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o Année 2014. – N 57 A.N. (C.R.) ISSN 0242-6765 Vendredi 13 juin 2014 ASSEMBLÉE NATIONALE JOURNAL OFFICIEL DE LA RÉPUBLIQUE FRANÇAISE XIVe Législature SESSION ORDINAIRE DE 2013-2014 Séances du jeudi 12 juin 2014 Compte rendu intégral Les articles, amendements et annexes figurent dans le fascicule bleu ci-joint 8 0 7 5 0 4 1 3 0 1 7 http://www.assemblee-nationale.fr 7 7 SOMMAIRE GÉNÉRAL re 1 séance . 4131 e 2 séance . 4165 o Année 2014. – N 57 [1] A.N. (C.R.) ISSN 0242-6765 Vendredi 13 juin 2014 ASSEMBLÉE NATIONALE JOURNAL OFFICIEL DE LA RÉPUBLIQUE FRANÇAISE SESSION ORDINAIRE DE 2013-2014 232e séance Compte rendu intégral 1re séance du jeudi 12 juin 2014 Les articles, amendements et annexes figurent dans le fascicule bleu ci-joint http://www.assemblee-nationale.fr 4132 ASSEMBLÉE NATIONALE – 1re SÉANCE DU 12 JUIN 2014 SOMMAIRE PRÉSIDENCE DE MME CATHERINE VAUTRIN Article 2 (p. 4150) Amendement no 23 1. Lutte contre l’apologie du terrorisme sur internet (p. 4133) Après l’article 2 (p. 4151) PRÉSENTATION (p. 4133) Amendement no 13 M. Guillaume Larrivé, rapporteur de la commission des lois constitutionnelles, de la législation et de l’administration M. Kader Arif, secrétaire d’État chargé des anciens combat- générale de la République tants et de la mémoire M. Jean-Marie Le Guen, secrétaire d’État chargé des relations Article 3 (p. 4151) avec le Parlement Amendement no 24 DISCUSSION GÉNÉRALE (p. 4136) Article 4 (p. 4151) M. Philippe Goujon Amendement no 25 M. Rudy Salles Mme Marie-Françoise Bechtel Après l’article 4 (p. 4152) os Mme Françoise Descamps-Crosnier Amendements n 19, 20, 17 rectifié, 21 M. Éric Ciotti Rappel au règlement (p. 4155) M. Sébastien Pietrasanta M. Rudy Salles M. Gilbert Collard Après l’article 4 (suite) (p. 4155) M. Thierry Mariani 2. Maintien d’une administration et de politiques publiques M. François de Rugy dédiées aux Français rapatriés d’outre-mer (p. 4156) M. Guillaume Larrivé, rapporteur M. Élie Aboud M. Jean-Marie Le Guen, secrétaire d’État M. Rudy Salles M. Jean-Jacques Candelier DISCUSSION DES ARTICLES (p. 4147) M. Philippe Nauche Article 1er (p. 4147) M. Thierry Mariani M. Claude Goasguen M. Gilbert Collard M. Frédéric Reiss M. Kader Arif, secrétaire d’État chargé des anciens combat- M. Alain Marsaud tants et de la mémoire Amendement no 22 3. Ordre du jour de la prochaine séance (p. 4164) ASSEMBLÉE NATIONALE – 1re SÉANCE DU 12 JUIN 2014 4133 COMPTE RENDU INTÉGRAL PRÉSIDENCE DE MME CATHERINE VAUTRIN Il faut regarder la réalité en face : internet est aujourd’hui un vecteur majeur – non pas le seul, mais sans doute le premier – de la propagande djihadiste et par conséquent, vice-présidente le principal moyen d’endoctrinement d’individus susceptibles de se livrer, de manière isolée ou collective, à un attentat terroriste. Il est malheureusement très facile de trouver sur Mme la présidente. La séance est ouverte. internet, par exemple, une revue en ligne diffusée par l’une des métastases d’Al Qaïda. Chacun peut y trouver un mode (La séance est ouverte à neuf heures trente.) d’emploi très précis de fabrication de bombe et des conseils pratiques pour frapper la France. Il est également très aisé d’accéder, en quelques secondes, à des vidéos présentant, 1 pour les glorifier, des scènes de décapitation par des djiha- distes, d’ores et déjà visionnées par des dizaines de milliers d’internautes. LUTTE CONTRE L’APOLOGIE DU Il y a aujourd’hui urgence à réagir : sur internet, nos TERRORISME SUR INTERNET ennemis terroristes ont su investir un champ de bataille virtuel et psychologique, dont les conséquences sont, hélas, bien réelles et physiques, et sur lequel les démocraties ne sont Discussion d’une proposition de loi pas suffisamment entrées. Face à la menace, notre devoir collectif est d’apporter des réponses opérationnelles et juridi- Mme la présidente. L’ordre du jour appelle la discussion de ques solides, aussi solides et efficaces que possible. la proposition de loi renforçant la lutte contre l’apologie du os C’est dans cet esprit de responsabilité qu’au nom de terrorisme sur internet (n 1907, 2000). l’ensemble du groupe UMP, j’ai l’honneur, avec mes collè- gues Éric Ciotti et Philippe Goujon, de vous proposer PRÉSENTATION d’adopter dès aujourd’hui quatre mesures concrètes, directe- ment inspirées du projet de loi qui avait été présenté dès avril Mme la présidente. La parole est à M. Guillaume Larrivé, 2012, sous l’impulsion du président Nicolas Sarkozy, par le rapporteur de la commission des lois constitutionnelles, de la gouvernement de l’époque et d’amendements présentés législation et de l’administration générale de la République. quelques mois plus tard par des députés de notre groupe, notamment Nathalie Kosciusko-Morizet, lors