-lakkana Soutra : Discours sur la caractéristique du non soi

J’ai entendu à une occasion que l’Unique Honoré demeurait à Varanasi au Isipatana. Là-bas, il s’adressa à un groupe de cinq moines :

‘’ La forme, moines, n’est pas le soi. Si la forme était le soi, cette forme ne mènerait pas elle-même à la maladie. Il serait possible de dire eu regard à la forme, ‘Laissez cette forme être ainsi. Ne laissez pas cette forme être ainsi.’ Mais précisément parce que la forme n’est pas le soi, la forme se mène elle-même à la maladie. Et il n’est pas possible de dire eu regard à la forme, ‘Laissez cette forme être ainsi. Ne laissez pas cette forme être ainsi.’ ’’ La sensation n’est pas le soi… ‘’ La perception n’est pas le soi… ‘’ Les fabrications mentales ne sont pas le soi… ‘’ La conscience n’est pas le soi. Si la conscience était le soi, cette conscience ne mènerait pas elle-même à la maladie. Il serait possible de dire eu regard à la conscience, ‘Laissez cette conscience être ainsi. Ne laissez pas cette conscience être ainsi.’ Mais précisément parce que la conscience n’est pas le soi, la conscience se mène elle-même à la maladie. Et il n’est pas possible de dire eu regard à la conscience, ‘Laissez cette conscience être ainsi. Ne laissez pas cette conscience être ainsi.’ ‘’ Qu’en pensez vous, moines – Est-ce que la forme est constante ou inconstante ?’’ ‘’ Inconstante, Seigneur.’’ ‘’Et pour celle qui est inconstante, est-ce facile ou stressant ?’’ ‘’ Stressant, Seigneur.’’ ‘’ Et est-ce convenable eu regard de ce qui est inconstant, stressant, sujet au changement de penser ainsi : ‘Ceci est mien. Ceci est mon soi. Ceci est ce que je suis.’ ?’’ ‘’ Non, Seigneur.’’ ‘’…La sensation est-elle constante ou inconstante ?’’ ‘’ Inconstante, Seigneur.’’ ‘’…La perception est-elle constante ou inconstante ?’’ ‘’ Inconstante, Seigneur.’’ ‘’…Les fabrications mentales sont-elles constantes ou inconstantes ?’’ ‘’ Inconstantes, Seigneur.’’ ‘’ Qu’en pensez-vous, moines – la conscience est-elle constante ou inconstante ?’’ ‘’ Inconstante, Seigneur.’’ ‘’ Et pour celle qui est inconstante, est-ce facile ou stressant ?’’ ‘’ Stressant, Seigneur.’’ ‘’ Et est-ce convenable eu regard de ce qui est inconstant, stressant, sujet au changement de penser ainsi : ‘Ceci est mien. Ceci est mon soi. Ceci est ce que je suis.’ ?’’ ‘’ Non, Seigneur.’’ ‘’ Ainsi, moines, n’importe quel corps quel qu’il soit du passé, du présent, du futur, interne ou externe, flagrant ou subtil, commun ou sublime, loin ou proche, chaque corps doit être regardé véritablement avec un juste discernement de cette façon : ‘Ceci n’est pas le mien. Ceci n’est pas mon soi. Ceci n’est pas ce que je suis.’ ‘’ N’importe quelle sensation quelle qu’elle soit… ‘’ N’importe quelle perception quelle qu’elle soit… ‘’ N’importe quelles fabrications quelles qu’elles soient… ‘’ N’importe quelle conscience quelle qu’elle soit du passé, du présent, du futur, interne ou externe, flagrante ou subtile, commune ou sublime, loin ou proche, chaque conscience doit être regardée véritablement avec un juste discernement de cette façon : ‘Ceci n’est pas le mien. Ceci n’est pas mon soi. Ceci n’est pas ce que je suis.’ ‘’ Voyant ainsi, le disciple bien instruit des Nobles s’émancipent désillusionné avec le corps, désillusionné avec la sensation, désillusionné avec la perception, désillusionné avec les fabrications mentales, désillusionné avec la conscience. Désillusionné, il devient détaché. A travers le détachement, il est pleinement libéré. Etant libéré, la connaissance vient,’Pleinement libéré.’ Il discerne que ‘La naissance prend fin, la vie sainte est accomplie, la tâche réalisée. Il n’y a plus rien de plus en ce monde’’’.

Ceci est ce que l’Unique Honoré a dit. Satisfait, le groupe des cinq moines se réjouit à l’écoute de ces mots. Et pendant que l’explication était donnée, les cœurs du groupe des cinq moines, à travers le détachement, furent pleinement libérés des effluents (écueils).

Traduction du en Anglais par Thanissaro Traduit en français par Minh Tho et Seunam Tso

Discours du Grand Véhicule intitulé "La noble et excellente lumière dorée, roi du recueil des soutras."

En sanscrit : Arya Suvarnabhasottama

En tibétain : Phags pa gser 'od dam pa mdo sde'i dbang po'i rgyal po

Chapitre 1 : Introduction

Je me prosterne devant tous les Bouddhas passés et présents, ceux qui ne sont pas encore venus, devant les , les bouddhas solitaires et les nobles auditeurs.

Ainsi ai-je entendu en une certaine occasion :

Alors que le Tathagata résidait au Pic des Vautours, absorbé dans la profonde sphère des phénomènes, le Tathagata s'exprima ainsi :

– Aux suprêmes bodhisattvas, purs et immaculés, je vais exposer le puissant roi du recueil des soutras, très profond à écouter et à contempler, le Soutra de l'excellente lumière dorée. Il a été béni par les Bouddhas des quatre directions, par Akshobya (Immuable) à l'est, par Ratnaketu (Joyau du Pinacle) au sud, par Amitabha (Lumière Infinie) à l'ouest, par Dundubhisvara (Son du Tambour) au Nord. Je vais expliquer cette confession bénéfique et sacrée qui élimine toutes les fautes, consume toutes les mauvaises actions, confère tous les bonheurs, éradique toutes les souffrances. Cette bénédiction magnifiquement ornée de toutes les splendeurs est le fondement de l'omniscience. Les êtres dont les facultés sensorielles sont défectueuses, qui sont en fin de vie ou frappés par des revers de fortune, disgraciés par les dieux, abandonnés de leurs proches et oubliés de ceux qu'ils aiment, exploités dans leur travail ; ceux qui vivent dans le conflit, la tristesse et la douleur, dans la misère et la peur, qui sont affligés par les astres et les malédictions ou tourmentés par d'innombrables démons, ceux que le malheur affecte de cauchemars pendant leur sommeil, devraient écouter ce discours sacré après avoir pris soin de se baigner et de se purifier. Vue sa magnificence, ceux qui, avec un esprit vertueux, de bonnes intentions, des vêtements propres et de beaux ornements, écoutent ce soutra, domaine d'activité des profonds Bouddhas, verront se calmer à jamais leurs souffrances les plus pénibles. Les gardiens du monde avec leur nuée de ministres et de puissants généraux, ainsi que les innombrables millions de yakshas, les protègeront. La grande divinité Sarasvati (Mélodieuse), celle qui habite le (fleuve) Nairanjana, Hariti, mère des démons et Dirdha, déesse de la terre, le seigneur du roi de Brahma et le seigneur des dieux, le puissant seigneur des esprits serpents, le seigneur des musiciens célestes, le seigneur des dieux jaloux ainsi que le seigneur des garoudas, qui se sont réunis en ce lieu,

1 déployant suites, montures et armées, les protègeront jour et nuit, immanquablement. Ce soutra, profond domaine d'activité, secret de tous les Bouddhas, si difficile à rencontrer pendant des millions de périodes cosmiques, je vais clairement l'exposer. Ceux qui l'écoutent ou permettent à d'autres de l'écouter, ceux qui s'en réjouissent ou lui rendent hommage, seront, pendant des millions de périodes cosmiques, honorés par les dieux, les nagas, les humains, les musiciens célestes, les dieux jaloux et les yakshas. Ceux qui ont créé ces mérites, dont la quantité est infinie, inconcevable, incalculable, seront allègrement soutenus par les parfaits Bouddhas des dix directions et les profondes activités des bodhisattvas. Après avoir revêtu des habits propres et parfumés, avoir engendré des pensées d'amour, honorez-le inlassablement. Ecoutez alors cet excellent soutra avec un esprit pur, ouvert et fervent. Ceux qui écoutent ce soutra deviendront les meilleurs des hommes, recevront une bonne vie humaine et le fruit d'abondantes richesses. Ceux dont les oreilles entendent cette célèbre instruction purifieront leurs racines de bien et seront admirés par une myriade de Bouddhas.

Ainsi s'achève "l'Introduction", premier chapitre de ce roi du recueil des soutras nommé "l'Excellente Lumière Dorée".

2 Chapitre 2 : La durée de vie du Tathagata

Dans la grande cité de Rajagriha, le nommé Ruciraketu (Summum de Beauté), un grand être qui avait vénéré les Vainqueurs du passé, créé des racines de bien et rendu hommage à des centaines de milliers de millions de Bouddhas, à une certaine époque, à une certaine occasion, eut cette pensée : "Shakyamuni, le Vainqueur transcendant, ne vécut que quatre-vingts années. Quelle en est la cause ? Quelle en est la condition ?" Ainsi, s'interrogea- t-il sur la brièveté de la vie du Bouddha. Puis il réfléchit : "Le Vainqueur transcendant a justement déclaré : «Les causes et conditions de la longévité sont doubles. Quelles sont-elles ? S'abstenir de tuer et distribuer de la nourriture.» Or, pendant d'incalculables centaines de milliers de millions de périodes cosmiques, Shakyamuni, le Vainqueur transcendant, s'est abstenu de tuer tout être vivant. Il a scrupuleusement adhéré à la voie des dix racines de vertu, mais il a de surcroît donné aux nécessiteux : nourriture, objets extérieurs et intérieurs, jusqu'à leur offrir sa chair, son sang, ses os et la moelle de son corps, sans parler des autres formes d'aliments." Pendant que le saint homme réfléchissait ainsi, concentré sur le Bouddha, et avait ce genre de pensées, sa maison devint vaste et spacieuse, faite de lapis lazuli et ornée d'une myriade de joyaux célestes. Son apparence transformée par le Tathagata, elle embaumait de parfums et d'encens supérieurs à ceux des dieux. Aux quatre directions de cette demeure, apparurent quatre trônes en joyaux célestes sur lesquels étaient disposés des coussins drapés d'étoffes précieuses aux divines couleurs. Grâce aux transformations du Tathagata, sur ces sièges, apparurent des fleurs de lotus enrichies d'une multitude de gemmes, et sur ces lotus, quatre Bouddhas, Vainqueurs transcendants, se manifestèrent. A l'est, le Tathagata Akshobya, au sud, le Tathagata Ratnaketu, à l'ouest, Amitayus, au nord Dundubhisvara ; ces quatre Bouddhas, Vainqueurs transcendants, apparurent instantanément sur des trônes de lions. Alors, la grande cité de Rajagriha se trouva enveloppée d'une lumière resplendissante qui illuminait également les trois mille grands milliards de mondes et la sphère des mondes en nombre égal aux grains de sable du fleuve Gange dans les dix directions. Par le pouvoir du Bouddha, il tomba une pluie de fleurs célestes, les sons de la musique des dieux retentirent et une joie divine emplit tous les êtres de la sphère des mondes du trichiliocosme. Ceux à qui manquaient certaines facultés sensorielles les obtinrent intégralement ; les aveugles de naissance se mirent à voir les formes, les sourds entendirent les sons, les insensés retrouvèrent leurs sens, les étourdis retrouvèrent la mémoire, ceux qui étaient nus purent se vêtir, les affamés eurent le ventre plein, les assoiffés furent désaltérés, les malades guérirent, ceux qui étaient prisonniers d'une maladie en furent délivrés et ceux qui avaient une tare physique retrouvèrent un corps parfait. Ainsi, se produisit dans le monde quantité de miracles. En voyant ces Bouddhas, Vainqueurs transcendants, le bodhisattva Ruciraketu fut émerveillé. Transporté de joie et d'allégresse, ravi, il ressentit une grande foi. Dans cet état de réjouissance et d'enchantement, il se tourna vers ces Bouddhas parfaits, Vainqueurs transcendants et, mains jointes, l'esprit pleinement concentré, leur rendit hommage. Se rappelant les qualités du Vainqueur transcendant Shakyamuni, il s'étonna de sa durée de vie : " Comment se fait-il que le Vainqueur transcendant Shakyamuni n'ait vécu que quatre-vingts

3 ans ? Pourquoi une vie aussi courte ?" "Comment est-ce possible ?" se demanda-t-il, pris de doute. A ce moment, les Bouddhas, Vainqueurs transcendants, lisant ses pensées, s'adressèrent au bodhisattva Ruciraketu : – Fils de noble lignée, ne pense pas ainsi. Ne considère pas comme brève la durée de vie du Vainqueur transcendant Shakyamuni. Pourquoi cela ? Parce que, fils de noble lignée, à l'exception des Vainqueurs transcendants, Destructeurs de l'ennemi, Eveillés parfaitement accomplis, personne dans le monde, ni dieux, ni démons, ni Brahma, ni ascètes, ni brahmanes, ni dévas, ni hommes, ni dieux jaloux, ne peuvent prendre la pleine mesure de la durée vie totale du Tathagata, le Vainqueur transcendant, Shakyamuni. A peine les Bouddhas, Vainqueurs transcendants, eurent-ils donné cette explication sur la durée de vie du Tathagata qu'à ce moment, par le pouvoir du Bouddha, les fils des dieux qui résident dans les mondes du désir et de la forme, les esprits serpents, les esprits malveillants, les mangeurs d'odeur, les dieux jaloux, les garoudas, les musiciens célestes, les grands reptiles et des centaines de milliers de millions de bodhisattvas se rassemblèrent dans la maison du bodhisattva Ruciraketu. Puis, devant toute l'assemblée, les Tathagatas récitèrent les stances du soutra qui explique la durée de vie du Vainqueur transcendant, Shakyamuni :

On pourrait compter Toutes les gouttes d'eau de l'océan, Mais mesurer la durée de vie de Shakyamuni, Personne ne le peut.

On pourrait compter les atomes De tous les monts Meru, Mais mesurer la durée de vie de Shakyamuni, Personne ne le peut.

On pourrait compter Jusqu'aux plus petites particules de terre, Mais mesurer la durée de vie du Victorieux, Personne ne le peut.

On pourrait, si on le désire, Mesurer l'étendue de l'espace, Mais évaluer la durée de vie de Shakyamuni, Personne ne le peut.

De parfaits éveillés pourraient tout autant demeurer Pendant des ères et des milliers d'ères, Que l'on ne parviendrait toujours pas Au compte de sa vie.

Puisque sa cause Et sa condition sont doubles – Abandonner les actions nuisibles Et faire le don de nourriture –

4 On ne peut donner de limites A la vie de ce grand être, Ni en quantité d'ères cosmiques, Ni en quantité d'ères incalculables.

Aussi, n'entretiens aucun doute, Ne nourris pas la moindre hésitation, Car les limites de la vie du Victorieux Ne peuvent aucunement être connues.

A cette occasion, dans cette assemblée, se trouvait un maître qui enseigne les écritures, ce brahmane nommé , accompagné de milliers de brahmanes, honorait le Vainqueur transcendant. En entendant le complet exposé sur le grand du Tathagata, il s'agenouilla en larmes aux pieds du Vainqueur transcendant et le pria : "Le Vainqueur transcendant est bon envers tous les êtres ; dans sa grande compassion, il veut le bien de tous les êtres ; pour tous il est comme un père et une mère ; égal à l'inégalable, il resplendit comme la lune, brille de sagesse et de connaissance comme le soleil ; vous qui considérez les êtres comme (votre fils) Rahula, je vous en prie, accordez-moi une faveur." Le Vainqueur transcendant resta silencieux. Alors, par le pouvoir du Bouddha, dans l'assemblée, un prince Litsavi connu sous le nom de Sarvalokapriyadarshana (Que Tous Aiment à Voir), avec assurance, demanda au brahmane Kaundinya, le maître qui enseigne les écritures : – Pourquoi, grand brahmane, demandes-tu au Vainqueur transcendant de te concéder une faveur. Ne pourrais-je moi-même te l'accorder ? – Prince Litsavi, répondit le brahmane, afin d'honorer le Vainqueur transcendant et de pouvoir vénérer ses reliques, je souhaiterais avoir en ma possession un petit fragment – de la taille d'une graine de moutarde – de relique du Vainqueur transcendant. Celui, dit-on, qui adore directement une relique, aussi petite qu'une graine de moutarde, deviendra le seigneur des dieux Trente- trois. O Prince Litsavi, le Soutra de l'excellente lumière dorée est difficile à comprendre pour les auditeurs et les bouddhas solitaires. Ecoute attentivement la voix qui expose le Soutra de l'excellente lumière dorée, pourvu de toutes les caractéristiques et vertus, si difficile à percevoir. O, prince Litsavi, le Soutra de l'excellente lumière dorée est si difficile à comprendre, si difficile à connaître, surtout pour nous, brahmanes des provinces retirées, pourquoi ne désirerions- nous pas obtenir une relique du Vainqueur transcendant, même de la taille d'une graine de moutarde, pour la placer et la conserver dans une boîte à reliques, afin que les êtres acquièrent rapidement l'état de seigneur des dieux Trente-trois ? Aussi, ô Prince Litsavi, ai-je demandé cette faveur ! Le prince Litsavi, Sarvalokapriyadarshana, répondit alors en vers au maître qui enseigne les écritures, le brahmane Kaundinya :

Quand, dans le courant du Gange, Pousseront des fleurs, Quand le corbeau deviendra rouge, Que le coucou aura une couleur de conque, Que le rosier donnera le fruit du cocotier,

5 Que palmier bourgeonnera de mangues, Alors apparaîtra clairement une relique De la taille d'une graine de moutarde.

Quand, avec des poils de tortues, On tissera un bon manteau Pour se protéger du froid de l'hiver, Alors la relique apparaîtra.

Quand, avec des pattes de mouches, On construira une haute tour Stable et inébranlable, Alors la relique apparaîtra.

Quand toutes les sangsues Auront des dents Blanches, longues et pointues, Alors la relique apparaîtra.

Quand, avec des cornes de lièvres, On fabriquera une échelle Apte à conduire au ciel, Alors la relique apparaîtra.

Quand, grimpant à cette échelle, Une souris mangera la lune Et fâchera Rahu (le créateur d'éclipses), Alors la relique apparaîtra.

Quand ayant fait le tour du village, Les mouches boiront du vin dans des pots en porcelaine Et occuperont les maisons, Alors la relique apparaîtra.

Quand l'âne, les lèvres [rouges] Comme le fruit du bimba Sera heureux de pouvoir chanter et danser, Alors la relique apparaîtra.

Quand le bœuf et la chouette, Vivront dans un lieu isolé, En harmonie et avec affection, Alors la relique apparaîtra.

Quand les feuilles du palasha Formeront un parasol orné de trois joyaux Et protègeront de la pluie, Alors la relique apparaîtra.

Lorsqu'un grand navire

6 Avec rames et voiles Naviguera en plaine, Alors la relique apparaîtra.

Quand le hibou volera En tenant dans son bec La montagne Ghandamadana (Encens qui Engendre la Foi), Alors la relique apparaîtra.

Après avoir entendu ces mots, le maître chargé d'enseigner les écritures, le brahmane Kaundinya, répondit au prince Litsavi, Sarvalokapriyadarshana, par ces vers :

Excellent ! Excellent ! Sublime prince, Fils des Vainqueurs, grand orateur, Courageux et habile, Qui a reçu la prophétie [de l'éveil].

Ecoute, prince, mon explication Sur l'inconcevable majesté du Tathagata, Le sauveur, le protecteur du monde.

Inconcevable est la sphère du Bouddha. Incomparables sont les Tathagatas. Tous les Bouddhas sont sans cesse bienveillants, Tous les Bouddhas naissent de la pureté, Tous les Bouddhas ont la même apparence. Telle est la réalité des Bouddhas.

Le Vainqueur transcendant n'a pas été créé, Le Tathagata n'est pas né. Son corps aussi dur que le diamant, Se révèle par le Corps d'émanation.

Il n'existe rien de tel que la soi-disant relique du grand brahmane, Même de la taille d'une graine de sésame. Comment pourrait-il y avoir des reliques D'un corps qui ne contient ni os ni sang ?

Dans l'intention d'être bénéfique aux êtres vivants, Les reliques sont données comme des moyens habiles. Le Bouddha parfaitement éveillé est le Corps de vérité, Le Tathagata est la sphère de la réalité, Son activité, enseigner le , Est le corps du Vainqueur transcendant.

Parce que j'avais écouté ceci et le savais, J'ai demandé cette faveur Et provoqué cette conversation Pour découvrir la vérité.

7

Alors, les trente-deux mille fils de dieux, qui avaient écouté ce profond exposé sur la durée de vie du Tathagata, engendrèrent l'esprit de l'éveil insurpassable et pleinement accompli, et, animés d'une grande joie, psalmodièrent d'une seule voix les strophes suivantes :

Le Bouddha ne part pas en nirvana, Le Dharma ne disparaît pas. Le Bouddha enseigne le complet nirvana Pour le plein épanouissement des êtres.

Le Bouddha, Vainqueur transcendant, est inconcevable, Le Tathagata, dont le corps est éternel, Se manifeste sous diverses formes, Pour le bien de tous les êtres.

Après avoir écouté en présence de ces Bouddhas, Vainqueurs transcendants, et de ces deux nobles êtres l'exposé sur la durée de vie du Vainqueur transcendant Shakyamuni, le bodhisattva Ruciraketu se réjouit, empli de joie et de satisfaction. Baignant de félicité, il ressentit la profondeur de son bonheur et de son allégresse. Une grande ferveur et un ravissement l'envahirent alors. Au moment même où se donnait cet enseignement sur la durée de vie du Tathagata, d'innombrables, d'incalculables êtres produisirent la pensée [qui tend] vers l'éveil insurpassable et parfaitement accompli. Les Tathagatas disparurent ensuite.

Ainsi s'achève "la Durée de vie du Tathagata", deuxième chapitre de ce roi du recueil des soutras nommé "l'Excellente Lumière Dorée".

8 Chapitre 3 : Le rêve

Plus tard, alors que le bodhisattva Ruciraketu dormait, il vit en rêve un tambour dont la lumière dorée, semblable à celle du disque solaire, illuminait tout. En toutes directions, d'innombrables, d'incalculables Bouddhas, Vainqueurs transcendants, siégeaient sur des trônes finement ornés de lapis lazuli, au pied d'arbres de pierres précieuses. Ils enseignaient la Doctrine à des centaines de milliers de disciples placés devant eux. Il vit ensuite une personne à l'aspect d'un brahmane marteler ce tambour. Des sons lui parvinrent d'où émanaient des strophes d'enseignements. Dès que le bodhisattva Ruciraketu se réveilla, ces enseignements lui revinrent, aussi, tout en se les remémorant, partit-il, dès l'aube, pour la grande cité de Rajagriha. Avec des milliers d'êtres, il arriva au Pic des Vautours où se trouvait le Vainqueur transcendant. Il s'inclina à ses pieds, marcha trois fois autour de lui par la droite et se plaça sur le côté. Ainsi placé, le bodhisattva Ruciraketu joignit respectueusement les mains en direction du Vainqueur transcendant et récita les vers de l'enseignement qu'il avait entendu en rêve par les sons du tambour.

Ainsi s'achève, "le Rêve", troisième chapitre de roi du recueil des soutras nommé "l'Excellente Lumière Dorée".

9 Chapitre 4 : La confession

Une nuit, paisiblement endormi, Je fis un songe. Je vis un grand et magnifique tambour Irradiant de lumière dorée, Aussi brillant que le soleil. Il était baigné de clarté Et illuminait les dix directions.

Partout, sous des arbres de précieux joyaux, Je vis des Bouddhas siégeant Sur des trônes richement ornés de lapis lazuli. Ils étaient face à une assemblée De plusieurs centaines de milliers de disciples.

Je vis un homme à l'aspect d'un brahmane Qui martelait fortement un tambour Dont les sons, émanant de ses coups, Laissaient entendre ces mots :

"Puisse le son du grand tambour de l'excellente lumière sacrée Calmer les souffrances des états infortunés, Les souffrances de Yama et celles de la pauvreté Dans tout le trichiliocosme.

Puisse le son de ce grand tambour Pacifier toute la confusion du monde Et, comme le Seigneur des Sages, affranchi des peurs, a vaincu la peur, Puissent tous les êtres abandonner la peur et s'affranchir.

Comme le Seigneur des Sages, qui connaît tout le samsara, Possède toutes les nobles vertus, Puissent tous les êtres devenir des océans de qualités, Dotés des vertus de la concentration et des [sept] branches de l'éveil.

Puisse le son du grand tambour, Doter les êtres de la voix mélodieuse de Brahma Et les conduire à la sublime, excellente, illumination de Bouddha.

Puissent-ils propager la vertu en tournant la roue du Dharma, Demeurer présents pendant d'innombrables ères cosmiques. Puissent-ils faire le bien des migrants en enseignant le Dharma, Détruire les afflictions et extirper la souffrance. Puissent-ils annihiler l'attachement, l'aversion et l'ignorance.

Puissent les êtres des états infortunés, Dont les corps squelettiques sont dévorés par les flammes, Entendre le son du grand tambour

10 Avec l'expression : "Je rends hommage au Bouddha".

Puissent tous les êtres se rappeler leurs naissances Pendant cent vies et mille millions de vies, Demeurer conscients du Seigneur des Sages Et être constamment à l'écoute de ses vastes paroles.

Par le son du grand tambour, Puissent-ils toujours accompagner les Bouddhas. Puissent-ils s'abstenir de toute action négative Et s'adonner aux activités vertueuses.

Quelles que soient les souhaits et les aspirations Des hommes, des dieux et autres créatures, Puissent-ils tous se réaliser Par le son du grand tambour.

Pour les êtres qui naissent dans les enfers insupportables, Où les flammes dévorent sans cesse les corps, Et qui errent, sans protection, dans la souffrance, Puissent tous ces feux s'éteindre à jamais.

Que le son du grand tambour Apaise toutes les souffrances des enfers, Du monde des esprits avides et des hommes Et toutes les douleurs intenses et atroces des êtres.

Pour ceux qui sont sans soutien, Sans aide ni protection, Puissé-je devenir le protecteur, L'aide et le soutien suprêmes.

Je vous supplie, Bouddhas, sublimes entre tous les bipèdes, Qui vivez dans les dix directions, Vous dont le cœur [déborde] d'amour et de compassion, Daignez diriger votre regard vers moi.

Toute action négative créée dans le passé, Aussi grave soit-elle, Je l'expose à la vue de ceux qui ont les dix pouvoirs. Les fautes que j'ai commises En abandonnant mes parents, En négligeant les Bouddhas Et en ne m'appliquant pas au bien ;

Les fautes que j'ai commises Par la satisfaction personnelle d'être riche, D'appartenir à une noble famille, Par l'arrogance et la vanité de la jeunesse ;

11

Les fautes que j'ai commises En pensées, en paroles, En actes nuisibles, Et en ne reconnaissant pas le mal ;

Les fautes que j'ai commises Par négligence, l'esprit immature Et obscurci par l'ignorance, Sous l'influence de mauvaises fréquentations,

Perturbé par les passions, Le goût du jeu ou des plaisirs, Sous le coup du chagrin ou de la maladie, Au contact des riches ;

Les fautes que j'ai commises En m'associant à des gens ignobles, Par envie ou avarice, Par hypocrisie ou bassesse ;

Les fautes que j'ai commises Pendant les périodes de pauvreté, Perdant l'espoir Et rencontrant la peur ;

Les fautes que j'ai commises L'esprit volage, Soumis au désir et à la colère, Torturé par la faim ou la soif ;

Les fautes que j'ai commises Concernant la nourriture ou la boisson, Les femmes, les biens ou les vêtements, Ou tourmenté par diverses passions ;

Ainsi, ces actions négatives des trois types Que j'ai accumulées de cette façon, Par mon corps, ma langue et mon esprit, Je les confesse toutes.

Ces fautes que j'ai commises Par manque de respect Envers les Bouddhas, les enseignements Et les auditeurs, Je les confesse également.

Ces fautes [que j'ai commises] par manque de respect Envers les bouddhas solitaires Et les bodhisattvas,

12 Je les confesse également.

Les fautes [que j'ai commises] par manque de respect Envers ceux qui enseignent l'excellente Doctrine Et envers la Doctrine elle-même, Je les confesse également.

Constamment, par ignorance, J'ai rejeté la Doctrine, Et me suis montré irrespectueux envers mes parents, Je le confesse également.

Les fautes dues à l'opacité mentale et à l'immaturité, Au désir, à l'aversion et à l'ignorance, A l'orgueil et à l'arrogance, Je les confesse toutes.

Dans les mondes des dix directions, J'honorerai ceux qui possèdent les dix pouvoirs, Et délivrerai de leurs souffrances Tous les êtres vivants.

J'établirai à la dixième terre Les innombrables êtres vivants ; Une fois établis en celle-ci, Puissent-ils tous devenir Tathagatas.

J'œuvrerai pendant des millions d'ères cosmiques Au bien de tous les êtres vivants, Jusqu'à pouvoir libérer chacun d'entre eux De l'océan des souffrances.

L'Excellente Lumière dorée Purifie toutes les actions, Enseigne ce qui est profond, Soutenant ainsi tous les êtres vivants.

Quiconque a, pendant mille ères cosmiques, Commis les fautes les plus graves, Les purifiera toutes S'il les confesse une seule fois avec sincérité.

Ayant exposé cette confession, L'Excellente et Vertueuse Lumière dorée, Qui permet d'éliminer totalement et rapidement Tous les voiles du karma,

Puissé-je demeurer à la dixième terre, La suprême source aux dix joyaux, Puissé-je manifester les qualités d'un bouddha

13 Et libérer [les êtres] de l'océan de l'existence.

Puissé-je atteindre l'omniscience Par le courant de l'océan des Bouddhas, Le profond océan de qualités, Et les vertus infinies du Bouddha.

Puissé-je obtenir des centaines de milliers d'absorptions, Des formes inconcevables, Les pouvoirs et les forces, les [sept] branches de l'éveil Et les dix pouvoirs sacrés.

Dans votre compassion, ô Bouddhas, Je vous prie de toujours veiller sur moi. J'en appelle à la compassion de votre esprit, Pardonnez-moi mes erreurs !

En raison des fautes que j'ai commises dans le passé, Durant des centaines d'éons, Mon esprit misérable souffre, Opprimé par le chagrin et la peur.

Je redoute les actions négatives Qui hantent toujours mon esprit inférieur. Où que j'aille, nulle part Je ne rencontre le bonheur.

O vous tous, compatissants Bouddhas, Qui éliminez les peurs de tous les êtres, Je vous en supplie, protégez-moi du mal Et délivrez-moi de la peur.

Mes actions, souillées par les passions, M'ont valu d' être abandonné par les Tathagatas. Je supplie les Bouddhas de me laver Avec l'eau de la compassion.

Je confesse toutes les fautes Que j'ai pu commettre dans le passé Et celles du présent, Je les confesse toutes.

De plus, je promets de m'abstenir De toute action négative Et de ne dissimuler Aucune de mes erreurs.

Les trois actions physiques Les quatre actions verbales Et les trois actions mentales,

14 Je les confesse toutes.

Les actions faites par le corps, Mes paroles Et les pensées de mon esprit, Ces dix actions, je les confesse toutes.

Je m'abstiendrai des dix actions non vertueuses, Je pratiquerai les dix vertus, Je m'établirai au dixième stade, J'acquérrai les dix pouvoirs suprêmes.

Les actions négatives que j'ai commises, Entraînant des résultats indésirables, En présence des Bouddhas, Je les confesse toutes.

De toutes les actions vertueuses Créées sur le continent de Jambudvipa Ou dans tout autre monde, Je me réjouis.

Puissent les racines de vertu Et les mérites que j'ai créés Par le corps, la parole et l'esprit, Me porter jusqu'au parfait éveil.

Devant ceux qui possèdent les dix pouvoirs inégalables, Je confesse chacune de mes fautes majeures, Commises par un esprit immature Et errant, prisonnier de l'existence.

Je confesse tout le karma négatif que j'ai accumulé Sous l'emprise de la naissance et de l'existence, Sous l'emprise du monde, Sous l'emprise d'un esprit volage Et sous l'emprise de divers comportements physiques.

Je confesse aussi les actions puériles et sottes Commises sous l'emprise des passions Et de mauvaises influences, Sous l'emprise de l'existence et du désir, De l'aversion et de l'ignorance, Sous l'emprise de la fatigue, Du temps et de l'acquisition de mérites. En présence des incomparables Vainqueurs, Je confesse intégralement chacune de ces fautes.

Devant les Bouddhas, ces océans de vertus,

15 Ces montagnes qui, comme le Mont Meru, brillent d'une lumière dorée, Je me prosterne. En tous ces Vainqueurs, je prends refuge. Devant tous ces victorieux, je m'incline avec respect.

Vous êtes de couleur dorée et brillez avec l'éclat de l'or immaculé, Vos yeux sont de purs et parfaits lapis lazuli, Soleils éveillés, sources illustres resplendissant de gloire et de splendeur, Par votre compassion qui rayonne, dissipez la noirceur de l'obscurité !

D'une beauté sans taches, avec des membres parfaits, une immense bonté, Soleils éveillés, vos rayons illuminent tout comme de l'or immaculé. O Sages, telle la lumière de la lune, vous apaisez le brasier Des perturbations internes qui brûle dans l'esprit des êtres.

Vos organes sont embellis des trente-deux marques sublimes Et vos membres sont magnifiquement ornés des nobles signes. La splendeur et la gloire de vos mérites, semblables à la lumière du soleil, Chassent l'obscurité des trois mondes.

De lapis lazuli aux couleurs variées, immensément purs, Vos membres, tels l'argent et le cristal, Ont la couleur cuivrée de l'aube. Resplendissant de multiples qualités, O sages qui avez l'éclat du soleil, Avec les rayons innombrables de Ceux allés en félicité, Asséchez le terrible et impitoyable océan des souffrances, Pour ceux qui, tombés dans la gigantesque crue des cycles d'existence, Sont ballottés par les violents courants de la douleur, de l'angoisse et de la mort.

Je me prosterne devant vous, Bouddhas, dont le corps brille comme l'or, Dont les membres resplendissent d'une couleur dorée. Sources de sagesse primordiale, suprêmes dans les trois mondes, Votre corps est orné des magnifiques marques.

Aussi immesurables que l'eau de l'océan, Aussi illimitées que les grains de poussière, Aussi incalculables que les pierres du Mont Meru, Aussi infinies que les confins de l'espace,

Telles sont les qualités du Bouddha Auxquelles tous les êtres ne peuvent accéder Et dont la dernière ne peut être connue,

16 Même en la pesant et la contemplant pendant de nombreux éons.

L'eau pourrait se mesurer à la pointe d'une aiguille, Les rochers, les montagnes et l'océan Se compter en nombre de kalpas, Qu'il resterait impossible de connaître l'étendue des qualités de Bouddha.

Puissent tous les êtres posséder les qualités de Bouddha, Sa couleur, sa voix mélodieuse, son renom, Son corps – emblème de vertu – orné Des quatre-vingt signes exemplaires.

Par ces actions positives, puissé-je en ce monde, Sans tarder, me transformer en Bouddha, Dispenser l'enseignement pour le bien des migrants Et libérer tous les êtres vivants de leurs innombrables souffrances.

Puissé-je triompher des maras féroces et puissants, Tourner la roue du vertueux Dharma, Demeurer pendant d'inconcevables kalpas Et satisfaire les êtres avec l'eau du nectar.

Comme les Vainqueurs du passé les ont parfaites, Puissé-je parachever les six perfections insurpassables, Eliminer les afflictions et dissiper la souffrance, Calmer le désir, la haine et l'ignorance.

Puissé-je toujours me rappeler mes naissances : Cent naissances, mille millions de naissances, Toujours me souvenir du Seigneur des Sages Et écouter abondamment sa parole.

Par ces actions vertueuses, puissé-je Constamment me trouver en compagnie des Bouddhas, Abandonner à jamais toute action négative Et pratiquer les qualités d'où émane la vertu.

Puissent les êtres, dans les différents mondes, Voir leurs souffrances se dissiper. Puissent ceux dont les organes sont déficients ou les membres endommagés Obtenir aussitôt un corps parfait.

Puissent les malades, les infirmes, les convalescents, Délaissés dans les dix directions, Se trouver rapidement délivrés de leur maladie, Recouvrer la santé, la force et la vitalité.

Puissent ceux que rois, bandits ou malfaiteurs menacent de mort,

17 Ceux qu'affectent des centaines de souffrances Et ceux que la détresse opprime Se trouver délivrés du poids de ces centaines de peurs et de malheurs.

Quant à ceux qui sont réduits à l' esclavage, battus et maltraités, Qui demeurent sur des lieux de troubles, Qui sont agités par des milliers d'afflictions, D'incessantes peurs et frappés par diverses peines, Puissent-ils s'affranchir de leurs chaînes Et se libérer de leurs tortionnaires et de tous leurs malheurs.

Puissent les condamnés avoir la vie sauve, Les malheureux ne plus avoir peur, Affamés et assoiffés trouver nourriture et boisson en abondance, Les aveugles voir les différentes formes, Les sourds entendre des sons plaisants. Les dénudés obtenir des vêtements, Et les pauvres trouver des trésors.

Dotés de richesses, récoltes et joyaux variés, Puissent tous les êtres avoir le bonheur Sans qu'aucun ne ressente la souffrance. Puissent tous les êtres avoir un bel aspect, Un corps gracieux, séduisant et favorisé.

Puissent-ils toujours savourer un bien-être parfait, Obtenir ce qu'ils désirent – nourriture, boisson, biens, mérites – Dès que l'idée leur en vient à l'esprit. Tambours, tambourins, violons et guitares,

Sources, étangs, piscines, bassins aux lotus bleus dorés, Nourriture, boisson, vêtements, richesses, perles et joyaux Parures en or, en lapis lazuli et autres pierres précieuses, Puisse tout cela apparaître dès la première pensée.

Puisse-t-on, dans aucune partie du monde, n'entendre jamais le mot "souffrance", Ni voir personne à l'expression hostile. Puissent tous les êtres jouir d'un aspect splendide Et rayonner les uns pour les autres.

Puisse toute excellence dans le monde humain Se manifester dès que souhaitée. Grâce aux fruits de leurs mérites, Puissent toutes les pensées se réaliser dès leur émergence.

Puissent dans les trois temps, encens, guirlandes, onguents Vêtements, poudres et fleurs variées Tomber d'arbres magiques

18 Afin que les êtres s'en saisissent pour les savourer.

Puissent-ils vénérer dans les dix directions Tous les inconcevables Tathagatas, Les suprêmes bodhisattvas, les auditeurs, La pure Doctrine, ferme et sans tâche.

Puissent les êtres se détourner des migrations infortunées, Surmonter les huit obstacles, Obtenir la principale liberté Et constamment fréquenter les Bouddhas.

Puissent-ils toujours naître dans de grandes familles Où les trésors débordent de possessions et de céréales. De nombreux éons durant, puissent-ils bénéficier De compagnie, renom, forme et teint excellents.

Puissent les femmes toujours devenir des hommes Forts, intrépides, habiles et lucides Qui agissent constamment en vue de l'éveil, Par la pratique des six perfections.

Puissent-elles voir dans les dix directions, sous un arbre précieux, Un bouddha majestueusement assis Sur un trône de lapis lazuli, orné de joyaux, Puissent-elles aussi l'écouter enseigner la Doctrine.

Puisse tout ce que j'ai créé par mes actions négatives, Opprimé lors d'existences passées, Et tout résultat indésirable provenant de mes fautes, Etre annihilés sans le moindre reste.

Puisse la main de la sagesse délivrer de leurs attaches Les êtres enchaînés à l'existence, Ligotés par les chaînes du samsara, Et rapidement les affranchir de leurs souffrances.

Je me réjouis pour tous les êtres Qui, dans notre continent Ou en toute autre sphère, Accomplissent maints profonds mérites.

Puissent les mérites obtenus en me réjouissant Par le corps, la parole et l'esprit Permettre à la réalisation de mes souhaits d'aboutir Et me conduire à l'obtention de l'éveil insurpassable et immaculé.

Ceux qui, sans relâche et sans souillure, avec un esprit pur, Récitent ces versets de réjouissance, D'éloge et d'adoration

19 Verront s'éloigner les mauvaises destinées pendant soixante éons.

Homme ou femme d'extraction brahmane ou royale, Ceux qui, mains jointes, Honorent les Vainqueurs en récitant ces mots, Se souviendront de leurs naissances dans toutes leurs vies passées.

Le roi des humains qui adore constamment Celui dont membres et organes sont ornés des marques, Qualités et mérites infinis Obtiendra, lui aussi, les mêmes marques et qualités.

Ceux dont les oreilles entendent cette confession Ont créé la vertu, non pas d'honorer un bouddha, Ni deux, ni quatre, ni cinq, ni dix, Leur vertu est bien supérieure à celle de vénérer des milliers de Bouddhas."

Ainsi s'achève "la Confession", quatrième chapitre de ce roi du recueil des soutras nommé "l'Excellente Lumière Dorée".

20 Chapitre 5 : La source où les lotus abondent.

Alors, le Vainqueur transcendant s'adressa ainsi à la déesse de la lignée, Bodhisamuccaya (Assemblée de la Pureté Eveillée) : – Déesse de la lignée, à une certaine époque, à une certaine occasion, le roi nommé Suvarnabhujendra (Pouvoir de la Main Dorée) glorifia tous les Bouddhas, Vainqueurs transcendants du passé, présent et futur, par cette louange à tous les Tathagatas intitulée la Source aux lotus :

"Je rends hommage Et loue Tous les Vainqueurs qui apparurent jadis, Tous ceux qui demeurent dans les mondes des dix directions.

Sage, apaisé, parfaitement pur et serein, Votre corps, couleur d'or, brille intensément, Vous proclamez la parole de Bouddha à chaque son, Et la propagez largement avec la divine voix de Brahma.

Sur votre tête, tels un lotus bleu, une abeille, un paon, Vos cheveux frisés sont bleus comme [les plumes du] geai. Vos dents sont blanches comme la neige ou la conque Et brillent constamment d'un éclat doré.

Vos yeux effilés sont d'un bleu profond, immaculé, Comme des lotus bleus pleinement épanouis. Votre langue, large et belle, couleur de lotus, Resplendit comme un lotus et ressemble au joyau du lotus.

Sur votre visage, le poil couleur lapis lazuli, qui s'enroule par la droite, Ressemble à la fibre du lotus et à la conque. La lune du Sage est aussi délicate qu'une lune croissante, L'ombilic de votre corps est aussi pur qu'un rayon [de miel].

Haut placé sur le visage, votre nez allongé et élégant, Doux comme l'or, a une couleur cuivrée. Les Vainqueurs ont toujours une saveur suprême, Suave, pure, excellente et supérieure.

De chacun de vos pores naît un poil Qui s'enroule par la droite. Aussi lustré et brillant que le saphir, Aussi beau que le cou bleu du paon. Au moment de la naissance, l'éclat de votre corps Emplit les mondes des dix directions, Apaise les infinies souffrances des trois mondes Et comble les êtres de toutes formes de joies.

Parvenant dans les enfers ou dans le monde animal, Chez les esprits avides, parmi les dieux et les hommes,

21 Il rend les êtres ivres de joie Et les destinées infortunées se tarissent.

Votre corps, couleur d'or, Resplendit tel l'or le plus raffiné. Sugata, votre visage est une lune immaculée, Votre bouche esquisse un sourire beau et pur.

Vos membres sont doux comme le corps d'un nouveau-né, Vous avez la stature imposante d'un lion, Vos avez de longs bras et de longues mains, aussi amples Que les lianes du sal agitées par le vent.

Seigneur des Sages, de votre corps sublimement pur, Irradiant à une brasse de distance, Emane une lumière à l'ardeur de mille soleils Eclairant puissamment une infinité de terres.

Votre lumière, ô Bouddha, est si splendide Que son éclat fait pâlir Lunes et soleils en multitude, Dans des centaines de milliers de sphères innombrables.

Bouddha, vous êtes le soleil qui guide le monde Et, parmi les centaines de milliers de soleils de Bouddhas, Celui du Tathagata que (chaque) être perçoit Dans d'innombrables centaines de milliers de sphères.

Votre corps jouit de cent mille mérites Et est richement orné de toutes les qualités. Vous avez, ô Vainqueur, les bras semblables à la trompe du puissant éléphant, Les mains et les pieds qui brillent d'une belle lumière sans défaut.

A tous les Bouddhas, en nombre égal aux plus infimes particules de poussière, Qui apparurent jadis, Apparaîtront plus tard Et demeurent maintenant,

La parole, le corps et l'esprit emplis de foi, A tous ces Vainqueurs, j'offre fleurs, Encens avec des centaines de louanges, Et m'incline devant eux, l'esprit vertueux.

Même cent langues, même mille éons, Ne me permettraient pas d'exprimer les qualités du Bouddha, Car les qualités du Vainqueur, innombrables et variées, Sont la suprême essence de la vertu.

22 Si la moindre des qualités d'un seul Bouddha Mille langues ne peuvent l'énoncer, Comment cent langues pourraient-elles citer Les qualités de tous les Eveillés ?

Si tous les mondes, y compris ceux des dieux, Devenaient un océan dont l'eau atteint la cime de l'existence, On pourrait calculer sa profondeur à un cheveu près, Mais on ne peut mesurer une seule qualité de Celui allé en félicité.

Le corps, la parole et l'esprit débordant de foi, J'ai loué et admiré tous les Vainqueurs ; Que les excellents fruits accumulés par ces mérites, Permettent aux êtres d'accéder à l'état de Vainqueur."

Après avoir ainsi glorifié les Bouddhas, Le roi dit cette prière :

"Plus tard, après d'innombrables ères, Où que je renaisse, Puissé-je voir un tambour identique à celui de ce rêve Et entendre alors pareille confession. Durant toutes mes naissances, puissé-je rencontrer Un hymne aux Vainqueurs pareil à cette excellente Source aux lotus.

Les inégalables et infinies qualités du Bouddha, Difficiles à trouver pendant des milliers d'éons, Puissé-je les écouter en rêve Et les exposer le jour durant.

Puissé-je libérer les êtres de l'océan des souffrances, Parachever les six perfections, Atteindre l'éveil insurpassable au moment propice Et n'avoir aucune coupure dans ma sphère.

Grâce aux fruits résultant de l'offrande du tambour Et grâce aux louanges à tous les Vainqueurs, Puissé-je voir directement le puissant Shakyamuni Pour recevoir alors sa prophétie.

Que ces enfants, mes fils Kanakabhujendra (Puissant Bras d'Or) et Kanakaprabha (Lumière d'Or) Obtiennent aussi tous deux La prophétie de l'insurpassable éveil.

A l'avenir, puissé-je devenir un refuge, Une compagnie et un soutien Pour ceux qui sont sans foyer ni assistance, Qui manquent de protection et du nécessaire.

23

Puissé-je annihiler toutes causes de souffrances Pour me transformer en source de toutes vertus. Dans les éons futurs baignés d'éveil, Comme ce fut le cas dans des temps passés,

Grâce à la confession de l'Excellente Lumière Dorée, Puisse l'océan de mes fautes s'assécher, L'océan des mes actions s'anéantir, L'océan de mes afflictions s'annihiler,

L'océan de mes mérites se remplir. Puisse l'éclat de la sagesse immaculée Purifier totalement l'océan de ma sagesse Et faire de moi un océan de toutes vertus.

Puissent les qualités de l'éveil s'accomplir. Par la puissance de la confession de l'Excellente Lumière Dorée. Que mes mérites resplendissent Et purifient intégralement la splendeur de mon éveil.

Que l'éclat de la sagesse immaculée Brille à travers la lumière de mon corps, Accroisse l'intensité de mes mérites Et se distingue dans les trois mondes.

Continuellement pourvu de la force des mérites Puissé-je, dans les périodes cosmiques futures, Jouir de l'éveil qui, libre de l'océan de souffrances, S'apparente à un océan de bonheur.

Dans le futur, puisse ma terre pure Jouir des qualités infinies et extraordinaires Propres aux champs purs de tous les Vainqueurs Qui existèrent dans les trois mondes, depuis les limites du passé."

Ainsi s'achève "la Source aux lotus", cinquième chapitre de roi du recueil des soutras nommé "l'Excellente Lumière Dorée", un hymne à tous les Tathagatas du présent, du passé et du futur.

24 Chapitre 6 : La vacuité

A ce moment, le Vainqueur transcendant prononça ces vers :

"Les phénomènes de la vacuité ont été amplement expliqués Dans divers soutras inconcevables, Aussi, dans ce discours suprême et sacré, Ne les exposera-t-on que brièvement.

Les êtres ignorants, d'intelligence limitée, Sont incapables d'appréhender tous les phénomènes, Aussi, dans ce soutra suprême et sacré, Exposera-t-on brièvement les phénomènes de la vacuité.

Par le pouvoir de la compassion et pour faciliter son émergence Par différents moyens, méthodes et causes, On expliquera ce puissant soutra suprême et sacré Pour que tous les êtres le comprennent.

Ce corps est un village inhabité, Les organes sont des soldats ou des voleurs Qui vivraient tous dans le même village Sans se connaître mutuellement.

L'organe de la vue poursuit les formes, L'organe de l'ouïe s'amuse avec les sons, L'organe de l'odorat s'intéresse aux diverses senteurs, L'organe du goût sans cesse se rue sur les saveurs,

L'organe du corps recherche les contacts Et l'organe de l'esprit s'occupe des phénomènes. Tels sont les six organes qui, Respectivement, embrassent leur propre objet.

L'esprit a la fluidité de l'illusion Et les six organes considèrent pleinement leur objet, Tel un homme qui court dans un village vide Au gré des soldats ou des voleurs.

De même l'esprit qui demeure avec les six objets Connaît pleinement les sphères des organes sensoriels. Tel est l'esprit face aux six objets. A travers les organes sensoriels, il perçoit pleinement : Les formes, les sons, les odeurs, Les saveurs, les sensations tactiles et les phénomènes. Entre les six organes, l'esprit fluctue, Se posant sur eux comme un oiseau. Lorsqu'il s'établit sur l'un des organes, Il donne à celui-ci une connaissance particulière.

25 Le corps, lui, ne bouge ni n'agit, Sans essence, il naît de conditions. Irréel, il n'apparaît que par des conceptions. Il est comme une machine qui fonctionne dans une ville inhabitée.

La terre, le feu, l'eau et l'air, Demeurent ici ou là, en fonction de différents facteurs. Tels des serpents venimeux dans une même cage Qui s'affrontent sans cesse,

Les quatre éléments, ces serpents, vont par paires : Deux montent tandis que deux autres descendent, Deux par deux, dans les directions cardinales et collatérales, Tous ces éléments pareils aux serpents disparaissent.

Le serpent de la terre, comme celui de l'eau, Se consume par le bas. Le serpent du feu, comme celui de l'air, Monte au ciel.

Du fait des actions commises dans le passé Et qui demeurent toutes dans l'esprit et la conscience, On naît dans une existence appropriée à celles-ci, Chez les dieux, les humains ou dans les trois états infortunés.

Lorsque flegme, vent et bile ont cessé, Le corps, empli d'urine et d'excréments, Devient un immonde tas de vers Qui se dessèche au cimetière pareil à un morceau de bois.

Déesse, contemplez ces phénomènes ! Qu'est-ce que l'être ? Qu'est-ce que l'individu ? Tous ces phénomènes sont vides Et apparaissent en raison de l'ignorance.

Ce grands éléments n'ont pas de grande origine. Etant apparus de la non-origine, ils sont sans origine ; Du fait qu'ils sont apparus et sont sans origine, Je les nomme donc grands éléments.

Ce qui n'existe pas et n'a jamais existé Apparaît en raison de l'ignorance, Or cette ignorance n'est pas une chose existante ; C'est ainsi que j'explique l'ignorance.

Les facteurs composés, la conscience, le nom et la forme, Les six sources, le contact et la sensation, Le désir, la saisie et l'existence, La naissance, le vieillissement et la mort, la peine, la douleur,

26 Les souffrances inconcevables du cycle existentiel, Toute situation dans cette roue de l'existence Née de la non-origine est sans origine et erronée. Lorsque l'esprit analyseur pourfend la vue du moi, L'épée de sagesse libère du filet des afflictions. Constatez que la réalité des agrégats devient vide Et touchez les vastes qualités de l'éveil.

J'ouvre la porte de la cité d'ambroisie Et montre à tous la vasque [qui contient] l'essence du nectar. J'ai pénétré dans cette cité d'ambroisie Et me suis rassasié de l'essence du nectar,

J'ai frappé le grand tambour sacré du Dharma Et soufflé dans la sublime conque du Dharma, J'ai allumé l'incomparable lampe du Dharma Et déversé la pluie bienheureuse du Dharma,

J'ai vaincu l'ennemi suprême des afflictions Et brandi l'étendard sacré du Dharma, J'ai pleinement libéré les êtres de l'océan de l'existence Et interdit la route des trois mondes infortunés.

Les êtres, tourmentés par le feu des afflictions, Privés de refuge et de protection, Seront comblés par la fraîche essence du nectar Qui calme l'ardeur brûlante des passions.

Parce qu'autrefois, pendant de nombreux éons, J'ai honoré des guides inconcevables, Recherchant intensément le Corps absolu, J'ai pratiqué les austérités et me suis dirigé vers l'éveil.

J'ai donné mes bras, mes yeux, mes jambes, Ma tête, mon fils chéri et ma fille, Mes richesses, pierres précieuses, perles, or, Lapis lazuli et autres gemmes.

Si l'on coupait tous les arbres du trichiliocosme, Toutes les plantes et les herbes, Les forêts et tout ce qui pousse sur terre, Et que l'on réduise tout cela en poudre Faite de particules infinitésimales, Pour en faire une montagne Aussi haute que le ciel, On pourrait la diviser en trois parties.

Si la connaissance de tous les êtres Pouvait appartenir à une seule personne, Ce sage pourrait compter

27 Les atomes de la terre, Les inconcevables éléments des particules De tout le trichiliocosme.

Pourtant, le meilleur de tous les êtres, Quelqu'un dont la sagesse est excellente, Capable de compter toutes ces particules infimes de poussière, Ne peut connaître la sagesse du Vainqueur.

Même au cours d'innombrables périodes cosmiques, Il est impossible à quiconque d'estimer Ce que perçoit en un instant La sagesse du grand Sage."

Ainsi s'achève "la Vacuité", sixième chapitre de ce roi du recueil des soutras nommé "l'Excellente Lumière Dorée".

28 Chapitre 7 : Les Quatre Grands Rois

Alors le grand roi Vaishravana (Fils de l'Auditeur), le grand roi Dhirtarastra (Gardien de la Province), le grand roi Virudhaka (Créateur de Noblesse), le grand roi Virupaksa (Œil Infirme) se levèrent de leur siège ; remontant leur robe supérieure sur l'épaule, ils placèrent le genou droit au sol et, mains jointes devant le Vainqueur transcendant, s'adressèrent à lui : – Vainqueur transcendant, l'Excellente Lumière Dorée, roi du recueil des soutras, que tous les Tathagatas ont prédit, pensé et observé, que toutes les assemblées de bodhisattvas ont pleinement adopté, que toutes les assemblées de dieux ont vénéré et admiré, que toutes les assemblées de seigneurs des dieux ont loué, que les protecteurs du monde ont honoré d'hymnes et d'offrandes, ce soutra resplendit dans toutes les demeures des dieux, octroie la félicité suprême à tous les êtres, tarit les souffrances des êtres nés dans les enfers, le règne animal ou dans le monde du Seigneur de la Mort, coupe la continuité de la peur, repousse énergiquement toutes les armées ennemies, calme les famines, apaise les maladies, dissipe les mauvaises influences astrales, produit un suprême apaisement, élimine complètement le chagrin, les afflictions et toute forme de nuisance, annihile des centaines de milliers de maux. Vénérable Vainqueur transcendant, lorsque l'Excellente Lumière Dorée, roi du recueil des soutras, est exposé au long, correctement, dans une assemblée, l'écoute de cette essence du nectar de la Doctrine fait se déployer largement la splendeur du corps divin de nous autres, les quatre grands rois, de nos troupes et de nos sujets. L'énergie, la force et le pouvoir naissent en nous, l'éclat, la gloire et l'excellence pénètrent en notre corps. Vénérable Vainqueur transcendant, nous, les quatre grands rois, demeurons dans la Doctrine, proclamons la Doctrine et régnons par la Doctrine. C'est par elle, Vénérable Vainqueur transcendant, que nous gouvernons les dieux, les esprits-serpents, les malfaisants, les mangeurs d'odeur, les dieux jaloux, les garoudas, les musiciens célestes et les mahoragas. Nous contrerons les innombrables hordes d'élémentaux dépourvus de compassion, qui s'emparent de l'énergie d'autrui. Vénérable Vainqueur transcendant, nous les quatre grands rois, soutenus par vingt-huit grands généraux et leurs centaines de milliers de yakshas, avec notre œil divin parfait, supérieur à celui des humains, nous veillerons constamment sur tout le continent de Jambudvipa, le protégerons et le défendrons continuellement. C'est pour cette raison, Vénérable Vainqueur transcendant, que nous, les quatre grands rois, sommes appelés "Protecteurs du Monde". Vénérable Vainqueur transcendant, lorsqu'un pays de Jambudvipa est attaqué par des armées ennemies qui veulent le détruire, affecté par la famine, la sécheresse ou les épidémies, par des centaines de calamités, des milliers de calamités, des centaines de milliers de calamités, Vénérable Vainqueur transcendant, nous les quatre grands rois, encouragerons les moines qui détiennent l'Excellente Lumière Dorée, roi du recueil des soutras, à enseigner le Dharma. Vénérable Vainqueur transcendant, lorsque nous, les quatre grands rois, au moyen d'émanations magiques et de bénédictions, exhorterons ces moines qui enseignent le Dharma, où qu'ils aillent, en quelque lieu qu'ils se trouvent, ils enseigneront amplement et parfaitement l'Excellente Lumière Dorée, roi du recueil des soutras, et les maux seront apaisés par centaines, par milliers.

29 Vénérable Vainqueur transcendant, quelle que soit la région d'un roi des hommes où iront ces moines qui détiennent les puissants soutras et enseignent le Dharma, l'Excellente Lumière Dorée, roi du recueil des soutras, y entrera aussi. Vénérable Vainqueur transcendant, lorsqu'un roi des hommes qui a écouté attentivement l'Excellente Lumière Dorée, roi du recueil des soutras, protège, soutient, appuie et défend pleinement contre tout adversaire les moines qui détiennent la puissante collection des soutras, Vénérable Vainqueur transcendant, nous, les quatre grands rois, protègerons, soutiendrons, appuierons et défendrons pleinement les êtres qui vivent sur tout le territoire de ce roi des hommes pour leur offrir paix et bonheur. Vénérable Vainqueur transcendant, lorsqu'un roi des hommes rend heureux quelqu'un qui détient le roi du recueil des soutras – un moine ou une nonne, un homme ou une femme ayant des vœux laïques – et lui fournit toutes les commodités, Vénérable Vainqueur transcendant, nous, les quatre grands rois, rendrons heureux et fournirons d'excellentes commodités à tous les êtres qui vivent sur le territoire de ce roi des hommes. Vénérable Vainqueur transcendant, lorsqu'un roi des hommes sert, respecte, vénère et honore quelqu'un qui détient le roi du recueil des soutras – un moine ou une nonne, un homme ou une femme ayant des vœux laïques –, nous, les quatre grands rois, ferons en sorte que ce roi des hommes soit servi, respecté, vénéré et honoré plus encore que tous les autres rois et qu'il soit loué en tous lieux.

Alors, le Vainqueur transcendant félicita les quatre grands rois : – Excellent ! O quatre grands rois ! Excellent, excellent ! En vérité, vous avez adoré les Vainqueurs du passé, vous avez planté des racines de bien et vénéré des centaines de milliers de millions de bouddhas, vous avez fait proclamer et appliquer le Dharma par les rois des dieux et des hommes. Vous avez véritablement, à très long terme, cultivé la pensée d'aider les êtres avec joie et amour. Vous avez maintenu l'attitude altruiste d'agir pour le bien et la félicité de tous les êtres, écartant tout ce qui ne leur était pas bénéfique, vous efforçant de procurer à tous un bonheur complet. Vous, les quatre grands rois, protégez bien les rois des hommes qui, avec enthousiasme, honorent et vénèrent l'Excellente Lumière Dorée, roi du recueil des soutras. Défendez-les, soutenez-les, appuyez-les et assistez-les pleinement afin de faire constamment régner la paix et le bonheur. Vous, les quatre grands rois et vos troupes, suivis de centaines de milliers de yakshas, protègerez toujours la manière juste de pratiquer la Doctrine des Bouddhas, Vainqueurs transcendants du passé, présent et futur. Ainsi, elle sera toujours pleinement défendue et soutenue. Vous, les quatre grands rois et vos troupes, suivis de centaines de milliers de yakshas serez vainqueurs dans la bataille entre les dieux et les titans, où ces derniers seront vaincus. De ce fait, en faveur de l'Excellente Lumière Dorée, roi du recueil des soutras, qui triomphe de toutes les armées ennemies, vous protégerez pleinement ces moines ou nonnes, hommes ou femmes ayant des vœux laïques, qui détiennent le roi du recueil des soutras, vous les défendrez, les soutiendrez, les assisterez pleinement, leur procurerez paix et bonheur.

30 Alors le grand roi Vaishravana (Fils de l'Erudit), le grand roi Dhirtarastra (Gardien de la Province), le grand roi Virudhaka (Créateur de Noblesse), le grand roi Virupaksa (Œil Infirme), se levèrent de leur siège ; remontant leur robe supérieure sur l'épaule, ils placèrent le genou droit au sol et, mains jointes devant le Vainqueur transcendant, s'adressèrent à lui : – Vénérable Vainqueur transcendant, à l'avenir, où que l'Excellente Lumière Dorée, roi du recueil des soutras, aille, quel que soit le village, la ville, le district, la région, la province, le palais ou la résidence d'un roi des hommes qu'il atteigne, Vénérable Vainqueur transcendant, quel que soit le roi humain gouvernant selon le traité sur la souveraineté intitulé Engagements des rois divins ; celui qui écoute, respecte et vénère continuellement l'Excellente Lumière Dorée, roi du recueil des soutras, respecte, vénère, révère, honore d'offrandes moines ou nonnes, hommes ou femmes ayant des vœux laïques, qui détiennent le roi du recueil des soutras, essence de nectar du Dharma, rivière de l'écoute des enseignements ; nous, les quatre grands rois, nos sujets et un entourage composé de nombreuses centaines de milliers de yakshas, verrons la grande splendeur de notre corps se magnifier. Nous obtiendrons aussi enthousiasme, force, grand pouvoir, acquérant encore davantage de splendeur, de gloire et d'excellence. Vénérable Vainqueur transcendant, nous, les quatre grands rois, nos troupes, sujets et plusieurs centaines de milliers de yakshas, nous rendant invisibles, irons là où va le roi du recueil des soutras, l'Excellente Lumière Dorée, dans un village, une ville, un district, une région, une province ou un palais, maintenant et dans l'avenir. Nous protègerons pleinement tous ceux qui écoutent, respectent et vénèrent l'Excellente Lumière Dorée, roi du recueil des soutras. Nous leur offrirons protection, soutien, appui ; nous éliminerons les obstacles, garantissant paix et bonheur à tout le palais royal, la province et le pays. Ces lieux seront affranchis de toute peur, nuisance et agitation. Les armées ennemies seront repoussées. Vénérable Vainqueur transcendant, si ce roi des hommes qui écoute, respecte et vénère le roi du recueil des soutras, l'Excellente Lumière Dorée, avait pour voisin un roi ennemi qui penserait : "Avec les quatre corps de mon armée, je vais envahir ce pays pour l'anéantir complètement." A cette occasion, à ce moment-là, par le puissant éclat du roi du recueil des soutras, l'Excellente Lumière Dorée, ce roi voisin ennemi entrerait alors en guerre avec d'autres rois, provoquant des conflits internes à son propre pays. Durant son règne, d'innombrables troubles apparaîtraient, le pays subirait des bouleversements planétaires ; épidémies et dérèglements de toutes sortes se manifesteraient. Si, Vénérable Vainqueur transcendant, dans le royaume de ce roi voisin se produisaient des centaines de maux et des centaines de dérèglements et si, Vénérable Vainqueur transcendant, cet ennemi entreprenait de lever ses quatre corps d'armées et quittait son pays pour affronter les troupes ennemies avec l'intention d'anéantir totalement le lieu où se trouve l'Excellente Lumière Dorée, roi du recueil des soutras ; nous, les quatre grands rois, avec nos armées, nos sujets et les centaines de milliers de yakshas, nous rendant invisibles, irions dans ce lieu. Nous ferions en sorte que cette armée étrangère se retire. Créant des obstacles nombreux et des empêchements par centaines, nous détournerions cette armée étrangère pour qu'elle ne puisse entrer dans ce pays, ni encore moins le détruire.

