Suivi Entomologique En Champagne Berrichonne Et Importance Des Auxiliaires Dans Les Agrosystèmes
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FERME – ABEILLE – BIODIVERSITÉ Suivi entomologique en Champagne berrichonne et importance des auxiliaires dans les agrosystèmes 1ère partie : introduction, protocole et rapport d’activité 2015. __________ Sébastien DAMOISEAU, 2015 C.E.R.C.O.P.E. 666 FERME-ABEILLE-BIODIVERSITE – Rapport d’activité CERCOPE, 2015 FERME-ABEILLE-BIODIVERSITE – Rapport d’activité CERCOPE, 2015 Résumé Dans le cadre du programme Ferme-Abeille-Biodiversité , multi-partenariat porté par le Pays de Bourges, l’association CERCOPE s’est vue proposer en 2015 d’effectuer une première saison de diagnostic / suivi entomologique de trois stations situées au sud-ouest de Bourges, au cœur de la Champagne berrichonne agricole. Afin de mettre en évidence les cortèges de pollinisateurs et le rôle positif que jouent les insectes auxiliaires dans les agrosystèmes, trois dispositifs de piégeage ont été installés en lisière de culture dans des contextes différents, chaque relevé étant par ailleurs complété par le fauchage d’un transect enherbé équivalent. Au final, plus de 600 espèces d’insectes et une cinquantaine d’autres arthropodes ont été inventoriés, traduisant une diversité entomologique globale plus importante que ne le suggérait le contexte agricole intensif. Si les trois stations étudiées présentent une biodiversité équivalente en nombre d’espèces, notamment grâce à la plantation de haies et le maintien de corridors non fauchés, la plus ou moins grande patrimonialité des cortèges apparaît presque exclusivement déterminée par les habitats naturels jouxtant les zones de culture. Les Hyménoptères et les Diptères Syrphidae, deux des principaux groupes de pollinisateurs ciblés par l’étude, mais aussi les Lépidoptères se sont avérés relativement peu nombreux, les cortèges se banalisant dans les zones ou la pression anthropique est la plus forte. Certains taxons remarquables appartenant à d’autres groupes ont toutefois été observés (essentiellement des Coléoptères et des Hémiptères) et font l’objet de fiches descriptives indiquant quelques traits écologiques et diagnostiques propres à chaque espèce. Les mesures de gestion susceptibles de favoriser la biodiversité entomologique des trois stations sont indiquées et de nouvelles perspectives de prospection 2016 sont exposées. FERME-ABEILLE-BIODIVERSITE – Rapport d’activité CERCOPE, 2015 - 2 - SOMMAIRE INTRODUCTION / CONTEXTE……………………………………………………………………………………………3 I. GÉNÉRALITÉS……………………………………………………………………………………………….………….. 4 1.1- Insectes et agrosystèmes ……………………………………………………………………………...4 1.2 - Les auxilliaires des cultures ………………………………………………………………………….4 II. MATÉRIEL ET MÉTHODE……………………………………………………………………….…………………..… 8 2.1 - Méthodologie de prospection ………………………………………………………………………….8 2.2 - Choix des stations d’échantillonnage …………………..…………………………………………11 2.3 - Identification des espèces et groupes taxonomiques étudiés ………………………… 16 2.4 – Vocabulaire et indices de « rareté » ………………………………………………………………17 III. RÉSULTATS…………………………………………………………………………………………………………… 18 3.1 - Bilan météorologique / calendrier des passages sur sites………………………….…… 18 3.2 – Résultats généraux ……………………………………………………………………………...……… 18 3.3 - STATION 1 : LEVET (Louy / Montavelange) ………………………………………..……….. 20 • Résultats / Discussion …………………………………………….………. 20 • Les espèces remarquables / fiches-espèces ………….……..… 21 • Liste des espèces contactées sur la station …………….……… 24 3.4 - STATION 2 : SAINT-CAPRAIS (Les Valencins) ……………………………………………..32 • Résultats / Discussion …………………………………………………..… 32 • Les espèces remarquables / fiches-espèces …………………… 32 • Liste des espèces contactées sur la station …………………….. 34 3.5 – STATION 3 : LE SUBDRAY (Le Sollier / LEGTA) ………………………………………… 46 • Résultats / Discussion ………………………………………….………… 46 • Les espèces remarquables / fiches-espèces …………………… 47 • Liste des espèces contactées sur la station ………………..…… 52 IV. DISCUSSION / CONCLUSION ………………………………………………………………………….…………. 60 V. ANNEXES……………………………………………………………………………………………………………… 65 - Éléments bibliographiques …………………………………………………………………..……………… 65 - Glossaire ……………………………………………………………………………………………………..…….. 75 - Récapitulatif des espèces observées sur l’ensemble du territoire …………………….