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UNIVERSITE D’ FACULTE DES LETTRES ET SCIENCES HUMAINES MENTION SCIENCE DU TOURISME INGENIERIE DU TOURISME, DE CULTURE ET DE LOISIRS MASTER II

Mémoire DEVELOPPEMENT DU TOURISME ET PATRIMOINE CULTUREL : CAS DES COMMUNES RURALES D’ ET D’AMBATOMANGA

Présenté par : RAMANAMIHANTA Noromanjaka Membre de Jury Président du Jury : Professeur RABEARIMANANA Lucile Encadreur académique : Professeur RAFOLO ANDRIANAIVOARIVONY Encadreur professionnel : Monsieur RABOTOMANANA Hubert, Directeur de la Sauvegarde et Capitalisation du Patrimoine Examinateur : Docteur RABEARY Frédéric

Soutenu le 11 janvier 2017 Décembre 2016

UNIVERSITE D’ANTANANARIVO FACULTE DES LETTRES ET SCIENCES HUMAINES MENTION SCIENCE DU TOURISME INGENIERIE DU TOURISME, DE CULTURE ET DE LOISIRS MASTER II

Mémoire

DEVELOPPEMENT DU TOURISME ET PATRIMOINE CULTUREL : CAS DES COMMUNES RURALES D’ALAROBIA ET D’AMBATOMANGA

Présenté par : RAMANAMIHANTA Noromanjaka

Membre de Jury Président du Jury : Professeur RABEARIMANANA Lucile Encadreur académique : Professeur RAFOLO ANDRIANAIVOARIVONY Encadreur professionnel : Monsieur RABOTOMANANA Hubert, Directeur de la Sauvegarde et Capitalisation du Patrimoine Examinateur : Docteur RABEARY Frédéric

Soutenu le 11 janvier 2017

Décembre 2016

REMERCIEMENTS

Dans la réalisation de ce mémoire, nous tenons à exprimer notre reconnaissance et notre pleine gratitude envers tous ceux qui ont contribué de près ou de loin leur aide et leur soutien notamment :

- Professeur Ramanoelina Panja, président de l’Université d’Antananarivo - Professeur Ralalaoherivony Baholisoa Simone, Chef de domaine ALSH

- Dr RANIRIHARINOSY Harimanana, premier responsable de la Mention Science du Tourisme ; - Pr RAFOLO ANDRIANAIVOARIVONY, notre encadreur académique - Mr RABOTOMANANA Hubert, Directeur de la Sauvegarde et Capitalisation du Patrimoine - Mr RAMASIMBOLA Felix, l’ancien maire dans la commune rurale d’Ambatomanga ; - Mr RAZAKAMANDRANTO ANDRIANJAFY Lalao, chef de service chargé des services nationaux IVOKOLO et bibliothèques municipales ; - Mr RASOLOFOMANANA Nomena, responsable marketing dans la fromagerie FIVATSY ; - les habitants du fokontany d’Ambatomanga ; - les habitants du fokontany Antanetibe et d’Ambato dans la Commune d’Alarobia ; - tout le corps enseignant pour les connaissances qu’il nous a transmises tout au long de notre parcours afin de les mettre en pratique ; - notre famille et ami(e)s proches.

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LISTE DES ABREVIATIONS

BAP : Brigade Anti-Piratage CEMDLAC : Centre Malgache pour le Développement de la Lecture Publique et de l’Animation Culturelle CENAM : Centre National de l’artisanat Malgache CNEMD : Centre National d’Enseignement de la Musique et de la Danse CoopFi : Coopérative Familiale Iombonana FTM : Foiben-Taontsaritanin’i Madagasikara FFOM : Force, Faiblesse, Opportunité, Menace FIVATSY : Fraomazin’Imanga Vita ao Ambatomanga Tsara sy Soa Indrindra FJKM : Fiangonan’i Jesoa Kristy eto Madagasikara FMI : Fonds Monétaire International ICCROM : Centre International d’études pour la Conservation et la Restauration des biens Culturels ICOM : International Council of Museums ICOMOS : International Council on Monuments and Sites ITCL : Ingénierie du Tourisme, de Culture et de Loisirs JIRAMA : Jiro sy Rano Malagasy MCFE : Maison de la Culture de Fenerive-Est MCM : Maison de la Culture Mahajanga OFNAC : Office National des Arts et de la Culture OMACI : Office Malagasy du Cinéma OMAPI : Office Malgache de la Propriété Industrielle OMDA : Office Malagasy Du Droit d’auteur OMT : Organisation Mondiale du Tourisme ONTM : Office National du Tourisme à ORTANA : Office Régionale du Tourisme d’. ORT : Office Régionaux du Tourisme OSCAR : Office du Site Culturel d’ SNDL : Sans Date Ni Lieu PERT : Program Evaluation and Review Technique PESTEL : Politique, Economique, Social, Ecologique/Environnemental, Légale TVA : Taxe sur la Valeur Ajoutée UNESCO : United Nation Educational Scientifique and Cultural Organisation.

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RESUME

Les communes rurales d’Alarobia et d’Ambatomanga sont des communes riches en patrimoine culturel. Ce dernier représente un atout touristique pour les communes car c’est un outil contribuant au développement du tourisme culturel dans ce milieu. La commune rurale d’Alarobia est notamment réputée par le travail de la forge traditionnel et le tissage de raphia. Ces sont des savoir-faire hérités depuis la colonisation, et qui sont toujours pratiqués jusqu’aujourd’hui. Quant à la commune rurale d’Ambatomanga, elle est principalement réputée par la production de fromage. Ambatomanga renferme également une histoire authentique, tant que sur l’histoire du village que sur les traits caractéristiques de la population locale. Leur point commun en terme de richesse patrimoniale est le patrimoine architectural avec les maisons traditionnelles qui y sont toujours implantées. En guise de projet professionnel, l’élaboration d’une ferme auberge est un projet innovant qui contribuera le développement du tourisme dans ce milieu tout en améliorant la vie économique des paysans locaux.

Mots-clés : Alarobia, Ambatomanga, tourisme culturel, patrimoine

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FINTINA

Manankarena tokoa ny kaominina Alarobia sy Ambatomanga amin’ny resaka vakoka. Ireo vakoka ireo dia fitaovana iray manampy tosika ny fampiroboroboana ny fizahantany ara- kolontsaina amin’ireo toerana ireo. Ny kaominina Alarobia manokana dia malaza amin’ny famenomana rofia sy ny fandrafetana vy amin’ny fomba nentim-paharazana. Ireo fahaiza- manao ireo dia nolovaina nandritra ny vanim-potoanan’ny fanjanahantany kanefa dia mbola misy sy ampiasaina ihany hatramin’izao. Raha ny momba ny kaominina Ambatomanga kosa dia malaza amin’ny famokarana fromazy io tanàna io. Manampy izany, ny anarana hoe Ambatomanga dia mirakitra tantara goavana, na izany ilay tanàna, na ireo mponina ao aminy. Ny harem-bakoka iraisan’ireo kaominina roa dia ireo firafetan’ny trano nentim-paharazana izay mbola hita taratra ihany koa mandrak’ankehitriny. Ny fananganana « ferme auberge » na koa toerana fiompiana sy fatoriana ary fisakafoana amina toerana iray raha hazavaina tsotsotra dia tetik’asa iray entina ampitomboana ny fahatongavan’ireo mpizahantany any amin’ireo kaominina ireo. Manampy ireo tantsaha amin’ny asa fivelomany ihany koa izany.

Teny manan-danja : Alarobia, Ambatomanga, fizahantany ara-kolontsaina, vakoka

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ABSTRACT

The rural communes of Alarobia and Ambatomanga are rich of cultural heritages. These lasts represent a huge advantage for tourism because they are considered as one of important tools for the development of cultural tourism in this area. The rural commune of Alarobia is actually famous for raffia weaving and the art of forge in traditionnal way. These know-hows are inherited since the colonisation and they are still practised until now with the same way. As for rural commune of Ambatomanga, this area is mainly well-known by cheese production. This village owns also its personnal background, either the village itself or its population caracteristics. Their common aspect in terms of cutural heritage is the architectural one with traditionnal houses. They are still seen there until now. Regarding the professional project, it consists to build up a farm-inn in one place. This concept will contribute to the development of tourism in this area while improving peasant’s economic situation.

Key words : Alarobia, Ambatomanga, cultural tourism, heritage

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SOMMAIRE

INTRODUCTION GENERALE ...... 12

PARTIE I. PRESENTATION DES DEUX COMMUNES, DE L’OBJET DE L’ETUDE ET METHODOLOGIE ...... 14

Chapitre 1. Contextualisation ...... 15

Chapitre 2. Le tourisme culturel ...... 21

Chapitre 3. Les matériaux utilisés ...... 25

Chapitre 4. Méthodologie de travail ...... 29

PARTIE II. RESULTATS ET LOGIQUE STRATEGIQUE DU RECHERCHE ...... 32

Chapitre 5. Patrimoine des communes, un produit touristique ...... 33

Chapitre 6. Analyse de l’environnement interne et externe ...... 54

Chapitre 7. Proposition de solutions ...... 60

PARTIE III...... PROJET PROFESSIONNEL : ELABORATION D’UNE FERME AUBERGE ...... ……………………………………………………………………………….63

Chapitre 8. Présentation du projet ...... 64

CONCLUSION GENERALE ...... 83

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LISTE DES TABLEAUX

Tableau 1: Les principaux acteurs institutionnels du tourisme et de la culture ...... 22 Tableau 2 : Analyse de l’environnement interne du tissage de raphia ...... 54 Tableau 3 : Analyse de l’environnement externe du tissage de raphia ...... 54 Tableau 4 : Analyse de l’environnement interne de la fromagerie FIVATSY ...... 55 Tableau 5 : Analyse de l’environnement externe de la fromagerie FIVATSY ...... 55 Tableau 6 : Analyse de l’environnement interne de la Coopérative Fi ...... 56 Tableau 7 : Analyse de l’environnement externe de la Coopérative Fi ...... 57 Tableau 8 : Analyse de l’environnement interne de la forgerie ...... 57 Tableau 9 : Analyse de l’environnement externe de la forgerie ...... 58 Tableau 10 : Analyse de l’environnement interne du patrimoine immobilier ...... 58 Tableau 11 : Analyse de l’environnement externe du patrimoine immobilier ...... 59 Tableau 12 : Répartition de la population de la commune rurale d’Ambatomanga par activité ...... 65 Tableau 13 : Le type d’élevage dans la commune rurale d’Ambatomanga ...... 65 Tableau 14 : Analyse de l’environnement externe de l’entreprise ...... 70 Tableau 15 : Analyse de l’environnement externe de l’entreprise ...... 71 Tableau 16 : Les éléments du plan de financement et compte de résultat ...... 72 Tableau 17 : Dotation aux amortissements ...... 72 Tableau 18 : Superficie des locaux du rez-de-chaussée ...... 75 Tableau 19: Répartition du niveau 2 de l'établissement ...... 75 Tableau 20 : Liste des tâches ...... 79

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LISTE DES FIGURES

Figure 1: Carte de localisation des communes rurales d’Ambatomanga et d’Alarobia.. 17 Figure 2: les différents types de distribution ...... 28 Figure 3: le traditionnel soufflet de forgeron ...... 38 Figure 4:Logo de la fromagerie FIVATSY ...... 41 Figure 5: Logo de FI COOP ...... 44 Figure 6 : panneau publicitaire de la Coopérative FI ...... 46 Figure 7 : l’ancien temple protestant d’Ambatomanga ...... 50 Figure 8 : le nouveau temple protestant d'Ambatomanga, "Ambatomanga FIDERANA" ...... 50 Figure 9 : Maison à structure traditionnelle ...... 52 Figure 10: le tombeau d'Andriambe ...... 53 Figure 11: le lac sacré d'Amparihibe ...... 53 Figure 12 : matrice de stratégie de fixation des prix (rapport qualité/prix) ...... 68 Figure 13 : organigramme de la ferme auberge ...... 76 Figure 14 : Graphique PERT ...... 80

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INTRODUCTION GENERALE

Actuellement, le tourisme est considéré comme un des leviers économiques très importants dans les pays sous-développés tel que Madagascar. Il est considéré comme un phénomène social très répandu, mais aussi prétendu efficace par sa fonction dans la société. Ceci dit, le tourisme joue un rôle massif dans la contribution du développement d’un pays. Quant à notre sujet, nous avons considéré le patrimoine culturel comme un outil pour développer le tourisme.

Chaque milieu dans les régions de Madagascar possède sa propre spécificité respective. Certes, des pratiques et des biens représentent des caractères communs avec les autres milieux, mais ils ne sont pas aussi nombreux et intéressants que la culture propre à un milieu précis donné. Ceci dit, nous avons recadré notre thème sur le tourisme culturel. Notre sujet de recherche se reformule donc comme suit : « Développement du tourisme et Patrimoine culturel : cas des communes rurales d’Alarobia et d’Ambatomanga ». A l’origine, les deux communes ne faisaient qu’une mais en 1978, elles sont devenues indépendantes l’une de l’autre.

Le décollage économique de ces communes doit se faire impérativement à travers le tourisme culturel car la plupart des activités socio-économique de la population locale est axée vers l’artisanat traditionnel et l’élevage. Selon la convention de l’UNESCO sur le patrimoine culturel immatériel, ce dernier est « entendu comme les pratiques, représentations, expressions, savoirs et savoir-faire que les communautés, groupes et individus reconnaissent comme faisant partie de leur patrimoine culturel. » Tout cela nous a poussée à poser la problématique suivante : comment promouvoir ce territoire en vue d’une destination touristique à travers la valorisation du patrimoine culturel qui y existe ? Pour mieux répondre à cette problématique, les hypothèses suivantes sont à confirmer ou à infirmer à la fin de ce travail de recherche : - La mise en valeur du patrimoine culturel dans les communes rurales d’Ambatomanga et d’Alarobia par le biais de la transformation de ce patrimoine en produit touristique contribue au développement du tourisme. - C’est l’histoire d’Ambatomanga qui fait qu’il existe plusieurs choses à découvrir et à faire découvrir dans la commune rurale d’Ambatomanga dans le but d’augmenter sa visibilité aux yeux des visiteurs.

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Comme objectif global, cette recherche visera à : - Promouvoir ces deux communes en tant que destination touristique - Contribuer au développement durable à travers le patrimoine culturel, une ressource importante pouvant être mobilisée, dans ces communes. Comme objectif spécifique, cette recherche mènera à : - Contribuer à la visibilité de ces communes à travers les cas des quartiers étudiés - Faire connaître le patrimoine culturel au niveau des techniques dans le quartier d’Antanetibe pour sa réputation en tissage de rabane, et dans le quartier d’Ambato pour sa réputation en travail de fer traditionnel. - Redynamiser le marché des fromages dans le quartier d’Ambatomanga.

Il est donc important d’affronter les parties théoriques avec la réalité pour valider ces hypothèses ou bien les refuser. A la fin de ce travail de recherche, il faut que ces savoir-faire soient mis en valeur, c’est-à-dire, mieux connus par les touristes nationaux, bien qu’internationaux. En d’autre terme, il faut commencer à viser les cibles les plus proches, c’est-à-dire la population malgache elle-même pour que les étrangers s’y intéressent à leur tour. Ces cibles seront invitées à faire une découverte des richesses culturelles et patrimoniales dont ces communes disposent. En d’autre mot, le résultat attendu à la fin de cette recherche, dans une vision globale, c’est de promouvoir ce milieu rural en tant que destination touristique. En outre, cette mise en valeur du patrimoine culturel contribuera le développement du tourisme culturel dans ces communes. Les habitants locaux doivent aussi être conscients de ces richesses culturelles existantes afin qu’ils participent directement ou/ et indirectement à ce développement. Dans la rédaction de ce travail de recherche, nous avons adopté le plan IMMRED. Dans la première partie, nous allons aborder la présentation globale de notre sujet de recherche, ainsi que la méthodologie adoptée pour l’élaboration de notre travail. La deuxième partie sera consacrée à étaler les résultats obtenus pour valider ou refuser les hypothèses imposées. Ainsi, comme nous sommes dans le parcours ITCL, nous avons opté comme projet professionnel relatif à notre sujet de recherche : l’implantation d’une ferme auberge. La réalisation de ce projet sera évoquée dans la troisième partie de notre travail.

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PARTIE I. PRESENTATION DES DEUX COMMUNES, DE L’OBJET DE L’ETUDE ET METHODOLOGIE

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Chapitre 1. Contextualisation Ce premier chapitre va nous relater tout ce qui concerne notre objet de recherche : notre sujet et notre zone d’étude.

1.1. Sujet de recherche Notre objet de recherche s’intitule « Développement du tourisme et patrimoine culturel, cas des communes rurales d’Alarobia et d’Ambatomanga, district de ». La recherche va se focaliser principalement sur :

- le patrimoine au niveau des architectures, c’est-à-dire, la structure des maisons traditionnelles encore conservée dans ces communes - le patrimoine au niveau des techniques et savoir-faire, plus précisément sur le savoir- faire « tisser », dans le quartier d’Antanetibe, l’art de forger ou travail de fer dans le quartier d’Ambato et l’art culinaire dans le quartier d’Ambatomanga.

Cette recherche va permettre d’englober à la fois la valorisation du patrimoine culturel existant ainsi que son apport dans le développement du tourisme culturel dans ces communes. Ce patrimoine culturel sera donc considéré comme un produit touristique.

1.2. Description de la zone d’étude Nous avons opté comme étude de cas les communes rurales d’Ambatomanga et d’Alarobia, district de Manjakandriana. Les deux communes ont été rattachées au début mais elles sont devenues indépendantes l’une de l’autre depuis 1975. Voilà pourquoi, il nous a été impossible de ne pas les prendre ensemble comme étude de cas tout au long de notre travail.

1.2.1. La commune rurale d’Alarobia La commune rurale d’Alarobia est située à 33 km de la capitale en empruntant la route nationale 2, constitué de 15 quartiers ou « Fokontany ». Elle est connue comme l’un des célèbres marchés car le marché d’Alarobia est parmi les plus courus des Hauts plateaux malgaches. Comme son nom l’indique, le jour du marché se tient tous les mercredis. En outre, il n’est pas seulement un marché mais un lieu de vie, d’échange et aussi de rencontre : c’est le rendez-vous hebdomadaire de toute une région, adultes comme enfants. Il a été encore baptisé sous le nom de « TSENAN’AMBATOMANGA » quand il a été inauguré par le président de la République Marc RAVALOMANANA en 20 Juin 2007.

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Parmi ces 15 quartiers, nous en avons choisi deux (02) pour effectuer notre étude de cas.

1.2.1.1. Le quartier d’Antanetibe

Un village de 12 km ², le quartier d’Antanetibe se trouve à 6 km du marché d’Alarobia en traversant une route enterré praticable toute l’année avec 756 habitants1. Le tissage de rabane est la principale activité socio-économique de la population, un savoir-faire hérité de génération en génération.

1.2.1.2. Le quartier d’Ambato Quant à ce Fokontany de 90 km², il se trouve à 4 km du marché d’Alarobia en traversant aussi une route enterré praticable toute l’année avec 805 habitants2. L’activité socio-économique principale de ce Fokontany est basée sur la forgerie en fabriquant des bêches, cruches, etc…

1.2.2. La commune rurale d’Ambatomanga La commune rurale d’Ambatomanga se trouve à 2km du quartier d’Alarobia. D’abord, Ambatomanga porte le nom de l’immense rocher de granit qui le surplombe. Etymologiquement parlant, le rocher ou roc se dit « vato » et le bleu, est l’idée de ce qui est beau en malgache. Il désigne alors les beaux objets qui ont été vendus sur cette place, ce qui fait son nom « Ambatomanga ». Du temps des rois Merina, Ambatomanga était par convention le village-frontière sur la route entre l’Imerina et le Bezanozano. Les étrangers devaient donc attendre dans ce village pour que le roi ou la reine leur donne l’autorisation d’entrer en Imerina. Les nombreux traitants étrangers – Persans, Arabes, Gujarates – qui s’y retrouvaient, transformaient le village en marché et y rendaient le commerce très prospère. Cette activité ne s’y retrouve plus aujourd’hui car le village est désormais à l’écart de la route nationale. Elle est composée de cinq quartiers.

