Secours Aux Réfugiés Et Colons Spoliés, a - K
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Document provisoire F/12 – Secours aux réfugiés et colons spoliés, A - K ARCHIVES NATIONALES Secours aux réfugiés et colons spoliés e XIX siècle Sous-série F/12 (Commerce et industrie) articles F/12/2740-2883 et F/12/7627-7632/1 Attention, cet instrument de recherche est en cours : il porte actuellement [juin 2012] sur les articles F/12/2740-2870 et F/12/7627-7632/1 Dépouillement arrêté à Sa Répertoire-index établi par Christiane Demeulenaere-Douyère, conservateur général du patrimoine Tome 1 : Lettres A - K 2001-2012 Inventaire en cours : 1 porte actuellement [juin 2012] sur les articles F/12/2740-2869 et F/12/7627-7631/A Document provisoire F/12 – Secours aux réfugiés et colons spoliés, A - K FICHE DESCRIPTIVE Intitulé : Secours aux réfugiés et colons spoliés. Dates extrêmes : Ancien Régime - env. 1880. Niveau de description : parties de sous-série du cadre de classement des Archives nationales. Référence : FR - AN - F/12/2740-2883 et F/12/7627-7632/1. Lieu de conservation : Archives nationales. Producteurs : ministère de la Police générale (1814-1818) ; Bureau des secours du ministère de l’Intérieur (1821-1834) [rattaché d’abord au Secrétariat général, puis, de 1822 à 1824, à l’Administration générale des communes, hospices, établissements de bienfaisance et établissements sanitaires, puis, de 1825 à 1829, à la Direction des établissements d’utilité publique et de secours généraux, et enfin, de 1830 à 1833, à la Division de la comptabilité générale] ; Division de la comptabilité générale ministère du Commerce (1834-1854) ; Direction du commerce extérieur, 1er bureau (législation et tarifs de douanes en France) (1854-1870). Histoire du producteur et contexte de production e Les dernières années du XVIII siècle constatent l’effondrement de la présence française en Amérique du Nord et aux Antilles. En 1713, l’Acadie est devenue britannique et le « grand e dérangement » de 1755 l’a vidée de ses habitants français installés depuis le début du XVII siècle. En 1763, le traité de Paris, en mettant fin à la guerre de Sept Ans, a consacré la victoire de l’Angleterre et lui a concédé notamment le Canada et toutes les possessions françaises à l'est du Mississippi. Enfin, les îles de Saint-Pierre et Miquelon, récupérées par la France lors du traité de Paris et sièges e d’établissements français depuis le début du XVII siècle, passent sous domination anglaise de 1793 à 1814. Surviennent aussi les événements de Saint-Domingue et l’indépendance d’Haïti en 1804. L’afflux massif en métropole de colons sans moyens d’existence oblige les gouvernements à leur e attribuer des secours, qui vont se poursuivre pendant une bonne partie du XIX siècle. Le cadre légal des secours1 Sous l’Ancien Régime, les réfugiés du Canada sont pris en charge d’abord sur les fonds de la marine (jusqu’en 1773), puis par le Trésor royal. Les officiers civils et militaires rapatriés perçoivent des pensions, relativement modestes mais régulièrement versées ; certains peuvent également bénéficier à titre personnel d’une pension du roi, pour services rendus. Quant aux simples habitants qui ont dû abandonner tous leurs biens, ils se voient attribuer la « solde des Acadiens et Canadiens », soit une pension accordée pour une durée déterminée (et non à vie), fixée d’abord à 6 sous par jour, puis ramenée, à partir de 1777-1778, à 3 sous et limitée aux seuls réfugiés nécessiteux. La Révolution suspend le paiement de la « solde », mais les Acadiens et Canadiens ont l’occasion de faire entendre leur voix, notamment par l’intermédiaire de la Société des amis de la Constitution de Cherbourg. Leurs doléances sont transmises à la Constituante où elles rencontrent l’intérêt du député d’Angers, Larevellière-Lépeaux (1753-1824), qui va se faire le champion de leur cause. C’est sur son rapport qu’est d’abord pris le décret du 10 septembre 1790, qui affirme que les secours aux Acadiens seront continués « sur le pied actuel » et qu’« il sera pris les moyens les plus prompts et les plus efficaces pour leur assurer subsistance et travail ». Puis la Constituante vote le très important décret du 21 février 1791. Tout en déclarant « conserver aux Acadiens et Canadiens les secours qui leur étaient ci-devant accordés » et ce avec effet rétroactif au 1er janvier 1790, il fixe des tarifs de secours plus avantageux (6 sous pour les pères et mères de famille et les veuves) et étend les secours aux vieillards et aux enfants : 8 sous par jour pour les sexagénaires, 4 sous pour les enfants et orphelins âgés de moins de 21 ans. Il stipule aussi sans ambiguïté que ces secours sont personnels et seront « éteints à la mort de chacun de ceux qui les auront obtenus, sans qu’ils puissent être recréés ou portés en augmentation en faveur de qui que ce soit » (art. 3). 