Mémoire De Maîtrise La Dynamique Du Pouvoir
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UNIVERSITÉ D’ANTANANARIVO FACULTÉ DE DROIT, D’ÉCONOMIE, DE GESTION ET DE SOCIOLOGIE DÉPARTEMENT DE SOCIOLOGIE MÉMOIRE DE MAÎTRISE LA DYNAMIQUE DU POUVOIR POLITIQUE À MADAGASCAR, DE L’INDÉPENDANCE À 1975 : CAS DE LA VILLE D’ANTANANARIVO Présenté par : PRUVOT Victorien Odilon Membres du Jury: - Président : M RAMANDIMBIARISON Jean-Claude, Professeur - Juge : Dr ANDRIAMAMPANDRY Todisoa - Rapporteur : Mme RAMANDIMBIARISON Noëline, Professeur. Date de soutenance : 04 Mai 2010 Année Universitaire : 2009-2010 LA DYNAMIQUE DU POUVOIR POLITIQUE À MADAGASCAR, DE L’INDÉPENDANCE À 1975 : CAS DE LA VILLE D’ANTANANARIVO REMERCIEMENTS Avant toute chose, je remercie Dieu qui m’a prêté vie. Et au terme de la réalisation de ce mémoire, j’adresse mes sincères remerciements : • à toutes les personnes qui m’ont aidé, de près ou de loin, dans la réalisation effective de ce travail. • au Professeur RAMANDIMBIARISON Jean-Claude, d’avoir bien voulu présider cette soutenance, malgré ses lourdes responsabilités. • au Professeur RAMANDIMBIARISON Noëline, ma Directrice de mémoire pour les suggestions et les conseils qu’elle m’a prodigués. • au Docteur ANDRIAMAMPANDRY Todisoa qui a accepté de faire partie des membres de Jury de ce mémoire, malgré ses nombreuses tâches. • au Chef du département et tous les Enseignants du département de sociologie, toutes les personnes enquêtées, et mes parents, mes frères et sœurs qui m’ont encouragé durant la réalisation de ce mémoire. SOMMAIRE REMERCIEMENTS INTRODUCTION GÉNÉRALE PREMIÈRE PARTIE : LES ÉVÉNEMENTS SOCIO-POLITIQUES MALGACHES (1946-1975) Chapitre 1 : Le PA.DES.M Chapitre 2 : Le passage au crible de la Première République Chapitre 3 : Le régime transitoire DEUXIÈME PARTIE : RÉSULTATS DES ENQUÊTES ET INTERPRÉTATION Chapitre 1 : Résultats des enquêtes Chapitre 2 : Interprétation TROISIÈME PARTIE : ANALYSE ET PERSPECTIVES D’AVENIR Chapitre 1 : Le bilan de la dynamique socio-politique malgache Chapitre 2 : Les solutions proposées pour remédier aux « maux politiques » malgaches. CONCLUSION GÉNÉRALE BIBLIOGRAPHIE TABLE DES MATIÈRES LISTE DES ACRONYMES LISTE DES PHOTOS LISTE DES TABLEAUX ANNEXE RÉSUMÉ 1 INTRODUCTION GÉNÉRALE Madagascar célébrera le 26 juin 2010 son demi-siècle d’ « indépendance factice et fictive ». Cependant, en 1960, après 64 ans de colonisation française, cette indépendance s’ouvrait sous des auspices promoteurs : un pays vaste, potentiellement riche, une population accueillante et habile, une élite intellectuelle parmi les plus fournies et les plus brillantes de l’Afrique [S. Urfer, 2006]. De plus, la Grande Ile a toujours participé aux moments forts et au façonnage du nouvel ordre international né des grandes secousses historiques : la fin des empires coloniaux, l’émergence du Tiers Monde, la montée du socialisme révolutionnaire hier, la démocratisation et la libéralisation aujourd’hui [J. Ravaloson, 1994]. Toutefois, actuellement, la pauvreté s’enracine profondément. Madagascar figure parmi les pays pauvres très endettés (P.P.T.E). La majorité des Malgaches devient des « clochards culturels », c’est-à-dire ceux qui sont dépossédés de la connaissance de leur propre réalité [M. Poncelet, 1994]. Depuis cinquante ans, les Malgaches ont changé d’hommes, de structures politiques, de régimes, avec des dirigeants de formation et de génération diverse. Le résultat a été le même : « la faillite programmée de Madagascar » [S. Zafimahova, 1999] dans l’optique d’une « protonation », ce qui signifie une sociabilité rudimentaire, limitée dans sa construction, asservie aux seuls besoins de ceux qui l’organisent de l’extérieur [J. Ziégler, 1980] et d’une « greffe démocratique ». En effet, la Grande Ile a connu quatre grandes crises politiques majeures qui ont, à chaque fois, abouti à la chute du régime en place. Pour le sociologue, le passé n’équivaut jamais à « perception dépassée » [J. Ziégler, 1971], et ces crises politiques ne se réduisent pas à des bulles d’irrationalité et d’absurdité. Le sociologue rêve toujours de cette « situation sauvage » où les rapports sociaux se présentent à l’état nu [A. Touraine, 1974] et où l’évidente fausse positivité de l’ordre et de son discours atteint son point culminant. Comme dans la plupart des pays du Tiers monde en général, et africains en particulier, l’alternance politique s’est toujours faite dans le sang1. Le pouvoir, comme disait l’ancien président gabonais Omar Bongo Ondimba, ça se prend et ça ne se rend 1 Avec quelques exceptions comme à Madagascar en 1997. 