1 Plan indicatif du document de diagnostic, monographie de la ZAP : Alarobia, année 2015/2016 2 Plan indicatif du document de diagnostic, monographie de la ZAP : Alarobia, année 2015/2016 16

Figure 1: Carte de localisation des communes rurales d’Ambatomanga et d’Alarobia

Source : Carte de Madagascar au 1 :500 000, feuille n°08, dessinée et publiée par le FTM (Janvier 2016)

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1.3. Justification du choix du thème et terrain Le choix du thème et du domaine n’a pas été fait au hasard. Ceci est conforme à la fois à notre parcours «ITCL » et à notre ambition dans le but de développer le tourisme culturel dans les communes rurales d’Ambatomanga et d’Alarobia. Il nous a été impératif de prendre comme cas à la fois la commune rurale d’Ambatomanga et la commune rurale d’Alarobia car pour pouvoir promouvoir le tourisme dans ce territoire, il est impossible de se concentrer seulement à une commune. Nous avons aussi constaté que le système touristique dans les deux communes connait une stagnation, voire en péril. Pourtant, les deux communes possèdent de très fortes potentialités touristiques grâce aux héritages transmis au niveau des sites et des techniques qui peuvent devenir des attraits touristiques. C’est pourquoi nous avons opté le domaine du patrimoine qui est à valoriser dans le cadre de la promotion et du développement du tourisme culturel dans ces communes.

1.4. Intérêt de l’objet de recherche Chaque travail de recherche mérite un intérêt. Ici, notre intérêt se fixe principalement dans le domaine du tourisme en vue de son développement. Nous allons donc voir l’intérêt que porte notre objet de recherche pour le cas des communes rurales d’Ambatomanga et d’Alarobia.

1.4.1. Intérêt global Nous sommes conscient que des pratiques culturelles existent dans ces deux communes. Dans le cadre du tourisme, l’intérêt porté sur notre objet de recherche c’est de développer le tourisme national par le biais du tourisme culturel, en considérant aussi l’arrivée des touristes étrangers. Dans un premier temps, il faut commencer à viser les cibles les plus proches, c’est-à- dire la population malgache elle-même pour que les étrangers s’y intéressent à leur tour. Ces cibles seront invitées à faire une découverte des richesses culturelles et patrimoniales dont ces communes disposent. En d’autre mot, le résultat attendu à la fin de cette recherche, dans une vision globale, c’est de promouvoir ce milieu rural en tant que destination touristique, nationale puis internationale.

1.4.2. Intérêt spécifique Dans le cadre de notre thème, cette mise en valeur du patrimoine culturel dans ce milieu rural y contribuera le développement du tourisme culturel. En outre, les habitants locaux doivent aussi être conscients de ces richesses culturelles existantes afin qu’ils

18 participent directement ou/ et indirectement à ce développement du tourisme culturel. Le patrimoine de cette commune doit être mis en avant impliquant une forte sensibilisation envers ces populations locales.

Pour se faire, nous allons remettre en surface la valeur patrimoniale des architectures traditionnelles dans un milieu rural tel que les communes d’Ambatomanga et d’Alarobia en se focalisant sur leur authenticité, leur altérité ainsi que leur universalité. De plus, les différents savoir-faire hérités feront des attraits touristiques authentiques, non seulement un moyen de survie pour les habitants locaux.

1.5. Problématique et hypothèses de recherche

1.5.1. Problématique

Nous avons constaté que la mise en avant du patrimoine culturel dans les communes rurales d’Ambatomanga et d’Alarobia est négligée. Pourtant, les activités socio-économiques s’orientent principalement vers ces savoir-faire hérités de génération en génération. En revanche, la population locale essaye de garder et de conserver l’authenticité de ses produits. Ce phénomène représente une potentialité touristique car ces produits peuvent être transformés en produits touristiques exploitables. Une question se pose donc : comment promouvoir ces deux communes en vue d’une destination touristique à travers la valorisation de son patrimoine culturel ?

A travers cette question, des sous-questions peuvent aussi surgir : - Comment transformer le patrimoine culturel de ces communes en produits touristiques? - A quel point ce patrimoine culturel est-il conservé, géré, et transmis ? - Quels seront les effets de cette mise en valeur du patrimoine sur le tourisme culturel dans ces communes ? - Qu’est ce qui permet de nous dire que les deux communes possèdent de grandes potentialités touristiques ?

Pour répondre à cette problématique, des hypothèses ont été posées pour être vérifiées à la fin du travail pour qu’elles soient confirmées ou infirmées.

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1.5.2. Hypothèses

Afin de répondre à cette problématique, nous avons opté deux hypothèses :

- La mise en valeur du patrimoine culturel dans les communes rurales d’Ambatomanga et d’Alarobia par le biais de la transformation de ce patrimoine en produit touristique contribue au développement du tourisme. - C’est l’histoire d’Ambatomanga qui fait qu’il existe plusieurs choses à découvrir et à faire découvrir dans la commune rurale d’Ambatomanga dans le but d’augmenter sa visibilité aux yeux des visiteurs.

Entre autre, des objectifs ont été fixés pour axer nos recherches dans de domaines globales vers des cas plus spécifiques.

1.6. Objectif général et spécifique

Ce travail de recherche mènera au développement du tourisme dans ces deux communes à travers le patrimoine qui y existe. Pour se faire, des objectifs sont à atteindre.

1.6.1. Objectifs généraux

Cette recherche a comme objectif global de :  développer le tourisme culturel dans la région d’Analamanga  contribuer au développement durable en utilisant le patrimoine et la culture qui sont des ressources importantes pouvant être mobilisées, dans le cadre d’un développement touristique durable, et pour résoudre les problèmes liés à la pauvreté.

1.6.2. Objectifs spécifiques

Quant à l’objectif spécifique, ce travail de recherche vise à :  Mieux connaitre le patrimoine culturel au niveau des techniques et savoir-faire dans le Fokontany d’Antanetibe et dans le Fokontany d’Ambato.  Augmenter la visibilité de ces produits pour attirer les touristes.

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Chapitre 2. Le tourisme culturel

Afin de bien comprendre le thème de notre recherche, qu’est le tourisme culturel, il nous a semblé important de consacrer un chapitre pour définir les différents champs qui le composent, d’une part, et d’autre part à l’étude de ses acteurs, puis des enjeux qui y sont liés.

2.1. Tourisme et culture

Le tourisme est un phénomène qui nécessite une vision multidisciplinaire. Il nécessite des recherches scientifiques, c’est-à-dire qu’il faut un terrain pour être opérationnel dans ses recherches. « Pour avancer dans le labyrinthe du tourisme, celui du troisième millénaire étant complexifié, il faut autre chose qu’un marketing simplifié, mais des clés socio-culturelles ; celles des gate-keepers, gardiens culturels qui sont les inventeurs du tourisme »3.

Ce phénomène binôme a été toujours important pour chaque civilisation, tant que pour le tourisme car le touriste est consommateur de temps et d’espace. En outre, « Le tourisme produit de nouveaux modèles culturels du temps et de l’espace sociaux qui ont une action profonde sur le contenu des temps sociaux de la vie quotidienne »4. De ce fait, la deuxième moitié du XXème siècle et le XXIème siècle est qualifié « temps du tourisme triomphant » à cause de l’explosion du tourisme depuis 1950. Cependant, il faut admettre que la recherche ne se limite pas dans ce phénomène binôme à cause de la complexité de forme du tourisme et de ses activités connexes. Le tourisme devient aussi un terme complexe lorsqu’on le confronte à une approche économique. Les flux touristiques peuvent donc se catégoriser en trois concepts : l’espace-temps touristique, la prospective qui révèle des germes importants de changement et la systémique, à savoir l’espace-temps touristique comme système global, car l’organisation spatiale du tourisme est présentée à divers niveaux géographiques.

Contrairement à certains autres types de tourisme, comme le tourisme balnéaire ou de montagne, le tourisme culturel n’est pas lié à un type de territoire spécifique, mais peut se pratiquer partout. Claude ORIGET DU CLUZEAU (2000, p.3) définit le tourisme culturel comme « un déplacement (d’au moins une nuitée) dont la motivation principale est d’élargir ses horizons, de rechercher des connaissances et des émotions au travers de la découverte d’un patrimoine et de son territoire ». Elle ajoute que la notion de déplacement est primordiale dans le tourisme culturel, car c’est cette notion qui différencie le tourisme

3 Marc Boyer, 1999 4 Joffre Dumazedier, 1992

21 culturel des pratiques culturelles des habitants d’un territoire. L’auteur étend le tourisme culturel à d’autres types de tourisme « occasionnellement culturel », c’est-à-dire un tourisme contenant des « séquences culturelles », mais n’ayant pas pour but principal la recherche de connaissances. Il est possible d’affirmer également que le tourisme culturel est une quête à la fois de connaissance et de sens (AMIROU, 2000, p 12). En effet, ce tourisme consacre les choses qui nous sont lointaines, que ce soit dans l’espace, dans le temps, ou au niveau de notre entendement.

2.2. Les acteurs du tourisme et de la culture

Claude ORIGET DU CLUZEAU définit trois types de touristes culturel : le premier concerne les « monomaniaques », qui sont passionnés par un sujet précis, le second les « boulimiques », qui s'intéressent fortement à tout ce qui est culture, au sens général, qui souhaite tout découvrir sur tout, et le dernier les « occasionnels », qui ont une pratique culturelle occasionnelle, sur des thèmes divers. C'est la clientèle touristique la plus nombreuse. Ces touristes font le choix de réaliser une « séquence culturelle », comme ils choisiraient une autre offre au cours de leurs vacances. Ils se concentrent plus sur le divertissement que sur le savoir en se focalisant sur les offres culturelles situées dans un périmètre relativement proche de leur lieu d'hébergement.

A part les touristes, il existe des acteurs institutionnels qui font fonctionner le tourisme en général ainsi que le tourisme culturel qui se catégorisent à différentes échelles. Le tableau ci-dessous récapitule cela :

Tableau 1: Les principaux acteurs institutionnels du tourisme et de la culture

Echelle Tourisme Culture Internationale OMT (Organisation Mondiale UNESCO du Tourisme) ICOMOS Institut européen des itinéraires culturels ICCROM ICOM

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Tableau 1 : Les principaux acteurs institutionnels du tourisme et de la culture

Nationale Ministère du Tourisme Ministère de la Culture, de la promotion de l’artisanat et de la

sauvegarde du patrimoine ONTM (Office National du LOVAKO Tourisme à Madagascar) CEMDLAC NTD (National Tourism Development) OFNAC

SHM (Société Malgache OMDA d’Hôtellerie) OMAPI Les Hôtels d’Etat CENAM / CERAM

CNEMD

MCM

OSCAR

BAP

MCFE

OMACI

Régionale Les Offices Régionaux du Tourisme (ORT)

Source : investigation personnelle, (Juillet 2016)

2.3. La relation entre patrimoine culturel et tourisme

La mise en tourisme d’un territoire permet d’assurer son développement à différents niveaux : social, économique, culturel... Pour le cas des communes rurales d’Alarobia et d’Ambatomanga, cette mise en tourisme aura un impact dans la vie socio-économique de la population locale, surtout pour les trois quartiers concernés : le quartier d’Ambato, d’Antanetibe et d’Ambatomanga.

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Au niveau culturel, la mise en tourisme est en effet souvent l’un des moteurs de la sauvegarde et de valorisation du patrimoine. A part la nécessité de proposer une offre touristique culturelle de qualité, de nombreuses actions sont menées par des professionnels du tourisme concernant la gestion, la préservation, la sauvegarde ou la valorisation du patrimoine culturel. De plus, les retombées économiques induites par le tourisme permettent un développement de ces actions. Dans notre cas, il s’agit donc du tissage de rabane et de l’art de forger.

Lorsqu’un touriste pratique le tourisme culturel, il s’intéresse à l’histoire du lieu, aux savoir-faire des populations, à leur art, à leurs coutumes. Il peut participer à des manifestations, des représentations, etc. Il souhaite donc découvrir les différentes facettes du territoire visité et la culture de la population locale. Cependant, selon Rachid Amirou5, ce n’est pas son unique motivation : à travers son voyage, le touriste est en quête de son identité propre, et la rencontre avec la population locale fait partie de sa quête identitaire. En effet, la confrontation avec le mode de vie de cette population, avec ses us et coutumes, son histoire, etc., permet au touriste de construire ou de renforcer son identité, grâce aux interactions qui se produisent lors de son séjour. La Charte de l’ICOMOS définit d’ailleurs le tourisme comme l’un des « principaux véhicules d’échanges culturels »6. Cet échange est à double sens : il y a un enrichissement mutuel des deux populations, la population locale et les touristes. A part cet apport mutuel, il nous est possible d’affirmer que le tourisme culturel joue un rôle important à la fois dans la compréhension, mais également dans le respect des différentes cultures.

5 BESSIÈRE Jacinthe. Sociologie du tourisme. Cours de Master 1 TD, département CÉTIA, Université de Toulouse 2, 2011. 6 ICOMOS, Charte Internationale du tourisme culturel, http://www.international.icomos.org/charters/tourism

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Chapitre 3. Les matériaux utilisés

Ce chapitre va se consacrer aux outils utilisés durant notre investigation afin de réaliser notre travail de recherche.

3.1. Les outils de collecte de données et d’informations

Durant la réalisation de ce travail de recherche, les matériaux suivants ont été nécessaires pour pouvoir collecter les données et les informations nécessaires :

- Brochure de l’ORTANA sur les randonnées effectuées dans les communes rurales d’Alarobia et d’Ambatomanga le mardi 28 Octobre 2014 - Monographie (2014 et 2015) des communes rurales d’Alarobia et d’Ambatomanga - Ouvrage sur le tourisme culturel et sur le tourisme en général - Ouvrage sur le patrimoine et la patrimonialisation - Ouvrage sur notre zone d’étude - Article sur le patrimoine - Les codes du patrimoine

3.2. Les outils théoriques Dans la réalisation de notre travail de recherche, nous avons adopté trois différentes théories :

- Le culturalisme de Boyer (2003) - La théorie de Cazes (1992) sur la diversité et la complexité de l’“objet tourisme” - La stratégie du marketing mix (les 4P) de Philip Kotler

3.2.1. Le culturalisme de Boyer (2003) Cette théorie consiste à étudier la diversité des organisations humaines dans le temps et l’espace et surtout il cherche à rendre compte d’un phénomène particulier, l’intégration sociale. Elle se focalise aussi sur l’intégration sociale de l’individu, influence de la culture et des habitudes culturelles d’éducation sur la personnalité de base des individus. Plusieurs culturalistes ont chacun leur vision sur cette théorie. Le plus adapté à notre sujet est de celle de Marc Boyer car il s’intéresse à la fois à la science du tourisme et au paradigme culturaliste.

Selon Marc Boyer, sa vision sur le tourisme et la culture se prononce comme suit : “Tourisme, ensemble des phénomènes résultant du voyage et de séjour temporaire de personnes hors de leur domicile quand ces déplacements tendent à satisfaire, dans le loisir, un

25 besoin culturel de la civilisation industrielle”. Le sens du mot culture pour Boyer est celui de la sociologie, “participation, échange, processus” qui fait de la “communication” une “démarche de culture”. En outre, il identifie trois fonctions libératrices du tourisme : le délassement qui délivre de la fatigue, la distraction qui délivre de l’ennui, le développement qui délivre de la médiocrité de la vie quotidienne.

3.2.2. La théorie de Cazes (1992) sur la diversité et la complexité de l’objet « tourisme ». Quant à Cazes, il a choisi de se concentrer sur la diversité et la complexité du « tourisme » pour pouvoir dégager son propre théorie sur ce phénomène. Il suggère d’approcher le tourisme comme un “paramètre” comprenant une juxtaposition de huit éléments :

- les activités - les fonctions thérapeutiques du loisir et du tourisme - les fonctions sociales du tourisme - le rôle social du tourisme - l’identification du tourisme par la migration - l’identification par le statut social ou le type de société - l’identification par la distance parcourue - les équipements touristiques.

3.2.3. La stratégie du marketing mix (les 4P) Afin de mettre en avant le patrimoine culturel dans ces communes, il est nécessaire d’adopter une démarche marketing opérationnelle pour que les touristes soient attirés vers ces communes afin de découvrir le patrimoine qui y existe. En d’autre terme, le marketing mix consiste à établir les moyens d’actions pour atteindre les objectifs définis dans le plan de marketing stratégique, en combinant quatre facteurs: produit, prix, lieu de distribution et communication. Le marketing mix s’organise autour des «4 P» :

3.2.3.1. Le produit On appelle produit tout ce qui peut être offert sur un marché de façon à y satisfaire un besoin. Toutefois, il est important de souligner que les biens comportent une part de services et les services sont souvent liés à des biens. Au-delà des caractéristiques spécifiques, les catégories suivantes doivent être définies :

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 Les attributs du produit font référence aux caractéristiques tangibles et intangibles du produit ou associées au degré de transformation et de présentation  Les marques : une marque est « un nom, un terme, un signe, un symbole, un dessin, ou toute combinaison de ces éléments servant à identifier les biens ou les services et à les différencier des concurrents »7. Elle différencie un bien ou un service des offres répondant aux mêmes besoins  Emballage et étiquettes: l’emballage peut renforcer le niveau de services fournis, il peut préserver sa qualité intrinsèque, le protéger durant le transport et contribuer à séduire les consommateurs. Les étiquettes fournissent des informations importantes sur les caractéristiques du produit, sur sa qualité ainsi que sur son origine. Ce sont autant de moyens de faciliter l’utilisation du produit par les consommateurs, et donc de multiplier les occasions pour ces consommateurs d’utiliser et d’acheter le produit en question. 3.2.3.2. Le prix Le prix est un déterminant direct des bénéfices (ou pertes) liés aux ventes du produit. Il détermine également, dans une certaine mesure, le type de consommateur et de concurrence que l’organisation attirera. Pour attirer les consommateurs, il faut proposer le meilleur rapport qualité-prix par rapport aux autres produits de la même catégorie. En d’autre terme, le prix ne se résume pas à un chiffre sur une étiquette, c’est la contrepartie des bénéfices qu’un client attend d’une offre, et la rémunération du travail de l’entreprise. C’est la seule variable importante du marketing mix car elle est la seule à apporter un revenu à l’entreprise alors que les autres variables constituent une source de dépenses, il est aussi rapidement et facilement modifiable. 3.2.3.3. La distribution Distribuer des produits, c’est les apporter aux bons clients, avec le bon choix, au bon endroit, en quantités suffisantes, au bon moment, c’est-à-dire rendre l’offre accessible aux clients. Pour se faire, il est important d’adopter ce qu’on appelle le circuit de distribution. Le circuit de distribution est le processus qui permet de délivrer un bien ou un service à l’acheteur ou au consommateur final. Il existe trois grands types de circuits. La figure ci- dessus montre la différence entre ces trois grands circuits.

7 Benchekroun Bouchra, marketing opérationnel 27

Figure 2: les différents types de distribution

Source : Marketing Opérationnel, Madame Benchekroun Bouchra, Année universitaire 2013- 2014 (août 2016)

Cette figure nous montre que le circuit direct mène directement les produits venant des producteurs vers les consommateurs, quant au circuit court, les produits passent encore aux détaillants avant d’arriver aux consommateurs et pour le circuit long, ils doivent passer aux grossistes avant d’arriver dans les mains des détaillants et des consommateurs.

3.2.3.4. La communication On entend par communication en marketing, l’ensemble des signaux émis par l’entreprise en direction de ses différents publics, c’est-à-dire auprès de ses clients, distributeurs, fournisseurs, actionnaires, auprès des pouvoirs publics et également vis-à-vis de son propre personnel. Il existe 5 moyens de communication en marketing. Ces moyens de communication, très différents, sont néanmoins très complémentaires. Le problème n’est pas de savoir s’il faut faire de la publicité, de la promotion ou pas, mais plutôt de savoir comment répartir au mieux le budget global de communication entre ces différents moyens, compte tenu des caractéristiques des produits et des objectifs de communication retenus.

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Chapitre 4. Méthodologie de travail

Dans l’élaboration de ce travail de recherche, nous avons utilisés plusieurs méthodes de collectes de données et d’informations. Le recueil d’informations est un« processus organisé mis en œuvre pour obtenir des informations auprès de sources multiples, en vue de passer d’un niveau de connaissance ou de représentation d’une situation donnée à un autre niveau de connaissance ou de représentation de la même situation, dans le cadre d’une action délibérée dont les objectifs ont été clairement définis, et qui donne des garanties suffisantes de validité ».

4.1. Observation L’observation permet de recueillir des informations sur les comportements non- verbaux des sujets. « Observer est un processus incluant L’ATTENTION VOLONTAIRE et L’INTELLIGENCE, orienté par un OBJECTIF terminal ou organisateur et dirigé sur un OBJET pour en recueillir des informations »8. L’idée d’observation renvoie au regard, mais il faut que tous les sens soient mobilisés. L’ensemble du corps est plongé dans l’univers que l’on veut décrire. Selon la nature de la communication, il est à sens unique direct, mais selon l’étendue de l’accès à l’information, il a accès relativement limité dans l’espace et l’information dans le présent se met en avant. Parmi les différentes procédures d’observation, nous en avons opté deux : l’observation non participante et l’observation à découvert.

