Pierre qui roule

Un téléfilm de Marion Vernoux Avec Marianne Denicourt et Benoît Régent

20 . 4 0 Ven d r edi 15 décembre 1995

Contact presse: Virginie Doré /Grégoire Mauban - 01 55 00 70 46 / 48 v-dore@.arte.fr / [email protected] internet : www.arte-tv.com Marion Vernoux aime les rencontres de hasard. Dans Pierre qui roule, ledit hasard réunit une jeune veuve de 23 ans déjà en état d’urgence et un quadragénaire routinier. Pour le pire ou le meilleur ?

Marie, 23 ans, décide, après un an, de mettre fin à son deuil, d’échapper aux souvenirs, aux quatre murs, à la mort lente. Un lourd secret qu’elle veut s’effo r cer de ga rd e r . Ga r e d’Austerlitz, elle rep è r e Pierre, un séduisant quadragénaire tout penaud, sur le quai, avec son bouquet de roses : le bouc émissaire idéal. Sans perdr e une minute, elle envahit sans scrupule la petite vie bien rangée de Pierre. Une femme, des enfants, des maîtresses, une tournée gastronomique et une cure à Vichy suffisaient amplement à son bonheur. Après une prem i è r e nuit d’amour qui n’a rien de transcendant, il croit pouvoir s’en dé f a i r e! Elle revient sans cesse à la charge, tous les coups sont permis : esclandre en public, chantage, sarcasmes; il l’expulse de sa voiture, elle s’accroche à la porti è re , tombe inanimée; il l’abandonne sur les bas-côtés, ils se ret ro u v e r ont quelques ki l o m è t r es plus loin, à moins qu’il n’ait déjà fait marche arri è re . Il se défend d’éprouver la moindre tendresse pour cet être volubile et égaré, débarqu é de nulle part, mais pourta n t . . .

LISTE ARTI S T I Q U E Marianne Denicourt...... M a r i e

Benoît Régent ...... P i e r re

Philippe Fretun ...... l’homme des pissotières

Serge Riaboukine...... Le serveur d’Austerlitz

Fatbia Cheriguene...... la Berna d e t t e

Vincent Dupont...... le garçon d’étage

Cédric Clodic...... l ’ a u t o - s t o p p e u r

Urbain Cancelier...... le chef, à Chablis

Maryse Déol...... la femme du chef

France An g l a d e ...... la maîtresse clermo n t o i s e

Jeanne Marine...... la femme de chambre

Jean - Luc Porraz ...... le vendeur de billets

André Rouillé ...... G e o rg e s

Christiane Millet...... la femme de George s

Thierry Nenez...... le réceptionniste

Martine Van d e v i l l e ...... la suicidée

Michel Barret...... son jules LISTE TECHNIQUE

Image ...... Pierre Boffety

So n...... Jean-Louis Garnier

Mo n t a g e...... Patricia Ar d o u i n

Conseiller Tec h n i q u e...... Marc Guilbert

Co p r oduction ...... La Sept ARTE, French Vidéo Films, Anabase Films avec la participation du CNC.

1991- 90 minutes LA REALISATRICE

Marion Vern o u x

Marion Ver noux a 29 ans. Elle a collaboré à l’écriture de plusieurs scénarios de longs et courts mé t r a g e s . En 1991, elle réalise Pierre qui roule, puis en 1994 Personne ne m’aime, un long métrage pour le cinéma, avec Bernadette Lafont et Lio. Elle prépare le tournage de son prochain long métrage pour le cinéma. Une adaptation du rom a n de Julian Barnes “Love etc...”, avec Charlotte Gainsbourg, Yvan Attal et Charles Berling.

IN T E R VIEW DE MARION VERNOUX

Pi e r re qui roule : Alchimie d’une ren c o n t r e

Marion Ver noux aime les ren c o n t r es de hasard. Mais lorsque ledit hasard réunit une jeune veuve de 23 ans déjà en état d’urgence et un quadragénaire rou t i n i e r , à quoi doit-on s’attendre? . . . .

Qu’est-ce qui vous a poussée à réaliser votre premier film? L’h i s t o i r e. L’envie de raconter. Et surtout, la chance qu’on me laisse faire.

Vous êtes contente de votre première oeuvre? J’en sais rien. Oui, ça va. J’ai appris des trucs. La prochaine fois, il faut que j’écrive une poursuite en voiture, pour être obligée de la filmer. Mais là, la poursuite se passait à l’intérieur de la voiture.