2 pas2 ; « on n’organise pas les élections pour les perdants »3 dixit l’ancien président congolais Pascal Lissouba et « seul Dieu peut me retirer le pouvoir ! » assène le vieux président zimbabwéen Robert Mugabe. D’où l’ambigüité, selon l’ethnologue et sociologue français Georges Balandier, est « un attribut fondamental du pouvoir ». Il est « en même temps accepté (en tant que garant de l’ordre et de la sécurité), révéré (en raison de ses implications sacrées) et contesté (puisqu’il justifie et entretient l’inégalité » [G. Balandier, 1978]. Notre thème de mémoire s’intitule « La dynamique du pouvoir politique à Madagascar, de l’indépendance jusqu’à 1975 : cas de la ville d’Antananarivo». Nous avons choisi ce thème car nous voulons avoir des précisions pour mieux comprendre ces trois phases essentielles du pouvoir politique : sa naissance (comment le pouvoir naît-il ?), sa mise en œuvre (comment conserver ce pouvoir ?, comment un régime se maintient-il ?, est-ce que l’État n’assure-t-il jamais l’unité de sa pratique et de son discours ?) et sa perte (comment un régime est-il renversé ?, après la manifestation populaire ou selon la loi constitutionnelle et/ou la mainmise de l’ancien pré carré ou autres grandes puissances ?). Notre choix sur la ville d’Antananarivo s’explique par le fait qu’elle est d’abord la capitale de Madagascar, le centre administratif et politique de la Grande Ile, c’est-à-dire le siège des ministères et des partis politiques. Ensuite, la capitale connaît aussi l’exode rural, la gentrification 4; elle est en mouvement continu et se compose in fine de multiples processus d’interaction. Le problème sociologique est toujours de comprendre ce qui se passe en termes d’interaction sociale [C. Javeau, 1997]. Enfin, Antananarivo détient l’une des sources du pouvoir : l’information5. On y a recensé plusieurs sources d’information (huit chaînes télévisées ; plusieurs stations de radio ; des sièges de journaux et de magazines et des cybercafés dans tous les quartiers). L’objet de notre recherche est la constatation que l’idée même du pouvoir légitime est une contradiction dans les termes parce que le pouvoir est arbitraire et 2 Jeune Afrique, n°2553, décembre 2009, p.06. 3 Dossier Alternatives Sud, vol. VI, 1999, p.72. 4 La gentrification est une arrivée croissante, dans certains quartiers populaires des centres villes, de membres des catégories sociales moyennes. Ce mouvement de population a été dénommé sous la plume de R.Glass par le néologisme gentifrication. 5 Le futurologue américain Alvin Toffler a indiqué qu’il y a trois sources du pouvoir : la première est militaire, la deuxième est la richesse et la troisième qui est la plus sophistiquée est l’information. 3 que tout discours sur le pouvoir a pour souci fondamental de rendre cet arbitraire invisible et imperceptible. Nos objectifs sont la découverte d’une logique de système de relations entre ces trois phases essentielles du pouvoir politique, de la main basse de l’ancien pré carré sur la Grande Ile. Pour analyser le phénomène du pouvoir politique dans notre pays, nous posons la question suivante : « quel est celui ou quels sont ceux dont l’influence est prépondérante sur les décisions et l’avenir de Madagascar ? ». Pour élucider cette question, nous retenons comme hypothèses provisoires : - le socle de la démocratie malgache est faussé dès le départ ; - et la « communauté internationale » pèse d’un poids lourd sur l’échiquier politique malgache. Notre recherche privilégie « l’interactionnisme symbolique » d’E. Goffman (toute action sociale s’apparente à une représentation sur une scène), « l’analyse stratégique » de M. Crozier et d’E. Friedberg (le pouvoir est une relation négociée et évolutive) et « le constructivisme » en considérant la réalité sociale comme un processus en construction permanente. C’est à travers ces cadres théoriques que nous portons un certain regard sur les pratiques sociales, en général, et le pouvoir politique à Madagascar, en particulier. Pour mieux aborder notre recherche, la méthodologie d’enquête se présente en plusieurs étapes. Les étapes de la recherche * La documentation Le travail d’enquêtes, de confrontation aux archives est justement une pratique obligée dans l’apprentissage du métier de sociologue [M. Lallement, 1993]. La documentation a donc un rôle très important car elle complète ou rectifie nos hypothèses provisoires. Ensuite, dans la documentation, nous cherchons des théories pour encadrer la problématique. Enfin, nous avons consulté des documents écrits, des ouvrages d’ordre général et des ouvrages spécialisés afférant à notre recherche. Les revues et les journaux nous ont aidé à nous remettre à jour aux moments forts en événements politiques de la Grande Ile. 4 * Le pré-test ou la pré-enquête Cette rubrique consiste à soumettre à un nombre restreint (quinze) de personnes susceptibles de répondre (dans le cadre de nos enquêtes) au questionnaire. Notre but est d’identifier les points faibles du questionnaire comme la mauvaise formulation, l’insuffisance de nos informations recueillies. Les quinze personnes que nous avons interrogées sont les politiciens, les analystes politiques, les simples citoyens et le groupe de pression. L’enquête * L’échantillonnage Nous avons utilisé les échantillons non probabilistes : - les échantillons « accidentels » pour les simples citoyens. Nous interrogeons les cinquante cinq personnes que nous rencontrons. Nous employons cette technique d’échantillonnage car nous n’avons pas de base de sondage et la composition du public est mal identifiée. - l’échantillonnage en « boule de neige » (snowball sampling) pour les vingt neuf politiciens, les quinze analystes politiques et les six membres du groupe de pression.