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1 Diffusion de ce pdf autorisée sans modification et sans usage commercial https://www.amazon.fr/dp/B07CS9JZ84/ version numérique 2.99 euros https://www.amazon.fr/guide-critique-2018-ECOLES- COMMERCE/dp/B07CQKKF7W/ version papier 10,36 euros 2 © Editions Vignou 2018 24290 La Chapelle Aubareil ISBN-13: 979-10-95867-09-8 Tous droits réservés pour tous pays 3 Patrice Gibertie Agrégé d’histoire, professeur de chaire supérieure en géopolitique et histoire économique. Il a enseigné en classes préparatoires, fondé et dirigé les CPGE du Lycée Notre Dame du Grandchamp à Versailles. Il a été chargé de cours à l’Université de Bordeaux III et a participé à la préparation à l’Agrégation d’économie de l’Université de Rennes 1. Il suit sur LinkedIn le devenir professionnel de 3000 anciens étudiants et y anime un réseau d’entraide. 4 “Je plains ceux qui ont l'air intelligent ; c'est une promesse qu'on ne peut tenir.” Alain 5 A mes anciens étudiants Dans l'obscurité des diplômes, des cursus et des classements CHOISIR SON ECOLE DE COMMERCE AU TEMPS DU COVID Réseaux, insertion professionnelle, salaires 6 Table des matières Une école de commerce par temps de crise … ................................... 9 Derrière le brouillard, des diplômes ................................................. 16 Le plus important, c’est…avant l’école ............................................ 31 Derrière le brouillard du marketing, l’école .................................... 50 Les écoles de commerce et la tentation de devenir des facs de luxe 73 La grande misère ou l’avant-gardisme pédagogique des écoles ..... 92 Dilution des effets de la com et retour à la hiérarchie traditionnelle ............................................................................................................ 111 Conclusion de la première partie .................................................... 118 les vérités que vous ne devriez pas connaitre ................................. 121 Demain la capacité à proposer des formations pour les cadres en activité sera la clef de la notoriété des écoles.................................. 121 Ecoles de commerce : Le classement de ceux qui en sont sortis et qui embauchent. ............................................................................... 129 Quelles écoles pour quels métiers ? ................................................. 133 LA FORCE D’UNE ECOLE : CELLE DE SON RESEAU ......... 144 7 Paris et le désert français ................................................................. 162 La vérité sur les salaires .................................................................. 167 La vie n’est plus un long fleuve tranquille ..................................... 183 La vraie situation des écoles de commerce ..................................... 195 Conclusion de la deuxième partie ................................................... 206 les fiches écoles ................................................................................. 208 Les parisiennes ou la mort ? ............................................................ 209 EM Lyon EDHEC : les prétendantes.............................................. 222 Les grandes écoles de province. ....................................................... 231 Couverture : pixabay.com ....................................................... 254 8 Introduction Une école de commerce par temps de crise … Face au confinement, les écoles ont dû adapter leurs modalités de recrutement. Celles qui avaient déjà tenu les épreuves écrites organisent les oraux par visioconférence, ou les décalent. Pour les autres, c’est souvent la sélection sur dossier qui est privilégiée. Mais pour de nombreux étudiants, l’annulation des épreuves écrites ou orales est vécue comme une injustice. L'une des craintes repose sur la variation des notes entre les lycées. En effet, un 14/20 n’a pas la même valeur dans tous les lycées selon leur degré de sélectivité. Si les dossiers sont traités de façon mécanique, sans distinction entre les établissements, la sélection risque d'être biaisée. Les établissements du supérieur ont tendance à majorer les différences entre les lycées. Or, cette majoration pénalise davantage les bons élèves des milieux populaires scolarisés dans des lycées défavorisés. La baisse probable du nombre d’étudiants étrangers serait située entre 15 et 20%. L’annulation des oraux a provoqué un tollé sur les réseaux sociaux C’était d’ailleurs une recommandation du ministère de l’Enseignement supérieur. https://www.letudiant.fr/educpros/entretiens/ecoles-de-commerce- envisagent-une-baisse-de-15-a-20-du-nombre-d-etudiants.html 9 Une décision qui interpelle tant par sa rapidité que par le risque de rupture d’égalité et d’équité. Les facteurs de motivation et les modalités