UNIVERSITE D’ANTANANARIVO DOMAINE ARTS, LETTRES ET SCIENCES HUMAINES

MENTION ANTHROPOLOGIE PARCOURS SCIENCES DU PATRIMOINE

L’EXPLOITATION DE L’OR ET SES

IMPACTS DANS LA COMMUNE

AMBOAVORY

Mémoire de Master

L’impétrant RASAMOELINA Mellis Aline

Encadreur RANDRIAMANALINA Daniel Jules , Maître de Conférences

Antananarivo 2018

Soutenance du 30 Mars 2018

UNIVERSITE D’ANTANANARIVO DOMA INE ARTS, LETTRES ET SCIENCES HUMAINES

MENTION ANTHROPOLOGIE PARCOURS SCIENCES DU PATRIMOINE

L’EXPLOITATION DE L’OR ET SES

IMPACTS DANS LA COMMUNE

AMBOAVORY AMPARAFARAVOLA

Mémoire de Master

L’impétrant RASAMOELINA Mellis Aline

Encadreur RANDRIAMANALINA Daniel Jules , Maître de Conférences

Antananarivo 2018

Soutenance du 30 Mars 2018

SOMMAIRE

SOMMAIRE ...... 1 REMERCIEMENTS ...... 3

FINTINA ...... 4

RESUME ...... 5

ABSTRACT ...... 6

LISTE DES ABREVIATIONS ...... 7

LISTE DES CARTES ...... 8

LISTE DES SCHEMAS ...... 9

LISTE DES TABLEAUX ...... 10

LISTE DES PHOTOS ...... 11

INTRODUCTION ...... 14

PREMIERE PARTIE : CADRAGE THEORIQUE ...... 16

1. CADRAGE THEORIQUE ...... 16

1.1 Contexte ...... 16

1.2 Concepts ...... 18

1.3 Problématique ...... 21

1.4 Hypothèses ...... 22

1.5 Objectifs ...... 27

1.6 Résultats attendus ...... 29

2. CADRAGE METHODOLOGIQUE ...... 30

2.1 Méthodologie ...... 30

2.2 Facteurs indispensables à une étude d’impact ...... 32

2.3 Courant ...... 36

CONCLUSION PARTIELLE DE LA PREMIERE PARTIE ...... 37

1

DEUXIEME PARTIE : ORGANISATION ET FONCTIONNEMENT DE L’ORPAILLAGE

2.1 ZONE D’ETUDE ...... 38

2.2 ANALYSE STRATEGIQUE DE L’EXPLOITATION DE L’OR A ...... 45

2.3 OFFICE NATIONAL POUR L’ENVIRONNEMENT(ONE) ...... 51

2.4 TECHNIQUE ET DIMENSION D’EXPLOITATION DE L’OR ...... 55

TROISIEME PARTIE : FACTEURS D’IMPACTS ET PERSPECTIVES D’AMELIORATION DE L’EXPLOITATION AURIFERE...... 64

3.1 FACTEURS D’IMPACTS DE L’EXPLOITATION AURIFERE ...... 64

3.2 PERSPECTIVES D’AMELIORATION DE L’EXPLOITATION AURIFERE ...... 68

3.2.1 Recommandations ...... 68

3.2.2 Propositions de mesures ...... 73

Mesures d’atténuation des impacts négatifs ...... 75

CONCLUSION GENERALES ...... 83

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES ...... 85

ANNEXES ...... 88

2

REMERCIEMENTS

Ce travail n'aurait pas pu être accompli sans l'aide précieuse et la collaboration dévouée de nombreuses personnes dont je tiens énormément à remercier : - Monsieur RAMANOELINA Panja Professeur titulaire à l’Ecole Supérieure des Sciences Agronomiques, Président de l’Université d’Antananarivo. Ainsi que Madame le Doyen RALALAOHERIVONY Baholisoa Simone au sein du département Arts, Lettres et Sciences Humaines qui nous a accueilli et accepté en tant qu’étudiant durant ces années d’études. - Monsieur RABOTOVAO Samoelson, Directeur de la Mention Anthropologie, qui nous a permis d’étudier et de suivre ce parcours pour obtenir des connaissances et des diplômes également. - Monsieur RANDRIAMANALINA Daniel Jules, Maître de Conférences, Enseignant Chercheur et aussi Encadreur pédagogique, je vous remercie pour toute votre aide et pour votre précieuse collaboration pour pouvoir réaliser ce mémoire. - Maire de la Commune Amboavory Monsieur RABENANARONA Rabesoa qui m a aidé durant le travail sur terrain. - Monsieur RANDRIAMANIRAKA Clément Richard, Directeur Interrégional des Mines ANALAMANGA/ANTANANARIVO (DIR.A) Ingénieur Géologue qui m’a accueilli à faire le stage auprès du Ministère. - À mon maître de stage Madame NOMENJANAHARY Harivola Angéline Hardy, responsable de la cellule environnementale à la Direction Interrégionale de Mines au sein du Ministère auprès de la présidence chargée de Mines et de Pétrole (MPMP) qui m’a soutenu, sur ses précieuses conseils à l’amélioration de ce travail.

Mes sincères remerciements envers ma famille, particulièrement ma mère et mon père qui n’ont pas cessé de m’encourager, de me soutenir tant moralement que financièrement et matériellement au cours de mes études. A tous mes amis, je ne peux pas les citer nommément et je souhaite qu’ils trouvent ici toute ma reconnaissance. Enfin, je tiens à remercier tous ceux qui ont de près ou de loin, contribué à l’élaboration de ce présent mémoire.

Trouvez ici mes chaleureux remerciements à vous tous

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FINTINA

Ny volamena no harena ankibon’ny tany trandrahan’ny firenena maro maneran- tany anisan’izany Madagasikara. Ny asa fitrandrahana volamena dia efa nataon’ny olona hatramin’izay tamin’ny alalan’ny fitaovana izay eo am-pelatanany, ny tanjony, hihary amin’ny fomba rehetra izay miseho amin’ny fitrandrahana ny hafa sy ny tontolo manodidina azy. Noho izany, eo amin’ny sehatra ny tontolo iainana no tena hiompanan’ity asa fikarohana ity izay manadihady ny fiantraikany asa fitrandrahana, afahana mijery ireo vokatra ateraky izany eo amin’ny natiora sy ny fandraisana fepetra manoloana ny olana misy. Ny mpitrandraka rehetra dia tsy maintsy manaja ny fitsipika voarakitry ny “cahier de charge” sy ireo lalàna efa misy. Ny lalantsaina nampiasaina dia ny “Dynamisme” na fomba fijery mandinika ireo fiovan’ny fiarahamonina. Novoizin’i BALANDIER izany tamin’ny taona 1971 ka nandinihany ny fiovana teo amin’ny fiarahamonin’ny afrikanina. Ny firotsahana tany an-toerana sy ny famakiana ireo tahirin-kevitra maro samy hafa no nahafahana nahalala ny olana misy eo amin’ny asa fitrandrahana volamena izay tsy manara-dalàna any amin’ny faritra Alaotra Mangoro. Indrindrandrindra ao amin’ny “site” Antsevabe-Ambodifano Kaominina Amboavory Amparafaravola. Ny tanjona kendrena amin’ny izao asa izao ny fandalinana ny fiantraikan’ny fitrandrahana sy ny fanadihadiana ny tekinika fitrandrahana volamena izay mitondra fampandrosoana ho an’ny faritra ary ny firenena iray manontolo.

Teny iditra : Fitrandrahana, Harena ankibon’ny tany, Tekinika ,Tontolo iainana, Volamena, Vokatra.

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RESUME

L’or devient le produit très exploité par les populations de nombreux pays y compris Madagascar. Il y a bien longtemps, les hommes exploitèrent manuellement les champs de mine, pour ce monde avide d’argent l’objectif est de s’enrichir par tous les moyens et ce, même au détriment des autres ou de la nature. Ainsi, le domaine de l’environnement a été analysé en concentrant sur l’étude d’impact afin de constater non seulement les dégâts au sein du milieu naturel mais aussi de promouvoir des mesures d’évaluation face aux enjeux environnementaux. En effet, les exploitants nécessitent de respecter les normes inscrites dans le cahier de charge et les mesures correctives proposées. La théorie « Dynamisme » a été utilisée pour connaître le changement de la société. Cette théorie a été développée par Georges BALANDIER en 1971 pour ses analyses du changement de la société africaine. La descente sur terrain et la lecture des différents documents ont permis de connaître les problèmes de l’exploitation aurifère dans la région Alaotra Mangoro plus précisement dans le site Antsevabe-Ambodifano Commune Amboavory Amparafaravola qui s’avère exploiter de manières abusives. Cette recherche a pour objectif d’étudier l’impact et la technique d’extraction de mine d’or afin que l’exploitation porte des progrès régionaux ou nationaux.

Mots clés : Environnement, Exploitation, Impact, Mine, Or, Technique.

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ABSTRACT

Gold becomes the product very exploited by the populations of the many countries including Madagascar. A long time ago, the men manually exploited the fields of mine, to be enriched by all the means and this, even to the detriment of the others or the nature. Thus, the field of the environment was analyzed by concentrating on the impact study in order to note not only the damage in the natural environment but also to promote evaluation measures in the face of environmental issues. In fact, operators need to comply with the standards lists in the specifications and the proposed corrective measures. The theory “Dynamism” has been used to know the change of the society. This theory has been explained by BALANDIER in 1971 for his analyses of the change of the African society. The activities on the ground and the reading of the various documents have permitted to know to problems of the gold mining in the Alaotra Mangoro region more precisely in the site Antsevabe-Ambodifano Commune Amboavory Amparafaravola which is exploited in an abusive way. This research aims at studying the impact and the technique of extraction of gold mine so that the exploitation carries regional or national progress.

Keywords : Environment, Exploitation, Gold, Impact, Mine, Technique.

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LISTE DES ABREVIATIONS

AERP : Autorisation Exclusive de Réservation de Périmètre BAM : Bureaux d’Administration Minière BCMM : Bureau du Cadastre Minier de Madagascar CTD : Collectivités Territoriales Décentralisés DAGOIE : Direction de l’Administration et de Gestion des Opérations sur les Industries DP : Déclaration de Prospection EIE : Etude d’Impact Environnementale MECIE : Mise en Compatibilité des Investissements avec l’Environnement MPMP : Ministère auprès de la Présidence chargée des Mines et du Pétrole ONE : Office National pour l’Environnement ONG : Organisation Non Gouvernementale PAE : Plan d’Action Environnemental PIB : Produit Intérieur Brut PE : Permis d’Exploitation PEE : Programme d’Engagement Environnemental PNE : Politique Nationale de l’Environnement PR : Permis de Recherche PRE : Permis de Recherche et d’Exploitation PREE : Programme d’Engagement Environnemental SED : Substances explosives et détonantes SISO : Service d’inspection et suivi des opérations STD : Services Techniques Déconcentrés

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LISTE DES CARTES

Carte du district d’Amparafaravola ...... 43

Carte Géographique de la Région Alaotra Mangoro ...... 89

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LISTE DES SCHEMAS

Procédure d’autorisation d’extraction des carrières ...... 103

Etape d’autorisation d’achat et d’utilisation de SED ...... 104

Procédure d’autorisation environnementale ...... 105

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LISTE DES TABLEAUX

Tableau 01: Les objectifs de recherche ...... 27

Tableau 02: Nature d’impacts...... 34

Tableau 03: Evaluation d’impact ...... 35

Tableau 04: Récapitulatifs des permis d’exploitation ...... 48

Tableau 05: Analyse des types de dangers ...... 62

Tableau 06 : Différence entre les formes d’exploitation minière ...... 80

Tableau 07 : Particularités de l’exploitation artisanale ...... 91

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LISTE DES PHOTOS

Photo 1 : Site d’orpaillage Antsevabe-Ambodifano ...... 38

Photo 2 : Technique de la batée ...... 55

Photo 3 : Tamisage ...... 57

Photo 4 : Outils à mains ...... 57

Photo 5 : Panneau de signalisation d’un danger à la carrière ...... 61

Photo 6 : Usage de l’or ...... 78

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GLOSSAIRE

Abattage : Travaux d'extraction des substances minérales ou roche. Pour les petites mines, les travaux se font manuellement à l’aide des petits matériels tels que les masses, les pics, les barres à mines et les pelles.

Carrière : lieu où l’on extrait des matériaux de construction, des pierres et des roches sur l’exploitation à ciel.

Catégorisation (screening) : la procédure qui permet d’identifier si un projet doit faire l’objet d’une EIE, d’un PREE, ou ni de l’un ni de l’autre.

Cellule environnementale : la cellule établie au niveau de chaque Ministère sectoriel, et chargée de l’intégration de la dimension environnementale dans les politiques sectorielles respectives, dans une optique de développement durable.

Environnement : Ensemble des composantes, tant naturelles qu’artificielles, déterminantes de la vie humaine, végétale et animale qui fait intervenir des facteurs biologiques, écologiques, socio-économiques, culturels et technologiques.

Etude d’Impact Environnemental : l’étude qui consiste en l’analyse scientifique et préalable des impacts potentiels prévisibles d’une activité donnée sur l’environnement, et en l’examen de l’acceptabilité de leur niveau et des mesures d’atténuation permettant d’assurer l’intégrité de l’environnement dans les limites des meilleures technologies disponibles à un coût économiquement acceptable.

Enjeux environnementaux : ce sont les préoccupations socio environnementales et économiques susceptibles de favoriser ou de remettre en cause l’existence du projet ; qui se sont déterminés à partir de l’observation des risques d’impacts sur les milieux récepteurs.

Extraction : une portion de l’exploitation qui consistent à retirer la roche ou les minerai à partir d’une carrière ciel ouvert ou de Mines souterraine.

Gestion environnementale : ensemble des moyen à empêcher la dégradation de l’environnement, tant dans l’espace que dans le temps. Elle vise avant tout de prévenir les dégâts.

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Guichet unique : une entité créée à l’effet de rassembler en un seul lieu des tâches éparses, de les placer sous la seule autorité de l’ONE, et d’établir ainsi une structure opérationnelle, efficace et offrant aux opérateurs comme au public des services rapides et de haute qualité.

Maître d’ouvrage : pour désigner la personne physique ou morale pour laquelle un travail est accompli.

Maître d’ouvrage délégué : il agit comme délégataire du Maître de l’ouvrage, c'est-à-dire en son nom et pour son compte.

Office National pour l’Environnement : organe opérationnel, maître d’ouvrage délégué et guichet unique pour la mise en comptabilité ses investissements avec l’environnement, placé sous la tutelle du Ministère chargé de l’Environnement.

Permis Environnemental : l’Acte administratif délivré par l’Office National pour l’Environnement sur délégation permanente du Ministre chargé de l’Environnement, et à la suite d’une évaluation favorable de l’EIE par le CTE.

Promoteur ou investisseur : le maître d’ouvrage du projet.

Substances de carrière : toutes substances minérales destinées à la production de granulats (moellons, pavés, pierres plates, graviers, gravillons et sables) et de produits d'amendement de terres locales pour la culture ; les substances de carrière sont exploitées à ciel ouvert ou en souterrain

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INTRODUCTION

Le développement actuel du secteur minier de Madagascar est dominé par les petites exploitations et les artisans. Les mineurs exploitent toute forme d’occurrence rentable et techniquement accessible, donc relativement peu profonde. Ces exploitations, essentiellement menées sur des gisements aurifères alluvionnaires, représentent une source importante de revenus directs et indirects et forment une composante sociale non négligeable du développement régional. Ainsi, l’orpaillage a continué sans cesse au fil des années à Madagascar, il est actuellement impossible d’estimer avec précision la production d’or dû au phénomène de ruée et des exploitations illicites dans chaque région. D’où l’extraction artisanale de l’or à petite échelle dont son impact social et environnemental risque de devenir incontrôlable dans les régions.

La mine artisanale occupe une place de choix dans l’exploitation minière, si la survie de nombreux ménages dépend de cette activité, sa contribution au budget de l’Etat est quasiment nulle. Cependant ces activités minières engendrent un certain nombre de problèmes techniques, légaux, environnementaux, sociaux et économiques qui excèdent à long terme leurs avantages. Surtout à l’heure actuelle les artisans miniers travaillent de manière informelle, ce qui assure des conséquences néfastes considérables sur l’ensemble de l’économie du pays, sur le développement durable des régions concernées et sur l’environnement physique, social et humain. L’or dans les régions concernées est exploité de manière artisanale depuis de longues années ; si l’exploitation est physiquement observable sur les sites aurifères, une importante quantité de la production passe par un réseau de commerce particulier qui aboutit à la situation extravagante où le poids de l’or travaillé et enregistré au niveau des bijouteries est de très loin au-delà de la quantité déclarée par les producteurs officiellement enregistrés.

A moins que la mise en place d’un Programme d’Actions Prioritaires s’avère nécessaire, dont la mine artisanale durable permet de transformer les ressources minérales en moyen de subsistance pour les populations pauvres et les générations futures, sans pour autant avoir des conséquences catastrophiques sur l’environnement. Le secteur minier est considéré alors comme une opportunité importante pour la croissance économique, la diversification et la réduction de la pauvreté à Madagascar. Les principaux facteurs négatifs sont les impacts sur l’environnement, la santé des populations minières et l’épuisement des ressources non-renouvelables, précipité par une exploitation irrationnelle.

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Ce dernier facteur, en plus du manque d’autosuffisance économique de ce genre d’exploitation, provoque d’importantes migrations de population en recherche de gisements riches et facilement accessible. Ces mouvements migratoires, par leurs ampleurs, débordent la capacité des autorités civiles et minières pour le maintien de l’ordre et le respect des lois.

Les substances minérales étant des ressources non renouvelables, leur exploitation devrait être soutenue par une démarche intégrée pour stimuler et servir de support pour le développement d’activités productives durables. Pour une participation accrue des ressources minérales à l’amélioration des conditions de vie des populations, particulièrement celles des habitants des régions minières concernées, les politiques et stratégies devraient être réorientées et prendre en compte les besoins prioritaires des populations notamment en soutenant les secteurs tels que l’agriculture, la santé, les transports, l’emploi, l’éducation et la formation.

Ce travail de recherche se base sur l’exploitation d’orpaillage artisanale à ciel ouvert au sein du site Antsevabe/Ambodifano dans la Commune Amboavory Amparafaravola. L’objectif général de ce présent mémoire c’est d’avoir une région qui dispose des ressources minières de nature à concourir au développement du pays. Notre étude traite en première partie sur le Cadrage Théorique et Méthodologique. Puis en deuxième partie elle développe sur Organisation et Fonctionnement de l’Orpaillage. Enfin, la dernière partie de l’étude présentera sur les Facteurs d’Impacts et Perspectives d’Amélioration de l’Exploitation Aurifères.

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PREMIERE PARTIE : CADRAGE THEORIQUE

1. CADRAGE THEORIQUE

1.1 Contexte

A Madagascar l’exploitation des mines existe depuis plusieurs années différentes. L’autorisation d’exploiter est un peu difficile à obtenir actuellement à cause de la dominance des exploitations illicites. Ainsi, les exploitants, les populations riveraines et les administrations (commune, district, domaines et ministère sectoriel) sont des acteurs concernés sur activité minière. Chacun d’entre eux en effet, dispose de moyens règlementaires, techniques et pratiques pour faciliter les prises de décision et aussi réduire les impacts sur l’environnement .

La région Alaotra Mangoro n’est pas seulement le grenier à riz de Madagascar, regorgeant de richesses naturelles, elle est réputée pour sa production rizicole ; ses ressources forestières et par ses ressources halieutiques ainsi que ses ressources minières. L’exploitation de l’or dans la région constitue de réseaux depuis les petits exploitants jusqu’aux grands commerciaux. En fait, il s’agit ici de la destruction inquiétant de l’environnement, de l’exploitation de l’homme par l’homme surtout par l’intermédiaire de la commandite 1.

Les mines en tant que patrimoine national doivent être protégé et en même temps surveillé par des autorités compétentes. D’après Honoré RAKOTOMANANA (1988) : « la société établit des règles destinées à régir son fonctionnement et son organisation » lorsque ces derniers sont appelés à être modifiés selon la situation et les besoins de la société. D’autant plus que dans les situations de tous les jours le comportement est déterminé par la combinaison de nos propres connaissances, des informations extérieures et des contraintes. En effet, l’aménagement fait par l’homme au niveau du milieu naturel engendre des activités et de genre de vie.

Jusqu’à maintenant, la plupart des pays en développement adopte toujours la technique de la batée y compris Madagascar pour l’extraction d’or. Bien que les gens aient plus d’habitude d’attribuer leurs propres problèmes à l’environnement, la tendance habituelle est de se blâmer eux même lorsqu’ils font des erreurs avec les outils entre leur main.

1 Financement 16

L’exploitation minière artisanale laisse apparaître une prédominance d’intérêt (source d’emploi) pour les minéraux aurifères surtout en région rurale.

L’un des principaux désavantages de la mine artisanale étant la faiblesse du niveau de production par rapport à l’intensité de l’effort physique fourni.

Pour avoir des exemples concrets des impacts négatifs possibles de l’exploitation « mécanisée », nous ne pouvons donc que nous référer aux expériences d’autres pays utilisant des méthodes industrielles. Aujourd’hui, grâce aux appareils détecteurs de métaux et les cracheurs 2 l’extraction traditionnelle de l’or a véritablement intégré les nouvelles technologies de l’information et de la communication. En Papouasie Nouvelle Guinée, des exploitations d’or utilisent des méthodes modernes industrielles et des substances toxiques comme la cyanite et le mercure. Au Burkina Faso, le début de l’exploitation artisanale de l’or se situerait selon l’archéologue KIETHEGA J.B (1980-1983), entre le XV e et XVIII e siècle. Malgré, l’existence d’industries l’exploitation artisanale de l’or occupe une place très importante dans le pays.

