Ho Chi Minh - Intérieur.Indd 1 17/07/2019 15:34 Dans La Petite Collection Rouge
Total Page:16
File Type:pdf, Size:1020Kb
Ho Chi Minh - intérieur.indd 1 17/07/2019 15:34 Dans la Petite collection rouge : Paul Boccara, Le Capital de Marx Fidel Castro, L’Histoire m’acquittera Friedrich Engels, L’origine de la famille, de la propriété privée et de l’État Antonio Gramsci, Textes choisis Hô Chi Minh, Le procès de la colonisation française Paul Lafargue, Le droit à la paresse Patricia Latour, La révolution en chantant Patricia Latour, Kollontaï, La révolution, le féminisme, l’amour et la liberté Michael Löwy, Rosa Luxemburg, l’étincelle incendiaire Vladimir Ilitch Lénine, L’impérialisme, stade suprême du capitalisme Rosa Luxemburg, La révolution russe Rosa Luxemburg, Lettres et textes choisis Karl Marx et Friedrich Engels, Le manifeste du Parti communiste Karl Marx, Salaires, prix et profits Karl Marx, Lettres d’Alger et de la Côte d’Azur Karl Marx, Adresse à la Commune de Paris Charles Silvestre, Jaurès, la passion du journaliste © Le Temps des Cerises, éditeurs, 2019 77 boulevard Chanzy 93100 Montreuil www.letempsdescerises.net Ho Chi Minh - intérieur.indd 2 17/07/2019 15:34 Alain Ruscio Ho Chi Minh écrits et combats Ho Chi Minh - intérieur.indd 3 17/07/2019 15:34 Ho Chi Minh - intérieur.indd 4 17/07/2019 15:34 « Il y en a qui luttent quelques jours. Ils sont estimables. Il y en a qui luttent des années. Ils sont indispensables. Il y en a qui luttent toute leur vie. Ils sont irremplaçables ! » Bertold Brecht Ho Chi Minh - intérieur.indd 5 17/07/2019 15:34 Ho Chi Minh - intérieur.indd 6 17/07/2019 15:34 Préface 7 Préface Joseph Andras Voici donc cinquante ans qu’Hô Chi Minh a disparu. C’était un temps où l’on dansait à Woodstock et à Alger. Où le mot « révolution » faisait trembler plutôt que vendre. Où l’Amérique avait un pied sur la lune et l’autre au Vietnam. Dans un précédent livre1, l’auteur de celui que vous tenez entre les mains avait dépeint ledit défunt comme « une sorte de Gandhi rouge ». L’analogie, qu’il n’est pas le seul à formuler, interloquera probablement le passant : Hô Chi Minh ne jouit pas d’une si bonne presse. Sur le sol français, son nom évoque plus volontiers l’histoire du césarisme que celle de la non-violence. En novembre 2018, à la faveur d’une visite des plus officielles en vue de « développer le partenariat économique et commercial » entre les deux pays, le Premier ministre français rendit hommage à « l’artisan de l’indépendance d’une grande et belle nation » ; la droite et l’extrême droite s’en trouvèrent vent debout. Dix-huit jours après sa disparition, le 2 septembre 1969, paraissait le trente-huitième numéro de l’hebdomadaire italien Tempo. Un texte avait été composé pour l’occasion ; il ne fut pas publié. Soyons plus précis : c’était là un poème, signé Pier Paolo Pasolini. Les vers saluaient celui qu’un autre poète, algérien celui-ci, nous parlons de Kateb Yacine, avait appelé « l’homme aux sandales de caoutchouc2 », l’homme de l’ombre et de la grève, tour à tour balayeur et stratège, « paria au front si haut ». Les pages du présent livre, oscillant entre biographie et anthologie, vont affinant cette esquisse avec un soin tout historien : on lit, ou relit, l’étonnante vie de ce vagabond aux cent métiers qui ne portait pas encore ce nom sous lequel l’Histoire le connaît, le célèbre ou le maudit ; on se prend de sympathie pour l’éboueur et le vendeur à la criée, le photographe sans le sou dans le Paris du début des Années 1. Alain Ruscio, Nous et moi. Grandeurs et servitudes communistes, Éditions Tirésias, 2003. 2. Kateb Yacine, L’Homme aux sandales de caoutchouc, Éditions du Seuil, 1970. Ho Chi Minh - intérieur.indd 7 17/07/2019 15:34 8 folles, le journaliste impertinent fréquentant les anars et les marxistes, le militant increvable et le trouble-fête de la République coloniale et bourgeoise traqué par la police ; on le suit, saisi, de cénacles russes en tôles chinoises jusqu’à cette guerre, sale comme elles le sont toutes, qu’il eût tant voulu éviter. « Tu es le dernier homme public que le monde a aimé ; le dernier pour lequel on pleure », lit-on sous la plume élégiaque de Pasolini. Cinq décennies ont passé et les sourires ont chassé les larmes : s’émouvoir du sort d’un chef d’État, communiste avec ça, drôle d’affaire. Sans doute. Mais l’homme, alors, valait bien plus que lui-même : dans les yeux de l’ascète, frêle silhouette qu’un fil de barbe étirait plus encore, il y avait le Sud tout entier, un empire brisé et un second bientôt ébranlé. Les « grands hommes » sont le peuple, s’entend, mais il arrive que l’un de ses enfants s’avance sur le devant de la scène pour porter sa voix plus