La Suède Et L'orient, Études Archéologiques Sur Les Relations De
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LA SUÈDE ET L'ORIENT ÉTUDES ARCHÉOLOGIQUES SUR LES RELATIONS DE LA SUÈDE ET DE L'ORIENT PENDANT L'ÂGE DES VIKINGS T. J. ARNE CNv/^ UPPSALA 1914 K. W. APPELBERGS BOKTRYCKERI i A LA SUÈDE ET L'ORIENT ÉTUDES ARCHÉOLOGIQUES SUR LES RELATIONS DE LA SUEDE ET DE L'ORIENT PENDANT L'ÂGE DES VIKINGS THESE POUR LE DOCTORAT PRÉSENTÉE À LA FACLTTÉ DES LETTRES D' UPSAL ET PUBLIQUEMENT SOUTENUE LE 25 MAI 1914, DÈS X HEURES DU MATIN DANS LA SALLE N" IV T. J. ARNE UPPSALA (914 K. W. APPELBÇRGS B O K T li V C K K l( I < Préface. Il y a environ deux ans que la première partie de cette étude a été mise sous presse; cependant la publication a été retardée par un voyage en Russie, de 14 mois, qui m'a fourni, il est vrai, quantité de matériaux nouveaux, mais qui a aussi causé un certain manque d'unité dans la conception de mon ouvrage. A la première partie, qui traite des objets Scandinaves trouvés en Russie, j'ai bien pu ajouter des notices sur les matériaux non publiés qui sont con- serves dans les musées de Russie, mais il m'a été impossible de remanier tout à fait cette partie, ce qui en aurait doublé plusieurs fois le volume. Pour les objets de provenance orientale, importés en Suède, je n'ai pu non plus faire usage de tous mes matériaux. On ne saurait se faire une idée nette du rôle qu'ont joué en Russie les Suédois de l'ère des vikings, tel qu'il se révèle dans les trouvailles russes de provenance Scandinave, que par une com- paraison statistique de celles-ci, d'abord avec les objets trouvés en Scandinavie, puis avec ceux de provenance finnoise, slave, etc. trouvés dans les nécropoles »scandinaves» de Russie. Ces com- paraisons devaient être précédées d'un examen approfondi des difterents types et styles représentés par le plus grand nombre des objets Scandinaves de l'ère des vikings. Ensuite il faut que les résultats soient rapprochés de ce que nous apprennent les recherches historiques sur les relations entre la Scandinavie et les pays d'au-delà de la Baltique, à cette époque, et nous réussirons ainsi peu à peu à fixer la place qu'a occupée en Russie la civilisation suédoise et à apprécier à leur juste valeur les influences qu'ont exercées dans notre pays les civilisations orientales déjà avant le moyen âge proprement dit. Je saisis cette occasion pour remercier respectueusement y Académie des Belles-lettres, d'Histoire et des Antiquités, de Stock- holm, ainsi que M. le Professeur Oscar Montelius, qui m'ont mis en ctat, par leur iiilerveiUioii bienveillante, de faire deux voyages d'études en Russie. Mes recherches ont été facilitées par la complaisance des directeurs de musées et des archéologues russes, finlandais et poK) nais. Surtout j ai les plus grandes obligations à M. A. Spitsyn, {pro- fesseur agrégé a l'université de St-Pétersbourg, h M. V. Gorodtso%\ conservateur au Musée Historique de Moscou, et à M. V. Hvoïka. conservateur au Musée de la Ville de Kiev, qui m'ont rendu des services inappréciables. Enfin, je dois exprimer ici ma profonde et sincère reconnais- sance envers M. le Professeur y. A. Lundell, qui a bien \oulu donner à cette étude une j>lace dans ses »Archives> , ce qui m'a assuré une publicité beaucoup plus vaste que je n'en aurais obtenu autrement. Stockholm le 7 mai 1914. T. J. Ame. Introduction. Par X Orient nous entendons, dans cette étude, les pays situés à l'est et au sud-est de la mer Baltique, c.-à-d.: dabord toute la vaste Russie avec sa population, composée du temps des vikings de peuplades slaves, lettones, finnoises et turques; puis les paj's de l'Europe orientale et de l'Asie occidentale qui ont appartenu jadis a l'empire byzantin; enfin les territoires de la Perse, du Tur- kestan occidental, de l'Arménie et de la Syrie qui faisaient partie du califat arabe à l'époque de sa plus vaste étendue, et qui s'en détachèrent peu à peu. Avec les côtes orientales de la mer Bal- tique la Suède entretenait des communications directes, relative- ment actives, depuis l'époque de la naissance de J.