4.1.1. Observation non participante Dans l’observation non participante, l'observateur doit négocier une position de simple observateur. Tout d’abord, il a été nécessaire d’observer le tissage de raphia dans le quartier d’Antanetibe. Nous avons mis le regard sur le travail de tissage, dès le début jusqu’à sa finition. Nous avons dû demander la permission au grand patron pour observer le déroulement du tissage afin de prendre une vidéo courte des paysans en plein travail. Nous avons procédé de la même manière lorsque nous avons suivi le travail de forge se trouvant dans le quartier d’Ambato. Une permission de la part des forgerons aussi nous a été fournie pour prendre en photo leurs œuvres. Concernant la fromagerie dans le quartier d’Ambatomanga, nous avons fait l’observation de chaque fromagerie (04) dans le quartier où l’organe de l’odorat et du celui goût ont été privilégiés. Cela a été nécessaire car chaque fromagerie possède ses propres

8 BERREWAERTS J., 2011

29 caractéristiques en termes de produit, de politique de prix, de système de distribution ainsi que des méthodes de communication. Et en dernier lieu, nous n’avons visité le « Tsena » d’Alarobia quand on avait l’occasion d’y passer les mercredis, alors, nous avons dû alors restituer les traits spécifiques de ce moment à l’immédiat lors de chaque visite. Durant l’observation, seuls quelques produits du tissage et de la forgerie sont vendus durant l’événement. Ainsi, nous avons déduit que tous les habitants des alentours (même de très loin) des communes rurales d’Alarobia et d’Ambatomanga viennent au marché pour les provisions de la semaine. Ils apportent des supports matériaux pour ramener les marchandises. Ils consacrent alors une demi-journée pour faire leur course en quittant leur foyer respectif dès l’aube pour arriver jusqu’ à Alarobia. L’autre demi-journée est consacrée pour transporter les marchandises à pied depuis le Tsena jusqu’à leur villages respectifs. Hommes, femmes et enfants sont tous impliqués. 4.1.1. Observation à découvert Par la suite, nous avons effectué une observation à découvert car nous nous sommes présentés en tant qu’étudiante en Master II en mention Science du Tourisme à l’Université d’Antananarivo afin d’avoir l’autorisation d’accéder à quelconque champ de travail, valable pour la forgerie, le tissage ainsi que pour la fromagerie. Cette procédure nous a permis de s’intégrer facilement dans les endroits professionnels et a facilité notre observation pour collecter les données utiles. Voilà pourquoi, aucune dissimulation n’a été nécessaire dans cette méthode d’observation sur terrain.

4.2. Interview et entretien Outre ces observations, des interviews et entretiens ont été effectués. Ces entretiens nous ont aidés à enquêter sur notre thème sur notre terrain. Nous avons eu recours aux questionnements. Avant tout, une pré-enquête a été effectuée sur terrain pour avoir un minimum d’idée de ce que l’on va élaborer comme questionnaires durant les entretiens et interviews proprement dits. Cela nous a servi à limiter et à délimiter le thème et les zones à traiter. Ensuite, des questionnaires ont été donc élaborés pour diriger l’interview. Lors de notre arrivée au bureau de la commune d’Alarobia, ainsi que celui d’Ambatomanga, nous avons utilisé des questions miroirs et fermées avec l’adjointe de la mairie pour obtenir des données sur le patrimoine existant en insistant sur sa gérance et sa protection. Les questions miroirs servent à préciser, développer, et faciliter les associations de réponses qui se suivent avec les

30 questions posées même si nous n’avons pas obtenu des réponses très pertinentes. Quant aux questions fermées, cette procédure consiste à vérifier et à obtenir des réponses brèves. Ensuite, des entretiens ont aussi eu lieu avec les responsables du tissage de raphia, du travail de la forge et pour chaque fromagerie. Nous avons procédé à des questions ouvertes afin d’obtenir des renseignements nécessaires conformes à notre sujet puisqu’ils travaillent en même temps. Cette situation ne nous a pas empêché d’obtenir ce que nous voulions connaitre. Durant ces interviews et entretiens, des prises de note nous ont été nécessaires pour ne pas perdre les données brutes qui ont été fournies. En outre, afin de ne pas échapper à aucun détail sur le comportement et le ton de chaque responsable interviewé, un enregistrement sur magnétophone nous a été utile.

4.3. Recherche sur internet Pour compléter et apporter beaucoup plus de précision sur les informations acquises durant notre travail sur terrain, nous avons dû faire des recherches sur internet. Ceci nous a beaucoup aidés, car sans cette opportunité, certaines informations nous auraient été manquées. Nous privilégions ces recherches car :  Nombreux documents sont abordables et conformes à notre objet de recherche  Il n’y a pas de déplacement à faire, c’est-à-dire, nous n’étions plus obligés de retourner sur notre terrain Par contre, nous les désavantageons parce que la plage de recherche est beaucoup trop large, cela nous a causé certaines difficultés sur le tri des informations.

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PARTIE II. RESULTATS ET LOGIQUE STRATEGIQUE DU RECHERCHE

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Après avoir identifié notre objet de recherche avec les méthodologies nécessaires pour les différentes investigations, nous allons maintenant se consacrer dans la partie résultat de notre travail. Cette partie contient les résultats obtenus lors de notre investigation à l’aide des différentes méthodologies que nous avons adoptés pour la réalisation de ce travail.

Chapitre 5. Patrimoine des communes, un produit touristique

Afin de mettre en valeur le patrimoine culturel existant dans ces communes, une approche marketing est nécessaire pour que ce patrimoine en question devienne non seulement un attrait touristique, mais aussi pour que les personnes pratiquant ces savoir-faire hérités de génération en génération profitent également de ce tourisme. Pour se faire, il faudrait définir les cibles, déterminer le type de produit, adopter une politique de prix adéquats pour lancer le produit et enfin adopter une démarche communicationnelle efficace pour promouvoir ces produits.

5.1. Le tissage de raphia dans le quartier d’Antanetibe

Presque la population de ce quartier sert du tissage de raphia comme source de revenue. C’est un savoir-faire hérité depuis la colonisation, et encore pratiqué jusqu’aujourd’hui. Au début, quatre personnes ont été formées pour tisser pour qu’elles en servent comme moyen de survie. Ces rabanes ont des caractéristiques particulières propre à ce village, grâce à au modèle de la machine à tisser fabriqué autrefois.

Pour attirer les touristes vers ce village lors de leur passage dans la commune d’Alarobia, nous allons adopter une démarche marketing pour pouvoir analyser ensuite les forces, les faiblesses, les opportunités et les menaces qui peuvent se présenter.

5.1.1. Identification du produit Tout d’abord, il est nécessaire d’identifier le type de produit en question. Le genre raphia appartient à la famille des Palmiers, tribu des Lepidocaryées. L’espèce particulière à Madagascar a été désignée sous le nom de Raphia Ruffia. C’est la plus belle du genre, et aussi la plus utile. Le palmier raphia existe en très grande abondance à Madagascar particulièrement dans la partie moyenne de la côte Est. Son nom indigène est « Rafia » ou « Rofia ». Les rabanes tissées dans ce village sont des produits semi-finis, c’est-à-dire, des produits parvenus à l’un des stades de leur fabrication, et qui sont destinés à entrer dans une nouvelle

33 phase du processus de production. En d’autre terme, ce sont des produits bruts qui ne prennent pas encore forme. Avant le travail de tissage proprement dit, il existe plusieurs étapes à franchir.

5.1.2. La préparation des fils de raphia Pour laver le rafia, on le frotte avec les pieds sur une pierre ou un escabeau ; on peut aussi le battre dans un mortier contentant de l’eau On le met à secher, puis on procède au polissage, en faisant glisser les fibres entre le pouce et deux morceaux de bambou. On les sépare ensuite en fils au moyen d’une aiguille ou d’une petite broche en os ; on les réunit, enfin ou les tord de la même façon que les fils de soie. « Mis en écheveaux, le fil de rafia est lavé dans l’eau de savon. Puis on le fait bouillir dans une marmite avec de l’eau de cendres de fougère ou de la paille de riz filtré ; lorsque le raphia a pris une teinte vert jaune, il faut qu’il sèche ; on le plonge dans l’eau argileuse, à laquelle on ajoute du jus de citron ; blanc et sec, on le met de nouveau en écheveaux, puis on procède au dernier ourdissage, pour l’étendre ensuite sur le métier, et on le tire de la même manière que la soie. »9 5.1.3. Teinture du fil de raphia Il faut ensuite colorer le raphia à tisser. La population dans le village d’Antanetibe utilise principalement quatre couleurs de teintures : le rouge, le jaune, le noir et le bleu. Mais il existe aussi des processus pour obtenir les couleurs dont on cherche.10

5.1.3.1. La teinture rouge La teinture du raphia en rouge s’obtient avec l’écorce du Nato (Imbricaria Madagascariensis). « On met de l’eau dans un grand pot, et on y introduit l’écorce de Nato, qu’on a eu soin de couper en morceaux et de mettre en petits paquets bien ficelés ; on y verse également de la poudre de la même écorce. Matin et soir, on chauffe le mélange jusqu’à l’ébullition, et cela pendant le temps nécessaire pour obtenir la couleur rouge, c’est-à-dire une huitaine de jours. Quand la solution est bien rouge, on retire l’écorce du Nato, puis on la remplace par les écheveaux de fil, on chauffe, on les laisse tremper, ensuite on les retire pour en exprimer l’eau, et, afin de voir si la teinte a bien pris, on les fait sécher. De crainte que la

9 Augustin Challarel - Deslandes, Le Rafia, Exploitation et Commerce à Madagascar, Paris, 1906 10 Ibid

34 teinte ne laisse des places blanchâtres, on recommence l’opération. Quand le travail a réussi, les écheveaux sont enlevés, et ils sèchent ».11

5.1.3.2. La teinture bleue « Afin d’avoir la teinte bleu, on approche du foyer trois grands pots ou davantage, on pile ensemble de l’indigotier jeune, qui n’a pas encore donné de fleurs, des souches de bananiers, de jeunes vatofosa (herbe contenant de la potasse) et de feuilles tendres de l’ambiaty (vernonia appendiculata) ; on introduit ce mélange dans un des grands pots, puis on le pétrit 24 heures. Déposé au fond du vase, il est retiré afin d’être de nouveau pétri en boule, puis il est mis, dans des marmites ou des assiettes, 4 jours à sécher. On chauffe l’eau du grand pot, et, lorsqu’elle commence à bouillir, on y introduit les écheveaux, ainsi que de la boue noire. On bouche hermétiquement l’ouverture avec une souche de bananier et on assujettit le vase au moyen de bouse de vache mélangée de feuilles. 8 jours après, on le débouche dans pour enlever un écheveau, qu’on fait sécher. Si la teinte bleu n’a pas pris, on recommence l’opération ce qui demande 15 jours ».12

5.1.3.3. La teinture jaune « Le jaune s’obtient ainsi : on râpe le safran (Curcuma longa), en le frottant contre un caillou plat ; on y ajoute de l’eau. L’opération est terminée quand la teinte a bien pris, et cela ne réclame quelquefois qu’une journée de travail. »13

5.1.3.4. La teinture noire « Pour le noir, on fait bouillir dans un pot de feuille de marofolena (Phylhantus abreveridis) et de jambosa (Eugenia jambosa) ; on introduit les écheveaux, qu’on couvre de boue noire ; on les retire deux jours après, pour les laver et les faire sécher. »14

5.1.4. Le travail de tissage proprement dit Une seule personne suffit à faire fonctionner le métier. Mais dans le quartier d’Antanetibe, on peut assister à des travails à la chaîne pour avoir de meilleurs résultats dans le plus bref délai possible. Nous avons recueilli les informations suivantes grâce aux interviews faites sur place, ainsi qu’à l’observation durant le travail de tissage d’un foyer.

11 Augustin Challarel - Deslandes, Le Rafia, Exploitation et Commerce à Madagascar, Paris, 1906 12 Ibid 13 Ibid 14 Ibid

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On procède d’abord à l’ourdissage : on plante deux pieux principaux à la droite de l’ouvrier et un à gauche, puis deux pieux accessoires entre les précédents, mais plus rapprochés des deux premiers ; les deux autres tiennent lieu de traverses pour raidir la chaîne sur les deux bouts du métier ; le troisième, qui est à la gauche, raccourcit l’ourdissage, les deux pieux accessoires remplacent momentanément les deux petites tringles qui, par leur rapprochement, feront croiser les fils du tissu ; l’ourdissage doit être terminé dans la même journée, de manière que la tension doit être terminé uniformément égale, ce qui n’arrive pas lorsque le travail est à reprendre le lendemain. On serre, avec un bout de ficelle, le point occupé par les pieux accessoires, ainsi que la partie où se trouvent les deux pieux principaux ; on retire l’ourdissage, que l’on met sur le métier. On fait, pour cela, entrer le bois de raphia aux places occupées par les deux pieux principaux ; on substitue aux deux pieux accessoires deux petites tringles, puis on les plante aux deux bouts du métier, et vis-à-vis, les uns des autres, 4 pieux ; le bois qui se trouve du côté du tisserand est fixé par le moyen de 2 cordes aux 2 pieux situés à 0m50 en arrière, tandis que le bois du côté opposé est arrêté par les deux premiers ; pour y attacher le bois, on fait avec la corde un nœud coulant, dans lequel on y introduit le pieu ; le bout de la même corde sert à attacher le bois. On raidit faiblement la chaîne et on la dispose de telle sorte qu’il n’y ait pas de fils superposés ou collés ensemble ; on la passe dans les lisses ; à côté des petites tringles rapprochées du tisserand on place un bois rond appelé réglette des lisses, et on introduit la chaîne dans les lisses. On tire sur les cordes pour raidir la chaîne d’une manière convenable et on procède au tissage ; on charge la navette des fils de trame, et on la passe dans l’intérieur de la chaîne avec un battant en bois plat et aiguisé sur un de ses côtés.

Par la suite, on prend un morceau de bois de raphia, dont les bouts pointus sont fixés aux 2 bords de la trame tissée. Une pièce de bois est attachée aux pièces de raphia, qui, pour empêcher la chaîne de se glisser, la raidissent. Derrière les lisses se trouve une pièce de bois qu’on passe dans la trame ; on la redresse sur son petit côté, et on la pousse vers les lisses, pour ouvrir la trame et donner passage au battant. On la pousse en arrière, et on appuie sur la pièce de bois qui fait croiser la chaîne, on glisse le battant et on le redresse pour ouvrir la trame et y introduire la navette chargée du fil de trame, qu’on a eu soin de mouiller légèrement, afin qu’il se tasse bien sous l’action du battant.

Un instrument pointu en os est employé pour égaliser le tissu. Il y a deux sortes de tissage dont l’un, usité en Imerina, se pratique comme suit : le tisserand se place au milieu, tenant de ses 2 mains les deux bouts du battant. L’autre procédé, en usage chez les Betsileo, exige la

36 coopération de deux personnes, dont l’une tient le battant par un bout et en frappe la trame, l’autre tient l’instrument en os pour égaliser le tissu.

5.1.5. Mode de distribution et politique de prix Les produits tissés depuis le quartier d’Antanetibe sont vendus dans la capitale, plus précisément au COUM 67ha. Parfois, ils sont importés à l’étranger pour être transformés en de produits finis selon les commandes et selon les saisons de raphia. D’après les interviews et enquêtes effectués sur place, chaque foyer produit en moyenne 7 à 12 m de rabane par jour selon le cas, car il y en a ce qui travaille seul et d’autre part, nous pouvons rencontrer des travails à la chaîne. Le mètre est vendu à 2000 Ariary depuis l’année 2015.

5.2. La forgerie dans le quartier d’Ambato L’art de forger en mode traditionnel fait réputer le quartier d’Ambato. Quelque mètre avant l’entrée dans ce quartier, on peut déjà entendre les bruits des fers dans chaque foyer. Le travail de forge dans ce quartier peut se rivaliser avec celui du mode moderne.

5.2.1. Les produits de la forgerie A la différence du travail de tissage dans le quartier d’Antanetibe, un des avantages des forgerons dans le quartier d’Ambato c’est qu’ils produisent des produits finis. Ils produisent principalement des matériels utiles pour les travaux de champ tels que : des bêches, des haches, des vans, etc,… D’après les interviews effectuées sur place, ces produits sont vendus de 3500 jusqu’à 7500 Ariary selon leur grandeur et selon leur type. En moyenne, un ménage réussit à vendre 20 à 25 pièces par jour ouvré.

5.2.2. La politique de prix et le mode de distribution Chaque forgeron dans le quartier d’Ambato possède sa façon de vendre ses produits. Nous pouvons en citer : - La vente directe pendant le marché d’Alarobia - La vente directe dans la capitale : Isotry ou Coum 67Ha - La vente sur place à travers les commandes Quant à la politique de prix, les produits sont vendus à des valeurs maximum durant la période de pluie après que l’hiver ait passé, c’est-à-dire depuis le début de mois d’Août jusqu’à la moitié de Décembre. En revanche, le prix diminue lors de la période d’hiver où les matériaux de travaux de champs sont utilisés rarement.

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5.2.3. Des méthodes traditionnelles Comme l’art de tisser dans le quartier d’Antanetibe, ce métier a été également hérité durant la période de colonisation. De ce fait, la technique traditionnelle est encore pratiquée pour forger. A commencer par la manière de chauffer les fers en question. Avec la technologie, les forgerons modernes utilisent des cintreuses pour faire cuire les fers tandis que ces forgerons traditionnels utilisent encore le fameux soufflet de forgeron. Ce dernier permet de chauffer le fer au degré maximum pour quelques minutes afin de faciliter sa manipulation. A part cela, les fers à manipuler ne sont pas toujours du même genre par faute de moyen. Dans ce cas, les deux fers de différents genres ne peuvent pas se coller ensemble, il faut donc les rassembler avec des sables. Figure 3: le traditionnel soufflet de forgeron

Source : cliché de l’auteur (29/10/16)

5.3. La fromagerie dans la commune rurale d’Ambatomanga Quant à la fromagerie dans le village d’Ambatomanga, il en existe 4 : FIVATSY, CoopFi, Formage TSIKY et Soan’Imanga. Comme le produit de tissage dans le village d’Antanetibe, il est nécessaire d’identifier les produits, les prix, le mode de distribution et le technique de communication de ces produits laitiers. Mais avant ces études, il est important de connaitre l’historique de cette fromagerie dans ce village.

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5.3.1. Historique de la fromagerie dans le village d’Ambatomanga Créée en 1979, la première fromagerie dans la commune rurale d’Ambatomanga est la fromagerie FIVATSY, sous l’initiative des missionnaires protestants qui travaillaient dans la station FJKM d’Ambatomanga. Elle a été créée pour aider les paysans afin d’améliorer leur situation économique. D’après notre entrevue avec l’un des responsables de FIVATSY, l’engraissement de bœuf fait réputer le village d’Ambatomanga avant. Mais cette activité fut abandonnée petit à petit depuis le début des années 70 au profit de l’élevage de vache laitière. Jusqu’en 1982, la fromagerie de l’Ecole Normale était tenue par un missionnaire de la CEVVA (Communauté Evangélique d’Action Apostolique) nommé Robert Martel (fondateur de la Fivatsy)15. En 1984, un certain malentendu est né entre le département pour le développement de la FJKM et la responsable de l’Ecole Normale car la fromagerie s’est engagée dans ce programme de développement alors qu’elle est sensée se concentrer seulement sur la contribution au développement de l’Ecole Normale. Par conséquent, une coopérative fromagère est apparue. Dès lors, quelques fromageries autre que FIVATSY se sont instaurés dans la commune à savoir : CoopFI, SOAN’IMANGA, LYSS, TSIKY, MIORA et MITSINJO. Dans le village d’Ambatomanga, 4 fromageries sont en concurrences : FIVATSY, CoopFI, SOAN’IMANGA et TSIKY, Les fondateurs de ces fromageries sont tous dérivés, soit de FIVATSY, soit par les anciens étudiants du centre. 5.3.2. Un des modes de fabrication du fromage à Ambatomanga D’après notre interview au sein d’un responsable de la fromagerie FIVATSY, la fabrication du fromage se fait en trois (03) étapes en général :

 Le caillage ou la coagulation  L’égouttage et le salage  L’affinage

5.3.2.1. Le caillage ou la coagulation Si les différents fromages vendus en grande surface proviennent de l'industrie agroalimentaire de l’extérieur, la tradition a permis le maintien de fabriques artisanales à Ambatomanga. L'utilisation du lait qui n’est pas cuit reste prépondérante pour un grand nombre de fermiers. Durant le caillage, la coagulation est encore faite à la main avec de grandes cuillers en bois.