En fait, dans le cas des minéraux de valeur élevée, la quantité déchets produite est bien supérieure à celle de la matière recherchée. Ainsi, pour obtenir une once d’or, il faut traiter 12 tonnes de minerai tandis qu’il faut environ 30 tonnes de minerai pour acquérir une tonne de cuivre. Dans le cas des matériaux de moindre valeur entre autres sable ; gravier ou argile qui constituent la majorité des matériaux extraits, la quantité de déchets est minime. On peut dire toutefois dire que, globalement, la quantité de minerai extraite par les mines dans le monde représente au moins le double de la quantité finale de produit recherchée.

Ce mémoire s’incline davantage sur le plan socio-économique voire environnemental vis- à-vis de l’exploitation de l’or. Plus précisément celle-ci se penche surtout sur l’analyse de l’étude d’impact et sur la technique d’extraction dans la région.

2 Une machine qui sépare le gravier aurifère de la boue ou du sable composé d’un moteur qui fonctionne à l’aide du gasoil. 17

1.2 Concepts

Nous développerons tout au long de cette section tout d’abord sur les notions générales, ensuite se rapportant sur le cycle minier.

1.2.1 Notions générales

Au niveau de l’Anthropologie

Le terme «Anthropologie » provient des racines grecques antropos : homme, logos : traité, qui signifie traité au sujet de l’homme.

L’anthropologie est une science intégratrice qui étudie l’homme dans le cadre de la société et de la culture auxquelles il appartient, tout en associant des approches des sciences naturelles, sociales et humaines. Cette science étudie l’origine et le développement de la variabilité humaine à l’autre ou d’un groupe humain à l’autre, dans le but de connaître, de comprendre et d’expliquer les divers aspects de l’évolution humaine ainsi que, des modes de comportement sociaux à travers le temps et l’espace. Ainsi, cette discipline n’étudie non seulement l’homme en tant que corps, esprit et âme mais se concentre également sur les richesses au sein de la société. Les anthropologues ne peuvent analyser l’homme qu’à partir de la société et le milieu écologique où ce dernier s’installe. Depuis les années 1990, les recherches anthropologiques concernant les relations entre l’environnement et les êtres vivants sont nombreuses, variées et croissantes, elles intègrent souvent des approches propres à d’autres disciplines, telles que la géographie, la sociologie, la philosophie…

Mais dans ce mémoire parmi les différentes types d’anthropologies existantes, celle qui nous intéresse le plus l’Anthropologie de la nature en analysant les types de rapports qu’entretiennent les être humains avec ce qui les entoure, ce qui les supporte et les constitue. Plus précisément, étudie de près les interactions entre les hommes et les objets de leur environnement, et surtout le lien entre l’homme, les êtres vivants ou non et la société qui est valable à la société ancienne ou moderne (DESCOLA 2005).

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Au niveau de l’exploitation minière

L’exploitation artisanale de l’or appelé « orpaillage » est une ancienne pratique encore observée de nos jours. La production aurifère a longtemps été assurée par les artisans miniers et parallèlement depuis la Révolution Industrielle, par les industries minières dont les petits orpailleurs procèdent à des exploitations superficielles parce que les techniques artisanales se définissent tous les procédés traditionnels qui comprennent principalement l’emploi des outils manuels et de force humaine et par contre, le grand projet exercent surtout en profondeur.

Selon le code minier l’exploitation c’est « toute opération qui consiste à extraire ou à séparer des gîtes naturels ou des eaux, des substances minérales pour en disposer à des fins utilitaires ou esthétiques et comprenant à la fois les travaux préparatoires, l’extraction et éventuellement l’installation et l’utilisation des facilités destinées au traitement et à l’écoulement de la production. » issu de cette définition le cadre de l’exploitation ne reste pas sur le fait de l’extrait des ressources mais elle subit de plusieurs étapes jusqu’à sa commercialisation sur les différents échelles( régional, national et international).

D’après le même code, l’exploitation aurifère a un statut particulier par rapport aux autres produits miniers. La gestion de l’exploitation de l’or est sous la responsabilité majeure de la Région, le District et surtout la commune.

Une exploitation à ciel ouvert (MCO) : consiste à enlever les stériles au-dessus du gisement (opération de décapage) et à extraire. En effet, ce mode d’exploitation désigne une telle opération qui se fait à la surface terrestre. L’exploitation des carrières à ciel ouvert peuvent être une source potentielle de richesse dans les pays.

Une mine à ciel ouvert (ou open pit) consiste à déplacer de grandes quantités de sol et de sous-sol pour ensuite extraire le minerai.

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1.2.2 Cycle minier

Les activités minières des mines aurifères peuvent se diviser en quatre grandes étapes : l’exploration, l’extraction du minerai, le traitement du minerai et la fermeture de la mine.

L’exploration : A l’étape d’exploration, c’est la recherche de dépôts minéralogiques. Avec de la « chance », il y aura un indice d’or. Cet indice pourrait, éventuellement, devenir un gisement, puis une mine. La probabilité qu’un indice trouvé devienne une mine est d’environ 1 sur 10 000.

L’extraction du minerai : Une fois le gisement délimité et les études de faisabilité économique et environnementales terminées, c’est la construction des infrastructures, puis l’extraction même du gisement. L’orpaillage est exploité à la fois en carrière et par travaux souterrains, d’où l’extraction à ciel ouvert consiste à excaver une fosse dans le roc et à en extraire le gisement. Quant aux mines souterraines impliquent le creusage de puits (verticale) et de galeries (horizontale) pour extraire le gisement directement sous-terre.

Le traitement du minerai : Le minerai extrait est acheminé vers les installations de traitement. Normalement, le minerai est d’abord concassé et broyé en fines particules. La plupart du temps, les gisements d’or contiennent des minéraux sulfurés (aussi appelés « sulfures ») auxquels l’or est associé. Lors des procédés de traitement, on cherchera à concentrer ces minéraux pour, éventuellement, en extraire le métal précieux.

La fermeture de la mine : L’exploitation d’un gisement minéral a une durée de vie limitée, la fermeture d’une mine est la dernière étape dont les activités de restauration du site sont planifiées avant même son ouverture. Ainsi, le processus de fermeture se fait de façon ordonnée et respectueuse de l’environnement. Les entreprises minières doivent se soumettre à des travaux de restauration du site minier à la suite des opérations d’extraction dans le but de minimiser les risques environnementaux et de santé publique.

Chacune de ces étapes comportent son lot d’enjeux et de risques environnementaux, en particulier pour les étapes d’extraction et de traitement du minerai, ainsi que celle de la fermeture de la mine.

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1.3 Problématique

Nombreux ignorent encore que les mines, mêmes s’ils se trouvent parfois dans des zones rurales et enclavées fait partie du patrimoine national. De ce fait, pour la mise en valeur des sites il faut que les autochtones doivent tenir compte du caractère particulier de celui-ci lorsqu’il s’agit d’un héritage commun. Ainsi, l’Etat a un rôle très important sur la continuité de la préservation de l’environnement ; étant donné que l’objectif c’est d’avoir un patrimoine du futur certes, c’est difficile sur le cas des produits miniers qui sont à caractères non renouvelables, mais on ne peut l’atteindre que par voie de contribution et de la responsabilité de chacun en tenant compte de l’histoire, de la valeur, de la culture de l’endroit où se localise le site face à son utilisation.

Etant donné que la problématique est l’art de poser des questions sur un sujet, notre problématique peut se formuler ainsi :

‹ L’extraction artisanale ou à petite échelle de l’or est la moins coûteuse par rapport aux autres méthodes car elle peut être à la portée d’une personne seule travaillant en exploitant indépendant et qu’elle est à la fois rapide et facile d’où : Quels seront les impacts environnementaux à long terme associés à ce type d’extraction ? ‹ En quoi l’exploitation de l’or entraine-t-elle la dégradation de l’environnement ?

‹ Dans quelle mesure l’extraction de l’or dans le site, respecte-elle l’environnement ?

Il s’avère que même les fonctionnaires malgaches et responsables officiels du secteur des mines n’ont pas pu obtenir des informations complètes et transparentes sur les conditions d’extraction des ressources aurifères nationales. Aucune aide extérieure à l’endroit du secteur minier artisanal, ne peut avoir d’effets durables sans le soutien et la participation actifs des gouvernements. En général, ces derniers interviennent dans ce secteur, soit pour améliorer les rentrées de recettes, soit après une catastrophe, afin d’améliorer les conditions de sécurité et de santé. L’un des principaux désavantages de la petite exploitation minière étant la faiblesse du niveau de production par rapport à l’intensité de l’effort physique fourni. Le gisement minier a apporté de développement social et

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économique mais la technique exercer par les exploitants d’aujourd’hui ne respecte pas les lois posées par la société qui détient le patrimoine voire même transgresse le code minier. 1.4 Hypothèses

Nous examinerons successivement dans cette section en premier les hypothèses des prédécesseurs, ensuite l’évaluation des avis des prédécesseurs et enfin l’hypothèse personnelle.

1.4.1 Hypothèses des prédécesseurs

Nul n’est censé d’ignorer ses besoins et encore moins ses droits. Plusieurs chercheurs s’intéressent tant sur l’étude de l’exploitation minière à ciel ouvert comme l’Agronome GARCIA GODOFREDO (1999) qui met en valeur l’importance du droit de l’homme.

Sa théorie se fonde sur les besoins de l’homme en général : « les besoins de base de l’humanité sont manger, s’habiller et avoir un toit. Il n’y a aucune nécessité publique appelée « or », une nécessité publique appelée « cuivre ». Personne ne se nourrit d’or ou de cuivre. Les gens vivent en mangeant de la nourriture et c’est de cela dont l’humanité à besoin ». Il y a également le biochimiste STEPHANIE READER (1993) qui tient en compte l’environnement. Auparavant la nature a sa caractéristique d’origine, c’est par l’aménagement de l’homme qu’elle a dû changée suivant les différentes activités humaines. Toute exploitation minière sous quelle forme que ce soit engendre toujours de la modification progressive du paysage naturel. Ainsi elle pense que : « Il n’existe pas actuellement de moyen de produire des quantités importantes d’or sans conséquences pour l’environnement. De plus, le fait d’exploiter des minerais de plus en plus pauvres, conduit à augmenter la quantité des déchets accumulés par tonne d’or produire, ce qui pose de nouveaux et constants problèmes d’évaluation environnementales ».

LAPOINTE (2012) a étudié les enjeux environnementaux aux mines d’or dans le Nord du Québec et du Canada qui a une vague d’activité minière établit par divers projets. Selon lui : « L’activité minière aurifère est source d’impacts et d’enjeux environnementaux et sanitaires considérables, variables selon le contexte écologique, les méthodes d’extraction et le type de minerai ». La poussée du développement minier aurifère dans les régions nordiques se multiplie et les impacts environnementaux s’élargissent également. Le philosophe Autrichien PAUL WATZLAWICK (1980), en fait le comportement humain

22 n’est pas né du pur hasard, il est régi par un ensemble de codes secrets ou de règles inavouées.

Il stipule que : « pour vivre en société, l’homme ne peut pas entrer en relation directe ou indirecte avec son environnement médiat ou immédiat, car la communication est une condition sine qua non de la vie humaine et de l’ordre social…on ne peut pas ne pas communiquer, qu’on le veuille ou non. Or, dans son interaction avec le monde environnant, chaque individu ou groupe choisit un certain comportement propre à sa culture ».

Dans les situations de tous les jours, le comportement est déterminé par la combinaison de nos propres connaissances, des informations et des contraintes. Le concept cognitiviste de DONALD NORMAN (1989), KIRSH (1995) : « Les environnement qu’on habite sont structurés par nos propres actions et les espaces où l’on travaille suscitent des représentations d’action pour l’agent », qui s’intéresse à la conception d’objets de la vie courante et d’environnements.

Dans la discipline écologie symbolique de PHILLIPE DESCOLA (2005) : « L’anthropologie étudie de près l’interdépendance de la nature et de l’environnement mais surtout le lien entre l’homme, les êtres vivants ou non et la société qui est valable à la société ancienne ou moderne ». Propose une typologie des économies de la connaissance qui ont régi les relations de l’homme avec la faune et la flore.

En fait, chaque génération apporte de grands changements et techniques au sein de la société. Le concept positivisme AUGUSTE COMTE (1998) : « L’être humain progresse et son histoire est une évolution continuelle vers le meilleur dans tous les domaines. Ce dernier tend vers l’excellence à mesure qu’il avance dans le temps ». GEORGES BALANDIER (1971) il a conduit ses recherches sur la société de l’Afrique en constatant que des changements provoquent des mouvements au sein de la société. Généralement les sociétés sont étudiées soit sous l’angle de la structure, soit sous l’angle des dynamismes. Il évoque qu’il y a trois ordres de dynamique qui assurent le changement d’une société d’où la dynamique de reproduction, la dynamique de pleine réalisation de la société et la dynamique de changement.

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1.4.2 Evaluation des prédécesseurs

La plupart de ces prédécesseurs se préoccupent que sur l’état de l’environnement et aussi sur les actions de l’homme. Ainsi tous ces prédécesseurs soulèvent leur point de vue sur l’analyse des faits sociaux comme le cas de BALANDIER (1971) par exemple qui étudie tout l’Afrique sur le plan social. En fait, la société se produit continuellement, chaque individu va jouer sur son environnement et contribuer au renouvellement de la société. Ainsi les faits historiques prônent que toutes les configurations sociales sont constamment en mouvements. Aucune société n’est contrainte à vivre une longue permanence, une longue période d’autarcie.

LAPOINTE (2012) et STEPHANIE READER (1993) adopte leur travail sur les enjeux environnementaux face aux activités minières, la recherche du bien et du meilleur est une nécessité pour l’homme, autrement dit, la société humaine exploite le milieu naturel afin de satisfaire ses besoins fondamentaux. À noter que certains individus, ne tiennent plus compte l’importance des richesses naturelles pour en tirer profit et ce, même au détriment de la nature. La vie dans les communautés est marquée par une relation dynamique entre l’homme et son environnement car l’homme consomme, utilise, transforme les éléments composants son environnement immédiat pour assurer sa survie.

En parlant de survivance, GARCIA (2010) mise au point sur les besoins de l’homme en général, car le fait d’exploiter un gisement minerai n’est pas forcément une des priorités sur la survie de l’homme, parce que ce n’est qu’une activité comme les autres qui aide les gens à gagner de l’argent tout simplement. Par contre, les besoins fondamentaux de l’homme sont le droit à l’alimentation ; à l’habillement ; avoir un abri et capable de maitriser l’exploitation des ressources naturelles à des fins bien déterminés..

En guise de complément, l’orientation de ce mémoire se concentre sur les techniques d’exploitation sous l’angle en tant que artisanal et un secteur informel qui engendre la détérioration de l’environnement actuellement. Les substances minérales étant des ressources non renouvelables, leur exploitation et leur amoindrissement devraient être soutenus par une démarche intégrée pour stimuler et servir de point d’encrage pour le développement d’activités produites durables.

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1.4.3 Hypothèse personnelle

Jusqu’à présent l’exploitation de l’or connue à Madagascar a surtout été faite de manière artisanale car l’extraction d’or génère d’emplois informels et de revenus pour les artisans mineurs lorsque des gisements sporadiques sont découverts dans des zones aurifères.

Les exploitations minières artisanales ont tout de même un poids assez substantiel dans la production minière globale du pays et sur l’économie locale. L’or est le métal qui existe un peu partout à Madagascar, l’exploitation aurifère à petite échelle est devenue une activité en pleine expansion dans de nombreuses régions du territoire national. D’où les mineurs que ce soit légales ou illégales leur activité se termine toujours à des infractions minières cela signifie qu’il existe des exploitations abusives de leurs parts.

Pour avoir une continuité de la conservation de l’environnement et aussi un développement durable, la population locale doit tenir compte de la valeur du site qui se trouve dans leur circonscription. Seule leur intervention et leur responsabilité favorisera la protection des zones de carrières de leur territoire. Lorsque la population s’unit et accéder sur un même objectif ce qui assure le développement de la région voire même du pays. Ceci indique que les générations futures ne doivent pas disposer d’un bien-être inférieur à la génération actuelle. Autrement dit, c’est dès à présent que les populations existantes doivent penser le bien-être des générations à venir.

D’autant plus que, notre regard sur le passé et sur l’avenir détermine les choix de transmission que nous faisons aux générations futures. Ainsi, pour comprendre ce que nous sommes socialement, il faut voir ce qu’il a eu lieu avant nous. Il est de notre devoir à tous de ne pas ignorer le passé afin de permettre la continuité du développement durable. Les sociétés humaines doivent apprendre à se repenser à la fois dans le présent et dans l’avenir. La question du futur devient primordiale : il faut assurer un progrès durable et garantir la survie de l’humanité.

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Si l’exploitation artisanale de l’or attire de nombreuses personnes en leur apportant des revenus substantiels pour améliorer leurs conditions de vie, par contre, elle comporte des conséquences nuisibles à l’homme et son environnement. Autrement dit, il est fréquent que la population d’origine d’autochtone ou locale profite peu de la richesse ainsi générée mais ait à subir les conséquences.

L’activité minière, à plusieurs étapes de son développement, affecte à divers degrés l’environnement naturel d’une région entre autres activités humaines et généralement de façon irréversible. C’est pourquoi dès le début des opérations et aussi même après la cessation des activités, il faut que chaque intervenant prenne ses responsabilités. Des auteurs tant malgaches qu’étrangers, estiment que la dégradation du milieu naturel s’accélère à Madagascar, notamment sous l’effet d’une pression démographique croissante et à ce titre la Grande île est souvent évoquée pour son fort de dégradation de l’écosystème.

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1.5 Objectifs

Les objectifs de la recherche permettent de légitimer la problématique et de montrer les finalités du travail de recherche. Ces objectifs ont été classés en objectifs principaux et objectifs spécifiques. En faisant cette recherche il y a des objectifs à atteindre, le tableau ci- dessous nous montre ces objectifs :

OBJECTIFS

PRINCIPAUX SPECIFIQUES

Pour atteindre cet objectif, il y a des Modifier les méthodes d’exploitation de objectifs intermédiaires à décrire : façon qu’elles soient à la fois plus rentables et moins dommageables pour la santé et Aider les orpailleurs à mieux développer le l’environnement, tout en contribuant à la secteur potentiellement porteur et facteur de prospérité du pays. croissance. Formuler un projet régional pour le Amener les artisans miniers vers un cadre développement de l’artisanat minier et plus légal et formel. l’éradication de la pauvreté dans les zones Promouvoir le passage progressif de rurales. l’artisanat à la petite mine formelle. La filière doit être au profit de tout le Etudier le site en tenant compte du monde comme l’Etat ; les CTD ainsi qu’à calendrier écologique. la population. Analyser l’EIE et les conditions de remise Le manuel de procédure devrait être rédigé en état du site après exploitation. en Malgache pour les populations locales Avancer quelques solutions pour résoudre (surtout au niveau des sites d’exploitation, les problèmes. de l’orpaillage, etc.) c'est-à-dire le manuel est adapté au profil des usagers

Source : EIE Madagascar, 2016

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Pour pouvoir maintenir la continuité de la préservation de l’environnement, ces objectifs nous accordent de systèmes de développement sur les extractions des produits miniers qui se font de manière artisanale. L’objectif général c’est d’avoir une région qui dispose des ressources minières de nature à concourir au développement, c'est-à-dire cette étude consiste à évaluer l’impact de l’exploitation minière artisanale sur la réduction de la pauvreté, le développement de la région et aussi attire une attention appropriée sur les intérêts des groupes les plus vulnérables les femmes, les jeunes, les personnes âgées soient tenus en considérations. Parallèlement, des interventions et des changements s’intitulent au niveau des différentes institutions de l’Etat, des exploitants et aussi impliquant la communauté à améliorer la situation du secteur minier dans la région et par la suite aura aussi d’impacts sur l’ensemble du pays entier. A cet effet, nous avons émis des objectifs portant sur la modification des méthodes d’exploitation et sur l’amélioration de la protection de l’environnement. D’où les stratégies en faveur des artisans miniers tel que l’appui technique et la formation, l’amélioration des conditions d’accès au marché, l’amélioration de leurs conditions de vie de manière générale, la protection de l’environnement, la mise en place des mécanismes de collaboration avec les autres programmes et projets envisagés pour le développement local et durable.

Le secteur de l’exploitation minière offre de bonnes perspectives de transformations des activités économiques, le revenu, l’emploi et le transfert des technologies. Dans ce cadre une des actions à mener est donc la promotion des activités émergentes d’extraction minière artisanale. Pour le moment, l’exploitation minière est limitée au niveau des mines artisanales, non organisées et non contrôlées, jusqu’à maintenant, il n’y a presque pas d’activités d’exploitation minière commerciale structurée. L’objectif de réduction de la pauvreté et de réhabilitation des sites impose une combinaison de plusieurs stratégies sectorielles susceptibles de créer des effets de succès sur les autres secteurs et d’impacts sur le niveau de revenus des populations. Autrement dit, il faudra encourager à côté de la petite production minière, d’autres activités productives complémentaires, auxquelles l’activité minière servira le point d’encrage.

Aujourd’hui, plusieurs sociétés étrangères s’intéressent par la recherche et la mise en valeur des ressources minérales comme l’or, le nickel et les hydrocarbures. D’où le gouvernement doit approfondir la connaissance du pays des ressources minières exploitables et à procéder à l’actualisation du Code Minier et Pétrolier afin de clarifier les conditions d’exploitations et d’exportations des produits miniers.

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1.6 Résultats attendus

Dès la mise en œuvre de ce travail de recherche, l’idée d’élaborer et de disposer le mémoire avait déjà fait son cheminement. En effet, c’est incontestablement un outil de travail et un outil de planification qui peuvent être à la portée de tous non seulement pour avoir des connaissances et des informations mais peuvent être appliqué dans d’autres domaines.

