UNIVERSITE D’ ECOLE NORMALE SUPERIEURE CER HISTOIRE-GEOGRAPHIE.

LES IMPACTS D’UNE IMPLANTATION ANCIENNE DE L’ECOLE EN IMERINA Le cas de .

Mémoire de CAPEN présenté par RAMAROSON François Sous la direction de M. Célestin RAZAFIMBELO, Maître de conférences.

Date de soutenance : 21 Octobre 2009 UNIVERSITE D’ANTANANARIVO ECOLE NORMALE SUPERIEURE CER HISTOIRE-GEOGRAPHIE.

LES IMPACTS D’UNE IMPLANTATION ANCIENNE DE L’ECOLE EN IMERINA LE CAS DE MANJAKANDRIANA

Mémoire de CAPEN présenté par RAMAROSON François Rapporteur M. Célestin RAZAFIMBELO Maître de conférences à l’Ecole Normale Supérieure Président M RAKOTONDRAZAKA Fidison, Maître de conférences à l’Ecole Normale Supérieure Juge Mme RATOVONIRINA Bakoaly Assistante d’Enseignement Supérieur à l’Ecole Normale Supérieure, Université d’Antananarivo.

Date de soutenance : 21 Octobre 2009 RESUME THEME : LES IMPACTS D’UNE IMPLANTATION ANCIENNE DE L’ECOLE EN IMERINA Le cas de Manjakandriana. Ce mémoire a pour objet, l’étude des impacts de l’école, dont l’implantation est relativement ancienne en Imerina. Le choix s’est porté sur la commune rurale de Manjakandriana, une zone où prédomine le secteur primaire. La population, à majorité rurale ne néglige pas, pour autant la scolarisation des enfants. Les principales ressources de la population viennent de l’exploitation de l’eucalyptus, de l’élevage laitier, et de l’agriculture, maraîchère et rizicole. Avec le peu qu’ils gagnent, les familles se donnent les moyens pour scolariser leurs enfants. L’émulation entre les parents, entre les élèves, entre les inter-établissements, l’engouement des études pour les jeunes ont changé les conditions de vie sociale, économique et culturelle de Manjakandriana. Grâce à la scolarisation, ceux qui ont réussi par les études appuient les initiatives innovantes dans l’économie rurale, et poussent la zone inexorablement vers le développement économique. La scolarisation de l’enfant a contribué à améliorer les conditions de vie. SUMMARY IN ENGLISH: THEME: IMPACTS OF AN OLD IMPLANTATION OF THE SCHOOL IN IMERINA: The case of Manjakandriana. The major purpose of this ’’memoire“is the survey of the impacts of the school, which the implantation is relatively old in Imerina. The choice was made for the rural township “commune rurale“of Manjakandriana, where the primary sector prevails. The population, to rural majority doesn’t disregard, for as much the schooling of their children. The main resources of the population come from the exploitation of eucalyptus, the dairy raising, and agricultures, market gardening and rice fielding. With the small amount of money that they win, families struggle to find out the means to school their children. The emulation between parents, between pupils, between inter establishments, the obstruction of studies for youths changed the social standard of living, cultural and economic life of Manjakandriana. Thanks to schooling, those who succeeded by the studies push the innovating initiatives in the rural economy, and inexorably push the district toward the economic development. The child’s schooling Contributed to improve the standard of living. SOMMAIRE INTRODUCTION GENERALE Page 1 PREMIERE PARTIE : MANJAKANDRIANA, UNE COMMUNE RURALE EN PLEINE MUTATION 5 Chapitre I : PRESENTATION GEOGRAPHIQUE DE MANJAKANDRIANA 7 Chapitre 2 : L’HISTOIRE DE LA VILLE DE MANJAKANDRIANA 16 Chapitre 3 : LA SOCIETE COMMUNALE DE MANJAKANDRIANA 26

DEUXIEME PARTIE : L’ENSEIGNEMENT DANS LA COMMUNE RURALE DE MANJAKANDRIANA 35 Chapitre 1 : LA CARTE SCOLAIRE DE MANJAKANDRIANA 37 Chapitre 2 : LE POIDS DE LA SCOLARISATION DANS LA COMMUNE RURALE DE MANJAKANDRIANA 48 Chapitre 3 : LES INCITATIONS A LA SCOLARISATION 60

TROISIEME PARTIE : LES PERSPECTIVES D’AVENIR DE L’ECOLE A MANJAKANDRIANA 64 Chapitre 1 : ORIENTATION SCOLAIRE ET APPUIS PEDAGOGIQUES 67 Chapitre 2 : L’INFORMATIQUE A L’ECOLE 74 Chapitre 3 : L’ECOLE, UN FACTEUR DE DEVELOPPEMENT 77

CONCLUSION GENERALE 83 GLOSSAIRE RALLONGEMENT DES SIGLES. -ADM : Association du Développement de Manjakandriana. -BEPC : Brevet d’Etude du Premier Cycle. -CAE : Certificat d’Aptitude à l’Enseignement. -CDI : Centre de Documentation et d’Information -CEPE : Certificat d’Etude Primaire Elémentaire. -CESD : Certificat d’Etude Secondaire du 1er Degré. -CISCO : Circonscription Scolaire. -CLAC : Centre de Lecture et d’Animation Culturelle. -CRINFP : Centre Régional d’Institut et de Formation Pédagogique. -CSB : Centre de Santé de Base. -DAF : Division Administrative et Financière. -DEFP : Direction de l’Education Fondamentale Primaire. -D.Pro : Division de la Programmation -EAO : Enseignement Assisté par Ordinateur. -EN I : Ecole Normale niveau I. -ENS : Ecole Normale Supérieure. -EPP : Ecole Primaire Publique. -EPPS : Ecole Privée Professionnelle de Secrétariat. -FID : Fond d’Investissement pour le Développement. -G1 : option Secrétariat. -G2 : option Gestion. -HIMO : Hautes Intensités de Main d’œuvre. -LMS : London Missionary Society. -MEN : Ministère de l’Education Nationale. -MPF : Mission Protestante Française. -ONG : Organisation Non Gouvernementale. -PCD : Plan Communale de Développement. -RN : Route Nationale. -SEECALINE : Surveillance et Education des Ecoles et des Communautés en matières d’Alimentation et de Nutrition Elargie. -SFF: Sekoly Fanabeazana Fototra. SAFF: Sekoly Ambaratonga Faharoa Fototra. -SAFM: Sekoly Ambaratonga Faharoa Manokana. -SRA : Système de Riziculture Améliorée. -SRI : Système de Riziculture Intensive. -TCE : Tananarive Côte Est. -TIC : Technologie de l’Information et de la Communication. -TICE : Technologie de l’Information et de la Communication en Education -UNICEF : Fonds des Nations-Unies pour l’Enfant. -ZAP : Zone Administrative et Pédagogique

DOCUMENTS ICONOGRAPHIQUES A-Liste des tableaux Page -Tableau n°1. La répartition démographique par Fokontany……………………………….9 -Tableau n°2. La répartition de la population par tranche d’âge et par sexe………………10 -Tableau n°3. Les types de culture…………………………………………………………12 -Tableau n°4. Les types d’élevage………………………………………………………….13 -Tableau n°5. Les types de commerce…………………………………………………...... 14 -Tableau n°6. La structure scolaire des EPP dans la commune………………………….....39 -Tableau n°7. Les établissements scolaires privés…………………………………………40 -Tableau n°8. La population scolaire au niveau du CEG………………………………….41 -Tableau n°9. La population scolaire au niveau du Lycée d’enseignement général et Technique……………………………………………………………………………………..41 -Tableau n°10. Les centres de formation Professionnelle………………………………….42 -Tableau n°11. Résultats du CEPE et 6ème des écoles Publiques………………………….43 -Tableau n°12. Résultats du CEPE et 6ème des écoles privées…………………………….43 -Tableau n°13. Résultats du BEPC et 2nde des écoles publiques………………………….44 -Tableau n°14. Résultats du BEPC et 2nde des écoles privées……………………………….44 -Tableau n°15. Résultats du BACC année 2008…………………………………………..44 -Tableau n°16. Répartition des charges familiales pour une année scolaire……………....55 -Tableau n°17. Statistique scolaire de la commune pour les écoles publiques : fin Août2008 :60 B-Liste des photos 1-Le Bureau de CISCO Manjakandriana………………………………………………….. 36a 2-Le Bureau du Directeur de l’EPP Manjakandriana………………………………………37a 3-Les 2 Bâtiments de l’EPP Manjakandriana………………………………………………38a 4-Le CDI de l’EPP Manjakandriana………………………………………………………..40a 5-Le Lycée Privé FJKM RASALAMA Manjakandriana…………………………………..41a 6-Le Collège Privé La BERGERE (vue de face)……………………………………………42a

7-Le Bâtiment du Collège Notre Dame de Lourdes Manjakandriana……………………...43a 8-Le grand Bâtiment du CEG Manjakandriana…………………………………………….44a 9- Bâtiment du Lycée Manjakandriana et le tableau d’Affichage………………………….45a 10-Le Bureau du Surveillant Général du Lycée Manjakandriana………………………….46a 11-Le Lycée Technique Professionnel de Manjakandriana (vue de profil)………………..47a 12-L’Ecole Privée Professionnelle de Secrétariat Manjakandriana………………………..48a 13-La Grande salle du CRINFP Manjakandriana…………………………………………..61a 14-Le Tranompokonolona et le CLAC de la Commune Manjakandriana………………...79a C-CARTE : 1-La carte de la commune rurale de Manjakandriana avec les 24 Fokontany……………. 7a 2-La carte du district de Manjakandriana avec l’implantation des écoles en Imerina……19a 3-La carte des infrastructures scolaires de la commune rurale de Manjakandriana………39a REMERCIEMENTS

Le présent mémoire met un terme à notre formation initiale et continue à l’Ecole Normale Supérieure d’Antananarivo. A cet effet, nous tenons à exprimer ici notre sincère reconnaissance à tous les Professeurs de l’Ecole Normale Supérieure, ainsi que le personnel non enseignant qui nous ont initié, enseigné, formé et accompagné durant les cinq années d’études normaliennes. En particulier, Nos remerciements s’adressent à Monsieur RAKOTONDRAZAKA Fidison, Maître de conférences à l’Ecole Normale Supérieure qui, malgré sa lourde tâche pédagogique et administrative, avait accepté avec honneur de présider la soutenance du présent travail. Nos remerciements vont également à l’égard de Madame RATOVONIRINA Bakoaly, Assistante d’enseignement supérieur à l’Ecole Normale Supérieure, qui a toujours été attentif à notre travail. Ses remarques avisées ont apporté un concours fidèle et efficace à l’amélioration de l’élaboration du mémoire. Nos remerciements les plus sincères vont à l’endroit de Monsieur RAZAFIMBELO Célestin, Maître de conférences à l’Ecole Normale Supérieure, pour son aimable compréhension, son dévouement et surtout sa patience pour avoir dirigé et corrigé notre travail tout au long de l’élaboration de ce mémoire. Il n’a pas cessé de nous prodiguer conseils et suggestions durant nos multiples rencontres pour amendements, corrections et rectifications de notre travail de recherche. Par ailleurs, nous aimerions également adresser nos vifs remerciements à tous ceux qui ont contribué à la réalisation de notre recherche notamment : Le personnel des bureaux du district de Manjakandriana ainsi que le Maire de Manjakandriana pour leur accueil et leur collaboration, Les premiers responsables de la CISCO Manjakandriana par leur accueil et accompagnement, Les corps enseignants et non enseignants de tous les niveaux par l’accueil amical qu’ils nous ont réservé mais aussi par leur collaboration et leurs conseils, Les élèves de tous les niveaux par leur enthousiasme et leurs souhaits. Enfin, nous n’oublierons pas d’apprécier la contribution de tous les membres de la famille pour le soutien moral et matériel qu’ils ont prodigué durant les études et la réalisation de ce mémoire. Merci à tous 1 INTRODUCTION GENERALE

Le district de Manjakandriana est situé à l’est de la capitale de , à environ 47km d’Antananarivo, elle est traversée par la RN2 route qui va vers le grand port de Toamasina. C’est une zone limitrophe de la région d’ dans sa partie orientale. Le district de Manjakandriana est délimité comme suit : • Au Nord par le district d’, • Au Sud par le district d’. • A l’Est par le district de Moramanga (Région Alaotra Mangoro). • A l’Ouest par le district d’Antananarivo-Avaradrano. Sa superficie est de 1337 km2. Ce district est composé de 310 Fokontany (la plus petite circonscription territoriale de Madagascar), repartis dans 25 communes rurales1.

Notre champ d’études se limite dans la Commune rurale de Manjakandriana. Elle est composée de 24 Fokontany. D’une superficie de 7540 ha, la commune se présente sous la forme d’une cuvette2. Depuis l’indépendance de Madagascar, la commune est bien servie en matière d’éducation formelle. Elle possède plusieurs établissements scolaires classés parmi les meilleurs dans toute l’île. Ainsi, nous avons choisi dans le cadre de ce mémoire l’étude suivante : « Les impacts d’une implantation ancienne de l’école en Imerina : le cas de Manjakandriana ». Natif de cette commune, le choix est loin d’être fortuit. La scolarisation y est très développée. Le taux de scolarisation atteint 90%3. On peut avancer que les enfants sont presque scolarisés dans chaque Fokontany. En plus, la commune de Manjakandriana se présente aussi comme une pépinière d’agents et de cadres de l’Etat ou des sociétés privées, dispersés dans toute l’île. La voie de développement de cette commune rurale est concrète sur le plan social, économique et culturel. L’essor résulte de l’implantation scolaire précoce dans cette région. Notre problématique est donc la suivante : Quels sont les impacts de la scolarisation relativement ancienne dans la commune rurale de Manjakandriana sur le plan du développement ?

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1 Source : MONOGRAPHIE du District de Manjakandriana. 2 Source : P.C .D de Manjakandriana année 2007. 3 Source : F.P.E. de la ZAP de Manjakandriana année 2008. François Audigier a souligné dans son rapport en 1991 : « J’appellerai problématique le cadre théorique dans lequel nous situons nos interrogations, modèles et méthodologies de recherche 4 » Peut-on avancer que l’implantation scolaire précoce à Manjakandriana soit la cause de l’amélioration des pratiques culturales, de l’exode- rural ou la source du pragmatisme et de l’esprit d’entreprise et d’initiative des jeunes natifs de la région ? Il a fallu adopter une méthode de recherche particulière pour mieux exploiter le sujet. La consultation des documents était la démarche primordiale c’est-à-dire, la recherche des informations déjà constituées dans les ouvrages spécialisés ou spécifiques sur l’implantation de l’enseignement à Madagascar. Les documents officiels comme la Constitution, les programmes scolaires et curriculums sont pris en compte. Nous avons également consulté les Archives nationales et des centres d’informations et de documentation publics pour dépouiller d’une part, les articles périodiques, les bulletins officiels, et d’autre part, les lois, les décrets et arrêtés relatifs au système d’éducation et de formation à Madagascar. Nous avons fréquenté diverses bibliothèques pour pouvoir consulter les documents spécialisés et les ouvrages généraux relatant l’évolution de l’éducation à Madagascar. Entre autres la bibliothèque nationale, la bibliothèque de l’E N S, le Fonds GRANDIDIER, l’Académie nationale, l’Archives FJKM d’Antananarivo, le Site d’Archéologie d’Antananarivo et le CDI de la DREN d’Analamanga. Pour la bibliothèque de l’ENS, nous nous sommes penchés en particulier sur les mémoires de recherche entreprises par nos ainés et ayant axé leurs études sur l’histoire de l’éducation. Les données recueillies par l’approche documentaire nous ont mené à diverses enquêtes. Et ce dans le but de valider et d’enrichir ces données qui sont les éléments constitutifs de notre mémoire. Après la documentation, on avait opté diverses techniques d’approches comme l’interview, l’entretien et l’observation. Après avoir conçu, élaboré et reformulé les questionnaires se rapportant au thème, la phase de la visite de courtoisie devance l’interview proprement dit. Pour valider nos questionnaires, nous avons revu chaque question et avons retenu celle qui précisément se rapporte à notre objet de recherche. 3

4 François AUDIGIER : « Analyser et gérer les structures d’enseignement, apprentissage, Actes du 6ème colloque, 13-14-15 mars 1991.INRP. P.4 » Les questionnaires retenus sont soumis par demande à quelques collègues enseignants titulaires dans les Lycées et qui ont bien voulu apporter leurs critiques. Après cette revue et validation des questionnaires, nous avons entamé les interviews auprès de la population scolaire et de l’administration de l’éducation. Nos informateurs sont : • Les Adjoints du Chef CISCO de Manjakandriana (DAF et D. Pro.) • Les Chefs d’établissements de tous les niveaux et quelques élèves. • Le Chef ZAP et le Maire de Manjakandriana. Les collectes des données sont suivies par des demandes de renseignements complémentaires occasionnés par les entretiens et concernant l’établissement scolaire, la circonscription ou la direction administrative de l’éducation, en particulier de notre zone de recherche. Le dépouillement des données d’enquêtes confrontées aux études documentaires nous a permis de retenir les points suivants : • La carte scolaire de la CISCO de Manjakandriana. • Le taux de scolarisation et le taux de réussite scolaire. • L’avenir de l’école à Manjakandriana. Ainsi, l’implantation scolaire déjà ancienne à Manjakandriana par rapport aux autres circonscriptions scolaires de la région d’Analamanga, a eu plusieurs impacts dans la vie communale en général, et dans le système éducatif local en particulier. Malgré l’influence socio-éducative de la circonscription scolaire d’Antananarivo ville, la plus proche de Manjakandriana, cette dernière a été choisie, en effet comme la zone d’implantation du premier village TIC du Ministère de l’éducation nationale. Ce choix est lié aux différents facteurs que nous venons de citer plus haut, et en particulier du dynamisme social, de la population locale. Nous n’avons retenu que les impacts les plus importants de cette implantation scolaire, vu le temps matériel que nous avons disposé. Toujours est-il que notre thème de recherche laisse de nouvelles questions à répondre et approfondir ultérieurement. Les rencontres et entretiens avec nos informateurs se sont faits en deux temps. En premier lieu, nous avons pris contact et entrepris des séances d’observation. Nous avons pensé nécessaire de faire cette première démarche pour des constats directs des faits et comportements relevant de nos informateurs. Et cette démarche naturelle a voulu bien suivre la remarque de Gilbert DE LANDSHEERE : « L’observation scientifique est une constatation alternative des phénomènes sans volonté de les modifier à l’aide des moyens d’investigation et d’études appropriées à cette 4 constatation 5 », et de Beslay qui définit : « L’observation est un processus incluant l’attention volontaire et l’intelligence orienté par un objectif terminal ou organisateur et dirigé sur objet pour en recueillir des informations6 ». Il est à noter que l’étude de ce thème exige l’assiduité et la descente sur le terrain surtout auprès des autorités locales (Maire, Chef de district et Chef CISCO). Le travail de recherche est réalisé en trois parties : 1-Manjakandriana, une commune rurale en pleine mutation. 2-L’enseignement dans la commune rurale de Manjakandriana. 3-Les perspectives d’avenir de l’école à Manjakandriana.

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5 Gilbert DE LANDSHEERE : « Dictionnaire de l’évaluation et de la recherche en éducation ». PUF : 1992. P.9 6 (JM) DE KETELE citée par BESLAY op. C.I.T. p.22 PREMIERE PARTIE

MANJAKANDRIANA, UNE COMMUNE RURALE EN PLEINE MUTATION

6 La première partie est la présentation générale de la région de Manjakandriana. On relatera d’abord le cadre géographique qui est semblable pour toutes les contrées de l’est d’Antananarivo. Ensuite, on essaiera de dresser l’histoire de cette commune rurale. Une histoire assez fournie vue que Manjakandriana est une zone de villégiature des souverains pendant l’époque monarchique et un des villages de la première implantation des écoles missionnaires. Il s’en suit alors les tenants et aboutissants de l’arrivée du savoir et de la culture dans la commune et ses environs. Enfin, nous aborderons le développement de la société en générale et de la vie scolaire à Manjakandriana.

7 Chapitre I PRESENTATION GEOGRAPHIQUE DE MANJAKANDRIANA En réalité, le cadre géographique nous présente les aspects suivants : la situation géographique et climatologique donnant la délimitation et l’accès physiques, le milieu naturel, la population et les atouts économiques. I - SITUATION GEOGRAPHIQUE ET CLIMATOLOGIQUE I.1. La délimitation de la commune de Manjakandriana La commune de Manjakandriana est limitée comme suit : • Au Nord, la commune rurale d’Ambohibary. • Au Nord-Ouest, la commune rurale de . • Au Sud, la commune rurale de Mantasoa et Midanandriana. • Au Sud-Ouest, la commune rurale d’. • A l’Est, la commune rurale d’. Rappelons les coordonnées géographiques de la ville de Manjakandriana7 : • Longitude : 47°8 Est, • Latitude : 19°Sud I.2. L’accès à la commune La commune de Manjakandriana est traversée par la route nationale n°2 (RN2) et la ligne de chemin de fer TCE (Tananarive Côte-Est) reliant Antananarivo et Toamasina. Le stationnement de taxi-brousse reliant Manjakandriana à Antananarivo est situé au centre de la ville et la RN2 est en bon état. I.3. Le milieu naturel I.3.1. Le relief : La commune se présente sous la forme d’une cuvette avec des plaines d’altitude moyenne de 1400m entourées des collines de 1500m d’altitude. Ces caractéristiques morphologiques ont beaucoup facilité la circulation des biens et des hommes dans la région et Manjakandriana n’a aucune zone enclavée.

7 ATLAS General : Larousse ; Paris. 1959. P.192. 2c

8 I.3.2. Le climat : La commune de Manjakandriana a un climat caractérisé par une saison chaude et pluvieuse de novembre en avril, une saison très fraîche en hiver et suivi de crachins. La commune enregistre des pluies sur 8 à 9 mois de l’année. Cette caractéristique climatique est pareille partout dans la région de Vakiniadiana, c’est-à-dire de Manjakandriana jusqu’au Moyen-est. Toutefois, ce type de climat permet la pratique de tous les types d’activités agricoles. I.3.3. Hydrographie : elle concerne le cours d’eau et le lac dans la commune de Manjakandriana I.3.3.1. Cours d’eau : dans cette commune il n’y en a que deux : - Imady : traversant la ville de Manjakandriana vers la commune rurale de Mantasoa. - Iadiana : à Ambohibary- Sambaina d’où le nom de Vakiniadiana pour la région du centre de Manjakandriana. Notons que littéralement Vakiniadiana veut dire vallée traversée par des rivières. Cette structure morphologique et hydrographique est similaire à celle qu’on trouve dans la région Sud d’Antananarivo, c’est-à-dire dans la région de Vakinankaratra. Seulement, la différence entre ces deux régions est que Vakiniadiana est plus arrosée que Vakinankaratra et les vallées sont plus larges dans la première offrant ainsi des zones rizicoles plus étendues. I.3.3.2. Les lacs : il y a trois lacs dans la commune rurale de Manjakandriana : - Andohoranofotsy dans le Fokontany d’Antsakambahiny. - Ambodifarihy dans le Fokontany d’Anosiarivo. - Dobon’Andriana dans le Fokontany d’Ambohimiadana. Signalons, cependant que la majeure partie de la population hésite de ces lacs du fait des « fady » ou des interdits sociaux : par exemple il est interdit de manger la viande de porc aux alentours de ces lacs. I.3.3.3. La forêt : Presque chaque Fokontany dispose d’une forêt d’eucalyptus. On estime une superficie totale de 2317ha de forêt d’eucalyptus, ce qui représente environ le 30% de la commune.8 Et presque la majorité de la population de Manjakandriana s’est adaptée à cet environnement forestier. 9

8 Source : PCD DE Manjakandriana année 2007. II. POPULATION DE MANJAKANDRIANA : La commune rurale de Manjakandriana compte 20.964 habitants qui se répartissent comme suit : II.1. Répartition démographique par Fokontany. Tableau n°1 : la répartition démographique par Fokontany. N° Nom de Fokontany Nombre N° Nom de Fokontany Nombre population population 1 AMBOHIBAO 1484 13 ANTSAKAMBAHINY 731 2 AMBOHIBORIMANGA 962 14 BETAMBATRA 854 3 AMBOHIMAHANDRY 872 15 BETSITOAVINA 1134 4 AMBOHIMIADANA 318 16 FIADANANA 1185 5 AMPIADINOMBALAHY 1317 17 1118 6 ANDRANOMANGATSIAKA 431 18 MAHATAFANDRY 332 7 ANOSIARIVO 518 19 MANJAKANDRIANA 1199 8 ANOSIMANARIVO 400 20 MANAKASIKELY 803 9 ANTANIBE 786 21 MARINJARA 525 10 ANTANIMARINA 517 22 SAMIA 928 11 ANTSAHAMAINA 2735 23 SOAVINANDRIANA 352 12 ANTSAHAMALAZA 548 24 VOLAVY 915 TOTAL 20964

Source : PCD de Manjakandriana année 2007. L’observation du tableau n°1 nous fait constater que le Fokontany d’Antsahamaina tient la première place du nombre de la population (2735 habitants), parmi les 24 Fokontany. Le chef lieu de la commune se trouve en quatrième rang.

10 II.2. Répartition de la population par tranche d’âge et sexe. Tableau n°2 : Répartition de la population par tranche d’âge et par sexe. Noms de Fokontany 0 à 4 ans 5 à 14 ans 15 à 64 ans 65 et plus M F M F M F M F AMBOHIBAO 48 39 209 214 477 427 31 39 AMBOHIBORIMANGA 46 60 192 191 197 281 25 02 AMBOHIMAHANDRY 39 46 112 100 267 261 27 20 AMBOHIMIADANA 18 09 45 62 87 76 11 10 AMPIADINOMBALAHY 61 55 131 163 447 428 16 15 ANDRANOMANGATSIAKA 34 22 69 50 131 116 04 05 ANOSIARIVO 26 20 76 60 114 58 15 19 ANOSIMANARIVO 04 06 75 44 106 225 09 04 ANTANIBE 36 41 104 97 246 234 14 14 ANTANIMARINA 43 48 70 63 129 137 12 15 ANTSAHAMAINA 224 209 365 423 606 729 74 87 ANTSAHAMALAZA 18 12 101 45 208 175 21 14 ANTSAKAMBAHINY 37 50 112 216 209 228 14 11 BETAMBATRA 39 32 173 113 259 261 13 25 BETSITOAVINA 64 78 164 135 319 315 21 29 FIADANANA 88 85 157 110 346 335 25 32 FIEFERANA 55 57 42 171 284 334 20 40 MAHATAFANDRY 13 16 115 30 98 102 08 23 MANJAKANDRIANA 38 40 79 115 422 419 25 25 MANAKASIKELY 58 44 84 82 266 240 18 16 MARINJARA 67 27 120 60 168 131 03 12 SAMIA 43 40 30 43 130 113 05 07 SOAVINANDRIANA 16 08 30 43 130 113 05 07 VOLAVY 62 55 121 101 278 263 17 18 TOTAL 1167 1099 2776 2809 6107 6144 453 510 POURCENTAGE 5,53% 5,21% 13,17% 13,3% 29% 29,2% 2,15% 2,4% Source : PCD de Manjakandriana année 2007.