15 RAVELOMANTSOA (G), Ny Fifandrainan’ny fitoriana ny filazantsara sy ny fampandrosoana ao amin’ny faritra Ambatomanga, Antananarivo 2008, p38

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5.3.2.2. Le caillage artificiel On réchauffe le lait à température de 32°C pas plus de 35°C en le fermentant avec une boite de yaourt. Artificiellement, le lait se coagule par l’ajout d’une enzyme extraite du suc gastrique du veau : la présure. Celle-ci va abaisser chimiquement la caséine et aider à la formation du caillé dans l’ensemble du lait.

5.3.2.3. Le caillage naturel Le lait est composé d’eau et surtout de lactose, de sels minéraux et de caséine (substance constituée d'un ensemble de protéines précipitées lors d'une acidification légère du lait). Lorsqu’il repose dans un endroit tiède, le lait s’acidifie naturellement par la présence des ferments lactiques (des levures); il en résulte la précipitation de la caséine : c’est la coagulation. A Ambatomanga, le caillage naturel n’est pas systématique. Le caillé, produit par la méthode artificielle ou naturelle, est recueilli dans un linge fin, qui permet de purifier le petit-lait. Il peut alors être remué, et directement consommé sous forme de fromage blanc.

5.3.2.4. L’égouttage et le salage Cette étape est très délicate, car c’est là qu’on détermine la solidité de la pâte du fromage. Elle peut se faire telle quelle sur le caillé, après découpage, brassage ou encore en pressant le caillé (reblochon). C’est après le processus de l’égouttage que les fromages entrent au salage. Le salage s’effectue de différentes manières, en poudrant le sel, ou encore en le frottant avec un chiffon salé. Le sel a pour le rôle de ralentir la production d’acide lactique et conserve le fromage, rehausse l’arôme et accélère le processus de séchage.

5.3.2.5. L’affinage L’affinage est le procédé de vieillissement du fromage. Celui-ci est placé pendant plusieurs jours dans une salle ou dans une cave spéciale, ventilée ou non, où la température et l’humidité sont contrôlées. C’est pendant l’affinage que le fromage devient plus épais, que sa croûte se forme et que son goût s’affirme.

Pour fabriquer un kg de fromage on a besoin de 9 à 11 litre pour le fromage type gouda de lait selon la saison c’est à dire selon sa densité. Pour un fromage type gouda (pâte pressé).

Chaque fromagerie possède leur propre gamme de produit. Ici, une étude comparative des deux fromageries la plus réputé du quartier d’Amabatomanga est nécessaire : la fromagerie FIVATSY et de CoopFi.

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5.3.3. Etude comparative de la fromagerie FIVATSY et Coop Fi Dans cette étude comparative, nous allons tout d’abord identifier les éléments du marketing mix de ces deux fromageries qui va nous conduire à leur analyse FFOM respectif.

5.3.3.1. La fromagerie FIVATSY L’historique de FIVATSY est rattaché à l’introduction des missionnaires dans la commune comme nous l’avions déjà vu précédemment. Ici, nous allons se consacrer à l’étude des produits proprement dit offerts par cette fromagerie.

5.3.3.1.1. Les offres de produit Il existe plusieurs produits laitiers chez FIVATSY : - Le beurre - L’Yaourt maison - L’Yaourt à boire - Les fromages : les fromages raffinés et les fromages blancs - Un service de consommation sur place - Vente de boisson STAR et diverses amuses gueules

Figure 4:Logo de la fromagerie FIVATSY

Source : cliché de l’auteur (17/08/2016)

Par cette image, nous pouvons interpréter que la fromagerie FIVATSY a utilisé la combinaison de « Fromazin’Imanga Vita ao Ambatomanga Tsara sy Soa Indrindra » comme marque. Le FIVATSY a été un marché monopole au début dans la région de Vakiniadiana ce qui fait que cette marque l’a différencié parmi ses concurrents dans la région de Vakinakaratra.

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Concernant l’étiquette, elle reflète l’origine et l’authenticité des produits FIVATSY à travers le dessin du grand rocher bleu au milieu et le paysage montrant l’activité agricole dans le village. De plus, elle reflète également son rattachement avec l’histoire de la FJKM à travers la présence du sigle FJKM Ambatomanga. La combinaison de cette marque, des signes et de la couleur rose sur l’étiquette permet d’identifier et de différencier le produit de FIVATSY des autres produits de la même espèce sur les marchés afin de séduire les consommateurs. 5.3.3.1.2. Le prix Chaque produit laitier possède son prix respectif, mais il est à noter que le prix sur place est différent de celui exporté dans la capitale ou dans les provinces. Prenons le cas du prix du fromage. Comme évoqué précédemment, FIVATSY possède deux types de fromages : le fromage blanc et le fromage raffiné. Les fromages blancs sont vendus à un prix fixe tandis que les fromages raffinés sont vendu en termes de gramme. Le prix des fromages blancs sont à 1000 ariary sur place, tandis que dans la capitale, leur prix varie de 1300 ariary jusqu’à 1500 ariary selon les distributeurs. Quant aux fromages raffinés, ils sont catégorisés à leur tour par grandeur : 200g, 300g, et 800g. Cela permet de les différencier facilement selon les besoins en quantité des consommateurs. Ces fromages sont vendus à 1850 par 100 gramme sur place tandis que dans la capitale, le 100g vaut 2800 à 3000 ariary selon les distributeurs.

5.3.3.1.3. Le mode de distribution Les produits laitiers de la fromagerie FIVATSY sont distribués en plusieurs façons. Tout d’abord, FIVATSY possède un point de vente dans le quartier d’Ambatomanga qui est installé dans la grande cours de la station FJKM. Dans ce point de vente, un espace pour les clients est mis en place pour la consommation sur place. De ce fait, les yaourts à maison en verre sont à consommer seulement sur place (300 ariary le verre), mais les clients ont leur choix s’ils veulent rester ou emporter les autres produits. A part cela, les produits FIVATSY sont vendus à peu près dans tout Madagascar, surtout les fromages. Les trois principales grandes surfaces les distribuent dans les rayons fromageries à savoir Shoprite, Jumbo Score, Leader Price, tant que dans la capitale que dans

42 les provinces. Nous pouvons aussi les trouver dans certains revendeurs de produits laitiers, dans les épiceries, et dans les stations-services.

5.3.3.1.4. La stratégie de communication Lors de notre recherche, nous avons pu constater que la fromagerie FIVATSY néglige un peu la promotion de ses produits. Pour faire connaitre ses produits, le responsable marketing de FIVATSY nous a souligné que la participation à différentes foires (dans la capitale ou dans les alentours de la commune d’Ambatomanga) est un outil pour la fromagerie d’augmenter sa visibilité. 5.3.3.2. Le cas du Coop Fi

Quelques éleveurs de la commune rurale d’Ambatomanga en quête d’encadrement et de débouchés sûrs de leur production laitière appuyés par des ingénieurs agronomes en formation ont créés la Coopérative FI en 1984. Les renforcements de capacités en matière de transformation laitière au niveau local qu’International, la visite successive des « maîtres fromagers » français et américains dispensant de formation sur la fabrication de fromage à l’équipe de Fi Coop ont contribué à l’appropriation de ce savoir-faire et de son expérience actuelle. En d’autre terme, le but de cette fromagerie est de ralentir l’exode rural à travers ses activités. Comme vu précédemment avec la fromagerie FIVATSY, nous allons analyser également les éléments du marketing mix pour la Coop FI.

5.3.3.2.1. Les offres de la Coop FI

La Coopérative FI offre plusieurs produits et services à savoir : - Les fromages : ricotta, munster, gouda et raclette - Les produits laitiers : yaourt, crème fraiche - Chambres et tables d’hôte « La Maison Familiale FI »

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Figure 5: Logo de FI COOP

Source : cliché de l’auteur (17/08/2016)

Plusieurs interprétations peuvent surgir en voyant ce logo. D’abord, l’image de la vache au milieu reflète la domination des produits laitiers dans les offres de la Coopérative. Ensuite, la forme ronde du logo en couleur jaune illustre un fromage qui, non seulement le produit dominant de la Coopérative mais aussi pour rappeler que le fromage fait réputer le village d’Ambatomanga. Quant à l’écriture en bas du logo « Depuis 1984 », il permet de faire connaitre aux consommateurs l’ancienneté de la Coopérative, ce qui implique qu’elle a de l’expérience dans la matière.

5.3.3.2.2. Le prix Comme le cas de la fromagerie FIVATSY, le prix des produits de la Coopérative FI se diffère de celui dans la capitale à cause des différentes charges. De plus, elle utilise également le système de gramme pour déterminer le prix des fromages. De ce fait, leur prix varie de 4000 Ariary jusqu’à 30 000 Ariary. On peut constater que la Coopérative a un prix plus élevé par rapport à la fromagerie FIVATSY. Cette situation lui mène à démontrer aux consommateurs la qualité prix de ses produits par rapport aux concurrents qui offrent un prix plus bas, c’est-à-dire le rapport qualité prix doit être positif.

5.3.3.2.3. Le mode de distribution Quant au mode de distribution, la Coopérative FI possède également un point de vente sur place. Il y existe un espace de consommation sur place pour les clients sous forme de

44 restauration. La Coopérative laisse le choix aux clients s’ils veulent consommer à l’intérieur, à l’extérieur ou sur l’espace bar selon leur confort et selon leur désir. A part cela, leurs produits sont aussi vendus à peu près dans tout Madagascar comme ceux de la fromagerie FIVATSY : les grandes surfaces dans la capitale et dans les provinces, les revendeurs de produits laitiers, les stations-services, etc…

5.3.3.2.4. La technique de communication La technologie est désormais un des moyens de communication le plus efficace pour faire connaître ses produits et services. La Coopérative Fi n’a pas raté cette occasion pour communiquer les leur. Afin de mieux orienter le choix des consommateurs et des clients à acheter ses produits, la Coop FI utilise plusieurs moyens de communication. Tout d’abord, la Coopérative promeut ses produits à travers l’internet. Elle possède deux sites internet en s’hébergeant sur « e-monsite.com », et en possédant son propre site internet pour la promotion de « La Maison Familiale FI » où tous les activités et offres relatifs à celle-ci sont exposées dans le site. De plus, la promotion de ses produits et services se manifeste également sur le réseau social « Facebook » à travers sa page « FI COOP ». En outre, la Coopérative a mis en place sur le croisement de la Route Nationale 2 vers Anjeva un panneau publicitaire qui mentionne les activités et les produits offerts par la Coopérative. Un outil de signalétique extérieure efficace qui assure la visibilité des produits, le panneau publicitaire est le support de publicité par excellence16. Le but de l’implantation d’un panneau publicitaire c’est de mettre en valeur les offres de produits et services en question pour que les piétons et les automobilistes les voient de loin. Ainsi, il permet à la Coopérative de se démarquer de ses concurrences et d’informer le public de son existence. En d’autre terme, le panneau publicitaire est un vecteur de communication durable.

16 https://enseigne.ooreka.fr

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Figure 6 : panneau publicitaire de la Coopérative FI

Source : cliché de l’auteur (01/11/2016) Ici, nous pouvons voir que le panneau publicitaire utilisé par la Coopérative Fi est à la fois une plaque directionnelle qui oriente vers le village d’Ambatomanga. Un panneau à un fond blanc, la Coopérative y cite les activités et les offres de produits et services avec son logo à droite et la présentation de sa maison d’hôte au milieu. Véhiculant une image de marque, ce panneau permet de susciter la curiosité des passagers de la Route Nationale 2 de visiter et de profiter, non seulement des produits de la Coopérative, mais aussi du village d’Ambatomanga proprement dit.

5.4. Ambatomanga, une histoire authentique L’histoire du village d’Ambatomanga occupe une grande place dans l’histoire de Madagascar depuis le règne d’Andrianampoinimerina car il lui était difficile de le conquérir. C’était à la troisième tentative qu’il a pu gagner ce village. Quelques caractères propres à ce village et de ceux de la population locale peuvent expliquer cela.

5.4.1. Une population à forte caractère Il semble que la population dans le village d’Ambatomanga possède un caractère « têtu » et solidaire face aux conquêtes de souverains Merina, comme ceux d’Andrianampoinimerina et de Radama I. Lors de la réunification de l’Imerina « eni-toko » effectuée par

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Andrianampoinimerina, l’attaque de ce village n’a été possible qu’après trois attaques17. Cette difficulté est à cause de la solidarité de gens d’Ambatomanga et de leur volonté de combattre les ennemis. L’existence de trois fossés ou « Hadivory » qui entourent le village a aussi renforcé cette difficulté de le conquérir. Les traces de ces fossés sont encore visibles jusqu’à nos jours à Ambatomanga.

5.4.2. Les fossés du village, une arme contre la conquête Comme vu précédemment, il existe trois principaux fossés implantés dans la commune rurale d’Ambatomanga. Le premier se trouve à l’Ouest du Lycée publique d’Ambatomanga, ensuite, il y en a au Sud dans la partie d’Antsahatsimo et au Nord sur Amparihibe. Le deuxième fossé s’implante à l’Est du Lycée Publique jusqu’à Antsahatsimo et Amparihibe depuis la partie Sud jusqu’au Nord. Quant au troisième faussé, il se trouve juste au-dessous de la partie Sud de l’ancienne Eglise Protestante jusqu’au pied du grand Rocher. En outre, il existe aussi un double fossé à l’Est du village, le plus visible de l’extérieur est celui qui entoure la partie Est d’Ankadifotsy jusqu’à Amparihibe. De plus, un fossé piège aussi se trouve à Ankadivory, juste au Sud du bureau de la commune jusqu’à Ankafotra. Nous pouvons interpréter par ces faits que le village d’Ambatomanga est indépendant qui ne se laisse pas faire facilement sauf en cas extrême. Une fois que le village est pris, Radama I l’a utilisé comme village-frontière pour entrer en Imerina pour les étrangers qui veulent y entrer ou faire passer un message au Roi dans la capitale.

5.4.3. Ambatomanga, portail de l’Imerina La position géographique d’Ambatomanga, à la porte Est d’Antanarivo, a fait d’elle un témoin de l’évolution historique de Madagascar. En d’autre terme, Ambatomanga était la limite orientale du royaume merina au temps d’Andrianampoinimerina. De plus, le village d’Ambatomanga a été un des passages obligatoires pour rejoindre la capitale durant le règne de Radama I quand la Route Nationale 2 n’a pas été encore construite. L’itinéraire suivant a été parcouru : Tamatave, Moramanga, , , Mangalisy ou l’actuel Ampanarivo (un hameau dans le Fokontany d’Isoavina), Ambatomanga, Anjeva, Imerinkasinina, Andraisoro, Ankadibevava ou Ambavahadimitafo avant d’arriver dans le

17 RANDRIAMAMONJY (F), Tantaran’i Madagasikara isam-paritra, Presse de BPS, Antananarivo 2006, p389. ; RAVELOJAONA, Firaketana ny fiteny sy ny zavatra malagasy, Antananarivo 1937, p281

47 palais de Manjakamiadana18. A cette époque- là, la réputation de ce village est si grande car Ambatomanga est devenu un « portail » où les « Vazaha » se rendaient pour transmettre un message au Roi dans la capitale, ils ne pouvaient donc pas dépasser au-delà de ce village. En outre, selon la tradition orale, il semble que les habitants d’Ambatomanga sont rapidement devenus familiers avec les « Vazaha » qui venaient de s’y installer en attendant les émissaires du Roi. C’est pour cette raison que les missionnaires voulaient y rester longtemps ; d’autant plus que le climat d’Ambatomanga favorise leur installation dans ce milieu.

5.4.4. Ambatomanga : « un grand marché d’esclaves »

Le phénomène d’échange d’esclaves dans ce village a également contribué à la nomination d’Ambatomanga comme telle. Il faut noter que les missionnaires qui ont travaillé à Madagascar furent soutenus matériellement par les autorités britanniques qui venaient de signer les traités de 1814 et 1818. Ces traités comportaient des clauses visant la suppression de la traite des noirs, et entrainèrent en Angleterre la promulgation du « Slave – Trade abolition Act » ou « loi sur l’abolition de la traite des noirs »19. A Madagascar, les traités anglo-malgaches de 1817 et 1820 étaient les conséquences immédiates de cette attitude britannique en Europe. Il est donc normal si Radama I avec la collaboration des Anglais décidaient d’ouvrir une école à Ambatomanga car c’est dans ce village, créé entre le XVème et le XVIème siècle qu’abritait un grand marché d’esclaves, à son entrée Sud. Pendant cette fameuse période de « traite des esclaves », des commerçants arabes, persans et européens venaient directement pour s’y approvisionner comme en témoigne la sépulture d’un ressortissant arabe. Ces marchands accostaient sur la côte orientale malgache et échangeaient, à l’époque, des armes, des tissus et des objets de valeur contre des nourritures et des esclaves.

5.5. Le patrimoine culturel immobilier dans le village d’Ambatomanga Le patrimoine culturel immobilier malgache est caractérisé par sa richesse et sa diversité. Il existe 160 sites et monuments sur le territoire malgache20, classés ou encore demandés à être classés.

18 The LMS, Ten Years Review (1870-1880), LMS of mission Work in Madagascar, Antananarivo, 1880, p168. 19 BOITEAU (P), Contribution à l’histoire de la nation malgache, Op. Cit, p87 20 J.C Andrianarimanana, DP du Patrimoine Culturel Palais d’Andafiavaratra, Patrimoine Culturel Immobilier en Afrique, Cours R2gional Africa 2009 EPA, Porto Novo, Bénin 2 Septembre – 22 Novembre 2002, p31

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5.5.1. Le patrimoine architectural des Communes

5.5.1.1. Le temple du village d’Ambatomanga Plusieurs éléments composent le patrimoine architectural. Les édifices cultuels sont compris parmi eux. Le temple protestant du village est un véritable patrimoine pour la population de la commune rurale d’Ambatomanga. Construit en 1904, il existe deux versions concernant l’origine du style architectural de ce temple : il y en a qui dit que c’est la copie d’un temple Afrique photographié par un certain Monsieur Delord, d’autres racontent que c’est une copie d’un temple de Tahiti photographié par le missionnaire F. Vernier. Durant la construction proprement dite, la population du village a encore une fois montré sa solidarité : hommes, femmes et enfants, un trait propre des habitants.21 En outre, la population du village a envisagé de mettre en place une «statue» rattachée à l’Eglise pour les futures générations en avril 1969. Plusieurs projets ont été mis à l’épreuve à l’époque, l’un d’eux a été l’extension du temple car la salle de l’Eglise ne répondait plus aux nombres des fidèles. Mais ce projet a été refusé par l’administration à cause de l’histoire rattachée à ce temple, c’est-à-dire, sa valeur patrimoniale. Voilà pourquoi, le comité en charge de ce projet a décidé de concevoir un autre Eglise plus grand que le premier temple au- dessous du Grand Rocher. La station a reçu le plus grand nombre de votes pour implanter le nouveau temple en 1975. Faute de budget, ce projet a été abandonné, mais la visite de l’ancien Président de la République Marc RAVALOMANANA dans cette région a changé le cours de l’histoire. Il a promis de réaliser ce projet en construisant un grand temple moderne pour le village d’Ambatomanga. Ce nouveau temple a été inauguré le 29 Janvier 2008 sous le haut patronage de l’ancien président.22

21 FJKM Ambatomanga, RAKOTONDRANOSY (P) RAVELOMANANA (H), Ambatomanga 150 ans, Op. Cit 22 RAVELOMANANTSOA (G), Ny fifamatoran’ny fitoriana ny filazantsara sy ny fampandrosoana ao amin’ny faritra Ambatomanga, Op. Cit, p31 49

Figure 7 : l’ancien temple protestant d’Ambatomanga

Source : cliché de l’auteur (01/11/2016)

Figure 8 : le nouveau temple protestant d'Ambatomanga, "Ambatomanga FIDERANA"

Source : cliché de l’auteur (01/11/2016)

5.5.1.2. Les maisons traditionnelles Les traditions architecturales du XIXe siècle y sont encore conservées : maisons hautes à un étage, lavarangana, toits en tuiles noircies par la suie, etc … Comme en Imerina, la

50 plupart des maisons sont de Trano rindrina 23. Les maisons en bois sont rares et les maisons en terre battue ont fait leur apparition plus tard. Les « trano rindrina » sont faites en roseaux ou de bambou ou d’autres branches filiformes que l’on rassemblait pour constituer un mur qu’on nouait avec du « hafotra » (écorce d’arbre). Et quand la maison est construite, le toit étant mis en place, on enduit le mur avec de la bouse de bœuf et de la boue à l’intérieur tant qu’à l’extérieur. La porte est faite de roseau, peu de gens ont eu le privilège et l’opportunité d’avoir de porte en bois. A l’époque, il n’y avait pas de serrures modernes, une petite ficelle pouvait faire l’affaire pour éviter que la porte ne s’ouvre tout le temps. La forme du nœud pouvait témoigner si quelqu’un s’est introduit ou non dans la maison car chacun avait sa façon de nouer sa ficelle. Mais ce qu’on appelle aujourd’hui « maison malgache du XIXème siècle », ou « trano gasy » qui existe jusqu’à nos jours dans les communes rurales d’Alarobia et d’Ambatomanga, est le résultat de plusieurs influences européennes24. Les « trano rindrina » sont presque disparus au profit de ce nouveau style. Le style apporté par les missionnaires possède une forme rectangulaire orienté vers l’ouest. Les briques en argiles ont remplacé la latérite. Quant aux toits, ces derniers gardaient la même forme mais en revanche, ils ont été remplacés en argile. Enfin, on a rajouté une véranda soutenue par quelques piliers dont le nombre, souvent impair, reflétait aussi le rang social du propriétaire. Cette architecture comporte également un chaînage de type labordien. La véranda serait une influence du « cottage » anglais qui était très à la mode au temps de RADAMA I25. Nous pouvons dire que le style des maisons traditionnelles dans les deux communes est le résultat d’un mélange de plusieurs cultures. La figure suivante reflète cette structure traditionnelle.

