MASARYKOVA UNIVERZITA FILOZOFICKÁ FAKULTA Ústav románských jazyků a literatur

Bc. Lucie Kelčová

Comment familiariser le lecteur moderne avec la poésie amoureuse de Pierre de Ronsard et de la Pléiade

Diplomová práce

Vedoucí práce: prof. PhDr. Petr Kyloušek, CSc. Brno 2018

Prohlašuji, že jsem závěrečnou diplomovou práci vypracovala samostatně s využitím pouze citovaných literárních pramenů, dalších informací a zdrojů v souladu s Disciplinárním řádem pro studenty Filozofické fakulty Masarykovy univerzity a se zákonem č. 121/2000 Sb., o právu autorském, o právech souvisejících s právem autorským a o změně některých zákonů (autorský zákon), ve znění pozdějších předpisů.

V Brně dne 30. června 2018 ……………………………………

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Poděkování Na tomto místě bych ráda poděkovala panu prof. PhDr. Petrovi Kylouškovi, CSc., za jeho cenné rady, jeho čas, ochotu a trpělivost při odborném vedení mé diplomové práce. Dále bych chtěla poděkovat mé nejbližší rodině a mým kolegům z práce, kteří mě celou dobu podporovali a bez nichž by tato diplomová práce nevznikla.

2 Table des matières

INTRODUCTION ...... 4 1. PARTIE THÉORIQUE ...... 8 1.1. PIERRE DE RONSARD (1524-1585) ...... 8 Biographie ...... 8 Pléiade ...... 10 1.2. PÉTRARQUISME ...... 15 1.3. NÉOPLATONISME ...... 19 Les platoniciens et les néoplatoniciens de la Renaissance ...... 23 1.4. VERSIFICATION ...... 27 Le décasyllabe et l’alexandrin ...... 30 Le sonnet ...... 31 2. PARTIE RÉFLEXIVE ...... 34 2.1. QU’EST-CE LA LITTÉRATURE ? ...... 35 2.2. L’ARRIÈRE-FOND HISTORIQUE ...... 35 La Renaissance de l’origine jusqu’aux Temps Modernes ...... 35 La Renaissance en France ...... 37 3. PARTIE PÉDAGOGIQUE ...... 47 3.1. L’ENSEIGNEMENT ...... 47 3.2. LES MÉTHODES D’ENSEIGNEMENT ...... 47 3.3. ACTIVITÉ 1 ...... 48 Avant l’activité ...... 48 Durant l’activité ...... 48 3.4. ACTIVITÉ 2 ...... 62 Avant l’activité ...... 62 Durant l’activité ...... 62 Le résultat de l’activité ...... 63 Après l’activité ...... 67 Le devoir ...... 69 La solution du devoir (l’exposé d’un étudiant) ...... 69 3.5. ACTIVITÉ 3 ...... 71 Test 2 – La Renaissance française du seizième siècle ...... 71 La solution du test ...... 77 LES FICHES PÉDAGOGIQUES : ...... 84 FICHE PÉDAGOGIQUE 1 ...... 84 FICHE PÉDAGOGIQUE 2 ...... 87 FICHE PÉDAGOGIQUE 3 ...... 90 FICHE PÉDAGOGIQUE 4 ...... 93 FICHE PÉDAGOGIQUE 5 ...... 95 CONCLUSION ...... 101 BIBLIOGRAPHIE ...... 103 LES ANNEXES : ...... 112 ANNEXE 1 ...... 112 ANNEXE 2 ...... 113 ANNEXE 3 ...... 114 ANNEXE 4 ...... 115

3 Introduction

Le thème du mémoire est lié à la poésie d’amour française de Pierre de Ronsard. Nous avons choisi l’auteur de la Pléiade parce qu’il est l’un des plus grands poètes dans l’époque de la Renaissance française et parce que ses poèmes sont beaux.

Le but du travail est de familiariser le lecteur moderne avec la poésie amoureuse des poètes du seizième siècle de sorte qu’il soit apte à comprendre de quoi un tel poème renaissant parle et pourquoi. On va présenter quel type de connaissances l’intéressé de la littérature de la Renaissance devrait avoir pour qu’il soit capable d’apprécier tel ou tel poème et pour qu’il sache l’interpréter correctement, éventuellement l’expliquer aux autres.

En vertu de ce but, les quatre poèmes, tirés d’Œuvres complètes I 1de Pierre de Ronsard, ont été choisis. Le premier est le sonnet Voici le mois d’Avril, où naquit la merveille, dédié à la belle Hélène, où Ronsard présente au lecteur la période de la Renaissance et il la compare au quatrième mois de l’année, à avril. Il y a des symboles signifiant le renouveau avec des références importantes à la mythologie antique. Le deuxième poème, Amour, qui tiens tout seul de mes pensers la clef, adressé à Hélène de nouveau, est le sonnet où le poète vit la souffrance de l’amour pour la femme aimée. Il y a des références au platonisme et au pétrarquisme qui vont être éclaircies. Le troisième sonnet Quand en naissant la Dame que j’adore, destiné à Cassandre, donne une image de la Divinité mythologique. Le dernier sonnet pour Cassandre, Ange divin, qui mes plaies embaume, signale qu’il y a un certain rapport entre l’ange et la femme aimée et entre le songe et la réalité.

La sélection des poèmes n’a pas été simple. Nous nous sommes efforcés de les choisir de telle façon qu’on peut y découvrir les références variées à la période de la Renaissance française.

1 Ronsard, Pierre de, Céard, Jean, Ménager, Daniel, et Simonin Michel, Œuvres complètes. I, Paris : Gallimard, 1993.

4 Ce mémoire est divisé en partie théorique, réflexive et pédagogique. La première partie est réservée à la biographie du poète Pierre de Ronsard et au groupe de la Pléiade. Cette partie traite d’encore les thèmes de la versification et du sonnet. La deuxième partie réflexive disserte sur l’arrière- fond historique de la Renaissance en Italie et en France dans l’intention de familiariser les étudiants avec cette période. La troisième partie présente les activités issues des quatre sonnets choisis, appliquées sur la base des connaissances et des facultés des étudiants. À la fin du travail, toutes les fiches pédagogiques seront jointes à l’aide desquelles les activités dans les classes ont été créées.

Pour introduire le poète Pierre de Ronsard et le groupe de la Pléiade, les sources linguistiques tchèques, françaises et anglaises ont été consultées : Ronsard par lui-même (1960) de Gilbert Gadoffre, Renaissance et baroque (2013) de Petr Kyloušek, Panorama francouzské literatury : od počátku do současnost. 1 (2012) rédigé par Jiří Šrámek, Encyklopedie řeckých bohů a mýtů (2003) écrit par Bořek Neškudla, Přehledné dějiny literatury (1970) de Bohuš Balajka et les dictionnaire Le Petit Robert (2012) des auteurs Josette Rey-Debove et Alain Rey et Dictionnaire Hachette (2011). Concernant la sitographie, plusieurs références ont été utilisée, par exemple universalis.fr ou cnrtl.fr.

La littérature utilisée pour la rédaction du chapitre qui traite le pétrarquisme est suivante : Kapitoly z francouzské, italské a české literatury (2007) de Jiří Pelán, Dějiny Itálie (1997) rédigé par l’auteur italien Guiliano Procaccio, Úvod do politických a kulturních dějin Itálie (1995) écrit par Jaroslav Rosendorfský, Italská renesance (1965) de Josef Macek ou Le pétrarquisme en France au XVIe siècle (1909) de Joseph Vianey. Quant à la sitographie nous nous somme servis de l’encyclopédie anglaise Enclyclopaedia Britannica en ligne.

Pour la chapitre consacré au néoplatonisme, plusieurs sources linguistiques, spécialisées, les sites Web autorisés ou les mémoires de diplôme ont été employées ; parmi eux Erós a jeho metamorfózy (2010) de Lenka

5 Naldoniová ou Histoire de la littérature française (1972) rédigé par Pierre Brunel, le mémoire de Licence Pojetí lásky ve filozofii Platóna, The concept of love in the philosophy of Platon (2012), écrit par la diplômée de l’Université technique à Liberec Markéta Stránská, les dialogue de Phèdre (2014) et de Symposion (2005) de Platon, plusieurs dictionnaires français académiques et aussi les sites Web autorisés comme persée.fr ou France Archives, le Portail National Des Archives.

Le chapitre qui traite la versification française a été rédigé à l’aide des publications Traité de versification française (1965) de Wilhelm Theodor Elwert, Le pétrarquisme en France au XVIe siècle (1909) de Joseph Vianey ou L‘Histoire illustrée de la littérature française (1946) d’Émile Abry et de Paul Grozet. À cet égard plusieurs dictionnaires ont été consultés : Dictionnaire de poétique et de rhétorique (1961) d’Henri Morier, Dictionnaire des œuvres littéraires de langue française (1994) de Jean-Pierre de Beaumarchais et Daniel Couty et Dictionnaire des rimes françaises méthodique et pratique des rimes françaises (1915) de Philippe Martinon, aussi bien que les dictionnaires en ligne comme Centre National de Ressources Textuelles et Lexicales ou les articles tchèques du site Web Metodický portál RVP.

Dans la partie réflexive qui traite l’histoire et la culture de l’Italie et de la France, nous nous sommes servis des livres spécialisés : La Renaissance (1993) de Raoul Morçay, Histoire de la littérature française (1947), rédigé par Pierre Kohler ou Renaissance et Réforme : 1492-1547 (1986) de Claude Semnoz. Pour présenter l’art et l’architecture de la Renaissance, on a utilisé les divers sites web : l’encyclopédie Universalis.fr, ensuite Persée.fr, chateauvillandry.fr ou le site web spécialisé reneu.eu – New Renaissance in Europe.

Pour la rédaction de l’activité 1 de la troisième partie, nous nous sommes servis des publications tchèques et anglaises. Il s’agit de Moderní didaktika (2015) de Robert Čapek, le livre spécialisé qui, entre outre, nous a servi d’inspiration pour créer toutes les activités présentées. Ensuite nous avons utilisé A classical dictionary of Greek and Roman biography, mythology and

6 geography (1919) de l’auteur William Smith ou la publication traduit en tchèque Schopnost milovat (2009) de Riemann Fritz.

L’activité 2 qui, à la différence de l’activité 1, s’oriente sur les facultés des étudiants a été élaborée à l’aide de Ptačí sněm (2017) de Geoffrey Chaucer dont la traduction en tchèque comporte une importante préface critique du songe par Filip Krajník, et de l’article Visions du matin dans la poésie du XVIIème siècle : traditions et innovations, disponible sur le site web Persée.fr.

La troisième activité, la dernière, est le test qui a été élaboré à l’aide du sonnet Amour, qui tiens seul de mes pensers la clef. Le test concerne les connaissances aussi bien que le savoir-faire. Les références livresques et ceux d’Internet qui ont attribué à la création de l’activité sont suivantes : Moderní Didaktika (2015) de Robert Čapek, Základy francouzské versifikace (1991) rédigé par Jiří Šrámek, Schopnost milovat (2009) de Riemann Fritz et Ronsard : poète de la conquête amoureuse (1970) écrit par André Gendre. On a employé aussi les sites web cnrtl.fr ou wikipedia.org où on s’est inspiré d’images différentes pour créer la carte géographique qui fait partie du test.

La conclusion présente l’évaluation finale des perspectives et possibilités pédagogiques en ce qui concerne la poésie de la Renaissance française. La bibliographie et la sitographie complètes seront citées à la fin de notre travail.

7 1. Partie théorique

1.1. Pierre de Ronsard (1524-1585) Biographie

« Il y a plus d’un Ronsard. » Le jeune et pétulant chef d’école de 1550 qui fait son entrée dans la vie avec l’ardeur d’un fondateur de villes ; le prince des poètes de 1570, salué par les cours et les humanistes de toute l’Europe comme le Virgile des temps modernes ; le Ronsard de Sainte- Beuve, classé un peu après La Fontaine dans la hiérarchie des « gentils

poètes » ; et enfin le Ronsard des lycées Image : Pierre de Ronsard et collèges, fils naturel de Sainte- Beuve, admiré pour la limpidité de quelque chastes sonnets à Marie, affublé du rôle de précurseur des grands classiques.2 Cet auteur multilatéral est le plus grand de la période de la Renaissance française et on aime bien de le présenter.

Pierre de Ronsard, fils du chevalier Louis de Ronsard et de Jeanne Chaudrier, est né en septembre 1524 au Château de Possonnière, situé entre les villes Le Mans et Tours, et il est mort en décembre 1585 au prieuré de Saint- Cosme. Il vient d’une famille aristocrate. Son père l’a envoyé au collège de Navarre en 1533 quand il avait à peine neuf ans. Il voulait pour son fils une position sociale, un grade dans l’armée ou un office que Pierre pourrait obtenir après avoir passé par la Faculté de Décrets. Mais vu toutes les aspirations de son père, Pierre était très peu attiré par les carrières juridiques et il ne sentait aucun goût pour ce métier. À douze ans, il est attaché au service du roi comme page à la cour de France. Le page, descendant d’une famille noble, sert alors d’escorte des grands seigneurs ou des gentilshommes et il les accompagne lors de leurs

2 Gadoffre, Gilbert. Ronsard par lui-même. Paris : Éditions du seuil, 1960, p. 5

8 voyages. Pierre de Ronsard est d’abord apprenti écuyer et peut devenir ensuite chevalier. Il effectue le service d’honneur et apprend quelques fonctions civiles et militaires.3 Cette carrière de militaire et de diplomate était pour Pierre une vie errante, faites de beaucoup de voyages en Écosse, en Allemagne ou en Flandres, à la suite de plusieurs ambassadeurs. En Écosse il rencontre le mystérieux « seigneur Paul » grâce à qui il apprend à lire Virgile, ou François de Carnavalet, avec qui partage ses goûts. À la fois, il fait connaissance avec l’ambassadeur Lazare de Baïf chez qui il trouve un patron et un protecteur. Il est devenu son secrétaire et le futur collègue et compagnon de son fils Antoine de Baïf de la Pléiade. Comme page il suit Jacques V, roi d’Écosse et sa conjointe Madeleine de France en Écosse et aussi le duc d’Orléans. Son oncle Jean, archidiacre de Laval, lui a légué en mourant sa bibliothèque riche en auteurs latins.4 On peut constater que tous les voyages et les rencontres avec ces érudits ont renforcé son envie de la poésie.

Vers la fin de son séjour en Alsace, à l’âge de seize ans5, Ronsard est atteint d’un grand mal, la surdité. Grâce à cette otite chronique, qui le rend à demi-sourd, il n’est plus possible pour lui de réaliser la carrière de militaire. En dépit de cette maladie qui l’a limité dans une certaine mesure, il n’a pas cessé de jouir de toutes ses facultés physiques.6 Toutefois, il est obligé de réorienter son avenir. En mars 1543 il décide d’entrer dans la cléricature et l’évêque du Mans lui a conféré pendant cette cérémonie religieuse la tonsure. Mais plus tard, après le décès de son père, il plonge plus que jamais dans l’étude des poètes grecs. Il fait ses études humanistes au collège de Coqueret, dirigé par le Principal Jean Dorat, professeur de grec et un helléniste brillant qui aussi faisait partie, comme le membre le plus âgé, du groupe de la « Pléiade ».7

Le collège de Coqueret a été fondé en 1418 par Nicolas Coqueret, un prêtre originaire d’Amiens. Il est situé sur la montagne Sainte-Geneviève

3 Centre National de Ressources Textuelle et Lexicales. [En ligne]. [cit. 17/04/2018]. Disponible sur ˂ http://www.cnrtl.fr/definition/page˃. 4 Voir Gadoffre, G., 1960, p. 6-14. 5 Kyloušek, Petr. Renaissance et baroque : textes choisis. Brno: Masarykova univerzita, 2013, p. 34. 6 Ibid, p. 34. 7 Voir Gadoffre, G., 1960, p. 16.

9 à Paris. Le collège restait obscur jusqu’à la venue de Jean Dorat en 1547, qui était l’un des initiateurs de la genèse de la « Pléiade ». Cette institution servait de centre de rassemblement des poètes de la Pléiade à longue échéance.8

Pléiade

Ronsard commence à agrandir le nombre des fils de famille qui, envoyés par leurs parents au collège pour faire des études de droit, se tournent, vers les études humanistes.9 Au cours de ce temps il rencontre Antoine de Baïf et Joachime du Bellay.10

Cette étape des études de Ronsard au collège de Coqueret donne naissance à la « Pléiade », à l’origine la « Brigade », un groupe de sept écrivains, datant de l’année 156511: Pierre de Ronsard à la tête, ensuite Joachime du Bellay, l´auteur du premier recueil français des sonnets L´Olive et quelques autres œuvres poétiques (1549) où il chante dans un esprit du Pétrarquisme son idole féminine Olive, Jacques Pelletier de Mans, Rémy Belleau, Antoine de Baïf, Pontus de Tyard, qui était d´abord le poète venant de l´École Lyonnaise et mettait l´accent sur l´importance du talent inné et de l´inspiration pour la production poétique, Étienne Jodelle et à la mort de ce dernier (le huitième), Jean Dorat. Les autres poètes comme Olivier de Magny, l´amant prétendu de Louise Labé, ou Jean de la Taille, se sont joints plus tard.12

Comme directeur du collège de Coqueret, Jean Dorat était (au moment où ce regroupement de poètes était en train de se former) enseignant et mentor de la jeune génération des humanistes. Il a succédé à Lazare de Baïf, le principal précédent dont le fils Antoine a fait aussi partie de la Pléiade. Jean était le descendent d’une famille aristocratique et il a fait ses études au collège de Limoges. Avant de devenir le tuteur, il enseignait les Pages à la cour du roi

8 Collège de Coquerret. Encyclopédie Universalis. [En ligne]. [cit. 22/03/2018]. Disponible sur ˂http://www. universalis.fr/encyclopedie/college-de-coqueret/˃. 9 Voir Gadoffre, G., 1960, p. 16. 10 Ibid, p. 23. 11 Šrámek, Jiří. Panorama francouzské literatury: od počátku po současnost. 1. Brno: Host, 2012, p. 98. 12 Ibid, p. 97-101.

10 François 1e. Dorat stimulait toujours ses étudiants, les poètes futurs de la Pléiade, à écrire la poésie en grec et en latin pendant que lui-même composait les vers dans toutes les deux langues. Il est connu pour avoir composé plus de 15,000 vers grecs et latins.13 Il composait en français aussi mais ces vers n’étaient pas d’une grande valeur.14

Du point du vue astronomique le mot « Pléiade » signifie un groupe de sept étoiles fondamentales contenant encore cinq cent d’autres étoiles dans la constellation du Taureau.15 L’une des versions de la mythologie grecque raconte que les Pléiades étaient sept filles d’Atlanta et de Pléioné qui avaient des liaisons amoureuses avec plusieurs Dieux. De ce fait elles étaient pourchassées par le chasseur Órion, l’homme prétendument le plus beau de tous, que jamais vivait.16 Ici on peut observer un certain rapport avec la notion de la chasse-amoureuse. Les noms des Pléiades sont Maia, Taygeté, Élektra, Alkyoné, Asteropé, Kelainó et Meropé. Elles ont été transformées tout d’abord en colombes et ensuite, conjointement avec Órion lui-même, en astres. C’est-à-dire en constellation des Pléiades et d’Orion. Les Pleiades surviennent au ciel toujours avant Órion ce qui signifie qu’il n’a jamais cessé de les poursuivre. Comme constellation, elles ont pourtant la signification spécifique de discerner les quatre saisons. A l’aspect étymologique, le mot « pleiade » contient la racine « plei », dans la traduction « naviguer » ou « flotter ». C’est la référence au temps pertinent pour les voyages ; au temps où les récoltes des agriculteurs s’approchent.17 La « Pléiade » était aussi le nom donné à sept poètes d’Alexandrie vivant au 3e siècle av. J.-C. qui se sont situés sous le signe de cette constellation.18 On peut constater que cette référence à la mythologie et à la culture antiques a été la raison pourquoi Ronsard a décidé de donner un nom au groupe des jeunes humanistes « la Pléiade ».

13 Jean Dorat, French humanist. Encyclopaedia Britannica. [En ligne]. [cit. 23/03/2018]. Disponible sur ˂http https://www.britannica.com/biography/Jean-Dorat˃. 14 Voir Šrámek, J., 2012, p. 97. 15 Rey-Debove, Josette et Rey, Alain. Le Petit Robert : dictionnaire alphabétique et analogique de la langue française. Paris: Nouvelle édition millésime, 2012, p. 1930. 16 Neškudla, Bořek. Encyklopedie řeckých bohů a mýtů. Praha: Libri, 2003, p. 180. 17 Ibid, p. 183-184. 18 Voir Rey-Debove, J. et Rey, A., 2012, p. 1930.

11 « Les hommes de la Pléiade appartiennent à la troisième génération de la Renaissance, celle des fils et des petits-fils des anciens combattants des guerres d’Italie.19 » Cette troisième génération récolte ce que la première avait semé. « Ce qu’elle avait hérité de plus précieux des deux générations précédentes, ce n’était pas seulement le goût des arts et de la poésie, mais le sentiment que les valeurs culturelles font partie du prestige social. »20 Un gentilhomme peut honorer son nom et parvenir à la gloire semblable aussi bien au service de muses qu’au service militaire.21

Plusieurs tentatives de la régénération de la poésie originelle latine ont été faites. Mais la voie vers une poésie plus accomplie et moderne ne menait pas à travers l´utilisation du latin dans la littérature. Plusieurs lettrés ont commencé à le pressentir. L´un des auteurs néo-latins, Salmon Macrin, exige dans son œuvre Ad poetas gallicon (1537) que la culture française égale celle d´Athènes et de Rome. Même Jacques Pelletier du Mans avait marqué l´importance de composer la poésie en français et non en langue latine. Les poètes de la troisième génération avaient donc pour objectif de relever le niveau de la langue nationale afin de la rendre noble comme était le latin. De ce fait, ils ont publié en 1549 le manifeste La Défense et illustration de la langue française, le document polémique où ils réprouvaient la mode des poèmes néo-latins et où ils exigeaient que le français soit la langue officielle dans la poésie. On peut considérer comme l’initiative pour la publication du manifeste L’Art poétique français, rédigé en 1548, par Thomas Sébillet, le manuel général réservé aux poètes - débutants. Les poètes utilisent dans le manifeste les termes « la défense » (de la langue française contre le latin) et « l´illustration » (le relèvement et le perfectionnement) par lesquels ils soulignent que le français devrait devenir un moyen adéquat pour l´expression poétique. L’Ordonnance de Villers-Cotterêts, signé en 1539 par François 1er, a aussi contribué à l’élévation du niveau du français dans la société. Ce décret a institué que tous les actes légaux seront désormais rédigés en langue française. Grâce

19 Voir Gadoffre, G., 1960, p. 6. 20 Ibid, p. 16. 21 Ibid, p. 16

12 aux tous ces faits accomplis le français est devenu au fil du temps la langue royale et prestigieuse, et ainsi le moyen de propagation de la culture nationale.

