La Tragédie Lorraine (1) : Sarreguemines-Saargemünd
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Collection « Documents Lorrains » LA TRAGÉDIE LORRAINE Tome I Sarreguemines Saargemünd 1939-1945 DU MEME AUTEUR : La Tragédie Lorraine - Tome II - Ecartelés aux 4 vents. La Tragédie Lorraine - Tome III - Les oubliés de Lorraine. La Résistance d'un village lorrain : Erching-Guiderkirsch 1946, 38 pages, épuisé Rimling dans l'épreuve, 1947, 36 pages Le bastion de Rimling durant la guerre et les combats de l'hiver 1944-45, 1978, 42 pages (tiré à part) Peintre d'histoire et de batailles, Adolphe Yvon et les siens, 1974, 77 pages. Emile Gentil - 1866-1914 - Notices biographiques - 1976, 111 pages. Saint-François-I-acroix, essai d'histoire locale, 1976, 115 pages. Jean-Baptiste Eblé, Général et Comte de l'Empire, 1974,40 pages (épuisé). Eugène Heiser LA TRAGÉDIE LORRAINE Tomel Sarreguemines - Saargemund 1939-1945 - Troisième édition - revue et corrigée EDITIONS PIERRON Tous droits de reproduction et d'adaptation réservés pour tous pays @ Editions PIERRON - 1984 A la mémoire de mon frère, Jean Heiser, mort pour la France le 17 juin 1940* * Sergent Jean Heiser de la Cie F.V. 3 du 51e R.M.I.C., tué par un éclat d'obus le 17 juin 1940, à 9 heures 30 du matin, alors qu'à la tête de son groupe il avait la mission de retarder l'avance de l'ennemi, «sans esprit de recul». Il y a ceux dont on dit qu'ils font l'histoire. Il y a ceux qui écrivent l'histoire. Il y a ceux qui, plus simplement, ont vécu l'histoire... Sans eux rien n'eut été possible. NOTE DE L'ÉDITEUR Il a fallu beaucoup de courage et de persévérance à M. Eugène Heiser pour s'attaquer à un tel ouvrage, trente-trois ans après les événements. De septembre 1939 à avril 1945, près de sept années se sont écoulées entre l'évacuation et la libération de Sarreguemines. Ce sont ces sept années que l'auteur, témoin de son temps, a condensées dans trente-cinq chapitres, développant davantage l'un parce que les docu- ments concernant' telles périodes étaient plus nombreux; sacrifiant l'autre parce que les documents étaient plus rares, ou parce qu'il se réserve, dans un ouvrage futur, de les développer. Car, nous sommes bien conscients, que chacun de ces chapitres pourrait encore être développé et faire l'objet à lui seul de tout un ouvrage. Nous sommes persuadés qu'il se trouvera un jour, encore, un auteur témoin de ces longues années, qui saura retrouver et rapporter d'autres faits vécus, d'autres documents authentiques. Il y aura aussi d'autres éditions de ce livre, il y aura d'autres livres sur ce sujet. Nous demandons à tous ceux qui auraient encore des documents à montrer ou des faits précis à citer, de nous les confier, nous sommes prêts à les publier. Nous faisons appel à tous ceux qui ont fait notre histoire, à tous ceux qui en ont souffert, moralement et physiquement, et qui ont survécu. C'est encore le moment de parler ou d'écrire, avant que d'autres, en la rapportant imparfaitement, déforment une histoire, notre histoire, qu'ils n'ont pas vécue. L'Editeur NOTE DE L'EDITEUR (4ème trimestre 79) Des amis se sont émus en découvrant dans le titre du Tome 1 le nom de "Saargemünd". Ils vont le retrouver dans la 2ème édition puisque, ne leur en déplaise, ce livre est réédité 8 mois déjà après sa première sortie; n'est ce pas la meilleure preuve qu'il a plu au lecteur ! Le poète a dit qu' "une grande oeuvre est celle qui émeut"; merci, mes amis, de cette émotion qui consacre l'oeuvre de Eugène Heiser. Et pourtant, ils savent bien, en bons amis, ils savent mieux que les autres, que le mot "Saargemünd" fut employé tout au long de notre petite histoire. Des quanti- tés d'écrits, et plus récemment des documents photographiques en portent la trace. Nous n'en sommes ni fiers, ni honteux, nous constatons, amèrement quelques fois. Des milliers de Sarregueminois ont été "écartelés aux quatre vents" au nom de ce "Saargemünd". Ils ont souffert, ils se sont battus, des milliers sont morts, civils, déportés ou sous les bombes, soldats sous tous les uniformes. Tous les Sarregueminois ont été déplacés, à pied, à cheval ou en wagons à bestiaux, avec 30 kilos de bagages (comme les déplacés de Pnom Penh !) puis renvoyés dans leur ville en ruines. Sept années que cela a duré... sept années ! Et vous voulez qu'on oublie ! Ce serait faire injure à tous, morts ou vivants, que d'essayer d'oublier ces situations qui ont fait chaque fois de nous Lorrains, les premières victimes des hasardeux résultats des guerres européennes. "Ecartelés aux quatre vents"... nous sommes les premiers à vouloir que cela ne se renouvelle plus, mais aussi les derniers à croire que