23 FJKM Ambatomanga, RAKOTONDRANOSY (P) RAVELOMANANA (H), Ambatomanga 150 ans, Op. Cit 24 FJKM Ambatomanga, RAKOTONDRANOSY (P) RAVELOMANANA (H), Ambatomanga 150 ans, Op. Cit 25 Ibid

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Figure 9 : Maison à structure traditionnelle

Source : cliché de l’auteur, (20/09/2016)

5.5.2. Le patrimoine culturel propre du village Comme nous l’avons déjà vu auparavant, Ambatomanga porte le nom de l’immense rocher de granit qui le surplombe. Etymologiquement parlant, le rocher ou roc se dit « vato » et le bleu, est l’idée de ce qui est beau en malgache. Il désigne alors les beaux objets ainsi que les esclaves qui ont été vendus sur cette place, ce qui fait son nom « Ambatomanga ». De ce fait, le grand rocher au plein milieu du village est devenu référence identitaire, qu’est un véritable attrait touristique. Lors de la visite de ce rocher, nous pouvons également contempler le tombeau d’Andriambe sous l’architecture labordien, ainsi que le lac sacré d’Amparihibe au pied du grand rocher.

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Figure 10: le tombeau d'Andriambe

Source : cliché de l’auteur (01/11/2016)

Figure 11: le lac sacré d'Amparihibe

Source : cliché de l’auteur (01/11/2016)

Pour conclure, ce chapitre nous a permis d’en savoir plus sur le patrimoine culturel existant dans les deux communes, qu’est un atout touristique pour ce milieu. Ce patrimoine en question en vaut la peine d’être visité et découvert par les touristes, nationaux mais aussi internationaux. Cela permet également de conserver et de transmettre ces héritages aux générations futures au profit du tourisme culturel et rural.

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Chapitre 6. Analyse de l’environnement interne et externe Ce chapitre va se consacrer à analyser tout d’abord les environnements externes des différents patrimoines étudiés précédemment, ainsi d’identifier leurs caractéristiques actuelles internes par le biais de l’identification des forces et faiblesses. Par la suite, il est aussi nécessaire d’énumérer les éléments qui ont un impact possible sur l’entreprise et sur le bien en question venant de l’environnement externe par le biais de l’identification des opportunités et menaces. Pour mieux faciliter la tâche, nous allons les énumérer respectivement sous forme de tableau.

6.1. Le tissage de raphia dans le quartier d’Antanetibe Tableau 2 : Analyse de l’environnement interne du tissage de raphia

Forces Faiblesses

- Authenticité des produits tissés - Réalisation de produits semi-finis - Solidarité des habitants du quartier - Quelques ateliers avec un environnement pas trop accueillants - Manque de matériels chez certains tisseurs : outils de cuisson de raphia, outil de coloration

Source : investigation personnelle (septembre 2016)

Ce tableau nous montre que la force du tissage du raphia dans le quartier d’Antanetibe réside dans l’authenticité des produits. Cependant, ces produits sont encore des produits semi- finis, ce qui ne permet pas aux visiteurs d’acheter des produits finis. De plus, les matériaux et outils sont insuffisants chez certains tisseurs surtout chez les petits ouvriers. Le milieu de travail chez ces derniers est également en de mauvaise condition, ce qui ne met pas les visiteurs en état de confort.

Tableau 3 : Analyse de l’environnement externe du tissage de raphia

Opportunités Menaces

- Marché monopole à l’échelle - Concurrence avec le travail de tissage communale dans la région Betsimisaraka - Relation directe du grand patron avec - Quartier un peu éloigné par rapport les revendeurs dans la capitale au quartier d’Alarobia

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Tableau 3 : Analyse de l’environnement externe du tissage de raphia

- Non accès au véhicule terrestre - Route enterrée Source : investigation personnelle (septembre 2016)

Le tableau ci-dessus nous montre que le marché monopole des rabanes provenant du tissage du raphia à Antanetibe est l’un de ses plus grands avantages à l’échelle communale, c’est-à-dire que seule la population du quartier d’Antanetibe pratique le tissage de raphia dans les communes rurales d’Alarobia et d’Ambatomanga. Cependant, les concurrences à l’échelle régionale ne permettent pas aux rabanes venant de ce quartier de se mettre en avant sur les marchés régional, voire national. De plus, la route vers le quartier d’Antanetibe n’est pas accessible aux voitures, du coup, la population et les visiteurs doivent marcher à pied depuis le bureau de la commune rurale d’Alarobia, une randonnée pédestre est donc envisageable.

6.2. La fromagerie FIVATSY Tableau 4 : Analyse de l’environnement interne de la fromagerie FIVATSY

Forces Faiblesses

- Variation des produits laitiers - Insuffisance de communication des - Possession d’espace de restauration produits - Possession de grand parking - Insuffisance de produits en stocks, la - Logo toujours présent sur tous les plupart des produits sont tous passés produits en commande dans la capitale

Source : investigation personnelle (septembre 2016)

Ce tableau nous montre que la force de la fromagerie FIVATSY réside dans la diversification de ses produits. Par contre, ses moyens de communication pour promouvoir ses produits sont insuffisants. De ce fait, ces produits et services sont peu connus par les touristes, surtout les touristes internationaux. De plus, l’insuffisance des produits en stock sur place ne permet pas de profiter pleinement de ces produits.

Tableau 5 : Analyse de l’environnement externe de la fromagerie FIVATSY

Opportunités Menaces

- Association avec la station FJKM - Multiplication de produits laitiers d’Ambatomanga importés

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Tableau 5 : Analyse de l’environnement externe de la fromagerie FIVATSY

- Première fromagerie dans le village - Concurrence interne avec les d’Ambatomanga fromageries du village : Soan’Imanga, Coop Fi, Fromage TSIKY Source : investigation personnelle (septembre 2016)

Comme indiqué dans ce tableau, outre son association avec la station FJKM, la réputation de la fromagerie FIVATSY d’être la première fromagerie implantée dans le village d’Ambatomanga est son plus grand avantage parmi ses concurrents internes.

6.3. La Coopérative FI

Tableau 6 : Analyse de l’environnement interne de la Coopérative Fi

Forces Faiblesses

- Diversification des offres de produits - Rupture des stocks le weekend - Possession de maison d’Hôte - Parking non espacé (point de vente de - Possession de site web fromage) - Utilisation des panneaux publicitaire - Omission des étiquettes sur les signalétique fromages à vendre sur place - Restauration extérieur et intérieur - Vente de fromages par gramme, selon les besoins des clients - Possession de grand parking devant la maison d’Hôte

Source : investigation personnelle (septembre 2016)

Quant à la Coopérative FI, sa plus grande force réside dans la diversification de ses produits et offres de service. Outre la vente des produits laitiers, la coopérative possède également une maison d’Hôte, une offre touristique indispensable. De plus, elle utilise plusieurs moyens de communication efficace et rapide pour faire connaitre ses offres. Toutefois, la rupture des stocks sur place ainsi que l’insuffisance d’espace devant le point de vente des produits laitiers reflète la faiblesse de cette Coopérative car les clients ne peuvent pas profiter pleinement de ses produits en présence de plusieurs personnes par exemple.

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Tableau 7 : Analyse de l’environnement externe de la Coopérative Fi

Opportunités Menaces

- Possession d’une maison d’hôte en - Concurrence interne avec les premier dans les deux communes fromageries du village : - Marché monopole à l’échelle Soan’Imanga, FIVATSY, Fromage communale pour sa possession de TSIKY maison d’Hôte familiale - Concurrence avec les hôtels et - Statut en tant qu’association familiale restaurants dans le district de Manjakandriana pour la maison familiale - Multiplication de produits laitiers importés

Source : investigation personnelle (septembre 2016)

Malgré l’existence des concurrences internes au niveau de la fromagerie, le plus grand avantage de la coopérative Fi est sa conception sur la mise en place d’une maison d’Hôte familiale dans le village, ce qui lui permet d’avoir un marché monopole à l’échelle communale.

6.4. La forgerie dans le quartier d’Ambato Tableau 8 : Analyse de l’environnement interne de la forgerie

Forces Faiblesses

- Utilisation de méthode traditionnelle - Mal entretien de certains ateliers - Adaptation des forgerons à toutes - Bruit assourdissant lors de la sortes commandes manipulation des fers

Source : investigation personnelle (septembre 2016)

Nous pouvons dire à partir de ce tableau que l’authenticité des techniques et matériels traditionnels à utiliser est la force principale du travail de forge dans le quartier d’Ambato. Cependant, certains matériels et ateliers de travail sont mal entretenus due à leur usage fréquent et au manque d’entretien.

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Tableau 9 : Analyse de l’environnement externe de la forgerie

Opportunités Menaces

- Relation direct du grand patron avec - Concurrence avec les forgerons les revendeurs dans la capitale utilisant les méthodes modernes - Fournisseur directe des paysans dans - Concurrence avec les habitants de la les deux communes pour les matériels région d’Itasy qui pratique le même de travaux de champs métier

Source : investigation personnelle (septembre 2016)

Le tableau ci-dessus nous permet de dire que le système de vente et commande des produits permet d’assurer la durée de vie de ces produits. Cependant, outre la concurrence avec les habitants de la région d’Itasy utilisant la même technique, la méthode et l’utilisation des matériaux modernes menacent le marché de ce travail de forge traditionnel.

6.5. Le patrimoine culturel immobilier Tableau 10 : Analyse de l’environnement interne du patrimoine immobilier

Forces Faiblesses

- Respect de la valeur authentique pour - Manque d’entretien et de suivies le temple FJKM par les habitants - Mélange de style urbain lors des locaux entretiens des maisons traditionnelles - Durabilité des maisons traditionnelles

Source : investigation personnelle (septembre 2016)

Ce tableau nous résume que le respect de l’authenticité du patrimoine immobilier existant dans les deux communes contribue à la durabilité de ce patrimoine. De ce fait, il peut être conservé et transmis de génération en génération tout en gardant son originalité. Pourtant, il est souvent mal entretenu, ce qui représente une menace pour ce patrimoine.

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Tableau 11 : Analyse de l’environnement externe du patrimoine immobilier

Opportunité Menaces

- Opportunité pour les touristes de - Influence du style moderne sur la découvrir les architectures au style construction de nouvelles maisons traditionnelle - Destruction des maisons inhabitées qui détruit à son tour le paysage

Source : investigation personnelle (septembre 2016)

Ce tableau nous montre que lors des entretiens, certains propriétaires fusionnent le style traditionnel avec le style moderne, cela représente une menace sur l’authenticité du patrimoine bâti en question. De plus, ce style moderne influence les nouvelles constructions, ce qui compromet l’authenticité des paysages dans le milieu.

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Chapitre 7. Proposition de solutions Face à ces difficultés citées ci-dessus, les solutions et recommandations suivants sont à appliquer

7.1. Recommandations pour le tissage de raphia dans le quartier d’Antanetibe - Il faut améliorer le cadre de travail de certains foyers pour que chaque maison devienne un lieu professionnel accueillant et motivant - Assurer le cycle de vie de ces produits semi-finis :  Comme les rabanes tissées sont encore des produits semi-finis, il faut analyser les besoins des fabricateurs : on va définir ce que l’agent récepteur a comme besoins pour qu’il ne cherche pas ailleurs, tant sur les besoins quantitatifs que qualitatifs  Traitement des besoins indépendants prévisionnels, on a besoin d’assurer la fidélité des fournisseurs pour qu’il n’y ait pas de rupture de stocks  Planification des besoins en composants : le raphia, les composants des teintures, la machine à tisser, les accessoires utiles au travail de tissage proprement dit, etc…  Analyse du besoin dépendant, c’est-à-dire identifier quels seront les composants alternatifs qui peuvent servir ?

7.2. Recommandations pour le travail de forge dans le quartier d’Ambato - Améliorer le cadre de travail - S’équiper de bouche oreille au cours du travail - Catégoriser les produits pour mieux diviser le travail : ustensile de cuisine, pour les travaux de champs, pour les produits pratiques journaliers, décorations intérieurs, etc… - Elaborer une image de marque pour différencier les produits du quartier avec ceux des autres régions - Elaborer un atelier de démonstration pour ne pas déranger ceux qui sont en plein travail lors de la visite des touristes

7.3. Recommandation pour la fromagerie FIVATSY

Vis-à-vis des problèmes rencontrés par la fromagerie FIVATSY, les recommandations suivantes sont à prendre en compte :

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- Adopter une méthode marketing pour promouvoir ses produits  Publicité à travers les média pour pouvoir les relancer  Multiplier la participation aux foires nationales  Mettre en place des panneaux signalétiques - Assurer les produits en stocks sur place pour qu’il n’y ait pas de rupture de stock surtout les weekends. - Elaborer un menu à la carte pour faciliter le choix des clients lors de leur consommation sur place - Effectuer des heures continues car la plupart des clients se libèrent pratiquement sur le créneau de déjeuner.

7.4. Recommandations pour la Coopérative Fi Malgré sa longueur d’avance par rapport à la fromagerie FIVATSY, la Coopérative Fi connait également des failles. Les recommandations suivantes peuvent remédier à cela.

- Mettre des étiquettes sur tous les produits pour renforcer l’image de marque ; - Agrandir l’espace de parking sur le point de vente ; - Assurer les produits en stocks sur place pour qu’il n’y ait pas de rupture de stock surtout les weekends ; - Elaborer un menu à la carte pour faciliter le choix des clients lors de leur consommation sur place

7.5. Recommandations pour le patrimoine culturel immobilier Face aux différents problèmes subits par le patrimoine immobilier dans les communes, les recommandations suivantes sont à appliquer :

- Effectuer des entretiens réguliers de la part des communes respectives et de la part de la propriétaire de chaque maison traditionnelle ; - Respecter au maximum le style d’origine des maisons traditionnelles au cours d’une réhabilitation ; - Ré-ouvrir et réhabiliter l’ancien temple FJKM pour que les touristes puissent le visiter durant les randonnées ; - Réduire le style moderne lors de l’entretien des maisons

Les résultats obtenus au cours de cette deuxième partie nous conduisent à la vérification des hypothèses du départ :

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 L’hypothèse 1 est confirmée car le village d’Ambatomanga renferme beaucoup d’histoires, au niveau de la population et du village lui-même. Ces histoires sont donc des attraits touristiques à faire découvrir aux touristes  L’hypothèse 2 aussi est également confirmée car les différents patrimoines étudiés peuvent devenir des produits touristiques grâce à leur mise en avant à travers les stratégies marketing appliquées tout au long de ce travail de recherche.

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PARTIE III. PROJET PROFESSIONNEL : MISE EN PLACE D’UNE FERME AUBERGE

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Chapitre 8. Présentation du projet A la fin de ce mémoire, il est demandé à l’étudiant du parcours ITCL d’élaborer un projet professionnel relatif à notre thème et à notre sujet. Pour notre cas, il s’agit d’élaborer une ferme auberge dans le village d’Alarobia Ambatomanga. Nous avons choisi ce projet car c’est tout à fait conforme à notre thème, qu’est le tourisme culturel. Ainsi, il se rapporte également à notre sujet car il permet de mettre en valeur le patrimoine culturel existant dans ces deux communes.

8.1. Identification du projet Ce projet consiste à mettre en place une ferme auberge dans une zone reliant la commune rurale d’Ambatomanga et la commune rurale d’Alarobia.

Tout d’abord, une ferme auberge est un lieu de restauration, avec ou sans hébergement, aménagée sur une exploitation agricole en activité, dans le prolongement de ses productions animales ou végétales.

Des critères permettent de faire la différence avec la restauration classique : - l’accueil de la clientèle et la capacité de la ferme auberge - les menus et les produits : les menus s’appuient sur des recettes locales et régionales. Les ingrédients principaux entrant dans la composition de menu doivent être de qualité fermière.

Les produits entrant dans la composition du menu doivent provenir majoritairement de l’exploitation agricole, support de la ferme auberge. En d’autre terme, les repas sont constitués essentiellement (+50%) de denrées issues de l'exploitation et doivent être représentatifs des spécialités locales et régionales.

Quand on parle de ferme auberge, 2 principes sont à retenir26 : - approvisionnement extérieur limité - qualité fermière des produits

8.2. Présentation des promoteurs Pour mettre en œuvre le projet en question, il faut quelques promoteurs : - Les paysans locaux des deux communes - Les artisans de la commune rurale d’Alarobia

26 www.bienvenue-a-la-ferme.com

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8.2.1. Les activités agricoles des paysans A commencer par les paysans locaux dans les deux communes. Durant notre investigation, nous avons pu constater que la plupart de la population dans ces deux communes rurales se retrouve dans le domaine de l’élevage et de l’agriculture, c’est-à-dire des paysans. Le tableau ci-dessus peut confirmer cela

Tableau 12 : Répartition de la population de la commune rurale d’Ambatomanga par activité

Paysans Commerçant Fonctionnaires Privés Transporteurs Artisans TOTAL

Nombre 5358 33 40 62 10 57 5560

% 96,366 0,593 0,72 1,115 0,18 1,025 100

Source : Monographie de la commune rurale d’Ambatomanga, 2014-2015 (janvier 2016)

L’agriculture et l’élevage jouent un rôle important dans l’activité économique de la population dans la commune Ambatomanga. Concernant l’élevage, le tableau ci-dessus montre que l’élevage des bovins et avicoles occupe une grande place dans l’activité agricole. Nous pouvons interpréter que ces deux types d’élevage sont les principales sources de revenus pour la population locale.

Tableau 13 : Le type d’élevage dans la commune rurale d’Ambatomanga

Cheptel Nombre approximative

Bovins 1040

Porcins 578

Vaches laitières 469

Volailles 4 584

Ovin 70

Source : Monographie de la commune rurale d’Ambatomanga, 2015 (janvier 2016)

8.2.2. Les artisans d’Ambato et d’Antanetibe Ces artisans sont aussi parmi les acteurs dans l’élaboration de cette ferme auberge. Leurs produits doivent être mis en valeur dans ce milieu pour attirer la curiosité des visiteurs.

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Pour ce faire, il faut une collaboration étroite entre la propriétaire de la ferme auberge et ces artisans : les tisseurs de raphia dans le quartier d’Antanetibe et les forgeurs dans le quartier d’Ambato.

8.3. Les objectifs du projet 8.3.1. Objectif général Ce projet a pour but de promouvoir le tourisme dans les communes rurales d’Alarobia et d’Ambatomanga. Non seulement la ferme auberge est elle-même un produit touristique, mais elle représente également un attrait touristique innovant car différents activités se retrouvent en un seul endroit. En d’autre terme, ce concept vise à augmenter le nombre des touristes visitant les deux communes, voire le district de Manjakandriana. 8.3.2. Objectifs spécifiques Comme objectif spécifique, l’élaboration de cette ferme auberge vise à : - Améliorer la vie économique de la population locale à travers la filière tourisme. - Créer d’emploi de différents secteurs - Optimiser l’expérience des promoteurs 8.3.3. Objectifs opérationnels Les objectifs opérationnels sont à imposer pour rechercher la performance d’une entreprise ou d’une entité d’un point de vue quotidien et pratique. Comme objectif opérationnel, ce projet consiste à : - Rendre le patrimoine culturel des Communes comme des attraits touristiques - Prioriser le patrimoine des Communes dans les activités - Répondre aux mieux les besoins des clients

8.4. Etude de faisabilité L’étude de faisabilité est primordiale pour bien démarrer son projet, comprenant l’étude de faisabilité commerciale, l’étude de faisabilité technique et la faisabilité financière.

8.4.1. Etude de faisabilité commerciale L’étude de faisabilité commerciale est une étape à franchir pour ne pas se tromper dans toute élaboration d’un projet. Commençons par l’étude de marché.

