UNIVERSITE DE FACULTE DE DROIT, D’ECONOMIE, DE GESTION ET DES SCIENCES SOCIALES DE DEVELOPPEMENT

MEMOIRE En vue de l’obtention du diplôme de Maîtrise en Sciences Sociales de Développement Option Socio-économie

Présenté et soutenu publiquement Par Madame RAZAFINDRAKOTO Lydia Salomé

MICROFINANCE ET MONDE RURAL LE CAS DE TIAVO D’

Sous la direction de Monsieur Le Professeur RASAMOELINA Henri Université de Fianarantsoa

Et l’encadrement de Monsieur RASOLONJATOVO Fulgence Assistant d’Enseignement Supérieur et de Recherche Université de Fianarantsoa

- Septembre 2008 -

IDENTIFICATION DES MEMBRES DU JURY

Les membres de Jury sont constitués de :

- Monsieur Le Professeur RASAMOELINA Henri, président,

- Monsieur RASOLONJATOVO Fulgence, encadreur pédagogique et rapporteur,

- Monsieur ANDRIANANDRASANA Ratsihosena, membre et assesseur critique,

RAZAFINDRAKOTO Lydia Salomé Née le 24 Novembre 1975 à Fianarantsoa Mariée - 01 Enfant Villa Narindra - Ivory Sud 301 - FIANARANTSOA E-mail : [email protected] Tel. + 261 32 07 909 48

FORMATION ET DIPLOMES OBTENUS

2005 - 2006 : Etudes au Centre Universitaire de Formation Professionnalisante de l'Université de Fianarantsoa : Licence en Administration Economique et Sociale

Juillet 2005 : Formation à l'Alliance Franco-Malagasy de Fianarantsoa : Diplôme d'Etude en Langue Française

Février 2003 : Formation en conception et création de pages Web avec l’U.S.A.I.D et l’Ecole Nationale d’Informatique de l’Université de Fianarantsoa

Janvier 2003 : Formation sur l’Utilisation des Services de l'Internet avec l’U.S.A.I.D et l’Ecole Nationale d’Informatique de l’Université de Fianarantsoa Formation des Formateurs en Services Internet avec l’U.S.A.I.D et l’Ecole Nationale d’Informatique de l’Université de Fianarantsoa

Décembre 2002 : Formation en GNU/LINUX avec l’Agence Universitaire de la Francophonie et l’Université de Fianarantsoa Formation en Maîtrise de l'Internet avec l’Agence Universitaire de la Francophonie et l’Université de Fianarantsoa

Juin 1999 : Formation en Dactylographie au Collège Technique Commercial Renel RAKOTOBE - Antananarivo

Mai 1999 : Formation en Bureautique au Messagers Cours Professionnels - Antananarivo

1995-1997 : Etudes à la Faculté des Lettres et Sciences Humaines de l’Université d’Antananarivo - : DUEL II en Lettres Allemandes, Option " Enseignement "

Novembre 1994 : Formation en Langue Française au Centre Culturel S.O.S Avenir - Antananarivo Formation en Langue Anglaise au Centre Culturel S.O.S Avenir - Antananarivo

Juillet 1994 : Formation au Lycée Raherivelo Ramamonjy à Fianarantsoa – Madagascar : Baccalauréat série "A2"

EXPERIENCES PROFESSIONNELLES

Novembre 1999 jusqu’à ce jour : Centre Universitaire de Formation Professionnalisante de l’Université de Fianarantsoa • Assistante de direction • Caissière

Avril – Mai 1998 : Cercle Germano-Malagasy - Antananarivo • Stage pratique d'Enseignant en langue allemande

CONNAISSANCES EN INFORMATIQUE

SGBD : Access Système d’exploitation : Windows, Linux

CONNAISSANCES LINGUISTIQUES

• Malagasy : langue maternelle • Français : lu, écrit, parlé • Anglais : lu, écrit • Allemand : lu, écrit, parlé

AUTRES CONNAISSANCES

• Comptabilité générale : bon • Psychopédagogie : bon

CENTRE D’INTERET

• Lecture • Voyage

REMERCIEMENTS

Je ne pourrais pas être muette face aux diverses assistances des différentes personnes et permettez-moi d'exprimer mes sincères remerciements, plus particulièrement à :

• Monsieur RASAMOELINA Henri, Directeur de Mémoire ;

• Monsieur RASOLONJATOVO Fulgence, qui m'a bien encadrée le long de ma

formation ;

• Monsieur ANDRIANANDRASANA Ratsihosena, assesseur critique ;

• Tous les corps enseignants de la Faculté de Droit, d’Economie, de Gestion et des

Sciences Sociales de Développement qui m'ont partagé leur savoir;

• Monsieur RAHARINTSALAMA Emile, Directeur de BOA Fianarantsoa ;

• Monsieur RAKOTOARIMANANA Maminirina, Directeur de Mutuelle Matsiatra

Soafañina (TIAVO) ;

• Monsieur RAZAFIMAHATRATRA Ernest, Adjoint au Maire de la Commune Rurale

d’Alakamisy Itenina ;

• Dr RANDRIANARIVO Chantal, Responsable du Centre de Santé de Base niveau II

de la Commune Rurale d’Alakamisy Itenina ;

• Monsieur RATSIMBAZAFY Cyr Charles, ancien PCA de Section TIAVO

Fiombonantsoa d’ Alakamisy Itenina ;

• Madame MAHARO, Responsable de Section TIAVO Fiombonantsoa d’ Alakamisy

Itenina ;

• Monsieur RANDRIANARSON Haja Eric, Agent de crédit de Section TIAVO

Fiombonantsoa d’ Alakamisy Itenina ;

• Madame RASOARIMANANA Jeanne Fidelys, Responsable des inscriptions des

élèves auprès du CEG Lovasoa d’ Alakamisy Itenina ; • Tous ceux qui ont participé aux enquêtes que ce soit membre ou pas ;

• Mon mari, mon enfant, ma famille, ma belle-famille qui m'ont soutenue moralement et

financièrement pour pouvoir mener à terme ma formation et qui m'ont toujours montré

le bon chemin ;

• Et à ceux qui m'ont aidée de près ou de loin pour ma réussite et pour concrétiser ce

travail.

LISTE DES ABREVIATIONS

TIAVO : Tahiry Ifamonjena Amin’ny VOla

BTM : Bankin’ny Tantsaha Mpamokatra

BOA : Bank Of Africa

PATFR : Projet d’Assistance Technique au Financement Rural

IMF : Institution de Microfinance

ONU : Organisation des Nations Unis

IDH : Indice de Développement Humain

PNUD : Programme des Nations Unies pour le Développement

PIB : Produit d’Intérieur Brut

OMD : Objectifs du Millénaire pour le Développement

MAP : Madagascar Action Plan ou Plan d’Action pour Madagascar

Fkt : Fokontany ou Communauté villageoise

ONG : Organisation Non Gouvernementale

FAF : Fer Acide Forique

CSBII : Centre de Santé de Base Niveau II

VAD : Vangy Arahin-Dinika

CEG : Collège d’Enseignement Général

CLIC : Centre de Lecture d’Information et de Communication

FJKM : Fiangonan’i Jeso Kristy eto Madagasikara

FLM : Fiangonana Loterana Malagasy

STD : Services Territoriaux Decentralisés

GN : Gendarmerie Nationale

PTT : Poste et Télécommunication

ZAP : Zone d’Administration Pédagogique JIRAMA : Jiro sy Rano Malagasy

APIFM : Association Professionnelle des Institutions Financières Mutualistes

ADéFI : Action pour le Développement et de FInancement des micro entreprises

AECA : Association des caisses d’Epargne et de Crédit Autogérées

CECAM : Caisse d’Epargne et de Crédit Agricole Mutuelle

OTIV : Ombona Tahiry Ifampisamborana Vola

CA : Conseil d’Administration

PCA : Président du Conseil d’Administration

DAV : Dépôt à Vue

DAT : Dépôt à Terme

GCV : Grenier Communautaire Villageois

PCD : Plan Communal de Développement

CSBF : Commission de Supervision Bancaire et Financière

TIC : Technologies de l’Information et de la Communication

Microfinance et Monde rural, le cas de TIAVO d’Alakamisy Itenina

TABLE DES MATIERES

IDENTIFICATION DES MEMBRES DU JURY ...... 1 REMERCIEMENTS ...... 4 LISTE DES ABREVIATIONS ...... 6 TABLE DES MATIERES ...... 8 INTRODUCTION ...... 10 1. PARTIE I :ETUDE DE LA COMMUNE RURALE D’ALAKAMISY ITENINA 20 1.1. HISTORIQUE ...... 21 1.2. SITUATION GEOGRAPHIQUE...... 22 1.3. CONTEXTES SOCIO-ECONOMIQUES ET CULTURELS ...... 23 1.3.1. La santé : ...... 23 1.3.2. L’agriculture, l’élevage, l’artisanat et les ressources minières ...... 24 1.3.3. La culture ...... 25 1.3.4. Les Services Territoriaux Déconcentrés et les ONG ...... 26 1.3.5. Les infrastructures ...... 27 1.3.5.1. Infrastructure routière ...... 27 1.3.5.2. Autres infrastructures ...... 27 1.4. LES AUTRES PROBLEMES RENCONTRES ...... 28 1.5. DONNEES STATISTIQUES ...... 29 1.5.1. La population ...... 29 1.5.2. L’éducation et l’instruction ...... 31 1.5.3. La mortalité néonatale et maternelle ...... 32 1.5.4. Les résultats aux examens ...... 32 2. PARTIE II : IMPLANTATION DE TIAVO DANS LA COMMUNE RURALE D’ALAKAMISY ITENINA ...... 34 2.1. LES INSTITUTIONS DE MICROFINANCE (IMF) ...... 35 2.1.1. Les principes généraux du mutualisme ...... 36 2.1.2. L’organisation et le fonctionnement des IMF ...... 37 2.1.2.1 L’organisation ...... 37 2.1.2.2 Le fonctionnement ...... 38 2.1.3. L’impact de la microfinance sur la réduction de la pauvreté ...... 39 2.1.4. Les perspectives de développement des IMF ...... 40 2.1.5. L’IMF, assurance de la stabilité économique ...... 42 2.2. LE TAHIRY IFAMONJENA AMIN’NY VOLA (TIAVO) ...... 43 2.2.1. Présentation générale ...... 43 2.2.2. Organigramme de TIAVO au niveau national ...... 44 2.2.3. La politique adoptée ...... 45 2.2.4. Les conditions d’adhésion ...... 46 2.2.5. Les différents types d’épargne ...... 46 2.2.5.1. L’épargne volontaire ...... 46 2.2.5.2. L’épargne garantie ...... 47 2.2.6. Les différentes sortes de crédit ...... 47 2.2.6.1. Le crédit individuel ...... 47 2.2.6.2. Le crédit pour les opérateurs économiques ...... 48 2.2.6.3. Le crédit pour les agriculteurs ...... 49 2.2.7. Les conditions d’emprunt ...... 50 2.2.8. Les modalités de recouvrement ...... 51 2.2.9. Le suivi ...... 52

8 Microfinance et Monde rural, le cas de TIAVO d’Alakamisy Itenina

2.3. LA SECTION TIAVO FIOMBONANTSOA D’ALAKAMISY ITENINA ...... 52 2.3.1. La catégorisation des membres ...... 52 2.3.2. Les services offerts par le TIAVO ...... 60 2.3.2.1. Collecte d’épargne ...... 60 2.3.2.2. Octroi de crédit ...... 61 2.3.3. Les relations entre la catégorie des membres et les services de TIAVO ...... 62 3. PARTIE III : RESULTATS DE LA MISE EN PLACE DE TIAVO DANS LA COMMUNE RURALE D’ALAKAMISY ITENINA ...... 63 3.1. L’EVOLUTION DES EFFECTIFS DES MEMBRES ...... 64 3.2. LE COMPORTEMENT DE LA POPULATION D’ALAKAMISY ITENINA FACE AU TIAVO ...... 64 3.2.1. Les motifs d’adhésion ...... 64 3.2.1.1. L’utilité de l’épargne ...... 64 3.2.1.2. L’importance du crédit ...... 66 3.2.1.3. Le principe du mutualiste ...... 66 3.2.2. Les raisons de la non adhésion des habitants ...... 66 3.2.2.1. La faiblesse de revenu ...... 66 3.2.2.2. Les blocages psychologiques et culturels ...... 67 3.2.2.3. L’absence de projet ...... 67 3.3. LE RAYONNEMENT DE TIAVO AUPRES DE LA COMMUNE ...... 68 3.3.1. L’éducation financière de proximité ...... 68 3.3.2. L’outil au service du développement...... 68 3.4. LES PROBLEMES ET RISQUES ...... 69 3.5. LES RESULTATS ...... 70 3.5.1. Au niveau de l’institution ...... 70 3.5.2. Au niveau des membres ...... 70 3.6. LES ENGAGEMENTS DU MAP ...... 71 3.7. LE PROJET D’INSTALLATION D’UNE BANQUE DES PAUVRES A L’IMAGE DE LA GRAMEEN BANK ...... 72 3.7.1. Le fondateur de la Grameen Bank ...... 72 3.7.2. Les différences entre les banques traditionnelles et la Grameen Bank ...... 75 3.7.2.1. Les banques traditionnelles ...... 75 3.7.2.2. La Grameen Bank ou banque des pauvres ...... 77 3.7.3. Les règlements intérieurs de la Grameen Bank ...... 78 3.7.4. Les critiques reçues de la Grameen Bank ...... 79 3.8. LES PERSPECTIVES D’AVENIR DE TIAVO D’ALAKAMISY ITENINA ...... 81 3.8.1. Amélioration des produits ...... 81 3.8.2. Stimuler l’adhésion des paysans ...... 82 3.8.3. Plus d’encadrement en matière de crédit ...... 82 3.8.4. La nécessité d’informatiser la caisse de service ...... 83 CONCLUSION ...... 84 BIBLIOGRAPHIE ...... 87 ANNEXES ...... 96

9 Microfinance et Monde rural, le cas de TIAVO d’Alakamisy Itenina

INTRODUCTION

10 Microfinance et Monde rural, le cas de TIAVO d’Alakamisy Itenina

Par définition, la microfinance est une institution qui se livre à l’octroi de crédit aux gens marginalisés, écartés du système bancaire classique pour pouvoir satisfaire leurs besoins.

C’est un service destiné à la couche sociale la moins favorisée dont certains membres affrontent des difficultés face à l’accès au système financier. La microfinance est une activité de collecte, d’épargne et de financement des producteurs ruraux et urbains. Elle peut aussi

être définie par l’existence d’une population bénéficiaire relativement pauvre et par les opérations d’épargne et de crédit de faible montant. La création de la microfinance a été motivée par sa mission ayant une vocation sociale suivie de la mise en place des institutions de microfinance.

Le microcrédit est un crédit à faible montant offert à ceux qui ont des difficultés à accéder au crédit bancaire classique, soit par faute de garanties, soit par la complexité des procédures. C’est une opération bancaire. En effet, on considère le microcrédit, primo comme un levier de revalorisation des femmes dans les pays en développement, permettant à celles-ci d’améliorer leur sort ainsi que celui de leur famille, et secondo comme un facteur d’évolution profonde des sociétés. 1 Le microcrédit se trouve parmi les éléments figurant à un menu d’interventions possibles permettant de générer revenus et emplois, et de réduire la pauvreté, y compris la pauvreté temporaire des périodes immédiatement postérieures à des situations de crise et la pauvreté chronique à plus long terme.

La microfinance semble un outil d’assistance particulièrement efficace pour les pauvres, dans la mesure où ce système est généralement considéré comme un facteur d’amélioration de leurs moyens d’existence tout en stimulant leur autonomie socio-

économique. Son objectif est alors de favoriser l’insertion des petits producteurs et des pauvres exclus du circuit bancaire à des services financiers de proximité adaptés à la taille de leurs activités et de leurs besoins. Cette formule a été appuyée par une volonté politique de

1 http://fr.wikipedia.org/wiki/Microcrédit

11 Microfinance et Monde rural, le cas de TIAVO d’Alakamisy Itenina l’Etat Malagasy au niveau national et réalisée en collaboration avec les Bailleurs de Fonds.

C’est dans le cadre de ce partenariat à travers le Projet d’Assistance Technique au

Financement Rural (PATFR) que sont nées les premières structures de mutuelle d’épargne et de crédit.

Le concept de microcrédit est né au Bengladesh en 1974 suite à une terrible famine, mais sa mise en place est officiellement publiée en 1977 sous le nom de Grameen (venant du mot latin « gram » qui signifie village). Le Professeur Yunus était conscient de l’écart qui existait entre la théorie économique qu’il enseignait à l’Université et la réalité qui existait.

C’est pourquoi, il a décidé de prêter 27 dollars à un groupe de 42 femmes vivant en milieu rural pour développer leurs activités, pour améliorer leur niveau de vie et pour les arracher de l’emprise des usuriers. Grameen a obtenu le statut d’établissement bancaire en 1983 et son projet est devenu la Grameen Banque. Quelques années plus tard, son modèle commence à

être exporté à l’étranger 2.

À la base des théories humanistes, l'humain est vu comme un être fondamentalement bon se dirigeant vers son plein épanouissement (l'actualisation). Cette approche suppose l'existence du Moi et insiste sur l'importance de la conscience et de "la conscience de soi". Le but recherché par le psychologue humaniste est donc de permettre à tout individu de se mettre en contact avec ses émotions et ses perceptions afin de se réaliser pleinement, c'est-à-dire, atteindre l'actualisation de soi.