C’ e s t - à - d i r e ? C’est l’histoire d’une fille de 23 ans, qui a perdu son mari il y a un an, et qui, depuis le début de son veuvage, est restée cloîtrée chez elle sans en parler à qui que ce soit, sans manger no r malement, sans faire l’amour....Afin d’exorciser cette torpeur dans laquelle elle s’est enfermé e , elle se jette dans le monde extérieur, et, comme un gosse fait un pari, elle décide qu’elle aura une av e n t u r e avec le premier homme qu’elle ren c o n t r era. Mais, comme son reg a r d sur la vie et les au t r es est totalement faussé du fait de sa réclusion volontaire, chaque situation devient, avec elle, inédite. Elle doit tout réappren d r e: vivre, aimer, écouter....Le reste, c’est le titre du film: Pierre qui ro u l e , la vie de ce couple qui s’est formé par hasard, et pour de mauvaises raisons; la vie qui co u r t, et qui s’organise, malgré tout. Pourtant, l’histoire de Pierre et de Marie commence par un ratage. Je voulais éluder tout marivaudage. C’est pour cela que je commence par une scène de cul ratée. Mon intention était de les placer très vite dans une situation artificielle de couple, alors qu’il n’ont, a priori, pas grand chose à faire ensemble.

Pourquoi avoir concocté ce personnage inattendu d’une veuve.....de 23 ans? Je voulais raconter l’histoire d’une “emmerdeuse”. Or, pour qu’elle soit insupportable à ce point, il lui fallait une excellente raison. J’aurais pu écrire le personnage d’une femme abandonnée par son mari, mais la fêlure n’aurait pas été assez profonde. Franchement, qu’y a-t-il de pire que de se ret r ouver veuve à 22 ans?

Comment s’est passé le choix des acteurs? Pour Marianne Denicourt, cela a vraiment été magique. Je cherchais une actrice petite, gros s e , moche... et quand je l’ai vue dans la Vie des morts d’ A r naud Desplechin, elle m’a tellement bouleversée que, bien qu’elle soit tout le contraire du personnage que je rec h e r chais, je n’ai plus réussi à imaginer quelqu’un d’autre dans le rôle de Marie. Pour Benoît Régent, on s’est ren c o n t r é au café. Je lui ai passé le scénario, et c’était dans la poche. Si on doit parler de surprises, c’est aux acteurs que je les dois. Les voir au travail, j’étais comme une gosse. C’est très im p re s s i o n n a n t .

De par votre âge, vous sentez-vous proche d’une famille cinématographique? Ce n’est pas une question d’âge, mais j’aime l’idée que l’on puisse partir en tournage avec une petite équipe et peu d’argent, et raconter simplement une histoire.

Voyez-vous une morale à votre film? La morale, s’il y en a une, est totalement amorale! Pierre qui roule mo n t r e que, quand quelqu’un est vraiment désespéré, il n’y a personne pour aller le secourir. Si Pierre éprouve un quelconque sentiment pour Marie à la fin du film, c’est précisément parce qu’elle commence à remonter la pente, et c’est en cela qu’elle devient intéressante à ses yeux. LES ACTEURS

Marianne Denicourt

Marianne Denicourt a suivi en 1987 l’Ecole de comédiens du Théâtre des Amandiers de Nanterre, dirigée par Patrice Chéreau et Pierre Romans. Elle y a joué Pe n t h é l i s é e et Catherine de Heilbron n de Kleist, mis en scène par Pierre Romans, Pl a t o n o v de Tch e k h o v , mis en scène par Patrice Ch é r eau, et tourné avec lui Hôtel de France, un film tiré de cette derni è r e pièce.

Au cinéma, elle a tourné dans l’ A m o u re u s e , de Jacques Doillon, puis dans les deux premiers films d’ A r naud Desplechin, la Vie des morts et la Sentinelle (en 1990 et 1991). on l’a également vue dans les films de , (La belle noiseuse, Haut bas fragile), (L’instinct de l’ange). Elle a également tourné pour la télévision avec Jean-Louis Comolli, Pierre Oscar Lévy, Josée Dayan, Christian Faure et derni è r ement avec Robert Young (Doomsay Gun).

Elle vient de terminer le tournage du film d’ Comment je me suis disputé...

Benoît Régent

Acteur exigeant, Benoît Régent était au théâtre familier de Patrice Chéreau (Peer Gynt, Le s Pa r a v e n t s ), de Jean Jourdheuil (La route des chars, Le cas Müller), Hans Peter Cloos (Ot h e l l o ) et Alain Françon (La compagnie des hommes).

Au cinéma, il incarnait souvent un personnage d’homme à la fois solide et fragile : il fut cet amant sensible et inoubliable chez Alain Tanner (Une flamme dans mon cœur), Jacques Rivette (La bande des quatre), Philippe Garrel (J’entends plus la guitare), ou Kieslowski (Bl e u ).

Ou t r e Benjamin dans Ge r maine et Benjamin de Jacques Doillon (série diffusée sur ARTE en dé c e m b r e 1994), ses derniers rôles ont été pour A la campagne de Manuel Poirier et Noir comme le souvenir de Jean-Pierre Mocky, film qu’il achevait, en artisan consciencieux, la veille de sa mort, le 22 octobre 1994, à 41 ans.