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8.4.1.1. Analyse du marché L’analyse du marché permet d’identifier les risques que l’entreprise peut rencontrer. Cette analyse est nécessaire pour identifier les failles et faiblesses avant le lancement de la ferme auberge, ainsi que le lancement des services et produits rattachés à celle-ci.

8.4.1.1.1. Clientèle de l’entreprise La principale cible de cette ferme auberge est le touriste qui s’intéresse au monde rural ainsi que les activités relatives à celui-ci comme les activités agricoles et le patrimoine culturel propre du milieu en question.

Cet aspect est présent dans les communes rurales d’Ambatomanga et d’Alarobia car premièrement, le patrimoine culturel y est toujours authentique, à savoir les maisons traditionnelles, l’histoire authentique du village d’Ambatomanga, le tissage de raphia, la forgerie traditionnelle, ainsi que la fameuse fabrication de fromage.

8.4.1.1.2. Concurrents de l’entreprise

Comme cette ferme auberge est à la fois un centre de restauration et d’hébergement, beaucoup de concurrents sont à considérer :

- La maison Familiale FI dans le village d’Ambatomanga - Les services hôteliers dans le district de Manjakandriana et dans les communes approximatives - Les services de restauration dans le district de Manjakandriana et dans les communes approximatives - Les différentes gargotes dans les communes rurales d’Alarobia et d’Ambatomanga

8.4.1.2. Marketing mix Le marketing mix consiste à établir les moyens d’actions pour atteindre les objectifs définis dans le plan de marketing stratégique, en combinant quatre facteurs: produit, prix, lieu de distribution et communication. Nous allons identifier ces quatre principaux éléments relatifs au projet en question.

8.4.1.2.1. Les produits Les produits et services de la ferme auberge seront : - Restauration - Hébergement - Visite de ferme et d’exploitation agricole

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- Vente d’articles et produits qui font marquer le village

Espace de dégustation pour les produits laitiers issus des fromageries dans le village

8.4.1.2.2. Le prix Nous allons adapter une matrice de stratégie comme indique le schéma ci- dessous pour faciliter le choix de la politique de prix que nous adopterons pour notre ferme auberge.

Figure 12 : matrice de stratégie de fixation des prix (rapport qualité/prix)

Source : www.success-marketing.com (octobre 2016)

Pour se faire, nous allons adopter la stratégie du cadeau : c’est-à-dire prix de pénétration. En d’autre mot, nous allons attribuer des prix promotionnels aux produits et services dans le but de gagner des parts de marché tout en assurant une qualité élevée. Le prix est augmenté une fois que cette tâche a été accomplie, mais la qualité reste la même.

8.4.1.2.3. La place Comme la ferme auberge est à implanter sur une exploitation agricole en activité, notre terrain a été bien choisi : les communes rurales d’Alarobia et d’Ambatomanga.

8.4.1.2.4. La promotion Concernant la mise en avant de la ferme auberge ainsi que son offre de service et de produit, nous allons utiliser ces différents moyens de communication : - Panneau signalétique - Publicité à travers les masses média - Flyers, brochures, affichages

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8.4.2. Analyse PESTEL Pour toute création d’entreprise, il est important de faire une analyse PESTEL où l’on peut identifier les forces, les faiblesses, les opportunités et les menaces possibles.

8.4.2.1. Du point de vue politique Nous savons que Madagascar a connu une crise politique en 2009. Nous sommes donc juste à la sortie de cette crise qui a beaucoup influencé la vie économique et sociale des Malgaches. Selon le ministère du Tourisme, le gouvernement actuel incite et encourage les gens à créer des entreprises touristiques. Cela permet de sortir de cette influence de crise et de regagner la confiance de certains collaborateurs à s’investir dans notre projet.

8.4.2.2. Du point de vue économique Comme nous allons implanter cette ferme auberge dans un milieu rural, il est important d’identifier les potentialités, mais aussi les défaillances de ce projet sur le plan économique.

Tout d’abord, la création de cette ferme auberge dans ce genre de milieu renforce la capacité des paysans et des artisans dans son métier. Ce sera une opportunité pour eux d’améliorer leurs compétences et d’acquérir de nouvelles expériences. En d’autre terme, cela va assurer la durabilité de leur métier et de leur source de revenu.

Mais il faudra en même temps être conscient de la concurrence. Notre concurrent à l’échelle communal sera inévitablement la maison familiale « Fi » implantée au beau milieu du village d’Ambatomanga. Ce sera donc une menace interne sur le domaine de la microéconomie.

En outre, l’élaboration de cette ferme auberge créera de l’emploi pour la population locale. Nous allons donc lui donner la priorité lors du recrutement, en commençant par la construction elle-même jusqu’au recrutement des personnels du service. Tout cela tend vers le développement local.

8.4.2.3. Du point de vue social L’élaboration de cette ferme auberge influencera la cohésion et l’intégration sociale entre la population des deux communes. Le patrimoine culturel de différents quartiers sera unifié dans un seul endroit, ce sera donc une opportunité de faire des échanges sans compromettre l’authenticité de chaque patrimoine culturel.

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8.4.2.4. Du point de vue technologique La construction proprement dit de la ferme auberge sera l’occasion pour les techniciens de mettre en pratique leurs compétences et leurs capacités. Nous allons faire appel à des architectes pour nous conseiller tout en répondant à nos besoins concernant le concept de ferme auberge.

En outre, la technologie joue un rôle important dans la communication et dans la promotion de nos produits. Il est préférable d’utiliser l’internet pour les mieux communiquer rapidement à l’aide de la création de site web ou bien à travers les différents réseaux sociaux.

8.4.2.5. Du point de vue écologique Comme il s’agit d’une création de ferme auberge, ce sera l’occasion de mettre en pratique une éducation environnementale au la population locale en impliquant la gestion de la faune et de la flore pour obtenir une rentabilité sans compromettre l’environnement. Cette éducation environnementale permettra de trouver l’équilibre car la construction de cette ferme auberge aura de forts impacts sur l’environnement, qui nécessite de mesure de compensation pour remédier à ces impacts négatifs.

8.4.2.6. Du point de vue législatif Ce projet nécessite plusieurs autorisations et licences pour être réalisable. Il faudra appliquer les lois qui régissent la création d’une entreprise touristique, favorable au tourisme dans ce cas.

Ces analyses nous ont permis d’identifier les menaces et les opportunités vis-à-vis de la création de cette ferme auberge. Nous allons maintenant se concentrer sur les plans réalisables.

8.4.3. Synthèse des menaces et des opportunités Le tableau suivant va résumer les menaces et opportunités que cette entreprise rencontre.

Tableau 14 : Analyse de l’environnement externe de l’entreprise

Menaces Opportunités Concurrence avec la maison familiale de Création d’emploi pour les paysans Coop Fi Concurrence avec les services hôteliers dans Collaboration avec les entreprises qui se le district de Manjakandriana concentrent dans la filière lait Concurrence avec les services de Attrait touristique restaurations dans le district de Manjakandriana

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Tableau 15 : Analyse de l’environnement externe de l’entreprise

Acquisition d’expériences Développement du champ de travail Première type d’hébergement à l’échelle communale et régionale Source : investigation personnelle (octobre 2016)

8.4.4. Faisabilité financière Dans tout projet, il est très important d’étudier les moyens financière à investir. En premier lieu, il faudra chercher un fond de démarrage. Deuxièmement, il faudra analyser le chiffre d’affaire à réaliser pour prévoir la somme à emprunter. Pour se faire, il faut faire appel à un agent comptable pour l’élaboration du compte de résultat. Ce dernier permettra d’identifier les produits, les charges, et la dotation aux amortissements dans le but d’analyser la rentabilité de notre projet. Le tableau suivant va nous résumer cette étude financière.

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Tableau 16 : Les éléments du plan de financement et compte de résultat

Plan de financement Compte de résultat

Besoins Ressources Charges Produits

Achat de terrain Apport familiale JIRAMA Les touristes

Aménagement du Crédit bancaire Assurance Les produits territoire en question rattachés Prêt personnel Promotion et Construction du communication Sponsoring et bâtiment subvention Salaire des Achat de matériel personnels Apport personnel informatique Fourniture Achat de véhicule Frais de déplacement Licence, brevet Crédits téléphonique Droits et honoraires TVA Achat des équipements immobilier

Source : investigation personnelle (octobre 2016)

L’identification de ces éléments va nous conduire à l’élaboration du tableau de dotation aux amortissements permettant d’envisager les charges passées dans les comptes pour compenser la dépréciation graduelle de chaque immobilisation corporelle et incorporelle. Tableau 17 : Dotation aux amortissements

Investissements Montant Durée (an) Dotation aux amortissements (Ariary) (prévisions)

Terrain, aménagement 50 000 000 20 2 500 000 et construction

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Tableau 16 : Dotation aux amortissements

Licence, droit et 1 000 0000 5 200 000 honoraire

Equipement et 10 000 000 8 125 000 matériels

Source : investigation personnelle (octobre 2016) Lorsque ce tableau de dotation aux amortissements est établi, nous allons pourvoir passer à la trésorerie afin d’identifier le solde disponible de notre compte. En d’autre terme, elle permettra de déterminer les bénéfices acquis ainsi que le seuil de rentabilité de notre projet.

8.4.5. Faisabilité physique et technique En outre, il faut également envisager les cas possibles et faisables pour pouvoir réaliser ce projet, en commençant par son faisabilité physique.

La ferme auberge que nous allons implanter doit se situer sur une exploitation agricole en activité. De ce fait, il est important de bien localiser l’endroit où nous allons implanter notre ferme auberge. Comme le but de ce projet est de promouvoir le tourisme dans les communes rurales d’Alarobia et d’Ambatomanga, il faut trouver un milieu qui relie les deux communes pour que les touristes profitent de leurs richesses patrimoniales respectives durant leurs séjours.

Par la suite, il faut rechercher le type d’installation, d’équipement et de machinerie nécessaire pour le type de bétail que nous allons choisir d’élever. Ici, nous allons élever des vaches, c’est-à-dire une exploitation laitière. De ce fait il nous faudra une salle de traite avec des cloisons pour être en mesure de mener à bien notre opération. Outre l’installation de vêlage, il faut aussi établir une grange pour les veaux et une étable où garder les vaches quand elles ne sont pas prête pour la traite. En d’autre terme, il est primordiale de faire une suivie importante dans l’élevage de ces vaches pour procurer du lait en quantité et de qualité.

8.4.3.1. Façade de l’établissement La surface maximale de la salle doit être de 150m² soit une capacité de 100 couverts au maximum. De plus, elle fonctionne avec la présence active du fermier aubergiste qui réserve à la clientèle un accueil simple, naturel et chaleureux. Pour se faire, nous allons essayer

73 d’utiliser au maximum les matériaux et les styles locaux pour donner à notre ferme auberge un aperçu rural qui conserve l’authenticité des architectures traditionnelles dans ce milieu rural.

Comme aperçu extérieur, notre ferme auberge sera un bâtiment à un étage, construit en brique, avec des toits en tuile noircies par la suie pour refléter le style traditionnel dans le milieu rural. En outre, elle sera construite également en « Trano Rindrina », c’est-à-dire que l’extérieur du bâtiment ne connait pas de peinture.

8.4.3.2. Présentation de chaque niveau Comme évoqué ci-dessous, notre établissement comportera un étage, c’est-à-dire un bâtiment à deux niveaux. Nous allons voir les éléments constitutifs pour chaque niveau

 Niveau 1 ou Rez-de-chaussée

Comme dans chaque rez-de-chaussée, cette partie sera l’entrée principale pour les clients. Les éléments suivants doivent s’y trouver : - la réception, située juste en face des portes d’entrée. Elle comporte un comptoir, un casier pour le dépôt des clés et des messages avec un coffre-fort. Derrière la réception se trouve une petite partie pour archiver les divers documents et paperasses concernant l’hôtel ; - un petit coin salon sis au périphérique du hall, servant aux clients de salle d’attente; - un escalier pour l’accès des clients vers le niveau 2 ; - un bureau réservé pour la direction de l’hôtel ; - un autre bureau pour les services comptables de l’hôtel ; - une boutique de souvenirs de la région : les produits artisanaux issus du tissage de raphia et de la forgerie d’Ambato, munie d’une petite salle pour les stocks ; - une salle de restauration, équipé d’un bar, pouvant recevoir 50 personnes ; - une cuisine comportant la cage d’escalier de service, ainsi qu’une toilette pour les personnels ; - une toilette pour la clientèle.

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Tableau 18 : Superficie des locaux du rez-de-chaussée Comme la ferme auberge doit avoir une superficie de 150m² en maximum, nous allons la repartir pour mettre en place ces différents locaux dans le hall à partir du tableau ci-dessus

Désignation du local Superficie (m²)

Réception + Salle d’attente 35

Bureau direction 10

Bureau comptabilité 10

Toilettes 1,5 x 2

Boutique 30

Restauration 62

TOTAL 150

Source : investigation personnelle (octobre 2016)

 Niveau 2

Le niveau 2 correspond aux chambres. Notre ferme auberge comportera donc 4 chambres espacées divisées comme suit (couloir non compris)

Tableau 19: Répartition du niveau 2 de l'établissement

Type de chambre Superficie (m²)

Deux chambres avec deux lits doubles, 40 chacune idéales pour la famille

Deux chambres avec un lit double, idéales 30 chacune pour couple

TOTAL 150

Source : investigation personnelle (octobre 2016)

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8.5. Les ressources humaines Les ressources humaines sont l’ensemble des collaborateurs de tous statuts (ouvriers, employé, cadres) appartenant à l’organisation mais aussi liés à elle par des rapports de sujétion (ainsi, les collaborateurs des sous-traitants sont considérés comme faisant partie de fait du périmètre des ressources humaines de l’entreprise). Pour cette ferme auberge, nous allons la structurer comme suit :

Figure 13 : organigramme de la ferme auberge

Source : investigation personnelle (octobre 2016)

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8.6. Les activités reliées au projet A part les activités principales dans la ferme auberge, quelques activités connexes sont indispensables pour donner aux habitants l’opportunité de faire connaitre le patrimoine culturel des communes aux touristes. Ces activités sont les résultats de la collaboration entre les différents promoteurs du projet.

8.5.1. Collaboration entre la propriétaire de la ferme auberge et les tisseurs du quartier d’Antanetibe La participation des tisseurs de raphia dans le quartier d’Antanetibe dans ce projet permet de mettre en valeur leurs produits. Voici quelques exemples d’activités :  Les matériels utilisés dans la ferme auberge doivent être des produits issues du tissage de raphia : les nappes et sets de table, les tapis, etc…  Former quelques tisseurs à transformer les produits semi-finis en de produits finis vendables. De ce fait, il est envisageable d’offrir des accessoires en raphia aux touristes selon leurs consommations dans la ferme auberge tels que : boîte à bijoux, panier, bandoulières, mini coffrets, chapeaux, etc… Des plans tarifaires seront donc à imposer.

8.5.2. Collaboration entre la propriétaire de la ferme auberge et les forgerons du quartier d’Ambato La contribution de ces forgerons dans l’élaboration de cette ferme auberge permet d’assurer le cycle de vie de leurs produits. Cela permet également de renforcer leur visibilité pour susciter la curiosité des touristes à les visiter dans leur quartier. Pour commencer, il faut donner tous les marchés de construction des équipements en fer à ces forgeurs. Dans ce cas, il est préférable d’agrandir leurs champs de travail et d’activités. En outre, il est préférable d’exposer quelques photos de ces forgerons en cours de travail sur le mur de l’accueil pour susciter la curiosité des visiteurs à visiter leur champ de travail.

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8.5.3. Collaboration entre la propriétaire de la ferme auberge et les fromageries existantes dans le village Comme il existe quatre fromageries dans le village d’Ambatomanga, nous allons faire appel à chacune d’elle pour mettre en valeur ce patrimoine dans un seul endroit. Pour se faire, nous allons consacrer un petit espace dans la cours de la ferme auberge pour une dégustation gratuite sur les différents produits de chaque fromagerie afin de les susciter à visiter et à consommer les produits de la fromagerie de leur choix.

8.7. Le cycle de vie du projet Afin d’analyser le cycle de vie de cette ferme auberge, nous allons utiliser le courbe théorique marketing. Ce courbe de cycle de vie est un outil d’analyse des ventes d’un produit sur un marché dans le but de suivre l’évolution de ses ventes depuis son introduction sur le marché jusqu’ à son retrait.

En général, on observe quatre principales phases dans le cycle de vie d’un produit touristique27. Cela est applicable dans l’élaboration de cette ferme auberge.

8.6.1. Phase de lancement Dans un premier temps, nous allons procéder à l’inauguration de la ferme auberge ainsi que la mise en place des différents produits et services rattachés. Cette phase se dénomme également « création du concept ». Elle se démarquera par les campagnes publicitaires ainsi que par la promotion d’ouverture.

8.6.2. Phase de développement Cette phase ne sera observée qu’au bout de 1 à 2 ans après l’ouverture de la ferme auberge. C’est une phase durant laquelle on peut observer une certaine croissance des affaires alors que les gestionnaires apprivoisent et peaufinent leurs méthodes de travail. En d’autre terme, ce sera une étape de mise au point du projet en question.

8.6.3. Phase d’opération et de réalisation Au bout de trois ans après le lancement de notre ferme auberge, ce sera la phase de développement de marché et d’optimisation des affaires. Ce dernier peut s’étendre jusqu’à 7 à 8 ans après l’ouverture car au cours des années, nous pouvons améliorer la gestion de notre ferme auberge en question grâce à l’identification des besoins des touristes, les difficultés et

27 Le cycle du produit touristique, Gilles Larivière, Rapport sectoriel, Industrie Hôtelière au Québec, Edition 2010 78 les failles rencontrées. En d’autre terme, ce sera la phase de maturation de notre ferme auberge vis-à-vis de nos offres de services et les activités rattachées.

8.8. Les méthodes de planification du projet Nous allons utiliser la méthode PERT comme méthode de planification de cette ferme auberge. C’est une technique d’ordonnance des taches et contrôles des programmes. En d’autre terme, elle consiste à mettre en ordre sous forme de réseau plusieurs tâches qui concourent toutes à l’obtention d’un résultat fini grâce à leur dépendance et à leur chronologie. Commençons par l’élaboration de la liste des tâches.

8.7.1. L’élaboration de la liste des tâches Le tableau suivant va repartir les tâches à réaliser lors de l’élaboration de la ferme auberge

Tableau 20 : Liste des tâches

Code de Libellé Durée Antériorité la tâche

A Choix de terrain à aménager (150m²) : étude 20 de faisabilité

B Demande d’autorisation de construire 7 A doit être terminé

C Répartition des tâches 3 B doit être terminé

D Recrutement de main d’œuvre 10 A doit être terminé

E Achat des matériaux de construction (briques, 7 Ne peut commencer que 5 ciment, bois, peinture, etc) jours après le début de D

F Travaux de construction proprement dit 160 Ne peut commencer que 5 jour après le début de E

G Achat des immobiliers et accessoires 7 Ne peut commencer que 130 jours après le début de F

H Mise en place des immobiliers et des 7 F et G doivent être terminés accessoires

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Tableau 20 : Liste des tâches

I Recrutement de personnels exécutifs 7 H doit être terminé (responsable marketing, agent comptable, cuisinier, serveur, etc)

Source : investigation personnelle (octobre 2016)

Ce tableau représente le déroulement des travaux depuis la conception de la ferme auberge jusqu’à son démarrage. Cela servirait à mieux gérer les tâches à entreprendre et les tâches qui ont été déjà exécutées pour pouvoir passer aux suivantes.

8.7.2. Le réseau PERT Après avoir listé les tâches, il est important d’élaborer le réseau PERT afin de planifier les tâches dans un ordre chronologique. Le graphique ci-dessus peut nous montrer cela.

Figure 14 : Graphique PERT

Source : investigation personnelle (octobre 2016)

8.9. Perspectives du projet dans le futur Dans tout projet, il faut se préoccuper de la génération future dans le but de viser le développement durable.

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8.8.1. Sur le plan économique

L’élaboration de cette ferme auberge aura un impact sur la vie économique de la population locale dans les communes rurale d’Alarobia et d’Ambatomanga, voire dans la vie économique malgache

La ferme auberge elle-même est un produit touristique. En effet, elle va influencer la croissance économique malgache. Tout d’abord, elle peut engendrer l’entrée de devise à travers les touristes étrangers car le tourisme est une source importante de devise. Par la suite, le PIB, un des indicateurs économiques de la richesse produite par année dans un pays donné, va augmenter grâce à la consommation des produits et services rattachés à cette ferme auberge. En d’autre terme, ces consommations vont augmenter le chiffre d’affaire des acteurs impliqués dans la conception de ce projet, qui va par la suite influencer le PIB car l’augmentation de ce dernier se traduit par la consommation des produits et services touristiques. En dernier lieu, ce projet va créer de l’emploi pour la population locale. Le tourisme est un véritable instrument de lutte contre le chômage. Grâce à l’augmentation des revenus disponibles et de la consommation journalière, le taux de pauvreté va être réduit par le biais de ce projet en question.