Le poète de la « Pléiade » est considéré comme le porte-parole de l´inspiration divine, doué pour écrire la poésie, qui est tenue plutôt pour le don et non pour le savoir. On ne peut pas l’apprendre. Les poètes étaient des grands admirateurs de la Renaissance italienne, et pareillement ils revenaient toujours à la culture antique, grecque et romaine, d’où ils puisaient l’inspiration pour leurs ouvrages.22

C’est « l’École Lyonnaise », à l’époque d’un grand essor culturel de Lyon, où on peut observer déjà l’influence de la poésie italienne de la Renaissance appliquée à la poésie française qui commence à se manifester sous forme de pétrarquisme et de platonisme. Le pétrarquisme comme la description du sentiment amoureux est lié à l’idéalisation de la femme aimée et à la souffrance du poète qui l’aime, oscillant entre l’espoir et le désespoir. Le platonisme, au contraire, est saisi comme l’idée de l’amour physique appelant au désir de l’amour spirituel parfait, et de la tendance latente de l’âme humaine vers la beauté qui vit dans le monde des idées platoniciennes, indépendante de lui.23

Les deux conceptions ont été pleinement développées par les poètes de la Renaissance. Toutefois, il faut souligner qu’on trouve un grand apport de la Pléiade surtout dans l’enrichissement de la langue et des moyens d’expression poétique. Alexandrin a été renouvelé, le rythme du vers a été renforcé et la structure du sonnet français a été constituée. Mais le plus important de tout, le poète a acquis le prestige comme le personnage extraordinaire, investi de la vocation spécifique et noble dans la société. 24

Pierre de Ronsard, le poète le plus marquant de l’époque de la Renaissance française, avait une haute opinion des poètes. Il s’est orienté vers la poésie amoureuse et celle de la nature. Par ses vers d’amours dédiés à Cassandre,

22 Voir Šrámek, J., 2012, p. 97-98. 23 Ibid, p. 96. 24 Ibid, p. 101.

13 Marie et à Hélène, il a renoué avec succès avec le sonnet de Pétrarque. Cependant on tient Les Hymnes (1555) et Le Second Livre des Hymnes (1556) pour le zénith de sa production littéraire.

Quant à l’aspect formel du vers, c’est lui qui peut s’attribuer le mérite du renouveau d’alexandrin. Lui-même a rédigé L’Abrégé de l’Art poétique français (1565), le traité de questions pratiques sur l’art poétique. Plusieurs de ses poèmes étaient traduits en langue tchèque, p.ex. : Tři lásky (1998), Vezmi tu růži (1974) ou Výbor z básní (1928).25

Le beau jeune homme admiré et aimé des femmes, a vieilli prématurément à l’âge de trente ans. Bientôt, il est devenu un vieillard édenté aux cheveux blanc. Son état de santé s’aggravait. Il a commencé à se plaindre de la mauvaise circulation et digestion, de la fièvre et d’insomnies. En prenant de l’âge, l’arthritisme et la goutte ont commencé à incommoder sa vie.26 Mais en dépit de tous les désagréments, rien ne l’a dissuadé de continuer sa passion poétique. Les œuvres suivantes en sont la preuve : Discours sur les misères de ce temps (1562), la Franciade (1572) ou Sonnets pour Hélène (1578) de la nouvelle édition des Amours.27 Il est mort en 1585, à l’âge de 61 ans, au prieuré de Saint-Cosme.28

25 Ibid, p. 99-100. 26 Voir Gadoffre, G., 1960, p. 49-51. 27 Voir Šrámek, J., 2012, p. 99-100. 28 Dictionnaire Hachette : [le tout-en-un de la langue française et des connaissances]. Paris : Hachette, 2011, p. 1416.

14 1.2. Pétrarquisme

Pour mieux comprendre la poésie des jeunes humanistes, approfondissons la question du pétrarquisme. Selon Rey-Debove et Rey, le pétrarquisme est l’imitation de Pétrarque en poésie ; si on pétrarquise, on aime platoniquement, comme Pétrarque aimait Laure ; imiter Pétrarque, c’est « chanter les perfections de la femme aimée par des comparaisons outrées ou précieuses qui sentent l’artifice. »29 D’après Dubois, pétrarquiser signifie raffiner sur le thème de l’amour idéalisé. Il constate aussi que le pétrarquisme se répandit en France, et fut adopté par les poètes de la Pléiade.30 Afin de saisir le rapport entre Pétrarque et la poésie de la Pléiade, explorons l’origine de cette conception.

Les impulsions primordiales de la poésie de la Renaissance sont à chercher dans le sud d’Italie. C’est l’École Sicilienne des années 1230-1250.31 Les poètes italiens ont vécu à la cour de Palerme du roi Fréderic II qui s’adonnait aussi la poésie et dont l’exemple s’encourageait ses courtisans. Les Siciliens puisaient l’inspiration pour leurs poèmes dans la poésie des du 12e siècle. Ils composaient les vers dans la langue sicilienne noble issue directement du latin vulgaire. La thématique n’était alors qu’amour courtois.32 Leurs vers, quoi qu’ils aient été destinés aux dames féodales 33, n’ont pas été composés pour les fasciner et attirer leur attention mais pour l’amusement réciproque dans l’intention de plaire au roi. Sachant qu’ils ne présentaient les vers que parmi eux, l’accompagnement musical n’était pas nécessaire et il a disparu.

Avec le décès de Fréderic II, l’École Sicilienne a cessé d’exister. Néanmoins, l’héritage des Siciliens n’était pas négligeable. Plusieurs groupes nouveaux poétiques ont commencé à se créer à Bologne, en Toscane et à Florence.34 Un tel groupe était l’École Siculo-Toscane. Les poètes écrivaient

29 Rey-Debove, Josette et Rey, Alain. Le Petit Robert : dictionnaire alphabétique et analogique de la langue française. Paris : Nouvelle édition millésime, 2012, p. 1877. 30 Dubois, Jean. Dictionnaire de la langue française: lexis. Paris: Larousse, 1999, p. 1388. 31 Pelán, Jiří. Kapitoly z francouzské, italské a české literatury. Praha: Karolinum, 2007, p. 329. 32 Procacci, Giuliano. Dějiny Itálie. Praha: Lidové noviny, 1997, p. 52. 33 Rosendorfský, Jaroslav. Úvod do politických a kulturních dějin Itálie. 3. vyd. Brno: Masarykova univerzita, 1995, p. 25. 34 Voir Procacci, G., 1997, p. 52.

15 sur la même thématique de l’amour courtois que les Siciliens ; leurs méthodes étaient pourtant plutôt mécaniques.35

En Toscane, un nouveau mouvement poétique arrive pour enrichir la littérature italienne Il dolce stil nuovo (nouveau style doux), dominé par Guido Guinizzeli, Guido Calvacanti et Dante Alighieri.36 Le sujet de l’amour courtois, appuyé sur l’adoration de la femme, est élargi et développé par les Stilnovistes. D’un côté nous avons la conception métaphysique de l’amour exprimée dans l’œuvre Al cor gentil rempaira sempre amore de Guinizzeli, de l’autre côté il y a l’idée de l’amour comme la passion sensuelle avec le lien tragique de Calvacanti dans Donna me prega. En ce qui concerne la conception de l’amour d’Al cor gentil rempaira sempre amore, la valeur de l’homme dépend de la sublimité de son cœur et non de son apparence physique. L’idée de l’amour souligne la valeur spirituelle et le sublime. Par contre, Donna me prega présente l’amour enflammé, accentué par la passion physique qui peut prendre des proportions écrasantes. Cette émotion sublimée jette l’homme dans le désespoir, dans l’isolement, même dans la mort.37

Dante Alighieri, le représentant le plus marquant de l’école stilnoviste parle de sa Béatrice de La Divine Comédie si elle était un ange qui est descendue du ciel en ce bas monde. Elle présente la personnification des qualités spirituelles et ainsi elle reste inaccessible pour lui. Sa perfection divine éblouit le monde ambiant, même le poète que Béatrice mène à la rédemption finale.38

Les poètes d’Il dolce stil nuovo, considérés d’abord plutôt comme les philosophes, ont fait un certain mélange de toutes les formes précédentes de la poésie et ils en ont créé une nouvelle.39 Du point de vue formel ils n’ont contribué à rien de nouveau. Mais pourtant ils ont découvert de nouveaux aspects de la poésie amoureuse. Les stilnovistes ont commencé à propager

35 Voir Pelán, J., 2007, p. 329-330. 36 Voir, Procacci, G., 1997, p. 52. 37 Voir Pelán, J., 2007, p. 330. 38 Ibid, p. 331. 39 Macek, Josef. Italská renesance. Praha: Nakladatelství Československé akademie věd, 1965, p. 336.

16 en gros la nouvelle forme poétique - le sonnet40 dont le fondateur est Giacomo da Lentini, le poète de l’école sicilienne du 13e siècle. C’est toutefois Francesco Petrarca, le successeur de Dante Alighieri, qui l’a poussé à la perfection.

François Pétrarque est né en 1304 à Arezzo. Il a fait ses études à Montpelier, à Bologne et à Avignon.41 Son père souhaitait les études du droit pour lui et pour ses frères mais François ne sentait aucun goût pour ce métier. Il était attiré par la littérature. Aussi, il a travaillé pour une famille noble les Colonnes dans les affaires de caractère diplomatique. Après quelque temps il s’est installé dans la vallée de Vaucluse au sud de la France. Là il s’est plongé dans les études de la littérature d’Antiquité, de la philosophie et de la poésie.42

« Pétrarque était influencé incontestablement (dans sa poésie) par le lyrisme de l’école de Provence, par les poètes d’Il dolce stil nuovo aussi bien que par la poésie de Dante. Le sujet de ses poèmes est l’histoire de l’amour profane pour la madone Laure qui a subsisté même après son décès. C’est l’histoire d’une passion qui ne s’est éteinte ni après la mort de Laure »43 Son œuvre Canzoniere présente un nouveau modèle de la quête amoureuse ; une quête instable où la progression et la régression alternent. C’est un type de journal intime suivant les étapes de l’aventure amoureuse.

A la différence de Béatrice de Dante, présentée comme l’ange, comme la créature céleste dans La Divine Comédie, Laure est la personne qui habite monde ici-bas. Laure reflète l’intérieure du poète, ses hésitations continuelles et toutes ses émotions pleines de contradictions. 44

40 Ibid, p. 336. 41 Voir Dictionnaire Hachette, 2011, p. 1232. 42 Petrarch. Italian poet. Encyclopaedia Britannica. [En ligne]. [cit. 18/04/2018]. Disponible sur ˂https://www.britannica.com/biography/Petrarch ˃. 43 Kudrna, Jaroslav. Dějiny Itálie V.-XVIII. století. 2. upr. vyd. Brno: Univerzita Jana Evangelisty Purkyně, 1983, p. 141. 44 Voir Rosendorfský, J., 1995, p. 50.

17 L’amour de Pétrarque fouette les flammes vigoureuses du cœur qui aime. Cet amour est l’explosion des passions secrètes, des sentiments réels du poète, jailli de son cœur attristant.45

Avant Pétrarque, aucun poète ne savait analyser ses émotions avec une telle précision et telle profondeur. Et personne n’a été imité dans la littérature pendant les deux siècles suivants avec une telle ferveur comme il l’était.46 Parmi les successeurs les plus marquants de Pétrarque appartiennent Séraphin dall’Aquilla de la période du pétrarquisme dans les dernières années du « quattrocento » et dans les toutes premières du « cinquecento » Pietro Bembo. Cette deuxième période suivant aux imitateurs de Pétrarque est la plus belle époque du pétrarquisme français, la plus féconde et la plus originale. C’est l’école de Bembo où on range les poètes de la Pléiade à la tête de Pierre de Ronsard.47

45 Voir Macek, J., 1965, p. 337. 46 Voir Rosendorfský, J., 1995, p. 51. 47 Vianey, Joseph. Le pétrarquisme en France au XVIe siècle. Montpellier : Coulet et fils, éditeurs, 1909, p. 7-9, 393-395.

18 1.3. Néoplatonisme

Le néoplatonisme est inséparablement lié au pétrarquisme durant la période de la Renaissance. Pour comprendre la référence antique dans les œuvres des poètes de la Pléiade, étudions maintenant la question du néoplatonisme.

Le Dictionnaire Hachette explique que le néoplatonisme est la doctrine élaborée par Plotin, Porphyre et Jamblique et qu’elle constitue une tentative de concilier les doctrines religieuses de l’Orient avec la philosophie de Platon.48 Pour approfondir donc la conception du néoplatonisme, il faut d’abord qu’on éclaircisse la doctrine de Platon.

La doctrine de Platon est « caractérisée par la conception métaphysique de la beauté et de l’amour. ». L’être platonique est d’un caractère purement idéal, sans rien de matériel où de charnel.49 Le platonisme admet l’existence d’une réalité intelligible, distincte à la fois du monde sensible et des productions de l’esprit.

Quant à l’amour, il s’agit d’une passion s’accompagnant de l’exaltation de l’imagination en compensation de la privation de fait.50 L’amour, l’une des quatre insanités (mania)51 divines (les autres étant la religion, la poésie et l’art de la divination), est selon Platon quelque chose qu’on aperçoit dans l’âme. La vue d’un beau corps humain évoque en nous le souvenir de la Beauté suprême, la Beauté immortelle. Ce délire céleste est la meilleure des quatre insanités pour l’amant aussi bien que pour l’aimé. C’est la folie érotique. Au moment où l’âme commence à se souvenir de l’Un, elle est submergée par lui. Elle se sent pousser des ailes et désire parvenir à la Beauté la plus proche possible. L’âme lutte entre un comportement réservé et concupiscent. La partie concupiscente veut s’emparer de l’objet de son désir. La partie réservée, au contraire, mène à l’amour platonique où le but est de mener une vie rangée.

48 Voir Dictionnaire Hachette, 2011, p. 1106. 49 Rey-Debove, Josette et Rey, Alain. Le Petit Robert : dictionnaire alphabétique et analogique de la langue française. Paris : Nouvelle édition millésime, 2012, p. 1929. 50 Dubois, Jean. Dictionnaire de la langue française : lexis. Paris: Larousse, 1999, p. 1430. 51 Ceux qui n’aiment pas ont du bon sens, ceux qui aiment sont possédés de la folie. Pour en savoir plus voire Pojetí lásky ve filozofii Platona de Markéta Stránská, 2012.

19

La Beauté est le rang le plus haut de toute l’Existence auquel l’Erós céleste52 nous mène. Dans la mythologie grecque Erós (amour corporel, passion) unit quatre formes d’amours Storgé, Filia, Agapé, (Erós). Il est marié avec Psyché qui pouvait maîtriser son corps, y entrer et en sortir à son aise. Elle avait la capacité de « l’extase », c’est-à-dire de faire sortir l’âme hors du son corps. Par conséquent l’âme était apte à observer les idées parfaites dans la réalité sur-sensorielle. Cette idée a été appliquée par Platon sur Erós dans les dialogues de Phèdre où elle a été développée.

Dans le dialogue de Symposion, Erós nous mène à la Beauté souveraine à travers cinq voies : 1. L’amour du beau corps qui provoque les émotions en nous et qui devrait nous rappeler la Beauté idéale. 2. L’amour des âmes belles qui reconnait le bien et le mal, aussi bien que la vérité. 3. L’amour du Beau présenté dans l’activité humaine et les lois ; l’amour du beau corps et des âmes belles évoque en nous les pensées belles qui se manifestent comme les actes. 4. La beauté de la connaissance ; après qu’on a vu la beauté des actes, le désir de la connaissance arrive ; l’objectif est donc d’acquérir tout le savoir. 5. Connaître l’essentiel de la Beauté ; c’est l’apogée de l’initiation où l’âme aperçoit « La Beauté » est ainsi cela devient immortelle.53

Le résultat de l’influence de cette insanité divine est que nous parvenons au Bien supérieur et au plus grand bonheur, s’il est accordé par Dieu.

Ainsi, le système philosophique de Platon a été repris au 3e siècle du philosophe grec Plotin, le représentant de la nouvelle doctrine philosophique néoplatonisme.

52 Erós céleste présente les idées, Erós terrestre le corps. Pour en savoir plus voir Pojetí lásky ve filozofii Platona de Markéta Stránská, 2012. 53 Stránská, Markéta. Pojetí lásky ve filozofii Platóna. The concept of love in the philosophy of Platon. Technická univerzita v Liberci. [En ligne]. [cit. 24/04/2018]. Disponible sur ˂https://dspace.tul.cz/bitstream/handle/15240/8825/bc_22477.pdf?sequence=1˃.

20 La doctrine néoplatonicienne identifie l’esprit avec le bien et le corps avec le mal. Elle a un caractère mystique et s’efforce de devenir une alternative du christianisme. Il est important de savoir que le néoplatonisme met l’accent sur le vécu émotionnel et sur l’écart de la raison.54

La doctrine de Plotin est caractérisée surtout par le phénomène de « l’émanation »55, c’est-à-dire du rayonnement de l’être. Cela signifie que toutes les choses sortent de « l’Un ».56 Plotin appelle Dieu à être « l’Un », « le Bien », « le Suprême », « l’Éternel », ou « le Premier Principe ».57 Selon lui Dieu lui- même n’est pas le créateur volontaire du monde matériel car tout a commencé à exister par l’émanation de l’être. Et la qualité typique de l’être est qu’il ne cesse de se répandre. Tel est l’agencement en gradins de l’existence : 1. L’Un 2. L’esprit (intellect) 3. L’âme du monde 4. L’âme individuelle 5. La matière

Cette hiérarchie est saisie comme le dynamisme de l’être où « la matière », dont l’importance est nulle, reste au niveau le plus bas. Sur ce niveau le dynamisme de l’existence s’épuise. « L’Un », au contraire, comme la sphère souveraine, continue le rang le plus haut et représente le lieu où chacun désire revenir. C’est le but de tout l’univers.

Outre l’émanation, il y a l’approche mystique. D’après Plotin toutes les âmes ont leur origine en Dieu. Elles ont été séparées de lui par le phénomène de l’émanation et ainsi elles ont perdu leur perfection divine. Le sens de la vie de l’homme devrait donc être la réunification de l’âme avec Dieu.58 On est apte à l’atteindre en plongeant en nous-mêmes, c’est-à-dire en Dieu qui est caché

54 Kratochvíl, Zdeněk, Filozofie mezi mýtem a vědou: Od Homéra po Descarta. Praha: Academia, 2009, p. 232-234. 55 L’émanation veut dire que le Bien devient visible à travers la Beauté. Pour en savoir plus voire Pojetí lásky ve filozofii Platona de Markéta Stránská, 2012. 56 Voir Kratochvíl, Z., 2009, p. 234. 57 Störig, Hans Joachim et Rezek, Petr, Malé dějiny filosofie. Kostelní Vydří: Karmelitánské nakladatelství, 2007, p. 156. 58 Voir Kratochvíl, Z., 2009, p. 232-234-235.

21 en nous. Ainsi notre âme rencontre Dieu. Plotin appelle cette réunion, comme Platon, « l’extase ».59

Au sujet de l’art, il y a une certaine filiation entre l’acte de création divine et l’acte de création humaine. L’œuvre artistique est selon Plotin un reflet de l’esprit. C’est le point de départ d’un mouvement spirituel, un miroir idéel d’où irradie la présence divine. L’artiste insère dans le matériel, dont il crée quelque objet d’art, une idée qui vient de la sphère supérieure de l’être, une idée qui est transcendante. L’objectif de tous les arts est de créer la beauté.60

Plotin explique dans Dvě pojednání o kráse (deux traités sur beauté en français), la publication tchèque rédigée à base de plusieurs textes choisis d’Ennéades, mais aussi de Plotini opera I-III d’Henry et de Schwyzer et de Corrigenda ad Plotini textum de Schwyzer, que nous apercevons la beauté dans le domaine sensoriel, même là, où nos sens n’atteignent pas. Selon lui les choses belles qui sont observables à l’œil sont basées sur la symétrie. Par contre, les choses qui ne sont pas accessibles au regard, sont à apercevoir par notre âme. Il ne faut pas regarder l’extérieur, mais l’intérieur ; chercher Dieu en nous parce que c’est la beauté, le bien, alors les phénomènes que chaque âme convoite (Selon lui la beauté des Dieux ne consiste pas en l’apparence physique de leurs corps mais en la pureté de leurs cœurs ; quand leur âme est pure, elle est bonne et ainsi belle). La beauté est incommensurable et c’est ainsi qu’elle est digne d’être aimé. Pour ces raisons, quand l’âme aperçoit la beauté, elle est stupéfaite et effrayée à la fois, d’autant plus quand elle regarde les choses belles visibles à l’œil. Toutes les âmes ressentent ces dispositions ; les dispositions comme l’ébahissement, la tentation ou l’agacement.61

Telle est la grande doctrine de Plotin et de Platon qui a été imitée et pleinement développée par plusieurs auteurs, dans les dernières années du

59 Voir Störig, H. J., 2007, p. 157. 60 Les Platoniciens de l’art à la Renaissance. persée.fr. [En ligne]. [cit. 20/04/2018]. Disponible sur ˂ https://www.persee.fr/doc/phlou_0035-3841_1999_num_97_2_7150˃, p. 275-278. 61 Plótínos et Rezek, Petr. Dvě pojednání o kráse. Praha: Rezek, 1994, p. 17-27, 31-33, 39-43, 75-87, 93-97, 105-119.