31 Alors le Vainqueur transcendant félicita ces quatre grands rois : – Excellent, excellent, quatre grands rois ! Excellent, excellent ! Vous, les quatre grands rois, êtes vraiment admirables, car ayant progressé vers l'éveil parfait et incomparable pendant des centaines de milliers de millions d'ères immesurables, vous protégerez, aiderez, soutiendrez et défendrez pleinement ces rois des hommes qui écoutent, respectent, vénèrent l'Excellente Lumière Dorée, roi du recueil des soutras, vous éliminerez leurs obstacles et leur procurerez la paix et le bonheur. Vous protègerez également leurs palais et leurs sujets, leurs villes, leurs provinces et leur pays, vous les aiderez, les soutiendrez, les défendrez pleinement, vous éliminerez les obstacles et leur apporterez paix et bonheur. Dans toutes ces régions, vous dissiperez les peurs, les oppressions et les troubles. Vous repousserez les forces ennemies. Vous veillerez à ce que, sur tout le continent de Jambudvipa, ces rois des hommes, ne se battent pas, ne se querellent pas, ne se disputent pas et ne se divisent pas. Vous, les quatre grands rois, avec vos troupes et vos sujets, dans ce continent de Jambudvipa qui vous appartient, lorsque dans les quatre-vingt- quatre mille cités, les quatre-vingt-quatre mille rois seront heureux dans leur propre région et satisfaits de la souveraineté qu'ils exercent sur leur royaume, ne se porteront pas de préjudices mutuels pour accumuler des richesses, ne se haïront pas, seront heureux du pouvoir royal qu'ils ont obtenu par leurs actions accumulées dans le passé, ne se terroriseront pas mutuellement, ne s'affronteront pas pour détruire le pays ; lorsque dans les quatre-vingt-quatre mille cités de ce continent de Jambudvipa, les quatre-vingt-quatre rois se voueront un amour réciproque, s'apporteront un soutien mutuel avec bienveillance, jouiront de leur royaume sans querelle ni conflit, sans luttes ni hostilité, alors, dans ce continent de Jambudvipa qui vous appartient, vous, les quatre grands rois, vos armées et votre cour, serez florissants ; les années seront fertiles, la joie régnera et la terre, peuplée d'hommes, sera un lieu agréable. Saisons, mois, changements de lune et années se dérouleront normalement. Jour et nuit, planètes, constellations, lune et soleil, suivront correctement leur course. Les pluies se déverseront sur la terre au moment approprié. Les êtres qui habitent tout le continent de Jambudvipa deviendront riches de biens et de récoltes, leur bonheur augmentera et la jalousie disparaîtra de leur cœur. Généreux, ils suivront la voie des dix actions bénéfiques et la plupart d'entre eux renaîtront dans les états fortunés des mondes supérieurs. Les résidences célestes seront pleines de dieux et de fils de dieux. Grands rois, lorsqu'un roi des hommes écoute, respecte et vénère l'Excellente Lumière Dorée, roi du recueil des soutras, respecte, vénère et honore par des offrandes moines ou nonnes, hommes ou femmes ayant des vœux laïques, qui détiennent ce discours, et quand, par sympathie pour vous, les quatre grands rois, vos armées, sujets et plusieurs centaines de milliers de yakshas, il écoute constamment l'Excellente Lumière Dorée, roi du recueil des soutras, l'essence du nectar du Dharma – ce courant qu'est l'écoute du Dharma – emplira votre corps de satisfaction, augmentera la splendeur de votre corps divin, produira en vous enthousiasme, force et puissance, magnifiera pleinement votre éclat, votre gloire et votre rayonnement. A moi, le Tathagata, l', le Bouddha parfaitement accompli, Shakyamuni, ce roi des hommes présentera une multitude d'offrandes vastes et inconcevables. Il présentera aussi une multitude d'offrandes vastes et inconcevables aux centaines de milliers de millions de Tathagatas passés, présents et futurs. Ainsi, ce roi des hommes

32 recevra une grande protection. Il sera pleinement protégé, soutenu, assisté, défendu. Sans obstacle, il obtiendra paix et bonheur. La reine, les princes, la cour et le palais tout entier recevront une grande protection. Ils seront pleinement protégés, soutenus, assistés, défendus. Sans obstacle, ils obtiendront paix et bonheur. Toutes les divinités du palais royal deviendront plus splendides et plus puissantes encore, jouiront d'un bonheur physique et mental inconcevable, goûteront à divers plaisirs. Les villes et les régions du pays, protégées, seront gardées à l'abri des dangers, des calamités, des révoltes, des ennemis et des invasions par des puissances étrangères.

Suite à son discours, le grand roi Vaishravana (Fils de l'Erudit), le grand roi Dhirtarastra (Gardien de la Province), le grand roi Virudhaka (Créateur de Noblesse), le grand roi Virupaksa (Œil Infirme) s'adressèrent ainsi au Vainqueur transcendant : – Vénérable Vainqueur transcendant, si quelque roi des hommes désire écouter l'Excellente Lumière Dorée, roi du recueil des soutras, accorder une solide protection tant à lui-même qu'à la reine, aux princes et princesses, à la cour, désire apporter une paix et une prospérité inconcevables, suprêmes, extraordinaires et inégalables dans tout le palais, accroître de façon inimaginable son pouvoir royal dans cette vie, rendre son propre règne inconcevable, recueillir une quantité de mérites incalculable, assurer une protection totale sur tout son territoire, le garder pleinement à l'abri de tout danger, des ennemis, des invasions étrangères, des calamités et des révoltes, Vénérable Vainqueur transcendant, ce roi des hommes devra alors écouter l'Excellente Lumière Dorée, roi du recueil des soutras, sans distraction, avec respect et vénération. Pour écouter l'Excellente Lumière Dorée, roi du recueil des soutras, ce roi des hommes devra se rendre dans le plus grand palais. Une fois à l'intérieur, il devra y répandre différents parfums et l'agrémenter de fleurs. Puis il devra y placer un trône du Dharma haut et paré d'ornements variés. Il devra agréablement décorer le lieu avec ombrelles, étendards et bannières. Ce roi des hommes devra se laver le corps, revêtir des habits neufs, élégants et parfumés, mettre divers bijoux. Il se procurera un siège plus bas sur lequel, une fois assis, il ne se glorifiera pas de son rang de souverain. Il devra alors écouter l'Excellente Lumière Dorée, roi du recueil des soutras, l'esprit libre d'orgueil, de vanité, d'arrogance et considérer le moine qui expose le Dharma comme son maître. A ce moment, en cette occasion, ce roi des hommes devra avoir pour la reine, les princes, les princesses et la cour des sentiments de tendresse et de bonté. Il devra adresser à la reine, aux princes et aux princesses des paroles agréables. Il adressera également des paroles agréables à toute la cour. Pour écouter le Dharma, il devra veiller à [ce que l'on fasse] différents actes de foi. Il devra ressentir une joie inconcevable et incomparable, une félicité extraordinaire. Par tous ses sens, en tout son être, il devra se sentir heureux, pensant qu'il a obtenu quelque chose de merveilleux, il éprouvera une joie intense d'aller à la rencontre de quelqu'un qui enseigne le Dharma.

Suite à ces paroles, le Vainqueur transcendant s'adressa aux quatre grands rois en ces termes : – Quatre grands rois, à ce moment-là, en cette occasion, ce roi des hommes devra s'habiller tout de blanc, avec des vêtements neufs et de qualité. Il devra, avec goût, se parer de divers ornements. Muni d'une ombrelle blanche, il

33 sortira du palais royal, en grande pompe, accompagné par les forces royales et divers symboles de bon augure, pour aller à la rencontre de la personne qui enseigne le Dharma. Pourquoi cela ? Pour le nombre de pas que fera ce roi des hommes, il évitera autant de centaines de milliers de millions d'ères dans l'existence cyclique. Pendant autant de centaines de milliers de millions de vies, il obtiendra le rang de monarque universel tournant la roue du Dharma. Pour le nombre de pas qu'il fera, il augmentera d'autant, de façon inconcevable, la grandeur et le pouvoir de son règne. Pendant des centaines de milliers de millions d'ères cosmiques, il obtiendra des résidences vastes et spacieuses, des palais divins en sept types de pierres précieuses. Des centaines de milliers de fois, il naîtra dans la caste des rois des hommes, bénéficiant de la grande splendeur des dieux. Pendant toutes ses vies, il aura pouvoir, grandeur, longévité et règnera pendant longtemps. Il sera courageux, renommé, très éloquent, digne d'éloges. Il apportera le bonheur dans le monde avec ses dieux, humains et dieux jaloux, jouira des grands plaisirs divins et humains, possèdera une grande force et un corps très puissant et gracieux. Il sera beau et attirant, doté d'un teint magnifique. En toutes ses vies, il rencontrera le Tathagata, des amis de bien et bénéficiera du soutien d'une accumulation illimitée de mérites. O grands rois, conscient des bienfaits de semblables qualités, ce roi des hommes ira à la rencontre de la personne qui enseigne le Dharma jusqu'à une lieue de distance, jusqu'à cent, jusqu'à mille et considérera cet enseignant comme son maître. Il devra alors penser : "Aujourd'hui, Shakyamuni, l'Ainsi-allé, le Destructeur de l'ennemi, l'Eveillé parfaitement accompli, entrant dans ce palais, a été invité à ma table. Aujourd'hui, j'écouterai la Doctrine de Shakyamuni, l'Ainsi allé, le Destructeur de l'ennemi, l'Eveillé parfaitement accompli, qui n'a pas sa pareille dans le monde entier. Aujourd'hui, en écoutant cette Doctrine, j'obtiendrai l'état de non-retour sur la voie suprême et parfaite de l'éveil. Aujourd'hui, je comblerai de joie des centaines de milliers de millions de Tathagatas et j'offrirai de grandes et vastes offrandes inimaginables aux Eveillés, Vainqueurs transcendants passés, présents et futurs. Aujourd'hui, je trancherai définitivement la continuité des souffrances des êtres qui sont nés dans les enfers, animaux ou dans le monde du Seigneur de la Mort. Aujourd'hui, je planterai les graines des racines de bien pour obtenir des centaines de milliers de millions de fois le corps du puissant roi des seigneurs de Brahma, des centaines de milliers de millions de fois le corps d'Indra, des centaines de milliers de millions de fois le corps d'un monarque universel qui tourne la roue du Dharma. Aujourd'hui, je me libérerai complètement de l'existence cyclique, pendant des centaines de milliers de millions d'ères cosmiques, et j'obtiendrai une inconcevable, immesurable, inimaginable, grande et vaste accumulation de mérites. Aujourd'hui, j'offrirai une grande protection à tout l'entourage de la reine et, dans ce palais royal, j'apporterai une paix et une félicité inconcevables, suprêmes, excellentes et insurpassables. Je protègerai pleinement le pays tout entier, je veillerai à ce qu'il soit bien défendu contre tous les dangers, les ennemis, les invasions par des forces hostiles, qu'il ne soit pas agité par des troubles ou des révoltes. O grands rois, si ce roi des hommes qui respecte le saint Dharma, vénère, révère, adore et honore d'offrandes moines ou nonnes, hommes ou femmes ayant des vœux laïcs qui détiennent l'Excellente Lumière Dorée, roi du recueil des soutras, qu'il offre la plus grande part [de ses mérites] à vous, les quatre grands rois, ainsi qu'à vos troupes, sujets, assemblées de divinités et centaines

34 de milliers de millions de yakshas, alors, dans cette vie, ce roi des hommes magnifiera de façon inconcevable les mérites, le bien, le pouvoir et la grandeur de sa souveraineté. Dans cette vie, son éclat de roi sera grand et inconcevable. Il sera orné de gloire, d'excellence et de splendeur, il triomphera de tous ses adversaires et de tous ses ennemis d'une manière qui s'accorde au Dharma.

Après ces paroles, les quatre grands rois s'adressèrent au Vainqueur transcendant : – Vénérable Vainqueur transcendant, si un roi des hommes, qui a un tel respect pour le Dharma, écoute l'Excellente Lumière Dorée, roi du recueil des soutras, avec révérence et adoration, le considérant insurpassable, et honore d'offrandes les moines ou les nonnes, les hommes ou les femmes ayant des vœux laïcs qui détiennent l'Excellente Lumière Dorée, roi du recueil des soutras, s'il purifie intégralement le palais pour nous, les quatre grands rois, et y répand de sublimes parfums variés, s'il écoute le Dharma avec nous, les quatre grands rois, et offre une part de ses racines de bien à lui-même et toutes les divinités qui écoutent aussi le Dharma, Vénérable Vainqueur transcendant, si, lorsque le moine qui enseigne le Dharma se dirige vers son siège, ce roi fait brûler divers encens pour nous, les quatre grands rois, au moment où ils brûlent, des volutes de fumée aux parfums variés s'élèveront en offrande à l'Excellente Lumière Dorée, roi du recueil des soutras. Alors, à ce moment même, dans l'espace au- dessus de nos quatre palais de grands rois, apparaîtront des volutes ondulantes d'encens aux arômes variés formant des ombrelles et dégageant des parfums intenses. Une lumière dorée brillera qui éclairera aussi nos palais. Vénérable Vainqueur transcendant, en un instant, dans ces volutes de fumées d'encens aux parfums variés, apparaîtront : Brahma, le seigneur des beaux humains ; Indra, le roi des dieux ; les grandes divinité Sarasvati et Shri (Glorieuse) ; Dirdha (Stable), la déesse de la terre ; Samjnyaya (Connaissance Parfaite), le grand général des yakshas, et les vingt-huit autres grands généraux ; Maheshvara (Grand Pouvoir), le fils divin ; Vajrapani et Manibhadra (Noble Joyau), les grands généraux des yakshas ; Hariti (Voleuse), accompagnée de ses cinq cent fils ; Anavatapta (Sans Chaleur) et Sagara (Océan), les grands rois des esprits-serpents. Eux tous, avec leurs palais respectifs, demeureront dans les volutes d'encens aux parfums variés et il émanera un arôme intense. A l'intérieur de leur résidence, une lumière dorée brillera et illuminera tout.

Après ces paroles, le Vainqueur transcendant s'adressa ainsi aux quatre grands rois : – O quatre grands rois, les ombrelles parmi les volutes de fumée d'encens aux arômes variés n'apparaîtront pas seulement au-dessus de chacun de vos palais. Pourquoi cela ? Quatre grands rois, au moment où ce roi de hommes allume divers encens avec l'intention d'honorer l'Excellente Lumière Dorée, roi du recueil des soutras, et où des volutes de fumée d'encens aux parfums variés s'élèvent de l'encensoir qu'il tient dans la main, à ce moment même, ces ombrelles de volutes de fumées aux parfums variés apparaîtront et il se répandra un parfum intense dans les milliards d'univers de tout le trichiliocosme avec ses centaines de millions de lunes, de soleils, de grands océans, de Mont Meru, de reines des montagnes, d'horizons de reines des montagnes, de grand horizons de reines des montagnes, d'univers aux quatre grands continents, parmi les centaines de millions de dieux appartenant au groupe de dieux des quatre

35 grands rois, les centaines de millions de dieux Trente-trois, les centaines de millions de dieux qui sont arrivés au stade d'absence de discrimination et d'absence de non-discrimination, les centaines de millions de dieux appartenant aux groupes des dieux Trente-trois et au-dessus des palais des dévas, des esprits-serpents, des malfaisants, des mangeurs d'odeur, des dieux jaloux, des garoudas, des musiciens célestes et des mahoragas. Dans les palais de tous les dieux, apparaîtra une lumière dorée qui éclairera leur résidence. De la même manière que des ombrelles en volutes de fumée d'encens aux parfums variés apparurent dans le ciel au-dessus de toutes les demeures des dieux, dans tous les univers du trichiliocosme, ô grands rois, par le pouvoir et la magnificence de l'Excellente Lumière Dorée, roi du recueil des soutras, au moment où ce roi des hommes allume divers encens afin de rendre hommage à l'Excellente Lumière Dorée, roi du recueil des soutras, des volutes d'encens aux parfums variés apparaîtront aussi. A cet instant même, dans l'espace au-dessus de centaines de milliers de millions de Tathagatas en nombre égal aux grains de sable du fleuve Gange, dans des centaines de milliers de millions de terres de Bouddha en nombre égal aux grains de sable du fleuve Gange et dans les dix directions des innombrables sphères du monde, surgiront des ombrelles en volutes de fumée d'encens aux parfums variés. Et ces centaines de milliers de millions de Bouddhas sentiront ces parfums intenses. Une lumière dorée resplendira, illuminant les centaines de milliers de millions de terres de Bouddha en nombre égal aux grains de sable du fleuve Gange. O grands rois, au moment où ces miracles se produiront, des centaines de milliers de millions de Tathagatas, aussi nombreux que les grains de sable du fleuve Gange, féliciteront cette personne qui enseigne le Dharma, disant : "Excellent, être pur, il est vraiment excellent que tu désires exposer amplement et parfaitement l'Excellente Lumière Dorée, roi du recueil des soutras, dont le sens est si profond et les qualités inconcevables. Excellent ! Excellent ! Si, par la seule écoute de l'Excellente Lumière Dorée, roi du recueil des soutras, les êtres n'accumulent pas une moindre racine de bien, que dire alors de ceux qui le mémorisent, le portent, l'expliquent, le récitent, le comprennent sous tous ses aspects et l'enseignent amplement et correctement à leur entourage ? Pourquoi cela ? Parce que, être pur, au moment où ils écouteront l'Excellente Lumière Dorée, roi du recueil des soutras, des centaines de milliers de millions de bodhisattvas entreront dans la voie irréversible du pur et parfait éveil. Ainsi, dans les dix directions, dans les centaines de milliers de millions de champs de Bouddha en nombre égal aux grains de sable du fleuve Gange, des centaines de milliers de millions de Tathagatas demeurant dans leur propre champ de Bouddha, à ce moment, à cet instant, d'une même parole, d'une même voix et d'un même son parleront ainsi au moine qui est assis sur le trône pour enseigner le Dharma. Dans l'avenir, être pur, tu iras au cœur de l'éveil. Etre pur, une fois que tu seras arrivé au suprême cœur de l'éveil, tu demeureras au pied du roi des arbres et tu enseigneras des centaines de milliers de millions de pratiques et de disciplines, parmi les plus remarquables des trois mondes, surpassant celles de tous les êtres et dont les bénédictions sont difficiles à obtenir, y compris par ceux qui ont développé le pouvoir de l'ascèse. Etre pur, tu orneras excellemment le cœur de l'éveil. Etre pur, tu protègeras pleinement tous les univers du trichiliocosme. Etre pur, assis au pied du roi des arbres, au moment où les inconcevables troupes de maras se manifesteront sous des aspects

36 extrêmement terrifiants, tu vaincras ces formes effroyables. Et, lorsque tu arriveras parfaitement au cœur suprême de l'illumination, être pur, tu atteindras l'éveil inégalable, parfaitement accompli, sans exemple, la paix absolue, immatérielle et profonde. Etre pur, demeurant ferme au cœur du siège adamantin, tu enseigneras les douze branches du Dharma sublime, profond et incomparable, qui a été loué par tous ceux qui tournent la roue du Dharma. Etre pur, tu feras retentir le grand et incomparable tambour du Dharma, tu feras résonner l'incomparable conque du Dharma, tu brandiras la grande bannière du Dharma, tu allumeras l'incomparable flambeau du Dharma et tu déverseras l'inégalable ondée de Dharma. Etre pur, tu vaincras des centaines de milliers d'afflictions ennemies, tu sauveras de l'effroyable océan de la grande peur, des centaines de milliers de millions d'êtres. Etre pur, tu libèreras définitivement de la roue de l'existence des centaines de milliers de millions d'êtres et tu feras la joie de centaines de milliers de millions de Bouddhas.

Après ces paroles, les quatre grands rois répondirent ceci au Vainqueur transcendant : – Vénérable Vainqueur transcendant, voyant tous les bienfaits obtenus par l'Excellente Lumière Dorée, roi du recueil des soutras, dans cette vie et dans les vies futures, ce roi des hommes, plantera des racines de bien en rapport avec cent mille Bouddhas et verra qu'il possède une quantité indénombrable de mérites. Vénérable Vainqueur transcendant, animés de compassion, nous les quatre grands rois, avec nos troupes, nos sujets et des centaines de milliers de yakshas, lorsque, depuis nos propres résidences, nous serons invités par les ombrelles en volutes de fumée d'encens aux parfums variés, nous rendrons notre corps invisible et, avec l'intention d'écouter le Dharma, nous irons au palais de ce roi des hommes, qui a été nettoyé et purifié dans les moindres recoins, imprégné de divers parfums et décoré d'une myriade d'ornements. Brahma, le seigneur du monde humain ; Indra, le roi des dieux ; les grandes divinités Sarasvati et Shri ; Dirdha, la déesse de la terre ; Samjnyaya, le grand général des yakshas, et les vingt-huit autres grands généraux ; Maheshvara, le fils divin ; Vajrapani et Manibhadra, les grands généraux des yakshas ; Hariti, accompagnée de ses cinq cent fils ; Anavatapta et Sagara, les grands rois des esprits-serpents, et des centaines de milliers de millions de dieux aux corps invisibles, afin d'écouter la Doctrine, approcheront du palais du roi des hommes qui a été parfaitement décoré et où l'on a installé, pour la personne qui enseigne le Dharma, un trône paré de divers ornements au dessus d'un parterre jonché de fleurs. Vénérable Vainqueur transcendant, nous, les quatre grands rois, avec nos armées, nos sujets et les centaines de milliers de yakshas qui nous suivent, tous en harmonie, à l'instant où nous serons satisfaits par l'essence du nectar de Dharma, grâce à celui qui fait le don suprême, le don de l'insurpassable Doctrine, à ce roi des hommes accompagné d'un maître spirituel qui permet d'obtenir le bien, nous offrirons une pleine protection, un secours total, nous le soutiendrons et le défendrons, nous lui apporterons la paix et la prospérité. Nous protégerons pleinement son palais, sa cité et son pays, les défendrons, leur apportant secours, soutien, paix et prospérité. Nous écarterons tous les obstacles, délivrerons le pays de toutes les peurs, les calamités, les maladies et les révoltes.

37 Vénérable Vainqueur transcendant, si le roi des hommes d'un pays où est apparue l'Excellente Lumière Dorée, roi du recueil des soutras, ne respecte ni n'adore, ne vénère ni n'honore d'offrandes les moines ou les nonnes, les hommes ou les femmes ayant des vœux laïques, qui détiennent l'Excellente Lumière Dorée, roi du recueil des soutras, nous les quatre grands rois et les centaines de milliers de millions de yakshas ne serons pas satisfaits ni réjouis par l'écoute de la Doctrine, l'essence du nectar de Dharma. Nous ne serons pas vénérés et le lustre de notre corps ne se magnifiera pas, nous ne développerons ni enthousiasme, ni force, ni pouvoir, et la splendeur, la gloire et la grandeur de notre corps n'augmenteront pas. Vénérable Vainqueur transcendant, nous les quatre grands rois, avec nos armées, nos sujets et les centaines de milliers de millions de yakshas qui nous suivent, abandonnerons ce pays. Vénérable Vainqueur transcendant, si nous abandonnons ce pays, tous les dieux qui y vivent le quitteront aussi et, si les dieux s'en vont, divers troubles apparaîtront dans la région. Il y aura d'innombrables dissensions à la cour. Entre les habitants, querelles, rancunes et discordes naîtront, se développeront et se propageront. Diverses maladies issues de mauvaises influences planétaires apparaîtront, des météorites tomberont en toutes directions, planètes et constellations seront en opposition ; pendant les mois d'hiver, le soleil brillera comme en été ; il y aura des éclipses lunaires et solaires ; au milieu du soleil et de la lune on verra constamment les interférences de Rahula ; à tous moments des halos au couleur de l'arc-en-ciel troubleront l'espace ; le sol tremblera ; dans la terre, les puits sonneront creux ; des vents violents souffleront et il tombera des pluies torrentielles ; le pays sera ravagé par la faim, détruit par les armées étrangères et il tombera en ruines ; les habitants seront envahis de perturbations mentales et le pays tout entier sombrera dans le malheur. Vénérable Vainqueur transcendant, si nous, les quatre grands rois, nos troupes, nos sujets, les centaines de milliers de millions de yakshas, les dieux et esprits-serpents qui habitent ce pays, l'abandonnons, il se produira dans cette région des centaines de malheurs semblables et des milliers de calamités. Vénérable Vainqueur transcendant, s'il se trouve un roi des hommes qui désire obtenir une grande protection pour lui-même, désire savourer pendant longtemps de nombreux plaisirs royaux, désire régner avec l'esprit empli de joie, désire rendre heureux tous les habitants du pays, désire vaincre toutes les forces ennemies, désire protéger le pays tout entier pendant longtemps, désire devenir un roi du Dharma et affranchir son pays des peurs, calamités, maladies et révoltes, Vénérable Vainqueur transcendant, ce roi des hommes doit, à n'en pas douter, écouter l'Excellente Lumière Dorée, roi du recueil des soutras. Il doit respecter, vénérer, adorer et honorer d'offrandes les moines et les nonnes, les hommes et les femmes ayant des vœux laïques, qui détiennent l'Excellente Lumière Dorée, roi du recueil des soutras. Nous, les quatre grands rois, nos armées et nos sujets, seront pleinement satisfaits de l'essence du nectar du Dharma et des racines de bien accumulées par l'écoute de la Doctrine ; alors l'éclat de notre corps divin augmentera. Pourquoi cela ? Parce que, Vénérable Vainqueur transcendant, ce roi des hommes doit, sans aucun doute, écouter l'Excellente Lumière Dorée, roi du recueil des soutras, parce que, Vénérable Vainqueur transcendant, quels que soient les différents traités, mondains ou supramondains, enseignés par le seigneur du domaine de Brahma, quels que soient les différents traités exposés par Indra, le seigneur des

38 dieux, et quels que soient les différents traités, mondains et supramondains, enseignés pour le bien des êtres par les différents sages pourvus des cinq clairvoyances, l'Excellente Lumière Dorée, roi du recueil des soutras, est suprême, plus remarquable et bien supérieur à tous ceux-ci. Le Tathagata, qui l'a exposé pour le bien des êtres, amplement et parfaitement, est suprême, plus remarquable et bien supérieur aux centaines de milliers de seigneurs du domaine de Brahma, aux centaines de milliers de millions d'Indra et aux centaines de milliers de millions de sages pourvus des cinq clairvoyances. Pour que, sur tout le continent de Jambudvipa, le roi des hommes exerce sa souveraineté correctement, pour que tous les êtres soient heureux, pour protéger et bien défendre son pays afin qu'il soit à l'abri des maux et des ennemis, pour pouvoir repousser les armées ennemies, pour que le pays ne connaisse ni maladies ni révoltes, pour que, grâce au Dharma, il n'y ait ni trouble ni oppression dans tout le pays, pour que les rois des hommes, chacun dans leur pays, allume et fasse briller le grand flambeau de la Doctrine, pour que toutes les résidences célestes soient emplies de dieux et de fils de dieux, pour que nous, les quatre grands rois, nos armées, nos sujets, les centaines de milliers de yakshas et toutes les assemblées de dieux qui vivent sur le continent de Jambudvipa, soyons vénérés et satisfaits, que la grande splendeur de notre corps divin augmente, pour que la persévérance, la force et le pouvoir apparaissent dans notre corps et que s'y manifestent une splendeur, une gloire et une excellence encore plus grandes, pour que sur tout le continent de Jambudvipa les années soient prospères, le bonheur règne, les hommes et les humains abondent, pour que tous les êtres de Jambudvipa soient heureux et connaissent une grande variété de plaisirs, pour que tous les êtres goûtent abondamment à la félicité des dieux et des humains pendant des centaines de milliers de millions d'ères cosmiques, pour qu'ils vivent en compagnie de Bouddhas Vainqueurs transcendants et pour que, dans l'avenir, ils obtiennent l'éveil insurpassable et parfaitement accompli ; pour toutes ces raisons, le Vainqueur transcendant, le Tathagata, le Destructeur de l'Ennemi, le Bouddha parfaitement accompli ; dont les bénédictions ont le pouvoir de la grande compassion, qui surpasse les centaines de milliers de millions de seigneurs de Brahma ; dont la sagesse insurpassable est supérieure à la connaissance divine de centaines de milliers de millions d'Indra et dont les bénédictions dépassent grandement celles des centaines de milliers de millions de sages qui possèdent les cinq clairvoyances ; le Vainqueur transcendant, le Tathagata, le Destructeur de l'Ennemi, le Bouddha parfaitement accompli a donc enseigné amplement et correctement l'Excellente Lumière Dorée, roi du recueil des soutras, ici, sur ce continent de Jambudvipa, avec l'intention d'être bénéfique à tous les êtres. Ici, sur le continent de Jambudvipa, dans l'Excellente Lumière Dorée, roi du recueil des soutras, le Vainqueur transcendant, le Tathagata, le Destructeur de l'Ennemi, le Bouddha parfaitement accompli, a expliqué avec clarté et précision, quelle attitude doit avoir un roi des hommes, par quels traités et activités il doit régner et comment rendre tous les êtres heureux. Vénérable Vainqueur transcendant, pour toutes ces causes et ces raisons, le roi des hommes doit, sans aucun doute, écouter, vénérer et adorer avec respect l'Excellente Lumière Dorée, roi du recueil des soutras.

Après ces paroles, le Vainqueur transcendant s'adressa aux quatre grands rois en ces termes.

39 – De ce fait, vous, les quatre grands rois avec vos armées et vos sujets, montrerez sans aucun doute beaucoup de zèle à offrir une protection totale au roi des hommes qui écoute, vénère et adore l'Excellente Lumière Dorée, roi du recueil des soutras. O, grands rois, il soutiendra les moines ou les nonnes, les hommes ou les femmes ayant des vœux laïques, eux qui détiennent le roi du recueil des soutras et accomplissent l'activité du Bouddha, la mènent à bien dans le monde, chez les dieux, les humains et les dieux jaloux, et enseignent amplement et parfaitement l'Excellente Lumière Dorée, roi du recueil des soutras. Vous, les quatre grands rois, quoi qu'il advienne, devez protéger, délivrer du mal, des maladies, des troubles et rendre heureux, les moines ou les nonnes, les hommes ou les femmes ayant des vœux laïques, qui détiennent l'Excellente Lumière Dorée, roi du recueil des soutras, vous devez les protéger, les défendre, les soutenir, les appuyer pleinement et leur procurer paix et bonheur pour qu'ils enseignent parfaitement l'Excellente Lumière Dorée, roi du recueil des soutras. Alors le grand roi Vaishravana (Fils de l'Erudit), le grand roi Dhirtarastra (Gardien de la Province), le grand roi Virudhaka (Créateur de Noblesse), le grand roi Virupaksa (Œil Infirme), se levèrent de leur siège, remontèrent leur robe supérieure sur l'épaule, placèrent le genou droit au sol et, s'inclinant les mains jointes devant le Vainqueur transcendant, récitèrent ensemble cette louange :

Vainqueur, corps de lune immaculée, Vainqueur, lumière qui resplendit de mille soleils, Vainqueur, yeux de lotus inaltérés, Vainqueur, dents pures comme les fibres du lotus.

Les vertus du Vainqueur sont pareilles à l'océan, Source d'innombrables joyaux, Vainqueur, océan empli d'eau de sagesse, Débordant de cent mille .

Sur les pieds du Vainqueur, la roue est dessinée Et son cercle extérieur porte mille rayons. Pieds et mains sont ornés d'une membrane, Celle des pieds ressemble à celle du héron royal.

Le Vainqueur est comme une montagne d'or, La reine des montagnes d'or immaculé, Dotée de toutes les qualités du Mont Meru. Devant le Bouddha, majestueuse montagne, je me prosterne.

Le Tathagata est comme la pleine lune, Il est aussi comme le ciel, Une illusion ou un mirage. Sans attachement, je me prosterne devant le Vainqueur immaculé.

Le Vainqueur transcendant s'adressa alors aux quatre grands rois par ces vers :

Vous les protecteurs du monde,

40 Gardez, avec ardeur et fermeté, L'Excellente Lumière Dorée aux dix pouvoirs, Ce suprême discours, roi du recueil des soutras.

Ainsi, ce profond soutra extrêmement rare Demeurera très longtemps dans le continent de Jambudvipa, Apportant le bonheur à tous les êtres, Leur procurant bienfaits et bien-être.

Alors dans tout le trichiliocosme, Toutes les souffrances des états infortunés Et les tourments des êtres des enfers S'apaiseront.

De surcroît, sur ce continent de Jambudvipa, Tous les rois qui y habitent, Animés d'une grande joie, Protègeront leur pays selon le Dharma.

Le bonheur régnera sur le continent de Jambudvipa, Les années seront prospères, emplies de joie, Et, dans le monde entier, Les êtres seront heureux.

Les rois des hommes qui aiment leur pays, Qui aiment leur propre bien-être, Qui apprécient la valeur de leur souveraineté Devront écouter ce roi du recueil des soutras.

Le roi du recueil des soutras attire la plus grande vertu, Elimine tous les adversaires, Engendre la vertu qui repousse les armées ennemies, Ecarte toute crainte de misère.

Tout comme le bel arbre qui exauce les souhaits Est source de toutes les qualités dans la résidence où il se tient, Les rois qui désirent obtenir les vertus Doivent estimer ce roi du recueil des soutras.

Tel celui qui, écrasé de chaleur, A étanché sa soif en trouvant de l'eau fraîche, Ainsi le roi assoiffé de vertus Doit considérer ce suprême discours des soutras.

Telle une boîte de bijoux tenue dans la main Contient tous les joyaux, Ainsi les rois des hommes Doivent voir L'Excellente Lumière Dorée, roi du recueil des soutras.

41 Ce roi du recueil des soutras devant lequel se prosterne le seigneur des dieux Est un objet de vénération pour l'assemblée des dieux. Il a été pleinement défendu par les quatre protecteurs du monde Dotés de grands pouvoirs miraculeux.

Les Bouddhas qui demeurent dans les dix directions Veillent constamment sur ce roi du recueil des soutras Et, lorsque quelqu'un en donne une explication, Ils lui adressent des éloges, disant : "Excellent !"

Des centaines de milliers de millions de yakshas Protègent le lieu des dix directions Où, avec une grande joie et un grand respect, Ils écoutent ce roi du recueil des soutras.

Dans les inconcevables assemblées de dieux Qui résident sur le continent de Jambudvipa, Tous les suprêmes êtres divins écoutent avec une grande joie Ce roi du recueil des soutras.

Du fait d'avoir écouté ces enseignements, La splendeur de leur corps divin S'accroît et se magnifie ; Ils obtiennent grandeur, force et énergie.

Ainsi, après avoir écouté les strophes du Vainqueur transcendant, les quatre grands rois se trouvèrent émerveillés, fascinés et ravis. A cet instant, par la force de ces enseignements, ils versèrent des larmes, leur corps se dressa et tous leur membres se mirent à trembler. Emplis d'une joie inconcevable, dans un état de bonheur et de félicité mentale, ils couvrirent le Vainqueur transcendant de divines fleurs mandarava. Après avoir offert les fleurs, ils se levèrent de leur siège, remontèrent leur robe supérieure sur l'épaule, placèrent le genou droit au sol et, s'inclinant les mains jointes devant le Vainqueur transcendant, lui dirent ceci : – Vénérable Vainqueur transcendant, nous, les quatre grands rois, chacun avec notre entourage de cinq cents yakshas, serons toujours aux côtés du moine qui enseigne le Dharma afin de le protéger et de le soutenir pleinement.

Ainsi s'achève "les Quatre Grands Rois", septième chapitre de ce roi du recueil des soutras nommé "l'Excellente Lumière Dorée".

42 Chapitre 8 : Sarasvati, la grande divinité

Alors Sarasvati, la grande divinité, se couvrit l'épaule de sa robe supérieure, plaça le genou droit au sol et, s'inclinant les mains jointes devant le Vainqueur transcendant, s'adressa à lui :

– Vénérable Vainqueur transcendant, afin que les paroles du moine qui expose le Dharma soient des plus éloquentes et qu'il ait confiance en lui, moi, Sarasvati, la grande divinité, lui confèrerai un rendant son expression précise et illuminerai le moine qui enseigne le Dharma de la grande clarté de la sagesse. Je veillerai à ce qu'il retrouve précisément tous les sons, mots ou lettres de l'Excellente Lumière Dorée, roi du recueil des soutras, qui auraient été perdus ou oubliés. Pour le bien des êtres qui ont planté des racines de vertu auprès de centaines de milliers de Vainqueurs transcendants, je lui transmettrai un dharani empêchant que l'Excellente Lumière Dorée, roi du recueil des soutras, ne se perde rapidement et pour qu'il puisse demeurer longtemps sur le continent de Jambudvipa, afin qu'après avoir écouté l'Excellente Lumière Dorée, roi du recueil des soutras, de nombreux êtres obtiennent une sagesse pénétrante, inconcevable, inimaginable et d'excellentes conditions de vie durant cette existence ; afin de les aider à vivre, soutenus par une incalculable accumulation de mérites ; afin qu'ils puissent rencontrer diverses méthodes pour devenir érudits en toutes les sciences et experts excellant en tous les arts. Afin d'aider le moine qui enseigne le Dharma et tous les êtres qui l'écoutent, j'expliquerai la pratique du bain au moyen de et de médicaments, une pratique qui apaise définitivement les mauvaises influences des planètes et constellations, les souffrances de la naissance et de la mort, les problèmes créés par les conflits, les troubles, les calamités, les bouleversements et les cauchemars. Les malédictions amenées par Vinayaka (Fauteur de Troubles), par tous les kakhordas et les vetalas, (zombies) seront annihilées. Pour les lettrés qui désirent pratiquer le bain, voici les substances médicinales1 :

(1) vaca, (2) gorocana, (3) spirkha, (4) shamyaka, (5) shami, (6) shirisa (7) indrahasta, (8) mahabhaga, (9) jnamaka, (10) agaru, (11) tvac, (12) shrivestaka, (13) sarja, (14) shallaki, (15) guggulu, (16) tagara, (17) patra, (18) shaileya, (19) candana, (20) manashila, (21) sarocana, (22) kustha, (23) kunkuma, (24) musta,

1 R.E. Emmerick a identifié certaines d'entre elles par leur nom latin : (1) Acorus calamus (acore commun), (3) Trigonella corniculata (coriandre), (4) champignon, (5) acacia sundra, (6) acacia, (7) orchidée, (8) myrobolan beleric, (10) Aquilaria agaloccha (aloès), (11) Cinamommum zeylanicum (écorce de cannelle), (12) résine d'oliban, (13) Shorea robusta (résine du sal), (14) Boswellia serrata (oliban indien), (15) Commiphora mukul (bdellium indien), (16) valériane, (17) Cinnamonum tamala (feuilles du cannelier), (18) Parmelia perlata (lichen), (19) Santalum album (santal), (20) réalgar, (21) bézoard ? (22) Saussurea lappa (racine de costus ), (23) Crocus sativus (safran), (24) Cyperus rotundus, (25) Brassica campestris (moutarde blanche), (26) Nardostachys jatamansi (nard), (27) Piper chaba (poivre long), (28) Elettaria cardamonum (cardamome), (29) Vetiveria zizanioides (vétivers), (30) Mesua ferrea (bois de fer).

43 (25) sarsapa, (26) nalada, (27) cavya, (28) suksmaila, (29) ushira et (30) nagakesara.

Lorsque Pusya est en conjonction, on doit réduire ces ingrédients en une poudre homogène que l'on consacrera en récitant cent fois le suivant :

TAYATA, SUTRITÉ TRAMTA KAMALANI LADZIN KARTÉ, TAMKARATÉ, INDRA DZALI, SHAKA DRÉVA SHÉDRÉ, AVARTAKSIKÉ, NA KUTRAKU, KABILA KABILA MATI, SHILAMATI, SANDHI DHUDHU MAMABATI SHIRI SHIRI, STITÉ SOHA.

Sur un de fumier de vache, On répandra des pétales de fleurs Et on versera du jus sucré Dans des récipients d'or et d'argent.

On postera quatre hommes Vêtus d'armures Et quatre demoiselles parées de bijoux Porteront les récipients.

Sans cesse on fera brûler de l'encens, Sonner les cinq instruments de musique Et on ornera les déesses d'ombrelles, D'étendards et de bannières.

Aux intervalles, on mettra des miroirs, Des flèches, des lances et des projectiles, Et, une fois que l'on aura marqué les limites, La pratique pourra commencer.

Demeurant à l'intérieur des limites, On récitera le mantra :

SÉDAYA TÉDAN, ARAKÉ, NAYANÉ, HILÉ, MILÉ, GUILÉ, KHIKKILÉ SOHA

Il faut se baigner dans un lieu à l'écart [d'une représentation] du Vainqueur transcendant ; on récitera alors le mantra suivant pour purifier le bain :

TAYATA, SAGATÉ, BIGATÉ, BIGATA BATI SOHA

Dans les quatre directions, Que les constellations protègent la vie, Que soient pacifiées les innombrables craintes, Les malheurs causés par les influences planétaires, Les peurs qui viennent du karma des agrégats Et les troubles causés par les démons

TAYATA, SHAMÉ, BISHAMÉ SOHA, SAGATÉ, BIGATÉ SOHA, SUKATINATÉ SOHA, SAGARA SAM BUDAYA SOHA, MATAYA SOHA, NILA KATRAYA SOHA, APARADZITA BIRYAYA SOHA, TIMABATA SAMBUDAYA SOHA, ANIMILA BAKATRAYA SOHA, NAMO BAGAVATÉ, BRAHMANÉ, NAMA SARASVATI DEVI SIDYAM TUMANTRAPADA, DAM BRAHMANU MANYATU SOHA

44

Pendant cette pratique du bain, afin de protéger le moine qui enseigne le Dharma, ceux qui écoutent l'enseignement et ceux qui l'écrivent, je me rendrai moi-même en ce lieu. Avec toute l'assemblée des dieux, j'éliminerai toutes les maladies de ce village, de cette ville, de cette région ou de ce temple. Je pacifierai complètement les mauvaises influences planétaires, les querelles, les conflits, les perturbations astrologiques, les cauchemars et tous les maux causés par Vinayaka (Fauteur de Troubles), les kakhordas et les vetalas (zombies), afin que moines ou nonnes, hommes ou femmes ayant des vœux laïques, qui détiennent le roi du recueil des soutras, aient une bonne santé, développent le renoncement au samsara, obtiennent l'état irréversible sur la voie de l'éveil insurpassable et parfaitement accompli et s'épanouissent rapidement dans l'éveil suprême.

Le Vainqueur transcendant s'adressa alors à Sarasvati, la grande divinité : – O Sarasvati, grande divinité, excellent, excellent ! Que les mots que tu as prononcés sur les mantras et les médicaments soient bénéfiques à de nombreux êtres et les rendent heureux ! Après s'être inclinée aux pieds du Vainqueur transcendant, Sarasvati se plaça de côté. Alors, le maître qui enseigne les écritures, le brahmane Kaundinya, exhorta la divinité Sarasvati : – Sarasvati, la grande divinité, est digne d'éloge et fait preuve d'un grand ascétisme. Elle offre le don suprême dans tous les mondes et possède de grandes qualités. Elle réside sur un sommet, porte de beaux vêtements de soie, est parée de soieries délicates et se tient sur un seul pied. En chœur, tous les dieux lui ont dit : "Donne libre cours à ta langue et prononce des paroles vertueuses pour les êtres !"

SÉDAYA TÉDAN, MURÉ, TSIRÉ, ABADZÉ, ABADZAWATÉ, TIKALÉ, MIGULÉ, PIKALABATI, MAGUSHI, MARITSÉ, SAMATI, DASHAMATI, AGRI MAGRI, , TSITARA, TSAPATI, TSITSIRI, SHIRI MIRI, MARITSI, PRANAYE, LOKADSYÉSHÉ, LOKAPRIYÉ, SIDIPRITÉ, BIMAMUKI SHUTSIKARI, APRATIHATÉ, APRATÉHAHA, BUDÉ, NAMUTSI, NAMUTSI, MAHADÉVI PRATIGRIHANA MASKARAM

Faites que mon esprit soit illimité, que par l'accomplissement du mantra, j'obtienne la connaissance des traités, des strophes des , des corbeilles des écritures, de la poésie, etc.

TAYATA, MAHAPRABAWA, HILI HILI, MILI MILI

Par la force du Vainqueur transcendant Sarasvati, la grande divinité, puissé-je triompher de tout.

KARATÉ KÉYURÉ, KÉYURAWATI, HILI MILI, HILI MILI, HILI HILI

Par la vérité du Bouddha, par la vérité du Dharma, par la vérité du , par la vérité du Seigneur des Dieux (Indra), par la vérité du Dieu de l'Eau (Varuna), j'invoque la grande divinité. Par la vérité de tous ceux qui parlent vrai dans le monde et par la vérité de leurs paroles, j'invoque la grande divinité.

TAYATA, HILI HILI, HILI MILI, HILI MILI

45 Puissé-je triompher de tout. Je m'incline devant le Vainqueur transcendant Sarasvati, la grande divinité. Que les paroles du mantra secret s'accomplissent en moi, SOHA !

Alors, le maître qui enseigne les écritures, le brahmane Kaundinya, récita ces strophes à l'éloge de Sarasvati, la grande divinité :

Ecoutez-moi, vous tous : assemblées d'esprits élémentaux, Je loue le visage suprêmement beau et saint de la divinité Qui est supérieure à celui des femmes sacrées et des déesses, Dans le monde des dieux, des gandharvas et du seigneur des dieux.

Ses membres portent les ornements d'une accumulation de vertus, Celle que l'on nomme Sarasvati a les yeux larges et brillants de mérites, Elle est emplie des qualités de la sagesse primordiale immaculée, Elle est belle comme une composition de joyaux.

Je la loue particulièrement pour ses qualités suprêmes, Parce qu'elle permet d'obtenir l'excellente et suprême réussite, Pour son mantra parfait et ses vertus, Sa pureté sublime et sa splendeur de lotus, Ses yeux suprêmes et sa vision excellente, Sa demeure et son apparence vertueuses. Elle est ornée d'inconcevables qualités, Sa lumière immaculée est semblable à la lune. Source de sagesse primordiale, son attention est supérieure, C'est la meilleure des lionnes qui chevauche au-dessus des hommes, Elle est dotée de huit bras, Elle resplendit comme la pleine lune, Sa voix mélodieuse est captivante, Elle dispose de la profonde sagesse, Excellente parmi les êtres, elle conduit à l'accomplissement suprême. Les rois des dieux et des titans l'adorent, Les assemblées de dieux et de titans en font un sujet d'éloge, Les multitudes d'esprits élémentaux lui vouent une vénération constante. SOHA !

Je me prosterne devant vous, divinité. Je vous en prie, accordez-moi toutes les qualités extraordinaires, Permettez-moi d'accomplir tous mes buts, Protégez-moi constamment des ennemis !

Ceux qui, dès l'aube, récitent avec pureté Tous ces vers et tous ces mots, Obtiendront toutes les richesses et l'abondance qu'ils désirent, Des accomplissements et des vertus immenses.

46 Ainsi s'achève "Sarasvati", huitième chapitre de ce roi du recueil des soutras nommé "l'Excellente Lumière Dorée".

47 Chapitre 9 : Shri, la grande divinité

Shri, la grande divinité, s'adressa alors au Vainqueur transcendant : – Vénérable Vainqueur transcendant, moi aussi, Shri, la grande divinité, pourvoira à tous les besoins du moine qui enseigne le Dharma pour qu'il ne manque de rien, que son esprit soit sain et heureux de jour comme de nuit, qu'il examine avec une compréhension juste et parfaite et récite avec précision chacune des lettres et syllabes de l'Excellente Lumière Dorée, roi du recueil des soutras. Pour que l'Excellente Lumière Dorée, ce roi du recueil des soutras, soit bénéfique aux êtres qui ont planté des racines de bien en relation avec des centaines de milliers de bouddhas ; pour qu'il demeure très longtemps sur le continent de Jambudvipa, qu'il ne disparaisse pas de sitôt ; pour que les êtres écoutent l'Excellente Lumière Dorée, roi du recueil des soutras, qu'ils jouissent des plaisirs divins et humains pendant plusieurs centaines de milliers de millions d'ères cosmiques ; pour que les famines disparaissent et que les années soient prospères ; pour que les êtres vivent dans le bonheur et en profitent, qu'ils fréquentent des Tathagatas, que dans l'avenir ils s'éveillent à l'illumination parfaite et pleinement accomplie, qu'ils mettent une fin immédiate aux souffrances des êtres qui habitent les enfers, le règne animal et le monde du Seigneur de la Mort ; pour tout cela, je veillerai à ce que le moine qui enseigne le Dharma reçoive son habillement, le gîte et le couvert, des médicaments et toutes les provisions nécessaires.

Shri, la grande divinité, engendra une racine de bien envers le Tathagata, l'Arhat, le Bouddha parfaitement accompli nommé "Fleur Précieuse, Océan de Vertus, Lapis Lazuli, Montagne d'Or de Noble Couleur, Glorieuse Splendeur Dorée"2. Grâce à lui, désormais, en quelque direction que Shri pense, observe ou aille, dans cette direction, plusieurs centaines de milliers de millions d'êtres jouissent de la félicité, source de bien-être divers, sont totalement comblés, obtiennent des possessions de tous ordres : nourriture, boissons, richesses, récoltes, céréales, or, joyaux, perles, lapis lazuli, conques, cristaux, coraux, argent et autres objets. Par le pouvoir de Shri, la grande divinité, il convient de rendre hommage à ce Tathagata et de lui offrir encens, fleurs et parfums. Celui qui prononce trois fois le nom de Shri, la grande divinité, en lui offrant encens, fleurs, parfums et boissons aux saveurs variées, obtiendra une récolte des plus abondantes. Il faut alors réciter ceci :

Le suc de la terre se répand dans les champs. Se réjouissant à chaque moment, les dieux, Les dieux des fruits, des céréales, des légumes, des arbres et des plantes Veillent à ce que poussent de magnifiques récoltes.

2 Sct. R a t n a k u s u m a g u ˚a s› g a r a v a i ˜Ò r i a k a n a k a g i r i s u v a r ˚a k › n›c a n a p r a b h › s a s rı.

48

Shri, la grande divinité, veillera sur les êtres qui prononcent le nom de l'Excellente Lumière Dorée, roi du recueil des soutras, et leur procurera une grande magnificence. Shri, la grande divinité réside dans une demeure sacrée nommée Suvarnadhvaja (Bannière Dorée), construite en sept types de pierres précieuses ; elle se trouve dans le parc de Punyakusumaprabha (Lumière de Fleur de Mérite), sur le domaine du palais d'Adakavati (Cheveux Frisés). Toute personne qui désire accroître ses récoltes doit bien nettoyer sa maison, bien faire sa toilette, revêtir des habits d'un blanc pur et les parfumer de fragrances exquises. Elle doit ensuite se prosterner devant le Tathagata, l'Arhat, le Bouddha parfaitement accompli nommé "Fleur Précieuse, Océan de Vertus, Lapis Lazuli, Montagne d'Or de Noble Couleur, Glorieuse Splendeur Dorée"3, en récitant trois fois son nom. Avec l'aide de Shri, la grande divinité, elle doit servir le Tathagata en lui offrant fleurs, parfums, encens et mets aux saveurs variées. Puis elle doit réciter trois fois le nom de l'Excellente Lumière Dorée, roi du recueil des soutras, et énoncer des paroles de vérité. Elle doit également honorer Shri, la grande divinité, en lui offrant fleurs, parfums et mets aux saveurs variées. Alors, par le pouvoir de l'Excellente Lumière Dorée, roi du recueil des soutras, Shri, la grande divinité, veillera sur ce foyer et favorisera l'accroissement des récoltes. Quiconque désire invoquer Shri, la grande divinité, doit se rappeler ces mantras secrets de connaissance. "Je me prosterne devant tous les bouddhas passés, présents et futurs ; je me prosterne devant tous les bouddhas et bodhisattvas ; je me prosterne devant les bodhisattvas comme et autres." Après s'être prosterné devant ceux-ci, on devra réciter : "Que ces mantras s'accomplissent en moi."

SADYATÉ DANA, PRATIPURA NAGARÉ, SAMANTA DARSHANÉ, MAHA VIHARA GATÉ, SAMANTA, BEDANA GATÉ, MAHAKARYI PRATI PRABANÉ, SATA ARTA SAMANTA NUPRAPURE, AYANA DARMATA MAHABOGUINÉ, MAHAMAITRÉ UPASAMHIHÉ, HÉTÉSHI, SAMTRA HITÉ TÉSAMARA TANUPALANI.

Telles sont les paroles particulières du mantra secret de la réalité qui confèrent l'initiation de la couronne. Telles sont les paroles dont le sens infaillible permet d'accéder à la pureté de la réalité. Ceux qui, avec des racines de vertus irréprochables, récitent et maintiennent ce mantra pendant sept ans tout en observant les huit préceptes, offrent des fleurs et des parfums à tous les bouddhas, matin et soir, afin qu'eux-mêmes et tous les êtres obtiennent la sagesse omnisciente, puissent-ils voir leurs souhaits se réaliser, les voir se réaliser rapidement. Après avoir bien nettoyé le temple ou l'ermitage et construit un mandala en bouse de vache, on offrira encens et parfums, placera un coussin propre sur lequel on s'assiéra après avoir couvert le sol de pétales de fleurs. A ce moment même, Shri, la grande divinité, viendra en ce lieu pour y demeurer. Dès lors, ce hameau, ce village, cette cité, ce district, ce temple ou cet ermitage seront libres

3 Sct. R a t n a k u s u m a g u ˚a s› g a r a v a i ˜Ò r i a k a n a k a g i r i s u v a r ˚a k › n›c a n a p r a b h › s a s rı.

49 d'obstacles et de privations. Céréales, or, joyaux, richesses, récoltes et tout le nécessaire abonderont. Le bonheur règnera et l'on pourra y trouver toutes les commodités. On offrira la plus grande part des racines de vertu ainsi créées à Shri, la grande divinité qui, ainsi, demeurera en ce lieu aussi longtemps que vivra cette personne. Nul ne manquera de rien et tous les souhaits seront exaucés.

Ainsi s'achève "Shri, la grande divinité", neuvième chapitre de ce roi du recueil des soutras nommé "l'Excellente Lumière Dorée".

50 Chapitre 10 : Dirdha, la déesse de la terre

Je me prosterne devant le Vainqueur transcendant, l'Ainsi-allé "Possesseur du Joyau du Pinacle". Je me prosterne devant le Vainqueur transcendant, l'Ainsi- allé "Splendeur Immaculée, Clarté Sommitale du Joyau de Lumière Dorée". Je me prosterne devant l'Ainsi-allé "Splendeur Dorée, Bannière d'Or de Jambu". Je me prosterne devant l'Ainsi-allé "Essence de Splendeur Dorée". Je me prosterne devant l'Ainsi-allé "Essence de la Splendeur de la Lumière de Cent Soleils". Je me prosterne devant l'Ainsi-allé "Parasol Source d'Or et de Joyaux". Je me prosterne devant l'Ainsi-allé "Radieuse Lumière Sommitale de la Fleur d'Or". Je me prosterne devant l'Ainsi-allé "Grand Flambeau". Je me prosterne devant l'Ainsi-allé "Joyau du Pinacle"4. Le Bodhisattva Ruciraketu, le Bodhisattva Suvarnabhasottama (Excellente Lumière Dorée), le Bodhisattva Suvarnagarbha (Essence d'Or), le Bodhisattva Sadaprarudita (Larmes Continuelles), le Bodhisattva Dharmodgata (Noble Doctrine) ; à l'est, le Tathagata Akshobya (Immuable) ; au sud, le Tathagata Ratnaketu (Joyau du Pinacle) ; à l'ouest, le Tathagata Amitayus (Vie Infinie) ; au nord, le Tathagata Dundubhisvara (Son du Tambour) : quiconque mémorise, lit ou récite les noms de ces Tathagatas et Bodhisattvas de l'Excellente Lumière Dorée, roi du recueil des soutras, se souviendra toujours de ses vies passées.

Dirdha (Stable), la déesse de la terre, s'adressa ainsi au Vainqueur transcendant : – Vénérable Vainqueur transcendant, quel que soit le lieu où demeure l'Excellente Lumière Dorée, roi du recueil des soutras – un village, une cité, un district, une province, un monastère, un ermitage de montagne ou un palais – moi, Dirdha, la déesse de la terre, maintenant et dans le futur, me rendrai toujours en ce village, cette cité, ce district, cette province, ce monastère, cet ermitage de montagne ou ce palais. Et, partout où l'on expose longuement et parfaitement l'Excellente Lumière Dorée, roi du recueil des soutras, un trône sera érigé pour le moine qui enseigne le Dharma. Vénérable Vainqueur transcendant, là où, assis sur le trône, ce moine enseigne longuement et parfaitement l'Excellente Lumière Dorée, roi du recueil des soutras, moi, Dirdha, la déesse de la terre, me rendrai aussi en ce lieu. Invisible, je m'élèverai pour me placer au bas du trône de l'enseignement et poserai ma tête, partie sacrée de mon corps, aux pieds du moine qui enseigne le Dharma. J'aurai toujours satisfaction [à voir] que l'on respecte et vénère parfaitement l'écoute et le bienfait de cette essence de nectar qu'est la Doctrine. Pour cela, depuis ce monticule de terre de soixante mille lieues jusqu'à la base indestructible, l'essence de la terre augmentera et me rendra un hommage parfait. A la surface et jusqu'aux limites de l'océan, je

4 En sanscrit, les noms de ces tathagatas sont : RatnaŸikhin, V i m a l o j j v a l a r a t n a- r a s m i p r a b h ›saketu, S u v a r ˚a j a ˙b u d h v a j a k ›ñc a n ›bha, S u v a r ˚a b h ›s a g a r b h a, S u v a r ˚a Ÿ a t a r a Ÿm i p r a b h ›s a k e tu, S u v a r ˚ a r a t n ›k a r a c c h a t r a k Ò˛a, S u v a r ˚a p u ˝-p o j j v a l a r aŸ m i k e t u, M a h ›p r a dı p a, Ratnaketu. (D'après R. E. Emmerick)

51 veillerai toujours à ce que ce mandala de terre reste humide, imprégné du suc de la terre, et qu'il soit des plus fertiles. Ainsi, sur tout le continent de Jambudvipa, herbes, arbres et plantes médicinales deviendront plus vigoureux. Dans les jardins et les bois, plantes, feuilles, fleurs, fruits et récoltes pousseront avec plus de force, auront un arôme riche, un suc puissant, une saveur délicieuse, seront plus beaux et plus grands. Une fois que les êtres auront consommé les différents jus ou aliments de ces plantes, leur durée de vie, leur force, leur teint et leur santé physique se magnifieront. Ayant acquis cette splendeur et cette force, ce teint et ce corps, ils accompliront les centaines de milliers d'objectifs variés pour lesquels ils sont sur terre. Diligents et consciencieux, ils agiront avec force. Pour cette raison, vénérable Vainqueur transcendant, la paix, la prospérité, l'abondance et le bonheur règneront dans tout le continent de Jambudvipa. Celui-ci sera empli d'êtres humains qui vivront dans la joie, goûtant à un grand nombre de plaisirs ; ils seront splendides, forts, dotés d'un beau teint et d'une bonne santé. Pour l'Excellente Lumière Dorée, roi du recueil des soutras, ils se dirigeront vers le moine ou la nonne, l'homme ou la femme ayant des vœux laïques, qui connaît le roi du recueil des soutras et siège sur le trône du Dharma. Avec un esprit pur, pour le bien et le bonheur de tous les êtres, ils supplieront cette personne d'exposer au long et sans erreur l'Excellente Lumière Dorée, roi du recueil des soutras. La raison en est, vénérable Vainqueur transcendant, que lorsqu'on enseigne l'Excellente Lumière Dorée, roi du recueil des soutras, moi, Dirdha, déesse de la terre, et mon entourage y gagnons en splendeur et en force. Puissance, enthousiasme, énergie, lustre, gloire et excellence emplissent notre corps. Vénérable Vainqueur transcendant, lorsque, moi, Dirdha, déesse de la terre, serai comblée par l'essence du nectar de Dharma et obtiendrai pareils force, enthousiasme, pouvoir et énergie, alors, l'essence de la terre de Jambuvipa augmentera et ses sept mille lieues de grande terre deviendront plus fertiles. Vénérable Vainqueur transcendant, tous les êtres qui en dépendent se fortifieront, se développeront et grandiront. Bénéficiant ainsi d'une grande variété de richesses, ils vivront heureux. Tous possèderont en abondance diverses nourritures et boissons, vêtements, lits, sièges, maisons, palais, jardins, rivières, étangs, sources, fontaines, lacs et bassins. Ils bénéficieront de toutes ces ressources et jouiront des produits présents sur terre. Pour cette raison, vénérable Vainqueur transcendant, tous les êtres devraient me témoigner estime et gratitude. Incontestablement, ils devraient écouter, respecter, adorer, vénérer et honorer d'offrandes l'Excellente Lumière Dorée, ce roi du recueil des soutras. Vénérable Vainqueur transcendant, lorsque les gens de différentes castes et du peuple partiront écouter celui qui enseigne le Dharma, ils écouteront l'Excellente Lumière Dorée, roi du recueil des soutras, et, lorsque, après l'avoir écouté, ces gens retourneront chez eux, dans leur village, leur cité, leur maison, ils se diront mutuellement : "Aujourd'hui, nous avons écouté le Dharma en profondeur. Aujourd'hui, nous avons accumulé une quantité inconcevable de mérites. En écoutant ce Dharma, nous avons contenté des centaines de milliers de Tathagatas, nous nous sommes complètement libérés des naissances dans les enfers, le règne animal, le monde du Seigneur de la Mort ou des esprits avides. Grâce à l'écoute du Dharma, dans le futur, nous renaîtrons comme dieux ou humains, pendant des centaines de milliers de vies. Si ces personnes qui vivent en différents lieux parlent à d'autres de l'Excellente Lumière Dorée, roi du recueil des soutras, qu'elles en citent ne

52 serait-ce qu'un seul exemple, un seul chapitre, une seule vie antérieure du Bouddha, le nom d'un seul Bodhisattva ou Tathagata, une seule strophe de quatre vers, ou qu'elles fassent en sorte que d'autres êtres entendent une seule phrase ou simplement le titre de l'Excellente Lumière Dorée, roi du recueil des soutras ; vénérable Vainqueur transcendant, quels que soient ces personnes et quelles que soient les directions où elles se trouvent, si elles ne parlent que d'un seul des enseignements du recueil des soutras, l'écoutent ou le commentent, alors, vénérable Vainqueur transcendant, en tous ces lieux la terre sera plus riche et plus fertile. Pour le bien de tous les êtres de toutes les directions de la terre, les divers sucs de la terre croîtront, se multiplieront, deviendront plus abondants. Les êtres goûteront la félicité, ils auront de grandes richesses, de grandes joies, seront enclins à la générosité et croiront aux Trois Joyaux.