Pour Maslow 3, le comportement est aussi notre désir conscient de croissance personnelle. Les humanistes soulignent même que certains individus peuvent tolérer la douleur, la faim et beaucoup d'événements qui sont sources de tension pour atteindre ce qu'ils considèrent comme un accomplissement personnel. Selon Maslow, les besoins humains sont organisés selon une hiérarchie où, à la base, on retrouve les besoins physiologiques

2 http://www.apemfcongo.com/act_yunus_mondefr.htm 3 http://membres.lycos.fr/papidoc/573besoinsmaslow.html

12 Microfinance et Monde rural, le cas de TIAVO d’Alakamisy Itenina

élémentaires et à son sommet, on retrouve les besoins psychologiques et affectifs d'ordre supérieur. Ce sont ces besoins qui créent la motivation humaine.

La sociologie du développement se questionne sur le processus de développement social et économique et elle le place dans le cadre de ses impacts sur la société (communauté, village, ville, pays ou région).

Dans la déclaration universelle des droits de l’homme 4, on dit que « toute personne a droit à un niveau de vie suffisant pour assurer sa santé, son bien-être et ceux de sa famille, notamment pour l’alimentation, l’habillement, le logement, les soins médicaux ainsi que pour les services sociaux nécessaires ; elle a droit à la sécurité en cas de chômage, de maladie, d’invalidité, de veuvage, de vieillesse ou dans les autres cas de perte de ses moyens de subsistance par suite de circonstances indépendantes de sa volonté ».

Les institutions internationales ont cherché des solutions pour améliorer le bien être de chaque individu pour le développement humain au niveau de la nation et de la communauté internationale. Selon l’ONU 5, en son article premier de la déclaration sur le droit au développement de l’Assemblée Générale du 04 Décembre 1986 : « Le droit au développement est un droit inaliénable de l’homme en vertu duquel toute personne humaine et tous les peuples ont droit de participer et de contribuer à un développement économique, social, culturel et politique dans lequel tous les droits de l’homme et toutes les libertés fondamentales puissent être pleinement réalisés et de bénéficier de ce développement. »

Pour le développement humain, les institutions sociales ont cherché des solutions pour améliorer le bien être de chaque individu au niveau de la nation et de la communauté internationale. L'indice de développement humain ou IDH est un indice statistique composite, créé par le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) en 1990, évaluant le

4 YUNUS, M. (1997). - Vers un monde sans pauvreté , Paris : JC Lattès, 345 p., 5 http://www.yearofmicrocredit.org/pages/multilingual/french.asp

13 Microfinance et Monde rural, le cas de TIAVO d’Alakamisy Itenina niveau de développement humain des pays du monde. Le concept du développement humain est plus large que ce qu'en décrit l'IDH qui n'en est qu'un indicateur, créé par le PNUD pour

évaluer ce qui n'était mesuré auparavant qu'avec imprécision. L'indicateur précédent utilisé, le

PIB par habitant, ne donne pas d'information sur le bien-être individuel ou collectif, mais n'évalue que la production économique.

En 2003, Le Secrétaire Général de l’ONU Kofi Annan 6, a déclaré que : « L’accès durable au microfinancement contribue à atténuer la pauvreté en générant des revenus, en créant des emplois, en donnant la possibilité aux enfants d’aller à l’école, en permettant aux familles d’obtenir des soins médicaux et en donnant les moyens aux populations de faire les choix qui répondent le mieux à leurs besoins ».

En 2003, la résolution [A/58/488] du projet de programme d’action des Etats membres des Nations Unies souligne que « les populations vivant dans la pauvreté, tant dans les zones rurales qu’urbaines, ont besoin du microcrédit et du microfinancement pour leur apporter une plus grande capacité à augmenter leur revenu, à se construire un patrimoine et à limiter leur vulnérabilité à la misère »7.

Avant 1990, aucune Institution de Microfinance n’existait encore à Madagascar.

Néanmoins, la Bankin’ny Tantsaha Mpamokatra (BTM), Banque Nationale depuis 1976 et reprise en 1999 par Bank of Africa (BOA) dans le cadre de sa privatisation, était la seule banque qui intervenait dans le secteur de la Microfinance. Toutefois, ses activités dans ce domaine étaient limitées à l’octroi de crédit aux paysannats et n’atteignaient qu’une frange limitée de la population rurale.

Les législateurs malagasy ont voté la loi n°96-020 du 04 Septembre 1996 portant réglementation des activités et organisation des institutions financières mutualistes dans le but

6 http://www.yearofmicrocredit.org/pages/multilingual/french.asp 7 http://www.yearofmicrocredit.org/pages/multilingual/french.asp

14 Microfinance et Monde rural, le cas de TIAVO d’Alakamisy Itenina de promouvoir un véritable droit du mutualisme, conformément à la loi n°95-030 relative à l’activité et au contrôle des établissements de crédit dénommés « la loi bancaire ».

A Madagascar, l’histoire de la Microfinance comporte trois périodes distinctes : avant

1990, de 1990 à 1995 et de 1996 à nos jours. Les défaillances du système bancaire en milieu rural ont favorisé la création des Institutions de Microfinance à partir de 1990 à Madagascar.

L’Etat malgache a décidé de faire de la microfinance un instrument privilégié de réduction de la pauvreté pour diminuer le niveau de celle-ci de moitié en dix ans, conformément aux Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD). Pour la majorité de la population malgache qui n’a généralement pas accès aux services des établissements de crédit traditionnels, la microfinance est censée contribuer à l’amélioration de son niveau de vie pour lui permettre une meilleure intégration sociale et l’accès à un développement humain durable.

C’est pour cette raison que l’Etat malgache a publié :

- La Loi n°95-030 du 22 Février 1996 relative à l’activité et au contrôle des établissements

de crédit dite « loi bancaire » ;

- La Loi n°96-020 du 04 Septembre 1996 portant réglementation des activités et

organisation des institutions financières mutualistes qui régit la mise en place et le

fonctionnement de ces institutions ;

- La Loi n°2005-016 du 29 Septembre 2005 relative à l’activité et au contrôle des

institutions de microfinance ;

- Le Décret n°2007-012 du 09 Janvier 2007 fixant les formes juridiques des institutions de

microfinance et les modalités de leur immatriculation au Registre du Commerce et des

sociétés ;

- Le Décret n°2007-013 du 09 Janvier 2007 portant fixation du capital minimum des

établissements de crédit et de la valeur nominale des titres de participation.

15 Microfinance et Monde rural, le cas de TIAVO d’Alakamisy Itenina

L’Etat malgache a aussi élaboré le Plan d’Action pour Madagascar ou MAP. Il s’agit d’un plan d’action ambitieux, qui définit les axes prioritaires choisis par notre nation dans le cadre du plan quinquennal (2007 à 2011). Le MAP décrit les engagements, les stratégies et les actions qui conduiront à une croissance économique rapide, contribueront à la réduction de la pauvreté et permettront au pays de tirer avantage des défis de la mondialisation, conformément à la vision nationale « Madagascar, Naturellement » et aux Objectifs du

Millénaire pour le Développement.

Le Développement Rural est un point focal des engagements du MAP. Son dynamisme ainsi que son apport pour la réduction effective de la pauvreté se trouvent à la base des efforts du gouvernement. Les régions rurales prospéreront à travers une révolution verte qui augmentera substantiellement la production agricole. Des centres d’agrobusiness seront institués pour attribuer des formations et pour satisfaire à certains besoins tels l’irrigation, les semences, les engrais et les installations de stockage. Pour promouvoir davantage le développement rural rapide, les infrastructures routières ainsi que les réseaux de communication seront à rétablir et le Gouvernement se chargera de créer les conditions pour encourager les activités d’entreprenariat, et inciter les initiatives d’épanouissement du secteur privé.

L’intervention des Institutions de Microfinances (IMF) se fonde sur trois axes dont l’incitation à la productivité, l’accroissement de la productivité et la lutte contre la thésaurisation. 8 Pour son efficacité, dans le cadre de sa mission sociale, le fonctionnement de la microfinance doit être durable et rentable. Alors que la durabilité ne peut être envisagée sans la rentabilité. D’où l’intérêt de chercher de concilier la rentabilité financière à l’approche sociale.

8 LABIE, M. (1999).- Microfinance en question : limites et choix organisationnels in SAHONDRAMALALA, M.M. (2006) : Microfinance : Réduction de la pauvreté , Mémoire de Maîtrise, Université de Fianarantsoa : Faculté de Droit et des Sciences Sociales de Développement, Option Droit et Administration Privée des Affaires, 72p, multigr.,

16 Microfinance et Monde rural, le cas de TIAVO d’Alakamisy Itenina

Muhammad Yunus 9 a déclaré que : « encore aujourd’hui, je considère que mon travail et celui de mes collègues de Grameen ne tend qu’à un seul but : mettre fin à la pauvreté, ce fléau qui humilie l’homme au plus profond de lui-même ».

Christina Barrinneau 10 , Conseillère Technique en Chef pour l’Année Internationale du

Microcrédit 2005 et co-auteur du rapport de la commission pour l’Afrique intitulé « La microfinance et les Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD) », suggère que

« les stratégies de développement devraient se recentrer de l’éradication de la pauvreté vers la création de richesses. (...) Les stratégies de création de richesses honorent le rôle que les pauvres et les personnes à faibles revenus ont besoin et veulent jouer dans notre effort commun de réduction de la pauvreté mondiale ».

En 2006, Jacques Chirac 11 estime que « dans le cadre de la lutte contre le chômage et contre l’exclusion, le microcrédit constitue une voie prometteuse ».

En 2006, Ole Danbolt Mjoes 12 , président du comité Nobel a déclaré que « une paix durable ne peut pas être obtenue sans qu’une partie importante de la population trouve les moyens de sortir de la pauvreté »

D’une manière générale, les services de microfinance peuvent aider les personnes à faibles revenus à améliorer leur gestion, à accroître leur revenu et à améliorer leur qualité de vie ainsi que celle de leur entourage.

Le sujet traité concerne la microfinance et le monde rural, le Cas de TIAVO d’

Alakamisy Itenina. Nous avons choisi la Commune Rurale d’Alakamisy Itenina parce que d’une part, elle n’est pas très loin de la ville de Fianarantsoa et d’autre part, elle est accessible toute l’année. Le cadre conceptuel consiste en l’amélioration de la vie des paysans et le cadre organisationnel touche l’importance du prêt à faible montant. Les populations cibles sont les

9 YUNUS, M. (1997). - Vers un monde sans pauvreté , Paris : JC Lattès, 345 p., 10 http://www.uncdf.org/francais/microfinance/newsletter/pages/2005_09/update_redefining.php 11 http://www.diplomatie.gouv.fr/fr/article-imprim.php3?id_article=353360

17 Microfinance et Monde rural, le cas de TIAVO d’Alakamisy Itenina paysans. L’étude consiste à évaluer l’impact de l’intégration d’une mutuelle d’épargne et de crédit sur le développement rural. Le TIAVO Fiombonantsoa est une Institution de

Microfinance à étudier dans la Commune Rurale d’Alakamisy Itenina. Donc notre objectif est de mettre en relief le taux de pénétration de TIAVO d’Alakamisy Itenina. Une approche qui nous permettra de dégager la question suivante : quels sont les impacts de la mise en place de la microfinance à Alakamisy Itenina ?

L’insuffisance des modes de financement auprès du monde rural est souvent évoquée comme source de son sous-développement. Le recours aux Institutions de Microfinance constitue un grand pas pour pallier à cette lacune. Pourtant, le taux d’adhésion de la population rurale à ces services financiers de proximité reste encore faible.

L’intérêt du choix du thème est axé sur la pertinence de l’actualité en vogue tout en gardant une liaison étroite avec les systèmes économique et social, dans le but de réduire la pauvreté et de promouvoir le développement durable. Le développement durable c’est un processus de développement qui concilie l'écologique, l'économique et le social et établit un cercle vertueux entre ces trois pôles : c'est un développement, économiquement efficace, socialement équitable et écologiquement soutenable. Il est respectueux des ressources naturelles et des écosystèmes, support de vie sur Terre, qui garantit l'efficacité économique, sans perdre de vue les finalités sociales du développement que sont la lutte contre la pauvreté, contre les inégalités, contre l'exclusion et la recherche de l'équité 13 .

C’est un thème d’actualité dans la mesure où l’ONU a déclaré l’année 2005, l’Année

Internationale du Microcrédit, dans le cadre des Objectifs du Millénaire pour le

Développement, et son fondateur, Muhammad Yunus a reçu le Prix Nobel de la Paix, l’année

2006.

12 http://fr.wikipedia.org/wiki/Muhammad_Yunus 13 http://www.actu-environnement.com/ae/dossiers/dd/dd_definitions_1.php4

18 Microfinance et Monde rural, le cas de TIAVO d’Alakamisy Itenina

Dans la collecte de données, nous avons pratiqué la recherche personnelle en lisant des livres, des documentations et en utilisant l’Internet. L’analyse documentaire nous est servie pour une recherche quantitative afin de mieux cerner les données sur les terrains, les zones rurales, afin de mieux analyser la réalité sociale (sources écrites adaptées au contexte actuel qu’est la mondialisation).

Nous avons utilisé les techniques d’enquête semi-directive et directive selon les personnes ressources à mobiliser. La population cible se répartissait en deux groupes distincts

à savoir les membres et les non membres habitant la Commune Rurale d’Alakamisy Itenina.

Au côté des différents responsables, la technique d’interview a été choisie et réalisée à l’aide d’un guide d’entretien pour recueillir le maximum d’informations susceptibles de faire avancer notre recherche.

Mis à part les enquêtes et les interviews,

Notre travail est subdivisé en trois grandes parties. Dans la première, nous allons présenter la Commune Rurale d’Alakamisy Itenina, ensuite nous mettrons en valeur l’implantation de TIAVO dans la Commune Rurale d’Alakamisy Itenina et enfin, nous analyserons les résultats de la mise en place de TIAVO dans la Commune Rurale d’Alakamisy Itenina afin d’établir un diagnostic pour les perspectives d’avenir.

19 Microfinance et Monde rural, le cas de TIAVO d’Alakamisy Itenina

1. PARTIE I :

ETUDE DE LA COMMUNE RURALE

D’ALAKAMISY ITENINA

20 Microfinance et Monde rural, le cas de TIAVO d’Alakamisy Itenina

1.1. HISTORIQUE

Le chef lieu de la Commune fut appelé auparavant Ambohibory, mais comme l’endroit était plein de « tenina », une plante de nom scientifique « Imperata Cylindrica », et il fut par la suite appelé Itenina. C’est après la création du marché, le jeudi, que son nom est devenu Alakamisy Itenina.

Alakamisy Itenina avait subi comme tant d’autres l’influence et les différents changements apportés par l’histoire selon les rois qui se sont succédé. A l’Est () et

à l’Ouest (Midongy) régnait le roi Andriambeloñandro.

Durant l’époque Ambaniandro (royauté merina), une école fut installée à Midongy. On l’aurait connue sous le nom de « sekolin’ny 40 lahy » (école des 40 hommes). Sa mission était de former des futurs gouverneurs et d’évangéliser les autochtones. Les loholona (notables) administraient pour les profits des reines successives. En 1896, l’administration coloniale transférait la capitale de Midongy à Ambohibory, appelé actuellement Alakamisy Itenina. La division administrative était le cantonat de .

Par la suite, le Délégué Cantonal Rainiady proposa au chef de district le transfert du chef lieu du gouvernement indigène (5 cantons périphériques) à Alakamisy Itenina, pour des raisons géographiques.

En 1960, la Première République a gardé encore Alakamisy Itenina comme chef lieu de canton et y instaure la Commune.

21 Microfinance et Monde rural, le cas de TIAVO d’Alakamisy Itenina

1.2. SITUATION GEOGRAPHIQUE

Figure n° 01 : Situation géographique d’Alakamisy Itenina

La Commune Rurale d’Alakamisy Itenina se trouve dans le District de , à 38 km au Sud-Est du Chef lieu de la Région , une partie des Hautes terres centrales malagasy. Elle est marquée par la présence d’une infrastructure routière accessible pendant toute l’année. En effet, les taxis-brousses y circulent tous les jours.

22 Microfinance et Monde rural, le cas de TIAVO d’Alakamisy Itenina

La Commune Rurale d’Alakamisy Itenina est délimitée par les Communes Rurales suivantes : au Nord, la Commune Rurale de Mahasoabe ; au Sud, la Commune Rurale de

Mahaditra ; à l’Ouest, la Commune Rurale de Vohibato-Ouest et à l’Est, la Commune Rurale de Vohitrafeno.

La Commune Rurale d’Alakamisy Itenina dispose d’une superficie de 325 km 2 et s’étend sur 14 communautés villageoises ou Fokontany dont : Alakamisy Itenina centrale,

Anjanamahasoa Ouest, Anjanamahasoa Est, Ankarimalaza Nord, Midongy Est, Midongy

Centre, Midongy Nord, Riambary, Sahavindrany, Sangasanga Centre, Sangasanga Nord,

Sangasanga Sud, Tsiahorea et Vohitraivo.

Les rivières, les cours d’eau et les fleuves qui traversent et bordent la Commune

Rurale d’Alakamisy Itenina sont Mandranomavo, Mandaratsy, , et

Matsiatra. La région possède également deux chutes intéressantes telles que Riandava

(Fokontany Midongy Est) et Renambo (Fokontany Anjanamahasoa Est et Tsiahorea).

