Or Est Baiars
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HISTOIRE DES ARTS ARTS DU SON CHANSON DU XIIIème SIECLE : OR EST BAIARS PERIODE : MOYEN AGE 40 000 476 1492 1789 1900 De la Préhistoire l’Antiquité gallo- Le Moyen-âge Les Temps Le XIXe siècle Du XXe siècle romaine Modernes à nos jours Or est baiars PERIODE MOYEN AGE XIIIème siècle TITRE OR EST BAIARS AUTEUR Adam, de la Halle, appelé aussi: « Adam le Bossu », né vers le milieu du XIIIème siècle. Il était le fils de « Maistre Henri » commis à l'échevinat, autrement dit employé de mairie. Deux riches bourgeois d'Arras, les frères Lenormant, subvinrent à son éducation. En 1272, il dut quitter Arras et s'exiler à Douai. Il fut ménestrel à la Cour de Robert d'Artois puis à la Cour de Naples. Il composa le célèbre : jeu de Robin et Marion (1285). Il mourut à Naples en 1287. Un ménestrel était un musicien de métier attaché à un prince ou à un roi. INTERPRETES Ensemble AZIMAN direction musicale Anne AZEMA CD« le Tournoi de Chauvency » K617 FORME Chanson C’est un rondeau, forme qui alterne toujours des couplets et un refrain Le rondeau est lié au chant et à la danse et signifie danse en rond. SIGNIFICATION Baiars est le nom du cheval mythique des quatre fils Aymon. Les Quatre Fils Aymon : C'est la plus célèbre des légendes ardennaises, chanson de geste, connue dans toute l'Europe depuis le Moyen-âge, plus célèbre que la Chanson de Roland. Elle évoque les aventures des fils du Duc Aymon d'Ardenne poursuivis par la vengeance de l'empereur Charlemagne. Si l'orthographe des noms de personnages y est éminemment variable, on notera que le nom du cheval Bayart, cadeau de la fée Oriande, dans le texte original, s'écrivait "Baiars" ou "Baiart", indiquant qu'il était de couleur "bai". (sorte de brun) USAGE Divertissement, danse Inspection Académique de la Moselle CPEM CONTEXTE HISTORIQUE ET SOCIAL La chevalerie au Moyen-Age concerne les fêtes, les tournois et le jeu amoureux de l’amour courtois. Le chevalier qui sera le plus vaillant le plus brave et le plus courtois recevra l’hommage de la dame. PISTES PEDAGOGIQUES Ecoute de l’extrait du CD d’Anne Azema : « Le tournoi de Chauvency » 1ère séance Compréhension du sens des paroles et du contexte « Ne pas confondre l’histoire du chevalier Bayard époque de François Ier avec le nom du cheval baiars » Vérification de l’intelligibilité des paroles à une première écoute de la chanson. De quoi parle la chanson, en quelle langue est-elle chantée ? Quels sont les mots que l’on comprend et ceux que l’on ne comprend pas ? A une deuxième écoute essayer de retenir quelques mots Distribuer le texte en langue d’oïl. Observation sur le sens et sur l’orthographe. Ils auront des indices (des deux pies defferrés, couverture) et émettront des hypothèses Puis traduire et raconter la légende. Mettre en évidence l’évolution de la langue en 7siècles. Or est Baiars en la pasture, hure! Voici Baiars dans la pâture, Hure Des deus piés defferrés. (bis) Déferré des deux pieds (bis) Il porte souëf l'ambleüre. Il va doucement l’amble Hure Or est baiars en la pasture. Voici Baiars dans la pâture, Hure Avoir li ferai couverture, Hure! Je lui ferai donner une couverture Hure Au repairier des prés. (bis) A son retour des prés (bis) Or est Baiars en la pasture, hure! Voici Baiars dans la pâture, Hure Des deus piés defferrés. (bis) Déferré des deux pieds (bis) Compléments pour la traduction Or est Baiars en la pasture, hure! Or : Maintenant hure : écho jeu phonique qui rime avec pasture (on l'entend bien à l'écoute de la chanson) (la hure signifie le museau au XIIIème siècle comme aujourd'hui, il ne semble pas que ce soit le sens ici. Des deus pies defferrés : le cheval est-il déferré ? Pies : pied Il porte souëf l'ambleüre souëf: suave, doucement, souplement Inspection Académique de la Moselle CPEM l'amble : marcher à l'amble : pas du cheval qui avance les deux pattes du même côté en même temps (comme la démarche du chameau). Signifie aussi aller vivement. Mot utilisé encore aujourd'hui. Avoir li ferai couverture Couverture : toit ; Je lui ferai avoir un toit Au repairier des pres repairier : retour (re-patria) retour à la patrie 2ème séance Découvrir la structure musicale et le caractère en plusieurs écoutes. Chanter la chanson Structure Introduction : voix féminine parlée en ancien français, langue d’oïl : « Demain verrez lancer brisières, chevaux crevés et eslacier », c’est une invitation au tournoi. Sur l’extrait de CD la chanson est reprise 3 fois: - D’abord à l’unisson dans un registre grave, c’est la voix principale, la teneur, celle que l’on va faire chanter aux élèves, - A la reprise une 2ème voix d’homme