A la suite de ces paroles, le Vainqueur transcendant s'adressa à Dirdha, la déesse de la terre : – Déesse de la terre, quiconque écoute ne serait-ce qu'un seul vers de l'Excellente Lumière Dorée, roi du recueil des soutras, au moment de la mort, quittera le monde humain et renaîtra comme dieu sur le mont céleste des dieux Trente-trois ou parmi d'autres groupes de dieux. Déesse de la terre, ceux qui, afin de vénérer l'Excellente Lumière Dorée, roi du recueil des soutras, ornent correctement ces lieux, les couvrant même d'un seul parasol, d'une bannière ou d'une simple pièce de tissu, transformeront ces lieux ainsi ornés, déesse de la terre, en palais célestes pour les sept dieux du royaume du désir, construits avec les sept types de pierres précieuses et pourvus de tous les ornements. Au moment de la mort, lorsque ces êtres quitteront le monde humain, ils renaîtront dans ces palais célestes faits de sept types de joyaux. Déesse de la terre, ils renaîtront sept fois en chacun d'eux et goûteront aux inconcevables jouissances des dieux. Alors, Dirdha, la déesse de la terre, s'adressa ainsi au Vainqueur transcendant : – Moi, Dirdha, déesse de la terre, demeurerai au bas du trône où le moine est assis pour enseigner le Dharma, quelle que soit la direction où il se trouve. Me rendant invisible, j'inclinerai la tête, partie sacrée de mon corps, aux pieds du moine qui enseigne le Dharma, pour que l'Excellente Lumière Dorée, roi du recueil des soutras, demeure très longtemps sur le continent de Jambudvipa sans disparaître de sitôt ; pour que les êtres qui ont engendré des racines de vertu auprès de centaines de milliers de Bouddhas en bénéficient et qu'ils écoutent l'Excellente Lumière Dorée, roi du recueil des soutras ; pour qu'à l'avenir, ils savourent la félicité inconcevable des dieux et des humains pendant des centaines de milliers de millions de périodes cosmiques, rencontrent des Tathagatas, atteignent l'éveil insurpassable et parfaitement accompli, éliminent totalement les souffrances des êtres qui naissent dans les enfers, le monde des animaux ou du seigneur de la mort.

Ainsi s'achève "Dirdha, la déesse de la terre", dixième chapitre de ce roi du recueil des soutras nommé "l'Excellente Lumière Dorée".

53 Chapitre 11 : Samjnyaya

Samjnyaya, le grand général des yakshas, en même temps que vingt-huit autres grands généraux, se levèrent alors de leur siège ; remontant leur robe supérieure sur l'épaule, ils placèrent le genou droit au sol et, mains jointes devant le Vainqueur transcendant, s'adressèrent à lui en ces termes : – Vénérable Vainqueur transcendant, au présent et au futur, dans quelque village, cité, district, province, ermitage de montagne ou de forêt, palais où se trouve l'Excellente Lumière Dorée, roi du recueil des soutras, moi, Samjnyaya, le grand général des yakshas, en même temps que vingt-huit autres grands généraux, irons en ces lieux. Nous rendant invisibles, nous prendrons soin du moine qui enseigne le Dharma, veillerons à ce qu'il soit pleinement protégé, défendu, soutenu, dépourvu d'obstacles et qu'il demeure dans la paix et le bien- être. Tout homme ou femme, garçon ou fille qui écoute le Dharma, même si ce n'est qu'une seule strophe de quatre vers ou qu'un seul vers, même s'il n'écoute et ne retient que le nom d'un Bodhisattva ou d'un Tathagata de l'Excellente Lumière Dorée, roi du recueil des soutras, ou n'écoute et ne retient que le nom de l'Excellente Lumière Dorée, roi du recueil des soutras, cette personne sera pleinement protégée, défendue, soutenue, assistée et dépourvue d'obstacles ; elle demeurera dans la paix et le bien-être. Nous veillerons également à pleinement protéger, défendre, soutenir, assister sa famille, sa maison, son village, sa cité, son district, son ermitage ou son palais ; nous les libèrerons des obstacles, y ferons régner la paix et le bien-être. Vénérable Vainqueur transcendant, la raison pour laquelle moi, le grand général des yakshas, porte le nom de Samjnyaya (Connaissance Parfaite) est la suivante : vénérable Vainqueur transcendant, j'appréhende et connais pleinement tous les phénomènes, j'en perçois directement l'existence conventionnelle et l'existence ultime ainsi que chacune de leurs catégories. Vénérable Vainqueur transcendant, tous les phénomènes apparaissent de façon inconcevable à ma sagesse fondamentale qui les perçoit directement, avec une clarté, une portée et une capacité inconcevables. Vénérable Vainqueur transcendant, inconcevable est la sphère de ma connaissance qui opère sur tous les phénomènes, les analyse parfaitement, les scrute et les observe. Puisque je connais parfaitement tous les phénomènes, moi, grand général des yakshas, porte le nom de Samjnyaya (Connaissance Parfaite). Vénérable Vainqueur transcendant, pour rendre éloquent le discours du moine qui enseigne le Dharma, je lui donnerai confiance en lui. Pendant qu'il enseigne le Dharma, je veillerai à ce qu'il n'ait aucune fatigue physique, que son corps s'emplisse de gaieté et qu'il ressente une grande joie. Je ferai briller tous ses pores, lui donnerai force, pouvoir et énergie, rendrai l'éclat de sa sagesse inconcevable, renforcerai son attention, le doterai d'une grande allégresse pour le profit de tous les êtres qui ont engendré des racines de bien auprès de milliers de bouddhas, pour que l'Excellente Lumière Dorée, roi du recueil des soutras, demeure très longtemps sur ce continent de Jambudvipa sans disparaître de sitôt ; pour que les êtres puissent l'écouter et obtenir une inconcevable accumulation de sagesse fondamentale, qu'ils disposent de la connaissance, acquièrent une grande quantité de mérites et qu'à l'avenir, ils savourent la félicité inconcevable des dieux et des humains pendant des centaines de milliers de millions de périodes cosmiques, qu'ils soient accompagnés de Tathagatas et atteignent, dans l'avenir, l'éveil insurpassable et parfaitement accompli ; pour que

54 soient éliminées toutes les souffrances des êtres des enfers, de ceux du règne animal et de ceux qui habitent dans le monde du Seigneur de la Mort.

Ainsi s'achève "Samjnyaya", onzième chapitre de ce roi du recueil des soutras nommé "l'Excellente Lumière Dorée".

55 Chapitre 12 : "Instructions aux rois divins"

Je me prosterne devant le Vainqueur transcendant, le Tathagata, l'Arhat, le Bouddha parfait et pleinement accompli Fleur Précieuse, Océan de Vertus, Lapis Lazuli, Montagne d'Or de Noble Couleur, Glorieuse Splendeur Dorée5. Je me prosterne également devant Shakyamuni (le Sage des Sakya), le Vainqueur transcendant, le Tathagata, l'Arhat, le Bouddha parfait et pleinement accompli dont le corps est orné de centaines de milliers des millions de vertus et qui fait briller ce flambeau du Dharma. Je me prosterne également devant la grande divinité Shri (Glorieuse), moisson de vertus aux bénédictions excellentes et illimitées. Je me prosterne également devant la grande divinité Sarasvati (Mélodieuse), union des innombrables qualités de sagesse A un certain moment, à une certaine occasion, le roi Balendraketu (Apogée de Pouvoirs) s'adressa ainsi à son fils, le roi Ruciraketu (Summum de Beauté), qui venait d'être couronné et récemment installé dans la royauté. – Mon fils, autrefois, peu de temps après mon couronnement, ton grand- père, Varendraketu (Apogée de Pouvoirs Suprêmes), me remit un traité pour les souverains, intitulé Instructions aux rois divin. Pendant vingt mille ans, j'ai exercé ma souveraineté selon ce traité royal et, à aucun moment, je n'ai entretenu de pensée contraire au Dharma. Mon fils, si tu désires savoir en quoi consiste ce traité royal, écoute attentivement. Et, à cet instant précis, par ces vers, la déesse de la dynastie enseigna longuement et parfaitement au roi Balendraketu, fils du roi Ruciraketu, le traité royal intitulé Instructions aux rois divins :

Pour le bien de tous les êtres Je vais expliquer le traité royal Qui élimine tous les doutes Et détruit toutes les fautes.

Mains jointes, écoutez révérencieusement La totalité des instructions aux rois divins Qui réjouissent l'esprit De chacun des dieux.

Sur la reine des montagnes Vajrakara (Source de Diamants), Durant une réunion de tous les seigneurs des dieux, Les protecteurs du monde se sont levés Pour interroger le puissant Brahma :

"O Brahma, vous êtes le dieu principal, Vous êtes le souverain des dieux. Vous qui éliminez nos doutes,

5 Sct. R a t n a k u s u m a g u ˚a s› g a r a v a i ˜Ò r i a k a n a k a g i r i s u v a r ˚a k › n›c a n a p r a b h › s a s rı.

56 Daignez, nous vous en prions, répondre à nos questions.

Pourquoi un roi né parmi les hommes Est-il qualifié de dieu ? Et pour quelle raison un roi Est-il appelé fils des dieux ?

Comment se fait-il qu'un dieu Né ici, dans le monde des hommes, Se considère humain Et exerce la fonction de roi parmi les hommes ?"

Ainsi, les protecteurs du monde Questionnèrent-ils le puissant Brahma. Alors Brahma, le dieu principal, Leur répondit de cette façon :

"Protecteurs du monde, Puisque vous m'interrogez ainsi, Pour le bien de tous les êtres, Je vais révéler un traité sacré.

Je vais expliquer la raison pour laquelle Ceux qui naissent parmi les hommes Ont une naissance royale Et gouvernent leur pays.

Bénis par les seigneurs des dieux, Ils pénètrent la matrice de la mère. Celle-ci ayant été bénie des dieux, Ils entrent dans son ventre.

Naissant dans le monde humain, Ils deviennent des seigneurs des hommes, Mais, puisqu'ils viennent des dieux, Ils sont appelés fils des dieux.

"Tu es le fils de tous les dieux", Disent les dieux Trente-trois Qui leur transmettent la fortune d'être rois Et d'apparaître comme seigneurs des hommes,

Pour éliminer les actions négatives, Supprimer ce qui est contraire au Dharma, Encourager les êtres aux actions positives Et les établir dans les domaines célestes.

Que le seigneur des hommes soit un homme, Un dieu, un gandharva [qui se nourrit d'odeurs] Un paria ou un cannibale,

57 Il évite toujours les actions négatives.

Le seigneur des hommes est le père De ceux qui accomplissent des actes positifs. Il a été béni par le roi des dieux Pour révéler le fruit de la maturation.

Il a été béni par le roi des dieux Pour montrer le fruit de la maturation Des bonnes actions Et des mauvaises actions dans cette vie.

Lorsqu' un roi permet que des injustices Se commettent dans son pays, S'il s'abstient de punir légitimement les malfaiteurs Et tolère les mauvaises actions,

Ce qui est contraire à la Doctrine se multiplie, Querelles et tromperies prolifèrent dans le pays Et cela irrite les dieux Qui résident dans le domaine des Trente-trois.

Lorsqu' un roi permet que des injustices Se commettent dans son pays, Le mensonge jamais ne finit Et les pires violences ravagent le territoire. Des armées ennemies l'envahissent Détruisant richesses et traditions.

Ceux qui ont accumulé des richesses Se les disputent mutuellement Au moyen de multiples tromperies.

Si un roi n'accomplit pas Les actions qui lui incombent, Il détruit son propre état Comme un puissant éléphant piétine un étang.

Des vents violents souffleront, Des pluies diluviennes se déverseront, Des éclipses solaires et lunaires apparaîtront Et les constellations entreront en opposition.

Si le roi ne remplit pas ses obligations, Semences, récoltes, fleurs et fruits Ne mûriront pas à temps Et des famines feront leur apparition.

Si le roi permet Des injustices en son pays,

58 Les dieux, dans leurs domaines respectifs, Seront furieux.

Tous les rois des dieux Se diront mutuellement : "Ce roi n'applique pas la Doctrine Car il se tient du côté opposé au Dharma."

En peu de temps, ce roi Aura provoqué la colère des dieux Et, par cette colère des dieux, Son pays sera détruit.

Dans ce pays apparaîtra tout ce qui est contraire au Dharma, Les commerces seront ruinés Et, de tous côtés, surgiront Tromperies, querelles et maladies.

Le seigneur des dieux sera furieux, Les dieux mépriseront ce pays Qui sera détruit Et le roi se verra accablé de peine.

Il sera séparé de ses proches, De ses frères et de ses fils, Ou il sera séparé de sa femme chérie Ou sa fille mourra.

Il y aura des pluies de météores Et de faux soleils apparaîtront, Ainsi que des invasions d'armées ennemies Et de nombreuses famines.

Son général et son éléphant Seront vaincus et mourront ; Peu après, ses chevaux et ses chamelles Seront également vaincus et mourront.

[Les gens] se disputeront mutuellement Propriétés, biens et richesses. Avec des armes, les régions Se battront les unes contre les autres.

De toutes parts, surgiront Disputes, querelles et tromperies. Dans les provinces apparaîtront De cruels démons et de terribles maladies.

De plus, les personnes les plus distinguées

59 Ne possèderont plus le Dharma, Les ministres et leurs assistants En manqueront également.

On vénérera Des personnes dépourvues de Dharma Et celles qui le possèdent Seront constamment maltraitées et opprimées.

Le fait que les personnes dépourvues de Dharma Maltraitent et oppriment celles qui le possèdent, Déchaînera trois éléments : Les eaux, les astres et les vents.

Le fait de suivre ces personnes dépourvues de Dharma Provoquera trois destructions complètes : L'essence du pur Dharma La santé des êtres et le suc de la terre.

Du fait que l'on respecte les malhonnêtes Et méprise les saints, Trois choses apparaîtront : La mort, la foudre et la faim.

De plus, disparaîtront Le bon goût et le bel aspect des fruits et des récoltes, Et, dans toutes les régions, Les êtres seront victimes de nombreuses maladies.

Les fruits sucrés et volumineux De ces différents lieux Deviendront petits Amers et piquants.

Les objets de divertissement, Incitant au jeu, au rire et au plaisir, Perdront leur enchantement pour devenir déplaisants, Et des perturbations par centaines causeront une grande agitation.

Récoltes et fruits Perdront leur huile et leur jus, Si bien que le corps, les éléments et les organes N'en tireront aucune satisfaction.

Les êtres auront un vilain teint, Peu d'énergie et la peau sur les os. Même s'ils consomment de nombreux aliments, Ils n'en seront pas rassasiés.

Ainsi, ils perdront

60 Force, pouvoir et énergie. En tous lieux, les êtres Deviendront déprimés.

Tourmentés par toutes sortes de maux, Ils rencontreront de nombreuses maladies, Seront affligés par les planètes, les constellations Et divers esprits malins.

Privé du Dharma, le roi Demeurera du côté du mal ; Les trois sphères, les des trois mondes, Seront détruits.

Lorsqu'un roi encourage Le fait que des mauvaises actions Se produisent dans tout le pays, Il en résulte de telles disgrâces.

S'il permet les mauvaises actions, Le roi ne remplit pas Son rôle de gouvernant Pour lequel les dieux l'ont béni.

Les êtres qui accomplissent de bonnes actions Naissent comme dieux dans les domaines célestes, Ceux qui en accomplissent de mauvaises vont chez les esprits avides, Dans les enfers ou le monde animal.

Lorsque le roi permet de mauvaises actions Sur son territoire, Ce méfait le fait chuter Du domaine céleste des Trente-trois.

S'il ne remplit pas son rôle de gouvernant, Ses fils ne le feront pas non plus Et ses ancêtres, rois divins, Verront le pays tomber dans la disgrâce.

Lorsqu'en raison d'une incessante agitation, La frayeur s'est emparée du pays, Les seigneurs des dieux Bénissent le roi de la terre des hommes.

Il est roi Pour apaiser les actions négatives, Pour inciter aux actions positives, Pour faire mûrir les êtres en cette vie.

Il est nommé roi

61 Pour montrer la différence Entre bonnes et mauvaises actions Et la maturation de leurs effets.

Pour son propre bien, pour celui des autres, Pour le bien de la Doctrine et du pays, Il a été béni par les assemblées de dieux Et réjouit aussi les divinités.

Pour subjuguer les malfaiteurs Parmi les gens du royaume Et pour le bien du Dharma en son pays, Il doit donner sa vie et sa souveraineté.

Tolérer ce qui est contraire au Dharma Et relâcher sa surveillance Anéantissent le pays ; Il n'est rien de pire.

Si, lorsque des méfaits se produisent, leurs auteurs ne sont pas corrigés, Dans tout le pays se déclencheront D'incessantes hostilités.

Le pays sera totalement détruit, Comme les éléphants détruisent un grand étang. Les seigneurs des dieux se mettront en colère Et leurs demeures seront entièrement démolies.

Toutes les choses du royaume Deviendront impropres. Aussi, doit-on progressivement corriger de leurs erreurs Tous ceux qui commettent des fautes. .

Il faut défendre le pays selon la Doctrine Et ne rien faire qui lui soit contraire. Même au prix de sa vie, Il faut agir sans hostilité.

Envers tous les sujets, Qu'ils fassent partie de sa famille ou non, Le roi doit adopter la même attitude Et se montrer impartial.

Lorsque le roi agit selon la Doctrine, Sa renommée emplit les trois mondes Et, dans les résidences du domaine des Trente-trois, Les seigneurs des dieux se réjouissent et disent :

62 "Sur le continent de Jambudvipa, Ce roi qui gouverne selon le Dharma, L'enseigne dans tout le pays Et encourage les êtres aux bonnes actions, est mon fils.

Par ses bonnes actions, le roi Conduit les êtres jusqu'à nous Et remplit les demeures célestes De dieux et de fils de dieux."

Grâce aux enseignements, dans le pays de la Doctrine, Les rois sont très heureux Et les seigneurs des dieux, satisfaits, Protègent ce roi des hommes.

Le soleil, la lune et les constellations Se déplacent harmonieusement. Le vent souffle en temps opportun Et les pluies tombent au moment propice.

Dans les demeures célestes, Comme dans le royaume, les années sont prospères Et les domaines célestes Se remplissent de dieux et de fils de dieux.

Ainsi, le roi qui, Sacrifiant sa propre vie N'abandonne pas la Doctrine des Trois Joyaux Fera régner la félicité dans le monde.

Se fiant à ceux qui respectent le Dharma Et disposent de maintes qualités, Il devra toujours être agréable aux autres Et abandonner le mal à tout moment.

Il devra protéger le pays selon le Dharma, L'enseigner correctement, Encourager les êtres à faire de bonnes actions Et à éviter les mauvaises.

Si ceux qui commettent de mauvaises actions Sont corrigés avec justesse, Les années seront prospères dans le pays, Le roi rayonnera de splendeur Jouira d'une grande célébrité Et protègera ses sujets sans difficultés."

Ainsi s'achève le traité royal "Instructions aux rois divins", douzième chapitre de ce roi du recueil des soutras nommé "l'Excellente Lumière Dorée".

63 Chapitre 13 : Le roi Susambhava

Lorsque je devins monarque tournant la roue, Je renonçai à la terre avec ses océans Et j'offris aux Bouddhas du passé Les quatre continents emplis de joyaux.

Pour obtenir le Corps absolu, Il n'est pas un seul objet attrayant du passé Auquel je n'aie pas renoncé, Y compris mes vies durant nombre d'ères.

Jadis, dans d'innombrables ères passées, Lorsque le Sugata Ratnashikhin (Pourvu de la Précieuse Ushnisha) Montra le passage dans l'au-delà des peines, Vint un roi nommé Susambhava (Bien Né), Monarque universel tournant la roue, seigneur des quatre continents Et maître de la terre jusqu'aux confins de l'océan.

Pendant que ce saint roi dormait Dans le palais de Jinendraghosa (Protection du Pouvoir Royal), Il entendit en rêve les qualités du Bouddha Et vit l'enseignant du Dharma, Ratnochaya (Monticule de Joyaux), Exposer clairement ce roi du recueil des soutras dans un halo de lumière.

Lorsque le roi se réveilla, Son corps tout entier rayonnait de joie. Enjoué, il quitta son palais et se dirigea Là où se trouvait la suprême communauté des auditeurs.

Il honora les disciples du Vainqueur Et, demandant : "Parmi cette communauté d'êtres nobles, Qui est le moine vertueux nommé Ratnochaya ?", Les interrogea tous sur cet enseignant du Dharma.

A ce moment, Ratnochaya Se trouvait à l'intérieur d'une grotte Où il contemplait le roi du recueil des soutras Et le récitait, transporté de béatitude.

Ils montrèrent alors au roi La grotte où se trouvait Ratnochaya, Le moine qui enseigne le Dharma, Rayonnant de splendeur, de gloire et d'excellence.

Là, Ratnochaya, l'enseignant du Dharma, Maintenait le profond domaine d'activité du roi, Par son enseignement constant De l'Excellente Lumière Dorée, roi du recueil des soutras.

64

Se prosternant aux pieds de Ratnochaya, Le roi Susambhava déclara : "Toi, dont le visage ressemble à la pleine lune, Explique-moi l'Excellente Lumière Dorée, roi du recueil des soutras !"

Quand Ratnochaya accepta La requête du roi Susambhava, Dans tous les mondes du trichiliocosme, Les dieux se réjouirent.

Ainsi, le seigneur des hommes, En un lieu pur des plus excellents, Où l'eau est cristalline et les gouttes de rosée parfumées, Dispersa des pétales de fleurs et érigea un trône.

Le roi orna ce siège d'une ombrelle, de bannières de victoire Et de pièces de brocarts par milliers Et y répandit Une grande variété de poudres de santal.

Dieux, esprits-serpents, dieux jaloux, musiciens célestes, Seigneurs des esprits malfaisants, garoudas et mahoragas Déversèrent une pluie de fleurs mandaravas Qui tomba directement sur le trône.

Lorsque Ratnochaya apparut, Des milliers de millions de dieux avides de Dharma Se pressèrent en nombre incalculable Et lancèrent des fleurs de sal.

Ratnochaya, l'enseignant du Dharma, Après avoir baigné son corps et mis des habits propres S'approcha du trône Et, joignant les paumes des mains, s'inclina.

Seigneurs des dieux, dieux et déesses, Inondèrent l'espace d'une pluie de fleurs mandaravas Et firent retentir une sublime mélodie, Emanant de centaines de milliers d'instruments.

Ratnochaya, le moine qui enseigne le Dharma, Pensant aux inconcevables Milliers de millions de bouddhas des dix directions Se hissa et s'installa sur le trône.

Animé de compassion pour tous les êtres, Engendrant avec pureté ce sentiment dans son esprit, Il se mit alors à enseigner le soutra Au roi Susambhava

65

Qui, après s'être incliné en joignant les mains, Fut réjoui par chacun de ces mots. Sous la force du Dharma, ses yeux se mouillèrent de larmes Et son corps s'emplit de joie.

Pour honorer ce soutra, Le roi Susambhava souleva alors La pierre précieuse qui exauce les souhaits Et formula cette prière à l'intention de tous les êtres :

"Que se déverse sur le continent de Jambudvipa une grande pluie D'ornements sertis des sept joyaux Et de toutes les richesses qui procurent la félicité Aux êtres de ce monde."

A cet instant tombèrent sur les quatre continents, Les sept types de pierres précieuses, Bracelets, colliers, boucles d'oreille sublimes, Nourriture, boissons et vêtements.

Lorsque le roi Susambhava Vit tomber cette grande pluie d'ornements, Il offrit à Ratnashikhin Les quatre continents emplis de pierres précieuses.

Moi, le Tathagata Shakyamuni, J'étais ce roi nommé Susambhava Et, en cette occasion, je me suis totalement détaché De cette terre avec ses quatre continents emplis de joyaux.

Ratnochaya, le moine qui enseigne le Dharma, Et qui, en cette occasion, a enseigné ce soutra Au roi Susambhava Etait le Tathagata Akshobya.

J'ai donc écouté ce soutra Et me suis réjoui de chacun de ses mots. Par cet acte vertueux de réjouissance Devant l'écoute du Dharma,

J'ai obtenu ce corps harmonieux, de belle apparence, Doré et marqué de centaines de mérites, Qui met en joie des milliers de millions de dieux, Et que les gens ont toujours plaisir à contempler.

Pendant quatre-vingt dix-neuf mille millions de périodes cosmiques, Je fus roi tournant la roue Et, pendant de centaines de milliers d'ères, Je fus souverain du royaume.

66

Pendant d'inconcevables éons, je fus Indra Et seigneur du domaine de Brahma. Nul ne peut mesurer d'aucune façon Les dix pouvoirs insondables que j'ai obtenus.

Avec un tel volume de mérites incalculables, Pour avoir écouté le Dharma et m'en être réjoui, Selon mes souhaits, j'ai obtenu l'éveil Ainsi que le sublime Corps absolu.

Ainsi s'achève "le Roi Susambhava", treizième chapitre de ce roi du recueil des soutras nommé "l'Excellente Lumière Dorée".

67 Chapitre 14 : La protection complète des yakshas

Glorieuse déesse, quel que soit le fils ou la fille de la lignée, qui, animé de foi, désire honorer de façon extrêmement intense, vaste et inconcevable, avec toutes sortes de biens, les Bouddhas, Vainqueurs transcendants du passé, présent et futur, et connaître parfaitement la profonde sphère de l'activité éveillée, celui-ci doit se diriger dans un lieu – un temple ou un ermitage – où l'on enseigne amplement et parfaitement l'Excellente Lumière Dorée, roi du recueil des soutras, pour écouter avec un esprit exempt de doutes et de distraction cet excellent soutra. Pour expliquer précisément le sens de ces phrases, le Vainqueur transcendant récita alors les vers suivants :

Celui qui désire honorer De façon inconcevable tous les Bouddhas Et connaître parfaitement la profondeur De la sphère d'activités des Vainqueurs transcendants

Doit se diriger dans un lieu – Un temple ou un ermitage – Où l'on enseigne le saint soutra De l'Excellente Lumière Dorée.

Ce soutra extraordinaire Est un océan infini de vertus Qui libère tous les êtres D'une immensité de souffrances.

Contempler ce soutra D'une profondeur extrême Au début, au milieu et à la fin Est une chose incomparable.

Toute la quantité d'atomes Du fleuve Gange, de la terre, De l'océan et de l'espace Ne peut en fournir une analogie.

Entrer dans la sphère du Dharma S'apparente à pénétrer Dans le stoupa du Dharma lui-même, Profond et très stable.

Au centre de ce stoupa, On voit le Vainqueur Shakyamuni Qui enseigne ce soutra D'une voix mélodieuse,

Comblant de joie Les dieux et les humains

68 Pendant d'immesurables, d'inconcevables Milliers de millions de périodes cosmiques.

Celui qui écoute ce soutra, Conscient du volume inimaginable De mérites ainsi obtenu, Comprendra alors cette signification.

Celui qui, pour écouter ce soutra, Peut traverser cent lieues couvertes de langues de feu Et supporter de grands tourments, Au moment même où il pénètre Dans le temple ou en tout autre lieu, Ses fautes le quitteront. Cauchemars et mauvais signes, Influences planétaires néfastes, Innombrables démons et esprits nuisibles Partiront tous en d'autres directions, Au moment même où il entre dans ce lieu.

Il devra y installer Un trône semblable à un lotus, Comme celui que les rois des nagas Lui ont montré en rêve.

Assis sur ce siège, Il devra lire les mots Que ce soutra enseigne avec clarté Et les comprendre parfaitement.

Après être descendu du trône, Il ira en d'autres lieux Mais, sur ce siège même, Des émanations magiques apparaîtront.

Parfois se manifestera Le corps d'un enseignant du Dharma, Parfois apparaîtra le corps du Bouddha. Parfois celui d'un bodhisattva.

Parfois , Parfois le corps de , Parfois celui de Maitreya Apparaîtront sur ce trône.

Parfois seulement une lueur, Parfois l'apparence de divinités Se manifesteront un instant En ce lieu et disparaîtront.

69 Voir un bouddha est un signe de succès Annonçant que tous nos désirs se réaliseront, Que récoltes et signes seront excellents. La manifestation du Bouddha est un signe qui apporte :

Victoire, gloire, renom, Triomphe sur les adversaires, Destruction complète des hordes d'oppresseurs, Défaite des ennemis au combat,

Apaisement des mauvais rêves, Annihilation de toutes les fautes, Elimination complète de toute erreur, Succès dans toutes les batailles.

Sa célébrité se répandra Sur tout le continent de Jambudvipa Et il écartera définitivement Tous ses opposants.

Il triomphera toujours de l'adversaire, Eliminera toutes les fautes, Vaincra sur tous les fronts Et, sans ennemis, il sera au comble de la joie.

Le seigneur Brahma, le seigneur du domaine des Trente-trois, Et aussi les protecteurs du monde, Vajrapani, le seigneur des yakshas, Vishnu, le Vainqueur, Samjnyaya,

Anavatapta (Sans Chaleur) le roi des nagas Ainsi que Sagara (Océan), Le seigneur des musiciens célestes, le seigneur des dieux jaloux, Le roi des garoudas,

Tous ceux-là et bien d'autres, Tous ces dieux Honorent d'offrandes continuelles L'inconcevable stoupa du Dharma.

Voyant les êtres respectueux, Ces suprêmes rois des dieux Ressentent une joie intense Et veillent sur eux.

Tous ces dieux sublimes Se disent mutuellement : "Regardez ceux qui ont accumulé Mérites, gloire et splendeur.

70 Ces personnes ici réunies Ont purifié leurs racines de bien. Elles se sont rassemblées en ce lieu Pour écouter le profond soutra.

Animées d'une foi inconcevable, Elles vénèrent le stoupa du Dharma, Manifestent leur compassion pour le monde Et œuvrent au bien des êtres.

Pour les profonds enseignements Elles sont des récipients qui gardent la saveur du pur Dharma. Pénétrant dans la sphère du Dharma, Elles s'immergent

Pour écouter la pure vertu De l'Excellente Lumière Dorée Et vénérer des centaines de milliers De Bouddhas du passé."

Par cette racine de bien, Ceux qui écoutent le soutra Seront pleinement protégés Par toutes les divinités suprêmes

Comme Sarasvati, La divine Shri, Vaishravana, Les quatre rois, Des centaines de milliers de yakshas. Par leur grande force et leurs pouvoirs miraculeux, Ils les protègeront pleinement Dans les quatre directions.

Indra, la Lune, le Seigneur de la Mort, Le dieu du vent, le dieu de l'eau, Skanda (Qui Cause la Sécheresse), Vishnu, Sarasvati, Prajapati (Qui Mange les Offrandes Brûlées), Hutashana, Tous ces protecteurs du monde Dotés d'un grand pouvoir, qui écrasent les ennemis, Les protègeront sans faiblir, jour et nuit.

Les deux puissants seigneurs des yakshas, Narayana (Fils de l'Indifférence) et Maheshavara (Grand Pouvoir), Samjnyaya et autres, Ainsi que les vingt-huit généraux Des centaines de milliers de yakshas Qui possèdent une grande force et des pouvoirs miraculeux Les protègeront De toutes les craintes et les peurs.

71 Vajrapani, le seigneur des yakshas, Cinq cents autres yakshas Et tous les bodhisattvas Les protègeront.

Manibhadra (Noble Joyau), le seigneur des yakshas, Ainsi que Purnabhadra (Débordant de Noblesse), Kumbhira (Créateur de Peurs) et Atava (Lieu Inhospitalier), Pingala (Orangé) et Kapila (Blancheur Jaunâtre),

Chacun de ces seigneurs de yakshas, Accompagné de cinq cents autres, Protègera Ceux qui écoutent ce soutra.

Citrasena (Diversité), le mangeur d'odeurs, Jinarsabha, le roi des Vainqueurs, Manikantha (Gorge de Joyaux) et Nikantha (Gorge Stable) Ainsi que Varsadhipati (Seigneur de la Pluie),

Mahagrasa et Mahakala, Ainsi que Suvarnakesha (Cheveux Dorés) Pancika et Chagalapada (Patte de Chèvre), Ainsi que Mahabhaga (Grand Eon),

Pranalin et Dharmapala (Protecteur du Dharma) Markata (Singe) ainsi que Vali (Réducteur), Suciroma (Poil d'Aiguille) et Suryamitra (Parent du Soleil), Ainsi que Ratnakesha (Cheveux Précieux), Mahapranalin et Nakula (Sans Foyer) Kamashrestha (Suprême Désir) et Candana (Santal) Nagayana (Grand Pouvoir) et Haimavata (Montagne Enneigée) Ainsi que Satagiri (Montage de Joie),

Ceux-ci, pourvus d'une grande force pour écraser les ennemis Et de pouvoirs miraculeux Protègeront pleinement Tous ceux qui apprécient ce soutra.

Anavatapta (Sans Chaleur) le seigneur des nagas Ainsi que Sagara (Océan), Mucilinda (Pétale d'Ela) et Elapatra (Celui qui Donne et Prend), Nanda (Cher) et Upanandaka (Très Cher)

Ainsi que des centaines de milliers de nagas, Dotés d'une grande force et de pouvoirs miraculeux, Les protègeront Des craintes et des peurs.

Bali (Puisssant), Rahu et Namuci,

72 Vemacitra et Samvara (Suprême Félicité), Prahlada (Excellente Fraîcheur) et Kharaskandha (Rocher Rugueux), Les autres seigneurs des titans,

Des centaines de milliers de titans, Dotés d'une grande force et de pouvoirs miraculeux, Les protègeront Lorsqu'ils rencontreront craintes et peurs.

Hariti (Voleuse), l'ogresse des furies, Et ses cinq cents fils, Les protègeront Qu'ils soient debout, qu'ils dorment ou qu'ils soient ivres.

Canda (Paria) et Candalika (Féroce) Ainsi que Yaksini Candika (Furie des Malfaisants), Kunti (Celle qui Porte la Lance) et Kutadanti (Rangée de dents), Qui dérobe l'éclat de tous les êtres,

Toutes celles-ci, dotées d'une grande force pour écraser les ennemis Et de pouvoirs miraculeux, Les protègeront également Dans les quatre directions.

Sarasvati Ainsi que d'inconcevables divinités Comme Shri et autres, Toutes les divinités, Comme la déesse de la terre, Les dieux des récoltes, des fruits et des bois, Ceux qui vivent dans les jardins, les arbres et les stoupas Ainsi que le dieu du vent ;

Tous ces dieux, L'esprit joyeux Protègeront pleinement Ceux qui apprécient ce soutra.

Ils fourniront aux êtres Vie, santé et énergie Les pareront toujours de grandeur, De digne conduite, de mérites et de splendeur.

Ils élimineront toutes les mauvaises influences Des planètes et des constellations Et apaiseront également Infortunes, disgrâces et mauvais rêves.

La profonde et très puissante Déesse de la terre, elle-même,

73 Se sentira satisfaite par la saveur de ce roi du recueil des soutras, L'Excellente Lumière dorée.

Le suc de la terre se développera Soixante-huit mille fois Cent lieues Jusqu'à atteindre la couche indestructible.

Il pénètrera vers le bas, Imprégnant complètement cent lieues, Puis il remontera de nouveau Et imbibera la surface de la terre.

Par le pouvoir de l'écoute de ce soutra, Toutes ces divinités Seront satisfaites de savourer L'Excellente Lumière dorée. Elles deviendront resplendissantes, Possèderont de plus grands pouvoirs, Se sentiront heureuses et comblées.

Sur tout le continent de Jambudvipa, Les divinités des fruits, des récoltes et des bois Jouiront d'une grande variété de saveurs Et ressentiront une immense joie.

Satisfaites par la saveur du soutra, Elles feront croître avec vigueur Les fruits et les récoltes, Toutes les variétés de fleurs Divers fruits et arbres.

Tous les arbres fruitiers, Jardins et bosquets Donneront de magnifiques fleurs Aux parfums multiples.

Elles feront apparaître sur terre Des bois et des prés Avec une variété de fleurs Et des fruits très diversifiés.

Sur tout le continent de Jambudvipa, Les inconcevables jeunes filles nagas, L'esprit très enjoué, Se retrouveront au bord des étangs.

Sur tous les étangs Apparaîtront des nénuphars et des lotus en grands nombres, Des fleurs utpalas

74 Ainsi que des lotus blancs.

Le ciel sera pur, sans fumée, Sans masses nuageuses, Sans brouillard ni poussière ; En toutes directions, la lumière brillera intensément.

Mille rayons de soleil Feront comme un rideau de lumière Extraordinairement beau Et une ravissante clarté apparaîtra.

Dans son céleste palais en or Du continent de Jambudvipa Le puissant Soleil, fils des dieux, Sera pleinement satisfait par ce soutra.

Avec une grande joie, Il se lèvera sur le continent de Jambudvipa, Tissant partout Sa toile de lumière aux rayons infinis.

Aussitôt levé Il enverra ses rayons de lumière Réveiller les lotus Qui emplissent les différents étangs.

Sur tout le continent de Jambudvipa, Il fera pleinement mûrir Fruits, fleurs et plantes médicinales Et toutes les terres s'en trouveront satisfaites.

Alors, le Soleil et la Lune Auront une splendeur extraordinaire, Les planètes et les astres seront en harmonie Et les vents souffleront en temps opportun.

Sur tout le continent de Jambudvipa, Les années seront toujours prospères Et le lieu où se trouve ce soutra, Particulièrement extraordinaire.

Ainsi s'achève "la Protection complète des yakshas", quatorzième chapitre de ce roi du recueil des soutras nommé "l'Excellente Lumière Dorée".

75 Chapitre 15 : La prophétie des dix mille fils des dieux

Lorsque le Vainqueur transcendant eut dit ceci, la déesse de la lignée, Bodhisattvasamuccaya, (Assemblée du Pur Eveil) s'adressa à lui en ces termes : – Vénérable vainqueur transcendant, par quelle cause, pour quelle raison, par quelle purification de racine de bien et sur la base de quel champ de mérite ont été faites des accumulations pour que ces dix mille fils des dieux, tels Jvalanantaratejoraja (Rayon Brillant d'une Magnifique Splendeur) et autres, soient venus ici, depuis la résidence du domaine des Trente-trois, après avoir écouté la prophétie de l'éveil des trois saints, et afin d'écouter la Doctrine du Vainqueur transcendant ? "Au futur, quand se seront écoulées d'innombrables, d'incalculables centaines de milliers de millions de périodes cosmiques, dans le monde nommé Suvarnaprabhasita (Splendeur Dorée), le saint, le bodhisattva Ruciraketu (Summum de Beauté) obtiendra l'éveil insurpassable, parfait et pleinement accompli. Il se manifestera alors dans le monde comme le Tathagata, l'Arhat, le Bouddha parfaitement éveillé, le Possesseur de sagesse et de digne conduite, Celui qui est allé en félicité, le Connaisseur du monde, le Guide des êtres à diriger, l'Inégalable Maître des hommes et des dieux, le Bouddha Vainqueur transcendant nommé Suvarnaratnakaracchatrakuta (Ombrelle Source d'Or et de Joyaux). Lorsque le pur Dharma aura disparu, après que le Vainqueur transcendant, le Tathagata, l'Arhat, le Bouddha parfaitement éveillé Suvarnaratna- karacchatrakuta aura atteint le nirvana complet et que tous ses enseignements auront disparu, ce fils appelé Rupyaketu (Pinacle d'Argent), dans la sphère du monde Virajadhvaja (Bannière de Victoire), succèdera à ce Tathagata et se manifestera dans le monde comme le Tathagata, l'Arhat, le Bouddha parfaitement éveillé Suvarnajambudhvajakancanabha (Lumière Dorée de la Bannière de Victoire en Or de Jambu). Lorsque le Tathagata, l'Arhat, le Bouddha parfaitement éveillé Suvarnajambudhvajakancanabha (Lumière Dorée de la Bannière de Victoire en Or de Jambu) aura atteint le nirvana complet et que ses enseignements auront totalement disparu, ce fils nommé Rupyabrabha (Lumière d'Argent), dans la sphère du monde Virajadhvaja (Bannière de Victoire), succèdera à ce Tathagata et s'éveillera à l'illumination insurpassable, parfaite et pleinement accomplie. Il apparaîtra alors dans le monde comme le Tathagata, l'Arhat, le Bouddha parfaitement éveillé, le Possesseur de sagesse et de digne conduite, Celui qui est allé en félicité, le Connaisseur du monde, le Guide des êtres à diriger, l'Inégalable Maître des hommes et des dieux, le Bouddha Vainqueur transcendant nommé Suvarnasatarashmiprabhasaketu (Essence de la Splendeur Dorée de Cent Rayons d'Or)." Par ces mots, le Vainqueur transcendant prophétisa tous ceux-ci à l'éveil insurpassable parfait et pleinement accompli. Mais, jusqu'alors, vénérable Vainqueur transcendant, ces dix mille fils des dieux, tels Jvalanantaratejoraja (Rayon Brillant d'une Magnifique Splendeur) et autres, n'avaient pas encore pleinement accompli les immenses actions des bodhisattvas. Il n'a pas été entendu que, jadis, ils soient entrés dans la pratique des six perfections ni qu'ils aient complètement offert leurs mains, pieds, yeux, tête – partie sacrée de leur corps –, leur fils, épouse et fille chéris. Il n'a pas été entendu que, jadis, ils aient totalement offert leurs richesses, grains, bétail, or, joyaux, perles, lapis lazuli,

76 conques, cristaux, coraux, argent, poudre d'or et de joyaux. Il n'a pas non plus été entendu que, jadis, ils aient totalement offert nourritures et boissons, montures, vêtements, demeures, foyer, palais, jardins et étangs. Il n'a pas non plus été entendu que, jadis, ils aient totalement offert éléphants, bœufs, destriers, servants et servantes. – Jadis, durant des centaines de milliers de millions d'innombrables périodes cosmiques, avant d'obtenir des Vainqueurs transcendants la prophétie du nom du Tathagata, les innombrables centaines de milliers de millions de bodhisattvas ont offert tout ce qui leur appartenait, honorant d'une inimaginable variété d'offrandes les centaines de milliers de millions d'innombrables Tathagatas. Ils se sont complètement séparés de tous les objets qu'ils pouvaient offrir : leurs mains, pieds, yeux, tête – partie sacrée de leur corps – ; ils ont aussi donné leur fils, épouse et fille chéris ; ils ont également offert leurs richesses, grains, bétail, or, joyaux, perles, lapis lazuli, conques, cristaux, coraux, argent et poudres d'or. Ils ont aussi abandonné nourritures, boissons, vêtements, demeures, sièges, foyer, palais, jardins, parcs, bassins, étangs, éléphants, bœufs, destriers, servants et servantes. Ils ont progressivement mené à bien la pratique des six perfections et ont connu ensuite des centaines de milliers de joies. Vénérable Vainqueur transcendant, s'il en est ainsi, par quelle cause, pour quelle raison, par quelle purification de racine de bien, ces dix mille fils des dieux, tels Jvalanantaratejoraja (Rayon Brillant d'une Magnifique Splendeur) et autres, venus en présence du Vainqueur transcendant pour écouter la Doctrine, ont-ils alors été prophétisés à l'éveil insurpassable, parfait et pleinement accompli par le Vainqueur transcendant en ces termes : "Au futur, lorsque des centaines de milliers de millions d'innombrables périodes cosmiques seront passées, dans la sphère du monde nommée Salendradvajagravati (Qui Lève la Bannière de Victoire du Puissant Sal), en ce même lieu et dans la même lignée, dans la même famille et avec le même nom, ils s'éveilleront chacun à leur tour à l'illumination insurpassable, parfaite et pleinement accomplie. Ces Vainqueurs transcendants renaîtront alors dans le monde comme dix mille bouddhas nommés Prasanavadanotpala-gandhakuta (Visage Resplendissant du Parfum de l'Utpala), Possesseurs de sagesse et de digne conduite, Allés en félicité, Connaisseurs du monde, Guides des êtres à diriger, inégalables Maîtres des hommes et des dieux."

Suite à ces paroles, le Vainqueur transcendant s'adressa ainsi à la déesse de la lignée, Bodhisattvasamuccaya, (Assemblée du Pur Eveil) : – Déesse de la lignée, il est une cause, il est une raison et il est une purification de racine de bien par lesquelles ces dix mille fils des dieux, tels Jvalanantaratejoraja (Rayon Brillant d'une Magnifique Splendeur) et autres, sont venus ici depuis le domaine des Trente-trois afin d'écouter la Doctrine. Déesse de la lignée, après avoir écouté la prophétie pour l'éveil de ces trois saints, à cet instant même, ils développèrent un profond sentiment d'admiration, de joie et de foi envers l'Excellente Lumière Doré, roi du recueil des soutras. Et, leur esprit est devenu parfaitement pur, aussi pur que le lapis lazuli. Leur esprit totalement immaculé est devenu profond, ample et vaste comme l'espace, produisant une infinie accumulation de mérites. Déesse de la lignée, ces dix mille fils des dieux, tels Jvalanantaratejoraja (Rayon Brillant d'une Magnifique Splendeur) et autres, écoutant l'Excellente Lumière Dorée, roi du recueil des soutras, engendrèrent une foi et un respect

77 extraordinaires. Leur esprit étant devenu parfaitement pur, aussi pur que le lapis lazuli, ils atteignirent alors le stade de la prophétie. Déesse de la lignée, par cette accumulation de vertu provenant de l'écoute du Dharma et par la force des prières passées, ces dix mille fils des dieux, tels Jvalanantaratejoraja (Rayon Brillant d'une Magnifique Splendeur) et autres, ont alors obtenu le stade de la prophétie pour l'éveil insurpassable, parfait et pleinement accompli.

Ainsi s'achève "la Prophétie des dix mille fils des dieux", quinzième chapitre de ce roi du recueil des soutras nommé "l'Excellente Lumière Dorée".

78 Chapitre 16 : La guérison des maladies

Déesse de la lignée, autrefois, à une quantité inimaginable, incalculable de périodes cosmiques innombrables, à une certaine occasion, à un certain moment, apparut dans le monde le Tathagata, l'Arhat, le Bouddha pleinement accompli, le Possesseur de sagesse et de digne conduite, Celui qui est allé en félicité, le Connaisseur du monde, le Guide des êtres à diriger, l'Inégalable Maître des hommes et des dieux, le Vainqueur transcendant nommé Ratnashikhin (Pourvu de la Précieuse Ushnisha). Déesse de la lignée, en cette occasion, à ce moment, après que le Tathagata, l'Arhat, le Bouddha pleinement accompli Ratnashikhin fut passé dans l'au-delà des peines, le saint Dharma disparut. Après sa disparition, Déesse de la lignée, vint un roi détenteur de la Doctrine nommé Sureshvaraprabha (Lumière du Seigneur des Dieux) qui gouvernait son royaume selon la Doctrine, jamais à son encontre, et que tous les êtres, en tous lieux, estimaient comme père et mère. Déesse de la lignée, en cette occasion, à ce moment, au pays du roi Sureshvaraprabha, vivait un marchand nommé Jatimdhara (Qui Porte un Chignon). Il était médecin, guérisseur, grand spécialiste des éléments et détenait la lignée des huit branches de la médecine. O Déesse de la lignée, à ce moment, ce marchand avait un fils nommé Jalavahana (Porteur d'Eau) pourvu d'une grande beauté, d'une noble et pure apparence ; il était attirant, expert en un grand nombre de traités, comprenait parfaitement tous les textes, connaissait excellemment l'écriture, les chiffres, les mathématiques et l'astrologie. Déesse de la lignée, à ce moment, au pays du roi Sureshvaraprabha, des centaines de milliers d'êtres subissaient toutes sortes de maladies. Accablés de maux, ils ressentaient de terribles élancements de douleurs et éprouvaient des souffrances insoutenables. Alors, Déesse de la lignée, Jalavahana, le fils du marchand, engendra une pensée de grande compassion pour ces centaines de milliers d'êtres affectés par toutes ces maladies et accablés de tant de souffrances : "Ces centaines de milliers d'êtres affectés par toutes sortes de maladies, tourmentés par tant de souffrances ressentent de terribles élancements de douleur et éprouvent des souffrances insoutenables. Mon père, le marchand Jatimdhara, médecin, guérisseur, grand spécialiste des éléments, qui détient la lignée des huit branches de la médecine, est un vieillard décrépi. D'un âge avancé, il est au terme de sa vie, s'appuie sur une canne et se déplace en tremblant. Il n'a plus la capacité de se rendre dans les villages, les villes, les districts, les provinces, les régions reculées ou les palais pour soigner ces centaines de milliers d'êtres affligés par toutes sortes de maladies et en proie à de nombreuses douleurs. Je vais aller voir mon père, Jatimdhara, pour lui demander son expertise des éléments susceptibles de guérir les maladies et, grâce à la connaissance qu'il me communiquera, j'irai alors dans les villages, les villes, les provinces, les régions reculées, les palais et je guérirai ces centaines de milliers d'êtres affligés par toutes sortes de maladies et en proie à de nombreuses douleurs." Déesse de la lignée, en cette occasion, à ce moment, Jalavahana, le fils du marchand, alla trouver son père, Jatimdhara. En sa présence, il s'inclina, posa le front à ses pieds et, joignant respectueusement les mains, se tint de côté. Par

79 ces vers, Jalavahana, le fils du marchand, demanda à son père, Jatimdhara, la connaissance des éléments :

"Pourquoi les facultés sensorielles changent-elles Et les éléments se transforment-ils complètement ? A quel moment les diverses maladies Apparaissent-elles dans le corps ?

Par quel régime, de saison ou hors saison, Obtient-on le bien-être ? Et quelle nourriture ne crée-t-elle aucun dommage A l'intérieur du corps ?

Quel traitement permet-il De guérir les maladies Causées par le vent, la bile, Le flegme ou leur combinaison ?

Dans les souffrances humaines, Quand le vent est-il perturbé ? Quand la bile est-elle perturbée ? Quand le flegme est-il perturbé ?"

Alors, avec les vers suivants, le marchant, Jatimdhara, enseigna à son fils, Jalavahana, sa connaissance des éléments :

"Sache qu'il y a trois mois d'été, trois mois d'automne, Trois d'hiver et trois mois printaniers. Les mois se succèdent selon six périodes Et on dit qu'une année contient douze mois.

Les intervalles se divisent en trois, Une période dure deux mois, Aliments et boissons se prennent en fonction de cela Et le médecin traite les éléments au moment opportun.

Les pouvoirs sensoriels et les éléments Changent au fil des divisions de l'année. Lorsque les pouvoirs sensoriels se transforment complètement, Diverses maladies apparaissent dans le corps.

Le médecin doit ainsi connaître les quatre périodes de trois mois, Les intervalles, les six périodes Et être expert dans les six éléments. Aliments, boissons et médicaments doivent respecter cet ordre :

En été apparaissent des maladies liées à l'excès de vent, En automne, la bile est agitée, Les maladies dues au surplus de flegme apparaissent au printemps Et, durant l'hiver, elles sont causées par la combinaison des trois.

80

En été, les saveurs sont grasses, chaudes, salées et acides ; En automne, sucrées, grasses et fraîches ; En hiver, sucrées, grasses et acides ; Au printemps, amères et chaudes.

Le flegme s'active principalement après le repas, La bile durant la digestion, Le vent après la digestion. C'est ainsi que les trois éléments se meuvent.

Les maladies liées au vent se soignent par des stimulants, Celles de la bile par des purgatifs, Celles du flegme par des émétiques, Et les maladies combinées se guérissent par un mélange des trois.

Il faut savoir à quel moment les excès de vent, de bile, De flegme ou la combinaison des trois [se produisent]. Médicaments, nourritures et boissons doivent se prescrire Selon la saison, l'élément et le physique."

Alors, Jalavahana, le fils du marchand, qui avait sollicité cet exposé sur la connaissance des éléments, assimila les huit branches de la médecine. Déesse de la lignée, en cette occasion, à ce moment, Jalavahana, le fils du marchand, se rendit dans tout le pays du roi Sureshvaraprabha – dans les villages, les villes, les districts, les provinces, les régions reculées et dans les palais – pour soulager des centaines de milliers d'êtres affligés par toutes sortes de maladies et en proie à de nombreuses douleurs. "Je suis médecin, disait-il en se présentant, et je vous délivrerai complètement de vos maladies." Déesse de la lignée, lorsque Jalavahana, le fils du marchand, prononça ces mots, au moment même où ils les entendirent, des centaines de milliers d'êtres ressentirent une grande félicité. A l'écoute de ces mots, leur esprit s'emplit d'une immense joie, d'un bonheur et d'une allégresse extraordinaires. A cette occasion, à ce moment, des centaines de milliers d'êtres affligés par toutes sortes de maladies et en proie à de nombreuses douleurs furent complètement guéris. Libérés de la maladie, ils retrouvèrent la santé et autant de puissance, de force et d'énergie qu'auparavant. Parmi les centaines de milliers d'êtres affligés par toutes sortes de maladies et en proie à de nombreuses douleurs, tous ceux qui souffraient d'une très grave maladie allèrent consulter Jalavahana, le fils du commerçant, qui leur prescrit les médicaments appropriés et élimina totalement leurs maux. Libérés de la maladie, même de la plus bénigne, ils retrouvèrent la santé et autant de puissance, de force et d'énergie qu'auparavant. Ainsi, Déesse de la lignée, en cette occasion, à ce moment, dans tous les villages, les villes, les districts, les provinces, les régions reculées et les palais du roi Sureshvaraprabha, des centaines de milliers d'êtres affligés par toutes sortes de maladies et en proie à de nombreuses douleurs furent pleinement guéris par Jalavahana, le fils du commerçant.

Ainsi s'achève "la Guérison des maladies", seizième chapitre de ce roi du recueil des soutras nommé "l'Excellente Lumière Dorée".

81 Chapitre 17 : Jalavahana

De plus, Déesse de la lignée, après que Jalavahana, le fils du commerçant, eut guéri tous les êtres dans le pays du roi Sureshvaraprabha, les maladies diminuèrent et tous retrouvèrent le même bien être et la même énergie qu'auparavant. Tous les êtres de ce pays devinrent heureux ; toujours emplis de joie et d'affection, ils pratiquèrent la générosité et agirent de façon méritoire. Glorifiant Jalavahana, le fils du commerçant, ils disaient : " Gloire à Jalavahana, le fils du commerçant ! Gloire à lui ! C'est le roi des médecins, c'est un vrai bodhisattva qui a assimilé les huit branches de la médecine et guérit tous les êtres de leurs maladies ! Déesse de la lignée, Jalavahana, le fils du commerçant, avait une épouse nommée Jalambugarbha (Essence du Lotus d'Eau) dont il eut deux fils : Jalambara (Vêtu d'Eau) et Jalagarbha (Essence de l'Eau). Ainsi, Déesse de la lignée, Jalavahana, le fils du commerçant, se rendait dans les villages, les villes, les districts, les provinces, les zones reculées et les palais, accompagné de ses deux fils. Déesse de la lignée, à un certain moment, pendant que Jalavahana, le fils du commerçant, traversait un lieu désert, voyant des hyènes, des loups, des chacals, des vautours et des corbeaux qui se précipitaient vers l'étang d'Atavisambhava (Né dans la Forêt), il pensa : "Pourquoi ces hyènes, ces loups et ces oiseaux se dirigent-ils vers cet étang ?" Il se dit alors : "Et si, moi aussi, j'allais dans la même direction que les hyènes, les loups, les chacals, les vautours et les corbeaux." Ainsi, Déesse de la lignée, Jalavahana, le fils du commerçant, poursuivant ses visites, prit la direction du lieu solitaire où se trouvait l'étang d'Atavisambhava. Dans ce grand étang où vivaient dix mille poissons, il constata que des milliers d'entre eux manquaient d'eau et en éprouva une grande compassion. Il vit alors une déesse dont seulement la moitié du corps émergeait d'un tronc d'arbre. La déesse lui dit ceci : – Excellent ! Excellent, fils de la lignée ! Puisque tu te nommes Jalavahana (Porteur d'Eau), donne de l'eau à ces poissons. Tu t'appelles Jalavahana pour deux raisons : premièrement pour porter l'eau et deuxièmement pour la donner. Aussi, agis selon la signification de ton nom. – Déesse, combien de poissons y a-t-il ici ? demanda Jalavahana. – Dix mille répondit-elle. Alors, Déesse de la lignée, Jalavahana, le fils du marchand, engendra une suprême compassion du plus profond du cœur. A ce moment, Déesse de la lignée, dans le grand étang d'Atavisambhava, il ne restait plus qu'une infime quantité d'eau pour ces dix mille poissons qui se débattaient frénétiquement au seuil de la mort. Déesse de la lignée, Jalavahana, le fils du marchand, se mit alors à courir dans les quatre directions, observé dans toutes ses démarches par les dix mille poissons qui imploraient sa compassion. Ainsi, Déesse de la lignée, Jalavahana, le fils du marchand, courut chercher de l'eau en toutes directions, mais il n'en trouva pas. Regardant de tous côtés, il vit que, non loin de l'étang, se trouvait de gros arbres. Il les escalada, coupa leurs branches et les transporta jusqu'au grand étang. A l'aide des branches il fit un faîtage qui procurait une ombre rafraîchissante aux dix mille poissons.

82 Ensuite, Déesse de la lignée, Jalavahana, le fils du marchand, chercha comment amener de l'eau dans cet étang. "D'où pourrait-elle venir ?" se demanda-t-il, courant dans les quatre directions sans trouver de réponse. Il remonta rapidement le cours d'eau [asséché] et découvrit que l'étang d'Atavisambhava recevait son eau d'un fleuve nommé Jalagama (Venu de l'Eau). Mais un être malveillant avait fait en sorte que le fleuve se jette dans un grand précipice, le détournant de son cours et l'empêchant ainsi de porter son eau à ces dix mille poissons. Jalavahana pensa alors : "Mille hommes ne parviendraient pas à ramener ce fleuve dans son lit. Comment pourrais-je y parvenir tout seul ?" Et il revint sur ses pas. Alors, Déesse de la lignée, Jalavahana, le fils du marchand, se précipita chez le roi Sureshvaraprabha. En sa présence, s'inclinant à ses pieds, il lui rendit hommage et lui expliqua la situation en ces termes : – Dans tous les villages, les villes et les districts de Votre Divine Majesté, j'ai guéri les êtres de leurs maladies. Il est un étang nommé Atavisambhava où vivent dix mille poissons, victimes d'une pénurie d'eau et brûlés par le soleil de midi. Afin de pouvoir secourir, comme s'ils étaient humains, les êtres qui sont nés dans le règne animal, je supplie Votre Divine Majesté de me donner vingt éléphants. – Que l'on donne vingt éléphants au grand roi des médecins, ordonna aussitôt le roi Sureshvaraprabha à ses ministres. – Grand être, va dans l'écurie des divins éléphants et prends en vingt, dirent les ministres. Fais le bien et le bonheur des êtres ! Alors, Déesse de la lignée, Jalavahana, le fils du marchand, accompagné de ses fils Jalambara et Jalagarbha, prit vingt éléphants avec les cent sacs de cuir que lui donnèrent les cornacs et se dirigea là où se jette l'eau du fleuve Jalagama. Tous les trois remplirent les sacs, les chargèrent sur le dos des éléphants et se précipitèrent au bord de l'étang d'Atavisambhava pour y verser l'eau que les éléphants transportaient. Lorsque l'étang d'Atavisambhava fut rempli dans les quatre directions, partout où allait Jalavahana, le fils du marchand, les dix mille poissons se hâtaient de le suivre. Déesse de la lignée, Jalavahana, le fils du marchand, se demanda alors : "Pourquoi ces dix mille poissons accourent-ils à ma suite ?" Et il lui vint cette pensée : "Ces dix mille poissons sont tourmentés par le feu de la faim et me demandent à manger. Je vais donc les nourrir." Déesse de la lignée, Jalavahana, le fils du marchand, s'adressa alors à son fils Jalambara en ces termes : – Fils, monte le plus rapide des éléphants et va vite à la maison. Tu diras à ton grand-père : "Grand-père, Jalavahana te demande de réunir toute la nourriture qui se trouve dans la maison, celle des parents, des frères et sœurs, celles des servants, servantes et laboureurs. Une fois rassemblée, donne-moi toute cette nourriture pour que je la charge sur l'éléphant et l'apporte rapidement à Jalavahana." Son fis Jalambara monta alors sur l'éléphant et se précipita chez lui, où il transmit le message en détail. Il collecta toute la nourriture, la chargea sur le dos de l'éléphant et revint en toute hâte à l'étang d'Atavisambhava. Voyant arriver son fils, Jalavahana ressentit une grande joie. Il prit la nourriture que son fils apportait, la découpa et la jeta dans l'étang pour nourrir les dix mille poissons. Il lui vint alors cette pensée : "J'ai entendu qu'en d'autres temps, dans un lieu solitaire, un moine lisait les écritures du grand véhicule annonçant qu'au

83 moment de la mort, ceux qui entendaient le nom du Tathagata Ratnashikhin naîtraient dans le monde où règne la félicité. Je vais exposer à ces dix mille poissons le profond enseignement sur la production dépendante tout en leur faisant également entendre le nom du Tathagata, Arhat, Bouddha parfaitement accompli Ratnashikhin. A cette époque, parmi les êtres du continent de Jambudvipa, il existait deux types de vue : certains adhéraient au Grand Véhicule et d'autres le rejetaient. Jalavahana, le fils du marchand, mit alors les pieds dans l'étang jusqu'à la hauteur du genou et déclara : "Je me prosterne devant le Vainqueur transcendant, Tathagata, Arhat, Bouddha parfaitement accompli Ratnashikhin qui, par le passé, alors qu'il accomplissait les actes d'un bodhisattva, dit la prière suivante : "Dans les dix directions, puisse la conscience de quiconque entend mon nom au moment de la mort avoir une migration heureuse dans un lieu tel que le domaine des Trente-trois." Jalavahana, le fils du marchand, poursuivit et exposa le Dharma aux êtres nés sous forme animale : "C'est ainsi, parce que ceci existe, cela apparaît. Puisque ceci est né, cela naît. Ainsi donc, à cause de l'ignorance, les facteurs composés ; à cause des facteurs composés, la conscience individuelle ; à cause de la conscience individuelle, le nom et la forme ; à cause du nom et de la forme, les six sources ; à cause des six sources, le contact ; à cause du contact, les sensations ; à cause des sensations, la soif ; à cause de la soif, la saisie ; à cause de la saisie, l'existence ; à cause de l'existence, la naissance ; à cause de la naissance, le vieillissement et la mort, les peines, les lamentations, la souffrance, le mal-être et les émotions. Voilà la façon dont se crée cette montagne de souffrances. Ainsi donc, par la cessation de l'ignorance, la cessation des facteurs composés (et ainsi de suite jusqu'à) ; voilà la façon dont cesse cette montagne de souffrances." Déesse de la lignée, en cette occasion, à ce moment, Jalavahana, le fils du marchand, après avoir donné cet enseignement aux êtres nés dans le règne animal, retourna chez lui en compagnie de ses deux fils, Jalambara et Jalagarbha.

A une autre occasion, Jalavahana, le fils du marchand, qui s'était rendu à un grand banquet, se trouvait alors étendu sur son lit, dans un état d'ébriété. A cette occasion, à ce moment, apparut un grand présage. A la fin de cette nuit, à l'heure de la mort, les dix mille poissons naquirent dans le domaine fortuné des dieux Trente-trois. Immédiatement après, il leur vint cette pensée : "Quelle action vertueuse nous a donc fait renaître ici parmi les dieux du domaine des Trente- trois ? Et ils se souvinrent : "Nous étions les dix mille poissons du continent de Jambudvipa. Alors que nous étions dans l'état animal, Jalavahana, le fils du marchand, nous a comblés en nous donnant de l'eau en abondance et une excellente nourriture. Il nous a aussi enseigné le profond Dharma de la production dépendante tout en récitant pour nous le nom du Tathagata, Arhat, Bouddha parfaitement accompli Ratnashikhin. C'est en raison de cette cause vertueuse que nous sommes nés ici parmi les dieux. Allons maintenant chez Jalavahana, le fils du marchand, pour lui rendre hommage. Ainsi, ces dix mille fils des dieux disparurent du domaine des dieux Trente- trois pour se présenter à la maison de Jalavahana, le fils du marchand, qui se trouvait alors allongé sur son lit. Les fils des dieux posèrent dix mille colliers de perles près de sa tête, dix mille colliers de perles à ses pieds, dix mille colliers de

84 perles à sa droite, dix mille colliers de perles à sa gauche. Ils déversèrent une ondée de fleurs mandaravas qui couvrit le sol jusqu'à ses genoux. Ils firent retentir des sons de cymbales divines qui réveillèrent tous les habitants de Jambudvipa ainsi que Jalavahana, le fils du marchand. Les dix mille fils des dieux, s'élevant ensuite dans le ciel, déversèrent une pluie de fleurs mandaravas sur le pays du roi Sureshvaraprabha et en divers endroits. Puis, ils se dirigèrent à l'étang d'Atavisambhava, y déversèrent une immense pluie de fleurs mandaravas avant de disparaître du lieu. De retour au palais céleste, ils se divertirent en goûtant aux cinq objets des sens, jouissant de toutes sortes de plaisirs avec grande splendeur et bonne fortune. Lorsque le jour se leva sur le continent de Jambudvipa, voyant que toutes sortes de présages avaient eu lieu, le roi Sureshvaraprabha interrogea ses astrologues et ses ministres : – Pourquoi ces signes sont-ils apparus cette nuit ? – Divine Majesté, répondirent les ministres, permettez-nous de vous apprendre qu'il est apparu dans la maison de Jalavahana, le fils du marchand, quarante mille colliers de perles et qu'il y est tombé une pluie de fleurs mandaravas. – Avec amabilité, convoquez Jalavahana, le fils du marchand, ordonna le roi. Les astrologues et les grands ministres se rendirent chez Jalavahana et lui adressèrent ces paroles : – Le roi Sureshvaraprabha t'invite à le rencontrer. Jalavahana, le fils du marchand, accompagné de ces hauts fonctionnaires se présenta donc devant le roi Sureshvaraprabha. – Jalavahana, sais-tu pourquoi de tels présages eurent lieu cette nuit ? Jalavahana, le fils du marchand, répondit alors au roi Sureshvaraprabha en ces termes : – Oui, Divine Majesté, je le sais. C'est certainement parce que dix mille poissons sont morts. – Comment le sais-tu ? demanda le roi. – Divine Majesté, demandez, je vous prie, à Jalambara d'aller vérifier si les dix mille poissons de l'étang sont morts ou vivants. – Qu'il en soit ainsi ! fit le roi. Jalavahana, le fils du commerçant, dit alors à son fils Jalambara : – Fils, va voir si les dix mille poissons de l'étang d'Atavisambhava sont morts ou vivants. Jalambara se précipita jusqu'à l'étang d'Atavisambhava. A son arrivée, il vit que les dix mille poissons étaient morts et qu'une grande ondée de fleurs mandaravas s'était déversée. Il retourna auprès de son père et lui dit : - Ils sont morts. Lorsque Jalavahana, le fils du marchand, entendit les mots de son fils Jalambara, il alla trouver le roi Sureshvaraprabha et lui raconta l'histoire en détail. – Divine Majesté, permettez-moi de vous apprendre que les dix mille poissons sont morts et qu'ils ont pris naissance dans le domaine des dieux Trente-trois. C'est leur pouvoir qui a fait apparaître, cette nuit, ces signes positifs, dont les quarante mille colliers de perles de ma maison et la pluie de fleurs mandaravas. Ainsi, heureux et satisfait, le roi se réjouit.

