Liszt Sans Frontières |
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récital Liszt sans frontières 5 février 18h Distribution Programme Duo Contraste Franz Liszt (1811-1886) Cyrille Dubois ténor Tristan Raës piano Hohe liebe Jugendglück Liebestraum, O Lieb Freudvoll und Leidvoll II Bist du Schwebe, schwebe blaues Augen Der Fischerknabe Brève de concert Oh ! quand je dors S’il est un charmant gazon Bien que son nom ne soit pas Enfant, si j’étais roi spontanément associé à l’univers du Pace non trovo lied, Liszt en compose un nombre assez considérable marqué par une grande Benedetto sia ‘l giorno diversité linguistique : allemands, italiens, I’ vidi in terra angelici costumi hongrois, russes et français. En effet une quinzaine de lieder du pianiste sont composés sur des textes français. Et pour cause, le musicien entretient une grande amitié avec Victor Hugo, relation qui durera toute sa vie. Liszt voue une grande admiration au poète et met ainsi en musique sept de ses œuvres. Il existe entre Victor Hugo et Franz Liszt une grande parenté en matière de création : tous les deux vivent quasiment au même moment et traversent le XIXème siècle en le marquant de leur art novateur. L’un, par ses audaces verbales, ouvre des voies nouvelles à la poésie et l’autre, par un travail acharné du piano, réinvente les modes d’expression et donne naissance à l’impressionnisme musical. Penseurs et voyageurs curieux, tous deux sont des figures emblématiques du romantisme. opera-lille.fr +33 (0)362 21 21 21 @operalille Textes chantés et traductions Franz Liszt (1811 - 1886) Hohe liebe Amour sublime Poème de Ludwig Uhland (1787 - 1862) In Liebesarmen ruht ihr trunken, Vous reposez enivrés dans les bras de l’amour, Des Lebens Früchte winken euch; les fruits de la vie vous attendent ; Ein Blick nur ist auf mich gesunken, un seul regard est tombé sur moi, Doch bin ich vor euch allen reich. mais je suis plus riche que vous tous. Das Glück der Erde miss ich gerne Du bonheur d’ici-bas volontiers je me passe Und blick, ein Märtyrer, hinan, et, martyr, je regarde vers le haut, Denn über mir in goldner Ferne car au-dessus de moi, dans un lointain doré, Hat sich der Himmel aufgetan. le ciel s’est ouvert. Jugendglück Le bonheur de la jeunesse Poème de Richard Pohl (1826 - 1896) O süßer Zauber im Jugendmut, Ô douce magie en un jeune cœur, Du goldner Becher voll Lebensglut! coupe dorée pleine d’ardeur vitale ! Kein Schmuck so köstlich, so zauberreich, Aucun joyau n’est si précieux, si enchanteur, Kein Glück auf Erden, das deinem gleich! aucun bonheur sur terre n’est comparable à toi ! Wo Jugend und Freude im Herzensverein, Là où jeunesse et joie s’unissent dans les cœurs, Soll glückliche Liebe die Königin sein. là doit régner l’amour heureux. Die Blüten lockt alle der Lenz hervor, Le printemps fait éclore toutes les fleurs, Die Lerche steigt jubelnd zum Licht empor. l’alouette s’élève en jubilant vers la lumière. O Sonne der Liebe im Frühlingsschein, Ô soleil de l’amour dans l’éclat du printemps, Mich laß deine Blume, die Lerche sein. laisse-moi être ta fleur, ton alouette. Liebestraum, O Lieb Rêve d’amour, Ô aime Poème de Ferdinand Freiligrath (1810 - 1876) O lieb, solang du lieben kannst! Ô aime, tant que tu peux aimer ! O lieb, solang du lieben magst! Ô aime, tant que tu veux aimer ! Die Stunde kommt, die Stunde kommt, L’heure approche, l’heure approche Wo du an Gräbern stehst und klagst. où, auprès des tombeaux, tu te lamenteras. Und sorge, daß dein Herze glüht Et veille à ce que ton cœur soit ardent, Und Liebe hegt und Liebe trägt, qu’il ait soin de son amour et le porte, So lang ihm noch ein ander Herz tant qu’un autre cœur bat encore In Liebe warm entgegenschlägt. chaudement pour lui d’amour. Und wer dir seine Brust erschließt, Et celui qui t’ouvre son sein, O tu ihm, was du kannst, zulieb! ô fais ce que tu peux par amour pour lui ! Und mach ihm jede Stunde froh, Égaie chacun de ses moments, Und mach ihm keine Stunde trüb. ne trouble aucun de ses moments. Und hüte deine Zunge wohl, Et garde bien ta langue, Bald ist ein böses Wort gesagt! une parole blessante est vite dite ! O Gott, es war nicht bös gemeint, – Mon dieu, ce n’était pas par méchanceté – Der andre aber geht und klagt. mais l’autre s’en va et se lamente. Freudvoll und Leidvoll II Être plein de joie, être plein de peine Poème de Johann Wolfgang von Goethe (1749 - 1832) Freudvoll Être plein de joie, Und leidvoll, être plein de peine, Gedankenvoll seyn; et plein de pensées ; Langen désirer Und bangen et douter, In schwebender Pein; en un tourment incertain ; Himmelhoch jauchzend jubilant jusqu’aux cieux, Zum Tode betrübt; accablé jusqu’à la mort ; Glücklich allein seule est heureuse Ist die Seele, die liebt. l’âme qui aime. Bist du Ainsi es-tu Poème du Prince Élim Mestscherski (1808 - 1844) Mild wie ein Lufthauch im Mai, Douce