Les résultats de ce travail permettent de connaître l’essentiel sur la région, allant du milieu physique et du milieu humain aux secteurs sociaux (santé, éducation et culture), ainsi qu’aux secteurs économiques (agriculture, ressources minières…). Le secteur du développement de l’environnement minier ainsi que les artisans miniers doit être amené vers un cadre plus légal et formel en instaurant un véritable climat d’assistance, de collaboration et de confiance. Et aussi que la région comporte des orientations qu’il faudrait prendre en compte c'est-à-dire protéger des régions naturelles et des paysages d’importance nationale et internationale à des fins spirituelles, scientifiques, éducatives, et / ou touristique. Tenir compte des besoins des populations riveraines, y compris l’utilisation des ressources à des fins de subsistance, dans la mesure où ceux-ci n’ont aucune incidence négative sur les autres objectifs de gestion.

En effet, la continuité de la préservation de l’environnement n’est pas seulement sous la responsabilité des autorités administratives sur la garante toutes activités de carrière menées à l’intérieur d’une circonscription territoriale. Mais engage la collaboration de tout acteur (direct/indirect) dans l’intérêt général de tous.

Le résultat de la présente recherche est de concevoir et proposer quelques solutions par rapport aux problèmes du site d’orpaillage.

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2. CADRAGE METHODOLOGIQUE

2.1 Méthodologie

∑ Approche préliminaire du sujet

Comme toute recherche scientifique, elle doit commencer par la documentation en vue de comprendre le sujet. L’objectif de cette étude est de voir de quelle façon pourra-t- on élaborer des outils de mise en œuvre de la nouvelle politique en tenant compte des institutions nationales et de leur aptitude à approprier ou à changer les normes.

Dans ce travail de recherche, il consiste d’abord à identifier les connaissances puis les théories qui devront être désignées pour ce travail. Cela a nécessité des discussions et des échanges tant avec l’encadreur qu’avec les scientifiques des domaines dont il est question le recours à leur référencement.

L’internet a beaucoup aidé dans ces aspects de recherche. Ensuite, on a essayé de voir les points communs à ces méthodes de manière à ne pas se verser dans la subjectivité pour qu’on aille rejeter telle ou telle méthode. Celle qui est choisie donc rassemble tous les courants car le contexte malgache est fait de mélange d’histoire, de rationalité et de facteur social, ce qui a ainsi influé sur le choix de la méthode adoptée .

∑ Technique de documentation

Sélection de documents

La sélection des documents s’en faite par deux étapes :

La première en sélectionnant les références écrites en langues malgaches, française concernant le sujet à traiter. Et en choisissant les références qui semblaient intéressantes d’après la lecture des résumés et les tables de matières.

La deuxième étape dans la recherche bibliographique, il s’agit de la sélection des mots signifiants de notre sujet dits « mots clés ».

Consultation des ouvrages

La consultation des ouvrages sur le sujet est une étape importante pour notre recherche. Nous l’avons faite pour tirer quelques idées utiles pour la rédaction de notre analyse anthropologique sociale et culturelle.

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∑ Technique d’enquête

Observation/Interview

En anthropologie sociale et culturelle, la recherche a pour base un travail de terrain ou l’observation prolonge en milieu naturel, au cours de laquelle l’observateur s’introduit dans la communauté ou organisation sociale à étudier. Et aussi, pour avoir plus d’information on a interviewé quelques gens (exploitants ou pas) dans la région concernant l’exploitation aurifère. La descente sur terrain a été faite pour décrire la situation géographique, l’historique du site et l’ensemble des aspects environnementaux, économiques et sociaux.

Pendant la descente sur terrain, le site retenu a fait l’objet d’une visite et d’une discussion avec certains exploitants dans la région, dont leur moyen d’accès au gisement dépend généralement de la situation technique et de la production de l’exploitation.

∑ Outil d’analyse

Analyse anthropologiques :

Anthropologie sociale : elle vise à identifier les groupes en présence et les caractéristiques de leur relation.

Anthropologie culturelle : ces deux groupes sont soumis à la règle sociale. Donc, tout le monde peut avoir ses droits, mais en parlant de la culture ils ont des conduites à suivre.

A titre de remarque : ici les groupes sont les exploitants et les habitants

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2.2 Facteurs indispensables à une étude d’impact

Les étapes de l’étude d’impact

Collecte de données

Cette étape requiert simultanément recherche documentaire et contacts avec les différents acteurs locaux et les services de l’Etat. L’analyse des données permet le croisement des informations bibliographiques et des éléments observés sur le terrain.

Tout d’abord, il y a ce qu’on entend par la caractérisation de chaque espèce patrimoniale ; il s’agit de l’analyse ciblée des espèces patrimoniales en tenant compte d’un certain nombre de critères bien précis afin de pouvoir estimer au mieux leurs enjeux de conservation. Ensuite, l’analyse et présentation cartographique c’est le fait de tenir compte les enjeux de la fore et de la faune afin de pouvoir établir des sensibilités. En fait, cette cartographie servira de base pour l’évaluation des impacts.

Prospections de terrain

Les prospections de terrain permettent d’affiner, de compléter et d’actualiser les données bibliographiques et ainsi d’obtenir une bonne connaissance du milieu naturel de l’aire d’étude. Le respect du calendrier écologique de la mission de terrain est une condition pour garantir sa pertinence et sa validité scientifique. De nombreuses espèces, végétales ou animales, ne sont visibles et identifiables qu’à certains périodes de l’année.

Une attention particulière est portée sur les espèces et habitats naturels patrimoniaux (protégés, menacés ; rare…). Leur localisation (utilisation recommandée d’un GPS en vue d’une restitution cartographique), représentativité, typicité et état de conservation doivent être évaluées sur le site. Les relevés des espèces patrimoniales devront, dans la mesure du possible, prendre en compte le nombre de stations et leur superficie ainsi que, le nombre d’individus par station.

De même, la dynamique et la fonctionnalité des habitats et des populations doivent être prises en compte pour qualifier les écosystèmes présents. En effet, cette évaluation devra intégrer l’évolution naturelle des écosystèmes environnants menacer les éléments patrimoniaux considérés (fermeture du milieu, banalisation …)

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L’évaluation des impacts et leur hiérarchisation

L’évaluation des impacts d’un projet d’extraction de granulats (création, extension) consiste à qualifier et à quantifier les conséquences du dit projet sur l’environnement et le milieu naturel, et ceci à tous les stades de l’exploitation.

Il s’agit d’une évaluation ex ante, c'est-à-dire se fondant sur des prévisions à court terme ou moyen terme. Afin d’assurer la rigueur et la pertinence de l’étude, l’expert missionné doit avoir une connaissance du projet (nature du projet, type d’activité, surface, plan d’occupation,…) et de sa programmation (planning, phasages,…).

L’analyse portant sur le volet « milieu naturel » nécessite avant tout une bonne connaissance et compréhension du fonctionnement des écosystèmes autochtones, de la biologie et de l’écologie des espèces notamment celles d’intérêt patrimonial.

L’expertise doit consacrer une attention particulière à l’intégrité des écosystèmes remarquables identifiés et de leur fonctionnement, à la pérennité et la viabilité des populations et groupes d’espèces menacées. Elle doit également considérer le niveau de représentativité à une échelle biogéographique (noyaux de populations, corridor biologique …) des composantes les plus remarquables.

TYPE D’IMPACTS : direct/ indirect

Les impacts directs expriment une relation de cause à effet entre une composante du projet (de l’implantation, la mise en marche, le fonctionnement jusqu’à l’arrêt de l’exploitation) et un élément de l’environnement (habitats, populations, espèce…). Les impacts directs se distinguent par le caractère immédiat et in situ des effets qui résultent du projet.

Ainsi les conséquences engendrées occasionnent un préjudice direct plus ou moins remarquable (destruction, altération, dégradation, dérangement) sur les espaces naturels concernés, la faune et la flore qui en dépendent.

Les impacts indirects sont plus difficilement qualifiables et quantifiables puisqu’entre l’action et sa conséquence subsiste une distance temporelle et/ou spatiale. Ces impacts peuvent également être un prolongement des impacts directs.

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Afin de bien évaluer les impacts probables, il est indispensable d’analyser une instruction de critères préalablement définis :

NATURE D’IMPACTS

Les actions sur les habitats Les actions sur les espèces

La destruction : réduction de la surface La destruction de l’espèce (individus, œufs, initiale de l’habitat pouvant aller jusqu’à sa larves…) et / ou de son habitat disparition totale

La fragmentation : elle conduit à la division

des habitats comme une perte de superficie, la suppression des liens fonctionnels La fragmentation et l’isolement des (corridors biologiques), l’isolement des populations populations et des fragments d’habitats qui en résultent

La dégradation : altération des fonctions du Le dérangement : perturbation du cycle système, perte de qualité (pollutions biologique de l’espèce (échec de diverses, augmentation de la fréquentation reproduction, perturbation du sens de humaine etc.) l’orientation etc.)

La création / régénération : création de La création d’habitat propice aux espèces : nouveaux habitats naturels (par exemple : plans d’eau, fronts de taille,… éboulis artificiels)

Source : Guide de bonnes pratiques, 2004

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L’introduction non intentionnelle d’espèces invasives est également susceptible d’affecter un habitat donné (prolifération). Tous les impacts négatifs contribuent à fragiliser les communautés animales et végétales, les rendant plus sensibles aux aléas environnementaux. Ils peuvent également contribuer à leur vulnérabilité, voire dans les cas extrêmes conduire à la disparition de ces populations.

DUREE D’IMPACT : permanent/temporaire

Les impacts permanents sont également évalués en considérant toute la durée du projet. Ces impacts se caractérisent par leur persistance durant les phases de l’exploitation et après la cessation des activités d’extraction. Les impacts temporaires sont souvent liés à des phases de travaux limités dans le temps, ils sont donc circonscrits temporellement jusqu’à l’interruption de la source de perturbation.

A titre de remarque, la majorité des exploitations occasionnent toujours des impacts temporaires et des impacts permanents car les perturbations provoquées ne permettent jamais de restituer l’espace dans son état initial.

En effet, après avoir décrit l’impact (type, nature, durée), il convient d’évaluer son importance en lui attribuant une valeur. On utilise généralement une échelle de valeur semi-quantitative à 4 ou 5 niveaux (nul ou négligeable, faible, modéré, fort, très fort), pouvant être déclinée en une échelle numérique allant de 1 à 10, permettant dans certains cas une évaluation plus fine. 1

EVALUATION D’IMPACT

Echelle Niveaux E Evaluation d’impact numérique Nul ou 1 Impact nul ou négligeable négligeable 2 Faible Impact prévisible à portée locale 3 4 5 Modéré Impact prévisible à portée départementale 6 7 Fort Impact prévisible à portée régionale 8

9 Impact prévisible à portée nationale ou Très fort 10 internationale

2

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230 Source : Guide de bonnes pratiques, 2004

2.3 Courant

En constatant les actes concernant l’exploitation d’orpaillage sur le gisement minier à Madagascar, les problèmes sont presque identiques. Ainsi, pour l’analyse de ce présent mémoire nous adopterons le courant « dynamisme ». Lors de la préparation de sa Thèse de Doctorat BALANDIER Georges étudie le cas de l’Afrique plus précisément il s’intéresse au phénomène de production et de reproduction d’une société. De plus, il existe des ouvrages concernant l’Afrique entre autres Particularisme et Evolution : les pêcheurs Lébou (1952), Les villages gabonais(1952), L'anthropologie appliquée aux problèmes des pays sous-développés (1955), Sociologie des Brazzavilles noires (1955), Sociologie actuelle de l'Afrique noire. Dynamique des changements sociaux en Afrique centrale (1955), Afriqueambigüe (1957), La vie quotidienne au royaume de Kongo du XVIe aux XVIIIe siècles (1965). Il est arrivé à Dakar capitale du Sénégal en 1946, c’est à partir de cette année qu’il a découvert la pauvreté des populations en Afrique. D’après cet auteur c’est par le biais des structures et de l’histoire qu’on connaître des mutations au niveau d’une société donnée.

L’analyse se penche sur le domaine d’exploitation face à l’environnement et de la communauté humaine Amboavory. L’utilisation de ce courant nous permet de savoir en premier lieu, l’établissement du but, ensuite la formation d’une intention et sur l’exécution des actions de l’individu face à son environnement. Le plus souvent, les mines sont abandonnées sans restauration une fois les dépôts totalement épuisés. De plus, en tant que acteur au niveau de la société, l’homme use des connaissances et des matériels pour arriver à son objectif.

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CONCLUSION PARTIELLE DE LA PREMIERE PARTIE

On a évoqué dans la première partie de ce travail le contexte du sujet à traiter concernant l’exploitation d’orpaillage traditionnel dans la zone rurale du district d’Amparafaravola. Depuis la découverte de gisement minerais dans la région Alaotra Mangoro pendant ces dix dernières années, des travailleurs et des groupes de personnes s’y sont installées dans l’espoir d’en trouver de grosses pierres et de les vendre aux différents acheteurs. L’intensification de l’exploitation des ressources de la planète est à l’origine d’une dégradation de l’environnement qui peut localement bouleverser les conditions de vie des communautés d’habitants, notamment dans les pays pauvres. Dans les pays en voie de développement où la législation est moins contraignante ou peu respectée, il existe peu d’exemples de réhabilitation de mines. De par nos soucis majeurs sur la préservation du patrimoine environnemental, les exploitants doivent bénéficier l’accord de l’Etat pour permettre le commencement des travaux et ce pour une meilleure contribution au développement de la zone et du pays général. Et surtout s’engager à fournir à l’Administration toutes les informations ultérieures nécessaires pour le suivi d’une telle opération ou un projet minier.

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DEUXIEME PARTIE : ORGANISATION ET FONCTIONNEMENT DE L’ORPAILLAGE

Dans cette section, nous nous présentons d’abord, la présentation de la zone d’étude, nous nous penchons par la suite plus spécifique sur l’analyse stratégique de l’exploitation de l’or à Madagascar et enfin sur l’Office National pour l’Environnement.

2.1 ZONE D’ETUDE

2.1.1 Milieu physique

Situation géographique : La zone d’étude se trouve dans la Commune Amboavory qui appartient à la région Alaotra Mangoro, district d’Amparafaravola. Elle est située dans la partie Centre-Nord de la région sur la route RN3a ; située à peu près à la latitude Sud : 17°18’00 et à la longitude Est : 48°30’00 avec une altitude de 790m. Le site d’orpaillage Antsevabe se trouve à 20 km à l’Ouest de la Commune Amboavory, on a découvert cette mine d’or depuis 2008 d’où les différents exploitants se ruent vague par vague sur le lieu.

LE SITE D’ORPAILLAGE ANTSEVABE-AMBODIFANO

Source : l’impétrant

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Aspect administrative : La Commune rurale d’Amboavory a une superficie totale de 734 km 2 et une population de 4.500 habitants actuellement. Il s’agit d’une Commune rurale de deuxième catégorie, administrée par un organe exécutif et un organe délibératif (conseil communal) travaillant simultanément avec les organes déconcentrés de l’Etat.

La Commune est composée de 16 fokontany, tels que Amboavory Andrefana, Amboavory Atsinanana, Amboasary, Ambalabako, Amboavorikely Est, Ambodifano, Ambodivoarafolaka, Ambohidehilahy, Ambohitrandriamanitra, Andranomena, Ankobaka, Antsiatsiaka, Bemahia ,Betsivato, Marojao, Tsinjoarivo.

Climat : D’après sa situation géographique, Amboavory qui s’étend sur une zone de colline avec un climat tropical d’altitude à tendance sèche constitue une zone à vocation agricole. Le climat de la commune est caractérisé par trois saisons distinctes dont une saison chaude, humide et pluvieuse (fin de décembre et avril), une saison froide et saison sèche, chaude et ensoleillée.

Pédologie : Les régions forestières de la zone présentent des sols évolués de type ferralitique. Dans l’ensemble, il s’agit des sols rouges et des sols jaunes sur rouges, caractéristiques des régions chaudes et humides. L’altération chimique du substrat géologique est très poussée et entraîne une importante épaisseur du sol.

2.1.2 Milieu biologique Flore: La végétation de cette zone est dominée par des arbustes et des eucalyptus. Les chaînes de montagnes sont couvertes des steppes herbeuses. Malgré, la formation végétale est fortement dégradée par : l’action de l’homme comme feu de brousse, charge humaine, l’érosion d’où la disparition des espèces endémiques végétales où l’herbe domine par rapport à l’arbre. Faune : Lors de la descente sur terrain, il n’a pas été constaté la présence de faune sauvage, néanmoins la recherche soupçonne la présence des reptiles ainsi que quelques oiseaux. Le bruit émanant dans le champ de mine en fonctionnement a sans aucun doute conduit à la fuite de la majorité des espèces. Aucune espèce notoire, endémique ou protégée n’a pas été observée ou relevée par la population

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riveraine. Donc, la zone ne dispose guère des espèces animales endémiques particulières. 2.1.3 Milieu humain Situation démographique : Dans la région, les Sihanaka constituent la grande majorité de la population, les Merina suivent de très loin, et les Betsimisaraka en troisième lieu, avant les Betsileo et les Antandroy. Le reste est composé de groupes minoritaires de diverses provenances de l’île. Le phénomène migratoire n’est pas évalué numériquement bien qu’il joue un rôle important dans la zone. La situation diffère d’un district à l’autre, en effet, plusieurs raisons favorisent les mouvements migratoires entre autres pour les Merina et Betsileo venant travailler à dans les petites exploitations forestières non mécanisées et exercent des activités ambulantes à vocation commerciale dans l’ensemble de la zone. Et ils atteignent également la ville d’ et dans les autres localités environnants viennent assurer la main d’œuvre pour le repiquage et la récolte du riz. Pour les Betsimisaraka, les Tsimihety et les Sakalava arrivent pour pratiquer la riziculture irriguée et certes s’installent définitivement dans la région. Il est à noter qu’il n’existerait pas de conflits sociaux ouverts entre les « autochtones » et les immigrés si les intérêts sont complémentaires, vu la spécialisation de chaque groupe.

Santé : Pour l’infrastructure sanitaire, elle possède un Centre de Santé de Base niveau II (CSB II) qui se trouve dans le Fokontany Amboavory. Un seul bâtiment, avec adduction d’eau mais sans électricité, abrite la maternité et le dispensaire. Le centre dispose d’un médecin et d’une sage femme et comprend une salle d’accouchement, une salle pour la santé maternelle, une salle de consultation et deux salles pour la pharmacie. Les principales causes de morbidité dans la région sont dues à la malnutrition, le manque d’éducation sanitaire de base et d’hygiène, l’insuffisance des soins préventifs, la consommation d’eau et d’aliments insalubres et le manque de médicaments.

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Education et socioculturelle : Dans la commune Amboavory, elle dispose en général des écoles publiques ou privées mais surtout les écoles privées sont beaucoup moins nombreuses. Le tranompokonolona est utilisé pour quelques rares manifestations artistiques (galas de chants, spectacles, arts martiaux…). L’aspect notoire concerne les jours fady et autres tabous qui peuvent entraver les actions de développement. Par exemple, trois jours de la semaine sont interdits pour travailler la terre : lundi, jeudi et dimanche. La pratique de l’Ambalavelona est une des cultures pratiquées dans cette région. C’est une pratique malsaine qui vise à amener l’homme à une manifestation hystérique. Les jeunes filles sont souvent victimes de cet occultisme suite à des problèmes sentimentaux avec des garçons malintentionnés. Du point de vue chrétien cette manifestation est le signe d’une possession diabolique. Il faut noter que cette pratique est secrète c'est-à-dire on ne connaît pas de l’extérieur les gens malsains.

2.1.4 Milieu économique Agriculture Le climat de celle-ci est surtout basé sur l’agropastorale dont l’agriculture est dominée par la riziculture mais d’autres culture vivrières sont également trouvés particulièrement celle du maïs, du manioc, de la patate douce, des haricots et des arachides. La majorité des agriculteurs dans cette commune pratiquent les méthodes traditionnelles (80%) et les outils de production qu’ils utilisent généralement sont les herses, charrue, sarcleuse, kubota, tracteur, bœufs. Les villageois sont tous des riziculteurs, cette activité confirme leur statut social, leurs capacités de production et conditionne la sécurité alimentaire des ménages. Les activités économiques de la population se divisent en deux grandes parties : la première s’étale du mois de novembre jusqu’au mois d’avril c’est la période des semailles caractérisées par la pluie souvent l’inondation. C’est aussi la période de soudure ou du « maitso ahitra » pendant laquelle la plupart de foyers sont en difficultés financières. La seconde commence au mois de mai jusqu’au mois d’octobre qui correspond au moment de la récolte marquée par des dépenses excessives et frivoles. La notion de gestion et de planification est encore à peu près méconnue par la population.

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Elevage L’élevage de volailles est en quelque sorte la spécialité de la région, en fait, le petit élevage et particulièrement le poulet reste présent dans toutes les exploitations, avec en deuxième position le canard mais la forte présence d’oie y est élevée par presque toutes les communes rurales. Celui des volailles est très répandu et le plus pratiqué par les paysans, l’élevage de type traditionnel. Concernant l’élevage bovin et porcin, il reste prédominant dans la plupart des fokontany au niveau de la commune.

Sécurité Les services de sécurité sont nécessaires en raison des phénomènes de banditisme en zone d’élevage et en zone forestière, surtout qu’il y a enclavement et manque de communication. La commune dispose de Postes avancés de la Gendarmerie à plus petite échelle. Et la police communale existe aussi et se fait aider par les quartiers mobiles.