11 Le tableau n°2 nous montre que la population est jeune car plus de 35% sont âgées de moins de 15 ans et plus de 58% sont inclus entre 15 à 64 ans. Le nombre d’homme et de femme est équivalent. Signalons cependant l’importance en nombre des fillettes pour les tranches de 5 à 14 ans et celui des hommes pour les 15 ans et plus. Cette dernière situation peut s’expliquer par une espérance de vie assez faible des femmes. En effet, celles-ci ont la grande charge très fatigante des travaux de la terre et de ménage. En plus, la majorité des mères de famille ne pratiquent pas le planning familial. La population active représente plus de 50% de la population totale (15 à 45 ans) ce qui est une grande potentialité pour le développement des activités de production dans la commune. Signalons également que les enfants aident déjà leurs parents depuis leurs bas âges pour l’agriculture et l’élevage. D’après nos informations recueillies au niveau du Centre de Santé de Base (CSB II) de la commune de Manjakandriana, nous avons retenu les données suivantes : • Taux de natalité : 3,02%, • Taux de mortalité : 1,81%, • Taux de croissance : 1,9%, • Taille moyenne de ménages : 05 personnes. Selon les responsables de ce CSB II, le foyer familial dans la commune de Manjakandriana n’abrite pas plus de 04 enfants. On peut avancer que la taille moyenne des ménages reflète le niveau culturel assez élevé de la population de Manjakandriana. D’ailleurs, les taux de natalité, de mortalité et de croissance se conjuguent bien à cette taille moyenne des ménages. La commune présente une concentration de la population aux alentours de son chef lieu, ce qui peut s’expliquer par la proximité des unités de production et des nouvelles technologies. En outre, il est plus facile de trouver des travaux temporaires au niveau de la ville et les prix des denrées alimentaires y sont abordables à la bourse de la population. Outre, le chef lieu, les bordures des grands axes de desserte comme la RN2 et la route de Mantasoa présentent également une forte concentration démographique. Cela peut s’expliquer par la facilité d’accès pour Manjakandriana et pour la ville d’Antananarivo. Et après cette population, nous passons aux atouts économiques de la commune.

12 III. LES ATOUTS ECONOMIQUES DE LA COMMUNE. Les secteurs économiques clés de Vakiniadiana sont surtout l’agriculture, l’élevage, l’artisanat, la pêche, le transport, le commerce qui assurent le développement économique de Manjakandriana III. 1. L’agriculture : Tableau n°03 : Les types de culture. Typologie Production en T / an Production en T/ha/an Paddy 524 2,8 Maniocs 1500 0,7 Patates douces 1800 0,9 Taros 350 1 Maïs 170 1 Pommes de terre 200 0,5 Arachides 05 0,5 Choux 170 0,5 Haricots 350 0,5 Pêches 350 70 Bibasses 200 50 Source : PCD de Manjakandriana année 2007. Le rendement agricole en paddy, vu à travers le tableau n° 3, est moyennement bas si l’on considère l’objectif de l’Etat d’atteindre la moyenne de 6t à l’hectare. Néanmoins, on peut dire que cette production rizicole annuelle de Manjakandriana est assez élevée pour la région d’Antananarivo en général. Actuellement, le rendement agricole en paddy ne cesse d’augmenter, grâce à l’application du système de riziculture améliorée (SRA). Cette nouvelle méthode culturale, caractérisée par la préparation minutieuse des jeunes plants dans un espace et temps bien défini et l’utilisation d’engrais chimiques, a fait l’adhésion massive des paysans qui se contentaient avant aux pratiques traditionnelles à faible rendement. Pour les cultures vivrières, les maniocs, les patates douces sont les plus pratiqués. C’est surtout la production fruitière, en particulier les bibassiers et les pêches, est de loin la plus importante en rendement agricole. Ces deux espèces fruitières, à part le riz et la pomme de terre, sont les produits commerciaux qui font la renommée de la commune de Manjakandriana.

13 III. 2. L’élevage : Tableau n°4 : Les types d’élevage. Cheptel Nombre Bovins 2402 Porcins 418 Volailles 12.516 Caprins et Ovins 17 Lapins 700 Source : PCD de Manjakandriana année 2007. Le tableau n°4 nous montre l’importance de l’élevage bovin et avicole. Les élevages de poulets gasy, de canards, d’oies, et de vaches laitières sont de plus en plus pratiqués dans la commune. Le lait est par exemple vendu localement à 600Ariary le litre avec une production de 4 à 6 litres de lait par vache par jour. III. 3. La pêche : En général, pour la population de la commune, la rizipisciculture est plus rentable. Ce système d’élevage se pratique après la récolte de riz : les paysans transforment leurs rizières en bassins piscicoles. Les poissons se nourrissent des restes des tiges fauchées et des épis de riz, ainsi que de leurs racines. C’est alors une charge en moins pour la nourriture des poissons et un bénéfice en plus pour le reste de la moisson récupéré. Cependant, à Andranomangatsiaka, à l’Est de Manjakandriana, on y trouve une pisciculture moderne, c’est-à-dire l’aménagement de vastes bassins bien alimentés en eau pure qui augmente le taux de rentabilité de l’élevage. Les carpes, les trondro gasy, les tilapias sont les espèces les plus pratiquées par la population locale.

14 III. 4. Le commerce : Tableau n°5 : Les types de commerce de la commune. Types Nombre Vente en gros (marchandises générales) 10 Détaillants (marchandises générales) 151 Vente d’alcool et des jus 10 Commerçants d’étoffe 04 Station d’essence TOTAL 01 Source : PCD de Manjakandriana année 2007.

Selon ce tableau ci-dessus, la vente des marchandises générales est le type de commerce le plus pratiqué que ce soit pour la vente en gros (plus de 10 % des détaillants) ou pour les détaillants. Ces types de commerce n’arrivent pas à couvrir les besoins du marché local où la population est en nette augmentation. Notons au passage que seuls les grossistes sont certainement déclarés formels mais les détaillants peuvent ne pas l’être, et fonctionnent en informel. Ce sont alors les épiceries en petits étalages qui ne s’approvisionnent en marchandises que lorsque les produits sont complètement écoulés. On peut déjà supposer que Manjakandriana est en phase progressive de devenir une société de consommation. Est-ce le fait que la population locale a acquis un certain niveau de culture et de savoir ? III. 5. L’artisanat : C’est une activité qui attire les jeunes post scolaires sans emploi. Cet artisanat est composé de la broderie, la vannerie, la confection, la menuiserie, la sculpture et la briqueterie. Ces types d’artisanat sont très développés dans la commune rurale de Manjakandriana, en particulier la briqueterie. La structure pédologique du sol répond bien à l’attente des artisans qui obtiennent des produits artisanaux très recherchés : les briques rouges ocres très dures et ne perdent pas de leurs couleurs au vent et au soleil. Pour les autres matières premières, la commune de Manjakandriana possède de très beaux roseaux pour la vannerie, car la végétation y très luxuriante, et de nombreuses espèces de bois pour la menuiserie et la sculpture.

15 III. 6. Le transport : Ce secteur économique est devenu très important depuis une décennie. Ce fait explique le développement des échanges et des relations publiques dans la commune de Manjakandriana et avec l’extérieur. La production forestière de la région est même devenue légendaire occasionnant un adage populaire qui dit : « Antananarivo no tsara trano ka Vakiniadiana no sola vantony9 », littéralement la région de Vakiniadiana est déboisée précocement pour faire d’Antananarivo une belle ville (c’est-à-dire avec de belle construction consommant la boiserie). Si le développement du commerce du bois est surtout l’apanage des intellectuels locaux, l’arrivée du programme d’éducation environnementale est assez tard pour modérer l’exploitation forestière de Vakiniadiana. Cependant, la production de charbon de bois est la plus importante dans tout Madagascar. Presque chaque famille a son foyer de production de charbon de telle sorte que la forêt primaire de la région n’existe presque plus laissant place à des forêts secondaires ou voire même à des tanety (bassins versants) déboisés. Pour dire que l’éducation environnementale à travers le leitmotiv : « qui coupe du bois cultive » est dépassée par le problème au quotidien de la recherche de bois de chauffe et du commerce du charbon où l’offre n’arrive pas à satisfaire la demande. Cette situation s’aggrave car actuellement, toute la famille pratiquant le charbon de bois comme combustible doit utiliser des petits morceaux de résineux (en particulier le sapin) comme briquette d’allumage. Des milliers de kilos de ces résineux sont alors coupés

9 Adage malgache. quotidiennement et la région de Manjakandriana est l’une des zones d’Analamanga gravement touchée par cette coupe régulière. Pour conclure, ce premier chapitre nous a permis de décrire la situation géographique, l’accès à la ville, le milieu naturel, la population, et les atouts économiques qui sont basés sur l’agriculture, sur le commerce, sur l’élevage, sur l’artisanat et sur le transport. Passons au cadre historique de la ville de Manjakandriana.

16 Chapitre 2 L’HISTOIRE DE LA VILLE DE MANJAKANDRIANA Comme son nom l’indique, Manjakandriana (littéralement les princes font régner) est riche en histoire. Nous verrons successivement son histoire depuis l’époque royale. Ensuite, nous étudierons la portée majeure de l’implantation scolaire dès le XIXème siècle dans cette région. I. L’HISTORIQUE DE LA VILLE COMMUNALE Jadis, le lieu d’implantation actuelle de Manjakandriana était appelé « Ambodiakondro » qui se traduit par “ situé près d’un champ de bananier“, du fait que ce lieu était couvert par des champs de bananier. Lors de la réconciliation de l’Imerina, le roi Andrianampoinimerina (1787- 1810) avait pour stratégie d’installer ses descendants dans les territoires nouvellement acquis. Ainsi le roi a affecté ses deux frères Andriatsaralaza et Andriatsimitoviaminandriana à Ambodiakondro, dont l’objectif est d’étendre l’hégémonie ethnique dans cette zone. Vers le milieu du XIXème siècle ou plus précisément depuis le règne de Ranavalona Ière (1828-1861), la famille royale avait pour habitude de passer à Ambodiakondro lors de son séjour à Mantasoa, dans la résidence royale « Soatsimanampiovana ». Ainsi certains “Andriana“ ou “ descendant royal“ (la classe noble) avaient décidé de s’y installer. Ces Andriana viennent d’Ambatomanga, d’Ambohimalaza et de , et même d’autres localités. La localité fut ainsi occupée par les Andriana d’où son appellation “Manjakandriana : ao ny Andriana no Manjaka ou Manjakandriana“(où règne les descendants royaux). L’influence royale de l’époque dans la région de Manjakandriana y est encore vivace et visible aujourd’hui à travers des lieux historiques10. Le fameux nom “ Vakiniadiana “, une partie de l’Imerina en six sections pendant l’époque monarchique, était à l’origine de la volonté du roi qui voulait aménager toutes les plaines rizicoles de la localité pour réaliser une extension agricole. Le travail y afférent était très dur mais après des années de labeur, les plaines furent aménagées ou en malagasy“ vaky ny nohadiana“ (littéralement le plus dur est enfin brisé) En fait, dès l’époque monarchique, il eut fallu “l’intelligentsia royale “(c’est-à-dire les Andriana placés dans la région) pour aménager et drainer une zone potentiellement économique mais difficilement transformable11. Nous voyons aussi les traits historiques de cette commune rurale de Manjakandriana. 17 I. LES TRAITS HISTORIQUES DE LA COMMUNE RURALE DE MANJAKANDRIANA Manjakandriana est reconnue par l’existence des lieux historiques qui reflètent même l’histoire de l’Imerina. On peut citer quelques-uns : . Le tombeau des grands ancêtres fondateurs de la communauté villageoise : Andriatsaralaza et Andriatsimitoviaminandriana à Ambohimiadana. . Une grotte sise à Andranomangatsiaka et à Antsahamalaza. . Les lieux sacrés repartis presque dans tous les Fokontany. L’existence de ces lieux historiques devenus sacrés est la source des différents tabous ou fady. Signalons l’adoption du jour interdit de travail ou “ andro fady“ qui dépend de chaque Fokontany : mardi, mercredi, jeudi, ou même samedi. Pendant le jour interdit, il est déconseillé de travailler au champ, de battre les pierres, de pêcher ou de chasser. Signalons également l’interdiction de l’élevage de porc, de chèvre et de “omby bory “ (bœuf de petite taille sans corne) ainsi que la consommation de leurs viandes. Dans certains villages, il est interdit de cultiver l’oignon ou encore la pêche par les filets dits à maillons. Toutes ces interdictions rituelles témoignent sûrement de l’abondance des produits vivriers dans la région. Heureusement, le développement local du savoir a permis de lever ces interdictions ou tabous. Cependant, le culte des ancêtres reste très pratiquer et respecter. Et ces rites ancestraux se manifestent surtout à l’occasion des “ famadihana“ (retournement des morts) et des “ famorana “ ‘(circoncision)12.

10 Sour ce orale : Samy Archiviste du District de Manjakandriana. 11 Source orale : Samy Archiviste du District de Manjakandriana. 12 Source orale : M. Samy : Archiviste du District de Manjakandriana. Aujourd’hui encore, le lundi est considéré comme le jour faste de la semaine pour entreprendre des activités socio-économiques. Alors très souvent dans la région de Manjakandriana, le lundi est le jour du marché. II. 1. L’histoire agraire vers 190013. Au point de vue agricole, Manjakandriana est l’une des plus riches de l’Imerina, en raison surtout de la densité de sa population. Les méthodes de culture malgache, si primitive soient – elles donnent d’excellents résultats et les superficies de terrains cultivés vont sans cesse en augmentant. La récolte du riz a donné un rendement appréciable et le pays est en mesure de livrer 200 tonnes de riz sans nuire aux approvisionnements nécessaires à la consommation locale.

18 Les autres cultures ; le manioc, la patate douce, le haricot, et principalement la pomme de terre prennent chaque jour une extension plus grande. Les légumes d’Europe sont cultivées également dans d’excellentes conditions, les jardins potagers existent dans tous les villages. L’élevage de bétail et des animaux de basse-cour a pris surtout un développement considérable. Les bœufs à bosse sont aujourd’hui en très grand nombre, il en est de même des porcs.14 L’évolution économique de Manjakandriana suit son ascendant. Les petites industries locales, en assez grand nombre ont réalisé des progrès appréciables. Devenue une tradition, la population locale fabrique de l’huile à brûler, du savon noir, des chandelles, du sel végétatif (Sirahazo) et du charbon de bois.15 II. 2. Histoire sociale de la commune En juillet 1900, la situation générale du cercle autonome de Manjakandriana est toujours satisfaisante, c’est-à-dire selon les modifications administratives faites par l’administration coloniale, Manjakandriana est nouvellement nommée chef lieu du cercle autonome en remplaçant les anciennes circonscriptions de et d’Anjozorobe. Une sécurité parfaite règne dans ce nouveau cercle autonome. Donc, l’administration de la colonie, dans l’intérêt de l’hygiène publique, vient de faire l’acquisition de la léproserie d’Isoavina. Cet établissement hospitalier fondé par le Révérend. PEAKE de la LMS accueillit environ deux cents pensionnaires16. Depuis l’indépendance, l’Etat a pris en main la direction de la léproserie qui est

13 Notes Reconnaissances et Explorations année 1900. 14 Notes Reconnaissances et Explorations année 1900. 15 Idem. 16 Idem. encore la seule existante à Antananarivo. Plusieurs organismes internationaux contribuent à la bonne marche de cet hôpital des lépreux, notamment l’organisme français Raoul Follero. II.3. Le district administratif vers 1900 Par arrêté en date du 12 septembre 1900, le cercle militaire de Manjakandriana est remplacé par de l’administration civile. Toutefois, bien que l’œuvre de pacification soit depuis quelques temps déjà terminée dans cette région et que la sécurité et la tranquillité puissent y être maintenue, désormais au moyen de simples forces de police, cette mesure n’aura son effet qu’à compter du 1er janvier 190117. Pour terminer ce chapitre 2, nous allons voir l’intérêt de l’implantation scolaire depuis le XIXème dans le district de Manjakandriana.

19 III-L’INTERET DE L’IMPLANTATION SCOLAIRE DEPUIS LE XIXème SIECLE DANS LE DISTRICT DE MANJAKANDRIANA. Sur le plan éducatif et développement, l’école d’Ambatomanga, l’école d’Isoavina et les œuvres de Jean LABORDE tiennent une place importante dans le district de Mnajakandriana. III.1. L’école d’Ambatomanga et son histoire. III.1. 1. L’arrivée du Révérend Jeffreys : le missionnaire anglais, Révérend Jeffreys avec son épouse et ses quatre enfants arrivèrent à Ambatomanga le dimanche 3 juin1822. Puis ils montèrent à Tananarive le lundi 10 juin pour être reçus par le roi Radama Ier. Deux ans après, le 8 mars 1824, Radama Ier désigna le Révérend Jeffreys pour ouvrir une école à Ambatomanga. Ce Révérend se chargeait alors de l’évangélisation et de l’enseignement de la région d’Ambatomanga. Malheureusement, frappée par de grave maladie, la famille Jeffreys fut évacuée en juin 1825 pour l’île Maurice. Le lundi 4 juillet 1825, le Révérend Jeffreys succomba. Son épouse et ses enfants quittèrent Madagascar pour l’Angleterre18. III.1. 2. L’école d’Ambatomanga après Jeffreys Après le départ du Révérend Jeffreys, son adjoint Rafalimanana a pris sa place. Celui-ci est aidé par Ramandimbisoa. Cependant, sous le règne de Ranavalona Ière (1828-1861), tous les missionnaires de la LMS furent renvoyés par la reine et devinrent quitter rapidement Madagascar. Le temple et l’école d’Ambatomanga furent fermés19.

17 Idem. 18 NY MAINTIMOLALY:” Ambatomanga 150 taona”. JOB. 38 (Archives FJKM: FARAVOHITRA), 150p. 19 Idem. Mais après la mort de Ranavalona Ière en 1861, son fils Radama II lui succéda, et acceptait de travailler avec la LMS. Alors l’école d’Ambatomanga ouvrit de nouveau ses portes20. Quatre missionnaires s’y succédaient avec des malgaches 21 : • Charles JUKES arriva à Madagascar le 26 septembre 1866 et retourna en Angleterre vers 1901. • John Alder HOULDER arriva à Madagascar le 29 juillet 1872 et retourna chez eux en 1897. • Thomas ROGERS arriva à Madagascar le 25 octobre 1873 et retourna subitement en Angleterre à cause de son épouse gravement malade. Par ailleurs, les deux malgaches qui s’occupèrent de l’église et de l’école d’Ambatomanga sont :

20 Idem. 21 Idem. 20 • Rakotondriaka : il fut nommé le 19 octobre 1869 par la reine Ranavalona II et les missionnaires du palais. • Rainimalanjaona : il fut sortant du collège en 1879, et fut nommé par l’église du palais. III.1.3 L’école d’Ambatomanga : de la Mission Protestante Française (MPF) à la Mission Protestante de Madagascar (ou la FJKM : Fiangonan’i Jesoa Kristy eto Madagasikara) A partir de 1896, Madagascar devint colonie française. La date du début de la colonisation française à Madagascar coïncide à l’arrivée de la Mission Protestante Française à Madagascar. En succédant la LMS, la MPF prend la direction de l’école et de l’église d’Ambatomanga. Simon DELORD fut le premier missionnaire de la MPF arrivé à Ambatomanga le 04 mars 1898. Après l’indépendance de Madagascar, l’église et l’école d’Ambatomanga furent affiliées à la FJKM (juillet 1968)22. III.1.4. Ambatomanga : localité privilégiée par les missionnaires Au début, l’évangélisation et l’enseignement se développent à Ambatomanga. L’effectif des élèves de Jeffreys atteint cinquante-neuf inscrits, ces élèves ont été admis à l’école de Tananarive pour continuer leurs études. De 1835 jusqu’à la mort de la reine Ranavalona Ière fut la période sombre pour l’église et l’école de l’Imerina. La Reine inculpa les missionnaires et les chrétiens de perturber son royaume. La persécution des chrétiens commença. Tous les missionnaires furent renvoyés et

22 NY MAINTIMOLALY:” Ambatomanga 150 taona”. J O B. 38 (Archives FJKM), 150p. toutes les écoles, les églises furent fermées. Il faut noter que les premières écoles ouvertes à Madagascar sont toutes confessionnelles. Vers 1861, Radama II succéda sa mère. Les écoles et les églises en Imerina rouvrirent leurs portes. A Ambatomanga, l’évangélisation et la scolarisation reprennent ses activités. L’école d’Ambatomanga ne cesse de se développer surtout lors de la parution du code des 305 articles qui oblige la scolarisation des enfants sous le règne de Ranavalona II et le Premier Ministre Rainilaiarivony. Après la mort de la reine Ranavalona 1ère qui a interdit toute pratique religieuse des missionnaires, ces derniers, ayant constaté le net recul de la scolarisation en Imerina, a demandé à la cour royale de promulguer une législation scolaire incitant les parents fidèles ou laïcs d’envoyer leurs enfants à l’école. A Ambatomanga, les missionnaires aident les familles dans l’allègement de la scolarité par des écolages symboliques pour les plus nécessiteuses et par la prise en charge de certaines fournitures scolaires. 21 Au début de la colonisation française à Madagascar vers l’année 1897, l’école d’Ambatomanga devint “ Ecole de Station“. Celle-ci avait au moins deux enseignants. Madame RAZAFINDRAVAO Marthe était la première institutrice de cette école. L’Ecole de Station d’Ambatomanga apporte sa part pour la formation des femmes locales. De 1918 à1930, l’effectif de la population scolaire augmente chaque année. Beaucoup des élèves aux alentours d’Ambatomanga, surtout les enfants de Vakiniadiana suivent leurs études à l’école d’Ambatomanga. Exemple : 111 élèves dans l’année 1923 dont 50 garçons sont internats et les filles entre 10 à 15. Après l’Ecole de Station, les élèves n’avaient que deux choix pour continuer leurs études, soit aux écoles régionales publiques (exemple : école régionale de Mantasoa), soit à l’école normale des missionnaires (exemple : à l’école normale d’Ambavahadimitafo). Le degré d’émulation stimule les écoles de station de l’Imerina face au concours d’entrée à l’école normale d’Ambavahadimitafo. Entre 1925-1930, les élèves de l’Ecole de Station d’Ambatomanga furent plus nombreux admis à l’école normale de Tananarive23. III.1.5. L’ouverture de l’école régionale d’Ambatomanga : la première en Imerina En 1931, l’Ecole de Station devint école régionale puisque la démarche des parents de scolariser leurs enfants augmente en nombre et que devenue colonie française, Madagascar commençait à nouer des relations socio-économiques et culturelles avec la France métropole. Ainsi, la même année, Madagascar eut 60 représentants à l’exposition coloniale de Paris et qui avait duré 6 mois.

23 NY MAINTIMOLALY « AMBATOMANGA 150 taona ». JOB. 38 (Archives FJKM), 150p. L’implantation scolaire a eu ses rayonnements voulus. En Imerina, après l’Ecole de Station comme Ambatomanga, les élèves doivent poursuivre leurs études dans les écoles régionales. Ces dernières n’arrivaient pas à accueillir les élèves des Ecoles de Station, qui se présentaient à leurs concours d’entrée. Beaucoup sont inscrits mais peu sont admis à ces concours. La sélection est sévère car les admis vont continuer leurs futures études pour devenir des enseignants. Néanmoins, pour améliorer à la fois la qualité et la quantité de leur éducation, les dirigeants des églises en Imerina vont ouvrir de nouvelles écoles pour former plus d’élèves en vue de l’obtention du CESD (Certificat d’Etude Secondaire du 1er Degré). SAUTER est la première enseignante de l’école régionale d’Ambatomanga. Elle tient la première année. BEAKER est la Directrice de l’école. Le travail manuel et la menuiserie sont enseignés. 22 Notons que parmi les écoles régionales de l’Imerina, celle d’Ambatomanga a eu toujours un taux de réussite élevé à l’examen du CEPE (Certificat d’Etude Primaire Elémentaire). III.1.6. De l’Ecole Régionale à l’Ecole Normale En 1949, l’Ecole Régionale d’Ambatomanga devint Ecole Normale. O. HATZFELD est le premier Directeur de l’école normale d’Ambatomanga. Les enseignants sont BURGURIEU, CANCANLON et C.H. WAGNER. Bons nombres des élèves de l’école normale d’Ambatomanga ont obtenu leurs CAE (Certificat d’Aptitude à l’Enseignement). Certains instituteurs des Ecoles Officielles sont sortants de l’Ecole Normale d’Ambatomanga. Cette école avait aussi d’autres sections comme les centres de formation en élevage et le centre de formation agricole. L’Ecole Normale d’Ambatomanga fut la première école de la campagne qui préparait l’examen de baccalauréat. Les internats (garçons et filles) atteignaient plus de 30024. III.1.7. L’Ecole Protestante à l’Ecole Pastorale25 Une fois encore, l’implantation scolaire à Ambatomanga a porté ses fruits. La MPF renfloue le sujet scolaire local en ouvrant son école protestante à l’ouest du village, dans l’enceinte de la station missionnaire. Puis l’Ecole Pastorale, siégeant dorénavant à Ambohijatovo (Tananarive-ville) est transférée à Ambatomanga.

24 NY MAINTIMOLALY: « AMBATOMANGA 150 TAONA ». JOB. (Archives FJKM), 150p. 25 Idem. Le premier Directeur de l’école est Gustave MONDAIN. Après Mondain, Fréderic VERNIER est un Directeur chargé de cours durant plusieurs années. Les autres Directeurs sont BEACKER, RENNES, H. PEYRST et J. FOCTZ. Citons quelques noms des élèves pastoraux : - Hova : Ranjalahy et Ratsimandresy - Betsileo : Rajaofera et Rainivelojaona Sous la direction de la FJKM, après l’indépendance de Madagascar, l’école pastorale d’Ambatomanga est transférée à , d’où son nom « Collège Pastoral d’Ivato».Ambatomanga était célèbre de cette Ecole Normale et cette Ecole Pastorale. Et passons à l’école d’Isoavina. III.2. L’Ecole d’Isoavina et son histoire26 Isoavina est un village de la LMS, à l’Ouest d’ et toujours dans l’axe de la RN2. L’œuvre socio-éducative a rendu célèbre l’Isoavina. Au début, l’église est faite en jonc, puis plus tard la mission protestante commençait sa construction en brique de terre qui fut 23 terminée en 1868. Détruite par le cyclone, la mission dut rebâtir l’église en dur, c’est –à-dire en brique cuite. En 1872, Isoavina devint une église indépendante ayant un missionnaire. 1875 fut l’année d’ouverture de l’école d’Isoavina. C’est dans l’église qu’on enseigne les élèves. Le Révérend. P.G. PEAKE est le premier missionnaire de l’Isoavina. Il a réalisé deux grands œuvres : • L’atelier scolaire pour la formation de menuisiers et de ferblantiers. • Le village pour les lépreux à Manakavaly, juste au nord d’Isoavina. Plus tard, en 1900, l’hospice est pris en main par le gouvernement colonial. De 1872 à 1907, l’école fut sous la direction du Révérend P.G. Peake. Puis le Révérend E.G. BEAKER et son épouse qui se chargèrent également de l’internat des garçons et des filles. Ensuite, des malgaches y sont affectés : • Razafindranahaka, sortant du collège d’Ambohipotsy. Il est pasteur et instituteur. • Andriamasinoro, instituteur de l’école des filles d’Isoavina. Après 12 ans de service, il devient Pasteur d’Amparibe. • Rasolofomanana, instituteur. Les intérêts de l’implantation scolaire à Isoavina sont nombreux : • Grâce aux missionnaires, la formation des menuisiers, des ferblantiers se développent dans le district d’Isoavina.