Les sols sont ferralitiques, latéritiques et argilo-sablonneux. Deux variations climatiques se succèdent, notamment la saison chaude et pluvieuse (mois de novembre à avril) et la saison fraîche et sèche (mois de mai à octobre).

1.3. CONTEXTES SOCIO-ECONOMIQUES ET CULTURELS

1.3.1. La santé :

Sur la base des cinq critères d’un concours touchant les domaines de l’environnement, de l’éducation, de l’économie, de la santé et de la bonne gouvernance, sous la responsabilité de l’ONG SALFA, en Avril 2008, la Commune Rurale d’Alakamisy Itenina a été qualifiée commune pilote pendant l’exercice 2007. Les critères du concours reposent sur 4 volets : les enfants, les femmes enceintes, les ménages et les villages.

23 Microfinance et Monde rural, le cas de TIAVO d’Alakamisy Itenina

Pour les enfants, notamment : les vaccinations, les vitamines A, les antiparasites, les allaitements maternels des nourrissons de 0 à 6 mois et les aliments des enfants de 6 mois à deux ans.

Pour les femmes enceintes qui font les vaccins antitétaniques, les suivis et les contrôles de leurs grossesses, les fausses couches et qui prennent les FAF (Fer, Acide-

Forique)

Pour les ménages qui ont les moustiquaires, des toilettes et qui utilisent le sur’ eau

Pour les villages qui sont propres et qui ont l’adduction d’eau potable.

A titre de récompense, le CSBII (Centre de Santé de Base Niveau II) d’Alakamisy

Itenina a reçu des tôles pour renforcer sa toiture et les agriculteurs ont obtenu des sarcleuses.

Le CSBII dispose de quatre types de communications, tels que : la communication interpersonnelle, le porte à porte ou VAD (Vangy Araha-dinika), le sketch et la communication de groupe

Des objectifs mensuels ont été prévus au sein du CSBII pour être à la hauteur du concours. Ainsi, les dispositifs fixés ci-dessus devraient s’améliorer dans le cadre des données statistiques fiables, afin de prévoir la position adéquate de la commune face aux autres concurrents aux prochains concours. A titre de suggestion, si 100 femmes enceintes ont bénéficié des vaccins antitétaniques lors du dernier concours, ce chiffre devrait augmenter au moins de 20 % pour le prochain concours.

1.3.2. L’agriculture, l’élevage, l’artisanat et les ressources

minières

Les 85 % de la population de la Commune Rurale d’Alakamisy Itenina sont des agriculteurs et éleveurs. La plupart des agriculteurs pratiquent encore la culture traditionnelle

(riziculture), mais la monoculture disparaît peu à peu, parce qu’on pratique aussi les cultures de contre saison. Le calendrier de repiquage s’étale sur deux périodes : premièrement les mois

24 Microfinance et Monde rural, le cas de TIAVO d’Alakamisy Itenina d’Août, Septembre, Octobre pour les rizières humides toute l’année, et ensuite les mois de

Novembre, Décembre pour les rizières dont les sources sont en état de tarissement. La récolte se fait au mois de Février jusqu’en Avril.

Les produits principaux sont le riz, le manioc, la patate douce, les pommes de terre, le haricot, le maïs, l’arachide et les oranges.

Les habitants de la Commune Rurale d’Alakamisy Itenina élèvent des bovins, porcins, volailles, vaches laitières et pratiquent la pisciculture et l’apiculture.

Les artisans s’adonnent à la briqueterie, la vannerie, la scierie et la maçonnerie.

Les ressources minières sont les tourmalines, le granite et les quartzs. En 1990, quelques années après la libéralisation du commerce d’or en 1986, l’exploitation de la tourmaline qui a eu lieu dans le Fokontany de Vohitraivo rendait la Commune Rurale d’Alakamisy Itenina célèbre dans toute l’île pour une dizaine d’hectares seulement 14 .

1.3.3. La culture

La Commune Rurale d’Alakamisy Itenina dispose de quatre infrastructures sportives, deux salles de lecture dont l’un pour le CEG (Collège d’Enseignement Général) et l’autre pour le CLIC (Centre de Lecture d’Information et de Communication).

En ce qui concerne les religions, on cite l’église Catholique, FJKM, FLM, Jesosy

Famonjena, Rhema et Apostolique.

Les paysans respectent les us et les coutumes et célèbrent encore les fêtes traditionnelles du lañonana, fañefana, famadihana qui sont considérées comme des facteurs de blocage, parce que ces dernières dépensent beaucoup d’argent.

Les paysans ont l’habitude d’écouter les radios spécialisées dans l’information rurale pour la région de la Haute Matsiatra surtout après la multiplication des stations FM. Ils se sont

14 RASAMOELINA, H. (2006).- Surplus monétaire et développement rural , Revue d’histoire Talily , n°11 – 12 Université de Tuléar, pp. 117-129.,

25 Microfinance et Monde rural, le cas de TIAVO d’Alakamisy Itenina habitués à faire passer leurs messages par l’intermédiaire de la radio. Lors des grands

événements, la transmission des informations et des invitations accomplie auparavant par les lehilahy mahery a été remplacée par les annonces à la radio. En effet, l’entrée de la radio dans les habitudes des paysans peut être considérée comme une véritable nouveauté entraînant l’évolution de la mentalité en milieu rural. 15

Les gens pratiquent toujours des feux de brousse, malgré la sensibilisation de la Mairie en matière de respect de l’écologie.

1.3.4. Les Services Territoriaux Déconcentrés et les ONG

Les services Territoriaux Déconcentrés qui sont implantés dans la Commune Rurale d’Alakamisy Itenina sont : la Gendarmerie Nationale (Brigade), le Centre de Santé de Base niveau II (CSBII), la Poste et les Télécommunications (PTT) et la Zone d’Administration

Pédagogique (ZAP)

Le TIAVO Fiombonantsoa(Tahiry Ifamonjena amin’ny Vola) est le seul ONG qu’on y rencontre.

En ce qui concerne la Société JIRAMA (Jiro sy Rano Malagasy), quarante (40) ménages sont abonnés le mois d’Avril 2008. Mais le paiement des factures pose des problèmes étant donné que la JIRAMA ne dispose ni de bureau ni de caisse dans la Commune

Rurale d’Alakamisy Itenina. Aussi, les abonnés sont-ils obligés de se déplacer à Fianarantsoa pour procéder à la régularisation de leur situation.

15 RASAMOELINA, H. (2006).- « Surplus monétaire et développement rural », Revue d’histoire Talily, n°11 – 12 Université de Tuléar, pp. 117-129,.

26 Microfinance et Monde rural, le cas de TIAVO d’Alakamisy Itenina

1.3.5. Les infrastructures

1.3.5.1. Infrastructure routière

La route secondaire entre les Communes Rurales de et d’Alakamisy

Itenina est en mauvais état après le passage du cyclone Yvan au mois de mars 2008. Mais à présent, le Programme ACORDS a lancé un appel d’offre ouvert local, paru dans le journal

Midi Madagasikara N° 7508 du 19 Avril 2008 pour réhabilitation des pistes reliant les

Communes de Talata Ampano, Maneva, Vohibato Ouest et Alakamisy Itenina. Cette offre est financée par le Fonds Européen de Développement.

1.3.5.2. Autres infrastructures

Le Ministère de la Décentralisation financera la réhabilitation de la tranom- pokonolona (salle des fêtes) dont le montant atteint 53 Millions d’Ariary. Les autorités locales en ont reçu l’accord au mois d’Avril 2008.

En ce qui concerne le marché, le Programme ACORDS (PIA 2) financera le montant de 150 Millions d’Ariary pour réhabiliter le marché qui existe déjà et pour construire un autre lieu de marché suivant les normes.

Par contre, les travaux de réhabilitation du bureau de la Commune ainsi que le complexe sportif, tous financés par le Programme ACORDS (PIA 1) sont déjà terminés.

A son actif, le Programme Saha Betsileo a financé d’une part l’approvisionnement en matériels de fonctionnement (tables, chaises) de la tranompokonolona et d’autre part le renforcement de la capacité des autorités locales en leur donnant une formation en management notamment sur la gestion de l’administration.

Les bornes-fontaines sont déjà opérationnelles, et la population vivant dans le

Fokontany d’Alakamisy Itenina centrale a accès à l’eau potable ; par contre les autres

Fokontany utilisent encore l’eau des puits.

27 Microfinance et Monde rural, le cas de TIAVO d’Alakamisy Itenina

1.4. LES AUTRES PROBLEMES RENCONTRES

L’économie de subsistance : les paysans ne sont pas en mesure de constituer une

épargne car ils se trouvent dans l’ostentation économique (un gaspillage, une société d’auto- subsistance) compte tenu de leur difficulté de gérer leur quotidien. Les paysans ne pensent pas au futur. Au moment de la récolte, ils mangent beaucoup par contre durant la période de soudure, ils ne mangent pas de riz. Ils vivotent au jour le jour.

La culture de l’épargne et du crédit : les paysans n’osent pas accéder à la microfinance parce que pour eux emprunter veut dire s’endetter de sorte qu’ils craignent de ne pas être en mesure de rembourser. Emprunter c’est une honte pour eux.

Le fonds de roulement : les paysans ne pensent qu’acheter des terrains s’ils ont de l’argent car la terre symbolise l’immobilisation financière.

L’insuffisance des surfaces cultivées et les litiges fonciers : la terre est considérée comme une source de richesse en terme économique servant ainsi de base à tout projet de développement. Avec ses 85 % de paysans, Madagascar est un pays essentiellement rural fortement ancré dans ses structures traditionnelles. La prise en compte de cette caractéristique est essentielle dans toute démarche de développement qui veut être réaliste. En effet, la réussite d’une action est à la mesure de la motivation de son acteur, laquelle est étroitement liée à des valeurs telles que l’attachement à la terre. Aussi est-il important de valoriser cette situation, car le mot « Tanindrazana » se traduit littéralement par « terres des ancêtres » encore enracinée dans l’esprit des paysans, provoquant ainsi des affrontements dans le domaine foncier.

L’approche sociologique : les paysans respectent les us et coutumes (lañonana, famadihana, fañefana, … etc.) en toute fidélité. Et ils y dépensent exagérément leurs fortunes.

La démographie : le taux de croissance démographique est élevé, ce qui se répercute sur la scolarisation des enfants ainsi que sur la manière de survivre en général ;

28 Microfinance et Monde rural, le cas de TIAVO d’Alakamisy Itenina

La scolarisation : les enfants sont obligés d’aider leurs parents à subvenir au quotidien au lieu de fréquenter les écoles secondaires. Dans la majorité des cas, les enfants arrêtent désormais leurs études après avoir passé le niveau I, sans entamer le niveau II.

L’insécurité : la Commune Rurale d’Alakamisy Itenina est classée zone bleue dans le domaine de l’insécurité. Les actes de vol sont les plus fréquents surtout au moment de la récolte. En plus, on y trouve un chemin de passage des « dahalo », voleurs de zébus.

1.5. DONNEES STATISTIQUES

1.5.1. La population

Les 99 % de la population sont Betsileo. Parmi les lignages dans la Commune Rurale d’Alakamisy Itenina, nous citons quelques exemples comme les Soazany, les Leohasina, les

Otaray, les Zazamena, les Zazafotsy et les Tranovondro.

TRANCHES D’AGE MASCULINS FEMININS TOTAL

0 à 5 ans 1 237 1 396 2 633

6 à 14 ans 1 803 1 900 3 703

15 à 17 ans 811 954 1 765

18 à 24 ans 1 284 1 274 2 558

25 à 60 ans 2 235 2 308 4 543

+ 60 ans 644 723 1 367

TOTAL 8 014 8 555 16 569

Tableau n° 01 : Répartition de la population suivant les classes d’âges (Décembre 2007)

Densité : 50,98 hab/km ²

29 Microfinance et Monde rural, le cas de TIAVO d’Alakamisy Itenina

Commentaires du tableau n°01 :

L’analyse des données issue de ce tableau nous a permis de tirer les observations suivantes. En égard aux intervalles qui déterminent les classes d’âges représentées, les individus qui figurent dans la classe d’âges entre 18 à 24 ans sont les plus nombreux par rapport à ceux qui sont âgés de 25 à 60 ans. Par contre les plus de 60 ans figurent parmi les moins nombreux. Les femmes sont les plus représentées presque à toutes les classes d’âges.

En effet, on peut dire qu’il s’agit d’une population en majorité féminine et jeune.

FOKONTANY NOMBRE D’HABITANTS

Alakamisy Itenina Central 678

Anjanamahasoa Ouest 2 249

Anjanamahasoa Est 1 813

Ankarimalaza Nord 827

Midongy Est 1 660

Midongy Centre 1 568

Midongy Nord 1 262

Riambary 1 154

Sahavindrany 1 169

Sangasanga Centre 1 011

Sangasanga Nord 318

Sangasanga Sud 899

Tsiahorea 1 200

Vohitraivo Sud 761

TOTAL 16 569

Tableau n° 02 : Répartition de la population par Fokontany (Décembre 2007)

30 Microfinance et Monde rural, le cas de TIAVO d’Alakamisy Itenina

Commentaires du tableau n°02 :

Sur le plan géographique, les deux (2) Fokontany d’Anjanamahasoa ainsi que les trois

(3) Fokontany de Midongy sont les plus peuplés. Cette situation pourrait être due à la vaste superficie de la localité concernée.

1.5.2. L’éducation et l’instruction

Niveau I Niveau II

EPP EPC TOTAL CEG

Nombre d’établissements 13 06 19 01

Nombre d’élèves 2 868 878 3 746 655

Nombre d’enseignants 44 23 67 11 dont 4 suppléants

Tableau n° 03 : Répartition des élèves et les infrastructures scolaires (Septembre 2007)

Commentaires du tableau n°03 :

Ce tableau montre significativement l’abondance du taux de fréquentation des écoles primaires (publiques ou privées) par rapport au niveau II. Les écoles primaires publiques sont les plus fréquentées étant donné que l’enseignement primaire public est gratuit, seulement les droits d’inscriptions annuels sont à la charge des parents. Pour les établissements primaires publics, le nombre d’élèves est suffisant par rapport au nombre d’établissements. Par contre, du côté des établissements privés, la situation parait inversée. La cause s’explique par une difficulté financière dans laquelle vit la société paysanne. La fréquentation de l’établissement de niveau II est insuffisante car dans la majorité des cas, les enfants restent au niveau I et choisissent d’aider leurs parents aux besoins quotidiens.

31 Microfinance et Monde rural, le cas de TIAVO d’Alakamisy Itenina

1.5.3. La mortalité néonatale et maternelle

2005 2006 2007 Avril 2008

Accouchement 161 225 210 66

Mortalité néonatale 4 5 7 0

Tableau n° 04 : Répartition accouchement et mortalité néonatale

Commentaires du tableau n°04 :

Par rapport aux trois années précédentes, le nombre d’accouchements a été nettement diminué suivant les données chiffrées recueillies en Avril 2008. Cette situation pourrait s’expliquer par la mise en œuvre du planning familial dans la société paysanne. A son tour, le taux de mortalité néonatale a été effectivement anéanti. Cela est dû à l’augmentation du taux de fréquentation de la maternité (CSBII) chez les femmes, car le traitement au sein de CSBII est gratuit, seulement les frais des médicaments restent à la charge des femmes ayant accouché.

1.5.4. Les résultats aux examens

Inscrits Présents Admis

Année G F T G F T G F T

2005 34 30 64 34 30 64 12 12 24

2006 45 46 91 45 42 87 34 21 55

2007 42 54 96 42 52 94 15 21 36

Tableau n° 05: Résultat aux examens BEPC du CEG Lovasoa Alakamisy Itenina

G : Garçons F : Filles T : Total

32 Microfinance et Monde rural, le cas de TIAVO d’Alakamisy Itenina

Commentaires du tableau n°05:

Le nombre des candidats inscrits aux examens BEPC a évolué de l’année 2005 à 2007.

Les résultats obtenus ont augmenté abondamment de l’année 2005 à 2006. Toutefois, la situation s’est renversée de 2006 à 2007. Cela pourrait avoir une répercussion sur le niveau de l’enseignement ou sur la performance des élèves.

Inscrits Présents Admis

Année G F T G F T G F T

2005 29 28 57 29 28 57 07 10 17

2006 39 44 83 39 40 79 16 10 26

2007 33 48 81 33 46 79 05 05 10

Tableau n° 06 : Résultat aux concours SECONDE du CEG Lovasoa Alakamisy Itenina

Commentaires du tableau n°06:

Durant les trois années de référence, on a constaté une faiblesse du taux de réussite des

élèves passant en seconde par rapport au nombre des inscrits et présents aux concours. Le système éducatif au niveau II devrait être amélioré pour rehausser le résultat faible en 2007.

33 Microfinance et Monde rural, le cas de TIAVO d’Alakamisy Itenina

2. PARTIE II :

IMPLANTATION DE TIAVO DANS LA

COMMUNE RURALE D’ALAKAMISY

ITENINA

34 Microfinance et Monde rural, le cas de TIAVO d’Alakamisy Itenina

2.1. LES INSTITUTIONS DE MICROFINANCE (IMF)

La microfiance a un double objectif : premièrement, favoriser l’accès des petits producteurs exclus du circuit bancaire à des services financiers de proximité et adaptés à la taille de leurs activités et deuxièmement, réaliser une meilleure collecte de l’épargne des ménages et des petits entrepreneurs pour la réinjecter dans le circuit économique

Ses principaux axes sont l’incitation à la production, l’accroissement de la productivité et la lutte contre la thésaurisation. Les acteurs de la Microfinance sont : les Bailleurs de fonds, le Gouvernement, les Organismes Techniques Spécialisés, les Associations Professionnelles

Mutualistes et Non Mutualistes, les Programmes, Projets et Organismes d’Appui et les

Institutions Bancaires.