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CARTE DU DISTRICT D’AMPARAFARAVOLA

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Nous allons développer dans cette section tout d’abord l’origine du nom Amparafaravola et puis après la localisation et la délimitation du district.

L’historique de cette localité est peu connu alors il mérite d’être étudié et également approfondi. Pour une brève présentation, cette carte nous permet de constater la vue d’ensemble du district d’Amparafaravola avec ses vingt communes dont : Amparafaravola, , , , Ambatomainty, , , , , , , , , , , Amboavory, Ambodimanga, Andilana Nord, , Andrebakely Nord.

On sait deux versions concernant l’origine du nom Amparafaravola. L’une a trait à l’arrivée des soldats de la Reine Ranavalona en 1886. Ces militaires ont fondé un village sur une colline, puis l’ont baptisé Amparafaravolosy ou Amparafaravolo littéralement lit en bambou (le bambou existait en abondance à cette époque). On finit par adopter la dénomination Amparafaravola, peut être par raison d’euphonie. L’autre interprétation rapporte que le notable « Ravola » un Tangalamena à l’époque prête son nom VOLA au village devenu Amparafaravola dont le sanctuaire est situé à la place d’Ambalamena.

Le district d’Amparafaravola fait partie des cinq districts de la Région Alaotra-Mangoro, couvrant une superficie de 6966.50 km 2 sur la route nationale de RN3A situant au centre- ouest de la Région à peu près à la latitude Sud 17° 35’15’’ et à la longitude Est 48° 13’26’’ d’où : au Nord par le district d’Andilamena , au Nord Est par le district de Vavatenina de la région Atsinanana, au Sud et Sud E st par le district d’Ambatondrazaka et à l’Ouest par le district de Tsaratanàna de région Betsiboka.

Ce district possède des potentialités naturelles et économiques considérables (agriculture, sites en milieu humide…) il se trouve dans une zone économiquement riche et surtout fait partie de la région d’Alaotra dénommée « grenier à riz » du pays. Mais il se trouve aussi à des contraintes environnementales et démographiques (l’érosion et le phénomène de lavakisation sur le bassin versant, l’envasement du lac Alaotra et la destruction des surfaces cultivables, l’immigration galopante…). Les habitants de cette région sont généralement des Sihanaka qui signifie « Errant des marrais » ou du lac avec ses périphéries marécageuses. La riziculture occupe la première place dans les activités économiques, la population s’adonne également à d’autres activités telles l’élevage et la pêche.

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2.2 ANALYSE STRATEGIQUE DE L’EXPLOITATION DE L’OR A MADAGASCAR

Avant la période coloniale, les ressources minières étaient peu exploitées à Madagascar ; d’ailleurs sous Ranavalona II, la législation interdisait l’exploitation minière. Au début de l’ère coloniale, Madagascar produisait surtout de l’or puis des pierres précieuses. Vers 1920, toutes les ressources étaient pratiquement inventoriées mais d’une manière superficielle. C’est surtout à partir des années quatre-vingt que les grandes exploitations à ciel ouvert se sont multipliées afin de permettre l’extraction de l’or, de l’argent ou du cuivre dans des minerais à très faible teneur (moins de 5 grammes par tonnes) comme au Nevada ou au Pérou.

Compte tenu de l’envergure des enjeux que représente le problème du secteur minier à Madagascar, la recherche des solutions y afférentes est à la portée de l’Etat. Vue sa politique générale, les dirigeants actuels avec les organismes Etatiques, le Ministère auprès de la Présidence chargé des Mines et du Pétrole, les CTD 3, les STD 4, ainsi que les autorités locales, les ONG, même la population figurent parmi les entités qui doivent contribuer à l’amélioration de l’exploitation des produits miniers visant le développement durable du pays.

Le ministère tutelle a crée l’Agence Nationale de l’OR (ANOR) spécialement conçue pour la filière or. Cet organisme rattaché a pour mission de sensibiliser tous les acteurs œuvrant sur cette filière (les exploitants, les collecteurs, les bijoutiers, les exportateurs) à respecter la loi afin d’améliorer la rentabilité de l’exploitation au niveau de chacun des ces acteurs et au niveau de toutes les divisions administratives 5. Autre que les appuis menés aux autorités locales, l’ANOR collecte aussi des informations complémentaires sur l’exploitation, des idées personnelles, des sondages pour l’élaboration ou l’amélioration de la politique de gestion de cette filière.

3 Collectivités Territoriales Décentralisés : les agents décentralisés sont des personnes qui sont élus par les collectivités locales. 4 Services Techniques Déconcentrés : les autorités déconcentrés sont nommées et révoquées par le pouvoir central (sont soumises au contrôle hiérarchique de l’Etat). 5 Commune, District, Région, Etat 45

Secteur extractif, secteur pourvoyeur de ressources tel est le slogan de ce département ministériel en relevant des défis pour augmenter la part de ce secteur dans le PIB.

Les exploitations minières se trouvent toujours dans les zones très reculées en milieu rural. Les directions interrégionales du ministère auprès de la Présidence en charge des Mines et du Pétrole ne peuvent pas couvrir toutes les zones à forte potentialité minière réparties dans tout Madagascar. Du coup, « nous allons renforcer l’administration de proximité en mettant en place des Bureaux d’Administration Minière (BAM) dans plusieurs régions ».

Le BAM d’Ambilobe est déjà opérationnel compte tenu des réserves en or à Betsiaka. Plus de 80% des exportations aurifères de la Grande île, y proviennent. Un autre BAM est également mis en place à Ilalaka étant donné que c’est une plus grande exploitation de pierre précieuse à ciel ouvert dans le monde alors qu’aucune retombée économique positive n’a été enregistrée pour le pays. Et au contraire nos gemmes sont labellisées au nom des autres pays importateurs. Cette administration de proximité s’avère ainsi indispensable afin de maîtriser les ruées et les exploitations illicites, a déclaré le ministre auprès de la Présidence en charge des Mines et du Pétrole. En effet, selon les dernières statistiques, ce secteur contribue à 30% des recettes d’exportation, à 14% des recettes fiscales et rapporte 40 à 60% des IDE à Madagascar. Mais pour l’heure, le secteur minier représente que 2,12% du PIB contre 30% à 40% du PIB dans d’autres pays miniers.

Pour ce faire, « de nombreux défis sont à relever étant donné que ce secteur doit constituer un levier de développement de la nation par l’amélioration du niveau de vie de la population impactée par le projet minier et de l’augmentation des ressources pour les collectivités territoriales décentralisées et l’Etat central. Par contre, c’est encore dominé par les exploitations illicites », a-t-il évoqué. Ce renforcement de l’administration de proximité est un défi pour bien maîtriser ce secteur. La formalisation des petits exploitants miniers n’est pas en reste. Près de 40 000 cartes d’orpailleurs ont été entre autres distribuées, sans oublier leur professionnalisation. « ce qui permet de disposer des statistiques exhaustives concernant la production aurifère d’une localité tout en déterminant la valeur des ristournes qui peuvent percevoir les communes concernées », a-t- il enchaîné. Dans la même foulée, le ministère de tutelle continuera à instaurer la police des Mines tout comme le BAM dans plusieurs régions. Toamasina, Antsiranana et Maevatanàna ont déjà leur police des Mines.

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Exploitation rationnelle. Par ailleurs, le ministère continuera à sensibiliser la population et les CTD concernant les textes réglementaires régissant le secteur minier et pétrolier. « Les ingénieurs des Mines doivent, entre autres, informer la population impactée par un projet que pendant la phase de recherche, le permissionnaire peut extraire des tonnes de terres via des engins en vue d’analyse des échantillons car il s’agit d’un investissement lourd. Cela ne veut pas dire qu’il est déjà en phase d’exploitation, a précisé le ministre de tutelle.

Il prévoit également de changer le système de délivrance de permis minier en soulevant que l’octroi de permis environnemental doit primer avant l’octroi de permis d’exploitation et non pas l’inverse. C’est une des raisons de l’amélioration du Code Minier et Code pétrolier.

Ce sera soumis aux prochaines collecté toutes les propositions et suggestions des parties prenantes dans le cadre des ateliers inclusifs à organiser dans tout Madagascar.

En fait, l’objectif est d’augmenter la part de ce secteur extractif dans le PIB en assurant une exploitation rationnelle des ressources se souciant des aspects environnemental et social ainsi que des générations futures car n’oublions pas que ce sont des ressources non renouvelables, et ce, dans le cadre d’un système win-win », a conclu le ministre.

A titre d’information, il y a ce qu’on entend par DP et AERP tout deux sont des permis à court terme : Déclaration de Prospection (01 an), des activités de prospection, fait par toute personne physique ou morale de droit malagasy ou groupement/ association.

Autorisation Exclusive de Réservation de Périmètre (03 mois), il s’agit également des activités de prospection, réalisé par toute personne physique ou morale de droit malagasy ou groupement/ association.

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RECAPITULATIFS DES PERMIS D’EXPLOITATION

Permis Validité Activités autorisées Personnes éligibles

Permis de Recherche Prospection 05 ans (PR) Recherche Toute personne Prospection physique ou morale Permis 40 ans Recherche de droit malagasy d’Exploitation (PE) Exploitation Personne physique de nationalité Permis de Recherche Prospection malagasy ou et d’Exploitation 08 ans Recherche groupement des (PRE) Exploitation petits exploitants malagasy

Source : code minier, 2005

Etant donné que, l’activité étatique est orientée vers le développement économique et social. L’Etat dans le cadre de sa mission de recherche de satisfaction de l’intérêt général et pour pouvoir mettre en place la bonne gouvernance du secteur minier, il coopère avec plusieurs partenaires comme :

ONE (Office National pour l’Environnement), il assure la prévention des risques et la lutte contre la pollution. L’ONE est pour l’Etat l’organisation chargée de veiller à l’application des normes et en définir d’autres pour la gestion durable des ressources de l’environnement. Il est un organe de coordination opérationnelle de la mise en œuvre des programmes environnementaux nationaux, placé sous la tutelle du Ministère de l’Environnement.

PREE : un programme géré directement par la Cellule Environnementale du Ministère sectoriel dont relève la tutelle de l’activité, qui consiste en l’engagement du promoteur de prendre certaines mesures d’atténuation des impacts de son activité sur l’environnement, ainsi que des mesures éventuelles de réhabilitation du lieu d’implantation.

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Commune : Elle charge toujours les activités des carrières et qui délivre l’autorisation d’extraction. La commune donne encore un avis avant de transmettre les dossiers à la voie hiérarchie supérieur. Les exploitants paient des ristournes à la commune selon l’arrêté communal.

Région : Les exploitants doivent poser la demande prévisionnelle des SED à la région (bureau provinciale de la défense) ayant pour but d’obtenir l’autorisation de l’achat et ses utilisations.

Districts : Il est responsable des permis d’extraction temporaires des carrières dans le terrain privé ou domanial.

Domaines : Les exploitants des terrains domaniaux doivent passer au domaine pour payer des redevances.

En effet, l’objectif principal de gestion c’est de protéger des régions naturelles et des paysages d’importance nationale et internationale à des fins spirituelles, scientifiques, éducatives, et / ou touristique. Tenir compte des besoins des populations riveraines, y compris l’utilisation des ressources à des fins de subsistance, dans la mesure où ceux-ci n’ont aucune incidence négative sur les autres objectifs de gestion.

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Selon le code minier, l’exploitation aurifère a un statut particulier par rapport aux autres produits miniers. La gestion de l’exploitation de l’or est sous la responsabilité majeure de la Région, le District et surtout la Commune. En tant que ressources non renouvelable l’Etat doit prendre des mesures restrictives sur tout les exploitations des richesses naturelles qui se trouvent dans son territoire national afin de mettre en place des techniques qui assurent l’amélioration de l’environnement en général garantissant le développement actuel et de préserver les générations futures.

La surveillance pour le respect de l’environnement, le nombre des exploitants et des collecteurs, la quantité des produits extraite, la régularisation des papiers administratifs figurent parmi les engagements de ces entités locales ; par exemple, les cartes d’exploitants et les cartes des collecteurs sont délivrées par les services régionaux et la commune où se trouve les carrières d’or.

En d’autre terme, la réglementation de l’exploitation est plus facile. Alors ce n’est le cas pour les autres produits miniers. Ainsi, améliorer la gouvernance du secteur ne servirait pas uniquement à l’augmentation des recettes revenant à l’Etat et les communautés, mais pourrait également constituer une opportunité de réduire les impacts environnementaux, améliorer également les conditions de travail des mineurs et atténuer les conséquences sociales.

Ainsi, l’exploitation minière à petite échelle laisse apparaître une prédominance d’intérêt pour les minéraux aurifères dans la région. L’aide apportée aux exploitants miniers doit leur démontrer une meilleure manière de procéder en termes de santé, de revenu et de durabilité. L’or n’étant ni renouvelable, ni intarissable, une gestion durable des ressources aurifères s’impose. Alors les générations futures devraient bénéficier également des avantages de l’or, qui constitue une véritable richesse pour le pays.

D’où on peut analyser les différentes institutions au niveau de la société, l’histoire ainsi que la culture liée à ce site d’exploitation et surtout la prise de décisions sur la gestion de la protection de l’environnement. Ainsi, la région comporte des problèmes face aux activités minières qui perturbent le quotidien de la population à cause du phénomène de ruée qui d’ailleurs prend de l’ampleur dans la région.

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2.3 OFFICE NATIONAL POUR L’ENVIRONNEMENT(ONE)

L’ONE a été crée en 1990 et régit par le Décret n°2008-600 du 23 juin 2008. Il s’agit d’un Etablissement Public à caractère Industriel et Commercial (EPIC), doté de la personnalité morale et jouissante de l’autonomie administrative et financière. Il est placé sous la tutelle financière du Ministère chargé des Finances.

2.3.1 Procédure d’obtention de Permis Environnemental

Le Permis Environnemental est un acte Administratif qui autorise une société à commencer l’installation de ses unités de production après avis favorable des Comités Techniques Environnementales ou de la Cellule Environnementale. La demande du permis dépend de la classe des permis autrement dit, cette demande doit correspondre sur la liste des classes existantes. En effet la délivrance de ce permis nécessite la fourniture de quelques documents et le paiement de frais. L’ONE doit se prononcer sur l’octroi ou non du permis environnemental dans le délai imparti à l’évaluation environnementale sur la base du rapport d’évaluation par le public et des avis techniques d’évaluation du CTE. Le permis environnemental est inséré dans toute demande d’autorisation, d’approbation ou d’agrément des travaux, ouvrages et aménagements projetés. Et le cahier des charges est assorti avec ce permis.

En cas de refus motivé et dûment notifié de délivrance du permis environnemental par l’ONE, le promoteur peut solliciter le Ministre chargé de l’Environnement pour un deuxième examen de son dossier. Le résultat de cette contre-expertise servira de nouvelle base à l’ONE pour se prononcer sur l’octroi ou non du permis environnemental. Le Ministre chargé de l’Environnement, le cas échéant assisté d’un groupe d’experts de son choix, disposera d’un délai de trente (30) jours pour le contrôle de l’évaluation effectuée et transmettra les résultats de ses travaux à l’ONE qui devra se prononcer dans un délai de dix (10) jours ouvrables au maximum à compter de la réception du dossier y afférent. En cas de nouveau refus, le Ministre chargé de l’Environnement peut, en vertu de son propre pouvoir, délivrer le permis environnemental.

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L’étude environnementale est une partie importante d’un tel projet. Elle consiste en la détermination des caractéristiques de l’impact de la mine sur l’environnement. Ainsi, l’autorisation environnementale est délivrée d’après le Screening à l’ONE qui exige l’étude environnementale sur les investisseurs. Donc, l’objectif général est que les exploitants portant le nom de « promoteurs » doivent passer à l’ONE pour bien connaitre le type d’étude environnementale qu’ils veulent faire soit pour le Programme d’Engagement Environnemental (PREE), soit Etude d’Impacts Environnemental (EIE) selon le cas. D’où, Pour les investissements publics ou privés, le permis environnemental constitue un préalable obligatoire à tout commencement des travaux.

L’EIE consiste en l’examen préalable des impacts potentiels prévisibles d’une activité donnée sur l’environnement; elle devra mettre en œuvre toutes les connaissances scientifiques pour prévoir ces impacts et les ramener à un niveau acceptable pour assurer l’intégrité de l’environnement dans les limites des meilleures technologies disponibles à un coût économiquement viable. Le niveau d’acceptabilité est apprécié en particulier sur la base des politiques environnementales, des normes légales, des valeurs limites de rejets, des coûts sociaux, culturels et économiques, et des pertes en patrimoines.

Toute absence d’EIE pour les nouveaux investissements entraîne la suspension d’activité dès lors que l’inexistence du permis environnemental y afférent est constatée. La suspension est prononcée conjointement par le Ministère chargé de l’Environnement et le Ministère sectoriel concerné, sur proposition de l’ONE, après avis de l’autorité locale du lieu d’implantation. L’ONE, en collaboration avec les Ministères sectoriels concernés, est chargé de proposer les valeurs-limites. Il élabore les normes environnementales de référence ainsi que les directives techniques environnementales. Il assure le suivi et l’évaluation de l’applicabilité des normes et procédures sectorielles concernées fixées pour la mise en compatibilité des investissements avec l’environnement.

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2.3.2 Attributions de l’ONE

L’ONE est l’organe d’exécution de la politique de gestion de l’environnement à Madagascar et a pour principales attributions dans la :

-Prévention des risques environnementaux dans les investissements publics et privés et lutte contre les pollutions : Assurer la mise en œuvre de la MECIE en tant que maître d’ouvrage délégué et guichet unique (I) ; Proposer des valeurs limites et élaborer des normes environnementales de référence ainsi que des directives techniques environnementales, en collaboration avec les ministères sectoriels concernés (II) ; Veiller à la prévention des risques de dégradation de l’environnement par la coordination du suivi des Plans de Gestion Environnementale (PGE) et par la proposition de sanction ou de mesures adéquates (III) ; Promouvoir l’Evaluation Environnementales Stratégiques (EES) (IV) ; Fournir des conseils et expertises (V).

-Gestion du système d’informations environnementales, du suivi et de l’évaluation de l’état de l’environnement pour appuyer l’évaluation environnementale et pour une meilleure prise de décision à tous les niveaux : Gérer, coordonner et déployer le système de données et d’informations environnementales (I) ; Préparer, produire et mettre à jour les Tableaux de Bord Environnementaux (TBE) national et régionaux et les rapports sur l’état de l’environnement (REE) à Madagascar (II) ; Développer des systèmes de veille environnementale, notamment l’observatoire de l’état de l’environnement (III) ; Réaliser des publications et des outils de communication (IV).

-Labelisation et certification environnementale : Promouvoir la labelisation environnementale et le système de management environnemental ; Mettre en œuvre le mécanisme de suivi des émissions de gaz à effet de serre.

-Détermine l'éligibilité du demandeur de convention spécifique relative à l'évaluation d'une EIE se rapportant à un projet minier conformément.

-Participe aux CTE constitués pour l’évaluation des demandes de convention spécifique, des dossiers d’EIE, et des demandes de quitus environnemental pour les opérations minières soumises à l'EIE et en assure le secrétariat. L'ONE assure le contrôle et le suivi des PGEP pour les opérations minières soumises à l’EIE conjointement avec le Ministère de l'Environnement et la Cellule, et en association avec les Collectivités Territoriales Décentralisées.

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En gros, le fonctionnement de l’ONE joue une instance de délibération sur des questions se rapportant à la politique générale de l’environnement minier c'est-à-dire pour pouvoir obtenir des Permis Environnementaux avant le démarrage effectif de tous projets d’investissements. Tous les opérateurs doivent entamer voire dans l’obligation d’effectuer des Etudes d’Impacts Environnementaux. Et ce, dans l’objectif de la réhabilitation du lieu d’implantation d’une opération minière soumise à l’EIE est de le rendre sain et stable, ainsi que de rétablir sa capacité à permettre une autre activité compatible avec toute forme de vie et d’activité dans la région où il se trouve, après la clôture de l’opération minière.

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2.4 TECHNIQUE ET DIMENSION D’EXPLOITATION DE L’OR

‹ Technique

Pratique et organisation des sites d’orpaillage

Depuis ces dernières décennies, les exploitants viennent successivement par groupe dont le seul but de trouver le trésor. En fait, plusieurs raisons poussent ces derniers à ruer sur le site d’orpaillage Antsevabe/Ambodifano tout d’abord à cause de la qualité de la substance ; ensuite la nécessité de compléter un revenu agricole insuffisant et aussi la possibilité de gains importants ; puis les sites étant rarement permanents, les groupes de mineurs migrent très rapidement vers d’autres sites, au gré de nouvelles découvertes ou de rumeurs. Enfin, les autres facteurs poussant les gens vers ce secteur comprennent la pauvreté, les désastres naturels ; certaines le font parce qu’ils n’ont pas eu l’opportunité de finir leurs études et d’autres pour avoir d’occupation. A titre de remarque, les gens qui exploitent ce champs de mines ce sont des populations des villages autour de la carrière entre autres : Ambodifano ; Ambararata ; Amboavory ; Bemahia ; Tsimanitsaka …..

PHOTO 1 : TECHNIQUE DE LA BATEE

Source : l’impétrant

Ici cet homme pratique la technique de la batée en espérant de trouver le métal jaune, comme la plupart des orpailleurs, ils viennent dans le site le matin et ne rentre que dans l’après midi pour tenter leur chance. D’autant plus que l’une des raisons est que les artisans

55 miniers ne prennent que les parties les plus riches du gisement, ce qui facilite d’ailleurs leur exploitation.

