La Drôle De Guerre En Moselle 1939 - 1940
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Collection «Documents Lorrains» LA DRÔLE DE GUERRE EN MOSELLE 1939 - 1940 Tome 1 3 septembre 1939 - 10 mai 1940 Tous droits de reproduction et d'adaptation réservés pour tous pays @ Editions PIERRON - 1983 Imprimerie Pierron 4, rue Gutenberg - 57206 Sarreguemines 10/1983 - Dépôt légal 10/1983 ISBN : 2-7085-0019-8 N° 447 Henri HIEGEL Professeur et Archiviste honoraire LA DRÔLE DE GUERRE EN MOSELLE 1939 - 1940 Tome 1 3 septembre 1939 - 10 mai 1940 EDITIONS PIERRON Du même auteur — La ville et la châtellenie de Sarreguemines, de 1335 à 1630 Nancy, éd. Berger-Levrault, 1934, 543 p. — épuisé — La Lorraine, terre française de l'est Sarreguemines, éd. Marcel Pierron, 1945, 30 p. — épuisé — Le Bailliage d'Allemagne de 1600 à 1632, T. 1 Sarreguemines, 1961, 310 p. T. II (en collaboration avec Charles Hiegel) Sarreguemines, 1968, 271 p. (chez l'auteur, Rue Clemenceau 47, Sarreguemines 57200) — Zetting et son église (en collaboration), 1964, 32 p. — épuisé — La paroisse Saint-Nicolas de Sarreguemines, 1969, 162 p. (à commander au presbytère Saint-Nicolas de Sarreguemines) — Sarreguemines, principale ville de l'Est Mosellan, Sarreguemines, Imprimerie Sarregueminoise, 1972, 136 p. — épuisé A la mémoire de nos maîtres de l'Université de Nancy, les historiens Robert Parisot (1860-1930) (1), André Gain (1897-1977) (2), Félix Grat (1898- 1940) (3) et Emile Duvernoy (1861-1942) (4) (1) A. Gain, Robert Parisot, son œuvre, ses idées historiques, dans Annales de l'Est, 1933, p. 9-58. (2) H. Hiegel, L'historien lorrain André Gain, dans: Annuaire de la Société d'histoire et d'archéologie de la Lorraine, 1978, p. 5-9. (3) Roger Bignon et Henry Chantreux, Félix Grat, député de la Mayenne. Le savant, dans: Mayenne-archéologie-histoire, n° 2, 1980, p. 109-127. (4) Pierre Marot, Emile Duvernoy, Nancy, 1943, p. 77 Nota: Les opinions rapportées, exprimées ou défendues dans ce livre le sont sous la seule responsabilité de leurs auteurs. AVANT-PROPOS Les ouvrages parus depuis 1945 sur la « Drôle de Guerre » sont nombreux et importants. Le sujet est vaste et présentait encore bien des points obscurs. Le travail de Henri Hiegel fait appel aux dernières recherches effectuées dans les archives départementales et nationales françaises et allemandes, civiles et militaires. Le fréquent parallélisme qu'il établit entre les comptes rendus français et allemands éclaire l'histoire d'une façon originale infirmant ou contredisant certains faits que les légendes qui les entouraient avaient soit ignorés, grossis ou déformés. Il fallait faire le point. Cet ouvrage peut être considéré comme la première synthèse historique de nos connaissances actuelles sur «La Drôle de Guerre », synthèse que l'historien révisera et pourra encore compléter un jour, en particulier sur l'activité de l'armée française durant cette époque dans les secteurs de Bitche à Wissembourg. Son essai de classification des événements en onze grands chapitres dans le Tome I et huit chapitres dans le Tome II mobilisera l'attention du lecteur. En bon historien traditionnel il cite ses nombreuses références (jusqu'à il par chapitre) faisant ainsi la part des opinions exprimées depuis 1945 par de nombreux auteurs, tout en précisant la sienne, sur les thèmes exposés. Il laisse ainsi au lecteur la possibilité de juger lui-même des événements datant aujourd'hui de près de 43 ans. Et si le lecteur a lui-même vécu cette histoire, il pourra en contrôler l'exactitude et souvent il pourra même, enfin, la comprendre. Car chacun saura, après la publication de ce livre, que cette « drôle de guerre » ne l'a été que pour ceux qui n'y étaient pas, ou l'ont entrevu de loin, juste assez, peut-être, pour seulement la critiquer. Ils en ont souvent ignoré les grandeurs et les misères aussi. Le détail des 50 chapitres est assez éloquent par lui-même sans qu'un commentaire ne soit nécessaire. Limitons- nous cependant à rappeler quelques points forts, très peu compris depuis 1940, nous les citons, le livre vous en dira davantage : L'espionnage dans la Ligne Maginot pendant la construction par suite de l'emploi massif d'une main- d'œuvre étrangère, même allemande, les événements politiques en particulier autonomistes durant cette période, l'évacuation de la population, la « récupération » par certains, le pillage des maisons et des usines, la propagande politique allemande auprès des populations lorraines, les activités militaires héroïques des «Commandos s. De nombreuses cartes, fort bien faites, situent villes et villages lorrains, petits et gros ouvrages de la Ligne Maginot. Il ne faut pas oublier que si cette « Drôle de Guerre » s'étendait de Wissembourg à Bitche et de Wissembourg à Bâle, c'est surtout en Lorraine qu'elle se déroula et que les Lorrains-Mosellans en furent les principaux acteurs ou témoins oculaires avec les 600 000 