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l’édito lain d’ ABergounioux Années tournantes Cette expression, « années tournantes », doit être utilisée avec prudence. Nous avons e t s tendance à voir des « tournants » dans l’histoire un peu partout… Et, pourtant, il s’agit s i l a i bien de cela aujourd’hui. L’élection de Donald Trump n’en est pas à soi seule la cause. c o e Elle est le signe d’une évolution déjà en cours depuis un moment. Comme l’écrivait s i t l’historien britannique, Tony Judt, récemment disparu : « Nous vivons des temps incer- r t a P tains. On ne peut pas prévoir ce que sera le futur de rien de tout ce qui nous semblait aller i u d auparavant de soi ». Il est possible, en efet, que nous entrions, à nouveau, dans une ère “ e de nationalisme et de xénophobie. Certes, Donald Trump, rencontrera des limites dans t o s o l’exercice de son pouvoir, mais il marque une volonté de remettre en cause tout l’efort p i r R d’établir, depuis 1945, des règes et des régulations dans l’ordre international pour n’y t e voir qu’un concert de grandes puissances, nouant des négociations entre elles et margi- e l l d nalisant les plus faibles. Les conséquences de ce changement de paradigme ne manque- i e V ront pas d’apparaître bientôt. r s “ u e e l l s u l l On comprend, dès lors, que pour tous ceux qui partagent cette vision - Vladimir Poutine e c en premier lieu - l’Union européenne représente un obstacle avec sa vision, d’une part, a l r s d’une souveraineté partagée, et d’autre part, d’une capacité à mener une politique com- a p merciale infuente dans le monde. La volonté de la voir se dissoudre au proft de zones é t i d d d’infuence pour les grandes puissances est évidente. Le problème est que ce projet ren- É contre l’appui des partis populistes d’extrême droite qui occupent des positions de force - r 0 dans de nombreux pays. Et, malheureusement, tous à gauche ne voient pas l’enjeu. Quelle 9 ° serait la capacité de chacun des pays européens pris isolement à défendre ses intérêts ef- n a - cacement face aux grandes puissances ? Cela vaudrait pour les questions économiques, 7 1 comme pour les questions politiques. Qu’il faille, aujourd’hui, réorienter l’Union euro- 0 g 2 r péenne est une évidence, mais il faut le faire en la consolidant, et non en l’afaiblissant. e i v C’est l’acquis de plusieurs générations qui est en question. Et, c’est surtout la question e n a j de notre infuence, dans le monde nouveau qui prend corps, qui est en cause. La vraie 3 protection - et l’expérience de l’entre-deux-guerres devrait demeurer présente à l’esprit - 2 R ne passe pas par le démantèlement des règles collectives dans le monde et en Europe. Nous avons, cette semaine, la tête dans nos élections primaires qui revêtent une réelle importance. Et cela est naturel. Mais, il nous faut également dépasser la conjoncture présente, aussi difcile et problématique soit-elle. Car, nous nous inscrivons dans une longue histoire, dont nous sommes responsables. Les rénovations nécessaires, en efet, ne doivent pas nous faire oublier que nous avons besoin d’un Parti socialiste en capacité de faire le pont entre le passé et l’avenir, de nourrir une conception du monde. C’est ce qui est en train de se jouer, aujourd’hui, dans la « nouvelle donne » que nous connaissons aux niveaux mondial, européen, français. Pour y faire face, faisons nôtre l’obligation de renouveler, de renforcer, de réunir notre Parti socialiste. NOTE DE VEILLE ET RIPOSTE SUR LA SITUATION DE LA DROITE ET DE L’EXTRÊME-DROITE 2 François Fillon, prisonnier de ses dogmes Le candidat investi par la droite dénonce, à au moment où toutes les grandes institutions l’évidence, et de manière systématique, quatre internationales abandonnent les chimères de boucs émissaires. Sa démarche ne rassemble Milton Friedman pour inciter les puissances pas, elle divise ; elle ne fédère pas, elle stigma- publiques, quelles qu’elles soient, à mieux an- tise. Il lui arrive même d’inquiéter. ticiper et encadrer les phénomènes écono- D’abord, les fonctionnaires et les agents pu- miques et financiers, afin de tirer toutes les blics en général. Il entend ainsi, supprimer 500 leçons de la crise financière de 2008. 