Henry Purcell En Exclusivité
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HENRY PURCELL EN EXCLUSIVITÉ CHEZ ERATO DISQUES A paraître saison 1994-1995 Jean-Ph i I i ppe Rameau LES GRANDS MOTETS Marc-Antoine Charpentier MÉDÉE Henry Purcel I DIDON ET ENÉE Hen ry Pu rcel I KING ARTHUR THE FAIRY QUEEN (extraits) DIDO & AENEAS NOVEMBRE 1994 ROME (Italie) Teatro Olimpico le 3 à 21 h 00 VITERBO (Italie) Teatro dell'Unione le 5 à 21 h 00 PARIS Opéra National de Paris le 6 à 20 h 00 Avec la participation du Ministère de la Culture, de la ville de Caen, du Conseil Régional de Basse-Normandie et de PECHINEY LPRO 1994/44 CHANTEURS Soprano : Claire Brua Rachel Elliott Sophie Marin-Degor Gaëlle Mechaly Contre-ténor : Steve Dugardin Ténor : Jean-Paul Fouchécourt Baryton -basse : Nathan Berg Basse : Jonathan Arnold • INSTRUMENTISTES Violon : Hiro Kurosaki Mihoko Kimura Alto : Galina Zinchenko Violoncelle : Emmanuel Baissa Flûte : Hugo Reyne Hautbois : Geoffrey Burgess Théorbe : Jonathan Rubin Clavecin & Direction : William Christie HENRY PURCELL ET L'OPÉRA es partitions des "opéras" de Purcell étaient composées pour être exécutées non pas dans une véritable salle d'opéra, mais sur la scène du théâtre dont les principaux L acteurs londoniens étaient les propriétaires et régisseurs : le Queen's Théâtre dans le Dorset Garden, sur la berge de la Tamise près de Blackfriars. Ceci explique pourquoi les rôles des chanteurs ont si peu de part au déroulement de l'action (cette fonction était assurée par une troupe d'acteurs distincte), pourquoi les épisodes musicaux sont nettement autonomes (ils étaient répétés séparément, tandis que les acteurs travaillaient leurs passages parlés ; les scènes jouées, chantées et dansées étaient intégrées à un stade ultérieur), et ceci explique la résistance qu'opposa l'Angleterre à l'opéra entièrement chanté jusqu'après la mort de Purcell. "Les autres Nations n'accordent le titre d'Opéra qu'aux Pièces dont chacun des mots est chanté... l'expérience nous a enseigné que notre esprit anglais ne goûte point ce chant ininterrompu". Les acteurs anglais étaient les derniers à y prendre goût car cela menaçait leurs intérêts professionnels. Le caractère hybride de l'opéra dramatique pose problème aux artistes qui entendent l'exécuter de nos jours. The Fairy Queen, dans une mise en scène complète, peut donner un brillant spectacle (Les Arts Florissants en ont apporté la preuve à Aix-en-Provence en 1989 ; leur production, en collaboration avec la troupe de Sir Peter Hall, a obtenu les plus vifs éloges) ; mais cela revient cher. Cela implique un art de jouer qui dépasse les situations dans lesquelles une troupe d'opéra classique se sent à l'aise, davantage de musique que d'accoutumée dans le théâtre proprement dit. La première de The Fairy Queen, adaptation en forme d'opéra du Songe d'une nuit d'été de Shakespeare, eut lieu le 2 mai 1692. Il s'agit de la troisième et peut-être la plus grandiose des œuvres majeures pour la scène londonienne auxquelles Purcell a consacré les six dernières années de sa vie ; ce fut un succès populaire bien plus qu'une mine d'argent. Des années plus tard, le souffleur, John Downes, rappelait qu'alors que "la Cour et la Ville furent contentées à ravir... la Compagnie en eut fort peu de profit". Même la préface au texte publié de la pièce contenait un appel de fonds angoissé pour subvenir à la promotion de l'opéra à Londres, "compte tenu des sommes que nous devons chaque année débourser auprès des fournisseurs pour les équipements d'une si grande entreprise". Plus ça change... Le travail d'adaptation de la pièce de Shakespeare conduisit à de larges coupures et remaniements qui permirent d'y introduire une part substantielle de musique. Chaque acte comporte un masque qui est une unité en soi. Au premier acte, les tourments infligés par les fées au poète ivre servent de divertissement à Titania, et le second acte contient le masque du Sommeil, après quoi elle sombre dans un sommeil enchanté. Le masque du troisième acte, mis en scène devant Titania et Bottom désormais transformé en âne, célèbre les variations de l'amour, depuis la tendresse extrême jusqu'au cynisme ; il apporte une détente comique par le dialogue bouffon de Corydon et Mopsa. Au quatrième acte, on assiste à la réconciliation entre Titania et Obéron, puis l'anniversaire d'Obéron (événement qui ne figure pas chez Shakespeare) est fêté par le superbe masque du Soleil levant et des Saisons. Dans le dernier acte, le consentement accordé par le duc aux mariages des couples d'amants marque l'entrée d'un long masque de l'Hyménée, mis en scène avec une extravagance spectaculaire dans un jardin chinois. La partition de Purcell comporte également les morceaux instrumentaux attendus dans les