Les problèmes les plus cruciaux sont dus au fait que les travaux préliminaires de prospection sont rares, voire inexistants. De ce fait, les artisans exploitent un site sans le connaître et ne peuvent donc jamais passer par une démarche d’investissement. Les vraies découvertes sont donc peu nombreux, car les exploitants reviennent régulièrement sur les mêmes sites qui s’appauvrissent et s’approfondissent. L’extraction à la batée (outils et récipient en forme de cuvette arrondie ou de « chapeau chinois ») est une méthode essentiellement manuelle de tri de sable, vase, graviers et particules selon leurs poids, en conservant les plus Lourds (où l’on retrouvera l’or ou des métaux lourds s’ils sont présents. La batée est souvent directement utilisée dans le lit de cours d’eau, en lui donnant un mouvement tournant qui grâce à la force centrifuge permet de séparer les paillettes du sédiment ou d’autres matériaux.

Ainsi, dans la région le site est exploité d’une manière traditionnelle. La plus répandue s’agit de la technique de la batée, appelée « sivam-bolamena » dans le dialecte local. Plus exactement, le travail consiste à prélever des tonnes de sable et de cailloux du filon, ensuite transportées à l’aide des sceaux, au bord d’une rivière ou d’un ruisseau. Des femmes, des fillettes, des garçons, voire des hommes nu-pieds, rincent à plusieurs reprises dans l’eau le sable mis dans la batée. C’est la méthode la moins coûteuse, la plus légère et la moins dégradante pour l’environnement (aucun produit chimique), mais elle est fastidieuse et très rarement rentable pour les prospecteurs. L’exploitation aurifère nécessite l’usage de l’eau, comme étant une matière servant à extraire l’or des autres matériaux minéraux comme le sable, la boue, les granulats…

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(Le tamisage).Vue que la technique d’exploitation demeure une méthode traditionnelle, les exploitants utilisent directement les ruisseaux ou les rivières environnantes. Dont on constate sur les photos l’homme verse des sables ou de la boue dans l’eau et la femme fait des triages tout au long de l’écoulement de l’eau pour avoir l’or.

PHOTO 2 : LE TAMISAGE

Source : l’impétrant

L’exploitation de gisements minéraux se pratique sous une forme ou une autre dans presque tous les pays du monde. Les activités minières ont des répercussions importantes sur l’environnement, l’emploi, l’économie et la vie sociale, qui débordent les frontières des pays ou des régions où elles ont leur siège. Les activités minières peuvent avoir sur l’environnement des effets considérables et de longue durée. Le secteur minier est souvent perçu comme un savoir-faire à part, réunissant des collectivités très unies de travailleurs faisant un métier pénible, salissant et dangereux.

PHOTO 3 : OUTILS A MAINS

Source : l’impétrant

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Ce travail est excessivement pénible et les jambes restent dans l’eau de la rivière pendant toute la journée. En effet, l’extraction minière et à petite échelle d’or repose sur des techniques rudimentaires que les mineurs travaillant dans de petites et moyennes exploitations utilisent pour extraire l’or. Les matériels utilisés dans le site d’orpaillage sont tous manuels et peuvent être fabriqués localement. Ces outillages sont généralement les suivants : pelle ; tamis ; une assiette (vilia gasy) ; sceaux. Il est un fait que, le nombre des travailleurs impliqués dans les exploitations minières artisanales est relativement élevé. Ainsi, cette activité est stabilisée, présente l’intérêt d’offrir des emplois dans des régions défavorisées, et ralenti en même temps l’exode rural vers les villes. En général, la plupart du site d’orpaillage dans les zones rurales est abandonné après l’exploitation. Ce qui explique l’absence ou inexistence de mesures de réhabilitation des sites pendant la phase de fermeture des mines. Puis après cette phase en acquérant ou non des ressources minérales, les mineurs se déplacent dans des autres endroits grâce à de nouvelles découvertes ou encore par de rumeurs.

Organisation coutumière des sites d’orpaillage

Vu de l’extérieur, l’orpaillage apparait comme une activité désordonnée. Cela n’est qu’une apparence car l’orpaillage épouse de très près les formes organisationnelles des structures villageoises, communautaires et familiales. L’activité artisanale repose sur un ensemble de prescriptions coutumières acceptées de tous. Ces prescriptions verbales constituent des systèmes d’organisations cohérents et originaux. Leur originalité reste profondément marquée par l’esprit communautaire, élément indispensable à la règle coutumière. D’autant plus que les gens locaux croient que l’or appartient à des ancêtres, d’où le trésor est à difficile à trouver lorsque les interdits et les tabous du lieu ne sont pas respectés.

D’où les sites ont leurs règles que tout orpailleur accepte d’avance en venant s’y installer. L’accès aux sites est accordé à tous, à condition de se soumettre aux règles en vigueur et la violation de ces dernières passibles des sanctions ; caractérisé par ses pratiques coutumières, l’orpaillage est d’une rigueur qui frappe impitoyablement tous les délits commis sur les sites. A titre d’exemple, les rapports sexuels et les vols sur les sites, toute opération minière n’a pas lieu le jour de mercredi et le jeudi parce que ce sont des jours interdits.

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Organisation du travail sur les sites d’orpaillage

Au niveau de l’organisation proprement dit sur les sites, l’orpaillage suit un modèle bien établi. Il se fait de façon saisonnière dans le respect des us et coutumes, selon plusieurs modes d’organisations et intervenants :

- Organisation à l’échelon familial : lorsque l’exploitation est faite sous cette forme, les gains qui en résultent sont généralement détenus et gérés par le chef de famille. - Organisation en groupe : dans ce cas, la mine ou le puis d’extraction appartient à l’ensemble du groupe et la production est immédiatement partagée en fin de journée entre tous les membres, conformément aux règles établies par le groupe. Cette forme d’organisation impose une certaine discipline et un respect des principes traditionnels et exige une honnêteté vis-à-vis du soi et envers les autres membres du groupe. - Organisation en coopérations ou associations : cette forme d’organisation est apparue au cours des dix dernières années et regroupe en général 40 à 50 orpailleurs d’un même village qui s’organisent pour exploiter un même site.

La raison principale étant l’association des efforts et des capitaux afin de mieux pouvoir rémunérer le travail et d’augmenter l’efficacité de l’exploitation. Ces coopératives qui disposent d’une structure organisationnelle formelle et de petits matériels d’exploitation, investissent en général leurs productions dans l’initiation de projets communautaires et le développement de la coopérative en petite entreprise minière. Les techniques d’exploitations, malgré l’organisation sur les sites restent éminemment non rationnelles.

Malgré les organisations sur les mines, il convient de signaler que les orpailleurs n’ont pas de postes totalement fixes sur les sites en activité. En effet, selon l’évolution des travaux et en fonction de difficultés rencontrées sur un site donné, les orpailleurs peuvent se remplacer mutuellement aux différents emplois. A cause de cette flexibilité des postes, il n’est donc pas possible de donner une statistique précise sur les personnes qui travaillent exclusivement comme mineurs ou laveurs. Le manque de données fiables ne nous permet pas de chiffrer le nombre des personnes qui travaillent à plein temps ou de façon saisonnière sur les sites miniers. Pourtant, pendant la saison des pluies les gens se ruent de plus en plus au sein de la mine d’or Antsevabe ; puisque durant cette période grâce par l’abondance de l’eau l’exploitation de l’or s’avère facile à trouver.

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‹ Dimensions

Type d’exploitation

Dans ce chapitre nous consacrons sur la typologie des mines. Il existe deux types d’exploitation minière, la première peut être la plus connue est la mine souterraine. Celle- ci peut être représentée comme une immense fourmilière qui consiste en un système de tunnels reliés les uns aux autres et qui permettent d’atteindre les ressources souterraines. Ce type d’exploitation consiste en un creusage par dynamite permettant donc d’enlever successivement des couches du sol, qui sont ensuite transportées pour extraire de la roche les minéraux voulus par divers procédés mécaniques et/ou chimiques.

Phase d’exploitation

L’ouverture d’une nouvelle exploitation minière est un évènement, en effet, la mise en place d’une mine comporte trois phases principales :

LA PHASE D’OUVERTURE : il s’agit de l’étude préalable sur l’identification d’anomalies et l’étude d’impact environnemental. Le cadre réglementaire relatif aux demandes d’autorisation préfectorale impose la réalisation d’une analyse environnementale préalablement à l’ouverture d’une exploitation de carrière. En effet, la demande d’autorisation permet notamment de mesurer l’importance des impacts, les possibilités réalistes de remise en état et d’apprécier

LA PHASE D’EXECUTION : lorsque toutes les autorisations et tous les permis sont obtenus et que l’ONE et le MPMP a donné son aval, le projet minier peut passer à la phase d’aménagement et d’exploitation. Pendant l’exploitation des carrières il faut tenir compte de la sécurisation des milieux humains ou biophysiques.

Compte tenu du risque d’accident sur ces carrières, les mesures très efficaces doivent être mises en place. Les falaises de plus de deux (02) mètres doivent impérativement être signalées par de panneau de signalisation. Le passage des riverains doit être réglementé par le gardien.

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PHOTO 4 : PANNEAU DE SIGNALISATION D’UN DANGER A LA CARRIERE

Source : Gestion Environnemental, 2015

LA PHASE DE FERMETURE : à la fin de la vie de la mine, les exploitants sont dans l’obligation de restaurer et en même temps les sites. Chacune de ces phases fait appel à des experts, à des techniques de recherche et à des investisseurs distincts, présente des défis particuliers et comporte différents risques et chances de succès. En fait, le procédé d’exploitation est une succession des tâches ou d’activités, ainsi qu’il faut effectuer dans un ordre défini afin d’assurer la protection des travailleurs et de l’environnement pour les générations futures. Les démarches sont bien encadrées plus respectueuse de l’environnement, de la santé et de la sécurité et en accord avec la participation du milieu dans une optique de développement durable et de responsabilisation sociale d’entreprise.

Analyse des risques et dangers

Cette section présente une vue d’ensemble des évènements accidentels qui peuvent se produire pendant l’opération en mettent en exergue, ceux qui auront probablement des effets sur l’environnement et l’homme. Le tableau récapitule les dangers identifiés avec les lieux où ils peuvent se produire, les types de dangers et les mesures respectives à proposer :

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RECAPITULATIFS DES TYPES DE DANGERS

Types de dangers Lieux Types Mesures respectives Formation et sensibilisation des Chute, glissement ouvriers Lieu d’extraction Accidents de et autre Rebouchage des de minerais et de travail Inhalation des excavations dès la traitement poussières fin des travaux Port d’équipement individuel Formation et sensibilisation Effondrement des Glissement de Respect des Lieu d’extraction fronts de taille terrain paramètres accident géométriques de l’exploitation

Source : PEE Madagascar, 2016

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CONCLUSION PARTIELLE DE LA DEUXIEME PARTIE

Dans la deuxième partie de ce présent mémoire, on a évoqué l’approche sur le sujet à traiter, la méthode adoptée s’en fait sur collecte des données à la bibliothèque, internet et enquête avec descente sur terrain. L’exploitation a provoquée à la fois des impacts positifs qui ont améliorés le cadre de vie de la population sur le cadre socio-économique et politique ainsi que une évolution au sein de différents secteurs. Et des impacts négatifs, qui ont apportés des troubles voire même des modifications auprès de la nation et celui du paysage. En plus, les exploitants rencontrent des problèmes sur la technique d’extraction et aussi sur les dispositions juridiques concernes sur l’activité. En effet, les enjeux de l’exploitation dépendent essentiellement sur la méthode et la technique exécutée par les exploitants.

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TROISIEME PARTIE : FACTEURS D’IMPACTS ET PERSPECTIVES D’AMELIORATION DE L’EXPLOITATION AURIFERE

Dans ce chapitre, nous nous focaliserons sur les facteurs d’impact de l’exploitation aurifère puis les perspectives d’amélioration de l’exploitation aurifère et enfin se penchant sur l’usage de l’or et la comparaison sur l’exploitation minière artisanale et industrielle.

3.1 FACTEURS D’IMPACTS DE L’EXPLOITATION AURIFERE

Le changement du paysage causé par l’activité minière est imminent. Parfois les terrains cultivables ou les zones de végétation sont transformés en champs de mine. En effet, la production agricole s’affaiblit et n’arrive pas à satisfaire des besoins alimentaires locaux. Etant donné que la terre a une fonction alimentaire, le sol source et réservoir de nombreuses éléments nutritifs nécessaire à la vie comme calcium, potassium, d’azote ou phosphore. Il joue en somme le rôle de garde à manger pour les plantes et les animaux. Il s’agit de la modification progressive du paysage naturel. Les populations locales privent des vivres car la plupart des gens au marché vend des matériels d’exploitation à la disposition des travailleurs et aux groupes d’orpailleurs. Ainsi, l’arrivée de ces derniers assure de modification sur le comportement et sur le quotidien de la société et ses environs. De ce fait, les choses ont pourtant évolué, et l’on assiste plus tard à de nouveaux paysages qui assurent nouveau patrimoine également, dû à de nouvelles réalités dont principalement l’entrée en scène des activités minières, puis celui de flux des migrations. Actuellement, l’exploitation minière constitue une activité très attractive pour les investisseurs étrangers à Madagascar.

3.1.1 Impacts positifs

Les impacts positifs englobent la répercussion de la présence de l’opération au niveau communale, régionale et même nationale par la création d’emploi. À la contribution aux recettes fiscales : les ristournes, et les autres taxes, qui doivent payer le promoteur peuvent contribuer à l’amélioration de la vie de la commune. Ces impacts positifs s’appliquent rarement au domaine de l’environnement mais sont plus largement mis en relief dans les domaines socio-économiques.

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Incidence sur l’environnement

L’impact des exploitations minières artisanales sur l’environnement varie bien sûr en fonction des contextes géographiques, des substances exploitées et aussi des méthodes utilisées. Dans les techniques de l’orpaillage traditionnel, les risques et les dangers pour l’environnement physique se traduisent en général par des déboisements, la destruction du couvert végétal et des sols. Vu que la technique d’exploitation demeure une méthode classique, les exploitants utilisent directement les ruisseaux ou les rivières environnantes qui constituent les sources d’approvisionnements locaux à l’usage quotidien.

Dans le cas de régions éloignées et peu peuplées, où il n’y a pas de ville ou district minier dans les environs, il y aura création d’une nouvelle ville lors de l’ouverture d’une mine. Cela signifie l’enclenchement d’un développement régional. Etant donné que chaque espace naturel a sa personnalité et aussi sa potentialité alors l’homme est présent dans le milieu pour pouvoir aménager. Autrement dit, il y a succession des générations qui apportent de changement et de technique au sein de la société qui continue et avance dans le temps.

Incidence sur le plan socio-économique

L’augmentation d’individus actifs assure des retombées économiques au niveau de la commune. Le versement de redevance minière plus précisément le recouvrement de ristourne auprès de la commune engendre de nouvelle infrastructure pour l’amélioration de cadre de vie de la société. Dans bien des cas, les emplois liés à l’activité minière sont comblés par des individus venant de l’extérieur de la communauté. L’extraction de l’or entraîne une réduction des taux de pauvreté et un accroissement du revenu annuel moyen des ménages dans les zones abritant cette activité.

En effet, autour des sites d’exploitation se développent des activités génératrices de revenus telles que le petit commerce, la hôtellerie, les débits de boisson, le transport, etc. Ces activités sont développées aussi bien par les autochtones que par les orpailleurs étrangers. L’orpaillage apparait de ce fait comme une source de création d’emplois et de revenus par les populations rurales.

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Incidence sur le plan politique

La possession des richesses naturelles est très importante pour un pays. A part les ressources naturelles, Madagascar est reconnue à l’échelle mondiale par ses richesses minières d’où attirent beaucoup d’investisseurs étrangers sur le cadre de la production des richesses naturelles.

3.1.2 Impacts négatifs

L’un des aspects les plus problématiques de l’activité minière actuelle est la rapidité et l’ampleur des bouleversements qui affectent les paysages et le cadre de vie des communautés d’habitants. Le fait qu’une activité minière puisse transformer profondément le cadre naturel d’une région et compromettre peut-être définitivement une autre forme d’exploitation après la fermeture de la mine, apparaît de plus en plus difficile à accepter.

Incidence sur le milieu biologique

L’extraction des matières premières à ciel ouvert nécessite la mise à nu du gisement, c'est- à-dire le décapage de grandes surfaces. Les activités minières sont donc liées à une destruction de la flore dans les zones d’abattage, aux emplacements des terrils et des aménagements d’infrastructure. Quant à la faune vivant sur les lieux, privée de son habitat naturel, elle se voit contrainte d’émigrer. Ainsi, les travaux miniers amènent des modifications du milieu naturel qui ont des effets négatifs sur les écosystèmes terrestres.

L’impact des exploitations minières artisanales sur l’environnement varie bien sûr en fonction des contextes géographiques, des substances exploitées et aussi des méthodes utilisées. Dans les techniques de l’orpaillage traditionnel, les risques et les dangers pour l’environnement physique se traduisent en général par des déboisements, la destruction du couvert végétal et des sols, la pollution des ressources en eau résultant souvent de l’usage de produits chimiques dans les traitements.

Après la cessation des activités, c’est une faune et une flore nouvelles qu’on verra inévitablement apparaître, et ce en dépit de toutes les mesures de restauration possibles. D’autant plus que l’absence d’un encadrement et d’une sensibilisation des artisans mineurs sur les concepts de la protection environnementale, les exploitations traditionnelles, conduisent très souvent à une destruction écologique que l’on se doit de minimiser.

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Incidence sur le contexte social

Des conflits d’ordre social se manifestent surtout en période d’expansion économique. Dans le cas d’un phénomène local de ruée vers l’or, lorsque les petits mineurs indépendants sont attirés en grand nombre dans une région. Ceux-ci ne disposent pour la plupart d’aucun titre minier et amènent toute une série de problèmes (criminalité, spéculations, flambée des prix, maladies, tensions au sein de la population locale) qui peuvent s’aggraver en partie lorsque les filons riches au départ deviennent plus difficiles à exploiter ou commencent à s’épuiser.

En raison de l’étendue des surfaces mises en exploitation et du caractère imposé du site apporte certainement les plus grands bouleversements dans les conditions de vie des populations locales (par exemple : le déplacement des personnes habitant éventuellement sur le site). En effet, il est important d’apporter une attention particulière aux impacts produits par les minières sur les populations autochtones. Ces peuples sont souvent victimes des projets d’extraction minière en raison du peu d’influence qu’ils possèdent ou du fait qu’ils aient été mal informés du projet en question.

Incidence sur les contextes sociopolitiques

Selon Magrin G. (2009) : « Chaque nouveau projet minier, et développement minier peut bouleverser l’économie, le foncier, le territoire et la gouvernance du territoire où elle est ouverte puis fermée, souvent en générant de vives tensions ». Les populations d’ouvriers miniers ou d’orpailleurs sont généralement migrantes, ethniquement mixtes et « provisoires » (le temps que le gisement soit définitivement exploité, ce qui se fait parfois en quelques dizaines d’années, voire quelques années pour les petits gisements). Grätz T. (2003) confirme que : « les populations minières forment des identités socioprofessionnelles particulières, et des groupes difficiles à comptabiliser et suivre dans le temps ».

L’implantation d’une mine dans une région rurale reculée provoque surtout de graves conséquences sociales pour ses communautés : avec l’arrivée de plusieurs travailleurs provenant de l’extérieur de la région, les mœurs peuvent parfois passionnés dans une région rurale très reculée. En général, les enfants qui vivent dans les villages miniers ne vont pas à l’école et les rares structures éducatives autour des sites sont souvent désertées

67 et vidées par la folie d’or. Les enfants abandonnent l’école car souvent contraints de travailler avec leurs parents qui les amènent avec eux sur les champs de mine.

3.2 PERSPECTIVES D’AMELIORATION DE L’EXPLOITATION AURIFERE

Tout au long de cette section, nous allons voir en premier lieu quelques recommandations et puis en second lieu sur les propositions de mesures.

3.2.1 Recommandations

L’orpaillage étant une des principales sources de richesse à Madagascar, n’est pourtant pas sans conséquences néfastes, ce qui doit attirer l’attention de tout le monde. Mais l’exploitation de manière irrationnelle et abusive met en danger les générations futures, c’est pourquoi des mesures consistantes et urgentes se doivent d’être prises. Compte tenu des problèmes identifiés, voici quelques recommandations :

AU NIVEAU MINISTERIEL

-A l’endroit du Ministère MPMP : il apparaît que les ressources minières de Madagascar sont nombreuses et variées mais souvent encore inexploitées. Les problèmes sociaux, économiques et juridiques sont aussi d’actualité. Ainsi, la mise en place du programme dans la politique générale et les plans de développement nationaux sur le lancement des inventaires de sites et monuments qui ne sont pas encore répertoriés parait essentielle. D’où dans l’objet est d’éviter toute sorte d’exploitation minière illicite. Et aussi la nécessité d’inventorier et de conserver les patrimoines documentaires éparpillés dans les différents services et de les utiliser pour la constitution de banque de données qui faciliteraient des études futures. L’Etat devra développer des mesures d’encouragements substantiels pour inciter à la législation, au respect de la loi pour surmonter les obstacles à la formalisation. Pour cela différents facteurs qui influent sur la volonté du petit mineur à travailler dans la légalité devront être investigués : les facteurs légaux, administratifs, moraux et économiques.

Finalement, la politique sectorielle du Ministère en charge des Mines devait être plus explicite en ce qui concerne les stratégies à mettre en place pour le développement de ce secteur dans son ensemble en tenant compte des spécificités et des contraintes suivant les différentes phases d’exploitation minière. Les exploitations artisanales devraient constituer

68 la priorité dans les stratégies mises en place pour la valorisation du potentiel minier de Madagascar.

-A l’endroit du Ministère Tutelle de l’ ANOR : renforcer les capacités institutionnelles, à travers la mise en place de mécanismes législatifs et réglementaires ciblé sur la protection de l’environnement minier en général. Par le biais de la continuité de la mise en place de BAM à travers les régions.