Les institutions de microfinance sont régies par la loi 2005-016 du 29 Septembre 2005 relative à l’activité et au contrôle desdites institutions. D’après l’exposé des motifs de cette loi : « l’Etat malgache a décidé de faire la microfinance un instrument privilégié de réduction de la pauvreté pour diminuer le niveau de celle-ci de moitié en dix ans, conformément aux objectifs de développement du millénaire ».

Cette loi est adoptée pour faciliter l’accès au financement des petits paysans n’ayant pas la chance de recevoir un crédit auprès des établissements bancaires classiques. Le microcrédit est censé contribuer à l’amélioration du niveau de vie, en vue d’une meilleure intégration sociale et d’un accès à un développement humain durable.

L’article 3 de cette loi définit l’activité de microfinance comme : « l’offre à titre habituel de services financiers de proximité à des personnes physiques ou morales n’ayant généralement pas accès au système bancaire traditionnel. Ce sont des services d’épargne et de crédit qui sont nécessaires pour promouvoir ou soutenir des activités génératrices de revenus permettant à cette catégorie de population d’améliorer son niveau de vie, d’atteindre une meilleure intégration sociale et d’accéder à un développement humain durable ».

35 Microfinance et Monde rural, le cas de TIAVO d’Alakamisy Itenina

D’après l’article 4 du même texte, « les IMF sont des personnes morales qui effectuent

à titre habituel les activités de microfinance telles que l’octroi de microcrédits, la collecte de l’épargne et les services connexes. Les institutions de microfinance peuvent être mutualistes ou non mutualistes. Les premières sont celles qui obéissent aux principes généraux du mutualisme et les derniers sont celles qui ne répondent pas à ces principes ».

Selon l’article 13 du même texte : « Les IFM mutualistes ou non mutualistes sont classées en trois niveaux selon les opérations qui leur sont autorisées, la structure de fonctionnement et de contrôle, l’importance des risques liés aux activités de microfinance, les règles de gestion et/ou les normes de prudence exigées».

Les IFM mutualistes sont regroupées au sein de l’Association Professionnelle des

Institutions Financières Mutualistes (APIFM) dont les membres sont : l’ADéFi (Action pour le Développement et de FInancement des micro entreprises), l’AECA (Association des caisses d’Epargne et de Crédit Autogérées), la CECAM (Caisse d’Epargne et de Crédit Agricole

Mutuelle), l’OTIV (Ombona Tahiry Ifampisamborana Vola) et le TIAVO (Tahiry Ifamonjena

Amin’ny Vola)

2.1.1. Les principes généraux du mutualisme

Les articles 9 à 12 de la nouvelle loi énoncent ces principes. Ainsi, l’article 10 alinéa premier qualifie l’institution de microfinance mutualiste comme : « une personne morale fondée sur les principes de coopération, de solidarité et d’entraide mutuelle ayant principalement pour objet de collecter l’épargne de ses membres et/ou de consentir du crédit

à ceux-ci ». Les institutions de microfinance mutualistes doivent alors respecter les principes généraux du mutualisme (alinéa 2 du même article) dont notamment : la libre adhésion des membres, la non limitation du nombre des membres, l’égalité des droits et obligations de chaque membre au niveau des IMF de base, chaque membre ayant droit à une voix et à une

36 Microfinance et Monde rural, le cas de TIAVO d’Alakamisy Itenina seule quel que soit le nombre de parts qu’il défient, l’interdiction du vote par procuration sauf dans des cas exceptionnels et dans les limites prévues par les statuts et la limitation des services financiers aux seuls membres.

Le membre qui se retire ou qui fait l’objet d’une décision d’exclusion n’a droit qu’au remboursement de son apport éventuellement réduit en proportion des pertes subies. La plus- value reste acquise à l’IMF.

La démission d’un membre ne peut être effective qu’après l’apurement des opérations contractées par lui avec l’institution. Dans le cas d’une caution donnée par l’institution en faveur des membres, la démission n’est pas opposable aux tiers avant l’apurement de toutes les opérations de caution passées avant la démission. Tout décès d’un membre donne lieu à l’apurement du solde de ses créances et dettes à l’égard de l’institution.

2.1.2. L’organisation et le fonctionnement des IMF

2.1.2.1 L’organisation

L’article 13 de la même loi classifie les IMF mutualistes ou non en trois niveaux progressifs d’où l’existence de l’IMF de niveau 1 (IMF 1), de niveau 2 (IMF 2) et de niveau 3

(IMF 3). Pour exercer les activités de microfinance, les IMF 1 doivent obtenir « une licence » de la part de l’autorité de supervision bancaire des établissements de crédit. Pour le cas des

IMF 2 et IMF 3, cette autorisation prendra la forme d’un agrément. L’autorisation d’exercice des IMF détermine alors le niveau de classification des IMF. Elle est publié au JORM par le

Ministère chargé des finances à la demande de l’autorité de supervision bancaire des

établissements de crédits et à titre facultatif dans un délai de trois mois à compter de l’obtention de l’autorisation et sa portée à la connaissance du public et par voie d’affichage.

Les IMF sont tenues de s’inscrire au Registre du Commerce et des Sociétés selon les modalités précisées par la réglementation. Il est à signaler que les demandes d’autorisation

37 Microfinance et Monde rural, le cas de TIAVO d’Alakamisy Itenina d’exercer les activités de microfinance suivent les procédures mentionnées aux articles 21 et suivant de la loi en vigueur.

2.1.2.2 Le fonctionnement

Selon l’article 29 de la loi 2005-016 : « les institutions de microfinance sont obligatoirement constituées de personnes morales » et les personnes physiques ne sont autorisées à l’exercer en aucun cas. L’article 30 de la même loi stipule que « les IMF doivent justifier en permanence de l’existence d’une structure de fonctionnement et de contrôle en cohérence avec leur niveau de classement. La structure minimale est précisée par instruction de l’autorité de supervision des établissements de crédits ». Les IMF doivent alors avoir un statut mentionnant les conditions d’admission, de démission et d’exclusion, les droits et obligations des membres.

Les Institutions de Microfinance niveau 1 (IMF 1)

Les IMF 1 ne sont soumises à une exigence de capital minimum, par contre, celles de niveau 2 et 3 doivent disposer avant le démarrage de leurs activités d’un montant de capital libéré ou d’une autorisation fixée par décret, d’où la publication prévue par le décret 2007-013 fixant le capital minimum des établissements de crédit et de la valeur nominale des titres de participation.

Les Institutions de Microfinance niveau 2 (IMF 2)

Selon les premiers alinéas de l’article 4 du décret sus référencié : « les IMF de niveau

2 (IMF 2) mutualistes constituées en réseau doivent disposer d’un capital social minimum libéré de quinze millions d’ariary (Ar 15.000.000) pour une IMF mutualiste de base ; soixante millions d’ariary (Ar 60.000.000) pour une Union et cent millions d’Ariary (Ar 100.000.000) pour une Fédération. Les IMF 2 mutualistes non constituées en réseau doivent avoir un capital social minimum libéré de quinze millions d’Ariary (Ar 15.000.000).

38 Microfinance et Monde rural, le cas de TIAVO d’Alakamisy Itenina

Les Institutions de Microfinance niveau 3 (IMF 3)

L’article 5 du même décret dispose que les IMF 3 mutualistes constituées en réseau doivent disposer d’un capital social minimum libéré de : trois cent millions d’Ariary (Ar

300.000.000) pour une IMF Mutualiste de base ; cinq cent millions d’Ariary (Ar 500.000.000) pour une Union, et un milliard d’Ariary (Ar 1.000.000.000) pour une Fédération.

Suivant le niveau des microfinances, l’article 8 du même décret précise que la valeur nominale minimale d’une part sociale ou d’une action pour les institutions de microfinance, selon la forme juridique, est fixé à : cinq mille ariary (Ar 5.000) pour les Sociétés coopératives IMF 2 ; vingt mille ariary (Ar 20.000) pour les Sociétés coopératives IMF 3.

Une institution de microfinance peut contracter, auprès d’autres établissements de crédit comme les IMF non mutualistes, la Banque Centrale, d’autres organismes ou institutions de microfinance, des emprunts destinés à refinancer leur opération de crédit sur autorisation de l’autorité de supervision des établissements de crédit. Pour les contrôles des activités des institutions de microfinance, une surveillance est faite aux IMF 1 et des supervisions à celles de niveau 2 et 3.

2.1.3. L’impact de la microfinance sur la réduction de la

pauvreté

Le microcrédit est à la mode. Conçu au départ comme une facilité de paiement, les organismes d’aide au développement, mais aussi les banques privées l’utilisent pour en faire un moyen de financement du Développement 16 .

16 FRANCOIS, V. - Le système du microcrédit permet-il le développement ? In SAHONDRAMALALA, M.M. (2006) : Microfinance : Réduction de la pauvreté , Mémoire de Maîtrise, Université de Fianarantsoa : Faculté de Droit et des Sciences Sociales de Développement, Option Droit et Administration Privée des Affaires, 72p, multigr.,

39 Microfinance et Monde rural, le cas de TIAVO d’Alakamisy Itenina

Etant donné que 85% de la population malgache est rurale et à grande majorité à faibles revenus. La pauvreté est considérée comme une difficulté d’accès aux ressources, aussi ils ont besoin de financement pour accroître la production et la productivité pour générer des revenus.

Les impacts positifs de la microfinance reposent sur quatre domaines : la création d’un pouvoir d’achat additionnel, l’aide octroyée aux pauvres dans la gestion de leurs activités

économiques rentables, l’assistance des pauvres face aux besoins urgents, imprévus et le renforcement de la confiance, de la légitimité sociale, de la solidarité, des échanges d’expériences et de l’éducation.

En somme, la microfinance est le moyen de mettre des services financiers aux pauvres. La logique veut qu’en fournissant des crédits aux microentreprises (et plus précisément de microcrédit), on va leur permettre d’investir dans des projets productifs qui génèrent des revenus suffisants pour effectuer le remboursement de prêt obtenu avec ses intérêts et améliorer les conditions de vie de leur famille.

La microfinance est un instrument puissant de lutte contre la pauvreté dans le contexte où l’accès à des services financiers permet aux démunis à accroître leurs revenus, de se doter d’actifs et de se protéger dans certaines mesures des chocs extérieurs. La microfinance permet aux ménages pauvres de progresser dans la lutte quotidienne pour la survie à une planification de leur nutrition, de leur santé et de l’éducation de leurs enfants.

2.1.4. Les perspectives de développement des IMF

Pour la réussite du microcrédit, dans sa mission pour la réduction de la pauvreté, Il faut prendre en considération les critères de permanence, de taille, de portée et de pérennité :

Permanent, dans la mesure où l’on doit offrir des services financiers à long terme

Taille, en essayant d’atteindre un grand nombre de clients ;

Portée lorsqu’on vise à toucher les plus démunis ;

40 Microfinance et Monde rural, le cas de TIAVO d’Alakamisy Itenina

Pérennité, pour assurer un partenariat constant avec les membres.

Il en résulte que le succès du microcrédit repose sur deux principes fondamentaux : la

discipline au sein de la clientèle et la discipline institutionnelle. 17

La mobilisation des petites et microépargnes doit résider dans un environnement macro-économique et financier stable avec une fiabilité de la gestion et de la structure de répartition des parts et de l’organisation des IMF qui acceptent les dépôts. Les IMF assurent une intermédiation financière appropriée avec des produits d’épargne et des technologies convenables, répondant aux besoins de la clientèle ainsi qu’aux segments du marché. Ces institutions doivent être appropriées à gérer le risque et la liquidité dans le cadre d’un contrôle et d’une réglementation basés sur des principes de prudence et des mécanismes efficaces, afin de couvrir les coûts et de créer des établissements financiers solides. 18

Le TIAVO a pour objectif d’augmenter de 13 % le nombre de ménages ayant accès à la microfinance en 2012. Cette situation peut paraître trop ambitieux pour les uns, mais se révèle être plus réaliste pour les autres. Mais pour arriver à ce stade ou à un niveau supérieur, les institutions doivent être viables et pérennes et doivent s’intégrer progressivement dans le secteur financier global pour pouvoir contribuer efficacement à la réduction de la pauvreté.

Les principaux axes stratégiques sont les suivants : une amélioration de l’environnement

économique, un renforcement institutionnel, et une promotion de la professionnalisation.

17 } In SAHONDRAMALALA, M. M. (2006) : Microfinance : Réduction de la pauvreté , Mémoire de Maîtrise, 18 Université de Fianarantsoa : Faculté de Droit et des Sciences Sociales de Développement, Option Droit et Administration Privée des Affaires, 72p, multigr.,

41 Microfinance et Monde rural, le cas de TIAVO d’Alakamisy Itenina

2.1.5. L’IMF, assurance de la stabilité économique

L’environnement économique stable constitue une condition sine qua non d’une réelle viabilité et pérennité de la microfinance. Autrement dit, le principal champ d’évolution de la microfinance qui est le tissu économique ne doit pas être en reste car le système est amené à s’incruster et à s’y équilibrer.

Le but dans la microfinance est d’évoluer vers la structuration d’organisations financières compétitives et pérennes. Le concept de microfinance recouvre un champ assez large allant des affaires traditionnelles pour que les objectifs sociaux soient seulement à côté de la production, aux services sociaux traditionnels pour que le ciblage des groupes dans l’extrême pauvreté reste l’objectif prioritaire. La création de solides institutions pérennes permet d’offrir un accès permanent. Car pour prolonger ses activités, les organismes doivent avoir l’objectif de fidéliser les membres afin qu’ils deviennent des partenaires à long terme.

Mais cette viabilité est conditionnée par la qualité de fonctionnement de gestion, de financement de l’établissement. 19

Quelques indicateurs de performance des institutions sont importants pour évaluer la pérennité et la viabilité des institutions : l’adéquation (puissance et capacité à lever des capitaux) ; la qualité des capitaux (productivité) ; la gestion (gouvernement d’entreprise, système et technologie de l’information) ; les revenus (politique de taux d’intérêt) ; la gestion de la liquidité (structure de responsabilité, capacité d’autofinancement). 20

19 CHRISTOPHER, D. (2000/03).- The holy grail of microfinance : helping the poor and be sustainable. Le saint graal de lamicro finance : aider les pauvres et être pérennes, Small enterprisedevelopment , vol. 11, n° 1, pp. 40., In SAHONDRAMALALA, M.M. (2006) : Microfinance : Réduction de la pauvreté , Mémoire de Maîtrise, Université de Fianarantsoa : Faculté de Droit et des Sciences Sociales de Développement, Option Droit et Administration Privée des Affaires, 72p, multigr.,

20 SALTZMAN. (1998) .- La méthodologie GIRAFE selon ACCION : note technique , 98 p.,. In SAHONDRAMALALA, M.M. (2006) : Microfinance : Réduction de la pauvreté , Mémoire de Maîtrise, Université de Fianarantsoa : Faculté de Droit et des Sciences Sociales de Développement, Option Droit et Administration Privée des Affaires, 72p, multigr.,

42 Microfinance et Monde rural, le cas de TIAVO d’Alakamisy Itenina

La pérennité est une bonne chose parce qu’une organisation de ce type a la possibilité de venir en aide à un plus grand nombre de personnes, néanmoins, la pérennité est difficile à atteindre parce qu’elle requiert un équilibre entre des objectifs contradictoires : servir le plus grand nombre de personnes pauvres tout en maintenant des prix que le pauvre peut payer, prix qui permettent aussi de couvrir les coûts et les charges de l’organisation. La tâche des bailleurs de fonds est d’accélérer l’évolution des organisations les plus solides, et l’assistance technique s’avère le meilleur moyen, de leur apporter un soutien efficace. 21

Une bonne capacité de gestion dans le respect des règles de procédures comptables et les bonnes pratiques de la microfinance est nécessaire. Le crédit est souvent le meilleur moyen d’affecter des capitaux privés à la promotion du développement.

2.2. LE TAHIRY IFAMONJENA AMIN’NY VOLA (TIAVO)

2.2.1. Présentation générale

Le Réseau TIAVO est une Institution de la Microfinance (IMF) fondée en 1996 sous la loi n°96-020 du 04 Septembre 1996 sur une initiative de la Banque Mondiale et du

Gouvernement Malgache, dans le cadre du Projet Microfinance. Il a eu l’agrément en Février

2001 de la Commission de Supervision Bancaire et Financière. En 2004, l’institution a commencé à collaborer avec des organismes qui appuient les organisations paysannes. Le

Réseau TIAVO finance toujours les paysans depuis sa création jusqu’à présent. C’est un réseau de caisses mutuelles d’épargne et de crédit localisées dans les quatre régions de l’ex- province de Fianarantsoa, notamment les Régions de la Haute Matsiatra, d’Ihorombe, de

Vatovavy Fitovinany et d’Atsinanana.

