Camp D'extermination De Belzec
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Camp d'extermination de Belzec Le camp d'extermination de Belzec (Bełżec ; prononcé en Camp polonais : [ˈbɛu̯ʐɛt͡s]) est le premier des trois centres destinés à d'extermination de l'extermination des Juifs d'Europe dans le cadre de l’Aktion Reinhard, Belzec avant la mise en service de Sobibor et Treblinka, dont il constitue le prototype. Il est aussi le premier à être doté de chambres à gaz fixes construites à cet effet. En activité de mars à décembre 1942, soit pendant dix mois, il est le théâtre du gazage de 450 000 à 500 000 personnes, quasiment toutes juives. Il se situe à côté de la petite ville de Belzec en Pologne, dans le département de Lublin, au nord-ouest de Lwów. Dirigé d'une main de fer par Christian Wirth, qui met en place une Vue en 2011 de l'emplacement où se trouvait culture et des pratiques fondées sur une extrême violence, il permet de le camp. tester puis de roder le travail forcé de certains déportés, les Arbeitsjuden, au cœur même du processus d'extermination et de Présentation compenser la faiblesse de l'effectif SS par l'appel à des gardiens Type Camp d'extermination nazi supplétifs formés à Trawniki. Preuve de la redoutable efficacité Gestion mortifère du camp, moins d'une dizaine de survivants sont identifiés Date de après-guerre. Mars 1942 création Dirigé par Christian Wirth puis Gottlieb Hering Date de Printemps 1943 fermeture Victimes Morts Entre 450 000 et 500 000 Géographie Pays Pologne Gmina Belzec Coordonnées 50° 22′ 24,15″ nord, 23° 27′ 29,2″ est Géolocalisation sur la carte : Ukraine Sommaire Création et organisation Origine Choix du lieu et construction Les exécuteurs Le personnel allemand Les supplétifs de Trawniki Les Arbeitsjuden Géolocalisation sur la carte : Pologne Les opérations de tuerie L'arrivée des convois L'extermination Avant la construction des chambres à gaz Les chambres à gaz Le processus d'extermination Le sort des cadavres Le démantèlement du camp et l'effacement des traces Le sort des bourreaux Bilan De l'oubli à la commémoration Notes et références Notes Références Annexes Bibliographie Filmographie Articles connexes Liens externes Liens utilisés en référence Autres liens Création et organisation Origine Le 20 juillet 1941, Heinrich Himmler se rend à Lublin et y rencontre le SS- und Polizeiführer Odilo Globocnik, adjoint direct du Höhere SS- und Polizeiführer, Friedrich-Wilhelm Krüger, afin de préparer la transformation du district de Lublin en bastion de la police et de la SS, en évacuant la population polonaise et juive pour « germaniser » la région, puis à terme tout le Gouvernement 1 général ; lors de cette réunion, il donne l'ordre à Globocnik de construire un nouveau camp à Majdanek. Selon l'historien Richard Breitman, il est vraisemblable que les deux hommes ont évoqué lors de cet entretien la déportation des Juifs vers un 2 système de camps de concentration et d'extermination . En août, Himmler et Philipp Bouhler, chef de la chancellerie du Führer, envisagent de mettre sous les ordres de Globocnik une partie du personnel spécialisé dans les gazages, inactive depuis l'arrêt de 3 l’Aktion T4, afin de l'affecter au massacre de Juifs . Le 13 octobre, soit trois mois avant la conférence de Wannsee du 20 janvier 1942, Himmler, Globocnik et Krüger se mettent a 3 d'accord sur la création d'un camp d'extermination à Belzec . Avec les deux autres camps d'extermination de l'opération Reinhard, Sobibor et Treblinka, ces centres de mise à mort sont destinés à l'assassinat des quelque 1 500 000 Juifs qui vivent dans 5 le Gouvernement général . Selon la chronologie établie par Édouard Husson, la décision de créer un camp d'extermination à Belzec précède « l'ordre (ou l'autorisation ou l'indication sans ambiguïté donnée par Hitler que le moment était venu) de passer à 6, b un génocide immédiat des Juifs de toute l'Europe », qu'il date de début novembre 1941 . Choix du lieu et construction Comme Sobibor et Treblinka, Belzec est choisi en raison de son 9 isolement, de la proximité des voies ferrées (il est construit à moins 10 de 500 mètres de la gare existante ) et de la présence d'importantes communautés juives dans les environs ; le camp est ainsi situé dans le district de Lublin, ville où se trouve l'un des plus grands ghettos de 11 Pologne . Son emplacement, au voisinage des territoires occupés par l'Union soviétique, permet également d'entretenir l'illusion que 12 les Juifs disparus sont déportés dans des camps de travail à l'Est . Par ailleurs, le camp est construit à l'emplacement de fortifications frontalières bâties en 1940 et dotées de fossés antichars pouvant 10 permettre d'ensevelir les corps des victimes . Situé sur l'emplacement d'un camp de travail forcé pour les Juifs du Localisation