22 Moyen Âge et durant la Renaissance qui s’intéressait et revenait toujours à la culture antique.

Les platoniciens et les néoplatoniciens de la Renaissance

Le platonisme de la Renaissance est une nouvelle étape du néoplatonisme qui se répand au 15e siècle en Europe.62 Dès le « quattrocento »63 italien, certains théoriciens de l’art, philosophes, penseurs, maîtres d’ateliers, artistes et peintres se disent platoniciens où néoplatoniciens64 sans faire la différence entre les deux termes. Marsile Ficin (1433-1499) est considéré comme l’un des néoplatoniciens modernes les plus marquants. Il est connu pour ses traductions de Platon et de Plotin65 qui sont considérés comme l’œuvre capitale de sa vie, mais aussi pour Theologia Platonica de immortalitate animae, son chef-d’œuvre philosophique où il présente sa propre restructuration de la hiérarchie néoplatonicienne de « l’Être ». C’est la défense de la théorie dissertant sur l’immortalité de l’âme.66

Les circonstances de l’époque étaient favorables à une restauration des lettres. À la suite du concile de 1439, convoqué à Florence dans l’intention de rapprocher des Églises d’Orient et d’Occident, plusieurs savants grecs sont venus et se sont installés en Toscane. Telle est l'origine de l’Académie platonicienne de Florence67, créée sous l'inspiration de Gémiste Pléthon, philosophe byzantin.68

L’Académie platonicienne de Florence a été une association libre des amoureux de la philosophie d’Antiquité.69 Ficin qui y entrepris non seulement

62 Voir Kratochvíl, Z., 2009, p. 409. 63 Le quinzième siècle italien, considéré du point de vue de la création artistique et littéraire. Voire pour cela la définition complète sur www.cnrtl.fr. 64 Les Platoniciens de l’art à la Renaissance. persée.fr. [En ligne]. [cit. 20/04/2018]. Disponible sur ˂https://www.persee.fr/doc/phlou_0035-3841_1999_num_97_2_7150˃, p. 265. 65 Voir Dictionnaire Hachette, 2011, p. 612. 66 Marsilio Ficino: Theologia Platonica de immortalitate animae [Platonic theology]. The Literary Encyclopedia. Exploring literature, history and culture. [En ligne]. [cit. 24/04/2018]. Disponible sur ˂ https://www.litencyc.com/php/sworks.php?rec=true&UID=34220˃. 67 Marsile Ficin. FranceArchives. Portail National Des Archives. [En ligne]. [cit. 21/04/2018]. Disponible sur ˂ https://francearchives.fr/commemo/recueil-1999/38760˃. 68 George Gemistus Plethon. Encyclopaedia Britannica. [En ligne]. [cit. 21/04/2018]. Disponible sur ˂ https://www.britannica.com/biography/George-Gemistus-Plethon˃. 69 Platonic Academy. Italian scholars. Encyclopaedia Britannica. [En ligne]. [cit. 21/04/2018]. Disponible sur ˂https://www.britannica.com/topic/Platonic-Academy˃.

23 les études de la doctrine de Platon et Plotin, mais aussi la philosophie d’Aristote et de sa médecine a été nommé en 1462 son directeur. Pour lui, l’Académie était un groupe d’amis. Les rencontres et leurs discussions s’orientaient pourtant plutôt vers le Christianisme.70

D’après les érudits, parmi eux Ange Politien ou Cristoforo Landino71, le monde est imbu de la présence de Dieu dont l’activité est illimitée. Ils déclarent que l’homme est très proche de Dieu. L’âme immortelle de l’homme fait partie inséparable de la vie divine comme le corps humain éphémère participe à la fugacité de toutes les affaires du monde matériel. Il est possible pour l’homme de parvenir à la perfection divine à condition de vivre une vie vertueuse et d’arriver à connaître la vérité. La doctrine de Platon est, aux yeux de Ficin, ouvert au christianisme qui est d’un caractère de l’Avent et qui s’attend à l’arrivée du Christ. Selon lui la philosophie platonicienne anticipe le christianisme.72

Theologia Platonica, une œuvre immense, déjà mentionnée, contenant dix-huit livres au total, présente l’effort d’unifier la philosophie avec la religion. Ficin y traite la question de la nature, de l’intégrité du monde mais surtout de Dieu, comme l’initiateur de toute l’Existence. Dans sa hiérarchie transformée de « l’Être », Dieu est mis au premier degré de l’échelle suivant à l’ange, l’âme, la qualité et le matériel qui est placé au dernier rang, pareillement que chez Plotin. Il déclare que Dieu est la cause de tout, que Dieu est partout et que son ubiquité est en nous tous.73

L’effet du platonisme unifié avec le christianisme de l’Académie de Florence a profondément influencé la pensée de la Renaissance italienne

70 Marsile Ficin. Encyclopaedia Britannica. [En ligne]. [cit. 21/04/2018]. Disponible sur ˂ https://www.britannica.com/biography/Marsilio-Ficino˃. 71 Platonic Academy. Italian scholars. Encyclopaedia Britannica. [En ligne]. [cit. 22/04/2018]. Disponible sur ˂https://www.britannica.com/topic/Platonic-Academy˃. 72 Voir Kratochvíl, Z., 2009, p. 409-413. 73 Dyková, Andrea. Renesanční magie: Marsilio Ficino. Západočeská univerzita v Plzni. Univerzitní knihovna. [En ligne]. [cit. 21/04/2018]. Disponible sur ˂https://otik.zcu.cz/bitstream/11025/8734/1/BP%2Cpdf%20verze.pdf ˃, p. 14-15.

24 et française, et on le trouve aujourd’hui dans le concept généralement connu de « l’amour platonique ».74

Le début du 16e siècle en France est sous le signe de l’admiration, de l’imitation et de l’exploitation de la culture italienne. Grâce aux expéditions des rois français en Italie et des artistes italiens travaillant pour les rois, pour les grands seigneurs et les riches bourgeois français, la splendeur de la Renaissance italienne est diffusée en France.75

Marguerite de Valois, surnommée selon Christine Martineau la princesse du platonisme en France du seizième siècle, était une femme instruite et une grande admiratrice de Socrate et de Platon. Elle a protégé les connaisseurs de Platon comme Pierre de Rame ou Étienne Dolet. C’est elle qui a incité aux premières traductions de Platon. Il s’agit principalement de Lysis, rédigé par Bonaventure de Périers ou de Jean de la Haye qui a donné à sa demande une nouvelle traduction française du Commentaire de Marsile Ficin. On parle aussi des poètes comme Antoine Héroët, Charles de Sainte-Marthe et surtout de Jacques Lefèvre d’Étaples, traducteur de Nicolas de Cues.76 Quoi que Nicolas s’appuie plutôt sur la tradition médiévale, on trouve pourtant dans ses œuvres l’influence platonicienne.77 Étant donné que les érudits ont appartenu à la maison de Marguerite de Navarre, ils ont été tous ses secrétaires, ses protégés et ainsi ses amis.

Les poètes traitent la question de l’amour divin comme le Soleil, le symbole qui pénètre et illumine toutes les créatures. Ainsi il y a une transcendance qui présente la condition primordiale du platonisme. « Dieu est présent au plus profond des êtres, et c’est pour cela qu’ils peuvent le trouver en eux-mêmes et à partir de cette image opérer la remontée vers la Réalité

74 Platonic Academy. Italian scholars. Encyclopaedia Britannica. [En ligne]. [cit. 21/04/2018]. Disponible sur ˂https://www.britannica.com/topic/Platonic-Academy˃. 75 Novák, Otakar. La littérature française des origines à la fin du XVIII siècle. Brno: Universita J.E. Purkyně, 1974, p. 41. 76 Le Platonisme de Marguerite de Navarre. persée.fr. [En ligne]. [cit. 25/04/2018]. Disponible sur ˂https://www.persee.fr/doc/rhren_0181-6799_1976_num_4_1_975˃, p. 12-13. 77 Voir Kratochvíl, Z., 2009, p. 404-405.

25 ».78 L’amour comme le feu divin brûlant les âmes est l’effusion amoureuse de Dieu qui jaillit de nos cœurs.79

De 1550 à 1590 environ, c’est l’époque qu’on peut appeler proprement la Renaissance littéraire. Cette période correspond aux règnes d’Henri II, d’François II, d’Charles IX et d’Henri III.80 Le goût des idées néo-platoniciennes et le pétrarquisme se répandent dans le public. La Pléiade apporte les doctrines des Grecs, des Romains et des Italiens dans la poésie française. Elle se fait une haute idée de la poésie qui devient une religion, car le poète devient un prêtre qui confère l’immortalité à ceux qu’il chante. La création poétique de la Pléiade est présentée désormais comme le résultat d’une inspiration octroyée par Dieu.81

78 Voir l’article Le Platonisme de Marguerite de Navarre disponible sur persée.fr, p. 13-19. 79 Ibid, p. 18. 80 Van Tieghem, Philippe Adrien. Histoire de la littérature française. Paris : Artheme Fayard, 1949, p. 75-76. 81 Brunel, Pierre. Histoire de la littérature française. Paris : Bordas, 1972, p. 113.

26 1.4. Versification

Dans certaines situations les gens se servent d’une autre façon de s’exprimer que dans la vie quotidienne. Ce sont les situations particulières où le choix du vocabulaire et les formes grammaticales se singularisent. Il s’agit du discours à structure déterminée, poésie et prose.82 Ainsi, dans le cadre de notre mémoire, aborderons-nous l’art poétique et les règles de la versification.

La versification est la technique du vers qui est l’élément de base de la poésie. Le vers n’existe pas isolément et suppose nécessairement l’existence d’au moins un deuxième vers. L’objet de la versification est d’abord la composition des vers et l’emploi des vers. En ce qui concerne la composition il y a plusieurs facteurs qui caractérisent les vers : le nombre et la qualité des syllabes, les coupes, les figures d’identité phonique comme l’allitération ou l’assonance. Quant à l’emploi des vers, on parle de types différents de vers, à savoir de « mètres ».

Puisque la structure des vers découle de l’état de la langue particulière, leur création, l’emploi et les combinaisons des strophes sont complètement indépendantes. Il est important de souligner que c’est le poète qui forme les vers et les strophes. C’est lui qui décide de leur nature et qui décide s’il faut suivre la tradition ou instituer ses propres règles. L’emploi des vers dépend de l’intention esthétique, de l’imagination et du public.

La versification française tire son origine de la versification latine du Moyen Âge, pareillement comme la langue française issue du latin, où l’accent a supplanté la quantité. C’est la versification rythmique, différente de la versification métrique de l’Antiquité. Le passage du vers antique métrique au vers accentuel du latin médiéval ne s’est produit que graduellement, dès le 4e siècle de notre ère.83

82 Elwert, W. Theodor. Traité de versification française : des origines à nos jours. Paris: Éditions Klincksieck, 1965, p. 1. 83 Voir Theodor, Elwert W., 1965, p. 1-27.

27 Le système latin de versification a reposé sur des principes différents que ceux de la prosodie française. Concernant le français, les différences dans la longueur des voyelles sont mineures qu’en latin. Au 4e siècle le système syllabique s’est formé. On a commencé à créer les hymnes latins chrétiens qui sont devenus populaires. Il y avait l’aspiration à disposer les accents selon un rythme régulier. L’un des exemples en est La cantilène de St. Eulalie du 9e siècle, la composition française la plus ancienne. Il s’agit du chant liturgique avec le nombre variable des syllabes mais le nombre régulier des accents.84

Ce sont les poètes de la Pléiade qui ont tenté d’introduire au 16e siècle la quantité syllabique. La tentative la plus significative est représentée par les Étrènes de poézie francoèz en vers mezurés (1574) d’Antoine de Baïf. Cependant ces tentatives n’avaient pas grand succès parce que la langue française ignore la quantité des sons sur laquelle la quantité syllabique est basée. Ainsi tous les efforts en ce sens ont disparu avec le poète Aggripa d’Aubigné au 17e siècle.

L’introduction du système tonique dans la poésie française, fondé sur le changement régulier des syllabes toniques et atones, n’a pas eu non plus de succès malgré les expériences du poète belge André Marie Van Hasselt et ses Études rythmiques dans le recueil Poésie.

Puisque l’élément déterminant est l’accent du groupe, c’est le système syllabique basé sur l’agencement fixe du nombre des syllabes qui devient dominant dans la poésie française. Dans le cadre du système, l’assonance, la césure et la rime se précisent. C’est le classicisme qui a codifié la versification régulière. Mais les premiers pas en ce sens avaient été accompli par les poètes de la Pléiade.85

Puisque l’ambition de la Pléiade était de donner à la langue française une dignité égale, voire même supérieure, au latin et au grec, La Défense

84 Šrámek, Jiří. Základy francouzské versifikace. V Brně: Masarykova univerzita, 1991, p 4-5. 85 Ibid, p. 5-6.

28 et Illustration de langue française (1549) est publiée.86 Le manifeste littéraire dont l’auteur Joachim du Bellay refusait l’imitation des Modernes (l’école marotique notamment) encourageait les poètes français à tout renouveler.87 Déjà en 1548, Thomas Sébillet avait publié L’Art poétique français où il considère la poésie comme un art. Du Bellay, lui, a puisé l’inspiration dans Dialogo delle lingue de Sperone Speroni, l’humaniste italien, où la supériorité de l’italien sur le latin est montrée.88 La Défense est la théorie de l’imitation des Anciens et des Italiens, et la nécessité d’élever plus haut l’idéal du poète en rendant l’art plus complexe. Le but est l’élargissement et la glorification de la langue.

La première partie du manifeste est la théorie de la langue. C’est la défense contre latin que Du Bellay combats pour donner une nouvelle vie à la langue française. Il y demande que le français soit utilisé pour écrire des œuvres importantes. Selon lui il n’est pas possible de laisser la langue française à l’abandon « pauvre et nue »89. La traduction des auteurs antiques n’est pas suffisante. Il faut que le français soit enrichi par l’imitation des Anciens, par des créations de mots empruntés au latin et au grec, par l’emploie renouvelé de vieux mots oubliés et de termes technique.90

La deuxième partie, la théorie de la poésie, présente les moyens poétiques qui permettent l’enrichissement de la langue français. Du Bellay convie les poètes à renouveler les genres, les sujets et le style. Au lieu des genres poétiques médiévaux comme ballades, et rondeaux sont, il leur demande de cultiver les grands genres antiques, à savoir les odes, épopées, tragédies, et satires ;91 l’innovation lexicale et l’imitation syntaxique de la phrase grecque ou latine ne peuvent pas rester négligées.

86 Beaumarchais, Jean-Pierre de, Couty, Daniel. Dictionnaire des œuvres littéraires de langue française. Paris : Bordas, 1994, p. 502. 87 Vianey, Joseph. Le pétrarquisme en France au XVIe siècle. Montpellier : Coulet et fils, éditeurs, 1909, p. 85. 88 Voir Beaumarchais, J.-P. de, 1994, p. 502. 89 Ibid, p. 503. 90 Abry, Émile, Audic, Charles, Crouzet, Paul. Histoire illustrée de la littérature française : précis méthodique. Paris, 1946, p. 78-79. 91 Voir Vianey, J., 1909, p. 85-86.

29 Le décasyllabe et l’alexandrin

Il y a des vers de longueur variée dans la langue française, du vers monosyllabique jusqu’au vers contenant vingt-quatre syllabes. Le vers au nombre pair est utilisé plus fréquemment que celui au nombre impair.92 Les vers de 13 et 14 syllabes sont plutôt rares et ceux de 15 et plus sont des formes extravagantes. « Les mètres les plus fréquents sont les vers 8, 10 et 12 syllabes ; ce sont aussi les plus anciens ».93 Étant donné que deux des poèmes choisis de notre analyse sont en décasyllabes et les deux suivants en dodécasyllabes, on approfondira maintenant la question de ces deux mètres.

Selon Morier le mètre est la dimension d’un vers, mesuré au nombre de syllabes qui le composent. Le décasyllabe, nommé le « vers commun », le « vers épique »94 ou le « vers de l’épopée » était employé principalement dans la poésie du Moyen Âge. Aux 11e et 12e siècles il a été populaire comme le mètre le plus souvent utilisé dans les chansons de gestes. Il se compose de dix syllabes avec la césure après la quatrième syllabe, le schème est donc 4//6 mais peut-être aussi 6//4, et à titre exceptionnel 5//5. On considère La Vie de Saint Alexis95 du onzième siècle comme la composition la plus ancienne en décasyllabe.

Le dodécasyllabe est composé de douze syllabes où la césure se situe après la sixième syllabe. Sa première occurrence se trouve dans la chanson de geste Le Pèlerinage de Charlemagne da la fin du 11e siècle. La dénomination d’alexandrin a été dérivée des vers du Roman d’Alexandre, composé au 13e siècle. À ce temps-là, l’alexandrin était largement employé dans la poésie religieuse et principalement dans les vies de saints.

Cependant, dès la fin du 14e siècle jusqu’à la moitié du 16e siècle, c’est le décasyllabe qui a été toujours au premier plan dans la poésie lyrique. Les poètes de la Pléiade tenaient le décasyllabe en très haute considération ; ils en

92 Voir Šrámek, J., 1991, p 26. 93 Voir Elwert, W. Theodor., 1965, p. 119. 94 Morier, Henri. Dictionnaire de poétique et de rhétorique. Paris : Presses universitaires de France, 1961, p. 260. 95 Voir Šrámek, J., 1991, p. 28.

30 ont fait le vers de la tragédie et de l’épopée imitant les modèles des Anciens. Ils ont fait le nommer le « vers héroïque » ; aussi « le grand vers » parce qu’il a été considéré le meilleur à répondre aux besoins de la langue française. Mais l’installation du décasyllabe dans ces genres particuliers n’a pas eu de succès.

Puisque la Pléiade s’efforçait de relever et d’enrichir la langue française96, l’alexandrin est devenu le vers populaire et le décasyllabe a commencé à tomber en décadence. Pendant que le décasyllabe est le vers restreint, l’alexandrin offre plusieurs éventualités, les combinaisons variées des parties du discours et toute leur placement possible. Le nombre des syllabes dans un hémistiche peut avoir les combinaisons diverses : 3/3//, 4/2//, 2/4//, voire 1/5// ou 5/1//. En comparaison avec le décasyllabe, l’alexandrin est le vers flexible avec qui on peut travailler de différentes manières.

L’alexandrin a été donc repris surtout par Pierre de Ronsard dans son œuvre marquante Les Hymnes (1555). Il a remplacé le décasyllabe dans la tragédie (pour la première fois dans Cléopâtre d’Étienne Jodelle en 1552), dans l’épopée (pour la première fois dans la Judith de Du Bartas en 157497), et dans la comédie (pour la première fois Mélite de Pierre de Corneille en 1629). C’est le cas aussi des satires, des épigrammes, des genres plaisants et des élégies et de la poésie lyrique. Il s’est imposé également dans le sonnet.98

Le sonnet

« Les poèmes à se sont développés pour une part en France même, pour une part ils furent empruntés aux littératures étrangères. Tous ne survécurent : quelques-uns sont tout à fait oubliés, ou abandonnés, d’autres ont connu un regain de faveur à une époque donnée. »99 Il s’agit de lai, , villanelle, , (), , chant royal, ode, glosse, pantoun et sonnet. « Les poètes de la Renaissance empruntèrent aux italiens la villanelle,

96 Voir l’article traitant La Défense et Illustration de la langue française 97 Guillaume de Salluste, seigneur du Bartas. French poet. Encyclopaedia Britannica. [En ligne]. [cit. 30/04/2018]. Disponible sur ˂https://www.britannica.com/biography/Guillaume- de-Salluste-seigneur-du-Bartas˃. 98 Voir Elwert, W. T., 1965, p. 113-119. 99 Ibid, p. 169.

31 le sonnet et la sextine. »100 Lors de ce travail, où les quatre poèmes choisis sont de même genre, on va s’intéresser exclusivement au sonnet.

Le sonnet, la forme qui connait le plus de succès parmi les emprunts de la poésie italienne, comprend quatorze vers qui sont repartis en deux quatrains à rimes embrassées et en deux tercets à structure asymétrique. L’origine de sonnet est à chercher dans la chanson courtoise où on l’utilisait d’abord comme une strophe isolée. Chez les poètes italiens du 13e siècle le sonnet concordait par sa fonction avec la cobla esparsa (en langue provençale). Le sonnet a subi plusieurs transformations en Italie aussi bien qu’en France101 : les tercets du sonnet italien commençaient toujours par une « croisure » CD pendant que les tercets français commencent par les rimes plates CC ; les Italiens ont souvent construit les tercets sur deux rimes alors que les tercets français ont été formé sur trois rimes ; et le système de la versification ancienne a eu une prédilection pour le retour des mêmes rimes, ce que nous pouvons qualifier de goût pour la saturation.102

L’étymologie explique que sonnet vient de l’italien sonnetto qui désigne une sorte de chanson ou de poème. Il est dérivé de son103 (de l’italien sonnare), traduit comme znělka104 en tchèque. Dans l’ancien français le mot son présente une sorte d’une chanson d’amour, et sonet le diminutif du même. Sa première apparition dans la langue française avec le sens actuel date de 1543 (et dès 1552 il est devenu, sous l’influence de la musique, une forme fixe officielle).105

La première partie du sonnet s’appelle le « front », la deuxième la « queue ». L’idée essentielle du sonnet qui est exprimée dans le dernier vers s’appelle la « chute » et c’est pour les raisons que les sonnettistes commencent

100 Ibid, p. 169-170. 101 Ibid, p. 177-178. 102 Bellenger, Yvonne. Le sonnet à la renaissance : des origines au XVIIe siècle : actes des troisièmes journées rémoises 17-19 janvier 1986. Paris : Aux amateurs de livres, 1988, p. 31- 33. 103 Voir Morier, H., 1961, p. 396. 104 Sonet – Královský žánr lyrické poezie. Metodický portál RVP. [En ligne]. [cit. 30/04/2018]. Disponible sur ˂https://clanky.rvp.cz/clanek/r/ZA/145/SONET---KRALOVSKY-ZANR- LYRICKE-POEZIE.html/˃. 105 Voir Morier, H., 1961, p. 396.

32 volontiers leur sonnet par le dernier vers.106 Pendant que le sonnet italien de Pétrarque est stable : abba abba cdc dcd, les deux tercets du sonnet français peuvent suivre plusieurs schèmes : soit ccd ede soit ccd eed. Mais c’est la première possibilité, la plus fréquente, avec les tercets à rime croisée ccd ede qui est considérée par quelques métriciens comme la seule correcte. Ils l’appellent le sonnet régulier. On peut observer ces deux formes de sonnet chez les poètes de la Renaissance au 16e siècle.107

On sait déjà que le sonnet, avec son fondateur Jacopo da Lentini, a été poussé à sa perfection par Francesco Pétrarque et par ses sonnets pour Laure. Mais pour la réception du sonnet en France au début du 16e siècle, il faut mentionner principalement Clément Marot et Mellin de Saint-Gelais.108

Les poètes de la Pléiade composaient des vers selon les modèles du sonnet français. Certains parmi eux se sont toutefois servis de la forme originaire italienne. Un tel poète était Pierre de Ronsard lui-même.109

106 Martinon, Philippe. Dictionnaire méthodique et pratique des rimes françaises : Précédé d’un traité de versification. Paris : Larousse, 1915, p. 60. 107 Voir Elwert, W. T., 1965, p. 178. 108 Voir Morier, H., 1961, p. 381-382. 109 Voir Elwert, W. T., 1965, p. 178.

