ISSN 1608-960X H/Inf (2008) 1

COUNCIL CONSEIL OF EUROPE DE L’EUROPE

La Convention du Conseil de l’Europe sur la lutte contre la traite des êtres humains a reçu sa 10e ratification le 24 octobre 2007. De ce fait elle entrera en vigueur le 1er février 2008. GRETA, le groupe d’experts indépendants sur la lutte contre la traite des êtres humains, qui assurera le suivi de la mise en œuvre de la Convention, sera établi en 2008.

Bulletin d’information sur les droits de l’Homme No 72, juillet-octobre 2007

Bulletin d’information sur les droits de l’Homme

No 72, juillet-octobre 2007

Le Bulletin d’information sur les droits de l’homme est publié trois fois No 71 : janvier 2008. Prochaine parution : avril 2008. ISSN : 1608-960X par an par la Direction générale des droits de l’Homme et des affaires (édition imprimée) et 1608-7380 (édition électronique). Adresse juridiques, Conseil de l’Europe, F-67075 Strasbourg Cedex. Internet : http://www.coe.int/human_rights/.

Table des matières Traités et conventions

Signatures et ratifications ...... 4 Protéger les enfants contre l’exploitation et les abus sexuels . 4 Cour européenne des Droits de l’Homme

Arrêts de la Grande Chambre . . . . . 5 Cobzaru c. Roumanie, 12 Vassilios Stavropoulos c. Grèce, 23 Lindon, Otchakovsky-Laurens et July c. Colibaba c. Moldova, 14 Verein gegen Tierfabriken Schweiz France, 5 Hasan et Eylem Zengin c. Turquie, 15 (VgT) c. Suisse, 23 J.A. Pye (Oxford) Ltd et J.A. Pye (Oxford) Jorgic c. Allemagne, 17 Nouvelles fonctionnalités du site Land Ltd c. Royaume-Uni, 8 Krasnov et Skuratov c. Russie, 18 Internet de la Cour ...... 24 L c. Lituanie, 18 Quelques arrêts de chambres . . . . . 9 Makhmoudov c. Russie, 19 Fils RSS, 24 Anguelova et Iliev c. Bulgarie, 9 Moussaïeva et autres c. Russie, 20 HUDOC propose désormais des affaires Bekir-Ousta et autres c. Grèce, 11 Peev c. Bulgarie, 22 récentes et pendantes, 24 Bukta et autres c. Hongrie, 12 Teren Aksakal c. Turquie, 22 Retransmission des audiences, 24 Execution des arrêts de la Cour

1007e réunion DH – informations Points principaux examinés concernant Principaux textes adoptés ...... 28 générales ...... 27 les mesures générales (réformes Sélection de décisions adoptées Points principaux examinés concernant constitutionnelles, législatives et/ou (extraits), 28 les mesures individuelles pour rétablir autres, y compris la mise en place de Résolutions intérimaires (extraits), 39 les réquerants dans leurs droits, 27 recours internes) pour prévenir de nouvelles violations similaires à celles Sélection de Résolutions finales constatées dans les arrêts, 27 (extraits), 41 Comité des Ministres

Protéger les enfants contre Egalité entre les femmes et les Ratification de la Convention-cadre l’exploitation et les abus sexuels . 55 hommes dans l’éducation ...... 58 pour la protection des minorités nationales ...... 59 Emploi des travailleurs migrants 58 Peine de mort ...... 55 Statut juridique des organisations Liberté d’expression et non gouvernementales (ONG) en d’information ...... 56 Europe ...... 58 Assemblée parlementaire

Evolution des droits de l’homme . 60 Prostitution : Quelle attitude Vers une dépénalisation de la Migrants et demandeurs d’asile, 60 adopter ?, 60 diffamation, 61

1 Human rights information bulletin, No. 72 Council of Europe

La notion de guerre préventive et ses Les parlements unis pour combattre la Commissaire aux droits de l’homme du conséquences pour les relations violence domestique contre les femmes : Conseil de l’Europe : bilan et internationales, 61 évaluation de la Campagne à mi- perspectives, 62 Les dangers du créationnisme dans parcours, 62 Publication ...... 63 l’éducation, 61 Cour et Commissaire ...... 62 Une nouvelle publication du Conseil de Situation dans les Etats membres 61 Devoir des Etats membres de coopérer l’Europe fait le point sur la légalité de la Respect des obligations et engagements avec le Cour européenne des Droits de détention sur la base de Guantánamo de la Moldova, 61 l’Homme, 62 Bay, 63

Commissaire aux droits de l’homme

Mandat ...... 64 Réunion organisée par le Bureau du Activités de communication et Commissaire ...... 66 d’information ...... 68 Visites de pays ...... 64 « Points de vue », 68 Visites officielles, 64 Rapports ...... 66 Discours et déclarations, 68 Visites de contact, 65 Autres visites, 66 Autres événements ...... 67

Droit et politique

Coopération intergouvernementale dans le domaine des droits de l’homme ...... 69

Charte sociale européenne

Signature et ratifications ...... 70 Programmes joints entre le Conseil de Réclamations collectives : derniers l’Europe et l’Union européenne développements ...... 71 A propos de la Charte ...... 70 « Promotion du processus démocratique Audition publique sur le bien-fondé de Comité européen des Droits sociaux en Ukraine et Sud-Caucase », 71 deux réclamations, Strasbourg, (CEDS) ...... 70 Réunion sur les dispositions non 17 septembre 2007, 71 acceptées de la Charte sociale, 71 Manifestations marquantes . . . . . 71 Réclamations collectives nouvelles . 72 Séminaire dans le cadre du Plan d’action Principale activité de sensibilisation du 3e Sommet du Conseil de l’Europe, 71 71 Publications ...... 72

Convention pour la prévention de la torture

Comité européen pour la prévention Visites ad hoc ...... 74 Publication du 17e Rapport général . de la torture (CPT) ...... 73 78 Rapports aux gouvernements à Visites périodiques ...... 73 l’issue des visites ...... 75

Commission européenne contre le racisme et l’intolérance (ECRI)

Monitoring pays-par-pays ...... 79 Recommandations de politique Relations avec la société civile . . . 80 générale, 80 Table Ronde de l’ECRI en Irlande, 81 Travaux sur des thèmes généraux 79 Collecte de données ethniques, 80 Publications ...... 81

Egalité entre les femmes et les hommes

Campagne pour combattre la Perspectives, 83 violence à l'égard des femmes, y compris la violence domestique . 82

2 Council of Europe

Lutte contre la traite des êtres humains

Champ d’application de la Suivi de la mise en œuvre de la Campagne par le Conseil de l’Europe sur Convention ...... 84 Convention, 85 la lutte contre la traite des êtres Mesures prévues par la Convention, 84 humains, 85 Convention-cadre pour la protection des minorités nationales

Deuxième cycle de suivi ...... 87 Autres activités ...... 88 Séminaire de consultation sur le projet de Commentaire du Comité consultatif Soumission de rapports étatiques, 88 sur la participation des minorités nationales à la vie culturelle, Premier cycle de suivi ...... 88 économique et sociale et aux affaires Soumission de rapports étatiques, 88 publiques (2 - 3 octobre 2007), 88 Coopération et sensibilisation en matière des droits de l’homme

Formation et sensibilisation . . . . . 89 Austria/Autriche ...... 95 Austrian Human Rights Institute, 95 Instituts européens des droits de l’homme

Bosnia and Herzegovina/Bosnie- Institut européen des droits de l’homme Portugal ...... 114 Herzégovine ...... 96 (MenschenRechtsZentrum), 105 Human Rights Centre of Ius Gentium Human Rights Centre of the University Greece/Grèce ...... 108 Coimbrigae (Institute of International of Sarajevo, 96 Marangopoulos Foundation for Human Law and Co-operation with Portuguese- Finland/Finlande ...... 98 Rights (MFHR), 108 speaking States and Communities), 114 Institute for Human Rights, 98 Bureau de Documentation et de Droit Ireland/Irlande ...... 109 Comparé de l’Office du Procureur- France ...... 99 Irish Centre for Human Rights, 109 Général de la République, 115 Centre de recherche sur les droits de /Italie ...... 111 l’homme et le droit humanitaire Romania/Roumanie ...... 116 Interdepartmental Centre on Human (CRDH), 99 Rights and the Rights of Peoples, 111 IRDO – Romanian Institute for Human Centre de recherches et d’études sur les International Institute of Humanitarian Rights, 116 droits de l’homme et le droit Law, 112 humanitaire (CREDHO), 100 Spain/Espagne ...... 117 Institut International des Droits de Netherlands/Pays-Bas ...... 113 Institute of Human Rights, 117 l’Homme (IIDH), 102 Maastricht Centre for Human Rights, 113 Pedro Arrupe Institute of Human Institut de formation en droit de Poland/Pologne ...... 113 Rights, 117 l’homme du Barreau de Paris, 104 Poznań Human Rights Centre Institute Germany/Allemagne ...... 105 of Legal Studies of the Polish Academy United Kingdom/Royaume-Uni . . 118 Europa-Institut, 105 of Sciences, 113 Human Rights Law Centre, 118

3 Traités et conventions

Signatures et ratifications

Convention européenne des Droits de Convention du Conseil de l’Europe sur la l’Homme lutte contre la traite des êtres humains

La France a ratifié le Protocole no 13 à la La Convention a été signée par la Hongrie, le Convention le 10 octobre 2007. 10 octobre 2007, et ratifiée par la Croatie le 5 septembre 2007, le Danemark le 19 septem- [NDLR – Le Protocole abolit la peine de mort bre 2007 et Chypre le 24 octobre 2007. en toutes circonstances, même pour les actes Elle entrera en vigueur le 1er février 2008. commis en temps de guerre ou de danger im- minent de guerre.] Le Danemark a fait la réserve et la déclaration suivantes : Charte sociale européenne « Conformément à l’article 31 § 2 de la Conven- tion, le Danemark se réserve le droit de ne pas La Charte sociale européenne révisée a été rati- appliquer l’article 31 § 1 (e) de la Convention. fiée par la Turquie le 27 juin 2007. [NDLR – Texte de l’article 31 § 1.e. : La Turquie a fait la déclaration suivante : Chaque partie adopte les mesures législatives et autres qui se révèlent nécessaires pour établir sa « Conformément à la Partie III, Article A, de la compétence à l’égard de toute infraction pénale Charte sociale européenne (révisée), la Répu- établie conformément à la présente Convention, blique de Turquie déclare qu’elle se considère lorsque l’infraction est commise à l’encontre de liée par les articles, paragraphes et alinéas sui- l’un de ses ressortissants.] vants de la partie II de la Charte révisée : Article 1, Article 2, paragraphes 1, 2, 4, 5, 6 et 7, Le Danemark déclare que la Convention ne Article 3, Article 4, paragraphes 2, 3, 4 et 5, Arti- s’appliquera pas aux Iles Féroé et au Groënland cles 7 à 31. » jusqu’à décision ultérieure. »

Protéger les enfants contre l’exploitation et les abus sexuels

La Convention du Conseil de l’Europe pour la blique yougoslave de Macédoine », de la Litua- protection des enfants contre l’exploitation et nie, de la Moldova, de la Norvège, des Pays-Bas, les abus sexuels a été ouverte à la signature le de la Pologne, du Portugal, de la Roumanie, de 25 octobre 2007. Elle a recueilli, à cette occa- Saint-Marin, de la Serbie, de la Slovénie, de la sion, les signatures de l’Allemagne, de l’Au- Suède et de la Turquie. triche, de la Belgique, de la Bulgarie, de Chypre, de la Croatie, de la Finlande, de la France, de la Voir également « Protéger les enfants contre Grèce, de l’Irlande, de l’Italie, de « l’ex-Répu- l’exploitation et les abus sexuels », page 55.

Internet : http://conventions.coe.int/

Signatures et ratifications 4 Cour européenne des Droits de l’Homme

Les arrêts développés ci-dessous constituent une courte sélection des arrêts prononcés par la Cour. La base de données HUDOC contient des informations exhaustives sur la jurisprudence de la Convention.

Les résumés ont été préparés pour les besoins du présent Bulletin et n’engagent pas la Cour européenne des Droits de l’Homme.

La procédure d’examen Statistiques (provisoires) concer- • 399 (425) requêtes déclarées re- • 410 (418) requêtes rayées du rôle. conjoint de la recevabilité nant la charge de travail de la Cour cevables, dont 362 (385) dans un Le chiffrage entre parenthèses tient er et du fond (article 29 § 3 du 1 juillet au 31 octobre 2007 : arrêt sur le fond et 37 (40) par au fait qu’un arrêt/une décision de la Convention) est dés- • 432 (457) arrêts prononcés décision séparée peut concerner plusieurs requêtes. ormais fréquemment • 7 508 (7 547) requêtes déclarées appliquée ; des décisions irrecevables séparées sur la recevabili- té ne sont plus adoptées que dans les affaires les plus complexes. Cette procédure a permis de Internet : Base de données : http://hudoc.echr.coe.int/ faciliter le traitement des requêtes en supprimant une étape procédurale.

Arrêts de la Grande Chambre

La Grande Chambre (17 juges) traite des affaires qui soulèvent un point important relatif à l’interprétation ou à l’application de la Convention, ou une question grave de caractère général. Une chambre peut se dessaisir d’une affaire en faveur de la Grande Chambre à tout stade de la procédure, tant qu’elle n’a pas rendu son arrêt et dès lors que les deux parties y consentent. Lorsqu’un arrêt a été rendu dans une affaire, toute partie peut, dans un délai de trois mois, demander le renvoi de l’affaire devant la Grande Chambre. Si la demande est acceptée, l’en- semble de l’affaire est réexaminé.

Lindon, Otchakovsky-Laurens et July c. France

Articles 6 § 1 et 10 Arrêt du 22 octobre 2007. Concerne : violation alléguée par une maison d’édition et un auteur de leur (non-violations) droit à la liberté d’expression. L’auteur s’est plaint également de la procédure inéquitable.

Faits et griefs quotidien Libération à l’époque des s’inspire de faits réels et notamment faits. des meurtres, en 1995, de Brahim Bouaram, jeune marocain jeté dans Les requérants, Mathieu Lindon, En août 1998, la société POL publia Paul Otchakovsky-Laurens et Serge le roman de M. Lindon intitulé Le la Seine par des skinheads en marge July, sont des ressortissants français procès de Jean-Marie Le Pen. Cet d’un défilé du Front national, et nés respectivement en 1955, 1944 et ouvrage relate le procès d’un mili- d’Ibrahim Ali, jeune français d’ori- 1949 ; ils résident tous trois à Paris. tant du Front national qui, alors gine comorienne tué à Marseille par M. Lindon est écrivain, M. Otchako- qu’il collait des affiches de son parti des militants de ce même parti. vsky-Laurens est président du en compagnie d’autres militants, a L’ouvrage pose la question de la res- conseil d’administration de la tué de sang-froid un jeune Ma- ponsabilité de M. Le Pen, président maison d’édition POL, et M. July ghrébin et qui a ensuite revendiqué du Front national, dans les meur- était directeur de la publication du le caractère raciste de ce crime. Il tres commis par des militants, ainsi

Lindon, Otchakovsky-Laurens et July c. France 5 Bulletin d’information sur les droits de l’Homme, no 72 Conseil de l’Europe que de l’eff icacité du combat contre que l’auteur n’avait pris suffisam- l’obligation, pour l’Etat, de ne pas l’extrême droite. ment de distance que pour les vues empiéter indûment sur leur liberté o Après la publication de l’ouvrage, le exprimées dans le passage n 2. ; les d’expression. La Cour constate tou- Front National et M. Le Pen engagè- trois autres passages n’avaient pas tefois que la sanction prononcée rent une action en diffamation fait l’objet des vérifications mini- contre MM. Lindon et Otchako- contre MM. Lindon et Otchakov- males et manquaient de mesure. Le vsky-Laurens ne vise pas la thèse sky-Laurens. 27 novembre 2001, la Cour de cassa- développée dans l’ouvrage litigieux tion rejeta le pourvoi formé par les mais uniquement le contenu de cer- Le 11 octobre 1999, le tribunal cor- intéressés. tains passages de celui-ci. rectionnel de Paris déclara M. Otchakovsky-Laurens coupable Le 21 mars 2001, la cour d’appel de Elle rappelle que le romancier, tout de diffamation et M. Lindon de Paris conf irma la condamnation de autre créateur et quiconque se pré- complicité de diffamation et les M. July, estimant que les auteurs de vaut de sa liberté d’expression condamna chacun au paiement la pétition n’avaient pour but que assume des devoirs et responsabili- d’une amende de l’équivalent de d’apporter leur soutien à M. Lindon tés. 2 286,74 euros (EUR) et solidaire- « en reprenant à leur compte, par ment à verser 3 811,23 EUR de dom- défi, l’ensemble des passages décla- Les conclusions des juridictions in- mages et intérêts à M. Le Pen ainsi rés délictueux par le tribunal et sans ternes sur le caractère diffamatoire qu’au Front National. Le tribunal même mettre réellement en doute ou non des passages en question ne estima que les quatre passages sui- la portée diffamatoire des propos ». prêtent pas le flanc à la critique, eu vants de l’ouvrage litigieux avaient Elle poursuivit ainsi : égard au contenu virulent des écrits un caractère diffamatoire : « l’argumentation est construite litigieux et au fait qu’ils visaient autour de la référence à des faits nommément le Front national et 1 M. Le Pen est le chef d’une précis. Il convient alors de respecter son président. « bande de tueurs » et « Al l’obligation d’une enquête sérieuse Capone aurait eu aussi des préalable à des imputations particu- En outre, il ressort que c’est à dé- électeurs » ; lièrement graves puisqu’il s’agit charge que la cour d’appel a recher- 2 le Front National use de vio- d’incitation au meurtre, et d’éviter ché les propos à l’égard desquels lence contre ceux qui quittent le des expressions outrageantes ». Par l’auteur exprimait une réelle dis- parti ; ailleurs, le 3 avril 2002, la Cour de tance dans son ouvrage. De fait, la mise en œuvre de ce critère l’a 3 derrière chacune des proposi- cassation rejeta le pourvoi formé conduite à conclure que l’un des tions de M. Le Pen, « on peut par M. July. quatre passages n’était pas diffama- voir aussi le spectre des pires Les requérants soutenaient que leur toire. abominations de l’histoire condamnation pénale avait empor- humaine » ; et té violation de l’article 10 de la La Cour juge également compatible 4 M. Le Pen est un « vampire qui Convention. Par ailleurs, invoquant avec sa jurisprudence la conclusion se nourrit de l’aigreur de ses l’article 6 § 1, M. July alléguait que sa de la cour d’appel selon laquelle les électeurs, mais parfois aussi de cause n’avait pas été entendue par trois passages n’avaient pas fait leur sang, comme du sang de ses un tribunal indépendant, deux des l’objet des vérifications minimales. ennemis » et un menteur diffa- trois magistrats qui composaient la Afin d’évaluer la justification d’une mant ses adversaires pour se formation de la cour d’appel dans sa déclaration, il y a lieu de distinguer protéger des accusations por- cause ayant déjà siégé dans la for- entre déclarations factuelles et ju- tées contre lui. mation qui avait précédemment gements de valeur. Si la matérialité condamné MM. Lindon et Ot- des faits peut se prouver, les Dans son édition du 16 novembre chakovsky-Laurens. seconds ne se prêtent pas à une dé- 1999, sous la rubrique « Rebonds », monstration de leur exactitude. Libération publia un article prenant Même lorsqu’une déclaration équi- la forme d’une pétition signée par Décision de la Cour vaut à un jugement de valeur, elle quatre-vingt-dix-sept écrivains doit se fonder sur une base factuelle contemporains dénonçant la Article 10 suffisante. En règle générale, cette condamnation de MM. Lindon et La Cour estime que la condamna- distinction n’a pas lieu d’être s’agis- Otchakovsky-Laurens. La pétition tion des requérants trouve sa base sant d’écrits figurant dans un contestait le caractère diffamatoire légale dans des textes clairs (articles roman. Elle retrouve néanmoins des passages en question et les re- 29 et 32 de la loi du 29 juillet 1881 sur toute sa pertinence dès lors que, produisait. la liberté de la presse). La jurispru- comme en l’espèce, l’œuvre liti- Cité à comparaître par le Front Na- dence des tribunaux français gieuse ne relève pas de la pure tional et M. Le Pen devant le tribu- indique que l’article 29 de la loi fiction mais intègre des personna- nal correctionnel de Paris, M. July couvre la fiction, dès lors qu’il s’agit ges ou des faits réels. Il était fut reconnu coupable de diffama- de l’atteinte à l’honneur ou à la d’autant plus acceptable d’exiger tion le 7 septembre 2000 et considération d’une personne dési- des requérants qu’ils démontrent condamné à une amende de l’équi- gnée de manière claire. En outre, que les allégations contenues dans valent de 2 286,74 EUR et au paie- selon la Cour, l’ingérence poursui- les passages du roman jugés diffa- ment de 3 811,23 EUR de dommages vait le but légitime de la protection matoires reposaient sur une « base et intérêts pour avoir reproduit les de la réputation ou des droits factuelle suffisante » que, comme passages litigieux de l’ouvrage. d’autrui. l’a souligné la cour d’appel, elles te- Saisie par MM. Lindon et Otcha- naient non seulement du jugement Concernant l’auteur et l’éditeur kovsky-Laurens, la cour d’appel de de valeur mais aussi de l’imputation Paris, par un arrêt du 13 septembre Ceux qui créent ou diffusent une de faits. Dans l’ensemble, la Cour 2000, confirma le jugement entre- œuvre, littéraire par exemple, estime que la cour d’appel a adopté pris en ce qui concerne trois des contribuent à l’échange d’idées et une démarche mesurée et a procédé quatre passages incriminés (points d’opinions indispensable à une so- à une appréciation raisonnable des 1, 3 et 4 ci-dessus). La cour estima ciété démocratique. Il en résulte faits.

6 Arrêts de la Grande Chambre Conseil de l’Europe Cour européenne des Droits de l’Homme

Au regard du contenu des écrits liti- l’amende prononcée contre les in- Article 6 § 1 gieux, la Cour juge également com- téressés est mesuré. La Cour estime patible avec sa jurisprudence la que les mesures prises contre les re- Quant à M. July, sa crainte d’un conclusion de la cour d’appel selon quérants n’étaient pas dispropor- manque d’impartialité tient au fait laquelle ils manquaient de tionnées au but légitime poursuivi que deux des trois membres de la « mesure ». et que l’ingérence dans l’exercice par formation de jugement de la cour les requérants de leur droit à la li- d’appel ayant condamné l’intéressé Il est vrai que si tout individu qui berté d’expression était nécessaire pour diffamation avaient aupara- s’engage dans un débat public d’in- dans une société démocratique. vant statué sur le caractère diffama- térêt général est tenu de ne pas dé- toire de trois des passages litigieux passer certaines limites quant, Concernant le journal du roman dont il est question dans notamment, au respect de la réputa- la pétition. La Cour comprend que Il apparaît que M. July a été tion et des droits d’autrui, il lui est pareille situation puisse susciter des condamné parce que Libération permis de recourir à une certaine doutes chez M. July quant à l’impar- avait diffusé une pétition retranscri- dose d’exagération, voire de provo- tialité du « tribunal » ayant jugé sa vant des extraits du roman qui cation, c’est-à-dire d’être quelque cause, mais estime que ces doutes contenaient des « imputations par- peu immodéré dans ses propos. ne sont pas objectivement justifiés. ticulièrement graves » et des termes Il est vrai également que les limites outrageants, dont les signataires, En outre, la Cour ne décèle aucun de la critique admissible sont plus qui reprenaient ceux-ci à leur élément tendant à indiquer que larges à l’égard d’un homme ou d’un compte, déniaient le caractère diffa- lesdits juges se soient sentis person- parti politique – tels que M. Le Pen matoire alors qu’ils avaient été jugés nellement visés par l’article incrimi- et le Front national –, visé en cette tels en la cause de MM. Lindon et né. Rien ne permet donc de qualité, que d’un simple particulier. Otchakovsky-Laurens. considérer que les deux magistrats Il en va d’autant plus ainsi en l’espè- dont il est question aient statué La Cour rappelle que le droit des ce que M. Le Pen, homme politique sous l’influence de préjugés person- journalistes de communiquer des de premier plan, est connu pour la nels. virulence de son discours et ses informations sur des questions d’in- prises de positions extrêmes, les- térêt général est protégé à condition La Cour constate que, bien que quelles lui ont valu des condamna- qu’ils agissent de bonne foi, sur la connexes, les faits des deux affaires tions pénales pour provocation à la base de faits exacts, et fournissent ne sont pas identiques et que haine raciale, banalisation de des informations « fiables et l’« accusé » n’est pas le même. Il est crimes contre l’humanité et consen- précises » dans le respect de l’éthi- en outre patent que les décisions tement à l’horrible, apologie de que journalistique. L’exercice de la rendues en la cause de MM. Lindon crime de guerre, injures contre des liberté d’expression comporte des et Otchakovsky-Laurens ne personnes publiques et insultes. De « devoirs et responsabilités », qui contiennent aucune anticipation ce fait, il s’expose lui-même à une valent aussi pour les médias même quant à la culpabilité de M. July. critique sévère, et doit donc faire s’agissant de questions d’un grand preuve d’une tolérance particulière intérêt général. De plus, ces devoirs Dans l’arrêt rendu le 21 mars 2001 en à cet égard. et responsabilités peuvent revêtir de la cause de M. July, la cour d’appel l’importance lorsque l’on risque de de Paris renvoie, quant au caractère La Cour estime néanmoins qu’en porter atteinte à la réputation d’une diffamatoire des passages litigieux, l’espèce la cour d’appel a procédé à personne nommément citée et de à l’arrêt qu’elle avait prononcé le une appréciation raisonnable des nuire aux « droits d’autrui ». Ainsi, 13 septembre 2000 en la cause de faits en retenant qu’assimiler un in- il doit exister des motifs spécifiques MM. Lindon et Otchakovsky-Lau- dividu, fût-il un homme politique, à pour pouvoir relever les médias de rens. La Cour n’y voit cependant pas un « chef de bande de tueurs », af- l’obligation qui leur incombe de vé- une justification objective des firmer que l’assassinat perpétré par rifier des déclarations factuelles dif- craintes de M. July quant à un un personnage même de fiction a famatoires à l’encontre de manque d’impartialité des juges. été « recommandé » par lui et le particuliers. L’arrêt du 13 septembre 2000 avait qualifier de « vampire qui se retenu le caractère diffamatoire de nourrit de l’aigreur de ses électeurs Eu égard au caractère mesuré de certains passages de l’ouvrage. Cet mais aussi parfois de leur sang », l’amende et des dommages et inté- aspect du jugement était définitif et « outrepasse (…) les limites admises rêts auxquels M. July a été condam- avait acquis l’autorité de la chose en la matière ». né, à la teneur des écrits litigieux et jugée pour la cour d’appel et toute à l’impact potentiel sur le public des autre juridiction. Considérant que les acteurs de propos jugés diffamatoires du fait luttes politiques doivent conserver de leur diffusion par un quotidien Le problème de la bonne foi ou de la un minimum de modération et de national largement distribué, la mauvaise foi de M. July restait, lui, bienséance, la Cour estime égale- Cour juge l’ingérence litigieuse pro- entier et n’avait pas été préjugé par ment que la teneur des passages portionnée au but poursuivi. La le premier arrêt. Rien ne permet était de nature à attiser la violence Cour conclut que le juge national d’indiquer que ces juges aient été et la haine, excédant ainsi ce qui est pouvait raisonnablement tenir l’in- liés de quelque manière que ce soit tolérable dans le débat politique, gérence dans l’exercice par le requé- par leur appréciation dans la pre- même à l’égard d’une personnalité rant de son droit à la liberté mière affaire. occupant sur l’échiquier une posi- d’expression pour nécessaire dans tion extrémiste. une société démocratique afin de Concluant que les appréhensions protéger la réputation et les droits que M. July a pu nourrir quant à La Cour parvient en conséquence à de M. Le Pen et du Front national. l’impartialité de la cour d’appel ne la conclusion que la « sanction » sauraient passer pour objective- prononcée contre les requérants Partant, il n’y a eu violation de l’ar- ment justifiées, la Cour dit, à l’una- repose sur des motifs « pertinents ticle 10 de la Convention dans le nimité, qu’il n’y a pas eu violation de et suffisants ». Le montant de chef d’aucun des requérants. l’article 6 § 1 de la Convention.

Lindon, Otchakovsky-Laurens et July c. France 7 Bulletin d’information sur les droits de l’Homme, no 72 Conseil de l’Europe

J.A. Pye (Oxford) Ltd et J.A. Pye (Oxford) Land Ltd c. Royaume-Uni

Arrêt du 30 août 2007. Concerne : violation alléguée de l’article 1 du Protocole no 1 (droit à la propriété) Article 1 du Protocole no 1 (non-violation) dans le contexte de la perte par les sociétés requérantes de la propriété de 23 hectares de terre agricole par le jeu de la « prescription acquisitive » au bénéfice d’un voisin qui avait occupé le terrain pendant plus de 12 ans sans autorisation.

Faits et griefs en revendication d’un terrain valeur, avait méconnu l’article 1 du lorsqu’il y a eu possession de fait de Protocole no 1 à la Convention. Les requérantes sont deux sociétés celui-ci par autrui pendant 12 ans. britanniques, J.A. Pye (Oxford) Ltd Ils invoquaient également la loi de Décision de la Cour et J.A. Pye (Oxford) Land Ltd. La 1925 sur l’enregistrement de la pro- seconde était la propriétaire inscrite priété foncière, qui disposait qu’au Article 1 du Protocole no 1 au registre foncier d’un fonds de terme de cette période de 12 ans le La Grande Chambre estime que l’ar- 23 hectares de terre agricole dans le propriétaire inscrit était réputé dé- ticle 1 du Protocole no 1 s’applique, Berkshire (Royaume-Uni). La pre- tenir le terrain en f iducie au bénéf i- les sociétés requérantes ayant perdu mière, J.A. Pye (Oxford) Ltd, était ce de son occupant. l’ancienne propriétaire du terrain. la propriété de 23 hectares de terre agricole par application des lois de La valeur de ce terrain est contro- Le 4 février 2000, la High Court dé- 1925 et de 1980. versée. Les sociétés requérantes al- clara qu’attendu que les Graham léguaient qu’en perdant le terrain, exerçaient la possession de fait du La Grande Chambre relève aussi elles avaient perdu plus de dix mil- terrain depuis janvier 1984 et que le que les sociétés requérantes ont lions de livres sterling (GBP). Le délai de la prescription acquisitive perdu leur terrain par le jeu des dis- gouvernement britannique situait avait commencé à courir en septem- positions sur les délais de prescrip- la valeur du terrain à 785 000 GBP bre 1984, les sociétés requérantes tion des actions en revendication de en 1996 et à 2,5 millions de GBP en avaient perdu leur droit de propriét- terres. Les dispositions pertinentes juillet 2002. é sur le terrain en application de la des lois de 1925 et de 1980 relèvent loi de 1980 et les Graham pouvaient du droit foncier général et visent à M. et Mme Graham (« les Graham »), se faire inscrire comme étant les réglementer, entre autres, les délais propriétaires d’un terrain adjacent, nouveaux propriétaires. de prescription en matière d’usage occupèrent le terrain en question en et de propriété de terrains entre vertu d’un contrat de pâturage Les sociétés requérantes inter- particuliers. Les sociétés requé- jusqu’au 31 décembre 1983. Le 30 dé- jetèrent appel et obtinrent gain de rantes ont donc été touchées non cembre 1983, ils furent priés de le li- cause, mais les Graham se pour- par une « privation de biens » au bérer au motif que l’accord allait vurent devant la Chambre des lords. sens de l’article 1 du Protocole no 1, expirer. Ils n’en f irent rien. Le 4 juillet 2002, la haute juridiction mais par une mesure de rétablit la décision de la High Court. En janvier 1984, les sociétés requé- « réglementation de l’usage » d’un Lord Bingham of Cornhill déclara rantes refusèrent de conclure un terrain. nouveau contrat de pâturage pour toutefois qu’il parvenait à cette dé- cision « sans enthousiasme ». Il La Grande Chambre considère de 1984, car elles comptaient deman- plus que l’existence d’un délai de der un permis de construire en vue s’exprima en ces termes : « Lorsque la terre est enregistrée, il est diffi- prescription de 12 ans pour les de l’aménagement de tout ou partie actions en revendication de terres du terrain et estimaient que main- cile de trouver une justification à une règle de droit qui aboutit à un poursuit en soi un but légitime dans tenir celui-ci en pâturage risquait de l’intérêt général. Elle relève aussi compromettre leurs chances d’obte- résultat aussi injuste en apparence et encore plus difficile de voir pour- que la loi de 2002 sur l’enregistre- nir cette autorisation. De septembre ment de la propriété foncière n’a pas 1984 jusqu’en 1999, les Graham quoi la partie qui acquiert le droit de propriété ne serait pas pour le abrogé les dispositions pertinentes continuèrent à utiliser le terrain liti- des lois de 1925 et de 1980. gieux à des fins agricoles sans moins tenue de verser une compen- En outre, un grand nombre d’Etats l’autorisation des sociétés requé- sation à la partie qui le perd ». européens ont un dispositif permet- rantes. La loi de 2002 sur l’enregistrement tant de transférer le droit de pro- En 1997, M. Graham fit enregistrer de la propriété foncière – qui n’est priété en vertu de principes au cadastre des actes contestant le pas rétroactive – permet désormais analogues et sans versement d’une droit de propriété des sociétés re- à un occupant de demander à être compensation au propriétaire ini- quérantes, au motif qu’il avait lui- inscrit comme propriétaire au bout tial. même acquis ce droit par le jeu de la de dix ans de possession de fait, La Grande Chambre admet que l’ex- prescription acquisitive (occupa- mais exige que la demande soit no- tinction du droit de propriété dans tion d’un bien immobilier au mépris tifiée au propriétaire inscrit. Celui- le cas où l’application qui lui est des droits du véritable propriétaire). ci est alors tenu de régulariser la si- faite de la loi a pour conséquence tuation (par exemple en expulsant Les deux sociétés requérantes saisi- d’empêcher l’ancien propriétaire de l’occupant) dans les deux ans, faute rent la High Court d’une demande recouvrer la possession de sa terre de quoi l’occupant est en droit de se d’annulation des actes d’opposition ne peut passer pour manifestement faire inscrire comme propriétaire. et engagèrent une action en reven- dépourvue de base raisonnable. Il dication du terrain litigieux. Les sociétés requérantes alléguaient existait donc un intérêt général à la Les Graham contestèrent les de- que le droit britannique sur la pres- fois au délai de prescription en soi mandes des sociétés requérantes en cription acquisitive par le jeu et à l’extinction du droit de pro- se fondant sur la loi de 1980 sur la duquel elles avaient perdu au profit priété au terme de ce délai. prescription, selon laquelle il n’est d’un propriétaire voisin un terrain Recherchant si un juste équilibre a plus possible d’engager une action présentant un potentiel de mise en été ménagé entre les exigences de

8 Arrêts de la Grande Chambre Conseil de l’Europe Cour européenne des Droits de l’Homme

l’intérêt général et l’intérêt des par- dont le but est de favoriser la sécu- tenu de notifier la demande par la- ticuliers concernés, la Grande rité juridique en empêchant une quelle il cherche à se voir reconnaî- Chambre observe que les disposi- partie d’engager une action au-delà tre la possession de fait) se trouve tions des lois de 1925 et de 1980 se d’une certaine date. La Grande dans une situation plus favorable trouvaient en vigueur depuis de Chambre ajoute que même les dis- que ne l’était celle des sociétés re- nombreuses années avant même positions de la loi de 2002 sur l’en- quérantes à l’époque considérée. que la première requérante n’acquît registrement de la propriété Toutefois, la loi de 2002 n’était pas le terrain. En particulier, il n’est pas foncière ne prévoient pas de com- en vigueur à l’époque en question. loisible aux sociétés requérantes de pensation lorsqu’une personne est En toute hypothèse, il faut du temps dire qu’elles ignoraient la législa- finalement inscrite, au terme du pour introduire des changements tion, ou que l’application qui leur en délai de prescription, comme le législatifs dans des domaines aussi a été faite les a prises au dépourvu. nouveau propriétaire d’un terrain complexes que le droit foncier, et les Il aurait suffi de peu de chose de la f igurant au registre foncier. critiques que les juges ont formu- part des sociétés requérantes pour La Grande Chambre rappelle aussi lées contre la législation ne peuvent interrompre le cours du délai. Il que les sociétés requérantes n’ont en soi avoir une incidence sur la ressort des éléments de preuve que pas été dépourvues de protection conformité des dispositions anté- si elles avaient demandé un loyer, procédurale. Alors que le délai de rieures avec la Convention. ou toute autre forme de paiement, prescription courait, et si elles ne en contrepartie de l’occupation du posaient pas aux Graham des condi- Il n’est pas contesté que le terrain terrain par les Graham, elles tions qui mettaient un terme à la que les sociétés requérantes ont l’auraient obtenu et la possession « possession de fait », il leur était perdu, notamment les parties de n’aurait plus été une possession « de loisible de remédier à la situation en celui-ci qui offrent un potentiel de fait ». Même dans le cas improbable engageant une action en justice afin mise en valeur, représente une où les Graham se seraient refusés à de recouvrer la possession du ter- somme d’argent substantielle. Tou- quitter le terrain et à souscrire aux rain. Cette action aurait interrompu tefois, si l’on veut qu’ils remplissent conditions mises à son occupation, le cours du délai. Une fois celui-ci leur fonction, il faut que les délais les sociétés requérantes auraient expiré, les sociétés requérantes pou- de prescription s’appliquent quelle simplement eu à entamer une vaient toujours soutenir devant les que soit l’importance de la revendi- action en revendication, et le délai juridictions internes, ce qu’elles cation. La valeur du terrain ne aurait cessé de courir en leur défa- firent, que les occupants de leur saurait donc avoir d’incidence sur veur. terrain n’en avaient pas la l’issue de l’affaire des sociétés re- Exiger une compensation à raison « possession de fait » telle que défi- quérantes. d’une situation qu’une partie a en- nie par le droit interne. gendrée faute d’avoir tenu compte Certes, depuis l’entrée en vigueur de La Cour conclut que le juste équili- d’un délai de prescription se conci- la loi de 2002 sur l’enregistrement bre requis par l’article 1 du Protocole lierait difficilement avec la notion de la propriété foncière, le propriét- no 1 n’a pas été rompu dans le cas des même de délai de prescription, aire inscrit (auquel un occupant est sociétés requérantes.

Quelques arrêts de chambres

Anguelova et Iliev c. Bulgarie

Articles 2 et 14 Arrêt du 26 juillet 2007. Concerne : manquement par les autorités de prendre les mesures appropriées (violations) pour instruire l’homicide à motivation raciste sur la personne d’un proche des requérants et pour en poursuivre les responsables.

Faits et griefs inculpé de meurtre résultant d’un cynisme et d’une impudence excep- acte de hooliganisme. Un autre des tionnels. Les requérants, Ginka Dimitrova agresseurs, D.K., informa les enquê- Le 14 juin 1996, le parquet de Sumen Anguelova et son fils, Mitko Dimi- teurs que l’agression avait une moti- conclut à l’absence de preuves que trov Iliev, sont des ressortissants vation raciste, la victime étant G.M.G. eût poignardé la victime, bulgares. d’origine rom. écarta les chefs d’inculpation et Ils sont la mère et le frère d’Anguel remit l’intéressé en liberté. Celui-ci Dimitrov Iliev, d’origine rom, qui fut Une autopsie de la victime fut prati- fut alors inculpé des mêmes chefs quée le 20 avril 1996. Elle permit de agressé par sept adolescents dans la d’inculpation que les quatre autres soirée du 18 avril 1996, à Sumen constater que le jeune homme avait agresseurs. Le 21 juin 1996, N.R. et (Bulgarie). Le jeune homme fut été poignardé par trois fois à la S.H. furent inculpés de fausses dé- cuisse et par deux fois à l’abdomen. roué de coups et l’un des agresseurs clarations dirigées contre G.M.G. Il avait aussi des hématomes au le poignarda à plusieurs reprises. Le Le 26 juin 1996, le deuxième agres- jeune homme fut conduit à l’hôpital visage et à l’arrière du crâne. Le rapport d’autopsie concluait que le seur fut inculpé d’homicide par im- mais décéda le lendemain matin. décès était dû à une hémorragie prudence. Il plaida non coupable. La police appréhenda les agresseurs interne provoquée par la rupture de Les requérants tentèrent à plusieurs et les interrogea le jour de l’agres- l’artère fémorale. reprises, mais en vain, d’obtenir des sion. L’un d’eux, G.M.G. – après que informations sur l’avancement de deux autres (N.K. et S.H.) l’eurent Les 15 et 16 mai 1996, quatre des l’affaire. Au printemps 1999, leur désigné comme celui qui avait poi- agresseurs furent accusés de hooli- avocat se vit toutefois accorder l’ac- gnardé Anguel Dimitrov Iliev – fut ganisme s’accompagnant d’un cès au dossier.

Anguelova et Iliev c. Bulgarie 9 Bulletin d’information sur les droits de l’Homme, no 72 Conseil de l’Europe

Le 18 octobre 1999, les requérants cessive de la procédure pénale les La Cour reconnaît que l’instruction demandèrent à se porter partie avait empêchés d’avoir accès à un préliminaire est toujours en cours civile à la procédure pénale et, le tribunal pour réclamer une répara- contre deux des agresseurs mais, 18 décembre 1999, ils dénoncèrent tion. Ils invoquaient les articles 2, 3 compte tenu de la durée de la pro- la durée de la procédure. Il semble (interdiction des traitements inhu- cédure jusqu’ici, il y a lieu de se de- qu’aucune mesure n’ait été prise mains ou dégradants), 13 (droit à un mander s’ils seront jamais l’un ou pour répondre à leur grief. recours effectif), 14 et 6 § 1 (droit à l’autre traduits en jugement ou Par la suite, plusieurs confronta- un procès équitable) de la Conven- condamnés. La Cour n’estime pas tions de divers agresseurs furent or- tion. non plus que les requérants ganisées et les autorités auraient dû attendre l’issue de la d’instruction furent invitées à dépo- Décision de la Cour procédure pénale pour la saisir, ser leurs rapports. puisque la clôture de cette procéd- ure n’aurait aucunement remédié à Le 17 avril 2000, Ginka Dimitrova Article 2 sa durée globale. Anguelova fut reconnue partie civile à la procédure pénale. La Cour relève que l’enquête préli- Quant au point de savoir si le systè- me juridique bulgare offre une pro- Le 12 juin 2001, l’enquêteur chargé minaire sur le décès d’Anguel Dimi- tection adéquate contre les du dossier conclut que l’affaire trov Iliev s’est ouverte presque tout infractions à motivation raciste, la devait être renvoyée en jugement et de suite après l’agression du 18 avril Cour observe que les meurtres ou le dossier fut transmis au parquet 1996. Il a fallu moins d’une journée lésions corporelles graves à motiva- régional de Sumen. La procédure aux enquêteurs pour identifier les tion raciste ne font pas l’objet d’une pénale resta au point mort pendant auteurs de l’agression, pour les ap- qualification spécifique et ne sont quatre ans. préhender ou les interroger tous et pour inculper le premier d’entre réprimés par aucune disposition Le 18 mars 2005, le parquet écarta eux. A l’époque, l’un des agresseurs, particulière. La Cour estime toute- les chefs de hooliganisme et d’accu- D.K., avait informé les enquêteurs fois que l’on peut aussi recourir à sations mensongères qui pesaient que l’agression avait une motivation d’autres moyens pour atteindre le sur les agresseurs, mineurs à l’épo- raciste parce que la victime était résultat voulu consistant à punir les que des faits, parce que le délai pour d’origine rom. Le mois suivant, des auteurs ayant des mobiles racistes. introduire une procédure à leur en- rapports médicaux et autres furent La législation interne offre la possi- contre avait expiré. S’appuyant sur requis et les cinq autres agresseurs bilité de prononcer une peine plus les éléments de preuve rassemblés furent inculpés. La Cour note en sévère en fonction, entre autres, de et les tests effectués au cours de outre qu’au début les autorités ont la motivation de l’auteur de l’infrac- l’enquête préliminaire, le parquet réagi promptement, lorsque les tion. D’ailleurs, les autorités ont in- repoussa aussi les chefs d’inculpa- agresseurs qui avaient d’abord culpé les agresseurs d’infractions tion d’homicide par imprudence accusé G.M.G. d’avoir poignardé la qualifiées qui, même si elles ne fai- dont le deuxième agresseur faisait victime varièrent dans leurs déposi- saient pas directement référence au l’objet et renvoya l’affaire pour un tions. mobile raciste des auteurs de complément d’instruction, en l’agression, prévoyaient des peines donnant pour indication que Cela dit, pendant les trois années plus sévères que celles prévues par G.M.G. devait être de nouveau in- qui suivirent, l’enquête préliminaire le droit interne pour les infractions culpé de meurtre résultant d’un acte a traîné en longueur pour des liées à la haine raciale. Partant, la de hooliganisme. Une accusation de raisons qui n’ont pas été révélées, Cour ne considère pas qu’il faille hooliganisme demeurait pour un des actes d’instruction étant accom- imputer à la législation interne et à autre des accusés, âgé de dix-huit plis environ une fois par an. De 1999 l’absence de dispositions spécifi- ans à l’époque de l’agression. à 2001, les autorités se sont mon- ques réprimant le meurtre ou les Le 22 avril 2005, les requérants et les trées plus actives, sans toutefois que lésions corporelles graves à motiva- trois sœurs de la victime demandèr- cela se soit traduit par quoi que ce tion raciste le fait que les autorités ent à se porter partie civile dans la soit de concret. Puis, pendant n’aient pas mené d’enquête effective procédure pénale et réclamèrent quatre ans, de 2001 à 2005, il n’y a sur le décès d’Anguel Dimitrov Iliev une réparation. absolument eu aucun progrès et la et appliqué de manière effective la procédure pénale est demeurée au législation interne existante. Le 16 mai 2005, l’avocat des requér- stade de l’instruction jusqu’à ce que ants fut informé que le ministère de la Cour européenne communique La Cour conclut que les autorités la Justice avait réclamé et détenait le au gouvernement bulgare l’affaire ont manqué à leur obligation, au dossier. La Cour n’a été informée dont elle avait été saisie. Les retards titre de l’article 2, d’instruire de d’aucun fait nouveau dans la pro- s’étant accumulés, le délai pour façon effective le décès d’Anguel Di- cédure pénale. poursuivre la majorité des agres- mitrov Iliev avec diligence et céléri- Les requérants alléguaient que les seurs avait expiré. Dès lors, bien que té et avec l’énergie voulue, compte autorités n’avaient pas mené une les autorités eussent identifié les tenu des mobiles racistes de l’agres- enquête adéquate propre à conduire agresseurs presque tout de suite sion et de la nécessité de préserver au jugement et à la condamnation après l’agression et eussent détermi- la confiance des groupes minoritai- des individus responsables des né avec une assez grande certitude res dans la capacité des autorités à mauvais traitements infligés à leur l’identité de l’individu qui avait poi- les mettre à l’abri de menaces de proche qui avaient entraîné la mort gnardé la victime, pendant plus de violences racistes. Il y a donc eu vio- de celui-ci. Ils se plaignaient aussi onze ans personne n’a été traduit en lation de l’article 2. du fait que la législation pénale jugement pour l’agression du interne ne renfermait pas de dispo- proche des requérants. La Cour Articles 3 et 13 sitions qualifiant spécifiquement observe en outre que le Gouverne- les crimes à motivation raciste et ne ment n’a fourni aucune explication La Cour estime qu’il n’y a pas lieu de les réprimait pas spécialement. Ils convaincante à la durée de la pro- formuler une conclusion distincte alléguaient enfin que la durée ex- cédure pénale. sur le terrain des articles 3 et 13.

10 Quelques arrêts de chambres Conseil de l’Europe Cour européenne des Droits de l’Homme

Article 14 contre les Roms étaient répandus à Dimitrov Iliev et que, si ils l’avaient l’époque considérée et qu’il y a lieu fait, la juridiction civile compétente La Cour relève que les autorités ont de réaffirmer continuellement la aurait pu retenir cette action pour condamnation du racisme par la so- examen. Certes, cette juridiction eu à un stade très précoce de l’en- ciété et de préserver la confiance des aurait en toute probabilité sus- quête, à savoir lorsque D.K. fit une minorités dans la capacité des auto- pendu la procédure si elle avait déclaration en ce sens le 19 avril 1996, rités à les mettre à l’abri de menaces conclu que les faits en cause s’analy- que les auteurs de l’agression contre de violences racistes. La Cour saient en des actes criminels. Cela Anguel Dimitrov Iliev étaient inspi- conclut que les autorités n’ont pas dit, les juridictions civiles n’étaient rés par des motivations racistes. Elle fait la distinction voulue par rapport pas liées par un refus des autorités juge totalement inacceptable que, à d’autres infractions n’ayant pas de de poursuite d’instruire une affaire tout en sachant que l’agression était motivation raciste, ce qui constitue ou par le retard apporté par elles à le inspirée par la haine raciale, les auto- un traitement injustifié qui ne faire. Dans le cas où les requérants rités n’aient pas mené à bien avec cél- saurait se concilier avec l’article 14. Il n’ont pas engagé d’action civile, ce érité l’instruction préliminaire y a donc eu violation de l’article 14 serait pure spéculation que d’esti- contre les agresseurs et ne les aient combiné avec l’article 2. mer que pareille action serait restée pas traduits en jugement. Au en suspens pendant un long laps de contraire, elles ont permis que la La Cour ne juge pas devoir formuler temps, comme le soutiennent les procédure pénale traîne en longueur une conclusion distincte sur le intéressés en l’espèce. Le grief de et en demeure au stade de l’instruc- terrain de l’article 14 combiné avec ceux-ci d’après lequel la durée de la tion pendant plus de onze ans, avec l’article 3. procédure pénale les a en fait privés pour résultat que le délai pour pour- de l’accès à un tribunal devant suivre la majorité des agresseurs lequel demander réparation est dès avait expiré. En outre, les autorités Article 6 § 1 lors irrecevable. n’ont pas inculpé les agresseurs d’in- fractions à motivation raciste. La La Cour relève que les requérants Cour note à cet égard que les dom- n’ont pas engagé d’action civile mages et actes de violence commis contre les agresseurs d’Anguel

Bekir-Ousta et autres c. Grèce

Article 6 §1 (non- Arrêt du 11 octobre 2007. Concerne : refus des juridictions d’enregistrer une association d’une mino- violation) ; Article 11 (violation) rité musulmane.

Faits et griefs reconnue dans la région de la tion dans la procédure, et conclut à Thrace occidentale. Elles conclu- l’unanimité à la non-violation de cet Les sept requérants, MM. Hasan rent que le titre de l’association crée article. Elle admet par ailleurs que Bekir-Ousta, Apti Pentzial, Haki une confusion et donne l’impres- l’ingérence litigieuse visait un but lé- Tsiligir, Ali Nalbant, Ali Nizam, sion que sur le territoire grec sont gitime, à savoir la défense de l’ordre Retzep Kahriman et Suleyman installés de façon permanente des public, mais relève que les intentions Kara-Housein, sont des ressortis- ressortissants d’un pays étranger, en des requérants n’ont pas pu être véri- particulier de la Turquie, et que sants grecs résidant dans le départe- fiées dans la pratique, l’association ceux-ci, moyennant la création de ment d’Evros (Grèce). n’ayant jamais été enregistrée. De l’association, n’ont pas pour but de plus, à supposer que le véritable but En 1995, ils créèrent, avec d’autres servir les intérêts de la minorité personnes appartenant à la mino- musulmane d’Evros. Les requérants de l’association fût de promouvoir rité musulmane de Thrace occiden- contestèrent vainement le rejet l’idée qu’il existe en Grèce une mino- tale, une association à but non devant les juridictions grecques. rité ethnique, cela ne saurait consti- lucratif dénommée « Association de tuer une menace pour une société la jeunesse de la minorité du Invoquant notamment les articles 6 démocratique. Rien dans les statuts département d’Evros ». L’associa- § 1 (droit à un procès équitable dans de l’association n’indiquait que ses tion œuvrait notamment pour un délai raisonnable), 11 (liberté de membres prônaient le recours à la réunion et d’association) et 14 (in- « l’exploitation des possibilités violence ou à des moyens antidémo- terdiction de la discrimination) de intellectuelles de la jeunesse mino- cratiques. Les juridictions grecques la Convention européenne des ritaire, la protection et la promotion ont en outre le pouvoir d’ordonner la Droits de l’Homme, les requérants des traditions de la minorité, le dissolution d’une association si sa fi- développement des relations entre se plaignaient du refus des juridic- nalité s’avère contraire à la loi ou dif- ses membres et la protection de la tions grecques d’enregistrer leur as- férente de celle indiquée dans les démocratie, des droits de l’homme sociation et de la durée de cette statuts. La Cour conclut ainsi à l’una- et de l’amitié en particulier entre le procédure. peuple grec et le peuple turc ». En nimité à la violation de l’article 11 et mars 1996, les juridictions grecques Décision de la Cour dit qu’il n’y a pas lieu d’examiner sé- rejetèrent la demande d’enregistre- parément le grief tiré de l’article 14. ment de l’association, rappelant La Cour européenne des Droits de Elle dit également que le constat qu’en vertu du Traité de Lausanne, l’Homme estime qu’il n’y a pas eu dé- d’une violation fournit en soi une sa- seule une minorité musulmane, et passement du « délai raisonnable » tisfaction équitable suffisante pour non une minorité turque, a été au sens de l’article 6 § 1 de la Conven- le préjudice moral.

Bekir-Ousta et autres c. Grèce 11 Bulletin d’information sur les droits de l’Homme, no 72 Conseil de l’Europe

Bukta et autres c. Hongrie

Arrêt du 17 juillet 2007. Concerne : violations alléguées des articles 10 and 11 lors de la dispersion par Article 11 (violation) la police d’une manifestation.

Faits et griefs pas avisé la police de la manifesta- Décision de la Cour tion, en dépit de l’obligation légale Les requérants, Dénesné Bukta, Fer- de l’avertir dans un délai de trois dinánd Laczner et Jánosné Tölgyesi, La Cour relève que les tribunaux in- jours. Après avoir entendu un bruit sont des ressortissants hongrois nés ternes n’ont pas examiné si la mani- ressemblant à une détonation, la respectivement en 1943, 1945 et 1951 festation avait été pacifique et qu’ils police, qui était de toute façon pré- et résidant à Budapest. ont fondé leurs décisions simple- sente sur les lieux, força les manifes- er ment sur le fait que la police n’avait Le 1 décembre 2002, le premier mi- tants à se disperser. Les requérants pas été avertie par avance de la ma- nistre roumain se rendit en visite of- engagèrent une procédure en vue nifestation. En l’absence d’éléments ficielle à Budapest, où il donna une de faire déclarer illégale l’interven- indiquant que la manifestation était réception à l’hôtel Kempinski pour tion de la police. Leur demande fut dangereuse pour l’ordre public, la célébrer la fête nationale roumaine, finalement rejetée au motif que les dispersion des manifestants a commémorant l’annexion à la Rou- manifestants avaient été dispersés à constitué une restriction dispropor- manie en 1918 de la Transylvanie, cause d’un risque pour la sécurité et tionnée du droit des requérants à la ancienne région hongroise. La que la police n’avait pas été infor- liberté de réunion pacifique. En veille, le premier ministre hongrois mée de la manifestation. avait déclaré qu’il assisterait à la ré- conséquence, la Cour conclut à la ception. Les requérants estimèrent Invoquant les articles 10 (liberté violation de l’article 11. En outre, elle qu’il ne devait pas participer à un d’expression) et 11 (liberté de réun- dit qu’il n’y a pas lieu d’examiner événement commémorant un ion et d’association), les requérants séparément le grief sous l’angle de aspect négatif de l’histoire de la se plaignaient que la manifestation l’article 10 et que le constat d’une Hongrie. Quelque 150 personnes, pacifique à laquelle ils avaient par- violation représente en soi une sa- dont les requérants, se réunirent ticipé eût été dispersée uniquement tisfaction équitable suffisante pour pour manifester devant l’hôtel parce que la police n’en avait pas été le préjudice moral éventuellement pendant la réception. Elles n’avaient avertie préalablement. subi.

Cobzaru c. Roumanie

Arrêt du 26 juillet 2007. Concerne : allégation du requérant d’avoir subi un traitement inhumain et Articles 3, 13 et 14 (violations) dégradant alors qu’il se trouvait en garde à vue ; absence d’une enquête prompte, impartiale et effec- tive.

Faits et griefs qu’il y avait eu des violences. Rita G., Plus tard dans la soirée, le requérant présente durant l’enquête, déclara fut admis aux urgences de l’hôpital Le requérant, Belmondo Cobzaru, que le requérant était entré dans de Mangalia ; les médecins diagnos- est un ressortissant roumain né en l’appartement sous ses yeux en crai- tiquèrent un traumatisme cranio- 1973 et résidant à Mangalia (Rouma- gnant que Steluţa ait pu faire une cérébral. nie). tentative de suicide. L’intéressé affirme que, dans la Le 8 juillet 1997, il fut examiné par soirée du 4 juillet 1997, il se rendit à Le requérant affirme qu’entre un médecin légiste, lequel nota l’appartement où il vivait avec sa 20 heures et 21 heures il s’est rendu dans son rapport qu’il souffrait de petite amie, Steluţa M. (propriétaire au poste de police de Mangalia, ac- céphalées et douleurs abdominales du logement), et trouva la porte compagné par sa cousine Venuşa L., sévères, avait du mal à marcher et fermée à clé. Il demanda à ses et s’est plaint auprès du policier de présentait de nombreuses ecchymo- voisins s’ils avaient vu Steluţa, mais service que des individus avaient ses. Le rapport concluait que les on lui répondit par la négative. Crai- tenté de le passer à tabac alors qu’il blessures étaient dues au fait que le gnant qu’elle ait pu tenter de mettre quittait son appartement. requérant avait été frappé avec des fin à ses jours – comme elle l’avait Aux alentours de 22 heures, les poli- « objets contondants et durs » et déjà fait par le passé –, il força la ciers Gheorghe G., Curti D. et Ion M. qu’il lui fallait quatorze ou quinze porte en présence de sa voisine, Rita revinrent au poste après avoir ins- jours pour se rétablir. G., mais ne trouva personne à l’inté- pecté l’appartement de Steluţa. A la même date, le requérant porta rieur de l’appartement. Alors qu’il Selon le requérant, ils le frappèrent plainte auprès du chef du poste de quittait l’immeuble, il rencontra à coups de poing et de pied ainsi police de Mangalia contre les poli- Crinel M. (beau-frère de Steluţa) et qu’avec un bâton de bois. Quatre ciers Curti D. et Gheorghe G. trois hommes armés de couteaux, policiers en civil observèrent qui tentèrent de l’agresser. l’agression mais s’abstinrent d’inter- Le 10 ou le 11 juillet 1997, des dépos- Le même jour, vers 20 heures, Crinel venir. Puis on l’obligea à signer un itions écrites furent recueillies M. appela la police et se plaignit que document déclarant qu’il avait été auprès des policiers Gheorghe G., le requérant avait tenté d’entrer par frappé par Crinel M. et d’autres in- Curti D. et Ion M, lesquels nièrent effraction dans l’appartement de dividus. En partant, le requérant tous avoir frappé le requérant. Steluţa. Le rapport de police conclut montra à Venuşa les bosses sur sa Aucun d’eux n’indiqua avoir vu des qu’aucun élément n’indiquait que tête et les autres marques causées contusions sur le visage de l’intéres- l’appartement avait été fouillé ou par les coups assénés sur son dos. sé à son arrivée au poste.