26 « FIRAKETANA » A. J SOL 273 (ARCHIVES FJKM). • Beaucoup des jeunes au sein du district et de la région de Vakiniadiana sont attirés par cette formation et sont devenus alors de professionnels confirmés tels que menuisiers. En effet, les sortants de l’atelier scolaire d’Isoavina, arrivés dans leurs villages, vont former à leur tour des jeunes locaux en ouvrage bois. • Isoavina est à l’origine de l’école FJKM Rasalama à Manjakandriana. Les pasteurs au sein du district d’Isoavina sont les fondateurs. Leur réunion annuelle de 1935 décida alors l’ouverture de l’école FJKM Rasalama qui s’implantera désormais à Manjakandriana27. Les Pasteurs co- fondateurs de cette école sont : • Pasteurs Ralandy, • Pasteur Ramasitera, • Pasteur Ravelonatoandro, • Pasteur Ratsizehena,

24 Actuellement, elle devient le Lycée Privé FJKM Rasalama. Les œuvres entreprises par les étrangers, missionnaires ou non, sont nombreuses dans l’Imerina en général, et dans la région de Vakiniadiana en particulier. III.4. L’œuvre de Jean LABORDE à Mantasoa28 Jean Laborde est le précurseur de l’artisanat à caractère semi-industriel de l’Imerina et même de la grande île. La zone d’implantation est le Vakiniadiana, plus précisément à Mantasoa. Tout ce qu’il fabriqua et construisit à Manjakandriana n’a jamais encore existé en Imerina. La liste des produits créés est longue. Nous ne faisons que citer quelques uns, souvent les plus marquants. -Construction de bâtiments en pierres. -Construction de fours à poterie et à chaux. -Construction d’un haut fourneau pour la fonte de canons, de boulets, de paratonnerres. -Fabrication du verre et la porcelaine. -Fabrication de liqueurs, de papiers, des bijoux, et de la cire à cacheter. -Tissage et tannage. -Confection de fleurs artificielles et d’instruments de musique. -Introduction de la culture de blé, de la vigne et d’arbres fruitiers.

27 ARCHIVES L .P.FJKM RASALAMA/Manjakandriana. 28 Revue de Madagascar n° 9. J 1935.p. 67-90. Un vrai génie totalement intégré dans la société, Jean LABORDE se confondait parmi la population locale de Mantasoa. Hélas, ému par la cruauté de la reine Ranavalona Ière, il se laisse entraîner dans le complot tramé contre elle. Il est découvert et exilé à l’île de la Réunion. Et déjà ses œuvres périclitent et laissés au merci des badauds. Les œuvres de Jean LABORDE sont le reflet du développement de l’Imerina sous le règne de Ranavalona Ière. Le rayonnement du projet Jean LABORDE a touché tous les secteurs de la vie socio-économique et culturelle. Et la population de Vakiniadiana est à la fois le bénéficiaire et le promoteur de ce développement, chaque village a reçu l’empreinte du grand génie Jean LABORDE : • A Talatan’i Moronkay, les hommes sont devenus des forgerons en forgeant comme Jean Laborde. • A Alarobia-Ambatomanga, la population continue la fabrication de savon noir et de la bougie initiée par Jean LABORDE. • A Ampitandrano, les hommes sont des maçons suivant les procédés Jean LABORDE. 25 • Mantasoa est devenue une ville touristique avec les anciennes bâtisses, les jardins potagers, l’horticulture, le tissage, le travail du cuir, la sculpture et d’autres travaux manuels offerts par Jean LABORDE. Pour conclure, avant la réunification, on l’appelait Ambodiakondro. De par son nom actuel, Manjakandriana fut administrée par les descendants royaux ou “ Andriana“. Et les us et coutumes de ces derniers sont aujourd’hui encore vivaces et respectés dans chaque village. Au XIXème siècle, la région de Manjakandriana a beaucoup bénéficié de la culture et du savoir apportés par les européens. Les écoles se développaient beaucoup allant du cycle élémentaire (école de station) au premier cycle du secondaire (école régionale) jusqu’au cycle préparatoire des élèves enseignants (école normale). A Mantasoa, furent bâties les prémices de l’industrie en Imerina. Les impacts de l’arrivée de la culture et du savoir étaient et sont encore importants, tant sur le plan social que sur le plan économique. 26 Chapitre 3 LA SOCIETE COMMUNALE DE MANJAKANDRIANA Manjakandriana est une commune rurale située seulement à 47 km de la capitale Antananarivo. En prenant la définition de la société disant que c’est l’union de plusieurs personnes soumises à un règlement commun, la commune rurale de Manjakandriana est composée de 24 Fokontany. Or ce chiffre doit lui conférer le statut de commune urbaine. Ainsi, pour mieux comprendre cette circonscription territoriale, nous étudierons dans ce chapitre les différentes caractéristiques de la population. I. UNE POPULATION A MAJORITE RURALE. 80% de la population sont des agriculteurs. Les 20% restants travaillent dans le secteur secondaire, en particulier l’artisanat, mais surtout dans le secteur tertiaire, c’est-à-dire le commerce et l’administration. I.1. L’agriculture La riziculture occupe la majeure partie des superficies arables. Cependant, les cultures vivrières (manioc, patates douces, pomme de terre), céréalières (maïs, haricots, arachides) et fruitières (pêche, bibasse) sont importantes. On qualifie souvent même la population de Manjakandriana de producteur de racines et de tubercules. La production agricole est presque destinée pour la consommation locale. C’est seulement la production fruitière assez importante dans l’année, qui est commercialisée localement ou vers le marché d’Antananarivo-ville. Il faut noter que la période de soudure est incontournable à Manjakandriana et les paysans sans terre sont les plus frappés par cette disette. I.2. L’élevage : L’ensemble du bétail de la production d’élevage est assez varié : le cheptel bovin, porcin, caprin et ovin. La population locale pratique également, mais à une échelle familiale l’élevage de volaille. L’existence des tabous encore très ancrés dans les villages reste un obstacle au développement de l’élevage surtout porcin et caprin. D’autant plus que les pratiques et techniques d’élevage sont traditionnelles et compromettent depuis longtemps la production. Néanmoins, une partie de la population commence à expérimenter l’élevage moderne comme l’élevage de vache laitière demandant des pratiques de soin et de suivi appliquées. I.3. La pêche La population de la commune pratique la rizipisciculture dont les espèces élevés sont surtout la carpe, le trondro gasy et le tilapia. La pisciculture locale gagne de plus en plus de 27 qualité car la population utilise la technique moderne et plus professionnelle. L’aménagement de bassins piscicoles bien aérés et alimentés en eau pure est devenu courant dans certaines zones de la commune. La production est destinée au marché hebdomadaire de Manjakandriana. Mais une grande partie de cette production est évacuée vers Antananarivo-ville. I.4. L’artisanat Les secteurs de l’artisanat sont variés et d’une production notable : la broderie, la vannerie, la confection, la sculpture, la menuiserie, la briqueterie. Cependant, le manque d’apport financier, les techniques et moyens de production traditionnels et la production encore familiale sont les facteurs de blocage de l’artisanat qui pourtant peut-être un secteur économique prometteur pour la commune rurale de Manjakandriana. II.UNE POPULATION A MI-CHEMIN DE LA TRADITIONNELLE ET DE LA MODERNITE. Comme nous l’avons dit plus haut, c’est l’échelle de production encore familiale et certaines techniques utilisées qui qualifient l’artisanat à Manjakandriana de traditionnel. Cependant, les artisans sont de grands travailleurs très appliqués. Peu résistants à la modernité et ils sont très ouverts aux nouvelles techniques de production. D’ailleurs, ils suivent de près les actualités nationales car les journaux quotidiens de la capitale arrivent le même jour de leur parution dans la commune de Manjakandriana. Par ailleurs, la commune de Manjakandriana est déjà connectée aux nouvelles technologies de l’information et de la communication (informatique, téléphonie mobile, internet, antenne parabolique) car les grands opérateurs de la télécommunication s’y sont implantés hâtivement. II.1. Une société moderne en symbiose avec la tradition La population de Manjakandriana fait une bonne symbiose entre la société moderne et la société traditionnelle. Cette dernière demandant regard et respect aux us et coutumes et la société moderne apportant du nouveau dynamisme à la vie quotidienne. Ainsi, le commerce très florissant localement adopte le jour faste pour le marché. Néanmoins, la pratique du culte des ancêtres à l’occasion du“ joro“ (sacrifice de bienfaisance) ou des“ famadihana“ (retournement des morts) devient rare. Sur le plan de la santé familiale, la population locale accepte sans beaucoup de résistance “le planning familial“ Ainsi, la taille moyenne des ménages ne dépasse pas les cinq personnes. 28 II.2. Une société en mutation : vers une économie de marché La population de Manjakandriana a eu très vite le sens des affaires et s’intéresse curieusement aux autres activités économiques dites extra- agricoles, à l’instar du transport, du commerce et de l’artisanat. Cependant, le secteur agricole reste les grands fournisseurs d’emploi dans la commune. Pour ce secteur en particulier, les agriculteurs expérimentent sans beaucoup de résistances les nouvelles techniques de production. Ils acceptent de suivre des formations relatives à ces dernières et font de leurs champs des parcelles de démonstration des cultures modernes. Ainsi, malgré leur connaissance pratique de le SRI (Système de Riziculture Intensive) bien adaptée à cette région ayant un climat humide, les riziculteurs de Manjakandriana préfèrent le SRA (Système de Riziculture Améliorée) demandant plus de soins et de travail. Notons que le SRI demande plus d’espace et de matériels modernes que le SRA. Pour l’élevage de cheptel, les éleveurs mélangent les techniques traditionnelles et modernes. Et cette préférence technique est dans le but d’augmenter la production pour le marché. Cet esprit commercial est même devenu un sujet d’émulation des paysans producteurs de la commune que ce soit sur le plan de la culture, de l’élevage ou de l’artisanat Notons par exemple que Manjakandriana est l’une de la région d’Antananarivo où la pisciculture est très moderne et donc à fort rendement de production. II.3. L’épanouissement de la culture moderne II.3.1. La communication Comme nous l’avons dit plus haut les grands opérateurs de la télécommunication se sont tous installés dans la commune de Manjakandriana. Et malgré encore la cherté de l’information et de la communication par rapport au pouvoir d’achat de la population, cette dernière à majorité paysanne, ne repousse pas cette modernité et se laisse tenter même par curiosité. Ainsi, on peut croiser sur les chemins des cultivateurs qui partent pour leur champ avec leur téléphone portable en collier. Cependant, la connexion par internet reste encore rare même si la commune possède déjà son village TIC (Technologie de l’information et de la communication) implanté par le Ministère de l’Education. II.3.2. L’éducation Le taux de scolarisation est assez élevé (90%). 15 Fokontany sur 24 disposent d’une EPP. Mais l’enseignement secondaire n’existe qu’au niveau du chef lieu de la commune. Celle-ci a vu également évoluer les différentes structures d’enseignement: l’Ecole rurale, l’Ecole régionale et l’Ecole Normale. Ce système d’enseignement local résulte d’un contexte historique assez riche dont la commune de Manjakandriana est l’exemple type de l’application de la 29 politique éducative de l’époque. L’Ecole rurale est ouverte pour répondre aux besoins de la population locale à majorité paysanne. « L’enseignement des écoles du premier degré est suffisant pour ceux qui, à leur sortie de l’école, se contentent d’être cultivateurs ou manœuvres et qui, de ce fait, n’ont pas besoin d’avoir de grandes connaissances. Mais il serait insuffisant pour les jeunes gens qui veulent travailler dans les bureaux de l’administration ou des entreprises privées. Ceux là doivent compléter leurs connaissances par le passage dans une école du 2è degré .Les écoles du 2è degré appelées écoles régionales, qui fonctionnent dans ou autour des centres les plus importants, ne sont pas ouvertes à tout le monde. Elles ne peuvent être fréquentées que par les jeunes gens qui ont subi un examen et qui ont prouvé qu’ils sont aptes à suivre les cours. Dans les écoles régionales, les élèves approfondissent les matières dont ils ont appris les rudiments dans les écoles du 1er degré. Les jeunes gens sortant des écoles régionales connaissent en règle générale suffisamment la langue française pour servir dans un bureau et y faire les écritures nécessaires. Mais ils ne savent pas suffisamment de choses pour servir comme fonctionnaires des diverses administrations. Ceux qui veulent être fonctionnaires doivent encore passer par une école du 3è degré appelée encore l’école normale.et subir à cet effet un concours spécial. II.3.3. La religion La population de Manjakandriana est une population croyante, malgré la pratique encore suivie des cultes ancestraux. Cependant, on ne trouve que deux grandes églises dans la commune de Manjakandriana : l’une catholique et l’autre protestante. Et curieusement, les missions évangéliques dites sectaires se sont multipliées rapidement dans la commune (le Pentecôtiste, la FKPM, l’Adventiste, l’Eglise Fifohazana, le Témoin de Jéhovah, le Baptiste Biblique). On n’y trouve pas la religion luthérienne ou la religion anglicane qui sont pourtant des missions séculaires dans la région d’Antananarivo. III.UNE POPULATION RODEE A L’ECONOMIE DE MARCHE. La diversité des produits agricoles devenus des marchandises commerciales et l’importance des échanges commerciaux tant sur le plan local qu’avec l’extérieur de la région, témoignent que la population de Manjakandriana est déjà rôdée à l’économie de marché. A part, les marchés hebdomadaires (tout le lundi et jeudi), les producteurs, les acheteurs et les revendeurs se rencontrent presque tous les jours à la place du marché. Ce dernier s’est surtout développé le long de la route nationale (RN2) favorisant le transport des marchandises. Ce marché abrite à la fois le commerce en gros et le commerce en détail. Suivant cet axe routier, les 30 échanges commerciaux se font vers l’Ouest avec la capitale Antananarivo et vers l’Est avec deux principales villes : Moramanga et Toamasina. III.1. Les produits agricoles Les produits agricoles destinés au marché sont surtout : les légumes, les pommes de terre, les haricots, les petits pois, les taros, les arachides et les fruits (pêches, bibasses). Les paysans sont à la fois producteurs et marchands directs de leurs produits sur le marché local. Cependant, ils deviennent de plus en plus nombreux à transporter eux-mêmes leurs produits pour les vendre dans les trois grandes villes suscitées. Car depuis longtemps encore, ce sont les dits collecteurs qui font ces échanges commerciaux avec l’extérieur de Manjakandriana et qui profitent de la plus-value occasionnée par ce mécanisme de l’économie de marché. Ces collecteurs sont également des fournisseurs de produits non agricoles venus surtout des grandes villes (Antananarivo et Tamatave). Entre autres, les produits textiles, les produits électroménagers, les produits de la bureautique, et les produits ou accessoires techniques pour les matériels agricoles. Ces collecteurs-fournisseurs natifs de cette région sont de plus en plus nombreux et très connus à Madagascar par leurs sens des affaires et des échanges. Ils sillonnent presque toutes les grandes villes et les villes secondaires de Madagascar pour faire leurs activités commerciales. On les appelle “ les marchands itinérants “. III.2. Les produits d’élevage C’est le même schéma commercial pour les produits d’élevage. Les éleveurs veulent vendre directement leurs produits aux consommateurs pour éviter les intermédiaires, c’est-à-dire les marchands interposant qui achètent les produits des éleveurs pour les revendre ailleurs (dans le marché local ou dans d’autres localités hors de Manjakandriana). On les appelle “ Mpiantoka, Mpanera, ou Mpijirika “ en malgache. Souvent ces types de commerçants profitent beaucoup du système de l’économie de marché. Les produits d’élevage destinés pour les marchés sont surtout : la viande de bœuf, de porc, les poissons, le lait et le poulet de chair. Selon l’adjoint au maire de la commune, et concernant les produits d’élevage, Manjakandriana est un des régions productrices de lait à Madagascar après Antsirabe- Ambatolampy. Par contre, Manjakandriana est le 1er fournisseur de produits laitiers de la capitale Antananarivo. On peut dire même que ces produits laitiers sont les plus importants produits d’échanges commerciaux de Manjakandriana car tous les paysans de cette commune rurale ont au moins une vache laitière. Ce fait est dû à l’esprit d’émulation qui prévaut au niveau de la population active et très favorable pour se baigner dans l’économie de marché. 31 Les produits avicoles et piscicoles deviennent également de plus en plus importants au niveau des échanges commerciaux locaux ou extérieurs. Pour la pisciculture, Manjakandriana est parmi les fournisseurs de produits piscicoles de la capitale Antananarivo. IV.LA POPULATION ACTIVE : travailleurs appliqués mais avec des moyens traditionnels. La pratique du travail ne relevant pas du secteur administratif, de l’éducation, et de la santé se fait d’une manière traditionnelle ; notamment, les travaux et métiers dans l’agriculture et l’artisanat. Ces deux secteurs occupent les 80% de la population de Manjakandriana. Et toute la famille y participe, les enfants dès leurs bas âges aident leurs parents surtout dans les travaux de champs et l’élevage. La principale raison de l’option de ce mode de travail est que la population n’ait pas le moyen financier de s’équiper aux matériels modernes. Comment se pratique alors ce mode de travail traditionnel ? IV.1. Dans les travaux agricoles Pour ne parler que de la riziculture qui demande des successions de travail, les paysans les réalisent manuellement. Cela témoigne de la grande application de ces paysans grands travailleurs. Et très souvent avant la saison des travaux, ils viennent consulter le “ Mpanandro“ (devin ou voyant) qui donne des conseils rituels à suivre. Très souvent après leur avoir offert une partie de la dernière moisson (une obligation coutumière à respecter), ce “Mpanandro“ prédit toujours le beau temps, c’est-à-dire la bonne saison agricole. Dans la pratique de la riziculture, tous les travaux sont faits à la main. Certaines étapes des travaux demandent des petits matériels agricoles (le labour par la charrue à traction animale, l’aplanissement par la herse et le désherbage par la sarcleuse). Mais ce sont surtout les paysans riches qui peuvent se procurer de ces matériels. Les autres paysans qui n’en ont pas les moyens doivent se suffire de leur seule bêche. Avant la pratique du SRA, les paysans faisaient le semis direct en foule et le repiquage en foule en utilisant des jeunes plants dépassant les 45 jours (pour le SRA, ces jeunes plants sont moins de 45 jours). Une autre pratique traditionnelle est l’irrigation des terrains rizicoles, qui se fait d’une façon rudimentaire car la maîtrise de l’eau est loin d’être parfaitement connue. Le paysan construit de petits canaux et l’eau conduite est « empruntée » de la rizière voisine située plus haut en amont. De ce fait l’irrigation peut durer des jours et dépend du débit d’ alimentation en eau vers l’amont. Pour les autres cultures, les mêmes problèmes techniques se posent : manque de matériels adéquats, mal information sur les nouvelles techniques culturales, incapacité de se procurer 32 d’engrais et de semences améliorées, technique de travail manuel et séculaire. Cette situation est assez paradoxale vu que ces paysans ne manifestent pas de grande résistance à la modernité. Nous pouvons alors dire que ces problèmes sont surtout liés à l’insuffisance de moyens financiers pour s’octroyer de ces nouvelles techniques agricoles. IV.2. Dans les travaux d’élevage et de la pêche Les deux secteurs subissent les mêmes défaillances techniques. Les infrastructures d’accueil sont très souvent hors normes. Et les travaux de suivis n’existent pas ou ne sont pas respectés d’une façon systématique et régulière. Ainsi, pour l’élevage bovin, on ne pratique pas la culture d’herbes de pâturages. Alors, pendant la période humide le bétail est bien nourri, mais pendant la saison sèche le bétail se suffit de maigres pâtures existantes. Pour la pisciculture, si les bassins ne sont pas des terrains rizicoles, ils ne répondent pas aux normes voulus (profondeur, taux d’insolation, dimensions requises etc.).Très souvent les éleveurs ne font aucun travail de suivi, notamment sur l’alimentation en eau bien oxygénée des bassins. Vue l’importance des zones forestières dans la région, l’apiculture est également pratiquée mais de même, le conditionnement de l’élevage est rudimentaire et les paysans apiculteurs n’apportent aucun travail de suivi, en particulier le soin régulier de la ruche. Alors, il va sans dire que le rendement de la production est toujours compromis. IV.3. Dans les travaux artisanaux Le système de travail dans l’artisanat à Manjakandriana est identique à toutes les zones rurales d’Antananarivo : • l’artisanat individuel ou familial : l’outil de travail est confectionné par l’artisan lui- même d’une façon empirique, et ainsi ne réponde pas aux normes techniques voulus. Comme chaque membre de la famille apporte son savoir-faire, le temps de travail pour une productivité élevée est loin d’être bien planifié. L’artisan et sa famille exercent d’autres activités (agriculture, élevage, petits commerces etc.) en plus des travaux de ménage quotidien. • l’artisan ouvrier : l’employeur ayant seulement les moyens (techniques et financiers) se lance sans formation ni connaissances particulières dans le secteur. Les artisans ouvriers sont formés sur le tas par le système maître-apprentis.

33 V. Les infrastructures économiques V.1. La route Seule la route nationale (RN 2) qui traverse Manjakandriana est bitumée. Les autres sont des pistes secondaires non entretenues et donc très boueuses en période des pluies, très poussiéreuses et crevassées en période sèche (hiver). Actuellement, la municipalité projette de paveter les pistes principales qui desservent les différents Fokontany de la commune. V.2. Le transport Pour les moyens de transport, on peut les classer en trois catégories : • Les charrettes, les bicyclettes et les motocyclettes sont pour la classe moyenne de la population. Pour les paysans n’ayant pas ces moyens de locomotion, les déplacements se font à pieds et les affaires personnelles sont épaulées ou portées sur la tête. • Les taxi-brousses et les navettes quotidiennes ou hebdomadaires : les premiers assurent surtout le transport vers la capitale Antananarivo, les seconds relient le chef lieu de la commune aux différents Fokontany. • Les camions, les voitures particulières et la voie ferrée. Pour conclure sur ce chapitre, deux points sont à retenir : d’abord, Manjakandriana reste une commune rurale de par sa population à majorité paysanne, le poids de la tradition et les petits métiers artisanaux exercés. Le paysage reste également rural car les routes qui desservent à l’intérieur de la commune sont toutes des pistes secondaires. Ensuite, Manjakandriana, le chef lieu, abrite actuellement toutes les infrastructures techniques modernes d’une grande ville. On peut dire même que Manjakandriana est en pleine mutation qui néanmoins doit être progressive et bien soutenue. Conclusion de la première partie : La première partie de notre travail a surtout mis en relief la situation géographique, historique, démographique social et économique de la commune de Manjakandriana. Manjakandriana est un district de la région d’Analamanga traversée par la RN2 vers Toamasina. Elle se trouve à l’Est d’Antananarivo. Manjakandriana est un chef lieu de district, chef lieu de commune rurale. La population dépasse de 20.000 habitants. La majorité de la population est agriculteur. Selon l’histoire, Manjakandriana est créée lors de la réconciliation de l’Imerina par le roi Andrianampoinimerina. L’implantation scolaire dans ce district apporte des intérêts depuis le XIXème siècle. La vie sociale, la vie économique, la vie culturelle se développent grâce aux 34 missionnaires. La culture et le savoir apportés par ces missionnaires s’étendent au niveau de la commune de Manjakandriana et ses environs. Actuellement, Manjakandriana est en pleine mutation vers une commune urbaine. Tout cela est lié à l’impact de l’implantation scolaire. L’instruction, connue d’une façon précoce par la population est actuellement la source du développement local. Ainsi, dans la deuxième partie de notre travail, nous essayerons d’analyser le système d’éducation et de formation dans la commune rurale de Manjakandriana. 35 DEUXIEME PARTIE

L’ENSEIGNEMENT DANS LA COMMUNE RURALE DE MANJAKANDRIANA

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Manjakandriana est un des districts très développés sur le plan éducatif dans tout Madagascar. Tous les enfants d’âge scolaire vont à l’école. Dans cette deuxième partie, nous étudierons l’évolution du système d’enseignement dans cette commune en suivant la présente démarche : d’abord, nous présenteront la carte scolaire de la circonscription de Manjakandriana avec ses caractéristiques et son rôle. Ensuite, nous analyserons les différents niveaux d’enseignement, ainsi que l’administration scolaire qui les dirigent respectivement. Enfin, nous tracerons une rétrospective de la scolarisation dans la localité reflétant la situation actuelle. Aujourd’hui, quel programme poursuit la circonscription scolaire pour améliorer cette situation et atteindre l’éducation pour tous sur tout le territoire communal ?

36a 36a Photo n°1 : Le bureau de la CISCO de Manjakandriana (Cliché de l’auteur : novembre 2008) La date de création de ce bureau de CISCO était le 07 Octobre 1971. L’inauguration était assistée par le Chef de Province d’Antananarivo, Jean Jacques RAKOTONIAINA RANDRIAMAROKOTO Gilbert était le 1er Chef CISCO de Manjakandriana. Actuellement (2008), le Chef CISCO est RAVELOARIJAONA Johnson Doris. La CISCO est le représentant du Ministère au niveau du district et responsable de l’enseignement au niveau du district. Les personnels administratifs de la CISCO de Manjakandriana sont au nombre de 31. Au niveau de la CISCO de Manjakandriana, il y a 25 ZAP, 245 EPP, 24 CEG, 03Lycées d’Enseignement Général, 02 Lycées Techniques Professionnels.

