Gilles Tremblay
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Commande de la Société de musique contemporaine du Québec (SMCQ) dans le cadre de la SÉRIE HOMMAGE consacrée au compositeur Gilles Tremblay. Au pays de l’émerveilleux Gilles Tremblay Texte : Marie Décary Illustrations : Élisabeth Eudes-Pascal Documentation : Marie-Thérèse Lefebvre Coordination : Noémie Pascal Graphisme : Elastik Impression : Quadriscan SÉRIE HOMMAGE / Gilles Tremblay Direction artistique : Walter Boudreau Direction générale : Pierrette Gingras La SMCQ tient à remercier de leur soutien financier : © Société de musique contemporaine du Québec (SMCQ) Dépôt légal, 2009 ISBN 978-2-9811517-0-4 Bibliothèque nationale du Québec Bibliothèque nationale du Canada 300, boulevard de Maisonneuve Est Montréal (Québec) H2X 3X6 Téléphone : 514 843-9305 Télécopieur : 514 843-3167 www.smcq.qc.ca L’émerveillement me paraît être à la source de tout, à la base de toutes vies possibles entre les êtres. Gilles Tremblay, 1984 Gilles TREMBLAY Formation Né à Arvida (Saguenay) en 1932 d’un père industriel et d’une mère qui écrit des livres pour enfants, Gilles Tremblay, aîné de cinq enfants, est éduqué à Montréal dès le jeune âge. Entre ses études au Conservatoire de musique du Québec et au Conservatoire natio- nal supérieur de musique de Paris, les institutions qu’il fréquentera, et surtout le nombre de musiciens chevronnés qui participeront à sa formation professionnelle en font un des compositeurs de sa génération ayant obtenu l’éducation la plus complète. En effet, après avoir bénéficié de l’enseignement de Claude Champagne, Jean Papineau-Couture, Isabelle Delorme, Jean Valle- rand et Germaine Malépart à Montréal, il s’installe à Paris où il suivra entre autres les fameux cours d’analyse d’Olivier Messiaen. Son séjour en Europe lui permettra également d’assister aux cours d’été de Darmstadt et de faire la connaissance de piliers de la musique du XXe siècle, dont Pierre Boulez, Karlheinz Stockhausen, Iannis Xenakis et Pierre Schaeffer. Il revient de Paris en 1961 avec une excellente connaissance du fonctionnement des organismes de concert pari- siens et avec un carnet d’adresses de nombreux musiciens rencon- trés durant ce séjour. Il est maintenant prêt à entreprendre une brillante carrière au Québec. Un pédagogue dévoué Dès son retour au Québec, Gilles Tremblay se fait connaître par les cours d’analyse qu’il offre d’abord au Centre d’arts Orford, puis au Conservatoire de musique du Québec à Québec, avant d’être nommé responsable de la classe d’analyse au Conservatoire à Montréal en 1962 et des cours de composition en 1967, postes qu’il occupera jusqu’à sa retraite en 1997. Ces cours, entièrement inspirés de ceux qu’offrait Olivier Messiaen à Paris, sont particulièrement novateurs et formateurs dans la mesure où le compositeur relie entre elles des œuvres phares de l’histoire de la musique en établissant des passe- relles entre le passé et le présent. Du chant grégorien à la polyphonie de Guillaume de Machaut, de Monteverdi à Mozart et à leur prolonga- tion sur les œuvres du XXe siècle, Tremblay fait découvrir un univers où l’histoire ne se présente pas comme une série de ruptures, mais au contraire, comme une continuité dans la recherche d’une expression personnelle et vivante de la musique. Ces cours ont profondément marqué toute une génération (et même deux ou trois) de composi- teurs québécois, aussi variés que Claude Vivier, Walter Boudreau, Yves Daoust, Isabelle Panneton, Serge Provost, Jean Lesage, Estelle Lemire ou Kiya Tabassian. Un créateur inspiré L’approche particulière de Gilles Tremblay d’une histoire sans rup- tures se reflète également dans ses œuvres qui, au rythme presque d’une nouvelle création annuellement, ont enrichi le répertoire d’œuvres classiques québécoises présentées sur tous les conti- nents. « Il faut faire la différence entre la tradition et les mauvaises habitudes » disait Varèse. Tremblay, mieux que tout autre, a su Note : Les paroles attribuées amalgamer dans un tout cohérent ces deux pôles : tradition et à Gilles Tremblay dans cet modernité. Tout en étant éminemment de son temps, le composi- ouvrage sont tirées pour la teur a toujours refusé d’être en rupture avec l’histoire du langage. plupart d’entrevues ou de C’est ce qui faisait la force de son cours d’analyse : la valeur qu’il ses propres écrits. accordait à la tradition. C’est ce qui transparaît dans son œuvre. Marie-Thérèse Lefebvre / juin 2009 " # $ % & ! " # $ Jean Laurendeau, Claude Vivier (dessin: Zviane), Anthony Rozankovic et parus Véronique dans Lacroix. Les cahiers Témoignages de la Société recueillis québécoise par Louise de recherche Bail, en musique, vol. no 1-2. 