12 Quelques arrêts de chambres Conseil de l’Europe Cour européenne des Droits de l’Homme

Le policier qui avait été de service le visage du requérant à son arrivée au témoins oculaires comme Rita G. et 4 juillet 1997 fit également une poste de police. Le Gouvernement Venuşa L. déposition ; il y déclarait que le re- indique par ailleurs que le rapport Par ailleurs, il semble y avoir eu quérant était arrivé au poste avant du médecin légiste ne fait aucune d’autres défaillances dans l’enquête que la patrouille ne revienne de mention de contusions sur le visage menée par les autorités internes, en l’appartement, et n’y faisait aucune du requérant. particulier le manquement à inter- mention de contusions observées Le requérant alléguait avoir subi un roger certains témoins clés ou à sur le visage de l’intéressé lorsque traitement inhumain et dégradant poser certaines questions évidentes. celui-ci était arrivé au poste. alors qu’il se trouvait en garde à vue, Enfin, la Cour relève un certain Le requérant et son père déposèrent et se plaignait que les autorités nombre de contradictions dans le auprès de deux parquets militaires avaient négligé de mener une en- dossier de l’enquête, notamment distincts des plaintes pour mauvais quête prompte, impartiale et effec- sur l’heure de l’arrivée du requérant traitements ; le requérant deman- tive au sujet de ses accusations. Il au poste de police. dait réparation des préjudices maté- invoquait les articles 3, 13, 14 et 6 § 1 La Cour conclut que le Gouverne- riel et moral. (droit à un procès équitable) de la ment n’a pas établi de manière satis- Le 18 septembre 1997, Venuşa L. Convention. faisante que les blessures du indiqua dans une déposition requérant étaient survenues autre- qu’elle s’était rendue au poste de Décision de la Cour ment que par le traitement qui lui police avec le requérant et qu’envi- avait été infligé alors qu’il se trou- ron 30 minutes plus tard celui-ci en Article 3 vait sous le contrôle de la police, au était ressorti et lui avait montré les poste, dans la soirée du 4 juillet La Cour estime que l’ampleur des contusions qu’il avait sur la main, 1997, et elle estime que lesdites contusions observées par les méde- le dos et les doigts. blessures sont le résultat d’un traite- cins ayant examiné M. Cobzaru Le 6 octobre 1997, les trois policiers ment inhumain et dégradant. Dès montre que les blessures de ce mis en cause présentèrent une nou- lors, il y a eu violation de l’article 3 à dernier étaient suffisamment velle version des faits, déclarant que raison des mauvais traitements graves pour correspondre à des le 4 juillet 1997 le requérant était subis par le requérant. mauvais traitements relevant de entré au poste de police après qu’ils l’article 3. En outre, la Cour conclut que les furent revenus de l’inspection de autorités internes ont négligé de l’appartement, et qu’à son arrivée il Il n’est pas contesté que le requérant mener une enquête adéquate au avait des contusions sur le corps. a été victime d’actes de violence le sujet des allégations de mauvais Le 12 novembre 1997, le procureur 4 juillet 1997, soit peu avant de se traitements formulées par le re- militaire de Constanţa refusa rendre au poste de police, soit quérant, au mépris de l’article 3. d’ouvrir une enquête judiciaire au pendant qu’il s’y trouvait. Compte sujet des plaintes du requérant tenu de la gravité des blessures en Article 6 § 1 et article 13 contre les policiers Gheorghe G. et question, la Cour juge inconcevable, La Cour estime qu’il n’y a pas lieu de Curti D., au motif que les faits dans l’hypothèse où l’intéressé rechercher s’il y a eu violation de l’ar- n’étaient pas établis. Le procureur serait arrivé au poste de police avec ticle 6 § 1, et décide d’examiner sous fit observer que le requérant et son des contusions sur le corps, que les l’angle de l’article 13 le grief du re- père avaient tous deux la réputation policiers ne les aient pas remar- quérant selon lequel l’enquête au d’être des « éléments asociaux quées. De plus, si les policiers sujet de ses plaintes était inadéquate. enclins à la violence et au vol », avaient remarqué des contusions, constamment en conflit avec « les ils auraient dû normalement en de- Elle observe que les autorités autres membres de leur groupe mander l’origine au requérant et étaient tenues de mener une en- ethnique ». Il estimait que la dépo- conduire celui-ci à l’hôpital ou quête effective concernant les accu- sition de Venuşa L. ne pouvait être appeler un médecin. sations portées contre les policiers prise en considération car celle-ci La Cour observe qu’aucun élément mais qu’elles ont manqué à cette était également tsigane – en plus n’indique que l’intéressé ait été obligation. Dès lors, toute autre d’être la cousine du requérant –, de frappé par quelqu’un avant d’arriver voie de recours qui s’offrait au re- sorte que son témoignage était sub- au poste de police. quérant – y compris une action en jectif et dénué de sincérité. dommages-intérêts – présentait des Ce n’est que le 6 octobre 1997 que perspectives de succès limitées. Si Le requérant fit appel. Le trois policiers ont présenté une les juridictions civiles ont la faculté 4 mai 1998, le procureur militaire nouvelle version des faits, déclarant d’apprécier les faits de manière in- principal de Constanţa rejeta ce que le requérant avait des contu- dépendante, en pratique le poids recours au motif qu’il n’était pas sions sur le corps à son arrivée au accordé à une enquête judiciaire prouvé que les policiers eussent poste de police. Aucun des témoins préalable est si important que frappé le requérant, « un Tsigane de oculaires ayant assisté à l’altercation même une preuve contraire vingt-cinq ans » « connu pour les entre M. Cobzaru et Crinel M. n’a extrêmement convaincante est scandales qu’il provoque et sa ten- confirmé que le premier avait été souvent rejetée, et un tel recours dance à se battre constamment ». frappé par le second, ce que celui-ci s’avère simplement théorique et il- Le requérant forma un nouveau re- a d’ailleurs toujours nié. lusoire. La Cour conclut que, dans cours, en vain. Les constats des procureurs repo- les circonstances particulières de Le Gouvernement affirme que le re- sent entièrement sur les récits que l’espèce, la possibilité d’engager quérant a été frappé par Crinel M. et les policiers accusés de sévices ou contre la police une action en dom- que cela a été confirmé par certains leurs collègues ont livrés en mages-intérêts était purement des témoins entendus durant l’en- octobre 1997. Non seulement les théorique. Partant, elle juge que le quête, notamment la petite amie de procureurs ont admis sans réserve requérant a été privé d’un recours l’intéressé ainsi que trois policiers, les thèses de ces policiers, mais ils effectif pour se plaindre des sévices lesquels auraient observé des traces semblent également avoir négligé allégués, et qu’en conséquence il y a de violences très récentes sur le les dépositions capitales de certains eu violation de l’article 13.

Cobzaru c. Roumanie 13 Bulletin d’information sur les droits de l’Homme, no 72 Conseil de l’Europe

Article 14 souvent été impliqués depuis la Les autorités ont-elles fait subir chute du régime communiste en une discrimination raciale au Les mauvais traitements 1990, de même que d’autres élé- requérant ? reposaient-ils sur des préjugés ments solides attestant un manque- raciaux ? ment répété des autorités à La Cour observe que tout au long de remédier à de tels actes de violence, l’enquête les procureurs ont formu- La Cour observe que le requérant lé des commentaires tendancieux étaient connus du grand public car n’évoque aucun fait particulier à au sujet des origines roms du re- régulièrement évoqués par les mé- l’appui du grief selon lequel la vio- quérant, et que le Gouvernement dias. Il ressort des éléments soumis lence subie par lui reposait sur des n’a fourni aucune justification motifs raciaux. En fait, il estime que par le requérant que tous ces inci- concernant ces remarques. cette plainte doit être appréciée dents ont été officiellement portés dans le contexte du manquement à l’attention des autorités et que de Elle rappelle qu’elle a déjà eu l’occa- sion de constater que des commen- attesté et répété des autorités rou- ce fait divers programmes ont été taires similaires faits par les autorités maines à remédier à des cas de vio- mis au point pour éradiquer cette judiciaires roumaines au sujet des lence dirigée contre des Roms et à discrimination. Il ne fait aucun réparer la discrimination. origines roms d’un requérant étaient doute en l’espèce que pareils inci- purement discriminatoires. En l’es- Toutefois, l’inquiétude exprimée dents, de même que l’action des pèce, elle estime que les remarques par diverses organisations quant plus hautes autorités roumaines aux tendancieuses en question révèlent aux nombreux actes de violences fins de combattre la discrimination une attitude globalement discrimi- qui seraient commis par des agents contre les Roms, étaient connus des natoire des autorités, qui a renforcé de la force publique à l’encontre de organes d’enquête ou auraient dû la conviction du requérant selon la- Roms, et le manquement répété des l’être ; dès lors, il fallait enquêter quelle dans son cas toute voie de autorités roumaines à remédier à la recours était purement illusoire. situation et à réparer la discrimina- avec un soin particulier sur l’exis- tion ne suffisent pas pour que la tence éventuelle de mobiles racistes Cour juge établi que des attitudes à l’origine de la violence subie par le Conclusion requérant. racistes ont joué un rôle dans les La Cour conclut que le manque- mauvais traitements subis par le re- ment des agents de la force publi- Or les procureurs n’ont pris aucune quérant. que à enquêter sur l’hypothèse d’un initiative pour se rendre compte du mobile raciste à l’origine des Les enquêteurs se sont-ils comportement des policiers mis en penchés sur l’hypothèse d’un mauvais traitements subis par le re- cause et vérifier par exemple si par quérant, associé à l’attitude de ces mobile raciste ? le passé ceux-ci avaient été impli- agents durant l’enquête, s’analyse La Cour observe que les nombreux qués dans des incidents similaires en une discrimination contraire à actes hostiles aux Roms dans les- ou été accusés de nourrir des senti- l’article 14 combiné avec les quels des agents de l’Etat ont ments hostiles aux Roms. articles 3 et 13.

Colibaba c. Moldova

Arrêt du 23 octobre 2007. Concerne : mauvais traitements infligés au requérant au cours de sa déten- Article 3 (violations); et manquement de l’Etat de tion et absence d’une enquête effective. respecter ses obligations au titre de l’article 34 Faits et griefs fut autorisé pour la première fois à neurochirurgie du ministère de la (droit de requête prendre contact avec son avocat. Santé rédigé à l’issue d’un examen individuelle) Le requérant, Vitalie Colibaba, est Puis il fut de nouveau torturé : il fut médical le 18 mai 2006. un ressortissant moldave né en frappé à la tête avec une bouteille de 1978. Il réside à Chişinău. plastique remplie d’eau et battu à L’avocat du requérant porta plainte Le 21 avril 2006, il fut arrêté pour coups de pied et de poing. au pénal et fut définitivement dé- avoir attaqué un policier. Il soutient bouté le 24 mai 2006. Les juridic- que les 25 et 27 avril, au cours de sa Les autorités moldaves contestent tions moldaves fondèrent leurs détention, il fut torturé par trois po- toutes ces allégations. décisions sur le rapport médical du liciers cherchant ainsi à obtenir ses Le 29 avril, les policiers que le re- 28 avril 2006, les dénégations des aveux. M. Colibaba se plaint d’avoir quérant accuse de mauvais traite- eu les mains et les pieds attachés ments vinrent le chercher pour trois policiers quant aux accusa- derrière le dos, ce pendant que la l’emmener subir un examen tions portées contre eux et l’absence barre de métal d’un cintre était médical. Un rapport médical en de découverte d’un cintre dans le passée sous ses bras. Le corps sus- date du 28 avril 2006 concluait que, bureau où le requérant prétendait pendu et la tête recouverte d’un mis à part les séquelles de sa tenta- avoir été torturé. En appel, le re- manteau, il reçut des coups de tive de suicide, M. Colibaba ne prés- quérant affirma s’être vu refuser un chaise sur l’occiput. Ses mains entait aucun signe de violence sur le examen médical complet indépen- étaient recouvertes de tissu pour corps. Le 16 mai 2006, il fut libéré et dant, en violation de l’article 3 de la que la corde ne laisse pas de demanda une aide médicale au Convention. Il déclara également marques et une musique jouait très Centre de réadaptation des victimes devant les tribunaux que les fort pour couvrir ses cris. Ces agisse- de tortures, le « Memoria ». Un examens médicaux qu’il avait subis ments s’accompagnaient d’actes rapport médical délivré par ce à sa demande faisaient état de tor- d’agression verbale et psychologi- centre le 16 juin 2006 faisait état tures. L’appel fut rejeté dans la que. Plus tard le même jour, le re- d’un traumatisme crânien. Ce dia- mesure où les juridictions se bornè- quérant tenta de se suicider en se gnostic fut confirmé par un rapport rent à reprendre les motifs de la tailladant les veines. Le 27 avril, il de l’Institut de neurologie et de décision du 24 mai 2006.

14 Quelques arrêts de chambres Conseil de l’Europe Cour européenne des Droits de l’Homme

En juin 2006, le procureur général le rapport médical du 28 avril 2006 quérant, dans son appel, selon moldave écrivit à l’Ordre des et, dans ses observations à la Cour, lequel il n’avait pas eu droit à un tel avocats une lettre dans laquelle il le Gouvernement allègue que les examen et n’ont pas davantage tenu évoquait le « phénomène » de la rapports médicaux des 16 juin et compte du rapport médical du saisie, par des avocats moldaves, 18 mai 2006 n’avaient pas apporté la 18 mai 2006 mentionnant des signes d’organisations internationales spé- preuve que le requérant souffrait de mauvais traitements. cialisées dans la protection des d’un traumatisme crânien au droits de l’homme aux fins d’exa- moment de sa libération. La Cour estime par conséquent que les autorités moldaves n’ont pas men d’affaires pénales. Il citait en La Cour n’est pas convaincue par ces cherché sérieusement à enquêter exemple l’affaire du requérant, dans arguments. Le rapport délivré par le laquelle l’avocat s’était plaint auprès Centre « Memoria » est daté du sur les allégations de mauvais trai- tements et conclut à l’unanimité à d’Amnesty International et ajoutait 16 juin 2006 mais il constatait ex- une violation de l’article 3. qu’il y avait une pressément que le requérant s’était « instrumentalisation desdites or- rendu au centre le 16 mai 2006. Par ganisations à des fins d’intérêt per- ailleurs, le rapport médical daté du Article 34 sonnel et dans le but de faire 18 mai 2006 confirme les conclu- échapper les personnes soupçon- sions du Centre. Après examen de la lettre du procu- nées à leur responsabilité pénale. » De même, si le rapport sur lequel reur général, la Cour tend à se rallier Il écrivait également que ce genre s’appuient les juridictions moldaves à l’opinion du requérant pour lequel de pratique des avocats constituait porte bien la date du 28 avril 2006, on ne saurait y voir simplement, une diffamation de l’Etat et que le il résulte sans équivoque tant de son comme le soutient le Gouverne- parquet général allait examiner la contenu que des observations des ment, un rappel au respect des possibilité d’engager des poursuites parties que l’examen médical a eu règles déontologiques adressé aux pénales contre l’avocat du lieu le 29 avril 2006. De surcroît, ce avocats. Le langage utilisé par le requérant. Pour l’Ordre des avocats, sont les policiers qui, aux dires du procureur général, le fait qu’il ait cette lettre s’analysait en une tenta- requérant, l’avaient maltraité, qui expressément mentionné le nom de tive d’intimidation des avocats. l’ont emmené subir un examen l’avocat du requérant et la menace M. Colibaba se plaignait d’avoir été médical, lequel a eu lieu en leur pré- d’une enquête en réponse à la victime de graves brutalités de la sence. Dans ces conditions, la Cour plainte prétendument indue portée part de la police et de l’absence a du mal à accorder de l’importance par ce dernier devant des organisa- d’examen adéquat, par les autorités, à un tel rapport médical. tions internationales peuvent aisé- de ses allégations. Il invoquait les La Cour aboutit donc à la conclu- ment s’interpréter dans le sens articles 3 et 13. Il dénonçait égalem- sion que le traumatisme crânien du d’une intimidation. ent la lettre adressée par le procu- requérant a été provoqué au cours Même si l’on ne saurait aff irmer que reur général à l’Ordre des avocats, de sa détention et estime que les ju- le procureur général était au qui, selon lui, répondait à un objec- ridictions moldaves n’ont pas donné courant de la présente requête tif d’intimidation et, partant, consti- la moindre explication quant à l’ori- lorsqu’il a écrit la lettre, il n’en tuait une entrave à son droit de gine de cette blessure. Elle conclut demeure pas moins que les termes saisir la Cour, en violation de donc à l’unanimité que le mauvais utilisés dans celle-ci auraient pu l’article 34. traitement infligé à M. Colibaba avoir un effet dissuasif sur l’intro- emporte violation de l’article 3. Décision de la Cour duction ou le maintien de la requête Quant à l’absence d’enquête devant la Cour. La Cour conclut Article 3 effective donc à l’unanimité que l’Etat moldave n’a pas respecté ses obliga- La Cour relève l’existence de plu- Quant aux mauvais traitements tions au titre de l’article 34. sieurs lacunes dans l’enquête menée La Cour relève qu’il n’est pas contes- par les autorités nationales. La té qu’entre le 21 avril 2006 et le demande d’examen médical indép- Article 13 16 mai 2006, le requérant se trouvait endant adressée par le requérant au sous le contrôle des policiers. parquet a été rejetée sans raison La Cour estime à l’unanimité qu’il n’y Dans leurs décisions, les juridic- convaincante. Les juridictions mol- a pas lieu d’examiner séparément le tions moldaves se sont appuyées sur daves ont ignoré l’argument du re- grief tiré de cet article.

Hasan et Eylem Zengin c. Turquie

Article 2 du Protocole no 1 Arrêt du 9 octobre 2007. Concerne : enseignement de culture religieuse et connaissance morale (violation) Faits et griefs lam, qui est l’une des quatre écoles dévotion par des chants et des de l’Islam sunnite). La confession danses religieux (semah) ; ils ne fré- Hasan Zengin et sa fille Eylem quentent pas les mosquées mais se Zengin sont des ressortissants turcs des alévis a été influencée par cer- réunissent régulièrement dans des nés respectivement en 1960 et en taines croyances préislamiques et e e cemevi (lieux de réunion et de 1988 et résidant à Istanbul. deux grands soufis des XII et XIV siècles. Sa pratique religieuse diffère culte) ; ils ne considèrent pas le pè- M. Zengin et sa famille adhèrent à la lerinage à La Mecque comme une de celle des écoles sunnites par cer- confession des alévis, une branche obligation religieuse. de l’Islam profondément enracinée tains aspects, tels que la prière, le dans la société et l’histoire turques jeûne ou le pèlerinage. En particu- Au moment de l’introduction de la et qui représente l’une des confes- lier, selon les requérants, les alévis présente requête, Eylem Zengin fré- sions les plus répandues en Turquie ne prient pas cinq fois par jour selon quentait la classe de septième à (après la branche hanéfite de l’Is- le rite sunnite mais expriment leur l’école publique d’Avcılar (Istanbul).

Hasan et Eylem Zengin c. Turquie 15 Bulletin d’information sur les droits de l’Homme, no 72 Conseil de l’Europe

En tant qu’élève d’une école publi- A cette fin, elle examinera les ins- En deuxième lieu, la Cour a exami- que, elle était obligée d’assister au tructions du ministère de l’Educa- né s’il existait dans le système édu- cours de culture religieuse et tion concernant le programme du catif turc des moyens appropriés connaissance morale. En vertu de cours de culture religieuse et de tendant à assurer le respect des l’article 24 de la Constitution connaissance morale ainsi que les convictions des parents. turque et de l’article 12 de la Loi fon- manuels scolaires soumis par les re- damentale no 1739 sur l’Education quérants. A la suite d’une décision du Haut nationale, ce cours constitue une Conseil de l’Education en juillet matière obligatoire dans les établis- Elle estime que le programme suivi 1990, il est devenu possible pour les sements turcs d’enseignement pri- dans les écoles primaires et dans le enfants « de nationalité turque qui maire et secondaire. premier cycle des établissements se- adhèrent à la religion chrétienne ou condaires, ainsi que les manuels juive » d’être dispensés du cours de En 2001, M. Zengin présenta des de- pertinents, donne la priorité à la culture religieuse et connaissance mandes à la direction de l’Educa- connaissance de l’Islam par rapport morale. Cette décision donne tion nationale et aux juridictions à celle des autres religions et philo- nécessairement à penser que ce administratives tendant à ce que sa sophies. cours est susceptible d’amener les fille soit dispensée du cours de enfants de confession chrétienne ou culture religieuse et de connais- En particulier, le programme com- juive à faire face à des conflits entre sance morale. Indiquant que sa prend l’étude des comportements l’éducation religieuse dispensée à famille adhérait à la confession des du prophète Mahomet et du Coran. l’école et les convictions religieuses alévis, il allégua que, en vertu de Les élèves doivent apprendre plu- ou philosophiques de leurs parents. traités internationaux tels que la sieurs sourates du Coran par cœur A l’instar de la Commission euro- Déclaration universelle des Droits et étudient, illustrations à l’appui, péenne contre le racisme et l’intolé- de l’Homme, les parents avaient le les prières quotidiennes. Ils ont rance (ECRI) du Conseil de droit de choisir le type d’éducation également des interrogations écri- l’Europe, la Cour estime que cette à donner à leurs enfants. Il soutint tes. situation est critiquable : s’il s’agit en outre que le cours en question bien d’un cours sur les différentes était incompatible avec le principe Les manuels ne donnent pas seule- cultures religieuses, le fait de de laïcité et n’était pas neutre ment un aperçu général des reli- limiter le caractère obligatoire de ce puisqu’il consistait essentiellement gions mais contiennent des cours aux enfants musulmans n’a à enseigner l’Islam sunnite. instructions concernant les grands pas lieu d’être. principes de la foi musulmane, no- Toutes ses demandes furent reje- Le fait même que les parents soient tamment ses rites culturels, tels que tées, en dernier lieu par le Conseil obligés d’informer les autorités sco- la profession de foi, les cinq prières d’Etat dans un arrêt du 5 août 2003, laires de leurs convictions religieu- quotidiennes, le Ramadan, le pèler- au motif que le cours de culture re- ses ou philosophiques constitue un inage, les notions d’anges et de créa- ligieuse et connaissance morale moyen inapproprié d’assurer le tures invisibles et la croyance en était conforme à la Constitution et à respect de la liberté de conviction. l’autre monde. la législation turques. De plus, en l’absence de tout texte clair, les autorités scolaires ont tou- En revanche, les élèves ne bénéfi- Les requérants alléguaient en parti- jours le choix de refuser les deman- cient d’aucun enseignement sur les culier que la manière dont le cours des de dispense, comme ce fut le cas particularités confessionnelles ou de culture religieuse et connais- pour Mlle Zengin. sance morale est dispensé dans les rituelles des alévis, alors mêmes que écoles turques porte atteinte au les adeptes de cette confession re- En conséquence, la Cour estime que droit à la liberté de religion de présentent une part importante de le mécanisme de dispense ne Mlle Zengin et au droit de ses la population turque. Une certaine constitue pas un moyen approprié parents d’assurer son éducation information sur cette confession est et n’offre pas une protection suffi- conformément à leurs convictions dispensée en classe de neuvième, sante aux parents qui pourraient lé- religieuses, tels que garantis par mais la Cour, à l’instar des requér- gitimement considérer que la l’article 2 du Protocole no 1 (droit à ants, estime que l’enseignement à matière enseignée est susceptible l’éducation) et l’article 9 de la un stade aussi tardif de la vie et la de provoquer un conflit avec les Convention (liberté de pensée, de philosophie de deux grands soufis valeurs enseignées à leurs enfants à conscience et de religion). Les re- ayant eu un impact majeur dans la maison. Cela est d’autant plus quérants alléguaient notamment l’émergence de cette confession vrai qu’aucune possibilité de choix que ce cours n’est pas assuré de ma- n’est pas de nature à pallier aux ca- n’a été prévue pour les enfants dont nière objective puisqu’aucune infor- rences de l’enseignement au niveau les parents ont une conviction reli- mation détaillée sur les autres primaire et secondaire. gieuse ou philosophique autre que religions n’est donnée et qu’il est celle de l’Islam sunnite et que le mé- dispensé d’un point de vue religieux Dès lors, la Cour estime que l’ensei- canisme de dispense implique la qui prône l’interprétation sunnite gnement dispensé dans le cours de lourde charge pour ceux-ci de de la foi et des traditions isla- culture religieuse et connaissance dévoiler leurs convictions religieu- miques. morale en Turquie ne saurait être ses ou philosophiques. considéré comme répondant aux critères d’objectivité et de plura- En conséquence, la Cour conclut à Décision de la Cour lisme devant caractériser l’éducat- la violation de l’article 2 du Proto- o ion dispensée dans une société cole n 1. Article 2 du Protocole no 1 démocratique et visant à ce que les élèves développent un esprit criti- Article 9 La Cour doit déterminer en premier que à l’égard de la religion. En l’es- lieu si le contenu de la matière en pèce, les cours n’ont pas respecté les La Cour estime qu’aucune question question donne lieu à un enseigne- convictions religieuses et philoso- distincte ne se pose sous l’angle de ment objectif, critique et pluraliste. phiques du père de Mlle Zengin. l’article 9.

16 Quelques arrêts de chambres Conseil de l’Europe Cour européenne des Droits de l’Homme

Jorgic c. Allemagne

Articles 5 §1, 6 §1 et 7 Arrêt du 12 juillet 2007. Concerne : interprétation du crime de génocide par les tribunaux allemands (non-violation) Faits et griefs militaires et humanitaires pourvue de fondement en droit al- allemandes conduites en Bosnie lemand et en droit international Le requérant, Nicola Jorgic, est un Herzégovine et au fait que le public. ressortissant de Bosnie Herzégovine, requérant avait résidé en Allemagne d’origine serbe, né en 1946 à Doboj pendant plus de 20 ans et qu’il y Décision de la Cour (Bosnie). Il résida légalement en avait été arrêté. En outre, en accord Allemagne de 1969 à 1992. A l’intro- avec les conclusions d’un expert en Article 5 §1 (a) et Article 6 §1 duction de sa requête, il purgeait une droit international public, la cour peine de prison à perpétuité à d’appel conclut que le droit interna- La Cour fait observer que l’inter- Bochum (Allemagne). tional public n’interdisait pas aux prétation donnée par les juridic- En 1992, M. Jorgic retourna dans sa juridictions allemandes de traiter tions allemandes de l’article VI de la commune de naissance, Doboj. En de l’affaire. Ni l’article VI de la Convention sur le génocide, à la lu- décembre 1995, à son retour en Alle- convention relative à la prévention mière de l’article I de la dite magne, il fut arrêté et placé en et la lutte contre les génocides (« la Convention, ainsi que le fait, pour détention provisoire au motif qu’il Convention sur le génocide ») ces juridictions, de se déclarer com- était fortement soupçonné d’avoir (1948) ni l’article 9 du statut du pétentes pour juger le requérant commis des actes de génocide au tribunal pénal international pour pour génocide, est largement cours du nettoyage ethnique ayant l’ex-Yougoslavie (le statut du TPIY) confirmée par les dispositions eu lieu dans la région de Doboj, (1993) n’excluaient la compétence statutaires applicables et par la ju- entre mai et septembre 1992. des juridictions allemandes pour risprudence de nombreux autres Etats contractants à la Convention M. Jorgic fut accusé d’avoir organisé connaître des actes de génocide européenne des Droits de l’Homme un groupe paramilitaire qui fut perpétrés, en dehors du territoire ainsi que par le statut et la jurispru- impliqué dans l’arrestation et la allemand, par un étranger contre dence du TPIY. De plus, l’article 9 détention d’hommes musulmans des étrangers. § 1 du statut du TPIY confirme la provenant de trois villages de La cour d’appel conclut, de plus, position des juridictions alle- Bosnie, ainsi que dans les brutalités, que le requérant avait agi avec mandes, selon laquelle il existe une mauvais traitements et exécutions l’intention de commettre un double compétence au profit du qui leur furent infligées dans la génocide au sens de l’article 220a du TPIY et des juridictions nationales, période comprise entre début mai code pénal. Rappelant les opinions sans restriction aucune pour les tri- et juin 1992. En juin 1992, il abattit émises par plusieurs juristes, elle fit bunaux nationaux de certains pays. également 22 habitants d’un autre observer qu’au sens de l’article 220a village, y compris des femmes, des du code pénal, la « destruction d’un La Cour relève, en outre, que l’inter- personnes âgées et des handicapés. groupe » signifiait sa destruction en prétation donnée par les juridic- Par la suite, M. Jorgic et son groupe tant qu’unité sociale caractérisée tions allemandes des dispositions paramilitaire chassèrent environ par les signes, la singularité et le applicables et des règles du droit in- 40 hommes de leur village et sentiment d’appartenance qui lui ternational public n’est pas arbi- donnèrent l’ordre de leur faire subir sont propres ; une destruction traire. Les tribunaux allemands de mauvais traitements et d’exécu- physique et biologique n’étant pas avaient, par conséquent, des motifs ter six d’entre eux. Une septième nécessaire. Elle conclut que le raisonnables de se déclarer compé- personne blessée fut brûlée vive requérant avait agi, dès lors, avec tents pour juger le requérant des avec les cadavres de ces six hommes. l’intention de détruire le groupe de chefs de génocide. Il s’ensuit que le En septembre 1992, le requérant tua musulmans du nord de la Bosnie, requérant a été entendu par un tri- un prisonnier avec une matraque en ou au moins celui de la région de bunal établi par la loi au sens de l’ar- bois pour illustrer une nouvelle Doboj. ticle 6 § 1 de la Convention. méthode de mauvais traitements et Finalement, à l’issue d’une autre La Cour conclut, dès lors, que le re- de meurtre. procédure devant les instances na- quérant a été régulièrement détenu Par un jugement du 26 septembre tionales, la décision de la cour après sa condamnation « par un tri- 1997, la cour d’appel de Düsseldorf, d’appel de Düsseldorf du 26 sep- bunal compétent » au sens de l’arti- s’appuyant sur l’article 220a du code tembre 1997 demeura déf initive en cle 5 § 1 (a) de la Convention. pénal, condamna le requérant pour ce qu’elle condamnait le requérant ces accusations. Il fut notamment pour génocide et pour huit chefs de Article 7 déclaré coupable de 11 chefs de géno- meurtre, et en ce que la cour La Cour relève que, bien que de cide avec préméditation, du meurtre concluait que le degré de culpabilité nombreuses décisions aient privilé- de 22 personnes, de violences dange- du prévenu était particulièrement gié une interprétation restrictive de reuses et de privation de liberté. grave. la notion de génocide, plusieurs Ayant conclu que le degré de culpa- Invoquant notamment l’article 5 § 1 autorités ont déjà interprété le bilité de M. Jorgic était particulièr- (a) et l’article 6 § 1, M. Jorgic préten- crime de génocide de manière plus ement grave, la cour d’appel le dait que les juridictions allemandes large, à l’instar des juridictions alle- condamna à la prison à perpétuité. n’étaient pas compétentes pour pro- mandes. Dans de telles conditions, La cour d’appel se déclara noncer une condamnation à son en- elle conclut que le requérant pou- compétente pour connaître de contre. De plus, il se plaignait que sa vait, le cas échéant avec l’aide d’un l’affaire en vertu de l’article 6 no 1 du condamnation pour génocide avait juriste, raisonnablement prévoir code pénal. Selon elle, des emporté violation de l’article 7 § 1, qu’il risquait d’être inculpé de poursuites pénales pouvaient légit- en raison, notamment, du fait que génocide et condamné de ce chef en imement être engagées en l’interprétation large de ce crime raison des actes qu’il avait commis. Allemagne, eu égard aux missions par les juridictions internes était dé- A cet égard, la Cour retient, de plus,

Jorgic c. Allemagne 17 Bulletin d’information sur les droits de l’Homme, no 72 Conseil de l’Europe que le requérant a été déclaré cou- Ces critères étant remplis, les juri- La Cour conclut, dès lors, que la pable d’actes d’une gravité particu- dictions allemandes avaient alors à condamnation du requérant pour lière commis sur une longue durée. décider quelle interprétation exis- génocide ne constitue pas une vio- tant en droit national du crime de lation de l’article 7 § 1 de la Conven- génocide elles souhaitaient retenir. tion.

Krasnov et Skuratov c. Russie

Arrêt du 19 juillet 2007. Concerne : droit de se présenter à des élections. Article 3 du Protocole no 1 (non-violation) Faits et griefs Les requérants invoquaient au sujet de son emploi. En outre, ces l’article 3 du Protocole no 1 (droit à motifs n’avaient aucune base légale. Les requérants, Alexandre Viktoro- des élections libres). M. Skouratov Rien n’indiquait que l’intéressé vitch Krasnov et Youri Illitch Skou- se plaignait également d’avoir été le avait agi de mauvaise foi et, quoi ratov, sont des ressortissants russes seul candidat présenté par le parti qu’il en soit, l’argument selon lequel nés respectivement en 1956 et 1952 communiste à s’être vu refuser l’en- la différence entre le poste de et résidant à Moscou. registrement, en violation de l’arti- professeur et celui de chef par Les requérants se plaignaient cle 14 (interdiction de la intérim du département en d’avoir été frappés d’inéligibilité à la discrimination). question était de nature à induire Douma parce qu’ils avaient soumis les électeurs en erreur, ne saurait des informations inexactes dans Décision de la Cour être pris au sérieux. M. Skouratov leurs demandes d’enregistrement n’ayant jamais allégué ne pas être Pour ce qui est de M. Krasnov, la de candidature. M. Krasnov avait membre du parti communiste, la Cour juge inconcevable que l’intér- été accusé d’avoir prétendu être Cour ne peut accepter que la essé n’ait pas été au courant de la chef du conseil de l’arrondissement décision de lui interdire de se nomination d’une autre personne à Presnenski de Moscou, alors qu’à la présenter aux élections était son poste. Elle estime donc qu’il a date de sa demande il avait en fait motivée par la nécessité d’éviter soumis des informations de nature été relevé de ces fonctions. M. Skou- tout malentendu chez les électeurs à induire les électeurs en erreur. En ratov quant à lui aurait déclaré qu’il au sujet des tendances politiques de conséquence, elle conclut, à l’unani- était chef par intérim du départem- l’intéressé. En conséquence, la Cour mité, à la non-violation de l’article 3 ent de droit de l’université d’Etat estime qu’il y a eu violation de du Protocole no 1 concernant des sciences sociales de Moscou, l’article 3 du Protocole no 1 M. Krasnov. alors qu’il avait été muté à un poste concernant M. Skouratov. En outre, de professeur dans ce département. Quant à M. Skouratov, la Cour elle dit qu’il n’y a pas lieu On lui avait également reproché de relève que les juridictions natio- d’examiner séparément le grief de n’avoir pas confirmé qu’il était nales ont exposé des motifs contra- l’intéressé sous l’angle de l’article 14. membre du parti communiste. Fi- dictoires pour expliquer pourquoi nalement, aucun des deux requér- elles avaient pensé que l’intéressé ants n’avait participé aux élections. avait donné de fausses informations

L c. Lituanie

Arrêt du 11 septembre 2007. Concerne : impossibilité pour un transsexuel de faire reconnaître officiel- Article 3 (non-violation); Article 8 (violation). En lement son changement de sexe. application de l’article 41, la Cour conclut que la Faits et griefs 16 décembre 1997, un médecin de hormonal de manière non offi- Lituanie doit adopter les l’hôpital Santariškės de l’université cielle. textes permettant de L’affaire concerne une requête in- de Vilnius émit aussi le diagnostic mettre en application troduite par un ressortissant litua- En 1999, il entra à l’université de que le requérant était transsexuel et l’article 2.27 de son code nien, M. L, né en 1978 et résidant à Vilnius. Sa demande d’y être inscrit lui conseilla de consulter un psy- civil, qui a trait à la Klaipėda (Lituanie). A sa naissance, sous le nom masculin qu’il avait chologue. conversion sexuelle des il fut inscrit sur le registre d’état choisi fut acceptée pour des motifs de compassion. La même année, il transsexuels civil comme étant de sexe féminin Une mention inscrite dans son demanda à faire changer son nom et son nom reflétait ce sexe de ma- dossier médical le 28 janvier 1998 sur tous ses papiers officiels afin de nière reconnaissable. Il soutient recommandait qu’il suive un traite- refléter son identité masculine. Cela toutefois que, très tôt, il s’est senti ment hormonal préalablement à lui fut toutefois refusé. appartenir plutôt au sexe masculin une opération chirurgicale de qu’au sexe féminin. Depuis 1998, il conversion sexuelle. On lui prescri- Du 3 au 9 mai 2000, le requérant vit une relation stable avec une vit alors officiellement un traite- subit une « opération chirurgicale femme. ment hormonal de deux mois. de conversion sexuelle partielle », à Le 18 mai 1997, il consulta un spécia- savoir une ablation des seins, en liste de microchirurgie en vue de Le requérant soutient qu’en 1999 prévision de l’adoption du nouveau changer de sexe. Ce médecin lui re- son médecin refusa de lui prescrire code civil. L’article 2.27 § 1 du code, commanda de consulter un psycho- une thérapie hormonale en raison entré en vigueur le 1er juillet 2003, logue. En novembre 1997, le de l’incertitude qui régnait quant au dispose qu’« un adulte célibataire a requérant se rendit donc pour y point de savoir s’il serait possible de droit à une conversion sexuelle (pa- subir des tests à l’hôpital psychia- procéder légalement à une conver- keisti lytį) médicale si cela est médi- trique de Vilnius, où on diagnosti- sion sexuelle complète. Le requér- calement possible ». Le second qua qu’il était transsexuel. Le ant poursuivit donc le traitement paragraphe de cette disposition pré-

18 Quelques arrêts de chambres Conseil de l’Europe Cour européenne des Droits de l’Homme

voit que « les conditions et la pro- l’absence d’une législation qui lui titude quant à sa vie privée et à la cédure de conversion sexuelle sont permettrait de subir les interven- reconnaissance de son identité fixées par la loi ». Le requérant tions chirurgicales qui termine- réelle. Les contraintes budgétaires convint avec les médecins qu’une raient le processus de conversion des services de santé publique autre opération serait effectuée sexuelle et de mener sa vie comme peuvent peut-être justifier certains après l’adoption des lois fixant ces un individu de sexe masculin. Il al- retards initiaux dans la mise en « conditions et procédures ». léguait en particulier que le man- œuvre des droits des transsexuels Aucune loi n’a à ce jour été adoptée quement de l’Etat à adopter la en vertu du code civil, mais pas une à cette fin. législation en question revenait à attente de plus de quatre ans, c’est- En 2000, avec l’aide d’un député au céder face à l’attitude négative de la à-dire depuis le 1er juillet 2003, date Parlement lituanien, le requérant majorité de la population vis-à-vis à laquelle les dispositions perti- choisit un nouveau nom et un de la minorité transsexuelle. nentes sont entrées en vigueur. nouveau prénom d’origine slave et Etant donné qu’une cinquantaine ne reflétant pas le sexe pour les faire Décision de la Cour de personnes seulement sont figurer sur son acte de naissance et concernées (selon des estimations son passeport. En lituanien, en effet, Article 3 non officielles), la charge budgé- les noms et prénoms se déclinent taire pesant sur l’Etat ne devrait pas L’examen des faits montre que le re- suivant le genre. Toutefois, le code être excessivement lourde. Dès lors, quérant éprouve une détresse et une personnel figurant sur son acte de la Cour considère qu’un juste frustration bien compréhensibles, naissance et son passeport (ainsi équilibre n’a pas été ménagé entre mais il n’indique pas de circonstan- que sur le diplôme délivré par l’uni- l’intérêt général et les droits du ces graves au point de justifier l’ap- versité de Vilnius) reste inchangé. requérant. Partant, elle conclut à la préciation de son grief sous l’angle Or il commence par le chiffre 4, qui violation de l’article 8. de l’article 3. La Cour juge plus ap- désigne les individus de sexe fémi- proprié d’examiner sur le terrain de nin. l’article 8 cet aspect de la plainte du Articles 12 et 14 Le requérant allègue qu’il doit faire requérant. En conséquence, elle face à de multiples difficultés conclut à la non-violation de quotidiennes ; par exemple, il ne l’article 3. La Cour fait observer que le grief du peut pas postuler pour un emploi, requérant tiré de l’article 12 est pré- payer ses cotisations sociales, Article 8 maturé dès lors que, s’il menait à consulter un médecin, communi- bien son opération de conversion quer avec les autorités, obtenir un La Cour observe que le droit sexuelle, son statut d’homme serait prêt bancaire ou traverser la frontiè- lituanien a reconnu le droit des reconnu tout comme son droit re du pays sans voir révéler qu’il est transsexuels de changer non d’épouser une femme. La question de sexe féminin. En conséquence, il seulement de sexe mais aussi d’état clé est celle de la carence législative, affirme être condamné à l’ostra- civil. Or la législation pertinente déjà analysée sur le terrain de cisme social parce qu’il a l’apparence présente une lacune : la loi régissant l’article 8. Par ailleurs, la Cour re- d’un homme alors que ses papiers of- les opérations de chirurgie marque que le grief du requérant ficiels le désignent comme étant une permettant une conversion sexuelle relatif à l’existence d’une discrimi- femme. Du fait de cette situation, il complète a été rédigée mais n’a pas nation est pour l’essentiel identique est dans un état permanent de encore été adoptée. En attendant, à celui examiné sous l’angle des dépression, associé à des tendances aucune structure médicale appro- articles 3 et 8. Partant, elle conclut, suicidaires. priée n’est facilement accessible en par six voix contre une, qu’il n’y a Invoquant les articles 3, 8, 12 (droit Lituanie. pas lieu d’examiner séparément les au mariage) et 14 (interdiction de la Cette lacune législative place le griefs de M. L tirés des articles 12 discrimination), M. L se plaignait de requérant dans une pénible incer- et 14.

Makhmoudov c. Russie

Articles 5 §1, 5 §5, 11 Arrêt du 26 juillet 2007. Concerne : interdiction d’une manifestation (violations) Faits et griefs toyens en matière d’urbanisme ; les de la ville » fut célébrée à Moscou et participants envisageaient de pro- des festivités publiques parrainées Le requérant, Roustam Khamido- tester en particulier contre le projet par le maire eurent lieu, malgré vitch Makhmoudov, est un ressor- de construction d’un immeuble l’existence d’une « menace tissant russe né en 1950 et résidant à d’appartements de luxe et d’expri- terroriste ». Le 5 septembre 2003, le Moscou. A l’époque des faits, il était conseiller de district. mer leur désaccord avec les autori- requérant fut inculpé de tés municipales. Malgré le refus, le désobéissance à des ordres donnés M. Makhmoudov se plaignait que requérant – coorganisateur de la légalement par la police et d’organi- les autorités administratives de manifestation – et quelques di- sation d’un rassemblement non Moscou eussent empêché la tenue zaines de riverains se rassemblèrent autorisé. Les poursuites du chef de d’un rassemblement prévu pour le 4 septembre 2003 dans le square dans le square le 4 septembre. La désobéissance à un ordre légal Zachtchitnikov Neba à Moscou sous police dispersa la foule par la force. furent par la suite abandonnées prétexte qu’elles craignaient une Le requérant fut ensuite sorti de mais le requérant fut reconnu cou- série d’actes terroristes dans ce dis- force d’une voiture et escorté pable d’infraction aux règles d’orga- trict. La manifestation devait avoir jusqu’au poste de police du district. nisation des rassemblements lieu sous l’égide d’une organisation Il y fut détenu toute la nuit et ne publics. L’intéressé interjeta appel non gouvernementale ayant pour reçut ni nourriture ni boisson. Dans mais fut débouté. Il engagea but de protéger les droits des ci- les jours qui suivirent, la « journée également une action civile en

Makhmoudov c. Russie 19 Bulletin d’information sur les droits de l’Homme, no 72 Conseil de l’Europe dommages-intérêts contre le poste sa garde à vue avait été illégale et qu’il y a eu violation de l’article 11. de police du district, mais sa qu’il n’avait pas été indemnisé à cet En outre, elle estime que l’arresta- demande fut rejetée. égard, et se plaignait de n’avoir pas tion du requérant n’était pas fondée Invoquant notamment l’article 11 été traduit aussitôt devant un juge. sur des « raisons plausibles » de le (liberté de réunion et d’association), soupçonner et dit, à l’unanimité, M. Makhmoudov se plaignait que Décision de la Cour qu’il y a eu violation de l’article 5 § 1. les autorités administratives de Le requérant a fait l’objet d’une ar- Moscou se fussent senties dans La Cour déclare le grief tiré de l’arti- restation administrative ; il n’aurait l’obligation d’annuler, en raison de cle 3 irrecevable pour non-épuise- donc pas suffi que cette arrestation l’existence d’une « menace ment des voies de recours internes. fût jugée irrégulière pour qu’il fût terroriste », le rassemblement qu’il Le Gouvernement n’ayant produit indemnisé. L’intéressé aurait prévoyait de tenir, mais qu’elles aucun élément indiquant l’exis- également dû prouver que les n’aient par contre pas annulé les fes- tence d’une « menace terroriste », la agents de l’Etat étaient en faute. Il tivités publiques prévues pour la Cour conclut que les autorités in- s’ensuit qu’il n’avait pas droit à rép- même période. Sur le terrain des ar- ternes ont agi de façon arbitraire. La aration. En conséquence, la Cour ticles 3 (interdiction des traite- Cour ne voit donc aucune justifica- dit, à l’unanimité, qu’il y a eu viola- ments inhumains ou dégradants) et tion à l’ingérence dans l’exercice par tion de l’article 5 § 5. 5 §§ 1 et 5 (droit à la liberté et à la le requérant de son droit à la liberté sûreté), il alléguait également que d’association et dit, à l’unanimité,

Moussaïeva et autres c. Russie

Arrêt du 26 juillet 2007. Concerne : décès suite à une opération militaire en Tchétchénie. Articles 2, 3, 5 et 13 (violations, plus une

me non-violation). Conclu- Faits et griefs Les 11 et 12 août, M Moussaïeva re- bunal de l’arrondissement sion de non-respect de tourna au commandement mili- Basmanny de Moscou ; ils deman- Les requérants, Aminat Daoutovna l’article 38 § 1 a) à raison taire. Le commandant lui dit une daient réparation pour la détention Moussaïeva, Alamat Rechetovitch du refus du gouverne- nouvelle fois qu’il ne savait pas où se illégale de leurs fils. Toutefois, le Moussaïev et Elza Ouvaïssovna ment russe de soumettre trouvaient ses fils. tribunal conclut que les demandes Zourapova, sont des ressortissants les documents sollicités des intéressés n’avaient aucune base russes nés respectivement en 1954, Malgré ses demandes réitérées à di- par la Cour en droit interne et les débouta. Le 1946 et 1977. Ils habitent le village verses autorités à différents niveaux, me tribunal de Moscou rejeta un appel. de Gekhi (Tchétchénie). M Moussaïeva n’obtint aucune in- Aminat Daoutovna Moussaïeva et formation sur le sort de ses fils. Les requérants dénonçaient en par- Alamat Rechetovitch Moussaïev Le 13 septembre, le père des frères ticulier les tortures subies par leurs sont mariés. Ils avaient quatre en- exhuma quatre corps d’une tombe proches et le décès de ceux-ci après fants, dont deux – Ali Moussaïev, né près du cimetière de Gekhi en prés- leur détention illégale, ainsi que en 1972, et Oumar Moussaïev, né en ence d’un policer et d’agents de l’ad- l’absence d’enquête adéquate sur 1977 – vivaient avec eux dans un ministration locale. Les quatre ces événements et le défaut de ménage occupant deux maisons à corps portaient des signes de mort recours effectif concernant ces vio- Gekhi. Elza Ouvaïssovna Zourapova violente. Le père identifia deux des lations. Ils invoquaient les articles 2, était mariée à Ali Moussaïev. corps comme étant ceux de ses fils. 3, 5 et 13 de la Convention. L’affaire concerne les événements Une procédure pénale concernant Décision de la Cour survenus le 8 août 2000. Ce jour-là, le décès des deux frères Moussaïev après l’explosion d’un véhicule fut ouverte. Toutefois, elle fut par la blindé de transport de troupes de suite suspendue à de nombreuses Article 2 l’armée russe près de Gekhi, une reprises au motif qu’il était impos- opération militaire, au cours de la- sible d’identifier les auteurs présu- Décès des proches des quelle Ali et Oumar Moussaïev més des homicides. En août 2002, la requérants furent emmenés et placés en dét- mère des deux frères se vit accorder Il ne prête pas à controverse entre ention, fut conduite. la qualité de victime d’un crime et les parties que le 8 août 2000 Ali et Durant deux jours après ces événe- celle de plaignante au civil mais, Oumar Moussaïev furent appré- ments, les troupes fédérales bou- peu de temps après, l’enquête sur le hendés par des militaires fédéraux clèrent le village de Gekhi. Après la décès des frères Moussaïev fut de au cours d’une opération spéciale et levée des restrictions, Aminat nouveau suspendue et la procédure qu’ils furent conduits au quartier Daoutovna Moussaïeva se rendit à ajournée jusqu’en octobre 2004 ; la général provisoire des forces fédéra- Urus-Martan et signala au chef de mère des deux frères fut alors les à proximité du village de Gekhi. l’administration du district que ses informée, après la communication Il ressort clairement des faits de fils avaient été placés en détention. au gouvernement russe de la l’espèce que les intéressés étaient Elle se rendit ensuite au comman- requête dont la famille avait saisi la apparemment en bonne santé lors dement militaire du district où, Cour européenne des Droits de de leur arrestation et que leurs dans la cour, elle vit la voiture de l’Homme, que la procédure avait été corps portaient ultérieurement des son fils aîné, dans laquelle celui-ci rouverte. Celle-ci fut ensuite traces indiquant une mort violente. avait été emmené. Lorsqu’elle s’en- suspendue et reprise à plusieurs La Cour juge établi que les deux quit de ses fils et de la voiture, le occasions. frères sont décédés alors qu’ils commandant lui répondit qu’il Dans l’intervalle, Aminat Daouto- étaient détenus par les forces n’avait aucune information concer- vna Moussaïeva et Alamat Recheto- fédérales. Etant donné l’absence de nant Ali et Oumar Moussaïev et lui vitch Moussaïev engagèrent des toute explication plausible, le conseilla de revenir deux jours plus actions civiles distinctes contre le Gouvernement n’a pas justifié les tard. ministre des Finances devant le tri- décès des intéressés durant leur

20 Quelques arrêts de chambres Conseil de l’Europe Cour européenne des Droits de l’Homme

détention et la responsabilité de Article 3 avec les articles 2 et 3, pour autant l’Etat russe se trouve donc engagée à que cette dernière disposition a été cet égard. En conséquence, il y a eu Pour ce qui est d’Oumar Moussaïev, enfreinte à raison du traitement in- violation de l’article 2. la Cour note que le certificat fligé à Oumar Moussaïev. médical de décès le concernant Enquête sur les décès confirmait la présence de diverses blessures sur son corps. Le Gouver- Article 38 § 1 a) Quant au caractère effectif de nement n’ayant fourni aucune l’enquête menée sur le décès des explication plausible quant à En vertu de cette disposition, les frères Moussaïev, la Cour note l’origine de ces blessures, il y a lieu Etats contractants doivent fournir d’abord que malgré les multiples de considérer qu’elles sont attri- toutes facilités nécessaires à la Cour, buables à une forme de mauvais plaintes et demandes de la famille, et ce qu’elle mène une enquête sur traitements dont les autorités sont les autorités n’ont fait aucune place ou s’acquitte des devoirs à responsables. tentative pour enquêter sur les caractère général qui lui incombent circonstances de la détention et de Eu égard au document soumis par dans le cadre de l’examen de la disparition d’Ali et Oumar les requérants, qui certifie la requêtes. Le manquement d’un Moussaïev pendant qu’ils furent présence de multiples lésions et gouvernement à fournir les infor- portés disparus. En outre, bien que traces de coups de poignard sur le mations en sa possession sans les autorités aient immédiatement corps d’Oumar Moussaïev, la Cour donner à cela de justification satis- eu connaissance des décès des deux estime que le traitement infligé à faisante peut non seulement frères, l’enquête officielle n’a été l’intéressé a entraîné de très graves permettre à la Cour de tirer des ouverte que plus de deux mois après et cruelles souffrances pouvant être conclusions quant au bien-fondé le placement en détention des qualifiées de torture au sens de des allégations des requérants, mais proches des requérants et plus d’un l’article 3. Partant, il y a eu violation encore altérer le respect des obliga- mois après la découverte de leurs de l’article 3. tions qui incombent à l’Etat au titre dépouilles. de l’article 38 § 1 a). Lorsqu’une Pour ce qui est d’Ali Moussaïev, les requête soulève des questions Une fois l’enquête ouverte, celle-ci requérants n’ont présenté aucune quant au caractère effectif de fut marquée par des dysfonctionne- preuve documentaire confirmant la l’enquête, les documents de ments inexplicables dans l’accom- présence de blessures sur son corps. l’enquête pénale sont essentiels plissement des tâches les plus La Cour n’est donc pas en mesure pour établir les faits et la non- essentielles. En particulier, aucun d’établir selon le critère de preuve production de ces pièces peut nuire examen médicolégal ni aucune requis qu’Ali Moussaïev a subi des à l’examen du grief par la Cour. autopsie n’ont été effectués. Force mauvais traitements et estime que est de dire que l’enquête a été ce grief n’est pas étayé. Dans ces déficiente s’agissant d’établir l’am- conditions, la Cour conclut à la La Cour observe qu’à plusieurs pleur de l’implication de militaires non-violation de l’article 3 en ce qui reprises elle a invité le Gouver- et des forces de l’ordre dans les concerne Ali Moussaïev. nement à lui soumettre copie du décès des proches des requérants. Il dossier d’enquête ouvert au sujet du ne semble pas que des efforts un décès des proches des requérants. tant soit peu sérieux aient été dé- Article 5 En réponse, le Gouvernement s’est borné à produire des copies des ployés pour enquêter sur l’implica- Il a été établi que les frères décisions procédurales d’ouverture, tion éventuelle de ces personnels Moussaïev furent arrêtés par des dans le meurtre. militaires fédéraux le 8 août 2000 et de suspension et de réouverture de qu’ils ne furent plus revus jusqu’au la procédure pénale, des copies des Par ailleurs, Mme Moussaïeva ne s’est 13 septembre 2000, date à laquelle décisions des enquêteurs chargés vu accorder la qualité de victime leurs corps furent découverts. Le du dossier et des copies des lettres qu’après l’écoulement d’un délai me Gouvernement n’a pas reconnu informant M Moussaïeva de la considérable. Enfin, l’enquête fut officiellement ni justifié la suspension et de la réouverture de pendante d’octobre 2000 à août détention des intéressés pendant la la procédure pénale en l’espèce. 2002, puis elle fut suspendue durant période en question. Ali et Oumar plus de deux ans pour n’être rou- Moussaïev ont donc été victimes La Cour juge insuffisantes les expli- verte qu’en octobre 2004. Par la d’une détention non reconnue, au cations du Gouvernement suite elle demeura pendante au total mépris des garanties consa- concernant la divulgation du moins jusqu’en août 2006. Entre crées par l’article 5, ce qui constitue dossier pour justifier le octobre 2000 et août 2006, l’en- une violation particulièrement manquement à fournir des informa- quête fut ajournée et rouverte pas grave du droit des intéressés à la tions cruciales qu’elle avait sollici- moins de sept fois. Les procureurs liberté et à la sûreté protégé par tées. Eu égard à l’importance de la ordonnèrent à plusieurs reprises cette disposition. coopération du Gouvernement dans des mesures, mais rien n’indique le cadre de la procédure prévue par qu’elles aient été exécutées. Article 13 la Convention et aux difficultés Eu égard à ces défauts et aux associées à l’établissement des faits conclusions tirées des éléments pré- Dans des circonstances où une en- dans les affaires telles que le cas sentés par le Gouvernement, la quête pénale menée au sujet d’un d’espèce, la Cour estime que le Cour conclut que les autorités sont ou plusieurs décès a manqué d’ef- gouvernement russe a méconnu les restées en défaut de mener une en- fectivité, emportant ainsi ineffecti- obligations découlant pour lui de quête approfondie et effective sur vité de tous autres recours, y l’article 38 § 1 a) de la Convention à les circonstances du décès d’Ali et compris civils, qui pouvaient exis- raison de son refus de fournir copie Oumar Moussaïev. Partant, elle ter, l’Etat a manqué à ses obligations des documents sollicités pour conclut à cet égard également à la découlant de l’article 13. Il y a donc éclairer les conditions du décès d’Ali violation de l’article 2. eu violation de l’article 13 combiné et Oumar Moussaïev.

Moussaïeva et autres c. Russie 21 Bulletin d’information sur les droits de l’Homme, no 72 Conseil de l’Europe

Peev c. Bulgarie

Arrêt du 26 juillet 2007. Concerne : allégation d’ingérence par les pouvoirs publics dans la vie privée Articles 8, 10 et 13 (violations) du requérant.

Faits et griefs vie privée et familiale, et de la cor- liées aux griefs que celui-ci avait respondance), 10 (liberté d’expres- formulés dans sa lettre. Elles Le requérant, Peycho Ivanov Peev, sion) et 13 (droit à un recours doivent être considérées comme des est un ressortissant bulgare né en effectif). restrictions ayant porté atteinte à la 1968 et résidant à Sofia. Il a été liberté d’expression du requérant. expert au conseil d’études crimino- Décision de la Cour logiques du parquet près la Cour su- Les juridictions internes ayant prême de cassation. Relevant en particulier que le conclu à l’illicéité du licenciement requérant conservait des effets de l’intéressé, il échet de constater Le 13 mai 2000, le quotidien Trud personnels dans le bureau et les que l’atteinte en question n’était pas publia une lettre dans laquelle armoires qui meublaient son lieu de « prévue par la loi ». Dès lors, la M. Peev critiquait le procureur gén- travail, la Cour estime que Cour dit, à l’unanimité, qu’il y a eu éral. Le requérant allégua avoir subi l’intéressé pouvait raisonnablement violation de l’article 10. des mesures de rétorsion, affirmant croire que ceux-ci revêtaient un que son bureau avait fait l’objet caractère privé. Elle en conclut qu’il La Cour observe par ailleurs que les d’une perquisition illégale et que y a lieu de considérer la perquisition l’on y avait trouvé le brouillon d'une litigieuse comme une ingérence juridictions internes ayant statué lettre de démission dont on s’était d’une autorité publique dans la vie sur l’action pour licenciement servi contre lui pour le licencier. Il privée de l’intéressé. Aucune dispo- abusif engagée par le requérant ne engagea une action civile contre le sition légale ou réglementaire du se sont intéressées qu’à la question parquet près la Cour suprême de statut du parquet susceptible de de savoir si l’on pouvait considérer, cassation. En mars 2002, la juridic- justif ier la perquisition du bureau au regard des dispositions légales tion qu’il avait saisie jugea que la de l’intéressé en l’absence d’enquête pertinentes, que celui-ci avait rupture du contrat de travail était il- pénale ouverte à l’encontre de celui- démissionné. Le requérant n’a licite, ordonna la réintégration de ci n'a été invoquée par le Gouver- disposé d’aucune voie de droit qui l'intéressé dans ses anciennes fonc- nement. Dans ces conditions, la lui eût permis de contester effica- tions et lui accorda une indemnité. Cour considère que l'ingérence cement l’atteinte portée à sa liberté Le requérant ne fut pas réintégré critiquée n'était pas « prévue par la d’expression. Le Gouvernement n’a dans le poste qu’il occupait mais fut loi » et dit, à l’unanimité, qu’il y a eu pas non plus fait état de l’existence affecté en avril 2003, sans que l’on violation de l’article 8. prît en considération l’injonction d’un recours qui eût permis à La Cour relève que le bureau du du tribunal, dans un organe simi- l'intéressé d’obtenir réparation du requérant a été perquisitionné et laire (aujourd’hui rattaché au minis- placé sous scellés et que celui-ci a préjudice résultant de la perqui- tère de la Justice) à l’institution été licencié très peu de temps après sition illégale de son bureau. dont il dépendait avant son licen- la publication de sa lettre. Le Partant, la Cour dit, à l’unanimité, ciement. déroulement des faits conduit la qu’il y a aussi eu violation de L’intéressé invoquait notamment Cour à conclure que les mesures l’article 13 combiné aux articles 8 les articles 8 (droit au respect de la dont se plaignait l’intéressé étaient et 10.