37 Chapitre 1 LA CARTE SCOLAIRE DE MANJAKANDRIANA Dans la mise en œuvre de la politique d’amélioration de la qualité de l’éducation et de la formation à Madagascar, le Ministère de l’Education Nationale a instauré dans toutes les régions de l’île « la carte scolaire ». Le présent chapitre nous parlera de cette nouvelle approche éducative. Quel rôle joue la carte scolaire pour la population scolaire ? Sur le plan pédagogique, apporte-t-elle de nouvelles méthodes de transmission des connaissances ? Et pour la circonscription scolaire de Manjakandriana en particulier, quelles sont les impacts de la carte scolaire directement pour l’école et ses élèves et, plus ou moins indirectement pour la société locale ? I. QUELQUES DEFINITIONS DE LA CARTE SCOLAIRE29. I.1. Définitions La carte scolaire est un ensemble de techniques et de procédures utilisées pour :

29 Source : Ministère de l’Education Nationale ANOSY. • Diagnostiquer et identifier les déséquilibres, le dysfonctionnement du système éducatif et les zones d’actions prioritaires, et • Estimer et planifier les besoins à court, moyen et long terme d’éducation et les moyens à mettre en œuvre pour satisfaire ces besoins. Elle se situe au niveau des régions et sous régions et part d’une analyse détaillée des conditions d’enseignement à l’année de base avant de faire des propositions pour les années futures. • La carte scolaire n’est pas nécessairement une représentation cartographique de données scolaires. En fait, il s’agit d’un produit d’une opération complexe de planification de l’éducation ayant pour objet de préciser l’implantation des écoles, l’affectation des enseignants et la répartition spatiale des élèves. • La carte scolaire est un outil de micro planification de l’éducation. Elle peut être considérée comme un instrument d’analyse permettant la conjoncture entre les objectifs et l’allocation globale des ressources faite au niveau central d’une part, et les besoins précis estimés au niveau local d’autre part. • Inventaire des établissements d’enseignement ou des organismes scolaire d’un territoire, établis dans des buts de description, ou de prévision. Le plus souvent, la carte scolaire prend la forme d’une carte géographique sur laquelle sont indiqués les établissements faisant l’objet de

37a Photo n°2 : Bureau du Directeur de l’EPP Manjakandriana (Cliché de l’auteur : novembre 2008) Ce bureau fut créé en 1898 par l’administration coloniale. Ce bureau se divise en deux : à gauche, bureau du Directeur, et à droite bureau du Secrétaire. L’EPP de Manjakandriana a 11Enseignants, dont 02 seulement sont masculins. En plus, il y a 03 Secrétaires, 01 Directeur déchargé, et 01 Bibliothécaire. Le Directeur actuel (2008) est RANAIVOSON Bernard, Instituteur “ C “ de grade P.EX.2. (Principale Exceptionnelle 2è classe) 38 l’inventaire. Cependant, tout inventaire géographique d’établissements d’enseignement, qu’il s’agisse d’une liste d’un répertoire, et peut porter le nom “ Carte Scolaire “. Le terme carte scolaire est générique. Selon les besoins d’un contexte donné, on précisera en parlant de la “carte des cégeps“, de la “carte des Universités“ ou “carte Universitaire“. En adoptant un point de vue différent, on peut parler de “carte des programmes“ ou de “carte des enseignements“. • La carte scolaire est un outil technique qui aide à la prise de décision quant aux objectifs à réaliser et aux moyens à mettre en œuvre, au niveau régional, du district et local. C’est un outil de micro planification qui a une influence jusqu’au plan national par la rationalisation qu’il impose. • La carte scolaire est un instrument nécessaire à la rationalisation de l’implantation des établissements scolaires. Les décideurs et les responsables nationaux, régionaux et locaux sont plus que jamais invités à s’impliquer dans la réalisation des objectifs de la scolarisation, puisqu’ils ont plus facilement accès aux données sur les effectifs, les enseignants, les infrastructures et les équipements. Avec cet instrument, on peut collecter et analyser des données, faire des projections de l’offre et de la demande, réaliser des cartes prospectives et présenter des procédures de réorganisation du réseau scolaire. I.2. Rôle de la carte scolaire La carte scolaire vise à faciliter la réalisation des objectifs que fixe le Ministère dans sa politique éducative, à savoir entre autres. • Décentralisation effective de la gestion du système éducatif et du pouvoir de prise de décision. • Scolarisation primaire universelle du groupe d’âges 6 à 10 ans. • Amélioration de la qualité de l’enseignement à tous les niveaux. • Utilisation rationnelle de l’offre dont dispose le ministère à tous les niveaux, et • Egalisation géographique des conditions de l’offre par une dispersion équitable de ressources humaines, matérielles et financières dans les différentes régions de l’île. En résumé, la carte scolaire est une fiche administrative et pédagogique qui recense entre autres tous les infrastructures scolaires, les mobiliers scolaires, les matériels didactiques, les ressources humaines et les besoins futurs de chaque établissement au niveau de la CISCO. A Manjakandriana, le bureau de la CISCO, vue à travers la photo n°1 est le centre d’analyse de toutes ces données relatives au système éducatif local. Cette carte scolaire nous permet de voir les écoles de la commune. 38a

Photo n°3 : Les 2 bâtiments de l’EPP Manjakandriana (Cliché de l’auteur : novembre 2008) Ces deux Bâtiments sont en dur. L’administration coloniale les construisit en 1898. Chaque bâtiment a 04 salles. Devant ces deux bâtiments, il y a un terrain de basket et la cour de l’école est très vaste. Le mât du drapeau de l’école se trouve devant le bâtiment à gauche où les élèves se mettent en rang avant d’entrée en classe chaque matin. L’EPP de Manjakandriana est la plus vaste en superficie parmi les écoles de la commune. 39

II-LES ECOLES AU NIVEAU DE LA COMMUNNE. Quelques Fokontany seulement possèdent une EPP. Le CEG, le Lycée et les écoles privées sont localisés au niveau du chef lieu de la commune. II.1. L’enseignement public II.1.1 L’enseignement primaire Tableau n°6 : La structure scolaire de l’EPP de la commune. ETABLISSEMENT SCOLAIRE Nombre Nombre Nombre de d’élèves d’enseignants salle AMBOHIBAO 200 02 05 AMBOHIBORIMANGA 221 05 05 AMBOHIMAHANDRY 144 04 05 ANDRANOMANGATSIAKA 72 03 05 ANTANIMARINA 108 04 04 ANTSAHAMAINA-EST 372 09 09 ANTSAKAMBAHINY 105 03 05 BETAMBATRA 103 05 05 BETSITOAVINA 210 05 05 FIEFERANA 364 10 10 MAHATAFANDRY 124 05 05 MANJAKANDRIANA 414 10 10 SAMIA 195 06 06 SOAVINANDRIANA 75 03 05 VOLAVY 128 04 05 TOTAL 2833 77 89 Source : Fiche Primaire d’Enquête de ZAP de Manjakandriana année 2008. Il n’y a que 15 Fokontany qui disposent d’une EPP. En général, les 05 salles de classe au niveau de chaque EPP doivent accueillir au moins 200 élèves. Ce qui complique grandement les tâches des instituteurs et de l’administration scolaire. La direction de l’EPP de Manjakandriana dont son bureau est relaté par la photo n°2, a le plus grand effectif pour les trois critères retenus dans le tableau n°6

40 II.1.2. Les infrastructures scolaires des EPP. La plupart de ces infrastructures scolaires de la commune sont en moyen état. Les bâtiments de l’EPP de Manjakandriana (photo n°3) sont en dur et en bon état dans la CISCO et le CDI est nouvellement construit (photo n°4).Notons cependant que presque tous les bâtiments scolaires de la commune sont de construction ancienne dépassant les 50 ans d’existence. Le centre de documentation n’existe pas systématiquement dans chaque EPP. Et l’éloignement de l’EPP de Fokontany au chef lieu communal pose des problèmes pédagogiques et logistiques pour les enseignants dans l’enseignement primaire (ou l’éducation fondamentale). Le manque d’enseignants est surtout lié au poste d’affectation que ces derniers ne veulent pas rejoindre vus les problèmes suscités. C’est l’Etat par le biais de la CISCO, qui cherche des partenaires financiers pour la réhabilitation de l’école de la commune. On peut citer par exemple le protocole d’accord signé entre la CISCO de Manjakandriana et la coopération Japonaise pour la réhabilitation de l’EPP de Fieferana (2005-2006) ou la coopération avec le FID pour la réhabilitation de l’EPP d’Andranomangatsiaka. II.2. L’enseignement privé : les écoles confessionnelles et non confessionnelles Elles sont au nombre de six à Manjakandriana ville et leurs bâtiments sont en moyen état Tableau n°7 : Les établissements scolaires privés. Nombre Nombre Etablissement scolaire d’élèves d’enseignants ARCHE DE NOE 99 06 LA BERGERE 153 15 LES DAUPHINS 376 21 COLLEGE NOTRE DAME DE LOURDES 705 29 POUSSINY 23 06 LYCEE PRIVE FJKM RASALAMA 442 23 Source : ZAP de Manjakandriana année 2008. Certains de ces établissements scolaires ont les deux niveaux d’enseignement : le primaire et le secondaire (La Bergère, les Dauphins, et le Lycée privé FJKM Rasalama). Les élèves sont issus de toutes les classes de la société. Ces écoles privées qui sont payantes, travaillent de pair avec les écoles publiques pour satisfaire les besoins de scolarisation de la commune. Même payantes.

40a Photo n°4 : Le CDI de l’EPP Manjakandriana (Cliché de l’auteur : novembre 2008) Ce CDI était créé en 1994, inauguré par les autorités locales telles que le Chef CISCO, le Chef district de Manjakandriana en 1995 avec la célébration de centenaire de l’école (24 Novembre 1995). Ce CDI est un don de l’Ambassade Britannique. Ce CDI aussi se divise en 03salles : une salle de lecture, une salle réservée aux documentations et une salle empruntée par la ZAP de Manjakandriana pour le bureau du Chef ZAP. Le CDI est réservé seulement aux élèves à tous les niveaux dans la commune de Manjakandriana. L’existence de ce CDI aide beaucoup les élèves. La culture des élèves s’y enrichit.

41 ces écoles privées accordent des aides aux élèves nécessiteux par l’allègement des frais d’écolage. Comme nous l’avons déjà souligné plus haut, les infrastructures scolaires sont assez moyens et les plus anciennes sont celles de l’enseignement confessionnel (photos n°5 et n°7), témoignant donc l’implantation précoce de l’école dans la région de Manjakandriana. II.3. L’enseignement secondaire public II.3. 1. Collège d’Enseignement Général. (CEG) Tableau n°8 : La population scolaire au niveau du CEG. Etablissement scolaire Nombre Nombre Personnels d’élèves d’enseignants Administratifs CEG Manjakandriana 1000 25 05 Source : CEG Manjakandriana Année 2008. D’après ce tableau, la moyenne est de un enseignant pour 40 élèves, ce qui est assez satisfaisant par rapport aux autres circonscriptions scolaires où les CEG n’ont qu’un enseignant pour 100 ou 150 élèves. Le seul CEG de la commune est localisé à Ampiadianombalahy (photo n°8). Ce qui est largement insuffisant pour les besoins de la commune. Signalons que certains élèves des autres communes viennent également étudier dans ce CEG, aggravant ainsi la situation. II.3. 2. Lycées : Tableau n°9 : La population scolaire au niveau du lycée d’enseignement général et technique. Nombre Nombre Personnels Etablissement scolaire d’élèves d’enseignants administratifs Lycée d’Enseignement Général 419 18 06 Lycée Technique Professionnel 343 20 08 Source : Lycée d’Enseignement Général Manjakandriana année 2008. Lycée Technique Professionnel Manjakandriana année 2008. Le tableau n°9 nous montre clairement que ces deux établissements ont des effectifs d’enseignants largement suffisants. Pour le lycée d’Enseignement Général (photos n°9 et 10), la moyenne est de un enseignant pour 23 élèves. Et mieux encore pour l’enseignement technique (photo n°11), la moyenne est de un enseignant pour 17 élèves. Cette situation doit avoir sûrement des impacts pédagogiques au niveau des connaissances des élèves. 41a

Photo n°5 : Le Lycée Privé FJKM RASALAMA à Manjakandriana (Cliché de l’auteur : novembre 2008). Cette école privée fut créée en 1935 sous les auspices des Pasteurs du district de l’Isoavina. Le grand bâtiment a 16 salles de classe. Actuellement, tous les niveaux existent dans cette école : niveaux préscolaire et primaire (maternelle, CP1, CP2, CE, CM1, CM2) ; niveau secondaire (6ème, 5ème, 4ème, 3ème, 2nde, 1ère, Terminale A et D). Cette année-scolaire 2008/2009, l’effectif total des scolarisés est 442 élèves. Les Enseignants sont au nombre de 23 (06 pour le niveau préscolaire et primaire et 17 pour le niveau secondaire). Cette école allège l’écolage des élèves orphelins (demi-tarif). Cette année 2008, le Directeur du Lycée Privé FJKM Rasalama est RANDRIANANDRASANA Rakotonarivo, professeur licencié es lettres en Malagasy. Il était nommé Directeur de cette école en 2005. Ce Lycée Privé FJKM Rasalama reçoit les élèves qui ne sont pas admis au concours d’entrée en 6ème et en 2nde dans les écoles publiques. 42 En tant que chef lieu du district, la commune de Manjakandriana dispose de deux lycées, l’un d’enseignement général et l’autre d’enseignement technique. Mais les salles de classe sont insuffisantes pour le lycée public. Alors cette école était contrainte d’utiliser des salles de l’EPP toute proche pour satisfaire ses besoins. De plus, ce lycée public n’a pas de terrain de sport. Au lycée technique professionnel, les élèves peuvent suivre les filières G1 ou secrétariat, G2 ou comptabilité et le bâtiment et travaux publics. Le problème majeur est l’insuffisance des enseignants car 80% sont tous des vacataires. Et si les écoles confessionnelles sont d’une implantation ancienne, les écoles non confessionnelles par contre sont plus récentes (photo n°6). En plus, Manjakandriana a des centres de formation professionnelle. II.4. Les centres de formation professionnelle. Tableau n°10 : les Centres de Formation Professionnelle. Nombre Nombre Etablissement Modules d’élèves d’enseignants Centre de Formation Avotra Informatique – (Manjakandriana) Mécanique-Auto 24 02 Ecole Privée Professionnelle de Informatique Secrétariat (EPPS) (Manakasikely) Gestion 45 02 Comptabilité 2003 à Formation 2008 : 409 CRINFP (Ambohitsoa) Pédagogiques Instituteurs 09 (trices) Sources : le CF Avotra année 2008, l’EPPS Manakasikely année 2008 et le CRINFP Manjakandriana année 2008. D’après ce tableau, la commune dispose de trois centres de formation professionnelle qui sont tous localisés au niveau du chef lieu de la commune. Le CF Avotra dispose de la formation en mécanique automobile et en informatique. L’EPPS à Manakasikely (photo n°12), la gestion et l’informatique et le CRINFP (photo n°13) forme les jeunes ou bien les maîtres-FRAM de l’école primaire avant de les intégrer au sein de l’agent payé par l’Etat. A voir l’effectif des formateurs par rapport aux formés, la formation doit être bien suivi par les formateurs. Et l’implantation de ces centres techniques de formation professionnelle est certainement dictée par l’étude de faisabilité de ces programmes de formation dans la commune et ses environnants. Pour dire que la commune a déjà une concentration d’entreprises et de services assez dense 42a

Photo n°6 : Le Collège Privé « La Bergère » (vue de profil) à Manjakandriana (Cliché de l’auteur : novembre 2008). Le 03 Août 2000, cette école créa le Préscolaire suivant l’arrêté n°99/MP CFE/SG/DIR.PCFE.ANT/AUT.CAP. En 2001, ouverture de l’école Primaire suivant l’arrêté n° 02/001/CISCO/MNA du 06/02/02. En 2006, ouverture de l’école secondaire suivant l’arrêté n°07/017.DREN/ANAL/ANT du 14/08/07. Actuellement, l’effectif total des élèves atteint au nombre de 153 et les enseignants sont au nombre de 15. Cette école Privée est sous la direction de RAMAVOARIVONY Odile, ayant BACC+2. 43 Nécessitant l’existence de structures de vulgarisation des compétences techniques des ressources humaines existantes. Le CF Avotra et l’EPPS (photo n°12) sont des centres de formation professionnelle privés. Le CRINFP est un centre de formation professionnelle publique sous tutelle du MEN. La mission du CRINFP en vue de la réforme éducative actuelle est : -la formation de maîtres FRAM, -le suivi et de la réalisation du Programme d’étude de cours préparatoire 1ère année de chaque EPP, -la dotation en matériels. Comme toutes les circonscriptions scolaires à Madagascar, la CISCO de Manjakandriana a sa force et sa faiblesse sur le plan éducatif. III.LES FORCES ET FAIBLESSES DU SYSTEME EDUCATIF LOCAL A Manjakandriana, la force du système éducatif est la collaboration entre les enseignants et les parents pour la réussite scolaire, mais des problèmes existent encore. III.1. Le taux de réussite scolaire. III.1.1. Résultats du CEPE et 6ème Tableau n°11 : Résultats du CEPE et 6ème des EPP. Examens Inscrits Présents Admis Pourcentage CEPE 557 555 419 75,49% 6ème 575 575 303 52,87% Source : CISCO. Manjakandriana année 2008. D’après ce tableau n°11 : 75,49% des élèves inscrits à l’examen du CEPE sont admis, et environ de 52,87%, admis en 6ème. Ce résultat du CEPE est plus mieux par rapport au résultat du concours d’entrée en 6ème. Tableau n°12 : Résultats du CEPE et 6ème des écoles privées. Examens Inscrits Présents Admis Pourcentage CEPE 101 101 99 98% 6ème 101 101 72 71,28% Source : CISCO. Manjakandriana année 2008. Pour ce tableau n°12, 98% des élèves inscrits sont admis au CEPE, et 71,28% admis en 6ème. L’effectif des élèves inscrits à l’examen CEPE et 6ème dans les écoles privées est très bas par rapport aux écoles publiques. Cette situation est liée au souci de qualité qu’ont souvent les écoles privées par rapport aux écoles publiques. Dans le privé, le taux de réussite à l’examen du CEPE et au concours d’entrée en 6ème avoisine même le 100%, est-ce le fait que les enseignants 43a

Photo n°7 : Le bâtiment du Collège « Notre Dame de Lourdes » à Manjakandriana (Cliché de l’auteur : novembre 2008). Le grand bâtiment de l’école est créé en 1955. Au début, l’école avait 489 élèves. Cette année-scolaire 2008/2009, l’effectif total de l’école est de 705élèves. La salle de classe est au nombre de17 dont 07 pour le Préscolaire et le Primaire. Il y a 26 enseignants dont 17 enseignants pour l’enseignement secondaire. En 1955, il n’y avait qu’un bâtiment. En 1973, l’école a crée le Centre de Promotion Féminine (CPF) pour les branches : restauration, Tricot, Coupe et couture. Et en 1995, l’école ouvre la section Préscolaire. Sœur RAMANAMIHANTA Louise Irène est la Directrice de cette école. Elle est diplômée de Licence en Anglais.

44 y sont bien formés, bien soutenus matériellement et les élèves bien motivés familialement et individuellement ? III.1. 2. Résultats du BEPC et du concours d’entrée en Seconde Tableau n°13 : Résultats du BEPC et 2nde des CEG. Examens Inscrits Présents Admis Pourcentage BEPC 262 262 98 37,69% 2nde 254 254 56 22,04% Source : CISCO : Manjakandriana année 2008. Ce tableau n°13 nous montre le résultat du BEPC et 2nde du seul CEG de la commune de Manjakandriana. Ce résultat est très bas surtout le résultat du concours d’entrée en classe de 2nde. Cette diminution du résultat est à cause de l’insuffisance des enseignants au niveau du CEG. Tableau n° 14 : Résultats du BEPC ET 2nde des écoles privées. Examens Inscrits Présents Admis Pourcentage BEPC 151 149 80 53,69% 2nde 138 136 56 41,17% Source : CISCO Manjakandriana année 2008. Dans ce tableau n°14, le résultat du BEPC et 2nde des écoles privées est moyen par rapport aux écoles publiques Les élèves des écoles privées ont un niveau de connaissance plus appréciable par rapport aux élèves de l’école publique (CEG). Cette situation est liée au fait que les enseignants du privé, payés par l’établissements, ont des obligations de résultats attendus par l’administration scolaire plus que les enseignants du public qui doivent remplir seulement leur volume horaire hebdomadaire et terminer à temps leur programme scolaire. Trop souvent malheureusement, les disciplines scolaires sont moins respectées dans le public que dans le privé. Ce fait est lié à l’exigence des parents d’élèves du privé, qui demandent plus de suivi, de la part du corps enseignant et non enseignant, pour leurs enfants III.1.3. Résultats du Baccalauréat Tableau n°15 : Résultats du Baccalauréat année 2008. Etablissements Examens Inscrits Présents Admis Pourcentage Lycée d’Enseignement BACC. A.C.D 63 63 45 71,42% Général Lycée Privé FJKM Rasalama BACC .A .D 48 48 28 58,33% Lycée Technique Professionnel BACC. Pro. 105 105 51 48,57% Source : CISCO Manjakandriana année 2008.

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Photo n°8 : Le grand Bâtiment du CEG Manjakandriana (Cliché de l’auteur : novembre 2008). Le Collège d’Enseignement Général de Manjakandriana est créé le 11Novembre 1977, suivant l’arrêté n°4146. MINESEB. Sa superficie est de 98ares. Ce CEG a 1000élèves, 26 Enseignants, 05 Personnels administratifs. Ce grand bâtiment ci-dessus a 08 salles de classe. Le Directeur du Collège d’Enseignement Général de Manjakandriana est RATSARAEFADAHY Martin. Il est Professeur Licencier en Lettre Malagasy. Cette école est le seul CEG de la commune rurale de Manjakandriana de 1977 en 2009. Ce CEG de Manjakandriana a deux Bâtiments, Treize salles de classe, trois bureaux, un logement de Directeur et une bibliothèque.

45 Paradoxalement à ce que nous venons d’évoquer plus haut, le tableau n° 15 nous montre que le taux de réussite au baccalauréat est plus appréciable dans le public que dans le privé. Cependant, dans le public, l’enseignement général devance l’enseignement technique, peut-être à cause de l’insuffisance d’enseignants dans ce dernier. Et l’enseignement public devance l’enseignement privé. Dans l’ensemble, la force du système éducatif de la commune réside sur le fait que le taux de réussite scolaire est plus que la moyenne : 51,34 % pour l’enseignement public et 64,49 % pour l’enseignement privé. Cet atout est renforcé par l’existence de tous les niveaux et catégories d’enseignement dans la municipalité. Cependant, deux ponts faibles sont à retenir : d’abord, le manque d’enseignant et l’insuffisance de salles de classe. Ensuite, la baisse du taux de réussite de l’enseignement technique à la fin du secondaire. Pourtant, la réalité socio- économique et professionnelle locale manifeste le besoin de jeunes ayant reçu de la formation technique et professionnelle. III.2. Les problèmes et réformes existantes. III.2. 1. Les problèmes existants Nombreux sont les problèmes évoqués par nos informateurs sur terrain : • Insuffisance de salle de classe : manque de 06salles de classe pour le CEG. • Insuffisance de manuels didactiques et de matériels didactiques. • Insuffisance de Professeurs (Anglais pour les Lycées) et de personnels administratifs. • Problème de l’environnement : proximité de l’école avec les usines (exemple : l’EPPS et l’usine rizerie). • Manque de laboratoire (scientifique et littéraire). • Vétusté des Bâtiments. • Manque d’infrastructure sportive (terrain de foot, basket, hand …). • Non ponctualité professionnelle des enseignants (retard de plus de 30mn dans les Lycées). • Manque d’eau potable et de logements pour les instituteurs • Problème de langue d’enseignement : les élèves sont faibles en français. • Cherté de la scolarisation : droit d’inscription, fournitures scolaires et écolage (voir tableau n°16). • Peu de centre de documentation. • Problème foncier et de bâtiments pour certaines écoles privées (La Bergère, Les Dauphins, L’Arche de Noé). 45a

Photo n°9 : Bâtiment du Lycée Manjakandriana et le tableau d’affichage (Cliché de l’auteur : novembre 2008). Quelques dates marquantes du Lycée Manjakandriana : -1998 : le Lycée n’est plus l’annexe du Lycée Moderne de Mantasoa. -En 2001 : création de la cantine scolaire (actuellement fermé faute de budget). -En 2004 : inauguration du nouveau bâtiment les classes Terminale A et Terminale D -En 2005 : le Lycée obtint 08 ordinateurs (don du Lycée de Lorgues, Département de Var en France). -En 2006 : inauguration de la salle pour l’informatique. -En 2008 : inauguration de la salle des Professeurs. -En 2008 : le Lycée obtint de nouveau 10 ordinateurs (don du Lycée de Lorgues Département de Var en France).

46 • Insuffisance d’équipements tels que les tables bancs, tableaux noirs, • Eloignement de la maison familiale et de l’école pour les élèves du primaire et du secondaire. Donc, problème de sécurité et de fatigue (physique et mentale). • Retard de subvention de l’Etat pour les maîtres-FRAM. III.2.2. Les réformes existantes Les présentes solutions proposées émanent surtout des responsables administratifs de l’éducation dans la CISCO de Manjakandriana. On peut les classer en quatre catégories : la nécessité de construction (ou de réhabilitation des infrastructures scolaires). Le besoin d’augmenter l’effectif des enseignants. La dotation en matériels didactiques et la politique éducative plus soutenue. D’abord, pour la construction des infrastructures scolaires, elle touche les domaines suivants : pour l’enseignement primaire, les infrastructures à pourvoir sont les centres de documentation ou bibliothèque scolaire, les logements des enseignants et l’adduction d’eau potable. Pour l’enseignement secondaire, les besoins sont surtout l’extension des salles de classe du seul CEG existant et du Lycée technique professionnel. Pour les trois niveaux d’enseignement confondus (I, II et III), seul ce CEG à besoin de 06 salles de classes. Selon l’Adjoint du chef CISCO, qui nous a donné cette donnée chiffrée, deux écoles sont récemment ouvertes durant l’année scolaire 2008-2009 : l’EPP d’Antanibe et le CEG Communautaire d’Antsahamaina-Est. Encore pour l’enseignement secondaire (public et privé), la construction de terrains sportifs et de gîtes d’étape pour les élèves pendant les examens est également en cours de gestation. Ensuite, la CISCO de Manjakandriana souffre également de l’insuffisance d’enseignant : dans le niveau primaire, ce sont surtout les quartiers (ou Fokontany) d’Ambohibao, de Fierenana et de Betsitoavina qui manifestent le plus grand besoin. Pour le secondaire, l’enseignement technique en est la plus touché. Concernant plus particulièrement la formation et la conduite d’enseignement des enseignants de la CISCO de Manjakandriana, notons qu’ils ont eu tous des formations pédagogiques initiales et/ou continues. De la classe sociale moyenne, ces enseignants sont encore assez jeunes et ont des années d’enseignement plus de cinq ans. Les enseignants des lycées ont suivi des formations universitaires. Bref, le corps enseignant de la commune sont plus ou moins motivés et une aptitude pédagogique notable. Troisièmes, le besoin en matériels didactiques a été également exprimé par les responsables (le corps enseignant et le corps non enseignant). Enfin, une des résolutions des problèmes éducatifs à Manjakandriana est la réforme de la politique d’éducation et de la formation locale. Ainsi, cette circonscription scolaire peut opter à de nouvelles orientations comme la politique des 3P pouvant résorber les besoins suscités, voire

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Photo n°10 : Le Bureau du Surveillant Général du Lycée Manjakandriana (Cliché de l’auteur : novembre 2008). Ce bureau du surveillant général fut construit en 2001. C’est un don du Chef du district de Manjakandriana. L’effectif total des scolarisés en 2008 est de 419 élèves Le lycée a 18 enseignants et 06 personnels administratifs. On y trouve 11salles de classe, 03salles de bureaux, 01 salle pour la bibliothèque, 01 salle d’informatique et 01 logement pour le Proviseur . Le Proviseur actuel est RAKOTONJANAHARY Martin, Professeur Licencié en Histoire, grade de P.EX.I.

47 même d’apporter de nouvelles formules comme la création de centre de formation d’agriculteurs. La collaboration entre le ministère de l’éducation et celui de l’agriculture doit être redynamisée dans les communes rurales. Et la formation des enseignants doit être variée sur la forme comme sur le contenu. La réforme doit également toucher la discipline scolaire qui est quelque peu relâchée par les enseignants et les élèves. L’initiative revient à l’administration scolaire qui doit remettre à l’ordre toute la population scolaire. Dans ce domaine, l’apport des parents d’élèves est également très souhaité. Et l’école peut travailler de concert avec ces derniers à travers l’éducation familiale (ou parentale) et l’instruction civique. Bref, l’éducation doit être au profit de toute la population. En guise de conclusion, l’enseignement à Manjakandriana utilise la carte scolaire au niveau de DREN (Direction Régionale de l’Education Nationale) dans les 22 Régions et au niveau de chaque CISCO. C’est un ensemble de techniques et de procédures, pour connaître la vie scolaire et la situation administrative. A partir de cette carte scolaire, on peut dresser les besoins en infrastructures, matériels didactiques et ressources humaines. Donc, son rôle est surtout de faciliter la réalisation des objectifs du Ministère de l’Education Nationale, en particulier l’amélioration de la qualité et de la quantité de l’éducation. La commune rurale de Manjakandriana a quinze écoles primaires publiques qui se repartissent dans les Fokontany, six écoles privées localisées dans la ville de Manjakandriana, deux Lycées (Lycée d’Enseignement Général et Lycée technique Professionnel), et trois centres de formation Professionnelle (centre de formation Avotra, l’EPPS, et le CRINFP). La concurrence entre public et privé existe belle et bien dans la circonscription de Manjakandriana. La tendance dominante n’existe pas mais chaque partie a sa part de victoire qui en fait favorise le développement du système d’éducation et de la formation locale. Ce dernier rencontre également des obstacles mais la circonscription affiche toujours la volonté de les surmonter. Et cela nous amène à voir le poids de la scolarisation dans cette commune.