…… 77 FERME-ABEILLE-BIODIVERSITE – Rapport d’activité CERCOPE, 2015 - 3 - INTRODUCTION / CONTEXTE Grâce au Contrat Régional de Solidarité Territoriale signé entre la Région Centre et le Syndicat mixte de Développement du Pays de Bourges, le projet Ferme-Abeille-Biodiversité a pu se concrétiser en 2014 pour une période de cinq ans. Piloté par le Pays de Bourges, ce programme ambitieux réunit de nombreux partenaires issus de corporations très diverses (collectivités locales, agriculteurs, apiculteurs, associations naturalistes, bureaux d’études, fédération de chasse, etc.). Ses objectifs sont multiples et ses enjeux territoriaux concernent tous les acteurs de la société civile : - Effectuer un diagnostic des activités agronomiques exercées, ainsi qu’un inventaire de la faune et de la flore présentes sur le territoire considéré. - Favoriser la biodiversité de la zone, notamment celle des insectes pollinisateurs (abeilles, syrphes, papillons, etc.) et des différents auxiliaires des cultures. - Promouvoir une agriculture raisonnée permettant le maintien de cette biodiversité, cette dernière augmentant en retour la productivité des agrosystèmes. - faire progresser la connaissance naturaliste régionale, encore très lacunaire en entomologie. - Susciter des échanges entre les différents acteurs territoriaux (agriculteurs, apiculteurs, naturalistes, élus, enseignants, scolaires, etc.). - sensibiliser le grand public au rôle primordial que jouent les insectes dans les cultures et plus généralement dans tout écosystème. Bien avant la concrétisation du projet, le programme Ferme-Abeille-Biodiversité nécessita de définir un territoire d’étude. Une vaste zone de 8700 hectares fut donc retenue au sud-ouest de Bourges (s’étendant sur les communes de Trouy, Le Subdray, Arçay, Saint-Caprais, Lunery, Levet et Bourges). En 2014, un important travail de diagnostic territorial fut donc entrepris par quelques-unes des structures partenaires (Pays de Bourges, Nature 18, Fédération Départementale de Chasse et Chambre d’Agriculture du Cher). Cette démarche, qui comprenait un inventaire de la flore messicole et de la grande faune rencontrées sur la zone, avait par ailleurs pour objectif de caractériser les pratiques agricoles et apicoles ayant cours sur le territoire (assolements et cultures dominantes, gestion des intrants, nombre et taille des ruchers, etc.). Parallèlement, une analyse palynologique d’envergure était réalisée par le Pays de Bourges, l’identification des grains de pollen étant assurée par un laboratoire spécialisé dans la discipline. Cette étude a permis de mettre en lumière les habitudes alimentaires des abeilles de trois ruchers, tant d’un point de vue qualitatif que quantitatif, et de mieux comprendre les interactions existant entre la phénologie des insectes et les successions floristiques (cultivées ou sauvages). En 2015, enfin, l’association CERCOPE s’est vue chargée de débuter un suivi entomologique pour une période de trois ans. A l’image de l’ensemble du programme, la finalité de cette étude est triple : - Effectuer un diagnostic global de la biodiversité entomologique du territoire. - Disposer d’un protocole de prospection standardisé permettant de comparer les résultats de différents sites ou l’évolution dans le temps d’une même station. - Sensibiliser le public à la diversité et aux rôles joués par les insectes dans les agrosystèmes. Après une brève introduction exposant quelques problématiques liées à la présence des insectes dans les agrosystèmes et aux rôles joués par ces derniers (vaste sujet qui ne peut ici qu’être effleuré), ce rapport présente les premiers éléments diagnostiques issus de cette 1ère saison d’inventaire 2015. Les listes d’espèces observées sur chacune des trois stations sont comparées et les taxa les plus remarquables font l’objet de fiches détaillant certains de leurs traits écologiques, phénologiques, ainsi que leur fréquence dans la région. Enfin, la partie « Discussion / conclusion » tente de souligner les singularités des différents sites étudiés et évoque un exemple concret de mesures de gestion permettant le maintien sur le territoire d’une biodiversité élevée en auxilliaires des cultures. FERME-ABEILLE-BIODIVERSITE – Rapport d’activité CERCOPE, 2015 - 4 - I – Généralités 1.1 - Insectes et agrosystèmes Les agrosystèmes sont des milieux dédiés à l’exploitation d’une ou plusieurs espèces végétales, dans lesquels l’application de techniques agronomiques et le calendrier de leur mise en oeuvre visent à obtenir une productivité maximale. D’un point de vue écologique, les surfaces cultivées constituent donc des milieux anthropiques maintenus volontairement en déséquilibre au profit d’une plante, ces zones présentant une diversité végétale et animale considérablement réduite en comparaison des milieux naturels mixtes. Cependant, loin d’être « stériles », les agrosystèmes abritent la plupart du temps une entomofaune sinon variée, du moins non négligeable. A l’exception des zones traitées massivement par des insecticides, on peut en effet y rencontrer trois catégories d’insectes : - Des insectes ubiquistes ou de passage , ne présentant généralement aucun lien trophique avec l’espèce végétale cultivée. C’est le cas par exemple de certains prédateurs à la recherche de proies (libellules, mantes, carabes, certaines punaises), d’espèces migratrices très mobiles (Lépidoptères) ou encore d’insectes