Teren Aksakal c. Turquie

Arrêt du 11 septembre 2007. Concerne : allégations d’actes de torture de la part des forces de sécurité. Articles 2 et 3 (violations)

Faits et griefs d’Artvin à deux ans et un mois les tortures infligées à son mari par d’emprisonnement, estimant qu’ils les autorités responsables de sa La requérante, Teren Aksakal, est avaient agi en complices d’actes de garde à vue et qui ont entraîné sa une ressortissante turque née en tortures infligés à M. Aksakal. Elles mort. Elle se plaignait également de 1940 et résidant à Istanbul. Elle est conclurent que ce dernier était mort diverses lacunes dans la procédure l’épouse de M. Cengiz Aksakal. du fait de sa « maladie existante » et pénale ayant pris fin en 2003 et qui Soupçonné d’appartenir à l’organi- suite à la torture infligée par des a abouti à l’impunité de fait accor- sation illégale « Dev-Yol », personnes civiles ayant participé dée aux tortionnaires et meurtriers M. Aksakal fut placé en garde à vue aux interrogatoires et dont les iden- de son mari. et interrogé en octobre 1980 dans le tités n’avaient pu être déterminées. département d’Artvin. Le 3 novem- L’arrêt de condamnation ne fut Décision de la Cour bre 1980, il fut hospitalisé suite à un jamais exécuté. Les deux officiers malaise puis décéda le 12 novembre continuèrent à exercer leurs fonc- La Cour décide qu'en ce qui 1980. Un rapport d’autopsie révéla tions au sein de l’armée tout au long concerne les obligations négatives de multiples blessures, hématomes de la procédure, et ce jusqu’à leur de la Turquie, de nature substan- et éraflures. La requérante intenta retraite. tielle (à savoir ne pas soumettre à la une procédure pénale en janvier torture et ne pas infliger la mort 1981. Par un jugement prononcé le Invoquant les articles 2 (droit à la intentionnellement) elle ne peut 30 décembre 1997, qui devint vie), 3 (interdiction de la torture et que se déclarer incompétente définitif le 30 janvier 2003, les juri- des traitements inhumains ou dé- (ratione temporis). En effet, les faits dictions internes condamnèrent gradants) et 13 (droit à un recours à l’origine du décès de M. Aksakal et deux officiers de la gendarmerie effectif), la requérante dénonçait dénoncés par son épouse se sont

22 Quelques arrêts de chambres Conseil de l’Europe Cour européenne des Droits de l’Homme

produits avant le 28 janvier 1987, raisonnable, et enfin l’impunité de l’issue de la procédure pénale date de reconnaissance du recours fait accordée aux responsables des litigieuse n’a pas offert un redres- individuel par la Turquie. Par actes de violations dénoncés, la sement approprié de l’atteinte contre, la Cour déclare recevables Cour estime que la procédure portée aux valeurs consacrées dans les griefs de la requérante quant à pénale s’est avérée loin d’être rigou- les articles 2 et 3. En conséquence, la l’efficacité et l’effectivité des reuse et ne pouvait engendrer Cour conclut par cinq voix contre enquêtes menées au sujet de ses aucune force dissuasive susceptible deux à la violation des articles 2 et 3. allégations. d’assurer la prévention efficace de Elle dit aussi à l’unanimité qu’il n’y a Etant donné les lacunes dans la tels actes. Dans les circonstances pas lieu d’examiner séparément le procédure, le non respect à particulières de l’affaire, la Cour grief tiré de l’article 13. l’exigence de célérité et de diligence parvient ainsi à la conclusion que

Vassilios Stavropoulos c. Grèce

Article 1 du Protocole no 1 Arrêt du 27 septembre 2007. Concerne : procédure devant les tribunaux nationaux lors du rejet d’une (irrecevable) ; Article 6 §2 (violation) demande de logement social.

Faits et griefs décision du conseil administratif. Protocole no 1 (protection de la Au terme de cette procédure, qui propriété). Le requérant, Vassilios Stavropou- prit fin en mai 2004, aussi bien la los, est un ressortissant grec né en cour administrative d’appel que le 1944 et résidant à Argos (Grèce). Conseil d’État confirmèrent la Décision de la Cour Le 9 juin 1987, une décision du décision litigieuse et jugèrent que conseil administratif de l’Orga- les juridictions pénales n’avaient La Cour déclare irrecevable le grief o nisme pour le Logement des Tra- « pas conclu à l’inexistence des in- tiré de l’article 1 du Protocole n 1. vailleurs révoqua un acte fractions reprochées au requérant Par ailleurs, elle estime que tant le d’attribution d’un logement social pour absence de dol », mais qu’elles Conseil d’État que la cour adminis- que le requérant avait obtenu, au l’avaient acquitté « en raison de trative d’appel ont utilisé des termes motif que ce dernier disposait doutes quant à sa culpabilité ». qui outrepassaient le cadre admi- d’autres biens immobiliers qu’il nistratif du litige et ne laissaient n’avait pas déclarés lors de sa Invoquant l’article 6 § 2 (présomp- aucun doute sur l’intention suppo- demande de logement. L’intéressé tion d’innocence), le requérant se sée du requérant de ne pas inclure fit alors l’objet de poursuites péna- plaignait que les juridictions dans sa déclaration tous les biens les pour fraude et fausse déclaration administratives s’étaient pronon- immobiliers dont il disposait. Elle et fut finalement acquitté de tous cées sur sa culpabilité en mécon- dit qu’un tel raisonnement se révèle les chefs d’accusation en juin 1991. naissance de son acquittement incompatible avec le respect de la Entre-temps, en septembre 1987, il pénal. Il dénonçait également une présomption d’innocence. La Cour saisit les juridictions administrati- atteinte à son droit au respect de ses conclut ainsi, par six voix contre ves d’un recours en annulation de la biens et invoquait l’article 1 du une, à la violation de l’article 6 § 2

Verein gegen Tierfabriken Schweiz (VgT) c. Suisse

Article 10 (violation) Arrêt du 4 octobre 2007. Concerne : maintien d’une interdiction sur une association de diffuser une publicité malgré l’arrêt de la Cour constatant une violation du droit à la liberté d’expression.

Faits et griefs ciété anonyme pour la publicité à la définitif interne interdisant la télévision (AG für das Werbefernse- diffusion du spot. Le Département La requérante, Verein Gegen Tierfa- hen), à présent « Publisuisse SA », fédéral de l’environnement, des briken Schweiz (VgT), est une asso- et, en dernière instance, par le Tri- transports, de l’énergie et de la ciation de droit suisse de protection bunal fédéral, qui rejeta un recours communication ainsi que la Société des animaux, qui milite notamment de droit administratif de l’associa- suisse de radiodiffusion et télévi- contre l’expérimentation animale et tion requérante le 20 août 1997. sion demandèrent dans leurs obser- l’élevage en batterie. L’association requérante introduisit vations du 10 janvier et du 15 février En réaction à diverses publicités une première requête (no 24699/94) 2002, dûment communiquées à émanant de l’industrie de la viande, devant la Cour européenne des l’association requérante, le rejet de elle conçut un spot télévisé mettant Droits de l’Homme qui, par un arrêt la demande de révision. notamment en scène un hangar du 28 juin 2001, déclara le refus des Par un arrêt du 29 avril 2002, le bruyant où des porcs étaient par- autorités suisses de diffuser le spot Tribunal fédéral rejeta la demande qués dans de minuscules enclos, et litigieux contraire à la liberté de révision, jugeant que la comparant ces conditions avec d’expression. Elle conclut à la requérante n’avait pas assez expli- celles qui prévalaient dans les violation de l’article 10 et alloua à la qué en quoi consistaient « la modi- camps de concentration. La publici- requérante 20 000 francs suisses fication de l’arrêt et la restitution té se terminait par le slogan : (CHF), soit environ 12 000 euros demandées » et soulignant qu’elle « mangez moins de viande, pour (EUR), pour frais et dépens. n’était pas parvenue à prouver dans votre santé, et dans l’intérêt des Le 1er décembre 2001, sur la base de quelle mesure la réparation ne animaux et de l’environnement. » l’arrêt de la Cour, la requérante pouvait être obtenue que par la voie La diffusion de ce spot télévisé fut saisit le Tribunal fédéral d’une de la révision. Et d’ajouter que refusée le 24 janvier 1994 par la So- demande de révision de l’arrêt l’association n’avait pas suffisam-

Vassilios Stavropoulos c. Grèce 23 Bulletin d’information sur les droits de l’Homme, no 72 Conseil de l’Europe ment démontré son intérêt à son arrêt du 20 août 1997 doit être juridiction elle-même le diffuser le spot, qui paraissait considéré comme un problème 20 août 1997. dépassé, presque huit ans après la nouveau, non tranché par l’arrêt du diffusion initialement prévue. 28 juin 2001. La Cour relève en outre que le Le Comité des Ministres du Conseil Tribunal fédéral a jugé que la L’association requérante allègue requérante n’avait pas suffi- de l’Europe, qui est chargé de que le maintien de l’interdiction de samment démontré qu’elle avait surveiller l’exécution des arrêts de la la diffusion du spot télévisé litigieux Cour, n’avait pas été informé du encore un intérêt à la diffusion du après la constatation par la Cour spot litigieux dans sa version rejet de la demande de révision par d’une atteinte à la liberté d’expres- originale. Ce faisant, il s’est en le Tribunal fédéral et mit ainsi fin à sion constitue une ingérence l’examen de la première requête réalité substitué à celle-ci sur la contraire à la liberté d’expression question de savoir s’il existait (n° 24699/94) de la requérante en telle que prévue par l’article 10. encore un intérêt à la diffusion du adoptant en juillet 2003 une résolu- tion. Cette dernière soulignait spot, et n’a pas exposé lui-même dans quelle mesure le débat public toutefois la possibilité d’une Décision de la Cour dans le domaine de l’élevage en demande de révision devant le Tribunal fédéral. batterie avait changé, ou avait perdu Article 10 de son actualité, depuis 1994. En juillet 2002, l’association requér- ante introduisit la présente requête La Cour note que le Tribunal fédéral Dès lors, la Cour estime que les devant la Cour, pour contester le a rejeté la demande de révision de motifs invoqués par la haute juri- rejet de sa demande de révision. La l’association requérante au motif diction suisse, considérés à la lu- Cour souligna notamment que les que celle-ci n’avait pas assez expli- mière de l’ensemble de l’affaire et considérations du Tribunal fédéral qué en quoi consistaient « la modi- compte tenu de l’intérêt de la so- concernant l’intérêt de l’association fication de l’arrêt et la restitution ciété démocratique à assurer et à requérante à la diffusion du spot té- demandées ». Cette approche maintenir la liberté d’expression en lévisé étaient susceptibles de s’avère excessivement formaliste, des matières qui comportent indu- donner lieu à une nouvelle atteinte étant donné qu’il découlait de l’en- bitablement un intérêt général, à la liberté d’expression. semble des circonstances de l’es- n’apparaissent pas pertinents et suf- Elle estima par conséquent que le pèce que la demande de la fisants pour justifier l’ingérence li- grief tiré de l’article 10 relatif au requérante visait la diffusion du tigieuse. Partant, il y a eu violation refus du Tribunal fédéral de réviser spot litigieux, interdite par la haute de l’article 10.

Nouvelles fonctionnalités du site Internet de la Cour

Fils RSS

La Cour européenne des Droits de page spéciale offrant des fils RSS nombreux lecteurs RSS disponibles l’Homme met aujourd’hui en place pour : les actualités, les retransmis- gratuitement. Les personnes des fils RSS sur son site Internet. Il sions des audiences publiques et les abonnées aux fils seront averties s’agit d’une fonction qui permet aux notes d’information mensuelles, qui automatiquement des nouveautés usagers d’Internet de recevoir contiennent des résumés détaillés et des mises à jour. automatiquement des mises à jour des affaires présentant un intérêt Il ne s’agit là que de l’un des électroniques sur les sujets qui les juridique particulier ainsi que nouveaux développements apportés intéressent. quelques statistiques. Les fils au site Internet dans le but de Dans le cadre d’un ensemble fournissent les grands titres, les rendre les informations sur les d’améliorations apportées aux résumés et les liens avec les pages travaux de la Cour plus facilement communications en ligne de la pertinentes du site Internet. Les accessibles au public et aux médias Cour, les usagers d’Internet peuvent utilisateurs devront ouvrir le lien ainsi qu’aux spécialistes du droit et désormais accéder sur le site à une puis le coller dans l’un des aux requérants.

HUDOC propose désormais des affaires récentes et pendantes

Il est désormais possible de recher- dans le cadre du système de la tent depuis novembre 1998 et sont cher les résumés des affaires Convention. Dans les mois à venir, disponibles sur le site Internet de la récentes et pendantes par l’intermé- HUDOC fournira aussi les résumés Cour peu après la fin du mois diaire de HUDOC, la base de don- des affaires les plus importantes à auquel elles se rapportent. La nées en ligne contenant la avoir été portées devant la Cour. Ces 100e note d’information vient juste jurisprudence de la Cour et les résumés proviendront des notes de paraître. autres textes pertinents adoptés d’information mensuelles, qui exis-

Retransmission des audiences

En juin 2007, la Cour a mis en place dans le monde et de télécharger les précoce de la procédure au moyen la retransmission de ses audiences passages qui les intéressent. Parallè- d’une liste hebdomadaire des affai- (webcasting), ce qui permet aux uti- lement, elle a commencé à fournir res off iciellement lisateurs d’Internet de suivre les des informations sur les affaires les « communiquées » au Gouverne- audiences publiques où qu’ils soient plus importantes à un stade plus ment concerné comportant un lien

24 Nouvelles fonctionnalités du site Internet de la Cour Conseil de l’Europe Cour européenne des Droits de l’Homme

avec un document qui présente les faits, les griefs du requérant et les questions posées par la Cour.

Internet : http://www.echr.coe.int/echr/rss.aspx

Retransmission des audiences 25 Execution des arrêts de la Cour

La comité des Ministres surveille l’exécution des arrêts définitifs de la cour en s’assurant que toutes les mesures nécessaires ont été prises par les Etats défendeurs tant pour effacer les conséquences de la violation de la Convention vis-à-vis de la partie lésée que pour prévenir des violations similaires.

La Convention confie au Comité des Ministres En raison du grand nombre d’affaires exami- la surveillance de l’exécution des arrêts de la nées par le Comité des Ministres, il n’est Cour européenne des Droits de l’Homme indiqué ci-dessous qu’une sélection thémati- (CEDH) (article 46, paragraphe 2). Les mesures que de celles ayant figuré à l’ordre du jour de la à adopter par l’Etat défendeur afin de se 1007e réunion Droits de l’Homme (DH)1 (15-17 conformer à cette obligation varient selon les octobre 2007). Des renseignements complé- affaires en fonction des conclusions des arrêts. mentaires sur les affaires citées ci-dessous, ainsi que sur toutes les autres peuvent être La situation individuelle du requérant obtenus auprès de la Direction générale des Droits de l’Homme et des Affaires Juridiques, En ce qui concerne la situation individuelle ainsi que sur le site internet du Service de du requérant, ces mesures comprennent 2 notamment le paiement effectif de toute satis- l’Exécution des arrêts de la Cour (DG-HL). faction équitable octroyée par la Cour (incluant D’une manière générale, des informations le paiement d’intérêts en cas de paiement relatives à l’état d’avancement des mesures tardif). Quand une telle satisfaction équitable d’exécution requises sont publiées une dizaine n’est pas suffisante pour réparer la violation de jours après chaque réunion DH dans le constatée, le Comité s’assure, en outre, que des document intitulé « ordre du jour et des mesures spécifiques soient prises en faveur du requérant. Ces mesures peuvent, par exemple, travaux annoté », disponible sur le site Internet 3 consister en l’octroi d’un permis de séjour, la du Comité des Ministres (voir article 14 des réouverture d’un procès pénal et/ou la radia- nouvelles Règles pour l’application de l’article 4 tion des condamnations des casiers judiciaires. 46§2 de la Convention, adoptées en 2006 ).

Les Résolutions intérimaires et finales sont La prévention de nouvelles violations disponibles à la consultation sur la base de L’obligation de respecter les arrêts de la Cour données HUDOC www.echr.coe.int : inclut aussi l’obligation de prévenir de sélectionner « Résolutions » sur la partie nouvelles violations du même type que celles gauche de l’écran et chercher par numéro de constatées par l’arrêt. Des mesures de caractère requête et/ou par titre de l’affaire. Pour les général, qui peuvent être demandées, incluent résolutions relatives à des groupes d’affaires, il notamment des changements constitutionnels peut être plus facile de trouver les résolutions ou amendements législatifs, changements de la par leur numéro de série : dans le champ de jurisprudence des tribunaux nationaux (grâce à recherche « texte », il faut insérer, entre acco- l'effet direct accordé aux arrêts de la Cour lades, l’année suivie de NEAR et le numéro de européenne par les tribunaux internes lors de la résolution. Exemple : {2007 NEAR 75} l’interprétation du droit national et de la Convention), ainsi que des mesures pratiques, 1. Réunion spécialement consacrée au contrôle de l’exéc- telles que le recrutement de juges ou la ution des arrêts . 2. www.coe.int/Human_Rights/execution. construction de centres de détention adéquats 3. www.coe.int/t/CM/home_en.asp. pour les délinquants mineurs, etc. 4. Remplaçant les Règles adoptées en 2001.

26 Conseil de l’Europe Execution des arrêts de la Cour

1007e réunion DH – informations générales

Lors de la 1007e réunion (15-17 octobre 2007), le (ou groupes d’affaires) l’adoption de mesures Comité a contrôlé le versement de la satis- générales pour prévenir des violations faction équitable dans quelque 675 affaires. Il a similaires (par exemple, réformes constitution- également examiné, dans plus de 114 affaires nelles et législatives, modifications de jurispru- (ou groupes d’affaires) respectivement, dence et de pratique administrative natio- l’adoption de mesures individuelles pour nales). Le Comité a par ailleurs commencé éliminer les conséquences de violations (par l’examen de 418 nouveaux arrêts de la Cour et exemple, supprimer des condamnations dans étudié des projets de résolutions finales des casiers judiciaires, rouvrir des procédures concluant pour 145 affaires que les Etats se sont judiciaires nationales, etc.) et dans 120 affaires conformés aux arrêts de la Cour.

Points principaux examinés concernant les mesures individuelles pour rétablir les réquerants dans leurs droits La réponse de la Turquie aux deux Résolu- Le rétablissement du droit de visite ou de tions intérimaires du Comité des Ministres relations régulières de parents avec leurs l’invitant instamment à rouvrir des procé- enfants, pour remédier aux violations de leur dures internes ou à remédier d’une autre droit à la vie familiale en Allemagne (affaire façon à la situation du requérant, condamné en Görgülü), République tchèque (affaire Zavřel), violation de son droit à un procès équitable et Roumanie (affaire Lafargue), Serbie (affaire qui est toujours en train de purger une lourde V.A.M.) et Suisse (affaire Bianchi). peine de prison (affaire Hulki Güneş, L’arrêt des poursuites répétées à l’encontre ResDH(2005)113, CM/ResDH(2007)26) ; deux du requérant en Turquie pour avoir refusé de autres affaires soulèvent des questions faire son service militaire en faisant valoir une similaires (affaires Göçmen, Söylemez). objection de conscience (affaire Ülke). Les mesures prises pour assurer l’exécution Les suites données à la réouverture de de décisions judiciaires internes ordonnant procédures pénales et l’accès régulier à des la fermeture d’une mine d’or et de trois examens médicaux pendant la détention centrales électriques polluant l’environnement (affaire Popov), ainsi que le progrès d’une en Turquie (affaires Taskin, Öçkan, Ahmet procédure interne introduite par la requérante Okyay). contre le refus du procureur de poursuivre les personnes impliquées dans le meurtre de son Le remède à l’atteinte constante à la liberté fils lorsqu’il était emprisonné (affaire d’association de l’association requérante et de Taraiyeva) en Fédération de Russie. ses membres en Bulgarie, telle que constatée dans plusieurs arrêts depuis 2001 (affaire UMO L’enregistrement du lieu de résidence de la Ilinden – Pirin et autres; UMO Ilinden et autres) requérante (affaire Tatishvili) ou le retour du ou au refus persistant d’enregistrer l’église requérant sur le territoire de l’Etat (affaire requérante en Moldova (affaire Biserica Bolat) en Fédération de Russie. Adevărat Ortodoxă din Moldova et autres).

Points principaux examinés concernant les mesures générales (réformes constitutionnelles, législatives et/ou autres, y compris la mise en place de recours internes) pour prévenir de nouvelles violations similaires à celles constatées dans les arrêts La question des personnes disparues, des L’évaluation des progrès réalisés pour prévenir droits de propriété des Chypriotes grecs des abus par des membres des forces de dans le nord de Chypre et des droits de sécurité dans le sud-est de la Turquie propriétés des Chypriotes grecs déplacés (143 affaires et 69 règlements amiables). (affaire Chypre c. Turquie). L’évaluation des progrès réalisés pour prévenir L’évaluation des mesures prises ou restant à des mauvais traitements par des policiers prendre, nécessaires pour garantir la pleine en Bulgarie et pour assurer les enquêtes effec- conformité de la Fédération de Russie avec les tives à cet égard (groupe Velikova), et égale- arrêts concernant la Tchétchénie – suivi de la ment pour prévenir des traitements Table ronde de haut niveau tenue en juillet inhumains et dégradants par la police en 2007 à Moscou (groupe Khashiyev). Grèce (affaire Alsayed Allaham).

1007e réunion DH – informations générales 27 Bulletin d’information sur les droits de l’Homme, No. 72 Conseil de l’Europe

L’évaluation des progrès réalisés dans l’amélio- dinaire en Fédération de Russie (groupe ration des conditions de détention en Ryabykh). Fédération de Russie (groupe Kalashnikov). L’amélioration de la liberté de religion en Les progrès de la réforme assurant des garan- Moldova (affaire Église métropolitaine de ties légales adéquates concernant la conserva- Bessarabie) et de la liberté d’expression en tion et l’utilisation, par les services secrets, Turquie (74 affaires). d’informations à caractère personnel en Roumanie (affaire Rotaru). La durée excessive des procédures judiciaires, et/ou la mise en place d’un Les mesures adoptées pour prévenir les recours interne effectif à cet égard dans des manquements à se conformer aux affaires contre un certain nombre d’Etats décisions des tribunaux internes en Albanie (l’Allemagne, l’Autriche, la France, la Grèce, (affaire Qufaj Co. SH.p.k.) et en Ukraine l’Irlande, l’Italie, le Portugal, la Roumanie, la (groupe Zhovner) ainsi que pour prévenir des Fédération de Russie, la République tchèque, la atteintes au principe de la sécurité juridique en Serbie, la Slovaquie, la Slovénie, la Suisse et raison d’une procédure de révision extraor- l’Ukraine).

Principaux textes adoptés

Suite à l’examen de ces points, ainsi que des autres affaires figurant à l’ordre du jour de la 1007e réun- ion, les Délégués ont notamment adopté les textes suivants.

Sélection de décisions adoptées (extraits)

Au cours de la réunion pertinente, le Comité il a décidé de reprendre l’examen de l’affaire/ des Ministres a examiné 3175 affaires et a des affaires à une réunion ultérieure. Dans adopté dans chacune d’elle une décision, certains cas, il a également détaillé dans la disponible sur le site web du Comité des Minis- décision son évaluation de la situation. Une tres (http://www.coe.int/cm/). Lorsque le sélection de ces décisions est présentée ci- Comité a conclu que les obligations d’exécution dessous, selon l’ordre alphabétique (anglais) de n’avaient pas été encore entièrement remplies, l’Etat membre concerné.

Qufaj Co. Sh. P. k. contre l’Albanie 3. relèvent, par ailleurs, avec satisfaction, que la Non-exécution d’une Cour Constitutionnelle a tiré les conséquences décision judiciaire interne définitive ordonnant à Décision adoptée lors de la 1007e réunion du présent arrêt en se considérant désormais une municipalité 54268/00, arrêt du 18/11/2005, définitif compétente pour examiner les recours intro- d’indemniser la société le 30/03/2005 duits pour se plaindre de l’inexécution de requérante pour les préjudices subis suite au décisions internes définitives ; refus d’octroyer un Les Délégués, permis de construction 4. notent toutefois que la violation était due en (Art. 6§1). 1. notent que la satisfaction équitable octroyée l’espèce en particulier à l’absence de fonds dans à la société requérante au titre du préjudice moral et matériel, couvrant les sommes en jeu le budget de la commune ; dans la décision inexécutée, a été payée et 5. soulignent par conséquent l’urgence qu’aucune autre mesure individuelle ne d’adopter toutes les mesures requises, afin de s’impose en l’espèce ; prévenir des violations similaires, et invitent les 2. s’agissant des mesures générales, notent avec autorités à fournir des informations complém- intérêt que les autorités ont indiqué qu’elles entaires à cet égard ; élaboraient des mesures, notamment législati- ves, visant à assurer l’exécution des décisions 6. décident de reprendre l’examen de ce point judiciaires internes ; au plus tard lors de leur 2e réunion DH de 2008.

28 Principaux textes adoptés Conseil de l’Europe Execution des arrêts de la Cour

Atteintes à la liberté United Macedonian Organisation 3. notent les plaintes des requérants dans d’association d’organisa- Ilinden – Pirin et autre contre la Bulgarie l’affaire OMU Ilinden-Pirin quant à l’issue de la tions visant « la recon- United Macedonian Organisation naissance de la minorité nouvelle procédure concernant l’enregistre- macédonienne de Ilinden et autres contre la Bulgarie ment du parti politique ; Bulgarie » – interdiction de leurs réunions, disso- Décision adoptée lors de la 1007e réunion. 4. notent les différents problèmes que pose lution de leur parti 59489/00, arrêt du 20/10/2005, définitif toujours la question des mesures individuelles politique et refus le 20/01/2006 dans cette dernière affaire ; d’enregistrer leur 59491/00, arrêt du 19/01/2006, définitif association, fondés sur 5. invitent les autorités bulgares en coopération le 19/04/2006, CM/Inf/DH(2007)8 des considérations de avec le Secrétariat à examiner les solutions sécurité nationale (idées 1. notent l’engagement continu des autorités séparatistes alléguées), possibles à ces problèmes dans le cadre de alors que les requérants bulgares d’assurer sans attendre l’exécution l’ordre juridique bulgare ; n’avaient pas préconisé complète de ces arrêts de la Cour européenne l’utilisation de la violence des Droits de l’Homme, afin de prévenir toute 6. notent, par ailleurs, en ce qui concerne les ou d’autres moyens nouvelle violation de la liberté d’association mesures générales les programmes de forma- contraires aux principes tion en cours et l’intention des autorités démocratiques en vue des organisations requérantes et leurs d’atteindre leurs objectifs membres ; bulgares de les renforcer ; (violation des articles 11 2. notent les informations fournies sur les 7. décident de reprendre l’examen de toutes les et 13). suites données à leur décision adoptée lors de mesures nécessaires à l’exécution de ces arrêts leur 997e réunion (5-6 juin 2007) (DH) ; au plus tard lors de leur 2e réunion DH de 2008.

Atteintes à la liberté United Macedonian Organisation des autres requérants et de s’assurer de l’effica- d’association d’organisa- Ilinden et Ivanov contre la Bulgarie cité des recours nationaux à cet égard ; tions visant « la recon- Ivanov et autres contre la Bulgarie naissance de la minorité 4. notent avec intérêt qu’un projet de loi visant macédonienne de e à amender la loi sur les réunions et les manifes- Bulgarie » – interdiction Décision adoptée lors de la 1007 réunion. de leurs réunions, disso- 44079/980, arrêt du 20/10/2005, définitif le 15/ tations afin d’assurer l’efficacité des recours en lution de leur parti 02/2006 cas d’interdiction d’une réunion pacifique sera politique et refus 46336/99, arrêt du 24/11/2005, définitif le 24/ examiné prochainement par le Parlement d’enregistrer leur bulgare ; association, fondés sur 02/2006 des considérations de Les Délégués, 5. invitent les autorités bulgares à considérer la sécurité nationale (idées possibilité de mieux agencer les différents séparatistes alléguées), 1. rappellent l’engagement continu des autori- alors que les requérants tés bulgares d’assurer sans attendre l’exécution délais prévus dans le projet de loi afin de n’avaient pas préconisé complète de ces arrêts de la Cour, afin de permettre qu’un recours contre l’interdiction l’utilisation de la violence prévenir toute nouvelle violation de la liberté d’une réunion puisse être examiné avant la date ou d’autres moyens prévue pour cette réunion ; contraires aux principes de réunion des organisations requérantes et démocratiques en vue leurs membres ; 6. invitent également les autorités bulgares à d’atteindre leurs objectifs continuer à tenir le Comité des Ministres (violation des articles 11 2. notent les efforts de formation entrepris par et 13). les autorités bulgares et l’ambition de informé de la situation actuelle des requérants poursuivre ces efforts pour la sensibilisation en ce qui concerne l’exercice de leur liberté de des autorités compétentes ; réunion ; 3. rappellent que les autorités bulgares ont été 7. décident de reprendre l’examen de toutes les invitées à prendre toutes les mesures complém- mesures nécessaires à l’exécution de ces arrêts entaires nécessaires destinées à garantir effica- lors de leur 1013e réunion (3-5 décembre 2007) cement la liberté de réunion d’OMU Ilinden et (DH).

Décès des proches des Anguelova et 7 autres affaires contre la 1. adoptent la Résolution intérimaire CM/ requérantes au cours de Bulgarie concernant principalement les ResDH(2007)107 telle qu’elle figure au Volume leur garde à vue, mauvais décès ou les mauvais traitements traitements infligés par de Résolutions (voir Annexe I ci-dessous) ; des policiers et absence survenus sous la responsabilité des d’enquête effective à cet forces de l’ordre 2. décident de reprendre l'examen de ces égard (art. 2 et/ou 3 et affaires, en ce qui concerne les mesures de 13), défaut d’assistance Décision adoptée lors de la 1007e réunion. caractère individuel, lors de chacune de leurs médicale rapide lors de la 38361/97, Anguelova, arrêt du 13/06/02, réunions DH et en ce qui concerne les mesures détention (art. 2) et définitif le 13/09/02 irrégularités liées à la de caractère général, au plus tard dans dix détention (art. 5 §1). Les Délégués, mois.

Principaux textes adoptés 29 Bulletin d’information sur les droits de l’Homme, No. 72 Conseil de l’Europe

Riviere contre France 1. à leur 1013e réunion (3-5 décembre 2007) Traitement inhumain et (DH), à la lumière d’informations complém- dégradant en raison des Décision adoptée lors de la 1007e réunion. conditions de détention entaires à fournir, le cas échéant, sur le du requérant, non appro- 33834/03, arrêt du 11/07/06, définitif paiement des intérêts de retard dus ; priées à ses troubles le 11/10/06 2. après confirmation du paiement susvisé, en mentaux (art. 3). Les Délégués, au vu des débats dans cette vue d’examiner la possibilité de clore l’affaire, à affaire concernant les mesures de caractère la lumière d’ultimes précisions concernant la individuel et général, décident d’en reprendre situation du requérant et, le cas échéant, les l’examen : mesures de caractère général.

Zavřel contre la République Tchèque droit de visite octroyé au requérant par les Impossibilité prolongée juridictions nationales ; pour le requérant d’obte- Décision adoptée lors de la 1007e réunion. nir l’exécution des décis- 3. décident de reprendre l’examen de cette 14044/05, arrêt du 18/01/07, définitif ions lui accordant un droit affaire lors de la 1013e réunion de visite, le privant de le 18/04/07 (3-5 décembre 2007) (DH) à la lumière d’infor- contacts avec son enfant Les Délégués, mations complémentaires à fournir sur le (art. 8). 1. notent avec satisfaction les informations paiement de la satisfaction équitable, si néces- fournies par les autorités tchèques sur le saire, et au plus tard lors de la 2e réunion DH de rétablissement progressif des contacts entre le 2008 pour l’examen des mesures individuelles requérant et son enfant, sur la base d’une décis- et générales, et de la joindre par la suite, si ion judiciaire du 25 septembre 2007 ; nécessaire, au groupe Reslovà. 2. invitent les autorités tchèques à poursuivre leurs efforts afin d’assurer le plein exercice du

Görgülü contre l’Allemagne 3. prennent note des explications des autorités Violation par un tribunal sur les raisons possibles de ces récents dével- interne du droit de garde e et de visite d’un père à Décision adoptée lors de la 1007 réunion oppements négatifs et des informations sur les 74969/01, arrêt du 26/02/04, définitif son enfant né hors mesures prises ou envisagées pour éliminer mariage en 1999 (art. 8). le 26/05/04, rectifié le 24/05/2005 leurs conséquences dommageables ; Les Délégués, 4. prient les autorités de l’Etat défendeur de 1. rappellent la décision de la Cour d’appel de prendre toutes les mesures nécessaires afin Naumburg le 15 décembre 2006, reconnaissant d’assurer au requérant l’exercice de ses droits de explicitement les violations constatées par la visite et de fournir des informations à ce sujet Cour européenne et accordant des droits de au Comité ; visite élargis au requérant ; 5. décident de reprendre l’examen de ce point 2. notent avec inquiétude qu’après des dévelop- au plus tard lors de leur 1013e réunion (3- pements très encourageants durant la première 5 décembre 2007) (DH), sur la base d’un projet moitié de 2007 à propos des visites régulières et de résolution Intérimaire, si nécessaire, à la de plus en plus longues entre le requérant et lumière d’informations complémentaires à son fils visant à construire une véritable fournir sur les mesures individuelles. relation père-fils, une nouvelle interruption des visites a eu lieu à partir septembre 2007 ;

Alsayed Allaham contre la Grèce 2. prennent note avec intérêt des informations Mauvais traitement fournies sur les mesures prises dans le cadre de (inhumain et dégradant) e par la police (art. 3). Décision adoptée lors de la 1007 réunion. la réforme d’envergure en cours qui fait l’objet 25771/03, arrêt du 18/01/07, définitif le 23/05/ de l’examen du Comité des Ministres dans le 07 cadre du groupe d’affaires Makaratzis, notam- Les Délégués ment en ce qui concerne la législation régissant 1. invitent les autorités à fournir des informa- la responsabilité disciplinaire et pénale des tions sur l’issue de la procédure actuellement agents de police ; pendante devant le Conseil d’Etat relative à l’indemnisation des préjudices subis par le 3. décident de reprendre l’examen de ce point requérant en raison des actes illégaux des lorsque l’arrêt du Conseil d’Etat sera rendu ou agents de police ainsi que sur d’autres mesures au plus tard lors de leur 1ère réunion DH de éventuelles afin d’effacer autant que possible 2008, à la lumière d’informations à fournir sur les conséquences pour le requérant des viola- le paiement de la satisfaction équitable, si tions constatées ; nécessaire, sur les mesures individuelles ainsi

30 Principaux textes adoptés Conseil de l’Europe Execution des arrêts de la Cour

que des clarifications relatives aux mesures générales susceptibles de répondre aux questions soulevées par l’arrêt.

Refus persistant de Biserica Adevărat Ortodoxă din Moldova cette affaire lors de la 1ère réunion DH de 2008 l’exécutif de se conformer et autres contre la Moldova et de la joindre, lors de la même réunion, à à une décision de justice l’affaire Eglise métropolitaine de Bessarabie et interne définitive ordon- Décision adoptée lors de la 1007e réunion. nant l’enregistrement de autres concernant la procédure d’enregistre- l’église requérante (art. 9) 952/03, arrêt du 27/02/07, définitif le 27/05/07 ment et les recours effectifs ; et absence de recours ef- Les Délégués, 3. concernant la question de l’exécution tardive fectif à cet égard (art. 13) ; Retard dans 1. en ce qui concerne les mesures individuelles, des décisions judiciaires, ordonnant à l’Etat de l’exécution de la même notent avec satisfaction que l’église requérante payer des indemnités, rappellent qu’elle est décision de justice dans a été enregistrée le 16 août 2007 ; examinée dans le cadre du groupe Luntre et sa partie ordonnant le 2. pour ce qui est d’autres questions posées autres (1013e réunion, décembre 2007, paiement d’une compen- sation pour dommage dans l’arrêt, décident de reprendre l’examen de rubrique 4.2). moral (art. 1 Prot. 1).

Non-reconnaissance de Eglise Métropolitaine de Bessarabie et – que les procédures applicables ne sont tou- l’Eglise requérante par le autres contre la Moldova jours pas précisées par la loi et que leur effi- Gouvernement (violation de l’article 9) et absence cacité est mise en doute, notamment à la de recours effectif interne Décision adoptée lors de la 1007e réunion. lumière de l’arrêt de la Cour, dans l’affaire à cet égard (violation de 45701/99, arrêt du 13/12/01, définitif Biserica Adevãrat Ortodoxã din Moldova et l’article 13). le 27/03/02 autres (non-exécution d’une décision judi- Résolution intérimaire ResDH(2006)12 ciaire ordonnant l’enregistrement d’un culte) ; Les Délégués, 4. notent par ailleurs que la loi soulève 1. notent avec intérêt qu’une nouvelle loi sur les certaines nouvelles questions sur le terrain de cultes est finalement entrée en vigueur en la Convention ; août 2007 en vue de répondre aux exigences de 5. notent toutefois qu’il a été demandé au l’arrêt de la Cour européenne dans cette affaire gouvernement de présenter dans les trois mois, ainsi qu’aux exigences générales de la Conven- soit pour le 17 novembre 2007, des projets de tion européenne des Droits de l’Homme et aux lois complémentaires pour assurer la mise en recommandations des experts du Conseil de œuvre de la loi et pour la mise en conformité de l’Europe et aux préoccupations du Comité des la législation existante avec cette loi, ainsi que Ministres (voir notamment la Résolution d’assurer dans le même délai la compatibilité intérimaire ResDH(2006)12) ; de ses propres actes normatifs avec cette loi ; 6. soulignent l’importance qui s’attache à ce 2. notent toutefois avec préoccupation que la que les propositions relatives à la mise en nouvelle loi n’est encore que partiellement œuvre de la nouvelle loi soient conçues de opérationnelle, et que cette situation est parti- manière à assurer que la nouvelle réglementa- culièrement regrettable vu que de nombreuses tion soit pleinement conforme à la Convention composantes de l’église requérante n’ont et que les recours judiciaires prévus soient toujours pas pu obtenir leur enregistrement en pleinement efficaces ; vertu de l’ancienne réglementation ; 7. soulignent également l’importance qui s’attache à résoudre rapidement les problèmes 3. notent de surcroît avec regret que, même si la d’enregistrement rencontrés par un certain nouvelle loi comporte de nombreuses améliora- nombre de composantes de l’église requérante tions par rapport aux projets de lois précédents, et, en tout état de cause, à s’assurer que ces certaines recommandations des experts du problèmes ne nuisent pas au bon fonctionne- Conseil de l’Europe et préoccupations du ment de ces composantes en attendant l’entrée Comité des Ministres ne sont toujours pas prises en vigueur effective du nouveau système, et en considération et particulièrement : notent, par ailleurs, les assurances données par – que l’exigence d’un minimum de 100 membres le gouvernement moldave à cet égard ; pour obtenir l’enregistrement d’un culte reli- 8. décident de reprendre l’examen de l’affaire gieux a été maintenue dans la loi, même si les au plus tard lors de la 1ère réunion DH de 2008 à composantes du culte peuvent s’enregistrer la lumière des informations qui seront avec seulement 10 membres, fournies.

Principaux textes adoptés 31 Bulletin d’information sur les droits de l’Homme, No. 72 Conseil de l’Europe

Oliveira Modesto et 24 autres affaires de 51806/99 Figueiredo Simoes, arrêt du 30/01/ Durée excessive des durée de procédures judiciaires contre le 03, définitif le 30/04/03 procédures devant les ju- Portugal 53795/00 Farinha Martins, arrêt du 10/07/03, ridictions civiles, pénales, administratives, de travail définitif le 10/10/03 et aux affaires familiales Décision adoptée lors de la 1007e réunion. Les Délégués, (violation de l’article 6 34422/97 Oliveira Modesto et autres, arrêt du paragraphe 1). 08/06/00, définitif le 08/09/00 et autres 1. adoptent la Résolution intérimaire CM/ affaires ResDH(2007)108 telle qu’elle figure au Volume 52662/99 Jorge Nina Jorge et autres, arrêt du de Résolutions [...] ; 19/02/04, définitif le 19/05/04 et autres 2. décident de reprendre l’examen des mesures affaires de caractère individuel pendantes et des 48956/99 Gil Leal Pereira, arrêt du 31/10/02, mesures de caractère général dans ces affaires définitif le 31/01/03 et autres affaires au plus tard lors de leur 3e réunion de 2008.

Lafargue contre la Roumanie 2. invitent les autorités de l’Etat défendeur à Manquement de l’Etat fournir au Comité des informations complém- défendeur à déployer des efforts adéquats et e Décision adoptée lors de la 1007 réunion. entaires sur l’exercice effectif du droit de visite suffisants pour faire 37284/02, arrêt du 13/07/2006, définitif par le requérant ; respecter les droits du le 13/10/2006 3. décident de reprendre l’examen de ce point requérant à visiter son lors de leur 1013e réunion (3-5 décembre 2007) enfant (violation de Les Délégués, l’article 8). (DH), à la lumière d’informations supplémen- 1. prennent note avec satisfaction des mesures taires à fournir sur les mesures générales ainsi prises par les autorités roumaines, en particu- que le paiement de la satisfaction équitable, si lier de la mise en place d’une assistance psycho- nécessaire ; logique de l’enfant et de la décision de la Cour 4. décident de reprendre l’examen de ce point de Bucarest du 22 juin 2006, définitif en mai au plus tard lors de leur 2e réunion DH de 2008, 2007, accordant au requérant un droit de à la lumière d’informations supplémentaires à visite ; fournir sur les mesures individuelles.

Rotaru contre la Roumanie 3. prennent note à cet égard de la réforme légis- Caractère insuffisant des lative en cours relative à la sécurité nationale ; garanties légales Décision adoptée lors de la 1007e réunion. concernant la détention 28341/95, arrêt du 04/05/00 – Grande 4. notent avec intérêt les projets de dispositions et l’utilisation, par les services secrets, d’infor- Chambre concernant la possibilité de contester la déten- mations à caractère Résolution intérimaire ResDH(2005)57 tion, par les services secrets, d’informations sur personnel (violation de Les Délégués, la vie privée ou de nier la véracité de telles l’article 8) ; absence de informations ; voies de recours effectif à 1. rappellent la Résolution intérimaire cet égard (violation de ResDH(2005)57 dans laquelle le Comité des 5. invitent instamment les autorités roumaines l’article 13) ; omission Ministres a demandé aux autorités roumaines d’un tribunal d’examiner à fournir davantage d’informations concrètes d’adopter rapidement les réformes législatives un grief du requérant sur les dispositions contenues dans les projets (violation de l’article 6 nécessaires pour répondre aux critiques formu- de loi annoncés qui se rapportent aux autres § 1). lées par la Cour dans son arrêt concernant la problèmes identifiés par la Cour européenne, collecte et le stockage d’informations par les et à continuer à tenir le Comité informé des services secrets ; progrès dans leur adoption ; 2. regrettent qu’après plus de sept ans après la date de l’arrêt de la Cour européenne, les 6. décident de reprendre l’examen de ce point mesures générales requises n’aient pas encore lors de leur 1ère réunion DH de 2008, le cas été adoptées et insistent sur l’urgence d’exécu- échéant sur la base d’un nouveau projet de ter pleinement cet arrêt ; résolution intérimaire.

Bolat contre la Fédération de Russie viduelles et générales peu de temps avant la Violation de la liberté de présente réunion ; circulation (art. 2 Prot. 4) Décision adoptée lors de la 1007e réunion. et expulsion illégale 14139/03, arrêt du 05/10/2006, définitif d’étrangers (art. 1 2. décident de reprendre l’examen de ce point à Prot. 7). le 05/01/2007 leur 1013e réunion (3-5 décembre 2007) (DH), à Les Délégués, la lumière de ces informations et de toute autre 1. prennent note des informations détaillées information qui pourrait être fournie sur les fournies par les autorités sur les mesures indi- mesures individuelles et générales.

32 Principaux textes adoptés Conseil de l’Europe Execution des arrêts de la Cour

Action des forces de séc- Isayeva contre la Fédération de Russie et générales devant être prises ou envisagées afin urité russes durant les 6 autres affaires de prévenir de nouvelles violations similaires, opérations militaires en en particulier sur les questions soulevées dans Tchétchénie en 1999 et Décision adoptée lors de la 1007e réunion. 2000 : responsabilité de le Mémorandum CM/Inf/DH(2006)32 révisé 2 ; l’Etat pour l’homicide de 57950/00, arrêt du 24/02/2005, définitif proches de requérants ou le 06/07/2005 et autres affaires 3. soulignent l’importance particulière que le défaut de protection de CM/Inf/DH(2006)32 revisé revêtent les mesures individuelles dans ce type leur vie (violation de l’ar- Les Délégués, ticle 2) ; défaut d’enquête d’affaires et encouragent vivement les autorités effective sur ces homi- 1. notent avec intérêt la tenue de la Table russes à les informer des mesures concrètes cides et sur des alléga- Ronde les 3 et 4 juillet à Moscou sur la mise en prises afin de remédier aux insuffisances des tions de torture (violation œuvre des arrêts de la Cour européenne enquêtes internes identifiées par les arrêts de de l’article 2 et/ou 3, et de l’article 13) ; destruction concernant la République tchétchène, avec la la Cour dans chaque affaire actuellement de la propriété d’un des participation des représentants des différentes pendante devant le Comité et/ou des résultats requérants (violation de institutions du Conseil de l’Europe ainsi que réalisés dans le cadre de ces enquêtes ; l’article 1, Protocole 1). des autorités fédérales et tchétchènes et se félicitent du fait que les discussions de cette 4. décident de reprendre l’examen de ces Table Ronde ont contribué à l’identification affaires à leur 1ère réunion DH de 2008, à la des mesures restant à prendre par les autorités lumière de l’évaluation à faire par le Secrétariat afin de se conformer pleinement aux arrêts de des informations fournies concernant les la Cour européenne ; mesures individuelles et générales et éventuel- 2. se félicitent des informations détaillées lement sur la base d’une version mise à jour du fournies par les autorités russes sur les mesures Mémorandum précité.

Mauvaises conditions de Kalashnikov et 3 autres affaires contre la internes permettant de se plaindre des condi- détention provisoire Fédération de Russie tions de détention ; qualifiées de traitement dégradant (art. 3) ; durée 3. décident de reprendre l’examen de ces points e excessive de cette détent- Décision adoptée lors de la 1007 réunion. à leur 1ère réunion DH de 2008 à la lumière ion (art. 5§3) ; durée ex- 47095/99, arrêt du 15/07/2002, définitif d’autres informations à fournir sur les mesures cessive de la procédure le 15/10/2002 and autres affaires générales ; pénale (art. 6§1). Résolution intérimaire ResDH(2003)123 4. rappellent que l’examen de la question parti- Les Délégués, culière de la mise en œuvre d’une mesure de détention provisoire, en tant que mesure 1. se félicitent des mesures prises par les autori- préventive ayant des conséquences impor- tés russes visant à améliorer les conditions tantes sur le problème de la surpopulation matérielles de la détention provisoire ; carcérale, sera examinée lors de leur 2. prennent note avec intérêt des autres initia- 1013e réunion (3-5 décembre 2007) (DH) dans tives visant à mettre en place un contrôle le cadre du groupe Klyakhin sur la base du public des lieux de détention et des recours document CM/Inf/DH(2007)4.

Mauvaises conditions de Popov contre la Fédération de Russie Cour Suprême du 29 août 2007 précitée et la détention du requérant décision du tribunal de l’arrondissement dans le centre de déten- e Décision adoptée lors de la 1007 réunion. Preobragenskiy du 11 septembre 2007 statuant tion provisoire et dans les 26853/04, arrêt du 13/07/2006, définitif cellules disciplinaires de sur son maintien en détention ainsi que les la prison, combinées avec le 11/12/2006 motifs de celle-ci ; l’absence de soins médi- Les Délégués, caux adéquats, qualifiées 1. se félicitent de la décision de la Cour Suprême 4. prennent note des informations fournies par de traitement inhumain les autorités sur les autres mesures indivi- et dégradant (art. 3) ; russe du 29 août 2007 d’annuler la décision duelles, notamment sur le point de savoir si le restriction des droits de la judiciaire condamnant le requérant et de défense due au refus des réouvrir la procédure dans cette affaire à la requérant peut bénéficier d’examens médicaux autorités d’interroger les suite de l’arrêt de la Cour européenne ; réguliers, ainsi que sur les mesures générales ; témoins de la défense (art. 6§3 (d) et §1); pres- 2. encouragent les autorités russes à mener à 5. décident de reprendre l’examen de cette sions illicites exercées par bien la nouvelle procédure en conformité avec affaire lors de leur 1013ère réunion (3- l’administration de la les exigences de la Convention ; 5 décembre 2007) (DH), à la lumière d’infor- prison qualifiées d’ingérence excessive 3. invitent cependant les autorités à clarifier le mations complémentaires éventuelles sur les dans l’exercice de son fondement du maintien du requérant en mesures individuelles ainsi que sur des droit de requête indivi- détention provisoire entre la décision de la mesures générales. duelle (art. 34).

Principaux textes adoptés 33 Bulletin d’information sur les droits de l’Homme, No. 72 Conseil de l’Europe

Ryabykh contre la Fédération de Russie 2. encouragent les autorités russes à continuer Non-respect du caractère et 17 autres affaires concernant ces consultations en vue de garantir que le définitif de décisions l’annulation de décisions judiciaires judiciaires ; annulation projet de loi précité respecte pleinement les des décisions définitives à définitives à la suite de procédures de exigences de la Convention ; la suite d’une procédure contrôle en révision extraordinaire formée 3. invitent instamment le législateur russe à par un agent de l’Etat e Décision adoptée lors de la 1007 réunion. donner la priorité à cette réforme et à assurer (violation de l’article 6, paragraphe 1). 52854/99, arrêt du 24/07/03, définitif son adoption rapide, eu égard à son importance le 03/12/03 aux fins d’accroître l’efficacité du système CM/Inf/DH(2005)20 judiciaire russe et d’assurer un meilleur respect Les Délégués, après avoir examiné le projet de des exigences de la Convention ; loi visant à réformer la procédure de contrôle en révision : 4. décident de reprendre l’examen de ces points 1. se félicitent des consultations bilatérales lors de leur 1013e réunion (3-5 décembre 2007) constructives organisées entre le Secrétariat et (DH), à la lumière d’autres informations à les autorités russes compétentes sur la réforme fournir sur les progrès réalisés dans l’adoption en cours ; de cette réforme.

Sypchenko contre la Fédération de duelles requises par l’arrêt de la Cour, en parti- Non-respect du caractère Russie culier de la signature du contrat de bail définitif des décisions judiciaires ; annulation d'habitation entre le requérant et la mairie de e des décisions définitives à Décision adoptée lors de la 1007 réunion. Bataysk le 9 octobre 2007 ; la suite d’une procédure 38368/04, arrêt du 01/03/07, définitif extraordinaire formée 2. décident de reprendre l’examen de ce point le 22/05/07 par un agent de l’Etat e lors de leur 1013 réunion (3-5 décembre 2007) (art. 6§1) et violations du Les Délégués, (DH), et de le joindre, lors de la même réunion, droit des requérants au 1. prennent note des informations fournies par au groupe d’affaires Ryabykh, aux fins de respect de leurs biens (art. 1 Prot. 1). les autorités russes sur les mesures indivi- l’examen des mesures générales.

Tarariyeva contre la Fédération de Russie 2. décident de reprendre l’examen de cette Manquement des au- affaire lors de leur 1013e réunion torités à protéger le droit Décision adoptée lors de la 1007ère réunion. à la vie du fils de la (3-5 décembre 2007) (DH), à la lumière de requérante dû à l’absence 4353/03, arrêt du 14/12/2006, définitif l’évaluation qui sera faite par le Secrétariat des de soins médicaux adé- le 14/03/2007 informations fournies par les autorités. quats en prison, à la mau- vaise assistance médicale Les Délégués, à l'hôpital public et à 1. prennent note des informations fournies par l’inefficacité de l’enquête les autorités russes concernant les mesures à ce sujet, laquelle a privé la requérante d’une individuelles et générales ; action civile en réparation (art. 2) ; traitement inhu- main infligé au fils de la requérante dû aux mau- vaises conditions de son transport et au fait qu’il était menotté à l’hôpital civil (Art. 3).

Tatishvili contre la Fédération de Russie 2. décident de reprendre l’examen de cette Ingérence injustifiée dans affaire lors de leur 1ère réunion DH de 2008, à la le droit de la requérante à Décision adoptée lors de la 1007e réunion. la liberté de circulation lumière de l’évaluation qui sera faite par le du fait du rejet de sa 1509/02, arrêt du 22/02/2007, définitif Secrétariat des informations fournies par les demande d’enregis- le 09/07/2007 autorités. trement de domicile en violation du droit interne Les Délégués, (art. 2 Prot. 4). Violation 1. prennent note des informations fournies par du droit de la requérante les autorités russes concernant les mesures à un procès équitable due au raisonnement contra- individuelles et générales ; dictoire des juridictions internes (art. 6§1).

34 Principaux textes adoptés Conseil de l’Europe Execution des arrêts de la Cour

Durée excessive de V.A.M. contre la Serbie individuelles nécessaires prises dans cette procédures concernant la affaire étant donné que la requérante est vie de famille de la e Décision adoptée lors de la 1007 réunion. séropositive et n’a pas exercé son droit de visite requérante et absence 39177/05, arrêt du 13/03/2007, définitif d’un recours effectif à l’égard de sa fille depuis 9 ans maintenant ; le 13/06/2007 (art. 6§1 et 13). Double 3. invitent les autorités serbes à informer violation du droit de la Les Délégués, rapidement le Comité des mesures indivi- requérante à la vie de famille due à la non- 1. notent que la Cour européenne a déclaré duelles envisagées à cet égard ; exécution de l’ordre judi- expressément que les autorités serbes étaient 4. décident de rependre l’examen de ce point ciaire intérimaire lui tenues de mettre en œuvre l’ordonnance provi- lors de leur 1013e réunion (3-5 décembre 2007) donnant accès à son soire du 23/07/1999 afin que la requérante enfant et à la durée exces- (DH), à la lumière d’informations à fournir sur sive des procédures citées puisse bénéficier du droit de visite à l’égard de le paiement de la satisfaction équitable, si (art. 8). son enfant, ainsi que de conclure la procédure nécessaire, ainsi que sur les mesures indivi- civile en cours relative à la garde de son enfant ; duelles prises ou envisagées, en particulier 2. soulignent qu’une diligence exceptionnelle concernant la nouvelle législation récemment est requise en ce qui concerne les mesures adoptée dans ce domaine.

Durée excessive de Lukenda contre la Slovénie et 180 autres 3. décident de reprendre l’examen de ces procédures devant les ju- affaires de durée excessive de procédures affaires lors de leur 1013e réunion ridictions civiles judiciaires et absence de remède effectif (art. 6§1), absence de (3-5 décembre 2007) (DH), à la lumière d’infor- recours effectif contre la mations complémentaires à fournir sur le Décision adoptée lors de la 1007e réunion. durée excessive de paiement de la satisfaction équitable, si procédures (art. 13). 23032/02, arrêt du 06/10/05, définitif le 06/01/06 nécessaire ; Les Délégués, 4. décident en outre de reprendre l’examen de 1. prennent note avec intérêt des mesures ces affaires au plus tard lors de leur générales adoptées en vue de résoudre le 2ème réunion DH de 2008, à la lumière d’infor- problème de la durée excessive des procédures mations complémentaires à fournir sur les judiciaires et d’introduire des recours efficaces contre ces durées, notamment l’adoption du mesures individuelles, à savoir l’état des « projet Lukenda » et de l’entrée en vigueur le procédures internes pendantes et leur accéléra- 1er janvier 2007 de la loi du 26/04/2006 sur la tion, si nécessaire, ainsi que sur les mesures protection du droit à un procès dans un délai générales, notamment sur la durée moyenne raisonnable ; des procédures judiciaires en Slovénie, la mise 2. notent également que des mesures ont été en œuvre du « projet Lukenda » et le fonction- adoptées pour accélérer certaines procédures nement des nouveaux recours contre la durée internes pendantes ; excessive des procédures judiciaires.

Manquement de l’état Bianchi contre la Suisse à la lumière d’un projet de résolution intéri- défendeur à déployer des maire qui sera préparé par le Secrétariat et qui efforts adéquats et e Décision adoptée lors de la 1007 réunion. devra faire état des actions entreprises par les suffisants pour faire 7548/04, arrêt du 22/06/2006, définitif respecter le droit du autorités suisses sur le plan des mesures requérant au retour de le 22/09/2006 individuelles et sur les futures démarses en vue son fils (né en 1999) en Les Délégués décident de reprendre l’examen de retrouver l’enfant. Italie, après son enlève- de ce point lors de leur 1e réunion DH de 2008, ment par sa mère (art. 8).

Principaux textes adoptés 35 Bulletin d’information sur les droits de l’Homme, No. 72 Conseil de l’Europe

Chypre contre la Turquie fournir des informations complémentaires à Quatorze violations en re- cet égard ; lation avec la situation Décision adoptée lors de la 1007e réunion. dans le nord de Chypre 25781/94, arrêt du 10/05/01 – Grande Chambre 4. relèvent également que certaines questions depuis l’intervention mi- litaire de la Turquie en CM/Inf/DH(2007)10rev3, CM/Inf/ relatives à la réglementation de ces droits nécessitent un examen plus approfondi ; juillet et août 1974 et DH(2007)10/1rev, CM/Inf/DH(2007)10/3rev2, concernant : les Chy- CM/Inf/DH(2007)10/5, CM/Inf/DH(2007)10/ priotes grecs portés dis- Concernant les droits de propriété des personnes 6, Résolutions Intérimaires ResDH(2005)44, parus et leurs familles, le déplacées : CM/ResDH(2007)25 domicile et les biens des 5. notent avec intérêt les informations fournies personnes déplacées, les Les Délégués, conditions de vie des par les autorités turques, y compris les statisti- Chypriotes grecs dans la Concernant la question des personnes ques, sur le fonctionnement de la région du Karpas, dans le disparues : « Commission sur les biens immobiliers », nord de Chypre, les droits 1. notent avec satisfaction les progrès accomplis établie dans le nord de Chypre et invitent les des Chypriotes turcs installés dans le nord de par le CMP et en particulier les premiers autorités à continuer de tenir informé le Chypre. retours aux familles des restes de leurs proches, Comité à ce sujet ; et invitent les autorités turques à continuer à 6. invitent, une nouvelle fois, les autorités tenir le Comité informé des développements turques, en conformité avec la Résolution dans ce contexte ; intérimaire CM/ResDH(2007)25 du 2. soulignent cependant que les autorités 4 avril 2007, à fournir sans retard des informa- turques ont été régulièrement invitées à fournir tions précises et concrètes sur les mutations et des informations sur les mesures complément- transformations des biens immobiliers visés aires requises pour assurer la tenue d’enquêtes par l’arrêt ainsi que des informations sur les effectives, ainsi que requis par l’arrêt de la mesures prises pour préserver les droits de Cour ; propriété des personnes déplacées, tels qu’ils Concernant les droits de propriété des personnes ont été reconnus par l’arrêt de la Cour enclavées : européenne ; 3. notent qu’une ingérence injustifiée dans les 7. conviennent de reprendre l’examen des droits de propriété desdites personnes subsiste questions soulevées dans cette affaire lors de la toujours et invitent les autorités turques à 1013e réunion (3-5 décembre 2007) (DH).