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Photo n°11: Le Lycée Technique Professionnel Manjakandriana (vue de profil) (Cliché de l’auteur : novembre 2008). Quelques dates marquantes de ce LTP: • Date de création : 19 Novembre 1934, l’établissement scolaire est appelé Atelier Scolaire de District : sous la direction du Chef du District. L’école forma des ouvriers de colon (section maçon, fer, bois). Au début, il y avait 05 élèves par spécialité. • En 1970 : appelé Ecole Professionnelle du Premier Degré (EPPD). • En 1974 : appelé Collège Professionnel (CP). • En 1984 : appelé “Teknika Fiofanana Sosialista “(TeFiSo). • En 1990 : appelé Centre de Formation Professionnel niveau II (CFP II). • En 1998 : appelé Centre de Formation Professionnel (CFP). • En 2008 : appelé Lycée Technique Professionnel de Manjakandriana (LTP). Cette année-scolaire 2008/2009, il y a 343 élèves dans ce Lycée Technique Professionnel de Manjakandriana. Les enseignants sont au nombre de 20 dont : 07 professeurs titulaires (agents de l’Eta), 09 vacataires et 04 contractuels. Le personnel administratif est de 08 agents.

48 Chapitre 2 LE POIDS DE LA SCOLARISATION DANS LA COMMUNE RURALE DE MANJAKANDRIANA Le système d’éducation et de formation qui prévaut actuellement à Manjakandriana a hérité de son passé scolaire ou précisément de l’histoire de l’implantation scolaire dans la commune. Un effet de réciprocité a été constaté entre l’école et la société. La potentialité économique et la taille des ménages, pour ne prendre que ces exemples ont influé la scolarisation et la formation. Et ces dernières, de leur part ont apporté beaucoup de changements dans la vie sociale, économique et culturelle de la municipalité toute entière. I.LES POTENTIALITES ECONOMIQUES MIEUX GEREES. On entend par potentialités économiques d’une localité, les ressources naturelles, physiques et humaines existantes et exploitables pouvant ainsi créer de la richesse et améliorer les conditions de vie de la population locale. I.1. Les ressources naturelles bien exploitées. I.1.1. La sensibilisation au reboisement d’eucalyptus Selon les diagnostics participatifs menés par la commune au niveau des Fokontany en 2007, la superficie totale de la forêt d’eucalyptus est environ de 2317ha, ce qui représente le 30% de la superficie de la commune. L’exploitation des forêts est l’un des moteurs clés de l’économie de la commune30. Elle procure des ressources financières pour chaque ménage, chaque Fokontany et surtout pour la commune qui reçoit des ristournes des bois de chauffe, de charbons et des bois d’usine qui transitent dans son territoire administratif. Le responsable de la commune nous a communiqué que pour le charbon et le bois de chauffage, les transporteurs-camionneurs

30 Sour ce : PCD de Manjakandriana année 2007. doivent verser pour la municipalité 2 500 à 4 000 Ar/camion (et selon la contenance) et 5 000 Ar/camion pour les bois de construction. Un projet est en cours pour le transfert de gestion de la forêt au Fokonolona et de l’exploitation de la forêt suivant des techniques de conservation environnementale pour améliorer la vie sociale. Concernant ces forêts d’eucalyptus, il est important de relater l’origine des reboisements d’eucalyptus et les causes de leur extension dans la commune rurale de Manjakandriana. Introduit à Madagascar en 1890-1895, l’eucalyptus a gagné la région de Manjakandriana une vingtaine d’années plus tard. L’initiative de l’administration coloniale quant aux plans de reboisement envisagés dès 1901, ne touche la région Est de l’Imerina qu’à partir de 1913, année où la route empierrée de la Mananara servant de voie de raccordement entre la route de 48a

Photo n°12 : Ecole Privée Professionnelle de Secrétariat de Manjakandriana (Cliché de l’auteur : novembre 2008). Date d’ouverture l’école : Octobre 1975. Au début, cette école est appelée ADAMA (Académie de Dactylographie de Madagascar) Actuellement, cette école est appelée EPPS (Ecole Privée Professionnelle de Secrétariat) Les jeunes qui ont le diplôme du BEPC ont le droit de suivre l’enseignement dans cette EPPS Les disciplines d’enseignement à l’EPPS sont : le Secrétariat, la Gestion, l’Informatique. La durée d’étude est de trois ans. A la fin de 3ème année les élèves prépareront le diplôme du cadre “ C “ d’ADAMA (Equivalence du diplôme d’Etat) ou le diplôme du cadre “ B “ Supérieur d’ADAMA. Sur le plan culturel, l’EPPS contribue à la préparation professionnelle des jeunes locaux. Et la plupart des jeunes sortants de l’EPPS sont recrutés très souvent par la commune ou le district de Manjakandriana pour étoffer les personnels administratifs à cause de leur compétence bien acquise. Le Directeur (propriétaire) de l’école est RANDRIARIMANANA René, diplômé de Licence en Gestion

49 Toamasina et celle d’Anjozorobe fut construite. Les deux bords de la route furent plantés d’eucalyptus pour servir d’ombrage aux piétons31. L’eucalyptus fut planté le long des autres routes au fur et à mesure de leur construction pour atteindre enfin la région de Vakiniadiana et de Moronkay, plus au sud. Selon nos enquêtes, il semblerait que les reboisements le long des routes étaient aussi destinés à préserver l’état de ces dernières contre les éboulements provoqués par les pluies. Des traces de ces anciens reboisements, d’ailleurs subsistent encore : les vieilles souches avec des repousses en sont témoins. Cette plantation d’arbre ne connut pas encore une grande envergure, de même, les routes construites à cette époque furent encore rares, il faut attendre 1930 pour assister à un reboisement intensif. Par ailleurs, jadis, la constitution de ces forêts était l’œuvre du chemin de fer Malagasy qui a assuré la sensibilisation de la population pour le reboisement d’eucalyptus. Et, ce afin de satisfaire les besoins des machines à vapeur et des voies ferrées. Et au fil du temps, les besoins du chemin de fer se sont atténués progressivement et les populations riveraines ont commencé à exploiter les forêts et même étendre les zones de reboisement. I.1.2. Les causes de l’extension des reboisements Par la suite, le développement de ce phénomène à une échelle beaucoup plus grande fut activé par l’application du décret du 28 septembre 1926 et suivi par l’arrêté du 27 Août 1927, règlementant le domaine de Madagascar. Ce décret garantit une reconnaissance absolue du droit de propriété par la mise en valeur et l’appropriation effective du sol32… et confirme que les terres vacantes et sans maître font

31 ANDRIANJOHANY RABEARIVELO “L’aspect foncier et l’économie agricole de Soavinandriana-AMBATOMENA, Mémoire de CAPEN, 1988, p.43 32 LOTA (A). “La propriété foncière à Madagascar et dépendances“, 2ème édition, Tananarive, Impri. moderne de l’Emyrne, 1931, p.149. partie des domaines de l’Etat. La crainte populaire devant cette présomption de domanialité entraîne un véritable déploiement du reboisement. Les paysans plantaient l’eucalyptus comme un signe d’appropriation des terres. Dans le Vakiniadiana, des étendues de forêts de reboisement existaient partout, aussi bien sur les sommets des collines et leurs versants que le long des routes. I.1.3. L’exploitation des espaces lacustres : Les lacs ou puits naturels se trouvent dans les Fokontany suivants : • Ambohimiadana, • Anosiarivo, • Anosimanarivo, • Antanibe-Nord, 50 • Antsakambahiny, • Betambatra, Ces lacs très poissonneux sont exploités par des particuliers. Les produits sont vendus sur le marché local chaque lundi et jeudi. Mais l’exploitation de ces lacs est entravée par la tradition qui y met des interdits appelés “fady “. Alors la population n’ose pas enfreindre ces “fady “ au risque d’être frappé par un mauvais sort. L’aménagement de ces zones lacustres en vue de leur exploitation est prévu par le projet pour améliorer les conditions de vie locale. I.1. 4. L’exploitation de rochers Manjakandriana possède plusieurs zones d’exploitation de pierre rocheuse. Ces carrières se trouvent à : • Antanimarina, • Ambohibao, • Fieferana, • Volavy, • Anosimanarivo, • Ambohiborimanga, • Antsakambahiny, • Betambatra. Les pierres travaillées sont surtout destinées pour la construction de maisons d’habitation, de routes ou de tombeaux. I.2. Les ressources agricoles pleinement utilisées I.2.1. Les variétés de culture Dans la commune de Manjakandriana, à part la riziculture, tous les Fokontany pratiquent la culture vivrière telle que le manioc, la patate douce, le taro, le maïs. Des cultures de contre saison sont également pratiquées comme la pomme de terre, l’arachide, les légumes et les haricots. Notons que depuis longtemps, la population cultive des arbres fruitiers, surtout le pêcher et le bibassier. Actuellement, l’impact d’un riche passé éducatif se reflète au niveau des activités agricoles. En effet, les paysans de Manjakandriana sont facilement ouverts aux nouvelles pratiques culturales. Non seulement, ils sont curieux et aiment la nouveauté, mais ils sont également habitués à améliorer leur travail. Ainsi, pour la culture du riz, voulant améliorer la pratique traditionnelle, les riziculteurs de Manjakandriana ont opté le nouveau système du SRI. Et ayant bien maîtrisé ce dernier, ils ont expérimenté un autre nouveau système : le SRA. 51 Il va sans dire que le rendement rizicole dans la localité de Manjakandriana s’est beaucoup amélioré après ces nouvelles pratiques rizicoles. D’une année à l’autre, la production de paddy a doublé atteignant les 6t/ha. Et le riziculteur de Manjakandriana veut toujours enrichir ses connaissances pour devenir de vrai professionnel dans son travail. Ainsi, la commune projette la création d’association paysanne dans chaque Fokontany en vue de la formation des agriculteurs et la vulgarisation des pratiques agricoles. I.2.2. La vocation à la production laitière I.2.2.1. Bref historique Comme toutes les régions de Madagascar, Vakiniadiana a déjà longtemps aussi pratiqué l’élevage bovin, mais en particulier la vache laitière, car ce type d’élevage s’adapte au climat local frais et humide. L’analyse des grandes étapes de l’histoire de l’élevage laitier dans la région de Vakiniadiana révèle que ce dernier est une activité séculaire au sein de la région. En effet, les premières vaches de race laitière (garonnaise, bordelaise, gasconne, bretonne) introduites à Madagascar l’ont été, à la seconde moitié du XIXème siècle, par Jean LABORDE qui s’était implanté à Mantasoa pendant le règne de la souveraine Ranavalona Ière33. Le croisement du zébu malagasy avec la gasconne ou la bordelaise va par la suite fournir le “rana “ qui servira de base à la multiplication des races taurines amélioratrices. Il est vrai que le zébu malagasy est une race considérée non productrice en matière d’élevage laitier. C’est ainsi que le “rana “ apparut comme une race améliorée avec ses 3 à 8 litres de lait par jour de rendement. Au fil des années, un problème de consanguinité compromet la production laitière du “rana “. Ce qui va pousser les autorités publiques successives à importer d’autres races plus performantes. C’est alors qu’en 1892 fut introduite à Madagascar la race

33 G.R. RABEARIVONY : Définition- Inventaire- classement du cheptel laitier dans le canton de Sambaina. Mémoire de fin d’études EESSA. 1970. normande à cause de sa double vocation d’une part, la production laitière élevée, et d’autre part, la production de viande très riche. En effet, le croisement du “ rana“ avec un taureau de race normande va accroître la production à une moyenne de 18l/vache/jour, car la vache métisse considérée possède en elle ¾ de sang améliorateur. Son poids à l’âge de la réforme sera également plus élevé par rapport à celui des autres races. La réussite de ce croisement a été appréciée par les paysans et dans les années 70, le troupeau laitier de la région fut constitué à 77% de vaches de race normande. En 1940, fut également introduite d’Afrique du sud, la frisonne, qui avec les mêmes conditions que précédemment peut produire entre 20 à 30 l/jour. Mais cette race est encore peu répandue. Il en est de même des Pies Rouges Norvégiennes qui grâce aux activités de 52 vulgarisation de la ROMANOR commencent à l’heure actuelle, à se développer dans la région d’Analamanga. I.2.2.2. L’élevage de vache laitière à Manjakandriana La plupart des paysans élèvent une vache laitière. Malgré le taux de rendement élevé suscité et souhaité par les éleveurs, la vache “ paysanne “ à Manjakandriana ne produit que 4 à 6litres par jour. La totalité de la production de lait quotidien par les paysans est destinée pour la vente. On estime mensuellement à 108.000Ariary la recette laitière, sans encore compter le coût du pâturage et les travaux de suivi et d’entretien devant être apportés régulièrement par le paysan. Bref, la vache laitière n’apporte pas encore pour le paysan éleveur de Manjakandriana que 2 euros/jour. Cet élevage reste une activité complémentaire pour ce dernier34. I.2.3. Les autres types d’élevage L’élevage porcin qui est encore à l’échelle familiale et ainsi se pratique d’une façon plus ou moins traditionnelle. En moyenne, le nombre de porc ne dépasse pas de 5têtes par famille et se renouvelle tous les 2 ans. L’aviculture faisant partie de l’élevage à cycle court est également pratiquée dans chaque Fokontany. Trois races avicoles sont les plus pratiquées : le poulet gasy, la poule pondeuse et le poulet de chair. On les pratique souvent pour subvenir aux besoins quotidiens de la famille. La production est donc familiale et reste peu professionnelle. La pisciculture et l’apiculture : ces deux types d’élevage restent également familiaux, c’est-à-dire à rentabilité faible. On les pratique dans chaque Fokontany. Pour la pisciculture, les paysans élèvent surtout les races connues comme la carpe, le tilapia. Pour l’apiculture, c’est surtout l’environnement naturel, encore assez boisé qui pousse les paysans à la pratiquer.

34 Sour ce : PCD de Manjakandriana année 2007. La production pour ces deux types d’élevage est destinée pour la vente au marché local ou alimente également le marché de la capitale, surtout la production piscicole. I.3. L’artisanat C’est une potentialité économique de la population de la commune de Manjakandriana telle que la menuiserie, la maçonnerie. Ces types d’artisanat sont les fruits de la scolarisation des jeunes de la commune dans les centres de formation, comme le Lycée Technique Professionnel. La plupart des menuisiers, et des maçons de la commune de Manjakandriana sont constructeurs de maisons de la ville d’Antananarivo, d’où la manière de parler au Vakiniadiana : “ Antananarivo ont des bonnes maisons et ainsi Vakiniadiana est en chauve mais encore jeune “, littéralement en malgache : “Antananarivo no tsara trano ka Vakiniadiana no sola vantony “. 53 Les activités à vocation artisanale : reflets du développement culturel • L’exploitation forestière : ce secteur économique touche surtout l’exploitation du charbon de bois, du bois de chauffe et des bois de charpente. Manjakandriana est la première zone fournisseur de ces types de bois dans la région d’Antananarivo. Des centaines de tonnes y sortent quotidiennement. Cette réussite économique, mais peut être pas actuellement environnementale est surtout liée à la volonté personnelle de chaque citoyen de la commune qui aime se cultiver et réussir coûte que coûte dans la vie. Ainsi, il a su concrétiser l’adage populaire malgache qui dit : « à cœur vaillant rien d’impossible », ou plus concrètement : « à tête pensant rien d’impossible35 ». D’ailleurs, comme nous l’avons déjà souligné plus haut « Vakiniadiana » littéralement se traduit « le plus dur est cassé ». Presque chaque famille native de Vakiniadiana exerce des activités complémentaires autres que l’agriculture. Ces activités en plus, grâce au “ débrouillardise" de chacun, ou plutôt à la tête pensant rien d’impossible, sont surtout axées à l’exploitation forestière, en particulier le charbon de bois. On peut classer en trois catégories ceux qui s’investissent dans cette filière. • Les petits charbonniers, les charbonniers moyens, et les grands charbonniers. La seule différence entre ces trois exploitants forestiers est le moyen d’exploitation. La première regroupe les ouvriers des grands charbonniers. Ces ouvriers récupèrent les sous- produits de leurs employeurs et les vendent à l’insu de ces derniers. Dans la deuxième catégorie, on trouve des exploitants n’ayant que de faible superficie de forêt à transformer en charbon. Ce sont surtout des exploitations familiales qui utilisent la charrette comme moyen de transport de produits.

35 Proverbe Malgache. Enfin, la dernière catégorie regroupe les grands exploitants faisant travailler des ouvriers dans de vaste superficie forestière. La production en sac de charbon est énorme et est surtout destinée pour approvisionner la ville d’Antananarivo qui à 70% utilisent quotidiennement le charbon de bois. Ces grands exploitants utilisent de gros camions pour transporter leur production. Notons que dans cette dernière catégorie, le propriétaire de la forêt peut ne pas être l’exploitant. Alors, ces deux groupes se contractent pour l’exploitation. Et souvent, on se divise la production. L’exploitant assure toute la chaîne de transformation jusqu’à la commercialisation de la production La transformation peut donner trois types de produits : le charbon de bois, le bois de chauffage et le bois de charpente (bois rond). 54 Propriétaire exploitant ou exploitant non propriétaire, la vaste forêt de Vakiniadiana est menacée progressivement par l’exploitation intensive de ces derniers. Ils ne sont pas les seuls responsables de cette dégradation environnementale, même s’ils sont bien cultivés et conscients de leur entreprise. Alors leur savoir et leur ingéniosité sont dépassés par la demande toujours croissante et encore incontournable en produits forestiers de la plus grande ville de Madagascar36. I.4. Le secteur transport Le transport s’est surtout développé à cause de l’intensification des échanges commerciaux et des relations publiques entretenues par la population locale avec l’extérieur de la région de Vakiniadiana. Le transport de voyageurs et des produits forestiers est le plus important. Et par leur savoir-faire, les transporteurs se sont regroupés en association de transporteurs. Pour ces transporteurs fédérés, leur forme d’organisation peut les favoriser à entrer dans des circuits financiers, comme les prêts bancaires, pouvant développer leurs activités et ainsi professionnaliser leur métier de transporteur. Notons que le secteur du transport apporte également des ristournes pour chaque Fokontany et la commune de Manjakandriana en général. On compte plus d’une centaine de véhicules (taxi-brousse et camions) qui alimentent le trafic quotidien de Manjakandriana longeant la RN2. D’après le dit d’un transporteur de la région, il existe 06 coopératives de transport (de voyageurs et de marchandises) dans la commune de Manjakandriana. Ensuite, après ces potentialités nous présentons l’état des ménages au niveau de la commune. II.L’ETAT DES MENAGES

36 Enquête de l’auteur. La situation familiale des ménages à Manjakandriana est également le reflet du niveau culturel de la population. On peut trouver trois types de ménages au sein de la commune rurale. Le premier est celui où les enfants sont peu nombreux (2 ou 3 enfants) et dont les parents sont des riches propriétaires fonciers, des grands exploitants forestiers ou des grands collecteurs agricoles. Ces parents ont des revenues en millions. Leurs enfants sont scolarisés mais s’arrêtent parfois au niveau secondaire. Leurs parents les sollicitent à prendre la relève de leurs activités productives. Le deuxième type de ménage est la famille de fonctionnaires ou de commerçants et dont les enfants sont assez nombreux (3 à 5 enfants). Les parents en sont les plus motivés à la scolarisation des enfants. Ce type de ménage a de revenu moyen ou élevé selon chaque catégorie. Exemple : un enseignant de l’EPP à Manjakandriana a touché un salaire de supérieur de 200.000Ariary. Ces enfants y sont tous scolarisés et atteignent souvent le niveau de 55 l’enseignement supérieur. Le dernier type de ménage est celui des paysans, qui ont de revenu environ de 108.000Ariary par mois pour les éleveurs de vache laitière et pour les ouvriers journaliers environ de 3000Ariary par jour. Les artisans touchent au moins 6000Ariary par jour et les petits commerçants obtiennent aussi au moins un bénéfice de 4000Ariary par jour. Le nombre des enfants peut dépasser les 5 par ménage. Dans cette catégorie, des enfants d’âge scolaire ne vont pas souvent à l’école. Ils aident alors leurs parents dans les travaux agricoles. En moyenne, la taille de ménages est assez élevée (4 à 5 enfants par ménage). Ainsi, la pauvreté est loin d’être la raison du non scolarisation dans la commune. Bref, le reflet du développement culturel de la commune est palpable. Et la participation communautaire y joue un rôle important, notamment les œuvres caritatives soutenant les familles en difficulté à la scolarisation “ pour tous “. Notons que selon nos enquêtes : entre 1980 et 1990, la plupart des enseignants dans le district d’Anjozorobe sont originaires de la commune rurale de Manjakandriana. Mais étrangement, la tradition du savoir est bien ancrée dans chaque type de ménage. La famille à revenu modeste a pour “ leitmotiv “ le proverbe malgache : “ tsy misy mafy tsy laitra ny zoto“37, la famille à revenu moyen dit : “ ny fianarana no lova tsara indrindra“ et celui de la famille aisée : “ny fianarana no loharanom-pandrosoana “.Et quels sont les impacts de la scolarisation dans la quotidienne. III.LES IMPACTS DE LA SCOLARISATION DANS LA VIE QUOTIDIENNE III.1. L’école : une charge familiale incontournable

37 Proverbe malgache. La scolarisation des enfants fait partie des dépenses familiales nécessaires au même titre que l’approvisionnement alimentaire quotidien. Bon nombre de parents sont des ouvriers journaliers et ont de grandes difficultés pour subvenir aux besoins vitaux de la famille (entre autre la scolarisation et la maladie). Malheureusement, ces charges familiales incontournables deviennent des luxes que les parents essaient tant bien que mal à dépasser. Les enfants sont alors mal nourris, vulnérables à la maladie et souvent sujets à l’abandon scolaire. III.1.1. Coût de la scolarisation : Selon nos interviews avec les parents ayant des enfants scolarisables pour les trois niveaux de l’enseignement, voici la répartition des charges familiales pour une année scolaire.

56 Tableau n°16 : Répartition des charges familiales pour une année scolaire. Coût minimum net par Niveau d’enseignement enfant. Public Privé Primaire (EPP) 20.000Ar 80.000Ar Collège (CEG) 50.000Ar 100.000Ar Lycées 80.000Ar 130.000Ar Source : EPP, CEG, Lycée Manjakandriana année 2008. Lycée. Privé. FJKM Rasalama année 2008. D’après ce tableau, et comme nous l’avons déjà présenté plus haut, la taille de la famille à Manjakandriana est assez élevée (4 à 5 enfants). Une famille dans cette commune envoyant un enfant à l’école doit disposer la somme annuelle d’une valeur entre 60.000Ar et 140.000Ar. Devant ce coût de la scolarisation, pourtant le pouvoir d’achat du paysan malgache en général, le paysan de la commune de Manjakandriana en fait partie, ne dépasse pas les 2euros par jour, soit 4000 à 6000Ar. Ce paysan doit alors travailler au moins 10 jours pleins pour assurer la scolarité d’un enfant, sans compter les autres dépenses familiales. Et de ce fait, avec des parents peu instruits, la déperdition scolaire rode progressivement les enfants scolarisés. Ces derniers sont devenus plus utiles pour ces premiers dans les travaux de champs et rejoignent ainsi les enfants non scolaires. III.1.2. Paradoxe de la scolarité chère Selon nos enquêtes menées auprès de quelques Fokontany de la commune de Manjakandriana, 85% des parents peuvent envoyer leurs enfants à l’école. Les 15% sont, soit des parents analphabètes, soit affrontés à l’éloignement de l’école, soit en manque de moyens, surtout financiers et se désintéressent tout simplement de la scolarisation de leurs enfants. Le taux de scolarisation est donc élevé pour la commune de Manjakandriana en général. Et pour le chef lieu de la commune, nous étions informés que pour 1200habitants, seuls 3 personnes sont analphabètes. Ces derniers sont malheureusement des handicapés mentaux (02) et orphelins (01)38. III.2. Les impacts dans la vie quotidienne L’existence de l’école à Manjakandriana est déjà séculaire. Et l’apport de l’école pour la communauté a toujours existé et s’est enrichi au fil des années. Manjakandriana est parmi les quelques communes rurales de Madagascar, ayant des infrastructures socioculturelles et éducatives très avancées. 57 III.2.1. Les impacts directs de l’école au foyer familial39 La vocation de l’école lors de son implantation dans la région de Manjakandriana était de former des citoyens responsables qui après leurs études seront des futurs enseignants. Ces parents d’élèves étaient alors bien conscients que leurs foyers familiaux bénéficieront de la culture scolaire de leurs enfants. Et comme leur dénomination, les écoles rurales enseignaient les rudiments des travaux agricoles que la région a pour vocation. Les enfants, après l’école informaient et conseillaient leurs parents à des nouvelles pratiques, ou du moins des pratiques améliorées à apporter dans les activités agricoles quotidiennes. Et les parents à leur tour ne manifestaient aucune résistance et acceptaient de changer certaines pratiques peu productives. Des nouvelles cultures sont adoptées par chaque famille : le maïs, le taro, le gingembre et les arbres fruitiers (pêche, bibasse…). Pour l’élevage, la pisciculture est améliorée et l’apiculture est nouvellement pratiquée. Avec ces nouvelles productions agricoles, les marchés locaux hebdomadaires s’agrandissent et deviennent très animés. La population voit alors l’école comme source de développement et de rayonnement de la culture. III.2.2. Les impacts sur le plan socio-économique et professionnel40 Le système éducatif de la commune de Manjakandriana s’est beaucoup développé depuis la création de la première école vers la deuxième moitié du XIXème siècle. Notons d’abord que malgré la vocation agricole de la région et que nous avons noté plus haut, la commune n’a pas encore son école ou de centre de formation agricole. Actuellement, le système éducatif possède les infrastructures suivantes reflétant directement le développement socio-économique et professionnel de la commune rurale.

38 Enquête de l’auteur. 39 Enquête de l’auteur. 40 Enquête de l’auteur. • L’école des arts et métiers de Notre Dame de Lourdes forme des jeunes filles en couture et broderie. Elles sont directement recrutées par des particuliers qui s’investissent, à une échelle artisanale dans la confection textile. • L’Ecole Privée Professionnelle de Secrétariat (EPPS) est un centre de formation en gestion, en informatique et en secrétariat. Les jeunes sortant de cet institut privé sont souvent directement recrutés par l’administration du district ou de la commune de Manjakandriana ou deviennent des personnels administratifs des écoles privées locales. • Le Lycée Technique Professionnel (LTP) est une école d’enseignement secondaire préparant ses élèves en vue de l’obtention du baccalauréat technique en gestion, en BTP 58 et en Secrétariat. Après leurs études, ces jeunes techniciens entre directement dans la vie active locale (chantiers de travaux publics, magasins grossistes, épiceries, bureaux administratifs). Comme la commune de Manjakandriana commence à abriter de grandes infrastructures à l’instar de centres urbains, l’offre d’emploi ne manque pas et ne demande pas de haute qualification universitaire. Et les jeunes post scolaires de la commune sont loin d’être oisifs car l’environnement socio-économique et culturel leur est favorable et bien adapté à leur niveau intellectuel pour s’épanouir et s’intégrer dans la vie active. Les jeunes sortant de l’enseignement secondaire, titulaires du baccalauréat qui ne veulent pas directement entrer dans le domaine du travail, continuent leurs études dans l’enseignement supérieur. De ce fait, ils doivent quitter la commune de Manjakandriana qui ne possède pas encore de structures et infrastructures pour accueillir l’enseignement universitaire. Ils s’immigrent vers la capitale Antananarivo où se trouve l’Université publique d’Ankatso. Ces jeunes sont souvent confrontés à de nouveaux problèmes relatifs à leurs conditions d’études. Or, leurs parents les envoient à Antananarivo dans l’espoir de voir leurs enfants réussir dans la vie et de ne plus être des “ paysans ruraux “. Car pour les parents ruraux, la ville est signe de développement et la réussite de leurs enfants est une grande fierté vis-à-vis de toute la communauté villageoise. D’ailleurs, une des motivations qui incitent la famille malgache à envoyer les enfants à l’école est l’adage populaire qui dit : « Insensé est celui qui ne fait pas mieux que son père ». Cela veut dire en malgache : «adala no toa an-drainy»41. Littéralement, ce proverbe veut dire : “ le fils doit mieux faire que son père dans la vie “. Concrètement les parents doivent inciter leurs enfants à réussir dans leurs études. Et ces parents apportent leurs contributions éducatives à l’école à travers les différentes activités parascolaires.