21 SCHREINER, M. - Ways donors can help the evolution of sustainable microfinance organizations. Comment les bailleurs de fonds peuvent-ils aider l’évolution soutenue des organisations de microfinance , pp.423-437,. In SAHONDRAMALALA, M.M. (2006) : Microfinance : Réduction de la pauvreté , Mémoire de Maîtrise, Université de Fianarantsoa : Faculté de Droit et des Sciences Sociales de Développement, Option Droit et Administration Privée des Affaires, 72p, multigr.,

43 Microfinance et Monde rural, le cas de TIAVO d’Alakamisy Itenina

Le Réseau TIAVO est constitué de 66 caisses de base regroupées en 11 mutuelles dont

06 sur les hauts plateaux (Fianarantsoa, , , Ihosy, et

Ifanadiana) et 05 sur le littoral (Mananjary, Manakara, Vohipeno, Farafangana et

Vangaindrano). Certaines caisses ont des points de vente appelés guichets, au nombre de 1 pour tout le réseau. Le guichet auprès duquel les ruraux contractent des prêts n’a pas de personnalité juridique étant donné qu’il s’agit d’une extension de la caisse de base (section) dont il procède. Chaque section est affiliée au Firaisam-paritry ny TIAVO ou UNION FITIA qui est l’organe décisionnel du réseau. Il est doté d’un conseil d’administration constitué de

11 présidents et d’un conseil de surveillance constitué de 3 présidents. Par ailleurs, dans chaque caisse de base et par mutuelle, le TIAVO dispose d’un capital de 30 millions d’ariary.

En tant qu’IMF, le réseau TIAVO a ses finalités et ses objectifs pour aider les paysans. Il a pour mission d’épargner ou d’emprunter au profit des paysans, qui ont des petits projets à réaliser, mais qui ont des problèmes financiers, afin qu’ils puissent améliorer leur niveau de vie.

2.2.2. Organigramme de TIAVO au niveau national

Assemblée générale

Conseil d’administration

Comité de surveillance

Salariés

44 Microfinance et Monde rural, le cas de TIAVO d’Alakamisy Itenina

Le Conseil d’Administration (C.A) est composé de 12 personnes. Le CA forme une commission de crédit, composée de 3 personnes, et changée par semaine. Cette commission

étudie les dossiers du demandeur de crédit et prend des décisions. Elle dresse le procès-verbal de la réunion et le remet auprès du Président du Conseil d’Administration (PCA). Le PCA ne doit pas entrer au sein de cette commission.

Le comité de surveillance est composé de 9 personnes, qui assurent le contrôle du caissier, du guichetier et de l’agent du crédit. Les salariés seulement sont des permanents et payés par mois. Le reste des membres est constitué des bénévoles et ne reçoivent que les indemnités au moment de la réunion. Le TIAVO paie aussi toutes les dépenses durant la réunion.

2.2.3. La politique adoptée

En tant que mutualiste, le TIAVO travaille au niveau de ses membres. Cette institution traite tous les membres sur le même pied d’égalité. Ils ont les mêmes droits et devoirs devant l’institution. Tous les membres ont le droit de vote s’ils n’ont commis aucune faute. Cette politique vise à faciliter et à favoriser l’accès au financement des petits paysans. Les membres ne peuvent emprunter auprès du TIAVO qu’après 3 mois d’adhésion, mais actuellement, l’institution a annulé cette condition pour motiver les paysans à s’intégrer dans le réseau.

Pour être bénéficiaire d’un prêt, il faut être adhérent et avoir une mise en gage des garanties matérielles.

Le TIAVO est une IMF 2 qui offre des services d’épargne et des crédits à ses membres, mais l’octroi des crédits dépend de l’importance des sommes déposées auprès des caisses. Cela se fait suivant la règle déjà établie par l’institution qu’elle ne peut prêter que les

50 % du total de l’épargne de ses membres afin de maîtriser la situation.

45 Microfinance et Monde rural, le cas de TIAVO d’Alakamisy Itenina

2.2.4. Les conditions d’adhésion

Le TIAVO n’exige pas de sévères conditions d’adhésion aux personnes physiques, morales et associations. En ce qui concerne les personnes physiques, le TIAVO ne requiert de ses nouveaux membres que le versement d’un droit d’adhésion d’ariary 2.000, d’une cotisation d’ariary 5.000 ou part sociale fixe, 3 photos d’identité, la présentation d’une carte d’identité nationale, et la remise d’un bulletin n°3 pour vérifier si la personne en question a un casier judiciaire vierge.

Pour les personnes morales, le TIAVO considère entre celles dont l’existence est déclarée et celles qui ne le sont pas. Dans le cas de ces dernières, le droit d’adhésion est d’ariary 10.000 et aux premières un récépissé justifiant la création légale de l’association.

Toutes ces conditions etant accomplies, les nouveaux membres peuvent épargner au sein de

TIAVO et y emprunter une certaine somme après avoir suivi toutes les procédures administratives requises auprès du personnel habilité. Les membres qui vont adhérer doivent amener une part sociale de 7,5% pour accès au crédit dont 2,5 % de frais de dossier et 5 % de part sociale variable.

2.2.5. Les différents types d’épargne

Il existe 2 types d’épargne au sein de TIAVO : l’épargne volontaire et l’épargne garantie.

2.2.5.1. L’épargne volontaire

Deux sortes d’épargne existent : le dépôt à vue et à le dépôt à terme

Le dépôt à vue (DAV) : 0 frais et 0 intérêt, le client peut décaisser quelques minutes même après le dépôt

46 Microfinance et Monde rural, le cas de TIAVO d’Alakamisy Itenina

Le dépôt à terme (DAT) : le client ne peut retirer l’argent qu’après une date d’échéance, au moins 3 mois et au montant de 10.000 Ariary le minimum avec un intérêt de 6

à 12 % par an suivant le montant déposé.

2.2.5.2. L’épargne garantie

C’est le crédit de consommation que les demandeurs de crédit ont déposé : 20 % de crédit demandé.

2.2.6. Les différentes sortes de crédit

Le TIAVO octroie des crédits aux demandeurs âgés de 21 à 60 ans. Il existe trois sortes de crédits au sein de cette institution : le crédit individuel, le crédit pour les opérateurs

économiques et le crédit pour les agriculteurs.

2.2.6.1. Le crédit individuel

Conditions :  Etre membre,

 Avoir un petit projet,

 Plus de trois mois d’adhérent avant de demander un crédit de consommation,

 Le demandeur de crédit doit amener 20 % du montant demandé pour dépôt de

garantie, retirable après l’échéance du prêt

 Le demandeur de crédit doit déposer des garanties matérielles de 150 % des sommes

demandées,

Types de crédit :

 TVT : Trosa Vonjy Taitra : crédit aux maladies ou aux decès

Taux d’intérêt : 6 %

Date d’échéance : 1 mois

47 Microfinance et Monde rural, le cas de TIAVO d’Alakamisy Itenina

Emprunt : 100.000 Ar maximum

 School : crédit à la rentrée des élèves

Taux d’intérêt : 3 %

Date d’échéance : 3 mois

Emprunt : 60.000 Ar maximum

 TTS/Fon : Trosa Tosika Fonenana ou crédit au logement

Taux d’intérêt : 3 %

Date d’échéance : 12 mois

 TTS/Fanja : Trosa Tosika Fanjifana : crédit à la consommation

Taux d’intérêt : 3 %

Date d’échéance : 12 mois

2.2.6.2. Le crédit pour les opérateurs économiques

Conditions :

 Etre membre,

 Avoir un petit projet,

 Le demandeur de crédit obtient l’argent demandé juste après l’analyse de son dossier,

 Le demandeur de crédit doit amener 20 % du montant demandé pour apport

 Le demandeur de crédit doit déposer des garanties matérielles de même valeur que les

sommes demandées (100 %),

 Taux d’intérêt : 3 %

 Date d’échéance : 12 mois

 Emprunt : 80 % des sommes demandées

48 Microfinance et Monde rural, le cas de TIAVO d’Alakamisy Itenina

Types de crédit :

 TTS/Vrt : Trosa Tosika Varotra ou crédit au commerce

 TTS/Vrtm : Trosa Tosika Varotra Madinika ou crédit au petit commerce

 TTS/Ftt : Trosa Tosika Fitanterana ou crédit au transport

 TTS/Amb : Trosa Tosika Asa mampidi-bola ou crédit au petit outillage

 TTS/Rhb : Trosa Tosika Restaurant Hotellerie Bar ou crédit aux Restaurants-

Hotelleries-Bars

2.2.6.3. Le crédit pour les agriculteurs

Conditions :

 Etre membre,

 Avoir un petit projet,

 Le demandeur de crédit obtient l’argent demandé juste après l’analyse de son dossier,

 Le demandeur de crédit doit amener l’apport,

 Le demandeur de crédit doit déposer des garantis matériels de même valeur que les

sommes demandées,

 Taux d’intérêt : 3 % par mois,

 Date d’échéance : 6 à 12 mois : 1 à 2 mois après la récolte

Types de crédit :

 TTS/Ff : Trosa Tosika Fambolena sy Fiompiana ou crédit à l’agriculture et à l’élevage

 GCV : Grenier Communautaire Villageois ou le crédit de stockage

49 Microfinance et Monde rural, le cas de TIAVO d’Alakamisy Itenina

Le GCV est un crédit à court terme de 5 à 8 mois, uniquement par le TIAVO aux associations paysannes (2 ou 3 personnes) afin de valoriser leurs récoltes. Pendant la période de moisson, le TIAVO propose aux agriculteurs de stocker leur récolte dans un magasin de stockage aux lieu et endroit de leur choix dans le but d’éviter de vendre à bas prix leurs produits aux collecteurs. En contrepartie, le TIAVO les paie à 300 Ar/kg pour permettre de couvrir leurs besoins jusqu’à la période de soudure où les prix sont plus favorables. On a mis un cadenas à double clé dont l’une aux organisations paysannes et l’autre au TIAVO. A la fin d’échéance, les organisations paysannes remboursent le TIAVO avec son taux d’intérêt de 3

%. Il est à noter que le stock sert de garantie matérielle jusqu’au remboursement.

Si un vol ou un événement de force majeure survient, une expertise a lieu pour déterminer si les opérateurs paysans ont leur part de responsabilité au fait. Les experts vérifient s’ils ont réellement assuré la sécurité du GCV et s’ils ont suivi les normes de sécurité imposées par l’institution. Si leur responsabilité civile est engagée, ils sont obligés de rembourser le crédit du TIAVO avec son taux d’intérêt, dans le cas contraire, l’assurance les dédommage.

2.2.7. Les conditions d’emprunt

Avant de prêter le fonds, les responsables au niveau du TIAVO doivent étudier les dossiers des demandeurs du crédit, et les comités en décident, si ces derniers obtiennent les sommes demandées ou pas. L’évaluation des demandeurs de crédit repose sur quatre points : la moralité, le projet, la capacité de remboursement et les garanties.

La moralité : le TIAVO effectue une enquête de moralité auprès de la société où

évolue le demandeur. Il vérifie l’intégrité de la personne en s’assurant entre autres qu’il n’existe pas d’arriérés de dettes qui pèsent encore sur la personne ou des litiges financiers en cours.

50 Microfinance et Monde rural, le cas de TIAVO d’Alakamisy Itenina

Le projet : le TIAVO vérifie si le projet est réalisable ou non.

La capacité de remboursement : le TIAVO effectue une étude, concernant le projet d’une part, l’institution vérifie si le projet est rentable et concernant le ménage d’autre part, l’institution fait une enquête si le ménage effectue une épargne. Pour cela, elle étudie les gains et les dépenses.

Les garanties : le TIAVO assure les prêts à travers deux sortes de garantie dont les garanties financière et matérielle.

2.2.8. Les modalités de recouvrement

En ce qui concerne les procédures de recouvrement, l’agent de crédit qui est le premier responsable, rappelle aux débiteurs qu’ils doivent s’acquitter de ses dettes auprès de TIAVO.

Dans ce cas, l’agent de crédit envoie une lettre de rappel aux demandeurs de crédit quinze

(15) jours avant la date d’échéance. En cas de non paiement, il y a une démarche à suivre :

 L’envoi d’une lettre de remboursement avec 2 % de pénalité, trois (03) jours après la date

du terme ;

 L’envoi d’une deuxième lettre de relance, quinze (15) jours après la date du terme ;

 L’envoi d’une lettre de mise en demeure, trente (30) jours après la date du terme ;

 La saisie de ses garanties matérielles après trois (03) mois du non remboursement ;

 Le recours auprès du contentieux.

Si le débiteur se présente dans le délai de quinze (15) jours, mais il n’a pas pu liquider ses dettes, l’agent de crédit lui donne une fiche de recouvrement en indiquant la date de paiement.

La chaîne peut être interrompue dès que le débiteur parvient à trouver un terrain d’entente sur le nouveau mode de remboursement pour s’acquitter de sa dette auprès de

TIAVO.

51 Microfinance et Monde rural, le cas de TIAVO d’Alakamisy Itenina

2.2.9. Le suivi

Les techniciens de TIAVO effectuent des suivis sur l’utilisation des fonds empruntés.

Ils vérifient si les sommes reçues sont utilisées aux projets indiqués au dossier ou s’il y a des déviations. Le manque de rigueur au sein des demandeurs de crédit entraîne la résiliation du contrat.

2.3. LA SECTION TIAVO FIOMBONANTSOA D’ALAKAMISY

ITENINA

La Section TIAVO Fiombonantsoa opère dans la Commune Rurale d’Alakamisy

Itenina depuis le mois d’Octobre 2001. Son implantation a été ardemment soutenue par les autorités communales en lui offrant un terrain domanial pour la construction d’un bâtiment de caisse de service. Et en plus, ils ont incité les paysans à déposer leur récolte chez TIAVO agissant comme GCV car auparavant, la Commune Rurale d’Alakamisy Itenina a géré la coopérative qui a permis aux paysans de stocker leurs produits (récoltes).

La caisse d’Alakamisy Itenina est dotée des organes suivants : une assemblée générale, un conseil d’administration, un comité de surveillance, et les membres du personnel salarié.

2.3.1. La catégorisation des membres

2.3.1.1. Répartition des membres par personnes physique et

morale

Membres %

Personnes physiques 657 89,88

Personnes morales 74 10,12

Total 731 100 %

Tableau n° 07 : Répartition des membres par personnes physique et morale, en 2007

52 Microfinance et Monde rural, le cas de TIAVO d’Alakamisy Itenina

Représentation graphique du tableau n°07

700

600

500

400 Membres 300 Nombres

200

100

0 Personnes physiques Personnes morales Personnes physiques et personnes morales

Graphique n°01 : Répartition des membres par personne physique et personne morale

Commentaires du tableau n°7 et du graphique n°1

Les données montrent que sur les 731 membres, 657 sont des personnes physiques avec 89,88 %, tandis que 74 sont des personnes morales avec 10,12 %.

Ainsi, la majorité des membres appartiennent à la catégorie des personnes physiques.

En terme de référence à la population active (à partir du 18 ans), ce nombre s’avère encore insuffisant avec 7,76 %. Plusieurs facteurs pourraient en être la cause : en premier lieu, le manque de la sensibilisation, en second lieu, le manque de la motivation (insuffisance des moyens de garantie au prêt, faiblesse de revenu) et en troisième lieu, le blocage psychologique

(méfiance envers l’institution, peur de ne pas être à la hauteur de rembourser, honte de prêter de l’argent, … etc.).

Les personnes morales se représentent sous forme d’une association ou d’un groupement composé de personnes physiques au nombre varié. Même si les personnes morales

53 Microfinance et Monde rural, le cas de TIAVO d’Alakamisy Itenina représentent la faible proportion par rapport aux personnes physiques, le nombre des personnes morales membres est élevé. La raison est que, les gens se sentent en sécurité dans le cadre d’une association pour pouvoir investir leurs biens en garantie du prêt octroyé par l’institution de microfinance.

A titre de suggestion, il faudrait intensifier la sensibilisation de la microfinance et

alléger la procédure d’adhésion des membres.

2.3.1.2. Répartition des membres par genres

Genres Membres %

Hommes 410 62,40

Femmes 247 37,60

Total 657 100 %

Tableau n° 08 : Répartition des membres par genres, en 2007

Représentation graphique du tableau n°08

450 400 350 300 250 Membres 200 Nombres 150 100 50 0 Hommes Femmes Genres

Graphique n° 02 : Répartition des membres par genres

54 Microfinance et Monde rural, le cas de TIAVO d’Alakamisy Itenina

Commentaires du tableau n°8 et du graphique n°2

Les données nous montrent que les hommes représentent une forte proportion des membres avec 62,40 % par rapport aux femmes avec 37,60 %. Cette situation est due à la culture traditionnelle malagasy qui place les hommes au premier rang en laissant de côté les femmes, ce qui est manifestement inadapté à l’origine de la microfinance au Bengladesh qui priorise le microcrédit aux femmes villageoises pauvres.

Il faut inciter les femmes à adhérer au sein de l’institution de microfinance, les convaincre à s’intégrer dans les associations femmes au développement afin qu’elles puissent procurer des moyens tant éducatifs que matériels, pour faire valoir leur capacité.