-C, et notre pays reçut, indirectement du moins, de fortes impulsions du sud- est de l'Europe dans la première période des migrations des peu- ples. Mais les relations régulières avec l'Orient et les expédi- tions lointaines semblent n'avoir commencé qu'à la fin du VHP siècle ou vers l'an 800 environ, donc au début de lère des vikings. De nombreux documents écrits, dont nous ne nous occuperons pas dans ces études, rapportent les voyages des habitants de la Scan- dinavie se dirigeant vers les pays situés de l'autre côté de la Baltique. Les annales de Saint Bertin ainsi que la Vit a Ansgarii de Rimbert et la description que nous a donnée Adam de Brème {dans les «Gesta Hammenburgensis ecclesiîe pontificum») des peu- ples et pays de la Scandinavie nous fournissent des renseignements importants à cet égard. Il est aussi parlé d'expéditions suédoises en Orient dans l'Vnglin gâtai, dans la Heimskringla de Snorre, dans les annales islandaises, dans plusieurs contes islandais de date postérieure, tels que Hauksfiattr hâbrokar, Eymundar{)attr Hrings- sonar, la saga d'Yngvatr X'^iôfçrli et d autres encore, qui fournissent cependant des matériaux historiques assez maigres. Les sources russes, surtout la chronique dite de Nestor (rToBtcTb BpeMCH- HblXT> Ji'feT'b) et quekiues biographies de saints nous rensei- ArcliOr. Arne. r 6 Ariu', La Suède et r()rient i^ncnt a\ ce le plus de prceision sur rapi)<'uition des Suédois en Russie. Des auteurs italiens, commejean le Diacre et l'évêque Liutprand, des documents by/.antins tels que celui «De administrando iniperio» de l'empereur Constantin Porphyrooén été, les sermons de l'hotios, diverses cliron i (j u es et Vies de saints, donnent (lucl- ques détails concernant les Scandinaves en Russie et dans 1 empire byzantin. Enlin, bon nombre d'écrivains arabes nous appren- nent que les Scandinaves faisaient des expéditions le long de la Volga jusqu'à la mer Caspienne. Les plus connus de ces écri- vains sont: Ibn Rusta, Ibn Fadlan, Abu Ishak al-Istahri, Abu Zaïd al-Balhi, Al-Masudi, Abu Ubaïd al-Bakri, Ibn Hordadbeh et Ibn Iîau(ial. Nous ne tiendrons compte ici de ces sources his- toriques cjuen tant ([u'elles éclairent les faits archéologiques. Les premiers renseignements historiques touchant les Sué- dois en Grèce et en Orient se trouvent dans les annales de St. Bertin, puis dans les légendes de St. Etienne de Suroz (Sudak en Crimée) et de St. Georges d'Amastra en Asie Mineure. Les annales Bertiniennes parlent sous l'année 839 d'ambassadeurs suédois qui venaient auprès du roi Louis le Débonnaire à Ingelheim avec les ambassadeurs de Byzance, envoyés par l'empereur Théophile. Ils avaient dit à l'empereur byzantin qu'ils étaient de la tribu des Rus et que leur roi s'appelait «chagan». Interrogés plus directement en présence de Louis, ils racontèrent qu'ils étaient d origine suédoise. Les biographies des deux saints parlent des invasions des Rus dans les pays du littoral de lAsie Mineure et en Crimée, déjà vers la fin du VHP siècle ou au début du IX® ^ Que ces Rus fussent pour la majeure j^artie des Scandinaves, cela I)araît sûr. Les objections élevées contre cette théorie par des savants russes nous semblent peu fondées. Les Suédois qui figurent dans les annales Bertiniennes étaient probablement arri\és à Byzance du pays des Khazars, situé au nord-ouest de la Caspienne, où ils avaient sans doute été envoyés de leur propre pays pour mener des négociations diplomatiques. Selon toute probabilité, ils avaient atteint le Sud en descendant la Volga. Si les flottes des pirates dont parlent les Vies de saints avaient descendu le Dnèpr, cette ^ Cf. Kliucevskij, KypCb pyCCKOii IlCTOpilI I (.Moscou 191 1), leçon IX. Introduction: Premiers renseignements historiques 7 voie serait indiquée clans la littérature de meilleure heure que celle de la Volga. Cependant, les découvertes archéologiques semblent démontrer que celle-ci fut utilisée la première et qu'elle était ])lus importante pour les Suédois que celle-là. Un document écrit cjui touche au domaine des faits archéo- logiques nous est fourni par les nombreuses inscriptions runiques relatant des expéditions en Orient. Je tiens donc pour nécessaire denumérer ici ces pierres et de rendre compte de leurs insctii)tions dans la mesure où elles nous renseignent sur les voyages en Orient. Témoignage des pierres runiques. Sur les pays et terri- toires situés au-delà de la Baltique vers lesquels les navigateurs suédois se sont dirigés, les pierres runiques de notre pays nous donnent les indications suivantes. Douze pierres racontent en termes généraux que les hornmes à la mémoire desquels elles furent érigées étaient partis pour 10 rient (austr, i austrvegi), ou qu'ils y étaient morts. Ces pierres se trouvent a Norby dans la paroisse de Bondkyrka, à Tjursâker, par. de Hammarby, à Uddby, par. de Nàrtuna (province d'Uppland); puis à Sôdertelje, a Hamra, par. de Bogsta, à Skâàng (actuellement Fredriksdal), par. de Vagnhàrad, à Tjuvstigen, par. de Vagnhàrad, à Husby, par. d'Ytterselô (prov. de Sodermanland); tout près de l'église de Vàstra Stenby et à Skjorstad (Grônhôgsvad), par. de Tâby (prov. d'Ostrogothie); enfin à l'église de Smula (actueilem. Dagsnàs) en Yestrogothie \ Sur une pierre de Djulefors, par. de Stora Malm en Sodermanland, il est raconté qu'Oleif (Olof) a dirigé son vaisseau vers l'Orient et qu'il est mort au pays des Langobards "^.