33 2. Partie réflexive

Dans la deuxième partie de notre mémoire on va s’orienter vers la question comment familiariser les lecteurs modernes avec la poésie amoureuse de Pierre de Ronsard. La leçon est destinée pour le grand public, pour les étudiants des écoles supérieures, pour les enseignants aussi bien que pour tous les intéressés de la littérature française du seizième siècle. L’exposé qui sera présenté dans le cadre de cette thématique comprend tout d’abord une brève introduction à l’époque de la Renaissance. Il n’est pas possible de faire l’analyse des quatre sonnets choisis si on ne connait pas l’histoire et la culture de cette période. On discutera sur l’origine et sur l’essor de la Renaissance, sur l’art de sculpture, de peinture et de poésie, sur les familles royales et les poètes de renaissance et on présentera toutes les circonstances dans lesquelles les plus beaux poèmes de la Pléiade ont été créés.

Après avoir acquis toutes les connaissances qu’ils sont indispensables pour la discussion sur cette thématique, les lecteurs sont préparés à consulter et à s’interroger sur la poésie amoureuse. L’objectif est donc de présenter la pensée de la Renaissance au grand auditoire et ensuite appliquer leurs connaissances obtenues à la poésie de Pierre de Ronsard. Ensuite, dans la dernière partie de notre mémoire de master les trois activités, comprenant aussi l’arrière-fond historique, seront présentées y compris les cinq fiches pédagogiques et les quatre annexes avec les sonnets choisis.

34 2.1. Qu’est-ce la littérature ?

L’élément de base de la littérature est la parole. La littérature est l’emploi spécifique de la communication langagière. Sa vocation est d’être le facteur de sens et de valeur qui devient l’expression d’une certaine attitude sociale des gens. La spécification de la communication littéraire consiste en choix des éléments concrets. Il faut connaître le genre, l’auteur, le thème, l’époque, le lecteur, la distance temporelle entre le lecteur et l’auteur, la polysémie et l’imprécision du texte. La littérature est l’ensemble des œuvres réalisées par les moyens du langage, orales ou écrites, considérées tant au point de vue formel et esthétique qu’idéologique et culturel.110 La littérature est une réflexion sur la société. Abordons donc la question de la société et de la culture dans la France de la Renaissance du seizième siècle.

2.2. L’arrière-fond historique La Renaissance de l’origine jusqu’aux Temps Modernes

La Renaissance est le retour à la tradition culturelle de l’Antiquité, le renouvellement de la littérature et de l’art. Les tout premiers signes apparaissent déjà aux 8e et 9e siècles à la cour de Charlemagne où un véritable épanouissement des arts et de l’architecture est advenu. Cependant, la Renaissance carolingienne a disparu au début du 10e siècle.111 Bien que plusieurs références, soit livresque soit sur Internet, présentent la datation divergente des origines, le mouvement littéraire commence par un seul homme vivant au quatorzième siècle, François Pétrarque (1304- 1374), surnommé le père de l’Humanisme. Il est le premier qui à avoir dédié sa vie à la restauration de l’antiquité. Il a possédé, eu avant sa mort, la bibliothèque la plus riche des auteurs grecs de toute l’Europe.112 C’est là où une révolution a commencé à se produire. Après la mort de Pétrarque, c’est Coluccio Salutati, un grand passionné et son successeur qui a continué à rassembler des manuscrits d’Horace,

110 Voir Dictionnaire Hachette, 2011, p. 940. 111 La Renaissance Carolingienne : Découvertes et redécouvertes. Histoire pour tous. [En ligne]. [cit. 13/05/2018]. Disponible sur ˂https://www.histoire-pour-tous.fr/histoire-de- france/4503-la-renaissance-carolingienne--decouvertes-et-redecouvertes.html˃. 112 Morçay, Raoul. La Renaissance. Paris : J. De Gigord, 1993, p. 5-6.

35 de Cicéron, de Sénèque et d’autres grands auteurs de l’Antiquité. Il a repris le « flambeau » de l’Humanisme et l’a transmis à la première génération du 15e siècle. Dans ce temps-là, le goût des réunions littéraires s’est élargi : les élitistes et les représentants futurs de l’Humanisme comme Leonardo Bruni, Niccolò Niccoli ou Roberto Rossi se rencontraient dans des couvents. La datation des découvertes les plus grandes et des collections de la littérature latine et grecque s’espace entre 1333-1433 environ. Toutefois, il y a eu des découvertes aussi au cours de tout le 15e siècle, même encore plus tard.113 Dès le Concile de Florence en 1438, unifiant les Églises d’Occident et d’Orient, beaucoup d’hommes de science grec, qui conservaient toujours la tradition de l’antiquité grecque, sont venus dans les cours italiennes et pour enseigner dans les universités italiennes. Mais c’est après la chute de Constantinople en 1453 et la disparition de l’Empire byzantin qui ont marqué la fin du Moyen Âge.114 Ces événements aussi ont contribué à l’essor de la Renaissance dans l’Italie. Grâce aux savants, qui étudiaient les manuscrits, les études des auteurs antiques sont devenues la base de l’instruction scolaire. Florence, la patrie de l’Humanisme avec la jeunesse bourgeoise et aristocratique était « la République des Lettres ».115 C’est là où l’Académie Platonicienne est créé sous l’assistance de Cosimo et de Lorenzo de Medici. Avec, à la tête, Marsile Ficin, elle est devenue le centre de la doctrine platonicienne en Italie qui s’est répandue même dans les autres pays.

Image 1 : Florence - Berceau de la Renaissance

113 Ibid, p. 7-19. 114 Voir Morçay, 1993, p. 5, 14. 115 Ibid, p. 14-16.

36 Les premières leçons de grec ont été pourtant donné à Paris vers la fin du quinzième siècle. Il faut souligner que le travail des humanistes a été soutenu par l’invention de l’imprimerie dont l’inventeur est Johannes Gutenberg.116 Les premiers exemplaires, les incunables, ont été imprimés aux monastères. Les premières maisons d’éditions ont été ouvertes à Paris en 1469 avec le fondateur Guillaume Fichet, à Genève en 1478 et à Lausanne en 1493.117 Aussi les voyages d’outre-mer, les découvertes des nouvelles terres, les découvertes astronomiques et scientifique (Colombe en Amérique en 1492, la route maritime en Inde de Vasco de Gama en 1497-98 ou la découverte de Copernic que la terre gravite autour du soleil118) ne faisaient que fortifier davantage la confiance en la raison et en exploration scientifique en Europe. L’idéal de l’Humanité se réconfortait. Avec le renouvellement des idées antiques, le rétablissement des Beaux- arts se produit. La peinture, la sculpture et l’architecture prend son essor. On peut observer dans la production des artistes comme Donatello, Filippo Brunelleschi ou Luca della Robbia la présence grecque et romaine. La Renaissance italienne a atteint son point culminant avec l’architecte Bramante, Léonard de Vinci, créateur renommé de la Cène (1498) et de la Joconde (1505), Raphaël Santi, peintre et architecte marquant, Michelangelo Buonarroti, Titien et d’autres artistes significatifs d’alors119 qui ont tout servi d’une grande inspiration pour la France au tournant du 16e siècle.

La Renaissance en France

L’Humanisme française a commencé à se répandre dès la deuxième moitié du quinzième siècle. « Les vrais fondateurs de l’Humanisme en France sont Guillaume Fichet et Robert Gauguin, et le vrai début du mouvement, qui ne s’arrêtera plus, doit se placer en année 1470 ».120 Nous avons déjà mentionné

116 Balajka, Bohuš. Přehledné dějiny literatury. 1. Dějiny literatury české a slovenské s přehledem vývojových tendencí světové literatury. Praha: Státní pedagogické nakladatelství, 1970, p. 77. 117 Kohler, Pierre. Histoire de la littérature française. I, Origines à la fin du XVIIe siècle. Lausanne : Payot, 1947, p. 78. 118Ibid, p. 79. 119 Kopal, Josef. Dějiny francouzské literatury. V Praze: Melantrich, 1949, p.73. 120 Voir Morçay, 1993, p. 128-129.

37 Guillaume en rapport avec l’imprimerie dont l’invention a amélioré et accéléré le travail des humanistes. Les premiers représentants, qui seuls savaient le grec étaient Jacques Lefèvre d’Étaples, connu surtout pour sa traduction intégrale de la Bible (1530) en français, Guillaume Budé, professer de grec, de latin et d’hébreu sur la proposition de qui le roi François 1er a institué en 1530 le « Collège de lecteurs royaux », « Collège de France » d’aujourd’hui, et Érasme de Rotterdam, auteur des trois ouvrages importants Les Adages (1500), un recueil de proverbes grecs et latins, L’Éloge de la Folie (1509), une satire des sottises humaines, et Les Colloques (1516), les dialogues avec les aspects différents de la vie morale et sociale.121 Un grand épanouissement de la Renaissance en France a été favorisé par les guerres d’Italie (1494-1559), particulièrement dans les premières années où les rois Charles VIII, Louis XII et François 1er se rendaient régulièrement en Italie. La splendeur de la culture italienne a enchanté les Français. C’est la vie de cour, le chatoiement de costumes, le luxe des jardins, la beauté des palais, les innombrables peintures et sculptures installées dans les églises et dans les places publiques qui les ont éblouis. Ils étaient émerveillés par l’ordonnance de parterres, par les tonnelles avec l’ornement abondant, par l’alignement des pelouses et les eaux jaillissant dans les vasques de marbres.122 Non seulement ils l’admiraient, mais ils voulaient s’approprier cette beauté pour se libérer de la fade culture française gothique. Ainsi ils invitaient les créateurs de cette splendeur comme fra Giacomo, Rosso Fiorentino, Dominique de Cortone, Léonard de Vinci ou le Primatice et beaucoup d’autres à la cour. Dans ce temps, des tombeaux des familles royales, des palais et des églises ornés de pilastres, d’arabesques, de candélabres, de corniches et de médaillons123 sont construits.

121 Ibid, p. 146-155. 122 Ibid, p. 73-76. 123 Ibid, p. 76-77.

38

Image 2 : les pilastres Image 3 : le candélabre

Avec François 1er, le mouvement architectural s’est encore accentué. Ce roi français avait une grande affection pour l’Humanisme (aussi bien que sa sœur Margueritte). Il était très passionné de l’art et de l’architecture. Il a ouvert aux humanistes la bibliothèque royale qu’il a fourni de livres et de manuscrits précieux. Bien qu’il ait presque complètement ruiné la France du point de vue économique, il présentait un apport culturel immense pour ce pays. Grâce à lui, le Val de Loire est devenu une terre d’accueil pour l’Humanisme et les nouvelles idées artistiques. La transformation du paysage autour des châteaux a été également le résultat de l’influence italienne. En 1515, l’année de l’avènement du François 1er, la première construction de la Renaissance française associant le style gothique et la Renaissance italienne a été exécutée. Le château de Blois est important particulièrement par la tour d’escalier polygonale.

Image 5 : le tour d'escalier du Image 4 : la corniche du Château de Blois Château de Blois

39 Le château de Chambord124 (construit en 1519-1527), qui se trouve sur une terre riche en gibier, suppose l’intervention de Léonarde de Vinci et de l’architecte Dominique de Cortona dans le plan de la construction.

Image 6 : Château de Chambord I

Image 7 : Château de Chambord II

Le château de Chenonceau, un moulin à l’origine, qui a été érigé sur l’eau a subi plusieurs reconstructions pendant la première moitié du seizième siècle. Les travaux ultérieurs ont été effectués sous la direction de Diane de Poitiers et de Catherine de Médicis.

124 Pour voir la perspective aérienne complète, suivez le web site disponible sur ˂http://footage.framepool.com/en/shot/460722416-chateau-de-chambord-loir-et-cher-castle- tower-moat˃.

40

Image 8 : Château de Chenonceau Image 9 : le labyrinthe au Château de Chenonceau

Le Château d’Azay-le-Rideau est le mélange des éléments d’un château- fort médiéval avec les éléments caractéristiques de la Renaissance d’inspiration italienne. Une des innovations majeures était l’escalier rampe sur rampe125 remplaçant les tours d’escalier médiéval.

Image 10 : Château d'Azay-Le-Rideau

Le Château de Villandry de Jean le Breton, le secrétaire des finances de François 1er 126, a été reconstruit plus tard que les autres châteaux de la Loire quoi que ses jardins aient été parmi les premiers à avoir été créés. Les galeries ouvertes du rez-de-chaussée, un vaste jardin qui est partagé en parterres étagés

125 Pour en savoir plus voir l’article Importance nouvelle de l'escalier intérieur (XVe-XVIe s.) dans www.universalis.fr 126 Construction of the chateau of Villandry in the Renaissance. Villandry, château, jardins. [En ligne]. [cit. 15/05/2018]. Disponible sur ˂https://www.chateauvillandry.fr/en/explore/the- history-of-villandry/construction-of-the-chateau-of-villandry-in-the-renaissance/˃.

41 en terrasses, un cours d’eau, des fontaines, des cascades et le labyrinthe, c’est une véritable « villa » italienne.127

Image 11 : les jardins du Château de Villandry

Image 12 : la vue aérienne sur le Château de Villandry

127 Renaissance dans le val de Loire. Reneu.eu. New Renaissance in Europe. [En ligne]. [cit. 15/05/2018]. Disponible sur ˂https://www.reneu.eu/pdf/RenEU_OnTheTrailOfFrancisI_fr.pdf˃.

42 Tous les châteaux sont décorés de balustres, de grotesques, d’arabesques, de colonnes doriques et corinthiennes et d’autres éléments typiques pour la Renaissance.

Image 13 : les balustres Image 14 : les colonnes corinthiennes On a voulu présenter les bijoux les plus précieux de cette époque afin de signaler une influence colossale de l’Italie et de la culture antique qui s’est implantée dans la France au 16e siècle. Le luxe et la beauté de l’Antiquité qu’on y aperçoit se sont étendus à toutes les sphères de la société française de ce temps-là, y compris dans la littérature. Durant le 16e siècle, de grands changements littéraires sont réalisés. Les Grands Rhétoriqueurs, les écrivains au tournant du 15e et 16e siècle, composaient les œuvres où ils moralisaient les divers états. Un grand nombre de ses œuvres sont destinées à fêter les événements politiques ou royaux.128 Toutefois, ils sont les premiers qui ont commencé à travailler sur le système linguistique aussi bien que sur la versification.129 Avec tous les emprunts de langues étrangères, le français a commencé à se frayer le chemin. Avec l’ordonnance de Villers- Cotterêts institué en 1539, sa position a été encore renforcée dans le pays. Lyon est au 16e siècle un important centre économique et littéraire qui ouvre la porte à plusieurs citadins fortunés, aux groupes élitistes et à la société cosmopolite s’intéressant à l’art et à la culture. Sa position géographique, la création des salons (par exemple celui de Louise Labé) où la poésie, la musique et la philosophie étaient à l’honneur, l’influence de Margueritte de Navarre qui encourageait beaucoup le développement culturel et l’invention de

128 Voir Morçay, 1993, p. 81-82. 129 Ibid, 1993, p. 453-454.

43 l’imprimerie, tout cela a contribué au plus grand essor de la Renaissance en France.130 Grâce à ce centre d’imprimerie, on doit de publication d’Erreurs amoureuses de Pontus de Tyard ou des Rime sparse et Trionfi. Dès les années 1520, Velutello, l’éditeur de Pétrarque à Lyon131, recueillait des diverses traditions locales sur Laure, sa vie et son tombeau. Cependant c’est Maurice Scève qui a découvert en 1534 son tombeau dans la chapelle de Sainte-Croix à Avignon ensemble avec une médaille en bronze, portant en exergue quatre lettres M.L.M.J (que Maurice a interprété comme Madonna Laura morta jace) et un rouleau de parchemin sur lequel Pétrarque vraisemblablement aurait inscrit un sonnet comme le dernier adieu pour elle. Dès lors Avignon est un lieu de pèlerinage littéraire.132 Mais ce qui est plus important, c’est la publication d’Il Petrarca, une biographie et anthologie de la révélation de son tombeau, qui a assuré la position de Lyon comme le haut lieu de pétrarquisme. Lyon comme la ville prestigieuse est devenu l’objet d’une mythologisation. Son histoire était souvent comparée avec la capitale de Gaule de l’Empire Romaine, Lugdunum. D’où vient la dénomination sodalitium lugdunense, du groupe de poètes de l’École Lyonnaise. Les poètes du second ordre, dont Maurice Scève était le chef, a compté parmi ses disciples Louise Labé, Héroët, Pontus de Tyard et Pernette du Guillet. Selon les règles de l’École Lyonnaise, l’œuvre poétique devrait exprimer une émotion véritable avec laquelle le poète s’identifie. Délie, objet de plus haute vertu (1544) est l’œuvre marquante de Maurice Scève où il confesse à sa bien-aimée ses sentiments complexes en langue encodé133. Par contre la poésie de Louise Labé qui est une confession de la passion comparable à la folie alliée avec les sentiments de la frustration incontournable n’est pas basé sur le platonisme mais elle exprime ses propres sentiments.134

130 Ibid, 1993, p. 285-286. 131 Pour en savoir plus voir l’article La Belle qui sort du tombeau : une figure de la Renaissance en Italie et en France de Cristophe imbert, disponible sur ˂ https://www.persee.fr/doc/rhren_1771-1347_2012_num_75_1_3187˃, p. 150. 132 Voir Morçay, 1993, p. 298. 133 Ibid, 1993, p. 294, 299. 134 Šrámek, Jiří. Panorama francouzské literatury: od počátku po současnost. 1. Brno: Host, 2012, p. 96.

44 Avec la dernière œuvre en vers Triomphes de François 1er (1549) de Jean Bouchet se termine la période des Rhétoriqueurs. Un nouveau groupe poétique se forme. La Brigade, un regroupement des poètes autours de Jean Dorat, rebaptisée plus tard la Pléiade dominée par Pierre de Ronsard, est la troisième génération des poètes du seizième siècle qui écrivaient sous le règne d’Henri II. Les genres comme les odes et les sonnets viennent au premier plan. La représentation de la culture gréco-latine et italienne est encore accentuée dans la littérature. Les disciples sont des fervents du grec, du latin et de l’italien qui apprennent à traduire et à imiter les auteurs anciens. En comparaison avec l’École Lyonnaise, l’influence antique est beaucoup plus montrée dans la Pléiade, principalement les références mythologiques sont plus nombreuses.135 La première moitié du seizième siècle est caractérisée par la pénétration du luthéranisme qui a été réprimé.136 Dans la deuxième moitié, le calvinisme répandait. Tandis que le début de la Renaissance française a été stimulée par la série des guerres d’Italie menées contre l’Espagne, la deuxième moitié du siècle est connu pour des guerres de religion qui ont reflété la crise sociale, économique et politique au sein du conflit entre les protestants et les catholiques. Ces luttes ont abouti à la nuit de Saint Barthélemy en 1572, un massacre sanglant des Huguenots sur l’ordre reçu de Catherine de Médicis, la femme puissante à la cour royale catholique. C’est grâce à l’Édit de Nantes, institué par Henri IV de Navarre que la légalisation des droits a été instaurée entre les deux ennemis. Bien que sous la règne d’Henri le pays ait prospéré, il a été enfin assassiné et la liberté de la religion des gens a été déséquilibré de nouveau par l’instauration future de l’Édit de Fontainebleau (1658).137 Dans le prolongement de tous ces événements, les satires, les pamphlets politiques et les leçons morales ont commencé à être populaires dans la prose. Un tel œuvre était l’Heptaméron des nouvelles (1559, publication posthume) de Margueritte d’Angoulême qui donne la leçon éthique. On considère François Rabelais comme le prosateur le plus marquant qui décrit dans Gargantua et Pantagruel (1532-1564) ses opinions critiques sur la vie d’alors. En même temps, la Satire Ménippé (1594), le reflet des seigneurs d’une haute position

135 Voir Morçay, 1993, p. 363-388. 136 Ibid, 1993, p. 147. 137 Semnoz, Claude. Renaissance et réforme : 1492-1547. Paris : Librairie Larousse, 1986, p.

45 sociale et politique siégeant aux États Généraux en 1560 qui n’épousent que ses intérêts, est publié. C’est Michel de Montaigne qui clôt la Renaissance en France par Les Essais (1580-1588), l’œuvre grandiose où il réfléchit à la question du monde et de la vie. Puisque selon Montaigne le meilleur livre d’où puiser les connaissances est la seule vie qui nous mène à créer une bonne opinion, l’œuvre est surtout une grande réflexion sur la connaissance de soi.138 Au début du seizième siècle, les genres médiévaux comme les farces, les moralités et les mystères prédominent au théâtre qui commencent toutefois être substitués aux comédies et tragédies antiques. Jacques Amyot a été une grande inspiration pour les dramaturges qui trouvaient dans ses textes les impulsions pour leur production dramatique. Avec l’arrivé des acteurs italiens en France à la deuxième moitié du seizième siècle, les premières tragédies authentiques ont apparu dont les thèmes étaient plutôt d’un caractère biblique, par exemple Abraham Sacrifiant (1550) de Théodore de Bèze. La première comédie Eugène (1552) est connue grâce à Étienne Jodelle.139

138 Voir Šrámek, 2012, p. 101-105. 139 Ibid, 2012, p. 109-111.

46 3. Partie pédagogique

3.1. L’enseignement

L’enseignement comme la forme institutionnelle de l’éducation dans les écoles est une forme de l’instruction systématique. C’est le système englobant le processus, le contenu, le climat de la classe, les diverses méthodes, les moyens, les conditions et le but de l’enseignement. Lors de notre mémoire, on va s’intéresser particulièrement au travail avec le texte littéraire à l’aide duquel on transmettra aux lecteurs modernes la poésie amoureuse de la Renaissance.

3.2. Les méthodes d’enseignement

Les méthodes sont les voies, les moyens, les procédés ou les instructions que nous choisissons afin de parvenir au but pédagogique concret. Ce sont les activités du pédagogue qui développent l’érudition des élèves. À l’aide des méthodes d’enseignement nous transmettons des connaissances aux élèves, nous les motivons, nous les incitons aux activités et nous les aidons à former leur personnalité.140 La classification des méthodes d’enseignement est un sujet très ample qui ne sera pas discuté ici parce que ce n’est pas le but de notre mémoire. Notre but est de disserter sur quatre sonnets choisis sur la base desquels nous voulons familiariser tous les lecteurs et les intéressés de la Renaissance en France avec la poésie amoureuse du seizième siècle.