Loizidou contre la Turquie tion concrète à la requérante, visant à mettre Refus continu opposé à la fin à la violation continue de son droit de requérante d’accéder à ses e biens situés dans le nord Décision adoptée lors de la 997 réunion. propriété constatée dans cette affaire et à en 15318/89, arrêt du 18/12/96 (fond), de Chypre et perte de la réparer les conséquences ; maîtrise de ceux-ci en Résolutions intérimaires DH(99)680, résultant pour elle (viola- DH(2000)105, ResDH(2001)80 3. demandent instamment aux autorités tion de l’article 1, Proto- cole 1. Les Délégués, turques d’adopter sans plus de retard les 1. soulignent le caractère exceptionnel des mesures nécessaires pour réparer les consé- mesures individuelles dans cette affaire étant quences de la violation continue du droit de donné que leur adoption est attendue depuis propriété de la requérante ; l’arrêt de la Cour européenne sur le fond, rendu en 1996 ; 4. décident de reprendre l’examen de cette 2. regrettent profondément qu’à ce jour les affaire lors de la 1013e réunion autorités turques n’aient fait aucune proposi- (3-5 décembre 2007) (DH).

Xenides-Arestis contre la Turquie autorités à continuer de tenir informé le Violation du droit au Comité à ce sujet ; respect du domicile de la requérante (violation de Décision adoptée lors de la 1007e réunion. 2. prennent note des deux interprétations l’article 8), refus d'ac- 46347/99, arrêt du 22/12/2005, définitif divergentes avancées de ce que recouvre préci- corder à la requérante le 22/03/2006 et du 07/12/2006, définitif accès, contrôle, usage et sément la somme octroyée au titre du le 23/05/2007 jouissance de sa pro- dommage matériel dans l’arrêt sur l’application priété et absence d’ind- Les Délégués, de l’article 41 du 7 décembre 2006 ; emnisation pour cette ingérence (violation de 1. notent les informations fournies par les 3. considèrent qu’en tout état de cause, et sans l’article 1, Protocole 1). autorités turques sur le fonctionnement de la préjudice d’éventuelles clarifications ultérieu- « Commission sur les biens immobiliers », res, les sommes octroyées par l’arrêt précité établie dans le nord de Chypre et invitent les sont dues selon les modalités indiquées dans

36 Principaux textes adoptés Conseil de l’Europe Execution des arrêts de la Cour

cet arrêt ; par conséquent invitent instamment 5. considèrent, à cet égard, que les éléments la Turquie à payer sans plus tarder le montant portés à l’attention du Comité indiquent que la alloué par la Cour européenne ; TVA a été incluse dans le montant alloué par la 4. rappellent le Mémorandum CM/Inf/ Cour européenne au titre de la satisfaction DH(2007)19 préparé par le Secrétariat sur la équitable qui a été acquittée ; question du paiement de la satisfaction équita- 6. conviennent de reprendre l’examen des ble allouée par la Cour européenne dans l’arrêt questions soulevées dans cette affaire lors de la du 22/12/2005 ; 1013e réunion (3-5 décembre 2007) (DH).

Traitement dégradant Ülke contre la Turquie 2. décident d’examiner la mise en œuvre du résultant de condamna- présent arrêt à chacune de leurs réunions tions et emprisonne- e Décision adoptée lors de la 1007 réunion. Droits de l’Homme jusqu’à ce que les mesures ments répétitifs du 39437/98, arrêt du 24/01/2006, définitif requérant pour avoir urgentes nécessaires aient été adoptées. refusé d’effectuer son le 24/04/2006 service militaire en raison Les Délégués, de ses convictions en tant 1. adoptent la Résolution intérimaire CM/ que pacifiste et objecteur de conscience (violation ResDH(2007)109 telle qu’elle figure au Volume de l’article 3). de Résolutions (voir Annexe III ci-dessous) ;

Ingérences injustifiées Inçal et 73 autres affaires contre la manière à prévenir ainsi tout risque de dans la liberté d’expres- Turquie concernant la liberté nouvelles violations similaires à celles consta- sion des requérants (pu- d'expression blication d’articles et de tées dans les présentes affaires ; livres ou préparation de e 4. invitent les autorités turques à prendre messages destinés au Décision adoptée lors de la 1007 réunion. toutes les mesures requises afin de remédier public) ; manque d’in- 22678/93 Inçal, arrêt du 09/06/98 et autres dépendance et d’impar- affaires aux violations constatées à l’encontre des tialité des cours de sûreté Résolutions intérimaires ResDH(2001)106 et requérants par l’adoption de mesures appro- d’état (violation des ar- ResDH(2004)38; CM/Inf/DH(2003)43 , CM/ priées comme l’effacement de tous les effets des ticles 10 et 6 §1). Inf/DH(2007)20 rev. condamnations estimées contraires à la Les Délégués, Convention par la Cour ; 1. notent qu’aucune information n’a été fournie 5. décident de reprendre l’examen de ces par les autorités turques concernant les points : mesures générales prises depuis le dernier – lors de leur 1013e réunion e examen des ces affaires lors de la 992 réunion (3-5 décembre 2007) (DH) à la lumière d’in- en avril 2007 ; formations à fournir sur le paiement de la 2. réaffirment donc que les exemples de décis- satisfaction équitable, si nécessaire ; ions des juridictions internes fournies précé- e demment ne permettent pas de conclure que le – au plus tard lors de leur 2 réunion DH de critère employé par la Cour européenne, à 2008 à la lumière d’informations à fournir savoir « l’incitation à la violence » ou « l’intérêt sur les progrès accomplis dans l’adoption général », est désormais correctement appliqué des mesures générales et individuelles, le par les juges et procureurs turcs ; cas échéant sur la base d’un projet de réso- lution intérimaire ; 3. invitent instamment les autorités turques à poursuivre leurs efforts en vue de rendre les 6. décident de déclassifier le mémorandum dispositions nationales pertinentes pleinement préparé par le Secrétariat CM/Inf/ conformes aux exigences de la Convention, de DH(2007)20 révisé.

Principaux textes adoptés 37 Bulletin d’information sur les droits de l’Homme, No. 72 Conseil de l’Europe

Hulki Güneș contre la Turquie et 2 autres 2. déplorent que les autorités turques n’aient Iniquité des procédures, affaires fait état d’aucun progrès concernant la réforme mauvais traitement des requérants lors de leurs législative en cours permettant la réouverture gardes à vue, (dans les af- Décision adoptée lors de la 1007e réunion. des procédures dans toutes les affaires faires Hulki Güneş et Göç- 28490/95, arrêt du 19/06/03, définitif similaires et n’aient fourni aucun calendrier men) manque le 19/09/03 pour l’adoption de cette réforme ; d’indépendance et d’impartialité des Cours Résolution intérimaires ResDH(2005)113 et 3. notent avec une grande préoccupation que ce de sûreté de l’État, (dans CM/ResDH(2007)26 vide juridique empêche également la réouver- l’affaire Göçmen) durée de procédures, (dans les Les Délégués, ture des procédures dans les affaires Göçmen et affaires Göçmen et Söylemez dans lesquelles la Cour européenne a Söylemez) absence d’un 1. prennent note avec une grande préoccupa- constaté que les requérants n’avaient pas remède effectif (violation tion de ce que les autorités turques n’ont bénéficié d’un procès équitable ; de l’article 6 §§1 et 3, de toujours pas apporté de réponse aux Résolu- l’article 3 et de 4. prient instamment les autorités turques de l’article 13). tions intérimaires ResDH(2005)113 de réparer les violations constatées à l’égard des novembre 2005 et CM/ResDH(2007)26 d’avril requérants dans ces affaires ; 2007, les appelant à se conformer à leur obliga- tion en vertu de l’article 46, paragraphe 1, de la 5. décident de reprendre l’examen de ces Convention de remédier aux violations consta- affaires lors de leur 1013e réunion tées à l’égard du requérant et les invitant (3-5 décembre 2007) (DH), et chargent le instamment à combler le vide juridique Secrétariat de préparer un projet de résolution empêchant la réouverture de la procédure intérimaire si aucune information n’est reçue nationale dans l’affaire Hulki Güneș ; sur les mesures à prendre.

Tașkin et autres; Öçkan et autres; Okyay équitable, si nécessaire, et sur les mesures Violation du droit des Ahmet et autres contre la Turquie individuelles, à savoir : requérants au respect de leur vie privée et familiale Décision adoptée lors de la 1007e réunion. en raison des décisions –dans l’affaire Tașkin et autres et dans l’af- des autorités administra- 46117/99 Tașkin et autres, arrêt du 10/11/2004, faire Öçkan et autres : l’issue de la procédure tives permettant la pour- définitif le 30/03/2005, rectifié le 01/02/2005 en annulation du nouveau permis et la mise suite de l’exploitation 46771/99 Öçkan et autres, arrêt en œuvre de la décision de la Cour adminis- d’une mine d'or pouvant provoquer des dégâts en- du 28/03/2006, définitif le 13/09/2006 trative d’Izmir annulant le plan d’urbanisme 36220/97 Okyay Ahmet et autres, arrêt vironnementaux (viola- pour la zone minière ; tion de l’article 8) ; non- du 12/07/2005, définitif le 12/10/2005 – exécution de décisions ju- Résolution intérimaire CM/ResDH(2007)4 –dans l’affaire Ahmet Okyay et autres : diciaires interne ordon- Les Délégués, ayant pris note des informations l’installation de mécanismes de filtrage nant un arrêt de la production dans la mine positives transmises, décident de reprendre dans les usines,également à la lumière des d’or (violation de l’examen de ces affaires lors de leur informations à fournier sur les mesures l’article 6). 1013e réunion (3-5 décembre 2007) (DH), à la générales, en particulier concernant le lumière d’informations complémentaires à problème de non-exécution des décisions fournir sur le paiement de la satisfaction des cours internes.

Aksoy et 210 autres affaires contre la 3. décident de reprendre l’examen de ces Actions des forces de sé- Turquie concernant les actions des forces affaires lors de leur 1013e réunion curité, en particulier dans de sécurite turques le sud-est de la Turquie (3-5 décembre 2007) (DH) à la lumière d’infor- (destruction de propriété mations à fournir sur le paiement de la satisfac- injustifiée ; disparitions, e Décision adoptée lors de la 1007 réunion tion équitable, si nécessaire ; tortures et maltraitances 21987/93 Aksoy, arrêt du 18/12/96 infligées lors de la déten- Résolution intérimaire CM/ResDH(2005)43 4. décident en outre de reprendre l’examen de tion provisoire, et CM/Inf/DH(2006)24 revisé 2 ces affaires lors de leur 2e réunion DH de 2008, meurtres commis par les à la lumière d’un projet de résolution intéri- membres des forces de Les Délégués, sécurité) ; absence d’une maire à préparer par le Secrétariat faisant le enquête efficace sur les 1. prennent note des progrès achevés et des bilan des mesures prises jusqu'à présent dans la abus allégués des problèmes en suspens à la lumière du perspective de clore éventuellement certains membres des forces de mémorandum du Secrétariat CM/Inf/ des problèmes soulevés dans la résolution sécurité et manquement DH(2006)24 révisé 2 ; de la Turquie à coopérer intérimaire ResDH(2005)43 et des autres avec les organes de la 2. décident de déclassifier ce mémorandum ; mesures en suspens à prendre. Convention selon l’art. 38 de la Convention.

38 Principaux textes adoptés Conseil de l’Europe Execution des arrêts de la Cour

Manquement ou retard Zhovner et 202 autres affaires contre adoptées lors de cette Table-Ronde et à fournir significatif de l’adminis- l’Ukraine concernant le manquement ou des informations sur d’éventuelles mesures tration à se conformer le retard substantiel de l’administration aux arrêts internes supplémentaires envisagées afin de remédier définitifs ; absence d’un ou des entreprises d’Etat à se conformer aux questions en suspens, en particulier sur le recours effectif à l’égard à des arrêts internes définitifs calendrier prévu pour l’adoption du projet de des délais dans la procéd- loi sur les procédures devant les tribunaux dans ure d’exécution ; viola- Décision adoptée lors de la 1007e réunion. un délai raisonnable ; tion du droit des 56848/00 Zhovner, arrêt du 29/06/04, requérants à la protection définitif le 29/09/04 et autres affaires de leur propriété (viola- 3. notent avec satisfaction les nouveaux CM/Inf/DH(2007)30 (révisé anglais tion de l’article 6, para- développements récents concernant uniquement) et CM/Inf/DH(2007)33 graphe 1, de l’article 13 et Atomspetsbud et les autres mesures en vue de l’article 1, Les Délégués, ayant examiné les conclusions Protocole 1). d’améliorer les procédures d’exécution ; adoptées lors de la Table Ronde sur la non-exécution de décisions de justice internes 4. décident de reprendre l’examen de ces dans les Etats membres qui a eu lieu les 21 et affaires lors de leur 1013e réunion 22 juin 2007 à Strasbourg, (3-5 décembre 2007) (DH), à la lumière d’infor- 1. se félicitent des échanges constructifs durant mations concernant le paiement de la satisfac- la Table-Ronde et de la participation active des tion équitable, si nécessaire, ainsi que sur les autorités ukrainiennes ; mesures individuelles at générales, éventuel- 2. encouragent les autorités ukrainiennes à lement sur la base d’une nouvelle version du donner un suivi approprié aux conclusions Memorandum CM/Inf/DH(2007)33.

Résolutions intérimaires (extraits)

Au cours de la période concernée, le Comité tions pertinentes sur les mesures prises, des Ministres a, par différents moyens, encou- insister fortement sur l’obligation d’un État ragé l’adoption de nombreuses réformes et a Contractant de respecter la Convention et de se également adopté 3 résolutions intérimaires. conformer aux arrêts de la Cour, voire conclure De telles résolutions peuvent notamment que l’Etat défendeur ne s’est pas conformé à donner des informations sur les mesures intéri- l’arrêt de la Cour. Les extraits pertinents des maires prises et les réformes additionnelles Résolutions intérimaires adoptées sont présen- projetées, ou encourager les autorités des Etats tés ci-dessous, par ordre chronologique concernés à progresser dans l’adoption des d’adoption. Le texte complet de ces résolutions mesures d’exécution pertinentes, ou encore donner des indications sur les mesures à est disponible sur le site web du Service de prendre. Les résolutions intérimaires peuvent l’exécution des arrêts de la Cour européenne également exprimer la préoccupation du des Droits de l’Homme, sur celui du Comité des Comité des Ministres à propos de l’adéquation Ministres et sur la base de données HUDOC de des mesures prises ou du manque d’informa- la Cour européenne des Droits de l’Homme.

Décès des proches des Résolution intérimaire CM/ des enquêtes sur les décès et les mauvais traite- requérantes au cours de ResDH(2007)107 – Velikova et 7 autres ments mises en cause par la Cour européenne ; leur garde à vue, mauvais affaires contre la Bulgarie concernant traitements infligés par 2. Rappelle à cet égard l’obligation de l’Etat des policiers et absence notamment les mauvais traitements défendeur, en vertu de la Convention, de mener d’enquête effective à cet infligés par les forces de police, ayant une enquête effective « en ce sens qu’elle doit égard (art. 2 et/ou 3 entraîné trois décès, et le défaut permettre de déterminer si le recours à la force et 13), défaut d’assistance d’enquête effective médicale rapide lors de la était justifié ou non dans les circonstances de détention (art. 2) et ir- Adoptée lors de la 1007e réunion. l’espèce et d’identifier et de sanctionner les régularités liées à la responsables » ainsi que la position établie du détention (art. 5). 41488/98, Velikova contre la Bulgarie, arrêt du 18/05/2000, définitif le 04/10/2000 Comité des Ministres selon laquelle il existe une obligation continue de mener de telles Dans cette résolution, le Comité des Ministres enquêtes dans ces affaires dans la mesure où notamment : (…) des violations procédurales des articles 2, 3 et 13 En ce qui concerne les mesures individuelles : ont été constatées ; 1. Note que les arrêts ici en question ont été 3. En appelle au gouvernement de l’Etat défend- transmis récemment au procureur général qui eur pour qu’il prenne rapidement toutes les est compétent pour demander la réouverture mesures individuelles requises dans ces affaires

Principaux textes adoptés 39 Bulletin d’information sur les droits de l’Homme, No. 72 Conseil de l’Europe et en informe régulièrement le Comité des ment assurer l’impartialité des enquêteurs Ministres ; chargés de ce type d’affaires ;

En ce qui concerne les mesures générales : En appelle au gouvernement de l’Etat défen- deur pour qu’il adopte rapidement toutes les 1. Note avec intérêt les informations fournies mesures restant à prendre et tienne le Comité par le gouvernement de l’Etat défendeur sur les des Ministres régulièrement informé de mesures de caractère général prises à ce jour ou l’impact pratique des mesures prises, notam- envisagées afin de se conformer à ces arrêts ment en fournissant des statistiques sur les (voir pour plus de détails l’Annexe II) ; enquêtes menées au sujet d’allégations de NOTE toutefois qu’il reste à prendre certaines mauvais traitements infligés par la police ; mesures de caractère général, notamment des mesures visant à : 2. Décide de poursuivre le contrôle de l’exécu- tion des présents arrêts jusqu’à ce que toutes les – améliorer la formation de base et la forma- mesures de caractère général nécessaires à la tion continue de tous les membres des prévention de nouvelles violations de la forces de police, notamment en ce qui Convention soient adoptées et que leur effica- concerne la généralisation de la dimension cité ne suscite plus de doute, et jusqu’à ce que « droits de l’homme » dans la formation le Comité des Ministres se soit assuré que initiale et continue ; toutes les mesures de caractère individuel – améliorer les garanties procédurales nécessaires aient été prises afin d’effacer, dans pendant la garde à vue par la mise en œuvre toute la mesure du possible, les conséquences effective des nouveaux règlements concer- des violations constatées à l’égard des nant l’obligation d’informer les personnes requérants ; détenues de leurs droits et les formalités à 3. Décide également de reprendre l’examen de suivre concernant l’enregistrement des ces affaires, en ce qui concerne les mesures de arrestations ; caractère individuel, lors de chacune de ses – garantir l’indépendance des enquêtes au réunions DH et en ce qui concerne les mesures sujet d’allégations de mauvais traitements de caractère général, au plus tard dans dix infligés par la police, et plus particulière- mois.

Résolution intérimaire CM/ 2. Encourage les autorités portugaises à Durée excessive des ResDH(2007)108 – Oliveira Modesto et poursuivre leurs efforts en vue de résoudre le procédures devant les ju- 24 autres affaires contre le Portugal ridictions civiles, pénales, problème général de la durée excessive des administratives, de travail concernant la durée excessive des procédures judiciaires devant les juridictions et aux affaires familiales procédures civiles, administratives, pénales, du travail et (art. 6§1). aux affaires familiales, et à informer le Comité adoptée lors de la 1007e réunion. des développements en la matière ; 34422/97, Oliveira Modesto contre le Portugal, arrêt du 08/06/2000, définitif 3. Invite les autorités à fournir au Comité de le 08/09/2000 plus amples informations sur l’impact en Dans cette résolution, le Comité des Ministres pratique de toutes les réformes engagées sur la notamment: (…) durée des procédures judiciaires, en les étayant Rappelant (…) la Recommandation Rec(2004)6 notamment avec des données statistiques à des du Comité des Ministres aux Etats membres fins de comparaison ; concernant la nécessité d’améliorer l’efficacité 4. Invite par ailleurs les autorités à poursuivre le des recours internes ; processus législatif entamé en vue de l’adoption Rappelant de plus que des durées excessives du projet de loi sur le régime de la responsabi- dans l’administration de la justice constituent lité extracontractuelle de l’Etat et des autres un grave danger pour le respect de l’Etat de entités étatiques, qui fournira une base plus droit ; stable pour le recours effectif dans les procé- 2. Invite les autorités portugaises à faire en dures civiles et administratives. sorte d’accélérer autant que faire se peut les trois procédures toujours pendantes devant les 5. Décide de reprendre l’examen des mesures de tribunaux portugais, de les clôturer au plus caractère individuel pendantes et des mesures vite, et de tenir le Comité informé de leur état de caractère général dans ces affaires au plus d’avancement ; tard lors de sa 3e réunion en 2008.

40 Principaux textes adoptés Conseil de l’Europe Execution des arrêts de la Cour

Traitement dégradant Résolution intérimaire CM/ la réforme législative nécessaire pour prévenir résultant de condamna- ResDH(2007)109 – Ülke contre la Turquie des violations similaires de la Convention ; tions et emprisonne- ments répétitifs du adoptée lors de la 1007e réunion requérant pour avoir 2. Invite, en particulier, les autorités turques à refusé d’effectuer son 39437/98, Ülke contre la Turquie, arrêt fournir rapidement au Comité des informa- service militaire en raison du 24/01/2006, définitif le 24/04/2006 tions concernant l’adoption des mesures de ses convictions en tant Dans cette résolution, le Comité des Ministres requises par l’arrêt ; que pacifiste et objecteur notamment: (…) de conscience (art. 3). 1. Prie instamment, par conséquent, les autori- 3. Décide d’examiner la mise en œuvre du tés turques à prendre, sans plus de retard, présent arrêt à chacune de ses réunions toutes les mesures nécessaires en vue de mettre « Droits de l’Homme » jusqu’à ce que les un terme à la violation du droit du requérant en mesures urgentes nécessaires aient été vertu de la Convention et d’adopter rapidement adoptées.

Sélection de Résolutions finales (extraits) Après s’être assuré que les mesures d’exécution l’adoption de nouvelles mesures de caractère requises ont été adoptées par l’Etat défendeur, général. Voici quelques exemples d’extraits des le Comité met fin à l’examen de l’affaire par une résolutions adoptées, par ordre chronologique résolution, qui fait état de toutes les mesures (voir, pour le texte complet, le site web du adoptées afin de se conformer à l’arrêt. Lors de Service de l’Exécution des arrêts, celui du la 1007e réunion, le Comité a adopté 40 Résolu- Comité des Ministres ou la base de données tions finales (clôturant l’examen de HUDOC). 145 affaires), dont 25 faisaient état de

Durée excessive de Résolution Finale CM/ResDH(2007)110 – rendre une décision sur fond par cette cour procédures concernant Alge et 5 autres affaires contre l’Autriche était en 2003 et 2004 d’environ 22 mois et en des droits et obligations 2005 d’environ 21 mois (voir le rapport de caractère civil ou la dé- adoptée lors de la 1007e réunion termination de charges d’activités de la Cour administrative publié en pénales devant les juridic- 38185/97, arrêt du 22 janvier 2004, définitif juin 2006, www.vwgh.gv.at). tions administratives le 22 avril 2004 (violations de l’article 6 De plus, l’Etat défendeur a informé le Secrétar- Mesures individuelles §1), procédures inéqui- iat des travaux du 9e comité du projet Öster- tables, notamment en Les procédures sont terminées dans toutes les reich Konvent, qui examine la possibilité raison de l’absence d’au- affaires. Concernant les affaires Alge et Yavuz, dience publique (dans les d’adopter des mesures organisationnelles afin en vertu de l’article 45, paragraphe 1, de la loi de affaires Alge et Yavuz) de faire face au problème de la charge de travail (violations de l’article 6 1985 sur la Cour administrative, une réouver- de la Cour administrative (un rapport final §1). ture de l’affaire en raison de l’absence était attendu fin 2004). Le Konvent examine en d’audience est possible sur demande de particulier la possibilité de mettre en place une l’individu concerné, si, notamment, les disposi- juridiction administrative de première instance tions relatives au droit à une audience n’ont pas au niveau fédéral et régional. Le Konvent a été respectées au cours de la procédure en publié son rapport le 31 janvier 2005, cause et s’il s'avère que la décision finale aurait www.konvent.gv.at. Il contient de nombreuses pu être différente. propositions concrètes. Un sous-comité du Mesures générales Parlement autrichien est en train de discuter ces propositions qui sont supposées servir de 1) Durée des procédures : En 2002, des mesures base pour une réforme substantielle de la loi législatives ont été adoptées afin d’empêcher la administrative. surcharge de la Cour administrative par des affaires clones. Selon la nouvelle loi sur la Cour 2) Droit à une audience : une nouvelle législa- administrative (Gazette de la loi fédérale I tion, en conformité avec la Convention, a été N° 124/2002), les affaires clones peuvent désor- adoptée en septembre 1997 (voir Résolution mais être examinées dans le cadre d’une DH(98)59 dans l’affaire Linsbod), soit au procédure spéciale accélérée (voir l’affaire G.S., même moment que les faits de ces affaires ou arrêt du 21 décembre 1999, Résolution peu de temps après. Par la suite, un certain ResDH(2004)77). Le nombre des affaires nombre de mesures de sensibilisation ont été pendantes devant la Cour administrative prises afin d’assurer l’application de la nouvelle depuis plus de trois ans a considérablement législation en conformité avec les exigences de diminué en 2003 ; le temps moyen requis pour la Convention européenne. Le gouvernement

Principaux textes adoptés 41 Bulletin d’information sur les droits de l’Homme, No. 72 Conseil de l’Europe autrichien a indiqué que la Cour administrative arrêts de la Cour européenne sont accessibles à devait payer, sur son budget, la satisfaction tous les juges et les procureurs de l’Etat via la équitable attribuée au requérant. Cette mesure base de données du Ministère de la justice devrait peut être contribuer à prévenir de (RIS). Des résumés des arrêts de la Cour nouvelles violations semblables. européenne concernant l’Autriche sont Comme pour les arrêts de la Cour européenne habituellement placés sur le site Internet contre l’Autriche concernant la Cour adminis- www.menschenrechte.ac.at qui comprend un trative, les arrêts ont été transmis automatique- lien vers les arrêts de la Cour européenne, en ment au Président de cette Cour. En outre, les version anglaise.

Résolution Finale CM/ResDH(2007)111 – Un résumé des arrêts et décisions de la Cour Ingérence discrimina- L. and V contre l’Autriche et S.L. contre européenne concernant l’Autriche est préparé toire dans le droit à une l’Autriche vie privée en raison de la régulièrement par la Chancellerie fédérale et pénalisation des actes ho- largement diffusé aux autorités autrichiennes mosexuels commis par adoptée lors de la 1007e réunion. concernées ainsi qu’au Parlement et aux des hommes adultes avec 39392/98 et 45330/99, arrêts du 9 janvier 2003, juridictions. En outre, les arrêts de la Cour des adolescents consen- tants âgés entre quatorze définitifs le 9 avril 2003 européenne sont accessibles à tous les juges et et dix-huit ans alors que, procureurs par le biais de la base de données au moment des faits, les Mesures individuelles interne du Ministère autrichien de la Justice actes hétérosexuels ou (RIS). Des résumés des arrêts de la Cour lesbiens entre adultes et Dans l’affaire L. et V., les requérants ont la personnes consentantes européenne concernant l’Autriche sont généra- possibilité de demander la réouverture des âgées de plus de quatorze lement publiés sur le site www.menschen- procédures en vue d'obtenir l’effacement des ans n’étaient pas punis- rechte.ac.at accompagnés d’un lien vers les sables (violations de l’ar- conséquences des condamnations. arrêts de la Cour en version anglaise. ticle 14 combiné avec l’article 8). Mesures générales

L’article 209 a été abrogé par un amendement législatif du 10 juillet 2002, entré en vigueur le 14 août 2002.

Résolution Finale CM/ResDH(2007)112 – Concernant l’accélération des procédures Durée excessive de Morscher contre l’Autriche devant la Cour administrative, l’affaire est procédures devant des autorités locales et ré- similaire à l’affaire G.S. (arrêt du 21 décembre adoptée lors de la 1007e réunion. gionales et devant la cour 1999, voir la Résolution ResDH(2004)77) dans administrative à propos 54039/00, arrêt du 5 février 2004, définitif le le cadre le laquelle un certain nombre de réfor- d’un permis de construire 5 mai 2004 demandé (violation de mes ont été adoptées. En conséquence, l’Etat l’article 6, paragraphe 1) Mesures individuelles défendeur a informé le Secrétariat de ce qu’en Aucune, la procédure est close. En outre, le 2004, la Cour administrative avait une fois de requérant a obtenu le permis de construire sur plus réussi à réduire le nombre d’affaires qui son terrain. sont pendantes depuis plus de trois ans. Mesures générales Comme pour les autres arrêts de la Cour Le gouvernement régional de Vorarlberg a européenne contre l’Autriche concernant les transmis une circulaire aux autorités locales et cours administratives, l’arrêt Morscher a été régionales, soulignant leur obligation juridique transmis automatiquement au Président de la d’assurer le respect des règles de droit concer- Cour administrative. En outre, les arrêts de la nant l’adoption de décisions administratives. Cour européenne sont accessibles à tous les De plus le gouvernement défendeur a fourni juges et les procureurs de l’Etat par la base de des informations détaillées sur l’utilisation des technologies informatiques modernes pour données du Ministère de la Justice (RIS). Des accélérer les procédures administratives. Parmi résumés des arrêts de la Cour européenne les nombreux projets sur le « e-government », concernant l’Autriche sont habituellement le site Internet www.help.gv.at donne des infor- placés sur le site Internet www.menschen- mations et contient des formulaires électroni- rechte.ac.at qui comprend un lien vers les ques. Ce site devrait faciliter les procédures arrêts de la Cour européenne, en version administratives. anglaise.

42 Principaux textes adoptés Conseil de l’Europe Execution des arrêts de la Cour

Durée excessive de Résolution Finale CM/ResDH(2007)113 – pénale qui exige que la juridiction pénale procédures pénales (vio- Schweighofer et 5 autres affaires contre informe l’autorité supérieure ou la juridiction lations de l’article 6, l’Autriche paragraphe 1) compétente en cas de retard ou de négligence d’une autre autorité qu’elle avait chargée d’une e adoptée lors de la 1007 réunion. demande spécifique. Cette possibilité couvre 35673/97, arrêt du 9 octobre 2001, définitif également la situation où le procureur le 9 janvier 2002 n’accomplit pas une tâche spécifique. Mesures individuelles De plus, les procureurs sont soumis à un Aucune : les procédures sont terminées. contrôle à deux niveaux : en premier lieu, en Mesures générales vertu de l’article 36 de la loi sur le Parquet 1) Mesures prises pour prévenir la durée exces- (Staatsanwaltschaftsgesetz) le Chef du Parquet sive des procédures pénales : En plus des infor- (Oberstaatsanwaltschaften) a le devoir d’effec- mations sur la publication et la diffusion des tuer des contrôles réguliers ; en second lieu, en arrêts (voir ci-dessous), les autorités autri- vertu de l’article 45 de la loi sur les fonction- chiennes ont indiqué qu’en vertu de l’article 91 naires (Beamten-Dienstrechtsgesetz 1979) de la loi sur les tribunaux, il était possible de chaque supérieur hiérarchique doit évaluer demander l’accélération des procédures l’efficacité de ses agents en conformité avec les pénales pendantes devant les tribunaux, et que lois applicables. cette possibilité avait été considérée par la Cour 2) Réparation des préjudices causés : Les autori- européenne aux fins de l’article 35, tés autrichiennes ont attiré l’attention sur la paragraphe 1 de la Convention (sauf quelques disposition du Code pénal qui exige la prise en exceptions) comme un recours effectif à compte de la durée excessive d’une procédure épuiser avant d’introduire une requête à Stras- pénale, en tant que circonstance atténuante, bourg. Ainsi, la Cour européenne a relevé par dans la détermination de la sanction pénale. exemple que la procédure prévue à l’article 91 de la loi sur les tribunaux n’était pas applicable 3) Publication et diffusion : Tous les arrêts de la aux retards dans la phase d’instruction imputa- Cour européenne contre l’Autriche concernant bles au procureur ou aux autorités administra- une violation pour durée excessive des procé- tives, ou aux retards causés par la Cour dures pénales sont automatiquement transmis suprême. au Président de la cour régionale supérieure Cependant, le nouveau code de procédure (Oberlandesgericht) dans la circonscription où pénale, publié au Journal Officiel n° 19/2004 et la violation a été commise, en vue d’en dont l’entrée en vigueur est prévue pour le informer de manière appropriée toutes les 1er janvier 2008, prévoit le principe de la célérité autorités judiciaires subalternes. En outre, les de la procédure et interdit les retards non justi- arrêts de la Cour européenne sont accessibles à fiés à toutes les phases du procès pénal. La tous les juges et les procureurs via la base de nouvelle loi prévoit également la possibilité données du Ministère de la Justice (RIS). Des pour le prévenu de demander qu’il soit mis fin résumés des arrêts de la Cour européenne au procès pénal en cas de méconnaissance concernant l’Autriche sont habituellement excessive du principe de la célérité de la placés sur le site Internet www.menschen- procédure. rechte.ac.at qui comprend un lien vers les Les autorités autrichiennes ont également fait arrêts de la Cour européenne, en version référence à l'article 27 du code de procédure anglaise.

Violation du droit à la lib- Résolution Finale CM/ResDH(2007)114 – la Cour européenne a conclu que le constat de erté d’association poli- Tsonev contre la Bulgarie violation constituait en soi une satisfaction tique en raison du refus équitable suffisante. Aucune autre mesure injustifié des juridictions e d’enregistrer un parti adoptée lors de la 1007 réunion. d’ordre individuel ne semble donc nécessaire. politique en 1997-98, 45963/99, arrêt du 13 avril 2006, définitif le basé sur des motifs insuf- 13 juillet 2006 Mesures générales fisants à justifier une Comme la Cour l’a relevé dans son arrêt, au mesure aussi radicale Mesures individuelles moins huit partis politiques dont le nom (violation de l’article 11). Le requérant a la possibilité de demander contient le mot « communiste » étaient enregis- l’enregistrement du parti politique en question, trés à l’époque des faits. De plus, un parti puisque le refus d’enregistrement mis en cause nommé « parti communiste » a obtenu, en dans l’arrêt de la Cour n’acquiert pas force de 2000, l’enregistrement du changement de son chose jugée. Quant au préjudice moral allégué, nom en « Parti communiste de Bulgarie », sans

Principaux textes adoptés 43 Bulletin d’information sur les droits de l’Homme, No. 72 Conseil de l’Europe rencontrer d’obstacle lié à la similitude du nom d’attirer leur attention sur leurs obligations en avec celui d’autres partis (§§25 et 26 de l’arrêt). vertu de la Convention, sont des mesures suffi- Enfin, le requérant était le président d’un autre santes aux fins de l’exécution. parti qui utilisait le mot « révolutionnaire » dans son nom et dans ses statuts et qui n’a pas eu de L’arrêt de la Cour européenne a été publié sur difficulté lors de son enregistrement (§35 de le site Internet du Ministère de la justice l’arrêt). http://www.mjeli.government.bg, ainsi que Dans ces circonstances, le gouvernement dans la revue trimestrielle Intégration et droit estime que la violation constatée par la Cour européens, une publication du Ministère de la dans cette affaire ne révèle aucun problème justice tirée à 1 000 exemplaires et distribuée d’ordre structurel concernant l’enregistrement aux magistrats et au milieu universitaire (n°2/ des partis politiques en Bulgarie et que par 2006). L’arrêt a été envoyé au tribunal de la ville conséquent, la publication et la diffusion de de Sofia et à la Cour suprême de cassation qui l’arrêt de la Cour européenne aux juridictions sont les juridictions compétentes pour compétentes, afin de leur permettre de prendre l’enregistrement des partis politiques en en considération les constats de la Cour et Bulgarie.

Résolution Finale CM/ResDH(2007)115 décision de nature générale de la Cour consti- Refus des juridictions na- –Běleš et autres contre la République tutionnelle, publiée sous le nº 32/2003 au tionales d’examiner au Tchèque fond une requête, les Recueil des lois de la République tchèque. Par tribunaux tchèques ayant la suite, le Parlement a adopté la loi n° 83/2004 interprété les règles e adoptée lors de la 1007 réunion. (entrée en vigueur le 1er avril 2004) qui a procédurales d’une façon 47273/99, arrêt du 12 novembre 2002, définitif modifié l’ancienne loi nº 182/1993 sur la Cour qui avait empêché l’exa- le 12 février 2003 men au fond du recours constitutionnelle. Selon la nouvelle loi (article et des plaintes des Mesures individuelles 75§1), un recours extraordinaire dont la receva- requérants (violation de Le représentant de l’association requérante a bilité dépend uniquement de la libre apprécia- l’article 6, paragraphe 1) ; informé le Secrétariat le 2 février 2004 que tion de l’organe compétent, tel que le pourvoi défaut d’accès à un tribu- nal dû à une interprétat- celle-ci n’avait pas l’intention de demander un en cassation concerné par la présente affaire, ion imprévisible des nouvel examen judiciaire de la décision ne doit pas être épuisé avant la saisine de la exigences procédurales d’exclusion litigieuse. Cour constitutionnelle. En outre, si un recours concernant la recevabilité extraordinaire est déclaré irrecevable par des recours constitution- Mesures générales nels (violation de l’organe compétent uniquement pour des l’article 6, paragraphe 1). En ce qui concerne la première violation de raisons qui relèvent de sa libre appréciation, un l’article 6, paragraphe 1, l’interprétation recours constitutionnel peut être formé dans donnée par les tribunaux tchèques dans cette un délai de 60 jours à partir de la notification affaire aux règles procédurales pertinentes a de la décision portant sur la recevabilité de ce été contredite par la pratique ultérieure de la recours (article 72§4). Ces nouvelles disposi- Cour suprême et de la Cour constitutionnelle. tions ont pour but d’éliminer l’incertitude qui En outre, la loi sur la liberté d’association a été avait existé quant à la manière d’interpréter les modifiée en 2002, en clarifiant le fait que les règles de recevabilité des recours constitution- recours contre des décisions émanant nels et qui avait abouti à la violation du droit d’associations de droit privé sont régis par le d’accès à la Cour constitutionnelle dans la code de procédure civile et ne doivent pas présente affaire, ainsi que dans l’affaire Zvolský suivre les règles concernant l’examen et Zvolská contre la République tchèque (arrêt judiciaire des décisions administratives. du 12/11/2002, close par la Résolution CM/ En ce qui concerne la possibilité de saisir la ResDH(2007)30). Cour constitutionnelle, les règles de recevabi- lité des recours constitutionnels avaient été L’arrêt de la Cour européenne a été publié sur dans un premier temps clarifiées par une le site Internet du Ministère de la Justice.

Résolution Finale CM/ResDH(2007)116 – Le Ministère de la Défense a décidé, en vertu de Suspension discrimina- Bucheň contre la République Tchèque la primauté des traités internationaux sur les toire d’allocations de re- traite de certains anciens lois nationales, de mettre fin à la suspension du juges militaires (violation adoptée lors de la 1007e réunion. versement de l’allocation au requérant ainsi de l’article 14 combiné 36541/97, arrêt du 26/11/2002, définitif qu’à toutes les autres personnes (une douzaine) avec l’article 1 du Proto- le 26/02/2003 touchées par la mesure litigieuse. cole n° 1).

Mesures individuelles

44 Principaux textes adoptés Conseil de l’Europe Execution des arrêts de la Cour

Mesures générales L’arrêt de la Cour européenne a été publié sur le site Internet du Ministère de la Justice (www.justice.cz).

Atteinte au droit d’accès à Résolution Finale CM/ResDH(2007)117 – teurs, cette affaire n’appelle aucune mesure un tribunal (violation de Credit and Industrial Bank contre la d’ordre individuel. l’article 6, paragraphe 1). République Tchèque Mesures générales La législation nationale applicable au moment adoptée lors de la 1007e réunion. des faits (la loi sur les banques de 1992 et Code 29010/95, arrêt du 21 octobre 2003 – Grande de procédure administrative de 1967) a été Chambre modifiée en 1994 et prévoit désormais des recours nationaux effectifs permettant à une Mesures individuelles banque de faire examiner par un tribunal le Le 31 septembre 1995, la Banque nationale bien-fondé d’une décision de mise sous séques- tchèque a retiré la licence bancaire du requér- tre. ant et le 2 octobre 1995 la Cour commerciale de L’arrêt de la Cour européenne des Droits de Prague a prononcé la mise en faillite. Etant l’Homme a été traduit et publié sur le site donné que le requérant n’a plus de personnalité Internet du Ministère de la Justice juridique et que la réouverture pourrait avoir (www.justice.cz) et diffusé aux autorités des conséquences financières pour ses crédi- concernées.

Atteinte au droit à un Résolution Finale CM/ResDH(2007)118 – De plus, la Cour européenne a estimé que le procès équitable en Krasniki contre la République Tchèque constat de violation constituait une satisfac- raison de l’impossibilité tion équitable suffisante au titre du préjudice pour le requérant d’inter- adoptée lors de la 1007e réunion. roger ou de faire interro- moral subi par le requérant. ger les témoins 51277/99, arrêt du 28 février 2006, définitif le principaux de l’accusation 28 mai 2006 qui étaient protégés par Mesures générales l’anonymat sans justifica- Mesures individuelles tion suffisante (violation La Cour européenne a estimé que le moyen le Le gouvernement estime que l’effet direct des articles 6, para- plus approprié de remédier à la violation serait accordé par les tribunaux internes à la jurispru- graphes 1 et 3(d)). un nouveau procès ou la réouverture de la dence de la Cour européenne permettra de procédure, si tel est le souhait du requérant. En prévenir de nouvelles violations similaires. A vertu de l’article 119 de la loi sur la Cour consti- cette fin, l’arrêt de la Cour a été publié sur le tutionnelle (n° 83/2004), les procédures site Internet du Ministère de la Justice pénales qui ont fait l’objet d’une décision de la (www.justice.cz). Il a également été envoyé par Cour constitutionnelle, peuvent être rouvertes courrier électronique aux présidents des si une juridiction internationale constate une juridictions de niveau régional, supérieur et violation des droits de l’homme et des libertés suprême, ainsi qu’à tous les juges de la Cour fondamentales garanties par un traité interna- Constitutionnelle, à l’ombudsman et aux autres tional. La partie qui a obtenu gain de cause au autorités administratives ou judiciaires plan international doit introduire une telle compétentes. Il a été présenté au Conseil des demande dans les 6 mois à compter de la date Ministres et un communiqué de presse a été à laquelle la décision judiciaire internationale préparé sur cette affaire par le Ministère de la est devenue définitive. Justice.

Durée excessive de la Résolution Finale CM/ResDH(2007)119 – l’octroi d’une satisfaction équitable compen- détention des requérants Singh contre la République Tchèque ; sant le préjudice moral subi par les requérants. en vue de leur expulsion Vejmola contre la République Tchèque et l’absence d’examen à Les requérants ont été libérés en février 2001, le bref délai de leurs de- premier réside en République slovaque, le adoptée lors de la 1007e réunion. mandes de libération (vio- second séjourne toujours en République lations des articles 5§1(f) 60538/00 et 57246/00, arrêts du 25/01/2005 et tchèque. et 5§4). 25/10/2005, définitifs le 25/04/2005 et le 25/01/2006 Dans l’affaire Vejmola, le requérant a été mis en Mesures individuelles liberté en 2000. De plus, les conséquences de la La Cour européenne a réparé les conséquences violation constatée dans cette affaire ont été de la violation constatée dans l’affaire Singh par réparées par la Cour européenne par l’octroi

Principaux textes adoptés 45 Bulletin d’information sur les droits de l’Homme, No. 72 Conseil de l’Europe d’une satisfaction équitable compensant le en vigueur le 1er janvier 2002), les cours doivent préjudice moral subi par le requérant. désormais décider rapidement des demandes Mesures générales de libération et au plus tard dans un délai de cinq jours ouvrables. L’arrêt Singh a été publié sur le site Internet du Ministère de la Justice et il a été diffusé à tous Les autorités tchèques ont également fourni les juges nationaux compétents avec une lettre des statistiques concernant la durée de la circulaire indiquant que la durée de toute détention en vue de l’expulsion. Depuis 2002, la arrestation et détention devait être raisonnable et que la légalité de la détention devait être situation semble s’être considérablement examinée à bref délai. Des dispositions natio- améliorée (la durée moyenne de la détention nales plus strictes concernant ces questions en vue de l’éloignement étant en 2001 de sont déjà en vigueur. Selon les amendements 199 jours, en 2002 de 87 jours et en 2004 de apportés au Code de procédure pénale (entré 72 jours).

Résolution Finale CM/ResDH(2007)120 – d’audiences plus rapprochées afin d’accélérer la Durée excessive de la Cevizovic contre l’Allemagne procédure après sa suspension, le requérant détention provisoire du requérant ainsi que de la étant déjà détenu depuis deux ans adoptée lors de la 1007e réunion. procédure pénale dili- (paragraphe 51 de l’arrêt). gentée contre lui, toutes 49746/99, arrêt du 29 juillet 2004, définitif le deux ayant débuté avec 29 octobre 2004 L’arrêt de la Cour européenne a été diffusé par l’arrestation du requérant lettre de l’Agent du gouvernement du en 1996 et s’étant Mesures individuelles achevées en 2001 (4 ans 29 juillet 2004 aux juridictions compétentes La Cour européenne a estimé que le constat de et 9 mois) (violation des internes, en particulier au tribunal régional de articles 5, paragraphe 3 et violation constituait une réparation suffisante Hanovre.Tous les arrêts de la Cour européenne 6, paragraphe 1). au titre du préjudice moral et matériel, se référant en particulier au fait que les juridic- contre l’Allemagne sont accessibles au public tions internes avaient allégé la peine du requér- via le site Internet du Ministère fédéral de la ant à la lumière des retards intervenus dans la Justice (www.bmj.de, Themen : Menschen- procédure. En vertu d’un accord conclu avec le rechte, EGMR) qui comporte un lien direct vers Procureur, le requérant a été expulsé en juillet le site Internet de la Cour européenne pour des 2001 vers la Croatie, son pays d’origine, afin d’y arrêts en allemand (www.coe.int/T/D/ purger sa peine. Menschenrechtsgerichtshof/ Dokumente_auf_Deutsch/). Etant donné que Mesures générales la violation constatée ne semble pas révéler de La Cour européenne a constaté que la juridic- problème structurel, aucune autre mesure tion compétente aurait dû f ixer un programme générale ne parait nécessaire.

Résolution Finale CM/ResDH(2007)121 – aux juridictions compétentes internes, à savoir Violation du droit à la vie Keles contre l’Allemagne le Ministère fédéral de l'intérieur, le Ministère privée et familiale du requérant, un immigré de la justice du Bade Württemberg, le Commis- adoptée lors de la 1007e réunion. turc de la deuxième saire du gouvernement fédéral pour l’immigra- génération, en raison de 32231/02, arrêt du 27 octobre 2005, définitif le tion, les réfugiés et l'intégration et la Cour son expulsion vers la Tur- 27 janvier 2006 quie, assortie d'une inter- Constitutionnelle fédérale. diction illimitée du Mesures individuelles territoire allemand par Par lettre du 28 mars 2006, les autorités Tous les arrêts de la Cour européenne contre une décision administra- compétentes ont informé l’avocat du requérant l’Allemagne sont accessibles au public via le site tive de 1999 (violation de l’article 8). qu’un terme à la mesure d’interdiction du terri- Internet du Ministère fédéral de la Justice toire avait été fixé. Ainsi le requérant peut (www.bmj.de, Themen: Menschenrechte, demander un visa pour retourner en EGMR) qui comporte un lien direct vers le site Allemagne. Internet de la Cour européenne pour des arrêts Mesures générales en allemand (www.coe.int/T/D/Menschen- Cette affaire est à rapprocher de l’affaire Yilmaz rechtsgerichtshof/Dokumente_auf_Deutsch/). contre l’Allemagne (Requête n° 52853/99, Etant donné que la violation constatée ne Résolution CM/ResDH(2007)125). L’arrêt de la semble pas révéler de problème structurel, Cour européenne a été diffusé par lettre de aucune autre mesure générale ne parait néces- l’agent du gouvernement du 14 novembre 2005 saire.

46 Principaux textes adoptés Conseil de l’Europe Execution des arrêts de la Cour

Durée excessive de plu- Résolution Finale CM/ResDH(2007)122 – Ainsi, la cour a adopté une décision qui ne sieurs procédures civiles Gisela Müller contre l’Allemagne résout qu’une partie de l’affaire (Teilurteil). devant la cour d’appel de Hambourg, concernant adoptée lors de la 1007e réunion. Mesures générales des questions relatives à la gestion d’une société 69584/01, arrêt du 6 octobre 2005, définitif L’arrêt de la Cour européenne a été diffusé par (violation de l’article 6, le 15 février 2006 lettre de l’agent du gouvernement du paragraphe 1) Mesures individuelles 17 octobre 2005 aux autorités et juridictions Selon les informations fournies par les autori- concernées, soit au Sénateur de la Justice et de tés allemandes, les juridictions internes se sont la Constitution de Brême et à la Cour constitu- efforcées de faire avancer la procédure autant tionnelle fédérale. que possible. La procédure est toujours Tous les arrêts de la Cour européenne contre pendante en partie, notamment parce que, l’Allemagne sont accessibles au public via le site suite au décès de la mère de la requérante, elle- Internet du Ministère fédéral de la Justice même partie à la procédure, le 26 janvier 2006, (www.bmj.de, Themen: Menschenrechte, la cour a été contrainte aux termes de EGMR) qui comporte un lien direct vers le site l’article 246 du Code de procédure civile de Internet de la Cour européenne pour des arrêts donner suite à la demande du représentant en allemand (www.coe.int/T/D/Menschen- légal de la défunte de suspendre la procédure. rechtsgerichtshof/Dokumente_auf_Deutsch/). La requérante a demandé la reprise de la Etant donné que la violation constatée ne procédure, demande à laquelle la cour ne semble pas révéler de problème structurel, pouvait répondre vu que la situation concer- aucune autre mesure générale ne parait néces- nant la succession de la mère n’était pas claire. saire.

Illégalité de l’admission et Résolution Finale CM/ResDH(2007)123 – infractions pénales alléguées. Néanmoins, la détention de la Storck contre l’Allemagne requérante essaie d’obtenir la réouverture de la requérante dans une cli- procédure interne en vue d’obtenir une indem- nique psychiatrique adoptée lors de la 1007e réunion. privée pendant 20 mois nisation complémentaire au titre du préjudice contre sa volonté et sans 61603/00, arrêt du 16 juin 2005, définitif matériel causé par sa détention illégale. Sa le 16 septembre 2005 décision judiciaire (viola- demande d’aide judiciaire a été rejetée par la tion de l’article 5, para- graphe 1) et du Mesures individuelles Cour d’appel de Brême en février 2006. En traitement médical Jusqu’à fin 2006, le droit interne ne prévoyait mars 2006, la requérante a déposé un recours qu’elle a subi contre son pas explicitement la possibilité de demander la constitutionnel à l’encontre de cette décision, gré (violation de réouverture des procédures civiles au motif soutenant qu’en vertu de la Loi fondamentale l’article 8). qu’une juridiction nationale n’avait pas inter- ainsi qu’en vertu de la Convention, la réouver- prété le droit interne selon la Convention. De ture de la procédure serait possible et non ce point de vue, le code de procédure civile dépourvue de chances d’aboutir et qu’ainsi une allemand différait du code de procédure pénale aide judiciaire devrait lui être octroyée. Etant qui prévoit expressément la possibilité de donné la pratique constante de la Cour consti- réouverture des affaires où la Cour européenne tutionnelle fédérale, cette juridiction ne a constaté une violation qui aurait pu avoir des manquera pas de mettre pleinement en œuvre répercussions sur l’issue des procédures natio- la Convention ainsi que la jurisprudence de la nales (paragraphe 359 Nr 6 StPO). Cour européenne af in d’octroyer une répara- Le 31/12/2006 est entrée en vigueur une tion intégrale à la requérante. nouvelle loi permettant la réouverture de Mesures générales procédures civiles de la même façon que pour les procédures pénales (paragraphe 580 n° 8 du – Réformes législatives promulguées code de procédure civile, introduit par la Dans la région de Brême, une nouvelle loi sur deuxième loi de modernisation de la justice, les mesures d’aide et de protection en cas de BGBl. I 2006 n° 66 du 30/12/2006). Dans la troubles mentaux (Gesetz über Hilfen und mesure où cette loi n’a pas d’effet rétroactif, il Schutzmaßnahmen bei psychatrischen semble que la requérante ne pourrait pas en Krankheiten, PsychKG) est entrée en vigueur en bénéficier. La requérante n’a pas pu introduire 1979, permettant à une commission indépen- de plainte pénale pour privation de liberté dante de se rendre dans les hôpitaux psychiatri- (paragraphe 239 StPO) et atteinte à l’intégrité ques où des patients sont détenus suite à une physique (paragraphe 233 StPO) dans la décision de justice. Plusieurs années après mesure où, lorsqu’elle a retrouvé l’usage de la l’entrée en vigueur de cette loi, la commission a parole, il y avait prescription pour ces deux étendu ses visites à tous les établissements

Principaux textes adoptés 47 Bulletin d’information sur les droits de l’Homme, No. 72 Conseil de l’Europe psychiatriques. Comme ces visites vont au-delà – Projet de reforme législative en vue de la réouverture de la loi, les visites dans les cliniques privées se des procédures civiles font avec le consentement de l’établissement Des mesures législatives ont également été concerné. La loi révisé de 2000 permet à la prises pour la mise en oeuvre des premières commission de faire au moins une visite par an mesures législatives en vue d’introduire en dans les institutions où des patients ont été droit allemand, en conformité avec la Recom- internés contre leur gré (paragraphe 8, 13, 36 mandation Rec(2000)2 du Comité des Minis- PsychKG Bremen du 19/12/2000). De plus, les tres aux Etats membres, la possibilité de rouvrir patients ont le droit d’envoyer et de recevoir du des procédures civiles après le constat d’une courrier qui ne peut être contrôlé s’il est violation par la Cour européenne. La nouvelle destiné à certains organes, comme par exemple loi est entrée en vigueur en décembre 2006 les avocats, les tribunaux, le Parlement, ou (voir ci-dessus, mesures de caractère indivi- encore la commission de visite. Des disposi- duel). tions similaires existent dans la plupart des régions. – L'effet donné à l’arrêt de la Cour européenne par les En plus de la nouvelle loi de 1979 sur les autorités internes : mesures d’aide et de protection en cas de L’arrêt a été largement distribué aux autorités troubles mentaux (voir ci-dessus), une nouvelle internes concernées et a fait l’objet d’une législation féderale est entrée en vigueur en couverture médiatique. De plus, le ministère 1992. Désormais, le placement d’un mineur par compétent du Land de Brême (Senator für ses parents dans un institut spécialisé nécessite Arbeit, Frauen, Gesundheit, Jugend und une décision du tribunal (paragraphe 1631 b Soziales), a adressé un rappel de la législation BGB, Code civil). Il en va de même pour les existante à la clinique responsable dans cette adultes incapables (paragraphe 1906 BGB, Code affaire ainsi qu’aux autres hôpitaux traitant des civil). De plus, depuis 1992, la loi réformée sur maladies mentales, soulignant qu’une décision les procédures gracieuses (Freiwillige Gerichts- judiciaire est nécessaire dans tous les cas. Cette barkeit, FGG in paragraphe 70ff.) prévoit des question va également être soulevé par la garanties procédurales, en particulier le devoir commission indépendante visitant les hôpitaux du juge d’entendre le patient en personne psychiatriques lors de ses prochaines visites. (paragraphe 70 c FGG), de nommer un tuteur légal si le patient ne peut pas être entendu car Comme c’est le cas pour tous les arrêts de la incapable de s’exprimer tout seul, de donner à Cour européenne contre l’Allemagne, l’arrêt est une personne de confiance nommée par le accessible au public via le site Internet du patient l’opportunité d’être entendue Ministère fédéral de la Justice (www.bmj.de, (paragraphe 70 d FGG) et d’obtenir une exper- Themen: Menschenrechte, EGMR) qui tise (paragraphe 70 FGG). La décision comporte un lien direct vers le site Internet de d’interner un patient doit être limitée dans le la Cour européenne pour des arrêts en temps, d’une durée maximale de 2 ans allemand (www.coe.int/T/D/Menschenrechts- (paragraphe 70 f FGG) et peut faire l’objet d’un gerichtshof/Dokumente_auf_Deutsch/). De recours par le patient, ses proches, sa personne plus, l’arrêt a été publié dans la revue Rechts- de confiance et les autorités compétentes prechungsreport of the Neue Juristische (paragraphe 70 m et d FGG). Wochenschrift, NJW-RR, 2006 p. 308-319.

Résolution Finale CM/ResDH(2007)124 – Selon les informations dont dispose le Secré- Atteinte au respect de la Von Hannover contre l’Allemagne tariat, les photos mises en cause dans cette vie privée de la princesse Caroline Von Hannover, affaire n’ont pas été republiées dans la presse adoptée lors de la 1007e réunion. fille aînée du Prince allemande. Rainier III de Monaco, en 59320/00, arrêt du 24 juin 2004, définitif le raison du rejet par les ju- 24 septembre 2004 et arrêt du 28 juillet 2005 Mesures générales ridictions allemandes de ses demandes visant à Mesures individuelles – Publication et diffusion de l’arrêt de la Cour européenne : faire interdire la publica- La requérante n’a pris aucune mesure pour L’arrêt a fait l’objet d’une grande couverture tion de certaines photos empêcher de nouvelles publications des photos médiatique ainsi que de discussions au sein de la concernant (violation de l’article 8). concernées après l’arrêt de la Cour européenne, la communauté juridique allemande. Comme bien qu’elle en ait la possibilité en vertu du c’est le cas pour tous les arrêts de la Cour droit allemand. Elle a en revanche saisi les européenne, il est accessible au public par le tribunaux au sujet d’une photo similaire (voir la site Internet du ministère fédéral de la justice partie Mesures de caractère général, sous 4)). (www.bmj.de, Themen: Menschenrechte,

48 Principaux textes adoptés Conseil de l’Europe Execution des arrêts de la Cour

EGMR) qui comporte un lien direct vers le site public avait un intérêt légitime à être informé Internet de la Cour pour les arrêts en allemand de cette infraction car ce type de comporte- (www.coe.int/T/D/Menschenrechtsgerichtshof/ ment fait l’objet d’un débat public (BGH, Urt. v. Dokumente_auf_Deutsch/. De plus, l’arrêt a été 15.11.2005, VI ZR 286/04, disponible sur le site diffusé par lettre de l’Agent du gouvernement www.bundesgerichtshof.de). aux autorités et juridictions concernées. – Changement de jurisprudence : 4) Concernant la requérante elle-même, en Les juridictions ont pris en compte l’arrêt de la juillet 2005, la Cour régionale de Hambourg Cour européenne dans des affaires similaires (Landgericht), se référant à l’arrêt de la Cour dont elles étaient saisies, lui reconnaissant européenne, s’est prononcée en faveur de la ainsi un effet direct en droit allemand : requérante en interdisant la publication d’une 1) L’associé d’un chanteur célèbre a obtenu gain photo montrant la requérante accompagnée de de cause devant la Cour d’appel de Berlin (KG son mari dans une rue de St Moritz durant Urt. v. 29.10.2004, 9 W 128/04 Neue Juristische leurs vacances de ski. Cependant, en e Wochenschrift, NJW, 2005, p. 605- 607). décembre 2005, la juridiction de 2 instance 2) Les principes de la Convention ainsi (cour d’appel de Hambourg, Oberlandesge- qu’établis par la Cour européenne dans ses richt) a cassé cette décision, en se fondant arrêts ont également été entérinés, même s’ils plutôt sur la jurisprudence de la Cour constitu- n’étaient pas directement pertinents, dans un tionnelle fédérale allemande (Bundesverfas- arrêt du tribunal d'instance de Hambourg sungsgericht). Suite à une demande en révision interdisant d'exploiter commercialement la introduite par la requérante, la Cour fédérale popularité de l’ancien chancelier Schröder (AG civile (Bundesgerichtshof) a décidé le Hambourg, Urt. v. 2.11.2004, 36A C 184/04, 6 mars 2007 que la photo en cause pouvait être NJW-RR 2005, p. 196 - 198). publiée. Dans son raisonnement, la juridiction 3) En se basant sur l’arrêt de la Cour interne évaluant les différents intérêts en jeu, a européenne, la Cour fédérale civile a confirmé explicitement tenu compte des standards de la un arrêt autorisant la publication d’un article Convention ainsi qu’établis dans l’arrêt de la au sujet d’une contravention infligée au mari Cour européenne (BGH Urt. v. 6.3.2007, VI ZR de la requérante pour excès de vitesse sur une 14/06, disponible sur le site www.bundesge- autoroute française. La Cour a estimé que le richtshof.de).