des camps d'extermination nazis en Pologne. ghetto de Lublin, actif durant une bonne partie de l'année 1940, Belzec est conçu comme un prototype permettant de déterminer la meilleure technique de massacre à grande échelle et d'estimer la capacité des chambres à gaz, afin d'acquérir de l'expérience pour construire d'autres camps d'extermination, en tenant compte des 12 résultats obtenus . Courant octobre 1941, les autorités SS prennent contact avec l'administration communale de Belzec pour que vingt travailleurs polonais réquisitionnés soient mis à leur disposition. Les SS choisissent l'emplacement précis pour la construction du camp et les 13 10 travaux débutent le 1er novembre , sous la direction de Josef Oberhauser . Belzec inspirera la conception des camps de Sobibor et Treblinka, tous trois construits selon le même modèle « où l'on peut reconnaître la patte de Christian Wirth ». Les travaux s'achèvent courant novembre ou début décembre et 70 prisonniers de guerre soviétiques, libérés de captivité pour participer aux activités du camp, posent une voie ferrée à écartement étroit et une clôture ; après le renvoi des travailleurs polonais, un groupe de Juifs provenant des ghettos avoisinants, dont des travailleurs qualifiés, tels que des charpentiers, maçons 14 et forgerons, est affecté à la poursuite des opérations de construction . En janvier et février 1942, le site est ceinturé de 13 15 miradors et fin février, les bâtiments et installations nécessaires au processus d'extermination sont terminés et opérationnels . 11, 16 Mesurant 275 mètres de long sur 263 mètres de large et comprenant un quai de chemin de fer, le camp est entouré d'une 11 double clôture de barbelés de trois mètres de haut entrelacés de branches d'arbres. Il est divisé en deux secteurs . Certains bâtiments sont situés à l'extérieur du périmètre du camp : les gardes SS sont tout d'abord logés dans trois maisons à proximité de la gare, à environ 500 mètres du camp, au voisinage immédiat de quelques maisons de Polonais habitant le 17 18 village ; les gardes sont par la suite regroupés dans des bâtiments situés en face de la gare . Les biens volés aux victimes sont stockés dans l'ancien dépôt de locomotives, vers lequel ils sont acheminés par une voie de chemin de fer à écartement étroit, dans c des wagons poussés par des Arbeitsjuden , au départ du centre de regroupement situé dans le camp I ; la laverie du camp est 20 également située dans le village à proximité du pont sur le fleuve . Le camp I est destiné aux tâches annexes et préparatoires au processus d'extermination. Il est subdivisé en deux 21 sections : la plus petite regroupe les bâtiments administratifs et les logements des Wachmänner, tandis que le secteur d'arrivée des déportés occupe la plus grande portion. S'y trouvent aussi les logements et ateliers où travaille une partie des Arbeitsjuden, des hangars pour l'entreposage des bagages et objets de valeur, les salles de déshabillage et celle où l'on rase les cheveux des femmes. Le camp II, séparé du camp I par une clôture de barbelés, regroupe les installations d'extermination. Il comporte un 22 bâtiment rudimentaire en bois divisé en trois 13 compartiments, soit autant de chambres à gaz , les fosses communes et un baraquement pour les Arbeitsjuden chargés d'extraire les corps des chambres à gaz et de les 23 enfouir dans les fosses . Pour passer du camp I au camp II, les victimes doivent emprunter un couloir large d'à Le camp d'extermination après son extension. peine deux mètres bordé de barbelés de trois mètres de d haut et dissimulés par une clôture de branchages 28 empêchant les déportés de voir à l'extérieur : il est surnommé le boyau (Schlauch) ou l'écluse (Schleuse) . Le camouflage constitue un élément essentiel et doit convaincre les Juifs qu'ils se trouvent dans un camp de transit avant d'être envoyés dans un 21 camp de travail . Entre mi-juin et mi-juillet 1942, les activités d'extermination sont temporairement suspendues : les chambres à gaz en bois sont détruites pour être remplacées par un bâtiment en béton nettement plus grand, comportant six chambres à gaz, ce qui permet 29 d'augmenter significativement le nombre de victimes gazées quotidiennement . Cet accroissement de la capacité du camp fait suite à une réunion entre Viktor Brack et Odilo Globocnik, début mai 1942, réunion au cours de laquelle, selon le témoignage de 30 Josef Oberhauser qui y assiste également, Globocnik est informé du plan d'extermination totale des Juifs . Les exécuteurs Le personnel allemand La construction du camp s'effectue sous le commandement de Josef Oberhauser et est concrètement supervisée par Richard 31 Thomalla . Une fois celle-ci terminée, Christian Wirth devient le premier commandant du camp, à partir de la deuxième 23 quinzaine du mois de décembre 1941 .