2.3.1.3. Répartition des membres par Fokontany

Fokontany Membres % par Fokontany

Alakamisy Itenina centrale 145 22,07 Anjanamahasoa Ouest 90 13,70 Autres 72 10,96 Sangasanga Centre 47 07,15 Midongy Nord 45 06,85 Vohitraivo Sud 38 05,78 Midongy Est 31 04,71 Ankarimalaza Nord 30 04,57 Midongy Centre 29 04,41 Sangasanga Sud 27 04,11 Anjanamahasoa Est 25 03,81 Riambary 25 03,81 Sangasanga Nord 25 03,81 Tsiahorea 21 03,20 Sahavindrany 07 01,06 TOTAL 657 100 %

Tableau n° 09 : Répartition des membres par Fokontany, en 2007

55 Microfinance et Monde rural, le cas de TIAVO d’Alakamisy Itenina

Représentation graphique du tableau n°09

Graphique n° 03 : Répartition des membres par Fokontany

Commentaires du tableau n°9 et du graphique n°3

La majorité des membres se trouvent dans le Fokontany d’Alakamisy Itenina centrale.

La commune rurale d’Alakamisy Itenina est composée de 14 Fokontany. La rubrique

« autres » composant de 72 membres se situent en dehors de la commune rurale d’Alakamisy

Itenina étant donné que cette dernière est proche de leur village.

56 Microfinance et Monde rural, le cas de TIAVO d’Alakamisy Itenina

D’après ces données, on voit que le nombre ainsi que la proportion des membres se trouvent en diminution suivant que le Fokontany concerné est écarté du Fokontany d’Alakamisy Itenina centale. Cela est dû à cause de l’éloignement géographique. Il faudrait

élargir les moyens d’informations afin que tous les Fokontany puissent en bénéficier et ne pas se cantonner au niveau du Fokontany central d’Alakamisy Itenina.

2.3.1.4. Répartition des membres suivant leurs secteurs

d’activités

Secteurs d’activités Membres %

Paysans 356 54,18 %

Artisans 141 21,46 %

Salariés 93 14,16 %

Commerçants 26 03,96 %

Femmes au foyer 23 03,50 %

Autres 10 01,52 %

Etudiants 07 01,07 %

Retraités 01 0,15 %

Total 657 100 %

Tableau n° 10 : Répartition des membres suivant leurs secteurs d’activités, en 2007

57 Microfinance et Monde rural, le cas de TIAVO d’Alakamisy Itenina

Représentation graphique du tableau n°10

400

350

300

250

200 Membres

Nombres 150

100

50

0 Pay Art Sal Com Fem Aut Etu Ret Secteurs d'activités

Graphique n° 04 : Répartition des membres par leurs secteurs d’activités

Commentaires du tableau n°10 et du graphique n°4

Suivant ces données, les paysans représentent la majorité des membres, soit plus de la moitié du total des membres. Cette situation montre que l’objectif est atteint en ce qui concerne la population cible, étant donné que la microfinance est destinée en priorité aux paysans. Le secteur de l’artisanat se montre en bonne position par rapport aux autres secteurs d’activités, en ce sens que ce secteur figure parmi les moteurs de développement dans le monde rural. Les artisans ont besoin de financement pour pouvoir exploiter les produits artisanaux ainsi que pour l’évacuation de leurs produits.

La plupart des salariés sont des instituteurs, donc ils ont leur revenu mensuel.

L’adhésion est faible du côté des commerçants car ils prétendent avoir une capacité d’autofinancement dans leurs activités commerciales.

58 Microfinance et Monde rural, le cas de TIAVO d’Alakamisy Itenina

2.3.1.5. Répartition des membres suivant leurs groupes d’âges

Groupe d’âges Masculin Féminin Total

- 09 ans - - -

10 – 19 ans - - -

20 – 29 ans 52 37 89

30 – 39 ans 134 96 230

40 – 49 ans 117 77 194

50 – 59 ans 70 27 97

+ 60 ans 37 10 47

Total 410 247 657

Tableau n°11 : Répartition des membres suivant leurs groupes d’âges, en 2007

Représentation graphique du tableau n°11 :

250

200

150 Nombres 100 Féminin Masculin 50

0 0 - 09 10 – 20 – 30 – 40 – 50 – + 60 19 29 39 49 59 ans Groupes d'âges

Graphique n° 05 : Répartition des membres suivant leurs groupes d’âges

59 Microfinance et Monde rural, le cas de TIAVO d’Alakamisy Itenina

Commentaires du tableau n°11 et du graphique n°5

Le groupe d’âge entre 30 et 39 ans représente la grande majorité des membres. La raison est que les gens qui se trouvent dans cette catégorie d’âges exposent leur opportunité pour le choix de leur avenir. La même opportunité se montre pour ceux qui sont âgés de 40 à

49 ans.

Le jeune âge (les moins de 30 ans) ainsi que l’âge de vieillesse (les plus de 60 ans) constituent des motifs de régression de l’activité des institutions de microfinance dans le monde rural.

Surtout les moins de 20 ans ne figurent pas dans l’affiche des membres. Cette situation est catastrophique quant à l’avenir de cette institution car il n’y aura pas de relève quand les personnes âgées ne seraient plus là. En fait, suivant les traditions des villageois, les personnes adultes ont souvent la tendance à écarter les jeunes âges. Ainsi, ces personnes âgées pensent que les jeunes ne sont pas capables d’exercer une telle activité à leur place.

Pour remédier à cette situation, le défi devrait être axé sur la sensibilisation des jeunes

à adhérer à la microfinance en les soutenant matériellement pour répondre aux exigences de l’institution ou encore leur inciter à former des associations des jeunes.

2.3.2. Les services offerts par le TIAVO

2.3.2.1. Collecte d’épargne

Par définition du Web 22 , l'épargne c'est la part du revenu après la consommation et c'est la partie qui ne se détruit pas immédiatement et il peut être un placement. Elle constitue la part du revenu des ménages qui n'est pas consacrée immédiatement à la satisfaction d'un besoin mais qui est mise en réserve en vue d'une dépense future.

22 http://fr.wikipedia.org/wiki/épargne

60 Microfinance et Monde rural, le cas de TIAVO d’Alakamisy Itenina

Durée 3 à 5 mois 6 à 11 mois 12 à 18 mois

Inférieur au 2 Millions d’Ar 6 % 7,5 % 9 %

Entre 2 à 10 Millions 7,5 % 9 % 10,5 %

10 Millions d’Ar et plus 9 % 10,5 % 12 %

Tableau n° 12 : Pourcentage d’intérêt au moment du dépôt à terme suivant le montant déposé

Commentaires du tableau n°12

Les taux d’intérêt offerts par le TIAVO au bénéfice des paysans seront déterminés primo, en fonction du montant déposé par ceux-ci et secundo en fonction de la durée du dépôt

(à court, à moyen et à long terme). En réalité, les paysans sont beaucoup plus favorisés pour les dépôts d’argent à long et moyen terme chez TIAVO.

2.3.2.2. Octroi de crédit

Le crédit constitue des ressources prêtées par une banque ou un établissement financier à un agent économique qui s’engage à payer des intérêts et à rembourser le capital.

On peut dire que c’est une opération par laquelle un établissement de crédit met ou promet de mettre à la disposition d’un client une somme d’argent, moyennant intérêts et frais, pour une durée déterminée ou indéterminée.23

Année 2005 2006 2007

Nombre des demandeurs de crédit 288 596 276

Crédits alloués (en Ariary) 59.404.600 134.595.900 80.178.600

Tableau n° 13 : Montant des crédits alloués dans la Commune Rurale d’Alakamisy Itenina

23 RAKOTOARIVONY, H. (2005) : L’intégration d’une mutuelle d’épargne et de crédit dans le développement rural : Cas de l’OTIV d’Alasora , mémoire de DEA, Université d’Antananarivo : Faculté de Droit, d’Economie, de Gestion et de Sociologie, Département Sociologie, 62p. multigr.,

61 Microfinance et Monde rural, le cas de TIAVO d’Alakamisy Itenina

Commentaires du tableau n°13

Les crédits alloués par TIAVO évoluent suivant le nombre des demandeurs. On a constaté une nette diminution des demandeurs de crédit en 2007 par rapport aux deux années précédents. On remarque une certaine réticence de la part des agents économiques sur la demande de crédit. Cette situation pourrait être due au gonflement des impayés pour l’année

2006.

2.3.3. Les relations entre la catégorie des membres et les

services de TIAVO

La première constatation est que l’effectif des membres ne cesse d’augmenter au fil des années. Les membres fondateurs n’étaient que 97 en Octobre 2001 et au dernier recensement, au mois de Décembre 2007, on compte 731 personnes physiques et personnes morales auprès de la caisse de service de TIAVO Fiombonantsoa d’Alakamisy Itenina.

Dans un Fokontany, le phénomène d’adhésion est fortement lié à la présence de nombreux membres, de sorte que ces derniers pourraient constituer les premiers vecteurs de sensibilisations de leurs cohabitants tout en se servant de modèle. L’information circule mieux, auprès des habitants ayant beaucoup de membres résidant dans leur Fokontany, sur les

éventuels avantages qui motivent ces derniers à recourir aux services de TIAVO tels que l’amélioration de niveau de vie, la sécurisation d’argent, la préparation d’un projet dans long terme, l’aide dans des moments difficiles.

62 Microfinance et Monde rural, le cas de TIAVO d’Alakamisy Itenina

3. PARTIE III :

RESULTATS DE LA MISE EN PLACE

DE TIAVO DANS LA COMMUNE

RURALE D’ALAKAMISY ITENINA

63 Microfinance et Monde rural, le cas de TIAVO d’Alakamisy Itenina

3.1. L’EVOLUTION DES EFFECTIFS DES MEMBRES

Année 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007

Membres 97 146 233 330 513 651 731

Tableau n° 14 : Evolution des effectifs des membres de TIAVO Fiombonantsoa d’Alakamisy Itenina de l’année 2001 à 2007

Commentaires du tableau n°14

Depuis la date d’ouverture de 2001 jusqu’en 2007, le nombre des membres au sein du

TIAVO Fiombonantsoa d’Alakamisy Itenina n’a cessé d’augmenter. Si l’on prend comme référence le nombre des membres inscrits en 2001, ceci est augmenté sept fois de plus en

2007. Toutefois, on constate encore une insuffisance du nombre des inscrits compte tenu du manque de motivation chez les gens.

3.2. LE COMPORTEMENT DE LA POPULATION D’ALAKAMISY

ITENINA FACE AU TIAVO

3.2.1. Les motifs d’adhésion

3.2.1.1. L’utilité de l’épargne

Epargner chez TIAVO présente pour les membres beaucoup d’avantages :

• Permettre d’améliorer le niveau de vie :

Le témoignage de Madame RAFANANTENANA Marie Claire, cultivatrice, 45 ans, mère de famille avec 5 enfants, adhérente, habitant à Tsimbavolo, Fokontany Midongy Nord a affirmé : « J’ai demandé un crédit auprès du TIAVO et cet argent m’a permis de pratiquer l’élevage des porcins et des volailles et aussi d’acheter des engrais et des semences de riz et de culture de contre saison. J’ai vendu mes productions et j’ai remboursé le TIAVO. J’ai pu

64 Microfinance et Monde rural, le cas de TIAVO d’Alakamisy Itenina envoyer mes enfants à l’école, et nous avons trouvé toujours de quoi à manger en période de soudure. Nous vivons tranquillement. Je remercie le TIAVO et j’espère qu’il dure longtemps parce que j’ai constaté que mon niveau de vie s’est amélioré grâce à lui ».

• Sécuriser l’argent :

Le témoignage de Madame RAZAINJAFY Rakamisy, tresseuse, 35 ans, mère de famille avec 7 enfants, adhérente, habitant à Ambodivohitra, Fokontany Anjanimahasoa

Ouest a confirmé : « Je me sens en sécurité en déposant mon argent chez des services financiers de proximité au lieu de le garder à la maison à cause des actes de banditisme ».

• Préparer un projet dans le long terme :

Le témoignage de Madame RAHARIMALALA Christine Aimée, commerçante, 28 ans, mère de famille avec 2 enfants, adhérente, habitant à Andakana, Fokontany Sangasanga

Nord a confirmé : « J’ai demandé un crédit auprès du TIAVO et cet argent m’a permis d’acheter du riz à Mahaditra au moment de la récolte, et je le revendrai en période de soudure afin que je puisse dégager un bénéfice. Je rembourserai le TIAVO et mon chiffre d’affaire augmentera. Donc, je réaliserai mon projet de commerce. Je remercie les services financiers de proximité comme le TIAVO ».

• Aider les gens dans les moments difficiles

Le témoignage de Monsieur RATSIMBAZAFY Cyr Charles, fonctionnaire, 47 ans, père de famille avec 7 enfants, adhérent, habitant à Amindranjoro, Fokontany Alakamisy

Itenina Central a affirmé : « J’ai déposé ma récolte au TIAVO en tant que membre d’un GCV au moment de la moisson et je l’ai retiré au mois de Septembre. Je l’ai vendu, j’ai pu rembourser l’argent de TIAVO que j’ai reçu au moment du dépôt, j’ai pu payer les salaires des laboureurs et j’ai pu enterrer mon père en achetant un zébu et en donnant à manger aux personnes qui m’ont soutenu. »

65 Microfinance et Monde rural, le cas de TIAVO d’Alakamisy Itenina

3.2.1.2. L’importance du crédit

La possibilité d’obtenir un crédit est un facteur de motivation pour certains membres.

Le crédit est assimilé à une forme d’épargne forcée à soustraire périodiquement au revenu, un investissement utile pour améliorer la condition de vie.

Madame RAZAINJAFY Rakamisy a ajouté : « Je pratique l’élevage porcin en demandant un crédit auprès de TIAVO. J’ai vendu les cochons. Je m’investis et j’ai trouvé que ma vie a changé depuis mon adhésion chez TIAVO ».

3.2.1.3. Le principe du mutualiste

L’esprit mutualiste est source de persuasion pour certains membres enquêtés, le sentiment d’être propriétaire des actions stimule. L’adhésion au TIAVO permet de ne plus recourir à des usuriers pratiquant des taux d’intérêts exorbitants.

Madame RAFANANTENANA Marie Claire a ajouté : « Le TIAVO m’a beaucoup aidé et je trouve que son taux d’intérêt est normal en comparant aux usuriers ».

3.2.2. Les raisons de la non adhésion des habitants

3.2.2.1. La faiblesse de revenu

L’un des aspects qui singularise le monde rural à Madagascar est la pauvreté. La situation financière de la population d’Alakamisy Itenina est un obstacle à leur adhésion à un organisme financier et même au TIAVO d’Alakamisy Itenina.

Les habitants de la commune rurale d’Alakamisy Itenina argumentent que le peu qu’ils gagnent ne laisse aucune place à l’épargne et ils estiment que leur pécule ne suffit même pas à satisfaire leur besoin minimum pour la vie. Et même s’il reste quelques

économies, ils préfèrent garder leur argent à la maison au lieu de le mettre à la disposition des

étrangers.

66 Microfinance et Monde rural, le cas de TIAVO d’Alakamisy Itenina

Le témoignage de Madame RAZANAMAVO Thérèse Monique, tresseuse, 43 ans, mère de famille avec 6 enfants, non adhérente, habitant à Ambalandapa, Fokontany Riambary a affirmé : « J’ai gagné peu et cet argent ne me permet pas d’épargner parce qu’il est utilisé pour l’achat des produits de première nécessité. En plus je préfère garder à la maison le reste de mon argent ».

3.2.2.2. Les blocages psychologiques et culturels

Les paysans se méfient de demander un crédit auprès de TIAVO, parce qu’ils ont peur de ne pas pouvoir rembourser à terme.

Madame RAZANAMAVO Thérèse Monique a ajouté : « Je ne demande pas de crédit aux services financiers parce que j’ai peur de faire une mauvaise gestion et de ne pouvoir rembourser l’argent de TIAVO ».

On constate que la notion d’épargne est loin d’être acceptée dans le monde rural, car les paysans s’attachent fidèlement aux valeurs ancestrales. Ils ont une forte culture d’autoconsommation, ce qui veut dire qu’ils se livrent aux dépenses au lieu d’économiser.

3.2.2.3. L’absence de projet

L’absence de projet empêche la population à l’adhésion, parce qu’on doit présenter de petit projet en demandant de crédit auprès de TIAVO.

Le témoignage de Madame RASOARIMANA Jeanne Fidelys, fonctionnaire, 55 ans, mère de famille avec 3 enfants, non adhérente, habitant à Beherana, Fokontany Riambary a affirmé : « Je n’ai pas de projet à présenter pour l’instant ».

67 Microfinance et Monde rural, le cas de TIAVO d’Alakamisy Itenina

3.3. LE RAYONNEMENT DE TIAVO AUPRES DE LA COMMUNE

3.3.1. L’éducation financière de proximité

Le TIAVO a pour principal objectif de favoriser l’accès de la population d’Alakamisy

Itenina sans distinction d’âge, de genre, de statut professionnel aux services financiers de proximité. Cette institution est un instrument pour la promotion d’une éducation économique, sociale et mutualiste. Son existence leur évite d’aller en ville, donc moins coûteuse en terme de déplacement et aussi une précieuse économie de temps.

Témoignage de RAZAFIMAHATRATRA Ernest, Commandant de la Gendarmerie retraité, 61 ans, père de famille avec 5 enfants, adhérent, habitant dans le Fokontany d’Alakamisy Itenina central : « J’épargne mon argent au TIAVO. Je trouve que le TIAVO est une institution au service financier de proximité parce qu’au moment où j’ai besoin d’argent en urgence, je n’ai pas besoin d’aller à Fianarantsoa. J’économise le frais de déplacement et mon temps ».

