La Drize (Nouvelle Édition 2004) Une Rivière Prenant Sa Source Au Pied Du Salève L’Aire
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Fiche-rivière no 5 La Drize (nouvelle édition 2004) et se jetant dans l’Aire. Une rivière prenant sa source au pied du Salève La Drize Des rivières vivantes ! Cela signifie maintenir ou retrouver soit effective de part et d’autre de porteur d’espoir pour la Drize et des berges naturelles, ainsi qu’une la frontière, en pleine cohérence. toutes les autres rivières inscrites qualité de l’eau suffisamment bonne dans le contrat de rivières du bassin pour restituer aux cours d’eau leurs La Drize représente l’une des genevois, un exemple quasi unique fonctions naturelles et leur diversité premières rivières à bénéficier dans notre région d’Europe en faveur biologique. des actions de renaturation de l’environnement aquatique. inscrites dans un contrat de rivière Je vous en souhaite une heureuse Afin de tenir compte de l’ensemble transfrontalier, celui du Genevois, découverte ! du bassin versant des cours d’eau signé le 10 octobre 2003. Cette genevois, une collaboration franco- deuxième édition de la fiche-rivière genevoise s’est organisée. Des qui lui est consacrée, permet de accords conjoints, dits « contrat mesurer le chemin parcouru depuis Robert Cramer rivière », ont été signés pour que 1999, date de la première édition. Président du Département de l’intérieur, la renaturation d’un cours d’eau Nous avons voulu donner un message de l’agriculture et de l’environnement 2 so m m a i r e 5 origine de la rivière 6 richesses naturelles 14 découverte du site 15 promenades 20 tourisme rural 22 généralités 24 une rivière en danger 25 géologie 26 patrimoine historique 27 histoire 32 projets de renaturation 36 état actuel 39 qualité globale 43 altération 44 assainissement Sommaire 45 actions et mesures de revalorisation 3 47 glossaire Les astérisques (*) renvoient au glossaire en fin de brochure. La Drize, fiche-rivière no5 (2 e édition) « Chaque élément de la nature est l’expression locale et momentanée d’un tout, dont l’humanité fait partie. » Philippe Roch Directeur de l’office fédéral de l’environnement, des forêts et du paysage 4 Vallon de la Drize (photo Boissonas, non datée). Origine de la rivière La Drize prend ses sources au pied du Salève, en France, en Haute-Savoie. Elle est issue d’un réseau complexe d’affluents* dont les principaux sont le ruisseau de la Tate (ou ruisseau d’Archamps) et le ruisseau de la Clef (ou ruisseau de Collonges). A pente souvent forte, ces ruisseaux cou- lent en grande partie en zone rurale, au fond de petits ravins boisés d’ac- cès parfois difficile. C’est à l’entrée du territoire suisse que la Drize prend son nom. Sur son parcours genevois, elle traverse d’abord une plaine agri- cole pour s’enfoncer progressivement Origine de la rivière dans un contexte suburbain. Elle re- 5 çoit trois affluents : le Nant-de-Sac, la Bistoquette et le ruisseau des Marais. Confluence des ruisseaux de la Clef (à gauche) et la Tate, formant la Drize. Richesses naturelles Le ruban de verdure de la Drize s’étend entre la ville et la campagne, mais Toutefois, la pression urbaine de la frontière (à Evordes) jusqu’à la aussi entre le passé et le futur, avec n’épargne guère ce couloir végétal. ville de Carouge, de la campagne tous ses arbres qui gardent la mémoi- La construction de nouvelles rou- traditionnelle à la zone industrielle re des lieux... tes et autres infrastructures, ainsi en passant par les quartiers résiden- A l’ombre de l’imposant Salève, la que l’évolution des techniques agri- tiels suburbains. Dans un paysage en Drize paraît bien modeste. Pourtant, coles sont à tout moment suscepti- transformation, cette pénétrante de ses espaces naturels offrent à chaque bles de modifier le paysage de façon verdure constitue un lien essentiel instant de véritables tableaux à dé- indésirable et définitive. Il en va de couvrir au fil des saisons, avec l’évo- même pour le potentiel naturel de la lution des couleurs spectaculaires de rivière : une partie de son cours et ses Toponymie la masse végétale du cordon boisé, rives n’offrent plus des conditions fa- Le nom de Drize semble trouver tranchant avec la zone agricole ou vorables à la végétation et à la faune son origine dans un hydronyme urbaine environnante. riveraine. prélatin, d’un mot celte Duretia Au-delà de sa valeur paysagère, C’est pourquoi depuis quelques 6 ou ligure Druantia, formé sur la la pénétrante verte de la Drize forme années, des efforts particuliers sont racine dru qui exprime l’idée de aussi une liaison importante entre menés dans la région pour recréer courir. Son nom signifierait donc différents milieux naturels et semi- des espaces de qualité et restaurer « l’eau courante ou rapide ». naturels. la continuité biologique