85

Le Vainqueur transcendant s'adressa ensuite à la déesse de la lignée, Bodhisattvasamuccaya : – Déesse de la lignée, ne crois pas qu'à ce moment, en cette occasion, le roi nommé Sureshvaraprabha était une autre personne. Pourquoi cela ? Parce qu'à ce moment, en cette occasion, le Shakya Dandapani (le Puissant qui Tient le Gourdin) était le roi Sureshvaraprabha ; le roi Shuddhodana (Nourriture Pure) était le marchand nommé Jatimdhara ; j'étais Jalavahana, le fils du commerçant ; Gopa (Celle qui se Nourrit de Terre), la fille des Shakya, était Jalambugarbha, l'épouse de Jalavahana ; Rahula était le fils Jalambara et Ananda était le fils Jalagarbha. Déesse de la lignée, ne crois pas qu'à ce moment, en cette occasion, les dix mille poissons étaient d'autres êtres. Pourquoi cela ? Parce qu'à ce moment, en cette occasion, ces dix mille fils des dieux, tels que Jvalanantaratejoraja, étaient les dix mille poissons que j'avais comblés d'eau et d'une excellente nourriture, et à qui j'avais enseigné le profond Dharma de la production dépendante tout en récitant le nom du Tathagata, Arhat, Bouddha pleinement accompli Ratnashikhin. Cette action vertueuse est la raison pour laquelle ils sont venus ici, devant moi, et ont alors obtenu la prophétie pour l'éveil insurpassable, parfait et pleinement accompli. Du fait d'avoir écouté le Dharma avec respect, dans une grande joie, une félicité et un ravissement suprêmes, ils ont tous obtenu ce qu'on appelle "la prophétie du nom". Déesse de la lignée, ne crois pas qu'à ce moment, en cette occasion, la divinité de l'arbre était une autre personne. Pourquoi cela ? Parce qu'à ce moment, en cette occasion, tu étais la divinité de l'arbre. Déesse de la lignée, de cette façon, pendant que je tournais dans la roue de l'existence cyclique, j'ai fait mûrir ainsi l'illumination en de nombreux êtres et, sache-le, tous ceux-ci obtiendront la prophétie de l'éveil insurpassable, parfait et pleinement accompli.

Ainsi s'achève "l'Histoire des poissons sauvés par Jalavahana" dix- septième chapitre de ce roi du recueil des soutras nommé "l'Excellente Lumière Dorée".

86 Chapitre 18 : L'offrande du corps à la tigresse

De plus, Déesse de la lignée, en tant que bodhisattva, je dus sacrifier jusqu'à mon propre corps pour le bien d'autrui. Cela se passa ainsi : Par sa sagesse sans obstruction et son pouvoir éblouissant qui émanait, sur terre et dans les cieux, des rayons lumineux vastes et immaculés avec des centaines de qualités différentes, le Vainqueur transcendant, accompagné de mille moines, allait de district en district, dans la région des Panchalas. Il arriva dans un bois où il vit un pré d'herbe verte, doux et ombragé, orné d'une grande variété de fleurs aux parfums suaves. Voyant cela, le Vainqueur transcendant dit à Ananda le Vivant : – Ananda, c'est un bel endroit qui rassemble les conditions idéales pour donner un sermon. Installes-y le siège du Tathagata. Il prépara le siège ainsi que le lui avait demandé le Vainqueur transcendant, puis il s'adressa à lui en ces termes :

"Le siège est prêt, principal et suprême Vainqueur Qui accordez les accomplissements sublimes et libérez des chaînes de l'existence. Prenez place et, pour le bien des hommes, Octroyez le nectar sacré de votre parole."

Le Vainqueur transcendant s'assit sur le siège et s'adressa aux moines : "O moines, désirez-vous voir les reliques d'un bodhisattva qui a accompli une action difficile à réaliser ?" Les moines dirent alors au Vainqueur transcendant :

" Il est temps que nous voyions les reliques De l'excellent sage, l' essence des êtres suprêmes, Doué d'innombrables qualités : intelligent, perspicace, joyeux, Patient, persévérant à l'extrême, calme, discipliné et radieux. Expliquez-nous bien ceci !"

Alors, le Vainqueur transcendant, de sa main à la paume pourvue d'une roue à mille rayons, douce comme un lotus fraîchement épanoui, toucha la surface de la terre. A cet instant précis, celle-ci se mit à trembler de six façons et apparut un stoupa fait de gemmes, d'or et d'argent. Le Vainqueur transcendant s'adressa ensuite à Ananda le Vivant : – Ananda, ouvre ce stoupa. Suivant les instructions du Vainqueur transcendant, Ananda le Vivant ouvrit le stoupa et découvrit qu'il abritait un reliquaire en or, enveloppé d'une couverture ornée d'or, de pierres précieuses et de perles. En le voyant, il dit au Vainqueur transcendant : – Vainqueur transcendant, ceci est un reliquaire en or. – Il y a sept reliquaires. Ouvre-les tous ! lui dit le Vainqueur transcendant. Après les avoir tous ouverts, il s'aperçu qu'ils contenaient des ossements blancs comme neige ou comme des nénuphars. Il dit alors au Vainqueur transcendant : – Vainqueur transcendant, ce sont des ossements. – Ananda, dit le Vainqueur transcendant, apporte les reliques du grand être.

87 Ananda le Vivant prit alors les reliques et les offrit au Vainqueur transcendant qui, les tenant dans la main, les montra aux moines et déclara :

"Ce sont les ossements d'un grand saint renommé pour ses suprêmes qualités : L'intelligence, la discipline, la concentration et la patience excellentes. Intelligemment, à tous moments, il œuvra pour l'éveil, Avec joie et fermeté d'aspiration ; toujours réjoui et généreux."

Le Vainqueur transcendant dit ensuite aux moines : – O moines, rendez hommage aux reliques du bodhisattva, totalement imprégnées d'éthique et de vertus, un suprême champ de mérites extrêmement difficile à voir. Emplis de ferveur, les moines joignirent les mains et se prosternèrent devant les ossements. Mains jointes en signe de respect, Ananda le Vivant s'adressa ainsi au Vainqueur transcendant : – Vainqueur transcendant, si le Tathagata qui s'est élevé au-dessus de tout ce qui concerne le monde mérite la vénération de tous les êtres, pourquoi offrir des prosternations à ces ossements et non au Tathagata ? Le Vainqueur transcendant répondit alors à Ananda le Vivant : – Ananda, grâce à ces ossements, j'ai rapidement obtenu l'éveil insurpassable, parfait et pleinement accompli, l'état de parfait bouddha. Jadis, Ananda, dans des temps éloignés, vivait un grand roi nommé Maharatha (Grand Chariot) qui jouissait d'un immense pouvoir, possédait une importante cavalerie et anéantissait ses ennemis avec une force insurpassable. Il avait trois fils – Mahapranada (Grande Voix), Mahadeva (Grande Divinité) et Mahasattva (Grand Etre) – qui ressemblaient à de jeunes dieux. Un jour que le roi était allé se divertir dans un parc, les jeunes princes, amoureux des bois, se mirent à cueillir des fleurs, courrant ici et là. Quittant leurs serviteurs, ils pénétrèrent au cœur de la grande forêt de Dvadashavanagulma, isolée de tout. Mahapranada appela alors ses frères : – Venez ! J'ai peur que nous mourions attaqués par des bêtes sauvages. – Moi, je ne crains rien, répondit Mahadeva, sauf la séparation de ceux que j'aime. Mahasattva déclara :

"Dans ce lieu solitaire dont les sages font l'éloge, Je n'ai aucune peur, rien ne me préoccupe. Je crois pouvoir y trouver le bienfait le plus significatif, extraordinaire et suprême. Mon cœur s'en emplit de joie."

Pendant que les jeunes princes vagabondaient dans cette forêt de Dvadashavanagulma, ils virent une tigresse qui, sept jours plus tôt, avait donné le jour à cinq petits. Ceux-ci, torturés par la faim et la soif, le corps décharné, se blottissaient contre elle, impuissants. Devant cette scène, Mahapranada s'exclama: – Quelle tristesse ! Ce pauvre animal a dû mettre bas six ou sept jours plus tôt. S'il ne trouve pas à manger immédiatement, il va dévorer ses petits ou bien mourir de faim.

88 – Que mangerait ce pauvre animal ? demanda Mahasattva. – De la viande fraîche et du sang chaud. Telle est la nourriture des tigres, des ours et des lions, répondit Mahapranada. – Ce pauvre animal tourmenté par la faim et la soif a peu de temps à vivre. Il est si faible qu'il est incapable de chercher pâture en ce lieu, rétorqua Mahadeva. Qui serait disposé à sacrifier son propre corps pour lui sauver la vie? – Ah ! Donner son corps est fort difficile ! s'exclama Mahapranada. – Evidemment, fit Mahasattva, cela est difficile pour des gens comme nous qui avons un esprit étroit et un grand attachement au corps et à la vie, mais, pour ces saints qui sacrifient leur vie pour le bien d'autrui, cela ne présente aucune difficulté. Il déclara aussi :

"Les êtres supérieurs qui naissent de l'amour et de la compassion, Préfèrent obtenir un corps ici sur terre, plutôt que dans les royaumes célestes. Et, pour sauver la vie d'autrui, l'esprit harmonieux et joyeux, Il le mettent ce corps en œuvre des centaines de fois sans hésiter."

Les jeunes princes, consternés, demeurèrent longtemps sans quitter la tigresse des yeux, puis repartirent. Mahasattva pensa alors : "Le moment est venu d'offrir définitivement mon corps. Pourquoi cela ?

Il est éphémère et périssable. Il finira par se désagréger et pourrira. Pendant très longtemps, j'ai entretenu ce corps putride Avec aliments, boissons, vêtements, dans le luxe et le confort. Ne dévoilant jamais sa véritable nature, il est totalement inutile.

De plus, comme il n'y a rien à attendre de cet amas d'impuretés, je ne veux plus le nourrir, mais je veux l'utiliser à bon escient. Qu'il devienne pour moi comme un navire me permettant de traverser l'océan de la naissance et de la mort. De surcroît, comme l'écume, le corps n'a aucune essence. Il contient des vers par centaines et se transforme en immondices. Si je me débarrasse de cet abcès empli d'urine et d'excréments pendant des centaines d'existences, j'obtiendrai le Corps Absolu qui embrasse tout et réunit des centaines de vertus, pur et sans chagrin, sans changement, sans agrégats et sans tache, qui contient des centaines de qualités, dont celles de la concentration." Fort de cette détermination, le cœur empli d'une suprême compassion, il se sépara de ses deux frères en leur disant : – Partez, vous deux, moi je vais entrer dans la forêt de Dvadashavanagulma, plein d'une intention particulière. Le jeune prince Mahasattva retourna alors dans la forêt jusqu'au lieu où se trouvait la tigresse, posa ses vêtements sur une branche et formula cette prière :

"Pour le bien de tous les migrants, je désire obtenir la paix de l'incomparable éveil. Avec sagesse et une compassion inébranlable, je sacrifie ce corps que les autres trouvent si difficile à donner. Puissé-je sans tarder atteindre l'illumination exempte de défauts et admirée des fils de Vainqueurs.

89 Puissé-je libérer les trois mondes du terrible océan de l'existence."

Mahasattva se jeta ensuite devant la tigresse, mais celle-ci ne fit rien au bodhisattva qui débordait d'amour. Le bodhisattva pensa : "La pauvre, elle est si maigre qu'elle ne peut même pas bouger." Alors, avec l'intelligence de la compassion, il se leva et chercha un couteau tranchant. N'en trouvant nulle part, il prit une tige de bambou centenaire très robuste, se trancha la gorge et s'effondra devant la tigresse. A l'instant même où le bodhisattva tombait au sol, la terre se mit à trembler de six manières, telle une embarcation au milieu de l'eau secouée par la tempête. Le soleil, comme pendant une éclipse, cessa de briller. Il tomba une pluie de fleurs mêlée à des parfums et des encens célestes. Emerveillée, une divinité loua le bodhisattva :

"Etre intelligent et bon, parce que ta compassion qui embrasse tous les êtres, T'a fait offrir ici ton corps, sublime seigneur parmi les hommes, Sans délai et sans effort, tu obtiendras céans la pleine sérénité, Le suprême état de paix, libre des peines de la naissance et de la mort."

La tigresse commença alors à lécher le sang qui couvrait le corps du bodhisattva et, en un instant, dévora sa chair et son sang, laissant uniquement les os. Lorsque Mahapranada entendit la terre trembler, il dit à Mahadeva :

"Jusqu'au fin fond des océans des dix directions, La terre a tremblé, la lumière du soleil s'est voilée, Une ondée de fleurs est tombée et mon cœur a tressailli. Je crains que mon frère ait livré son corps."

Mahadeva ajouta :

"Il a parlé avec tant de compassion en voyant la cruauté de la tigresse Qui, torturée par la faim et la souffrance, S'apprêtait à dévorer ses propres petits, Que, moi aussi, j'en ai peur."

Les deux jeunes princes, accablés de tristesse, les yeux emplis de larmes, retournèrent sur leurs pas jusqu'à ce qu'ils se trouvent face à la tigresse. Ils virent les vêtements posés sur une tige de bambou, les os brisés et dispersés tout maculés de sang, les cheveux dans toutes les directions. Devant ce spectacle, ils s'évanouirent, s'effondrant sur la dépouille. Quand, bien plus tard, ils reprirent connaissance, ils se relevèrent et, agitant les bras, lancèrent un cri d'angoisse :

"Pauvre frère adoré ! Le roi Et notre mère qui aimaient tant leur fils, Diront : "Où avez-vous laissé celui dont les yeux effilés sont comme un lotus ?"

90 Et ils nous questionneront sur notre jeune frère.

Pauvres de nous deux qui, en ce magnifique lieu, Seraient mieux morts que vivants. Nous qui avons perdu Mahasattva, Comment pourrons-nous regarder nos parents ?"

Inconsolables, les deux jeunes princes marchaient, pleurant et se lamentant. Leurs serviteurs, qui couraient partout à leur recherche, lorsqu'ils les retrouvèrent, les pressèrent de questions : "Où est le prince ? Où est le prince ? A ce moment, la reine endormie, fit un rêve : elle se séparait d'un être cher, on lui tranchait les seins et lui arrachait les dents. Tandis qu'elle tenait trois colombes craintives, un faucon emporta l'une d'entre elles. Lorsque la terre trembla, elle se réveilla le cœur affolé et ses pensées lui dirent :

"Pourquoi le support des êtres, dont les vêtements sont les océans, tremble-t-il si violemment ? Le soleil, qui a perdu ses rayons, révèle la tristesse en mon cœur. Mon corps m'accable, mes yeux s'égarent, ma poitrine semble se déchirer. Que la vertu accompagne mes fils partis dans le parc afin de se divertir !"

Pendant que ces pensées agitaient la reine, entra une suivante qui, le cœur en émoi, lui annonça : – Majesté, les serviteurs, partis à la recherche des princes, disent que votre fils chéri a disparu. Au moment où elle entendit cela, le cœur de la reine chavira et ses yeux se remplirent de larmes. Elle alla aussitôt trouver le roi. – Sire, j'ai entendu que notre fils adoré avait disparu, dit-elle. Le roi, le cœur tout aussi affolé, se lamenta : "Malheur ! Quelle tristesse ! Me voilà séparé de mon fils tant aimé !" Pour la consoler, il dit à la reine : – Ne sois pas triste ! Je vais faire tout mon possible pour retrouver le prince. Il réunit alors ses gens pour organiser une battue. Peu de temps s'était écoulé lorsque le roi aperçut au loin les deux jeunes princes qui s'en venaient. Il s'écria :

"Les jeunes princes arrivent. Hélas, ils ne sont pas au complet ! Comme c'est douloureux de savoir qu'il vous manque un fils ! La joie de trouver un fils n'atteint jamais La tristesse de le perdre. Comme ils sont chanceux ceux dans le monde qui n'ont pas de fils Ou meurent quand leurs enfants sont encore vivants."

Accablée d'une profonde tristesse, la reine lança un insoutenable cri de douleur, tel un chameau frappé aux entrailles.

"Si mes trois fils, accompagnés de leur escorte,

91 Ont pénétré dans la forêt couverte de fleurs Pour en revenir sans le plus jeune – ce fils vertueux –, Où se trouve alors celui qui est comme mon propre cœur ?"

Lorsque les deux fils arrivèrent près du roi, celui-ci leur demanda : – Où est le cadet ? Interrogés, les jeunes princes restèrent silencieux, accablés de tristesse, les yeux inondés de larmes. Leur gorge, leurs lèvres, leur bouche et leurs dents semblaient paralysés. La reine intervint :

"Où est mon petit ? Où est mon fils chéri ? Mon cœur est au bord de l'éclatement, Mon corps souffre un insupportable tourment, Je ne peux même plus penser. Vite, répondez !"

Alors, les deux jeunes princes racontèrent tout en détail. Après avoir écouté leur récit, le roi et la reine s'évanouirent. Dès qu'ils eurent recouvré leurs esprits, pleurant et se lamentant d'une voix nouée, ils se rendirent sur les lieux. Lorsque le roi et la reine virent les os sans chair, ni sang, ni organes et les cheveux éparpillés alentour, ils s'effondrèrent comme des arbres abattus par le vent. Face à la situation, serviteurs et ministres tentèrent de les ranimer en leur mouillant le corps d'eau fraîche et d'essence de santal. Bien plus tard, le roi reprit conscience, se leva et, d'une voix étranglée de douleur, prononça ces mots :

"Oh ! Mon fils adoré, si charmant, Pourquoi es-tu parti si vite dans les bras du Seigneur de la Mort ? Seigneur de la Mort, pourquoi n'es-tu pas venu d'abord pour moi ? Pour moi, il n'est pas pire souffrance que celle-là."

A son tour, la reine reprit conscience. Toute ébouriffée, elle se frappait la poitrine à deux mains, se tordant au sol comme un poisson jeté hors de l'eau. Telle une bufflesse ayant perdu son petit ou une chamelle séparée de sa portée, elle s'écria d'une voix pitoyable :

"Oh ! Mon fils, lotus adorable et chéri, Qui t'a terrassé et dispersé sur le sol ? Mon fils chéri, aux yeux aussi beaux que la lune, Quel est ton ennemi sur terre qui, ici, t'a détruit ?

Oh ! Voyant mon excellent fils mort en ce lieu, Pourquoi mon corps ne se désagrège-t-il pas immédiatement ? Devant une telle souffrance, s'il n'éclate pas, Manifestement, mon corps est en acier.

Parce que j'ai rêvé qu'on me tranchait les deux seins avec une épée, Qu'on m'arrachait les dents, aujourd'hui même, mon fils chéri a brusquement disparu. Tout comme un faucon s'emparait d'une des trois colombes que je portais,

92 Le Seigneur de la Mort m'a enlevé l'un des trois fils qui m'accompagnaient. Oh ! Tel est le fruit de ce mauvais rêve."

D'une voix que la douleur étranglait, le roi et la reine se lamentaient. Accompagnés d'un grand nombre de personnes, ils retirèrent tous leurs ornements, en firent une offrande aux ossements et les laissèrent ici même. Ananda, ne crois pas qu'à ce moment, en cette occasion, le jeune prince nommé Mahasattva était une autre personne. Pourquoi cela ? Parce qu'à ce moment, en cette occasion, j'étais moi-même le jeune prince. Ananda, si, alors que je n'étais pas encore complètement libre de l'attachement, de la colère et de l'ignorance, j'ai œuvré au bien de tous les êtres, allégeant notamment les souffrances des êtres des enfers, que dire alors de maintenant où j'ai atteint l'éveil parfait et pleinement accompli, libre de toute imperfection ? Pour le bien de chaque être, je demeurerais avec joie dans l'enfer des êtres pendant des ères cosmiques pour les libérer complètement de l'existence cyclique. Moi, l'essence des êtres, ai fait le bien de tous les migrants par de nombreux actes différents et très difficiles à accomplir. Le Vainqueur transcendant s'exprima ensuite au moyen de ces vers :

"Lorsque que je recherchais ardemment l'éveil suprême, Maintes fois, pendant de nombreux éons, j'ai offert mon corps. Alors que j'étais roi ou prince, Je l'ai ainsi pleinement donné.

Je me souviens de mes vies passées : Un roi nommé Maharatha était apparu Et avait un fils des plus généreux, Un saint appelé Mahasattva.

Lui et ses deux frères Mahapranada et Mahadeva Pénétrèrent dans une épaisse forêt Et virent une tigresse tourmentée par la faim.

La compassion s'éleva chez l'être excellent : "Cette tigresse torturée par la faim et la soif S'apprête à manger ses propres petits ! Je veux lui offrir mon corps."

Voyant la tigresse affamée Et afin de sauver sa progéniture, Mahasattva, le fils de Maharatha, Par compassion tomba sur le versant de la montagne.

La terre trembla ainsi que les montagnes, Des nuées d'oiseaux se dispersèrent, Les animaux de la forêt prirent peur Et le monde fut plongé dans les ténèbres.

93 Ses deux frères Mahapranada et Mahadeva Fouillaient l'immense forêt Sans réussir à retrouver Mahasattva.

Le cœur souffrant de désespoir, Désorientés, ils erraient dans la forêt A la recherche de leur frère Et parcouraient les bosquets, le visage empli de larmes.

Lorsque les deux jeunes princes Mahapranada et Mahadeva Retournèrent là où gisait la tigresse affaiblie, En s'approchant, Ils virent que la mère et ses petits Avaient la gueule ensanglantée Et que le sol à l'entour Etait jonché de cheveux, de fragments d'os Et de gouttes de sang.

Voyant ce lieu maculé de sang, Les deux jeunes princes Perdirent connaissance Et demeurèrent ainsi évanouis, Le corps couvert de poussière, Privés de mémoire, en proie à des pensées confuses.

Affligés et accablés de tristesse, Les serviteurs pleuraient, Les aspergeaient d'eau Et se lamentaient en levant les bras.

Au moment où le bodhisattva tombait, La reine, la mère de l'être tant chéri, Se trouvait à l'intérieur du palais, heureuse, En compagnie de cinq cent demoiselles.

De la pointe de ses deux mamelons Se répandirent du lait et du sang, Couvrant son corps et tous ses membres Avec autant de douleur que si on lui plantait des aiguilles.

Le cœur envahi de peine, Pressentant avec chagrin la perte son fils, Elle alla voir le roi. Malheureuse et tourmentée, En pleurs, la gorge nouée de sanglots, Elle dit au roi Maharatha:

"Sire, seigneur des hommes, écoutez-moi !

94 Les flammes du chagrin brûlent mon cœur. De la pointe de mes deux seins, Se répandent du lait et du sang. Il me semble qu'on m'enfonce des aiguilles dans tout le corps Et que mon cœur va éclater.

Un présage comme celui-ci Annonce que je ne reverrai pas mes fils chéris. O compatissant, je vous en supplie, contre ma vie, Retrouvez mes fils !

Aujourd'hui, en rêve, J'ai vu trois jeunes colombes, La plus jeune étant pour moi Très belle et adorable, Mais un faucon survint Et s'en empara.

A cause de ce rêve, La tristesse s'est installée en mon cœur, Mon esprit est accablé de douleur Et je vais bientôt perdre la vie. O compatissant, je vous en supplie, contre ma vie, Retrouvez mes fils !"

Après s'être ainsi exprimée, La reine tomba au sol Inconsciente, perdant La mémoire et ses facultés mentales.

Voyant la reine effondrée, Gisant inconsciente, Toutes ses demoiselles accourues Pleuraient et se lamentaient.

Consterné par la crainte d'avoir perdu son fils, Le roi convoqua immédiatement ses ministres avec qui il partit A la recherche des jeunes princes.

Dans toute la ville, les gens Sortaient de chez eux en pleurant Et, dans les rues, le visage couvert de larmes, Demandaient à propos du bodhisattva :

" Est-il mort ? Est-il vivant ? Où est allé Mahasattva ? Reverrons-nous aujourd'hui Celui qui est si beau et si charmant ?"

95 Soudain, ils entendirent les désagréables nouvelles, Créations illusoires sans nombre, Qui, sans bruit ou par des sons féroces Se répandirent dans toute la région avec le vent de la tristesse.

Le roi Maharatha se leva. Accablé de tristesse, en pleurs, Il déversa des torrents de larmes Sur la reine qui, inconsciente, gisait à même le sol.

Il baigna [son visage] Jusqu'à ce qu'elle reprenne conscience. "Nos fils sont-ils vivants ou morts ?" Demanda-t-elle dévastée.

Pour tranquilliser la reine, Le roi Maharatha répondit : "Ministres et suivants Sont partis à la recherche des princes.

Ne sois pas triste ! N'aie pas le cœur en peine !" Ainsi, Maharatha, Consola la reine.

Puis, il sortit du palais royal Entouré d'un groupe de ministres Tous pleurant accablés de tristesse, En désarroi et le corps sans force.

Des centaines de personnes, Qui couraient en pleurant, Quittèrent la grande ville Pour retrouver les princes. Voyant apparaître le roi, Toutes se joignirent à lui.

Lorsque Maharatha Fut sorti de la ville, De ses yeux attristés, il scruta toutes les directions Dans l'espoir d'y apercevoir son fils chéri.

Il vit approcher un homme, La tête rasée et les membres ensanglantés, Le corps couvert de poussière Et le visage inondé de larmes.

Une insupportable agonie Gagna le cœur de Maharatha. Il fondit en pleurs

96 Et gesticulait en signe de douleur.

Au loin, à toute hâte, Un autre ministre arriva. Il s'arrêta devant le roi Et s'adressa à lui en ces termes :

"Seigneur des hommes, ne pleurez pas ! Vos fils chéris sont en vie. Sous peu, ici même, Vous verrez apparaître votre fils excellent et adoré."

Le roi avança un peu sur le chemin. Un deuxième ministre arriva, Couvert de poussière et les vêtements maculés. Le visage en larmes, il dit au roi :

"Grand roi, tes deux fils sont en vie, Consumés par le feu du chagrin. Quant à Mahasattva – le meilleur d'entre eux –, L' l'a emporté.

Voyant une tigresse qui, venant de mettre bas, S'apprêtait à manger ses petits, Le jeune Mahasattva Engendra l'esprit d'éveil imprégné de grande compassion

Et prononça cette sublime prière d'aspiration : "Je libérerai tous les êtres vivants Et, au futur, actualiserai mon désir D'obtenir l'illumination vaste et profonde."

Mahasattva tomba alors sur le versant de la montagne. Tiraillée par la faim, la tigresse se leva Et, en un instant, dépouilla le corps du prince de sa chair, Ne laissant que quelques os."

A l'écoute de ces terribles paroles, Le roi Maharatha s'évanouit Tomba à terre et y demeura inconscient, Dévoré par un insoutenable brasier de tristesse.

Ministres et suivants, la gorge nouée de sanglots, Pleuraient de tristesse Et l'aspergeaient d'eau tout en agitant les bras de douleur. Un troisième ministre dit au roi :

"Aujourd'hui, j'ai vu les deux jeunes gens, Inconscients dans la forêt, Qui gisaient au sol, évanouis.

97 Nous les avons aspergés d'eau Jusqu'à ce qu'ils recouvrent leur sens et se lèvent. Croyant que tout brûlait dans les quatre directions, Ils restèrent un moment debout pour retomber de nouveau Avec de pénibles lamentations. La gorge nouée de sanglots, Battant sans cesse des bras, Ils firent l'éloge de leur frère."

Abattu, L'esprit écrasé par la tristesse d'avoir perdu son fils, Accablé de douleur, geignant horriblement, Le roi se mit à penser :

"L'impermanence a emporté Mahasattva, mon tendre et adorable fils. Et les deux autres Se meurent, consumés par le feu du chagrin.

Que j'aille vite là-bas, A la rencontre de ces deux fils chéris. Je leur donnerai une monture Qui les conduira vite au palais royal de la cité.

Le cœur de la mère qui les a faits naître Va peut-être exploser sous le feu du chagrin. Mais la vue de ses deux autres fils l'apaisera, Evitant ainsi de lui faire perdre la vie."

Escorté par un groupe de ministres, le roi Monta son éléphant et alla retrouver ses fils. Voyant les deux princes arriver sur le chemin, Il murmura le nom de leur frère d'une voix plaintive.

Le roi prit ses deux fils Et, tout en pleurant, les ramena à la maison. Aussitôt, il s'empressa De les montrer à la reine.

Moi, le Tathagata Shakyamuni, Dans le passé, j'étais le fils du roi Maharatha, L'excellent Mahasattva Qui assouvit la tigresse.

Le seigneur des êtres, l'excellent Shuddhodana Etait le roi nommé Maharatha. La reine était l'excellente Maya, Mahapranadha était Maitreya Et le prince Mahadeva Etait alors le jeune Manjushri. La tigresse était Mahaprajapati

98 Et les cinq moines étaient ses petits."

Le roi Maharatha et la reine se lamentèrent pitoyablement puis ils retirèrent tous leurs ornements et, accompagnés d'une grande foule, honorèrent les ossements de leur fils. Après avoir fait construire un stoupa composé des sept pierres précieuses, ils enterrèrent les reliques de Mahasattva en ce lieu même. Lorsque Mahasattva avait offert son corps à la tigresse, il avait formé cette prière : "Par cette offrande de mon corps, faites que je puisse, dans le futur, pendant un nombre d'ères incalculables, accomplir les activités d'un bouddha pour le bien de tous les êtres vivants."

Pendant l'exposition de cet enseignement, un nombre incalculable d'êtres humains et divins engendrèrent l'esprit d'éveil sans égal, parfait et pleinement accompli. Ce stoupa est la cause et la condition de cet enseignement et, par la bénédiction des Bouddhas, il demeure enterré en ce lieu.

Ainsi s'achève "l'Offrande du corps à la tigresse" dix-huitième chapitre de ce roi du recueil des soutras nommé "l'Excellente Lumière Dorée".

99 Chapitre 19 : l'Eloge de tous les bodhisattvas

Les centaines de milliers de bodhisattvas approchèrent alors du Tathagata Suvarnaratnakaracchatrakuta (Ombrelle Source d'Or et de Joyaux). Après s'être inclinés à ses pieds, ils se tinrent de côté et, mains jointes en signe de respect, les centaines de milliers de bodhisattvas entonnèrent cette louange au Tathagata :

Le corps du Vainqueur a la couleur de l'or affiné. Pareil à la gigantesque montagne d'or, Il brille du même éclat que le précieux métal. Le Sage est un lotus blanc de couleur dorée.

Son corps est orné des marques suprêmes Et paré de tous les signes exemplaires. Magnifique, il brille comme la lumière dorée, Il est pur et paisible comme la reine des montagnes.

La voix du conquérant a le son du paon et celui du rossignol, L'intonation de Brahma aux accents mélodieux, Le rugissement du lion, le claquement du tonnerre, Les soixante types de sons, la pureté absolue.

Le Vainqueur, tel le Mont Meru, dispose de toutes qualités. Il resplendit d'une lumière parfaitement pure, Porte les marques de centaines de mérites, Est un océan de sagesse sublime immaculée.

Avec une compassion suprême, le Vainqueur fait le bien de tous les êtres, Il répand excellemment la félicité dans le monde, Expose le sens sacré Et introduit les êtres à la félicité du nirvana.

Enseignant le nectar de la Doctrine, le Vainqueur Octroie la joie de l'immortalité. Parce qu'il est le lieu de la joie, la source de toute félicité, Il conduit tous les êtres à la cité de l'immortalité.

Le Vainqueur délivre les migrants de leurs souffrances, Libère les créatures de l'océan de souffrances, Les conduit excellemment sur le sentier de la paix Et leur confère toute les félicités.

Rien ne peut se comparer à vous, Océan de sagesse pourvu de toutes les vertus possibles. Parmi les migrants et les dieux, personne ne peut, Même pendant des centaines de milliers de millions d'ères cosmiques,

100 Montrer une seule goutte des qualités Issues de votre océan de vertus et de sagesse, De votre compassion envers tous ceux qui sont attachés à la vie, De la force de votre amour, de la méthode et de l'enthousiasme.

Je n'ai puisé qu'une petite goutte de cet océan de vertus Pour l'exposer, très brièvement, de cette façon. Par le mérite que j'ai ainsi accumulé, Puissent les êtres atteindre l'éveil suprême.

Ainsi s'achève "l'Eloge de tous les bodhisattvas" dix-neuvième chapitre de ce roi du recueil des soutras nommé "l'Excellente Lumière Dorée".

101 Chapitre 20 : Louange à tous les Tathagatas

Le Bodhisattva Ruciraketu se leva ensuite de son siège ; remontant sa robe supérieure sur l'épaule, il plaça le genou droit au sol et, mains jointes en signe de respect pour le Vainqueur transcendant, entonna cette louange :

Sage, vous possédez les marques de centaines de mérites Et les belles qualités de mille gloires vous parent. Votre splendide apparence montre la paix suprême Avec un éclat qui semble irradier de mille soleils.

Vos innombrables rayons de lumière illuminent tout, Tel un joyau qui scintille de multiples couleurs : Bleu, blanc, doré, lapis lazuli, Avec la lumière cuivrée et cristalline de l'aube.

Vous dépassez le Mont Meru, la puissante montagne indestructible, Et éclairez des millions d'univers. Vous calmez les souffrances les plus terribles Et comblez les êtres d'une suprême félicité.

La clarté de votre teint et de votre corps est magnifique à voir, Votre beauté rend insatiable les créatures qui prennent plaisir à vous regarder. Vos poils luisent comme les couleurs du paon, Comme un lotus empli d'abeilles.

Vous êtes orné des vertus de la compassion immaculée, Vous avez accumulé d'excellents mérites par la concentration et l'amour. Vous possédez les nobles signes exemplaires aux couleurs variées, Les attributs de l'absorption méditative et les branches de l'illumination.

Vous donnez aide et satisfaction totales, Octroyez la félicité, êtes la source de toute joie, Possédez une multiplicité de vertus profondes, Apparaissez dans des millions d'univers.

La lumière qui vous pare a la splendeur du feu ; Comme le disque solaire complet dans le ciel, Comme le Mont Meru pourvu de toutes les vertus, Vous brillez dans tous les mondes.

Blanc comme le yaourt, le nénuphar ou la lune, Vous avez la couleur de la neige, la blancheur parfaite. Telle des oies royales dans le ciel, La guirlande de vos dents embellit votre visage.

102 Le contour de votre visage serein est comme la lune Avec, en son centre, une spirale qui tourne sur la droite. Ce cheveu de lapis lazuli irradiant une lumière blanche Est aussi beau que le soleil à son zénith.

Ainsi s'achève "Louange à tous les Tathagatas" vingtième chapitre de ce roi du recueil des soutras nommé "l'Excellente Lumière Dorée".

103 Chapitre 21 : Conclusion

Alors, à ce moment, la déesse de la lignée, Bodhisattvasamuccaya (Assemblée du Pur Eveil), loua le Vainqueur transcendant par ces vers :

Hommage au Bouddha, qui possède un esprit parfait, L'éloquence du pur Dharma, Un esprit libre des voies erronées, Un esprit pur qui connaît l'existence et la non-existence.

Que la splendeur du Bouddha est infinie ! Qu'elle ressemble à l'océan ou au Mont Meru ! Que la sphère d'activité du Bouddha est illimitée, Extrêmement rare, rare comme la fleur udumbara !

Que le Tathagata est compatissant ! Pour avoir exprimé un soutra aussi excellent En vue d'aider tous les êtres, Il est un soleil parmi les hommes et le pinacle du clan des Shakya.

Le Tathagata, le Sage des Shakya, dont les sens sont calmes, Excellemment calmes, réside dans la cité de la paix. Avec son profond et son calme sans souillures, Le Vainqueur demeure dans la sphère des activités de Bouddhas.

Ainsi, le corps des Auditeurs est vide, Le lieu où résident les meilleurs des bipèdes est également vide, Par nature, tous les phénomènes sont vides, Cependant, les êtres vivants ne perçoivent pas la vacuité du soi.

Sans cesse, je pense au Vainqueur, Sans cesse, je désespère de vous voir Et, pour contempler le soleil du parfait Bouddha, Je prie à tous moments.

Le genou toujours posé au sol, Je suis consumée par la soif de voir le Vainqueur. D'une voix pitoyable, je pleure pour qu'il me guide. J'aspire ardemment à voir Celui qui est Allé en Félicité.

Le feu de l'anxiété brûle constamment en moi, Je vous prie, donnez-moi éternellement l'eau fraîche qu'est le pouvoir de vous contempler. J'ai tellement soif de voir votre corps, Je vous prie, abreuvez-moi de votre compassion.

Vous qui protégez les migrants, y compris les dieux, Guide, je vous prie, ayez pitié de moi ! Permettez-moi d'apercevoir votre corps de paix

104 Afin de voir ainsi que le corps des Auditeurs est vide.

Par nature, tous les êtres sont un rêve ; Comme le ciel, ils ont l'espace pour nature ; Ils ressemblent à une illusion, un mirage, le reflet de la lune sur l'eau ; Guide, vous possédez la grande vacuité.

Le Vainqueur transcendant, se levant alors de son siège, s'exclama avec la voix mélodieuse de Brahma : "Excellent, déesse de la lignée ! Tu as été excellente!" Ainsi parla le Vainqueur transcendant. La déesse de la lignée Bodhisattvasamuccaya, la grande divinité Sarasvati et toutes les filles des dieux, la grande divinité Shri et les assemblées de déesses, les rois des dieux comme Vaishravana et autres, l'entière assemblée et le monde avec ses dieux, hommes, dieux jaloux et mangeurs d'odeurs se réjouirent et louèrent les paroles du Vainqueur transcendant.

Ainsi s'achève "la Conclusion", vingt et unième chapitre de ce roi du recueil des soutras nommé "l'Excellente Lumière Dorée".

YE DHARMA HETU PRABAWA HETUN TESHEN TATAGATO YA BADAT TEHSHEN TSAYO NIRODA EWAM BADI MAHA SHRAMANA

Traduit par C. Charrier à partir du texte tibétain phags pa gser ’od dam pa mdo sde’i dbang po’i rgyal po” qui se trouve dans le volume "pha" de la collection "rgyud.’bum" du Kangyur. La traduction anglaise du texte sanscrit par le Professeur R. E. Emmerick (publiée par The Pali Text Society, Oxford, 2001) et la traduction espagnole du texte tibétain par le Vénérable Champa Shénpèn (pour le FPMT) m'ont apporté un soutien inestimable. Merci à Michelle Le Dimna qui a scrupuleusement relu cette traduction et en a enrichi le style. Toutes erreurs sont miennes.

© FPMT Inc

105 Le Grand discours sur la Vacuité : Mahasuññata Sutta

J’ai entendu à une occasion que l’Unique Honoré demeurait parmi les Sakyans à Kapilavatthu dans le parc Banyan. Alors tôt dans la matinée, l’Unique Honoré, ayant revêtu ses robes et portant son bol et sa robe extérieure, se rendit à Kapilavatthu pour les aumônes. Parti pour les aumônes à Kapilavatthu, après le repas, sur le retour de sa tournée d’aumônes, il se rendit à la demeure de Kala-khemaka des Sakyans pour le reste de la journée. A cette époque, beaucoup de lieux de repos avaient été préparés dans Kala-khemala la demeure des Sakyans. L’Unique Honoré vit les nombreux endroits de repos préparés, et en les voyant, la pensée suivante lui vint, ‘’Il y a beaucoup de lieux de repos préparés ici. Y a t il beaucoup de moines qui y vivent ?’’

Alors à ce moment, le Vénérable Ananda, avec beaucoup d’autres moines, préparaient leurs robes à la demeure de Ghata les Sakyans. Puis, en soirée, l’Unique Honoré sortit de l’isolement et se rendit à la demeure de Ghata les Sakyans. A son arrivée, il s’assit sur un siège préparé. Une fois assis, il demanda au Vénérable Ananda, ‘’ Il y a beaucoup de lieux de repos préparés ici. Y a t il beaucoup de moines qui y vivent ?’’

‘’Oui, Seigneur, Il y a beaucoup de lieux de repos préparés dans Kala-khemaka la demeure des Sakyans. Beaucoup de moines vivent ici. Le temps pour nous de faire nos robes est venu.’’

‘’Ananda, un moine ne brille pas s’il se délecte en compagnie, se réjouit de la compagnie, est engagé dans la délectation en compagnie ; s’il se délecte dan un groupe, se réjouit d’un groupe, se réjouit dans un groupe. En effet, Ananda, il est impossible qu’un moine qui se délecte en compagnie, se réjouit de la compagnie, est engagé dans la délectation en compagnie ; qui se délecte dan un groupe, se réjouit d’un groupe, se réjouit dans un groupe, puisse obtenir à volonté – sans difficulté, sans troubles – le plaisir de la renonciation, le plaisir de la solitude, le plaisir de la paix, le plaisir de son propre éveil. Mais il est possible q’un moine qui vit seul, retiré du groupe, puisse espérer obtenir à volonté - sans difficulté, sans troubles – le plaisir de la renonciation, le plaisir de la solitude, le plaisir de la paix, le plaisir de son propre éveil.

‘’ En effet, Ananda, il est impossible q’un moine qui se délecte en compagnie, se réjouit de la compagnie, est engagé dans la délectation en compagnie ; s’il se délecte dan un groupe, se réjouit d’un groupe, se réjouit dans un groupe, puisse rentrer et demeurer dans la conscience libre qui est temporaire et plaisante, ou dans l’attention relâchée qui n’est pas temporaire et au-delà de la provocation. Mais il est possible qu’un moine qui vit seul, retiré du groupe, puisse espérer rentrer et demeurer dans la conscience libre qui est temporaire et plaisante, ou dans l’attention relâchée qui n’est pas temporaire et au-delà de la provocation.

‘’Ananda, je n’imagine même pas une simple forme dont le changement et l’altération ne provoquerait pas la tristesse, la lamentation, la douleur, la détresse, et le désespoir en celui qui est passionné d’elle et qui s’en délecte.

‘’ Mais il y a cette demeure mentale découverte par le Tathagata où, sans s’occuper de n’importe quel sujet, il entre et reste dans la vacuité intérieure. Si, tandis qu’il y demeure par les moyens de cette demeure, il est visité par des moines, des nonnes, des hommes laïques, des femmes laïques, des rois, des ministres royaux, des sectaires et leurs disciples, alors – avec son esprit tourné vers la solitude – tendant vers la solitude, enclin à la solitude, visant la solitude, dégustant la renonciation, ayant détruit ces qualités qui sont les bases pour la fermentation mentale – il converse avec eux seulement autant qu’il est nécessaire pour eux de prendre congé.

‘’Ainsi, Ananda, si un moine souhaiterait, ‘puissé-je rentrer et rester dans la vacuité intérieure,’ alors il devrait rendre l’esprit stable immédiatement en son sein, établi, unifié, et concentré. Et comment le moine rend-t-il l’esprit stable immédiatement en son sein, établi, unifié, et concentré ? Il y a le cas où un moine – vraiment éloigné des plaisirs sensuels, éloigné des qualités maladroites – rentre et demeure dans le premier Jhana… le second Jhana… le troisième Jhana…le quatrième Jhana : pureté de l’équanimité et de l’attention, ni plaisir ni peine. Cela est la façon dont un moine rend l’esprit stable immédiatement en son sein, établi, unifié, et concentré.

‘’Il s’adonne à la vacuité intérieure. Tandis qu’il s’adonne à la vacuité intérieure, son esprit ne prend aucun plaisir, trouve satisfaction, grandit en stabilité, ou s’adonne à la vacuité intérieure. Quand ceci est le cas, il discerne, ‘Quand je m’adonne à la vacuité intérieure, mon esprit ne prend pas plaisir, trouve satisfaction, grandit en stabilité, ou s’adonne à la vacuité intérieure.’ De cette façon il y est alerte.

‘’Il s’adonne à la vacuité intérieure…

‘’ Il s’adonne à la vacuité intérieure et extérieure…

‘’ Il s’adonne à l’imperturbable. Tandis qu’il s’adonne à l’imperturbable, son esprit ne prend aucun plaisir, trouve satisfaction, grandit en stabilité, ou s’adonne à la vacuité intérieure. Quand ceci est le cas, il discerne, ‘Quand je m’adonne à l’imperturbable, mon esprit ne prend pas plaisir, trouve satisfaction, grandit en stabilité, ou s’adonne à la vacuité intérieure.’ De cette façon il y est alerte.

‘’ Quand ceci est le cas, il devrait rendre l’esprit stable immédiatement en son sein, établi, unifié, et concentré dans son premier sujet de concentration.

‘’Il s’adonne à la vacuité intérieure. Tandis qu’il s’adonne à la vacuité intérieure, son esprit ne prend aucun plaisir, trouve satisfaction, grandit en stabilité, ou s’adonne à la vacuité intérieure. Quand ceci est le cas, il discerne, ‘Quand je m’adonne à la vacuité intérieure, mon esprit ne prend pas plaisir, trouve satisfaction, grandit en stabilité, ou s’adonne à la vacuité intérieure.’ De cette façon il y est alerte.

‘’Il s’adonne à la vacuité intérieure…

‘’ Il s’adonne à la vacuité intérieure et extérieure…

‘’ Il s’adonne à l’imperturbable. Tandis qu’il s’adonne à l’imperturbable, son esprit ne prend aucun plaisir, trouve satisfaction, grandit en stabilité, ou s’adonne à la vacuité intérieure. Quand ceci est le cas, il discerne, ‘Quand je m’adonne à l’imperturbable, mon esprit ne prend pas plaisir, trouve satisfaction, grandit en stabilité, ou s’adonne à la vacuité intérieure.’ De cette façon il y est alerte.

‘’Si, tandis que le moine demeure par les moyens de sa demeure, son esprit incline à marcher devant et derrière, il marche devant et derrière [en pensant], ‘Tandis que je marche ainsi, aucune convoitise ou tristesse, aucun mal, qualités maladroites ne prendront possession de moi.’ De cette façon il y est alerte.

‘’Si, tandis que le moine demeure par les moyens de sa demeure, son esprit incline à se lever…à s’asseoir, à s’allonger, [en pensant], ‘Tandis que je m’allonge ainsi, aucune convoitise ou tristesse, aucun mal, qualités maladroites ne prendront possession de moi.’ De cette façon il y est alerte.

‘’Si, tandis que le moine demeure par les moyens de sa demeure, son esprit incline à parler, il se résout à ‘je ne m’engagerai pas dans la discussion qui est basique, vulgaire, commune, ignoble, sans intérêt, qui ne mène pas au désenchantement, à l’impartialité, à la cessation, au calme, à la connaissance directe, à l’éveil de soi, ou au détachement – c'est-à-dire – discussion au sujet des rois, des voleurs, et des ministres de l’état ; des armées, des alarmes, et des batailles ; de la nourriture et de la boisson, des fournitures, des guirlandes, et des senteurs ; des relations, des véhicules, des villages, des villes, des citées, du paysage, des femmes et des héros, le potin de la rue et du puit ; des contes de la mort, des contes de la diversité, de la création du monde et de la mer, des discussions sur l’existence des choses ou non.’ De cette façon il y est alerte.

‘’ ‘Mais,’ [il se résout]’ Je vais m’engager dans la discussion qui est scrupuleuse, qui conduit à la liberté de la conscience, et mène exclusivement au désenchantement, à l’impartialité, à la cessation, au calme, à la connaissance directe ; à l’éveil propre, et au détachement – c'est-à-dire, discussion sur la modestie, le contentement, la solitude, le non enchevêtrement, la persistance stimulante, la vertu, la concentration, le discernement, la renonciation, et la connaissance et la vision de la renonciation.’ De cette façon il y est alerte.

‘’Si, tandis que le moine demeure par les moyens de sa demeure, son esprit incline à penser, il se résout à ‘ Je ne penserai pas à des pensées qui sont basiques, vulgaires, communes, ignobles, sans intérêt, qui ne mènent pas au désenchantement, à l’impartialité, à la cessation, au calme, à la connaissance directe, à l’éveil de soi, ou au détachement – c'est-à-dire – des pensées de sensualité, des pensées de mauvaise volonté, des pensées malveillantes.’ De cette façon il y est alerte.

‘’ ‘Mais,’ [il se résout]’ Je veux penser des pensées qui sont nobles, qui font progresser, qui mènent vers la juste fin de la détresse pour la personne qui agit sur elles – c'est-à-dire- des pensées de renonciation, des pensées de mauvaise volonté, des pensées malveillantes.’ De cette façon il y est alerte.

‘’Ananda, il y a cinq liens de sensualité. Lesquels ? Les formes perceptibles par l’œil – agréables, plaisantes, charmantes, attachantes, qui suscitent le désir, attirantes. Les sons perceptibles par l’oreille… Les arômes perceptibles par le nez… Les goûts perceptibles par la langue… les sensations tactiles perceptibles par le corps - agréables, plaisantes, charmantes, attachantes, qui suscitent le désir, attirantes. Ceux-ci sont les cinq liens de sensualité où le moine devrait réfléchir constamment : ‘Y a-t-il en moi, en tout circonstance, tout engagement de connaissance qui s’élève au regard de ces cinq liens de sensualité ?’ Si, à la réflexion, le moine discerne, ‘ Il y a en moi, en une circonstance ou une autre, un engagement de connaissance qui s’élève au regard de ces cinq liens de sensualité,’ alors - ceci étant le cas - il discerne que ‘ Le désir passion pour les cinq liens de sensualité n’a pas été abandonné par moi.’ Mais si, à la réflexion, il discerne,’ Il y a pas en moi, en une circonstance ou une autre, un engagement de connaissance qui s’élève au regard de ces cinq liens de sensualité,’ alors - ceci étant le cas – il discerne que ‘ Le désir passion pour les cinq liens de sensualité a été abandonné par moi.’ De cette façon il y est alerte.

‘’Il y a ces cinq agrégats de l’appropriation où un moine devrait demeurer, gardant la trace de l’allée et de la venue (ainsi) : ‘ telle est une forme, telle est son origine, telle est sa disparition. Tel est le sentiment…Telle est la perception… Telles sont les fabrications…. Telle est la conscience, telle est son origine, telle est sa disparition.’ Tandis qu’il reste en gardant trace de l’allée et de la venue au regard de ces cinq agrégats de l’appropriation, il abandonne toute vanité de ‘Je suis’ au regard de ces cinq agrégats de l’appropriation. Ceci étant le cas, il discerne, ‘J’ai abandonné la vanité de ‘’Je suis’’ au regard de ces cinq agrégats de l’appropriation.’ De cette façon il y est alerte.

‘’Ces qualités, Ananda, sont exclusivement habiles dans leur fondement, nobles, transcendantes, inaccessibles au .

Que penses-tu Ananda, pendant la visualisation, quel but est correct pour un disciple, pour suivre le professeur (le maître) même s'il lui a fait des reproches ou s'il est rebuté?

‘’ Pour nous, Seigneur, les enseignements ont l’Unique Honoré comme étant leur racine, leur guide, et leur arbitrer. Il serait bon si l’Unique Honoré lui-même explique le sens de cette déclaration. Ayant entendu cela de l’Unique Honoré, les moines s’en souviendront.’’

‘’ Ananda, il n’est pas correct pour un disciple de suivre l’enseignant pour écouter des discours, des versets, ou catéchismes. Pourquoi cela ? Pendant longtemps, Ananda, vous avez écouté les enseignements, les avez retenus, discutés, accumulés, examinés avec votre esprit, et les avez bien pénétrés selon vos vues. Mais comme pour la discussion qui est scrupuleuse, qui conduit à la conscience libre, et mène exclusivement au désenchantement, à la non passion, cessation, au calme, à la connaissance directe, à l’éveil de soi, et au détachement – c'est-à-dire discussion sur la modestie, le contentement, la solitude, au non enchevêtrement, à la persistance stimulante, la vertu, la concentration, le discernement, le soulagement, et la vision et la connaissance de la liberté : c’est pour le salut de l’écoute de telle discussion qu’il est correct pour un disciple de suivre le Maître comme s’ il lui était attelé.

‘’Ceci étant le cas, il y a le desserrement de l’Enseignant, il y a le desserrement de l’étudiant, il y a le desserrement de celui qui mène la vie sainte.

‘’ Et comment y a-t-il le desserrement de l’enseignant ? Il y a le cas d’un certain enseignant qui se résout à une demeure solitaire : l’étendue sauvage, l’ombre d’un arbre, une montagne, un vallon, une grotte à flanc de colline, un charnier, l’air libre, une pile de paille. Tandis qu’il vit ainsi reclus, des brahmans et des propriétaires de la ville et de la campagne lui rendent visite. Quand ils lui rendent visite, il se laisse prendre par des choses qui entichent, tombent dans l’avidité, et retourne vers la luxure. Ceci est appelé un enseignant défait avec le desserrement d’un enseignant. Il a été frappé par le mal, des qualités maladroites qui souillent, qui mènent au devenir, troublantes, mûries de douleur, et qui mènent à une future renaissance, la vieillesse et la mort. Telle est le desserrement d’un enseignant.

‘’ Et comment y a-t-il le desserrement d’un étudiant ? Il y a le cas d’un certain étudiant qui se résout à une demeure solitaire : l’étendue sauvage, l’ombre d’un arbre, …, une pile de paille. Tandis qu’il vit ainsi reclus, des brahmans et des propriétaires de la ville et de la campagne lui rendent visite. Quand ils lui rendent visite, il se laisse prendre par des choses qui entichent, tombent dans l’avidité, et retourne vers la luxure. Ceci est appelé un étudiant défait avec le desserrement d’un étudiant. Il a été frappé par le mal, des qualités maladroites qui souillent, qui mènent au devenir, troublantes, mûries de douleur, et qui mènent à une future renaissance, la vieillesse et la mort. Telle est le desserrement d’un étudiant.

’ Et comment y a-t-il le desserrement de celui qui mène une vie sainte ? Il y a le cas où un Tathagata apparaît dans le monde, digne et hautement éveillé par soi, accompli en connaissance e conduite, bien allé, un expert au regard du monde, inégalé en tant que guide pour ces gens qui sont prêts à être domptés, le Maître des divins et des êtres humains, éveillé, béni. Il se résout à une demeure retirée : l’étendue sauvage, l’ombre d’un arbre, une montagne, un vallon, une grotte à flanc de colline, un charnier, l’air libre, une pile de paille. Tandis qu’il vit ainsi reclus, des brahmans et des propriétaires de la ville et de la campagne lui rendent visite. Quand ils lui rendent visite, il ne se laisse prendre par des choses qui entichent, ne tombent dans l’avidité, et ne retourne vers la luxure. Un étudiant de ce maître, imitant la solitude de son maître, se résout à une demeure isolée : l’étendue sauvage, l’ombre d’un arbre, …, une pile de paille. Tandis qu’il vit ainsi reclus, des brahmans et des propriétaires de la ville et de la campagne lui rendent visite. Quand ils lui rendent visite, il se laisse prendre par des choses qui entichent, tombent dans l’avidité, et retourne vers la luxure. Ceci est appelé un enseignant défait avec le desserrement d’un enseignant. Il a été frappé par le mal, des qualités maladroites qui souillent, qui mènent au devenir, troublantes, mûries de douleur, et qui mènent à une future renaissance, la vieillesse et la mort. Telle est le desserrement de celui qui mène une vie sainte.

‘’Et à cet égard, Ananda, le desserrement de celui qui mène une vie sainte mûrit plus en douleur, plus en amertume, que le desserrement de l’enseignant ou de l’étudiant. Cela mène même à l’état de privation.

‘’Par conséquent, Ananda, engage toi avec moi comme des amis et non des opposants. Cela sera pour un bien être un bonheur à long terme.

‘’Et comment des étudiants s’engagent-ils avec le maître en tant qu’opposants et non amis ? Il y a le cas où un enseignant enseigne le Dharma à ces étudiants sympathiquement, recherchant leur bien être, par sympathie : ‘ Ceci est pour votre bien être ; ceci est pour votre bonheur.’ Ses disciples n’écoutent pas ou ne prêtent pas l’oreille ou n’appliquent pas leurs esprits à la gnose. Se détournant, ils s’éloignent du message de l’enseignant. Ceci est comment les étudiants s’engagent avec l’enseignant en tant qu’opposants et non amis.

‘’Et comment des étudiants s’engagent-ils avec le maître en tant qu’amis non opposants ? Il y a le cas où un enseignant enseigne le Dharma à ces étudiants sympathiquement, recherchant leur bien être, par sympathie : ‘ Ceci est pour votre bien être ; ceci est pour votre bonheur.’ Ses disciples écoutent ou prêtent l’oreille ou appliquent leurs esprits à la gnose. Ne se détournant pas, ils ne s’éloignent pas du message de l’enseignant. Ceci est comment les étudiants s’engagent avec l’enseignant en tant qu’opposants et non amis.

‘’ Par conséquent, Ananda, engage toi avec moi comme des amis et non des opposants. Cela sera pour un bien être un bonheur à long terme.

‘’Je ne veux te roder comme un potier …, des biens en argile non cuits. Gronder encore et encore, je le ferai. T’exhorter encore et encore, je le ferai. Tout ce qui est essentiel restera.

Cela fut la parole de l’Unique Honoré. Gratifié, le vénérable Ananda se délecta des mots de l’unique Honoré.

Konshog Sherab pour http://www.amitabha-terre-pure.net

Le Bouddha énonce le Soutra de la Grande Cund ī Dh āra ṇī Le cœur de la Mère de Sept Kotis de Bouddhas 佛佛佛說七俱胝佛母心大准提陀羅尼經 Translated from into Chinese in the Tang Dynasty byThe Tripi ṭaka Master Div ākara

Une fois, le Bouddha demeurait dans le jardin d’An āthapi ṇ ika du parc Jetavana dans le royaume de Śrāvast ī. L’Honoré-Du-Monde méditait, observant les êtres sensibles du futur. Éprouvant de la sympathie à leur égard, Il exposa le Dharma de la Cund ī Dh āra ṇī, le coeur de la mère de sept koti de Bouddhas. Le Bouddha prononça alors le Mantra :

nama ḥ sapt ānāṁ samyak-sa ṁbuddha ko ṭin āṁ | tad-yath ā o ṁ cale cule cundi sv āhā ||

[Il disait,] ‘‘ Si, parmi les bhiksus, bhik ṣuṇīs, up āsakas, et up āsik ās, il y a ceux qui soutiennent cette Dh āra ṇī et la récite 800 000 fois au total, leurs péchés (fautes) tels que les cinq actes rebelles, accumulés à travers d’innombrables kalpas, seront tous effacés. Ils renaîtront en des endroits où ils rencontreront des Bouddhas et Bodhisattvas. Ils auront tous les biens qu’ils souhaitent. Ils peuvent renoncer à la vie de famille dans des vies successives, et ils pourront observer les purs préceptes de Bodhisattva complètement. Ils renaîtront soit dans le monde humain ou dans le Ciel, ayant mis un terme pour toujours aux séjours dans les mauvais royaumes. Ils seront toujours protégés par les Dieux. S’il y a des laïques hommes ou femmes qui récitent constamment cette Dh āra ṇī, leurs maisons ne seront pas ravagées par des catastrophes ou des maladies. Leur travail sera sans problème et harmonieux, et les autres accepteront et croiront ce qu’ils disent.

‘‘ Si on a récité cette Dh āra ṇī Mantra 100 000 fois en tout, on verra en rêves des Bouddhas, Bodhisattvas, des Auditeurs, ou des Pratyekabouddhas, et on se verra soi même vomir des choses noires. Pour des fautes graves, on devrait réciter le Mantra 200 000 fois en tout. Alors on verra dans nos rêves des Bouddhas et Bodhisattvas et aussi on vomira des choses noires. Si on est incapable d’avoir de tels bons rêves parce qu’on a commis n’importe lequel des cinq actes rebelles, on devrait de plus réciter le Mantra 700 000 fois en tout. Alors on devrait voir ces bons rêves et même se voir vomir des choses blanches telles que du riz au lait. Ceux-ci sont les signes de purification, indiquant que les fautes de cette personne ont été effacées.

‘‘ De plus, je vais maintenant expliquer la façon d’utiliser cette Dh āra ṇī. En face d’une image de Bouddha ou d’un pagode, peignez le sol d’un espace propre avec de la bouse de vache, formant un grand ou petit carré de mandala. En fonction de votre capacité, décorez là avec des offrandes de fleurs, d’encens, de bannières, de canapés, de nourriture, de boissons, de lampes, et de bougies. Pour marquer la frontière, récitez le Mantra pour de l’eau parfumée dans un vase et arrosez-là dans les dix directions, vers le haut et vers le bas aussi. Vous, le pratiquant du Mantra, demeurant au centre du Mandala, devrait vers face à l’Est, agenouiller votre genou droit, et réciter le Mantra 1080 fois. Après, les vases d’eau parfumée devraient tourner par eux même. Ensuite, tenez un bouquet de fleurs dans les deux mains, récitez le Mantra 1080 fois, et éparpillez les toutes sur la face d’un miroir. Regardant droit dans le miroir devant vous, récitez le Mantra 1080 fois, et alors vous devriez voir les images de Bouddhas et de Bodhisattvas dans le miroir. De plus, récitez le Mantra 1080 fois avec un autre bouquet de fleurs et lancez-les autour en tant qu’offrandes. Alors vous devriez recevoir toutes réponses à n’importe lesquelles de vos questions.

‘‘ Pour traiter de la maladie causée par un fantôme, brossez le malade avec de l’herbe ku śa que vous avez consacré en récitant le Mantra. Alors, il devrait guérir. Pour un enfant possédé par un fantôme, faites tisser par une jeune femme cinq fils de différentes couleurs pour former une ficelle. Récitez le Mantra une fois, chaque fois que vous faites un nœud dans la ficelle, et cela pour vingt et un nœuds. Attachez la ficelle nouée autour du cou de l’enfant. Récitez le Mantra sept fois vers quelques grains de moutarde et éparpillez-les à son visage. Alors la condition devrait être effacée.

‘‘ Un autre Dharma est de dessiner une image du malade sur un morceau de papier. Frappez le devant le malade avec une branche de saule consacrée par la récitation du Mantra. Ceci devrait aussi lever sa condition.

‘‘ Un autre Dharma est pour un malade possédé qui vit loin. Récitez le Mantra sept fois pour consacrer une branche de saule. Envoyez la branche de saule à quelqu’un pour frapper l’image du malade en sa présence. Ceci devrait aussi lever sa condition.

‘‘ Un autre Dharma est de réciter le Mantra quand vous voyagez. Alors vous devriez être libre de la peur des bandits et des animaux féroces.

‘‘ Un autre Dharma est de continuer à réciter ce Mantra pour gagner toutes disputes ou problèmes de justice. En traversant une rivière ou un océan, la récitation continue du Mantra vous préservera des animaux aquatiques.

‘‘ Un autre Dharma est pour une personne qui est enchaînées ou en prison. Si elle continue de réciter le Mantra, elle sera libérée.