3.3.2. L’outil au service du développement

La nécessité d’échange est primordiale pour améliorer nos pratiques locales et aussi pour lutter contre la pauvreté. Il est temps pour nous de développer notre secteur de microfinance pour améliorer l’accès de la population et des petites entreprises aux services financiers de proximité adaptés à la taille de leurs activités, dans le but de la création d’emploi, du développement des revenus et de dépasser le faible taux de pénétration de la microfinance.

Par l’élaboration de son PCD, la Commune Rurale d’Alakamisy Itenina est fière de la présence de l’agence TIAVO en tant qu’un moyen de financement existant pour contribuer à la réalisation des objectifs de développement. Les paysans bénéficient immédiatement l’accès au crédit auprès de TIAVO au lieu d’attendre 3 mois comme auparavant.

68 Microfinance et Monde rural, le cas de TIAVO d’Alakamisy Itenina

3.4. LES PROBLEMES ET RISQUES

Selon les observateurs, trois obstacles principaux bloquent la progression de la microfinance dans l’île. En premier lieu, il y a un manque d’information sur les produits, les marchés, les prix, la concurrence et technologie de production. Ensuite, vient l’absence d’expertise de gestion et insuffisance de qualification en matière d’organisation et de comptabilité. Enfin, un accès insuffisant aux dépenses financières externes et une faible propension à générer un capital interne se font sentir. 24 Ceci étant, la microfinance ne peut

être à elle seule considérée comme une solution miracle au développement car des dispositions complémentaires et mesures d’accompagnement doivent être prises pour appuyer sa progression efficace.

Le TIAVO a des problèmes et des risques liés aux ressources humaines : il y a toujours de recrutement qui entraîne des problèmes sur la continuité du travail ; aux aléas climatiques comme la sécheresse, l’inondation, grêle, que l’on ne peut pas les gérer ; au détournement de fonds effectué par les salariés et les comités ; à la non utilisation des crédits inscrits dans le projet et aux impayés.

24 RABEMANANJARA, F. (2003).- Analyse du cadre juridique et réglementaire pour la micro finance,p.4,. In SAHONDRAMALALA, M.M. (2006) : Microfinance : Réduction de la pauvreté , Mémoire de Maîtrise, Université de Fianarantsoa : Faculté de Droit et des Sciences Sociales de Développement, Option Droit et Administration Privée des Affaires, 72p, multigr.,

69 Microfinance et Monde rural, le cas de TIAVO d’Alakamisy Itenina

3.5. LES RESULTATS POSITIFS

3.5.1. Au niveau de l’institution

Année Montant (Ar) Résultats Observation

2003 + 757.350 Bénéfice -

2004 - 672.230 Perte Impayés élevés

2005 + 2.721.751 Bénéfice -

2006 - 322.672 Perte Impayés élevés

2007 + 13.505.005 Bénéfice -

Tableau n° 15 : Répartition des résultats par année

Commentaires du tableau n°15

Les problèmes des impayés ne sont pas encore maîtrisés par le TIAVO jusqu’à maintenant. En 2007, on a constaté que le TIAVO a comptabilisé un bénéfice de 13.505.005

Ariary. Cette situation se traduit par la régularisation des impayés des années précédentes en sus les intérêts perçus pendant l’année d’exercice.

3.5.2. Au niveau des membres

On peut citer le cas de Madame RATALATA Justine, fonctionnaire retraitée, mère de famille avec 6 enfants, membre de TIAVO Fiombonantsoa d’Alakamisy Itenina depuis

Octobre 2006. Elle a demandé un crédit auprès de cette institution le mois de Février 2007, pour constituer son fonds de roulement à la hauteur de 400.000 Ariary. C’est un crédit à agriculture et à élevage. Cette somme lui a permis d’effectuer une culture de contre saison d’une surface d’un ha. Son projet a bien fonctionné et elle s’est acquittée de toutes ses dettes au mois d’Octobre 2007.

70 Microfinance et Monde rural, le cas de TIAVO d’Alakamisy Itenina

Le deuxième cas concerne Madame RASOARIVONJY Marie, tresseuse, mère de famille avec 5 enfants, membre de TIAVO Fiombonantsoa d’Alakamisy Itenina depuis Mars

2005. Elle a pu supporter les frais médicaux de son enfant grâce au financement de TIAVO au mois de Janvier 2007, en demandant un crédit de 60.000 Ariary. C’est un crédit aux maladies et aux décès. Elle affirme que le prêt qu’elle a effectué, a permis la guérison de son enfant.

Après le séjour à l’hôpital, elle a continué de tresser et elle a pu rembourser l’institution après un mois, le mois de Février 2007.

Ces deux cas tirés de la consultation des documents chez TIAVO Fiombonantsoa d’Alakamisy Itenina confirme l’importance du microcrédit, de sorte que ce dernier puisse aider les gens face aux conditions difficiles. En effet, ils souhaitent que cette institution dure longtemps.

3.6. LES ENGAGEMENTS DU MAP

Le défi 2 de l’engagement 4 du MAP concernant le développement rural, qui a pour titre : « améliorer l’accès au financement rural ». A Madagascar, le gouvernement projette : de faciliter l’obtention d’agrément auprès de la Commission de Supervision Bancaire et

Financière (CSBF) ; d’assurer l’extension dans de nouvelles zones ; d’assurer le refinancement des institutions de microfinances et mettre en place un Fond de Développement

Agricole.

Le gouvernement adopte cette stratégie, d’abord dans le but d’étendre les réseaux de microfinance et bancaire, ensuite de promouvoir et d’adapter le système de crédit à caution solidaire et enfin de développer les autres formes de financement.

En réalité, le système bancaire est peu présent en zones rurales. Pour y pallier, les institutions de microfinance ont établi des bureaux en milieu rural. En 2006, sept (7) institutions de microfinance autorisées sont fonctionnelles en plus des autres initiatives locales. Il ressort de la situation actuelle que l’accès aux crédits ruraux reste limité quoique le

71 Microfinance et Monde rural, le cas de TIAVO d’Alakamisy Itenina taux de pénétration ait connu une nette amélioration ces dernières années (passant de 3 % en

2003 à 6 % en 2005). Les raisons principales en sont le taux d’intérêt élevé et l’existence de garanties excessives exigées par les institutions financières.

Les objectifs concernant les modalités de financement en milieu rural à des taux accessibles favoriseront le financement des investissements de développement, à moyen et long terme. Les ménages pauvres et à bas revenu auront l’opportunité d’accéder à des crédits

à des conditions avantageuses leur permettant d’entreprendre des Activités Génératrices de

Revenu (AGR).

3.7. LE PROJET D’INSTALLATION D’UNE BANQUE DES

PAUVRES A L’IMAGE DE LA GRAMEEN BANK

Une nouvelle banque est prévue de s’installer à Fianarantsoa l’année 2008. C’est une banque très différente de celle classique, et créée dans le but d’aider les femmes en difficulté regroupées dans les organisations paysannes. C’est la banque des pauvres à l’image de la

Grameen Bank.

3.7.1. Le fondateur de la Grameen Bank 25

Muhammad Yunus est un économiste et entrepreneur bangladais connu pour avoir fondé la première institution de microcrédit, la Grameen Bank ; ce qui lui valut le Prix Nobel de la paix en 2006. Il est surnommé le « banquier des pauvres »

Issu d'une famille aisée, troisième enfant d'une famille de quatorze enfants, dont cinq sont morts en bas âge, Muhammad Yunus est né le 28 juin 1940 dans le village de Bathua,

Hathazari, dans le district de Chittagong, qui faisait alors partie de l’Inde sous colonisation anglaise. Il a passé les premières années dans son village natal, puis sa famille est installée en

25 http://www.apemfcongo.com/act_yunus_mondefr.htm

72 Microfinance et Monde rural, le cas de TIAVO d’Alakamisy Itenina

1947 à Chittagong, la seconde ville du Bangladesh, où son père, Hazi Dula Mia Shoudagar, tenait une bijouterie. Dans son autobiographie, Yunus présente son père comme un musulman pieux, soucieux de mener une existence sobre au plan matériel. Il souligne également l'ouverture de ses parents à l'égard du monde occidental.

Yunus a fréquenté dans les premières années dans l'école de son village natal puis à l'école primaire Lamabazar et au Chittagong Collegiate School. Yunus fait son premier voyage à l'âge de treize ans grâce aux scouts. Il se rend au Pakistan Occidental pour une rencontre nationale de couts, Jamboree Scout National. À l'occasion d'une rencontre internationale, Jamboree Scout Mondial de 1955, qui se tient au Canada, il en profite pour visiter l'Europe et le Moyen-Orient. C’est ainsi que le jeune homme parcourt l’Inde, l’Amérique du Nord, l’Europe, se rend au Japon et aux Philippines à l'occasion de ses grands rassemblements internationaux.

En 1957, il s'inscrit en économie à l'université de Dhaka et obtient son Bachelor of

Arts en 1960 et son Master of Arts l'année suivante. Une fois ces diplômes en poche, il devient enseignant en économie au Chittagong College . À 21 ans, il se fait entrepreneur, en mettant sur pied la première usine high-tech d’emballage et d’impression du Pakistan oriental.

L’affaire est une réussite. La banque d'État Industrial Bank propose à Yunus un très gros prêt

(10 millions de takas) mais en 1965 Yunus préfère abandonner la gestion à ses jeunes frères pour partir préparer un doctorat aux États-Unis, grâce à une bourse Fulbright. Après une maîtrise à l’université du Colorado, Yunus s’inscrit en thèse à l’université Vanderbilt, sous la direction de Nicholas Georgescu-Roegen, un économiste très original, connu aujourd’hui notamment pour ses recherches sur le thème de la « décroissance soutenable ». Une fois docteur en économie, Yunus obtient un poste à la Middle Tennessee State University.

Après avoir occupé le poste de sous-directeur à la Planning Commission du

Gouvernement, où il se sent totalement inutile, il devient responsable du département

73 Microfinance et Monde rural, le cas de TIAVO d’Alakamisy Itenina d’économie de l’Université de Chittagong, construite en milieu rural. Selon ses mots, « Une terrible famine frappait le pays, et j'ai été saisi d'un vertige, voyant que toutes les théories que j'enseignais n'empêchaient pas les gens de mourir autour de moi ». Il décide alors de s’intéresser au mode de vie misérable des villageois vivant à proximité de l’université.

Avec des étudiants, il crée un groupe de "recherche-action", dont les premiers travaux porteront surtout sur des questions agronomiques (implantation de nouvelles espèces de riz, notamment). Ce n'est que dans un second temps que Yunus en vient à penser qu'une grande partie des problèmes rencontrés par les paysans pauvres de Jobra (le village voisin de l'Université de Chittagong) tiennent à leurs difficultés d'accès à des capitaux. Leurs terres sont généralement si petites qu'elles ne peuvent constituer une garantie pour les banques. Restent les usuriers locaux, dont les prêts sont offerts à des taux d'intérêt (plus de 20% par mois) qui bien souvent achèvent de précipiter les emprunteurs dans la misère. C'est ainsi que le jeune professeur d'économie en vient à proposer un premier "micro-prêt" (quelques dollars) à quelques dizaines d'habitants du village, en utilisant son propre argent. L'effet de ces prêts au montant dérisoire s'avère rapidement très positif sur la situation matérielle des bénéficiaires.

En outre, ces derniers remboursent sans difficulté leur bailleur de fonds.

Après avoir tenté d'impliquer une banque commerciale dans le lancement d'un premier programme de micro-crédit, Yunus décide de créer son propre programme. Celui-ci est officiellement mis en place en 1977, sous le nom de « Grameen ». C’est un succès immédiat, au Bangladesh tout d’abord, où la « Grameen » obtiendra le statut d’établissement bancaire en

1983, puis dans d’autres pays où le « modèle » s’exporte à partir de 1989. Aujourd’hui, près de 300 millions de personnes dans le monde bénéficient directement ou non de micro-crédits.

La banque Grameen a par ailleurs considérablement diversifié ses activités depuis (industrie textile, téléphonie, production d'électricité par énergie solaire, ...)

74 Microfinance et Monde rural, le cas de TIAVO d’Alakamisy Itenina

Yunus a reçu de nombreuses récompenses, dont la plus importante distinction du

Bangladesh, Independence Day Award et le Prix Nobel de la paix. Mohammad Yunus a eu le très rare privilège d’être nominé à la fois pour le "Nobel d’Économie" et le Nobel de la Paix en 2005 avant d'obtenir finalement, conjointement avec la Grameen Bank, le prix Nobel de la paix le 13 octobre 2006 pour « leurs efforts pour promouvoir le développement économique et social à partir de la base ». Yunus a déclaré qu'il utilisera la récompense d'1,1 million d'euro en ouvrant un hôpital ophtalmologique, une usine de traitement de l'eau ainsi qu'à financer une société d'agroalimentaire en partenariat avec Danone. Yunus a également reçu de nombreux titres honorifiques.

3.7.2. Les différences entre les banques traditionnelles et

la Grameen Bank 26

3.7.2.1. Les banques traditionnelles

 Au niveau du système d’approche, elles demandent à leurs clients de venir dans leurs

bureaux ;

 Une banque commerciale étudie les bilans et fonde ses décisions sur des critères tels que

les ratios d’endettement, la rentabilité, la valeur actuelle ou les plans de remboursement ;

 Trois (3) questions fondamentales se posent sur :

o Le marché : l’offre et la demande,

o Le produit,

o Les gens.

 Les employés quittent rarement les bureaux et passent leurs journées à :

o Etudier des chiffres et des taux, des analyses et coûts et des rapports,

o Evaluer la solvabilité de leurs clients,

26 YUNUS, M. (1997).- Vers un monde sans pauvreté , Paris : JC Lattès, 345 p,.

75 Microfinance et Monde rural, le cas de TIAVO d’Alakamisy Itenina

o Et leur demander des justificatifs de garanties.

 Les actionnaires sont censés de maximiser les bénéfices dans les limites fixées par les

pouvoirs publics et les services chargés de la réglementation ;

 La réussite se mesure par des bénéfices et des dividendes ;

 Le système bancaire classique n’a aucune vocation sociale. D’une manière générale, les

banques commerciales soutiennent des programmes de développement communautaire,

des projets d’animation, visant à promouvoir les activités culturelles ou artistiques, dans le

but de ne pas agir sur la collectivité mais d’améliorer l’image de la banque enfin d’attirer

davantage de clients ;

 Le recrutement se fait au niveau des diplômés et les nouveaux recrus font des stages de

formation ;

 Les prêts bancaires se répartissent en certain nombre de domaines :

o Logement,

o Prêts à la consommation,

o Prêts commerciaux.

 Les procédures de vérification des livres ainsi que des rapports annuels sont primordiales

en s’assurant qu’il n’y a pas eu d’irrégularités. Les actionnaires doivent accepter la

validité du résultat comptable ;

 Avant d’accorder un prêt, la banque demande toujours si le demandeur de crédit dispose

d’une caution et elle l’oubliera facilement ;

 Les employés réalisent des graphiques en montrant la capacité d’endettement du client en

fonction de son revenu annuel ;

 Les emprunteurs vivent tous au dessous du seuil de la pauvreté ;

 La banque traditionnelle ne se préoccupera guère des conséquences sociales de ses prêts à

la collectivité (à l’exception d’un projet envisagé) ;

76 Microfinance et Monde rural, le cas de TIAVO d’Alakamisy Itenina

3.7.2.2. La Grameen Bank ou banque des pauvres

 Au niveau du système d’approche, la banque fait une descente sur terrain pour inciter les

gens et éviter la queue au comptoir ;

 Les actionnaires sont les emprunteurs : système d’une banque mutuelle ;

 La banque des pauvres garantit un bon rendement aux emprunteurs actionnaires :

o Il s’agit souvent d’une prestation en nature sous forme de logement et cela

pour l’amélioration du niveau de vie

o Il s’agit de faire bénéficier de réduction des taux d’intérêts

 La principale ambition c’est la promotion sociale, la nécessité de satisfaire les besoins des

gens et d’assurer leur bien-être ;

 La formation se fait sur terrain ;

 Les prêts offrent une grande diversité. Grameen ne se soucie pas de connaître l’activité

économique que ses emprunteurs ont l’intention d’entreprendre. Il y a des différents types

d’activités ;

 Les experts mènent une étude tendant au résultat qui arrive à se hisser au-dessus de seuil

de la pauvreté ;

 Les visites hebdomadaires et mensuelles sont indispensables pour vérifier l’état de santé

financière des emprunteurs d’une part, et pour assurer si ces derniers peuvent rembourser

leurs prêts d’autre part ;

 Les prêts se font suivant les ambitions de l’emprunteur et à l’activité économique qu’il

prévoit à entreprendre ;

 Le défi consiste à placer les emprunteurs au-dessus du seuil de pauvreté pour cela, sept

(07) critères devraient être obligatoires notamment :

o La famille doit disposer d’une maison étanche ;

o Elle doit posséder de sanitaires bien entretenus ;

77 Microfinance et Monde rural, le cas de TIAVO d’Alakamisy Itenina

o Elle doit boire d’eau propre ;

o Elle doit être en mesure de rembourser 300 takas (8 dollars) par semaine ;

o Tous les enfants d’âge scolaire doivent être scolarisés ;

o Toute la famille doit faire trois repas par jour ;

o Toute la famille doit subir des examens médicaux réguliers.

 La banque des pauvres devrait s’assurer que les demandeurs de crédit sont mieux lotis que

le reste de la population ;

 La Grameen Bank favorise les changements économiques et sociaux. Elle veut que les

femmes battues deviennent des personnes responsables, capables de décider de leur sort et

de celui de leurs enfants.