1 Pour un aperçu général de la législation des secours aux réfugiés et colons, ainsi que pour certains textes, AN Paris, F/12/2716-2717 ; pour les autres textes, Bulletin des lois, Collection générale des décrets rendus par l’Assemblée nationale législative…, puis la Convention nationale… aux dates indiquées. Inventaire en cours : 2 porte actuellement [juin 2012] sur les articles F/12/2740-2869 et F/12/7627-7631/A Document provisoire F/12 – Secours aux réfugiés et colons spoliés, A - K Par ailleurs, ce texte ordonne le recensement complet des Canadiens et Acadiens résidant en France, qui doivent se faire inscrire auprès de la municipalité de leur résidence (art. 4). Lui-même est assorti, en annexe, d’un état nominatif d’officiers civils et militaires acadiens et canadiens, avec leurs familles, et d’habitants qui énumère 266 noms (106 officiers d’épée, 16 officiers d’administration et de justice, et 144 habitants). Dernier point : les secours seront désormais payés par le Trésor public (art. 1). Ce texte de 1791 est très important car, pendant près de trente ans, jusqu’en 1820, il va régler le sort de nombreuses familles et ceci sans appel. En fait, malgré un souci évident de clarifier et d’organiser l’attribution des secours, ce décret va plutôt rendre les choses plus compliquées pour nombre de réfugiés. L’administration considère en effet l’inscription sur l’état annexé au décret du 21 février 1791 comme la condition indispensable pour être admis aux secours, sous peine, à défaut, de rejet de la requête. Mais cet état est incomplet : il ne concerne que les Canadiens et Acadiens résidant dans le port de Rochefort en 1790, alors que le décret s’applique à l’ensemble des réfugiés, sans distinction de résidence en France. Or il en est qui se sont retirés dans d’autres villes. Dans l’immédiat, le décret du 21 février 1791 connaît des difficultés d’exécution, liées justement aux listes de secours. La solde des Acadiens et Canadiens subit des retards de versement, à tel point que ceux-ci se plaignent et qu’un nouveau texte est publié dans l’urgence, le 4 mai 17922 : il stipule que tous les états déjà envoyés par les départements seront mis en paiement sans attendre sur les fonds du Trésor public, que les directoires des départements enverront « dans le plus bref délai » les états nominatifs des individus qui y résident, dont on fera un état général qui sera soumis à l’Assemblée nationale, et que ces états départementaux seront vérifiés tous le trois mois, pour constater le nombre des décédés et des absents. En fait, il semble bien que, pour les Acadiens et Canadiens, les choses se gâtent dès les années 1792-1793. Si aucune mesure légale ne prescrit la suspension du versement de leurs secours, nombreux sont ceux qui se plaignent qu’ils ont effectivement cessé de les percevoir vers cette époque. Il faut sans doute mettre ce fait en relation avec les troubles de Saint-Domingue qui connaissent en juin 1793 un premier paroxysme avec l’incendie du Cap-Français. La gravité et l’ampleur de la question antillaise amènent les pouvoirs publics à focaliser leur attention sur ces nouveaux colons spoliés. Ainsi prennent-ils, entre 1793 et 17993, une série de mesures applicables aux colons (particulièrement ceux de Saint-Domingue), dont se retrouvent exclus de fait les réfugiés d’Amérique du Nord. Cette exclusion n’est jamais explicite, mais les textes n’emploient plus le mot « réfugié » qui désigne les Acadiens et Canadiens, pour ne parler que de « colons », mots qui désigne sans ambiguïté les spoliés des Antilles. Finalement, la Restauration remet réfugiés et colons spoliés sur un pied d’égalité, quelle que soit leur origine géographique. La décision ministérielle du 18 mai 1820 leur donne la possibilité de produire des témoins pour attester qu’ils ont personnellement habité la colonie, et donc de faire établir un acte de notoriété, à charge pour eux de produire également un certificat d’existence (et d’indigence) tous les six mois. Pour les Acadiens et Canadiens, demeure l’obligation de prouver qu’ils ont habité personnellement l’Amérique du Nord avant la cession à l’Angleterre. Ceux qui ne figurent pas sur la liste annexée au décret du 21 février 1791, peuvent espérer trouver dans cette décision une ouverture nouvelle, d’où la présentation ou la réactivation, dans les années 1820-1825, de nombreuses demandes de secours. Mais trouver des témoins de faits qui se sont déroulés plus de 60 ans auparavant pouvait, vers 1820-1825, se révéler difficile ; c’est ce que traduit le flou de certains actes de notoriété. 2 Collection générale des décrets rendus par l’Assemblée nationale législative…, mai-juin 1792, p. 30-31. 3 Décret du 8 frimaire an II [28 novembre 1793], mettant à la disposition du ministre de la Marine un crédit de 200 000 livres destiné à « subvenir