Ingérence disproportion- Résolution Finale CM/ResDH(2007)125 permis de séjour de courte durée en vue de née dans le droit à la vie –Yilmaz contre l’Allemagne rendre visite à son enfant mineur. privée et familiale du requérant du fait de son e expulsion vers la Turquie adoptée lors de la 1007 réunion. Mesures générales par une décision adminis- 52853/99, arrêt du 17 avril 2003, définitif le L’arrêt de la Cour européenne a été diffusé par trative en 1998, assortie 17 juillet 2003 d’une mesure d’interdic- lettre de l’Agent du gouvernement du tion du territoire illimitée 24 juin 2004 (avec une référence aux paragra- Mesures individuelles (violation de l’article 8). phes pertinents) aux Ministères de l’Intérieur L’Etat défendeur a indiqué que les autorités et de la Justice de la Bavière, au Ministère administratives compétentes avaient fixé un fédéral de l’Intérieur, à la Cour Constitution- terme à la mesure d’interdiction du territoire, nelle Fédérale, à la Cour Administrative Fédéra- fixé au 7 mars 2007. Vu que le requérant n’a pas le et à toutes les autorités relevant des ministè- interjeté appel contre cette décision, elle est res de la justice et de l’intérieur des autres devenue définitive. L’article 9, paragraphe 3, de Länder. Tous les arrêts de la Cour européenne la loi sur les étrangers – remplacé dorénavant contre l’Allemagne sont accessibles au public par l’article 11, paragraphe 2 de la loi sur le via le site Internet du Ministère fédéral de la statut de résident – prévoit qu’avant l’expira- Justice (www.bmj.de, Themen: Menschen- tion du terme fixé à l’interdiction du territoire, rechte, EGMR) qui comporte un lien direct vers un étranger peut être autorisé, de manière le site Internet de la Cour européenne pour des exceptionnelle, à entrer sur le territoire arrêts en allemand (www.coe.int/T/D/ allemand, pour une courte durée, si sa présence Menschenrechtsgerichtshof/ est nécessaire pour des raisons pertinentes ou Dokumente_auf_Deutsch/). Etant donné que lorsque le rejet de l’autorisation constituerait la violation constatée ne semble pas révéler de une sévérité démesurée (unbillige Härte) à son problème structurel, aucune autre mesure égard. Ainsi, le requérant peut obtenir un générale ne parait nécessaire.

Principaux textes adoptés 49 Bulletin d’information sur les droits de l’Homme, No. 72 Conseil de l’Europe

Résolution Finale CM/ResDH(2007)126 – que les droits de la défense des parties aient été Violation du droit de la Pellegrini contre l’Italie reconnus d’une façon compatible avec les requérante à un procès équitable du fait de l’ab- principes fondamentaux du droit italien adoptée lors de la 1007e réunion. sence de contrôle, par les (procédures en annulation de mariage) (voir juridictions italiennes, de 30882/96, arrêt du 20 juillet 2001, définitif le §§ 31-32 de l’arrêt). D’après les rapports sur la l’équité d’une procédure 20 octobre 2001 jurisprudence pertinente soumis par les autori- ecclésiastique dont elles étaient appelées à pro- Mesures individuelles tés italiennes, les dispositions prévoyant le noncer l’exequatur (viola- En conséquence de la violation constatée par la contrôle obligatoire de l’équité des procédures tion de l’article 6§1). Cour, la requérante a perdu son droit à une dont on demande l’exequatur sont normale- pension alimentaire car le mariage a été annulé ment respectées dans la pratique par les au lieu d’aboutir à un divorce. Le 19/06/2000, juridictions compétentes, et, par conséquent, la elle est néanmoins parvenue à un accord avec violation constatée dans cette affaire semble son ex-mari et a renoncé aux procédures revêtir un caractère occasionnel et isolé. engagées pour faire reconnaître son droit à une Afin cependant de prévenir toute éventuelle pension alimentaire. nouvelle violation semblable, l’arrêt a été La Cour a rejeté la demande de dommage envoyé aux Présidents de la Cour de Cassation matériel dans la mesure où la requérante n’a et des Cours d’appel ainsi qu’aux Procureurs pas précisé si l’accord avec son ex-mari couvrait Généraux auprès desdites Cours, accompagné la somme qu’elle demandait à la Cour pour la d’une circulaire attirant l’attention sur les période où le versement de la pension avait été questions soulevées par la Cour. suspendu. L’arrêt a en outre été publié en italien et Mesures générales commenté dans plusieurs revues juridiques La législation applicable en Italie prévoit expli- italiennes, notamment dans le supplément citement, comme condition préalable à une « Guide du droit » (Guida al diritto) du quoti- décision d’exequatur relative à la vérification dien Il Sole 24 Ore, n. 35 du 15/09/2001.

Résolution Finale CM/ResDH(2007)127 pour le renvoi de l’affaire devant un tribunal Durée excessive de cer- –Girdauskas contre la Lituanie et 3 pour une première audience. Il prévoit taines procédures autres affaires pénales (violations de également qu’à la suite d’une plainte d’un l’article 6, paragraphe 1). suspect concernant la durée excessive de e adoptée lors de la 1007 réunion. l’instruction de l’affaire, le juge d’instruction 70661/01, arrêt du 11/12/2003, définitif peut ordonner au procureur d’achever le 11/03/2004 l’instruction ou d’aboutir à une décision de Mesures individuelles non-lieu. Dans l’affaire Girdauskas, la Cour suprême a rendu un jugement définitif en novembre 2003. De surcroît, dans l’affaire Girdauskas, l’arrêt de Dans l’affaire Meilus, la procédure s’est achevée la Cour européenne, traduit en lituanien, a été en décembre 2004. Dans les affaires Jakumas et envoyé à la Cour suprême, au Bureau du Procu- Kuvikas, aucune mesure individuelle n’était reur Général, au Tribunal régional de Kaunas et requise. au Tribunal de Kaunas. Par ailleurs, l’arrêt Girdauskas a été publié en lituanien dans le Mesures générales compendium annuel « Europos žmogaus teisių Le nouveau Code de procédure pénale, entré teismo sprendimai ir Jungtinių Tautų Žmogaus en vigueur le 1er mai 2003, impose des limites teisių komiteto išvados bylose prieš Lietuvą 2003 plus strictes quant à l’achèvement des procé- 01 01 - 2004 01 01 » (“Décisions et arrêts de la dures pénales et prévoit des recours internes Cour européenne des Droits de l’Homme et efficaces afin de remédier à la durée excessive avis de la Commission des droits de l’homme de telles procédures (articles 44§5, 176, 215 et des Nations Unies dans les affaires contre la 240). En particulier, le nouveau Code impose Lituanie 01/01/2003-01/01/2004”). Tous les un délai de 6 mois pour la phase d’instruction autres arrêts ont été publiés sur le site officiel de l’affaire et, par la suite, un délai de 20 jours du Ministère de la Justice (www.tm.lt).

50 Principaux textes adoptés Conseil de l’Europe Execution des arrêts de la Cour

Atteinte au droit au Résolution Finale CM/ResDH(2007)128 – l’affaire, le procureur ou la cour. Il existe respect de la correspon- Jankauskas contre la Lituanie également un projet de loi modifiant le même dance du requérant, article qui prévoit que la correspondance avec toute sa correspondance, adoptée lors de la 1007e réunion. pendant son séjour au l’avocat du détenu ne pourra pas faire l’objet 59304/00, arrêt du 24/02/2005, définitif centre de détention pro- d’une censure et que la correspondance avec la visoire, ayant été ouverte le 06/07/2005 et lue en son absence par famille ou avec d’autres personnes pourra faire les autorités péniten- Mesures individuelles l’objet de censure pendant une période de deux tiaires (violation de Le requérant a été remis en liberté en mois, sur décision du juge d’instruction ou de l’article 8). août 2003. Il ne subit plus aucune conséquence la cour, en vue de la prévention des crimes ou de la violation et donc aucune autre mesure des délits ou de la protection des doits et des d’ordre individuel, au-delà du paiement de la libertés des autres. Les Règles internes des satisfaction équitable, ne semble nécessaire. centres de détention provisoire ont également Mesures générales été modifiées le 7 septembre 2001 interdisant L’article 15§2 de la loi sur la détention provi- au personnel pénitentiaire de censurer la soire a été modifié le 18 avril 2000 et le correspondance des détenus. 5 juillet 2001, et désormais la correspondance avec la Cour européenne n’est plus soumise à la La traduction lituanienne de l’arrêt a été censure. En outre, les lettres envoyées et reçues publiée sur le site Internet du Ministère de la par une personne en détention provisoire, à Justice ainsi que dans un recueil annuel l’exception des lettres envoyées à l’enquêteur, à « Décisions et arrêts de la Cour européenne des l’Ombudsman, au procureur, à l’Etat, aux insti- droits de l’Homme dans les affaires contre la tutions municipales, au Ministère de la Justice Lituanie ». Cette traduction a également été et à d’autres institutions internationales diffusée par lettre circulaire à la Cour admini- compétentes, peuvent être censurées exclusive- strative suprême, le Bureau du procureur ment par décision de l’enquêteur chargé de général et le Service des prisons.

Manquement des au- Résolution Finale CM/ResDH(2007)129 – également été diffusé aux autorités administra- torités à leur devoir de Ciliz contre les Pays-Bas tives et judiciaires compétentes par une circu- protéger de manière adé- laire spéciale sur le droit des étrangers appelée quate le droit du adoptée lors de la 1007e réunion. requérant au respect de « Tussentijds Bericht Vreemdelingencirculaire » 29192/95, arrêt du 11/07/2000 sa vie familiale en raison (TBV, no. 5081206/00/IND). En outre, les de leur décision de l’ex- Mesures individuelles pulser alors que des autorités néerlandaises ont rappelé qu’en plus procédures concernant En 1999, le requérant est revenu aux Pays-Bas de la publication, tout arrêt de la Cour son droit de visite étaient avec un visa temporaire, il a obtenu un emploi européenne concernant les Pays-Bas est publié encore en cours, le et il a présenté une nouvelle demande tendant privant ainsi de toute par le Ministère des Affaires Etrangères au chance de renouer à l’établissement d'un régime de visites à l’égard moyen de son rapport annuel au Parlement contact avec son fils (vio- de son fils, demande qui a été rejetée en ainsi que par le Ministère de la Justice au lation de l’article 8). décembre 1999. Le requérant a fait appel de moyen d’une publication adressée à l’ensemble cette décision et, suite à l’arrêt de la Cour des organes judiciaires. européenne, il a obtenu un permis de séjour, automatiquement renouvelable, indépendam- Considérant que la Convention a un effet direct ment du fait d’avoir ou non un permis de en droit néerlandais et que les lois nationales travail, ce qui lui a donc permis de poursuivre doivent être interprétées conformément aux ses démarches sans avoir à craindre d’être arrêts de la Cour européenne (voir affaires Lala expulsé en cours de procédure. et Pelladoah, Résolutions DH(95)240 et Mesures générales DH(99)241), le gouvernement estime que, les L’arrêt de la Cour européenne a été publié dans autorités concernées feront tout leur possible Nederlands Juristen Blad, 6/10/2000, p. 1752, pour éviter de nouvelles violations semblables dans le Bulletin NJCM 2002, p. 253, dans AB à celle constatée par la Cour européenne dans 2001, p. 117 et dans JV 2000, p. 187. L’arrêt a la présente affaire.

Principaux textes adoptés 51 Bulletin d’information sur les droits de l’Homme, No. 72 Conseil de l’Europe

Résolution Finale CM/ResDH(2007)130 – Mesures générales Interception illégale de communications télé- M.M. contre les Pays-Bas Vu l’effet direct des arrêts de la Cour phoniques du requérant européenne aux Pays-Bas, toutes les autorités par une personne privée adoptée lors de la 1007e réunion. concernées devraient aligner leur pratique sur avec l’aide de la police 39339/98, arrêt du 8 avril 2003, définitif cet arrêt en respectant strictement les condi- (violation de l’article 8). le 24 septembre 2003 tions fixées en droit néerlandais pour l’inter- ception des conversations téléphoniques. A Mesures individuelles cette fin, l’arrêt a été publié dans plusieurs périodiques juridiques aux Pays-Bas, (NJCM- Les enregistrements litigieux et leurs retrans- Bulletin 2003, 654; NJB 2003, 18; et EHRC 2003, criptions ne sont plus en possession des autori- 45) et a été diffusé à tous les tribunaux et tés néerlandaises. procureurs.

Résolution Finale CM/ResDH(2007)131 – évaluent des affaires de diffamation, l’arrêt de Ingérence disproportion- Lopes Gomes da Silva contre le Portugal la Cour européenne des droits de l’homme a été née dans la liberté d’ex- pression du requérant, en rapidement traduit en portugais et publié en adoptée lors de la 1007e réunion. raison de sa condamna- novembre 2000 dans la revue juridique Sub tion pour diffamation à la

37698/97, arrêt du 28/09/2000, définitif Judice et dans Revista Portuguesa de Ciência suite de la publication le 28/12/2000 Criminal. De surcroît, l’arrêt a fait l’objet de d’un éditorial critiquant un candidat aux élections Mesures individuelles discussions à caractère pédagogique au sein municipales (violation de L’amende payée par le requérant en consé- d’universités et du Centre d’Etudes Judiciaires l’article 10). quence de la condamnation a été remboursée du Portugal. dans le cadre de la satisfaction équitable accor- dée par la Cour et le casier judiciaire du requér- De l’avis du Gouvernement, compte tenu de la ant ne fait pas état de la condamnation en valeur supra-législative de la Convention, telle question dans cette affaire. Il a donc été qu’elle est interprétée par la Cour européenne, remédié à toutes les conséquences, pour le en droit portugais (arrêts de la Cour constitu- requérant, de la violation constatée dans cette tionnelle n° 345/99 du 15 juin 1999 et n° 533/99 affaire. du 12 octobre 1999), les juridictions portugaises interpréteront les dispositions pertinentes en Mesures générales conformité avec la Convention de manière à Afin de faciliter l’adaptation de l’interprétation éviter de nouvelles violations semblables à celle donnée par les juridictions compétentes des qui a été constatée dans l’affaire Lopes Gomes limites de la critique admise lorsqu’elles da Silva.

Résolution Finale CM/ResDH(2007)132 – entre autres sur le fait qu’il sache qu’il a eu Iniquité d’une procédure Contardi and Spang contre la Suisse l’occasion d’exprimer son opinion sur chaque civile relative aux droits et obligations civils document du dossier (voir paragraphe 44). adoptée lors de la 1007e réunion. devant les juridictions ad- Ces principes ont été explicitement incorporés ministratives (Tribunal 7020/02 et 45228/99, arrêts des 12 juillet 2005 fédéral des assurances) et 11 octobre 2005, définitifs le 12 octobre 2005 en droit suisse par des arrêts de la cour fédérale dans la mesure où les et le 11 janvier 2006 du 28 décembre 2005 (1P.784/2005) et du requérants n’ont pas eu 3 avril 2006 (1P.59/2006), disponible sous communication de cer- Mesures individuelles www.bger.ch/index/juridiction, démontrant tains documents et n’ont pas pu y répondre (viola- En vertu du droit administratif suisse, les l’effet direct des arrêts de la Cour européenne. requérants peuvent demander la réouverture tions de l’article 6, para- graphe 1) de la procédure interne à la suite de l’arrêt de la Les arrêts de la Cour européenne ont été diffu- Cour européenne. sés aux autorités directement concernées et portés à la connaissance des cantons par une Mesures générales circulaire. En outre, l’arrêt de la Cour Considérant que le principe de l’égalité des européenne dans l’affaire Contardi a été publié armes est un élément de base du droit à un dans Verwaltungspraxis der Bundebehörden procès équitable et rappelant sa propre juris- (Répertoire de jurisprudence du droit admini- prudence, la Cour européenne a considéré que stratif) VPB 69.131, disponible sur le site même en cas de faible impact de ces Internet www.vpb.admin.ch/deutsch/doc/69/ documents sur la décision, ce qui était surtout 69.131.html et a été mentionné dans le rapport en jeu est la confiance du plaideur dans le annuel du Conseil fédéral sur les activités de la travail de la justice. Cette confiance est basée Suisse au Conseil de l’Europe en 2005.

52 Principaux textes adoptés Conseil de l’Europe Execution des arrêts de la Cour

Traitements inhumains et Résolution Finale CM/ResDH(2007)133 – livres sterling en 2007, et le financement dégradants subis par une McGlinchey et autres contre le Royaume- augmentera encore par la suite. Le but de ce prisonnière avant son Uni décès (violation de l’arti- financement est d’améliorer la gestion clinique cle 3) et absence de et psychologique des toxicomanes dans les e recours effectif interne à adoptée lors de la 1007 réunion. prisons afin de satisfaire aux standards de 50390/99, arrêt du 29/04/2003, définitif ce titre (violation de l’ar- bonne pratique au niveau national et interna- ticle 13). le 29/07/2003 tional. Mesures générales Il convient également de noter que, début 1) En ce qui concerne la violation de l’article 3, 2005, des programmes de réhabilitation des afin d’empêcher la répétition de nouvelles toxicomanes ont été mis en place dans violations similaires, un programme a été mis 103 établissements. En 2004/2005, un en place en 2006 pour améliorer la politique de programme innovateur de courte durée pour le santé dans les prisons sur le traitement des traitement des toxicomanes a été introduit prisonniers toxicomanes ou consommateurs de dans 32 établissements pour des prisonniers de stupéfiants. Ce programme implique le trans- « courte durée », lequel peut être mené à bien fert des soins médicaux pour les prisonniers, approximativement en 4 mois. Les données actuellement prodigués par les services de permettent de constater une augmentation prison, aux Primary Care Trusts (PCT). Le but importante des prisonniers qui bénéficient de ce transfert est d’améliorer la qualité et actuellement de ces services de santé. Enfin, l’adéquation des services de santé pour les des recherches ont démontré que le traitement prisonniers et de maintenir ces services au sein des toxicomanes qui a lieu en prison, est du service national de la santé (NHS). Un efficace pour aider les délinquants à renoncer à réseau de partenariats prison/PCT a été mis en la drogue et pour réduire les niveaux de place pour faciliter le transfert au niveau opéra- récidive. tionnel et ces services ont été effectivement intégrés au sein du NHS en 2006. 2) En ce qui concerne la violation de l’article 13, le Human Rights Act 1998, en vigueur depuis Ces développements ont été accompagnés par octobre 2000, prévoit un recours couvrant les une augmentation des ressources de demandes en dommages et intérêts par les 40 millions de livres sterling. Un certain parents d’une personne décédée et par conséq- nombre de PCT ont choisi d’investir une partie uent fournit un recours efficace dans des de ce financement dans l’amélioration de la affaires similaires. gestion clinique des prisonniers toxicomanes. En 2006, le Gouvernement prévoyait d’investir Enfin, il convient de noter que l’arrêt de la Cour 28 millions de livres sterling dans les services européenne a été diffusé au service des prisons des prisons pour le traitement des toxico- et a été publié sous la référence 2003(4) EHRR manes. Ce chiffre s’élèvera à 60 millions de 466.

Atteinte au droit à un Résolution Finale CM/ResDH(2007)134 – s’agissant des mineurs) avait augmenté le tariff procès équitable, les T and V contre le Royaume-Uni à 15 ans. Sa décision a été annulée par la requérants (âgés de Chambre des Lords mais aucune autre décision 10 ans à l’époque des adoptée lors de la 1007e réunion. faits) n’ayant pu n’avait été prise quant à la durée de ce tariff. A « participer réellement à 24724/94 et 24888/94, arrêts du la suite de l’arrêt de la Cour européenne, le 16 décembre 1999 la procédure diligentée à Ministre de l’intérieur a demandé son avis au leur encontre » (viola- tions de l’article 6 §1) et Mesures individuelles Lord Chief Justice qui a recommandé un tariff au droit à un tribunal in- Bien que la réouverture des procédures soit de 8 ans tel que prescrit à l’origine par le juge. dépendant parce que le possible en droit anglais et en droit gallois, tariff (période punitive) – Le Ministre de l’intérieur a accepté cet aligne- cette éventualité n’a pas été examinée car les pour les peines « pour la ment sur le tariff prescrit à l’origine par le juge. durée qu’il plaira à Sa requérants et leurs représentants ont déclaré Ces tariffs ont expiré en novembre 2000. Majesté » – avait été fixé qu’ils ne souhaitaient pas demander la par le Ministre de l’in- réouverture. Mesures générales térieur (violations de l’ar- ticle 6, §1) ; violation du Il est en outre rappelé que dans cette affaire le En ce qui concerne le procès : droit de faire examiner la juge initial avait recommandé un tariff – la part légalité de sa détention incompressible de la peine – de 8 ans. Le Lord Le 16 février 2000, le Lord Chief Justice a émis par une tribunal (viola- Chief Justice avait recommandé une période de une directive (Practice Direction) qui traite des tions de l’article 5 §4). 10 ans. Le Ministre de l’intérieur exerçant les problèmes soulevés par la Cour de Strasbourg pouvoirs qu’il avait (mais qu’en conséquence de en ce qui concerne le procès des enfants et l’arrêt de la Cour européenne, il n’a plus jeunes personnes devant la Crown Court.

Principaux textes adoptés 53 Bulletin d’information sur les droits de l’Homme, No. 72 Conseil de l’Europe

La directive expose le principe suivant : « Le droits de l’homme est parvenue dans les déroulement du procès ne devrait pas exposer présentes affaires. le jeune défendeur à des intimidations, En ce qui concerne la fixation du tariff : humiliations et souffrances qui peuvent être Le Ministre de l’intérieur ne fixe plus le tariff évitées. Toutes les mesures possibles doivent pour les jeunes coupables de meurtre et être prises pour aider le jeune défendeur à condamnés « pour la durée qu’il plaira à Sa comprendre et participer à la procédure ». Majesté » en application de l’article 90 du Elle énumère également des recommandations Powers of Criminal Courts (Sentencing) Act à cette fin qui doivent être suivies durant le 2000. procès, en particulier lors de l’audience préli- minaire relative au plaidoyer de culpabilité ou En réponse aux arrêts T et V, le Gouvernement de non-culpabilité des auditions pour la mise du Royaume-Uni a promulgué l’article 82A du en état (plea and directions hearings), et durant Powers of Criminal Courts (Sentencing) Act le procès lui-même. Elle recommande, entre 2000. L’article 82A prévoit que la peine incom- autres et en réponse aux critiques faites dans le pressible à purger par les jeunes de moins de jugement de la Cour : « le procès devrait, si 18 ans condamnés à perpétuité doit être déter- possible, avoir lieu dans une salle dans laquelle minée par la justice. Cette disposition a pris tous les participants sont au même ou presque effet au 30 novembre 2000. au même niveau, » et « la cour doit être prête à De plus, le Ministre de l’intérieur a invité le limiter l’assistance lors du procès à un petit Lord Chief Justice à revoir les peines incompres- nombre, éventuellement limité à certains de sibles qu’il avait imposées aux jeunes délin- ceux qui ont un intérêt immédiat et direct à quants condamnés pour meurtre qui étaient l’issue du procès. La cour devra se prononcer toujours en prison. Le Lord Chief Justice a fait sur toute réclamation portant sur une une Déclaration (Practice Statement) le demande à assister au procès. » 27 juillet 2000 acceptant de revoir ces tariffs, et La directive précise qu’elle n’est applicable ni le Ministre de l’intérieur a accepté que tous les aux appels ni aux procédures de renvoi à la tariffs, pour les nouvelles affaires ou les affaires juridiction supérieure pour le prononcé d’une antérieures à l’entrée en vigueur de l’article peine, mais qu’« une attention doit y être 82A soient fixés selon les recommandations du portée si l’organisation des auditions en appels Lord Chief Justice. ou sur renvoi peut avoir un effet préjudiciable L’article 82A a été remplacé le 18 décembre sur le bien-être du jeune défendeur ». 2003 par l’article 269 de la loi de 2003 sur la En outre, si des faits similaires à la présente Justice pénale (Criminal Justice Act 2003), qui affaire se produisaient, le Human Rights Act prévoit que la peine incompressible à purger 1998 obligerait les autorités judiciaires compé- par les condamnés à perpétuité doit être tentes à prendre dûment en considération les déterminée par la justice, que ces condamnés conclusions auxquelles la Cour européenne des soient des enfants ou des adultes.

Internet: – Site du Service de l’exécution des arrêts de la Cour européenne des Droits de l’Homme : http://www.coe.int/T/F/Droits_de_l'Homme/execution/ – Site du Comité des Ministres : http://www.coe.int/cm/

54 Principaux textes adoptés Comité des Ministres

L’instance de décision du Conseil de l’Europe est composée des ministres des Affaires étrangères de tous les Etats membres, représentés – en-dehors de leurs sessions annuelles – par leurs Délégués à Strasbourg, les Représen- tants Permanents auprès du Conseil de l’Europe.

Emanation des gouvernements, où s’expriment, sur un pied d’égalité, les approches nationales des problèmes auxquels sont confrontées les sociétés de notre continent, le Comité des Ministres est le lieu où s’élaborent, col- lectivement, les réponses européennes à ces défis. Gardien, avec l’Assemblée parlementaire, des valeurs qui fondent l’existence du Conseil de l’Europe, il est aussi investi d’une mission de suivi du respect des engagements pris par les Etats membres.

Protéger les enfants contre l’exploitation et les abus sexuels

Adoption de la Convention pour la sexuels, prostitution enfantine, pornographie protection des enfants contre enfantine, participation forcée d’enfants à des l’exploitation et les abus sexuels spectacles pornographiques –, le texte traite Cette nouvelle Convention est le premier ins- aussi de la mise en confiance d’enfants à des trument à ériger en infraction pénale les abus fins sexuelles (« grooming ») et du « tourisme sexuels envers les enfants, y compris lorsqu’ils sexuel ». ont lieu à la maison ou au sein de la famille, en L’adoption de ce texte s’inscrit dans le Pro- faisant usage de la force, de la contrainte ou de gramme de trois ans du Conseil de l’Europe menaces. Outre les infractions plus générale- « Construire une Europe pour et avec les ment rencontrées dans ce domaine – abus enfants ».

Peine de mort

Le Conseil de l’Europe proclame le de paix, et le 13ème, relatif à l’abolition de la 10 octobre de chaque année « Journée peine de mort en toutes circonstances. européenne contre la peine de mort » Le 9 octobre, des représentants du Conseil de Cette Journée constituera une contribution l’Europe et de l’Union européenne se sont européenne à la Journée mondiale contre la réunis à Lisbonne pour y tenir une conférence peine de mort. internationale contre la peine de mort, organi- Le Conseil de l’Europe a fait œuvre de pionnier sée par la présidence portugaise de l’Union avec dans le processus ayant mené à faire de l’Eu- le soutien de la Commission européenne. De rope un espace sans peine de mort depuis 1997. nombreuses autres personnalités du monde Deux Protocoles à la Convention européenne politique et de la société civile y ont participé : des Droits de l’Homme proscrivent la peine de ils ont réaffirmé l’engagement de l’Europe en mort : le 6ème, premier instrument juridique- faveur de l’abolition de la peine de mort dans le ment contraignant prévoyant une abolition reste du monde et appelé à un moratoire uni- sans conditions de la peine de mort en temps versel.

Protéger les enfants contre l’exploitation et les abus sexuels 55 Bulletin d’information sur les droits de l’Homme, No. 72 Conseil de l’Europe

Liberté d’expression et d’information

Protéger les droits fondamenaux en propose des Lignes directrices visant à respon- Recommandation CM/ matière d’information et de sabiliser et autonomiser les utilisateurs indivi- Rec(2007)11 du Comité communication des Ministres aux Etats duels et à assurer une information fiable, des membres sur la promo- Le développement des technologies et des ser- contenus souples et la transparence dans le tion de la liberté d’ex- vices de l'information et de la communication traitement de l’information. pression et d’information devrait contribuer à ce que toute personne dans le nouvel environne- La rapidité, la diversité et le volume des conte- ment de l’information et jouisse des droits garantis par l'article 10 de la nus et communications circulant dans le de la communication, Convention européenne des Droits de adoptée le 26 septembre nouvel environnement de l’information et des l’Homme, dans l'intérêt de chacun et dans celui 2007 communications peuvent défier les valeurs et de la culture démocratique de toute société. sensibilités des individus. Un équilibre juste Les communications effectuées au moyen de devrait être établi entre le droit d’exprimer li- ces nouvelles technologies doivent aussi res- brement et de communiquer des informations pecter le droit à la vie privée et au secret de la dans ce nouvel environnement et le respect de correspondance. La liberté de communication la dignité humaine et des droits d’autrui, en sur l’Internet ne devrait pas porter atteinte à la gardant à l’esprit que le droit à la liberté d’ex- dignité humaine ni aux droits de l’homme et pression pourrait être sujet à des formalités, aux libertés fondamentales d'autrui, notam- des conditions et des restrictions, notamment ment des enfants. pour protéger les enfants et pour assurer le Sur la base de ces considérations, le Comité des respect des intérêts des droits en matière de Ministres recommande que les gouvernements propriété intellectuelle. des Etats membres prennent toutes les mesures nécessaires pour promouvoir le plein exercice Le Comité des Ministres incite également les et la pleine jouissance des droits de l’homme et gouvernements à assurer un accès au nouvel des libertés fondamentales dans le nouvel envi- environnement de l’information et des com- ronnement de l’information et des communi- munications à un prix abordable afin que cations, en particulier le droit à la liberté chacun puisse exercer pleinement ses droits et d’expression et d’information. A cette fin, il libertés dans ce domaine.

Droits et responsabilités des Ils devraient garantir aux professionnels des Lignes directrices sur la professionels des medias dans les médias la liberté de circulation et l’accès à l’in- protection de la liberté situations de crise d’expression et d’info- formation en temps de crise, sans discrimina- ramtion en temps de Profondément préoccupé par le fait que les si- tion et rapidement. crise, adoptées le tuations de crise, telles que les guerres ou les Le droit des journalistes de ne pas révéler leurs 26 septembre 2007 attentats terroristes, menacent gravement la sources d’information devrait être protégé, vie et la liberté des personnes et par le fait que ainsi que celui de ne pas remettre les docu- les gouvernements puissent être tentés d’impo- ments qu’ils auraient rassemblés. Toute déro- ser des restrictions excessives à l’exercice de la gation à ce principe devrait être strictement liberté d’expression, le Comité des Ministres conforme à l’article 10 de la Convention euro- propose des Lignes directrices venant complé- péenne des Droits de l’Homme et à la jurispru- ter celles adoptées, en juillet 2002, sur les droits dence pertinente de la Cour européenne des de l’homme et la lutte contre le terrorisme. Droits de l’Homme. Dans ces situations, les Etats membres de- En temps de crise, les Etats membres devraient vraient s’employer à assurer la sécurité des pro- se garder d’utiliser de façon inappropriée la lég- fessionnels des médias. En cas de meurtres ou islation sur la diffamation, et de restreindre agressions dont ils seraient victimes, les autori- ainsi la liberté d’expression. De même, ils ne tés devraient mener sans attendre des enquêtes devraient pas restreindre l’accès du public à approfondies et, le cas échéant, traduire en l’information au-delà des limites autorisées par justice les auteurs de ces actes suivant une pro- l’article 10. cédure transparente et rapide. De leur côté, les professionnels des médias de- Les Etats membres devraient demander aux vraient adhérer, en particulier en temps de instances militaires et civiles chargées de gérer crise, à des normes professionnelles et déonto- les crises de prendre des mesures concrètes logiques très rigoureuses, ce qui découle de la pour promouvoir la compréhension et la com- responsabilité spéciale qui leur incombe, dans munication avec les professionnels des médias les situations de crise, de communiquer au qui couvrent ces situations. public des données d’actualité factuelles, préci-

56 Liberté d’expression et d’information Conseil de l’Europe Comité des Ministres

ses et complètes, tout en se montrant attentifs Les organisations non gouvernementales sont aux droits d’autres personnes, à leur sensibilité également invitées à apporter leur concours à particulière et à leur éventuel sentiment d’in- la sauvegarde de la liberté d’expression et du certitude et de peur. droit à l’information en temps de crise.

Déclaration du Comité Protection et promotion du journalisme Il les invite également à prendre en compte et des Ministres sur la pro- d’investigation incorporer dans leur droit national la jurispru- tection et la promotion du journalisme d’investi- Le Conseil de l’Europe soutient le journalisme dence récente de la Cour européenne des gation, adoptée le d’investigation qui rend compte, de manière Droits de l’Homme, qui interprète l’article 10 de 26 septembre 2007 précise, approfondie et critique, de questions la Convention européenne des Droits de présentant un intérêt public. l’Homme de manière à étendre sa protection Le Comité des Ministres demande aux Etats non seulement à la liberté de publier, mais membres de protéger et promouvoir le journa- aussi aux recherches journalistiques. lisme d’investigation en assurant la sécurité des professionnels des médias, en veillant au Le Comité des Ministres s’inquiète d’une ten- respect de leur liberté de circulation, de leur dance récente à des restrictions accrues de la li- droit de protéger leurs sources d’information et berté d’expression et d’information, en veillant à ne pas exercer sur eux de manœu- notamment au nom de la protection de la sû- vres d’intimidation. reté publique et de la lutte contre le terrorisme.

Réponse du Comité des Condamnation des agressions contre les ces sur la protection de la liberté d’expression et Ministres à la Recomman- journalistes d’information en temps de crise. Dans ce dation 1783 de l’Assem- contexte, il note qu’un Groupe de Spécialistes blée parlementaire sur les Le Comité des Ministres se joint à l'Assemblée menaces contre la vie et la sur les défenseurs des droits de l’homme étudie dans la condamnation sans équivoque des liberté d’expression des actuellement quelle est l’activité intergouver- journalistes, adoptée le agressions dont sont victimes les journalistes nementale du Conseil de l’Europe qui pourrait 26 septembre 2007 en Europe et juge essentiel que des enquêtes être envisagée afin d’améliorer la protection sur ces agressions soient menées avec compé- des défenseurs des droits de l’homme et pro- tence et célérité et que leurs instigateurs et mouvoir leurs activités. auteurs soient poursuivis en justice.

Le Comité des Ministres rappelle que, selon la De même, s’agissant de la recommandation de jurisprudence de la Cour européenne des l’Assemblée visant à mettre en place un dispo- Droits de l’Homme, une violation de l’article 10 sitif d’identification et d’analyse des agressions de la Convention européenne des Droits de contre les journalistes et des autres atteintes l’Homme peut résulter non seulement d’une at- graves à la liberté des médias en Europe, le teinte directe de l’Etat à la liberté d’expression Comité des Ministres attire l’attention sur le mais aussi du manquement de l’Etat à son obli- fait que le Comité directeur sur les médias et gation d’en assurer la protection. les nouveaux services de communication a dé- buté l’examen de l’opportunité d’instaurer un Le Comité des Ministres a examiné la proposi- dispositif pour suivre la situation de la liberté tion de l’Assemblée d’élaborer des Lignes direc- d’expression et des médias dans les Etats trices sur les actions que pourraient mener la membres du Conseil de l’Europe. Ce faisant, police et les autorités judiciaires pour protéger afin d’éviter tout double emploi, les travaux ef- les journalistes qui font l’objet de menaces sér- fectués et tout dispositif pertinent établi par ieuses. Il a conclu qu’en ce moment ces Lignes d’autres organisations internationales, telle directrices n’étaient pas nécessaires étant donné que l’OSCE, sont pris en considération. que certaines de ces questions sont traitées par les Lignes directrices sur la protection de la li- Enfin, le Comité des Ministres rappelle qu’il a berté d’expression et d’information en temps de adopté récemment une série de décisions crise qu’il a adoptées le 26 septembre 2007 (voir visant à parvenir à une plus grande synergie ci-dessus). entre le Conseil de l’Europe et l’ONU sur les Le Comité des Ministres rappelle qu’il a chargé questions relatives aux droits de l’homme, ce le Secrétariat de créer un espace sur Internet où qui couvre également les questions relatives à les professionnels des médias et d’autres parties la liberté d’expression et à la sécurité des jour- intéressées pourraient échanger des expérien- nalistes.

Liberté d’expression et d’information 57 Bulletin d’information sur les droits de l’Homme, No. 72 Conseil de l’Europe

Egalité entre les femmes et les hommes dans l’éducation

Recommandation relative à l’approche cation, comme principe fondamental de la ci- Recommandation CM/ intégrée de l’égalité dans l’éducation toyenneté démocratique devant être au cœur Rec(2007)13 du Comité des Ministres aux Etats La Recommandation vise à promouvoir et en- des politiques et programmes éducatifs. De membres relative à l’ap- courager la mise en œuvre d’une approche inté- l’avis des Ministres, l’école pourra être un ins- proche intégrée de l’éga- grée de l’égalité entre les femmes et les trument de changement positif, elle occupe lité entre les femmes et les hommes dans l’édu- hommes à tous les niveaux du système éducatif une position sans équivalent dans la société et cation, adoptée le des Etats membres pour réaliser l’égalité entre joue un rôle fondamental dans la promotion de 10 octobre 2007 les femmes et les hommes, en inscrivant l’en- l’égalité des femmes et des hommes en sensibi- seignement de ces questions dans la législa- lisant le public, en élargissant les horizons, en tion. contrant la désinformation et en proposant de Le Comité des Ministres propose la création, nouveaux modèles de comportements. dans l’ensemble du système éducatif, de méca- La Recommandation rappelle aussi aux Etats nismes pour promouvoir, mettre en œuvre, membres la nécessité fondamentale de prépa- suivre et évaluer l’approche intégrée de l’égalité rer les filles et les femmes à participer sur un entre les femmes et les hommes dans tous les pied d’égalité à tous les aspects de la vie de la aspects de l’école. communauté, y compris aux processus déci- Les Ministres déclarent que le principe de sionnels, afin de créer des sociétés véritable- l’égalité entre les femmes et les hommes doit ment démocratiques, et d’œuvrer à la cohésion être consacré par la législation relative à l’édu- sociale.

Emploi des travailleurs migrants

Lutte contre les pratiques abusives en grants dans les agences de travail temporaire, Réponse à la Recomman- matière de recrutement international en vue de l’intégration des intéressés sur le ter- dation 1782 de l’Assem- blée parlementaire sur la Le Comité des Ministres partage les préoccupa- ritoire de l’Etat hôte. Des dispositions particu- situation des travailleurs tions de l’Assemblée au sujet des pratiques abu- lièrement pertinentes ont trait à la stricte migrants dans les agences sives en matière de recrutement international observation du principe de non-discrimination de travail temporaire et reconnaît la nécessité d’élaborer et d’appli- exposé à l’article E de la Charte révisée, ainsi quer des stratégies pour lutter contre le recru- qu’au maintien d’un système d’inspection du tement irrégulier et le trafic de travailleurs, travail adapté aux conditions nationales, tel soumettre le recrutement de main-d’œuvre à que le définit l’article A, paragraphe 4, de la des règlements et organiser des campagnes Charte révisée. Le Comité des Ministres encou- d’information sur les droits des travailleurs mi- rage donc les Etats membres n’ayant pas encore grants et leurs conditions de travail. signé ou ratifié la Charte sociale européenne à Il estime que nombre des problèmes qu’expose envisager de le faire dès que possible. la Recommandation pourraient être résolus par l’application satisfaisante dans la législation et Le Comité des Ministres a également adopté, le la pratique internes des droits garantis par la 26 septembre 2007, une Réponse à la Recom- Charte sociale européenne, qui sont à considé- mandation 1781 (2007) de l’Assemblée parlemen- rer comme une base légale minimum pour la taire sur l’agriculture et l’emploi irrégulier en protection et l’assistance des travailleurs mi- Europe. Statut juridique des organisations non gouvernementales (ONG) en Europe

La reconnaissance des droits des ONG présente sous forme de normes minimales. Recommandation CM/ Celles-ci concernent la façon dont les ONG de- Rec(2007)14 du Comité L’existence d’un grand nombre d’ONG est la des Ministres aux Etats manifestation du droit de leurs adhérents à la vraient pouvoir poursuivre leur objectifs, les membres sur le statut ju- liberté d’association et de l’adhésion de leur conditions de leur création et de l’adhésion aux ridique des organisations pays hôte aux principes du pluralisme démo- ONG, les règles régissant leur personnalité juri- non gouvernementales dique, leur gestion, la collecte de fonds, de en Europe, adoptée le cratique. Les ONG apportent une contribution 10 octobre 2007 essentielle au développement et à la réalisation biens et d’aide publique, leur obligation de de la démocratie et des droits de l’homme. Leur rendre compte, leur participation à la prise de fonctionnement entraîne des responsabilités décisions. ainsi que des droits, que la Recommandation

58 Egalité entre les femmes et les hommes dans l’éducation Conseil de l’Europe Comité des Ministres

Ratification de la Convention-cadre pour la protection des minorités nationales par les Etats membres du Conseil de l’Europe

Réponse du Comité des Texte intégral de la réponse : la lumière de l’expérience acquise lors de sa Ministres à la Recomman- mise en œuvre, le Comité des Ministres rap- dation 1766 (2006) adop- 1. Le Comité des Ministres se félicite de l’enga- tée le 5 septembre 2007 gement de longue date pris par l’Assemblée pelle qu’en plus du processus de suivi, les vues parlementaire de protéger les minorités natio- et expériences relatives à la Convention-cadre nales et note les efforts de l’Assemblée visant à sont mises en commun dans le cadre du DH- promouvoir la ratification et la mise en œuvre MIN, où l’Assemblée parlementaire jouit du de la Convention-cadre pour la protection des statut d’observateur. minorités nationales, ratifiée à ce jour par 5. Compte tenu de l’importance des discussions 39 Etats. Il prend acte du point de vue de l’As- sur diverses questions concernant les minori- semblée parlementaire selon lequel la Conven- tés, le Comité des Ministres a récemment pro- tion-cadre a joué un rôle fondamental pour longé le mandat du DH-MIN de deux ans. l’amélioration de la protection des minorités 6. Pour ce qui est de la proposition de l’Assem- nationales en Europe. blée de rendre la Convention-cadre « juridique- 2. Le Comité des Ministres rappelle que les ment plus cohérente et davantage en mesure de Etats qui ne sont pas parties à la Convention- répondre aux défis européens actuels, notam- cadre peuvent expliquer leur position sur les ment en équilibrant les droits des minorités questions de minorités et discuter des obsta- avec leurs obligations », le Comité des Minis- cles juridiques ou autres qui les ont empêchés tres souhaiterait mentionner l’article 20 de la de signer ou de ratifier la Convention-cadre Convention-cadre, selon lequel les personnes dans le cadre du Comité d’experts sur les ques- appartenant à des minorités nationales doivent tions relatives à la protection des minorités na- respecter la législation nationale et les droits tionales (DH-MIN). Par ailleurs, le Comité des d'autrui, lors de l’exercice de leurs droits décou- Ministres souligne qu’il a pris des mesures im- lant des principes de la Convention-cadre. Le portantes pour assurer l’application du mécan- Comité des Ministres souligne que la Conven- isme de suivi de la Convention-cadre dans des tion-cadre est un instrument des droits de domaines ne relevant pas de la compétence ef- l’homme et qu’il faut garder ce fait à l’esprit lors fective des Etats parties, notamment au de la discussion de propositions telles que celle , où le suivi se poursuit sur la base d’un de l’Assemblée parlementaire. accord spécifique entre la MINUK et le Conseil de l’Europe. 7. Quant à la nécessité d’assurer « la protection 3. Le Comité des Ministres rappelle que la de la diversité culturelle, la consolidation de la Convention-cadre n’exclut pas les déclarations solidarité interculturelle, la cohésion sociale et ou réserves des Etats parties et que plusieurs l’unité de la nation civile », le Comité des Mi- Etats ont présenté des déclarations ou réserves nistres mentionne les dispositions de la lors de la signature ou de la ratification de la Convention-cadre qui s’y rapportent, notam- Convention. Dans le même temps, le Comité ment les articles 5 et 6. Il rappelle également la des Ministres a, dans le passé, souligné que les pertinence d’autres instruments du Conseil de Etats parties à la Convention-cadre devaient l’Europe, tels que la Charte européenne des faire un usage prudent des réserves ou déclar- langues régionales ou minoritaires. ations et il a continué d’examiner les réserves et 8. S’agissant du Protocole no 12 à la Convention les déclarations en relation avec le suivi de la européenne des Droits de l’Homme, le Comité Convention-cadre. En outre, les avis du Comité des Ministres souhaiterait souligner qu’un consultatif de la Convention-cadre contiennent certain nombre d’activités spécifiques ont été un certain nombre de commentaires sur la entreprises pour faciliter et encourager la rati- question qui est examinée dans le cadre d’un fication. Il note, en outre, que les actes du sé- dialogue continu entre le Comité consultatif et minaire « la non-discrimination : un droit les Etats parties. fondamental », organisé pour marquer l’entrée 4. S’agissant de la proposition de l’Assemblée en vigueur du Protocole n° 12, ont été publiés parlementaire de revoir la Convention-cadre à par le Conseil de l’Europe en juin 2006.

Internet: http://www.coe.int/cm/

Ratification de la Convention-cadre pour la protection des minorités nationales 59 Assemblée parlementaire

« L’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe demeure attachée à la vision des fondateurs du Conseil de l’Europe : elle œuvre au développement des droits de l’homme et de la dignité humaine et agit en défenseur de la transparence et de la démocratie. Aujourd’hui, comme il y a cinquante ans, elle donne la parole aux Européens et les associe à l’édification de l’Europe. »

René van der Linden, Président de l’Assemblée

Evolution des droits de l’homme

Migrants et demandeurs d’asile

– Evaluation des centres de L’augmentation alarmante du nombre de per- créés au sein de l’Union européenne avant que transit et de traitement en sonnes cherchant à entrer illégalement en l’expérience ne soit étendue au reste de l’Eu- tant que réponse aux flux mixtes de migrants et de Europe – parfois au risque de leur vie, souvent rope ou au-delà. demandeurs d’asile : Re- en s’exposant à l’exploitation – demande de L’Assemblée souhaite que les normes du commandation 1808 et Ré- nouvelles réponses. Conseil de l’Europe en matière de droits de solution 1569, adoptées le La proposition – controversée – d’installer des l’homme et de droit des réfugiés soient prises 1er octobre 2007 (Doc. 11304) centres hors de l’Union européenne pour en compte lors de toute discussion au sein de – Programmes de régulari- traiter les demandes plus près des pays d’ori- l’Union européenne et que le Commissaire aux sation des migrants en si- gine peut reposer sur des bases valables, mais droits de l’homme du Conseil de l’Europe suive tuation irrégulière : elle suscite nombre de questions et d’inquiétu- l’évolution de la situation. Elle appelle de ses Recommandation 1807 et Résolution 1568, adoptées des. vœux une plus grande coopération entre le le 1er octobre 2007 L’Assemblée estime que la mise en place de tels Conseil de l’Europe et l’Organisation interna- (Doc. 11350) centres ne devrait ni autoriser les Etats d’ac- tionale pour les migrations, dont elle salue l’ac- – Activités de l’OIM : Re- tion. commandation 1806, cueil à se dispenser de leurs responsabilités au adoptée le 1er octobre 2007 regard du droit international, ni porter préju- En ce qui concerne la situation des migrants en (Doc. 11351) dice aux politiques et procédures locales. Ils de- situation irrégulière, l’une des solutions lui vraient faire partie d’une approche globale, paraît résider dans des programmes de régula- comprenant les pays d’origine, de transit et de risation en tant qu’élément d’une stratégie glo- destination. Enfin, ils devraient d’abord être bale.

Prostitution : Quelle attitude adopter ?

Recommandation 1815, L’Assemblée condamne sans réserve la forme sein des différentes instances du Conseil de adoptée le 4 octobre 2007 moderne d’esclavage que représentent la pros- l’Europe. (Doc. 11352) titution forcée et la traite d’êtres humains et Il n’y a, par contre, pas consensus en Europe ce elle demande avec insistance que les Etats qui concerne la prostitution volontaire d’adul- membres soient incités à ratifier la Convention tes, les Etats se divisant entre partisans d’une du Conseil de l’Europe sur la lutte contre la interdiction totale et ceux d’une réglementa- traite des êtres humains. tion. L’Assemblée invite donc le Comité des Mi- Concernant la prostitution enfantine – qu’elle nistres à recommander aux Etats membres estime ne pouvant jamais être volontaire – elle d’adopter une position explicite. Elle souhaite, recommande que ce problème soit traité au en particulier, que soient évitées les normes

Evolution des droits de l’homme 60 Conseil de l’Europe Assemblée parlementaire

discriminatoires et les politiques qui criminali- sent la prostitution et pénalisent les personnes qui la pratiquent.

Vers une dépénalisation de la diffamation

Recommandation 1814 et Le droit de la presse de rendre compte et traiter de bonne foi et vérifiées avec la diligence néc- Résolution 1577 adoptées librement de l’information est un élément es- essaire. le 4 octobre 2007 (Doc. 11305) sentiel de la démocratie, qui doit être accompa- gné d’une obligation, pour les journalistes, de L’Assemblée déplore que dans un certain fournir des informations exactes et fiables. Une nombre d’Etats membres, il soit fait un usage intervention de l’Etat peut donc s’avérer néc- abusif des poursuites pour diffamation, qui essaire dès lors qu’elle poursuit le but légitime peuvent s’apparenter à des tentatives des auto- de protection de la réputation et des droits rités de réduire au silence les médias critiques. d’autrui. Toutefois, les Etats devraient y recou- Elle constate avec une vive inquiétude que de rir avec la plus grande modération et les per- nombreux Etats membres prévoient des peines sonnes accusées de diffamation doivent d’emprisonnement en cas de diffamation et pouvoir apporter la preuve de la véracité de elle demande leur abolition immédiate, ainsi leurs déclarations et être, ainsi, exonérées que des limites raisonnables au montant des d’une éventuelle responsabilité pénale. Quant dommages-intérêts accordés pour diffamation. aux déclarations qui s’avèreraient inexactes, Enfin, elle réaffirme que la protection des elles ne devraient pas être passibles de sanc- sources journalistiques relève d’un intérêt tions si elles ont été faites dans l’intérêt public, public capital.

La notion de guerre préventive et ses conséquences pour les relations internationales

Résolution 1578, adoptée L’Assemblée estime que les Etats membres du La réforme des Nations Unies devrait, notam- le 4 octobre 2007 Conseil de l’Europe devraient rejeter le prin- ment, permettre au Conseil de Sécurité d’agir (Doc. 11293) cipe de guerre préventive unilatérale et qu’ils plus rapidement et plus efficacement contre les devraient appuyer la réforme urgente du risques de violations graves des droits de Conseil de sécurité des Nations Unies pour le l’homme, de génocide ou de nettoyage ethni- rétablir dans son rôle initial. que dans les pays qui n’ont pas la volonté ou la capacité de protéger leurs populations.

Les dangers du créationnisme dans l’éducation

Résolution 1580, adoptée Le créationnisme (négation de l’évolution des théologique, peuvent éventuellement, dans le le 4 octobre 2007 espèces) menace les valeurs qui sont l’essence respect de la liberté d’expression et des croyan- (Doc. 11375) même du Conseil de l’Europe et l’Assemblée ces de chacun, être exposées dans le cadre d’un met en garde contre les actions des partisans de apprentissage renforcé du fait culturel et reli- cette théorie, qui voudraient faire figurer leurs gieux, elle s’oppose fermement à ce qu’elles idées dans les programmes d’enseignement puissent être présentées dans un cadre général scientifique. Si l’Assemblée admet que les d’enseignement. thèses créationnistes, comme toute approche

Situation dans les Etats membres

Respect des obligations et engagements de la Moldova

Recommandation 1810 et L’Assemblée prend toute la mesure des efforts système judiciaire, le Bureau du procureur gé- Résolution 1572, adop- déployés par les autorités moldaves pour ren- néral, les partis politiques, l’autonomie locale, tées le 2 octobre 2007 (Doc. 11374) forcer les institutions démocratiques et elle les élections. Elle demande également au pays estime que l’heure est venue de rendre pleine- de ne ménager aucun effort pour parvenir à un ment opérationnel le nouveau cadre juridique. règlement définitif du conflit transnistrien. Il reste encore à améliorer la législation sur le

Situation dans les Etats membres 61 Bulletin d’information sur les droits de l’Homme, No. 72 Conseil de l’Europe

Les parlements unis pour combattre la violence domestique contre les femmes : évaluation de la Campagne à mi-parcours

A l’issue d’un débat sur l’évaluation à mi-par- principales mesures indiquées par la Commis- Recommandation 1817 et cours de la Campagne du Conseil de l’Europe sion sur l’égalité des chances pour les femmes Résolution 1582, adop- tées le 5 octobre 2007 « Stop à la violence domestique faite aux et les hommes de l’Assemblée. Figurent parmi (Doc. 11372) femmes », l’Assemblée a invité les parlements ces mesures la pénalisation de la violence do- nationaux à renforcer leurs actions, à adopter mestique à l’égard des femmes – y compris le des lois contre la violence à l’égard des femmes viol conjugal –, des dispositions pour éloigner ou à contrôler leur application et à créer un le conjoint ou le partenaire violent, la création groupe de parlementaires hommes engagés de centres d’hébergement sûrs, la garantie d’un dans ce domaine. accès effectif à la justice ou l’affectation de res- Les parlements nationaux ont aussi été invités sources budgétaires suffisantes pour la mise en à préparer l’évaluation de la dimension parle- œuvre des lois. mentaire de la Campagne, en s’appuyant sur les

Cour et Commissaire

Devoir des Etats membres de coopérer avec le Cour européenne des Droits de l’Homme

Du fait d’une insuffisance de moyens d’investi- L’Assemblée encourage la Cour à continuer à Recommandation 1809 et gation, la Cour doit se faire aider par les autori- faire preuve de fermeté pour faire échec aux Résolution 1571, adop- tées le 2 octobre 2007 tés nationales pour établir les faits d’une pressions exercées sur les requérants et leurs (Doc. 11183) affaire. Or, on assiste parfois à un manque de avocats. Elle considère que la condition de volonté d’enquêter efficacement sur des alléga- l’épuisement préalable des voies de recours in- tions d’homicides volontaires, de disparitions, ternes devrait être appliquée avec une très de coups et violences ou de menaces dont grande flexibilité dans les cas où les requérants auraient été victimes des requérants ayant saisi ont fait l’objet d’actes d’intimidation ou la Cour. Dans d’autres cas, l’intention de blan- d’autres types de pressions. Elle estime égale- chir les responsables de ces faits est clairement ment qu’il pourrait être fait davantage recours apparente. Des avocats défendant les requé- aux mesures provisoires (prévues à l’article 39 rants ont subi des pressions illicites. Des Etats du Règlement de la Cour) pour éviter des dom- ont refusé de divulguer les dossiers de certains mages irréparables. requérants ou, même, d’autoriser la Cour à ef- fectuer une visite d’information sur place.

Commissaire aux droits de l’homme du Conseil de l’Europe : bilan et perspectives

L’Assemblée demande que les moyens humains tribunaux nationaux et, éventuellement, Recommandation 1816 et et financiers soient mis à la disposition du devant la Cour de Strasbourg. Elle l’encourage Résolution 1581, adop- tées le 5 octobre 2007 Commissaire afin qu’il puisse répondre aux at- dans ses efforts pour s’attaquer aux sources des (Doc. 11376) tentes placées dans cette institution et aux violations des droits de l’homme et pour déve- perspectives d’élargissement de son mandat. lopper des moyens alternatifs ou complémen- Elle soutient l’idée d’une possible contribution taires à la solution juridictionnelle pour la financière non conditionnée de l’Union euro- protection desdits droits. Elle l’incite notam- péenne, dans le respect de l’indépendance du ment à faciliter la mise en œuvre dans chaque Commissaire, condition sine qua non à la réali- Etat membre de systèmes de médiation indé- sation de son mandat. pendants. En ce qui concerne plus particulièrement la En matière de surveillance de l’exécution des place du Commissaire dans le système de arrêts de la Cour, l’Assemblée constate que le contrôle de la Convention européenne des Commissaire est bien placé pour informer la Droits de l’Homme, l’Assemblée estime qu’il Cour et le Comité des Ministres de la persis- doit jouer un rôle clé en identifiant et en tance ou de la cessation des pratiques ou des si- contribuant à éliminer des pratiques risquant tuations que la Cour a déclarées contraires à la de provoquer des actions en justice devant les Convention.

62 Cour et Commissaire Conseil de l’Europe Assemblée parlementaire

Publication

Une nouvelle publication du Conseil de l’Europe fait le point sur la légalité de la détention sur la base de Guantánamo Bay Quels sont les droits des personnes détenues d’ex-détenus, le sort des prisonniers en Afgha- par les Etats Unis sur la base de Guantánamo nistan et à Guantánamo Bay et le traitement Bay ? Quelle est la légalité de leur détention ? qui leur est infligé. Il invite également à une ré- Faut-il envisager un développement des flexion sur la nécessaire évolution du droit conventions de Genève et une évolution du international dans ce domaine. droit international ? Ce livre constitue le premier titre d’une nou- La nouvelle publication du Conseil de l’Europe, velle collection « Point de vue – Point de Guantánamo : une violation des droits de droit », qui a pour objectif de rassembler, dans l’homme et du droit international ?, présente un même ouvrage, et sur un thème d’actualité, l’enquête de l’Assemblée parlementaire et l’avis les positions de l’Assemblée parlementaire et juridique de la Commission de Venise, deux de la Commission de Venise, organe consultatif organes du Conseil de l’Europe. sur les quesitons constitutionnelles. L’ouvrage, publié en français et anglais, dé- Point de vue – Point de droit : Guantánamo. nonce, notamment à travers des témoignages ISBN 978-92-871-6293-9, 120 p., 13€

Internet: http://assembly.coe.int/

Publication 63 Commissaire aux droits de l’homme

Le Commissaire aux droits de l’homme est une institution indépendante au sein du Conseil de l’Europe créée dans le but de promouvoir la sensibilisation aux droits de l’Homme et leur respect effectif dans les Etats membres du Conseil de l’Europe.

Mandat

Le mandat du Commissaire : • Contribuer à la promotion du respect effec- • Promouvoir, dans les Etats membres, l’édu- tif et de la pleine jouissance des droits de cation et la sensibilisation aux droits de l’homme, et de l’aide pour les Etats l’homme ; membres à mettre en oeuvre les normes du • Faciliter les activités des bureaux nationaux Conseil de l’Europe en la matière ; des médiateurs et d’autres structures char- • Apporter conseils et informations concer- gées des droits de l’homme ; nant la protection des droits de l’homme • Identifier d’éventuelles insuffisances dans dans toute la région. le droit et la pratique en matière de droits de l’homme ;

Visites de pays

Visites officielles

Le Commissaire aux Droits de l’Homme du l’intérieur du pays par le conflit du Haut-Kara- Azerbaïdjan, Conseil de l’Europe, a effectué une visite de bakh. Durant sa visite, M. Hammarberg s’est 3-7 septembre 2007 cinq jours en Azerbaïdjan, pour y évaluer préc- également penché sur les questions concernant isément la situation des droits de l’homme. Il y les droits des enfants, la violence à l’encontre a rencontré le Président Aliyev, des membres des femmes, les personnes handicapées et la du gouvernement, du parlement et de l’appa- discrimination. reil judiciaire, ainsi que la médiatrice et d’émi- nents experts des droits de l’homme issus de la société civile. Il s’est en outre rendu dans plu- sieurs camps et installations de personnes dé- placées. Cette visite a eu pour objectif de faire le point sur le respect de la part des autorités azerbaïd- janaises de leurs obligations envers le Conseil de l’Europe sur une variété de thèmes liés aux droits de l’homme, en particulier l’indépendan- ce et le fonctionnement de la justice, les condi- tions de détention, l’interdiction de la torture et des mauvais traitements, la liberté d’expres- sion et le traitement des personnes déplacées à

64 Mandat Conseil de l’Europe Commissaire aux droits de l’homme

Arménie, Le Commissaire aux Droits de l’Homme du en particulier le fonctionnement du système 7-11 octobre 2007 Conseil de l’Europe, a effectué une visite offi- judiciaire, les conditions de détention, les cas cielle en Arménie en vue d’y examiner la situa- de torture et de mauvais traitements, la liberté tion générale des droits de l’homme. d’expression et les droits économiques et so- ciaux.

M. Hammarberg s’est rendu dans plusieurs postes de polices, des centres de détention, des centres d’hébergement de premier secours et des institutions psychiatriques à Erevan et Gyumri.