000 postes dans les trois fonctions publiques, Le député de Paris se fixe, aussi, sur deux res- en cinq ans, remettre en cause la réduction de sorts, confinant au dogme. Celui du recours la durée hebdomadaire du travail moyennant aux privatisations des services publics et des une baisse de 11 % de leur pouvoir d’achat, participations publiques dans les entreprises s’attaquer à leur retraite et à leurs conditions majeures dans leurs secteurs respectifs, pour de travail. Il prône l’autorité de l’État, mais se tenter, d’une part, d’éviter la dérive budgétaire refuse à reconnaître le rôle et les missions de induite par sa stratégie d’ensemble, et, d’autre celles et ceux qui travaillent à son service. part, de tenter de compenser les largesses ac- Ensuite, les organisations syndicales de sala- cordées aux clientèles les plus favorisées. Celui riés. Dans la droite ligne de la de la priorité donnée à la fin de campagne présiden- rente, à travers une politique tielle 2012 de Nicolas Sar- Pour le député de Paris, fiscale, supprimant l’Impôt kozy, François Fillon veut la santé est un bien de solidarité sur la fortune tourner le dos à toute forme (ISF), réduisant les droits sur de négociation collective et de marchand qui doit les grosses successions et la dialogue social, au nom contribuer à générer la fiscalité sur le patrimoine, ef- d’une conception brutale rentabilité des banques façant les tranches supé- et autoritaire de la vie pu- rieures de l’Impôt sur le blique. A l’évidence, il déteste et des compagnies revenu (IR). les médiations démocra- d’assurances privées. Le candidat des « républi- tiques, celles qui font la ri- cains », logique avec lui chesse d’une société civile émancipée et même, propose, enfin, un renoncement. Celui- autonome. ci vise l’impératif de l’environnement et de la Par ailleurs, l’égalité d’accès à la santé. Ces ini- protection de la planète. Ainsi, tout au long du tiatives cafouilleuses sur le sujet ne sauraient débat des « primaires » de la droite, ce sujet est faire diversion, même si elles témoignent d’une passé à « la trappe », tous les postulants pré- connaissance approximative du dossier. C’est férant manifestement surenchérir sur les thé- bien de la remise en cause partielle de l’assu- matiques de revanche sociale et fiscale et de rance-maladie qu’il s’agit. Et avec elle, de l’ins- « course à l’échalote » autoritaire. Cette forme tauration d’une santé à plusieurs vitesses, de déni est en cohérence avec ses choix so- fondée sur la ségrégation par l’argent et la ciaux et politiques, fondés sur la dérégulation, condamnation de toute démarche de préven- le désengagement de l’État stratège, l’abandon tion. Pour le député de Paris, la santé est un progressif des politiques publiques. bien marchand qui doit contribuer à générer la rentabilité des banques et des compagnies Pour la droite « l’environnement, ça com- d’assurances privées. mence à bien faire ». Nous sommes désor- Enfin, l’État stratège. La dérégulation/privatisa- mais très loin des conclusions et de l’esprit du tion est constamment remise à l’ordre du jour, « Grenelle de l’environnement », organisé en 3 NOTE DE VEILLE ET RIPOSTE SUR LA SITUATION DE LA DROITE ET DE L’EXTRÊME-DROITE 2007. « L’environnement, ça commence à bien et donc écologique. Nous ne sommes plus très faire », formule lapidaire utilisée pendant son éloignés de la dérive « climato-sceptique ». mandat par Nicolas Sarkozy, en visite au Salon Au point, d’ailleurs, de compromettre en de l’Agriculture, en mars 2010, l’emporte dés- France même, le sens des recommandations ormais dans presque tous les esprits à droite, actées lors des accords de Paris, en décembre et en particulier dans celui de l’ancien Premier 2015, à l’occasion de la COP 21. Au point, sur- ministre du quinquennat 2007-2012. Le faible tout, de brider substantiellement les capacités score (2,6 %) réalisé par l’ancienne ministre de de choix et donc l’avenir et l’espoir des généra- l’Environnement, Nathalie Kosciusko Morizet, tions futures. Les renoncements formulés en à la « primaire » de la droite, confirme le matière énergétique - car il s’agit essentielle- constat. Cette tendance lourde entraîne natu- ment de cela - scelleraient et engageraient, en rellement des conséquences importantes sur efet, pour le moins, les perspectives de plu- tous les dossiers ayant trait aux dérèglements sieurs générations. climatiques, à la santé, à l’alimentation, mais François Fillon envisage également, de relan- aussi à l’aménagement du territoire et à la pré- cer la recherche en vue de l’exploitation du gaz servation des littoraux. de schiste, sans écarter le recours à la méthode Le candidat de la droite dite de la fracturation préconise, tout d’abord, hydraulique. Cette op- le retour au « tout nu- Les renoncements formulés en tion avive toutes les cléaire » civil. Cette déci- matière énergétique - car il craintes relatives à la sion signifie l’abandon s’agit essentiellement de cela - qualité des nappes de toute forme de diver- phréatiques, et donc de sification énergétique et scelleraient et engageraient, l’eau potable, et à celle de toute volonté de pro- en effet, pour le moins, les des sols et des sous-sols, jection dans un avenir perspectives de plusieurs et par conséquent, post-nucléaire civil.