11 Desjardins
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N° 11 Dimanche 25 septembre 2011 à 11h Salle de la Bourse Christophe Desjardins, alto Avec le soutien de la Sacem Alto, Christophe Desjardins Projection sonore, Philippe Manoury (Partita I) Réalisation informatique musicale Grame, Christophe Lebreton (Partita I) Réalisation informatique musicale Ircam, Serge Lemouton (Partita I) ---- Johann Sebastian Bach Partita II BWV 1004 (1720) / 25 min. transcription de la Partita II en ré mineur pour violon I. Allemande II. Courante III. Sarabande IV. Gigue V. Chaconne Philippe Manoury Partita I (2006) / 42 min. alto et électronique en temps réel fin du concert : 12h30 À propos du concert De l'alto, instrument toujours un peu secret et méconnu, Christophe Desjardins a fait une référence. Philippe Manoury a composé pour lui son immense Partita dans laquelle le geste instrumental est prolongé par l'électronique. Partita : ce mot – pourtant d'apparence si banal – suffit à évoquer Johann Sebastian Bach, sa musique insurpassable, son absolu. Cet accomplissement intellectuel et sensible est la synthèse parfaite des deux cerveaux à laquelle aspirent musiciens et mélomanes. Saisissant ce mot, Philippe Manoury situe à la fois son ambition et sa déférence pour Bach. Neuf parties composent cette Partita pour alto et électronique en temps réel, composée de juillet à décembre 2006, qui inaugure un cycle consacré aux instruments à cordes avec électronique. Fixé au doigt du soliste, un capteur permet d'analyser les accélérations et pressions de l'archet sur les cordes. Ces informations pilotent – sans affecter le jeu – un dispositif électro-acoustique : un rapport intime entre les infimes variations du musicien et le contrôle des sons de synthèse est ainsi nouvellement créé. À propos de la Partita I Philippe Manoury Partita I (2006) J'ai commencé la composition de Partita en juillet 2006, puis l'ai achevée entre septembre et décembre de la même année. Il s'agit d'un projet remontant à plusieurs années sur de nouvelles méthodes d'analyse du geste instrumental pour intensifier les relations entre instruments acoustiques et lutherie électronique. C'est sur la proposition de Christophe Desjardins que j'ai décidé d'expérimenter ces méthodes dans une œuvre pour alto et électronique. Cette méthode consiste en un système léger, fixé au doigt du soliste, permettant d'analyser en temps réel les accélérations et pressions de l'archet sur les cordes de l'instrument. Grâce à cet outil, un pas nouveau semble être franchi dans la direction d'un rapport « intime » entre les infimes variations des modes de jeu instrumentaux et le contrôle des sons de synthèse. Au cours de l'automne 2006, j'ai également décidé d'utiliser les recherches d'Eric Lindemann sur la synthèse instrumentale en intégrant son programme Synful à mon environnement technologique. La plupart des sons de cordes que l'on entend dans Partita I ne sont pas des enregistrements réels mais de la synthèse de phrases instrumentales préalablement enregistrées. C'est ce qui leur donne ce « naturel » qui fait si souvent défaut aux sons de synthèse instrumentale. Tous les éléments de la musique électronique sont organisés suivant le principe du « suivi de partitions » qui permet une synchronisation précise et souple entre le jeu du soliste et ce qui sort des haut-parleurs. L'œuvre est construite à partir d'une phrase initiale composée de sept « expressions sonores » (note aiguë, phrase régulière, trille, ricochet, tremolo, crescendo et polyphonie) et se déploie dans une forme rigoureuse et développée. Sept parties enchaînées la composent, encadrées par une introduction et une conclusion. Elles mettent respectivement en lumière ces sept expressions et, à l'intérieur de chacune d'elles, apparaissent tour à tour les six autres. Ainsi différentes « perspectives sonores » se créent et se modifient dans le temps par le jeu continuel de rapprochements et d'éloignements de ces différentes expressions. La section finale, laissant le soliste, seul, jouant une « quinte écrasée », est une très lointaine évocation de Der Leiermann, le lied ultime du Winterreise de Schubert. Partita I est dédiée à Christophe Desjardins. Elle constitue la première pièce d'un cycle consacré aux instruments à cordes et électronique. C'est une commande de la Direction de la Musique et de la Danse du Ministère de la Culture pour le Grame, réalisée avec la coopération du Grame et de l'Ircam - Centre Pompidou. Philippe Manoury Les compositeurs Johann Sebastian Bach Allemagne (1685 - 1750) Référence incontournable de la musique occidentale, Johann Sebastian Bach constitue une source d'inspiration inépuisable pour les compositeurs et interprètes des XXème et XXIème siècles. Son œuvre est remarquable en tous points : par sa rigueur et sa richesse