41 Proverbe malgache. En conclusion donc, on peut dire que la potentialité économique de Manjakandriana est en général faible par rapport aux autres districts. Malgré cette faiblesse, le taux de scolarisation est élevé grâce à la mentalité de chaque ménage. Cette mentalité est héritée d’un passé familial qui a connu très tôt l’implantation de l’école apportée par les missionnaires anglais dans la région de Manjakandriana. L’école est alors devenue un moyen efficace pour aplanir les inégalités sociales et développée le secteur économique local basé sur l’agriculture. Le rayonnement culturel à travers l’école s’est toujours agrandi. Actuellement il existe plusieurs infrastructures d’enseignement public et privé. Et la population est largement sensibilisée à l’importance de l’école dans la 59 société. Cela nous amène à parler des incitations à la scolarisation dans la commune de Manjakandriana. 60 Chapitre 3 LES INCITATIONS A LA SCOLARISATION L’une des particularités de la population de la commune de Manjakandriana est que les parents de familles sont dévoués à instruire leurs enfants. L’image modèle vu et suivi par ces parents est la réussite depuis longtemps de ceux qui ont emprunté l’école dans leur vie. En effet, depuis la création de la première école à Manjakandriana, les anciens élèves de cette dernière sont tous devenus des cadres de l’administration coloniale et post coloniale. Et s’ils n’étaient pas dans le cadre administratif, ils ont pu monter leurs propres entreprises dans les 3 secteurs économiques : le secteur primaire, le secteur secondaire, le secteur tertiaire. L’école était toujours un phare guide pour les parents d’élèves dans la société. Alors, le taux de scolarisation et le taux de réussite scolaire restent toujours élevés dans la commune. Comment la commune et sa population ont entretenu et préservé cette bonne image reflétée par l’école ? I.L’EFFICACITE A LA SCOLARISATION I.1. La politique de proximité de l’enseignement Grâce à la politique de la deuxième République, selon laquelle l’école approche la population (un SFF( Sekoly Fanabeazana Fototra) ou EPP par Fokontany, un SAFF ( Sekoly Ambaratonga Faharoa Fototra) ou CEG par Firaisana et un SAFM( Sekoly Ambaratonga Faharoa Manokana) ou Lycée par Fivondronana. Les parents se sentent plus en sécurité pour envoyer leurs enfants à l’école. Avant, les écoles se concentrent dans la ville ou dans les chefs lieux des communes. 15 Fokontany sur 24 ont chacun leur EPP. Et les autres Fokontany qui n’en ont pas peuvent se suffire de l’école du Fokontany voisine. Néanmoins, pour continuer leurs études dans le secondaire, les élèves doivent venir dans le chef lieu de la commune (en moyenne le CEG et le Lycée se situent à quelques kilomètres de chaque Fokontany)42.

42 Interview de l’auteur. I.2. Statistique scolaire améliorée Deux critères essentiels sont liés à l’amélioration de la statistique scolaire : d’abord, le taux de scolarisation s’est toujours accru grâce au nombre des nouveaux inscrits à l’école chaque année. Ensuite, le taux de réussite n’a également cessé d’augmenter et exprimer par la baisse du taux de redoublement, du taux de déperdition scolaire et à la hausse du taux de réussite aux examens de la fin de cycle. Ces faits, nous les avons déjà illustrés plus haut par des tableaux chiffrés (tableaux n°12, 13, 14 et 15). Ces données chiffrées sont complétées par le tableau n°17 : 61 Tableau n° 17 : Statistique scolaire de la commune pour les écoles publiques : fin Août 2008. Effectif Passants Redoublants Abandons Niveau I 2 904 2 257 619 28 Taux (%) 77 22 01 Niveau II 1 034 643 374 17 Taux (%) 62 36 02 Niveau III 350 320 30 Néant Taux (%) 91 09 Sources : CISCO Manjakandriana Année 2008 Le progrès notable du système d’enseignement à Manjakandriana est évidemment lié à la proximité de l’école qui entre dans la politique de l’éducation pour tous et tous pour l’éducation. On ne doit pas également oublier que la population locale a déjà plus d’un siècle d’instruction. I.3. Politique éducative toujours profitable43 La commune de Manjakandriana a toujours su tirer profit des différentes politiques d’éducation et de formation tracées par les dirigeants qui se sont succédés au pouvoir. Si à son implantation, l’école est ouverte par les missionnaires pour lutter contre l’illettrisme, pendant la période coloniale la formation est surtout faite pour avoir des adjoints d’administration. Après l’indépendance, la promotion de la profession d’instituteur et institutrice est la politique suivie. Actuellement l’Etat prône l’éducation pour tous d’ici 2015. Et tout au long de ce périple scolaire, Manjakandriana avec sa population s’est toujours adaptée pour l’avenir de ses enfants. Pour arriver à ce stade, l’émulation existe au niveau de la zone administrative et pédagogique de Manjakandriana. II.L’EMULATION Le sentiment d’émulation s’est répandu dans toute la communauté scolaire, c’est-à-dire les élèves, les parents d’élèves et les établissements scolaires (corps enseignants et non corps enseignants).

43 Interview de l’auteur. II.1.Elève assidu et discipliné A l’école, chaque élève veut être le meilleur de la classe ayant de bonnes notes, des cahiers soignés, des tenues correctes et qui participent beaucoup pendant les cours. Les élèves ne veulent plus être considérés comme ignorants, peu soignés, indisciplinés, absentéistes, brefs le dernier de la classe, des qualificatifs trop souvent donnés aux enfants ruraux.

61a

Photo n°13 : La grande salle CRINFP de Manjakandriana (Cliché de l’auteur : novembre 2008). La superficie de ce CRINFP est environ de 2,5ha. La grande salle est pour la réunion des enseignants ou des élèves. Quelques dates marquantes du CRINFP : Date Nom du Centre 1978/1982 FOFI 1982 /1989 - 1989 /1995 Ecole Normale Niveau I 1995/2003 Ecole Normale 2003 à nos jours CRINFP Comme nous l’avons dit plus haut, ce centre forme des enseignants des écoles primaires publiques, en particulier les Maîtres FRAM. Actuellement, le Directeur de cet Etablissement est RARIVONIRINA Razafinjato Emiliarison, Professeur Certifié de Philosophie et Inspecteur de l’Education Nationale. On trouve dans ce centre 09 formateurs agents de l’Etat et 08 vacataires.

62 II.2. De bons parents d’élèves L’école a apporté pour la population de Manjakandriana non seulement le savoir pur (lire, écrire et parler), mais également le savoir- être et le savoir-faire à travers les activités péri et parascolaires. Entre autres, l’octroi de jeunes plans pour le reboisement scolaire, l’organisation de folklore scolaire local (ou les hiragasin’ny mpianatra) pendant les journées des écoles et l’apport en denrées alimentaires pour les écoles ayant leurs cantines scolaires. Les parents d’élèves sont devenus des acteurs recherchés de l’école à travers les APE ou FRAM (Association des parents d’élèves ou Fikambanan’ny Ray Aman-drenin’ny Mpianatra). Alors tous les parents de famille veulent s’intégrer et se faire même voir comme de vrais éducateurs. L’émulation pour le mieux être s’est créée entre tous les ménages et aucune famille ne veut pas être considérée comme écartée des activités émanant de l’école. II.3. Public-privé : deux enseignements rivaux. Les écoles publiques considérées sous tutelle directe de l’Etat se veulent être le porteur légal du vrai savoir à travers les programmes scolaires officiels et les enseignants ayant reçu des formations initiales et continues. Cependant, les écoles privées se proclament être légitimes car satisfont du mieux la demande de la population en “savoir plus“. Le privé s’efforce d’améliorer son éducation même avec une langue d’enseignement mélangée traduit péjorativement en malgache de “vary amin’anana “(riz cuit mélangé avec des légumes). Et très souvent le privé est mieux doté en matériels pédagogiques que le public. On trouve sept écoles privées du primaire et du secondaire dans le chef lieu de la commune. Par ailleurs, il y a des partenariats éducatifs qui soutiennent quelques écoles dans cette commune. III.LE PARTENARIAT EDUCATIF L’un de moteurs propulsant le développement de l’école de l’éducation dans la commune de Manjakandriana est l’existence des Partenaires de l’école qui ne sont pas toujours évident pour une commune. Ce partenariat est de deux ordres : jumelage inter-établissement et les organismes d’appui. III.1. Le jumelage inter-établissement a- L’EPP DE Samia coopère avec l’Association Vazaha (les étudiants de l’Institut Universitaire de Formation des Maître du VAR : France). Cette association Vazaha aide cette école en matériels didactiques et dans la réhabilitation des bâtiments scolaires. b- Lycée de Manjakandriana coopère avec le Lycée de Lorgues (dans le Département de VAR : France). Ce Lycée de Lorgues soutient le Lycée de Manjakandriana en matériels 63 scolaires. Ce Lycée de Manjakandriana a obtenu 08 ordinateurs (en 2005) et 10 ordinateurs (en 2008). Ces ordinateurs sont dons du Lycée de Lorgues. c- L’EPP de Manjakandriana coopère avec l’AGEMAD (Aménagement de la Gestion de Madagascar), avec l’UNICEF (Fonds des Nations Unies pour l’Enfance). d- Le Lycée Privé FJKM Rasalama est soutenu par la FJKM Ziona Manjakandriana. e- L’école Notre Dame de Lourdes est soutenue par la “congrégation Catholique. f- Le CRINFP est soutenu matériellement (matériels informatiques) par le gouvernement Canadien. Ces multiples formes de partenariat, qualifiées dans la politique de l’Etat de 3P (Partenariat Public Privé) ont porté ses fruits dans la commune de Manjakandriana. L’école est devenue un pôle d’attraction pour la population locale. D’autant plus que le soutien actuel de l’Etat de l’enseignement primaire par la dotation en matériels scolaires (cartables, trousses, blouses…) et l’inscription gratuite a poussé même matériellement, les parents de famille à envoyer leurs enfants à l’école. Une forme d’explosion de la scolarisation a été même constatée à partir de l’an 2000 où on a enregistrée un taux d’inscription scolaire avoisinant les 100%. Donc, les enfants scolarisables sont tous scolarisés, surtout au niveau primaire et secondaire. III.2. Les organismes d’appui III.2.1. Les ONG (Organisation Non Gouvernementale) : trois types d’organisation non gouvernementale œuvrent dans la commune pour aider les jeunes. a-1. La sœur Notre Dame : son siège est dans le Fokontany de Manjakandriana. Cette œuvre caritative enseigne la couture aux femmes et aux jeunes filles, et met à bas prix à la disposition de la population un dépôt de médicaments. a-2. FANAMBY ONG : son siège se trouve dans le Fokontany d’Ambohimiadana. Cet organisme œuvre dans le domaine de la santé et de l’enseignement artisanal. a-3. La SEECALINE travaille surtout pour la santé maternelle et infantile, pratique le système de l’HIMO (Hautes Intensités de Main-d’œuvre). Cet organisme travaille dans la commune par le biais de l’ADM (Association de Développement de Manjakandriana). a-4. Les organisations paysannes : Ces organisations sont la source de budget pour les paysans. Depuis 2004, de nombreuses associations paysannes ont été créées. Elles étaient au nombre de 24. En effet, membre dans une association, le paysan a désormais la possibilité d’emprunter de l’argent au près de mutuelle de crédit qui travaille étroitement avec les associations paysannes pour financer des projets ruraux relatifs aux activités agricoles. Et au sein de leurs associations, les paysans suivent également des sensibilisations, des informations socio- éducatives, culturelles et économiques. 64 III.2.2. Les associations paysannes Chaque Fokontany possède au moins une association paysanne, soit que celle-ci projette de faire l’intensification rizicole et des cultures de contre saison, soit de l’horticulture, la pisciculture et l’élevage des volailles ou de l’artisanat comme la poterie. Exemple d’associations paysannes : • Association MPAMAFY à Antsahamalaza. • Association RENY FILAMATRA à Manjakandriana. La sensibilisation intrusive de leur association a poussé les femmes membres à la nécessité vitale d’envoyer les enfants d’âge scolaire à l’école. En bref, toute la population communale est convaincue du rôle moteur du partenariat éducatif (local ou étranger) dans l’incitation à la scolarisation des enfants. Un sentiment d’émulation s’est même établi chez les parents de famille qui se veulent être des parents modèles et instruits au développement de la mondialisation du savoir. Conclusion de la deuxième partie : Cette deuxième partie nous a permis d’évoquer le rôle de la carte scolaire dans la commune de Manjakandriana. Ensuite, les ressources économiques locales vont de pair avec le développement de la scolarisation. Alors les clivages sociaux ne sont trop ressentis dans les classes scolaires. On a également abordé dans cette partie l’apport de l’école dans le domaine de l’emploi. L’implantation des centres de formation professionnelle a poussé les entrepreneurs locaux de recrutés les sortants de ces institutions. Bref, dans la commune, toute la population est unanime que la pauvreté, une des politiques prioritaires de l’Etat malgache actuellement, a connu un net recul depuis une décennie. Et Manjakandriana prône comme objectif la commune modèle de la réussite de la politique générale de l’Etat. Cette vision est encore loin d’être atteinte, cependant toute la population ne veut pas lâcher et projette de nouvelle perspective d’avenir notamment pour l’éducation vue comme le pilier du développement local.

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TROISIEME PARTIE LES PERSPECTIVES D’AVENIR DE L’ECOLE A MANJAKANDRIANA 66

Après avoir vu les origines de l’implantation scolaire dans la région de Manjakandriana, une zone déjà enviée par les notables à l’époque royale, ciblée par les missionnaires et l’administration coloniale tout au long de la première moitié du XIXème siècle. Nous allons essayer de voir les perspectives d’avenir de l’éducation dans cette localité où l’école s’est rayonnée sur tous les plans de la vie communale. Ces perspectives culturelles qui sont bâties actuellement sur de nouvelles donnes du développement économique et surtout scientifique à travers les nouvelles technologies de l’information et de la communication.

67 Chapitre 1 ORIENTATION SCOLAIRE ET APPUIS PEDAGOGIQUES Les programmes scolaires officiels ont été toujours modifiés et revus par les dirigeants successifs suivant les contextes socio-économiques et politiques qui ont prévalu dans le temps et dans l’espace. Dans ce présent chapitre, nous essayerons de voir la politique générale de l’Etat malgache actuellement. Et ce à travers quelques grandes lignes de la réforme que connaît le système éducatif. A savoir, l’instauration de l’orientation éducative de l’enfant (le préscolaire), l’adoption des nouvelles méthodes d’enseignement et la conception de manuel pratique à l’enseignement actuel. I.L’INSTAURATION DE L’ORIENTATION EDUCATIVE DE L’ENFANT : le préscolaire. L’orientation éducative est l’action exercée par l’enseignant ou par l’individu sur les élèves, après un test de préférence et de niveau intellectuel de l’élève intéressé en vue de l’épanouissement sur tous les plans intellectuel, social, culturel par le biais d’un processus pédagogique et éducatif régulier et permanent jusqu’à l’obtention d’une carrière prédestinée dès le début de l’orientation. Dans le petit dictionnaire LAROUSSE de 2006, l’orientation est “ l’action d’orienter quelqu’un dans ses études, le choix de son métier “. « L’orientation scolaire et professionnelle : c’est la détermination de la meilleure voie dans l’enseignement secondaire, professionnel et supérieur, en fonction des aptitudes et des motivations du sujet, ainsi que du marché de l’emploi 44 ».

44 DICTIONNAIRE LAROUSSE en 2006 p. 763. Dans l’éducation, toute mesure prise adressée à un individu ou à un élève se présente sous forme d’activité revêt l’aspect de l’orientation involontaire ou volontaire. A Manjakandriana, toutes les écoles primaires, pour l’orientation éducative de l’enfant, créent le “ Préscolaire “ qui présente de nombreux avantages. Nous appelons donc “ préscolaire “ la prise en charge des enfants en vue d’une éducation avant l’âge scolaire proprement dit. En général, les enfants du préscolaire sont de 3 à 6 ans avant d’entrer au CP1, la première année de l’enseignement primaire. Chaque enfant a sa propre histoire personnelle en fonction de son milieu familial ou socioculturel, de son mode d’éducation et de ses diverses compétences et expériences dans la vie. Le préscolaire est la

68 période de ciblage de ces caractéristiques individuelles de l’enfant afin de mieux le guider dans tout son cursus scolaire. I.1. Les avantages du préscolaire 45 Le préscolaire va justement préparer l’enfant à la scolarisation. Le préscolaire aide l’enfant à réaliser de grands projets dans sa socialisation et la maîtrise de son environnement par le biais de nouveaux contacts humains, la communication orale, la démultiplication et la diversification des activités autrement que ludiques. En général, c’est l’univers même de l’enfant qui s’élargit accélérant le processus de son développement. Un fait est observable dans l’expérience au quotidien, les enfants ayant été au préscolaire sont beaucoup plus à l’aise à l’école primaire et surtout dans les premières classes de leur scolarisation. Au CP1, ils sont mieux préparés pour accepter les nouvelles contraintes exigées et leur performance surtout langagière, ne cesse de se développer. Ce développement accéléré du langage constitue un atout majeur et primordial pour l’enfant. En effet, dans l’environnement immédiat des élèves qui commencent juste à acquérir du savoir normalisé, selon le programme scolaire en vigueur, le langage et la langue d’enseignement tiennent une place centrale. Maîtriser la langue d’enseignement et posséder autant de mots pour s’exprimer et comprendre convenablement constituent le pilier de tout processus d’apprentissage futur. On peut admettre que l’une des raisons garantissant une meilleure réussite scolaire tient à ce que les enfants parlent pour leur plaisir. Et alors répondre aux questions leur devient un jeu. Dans le préscolaire les enfants apprennent par imitation et répétition. L’enseignant ou le maître leur est alors le modèle par excellence à suivre. Et les aspects éducatifs se concrétisent d’une façon écrite par la copie (dessins, lettres ou chiffres), oralement par la récitation (chants, comptines et poésies) et gestuellement par l’imitation physique (marche, danses…).

45 RAMAROKOTO Jeanson : « Les avantages du préscolaire », mémoire de CAPEN, 2007, 80p. On constate alors que sur le plan oral, les enfants du préscolaire acquièrent facilement et rapidement. Au début du primaire, les caractéristiques individuelles de l’élève, prédéfinis par l’éducation familiale ou l’éducation préscolaire sont les éléments de base que l’enseignement doit prendre du compte pour transmettre les connaissances élémentaires destinées à ce niveau d’enseignement. La préscolarisation complète, l’éducation parentale facilitent pour l’enfant sur le plan intellectuel son passage vers le primaire. En effet, les facultés motrices éveillées par les parents et mises en pratiques courantes pendant le préscolaire sont les moyens intellectuels des élèves du primaire pour acquérir les connaissances pures. 69 Plusieurs enseignants du primaire constatent une certaine différence d’apprentissage, surtout dans le domaine littéraire, entre les élèves préscolarisés et ceux qui ne le sont pas. Ces derniers présentent des difficultés d’expression qui normalement doivent être déjà résolues, du moins perçues dans le préscolaire. Et souvent les résultats en classe primaire donnent l’avantage aux enfants qui ont bénéficié de l’éducation préscolaire. Bref, les élèves préscolarisés ont été en fait initiés à la culture de la mobilisation de l’attention, l’occasion leur a été donnée de vivre l’appartenance à la société-école et au groupe scolaire, de mettre en symétrie les actions de différents acteurs pour développer la sociabilité et la créativité de tout en chacun. En effet, le préscolaire, dans son curriculum, prépare et forme les enfants à saisir des notions sur le concept de responsabilité et développe progressivement la capacité de s’organiser, de s’exercer, de partager, de s’entraider et de coopérer. Le développement des capacités perceptives y tient une place de premier choix par des mises en situation de la vie au quotidien et des jeux qui demandent la mobilisation de l’attention. En fin de compte, à sa sortie du préscolaire, l’enfant possède déjà la qualité du “ vouloir communiquer“, oralement et par l’écrit, il est déjà préparé à l’enseignement et aux relations interpersonnelles avec autrui, il a déjà l’avantage de connaître des supports variés et divers registres pour la communication, il peut déjà tirer profit des sollicitations nombreuses qu’il rencontre dans la rue, dans les magasins ou tout simplement à la maison. Normalement, le préscolaire est fait pour préparer l’enfant à être apte à suivre de manière positive un cursus scolaire présentant des objectifs pédagogiques à atteindre. Entre autres : • Le renforcement des capacités auditives et visuelles (entraînement à la mémoire auditive, à l’observation, l’entraînement à la mémoire visuelle et à la vitesse de lecture). • Le développement de l’esprit logique et l’entraînement à la compréhension (enchaînement logique, déduction, mise en ordre et classement). • L’accès à la symbolisation (décodage, encodage et illustration). • La familiarisation avec “ chose écrite “ (relation positive avec le livre, reconnaissance du support écrit). A la sortie du préscolaire, l’élève doit être capable de : • réaliser quelque chose, nourrir et stimuler son imaginaire. • analyser des problèmes de recherches simples. • choisir les données nécessaires à leur résolution. • mobiliser les connaissances acquises. • exposer clairement les résultats. 70 L’un des objectifs de la mise en place de cette nouvelle structure est de généraliser ce niveau d’enseignement et ainsi d’améliorer la qualité et quantité de la scolarisation au niveau primaire. I.2. L’enfant préscolarisé : agent de son propre développement46 Le développement personnel de l’élève ne peut se faire sans sa propre adhésion et sans une part importante de sa volonté à se prendre en charge. Et c’est ici, qu’entre en jeu la définition de son projet personnel pour le futur. De par sa sociabilité et son aisance à entretenir de bonnes relations interindividuelles et de médiation de groupe, il arrive facilement à découvrir par lui-même ses “ champs des possibles “ et leurs variables, à préciser ses intentions, puis à choisir et à définir son but. Pour cela, il a besoin d’un climat affectif adéquat pour se réaliser, et le préscolaire lui fournit ce climat dans les premières années de sa scolarisation : la sécurisation, la socialisation et l’entraînement à avoir certaines petites habitudes rassurantes liées aux contraintes temps, disponibilité espace, relations interindividuelles, rapport avec les adultes, autres que ceux de la famille. Les comportements scolaires attendus au niveau des premières années de scolarisation sont positivement observables tels que la spontanéité, l’assurance de soi, la maîtrise de la communication orale de par le développement du langage et le niveau de participation aux conversations, le développement progressif de la pensée logique, la notion de la prise de responsabilité, l’hygiène et le souci de l’environnement immédiat.

46 RAMAROKOTO Jeanson : « Les avantages du Préscolaire », mémoire de CAPEN,2007, 80p. La nouvelle politique de soutien technique en matériels pédagogiques des établissements scolaires a donné un nouveau dynamisme à la population scolaire en général. Néanmoins, les parents d’élèves malgaches ne sont pas habitués, ou plus encore sensibilisés à l’importance du préscolaire dans la scolarisation de leurs enfants. Ce fait est certainement lié aux manques de moyens surtout financiers de ces parents d’élèves. Car le préscolaire est encore dans la majorité des établissements scolaires, assuré par l’enseignement privé payant. Alors ils préfèrent envoyer directement leurs enfants d’âge scolaire dans le primaire public qui est gratuit. Faut-il encore comprendre de la part de l’Etat que cette gratuité de l’enseignement primaire ne motive pas tous ces parents d’enfants d’âge scolaire. I.3. Le rôle de l’école En général, l’intelligence est la manière ou la façon de s’adapter aux circonstances, à une situation. Dans le processus, ce ne sont pas les connaissances qui deviennent le but, mais l’activité de l’esprit et sa qualité. L’enfant aime la nature et comme il s’intéresse au monde dans 71 ses rapports avec lui-même, c’est dans cette hypothèse que nous allons travailler sa curiosité naturelle. Sur le plan affectif, les traitements des informations relèvent de la curiosité de l’enfant qui aboutit à une satisfaction personnelle. L’école est faite pour l’enfant, elle est là pour amener l’enfant à construire une méthode de pensée par des entraînements. Le MEN par le biais de la DEFP (Direction de l’Education Fondamentale Primaire) a encore de ce fait des travaux de longue haleine pour atteindre cet objectif de formaliser et généraliser sur le territoire national le préscolaire. Le vrai problème de l’éducation de base à Madagascar y compris le préscolaire, rendait et réside toujours sur des méthodes de transmission et d’assimilation des connaissances intellectuelles. II.LES METHODES POUR ASSIMILER DES CONNAISSANCES On constate en général, dans le préscolaire comme dans le primaire que les méthodes pour assimiler des connaissances sont appliquées superficiellement par les enseignants. Ils se contentent seulement d’inculquer les notions et celles-ci acquises, la procédure suivante dépend des savoirs répétés. Forcément et à leur insu, les élèves sont amenés à comprendre, à analyser, à interpréter le contenu des leçons et à y tirer des concepts, des notions, des termes qui leurs seront familiers. Cette méthode d’assimilation, recueillis lors de nos enquêtes auprès de quelques enseignants de Manjakandriana a fait ses preuves dans cette circonscription scolaire. En effet, habitués à cette méthode, les élèves ne s’en délassent jamais pour assimiler les connaissances mêmes les plus difficiles. L’exercice d’assimilation, avec ses différentes étapes suscitées, n’est plus qu’une simple gymnastique intellectuelle pour les élèves. Ainsi, la majorité des enseignants de la circonscription ont adopté cette méthode d’assimilation qui correspond pédagogiquement à la citation : « Mieux vaut une tête bien faite qu’une tête bien pleine ». Mais l’adoption de cette méthode pédagogique selon toujours ces enseignants est liée à l’existence de matériels didactiques notamment les manuels scolaires. Les méthodes d’assimilation doivent après l’acquisition d’une somme de connaissances passer la réflexion de l’apprenant dirigé par l’enseignant. Ce stade d’apprentissage est le gravage dans la mémoire de l’apprenant des notions essentielles de la somme de connaissances apprises. L’enseignant doit procéder par étapes. En premier lieu, après une somme d’écrits réalisés, par exemple un chapitre d’une leçon, l’enseignant consacrera par un moment où les élèves eux-mêmes procèdent à des exercices de récapitulation des acquis par des mots et termes propres à eux. Ensuite, l’enseignant leur fait 72 constituer une fiche mémo englobant d’une première vue la totalité de l’ossature des connaissances acquises. La fiche mémo collective réalisée est alors énoncée oralement par un ou des élèves devant toute la classe. Ces deux étapes peuvent faire l’objet d’exercice régulier durant le moment de rappel des leçons à chaque débat de cours. En seconde lieu, avant la fin de chaque séance de classe, l’enseignant amènera les élèves à réfléchir sur le contenu de la leçon transmise. Et ce par le biais des questions posées ou problèmes à résoudre. Ces derniers feront l’objet d’exercice à la maison où les élèves sont obligés de reconsulter leurs leçons pour répondre aux questions et résoudre les problèmes posés, en utilisant de manuel pratique à l’enseignement. II. UTILISATION DE MANUEL PRATIQUE A L’ENSEIGNEMENT Le manuel scolaire est un moyen indissociable du groupe classe (groupe-élève et enseignant), comme c’est le couteau du cuisinier ou l’aiguille d’une couturière. « Les supports sont de diverses natures, il s’agit de documents du livre ou de documents polycopiés ou projetés par le professeur… qui assistent la parole du professeur ou l’élève 47». A Manjakandriana, grâce à la collaboration effective des partenaires éducatifs, les écoles sont presque toutes dotées en manuels pédagogiques. Pour les élèves, ils les assistent dans la révision des leçons et dans la réalisation des exercices d’application. En géographie, « Le document peut renforcer le discours du maître, illustration, le document donne des exemples, des sous-exemples, qui donne du sens, de l’épaisseur 48» et pouvant rapporter une approche d’ensemble de l’espace et de l’économie du pays, une brève

47 F. AUDUGIER : « Analyser et gérer les situations d’enseignement/apprentissage », 1991, p.26. 48 F. AUDIGIER : « Analyser et gérer les situations d’enseignement/apprentissage », 1991, p.28. représentation des grands ensembles régionaux ; mise en perspective de la place du pays dans le monde et dans la communauté où il y adhère ; démarche étudiant successivement : l’espace, les populations, le système économique, les grands contrastes régionaux, les manifestations de leur puissance à l’échelle mondiale. Nous souhaitons qu’à l’usage, enseignants et étudiants puissent considérer cette utilisation de manuel pratique comme un instrument riche de propositions pédagogiques à leur service.