Par ailleurs, il a tenu des réunions avec les plus hautes autorités de l’Etat, en particulier le Pré- sident Robert Kotcharian, le Premier Ministre Serzhe Sargsyan et le Président du Parlement Tigran Torosyan. Il a également rencontré des parlementaires, le Président de la Cour consti- M. Robert Kotcharian, Président de l’Arménie et M. Thomas Hammarberg, Commissaire aux droits de l’homme du tutionnelle, le Président de la Cour de cassa- Conseil de l’Europe tion, le Médiateur, des autorités locales, le A cette occasion, il a évalué la situation des Catholicos de l’Eglise arménienne, ainsi que droits de l'homme à travers plusieurs thèmes, des représentants de la société civile.

Albanie, 29 octobre - M. Hammarberg a entrepris une visite officielle d’hébergement et un établissement psychiatri- 2 novembre 2007 de cinq jours en Albanie, afin d’y évaluer la si- que) à Tirana, Shkodra, Vlorë et Elbasan. tuation générale des droits de l’homme. Pendant sa visite, le Commissaire a rencontré Son programme portait sur de nombreux do- les plus hauts représentants de l’Etat, notam- maines, tels que le fonctionnement du système ment le Président, M. , le Premier judiciaire, les conditions de détention, la ministre, M. et la Présidente du torture et les mauvais traitements, la traite des Parlement, Mme Jozefina Topalli. Il s’est égal- êtres humains, l’égalité entre les sexes, les ement entretenu avec des ministres et des par- droits des Roms et des minorités ainsi que les lementaires, les Présidents de la Cour droits économiques et sociaux. Par ailleurs, il constitutionnelle et de la Haute Cour de jus- s’est rendu dans diverses institutions (un poste tice, le Procureur général, le Médiateur et les de police, un centre de détention, un foyer autorités locales.

Visites de contact

Roumanie, Le Commissaire aux Droits de l’Homme a effec- Children sur le travail du médiateur pour les en- 20-21 septembre 2007 tué une visite de contact en Roumanie, afin de fants. s’y entretenir de la situation des droits de Au retour de cette visite, M. Hammarberg a ex- l’homme avec les autorités nationales et les or- primé son soutien à l’appel pour un travail plus ganisations non gouvernementales. Les discus- énergique des médiateurs en faveur des en- sions ont notamment porté sur les possibilités fants, affirmant qu’il existe de sérieux pro- de mieux protéger la population Rom, le sort blèmes en matière de droits de l’enfant. des jeunes contaminés par le HIV, la dépénali- Il a accueilli le travail effectué par le médiateur sation de la diffamation et l’amélioration de la roumain. Néanmoins, il a recommandé l’octroi protection contre les mauvais traitements au de ressources plus importantes en faveur de cours de la détention provisoire. procédures de contrôle et d’initiatives indépen- dantes pour l’amélioration des droits de l’en- A cette occasion, il a également participé à une fant, mesures également préconisées par table ronde organisée par l’association Save the l’association Save the Children.

Turquie, Le Commissaire Hammarberg s’est rendu à rités nationales et les organisations non gou- 22-23 octobre 2007 Ankara pour une visite de contact de deux vernementales. jours, afin de discuter de la mise en œuvre des Il y a notamment rencontré des représentants standards des droits de l’homme avec les auto- du gouvernement parmi lesquels le Vice- Premier Ministre, les Ministres de l’Etat et de la

Visites de pays 65 Bulletin d’information sur les droits de l’Homme, no. 72 Conseil de l’Europe

Justice ainsi que de hauts représentants des Mi- Président de la Commission des droits de nistères de l’Intérieur et des Affaires étrangè- l’homme de la Grande Assemblée nationale de res, le Procureur Général d’Ankara et le Turquie.

Autres visites

Le Commissaire a rencontré des représentants autres questions, ils ont discuté du suivi du Fédération de Russie, des autorités russes et, notamment le Premier rapport d’évaluation établi par le Commissaire Moscou, 2-6 juillet 2007 Vice Premier Ministre, M. Medvedev, le Minis- Gil-Robles en avril 2005, de la ratification du tre des Affaires étrangères, M. Lavrov, le Média- Protocole n° 14 et de la mise en œuvre de la loi teur de la Tchétchénie, M. Nukhajiev, ainsi que russe sur les ONG. des représentants de la société civile. Entre

Le Commissaire Hammarberg s’est rendu en tionales à la suite des précédentes observations Lettonie et Estonie, Lettonie et en Estonie où il s’est entretenu avec et de traiter des récents développements dans 30 septembre - 2 octobre 2007 les autorités nationales de la mise en œuvre des les deux pays. Ainsi le Commissaire a rencontré recommandations contenues dans les Memo- plusieurs représentants nationaux de haut randa aux gouvernements, présentés respecti- rang, les médiateurs, des fonctionnaires et des vement en mai et juillet derniers. organisations non gouvernementales. Les L’objectif de cette visite était de mettre en questions d’accès à la citoyenneté ont notam- valeur le dialogue continu avec les autorités na- ment été évoquées à cette occasion.

Réunion organisée par le Bureau du Commissaire

Le Commissaire Hammarberg a participé à un de M. Miloon Kothari, Rapporteur spécial de Atelier d’experts sur le atelier sur le droit au logement. Organisé par l’ONU sur le droit à un logement décent. Les « Droit au logement : l’obligation positive des son Bureau, il s’est tenu au Centre européen de participants ont ensuite débattu autour de six Etats et les droits la Jeunesse du Conseil de l’Europe, à Budapest. thèmes-clé : l’obligation positive des Etats et le opposables » Les participants ont analysé comment les Etats, droit opposable au logement, les normes de Budapest, qui ont l’obligation légale de garantir ce droit, qualité et la déf inition de ce qu’est un logement 24-25 septembre 2007 peuvent le mettre en pratique sans discrimina- décent, les expulsions de force et le bail, les lo- tion. cataires qui occupent des logements depuis de L’atelier a réuni une vingtaine d’experts, repré- nombreuses années en Europe centrale et de sentants du milieu universitaire, d’ONG, de l’Est et la restitution de propriétés et, enfin, le gouvernements nationaux et d’organisations contrôle du droit au logement. internationales. Il a débuté par une déclaration

Rapports

Le 11 juillet 2007, le Commissaire a présenté son Le même jour, les Délégués ont examiné son deuxième rapport trimestriel aux Délégués des rapport d’évaluation sur l’Allemagne. Ce Ministres. rapport examine l’état actuel de la protection des droits de l’homme en Allemagne et formule un certain nombre de recommandations concrètes. Il met en avant le partage des res- ponsabilités entre la Fédération et les 16 Länder allemands dans la défense et la promotion des droits de l’homme.

A cette occasion, il a également rendus publics deux nouveaux memoranda sur le Danemark et l’Estonie. Ces memoranda évaluent les avan- cées dans la mise en oeuvre des recommanda- tions formulées en 2004 par le précédent Commissaire, A. Gil-Robles, et comprennent également de nouvelles recommandations aux autorités danoises et estoniennes.

66 Réunion organisée par le Bureau du Commissaire Conseil de l’Europe Commissaire aux droits de l’homme

Le 3 octobre 2007, M. Thomas Hammarberg, a oeuvre ses recommandations concrètes en ma- présenté son rapport sur la situation des droits tière d’administration de la justice, de compor- de l’homme en Ukraine. Il a exprimé l’espoir tement de la police, des droits des minorités et que le futur gouvernement à Kiev mette en des secteurs social et de la santé.

Autres événements

Table ronde sur l’exécut- Le Commissaire aux Droits de l’Homme a par- Commissaire aux Droits de l’Homme de la Féd- ion des arrêts de la Cour ticipé à la Table Ronde sur l'exécution des ération de Russie, M. Vladimir Lukin et la Di- européenne des Droits de l’Homme arrêts de la Cour européenne des Droits de rection générale des Droits de l’Homme et des Moscou, 3-4 juillet 2007 l’Homme concernant la République tchétchè- affaires juridiques du Conseil de l’Europe. ne. Cet événement était co-organisé par le

Conférence sur la justice Cette conférence a réuni d’éminents représent- dans un langage compréhensible aux plus internationale pour les ants de juridictions et organisations internatio- jeunes. Il a également plaidé en faveur d’une enfants, organisée dans le cadre de la Campagne du nales, de la société civile mais aussi des experts simplification des procédures. Selon lui, les Conseil de l’Europe nationaux et des praticiens du droit. « Les tribunaux internationaux doivent, « construire une Europe comme les juridictions nationales, adopter des pour et avec les enfants » A cette occasion, Thomas Hammarberg a énu- procédures adaptées à la vulnérabilité des Strasbourg, méré les moyens de permettre les recours des 17-18 septembre 2007 enfants », a-t-il poursuivi, « afin que ceux-ci ne enfants devant les juridictions internationales, se retrouvent pas devant des barrières parmi lesquels l’assurance de leur plein accès infranchissables ». par les Etats parties, la possibilité d’y recourir à tout âge et la dissémination des informations

Réunion plénière du Le Bureau du Commissaire aux Droits de iateurs pour enfants, notamment sur le plan de Réseau européen des mé- l’Homme était représenté à cette réunion où la la campagne contre les châtiments corporels. A diateurs pour enfants (ENOC) question des enfants handicapés et de leur l’invitation du Commissaire, le Réseau a décidé Barcelone, droit de vivre une vie ordinaire était au centre de tenir la prochaine réunion du son bureau 19-21 septembre 2007 des discussions. Cet événement a permis au élargi début 2008 à Strasbourg. Bureau de renforcer ses relations avec les méd-

Journée spéciale de la Di- Dans son discours d’ouverture prononcé à exige des mesures proactives. Il faut réserver mension humaine Roms l’OSCE, Thomas Hammarberg a appelé à une des sièges aux représentants roms, en particu- et Sintis Vienne, OSCE, plus grande participation politique des Roms. Il lier à l’échelle locale ». Insistant également sur 27 septembre 2007 a également formulé des recommandations le rôle des partis institutionnels, il a ajouté destinées à assurer le respect de ce droit. « La qu’ils doivent « entamer des relations plus population rom est largement sous-représen- constructives avec les Roms, prendre leurs pro- tée dans les assemblées nationales, régionales blèmes au sérieux et, indéniablement, prendre et locales de toute l’Europe », a affirmé le Com- clairement position contre l’anti-tsiganisme, y missaire. « Cette situation est injuste et elle compris pendant les campagnes électorales. »

Rencontre avec le Présid- Les discussions ont porté sur la nécessité de pour assurer le respect des minorités religieu- ent turc Abdullah Gül poursuivre le processus des réformes dans le ses en Turquie. Strasbourg, 3 octobre 2007 pays, afin d’assurer le respect total des droits de Thomas Hammarberg a particulièrement insis- l’homme. té sur le besoin de mettre en place une institu- tion de médiateur effective en Turquie, et Tout en reconnaissant les importants progrès proposé sa coopération dans cette entreprise. accomplis au cours des dernières années, le Le Président et le Commissaire se sont alarmés Commissaire a fait part de son inquiétude de la xénophobie et de l’islamophobie croissan- quant aux poursuites judiciaires à l’encontre de tes en Europe. Ils se sont accordés sur la néces- personnes ayant exprimé pacifiquement leurs sité d’agir plus en faveur de la protection des opinions. Il a par ailleurs préconisé des mesures droits des migrants dans tout le continent.

Autres événements 67 Bulletin d’information sur les droits de l’Homme, no. 72 Conseil de l’Europe

Activités de communication et d’information

Les activités de communication et d’informa- publications et la diffusion des « points de tion ont principalement consisté en des inter- vue » bimensuels. views, des activités de relations publiques, des

« Points de vue » Les points de vue publiés sur le site internet du points de vue, et notamment ceux concernant Commissaire ont traité de sujets tels que la lon- la liberté des médias et la protection des jour- gueur excessive des procédures, la pluralité des nalistes. médias, la nécessité de protéger les journalistes Les points de vue antérieurs sont disponibles et les donneurs d’alerte, le droit des particuliers sous la forme d’une publication de synthèse de saisir la Cour, de la parité hommes/femmes intitulée : « Les droits de l’homme en Europe : en politique, des droits des enfants migrants mission inaccomplie ». victimes de violations des droits de l’homme ainsi que de la pauvreté des enfants. Plusieurs Tous ces textes sont disponible en ligne sur le site quotidiens et hebdomadaires ont publié ces internet : http://commissioner.coe.int

Discours et déclarations Dans un discours prononcé le 24 octobre 2007 nationaux doivent être « impartiaux et au- au European Policy Centre de Bruxelles, le Com- dessus de tout soupçon » dans l’exercice de missaire Hammarberg a souligné le besoin leurs fonctions, les gouvernements devraient d’améliorer les efforts de l’Europe dans la mise écouter avec attention les contrôleurs indé- en œuvre des normes et des pratiques en ma- pendants. « une vraie politique de droits de tière de droits de l’homme. « La complaisance l’homme contient nécessairement un élément n’a pas sa place dans le domaine des droits de d’autocritique » a-t-il souligné. l’homme » a-t-il déclaré. « Il est nécessaire que les institutions et les gouvernements euro- En outre, M. Hammarberg a vivement critiqué péens apportent une réponse politique plus co- l’absence d’une prise de position claire de la hérente. Nous connaissons les problèmes, et part des gouvernements européens contre les pourtant il existe un déficit de mise en violations des droits de l’homme provoquées œuvre ». par la « guerre contre le terrorisme » menée par Il a affirmé aussi la nécessité que les gouverne- les Etats-Unis et il a plaidé pour « une position ments et les organisations internationales européenne commune axée davantage sur les adoptent des mesures effectives pour combler principes afin de mieux soutenir les efforts en la lacune entre les déclarations et la pratique. Il faveur de la protection des droits de l’homme a précisé que, alors que les mécanismes inter- au niveau mondial ».

Internet: http://www.coe.int/commissioner/

68 Activités de communication et d’information Droit et politique

Coopération intergouvernementale dans le domaine des droits de l’homme

L’élaboration de politiques et d’instruments juridiques en matière de droits de l’homme est au cœur même de la mission du Conseil de l’Europe. Un rôle important est confié au Comité directeur pour les droits de l’homme, principal organe intergouvernemental responsable devant le Comité des Ministres dans ce domaine, et à ses dif- férents comités d’experts.

Le CDDH, qui s’est réuni à Strasbourg du 6 au treprendre des activités intergouvernementales 9 novembre 2007, a décidé d’établir un Groupe pertinentes et à faire des suggestions spécifi- de Réflexion (CDDH-GDR) chargé de donner ques pour de tels travaux. suite aux recommandations émanant du Rapport des Sages sur l’efficacité à long terme Le CDDH a également pris des décisions pour du mécanisme de contrôle de la CEDH et à ses travaux à venir sur les questions en cours d’autres sources. En relation également avec telles que les droits de l’homme dans une l’efficacité de la CEDH et tel que cela avait été société multiculturelle (en exprimant le anticipé dans la 71e édition de ce Bulletin, le souhait que les Délégués des Ministres indi- CDDH a adopté un projet de Recommandation quent si le Comité des Ministres envisage de sur des moyens efficaces à mettre en œuvre au faire une nouvelle déclaration sur ce sujet), niveau interne pour l’exécution rapide des l’accès aux documents publics (en examinant arrêts de la Cour européenne des Droits de un projet de Convention et les travaux relatifs l’Homme. au projet de rapport explicatif), les défenseurs En réponse aux travaux du Secrétaire Général des droits de l’homme (en adoptant un projet et de l’Assemblée parlementaire sur les alléga- de Déclaration du Comité des Ministres) et la tions de détentions secrètes et transferts illé- protection des droits de l’homme dans le con- gaux de détenus impliquant des Etats membres texte des procédures d’asile accélérées (en solli- du Conseil de l’Europe, le CDDH a adopté des citant une extension de mandat afin de commentaires étendus, se déclarant prêt à en- préparer un projet de lignes directrices).

Internet: http://www.coe.int/t/f/droits_de_l’homme/cddh/

Coopération intergouvernementale dans le domaine des droits de l’homme 69 Charte sociale européenne

La Charte sociale européenne énonce des droits et libertés et établit un système de contrôle garantissant leur respect par les Etats parties. Cet instrument juridique a fait l’objet d’une révision en 1996 : la Charte sociale euro- péenne révisée, entrée en vigueur en 1999, remplace progressivement le traité initial de 1961.

Signature et ratifications

A ce jour, 43 Etats membres du Conseil de l’Eu- Charte de 1961. 39 Etats ont ratifié l’un ou rope ont signé la Charte sociale européenne ré- l’autre des deux instruments (24 la Charte rév- visée. Les 4 Etats membres restants ont signé la isée, 15 la Charte de 1961).

A propos de la Charte

Les droits garantis deuxième hypothèse, et si un Etat ne donne pas suite à une décision de non-conformité, le La Charte sociale garantit des droits dans des Comité des Ministres lui adresse une recom- domaines aussi variés que le logement, la santé, mandation lui demandant de remédier à la si- l’éducation, l’emploi, la protection juridique et tuation. sociale, la circulation des personnes et la non- discrimination. Les réclamations collectives Les rapports nationaux Un Protocole, ouvert à la signature en 1995 et Les Etats parties soumettent annuellement un entré en vigueur en 1998, permet à certaines or- rapport dans lequel ils indiquent comment ils ganisations de saisir le Comité européen des mettent en œuvre la Charte en droit et en pra- droits sociaux de recours alléguant de viola- tique. tions de la Charte. La décision du Comité est Sur la base de ces rapports, le Comité européen transmise aux parties et au Comité des des droits sociaux – composé de quinze Ministres, lequel adopte une Résolution par la- membres élus par le Comité des Ministres du quelle il peut recommander à l’Etat concerné Conseil de l’Europe – décide, dans des de prendre des mesures spécifiques pour se « conclusions », si les Etats se sont ou non mettre en conformité avec les obligations im- conformés à leurs obligations. Dans la posées par la Charte

Comité européen des Droits sociaux (CEDS)

A la suite de la démission de Mme Beatrix Karl, arménienne, en tant que membre du CEDS, le Comité des Ministres, lors de sa 1005e réu- avec effet immédiat, pour un mandat qui nion, le 26 septembre 2007, a procédé à l’élec- viendra à expiration le 31 décembre 2010. tion de Mme Lyudmila Harutyunyan,

70 Signature et ratifications Conseil de l’Europe Charte sociale européenne

Manifestations marquantes

Séminaire dans le cadre du Plan d’action du 3e Sommet du Conseil de l’Europe

Andorre-la-Vieille Cette réunion a permis de donner des conseils formations générales aux autorités gouverne- (Andorre) aux fonctionnaires en vue de la rédaction du mentales sur la mise en œuvre de ce traité pour 6 septembre 2007 premier rapport sur l’application par Andorre assurer l’efficacité des droits sociaux fonda- de la Charte sociale révisée et de fournir des in- mentaux

Programmes joints entre le Conseil de l’Europe et l’Union européenne « Promotion du processus démocratique en Ukraine et Sud-Caucase »

Tbilisi (Géorgie) Ces trois séminaires ont été organisés dans le du premier rapport national que l’Arménie, la 3-4 juillet 2007 but de former les fonctionnaires et les représ- Géorgie et l’Ukraine doivent soumettre selon le Erevan (Arménie) 11-12 juillet 2007 entants des ministères concernés à la rédaction nouveau système qui a pris effet cette année. Kyiv (Ukraine) 10-11 octobre 2007

Réunion sur les dispositions non acceptées de la Charte sociale

Tirana (Albanie), 24- Le nombre de dispositions acceptées par l’Al- discussions très approfondies ont suivi au sujet 25 octobre 2007 banie étant réduits, l’objectif de cette réunion de thèmes liés à un certain nombre d’articles était d’encourager cet Etat à accepter des dispo- susceptibles d’être acceptés prochainement par sitions supplémentaires. l’Albanie où un vaste programme de réformes Les représentants du CEDS ont exposé les en matière de politique sociale et de l’emploi récents développements de la jurisprudence du est en cours. Comité aux autorités ministérielles et des

Principale activité de sensibilisation

San Rossore (Pise, Italie), Une grande manifestation internationale, orga- par la Charte sociale dans les domaines de 19 juillet 2007 nisée par l’UNICEF et la Région de Toscane, le l’éducation, la santé, la protection contre toutes 19 juillet 2007, sur le droit des enfants, a permis les formes d’exploitation, contre les châtiments de présenter les travaux du Conseil de l’Europe corporels, contre l’exclusion sociale y compris en la matière, en particulier les droits garantis pour les enfants des migrants.

Réclamations collectives : derniers développements

Audition publique sur le bien-fondé de deux réclamations, Strasbourg, 17 septembre 2007 Le Comité européen des Droits sociaux a tenu En particulier, ATD Quart Monde considère une audition publique sur le bien-fondé de que la procédure de prévention des expulsions deux réclamations à l’encontre de la France présente des failles et qu’il existe une pénurie portant sur le droit au logement : de logements sociaux. L’organisation conteste les modalités d’attribution des logements Mouvement International ATD Quart sociaux aux personnes les plus pauvres, sou- Monde (réclamation n° 33/2006) tient que les voies de recours en cas de délais d’attribution sont trop longs et que la situation Le Mouvement ATD Quart Monde allègue une est discriminatoire notamment à l’encontre des violation des articles 16 (droit de la famille à familles en situation de pauvreté. une protection sociale, juridique et économi- que), 30 (droit à la protection contre la pauvre- Fédération des Associations Nationales té et l’exclusion sociale) et 31 (droit au de Travail avec les Sans-Abris (FEANTSA) logement) à lire en combinaison avec l’article E (réclamation n° 39/2006) (non discrimination) de la Charte sociale euro- La Fédération des Associations Nationales de péenne révisée. Travail avec les Sans-Abri (FEANTSA) allègue

Manifestations marquantes 71 Bulletin d’information sur les droits de l’Homme, no. 72 Conseil de l’Europe une violation de l’article 31 (droit au logement) afférant ne fonctionnent pas de manière appro- de la Charte sociale européenne révisée). Elle priée et qu’il y a une discrimination dans l’accès considère que les mesures en place pour rédui- au logement qui concerne les immigrés. re le nombre de sans-abri sont insuffisantes, que la construction de logements sociaux est Outre les deux organisations internationales insuffisante et qu’une partie significative des non gouvernementales et le gouvernement ménages vit dans de mauvaises conditions de français, le gouvernement finlandais était égal- logement, notamment en ce qui concerne la sa- ement représenté à cette audition. Celui-ci lubrité et le surpeuplement. De plus, elle sou- avait en effet demandé, en vertu de l’article tient que la mise en œuvre de la législation sur 33§4 du règlement du CEDS, d’intervenir au la prévention des expulsions présente des dys- cours de cette audition en vue du rejet de la ré- fonctionnements. clamation déposée par la FEANTSA. Elle allègue aussi que le système d’attribution Le Comité doit délibérer et adopter prochaine- des logements sociaux et les voies de recours y ment une décision sur le bien-fondé.

Le 16 octobre 2007, deux réclamations collecti- nière permanente en Irlande, dans la mesure Décisions sur la recevabi- ves ont été déclarées recevables par le CEDS : où elles n’ont pas accès au système de voyage lité Fédération internationale des Ligues des gratuit quand elles rentrent en Irlande. Droits de l’Homme (FIDH) c. Irlande (n° 42/ Sindicato dos Magistrados do Ministério 2007) Público (SMMP) c. Portugal (n° 43/2007) La réclamation porte sur l’article 23 (droit des personnes âgées à une protection sociale) en La réclamation porte sur l’article 12§1, 2, 3 (droit combinaison avec l’article E (non-discrimina- à la sécurité sociale) de la Charte sociale euro- tion) et sur l’article 12§4 (droit à la sécurité so- péenne révisée. Il est allégué que les agents du ciale) de la Charte sociale européenne révisée. Bureau du Procureur de la République au Por- Il est allégué que la situation est discrimina- tugal sont exclus du bénéfice du Service Social toire contre les personnes bénéficiant d’une du Ministère de la Justice (Décret législatif n° pension de vieillesse qui ne résident pas de ma- 212/2005 du 9 décembre 2005).

Réclamations collectives nouvelles

Une nouvelle réclamation a été enregistrée le 8 européenne révisée. Il est allégué que la législ- août 2007 : Fédération internationale Hel- ation bulgare n’assurera plus, à partir du sinki pour les Droits de l’Homme (IHF) 1er janvier 2008, le droit à une assistance sociale c. Bulgarie (n° 44/2007) adéquate aux chômeurs qui n’ont pas de res- sources suffisantes, ce qui affectera en particu- Cette réclamation porte sur l’article 13§1 (droit lier les Roms et les femmes. à l’assistance sociale et médicale) seul ou en combinaison avec l’article E de la Charte sociale

Publications

La Charte sociale européenne (révisée) a été La Charte sociale en bref a été publiée en bos- publiée en albanais et en estonien (existe aussi niaque (existe aussi en français, anglais, alba- en français, anglais, allemand, arménien, azeri, nais, allemand, azeri, croate, espagnol, bosniaque, croate, espagnol, italien, néerlan- géorgien, hongrois, italien, néerlandais, polo- dais, norvégien, polonais, portugais, roumain, nais, roumain, russe, slovène et turc). russe et slovène).

Internet: http://www.coe.int/droits_de_l’homme/cse/

72 Réclamations collectives nouvelles Convention pour la prévention de la torture

L’Article 3 de la Convention européenne des Droits de l’Homme dispose que « nul ne peut être soumis à la torture ni à des peines ou traitements inhumains ou dégradants ». Cet article a inspiré la rédaction de la Convention européenne pour la prévention de la torture et des peines ou traitements inhumains ou dégradants.

La coopération avec les autorités nationales est au cœur de la Convention, dont le but est de protéger les person- nes privées de liberté plutôt que de condamner les Etats pour abus.

Comité européen pour la prévention de la torture (CPT)

Le Comité européen pour la prévention de la est habilité à visiter tout lieu où des personnes torture et des peines ou traitements inhumains sont détenues par une autorité publique. Outre ou dégradants a été instauré par la Convention des visites périodiques, le Comité organise les européenne pour la prévention de la torture visites ad hoc qui lui paraissent être exigées par (1987). Son Secrétariat fait partie de la Direc- les circonstances. Le nombre de ces dernières tion Générale des droits de l’homme. Les est en constante augmentation et dépasse, ac- membres du CPT sont élus par le Comité des tuellement, celui des visites périodiques. Ministres du Conseil de l’Europe parmi des per- Le CPT peut formuler des recommandations en sonnes venant d’horizons différents : juristes, vue de renforcer la protection des personnes médecins – notamment psychiatres – experts privées de liberté contre la torture et les peines en matière pénitentiaire et policière, etc. ou traitements inhumains ou dégradants. La tâche du CPT est d’examiner le traitement des personnes privées de liberté. A cet effet, il

Visites périodiques

Moldova Cette quatrième visite périodique a fourni La délégation du CPT a également examiné en 14-24 septembre 2007 l’occasion d’évaluer les progrès réalisés détail diverses questions liées aux établissem- depuis la visite périodique précédente de ents pénitentiaires, y compris le traitement dis- 2004 et la visite ad hoc de novembre 2005. pensé aux détenus souffrant de la tuberculose Une attention particulière a été accordée au et la situation des détenus condamnés à la ré- traitement des personnes détenues par la clusion à perpétuité. En outre, elle s’est rendue police et à la mise en application pratique des dans l’Etablissement pénitentiaire no 13 à Chisi- garanties contre les mauvais traitements. La nau afin d’examiner la manière dont le person- délégation du Comité a souligné la nécessité nel a fait face aux récents actes de d’une intervention menée plus en amont de désobéissance collective de détenus. la part des procureurs, des juges et des fonc- En outre, la délégation a visité l’Hôpital clini- tionnaires de police responsables afin de que de psychiatrie de Chisinau et, pour la pre- s’assurer que tout cas de mauvais traitements mière fois en Moldova, un foyer soit décelé et les auteurs de tels actes sanc- psychoneurologique pour personnes ayant des tionnés. troubles psychiatriques/déf iciences mentales,

Comité européen pour la prévention de la torture (CPT) 73 Bulletin d’information sur les droits de l’Homme, no 72 Conseil de l’Europe

à Cocieri. En ce qui concerne ce dernier étab- ions de mauvais traitements de résidents par le lissement, il a été fait état de préoccupations personnel et le nombre élevé de décès de rési- particulières à propos des nombreuses allégat- dents ces dernières années.

Il s’agissait de la cinquième visite périodique du nus, notamment ceux placés en isolement dis- Espagne CPT dans ce pays. ciplinaire et dans des quartiers spéciaux de 19 septembre- 1er octobre 2007 Pendant la visite, la délégation du CPT a exami- détention. Elle a accordé une attention particu- né le traitement des personnes détenues par lière à l’usage de la contention mécanique dans divers services de police (y compris la Police na- les établissements pénitentiaires. Enfin, elle a tionale, la Guardia Civil, l’Ertzaintza et le examiné le traitement, aux îles Canaries, des Mossos d’Esquadra). Elle a également passé en mineurs étrangers non accompagnés et, à l’aé- revue la mise en application pratique des ga- roport international de Barajas, des personnes ranties contre les mauvais traitements et les qui n’ont pas été admises sur le territoire espa- conditions de détention dans les établissem- gnol. ents de police. La délégation a visité un certain A l’issue de la visite, la délégation a présenté ses nombre d’établissements pénitentiaires, en se observations préliminaires aux autorités espa- concentrant sur différentes catégories de déte- gnoles.

Visites ad hoc

L’objectif principal de la visite était d’examiner us qui avaient été transférés de la Colonie no 1 et Fédération de Russie le traitement des détenus dans la Région de pour y étudier des documents médicaux. 2-10 septembre 2007 Tcheliabinsk de la Fédération de Russie. La dél- La visite a fourni l’occasion de s’entretenir avec égation a visité deux colonies pénitentiaires à le Directeur du FSIN, à propos de la mise en régime strict : la Colonie no 1 dans le village œuvre des recommandations précédentes for- d’Oktriabrski et la Colonie no 6 à Kopeisk. En mulées par le CPT ayant trait au système péni- outre, la délégation a visité l’Unité des forces tentiaire russe. En outre, la délégation a spéciales (« Spetsnaz ») du Service fédéral de rencontré le Gouverneur de la Région de Tche- l’exécution des peines (FSIN) de la Région de liabinsk ainsi que le procureur chargé du Tcheliabinsk. De plus, la délégation s’est contrôle du respect des lois dans les établiss- rendue dans l’Hôpital pénitentiaire (LPU) no 3 ements d’exécution des peines de la Région de à Tcheliabinsk, afin de rencontrer deux déten- Tcheliabinsk.

Au cours de la cinquième visite du CPT dans ce institutionnelles ont été ordonnées, ainsi Suisse pays, la délégation a procédé au suivi d’un qu’aux conditions dans les unités de sécurité. 24 septembre- 5 octobre 2007 certain nombre de questions examinées lors de La délégation s'est également penchée sur la si- visites précédentes, notamment en ce qui tuation des personnes mineures et des jeunes concerne les garanties fondamentales contre adultes placés dans des institutions éducatives. les mauvais traitements pour les personnes pla- Durant la visite, la délégation a rencontré le- cées en garde à vue et la situation des person- Conseiller fédéral, Chef du Département féd- nes privées de liberté en vertu de la législation éral de justice et police. Elle s’est en outre relative aux étrangers. Dans les établissements entretenue avec de nombreux hauts fonction- pénitentiaires, elle a accordé une attention par- naires de ce département et des cantons visités, ticulière aux conditions de détention des per- ainsi qu’avec des représentants de la Conféren- sonnes à l’encontre desquelles une mesure ce des directrices et directeurs des départe- d’internement ou des mesures thérapeutiques ments cantonaux de justice et police.

La visite avait pour principal objectif d’exami- santé dans les prisons et a examiné l’utilisation « L’ex-République you- ner les mesures prises par les autorités nationa- des moyens de contrainte en milieu carcéral. goslave de Macédoine » 14-18 octobre 2007 les en vue de mettre en œuvre les Une attention particulière a également été ac- recommandations formulées par le CPT à la cordée à la question des garanties contre les suite de sa visite périodique de mai 2006. La mauvais traitements des personnes détenues délégation du CPT a porté son attention sur le par les forces de l’ordre. traitement et les conditions de détention des Au cours de la visite, la délégation du CPT a prévenus et des détenus condamnés à des rencontré la Ministre de l’Intérieur, le Ministre peines d’emprisonnement. Dans ce contexte, de la Justice, et le Vice-Ministre des Affaires elle a évalué les évolutions liées aux services de étrangères, ainsi que le Directeur à la Direction

74 Visites ad hoc Conseil de l’Europe Convention pour la prévention de la torture

de l’Exécution des Peines, et d’autres hauts délégation s’est également entretenue avec le fonctionnaires des ministères concernés. La Procureur Général adjoint.

Rapports aux gouvernements à l’issue des visites

Après chaque visite, le CPT élabore un rapport exposant les faits constatés et comportant des recom- mandations et d’autres conseils, sur la base desquels un dialogue est entamé avec l’Etat concerné. Le rapport de visite du Comité est, en principe, confidentiel ; néanmoins la grande majorité des Etats choisissent de lever la confidentialité et de rendre le rapport public.

Italie Rapport sur la visite ad hoc de juin 2006 la première fois, les Centres de rétention pour Publication le et réponse des autorités italiennes étrangers et de premier accueil de Crotone 5 juillet 2007 L’objectif principal de la visite était d’examiner ainsi que le Centre de rétention pour femmes les mesures prises par les autorités italiennes de Ragusa. Une attention particulière a égal- dans le domaine de la rétention des étrangers, ement été accordée aux opérations de rapatrie- en réponse aux recommandations que le ment d’étrangers effectuées depuis les Comité avait formulées à l’issue de sa visite en aéroports de Lampedusa et de Crotone. Italie en novembre/décembre 2004. Dans ce Dans leur réponse, les autorités italiennes four- but, le CPT a effectué des visites de suivi à l’an- nissent des informations détaillées sur les cien Centre de rétention pour étrangers d’Agri- mesures prises pour mettre en oeuvre les re- gento et au Centre d’assistance et de premiers commandations formulées par le CPT dans son secours de Lampedusa. Il a en outre visité, pour rapport.

Espagne Rapports sur les visites de juillet- deux rapports. Le CPT a visité Melilla en 2005 Publication le août 2003 et décembre 2005 et les afin d’y étudier les procédures relatives à l’in- 10 juillet 2007 réponses du Gouvernement espagnol terception et au traitement des ressortissants Ces documents ont été rendus publics à la de- étrangers par la Garde civile à la frontière entre mandes des autorités espagnoles. l’Espagne et le Maroc. Le CPT a recommandé Les deux rapports mettent en lumière les préo- aux autorités de prendre les mesures appro- ccupations du Comité à propos des garanties en priées af in d’assurer que le centre de détention place, en pratique, en vue de prévenir les temporaire pour immigrants (CETI) de Melilla mauvais traitements par des membres des soit capable de faire face au grand nombre d’ar- forces de l’ordre. A la suite d’une analyse dé- rivées au centre. taillée d’un certain nombre de cas individuels, Le rapport sur la visite de 2003 contient une le CPT a conclu, dans le rapport relatif à sa série de recommandations relatives au traite- visite de 2005, que les garanties en place dont ment de détenus placés dans des unités spécial- bénéficient les personnes privées de liberté par es en raison de leur comportement considéré les forces de l’ordre ne fournissent pas une pro- comme « dangereux » ou « inadapté à un tection adéquate contre les mauvais traite- régime pénitentiaire ordinaire ». La situation ments. Par conséquent, le CPT en a appelé aux des patients et des détenus dans des hôpitaux autorités espagnoles pour qu’elles revoient le psychiatriques pénitentiaires, ainsi que celle cadre juridique existant, ainsi que l’application des mineurs placés dans des centres de détent- des garanties contre les mauvais traitements ion ont également été examinées. pour les personnes privées de liberté. Dans leurs réponses, les autorités espagnoles La question du traitement des étrangers déten- présentent les mesures qui ont été prises ou us dans le cadre de la législation sur l’entrée et celles qu’elles ont l’intention de prendre afin de le séjour des étrangers est examinée dans les mettre en oeuvre les recommandations du CPT.

République tchèque Rapport sur la visite périodique de mars/ établissements de police. Cependant, un Publication le avril et juin 2006 et réponses des certain nombre d’allégations relatives à l’usage 12 juillet 2007 autorités tchèques excessif de la force par des agents de police au Ces documents ont été rendus publics à la moment de l’interpellation ont été entendues. demande du Gouvernement tchèque. Le CPT continue d’avoir de sérieuses préoccup- Le CPT n’a recueilli aucune allégation de ations quant au régime spécial réservé aux per- mauvais traitements physiques récents de per- sonnes condamnées à la réclusion à perpétuité sonnes au cours de leur garde à vue dans des dans les prisons de Mírov et Valdice. Le Comité

Rapports aux gouvernements à l’issue des visites 75 Bulletin d’information sur les droits de l’Homme, no 72 Conseil de l’Europe a également mis l’accent sur la situation pendant, la situation des patients faisant l’objet d’autres détenus placés dans le quartier de d’un traitement de protection a soulevé un haute sécurité (Section E) de la prison de Val- certain nombre de questions, notamment au dice. Pour ce qui est des conditions de détent- sujet de l’application de mesures de castration, ion dans les prisons d’Ostrava et Liberec, le tant chimique que chirurgicale. CPT a formulé un certain de nombre de recom- mandations, notamment en ce qui concerne la La délégation a également visité les foyers médiocrité du régime offert aux détenus. sociaux de Brandýs nad Labem, Prague 1 et Le CPT a noté avec satisfaction que le nombre Strelice, en accordant une attention particu- de lits à f ilets semblait diminuer dans les hôpi- lière aux garanties légales qui couvrent le place- taux psychiatriques de Brno et Dobrany. Ce- ment d’un résident dans une telle institution.

Rapport sur la visite ad hoc de mars 2006, dans les locaux de détention provisoire de Albanie et la réponse des autorités albanaises Durres et de Fier, les conditions matérielles Publication le 6 septembre 2007 Ces documents ont été rendus publics à la laissaient toujours beaucoup à désirer (cellules demande du Gouvernement albanais. gravement surpeuplées, absence de matelas/ L’objectif principal de la visite était d’examiner couvertures, conditions d’hygiène médiocres, les mesures prises par les autorités albanaises etc.), et les détenus n’avaient droit à aucune ac- pour mettre en œuvre diverses recommanda- tivité en cellule (lecture, jeux, postes de radio, tions formulées par le CPT à l’issue des visites etc.). De plus, il s’est avéré que la loi sur la santé précédentes en Albanie. La délégation a accor- mentale de 1996 n’était toujours pas appliquée. dé une attention particulière au traitement des Dans leur réponse, les autorités albanaises personnes détenues par la police et aux condi- fournissent des informations détaillées sur les tions de détention dans les locaux de détention mesures prises pour mettre en œuvre les re- provisoire de la police. Elle a également exami- commandations formulées par le CPT dans son né si la loi sur la santé mentale de 1996, qui rapport. En particulier, les conditions généra- comporte de nombreuses garanties visant à les, notamment les conditions d’hygiène, sauvegarder les droits fondamentaux des pa- auraient été améliorées et les détenus auraient tients psychiatriques, était réellement appli- désormais droit à des activités en cellule dans quée. les locaux de détention provisoire. Les autorités La délégation du CPT a constaté que peu de ont également confirmé que toutes les admis- progrès avaient été réalisés dans la mise en sions non volontaires dans les hôpitaux psy- œuvre de recommandations formulées de chiatriques sont à présent systématiquement longue date par le Comité. A tire d’exemple, notifiées aux tribunaux compétents.

Rapport de la visite de juin 2005 et la détaillées au sujet de l’enquête judiciaire rela- Malte réponse du gouvernement maltais tive aux incidents qui se sont déroulés à la Publication le 10 septembre 2007 Ces documents ont été rendus publics à la caserne de Safi en janvier 2005 et s’est rendu à demande des autorités maltaises. l’Hôpital psychiatrique du Mont Carmel et à la L’objectif principal de la visite était d’examiner Prison de Corradino pour s’entretenir avec des la mise en œuvre des recommandations étrangers détenus et consulter des dossiers mé- concernant les centres de rétention pour dicaux. étrangers, formulées par le CPT à l’issue de sa Dans leurs réponses, les autorités maltaises visite précédente en janvier 2004. Dans ce but, mettent en lumière plusieurs mesures prises en le CPT a effectué des visites de suivi dans les ca- réponse aux recommandations du CPT qui se sernes de Lyster et de Safi, ainsi que dans plu- rapportent principalement aux garanties léga- sieurs établissements de détention de la police. les offertes aux détenus étrangers en situation Le CPT a également recueilli des informations irrégulière et à leur conditions de vie.

Rapport sur la 4e visite périodique chiatrique Central de Dundrum a également Irlande (octobre 2006) et réponse des autorités été visité. Publication le 10 octobre 2007 irlandaises La majorité des personnes rencontrées par le Au cours de sa visite, le CPT a examiné le trai- CPT n’ont exprimé aucune plainte concernant tement des personnes détenues par la Garda la manière dont elles étaient traitées pendant Síochána (police). Il a également examiné le leur détention par la police. Cependant, un traitement et les conditions de détention dans nombre considérable de personnes ont allégué un certain nombre de prisons. L’Hôpital Psy- des insultes et mauvais traitements physiques

76 Rapports aux gouvernements à l’issue des visites Conseil de l’Europe Convention pour la prévention de la torture

par des membres de la Garda; dans certains cas, la drogue. Plus généralement, le CPT a observé les blessures observées corroboraient les allég- que plusieurs prisons visitées restaient surpeu- ations. Le CPT salue les initiatives prises par le plées, bénéficiaient de conditions matérielles gouvernement irlandais pour éradiquer les médiocres et offraient aux détenus un régime mauvais traitements de la part de la Garda, d'activités limité. telles que l’établissement d'une Commission En ce qui concerne l’Hôpital Psychiatrique d’Ombudsman de la Garda Síochána et l’instal- Central de Dundrum, le CPT a constaté des lation progressive de la vidéosurveillance dans développements positifs pour ce qui est des les postes de police. Cependant, comme les soins, le niveau du personnel et dans une cer- autorités irlandaises l’ont reconnu, il n’y a clai- taine mesure des conditions de séjour des pa- rement en l’occurrence aucune place pour la tients. complaisance. En ce qui concerne les prisons, le CPT est pré- Dans leur réponse, les autorités irlandaises ont occupé par l’accroissement de la violence entre fourni des informations quant aux mesures détenus, entretenue par la disponibilité large- prises afin de répondre aux points soulevés par ment répandue de drogues illicites et la culture le CPT. Elles ont notamment exprimé leur dé- de gang. Le problème de la violence s’est révélé termination à mettre un terme aux mauvais particulièrement répandu dans trois des traitements infligés par les policiers de la prisons visitées (Limerick, Mountjoy et l’Insti- Garda, mettant en exergue un certain nombre tution Saint-Patrick) ; l’encadrement des dét- de mesures spécifiques. Les autorités irlandai- enus soumis à des mesures de protection a ses reconnaissent l'émergence de la violence en également été examiné dans ce contexte. En milieu pénitentiaire et mentionnent un large outre, le CPT a constaté que si des progrès ont panel d’initiatives prises afin de lutter contre ce été accomplis au regard des soins médicaux, phénomène grandissant. Elles fournissent égal- beaucoup reste à faire pour améliorer l’accès ement des informations sur le développement aux soins psychiatriques et renforcer les pro- des prisons prévu en Irlande dans les années à grammes de traitement contre la dépendance à venir.

Géorgie Rapport sur la 3e visite périodique (mars/ de la population carcérale, qui a plus que Publication le avril 2007) doublé depuis la précédente visite périodique 25 octobre 2007 Ce rapport a été rendu public à la demande des du CPT en 2004, et le surpeuplement qui s’en- autorités géorgiennes. suit, sapent les efforts visant à créer un système pénitentiaire humain. Le surpeuplement le Durant la visite, la délégation du CPT a eu plus extraordinaire a été observé à la maison l’impression que le traitement des personnes détenues par la police en Géorgie s’était consi- d’arrêt la plus importante du pays, la Prison no dérablement amélioré. Seules quelques allégat- 5 de Tbilissi, où l’espace de vie par détenu ions isolées de mauvais traitements physiques était souvent inférieur à 0,5 m². Le CPT en a ont été recueillies, toutes sauf une portant sur appelé aux autorités géorgiennes pour qu’elles un usage excessif de la force au moment de l’ar- redoublent leurs efforts afin de combattre le restation. Le CPT a salué les progrès réalisés en surpeuplement carcéral, en adoptant notam- ce domaine par les autorités géorgiennes, qui ment des politiques visant à limiter ou moduler résultent d’une série de mesures prises ces der- le nombre de personnes envoyées en prison. nières années, y compris une nouvelle appro- Aucune allégation de mauvais traitements ré- che en ce qui concerne la sélection et de la cents de détenus par le personnel n’a été re- formation du personnel de police, ainsi qu’un cueillie dans quatre des cinq établissements renforcement des mécanismes de contrôle pénitentiaires visités. Cependant, à la Prison interne et de monitoring externe. Néanmoins, no 6 de Rustavi, la délégation a reçu de nom- il est clair que les autorités doivent rester vigi- breuses et concordantes allégations de détenus lantes. Le CPT a formulé plusieurs recomman- qui auraient été battus par des membres du dations visant en particulier le renforcement personnel lors de leur admission dans l’étab- les garanties formelles contre les mauvais trai- lissement ainsi que dans d’autres circonstances. tements et l’amélioration de la détection des Le CPT a recommandé à la direction de cette lésions. prison de transmettre au personnel le message Dans la domaine pénitentiaire, l’un des résul- clair que les mauvais traitements physiques et tats bienvenus de la réforme en cours du sys- les agressions verbales, ainsi que d’autres tème pénitentiaire est la répression de la formes de comportement irrespectueux ou corruption. Cependant, la forte augmentation provocant à l’égard des personnes détenues,

Rapports aux gouvernements à l’issue des visites 77 Bulletin d’information sur les droits de l’Homme, no 72 Conseil de l’Europe

étaient inacceptables et seraient traités avec sé- Cependant, les deux établissements souffraient vérité. de surpeuplement, bien que les conditions de Les soins médicaux aux détenus continuent vie des patients étaient dans l’ensemble d’être problématiques, en raison du manque de meilleures à Kutiri. Le rapport comporte égal- personnel, d’équipements et de ressources. Le ement un examen des garanties juridiques ap- CPT est particulièrement préoccupé par le fait plicables aux patients psychiatriques non que les progrès observés au cours de la volontaires, en vertu de la nouvelle Loi sur les deuxième visite périodique en matière de lutte soins psychiatriques. contre la tuberculose sont remis en cause par l’augmentation rapide de la population carcé- A la suite d’une observation communiquée sur- rale. le-champ par la délégation du CPT à la fin de la Aucune allégation de mauvais traitement n’a visite, les autorités géorgiennes ont fermé la été reçue dans les deux établissements psychia- « Hauptvacht » (unité de détention militaire) triques visités, l’Institut psychiatrique Asatiani de Tbilissi, qui présentait des conditions de de Tbilissi et l’Hôpital psychiatrique de Kutiri. détention totalement inadéquates.

Publication du 17e Rapport général

Le 14 septembre 2007, le CPT a publié son mauvais traitements pour la personne concer- 17e Rapport général. Il y dénonce les détentions née, risque que des « assurances » quelles secrètes, une pratique illégale à laquelle il a no- qu’elles soient ne pourront jamais éliminer to- tamment été fait recours dans le contexte de la talement ; il s’ensuit que les autorités des lutte contre le terrorisme. Une détention secrè- Parties (à la Convention européenne pour la te s’apparente en soi à un mauvais traitement et Prévention de la Torture) ne devraient jamais – à cause de la suppression des garanties fonda- proposer une assistance dans le contexte de mentales que celle-ci implique – accroît inévit- telles opérations ». ablement le risque de recours à d’autres formes Le Rapport général fournit des détails sur les de mauvais traitements. En réponse à des rap- 17 visites effectuées par le CPT durant les douze ports selon lesquels certains locaux de détent- derniers mois. Le Comité attire l’attention sur ion secrets étaient situés dans des pays les problèmes répandus de la surpopulation européens, le CPT invite toute personne en pénitentiaire, de la violence entre détenus et possession d’informations concernant de tels des activités inadéquates pour les détenus. Le locaux à porter celles-ci à l’attention du Comi- niveau de coopération dont le CPT a bénéficié té. de la part des autorités nationales est égalem- Le CPT commente également la question ent souligné. A cet égard, le Rapport met en connexe des transferts extrajudiciaires d’un exergue que l’objectif du Comité est de susciter pays à un autre, les soi-disant « restitutions ». les changements nécessaires dans le but de ren- Le Comité est particulièrement préoccupé par forcer la protection des personnes privées de li- la pratique des restitutions à des fins de détent- berté contre les mauvais traitements ; « Ce n’est ion et d’interrogatoire en dehors du système ju- que dans le cas où le dialogue entre le CPT et diciaire pénal normal. « Les opérations de ce un Etat conduit à la réalisation de cet objectif type impliquent inévitablement un risque de que l’on peut parler de coopération efficace ».

Internet : http://www.cpt.coe.int/

78 Publication du 17e Rapport général Commission européenne contre le racisme et l’intolérance (ECRI)

La Commission européenne contre le racisme et l’intolérance (ECRI) est une instance indépendante de monito- ring des droits de l’homme, spécialisée dans les questions relatives à la lutte contre le racisme et la discrimina- tion raciale dans les 47 Etats membres du Conseil de l’Europe.

Les activités statutaires de l’ECRI sont : – les travaux de monitoring pays-par-pays, – les travaux sur des thèmes généraux, – les relations avec la société civile.

Monitoring pays-par-pays

Dans le cadre de ces travaux, l’ECRI examine de près la situation concernant le racisme et l’in- tolérance dans chacun des Etats membres du Conseil de l’Europe. Sur la base de ses analyses, elle formule des suggestions et des propositions, adressées aux gouvernements, pour traiter les pro- blèmes de racisme et d’intolérance identifiés dans chaque pays, sous la forme d’un rapport par pays. En 2007, l’ECRI va terminer le troisième cycle Au courant du deuxième semestre 2007, l’ECRI de ses travaux de monitoring pays-par-pays. Les a effectué des visites de contact au Liechtens- rapports du troisième cycle sont centrés sur la tein, à Malte, en Moldova, à Saint Marin et question de la « mise en œuvre ». Ils examinent en Serbie. Les visites ont pour but d’obtenir la si les principales recommandations formulées vision la plus complète possible de la situation par l’ECRI dans ses précédents rapports ont été du pays concernant le racisme et l’intolérance. appliquées et, dans l’affirmative, quelle a été Elles fournissent l’occasion aux Rapporteurs de leur efficacité. Ils traitent également de l’ECRI de rencontrer des responsables tra- manière plus approfondie de « questions vaillant dans les différents ministères et admi- spécifiques », choisies en fonction de la situa- nistrations publiques nationales, ainsi que des tion dans chaque pays. L’approche pays-par- représentants d’ONG et toute personne com- pays de l’ECRI traite de l’ensemble des Etats pétente concernant les questions relevant du membres du Conseil de l’Europe sur un pied mandat de l’ECRI. Des rapports sur ces cinq d’égalité et couvre 9 à 10 pays chaque année. pays devraient être publiés au printemps 2008. Une visite de contact a lieu dans chaque pays avant l’élaboration du rapport le concernant.

Travaux sur des thèmes généraux

Les travaux de l’ECRI sur des thèmes généraux traitent des principaux problèmes qui se posent ac- tuellement en matière de lutte contre le racisme et l’intolérance, souvent identifiés dans le cadre de l’approche pays-par-pays de l’ECRI. Dans le cadre de ces travaux, l’ECRI élabore des Recommanda- tions de politique générale, qui sont adressées aux gouvernements des Etats membres et qui fournis- sent des lignes directrices aux responsables de l’élaboration de politiques nationales.

Monitoring pays-par-pays 79 Bulletin d’information sur les droits de l’Homme, no 72 Conseil de l’Europe

Recommandations de politique générale L’ECRI a adopté jusqu’à présent onze Recommandations de politique générale, couvrant des thèmes très importants tels que les composantes-clés de la législation nationale pour lutter contre le racisme et la discrimination raciale ; la mise en place d’organes nationaux spécialisés dans la lutte contre le racisme et la discrimination raciale ; la lutte contre le racisme envers les Roms ; la lutte contre l’is- lamophobie en Europe ; la lutte contre la diffusion de matériels racistes par l’Internet ; la lutte contre le racisme tout en combattant le terrorisme ; la lutte contre l’antisémitisme ; la lutte contre le racisme et la discrimination raciale dans et à travers l’éducation scolaire ; et la lutte contre le racisme et la discrimination raciale dans les activités de la police. Le 4 octobre 2007, l’ECRI a publié sa Recom- crimination raciale dans le contexte de lutte mandation de politique générale n° 11 sur la contre tous les crimes, y compris le terrorisme. lutte contre le racisme et la discrimination Elle souligne l’importance de prévoir des raciale dans les activités de la police. Ce texte garde-fous efficaces contre les actes racistes juridique important offre aux décideurs politi- susceptibles d’être commis par des agents de la ques et aux législateurs des lignes directrices police, pour garantir le respect des droits de concrètes et pratiques pour lutter contre le l’homme et assurer que tous les éléments de la racisme et la discrimination raciale dans les ac- société placent leur confiance dans la police, tivités de la police, un problème identifié renforçant ainsi la sécurité générale. Ce texte partout en Europe par l’ECRI. juridique se concentre particulièrement sur le Le but de cette Recommandation, qui résulte profilage racial ; la discrimination raciale et les d’un processus de consultation avec les acteurs comportements abusifs à motivation raciale concernés, est d’aider la police à promouvoir la par la police ; le rôle de la police dans la lutte sécurité et les droits de l’homme pour tous contre les infractions racistes et le suivi des in- grâce à des activités de police de qualité. Elle cidents racistes; et les relations entre la police porte sur les questions de racisme et de la dis- et les membres de groupes minoritaires.

Collecte de données ethniques En novembre 2007, l’ECRI a publié un rapport nées ethniques en Europe et donne des d’étude intitulé Statistiques « ethniques » et éléments de réponse à la question de savoir si protection des données dans les pays du Conseil les lois de protection des données empêchent de l’Europe, menée par un consultant externe, réellement la collecte des données nécessaires Patrick Simon de l’Institut national d’études à la lutte contre la discrimination raciale, ou si démographiques. l’état insatisfaisant des informations statisti- Cette étude fournit un aperçu du cadre législa- ques sur ce type de discrimination ne procède tif et pratique gouvernant la collecte de don- pas plutôt d’autres raisons.

Relations avec la société civile

Ce volet est destiné à communiquer au grand public le message anti-raciste de l’ECRI ainsi qu’à faire connaître les travaux de celle-ci dans les milieux concernés au niveau international, national et local. En 2002, l’ECRI a adopté un programme d’action pour consolider ce volet de son travail, qui com- prend, entre autres, l’organisation de tables rondes dans les Etats membres et le renforcement de la coopération avec d’autres parties intéressées, telles que les ONG, les médias et le secteur jeunesse.

80 Relations avec la société civile Conseil de l’Europe Commission européenne contre le racisme et l’intolérance (ECRI)

Table Ronde de l’ECRI en Irlande Le 15 novembre 2007, l’ECRI a organisé une té des Gens du voyage et construire une société table ronde à Dublin. Cette table ronde avait intégrée en Irlande. pour principaux thèmes: le troisième rapport de l’ECRI sur l’Irlande (publié le 24 mai 2007) ; promouvoir l’égalité et la diversité sur le lieu de travail; sauvegarder les droits de la communau-

Publications

• Séminaire d’experts : Lutter contre le mination raciale dans les activités de la racisme tout en respectant la liberté d’ex- police, adoptée le 29 juin 2007, octobre 2007 pression, Actes, Strasbourg, les 16 et 17 no- • Compilation des Recommandations de poli- vembre 2006, juillet 2007 tique générale de l’ECRI, octobre 2007 • Recommandation de politique générale • Statistiques « ethniques » et protection des n° 11 de l’ECRI sur la lutte contre la discri- données dans les pays du Conseil de l’Eu- rope, novembre 2007

Internet : http://www.coe.int/ecri/

Publications 81 Egalité entre les femmes et les hommes

Depuis 1979, le Conseil de l’Europe encourage la coopération européenne afin d’instaurer une réelle égalité entre les femmes et les hommes. Le Comité directeur pour l'égalité entre les femmes et les hommes (CDEG) est chargé de coordonner ces activités.

Campagne pour combattre la violence à l'égard des femmes, y compris la violence domestique

Lancée lors de la conférence de haut niveau organisée au Sénat, à Madrid, le 27 novembre 2006, la Campagne du Conseil de l’Europe pour combattre la violence à l’égard des femmes, y compris la vio- lence domestique, s’est intensifiée au cours de l’année 2007. De nombreuses activités ont été mises en des objectifs et messages de la campagne, tels œuvre dans le cadre des trois dimensions de la qu’ils sont définis dans son programme : campagne : gouvernementale, parlementaire, mesures juridiques et politiques, soutien et locale et régionale. Du fait de cette approche protection des victimes, collecte de données et tridimensionnelle, les activités de la campagne sensibilisation. touchent les décideurs à divers niveaux de la Trois de ces séminaires ont eu lieu au cours du société et font intervenir un grand nombre premier semestre de l’année et ont mis l’accent d’acteurs différents. sur les mesures juridiques destinées à combattre Afin de soutenir la mise en œuvre de la campa- la violence à l’égard des femmes, y compris la vio- gne à l’échelon national, les gouvernements et lence domestique (La Haye, Pays-Bas, 21- les parlements nationaux ont été invités à dési- 22 février 2007), la participation active des gner des points de contact nationaux, des fonc- hommes à la lutte contre la violence domestique tionnaires de haut niveau et des parlementaires (Zagreb, Croatie, 9-10 mai 2007) et la collecte de de référence. A ce jour, 46 parlements natio- données comme condition préalable à des politi- naux et 45 gouvernements ont désigné les per- ques efficaces pour combattre la violence à sonnes qui se sont engagées à assurer la liaison l’égard des femmes, y compris la violence domes- avec le Conseil de l’Europe sur des questions tique (Lisbonne, Portugal, 5 juillet 2007). liées à la campagne et à promouvoir l'action à Les deux autres séminaires organisés dans ce l’échelon national, de préférence sous la forme cadre se sont attachés à explorer le rôle et le d’une campagne. Afin de faire le bilan de la champ d’action des services d’assistance et de mise en œuvre de la campagne du Conseil de protection pour les victimes de violence. Le sé- l’Europe au niveau national, les points de minaire tenu à Skopje, les 11 et 12 septembre, a contacts ont établi des rapports intérimaires examiné le rôle de la police, des professionnels de sur les activités menées. De même, l’Assemblée santé et des travailleurs sociaux dans le soutien parlementaire a publié une évaluation à mi-par- et l’assistance aux victimes de violences et à leur cours de la dimension parlementaire de la cam- famille. Des représentant(e)s des gouverne- pagne qui appelle les parlements à renforcer ments et des ONG de sept pays (Albanie, Bul- leur action au niveau national. garie, Croatie, Serbie, Slovénie, Afin de mieux connaître les initiatives actuelles « ex-république Yougoslave de Macédoine » et et les bonnes pratiques permettant de prévenir Turquie) ont pris part à ce séminaire. et de combattre la violence à l’égard des Le cinquième séminaire organisé les 9 et femmes, cinq séminaires régionaux intergou- 10 octobre 2007, à Espoo, en Finlande, a conclu vernementaux ont été organisés en fonction la série des séminaires régionaux organisés

82 Campagne pour combattre la violence à l'égard des femmes, y compris la violence domestique Conseil de l’Europe Egalité entre les femmes et les hommes

cette année. Il a réuni une centaine de partici- de les protéger contre cette violence. Une pant(e)s de neuf pays (Danemark, Estonie, Fin- grande partie du séminaire a, en outre, été lande, Islande, Lettonie, Lituanie, Norvège, consacrée à l’instauration des conditions préa- Fédération de Russie et Suède) pour examiner lables à la prestation des services de protection le champ d’action et la qualité des services d’as- et d’assistance et à leur organisation. sistance et de protection fournis aux victimes. Les actes de tous les séminaires seront bientôt Le séminaire a souligné l’obligation de l’Etat de disponibles sur le site www.coe.int/stopviolence/ combattre la violence à l’égard des femmes et intergov.