La méthode de travail avec le texte comporte l’orientation dans le texte, la compréhension du contenu et l’évaluation du texte. Quant à la lecture dirigée, la tâche du pédagogue est de mener les lecteurs pendant la lecture de la sorte qu’ils réfléchissent sur le texte présenté.141 Cette méthode soutient la réflexion créative sur la base de laquelle les nouveaux acquis naissent et la personnalité de l’élève ne cesse de se développer. La lecture ne devrait pas devenir une activité mécanique, elle devrait être le processus actif à la fin duquel les

140 Zormanová, Lucie. Výukové metody v pedagogice: tradiční a inovativní metody, transmisivní a konstruktivistické pojetí výuky, klasifikace výukových metod. Praha: Grada, 2012, p. 8-15. 141 Ibid, 2012, p.132.

47 étudiants seront capables, à l’aide de leurs notes, de résumer les idées principales.

3.3. Activité 1 Avant l’activité

Pour la première activité de notre travail avec le texte on travaillera avec la méthode associative de Brainstorming, de l’anglais « brain-storming = la révolte des têtes ». Il s’agit de la recherche des nouvelles idées à l’aide d’une discussion spontanée. On parle de la cumulation du plus grand nombre possible d’idées sur le sujet réservé qui sert d’inspiration. L’activité peut être insérée dans n’importe quelle partie de l’enseignement, c’est au choix de l’enseignant. Nous préférons de l’insérer au début de la classe afin de faire le tour des connaissances de l’auditoire. Il n’est pas nécessaire d’accorder à cette activité plus de dix minutes environ. Dans le cadre de cette méthode, les apprenants énoncent leurs idées à haute voix (ou ils peuvent être interrogés individuellement) et l’enseignant les note au tableau de la manière que tout le monde les voie. Nous voyons bien que la méthode est dirigée plutôt vers la quantité et non vers la qualité. On met l’accent sur la liberté absolue dans le brainstorming et ainsi il est important que les idées ne soient jamais critiquées.142 Chacun réfléchit pourtant différemment.

Durant l’activité

D’abord nous voudrions remarquer que nous supposons comme acquises certaines connaissances des étudiants en ce qui concerne la période historique de la Renaissance pour que nous puissions appliquer cette activité dans la classe. Pour ouvrir la leçon nous poserons une question au public : « Si on dit la Renaissance, quelles idées vous viendront à l’esprit ? » C’est une question très ample qui offre beaucoup de réponses. Aucun doute, les idées des étudiants seront variées. Si nous réfléchissons à ce mot, voilà les idées qui nous passent par la tête :

142 Čapek, Robert. Moderní didaktika: lexikon výukových a hodnotících metod. Praha: Grada, 2015, p. 38-41.

48 • Renouvellement • Naissance de nouveau • Antiquité • Épanouissement • Souffrance • François Pétrarque • Sentiment amoureux • Chanter la femme • Beauté • Nature • Ange • Amour platonique • Amour de Pétrarque • Dieu • Âme • Art • Mythologie • Italie • Léonard de Vinci • Shakespeare • Prestige du français • Poésie amoureuse • Robe belle • Châteaux • Perruque • Désir d’exécuter le pouvoir • Langue latine • Michelangelo • Chapelle Sixtine

Si les étudiants produisent une telle grande quantité d’idées il faut bien sûr les complimenter de leur effort. Nous voyons aussi qu’ils sont bien préparés

49 et qu’ils s’intéressent au sujet donné. Néanmoins, il peut arriver que quelqu’un prononce un mot clé qui n’est pas très caractéristique de cette époque comme « chevalerie » ou « croisades ». En pareil cas, il serait bon de l’interroger comment il a découvert cette idée, le laisser s’exprimer, éventuellement le remercier pour la créativité mais lui expliquer que cette idée correspond plutôt à une autre époque et s’il y est toujours intéressé, lui offrir une consultation individuelle. Ainsi un tel mot clé ne sera pas noté dans le tableau.

Le travail avec le texte 1

Supposons que la liste des idées a été créée par les étudiants. Nous choisirons les idées « renouvellement » et « épanouissement ». Dans le cadre du travail suivant avec le texte, on va analyser le sonnet pour Hélène Voici le mois d’avril, où naquit la merveille. Avec le mot clé choisi et le sonnet, une autre question se pose : « Essayez de trouver dans le sonnet toutes les références aux mots clés renouvellement et épanouissement et expliquez quels sont les rapports entre eux ». Nous proposons pour cette activité de diviser les étudiants en paires et leur donner cinq minutes pour la préparation et ensuite cinq minutes pour la consultation dans le groupe.

La solution 1

Les mots-clés sont « Avril » et « Phénix » et on expliquera pourquoi. Avec l’arrivée d’Avril, tout repousse dans la nature. Les arbres, les herbes et les fleurs, tout comme les oiseaux s’éveillent pendant ce temps. En avril, la nature fête l’arrivée du printemps, le renouveau de tous les êtres vivants, comme chaque année. Quand les fleurs fleurissent, ornent les prés et quand elles parfument l’air, quand les arbres et les bois deviennent verts et que les oiseaux gazouillent au ciel, on aperçoit la beauté ; la beauté qui, après l’avoir vue, entendue et sentie, caresse l’âme. On regarde et on sent cette beauté par nos cœurs. Ainsi la merveille est née qui est accordée par Dieu.

Le quatrième vers nous mène à la réflexion sur la symbolique du « Phénix ». Cet oiseau fabuleux, originaire d’Éthiopie est rattaché au culte du soleil. Son plumage se parait de bleu, de rouge et d’or éclatant et son

50 apparence est splendide. Il y a plusieurs versions dans la mythologie concernant l’existence du phénix. L’une des versions raconte que cet oiseau exceptionnel, ne vivant qu’une fois tous les cinq cents ans, construisait un nid de branches aromatique et d’encens, quand il sentait sa fin venir, et il y mettait le feu et se consumait dans ses flammes. Ensuite un nouveau Phénix est né des cendres de ce bûcher. L’autre version dit qu’il arrive une fois tous les cinq cents ans à Héliopolis, la ville de Soleil en Égypte, où il est solennellement brûlé par les prêtres. Les interprétations sont diverses. Mais celle qui est en rapport avec les dieux est souvent interprétée comme une allégorie de la résurrection et de la survie de l’âme.143 Phénix, le synonyme de la Renaissance, qui incarne la résurrection, l’immortalité et la pureté vit dans le monde sur-sensoriel, le monde sans pareille.

Le travail avec le texte 2

Pour la deuxième activité on relève l’idée de mythologie sur la liste du brainstorming et on pose la question suivante : « Sélectionnez tous les mots-clés des poèmes Voici le mois d’Avril et Quand en naissant la Dame que j’adore qui se réfèrent à la mythologie grecque et éclaircissez le contexte ». Cette fois-ci la division préférée sera en groupes par quatre étudiants et le temps pour la préparation des réponses sera de cinq à huit minutes. Ensuite, pendant dix minutes, on va consulter les idées des étudiants ensemble dans la discussion libre.

La solution 2

Les références à la mythologie grecque dans le premier sonnet Voici le mois d’Avril sont à trouver dans le neuvième vers : « Les Muses », « Apollon » et « les Grâces ». En ce qui concerne le texte Quand en naissant la Dame, tout le sonnet se réfère à l’Antiquité. Les références sont suivantes : « Le fils de Rhée », « les Dieux », « Pandore », « Apollon », « Mars », « Venus », « Dione », « Pithon », « Cerés », « L’Aube », « Amour », « Thetis », « Clion »

143 PHÉNIX, mythologie. Universalis.fr. [En ligne]. [cit. 08/05/2018]. Disponible sur ˂https://www.universalis.fr/encyclopedie/phenix-mythologie/˃.

51 et finalement « Pallas ». Pas difficile à trouver. Éclaircissons maintenant le sens de ces mots-clés.

Les Muses étaient les déesses du chant, de la poésie et des divers arts. On les aperçoit dans la mythologie grecque comme les sœurs qui chantent et dansent sous la surveillance de Dieu Apollon. À l’origine elles étaient neuf muses avec les attributs différents ; Euterpe, Muse de la poésie lyrique, Erato, Muse de la poésie érotique, Calliope, Muse de la poésie héroïque, Uranie, Muse de l’astronomie, Polymnia, Muse de l’hymne sublime, Terpsichore, Muse de chant et de la dance choral, Melpomene, Muse de la tragédie, Thalia, Muse de la comédie et de la poésie idyllique et Clio, Muse de l’histoire. Mais dans les pièces les plus anciennes de l’art on ne trouve que les trois Muses et leurs attributs sont pour la plupart la flûte et la lyre. Leur siège était à Piérie dans la région de la Thessalie en Grèce.144 Les artistes ressentaient le lien avec les Muses qui ont servi d’une grande inspiration pour leurs pièces. On dit que l’inspiration vient d’Apollon, elle est transmise sur les Muses et ensuite sur le poète d’où elle a l’influence sur les lecteurs.145

Apollon a plusieurs attributs dans la mythologie. Comme l’une des versions raconte sa victoire sur les dragons et les serpents à Delphi et à Délos marquant qu’il chasse l’hiver et l’obscurité et qu’il ramène le printemps, la lumière et la chaleur, il est surtout le Dieu du soleil, mais aussi des arts, de la musique et de la poésie.146

Les trois Grâces (les Charites), Euphrosyne, Aglaia et Thalia, étaient les filles de Zeus. La dénomination de « trois grâces » exprime leur caractère. Elles étaient les Déesses de la gaieté, de la finesse et de la douceur. Elles prêtent l’élégance, la tendresse et la beauté pour faire plaisir à tout vivant dans le monde, au ciel et dans toutes les galaxies existantes.147

144 Smith, William. A classical dictionary of Greek and Roman biography, mythology and geography. London: John Murray, 1919, p. 576-578. 145 Neškudla, Bořek. Encyklopedie řeckých bohů a mýtů. Praha: Libri, 2003, p. 151-152. 146 Voir Smith, 1919, p. 88-89. 147 Ibid, 1919, p. 221.

52 Tout le premier tercet (vers 9, 10, 11) du sonnet Voici le mois d’Avril nous dit donc que les Muses, Apollon et les Grâces sont les initiateurs de la beauté, de la merveille qui est née dans la forme de l’Angelette. Les fleurs qu’ils jetaient sur cette Angelette sont leurs attributs qu’ils lui ont transmis.

Le fils de Rhée est Jupiter, roi de tous les Dieux, surnommé aussi Zeus. Il présente la divinité élémentaire dont le nom signifie « le ciel pur »148 et on dit qu’il est l’initiateur de tout le bien aussi que de tous les maux.149 Afin que Zeus exerce sa vengeance sur Prométhée qui a volé le feu de la Terre, Pandore, la première femme vivant dans le monde, est née ; la femme de qui le charme et la beauté devraient apporter la peine à l’humanité.150 Poussée par la curiosité, elle a ouvert la fameuse « boîte de Pandore » moyennant quoi elle a apporté tous les maux, la souffrance et les maladies qui se sont dispersé à travers le monde. Seule l’espérance a resté au fond quand Pandore a refermé la boîte par le couvercle.151 Peut-être c’est pourquoi on dit aujourd’hui qu’il ne nous reste que de l’espoir quand on se trouve dans la situation difficile dans la vie. On peut concevoir le nom de Pandore comme la dénomination pour « dotée de tout152 ». Dotée de quatre dons d’Apollon, Dieu de la musique, d’oracles et de la poésie153, de fière cruauté de Mars, Dieu de guerres154, de ris de Venus, Déesse de l’amour et de beauté, d’encore de beauté de Dione, mère de Venus (Aphrodite)155, de voix de Pithon, serpent monstrueux ayant vécu à Delphes qui exerçait le pouvoir de divination156, d’abondance de Cerés, appelé encore Demeter, qui était la Déesse de l’agriculture et de fertilité157, des doits de l’Aube (référence à Éros, Aurōra en latin, la Déesse de l’aurore)158, d’arc d’Amour, de Cupidon qui est le fils de Venus, des pied de

148 Ibid, 1919, p 463. 149 Ibid, 1919, p. 1016. 150 Ibid, 1919, p. 648. 151 PANDORE. Universalis.fr. [En ligne]. [cit. 20/05/2018]. Disponible sur ˂https://www.universalis.fr/encyclopedie/pandore/˃. 152 Voir Smith, 19191, p. 648. 153 Ibid, 1919, p. 88-89. 154 Ibid, 1919, p. 530. 155 Ibid, 1919, p.291, 84-85. 156 PYTHON, mythologie. Universalis.fr. [En ligne]. [cit. 21/05/2018]. Disponible sur ˂ https://www.universalis.fr/encyclopedie/python-mythologie/˃. 157 Voir Smith, 1919, p. 277. 158 Ibid, 1919, p. 316.

53 Thetis, Déesse maritime avec les pieds d’argent159, gloire de Clion, Muse de l’histoire dont le nom peut signifier « devenir célèbre »160 et finalement dotée de prudence de Pallas (Athéna), Déesse de sagesse.161

Le travail avec le texte 3

Suite à l’activité précédente nous allons préparer le test. Il s’agit de la révision de ce que nous venons d’expliquer. Le test comprend les images des Dieux grecs. Le devoir des étudiants sera la reconnaissance de ces Dieux basée sur leur connaissance dans la mythologie. Nous donnons 10 minutes au maximum aux étudiants pour qu’ils remplissent le test. Ensuite, nous discuterons leurs réponses. Cette activité est destinée au travail individuel.

Test 1 - La mythologie dans la Renaissance française

Activité 1 Rattachez les noms des Muses aux images sélectionnées et justifiez vos réponses.

A Euterpe, Muse de la poésie lyrique B Erato, Muse de la poésie érotique C Calliope, Muse de la poésie héroïque D Uranie, Muse de l’astronomie E Polymnia, Muse de l’hymne sublime F Terpsichore, Muse de chant et de dance G Melpomene, Muse de la tragédie H Thalia, Muse de la comédie I Clio, Muse de l’histoire

159 THÉTIS. Universalis.fr. [En ligne]. [cit. 21/05/2018]. Disponible sur ˂https://www.universalis.fr/encyclopedie/thetis/˃. 160 Voir Smith, 1919, p. 576. 161 Ibid, 1919, p. 138.

54

Image 1 Image 2 Image 3 Image 4

Image 1 ………………………………………………………………………….

Image 2 ………………………………………………………………………….

Image 3 ………………………………………………………………………….

Image 4 ………………………………………………………………………….

55 Activité 2 En vertu des attributs présentés de Dieu Apollon, marquez les images dans lesquelles il est visualisé et expliquez pourquoi. Si vous reconnaissez toutes les images, commentez-les.

Image 5 Image 6

Image 7 Image 8

Image 5 …………………………………………………………………………. Image 6 …………………………………………………………………………. Image 7 …………………………………………………………………………. Image 8 ………………………………………………………………………….

56 Activité 3 Expliquez la signification du coffret dans l’image et essayez de dire quelle Déesse y est présentée ?

Image 9

………………………………………………………………………………… ………………………………………………………………………………… ………………………………………………………………………………… …………………………………………………………………………………

Discussion Pourquoi Ronsard compare dans le sonnet cette Déesse à la Dame qu’il adore ?

57 La solution 3

Activité 1 du test La Déesse Calliope se trouve sur la première image. C’est la Muse de la poésie héroïque qui est présentée pour la plupart avec la plaquette et la pointe et parfois avec le rouleau dans les mains. On a choisi cette image pour des raisons particulières, parce que elle est déroutante un peu. Les Muses Erato et Euterpe sont également les Déesses de la poésie ; de la poésie érotique et lyrique. Cependant, Erato est présentée dans la mythologie avec la lyre et Euterpe avec la flute dans les mains. Voilà pourquoi Calliope figure seule sur l’image.

Les images 2 et 4 ne sont pas difficiles à deviner. Grâce aux masques souriant et forçant les sourcils, on voit bien que c’est Thalia, Muse de la comédie et Melpomène, Muse de la tragédie dans les deux images. C’est clair.

La dernière image, 3, conduit à la réflexion de nouveau. Que signifie la boule que la Déesse tient dans la main ? Est-ce le symbole de l’astronomie, de dance ou de l’histoire ? Puisque la Muse de l’histoire est présentée dans la mythologie comme la Déesse avec le rouleau décompressé ou avec le livre qu’elle lit, il n’est pas possible que ce soit Clio qui figure sur l’image. La boule n’est pas du tout le signe de chant ni de dance. Au fait, elle est la visualisation diminuée du globe. Il s’agit donc de la Muse de l’astronomie qui s’appelle Uranie. Et voilà la première activité est accomplie.

Activité 2 du test Ici, Apollon est visualisé sur l’image 6 où il est représenté comme le Dieu des arts avec le luth à la main. Aussi, sur l’image 7, on voit bien Apollon, Dieu du soleil et de la lumière. Si on connaît tous les attributs d’Apollon, on sait bien que les images 5 et 8 présentent quelqu’un d’autre. Mais qui ? C’est la question à résoudre.

Sur l’image 5, le Dieu Zeus (aussi Deus ou Jupiter) est représenté, père de toute la divinité, qui est le suprême et le plus puissant parmi les immortels. Il est dit maître du ciel, de la foudre et de la pluie. Parmi ses attributs

58 appartiennent la foudre, l’aigle ou le sceptre en fourchette qu’on observe dans cette image particulière. Son attitude présente la vue supérieure du monde.

La stature sur la dernière image 8 a l’air d’un certain guerrier. Alors on suppose qu’il est le Dieu de la guerre. Et pour deviner le nom, il suffit qu’on se souviens de quel Dieu de la guerre Ronsard parle dans le sonnet. Ainsi on sait bien qu’il s’agit de Mars.

Activité 3 du test On voit la boîte mystérieuse, le coffret entrouvert dans l’image 9. C’est la preuve de la curiosité insurmontable des femmes. Quand la femme sur l’image l’ouvre, elle y trouve toutes les qualités dont elle est dotée par les dieux et qui devraient anéantir l’humanité. Après l’avoir découvert, seule l’espérance reste au fond quand elle la referme. C’est pourquoi on dit qu’il ne reste que de l’espoir dans la vie. C’est Pandore représentée sur l’image.

Pourquoi Ronsard compare cette Déesse à la Dame qu’il adore ? On va poser cette question après que les étudiants remplissent le test. La question est destinée à être discutée en paires. Après la consultation collective, les étudiants seront permis d’écrire la réponse correcte dans le test.

Pandore était une femme très belle. Mais on sait déjà la différence entre la beauté intérieure et la beauté physique. La beauté qu’on aperçoit par l’œil (la beauté, selon Plotin, basée sur la symétrie) peut être illusoire et dévastatrice. Une telle beauté peut éblouir le poète. Le poète reste étonné par la beauté. Ainsi il tombe amoureux d’elle. Mais qu’est-ce que c’est, cet amour ? - L´attention affectueuse envers le partenaire que nous éprouvons dans la même réaction de sa part. C’est quelque chose de réciproque, c’est de « donner » en même temps que de « recevoir ».162

Pourtant, ce n’est pas comme cela toujours. Si l’un des partenaires n’aime pas, il devient le maître dans l’amour et il peut s’emparer du deuxième.

162 Riemann, Fritz. Schopnost milovat. Praha: Portál, 2009, p. 11-22.

59 Le deuxième est obnubilé, il ne réfléchir pas car il aime par cœur et ainsi il se laisse manipuler. Pour ces raisons Pandore est la représentante de ce qui est aimable (ris de Venus ou beauté de Dione) même de ce qui est désagréable (cruauté de Mars ou voix de Pithon). Ce qui est agréable, c’est sa beauté et son charme, tout superficiel. Par contre, tout ce qui est fâcheux présente les conséquences de l’émotion qui n’est pas mutuelle. C’est donc tout ce qu’on aperçoit par cœur, tout ce qu’on vit.

La Dame que le poète aime est charmante et ravissante, toutefois sa beauté est cruelle qui cause de la peine au poète parce que son amour n’est pas partagé.

Le travail avec le texte 4a

Dans les dernières minutes de la classe, nous voudrions donner un devoir aux étudiants. On va demander l’explication de la phrase « miroir de vertu » qui se trouve dans le troisième vers du premier sonnet Voici le mois d’Avril. « Dites si cette expression comprend la référence au pétrarquisme ou au platonisme et justifiez votre réponse ». Puisque cette activité est à résoudre à la maison, l’espace temporel n’est pas restreint.

La solution 4a

Le platonisme est la conception métaphysique de la beauté et de l’amour qui admet l’existence d’une réalité intelligible, la vertu suprême que les âmes humaines désirent atteindre alors que le pétrarquisme est la méditation sur le sujet de l’amour idéalisé. Pour ces raisons, l’expression est la référence au platonisme et nous approfondirons notre réponse. L’essentiel du sonnet est « la merveille », la merveille céleste qui éclot dans le monde terrestre. L’image du « miroir de vertu » signifie la captation des reflets de la réalité supérieure qui est cachée. Elle est cachée parce qu’on ne peut pas l’observer à l’œil. Ce miroir nous donne l’image d’un élément abstrait, visible par notre âme. Nous voulons regarder dans ce miroir, car notre âme, qui a été séparée de Dieu, comme le platonisme l’explique, convoie revenir à lui. Elle désire

60 retourner à la Beauté suprême et ainsi elle est capable d’apercevoir cette merveille divine.

Le travail avec le texte 4b

Quelle que soit votre réponse précédente, une autre question se pose : « Expliquez, s’il-vous plaît, la connexion avec le mot-clé Soleil du même vers » Cette question seulement complète la question précédente.

La solution 4b

Le soleil est l’élément supérieur dans l’univers, il est le centre du système solaire. Comme l’astre à l’apogée du ciel, ses rayons irradient toute l’existence et ils donnent vie à tous. La présence solaire nous porte une dimension exceptionnelle aussi bien que la présence divine qui est ubiquiste et omnipotente. Le « S » majuscule suggère que le Soleil est la singularité inimitable, comme Dieu. On dit souvent que les yeux sont les fenêtres de notre âme. Au moment où les rayons du Soleil irradient à travers les yeux dans notre âme, nous apercevons la Beauté, l’Amour, le Bien souverain et nous sommes avides d’en s’approcher.

