François Paulin TALABOT Ingénieur visionnaire du chemin de fer français Acteur majeur de la Révolution Industrielle du Second Empire François Paulin Talabot (1799-1885) est un ingénieur polytechnicien français du XIXe siècle, né le 18 août 1799 à et mort le 21 mars 1885 à . Il a contribué à l’essor du chemin de fer en et à l’étranger. C’était également un banquier important qui participa à la fondation du Crédit lyonnais et de la Société générale. Enfin c'était un homme politique : il a été député et président du conseil général du Gard. François, dit Paulin, Talabot est le quatrième des huit enfants (cinq garçons et trois filles) de François Talabot (1764-1839), avocat au parlement de Limoges, puis président du tribunal civil de Limoges, et Marie Agathe Martin-Lagrave. Les origines de la famille sont un peu plus modestes, son grand-père Marcel (1720-1777) étant tout de même laboureur (propriétaire et paysan aisé). À la naissance de Paulin, son père est un bourgeois et un notable de la ville : il a été avocat au présidial avant d'occuper, après la Révolution, la fonction de président de son tribunal civil pendant vingt ans. Polytechnicien (promotion X 1819), corps des Ponts et Chaussées, disciple de Barthélemy Prosper Enfantin, il fut plus tard un grand entrepreneur de chemins de fer et un grand capitaine d’industrie français. En 1829, Paulin Talabot quitte son poste aux Ponts et Chaussées sans regret « l’Etat m’a fait compter et mesurer des pavés ou des tas de cailloux sur les routes ». La compagnie minière de Rochebelle et des forges de Tamaris (Alès) dirigée par le maréchal Soult l’ayant appelé pour améliorer le transport du charbon entre Alès et le canal du Midi Beaucaire-Aigues-Mortes (1829- 1834) dans le Gard, près de Nîmes, Talabot opte finalement pour le chemin de fer, en raison de l’étiage du Gardon d’Alès en été. Ce dernier participe à la création en 1836 de la « Compagnie des Mines de la Grand’Combe et des chemins de fer du Gard. » Au cours de voyages en Angleterre, il est allé se former auprès de Robert et George Stephenson qui l’initient et l’aident pour installer son propre chemin de fer entre Beaucaire et La Grand-Combe où l’attendent d'importants gisements en charbon. La gare de Ners entre Nîmes et Alès est d’ailleurs d’architecture anglaise, évocation sans doute de Paulin Talabot à ses maîtres britanniques. Constructeur des premières lignes dans le Sud-Est de la France avec notamment pour proche collaborateur Charles Dombre, il étudie la jonction de la Méditerranée à la mer Rouge (1845-1847), et s’emploie par des fusions à former la compagnie du chemin de fer Paris-Lyon- Méditerranée (PLM), dont il devient le directeur général (1862-1882). Avec Jules Mirès, Il modernise le port et reconstruit les Docks de (en collaboration avec l’ingénieur Gustave Desplaces, vers 1856), ville à laquelle il est particulièrement attaché, au point de s'y faire édifier une somptueuse demeure (le "château Talabot") par l'architecte Jules Bouchot. En 1846, dans le cadre de la construction du PLM, proposa de faire passer une voie ferrée sur le rempart nord d'. Dans son projet, il proposait pour empêcher toute critique que celui-ci soit « doublé d'un côté ou d'un autre suivant les convenances ». Le conseil municipal d’Avignon n’a pas retenu le projet (les critiques de Proper Mérimé ne sont pas étrangers à cette décision). Le chemin de fer avait mauvaise réputation : il « empêcherait les vaches de paître et les poules de pondre, que la fumée empoisonnée des locomotives ferait naître des maladies contagieuses ; que les maisons voisines de la ligne seraient incendiées, les voyageurs pulvérisés par l’explosion des chaudières » ? En Algérie, il réalise des projets de chemins de fer et de transports maritimes, et d’exploitations minières (compagnie de Mokta el Hadid, mines de fer). Il participa également au développement des chemins de fer italiens et autrichiens. Paulin Talabot est fait commandeur de la Légion d’Honneur en 1864 « pour ses immenses services rendus à la France ». Il n’oublie pas son Limousin natal, il regagne de temps en temps la propriété familiale de Maury près de Condat. En 1871 il y entreprend d’important travaux de rénovation. Il se marie en 1857 avec Marie Anne Savy, employée chez lui depuis 1837 qui a toujours soutenu Paulin Talabot dans ses projets.