harmonique, mélodique et contrapuntique, sa perfection formelle, sa maîtrise technique, sa valeur pédagogique, la hauteur de son inspiration et le nombre de ses compositions. Des Partitas pour violon aux Concertos brandebourgeois, du Clavier bien tempéré à la Messe en si, Johann Sebastian Bach explore tous les genres du baroque – à l'exception notable de l'opéra – et déploie une grande habileté à combiner structure musicale complexe et pure force spirituelle, tout en réunissant les écoles italienne, française et allemande. Ce musicien complet maîtrise tout autant le clavecin, l'orgue, le violon et l'alto que la facture instrumentale, l'écriture et l'improvisation, la pédagogie et la gestion d'une institution musicale. Reconnu de son vivant comme organiste et improvisateur, Johann Sebastian Bach est vite oublié après sa mort. Des compositeurs comme Wolfgang Amadeus Mozart, Ludwig van Beethoven, Johannes Brahms ou Richard Wagner reconnaissent toutefois en lui un modèle et assimilent l'héritage laissé par le Cantor de Leipzig. C'est Felix Mendelssohn Bartholdy, son successeur en tant que maître de chapelle à la Thomaskirche de Leipzig, qui fait connaître son œuvre au public en ressuscitant en 1829 l'un de ses opus les plus bouleversants, la Passion selon saint Matthieu. www.jsbach.org ---- Philippe Manoury France (1952) Quand il s'engage dans la voie de la composition au début des années soixante-dix, Philippe Manoury prend soin de contourner les deux grands courants sériel et spectral qui dominent alors le paysage musical. Il s'invente un parcours personnel, avec pour premières références Karlheinz Stockhausen, Pierre Boulez et Iannis Xenakis. Au fil de ses écritures musicales et théoriques, Philippe Manoury s'interroge sur des notions comme le parcours temporel d'une œuvre, le devenir du matériau et la gestion des masses sonores et orchestrales. Il ne peut commencer à composer « sans avoir, au préalable, établi un plan, défini des trajectoires, des directions et un minimum de fonctions [qu'il] assigne au matériau musical [qu'il] souhaite utiliser. » De cette obsession des constructions rigoureuses surgissent alors des embranchements, des bifurcations, des accidents, tressant ainsi un tissu qu'il souhaite le plus organique possible. Bouleversant le rapport entre le musicien et son instrument ainsi que la perception sonore de l'auditeur, il travaille constamment dans le domaine de l'interaction instrument/électronique et développe des systèmes permettant la simulation et le suivi en temps réel des comportements instrumentaux. Ses œuvres ont été interprétées par les orchestres de Paris, Chicago, Cleveland, du Concertgebouw ainsi qu'à l'Opéra-Bastille. De 1978 à 1981, Philippe Manoury enseigne au Brésil puis dès 1981, il participe aux activités de l'Ircam. Il enseigne la composition au CNSMD de Lyon (1986-92) et, depuis 2004, à l'Université de Californie de San Diego. Philippe Manoury compose actuellement un concerto pour piano et orchestre pour l'Orchestre de Paris, prévu pour 2012. www.philippemanoury.com / www.durand-salabert-eschig.com Les interprètes Christophe Desjardins, Alto France Christophe Desjardins s'engage avec constance et passion dans deux domaines complémentaires : la diffusion du répertoire pour alto auprès d'un large public et la création, pour laquelle il est un interprète très recherché des compositeurs. Il crée ainsi des œuvres de Luciano Berio, Pierre Boulez, Michael Jarrell, Ivan Fedele, Jonathan Harvey, Marco Stroppa ou encore Wolfgang Rihm. Il étudie l'alto auprès de Serge Collot et de Jean Dupouy au CNSMD de Paris, puis avec Bruno Giuranna à la Hochschule der Künste de Berlin. Après avoir été alto solo au Théâtre de la Monnaie de Bruxelles, il est membre de l'Ensemble intercontemporain depuis 1990. En tant que soliste, il se produit avec des orchestres comme le Concertgebouw d'Amsterdam, les orchestres symphoniques de la WDR et de la SWR, l'Orchestre de la Fondation Toscanini ainsi qu'avec de nombreux ensembles. En outre, Christophe Desjardins collabore étroitement avec plusieurs chœurs (Helsinki Chamber Choir, Les Cris de Paris et les Solistes XXI) et se produit régulièrement tant en musique de chambre qu’en récital. Soucieux de proposer une autre perception de la musique au public, il crée des spectacles où se croisent musique, poésie, danse et vidéo. Sa discographie reflète la singularité de son parcours : « Voix d'alto » consacré à Luciano Berio et Morton Feldman, sa monographie Emmanuel Nunes et le double CD « Alto/Multiples » ont été unanimement salués par la critique. Il crée en 2007 la monumentale Partita I de Philippe Manoury, qui a fait l'objet d'importantes tournées internationales et dont l'enregistrement a reçu le Diapason d'or. Christophe Desjardins créera en 2012 une œuvre d'Alexandros Markeas pour alto, électronique,