61 3.4. Activité 2

Avant l’activité

Tandis que la première activité a porté sur les connaissances des étudiants, la deuxième est orientée sur leur capacité à travailler avec le texte. Toute la classe sera présentée sous la forme du cercle littéraire.163 Il s’agit de la discussion structurée qui est basée sur l’analyse d’un texte littéraire. Après avoir lu le texte, les rôles seront attribués aux étudiants de la manière suivante :

1. Chercheur des citations 2. Chercheur du contexte des citations présentées 3. Chercheur des personnages principaux 4. Chercheur du mot clé du sonnet

Nous préférons la division de la classe en deux groupes. Durant l’étude du texte littéraire, l’enseignant écrira les rôles au tableau et ensuite il demandera aux étudiants de chaque groupe de désigner leurs quatre chercheurs. On donnera vingt minutes à chaque groupe pour la discussion, à la fin de laquelle les huit chercheurs présenteront leurs réponses. On recommande que les tables soient disposées en cercle pour que les étudiants se voient bien et qu’ils puissent partager toutes les idées qui leur viendront à l’esprit. Le but d’une telle discussion est que les étudiants se posent des questions entre eux et qu’ils cherchent ensemble les réponses correctes. L’enseignant observe et écoute leur discussion, parfois il peut les conseiller. Avec les premières vingt minutes de la préparation des deux groups et les vingt-cinq minutes suivantes de la discussion collective, nous supposons que le cercle littéraire est une activité qui occupe l’espace temporel d’une leçon. Dans les dernières quinze minutes restantes, nous allons donner le devoir à faire à la maison.

Durant l’activité

Après que les étudiants lisent le sonnet choisi Ange divin, qui mes plaies embaume, la discussion s’ensuit.

163 Čapek, Robert. Moderní didaktika. Praha: Grada, 2015. p. 307-310.

62

1. Chercheur des citations : « Trouvez dans le texte les phrases qui sont d’après vous les plus importantes et expliquez pourquoi ? » 2. Chercheur du contexte des citations : « Discutez et trouvez les liens entre ces phrases choisies. » 3. Chercheur des personnages principaux : « Réfléchissez au nombre de personnages qui figurent dans le texte et dites quels sont leurs rôles dans le poème ? » 4. Chercheur du mot clé du sonnet : « Résumez le sonnet en un mot. Ce mot peut être tiré du sonnet ou de votre choix. Justifiez votre réponse. »

Les étudiants discutant, l’enseignant contrôle le temps. À la fin de l’activité, les deux groupes annoncent leurs réponses à l’enseignant et vérifient ainsi la fiabilité de leurs découvertes et constatations.

Le résultat de l’activité A/ Les chercheurs des citations du texte

Nous allons demander aux deux premiers chercheurs des citations : quels sont, selon eux, les phrases ou les mots clés les plus importants du sonnet Ange divin et d’expliquer la raison de leur choix. Bien sûr, les idées des étudiants seront diverses. Toutefois les recommandations sont les suivantes :

• Ange divin, qui mes plaies embaume • … soulager des peines de mon âme • ayant pitié de mon mal soucieux • Demeure, Songe, encore un peu

Le chercheur peut justifier son choix avec l’affirmation suivante : on a choisi la phrase « Ange divin, qui mes plaies embaume » parce que c’est l’idée centrale du sonnet. Le sonnet parle d’un Ange présenté comme le personnage le plus important. Cet Ange est la raison de toute la joie et de toute la peine qui sont décrites dans le poème. Ainsi le sujet est similaire à celui de Pandore de l’activité précédente. Dans le prolongement de cette phrase, on posera

63 une question sur laquelle on demandera de travailler individuellement : « Qu’imaginez-vous sous cette phrase ? Écrivez la phrase synonymique ». Ce devoir a pour but de découvrir l’idée que les étudiants se font de cette phrase. Si nous imaginons ange divine qui nous plaies embaumes, nous voyons une très belle femme aux cheveux blonds frisés, aux yeux bleus, au tout petit nez et à la taille mince qui nous masse le dos et tout le corps douloureux. Quelqu’un d’autre peut s’imaginer une femme gentille qui prend soin de l’homme qui est malade ou seulement une jolie femme qui tient compagnie à quelqu’un. Nous croyons qu’il y a beaucoup d’idées sur ce thème. Et nous croyons aussi que cette question peut avoir pour cause une discussion tumultueuse. Cela peut être une bonne incitation à l’activité de la classe, surtout pour le public masculin. L’expression « pour soulager les peines de mon âme » se réfère à la raison pour laquelle cet Ange est venu du ciel. La raison de son arrivée est donc le soulagement de la souffrance humaine. La phrase suivante « ayant pitié de mon mal soucieux » est importante parce qu’elle nous dit que cet Ange a des aptitudes extraordinaires pour guérir les maladies de notre âme. Ainsi nous pouvons lui demander secours et l’Ange comme la créature céleste nous l’exhaussera. « Demeure, Songe, arrête encore un peu » est le plus important de toutes les phrases parce qu’il permet de découvrir que tout le poème n’est qu’un songe. Le songe est très beau et nous l’aimons beaucoup. Tellement que nous ne voulons pas qu’il se termine.

B/ Les chercheurs du contexte des citations

La tâche des deux chercheurs suivants est d’expliquer le lien entre les quatre phrases choisies. Avec la description précédente des citations, ce ne sera pas difficile. L’Ange est une créature divine, belle et tendre qui peut transformer la peine humaine en joie. Vu qu’elle embaume les plaies, elle débarrasse l’homme de ses douleurs et ainsi, elle a de la pitié de son mal soucieux. Puisque l’Ange est une personnalité inaccessible, nous savons bien que nous rêvons et nous appelons : « Demeure, Songe, arrête encore un peu » ! Nous savons que ce n’est pas réel et parce que cela sent bien, nous ne voulons pas cesser de songer.

64 Nous ne voulons plus se réveiller. Une telle explication du lien entre les phrases est acceptable. Nous voyons bien que l’étudiant est capable de mener une réflexion individuelle. Pendant que le premier chercheur présente les idées de son groupe, le deuxième groupe peut ouvrir la discussion sur le thème du songe et de la réalité. Les étudiants posent des questions à leurs camarades, voire même à l’enseignant. Qu’est-ce que le songe ? Pourquoi nous rêvons quand nous dormons ? Qu’est-ce que cela signifie ? Est-ce que le rêve peut être réel ? Les questions sont diverses. Les réponses sont tous aussi multiples. Tout dépend de la connaissance, de la créativité et de l’intérêt des étudiants. Du point de vue historique, les premières clefs des songes ont commencé à se former déjà dans l’Antiquité. Les premières suggestions de l’essentiel du songe étaient les théories disant que le rêve présente les visions envoyées par une divinité, alors qu’il s’agit d’une prédiction de ce qu’il pourrait advenir dans la réalité. Selon Aristote, au contraire, les rêves ne sont qu’une conséquence des processus physique et psychique du corps humain. L’opinion du Moyen Âge et de l’Église dit que les songes sont liés au corps à travers lequel le diable pénètre en nous. Pour ces raisons, nous ne devrions pas leur prêter attention ; dans le cas contraire nous nous opposons à Dieu. Néanmoins, dès cette époque, la littérature onirique se diffusait. Mais qu’est-ce le songe ? Dans la littérature, les rêves sont devenus souvent le moyen à l’aide duquel les auteurs communiquaient aux lecteurs une vérité plus profonde. Cette vérité est représentée à l’aide d’une histoire fantastique qui ne devrait jamais se dérouler en réalité. C’est que le songe est une réalité fictive qui n’existe pas. C’est la réalité simple créée dans notre cerveau, notre réalité imaginaire où tout est possible. Les songes, interprétés comme les visions apocalyptiques qui présentent l’image de la vie après la mort aux lecteurs, surtout dans le but du renforcement de la foi en Dieu, étaient très populaires au Moyen Âge. On peut apercevoir ici le vouloir d’exercer la manipulation à laquelle les réalités fictives invitent et qui peuvent, sous certaines conditions, devenir réelles. Roman de la Rose de Guillaume de Lorris et de Jean de Meung est une œuvre importante de la littérature onirique médiévale. L’objectif de l’auteur est de transmettre aux lecteurs la doctrine de l’amour par l’intermédiaire du vécu

65 fictif personnel. Cette poésie courtoise a été le modèle pour plusieurs auteurs de la littérature onirique dans les siècles suivants. Ainsi, la période entre 12e et 14e siècle est appelée, par quelques auteurs, « l’âge de la vision de rêve » dans lequel la littérature onirique se répandait en France, en Espagne, dans le pays tchèque mais aussi ailleurs.164 Pourquoi nous rêvons en dormant ? Nous supposons qu’un étudiant en psychologie ou le psychologue lui-même sauraient mieux répondre à la question car ils sont ceux qui connaissent les processus du cerveau de l’homme. D’après nous, le sommeil est l’état du corps humain qui ouvre la voie à notre fantaisie où nous pouvons réaliser tout ce que nous voulons, sans aucun effort. Nous pouvons rêver également quand nous sommes éveillés et imaginer tout ce que nous désirons. Pourtant, ce sont toujours nos idées seulement ; rien de fatiguant, de matériel ou de réel. Nous croyons que les rêves peuvent avoir une signification variée. Mais pour la plupart ils reflètent nos désirs, nos pensées et nos soucis. Alors si le poète demande à l’Ange, qui lui apparaît dans le songe, de ne pas l’abandonner et de rester encore un peu, c’est la preuve qu’il pense toujours à lui, qu’il dorme ou pas. Comme nous l’avons déjà dit, l’homme peut faire n’importe quoi qu’il veuille quand il rêve, voire s’envoler. C’est pourquoi le poète ne veut pas renoncer au beau songe. La question, si le rêve peut devenir réel, n’est pas simple à répondre. Si nous réfléchissons sur ce thème, nous dirions que c’est possible, mais aussi que ce n’est pas possible du tout. Il peut devenir réel sous condition que nous mettions en œuvre tous nos efforts en vue de sa réalisation. Et si on rêve de quelque chose et qu’on peut influencer dans la vie par notre effort, nous pouvons affirmer que les songes sont réels. En même temps, nous savons bien que les anges ne sont pas les personnages réels. Ils sont les créatures divines qui vivent au ciel. Le poète, lui-même, le sait aussi et c’est pourquoi il supplie que son songe s’accomplisse.

C/ Les chercheurs des personnages principaux

Nous allons interroger les deux chercheurs suivants sur les personnages principaux du sonnet. Nous voyons bien qu’il y a un Ange et à la fois quelqu’un

164 Chaucer, Geoffrey. Ptačí sněm. Praha: Argo, 2017, p. 9-60.

66 qui raconte l’histoire, un personnage caché. C’est le poète. Ils sont donc deux personnages principaux du texte. Mais quelle est la relation entre ces deux personnages ? On le découvrira aussitôt. L’Ange est la femme aimée qui est aux yeux du poète la déesse. Tant elle est belle qu’elle devient irréelle, et par conséquent le poète la surnomme « l’Ange ». Le poète est donc l’homme qui aime cette femme. Il est enchanté par elle. Et comme il sait bien que cet être n’est pas réel, il désire continuer à rêver et ainsi d’éviter toute la déconvenue qui vient après le réveil.

D/ Les chercheurs du mot clé du sonnet

Dans le dernier passage de notre cercle littéraire nous allons demander aux deux derniers chercheurs de présenter leur mot clé du sonnet. Les étudiants du premier cercle concordent que c’est le mot « l’Ange » parce que tout le poème se tourne autour de lui et de ses actes qui influencent le poète. Le chercheur du deuxième groupe affirme qu’il s’agit du mot « Songe » avec la justification que tout ce qui se passe dans le poème n’est qu’un songe. Tous les deux réponses sont correctes car le poème est un beau rêve dont le centre est l’Ange, (déjà plusieurs mentionné).

Après l’activité

En conclusion, nous pouvons évaluer à quel point la discussion a été féconde et si elle a développé la réflexion individuelle des étudiants, leur capacité à s’exprimer et à justifier leurs réponses. Comme la théorie se diffère de la pratique, nous nous rendons bien compte du fait qu’il n’est pas possible que le plan temporel soit toujours respecté. Pour ces raisons nous préférons conclure la leçon avec les deux mots clés « l’Ange » et « Songe », selon le choix des étudiants. L’activité est destinée aux étudiants pour qu’ils se relaxent et qu’ils se divertissent un peu. Une question se pose : « Essayez de composer deux vers au moins avec un ou les deux mots clés choisis sur le thème de la poésie amoureuse de la Renaissance française. Votre poème peut être rédigé soit en français soit en tchèque, éventuellement en langue slovaque. C’est à vous. » Les dernières minutes de la classe sont consacrées à cette activité. Les étudiants, divisés

67 en paires, présentent ensuite leurs poèmes entre eux et ils expliquent comment ils les ont compris. Si l’enseignant est intéressé lui aussi à participer à la discussion, les étudiants peuvent lire leurs poèmes à haute voix. Suite à cette activité amusante, l’enseignant peut encourager les étudiants doués pour qu’ils se consacrent à la poésie dans leur loisir. Nous avons essayé de nous mettre dans la peau d’un poète de la Renaissance et nous avons créé les vers suivants en trois langues :

En Tchèque Když ten krásný anděl skláněl se nade mnou, jak by se celý svět podlomil pode mnou, jeho sladkost nese mě výš a výš, a ty víš, že možné to není a tak dál sníš, líbí se ti ten stav opojení, skýtající veškeré zapomnění, sladkost a něhu, kterou zříš, však po probuzení víc nespatříš.

En Français Si pour un petit moment on songe, Et dans nos pensées on plonge, On voit un bel ange, Qui peu à peu change En maman … Bonjour !

En Slovaque : Ah tí krásní anjeli, čo v noci sme vo sne zazreli, ta neha a vôňa, čo ma tak vábi, ma neustále trápi, hoci skutočné všetko zdá sa mi, obklopený všetkými tými krásami, sa pomaly prebúdzam...

Nous avons pris le mot « l’Ange » et « Songe » et nous avons essayé de trouver tous les mots qui rimaient. Vous voyez bien que les règles du décasyllabe

68 et du dodécasyllabe n’étaient pas respectées et ce n’était pas notre but non plus. Nous avons eu pour objectif la relaxation et le divertissement des étudiants, ce qui a été, d’après nous, accompli.

Le devoir

Nous allons poser aux étudiants une question de réflexion et les demander d’élaborer leurs idées à la maison par écrit. 200-300 mots seront suffisants. La bibliothèque française, les revues littéraires ou l’Internet leur serviront de références et d’inspiration. La question est suivante : « Trouvez le topos de La Belle Matineuse dans le sonnet et l’expliquez. Est-ce qu’il y a d’autres motifs ? Lesquels ? ». On leur demandera de nous les envoyer par courriel dans trois jours pour que nous puissions en discuter au début du prochain cours.

La solution du devoir (l’exposé d’un étudiant)

La Belle Matineuse est le thème sur le chant de la femme aimée. « La topique des sonnets consacrés à la Belle Matineuse s’inscrit par suite dans la tradition pétrarquiste de divinisation de la dame présentée comme plus éblouissante que l’Aurore ou même que le Soleil. »165 Les traits caractéristiques sont suivants :

1. la scène se déroule au matin, quand le soleil se lève 2. il y a l’affrontement du Soleil et de la Dame qui se passe devant l’Amant (ici le poète) 3. la présence de la Dame 4. la jalousie de l’Aurore (Soleil)

Du point de vue historique, nous pouvons considérer les deux poètes italiens Rinieri et Annibal Caro comme les créateurs de La Belle Matineuse dans la poésie. « Il convient de préciser que le sonnet est devenu grâce à la Pléiade

165 Visions du matin dans la poésie du XVIIème siècle : traditions et innovations. persée.fr. [En ligne]. [cit. 28/05/2018]. Disponible sur ˂ https://www.persee.fr/doc/caief_0571- 5865_1993_num_45_1_1805˃, p. 47.

69 le poème d’amour par excellence. »166 « Les sonnets de la Belle Matineuse seraient l’expression métaphorique d’un désir de puissance irréalisable. »167 Après ce qu’on a découvert, on affirme que toute la deuxième strophe présente la Belle Matineuse. Le vers 5 dit que le jour est en train d’arriver, le vers 7 raconte la beauté de la femme aimée qui ébloui le poète plus que le soleil levant et le vers 8 représente la présence de cette femme - la Dame. Tous les trois mots « Ange », « Dame » et « Songe » qui commencent par « A », « D » et « S » majuscules nous réfèrent à la femme aimée, à la Dame la plus respectable que le poète aime.

Allons réfléchir sur les autres motifs du sonnet. Pendant que la première moitié du sonnet parle de l’amour spirituel, la deuxième partie exprime l’amour sensuel. C’est le passage de l’esprit au corps. Le sonnet commence par le thème de la Belle Matineuse et il finit par la conception sexuelle. L’Ange n’est qu’un prétexte à l’expression du désir propre du poète. Et il semble que cet Ange soit venu plutôt tenter le poète que le soulager de la peine de son âme.

166 Ibid, p. 46. 167 Ibid, p. 48.

70 3.5. Activité 3

La première activité a été orientée vers les connaissances des étudiants, la deuxième vers leur faculté de travailler avec le texte littéraire. Pour leurs activités, nous nous sommes servis de trois sonnets choisis sur la base desquels nous avons vérifié les connaissances et les capacités des étudiants. La troisième activité présente le test, élaboré à partir du dernier sonnet Amour, qui tiens tout seul de mes pensers la clef, dédié à Hélène, et de la connaissance générale sur la période de la Renaissance française qu’on a présentée dans le chapitre sur l’arrière-fond historique. La leçon de 90 minutes sera consacrée au travail de test qui est à travailler individuellement. On exige 75% pour l’achèvement réussi.

Test 2 – La Renaissance française du seizième siècle

Question 1/ (5 min) Comment comprenez-vous la première strophe du sonnet pour Hélène Amour qui tient ? Réécrivez les quatre vers par vos propres mots.168 __ / 8p.

………………………………………………………… ………………………………………………………… ………………………………………………………… …………………………………………………………

Question 2/ (10 min) Quel motif typique de la poésie de la Renaissance française est représenté dans cette première strophe ? Justifiez votre réponse. __ / 6p.

A/ La Belle Matineuse B/ Le platonisme C/ La conception de l’amour sexuel D/ Le pétrarquisme

…………………………………………………………………………………..

168 Voir Čapek, 2015. p. 312.

71 ………………………………………………………………………………….. ………………………………………………………………………………….. ………………………………………………………………………………….. …………………………………………………………………………………..

Question 3/ (10 min) Quelle que soit votre réponse précédente, sélectionnez toutes les expressions du sonnet qui réfèrent à ce motif : __ / 12p.

…………………………………………………………………………………... …………………………………………………………………………………... …………………………………………………………………………………... …………………………………………………………………………………... …………………………………………………………………………………... …………………………………………………………………………………...

Question 4/ (5 min) Les animaux sont de diverse importance dans la poésie française. Le Phénix, un oiseau fabuleux du sonnet Voici le mois d’Avril est le symbole de la renaissance. Mais quelle est la symbolique de l’oiseau dans le sonnet Amour qui tient ? Relisez le sonnet et expliquez-le. Deux ou trois phrases seront suffisantes : __ /4p.

………………………………………………………………………………… ………………………………………………………………………………… …………………………………………………………………………………

Question 5/ (5 min) Qu’est-ce que signifie l’expression « du pied jusques au chef » ? Quelle conception poétique y est cachée ? Expliquez-la en deux phrases : __ / 4p.

………………………………………………………………………………….. ………………………………………………………………………………….. Question 6/ (5 min)

72 Quel est le mètre du poème Amour qui tient ? __ / 10p.

A/ L’octosyllabe B/ L’ennéasyllabe C/ Le décasyllabe D/ Le hendésyllabe E/ Le dodécasyllabe

Appliquez le mètre choisi sur le vers suivant : « Puisqu’il faut tant de fois mourir pour les avoir. » …………………………………………………......

Question 7/ (2 min) Quel mètre correspond à l’Alexandrin ? __ / 4p.

A/ L’octosyllabe B/ Le décasyllabe C/ Le dodécasyllabe Est-ce que le mètre s’appelle aussi le « vers héroïque » (la dénomination attribuée par Ronsard) ? OUI - NON

Question 8/ (1 min) Qui est considéré dans l’histoire du sonnet comme son créateur ? __ / 2p.

A/ François Pétrarque B/ Rinieri C/ Jacopo de Lentini D/ Pierre de Ronsard E/ Socrate F/ Aristote

G/ Marsile Ficin Image A

73 Question 9/169 (10 min) __ / 10p.

Châteaux de la Loire

E.

D.

B. Château de Villandry

C. Cher Loire A.

Indre Vienne

Image B : la carte géographique

Rattachez, complétez et déterminez la localisation des châteaux de la Loire :

Image I Image II …………………………. …………………………………..

169 L’inspiration de l’image a été puisé du site web disponible sur ˂https://fr.wikipedia.org/wiki/Châteaux_de_la_Loire#/media/File:Châteaux_de_la_Loire_-_Karte.jpg˃.

74 D. …………………… E. …………………… Château de Blois ?

Image III : Château de Chenonceau

Question 10/ (30-35 min) Il y a plusieurs thèmes à discuter dans le sonnet Amour qui tiens tout seul de mes pensers la clef. Choisissez l’un d’eux qui sont présentés ci-dessous et rédigez l’essai comprenant 300-500 mots : __ / 30p.

a. « L’amour » : Qu’est-ce que l’amour signifie pour vous ? b. « La cruauté » : Ronsard présent le motif de la cruauté de la femme comme l’obstacle dans la conquête amoureuse.170 Comment comprenez-vous cette affirmation ?

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170 Gendre, André. Ronsard : poète de la conquête amoureuse. Montreux : Imprimerie Corbaz, 1970, p. 85.

75 ………………………………………………………………………………….. ………………………………………………………………………………….. ………………………………………………………………………………….. ………………………………………………………………………………….. ………………………………………………………………………………….. ………………………………………………………………………………….. ………………………………………………………………………………….. ………………………………………………………………………………….. ………………………………………………………………………………….. ………………………………………………………………………………….. ………………………………………………………………………………….. ………………………………………………………………………………….. ………………………………………………………………………………….. ………………………………………………………………………………….. ………………………………………………………………………………….. ………………………………………………………………………………….. ………………………………………………………………………………….. ………………………………………………………………………………….. ………………………………………………………………………………….. ………………………………………………………………………………….. ………………………………………………………………………………….. ………………………………………………………………………………….. ………………………………………………………………………………….. ………………………………………………………………………………….. ………………………………………………………………………………….. ………………………………………………………………………………….. ………………………………………………………………………………….. ………………………………………………………………………………….. ………………………………………………………………………………….. ………………………………………………………………………………….. ………………………………………………………………………………….. ………………………………………………………………………………….. ………………………………………………………………………………….. …………………………………………………………………………………..