de l’examen à M. Guillaume Larrivé, rapporteur de la commission des lois l’Assemblée nationale d’un projet de loi présenté par le constitutionnelles, de la législation et de l’administration ministre de l’intérieur de l’époque, Manuel Valls. générale de la République. Madame la présidente, monsieur le secrétaire d’État chargé des relations avec le Parlement, Première mesure : nous voulons renforcer les obligations de madame la vice-présidente de la commission des lois, mes signalement qui pèsent sur les fournisseurs d’accès et les chers collègues, les menaces terroristes qui pèsent sur hébergeurs de sites internet. l’Europe et sur la France sont une réalité que chacun, sur Depuis dix ans, comme je l’ai rappelé devant la commis- tous les bancs de l’Assemblée nationale, doit avoir à l’esprit. sion des lois, il existe un double dispositif de signalement Nous savons que le premier danger vient, aujourd’hui, des d’un certain nombre de contenus illicites, de l’internaute à divers avatars de l’islamisme radical armé, ce qu’il est l’opérateur et de celui-ci aux autorités publiques. Nous convenu d’appeler le djihadisme. Il a frappé la France au proposons que ce dispositif de vigilance soit explicitement cœur il y a deux ans, à Toulouse et à Montauban. Il a tué à étendu aux contenus faisant l’apologie du terrorisme, ce qui nouveau, voici quelques semaines, au Musée juif de n’est aujourd’hui pas le cas en droit. Il faut que, demain, les Bruxelles. Il peut frapper encore, demain ou après-demain. fournisseurs d’accès à internet et les hébergeurs de sites aient Nous en sommes avertis. Et nous savons que les menaces l’obligation de signaler aux autorités les sites faisant l’apologie sont multiples. du terrorisme. C’est le minimum minimorum que l’on puisse exiger d’eux. Nous faisons face à une nébuleuse qui additionne les menaces du crime organisé transnational et celles des Deuxième mesure : nous voulons donner la faculté, aux hybrides, mi-gangsters, mi-terroristes. Nous savons que des services du ministère de l’intérieur, d’obtenir le blocage, en individus, par centaines, ont quitté la France pour mener un France, de l’accès aux sites de propagande terroriste. Nous combat djihadiste en Syrie et que certains d’entre eux sont proposons un dispositif qui s’applique, aussi largement que revenus sur notre sol. Nous savons aussi que chaque jour, possible, aux contenus à caractère public, qu’il s’agisse de sites chaque nuit, des esprits faibles sont manipulés et dévoyés par internet classiques, de blogs, de forums de discussion, de une propagande massive qui utilise tous les ressorts plates-formes vidéo ou de pages de réseaux sociaux comme d’internet. Facebook ou Twitter. 4134 ASSEMBLÉE NATIONALE – 1re SÉANCE DU 12 JUIN 2014 La proposition de loi, et les amendements qui l’accompa- réservée, telle qu’un stage de prévention adapté permettant, gnent, prévoient cette possibilité de blocage pour tous les face aux prêcheurs de haine, de développer un contre- contenus faisant l’apologie du terrorisme ou incitant à des discours. actes de terrorisme, et cela, quelle que soit la forme du message : il peut s’agir de vidéos bien sûr, mais aussi Quatrième mesure : nous proposons de renforcer les possi- d’images fixes, de sons ou d’écrits. Il ne s’agit pas, par ce bilités de « cyber-patrouilles » pour lutter contre le terrorisme. moyen, je le précise à nouveau, de chercher à obtenir la Il s’agit de policiers ou de gendarmes spécialement habilités fermeture ou le retrait du contenu : cela est déjà possible qui peuvent intervenir sur internet, pour y constater la en théorie, s’agissant d’un contenu illicite, mais très difficile commission d’infractions, en participant à des discussions en pratique, la plupart des sites en question étant hébergés à sous pseudonyme, en entrant en relation avec des personnes, l’étranger. en recueillant des données et des éléments de preuve, la seule Le blocage de l’accès est une mesure de police adminis- limite étant est de ne pas inciter à la commission des infrac- trative, prise pour la sauvegarde de l’ordre public, ayant un tions en cause. De tels moyens d’investigation ont été rendus caractère aussi opérationnel que possible : le site resterait possibles pour la lutte antiterroriste dès 2011, grâce à la actif, mais les internautes français n’y auraient plus accès. LOPPSI 2. Ils permettent aujourd’hui, sous un régime de Quand ils chercheraient à se connecter, les utilisateurs police judiciaire, de constater et de réprimer les infractions de seraient renvoyés à une page internet leur indiquant que le provocation ou d’apologie du terrorisme. Nous souhaitons site qu’ils veulent consulter n’est pas accessible, car tombant étendre cette possibilité à la répression du nouveau délit de sous le coup de la loi.