‘‘ Un autre Dharma est pour un pays troublé par l’inondation, la sécheresse, ou des épidémies en cours. Vous devriez mélanger du beurre, des graines de sésame, et du riz blanc. Prenez une pincée de la mixture avec trois doigts, récitez le Mantra une fois pour la consacrer, et alors jetez là dans le feu. Répétez la procédure continuellement jour et nuit pendant six périodes de sept jours et sept nuits. Touts les catastrophes ou épidémies devraient ainsi être éliminées.

‘‘ Un autre Dharma est d’imprimer l’image d’une pagode avec un timbre au bord de rivières ou sur des plages de sable. Récitez le Mantra 600 000 fois en tout, en imprimant une pagode chaque fois. Vous verrez alors le Bodhisattva Avalokiteshvara, le Bodhisattva Tara ou le Bodhisattva Vajrap āṇi, n’importe lequel d’entre eux peut exaucer vos souhaits, vous procurer des médicaments divins, ou vous accorder la prophétie de votre futur éveil.

‘‘ Un autre Dharma est de circumbuler l’image de l’arbre Bodhi vers la droite et de réciter le Mantra dix millions de fois en tout. Vous devriez alors avoir une vision d’un Bodhisattva vois enseignant le Dharma, et vous pouvez choisir de le suivre si vous voulez.

‘‘ Un autre Dharma est de réciter le Mantra tandis que vous mendiez de la nourriture. Alors vous ne serez pas blessé ou agressé par des vilains, des chiens barbares, et ainsi de suite.

‘‘ Récitez le Mantra 300 000 fois devant une pagode, l’image d’un Bouddha, ou une pagode contenant des reliques saintes. De plus, le quinzième jour de la lune montante, faites de larges offrandes et récitez le Mantra avec conscience sans manger de la nourriture pendant un jour et une nuit. Vous pourrez même voir le Bodhisattva Vajrap āṇi, et il peut vous emmener dans son palais.

‘‘ Un autre Dharma est d’aller dans une pagode où le Bouddha fit en premier tourner la Roue du Dharma, la pagode au lieu de sa naissance, la pagode où il descendit l’escalier en joyaux du Ciel Trayastri ṁśa Heaven, ou une pagode contenant des reliques saintes. Si vous récitez le Mantra tandis que vous circumbulez la pagode vers la droite, alors vous devriez voir le Bodhisattva Apar ājit ā et le Bodhisattva H ārit ī. Ils peuvent vous accorder vos souhaits, vous donner des médicaments divins si vous en avez besoin, et vous montrer le chemin du Bodhisattva en enseignant le Dharma. Quiconque récite cette Dh āra ṇī, même s’il n’est pas encore dans un endroit d’éveil, tous les Bodhisattvas seront ses mais bénéfiques.

‘‘ De plus cette Grande Cund ī Dh āra ṇī, le grand mantra illuminant, a été prononcé par tous les Bouddhas du passé, sera prononcé par tous les Bouddha du futur, et est prononcé par tous les Bouddhas du présent. Moi aussi, je prononce ce mantra pour le bénéfice de tous les êtres sensibles, les aidant à obtenir la Bodhi insurpassée. Il y a des êtres sensibles de maigres stocks de mérites, sans les bonnes racines, sans la juste capacité, et sans les facteurs d’éveil. S’ils sont si fortunés de pouvoir écouter le Dharma de cette Dh āra ṇī, ils vont rapidement atteindre l’anuttara-samyak-sa ṁbodhi. Si une personne se souvient toujours de réciter ce mantra, elle développera immédiatement des bonnes racines.’’

Tandis que le Bouddha exposait ce Dharma de la Grande Cund ī Dh āra ṇī, d’innombrables êtres vivants abandonnèrent leurs perturbations émotionnelles et gagnèrent la vertu de la Grande Cund ī Dh āra ṇī, le grand mantra illuminant. Ils purent voir des Bouddhas, des Bodhisattvas, et autres êtres saints dans les dix directions. [Les auditeurs] firent obédience au Bouddha et prirent congé.

Traduction du canon chinois, Vol. 20, texte n°1077. Traduction en Français par Minh Tho pour Amitabha Terre Pure – http://www.amitabha-terre-pure.net

Le Soutra de la Parabole

Traduit en français à partir de la traduction de Charles Patton d’une version Chinoise

Ainsi ai-je entendu. Une fois, le Bhagavan se tenait dans la grotte Jetavana proche de la ville de Sravasti. A ce moment, l’unique Honoré du Monde entouré d’une grande assemblée, s’adressa au roi nommée Brillance, « Grand roi, je vais maintenant brièvement formuler une parabole concernant les êtres du Samsara qui souffrent des sentiments, des attachements, des erreurs, et des perturbations diverses. Votre majesté devrait maintenant écouter attentivement, et bien y réfléchir. « Dans le passé lointain, remontant à environ un , une personne qui pénétra une étendue sauvage, fut chassé par un démonique éléphant. Effrayé, il prit la fuite sans trouver de refuge. C’est alors qu’il aperçut un puit vide dans lequel pendait une racine d’arbre. Il se précipita alors dans le puit en s’accrochant à cette racine. Ils y avaient deux rats, l’un noir et l’autre blanc, qui ensemble rongeaient la racine de l’arbre au dessus de lui. Et dans le puit, quatre serpents se tenaient autour de lui et s’apprêtant à le mordre. Au fond, se trouvait aussi un autre serpent venimeux. Son esprit était terrifié par ces serpents et était préoccupé par la racine sur le point de rompre. Les racines de l’arbre contenaient du miel d’abeilles et cinq gouttes tombèrent dans sa bouche. Quand l’arbre se mit à secouer, les abeilles grouillèrent vers lui pour le piquer. Des feux de buissons éclatèrent à répétition pour brûler l’arbre. » Le roi demanda, « Comment se fait-il qu’une telle personne puisse endurer tant de stress, et être noyé dans un tel désarroi ? » L’Unique Honoré du Monde s’adressa au roi, « L’étendu sauvage est une métaphore de cette longue nuit dan l’ignorance qui est large et distante. Les mots ‘cette personne’ est une métaphore de l’être encore dans une autre vie. L’éléphant est une métaphore de l’impermanence. Le puit est une métaphore du Samsara. Le dangereux passage des racines de l’arbre est une métaphore de la vie. La couleur noire et blanche des deux rats est une métaphore de la nuit et du jour. Ces rats qui rongent la racine de l’arbre sont une métaphore des pensées incessantes jusqu’à la mort. Ces quatre serpents sont une métaphore de l’état dans les quatre éléments. Le miel est une métaphore des cinq désirs et les abeilles, une métaphore des fausses pensées. Le feu est une métaphore de la vieillesse et de la maladie. Et le serpent venimeux est une métaphore de la mort. « C’est pourquoi, grand roi, vous devriez savoir que la naissance, la vieillesse, la maladie, et la mort sont vraiment terribles. Vous devriez toujours y penser et avoir cela à l’esprit. Ne vous laissez pas prendre comme esclave des cinq désirs. » L’Unique Honoré du Monde résuma ceci par des versets,

« L’étendu sauvage est le chemin de l’ignorance, La personne qui fuit est une métaphore de l’homme ordinaire, Le grand éléphant est une représentation de l’impermanence, Et le puit est une métaphore pour la rive du Samsara.

Les racines de l’arbre sont une métaphore de l’état d’être en cette vie, Les deux rats sont comme la nuit et le jour, La racine rongée est le délabrement de la pensée sur la pensée, Et les quatre serpents sont comparables aux quatre éléments.

Le miel qui s’égoutte est une métaphore des cinq désirs, La piqûre d’abeille, une image de la pensée erronée, Le feu est pareil à la vieillesse et à la maladie, Et le serpent venimeux, le chemin qui mène à la souffrance de la mort.

Le sage regarde ces sujets ainsi :

L’éléphant peut lasser de la traversée de l’être, Les cinq désirs peuvent mener l’esprit au détachement, Et le chemin est appelé la personne libérée.

Une place étouffante est l’océan de l’ignorance, La mort est toujours le maître qui nous poursuit. On doit savoir que l’amour du son et de la forme N’est pas agréable quand cela quitte l’homme ordinaire.

A cet instant, le grand roi Brillance qui reçut cet enseignement du Bouddha sur la naissance et la mort comme étant un moyen de pourfendre les vicissitudes de l’existence, réalisa pour la première fois un profond renoncement à ce monde illusoire. Les paumes des mains jointent et avec un esprit unifié, il s’adressa au Bouddha, « Honoré du Monde, il est très compatissant de votre part de donner un enseignement aussi subtil et merveilleux sur le sens du Dharma. Je suis maintenant couronné. » Le Bouddha répondit, « Excellent, excellent. Grand roi, vous devriez pratiquer comme cela a été divulgué et vous y restreindre. » Alors le roi Brillance et le reste de l’assemblée furent tous transportés de joie. Ils reçurent avec foi cet enseignement, le relayèrent et le gardèrent précieusement. Le Soutra au sujet de la profonde bonté des parents et de la difficulté à la rendre

Ainsi ai-je entendu, une fois, le Bouddha demeurait à Shravasti, dans le bois de Jeta, dans le jardin du Bienfaiteur des orphelins et des Solitaires, en compagnie d’une assemblée de Bhikshus, douze mille en tout, et de tous les Bodhisattvas, trente huit mille en tout. A ce moment, l’ Unique Honoré du Monde emmena à la marche la grande assemblée dans la direction du Sud. Soudainement, ils s’approchèrent à hauteur d’une pile d’os à côté de la route. L’ Unique Honoré du Monde tourna son visage vers la pile, posa ses cinq membres sur le sol et s’inclina respectueusement. Ananda joignit ses paumes et demanda à l’ Unique Honoré du Monde, ‘‘ Le Tathagata est le Grand Instructeur des Trois Joyaux et le père compatissant des êtres des quatre genres de renaissance. Il a le respect et la révérence de l’assemblée entière. Pour quelle raison s’incline-t-il maintenant devant une pile d’os séchés ? ‘’ Le Bouddha dit à Ananda, ‘’ Bien que vous tous êtes mes disciples les plus prééminents et des membres de la Sangha depuis longtemps, vous n’avez pas encore accompli la compréhension profonde. Cette pile d’os pourrait avoir appartenu à mes ancêtres des vies passées. Ils pourraient avoir été mes parents à travers beaucoup de vies. C’est la raison pour laquelle je m’incline maintenant devant eux.’’ Le Bouddha continua à parler à Ananda. ‘’ Ces os que nous regardons peuvent être divisés en deux parties. Une partie est composée des os d’hommes, qui sont lourds et de couleur blanche. L’autre partie est composée des os de femmes, qui sont légers et de couleur noire.’’ Ananda dit au Bouddha, ‘’ Unique Honoré du Monde, quand les hommes sont en vie dans ce monde, ils parent leurs corps de robes, de ceintures, de chaussures, de chapeaux et d’autres fins attraits, de façon à assumer clairement une apparence de mâle. Quand les femmes sont en vie, elles se maquillent, se parfument, se poudrent, et revêtent d’élégantes senteurs pour parer leurs corps, de façon à assumer clairement une apparence de femme. De plus, une fois que les hommes et les femmes meurent, tout ce qui reste sont les os. Comment peut-on les distinguer ? De grâce, enseignez nous la manière de les distinguer.’’ Le Bouddha répondit à Ananda, ‘’ Si quand les hommes sont en ce monde, ils rentrent dans des temples, écoutent les explications des soutras et des textes , rendent hommage aux trois Joyaux, et récitent les noms des Bouddhas, alors quand ils meurent leurs os deviennent lourds et de couleur blanche. La plupart des femmes dans ce monde ont peu de sagesse et sont saturées d’émotions. Elles donnent naissance et élèvent des enfants, pensant que cela est leur devoir. Chaque enfant compte sur le lait de la mère pour la vie et l’alimentation, et ce lait est une transformation du sang de la mère. Chaque enfant boit mille deux cents gallons du lait de sa mère. A cause de cet écoulement sur le corps de la mère d’où l’enfant prend le lait pour son alimentation, la mère devient sèche et décharnée et ainsi ses os deviennent noirs et léger en poids.’’ Quand Ananda entendit ces mots, il ressentit une douleur au cœur comme s’il avait été poignardé et se lamenta en silence. Il dit à l’Unique Honoré du Monde, ‘’Comment peut-on rendre à sa mère sa vertu et sa bonté ?’’ Le Bouddha dit à Ananda, ‘’ Écoute bien, et je vais l’expliquer en détails. Le fœtus grandit dans la matrice de sa mère pendant 10 mois lunaires. Quelle amertume traverse-t-elle pendant qu’il y demeure! Au cours du premier mois de la grossesse, la vie du fœtus est aussi précaire qu’une rosée sur l’herbe : c’est comme si vraisemblablement elle ne durerait pas du matin au soir mais s’évaporerait à la mi journée ! ‘’ Au cours du second mois lunaire, l’embryon se fige comme du lait caillé. Au troisième mois, il ressemble à du sang coagulé. Au cours du quatrième mois de grossesse le foetus commence à assumer légèrement une forme humaine. Au cinquième mois dans la matrice, l’enfant commence à développer les essences des six facultés sensorielles : les yeux, les oreilles, le nez, la langue, le corps et l’esprit. Au septième mois, les trois cent soixante os et ligaments sont formés, et les quatre vingt quatre mille pores de poils sont achevés. Au huitième mois lunaire de la grossesse l’intellect et les neuf ouvertures sont formés. Dès le neuvième mois, le fœtus a apprit à assimiler les différents nutriments des nourritures qu’il mange. Par exemple, il peut assimiler l’essence des pêches, des poires, certaines racines de plantes et les cinq types de graines. ‘’ A l’intérieur du corps de la mère, les organes solides internes, utilisés pour stocker, pendant vers le bas, tandis que les organes creux internes, utilisés pour la transformation, s’enroulent vers le haut. Ceci peut être comparé aux trois montagnes qui s’élèvent de la surface de la terre. On peut appeler ces montagnes Mont Sumeru, la Montagne Karma, et la Montagne de Sang. Ces montagnes analogues se rassemblent et forment une simple rangée dans un motif de pics tournés vers le haut et de vallées vers le bas. Ainsi, de même, la coagulation du sang de la mère de ses organes internes forment une unique substance, qui devient la nourriture de l’enfant. Pendant le dixième mois de grossesse, le corps du fœtus est achevé et près à naître. Si l’enfant est extrêmement filial, il émergera avec les paumes des mains jointes en respect et la naissance sera paisible et auspicieuse. La mère restera sans blessure par la naissance et ne souffrira d’aucune douleur. Cependant, si l’enfant est extrêmement rebelle de nature, au point d’être capable de commettre les cinq actes rebelles, alors cela blessera la matrice de la mère, déchirera le foi et le cœur de sa mère, ou s’entremêlera dans les os de sa mère. La naissance sera ressentie comme une coupure en rondelle de mille couteaux ou comme dix milles épées aiguisées agressant le cœur. Ce sont les agonies entraînées par la naissance d’un enfant rebelle et défiant. Pour expliquer plus clairement, il y a dix types de bontés accordées par la mère à l’enfant : Le premier est la bonté de fournir protection et soin quand l’enfant est dans la matrice. Le second est la bonté de supporter la souffrance pendant la naissance. Le troisième est la bonté de tout oublier de la douleur une fois que l’enfant est né. Le quatrième est la bonté de manger l’amer pour elle-même et de garder le sucré pour l’enfant. Le cinquième est la bonté de déplacer l’enfant d’un endroit mouillé et de s’allonger sur l’humide. Le sixième est la bonté d’allaiter l’enfant, de le nourrir et de l’élever. Le septième est la bonté de laver l’impur. Le huitième est la bonté de toujours penser à l’enfant quand il a voyagé loin. Le neuvième est la bonté d’une profonde dévotion et attention. Le dixième est la bonté d’une suprême pitié et sympathie.

1- LA BONTE DE FOURNIR PROTECTION ET SOIN QUAND L’ENFANT EST DANS LA MATRICE. Les causes et conditions des kalpas accumulés s’alourdissent, Jusqu’à ce que dans cette vie l’enfant finisse dans la matrice de sa mère ; Au bout de sept semaines les six organes commencent à se développer. Le corps de la mère devient aussi lourd qu’une montagne ; Le calme et les mouvements du fœtus sont comme un désastre du vent kalpique. Les vêtements fins de la mère ne tiennent plus correctement, Et ainsi son miroir ramasse la poussière.

2- LA BONTE DE SUPPORTER LA SOUFFRANCE PENDANT LA NAISSANCE. La grossesse dure pendant dix mois lunaires Et culmine en un travail difficile à l’approche de la naissance. Cependant, chaque matin la mère est sérieusement malade et chaque jour elle est assoupie et lente. Sa crainte et son agitation sont difficiles à décrire; La tristesse et les larmes remplissent sa poitrine. Elle dit avec peine à sa famille Qu’elle est seulement effrayée que la mort la rattrape.

3- LA BONTE DE TOUT OUBLIER DE LA DOULEUR UNE FOIS QUE L’ENFANT EST NE. Le jour où les mères compatissantes donnent naissance à l’enfant, Ses cinq organes s’ouvrent tout grand, Le sang coule comme d’un agneau massacré ; De plus, en entendant que l’enfant est en bonne santé, Elle est submergée d’une joie doublée, Mais après sa joie, la tristesse revient, Et l’agonie déchire ses entrailles.

4- LA BONTE DE MANGER L’AMER POUR ELLE-MEME ET DE GARDER LE SUCRE POUR L’ENFANT. La bonté des deux parents est profonde et très grande, Leur attention et dévotion ne cessent jamais. Sans jamais se reposer, la mère ne conserve le sucré que pour l’enfant, Et sans se plaindre elle avale l’amer pour elle. Son amour est lourd et son émotion difficile à porter ; Sa bonté est profonde et de même pour sa compassion. Voulant seulement que l’enfant se rassasie, La mère compatissante ne parle pas de sa propre faim.

5- LA BONTE DE DEPLACER L’ENFANT D’UN ENDROIT MOUILLE ET DE S’ALLONGER SUR L’HUMIDE. La mère est volontaire pour être mouillée De façon à ce que l’enfant reste sec. Avec ses deux seins elle satisfait sa faim et sa soif ; Le couvrant avec ses manches, elle le protège du vent et du froid. Par bonté, sa tête se repose rarement sur un oreiller, Et encore fait-elle ceci de bon cœur, Aussi longtemps que l’enfant est confortable, La reine mère ne recherche aucun soulagement pour elle-même.

6- LA BONTE D’ALLAITER L’ENFANT, DE LE NOURRIR ET DE L’ELEVER. La reine mère est comme la grande terre. Le sévère père est comme le ciel compatissant L’un couvre de dessus et l’autre supporte de dessous. La bonté des parents est telle que Ils ne connaissent aucune haine et colère à l’égard de leur progéniture, Et ne sont pas mécontents, même si l’enfant est né infirme. Après que la mère ait porté l’enfant dans son ventre et ait donné naissance, Les parents s’en occupent et le protègent jusqu’à la fin de leurs vies.

7- LA BONTE DE LAVER L’IMPUR. A l’origine elle possède un beau visage et un beau corps, Son esprit était fort et vivant. Ses sourcils étaient comme des frais saules verts, Et ses traits faisaient rougir de honte. Mais sa bonté est si profonde qu’elle renonce à un beau visage. Bien que nettoyant la saleté qui blesse sa constitution, La reine mère agit exclusivement pour le salut de ses fils et filles Et permet volontairement à sa beauté de faner.

8- LA BONTE DE TOUJOURS PENSER À L’ENFANT QUAND IL A VOYAGE LOIN. La mort des êtres aimés défunts est toujours difficile à endurer. Mais la séparation est aussi douloureuse. Quand l’enfant voyage loin, La mère s’inquiète dans son village. Du matin au soir, son cœur est avec l’enfant, Et un millier de larmes tombent de ses yeux. Comme le singe qui pleure en silence pour l’amour de son enfant, A chaque battement son cœur est brisé.

9- LA BONTE D’UNE PROFONDE DEVOTION ET ATTENTION. Comme le souci émotionnel et la bonté des parents sont lourds ! Leur bonté est profonde et difficile à rendre. Volontairement ils endurent la souffrance au nom de leur enfant. Si l’enfant est dans le pétrin, les parents se sentent mal aisés. S’ils entendent qu’il a voyagé au loin, Ils s’inquiètent qu’à la nuit il ait à dormir dans le froid. Même un moment de douleur enduré par les fils et filles Rend les parents inquiets.

10- LA BONTE D’UNE SUPREME PITIE ET SYMPATHIE. La bonté des parents est profonde et importante. Leur tendre souci ne cède jamais. Du moment où ils se réveillent chaque jour, Leurs pensées sont avec les enfants. Que les enfants soient proches ou éloignés, Les parents pensent à eux souvent. Même si une mère vit pendant cent ans, Elle sera toujours inquiète pour son enfant de quatre vingt ans ! Voulez-vous savoir comment une telle bonté et un tel amour prennent fin ? Cela ne commence même pas à se dissiper jusque sa vie prenne fin.

Le Bouddha dit à Ananda, ‘’ Quand je contemple les êtres vivants, je vois que bien qu’ils sont nés en tant qu’êtres humains, néanmoins, ils sont stupides et s’émoussent dans leurs pensées et leurs actions. Ils n’ont aucune reconnaissance à l’égard de la grande bonté et de la vertu de leurs parents. Ils sont irrespectueux et tournent leurs dos à la bonté et à ce qui est juste. Ils manquent d’humanisme et ne sont ni filiaux ni obéissants. Pendant dix mois quand la mère est avec son enfant, elle se sent inconfortable chaque fois qu’elle se lève, comme si elle levait un lourd fardeau. Comme une handicapée chronique, elle est incapable de maintenir sa nourriture et sa boisson. Quand les dix mois sont passés et que le moment de la naissance arrive, elle endure toutes sortes de douleurs et de souffrances pour que l’enfant puisse naître. Elle est inquiète de sa propre mortalité, comme un cochon ou un agneau qui attend pour être tué. Alors le sang s’écoule partout sur le sol. Ce sont les souffrances qu’elle endure. Une fois que l’enfant est né, elle conserve ce qui est doux pour lui et avale ce qui est amer pour elle-même. Elle porte et nourrit l’enfant, le lave de ses saletés. Il n’y a aucun labeur ou difficulté qu’elle n’entreprenne volontairement pour le salut de son enfant. Elle endure le froid et le chaud et ne mentionne jamais ce qu’elle a enduré. Elle laisse l’endroit sec pour son enfant et dort dans le foutoir. Pendant trois ans, elle nourrit le bébé avec du lait, qui est transformé du sang de son propre corps. Les parents constamment instruisent et guident leurs enfants sur les voies de la propriété et de la moralité pendant que les jeunes maturent en adultes. Ils s’occupent des mariages pour eux et leur procurent le bien et la richesse ou conçoivent des moyens pour qu’ils les obtiennent. Ils prennent la responsabilité et les problèmes sur eux avec un labeur et un zèle immenses, ne parlent jamais de leurs soucis et de leur bonté. Quand un fils ou une fille est malade, les parents s’inquiètent et s’effraient au point même qu’ils peuvent eux-mêmes devenir malades. Ils restent à côté de leur enfant pour lui fournir en permanence du soin, et seulement quand l’enfant va mieux les parents sont à nouveau heureux. De cette façon, ils s’occupent et élèvent leurs enfants avec l’espoir que leur progéniture devienne rapidement des adultes mâtures. Comme cela est triste que très souvent tous les enfants soient sans gratitude en retour ! En parlant avec les parents qu’ils devraient honorer, les enfants ne montrent aucune obéissance. Quand ils devraient être polis, ils n’ont aucunes manières. Ils regardent d’un œil mauvais ceux qu’ils devraient vénérer, et insultent leurs oncles et leurs tantes. Ils grondent leurs sœurs et frères et détruisent tout sentiment de famille qui aurait pu exister entre eux. Les enfants comme cela n’ont aucun sens du respect et de la bienséance. Les enfants peuvent être bien instruits, mais s’ils sont ingrats, ils ne prêteront aucune attention aux instructions ou n’obéiront à aucunes règles. Rarement ils voudront se fier au conseil de leurs parents. Ils sont contraires et rebelles quand ils interagissent avec leurs frères. Ils rentrent et sortent de la maison sans rien rapporter à leurs parents. Leurs paroles et leurs actions sont vraiment arrogantes et ils agissent de façon impulsive sans consulter les autres. De tels enfants ignorent les réprimandes et les punitions établies par leurs parents et ignorent les avertissements de leurs oncles. De plus, en même temps, ils sont immatures et ont toujours besoin d’être surveillés et protégés par leurs aînés. Comme de tels enfants grandissent, ils deviennent de plus en plus obstinés et incontrôlables. Ils sont entièrement ingrats et complètement contraires. Ils sont défiants et pleins de haine, rejetant à la fois la famille et les amis. Ils lient amitié avec des mauvaises personnes et sous leur influence très vite adoptent les mêmes genres de mauvaises habitudes. Ils viennent à prendre ce qui est faux pour juste. De tels enfants peuvent être attirés par d’autres pour quitter la famille et aller courir dans d’autres villes, dénonçant ainsi leurs parents et rejetant leur ville natale. Ils peuvent devenir des vendeurs ou des fonctionnaires qui se languissent dans le confort et la luxure. Ils peuvent se marier à la hâte et le nouveau lien apporte encore une nouvelle obstruction qui les empêche de retourner à la maison pendant une longue période. Ou bien, en allant vivre dans d’autres villes, ces enfants peuvent être imprudents et peuvent se retrouver piégés ou accusés d’avoir commis le mal. Ils peuvent être injustement enfermés en prison. Ou bien, ils peuvent rencontrer la maladie et être empêtrés dans des désastres ou des privations, sujets à la terrible douleur de la pauvreté, de la soif, et du dessèchement. De plus personne là-bas ne s’occupera d’eux. Étant méprisés et mal aimés par d’autres, ils seront abandonnés dans la rue. Dans de telles conditions, leurs vies peuvent prendre fin. Personne ne s’occupe d’essayer de les sauver. Leurs corps enflent, pourrissent et se dégradent, et sont exposés au soleil et soufflés par le vent. Les os blancs se désagrégent entièrement et se dispersent tandis que ces enfants arrivent à leur repos final dans la saleté de quelque autre ville. Ces enfants ne se réuniront plus jamais dans la joie avec leurs parents et amis. Non plus jamais ils ne savent à quel point leurs parents âgés s’inquiètent et se lamentent pour eux. Les parents peuvent devenir aveugles de tristesse ou se rendre malades d’une douleur et d’un désespoir extrêmes. Demeurant constamment dans la mémoire de leurs enfants, ils peuvent mourir, mais même quand ils deviennent des fantômes, leurs esprits continuent encore de s’accrocher à cet attachement et sont incapables de s’en détacher. D’autres parmi ces enfants ingrats peuvent ne pas être attirés par l’apprentissage, mais à la place être intéressés par des doctrines bizarres et étranges. De tels enfants peuvent être vilains, grossiers, et entêtés, se délectant dans des pratiques qui sont hautement vides de bénéfices. Ils peuvent être entraînés dans des vols et des combats, agissant de façon marginale dans la ville en buvant et s’adonnant aux jeux de pari. Comme si leurs propres débauches n’étaient pas assez, ils y entraînent leurs frères, au point de rendre encore plus ample la détresse de leurs parents. Si de tels enfants vivent à la maison, ils partent tôt dans la matinée et ne rentrent pas avant tard dans la nuit. Non plus demandent-ils des nouvelles sur la santé et le bien être de leurs parents ou s’assurent-ils qu’ils ne souffrent pas du froid et de la chaleur. Ils ne s’informent pas du bien être de leurs parents dans la matinée ou dans la soirée, non plus au premier et quinzième jour du mois lunaire. En fait, il n’arrive jamais à ces enfants ingrats de demander si leurs parents ont dormi confortablement ou se sont reposés en paix. De tels enfants sont simplement indifférents à l’égard du moindre bien être de leurs parents. Quand les parents de tels enfants vieillissent et leurs apparences viennent de plus en plus émaciées et flétries, ils ont honte d’être vus en public et sont sujets à l’injure et à l’oppression. De tels enfants ingrats peuvent finir avec un père qui est veuf ou une mère veuve. Les parents solitaires sont laissés dans des maisons vides, se sentant comme des hôtes dans leurs propres maisons. Ils peuvent endurer le froid et la faim, mais personne ne prête attention à leur bourbier. Ils peuvent pleurer du matin au soir, se lamentant et soupirant. Il est seulement juste que des enfants doivent subvenir à leurs parents en terme de nourritures et de boissons de goûts délicieux, mais des enfants irresponsables sont sûrs de négliger leurs devoirs. S’ils essayent toujours d’aider leurs parents de toute façon, ils se sentent embarrassés et ont peur que des gens se moquent d’eux. De plus, de telles progénitures peuvent prodiguer le bien être et la nourriture pour leurs propres femmes ou enfants, négligeant le labeur et le dégoût générés en faisant cela. D’autres progénitures ingrates peuvent être si intimidées par leurs femmes qu’ils suivent tous leurs souhaits. Mais quand ils sont appelés par leurs parents et leurs aînés, ils les ignorent et sont totalement non intimidés par leurs appels. Il se peut que des filles aient été très filiales envers leurs parents avant leurs mariages, mais qu’elles deviennent progressivement rebelles après leurs mariages. Cette situation peut être si extrême que si les parents montrent même le plus léger signe de mécontentement, les filles deviennent haineuses et revanchardes à leur encontre. Aussi, ils supportent les bastonnades et les réprimandes de leurs maris de façon tempérée, même si leurs épouses sont étrangères avec d’autres noms et liens familiaux. Les liens émotionnels entre de tels couples sont profondément empêtrés, et de plus ces filles gardent leurs parents à distance. Ils peuvent suivre leurs maris et déménager vers d’autres villes, quittant leurs parents en les laissant complètement derrière. Ils ne font pas long feu avec eux et coupent tout lien de communication avec eux. Quand les parents continuent de ne pas entendre mot de leurs filles, ils ressentent de l’anxiété incessante. Ils deviennent si remplis de tristesse qu’ils donnent l’impression d’être suspendus à l’envers. Chacune de leurs pensées est de revoir leurs enfants, tout comme celui qui est assoiffé et recherche quelque chose à boire. Leurs pensées de bonté pour leurs progénitures ne cessent jamais. La vertu de la bonté de nos parents est sans limite et infinie. Si on fait l’erreur de ne pas avoir été reconnaissant, comme il est difficile de rendre cette bonté !’’ A ce moment, en écoutant le Bouddha parler de la profondeur de la bonté de nos parents, chacun dans la grande Assemblée se jetèrent au sol et commencèrent à battre leurs poitrines et à se frapper jusqu’à ce que des pores des poils s’écoule du sang. Certains tombèrent inconscients sur le sol, tandis que d’autres battirent du pied de tristesse. Cela prit un long moment avant qu’ils reprennent contrôle d’eux-mêmes. D’une voix haute, ils se lamentèrent, ‘’ Quelle souffrance ! Quelle souffrance ! Quelle douleur! Quelle douleur! Nous sommes tous des délinquants. Nous sommes des criminels qui ne se sont jamais réveillés, comme ceux qui voyagent en pleine nuit sombre. Nous venons juste de comprendre nos délits et nos entrailles sont tordues en moins de deux. Nous espérons seulement que l’Unique Honoré du Monde nous prenne en pitié et nous sauve. De grâce dites-nous comment nous pouvons rendre la bonté profonde de nos parents !’’ A ce moment, le Tathagata utilisa huit genres de sons profonds et purs pour parler à l’assemblée. ‘’ Vous tous devriez savoir ceci. Je vais maintenant expliquer les différents aspects de ce sujet. ‘’ S’il y avait une personne qui porte son père sur son épaule gauche et sa mère sur son épaule droite jusqu’à ce que ses os soient moulus en poudre par leurs poids tandis qu’ils font pression jusqu’à la moelle, et si cette personne-là devait circumbuler le Mont Sumeru pendant une centaine de milliers de kalpas jusque ce que le sang qui s’écoule de ses pieds ait recouvert ses chevilles, cette personne-là n’aurait pas encore payé la profonde bonté de ses parents. ‘’ S’il y avait une personne qui, pendant la période d’un kalpa rempli de famine et de faim, découpait la chair de son corps pour nourrir ses parents et faisait ceci autant de fois qu’il y a de poussière à l’œil tandis qu’il a traversé des centaines de milliers de kalpas, cette personne-là n’aurait pas encore payé la profonde bonté de ses parents. ‘’ S’il y avait une personne qui, pour le salut de ses parents, prenait un couteau aiguisé et extrait ses yeux et en fait une offrande aux Tathagatas, et continuait de faire cela pendant des centaines de milliers de kalpas, cette personne-là n’aurait pas encore payé la profonde bonté de ses parents. ’’ S’il y avait une personne qui, pour le salut de son père et de sa mère, utilisait un couteau aiguisé pour trancher son cœur et son foie de façon telle que le sang s’écoulait et couvrait le sol et s’il continuait de cette façon pendant des centaines de milliers de kalpas, sans jamais se plaindre ne serait-ce qu’une seule fois de la douleur, cette personne-là n’aurait pas encore payé la profonde bonté de ses parents. ‘’ S’il y avait une personne qui, pour le salut de ses parents, prenait une centaine de milliers d’épées et poignardait avec d’un seul coup son corps de façon telle qu’elles pénètrent d’un côté et sortent de l’autre, et s’il continuait de cette façon pendant des centaines de milliers de kalpas, cette personne-là n’aurait pas encore payé la profonde bonté de ses parents. ‘’ S’il y avait une personne qui, pour le salut de ses parents, battait ses os jusqu’à la moelle et continuait de cette façon pendant des centaines de milliers de kalpas, cette personne-là n’aurait pas encore payé la profonde bonté de ses parents. ‘’ S’il y avait une personne qui, pour le salut de ses parents, avalait des copeaux de plomb en fusion et continuait de cette façon à le faire pendant des centaines de milliers de kalpas, cette personne-là n’aurait pas encore payé la profonde bonté de ses parents. A ce moment, en écoutant le Bouddha parler de la bonté et de la vertu des parents, chacun dans la grande Assemblée versa des larmes silencieuses et sentirent une douleur brûlante dans leurs cœurs. Ils réfléchirent profondément, simultanément manifestèrent de la honte et dirent au Bouddha, ‘’ Unique Honoré du Monde, comment peut-on rendre la profonde bonté de nos parents ?’’ Le Bouddha répliqua, ‘’ Disciples du Bouddha, si vous souhaitez rendre la bonté de vos parents, rédigez ce Soutra en leur nom. Récitez ce Soutra en leur nom. Repentez-vous des transgressions et des délits en leur nom. Pour le salut de vos parents, faites des offrandes aux trois joyaux. Pour le salut de vos parents, maintenez les préceptes de la consommation pure. Pour le salut de vos parents, pratiquez le don et cultivez les bénédictions. Si vous pouvez faire ces choses-ci, vous devenez un enfant filial. Si vous ne faites pas ces choses-ci, vous êtes une personne destinées aux enfers.’’ Le Bouddha dit à Ananda, ‘’ Si une personne n’est pas filiale, quand sa vie prend fin et son corps décline, il tombera dans l’enfer sans espace Avichi. Ce grand enfer mesure quatre vingt milles yojanas de circonférence et est entouré des quatre côtés par des murs de fer. Au dessus, il est couvert par des réseaux, et le sol aussi fait de fer. Une masse de feu tape farouchement, tandis que le tonnerre gronde et des boules brillantes d’éclair mettent le feu aux choses. Du laiton fondu et des fluides de fer sont versés sur les corps des contrevenants. Des chiens en laiton et des serpents en fer constamment crachent du feu et de la fumée qui brûlent les pêcheurs et broient leur chair et graisse en pulpe. ‘’ Oh quelle souffrance ! Difficile à accepter, difficile à supporter ! Il y a des flèches, des crochets, des lances, des hallebardes en fer et des chaînes en fer, des marteaux en fer, et des poinçons en fer. Des roues de couteaux en fer tombent de l’air. Le pêcheur est haché, cisaillé, ou poignardé, et endure ces punitions cruelles pendant des kalpas sans sursis. Alors ils rentrent dans les enfers restants, où leurs têtes sont couvertes avec des bassins ardents, tandis que des roues en fer roulent sur leurs corps, passant horizontalement et verticalement jusqu’à ce que leurs entrailles soient crevées et leurs os et chairs soient écrasés en pulpe. En une journée, ils expérimentent des myriades de naissances et de morts. De telles souffrances sont le résultat d’avoir commis les cinq actions rebelles et d’avoir été ingrat à l’égard des parents quand on était en vie’’. A ce moment, en écoutant le Bouddha parler de la vertu de la bonté des parents, chacun dans la grande Assemblée versa des larmes avec grande tristesse et s’adressa au Tathagata, ‘’ En ce jour, comment peut-on rendre la profonde bonté de nos parents ?’’ Le Bouddha dit, ‘’ Disciples du Bouddha, si vous souhaitez rendre leur bonté, alors pour le salut de vos parents imprimez ce Soutra. Ceci est vraiment rendre leur bonté. Si une personne peut imprimer une copie, alors elle verra le Bouddha. Si une personne peut imprimer dix copies, alors elle verra dix Bouddhas. Si une personne peut imprimer une centaine de copies, alors elle verra une centaine de Bouddhas. Si une personne peut imprimer un millier de copies, alors elle verra un millier de Bouddhas. Si une personne peut imprimer une dizaine de milliers de copies, alors elle verra une dizaine de milliers de Bouddhas. Ceci est le pouvoir dérivé quand des gens de bien impriment des Soutras. Tous les Bouddhas protègeront pour toujours de telles personnes avec leur bonté et peuvent immédiatement permettre aux parents de telles personnes de renaître dans les cieux, pour jouir de tout genre de bonheur, et pour laisser derrière les souffrances des enfers.’’ A ce moment, Ananda et le reste de la grande Assemblée – les asuras, garudas, kimnaras, mahoragas, les humains, non humains, et les autres, aussi bien que les dieux, les dragons, yakshas, gandharvas, rois sages qui tournent la roue, et tous les rois inférieurs – ressentirent tous les poils de leurs corps se redresser quand ils eurent entendu ce que le Bouddha avait exposé. Ils pleurèrent grièvement et étaient incapables de s’arrêter. Chacun d’eux fit un voeu en disant, ‘’ Nous tous, à partir de maintenant jusqu’à l’épuisement des liens du futur, préférerions que nos corps soient pulvérisés en petites particules de poussière pendant une centaine de millier de kalpas, plutôt que d’agir à l’encontre des enseignements de l’Ainsi-Allé. Nous préférerions que nos langues soient arrachées, de façon à ce quelles s’étendent sur un yojana entier, et que pendant une centaine de milliers de kalpas, une charrue en fer roule dessus; nous préférerions avoir à supporter une roue à cent milles lames rouler librement sur nos corps, plutôt que d’aller toujours à l’encontre des enseignements sages du Tathagata. Nous préférerions que nos corps soient piégés dans un filet en fer pendant une centaine de milliers de kalpas, plutôt que d’aller toujours à l’encontre des enseignements sages du Tathagata. Nous préférerions que pendant une centaine de milliers de kalpas nos corps soient hachés, mutilés, cisaillés et burinés en dix millions de parties de façon telle que nos peaux, chairs, ligaments, et os soient complètement désintégrés, plutôt que d’aller toujours à l’encontre des enseignements sages du Tathagata.’’ A ce moment, Ananda, avec dignité et un sens de la paix, se leva de son siège et demanda au Bouddha, ‘’ Unique Honoré du Monde, quel nom doit porter ce Soutra quand nous sommes d’accord avec et y adhérons ?’’ Le Bouddha dit à Ananda, ‘’ Ce Soutra est appelé Le Soutra au sujet de la profonde bonté des parents et de la difficulté à la rendre. Utilisez ce nom quand vous êtes d’accord avec et y adhérez. ‘’ A ce moment, la grande Assemblée, les dieux, les humains, asuras, et les autres, en écoutant ce que le Bouddha disait, furent complètement enchantés. Ils le crurent, le reçurent, et offrirent leur conduite en accord avec lui, et enfin s’inclinèrent et se retirèrent.

Traduction version anglaise de Minh Tho pour http://www.amitabha-terre-pure.net

Le Soutra de la Sagesse et de la Vie Infinie

Dans la langue indienne : Ārya aparimita āyurjñāna n āma mah āyāna s ūtra

Dans la langue tibétaine : ‘phags pa tshe dang ye shes dpag tu med pa zhes bya ba’i theg pa chen po’i mdo

Dans la langue anglaise: Sublime Sutra of the Great Vehicle entitled “Boundless Life and Wisdom”

Hommage à tous les Bouddhas et Bodhisattvas !

Ainsi, ai-je entendu. Une fois, l’Unique Honoré demeurait à Shravasti, dans le jardin d’Anathapindada du bois de Jetavana, accompagné d’une grande assemblée de mille deux cents cinquante moines, et d’une grande assemblée de beaucoup de Bodhisattvas – Mahasattvas.

A ce moment, l’Unique Honoré s’adressa au très jeune Manjushri : ‘’ O Manjushri, au dessus de nous s’étale un monde appelé Qualités Sans Limites, dans lequel y demeure le Tathagata, l’Arhat, celui qui est parfaitement et complètement éveillé, appelé Vie et Sagesse Sans Limite, le Glorieux Roi Parfaitement Perspicace. Il protège la vie et accorde la longévité, et il enseigne le Dharma aux êtres sensibles.

‘’Ecoute, O très jeune Manjushri ! Les êtres humains de Jambudvipa ont des vies courtes ; ils ne peuvent vivre seulement pendant cent ans et la majorité est frappée par la mort subite. O Manjushri, si les gens rédigent cette section du Dharma en faisant l’éloge des qualités du Bouddha de Vie et de Sagesse Sans Limite, ou encouragent d’autres à la rédiger, ou simplement entendent son nom, ou la lisent à haute voix et la copient dans un livre qu’ils gardent dans leurs maisons, ou la vénèrent en offrant des fleurs, de l’encens, des guirlandes, des poudres et des crèmes odorantes, leurs espérances de vie ne s’épuiseront pas et ils pourront vivre jusqu’à cent ans.

‘’ O Manjushri, si les gens entendent les cent huit noms du Bouddha appelé Vie et Sagesse Sans Limite, le Glorieux Roi Parfaitement Perspicace, leur longévité sera prolongée. ‘’Même ceux qui sont sur le point de voir leurs vies s’épuiser totalement, s’ils gardent ces noms à l’esprit, verront leur longévité prolongée.

‘’ O Manjushri, ce seront les qualités et les bénéfices qui surviennent pour tout fils ou toute fille de noble famille qui souhaite prolonger sa vie et qui écoute ces cent huit noms du Bouddha appelé Vie et Sagesse Sans Limite, le Glorieux Roi Parfaitement Perspicace, ou qui les écrit, encourage d’autres à les écrire ou les lit à voix haute. oṃ namo bhagavate aparimita āyurjñāna subini ṣcita tejo r ājāya tath āgat āya arhate samyaksambuddh āya tadyath ā oṃ punye punye mah ā punye aparimita punye aparimita punya jñāna sambh āro pacite o ṃ sarva samsk āra pari śuddha dharmate gagana samudgate svabhava vi śuddhe mah ānaya pariv āre sv āhā

‘’ O Manjushri, quiconque écrit ces cent huit noms du Bouddha appelé Vie et Sagesse Sans Limite, le Glorieux Roi Parfaitement Perspicace, ou encourage d’autres à les écrire, ou les écrit dans un livre et les garde à la maison, ou les lit à voix haute, vivra pendant cent ans sans que sa longévité soit épuisée. Et quand il mourra, il renaîtra dans une Terre Pure telle que l’univers des Qualités Sans Limite, le champ de Bouddha du Bouddha de la Vie Sans Limite’’. oṃ namo bhagavate aparimita āyurjñāna subini ṣcita tejo r ājāya tath āgat āya arhate samyaksambuddh āya tadyath ā oṃ punye punye mah ā punye aparimita punye aparimita punya jñāna sambh āro pacite o ṃ sarva samsk āra pari śuddha dharmate gagana samudgate svabhava vi śuddhe mah ānaya pariv āre sv āhā

Alors, à ce moment, 990 millions de Bouddhas, tous avec des esprits et une voix comme à l’unisson, récitèrent ce Soutra de la Vie et de la Sagesse Sans Limite. oṃ namo bhagavate aparimita āyurjñāna subini ṣcita tejo r ājāya tath āgat āya arhate samyaksambuddh āya tadyath ā oṃ punye punye mah ā punye aparimita punye aparimita punya jñāna sambh āro pacite o ṃ sarva samsk āra pari śuddha dharmate gagana samudgate svabhava vi śuddhe mah ānaya pariv āre sv āhā

Alors, à ce moment, 840 millions de Bouddhas, tous avec des esprits et une voix comme à l’unisson, récitèrent ce Soutra de la Vie et de la Sagesse Sans Limite oṃ namo bhagavate aparimita āyurjñāna subini ṣcita tejo r ājāya tath āgat āya arhate samyaksambuddh āya tadyath ā oṃ punye punye mah ā punye aparimita punye aparimita punya jñ āna sambh āro pacite o ṃ sarva samsk āra pari śuddha dharmate gagana samudgate svabhava vi śuddhe mah ānaya pariv āre sv āhā Alors, à ce moment, 770 millions de Bouddhas, tous avec des esprits et une voix comme à l’unisson, récitèrent ce Soutra de la Vie et de la Sagesse Sans Limite. oṃ namo bhagavate aparimita āyurjñāna subini ṣcita tejo r ājāya tath āgat āya arhate samyaksambuddh āya tadyath ā oṃ punye punye mah ā punye aparimita punye aparimita punya jñāna sambh āro pacite o ṃ sarva samsk āra pari śuddha dharmate gagana samudgate svabhava vi śuddhe mah ānaya pariv āre sv āhā

Alors, à ce moment, 650 millions de Bouddhas, tous avec des esprits et une voix comme à l’unisson, récitèrent ce Soutra de la Vie et de la Sagesse Sans Limite. oṃ namo bhagavate aparimita āyurjñāna subini ṣcita tejo r ājāya tath āgat āya arhate samyaksambuddh āya tadyath ā oṃ punye punye mah ā punye aparimita punye aparimita punya jñāna sambh āro pacite o ṃ sarva samsk āra pari śuddha dharmate gagana samudgate svabhava vi śuddhe mahānaya pariv āre sv āhā

Alors, à ce moment, 550 millions de Bouddhas, tous avec des esprits et une voix comme à l’unisson, récitèrent ce Soutra de la Vie et de la Sagesse Sans Limite. oṃ namo bhagavate aparimita āyurjñāna subini ṣcita tejo r ājāya tath āgat āya arhate samyaksambuddh āya tadyath ā oṃ punye punye mah ā punye aparimita punye aparimita punya jñāna sambh āro pacite o ṃ sarva samsk āra pari śuddha dharmate gagana samudgate svabhava vi śuddhe mah ānaya pariv āre sv āhā

Alors, à ce moment, 450 millions de Bouddhas, tous avec des esprits et une voix comme à l’unisson, récitèrent ce Soutra de la Vie et de la Sagesse Sans Limite. oṃ namo bhagavate aparimita āyurjñāna subini ṣcita tejo r ājāya tath āgat āya arhate samyaksambuddh āya tadyath ā oṃ punye punye mah ā punye aparimita punye aparimita punya jñ āna sambh āro pacite o ṃ sarva samsk āra pari śuddha dharmate gagana samudgate svabhava vi śuddhe mah ānaya pariv āre sv āhā

Alors, à ce moment, 360 millions de Bouddhas, tous avec des esprits et une voix comme à l’unisson, récitèrent ce Soutra de la Vie et de la Sagesse Sans Limite. oṃ namo bhagavate aparimita āyurjñāna subini ṣcita tejo r ājāya tath āgat āya arhate samyaksambuddh āya tadyath ā oṃ punye punye mah ā punye aparimita punye aparimita punya jñāna sambh āro pacite o ṃ sarva samsk āra pari śuddha dharmate gagana samudgate svabhava vi śuddhe mah ānaya pariv āre sv āhā

Alors, à ce moment, 250 millions de Bouddhas, tous avec des esprits et une voix comme à l’unisson, récitèrent ce Soutra de la Vie et de la Sagesse Sans Limite. oṃ namo bhagavate aparimita āyurjñāna subini ṣcita tejo r ājāya tath āgat āya arhate samyaksambuddh āya tadyath ā oṃ punye punye mah ā punye aparimita punye aparimita punya jñāna sambh āro pacite o ṃ sarva samsk āra pari śuddha dharmate gagana samudgate svabhava vi śuddhe mah ānaya pariv āre sv āhā

Alors, à ce moment, tout comme il y a autant de millions de Bouddhas que de grains de sable dans dix rivières Gange, tous avec des esprits et une voix comme à l’unisson, récitèrent ce Soutra de la Vie et de la Sagesse Sans Limite. oṃ namo bhagavate aparimita āyurjñāna subini ṣcita tejo r ājāya tath āgat āya arhate samyaksambuddh āya tadyath ā oṃ punye punye mah ā punye aparimita punye aparimita punya jñāna sambh āro pacite o ṃ sarva samsk āra pari śuddha dharmate gagana samudgate svabhava vi śuddhe mah ānaya pariv āre sv āhā

‘’Quiconque écrit ce Soutra de la Vie et de la Sagesse Sans Limite, ou encourage d’autres à le faire, vivra pendant cent ans sans que sa longévité s’épuise. Sa longévité augmentera aussi. oṃ namo bhagavate aparimita āyurjñāna subini ṣcita tejo r ājāya tath āgat āya arhate samyaksambuddh āya tadyath ā oṃ punye punye mah ā punye aparimita punye aparimita punya jñāna sambh āro pacite o ṃ sarva samsk āra pari śuddha dharmate gagana samudgate svabhava vi śuddhe mah ānaya pariv āre sv āhā

‘’Quiconque écrit ce Soutra de la Vie et de la Sagesse Sans Limite, ou encourage d’autres à le faire, ne renaîtra plus jamais dans les enfers ou parmi les animaux, ou dans le royaume de Yama. Jamais non plus, il ne renaîtra dans l’état qui manque de liberté, et il se souviendra de tous les détails de ses vies passées. oṃ namo bhagavate aparimita āyurjñāna subini ṣcita tejo r ājāya tath āgat āya arhate samyaksambuddh āya tadyath ā oṃ punye punye mah ā punye aparimita punye aparimita punya jñāna sambh āro pacite o ṃ sarva samsk āra pari śuddha dharmate gagana samudgate svabhava vi śuddhe mah ānaya pariv āre sv āhā ‘’Pour quiconque, écrire ce Soutra de Vie et de Sagesse Sans Limite, ou encourager d’autres à le faire, cela est comme nommer l’écriture des 84 000 sections du Dharma. oṃ namo bhagavate aparimita āyurjñāna subini ṣcita tejo r ājāya tath āgat āya arhate samyaksambuddh āya tadyath ā oṃ punye punye mah ā punye aparimita punye aparimita punya jñāna sambh āro pacite o ṃ sarva samsk āra pari śuddha dharmate gagana samudgate svabhava vi śuddhe mah ānaya pariv āre sv āhā

‘’Pour quiconque, écrire ce Soutra de Vie et de Sagesse Sans Limite, ou encourager d’autres à le faire, cela est comme nommer la reproduction des 84 000 sections du Dharma et de les avoir toutes consacrées. oṃ namo bhagavate aparimita āyurjñāna subini ṣcita tejo r ājāya tath āgat āya arhate samyaksambuddh āya tadyath ā oṃ punye punye mah ā punye aparimita punye aparimita punya jñāna sambh āro pacite o ṃ sarva samsk āra pari śuddha dharmate gagana samudgate svabhava vi śuddhe mah ānaya pariv āre sv āhā

‘‘Si quiconque écrit ce Soutra de Vie et de Sagesse Sans Limite, ou encourage d’autres à le faire, même s’il a commis les cinq actions à la rétribution immédiate, ses méfaits seront complètement purifiés. oṃ namo bhagavate aparimita āyurjñāna subini ṣcita tejo r ājāya tath āgat āya arhate samyaksambuddh āya tadyath ā oṃ punye punye mah ā punye aparimita punye aparimita punya jñāna sambh āro pacite o ṃ sarva samsk āra pari śuddha dharmate gagana samudgate svabhava vi śuddhe mah ānaya pariv āre sv āhā

‘‘Si quiconque écrit ce Soutra de Vie et de Sagesse Sans Limite, ou encourage d’autres à le faire, même s’il a commis une masse de mauvaises actions aussi vaste que le Mont Méru, ses méfaits seront complètement purifiés. oṃ namo bhagavate aparimita āyurjñāna subini ṣcita tejo r ājāya tath āgat āya arhate samyaksambuddh āya tadyath ā oṃ punye punye mah ā punye aparimita punye aparimita punya jñāna sambh āro pacite o ṃ sarva samsk āra pari śuddha dharmate gagana samudgate svabhava vi śuddhe mah ānaya pariv āre sv āhā

‘‘Si quiconque écrit ce Soutra de Vie et de Sagesse Sans Limite, ou encourage d’autres à le faire, même si les maras ou les dieux du royaume de mara, ou des yakshas ou rakshasas peuvent vouloir chercher à lui faire du mal, il ne sera pas touché. oṃ namo bhagavate aparimita āyurjñāna subini ṣcita tejo r ājāya tath āgat āya arhate samyaksambuddh āya tadyath ā oṃ punye punye mah ā punye aparimita punye aparimita punya jñāna sambh āro pacite o ṃ sarva samsk āra pari śuddha dharmate gagana samudgate svabhava vi śuddhe mah ānaya pariv āre sv āhā

‘‘Quiconque écrit ce Soutra de Vie et de Sagesse Sans Limite, ou encourage d’autres à le faire, recevra les prophéties directement de 990 millions de Bouddhas au moment de sa mort. Un millier de Bouddhas tendront leurs mains vers lui et il ira d’un royaume de Bouddha à un autre. N’ayez aucun doutes, appréhensions ou hésitations à ce sujet. oṃ namo bhagavate aparimita āyurjñāna subini ṣcita tejo r ājāya tath āgat āya arhate samyaksambuddh āya tadyath ā oṃ punye punye mah ā punye aparimita punye aparimita punya jñāna sambh āro pacite o ṃ sarva samsk āra pari śuddha dharmate gagana samudgate svabhava vi śuddhe mah ānaya pariv āre sv āhā

‘‘Quiconque écrit ce Soutra de Vie et de Sagesse Sans Limite, ou encourage d’autres à le faire, sera assisté et protégé par les quatre grands rois, qui le garderont et le préserveront de tout danger. oṃ namo bhagavate aparimita āyurjñāna subini ṣcita tejo r ājāya tath āgat āya arhate samyaksambuddh āya tadyath ā oṃ punye punye mah ā punye aparimita punye aparimita punya jñāna sambh āro pacite o ṃ sarva samsk āra pari śuddha dharmate gagana samudgate svabhava vi śuddhe mah ānaya pariv āre sv āhā

‘‘Quiconque écrit ce Soutra de Vie et de Sagesse Sans Limite, ou encourage d’autres à le faire, renaîtra dans le royaume de Sukhavati, le champ de Bouddha du Bouddha Amitabha. oṃ namo bhagavate aparimita āyurjñāna subini ṣcita tejo r ājāya tath āgat āya arhate samyaksambuddh āya tadyath ā oṃ punye punye mah ā punye aparimita punye aparimita punya jñāna sambh āro pacite o ṃ sarva samsk āra pari śuddha dharmate gagana samudgate svabhava vi śuddhe mah ānaya pariv āre sv āhā

‘’Quel que soit l’endroit où ce rare et suprême Soutra est écrit, il deviendra un lieu digne de vénération. N’importe quel oiseau ou autre créature née dans le royaume animal qui entend ce Soutra accomplira le réveil complet dans l’état insurpassable de l’éveil complet et parfait. oṃ namo bhagavate aparimita āyurjñāna subini ṣcita tejo r ājāya tath āgat āya arhate samyaksambuddh āya tadyath ā oṃ punye punye mah ā punye aparimita punye aparimita punya jñāna sambh āro pacite o ṃ sarva samsk āra pari śuddha dharmate gagana samudgate svabhava vi śuddhe mah ānaya pariv āre sv āhā

‘’ Quiconque écrit ce Soutra de Vie et de Sagesse Sans Limite, ou encourage d’autres à le faire, ne renaîtra plus jamais en tant que femme. oṃ namo bhagavate aparimita āyurjñ āna subini ṣcita tejo r ājāya tath āgat āya arhate samyaksambuddh āya tadyath ā oṃ punye punye mah ā punye aparimita punye aparimita punya jñāna sambh āro pacite o ṃ sarva samsk āra pari śuddha dharmate gagana samudgate svabhava vi śuddhe mah ānaya pariv āre sv āhā

“Quiconque donne ne serait-ce qu’un simple karshapana pour l’amour de cet enseignement de Dharma, le Soutra de Vie et de Sagesse Sans Limite, offre un don aussi grand que le système des trois milliers de mondes remplis complètement des sept genres de pierres précieuses. oṃ namo bhagavate aparimita āyurjñāna subini ṣcita tejo r ājāya tath āgat āya arhate samyaksambuddh āya tadyath ā oṃ punye punye mah ā punye aparimita punye aparimita punya jñāna sambh āro pacite o ṃ sarva samsk āra pari śuddha dharmate gagana samudgate svabhava vi śuddhe mah ānaya pariv āre sv āhā

“Quiconque fait des offrandes à cet enseignement de Dharma fait des offrandes au Dharma en entier. oṃ namo bhagavate aparimita āyurjñāna subini ṣcita tejo r ājāya tath āgat āya arhate samyaksambuddh āya tadyath ā oṃ punye punye mah ā punye aparimita punye aparimita punya jñāna sambh āro pacite o ṃ sarva samsk āra pari śuddha dharmate gagana samudgate svabhava vi śuddhe mah ānaya pariv āre sv āhā

“Il en est comme ceci : il serait possible, par exemple, de quantifier le mérite gagné en offrant les sept pierres précieuses aux Bouddhas Vipashyin, Shikhinra, Vishvabhu, Krakuchanda, Kanakamuni, kashyapa et Shakyamuni, mais le mérite d’écrire et encourager d’autres à écrire ce Soutra de Vie et de Sagesse Sans Limite ne peut être calculé. oṃ namo bhagavate aparimita āyurjñāna subini ṣcita tejo r ājāya tath āgat āya arhate samyaksambuddh āya tadyath ā oṃ punye punye mah ā punye aparimita punye aparimita punya jñāna sambh āro pacite o ṃ sarva samsk āra pari śuddha dharmate gagana samudgate svabhava vi śuddhe mah ānaya pariv āre sv āhā

“Il en est comme ceci : il serait possible, par exemple, de quantifier le mérite gagné en rassemblant une pile de joyaux aussi large que le Mont Méru, et en faisant don, mais le mérite d’écrire ou encourager d’autres à écrire ce Soutra de Vie et de Sagesse Sans Limite ne peut être calculé. oṃ namo bhagavate aparimita āyurjñāna subini ṣcita tejo r ājāya tath āgat āya arhate samyaksambuddh āya tadyath ā oṃ punye punye mah ā punye aparimita punye aparimita punya jñāna sambh āro pacite o ṃ sarva samsk āra pari śuddha dharmate gagana samudgate svabhava vi śuddhe mah ānaya pariv āre sv āhā

“Il en est comme ceci : il serait possible, par exemple, de mesurer les quatre grands océans en comptant une goutte d’eau à la fois, mais le mérite d’écrire ou encourager d’autres à écrire ce Soutra de Vie et de Sagesse Sans Limite ne peut être calculé. oṃ namo bhagavate aparimita āyurjñāna subini ṣcita tejo r ājāya tath āgat āya arhate samyaksambuddh āya tadyath ā oṃ punye punye mah ā punye aparimita punye aparimita punya jñ āna sambh āro pacite o ṃ sarva samsk āra pari śuddha dharmate gagana samudgate svabhava vi śuddhe mah ānaya pariv āre sv āhā

“Quiconque écrit ce Soutra de Vie et de Sagesse Sans Limite ou encourage d’autres à l’écrire ou lui accorde révérence et le vénère avec des offrandes, rend, en faisant cela, hommage à tous les Bouddhas dans tous les champs de Bouddha des dix directions et fait des offrandes devant eux. oṃ namo bhagavate aparimita āyurjñāna subini ṣcita tejo r ājāya tath āgat āya arhate samyaksambuddh āya tadyath ā oṃ punye punye mah ā punye aparimita punye aparimita punya jñāna sambh āro pacite o ṃ sarva samsk āra pari śuddha dharmate gagana samudgate svabhava vi śuddhe mah ānaya pariv āre sv āhā

‘’Les Bouddhas qui sont la force de la générosité sont parfaitement sublimes. Lions parmi les hommes, ils ont réalisé la force de la générosité. Quand on pénètre la citadelle des compatissants, Le son de la force de la générosité est entendu.

‘’Les Bouddhas qui sont la force de la discipline sont parfaitement sublimes. Lions parmi les hommes, ils ont réalisé la force de la discipline. Quand on pénètre la citadelle des compatissants, Le son de la force de la discipline est entendu.

‘’Les Bouddhas qui sont la force de la patience sont parfaitement sublimes. Lions parmi les hommes, ils ont réalisé la force de la patience. Quand on pénètre la citadelle des compatissants, Le son de la force de la patience est entendu.

‘’Les Bouddhas qui sont la force de la diligence sont parfaitement sublimes. Lions parmi les hommes, ils ont réalisé la force de la diligence. Quand on pénètre la citadelle des compatissants, Le son de la force de la diligence est entendu.

‘’Les Bouddhas qui sont la force de la méditation sont parfaitement sublimes. Lions parmi les hommes, ils ont réalisé la force de la méditation. Quand on pénètre la citadelle des compatissants, Le son de la force de la méditation est entendu.

‘’Les Bouddhas qui sont la force de la sagesse sont parfaitement sublimes. Lions parmi les hommes, ils ont réalisé la force de la sagesse. Quand on pénètre la citadelle des compatissants, Le son de la force de la sagesse est entendu. oṃ namo bhagavate aparimita āyurjñāna subini ṣcita tejo r ājāya tath āgat āya arhate samyaksambuddh āya tadyath ā oṃ punye punye mah ā punye aparimita punye aparimita punya jñ āna sambh āro pacite o ṃ sarva samsk āra pari śuddha dharmate gagana samudgate svabhava vi śuddhe mah ānaya pariv āre sv āhā

Quand l’Unique Honoré eut fini son discours, le très jeune Manjushri, l’assemblée entière et le monde avec ses dieux, les humains, les asuras et gandharvas se réjouirent et firent l’éloge des mots de l’Unique Honoré.

Ceci conclut le sublime soutra intitulé Vie et Sagesse Sans Limite.

Traduction de l’anglais en français pour le site http://www.amitabha-terre-pure.net par Konshog Sherab

Le Soutra de l’Unique Chemin Intérieur ou de l’Allé Intérieur

Section Une :

J’ai entendu ces mots du Bouddha, une fois, quand il demeurait dans le bois de Jeta dans la ville de Sravasti. Le Seigneur s’adressa à l’assemblée des moines :

‘’Il existe une façon de pratiquer qui purifie les actions des êtres vivants, éradique toute tristesse, anxiété, et les racines des afflictions, et mène à la plus haute compréhension et à la réalisation du Nirvana. C’est un chemin, qui détruit les Cinq Obstacles. C’est le chemin des Quatre Façons d’Arrêter et de Concentrer l’Esprit. Pourquoi est-ce appelé ‘’L’unique chemin intérieur ?’’ Parce que c’est le chemin vers l’unité de l’esprit. Pourquoi est-ce appelé un chemin ? Parce que c’est le Noble Sentier octuple, le chemin de la vue juste, de la contemplation juste, de l’action juste, de la façon de vivre juste, de la pratique juste, de la parole juste, de l’attention juste, et de la concentration juste. Ceci explique l’expression ‘’Le chemin Unique Intérieure.’’ ‘’Que sont alors les Cinq Obstacles ? Ceux sont l’attachement, l’aversion, l’agitation, la torpeur, et le doute. Ce sont les obstacles qui doivent être retirés. ‘’Que sont les Quatre Chemins pour Arrêter et Concentrer l’Esprit ? Le pratiquant médite sur l’intérieur du corps pour mettre fin aux pensées mauvaises et extraire l’anxiété, et il médite, sur l’extérieur du corps dans l’extérieur du corps pour mettre fin aux pensées mauvaises et extraire l’anxiété. Le pratiquant médite sur les sentiments dans les sentiments de l’intérieur et les sentiments dans les sentiments de l’extérieur afin d’être en paix et joyeux, et médite sur les sentiments dans les sentiments de l’intérieur et l’extérieur afin d’être en paix et joyeux. Le pratiquant médite sur l’esprit dans l’esprit de l’intérieur, et il médite sur l’esprit dans l’esprit de l’extérieur afin d’être en paix et joyeux, et il médite sur l’esprit dans l’esprit de l’intérieur et l’extérieur afin d’être en paix et joyeux. Le pratiquant médite sur les objets de l’esprit dans les objets de l’esprit de l’intérieur, et il médite sur les objets de l’esprit dans les objets de l’esprit de l’extérieur afin d’être ne paix et joyeux, et il médite sur les objets de l’esprit dans les objets de l’esprit de l’intérieur et l’extérieur afin d’être en paix et joyeux.