76 La solution du test

Dans la question 1 du test nous avons demandé aux étudiants de réécrire la première strophe du sonnet par leurs propres mots dans l’intention de trouver comment ils l’ont comprise. Pour créer cette activité, nous nous sommes inspirés de la méthode de « Řízené poznámky », les notes dirigées en français, de la publication de Robert Čapek. Les recommandations sont suivantes :

L’amour, toi qui est le défenseur de toutes mes pensées fermées à clé, toi, qui ouvre toutes les portes de mon cœur, toi, qui me porte la joie aussi bien que la peine, une fois tu me rend heureux et ensuite malheureux.

ou

L’amour qui garde mes pensées les plus secrètes, qui s’empare de mon cœur à ton plaisir toi, grâce à qui je suis heureux et puis je me tracasse, détiens le pouvoir de me tuer, même de me ressusciter.

Si on réfléchit plus sur la strophe, on peut faire une traduction tchèque :

Láska, která všechny mé myšlenky ovládá, která je i mého srdce pán, jednou mě k smutku, tu k radosti nabádá, když ožiju však, zůstávám zase sám.

Lásko největší, strůjce mých myšlenek, která jsi pánem srdce mého, jednou mě obšťastníš, poté zas ničíš, necháš mě umřít a pak zase vzkřísíš.

Lásko jsi v hlavě, celé mé srdce patří jen tobě,

77 ty mě živíš, ty mě ničíš, pak když zmírám, zas mě křísíš.

Avec les idées différentes, il y d’autres possibilités de reformuler les quatre vers qui riment encore :

L’Amour, l’initiateur de toutes mes pensées, toi, qui aussi, es le maître de mon cœur, une fois tu me rend heureux, ensuite tu me malmènes, tu me laisses mourir et puis tu me ranimes.

L’amour tu es dans ma tête, je t’ai encore donné tout mon cœur, c’est la guerre et puis la fête, tu me fais mourir quand je me sens vainqueur.

L’amour, de toutes mes pensées maître, de mon cœur tu t’es emparé, et le bonheur, puis la misère tu fais naître, quand la vie avec la mort sont comparées.

On voit bien que les idées sont différentes. Mais ce qui le plus important, nous pouvons déclarer que les étudiants comprennent le sens de la strophe.

Abordons la question 2. Le topos de la Belle Matineuse (A) chante la femme aimée où la scène se passe uniquement au matin dans la présence du soleil. La première réponse n’est pas donc correcte. Le platonisme (B) est d’un caractère de l’amour idéal vécu hors de toute sensualité.171 Le pétrarquisme (D) comme la description du sentiment amoureux lié à l´idéalisation de la femme aimée et à la souffrance du poète qui l´aime, palpitant entre l´espoir et le désespoir, est la réponse correcte. Il n’y a aucune mention de la sexualité (C) dans la strophe.

171 Voir la définition complète sur www.cnrtl.fr, disponible sur ˂http://www.cnrtl.fr/definition/platonisme˃.

78 Question 3 Si les étudiants ont reconnu qu’il s’agissait du pétrarquisme, ils savent bien où trouver les expressions qui y réfèrent. Les références sont suivantes :

• Qui ouvres de mon cœur les portes et les serres (V 2) • Qui d’une même main me guéris et m’enferres (V 3) • Qui me fais trépasser, et vivre derechef (V 4) • Tu consomme ma vie en si pauvre meschef (V 5) • Tant d’amoureuses guerres sans trêves tu me fais (V 7,8) • Dieu nous vend chèrement les choses qui sont belles, puisqu’il faut tant de fois mourir pour les avoir (V 13,14)

Les trois premières expressions présentent les contraires ; l’amour est une sorcière puissante qui ouvre les portes d’un cœur et qui les ferme ensuite. Il peut guérir mais aussi faire de la peine, il nous fait mourir et ranime. Il détient le pouvoir de nous faire le bien et le mal. V5 – Avec tous les tracas, cet amour ne cesse de nous nuire. Il ne recule devant rien et il continue à nous faire mal. Il n’a aucune merci de nous. Les guerres amoureuses des vers 7 et 8 expriment que cet amour grandiose a de l’influence immense sur notre cœur parce que soit nous déborderons de joie soit nous mourons de chagrin. C’est la guerre incessante entre le bonheur et la souffrance, entre l’espoir et le désespoir. Mais comment interpréter « vendre chèrement les choses qui sont belles » des deux derniers vers ? Évidemment, c’est la référence à la femme aimée que seul Dieu pourrait créer et de qui la valeur est inestimable. L’amant doit cent fois mourir pour gagner sa faveur. C’est que notre vie est, en comparaison de celle de la femme aimée, sans importance. Voilà le thème du pétrarquisme où l’homme souffre en présence de la femme aimée (on tient les yeux de la femme qui dévisagent le poète du vers 11 pour sa présence) pareillement qu’en son absence. La meilleure solution comment retomber sur ses pieds est de ne pas aimer du tout. Mais malheureusement, ce n’est pas à nous maîtriser l’amour.

79 Les oiseaux ont des ailes et ainsi ils peuvent s’envoler vers le ciel en tout temps. C’est la raison pourquoi le poète, lui aussi, désire les avoir. Pour qu’il ne voie plus la femme qui tourmente son cœur. On dit que loin des yeux, loin du cœur. Le poète veut se libérer de l’amour douloureux. Alors l’oiseau de la question 4 n’est que le symbole de la libération.

Nous avons demandé que signifiait la phrase « du pied jusques au chef » dans la question 5. L’expression signifie qu’on parle de tout le corps humain où le mot « chef » présente la tête. Dans le contexte de la deuxième strophe, nous voyons bien que l’amour, le thème central du sonnet, nous consomme du pied jusques au chef. En cela veut dire qu’il pénètre tout en nous. D’après la définition présentée, nous savons qu’il s’agit de la conception platonique.

Après avoir lu le sonnet de la Renaissance Amour qui tiens et selon les règles de la versification française, nous affirmons que la réponse correcte à la question 6 est D – le dodécasyllabe. Les mètres les plus employés étaient les octosyllabes, les décasyllabes et les dodécasyllabes aux 12-15e siècles, et dans la poésie française du 16e siècle, c’étaient surtout les vers de 10 et 12 syllabes. De plus, nous savons bien que le dodécasyllabe a été le mètre le plus important de la Pléiade. L’application du dodécasyllabe sur le vers choisi est suivante :

Puisqu’il faut tant de fois mourir pour les avoir Puis / qu’il / faut / tant / de / fois / mou / rir / pour / le/ s - a / voir. »12 syllabes

Il n’est pas possible de compter Puisqu’il, qui peut nous mettre en déroute, comme les trois syllabes (puis/que/il). Puisqu’ finit par la voyelle e, qui est élidée, et il commence par la voyelle de nouveau i. La voyelle précédente ne compte pas et il faut donc prononcer qu’il comme une syllabe. Le mot fois se range dans la catégorie des mots de synérèse, ainsi fois doit être prononcé comme une syllabe. En ce qui concerne les mots Les et avoir, on voit qu’il s’agit de l’enchaînement consonantique. La consonne finale s doit être liée avec la voyelle a qui débute le mot suivant afin de faciliter leur prononciation. Alors,

80 quand la consonne s du mot les, prononcé comme / z /, se lie avec la première syllabe du mot avoir, ensuite les trois syllabes se forment : / le / za / vuár /.

Répondre à la question 7 n’est pas difficile. L’alexandrin, dont la dénomination a été dérivée des vers du Roman d’Alexandre du 13e siècle, est le dodécasyllabe (C), le vers de 12 syllabes. Et comme le décasyllabe représente le « vers héroïque » ou « le grand vers », la réponse correcte à la question au- dessous de la ligne est NON.

La question 8 concerne de nouveau le savoir. On demande aux étudiants qui est le fondateur du sonnet. L’image de la personne en question, qui sert d’aide, a été jointe. Selon l’image nous voyons qu’il ne s’agit pas du tout des auteurs de l’Antiquité. On peut donc barrer les réponses E et F qui sont fausses. Nous nous rendons compte du fait que Rinieri est l’un des créateurs du topos de la Belle Matineuse qui devient l’un des thèmes des sonnets. Mais cette constatation ne prouve pas que Rinieri soit le fondateur du sonnet. Il ne l’est pas. Il ne reste que Pétrarque, Lentini et Ficin. Tous les trois peuvent figurer sur l’image. Cependant, il y a longtemps après la fondation du sonnet que Ficin est né. Grâce aux sonnets pour Laure, le genre du sonnet a commencé à se répandre dans la littérature. Ainsi certains étudiants peuvent considérer Pétrarque comme le créateur. C’est pourtant Lentini, le poète sicilien du 13e siècle, qui a posé les bases du sonnet. La réponse correcte se trouve sous le lettre C.

L’activité suivante comprend les images des châteaux de la Loire. La tâche des étudiants est d’identifier les châteaux et de déterminer leur localisation sur la carte géographique. Il y a le château d’Azay-le-Rideau sur l’image I, qui est le mélange des éléments d’un château-fort médiéval et des éléments caractéristiques de la Renaissance d’inspiration italienne. Il se trouve sur la place marquée par le lettre A. Le Château de Villandry (B) est déjà indiqué sur la carte géographique et comme l’image III visualise le Château de Chenonceau, c’est l’image II où il est installé avec ces jardins somptueux. La dernière place vide (C) dans la carte n’est que le Château de Chenonceau, déjà mentionné, qui est caractéristique pour sa localisation sur l’eau et son jardin

81 en labyrinthe. Les deux deniers châteaux, qui sont présentés en forme des images dans la carte, sont à deviner. Il y a une suggestion, en dessous de la carte, qui dit que l’un d’eux est le Château de Blois. Et comme nous savons que ce château est important par sa construction de l’escalier polygonale, il faut le rattacher à l’image E. Mais comment s’appelle le dernier château, installé sous la marque D ? Bien sûr, c’est le Château de Chambord.

La dernière activité est à la réflexion individuelle. Les étudiants ont 30 minutes pour rédiger leurs essais où ils peuvent obtenir 30 points au total qui seront transformés ensuite en pourcentage. 1 point présente 1%. Les critères pour l’évaluation de l’expression écrite sont présentés dans la grille 172:

Les critères Les points Les points acquis La structure de texte : 3 l’introduction intelligible

La structure de texte : le corps 3 du texte intelligible La structure de texte : la 3 conclusion intelligible L’originalité des pensées 3 Les arguments sont appuyés 3 dans le texte Il y a le rapport entre les 3 arguments présentés La richesse du vocabulaire 3 La grammaire et la typographie 3 La cohérence et l’intelligibilité 3 de texte La satisfaction de la demande 3 sur nombre des mots Image C : les critères de l'évaluation en points

172 Voir Čapek, 2015, p. 521-526.

82 L’évaluation est le processus où le pédagogue obtient une bonne connaissance des facultés des élèves, de leur réflexion et de leur niveau de langue. Il est important que les étudiants maîtrisent l’agencement de l’expression écrite : introduction, corps du texte avec argumentation, conclusion. Il faut qu’ils sachent utiliser les connecteurs logiques à l’aide desquels ils relient les phrases. En ce qui concerne l’originalité de la pensé, nous évaluons positivement les nouvelles idées qui donnent une nouvelle façon de voir sur la problématique. La cohérence et l’intelligibilité sont très importantes dans le texte. Il ne suffit pas de présenter les bons arguments dans l’essai mais il faut, dans le cadre du thème donné, qu’ils soient ordonnés et liés logiquement et qu’ils se dirigent vers la conclusion prévue. Il est recommandé de présenter la problématique traitée dans l’introduction, faire de l’analyse dans le corps du texte avant d’arriver à la conclusion sur la base des arguments donnés. Le nombre des mots devraient être quatre cent au minimum. Bien entendu, si l’essai dépasse le nombre de cinq cent mots, nous n’allons pas du tout l’évaluer négativement.

83 Les fiches pédagogiques :

Fiche pédagogique 1

A/ Sonnet pour Hélène

Voici le mois d’Avril, où naquit la merveille, Qui fait en terre foi de la beauté des cieux, Le miroir de vertu, le Soleil de mes yeux, Qui vit comme un Phénix au monde sans pareille.

Les Œillets et les Lis et la Rose vermeille Servirent de berceau : la Nature et les Dieux La regardèrent naître en ce mois gracieux : Puis Amour la nourrit des douceurs d’une Abeille

Les Muses, Apollon, et les Grâces étaient Assises tout autour, qui à l’envi jetaient Des fleurs sur l’Angelette. Ah ! ce mois me convie

D’élever un autel, et suppliant Amour Sanctifier d’Avril le neuvième jour, Qui m’est cent fois plus cher que celui de ma vie.

B/ Sonnet pour Cassandre

Quand en naissant la Dame que j’adore, De ses beautez vint embellir les cieux, Le fils de Rhée appela tous les Dieux, Pour faire d’elle encore une Pandore.

Lors Apollon de quatre dons l’honore, Or’ de ses rais lui façonnant les yeux, Or’ lui donnant son chant mélodieux, Or’ son oracle et ses beaux vers encore.

Mars luy donna sa fiere cruauté, Venus son ris, Dione sa beauté, Pithon sa voix, Cerés son a-bon-dance,

L’Aube ses doits et ses crins deliés, Amour son arc, Thetis donna ses piés, Clion sa gloire, et Pallas sa prudence.

84 1. Essayez de trouver dans le sonnet Voici le mois d’avril, où naquit la merveille toutes les références aux mots clés ………………………………… et expliquez quels sont les rapports entre eux :

………………………………………………………………………………………

………………………………………………………………………………………

………………………………………………………………………………………

………………………………………………………………………………………

………………………………………………………………………………………

………………………………………………………………………………………

………………………………………………………………………………………

………………………………………………………………………………………

………………………………………………………………………………………

………………………………………………………………………………………

………………………………………………………………………………………

2. Sélectionnez tous les mots-clés des poèmes A/ et B/ qui se réfèrent

à la mythologie grecque et éclaircissez le contexte :

Les références du sonnet A : ………………………………………………………

……………………………………………………………………………………..

Les références du sonnet B : ………………………………………………………

……………………………………………………………………………………..

85 …………………………………………………………………………………

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…………………………………………………………………………………

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3. Test 1 – La mythologie dans la Renaissance Française

4. Le devoir

Dites si l’expression « miroir de vertu » du sonnet A comprend la référence

au pétrarquisme ou au platonisme et expliquez la connexion avec le mot-clé

Soleil du même vers. Justifiez votre réponse :

…………………………………………………………………………………

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…………………………………………………………………………………

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86 Fiche pédagogique 2

Test 1 - La mythologie dans la Renaissance française

Activité 1 Rattachez les noms des Muses aux images sélectionnées et justifiez vos réponses.

A Euterpe, Muse de la poésie lyrique B Erato, Muse de la poésie érotique C Calliope, Muse de la poésie héroïque D Uranie, Muse de l’astronomie E Polymnia, Muse de l’hymne sublime F Terpsichore, Muse de chant et de dance G Melpomene, Muse de la tragédie H Thalia, Muse de la comédie I Clio, Muse de l’histoire

Image 1 Image 2 Image 3 Image 4

Image 1 …………………………………………………………… Image 2 …………………………………………………………… Image 3 …………………………………………………………… Image 4 ……………………………………………………………

87 Activité 2 En vertu des attributs présentés de Dieu Apollon, marquez les images dans lesquelles il est visualisé et expliquez pourquoi. Si vous reconnaissez toutes les images, commentez-les.

Image 5 Image 6

Image 7 Image 8

Image 5 …………………………………………………………………………. Image 6 …………………………………………………………………………. Image 7 …………………………………………………………………………. Image 8 ………………………………………………………………………….

88 Activité 3 Expliquez la signification du coffret dans l’image et essayez de dire quelle Déesse y est présentée ?

Image 9

………………………………………………………………………. ………………………………………………………………………. ………………………………………………………………………. ……………………………………………………………………….

Discussion Pourquoi Ronsard compare dans le sonnet cette Déesse à la Dame qu’il adore ?

89 Fiche pédagogique 3

C E R C L E L I T T É R A I R E

Ange divin, qui mes plaies embaume, Le truchement et le héraut des dieux, De quelle porte es-tu coulé des cieux, Pour soulager les peines de mon âme.

Toi, quand la nuit par le penser m’enflamme,

Ayant pitié de mon mal soucieux, Image : Ange divin Ore en mes bras, ore devant mes yeux, Tu fais nager l’idole de ma Dame.

Demeure, Songe, arrête encore un peu ! Trompeur, attends que je me sois repu De ce beau sein dont l’appétit me ronge,

Et de ces flancs qui me font trépasser : Si non d’effet, souffre au moins que par songe Toute une nuit je les puisse embrasser.

1, Chercheur des citations ______2, Chercheur du contexte des citations ______3, Chercheur des personnages principaux ______4, Chercheur du mot-clé du sonnet ______

90 1. Trouvez dans le texte les phrases qui sont d’après vous les plus importantes et expliquez pourquoi ? (Chercheur 1)

2. Discutez et trouvez les liens entre ces phrases choisies. (Chercheur 2)

91 3. Réfléchissez au nombre de personnages qui figurent dans le texte et dites quels sont leurs rôles dans le poème ? (Chercheur 3)

4. Résumez le sonnet en un mot. Ce mot peut être tiré du sonnet ou de votre choix. Justifiez votre réponse. (Chercheur 4)

92 Fiche pédagogique 4

C E R C L E L I T T É R A I R E Les activités est au travail individuel

Ange divin, qui mes plaies embaume, Le truchement et le héraut des dieux, De quelle porte es-tu coulé des cieux, Pour soulager les peines de mon âme.

Toi, quand la nuit par le penser m’enflamme, Ayant pitié de mon mal soucieux, Ore en mes bras, ore devant mes yeux, Tu fais nager l’idole de ma Dame.

Demeure, Songe, arrête encore un peu ! Trompeur, attends que je me sois repu De ce beau sein dont l’appétit me ronge,

Et de ces flancs qui me font trépasser : Si non d’effet, souffre au moins que par songe Toute une nuit je les puisse embrasser.

Essayez de composer deux vers au moins avec un ou plusieurs mots clés du sonnet Ange divin. Votre poème peut être rédigé soit en français soit en tchèque, éventuellement en langue slovaque. C’est à vous.

93 Le devoir : Trouvez le topos de La Belle Matineuse dans le sonnet et expliquez-le. Est-ce qu’il y a d’autres motifs ? Lesquels ?

94 Fiche pédagogique 5

Test 2 – La Renaissance française du seizième siècle

Question 1/ (5 min) Comment comprenez-vous la première strophe du sonnet pour Hélène Amour qui tient ? Réécrivez les quatre vers par vos propres mots. __ / 8p.

………………………………………………………… ………………………………………………………… ………………………………………………………… …………………………………………………………

Question 2/ (10 min) Quel motif typique de la poésie de la Renaissance française est représenté dans cette première strophe ? Justifiez votre réponse. __ / 6p.

A/ La Belle Matineuse B/ Le platonisme C/ La conception de l’amour sexuel D/ Le pétrarquisme

…………………………………………………………………………………………………. …………………………………………………………………………………………………. …………………………………………………………………………………………………. …………………………………………………………………………………………………. ………………………………………………………………………………………………….

Question 3/ (10 min) Quelle que soit votre réponse précédente, sélectionnez toutes les expressions du sonnet qui réfèrent à ce motif : __ / 12p.

95

………………………………………………………………………………………………… ………………………………………………………………………………………………… ………………………………………………………………………………………………… ………………………………………………………………………………………………… ………………………………………………………………………………………………… …………………………………………………………………………………………………

Question 4/ (5 min) Les animaux sont de diverse importance dans la poésie française. Le Phénix, un oiseau fabuleux du sonnet Voici le mois d’Avril est le symbole de la renaissance. Mais quelle est la symbolique de l’oiseau dans le sonnet Amour qui tient ? Relisez le sonnet et expliquez-le. Deux ou trois phrases seront suffisantes : __ /4p.

…………………………………………………………………………………………………... ………………………………………………………………………………………………….. …………………………………………………………………………………………………..

Question 5/ (5 min) Qu’est-ce que signifie l’expression « du pied jusques au chef » ? Quelle conception poétique y est cachée ? Expliquez-la en deux phrases : __ / 4p.

………………………………………………………………………………………………… …………………………………………………………………………………………………

Question 6/ (5 min) Quel est le mètre du poème Amour qui tient ? __ / 10p.

A/ L’octosyllabe B/ L’ennéasyllabe C/ Le décasyllabe

96 D/ Le hendésyllabe E/ Le dodécasyllabe

Appliquez le mètre choisi sur le vers suivant : « Puisqu’il faut tant de fois mourir pour les avoir. » …………………………………………………………………………………………………

Question 7/ (2 min) Quel mètre correspond à l’Alexandrin ? __ / 4p.

A/ L’octosyllabe B/ Le décasyllabe C/ Le dodécasyllabe

Est-ce que le mètre s’appelle aussi le « vers héroïque » (la dénomination attribuée par Ronsard) ? OUI - NON

Question 8/ (1 min) Qui est considéré dans l’histoire du sonnet comme son créateur ? __ / 2p.

A/ François Pétrarque B/ Rinieri C/ Jacopo de Lentini D/ Pierre de Ronsard E/ Socrate F/ Aristote G/ Marsile Ficin Image A

97

Question 9/ (10 min) __ / 10p.

Châteaux de la Loire

E.

D.

B. Château de Villandry C. Cher Loire A.

Indre Vienne

Image B : la carte géographique

Rattachez, complétez et déterminez la localisation des châteaux de la Loire :

Image I Image II ……………………………… ……………………………………..

98

D. …………………… E. …………………… Château de Blois ?

Image III : Château de Chenonceau

Question 10/ (30-35 min) Il y a plusieurs thèmes à discuter dans le sonnet Amour qui tiens tout seul de mes pensers la clef. Choisissez l’un d’eux qui sont présentés ci-dessous et rédigez l’essai comprenant 300-500 mots : __ / 30p.

a. « L’amour » : Qu’est-ce que l’amour signifie pour vous ? b. « La cruauté » : Ronsard présent le motif de la cruauté de la femme comme l’obstacle dans la conquête amoureuse. Comment comprenez-vous cette affirmation ? c. « L’amour » d. ………………………………………. ………………………………………………………………………………….. ………………………………………………………………………………….. ………………………………………………………………………………….. ………………………………………………………………………………….. ………………………………………………………………………………….. ………………………………………………………………………………….. ………………………………………………………………………………….. ………………………………………………………………………………….. ………………………………………………………………………………….. ………………………………………………………………………………….. ………………………………………………………………………………….. ………………………………………………………………………………….. ………………………………………………………………………………….. ………………………………………………………………………………….. ………………………………………………………………………………….. ………………………………………………………………………………….. …………………………………………………………………………………..