3.7.3. Les règlements intérieurs de la Grameen Bank27

Seize (16) résolutions statuent les membres :

 Nous respecterons et appliquerons les quatre principes de la Banque Grameen : discipline,

unité, courage et travail assidu, dans tous les domaines de notre vie.

 Nous apporterons la prospérité à nos familles.

 Nous ne vivrons pas dans une demeure délabrée. Nous entretiendrons nos maisons et

aspirerons à en bâtir de nouvelles le plus tôt possible.

 Nous cultiverons des légumes toute l’année. Nous en ferons grande consommation et

vendrons le surplus.

 Pendant la période de plantation, nous planterons autant de pousses que possible.

 Nous ferons en sorte d’avoir peu d’enfants. Nous limiterons nos dépenses. Nous ferons

attention à notre santé.

 Nous donnerons une éducation à nos enfants et nous donnerons les moyens de pouvoir

subvenir à cette éducation.

78 Microfinance et Monde rural, le cas de TIAVO d’Alakamisy Itenina

 Nous veillerons à la propreté de nos enfants et de l’environnement.

 Nous construirons et utiliserons des fosses d’aisance.

 Nous boirons l’eau des puits sains. S’il n’y en a pas, nous ferons bouillir l’eau ou la

désinfecterons avec de l’alun.

 Nous n’exigerons aucune dot pour nos fils comme nous n’en donnerons aucune à nos

filles. Les dots seront proscrites de nos centres. Nous nous opposerons au mariage des

jeunes enfants.

 Nous ne commettrons aucune injustice comme nous nous opposerons à ce que les autres

en commettent.

 Nous procéderons collectivement à des investissements plus élevés pour obtenir des

revenus plus importants.

 Nous serons toujours prêts à venir en aide aux autres. Si quelqu’un a des difficultés, nous

l’aiderons.

 Si nous venons à apprendre que, dans un centre, la discipline est bafouée, nous nous y

rendrons pour la rétablir.

 Nous introduirons les exercices physiques dans tous les centres. Nous participerons

collectivement à toutes les rencontres organisées.

3.7.4. Les critiques reçues de la Grameen Bank28

 Les pauvres doivent suivre une formation avant de pouvoir entreprendre une activité

génératrice de revenus ;

 Le crédit, à lui seul, ne sert à rien, il doit s’accompagner de projets de formation, de

marketing, de transport, de technologie et d’éducation ;

27 } YUNUS, M. (1997).- Vers un monde sans pauvreté , Paris : JC Lattès, 345 p,. 28

79 Microfinance et Monde rural, le cas de TIAVO d’Alakamisy Itenina

 Les pauvres ne savent pas économiser ; les pauvres ont l’habitude de consommer tout ce

qui leur tombe sous la main parce que leurs besoins de consommation sont pressants ;

 Les pauvres ne savent pas travailler en équipe ;

 La pauvreté chronique a un effet désastreux sur l’esprit et les aspirations des pauvres.

Comme pour un oiseau qui, ayant passé sa vie enfermé, refuserait de s’envoler si l’on

ouvrait sa cage ;

 Les femmes pauvres n’ont aucune compétence, il est donc inutile de concevoir des

programmes qui leur soient destinés ;

 Les pauvres sont trop affamés et désespérés pour prendre des décisions rationnelles ;

 Les pauvres ont une vision étriquée de la vie et ne s’intéressent nullement à ce qui pourrait

les aider à en changer ;

 La religion et la tradition ont tellement d’influence sur les pauvres (surtout les femmes)

qu’ils ne peuvent évoluer d’un iota ;

 La structure de pouvoir dans le monde rural est trop forte et trop solidement implantée

pour permettre le succès d’un tel projet ;

 Le crédit pour les pauvres est contre révolutionnaire. Il étouffe l’esprit révolutionnaire

chez les pauvres et les incite à accepter le statu quo ;

 Le crédit est une façon astucieuse de pousser les pauvres à se liguer contre les riches afin

de mettre à bas l’ordre établi ;

 Les femmes ne pourront pas conserver leur emprunt ou leur revenu, les maris les

tortureront à mort, si besoin est, pour leur extorquer leur argent ;

 Les pauvres préfèrent servir leurs maîtres que s’occuper de leur sort ;

 Le crédit pour les pauvres n’est absolument pas productif. Il fait peser le lourd fardeau des

dettes sur les épaules fragiles des pauvres qui ne pourront pas les rembourser. Ils

s’appauvriront encore en essayant (ou en étant forcés) de rembourser leurs prêts ;

80 Microfinance et Monde rural, le cas de TIAVO d’Alakamisy Itenina

 Encourager les pauvres à s’installer à leur compte occasionnera une pénurie de main

d’œuvre salariée. En conséquence, les salaires s’envoleront, ce qui augmentera les coûts

de production, créera de l’inflation et sera dommageable pour la productivité agricole ;

 L’extension du crédit aux femmes bouleversera le rôle traditionnel de la femme dans la

famille ainsi que sa relation avec son mari ;

Il se peut que le crédit dépanne de façon temporaire, mais il n’aura aucun effet sur le long terme, il ne fera rien pour promouvoir une restructuration équitable de la société.

3.8. LES PERSPECTIVES D’AVENIR DE TIAVO D’ALAKAMISY

ITENINA

3.8.1. Amélioration des produits

En décembre 2007, les membres de TIAVO ne représentent que 7,76 % de la population active d’Alakamisy Itenina. Dans le but d’augmenter leurs adhérents, le TIAVO préfère continuer de faire des petites animations rurales. Il ne pense pas faire des émissions aux médias, mais il veut seulement montrer leurs produits aux paysans. Comme exemple, il pense bientôt à utiliser la carte puce en mettant à terme les carnets, dans le but d’être à la hauteur de la concurrence face à la mondialisation, d’introduire et de maîtriser les

Technologies de l’Information et de la Communication (TIC). L’utilisation de cette carte puce permet aux adhérents de faire le retrait là où ils sont. Comme exemple : un adhérent d’Ambalavao peut retirer son argent ici à Fianarantsoa en utilisant sa carte, celle-ci étant valable partout où il y a un bureau de TIAVO. Cette stratégie est en cours de mise en place et l’institution pense l’utiliser bientôt.

81 Microfinance et Monde rural, le cas de TIAVO d’Alakamisy Itenina

3.8.2. Stimuler l’adhésion des paysans

L’insuffisance de crédit est une source de mauvaise performance de la production qui amène en conséquence l’insuffisance de ressource financière et l’impossibilité d’une politique d’extension. Donc il faut une ressource financière supplémentaire pour intensifier la production agricole. Un système financier adéquat au monde rural peut satisfaire les exploitants agricoles.

L’existence d’une mutuelle d’épargne et de crédit dans la Commune Rurale d’Alakamisy Itenina est un atout non négligeable, mais beaucoup de paysans restent encore à sensibiliser. Le TIAVO joue un rôle d’une petite banque de proximité dont l’accès est facile pour les paysans, mais il faut plus de campagne pour les convaincre à adhérer.

Une éducation poussée vers l’investissement doit être aussi de mise pour encourager les paysans membres de TIAVO. Il faut dépasser les modes de production traditionnelle dans le but de satisfaire l’autoconsommation. L’ère de la mondialisation exige plus de compétitivité dans le secteur de la production. L’investissement dans les matériels agricoles s’impose.

3.8.3. Plus d’encadrement en matière de crédit

L’éducation à l’épargne est le premier pas choisi par le TIAVO pour sensibiliser la population cible à adhérer dans leur institution financière. Mais épargner uniquement n’est pas suffisant, car l’objectif est de promouvoir à travers le crédit le développement qualitatif de la vie des membres. Le crédit est un élément clé pour favoriser l’amélioration des revenus.

Dans le cas d’Alakamisy Itenina, la population hésite de se lancer dans les investissements, même s’ils ont la possibilité de présenter un projet. Alors, il faudrait les encourager à dépasser les craintes liées à l’emprunt comme l’incapacité de rembourser ou la tentation d’une mauvaise gestion.

82 Microfinance et Monde rural, le cas de TIAVO d’Alakamisy Itenina

Il faudrait aussi aider et soutenir la population à monter des projets qui correspondent

à la satisfaction de leur besoin.

3.8.4. La nécessité d’informatiser la caisse de service

L’informatisation des données est pertinente afin d’éradiquer les problèmes liés au traitement des informations. La caisse serait mieux performante avec un ordinateur pour assembler les données nécessaires aux services des membres. Les ordinateurs ouvrent l’accès aux innovations pour la sécurisation des opérations effectuées d’abord, pour la fluidité des informations ensuite et enfin pour l’économie de temps en ce qui concerne toutes les transactions financières.

Le TIAVO envisage d’utiliser un Terminal de Paiement Electronique (TPE) dans le but de faciliter les transactions entre section et mutuelle. Il pense que tous les soirs, les agents de crédits passent leurs transactions et le central peut les vérifier tout de suite avec l’aide d’un serveur reliant les sections et leurs mutuelles. Cette stratégie est adoptée en collaboration avec le ZAIN. Ce dernier s’engage à donner des réseaux afin qu’il y ait connexion.

83 Microfinance et Monde rural, le cas de TIAVO d’Alakamisy Itenina

CONCLUSION

84 Microfinance et Monde rural, le cas de TIAVO d’Alakamisy Itenina

Le TIAVO s’intègre dans la Commune Rurale d’Alakamisy Itenina pour initier un changement de comportement des habitants à épargner et à affecter les économies réalisées à des opérations de prêts ou d’investissement direct dans l’exploitation. Une forte sensibilisation doit être réalisée auprès de ceux qui hésitent. Le crédit rural est appelé à jouer un rôle important fournissant les moyens financiers nécessaires au développement du pays.

Le crédit rural ne devrait pas être considéré comme une activité isolée, mais comme un élément qui s’intègre dans un processus complexe de développement économique et de progrès social appliqué, de telle sorte que les populations rurales aient leur part des résultats obtenus. Le crédit est au service d’un objectif social pour permettre aux emprunteurs de traverser la ligne de pauvreté. Le TIAVO peut être considéré comme un partenaire des banques en milieu rural enclavé et s’inscrit avec ces dernières dans une stratégie de co- développement.

L’accès au crédit agricole rural aide les paysans à participer activement et contribuer efficacement à toutes les actions de développement dans le monde rural. Ce service pourrait

être un frein à l’abandon des campagnes (exode rural) et à la marginalisation de certaines couches sociales défavorisées afin d’élargir leurs possibilités d’assurer leurs moyens d’existences durables. Le TIAVO permet ainsi aux paysans de faire une épargne dans le but d’avoir un capital économique pour un investissement à long et moyen terme.

Les paysans devraient dépasser les blocages psychologiques qui les freinent à avancer vers le progrès. Ils doivent oser demander des conseils à leur entourage, auprès de la caissière de TIAVO, pour instaurer une ambiance de dialogue avec d’autres partenaires. Ce changement d’attitude aura pour effet d’instaurer un climat de confiance entre les acteurs de développement, afin de rendre effective une bonne stratégie de communication stimulant un esprit ouvert au progrès, le désir de faire mieux qu’avant.

85 Microfinance et Monde rural, le cas de TIAVO d’Alakamisy Itenina

Les paysans devraient être conscients qu’il est temps pour eux de changer leur mode de production. Ainsi, ils devraient éviter l’ostentation économique (un gaspillage, une auto- subsistance) c'est-à-dire la consommation exagérée de riz, d’alcool durant les beaux jours du hasotry, pour songer davantage. Ils devraient plutôt essayer d’économiser en répondant aux exigences de la pratique internationale face à la mondialisation. Le désir de changer c’est déjà une lutte contre le fatalisme et la pauvreté.

Les paysans devraient diversifier les activités agricoles dans le but d’avoir une sécurité alimentaire parce qu’en réalité, la plupart des paysans s’appuient sur une seule culture pour leur subsistance. La faiblesse de la recherche et développement constitue une contrainte à l’expérimentation de la diversification de culture dans le but d’améliorer les revenus des paysans. Le développement des filières potentielles dans chaque région constituera le pilier de sa croissance

Comme solution à la pauvreté rurale, il est conseillé de recourir auprès de la microfinance car le microcrédit est une forme d’aide extérieure adéquate à utiliser à bon escient.

L’implantation de TIAVO dans la Commune Rurale d’Alakamisy Itenina est un atout pour satisfaire cette modernisation en vue d’intensifier la productivité agricole.

L’installation de la Banque des Pauvres dans la Commune Rurale d’Alakamisy Itenina pourrait être une solution à l’émancipation des femmes paysannes n’ayant encore leur place dans la société rurale actuelle. La preuve en est qu’au niveau de TIAVO d’Alakamisy Itenina, les femmes sont minoritaires. Cela est dû forcement à l’omniprésence de la tradition malgache qui donne encore plus d’importance aux hommes dans le milieu rural.

En effet, qu’est-ce qu’on devrait faire pour que les femmes puissent atteindre la majorité des membres chez le TIAVO Fiombonantsoa d’Alakamisy Itenina ?

86 Microfinance et Monde rural, le cas de TIAVO d’Alakamisy Itenina

BIBLIOGRAPHIE

87 Microfinance et Monde rural, le cas de TIAVO d’Alakamisy Itenina

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Août 2007, Mai 2008

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Ernest, Adjoint au Maire, Avril 2008

• Auprès du Centre de Santé de Base niveau II (CSBII) de la Commune Rurale

d’Alakamisy Itenina avec Dr RANDRIANARIVO Chantal, Responsable, Avril 2008

• Auprès de la Section TIAVO Fiombonantsoa d’Alakamisy Itenina, Avril 2008 avec :

o Monsieur RATSIMBAZAFY Cyr Charles, ex PCA

o Madame MAHARO, Responsable

o Monsieur RANDRIANARSON Haja Eric, Agent de crédit

o Monsieur RAZAFIMAHATRATRA Ernest, membre

o Madame RAHARIMALALA Christine Aimée, membre

o Madame RAZAINJAFY Rakamisy, membre

o Madame RAFANANTENANA Marie Claire, membre

• Auprès du Collège d’Enseignement Général (CEG) Lovasoa de la Commune Rurale

d’Alakamisy Itenina avec Madame RASOARIMANANA Jeanne Fidelys, Responsable

inscription, Avril 2008

• Auprès des non membres de la Section TIAVO Fiombonantsoa d’Alakamisy Itenina,

Avril 2008, avec :

o Madame RAZANAMAVO Thérèse Monique

o Madame RASOARIMANANA Jeanne Fidelys

• Auprès de la Bank of Africa (BOA) de Fianarantsoa avec Monsieur

RAHARINTSALAMA Emile, Mai 2008

88 Microfinance et Monde rural, le cas de TIAVO d’Alakamisy Itenina

Conférence :

Sur la microfinance et l’installation de la Banque des pauvres à Madagascar avec Monsieur

Yann BINET, Mars 2007, Août 2007

II. Sources juridiques

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de crédit dite « loi bancaire » ;

• La Loi n°96-020 du 04 Septembre 1996 portant réglementation des activités et

organisation des institutions financières mutualistes régit la mise en place et le

fonctionnement de ces institutions ;

• Le Décret n°98-127 du 05 Février 1998 portant réglementation des activités et

organisation des institutions de microfinance ;

• Le circulaire n°001/99 - CSBF du 03 Mars 1999 relative à l’agrément des institutions de

microfinance et aux modifications des éléments pris en compte lors de leurs agrément ;

• La Loi n°2005-016 du 29 Septembre 2005 relative à l’activité et au contrôle des

institutions de microfinance ;

• Le Décret n°2007-012 du 09 Janvier 2007 fixant les formes juridiques des institutions de

microfinance et les modalités de leur immatriculation au Registre du Commerce et des

sociétés ;

• Le Décret n°2007-013 du 09 Janvier 2007 portant fixation du capital minimum des

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95 Microfinance et Monde rural, le cas de TIAVO d’Alakamisy Itenina

ANNEXES

96 ANNEXE I : Questionnaires aux membres

Renseignements

1) Nom et prénoms

2) Age

3) Fokontany résidence

4) Situation matrimoniale

5) Profession

6) Nombre des personnes à charge

Questions relatives au TIAVO d’Alakamisy Itenina

7) Depuis quand êtes vous membre ?

8) Quelles sont les motivations qui vous ont conduit à adhérer ?

9) Quels produits utilisez vous au sein de TIAVO ?

10) Quels sont vos projets pour l’emprunt ?

11) Quel est votre degré de satisfaction de service de TIAVO ?

12) Quels sont les avantages tirés de votre adhésion ?

13) Que pensez vous de garantie et le taux d’intérêt ?

14) Comment avez-vous connu le TIAVO ?

15) Quels sont vos souhaits ? ANNEXE II : Questionnaires aux non membres

Renseignements

1) Nom et prénoms

2) Age

3) Fokontany résidence

4) Situation matrimoniale

5) Profession

6) Nombre des personnes à charge

Questions relatives au TIAVO d’Alakamisy Itenina

7) Etes vous membres au TIAVO ?

8) Où mettez-vous votre argent ?

9) Connaissez vous l’existence de TIAVO ?

10) Connaissez vous que le TIAVO fait à la fois une institution d’épargne et d’emprunt ?

11) Comment avez-vous connu le TIAVO ?

12) Les responsables de la Commune ont-ils fait des sensibilisations sur le TIAVO ?

13) Pourquoi vous n’adhérez pas au TIAVO ?