Section Deux :

‘’Comment le pratiquant médite sur le corps de l’intérieur afin de réaliser la paix et la joie en lui même ? ‘’Dans ce cas, le pratiquant médite sur le corps en tant que corps et en accord avec ses fonctions. Quand il l’examine de la tête jusqu’aux ongles ou des ongles à la tête, il voit qu’il est composé de constituants impurs, et il est pas possible pour lui de s’y attacher. Il observe que ce corps a des cheveux sur la tête et des poils au corps, des ongles, des dents, de la peau, de la chair, des ligaments, des os, de la moelle, du sucre, du pus, un estomac, un petit intestin, un grand intestin, un cœur, un foi, des reins, une rate. Il observe et reconnaît l’urine, l’excrément, les larmes, la salive, les vaisseaux sanguins, la graisse, et en observant le corps et en les connaissant tous, il est détaché et regrette rien. C’est la façon dont le pratiquant observe le corps afin de réaliser la paix et la joie et d’être capable de mettre fin aux pensées mauvaises et extraire l’anxiété et la tristesse. ‘’De plus, le pratiquant médite sur ce corps afin de voir les Quatre Éléments de la terre, de l’eau, du feu, et de l’air, et il distingue ces Quatre Éléments. Tout comme un boucher habile ou son apprenti pourrait étaler les différents parties d’une vache abattue et distinguer la jambe, le cœur, le torse, et la tête, le pratiquant en observant son propre corps distingue les Quatre Éléments aussi clairement, en voyant que ceci est la terre, ceci est l’eau, ceci est le feu, et ceci est l’air. Ainsi, le pratiquant médite sur le corps dans le corps afin de mettre fin à l’attachement. ‘’De plus, , on devrait observer ce corps comme ayant beaucoup d’ouvertures desquelles beaucoup de substances impures s’écoulent. Tout comme nous regardons un bambou ou des roseaux et nous voyons les joints dans les cannes, de même le pratiquant observe le corps avec beaucoup d’ouvertures desquelles des substances s’écoulent. ‘’De plus, Bhikkhus, le pratiquant médite ce cadavre être étalé et fixé par des vautours, étant découvert et rongé par toutes sortes de créatures sauvages comme les tigres, les panthères, et les loups, et alors revient à l’observation de son propre corps et voit qu’il n’est pas du tout différent. ‘Ce corps qui est bien le mien ne pourra échapper à cette condition.’ Ceci est la façon dont le pratiquant médite sur le corps pour réaliser la paix et la joie. ‘’De plus, Bhikkhus, le pratiquant visualise un cadavre, qui est étalé sur le sol depuis un an. Il est à moitié rongé, fétide, et impure. Alors il revient pour méditer sur son propre corps et voit que son propre corps n’est pas du tout différent. ‘Ce corps qui est vraiment mien ne pourra échapper à cette condition.’ Ceci est comment le pratiquant médite sur le corps. ‘’De plus, Bhikkhus, le pratiquant visualise le cadavre duquel la peau et la chair se sont asséchés. Tout ce qui reste sont les os tâchés de sang. Alors il revient pour méditer sur son propre corps et voit que son propre corps n’est pas du tout différent. ‘Ce corps qui est vraiment mien ne pourra échapper à cette condition.’ Ceci est comment le pratiquant médite sur le corps. ‘’De plus, Bhikkhus, le pratiquant visualise un squelette, qui n’est plus que des os tenus ensemble par quelques ligaments. Alors il revient pour méditer sur son propre corps et voit que son propre corps n’est pas du tout différent. ‘Ce corps qui est vraiment mien ne pourra échapper à cette condition.’ Ceci est comment le pratiquant médite sur le corps. ‘’De plus, Bhikkhus, le pratiquant visualise un cadavre qui est devenu un amas d’os éparpillés, tous à des endroits différents : l’os de la main, l’os de la jambe, les côtes, les épaules saillants, la colonne vertébrale, la capsule du genou, et le crâne. Alors il revient pour méditer sur son propre corps et voit que son propre corps n’est pas du tout différent. ‘Ce corps qui est vraiment mien ne pourra échapper à cette condition.’ Son corps périra de cette façon. Ceci est comment le pratiquant médite sur le corps pour réaliser la paix et la joie. . ‘’De plus, Bhikkhus, le pratiquant visualise un cadavre qui est devenu un amas d’os blanchis comme des coquillages. Alors il revient pour méditer sur son propre corps et voit que son propre corps n’est pas du tout différent. ‘Ce corps qui est vraiment mien ne pourra échapper à cette condition.’ Ceci est comment le pratiquant médite sur le corps. ‘’De plus, Bhikkhus, le pratiquant visualise un cadavre qui est devenu un amas d’os jaunissant, auquel il n’y a rien qui vaut d’être attaché, ou des os qui sont devenus de la couleur de cendre et qui ne sont plus distinguable de la terre. Ainsi, le pratiquant médite sur son propre corps, abandonnant les pensées mauvaises et éteignant toute tristesse et anxiété, en observant, ‘ Ce corps est impermanent, c’est quelque chose qui se décompose’. Un pratiquant qui s’observe lui-même comme ceci à l’extérieur du corps et à l’extérieur du corps et à l’extérieur et intérieur du corps à la fois comprend qu’il n’y a rien, qui est éternel.

Section Trois :

‘’Comment le pratiquant médite sur les sentiments dans les sentiments ? ‘’Quand le pratiquant a un sentiment plaisant, il sait qu’il a un sentiment plaisant. Quand il a un sentiment douloureux, il sait qu’il a un sentiment douloureux. Quand ses sentiments sont neutres, il sait que ses sentiments sont neutres. Quand il a sentiment plaisant, douloureux ou neutre avec une base matérielle, il sait qu’il a un sentiment plaisant, douloureux, ou neutre avec une base matérielle. Quand il a sentiment plaisant, douloureux ou neutre avec une base non matérielle, il sait qu’il a un sentiment plaisant, douloureux, ou neutre avec une base non matérielle. Ceci est la façon dont le pratiquant médite sur les sentiments par sa propre vision intérieure. ‘’De plus, Bhikkhus, quand le pratiquant a un sentiment plaisant, alors il n’y a pas de sentiment douloureux, et le pratiquant sait qu’il y a un sentiment plaisant. Quand il y a un sentiment douloureux, alors il n’y a pas de sentiment plaisant, et le pratiquant sait qu’il y a un sentiment douloureux. Quand il y a un sentiment neutre, alors il n’y a ni sentiment plaisant ni sentiment douloureux, et le pratiquant sait que le sentiment est ni sentiment plaisant ni sentiment douloureux. Le pratiquant est avisé de l’apparition de tous les et de la disparition de tous les dharmas d’une façon telle que, par sa propre vision intérieure, il réalise la paix et la joie. Quand les sentiments s’élèvent, le pratiquant les reconnaît et est avisé d’eux et de leurs racines, et il n’est pas dépendant d’eux et ne laisse pas cours à l’apparition de sentiments d’attachement au monde. A ce moment, il n’y a aucune peur, et n’ayant aucune peur, il se libère pour toujours de l’illusion et réalise le Nirvana. La naissance et la mort ne dure plus. La vie sainte a été vécue. Ce qui devait être accompli l’a été. Il n’y aura plus de renaissance. Il comprend ceci directement. Ceci est comment le pratiquant est conscient des sentiments dans les sentiments pour mettre fin à la pensée dispersée et extraire la tristesse et l’anxiété. Telle est la méditation sur l’intérieur des sentiments et l’extérieur des sentiments.

Section Quatre :

‘’Qu’est signifié par méditer sur l’esprit dans l’esprit afin de réaliser la paix et la joie ? ‘’Quand le pratiquant a du désir à l’esprit, il sait qu’il a du désir dans son esprit. Quand il n’a pas de désir, il sait qu’il n’a pas de désir. ‘’Quand le pratiquant a de la haine à l’esprit, il sait qu’il a de la haine dans son esprit. Quand il n’a pas de haine, il sait qu’il n’a pas de haine. ‘’Quand le pratiquant a de la confusion dans son esprit, il sait qu’il a de la confusion dans son esprit. Quand il n’a pas de confusion, il sait qu’il n’a pas de confusion. ‘’Quand le pratiquant a de la soif dans son esprit, il sait qu’il a de la soif dans son esprit. Quand il n’a pas de soif, il sait qu’il n’a pas de soif. ‘’Quand il y a maîtrise de son esprit, il sait qu’il y a maîtrise de son esprit. Quand il n’a pas de maîtrise, il sait qu’il n’a pas de maîtrise. ‘’Quand il y a dispersion de son esprit, il sait qu’il y a dispersion de son esprit. Quand il n’a pas de dispersion, il sait qu’il n’a pas de dispersion. ‘’Quand il y a inattention de son esprit, il sait qu’il y a inattention de son esprit. Quand il n’a pas d’inattention, il sait qu’il n’a pas d’inattention. ‘’Quand il y a universalité dans son esprit, il sait qu’il y a universalité dans son esprit. Quand il n’a pas d’universalité, il sait qu’il n’a pas d’universalité. ‘’Quand il y a exubérance de son esprit, il sait qu’il y a exubérance de son esprit. Quand il n’a pas d’exubérance, il sait qu’il n’a pas d’exubérance. ‘’Quand il y a débordement de son esprit, il sait qu’il y a débordement de son esprit. Quand il n’a pas de débordement, il sait qu’il n’a pas de débordement. ‘’Quand il y a concentration de son esprit, il sait qu’il y a concentration de son esprit. Quand il n’a pas de concentration, il sait qu’il n’a pas de concentration. ‘’Quand il n’a as encore réaliser la libération, il sait qu’il n’a pas réaliser la libération. Quand il a réalisé la libération, il sait qu’il a réalisé la libération. ‘’Ceci est la façon dont le pratiquant est conscient de l’esprit dans l’esprit. Il observe l’apparition des dharmas, observe la destruction des dharmas, ou observe à la fois l’apparition et la destruction des dharmas ; étant conscient des dharmas afin de réaliser la paix et la joie. Il est capable de voir, connaître, et observer ce qui n’est pas observable sans devenir dépendant de l’objet et sans laisser place à l’émergence de pensées mondaines, parce que il n’ y a aucunes pensées d’attachement au monde, il n’y a aucune peur. Parce qu’il n’y a aucune peur, il n’y a aucun résidu d’affliction. Quand il n’y a aucun résidu d’affliction, le Nirvana s’élève, et la naissance et la mort ne sont plus, la vie sainte est réalisée, ce qui devait être fait a été fait, et il n’y aura plus de renaissance. Tout ceci, le pratiquant sait que c’est vrai. Ainsi, dans sa propre personne le pratiquant observe l’esprit dans l’esprit, de l’intérieur et de l’extérieur, afin d’extirper les pensées incontrôlées et rompre l’anxiété.

Section Cinq :

‘’Qu’est signifié par ‘méditant sur les objets de l’esprit dans les objets de l’esprit’ ? ‘’Quand le pratiquant pratique le premier facteur de l’éveil, conscience, c’est en dépendance vis-à-vis de l’application de la pensée, de la non soif, de la destruction de l’esprit mauvais et de l’abandon des mauvais dharmas. Il pratique les facteurs de l’éveil, l’investigation des dharmas, l’énergie, la joie, la concentration, le lâcher prise, en dépendance vis-à-vis de l’application de la pensée, de la non soif, de la destruction des mauvais dharmas. Ceci est comment il pratique en méditant sur les objets de l’esprit dans les objets de l’esprit. ‘’De plus, Bhikkhus, ayant été libéré de l’attachement sensuel, ayant abandonné les dharmas nuisibles, avec une application initiale de pensée et de pensée soutenue, avec joie, il se délecte de demeurer dans le premier Dhyâna afin d’avoir de la joie dans sa propre personne. Ceci est comment le pratiquant médite sur les objets de l’esprit dans les objets de l’esprit. ‘’De plus, Bhikkhus, avec le passage de la pensée appliquée et de la pensée soutenue, une joie s’élève dans l’esprit qui mène à l’unification de l’esprit. Quand il n’y a pas d’application initiale de pensée et de pensée soutenue, le pratiquant, maintenant la joie, entre dans le second Dhyâna, qui possède la paix comme la joie. Ceci est comment le pratiquant médite sur les objets de l’esprit dans les objets de l’esprit. ‘’De plus, Bhikkhus, avec le passage de pensée et la pratique constante de lâcher prise de la pensée appliquée, il se réjouit pour lui-même de cet état auquel les saints aspirent, où la conscience dans le lâcher prise est complètement purifié, et il pénètre le troisième Dhyâna. Ceci est comment le pratiquant médite sur les objets de l’esprit dans les objets de l’esprit. ‘’De plus, Bhikkhus, avec l’absence de joie, quand l’anxiété au sujet de la joie et l’exaltation aussi bien que le plaisir et la douleur ne sont plus, et son attention dans le lâcher prise est pleinement purifiée, il pénètre dans le quatrième Dhyâna, et cela pour méditer sur les objets de l’esprit dans les objets de l’esprit. Il médite sur l’émergence des dharmas et le passage des dharmas afin d’arriver à la paix et à la joie. Il réalise l’attention juste dans le moment présent. Il est capable de voir, savoir, et abandonner la dispersion. Il n’est plus dépendant de toute chose. Il ne laisse par cours aux pensées du monde. Parce qu’il n’a pas de pensées mondaines, il n’est pas effrayé. Quand il n’y a pas de peur, la naissance et la mort n’existent plus, et la vie sainte a été accomplie, ce qui doit être fait est fait, il n’y a plus de renaissance, et toute chose est connue dans sa vraie nature.

Section Six :

‘’Bhikkhus, en se fiant à ce chemin allé pour entrer sur la voie, les êtres vivants sont purifiés, libérés de la tristesse et de l’anxiété, leurs esprits ne sont plus sujets à l’agitation, leur compréhension stable, et ils peuvent réaliser le Nirvana. Cet allé intérieur est la destruction des Cinq souillures et la pratique des Quatre Chemins pour Arrêter et Concentrer l’Esprit.’’ Les Bhikkhus, qui ont entendu le Bouddha enseigner ainsi, s’appliquèrent eux-mêmes avec joie à ce moment pour pratiquer.

Traduction Konshog Sherab pour Amitabha Terre Pure – http://www.amitabha-terre-pure.net

LE SOUTRA DE L’ÉVEIL

LE PREMIER ÉVEIL

L’impermanence caractérise toute chose dans l’univers. A la fois périlleuse et fragile, est la terre entière, sujette à la désintégration. Le corps humain analysé sous les quatre principaux éléments, est inhérent à la tristesse et à la vacuité. La combinaison des cinq éléments de la vie ne possède aucun ego réel. C’est nue loi que toute chose conditionnée apparaît et disparaît. Tout se trouve dans un état de changement et de déclin. Il n’y a pas du tout de contrôle du corps et des objets mondains. En conséquence, l’esprit est la racine du mal, tandis que l’attachement aux objets mondains, le refuge des crimes et pêchés. Observant tous les phénomènes sous cet angle, nous devrions petit à petit nous libérer nous-mêmes de la souffrance de la naissance et de la mort.

LE SECOND ÉVEIL

Le désir excessif engendre la souffrance. La souffrance de la naissance et de la mort ainsi que le cours d’une vie lassitude sont entièrement causés par l’avidité. Peu de désirs avec aucune soif rendent notre esprit et notre corps confortables.

LE TROISIEME ÉVEIL

Les ambitions insatiables recherchent seulement l’acquisition, accroissant ainsi les pêchés. Ceux qui pratiquent la voie du Bodhisattva ne feraient jamais de telles choses. Ils devraient garder le contentement à l’esprit, et endurer la pauvreté en suivant la doctrine du Bouddha. Ils ne recherchent rien d’autre que la sagesse.

LE QUATRIEME ÉVEIL

La paresse dégrade l’homme. On devrait toujours continuer de l’avant avec toute notre énergie pour acquérir la sagesse. Uniquement par ces moyens, on détruira tout mal d’inquiétudes et on surmontera les quatre démons et les placera sous notre contrôle, afin de sortir de la prison des cinq agrégats de des impulsions de la vie et du monde souffrant.

LE CINQUIEME ÉVEIL

L’ignorance constitue la souffrance de la naissance et de la mort. Les adeptes de la voie du Bodhisattvas doivent se souvenir d’accumuler la connaissance en apprenant et écoutant, afin de développer leur sagesse et préparer leur éloquence pour la diffusion des écritures bouddhistes à tous les êtres, leur conférant le grand bonheur.

LE SIXIEME ÉVEIL

Le pauvre souvent nourrit la haine qui maintient partout de mauvais termes avec autrui. En pratiquant la charité, les pratiquants de la voie du Bodhisattva devraient l’ami et l’ennemi de la même façon, avec le même degré d’amour, sans malice quelconque et sans sentiment de répugnance envers les personnes mauvaises [méchantes].

LE SEPTIÈME ÉVEIL

Les cinq passions mènent aux péchés et à la souffrance bien que les laïques ne devraient pas se souiller avec des plaisirs mondains, aussi ils devraient toujours penser aux trois genres de robes et bols ainsi que d’autres instruments utilisés par les moines ou bhikkus. Dans le cas du désir manifesté par des laïques d’être des bhikkus, ils doivent scrupuleusement observer les écritures bouddhistes et les garder pur de tout mal. Ainsi, leur vie parfaite peut être renommée pendant longtemps et partout. Par ailleurs, ils partageront une profonde compassion ave toutes les créatures qui souffrent.

LE HUITIÈME ÉVEIL

La roue de la naissance et de la mort est comme la flamme qui brûle dans la maison. Il y a d’innombrables souffrances. En premier, nous devons nous dédier au service de l’humanité, alors souffrir pour son salut et finalement lui permettre d’atteindre le Nirvana, l’état ultime de suprême félicité. Ces huit préceptes sont la voie qui mène à l’éveil pour les Bouddhas, Bodhisattvas et les adeptes de l’école Mahayana. Quand on poursuit les écritures bouddhistes avec énergie et persévérance, on peut grandir, pour notre propre salut, en compassion et en sagesse dans le même temps. D’où, on peut rejoindre l’autre rive en prenant le ferry du Bouddha. Par compassion, on peut revenir et retourner, à volonté, dans la roue de la naissance et de la mort avec un but et objet – la libération de tous les êtres.

Ces huit préceptes nous donnent l’idée générale de saisir la souffrance de la naissance et de la mort et abandonner les cinq passions afin de cultiver notre esprit dans l’obtention de la sainteté bouddhiste. Les disciples du Bouddha qui liraient inlassablement les huit préceptes mentionnés ci-dessus, ils pourraient se débarrasser de pêchés innombrables pour acquérir la sagesse transcendantale et accompliraient rapidement l’éveil. Par conséquent, il seraient exempts de la souffrance de la renaissance et pourraient demeuraient toujours dans l’état de bonheur.

Note :

Ce soutra ou cet écrit a été dédié aux laïques par notre Maître Gautama Bouddha avant son extinction en Nirvana. A ce sujet, c’est un résumé de sa doctrine fondamentale prêchée pendant toute sa vie. Donc cela peut être considéré comme sa dernière volonté. Il a le même caractère que le Soutra des 42 sections et le Soutra testament qui par le Bouddha ont été dédiés particulièrement aux moines. La forme écrite du Soutra de l’Éveil diffère d’une certaine façon aux autres Soutras. Habituellement dans les autres Soutras, nous pouvons trouver une telle expression ‘’Ainsi ai-je entendu’’ utilisée au tout début et ‘’ tous étaient contents et se retirèrent avec joie’’ à la fin. Mais toutes ces expressions ne s’y trouvent pas dans ce Soutra.

Traduit de la version chinoise Lokottama par Dr. Tetsheng Liao De l’anglais en français par Konshog Sherab pour Amitabha Terre Pure – http://www.amitabha-terre-pure.net

Soutra des Huit Abstinences

Evamme sutam ekam samayam bhagava savatthiyam viharati jetavane anathapindikassa arame tatra kho bhagava bhikkhu amantesi bhikkhavoti bhadanteti te bhikkhu bhagavato paccassosum bhagava etadavoca atthamggasamannagato bhikkhave uposatho upavuttho mahapphalo hoti mahanisamso mahajutiko mahavippharoti...

Ainsi ai-je entendu : Une fois, l’Unique Honoré résidait dans Jetavana, le monastère d’Anathapindika, près de Savatthi. A cette époque l’Unique Honoré, ayant appelé tous les Bhikkhus ensemble, s’adressa à eux ainsi : ‘’ Bhikkhus !’’ Les Bhikkhus répondirent avec assentiment :’’Seigneur !’’ (Les Bhikkhus se préparent eux-mêmes pour l’enseignement à venir.) L’Unique Honoré leur donna alors l’enseignement suivant sur . ‘’ Bhikkhus, Uposatha est composé de huit facteurs que le disciple Ariyan observe, dont l’application apporte un fruit glorieux et bénéfice. Bhikkhus, quel est l’Uposatha, que les Ariyan observent, et qui apporte un fruit glorieux et radieux et bénéfice ?

1- ‘’ Bhikkhus. Les disciples Ariyan dans cette religion réfléchissent ainsi : ‘Tous les Arahants, pendant aussi longtemps que la vie dure, ont abandonné l’intention de prendre la vie (panatipata). La matraque et l’épée ont été posées. Ils ont honte (de l’action mauvaise) et sont compatissants à l’égard de tous les êtres.’ Vous tous avez abandonné l’intention de prendre la vie, avaient posé toutes les armes, êtes honteux (de la mauvaise action) et êtes compatissants à l’égard de tous les êtres. Pour tout cela, nuit et jour, de cette façon, vous serez reconnus pour avoir suivi les Arahants, et l’Uposatha aura été observé par vous. Ceci est le premier facteur de l’Uposatha.’’

2- ‘’ Bhikkhus. Les disciples Ariyan dans cette religion réfléchissent ainsi : ‘Tous les Arahants, pendant aussi longtemps que la vie dure, ont abandonné l’intention de prendre ce qui n’a pas été donné (adinnadana). Ils prennent seulement ce qui a été donné, ont l’intention de prendre seulement ce qui a été donné. Ils ne sont pas des voleurs. Leur attitude est irréprochable.’ Vous tous avez abandonné l’intention de prendre ce qui n’a pas été donné, êtes ceux qui ne prennent pas ce qui n’a pas été donné, avaient l’intention seulement de prendre ce qui a été donné, n’êtes pas des voleurs. Pour tout cela, nuit et jour, de cette façon, vous serez reconnus pour avoir suivi les Arahants, et l’Uposatha aura été observé par vous. Ceci est le second facteur de l’Uposatha.’’

3- ‘’ Bhikkhus. Les disciples Ariyan dans cette religion réfléchissent ainsi : ‘Tous les Arahants, pendant aussi longtemps que la vie dure, ont abandonné ce qui est un obstacle au monde de Brahmâ (abrahma-cariya). Leur pratique est comme celle de Brahmâ. Ils sont loin du coït sexuel, qui est une pratique du laïc.’ Vous tous avez abandonné ce qui est un obstacle au monde de Brahmâ et vous comportez comme Brahmâ. Votre attitude est loin du coït sexuel. Pour tout cela, nuit et jour, de cette façon, vous serez reconnus pour avoir suivi les Arahants, et l’Uposatha aura été observé par vous. Ceci est le troisième facteur de l’Uposatha.’’

4- ‘’ Bhikkhus. Les disciples Ariyan dans cette religion réfléchissent ainsi : ‘Tous les Arahants, pendant aussi longtemps que la vie dure, ont abandonné le mensonge (musavada). Ils prononcent seulement la vérité et sont résolus à la vérité. Leur parole est ferme et composée de raison. Leur parole ne vacille pas de celle qui est un pilier pour le monde. Vous tous avaient abandonné le mensonge. Vous dites seulement la vérité et êtes résolus à ce qui est seulement la vérité. Votre parole est ferme et de raison. Votre parole ne vacille pas de celle qui est un pilier pour le monde. Pour tout cela, nuit et jour, de cette façon, vous serez reconnus pour avoir suivi les Arahants, et l’Uposatha aura été observé par vous. Ceci est le quatrième facteur de l’Uposatha.’’

5- ‘’ Bhikkhus. Les disciples Ariyan dans cette religion réfléchissent ainsi : ‘Tous les Arahants, pendant aussi longtemps que la vie dure, ont abandonné la prise de liqueurs et d’intoxicants (sura-meraya-majja-pamadatthana), de ce qui intoxique, causant la négligence. Ils sont loin des intoxicants.’ Vous tous avez abandonné la prise de liqueurs et d’intoxicants. Vous vous abstenez de la boisson qui cause la négligence. Pour tout cela, nuit et jour, de cette façon, vous serez reconnus pour avoir suivi les Arahants, et l’Uposatha aura été observé par vous. Ceci est le cinquième facteur de l’Uposatha.’’

6- ‘’ Bhikkhus. Les disciples Ariyan dans cette religion réfléchissent ainsi : ‘Tous les Arahants, pendant aussi longtemps que la vie dure, mangent une seule fois et ne prennent pas de nourriture dans la soirée. Ils s’abstiennent de la nourriture au ‘mauvais moment’ (vikala bhojana).’ Vous tous mangez une seule fois et ne prenez pas de nourriture dans la soirée. Vous vous abstenez de manger au ‘mauvais moment’. Pour tout cela, nuit et jour, de cette façon, vous serez reconnus pour avoir suivi les Arahants, et l’Uposatha aura été observé par vous. Ceci est le sixième facteur de l’Uposatha.’’

7- ‘’ Bhikkhus. Les disciples Ariyan dans cette religion réfléchissent ainsi : ‘Tous les Arahants, pendant aussi longtemps que la vie dure, ont abandonné le chant et la danse, l’exercice des instruments musicaux et les divertissements, qui sont des blocs d’écueils à ce qui est sain. Non plus, ils se parent d’ornements, de fleurs ou de parfum.’ Vous tous avez abandonné le chant et la danse, l’exercice des instruments musicaux et les divertissements, qui sont des blocs d’écueils à ce qui est sain. Vous ne vous parez pas d’ornements, de fleurs ou de parfum.’ Pour tout cela, nuit et jour, de cette façon, vous serez reconnus pour avoir suivi les Arahants, et l’Uposatha aura été observé par vous. Ceci est le septième facteur de l’Uposatha.’’

8- ‘’ Bhikkhus. Les disciples Ariyan dans cette religion réfléchissent ainsi : ‘Tous les Arahants, pendant aussi longtemps que la vie dure, ont cessé de s’allonger sur des couches larges et élevées. Ils se contentent de couches basses ou de literie faite d’herbes.’ Vous tous avez cessé de vous allonger sur des couches larges et élevées. Vous vous contentez de couches basses ou de literie faite d’herbes.’ Pour tout cela, nuit et jour, de cette façon, vous serez reconnus pour avoir suivi les Arahants, et l’Uposatha aura été observé par vous. Ceci est le huitième facteur de l’Uposatha.’’

Bhikkhus, l’Uposatha comprend ces huit facteurs que les Ariyans observent, et apporte un fruit grand et glorieux, et bénéfice.

Amitabha-Terre-Pure – Minh Tho ( Konshog Sherab )

Le Soutra du coeur

Ainsi ai-je entendu :

Une fois l’Unique Honoré demeurait à Rajagriha sur le Mont Aigle Sacré accompagné d’une grande assemblée de moines et de personnes laïques. A ce moment, l’Unique Honoré était absorbé en concentration sur les phénomènes qui est appelée ‘’ Profonde Illumination. ‘’ A ce moment aussi le Bodhisattva Avalokiteshvara regardait parfaitement la pratique de la profonde perfection de sagesse et regardait correctement la vacuité de tous les phénomènes. Alors, à travers le pouvoir du Bouddha, Sariputra dit au Bodhisattva Avalokiteshvara : ‘’ Comment un fils de bonne famille qui souhaite s’engager dans la pratique de cette sagesse doit-il s’exercer ?’’ Ainsi il parla, et Avalokiteshvara répliqua : ‘’ Sariputra, le fils ou la fille de bonne famille qui souhaite s’engager dans cette pratique devrait réaliser la vacuité de toute existence ; que les cinq agrégats sont aussi vides. La forme est vide et le vide est forme. Le vide n’est autre que la forme et la forme n’est autre que le vide. De même, les choses qui sont composées, vos agrégats sont vides. Sariputra, comme ceci, tous les phénomènes sont vides, n’ayant aucunes inhérentes caractéristiques. Ils ne sont pas produits et ne cessent pas. Ils n’ont aucunes souillures ni non – souillures. Ils n’ont aucune cessation ni non - cessation. Par conséquent, dans ce vide il n’y a ni forme, ni saisie sensorielle, ni conscience. Il n’y a ni œil, ni oreille, ni nez, ni goût, ni objet tactile, ni phénomène. Il n’y a ni ignorance et ni cessation de l’ignorance et ainsi de suite jusqu’à ni vieillesse, maladie et mort et ni cessation de la vieillesse, de la maladie et de la mort. De même, vides sont les quatre Nobles Vérités, il n’y a aucune connaissance ni ‘obtention’ mais aussi ni non – obtention. Par conséquent, parce qu’il n’y a rien à obtenir, les Bodhisattvas font confiance et demeure en la perfection de sagesse. Leurs esprits sont toujours confiants et dépourvus de crainte. Allant au delà de l’illusion ils réalisent le Nirvana final. Tous ceux qui ont atteint la Bouddhéité sont éveillés à cette connaissance. Ainsi donc, le mantra de la perfection de sagesse, le mantra de grande connaissance, le mantra qui coupent à toutes souffrances devrait être connu comme étant la vérité. Ce mantra se proclame ainsi :

‘ Tayatha Om Gate Gate Paragate Parasamgate Bodhi Soha ’

Sariputra, un Bodhisattva devrait s’exercer dans ce sens. Alors, l’Unique Honoré sortit de sa concentration et dit à Avalokiteshvara, le Bodhisattva qui a parlé correctement : ‘’ Bien, bien, fils de bonne famille. Il en est ainsi. Puisqu’il en est ainsi c’est de cette façon que la perfection de sagesse doit être pratiquée. Si vous faites ainsi les Bouddhas sen réjouiront !’’ Quand l’Unique Honoré eut fini de parler, Avalokiteshvara, le Bodhisattva, Sariputra et tous ceux qui étaient présents se réjouirent et firent grandement l’éloge de ce qui avait été prononcé par l’Unique Honoré.

* * * * * *

[Voici une autre version populaire du Soutra du Coeur]

Le Cœur de grande Sagesse au-delà de la Sagesse Le grand Bodhisattva Avalokitésvara, dans le courant profond de la sagesse au-delà de la sagesse, voyant que les cinq agrégats sont aussi vides de nature inhérente, dépassa toute souffrance et affliction. Sariputra, la forme est vide, le vide est forme. La forme n’est autre que le vide. Le vide n’est autre que la forme. Il en est de même pour les sentiments, les perceptions, les formations, et la conscience. Tous les phénomènes sont marqués du vide. Ils ne sont ni produits ni détruits, ni souillés ni purs, ni croissants ni déclinants. Par conséquent dans le vide il n’y a aucune forme, ni sentiments, ni perceptions, ni formations, ni conscience ; ni œil, ni oreille, ni langue, ni corps, ni esprit ; ni forme, ni son, ni odeur, ni goût, ni toucher, ni objet de l’esprit ; ni royaume de l’œil, ni royaume de la conscience d’esprit, ni rien entre. Il n’y a aucune ignorance, ni extinction de l’ignorance, ni vieillesse – et – mort, ni extinction de la vieillesse – et – mort à, ni aucun des douze liens. De même il n’y a aucune souffrance, ni origine, ni cessation, et ni chemin ; aucune connaissance, ni obtention, et ni non – obtention. Avec rien à obtenir le Bodhisattva fait confiance à la sagesse au-delà de la sagesse et l’esprit n’est pas une entrave. Sans aucune entrave, il n’y a aucune peur. Allant au-delà de toute vue à l’envers, le Bodhisattva demeure en Nirvana. Tous les Bouddhas du passé, du présent et du futur, se fiant à la sagesse au-delà de la sagesse, réalisent l’éveil parfait insurpassé et complet. Ainsi donc, ceci est le mantra de sagesse au-delà de la sagesse, le mantra de grande connaissance, le mantra qui est insurpassé, le mantra qui égale l’inégalé, le mantra qui pacifie toute souffrance. Libre de tromperie, c’est la simple vérité :

Gate Gate Paragate Parasamgate Bodhi Svaha !

http://www.amitabha-terre-pure.net Le Soutra prêché par le Bouddha sur l’Extinction totale du Dharma

Ainsi, ai-je entendu. Une fois, le Bouddha se trouvait dans l’état de ; il devait réaliser l’éveil dans trois mois. Ensemble avec tous les moines et les Bodhisattvas, une foule innombrable vint pour visiter l’endroit où le Bouddha se trouvait, et s’inclinèrent jusqu’au sol. L’Unique Honoré du Monde était toujours silencieux et ne prêchait rien ; sa brillance radieuse n’était pas manifestée.

Le sage Ananda fit obédience, et dit au Bouddha, ‘’ Unique Honoré du Monde, toutes les fois où vous avez prêché le Dharma, votre brillance majestueuse a été exclusivement célèbre. Mais maintenant, une grande multitude s’est réunie, et votre radiance n’est pas manifestée le moindrement. Quelle en est la raison ? Une raison, il doit certainement y en avoir une, et je souhaite en connaître la signification.’’

Le Bouddha resta en silence, et ne fit aucune réponse. Après qu’Ananda ait répété la question trois fois, le Bouddha lui répondit, ‘’ Après mon nirvana, quand le Dharma sera sur le point de s’éteindre, les Cinq Pêchés Moraux saliront le monde, et la voie démoniaque fleurira extrêmement. Les démons deviendront des moines, pour corrompre et détruire ma Voie. Ils porteront des habits de laïques [se réjouissant dans des soutanes] et des vêtements multicolores. Ils boiront de l’alcool et mangeront de la viande, tueront les choses vivantes dans leur désir pour les fins goûts. Ils n’auront pas d’esprit compatissant, et envieront et détesteront chacun.’’

‘’ Parfois, il y aura des Bodhisattvas, Pratyekas - Bouddhas, et , qui cultiveront les mérites avec diligence et traiteront tous les êtres avec révérence; étant les objets de dévotion des gens, ils prêcheront et convertiront impartialement. Ils auront de la pitié pour les pauvres et garderont en pensée les personnes âgées, et prendront soin de ceux qui sont dans la pauvreté et la difficulté. Ils persuaderont constamment les gens de vénérer et servir les Soutras et images, accomplissant toutes les bonnes actions qui apportent des mérites ; leur volonté et leur nature seront bonnes et de bonté. Ils ne molesteront ni blesseront les gens, mais se sacrifieront eux-mêmes pour sauver les autres. Ils ne se ménageront pas, mais abandonneront toute insulte, en étant bienveillant et harmonieux.’’

‘’S’il devait y avoir un tel être, le gang des moines démoniaques s’unira pour le haïr, le calomniant et blasonnant hautement ses erreurs. Il sera expulsé et banni ; ils ne le laisseront pas à cette place. Alors, à partir de là, ils manqueront tous de cultiver le mérite en accord avec la Voie. Les Temples seront vides et désolés, et ne seront plus réparés, mais seront laissés à la ruine. Les moines ne désireront rien si ce n’est des biens matériels, les accumulant sans les redistribuer, sans faire de bonnes actions. Ils s’adonneront aux besognes des hommes et des femmes, laboureront et planteront les champs, brûlant toutes les forêts des montagnes et faisant du mal à tous les êtres vivants ; ils n’auront pas d’esprits compatissants. Les hommes esclaves deviendront des moines, les femmes esclaves deviendront des nonnes ; ils n’auront aucuns mérites qui découlent de la pratique de la Voie, mais plutôt seront dégoûtants et dépravés, turbulents et stupides ; les hommes et les femmes ne seront pas séparées. La raison pour laquelle la Voie deviendra superficielle et affaiblie, est entièrement à cause de ce type de personne là ’’.

’’ Certains vont esquiver l’ordre, en prenant refuge en ma Voie, cherchant à devenir des moines, mais ne pratiquant pas les préceptes et l’ordination. Au milieu et à la fin du mois lunaire, bien que de nom ils devraient chanter les préceptes, ils en seront fatigués et irrités ; paresseux et insouciants, ils ne souhaiteront plus écouter. Ils choisiront et abrégeront ça et là, refusant de parler de tout. Les Soutras ne seront pas récités, et même s’il devait y avoir des lecteurs, ils ne connaîtront pas les caractères et les phrases ; ils seront contrains aux interprétations et allégeront leur authenticité, sans s’inquiéter de demander aux personnes qui savent. Dans leur arrogance, ils poursuivront la gloire, étalant en vain des manières élégantes avec lesquelles ils se glorifieront eux-mêmes, et espéreront les offrandes des gens.’’

‘’ Ce gang de moines démoniaques sera condamné à sombrer en esprit et en âme dans l’enfer Avici après la fin de leurs vies infortunées. A travers les châtiments à cause des Cinq Pêchés Mortels, il n’y a rien dont ils souffriront en tant que fantômes affamés et animaux, pendant autant de kalpa qu’il y a de grains de sable dans les Ganges. Leur pêché une fois expié, seulement de cette façon ils s’en sortiront, mais ils renaîtront dans un état frontalier, où il n’y aura aucun endroit pour trouver la présence des Trois Trésors’’.

‘’ Quand le Dharma sera sur le point d’être détruit, ce sont les femmes qui se concentreront avec progrès, et auront l’habitude d’accomplir de bonnes actions. Les hommes seront paresseux et indolents ; ils n’auront pas besoin des mots du Dharma. Ils considéreront les moines comme des souillés de la terre ; ils n’auront pas d’esprits crédules.’’

‘‘Le Dharma sera sur le point d’être effacé, quand le temps pour cela viendra, tous les dieux verseront des larmes. Les saisons pluvieuses et sèches seront déréglées, les Cinq Grains ne mûriront pas, des vapeurs pestilentielles seront répandues ; il y aura beaucoup de morts. Les gens ordinaires iront travailler avec ardeur, les officiels seront calculateurs et sévères ; sans être conciliants avec la Voie, tous auront leurs cœurs enclins au plaisir et au désordre. Les hommes malfaisants augmenteront régulièrement en nombre, pour être aussi nombreux que les sables de la mer ; le bon sera vraiment rare, pas plus qu’un ou deux.’’

‘’ Parce que le kalpa sera proche de sa fin, les jours et les mois deviendront de plus en plus courts, et les vies des hommes s’écouleront de plus en plus vite ; leurs têtes seront blanches à quarante ans. Les hommes s’adonneront aux conduites sexuelles de façon telle que leur énergie vitale s’épuisera rapidement et leurs vies seront raccourcies, ou ils pourront vivre au plus jusqu’à l’âge de soixante ans. Les vies des hommes deviendront plus courtes, mais les vies des femmes deviendront plus longues, jusqu’à soixante dix ou quatre vingt ou quatre vingt dix ans ; certaines atteindront une centaine d’années.’’

‘’ De grandes inondations arriveront soudainement ; elles frapperont par surprise, de façon inattendue. Les gens du monde n’auront aucune foi, et de cela ils croiront le monde permanent. Les créatures vivantes de toute variété, sans aucune distinction entre la bourgeoisie et la base, seront noyées et à flot, abattues, pour être mangées par les poissons et les tortues.’’

‘’ A ce moment là, il y aura des Bodhisattvas, des Pratyekas – Bouddhas, et des Arhats ; le gang des démons les chasseront, et ils ne participeront pas à la communauté religieuse. Ces trois types de disciples entreront dans les montagnes, vers une terre de mérite. Tranquilles et maîtres de soi, ils demeureront contents en celle-ci. Leurs vies grandiront en longévité, les dieux variés les protègeront et veilleront sur eux, et Lumière de Lune [Bodhisattva] apparaîtra dans ce monde. Ils pourront le rencontrer, et ensemble ils feront fleurir ma Voie.’’

‘’ Cinquante deux ans après cela, le Soutra Shurangama et le Pratyutpanna – Samadhi Soutra disparaîtront en premier, et très peu de temps après les douze divisions du Canon Mahayana seront aussi détruits dans leur intégralité, et n’apparaîtront plus. Les robes des moines deviendront spontanément blanches.’’

‘’ Quand mon Dharma sera détruit, le processus sera comparable à une lampe à huile, laquelle, approchant du moment où elle s’épuisera, répandra même une plus grande radiance et brillance, et alors s’éteindra. Quand mon Dharma sera détruit, cela sera sûrement comme une lampe qui s’éteint.’’

‘’ Ce qui arrivera alors n’est pas possible à décrire en détails. Mais plusieurs myriades d’années après que cela ait eu lieu, Maitreya descendra pour devenir le Bouddha dans ce monde. Tout ce qui sera sous le ciel, jouira de la paix, de la prospérité, et de l’égalité ; les vapeurs pestilentielles seront dispersées et expulsées. La pluie sera suffisante pour la croissance et pas plus, et les Cinq Grains grandiront et fleuriront. Les arbres deviendront larges, et les hommes grands de huit Tzerng. Tous vivront quatre vingt quatre milles ans. Il est impossible de compter combien d’êtres vivants seront capables d’êtres sauvés.’’

Le sage et vénérable Ananda fit obédience et dit au Bouddha, ‘’comment devons-nous nommer ce Soutra ? Comment doit-il être vénéré et pratiqué ?

Le Bouddha répondit à Ananda, ‘’ le nom de ce Soutra est L’Extinction Totale du Dharma. Propagez-le pour tous ; vous devriez faire en sorte que tous, en aient une claire et complète compréhension. Les mérites de ses accomplissements sont sans limite, et ne peuvent être évalués.’’

Les quatre groupes de disciple ayant entendu ce Soutra ; touchés par le grief et contrits, tous éveillèrent leurs esprits pour atteindre la Voie de la vérité Sainte Insurpassable. Tous firent obédience au Bouddha, et se dispersèrent.

Traduction pour amitabha-terre-pure.net Le Soutra Sur Le Mérite De Baigner Le Bouddha

Ainsi ai-je entendu :

Une fois l’Unique Honoré était dans Rajagriha, sur le pic des vautours, accompagné d’un millier, deux cent cinquante moines. Il y avait aussi une incommensurable, illimitée multitude de Bodhisattvas et les huit classes des dieux, les nagas et ainsi de suite, qui étaient tous réunis. A ce moment, le Bodhisattva Pure Sagesse était assis au milieu de cette assemblée. Parce qu’il aspirait à étendre la compassion envers tous les êtres sensibles, il pensait : ‘’ Par quels moyens les Bouddhas, Tathagatas, réalisent-ils le corps pur, doté des marques d’un grand être ?’’ De plus, il pensait : ‘’Toutes les classes des êtres vivants sont capables de rencontrer le Tathagata et l’approcher avec des offrandes. Les bénédictions ainsi récoltées sont sans mesure ou limite. Je ne sais vraiment pas encore, cependant, quelles offrandes les êtres vivants feront ou quel mérite ils vont cultiver après la mort du Tathagata afin de développer ces racines de bon mérite qui rapidement mènent à l’éveil suprême final.’’ Après avoir pensé cela, il se leva alors de son siège et dénuda son épaule droite, puis s’étant incliné aux pieds du Bouddha, il s’agenouilla droit, avec les paumes en singe de salutation et parla au Bouddha, en disant, ‘’ Honoré du Monde, je souhaite poser des questions et j’espère que vous daignez les accepter.’’

Le Bouddha répondit, ‘’ Noble fils, je vais enseigner en accord avec ce que tu demandes.’’

A ce moment le Bodhisattva Pure Sagesse s’adressa au Bouddha en disant, ‘’ Par quels moyens les Bouddhas, Tathagatas, réalisent-ils le corps pur, doté des marques d’un grand être ?’’ De plus, toutes les classes des êtres vivants sont capables de rencontrer le Tathagata et l’approcher avec des offrandes. Les bénédictions ainsi récoltées sont sans mesure ou limite. Je ne sais vraiment pas encore, cependant, quelles offrandes les êtres vivants feront ou quel mérite ils vont cultiver après la mort du Tathagata afin de développer ces qualités qui rapidement mènent à l’éveil suprême final.’’

Alors, l’Unique Honoré du Monde dit au Bodhisattva Pure Sagesse : ‘’Excellent, excellent, que tu sois capable pour le salut des futurs êtres de formuler de telles questions ! Maintenant écoute avec attention, réfléchis bien sur ceci, et pratique comme je le dis. Je vais expliquer pour toi en détails.’’

Le Bodhisattva Pure Sagesse dit, ‘’ Qu’il en soit ainsi, Unique Honoré du Monde, je souhaite chèrement écouter.’’

Le Bouddha expliqua au Bodhisattva Pure Sagesse : ‘’ Noble fils, tu devrais savoir qu’à cause du don, de la moralité, de la patience, de la vigueur, de la méditation, et de la sagesse ; de la bienveillance, de la compassion, et de la joie, et tu devrais savoir qu’à cause du don, de la moralité, de la patience, de la vigueur, de la méditation, et de la connaissance et de l’expérience de la libération ; les dix forces et les quatre confiances sont les caractéristiques du Bouddha et sont tous des genres variés de connaissances, vertu, et pureté, ils sont la pureté du Tathagata.

Si les Bouddhas, Tathagatas, sont de cette façon l’objet d’offrandes avec un pur cœur – encens, fleurs, joyaux, guirlandes, bannières, parasols, et coussins – étalés devant le Bouddha, le parant diversement, et l’eau merveilleusement parfumée est utilisée pour baigner sa noble forme, la fumée sombre de l’encens qui brûle emportera votre esprit jusqu’au royaume du Dharma. De plus, vous célébrez le mérite extraordinaire du Tathagata avec de la nourriture et de la boisson, de la musique à percussion et à corde ; vous manifesterez le superbe vœu de diriger votre esprit vers l’océan de l’omniscience. Le mérite ainsi produit sera incommensurable et sans limite ; il sera perpétuellement prolongé à travers des renaissances successives jusqu’au point de l’éveil. Pourquoi cela ? La sagesse bénite du Tathagata est inconcevable, infinie, et inégalée. Noble fils, tous les Bouddhas, Uniques Honorés du Monde, ont trois corps. Ils sont connus comme étant le corps du Dharma ou Dharmakaya, le corps glorifié ou Sambhogakaya, et le corps de manifestation ou Nirmanakaya. Après mon nirvana, si tu souhaites rendre hommage à ces trois corps alors tu devrais rendre hommage à mes reliques. Mais ils sont de deux genres : le premier est la relique corporelle ; le second est la relique verset du Dharma. Je vais maintenant réciter le verset : ‘’

Toutes les choses s’élèvent d’une cause. Le Tathagata a expliqué leur cause et la cessation de la cause de ces choses. Ceci le grand ascétique a expliqué.

‘’ Si des hommes, des femmes, ou les cinq groupes de mendiants construisent une image du Bouddha ; ou si ceux-ci sans force en déposent une aussi large qu’un grain d’orge, ou construisent un – son corps de la taille d’un jujube, son mât de la taille d’une aiguille, son parasol égal à un fragment de riz, sa relique comme un grain de moutarde – ou si quelqu’un écrit le verset du Dharma et l’installe dans le stoupa, cela serait comparable à rendre hommage en offrant un rare joyau. Si en accord avec notre propre force et capacité on peut être vraiment sincère et respectueux, il (l’image ou le stoupa) serait comparable à ma présence, son égal sans différence.

Noble fils, s’il y a des êtres qui sont capables de faire de telles excellentes offrandes, ils se glorifieront eux-mêmes en parachevant les quinze superbes vertus. La première, ils seront toujours modestes. La seconde, ils manifesteront un esprit de pure foi. La troisième, leurs cœurs seront simples et honnêtes. La quatrième, ils seront fidèles aux bons amis. La cinquième, ils s’établiront dans un état de sagesse sans passion. La sixième, ils rencontreront constamment les Bouddhas. La septième, ils maintiendront toujours le juste enseignement. La huitième, ils seront capables d’agir en fonction de mon enseignement. La neuvième, ils renaîtront dans des champs purs de Bouddha selon leurs souhaits. La dixième, s’ils renaissent parmi les hommes, ils seront des hommes nobles de grandes familles ; respectés parmi les hommes, ils produiront des pensées joyeuses. La onzième, étant renés parmi les hommes, ils établiront naturellement leurs esprits sur le Bouddha. La douzième, une armée de démons ne pourront leur faire du mal. La treizième, ils pourront dans la période finale protéger et préserver le Vrai Dharma. La quatorzième, ils seront protégés par les Bouddhas des dix directions. La quinzième, ils pourront rapidement obtenir les cinq attributs du corps du Dharma.’’

A ce moment, l’Unique Honoré du Monde prononça ces versets :

Après ma mort Vous pourrez honorer mes reliques Certains vont construire des Ou des images du Tathagata. A l’endroit de l’image ou du stoupa, Quiconque oint cette parcelle du sol Avec des encens variés et des fleurs Les éparpillant sur sa surface Utilise de l’eau pure, magnifiquement parfumée Pour la verser sur le corps de cette image, Offre ses boisson et nourritures goûteuses et variées, Les préservant pleinement avec solennité, Font l’éloge de la vertu du Tathagata, Qui est infiniment difficile à concevoir ; À travers la sagesse de moyens habiles et le pouvoir surnaturel du Bouddha Une telle personne atteindra rapidement l’autre rive du Nirvana. Elle obtiendra le corps de diamant Doté des trente deux marques d’une grand personne Et les quatre vingt signes mineurs de l’excellence. Elle conduira la multitude des êtres vivants vers la rive du Nirvana.

A ce moment, le Bodhisattva Pure Sagesse, ayant entendu ces versets, s’adressa au Bouddha ainsi, ‘’ les êtres vivants du futur demanderont, ‘ Pourquoi baigner l’image du Bouddha ?’ ‘’

Le Bouddha répondit au Bodhisattva Pure Sagesse : ‘’ Parce que vous égalerez le Tathagata en produisant l’attention juste. Vous ne serez pas attaché aux deux côtés qui trompent les gens avec ‘la vacuité’ et ‘l’être’. Vous durerez insatiablement pour une conduite vertueuse. Les trois émancipations, la moralité, et la sagesse seront constamment recherchées pour échapper au cycle sans fin de la naissance et de la mort. Vous produirez une grande compassion à l’égard des êtres vivants. Vous aspirerez à réaliser et rapidement parfaire les trois types de corps.

Noble fils, j’ai déjà exposé pour votre salut les quatre nobles vérités, les douze co-productions conditionnées et les six perfections. Maintenant, j’enseigne la méthode de baigner l’image pour votre salut et celui des rois en tout genre, des princes, des ministres, des concubines, des princesses, des dieux, des nagas, des hommes et des démons. Parmi les types variés d’hommage, celle-ci (baigner une image) est la meilleure. Elle excelle le don des sept joyaux égaux en nombre aux sables des Ganges.

Quand vous baigner l’image, vous devriez utiliser du bois de santal à tête de buffle, du bois de santal blanc, du bois de santal rouge, ou des encens de bois aloès. Vous devriez brûler de l’encens ‘Tulipe au Sommet de Montagne’, de l’encens ‘Cerveau de Dragon’, de l’encens Ling - Ling (Montagne), et ainsi de suite. Sur la surface d’une pierre propre vous devriez moudre tout ceci pour faire de la pâte ; utiliser cette pâte pour faire de l’eau parfumée et la placer dans un récipient propre. Dans un endroit propre, dressez un autel avec de la bonne terre, carré ou rond, sa taille en fonction des circonstances. Au sommet établissez la plateforme de baignade et placez l’image du Bouddha au centre. Versez dessus l’eau chaude parfumée, en la lavant et la purifiant, plusieurs fois versez-là dessus l’image. L’eau qui est utilisée doit être complètement filtrée pour ne pas faire de mal aux insectes. Des gouttes à deux doigts de l’eau avec laquelle vous avez baigné l’image devraient être prises et placées sur votre tête – ceci est appelé ‘ eau de la bonne chance’. Drainez l’eau vers un sol propre sans permettre à vos pieds de la piétiner. Avec une serviette douce et fine, essuyez l’image pour la rendre propre. Brûlez les encens nommés précédemment en diffusant l’arôme tout autour et replacez l’image dans sa position originelle.

‘’ Noble fils, la conséquence d’avoir accompli ce bain de l’image du Bouddha est que toi et la multitude des hommes et des dieux recevront présentement le bien être, le bonheur, et la longue vie sans maladie ; tous vos souhaits seront exaucés. Vos proches, amis, et votre famille seront tous aisés. Vous ferez vos adieux aux huit conditions de trouble et pour toujours échapperez au puit de la souffrance. Vous n’aurez plus le corps d’une femme et rapidement accomplirez l’éveil.

Quand vous aurez établi l’image et brûlé les encens variés, tournez-vous vers l’image, serrez vos paumes des mains de façon pieuse et récitez ces versets :

Je baigne maintenant le Tathagata. Sa sagesse pure et sa vertu ornent l’assemblé. Je fais le vœu que ces êtres vivants de cette période des cinq impuretés Puissent promptement témoigner du pur corps de Dharma du Tathagata. Puisse l’encens de la moralité, de la méditation, de la sagesse et de la connaissance et de l’expérience de la libération Constamment parfumer tous les royaumes des dix directions. Je fais le vœu que la fumée de cet encens puisse pareillement Accomplir le travail de providence des Bouddhas sans mesure et limite. Je fais aussi le vœu de mettre fin aux enfers et à la roue du Samsara, En éteignant complètement les feux et obtenant la fraîcheur de la libération Pour que tous manifestent la pensée de l’éveil insurpassable Échappant perpétuellement à la rivière des désirs et progressant vers l’autre rive du Nirvana.’’

Le Bouddha finit son exposé de ce soutra. A ce moment il y avait parmi l’assemblé un nombre incommensurable, illimité de Bodhisattvas qui réalisèrent la concentration indéfectible. Les dieux sans nombre réalisèrent la sagesse qui ne cesse jamais. La multitude des Auditeurs fit le vœu de rechercher les fruits de la Bouddhéité. Les quatre vingt quatre milles êtres manifestèrent tous la pensée envers l’éveil complet et insurpassé.

A ce moment, le Bodhisattva Pure Sagesse dit au Bouddha : ‘’ Unique Honoré du Monde, en étant fortunés de recevoir la compassion et la pitié du Grand Maître (Bouddha), nous enseigneront la méthode de baigner l’image. Je vais maintenant convertir les rois, les ministres, et tous ceux de bonne foi, joie, ou mérite. Tous les jours je vais baigner la noble image pour procurer de grandes bénédictions. Je m’engage à toujours recevoir et diffuser avec plaisir ‘’ Le Soutra Sur Le Mérite De Baigner Le Bouddha’’.

Traduction de Konshog Sherab pour Amitabha Terre Pure http://www.amitabha-terre-pure.net

Le discours sur les Huit Réalisations des Grands êtres

Jour et nuit, avec tout son coeur, un disciple de l’Éveillé doit réciter et méditer sur les huit réalisations découvertes par les grands êtres.

LA PREMIERE RÉALISATION est la prise de conscience de l’impermanence du monde. Tout régime politique est sujet au déclin: tout ce qui est composé des quatre éléments est vide et cause de souffrance. Les êtres humains sont constitués des Cinq Agrégats et n’ont pas d’existence séparée. Ils sont dans un processus de changement perpétuel, naissant et mourrant constamment. Ils sont vides de tout “soi” et sans existence séparée. Le mental peut être source de confusion et le corps, la forêt des actions malsaines. Si nous méditons sur ces faits, nous nous libérerons peu à peu du cycle des naissances et des morts.

LA SECONDE RÉALISATION est la prise de conscience que plus de désir amène plus de souffrance. Toutes les difficultés de la vie quotidienne sont causées par la convoitise et le désir. Ceux qui ont peu de désir et d’ambition sont en mesure d’être détendus; leur corps et leur mental sont libres de toute entrave.

LA TROISIEME RÉALISATION est la prise de conscience que l’esprit humain est toujours en quête de possessions et de renommée et n’est jamais satisfait. Cela entraîne un accroissement sans fin des actes erronés. Quant aux bodhisattvas, ils gardent constamment à l’esprit le principe de sobriété. Ils vivent simplement et paisiblement afin de pratiquer la voie et considèrent la réalisation de la compréhension parfaite comme leur seule profession.

LA QUATRIEME RÉALISATION est la prise de conscience que l’indolence est un grand obstacle à la pratique. C’est pourquoi nous devons pratiquer de manière diligente pour transformer les facteurs mentaux malsains qui nous enchaînent, ainsi que pour vaincre les quatre sortes d’états négatifs et nous libérer de la prison des Cinq Agrégats et des Trois Mondes.

LA CINQUIEME RÉALISATION est la prise de conscience que l’ignorance est la cause du cycle sans fin des naissances et des morts. Par conséquent, les bodhisattvas s’exercent sans relâche à écouter et à apprendre afin de développer leur compréhension et leur éloquence, ce qui leur permet d’éduquer les êtres vivants et de les amener au grand bonheur ultime.

LA SIXIEME RÉALISATION est la prise de conscience que la pauvreté crée la haine et la colère qui, à leurs tours, entraînent un cercle vicieux de causes négatives. Les bodhisattvas, lorsqu’ils pratiquent la générosité, considèrent chacun, ami ou ennemi, comme leur égal, ils ne condamnent pas les mauvaises actions des autres dans le passé, ni ne haïssent ceux qui causent du mal aujourd’hui.

LA SEPTIEME RÉALISATION est la prise de conscience que les cinq catégories de désirs sensoriels – argent, sexe, renommée, abus de nourriture et de sommeil – sont source de problèmes et de catastrophes. Bien que le moine soit dans le monde, il doit s’efforcer de ne pas se laisser emprisonner par les plaisirs du monde. Il contemple souvent cela. Il n’a en sa possession que trois robes et un bol et ce sont ses seuls outils dans la Voie. Son voeu de moine est de vivre dans la simplicité afin de pratiquer la Voie. Il pratique ses préceptes du mieux possible et entre en contact avec le monde par le biais de la compassion. LA HUITIEME RÉALISATION est la prise de conscience que la fièvre de la naissance et de la mort fait rage et qu’elle cause partout des souffrances infinies. Nous devons faire le grand voeu d’aider tous les êtres, de souffrir infiniment pour eux et de les guider jusqu’au grand bonheur ultime.

Ces Huit Réalisations ont été découvertes par les grands êtres, les Eveillés et les êtres réalisés qui ont pratiqué avec diligence la Voie de la Compassion et de la Compréhension. Ils ont navigué à bord du vaisseau du Corps du Dharma jusqu'à la rive de l'émancipation. Ils sont alors revenus dans le monde de la naissance et de la mort pour guider les êtres vivants vers la libération et les aider à comprendre la souffrance de la vie et de la mort, ayant abandonné les cinq désirs, c½ur et mental tendus vers la Noble Voie.

Si les disciples de l'Eveillé récitent ces Huit Réalisations et les méditent chaque fois qu'ils le peuvent, ils mettront fin aux innombrables incompréhensions et difficultés et progresseront vers l’Eveil ; ils laisseront derrière eux le monde de la naissance et de la mort et demeureront à jamais dans la paix.

Ainsi ai-je entendu.

Tandis que le Bouddha demeurait au jardin d’Anathapindika, au bocage de Jeta à côté de Shravasti, une femme laïque appelée Gangottara arriva de l’endroit où elle demeurait à Shravasti pour voir le Bouddha. Elle se prosterna en posant sa tête aux pieds du Bouddha, se retira sur le côté et s’assit.

L’unique honoré du monde demanda à Gangottara,.

« D’où viens-tu ? »

La femme laïque demanda au Bouddha,

« Unique Honoré du monde, si quelqu’un demande à une production magique d’où elle vient, comment la question peut-elle être posée ? »

L’Unique Honoré du monde lui demanda,

« Une production magique ne va ni ne vient, ne naît ni ne meurt, comment peut-on parler d’un endroit d’où elle peut venir ? »

La femme laïque demanda encore,

« Est-ce vrai que toutes les choses sont illusoires, comme magiques ? »

Le Bouddha répondit,

« Oui en effet, ce que vous dites est vrai ».

Gangottara lui demanda,

“Si toutes choses sont illusoires, comme magiques, pourquoi m’avez vous demandé d’où je venais ? »

L’Unique Honoré du monde lui dit,

“Un être produit de façon magique ne va ni dans un misérable niveau d’existence, ni chez les dieux, et n’atteint pas non plus le Nirvana. Gangottara, est-ce aussi la vérité d’après vous ? »

La femme laïque répondit,

« D’après moi, si mon corps était différent d’une production magique, alors je pourrais parler d’aller dans un bon ou misérable niveau d’existence, ou d’atteindre le Nirvana. Je ne vois cependant pas de différence entre mon corps et un corps produit de façon magique, donc comment puis-je parler d’aller dans un bon ou misérable niveau d’existence, ou d’atteindre le Nirvana ? »

« De plus, Unique Honoré du monde, la véritable nature du Nirvana est telle qu’il ne s’agit pas d’une renaissance dans un bon ou misérable niveau d’existence, ni de l’expérience du paranirvana. Je remarque que la même chose est vraie pour ma propre nature. » Le Bouddha demanda,

« Ne cherchez-vous pas à atteindre l’état de Nirvana ? »

Gangottara répondit en retour,

“Si cette question était posée à un être qui n’était jamais apparu à l’existence, quelle réponse pourrait être donnée ? »

Le Bouddha répondit,

“Ce qui n’est jamais apparu à l’existence est le Nirvana lui-même »

Gangottara demanda,

« Est-ce que toutes choses ne sont pas identiques au Nirvana ? »

Le Bouddha répondit,

« Si, elles le sont, si, elles le sont. »

“Unique Honoré du monde, si toutes choses sont identiques au Nirvana, pourquoi m’avez- vous demandé « Ne cherchez-vous pas à atteindre l’état de Nirvana ? »

« De plus, Unique Honoré du monde, si une production magique demande à une autre production magique « Ne cherchez-vous pas à atteindre le Nirvana ?, quelle pourrait être la réponse ? »

L’Unique Honoré du monde lui dit,

“J’ai posé cette question car il y a dans cette assemblée des hommes et des femmes de bien qui peuvent être menés à maturité. Je suis libre de tout attachement. Pourquoi ? Car le Tathagata sait que même les noms des choses insaisissables, ne sont pas ces choses elles- mêmes ni celles qui cherchent à atteindre le Nirvana. »

Gangottara dit,

“Si c’est ainsi, pourquoi l’accumulation de bonnes causes pour atteindre l’Illumination?”

Le Bouddha répondit,

« Ni les Bodhisattvas, ni leurs bonnes causes ne peuvent être appréhendés, car dans l’esprit des Bodhisattvas il n’y a pas de pensées discriminantes comme quoi ils accumuleraient de bonnes causes ou non. »

Gangottara demanda,

« Qu’entendez-vous par « pas de pensées discriminantes ? ».

L’Unique Honoré du monde répondit, « L’absence de pensées discriminantes ne peut pas être comprit ou saisit par le moyen de la pensée. Pourquoi ? Car dans l’état de l’absence de pensées discriminantes, même l’esprit est insaisissable, en ne s’occupant pas des fonctions mentales. Cet état dans lequel l’esprit est inappréciable est appelé inconcevable. Ca ne peut être saisit ou réalisé. Ce n’est ni pur, ni impur. Et pourquoi cela? Parce que, comme le Tathagata l’enseigne toujours, toute chose est aussi vide et dénuée d’entraves que l’espace. »

Gangottara demanda,

« Si toute chose est comme l’espace vide, pourquoi est-ce que l’Unique Honoré du monde parle de forme, de conception, de sensations, de pulsions, de conscience, des 18 éléments ; des 12 entrées, des 12 liens d’origine interdépendante, de souillé et de non souillé, de pur et d’impur, du samsara et du nirvana ? »

Le Bouddha dit à Gangottara,

« Lorsque je parle d’un « soi », par exemple, bien que j’exprime le concept par un mot, la nature d’un « soi » est en effet insaisissable. Je parle de forme mais la nature de la forme est également insaisissable, et ainsi de suite avec les autres Dharmas, jusqu’au nirvana. De même que l’on ne peut trouver d’eau dans les mirages, nous ne pouvons trouver la nature de la forme, et ainsi avec les autres, jusqu’au nirvana.