la politique, préconisée, de l'autruche, nous soit salutaire ! Le livre de Eugène Heiser est un témoignage, un vrai. La masse des lecteurs, les vieux et beaucoup de jeunes l'ont bien compris, qui réclament le Tome II. La Sacro-Sainte Histoire, si chère à nos "génies" de la politique du silence,, nous donnera raison; parce que notre histoire a mérité d'étudier la véritable "His- toire Nouvelle" qui s'est attachée au quotidien et à l'imaginaire sur une durée de 7 longues années de guerre. Tout enfantement, même celui de l'Europe se forge dans la souffrance, et jamais dans le silence ! L'Editèur. NOTE DE L'ÉDITEUR 3e trimestre 1984 Oui, c'est bien la 3ème édition de ce livre d'Eugène Heiser qui paraît en 1984. La 1ère édition de ce tome 1 est parue en 1978. La 2ème édition de ce tome 1 est parue en 1979 puis paraissaient le tome II - Ecartelés aux 4 vents en 1979 le tome III - Les oubliés de Lorraine en 1983 qui suivent la même progression. Le succès de ces livres est dû essentiellement aux soins mis par l'auteur dans sa recherche constante de la VÉRITÉ, en faisant parler, chaque fois que cela a été possi- ble, les témoins oculaires de cette histoire, ceux qui ont fait cette histoire. Des corrections ont été apportées, très peu nombreuses et deux chapitres y ont été ajoutés, ainsi que les listes des personnes et lieux cités dans les 3 tomes. Nous disions dans la Note de l'Editeur de la 1ère édition : «Il y aura aussi d'autres éditions de ce livre», nous en sommes à la 3ème édition. Et aussi : «Il y aura d'autres livres sur ce thème...». Il y a eu un tome II puis un tome III et le sujet est inépuisable, tant il y a d'événements importants à rappeler. Nous conseillons vivement aux lecteurs de ces ouvrages d'Eugène d'Heiser de consulter également d'autres livres parus sur le même sujet aux Editions Pierron et que nous rappelons en fin de cet ouvrage. Nous renouvelons aussi notre demande à nos lecteurs, de nous écrire, pour nous dire quels seraient les sujets qu'ils aimeraient voir développer et de nous confier les documents écrits ou photographiques qu'ils peuvent encore trouver sur cette période. A l'avance Merci • 12 L'Editeur PRÉFACE Monsieur Eugène Heiser, directeur d'école retraité, auteur de plusieurs ouvrages d'histoire locale, a entrepris la redoutablè tâche d'écrire et de publier l'un des chapitres les plus sombres et douloureux de l'histoire de notre ville: Sarreguemines, depuis l'évacuation de sa population le 1er septembre 1939 jusqu'à sa libération le 6 décembre 1944, y compris la période immédiate de l'après-guerre. Je me suis fait un devoir d'accepter de préfacer son livre, mais ce n'est pas sans une certaine émotion que j'écris ces quelques lignes. En effet, comme tous les Sarregueminois de ma génération, j'ai eu le triste privilège de vivre directement les faits si clairement et si objectivement relatés par M. Heiser. Et ces pages d'histoire contemporaine de notre chère cité sont d'autant plus profondément gravées dans ma mémoire qu'elles recouvrent les «meilleures» années de ma jeunesse, un âge où l'on est particulièrement sensible et réceptif aux événements. Que l'ouvrage de M. Heiser, lequel devait être écrit, reçoive par le public l'accueil qu'il mérite, mais que les historiens locaux des temps à venir n'aient plus jamais à traiter des périodes aussi bouleversantes, voici le voeu que j'ai à formuler pour l'avenir de notre ville, de sa région, de notre nation et de l'humanité tout entière. Robert PAX Maire de Sarreguemines AVANT-PROPOS En début du présent ouvrage, il nous a paru indispensable de relater, non seulement les conditions de l'évacuation de la population frontalière, marquée par l'inconfort des moyens de transport mis en œuvre, la précarité et l'impré- paration des lieux d'accueil, mais de tracer, encore et surtout, le cadre de la vie de contrainte et de suspicion qui fut la nôtre durant l'annexion allemande de 1940 à 1944. Dès l'armistice du 22 juin 1940, les Allemands établirent un cordon douanier et policier le long de l'ancienne frontière franco-allemande, isolant ainsi l'Alsace-Lorraine des autres provinces françaises. Au début de juillet, l'ancien maire de Sarreguemines, Nicolas Nicklaus, passant la frontière à Mars-la-Tour, fit cette amère constatation. Ce dispositif annonçait clairement la volonté du IIIe Reich d'annexer purement et simplement l'ancien Reichsland, considéré comme terre allemande. Le 7 août 1940, Joseph Biirckel, premier Gauleiter de la Sarre, ex-Gauleiter d'Autriche, devenue la Ostmark, prit de nouveau en mains la destinée du Gau Saar-Pfalz (Sarre-Palatinat) et fut en même temps nommé chef de l'administration civile en Moselle.