œuvres scéniques de l'époque : musique de lever de rideau, un air particulier en conclusion de chacun des quatre premiers actes et une riche symphonie en ouverture du quatrième acte. Par la plus grande des chances un texte authentifié de cette musique a survécu : une partition théâtrale en partie de la main de Purcell lui-même. Le manuscrit fut perdu en f 695, pour réapparaître à la bibliothèque de l'Académie Royale de Musique quelque deux cents ans plus tard. C'est ainsi qu'il a pu échapper aux détériorations, alors que son utilisation par des contemporains aurait risqué de le détruire. A la différence de Dido & Aeneas dont de larges fragments de la partition restent encore à retrouver, The Fairy Queen a été préservée pratiquement intacte. Le livret de The Fairy Queen, mis en vente comme souvenir de la production originale, diffère sensiblement de celui publié en 1693. L'on prend en général cela pour une indication que Purcell et son librettiste anonyme ont introduit de substantielles révisions pour la reprise du spectacle en 1693 ; mais l'on ne peut guère en tirer de conclusion claire. La partition théâtrale ne correspond exactement à aucune des deux versions imprimées du livret. Il se peut que Purcell ait composé la quasi-totalité de la musique de The Fairy Queen pour la première de 1692, et se soit contenté d'y ajouter un ou deux morceaux l'année suivante pour la rafraîchir. "Plusieurs nouvelles Chansons", annoncées en bonne place, pouvaient inciter le public à venir revoir le spectacle. La musique ne laisse nullement entendre que l'imagination de Purcell fût bridée par les limites du genre pseudo-opéra. Cette composition demeure l'une de ses plus remarquables, et trois caractéristiques y sont particulièrement frappantes. D'abord, l'abondance des thèmes mélodiques qui ruissellent d'un bout à l'autre de la partition : le public de Purcell (comme celui de Mozart un siècle plus tard) a dû rentrer chez soi la tête pleine de mélodies. Ensuite, une extraordinaire richesse harmonique, qui confère une intensité particulière aux passages inspirés de l'amour et du désir et imprègne également l'ensemble des morceaux de l'œuvre. Et enfin l'étonnante variété des tonalités orchestrales que Purcell parvient à extraire de son orchestre de théâtre. Mais toute description détaillée est superflue : la musique de Purcell sait parler d'elle-même. Andrew Pinnock & Bruce Wood Traduction Sylviane Rué THE FAIRY QUEEN Extraits 1. First Mustek (Acte I) 2. Rondo (Acte II) 3. The drunken Poet (Acte I) Nathan Berg, Rachel Elliott, Gaëlle Mechaly 4. Come, all ye songsters (Acte II) Jean-Paul Fouchécourt 5. Now join your warbling voices all (Acte II) Chœur 6. Sing while we trip it (Acte II) Rachel Elliott 7. See, even Night herself is here (Acte II) Claire Brua 8. / am come to lock all fast (Acte II) Gaëlle Mechaly 9. One charming night... (Acte II) Jean-Paul Fouchécourt 10. Hush, no more (Acte II) Nathan Berg 11. Dialogue between Coridan and Mopsa (Acte III) Jean-Paul Fouchécourt, Jonathan Arnold 12. The Plaint (Acte V) Sophie Marin-Degor 13. Sure the dull God of Marriage does not hear (Acte V) Rachel Elliott, Gaëlle Mechaly, Nathan Berg 14. Prelude (Acte V) 15. See, I obey (Acte V) Nathan Berg 16. Turn then thine eyes (Acte V) Gaëlle Mechaly, Rachel Elliott 17. Chaconne (Acte V) 18. Chorus (Acte V) THE FAIRY QUEEN Extraits 1. FIRST MUSICK 2. RONDO 3. THE DRUNKEN POET DRUNKEN POET LE POÈTE IVRE Fill up the bowl then, fill up the bowl then. Remplissez mon verre... ! FIRST FAIRY & CHORUS PREMIÈRE FÉE & CHŒUR Trip it, trip it in a ring, Enfermons-le dans la ronde, Around this mortal dance and sing. Chantons, dansons autour de ce mortel. POET LE POÈTE Enough, enough ! Assez ! Assez ! We must play at blindman's buff. Jouons à colin-maillard. Turn me round and stand away, Faites-moi tourner en rond et dispersez-vous, I'll catch whom I may. J'attraperai qui je pourrai ! SECOND FAIRY & CHORUS DEUXIÈME FÉE & CHŒUR About him go, so, so, so, Tournons autour de lui, Pinch the wretch from top to toe; Pinçons ce coquin de la tête jusqu'aux pieds, Pinch him forty, forty times, Pinçons-le trente-six mille fois, Pinch till he confess his crimes. Pinçons-le pour lui faire tout avouer. POET LE POÈTE Hold, you damned tormenting punk, Cessez, maudites créatures ! I confess... Je vais tout vous dire... FAIRIES LES FÉES What, what ? Quoi, quoi, quoi ? POET LE POÈTE I'm drunk as I live boys, drunk. Je suis saoul, aussi saoul que vivant. FAIRIES LES FÉES Mais qui es-tu donc ? What art thou, speak ? LE POÈTE Si vous y tenez tant, POET Je suis un vilain poète. If you will know it, I am a scurvy poet. CHORUS LE CHŒUR Pinch him, pinch him for his crimes, Pinçons-le, pinçons-le pour ses délits, His nonsense and his dogrel rhymes.