« Gangottara, seule une personne qui cultive une pure conduite en concordance avec le Dharma, percevant que rien ne peut être compris, mérite d’être appelée une véritable personne qui cultive la pure conduite. Même si les arrogants disent qu’ils ont compris quelque chose, ils ne peuvent dire qu’ils sont fermement établis dans une véritable pure conduite. De telles personnes arrogantes seront terrifiées et douteuses lorsqu’elles entendront ce profond Dharma. Elles seront incapables de se libérer de la naissance, de la vieillesse, de la maladie, de la crainte, de la tristesse, de la souffrance, et de la détresse.

« Gangottara, après mon paranirvana, il y aura des personnes capables de répandre ce profond Dharma, capable de stopper la ronde du samsara. Cependant, des sots, à cause de leurs vues erronées, vont haïr ces maîtres du Dharma, et vont réussir à leur nuire. De tels sots tomberont en enfer à cause de cela. »

Gangottara demanda,

« Vous parlez de ce profond Dharma qui peut stopper la ronde du samsara, qu’entendez-vous par « stopper la ronde du samsara ? »

L’Unique Honoré du monde répondit,

« Stopper la ronde du samsara signifie pénétrer la réalité, du domaine de l’inconcevable. Un tel Dharma ne peut être abîmé ou détruit. De ce fait, ce Dharma est appelé le Dharma qui peut stopper la ronde du samsara. »

Puis, l’Unique Honoré du monde sourit gracieusement et émit de son front des lumières bleues, jaunes, rouges, blanches et cristallines. Les lumières illuminèrent toutes les contrées, allant aussi haut que le Ciel de Brahma, retournèrent au Bouddha et entrèrent en haut de sa tête. Voyant cela, le vénérable Ananda lui demanda,

« Le Tathagata, le respectable, le suprêmement éveillé, ne sourit jamais sans raison.»

Il se leva de son siège, découvrit son épaule droite, s’agenouilla sur sa jambe droite, joignit ses paumes devant le Bouddha, et demanda,

« Pourquoi le Bouddha sourit-il ? »

Le Bouddha répondit,

“J’ai le souvenir que, dans le passé, cent Tathagatas enseignèrent ce Dharma à cet endroit, et chacun dans l’assemblée était également conduit par une femme laïque appelée Gangottara. Après avoir entendu l’enseignement de ce Dharma, la femme laïque, ainsi que toute l’assemblée quittèrent la vie mondaine. Puis, quand ce fut le moment, il entrèrent dans le nirvana sans laisser de traces. »

Ananda demanda au Bouddha,

« Quel nom devrait être donné à ce Sutra et comment devrions-nous l’accepter et le répandre ? »

Le Bouddha dit,

“Ce Sutra s’appelle Pureté sans défaut, et vous devriez l’accepter et le répandre sous ce nom”.

Pendant l’enseignement de ce Sutra, 700 moines et 400 nonnes furent libérés des souillures pour toujours et leurs esprits furent libérés et demeurèrent dans cet état.

A ce moment, les dieux du royaume du désir produirent magiquement différentes sortes de magnifiques fleurs célestes et les répandirent devant le Bouddha, disant,

« Exceptionnelle en effet est cette femme laïque, qui peut discuter aisément et à égalité avec le Tathagata. Elle doit avoir servit et fait des offrandes à d’innombrables Bouddhas, et planté de bonnes graines en leur présence. »

Puis, après que le Bouddha eut fini d’enseigner ce Sutra, la femme laïque Gangottara et tous les autres dieux, humains, asuras, gandharvas, et ainsi de suite se réjouirent de l’enseignement du Bouddha. Ils l’acceptèrent avec foi, et commencèrent à le suivre avec vénération. »

Metta Sûtra

Soûtra de l'Amour Universel

Voici ce qui doit être accompli par celui qui est sage, Qui recherche le Bien et a obtenu la Paix: Qu'il soit appliqué, droit, parfaitement droit, docile, Doux, humble, content, aisément satisfait; Qu'il ne se laisse pas subjuguer par les affaires du monde, Qu'il ne se charge pas du fardeau des richesses, Que ses sens soient maîtrisés; Qu'il soit sans orgueil et ne s'attache pas aux familles. Qu'il ne fasse rien qui soit mesquin Et que les sages puissent réprouver.

Ses pensées, ses paroles, ses actes Doivent avoir pour objectif: Le bonheur, la joie de tous les êtres, Aussi bien petits que grands, faibles que forts, Bien-portants que malades. pauvres que riches. Qu'il ne déçoive ni ne méprise aucun être, si peu que ce soit.

Qu'il soit sans haine, sans colère, Ne souhaitant jamais le mal à autrui. Pareil à la mère qui, au péril de sa vie, Surveille et protège son unique enfant, De même, avec un esprit sans limite, Doit-on chérir toutes les choses vivantes.

Aimer le monde en son entier: au-dessus, au-dessous, Et tout autour, sans aucune limite, Avec une infinie bonté bienveillante. Etant debout ou marchant, étant assis ou couché, Celui qui veut vivre l'Enseignement du Bouddha Doit avoir toujours présentes à l'esprit ces règles.

Ayant ainsi abandonné les vues fausses, Possédant la vision intérieure profonde, Avec persévérance, s'appliquant à la vertu Parce que sans attachement à ses sens, Celui qui arrive à cette perfection Ne connaîtra plus la re-naissance.

Soutra Culasunnatta (sur la vacuité)

1- Ainsi ai-je entendu : Une fois l’Unique Honoré demeurait à Savatthi dans le Park Oriental, le Palace de la Mère de Migara.

2- Alors, quand la soirée tomba, le Vénérable Ananda se leva de son siège, et alla rejoindre l’Unique Honoré, et après avoir rendu hommage au Bouddha, il s’assit d’un côté. Quand il eut fini cela, il dit à l’Unique Honoré :

3- ‘Vénérable Seigneur, une fois l’Unique Honoré vivait dans le pays de Sakyan. Il y a une ville des Sakyans appelée Nagaraka ; là-bas j’ai entendu et appris ceci des propres lèvres de l’Unique Honoré : ‘’ Maintenant je demeure beaucoup dans la vacuité, Ananda.’’ Vénérable Seigneur, était-ce bien entendu par moi, bien appréhendé, bien reçu et bien mémorisé ?’ ‘Certainement, Ananda, cela fut bien entendu par toi, bien appréhendé, bien reçu et bien mémorisé. Comme autrefois, de même aujourd’hui, je demeure beaucoup dans la vacuité.

4- ‘Ananda, tout comme le Palace de la Mère Migara est vide d’éléphants, de château, de chevaux et de juments, vide d’or et d’argent, vide de rassemblement de femmes et d’hommes, et il y a seulement cette non vacuité, c'est- à-dire, le simple état (de non vacuité) dépendant de ( la présence) de la communauté de Bhikkhus ; de même, sans porter attention à la perception de village, sans porter attention à la perception de l’homme, un Bhikkhu porte attention à l’état seul (de non vacuité) dépendant de (la présence de) de la perception de forêt. Son esprit pénètre la perception de forêt et acquière la confiance, la constance et la décision. Il comprend ainsi : ‘’Les perturbations qui seraient présentes dépendant de la perception de village ne sont pas présentes ici, les perturbations qui seraient présentes à la perception d’un homme ne sont pas présentes ici, et seulement cette mesure de perturbation est présente, c’est à dire, le seul état (de non vacuité) dépendant de (la présence) de perception de forêt.’’ Il comprend : ‘’Ce champ de perception est vide de perception de village.’’ Il comprend :’’Ce champ est vide de perception d’homme.’’ (Et il comprend) :’’Il y a (présent) seulement cette non vacuité, c'est-à-dire, le seul état (de non vacuité) dépendant de (la présence) de perception de forêt. ‘’ Ainsi, ceci a été pour lui un éclairage sur la vacuité qui s’accorde ave ce qui réellement est, sans perversion de signification et est pur.

5- ‘De plus, Ananda sans porter attention à la perception d’homme, sans porter attention à la perception de forêt, un Bhikkhu porte attention à l’état seul (de non vacuité) dépendant de (la présence) de perception de la terre. Son esprit pénètre cette perception de la terre et acquière la confiance, la constance et la décision. Tout comme si une peau de taureau était libérée de plis en l’étirant avec une centaine de cintres, de même, sans porter attention à toutes les crêtes et creux, les rivières ravines, les étendus d’épines et de piquets, les inégalités rocheuses, sur cette terre, un Bhikkhu porte attention à l’état seul de (non vacuité) dépendant de (la présence) de perception de la terre. Son esprit pénètre cette perception de la terre et acquière la confiance, la constance et la décision. . Il comprend ainsi : ‘’Les perturbations qui seraient présentes dépendant de la perception d’homme ne sont pas présentes ici, les perturbations qui seraient présentes à la perception de forêt ne sont pas présentes ici, et seulement cette mesure de perturbation est présente, c’est à dire, le seul état (de non vacuité) dépendant de (la présence) de perception de forêt.’’ Il comprend : ‘’Ce champ de perception est vide de perception d’homme.’’ Il comprend :’’Ce champ est vide de perception d’homme.’’ (Et il comprend) :’’Il y a (présent) seulement cette non vacuité, c'est-à-dire, le seul état (de non vacuité) dépendant de (la présence) de perception de la terre. ‘’ Ainsi, il voit cela comme vide de ce qui n’est pas ici, mais de ce qui reste ici il comprend :’’Il y a toujours ce présent ici.’’ Maintenant ceci aussi a été pour lui un éclairage sur la vacuité qui s’accorde ave ce qui réellement est, sans perversion de signification et est pur.

6- ‘De plus, Ananda sans porter attention à la perception de forêt, sans porter attention à la perception de la terre, un Bhikkhu porte attention à l’état seul (de non vacuité) dépendant de (la présence) de perception de la base consistant de l’espace infini. Son esprit pénètre cette perception de la base consistant de l’espace infini et acquière la confiance, la constance et la décision. Il comprend ainsi : ‘’Les perturbations qui seraient présentes dépendant de la perception de forêt ne sont pas présentes ici, les perturbations qui seraient présentes à la perception de laa terre ne sont pas présentes ici, et seulement cette mesure de perturbation est présente, c’est à dire, le seul état (de non vacuité) dépendant de (la présence) de perception de la base consistant de l’espace infini.’’ Il comprend : ‘’Ce champ de perception est vide de perception de forêt.’’ Il comprend :’’Ce champ est vide de perception de la terre.’’ (Et il comprend) :’’Il y a (présent) seulement cette non vacuité, c'est-à-dire, le seul état (de non vacuité) dépendant de (la présence) de perception de la base consistant de l’espace infini. ‘’ Ainsi, il voit cela comme vide de ce qui n’est pas ici, mais de ce qui reste ici il comprend :’’Il y a toujours ce présent ici.’’ Maintenant ceci aussi a été pour lui un éclairage sur la vacuité qui s’accorde ave ce qui réellement est, sans perversion de signification et est pur.

7- ‘De plus, Ananda sans porter attention à la perception de la terre, sans porter attention à la perception de la base consistant de l’espace infini, un Bhikkhu porte attention à l’état seul (de non vacuité) dépendant de (la présence) de perception de la base consistant de la conscience infinie. Son esprit pénètre cette perception de la base consistant de la conscience infinie et acquière la confiance, la constance et la décision. Il comprend ainsi : ‘’Les perturbations qui seraient présentes dépendant de la perception de la terre ne sont pas présentes ici, les perturbations qui seraient présentes à la perception de la base consistant de l’espace infini ne sont pas présentes ici, et seulement cette mesure de perturbation est présente, c’est à dire, le seul état (de non vacuité) dépendant de (la présence) de perception de la base consistant de la conscience infinie.’’ Il comprend : ‘’Ce champ de perception est vide de perception de la terre.’’ Il comprend :’’Ce champ est vide de la base consistant de l’espace infini.’’ (Et il comprend) :’’Il y a (présent) seulement cette non vacuité, c'est-à-dire, le seul état (de non vacuité) dépendant de (la présence) de perception de la base consistant de la conscience infinie. ‘’ Ainsi, il voit cela comme vide de ce qui n’est pas ici, mais de ce qui reste ici il comprend :’’Il y a toujours ce présent ici.’’ Maintenant ceci aussi a été pour lui un éclairage sur la vacuité qui s’accorde ave ce qui réellement est, sans perversion de signification et est pur.

8- ‘De plus, Ananda sans porter attention à la perception de la base consistant de l’espace infini, sans porter attention à la perception de la base consistant de la conscience infinie, un Bhikkhu porte attention à l’état seul (de non vacuité) dépendant de (la présence) de perception de la base consistant du néant. Son esprit pénètre cette perception de la base consistant du néant et acquière la confiance, la constance et la décision. Il comprend ainsi : ‘’Les perturbations qui seraient présentes dépendant de la perception de l’espace infini ne sont pas présentes ici, les perturbations qui seraient présentes à la perception de la base consistant de la conscience infinie ne sont pas présentes ici, et seulement cette mesure de perturbation est présente, c’est à dire, le seul état (de non vacuité) dépendant de (la présence) de perception de la base consistant du néant.’’ Il comprend : ‘’Ce champ de perception est vide de perception de la terre.’’ Il comprend :’’Ce champ est vide de la base consistant de conscience infinie.’’ (Et il comprend) :’’Il y a (présent) seulement cette non vacuité, c'est-à-dire, le seul état (de non vacuité) dépendant de (la présence) de perception de la base consistant du néant. ‘’ Ainsi, il voit cela comme vide de ce qui n’est pas ici, mais de ce qui reste ici il comprend :’’Il y a toujours ce présent ici.’’ Maintenant ceci aussi a été pour lui un éclairage sur la vacuité qui s’accorde ave ce qui réellement est, sans perversion de signification et est pur.

9- ‘De plus, Ananda sans porter attention à la perception de la base consistant de la conscience infinie, sans porter attention à la perception de la base consistant du néant, un Bhikkhu porte attention à l’état seul (de non vacuité) dépendant de (la présence) de perception de la base consistant de la ni-perception-ni-non-perception. Son esprit pénètre cette perception de la base consistant de la ni-perception-ni-non-perception et acquière la confiance, la constance et la décision. Il comprend ainsi : ‘’Les perturbations qui seraient présentes dépendant de la perception de la conscience infinie ne sont pas présentes ici, les perturbations qui seraient présentes à la perception de la base consistant du néant ne sont pas présentes ici, et seulement cette mesure de perturbation est présente, c’est à dire, le seul état (de non vacuité) dépendant de (la présence) de perception de la base consistant de la ni- perception-ni-non-perception.’’ Il comprend : ‘’Ce champ de perception est vide de perception de la conscience infinie.’’ Il comprend :’’Ce champ est vide de la base consistant du néant.’’ (Et il comprend) :’’Il y a (présent) seulement cette non vacuité, c'est-à-dire, le seul état (de non vacuité) dépendant de (la présence) de perception de la base consistant de la ni-perception-ni-non-perception. ‘’ Ainsi, il voit cela comme vide de ce qui n’est pas ici, mais de ce qui reste ici il comprend :’’Il y a toujours ce présent ici.’’ Maintenant ceci aussi a été pour lui un éclairage sur la vacuité qui s’accorde ave ce qui réellement est, sans perversion de signification et est pur.

10- ‘De plus, Ananda sans porter attention à la perception de la base consistant du néant, sans porter attention à la perception de la base consistant de la ni-perception-ni-non-perception, un Bhikkhu porte attention à l’état seul (de non vacuité) dépendant de (la présence) de la concentration sans signe de l’esprit. Son esprit pénètre cette perception de la concentration sans signe de l’esprit et acquière la confiance, la constance et la décision. Il comprend ainsi : ‘’Les perturbations qui seraient présentes dépendant de la perception du néant ne sont pas présentes ici, les perturbations qui seraient présentes à la perception de la base consistant de la ni-perception-ni- non-perception ne sont pas présentes ici, et seulement cette mesure de perturbation est présente, c’est à dire, celle qui (perturbation) a la vie comme étant sa condition dépendant de (la présence) de ce corps avec ses six bases.’’ Il comprend : ‘’Ce champ de perception est vide de perception consistant du néant.’’ Il comprend :’’Ce champ est vide de la base consistant de la ni-perception-ni-non-perception.’’ (Et il comprend) :’’Il y a (présent) seulement cette non vacuité, c'est-à-dire, celle (non vacuité) avec vie comme étant dépendant de ce corps avec ses six bases. ‘’ Ainsi, il voit cela comme vide de ce qui n’est pas ici, mais de ce qui reste ici il comprend :’’Il y a toujours ce présent ici.’’ Maintenant ceci aussi a été pour lui un éclairage sur la vacuité qui s’accorde ave ce qui réellement est, sans perversion de signification et est pur.

11- ‘De plus, Ananda sans porter attention à la perception de la base consistant du néant, sans porter attention à la perception de la base consistant de la ni-perception-ni-non-perception, un Bhikkhu porte attention à l’état seul (de non vacuité) dépendant de (la présence) de la concentration sans signe de l’esprit. Son esprit pénètre cette perception de la concentration sans signe de l’esprit et acquière la confiance, la constance et la décision. Il comprend ainsi : ‘’Cette concentration sans signe de l’esprit est conditionnée et mentalement produite.’’ Il comprend :’’Tout ce qui est conditionné et mentalement produit est impermanent et susceptible de cessation.’’ Quand il sait et voit ceci, son esprit est libéré de la souillure du désir sensuel, de la souillure d’être, de la souillure de l’ignorance. Une fois libéré vient la connaissance ‘’c’est libéré’’. Il comprend : ‘’La naissance est épuisée, la vie divine a été vécue, ce qui a été fait est fait, il n’y a plus rien à venir de tout ceci.’’ Il comprend ainsi :’’Les perturbations qui seraient présentes dépendant de la souillure du désir sensuel ne sont pas présentes ici, les perturbations qui seraient présentes dépendant de la souillure d’être ne sont pas présentes ici, les perturbations qui seraient présentes dépendant de la souillure de l’ignorance ne sont pas présentes ici, et seulement cette mesure de perturbation est présente, c’est à dire, cette (non vacuité) avec la vie comme étant sa condition dépendant de (la présence) de ce corps avec ses six bases.’’ Il comprend : ‘’Ce champ de perception est vide de la souillure du désir sensuel.’’ Il comprend :’’Ce champ est vide de la souillure d’être.’’ Il comprend :’’Ce champ est vide de la souillure de l’ignorance.’’ (Et il comprend) :’’Il y a (présent) seulement cette non vacuité, c'est-à-dire, celle (non vacuité) avec la vie comme étant sa condition dépendant de ce corps avec ses six bases. ‘’ Ainsi, il voit cela comme vide de ce qui n’est pas ici, mais de ce qui reste ici il comprend :’’Il y a toujours ce présent ici.’’ Maintenant ceci aussi a été pour lui un éclairage sur la vacuité qui s’accorde ave ce qui réellement est, sans perversion de signification et est pur.

12-‘Quel que soit ce que les moines et les divins dans le passé ont pénétré et demeuré dans une vacuité qui est purifiée et insurpassée par rien d’autre, ils ont tous pénétré et demeuré dans la vacuité qui est pure e insurpassée par rien d’autre. -‘ Quel que soit ce que les moines et les divins dans le futur vont pénétrer et demeurer dans une vacuité qui sera purifiée et insurpassée par rien d’autre, ils vont tous pénétrer et demeurer dans la vacuité qui est pure e insurpassée par rien d’autre. -‘ Quel que soit ce que les moines et les divins dans le présent pénètrent et demeurent dans une vacuité qui est purifiée et insurpassée par rien d’autre, ils vont tous pénétrer et demeurer dans la vacuité qui est pure e insurpassée par rien d’autre. ‘Par conséquent, Ananda, tu devrais t’exercer ainsi :’’Nous allons pénétrer et demeurer dans la vacuité qui est pure et insurpassée par rien d’autre.’’’

Cela fut dit par l’Unique Honoré. Le vénérable Ananda était satisfait, et réjouit des paroles de l’Unique Honoré.

- Amitabha Terre Pure – http://www.amitabha-terre-pure.net par Konshog Sherab

Le sûtra du diamant, (T235.8.748c-752c), traduit en chinois par Kumarajiva (T235), traduit en anglais par Charles Patton, version 1,3, [révision du 5 février 1998], traduit de l'anglais au français par MP

Le Soutra du Diamant

(1) Ainsi l'ai-je entendu. A une époque, le Bouddha se trouvait près de Shravasti dans le bosquet de Jeta de la propriété d'Anathapindika avec une grande compagnie de mille deux cents cinquante moines. A midi, l'Honoré du Monde mit son , prit son bol à aumônes et s'en alla dans la grande cité de Shravasti pour mendier. Dans cette ville il mendia avec succès et puis rentra dans son lieu de résidence pour manger son repas. Ayant rangé son kasaya et son bol, et lavé ses pieds, il prépara son siège et s'assit.

(2) À cette époque, le vénérable Subhuti faisait partie de cette grande assemblée. Il se leva alors de son siège, dénuda son épaule droite, posa le genou droit en terre, et, pressant ensemble les paumes de ses mains, il s'inclina devant le Bouddha. "Elle est extraordinaire, Honoré du Monde, l'habile bienveillance de l'Ainsi Venu pour les bodhisattvas et son habile confiance en eux. Honoré du Monde, à quoi les bons fils et les bonnes filles qui aspirent à la suprêmement inégalée doivent-ils se tenir? Comment devraient-ils régler leurs pensées?"

Le Bouddha répondit, "Excellent, excellent! Subhuti, comme tu l'as dit, l'Ainsi Venu est habilement bienveillant pour les bodhisattvas, et habilement confiant en eux. Si maintenant tu écoutes attentivement, je vais t'expliquer à quoi les bons fils et les bonnes filles qui aspirent à la suprêmement inégalée bouddhéité devraient ainsi se tenir, et comment ils devraient ainsi régler leurs pensées."

"Oui, Honoré du Monde, j'écouterai avec joie."

(3) Le Bouddha dit à Subhuti, "Les bodhisattva-mahasattvas devraient ainsi régler leurs pensées: 'là où il y a toutes sortes d'êtres -- qu'il s'agisse de créatures formées dans une matrice ou écloses d'un oeuf; qu'elles soient nées dans l'eau ou proviennent d'une transformation; qu'elles possèdent ou pas une forme; qu'elles possèdent la pensée ou pas; qu'elles ne soient ni dépourvues ni pourvues de pensées -- je ferai en sorte qu'elles entrent toutes dans le nirvâna non-résiduel, les libérant ainsi. En libérant ainsi les innombrables êtres sans limites, en réalité, il n'y a pas d'êtres qui atteignent cette libération'. Quelle en est la raison? Subhuti, si un bodhisattva croit qu'il y a un ego, une personne, des individualités séparées ou une âme; dans ce cas il n'est pas un bodhisattva."

(4) "De surcroît, Subhuti, un bodhisattva dans le Dharma ne devrait s'attarder nulle part lorsqu'il agit avec compassion. C'est-à-dire ne pas s'attarder dans les formes de la compassion; ni s'attarder dans le son, l'odeur, le goût, la sensation ou l'idée de la compassion. Subhuti, un bodhisattva devrait ainsi faire preuve de compassion, sans s'attarder à de telles apparences. Pourquoi cela? Si un bodhisattva ne s'attarde pas aux apparences de la compassion, sa sainte vertu ne peut pas être calculée.

"Dis-moi, Subhuti. Peux-tu mesurer le ciel de l'orient?"

"Non, Honoré du Monde".

"Peux-tu mesurer tout l'espace qui se trouve au sud, à l'ouest, au nord, les quatre directions entre zénith et nadir?"

"Non, Honoré du Monde".

"Subhuti, la sainte vertu d'un bodhisattva qui ne s'attarde pas aux apparences de la compassion est de cet ordre, encore une fois, elle est telle. Subhuti, les bodhisattvas devraient ne s'en tenir qu'à cette instruction". (5) "Subhuti, qu'en penses-tu? Est-il possible de décrire l'Ainsi Venu? Peut-il être reconnu par les caractéristiques corporelles?"

"Non, Honoré du Monde; il n'est pas possible d'obtenir la vision de l'Ainsi Venu par le moyen des signes corporels. Quelle en est la raison? L'Ainsi Venu a expliqué que les signes corporels ne sont pas des signes corporels [de l'Ainsi Venu]". Alors, le Bouddha dit, "Subhuti, les signes possédés par les mortels sont tous vides et illusoires. Si l'on voit que ces signes ne sont pas des signes [de l'Ainsi Venu], alors on peut voir l'Ainsi Venu".

(6) Subhuti demanda au Bouddha, "Honoré du Monde, ne peut-on se demander s'il y aura-t-il toujours des êtres en qui surgira une foi authentique à entendre les mots de cet enseignement?"

Le Bouddha répondit à Subhuti, "Ne dis pas ça. Dans les derniers cinq cents ans [de l'ère du Dharma] après la mort de l'Ainsi Venu, ceux qui maintiendront ces préceptes et cultiveront la sainteté pourront, grâce à ces passages, donner naissance à l'esprit fidèle, parce qu'ils sont sincères. Il faut savoir que ces gens [de cette époque] n'auront pas été avec un bouddha, ni deux, ni trois, quatre ou cinq bouddhas lorsqu'ils planteront leurs bonnes racines. Ils auront accompli cette plantation avec d'incommensurables dizaines de millions de bouddhas. En entendant ces passages, ne fut-ce qu'en une seule récitation, il donneront naissance à une foi pure. Subhuti, l'Ainsi Venu sait et voit pleinement ceci dans tout être qui atteint ainsi une aussi incommensurable vertu. Et pourquoi? Parce que ces êtres ne retomberont pas dans les obstructions, la perception d'un ego individuel, celle d'une existence séparée, celle d'une âme, ni celle d'une personne. Ils seront libres de la perception des dharmas tout autant que de celle des non dharmas. Pourquoi cela? Si les esprits de ces êtres devaient appréhender les apparences, ceci créerait l'attachement à un ego individuel, à une existence séparée, à une âme, et à une personne. Si elles devaient assumer l'apparence des dharmas, ceci créerait l'attachement à un ego individuel, à une existence séparée, à une âme, et à une personne. Si elles devaient assumer l'apparence des non dharmas, ceci créerait l'attachement à un ego individuel, à une existence séparée, à une âme, et à une personne. C'est pourquoi on ne devrait pas percevoir les dharmas, et c'est pourquoi on ne devrait pas percevoir les non dharmas. C'est ce que veut dire l'Ainsi Venu lorsqu'il déclare, 'O moines! Sachez que mon Dharma ainsi exposé est comme un radeau de bambou. Le Dharma honoré doit être abandonné, et bien plus encore ce qui n'est pas le Dharma' ".

(7) "Subhuti, qu'en penses-tu? L'Ainsi Venu a-t-il atteint la suprêmement inégalée bouddhéité [l'Illumination Parfaite qui Transcende les Comparaisons]? Dispense-t-il un enseignement du Dharma?"

Subhuti répondit, "Ainsi que je comprend l'enseignement précis du Bouddha, il n'existe aucun Dharma précis qu'on appelle la 'suprêmement inégalée bouddhéité'. De plus, il n'y a aucun Dharma précis que puisse exposer l'Ainsi Venu. Pourquoi cela? De tous les dharmas exposés par l'Ainsi Venu, aucun ne peut être perçu ni exprimé, puisqu'il n'existe ni dharmas ni non dharmas. Pourquoi est-ce le cas? Tous les Sages, par le moyen du Dharma inconditionnel, opèrent des discriminations"

(8) "Subhuti, qu'en penses-tu? Si une personne remplissait les trois mille mondes avec les sept trésors -- or, argent, lapis-lazuli, cristal, agathe, perles rouges et cornaline -- pour en faire l'aumône, les mérites de cette personne seraient immenses, n'est-ce pas?"

Subhuti répondit, "Immenses au-delà de toute imagination, Honoré du Monde. Même si, en vérité, il n'y a pas d'existence séparée sur laquelle les mérites puissent s'accumuler. C'est pour ça que l'Ainsi Venu a dit que ces mérites seraient immenses".

"Si donc, encore une fois, il y a une personne qui reçoit et soutient ce qui se trouve dans ce sûtra, ne fut- ce que quatre vers, et qu'elle l'explique à une autre personne, les mérites de cette personne dépasseraient l'exemple précédent. Pourquoi cela? Subhuti, chacun des bouddhas qui atteint le Dharma de la suprêmement inégalée bouddhéité est le produit de ce sûtra. Subhuti, ce qu'on appelle le Dharma du Bouddha n'est donc pas le Dharma du Bouddha". (9) "Subhuti, qu'en penses-tu? Celui-qui-entre-dans-le-courant (srota-apanna) peut-il produire cette pensée 'J'ai mérité la récompense de celui-qui-entre-dans-le-courant'?" Subhuti répondit, "Non, Honoré du Monde. Pourquoi donc? 'Celui-qui-entre-dans-le-courant' est le nom de celui qui entre dans le courant [de la vie sainte], qui n'entre nulle part: il n'entre pas dans les formes, ni dans les sons, ni les odeurs, les goûts, les sensations ni les idées. Celui-là est appelé 'Celui-qui-entre-dans-le-courant' "

"Subhuti, qu'en penses-tu? Celui-qui-ne-doit-renaître-qu'une-fois (sakrdagama) peut-il produire cette pensée -- 'J'ai mérité la récompense de celui-qui-ne-doit-renaître-qu'une-fois'?" Subhuti répondit, "Non, Honoré du Monde. Pourquoi donc? 'Celui-qui-ne-doit-renaître-qu'une-fois' est le nom pour une arrivée de plus [dans ce monde mortel], et en réalité, il n'y a pas d'arrivée future. Celui-là est appelé 'Celui-qui-ne- doit-renaître-qu'une-fois' "

"Subhuti, qu'en penses-tu? Celui-qui-ne-doit-pas-revenir (anagamin) peut-il produire cette pensée -- 'J'ai mérité la récompense de celui-qui-ne-doit-pas-revenir'?" Subhuti répondit, "Non, Honoré du Monde. Pourquoi donc? 'Celui-qui-ne-doit-pas-revenir' est le nom pour celui qui ne doit pas renaître, et il n'y a en réalité aucune non-renaissance. C'est pourquoi on l'appelle 'Celui-qui-ne-doit-pas-revenir' "

"Subhuti, qu'en penses-tu? Un arhat peut-il produire cette pensée -- 'J'ai atteint l'éveil de l'arhat'?" Subhuti répondit, "Non, Honoré du Monde. Pourquoi donc? En réalité, il n'existe pas de dharma appelé 'arhat'. Honoré du Monde, si un arhat devait produire cette pensée -- 'J'ai atteint l'éveil de l'arhat', ce serait alors à cause de l'attachement à un ego individuel, à une existence séparée, à des êtres sensibles, à une âme.

Le Bouddha a déclaré que j'ai atteint, sans discussion, un samadhi qui est parmi les meilleurs. C'est le meilleur parce que j'ai renoncé au désir d'être un arhat. Je ne formule pas la pensée -- 'J'ai renoncé au désir d'être un arhat'. Honoré du Monde, si, de moi-même, je formulais la pensée -- 'J'ai atteint l'Eveil de l'arhat' -- l'Honoré du Monde n'aurait pas dit de Subhuti qu'il est cet heureux pratiquant forestier, parce qu'en réalité, Subhuti ne pratique nulle part. Et c'est pourquoi on l'appelle 'Subhuti, l'heureux pratiquant forestier'."

(10) Le Bouddha dit, "Subhuti, qu'en penses-tu? Dans le passé, quand l'Ainsi Venu se trouvait avec le bouddha Dipankara, le Pleinement Illuminé, a-t-Il appris quelque doctrine de lui?"

"Non, Honoré du Monde. Quand l'Ainsi Venu se trouvait avec le bouddha Dipankara, il n'y avait en réalité aucune doctrine à apprendre".

"Subhuti , qu'en penses-tu? Les bodhisattvas sont-ils l'ornement des terres du bouddha?

"Non, Honoré du Monde. Pourquoi cela? L'ornement des terres du bouddha est un non-ornement. C'est appelé 'ornement'."

"C'est pour ça, Subhuti, que les bodhisattva-mahasattvas devraient vraiment expérimenter l'esprit pur. Un tel esprit ne discrimine pas et ne porte pas de jugement sur les formes : il ne discrimine pas et ne porte pas de jugement sur les sons, les odeurs, les saveurs, les sensations ou les idées. Un bodhisattva doit développer un esprit qui ne forme aucun attachement ou aversion pour quoi que ce soit.

"Subhuti, suppose qu'un homme soit doté d'un corps aussi grand que le mont Sumeru. Qu'en penses-tu? Son existence personnelle serait-elle grande?"

Subhuti répondit, "Incroyablement grande, Honoré du Monde. Et pourquoi donc? Parce que le Bouddha a déclaré qu'un non-corps est un grand corps".

(11) "Subhuti, suppose qu'il y avait autant de fleuves Gange qu'il y a de grains de sable dans le lit du Gange lui-même. Qu'en penses-tu? Est-ce que l'ensemble de leurs grains de sable serait nombreux?" "Nombreux, certes, Honoré du Monde. Il serait impossible de compter tous les fleuves Gange, et encore moins le total combiné de tous les grains de sable dans eux tous!"

"Subhuti, je vais te dire une grande vérité. Si de bons fils et de bonnes filles, eux-mêmes aussi nombreux que les sables de ces fleuves Gange, remplissaient trois mille mondes avec les sept trésors pour en faire l'aumône, il en découlerait de nombreux mérites, n'est-ce pas?"

"Incroyablement nombreux, Honoré du Monde". Ne fut-ce que tous ces fleuves Gange seraient si nombreux qu'il en seraient innombrables. Combien plus encore le seraient leurs sables?"

Alors le Bouddha déclara, "Pourtant, Subhuti, si un bon fils ou une bonne fille ne devait recevoir et retenir que quatre lignes de ce sûtra, et l'expliquer à quelqu'un d'autre, le mérite de cette personne surpasserait l'exemple qui précède".

(12) "Qui plus est, Subhuti, là où ce qui est dit dans ce sûtra est respecté, même s'il ne s'agit que de quatre lignes de vers, il faut faire savoir que tous, dans chaque monde, qu'il s'agisse de dieux, d'hommes ou de titans, devraient faire des offrandes de soutien à cet endroit tout comme si c'était un sanctuaire bouddhique. Et combien plus encore si quelqu'un peut le recevoir, le garder, le lire et le réciter entièrement!"

"Subhuti, il faut qu'on sache que cette personne accomplira le plus haut, le meilleur et le plus extraordinaire des dharmas Si ce sûtra canonique se trouve en sa maison, celle-ci serait comme celle du Bouddha, si elle est honorée par les disciples."

(13) Alors Subhuti demanda, "Honoré du Monde, par quel nom ce Discours devra-t-il être connu? Comment devrons-nous le recevoir et le conserver?"

Le Bouddha répondit, "Ce Discours devra être connu comme Vajracchedika Prajna Paramita -- Le Coupe- vitres en Diamant de la Sagesse transcendantale -- C'est avec les mots de ce titre que vous devriez le recevoir et le conserver. Pourquoi donc? Subhuti, le Bouddha dit que c'est la perfection de la sagesse, de sorte que ce n'est pas la perfection de la sagesse".

"Subhuti, qu'en penses-tu? L'Ainsi Venu dispense un enseignement du Dharma, n'est-ce pas?"

Subhuti répondit au Bouddha, "Honoré du Monde, l'Ainsi Venu ne dispense aucun enseignement".

"Subhuti, qu'en penses-tu? Les atomes des trois-mille mondes sont nombreux, n'est-ce pas?"

Subhuti répliqua, "Incroyablement nombreux, Honoré du Monde".

"Subhuti, l'Ainsi Venu a dit que les atomes ne sont pas des atomes. Ils sont appelés 'atomes'. L'Ainsi Venu a expliqué que les mondes ne sont pas des mondes. Ils sont appelés 'mondes'. Subhuti, qu'en penses- tu? Peut on voir l'Ainsi Venu par le moyen des trente-deux signes?"

"Non, Honoré du Monde. On ne peut pas obtenir la vision de l'Ainsi Venu par le moyen des trente-deux signes. Pourquoi donc? L'Ainsi Venu a expliqué que les trente-deux signes ne sont pourtant pas des signes. Ils sont appelés les 'trente-deux-signes'."

"Subhuti, suppose qu'il y ait de bons fils et de bonnes filles qui, avec leurs vies aussi nombreuses que les sables du Gange, faisaient l'aumône; et suppose encore qu'il y ait une personne qui, ne comprenant et ne retenant que quatre lignes de ce sûtra, l'expliquerait à quelqu'un d'autre, son mérite serait incomparablement plus grand". (14) A ce moment, en entendant prononcer ce sûtra, Subhuti obtint tout soudain une profonde compréhension de sa signification. Alors, en essuyant ses larmes, il s'adressa au Bouddha en disant, "Il est extraordinaire, Honoré du Monde, que le Bouddha expose un discours canonique si incroyablement profond! Il y a longtemps que mon oeil de sagesse a été ouvert; mais de ce jour jusqu'à celui-ci, jamais je n'avais entendu une aussi merveilleuse explication de la nature de la Réalité Fondamentale. Honoré du Monde, si jamais une autre personne entend ce sûtra d'un esprit pur et confiant, alors en elle naîtra le signe de la réalité. Il faut savoir que cette personne aura entièrement accompli le mérite le meilleur et le plus extraordinaire. Honoré du Monde, ce signe de réalité est en effet le non-signe. C'est pourquoi l'Ainsi Venu a dit qu'il est appelé le 'signe réel'. Honoré du Monde, ayant ainsi entendu ce sûtra canonique, et l'ayant sincèrement compris, le recevoir et le conserver ne présente plus aucune difficulté. S'il doit venir au monde dans les derniers cinq cents ans [de l'ère du Dharma] des êtres qui entendent ce sûtra avec foi et compréhension, qui le reçoivent et le préservent, quel remarquable accomplissement que sera cette liberté! Pourquoi cela? Ces personnes seront libres de l'idée d'une entité-égo, libres de l'idée d'une âme personnelle, libres de l'idée d'un être individuel ou d'une existence séparée. Pourquoi donc? Parce que l'idée d'une entité-égo est ce non-signe. L'idée d'une personne, d'un être sensible et d'une âme sont ce non- signe. Pourquoi? Parce que laissant là toutes les apparences, on les appelle des bouddhas. "

Le Bouddha dit à Subhuti, "Oui, oui! S'il y a encore une personne qui entend ce sûtra et n'est ni étonnée, ni alarmée ou effrayée; il faut savoir que cette personne deviendrait très extraordinaire. Pourquoi donc? Subhuti, l'Ainsi Venu a expliqué que la première perfection n'est pourtant pas la première perfection. On l'appelle la première perfection. Subhuti, la perfection de la persévérance (kshanti), comme l'a dit l'Ainsi Venu, n'est pas la perfection de la persévérance. Pourquoi donc? Subhuti, lorsque dans le passé mon corps a été coupé en morceaux par le roi Kalinga, j'étais à l'époque libre d'attachement à un ego individuel, à une personne, à une existence séparée, et à une âme. Pourquoi cela? Lorsqu'à cette époque j'avais été coupé en morceaux et démembré, s'il y avait eu un attachement à un ego individuel, à une personne, à une existence séparée, et à une âme, la colère et l'indignation seraient montées en moi. Qui plus est, Subhuti, je me rappelle que dans les dernières cinq cents incarnations, j'avais été un ascète pratiquant la persévérance. Dans cette incarnation, j'étais libre d'attachement à un ego individuel, à une personne, à une existence séparée, et à une âme. Subhuti, les bodhisattvas doivent quitter tous les signes lorsqu'ils entreprennent la suprêmement inégalée bouddhéité. Ils ne doivent pas s'attacher aux formes lorsqu'ils formulent cette pensée. Ils ne doivent pas s'attacher aux sons, aux odeurs, aux saveurs, aux sensations, ou aux idées lorsqu'ils formulent cette pensée. Ils ne doivent s'attacher à rien lorsqu'ils forment cette pensée. S'ils devaient avoir un attachement dans cette pensée, alors il deviendrait un non-attachement. C'est pourquoi le Bouddha a dit que les pensées du bodhisattva ne doivent pas s'attacher aux formes de l'aumône. Subhuti, c'est en faisant en sorte de sauver tous les êtres sensibles que les bodhisattvas doivent faire l'aumône. Le Ainsi Venu a dit que tous les signes sont donc le non-signe. De plus, il a dit que tous les êtres sensibles ne sont donc pas êtres sensibles. Subhuti, les discours de l'Ainsi Venu sont véridiques, vrais, et donc ni faux ni contradictoires. Subhuti, le Dharma que l'Ainsi Venu a atteint n'est ni vrai ni faux. Subhuti, si les pensées d'un bodhisattva s'attachent aux dharmas lorsqu'il fait l'aumône, ce serait comme une personne qui entrerait dans l'obscurité, et serait ainsi incapable de rien voir. Si les pensées d'un bodhisattva ne s'attachent pas aux dharmas lorsqu'il pratique l'aumône, ce serait comme une personne qui, grâce à la luminosité du soleil, verrait toutes les différentes formes. Subhuti, s'il devait se produire dans le monde que de bons fils et de bonnes filles soient en mesure de recevoir, retenir, lire et réciter ce qu'il y a dans ce sûtra, alors ils deviendront des Ainsi Venus. Par la sagesse transcendante du Bouddha qui voit et connaît pleinement ces gens, je puis dire que tous obtiendront la réalisation complète de ce mérite incommensurable.

(15) "Subhuti, suppose qu'il y ait de bons fils et de bonnes filles qui, au matin, en nombre égal aux sables du Gange, se donnent en aumône; qui, dans l'après-midi, en nombre égal aux sables du Gange, se donnent en aumône; qui, au soir, en nombre égal aux sables du Gange, se donnent en aumône; et ainsi pendant d'incommensurables milliards de kalpas, se donnent en aumône. Suppose encore qu'il se trouve une personne qui entende ce sûtra canonique d'un esprit confiant qui n'est pas contrariant, sa sainteté dépasserait celle des autres. Combien plus encore s'il le copie, le reçoit, le retient, le lit et le récite dans son intégralité, pour en donner ensuite des explications détaillées aux autres! Subhuti, pour parler essentiellement, ce sûtra possède une signification qui ne peut pas être comprise, et dont l'incommensurable mérite ne peut pas être mesuré. L'Ainsi Venu le propose pour faire avancer le grand véhicule; il le propose pour faire avancer le suprême véhicule. S'il se trouve une personne qui puisse recevoir, retenir, lire et réciter ce sûtra et l'expliquer abondamment à d'autres, l'Ainsi Venu sait et voit pleinement que de telles personnes obtiendront toutes entièrement la réalisation d'un mérite qui ne peut être mesuré, ne peut être exprimé, n'a pas de limites et est inconcevable. C'est pour cela que de telles personnes portent ainsi la bodhi suprêmement sans pareille de l'Ainsi Venu. Pourquoi donc? Subhuti, si on trouve de la satisfaction dans les dharmas inférieurs, il s'agit d'un attachement à un ego individuel, à une personne, à une existence séparée, et à une âme. Dans ce cas, il ne pourrait pas y avoir d'accord avec le fait de recevoir, retenir, réciter ou expliquer ce sûtra à quelqu'un d'autre. Subhuti, où que ça se trouve, en quelqu'endroit que ce soit, s'il s'y trouve ce sûtra, chacun de tous les mondes, que ce soit celui des dieux, des humains ou des titans, devrait faire des offrandes pour son soutien. Il faut qu'on sache que cet endroit est alors un sanctuaire. Tous devraient le vénérer en en faisant le tour dans le sens des aiguilles d'une montre, en y jetant des fleurs et en y brûlant de l'encens.

(16) "Qui plus est, Subhuti, si de bons fils ou de bonnes filles qui reçoivent, retiennent, lisent et récitent ce sûtra devaient être insultés ou méprisés, c'est qu'ils auraient dans leurs vies précédentes commis des actes mauvais et qu'ils seraient en conséquence tombés dans cette voie des souffrances. C'est pour cela qu'ils sont insultés et méprisés par les autres dans cette vie. Lorsque les actes mauvais de la vie précédente auront été extirpés, ils atteindront la bodhi suprêmement sans égale. Subhuti, je me rappelle que dans un passé d'innombrables asankhya kalpas, avant d'avoir été avec le bouddha Dipankara, j'avais rencontré quatre-vingt-quatre trillions de nayutas de bouddhas, avais donné à tous des offrandes, et avais accompli leur travail sans erreur inutile. Suppose, encore, qu'il y ait quelqu'un qui, dans la dernière époque superficielle, soit capable de recevoir, retenir, lire et réciter ce sûtra, et en obtenir le mérite. Le mérite que j'ai eu en donnant des offrandes à tous ces bouddhas ne vaudrait pas le centième de ce mérite. Même un milliardième de ce mérite serait une estimation insuffisante. Subhuti, si je devais énoncer pleinement l'étendue des mérites des bons fils et bonnes filles qui, au cours de la dernière période superficielle, recevront, retiendront, liront et réciteront ce sûtra, l'esprit de certaines personnes dans cette assemblée en serait perturbé, il se mettraient à douter et cesseraient de croire. Subhuti, il faut qu'on sache que la signification de ce sûtra est inconcevable. Le fruit de sa récompense aussi est inconcevable.

(17) A ce moment, Subhuti dit au Bouddha, "Honoré du Monde, comment doivent se comporter ceux et celles qui entreprennent la suprêmement inégalée bouddhéité, comment doivent-ils régler leurs pensées?"

Le Bouddha dit à Subhuti, "Les bons fils et les bonnes filles qui entreprennent la suprêmement inégalée bouddhéité formeront la pensée, 'je vais libérer tous les êtres sensibles. Les ayant libérés, il n'y aura pas d'êtres sensibles qui auront été libérés'. Pourquoi? Subhuti, si un bodhisattva avait un attachement à un ego individuel, à une personne, à une existence séparée, et à une âme, alors il ne serait pas un bodhisattva. Pourquoi ça? Subhuti, en vrai, il n'existe pas de suprêmement inégalée bouddhéité. Subhuti, qu'en penses- tu? Lorsque l'Ainsi Venu se trouvait avec le Bouddha Dipankara, il avait atteint la suprêmement inégalée bouddhéité, n'est-ce pas?"

"Non, Honoré du Monde. Tel que j'ai compris ce veut expressément dire le Bouddha, quand le Bouddha se trouvait avec le bouddha Dipankara, il n'avait en rien atteint la bodhi suprêmement inégalée."

Le Bouddha répliqua, "Oui, oui! Subhuti, en vrai, il n'existe pas de dharma qu'aurait atteint l'Ainsi Venu dans la suprêmement inégalée bouddhéité. Subhuti, suppose qu'il y ait un dharma qu'aurait atteint l'Ainsi Venu dans la suprêmement inégalée bouddhéité. Alors, le bouddha Dipankara ne m'aurait pas confié la prédiction 'Toi, dans une vie à venir, tu apparaîtras en tant que bouddha nommé Shakyamuni'. C'est parce qu'en réalité, il n'existe pas de dharma dans l'obtention de la suprêmement inégalée bouddhéité. C'est pour cette raison que le bouddha Dipankara m'a confié cette prédiction qui disait, 'Toi, dans une vie à venir, tu apparaîtras en tant que bouddha nommé Shakyamuni'. Pourquoi cela? Pour quelqu'un qui est un Ainsi Venu, tous les dharmas se valent. Suppose que quelqu'un dise que l'Ainsi Venu a atteint la bodhi suprêmement inégalée. Subhuti, en vrai, il n'existe pas de dharma dans l'obtention par le Bouddha de la bodhi suprêmement inégalée. Subhuti, la bodhi suprêmement inégalée atteinte par l'Ainsi Venu est une [voie] médiane, sans vérité ni fausseté. C'est pour ça que l'Ainsi Venu dit de tous les dharmas qu'ils sont tous le Dharma du Bouddha. Subhuti, ce qu'on appelle 'tous les dharmas', n'est donc en rien tous les dharmas. C'est pour ça qu'on l'appelle 'tous les dharmas'. Subhuti, prend par exemple cette personne dont le corps est ancien et grand".

Subhuti répondit, "Honoré du Monde, l'Ainsi Venu a dit que la personne dont le corps est ancien et grand, n'a pourtant pas un grand corps. On l'appelle simplement un grand corps".

--"Subhuti, un bodhisattva est aussi tel. Si quelqu'un devait former les mots 'Je vais libérer tous les innombrables êtres' alors, on ne pourrait pas l'appeler un bodhisattva. Pourquoi donc? Subhuti, en réalité, il n'existe pas de dharma dont le nom serait 'bodhisattva'. C'est pour ça que le Bouddha a dit que chacun des dharmas est sans ego individuel, sans personne, sans existence séparée, et sans âme. Subhuti, si un bodhisattva devait dire 'Je vais orner la terre du Bouddha'; alors ce ne serait pas quelqu'un qu'on pourrait appeler un bodhisattva. Pourquoi ça? Parce que l'Ainsi Venu a dit que l'ornement de la terre du Bouddha, est un non-ornement, on l'appelle 'ornement'. Subhuti, si un bodhisattva pénètre et traverse le Dharma sans égoïsme, l'Ainsi Venu a dit qu'on pouvait vraiment l'appeler un bodhisattva.".

(18) "Subhuti, qu'en penses-tu? L'Ainsi Venu possède-t-il l'oeil de chair?"

"Oui, Honoré du Monde, l'Ainsi Venu le possède".

"Subhuti, qu'en penses-tu? L'Ainsi Venu possède-t-il l'oeil divin?"

"Oui, Honoré du Monde, l'Ainsi Venu le possède".

"Subhuti, qu'en penses-tu? L'Ainsi Venu possède-t-il l'oeil de sagesse?"

"Oui, Honoré du Monde, l'Ainsi Venu le possède".

"Subhuti, qu'en penses-tu? L'Ainsi Venu possède-t-il l'oeil du Dharma?"

"Oui, Honoré du Monde, l'Ainsi Venu le possède".

"Subhuti, qu'en penses-tu? L'Ainsi Venu possède-t-il l'oeil du Bouddha?"

"Oui, Honoré du Monde, l'Ainsi Venu le possède".

"Subhuti, qu'en penses-tu? Prends les sables du Gange. Le Bouddha a parlé de ces sables, n'est-ce pas?"

"Oui, Honoré du Monde, l'Ainsi Venu en a parlé".

"Subhuti, qu'en penses-tu? Comme il y a de sable dans un seul Gange, suppose qu'il y ait des fleuves Gange en nombre égal à celui de ces sables, si on avait des terres de Bouddha en nombre égal à celui des sables de tous ces fleuves, ces terres seraient nombreuses, n'est ce pas?

"Incroyablement nombreuses, Honoré du Monde."

Le Bouddha dit à Subhuti, dans ces terres se trouvent des êtres sensibles avec diverses sortes d'esprits, que l'Ainsi Venu connaît parfaitement. Pourquoi donc? L'Ainsi Venu a dit que les esprits ne sont pas des esprits et sont de ce fait appelés "esprits". Subhuti, il est impossible de retenir l'esprit passé, impossible de tenir l'esprit présent, et impossible de saisir l'esprit futur car en aucune de ses activités l'esprit n'a-t-il de substance ou d'existence. (19) "Subhuti, qu'en penses-tu? Suppose que quelqu'un remplisse trois mille mondes avec les sept trésors pour en faire l'aumône. Cette personne, avec cette cause et ces conditions, obtiendrait de nombreuses bénédictions, n'est-ce pas?"

"Oui, Honoré du Monde? Cette personne, avec cette cause et ces conditions, obtiendrait d'incroyablement nombreuses bénédictions

"Subhuti, si cet acte béni avait été réel, l'Ainsi Venu n'aurait pas dit que cette personne obtiendrait de nombreuses bénédictions. Puisque l'acte béni n'est pas, l'Ainsi Venu dit donc que la personne en obtiendrait de nombreuses bénédictions".

(20) "Subhuti, qu'en penses-tu? Peut-on reconnaître le Bouddha par la forme parfaite de son corps?"

"Non, Honoré du Monde. On ne doit pas reconnaître l'Ainsi Venu par la forme parfaite de son corps. Pourquoi ça? L'Ainsi Venu a dit que la forme parfaite de son corps n'est pas la forme parfaite d'un corps. On l'appelle forme parfaite d'un corps."

"Subhuti, qu'en penses-tu? Peut-on reconnaître le Bouddha par les signes parfaits?"

"Non, Honoré du Monde. On ne doit pas reconnaître l'Ainsi Venu par les signes parfaits. Pourquoi ça? L'Ainsi Venu a dit que les signes qui sont parfaits ne sont pas des signes qui sont parfaits. On les appelle des signes qui sont parfaits."

(21) "Subhuti, ne dis pas que l'Ainsi Venu forme cette pensée, "J'obtiendrai une explication du Dharma. Ne forme pas cette pensée. Pourquoi donc? Si quelqu'un dit que l'Ainsi Venu possède une explication du Dharma, alors elle aura diffamé le Bouddha, parce qu'elle est incapable de comprendre les raisons de mon discours. Subhuti, le Dharma oral n'a pas de Dharma qu'on puisse exprimer. On l'appelle Dharma oral."

Alors, le Vénérable Subhuti dit au Bouddha, "Honoré du Monde, ne peut-on se demander s'il y aura-t-il toujours dans les générations à venir des êtres sensibles en qui surgira une foi authentique à entendre les mots de cet enseignement?"

Le Bouddha répondit à Subhuti, "Ce ne sont pas là des êtres sensibles, sans qu'on puisse dire qu'ils ne sont pas des êtres sensibles. Pourquoi donc? Subhuti, les êtres sensibles qui sont êtres sensibles, a dit l'Ainsi Venu, ne sont pas des êtres sensibles. On les appelle seulement 'êtres sensibles'."

(22) Subhuti dit au Bouddha, "Honoré du Monde, est-ce parce rien n'est atteint nulle part que le Bouddha a atteint la bodhi suprêmement inégalée ?"

Le Bouddha répondit, "Oui, oui! Subhuti, dans ma bodhi suprêmement inégalée, il n'y a vraiment pas le moindre Dharma qu'on puisse obtenir. C'est ça qu'on appelle la bodhi suprêmement inégalée".

(23) "Qui plus est, Subhuti, le Dharma est égal, n'ayant ni haut ni bas. C'est ce qu'on appelle la bodhi suprêmement inégalée. C'est grâce au fait d'être sans ego individuel, sans personne, sans existence séparée, et sans âme, et par la mise en oeuvre de tous les bons dharmas qu'on atteint la bodhi suprêmement inégalée. Subhuti, ce qu'on dit être de bons dharmas, l'Ainsi Venu a expliqué qu'ils étaient des non-dharmas. Ils sont appelés 'bons dharmas' ".

(24) "Subhuti, suppose que tout comme les monts Sumerus des trois mille mondes, une personne ait accumulé des montagnes des sept trésors de dimensions et en nombres semblables à ceux de ces monts Sumeru, pour fins d'aumône. Si une personne, reçoit, retient, lit et récite ce sûtra de Perfection de Sagesse, ne fut-ce que quatre lignes, et l'explique à quelqu'un d'autre, l'action sainte de la première n'atteindrait pas le centième de la sienne. Un milliardième, même, n'en serait pas une estimation suffisante. (25) "Subhuti, qu'en penses-tu? Dirais-tu que l'Ainsi Venu forme la pensée, 'Je sauverai les êtres sensibles'? Subhuti, ne forme pas cette pensée. Pourquoi donc? En vrai, il n'y a pas d'êtres sensibles que puisse sauver l'Ainsi Venu. S'il y en avait, alors l'Ainsi Venu aurait un ego individuel, une personne, une existence séparée, et une âme. Subhuti, l'Ainsi Venu a expliqué qu'un ego individuel n'est pas un ego individuel. Les hommes mortels considèrent leurs personnes comme étant un ego individuel. Subhuti, l'Ainsi Venu a expliqué que les hommes mortels ne sont pas des hommes mortels. On les appelle 'hommes mortels' ".

(26) "Subhuti, qu'en penses-tu? Peut-on examiner l'Ainsi Venu au moyen des trente-deux signes?" Subhuti répondit, "Oui, oui. Au moyen des trente-deux signes, on examine l'Ainsi Venu." Le Buddha dit, "Subhuti, si, au moyen des trente-deux signes, on examine l'Ainsi Venu, cet Ainsi Venu est alors un saint roi qui fait tourner la Roue [du Dharma]". Subhuti dit au Bouddha, "Honoré du Monde, l'Ainsi Venu, si je comprend bien ce que veut dire le Bouddha, ne doit pas être examiné au moyen des trente-deux signes." A ce moment, l'Honoré du Monde proclama ce gatha, disant,

"Si par la forme on regarde l'Ainsi Venu "Ou que par le son de ma voix on le cherche "On suit une voie corrompue "Et l'on ne peut reconnaître l'Ainsi Venu".

(27) "Subhuti, suppose que tu devais former la pensée 'Parce que ce n'est pas au moyen des signes parfaits que l'Ainsi Venu a atteint la bodhi suprêmement inégalée'. Subhuti, ne forme pas cette pensée, 'Parce que ce n'est pas au moyen des signes parfaits que l'Ainsi Venu a atteint la bodhi suprêmement inégalée'. Subhuti, suppose que tu devais former la pensée 'Entreprendre la bodhi suprêmement inégalée, c'est le Dharma oral du nihilisme'. Subhuti, ne forme pas cette pensée. Pourquoi donc? Parce qu'on ne peut pas prétendre qu'entreprendre la bodhi suprêmement inégalée soit le Dharma d'une conception nihiliste.

(28) "Subhuti, suppose qu'un bodhisattva remplissait autant de mondes qu'il y a de grains de sable dans le Gange avec les sept trésors, et les accumulait pour en faire l'aumône. Suppose encore qu'il se trouve quelqu'un qui sache que tout dharma est sans ego et qui en atteigne la complète persévérance. Ce bodhisattva surpasserait l'obtention des mérites du premier. Subhuti, la raison en est que les bodhisattvas ne reçoivent pas de bienfaits".

Subhuti s'adressa au Bouddha, en disant, "Honoré du Monde, comment se fait-il que les bodhisattvas ne reçoivent pas de bienfaits?"

"Subhuti, on ne doit pas s'attacher avec avidité à la composition des bienfaits des bodhisattvas. C'est pourquoi ils sont dits 'ne pas recevoir de bienfaits' ".

(29) "Subhuti, s'il se trouvait quelqu'un pour dire que l'Ainsi Venu va, vient, s'assied ou s'étend; cette personne ne comprendrait pas ce que je veux expressément dire. Pourquoi donc? L'Ainsi Venu n'a pas d'endroit d'où venir, et n'a pas non plus d'endroit où aller. C'est pourquoi il est appelé un Ainsi Venu."

(30) "Subhuti, suppose que de bons fils et de bonnes filles devaient moudre les trois mille mondes en grains de poussière. Qu'en penses-tu? Ces grains seraient nombreux, n'est-ce pas?" -- "Incroyablement nombreux, Honoré du Monde. Et pourquoi? Si ces myriades de grains existaient réellement, le Bouddha ne parlerait pas de myriades de grains de poussière. Pourquoi cela? Le Bouddha a dit que ces grains ne sont pas des grains de poussière. On les appelle grains de poussière. Honoré du Monde, l'Ainsi Venu a dit que les trois mille mondes ne sont donc pas composés de mondes, on les appelle 'mondes'. Pourquoi donc? Si ces mondes existaient réellement, alors ils apparaîtraient comme un seul conglomérat. L'Ainsi Venu a déclaré que l'apparence d'un seul conglomérat n'est pas l'apparence d'un seul conglomérat. Ça s'appelle 'un seul conglomérat'."

"Subhuti, l'apparence d'un seul conglomérat n'est donc pas exprimable. Seuls les hommes ordinaires s'attachent avidement aux agissements de leurs propres personnes." (31) "Subhuti, suppose que quelqu'un dise que le Bouddha a parlé du point de vue de l'ego, du point de vue de la personne, du point de vue des existences séparées, ou du point de vue de l'âme. Subhuti, qu'en penses-tu? Cette personne comprend-elle ce que je veux expressément dire?"

"Non, Honoré du Monde. Cette personne ne comprendrait pas ce que l'Ainsi Venu veut expressément dire. Pourquoi donc? L'Honoré du monde a dit que la perception d'un ego individuel, d'une personne, d'une existence séparée, et d'une âme ne sont donc pas la perception d'un ego individuel, d'une personne, d'une existence séparée, et d'une âme."

"Subhuti, dans la bodhi suprêmement inégalée, tous les dharmas devraient ainsi être connus, conçus et en conséquence fidèlement compris comme les apparences non-nées des dharmas. Subhuti, l'Ainsi Venu a dit que les mots 'apparences des dharmas' ne sont donc pas les apparences des dharmas. On les appelle 'apparences des dharmas'."

(32) "Subhuti, suppose que quelqu'un remplisse d'innombrables asankhyas de mondes avec les sept trésors et les accumule pour en faire l'aumône. Et suppose que de bons fils et de bonnes filles entreprennent la bouddhéité, ne retenant de ce sûtra que quatre lignes, en en recevant, retenant, lisant et récitant et donnant aux autres des explications détaillées. Leurs mérites dépasseraient ceux de l'autre. Comment pourraient-ils donner aux autres des explications détaillées? Sans s'attacher aux apparences de l'absolu, sans agitation. Pourquoi cela?

"Tous les dharmas existants et conditionnés "Sont des rêves, des illusions, des bulles, des ombres; "Comme la rosée et aussi comme l'éclair, "Ainsi doit-on les considérer."

Quand le Bouddha eût fini de prononcer ce sûtra, le Vénérable Subhuti, les bhiksus, bhiksunis, upasakas, et upasikas, et tous, dans les mondes des dieux, des humains et des titans qui avaient entendu les enseignements du Bouddha furent grandement exaltés. Sincèrement, ils reçurent et transmirent la pratique du sûtra de Perfection de Sagesse du Diamant [Coupant].

Soutra Siha Sur la générosité

J’ai entendu qu’à une occasion, l’Unique honoré demeurait près de Vésali, dans la Grande Foret, au Pavillon à Pigeon. Alors le général Siha se rendit au près de l’Unique Honoré, à son arrivée, s’étant incliné devant lui, s’assit sur un côté. Tandis qu’il s’asseyait là, il dit à l’Unique Honoré : " Est-ce possible, Seigneur, d’indiquer un fruit de générosité visible dans l’ici et maintenant ? "

"Ceci est possible, Siha. La personne qui est généreuse, un maître du don, est proche et charme les gens en large. Et le fait qu’elle est généreuse, un maître du don, est proche et charme les gens en large : ceci est un fruit de générosité visible dans l’ici et maintenant. "

"De plus, les gens bons, les gens intègres, admirent celle qui est généreuse, un maître du don. Et le fait que les gens bons, les gens intègres, admirent celle qui est généreuse, un maître du don : ceci est un fruit de générosité visible dans l’ici et maintenant."

"De plus, la fine réputation de celle qui est généreuse, un maître du don, est répandue en long et en large. Et le fait que la fine réputation de celle qui est généreuse, un maître du don, est répandue en long et en large : ceci est un fruit de générosité visible dans l’ici et maintenant."

"De plus, quand celle qui est généreuse, un maître du don, s’approche de toute assemblée de gens – nobles guerriers, Brahmans, propriétaires, ou contemplatifs – elle agit si assurément et sans embarras. Et le fait que, quand celle qui est généreuse, un maître du don, s’approche de toute assemblée de gens – nobles guerriers, Brahmans, propriétaires, ou contemplatifs – elle agit si assurément et sans embarras: ceci est un fruit de générosité visible dans l’ici et maintenant."

"De plus, au moment de la rupture du corps, après la mort, celle qui est généreuse, un maître du don, réapparaît dans une bonne destination, le monde céleste. Et le fait qu’au moment de la rupture du corps, après la mort, celle qui est généreuse, un maître du don, réapparaît dans une bonne destination: ceci est un fruit de générosité visible dans la vie suivante."