8.8.2. Sur le plan social Le tourisme est considéré comme un phénomène sociologique, c’est pourquoi, il est également nécessaire d’identifier l’impact sur le plan social de l’élaboration de cette ferme auberge. Premièrement, cela va régulariser la vie sociale des habitants dans ce milieu. Elle va créer ce qu’on appelle ordre touristique équitable et responsable car cela va unifier la population dans les deux communes, non seulement d’un point de vue géographique mais aussi culturel. Deuxièmement, cela va induire quelque pratique occidentale car selon COMTE, la sociologie elle-même est une étude de la société occidentale. Les règles et lois à imposer dans la gestion de cette ferme auberge seront d’origine occidentale car ces derniers sont réputés par leur sens d’organisation : organisation rationnelle et économique ce qui va faire de la ferme auberge un entreprise capitaliste. Et en dernier lieu, cela va renforcer la sécurité dans les deux communes car le tourisme exige la paix et sécurité nationale, voire internationale. En d’autre terme, un projet touristique est un outil de rapprochement dans le but d’être en sécurité.

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8.8.3. Sur le plan environnemental Le tourisme et l’environnement sont deux phénomènes interdépendants. Toute création d’entreprise touristique telle que la nôtre aura toujours un impact positif et négatif sur l’environnement. Lorsqu’on fait l’étude d’impact environnemental, les critères d’évaluation suivants sont à considérer :

 Durée : la durée de l’impact de l’élaboration de cette ferme auberge sera permanente car ses effets seront ressentis pendant une longue période longue et indéterminée allant au-delà de la durée du projet  Intensité : elle aura un effet de perturbation moyen car sa mise en place réduit quelque peu la qualité de l’élément environnemental

Pour résumer, la mise en place de cette ferme auberge dans ce milieu aura un impact permanent, moyennement intense d’échelle zonale.

En outre, par impact sur l’environnement, on entend les aspects suivants28 :

 Les effets sur la santé et le bien être : comme il s’agit d’une ferme auberge, il faut faire une suivie permanente de l’hygiène de la ferme pour que les odeurs et les déchets n’infectent pas le service de restauration. Pour remédier à cela, quelques solutions sont à imposer :  Suivie permanente des vaches, de leur santé, de leur hygiène, de leur qualité de lait, etc...  Transformation des bouses de vaches en engrais dans le plus bref délai  Les effets sur l’écosystème : l’aménagement de cette ferme auberge va détériorer l’état du terrain ou nous allons l’implanter.  Les effets sur les habitations : quelques habitants risquent d’être déplacés lors du travail d’aménagement. Comme mesure de compensation, nous allons donner du travail aux gens concernés, ainsi nous allons leur construire de nouvelles maisons.

28 OECDE, 1992

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CONCLUSION GENERALE

Pour conclure, la richesse patrimoniale des communes représente un véritable atout touristique dans ce milieu. Le tissage de raphia dans le quartier d’Antanetibe et le travail de forge dans le quartier d’Ambato nous rappellent que le mode traditionnel ne perd pas de valeur et garde toujours son authenticité dans les milieux rurals tel que notre zone d’étude. Quant à la commune rurale d’Ambatomanga, sa réputation pour la fabrication de fromage lui permet d’attirer les touristes « monomaniaques » comme le dit CLUZEAU qui s’intéressent particulièrement à l’art culinaire d’une région spécifique. C’est à ce moment-là que le choix de ces touristes doit être orienté vers l’une des fromageries existantes dans le village. Voilà pourquoi l’adoption d’une stratégie marketing est nécessaire pour promouvoir ses produits et services dans le but d’attirer les visiteurs vers telle ou telle fromagerie lors de leurs séjours à Ambatomanga. De plus, l’histoire authentique ce village permet d’augmenter sa visibilité aux yeux des touristes car beaucoup de choses méritent d’être découvertes à partir de cette histoire comme les différents faussés, le patrimoine culturel immobilier, le patrimoine architectural du village, etc… Entre autre, lors de l’analyse FFOM sur chaque patrimoine existant dans les communes, nous avons pu identifier les failles qui peuvent nuire au développement du tourisme dans ce milieu. Les différentes recommandations relatives à ces problèmes permettront d’atteindre les objectifs malgré les difficultés rencontrées qui freinent le développement économique et touristique dans ces communes.

Afin de développer le tourisme culturel à travers la richesse patrimoniale des communes rurales d’Alarobia et d’Ambatomanga, nous avons opté d’élaborer une ferme auberge comme projet professionnel. Non seulement, elle sert d’hébergement aux touristes, mais elle suscite également la curiosité des visiteurs à s’intéresser au patrimoine des communes tout en consommant des produits locaux. Grâce à ce projet, la population locale aura l’opportunité de mettre en pratique ses capacités techniques et de trouver un métier stable relatif à son savoir-faire. De plus, ce projet est parfaitement conforme à notre zone d’étude, qui est un milieu rural, mais avec de fortes potentialités touristiques et patrimoniales.

Entre autre, cette ferme auberge ne peut démarrer qu’avec d’important fonds de roulement, c’est-à-dire, son élaboration nécessite de grosses sommes d’argents. De ce fait, l’appel aux partenariats est fort recommandé pour pouvoir réaliser ce projet. Pour se faire, il est donc nécessaire de bien rédiger son « business plan » ou plan d’action pour convaincre les acteurs touristiques et économiques, voire l’administration à s’investir dans notre projet afin

83 d’augmenter son envergure. Comme cette ferme auberge implique principalement les produits laitiers, elle peut ouvrir beaucoup de portes pour les paysans dans l’activité agricole. Nous pouvons directement prendre comme exemple la réouverture de TIKO. Ce dernier peut devenir un actionnaire potentiel dans notre ferme auberge car non seulement, cet organisme est axé vers la production laitière, mais nous pouvons gagner facilement sa coopération grâce à Monsieur RAVALOMANANA Marc, originaire d’Imerinkasinina et un des actionnaires principal du groupe TIKO. Un intérêt commun est visé dans cette coopération : le développement de la filière lait, l’augmentation de la visibilité de notre ferme auberge, et l’augmentation de la visibilité des communes rurales d’Alarobia et d’Ambatomanga. Tout cela contribuera au développement du tourisme culturel dans ces communes. Elles pourront donc devenir une destination touristique importante dans le district de Manjakandriana.

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BIBLIOGRAPHIE ET SOURCES

Ouvrages

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85

16. LEWUILLON S., Les murs de pierre sèche en milieu rural, in Pour une archéologie, Arman Collin, p193-221 17. MALZAC R.P, 1930 – Histoire du Royaume Hova depuis ses origines jusqu’à sa fin, Tananarive, 645p 18. MONDAIN G., 1920, Un siècle des Missions à Madagascar, Société des missions évangéliques, Paris, 240p 19. MILLE A., 1970, Contribution à l’étude des villages fortifiés de l’Imerina ancien, Tananarive, 226p. 20. MOREL A., 1993, Identité et Patrimoine, Paris, 25p 21. OBERLE P., 1976, Antananarivo et l’Imerina, Antananarivo, SME. 22. RABEMANAHAKA J.W., 1971, Tapa-kazo iray ihany, Fanotam-boky Malagasy, Tananarive, 50p 23. RAFETRANIAINA M.T., 2008, Ambatomanga, vavahady faharoa nidiran’ny filazantsara teto Madagascar, Tananarive, 110p 24. RAJAONARIVELO G., s.d. Mifamatotra ny Tantaran’Ambatomanga sy ny fiangonana protestanta, Fanotana Printy manokana, Antananarivo 25. RAJEMISA RAOLISON Régis, 1969 Dictionnaire historique et géographique de Madagascar, Fianarantsoa Ambozontany 26. RAKOTONDRANOSY P. et, RAVELOMANANA H., Ambatomanga 150 taona, Op. Cit, 22p 27. RANDRIAMAMONJY F., 2006, Tantaran’i Madagascar isam-paritra, Presse de BPS, Antananarivo 28. RAVELOJAONA, Pasteur, 1937, dir, Ny Firaketana ny fiteny sy ny zavatra malagasy, Tananarive 29. RAVELOMANTSOA (G), Ny Fifandrainan’ny fitoriana ny filazantsara sy ny fampandrosoana ao amin’ny faritra Ambatomanga, Antananarivo 2008, 38p 30. ROBINSON M. et PICARD D., Tourisme, culture et développement durable, Programme « Tourisme, culture, développement », Division des politiques culturelles et du dialogue interculturel, Secteur de la culture, UNESCO, 99p 31. VALETTE J., Etudes sur le règne de Radama I, Imprimerie nationale, Tananarive, 1962, 85p

86

Revues et Magazines 32. ANDRIAMISEZA, Ny Station missionnaire ao Ambatomanga, in Ny Mpamafy, n°1, Janoary 1948. 33. Catalogue de Photographies Historiques sur la Vie Culturelle à Madagascar pendant la période Coloniale et la Première République (1896-1972) (mars 2012) 34. Code du patrimoine français (s.d.n.l) 35. Les sites et monuments classés et inscrits de Madagascar (18 Avril 2011) 36. UNESCO - Mise en œuvre de la convention pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel (2003)

Mémoires

37. RABEFARITRA F.H., 2006, Réhabilitation de la Route RPT3 reliant Ambohimalaza- Anjeva- Ambatomanga, Mémoire Polytechnique, Antananarivo 38. RAHARINTSOA L.S., 1985, Les activités rurales de la FJKM. Exemple de la production laitière d’Ambatomanga, CAPEN. 39. RAKONTONDRASOA H.N., 2007, Contribution de la filière lait au développement de la commune rurale d’Ambatomanga, Maitrise en Géographie 40. RAKOTOVAHOAKA N.H., 2005 Valorisation Touristique des Paysages ruraux : les exemples d’Alarobia- Ambatomanga- Mantasoa, Région d’Analamanga (Hautes Terres Centrales Malgaches), Maitrise en Géographie, Antananarivo. 41. RAMARSON (F.), 2009, Les impacts d’une implantation ancienne de l’école en Imerina: le cas de Manjakandriana, CAPEN. 42. RANDRIAMIANDRISOA I., 2006, Projet d’alimentation en eau potable du village d’Ambatomanga, Mémoire de fin d’étude en vue d’obtention du diplôme d’ingénieur, Antananarivo.

Webographie 1. http://capsurlepatrimoine.ca (11/11/2015) 2. http://ficoop.e-monsite.com (26/10/2016) 3. http://www.lamaison-familiale-fi.com (26/10/2016) 4. http://madatana.com (04/11/2016) 5. http://www.madagascar-vision.com (11/09/2016) 6. http://malagasymahomby.org (11/09/2015)

87

7. http://ressources.aunege.fr (26/10/2016) 8. http://www.reseau-breton-batiment-durable.fr (27/10/2016) 9. http://www.tourisme-antananarivo.com (06/11/2016) 10. http://whc.unesco.org/fr (26/10/2016)

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ANNEXES

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Liste des annexes

Annexe n°01 : Extrait de questionnaire

Annexe n°02 : Randonnée organisé par l’ORTANA

Annexe n°03 : Types d’attractions culturelles visitées par les touristes internationaux en 2007

Annexe n°04 : Les sites et monuments classés et inscrits de Madagascar, région Analamanga (18 Avril 2011)

Annexe n°05 : Charte du Tourisme Culturel de l’ICOMOS

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Annexe n°01 : Extrait de questionnaire

Questionnaire n°01

QUESTIONNAIRE A L’ATTENTION DE LA COMMUNE RURALE D’AMBATOMANGA (07/10/2015)

1. Quels sont les patrimoines existants dans la commune rurale d’Ambatomanga ?

2. Est-ce que ces patrimoines sont régis dans un cadre juridique? o Oui o Non

Etat de conservation et de mise en valeur du patrimoine de votre commune

1. Selon votre avis: - Quels sont les points faibles de ces patrimoines ?

- Est-ce qu’ils représentent un obstacle dans le développement de la commune ? o Oui o Non - Est-ce qu’ils contribuent au développement de la commune? o Oui o Non

2. Est-ce que la commune dispose d’un centre de loisir que les touristes et la population locale peuvent fréquenter ?

o Oui o Non

Si oui, le(s)quel(s)?

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Actions et partenaires de votre commune dans les projets patrimoniaux

1. Est-ce qu’un projet de valorisation, conservation et protection de patrimoine a déjà eu lieu dans la commune ?

o Oui o Non

Si oui, à quoi cela consistait ? Quand ? (+date)

2. Est-ce qu’il existait / existe de collaboration entre la commune le ministère de la culture et de l’artisanat ou le ministère du tourisme concernant ces patrimoines ?

o Oui o Non

Si oui, pouvez-vous décrire cette situation ?

3. Est- ce qu’il existe des groupes de personnes qui prennent en main ces patrimoines ? o Oui o Non

Si oui, qui sont-ils ?

4. Est –ce qu’il y a un budget financé par le gouvernement ou la commune elle-même dans la gestion et dans l’entretien de ces patrimoines ?

o Oui o Non

Merci pour votre participation!!!

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Questionnaire n°02 :

AVANCEES EN MATIERE DE RECENSEMENT DU PATRIMOINE AU NIVEAU DE LA DIRECTION DE LA SAUVEGARDE DE LA PATRIMOINE

1. Avez vous déjà travaillé sur un recensement du patrimoine? □ Oui □ Non Si oui, Sur quel thème ? …...... Sur quel territoire, dans quel secteur ? …......

2. Pourriez-vous nous décrire le travail réalisé en quelques mots ? …...... …......

3. Aujourd'hui, votre travail est-il : □ abouti ? □ en cours ?

4. Sous quelle forme se présente-t-il ? □ papier □ informatique

LA NATURE DU RECENSEMENT REALISE

5. Les renseignements obtenus sont-ils plutôt : □ succincts (avec : nom, localisation, photos) ? □ élaborés (avec : nom, localisation, photos, datation, description) ? □ très élaborés (avec :nom, localisation, photos, datation, dimensions, description, historique, références bibliographiques et/ou archivistiques) ?

6. Vos travaux de recensement ont-ils donné lieu à une valorisation ? □ Oui □ Non

7. Si oui, de quelle nature ? □ publication □ circuit touristique □ sites Internet □ documents personnels □ autres :

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Annexe n° 02 : Randonnée organisé par l’ORTANA

Alarobia Ambatomanga, chez les forgerons et les laitiers

Cet itinéraire est une immersion complète dans le monde rural des Hautes Terres. A travers monts et vallées, les randonneurs s’émerveilleront face à un assortiment des beaux paysages : rizières, maisons typiques, anciennes fortifications. Pour admirer l’ambiance du marché, il est préférable d’organiser la randonnée le mercredi.

Alarobia ou « mercredi » en français, était dans les années 30 le marché attitré du village voisin d’Ambatomanga, un rôle qu’il a lui-même ravi à Alatsinainikely, littéralement « le petit lundi ». En 1978, les deux voisins se sont séparés à l’amiable. 15 fokontany formant désormais la commune rurale d’Alarobia et 5 autres étaient restés avec Ambatomanga. Carrefour d’activités, cette région est un haut lieu du travail du fer et de la rabane dont les rouleaux parfois de 50m s’en vont chaque semaine en ville sur le toit des taxi-brousses. L’apiculture aussi se porte bien dans une région bien pourvue en fleurs et en eucalyptus. Mais ce qui fait la renommée de cette zone, c’est toujours la production laitière.

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Nombreux sont les villages qui ont comme spécialité la forge. Dans un petit atelier improvisé au coin d’une cour, marteau, enclume, pinces, soufflet et des jeunes gens armés de courage travaillent sans relâche et produisent faucille, bêche, couteaux et divers outils nécessaires à la vie quotidienne. Les techniques ont été transmises de génération en génération. Les matières premières, achetées à la pièce à Antananarivo, sont surtout constituées des ferrailles usées.

Au début, la production était destinée à satisfaire la demande locale pour rapidement être vendue dans d’autres villages voisins et sur certains marchés de la capitale.

Le travail de la forge est une affaire familiale. D’ailleurs, les forgerons habitent souvent le même village. Dans cette partie orientale, nous pouvons citer les villages d’Andraodo, Ambovona, Ambato, Ampanataovana et Amoronkay.

Date de la randonnée: Mardi 28 Octobre 2014

Source : http://www.tourisme-antananarivo.com

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Annexe n°03 : Types d’attractions culturelles visitées par les touristes internationaux en 2007

Source : ATLAS Cultural Tourism Project 2007, internet

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Annexe n°05 CHARTE INTERNATIONALE DU TOURISME CULTUREL La Gestion du Tourisme aux Sites de Patrimoine Significatif (1999) Adoptée par ICOMOS à la 12è Assemblée Générale au Mexique, Octobre 1999.

INTRODUCTION

Principes généraux de la charte

Au sens le plus large, le patrimoine naturel et culturel appartient à tous les hommes. Nous avons chacun un droit et une responsabilité de compréhension, d'appréciation et de conservation de ces valeurs universelles.

Le patrimoine est un concept vaste qui réunit aussi bien l'environnement naturel que culturel. Il englobe les notions de paysage, d'ensembles historiques, de sites naturels et bâtis aussi bien que les notions de biodiversité, de collections, de pratiques culturelles traditionnelles ou présentes, de connaissance et d'expérimentation. Il rappelle et exprime le long cheminement du développement historique qui constitue l'essence des diverses identités nationales, régionales, indigène et locales, et fait partie intégrante de la vie moderne. C'est un point de référence dynamique et un instrument positif du développement et des échanges. Le patrimoine particulier et la mémoire collective de chaque lieu et de chaque communauté sont irremplaçables et représentent une base essentielle du développement, à la fois maintenant et pour l'avenir.

En cette période de globalisation croissante, la protection, la conservation, l'interprétation et la présentation du patrimoine et de la diversité culturelle de chaque lieu ou région, sont un enjeu important pour tous et partout. Cependant, la gestion de ce patrimoine, dans le cadre de recommandations internationales reconnues et appropriées, relève habituellement de la responsabilité des communautés d'accueil.

Un premier objectif pour la gestion du patrimoine consiste à faire connaître sa signification et les justifications de sa conservation aussi bien aux communautés d'accueil qu'aux visiteurs. Une gestion matérielle raisonnable et une approche intellectuelle et/ou émotionnelle du patrimoine et du développement culturel sont à la fois un droit et un privilège. Cette gestion doit être porteuse de respect pour les valeurs patrimoniales, pour les populations indigènes qui les perpétuent, pour les paysages et les cultures qui les ont produites, pour les intérêts et les droits actuels des communautés d'accueil, et pour les propriétaires d'ensembles historiques.

Les interactions dynamiques entre patrimoine culturel et tourisme

Le tourisme national et international a été et demeure un des principaux véhicules d'échanges culturels, une occasion d'expériences professionnelles non seulement de ce qui a survécu du

97 passé mais aussi de la vie actuelle d'autres groupes humains. Il est de plus en plus largement reconnu comme une force positive qui favorise la conservation du patrimoine naturel et culturel. Le tourisme peut saisir les caractéristiques économiques du patrimoine et les utiliser pour sa conservation en créant des ressources, en développant l'éducation et en infléchissant la politique. Il représente un enjeu économique essentiel pour de nombreux pays et de nombreuses régions, et peut être un facteur important de développement, lorsqu'il est géré avec succès.

Le tourisme est devenu un phénomène complexe en plein développement. Il joue un rôle essentiel dans les domaines économiques, sociaux, culturels, éducatifs, scientifiques, écologiques et esthétiques. Parvenir à dépasser pour les valoriser les conflits qui peuvent exister entre les attentes et les aspirations des visiteurs et celles des communautés d'accueil, constitue à la fois un enjeu et une opportunité.

Le patrimoine naturel et culturel, comme la diversité des cultures vivantes sont des attractions touristiques majeures. Un tourisme excessif peut de la même façon qu'un tourisme inexistant ou mal géré nuire à l'intégrité physique et à la signification du patrimoine. La fréquentation touristique peut également conduire à la dégradation des espaces naturels ainsi que des cultures et des modes de vie des communautés d'accueil.

Le tourisme est porteur d'avantages pour les communautés d'accueil et leur procure des moyens importants et des justifications pour prendre en charge et maintenir leur patrimoine et leurs pratiques culturelles. La participation et la coopération entre les communautés d'accueil représentatives, les conservateurs, les opérateurs touristiques, les propriétaires privés, les responsables politiques, les concepteurs et les gestionnaires des programmes de planification, et les gestionnaires de sites sont nécessaires pour mettre en oeuvre une industrie touristique durable et favoriser la protection des ressources patrimoniales pour les générations futures.

