Perles Et Poncifs Anti-Maurrassiens
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Actualité de l'édition maurrassienne, 10. PERLES ET PONCIFS ANTI-MAURRASSIENS. A) Le dossier. B) Les bibliographies. Il reste à faire... Il reste en effet beaucoup à faire pour ramener à la raison tous les détracteurs de Charles Maurras. Mais il ne suffit pas d’avoir raison, encore faut-il le faire savoir, et se donner les moyens de le faire savoir. Comme témoins de cette ignorance crasse des idées de Maurras, et donc de l'ampleur de la tâche qui nous attend, nous avons retenu ici (seulement) quatre publications, deux revues, et deux livres. [1] 1/ La première de ces publications est la revue trimestrielle ‘Codex‘ (ex 'Histoire du christianisme magazine'), dont le n°4 (été 2017) publie un dossier relatif à ‘L'Action française’ (pages 33-85), sous la direction de Jacques Prévotat. Nous en avons déjà parlé, dans notre précédente page de présentation. Si cette revue bénéficie d’une présentation irréprochable qui lui donne une coloration "officielle" et respectueuse, ce dossier n’est qu’une suite d’agressions envers Maurras et l’Action Française, un dossier militant. Le fil conducteur des textes est le soit disant paganisme de Maurras, et sa volonté d’instrumentaliser la religion catholique. Ces reproches ne sont pas nouveaux, quelques prêtres intégristes les brandissaient déjà au début du vingtième siècle, des royalistes "légitimistes" rajoutèrent une couche et fournirent l’essentiel des arguments hostiles, un avocat belge germanophile lança un ballon d’essai, la fourberie de certains clercs fit le reste, et la démocratie-chrétienne en embuscade (non complexée par sa propre condamnation), profita de l’occasion pour provoquer insidieusement l’épuration des institutions proches du Vatican, pour ensuite les coloniser. Et tout cela pour finir par un "flop". Un Pape, sourd et aveugle, muré dans sa hauteur souveraine, n’admettra s’être trompé qu’à la fin de sa vie, mais n’eut pas le temps de revenir sur sa décision. Son successeur le fera, les sanctions seront levées par Pie XII, mais entre temps, l’Action Française avait été grandement affaiblie, un gouvernement français "pacifiste" eu alors les coudées franches pour s’abaisser devant l’Allemagne, celle-ci pu se renforcer, et on connaît la suite. Une coalition d’intégristes, de démocrates-chrétiens, de pseudo-légitimistes et de clercs déboussolés venait de sauver la République et de provoquer la défaite française face à l’Allemagne, ceci soit par haine de Maurras, soit par angélisme niais, par pacifisme ! Mais aujourd’hui, l’inquiétude face à un évident renouveau maurrassien ronge ces gens-là, qui ne baissent pas les bras et reviennent régulièrement à la charge. Ils ont de gros moyens, disposent de réseaux bien installés (universitaires, journalistes, édition de périodiques, chaîne de librairies…), une partie de l’épiscopat leur est favorable, leur tâche est donc aisée. À la vieille garde démocrate-chrétienne, sont venus en renfort Erwan Le Morhedec, François Huguenin, et quelques autres. Tous ont de bons côtés, conduisent parfois de très honorables combats, mais tous souffrent d’un conditionnement pavlovien à l’égard de Charles Maurras (pathologie ancienne pour certains, assez récente pour d’autres). Si les temps ont changé (une nouvelle condamnation du Vatican serait aujourd’hui sans grands effets sur l’opinion française, ils préfèrent donc une condamnation par les tribunaux médiatiques), leurs arguments n’ont pas évolué depuis un siècle, ils se complaisent dans une redondante poncivité, et compensent ainsi la pauvreté et la mauvaise foi de leurs arguments par la technique du marteau-pilon, enfonçant leurs affirmations par tous les médias disponibles. Page 1 / 71. 2/ La deuxième de ces publications est le numéro 32 (avril-mai 2017) de la revue ‘Géo Histoire’, publiant une étude (?) sur "l’extrême-droite en France (1870-1984)" (en téléchargement sur Archive.org). Bien évidemment, aucune définition sérieuse de cette pseudo 'famille politique', mais le méli-mélo habituel, copier-coller des éternelles lamentations du cœur des pleureuses du régime : Dreyfus (forcement victime innocente), Boulanger (forcement méchant et stupide), La Rocque et ses "Croix de feu" (un nom qui fait frisonner les ignorants) [2], le gouvernement de Vichy ("Quand l’extrême-droite était au pouvoir" -pages 74-84-. Tient, on croyait Laval radical-socialiste ? Et on passe très vite sur Doriot et Déat, de peur d’avoir à s’étendre sur leurs engagements passés de hauts responsables communiste et socialiste), on saute ensuite au poujadisme (forcement primaire) puis à Tixier-Vignancourt (forcement douteux), à Mgr Lefebvre (forcement caricatural) pour arriver enfin au Front National (la raison d’être de ce numéro), sans oublier l’indispensable caution universitaire grâce à un entretien avec Zeev Sternhell (forcement crédible). Rien d’original, rien de nouveau, donc. Mais ceci en cherchant à compromettre Maurras à chaque étape (Maurras, qui aurait "la haine pour bréviaire" -pages 54-55-). Avec cette livraison, on se croirait revenu dans les années 1970-80, quand le mensuel 'Lui' publiait un tel dossier. La différence est que 'Lui' ne prétendait pas écrire l’histoire, et que ses lecteurs passaient très vite sur ces pages pour aller découvrir le poster central, beaucoup plus attrayant, avec une superbe jeune-femme dénudée. Alors que 'Géo Histoire' se cache derrière un titre donnant une coloration, sinon scientifique, du moins sérieuse, bien que son dossier ne vole pas plus haut que celui de 'Lui' et utilise exactement les mêmes recettes. On est là dans le journalisme militant, bien loin de l’histoire. Qu’à l’approche des élections présidentielles françaises, dans le cadre d’un plan Orsec anti-FN initié par la finance mondialiste, la rédaction de 'Géo Histoire' doive payer son loyer à son éditeur en sacrifiant une livraison de sa revue, soit, ce n’est nullement notre problème [3]. Mais qu’elle ne caricature pas, qu’elle ne mente pas, qu’elle ne "fabrique pas un mannequin que l’on appellerait Charles Maurras". Ce sont ensuite deux ouvrages "universitaires" qui ont attiré notre attention. 3/ De Bruno Ravaz, tout d’abord, Memento des grandes œuvres politiques [Paris, Hachette (Supérieur. Fondamentaux), 1999 (réédition en 2006)]. Ce memento présente, sous forme de fiches commentées, une sélection de trente-six œuvres majeures "considérées comme fondatrices de la pensée politique". Dans cette sélection, L’enquête sur la Monarchie, de Charles Maurras. Certes, nous ne nous plaindrons pas de voir une œuvre de Maurras figurer dans un tel memento, et nous comprenons bien que dans un ouvrage de 154 pages, traitant de 36 œuvres, l’auteur n’a pas la possibilité de s’étendre, mais tout de même, que de raccourcis simplificateurs ! Et que dire de la conclusion : "L’Action française et la doctrine de Maurras ont eu une influence intellectuelle considérable, et à bien des égards, regrettable : d’abord par leurs prises de position ouvertement antidreyfusardes, qui incontestablement ont entretenu un climat de haine antisémite ; mais aussi par l’exaltation du sentiment nationaliste, le choix de Pétain, voire celui-de la collaboration" (pages 110-111). Et l’auteur se permet ensuite de faire parler Maurras, qui, selon lui, ne désavouerait pas aujourd'hui "le populisme nationaliste et réactionnaire, mais aussi l’incitation à la haine des Juifs, des francs-maçons, des étrangers, des politiciens si souvent encore qualifiés de véreux et corrompus", ceci, tout de même, "quel que soit son idéal de pureté et sa bonne foi" (page 111). Cette phrase est intéressante, étant un remarquable concentré de poncifs. En deux lignes, elle résume tous les clichés relatifs à Maurras ! Pour le populisme, on orientera l’auteur de cette phrase vers les études de Chantal Delsol, ce qui ne pourra lui faire du mal. Pour la haine des juifs, on sait d’où celle-ci émane aujourd’hui, et nous ne pensons pas que Maurras soit l’auteur le plus lu par cette population qui aurait déjà du mal à comprendre une bande dessinée. Les francs-maçons ? Nous ne voyons pas vraiment de haine se dégager actuellement à leur égard [4]. Pour les étrangers, nous n’avons pas constaté de rejet par les Français "des" étrangers, tout au plus des profiteurs ou/et délinquants étrangers. Les politiciens intègres ? Leur défense part d’un bon sentiment, mais est un peu décalée ! Elle ne cadre pas tout à fait avec les récents sujets d’actualité et autres faits divers… Pour nous résumer, Mr Ravaz auteur parle d’un auteur qu’il connaît très mal, et ne fait que restituer tous les lieux-communs que distillent habituellement les adversaires acharnés de Maurras. Page 2 / 71. 4/ Enfin, deuxième ouvrage "type", toujours chez le même éditeur, de Jean- Jacques Raynal, Histoire des grands courants de la pensée politique [Paris, Hachette (Supérieur. Fondamentaux), 1999 (réédition en 2015)]. Dans la première partie, 'L’autoritarisme', l’auteur traite "du" nationalisme [5]. Le nationalisme en France est vu à travers Barrès, Maurras et De Gaulle. On retrouve ici aussi tous les poncifs, pourtant bien usés. Un seul exemple : "Les ligues qui ont tenté d’abattre la république [le 06 février 1934]" (page 50) [6]. Quant à Charles Maurras, "d’avoir accueilli la victoire allemande de 1939 comme une "divine surprise" lui a fait perdre tout crédit hors des milieux de la collaboration" (page 50). Là, on est sidéré par de telles contre-vérités ! Des propos révisionnistes qui relèvent soit de l’illettrisme historique et politique, soit du militantisme marxiste (qui a tant à faire oublier, lorsqu’il s’agit de la 2° guerre mondiale. Allumer un contre-feu semble toujours payant). Ces deux ouvrages ne sont pourtant pas du style "Maurras pour les nuls" (encore que...), mais deux ouvrages se voulant universitaires : "Les fondamentaux", "La bibliothèque de l’étudiant" ! Et les auteurs sont deux universitaires enseignant l’histoire des idées politiques… C’est pitoyable.