du vallon, fonction indispensable au maintien ou à l’amélioration du statut des es- pèces qui y subsistent. Parmi ces tra- vaux figurent notamment la rena- turation du nant de la Bistoquette, avec la création d’un bassin d’écrête- ment* des crues en 1998 et, en 2004, la renaturation de la partie aval de la rivière à Grange-Collomb. De plus, les réseaux agro-écologiques contri- buent également à la préservation et au développement de la valeur boca- gère et des vergers caractéristiques de la région de la Drize comprise entre Troinex, Evordes et Saconnex-d’Arve. Flore Le vallon de la Drize abrite seize va- riétés d’arbres, vingt-cinq espèces Richesses naturelles d’arbustes différents et plus d’une 7 trentaine de plantes herbacées. Cette végétation, bien que très di- versifiée pour un vallon de faible lar- La Drize serpente dans son cordon boisé. geur, est toutefois composée princi- palement d’espèces communes. Les milieux pionniers et humides ainsi que leurs flores associées ont disparu du vallon, car la Drize n’est plus soumise à une véritable dynamique alluviale. Populage. Le grignotage et le mitage des abords de la rivière ont également contribué à la banalisation de la flore. De plus, la présence d’un cordon boisé dense tout le long du cours d’eau provoque un ombrage important des rives et limite le dé- veloppement de la végé- tation. Il faut toutefois sou- ligner la présence de quelques espèces rares et protégées, subsistant dans le vallon, en asso- 8 ciation avec la rivière ou son cordon boisé. On pourrait ainsi nommer le Populage des marais Aspergette. (Caltha palustris) ou l’Aspergette (Ornithogalum pyrenaicum). Le secteur renaturé de la Bisto- quette accueille par contre de nom- breuses espèces liées aux milieux palustres, le long de ses rives géné- reusement dimensionnées. Faune La faune de la Drize est caractéristi- que de la campagne genevoise, mais dans une version considérablement appauvrie. Les animaux les plus étroi- Caloptéryx vierge. tement liés au cours d’eau ont passa- faune des zones humides et le tronçon et 1994, soulignait l’absence d’une li- blement souffert de la dégradation aval de la Drize à Grange-Collomb va bellule, Caloptéryx vierge (Calopte- de la qualité de la rivière, alors que aussi voir ses milieux considérable- ryx viergo) du cours de la Drize. Au la grande faune (cerfs et sangliers) ment améliorés suite aux travaux de cours de ces 5 dernières années, les a disparu suite à l’isolement de la ré- renaturation. Caloptéryx vierges ont recolonisé la gion par l’urbanisation et le dévelop- Drize et sont aujourd’hui assez fré- Richesses naturelles pement des réseaux routiers. Note Insectes quents. Cette présence réjouissante 9 plus positive, la renaturation du nant En 1996, l’atlas de répartition des constitue un indice de l’amélioration de la Bistoquette a permis de recréer odonates du canton de Genève, basé de la qualité de l’eau de cette riviè- des milieux naturels attractifs pour la sur des recensements réalisés en 1992 re. Plus rarement, il est aussi possible l’eau induite par la suppression de la zones renaturées sur le nant de Bisto- STEP* de Collonges-sous-Salève en quette ou dans d’autres plans d’eau 1992 a permis une nette augmenta- situés à l’écart de la rivière. tion de la diversité des larves d’in- La salamandre, originellement sectes aquatiques polluo-sensibles, présente dans le bassin de la Drize, a comme les Plécoptères et les Trichop- aujourd’hui disparu du cours d’eau. tères. Seule, une population relique subsis- terait encore dans un petit affluent Batraciens du ruisseau des Marais à Marsillon. Si Les abords de la Drize n’étant pas vous en voyez, dépêchez-vous de le soumis à une véritable dynamique signaler au SFPNP (022 327 34 00) ! alluviale, il n’y pas de formation de milieux annexes favorables aux ba- Reptiles traciens, tels des gouilles, des bras La Drize et ses rives n’offrent que morts ou de petits étangs. Les rives peu d’intérêt pour les reptiles : des de la Drize ont donc un potentiel limi- rives peu diversifiées et ombragées, Cordulégastre annelé. té d’habitats pour les batraciens. La une qualité d’eau insuffisante, en- grenouille rousse, espèce commune traînent des ressources alimentaires d’observer le très beau Cordulégastre des forêts ombragées, est sans doute limitées. Quelques secteurs, comme annelé (Cordulegaster boltonii) qui le batracien le plus fréquent des rives l’extrémité aval du cours d’eau, où descend probablement sur la Drize de la Drize. Mais des grenouilles rieu- les vairons sont présents et l’enso- 10 depuis le nant de Bistoquette, où des ses, des crapauds communs et des leillement est important, offrent en- larves ont été trouvées de même que tritons alpestres sont également pré- core un potentiel favorable aux cou- des espèces courantes des étangs.