ICOMOS, Conseil International des Monuments et des Sites, en tant qu'auteur de cette Charte, ainsi que les autres organisations internationales et les industries du tourisme, sont prêts à relever ce défi.

Objectifs de la charte

Les objectifs de la charte du tourisme culturel sont :

 Encourager et faciliter le travail de ceux qui participent à la conservation et à la gestion du patrimoine afin de le rendre plus accessible aux communautés d'accueil et aux visiteurs  Encourager et faciliter le travail de l'industrie touristique pour promouvoir et gérer le tourisme dans le respect et la mise en valeur du patrimoine et des cultures vivantes des communautés d'accueil.  Encourager et faciliter le dialogue entre les responsables du patrimoine et ceux des industries du tourisme afin de mieux faire comprendre l'importance et la fragilité des ensembles patrimoniaux, des collections, des cultures vivantes dans le souci de les sauvegarder à long terme.

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 Encourager ceux qui proposent des programmes et des politiques afin de développer des projets précis et mesurables, et des stratégies qui touchent à la présentation et l'interprétation des ensembles patrimoniaux et des activités culturelles dans le contexte de leur protection et de leur conservation. En outre,  La Charte encourage l'ensemble des initiatives de l'ICOMOS, des autres organisations internationales et des industries touristiques qui visent à améliorer les conditions de gestion et de conservation du patrimoine.  La Charte encourage les contributions de tous les responsables agissant dans les domaines du patrimoine et du tourisme et qui permettront d'atteindre ces objectifs.  La Charte encourage la réalisation de guides détaillés par les parties intéressées. Ces guides faciliteront l'application concrète des principes établis par la Charte dans le cadre d'interventions particulières et à la demande d'organisations et de communautés d'accueil spécifiques.

PRINCIPES DE LA CHARTE DU TOURISME CULTUREL

Principe 1

Le tourisme national et international est l'un des principaux véhicules des échanges culturels. La protection du patrimoine doit offrir des opportunités sérieuses et bien gérées aux membres des communautés d'accueil et aux visiteurs pour expérimenter et comprendre le patrimoine et la culture des différentes communautés.

1.1

Le patrimoine culturel est une ressource à la fois matérielle et spirituelle. Il témoignage d'un développement historique. Il a un rôle important dans la vie contemporaine et doit être accessible physiquement, intellectuellement et émotionnellement au grand public. Les programmes de protection et de conservation des éléments physiques, des aspects intangibles et des expressions de la culture contemporaine prises dans leur sens le plus large, doivent faciliter la compréhension et la prise en considération de la signification du patrimoine par les communautés d'accueil et les visiteurs, d'une manière équitable et adaptée aux moyens dont ils disposent.

1.2

Les caractéristiques particulières du patrimoine naturel et culturel ont des niveaux de signification différents, certaines sont investies d'une valeur universelle, d'autres d'une valeur nationale, régionale ou locale. Les programmes d'interprétation doivent présenter ces différents niveaux de signification de manière pertinente et accessible aux communautés d'accueil et aux visiteurs, en utilisant des moyens pédagogiques actuels stimulants, média, technologie, explications personnalisées des aspects historiques, environnementaux et culturels.

1.3

99

Les programmes d'interprétation doivent faciliter et encourager une prise de conscience profonde par le public, prise de conscience qui constitue une base essentielle pour assurer la préservation dans le temps du patrimoine naturel et culturel.

1.4

Les programmes d'interprétation doivent présenter la signification des ensembles patrimoniaux, des traditions et des pratiques culturelles dans le cadre des expériences passées et de la diversité présente des territoires et des communautés, sans négliger les minorités culturelles et linguistiques. Le visiteur doit aussi être informé des différentes valeurs culturelles qui caractérisent tel ou tel type de patrimoine.

Principe 2

La relation entre le patrimoine et le tourisme est dynamique et doit dépasser les conflits de valeurs. Elle doit être gérée de manière durable au profit des générations actuelles et futures.

2.1

La signification des ensembles patrimoniaux constitue une valeur pour tous les peuples et une base importante de la diversité culturelle et du développement social. La protection et la conservation à long terme des cultures vivantes, des ensembles patrimoniaux et des collections, ainsi que leur intégrité physique et écologique dans leur contexte environnemental, doivent être une composante essentielle des politiques de développement social, économique, législatif, culturel et touristique.

2.2

L'interaction entre les ressources patrimoniales et le tourisme est dynamique et en constante évolution, générant à la fois des opportunités, des défis et des potentialités de conflits. Les projets, activités et développements touristiques doivent parvenir à des résultats positifs et limiter les impacts négatifs qui pourraient nuire au patrimoine et aux modes de vie des communautés d'accueil, tout en répondant au mieux aux besoins et aux aspirations des visiteurs.

2.3

Les programmes de protection, d'interprétation et de développement touristique doivent être basés sur une approche compréhensible des aspects particuliers, souvent complexes et conflictuels, de la signification des différents patrimoines. La poursuite régulière d'activités de recherche est importante car elle permet d'approfondir la compréhension et l'appréciation de la signification de ces différents témoignages patrimoniaux.

2.4

La préservation de l'authenticité des ensembles patrimoniaux et des collections est importante. C'est une condition essentielle de leur signification culturelle qui s'exprime dans les

100 matériaux, la mémoire collective et les traditions qui nous viennent du passé. Les programmes doivent présenter et interpréter l'authenticité des ensembles patrimoniaux de manière à favoriser la compréhension et l'appréciation de ce patrimoine culturel.

2.5

Les projets de développement touristique et d'infrastructures doivent prendre en compte les dimensions esthétiques, sociales et culturelles, les paysages naturels et culturels, les caractéristiques de la biodiversité ainsi que l'environnement visuel le plus large des ensembles patrimoniaux. On doit donner la préférence aux matériaux locaux et prendre en compte les caractéristiques de l'architecture locale et les particularités des constructions vernaculaires.

2.6

La promotion et le développement touristique des ensembles patrimoniaux doivent être précédés par la mise en place de plans de gestion qui prennent en compte la valeur naturelle et culturelle de la ressource patrimoniale. Ils doivent établir les limites acceptables des modifications susceptibles d'être apportées à ces ensembles, en tenant compte en particulier de l'impact de la fréquentation touristique sur les caractéristiques physiques, l'intégrité, l'écologie et la biodiversité des espaces, les accès, les systèmes de transport, et le bien être social, économique et culturel des communautés d'accueil. Si le niveau des modifications proposées est inacceptable, le projet de développement doit être modifié.

2.7

Des programmes d'évaluation doivent permettre d'estimer les impacts progressifs des activités touristiques et du développement dans des espaces spécifiques ou des communautés particulières.

Principe 3

Les opérations de mise en valeur des ensembles patrimoniaux doivent assurer aux visiteurs une expérience enrichissante et agréable.

3.1

Les programmes de protection et de tourisme doivent présenter une information de haute qualité de manière à favoriser la compréhension par le visiteur de la signification des caractéristiques du patrimoine et de la nécessité de le protéger. Ces programmes doivent aussi contribuer, de manière appropriée, à mettre le visiteur en situation de profiter au mieux de sa visite.

3.2

Le visiteur doit pouvoir visiter les ensembles patrimoniaux comme il le souhaite, si c'est son propre choix. Un circuit de circulation spécifique peut être nécessaire pour réduire les impacts de ce type de visite sur l'intégrité, et les caractéristiques physiques, naturelles et culturelles des sites.

101

3.3

Le respect du caractère sacré des sites, des pratiques et des traditions de nature spirituelle doit être pris en considération de façon prioritaire par les gestionnaires de sites, les visiteurs, les hommes politiques, les planificateurs et les opérateurs touristiques. Les visiteurs doivent être encouragés à se comporter en invités bienvenus, respectueux des valeurs et des styles de vie des communautés d'accueil, en rejetant les vols et le commerce illicite des biens culturels et en se comportant de manière à favoriser le maintien d'un accueil favorable pour les visiteurs à venir.

3.4

La planification des activités touristiques doit offrir aux visiteurs les meilleures conditions de confort, de sécurité et de bien-être de manière à renforcer le plaisir de la visite mais sans que cela ne nuise à la signification et aux caractéristiques écologiques du patrimoine.

Principe 4

Les communautés d'accueil et les populations locales doivent participer aux programmes de mise en valeur touristique des sites patrimoniaux.

4.1

Les droits et les intérêts des communautés d'accueil tant au niveau régional que local, les propriétaires privés et les peuples indigènes qui exercent des droits traditionnels et des responsabilités sur leurs propres territoires et sur les sites chargés pour eux d'une signification particulière, doivent être respectés. Ils doivent participer à l'élaboration et à la mise en oeuvre des projets de mise en valeur du patrimoine en définissant les enjeux, les stratégies, les politiques et les procédures permettant d'identifier, de conserver, de gérer, de présenter et d'interpréter leurs ressources patrimoniales ainsi que leurs pratiques culturelles traditionnelles et actuelles, et ceci dans un contexte touristique.

4.2

Bien que le patrimoine culturel revête une signification universelle, on doit respecter le souhait des communautés d'accueil ou des populations locales de restreindre ou de gérer directement l'accès physique, spirituel ou intellectuel à certaines pratiques culturelles, connaissances et croyances, mais aussi à certains objets ou à certains sites.

Principe 5

Les activités de tourisme et de protection du patrimoine doivent bénéficier aux communautés d'accueil.

5.1

Les politiques de conservation et de développement touristique doivent promouvoir des mesures qui favorisent une répartition équilibrée des bénéfices du tourisme entre les pays et

102 les régions, accroître les niveaux de développement socio-économique et contribuer à soulager la pauvreté.

5.2

La gestion du patrimoine et le tourisme doivent produire des bénéfices économiques, sociaux et culturels, équitablement répartis entre les hommes et les femmes des communautés d'accueil, à tous les niveaux, à travers l'éducation, la formation et la création d'opportunités d'emplois à plein temps.

5.3

Une partie significative des revenus provenant de l'exploitation touristique du patrimoine doit être affectée à la protection, la conservation et la présentation des sites patrimoniaux, et ceci dans leur contexte naturel et culturel. Autant que possible, les visiteurs doivent être informés de l'existence de cette procédure financière.

5.4

Les programmes de développement touristique du patrimoine doivent encourager la formation et l'emploi de guides et d'interprètes de sites issus des communautés d'accueil afin de favoriser les savoir-faire des populations locales pour présenter et interpréter leurs valeurs culturelles propres.

5.5

Les programmes d'éducation et d'interprétation du patrimoine culturel mis en oeuvre au sein des communautés d'accueil doivent encourager le développement des qualifications d'interprètes de sites. Ces programmes doivent promouvoir la connaissance et le respect de leur patrimoine par les populations locales et les encourager à s'intéresser directement à leur prise en charge et leur conservation.

5.6

Les programmes de gestion concernant le développement touristique des sites patrimoniaux doivent faire une place importante à l'éducation et à la formation des hommes politiques, des planificateurs, des chercheurs, des designers, des architectes, des interprètes du patrimoine, des conservateurs et des responsables de l'industrie touristique. Les partenaires doivent être encouragés à comprendre les problèmes que peuvent rencontrer leurs collègues et à les aider afin d'y trouver des solutions.

Principe 6

Les programmes de promotion touristique doivent protéger et valoriser les caractéristiques du patrimoine naturel et culturel.

6.1

103

Les programmes de promotion touristique doivent susciter des attentes réalistes et informer de façon responsable les visiteurs potentiels sur les caractéristiques patrimoniales spécifiques des sites et des communautés d'accueil, et par ces moyens les encourager à se comporter de manière appropriée.

6.2

Les ensembles patrimoniaux et les collections doivent être promus et gérés de manière à protéger leur authenticité et à favoriser les meilleures conditions de visites en limitant les fluctuations incontrôlées des arrivées et en évitant les phénomènes de sur fréquentation dans un même lieu au même moment.

6.3

Les programmes de promotion touristique doivent favoriser une large redistribution des bénéfices et alléger la pression qui pèse sur les sites les plus populaires. Ils doivent encourager les visiteurs à expérimenter de la manière la plus large les différents éléments du patrimoine naturel et culturel d'une région ou d'une localité.

6.4

La promotion, la distribution et la vente de produits d'artisanat local et d'autres produits doivent favoriser une redistribution raisonnable des profits économiques et sociaux qu'ils produisent au bénéfice des communautés d'accueil, tout en s'assurant que leur intégrité culturelle n'est pas dégradée.

104

TABLE DES MATIERES

REMERCIEMENTS ...... 4

LISTE DES ABREVIATIONS ...... 5

RESUME ...... 6

FINTINA ...... 7

ABSTRACT ...... 8

SOMMAIRE ...... 9

LISTE DES TABLEAUX ...... 10

LISTE DES FIGURES ...... 11

INTRODUCTION GENERALE ...... 12

PARTIE I. PRESENTATION DES DEUX COMMUNES, DE L’OBJET DE L’ETUDE ET METHODOLOGIE ...... 14

Chapitre 1. Contextualisation ...... 15

1.1. Sujet de recherche ...... 15 1.2. Description de la zone d’étude ...... 15 1.2.1. La commune rurale d’Alarobia ...... 15 1.2.2. La commune rurale d’Ambatomanga ...... 16 1.3. Justification du choix du thème et terrain ...... 18 1.4. Intérêt de l’objet de recherche ...... 18 1.4.1. Intérêt global ...... 18 1.4.2. Intérêt spécifique ...... 18 1.5. Problématique et hypothèses de recherche ...... 19 1.5.1. Problématique ...... 19 1.5.2. Hypothèses ...... 20 1.6. Objectif général et spécifique ...... 20 1.6.1. Objectifs généraux ...... 20 1.6.2. Objectifs spécifiques ...... 20 Chapitre 2. Le tourisme culturel ...... 21

2.1. Tourisme et culture ...... 21 2.2. Les acteurs du tourisme et de la culture ...... 22

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2.3. La relation entre patrimoine culturel et tourisme ...... 23

Chapitre 3. Les matériaux utilisés ...... 25

3.1. Les outils de collecte de données et d’informations ...... 25 3.2. Les outils théoriques ...... 25 3.2.1. Le culturalisme de Boyer (2003) ...... 25 3.2.2. La théorie de Cazes (1992) sur la diversité et la complexité de l’objet « tourisme »...... 26 3.2.3. La stratégie du marketing mix (les 4P) ...... 26 Chapitre 4. Méthodologie de travail ...... 29

4.1. Observation ...... 29 4.1.1. Observation non participante ...... 29 4.1.1. Observation à découvert ...... 30 4.2. Interview et entretien ...... 30 4.3. Recherche sur internet ...... 31 PARTIE II. RESULTATS ET LOGIQUE STRATEGIQUE DU RECHERCHE ...... 32

Chapitre 5. Patrimoine des communes, un produit touristique ...... 33

5.1. Le tissage de raphia dans le quartier d’Antanetibe ...... 33 5.1.1. Identification du produit ...... 33 5.1.2. La préparation des fils de raphia ...... 34 5.1.3. Teinture du fil de raphia ...... 34 5.1.4. Le travail de tissage proprement dit ...... 35 5.1.5. Mode de distribution et politique de prix ...... 37 5.2. La forgerie dans le quartier d’Ambato ...... 37 5.2.1. Les produits de la forgerie ...... 37 5.2.2. La politique de prix et le mode de distribution ...... 37 5.2.3. Des méthodes traditionnelles ...... 38 5.3. La fromagerie dans la commune rurale d’Ambatomanga ...... 38 5.3.1. Historique de la fromagerie dans le village d’Ambatomanga ...... 39 5.3.2. Un des modes de fabrication du fromage à Ambatomanga ...... 39 5.3.3. Etude comparative de la fromagerie FIVATSY et Coop Fi ...... 41 5.4. Ambatomanga, une histoire authentique ...... 46

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5.4.1. Une population à forte caractère ...... 46 5.4.2. Les fossés du village, une arme contre la conquête ...... 47 5.4.3. Ambatomanga, portail de l’Imerina ...... 47 5.4.4. Ambatomanga : « un grand marché d’esclaves » ...... 48 5.5. Le patrimoine culturel immobilier dans le village d’Ambatomanga ...... 48 5.5.1. Le patrimoine architectural des Communes ...... 49 5.5.2. Le patrimoine culturel propre du village ...... 52 Chapitre 6. Analyse de l’environnement interne et externe ...... 54

6.1. Le tissage de raphia dans le quartier d’Antanetibe ...... 54 6.2. La fromagerie FIVATSY ...... 55 6.3. La Coopérative FI ...... 56 6.4. La forgerie dans le quartier d’Ambato ...... 57 6.5. Le patrimoine culturel immobilier ...... 58 Chapitre 7. Proposition de solutions ...... 60

7.1. Recommandations pour le tissage de raphia dans le quartier d’Antanetibe ...... 60 7.2. Recommandations pour le travail de forge dans le quartier d’Ambato ...... 60 7.3. Recommandation pour la fromagerie FIVATSY ...... 60 7.4. Recommandations pour la Coopérative Fi ...... 61 7.5. Recommandations pour le patrimoine culturel immobilier ...... 61 PARTIE III. PROJET PROFESSIONNEL : MISE EN PLACE D’UNE FERME AUBERGE ...... 63

Chapitre 8. Présentation du projet ...... 64

8.1. Identification du projet ...... 64 8.2. Présentation des promoteurs ...... 64 8.2.1. Les activités agricoles des paysans ...... 65 8.2.2. Les artisans d’Ambato et d’Antanetibe ...... 65 8.3. Les objectifs du projet ...... 66 8.3.1. Objectif général ...... 66 8.3.2. Objectifs spécifiques ...... 66 8.3.3. Objectifs opérationnels ...... 66 8.4. Etude de faisabilité ...... 66 8.4.1. Etude de faisabilité commerciale ...... 66

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8.4.2. Analyse PESTEL ...... 69 8.4.3. Synthèse des menaces et des opportunités ...... 70 8.4.4. Faisabilité financière ...... 71 8.4.5. Faisabilité physique et technique ...... 73 8.5. Les ressources humaines ...... 76 8.6. Les activités reliées au projet ...... 77 8.5.1. Collaboration entre la propriétaire de la ferme auberge et les tisseurs du quartier d’Antanetibe ...... 77 8.5.2. Collaboration entre la propriétaire de la ferme auberge et les forgerons du quartier d’Ambato ...... 77 8.5.3. Collaboration entre la propriétaire de la ferme auberge et les fromageries existantes dans le village ...... 78 8.7. Le cycle de vie du projet ...... 78 8.6.1. Phase de lancement ...... 78 8.6.2. Phase de développement ...... 78 8.6.3. Phase d’opération et de réalisation ...... 78 8.8. Les méthodes de planification du projet ...... 79 8.7.1. L’élaboration de la liste des tâches...... 79 8.7.2. Le réseau PERT ...... 80 8.9. Perspectives du projet dans le futur ...... 80 8.8.1. Sur le plan économique ...... 81 8.8.2. Sur le plan social ...... 81 8.8.3. Sur le plan environnemental ...... 82 CONCLUSION GENERALE ...... 83

BIBLIOGRAPHIE ET SOURCES ...... 85

ANNEXES ...... 89

Table des matières ...... 105

108

FICHE TECHNIQUE

Nom : RAMANAMIHANTA

Prénom : Noromanjaka

Contact : 0331266253

Email : [email protected]

Président du Jury : Professeur RABEARIMANANA Lucile

Encadreur académique : Professeur RAFOLO ANDRIANAIVOARIVONY

Encadreur professionnel : Monsieur RABOTOMANANA Hubert, Directeur de la Sauvegarde et Capitalisation du Patrimoine

Examinateur : Docteur RABEARY Frédéric

RESUME

Les communes rurales d’Alarobia et d’Ambatomanga sont des communes riches en patrimoine culturel. Ce dernier représente un atout touristique pour les communes car c’est un outil contribuant au développement du tourisme culturel dans ce milieu. La commune rurale d’Alarobia est notamment réputée par le travail de la forge traditionnel et le tissage de raphia. Ces sont des savoir-faire hérités depuis la colonisation, et qui sont toujours pratiqués jusqu’aujourd’hui. Quant à la commune rurale d’Ambatomanga, elle est principalement réputée par la production de fromage. Ambatomanga renferme également une histoire authentique, tant que sur l’histoire du village que sur les traits caractéristiques de la population locale. Leur point commun en terme de richesse patrimoniale est le patrimoine architectural avec les maisons traditionnelles qui y sont toujours implantées. En guise de projet professionnel, l’élaboration d’une ferme auberge est un projet innovant qui contribuera le développement du tourisme dans ce milieu tout en améliorant la vie économique des paysans locaux.

Mots-clés : Alarobia, Ambatomanga, tourisme culturel, patrimoine

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