soldats venus de toute la France. Officiers et soldats des armées de l'est, ce sont votre héroïsme et vos souffrances et les grandes misères des populations civiles que Henri Hiegel vous rappellent dans ce livre afin que nul n'oublie. Dites-nous si vous nous félicitez d'avoir édité ce livre pour vous. L'Editeur. CHAPITRE PREMIER La situation du département de la Moselle en août 1939 1. L'administration et la justice Situé au N.E. de la France et en bordure du Luxembourg et de l'Allemagne, le département de la Moselle avait une superficie de 6 227 km2, alors que celle de la France était de 550 985 kM2. Il se composait des neuf arrondissements de Boulay, Château-Salins, Forbach, Metz-Campagne, Metz-Ville, Sarrebourg, Sarreguemines, Thionville-Est, Thionville-Ouest, de 36 cantons, de 764 com- munes et de près de 900 écarts (1). Depuis le 10 mars 1939 le préfet Charles Bourrat dirigeait l'administration départementale. En entrant en fonction, il assura tous les maires de son désir de collaboration mutuelle et confiante et du souci qui l'animait de se pencher toujours avec autant de bienveillance que d'intérêt sur les problèmes à sou- mettre. En retour il demanda leur concours diligent et dévoué pour la plus grande utilité de la vie administrative et l'intérêt des populations mosellanes. Peu expansif, il ne semble pas avoir maîtrisé les multiples difficultés qui se présentèrent à son «grand département» jusqu'à sa destitution le 18 juin 1940 par les Allemands, notamment en ce qui concerne la préparation du plan d'évacuation de la zone rouge de la Ligne Maginot qu'il confia à l'un de ses chefs de division. Etienne Jung, de Petite-Rosselle, était sous-préfet de Boulay, André Tri- bouillet, celui de Château-Salins, Léon Armand, celui de Forbach, Jean Ducasse, celui de Sarrebourg, Jean Lalanne, celui de Sarreguemines et Albert Durocher, celui de Thionville (2). Metz était le siège d'une chambre détachée de la Cour d'appel de Colmar et d'une Cour d'assises. Des tribunaux de première instance se trouvaient à Metz, Sarreguemines et Thionville. Les communes de Baerenthal et Philipps- bourg faisaient partie du tribunal de première instance de Strasbourg et l'arrondissement de Sarrebourg, de celui de Saverne. Le tribunal de première instance de Metz comprenait les tribunaux cantonaux d'Ars-sur-Moselle, Boulay, Bouzonville, Château-Salins, Delme, Dieuze, Metz, Morhange, Rémilly, Rombas et Vic-sur-Seille, le tribunal de première instance de Sarre- guemines, ceux d'Albestroff, Bitche, Faulquemont, Forbach, Grostenquin, Rohrbach, Sarralbe, Sarreguemines et Saint-Avold, le tribunal de première instance de Saverne, ceux de Fénétrange, Lorquin, Phalsbourg et Sarrebourg et le tribunal de première instance de Thionville, ceux d'Audun-le-Tiche, Hayange, Sierck-les.-Bains et Thionville. Les établissements pénitentiaires étaient la prison départementale de Metz et les prisons régionales de Sarregue- mines et de Thionville. Des commissariats de police existaient à Metz, Amné- ville, Basse-Yutz, Creutzwald, Forbach, Freyming, Hagondange, Knutange, L'Hôpital, Merlebach, Moyeuvre-Grande, Petite-Rosselle, Rombas, Saint- Avold, Sarrebourg, Sarreguemines, Stiring-Wendel et Thionville et des com- missariats spéciaux de police (Renseignements généraux) à Metz, Boulay, For- bach, Sarreguemines et Thionville (3). 2. L'organisation militaire Le département était réparti dans deux régions militaires, la 6e et la 20e. De la 6e Région, commandée par le général-gouverneur militaire de Metz Lucien Loizeau, dépendaient les arrondissements de Metz-Ville et Campagne, de Thionville et de Boulay. Metz était devenu le siège d'une forte garnison, com- posée de 13 régiments d'infanterie, d'artillerie et du génie, de deux escadrons de train, d'un parc d'artillerie, de deux directions du génie, d'une direction de l'intendance, d'un hôpital militaire et d'un tribunal militaire. La garnison de Thionville se composait de cinq régiments, d'un hôpital militaire et de deux chefferies du génie et des travaux de fortification et celle de Boulay, d'un régi- ment d'infanterie et d'une chefferie des travaux de fortification. La 6e Région militaire comprenait d'abord des unités et organes du temps de paix. L'état-major de la Région fortifiée de Metz résidait à Metz. Le 168e régiment d'infanterie de forteresse, défendant le secteur fortifié de Thionville, était stationné à Thionville et des détachements à Angevillers, Cattenom et Elzange. Le 162e R.I.F., défendant le S.F. de Boulay, était en garnison à Metz et des détachements à Bockange et Boulay. Le S.F. de Faulquemont était défendu par le 146e R.I.F. de Metz, avec des détachements à Ban-Saint-Jean, annexe de Denting, à Zimming et Téting. L'artillerie de la R.F. de Metz com- prenait le 39e régiment d'artillerie à Metz, le 46e R.A. à Thionville et le 151e R.A. à Thionville avec des détachements à Angevillers et Elzange, et le 163e R.A.