plus aiguë s’ajoute, - Enfin une 3ème voix d’homme encore plus aiguë Les voix chantent le même texte avec le même rythme ce qui donne de l’énergie et de la puissance. Une forme d’encouragement à la joute virile du tournoi. Dire quelle partie on préfère, à une voix ou à plusieurs voix. Faire émerger des points de vue de la part des enfants. Production - Chanter le début de la chanson. A l’unisson, on peut la prendre plus aiguë - Chanter doucement et lié - Puis chanter à pleine voix et bien articuler - Enregistrer, s’écouter, comparer. Difficulté: le registre grave des voix sur l'enregistrement, la classe risque de reprendre sans transposer à l'octave. LES PRODUCTIONS Découverte du texte: le lire puis essayer de chanter le début : Voir partition : voix 2 Suite à l’écoute de la percussion (genre de tambour) essayer de repérer le rythme en ostinato Noire triolet noire triolet………. Frapper uniquement les noires Essayer ensuite le rythme en entier. Inspection Académique de la Moselle CPEM LES PROLONGEMENTS Ecouter une autre version de la chanson CD Jehan de Channey - Dans cette version on entend un accompagnement instrumental : bombarde, cromorne et tambour. La bombarde Le cromorne AUTRES DOMAINES Raconter la légende des 4 fils Aymon Photo d’album des années 30 illustré par C. Gillot Quatre cavaliers sur un cheval chevauchaient à travers l'Ardenne en nourrissant l'espoir d'être, un jour, adoubés chevaliers par le grand empereur Charlemagne. Pour leur malheur, Bertholet, neveu de l'empereur, s'en était pris à Renaud, le moquant, l'injuriant parce qu'il avait l'air doux et paisible et qu'il avait l'aspect un peu rustre des paysans ardennais, qu'il n'était pas affiné et bien-disant comme ceux qui fréquentaient la cour de l'empereur à Aix-la-Chapelle. Renaud avait cogné, cogné dur même et il avait donné une bonne correction à cet avorton outrecuidant. Inspection Académique de la Moselle CPEM L'empereur, dans sa colère, avait fait des quatre frères des proscrits. Renaud, Guiscard, Richard et Allard, les frères au grand cœur, eux qui allaient lui offrir leurs bras et leur cœur fidèle d'Ardennais, victimes de l'injustice, durcis dans leur orgueilleuse soumission devaient maintenant fuir dans la nuit, juchés sur leur fidèle destrier. On disait que la force de son sabot puissant, s'appuyant sur la roche, pour un élan, y laissait son empreinte ou la fendait. Après chacun de ses bonds prodigieux, Bayard, doté d'une force nouvelle, repartait, laissant l'ennemi devant l'obstacle infranchissable. Un jour que tous quatre chevauchaient sur les hauteurs de Dinant, Allard, qui occupait la dernière place sur la croupe de l'animal, aperçut une armée de soldats lancés à leur poursuite. Renaud éperonna leur cheval Bayard, qui se mit à galoper et caracoler dans la plaine qui s'offrait à lui. Soudain, il trouva devant lui une faille immense dans le sol, un sillon large au fond duquel coulait la Meuse. Aucune autre issue, il fallait passer. Renaud enfonça ses éperons dans les flancs du fidèle Bayard qui prit son élan et frappa le rocher de ses sabots. Ses jarrets contractés se détendirent et telle une catapulte le lancèrent dans un bond prodigieux. Tout à coup, un choc sourd: ils atterrirent. Le fleuve est derrière eux et oh! Merveille! Un monolithe dressait sa pyramide vers le ciel, détaché de la paroi rocheuse par l'élan du coursier. En ce temps-là, c'était une merveille de les voir: ils allaient à travers tout, par dessus les haies et les rivières, comme l'ouragan. Ils n'avaient peur de rien! Ils attaquaient un contre cent et galopaient sans trêve, d'un bout de l'Ardenne à l'autre. Les émissaires, les éclaireurs et les patrouilles de Charlemagne ne laissaient aucun répit aux quatre frères, obligés de fuir sans cesse, si bien qu'un jour, ils se rendirent et firent soumission à l'empereur. Renaud prit le bâton du pèlerin et partit en Terre Sainte, tandis que leur fier destrier fut noyé dans la Meuse à Liège. On lui attacha une grosse pierre autour du cou et on le précipita dans les flots du fleuve du haut d'un pont. Il coula à pic, mais d'un coup de collier désespéré, il fit rompre le lien qui l'attachait à la pierre, remonta sur la berge et s'en alla à la recherche de ses maîtres. D'est en ouest, du nord au sud, de castel en clairière, par les forêts et les plateaux, de la Meuse à l'Amblève, de l'Amblève à la Semois, à travers l'Ardenne wallonne toute entière, il galopait dans la nuit, hennissait de désespoir. C'était ce hennissement lugubre et désespéré qui faisait mugir les forêts flagellées par l'ouragan et frissonner les coeurs au fond des chaumières, devant les bûches de l'âtre rallumé à l'automne.