Commission Spéciale Pour Assurer Une Évaluation Scientifique Et Indépendante Du Patrimoine Architectural Du Xxe Siècle, 1920-1975
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COMMISSION SPÉCIALE POUR ASSURER UNE ÉVALUATION SCIENTIFIQUE ET INDÉPENDANTE DU PATRIMOINE ARCHITECTURAL DU XXe SIÈCLE, 1920-1975 CANTON DE VAUD RAPPORT FINAL 30 AOÛT 2019 TABLE DES MATIÈRES 1. Introduction : les enjeux du patrimoine du XXe siècle, 1920-1975 4 2. Bases légales, méthode et outils des recensements et de leur révision 7 2.1 La protection du patrimoine culturel dans le canton de Vaud et l’outil du recensement 2.2 Méthode, notes et critères du recensement 2.2.1 Méthode 2.2.2 Notes 2.2.3 Critères 2.3 Le patrimoine du XXe siècle et l’attribution des « protections spéciales » 2.4 Les autres bases légales et leurs lacunes : abords et ensembles bâtis 3. Historique du travail sur le patrimoine du XXe siècle, 1920-1975 15 3.1 Les premières réflexions (2001-2008) 3.2 Des travaux de la première commission (2008-2009) à la seconde commission (2016-2018) 3.3 Commission spéciale pour assurer une évaluation scientifique et indépendante du Patrimoine architectural du XXe siècle (CP) 3.3.1 Composition de la CP 3.3.2 Objectifs du travail de la CP 3.3.3 Mode de fonctionnement de la CP 3.3.4 Gestion des conflits d’intérêt 4. Questions de méthode 20 4.1 Définition ducorpus 4.2 Niveau variable des connaissances 4.3 Etat d’origine et transformations : prise en compte de l’évolution et de la réversibilité 4.4 Entités constituées 4.5 Evaluation des ensembles bâtis : comment procéder ? 4.6 Evaluation des écoles CROCS : comment procéder ? 5. Critères d’évaluation 25 5.1 Cadre référentiel 5.1.1 Les qualités architecturales 5.1.2 L’authenticité 5.1.3 Le caractère unique, la rareté, l’originalité 5.1.4 L’exemplarité 5.1.5 L’intégration au site 5.1.6 L’importance de la construction et de son histoire 5.2 Les ensembles bâtis 6. Une problématique particulière : énergie et patrimoine 32 7. Perspective pour la protection du patrimoine du XXe siècle dans le canton de Vaud 33 8. Signatures des membres de la CP 35 9. Annexes Annexe 1 : Considérations sur les statistiques relatives aux objets évalués par la CP 37 Annexe 2 : Tableaux des notes et des mesures de protection par communes 44 Annexe 3 : Tableaux des objets supplémentaires par communes 283 Annexe 4 : Table des abréviations 288 1. INTRODUCTION : LES ENJEUX DU PATRIMOINE VAUDOIS DU XXe SIÈCLE, 1920-1975 « Le XXe siècle sera-t-il classé monument historique ? » : tel était le titre et le fil conducteur des échanges 1 Roland Züger (dir.), Das 20. Jahrundert effectués lors de la journée des fonctionnaires en chef, organisée par la FAS à Lucerne le 16 septembre unter Denkmalschutz?, Fédération des 20161. Sous ses aspects provocateurs, ce titre pose une question essentielle, celle de la valeur patrimo- Architectes Suisses BSA-FAS, Zurich, 2016. niale de notre passé le plus récent, ceci d’autant plus qu’il est connu de tous que 60% du volume bâti actuel a été construit depuis le second après-guerre. 2 Pour plus de détails, voir le chapitre 3 (points 3.1 et 3.2) - Historique du travail sur le patrimoine du XXe siècle. Les membres de la « Commission spéciale pour assurer une évaluation scientifique et indépendante du Patrimoine architectural du XXe siècle » (CP) ont été, pendant la durée de leur mandat, confrontés à la 3 Bruno Marchand (sous la dir.), question lancinante de la valeur historique de cette période avec, en corollaire, la capacité de cette pro- Architecture du canton de Vaud 1920-1975, Presses polytechniques et duction urbaine et architecturale à s’adapter aux exigences contemporaines, sans perdre son identité. universitaires romandes, Lausanne, 2012. Avec des textes de Laurent Chenu, Le travail de la CP constitue une étape vers la reconnaissance du patrimoine architectural récent du Jean-Claude Girard, Bruno Marchand, canton de Vaud, à la suite du mandat d’étude portant sur la période urbanistique et architecturale du Marielle Savoyat, Eric Teysseire et Christine von Büren. XXe siècle dans le canton de Vaud, attribué en septembre 2007 par la Section monuments et sites au Laboratoire de théorie et d’histoire de l’architecture 2 de l’EPFL2. Ce mandat a débouché sur l’ouvrage de 4 Ibid., p. 16. référence Architecture du canton de Vaud 1920-19753 publié en 2012. La CP a bénéficié du travail de préparation élaboré par Marielle Savoyat « afin qu’un collège d’experts détermine ceux d’entre eux [les objets répertoriés] qui méritent d’être inscrits à l’inventaire cantonal ou placés sous protection générale de la loi (LPNMS, art. 49 et 46). C’est une étape capitale, nécessaire aux autorités cantonales et commu- nales pour accomplir leurs tâches de sauvegarde, ce qui est un but premier de cette recherche. »4 Le choix de la période historique comprise entre 1920 et 1975 provient du fait que l’année 1920 s’accorde avec les publications de l’INSA (Inventaire suisse d’architecture 1850-1920) et que cette