comme la brise de mai, Rein wie die Perle im Meer, pure comme une perle des mers, Klar wie der Himmel in Rom, claire comme le ciel de Rome, So still wie die Mondnacht bist du. paisible comme une nuit de pleine lune, ainsi es-tu. Kalt wie der Gletscher der Alp, Froide comme le glacier alpin, Fest wie der Felsen, der Fels von Granit, dure comme la roche, le rocher de granit, Ruhig wie’s Wasser, das Wasser im See, calme comme l’eau du lac, Wie Gott unergründlich bist du! insondable comme Dieu, ainsi es-tu ! Denn aus den Sphären des Lichts, Car des sphères de la lumière, Denn aus den Welten der Schönheit und Liebe, car des mondes d’amour et de beauté, Denn aus den Höhen des Alls, car du plus haut de l’univers, Denn aus den Tiefen des Seins kommst du! car du plus profond de l’être, tu viens ! Schwebe, schwebe blaues Augen Flottez, flottez yeux bleus Poème de Franz von Dingelstedt (1814 - 1881) Schwebe, blaues Auge, schwebe Flottez, yeux bleus, flottez Unabwendbar ob dem meinen, sans vous détourner des miens, Einen Frühling wirk und webe créez et tissez un printemps Rings um mich in lichtem Scheinen. autour de moi dans la claire lueur. Klinge, süße Stimme, klinge Résonne, douce voix, résonne An mein Herz im Tongewimmel, à mon cœur, dans l’afflux des sons, Trag auf deiner Engelschwinge porte-moi sur tes ailes d’ange, Mich Verwandelten gen Himmel. métamorphosé, au ciel. Jüngst noch Nacht und Winter war es; Hier encore, c’était la nuit, c’était l’hiver ; Nun ists plötzlich Tag geworden, à présent le jour soudain s’est levé, Tag und Mai, ein wunderbares le jour et le mois de mai, merveilleuse Sein in Strahlen und Akkorden! existence en éclat et en harmonie ! Überall ein Hoffnungsschiller, Partout un rayon d’espoir, Ein verheißend Frühlingswetter, un temps printanier plein de promesses, Blütenwellen, Lerchentriller, des flots de fleurs, des trilles d’alouettes, Nachtigallenlustgeschmetter. le joyeux ramage des rossignols. Laß, o laß ihn nicht vergehn, Oh, ne le laisse pas se dissiper, Diesen letzten Lenz der Erde, ce dernier printemps sur terre, Bis ich seine Blumen sehn, jusqu’à ce que je voie ses fleurs, Seine Früchte brechen werde. que je cueille ses fruits. Der Fischerknabe Le fils du pêcheur Poème de Friedrich von Schiller (1759 - 1805) Es lächelt der See, er ladet zum Bade, Le lac sourit, il invite au bain, Der Knabe schlief ein am grünen Gestade, le garçon s’est endormi sur le vert rivage ; Da hört er ein Klingen, Wie Flöten so süß, il entend alors un timbre aussi doux que des flûtes, Wie Stimmen der Engel comme les voix des anges Im Paradies. au paradis. Und wie er erwachet in seliger Lust, Et comme il se réveille, heureux et plein de joie, Da spielen die Wasser ihm um die Brust, les eaux jouent autour de sa poitrine, Und es ruft aus den Tiefen: et un appel monte des profondeurs : Lieb’ Knabe, bist mein! Tu es à moi, cher garçon ! Ich locke den Schläfer, J’attire le dormeur, Ich zieh ihn herein. je l’entraîne au fond. Oh ! quand je dors S’il est un charmant gazon Poème de Victor Hugo (1802 - 1885) Poème de Victor Hugo (1802 - 1885) Oh ! quand je dors, viens auprès de ma couche, S’il est un charmant gazon comme à Pétrarque apparaissait Laura, Que le ciel arrose, Et qu’en passant ton haleine me touche... Où brille en toute saison Soudain ma bouche Quelque fleur éclose, S’entrouvrira ! Où l’on cueille à pleine main Lys, chèvrefeuille et jasmin, Sur mon front morne où peut-être s’achève J’en veux faire le chemin Un songe noir qui trop longtemps dura, Où ton pied se pose ! Que ton regard comme un astre se lève... Et soudain mon rêve S’il est un rêve d’amour, Rayonnera ! Parfumé de rose, Où l’on trouve chaque jour Puis sur ma lèvre où voltige une flamme, Quelque douce chose, Éclair d’amour que Dieu même épura, Un rêve que Dieu bénit, Pose un baiser, et d’ange deviens femme... Où l’âme à l’âme s’unit, Soudain mon âme Oh ! j’en veux faire le nid S’éveillera ! Où ton cœur se pose ! Enfant, si j’étais roi Poème de Victor Hugo (1802 - 1885) Enfant, si j’étais roi, je donnerais l’empire, Et mon char, et mon sceptre, et mon peuple à genoux, Et ma couronne d’or, et mes bains de porphyre, Et mes flottes, à qui la mer ne peut suffire, Pour un regard de vous ! Si j’étais Dieu, la terre et l’air avec les ondes, Les anges, les démons courbés devant ma loi, Et le profond chaos aux entrailles fécondes, L’éternité, l’espace et les cieux et les mondes, Pour un baiser de toi ! Trois Sonnets de Pétrarque (1304 - 1374) Pace non trovo La paix que je ne trouve pas Pace non trovo, et non ò da far guerra; La paix ne trouve et n’ai de quoi faire guerre ; e temo, et spero; et ardo, et son un ghiaccio; et j’espère et je crains ; je brûle et suis de glace ; et volo sopra ‘l cielo, et giaccio in terra; je vole au-dessus des cieux et gis sur terre ; et nulla stringo, et tutto ‘l mondo abbraccio.