Las Flors Del Gay Saber Estier Dichas Las Leys D'amors;
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MONUMENS DE LA LITTÉRAinRE ROHANE ># i^ TOULOUSE , I M nu M KRIÎS DK J.-Il. l'AYA, II MONUMENS DE LA PUBLIES SOUS LES AUSPICES DE L'ACADÉMIE DES JEUX FLORAUX, AVEC LAPPUr DU COKSEIL MUNICIPAL DE LA VILLE DE TOULOUSE, ET DU CONSEIL GÉNÉRAL DU DÉPARTEMENT DE LA HAUTE-GARONNE |)rtr M. ©aticn^JlntouU, l'cn des quarante MAINTENEL'RS , manuscrits des Jeux Floraux Président de la commission des . - Membre de l'académie des' sciences , inscriptions et belles lettres , Professeur de philosophie à la faculté des lettres de Toulouse. TOME PREMIEIÎ. TOULOUSE, TYPOGRAPHIE DE J.-B. PAYA, ÉDITEUR, HOTEL DE CASTELLANE. 18V1. \>^^ ^ y^ y V RAPPORT FAIT A L'ACADÉMIE DES JEUX FLORAUX, par M, a£>atifn-2lrin)ult, Président de la Commission des Manuscrits. veùueu^j'j. J'ai Ihonnear de déposer sur le bureau de l'Acadéraie le premier volume delà collection des manuscrits en langue romane, que vous m'avez chargé de publier avec la traduction : je désire vivement que cette première partie d'une entreprise vraiment grande mérite, sous tous les rapports , l'approbation de l'Académie. Si elle me l'accorde, je recevrai moi-même une récompense qui me sera aussi douce qu'honorable. Mais en vous apportant ce premier résultat d'un travail qui fera peut-être époque dans notre histoire particulière , je comprends que je vous dois plu- sieurs explications de diverse nature : et quoique plusieurs d'entre elles ne doi- vent rien vous apprendre que vous ne sachiez déjà, j'espère cependant que vous les accueillerez toutes avec votre indulgence et votre bienveillance accou- reconnaîtrez qu'il est qu'elles aient une tumées , parce que vous nécessaire place ici. Comme vous le savez donc, Messieurs, notre Académie des Jeux-Floraux, qui peut se glorifier d'être la doyenne de toutes les académies existant aujour- l...^ d'hui sur les divers points du globe (1) , possède dans ses archives plusieurs manuscrifs en langue romane, dont quelques-uns sont presque aussi vieux qu'elle et datent du quatorzième siècle. Sans doute vous trouverez que je n'exagère pas , si j'ajoute que certains de ces manuscrits sont les plus précieux docuraens que l'on puisse publier aujourd'hui sur la langue et la littérature de notre pays. Nos plus anciens devanciers paraissaient d'ailleurs l'avoir ainsi jugé , dès le commencement. Car leur histoire nous apprend qu'en ces temps reculés , ils firent faire plusieurs copies de ces livres, auxquels ils attachaient la plus grande importance , et qu'ils les envoyèrent dans diverses contrées de la Langue d'Oc , dont quelques-unes les possèdent encore. Plus tard , lorsque les Jeux Floraux eurent reçu une nouvelle existence par la fondation de Cléraence-Isaure , à la fin du quinzième siècle , les nouveaux mainteneurs paraissent aussi en avoir jugé de même. Car nous savons que, dans leurs solennités publiques, ils fesaient tirer ces livres des archives et les exposaient aux yeux du peuple, avec une sorte de vénération religieuse, sur leur bureau même, comme de saintes reliques sur un autel , ou , suivant une idée plus profane , comme des parchemins glorieux, litres authentiques de la noblesse la plus pure : usage qui s'est per- pétué jusqu'à nos jours. Au dix-septième siècle, quand le mouvement général de la civilisation française eut fait des ruines littéraires, chaque jour plus grandes sur notre terre d'Oc , ces ruines mêmes ne cessant pas d'être chères , respectables et précieuses , nos livres continuèrent encore d'être l'objet d'un soin et, pour ainsi dire, d'un culte tout particulier. De nouvelles copies en furent faites, mais dans récriture du temps , et pour l'usage de ceux qui ne pouvaient plus (1) Une lettre en vers, que nous lisons dans un de nos manuscrits, prouve incontes- tablement qu'en 1323, il y avait à Toulouse une Compagnie littéraire, composée de sept lieu poètes, ayant un établissement fixe , des exercices réguliers, un sceau commun , un d'assemblée qu'ils tenaient de leurs devanciers, ainsi que la règle de leurs exercices. Ce Corps littéraire était-il alors très-ancien? Avait-il été fondé par l'autorité publique, ou seulement par les troubadours qui le composèrent d'abord ?... Sans nous livrer à des con- jectures toujours incertaines, dans l'ignorance des faits, nous nous bornons à dire qu'il serait injuste d'assigner une époque trop voisine du quatorzième siècle à un Corps de poètes qui déclaraient tenir leur établissement du Corps des poètes qui étaient passés , et les prix qui, en parlant de leurs droits , dans un article de leurs statuts, disaient que devaient être adjugés par ceux qui, depuis très -long-temps et par un ancien usage, les avaient toujours adjugés. ( J}/emo?re potir servir à l'histoire des Jetix Floraux, par 1813: M. Poitevin-Peitavi , secrétaire perpétuel de l'Académie. 