d’application de la décision interpellent aussi Tâm Nguyen, président et fondateur de l’Association de défense de la méritocratie en classes préparatoires (ADMCP) : "Nous regrettons vivement le manque de concertation au sujet d’une décision qui va au-delà des préconisations du ministère de l'Enseignement supérieur." Cette annulation pose aussi problème quant à la qualité du recrutement, selon lui : "Elle prive plusieurs centaines de candidats d’une chance d’intégrer l’école de leur choix, au risque de rupture d’égalité entre les étudiants de classes préparatoires, dont certains préparent les oraux depuis deux voire trois ans." Difficile de tendre vers une équité stricte dans le cadre d’un recrutement sur dossier. Enfin, le nombre de places a été déposé pour chaque concours et les écoles s’engagent à ne pas faire de "surbooking". https://www.letudiant.fr/educpros/actualite/annulation-des-oraux- d-entree-aux-ecoles-de-management-quid-de-l-equite.html Ces évènements déstabilisent les étudiants qui utilisaient les oraux pour choisir les écoles. Les plus malins en profitaient pour tester les locaux, l’ambiance et même la ville et le cadre de vie. Difficile de choisir à l’aveugle dans un contexte de crise et surtout de changement de modèle des écoles de commerce. Les conseils des anciens et même des parents ou des professeurs se heurtent au marketing et à l’enfumage de certaines écoles… Comment s’y retrouver ? 10 La France est en crise et les jeunes diplômés connaissent aujourd’hui des difficultés pour intégrer le monde du travail. L’époque où les entreprises se bousculaient à la porte des écoles de commerce semble révolue et pourtant lesdites écoles deviennent de plus en plus coûteuses. La jeunesse dorée, des clichés habilement entretenus, s’endette, travaille beaucoup et n’intéresse personne. Ce qui semblait évident ne l’est plus … Pendant longtemps la voie normale de formation pour les futurs cadres du secteur privé passait par les écoles d’ingénieurs. Les parents sont encore nombreux à préférer les prépas scientifiques aux prépas commerciales. Les emplois d’ingénieurs de production sont moins nombreux, ceux de la finance, du commerce et de la gestion se sont multipliés. Pourquoi dans ces conditions devenir ingénieur pour une carrière de DRH ? Le niveau exigé en mathématiques ne diffère pas entre cpge Hec et cpge préparant aux écoles d’ingénieurs. La physique –chimie constituerait elle un plus ? La tradition française peut expliquer pourquoi pendant longtemps l’Etat s’est désintéressé des métiers de l’encadrement. De très nombreuses écoles d’ingénieurs sont publiques et gratuites, les écoles de commerce privées et payantes. Dans les années 80 la multiplication des classes préparatoires dites HEC, la montée en gamme de nombreuses écoles ont conduit à une situation assez simple. Celui qui voulait entreprendre de belles études pouvait le faire via des écoles de commerce post prépa. Les concurrences des écoles d’ingénieurs et des écoles de commerce dites post bac ont toujours existé. La durée des études dans les écoles post bac est identique à celle des écoles post prépa mais l’intégralité du cursus se fait en école. Parmi ces écoles, l’ESSCA d’Angers, le Cesem de Reims et l’Epsci de Cergy. La concurrence a toujours existé avec Dauphine et l’Iep de Paris. J’ai de tous temps défendu la filière cpge-grandes écoles. 11 La hiérarchie des écoles me semblait alors d’une simplicité enfantine. Hec dominait, puis venait l’Essec. La fusion avec l’EAP propulsa l’ESCP au sommet. Lyon et l’EDHEC se discutaient la quatrième place. Suivaient Rouen et Reims puis Audencia, Grenoble, Toulouse, Bordeaux. Enfin, Lille, le Ceram, l’Icn, Marseille, l’ISC et Tours. Pendant près de 30 ans j’ai décrit ce paysage, de forum en journées portes ouvertes auprès de peut-être 100 000 visiteurs. Rien n’a sans doute profondément changé comme le confirment 3500 anciens étudiants aujourd’hui cadres d’entreprises. Malheureusement un épais brouillard recouvre désormais la formation aux métiers de l’entreprise et l’univers des écoles de commerce. En 2017 je m’insurgeais face à des classements qui surclassaient Grenoble ou Toulouse et déclassaient injustement Neoma (Reims et Rouen). En 2020 Neoma retrouve sa juste place, Skema est surclassée, Grenoble et Audencia sont à la peine … Que s’est-il donc passé ? L’Université développe de plus en plus des masters de qualité mais elle bute sur la difficulté à sélectionner. Qu’en sera-t-il demain ? Si les grandes écoles de commerce se transforment en « facs » de luxe, avec des professeurs exclusivement chercheurs, si elles perdent leurs liens étroits avec l’entreprise, alors elles seront directement concurrencées par les filières universitaires. Un certain nombre d’écoles n’ont d’ailleurs rien de différent d’une université, une partie de la