-A l’endroit du Ministère de l’Environnement : obliger la compagnie minière à prévoir la réhabilitation du site et adopte un plan d’accompagnement des communautés après la fin de l’exploitation. Au service des mines, un cadre juridique doit être mis en place au plus tôt, de façon que ce contrôle puisse aussi s’appliquer aux activités de revégétalisation des sites miniers. Ainsi, la remise en état des sites miniers deviendra probablement obligatoire.

Cette revégétalisation doit concilier plusieurs impératifs : moyens budgétaires limités, régénération minimale de l’environnement et traitement des vastes étendues.

Les stratégies de restauration du couvert végétal commencent d’ores et déjà à tenir compte de la diversité des espèces présentes dans l’environnement originel et de la conservation des espèces rares aux alentours des mines. En effet, la meilleure stratégie est de faire partir la succession écologique normale à l’aide de techniques coûteuses étant donné que l’Etat devrait payer le coût des travaux de réaménagement et de restauration d’un site minier surtout pour les sites abandonnés s’impose alors comme une priorité environnementale à moyen terme du gouvernement.

AU NIVEAU REGIONAL

Il est important de réduire la pauvreté dans les zones minières rurales, dans une vision de développement durable, pour cela,

-La Direction de la Gestion des Activités Minières (DGAM) devrait :

Pendant longtemps, l’extraction minière a défiguré certaines régions de Madagascar, d’où l’introduction de nouvelles réglementations minières est nécessaire. Et aussi axer les projets miniers à long terme et viser réellement des solutions durables et aux bénéfices de tous, c'est-à-dire évaluer la manière fiable l’impact potentiel du site minier sur son environnement.

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Vulgariser la technique moderne auprès des mineurs traditionnels afin de diminuer les dégâts environnementaux. A cet effet, il convient d’appuyer les exploitants sur l’accès aux différents outils.

- La Direction de la Police des Mines (DPM) devrait :

Organiser des nouvelles stratégies face aux infractions minières

D’habitude, la police des mines n’intervient qu’en cas des problèmes majeurs comme la protestation des populations locales par rapport à un projet minier, l’envahissement des aires protégées par des délinquants miniers… Mais pour avoir un environnement sûr et stable, il doit être présent durant le cycle minier pour pouvoir inspecter le travail dans les mines en guise de prévention et de surveillance des risques miniers. En effet, la plupart des activités minières que ce soit en possession de permis ou non se terminent toujours par des infractions minières. Donc, face à cette transgression de la loi, il intervient toute de suite en cas de besoin et prendre en même temps des mesures nécessaires occasionnés par l’exploitation.

Compte non tenu du statut des exploitants (nationaux ou étrangers), en cas de flagrant délit les peines doivent être sévères c'est-à-dire ils sont tous soumis devant la juridiction Malagasy. Le fait d’infliger des lois sévères permettent de corriger les autres exploitants qui tentent de refaire la même erreur.

-Le Bureau d’Administration Minière (BAM) devrait :

Répandre dans tout le territoire national pour mieux vérifier et en même temps maitriser les ruées ainsi que les exploitations illicites.

AU NIVEAU DE LA COMMUNE

La protection du site ou de l’environnement minier demande surtout la contribution communautaire, c’est ainsi que les communautés devraient :

Changer de comportement : En général, la plupart des exploitants se contentent tout simplement d’extraire les substances minérales sans avoir élaborer un plan d’accompagnement sur la remise en état du site minier. Ainsi, pour mieux préserver la continuité du développement durable sur les ressources minières, les communautés doivent apporter de nouvelles attitudes comme la contribution directe au développement au sein

70 même de leur circonscription c'est-à-dire être protecteur et en même temps stricte vis-à-vis du patrimoine commun. A la fin du cycle minier (lors de la fermeture du site) les mineurs doivent envisager un projet de reboisement en guise de restauration du site minier.

Effectuer des encadrements des gens dépendant des activités minières sur la gestion patrimoniale : pour assurer l’amélioration et la protection de l’environnement. L’objectif c’est d’avoir un patrimoine du futur, on ne peut l’atteindre qu’à partir de la participation et de la responsabilité de chacun en tenant compte de la valeur du site face à son utilisation.

AUX ORGANISATIONS INTERNATIONALES

-La sensibilisation de tout Etat pour adopter des comportements protecteurs face au patrimoine naturel, elles devraient :

-Soutenir les autorités étatiques ou les inciter à mettre en place des mesures de protection des exploitants miniers de l’or et leur environnement.

-Participer activement à la lutte contre les exploitations irrégulières.

-Accompagner les uns et les autres dans la protection contre la pollution de l’air et du sol par les produits chimiques échappés pendant le lavage et la purification de l’or avec du mercure et du cyanure.

Pour pouvoir maintenir la continuité de la préservation de l’environnement et pour avoir une meilleure intégration du patrimoine naturel dans tout projet de carrière, voici quelques éléments à respecter et aussi à intégrer dans un plan de travaux d’une carrière en premier lieu sur la formation et sensibilisation aux précautions à prendre concernant la présence d’habitats naturels et espèces remarquables pour le personnel intervenant sur la carrière. En second lieu, sur la signalisation des parcelles sensibles ; localisation précise des espèces végétales patrimoniales ainsi que l’identification des habitats d’espèces animales à respecter tout au long de l’exploitation. Et enfin, sur la prise en compte des cycles biologiques des espèces pour établir un calendrier d’exploitation variable (intense, minime voire arrêtée) et la prise en compte des zones sensibles lors de l’avancement des travaux d’exploitation (nouvelles zones de stockage, pistes d’accès, zones de dépôt, de pompage et de rejet des eaux…).

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Situation de l’exploitation minière artisanale

L’exploitation minière artisanale est le fait de la pauvreté. La petite exploitation minière a rarement atteint tout son potentiel. En effet, la capacité reconnue des petits exploitants miniers de trouver des ressources minérales de grande valeur est une chose, la possibilité de les exporter et de les valoriser pleinement, en est une autre. On remarque de ce fait que la productivité des petites exploitations minières est largement faible qu’elle ne devrait l’être. Leur rentabilité économique serait sans doute bien supérieure si des régimes de prix adéquats, des dispositifs fiscaux et réglementaire appropriés existaient et étaient respectés. Des systèmes et procédures peu attrayants et difficile à mettre en œuvre, ont conduit dans la plupart de cas, à des pratiques illégales et à la contrebande 6.

Pour mieux préserver le patrimoine environnemental, les exploitants doivent bénéficier l’autorisation de l’Etat afin de commencer les travaux miniers et ce, pour une meilleure contribution au développement de la zone et du pays général. Aussi se déclarer de bonne foi à se conformer aux conditions définies par les règlements en vigueur. Tous les acteurs que ce soit direct ou indirect doivent tenir compte sur la protection du patrimoine national comme la priorité nationale. En général, ce sont toujours les acteurs productifs qui sont privilégiés et ce, au détriment de la population locale, en fait, souvent les personnes qui vivent autour d’un tel site sont plus pauvres plus précisément, n’en tire pas des profits face au patrimoine qu’il détient. En guise de remède les avantages doivent être justes et équitable.

Dans d’autres cas les enfants décident eux-mêmes de quitter l’école pour tenter leur chance comme leurs amis qui grâce à l’or, ont pu s’acheter un vélo ou une radio. Quand ils ne travaillent pas, les enfants sont abandonnés à eux-mêmes par leurs parents qui passent tout leur temps à chercher le métal jaune.

Ainsi la fragilisation et la perturbation des structures et de l’autorité familiale caractérisent les sites miniers. Dans ces conditions, les enfants souffrent et vivent dans une ambiance familiale perturbée par les disputes, l’alcoolisme et aussi la violence des parents.

Etant donné que les sites d’extraction sont souvent isolés en brousse et ne disposent pas de centre de santé ou du personnel médical. Les blessés et les malades doivent parcourir de longue distance dans des conditions difficiles pour rejoindre un centre de soins.

6 Importation ou Exportation des Marchandises sans passer la Douane. 72

D’après Keita F.M (2007) : « les sociétés minières peuvent donc générer des impacts sociaux, économiques, sanitaires et environnementaux fortement diffères dans l’espace et dans le temps ». En effet, tous les impacts négatifs contribuent à fragiliser les communautés animales et végétales, les rendant plus sensibles aux aléas environnementaux. Ils peuvent également contribuer à leur vulnérabilité, voire dans les cas extrêmes conduire à la disparition de ces populations.

3.2.2 Propositions de mesures

Au niveau de l’extraction de l’or, l’économie et l’écologie semblent vraiment antagonistes, il est urgent de proposer des mesures envisageables qui doivent être précisées dans l’étude d’impact pour supprimer, réduire et, si possible, compenser les conséquences dommageables pour l’environnement. Vu les conséquences qu’encoure le site Antsevabe/ Ambodifano actuellement comme l’excavation du sol, la modification progressive du paysage naturel, une augmentation des risques d’érosion (surtout en période de crue car les eaux de ruissellement peuvent emporter les déblais stockés), etc.…

Mesures d’Atténuation

Ces mesures qui visent à atténuer les impacts négatifs des opérations minières comprennent les mesures de suppression et les mesures de réduction.

° La mise en place des mesures de suppression correspond à l’alternative de toutes activités minières de moindre impact. En d’autres termes, elles impliquent une révision du plan initial notamment en reconsidérant les zones d’aménagement (route, piste, bâtiment…) et d’exploitation. Ces mesures permettront de supprimer les impacts négatifs sur le milieu naturel et/ou les espèces exposés. ° Les mesures de réduction interviennent lorsque les mesures de suppression ne sont pas envisageables. Elles permettent de limiter les impacts pressentis relatifs au projet. ° Ces mesures peuvent ainsi s’appliquer à l’occasion de phasage de travaux d’exploitation, et aux techniques de réduction de la poussière. Ainsi les mesures d’atténuation consistent essentiellement à modifier certains aspects de l’activité afin de supprimer ou de réduire ses effets négatifs sur l’environnement.

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Les modifications peuvent porter sur trois aspects du projet : sa conception, son calendrier de mise en œuvre et de déroulement, son site d’implantation.

Mesures de Compensation Ces mesures à caractère exceptionnel interviennent lorsque les mesures d’atténuation n’ont pas permis de supprimer et/ou réduire tous les impacts. Il subsiste alors des impacts restants importants qui nécessitent la mise en place des mesures de compensation. Les mesures de compensation peuvent être de différents types : • Mesures Techniques : il s’agit de la gestion, de la réhabilitation et de la création de milieux naturels. • Mesures à caractère réglementaire : mise en place d’une Reserve Naturelle Régionale, d’un arrêté Préfectoral de Protection de Biotope. • Mesures foncières et financières : acquisition des terrains, financement de la gestion des espaces naturels. Privilégier les secteurs dépourvus de protection réglementaires et ne proposer en aucun cas des parcelles dans les aires protégées au titre du droit Malgache (Parc National, Réserve Naturelle Nationale…) • Mesures à caractère « études scientifiques/recherches » : mise en place d’un programme scientifique permettant d’apporter des compléments de connaissance sur la biologie d’une espèce, réalisation d’une étude spécifique à l’espèce (bilan de la population, cartographie de l’aire de répartition effective et potentielle).

En fait, les mesures d’atténuation et de compensation doivent être accompagnées d’un dispositif de suivis et d’évaluation destiné à assurer leur bonne mise en œuvre et garantir la réussite de l’opération. Cette phase vise tout d’abord à vérifier la bonne application et conduite des mesures proposées et la pertinence/l’efficacité des mesures mises en places. Ensuite, à proposer « en cours de route » des adaptations éventuelles des mesures et à composer avec les changements ainsi que les circonstances imprévues (aléas climatiques, incendies…). Enfin, à garantir auprès des services de l’Etat et autres acteurs locaux la qualité et le succès des mesures programmées voire même à réaliser un bilan pour un retour d’expériences et diffusion des résultats aux différents acteurs.

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Mesures d’atténuation des impacts négatifs

Les activités extractives ont des répercussions notables sur l’environnement, surtout de façon artisanale. Beaucoup de sites sont encore abandonnés après l’exploitation, ainsi la prise de conscience de la nécessité de la réhabilitation minière est toutefois récente. Face à ces impacts identifiés dans les paragraphes supra les mesures à proposer par impacts sont données ci-dessous.

Nous tenons à remarquer ici qu’aucun travail ne doit être commencé qu’avant des visites auprès des responsables locaux. Ces visites ont pour but de les informer sur les activités à entreprendre, d’avoir leur point de vue sur une telle activité minière, de reconnaître leur préoccupation, d’identifier les secteurs de conflits éventuels et de pouvoir mettre en place le respect et la confiance mutuelle pour éviter les problèmes qui peuvent subvenir durant la phase du travail. Une information et sensibilisation du personnel doit être effectué avant le début de travaux sur les us et coutumes locaux afin que ce dernier les respecte.

LA REHABILITATION DU SITE

Dans beaucoup de pays en voie de développement, il n’y a pas ou peu de réhabilitation, soit parce que les opérations sont de petite taille (artisanales), soit parce que la loi est inexistante ou pas appliquée. En fait, la réhabilitation étant le processus de réparation des effets de l’exploitation sur l’environnement. La première chose à faire, au moment d’élaborer un programme de restauration efficace d’un site minier, est de fixer un objectif d’utilisation des terres environnantes, favoriser la diversité des espèces, correspondre aux attentes de la communauté locale et être approuvé par les propriétaires fonciers et les organismes de réglementation. Une fois que les objectifs d’utilisation du sol appropriés sont établis, la restauration peut commencer.

La réhabilitation ou la remise en état du site après les activités minières constitue une obligation environnementale. Il s’agit avant tout de remettre les sites miniers perturbés dans un état physique sûr et stable, intégré dans le paysage environnant. Les travaux de reconstitution de sites sont à entreprendre dès la phase préparatoire, pendant et à la fin du travail, il s’agit de :

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La réhabilitation de forme

Contrôle de l’érosion et des sédiments par la mise en place d’un système de drainage des eaux de surface.

- Epandage des terres végétales : il s’agit de mélanger la terre végétale au sol afin de garantir une bonne cohésion entre les éléments tels que l’argile, le calcaire, le sable et l’humus. - Remblayage des excavations et remise en place de la couche superficielle de sol, ou adoucissement des pentes - Recolonisation végétale : c’est une phase de réaménagement du site minier (fait partie du cycle minier) qui a lieu lorsque l’exploitation cesse par épuisement des ressources, et elle est suivie d’une phase de surveillance (contrôle des sites après réaménagement), destinée à s’assurer de l’absence d’impact du site sur l’environnement et dans certains cas d’une période de reconversion 7 du site. En fait, cette surveillance consiste à contrôler sur les champs de mine et aux alentours environnants. - Nettoyage des sites touchés : fait partie de la phase de restauration des sites miniers, sur le cycle de vie des mines, cette technique est utilisée afin de faciliter la fermeture de mines et réduire en même temps les dommages dus aux exploitations minières.

Au cours de la réhabilitation, la question de la reconstitution de la diversité écologique d’origine se pose, même s’il existe la possibilité du retour naturel, au moins partiel, de cette diversité. La réhabilitation écologique produit une succession de végétation précoce, et elle est un moyen de reconstruire une certaine biodiversité. En effet, dans le cas des mines et des carrières à ciel ouvert la question de réhabilitation doit être abordée préalablement à l’exploitation. Cela nécessite la connaissance, la collecte et la conservation des graines et des plantes locales, adaptées aux conditions climatiques et pédologiques.

Beaucoup de compagnies essaient de réduire au minimum l’impact sur l’environnement, de réparer tout effet négatif, de reconstruire un écosystème original ou de s’approcher le plus possible de l’état initial du site. Comme le WMC (Western Mining Corporation), une compagnie australienne qui est le troisième producteur mondial de nickel, s’inscrit tout a

7 Une vie après-mine s’agit de l’évolution du site d’une activité minière après son interruption, et des conséquences de divers ordres de la fermeture, sociaux, environnementaux voire économique. 76 fait dans cette vision de la « sustainability » qui est de concilier les besoins actuels de développement social, économique et environnemental, sans compromettre la satisfaction des besoins des générations futures. De garder comme objectif l’accroissement des profits et de la valeur des actions, mais à travers un comportement social et environnemental responsable.

La revégétalisation L’objectif est d’intégrer le paysage à son état naturel dans la mesure du possible et rendre « réutilisable » à d’autres fins les zones touchés par une opération minière c'est-à-dire réutilisation du site par les futurs utilisateurs (agriculture, élevage). Le rôle de revégétalisation sera d’accélérer la succession naturelle des espèces. Ceci entend un régalage des surfaces, une restauration du réseau hydrique, le retrait des déchets de toute nature et la reconstitution d’une couverture végétale proche de celle d’origine. Il est difficile de régénérer la végétation qui a été détruite par les exploitations minières mais au moins elle empêche la régénération d’espèces pionnières des formations broussailleuses recouvrant les mines.

Mesures d’évaluation des impacts positifs A Madagascar, malgré l’importance et le caractère séculaire de l’activité minière artisanale, ce secteur n’a bénéficié aucune assistance durant ces dernières années. En fait les projets d’assistance vont apporter des améliorations et des changements positifs dans le secteur minier artisanal à Madagascar. Ainsi, les différentes institutions tiennent en compte sur le potentiel minier dans des zones spécialement destinées à l’orpaillage artisanal plus précisément autour des sites identifiés. Et aussi l’impact de l’assistance constituera une base documentaire sur le secteur minier artisanal à Madagascar et l’élaboration d’un fichier informatique sur les experts nationaux travaillant dans ce domaine.

Comme la mise en place de BAM dans chaque région, on peut aussi envisager l’instauration de beaucoup de projets d’assistance axé sur l’exploitation minière artisanale afin d’améliorer la gestion des ressources minérales. De plus la prise en compte des liens entre l’activité minière artisanale, l’enracinement socio-économique local et les activités de développement endogène. En effet, les substances minérales étant des sources non renouvelables, d’où leur exploitation et leur amoindrissement doivent être soutenus par une démarche intégrée pour stimuler et servir de point d’encrage pour le développement d’activités productives durables. Le projet d’assistance permet également de renforcer les

77 capacités d’organisation des collectivités de base pour le développement à long terme du secteur minier artisanal et l’intégration du potentiel minier dans l’économie formelle.

3.3 USAGE DE L’OR

En raison de leur grande valeur, ces minéraux se commercialisent facilement même en petite quantité. Ils n’exigent ni une infrastructure spéciale de transport, ni des équipements lourds, encore moins la construction d’entrepôt de stockage. En outre, ces minéraux n’ont pas besoin d’être nécessairement transformés avant d’être vendus. Autrement, même à l’état brut, ils trouvent aisément acquéreur, enfin, les minéraux aurifères peuvent servir d’épargne sous forme de bijoux, même à l’état brut. Dans l’utilisation de l’or, il est utilisé dans de nombreux domaines aussi vastes que variés. Comme dans :

Bague en or

La joaillerie : La première utilisation qui vient à l’esprit est évidemment la joaillerie et la bijouterie, ainsi que l’horlogerie. Les bijoux en or demeurent un symbole de puissance, de richesses et de beauté.

Nanotechnologie

L’industrie : La bonne conductivité électrique et l’inaltérabilité de l’or sont des atouts considérables dans les nanotechnologies. L’or est beaucoup utilisé dans les domaines électroniques, notamment pour la réalisation de contacts électriques inoxydables. Il sert également de catalyseur dans des piles à combustible par exemple.

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Poudre en or

La médecine : L’or est employé dans les alliages des couronnes dentaires en proportions variables selon les budgets. Il peut servir dans le traitement de rhumatisme, car des médicaments à base d’or métallique stimuleraient la formation d’anticorps. L’or colloïdal est également utilisé en antiseptique pour traiter des infections aigües.

Ange de l’annonciation Artisanat Egyptien

de Fra Angélico (c. 1390-1455)

L’art/ l’artisanat : La peinture et la sculpture témoignent de nombreuses œuvres où l’or a joué sa fonction symbolique de sacré ou de pouvoir.

L’artisanat textile a su agrémenter ses tissus de fils d’or (vêtements, draps, nappes, tapis…). La céramique et le travail du verre ont également fait appel à l’or pour enrichir ces objets.

Tous ceux-ci marquent l’importance de l’usage de l’or après sa commercialisation ou sa transformation, suivant les consommateurs du monde.

Mais l’usage de l’or dans la Commune Amboavory et ses environs paraissent limité dans certains domaines. D’où la découverte de la mine d’or dans la région, a fait que la sécurité est très précaire. Le nombre des exploitants se multiplie par rapport à l’ouverture d’un tel site. En revanche, une partie de la population locale déclare que la plupart des actions y afférentes se font au détriment de l’intérêt général. Lors de l’ouverture du site du gisement aurifère Antsevabe en 2008, les exploitants conduisent deux oies blanches ; du miel, des

79 bonbons gasy et de toaka gasy (rhum artisanal) pour éviter toutes sortes de malédictions et avoir l’autorisation des propriétaires du milieu voire celui des ancêtres. Cette tradition était effectuée en guise de remerciement et de gratification pour la terre comme le cas de Anosibe an’Ala les gens pratiquent le saotr’ala une tradition pour remercier la forêt avant de les couper. En général, l’achat de l’or est à la portée des particuliers et des businessmen Malgaches à bas prix dont 1g coûte à 108000 Ar ainsi, les exploitants du site Antsevabe/Ambodifano espèrent la montée du prix car ce dernier n’est pas proportionnel au travail qu’ils font. De tout temps, l’or a été au centre des convoitises des différentes civilisations, symbolisant à priori de la richesse et le prestige. En fait, la majeure partie de la production d’or est acheminée sur la commercialisation. L’or est aussi utilisé dans la fabrication des bijoux, des prothèses dentaires.