même année est un moment où des événements importants se cristallisent, suite à la fin de la Première Guerre mon- diale. Du point de vue architectural aussi, cette date coïncide avec la diffusion à une échelle élargie des « nouveaux matériaux » qui caractérisent la production moderne, notamment le béton armé. Pour sa part, 4 1975 est une année de changement, marquée d’abord par une crise économique déclenchée par le pre- 5 La liste des monuments, ensembles, mier choc pétrolier de 1973 et ensuite par toute une série de phénomènes comme l’éveil des sensibilités et sites archéologiques d’importance nationale qui ont été classés par des patrimoniales, la critique acerbe des grands ensembles, etc. – c’est la fin des Trentes Glorieuses. Services de la Confédération peut être consultée à l’adresse suivante sur le Le travail de la CP a consisté à proposer des notes de recensement et des mesures de protection des site de la Confédération : https://www.bak.admin.ch/dam/ objets et ensembles réalisés entre 1920 et 1975. Mais la réflexion collective développée au cours de ces bak/fr/dokumente/kulturpflege/ deux dernières années de travail et d’échanges a relevé que les enjeux étaient multiples et dépassaient le publikationen/verzeichnis_der_ simple fait de « noter » : denkmaelerensemblesundarchaeologischens taettenvo.pdf.download.pdf/liste_des_ monumentsensemblesetsitesarcheologiques - Appréciation générale de l’architecture de cette période. De nos jours, la situation dimportancenati.pdf e est paradoxale : autant le patrimoine vaudois du XX siècle est toujours l’objet d’incompréhensions et Pour plus d’informations sur les d’atteintes concernant sa valeur historique, autant peut-on dire, notamment en prenant en compte biens culturels considérés d’importance l’affluence lors des Journées du patrimoine, que l’intérêt positif du public envers ce bâti est devenu cantonale ou nationale, voir le site de la Confédération : une réalité. Certes, cette reconnaissance de la valeur patrimoniale, qui se traduit dans les actes par le https://www.bak.admin.ch/bak/fr/home/ classement des objets les plus significatifs – la villa Le Lac de Le Corbusier, par exemple, mais aussi le patrimoine-culturel/patrimoine-culturel- siège de la Vaudoise Assurances de Jean Tschumi, les deux étant à juste titre classés comme monuments et-monuments-historiques/patrimoine- 5 et-energie/production-d_energie-sur-les- d’importance nationale par la Confédération – n’est pas complètement acquise. Mais monuments-historiques-et-dans-les-s/ dans l’ensemble, une forme de légitimation de la protection patrimoniale de l’architecture vaudoise se biens-culturels-dimportance-cantonale-ou- confirme, s’étendant progressivement à des objets plus récents de la seconde moitié du XXe siècle. nationale.html 6 Voir chapitre 4. - Méthodologie6. Cet enjeu concerne, d’une part, l’intégration des ensembles bâtis, une caractéristiques de la période considérée – « il faut construire des ensembles » est en effet un leitmotiv dans les années 1920 7 Voir chapitre 5. et 1930 déjà – intégration qui nécessite l’élaboration de critères spécifiques ; d’autre part, à l’échelle des 8 Voir chapitre 6. objets, se pose la question de l’attitude à avoir face aux œuvres architecturaux complètement transformées ou fortement transformées, dont on ne reconnaît plus les traits et l’état d’origine. - Définition des critères d’appréciation et d’évaluation7. Les seuls critères de qualités architecturales et constructives, pour importants qu’ils soient, ne sont pas suffisants. - Relation environnement-patrimoine8. La coordination est difficile entre des politiques énergétiques toujours plus contraignantes et leur application dans la rénovation et transformation des bâtiments de la période considérée. 5 Siège de la Vaudoise Assurances, 1954, Jean Tschumi, Lausanne © Port(u*o)s (cc-by-3.0) 6 - Un dernier enjeu d’ordre stratégique. Dès le début de leurs travaux, les membres de la CP étaient 9 La base des données du recensement architectural du canton de Vaud est conscients qu’ils allaient être confrontés à des oeuvres dont l’évaluation de la valeur composée non seulement de bâtiments historique, au centre de l’actualité, fait l’objet de tensions entre les défenseurs du patrimoine et isolés, mais également de parties de certains autres acteurs du milieu de la construction. Par rapport à ces circonstances, la CP a revendiqué bâtiments (portail, tour, tribune, une parfaite autonomie et totale objectivité : elle a tenu à effectuer ses évaluations en ne tenant compte vestiaires, réfectoire, etc) ou d’éléments liés à sa construction (enseignes, cloches, ni des débats publics ni des décisions politiques qui touchent les objets concernés. citernes, baromètres, poêles, chaires), ils sont tous comptabilisés en tant qu’objets. Le présent document est constitué de deux parties, le rapport rédigé de la CP, d’une part ; les tableaux annexes, synthétisant ses propositions de notes et de mesures de protection, d’autre part.