Perspectives Le Conseil de l’Europe étudiera la possibilité grammées dans le cadre de la campagne et un d’élaborer des lignes directrices sur la collecte grand nombre d’autres informations. de données officielles sur la violence à l’égard des femmes afin d'établir des systèmes admi- La campagne s’achèvera par une conférence de nistratifs de données allant au-delà des besoins clôture en juin 2008. A cette occasion, la Task d’information internes des institutions comme Force du Conseil de l’Europe pour combattre la la police, le corps judiciaire, les services de violence à l’égard des femmes, y compris la vio- santé et de protection sociale. lence domestique, présentera ses conclusions et Le Conseil de l’Europe envisagera aussi l’élabo- une évaluation des mesures et initiatives prises ration de normes concernant les services d’as- à l’échelon national pour combattre ce phéno- sistance aux victimes de formes particulières de mène, ainsi que des recommandations sur les violence, comme la violence domestique et les actions que pourrait mener le Conseil de l’Eu- agressions sexuelles/viols. rope à l’avenir. La Task Force montrera ainsi la Vous trouverez sur le site www.coe.int/stopvio- voie à suivre pour éliminer la violence à l’égard lence une description générale des activités pro- des femmes, but ultime de la campagne.

Internet: http://www.coe.int/equality/fr

Campagne pour combattre la violence à l'égard des femmes, y compris la violence domestique 83 Lutte contre la traite des êtres humains

La traite constitue une violation des droits de la personne humaine et une atteinte à la dignité et à l’intégrité de l’être humain. Pour combattre cette forme moderne de l’esclavage, le Conseil de l’Europe a adopté, en 2005, un traité global axé essentiellement sur la prévention de la traite, la protection des victimes de la traite et la pour- suite des trafiquants. La Convention du Conseil de l’Europe sur la lutte contre la traite des êtres humains [STCE n° 197] entre en vigueur le 2 février 2008.

La Convention du Conseil de l’Europe sur la lutte axé essentiellement sur la protection des victi- contre la traite des êtres humains [STCE N° 197] mes de la traite et la sauvegarde de leurs droits. a été ouverte à la signature à Varsovie le Elle vise également la prévention de la traite 16 mai 2005 à l’occasion du Troisième Sommet ainsi que la poursuite des trafiquants. En outre, des Chefs d’Etat et de Gouvernement du la Convention prévoit la mise en place d’un mé- Conseil de l’Europe. Le 24 octobre 2007, la canisme de suivi efficace et indépendant apte à Convention a reçu sa dixième ratification dé- contrôler la mise en œuvre des obligations clenchant le processus par lequel elle entrera qu’elle contient. en vigueur le 1er février 2008. A présent (30 no- La Convention n’est pas réservée aux seuls Etats vembre 2007) dix Etats membres l’ont ratifiée : membres du Conseil de l’Europe, les Etats non Albanie, Autriche, Bulgarie, Croatie, Chypre, membres et la Communauté européenne ont Danemark, Géorgie, Moldova, Roumanie et également la possibilité de devenir Partie à Slovaquie. celle-ci. Cette nouvelle Convention, premier traité européen dans ce domaine, est un traité global

Champ d’application de la Convention

La Convention du Conseil de l’Europe est le que à toutes les victimes de la traite : femmes, premier instrument international juridique hommes et enfants ; à toutes les formes natio- contraignant qui affirme que la traite constitue nales ou transnationales, liées ou non au crime une violation des droits de la personne organisé ; à tous types d’exploitation : exploita- humaine et une atteinte à la dignité et à l’inté- tion sexuelle, travail ou services forcés, etc. grité de l’être humain. La Convention s’appli-

Mesures prévues par la Convention • La sensibilisation des victimes potentielles • Les victimes de la traite bénéficieront d’une de la traite et des actions visant à découra- assistance physique et psychologique ainsi ger les « consommateurs » figurent parmi que d’une aide à la réintégration sociale. Des les mesures principales destinées à prévenir soins médicaux, des conseils et des informa- la traite des êtres humains. tions ainsi qu’un hébergement convenable figurent parmi les mesures prévues. Les vic- • Les victimes de la traite doivent être recon- times auront droit également à une indem- nues en tant que telles afin d’éviter que la nisation. police et les autorités publiques les traitent • Les victimes ont droit à 30 jours au moins comme des migrants illégaux ou des délin- pour se rétablir et échapper à l’influence des quants. trafiquants et pour prendre une décision

84 Champ d’application de la Convention Conseil de l’Europe Lutte contre la traite des êtres humains

quant à leur coopération possible avec les • La traite sera considérée comme une infrac- autorités. Un permis de séjour renouvelable tion pénale : les trafiquants et leurs compli- peut leur être octroyé si leur situation per- ces seront par conséquent poursuivis. sonnelle le requiert ou si leur séjour est néc- • La vie privée et la sécurité des victimes de la essaire afin de coopérer dans une enquête traite seront protégées au cours des procéd- pénale. ures judiciaires.

Suivi de la mise en œuvre de la Convention

L’entrée en vigueur de la Convention déclenche les mesures prises et les Parties qui ne respecte- l’établissement de son mécanisme de suivi qui, raient pas pleinement les mesures contenues conformément à la Convention, doit être mis dans la Convention seront obligées de renfor- en place un an après son entrée en vigueur. Le cer leur action. mécanisme de suivi reposera sur deux piliers : Sur la base du rapport et des conclusions du • le Groupe d’experts contre la traite des êtres GRETA, le Comité des Parties pourra adopter humains (GRETA), organe technique com- des recommandations adressées à une Partie au posé d’expert(e)s indépendant(e)s et haute- sujet des mesures à prendre pour mettre en ment qualifié(e)s, et œuvre les conclusions du GRETA. • le Comité des Parties, instance plus politi- que, composé des représentant(e)s au La Convention reconnaît le rôle important de la Comité des Ministres des Parties à la société civile, notamment les organisations Convention et des représentant(e)s des non gouvernementales, dans la prévention de Parties qui ne sont pas membres du Conseil la traite et dans la protection ou l’aide aux vic- de l’Europe. times. Par conséquent, la Convention encou- Le GRETA est chargé de veiller à la mise en rage la coopération entre les autorités œuvre de la Convention par les Parties. GRETA publiques, les organisations non gouverne- publiera régulièrement des rapports évaluant mentales et les membres de la société civile.

Campagne par le Conseil de l’Europe sur la lutte contre la traite des êtres humains

Enfin, l’entrée en vigueur de la Convention dernières activités organisées dans le contexte marque la fin de la Campagne du Conseil de de la Campagne a été une conférence consacrée l’Europe sur la lutte contre la traite des êtres hu- au mécanisme de suivi de la Convention (Stras- mains, lancée en 2006 sous le slogan « L’être bourg, 8-9 novembre 2007) dont le but était de humain – pas à vendre ». Au total 41 Etats familiariser les Etats membres du Conseil de membres ont participé à un ou plusieurs des l’Europe, les pays observateurs, d’autres organi- onze séminaires régionaux d'information et de sations internationales et des ONG avec ce sensibilisation qui ont été organisés pour nouveau mécanisme indépendant de suivi des mettre en lumière les différentes mesures qui droits de la personne humaine. peuvent être prises pour prévenir cette nouvelle En 2008 les activités seront concentrées sur la forme d’esclavage, pour protéger les droits de la mise en place du mécanisme de suivi, mais pa- personne humaine des victimes et pour pour- rallèlement le Conseil de l’Europe poursuivra la suivre les trafiquants et leurs complices. Les sé- promotion de la ratification la plus large possi- minaires ont rassemblé en moyenne entre 100 ble de la Convention du Conseil de l’Europe sur et 150 participant(e)s, principalement des re- la lutte contre la traite des êtres humains [STCE présentant(e)s des gouvernements, des parle- n° 197]. Actuellement (30 novembre 2007) ments nationaux et des organisations non 27 Etats membres du Conseil de l'Europe ont gouvernementales. signé, mais n'ont pas encore ratifié la Un des éléments marquants de la stratégie de Convention : Andorre, Arménie, Belgique, sensibilisation à l’intention de la société civile Bosnie-Herzégovine, Finlande, France, Alle- était une bande dessinée « Tu n’es pas à magne, Grèce, Hongrie, Islande, Irlande, Italie, vendre », destinée aux jeunes, élaborée et large- Lettonie, Luxembourg, Malte, Monténégro, ment diffusée en 16 langues. En outre, la Pays-Bas, Norvège, Pologne, Portugal, Saint- Convention a été traduite en 15 langues des Marin, Serbie, Slovénie, Suède, « l’ex-Républi- Etats membres du Conseil de l’Europe. Une des que yougoslave de Macédoine », Ukraine et

Champ d’application de la Convention 85 Bulletin d’information sur les droits de l’Homme, no. 72 Conseil de l’Europe

Royaume Uni. De nouvelles ratifications sont attendues dans les mois à venir.

Internet: http://www.coe.int/trafficking/fr

86 Champ d’application de la Convention Convention-cadre pour la protection des minorités nationales

La Convention-cadre est le premier instrument multilatéral juridiquement contraignant consacré à la protec- tion des minorités nationales en général. Elle établit clairement que la protection des minorités est partie inté- grante de la protection universelle des droits de l’homme.

Deuxième cycle de suivi

Le deuxième Avis du Comité consultatif sur le Royaume-Uni a été rendu public par ce pays le 26 octobre.

Résumé de l’Avis Depuis l’adoption du premier Avis du Comité pour promouvoir les langues et les cultures des consultatif en novembre 2001, les autorités du peuples du Pays de Galles, d’Écosse et d’Irlande Royaume-Uni ont pris de nouvelles mesures du Nord, mais des améliorations sont encore né- pour améliorer la mise en œuvre de la Conven- cessaires, notamment en Irlande du Nord. tion-cadre. La législation sur l’égalité raciale a Nonobstant l’approche de pointe adoptée par le été renforcée et de nouvelles dispositions législa- Royaume-Uni dans la promotion de la non-dis- tives protégeant les personnes contre la discri- crimination et de l’égalité, plusieurs secteurs mination religieuse ont été introduites. Une connaissent encore des problèmes en raison nouvelle législation a été adoptée en Angleterre d’incohérences dans la législation et de lacunes et au Pays de Galles, visant à améliorer la mise à dans sa mise en œuvre. Les personnes apparte- disposition d’emplacements autorisés pour les nant aux communautés ethniques minoritaires Tsiganes et les Gens du voyage. Les autorités pu- continuent de souffrir d’inégalités en matière bliques ont pris des mesures pour renforcer d’emploi, d’éducation, de logement, de santé et l’égalité des chances dans leurs pratiques de re- d’accès à la justice. Les reportages négatifs et crutement et leurs fonctions, en recueillant no- inexacts de certains médias contribuent aux at- tamment des données sur la situation des titudes hostiles envers certains groupes, notam- groupes minoritaires. ment les Tsiganes et les Gens du voyage, les En mai 2007, un important accord de partage du demandeurs d’asile, les travailleurs migrants et pouvoir a été conclu entre les partis nationaliste les Musulmans. Des rapports font état d’une re- et loyaliste d’Irlande du Nord, marquant le retour crudescence des incidents motivés par la haine du gouvernement décentralisé d’Irlande du religieuse ou raciale dans diverses parties du Nord, instauré en 1998 par l’Accord historique de pays. Belfast (dit du « Vendredi saint »). Des efforts si- Il convient d’identifier de nouveaux moyens de gnificatifs ont été entrepris en Irlande du Nord promouvoir la participation des personnes ap- pour promouvoir l’intégration entre Protestants partenant aux communautés ethniques minori- et Catholiques, bien que les lotissements et les taires aux affaires publiques, en renforçant écoles restent répartis selon les communautés notamment les consultations et les autres religieuses. Le gouvernement du Royaume-Uni formes de dialogue avec l’éventail le plus large de et les exécutifs décentralisés ont beaucoup fait représentants des minorités.

Deuxième cycle de suivi 87 Bulletin d’information sur les droits de l’Homme, no. 72 Conseil de l’Europe

Soumission de rapports étatiques

Au cours de la période juillet – octobre 2007, le deuxième rapport étatique de la Bosnie-He- rzégovine a été reçu.

Premier cycle de suivi

Le Comité des Ministres a adopté une Résolu- Des efforts ont été accomplis par les autorités Portugal tion du premier cycle concernant le Portugal pour adopter des mesures législatives, institu- (5 septembre 2007). tionnelles et pratiques de lutte contre la discri- Dans sa Résolution, le Comité des Ministres a mination et le racisme. L’intégration et la recommandé que le Portugal tienne compte de promotion d’une éducation multiculturelle ont manière appropriée des divers commentaires également figuré parmi les priorités. En outre, figurant dans l'avis du Comité consultatif ainsi des mesures ont été prises pour améliorer la si- que des conclusions suivantes : tuation socio-économique et en matière d’édu- cation des Roms. Toutefois, un certain nombre (Extrait de la Résolution) de Roms demeurent défavorisés dans ces domai- Bien que le rapport étatique fasse état de l’ab- nes et ils peuvent être confrontés à la discrimi- sence de minorités nationales au Portugal, la po- nation, à l’exclusion sociale et à la sition exprimée par les autorités portugaises en marginalisation. ce qui concerne le champ d’application de la Convention-cadre a évolué, particulièrement en Des mesures supplémentaires devraient être ce qui concerne l’article 6 de la Convention-cadre élaborées en collaboration avec les personnes dont la pertinence a été reconnue. Les autorités concernées, afin de promouvoir une égalité sont invitées à prendre des mesures supplémen- pleine et effective des Roms, en particulier dans taires à cet égard, y compris entreprendre des les domaines du logement, de l’éducation, de consultations à propos de la Convention-cadre l’emploi et de la santé, et de continuer à avec les groupes considérés par les autorités combattre les préjugés et l’hostilité dont ils sont comme des minorités ethniques. victimes.

Soumission de rapports étatiques

Au cours de la période juillet – octobre, les pre- miers rapports étatiques de la Géorgie et le Monténégro ont été reçus.

Autres activités

Séminaire de consultation sur le projet de Commentaire du Comité consultatif sur la participation des minorités nationales à la vie culturelle, économique et sociale et aux affaires publiques (2 - 3 octobre 2007)

A la suite de l’adoption de son premier com- La réunion organisée à Bolzano conjointement mentaire thématique sur l’éducation en avec l’Académie européenne de Bolzano du 2 mars 2006, le Comité consultatif a lancé des au 3 octobre avait pour but d’ouvrir une possi- travaux sur le thème de la participation des bilité supplémentaire aux organisations de mi- personnes appartenant à des minorités natio- norités nationales de contribuer aux travaux du nales. Un avant-projet a été préparé sur la base Comite consultatif et de partager leur expé- des avis pays-par-pays et une première phase de rience sur cette question de la participation. consultation écrite a été organisée.

Internet: http://www.coe.int/minorities/

88 Premier cycle de suivi Coopération et sensibilisation en matière des droits de l’homme

La Direction générale des droits de l’Homme du Conseil de l’Europe met en œuvre des programmes bilatéraux et multilatéraux de coopération ou d’assistance et de sensibilisation en matière de droits de l’homme. Ils ont pour but d’aider les Etats membres à remplir les engagements que ces derniers ont pris dans le domaine des droits de l’homme.

Formation et sensibilisation

Moscou (Fédération de Russie) Erevan (Arménie) 3-4 juillet 2007 10-12 juillet 2007

Formation de formateurs pour des officiers de Table-ronde sur la mise en œuvre de la CEDH police arméniens en République tchétchène conformément aux Le deuxième cours de formation d’une série de jugements rendus par la CourEDH quatre sur le thème « Police et société » a été consacré à identifier des cas d'atteinte aux La table-ronde faisait partie du programme de droits de l’hommedroits de l’homme dans le coopération 2007 du Conseil de l’Europe avec la travail quotidien des officiers de police, Fédération de Russie au bénéfice de la Tchét- comment y faire face sur un plan opérationnel, chénie. Les discussions ont porté sur l’exécu- ainsi qu’à canaliser les considérations et obliga- tion des jugements de la CourEDH comme tions liées à l’application des droits de l’homme partie du mécanisme de la Convention, des exi- dans les décisions de la police. Le but était de gences de la Convention, et des mesures néces- permettre à la police d’empêcher avec plus d’ef- saires pour être en adéquation avec les ficacité les violations potentielles de la CEDH, jugements de la Cour, ainsi que de l’améliora- basées sur la jurisprudence correspondante de tion du cadre juridique pour être en accord la CourEDH, en particulier quant au traitement avec les obligations de la Convention concer- des détenus. nant la planification et la mise en œuvre des Des représentants du ministère de l’Intérieur opérations par les forces de sécurité. Ont parti- d’Arménie, de l’Académie de Police, ainsi que cipé M. Vladimir Lukin, Commissaire aux des chefs de districts de police ont assisté à Droits de l’Homme en Fédération de Russie, cette formation. Tous étaient soit des forma- teurs, soit nommés par leurs autorités aux fins M. Konstantin Kosachev, Chef de Délégation de transmission, à leurs subordonnés dans du Parlement de la Fédération de Russie leurs services respectifs, des connaissances ac- (Duma) auprès de l’Assemblée parlementaire quises durant la formation. Durant la forma- du Conseil de l’Europe, M. Thomas Hammar- tion, des présentations ont été faites sur les berg, Commissaire aux Droits de l’Homme du droits de l’homme et l’application de la loi en Conseil de l’Europe ; Ms Veronika Milinshuk, Suède et au Royaume-Uni, et des ateliers inter- Représentant de la Fédération de Russie à la actifs ont été organisés pour mettre les compé- Cour européenne des Droits de l’Homme, et tences professionnelles des officiers de police M. Abdulkakhir Izrayilov, Premier ministre en adéquation avec la jurisprudence de adjoint de la République de Tchétchénie. la CourEDH.

Formation et sensibilisation 89 Bulletin d’information sur les droits de l’Homme, no. 72 Conseil de l’Europe

Kranoyarsk (Fédération de Russie) Strasbourg 13-14 juillet 2007 10-13 septembre 2007

Visite d’étude de juges et procureurs turcs Séminaire de formation sur « L’application en droit interne de la Convention européenne des Une vistite d’étude était organisée pour Droits de l’Homme », en particulier sur le 40 juges et procureurs qui ont participé à une droit à la liberté et à la sécurité de la personne session de formation organisée dans le cadre d’un projet visant à soutenir la mise en œuvre Cette activité était organisée pour des avocats des réformes des droits de l’homme en Turquie. russes dans le cadre du Programme Commun Cette visite d’étude a porté sur les récents déve- entre la Commission Européenne et le Conseil loppements liés à la jurisprudence de la de l’Europe intitulé « Améliorer la capacité des CourEDH et des autres institutions et organes professionnels du droit et des agents d’applica- du Conseil de l’Europe. Les participants ont pu tion de la loi à appliquer la Convention euro- assister à l’audience publique de la Grande péenne des droits de l’homme dans les Chambre dans l’affaire Burden v. Royaume- procédures et pratiques internes ». Uni.

Pristina (Kosovo) Moscou (Fédération de Russie) 10-14 septembre 2007 14-15 août 2007 Séminaire de formation sur le système VIIe Université d’été sur les droits de l’homme d’enquête de violations alléguées des droits de sur « Les mécanismes internationaux et l’homme et rapport d’enquête internes de protection des droits de l'Homme Cette formation organisée pour des juristes du et des libertés » bureau du médiateur du Kosovo portait sur le système d’enquête sur les violations alléguées Cette activité était organisée dans le cadre du des droits de l’homme et l’élaboration d’un programme commun entre la Commission rapport d’enquête. Cette activité a été financée européenne et le Conseil de l’Europe intitulé grâce à une contribution volontaire du Gouver- « Améliorer la capacité des professionnels du nement suédois spécialement affectée aux acti- droit et des agents d’application de la loi à ap- vités du Conseil de l’Europe au Kosovo (Serbie). pliquer la CEDH dans les procédures et prati- ques internes ». Les participants étaient des Peja (Kosovo) étudiants de troisième cycle, des professeurs 18-19 septembre d’université, des membres d’ONG et des mili- Prizren (Kosovo) tants d’organisations droits de l’homme. Un 22-23 octobre 2007 juriste du Greffe de la CourEDH a participé à cette activité et a donné un aperçu du système Séminaire en cascade pour des juges et des procureurs sur la CEDH européen de protection des droits de l’homme. Les participants ont également reçu les infor- Sessions de formation pour des juges et procu- mations pratiques nécessaires quant à la reurs sur les articles 2 et 3 de la CEDH. Ces ac- marche à suivre pour introduire une requête tivités étaient organisées dans le cadre des auprès de la CourEDH. activités de coopération bilatérale du Conseil de l’Europe dans le domaine des droits de l’homme. Bakou (Azerbaïdjan) 10-11 septembre 2007 Belgrade (Serbie) 20-21 septembre 2007 Séminaire de formation pour des futurs formateurs de procureurs sur la CEDH Conférence régionale sur « Le rôle des cours suprêmes dans la mise en œuvre sur le plan Ce deuxième séminaire de formation de deux national de la Convention européenne des jours, organisé pour des futurs formateurs de droits de l’homme » procureurs sur la CEDH était axé sur la métho- La conférence régionale sur « Le rôle des cours dologie. Cette activité a été financée grâce à une suprêmes dans la mise en œuvre sur le plan na- contribution volontaire du Gouvernement sué- tional de la Convention européenne des Droits dois, spécialement affectée aux activités de for- de l’Homme » était organisée dans le cadre de mation dans le domaine des droits de l’homme la présidence serbe du Comité des Ministres du du Conseil de l’Europe en Azerbaïdjan. Conseil de l’Europe, par la Direction générale

90 Formation et sensibilisation Conseil de l’Europe Coopération et sensibilisation en matière des droits de l’homme

des droits de l’homme et des affaires juridiques le cadre des activités de coopération bilatérale en coopération avec la Cour suprême de Serbie, du Conseil de l’Europe dans le domaine des le ministère des Affaires étrangères de ce pays droits de l’homme. et le Bureau du Conseil de l’Europe à Belgrade. Des juges de 13 Etats membres du Conseil de Kiev (Ukraine) l’Europe ont pris part à cette manifestation qui 26-28 septembre 2007 servira de cadre pour l’examen de l’expérience Séminaire approfondi pour des juges acquise par les pays et des obstacles à la mise en formateurs à la CEDH œuvre efficace de la législation relative aux droits de l’homme. Ce troisième séminaire approfondi sur l’appli- cation nationale de la CEDH destiné à des juges Bakou (Azerbaïdjan) eux-mêmes formateurs à la CEDH, était orga- 24 septembre 2007 nisé dans le cadre du programme commun entre le Conseil de l’Europe et la Commission Table-ronde sur l’application de la Convention européenne intitulé « Encouragement d’une européenne des Droits de l’Homme en culture aux droits de l’homme » visant à pro- Azerbaïdjan mouvoir l’éducation, la formation, le suivi et la Cette table-ronde sur le renforcement de la sensibilisation aux droits de l’homme. les parti- coopération entre le Commissaire aux droits de cipants étaient des juges de cours d’appel spéc- l’homme de la République d’Azerbaïdjan et les ialisés dans des affaires civiles, administratives autorités nationales avait pour but d’approfon- et commerciales. Les conférences, dispensées dir les discussions entre le médiateur, la société par des juges élus au titre de l’Estonie et des ju- civile et les autorités nationales sur la situation ristes du Greffe de la CourEDH, portaient sur actuelle de la mise en œuvre de la CEDH en l’application nationale de la CEDH et de la ju- Azerbaïdjan et d’explorer les moyens d’amél- risprudence des Etats membres du Conseil de iorer la coopération entre ces partenaires. Des l’Europe. Les formateurs nationaux à la CEDH propositions telles que la possibilité d’associer vont former leurs pairs dans les régions la société civile à la préparation d’opinions rela- d’Ukraine via des séminaires en cascade qui se tives à la compatibilité de projets de loi élabo- tiendront en novembre 2007. rés par le médiateur ou de signaler des lacunes dans l’exécution des arrêts de la Cour euro- Tirana (Albanie) péenne des Droits de l’Homme par les autorités 27-28 septembre 2007 nationales, ont été faites. Séminaire de formation pour des formateurs Tivat (République du Monténégro) de futurs juges et procureurs sur la CEDH 25-26 septembre 2007 Ce séminaire de formation était destiné à des formateurs de futurs juges et procureurs. Il Session d’enseignement pour des juristes sur portait sur les articles 6 et 8 de la CEDH et sur des articles de la CEDH l’article 1 du protocole 1. Ce séminaire, Cette session d’enseignement était destinée à deuxième d’une série de trois, était organisé en des juristes juniors et portait sur les articles 6 coopération avec l’Ecole de la Magistrature et 13 de la CEDH. Cette activité a été financée d’Albanie. par une contribution du Gouvernement irlan- dais, spécialement affectée aux activités de for- Arménie mation au Monténégro dans le domaine des septembre 2007 droits de l’homme. Séminaires en cascade pour des juristes sur la Tirana (Albanie) CEDH 26-27 septembre 2007 Trois séminaires en cascade se sont tenus à Erevan (pour les région du centre), Vanadzor Conférence sur « L’amélioration de la mise en (pour les régions de l’Est) et Gyumri (pour les oeuvre de la Convention européenne des régions de l’Ouest). Ils étaient organisés en Droits de l'Homme » coopération avec le Barreau des Avocats d’Ar- Cette conférence sur « L’amélioration de la ménie (http://www.pastaban.am) et des mise en oeuvre de la Convention européenne experts qualifiés formés par le Conseil de l’Eu- des Droits de l’Homme » par une meilleure rope. Les séminaires ont fait la lumière sur les coopération entre l’Agent du Gouvernement et dispositions de fond de la CEDH et leur appli- les institutions nationales a été organisée dans cation interne au cours de la procédure pénale

Formation et sensibilisation 91 Bulletin d’information sur les droits de l’Homme, no. 72 Conseil de l’Europe ainsi que sur la jurisprudence de la CourEDH de l’Homme dans le système juridique établissant les normes et sur la jurisprudence polonais ». des Etats membres du Conseil de l’Europe. Bijeljina, Tuzla, Orasje, Doboj, Bihac, Ukraine Banja Luka, Zenica, Sarajevo, Istocno septembre 2007 Sarajevo, Foca, Mostar, Trebinje, Busovaca (Bosnie-Herzégovine) Quatre séminaires en cascade pour des 1-8 octobre 2007 procureurs sur la CEDH La première série des quatre séminaires en Rencontres de formateurs de personnel de cascade prévus sur la CEDH s’est tenue à Sudak prison avec le personnel d’encadrement (pour la République autonome de Crimée), L’équipe de formateurs de personnel pénitenti- Dniepropetrovsk (pour la région de Dniepro- aire constituée de professionnels travaillant petrovsk), Vinnytsa (pour la région de Vin- dans les prisons spécialisés dans le domaine du nytsa) et Loutsk pour la région de la Volhynie). traitement et de la sécurité, a procédé à une Ces séminaires sont organisés dans le cadre du série de visites de prisons de Bosnie-Herzégo- programme commun entre le Conseil de l’Eu- vine accompagnée de l’équipe du projet de ré- rope et la Commission européenne forme des prisons. Le but de ces visites était « Encouragement d’une culture aux droits de d’évaluer les formations dispensées cette année l’homme » visant à promouvoir l’éducation, la principalement sur les procédures de plaintes, formation, le suivi et la sensibilisation aux les risques, l’évaluation des besoins et de déter- normes des droits de l’homme en coopération miner les formations nécessaires dans ces do- avec le Bureau du procureur général d’Ukraine maines dans un futur proche en complément (http://www.uap.org.ua) et des experts quali- des besoins de formation des membres des fiés formés par le Conseil de l’Europe. Les sémi- équipes de sécurité (fouille, escorte, contrôle, naires ont fait la lumière sur les dispositions de rétention etc.). Le niveau d’engagement varie fond de la CEDH et leur application interne au en fonction des prisons et dépend principale- cours de la procédure pénale ainsi que sur la ju- ment de la disponibilité des structures de risprudence de la CourEDH établissant les gestion à s’engager dans la modernisation et la normes et sur la jurisprudence des Etats professionalisation des services pénitentiaires. membres du Conseil de l’Europe. Tbilisi (Georgie) Bosnie-Herzégovine 2-4 octobre 2007 septembre à décembre 2007 Formation aux droits de l’homme des officiers Séminaire en cascade pour des juges et de police procureurs sur l’application de la CEDH Cette formation d’officiers de police aux tech- Six séminaires en cascade de deux jours chacun niques d’interrogatoire s’inscrit dans le cadre seront organisés dans différentes régions de du programme commun entre le Conseil de Bosnie-Herzégovine à l’intention de juges et de l’Europe et la Commission européenne sur procureurs sur l’application de la CEDH. Ces « Encouragement d’une culture aux droits de activités sont financées grâce à la contribution l’homme » visant à promouvoir l’éducation, la du Gouvernement norvégien, spécialement af- formation, le suivi et la sensibilisation aux fectée aux activités relevant du domaine des normes des droits de l’homme. Elle a été réali- droits de l’homme en Bosnie-Herzégovine. sée en coopération avec l’Académie de Police du ministère des Affaires intérieures de Géor- Strasbourg gie. 1-4 octobre, 2007 Sarajevo (Bosnie-Herzégovine) Visite d’étude de juges polonais au Conseil de 10-25 octobre 2007 l’Europe Cette visite d’étude de juges polonais au Visite de l’expert responsable de la réforme des Conseil de l’Europe était organisée par le prisons en Bosnie-Herzégovine Bureau d’information du Conseil de l’Europe La fonction de l’expert responsable est de ga- de Varsovie en coopération avec la Direction rantir le processus de réforme en Bosnie- générale des droits de l’homme et des affaires Herzégovine en maintenant une lien avec les juridiques dans le cadre du séminaire « Mise en organsiations internationales actives dans ce œuvre de la Convention européenne des Droits domaine et de permettre aux autorités locales

92 Formation et sensibilisation Conseil de l’Europe Coopération et sensibilisation en matière des droits de l’homme

d’exprimer leurs besoins et projets. A chaque nationales et les pratiques dans le cadre des en- visite, il entreprend la mise en place de ce quêtes portant sur des enlèvements ou des travail de développement en introduisant des personnes disparues (enquêtes réelles, interro- techniques de management modernes telles gatoires, rassemblement de preuves, rôles des que l’adoption d’une nouvelle législation, des ONGs), et sur la protection des droits de incidents en prisons, des évasions, plans d’ur- l’homme lors de la détention préventive (droit gence etc.). Les experts travaillent également à la liberté et à la sécurité, respect des normes avec le personnel de formation des prisons et de la détention préventive, conditions de la dé- les guident à se perfectionner et à développer tention préventive, légalité, non-arbitraire, leurs outils de formation. durée, surveillance juridique, présomption d’innocence). Les participants étaient des re- Strasbourg et Luxembourg présentants du ministère de l’Intérieur, des 15-19 octobre 2007 juges, des procureurs, des avocats et des ONGs des droits de l’homme. Ces activités faisaient Visite d’étude de membres de la Présidence des droits de l’homme et de Comités des droits de partie du programme de coopération entre le l’homme de Turquie Conseil de l’Europe et la Fédération de Russie au bénéfice de la Tchétchénie. Cette visite d’étude était organisée pour des membres de la Présidence des droits de l’homme et de Comités des droits de l’homme Bosnie-Herzégovine de Turquie qui ont déjà participé à des séminai- 22-26 octobre 2007 res de formation organisés dans le cadre d’un projet visant à soutenir la mise en œuvre des ré- Visite d’évaluation de prisons et d’institutions formes des droits de l’homme en Turquie. Cette de santé mentale pour des experts et réunions visite d’étude avait pour but de familiariser les avec des hauts fonctionnaires sur le participants aux méthodes de travail des insti- développement de la législation tutions nationales de droits de l’homme et avec les organes du Conseil de l’Europe. Les partici- Deux experts internationaux spécialisés dans le pants ont rencontré le Médiateur européen, le domaine de la psychiatrie et de la santé Commissaire aux droits de l’homme du Conseil mentale et leurs homologues locaux, ont com- de l’Europe, la Sécrétaire-Générale adjointe du mencé leur travail d’examen et d’évaluation de Conseil de l’Europe et des juges de la CourEDH la législation sur la santé mentale en Bosnie- élus au titre de la Turquie et de la Belgique. Herzégovine. Le groupe a débuté ses travaux en visitant les installations de santé mentale de Strasbourg toute la Bosnie-Herzégovine et le poursuit en 17-19 octobre 2007 organisant des rencontres préparées par l’équipe du projet. Visite d’étude du Médiateur d’Arménie et de six juristes de son bureau Kislovodsk (Fédération de Russie) Visite d’étude du Médiateur d’Arménie et de six 24-25 octobre 2007 juristes de son bureau au Conseil de l’Europe. Cette visite a pour but de familiariser les parti- cipants avec les traités et mécanismes des Atelier sur les mécanismes nationaux et droits de l’homme pertinents et aux mécanism- internationaux de protection des personnes es non-judiciaires pour la protection des droits déplacées de l’homme telles que les institutions de méd- iateur. Le Conseil de l’Europe et le Haut Commissariat aux Réfugiés des Nations Unies ont organisé un Pyatigorsk (Fédération de Russie) atelier sur les mécanismes nationaux et inter- 18-19 0ctobre 2007 nationaux de protection des personnes dépla- cées de la Fédération de Russie. Des Session de formation pour des officiers de professionnels du droit et des représentants de police tchétchènes et des ONG des droits de la société civile ont discuté des moyens d’amé- l’homme sur des cas d’enquêtes relatives à des liorer la situation des personnes déplacées, en enlèvements ou des personnes disparues particulier au regard du droit d’accès à la pro- Le but du séminaire était de familiariser les priété dans le domaine des normes internatio- participants avec les normes juridiques inter- nales et européennes.

Formation et sensibilisation 93 Bulletin d’information sur les droits de l’Homme, no. 72 Conseil de l’Europe

Sudak (Ukraine) la CEDH, incluant la jurisprudence de la Cour 24-26 octobre 2007 Constitutionnelle de Bosnie-Herzégovine rela- tive à l’application de l’artcile 6 de la CEDH. Atelier de formation aux normes des droits de l’Homme pour des agents de l’ordre public Bakou (Azerbaïdjan) ukrainiens 29 octobre – 1er novembre 2007 Les thèmes principaux de l’atelier étaient les droits de l’homme et les enquêtes, les définit- Séminaire sur l’application nationale de la ions de la violence à l'encontre des femmes et CEDH des enfants, et la Charte de Rotterdam. Les Séminaire approfondi sur l’application natio- sujets couverts comprenaient le travail de la nale de la CEDH pour des futurs juges. Ce sémi- police dans une société multi-ethnique, la tolé- naire était organisé dans le cadre du rance à observer par les policiers, l’application programme commun entre le Conseil de l’Eu- du respect des droits de l’homme dans le travail rope et la Commission européenne intitulé quotidien de la police ; ainsi que le travail de la « Encouragement d’une culture aux droits de polide face aux violences domestiques comme l’homme » visant à promouvoir l’éducation, la un exemple de respect des droits de l’homme. formation, le suivi et la sensibilisation aux Kazan (Fédération de Russie) droits de l’homme. 29-30 octobre 2007 Ukraine Séminaire de formation pour des avocats septembre 2007 russes sur l’application en droit interne de la CEDH, en particulier sur le droit d’accès à la Séminaire en cascade sur la CEDH propriété et la question de l’agent provocateur. La deuxième série de quatre séminaires en Cette activité était organisée pour des juristes cascade sur la CEDH était organisée à Donetsk russes dans le cadre du programme commun (pour la région de Donetsk), Jytomyr (pour la entre la Commission européenne et le Conseil région de Jytomyr), Zaporojie (pour la région de l’Europe intitulé « Améliorer la capacité des de Zaporojie) et Oujgorod (pour la région de professionnels du droit et des agents d’applica- Oujgorod). Ces séminaires étaient organisés en tion de la loi à appliquer la Convention euro- coopération avec le Bureau du Procureur péenne des Droits de l’Homme dans les Général et l’Association des procureurs procédures et pratiques internes ». d’Ukraine dans le cadre du programme Mostar (Bosnie-Herzégovine) commun entre le Conseil de l’Europe et la 30-31 octobre 2007 Commission européenne « Encouragement d’une culture aux droits de l'Homme » . Les sé- Séminaire de formation pour des avocats sur minaires ont fait la lumière sur les dispositions la CEDH de fond de la CEDH et leur application interne Cette activité est organisée dans le cadre de la au cours de la procédure pénale ainsi que sur la coopération bilatérale du Conseil de l’Europe jurisprudence de la CourEDH établissant les dans le domaine des droits de l’homme. Le normes et sur la jurisprudence des Etats séminaire portait sur l’article 1 du protocole 1 de membres du Conseil de l’Europe.

Internet: http://www.coe.int/awareness/

94 Formation et sensibilisation Instituts européens des droits de l’homme

Par le biais de leurs activités de recherche et d’enseignement, les Instituts jouent un rôle important dans le développement de la sensibilisation aux droits de l’homme.

La liste suivante – non-exhaustive – donne un aperçu des ressources qu’ils offrent. Communiquées par les Insti- tuts, les informations sont reproduites dans la langue dans laquelle ceux-ci les sont rédigées.

Austria/Autriche

Austrian Human Rights Institute Edmundsburg, Mönchsberg 2, 5020 Salzburg, Austria Tel.: + 43 (0) 662 84 31 58 – 11 (Secretariat) + 43 (0) 662 84 31 58 – 13, 14 (newsletter/documentation) Fax: +43 (0) 662 84 31 58 – 15 E-mail: [email protected] (Secretariat)/[email protected] (newsletter) Website: http://www.menschenrechte.ac.at/

Publications Newsletter Menschenrechte It gives precise and timely information about A publication in German which, since 1992, has recent decisions of the European Court of been published six times a year with a circula- Human Rights, the European Court of Justice, tion of 500 copies. the UN Human Rights Committee and the Aus- trian supreme instances. The annual subscrip- tion is €51.

Menschenrechte konkret In May 2007 volume No. 2 of the series Men- schenrechte konkret (Human rights in concrete) was published. Entitled Der Europäische Gerichtshof vor neuen Herausforderungen. Ak- tuelle Entwicklungen in Verfahren und Rech- tsprechung (The European Court of Human Rights facing new challenges. Current develop- ments in case-law and proceedings), it contains lectures given by experts on the procedure before the European Court of Human Rights under Protocol No. 14 about the enforcement of judgments of the European Court of Human Rights and on specific aspects of its latest juris- diction, each of them in relation to Austria.

Events On 14 and 15 June 2007 the institute celebrated Media, Media power and Protection of Person- its 20th anniversary by running an interna- ality. The lectures will be published as tional symposium entitled Freedom of the volume 10 of the institute’s series Schriften des

Austria/Autriche 95 Bulletin d’information sur les droits de l’Homme, no 72 Conseil de l’Europe

Österreichischen Instituts für Menschenrechte (Publications of the Austrian Human Rights In- stitute).

The institute participates, together with the project run by the Austrian Association of Projects Ludwig Boltzmann Institute of Human Rights Judges, with a view to improving the knowledge (Vienna) and the European Training Centre for of prospective judges of the rights guaranteed Human Rights and Democracy (Graz), in a by the European Convention on Human Rights.

The institute’s homepage provides visitors with ropean Court of Human Rights (see website). Documentation a free accessible archive, comprising all the The institute is contributing to making Stras- volumes of the Newsletter (containing Stras- bourg Court decisions available in a compre- bourg case-law in abridged form starting from hensive database of Austrian laws and court 1992) as well as the titles in its library. Potential decisions (Rechtsinformationssystem des applicants also have access to useful informa- Bundes – RIS). tion on how to bring complaints before the Eu-

The library’s collection of volumes in the field comprises more than 1 900 titles and 26 peri- Library of human and fundamental rights currently odic journals.

The institute is a platform for anyone who guaranteed by the European Convention on Legal advice seeks legal advice concerning alleged violations Human Rights. This service is free of charge. of his/her human rights, especially of those

In its function as a national correspondent to regularly included in the national sections of National correspondent the Council of Europe, the institute delivered a the Yearbook of the ECHR; they also form the total of 55 documents to the Directorate basis for a periodical report in the Zeitschrift General of Human Rights. Some of them are für Öffentliches Recht (ZÖR – Vienna).

Bosnia and Herzegovina/Bosnie-Herzégovine

Human Rights Centre of the University of Sarajevo University Campus, Zmaja od Bosne 8, Sarajevo 71000, Bosnia and Herzegovina Tel./Fax: +387 33 66 82 51 E-mail: [email protected] Website: http://www.hrc.unsa.ba/ The Human Rights Centre of the University of ture, lectures, expert advice, research and re- Sarajevo (HRC Sarajevo) was founded in De- ports, and issuing human rights publications. cember 1996. Its goal is to contribute to the im- The HRC Sarajevo is an interdisciplinary centre plementation of internationally recognised and it co-operates with similar institutions, human rights by informing academics and the non-governmental organisations, and state and wider community, providing relevant litera- international bodies.

Human rights retraining for lawyers streaming period as well as the structural defi- Activities and projects from the former Yugoslavia ciencies, the legal system is still having diffi- culty offering sufficient protection of human Given the situation in the Balkans and the new rights. With the aim of making the judiciary tasks linked with the implementation of inter- more familiar with the protection of human national treaties signed by the countries of rights, the Human Rights Retraining for former Yugoslavia, there is a need to spread Lawyers from the Former Yugoslavia Project knowledge on international treaties and their was created in 2000. The main objective of this implementation in national judicial systems as project is to enable lawyers who are active in well as before the international and European various branches of the judiciary and in legal courts. professions to better understand human rights Faced with the numerous legal provisions that issues, to become aware of the importance of have been enacted in this transitional EU- human rights and to acquire the knowledge

96 Bosnia and Herzegovina/Bosnie-Herzégovine Conseil de l’Europe Instituts européens des droits de l’homme

necessary for protecting human rights and con- Initiative for reconciliation in the tributing to the processes of reconciliation in Dayton Triangle: young leaders in the region. This project was implemented in dialogue process, co-operation, trust and co-operation with the Belgrade Centre for overcoming the past Human Rights, the Croatian Helsinki Commit- This project aims to support the process of rec- tee, Human Rights Action Montenegro and onciliation in the Dayton Triangle (Bosnia and FORUM Macedonia. Herzegovina, Croatia and Serbia). A seminar for this project took place in Zagreb in March Training sessions (co-organised) 2007 in which 10 young politicians from Bosnia – Prohibition of discrimination. (Lovran, and Herzegovina participated, thanks to spon- Croatia, 5-7 October 2006) sorship from the Human Rights Centre. – Right to peaceful enjoyment of property. Economic, social and cultural rights. Cor- Platform Bosnia and Herzegovina, ruption. (Skopje, Macedonia, 19-21 October Phase II – Contribution to 2006) Constitutional Reform – Rights of vulnerable groups and minorities. This project represents the second phase of the Domestic violence. Protection of minors. Platform Bosnia and Herzegovina, Phase I Human trafficking. (Belgrade, Serbia, project, whose aim was to reach out to the 1-3 March 2007) public of Bosnia and Herzegovina through the organisation of 10 round tables throughout the – Right to a fair trial. Organised crime. Dero- country on the future of the Bosnia and Herze- gation of human rights. (Sarajevo, Bosnia govina Constitution, as well as through debates and Herzegovina, 29-31 March 2007) between youth and government representa- – Meeting of supreme court judges from the tives, academic panel discussions, the publica- region and Norway. (Belgrade, Serbia, tion of articles about constitutional debate in 27-28 April 2007) national newspapers, the financing of an inter- – Meeting on common teaching methodol- national research conference on constitutional ogy. (Sarajevo, Bosnia and Herzegovina, reform and the support of local research 13-14 April 2007) projects about the constitution. – Balkan Investigative Reporting Network Human security in the western Balkans: Bosnia and Herzegovina (BIRN BiH) is one the impact of transnational terrorist and the partners involved in this project compo- criminal organisations on the peace- nent responsible for implementation of the building process in the region (HUMSEC) project Reporting on Constitutional HUMSEC is a European Commission FP6 Changes. project which aims to contribute to the better – Public debates on this subject which in- understanding of the relationship between cluded the participation of over 700 citizens transnational terrorist groups and criminal or- took place between April and September ganisations in the western Balkans and their 2007. role in the process of peace development in region. Protection of asylum seekers in Croatia –Workshop: Bečići, Montenegro, 26-28 April and the surrounding region 2007 The aim of this project is the overall improve- – Summer Academy: Lectures by Miroslav ment of the protection system for asylum Zivanovic (Human Rights Centre) and Drew seekers in Croatia, Bosnia and Herzegovina, Engel (Prosecutor, Court of Bosnia and Serbia and Montenegro in order to ensure the Herzegovina) at the Academy in Graz, application and implementation of interna- Austria tional legal standards and to raise awareness – Annual Conference: Over 90 experts, aca- for everyone involved in the asylum process. demics and practitioners from all over the The project leader is the Croatian Law Centre world participated in the conference held in and HRC Sarajevo is a partner for Bosnia and Sarajevo, 4-6 October 2007 Herzegovina.

Library and Documenta- The Library and Documentation Department LDD assists human rights research and teach- tion Department (LDD) is an organisational unit of the Human ing through the provision of information and Rights Centre of the University of Sarajevo and resources in order to support researchers, was established at the beginning of 2004. The teachers and students. It offers retraining in in-

Bosnia and Herzegovina/Bosnie-Herzégovine 97 Bulletin d’information sur les droits de l’Homme, no 72 Conseil de l’Europe formation technologies and systems and pro- ment. It also offers advice on paths of study vides information and library-archiving to that are available in the field of human rights. senior researchers, professors and manage-

– Constitutional Changes Monitor (Monitor Guide for Legal Professionals), 2007 Publications ustavnih promjena), weekly, ISSN 1840-1724 (106 pages) ISBN 978-9958-9541-4-6 (Bosnian edition); ISSN 1840-1732 (English • Abazovic, D.; Kaljanac M., Koöar M.: edition). Published 49 issues during 2007. Izgubljeni u tranziciji : generacije 1968-1974: Studija na osnovu intervjua (Lost in Transi- • Strategije istraûivanja i pretraûivanja infor- tion: Generations 1968-1974: An Interview macija : vodiË za pravne profesionalce (Strat- Study), 2007 (43 pages) ISBN 978-9958- egies of Information Research and Retrieval: 9541-5-3

Finland/Finlande

Institute for Human Rights

Åbo Akademi University, Gezeliusgatan 2, 20500 Turku/Åbo, Finland Tel.: + 358 22 15 47 13 Fax: + 358 22 15 46 99 Website: http://www.abo.fi/instut/imr/

The main services for the public are: the literature (FINDOC) and the database for human rights library, the Council of Europe Finnish case-law pertaining to human rights and United Nations depository library, the bib- (DOMBASE). liographic reference database for human rights

• Leading Cases of the Human Rights Commit- Scheinin. Second, revised edition (2007). Recent publications tee, compiled by Raija Hanski and Martin ISBN: 952-12-1801-0. 506 pp.

Advanced Course on the International Presentation by Mr Mats Lindfelt who success- Courses and events Protection of Human Rights, fully defended his doctoral thesis Fundamental 13-24 August 2007 Rights in the European Union: Towards Higher An intensive course for post-graduate students Law of the Land?, 2 March 2007. with a good basic knowledge of human rights law. Possibilities for Women’s Participation and the Role of Finland in the Peace Challenges to International Process, 21 March 2007 Humanitarian Law, 12-16 November 2007 An information seminar on Aceh, organised by An intensive specialisation course for both un- Crisis Management Initiative (CMI) and the In- dergraduates and post-graduate students with stitute for Human Rights at Abo Akademi Uni- a basic knowledge of humanitarian law. Ar- versity. ranged in co-operation with the Finnish Red Cross.

Master’s Degree Programme in degree with subjects relevant to the legal pro- Forthcoming courses International Human Rights Law, tection of human rights. 2008-2010 Application deadline: 31 March 2008. A two-year programme open to applicants holding a law degree or another bachelor’s Advanced Course on the International Protection of Human Rights, 18-29 August 2008. Application deadline: 15 April 2008.

98 Finland/Finlande Conseil de l’Europe Instituts européens des droits de l’homme

France

Centre de recherche sur les droits de l’homme et le droit humanitaire (CRDH)

Locaux et bibliothèque : 158 rue Saint-Jacques, 75005 PARIS Adresse postale : 12 place du Panthéon, 75231 PARIS CEDEX 05 Tel: +33/(0)1 44 41 49 16 (dir. 49 15)/Fax 01 44 41 49 17 E-mail: [email protected] Website: http://www.crdh.fr/

Créé en 1995 par les doyens Mario Bettati et – La pauvreté – Un défi pour les droits de Gérard Cohen-Jonathan, le Centre de recherche l’homme, conjointement avec la Fondation sur les droits de l’homme et le droit humanitaire Marangopoulos pour les droits de l’homme (CRDH) est dirigé depuis 2003 par le professeur (16 et 17 mai 2008). Emmanuel Decaux, responsable l’Université Parmi les journées d’étude du CRDH, on Panthéon-Assas (Paris II) du Master 2 de signalera : Droits de l’homme et Droit humanitaire de – La tierce intervention devant la Cour eu- l’Université – l’un des diplômes les plus attractifs ropéenne des droits de l’homme, conjointe- de l’Université selon une enquête parue le 31 mai ment avec l’Institut de formation aux droits 2007 dans le Nouvel Observateur. de l’homme du barreau de Paris (travaux à Composante fondatrice du Pôle international paraître en 2008 chez Bruylant, coll. « Droit et européen de Paris II (PIEP), qui fédère et Justice ») ; l’ensemble des centres de recherche de l’Uni- – La responsabilité des entreprises multinatio- versité dans les domaines du droit internatio- nales en matière de droits de l’homme nal, public et privé, du droit européen et des (9 février 2007 ; à paraître en 2008, Bruylant, relations internationales, le CRDH a des activi- coll. « Droit et Justice ») ; tés propres qui prolongent les enseignements du Master. Mais au-delà même du troisième – La Convention internationale pour la protec- cycle d’études juridiques, il sert d’abord de tion de toutes les personnes contre les dis- support à la recherche doctorale individuelle – paritions forcées (11 mai 2007 ; à paraître en une quarantaine d’étudiants y préparent leurs 2008, Bruylant, coll. « Droit et Justice ») ; thèses, dont le CRDH soutient ensuite le cas – La diplomatie des droits de l’homme, échéant la promotion et la publication – et à la conjointement avec le Irish Centre for recherche collective à travers l’organisation Human Rights (7 déc. 2007). de manifestations scientifiques, la participa- Le CRDH organise aussi un cycle régulier de tion à des programmes ou réseaux d’échanges conférences d’actualité, qui, en accueillant et l’animation de chantiers scientifiques. des spécialistes, diplomates, experts interna- Parmi les colloques internationaux organi- tionaux, magistrats et avocats, praticiens sés par le CRDH, on signalera : membres d’ONG, ainsi que des universitaires – Les Nations Unies et les droits de l’homme – étrangers, pour débattre de questions interna- Enjeux et défis d’une réforme, colloque sous tionales actuelles, s’adressent en priorité aux les auspices du ministère des affaires étudiants de troisième cycle et aux doctorants étrangères et de l’Organisation mais sont aussi ouvertes à tout public intéressé. internationale de la Francophonie Parmi les dernières conférences organisées, on (oct. 2004). Les actes ont été publiés chez citera : Pedone en 2006 (coll. Fondation Marango- – Le rôle de la HALDE dans la lutte contre poulos pour les droits de l’homme) ; toutes les discriminations, par Yves Dou- – L’OSCE, trente ans après l’Acte de Helsinki – triaux, Conseiller d’Etat, conseiller juridique Bilan et perspectives de la nouvelle Europe, de la HALDE, Ancien représentant perma- conjointement avec le Centre Thucydide de nent de la France auprès de l’OSCE (déc. Paris II, sous les auspices du ministère des 2007) ; affaires étrangères (nov. 2006). Les actes – La protection des journalistes en situation de sont à paraître chez Pedone début 2008 crise : Témoins, acteurs, victimes ?, par Alex- (coll. Fondation Marangopoulos pour les Andre Balguy-Gallois, Consultant juridique droits de l’homme) ; de « Reporters sans frontières » (nov. 2007).

France 99 Bulletin d’information sur les droits de l’Homme, no 72 Conseil de l’Europe

Le CRDH lance de nouveaux chantiers scienti- Ses équipes de chercheurs assurent une série de fiques, avec la publication de commentaires chroniques d’actualité, notamment la chro- collectifs portant sur les principaux traités in- nique annuelle de la jurisprudence de la Cour ternationaux relatifs aux droits de l’homme. Un européenne des Droits de l’Homme, avec le premier volume, consacré au Pacte interna- CREDHO pour le Journal du droit international tional relatif aux droits civils et politiques, (Clunet), la chronique de l’Organisation pour paraîtra chez Economica début 2008. Un la sécurité et la coopération en Europe dans second volume sera ensuite consacré au Pacte l’Annuaire de droit européen. international relatif aux droits économiques, Enfin, une association des étudiants du sociaux et culturels. Le CRDH a récemment CRDH s’attache à maintenir le contact entre les contribué à la publication des Mélanges en différentes promotions, établir un Annuaire l’honneur du juge Laïty Kama – Des droits de afin de faciliter les échanges et la recherche de l’homme au droit international pénal (dir. E. stages et de débouchés professionnels, permet- Decaux, A. Dieng et M. Sow, Nijhoff, 2007). tre un meilleur suivi des diplômés et assurer l’ouverture internationale de la formation Le CRDH assure depuis six ans la publication ([email protected]). d’une revue électronique Droits fondamen- Ainsi, les étudiants du CRDH participent taux, avec le soutien de l’Agence universitaire régulièrement aux concours internationaux de de la Francophonie (AUF) : http://www.droits- plaidoirie, le concours René Cassin et concours fondamentaux.org/. Jean Pictet notamment.

Centre de recherches et d’études sur les droits de l’homme et le droit humanitaire (CREDHO) Université de Paris XI – Faculté Jean Monnet, 54 boulevard Desgranges, 92330 Sceaux Tel. +33 (0)1 40 91 17 19/fax +33 (0)1 46 60 92 62 E-mail [email protected] Website http://www.credho.org/ Le CREDHO, créé en 1990, fonctionne en d’enseignement en matière de droits de réseau depuis 1995 avec deux composantes : le l’Homme et de droit humanitaire, dans les uni- CREDHO-Paris Sud, dirigé par le professeur versités françaises et étrangères. Le CREDHO Paul Tavernier, et le CREDHO-Rouen, dirigé peut aussi fournir des services de consultation par le professeur Patrick Courbe. dans les domaines de sa compétence. En outre, Le CREDHO est un centre de recherches uni- il accueille quelques étudiants étrangers versitaire dont les activités essentielles sont la avancés. recherche bibliographique (systématique et – constitution de bases de données informa- critique ; générale et thématique) ainsi que la tisées sur les droits de l’Homme, les libertés recherche de type académique donnant lieu à publiques et le droit humanitaire ; l’organisation de colloques dont les actes sont publiés dans la collection du CREDHO (aux – aspects de la judiciarisation des droits fon- Editions Bruylant, Bruxelles, 12 volumes parus). damentaux en Europe ; Les membres du CREDHO interviennent dans – mondialisation et universalité des droits de de nombreux colloques en France et à l’Homme ; l’étranger et leurs contributions sont publiées par les soins des organisateurs de ces manifes- – mondialisation et pénalisation du droit in- tations. Ils participent également aux activités ternational.

La onzième session d’information du CREDHO Colloque annuel sur La France et la Cour européenne des droits de (La France et la CEDH) l’Homme (jurisprudence en 2006) s’est tenue le 22 février 2007 à la Faculté Jean Monnet à Sceaux, sous la présidence de M. Vladimiro Za- Vladimiro Zagrebelsky, Vincent Berger et Olivier Bachelet grebelsky, Juge à la Cour européenne des droits de l’Homme et de Vincent Berger, Jurisconsulte Les principales contributions ont porté sur : La de la Cour, avec la participation de Bruno Ge- Cour de Strasbourg et l’exécution des arrêts, nevois, Président de Section au Conseil d’Etat notamment en Italie ; le rôle du jurisconsulte ; français. le terrorisme et les droits de l’Homme (affaire

100 France Conseil de l’Europe Instituts européens des droits de l’homme

Carlos) ; l’interprétation de la Convention à la Martinie) ; la protection des données person- lumière du droit communautaire ; le rôle du nelles en matière médicale. commissaire du gouvernement dans les juridic- Les Actes sont sous presse aux Editions Bruy- tions administratives et financières (affaire lant, dans la collection du CREDHO (n° 12).

Droit international hu- Le CREDHO a organisé avec le CICR un col- Henckaerts, conseiller juridique au CICR, a manitaire coutumier : loque international à l’occasion de la publica- présenté l’étude. Les débats se sont organisés enjeux et défis contem- porains (colloque, Paris, tion de la version française de l’étude réalisée autour de trois tables rondes consacrée aux 12 mars 2007) par le CICR sur le droit international humani- thèmes suivants : droit international humani- taire coutumier. taire et règles coutumières au XXIe siècle ; le droit international humanitaire coutumier : reflet de valeurs fondamentales ? ; règles cou- tumières et mise en œuvre du droit interna- tional humanitaire. Le colloque a été clôturé par l’intervention brillante du président de la Cour pénale internationale, Philippe Kirsch.

Paul Tavernier et Pierre de Cocatrix

Ce colloque s’est déroulé à la Maison du Barreau et a réuni de nombreux participants. Il a été ouvert par Philip Spoerri, directeur du droit international au CICR ; Maurice Kamto, Phillip Spoerri, Maurice Kamto edt Jean-Marie Henckaerts ministre de la Justice du Cameroun ; Pierre de Cocatrix, directeur de cabinet du secrétaire Les Actes seront publiés prochainement dans général de l’OIF, qui a lu le message de la collection du CREDHO (n° 13). M. Abdou Diouf ; Paul Tavernier a développé des remarques introductives et Jean-Marie

Collaboration avec d’au- Le CREDHO collabore avec le CRDH (Universi- la version française publiée chez Bruylant tres instituts des droits de té de Paris II) et publie depuis plusieurs années, en 2005 (2 vol. XXXI-2117 pages, collection du l’Homme sous la direction de Paul Tavernier et CREDHO n° 10). Emmanuel Decaux, la Chronique de jurispru- Le CREDHO collabore avec l’Institut de forma- dence de la Cour européenne des droits de tion en droits de l’Homme du Barreau de Paris. l’Homme au Journal du droit international. Il participe à une clinique juridique (Law clinic) avec l’Institut de formation en droits de Il coopère également depuis nombreuses l’Homme du Barreau de Paris et le CRDH en années avec le Centre for Human Rights de Pre- vue de la préparation de mémoires d’amici toria (Afrique du Sud) pour la publication des curiae devant la Cour européenne des droits de Human Rights Law in Africa Series. Il a préparé l’Homme.