99 ………………………………………………………………………………….. ………………………………………………………………………………….. ………………………………………………………………………………….. ………………………………………………………………………………….. ………………………………………………………………………………….. ………………………………………………………………………………….. ………………………………………………………………………………….. ………………………………………………………………………………….. ………………………………………………………………………………….. ………………………………………………………………………………….. ………………………………………………………………………………….. ………………………………………………………………………………….. ………………………………………………………………………………….. ………………………………………………………………………………….. ………………………………………………………………………………….. ………………………………………………………………………………….. ………………………………………………………………………………….. ………………………………………………………………………………….. ………………………………………………………………………………….. ………………………………………………………………………………….. ………………………………………………………………………………….. ………………………………………………………………………………….. ………………………………………………………………………………….. ………………………………………………………………………………….. ………………………………………………………………………………….. ………………………………………………………………………………….. ………………………………………………………………………………….. ………………………………………………………………………………….. ………………………………………………………………………………….. ………………………………………………………………………………….. ………………………………………………………………………………….. ………………………………………………………………………………….. Les points au total : __ / 100

100 Conclusion

Le but de notre mémoire de master a été de familiariser les lecteurs modernes avec la poésie amoureuse de la période de la Renaissance française. Le travail a été rédigé pour les étudiants des cours littéraires, les pédagogues, pour le grand public et pour tous les intéressés de la littérature de la Renaissance française. Bien que ce travail historique et littéraire soit orienté vers l’enseignement scolaire, il touche aussi les domaines de la philosophie ou de l’architecture.

Pour la rédaction de notre mémoire de master, nous avons présenté les références bibliographiques et sitographiques dans l’introduction. On y parle des œuvres théoriques, des mémoires de diplôme ou des articles spécialisés des sites Web autorisés. Ce sont les sources auxquelles nous avons puisé.

La partie théorique traite la biographie et l’œuvre du poète de Pierre de Ronsard, auteur des quatre sonnets choisis sur la base desquels les cinq fiches pédagogiques ont été créées. Les chapitres suivants, portés sur les conceptions poétiques du pétrarquisme et du néoplatonisme ont expliqué le sens de la poésie de la Pléiade. Ces chapitres ont présenté les écoles italiennes importantes du treizième siècle, le poète italien marquant François Pétrarque et la doctrine des philosophes grecs Platon et Plotin. Le platonisme et le pétrarquisme ont été les thèmes principaux de la poésie de la Renaissance en Italie et en France aux 15e et 16e siècles. Le chapitre qui parle de la versification française a introduit les formes élémentaires poétiques de cette période et leur structure.

Dans la deuxième partie, nous avons réfléchi sur la question de la littérature et nous avons présenté la période de la Renaissance italienne et française. La partie réflexive présente entre autres les événements politiques et religieux, sur les souverains français, la culture et les arts des deux pays, les découvertes et les voyages d’outre-mer aussi bien que l’invention de l’imprimerie.

101 La dernière partie du mémoire de master a visé trois activités à l’aide desquelles nous voulions transmettre la connaissance de la poésie amoureuse aux intéressés de la littérature de la Renaissance. La première activité contient diverses tâches, y compris le test 1, vérifiant les connaissances des étudiants. La deuxième activité, présentée sous forme du cercle littéraire, a été par contre destinée au développement de leurs facultés. Dans la troisième activité, nous avons opté pour le test 2 de travail individuel qui a été orienté vers les connaissances et les capacités des étudiants. Le test 2 comprend aussi les questions concernant la versification française.

À la fin, nous voudrions dire que les trois activités présentées n’ont pas encore été réalisées en pratique, pourtant elles peuvent servir d’inspiration pour les pédagogues d’aujourd’hui ou futurs dans les cours de la littérature française.

102 Bibliographie

ŒUVRES THÉORIQUES ET LINGUISTIQUES :

ABRY, Émile, AUDIC, Charles, CROUZET, Paoul, Histoire illustrée de la littérature Française : précis méthodique, Paris : Henri Didier, 1946. BALAJKA, Bohuš, Přehledné dějiny literatury. 1, Dějiny literatury české a slovenské s přehledem vývojových tendencí světové literatury, Praha: Státní pedagogické nakladatelství, 1970. BELLENGER, Yvonne, Le sonnet à la renaissance : des origines au XVIIe siècle : actes des troisièmes journées rémoises 17-19 janvier 1986, Paris : Aux amateurs de livres, 1988. BRUNEL, Pierre, Histoire de la littérature française, Paris : Bordas, 1972. COULOUBARITSIS, Lambros, Aux origines de la philosophie européenne : de la pensée archaïque au néoplatonisme, Bruxelles : De Boeck université, 2000. ČAPEK, Robert, Moderní didaktika: lexikon výukových a hodnoticích metod, Praha: Grada, 2015. ELWERT, W. Theodor, Traité de versification française : des origines à nos jours, Paris : Éditions Klincksieck, 1965. EMMER, Edmund T., SABORNIE, Edward James, Handbook of classroom management, New York: Routledge, 2015. FROMM, Erich, Umění milovat, Praha: Portál, 2015. GADOFFRE, Gilbert, Ronsard : par lui-même, Paris : Édition du Seuil, 1960. GENDRE, André, Ronsard : poète de la conquête amoureuse, Montreux : Imprimerie Corbaz, 1970. CHAUCER, Geoffrey, Ptačí sněm, Praha: Argo, 2017. KOHLER, Pierre, Histoire de la littérature française I, Origines à la fin du XVIIe siècle, Lausanne : Payot, 1947. KOPAL, Josef, Dějiny francouzské literatury, V Praze: Melantrich, 1949. KRATOCHVÍL, Zdeněk, Filozofie mezi mýtem a vědou: Od Homéra po Descarta, Praha: Academia, 2009. KUDRNA, Jaroslav, Dějiny Itálie V.-XVIII. století, 2. upr. vyd., Brno: Univerzita Jana Evangelisty Purkyně, 1983.

103 KYLOUŠEK, Petr, Renaissance et baroque : textes choisis, Brno: Masarykova univerzita, 2013. MACEK, Josef, Italská renesance, Praha: Nakladatelství Československé akademie věd, 1965. MALAMAH-THOMAS, Ann, Classroom interaction, Oxford: Cambridge University Press, 1987. MORÇAY, Raoul, La renaissance, Paris : J. De Gigord, 1993. NALDONIOVÁ, Lenka, Erós a jeho metamorfózy, Ostrava: Universitas Ostraviensis, Facultas Philosophica, 2010. NOVÁK, Otakar, La littérature française des origines à la fin du XVIII siècle, V Brně: Universita J.E. Purkyně, 1974. PELÁN, Jiří, Kapitoly z francouzské, italské a české literatury, Praha: Karolinum, 2007. PLATÓN, Faidros, Praha: Oikoymenh, 2014. PLATÓN, Symposion, 6. opr. vyd. Praha: Oikoymenh, 2005. PLÓTÍNOS, REZEK, Petr, Dvě pojednání o kráse, Praha: Rezek, 1994. PROCACCI, Giuliano, Dějiny Itálie, Praha: Lidové noviny, 1997. RIEMANN, Fritz, Schopnost milovat, Praha: Portál, 2009. SINGER, Irving, Philosophy of love, London: MIT Press, 2009. RONSARD, Pierre, CÉARD, Jean, MÉNAGER, Daniel, SIMONIN, Michel, Œuvres complètes I, Paris : Gallimard, 1993. ROSENDORFSKÝ, Jaroslav, Úvod do politických a kulturních dějin Itálie, 3. vyd., Brno: Masarykova univerzita, 1995. SEMNOZ, Claude, Renaissance et réforme : 1492-1547, Paris : Librairie Larousse, 1986. STÖRIG, Hans Joachim, REZEK, Petr, Malé dějiny filosofie, Vyd 8., V KNA 2, Kostelní Vydří: Karmelitánské nakladatelství, 2007. ŠRÁMEK, Jiří, Panorama francouzské literatury: od počátku po současnost 1, Brno: Host, 2012. ŠRÁMEK, Jiří, Základy francouzské versifikace, V Brně: Masarykova univerzita, 1991. VAN TIEGHEM, Philippe Adrien, Histoire de la littérature française, Paris : Artheme Fayard, 1949. VIANEY, Joseph, Le pétrarquisme en France au XVIe siècle, Montpellier : Coulet et fils, éditeurs, 1909.

104 ZORMANOVÁ, Lucie, Výukové metody v pedagogice: tradiční a inovativní metody, transmisivní a konstruktivistické pojetí výuky, klasifikace výukových metod, Praha: Grada, 2012.

ÉNCYCLOPÉDIES ET DICTIONNAIRES :

BEAUMARCHAIS, Jean-Pierre de, COUTY, Daniel, Dictionnaire des œuvres littéraires de langue française, Paris : Bordas, 1994. Dictionnaire Hachette : [le tout-en-un de la langue française et des connaissances], Paris : Hachette, 2011. DUBOIS, Jean, Dictionnaire de la langue française : lexis, Paris : Larousse, 1999. MARTINON, Philippe, Dictionnaire des rimes françaises : méthodique et pratique : précédé d’un traité de versification, Paris : Larousse, sine. MORIER, Henri, Dictionnaire de poétique et de rhétorique, Paris : Presses universitaires de France, 1961. NEŠKUDLA, Bořek, Encyklopedie řeckých bohů a mýtů, Praha: Libri, 2003. REY-DEBOVE, Josette et REY, Alain, Le Petit Robert : dictionnaire alphabétique et analogique de la langue française, Paris : Le Robert, 2012. SMITH, William, MARINDIN, G. E., A classical dictionary of Greek and Roman biography, mythology and geography, London: John Murray, 1919.

Sitographie

ARTICLES SPÉCIALISÉS :

Collège de Coquerret. Encyclopédie Universalis. Disponible sur le lien http://www.universalis.fr/encyclopedie/college-de-coqueret (2018-03-22)

Combronde, Caroline. « Les Platoniciens de l’art à la Renaissance ». Revue Philosophique de Louvain, 97-2, 1999, [En ligne] http://www.persee.fr/doc/phlou_0035-3841_1999_num_97_2_7150 (20 avril 2018)

105 Construction of the chateau of Villandry in the Renaissance. Villandry, château, jardins. Disponible sur le lien https://www.chateauvillandry.fr/en/explore/the-history-of- villandry/construction-of-the-chateau-of-villandry-in-the-renaissance/ (2018-05-15)

DYKOVÁ, Andrea. Renesanční magie: Marsilio Ficino (titulaire d’une licence en sciences humaines – Plzeň: Université de la Bohême de l‘Ouest, Faculté des lettres), avril 2013 [En ligne] https://otik.zcu.cz/bitstream/11025/8734/1/BP%2Cpdf%20verze.pdf (2018-04-21)

Escalier : Importance nouvelle de l’escalier intérieure (XVe -XVIe s.). Encyclopédie Universalis. Disponible sur le lien https://www.universalis.fr/encyclopedie/escalier/1- importance-nouvelle-de-l-escalier-interieur-xve-xvie-s/ (2018-05-15)

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Hoffmann, Bohuslav. « Sonet – královský žánr lyrické poezie ». Metodický portál RVP: inspirace a zkušenosti učitelů [en ligne]. 2016 https://clanky.rvp.cz/clanek/r/ZA/145/SONET---KRALOVSKY-ZANR-LYRICKE- POEZIE.html/ (2018-04-30)

Imbert, Christophe. « La Belle qui sort du tombeau : une figure de la Renaissance en Italie et en France ». Réforme, Humanisme, Renaissance, 75, 2012, [En ligne] http://www.persee.fr/doc/rhren_1771-1347_2012_num_75_1_3187 (2018-05-16)

Jean Dorat, French humanist. Encyclopaedia Britannica. Disponible sur le lien https://www.britannica.com/biography/Jean-Dorat (2018-03-23)

106 La Renaissance Carolingienne : Découvertes et redécouvertes. Histoire pour tous. Disponible sur le lien https://www.histoire-pour-tous.fr/histoire-de-france/4503-la- renaissance-carolingienne--decouvertes-et-redecouvertes.html (2018-05-13)

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Marsilio Ficino: Theologia Platonica de immortalitate animae [Platonic theology]. The Literary Encyclopedia. Exploring literature, history and culture. Disponible sur le lien https://www.litencyc.com/php/sworks.php?rec=true&UID=34220 (2018-04-24)

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Mme Sweetser, Marie-Odile. « Visions du matin dans la poésie du XVIIème siècle : traditions et innovations ». Cahier e l’AIEF, 45, 1993, [En ligne] https://www.persee.fr/doc/caief_0571-5865_1993_num_45_1_1805 (2018-05-28)

PANDORE. Encyclopédie Universalis. Disponible sur le lien https://www.universalis.fr/encyclopedie/pandore/ (2018-05-20)

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PHÉNIX, mythologie. Encyclopédie Universalis. Disponible sur le lien https://www.universalis.fr/encyclopedie/phenix-mythologie (2018-05-08)

Platonic Academy, Italian scholars. Encyclopaedia Britannica. Disponible sur le lien https://www.britannica.com/topic/Platonic-Academy (2018-04-21)

107 Platonic Academy. Italian scholars. Encyclopaedia Britannica. Disponible sur le lien https://www.britannica.com/topic/Platonic-Academy (2018-04-22)

PYTHON, mythologie. Encyclopédie Universalis. Disponible sur le lien https://www.universalis.fr/encyclopedie/python-mythologie/ (2018-05-21)

Reneu : Sur les traces de François 1er. Renaissance dans le Val de Loire. RenEu : New Renaissance in Europe. Disponible sur le lien https://www.reneu.eu/pdf/RenEU_OnTheTrailOfFrancisI_fr.pdf (2018-05-15)

STRÁNSKÁ, Markéta. Pojetí lásky ve filozofii Platóna, The concept of love in the philosophy of Platon (titulaire d’une licence de philosophie – Liberec: Université technique, Faculté des sciences humaines et pédagogique), juillet 2012 [En ligne] https://dspace.tul.cz/bitstream/handle/15240/8825/bc_22477.pdf?sequence=1 (2018-04- 24)

THÉTIS. Encyclopédie Universalis. Disponible sur le lien https://www.universalis.fr/encyclopedie/thetis/ (2018-05-21)

DICTIONNAIRES EN LIGNE :

CNRTL : Centre National de Ressources Textuelles et Lexicale, disponible sur le lien http://www.cnrtl.fr L’OBS : la conjugaison, définition, synonymes, règles, disponible sur le lien http://la- conjugaison.nouvelobs.com LAROUSSE, disponible sur le lien https://www.larousse.fr/dictionnaires/francais LEXILOGOS : dictionnaire française, disponible sur le lien https://www.lexilogos.com/francais_langue_dictionnaires.htm Reverso Dictionnaire, disponible sur le lien https://dictionnaire.reverso.net SYNONYMES : dictionnaire des synonymes et antonymes françaises, disponible sur http://www.synonymes.com

108 LES IMAGES :

Image : Pierre de Ronsard, tiré du lien https://www.poetryintranslation.com/PITBR/French/Ronsard.php Image 1 : Florence - Berceau de la Renaissance, tiré du lien https://www.vtovoyages.com/fiche-sejour-scolaire.php?sejour=53 Image 2 : les pilastres, tiré du lien http://deacademic.com/dic.nsf/dewiki/1110187 Image 3 : le candélabre, tiré du lien http://www.lacredence.fr/en/antique/882/pair-of- important-gilt-bronze-candelabras-in-neo-renaissance-style-circa-1860 Image 4 : la corniche du Château de Blois, tiré du lien http://en.chateaudeblois.fr/2193- history-and-architecture.htm Image 5 : le tour d'escalier du Château de Blois, tiré du lien http://www.bloc.com/article/voyages-et-tourisme/tourisme-en-france/le-chateau-de- blois-un-monument-historique-et-royal-20080416.html Image 6 : Château de Chambord I, tiré du lien https://culturebox.francetvinfo.fr/patrimoine/les-jardins-a-la-francaise-de-chambord- renaissent-grace-aux-archives-256013 Image 7 : Château de Chambord II, tiré du lien https://www.chambord.org/fr/ Image 8 : Château de Chenonceau, tiré du lien http://www.detoursenfrance.fr/patrimoine/chateaux-et-monuments/chateau-de- chenonceau-la-seduction-au-feminin-3848 Image 9 : le labyrinthe au Château de Chenonceau, tiré du lien https://cz.pinterest.com/pin/64809682120828304/ Image 10 : Château d'Azay-Le-Rideau, tiré du lien http://marcnouss.com/travels/azaylerideau Image 11 : les jardins du Château de Villandry, tiré du lien https://www.chateauvillandry.fr/explorer-le-domaine/le-jardin-au-quotidien/de-saison- en-saison/ Image 12 : la vue aérienne sur le Château de Villandry, tiré du lien http://www.survoldefrance.fr/affichage2.php?&photographe=Armand+Billault&f=0&i mg=50027&prev_suiv_link=1 Image 13 : les balustres, tiré du lien http://motifworld.com/?portfolios=balustrades Image 14 : les colonnes corinthiennes, tiré du lien https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Maison_Carrée_4.JPG

109 Les images du test 1 :

Image 1 : La Déesse Calliope, tiré du lien http://www.greeklegendsandmyths.com/calliope.html Image 2 : Thalia, Muse de la comédie, tiré du lien http://anya.blog.cz/0804/thaleia- muza-komedie-charitka Image 3 : Uranie, Muse de l’astronomie, tiré tu lien https://www.ancient.eu/image/1298/ Image 4 : Melpomène, Muse de la tragédie, tiré du lien https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Melpomene,_Roman_statue_at_the_Hermitag e,_Russia.jpg Image 5 : Zeus, Dieu du ciel, tiré du lien http://www.alex- bernardini.fr/mythologie/Zeus-dieu-olympe.php Image 6 : Apollon, Dieu des arts, tiré du lien http://mythes-et- legendes.eklablog.fr/apollon-a3665471 Image 7 : Apollon, Dieu du soleil, tiré du lien https://vignette.wikia.nocookie.net/mythologie- grecoromaine/images/8/82/Apollon.jpg/revision/latest?cb=20160209222257&path- prefix=fr Image 8 : Mars, Dieu de la guerre, tiré du lien https://www.etsy.com/fr/listing/492171127/ares-mars-dieu-de-la-guerre-albatre Image 9 : Pandore, tiré du lien https://mythologica.fr/grec/pandore.htm

Les images du test 2 :

Image A, tiré du lien http://www.siciliafan.it/jacopo-lentini-poeta-siciliano-moderno- inventore-sonetto/ Image B : la carte géographique est créée sur la base de plusieurs images, tiré des liens : http://www.bloc.com/article/voyages-et-tourisme/tourisme-en-france/le-chateau- de-blois-un-monument-historique-et-royal-20080416.html, https://culturebox.francetvinfo.fr/patrimoine/les-jardins-a-la-francaise-de-chambord- renaissent-grace-aux-archives-256013, https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/c/cb/Châteaux_de_la_Loire_- _Karte.jpg

110 - Image I, tiré du lien https://en.wikipedia.org/wiki/Château_d%27Azay-le- Rideau#/media/File:Chateau-Azay-le-Rudeau-1.jpg - Image II, tiré du lien https://pl.depositphotos.com/3486983/stock-photo- villandry-castles-garden.html - Image III, tiré du lien https://www.valdeloire.org/Connaitre/A-la- carte/Chateau-de-Chenonceau/Chenonceau-vu-du-ciel Image C : les critères de l'évaluation en points et la création propre

Les images des fiches pédagogiques :

Image : Ange divin du fiche pédagogique 3, tiré du lien http://paintingandframe.com/prints/sano_di_pietro_angel_of_the_annunciation- 72045.html

111 Les annexes : Annexe 1

Sonnet pour Hélène

Voici le mois d’Avril, où naquit la merveille,

Qui fait en terre foi de la beauté des cieux,

Le miroir de vertu, le Soleil de mes yeux,

Qui vit comme un Phénix au monde sans pareille.

Les Œillets et les Lis et la Rose vermeille

Servirent de berceau : la Nature et les Dieux

La regardèrent naître en ce mois gracieux :

Puis Amour la nourrit des douceurs d’une Abeille

Les Muses, Apollon, et les Grâces étaient

Assises tout autour, qui à l’envi jetaient

Des fleurs sur l’Angelette. Ah ! ce mois me convie

D’élever un autel, et suppliant Amour

Sanctifier d’Avril le neuvième jour,

Qui m’est cent fois plus cher que celui de ma vie.

112 Annexe 2

Sonnet pour Cassandre

Quand en naissant la Dame que j’adore,

De ses beautez vint embellir les cieux,

Le fils de Rhée appela tous les Dieux,

Pour faire d’elle encore une Pandore.

Lors Apollon de quatre dons l’honore,

Or’ de ses rais lui façonnant les yeux,

Or’ lui donnant son chant mélodieux,

Or’ son oracle et ses beaux vers encore.

Mars luy donna sa fiere cruauté,

Venus son ris, Dione sa beauté,

Pithon sa voix, Cerés son a-bon-dance,

L’Aube ses doits et ses crins deliés,

Amour son arc, Thetis donna ses piés,

Clion sa gloire, et Pallas sa prudence.

113 Annexe 3

Sonnet pour Hélène II

Amour, qui tiens tout seul de mes pensers la clef,

Qui ouvres de mon cœur les portes et les serres,

Qui d’une même main me guéris et m’enferres,

Qui me fais trépasser, et vivre derechef.

Tu consommes ma vie en si pauvre meschef,

Qu’herbes, drogues ni just, ni puissance de pierres

Ne pourraient m’alléger : tant d’amoureuses guerres

Sans trêves tu me fais, du pied jusques au chef.

Oiseau, comme tu es, fais-moi naître des ailes,

Afin de m’envoler pour jamais ne la voir :

En volant je perdrai les chaudes étincelles,

Que ses yeux sans pitié me firent concevoir.

" Dieu nous vend chèrement les choses qui sont belles,

" Puisqu’il faut tant de fois mourir pour les avoir.

114 Annexe 4

Sonnet pour Cassandre II

Ange divin, qui mes plaies embaume,

Le truchement et le héraut des dieux,

De quelle porte es-tu coulé des cieux,

Pour soulager les peines de mon âme

Toi, quand la nuit par le penser m’enflamme,

Ayant pitié de mon mal soucieux,

Ore en mes bras ore devant mes yeux,

Tu fais nager l’idole de ma Dame.

Demeure, Songe, arrête encore un peu !

Trompeur, attends que je me sois repu

De ce beau sein dont l’appétit me ronge,

Et de ces flancs qui me font trépasser :

Si non d’effet, souffre au moins que par songe

Toute une nuit je les puisse embrasser.

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