Quand ceci fut dit, le Général Siha dit à l’Unique Honoré : ‘’ En ce qui concerne les quatre fruits de la générosité visible dans l’ici et maintenant qui ont été indiqués par l’Unique Honoré, il ne s’agit pas du fait que je suive par conviction l’Unique Honoré en rapport à eux. Je les connais, aussi. Je suis généreux, un maître du don; proche et qui charme les gens en grand. Je suis généreux, un maître du don : les gens bons, les gens intègres, m’admirent. Je suis généreux, un maître du don, et ma fine réputation se répand en long et en large : ’Siha est généreux, un faiseur, un bienfaiteur de la Sangha.’ Je suis généreux, un maître du don, et quand j’approche toute assemblée de gens -- nobles guerriers, Brahmans, propriétaires, ou contemplatifs – j’agis si assurément et sans embarras.

‘’ Mais quand l’Unique Honoré me dit : ‘Au moment de la rupture du corps, après la mort, la personne qui est généreuse, un maître du don, réapparaît dans une bonne destination, le monde céleste, ‘ cela je ne connais pas du tout. C’est en cela que je suis par conviction l’Unique Honoré.’’

‘’ Il en est ainsi Siha. Il en est ainsi. Au moment de la rupture du corps, après la mort, la personne qui est généreuse, un maître du don, réapparaît dans une bonne destination, le monde céleste.’‘

Qui donne est chéri. Les gens en large l’admirent. Il gagne l’honneur. Son prestige croît. Il entre dans une assemblée sans être embarrassé. Il est confiant – l’homme non avare.

Par conséquent, les sages font des dons. Recherchant la félicité, ils inhibent la tâche de l’avarice. Établis dans le monde trois fois céleste, Ils se réjouissent longtemps D’amitié avec les devas

Ayant rendu l’opportunité pour eux-mêmes, Ayant accompli ce qui est habile, Alors quand ils tombent d’ici Ils prennent trajet, radieux de soi, dans Nandana [le jardin des devas].

Ils s’y délectent, s’y réjouissent, y sont joyeux, Rassasiés des cinq chaînes de la sensualité. Ayant suivi les mots du sage qui est tel, Ils se délectent dans le ciel – Disciples de l’Unique Bien Allé.

Traduit du Pali by Thanissaro Bhikkhu Traduit en Français par Jigmé Yeuten pour Amitabha Terre Pure http://www.amitabha-terre-pure.net

SOUTRA USNISA VIJAYA DHARANI

Ainsi ai-je entendu, une fois, le Bhagavan (Unique Honoré du Monde) demeurait dans la cité de Shravasti au bosquet de Jeta., dans le jardin du Bienfaiteur des Orphelins et du Solitaire (Anathapindika), accompagné de ses disciples habituels aux nombres de douze milles cinquante Bhikshus et douze milles Maha Bodhisattvas en tout comme Sangha.

A cette époque, les devas dans le Ciel Trayastrimsha s’étaient aussi réunis dans le Hall Du Bon Dharma. Pami eux était un Devaputra du nom de Susthita qui, avec les autres grands devaputras, batifolait dans le jardin et la cour, se divertissant de la suprêmement merveilleuse félicité de la vie céleste. Entouré par des devis, ils étaient extrêmement heureux – chantant, dansant et se divertissant. Tôt après la tombée de la nuit, Devaputra Susthita soudainement entendit une voix dans l’espace disant, ‘’ Devaputra Susthita, vous avez seulement sept jours à vivre. Après votre mort, vous renaîtrez en Jambudvipa (La Terre) en tant qu’animal pendant sept vies successives. Alors, vous tomberez dans les enfers pour endurer plus de souffrances. Seulement après avoir assumé votre rétribution karmique, vous renaîtrez dans le royaume des humains, mais dans une famille humble et pauvre, tandis que dans la matrice de votre mère, vous n’aurez pas d’oeils et renaîtrez aveugle.’’ En entendant cela, Devaputra Susthita était si terrifié que ses cheveux se redressèrent. Tourmenté et bouleversé, il se précipita vers le palais du Seigneur Sakra. Éclatant en sanglot et ne sachant pas quoi faire d’autre, il se prosterna au pieds du Seigneur Sakra, disant au Seigneur ce qui venait de se passer. ‘’ Comme je m’amusais par frivolité de la danse et des chansons avec les devis célestes, j’ai soudainement entendu une voix dans l’espace me disant que je n’avais plus que sept jours à vivre, et que je tomberais en Jambudvipa après ma mort, pour y rester dans le royaume animal pendant sept vies consécutives. Par la suite, je tomberais dans les divers enfers pour endurer de plus grandes souffrances. Seulement après que ma rétribution karmique soit remplie, je renaîtrais comme humain, et même encore je renaîtrais sans yeux dans une famille pauvre et peu recommandable. Seigneur du Ciel, comment puis-je échapper à de telles souffrances ?’’ Le Seigneur Sakra immédiatement calma son esprit pour entrer en Samadhi et fit des observations attentives. Immédiatement, il vit que Susthita endurerait sept chemins mauvais successifs dans les formes de cochon, chien, chacal, singe, python, corneille et vautour, tous se sustentant dans la saleté et la pourriture. Ayant vu les sept futures formes de renaissance de Devaputra Susthita, le Seigneur Sakra était bouleversé et rempli d’une grande tristesse, mais ne pouvait en aucune façon aider Susthita. Il pensait que seul le Tathagata, Arhat, Samyak-Sambouddha pouvait sauver Susthita de la chute vers les grandes souffrances des mauvaises destinées. Ainsi, tôt après la tombée de la nuit de ce jour même, le Seigneur Sakra prépara différents types de guirlandes de fleurs, parfums et encens. S’ornant lui-même avec des fins vêtements de et portant ces offrandes, le Seigneur Sakra se mit en chemin vers le jardin d’Anathapindika, demeure de l’Honoré du Monde. A son arrivée, le Seigneur Sakra se prosterna en premier aux pieds du Bouddha par révérence, ensuite circumbula le Bouddha sept fois par la droite en signe de vénération, avant d’étaler son grand puja (offrandes). S’agenouillant devant le Bouddha, le Seigneur Sakra décrivit la destinée de Devaputra Susthita qui allait bientôt tomber dans les chemins mauvais à travers sept renaissances consécutives dans le royaume animal avec des détails de sa rétribution ultérieure. Instantanément, l’usnisa (la couronne de la tête) du Tathagata irradia de multiples rayons de lumière, illuminant le monde dans les dix directions, la lumière revint ensuite, tournant autour du Bouddha trois fois avant de pénétrer sa bouche. Alors, le Bouddha sourit et dit au Seigneur Sakra, ‘’Seigneur du Ciel, il y a une Dhâranî du nom de ‘Usnisa Vijaya Dharani’. Elle peut purifier tous les mauvais chemins, éliminant complètement toutes les souffrances de la naissance et de la mort. Elle peut aussi libérer toutes les misères et souffrances des êtres dans les royaumes des enfers, du Roi Yama et animal, détruire tous les enfers, et transférer les êtres sensibles sur le chemin vertueux.’’ ‘’Seigneur du Ciel, si un être entend cette Dhâranî Usnisa Vijaya une seule fois, tous les mauvais karma contractés des vies passées qui devraient causer la chute dans les enfers seront détruits entièrement. Il obtiendra à la place un beau et fin corps. N’importe où, où il reprend naissance, il se souviendra clairement de la Dhârâni – d’une Bouddéité à une autre, d’un royaume céleste à un autre. En effet, à travers le Ciel Trayastrimsha, quel que soit l’endroit de renaissance, il n’oubliera pas’’. ‘’Seigneur du Ciel, si quelqu’un à la porte de la mort se souvient de cette divine Dhâranî, même pendant un moment, sa longévité s’allongera et il obtiendra la purification du corps, de la parole et de l’esprit. Sans souffrir d’aucune douleur physique et en accord ses actions méritoires, il jouira de la tranquillité partout. Recevant des bénédictions de tous les Tathagatas, et veillé constamment par des devas et protégé par des Bodhisattvas, il sera honoré et respecté par les gens, et toutes les obstructions seront éradiquées.’’ ‘’Seigneur du Ciel, si quiconque peut sincèrement lire ou réciter cette Dhâranî même pendant une courte période, toute sa rétribution karmique qui devrait la mener à souffrir dans les enfers, le royaume animal, le royaume du Roi Yama et le royaume des esprits affamés, sera complètement détruit et éradiqué sans laisser aucune trace. Il (Elle) sera libre d’aller dans n’importe quelles Terres Pures de Bouddha et palais célestes ; toutes les voies qui mènent aux demeures des Boddhisattvas sont ouvertes pour lui (elle) de façon dégagée.’’ Après avoir entendu le discours ci-dessus, le Seigneur Sakra immédiatement fit appel au Bouddha, ‘’Pour le salut de tous les êtres sensibles, puisse l’Honoré du Monde avec bonté donner un discours sur la façon d’allonger notre espérance de vie’’. Le Bouddha était avisé de l’intention du Seigneur Sakra et de son impatience à écouter son discours sur cette Dhâranî et immédiatement proclama le Mantra ainsi :

"NAMO BHAGAVATE PRATIVISISTAYA BUDDHAYA BHAGAVATE. TADYATHA, OM, VISUDDHAYA-VISUDDHAYA, ASAMA-SAMA SAMANTAVABHASA- SPHARANA GATI GAHANA SVABHAVA VISUDDHE, ABHINSINCATU MAM. SUGATA VARA VACANA AMRTA ABHISEKAI MAHA MANTRA - PADAI. AHARA-AHARA AYUH SAM-DHARANI. SODHAYA-SODHAYA, GAGANA VISUDDHE. USNISA VIJAYA VISUDDHE. SAHASRA-RASMI, SAMCODITE, SARVA TATHAGATA AVALOKANI, SAT-PARAMITA, PARIPURANI, SARVA TATHAGATA MATI DASA-BHUMI, PRATI-STHITE, SARVA TATHAGATA HRDAYA ADHISTHANADHISTHITA MAHA-MUDRE. VAJRA KAYA, SAM-HATANA VISUDDHE. SARVAVARANA APAYA DURGATI, PARI-VISUDDHE, PRATI-NIVARTAYA AYUH SUDDHE. SAMAYA ADHISTHITE. MANI-MANI MAHA MANI. TATHATA BHUTAKOTI PARISUDDHE. VISPHUTA BUDDHI SUDDHE. JAYA - JAYA, VIJAYA -VIJAYA, SMARA-SMARA. SARVA BUDDHA ADHISTHITA SUDDHE. VAJRI VAJRAGARBHE, VAJRAM BHAVATU MAMA SARIRAM. SARVA SATTVANAM CA KAYA PARI VISUDDHE. SARVA GATI PARISUDDHE. SARVA TATHAGATA SINCA ME SAMASVASAYANTU. SARVA TATHAGATA SAMASVASA ADHISTHITE, BUDDHYA-BUDDHYA, VIBUDDHYA -VIBUDDHYA, BODHAYA -BODHAYA, VIBODHAYA -VIBODHAYA. SAMANTA PARISUDDHE. SARVA TATHAGATA HRDAYA ADHISTHANADHISTHITA MAHA-MUDRE SVAHA."

(Cette Usnisa Vijaya Dhâranî est la version enrichie avec quelques additions de la translittération Sanskrit) Alors, le Bouddha dit au Seigneur Sakra, ‘’ Le Mantra ci-dessus est connu comme étant la ‘’Purifiant Tous Mauvais Chemins Usnisa Vijaya Dhâranî’. Elle peut éliminer tous les mauvaises obstructions karmiques et éradiquer la souffrance des chemins inférieurs. ‘’

‘’Seigneur du Ciel, cette Dhâranî est proclamée par tous les Bouddhas ensembles aussi nombreux que quatre vingt huit kotis (centaine de millions) de grains de sable des rivières Ganges. Tous les Bouddhas se réjouissent et soutiennent cette Dhâranî qui est attestée par le sceau de sagesse du Tathagata Maha Vairocana. La raison en est, dans les mauvaises destinées, pour les libérer de la douloureuse rétribution karmique dans le enfers, royaumes du Roi Yama et animal, pour assister les êtres démunis ayant une courte espérance de vie et une pauvre condition et pour délivrer les êtres qui aiment commettre tous genres de mauvaises actions. De plus, parce qu’elle demeure et est soutenue dans le monde de Jambudvipa, le pouvoir manifesté par cette Dhâranî permettrait à tous les êtres dans les enfers et d’autres royaumes inférieurs ; ceux qui ont une pauvre condition et qui tournoient dans le cycle de naissance et de mort ; ceux qui ne croient pas dans l’existence de bonnes et mauvaises actions et sont déviés du propre chemin, d’obtenir la délivrance.’’ De plus, le Bouddha rappela au Seigneur Sakra, ‘’ Maintenant je vous confie cette divine Dhâranî. Vous devriez à votre tour la transmettre à Devaputra Susthita. Qui plus est, vous-même devriez la recevoir et la soutenir, la réciter, la contempler et la chérir, la mémoriser et la vénérer. Cette Dharani devrait être largement proclamée à tous les êtres dans le monde de Jambudvipa. Je vous confie aussi ceci, pour le bénéfice de tous les êtres célestes, que cette Dharani Mudra devrait être proclamée. Seigneur du Ciel, vous devriez diligemment la soutenir et la protéger. Ne jamais la laisser se perdre ou être oubliée‘’. ‘’ Seigneur du Ciel, si quelqu’un entend cette Dharani même pendant un court instant, elle n’endurera pas la rétribution karmique du mauvais karma et des obstructions sévères accumulées au cours des milliers de kalpas passés, qui autrement la feraient tournoyer dans le cycle de naissance et de mort - sous tous genres de formes de vie dans les mauvais chemins - enfers, esprit avide, animal, royaume du Roi Yama, Asuras, Yaksa, Rakshasa, fantômes et esprits, Putana, Kataputana, Asmara, moustiques, moucherons, tortues, chiens, pythons, oiseaux, animaux féroces, créatures horribles et même fourmis et d’autres formes. Grâce aux mérites accumulés en écoutant pendant un moment cette Dharani, une fois cette vie épuisée, elle renaîtra dans les Terres de Bouddha, avec tous les Bouddhas et Ekajati – pratibaddha Bodhisattvas, ou dans une famille Brahmine ou Ksatriya distinguée, ou dans d’autres familles de bonne réputation et riches. Seigneur du Ciel, cette personne peut renaître dans l’une des familles de bonne réputation et prospérité mentionnées ci-dessus simplement parce qu’elle a entendu cette Dharani, et de ce fait renaître dans un lieu pur’’. ‘’Seigneur du Ciel, même l’expérience de la plus victorieuse Bodhimanda est un résultat de l’éloge des vertus méritoires de cette Dharani. Donc, cette Dharani est aussi connue comme la Dharani Auspicieuse, qui peut purifier tous les mauvais chemins. Cette Usnisa Vijaya Dharani est comme un trésor de Perle Mani Soleil – pur et sans défaut, clair comme l’espace, sa brillance illuminant et pourfendant tout. Si n’importe quels êtres soutiennent cette Dharani, pareillement ils seront aussi brillants et purs. Cette Dharani est similaire à l’or de Jambudvipa – brillant, pur, et souple, qui ne peut être pourri par la saleté et bien aimé par tous ceux qui le voient. Seigneur du Ciel, les êtres qui soutiennent cette Dharani sont aussi purs que cela. Par la vertu de cette pure pratique, ils renaîtront sur les bons chemins’’. ‘’Seigneur du Ciel, où se trouve cette Dharani, si elle est écrite pour la distribution, propagée, reçue et soutenue, lue et récitée, entendue et vénérée, cela rendra les mauvais chemins purifiés, les misères et les souffrances dans tous les enfers seront complètement éradiquées.‘‘ Le Bouddha dit encore au Seigneur Sakra prudemment, ‘’ Si quelqu’un pouvait écrire cette Dharani et la placer sur le sommet d’une grande bannière, haute montagne ou dans un grand bâtiment ou même la garder dans un stupa ; Seigneur du Ciel ! S’il y a des Bhikshus ou Bhiksunis, Upasakas ou Upasikas, hommes laïques ou femmes laïques qui ont entendu cette Dharani au sommet des structures ci-dessus ; ou si les ombres de ces structures tombaient sur les êtres qui approchent de ces structures, ou des particules de poussière provenant de la Dharani écrite sont soufflées sur leurs corps ; Seigneur du Ciel : que le mauvais karma accumulé de ces êtres doive les faire chuter dans les mauvais chemins tels que les royaumes de l’enfer, animal, Roi Yama, fantôme affamé, et autre, ils seront épargnés de ces mauvais chemins, et ils ne seront pas souillés par la saleté et les tâches. Seigneur du Ciel ! A la place, tous les Bouddhas feront des prédictions (Vyakarana) sur ces êtres qui ne régresseront jamais du chemin vers l’Anuttara-Samyak-Sambodhi (Éveil complet).’’ ‘’ Seigneur du Ciel, sans parler de la personne qui, si elle fait des offrandes de guirlandes de fleurs, parfums, encens, bannières et drapeaux, canapés décorés avec des joyaux, des vêtements, des colliers de pierres précieuses, etc., pour orner et honorer cette Dharani ; et à divers endroits majeurs, si elle construit des stupas spéciaux pour abriter cette Dharani, et ensuite les mains jointes avec le plus grand respect circumbule la pagode, s’inclinant et prenant refuge, Seigneur du Ciel, ceux qui font de telles offrandes sont appelés les grands Mahasattvas, les vrais disciples du Bouddha, et les piliers du Dharma. De tels stupas seront regardés comme le sharira-stupa du corps complet du Tathagata.’’ A ce moment, dans le début de la nuit, le gardien du Royaume de l’Enfer – le Roi Yama – vint à la demeure du Bouddha. En premier, utilisant des ornements variés, des belles fleurs, des parfums et autres ornements, il fit des offrandes au Bouddha, ensuite circumbula le Bouddha sept fois avant de se prosterner lui-même aux pieds du Bouddha en signe de vénération, en disant, ‘’ J’ai entendu que le Tathagata donnait un discours d’éloge sur le maintien de la puissante Dharani ; Je suis venu ave l’intention d’apprendre et de la pratiquer. Je vais constamment veiller sur et protéger ceux qui soutiennent, lisent et récitent cette puissante Dharani, les empêchant de tomber dans l’Enfer parce qu’il ont suivi les enseignements du Tathagata’’. A ce moment, les quatre Gardiens du monde – les Caturmaharajas (Quatre rois Célestes) circumbulèrent le Bouddha trois fois, et très respectueusement dirent, ‘’ Honoré du Monde, puisse le Tathagata avec bonté expliquer en détails la façon de soutenir cette Dharani’’. Le Bouddha dit alors aux quatre Rois Célestes, ‘’S’il vous plaît écoutez attentivement, pour votre bénéfice ainsi que celui de tous les êtres ayant une courte longévité, je vais maintenant expliquer la méthode pour soutenir cette Dharani. Le jour de la pleine lune – le 15 ème mois du mois lunaire, on devrait en premier se baigner et porter des nouveaux vêtements, garder les profonds préceptes et réciter cette Dharani un millier de fois. Ceci permettra d’allonger notre longévité, et être en permanence libre des souffrances de la maladie ; toutes les souillures karmiques seront complètement éradiquées. On pourra aussi être libéré de la souffrance de l’enfer. Si des oiseaux, animaux, et autres êtres sensibles entendent cette Dharani une seule fois, ils ne renaîtront plus jamais dans ces formes corporelles grossières et impures une fois leurs vies épuisées’’. Le Bouddha continua, ‘’ Si quelqu’un souffrant d’une grave maladie, entend cette Dharani, il (elle) sera libre de cette maladie. Toutes autres maladies seront aussi éradiquées, de même pour le mauvais karma qui allait causer la chute dans les mauvais chemins. Il (elle) renaîtra dans la Terre de Suprême Félicité après la fin de sa vie. A partir de là, il (elle) ne renaîtra plus jamais d’une matrice. A la place, quel que soit l’endroit de renaissance, il (elle) renaîtra transformé (e) dans une fleur de lotus et se souviendra et soutiendra toujours cette Dharani et gagnera la connaissance de ses vies passées.’’ Le Bouddha rajouta,’’Si quelqu’un a commis toutes les mauvaises graves actions avant de mourir, en accord avec ses actions pêchés, il (elle) devrait tomber dans un de ces royaumes de l’enfer, d’animaux, Roi Yama, ou fantômes affamés, ou même dans le grand Enfer Avichi, ou renaître en tant que créature aquatique, ou sous une des nombreuses formes d’oiseaux ou d’animaux. Si quelqu’un pouvait récupérer une partie du squelette de la personne décédée, et tenant une poignée de terre, chante cette Dharani 21 fois avant de répandre la terre sur les os, alors laedéfunt renaîtra dans le Ciel.’’ Le Bouddha rajouta encore, ‘’Si on peut chanter cette Dharani 21 fois par jour, on mérite de recevoir toutes les immenses offrandes mondiales et renaîtra dans la Terre de Suprême Félicité après la mort.’’ Si on chante cette Dharani constamment, le Maha Paranirvana sera atteint et il sera possible d’allonger son expérience de vie à côté en se réjouissant de la plus extraordinaire félicité. Une fois notre vie épuisée, on renaîtra dans n’importe laquelle des merveilleuses Terres de Bouddha, en compagnie constante des Bouddhas. Tous les Tathagatas donnent des discours sur la profonde et merveilleuse vérité du Dharma et tous les mondes. Les Uniques Honorés feront des prédictions pour l’éveil de chacun. La lumière qui émanera de notre corps pourfendra toutes les Terres de Bouddha.’’ Le Bouddha continua à expliquer, ‘’Pour réciter cette Dharani, on devrait en premier, devant l’image d’un Bouddha, utiliser de la terre propre pour construire un mandala carré, la taille en fonction de notre souhait. Au sommet du mandala on devrait étaler différents genres d’herbe, de fleurs et brûler différents types d’encens de qualité. Ensuite, en s’agenouillant du genoux droit, consciemment en récitant le nom du Bouddha et avec les mains dans le symbole Mudrani (c.a.d chaque main fléchissant l’index devant et le pressant vers le pouce et plaçant les deux paumes ensemble devant la poitrine) en révérence, on devrait réciter cette Dharani 108 fois. Les pluies de fleurs tomberaient des nuages et ainsi seraient universellement conçues comme offrandes aux Bouddhas aussi nombreux que les grains de sable de quatre vingt huit millions de Rivières Ganges. Ces Bouddhas feront simultanément l’éloge, ‘’Excellent! Rare en effet! Un vrai disciple du Bouddha ! ‘’ On obtiendra instantanément le Samadhi de Sagesse Non Obstruée et le Samadhi Orné du Grand Esprit d’Éveil. Ainsi est la façon de soutenir cette Dhâranî.’’ Le Bouddha encore exhorta le Seigneur Sakra, en disant, ‘’ Seigneur du Ciel, le Tathagata utilise ces moyens expédients pour délivrer les êtres qui autrement tomberaient dans les enfers ; pour purifier tous les mauvais chemins et allonger l’espérance de vie de ceux qui soutiennent cette Dharani. Seigneur du Ciel, s’il vous plait renter et transmettez cette Dharani à Devaputra Susthita. Après sept jours, revenez me voir avec Devaputra Susthita.’’ Alors, à la demeure de l’Unique Honoré du Monde, le Seigneur du Ciel, respectueusement reçut cette Dharani et retourna à son palais céleste pour la communiquer à Devaputra Susthita. Ayant reçu cette Dharani, Devaputra Susthita ne s’écarta pas de la pratique comme enseigné pendant six jours et six nuits, après quoi tous ses souhaits furent exaucés. Le karma qui devait le mener à la souffrance dans tous les mauvais chemins fut éradiqué. Il allait rester sur le chemin de la Bodhi et accroître sa longévité pour une période incommensurable de temps. Ainsi, il était extrêmement ravi, s’exclamant à voix haute avec éloge, ‘’Extraordinaire Tathagata ! Quel rare et merveilleux Dharma! Son efficacité explicitement vérifiée! Rare en effet! Vraiment ainsi j’ai obtenu la délivrance !’’ Quand les sept jours étaint passés, le Seigneur Sakra amena Devaputra Susthita, ensemble avec d’autres êtres célestes, respectueusement portant des ornements excellents et merveilleux de guirlandes de fleurs, de parfums, d’encens, de bannières de joyaux, canapés décorés avec des joyaux précieux, des vêtements de Devas et des guirlandes de pierres précieuses, approchèrent la demeure du Bouddha et firent cadeau de leurs grandes offrandes. Ayant utilisé des ornements et des guirlandes variées de pierres précieuses pour en faire des offrandes à l’Unique Honoré du Monde, ils circumbulèrent alors respectueusement le Bouddha une centaine de milliers de fois, payèrent hommage au Bouddha, et ensuite heureusement prirent leurs places et écoutèrent le Bouddha prêcher le Dharma. L’Unique Honoré du Monde étendit alors sa main en or et toucha la couronne de Devaputra Susthita, à qui il ne prêchait pas seulement le Dharma mais accorda une prédiction sur l’obtention de l’éveil par Devaputra Susthita. Finalement, le Bouddha dit, ‘’Ce Soutra-ci sera connu comme étant ‘La Dharani Usnisa Vijaya Purifiant Tous Mauvais Chemins’. Vous devriez diligemment le soutenir.’’ A l’écoute de ce Dharma, l’assemblée entière était extrêmement heureuse. Ils l’acceptèrent avec foi et respectueusement la pratiquèrent.

Traduction en français par Minh Tho pour Amitabha Terre Pure. http://www.amitabha-terre-pure.net

La porte universelle de l’être d’éveil considérant les Voix du Monde Extrait de : Soutra du Lotus - Fayard

‘’ En cet heure, l’être d’éveil Intention - Inépuisable se leva de son siège, se découvrit la seule épaule droite, joignit les paumes en direction de l’Eveillé et prit la parole : « Vénéré du monde, pour quelles raisons l’être d’éveil Considérant les Voix du monde a-t-il nom Considérant les Voix du monde ? » L’Eveillé déclara à l’être d’éveil Intention - Inépuisable : Fils de bien, s’il se trouve d’innombrables milliers de millions et de myriades d’êtres, subissant les affres de la douleur, qui entendent cet être d’éveil Considérant les Voix du monde et invoquent son nom de tout cœur, l’être d’éveil Considérant les Voix du monde prendra immédiatement leurs voix en considération et ils obtiendront tous la délivrance. S’il s’en trouve pour retenir le nom de cet être d’éveil Considérant les Voix du monde, quand bien même ils entreraient dans un feu, le feu ne pourra les brûler, de par la majestueuse et miraculeuse force de cet être d’éveil. S’ils sont balayés par un grand flot et invoquent son nom, ils trouveront un endroit peu profond. S’il est des milliers de millions et des myriades d’êtres qui, à la recherche de matières précieuses comme l’or, l’argent, le béryl, la nacre, l’agate, le corail, l’ambre, les perles et autres, pénètrent sur l’océan, quand bien même un vent sombre soufflerait sur leur navire et les ferait échouer dans un pays d’ogres, s’il se trouvent parmi eux ne serait-ce qu’un seul homme pour invoquer le nom de l’être d’éveil Considérant les Voix du monde, ces gens échapperont tous au danger des ogres. C’est pour ces raisons qu’il s’appelle Considérant les Voix du monde. Et si encore il se trouve quelqu’un qui, au moment d’être tué, invoque le nom de l’être d’éveil Considérant les Voix du monde, les épées et bâtons brandis contre lui seront aussitôt brisés en morceaux et il sera délivré. Si des sirènes et des ogres pouvant remplir tout un monde tri cosmique veulent venir tourmenter les gens, en les entendant invoquer l’être d’éveil Considérant les Voix du monde, ces mauvais démons ne pourront pas même les regarder de leur mauvais œil, à plus forte raison encore leur faire du mal. Et encore si quelqu’un, qu’il soit coupable ou innocent, se trouve le corps ligoté, attaché de menottes, d’entraves, de gangue, de chaînes, invoque-t-il le nom de l’être d’éveil Considérant les Voix du monde qu’aussitôt tout cela sera rompu et il obtiendra la délivrance. Si, au milieu de bandits hostiles pouvant remplir tout un monde tri cosmique, il se trouve un chef de marchands à guider une caravane transportant de lourds trésors le long d’un chemin périlleux, qu’un seul d’entre eux vienne à leur proclamer ces paroles ; « Fils de bien, vous n’avez rien à craindre ! Il vous faut invoquer de tout cœur le nom de l’être d’éveil Considérant les Voix du monde ; cet être d’éveil est capable de faire don de l’assurance aux êtres. Si vous invoquez ce nom, vous obtiendrez d’être délivrés de ces bandits hostiles. »Et que la caravane des marchands, l’entendant, entonne de concert les mots : « Hommage à l’être d’éveil Considérant les Voix du monde » ; grâce à cette invocation, ils obtiendront aussitôt la délivrance. Intention - Inépuisable, telle est l’imposante majesté de la force divine de l’être d’éveil Considérant les Voix du monde, le grand être. S’il est des êtres au désir de fornication abondant qui fixent constamment leur attention sur le respect à l’être d’éveil Considérant les Voix du monde, ils pourront alors être débarrassés du désir. S’ils abondent en colère et qu’ils fixent constamment leur attention sur le respect à l’être d’éveil Considérant les Voix du monde, ils pourront alors être débarrassés de la colère. S’ils abondent en sottise et qu’ils fixent constamment leur attention sur le respect à l’être d’éveil Considérant les Voix du monde, ils pourront alors être débarrassés de la sottise. Intention - Inépuisable, telle est la grande force, miraculeuse et majestueuse, que possède l’être d’éveil Considérant les Voix du monde, dont les bienfaits sont dispensés en abondance. C’est pourquoi les êtres se doivent de l’avoir constamment présent à l’esprit. S’il se trouve une femme qui désireuse d’avoir un garçon, rende hommage et fasse offrande à l’être d’éveil Considérant les Voix du monde, elle donnera naissance à un garçon muni de mérites et de sagesse. Si elle est désireuse d’avoir une fille, elle donnera naissance à une fille aux marques caractéristiques de la beauté, ayant au cours de ses existences antérieures planté les bases des mérites, aimée et respectée de beaucoup. Intention - Inépuisable, telle est la force de l’être d’éveil Considérant les Voix du monde : s’il est des êtres pour rendre respectueusement hommage à l’être d’éveil Considérant les Voix du monde, leurs bénédictions ne seront pas perdues. C’est pourquoi les êtres doivent tous retenir le nom de l’être d’éveil Considérant les Voix du monde. Intention - Inépuisable, s’il se trouve quelqu’un pour retenir le nom d’autant d’êtres d’éveil que les sables de soixante-deux myriades de Gange et pour, en plus, leur faire de offrande, jusqu'au bout de sa vie physique, de mets et de boissons, de vêtements et de literie, de remèdes, qu’en est-il à ton avis ? Les mérites de ce fils ou de cette fille de bien seront-ils abondants ou non ? Intention - Inépuisable dit : « Fort abondants, Vénéré du monde. » L’éveillé dit : « Si par ailleurs il se trouve quelqu’un pour retenir le nom de l’être d’éveil Considérant les Voix du monde, pour lui rendre hommage et lui faire offrande ne serait-ce que pour un temps, les bénédictions de ces deux personnes seraient égales, sans nulle différence ; elles ne sauraient s’épuiser même en mille millions de myriades d’éons. Intention - Inépuisable, telle est l’immensité, l’infinité bienfaisante des mérites que l’on obtient à retenir le nom de l’être d’éveil Considérant les Voix du monde. » L’être d’éveil Intention - Inépuisable s’adressa à l’éveillé : « Vénéré du monde, comment l’être d’éveil Considérant les Voix du monde a-t-il voyagé jusqu’en ce monde de l’Endurance ? Comment prêche-t-il la Loi aux êtres ? Et la force de ses mérites, de quelle œuvre s’agit-il ? » L’éveillé déclara à l’être d’éveil Intention - Inépuisable : Fils de bien, s’il se trouve des êtres d’un royaume qui doivent obtenir le salut grâce à un corps d’éveillé, l’être d’éveil Considérant les Voix du monde apparaît alors en corps d’éveillé pour leur prêcher la Loi. S’ils doivent obtenir le salut grâce à un corps d’éveillé pour soi, il apparaît alors en corps d’éveillé pour soi pour leur prêcher la Loi. S’ils doivent obtenir le salut grâce à un corps d’auditeur, il apparaît alors en corps d’auditeur pour leur prêcher la Loi. S’ils doivent obtenir le salut grâce à un corps de roi de Brahmâ, il apparaît alors en corps de roi de Brahmâ pour leur prêcher la Loi. S’ils doivent obtenir le salut grâce à au corps d’Indra, il apparaît alors en corps d’Indra pour leur prêcher la Loi. S’ils doivent obtenir le salut grâce au corps du dieu Souverain, il apparaît alors dans le corps du dieu Souverain pour leur prêcher la Loi. S’ils doivent obtenir le salut grâce au corps du dieu Grand - Souverain, il apparaît alors dans le corps du dieu Grand - Souverain pour leur prêcher la Loi. S’ils doivent obtenir le salut grâce au corps d’un grand général céleste, il apparaît alors dans le corps d’un grand général céleste pour leur prêcher la Loi. S’ils doivent obtenir le salut grâce au corps de Vaiçravana, il apparaît alors dans le corps de Vaiçravana pour leur prêcher la Loi. S’ils doivent obtenir le salut grâce au corps d’un roi mineur, il apparaît alors dans le corps d’un roi mineur pour leur prêcher la Loi. S’ils doivent obtenir le salut grâce à un corps de riche, il apparaît alors en corps de riche pour leur prêcher la Loi. S’ils doivent obtenir le salut grâce à un corps de maître de maison, il apparaît alors en corps de maître de maison pour leur prêcher la Loi. S’ils doivent obtenir le salut grâce à un corps de mandarin, il apparaît alors en corps de mandarin pour leur prêcher la Loi. S’ils doivent obtenir le salut grâce à un corps de brahmane, il apparaît alors en corps de brahmane pour leur prêcher la Loi. S’ils doivent obtenir le salut grâce à un corps de moine ou de nonne, de laïc pieux ou de pieuse laïc, il apparaît alors en corps de moine ou de nonne, de pieux laïc ou de pieuse laïc pour leur prêcher la Loi. S’ils doivent obtenir le salut grâce à un corps de d’épouse de riche, de maître de maison, de mandarin, de brahmane, il apparaît alors en un corps d’épouse pour leur prêcher la Loi. S’ils doivent obtenir le salut grâce à un corps de garçon ou de fille, il apparaît alors en corps de garçon ou de fille pour leur prêcher la Loi. S’ils doivent obtenir le salut grâce à un corps de dieu, de dragon, de sirène, de centaure, de titan, de griffon, de chimère, de python, d’humain et non - humain, il apparaît alors ainsi pour leur prêcher la Loi. S’ils doivent obtenir le salut grâce au corps de Porte - Foudre, il apparaît alors en corps de Porte - Foudre pour leur prêcher la Loi. Intention - Inépuisable, tels sont les mérites menés à accomplissement par cet être d’éveil Considérant les Voix du monde, qui voyage en u ne variété de figures de par les royaumes pour délivrer les êtres. C’est pourquoi vous vous devez de faire de tout cœur offrande à l’être d’éveil Considérant les Voix du monde. Cet être d’éveil Considérant les Voix du monde, le grand être, est capable de faire don de l’assurance au milieu des dangers pressants et effrayants. C’est pourquoi tous, dans ce monde de l’Endurance, l’appellent Donateur d’assurance. L’être d’éveil Intention - Inépuisable s’adressa à l’éveillé : « Vénéré du monde, je vais dès maintenant faire offrande à l’être d’éveil Considérant les Voix du monde. » Il défit alors de son cou un collier au grand nombre de perles et de joyaux, dont le prix se montait à des centaines et des milliers de taëls d’or, et le lui donna avec ces mots : « O Bienveillant, accepte ce collier de rares joyaux en don de Loi. » L’être d’éveil Considérant les Voix du monde, à ce moment, ne consentit point à l’accepter. Intention - Inépuisable s’adressa à nouveau à l’être d’éveil Considérant les Voix du monde : « O Bienveillant, accepte ce collier par pitié de nous. » Alors l’éveillé déclara à l’être d’éveil Considérant les Voix du monde : « Aie pitié de cet être d’éveil Intention - Inépuisable, ainsi que des quatre congrégations, des dieux, des dragons ; silènes, centaures, titans, griffons,chimères, pythons, humains et non - humains, et pour cette raison, accepte ce collier. » A ce moment, l’être d’éveil Considérant les Voix du monde eut pitié des quatre congrégations ainsi que des dieux, dragons, humains et non - humains et accepta le collier, qu’il divisa en deux parties. Il offrit une partie à l’éveillé shakyamuni et l’autre à la pagode de l’éveillé Maint - Trésor. Intention - Inépuisable, telles sont les forces divines et souveraines grâce auxquelles l’être d’éveil Considérant les Voix du monde voyage dans le monde de l’Endurance. Alors l’être d’éveil Intention - Inépuisable l’interrogea en stances :

Vénéré du monde, pourvu de la totalité des marques merveilleuses, j’interroge maintenant derechef à son propos : pour quelles raisons le fils de l’éveillé s’appelle-t-il Considérant les Voix du monde ?

Le Vénéré pourvu de la totalité des marques merveilleuses répondit à Intention - Inépuisable :

Ecoute combien la pratique de Celui qui Considère nos Appels s’adapte avec maîtrise aux diverses directions ; son vaste serment est profond comme la mer, inconcevables sont les éons au long desquels il a servi de nombreux milliers de myriades d’éveillés pour déployer son grand vœu de pureté. Je te l’exposerai en bref : entendre son nom, voir son corps, le commémorer en pensée n’est pas une vaine erreur : il est capable d’anéantir les douleurs de l’existence. A supposer qu’animé d’une intention de nuire, on fasse basculer quelqu’un dans une grande fosse de feu : s’il pense à la force de Celui qui Considère nos Appels, la fosse ignée se transformera en étang. Ou bien dérivant sur le grand Océan, parmi les périls des dragons, des poissons, des démons, s’il pense à la force de Celui qui Considère nos Appels, Les flots ne pourront l’engloutir. Ou bien qu’au sommet du Sumeru, quelqu’un veuille le précipiter, s’il pense à la force de Celui qui Considère nos Appels, comme le soleil, il demeurera dans l’espace. Ou bien que, poursuivi par les méchants, il soit jeté des monts de diamant, s’il pense à la force de Celui qui Considère nos Appels, il n’aura pas un cheveu d’abîmé. Qu’il se trouve encerclé d’ennemis, chacun brandissant une épée pour l’agresser, s’il pense à la force de Celui qui Considère nos Appels, ils concevront tous alors une pensée de compassion. Qu’il soit en butte aux persécutions d’un roi, au moment de l’exécution, quand sa vie va prendre fin, s’il pense à la force de Celui qui Considère nos Appels, l’épée se brisera aussitôt en morceaux. Qu’il soit captif de gangue et de chaînes, mains et pieds liés de menottes et d’entraves, s’il pense à la force de Celui qui Considère nos Appels, il se trouvera libre comme l’air. Que, par envoûtement ou empoisonnement, quelqu’un veuille le léser corporellement, s’il pense à la force de Celui qui Considère nos Appels, cela se retournera contre l’instigateur. Qu’il rencontre de méchants ogres, des dragons venimeux, d’autres démons, s’il pense à la force de Celui qui Considère nos Appels, aucun d’eux n’osera jamais lui faire de mal. Qu’il soit entouré de bêtes cruelles, effrayantes, aux crocs et griffes acérés, s’il pense à la force de Celui qui Considère nos Appels, elles s’enfuiront rapidement dans d’infinies directions. Face aux basilics, serpents, vipères, scorpions, aux miasmes brûlants et enflammés, s’il pense à la force de Celui qui Considère nos Appels, à sa voix ils partiront d’eux-mêmes Que des nuées d’orage retentissent d’éclairs, qu’il grêle, que de grandes pluies se déversent, s’il pense à la force de Celui qui Considère nos Appels, tout se trouvera dissipé sur l’instant. Que les êtres se trouvent pressés de périls, que d’innombrables douleurs leur harcèlent le corps, grâce à la sublime sagesse de Celui qui considère nos Appels, ils pourront être sauvés des souffrances de ce monde. Muni de toute la force des pouvoirs miraculeux, il exerce amplement sagesse et expédients salvifiques ; parmi les royaumes des dix directions, nulle terre où il n’apparaisse en son corps. Les mauvaises destinées dans leur diversité, les êtres infernaux, les démons, las animaux, la douleur de la naissance, de la vieillesse, de la maladie, de la mort, il les mène graduellement à complète Disparition. Vrai à considérer, pur à considérer, de vaste et grande sagesse à considérer, compatissant à considérer, miséricordieux à considérer, nous souhaitons l’adorer toujours. Lumière pure, immaculée, soleil de sagesse qui supprime les ténèbres, capable de réprimer les calamités du vent et du feu, qui universellement illumine les mondes ; le tonnerre grondant de la moralité, substance de sa compassion, les grandes nuées de merveille, intention de sa miséricorde, déversent comme l’ambroisie la pluie de la Loi et éteignent les flammes des passions. Passant en procès devant les tribunaux, plongé dans l’effroi des batailles, si l’on pense à la force de s’il pense à la force de Celui qui Considère nos Appels, la meute des ennemis sera complètement dispersée. Considérant les Voix du Monde, à la voix sublime, à la voix brahmique, à la voix océanique, dépasse les voix et les sons de ce monde. c’est pourquoi il faut constamment fixer son intention, de pensée en pensée, sans concevoir de doute sur Considérant les Voix du Monde, le saint de pureté ; dans les affres de la douleur, dans les dangers mortels, il saura se faire notre appui et notre soutien. Muni de l’ensemble des mérites, il regarde les êtres d’un œil compatissant, incommensurable est l’océan de ses bénédictions, voilà pourquoi il convient de s’incliner en hommage devant lui.

Alors l’être d’éveil Soutien de la Terre se leva de son siège, s’avança et s’adressa à l’éveillé : « Vénéré du monde, s’il se trouve des êtres pour entendre ce chapitre de l’être d’éveil Considérant les Voix du Monde, son action souveraine, la révélation de sa porte universelle, la force de ses pouvoirs miraculeux, les mérites de ces personnes, sachons-le, ne seront pas peu nombreux. » Tandis que l’éveillé exposait ce chapitre de la Porte universelle, quatre-vingt-quatre milles êtres, parmi la multitude, déployèrent la pensée de l’éveil complet et parfait sans supérieur.’’

L’enseignement sur la meilleure façon de vivre seul

Observer la vie profondément, voir clairement tout ce qui est, sans s’y attacher. Pratiquer le lâcher prise et vivre ainsi dans la paix et la joie, c’est cela vivre seul.

(1)

L’ancien

Ainsi ai-je entendu : un jour, le Bouddha demeurait au monastère d’Anathapindika dans le parc Jeta près de Savatthi. En ce temps-là vivait un moine du nom de Théra (l’ancien), dont le désir le plus cher était de vivre seul. Il louait constamment les bienfaits de la vie solitaire. Seul, il accomplissait la tournée des aumônes et seul, il pratiquait la méditation assise. Un groupe de moines arriva à l’endroit où le Bouddha demeurait. Ils lui présentèrent leurs respects en se prosternant à ses pieds, prirent place à ses côtés et lui dirent : "Très Honoré, il y a un moine du nom de Théra qui aspire à vivre seul. Il loue constamment la voie de la vie solitaire et pratique seul la méditation assise. Seul, il va au village recueillir les aumônes, et seul, il s’en revient au village. "

Le Bouddha dit à l’un des moines : "Va à l’endroit où vit Théra et dis-lui que j’aimerais le voir."

Le moine exécuta cet ordre. Le moine Théra se rendit sans attendre auprès du Bouddha. Il se prosterna à ses pieds et s’assit à côté de lui.

Alors le Bouddha lui demanda : "Est-il vrai que tu aimes être seul, que tu loues la voie de la vie solitaire, que tu vas seul recueillir les aumônes, que tu viens seul du village et que, seul, tu t’assieds en méditation ?"

Le moine Théra répondit : "C’est vrai, Très Honoré."

Le Bouddha demanda au moine Théra : "Et comment vis-tu seul ?"

Le moine Théra répondit : "Je vis tout seul, et je loue la voie de la vie solitaire. Seul je pars demander l’aumône, seul je reviens du village, et seul je m’assieds en méditation. C’est tout."

Le Bouddha enseigna : "Alors tu es vraiment quelqu’un qui aime la pratique de la vie solitaire, et je n’y trouve rien à redire. Mais il existe une manière merveilleuse d’être solitaire : c’est de contempler pour voir que le passé n’est plus, que le futur n’est pas encore et que le présent est vécu sans qu’il y ait emprise du désir. Quand le pratiquant vit ainsi, il n’y a plus d’hésitation dans son coeur. Il lâche prise d’avec tous ses soucis, remords et désirs de la vie en brisant ainsi les fers qui le retiennent et le contrôlent. Ceci est appelé la vraie façon de vivre seul ; il n’existe pas de meilleure manière d’être solitaire."

Et le Bouddha récita le poème suivant :

"Observer la vie profondément,

Voir clairement tout ce qui est, sans s’y attacher.

Pratiquer le lâcher prise et vivre ainsi dans la paix et la joie,

C’est cela vivre seul."

Quand le Bouddha eut parlé, le moine Théra fut enchanté, il se prosterna respectueusement devant Lui et se retira." L’enseignement sur la meilleure façon de vivre seul

(2)

Ainsi ai-je entendu : le Bouddha demeurait au monastère d’Anathapindika dans le parc Jeta près de Savatthi. Il fit venir les moines et leur dit : "Moines !" Et les moines répliquèrent : "Nous sommes là."

Le Très Honoré dit :

"Je vais vous enseigner ce que signifie"savoir vivre seul".

Pour commencer, je vais donner un aperçu de l’enseignement puis je continuerai par une explication détaillée. Moines, écoutez attentivement."

"Nous écoutons, Très Honoré."

Le Bouddha enseigna :

"Moines, qu’entendons-nous par poursuivre le passé ?

Lorsque quelqu’un pense à ce qu’étaient son corps, ses sensations, ses perceptions, ses facteurs mentaux, sa conscience dans le passé ; lorsqu’il pense ainsi et qu’il commence à s’attacher à ces choses du passé, alors cette personne est entrain de poursuivre le passé.

"Moines, qu’entendons-nous par ne pas poursuivre le passé ?

Lorsque quelqu’un pense à ce qu’étaient dans le passé son corps, ses sensations, ses perceptions, des facteurs mentaux, sa conscience, lorsqu’il pense ainsi et qu’il ne commence pas à s’attacher à ces choses du passé, alors cette personne ne poursuit pas le passé."

"Moines, qu’entendons-nous par se perdre dans le futur ?

Lorsque quelqu’un pense à ce que seront son corps, ses sensations, ses perceptions, ses facteurs mentaux, sa conscience dans le futur ; lorsqu’il pense ainsi et qu’il commence à s’attacher et à rêver à ces choses qui appartiennent au futur, alors on peut dire qu’il se perd dans le futur.

"Moines, qu’entendons-nous par ne pas se perdre dans le futur ?

Lorsque quelqu’un pense à ce que seront son corps, ses sensations, ses perceptions, des facteurs mentaux, sa conscience dans le futur, lorsqu’il pense ainsi et qu’il ne commence pas à s’attacher et à rêver à ces choses qui appartiennent au futur, alors on peut dire qu’il ne se perd pas dans le futur."

"Moines, qu’entendons-nous par être emporté par le présent ?

Quand une personne n’apprend rien et ne sait rien de ce qui concerne l’Éveillé, les pratiques de transformation et la communauté, ne connaît rien de ce qui concerne les sages et leurs enseignements ou ne pratique pas ceux-ci, quand cette personne pense :

"Ce corps est moi, je suis ce corps, Ces sensations sont moi, je suis ces sensations. Cette perception est moi, je suis cette perception. Ce facteur mental est moi, je suis ce facteur mental. Cette conscience est moi, je suis cette conscience," alors cette personne est emportée par le présent.

"Moines, qu’entendons-nous par ne pas être emporté par le présent ? Quand une personne apprend et connaît ce qui concerne l’Éveillé, les pratiques de transformation et la communauté, connaît ce qui concerne les sages et leurs enseignements ou pratique ceux-ci, quand une personne ne pense pas :

"Ce corps est à moi, je suis ce corps, Ces sensations sont à moi, je suis ces sensations. Cette perception est à moi, je suis cette perception. Ce facteur mental est à moi, je suis ce facteur mental. Cette conscience est à moi, je suis cette conscience," alors cette personne n’est pas emportée par le présent."

"Ainsi, je viens de vous donner un aperçu et des explications sur ce que veut dire Celui qui sait vivre seul."

Après que le Bouddha eut terminé cet enseignement, les moines furent enchantés de le mettre en pratique.

Thich Nhat Hanh

THE KALAMA SUTRA

Les Kalamas de Kesaputta vont voir le Bouddha

Ainsi ai-je entendu. Une fois, l’Unique Bienheureux, tandis qu’il se déplaçait dans le pays de Kosala accompagné d’une grande communauté de bhikkus, entra dans une ville du peuple Kalama appelé Kesaputta. Les Kamalas qui étaient des habitants de Kesaputta se dirent : ‘’ Révérend Gautama, le moine, le fils des Sakyas, a, tandis qu’il errait dans le pays de Kosala, pénétré Kesaputta. La bonne réputation du révérend Gautama s’est répandue de cette façon : Vraiment, l’Unique Bienheureux est ainsi accompli, pleinement éveillé, doté de connaissance et de pratique, sublime, connaisseur des mondes, sans égal, guide des hommes, maître des êtres divins et humains, qui par lui-même a saisi la connaissance de façon directe et clairement. Il a établi le Dharma, bon au début, bon au milieu, bon à la fin, doté de sens et de loi, et complet en tout chose ; et il proclame la vie sainte qui est parfaitement pure. Suivre de tels accomplis est une très bonne chose en effet. ‘’

Alors les Kalamas qui étaient des habitants de Kesaputta se rendirent aux pieds de l’Unique Bienheureux. Sur place, certains lui rendirent hommage et s’assirent d’un côté ; certains échangèrent des amabilités avec lui et après la fin de la discussion cordiale mémorable, s’assirent d’un côté ; certains le saluèrent en levant les mains jointes et s’assirent d’un côté ; certains annoncèrent leurs noms et leurs familles puis s’assirent d’un côté ; certains sans parler, s’assirent d’un côté.

Les Kalamas de Kesaputta demande assistance au Bouddha

Les Kalamas qui étaient des habitants de Kesaputta assis d’un côté dirent à l’Unique Honoré : ‘’ Il y a certains moines et brahmanes, noble vénérable, qui visitent Kesaputta. Ils exposent et expliquent seulement leurs propres doctrines ; ils méprisent les doctrines des autres, les injurient et les démontent. Certains autres moines et Brahmanes aussi, noble Vénérable, viennent à Kesaputta. Ils exposent et expliquent aussi uniquement leurs doctrines ; ils méprisent les doctrines des autres les injurient et les démontent. Noble Vénérable, il y a des doutes, nous avons une incertitude en ce qui les concerne. Lesquels de ces moines et brahmanes ont dit la vérité et lesquels ont tord ?’’

Le critère de rejet

Il est bon pour vous, Kalamas, de douter, d’être incertains ; l’incertitude s’est élevée en vous au sujet de ce qui est douteux. Voilà, Kalamas. N’adhérez pas à ce qui a été acquis par une écoute répétée, ni à une tradition, ni à une rumeur, ni à ce qui est dans les écritures, ni à une conjoncture, ni à un axiome, ni à un raisonnement spécial, ni à un parti pris pour une notion qui a été méditée, ni à un prétendu talent d’un autre, ni à la considération ‘Le moine est un enseignant’. Kalamas, quand par vous-même vous savez : ‘ Ces choses sont mauvaises, ces choses sont blâmables, ces choses sont censurées par le sage, entreprises et observées, ces choses mènent à la douleur et à la maladie,’ abandonnez-les.

Avidité, Haine et Illusion

‘’ Qu’en pensez-vous, Kalamas? L’avidité apparaît-elle chez un homme pour son bénéfice ou son mal ?’’ -- ‘’ Pour son mal, Noble Vénérable.’’ -- ‘’ Kalamas, s’étant adonné à l’avidité, et submergé et vaincu mentalement par l’avidité, cet homme prend la vie, vole, commet l’adultère, et dit des mensonges, il encourage aussi d’autres à faire de même. Sa douleur et sa maladie seront-elles longues ?’’. ‘’ Oui, Noble Vénérable.’’

‘’ Qu’en pensez-vous, Kalamas? La haine apparaît-elle chez un homme pour son bénéfice ou son mal ? ’’ -- ‘’ Pour son mal, noble Vénérable.’’ -- ‘’ Kalamas, s’étant adonné à la haine, et submergé et vaincu mentalement par la haine, cet homme prend la vie, vole, commet l’adultère, et dit des mensonges, il encourage aussi d’autres à faire de même. Sa douleur et sa maladie seront-elles longues ?’’. ‘’ Oui, noble Vénérable.’’

‘’ Qu’en pensez-vous, Kalamas? L’illusion apparaît-elle chez un homme pour son bénéfice ou son mal ? ’’ -- ‘’ Pour son mal, noble Vénérable.’’ -- ‘’ Kalamas, s’étant adonné à l’illusion, et submergé et vaincu mentalement par l’illusion, cet homme prend la vie, vole, commet l’adultère, et dit des mensonges, il encourage aussi d’autres à faire de même. Sa douleur et sa maladie seront-elles longues ?’’. ‘’ Oui, noble Vénérable.’

‘’ Qu’en pensez-vous, Kalamas? Ces choses sont-elles bonnes ou mauvaises ?’’ -- ‘’ Mauvaises, noble Vénérable’’ Blâmables ou non blâmables ?’’ -- ‘’ Blâmables, noble Vénérable.’’ – ‘’ Proscrites ou louées par le sage ?’’ – ‘’ Proscrites, noble Vénérable.’’ – ‘’ Entreprises et observées, ces choses mènent-elles à la douleur et à la maladie, ou non ? Ou comment cela vous touche-t-il ?’’ -- ‘’ ‘’ Entreprises et observées, ces choses mènent à la douleur et à la maladie. Cela nous touche de cette façon.’’ ‘’ Par conséquent, disions-nous, Kalamas, ce qui était dit ainsi, ‘ De plus Kalamas,

N’adhérez pas à ce qui a été acquis

Par une écoute répétée,

Ni à une tradition,

Ni à une rumeur,

Ni à ce qui est dans les écritures,

Ni à une conjoncture,

Ni à un axiome,

Ni à un raisonnement spécial,

Ni à un parti pris pour une notion qui a été méditée,

Ni à un prétendu talent d’un autre,

Ni à la considération ‘Le moine est un enseignant’.

Kalamas, quand par vous-même vous savez : ‘ Ces choses sont mauvaises, ces choses sont blâmables, ces choses sont censurées par le sage, entreprises et observées, ces choses mènent à la douleur et à la maladie,’ abandonnez-les.

Le critère d’adhésion

“” De plus, Kalamas. N’adhérez pas à ce qui a été acquis par une écoute répétée, ni à une tradition, ni à une rumeur, ni à ce qui est dans les écritures, ni à une conjoncture, ni à un axiome, ni à un raisonnement spécial, ni à un parti pris pour une notion qui a été méditée, ni à un prétendu talent d’un autre, ni à la considération ‘Le moine est un enseignant’. Kalamas, quand par vous-même vous savez : ‘ Ces choses sont bonnes, ces choses ne sont pas blâmables, ces choses sont louées par le sage, entreprises et observées, ces choses mènent au bénéfice et au bonheur,’ souscrivez et conformez vous à elles.

Absence d’avidité, de haine et d’illusion

‘’ Qu’en pensez-vous, Kalamas? L’absence d’avidité apparaît-elle chez un homme pour son bénéfice ou son mal ?’’ -- ‘’ Pour son bénéfice, noble Vénérable.’’ -- ‘’ Kalamas, ne s’adonnant pas à l’avidité, et non submergé et vaincu mentalement par l’avidité, cet homme ne prend pas la vie, ne vole pas, ne commet pas l’adultère, et ne dit pas des mensonges, il encourage aussi d’autres à faire de même. Son bénéfice et son bonheur seront-ils longs ?’’. ‘’ Oui, noble Vénérable.’’

‘’ Qu’en pensez-vous, Kalamas? L’absence de haine apparaît-elle chez un homme pour son bénéfice ou son mal ?’’ -- ‘’ Pour son bénéfice, noble Vénérable.’’ -- ‘’ Kalamas, n’étant pas adonné à la haine, et non submergé et vaincu mentalement par la haine, cet homme ne prend pas la vie, ne vole pas, ne commet pas l’adultère, et ne dit pas des mensonges, il encourage aussi d’autres à faire de même. Son bénéfice et son bonheur seront-ils longs ?’’. ‘’ Oui, noble Vénérable.’’

‘’ Qu’en pensez-vous, Kalamas? L’absence d’illusion apparaît-elle chez un homme pour son bénéfice ou son mal ?’’ -- ‘’ Pour son bénéfice, noble Vénérable.’’ -- ‘’ Kalamas, n’étant pas adonné à l’illusion, et non submergé et vaincu mentalement par l’illusion, cet homme ne prend pas la vie, ne vole pas, ne commet pas l’adultère, et ne dit pas des mensonges, il encourage aussi d’autres à faire de même. Son bénéfice et son bonheur seront-ils longs ?’’. ‘’ Oui, noble Vénérable.’’

‘’ Qu’en pensez-vous, Kalamas? Ces choses sont-elles bonnes ou mauvaises ?’’ -- ‘’ Bonnes, noble Vénérable’’ Blâmables ou non blâmables ?’’ -- ‘’ Non blâmables, noble Vénérable.’’ – ‘’ Proscrites ou louées par le sage ?’’ – ‘’ Louées, noble Vénérable.’’ – ‘’ Entreprises et observées, ces choses mènent-elles à la douleur et à la maladie, ou non ? Ou comment cela vous touche-t-il ?’’ -- ‘’ ‘’ Entreprises et observées, ces choses mènent au bénéfice et au bonheur. Cela nous touche de cette façon.’’

‘’ Pas conséquent, disions-nous, Kalamas, ce qui était ainsi dit,’ De plus Kalamas. N’adhérez pas à ce qui a été acquis par une écoute répétée, ni à une tradition, ni à une rumeur, ni à ce qui est dans les écritures, ni à une conjoncture, ni à un axiome, ni à un raisonnement spécial, ni à un parti pris pour une notion qui a été méditée, ni à un prétendu talent d’un autre, ni à la considération ‘‘Le moine est un enseignant’’. Kalamas, quand par vous-même vous savez : ‘‘ Ces choses sont bonnes, ces choses ne sont pas blâmables, ces choses sont louées par le sage, entreprises et observées, ces choses mènent au bénéfice et au bonheur,’’ souscrivez et conformez vous à elles’.

‘’ Le disciple des Nobles, Kalamas, qui de cette façon est dénué de désir, dénué de mauvaise intention, désillusionné, comprenant clairement et attentionné, il demeure, ayant pourfendu, avec la pensée de la concorde, un quartier, aussi le second, le troisième, le quatrième, de même au dessus, en dessous, et à travers ; il demeure, ayant pourfendu à cause de l’existence en cela de tous les êtres vivants, partout, le monde entier, avec la grande et exaltée pensée sans limite de concorde qui est libre de haine et de malice.

‘’Il vit, ayant pourfendu, avec la pensée de grande compassion, un quartier, aussi le second, le troisième, le quatrième, de même au dessus, en dessous, et à travers ; il demeure, ayant pourfendu à cause de l’existence en cela de tous les êtres vivants, partout, le monde entier, avec la grande et exaltée pensée de grande compassion qui est libre de haine et de malice.

‘’Il vit, ayant pourfendu, avec la pensée de joie, un quartier, aussi le second, le troisième, le quatrième, de même au dessus, en dessous, et à travers ; il demeure, ayant pourfendu à cause de l’existence en cela de tous les êtres vivants, partout, le monde entier, avec la grande et exaltée pensée de joie qui est libre de haine et de malice.

‘’Il vit, ayant pourfendu, avec la pensée d’équanimité, un quartier, aussi le second, le troisième, le quatrième, de même au dessus, en dessous, et à travers ; il demeure, ayant pourfendu à cause de l’existence en lui de tous les êtres vivants, partout, le monde entier, avec la grande et exaltée pensée d’équanimité qui est libre de haine et de malice.

Les quatre réconforts

Le disciple des Nobles, Kalamas, qui a un tel esprit libre de haine, un tel esprit libre de malice, un tel esprit libre de souillure, et un tel esprit purifié, est celui par lequel quatre réconforts sont trouvés ici et maintenant.

‘Supposons qu’il y ait un après et un fruit, résultat des actions bonnes ou mauvaises. Alors il est possible qu’à la dissolution du corps après la mort, je renaisse dans le monde céleste, qui est doté de l’état de félicité.’ Ceci est le premier réconfort trouvé par lui.

‘Supposons qu’il n’y ait pas un après et un fruit, aucun résultat des actions bonnes ou mauvaises. Encore en ce monde, libre de haine, libre de malice, sain et sauf, et heureux, je me préserve.’ Ceci est le second réconfort trouvé par lui.

‘ Supposons que des mauvais résultats échoient à une mauvais personne. Moi, cependant, je pense à ne faire aucun mal à personne. Alors, comment des résultats mauvais pourraient m’affecter moi qui ne commets aucune mauvaise action ? ‘ Ceci est le troisième résultat trouvé par lui.

‘Supposons que des résultats mauvais n’échoient pas à la mauvaise personne. Alors, je me vois purifié moi-même de toute façon. ‘ Ceci est le quatrième réconfort trouvé par lui.

‘’Le disciple des Nobles, Kalamas, qui a un tel esprit libre de haine, un tel esprit libre de malice, un tel esprit libre de souillure, et un tel esprit purifié, est celui par lequel, ici et maintenant, ces quatre réconforts sont trouvés.’’

‘’ Ainsi cela est, Unique Honoré. Ainsi cela est, Unique Sublime. Le disciple des Nobles, Kalamas, qui a un tel esprit libre de haine, un tel esprit libre de malice, un tel esprit libre de souillure, et un tel esprit purifié, est celui par lequel, ici et maintenant, ces quatre réconforts sont trouvés.

‘‘Supposons qu’il y ait un après et un fruit, résultat des actions bonnes ou mauvaises. Alors il est possible qu’à la dissolution du corps après la mort, je renaisse dans le monde céleste, qui est doté de l’état de félicité.’ Ceci est le premier réconfort trouvé par lui. ‘‘Supposons qu’il y n’ait pas un après et un fruit, aucun résultat des actions bonnes ou mauvaises. Encore en ce monde, libre de haine, libre de malice, sain et sauf, et heureux, je me préserve.’ Ceci est le second réconfort trouvé par lui.

‘’Supposons que des mauvais résultats échoient à une mauvais personne. Moi, cependant, je pense à ne faire aucun mal à personne. Alors, comment des résultats mauvais pourraient m’affecter moi qui ne commet aucun mauvaise action ? ‘ Ceci est le troisième résultat trouvé par lui.

‘‘ Supposons que des mauvais résultats échoient à une mauvais personne. Moi, cependant, je pense à ne faire aucun mal à personne. Alors, comment des résultats mauvais pourraient m’affecter moi qui ne commets aucune mauvaise action ? ‘ Ceci est le troisième résultat trouvé par lui.

‘’ Le disciple des Nobles, Kalamas, qui a un tel esprit libre de haine, un tel esprit libre de malice, un tel esprit libre de souillure, et un tel esprit purifié, est celui par lequel, ici et maintenant, ces quatre réconforts sont trouvés.

‘’ Merveilleux, noble Vénérable! Merveilleux, noble Vénérable! Comme si, noble Vénérable, une personne devait tourner le visage vers le haut de ce qui est retourné, ou découvrir le caché, ou montrer le chemin à celui qui est perdu ou porter une lampe dans l’obscurité, pensant, ‘ ceux qui ont des yeux verront des objets visibles,’ ainsi le dharma a été exposé de diverses façons par l’Unique Honoré. Nous, noble Vénérable, prenons refuge en l’Unique Honoré, en le dharma, et en la Communauté des bhikkus. Noble Vénérable, puisse l’Unique Honoré nous

Anguttara Nikaya III.65 - Kalama Sutta - L’instruction aux Kalamas traduit du Pali par Soma Thera pour une libre distribution Traduction en français par Minh Tho et SeunamTso