3.4 COMPARAISON SUR L’EXPLOITATION MINIERE ARTISANALE ET INDUSTRIELLE

L’exploitation des mines d’or, qu’elle se passe sous une forme industrielle ou artisanale, comporte toujours des effets négatifs sur l’environnement. D’une part les mines artisanales concernent des opérations menées par des individus ou des petits groupes dans une démarche qui s’apparente à une cueillette opportuniste. Largement informelle, elle exploite sans planification, avec des méthodes et des outils souvent ancestraux et rudimentaires, une ressource mal connue. De façon générale, cette exploitation fait référence aux pratiques informelles et illégales de personnes, de groupes ou de collectivités dans les pays en développement. En effet, pour connait les capacités de nuisances de l’orpaillage traditionnel sur l’environnement, cela se passe de commentaires. Il se pratique malheureusement au détriment de la gestion durable de nos ressources naturelles que nous avons pourtant obligation de préserver pour les générations futures. D’autre part les grandes mines (exploitation minière industrielle) exigent des gros investissements, des installations fixes de grande taille et l’utilisation des procédés industriels qui passent par la mise en évidence d’un gisement, l’extraction, traitement et transformation des substances minérales.

Ainsi dit, les éléments de distinction entre ces différentes formes d’exploitation minière peuvent être synthétisés dans le tableau ci-après du point de vue de la nature des installations autorisées, de la nature des procédés d’exploitation admis ainsi que de la nature du gisement sur lequel chacun de ces formes peut être développée :

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Différences entre les formes d’exploitation minière

Exploitation Exploitation à Exploitation Rubriques Industrielle Petite Echelle Artisanale Permanente et Permanente mais Nature des Non permanente installations importante minimum Nature des procédés Industrielle ou semi- Industriel Non-industrielle industriels industrielle Réserves fortes et Faibles réserves Gisement pauvre et Nature du gisement bien mise en mais bien mise en mise en place non- autorisé évidence évidence établie Source : Congo-Afrique, Mai 2008

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CONCLUSION PARTIELLE DE LA TROISIEME PARTIE

Reste notre problème central, le phénomène de ruée qui se répand presque dans toutes les régions de la Grande île. En général, tous les projets miniers que ce soit petits ou grands en cours de développement présentement sont à priori suspectés d’avoir un impact très négatif et même dévastateur pour l’environnement et le développement socio-économique des populations locales. En effet, beaucoup des conflits concernent des projets miniers d’exploitation aurifères qui se sont multipliés avec l’élévation considérable du prix de l’or sur le marché national ou international. L’exploitation des ressources peut alors donner lieu à des conflits où l’environnement est en quelque sorte « un champ de bataille entre les intérêts contradictoires » des projets et des populations locales. De plus, dans le domaine de l’exploitation minière, à chaque extraction faite engendre toujours d’impacts c'est-à-dire le fait d’extraire et d’effectuer une activité minière vont changer ; transformer le milieu naturel et en même temps dévaloriser l’état initial du site ainsi que l’attraction des populations vont également multiplier les conflits fonciers. L’existence du site d’orpaillage dans la commune Amboavory est un grand privilège pour la région Alaotra Mangoro au niveau de la production minière. En fait, l’exploitation de l’or à Madagascar se fait encore de façon irrationnel et c’est pourquoi, l’Etat cherche toujours des coopérations avec des partenaires pour améliorer la gestion des richesses naturelles dans le territoire national et surtout il est dans l’obligation de satisfaire l’intérêt général de la nation. C’est dans cette troisième partie qu’on a abordé les perspectives d’amélioration de l’exploitation aurifère vis-à-vis des problèmes d’exploitation d’orpaillage traditionnel.

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CONCLUSION GENERALES

Jusqu’à maintenant l’exploitation d’or est effectuée de manière artisanale sur des sites alluvionnaires. La plupart des régions, au manque de ressources financières et de moyens techniques dont souffre le secteur, s’ajoutent les contraintes organisationnelles, législatives et fiscales. Par ailleurs, une grande partie des petites mines sont exploitées de manière non réglementée ou clandestine, prive le gouvernement de recettes fiscales et de données statistiques fiables. Et surtout la filière Or pour le moment est asphyxiée par l’arrêt des exportations alors que les découvertes de tentatives de trafic illicites se multiplient. Il est actuellement urgent, vu la dégradation de l’environnement qu’encoure la Région, que le gouvernement Malgache introduise dans le domaine une réglementation encadrant l’extraction artisanale de l’or à petite échelle. Pourtant, il est évident de mettre en œuvre l’usage de nouveaux matériels dans la tradition aurifère en vue d’augmenter la rentabilité. L’extraction minière et surtout celle de l’or, qui est une importante source de revenus et donc d’emplois, constitue un moteur de développement dans les régions rurales.

La Commune Amboavory a de potentialités énormes et parmi elles, l’or demeure une source importante de richesse pour le pays et pour les populations locales. Notons en plus que l’exploitation minière dans les Communes est un élément solide qui aide les populations rurales à survivre dans une région où le taux de chômage est ascendant, et que l’orpaillage est un des puissants moyens de lutte contre la pauvreté. Par contre il s’avère que les mineurs locaux parviennent à exploiter l’or dans le site mais ces derniers sont insatisfaits puisque l’intensité de l’effort physique ne correspond pas à la production acquise.

On constate que l’exploitation aurifère dans cette Commune ne respecte pas le cahier de charge socio-environnemental. D’où une attention particulière doit être portée sur la gestion des rejets miniers et des composantes environnementales particulièrement sensibles situées à proximité des opérations minières. Et également aucune transparence n’apparaît aussi bien de la part de l’exploitant que de l’Administration minière. Ainsi tous les responsables à tous les niveaux (autorités étatiques, techniciens, société civile, exploitants artisanaux…) doivent se faire une responsabilité à leur niveau d’œuvrer pour une exploitation minière responsable et durable. Alors certains textes au niveau régional et national ont énormément aidé au maintien du minimum d’ordre dans le secteur minier,

83 mais n’étant pas suffisants, il revient aux décideurs de mesurer les conséquences actuels pour appliquer les textes existants, et d’en produire d’autre pour le renforcement du cadre légal.

Pour amorcer une promotion de ce secteur dans le cadre d’un développement durable, il apparait que des actions d’optimisation sont indispensables pour s’attaquer aux innombrables carences techniques et organisationnelles, et aller vers plus de productivité, de rentabilité et surtout de sécurité des chantiers. Afin d’initier des changements durables en ce qui concerne les défis du secteur, des efforts devraient alors être pris afin de renforcer les alliances entre les différentes parties prenantes. Aussi, il est nécessaire que les divers acteurs, parties prenantes et représentants du secteur de la petite mine, la mine artisanale voire la grande mine à Madagascar entrent dans un dialogue permanent.

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ANNEXES

On peut dire que les annexes sont des données complémentaires du travail. En fait c’est dans cette annexe dont on trouve des photos et également des règlements nécessaires :

1. Carte Géographique de la Région Alaotra Mangoro

2. Particularités de l’exploitation artisanale

3. Cadre juridique (Texte Réglementaire)

4. Cadre Institutionnel à la carrière

5. Législation de la substance explosive et détonante (SED)

6. Code de conduite pour les opérations minières en vertu d’un permis PREs

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CARTE GEOGRAPHIQUE DE LA REGION ALAOTRA MANGORO

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Tout au long de cette partie nous allons mentionner en premier lieu la localisation de la Région Alaotra Mangoro et en second lieu le mode d’exploitation de l’or avec ses conséquences :

LA LOCALISATION DE LA REGION ALAOTRA MANGORO

La Région Alaotra Mangoro est située sur les hautes terres environ 101 km au Nord-Est de la Capitale sur la RN2 (Moramanga). Située entre 17°19’ et 19°90’ de latitude Sud et 48°12’ et 48°39’ de longitude Est, la Région Alaotra Mangoro a une superficie de 31 948km 2. Elle est de forme allongée selon une direction sub-méridienne de 400 km et d’une largeur moyenne de 85 km. Elle est limitée par les régions suivantes :

Au Nord par le district de Mandritsara, région Sofia, au Nord Ouest par le district de Tsaratanàna, région de Betsiboka, à l’Ouest par les districts d’Anjozorobe et de Manjakandriana région d’Analamanga, au Sud par le district de Marolambo région d’Atsinanana, au Sud-ouest par la région Vakinankaratra et à l’Est par les régions d’Analanjorofo et d’Atsinanana.

LE MODE D’EXPLOITATION DE L’OR ET LES CONSEQUENCES

-Moyens et conditions d’exploitation

L’or est essentiellement présent dans les mines surtout à petite échelle, exploités artisanalement. A la recherche de morceaux de minerai, ils nettoient au bord des cours d’eau ce qui a été extrait des mines et effectuent un premier tri. L’utilisation des enfants comme main-d’œuvre dans les mines est courante car ils peuvent se faufiler dans les galeries étroites. Les conditions de travail des creuseurs et notamment des enfants sont précaires et dangereuses pour leur santé. Ainsi l’estimation des creuseurs est difficile, voire impossible, en raison du caractère artisanal de l’exploitation des minerais. Toute l’exploitation aurifère qui gravitait autour d’un tel site se faisait dans l’informalité, surtout en raison de nombreux conflits sur certains sites aurifères, comme celui de à Moramanga portés le plus souvent par les rivalités ethniques et exacerbés par d’incessants conflits fonciers. Il y a également la méthode du dragage 8 est la plus utilisée dans certaines régions où l’or est extrait dans des rivières pour la plupart des sites. La drague est soit un navire-drague soit une barge ou un ponton équipé de manière adéquate pour remonter par

88 Nettoyage 90 godets ou pour aspirer par succion l’eau et les sédiments, matériaux constituants le lit des fleuves ou des rivières afin de les traiter.

-Traitement du minerai de l’or et ses conséquences

La cyanuration de l’or : cette technique consiste à mettre l’or dans une solution diluée de cyanure de sodium. Les procédés le plus couramment utilisés actuellement par les mineurs pour extraire l’or des minerais impliquent du cyanure, un poison violent, qui rend soluble ce métal précieux. Ce processus est à l’origine de plus de 80% de l’or produit dans le monde. Mais l’usage du cyanure est particulièrement dangereux, avec d’importants risques en cas de fuite, tant pour l’environnement que pour les ouvriers travaillant dans les mines. Il est néanmoins prouvé que, malgré ses méfaits connus, cette substance est de plus en plus répandue dans le traitement de l’or.

L’ Amalgamation : lorsqu’il est mis en contact avec du mercure l’or réagit pour former un amalgame (ou un mélange). La récupération de l’or par cette méthode n’excède pas 60%, particulièrement pour les minerais à grain d’or très fins ou quand le minerai contient d’autres métaux qui réagissent également avec le mercure.

Le Mercure : cette méthode d’extraction de l’or est utilisée par la communauté minière pratiquant l’extraction artisanale ou à petite échelle de l’or, car elle est moins coûteuse que la plupart des autres méthodes. La majorité des sites miniers d’or à Madagascar connaît une pollution et/ou une contamination du milieu par ces produits. Considérant en parallèle les résultats de recherche par les orpailleurs relative à l’utilisation du mercure dans le traitement du minerai menée sur les sites d’orpaillage. Ainsi les conséquences du Mercure sur la santé sont immenses, car il est avant tout un neurotoxique. Une consommation à trop haute dose peut causer des affections neurologiques, des maladies auto-immunes ou encore des malformations congénitales.

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PARTICULARITES DE L’EXPLOITATION ARTISANALE

Le tableau ci-dessous nous montre les particularités des exploitations minières artisanales :

Rubriques Mine Artisanale Mine à Petite Echelle

Autorisation personnelle, Droit minier privatif et sans droit privatif sur une Etendue des droits miniers exclusif sur un périmètre portion précis de la zone donné d’exploitation artisanale

Pas de nécessité de mise en Droit octroyé après une évidence préalable de Procédure d’octroi des droits phase de recherche gisement (mais exploitation miniers impliquant une mise en limitée à la zone ouverte à évidence d’un gisement l’exploitation artisanale)

Obligation de recours à des Interdiction de recours à des procédés aux moins semi- Niveau de mécanisation procédés industriels ou industriels et possibilités à semi-industriels des procédés industriels

Indépendant Salarié Statut de l’artisan minier Pas de contrat de travail ni Application du Code du (par rapport à l’ouvrier de la application du droit du Travail et de ses mesures mine à petite échelle) travail d’application

Source : Congo-Afrique, Mai 2008

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CADRE JURIDIQUE (TEXTE REGLEMENTAIRE)

CODE MINIER N°99-022 du 12 décembre 2006 modifié par la loi n°2005-021 du 17 Octobre 2005

‹ Code minier

Le code minier est la loi qui contrôle toute l’activité minière. Le Code oblige l’exploitant à protéger et remettre en état l’environnement, pendant et après les activités de prospection et d’exploitation. De plus, le Code interdit toute activité minière dans les Aires Protégées. Les activités minières situées à moins de 80 mètres de biens publics ou privés (propriétés délimitées, édifices, villages, points d’eau, tombeaux et sites sacrés ou fady, infrastructures, sites historiques, archéologique ou touristiques, etc.) sont également soumises à autorisation spéciale. Les activités minières situées à moins de 500 mètres d’une Zone Sensible sont aussi soumises à autorisation spéciale ».

Il est stipulé en son article que « Les communes sont responsables de la gestion et de la surveillance administrative des activités de carrière menées à l’intérieur de leur circonscription respective. Elles délivrent les autorisations d’ouverture de carrière, et en informent le Bureau de Cadastre Minier de Madagascar(BCMM), celui de la Direction Interrégionale du Ministère chargé des Mines et l’Autorité compétente de la Région concernée. »

Toute autorisation d’ouverture de chantier d’exploitation de carrière est subordonnée à l’approbation préalable, par l’Autorité compétente en matière environnementale, d’un plan de mesures de protection environnementale élaboré par l’exploitant, dont le modèle est fixé par voie réglementaire.

‹ Du régime de l’Orpaillage De l’autorisation d’Orpaillage Art.68 – L’activité d’orpaillage est réservée au titulaire d’autorisation d’orpaillage délivrée par les autorités des Communes concernées suivant les modalités définies au présent Code. Elle est ouverte à tout titulaire d’autorisation sans qu’aucun ne puisse prétendre à une exclusivité quelconque dans un couloir d’orpaillage La carte d’orpailleur, dont le modèle est défini dans les textes d’application du présent Code, constitue la matérialisation de l’autorisation d’orpaillage.

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L’activité d’orpaillage est valable sur tous les couloirs d’orpaillage situés à l’intérieur de la circonscription de la Commune qui l’a délivrée Art.69 – L’orpailleur s’acquitte d’un droit, au profit de la Commune concernée, pour l’octroi de l’autorisation d’orpaillage et l’obtention de la carte d’orpailleur Le montant dudit droit est fixé par voie réglementaire. Les bénéficiaires d’autorisation d’orpaillage sont tenus au respect des obligations environnementales fixées par les autorités de la Commune de délivrance conformément aux dispositions réglementaires. Art.70 – Les autorisations d’orpaillage sont enregistrées sur un registre spécial tenu à jour par chaque Commune qui les délivre. L’autorité chargée de l’octroi de l’autorisation d’orpaillage adresse, chaque trimestre, une liste des orpailleurs en activité dans sa circonscription au bureau local de l’Agence de l’or ou, à défaut, au bureau du Cadastre Minier. Le cas échéant, ce dernier transmet ladite liste au bureau central de l’Agence de l’or. Art.71 – L’autorisation d’orpaillage est valable pour une durée de douze (12) mois. Elle est renouvelable une ou plusieurs fois pour la même durée, sous réserve du paiement du droit y afférent. Art.72 – L’autorisation d’orpaillage ne constitue pas un permis minier. Elle est personnelle et ne peut être mutée ni amodiée sous quelque forme que ce soit. L’autorisation d’orpaillage est subordonnée à l’accord du titulaire de permis minier. Elle n’ouvre droit à aucune indemnisation en cas d’éviction de l’orpailleur si l’accord du titulaire de permis minier n’est pas acquis. L’orpailleur a l’obligation d’exercer effectivement et personnellement l’activité d’orpaillage. Art.73 – La procédure d’octroi et de délivrance des autorisations d’orpaillage est fixée par voie réglementaire. Cette procédure doit permettre la mise en œuvre du suivi administratif de l’activité et doit aboutir à rendre possible le contrôle de proximité nécessaire. Art.74 – Tout orpailleur ou groupement d’orpailleurs régulièrement constitué peut accéder à un permis minier si le périmètre est libre de tout droit, à condition de se soumettre aux procédures et aux obligations y afférentes prévues par le présent Code.

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DE LA COLLECTE DES PRODUITS DE L’ORPAILLAGE Art.75 – Les collecteurs agrées sont autorisés à acheter l’or auprès des orpailleurs ou des groupements d’orpailleurs. Art.76 – Le collecteur agréé est une personne physique munie d’une carte de collecteur délivrée par la Commune. La carte de collecteur, dont le modèle est défini par voie réglementaire, est accordée individuellement aux personnes physiques de nationalité Malagasy ou étrangère résidant à Madagascar et titulaires des cartes professionnelles ou de cartes d’affiliation à un comptoir de l’or agrée en cours de validité. Toutefois, la personne désirant obtenir la carte de collecteur, devra au préalable se faire inscrire au bureau local de l’Agence de l’Or ou, à défaut, à la Direction interrégionale chargée des Mines concernée, qui lui en délivre une attestation. Le cas échéant, Direction interrégionale chargée des Mines communique au bureau central de l’Agence de l’Or les renseignements sur la personne qui s’est fait inscrire. La carte de collecteur, dont la durée de validité de un (1) an coïncide avec l’année civile, est valable à l’intérieure de la Commune de délivrance. Elle est renouvelable une ou plusieurs fois pour la même durée, sans nouvelle instruction et moyennant paiement du même droit payé lors de l’octroi initial auprès de la Commune concernée dans les délais fixés dans le décret d’application du présent Code, et sous réserve de l’acquittement des impôts et taxes professionnelles y afférentes auprès des services fiscaux compétents. Art.77 – L’octroi de la carte de collecteur est conditionné par le paiement d’un droit défini par voie réglementaire. Le produit du droit prévu à l’alinéa précédent est réparti entre la Région et la Commune concernée ainsi que l’Agence de l’Or Art.78 – La demande d’octroi de carte de collecteur d’or est déposée auprès du bureau de la Commune concernée qui dresse un registre spécial tenu à jour et dont communication périodique doit être fait à l’autorité compétente de la Région et l’Agence de l’Or. La périodicité de cette communication des changements inscrits dans le registre spécial sera fixée par voie réglementaire. Art.79 – Les collecteurs agrées sont enregistrés sur un registre spécial tenu à jour par chaque Commune qui en dresse un état.

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Art.80 – La carte de collecteur est rigoureusement personnelle. Elle peut être ni cédée ni mutée ni amodiée sous quelque forme que ce soit. Elle ne peut servir qu’à ceux qui exercent effectivement l’activité de collecte. Art.81 – Une personne physique peut se faire délivrer une ou plusieurs cartes de collecteurs valables pour d’autres Communes, dans les conditions définies au présent chapitre. Art.82 – Les collecteurs adressent à l’Agence de l’Or un rapport semestriel d’activités, dont le contenu est précisé par voie réglementaire. En outre, les collecteurs sont redevables de la redevance minière sur les quantités d’or collectées. Art.83 – Les comptoirs de l’or agrées, qui sont des personnes morales privées de droit malagasy spécialisées dans le commerce de l’or, peuvent acheter l’or auprès des orpailleurs, des collecteurs et des titulaires de permis minier sur toute de l’étendue du territoire national. Les critères requis pour l’octroi de cet agrément du comptoir, sont précisés dans le décret d’application du présent Code. Art.84 – Après la collecte, la circulation et le commerce des produits de l’orpaillage suivent les règles du droit commun des produits des mines. DE LA SURVEILLANCE ADMINISTRATIVE DE L’ORPAILLAGE Art.85 – La Commune qui délivre des autorisations d’orpaillage, veille à faire respecter par les orpailleurs concernés, les mesures de sécurité, d’hygiène et de protection de l’environnement qui sont définies par voie réglementaire. Art.86 – L’Agence de l’Or, qui est un organisme institué par décret, est chargée de fournir l’assistance technique ainsi que la formation, aux orpailleurs et aux Collectivités Territoriales Décentralisées, en matière de recherche et d’exploitation de l’or alluvionnaire et éluvionnaire, en matière de mesures de sécurité et d’hygiène dans les mines, en matière de protection environnementale ainsi que sur les procédures à suivre en vue de l’obtention des permis ou autorisations miniers. L’Agence de l’Or est habilitée à effectuer toute opération visant à la collecte des informations nécessaires pour une maîtrise de l’activité aurifère. Art.87 – A la demande du Directeur de l’Agence de l’Or et après avis des autorités des Collectivités Territoriales Décentralisées concernées, le Ministre chargé des Mines peut classer en réserve temporaire un ou plusieurs carrés.

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‹ Cadre réglementaire

Le non-respect des règles provoquent des impacts positives ou négatives soient indirectes ou directs sur l’environnement. En effet, chaque personne est obligée de respecter les lois puisqu’ils sont sous menace des sanctions. Or parfois, la commune n’arrive pas à vérifier mensuellement et annuellement la quantité produite et le nombre des exploitants qui ne se présentent pas pour établir les différentes formalités. En outre, chaque commune doit établir des arrêtés communaux régissant les règles d’exploitation minière dans sa circonscription afin d’analyser et en même temps d’évaluer la quantité de substances minérales produites ainsi que connaître les données statistiques des exploitants.