73 Un manuel pratique doit répondre aux objectifs suivants : -Présenter de manière claire le programme scolaire en vigueur. -Proposer des directives pédagogiques adaptées à l’environnement pédagogiques des enseignants. -Offrir aux enseignants des propositions didactiques différenciées. -Fournir aux élèves un instrument d’étude et une aide solide dans la préparation des interrogations écrites, test de niveau, examens et épreuves. Il est à souligner que n’importe quel enseignant peut produire ou créer ce manuel pratique suivant ses goûts, sa répartition, sa méthode pédagogique mais respectant le programme préétabli, les horaires, les contenus et la démarche pédagogique souvent recommandé par le programme scolaire. Comment peut-on obtenir des supports didactiques ou manuels pédagogiques ? -Par le don des associations ou partenaires privés -Par le don du Ministère de tutelle. -Par l’achat des matériels particuliers grâce au budget propre de l’école. -Par la propre conception et confection de l’enseignant et des élèves. L’enseignement à tous les niveaux a besoin de manuels scolaires. Actuellement, chaque Fokontany dans la commune de Manjakandriana projette de créer son propre CDI. Et cette initiative a eu l’accord de soutien des partenaires privés locaux et l’adhésion totale de l’association des parents d’élèves qui se soucient davantage de l’amélioration de l’éducation de leurs enfants. En bref, l’orientation éducative tient une place importante dans le monde pour sortir de la pauvreté. Cette orientation commence par la création du préscolaire, suivie de l’école primaire au niveau du Fokontany, du collège au niveau de la commune et du Lycée au niveau du district. L’enseignement exige l’application de méthode pédagogique efficace et l’utilisation de matériels didactiques adéquates pour une bonne transmission et assimilation des connaissances. Aujourd’hui, avec l’arrivée de la TICE (Technologie de l’Information et de la Communication en Education) par la manipulation de l’ordinateur, l’enseignement scolaire prend une nouvelle forme et donne de nouveaux contenus directement accessibles à tout public même non scolaire. 74 Chapitre 2 L’INFORMATIQUE A L’ECOLE. La CISCO de Manjakandriana a été choisie par le MEN parmi les zones pilotes de la création du “ village TIC “ à Madagascar. Le village TIC est un centre culturel, disposant de matériels informatiques pour l’information, l’éducation et la communication. Le centre est mis à la disposition du public, en particulier de la population scolaire. Et Manjakandriana a été choisi vu le développement notable du système éducatif local. Ce présent chapitre exposera l’importance de l’informatique, en tant que matériel didactique et outil d’échange culturel, dans la commune rurale. I.L’INTRODUCTION DE L’INFORMATIQUE DANS LE SYSTEME EDUCATIF DE LA COMMUNE. Avant l’ouverture du “village TIC“, la commune a déjà connu le développement de l’informatique au niveau des institutions de formation professionnelle et des structures administratives. Le domaine du commerce commence également à utiliser cette nouvelle technologie. Pour l’enseignement proprement dit, les responsables de l’éducation, en particulier les enseignants sont conscients et bien informés de la place grandissante de l’EAO (Enseignement Assisté sur Ordinateur) dans l’apprentissage et la pratique pédagogique. Gilbert de LANDSHEERE a bien souligné : « préparés dans certains de leurs aspects par l’enseignement programmé, qui prend son réel essor49 ». L’enseignement et l’apprentissage assistés par ordinateur (EAO) offrent de nouvelles perspectives à la recherche. « A cet égard, d’aucuns estiment que les efforts pour clarifier la relation entre les technologies de l’information et l’éducation sont encore dans leur enfance 50 ». Rappelons également que le mot “Informatique“ apparaît pour la première fois dans un manuel de pédagogie de langue française en 1970 dans la pédagogie De LANDSHEERE. Il fut forgé en 1962 par DREGLUS51. Les plans d’actions sur ces nouveautés seront son apport didactique de l’informatique. Dans la commune, les premiers outils informatiques étaient le “ Personnel Computer “ (machine personnelle).

49 Gilbert DE LANDSHEERE : « La recherche en éducation dans le monde », Paris, PUF, 1986, p.308. 50 Gilbert DE LANDSHEERE : « La recherche en éducation dans le monde », Paris, PUF, 1986, p.308. 51 Gilbert DE LANDSHEERE : « La recherche en éducation dans le monde », Paris, PUF, 1986, p. 310. 75 II.APPORT DIDACTIQUE DE L’INFORMATIQUE Selon le dictionnaire Petit LAROUSSE grand format, « la didactique a pour objet d’instruire. » En tant que science, « elle a pour objet les méthodes d’enseignement. » Pour l’outil informatique, nous avons choisi cette deuxième définition. L’informatique par le biais de l’ordinateur est un support didactique très développé dans les pays développés. Actuellement, l’enseignement assisté par ordinateur est en passe d’être mis en place dans le système éducatif à Madagascar. L’apport didactique de l’informatique aide les apprenants et les enseignants dans la transmission et l’acquisition des connaissances intellectuelles. L’internet est devenu un monde éducatif très enrichissant pour toute la population scolaire. Pour l’élève, apprenant par une simple presse de bouton ou couramment dans le langage informatique par un seul clic, il peut apprendre ses leçons, monter son fiche mémo et faire ses exercices. Pour l’enseignant, par un simple clic du moteur de recherche, il peut compulser un livre en mode numérique, préparer ses cours, consulter le programme scolaire, choisir des illustrations de leçons et des exercices d’application. Il peut même échanger ses expériences pédagogiques avec d’autres collègues enseignants. Actuellement, des milliers de logiciels et de sites éducatifs sont mis à la disposition des enseignants et des élèves. Avec cette nouvelle technologie de l’internet, la classe scolaire présente-elle, c’est-à-dire avec la présence physique de l’enseignant et des élèves n’est plus que symbolique ou habituelle, ou même affective. Ils peuvent se rencontrer ensemble ou individuellement (élève/élève, enseignant/élève) dans ce qu’on appelle “classe numérique “à n’importe quel moment et où que ce soit. La création du village TIC est importante. III.LE VILLAGE TIC : Le village TIC est la nouvelle école numérique. Comme nous l’avons souligné plus haut, Manjakandriana fait partie des premiers CISCO de démonstration et d’application de la TICE, pendant l’année scolaire 2005-2006. Pour ce faire, le MEN a entrepris des formations et des initiations à l’informatique en générale, puis à l’utilisation de l’internet. Au niveau de la CISCO de Manjakandriana, la formation s’est faite en cascade. D’abord, ce sont les responsables pédagogiques, en particulier les conseillers pédagogiques et les animateurs pédagogiques qui ont suivi, les premiers la formation. Puis, ces derniers sont devenus à leur tour des formateurs ayant en charge la formation, des enseignants et des coordinateurs de matières. Ces derniers vont par la suite initier leurs propres élèves à la manipulation du micro-ordinateur. 76 Les premières classes d’essai étaient celles du secondaire public, au niveau du CEG. Chaque après- midi vacant du mercredi, des groupes scolaires par rotation suivent des initiations à l’informatique. On a constaté l’intérêt pointu des enseignants et des élèves pour cette nouvelle matière scolaire si bien que les séances d’initiation ont donné les résultats attendus. Entre autres, la majorité des enseignants et des élèves du CEG de Manjakandriana maîtrisent parfaitement les premières manipulations techniques (ouverture et fermeture du PC, manipulation du clavier et de la souris, création de fichier Word…). Le village TIC a fait preuve de sa nécessité culturelle dans la commune. En effet, on a constaté l’afflux des scolaires et non scolaires tous les samedis (toute la journée) durant laquelle, le centre est ouvert pour tout public. On peut dire que l’informatique est un facteur de développement pour la commune car curieusement, on constate parmi les visiteurs du village TIC, des cultivateurs avec leurs tenues quotidiennes, des commerçants et des transporteurs (chauffeurs et aide-chauffeurs). 77 Chapitre 3 L’ECOLE, UN FACTEUR DE DEVELOPPEMENT Aujourd’hui, on assiste dans les pays développés et suivis par les pays en voie de développement, à des refontes des programmes éducatifs pour mieux les adapter aux aspirations sociales. Car c’est l’école qui prépare les jeunes générations futures responsables de la nation en perpétuelle mutation. On peut dire, sans hésitation, que l’école est un facteur de développement, tel que le développement social, le développement économique et le développement culturel. I.DEVELOPPEMENT SOCIAL La présence de l’école en milieu rural s’est beaucoup développée à Madagascar depuis une décennie. L’école devient un pôle de rayonnement du savoir faire et du savoir produire. Elle constitue également un complément nécessaire de l’éducation familiale. Le monde paysan est conscient que l’école est la seule voie rendant possible l’acquisition d’un statut social. Et selon l’éducation traditionnelle malgache : « l’école est la première source de la sagesse52 ». En malgache, “ny fianarana no loharanom-pahendrena voalohany“. Et tous les parents malgaches souhaitent que leurs enfants accèdent à un statut social mieux que les leurs. Ce souhait se traduit par le proverbe : « adala no toa an-drainy», qui veut dire littéralement : « Insensé est celui qui ne fait pas mieux que son père53 ». Il faut voir à travers ces maximes, l’expression profonde d’une valeur fondamentale malgache qui se pérennise de génération en génération. Et les parents, dans leur désir de faire acquérir ou maintenir au statut social à leur progéniture, sont prêts à faire des sacrifices, parfois même inconsidérés. Au moins ces sacrifices peuvent assurer une scolarité décente pour les ainés de la famille. Car dans la société traditionnelle malgache, encore suivi actuellement, les ainés sont les détenteurs des biens familiaux et le symbole de la dignité familiale. Donc ils doivent être méritants et cultivés. Cette ruée vers l’école se manifeste donc par l’émulation des élèves en classe. Chaque étudiant a le désir ardent de réussir sa classe et ainsi d’accéder au groupe statuaire supérieur tel que l’élite intellectuel politique, administratif et économique. Ainsi, on comprend par évidence que les jeunes sortants des écoles régionales nantis du CESD (Certificat d’Etude Secondaire du 1er Degré) et admis à l’école normale Le Myre de Villers étaient jusqu’à une certaine époque les grands notables de la société durant la colonisation. Après l’indépendance, ils sont devenus des hauts fonctionnaires de la Première République.

52 Adage populaire. 53 Proverbe malgache. 78 Aujourd’hui, ce sont les jeunes diplômés des pays occidentaux ou ceux qui ont suivi leurs études dans les grandes écoles nationales, qui détiennent les hautes fonctions dans les institutions publiques ou dans les grandes boîtes privées. Actuellement, sur le plan social, l’école est pour la famille malgache un instrument à la fois de sécurité et d’épanouissement. L’école a pour objet de susciter chez l’élève la prise de responsabilité par le savoir être, le prépare la population scolaire, surtout les plans physique, mental et intellectuel à s’intégrer progressivement dans la vie active. Aujourd’hui, à l’heure de la mondialisation, tous les pays transforment leurs politiques socio- économiques pour s’adapter à de nouvelles exigences telles que l’ouverture à de nouveaux échanges économiques, l’utilisation de la nouvelle TIC et des activités socioculturelles qui l’accompagnent, les ressources humaines à multiple compétences techniques. De ce fait, l’école vise à former un être complet car des hommes et des femmes aux corps robustes, au cœur généreux, à la volonté forte et à l’esprit ouvert aux idées de justice, de solide et de tolérance. Le bon citoyen épousant ces qualités humaines doit-être également solidement formé sur le plan professionnel pour répondre à la transformation de la production économique actuelle. Dans les différentes régions de Madagascar, on assiste depuis quelques années à l’accroissement des centres de formation techniques et professionnels, car le développement économique doit-être techniquement rapide et réalisé d’une façon professionnelle. II.DEVELOPPEMENT ECONOMIQUE Dans la région de Manjakandriana, les entrepreneurs économiques font appel à des jeunes techniquement compétents dans le domaine de l’agriculture moderne. Un centre de formation professionnelle est alors créé pour satisfaire non seulement la demande des entreprises privées mais également pour résoudre les problèmes séculaires des paysans locaux qui arrivent difficilement à diversifiées et accroître leur production agricole. Les résultats attendus de cette formation professionnelle sont plus ou moins affectifs dans la commune de Manjakandriana. Trois exemples peuvent être cités : premièrement, l’application du SRI par de nombreux paysans grâce à la sensibilisation directe sur terrain par les jeunes sortant du centre de formation professionnelle et ayant choisi la spécialité, vulgarisation agricoles. Deuxièment, l’amélioration des races bovines pour la production laitière est initiée et mise en essai avec les éleveurs par les étudiants sortant du département Agronomie de l’Université, natifs de Manjakandriana. Enfin, la création d’association des éleveurs piscicoles par les anciens élèves du centre de formation de la commune. 79 Le but de la fédération est de pouvoir organiser la mise en application collective des techniques modernes de la pisciculture. Mais également associés, les éleveurs peuvent être crédibles pour des appuis financiers. Et pour terminer cette troisième partie, nous allons voir le développement culturel. III.LE DEVELOPPEMENT CULTUREL Les impacts de la formation et de l’éducation se sont également manifestés à travers les activités parascolaires. Notons d’abord que sur le plan formel, la qualité et la quantité des établissements scolaires se sont beaucoup améliorées. « Le taux de scolarisation est élevé et le nombre des établissements scolaires augmente. Pour l’année scolaire2008/2009, il y a une ouverture d’une nouvelle EPP à Antanibe et d’un CEG communautaire à Antsahamaina, donc, l’EPP devient 16 et le CEG devient 02 au niveau de la commune rurale de Manjakandriana. Mais les activités parascolaires se sont multipliées dans toute la CISCO de Manjakandriana. Chaque école a sa bibliothèque, les élèves pratiquent l’éducation environnementale par le reboisement du domaine scolaire et pendant la journée des écoles, ou assiste à des manifestations folkloriques et sportifs réalisés par toute la population scolaire et les parents. Au niveau de la municipalité, ce développement culturel est également tangible. D’abord, comme nous l’avons déjà souligné dans la deuxième partie, la commune de Manjakandriana fait partie des circonscriptions scolaires pilotes du lancement des villages TIC. C’est un projet socio- éducatif et culturel initié par la Direction de la technologie de l’informatique du MEN. La population cible n’est pas seulement les scolaires, mais également les non scolaires et tout le public intéressé ne relevant même pas de l’éducation comme le paysan ou le commerçant. Mais pour les jeunes, les villages TIC sont également des lieux de divertissements et de loisirs. Ensuite, le Ministère de la Jeunesse, du sport et de la culture met en place dans chaque commune intéressée sur tout le territoire national, le CLAC (Centre de Lecture et d’Animation Culturelle, photo n°14). Le Ministère de tutelle avec le MEN ont constaté que les jeunes actuels, notamment ceux qui continuent leurs études, manquent cruellement de loisirs et se versent facilement dans la débauche comme la drogue et la violence. Pour remédier à ce problème social, il est plus que nécessaire de sensibiliser et d’informer les jeunes de ces dangers sociaux qui peuvent les tenter. Mais plus encore, ils ont grand besoin de se divertir et de pratiquer des loisirs. Alors, c’est pour ces différentes raisons que les CLAC ont été mis en place. 79a

Photo n°14 : Le Tranompokonolona et le CLAC de la Commune (Cliché de l’auteur : novembre 2008). Ce Tranompokonolona de Manjakandriana est inauguré par l’ancien Président de la 1ère République Philibert Tsiranana. Actuellement, ce Tranompokonolona divise en deux : l’autre est réservé pour le CLAC. Chaque jour, beaucoup d’élèves visitent ce CLAC surtout les élèves de l’Enseignement secondaire. Ce CLAC est créé par la commune de Manjakandriana en 2005. 80 Dans la commune de Manjakandriana, actuellement chaque Fokontany manifeste le besoin d’avoir son propre CLAC. Cette demande est alors en cours d’étude au niveau du Ministère concerné. III.1.La culture générale au service de l’enseignement Malgré sa position périphérique par rapport à la capitale (Antananarivo-ville), Manjakandriana dispose donc des infrastructures culturelles pouvant enrichir la culture générale de la population en particulier la population scolaire. Sur le plan de la connaissance des langues étrangères, notamment le Français qui est la langue officielle d’enseignement à Madagascar, les jeunes de la commune sont très intéressés par certaines émissions radiophoniques et télévisées. Entre autres, les émissions « questions pour un champion », « chiffres et des lettres » de la télévision nationale. Pour le savoir-faire et le savoir-être, l’existence du CLAC, du village TIC et des bibliothèques scolaires contribue grandement à l’enrichissement de ces cultures générales chez les jeunes et adolescents de la commune. Pour la population scolaire en particulier, la mise en place récemment de la cantine scolaire a apporté de nouveaux savoirs aux élèves et qui sont les suivants : l’éducation sanitaire et nutritionnelle, l’éducation environnementale et agricole à travers l’entretien des jardins potagers scolaires. En plus, la cantine scolaire sollicite très souvent la participation des parents d’élèves. Et alors, la culture générale des élèves est élargie par l’éducation familiale et parentale. Enfin, notons que les enseignants du Lycée technique Professionnel de Manjakandriana projettent d’initier à part leurs élèves du collège, tous les jeunes locaux intéressés aux ouvrages métalliques, aux ouvrages en bois et en BTP. Ils envisagent alors de créer un foyer de jeunes qui abritera plusieurs ateliers d’apprentissage pour les jeunes garçons et les jeunes filles de la commune, et ses environs. III.2.L’autonomie de l’apprenant L’enseignement d’aujourd’hui non seulement engage l’élève à construire son savoir, mais le rend aussi autonome. D’abord, engager l’élève à construire son savoir signifierait que les notions que ce dernier doit acquérir, ne lui seront transmises directement par l’enseignant. Plutôt, on les lui présentera sous forme de problème. Et cette manière à susciter sa curiosité, ce qui l’amènera à se poser des questions, à émettre des hypothèses qu’il essaiera de vérifier jusqu’à ce qu’il obtienne des réponses satisfaisantes à sa soif de savoir. Le rôle de l’enseignant dans la méthode évoquée ci-dessus réside surtout sur l’organisation des activités à assumer : bien déterminer le travail à faire, définir les objectifs à atteindre, fournir ou chercher avec les élèves 81 les supports didactiques nécessaires, faire respecter les horaires…Et tout ceci avec souplesse pour permettre à l’élève de prendre les responsabilités d’avoir de plus en plus de l’autonomie dans son travail. Par ailleurs, l’éducateur accordera une bonne place au travail de groupe, un moyen par excellence, pour favoriser les échanges entre les élèves. De ces faits, “ l’autonomie “ d’un élève n’est atteinte que s’il est initié au constructivisme dans la classe vivante et participative. C’est-à-dire le sens que donne l’élève de sa présence à l’école, ce qu’il apprend comme à la façon d’apprendre et la place de l’initiation familiale dans cet environnement éducatif. Un élève autonome entame son premier pas vers la culture générale qui lui sera bénéfique dans son éducation et dans la vie pratique. C’est par le truchement de la scolarisation que se déclenche la motivation pour chaque activité chez l’élève, faire travailler celui-ci d’une façon autonome et avec de la bonne volonté, avec persévérance sans autant le pousser jusqu’à la fatigue. Actuellement, nous vivons dans un monde en évolution perpétuelle. Tout évolue, la technique d’enseigner n’en serait pas épargnée. Mais que l’application de toutes théories, de toutes innovations se fassent en avec bon sens vers le développement culturel. En bref, l’engouement des études dans la commune de Manjakandriana entraînent le développement social grâce à l’acquisition d’un statut social et la conviction de la sagesse malgache. L’école a son devoir de former des bons agents sociaux surtout l’école professionnelle pour développer l’économie. L’école est aussi la source du développement culturel. L’école de Manjakandriana aujourd’hui dans son avenir a formé des jeunes cultivés qui doivent avoir une bonne connaissance de littérature et de la rhétorique, l’art de l’éloquence, l’orateur avec ses stylistiques et éthiques pour devenir un être responsable dans la vie pratique de la commune. Elle oriente les enfants à la scolarisation. Et nous avons déjà vu cette orientation des élèves à la scolarisation dans le deuxième chapitre. Conclusion de la troisième partie : Durant cette troisième partie nous avons pu évoquer diverses solutions selon les interviews et recherches effectuées. Ceux qui sont d’ordre technique dépendaient des dirigeants et responsables, ceux qui sont d’ordre pédagogique sont ceux des enseignants. L’instauration du préscolaire a des avantages pour la continuité de l’enseignement. L’enseignant a des méthodes pour assimiler des connaissances. Le but est la réussite de l’enseignement selon l’utilisation de support didactique. Suivant l’évolution de la technologie, l’introduction de l’informatique dans le système éducatif nous montre l’existence de l’éducation moderne. Cela nous demande à ouvrir, un centre d’initiation dans le chef lieu de la commune pour les informations rapides. 82 La création de “ l’enseignement assisté par ordinateur “ (EAO) nous informe que l’informatique soit à l’école et dans ce cas nous parlerons sans ambages que l’école soit un facteur de développement sur le plan social, économique et culturel. Nous avons le devoir de dire que l’orientation à la scolarisation, les méthodes et les matériels informatiques dans chaque école sont des essences activant les objectifs à atteindre dans l’enseignement. Aujourd’hui l’existant et les acquis en matière d’éducation et de formation sont des conditions favorables pour une nouvelle implantation de structures et d’infrastructures de l’enseignement supérieur. Dans le district de Manjakandriana, on trouve 05 lycées publics et privés. Et les sortants bacheliers de ces établissements devront encore continuer leurs études supérieures, s’ils les souhaitent à Antananarivo-ville ou dans d’autres régions où on trouve des centres universitaires. Il est très souhaité par les parents d’élèves de voir les institutions professionnelles privées d’ouvrir au sein de leurs établissements des formations universitaires bien adaptées à la réalité locale. 83 CONCLUSION GENERALE La présente recherche sur les impacts d’une implantation ancienne de l’école en Imerina dans la commune de Manjakandriana fait partie des études socio-économiques des régions périphériques de la capitale Antananarivo. Notre objet d’études est de relater les acquis socio-éducatifs, économiques et culturels de l’arrivée des missionnaires anglais au XIXème siècle pour ouvrir le premier établissement scolaire de la région de Manjakandriana. Malgré l’attrait général encore rural de Manjakandriana, cette commune est actuellement en pleine mutation. Les données de nos enquêtes sur le terrain ont permis de vérifier notre hypothèse de recherche : l’implantation scolaire ancienne dans le Vakiniadiana a apporté des changements sur tous les plans dans la commune de Manjakandriana d’aujourd’hui. Les deux premières écoles ouvertes furent celles d’Ambatomanga et d’Isoavina. Et le projet Jean Laborde à Mantasoa fut la première forme d’initiation aux arts et métiers pour les jeunes locaux. Depuis cette période, la vie sociale, économique et culturelle de Manjakandriana a toujours reflété l’existence du savoir acquis très tôt. A l’heure actuelle, la commune rurale de Manjakandriana est entre la tradition et la modernité. Avec les us et coutumes ancestraux encore bien ancrés chez la population à majorité paysanne, la société de Manjakandriana est en passe de devenir une communauté épousant l’économie de marché et pratiquant les nouvelles techniques modernes de production et d’administration. Ce phénomène de dualisme palpable dans la municipalité de Manjakandriana. D’un côté, on trouve des paysans, parfois illettrés, travaillant leurs champs d’une façon traditionnelle. De l’autre côté, on assiste à des agriculteurs pratiquant les méthodes modernes de culture, d’élevage et travaillant avec des personnes ressources qualifiées et des moyens techniques de pointe. Ou encore sur la place du marché, on peut trouver à la fois le petit commerçant qui vend sur un petit étalage, à même le sol, quelques produits agricoles, et le grand grossiste-détaillant dans son vaste magasin faisant des échanges commerciaux à différentes échelles. Néanmoins, nous avons pu tirer de notre travail sur terrain que la population est très réceptive à la nouveauté et au savoir. Et la présence précoce de l’école dans la région a fait même naître dans chaque ménage une tradition familiale du savoir vue à travers des locutions devenues populaires. Entre autres « l’école est la première source de la sagesse », « l’héritage le 84 plus valeureux laissé par les parents est le savoir54 ». « Dans la vie le fils doit et peut mieux que son père », etc. Les impacts d’une implantation ancienne de l’école en Imerina sont nombreux et ont touché tous les domaines de la vie communale de Manjakandriana. Et le constat sur terrain de ce phénomène nous a poussé de le prendre comme thème de notre recherche. Pour rendre notre travail plus rationnel, nous avons recueilli auprès du MEN les données techniques vérifiant ce phénomène culturel constaté sur terrain. La carte scolaire en est la donnée la plus rationnelle. Cet outil technique, mais également pédagogique, a confirmé nos constats auprès de la commune. -Le taux de scolarisation (des scolarisables et des scolarisés) en plus de 90%. -Le taux de réussite scolaire (passage en classe supérieure ou réussite à l’examen de fin d’année scolaire) dépasse les 70% et le taux de déperdition scolaire est minime. -L’effectif des enseignants n’est pas suffisant comme dans toutes les autres CISCO, mais reste acceptable par rapport à l’effectif des élèves. -L’effectif des établissements scolaires (publics et privés confondus) est élevé pour l’Education Fondamentale. Car chaque Fokontany a presque tous son EPP. Cependant, le CEG et le Lycée n’existent que dans le chef lieu de la commune. Tous les établissements scolaires ont leur bibliothèque. Certains ont des laboratoires de langue ou scientifiques. Et les infrastructures socio-éducatives et sportives existent et commencent à se développer. L’état qualificatif et quantitatif de l’éducation formelle a eu évidemment des impacts dans le milieu extra scolaire. Sur le plan économique, la population agricole s’améliore grâce à de nouvelles mains d’œuvre qualifiées. Ce sont des jeunes natifs de Manjakandriana ayant suivi des formations professionnelles spécialisées ou des études universitaires agronomiques. Et les entrepreneurs industriels, surtout dans l’industrie agroalimentaire, recrutent les jeunes locaux ayant terminé leurs études secondaires, mais n’ont pas pu faire les études supérieures. L’accroissement progressif de la production agricole a eu son tour des impacts dans d’autres secteurs économiques. Le commerce local et extérieur de la commune a connu un essor rapide suivi de l’extension et l’amélioration du réseau routier.