Publications pendant – Bulletin d’information du CREDHO n° 16/ – Bibliographie systématique des ouvrages et l’année 2006-2007 2006, contenant, notamment, une bibliog- articles parus en français depuis sur les droits raphie des ouvrages, thèses et articles parus de l’Homme, les libertés publiques, les droits en français sur les droits de l’Homme, les fondamentaux et le droit humanitaire depuis libertés publiques et le droit international 1987 (mise à jour en 2006 et disponible sur humanitaire (parution en décembre sur le site du CREDHO). papier et ultérieurement sur le site du – Bibliographie thématique et critique sur CREDHO). Islam et droits de l’Homme (mise à jour en 2006 et disponible sur le site du CREDHO). – Liste des thèses de doctorat sur les droits de – Olivier Bachelet, « Face à l’alternative l’Homme, les libertés publiques, les droits « rétroactivité ou immédiateté », la Cour fondamentaux et le droit humanitaire européenne ne récidive pas. Note sous l’ar- soutenues depuis 1984 dans les universités rêt de Grande Chambre de la Cour eu- francophones (mise à jour en 2006 et dis- ropéenne des droits de l’Homme, Achour c. ponible sur le site du CREDHO). France du 29 mars 2006 », Revue trimestri-

France 101 Bulletin d’information sur les droits de l’Homme, no 72 Conseil de l’Europe

elle des droits de l’Homme,n° 69, in Mélanges offerts à Jean Salmon. Droit du 1er janvier 2007, pp. 233-245 pouvoir, pouvoir du droit, Bruxelles, Bruy- – Paul Tavernier (sous la direction de), La lant, 2007. France et la Cour européenne des droits de – Paul Tavernier, « Les droits et obligations de l’Homme. La jurisprudence en 2005 l’avocat et la notion de défense concrète et (présentation, commentaires et débats) effective au sens de la Convention (Bruxelles : Bruylant, 2006, IX-243 p.,coll. du européenne des droits de l’Homme », in : CREDHO n° 11). L’avocat dans le droit européen, Bruxelles, – Paul Tavernier et Emmanuel Decaux (sous Bruylant, 2007. la direction de), Chronique de jurisprudence – Paul Tavernier, « Sécurité internationale, de la Cour européenne des droits de l’Homme. droit international humanitaire et droits de Année 2005 (Journal du droit international l’Homme. Quelques réflexions sur le rôle (Clunet), n° 3, 2006, pp.1071-1173). des juridictions internationales », pp. 541- – Paul Tavernier et Emmanuel Decaux (sous 558, in La sécurité internationale entre la direction de), Chronique de jurisprudence rupture et continuité. Mélanges en l’honneur de la Cour européenne des droits de l’Homme. du professeur Jean-François Guilhaudis, Année 2006 (Journal du droit international Bruxelles, Bruylant, 2007. (Clunet), n° 2, 2007, pp.675-736). – Paul Tavernier,« La contribution de la juris- – Paul Tavernier (sous la direction de), prudence de la Cour européenne des droits Regards sur les droits de l’Homme en Afrique, de l’Homme relative au droit de la responsa- Paris, L’Harmattan/Presses universitaires de bilité internationale en matière de réparat- Sceaux (PUS), sous presse. ion. Une remise en cause nécessaire », Revue – « Variations sur le thème de l’autodétermi- trimestrielle des droits de l’Homme, n° 72, nation des peuples (de Reims à La Haye) », 1er octobre 2007, pp. 945-966

Institut International des Droits de l’Homme (IIDH) 2 allée René Cassin, F-67000 Strasbourg Tel: +33/(0)3 88 45 84 45/Fax: +33/(0)3 88 45 84 50 E-mail: [email protected] Website: http://www.iidh.org/ L’Institut international des droits de l’homme, missions de diverses façons, notamment en or- fondé en 1969 par René Cassin, œuvre en toute ganisant des sessions d’enseignement et des indépendance pour la protection et le dévelop- séminaires, en publiant des ouvrages relatifs au pement des droits de l’homme à travers l’ensei- droit international des droits de l’homme et en gnement et la recherche. L’Institut remplit ses développant son fonds documentaire.

Session d’enseignement en droit Programme du Centre international Activités d’enseignement international pour l’enseignement des droits de Il est particulièrement réputé pour la session l’homme dans les universités (CiedhU) d’enseignement en droit international et en Parallèlement à la session annuelle, le pro- droit comparé des droits de l’homme qu’il or- gramme du Centre international pour l’ensei- ganise chaque année, au mois de juillet, à Stras- gnement des droits de l’homme dans les bourg. Ce programme de quatre semaines est universités (CiedhU) a lieu également au mois destiné à des étudiants de niveau universitaire de juillet. Le but de ce programme, principale- avancé, des enseignants, des chercheurs, des ment destiné aux universitaires, est de trans- membres d’organisations non-gouvernemen- mettre des méthodes d’enseignement des tales, et de manière générale à toutes les per- droits de l’homme de leur permettre de déve- sonnes qui, de par leur profession, sont lopper cet enseignement dans leurs universités confrontées à des questions relatives aux droits respectives. de l’homme. Cours d’été sur les réfugiés D’autres activités d’enseignement sont organi- sées par l’Institut. Parmi celles-ci figure le cours d’été sur les réfugiés destiné aux profes-

102 France Conseil de l’Europe Instituts européens des droits de l’homme

sionnels et aux non-professionnels des droits Sessions et des séminaires à l’étranger de l’homme. Cette session – organisée au mois L’Institut organise en outre des sessions et des de juin en collaboration avec le Haut-commis- séminaires à l’étranger. A la fin du mois d’août sariat des Nations Unies pour les Réfugiés et et au début du mois de septembre 2007 a eu avec l’aide de l’Organisation internationale de lieu une session à Iași, en Roumanie, avec la la Francophonie – a pour objectif de promou- participation de la Faculté de droit de l’Univer- voir, le droit et la protection des réfugiés. sité A.I Cuza. La délégation de l’Institut était composée des professeurs Michel de Salvia, Vlad Constantinesco, et Jean-François Flauss.

Publications Les actes des séminaires et des journées M. Antônio A. Cancado Trindade, ancien d’études organisés par l’Institut font l’objet président de la Cour interaméricaine des d’une publication. droits de l’homme. Ainsi, les actes de la journée d’étude du 2 déc- Parmi les autres publications récentes de embre 2005, qui portait sur l’effectivité des l’Institut, il est possible de citer, dans la collec- recours internes dans l’application de la Conven- tion « Publications de l’Institut international tion européenne des droits de l’homme, ont été des droits de l’homme, Institut René Cassin de publiés aux éditions Bruylant, dans la collec- Strasbourg », Bruylant : tion Droit et Justice-Némésis, sous la direction – Claudia Sciotti-Lam, L’applicabilité des des Professeurs Gérard Cohen-Jonathan, Jean- traités internationaux relatifs aux droits de François Flauss et de Mme Elisabeth Lambert- l’homme en droit interne (704 p.), 2004 Abdelgawad. Cet ouvrage tente de dresser la réalité, les modalités et l’effectivité des recours – Gérard Cohen-Jonathan et Jean-François internes dans divers domaines, selon une ap- Flauss (éd.), Les organisations non gouver- proche de droit comparé, en vue d’une nementales et le droit international des droits meilleure application de la Convention euro- de l’homme (251p.), 2005 péenne. – Dans la collection « Droit et Justice », L’ouvrage « La liberté d’information en droit Nemesis/Bruylant : international », sous la direction du Doyen – Gérard Cohen-Jonathan et Jean-François Cohen-Jonathan, réunit les versions écrites des Flauss (dir.), Droit international, droits de conférences thématiques prononcées au mois l’homme et juridictions internationales e de juillet 2004 lors de la 35 session d’enseigne- (152 p.), 2004 ment de l’IIDH. Il est publié aux Collections des Publications de l’Institut international des – Jean-François Flauss et Elisabeth Lambert- droits de l’homme. Abdelgawad (dir.), L’application nationale de la Charte africaine des droits de l’homme et L’année 2007 a vu la publication de plusieurs des peuples (266 p.), 2004 ouvrages par l’Institut, notamment : – l’ouvrage de M. Fabien Marchadier, lauréat – Gérard Cohen-Jonathan et Jean-François du prix de thèse de l’Institut international Flauss (dir.), La réforme du système de des droits de l’homme 2006, portant sur contrôle contentieux de la Convention « les objectifs généraux du droit internatio- européenne des droits de l’homme – Le Proto- nal privé à l’épreuve de la Convention euro- cole n° 14 et les Recommandations et Résolu- péenne des droits de l’homme », tions du Comité des Ministres (256 p.) 2005 – la thèse de M. David Szymczak, intitulée – Gérard Cohen-Jonathan et Jean-François « La Convention européenne des droits de Flauss (dir.), Le rayonnement international l’homme et le juge constitutionnel de la jurisprudence de la Cour européenne des national », droits de l’homme, (276 p.) 2005 – la thèse de M. Ludovic Hennebel sur « La – Gérard Cohen-Jonathan et Jean-François Convention américaine des droits de Flauss (dir.), Mesures conservatoires et l’homme, mécanismes de protection et droits fondamentaux – Actes de la table ronde étendue des droits et libertés », préfacée par du 11 juillet 2002, (311 p.) 2005

Bibliothèque L’Institut international des droits de l’homme de l’homme, de la documentation issue d’orga- dispose d’une bibliothèque ouverte au public nisations internationales et d’organisations pour une consultation sur place. Elle contient non-gouvernementales et de nombreuses plus de sept mille monographies sur les droits revues spécialisées. Les ouvrages présents

France 103 Bulletin d’information sur les droits de l’Homme, no 72 Conseil de l’Europe portent sur de nombreux aspects liés à la pro- des droits de l’homme (européen, blématique des droits de l’homme, tels que, interaméricain et africain), la protection des entre autres, le droit international des droits de réfugiés, ou l’enseignement et la pédagogie des l’homme, les systèmes régionaux de protection droits de l’homme.

Institut de formation en droit de l’homme du Barreau de Paris

57 Avenue Bugeaud – 75116 Paris, France Tel. +33/(0)1 55 73 30 70/Fax. +33/(0)1 45 05 21 54 E-mail : [email protected]

L’Institut des Droits de l’Homme du Barreau de avocats. L’Institut organise des sessions de for- Paris a pour activité principale la formation des mation avec le concours des Ecoles de forma- avocats français et étrangers au droit interna- tion des Barreaux, et des conférences et tional des droits de l’homme. Les formations séminaires avec d’autres associations et univer- sont également accessibles à des juristes non sités.

– La Convention européenne des droits de avec l’Institut des droits de l’homme du Publication 2007 l’homme et la justice française, Gazette du Barreau de Bruxelles, Editions Bruylant, col- Palais 10 -12 juin 2007. lection Droit et Justice, 67, Rue de la Ré- – Le droit de la famille et la convention eu- gence B 1000 Bruxelles, Belgique. ropéenne des droits de l’homme, publié

Formation – Recherche L’Institut intervient également au travers de ses Activités 2007 membres dans le Master de contentieux eu- L’Institut a assuré la formation des avocats sta- ropéen de l’Université Paris II Panthéon Assas giaires dans le cadre de l’Ecole de Formation sur les thèmes de la Convention Européenne Professionnelle des Barreaux de la Cour d’Appel des droits de l’homme et sur le contentieux du de Versailles, sur le module Pratique du droit droit d’asile et de l’immigration. L’Institut a international des Droits de l’Homme. L’Institut également des activités scientifiques et de est également intervenu pour organiser une tierce intervention dans le cadre d’un groupe journée de formation, dans le cadre de la for- de réflexion et d’intervention « law clinic » mation continue, auprès de l’Ecole des Avocats avec le CRDH de l’Université Paris II et le Sud Ouest Pyrénées en avril 2007. CREDHO de l’Université Paris XI-Sceaux.

– La Convention européenne des droits de des droits de l’homme, Bruxelles, 4 mai Colloque et conférence l’homme et la justice française, avec la Com- 2007. mission nationale consultative des droits de – Droit à l’habitat et droits de l’homme en l’homme, Paris Maison du Barreau, partenariat avec l’IDHAE, Bruxelles, 5 février 2007. 19 octobre 2007. – Colloque avec l’Institut des droits de – La nouvelle génétique entre sciences et droit l’homme du Barreau de Bruxelles sur le droit en partenariat avec la Commission Bi- de la famille et la Convention européenne oéthique et Droit de la Santé de l’Ordre des Avocats du Barreau de Paris.

En partenariat avec l’Institut des droits de des droits de l’homme du Barreau de Paris or- Prix Ludovic Trarieux l’homme du Barreau de Bordeaux, de l’Institut ganise tous les ans le Prix international des des droits de l’homme des avocats européens, droits de l’homme Ludovic Trarieux qui est et l’Unione Forense Per la Tutela Del Diritti décerné à un avocat. Il a été décerné le dell’uomo (Rome), et de l’Institut des droits de 19 octobre 2007 au Sénat de Belgique, à Mon- l’Hommes du Barreau de Bruxelles, l’Institut sieur René Gomez Manzano, Avocat à Cuba.

– Les arrêts de la Cour Européenne des droits – La procédure devant la Cour Européenne Formations programmées de l’homme concernant la France en 2007, des droits de l’homme, Maison du Barreau en partenariat avec le CREDHO Université de Paris : 14 mai 2008. Paris XI, les 14 et 15 février 2008. – Formation continue des élèves avocats et avocats sur le thème de la Convention

104 France Conseil de l’Europe Instituts européens des droits de l’homme

européenne des droits de l’homme à l’Ecole tion continue à l’Ecole des Avocats Sud de formation Professionnelle des Barreaux Ouest Pyrénées. de la Cour d’Appel de Versailles, et forma-

Germany/Allemagne

Europa-Institut

Universität des Saarlandes/Saarland University, Postfach/P.O.Box 15 11 50, 66041 Saarbrücken, Germany Tel.: +49 (0) 681 302 36 53/Fax: +49 (0) 681 302 43 69 E-mail: [email protected] Website: http://europainstitut.de/

LLM post-graduate course The LLM is the qualification offered as part of The proximity of the university to European the European Integration programme at the legal institutions and firms allows it to hire Europa-Institut of the University of Saarland in professors and lecturers who are also practising Saarbrücken. The programme is recommended lawyers and who can also help to arrange in- by the German Foreign Ministry and is open to ternships for students. The university fre- applicants with previous law qualifications. quently works with international law firms, building links and connections which can Students can choose from a variety of study prove useful for graduates once they start units, for example the European Protection of looking for work. Human Rights unit, which focuses on the main features, prevailing problems and develop- ments in human rights protection and prepares students for applying their knowledge in the future. The courses concentrate on the devel- opment of human rights in public international law and multilateral contracts, the relationship between the European Community and the Eu- ropean Convention of Human Rights, and the practice of the European Court of Human Rights in Strasbourg.

Part of the course is taught in German but there is the opportunity to take courses in English, al- lowing students to broaden their knowledge of legal English. The lecturers guarantee a highly Successful graduates have made good use of practical and professional approach and their LLM degrees. Graduates of the Europa-In- include leading experts from the Council of stitut have found jobs in European institutions, Europe and the European Court of Human ministries, prestigious law firms and interna- Rights in Strasbourg. tional companies.

Institut européen des droits de l’homme (MenschenRechtsZentrum)

Université de Potsdam, August-Bebel-Straße 89, D-14482 Potsdam Tel. : +49 (331) 977 34 50/ Fax : +49 (331) 977 34 51 E-mail : [email protected] Site Internet: http://www.uni-potsdam.de/u/mrz

Publications En Allemand: l’art. 3 commun des Conventions de Genève – Dominik Steiger : La CIA, les droits de à la « guerre contre le terrorisme » (Die CIA, l’homme et le cas Khaled el-Masri. En même die Menschenrechte und der Fall Khaled el- temps qu’un rapport sur l’applicabilité de Masri. Zugleich ein Beitrag zur Frage der An-

Germany/Allemagne 105 Bulletin d’information sur les droits de l’Homme, no 72 Conseil de l’Europe

wendbarkeit des gemeinsamen Art. 3 der strebungen zur Bekämpfung des Genfer Konventionen auf den “Krieg gegen Menschenhandels) den Terror”) Studien zu Grund- und Men- – Heine – “Artiste, Tribun et Apôtre” dans le schenrechten, Heft 14, 2007, 195 Seiten, signe des droits de l’homme (Heine – “Küns- ISBN 978-3-939469 tler, Tribun und Apostel” im Zeichen der Men- – Christoph Menke/ Arnd Pollmann : La phi- schenrechte) losophie des droits de l’homme (Philosophie – L’agence des droits fondamentaux de der Menschenrechte) Zur Einführung, Ham- l’Union européenne : Perspectives, mis- burg: Junius 2007 sions, structures et alentours d’une institu- – Paul Tiedemann : La dignité de la personne tion nouvelle dans l’espace européen des humaine comme notion juridique – Une ex- droits de l’homme (Die Grundrechteagentur plication philosophique (Menschenwürde der Europäischen Union: Perspektiven, Auf- als Rechtsbegriff – Eine philosophische Be- gaben, Strukturen und Umfeld einer neuen gründung) Schriften des MenschenRechts Einrichtung im Europäischen Menschen- Zentrums der Universität Potsdam, Bd. 29, rechtsraum) 2007. – Rapport sur le travail du comité des droits MenschenRechtsMagazin (en Allemand) No. 3/ de l’homme des Nations Unies en 2006 – 2006 Partie I – Vue d’ensemble du travail des organes de surveillance des traités des Nations-Unies MenschenRechtsMagazin (en Allemand) No. 2/ en 2006 (Überblick über die Arbeit der UN- 2007 Vertragsüberwachungsorgane im Jahr 2006) – Les droits de l’homme sociaux et Justice – Politique commerciale et droits de sociale – Rapport d’un projet (Soziale Men- l’homme: Le système préférentiel général schenrechte & soziale Gerechtigkeit, Ein Pro- Plus (Handelspolitik und Menschenrechte: jektbericht) Das Allgemeine Präferenzsystem Plus (AP- – Soldats d’enfants sous la perspective du Splus) droit international – Partie I (Kindersoldaten – La nouvelle Convention des NU sur les aus völkerrechtlicher Perspektive – Teil I) droits de l’homme des gens handicapés – Les répercussions du libéralisme commercial Une outre précision de la protection des sur les droits des femmes au Niger (Auswirkun- droits de l’homme (Die neue UN-Konvention gen der Handelsliberalisierung auf Frauenrechte über die Rechte von Menschen mit Be- im Niger) hinderungen – weitere Präzisierung des Men- – Le développement ultérieur de la protection schenrechtsschutzes) internationale de la propriété pour les ré- MenschenRechtsMagazin (en Allemand) No. 1/ fugiés et des personnes expulsées (Die Wei- 2007 terentwicklung des internationalen Sujet principal : La lutte contre le traite des es- Eigentumsschutzes für Flüchtlinge und Ver- claves en droit pénal et de procédure pénale triebene) (Themenschwerpunkt: Bekämpfung des Men- – La Protection juridique pour des groupes schenhandels im Straf- und Strafprozessrecht) ethniques (Rechtsschutz für Volksgruppen) – Mesures internationales et européennes contre le traf ic d’êtres humains (Internatio- – Rapport sur le travail du comité des droits nale und europäische Maßnahmen gegen den de l’homme des Nations Unies en 2006 – Menschenhandel) Partie II – La situation juridique en Autriche, en Suisse – La cour interaméricaine des droits de et en Allemagne (Die Rechtslage in Österre- l’homme. Almonacid Arellano ./. Chile ich, der Schweiz und in Deutschland) –Le 2e rapport de l’OIT sur le travail des en- – Résumé comparatif face aux efforts interna- fants: « La fin du travail des enfants – est- tionaux dirigés contre le trafic d’êtres elle proche ? » (Zum zweiten ILO-Gesamt- humains (Rechtsvergleichende Zusammen- bericht über Kinderarbeit: “Das Ende der Kin- fassung mit Blick auf die internationalen Be- derarbeit – zum Greifen nah”)

– 26-28 octobre 2006, Potsdam : Teaching sität zu Berlin (financéé par la Volkswagen- Conférences/Colloques Human Rights in Europe, Humboldt-Univer- Stiftung)

106 Germany/Allemagne Conseil de l’Europe Instituts européens des droits de l’homme

– 23-25 novembre 2006, Potsdam : Cultures de Menschenrechten, Workshop der Veranstalt- dignité (Kulturen der Würde), organisée en ungsreihe 15 Jahre Weltmenschenrechtskon- coopération avec les instituts de philoso- ferenz Wien 1993) phie des universités de Potsdam, Gießen et Magdeburg – 29 juin 2007, Potsdam : Bilans de réforme et nécessité de réforme dans les mécanismes – 30 novembre 2006, Potsdam : Liberté de protection des droits de l’homme et dans d’opinion versus liberté religieuse et des le NU – Haut Commissariat aux droits de cultes (Meinungsäußerungsfreiheit versus l’homme, 2e workshop (Reformbilanz und Religions- und Glaubensfreiheit) Reformbedarf bei den Mechanismen des Men- – 7 avril 2007, Potsdam : Workshop d’ouver- schenrechtsschutzes und des Büros des UN- ture d’une série « 15 ans Conférence Hochkommissarin für Menschenrechte, 2. mondiale de droits de l’homme » qui Workshop) examine les retentissements de cette conférence tenue à Vienne en 1993 : Univer- – 2 novembre 2007, Potsdam : La lutte contre salité et l’établissement des droits de la discrimination, (Diskriminierungs- l’homme (Universalität und Begründung von bekämpfung) 3e workshop

Cours, Série de – Marten Breuer (25/01/07) : Procédure judi- – 25-27 juillet 2007, Potsdam : Conférence in- conférences sur la protec- ciaire traînée en longueur – Est-ce que l’Al- ternationale: The Protection of Human tion des droits de l’homme (Vortragsreihe: lemagne remplit les normes de la Rights by the United Nations Charter Bodies, Ausgewählte Fragen des Convention européenne des droits de Conférence internationale (en anglais) en Menschenrechts- l’homme ? (Überlange Gerichtsverfahren – collaboration avec l’Hebrew University of schutzes) Erfüllt Deutschland die Standards der Jerusalem et la National University of Ire- EMRK?) land – Petra Follmar-Otto (14/12/06) : Affectées du traite des femmes – Entre la lutte contre le crime, la politique de migration et les droits de l’homme (Betroffene von Frauenhandel – Zwischen Verbrechensbekämpfung, Migra- tionspolitik und Menschenrechten) – Leopold von Carlowitz (16/11/06) : Le développement ultérieur de la protection internationale de la propriété des réfugiés et des personnes expulsées (Die Weiterent- wicklung des internationalen Eigentumss- chutzes für Flüchtlinge und Vertriebene) – Markus Rothhaar (2/11/06) : Dignité et les droits – Remarques sur une relation irrésol- ue (Würde und Rechte – Bemerkungen zu einem ungeklärten Verhältnis) – Margret Moyo (19/10/06) : HIV-Sida en Afrique – sur le rôle de l’église comme com- munauté guérissable (HIV-Aids in Afrika – zur Rolle der Kirche als heilende Gemein- schaft) – Markus Rothhaar (16/01/07) : Qu’est-ce que c’est, la dignité des droits de l’homme ? (Was ist Menschenwürde?) – 24 septembre 2007, Potsdam : Développe- ment et droits de l’homme (Entwicklung und Menschenrechte), jour d’étude des Nations Unies

Germany/Allemagne 107 Bulletin d’information sur les droits de l’Homme, no 72 Conseil de l’Europe

Greece/Grèce

Marangopoulos Foundation for Human Rights (MFHR)

1 Lycavittou Street, 10672 Athens, Greece Tel.: +30 210 36 37 455; 36 13 527/Fax: +30 210 36 22 454 E-mail: [email protected] Website: http://www.mfhr.gr/

The Marangopoulos Foundation for Human peace and the development of democratic in- Rights (MFHR) is a non-governmental organi- stitutions. To this end, it organises courses, lec- sation and a non-profit legal entity under tures, seminars and conferences, grants Greek law which was established in 1977. Its scholarships and financial support, conducts aims and objectives are the research, study, research in human rights fields and issues pro- protection and promotion of fundamental tests. It also makes proposals for the effective human rights. MFHR takes a particular interest treatment of problems related to civil, political, in the advancement of human rights education economic, social and cultural rights and offers and training and the raising of public aware- free legal aid to persons whose fundamental ness in all matters affecting human rights, rights have allegedly been violated.

The MFHR has sponsored the Marangopoulos nating the speaker and funding a yearly course Teaching Chair at the International Institute for Human by a distinguished scholar in the field of Rights in Strasbourg for the last 18 years, desig- human rights.

On 4 April 2005 the MFHR lodged a collective ests of persons living in the lignite mining areas Cases brought before in- complaint against Greece (No. 30/2005) to the and the general interest, and found that there ternational bodies European Committee of Social Rights, main- had been a violation of Article 11§ 1, 2 and 3 of taining that the latter had failed to comply with the Charter. Furthermore, the Committee esti- Article 11 of the European Social Charter mated that Greece had failed to effectively because in the main areas where lignite is monitor the enforcement of regulations on mined by Public Power Corporation, the state health and safety at work, and there had been a has neither taken sufficient account of the en- violation of Article 3§ 1 and 2. The Committee vironmental consequences nor developed an recognised that the Greek legislation does not appropriate strategy to prevent and combat the require collective agreements to provide for risks to public health. The MFHR alleged that compensation pursuing the aim intended by Articles 2§ 4 and 3 of the Charter were also vio- Article 2 §4 and considered that the collective lated, since national legislation does not ensure bargaining procedure does not offer sufficient the security and safety of workers in lignite safeguards to ensure compliance with mines. On 10 October 2005 the Committee con- Article 2 §4. sidered the complaint admissible and on 6 De- The Decision of the Committee was presented cember 2006 decided on the merits of the case on 7 June 2007 at the conference on Interna- and concluded that Greece had violated Arti- tional and European Law on the Environment cles 11, 3§ 2 and 2§ 4 of the Charter. and Greece, organised by the MFHR. The Min- In particular, as far as the right to the protec- ister of the Environment, Physical Planning tion of health is concerned, the Committee and Public Works recently imposed a fine of considered that Greece had not managed to €1 000 000 on the Public Power Corporation strike a reasonable balance between the inter- (DEH).

The MFHR has been a member of the Greek concerning access to employment, voca- MFHR contributions on National Commission for Human Rights since tional training and promotion, rules and human rights issues on national level its creation in January 2000. Upon request, the conditions of work; MFHR submitted comments on: – the implementation of Greek Law 3304/ – the National Action Plan for the Rights of 2005 concerning the principle of equal Children; treatment regardless of racial or ethnic – Greek Law 3488/2006 on the implementa- origin, religious or other beliefs, disability, tion of equal treatment for men and women age or sexual orientation.

108 Greece/Grèce Conseil de l’Europe Instituts européens des droits de l’homme

Youth group The MFHR Youth Group was established in protection of the environment in relation to 2003 and its activities include voluntary work the tragic f ires in Greece during the summer. In and organising meetings. In 2007 the group 2007 they also published their e-journal, Youth made several statements and issued resolutions Tribune for Human Rights. on current human rights matters such as the

Conferences and meet- International and European Law on the MFHR representatives regularly attend meet- ings Environment and Greece ings of United Nations bodies and specialised agencies, including the following: Conference at which the collective complaint – Human Rights Council: 6th Session of MFHR against Greece due to the activities of (10-28 September 2007 and 10-14 December the DEH, and the Decision of the Committee of 2007); Social Rights of the Council of Europe were presented (5-7 June 2007); – Commission on Narcotic Drugs: 50th session (12-16 March 2007); International Day against Poverty – UNESCO: Committee on NGOs of the Exec- utive Board (27-28 September 2007). Press conference at the headquarters of the From 26 to 28 June 2007 the MFHR was repre- foundation (16 October 2007); sented at the Summer Session 2007 of the Con- ference of INGOs of the Council of Europe. The The UN Contribution to Gender Equality MFHR proposed the establishment of a special meeting of experts organised on the occasion of commission within the context of the interior the 60th anniversary of the Universal Declara- regulation which would be responsible for pro- tion of Human Rights (6 December 2007); moting the ratification of the Council of Europe instruments and for organising and carrying out the follow-up of their application The Model United Nations by member states. The Committee accepted the The MFHR has organised the yearly Model UN, proposal. in collaboration with the UN information The MFHR was also represented at the centre, since 1998. This year the event took 14th Plenary Session of the Congress of the place in Athens from 16 to 18 March 2007 and Council of Europe which took place from involved hundreds of high school students; 30 May to 1 June 2007;

Publications In addition to numerous articles, essays and – Droits de l’ homme et politique anti- declarations, the MFHR published four books criminelle: Editor: Alice Yotopoulos – Ma- in 2007: rangopoulos, Sakkoulas Publishers, Bruy- – Child Pornography on the Internet: Emilia lant Publishers, 2007 (in French and Ioannidou, ed., Scientific Supervision: Dim- English) ; itris Kioupis, MFHR Youth Group Series, – La protection diplomatique sous l’angle des Athens, Nomiki Vivliothiki Publishers, droits de l’homme: Touzé Sebastien, Publica- 2007, 183 pp. (in Greek). tions de la Fondation Marangopoulos pour – The Winners’ Defeat, Iraq, Lebanon, Pales- les Droits de l’ homme (FMDH), Éditions A. tine, Afghanistan: Vaggelio Voyatzi, ed., Pedone, 2007 Athens, Ellinika Grammata Publishers, 2007, 398 pp. (in Greek).

Ireland/Irlande

Irish Centre for Human Rights

National University of Ireland, Galway Tel.: + 353 91 49 37 98/Fax: + 353 91 49 45 75 E-mail: humanrightsnuigalway.ie Website: http://www.nuigalway.ie/human_rights/

Ireland/Irlande 109 Bulletin d’information sur les droits de l’Homme, no 72 Conseil de l’Europe

The LLM in International Human Rights Law is gramme in International Criminal Law. The Education and the centre’s flagship postgraduate programme. centre also runs a PhD programme and week- conferences The course aims to prepare graduates for work long summer schools which include talks and in the field of international human rights: with lectures given by visiting experts. The two international organisations, NGOs and as indi- summer schools in 2007 focused on minority vidual advocates. The course emphasises the issues, indigenous peoples and human rights communication, analysis and critique of inter- law, and the International Criminal Court. national human rights law and legal regimes. A conference entitled Africa and Peace keepers: Other programmes offered by the centre Positive Impact? took place at the university on include the LLM in Peace Support Operations, 26 May 2007. This free and public conference a one-year cross-border LLM programme in In- addressed the impact of peace keepers in ternational Human Rights and Criminal Justice general and Irish peace keepers in particular in and, from September 2008, a new Master’s pro- Africa.

Recent publications by staff members: senschaftlicher Verlag (co-edited with A. Publications – Murphy, Ray, 2007. UN Peacekeeping in Leb- Sembacher, and K. Starl). anon, Somalia and Kosovo: Legal and Opera- tional Issues in Practice, Cambridge: – Vivienne & Rausch, Colette eds, 2007. Model Cambridge University Press, 375 pp. Codes for Post-Conflict Criminal Justice: Volume I – Model Criminal Code, Herndon: – Schabas, William A. 2007. International United States Institute of Peace Press (with Human Rights Law and Canadian Law: Legal Hans-Joerg Albrecht and Goran Klemencic). Commitment, Implementation and the Char- ter, 3rd ed., Toronto: Carswell, lxiv, 532 pp. – Schabas, William A. ed., 2007. Accountabil- (with Stéphane Beaulac). ity for Atrocity, Tokyo: UN University, 285 – Jaichand, Vinodh, 2006. Anti-discrimina- pp. (co-editor, with Ramesh Thakur and tion for the Judiciary, Vienna: Neuer Wis- Edel Hughes).

Ireland participation in International project, which is funded by the European Initi- Projects Human Rights Law and Institutions is a ative for Democracy and Human Rights, will three-year research project, funded by the Irish involve research into death penalty cases as Research Council for Humanities and Social well as survey work on public opinion and the Sciences, which will be completed in February death penalty. The academic element will be 2008. Its objective is to document and analyse complemented by a series of seminars culmi- Irish foreign policy towards the development nating in a recommendation to the National and evolution of international human rights People’s Congress and public forums for dis- law during its formative stage. In light of the cussion of the issues surrounding the death material collected on Ireland’s involvement in penalty. The project is being organised under the Council of Europe, the objective has trans- the directorship of the Great Britain China ferred to drafting a behind-the-scenes narrative Centre with the Irish Centre for Human Rights of Ireland’s involvement in one of the most sig- as a partner organisation. On the Chinese side nificant cases in international human rights the project is being led by the College for Crim- law, the case of Ireland v. United Kingdom inal Law Science, Beijing Normal University. (1978), which was the first inter-state case brought before the European Court of Human Ireland-China Human Rights Academic Rights and, consequently, the first application Exchange between states before an international human Building capacity within China on human rights tribunal. rights issues is making, and will continue to In July 2006 a project website was created to make, an important contribution towards provide a detailed outline of the research: reform within China. Although China has not http//:www.nuigalway.ie/human_rights/ yet ratified the International Covenant on Civil Projects/ireland_project/. and Political Rights, the level of serious discus- sion about related issues suggests that ratifica- China Death Penalty Project tion is not far off. Officially launched in Beijing, China on In recognition of this, Development Coopera- 20-21 June 2007, the China Death Penalty tion Ireland awarded a grant of €80,000 to the Project is a three-year research project into the Irish Centre for Human Rights in 2005 to build abolition of the death penalty in China. The upon and deepen the exchanges and debates of

110 Ireland/Irlande Conseil de l’Europe Instituts européens des droits de l’homme

the EU-China Human Rights Network by es- project will provide China with human rights tablishing the Ireland-China Human Rights expertise at the highest academic level from Academic Exchange. Ireland in both the context of the ratification The overall aim of the project is to promote the and implementation of the two international rule of law and respect for human rights in the human rights covenants and other human People’s Republic of China by building on the rights instruments. This will place Ireland in a relationship developed between the Irish central role in the development of human Centre for Human Rights and the Chinese rights in China. Academy of Social Sciences, Beijing. The

Italy/Italie

Interdepartmental Centre on Human Rights and the Rights of Peoples

University of Padua, Via Martiri della Libertà, 2, 35137 Padova, Italy Tel.: +39 049 827 1813/1817; Fax: +39 049 827 1816 E-mail: [email protected] Website: http://www.centrodirittiumani.unipd.it/ The Interdepartmental Centre on Human lished in 1982 and celebrated its 25th anniver- Rights and the Rights of Peoples was estab- sary in 2007.

Academic programmes The centre is currently involved in the follow- In 1997 the centre first promoted the European ing programmes at the Faculty of Political Sci- Master’s Degree in Human Rights and Democ- ences, : ratisation, based in Venice, and it actively par- – Degree course on Political Sciences, Inter- ticipates in the programme together with 40 national Relations, Human Rights (three other European universities. So far, 800 stu- years). dents from more than 50 countries have been – Master’s degree on Institutions and Politics awarded European Master’s in Human Rights of Human Rights and Peace (two years). and Democratisation. The deadline for applications for the academic The deadline for applications for 2008-2009 is year 2008/2009 is August 2008. For more infor- 14 March 2008. For more information visit mation visit the website. http://www.ema-humanrights.org/.

Research In 2007 the transnational research project on tion material and methods to help teachers and The Role of Intercultural Dialogue for the De- students acquire basic knowledge on the issue. velopment of a New (Plural, Democratic) Citi- The integral version of the toolkit is available in zenship was concluded. The concluding print and in digital format in Italian, Polish and conference of 1-4 March 2007 at the University German. Part of the material is also available in of Padua provided the opportunity for a first English, though only in digital format. For presentation of the book edited by L. Beke- more information visit the website. mans, M. Karasinska-Fendler, M. Mascia, A. Pa- pisca, C.A. Stephanou and P.G. Xuereb, In 2007 the Interdepartmental Centre started a Intercultural Dialogue and Citizenship. Trans- research project with the University of Pavia lating Values into Actions. A Common Project and the Jordan University in Amman on the for Europeans and their Partners, Venice, Mar- subject Towards an Integrated Perspective of silio, 2007, pp. 665. Human Rights and Human Development. It is The project Human Rights and Trafficking in envisaged that this research will assist the or- Women and Young People. An Educational ganisation of an MA on Human Rights and Toolkit for Teachers and Students was con- Human Development at the Jordan University, cluded in 2007. The goal of the project was to with courses also taking place at the Universi- inform and raise awareness among high school ties of Padua and Pavia. The research will also teachers and students about issues of human contribute to the establishment of a Research rights and human trafficking for the purpose of and Higher Education Centre on Human De- sexual exploitation through the use of an edu- velopment and Human Rights at the Jordan cational toolkit. The toolkit contains informa- University. The opening ceremony, which was

Italy/Italie 111 Bulletin d’information sur les droits de l’Homme, no 72 Conseil de l’Europe attended by Queen Rania of Jordan, took place in Amman on 10 December 2007.

In 2006-2007 the centre organised national – Education to European Citizenship, Senigal- Courses for teachers seminars for secondary school teachers and lia (Ancona), 4-6 December 2007. headteachers including: – Education to Active Citizenship and Human – Education to European Citizenship: 50 Years Rights: Italian Constitution, European Inte- of the Treaty of Rome, Torino, 16-18 April gration and Human Rights, Venice, 2007. S. Servolo Island, 22-24 October 2007.

The library contains more than 6 000 volumes, Degree in Human Rights and Democratisation The Piergiorgio Cancel- national and international scientific reviews (EMA) Access is also available, through the li- lieri Library and materials from governmental and non- brary, to other relevant online databases and governmental organisations. The library is reviews. linked to the library of the European Master’s

In 2007 the centre organised a variety of semi- and of the Regional Children’s Ombudsper- Conferences and semi- nars and conferences including: son, University of Padua, 1 October 2007. nars – Seminar on The Protection and Promotion – National Seminar of the Italian Peace Table of Children’s Rights and Disadvantaged on Human Rights for All: The Role of Civil Children’s Rights in Italy and China, organ- Society, Assisi, 6-7 July 2007. ised in co-operation with the Centre for In- – Seminar on Children’s Rights in Italy: Third ternational Law Studies of the Chinese Report of the Italian NGOs Working Group Academy of Social Sciences, University of on the International Convention on Chil- Padua, 12 October 2007. dren Rights, organised in co-operation with – Third Conference of the Region of Veneto the Italian NGOs Working Group on the In- on Human Rights, Peace and International ternational Convention on Children Rights Co-operation, Vicenza, 18-19 October 2007.

– Pace diritti umani/Peace human rights, The journal is available online on the institute’s Publications edited by the Interdepartmental Centre on website. Human Rights and printed by Marsilio Edi- tore, Venice (essays in Italian and English). Other publications and CD ROMS include: It is strongly policy-oriented and addressed – L.Bekemans, M. Karasinska-Fendler, to universities, civil society organisations M. Mascia, A. Papisca, C. A. Stephanou, and national and local government institu- P. G. Xuereb, eds, Intercultural Dialogue and tions. Three issues were published in 2007. Citizenship. Translating Values into Actions. Recent articles include: A Common Project for Europeans and Their – A. Papisca, “Preliminary reflexions on a fea- Partners, Venezia, Marsilio, 2007, pp. 665. sibility project for the establishment of a Civil Peace Corps (Peace Civil Service) in –Tascabile n. 5, Diritti umani e pace, valori Italy. The primacy of human rights, nonvio- universali (Human Rights and Peace, Univer- lence and of politics for conflict prevention sal Values), 2007. and resolution”, in Pace diritti umani/Peace – The Universal Declaration of Human Rights Human Rights, IV, 2, 2007. (2007) (CD ROM) – A. Papisca, M. Mascia, “A Political Agenda for Human Rights”, in Pace diritti umani/ – Human Rights Educational Approaches Peace human rights, IV, 3, 2007. (2007) (CD ROM)

International Institute of Humanitarian Law Villa Ormond – C.so Cavallotti 113, 18038 Sanremo (IM), Italy Tel.: +39 018 45 41 848/Fax: +39 018 45 41 600 E-mail: [email protected]/Website: www.iihl.org The International Institute of Humanitarian sation whose objective is to promote the devel- Law is an independent and non-profit organi- opment, application and dissemination of

112 Italy/Italie Conseil de l’Europe Instituts européens des droits de l’homme

international humanitarian law in all its di- The institute has published a report of its 2006 mensions, thus contributing to the safeguard- activites which is available on its website (in ing and respect of human rights and English). fundamental freedoms throughout the world.

Training programmes The 2008 programme of courses at the institute – The law of armed conflict (in English) includes: 6-17 October, Sanremo – Course for planners and executors of naval – Courses on international humanitarian law operations (English) 24-28 November, for military personnel (in English, French Sanremo and Spanish) March to November 2008, Sanremo. – Courses on refugee law (in English, French and Spanish) April to November 2008. – International human rights and humanitar- – Summer course on international humani- ian law in peace operations (in English) tarian law (in English) 30 June-12 July, 26-30 May, Sanremo. Sanremo/Geneva

Internship programme The institute offers a variety of internship pro- interest and background in humanitarian law. grammes for researchers and students with an More details are available on the website.

Netherlands/Pays-Bas

Maastricht Centre for Human Rights

Visiting address: Bouillonstraat 3, 6211 LH Maastricht Postal address: PO Box 616, 6200 MD Maastricht Tel.: +31 /(0) 43 38 83 514/Fax: +31 /(0) 43 32 59 091 E-mail: [email protected] Website: http://www.rechten.unimaas.nl/humanrights /

The Maastricht Centre for Human Rights com- centre organises conferences and lectures, bines the research activities in the field of sponsors publications and assists in grant ap- human rights of the staff members of Maas- plications. Among its best-known achieve- tricht University’s Faculty of Law. Most partici- ments are the Limburg Principles on the pants in the centre belong to the International Implementation of the International Covenant and European Law Department and the Crimi- on Economic, Social and Cultural Rights (1986) nal Law Department but some come from the and the Maastricht Guidelines on Violations of Constitutional Law Department and the Civil Economic, Social and Cultural Rights (1997). Law Department. Some members of the centre are also involved The centre forms part of the Netherlands Re- in the European Master’s Degree in Human search School for Human Rights, together with Rights and Democratisation (Venice). This is a its sister institutes at Erasmus University Rot- multidisciplinary and intensive one-year aca- terdam, Leiden University, Tilburg University, demic programme that reflects the indivisible Utrecht University and the TMC Asser Institute links between human rights, democracy, peace in The Hague. and development. The centre’s activities are focused on three More information on the centre’s activities and broad areas: international human rights law, publications, as well as its 2006 annual report, criminal law, and women and the law. The are available on its website.

Poland/Pologne

Poznań Human Rights Centre Institute of Legal Studies of the Polish Academy of Sciences

Ul. Mielynskiego 27/29, 61-725 Poznań, Poland

Netherlands/Pays-Bas 113 Bulletin d’information sur les droits de l’Homme, no 72 Conseil de l’Europe

Tel. and fax: +48 61 8 520 260 E-mail: [email protected] Website: http://www.phrc.pl/

Poznań Human Rights Centre was founded in jectives is focusing on the combined protection 1973. It is a research institution working within offered by national constitutional rights and the Institute of Legal Studies of the Polish internationally recognised rights, in particular Academy of Sciences. The centre was created the application of international standards with a view to conducting research and training within the national legal order. The centre is experts as well as to promote knowledge in the headed by Professor Roman Wieruszewski and field of human rights. Currently, one of our ob- currently employs six research staff members.

The 16th Course on International Protection of was focused additionally on issues related to Course on International Human Rights took place from 3 to 12 Septem- the rights of national minorities. The course Protection of Human Rights ber 2007. It was organised by Poznań Human was made available to young researchers, law- Rights Centre and the Faculty of Law and Ad- yers, students and NGO activists. The number ministration at Adam Mickiewicz University in of participants was limited to 25. Poznań, in partnership with the Raoul Wallen- The course consisted of 60 hours of lectures berg Institute of Human Rights and Humani- and case studies given in English. The lectures tarian Law in Lund, Sweden and with financial were held by eminent professors and experts in support from the OSCE Office for Democratic the field of human rights and international law. Institutions and Human Rights. The case studies involved discussions of deci- The main objective of the course was to sions of the European Court of Human Rights enhance the participants’ knowledge and un- and the United Nations treaty bodies. derstanding of the existing standards and insti- The next course will take place in September tutional aspects of the protection of human 2008 and will be advertised on the centre’s rights at international level. This year’s edition website.

The Poznań Human Rights Centre has worked The centre is a member of the following inter- International co-opera- to establish contacts with a number of institu- national educational and scientific networks: tion tions in Poland and abroad including the Di- – European Inter-University Centre for rectorate of Human Rights and Legal Affairs at Human Rights & Democratisation (EIUC) in the Council of Europe in Strasbourg, the Office co-operation with Adam Mickiewicz Uni- of the High Commissioner for Human Rights at versity in Poznań, the United Nations in Geneva, the Institute of – European Master’s Degree in Human Rights Human Rights in Abo Akademii University of and Democratisation (EMA) – in co-opera- Turku (Finland), the Netherlands Institute of tion with Adam Mickiewicz University in Human Rights (SIM) in Utrecht and The Raoul Poznań, Wallenberg Institute of Human Rights and Hu- – Association of Human Rights Institutes manitarian Law in Lund (Sweden). (AHRI), – EU-China Human Rights Network

Poznań Human Rights Centre has established law, but also concerning family law and the Library its own library and documentation centre. The rights of the child. Apart from the collection of library collection consists of 3 000 volumes in books, the library has a selection of periodicals Polish and other languages, mainly from the and a variety of international and domestic domain of human rights and constitutional documents.

Portugal

Human Rights Centre of Ius Gentium Coimbrigae (Institute of International Law and Co-operation with Portuguese-speaking States and Communities)

Faculty of Law, University of Coimbra, P-3004-545 Coimbra, Portugal

114 Portugal Conseil de l’Europe Instituts européens des droits de l’homme

Tel.: +351 239 824 478/Fax: +351 239 823 353 Email: [email protected] Website: http://www.fd.uc.pt/hrc/

Founded in 1995 under the Faculty of Law at nities focuses on the study of current interna- the University of Coimbra (FDUC), the Insti- tional issues and issues affecting Portuguese- tute of International Law and Co-operation speaking states and communities. with Portuguese-speaking States and Commu-

Human Rights Centre The Human Rights Centre of Ius Gentium Conimbrigae, founded in 2000, is the first aca- demic human rights education and research centre in Portugal. It is a research, education, training and interna- tional exchange centre, focused on human rights issues. Therefore, partnership work is fa- voured and foreign lecturers, researchers and experts are often invited to the centre and its lecturers and researchers take part in several international events.

Teaching and training The Post-graduate Course in Human Rights takes a multidisciplinary and broad approach works concurrently as part of the European to the study of human rights. Master’s Degree in Human Rights and Democ- The summer courses, which are in English, ratisation, established in Venice and organised offer a great opportunity for cultural exchange by a consortium of 39 universities in the Euro- and the students who attend come from coun- pean Union, and as an independent post- tries all over the world. Each year’s course graduate course, which is open to anyone inter- focuses on a separate topic within the human ested. Partly delivered in English, the course rights international agenda.

Seminars and confer- The Autumn Conference takes places every reflecting a specific issue on the international ences year and each one focuses on a different theme, human rights agenda.

Publications The centre keeps an Online Portuguese Human texts, case-law and information on human Rights Encylopedia (http://www.fd.uc.pt/igc/ rights in Portugal. enciclopedia/) which contains a wide variety of

Bureau de Documentation et de Droit Comparé de l’Office du Procureur-Général de la République

Rua do Vale do Pereiro nº 2, 1269-113 Lisboa, Portugal Email: [email protected]/ Website: http://www.gddc.pt/

Activités Le Bureau de Documentation et de Droit droit comparé, de droit étranger, de droit in- Comparé est une entité créée sous la dépen- ternational et de droit communautaire ; dance de l’Office du Procureur-Général de la République, spécialisée en Droit international – il assure la diffusion du système juridique et en particulier dans le domaine des droits de portugais à l'étranger, par l’élaboration de l’homme. Parmis ses activités : rapports périodiques destinés à des organis- mes internationaux ; – il assure le traitement et la diffusion d’infor- mation juridique spécialisée provenant, – il procède à l’élaboration, au nom du Gou- d’organismes internationaux ou de pays vernement portugais, d’un vaste ensemble étrangers ; d’informations (rapports, études, réponses à – il fournit des informations à un ensemble des questionnaires, etc…) destinés à des or- très vaste d'utilisateurs nationaux (départe- ganismes internationaux, notamment les ments d’Etat, magistrats, etc…) en matière différents organes de contrôle des Nations de protection des droits de l’homme, de Unies ;

Portugal 115 Bulletin d’information sur les droits de l’Homme, no 72 Conseil de l’Europe

– il participe à des réunions internationales Les stages individuels sont destinés aux promues dans le cadre d’organisations jeunes étudiants diplômés. internationales ; – il procède, au moyen de son secteur de tra- – il collabore à la préparation de conventions duction, à la traduction vers le portugais, le et de traités à caractère multilatéral ou bi- français ou l’anglais des textes qu’il diffuse latéral en matière de droits de l’homme; dans l’une des langues choisies. Cette année, – il organise des stages, collectifs et indivi- il a traduit des texte juridiques du portugais duels sur les droits de l’homme. Les stages vers l’allemand et vice-versa. collectifs consistent à des scéances d’appro- – il dispose d’une importante bibliothèque che aux droits de l’homme à l’attention des spécialisée et qui complète celle de l’Office étudiants en fin de formation universitaire. du Procureur-Général de la Republique.

Romania/Roumanie

IRDO – Romanian Institute for Human Rights B-dul Nicolae Bãlcescu nr. 21, Bucarest, Romania Tel: +40 21 31 14 921/Fax: +40 21 31 14 923 E-mail: [email protected]

A Painful Page in the History of Human Human Rights – Spiritual Dimension Conferences, debates, Rights and Civic Action round tables A round table on the Holocaust organised in International symposium organised in partner- collaboration with the Romanian Association ship with the Metropolitan Church of Moldova for the United Nations and Family Forum to and Bucovina, the Roman-Catholic Bishopric mark the International Day of Commemora- of Iași, and the Al. I. Cuza University of Iași. tion in Memory of the Victims of the Holo- (Iași, 15-17 June 2007) caust. (Bucharest, 29 January 2007) Bioethics and Human Rights Freedom of Movement. Immigration to A symposium organised by IRDO in collabora- Romania tion with the Victor Dan Zlătescu Club of Cheia Symposium organised in collaboration with the Association. (5-6 July 2007) Romanian Association for the United Nations (ANUROM). (Bucharest, 24 February 2007) The Right to a Healthy Environment and the Right to Health Combating Discrimination and the Role A round table organised by IRDO, in collabora- of the Media tion with the Victor Dan Zlătescu Club of Cheia Round table on organised in collaboration with Association and the Natural Science Museum the UNESCO Chair for Human Rights, Democ- in Cheia (22-23 August 2007). racy, Peace and Tolerance. (Bucharest, 22 March 2007) National Strategy on Preventing and Combating Poverty Invest in Health, Build a Safer Future A cycle of debates on civil society’s role within Symposium organised in collaboration with this strategy organised for researchers, teachers ANUROM, Family Forum and the Independent and students to mark the International Day for League for the Rights of Children to mark the Eradication of Poverty. (Bucharest, World Health Day. (Bucharest, 5 April 2007) 17 October 2007)

Combating Racial Discrimination – Rights of the child Teaching National and International Juridical Official opening of the first course on this Framework subject to be organised in Romania. It is aimed A course organised in collaboration with the at teachers in pre-school educational establish- UNESCO Chair for Human Rights, Democracy, ments and is organised by the Ministry of Edu- Peace and Tolerance to mark the Week of cation, Research and Youth in collaboration Action against Racism. with IRDO and the teacher training centre in Mures.

116 Romania/Roumanie Conseil de l’Europe Instituts européens des droits de l’homme

Human Rights The 13th meeting of the International Training course organised in collaboration with University of Human Rights the UNESCO Chair for Human Rights, Democ- Organised in collaboration with the UNESCO racy, Peace and Tolerance. Chair for Human Rights, Democracy, Peace and Training course organised in partnership with Tolerance and the Romanian Association for the teacher training centre in Slatina, as part of the United Nations and the Victor Dan the programme Education for the Respect of Zlătescu Club of the Cheia Association Human Dignity.

Periodicals –The quarterly Drepturile Omului (Human – Info-IRDO, a monthly information bulletin Rights)

Publications: – Principalele instrumente internaţionale – Drepturile omului – un sistem în evoluţie privind drepturile omului la care România (Human rights – a system in evolution), este parte, vol. I, Instrumente universale Dr Irina Moroianu Zlătescu (Basic international human rights instru- ments to which Romania is a party, 1st – Dreptul la sănătate şi sănătatea acestui drept volume, Universal instruments) (The right to health and the health of this – Principalele instrumente internaţionale right), Dr Octavian Popescu privind drepturile omului la care România este parte, vol. II, Instrumente regionale – Dreptul la învăţătură drept fundamental al (Basic international human rights instru- omului (The right to education, a funda- ments to which Romania is a party, 2nd mental right of human beings), Dr Anda Ve- volume, Regional instruments) ronica Nedelcu-Ienei

Spain/Espagne

Institute of Human Rights Facultad de Derecho, Universidad Computense de Madrid E - 28040 MADRID

Conferences Human Rights and Empire Prof Dr. Costas Douzinas, 9 June 2006.

Publications – Anuario de derechos humanos. Nueva época. – Falcón y Tella, Fernando: “Hacia un nuevo (Human rights yearbook. New era). orden mundial: el fenómeno de la globaliza- Volume 8, 2007 which contains various arti- ción”. (“Towards a new world order: the phe- cles including: nomenon of globalisation”) – Garibo, Ana-Paz : “La condición jurídica de las mujeres en el mundo islámico”. (“The legal status of women in the Islamic world”).

Reviews A selection of reviews: – Carabante Muntada, José María: Review of – Nogales Naharro, Mª de los Ángeles: Review Bioderecho. Entre la vida y la muerte (Bio-law. of New challenges for Human Rights by Between life and death) by Andrés Ollero. Fernando Falcón y Tella. – Falcón y Tella, María José: Review of La Eu- – Falcón y Tella, Fernando: Review of La Filos- tanasia (Euthanasia) by José Miguel Serrano ofía del Derecho contemporánea. Temas y de- Ruiz-Calderón. safíos (The philosophy of contemporary law. Themes and challenges) by Carla Faralli.

Pedro Arrupe Institute of Human Rights Instituto de Derechos Humanos Pedro Arrupe Universidad de Deusto, Avda. Universidades 24 – Bilbao 48007 (Spain)

Spain/Espagne 117 Bulletin d’information sur les droits de l’Homme, no 72 Conseil de l’Europe

Tel.: +34 944 13 90 03/Fax: +34 944 13 92 82 E-mail: [email protected] Website: http://www.idh.deusto.es/ A report on the institute’s 2006 activities as degree programmes that it offers are available well as further information on its human rights on the website. research, conferences and the various Master’s

The institute has a document centre which is members of other social organisations requir- Document Centre available for use by MA and training pro- ing advice or help in one of the areas the insti- gramme students, as well as researchers or tute works in.

United Kingdom/Royaume-Uni

Human Rights Law Centre School of Law, University of Nottingham, University Park, Nottingham, NG7 2RD, United Kingdom. Tel.: +44 (0)115 84 68 506 E-mail: [email protected] Website: http://www.nottingham.ac.uk/law/hrlc Established in 1993, the University of Notting- operation and training. The centre consists of ham’s Human Rights Law Centre is an interna- six working units and conducts research in a tionally recognised human rights institution range of fields. Below is a summary of the activ- with considerable experience in the design and ities and publications of each working unit. delivery of human rights research, technical co-

Research project: Assessing the Human Rights Publication: Harrison, J., The Human Rights Business and Trade Unit Impact of International Trade Agreements Impact of the World Trade Organisation (Hart Publishing, 2007).

Research project: The European Social Publications: European Human Rights Charter Complaints Procedure. – Harris, O’Boyle and Warbrick, The Law of Law Unit Training and capacity building: the European Court of Human Rights (forth- coming edition). – Human Rights Capacity Building for Kalin- ingrad Legal Professionals (December – Harris, D.J. “The scope of the right toa fair 2007). trial guarantee in non-criminal cases in the European Convention on Human Rights”. – Russian NGOs: Strategies for Human Rights In: Morison, J., McEvoy, K., Anthony, G., eds, Monitoring. Judges, transition, and human rights. Essays – Ukrainian Judiciary and NGOs: Fair Trials in memory of Stephen Livingstone. Part I: Standards under the ECHR. Judges. (Oxford University Press, 2007).

Research project: International Criminal (2007) 7 International Criminal Law Review, International Criminal Court Legislation Database, part of the ICC’s 621-655. Justice Unit Legal Tools Project. HRLC is one of five ICC Conference: The International Criminal Court Legal Tools Partners. and the State, University of Nottingham, (No- Publications: vember 2007). Training and capacity building: Government – Hunter, E and Martin, V., “EU Efforts officials and civil society organisations from Towards Implementation of the Interna- over 45 countries have received training and ca- tional Criminal Court Statute”, AHRI Inter- pacity building in regions such as the Carib- national Criminal Tribunals Report, (article bean (2007-8) and the Middle East (2006-7). forthcoming). Technical co-operation: Bilateral drafting as- – Bekou, O, and Antoniadis, A, “The EU and sistance, national bill on Implementation of the International Criminal Court: An the ICC Statute in Fiji (January 2006), Samoa Uneasy Symbiosis in Interesting Times”, (February 2006, enacted November 2007).

118 United Kingdom/Royaume-Uni Conseil de l’Europe Instituts européens des droits de l’homme

Post Conflict and Capacity Research project: Consolidating the Profession: – Human Rights Manual for the Iraqi Ministry Building Unit The Human Rights Field Officer: research, of Human Rights. training and capacity building project in support of enhanced delivery of services by Workshop: Consolidating the Profession: The human rights field operations: http:// Human Rights Field Off icer. Expert consulta- tions: Geneva (October 2007), Bangkok www.humanrightsprofessionals.org/ (August 2007), Freetown (May 2006). Publications: Training and capacity building: – O’Flaherty, M., ed., The Human Rights Field – Training and capacity building for United Operation: Law, Theory and Practice (Ash- Nations human rights field operations in gate, 2007). A second, follow-up book on West Africa (April 2007). Human Rights Fieldwork will be published in 2008, collating documents presented at – Iraqi Human Rights Ministry: human rights the Bangkok Expert Consultation (2007). training for the Iraqi Government.

Student Activities Unit Film series: The Human Rights Film Series is a international audience. The programme student-led initiative, presenting engaging and presents keynote speaker sessions as well as provocative human rights-orientated films panels led by student speakers. with expert-led discussions. Internships and bursaries: A number of in- Annual Student Human Rights Conference: ternships are provided annually to University This European human rights law conference of Nottingham law students. Bursaries are also provides University of Nottingham law stu- awarded to students on receipt of an internship dents with an opportunity to organise an inter- within international human rights-based or- national, multi-disciplinary conference for an ganisations.

Publications Unit – Human Rights Law Review (edited for – O’Flaherty, M., and O’Brien, C., “The reform Oxford University Press, 4 issues per of the United Nations Treaty bodies: a cri- annum) tique of the High Commissioner’s concept paper”. (2007) Human Rights Law Review, – International Human Rights Reports (pub- 7(1), p141-172. lished online by HRLC, 4 issues per annum) – Human Rights Law Review Special Issue: – Yearbook of the European Convention for the Reforms of the UN Human Rights Machinery Prevention of Torture (published annually (volume 7 (1) 2007) by HRLC) – Yogyakarta Principles on the Application of – European Court of Human Rights Judge- International Human Rights Law in Relation ments (preparation of headnotes, published to Sexual Orientation & Gender Identity by Oxford University Press) (March 2007)

Short Courses and Train- Training and capacity building: – Implementing Human Rights Conventions, ing Unit – International Human Rights for Thai Judici- Chevening Fellows Programme (Annual: ary Programme (November 2007). January - March). – Iranian Family Court Advisors Training Course (July 2007). – International Human Rights Law Short Course. (Bi-annual: January-March, Annual Programmes: October-December).

– 2008 Summer School: Engaging the UN Human Rights Treaty Bodies. (16-21 June 2008).

United Kingdom/Royaume-Uni 119 Direction générale des droits de l’Homme et des affaires juridiques Conseil de l’Europe F-67075 Strasbourg Cedex

http://www.coe.int/human_rights/

ISSN 1608-960X

9 7 7 1 6 0 8 9 6 0 0 0 3