ARRETE INTERMINISTERIEL « MINES- ENVIRONNEMENT »

Cet arrêté n°12 032/2000 portant sur la réglementation du secteur minier en matière de protection de l’environnement définit les rôles respectifs des différentes entités au sein du Ministère ainsi que les obligations environnementales des opérateurs miniers sur la protection de l’Environnement. Cet arrêté en son article 30 mentionne que tout permis minier de type E est soumis à l’élaboration et évaluation d’un Etude d’Impact Environnemental (EIE).

ARRETE INTERMINISTERIEL N°4355/97 PORTANT DEFINITION ET DELIMITATION DES ZONES SENSIBLES

La notion « zones sensibles » est intégrée dans le décret MECIE en vue de prévoir l’obligation de réalisation d’une EIE pour toute implantation ou modification d’aménagement, ouvrages et travaux situés dans les zones sensibles. Par cet arrêté, est dite sensible une zone constituée par un ou plusieurs éléments de nature biologique, écologique, climatique, physico-chimique, culturelle et socio-économique caractérisé par une valeur spécifique et une certaine fragilité vis-à-vis des activités humaines et des phénomènes naturels susceptibles de modifier les dits éléments et/ou de dégrader voire détruire la dite zone.

CHARTE DE L’ENVIRONNEMENT MALAGASY

La loi n°90-003 du 21 décembre 1990 modifiée en 1997 est un document fondamental pour la préservation de l’environnement . Cette loi définit la philosophie et les objectifs d’une

97 politique nationale de l’environnement (PNE) et de sa mise en œuvre: le plan d’action environnemental (PAE).

Elle explicite la définition de l’environnement comme étant l’ensemble des milieux qu’ils soient naturels ou artificiels tels que les milieux humains, physiques et biologiques.

L’objectif de cette loi est la préservation et le rétablissement d’un équilibre durable et harmonieux entre les besoins de développement de l'Homme et les ressources écologiques.

D’autre part la même loi dégage :

- Les dispositions régissant tout projet d’investissement susceptible de nuire à l’environnement et préciser que toute activité d’envergure doit faire l’objet d’une Etude impact sur l’environnement et devrait avoir l’avis favorable des autorités compétentes avant de commencer les travaux ;

- le principe de gestion de l’environnement ;

- Que l’action environnementale ne doit pas se réduire à la sauvegarde des ressources naturelles, des espèces rares ou des sites; elle est inséparable des actions pour un développement économique et social durable

La loi n°97-012 du 06 juin 1997, dans son Art 4 : la protection et le respect de l’environnement sont d’intérêt général. Il est du devoir de chacun de veiller à la sauvegarde du cadre dans lequel il vit […].

De plus, la Charte (CEM) la mission fondamentale de leur politique est ainsi énoncée : Réconcilier la population avec son environnement en vue d’un développement durable.

ORDONNANCE N° 82-029 du 6 Novembre 1982 relative à la sauvegarde, la protection et la conservation du patrimoine national

CHAPITRE PREMIER

Article premier.- Le patrimoine national auquel peut s'appliquer les mesures prises dans la présente ordonnance comprend le patrimoine naturel et le patrimoine culturel qui se répartissent en biens immeubles et biens meubles

Art. 2. - Tout citoyen de la République Démocratique de Madagascar est tenu de veiller à la présentation des biens du patrimoine national.

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Art. 3. - Le ministère chargé de la Protection du Patrimoine national, prend les mesures générales propres à assurer la conservation et la protection des biens, objets de la présente ordonnance en collaboration avec les différents ministères concernés et les Collectivités décentralisées.

Art. 4. - En vue d'assurer la sauvegarde, la protection et la conservation totale ou partielle du patrimoine national, l'Etat peut ordonner l'inscription sur l'inventaire national des biens de l'article premier, lorsqu'ils présentent un intérêt préhistorique, protohistorique, ethnologique, et d'une manière générale, scientifique et technique, littéraire, artistique, religieux, esthétique, écologique … ou présentant une valeur culturelle quelconque, sur proposition du ministère chargé de la Protection du Patrimoine national.

L'inscription est l'acte par lequel l'état reconnaît à certains biens une valeur particulière.

Art. 5. - Tout détenteur d'un bien défini par le présent texte est tenu de le déclarer auprès du ministère chargé de la Protection du Patrimoine national en vue de son recensement et de son inscription éventuelle.

Art. 6. - Le ministère chargé de la Protection du Patrimoine national assure la tenue du registre de l'inventaire des biens inscrits. Cet inventaire peut être consulté audit ministère. […]

CHAPITRE IV DE L'EXPORTATION DU PATRIMOINE NATIONAL

Art. 25. - L'exportation d'un bien classé ou d'un bien inscrit objet de la présente ordonnance est interdite.

Art. 26. - L'exportation de tout bien de l'article premier qui n'est pas inscrit est soumise à certaines conditions précisées par le décret d'application du présent texte.

Art. 27. - Le ministère chargé de la Protection du Patrimoine national peut autoriser l'exportation temporaire des biens faisant l'objet de la présente ordonnance pour manifestations culturelles ou scientifiques selon les conditions qui seront fixées à chaque cas, après avis conforme de la Commission nationale de contrôle de sortie des biens du patrimoine national.

Art. 28. - Aucun dépôt de bien faisant l'objet de la présente ordonnance dans les musées, dans les bibliothèques ou dans les centres culturels étrangers ne peut être fait sans

99 autorisation préalable du ministère chargé de la Protection du Patrimoine national après avis de la Commission nationale de contrôle de sortie des biens du patrimoine national.

Art. 29. - Les biens faisant l'objet de la présente ordonnance non munis de visa de sortie sont confisqués et deviennent propriétés de l'Etat. Ils sont pris en charge par le ministère chargé de la Protection du Patrimoine national qui statue sur leur destination.

Art. 30. - L'introduction de biens meubles objets de la présente ordonnance doit faire l'objet d'une déclaration à la douane.

DECRET MECIE

DECRET N°2004-167 modifiant certaines dispositions du décret n° 99-954 du 15 décembre 1999 relatif à la mise en compatibilité des investissements avec l’environnement.

Ce décret dispose que tout projet de carrière ou Mines est soumis à l’obtention d’une autorisation Environnementale émanant de l’autorité compétente avant de commencer toute activité sur et sous le sol (comme extraction de la carrière ou de mines). Selon l’article 3 de décret MECIE, cet article exprime que tous les projets publics ou privés doivent faire l’objet d’une étude impact au fur et à mesure l’activité soit susceptible de porter ou non des effets sur l’environnement. Ces études d'impact prennent la forme soit d'une étude d’impact environnemental (EIE), soit d’un Programme d’Engagement Environnemental (PREE), selon les projets.

Dans tous les cas, il est tenu compte de la nature technique, de l’ampleur desdits projets ainsi que la sensibilité du milieu d’implantation. L’ONE est le seul habilité à établir ou à valider un "screening" sur la base du descriptif succinct du projet et de son milieu d’implantation.

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CADRE INSTITUTIONNEL A LA CARRIERE

‹ Cadre institutionnel concerné de cette étude ∑ Ministère chargée de MPMP

Le Ministre auprès de la Présidence charge des Mines et du Pétrole (MPMP) a pour principale mission la conception et la mise en œuvre de la politique générale de l’Etat en matière de Mines et de Pétrole et consiste généralement à:

- L'identification et la valorisation du Capital Naturel Minier et Pétrolier; - La promotion des industries extractives ; -La gestion rationnelle et équitable (interrégional, intergénérationnelle, intersectorielle) des ressources minières et pétrolières ainsi que des revenus ; - La bonne gouvernance du secteur. La stratégie de gestion des ressources dans l’objectif d'un développement durable. Il est aussi responsable des inspections et suivi de norme environnementale, comme le cas l’exploitation des Mines et de l’extraction de la carrière artisanale. ∑ Office nationale pour l’environnent(ONE) : Il est un organe de coordination opérationnelle de la mise en œuvre des programmes environnementaux nationaux, placé sous la tutelle du Ministère de l’Environnement et dont les attributions sont définies par le Décret N°95-607 du 10 septembre 1995 portant refonte du Décret N°95-312 du 25 avril1995 portant création et organisation de l’Office Nationale pour l’Environnement art. 2 du Décret de MECIE; ∑ Commune : La commune charge toujours les activités des carrières et qui délivre l’autorisation d’extraction (selon Article 14 dans le code minier et la loi n°2005-021 du 17 octobre 2005). Mais elle a transmis les dossiers à la voie hiérarchie supérieur. Elle donne encore un avis et transmis à la hiérarchie supérieure. Les exploitants paient des ristournes à la commune selon l’arrêté communal. ∑ Région : Les exploitants doivent poser la demande prévisionnelle des SED à la région (bureau provinciale de la défense) ayant pour but d’obtenir l’autorisation de l’achat et ses utilisations. ∑ Districts : Il est le responsable des permis d’extraction temporaires des carrières dans le terrain privé ou domanial.

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∑ Domaines : Les exploitants des terrains domaniaux doivent passer au domaine pour payer des redevances.

LEGISLATION DES SUBSTANCE EXPLOSIF ET DETONANTE (SED)

Ordonnance n°72-048 du 18 décembre 1972 portant réglementation des SED

Cette Ordonnance N°72-048 rentre en vigueur depuis le 18 Décembre 1972. Les activités sur les SED régies par cette loi sont: la fabrication, l’encartouchage, l’importation, l’exportation, la cession à titre onéreux ou gratuit, l’acquisition, la conservation, le transport, l’emploi et la destruction. Cette ordonnance s’applique surtout dans les mines, les carrières, les travaux publics, les travaux de recherches pétrolières, le génie agricole; le génie civil et l’industrie. L’utilisation des SED est dangereuse pour l’environnement, c’est la raison pour laquelle leur emploi doit suivre des réglementations légales y afférentes.

Note interministérielle

Note Interministérielle Mines, Environnement et Forêts en date du 03 novembre 2013 portant réglementation des opérations de carrière en matière environnementale à titre provisoire.

Mise à la disposition des exploitants de carrière d’un plan de mesures de protection environnementale pour être rempli à leur soin et déposé ensuite auprès de la Direction Interrégionale chargée des Mines en vue de l’obtention d’une autorisation environnementale

Les procédures d’autorisation à suivre pour cette activité

Au cours de cette procédure, les exploitants doivent avoir des autorisations dans toutes leurs activités à la carrière. En plus, ces carrières sont parmi de celles qui ont obtenu des autorisations spéciales.

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Alors, ces autorisations sont divisées en trois grandes catégories telles que:

Autorisation d’extraction des carrières La procédure d’autorisation d’extraction des carrières est résumée comme suit :

Les exploitants

Demandes des permis d’extraction FOKO CADRE

INSTITUTIONN Avis

COMMUNE

Avis+ Paiement ristourne

Quittance District Domaine

Tr. Domanial

T. Privé et domanial avis de paiement de droit Avis de paiement de redevance des carrières

Délivrance des permis

d’extraction

Procédure d’autorisation de l’extraction de la carrière

Source : MPMP, 2015

D’après ce schéma, l’exploitant doit passer d’abord auprès du Fokontany pour avoir un avis. Ils passent ensuite munis de cet avis devant la Commune pour payer la ristourne et la Commune délivre un autre avis et laquelle les envoie devant le District pour payer droit de carrière.

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A ce niveau, il y a deux cas de figure se présente : si le terrain à exploiter est un terrain domanial, le District les envoie auprès des domaines pour payer de redevance et ils reviennent de nouveau devant le District avec une quittance attestant le payement de redevance et le District délivre enfin un permis d’extraction ; si le terrain à exploiter est une propriété privée immatriculée ou cadastrée, seul le droit de carrière qu’ils vont payer auprès du District et ils obtiennent à cet effet un permis d’extraction.

Autorisation d’achat et utilisation des substances explosifs et détonante (SED)

Elles sont délivrées par district et DAGOIE (direction administrative de gestion des opérations sur les industries extractive) au Ministère chargé de Mines Ampandrianomby.

Cette autorisation joue un rôle très important au cours de l’utilisation des SED

Les exploitants

Demande de permis d’achat et d’utilisation des SED Avec Avis de fokontany Commune, District et Domaine

Délivrance d’autorisation d’achat des SED Demande de prévision des SED à la région (Bureau provincial de la défense) SISO

Autorisation

- Délivrance d’autorisation d’explosion à la carrière

Etape d’autorisation d’achat et utilisation de SED

Source : MPMP, Ampandrianomby, 2015

Si les exploitants comptent utiliser des Substances explosifs et détonante, ils doivent les informer dans leur demande d’extraction suivant l’acheminement de la demande susdite.

Mais la seule différence, ils doivent faire de demande de prévision des SED utilisés dans une année au Bureau Provincial de la défense (à la région), avant qu’ils vont acheter les

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SED à la compagnie MADECASSE et CRAC et lequel leur délivre de quittance de prévision et d’achat des SED. Muni de cette quittance, ils se présentent devant Service d’inspection et Suivi des Opération (SISO) pour avoir l’autorisation d’utilisation des SED. Et les personnels de SISO font une descente sur terrain pour assister un premier essai de tir.

Autorisation environnementale sur l’extraction des carrières

L’autorisation environnementale sert des fonctions importantes avant d’entamer l’activité à la carrière.

TRI OU SCREENING PREE EIE

Direction interrégionale des Mines

Dépôt demande d’autorisation Environnementale et plan de mesure de protection environnementale dument rempli par l’exploitant auprès de direction Mines

Cellule environnementale

Evaluation Si non Refus environnementale et Evaluation descente sur site Si oui ou terrain Délivrance des permis Environnementale

Procédure d’autorisation environnementale

Source : MPMP Ampandrianomby, 2015

L’autorisation environnementale est délivrée d’après le Screening à l’ONE qui exige l’étude environnementale sur les promoteurs. Ils ont deux cas possible soit Programme

105 d’Engagement Environnemental (PREE) ; soit Etude Impact Environnemental (EIE), selon le cas.

Dans ce cas, l’ONE impose PREE sur des carrières. Donc, les exploitants doivent passer à l’ONE pour bien connaitre le type d’étude environnementale qu’il faut faire.

Si l’ONE lui impose le programme d’engagement environnemental, il passe directement au Ministère chargée des Mines auprès de la cellule environnementale.

Programme d’engagement environnemental (PREE)

Selon les informations données dans la fiche « screening », par l'Office Nationale pour l’environnement (ONE), cet investissement est soumis à l'approbation d'un Programme d'Engagement Environnemental (PREE).

Il s'agit ici, donc, d'un sous-projet contribuant à l'obtention de matériaux de construction de façon artisanale.

Les exploitants doivent remplir d’un plan de mesure de protection environnementale pour les activités d’extraction des carrières. Le ministère chargé de mines par le service et suivi de norme environnementale délivre une autorisation environnementale.

DECRET N° 83-116 Fixant les modalités d'application de l'ordonnance n° 82-029 du 6 novembre 1982 sur la sauvegarde, la protection et la conservation du patrimoine national.

CHAPITRE PREMIER DISPOSITIONS COMMUNES

Art. 2. - L'inscription, le classement, le contrôle des fouilles et des recherches, le contrôle d'exportation des biens du patrimoine national sont assurés par des commissions nationale et régionales.

Art. 4. - En vue d'assurer la sauvegarde, la protection et la conservation totale ou partielle du patrimoine national, l'Etat peut ordonner l'inscription sur l'inventaire national des biens de l'article premier, lorsqu'ils présentent un intérêt préhistorique, protohistorique, ethnologique, et d'une manière générale, scientifique et technique, littéraire, artistique, religieux, esthétique, écologique … ou présentant une valeur culturelle quelconque, sur proposition du ministère chargé de la Protection du Patrimoine national.

L'inscription est l'acte par lequel l'état reconnaît à certains biens une valeur particulière. […]

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Art. 9. - Le ministère chargé de la Protection du Patrimoine national peut, par arrêté motivé, après avis conforme de la commission de classement, faire exécuter d'office des travaux de réparation ou d'entretien indispensables à la conservation d'un bien inscrit.

En cas d'urgence, l'avis de la commission n'est pas requis. Le propriétaire d'un bien inscrit ne peut s'opposer aux travaux conservatoires entrepris aux frais de l'état.

Art. 14. - L'Etat peut ordonner le "classement" d'un bien inscrit.

Le classement est l'acte par lequel l'Etat reconnaît à un bien du patrimoine national une valeur nationale indéniable.

Art. 25. - L'exportation d'un bien classé ou d'un bien inscrit objet de la présente ordonnance est interdite.

CODE DE CONDUITE POUR LES OPERATIONS MINIERES EN VERTU D’UN PERMIS PREs

Le code de conduite pour les opérations minières en vertu d’un permis PRE établit les normes environnementales que les titulaires de permis PRE s’engagent à respecter conformément au titre IV Chapitre II, Section III du présent arrêté sur la réglementation du secteur minier en matière de protection de l’environnement. Ce code de conduite s’applique à tous les titulaires de permis PRE . Il est incorporé par référence dans les plans d’engagement environnementaux pour les opérations en vertu d’un permis PRE doit signer la copie du code de conduite et la joindre au formulaire du PEE-PRE complété.

Le titulaire du Permis PRE s’engage à coopérer avec les propriétaires et les Autorités locales.

Le titulaire du Permis PRE s’engage à conserver les aménagements apportés par les propriétaires ou les Autorités locales sur la surface du périmètre.

Le titulaire du Permis PRE accepte de se conformer aux réglementations municipales et aux législations applicables, ainsi qu’aux mesures coutumières locales du lieu d’implantation de son projet.

Le titulaire du Permis PRE s’engage à atténuer l’impact négatif de ses activités sur la faune et la flore.

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Le titulaire du Permis PRE s’engage à rejoindre le périmètre par des routes dont l’impact négatif sur l’environnement est réduit.

Le titulaire du Permis PRE accepte de ne pas défricher par incendie. Le défrichement et aménagement du périmètre doit être réalisé de façon à ce que les racines des plantes ou arbustes soient conservées plutôt que déterrées ou coupées et que les branches ou plantes soient écartées que taillées.

Le titulaire du Permis PRE s’engage à ne pas couper d’arbres qui ne se trouvent pas directement sur le site d’extraction et à les contourner s’ils présentent un obstacle.

Le titulaire du Permis PRE accepte de rassembler en tas, à une distance minimale de dix mètres de l’endroit ou il creuse, le sol et l’humus extraits et de le recouvrir d’une bâche en plastique afin qu’il soit à l’abri du vent et de la pluie.

Le titulaire du Permis PRE s’engage à réhabiliter chaque portion du périmètre dans laquelle il a cessé ses activités de recherche et d’exploitation. Le titulaire du Permis PRE doit réaliser les mesures suivantes dans une zone considérée dès qu’il cesse d’y travailler et non pas lorsque l’ensemble de ses activités minières sont terminées :

-Restaurer les contours du relief du paysage afin d’éviter les accidents de ce relief, minimiser l’érosion et favoriser la régénération de la végétation et de la faune locale.

-Aérer la terre aux endroits où elle est trop compacte.

-Remettre l’humus sur la surface des sites ou les opérations ont été achevées.

-Prendre les mesures nécessaires pour favoriser la génération rapide des espèces végétales locales.

Si le titulaire du Permis PRE découvre des vestiges préhistoriques ou historiques, il s’engage à suspendre les opérations minières dans les zones de découverte et en aviser au plus vite l’Autorité compétente.

Le titulaire du Permis PRE s’engage à maintenir le campement en ordre et à enlever toutes les structures et infrastructures installées par lui lorsque celui-ci est abandonné.

Le titulaire du Permis PRE s’engage à ensevelir les ordures produites lors de ses opérations à une profondeur de 1,5 à 2 mètres, tout en veillant à ce que l’ensevelissement ne touche

108 pas aux eaux souterraines. L’ensevelissement ne doit pas se faire à une distance moins de 100 mètres des cours d’eau.

Le titulaire du Permis PRE s’engage à ne pas construire de structures permanentes.

Le titulaire du Permis PRE accepte de réaliser les opérations minières bruyantes seulement pendant la journée afin de ne pas gêner les habitants des localités voisines.

Le titulaire du Permis PRE s’engage à ne pas creuser de tunnels et ne pas réaliser d’excavations de plus de 20 mètres de profondeur. Le titulaire du Permis PRE accepte de maintenir un degré d’inclinaison de 15% et de laisser les bancs horizontaux d’au moins un mètre de largeur tous les deux mètres de profondeur.

Le titulaire du Permis PRE s’engage à limiter les traversées de cours d’eau.

Le titulaire du Permis PRE s’engage à éviter la pollution des ressources en eau utilisées aux fins agricoles, d’abreuvage du cheptel ou d’alimentation.

Le titulaire du Permis PRE s’engage à ne pas laver des pierres ou des métaux précieux dans les cours d’eau à moins de 500 mètres en amont de tout point de captage ou d’emploi habituel de l’eau de cette source par les populations humaine et animale locales.

Le titulaire du Permis PRE s’engage à ne pas faire des excavations et ne pas laver des pierres ou des métaux précieux à une distance moins de 20 mètres de toute source d’eau.

Le titulaire du Permis PRE s’engage à respecter la réglementation de l’emploi du mercure dans ses opérations, le cas échéant.

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A propos de l’impétrant

Noms et Prénoms : RASAMOELINA Mellis Aline

Adresse : Porte 293B/2 C.U Ankatso I Antananarivo

Téléphone : 032 50 229 71/ 034 37 293 84

E-mail : [email protected]

Parcours : « Science du Patrimoine »

A propos du mémoire

Titre : L’EXPLOITATION DE L’OR ET SES IMPACTS DANS LA

COMMUNE AMBOAVORY AMPARAFARAVOLA

Nombre de page : 108

Nombre de tableaux : 07

Nombre des photos : 06

Nombre des schémas : 03

Encadreur : RANDRIAMANALINA Daniel Jules, Maître de Conférences

Courant : « Dynamisme »