2 vol. in-8"; Toulouse, l'-r, lome page 11. ) ou ne voulaient pas déchiffrer ce quils appelaient déjà les liiérogl) plies de l'ancien style. Vous savez que nous possédons deux de ces copies qui ont été conservées à côté du texte , dont ils sont comme une traduction dans la partie extérieure ou matérielle, et à l'occasion desquelles vous me permettrez un rapprochement, singulier peut-être, parce qu'il est inattendu, mais remar- siècle quable. C'était au dix-septième que nos manuscrits romans , pour être lus et sauvés peut-être d'un entier oubli , étaient écrits en style moderne : cl c'était aussi dix-septième siècle que notre institution au des Jeux Floraux , pour être sauvée peut-être d'une ruine totale , était [reconstituée en académie mo- derne, par lettres patentes de Louis XIV. Le grand roi et les mainleneurs se rencontraient ainsi dans une même pensée qu'ils réalisaient en des actes ana- logues. A la fin du dix-huitième siècle, cela tie suffisait plus; l'intelligence de la langue même sétant en grande partie perdue, usée par le mouvement con- tinuel dune civilisation en sens contraire. Ce fut alors que, fidèles au culto antique et continuateurs des vieilles traditions, d'autres mainleneurs formèrent le projet do traduire ces manuscrits et de les publier par l'impression. Les copies écrites au dix-septième siècle portent les traces d'un premier travail de collation, entrepris dans cette pensée, par M. le marquis d'Escouloubro, nommé membre de l'Académie en 1787. La révolution vint l'interrompre. Mais au commencement du siècle actuel , il fut repris par le même M. d'Escouloubre et par M. le marquis d'Aguilar, nommé mainteneur en 1809 ; année où notre définitivement réintégrée tous académie fut reconnue dans ses droits , grâce soins Préfet d'alors beau-père de aux du , M. Dcsmousseaux , M. Villemain , aujourd'hui ministre de l'inslruclion publique. Malheureusement la mort a surpris ces honorables successeurs des mainleneurs anciens, avant que leur était réalisé. projet , qui celui de l'Académie, eût été Ainsi , Messieurs , vous voyez que, depuis le commencement jusqu'à nos jours ceux de nos manuscrits dont je viens de parler, et qui vous sont bien connus, nont pas cessé d'être l'objet perpétuel des affections de l'Académie, si je puis parler de la sorte. Et à votre tour, vous ne pouviez pas les négliger, sans vous exposer à de graves reproches. Vous l'eussiez pu, que vous ne l'auriez pas voulu. J'en ai pour garant votre zèle littéraire, si vif et si éclairé. C'est aussi dans ce sentiment qu'après en avoir souvent conféré dans vos entretiens particuliers et dans vos séances académiques , vous avez résolu de nommer une commission spéciale, exclusivement chargée de tout ce qui était relatif aux manuscrits déposés dans vos archives. Celte commission a él'; définitivement composée de MM. Tajan, nommé mainteneur en 1818; Dccos, maître ès-Jcux Floraux , nommé mainteneur en 1829; Dumège, maître es- et de moi. Jeux Floraux , nommé mainteneur en 1836, J'ai reçu de plus , à deux reprises différentes , de l'Académie l'autorisation spéciale de faire toutes les démarches nécessaires pour la publication de ces manuscrits ; la commission m'a choisi pour son président; et, enfin, j'ai été nommé seul éditeur chargé de tout ce qui était relatif à cette publication. C'est à tous ces titres que je dois maintenant vous parler d'une manière plus particulière , et vous dire des choses qui vous soient un peu moins connues. arriver résultat désirable non moins que désiré par l'Académie Pour au , deux choses. Messieurs, étaient absolument indispensables. La première était de s'assurer les fonds nécessaires pour fournir aux frais de la publication; la seconde, de travailler à rendre cette publication digne des ouvrages mêmes, digne de l'Académie et de notre ville. Ces deux choses ont aussi attiré toute mon at- tention (Jt reçu tous mes soins. Je vous en dois compte; et je vous prie d'excuser quelques détails peu iraportans sans doute, mais que la position me commande. Précisément parce que j'étais décidé à fournir moi-même, en três-grandc partie, aux frais delà publication, je dus songer d'abord à connaître quels secours je pouvais espérer d'autres côtés. On m'avait dit que déjà, sous l'Em- pire, et par les bons soins de M. Desraousseaux, Préfet, le Ministre de l'in- térieur avait assuré une somme de 12000 fr. pour une partie de l'œuvre que j'entreprenais. Je savais qu'en raison de la direction des études , en ces der- nières années , cette œuvre devait trouver auprès du Gouvernement une plus grande faveur qu'autrefois : et il me semblait qu'en raison des sommes al- louées au budget pour la publication des documens relatifs à l'histoire politique et littéraire du pays, nous pouvions avoir quelque droit à demander.