de Georges Sorel, théoricien des minorités agissantes (notion toujours d'actualité, on le voit, avec le rôle que joue en 2001 José Bové à la tête des organisations paysannes) et les militants d'Action française (en particulier Georges Valois). Derniers noms retenus, côté français, ceux qu'on pourrait désigner comme « scientifiques », les théoriciens de la biologie : Alexis Carrel et Vacher de Lapouge, que les médias qualifient avec horreur de « racistes », mais dont l'importance ne saurait être négligée à l'heure de la montée des ethnies. Et aussi le nom de René Guénon. Enfin, côté français, citons une nouvelle école de pensée qui prend son essor vers 1970 : celle du Groupement de recherche et d'études pour la civilisation européenne (Grece) et d'Alain de Benoist. Vers un nouveau nationalisme Passons à l'étranger, essentiellement en Europe. Les noms qui apparaissent sont ceux d'idéologues allemands comme Ernst Niekisch, théoricien du national-bolchevisme, et Otto Strasser, dissident du Parti national-socialiste et fondateur du Front noir ; de l'Américain Yockey, du Belge Jean Thiriart ou encore du com- muniste italien Gramsci, théoricien de la conquête des milieux culturels, dont l'exemple a beaucoup marqué Alain de Benoist et la Nouvelle droite française. À travers ces idéologues, le dogme du souverainisme, c'est-à-dire d'une France du jacobinisme, est parfaitement battu en brèche. Nous assistons à la prise de conscience d'un nouveau nationalisme : un nationalime identitaire et ethnique, à la fois culturel et religieux (orthodoxe, protestant ou catholique comme avec les Irlandais de l'IRA). Il souhaite s'épanouir avec ses parti- cularités au sein d'un Empire européen. Lennemi de cet empire ? Les États-Unis. Presque tous les « nouveaux nationalistes » inter- viewés par Christian Bouchet sont d'accord sur ce point. La lecture de ces entretiens m'a incité à me reporter à un numéro du Crapouillot (mai-juin 1994), que je dirigeais à l'épo- que, entièrement consacré à une grande enquête intitulée Les nationalistes sont de retour. Cette enquête avait été menée par le flamand Robert Steuckers. On y trouvait déjà la plupart des thè- mes du nouveau nationalisme ethnique qui s'exprime aujour- d'hui. En particulier dans une interview d'Alexandre Douguine, intitulée « Créer l'Europe des ethnies ». Les onze Il est intéressant d'observer le parcours politique de ces onze « nouveaux nationalistes », dont celui de Christian Bouchet, le plus âgé d'entre eux (45 ans). Le plus jeune, Philippe Verdon, a 20 ans. Étudiant en droit à Nice, il est responsable étudiant au sein du bureau politique du mouvement Unité radicale. L'âge des autres nationalistes oscille autour de la trentaine. Certains d'entre eux ont été attirés un moment par le mou- vement Troisième voie, fortement influencé par le Belge Jean Thiriart. C'est le cas notamment de Christian Bouchet qui deviendra, en 1988, secrétaire général de cette organisation. En 1991, Troisième voie éclate. Nombre des onze « nouveaux nationalistes » prennent alors conscience que le travail groupus- culaire débouche sur une impasse. Le Front national, au contrai- re, est en pleine ascension. Le parti de Jean-Marie Le Pen appa- raît comme la résurrection d'une certaine « extrême droite » réduite jusqu'alors à la partie congrue, mais qui, dans le pays et sur le plan électoral, s'affirme avec une puissance croissante. La déception n'en sera que plus amère avec la crise fratricide qui, au sein du Front national, va opposer en 1998 lepenistes et mégretistes. À tous ceux qu'il interviewe, Bouchet pose cette question : « Comment avez-vous vécu cette crise ? » Les réponses sont explicites : — André Beck : « Je l'ai très mal vécue. Notre famille politique ne sait pas gérer ses crises. Elle n'a pas une culture de la conciliation. » — Jean-François Colombani : « L'implosion du FN était iné- vitable à terme. Elle m'a tout de même surpris par sa soudaine- té et sa violence. » — Sébastien Legentil : « L'implosion était inévitable. » — Eddy Marsan : « ... l'aventure du FN est déjà terminée... il convient désormais que les militants nationalistes identitaires passent à une nouvelle phase du combat. » — Benoît Merlin : « Comme la plupart des militants, j'ai été stu- péfait par la rapidité et la violence de la crise de décembre 1998. » — Stéphane Parédé : « Bien sûr, nous avons tous vécu cette crise difficilement, tout particulièrement au début, car tout le travail effectué depuis des années était remis en question, et nous devions, nous-mêmes, repartir à zéro. Cependant, je pense que cette crise était, tôt ou tard, inévitable, car de nombreuses ten- dances au sein du Front se faisaient la guerre, et il était impen- sable de trouver au Bureau politique, côte à côte, des personna- lités aussi différentes que Pierre Vial et Bernard Antony. » - Fabrice Robert : « ... gâchis... Exclusions en série, règle- ments de compte, mesquineries en tout genre... dérive moné- gasque du Front national. » - Franck Vandekerkof : « En dénonçant les uns et les autres avec des mots dignes des militants de Ras l'Front, Jean-Marie Le Pen s'est comporté comme un véritable flic de la pensée. » - Philippe Verdon : «... je ne militais déjà plus au FN... J'ai été bien sur surpris de la violence avec laquelle tout s'est dérou- lé. J'ai toujours eu plus de sympathie pour les gens composant « la bande à Mégret », plus proche qu'un Roger Holeindre de l'idée que je me fais du nationalisme. » Le cas de Guillaume Luyt est plus complexe. Il est resté, après la crise, un moment au sein du FN. Il rejetait la stratégie d'al- liance à droite, préconisée par Bruno Mégret. Quant à Christian Bouchet, il considère que l'éclatement du Front est « un désastre... Je crois que les responsabilités sont plus partagées qu'on ne se l'imagine, et que le départ des mégretistes n'était pas inéluctable... À mon sens, il faut travailler dès main- tenant à la réunification. Celle-ci ne pourra se faire à brève échéance, mais on peut dès maintenant en faire un thème de débat, populariser l'idée dans les forces nationales.