haut encore : le Parti ferait d’Hô Chi Minh le « Dieu volant » dont parla le poète italien en cette année 1969 ; préférons le mortel ancré, inscrit dans son siècle de sang. « Ta fermeté inhumaine », poursuivait le poète. On sait gré à Alain Ruscio de ne rien taire de la répression des trotskystes vietnamiens ni des saccages de la Réforme agraire – dont le vagabond devenu président dénonça, trop tard, les « erreurs » et les « déviations ». « Puis, on t’élèvera des monuments en plâtre », annonçait le poète. On avise, à la fin de ce livre, les testaments escamotés du révolutionnaire. L’homme qui se plaisait à s’occuper des liserons et des choux de son jardin exigea que ses cendres fussent mises en terre dans quelque belle colline sans trompettes ni feux d’artifice ; un mausolée fut dressé à Hanoï et son corps se voit depuis offert au regard des curieux dans un sarcophage de verre éclairé. « Tu ne verras pas le drapeau rouge devenir un drapeau comme un autre », prédisait le poète. Le Vietnam est entré à l’Organisation mondiale du commerce au début des années 2000 et les cadres du régime applaudissent, comme partout ailleurs, les traités de libre-échange et les points de PIB. Ho Chi Minh - intérieur.indd 8 17/07/2019 15:34 Préface 9 L’échec du « socialisme réel » ne rend pas le capitalisme global plus légitime ; il nous apprend seulement à combattre ce dernier autrement. Les commémorations sont trop souvent l’occasion de remplir les librairies de livres rédigés à la hâte ; soyez certains qu’il n’en est rien ici : les cinquante ans de la mort d’Hô Chi Minh préservent ces pages de si petits desseins : il n’y rien à gagner dans une telle entreprise. Sauf, peut- être, en profondeur. Ho Chi Minh - intérieur.indd 9 17/07/2019 15:34 Ho Chi Minh - intérieur.indd 10 17/07/2019 15:34 Avertissement Avant la conquête française, la langue vietnamienne s’écrivait en idéogrammes, comme chez le grand voisin chinois. Le nom de cette écriture était le chu nom, encore largement utilisée au début du XXè siècle. Cependant, l’écriture avait été romanisée avant même l’époque coloniale (écriture dite chu quoc ngu), en substitution à ces idéogrammes. Le mouvement patriotique, puis les autorités vietnamiennes après l’indépendance, ont conservé cette écriture. Cependant, pour épouser les différences de tons, il avait été ajouté un certain nombre de signes diacritiques (accents au-dessus ou au-dessous des voyelles). Dans un esprit de simplification (et d’imprimerie), nous ne les avons pas reproduits, à l’évidente exception des documents d’époque cités. Ainsi, nous écrirons tout au long de cette étude Viet Nam, alors que diverses orthographes voisinent ailleurs (Viêt Nam, Vietnam, etc.). Pour les noms de personnes, nous avons renoncé à l’accent circonflexe sur le « o » de Ho Chi Minh ou sur le « e » de Nguyen, etc. À l’époque coloniale, les Français avaient divisé le Viet Nam en trois entités, Cochinchine (sud du pays), Annam (centre) et Tonkin (nord), puis y avaient ajouté le Cambodge et le Laos pour former une artificielle Indochine française. Pour ajouter à la confusion, le vocabulaire officiel nommait Annamites ceux qui étaient en réalité des Vietnamiens. Nous avons, à diverses reprises, repris ce vocabulaire, sans évidemment y adhérer, mais pour mieux rendre compte de l’état d’esprit d’une époque. Nous avons de la même façon utilisé les orthographes d’époque des noms chinois, lieux (Canton et non Guang Zhou, Pékin et non Beijing…) et personnes (Chou En Lai et non Zhou Enlai, Mao Tse Tung et non Mao Zedong…). Comme il est habituel dans les ouvrages d’Histoire, les citations d’époque ont été scrupuleusement respectées, donc en y incluant les fautes d’orthographe et les erreurs de syntaxe. Ho Chi Minh - intérieur.indd 11 17/07/2019 15:34 Ho Chi Minh - intérieur.indd 12 17/07/2019 15:34 Remerciements L’auteur a naguère vécu au Viet Nam, puis a travaillé longtemps sur l’histoire du colonialisme français dans ce pays… et, à sa grande désolation, n’a jamais appris sa langue. Merci donc aux amis vietnamiens qui, tout au long de ces décennies, m’ont signalé des textes, puis ont traduit des articles, des passages d’ouvrages… Et une pensée toute particulière pour Dong Sy Hua, « colonisé devenu francophile »1, cher et précieux grand oncle durant un quart de siècle, disparu en 2004, et pour Van Nghia Dung, complice depuis 40 ans. Les textes en anglais ont été traduits par Inès Ruscio. L’auteur entretient depuis longtemps des relations amicales avec des collègues historiens. Merci donc à Pierre Brocheux, Daniel Hémery, Pascal Bourdeaux, Patrice Morlat, Yves Le Jariel, Denys Gazquez, qui ont souvent répondu avec gentillesse et compétence à mes questions.