54 Adage malgache. Les marchandises commerciales se sont diversifiées avec les produits locaux répondant de plus en plus aux normes requis. Soulignons, les produits artisanaux qui connaissent déjà des débouchés extérieurs vers les pays de l’Europe et de l’Asie. 85 Dans le domaine social et culturel, rappelons la création du CLAC et du village TIC qui ont apporté de nouveaux paysages culturels dans la commune. Mais l’oisiveté et le besoin cruel de divertissement et de loisirs pour les jeunes ont été résolus grâce à ces infrastructures socioculturelles et artistiques. Le respect et l’amour du savoir est tacitement acquis chez la population. Tous les ménages sont conscients de l’importance de la scolarisation. En effet, les tenues vestimentaires sont plus soignées et les formes d’habitation deviennent plus modernes. La santé familiale, en particulier maternelle et infantile, devient une priorité pour chaque ménage qui envoie leurs petits enfants dans le préscolaire. Bref, les impacts d’une implantation ancienne de l’école en Imerina au XIXème siècle dans la région de Manjakandriana sont loin d’être terminés actuellement dans la commune. Et nous ne prétendons pas embrasser tout le sujet. Notre travail n’est qu’une modeste contribution pour tous aux qui veulent connaître et étudier la commune de Manjakandriana. D’autant plus que notre thème de recherche peut faire l’objet de travail ultérieur et toujours dans le domaine de l’éducation et de la formation. Notons quelques nouvelles hypothèses de recherche : l’éducation traditionnelle et l’éducation moderne et officielle dans la commune de Manjakandriana. Les impacts de l’émulation entre l’enseignement privé et l’enseignement public, Manjakandriana, une région cible pour l’implantation de centre de formation professionnelle, ou professionnalisant, l’exode rural intellectuel. Et cela entraîne le manque de main- d’œuvre dans la campagne ou encore les jeunes producteurs sont en train de disparaître grâce à l’engouement des études. Notre travail, touchant à sa fin, est loin d’être le meilleur, mais c’est une recherche de la description d’une commune rurale qui dispose le meilleur héritage de la génération naissante dans l’enseignement, et qui prépare aussi l’homme d’aujourd’hui, l’homme du demain.

BIBLIOGRAPHIE I-LES OUVRAGES CONCERNANT MADAGASCAR. 1-RALAIMIHOATRA (E) :“ Histoire de Madagascar“ Imprimerie société Malgache d’édition, Tananarivo1966, 325p. 2-BOUDOU (A) (S J) : “ Les Jésuites à Madagascar au XIX ème siècle “ Paris, Beauchesne, 1940. 543p. 3-CHAPUS (G.S) : “La méthode de Gallieni en matière d’enseignement “ Imprimerie moderne de l’Emyrne. G. Pilot et Cie. Tananarive, 1930, 279p. 4-BOITEAU (P) : “ Contribution à l’histoire de la nation malgache “ Edition sociale, Paris, 1958,445p. 5-DESCHAMPS (H) : “ Histoire de Madagascar “ Edition Berger-Levrault, Paris 1960,348p. 6-ESOAVELOMANDROSO (F.V) : “ Langue, Culture et Colonisation à Madagascar, Malgache et Français dans l’Enseignement officiel (1916-1940) “ (Omaly sy Anio n°3, 4, 1976 7-ESOAVELOMANDROSO (F.V) : “ Politiques des races et l’enseignement colonial jusqu’en 1940 “ (Omaly sy Anio n°5,6, 1977). 8-RAZAFIMANANTSOA (A) : “La laïcisation de l’Enseignement sous l’administration du Général Galliéni (1896-1905) “. Mémoire de CAPEN juillet 1986. 9-RATRIMOARIVONY RAKOTOANOSY (M.I) : “Histoire et nature de l’Enseignement à Madagascar de 1896 à 1960 “. Thèse du Doctorat de IIIème cycle. 1984. 10-LEBON (A) : “ La Pacification de Madagascar (1896-1898) “ Plon 1928. 290p. 11-GALLIENI (G) : “ Neuf ans à Madagascar “ Librairie Hachette. Paris. 1908. 346p. 12-DESCHAMPS (H) ; CHAUVET (P) : “ Galliéni, Pacificateur “ PUF, Paris, 1949, 385p. 13-RABEARIVONY (G.R) : “ Définitions, Inventaire. Classement du cheptel laitier dans le canton de Sambaina “. Mémoire de fin d’études. EESSA. 1970. 14-NY MAINTIMOLALY : “ Ambatomanga 150 taona “ JOB 38 (Archives FJKM), 150p. 15-FIRAIKETANA: AJ. SOL 273 (Archives FJKM) 16-RAISON (J.F) : “ Bible et Pouvoir à Madagascar au XIXème siècle “ Edition Karthala. Paris : 1980, 837p. 17- DONQUE (G) : “ Contribution géographique à l’étude du climat de Madagascar “ Nouvelle imprimerie des Arts Graphiques, 1975,478p. 18-RAZANADRAIBE Andriatsarafara Christian : “ Evaluation de l’impact d’une implantation Agro-industrielle en milieu rural “ Cas de TIKO à Sambaina/Manjakandriana. Mémoire de CAPEN, juin 1992, 162p. 19- In Cours d’organisation administrative de Madagascar : L. GEISMAR : Administrateur de colonies, Tananarive, Imprimerie officielle, 1928 ; pp41-42. 20-ANDRIANJOHANY RABEARIVELO :“ L’aspect foncier et l’économie agricole de Soavinandriana-Ambatomena, Mémoire de CAPEN, 1988, p.43. 21-LOTA (A) : “La propriété foncière à Madagascar et dépendances, 2ème édition, Tananarive, Impr. Moderne de l’Emyrne, 1931, p.149. II-LES OUVRAGES CONCERNANT L’ENSEIGNEMENT 1-AUDIGIER (F): “ Analyser et gérer les structures d’enseignement, Apprentissage, Actes du 6ème Colloque 13-14-15 mars 1991. INRP. p.4. 2-DE LANDSHEERE (G) : “ Dictionnaire de l’évaluation et de la recherche en éducation “. PUF. 1922. P.9 3-DE LANDSHEERE (G) : “ La recherche en éducation dans le monde “ Paris. PUF : 1986. 4-RAMAROKOTO Jeanson : “ Les avantages du Préscolaire », mémoire de CAPEN, 2007,80p. III-PUBLICATION PERIODIQUES ET ARTICLES 1-VALETTE (J) : “ L’Etat de la scolarisation à Tananarive en juin 1822 “ (B.M n°285, février 1970), pp.182-186. 2-VALETTE (J) : “ Notes pour une étude de la scolarisation en Imerina en 1826 “ (B.M n°274, 1969). 3-RAVAHONA (P) : “ L’évolution de la scolarisation de 1820 à nos jours “ (Lumière n°1590, 1969) 4-ROCHERFORT ET GALDI (P) : “ Notes sur l’histoire de l’enseignement à Madagascar “ (B.M n°167, 1960) 5-RAISON (F) : “Quelques notes pour un historique de l’enseignement à Madagascar “ (Lumière n°1757, 1970)

6-BLUT (RP) : “ Les frères des écoles chrétiennes à Madagascar “ (1896-1966) (Lumière n°1597, 1966) 7-Le Code de 305 Articles : Traduit et annoté par G. Julien. 6-BLUT (RP) : “ Les frères des écoles chrétiennes à Madagascar “ (1896-1966) (Lumière n°1597, 1966) 7-Le Code de 305 Articles : Traduit et annoté par G. Julien. Imprimerie officielle. Tananarive 1900. 8-ALLIER (R) : “ L’Enseignement Primaire des indigènes à Madagascar “ Cahier Charles Foucauld, 1904, 63p. 9-DECARY (R) : “ Mantasoa et l’œuvre de Jean LABORDE “ Revue de Madagascar n°9 janvier 1935, pp.67-90. 10-CHAPUS (G.S) : “ La Mission Norvégienne “ (B.M n°92 Avril 1954 p.309 à 317) 11-GAUTIER (E.F) : “ Etude sur l’enseignement à Madagascar “. Notes Reconnaissances et Explorations. 3è volume. 1898. p. 511 12- GAUTIER (E.F) : “L’œuvre scolaire à Madagascar“. La revue de Madagascar. Le semestre 1900. P.27 13-Notes Reconnaissances et Explorations année 1900. 14- Monographie du District de Manjakandriana année 2007. 15-Plan communale de Développement de Manjakandriana année 2007. IV-SOURCES IMPRIMEES 1-ATLAS GENERAL : Larousse. Paris. 1959 p.192. 2c. 2-Dictionnaire LAROUSSE en 2006 p.763. V-SOURCES MANUSCRITES Série D : Enseignement -D.201 : Divers rapports sur l’enseignement à Madagascar : Ecole publique, libres, Professionnelles : 1896-1931. - D.202.Rapport sur l’enseignement. - D.207. Enseignement dans la Province de Tananarive, 1916 Série D : cabinet civil - D.39 : Organisation de l’enseignement 1896 - D.201 : Etude sur l’enseignement en 1933 - D.208 : Organisation de l’enseignement en 1908. Rapport Renel Série G : Enseignement - G. 138. Rapports généraux sur l’enseignement à Madagascar de 1916-1933 -G. 401. Fiches de contrôle de tous les établissements scolaires de la province de Tananarive. 1916-1950. Série F : cabinet civil - F. 124. Rapport 68 C.3 - F. 126. Traités 1865-1897 ; Nationalités des missionnaires 1903. - F. 128. Problèmes des cultes 1896-1957. - F. 128. Résident Général à Ministre des colonies 28 Mai 1896. ANNEXES ANNEXE 1 IDENTIFICATION DE QUELQUES ECOLES A MANJAKANDRIANA VILLE. A- ENSEIGNEMENT PUBLIC : 1- ECOLE PRIMAIRE PUBLIQUE DE MANJAKANDRIANA : - Date de création de l’école : 21 octobre 1898 - Date de l’ouverture : Arrêté n°021.FAR/ANT du 21 Janvier 1981. -Numéro National d’Identification : 1060114 A. - Superficie du domaine scolaire : 45a 63ca. Titre n°1539G.

2- COLLEGE D’ENSEIGNEMENT GENERAL DE MANJAKANDRIANA. - Date de création de l’établissement : 11 Novembre 1977 suivant l’Arrêté 4146. MINESEB - Numéro National d’Identification : 10601101 J. - Superficie du domaine scolaire : 98ares

3-LYCEE D’ENSEIGNEMENT GENERAL DE MANJAKANDRIANA. -Date de création de l’établissement : -1994 (Annexe du Lycée Moderne Mantasoa) -1998 : Lycée d’Enseignement Général de Manjakandriana -Code : 106 11 110 K. - Superficie : 46ares 69ca.

4-LYCEE TECHNIQUE PROFESSIONNEL DE MANJAKANDRIANA. -Date de création : 19 Novembre 1934 -1934 : Atelier Scolaire de District sous la Direction du chef de District. .Formation des ouvriers de colon : section maçon, fer, bois. -1970 : Ecole Professionnelle du Premier Degré (EPPD). -1974 : Collège Professionnel (C.P). -1984 : TEKNIKA FIOFANANA SOSIALISTA (TEFISO). -1990 : Centre de Formation Professionnelle Niveau II (CFPII). -1998 : Centre de Formation Professionnelle (CFP). -2008 : à partir de 26 juillet : Lycée Technique Professionnel de Manjakandriana. - Code : LTP/PB/T/OB. -Superficie du Domaine scolaire : 67a 57ca 5-CENTRE REGIONAL D’INSTITUT ET DE FORMATION PEDAGOGIQUE. -Superficie du domaine : 2,5hectares. Tableau concernant l’évolution de l’école : Educateurs Date Nom de l’école sortants District Originaire 1978/1982 FOFI 300 Antananarivo 1982/1989 Non disponible Ecole Normale 226 Toamasina 1989/1995 Niveau I Antananarivo 1995/2003 Ecole Normale 309 Antananarivo Ambatondrazaka 409 Andilamena CRINFP : Anjozorobe Maîtres FRAM Brickaville

2003 jusqu’à E.S.S. 15 Mahanoro nos jours Elèves Conseillers Marolambo Pédagogiques……. Moramanga

Vatomandry TOTAL 1259 Manjakandriana Source : CRINFP DE Manjakandriana année 2008.

Ce tableau nous informe l’évolution du CRINFP actuel de 1978 à nos jours et le nombre des éducateurs sortant de ce Centre de Formation de 1978 à nos jours aussi. Les sortants du CRINFP de Manjakandriana sont originaires de l’ex-Province de Toamasina et de l’ex-Province d’Antananarivo.

B-ENSEIGNEMENT PRIVE.

1-COLLEGE NOTRE DAME DE LOURDES DE MANJAKANDRIANA. -Date de création de l’Etablissement : 1955 - Code : 106012 01K. -Date d’ouverture du Centre de Formation Ménagère : 1996 -Superficie : 1ha 131ca. Titre foncier N°889 G

2-LYCEE PRIVE FJKM RASALAMA : -Date de création de l’école : 1935 -Code : 106 012 02 L -Superficie du domaine scolaire : 44ares 95ca. -Titre foncier n°1155 G.

3-COLLEGE PRIVE DE LA BERGERE. -Date de création de l’école : • Préscolaire : 03 octobre 2000. N°99/MP CFE/SG/DIR. PCFE. ANT/AUT.CAP. • Prima ire : 2001. N°02/01/CISCO/MNA du 06/02/02. • Secondaire : 2006. N°07/17. DREN/ANAL/ANT du 14/08/07. • Code : 106 012 06 C.

4-COLLEGE PRIVE LES DAUPHINS. -Date d’ouverture : 1992 -Code : 106 012 03N.

ANNEXE II CHARTE INTERNATIONALE DES DROITS DE L’HOMME La déclaration universelle des droits de l’homme n’ayant d’une convention internationale conclue sous les auspices des Nations-Unis, amis celle d’une simple résolution adoptée par l’assemblée générale le 10-12-1948 (par 48 voix avec 8 abstentions) juridiquement, elle n’a qu’une force morale, mais son influence considérable n’a cessé de s’accroître : Deux pactes internationaux, destinés à donner une forme juridiquement obligatoire aux droits reconnus dans la déclaration universelle des droits de l’homme. 1-Le pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels. 2-Le pacte international relatif aux droits civils et politiques. (Les deux entrés en vigueur le 03/01/1976) Le protocole facultatif se rapportant au Pacte international relatif aux droits civils et politiques (entre en vigueur le 03/01/1976) L’ASSEMBLEE GENERALE proclame. La PRESENTE DECLARATION UNIVERSELLE DES DROITS DE L’HOMME comme l’idéal commun à atteindre par tous les peuples et toutes les nations afin que tous les individus et toutes les organes de la société ayant cette Déclaration constamment à l’esprit, s’efforcent, par l’enseignement et l’éducation, de développer le respect de ces droits et libertés et d’en assurer, par des mesures progressives d’ordre national et international la reconnaissance et l’application universelle et effective, tant parmi les populations des Etats. Membres eux-mêmes que parmi celle des territoires placés sous leur juridiction. Article 22 : Toute personne, en tant que membre de la société a droit à la sécurité sociale, elle est fondée à obtenir la satisfaction des droits économiques, sociaux et culturels indispensables à sa dignité et au libre développement de sa personnalité, grâce à l’effort national et à la coopération internationale, compte tenu de l’organisation et des ressources de chaque pays. Article 26 : (1) Toute personne a le droit à l’éducation. L’éducation doit être gratuite au moins en ce qui concerne l’enseignement élémentaire et fondamental. L’enseignement élémentaire est obligatoire. L’enseignement technique et professionnel doit être généralisé : l’accès aux études supérieures doit être ouvert en pleine égalité à tous en fonction de leur mérite. 2. L’éducation doit viser au plein épanouissement de la personnalité humaine et au renforcement du respect des droits de l’homme et des libertés fondamentales. Elle doit favoriser la compréhension, la tolérance et l’amitié entre toutes les Nations et tous les groupes ratios ou religieux, ainsi que le développement des activités des Nations-Unis pour le maintien de paix. 3. Les parents ont par priorité, le droit de choisir le genre d’éducation à donner à leurs enfants. Article 27 : (1) toute personne a le droit de prendre part librement à la vie culturelle de la communauté, de jour des arts et de participer au progrès scientifique et aux bienfaits qui résultent. (2) chacun a droit à la protection des intérêts moraux et matériels découlant de toute production scientifique, littéraire ou artistique dont il est l’auteur. Article 29 : (1) L’individu a des devoirs envers la communauté dans laquelle seul le libre et plein développement de sa personnalité est possible. Cette déclaration était reconnue et était reprise par la convention européenne des droits de l’homme signée le 04/11/1950, entrée en vigueur le 03/09/53. Droit de garantis :….Droit au respect des biens : à l’instruction….

TABLE DES MATIERES INTRODUCTION GENERALE Page 1 PREMIERE PARTIE : MANJAKANDRIANA, UNE COMMUNE RURALE EN PLEINE MUTATION 5 Chapitre I : PRESENTATION GEOGRAPHIQUE DE MANJAKANDRIANA 7 I - SITUATION GEOGRAPHIQUE ET CLIMATOLOGIQUE 7 I.1. La délimitation de la commune de Manjakandriana 7 I.2. L’accès à la commune 7 I.3. Le milieu naturel 7 I.3.1. Le relief 7 I.3.2. Le climat 8 I.3.3. Hydrographie 8 I.3.3.1. Les cours d’eau 8 I.3.3.2. Les lacs 8 I.3.3.3. La forêt 8 II. POPULATION DE MANJAKANDRIANA 9 II.1. Répartition démographique par Fokontany 9 II.2. Répartition de la population par tranche d’âge et sexe 10 III. LES ATOUTS ECONOMIQUES DE LA COMMUNE 12 III. 1. L’agriculture 12 III. 2. L’élevage 13 III. 3. La pêche 13 III. 4. Le commerce 14 III. 5. L’artisanat 14 III. 6. Le transport 15 Chapitre 2 : L’HISTOIRE DE LA VILLE DE MANJAKANDRIANA 16 I.L’HISTORIQUE DE LA VILLE COMMUNALE 16 II.LES TRAITS HISTORIQUES DE LA COMMUNE RURALE DE MANJAKANDRIANA 17 II.1. L’histoire agraire vers 1900 17

II.2. Histoire sociale de la commune 18 II. 3.Le district administratif vers 1900 18 III.L’INTERET DE L’IMPLANTATION SCOLAIRE DEPUIS LE XIXème SIECLE DANS LE DISTRICT DE MANJAKANDRIANA 19 III.1. L’école d’Ambatomanga et son histoire 19 III.1. 1. L’arrivée du Révérend Jeffreys 19 III.1. 2. L’école d’Ambatomanga après Jeffreys 19 III.1. 3. L’école d’Ambatomanga : de la Mission Protestante Française (MPF) à la Mission Protestante de Madagascar (ou FJKM : Fiangonan’i Jesoa Kristy eto Madagasikara) 20 III.1.4. Ambatomanga : localité privilégiée par les missionnaires 20 III.1. 5. L’ouverture de l’école régionale d’Ambatomanga : la première en Imerina 21 III.1. 6. De l’école régionale à l’école normale 22 III.1. 7. L’école Protestante à l’école Pastorale 22 III.2. L’Ecole de l’Isoavina et son Histoire 22 III.3. L’œuvre de Jean Laborde à Mantasoa 24 Chapitre 3 : LA SOCIETE COMMUNALE DE MANJAKANDRIANA 26 I. UNE POPULATION A MAJORITE RURALE 26 I.1. L’agriculture 26 I.2. L’élevage 26 I.3. La pêche 26 I.4. L’artisanat 27 II.UNE POPULATION A MI-CHEMIN DE LA TRADITIONNELLE ET DE LA MODERNITE 27 II.1. Une société moderne en symbiose avec la tradition 27 II.2. Une société en mutation : vers une économie de marché 28 II.3. L’épanouissement de la culture moderne 28 II.3.1. La communication 28 II.3.2. L’éducation 28 II.3.3. La religion 29 III.UNE POPULATION RODEE A L’ECONOMIE DE MARCHE 29 III.1. Les produits agricoles 30 III.2. Les produits d’élevage 30 IV.LAPOPULATIONACTIVE : travails appliqués mais avec des moyen traditionnels 31 IV.1. Dans les travaux agricoles 31 IV.2. Dans les travaux d’élevage et de la pêche 32 IV.3. Dans les travaux artisanaux 32 V. Les infrastructures économiques 33 V.1. La route 33 V.2. Le transport 33 Conclusion de la première partie 33 DEUXIEME PARTIE : L’ENSEIGNEMENT DANS LA COMMUNE RURALE DE MANJAKANDRIANA 35 Chapitre 1 : LA CARTE SCOLAIRE DE MANJAKANDRIANA 37 I.QUELQUES DEFINITIONS DE LA CARTE SCOLAIRE 37 I.1. Définitions 37 I.2. Rôle de la carte scolaire 38 II.LES ECOLES AU NIVEAU DE LA COMMUNNE 39 II.1. L’enseignement public 39 II.1.1 L’enseignement primaire 39 II.1.2. Les infrastructures scolaires des EPP 40 II.2. L’enseignement privé : les écoles confessionnelles et non confessionnelles 40 II.3. L’enseignement secondaire public 41 II.3. 1. Collège d’Enseignement Général. (CEG) 41 II.3. 2. Lycées 41 II.4. Les centres de formation professionnelle 42 III.LES FORCES ET FAIBLESSES DU SYSTEME EDUCATIF LOCAL 43 III.1. Le taux de réussite scolaire 43 III.1.1. Résultats du CEPE et 6ème 43 III.1. 2. Résultats du BEPC et du concours d’entrée en Seconde 44

III.1.3. Résultats du Baccalauréat 44 III.2. Les problèmes et réformes existantes 45 III.2. 1. Les problèmes existants 45 III.2.2. Les réformes existantes 46 Chapitre 2 : LE POIDS DE LA SCOLARISATION DANS LA COMMUNE RURALE DE MANJAKANDRIANA 48 I.LES POTENTIALITES ECONOMIQUES MIEUX GEREES 48 I.1. Les ressources naturelles bien exploitées 48 I.1.1. La sensibilisation au reboisement d’eucalyptus 48 I.1.2. Les causes de l’extension des reboisements 49 I.1.3. L’exploitation des espaces lacustres 49 I.1. 4. L’exploitation de rochers 50 I.2. Les ressources agricoles pleinement utilisées 50 I.2.1. Les variétés de culture 50 I.2.2. La vocation à la production laitière 51 I.2.2.1. Bref historique 51 I.2.2.2. L’élevage de vache laitier à Manjakandriana 52 I.2.3. Les autres types d’élevage 52 I.3. L’artisanat 52 I.4. Le secteur transport 54 II.L’ETAT DES MENAGES 54 III.LES IMPACTS DE LA SCOLARISATION DANS LA VIE QUOTIDIENNE 55 III.1. L’école : une charge familiale incontournable 55 III.1.1. Coût de la scolarisation 55 III.1.2. Paradoxe de la scolarité chère 56 III.2. Les impacts dans la vie quotidienne 56 III.2.1. Les impacts directs de l’école au le foyer familial 56 III.2.2. Les impacts sur le plan socio-économique et professionnel 57 Chapitre 3 : LES INCITATIONS A LA SCOLARISATION 60 I.L’EFFICACITE A LA SCOLARISATION 60 I.1. La politique de proximité de l’enseignement 60 I.2. Statistique scolaire améliorée 60 I.3. Politique éducative toujours profitable 61 II.L’EMULATION 61 II.1.Elève assidu et discipliné 61 II.2. De bons parents d’élèves 62 II.3. Public-privé : deux enseignements rivaux 62 III.LE PARTENARIAT EDUCATIF 62 III.1. Le jumelage inter-établissement 62 III.2. Les organismes d’appui 63 III.2.1. Les ONG 63 III.2.2. Les associations paysannes 64 Conclusion de la deuxième partie : 64 TROISIEME PARTIE : LES PERSPECTIVES D’AVENIR DE L’ECOLE A MANJAKANDRIANA 65 Chapitre 1 : ORIENTATION SCOLAIRE ET APPUIS PEDAGOGIQUES 67 I.L’INSTAURATION DE L’ORIENTATION EDUCATIVE DE L’ENFANT : le préscolaire 67 I.1. Les avantages du préscolaire 68 I.2. L’enfant préscolarisé : agent de son propre développement 70 I.3. Le rôle de l’école 70 II.LES METHODES POUR ASSIMILER DES CONNAISSANCES 71 III.UTILISATION D’UN MANUEL PRATIQUE A L’ENSEIGNEMENT 72 Chapitre 2 : L’INFORMATIQUE A L’ECOLE 74 I.L’INTRODUCTION DE L’INFORMATIQUE DANS LE SYSTEME EDUCATIF DE LA COMMUNE 74 II.APPORT DIDACTIQUE DE L’INFORMATIQUE 75 III.LE VILLAGE TIC 75 Chapitre 3 : L’ECOLE, UN FACTEUR DE DEVELOPPEMENT 77 I.DEVELOPPEMENT SOCIAL 77 II.DEVELOPPEMENT ECONOMIQUE 78 III.DEVELOPPEMENT CULTUREL 79 III.1.La culture générale au service de l’enseignement 80 III.2.L’autonomie de l’apprenant 80 Conclusion de la troisième partie : 80 CONCLUSION GENERALE 83 LES IMPACTS D’UNE IMPLANTATION ANCIENNE DE L’ECOLE EN IMERINA LE CAS DE MANJAKANDRIANA.

Auteur : RAMAROSON François Nombre de pages : 85 Nombre de cartes : 03 Nombre de photos : 14 Nombre de tableaux : 17 RES UME : Ce mémoire a pour objet, l’étude des impacts de l’école, dont l’implantation est relativement ancienne en Imerina. Le choix s’est porté sur la commune rurale de Manjakandriana, une zone où prédomine le secteur primaire. La population, à majorité rurale ne néglige pas, pour autant la scolarisation des enfants. Les principales ressources de la population viennent de l’exploitation de l’eucalyptus, de l’élevage laitier, et de l’agriculture, maraîchère et rizicole. Avec le peu qu’ils gagnent, les familles se donnent les moyens pour scolariser leurs enfants. L’émulation entre les parents, entre les élèves, entre les inter-établissements, l’engouement des études pour les jeunes ont changé les conditions de vie sociale, économique et culturelle de Manjakandriana Grâce à la scolarisation, ceux qui ont réussi par les études appuient les initiatives innovantes dans l’économie rurale, et poussant la zone inexorablement vers le développement économique. La scolarisation de l’enfant a contribué à améliorer les conditions de vie. Mots clés : missions, système éducatif, école, scolarisation, éducation, développement rural, Manjakandriana Directeur de mémoire : M. RAZAFIMBELO Célestin. Adresse de l’Auteur : Lot II H 33D Bis AF Ankadindramamy- Antananarivo V.