7, % & L’auteure À l’âge de huit ans, par un soir de tempête de verglas, Marie Décary a com- pris que rien ne valait la création sept jours sur sept, pour vivre et survivre. C’est ce qui l’a incitée à poursuivre un parcours singulier au cours duquel, après des études en communication, elle a travaillé tour à tour comme journaliste, conceptrice de bannières, recherchiste, et cinéaste. Depuis plus de vingt ans, elle se consacre à la littérature jeunesse. Elle est l’auteure de trois contes et douze romans publiés aux Éditions de la courte échelle. Marie aime la compa- gnie des enfants et elle participe régulièrement à des rencontres d’auteur dans les établissements d’enseignement primaire et secondaire ainsi que dans les bibliothèques publiques. De concert avec la compositrice Ana Sokolovic, elle a également écrit un conte musical pour le volet jeunesse de la SMCQ qui s’est Marie Décary mérité le Prix Opus 2001 du Conseil québécois de la musique. L’illustratrice Élisabeth Eudes-Pascal dessine depuis qu’elle est toute petite. Une fois grande, elle a étudié la peinture et l’illustration à Montréal. Au cours de sa carrière, elle a illustré près de 30 romans jeunesse et albums en plus de collaborer à des livres scolaires et des magazines internationaux Elle a vécu dans plusieurs pays, dont la France, l’Inde, le Honduras, où elle a travaillé avec des personnes ayant une déficience intellectuelle. « J’aime aider les gens à découvrir leur créativité : car tout le monde en a et créer est libérateur : on n’a qu’à lire la BD sur Gilles Tremblay pour le savoir! Je m’éclate vraiment dans le dessin et la peinture : c’est là que j’ai l’impression de vraiment exister. » Dans ses illustrations, elle utilise surtout de l’aquarelle, une plume et de l’encre de chine. Elle y ajoute parfois de la gouache, ou encore, y colle des bouts de papier. Ayant la chance de voyager Élisabeth Eudes-Pascal souvent, elle dessine dans son carnet de voyage, qui raconte mieux que des photos ce qu’elle voit et vit… Comme cette BD. La Société de musique contemporaine du Québec Fondée en 1966, dirigée par des compositeurs pour les compositeurs, la SMCQ a le mandat de promouvoir la musique d’aujourd’hui, tant canadienne qu’inter- nationale. Cette mission, elle l’a toujours menée avec créativité et dynamisme pour devenir une véritable institution de la musique nouvelle en Amérique du Nord. Lauréate de nombreux prix, la SMCQ a réuni au cours des ans plusieurs collaborateurs et partenaires prestigieux pour accomplir son mandat. Avec ses Saint-Amand Pierre : Photo concerts à Montréal, son volet jeunesse, son festival international (Montréal/ Nouvelles Musiques), sa SÉRIE HOMMAGE, des radiodiffusions, des tournées et plusieurs enregistrements, la SMCQ entretient un milieu fécond de création. Walter Boudreau, directeur artistique La SÉRIE HOMMAGE / Gilles Tremblay Initiative de la SMCQ, la SÉRIE HOMMAGE a pour objectif de créer une conver- gence artistique autour d’un compositeur afin de lui décerner le statut de « trésor national ». Pour sa deuxième édition, la SMCQ a choisi de mettre à l’honneur Gilles Tremblay, qui, par l’envergure, le raffinement et l’originalité de son œuvre et par les 35 ans qu’il a consacrés à l’enseignement, a assurément marqué son Boulerice Donat : Photo siècle. Pour que l’hommage soit à la hauteur, la SMCQ a invité tout le milieu culturel à jouer une de ses œuvres. Résultat : près de 60 activités, impliquant une trentaine d’ensembles et d’organismes du Québec et d’ailleurs au Canada, sont présentées à travers le pays entre septembre 2009 et juin 2010. Mention- nons tout particulièrement la collaboration du Conservatoire de musique et d’art dramatique du Québec, de Espace musique, la radio musicale de Radio- Gilles Tremblay Canada et de Chants Libres [compagnie lyrique de création]. Chronologie Étapes, commandes et créations marquantes 1932 1962-1997 1992 > 6 septembre : naissance > Enseigne au Conservatoire > AVEC, wampum symphonique à Arvida (Saguenay). de musique de Montréal. (350e anniversaire de Montréal) > Chevalier de l’Ordre des Arts et 1944-1949 1963 des Lettres (France). > Études à Montréal. > Cantique de durées > Cours de peinture et études (pour orchestre) 1994 privées en musique. > L’arbre de borobudur (pour > Début d’une longue amitié avec 1967 gamelan javanais et l’astrophysicien Hubert Reeves. > Souffles (Champs II) instruments classiques) (pour ensemble) 1949-1954 > Centre-Élan 1997 > Études en musique, (électroacoustique, Expo 67) > L’espace du cœur (pour voix Conservatoire de musique et percussion) du Québec & Marlboro School 1968 of Music. > Prix Calixa-Lavallée, Société 1998 Saint-Jean-Baptiste. > Prix Serge-Garant pour 1952 l’ensemble de son œuvre. > Rencontre de Varèse 1972 > Les pierres crieront (pour à New York. > Voyage d’étude en Extrême- violoncelle et orchestre) Orient. On en retrouve des 1954 traces dans Oralleluiants 1999 > Participe au 1er concert (1975), Traçantes, auprès, > À quelle heure commence de musique contemporaine au loin… (1976), Fleuves (1977). le temps (monodrame lyrique) à Montréal. > Part pour l’Europe. 1978 2000 > Nommé « compositeur de > L’appel de Kondiarouk (pour 1954-1957 l’année » par le Conseil sirènes de train et bateaux) > Études à Paris.